Paris Match, journal d’information du 8 février 1940 illustré de photographies en noir et blanc et dont la couverture représente 4 alpins skieurs, papier imprimé, 27x 35,5 cm, collection Musée

des Troupes de montagne

• ILLUSTRÉ DE PHOTOGRAPHIE

• ÉDITORIAL ...........................................

• MOT DU CONSERVATEUR ...........

• MUSÉOGRAPHIE ..............................

• À PROPOS ...........................................

• UN BÉRET MILITAIRE ET CIVIL : UNIFORME ET BÉRET DE TRADITION .........................................

• INTRODUCTION : APPELLATION

• LE DEDANS ET DESSUS : APPROPRIATION CACHÉE ET EXPOSÉE ...............................................

• LE BÉRET ALPIN EN FRANCE AU XXE SIÈCLE ...................................

• PARTENARIATS ..................................

• BIBLIOGRAPHIE ................................

• REMERCIEMENTS .............................

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SOMMAIRE

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ÉDITORIAL

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MOT DU CONSERVATEUR

Cette exposition s'inscrit dans le cadre d'un exercice final pour valider une formation d'apprentissage en muséographie. Elle a le mérite de présenter un objet devenu si quotidien que les soldats de montagne en oublient, aujourd'hui en 2021, ses nombreux usages d’origine. Destinée à une large itinérance, cette exposition originale est simple d'approche pour le plaisir des plus anciens comme des plus jeunes. La documentation consultée et exposée décline l'histoire et les représentations de cette coiffe pluri-séculaire, devenue le symbole international et légendaire incontesté de ces troupes d'élite, aguerries au milieu montagnard extrême.

Chapeau bas pour cette petite exposition unique en son genre !

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MUSÉOGRAPHIE

CHARLÈNE PARIS

Le projet sur l’exposition Le béret alpin : un couvre-chef, une coiffe vivante est une création singulière du Musée des Troupes de montagne en collaboration avec l’Université d’Artois. Cette exposition itinérante a été réalisée par Charlène Paris, apprentie en muséographie au Musée des Troupes de montagne, diplômée de Icart Paris et professeur d’Arts plastiques.

LAURE JOUANNE

Le design graphique et la mise en page du catalogue de l’exposition ont été réalisés par Laure Jouanne. Diplômée d’un master Audiovisuel et médias numériques de l’Université de Grenoble. Elle est chargée de communication culturelle et de la conception des différents supports médiatiques du Musée des Troupes de montagne.

OCÉANE GONCALVÈS

Le design de la médiation de l’exposition a été réalisé par Océane Goncalvès, diplômée du master Diffusion de la Culture de l'Université de Grenoble et chargée de médiation et de communication au Musée des Troupes de montagne.

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Les expositions, qui ont été consacrées au béret : Béret de légende, culture sud ouest 2018 et Mettez un béret sur votre tête 2019, sont récentes. Elles manquent de visibilité au sein du territoire français. Pourtant l’archétype du français avec sa baguette, son vélo, sa marinière et la Tour Eiffel, possède un couvre-chef emblématique, à savoir le béret. Nous, Français, sommes tellement habitués à son image intégrée dans nos images populaires et notre imaginaire collectif, que nous ne prenons pas le temps de nous attarder sur cette coiffe.

L’intérêt est aussi d’exposer les différentes appella-tions de cet objet. L’exposition est conçue directement pour le Musée des Troupes de Montagne, les facettes historiques sont donc indispensables. C’est pourquoi commencer par l’origine du mot, constitue, comme dans tout travail d’historien, la démarche initiale. Vient ensuite le travail de sélection iconographique. Des images de bérets nous en avons beaucoup, en raison des productions touristiques de masse notamment. Mais l’idée est ici de sélectionner précisément les images, avec une préoccupation de morphogenèse du béret alpin, du moment de bascule de sa mystification et de son héritage singulier et vivant à l’heure actuelle. Ainsi, l’exposition, au travers des photographies, permet de se référer à des événements spécifiques.

À PROPOS

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Les images doivent ainsi se penser au travers des remous de l’Histoire qu’elles documentent de façon fragmentaire.

Un autre intérêt se situe dans l’étude de nos compor-tements anthropologiques. Comment regarde-t-on le béret alpin, comment se pose notre regard sur lui, que cela soit d’un point de vue militaire ou civil. Il s’agit avec cette exposition, de s’interroger sur ce que l’on voit.

L’idée est de montrer comment un objet civil a ensuite été approprié par les Troupes de montagne au point de devenir si mythique et emblématique qu’il s’est im-posé avec une permanence au travers du temps.

• Sa permanence permet de faire vivre le patrimoine

vivant français dans ses facettes techniques et

ethniques.

• Comment cet objet génère-t-il une gestuelle

codifiée au sein de l’armée ?

• Comment sa praticité entre-t-elle en accord avec

l’uniforme et le corps ?

• Comment cet objet, aux nombreuses appellations,

est-il aussi un attribut sacralisé qui survit à son

propriétaire autant civil que militaire ?

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L’armée de Terre est aujourd’hui l’un des plus gros clients de l’industrie du béret. Par l'insigne du béret, on reconnaît l’arme (cavalerie, infanterie, artillerie...). Le béret montre l'appartenance à une brigade (para, alpins...). « Montre-moi ton béret, je saurai d’où tu viens ». À l’origine, les bergers du Béarn portent cette coiffe dans les Pyrénées. Cette coiffe pastorale connaît un grand rayonnement grâce aux soldats. Toutes les unités des Troupes de Montagne portent le béret alpin à l’exception du 2e Régiment Étranger de Génie (REG) de la Légion étrangère qui porte le béret vert. Le béret alpin est aujourd’hui une des plus anciennes coiffures de tradition de l’Armée française. Il est aussi le tout premier béret adopté de manière réglementaire par une armée.

UN BÉRET MILITAIRE ET CIVIL :UNIFORME ET BÉRET DE TRADITION

N.B. Le bourrelet de tour de tête devant être ren-tré à l’intérieur quand l’homme est coiffé du bé-ret, les mesures doivent être prises en consé-quence.

Dimension du béret : Bulletin officiel du Ministère de la Guerre - Partie réglementaire

1er Semestre 1889

La couronne

Le turban

Le bourrelet de tour de tête

(34,5 cm pour une pointure de 56)

(dimension fixe de 9,5 cm)

(dimension fixe de 1,8 cm)

Pour une pointure de 56 :Poids maximum : 200 gPoids minimum : 175 g

Vue de l’extérieur :

Queue d’arrêt

8

34,7 cm

Béret blanc

Dès 1900

En laine, exceptionnelou tissu blanc

pour les couvre- bérets.

Usage de camouflage dans

la neige avec la tenue blanche

après la 2de Guerre mondiale

Cet apanage protecteur contre le froid, les intempéries et le soleil, est utilisé comme rempart de la tête aux pieds : rembourré de paille et de tissus, il amortit des coups portés à la tête, aux pieds, il réchauffe grâce à son envergure de taille. Ce béret s'appelle la « tarte ». Elle est orientable, il faut du temps pour attendrir l’étoffe à son geste, ce qui permet de protéger la partie du visage exposée au vent glacial des montagnes. Cette « tarte » devient alors l’emblème des chasseurs alpins.

33 cmBéret alpin

(civil par Laulhère)

Aujourd’hui

100 % laine mérinos

34,5 cm 34,7 cm 31 cm

Béret dit«basque»

Béret alpin - « tarte »

Béret alpin pour officier

Béret alpin militaire

1887 24 mars 1888 1888 Aujourd’hui

Calculé pour glisser les pieds

en entier en cas de grand

froid d’après la légende

Béret bleu foncé

Sans ornement

Laine bleue foncée cardée,

tricoté d’une seule pièce sans

couture

100 % laine mérinos

Béret bleu foncé

Pas de doublure Doublure bleue Doublure toile de coton foncée

Laulhère fournisseur

officiel

34,7 cm

Béret alpinGrande Guerre

Juillet 1915

Béret bleu horizon

Sans doublure

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La remise de la « tarte » aux nouveaux chasseurs alpins constitue une tradition toujours vivante aujourd’hui. Cette marche difficile acte le mérite du chasseur alpin au cours de sa formation initiale. Lorsqu’une nouvelle recrue des Troupes de Montagne passe 3000 mètres d’altitude, il lui est permis de couper le « téton » de sa « tarte » le tournant avec les dents. Le nombre de tours donne la première lettre de baptême du nom de la « tarte ». Puis la queue d’arrêt est avalée avec du génépi.

Plus de 130 ans après sa première description réglementaire, le béret alpin, familièrement appelé « tarte », n’a jamais cessé d’être porté par les chasseurs alpins et aujourd’hui par les Troupes de Montagne - excepté le 2e REG.

Cette pièce d’uniforme, de « tenue » – comme le nomme la tradition chasseur alpin – constitue l’élément le plus personnalisé de chaque militaire.

Remise du béret alpin, 2020

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Remise du béret alpin, 2020

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LE BÉRET DANS L’IMAGERIE POPULAIRE

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1 : Chromographie de publicité pour « Byrrh vin tonique et hygiénique recommandé », artillerie de montagne dans les Vosges, année 1930-1940

2 : Carte postale pour le Centenaire des Troupes alpines françaises (1888-1988), 1988

3 : Timbre pour le Centenaire des Troupes alpines françaises (1888-1988), 1988

4 : Armée française, chasseurs alpins

5 : Affiche biscuits Lefèvre Utile, Firmin Bouisset, 1897

6 : Chocolat Lombart, 1918

7 : Vero estratto di carne liebig, Gardarsi dalle Contraffazioni, 1903

8 : Couverture d’une brochure du syndicat d’initiative, 1900

9 : Almanach chasseurs alpins et mulets, 1903

10 : Gravure d’un chasseur et vieux berger en 1830, Carte postale du Pays Basque

11 : Guide et chasseur aux Eaux Bonnes, Alfred Dartiguenave, 1855-1856

12 : Chromographie de publicité pour Vero estratto di carne liebig, manovre di truppe alpine, inconito alla frontiera italiana, 1903

13 : Chromographie de publicité pour Vero estratto di carne liebig, manovre di truppe alpine, la salita d’un ghiacciaio francesi, 1903

14 : Chromographie de publicité pour Vero estratto di carne liebig, manovre di truppe alpine, innalzamento d’un pezzo sopra una cresta, 1903

15 : Chromographie de publicité pour Vero estratto di carne liebig, manovre di truppe alpine, passaggio d’un torrente, 1903

16 : Fromage fermier au lait cru de Chartreuse, béret de Marius, Ferme de Plantimay 38 St-Joseph-De-Rivière, étiquette 2020

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Poupée représentant un béret chasseur alpin, celluloïd et feutrine 13 cm de haut, par

période 1950-1960, Collection Musée des Troupes de montagne

Soldats de plomb : artilleurs et chasseurs alpins, environ 6 cm de haut, par période 1920-1950, Joanny Jabouley France 1900 marque déposée made

in France, Collection du Musée des Troupes de montagne

Le Général Charles-Jules Zédé, créateur des Troupes est coiffé d'un béret alpin de Général de Division à trois étoiles.

Tête du jour, Caricature Général Zédé, Nouveau défenseur des Alpes - Sentinelle, prenez garde à vous !, XIXe siècle,

collection du Musée des Troupes de montagne

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Collection particulière

1 : Paysans, les foins, Culey, 19302 : Soldat du 10e Bataillon de Chasseur Alpins (BACP), 1914-1918

3 : Chasseurs alpins au cantonnement, 1917

4 : Photographie de famille, Culey, 1930

Le béret dans les campagnes et les travaux ruraux : le soldat une fois en permission ou son service terminé repartait au labeur avec la tenue de sa troisième collection. Le béret était utilisé jusqu'à son usure totale. Bien que produits en très grande série, les bérets anciens sont très rares. Le Musée des Troupes de montagne, véritable conservatoire technique, préserve cette mémoire.

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Chromographie de publicité, Chocolat du mérite, 1918, collection du Musée des Troupes de montagne

ACQUÉRIR SON BÉRET ALPIN SE MÉRITE

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LES FOULARDS

1 : Foulard souvenir à thème chasseur, en soie, fabriqué par L.R. Paris : carré de soie, à bordure foncé, aux 4 angles reproduction de la boucle de ceinturon d’officier de chasseurs ; au centre, 4 cors de chasse et 6 silhouettes de chasseurs : 1 Second Empire, 1870, 1 bleu horizon, 1 éclaireur skieur, 1 éclaireur skieur, 1 officier année 1930, 1 officier année 1950, reproduction des insignes des 31 bataillons, coton et soie 90 x 90 cm (acquisition) en 2010

2 : Foulard en soie, « À la gloire des bataillons de chasseurs, 1845 Sidi-Brahim », carré de soie, 85 x 83,5 cm

3 : Foulard en soie « Refrains bataillons de chasseurs alpins », en soie, carré de soie, à bordure foncé, 83,5 x 86 cm

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INTRODUCTION :APPELLATION

1834 - 1840 1940-1942 1887 jusqu’à nos joursXVIe s XVIIe s

BARETTA VARIANTE

DE BIRETTA

BÉRET« BERRET » DIT

« BASQUE»

BÉRET ALPIN

BÉRETBIRETTE Franzosenmütze ou

Gehirnverdun-kelungkappe*

Corse (Provence)

EspagneArc alpin

Pays du Béarn

Alsace Moselle

Guerre Carlistes Acceptation en

1835

Acceptation en 1835 Temps de guerre

D’après Du Cange,

dictionnaire le Littré

Bulletin Officiel du Ministère des

Armées, 1889

* « Casquette française » ou « Bonnet assombrissant le cerveau »

LE LANGAGE ORAL : En France, le béret alpin peut également être appelé - La « Tarte » (depuis le XIXe s)- La Galette / Pelle

- Le béret des chasseurs ardennais belge, « la Flatte », est vert en référence à la forêt ardennaise. Il a pour emblème une hure de sanglier, animal emblématique de l’Ardenne. Le mot « flatte » désigne en wallon une « bouse de vache ».

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LE DEDANS ET DESSUS : APPROPRIATION CACHÉE ET EXPOSÉE

Le mot « tarte », mot populaire familier, montre la dérision des militaires à nommer leurs propres symboles soit par des jeux de mots soit par des références historiques.

LE COUVRE-CHEF : L’insigne du béret doit être visible impérativement du côté droit depuis l’origine de son port. Au départ, les insignes étaient brodés. C’est à partir des années soixante qu’ils sont en métal et épinglés. L’insigne métallique de l’arme auquel est rattaché le militaire des Troupes de montagne est épinglé sur le côté droit. Il représente le corps d’arme, ses traditions, sa culture, ses valeurs. L’insigne brodé marquait également la catégorie (homme du rang, sous-officier, officiers) à laquelle appartenait le soldat. Au-dessus se trouve la « queue d’arrêt », le « cabillou » (petite cheville), ou « coudète » (petite queue) : la petite queue sommitale, trace de l’époque où le tricotage se faisait avec de longues aiguilles en buis. Le béret alpin est particulièrement épais. Former ses plis prend du temps, il faut le travailler. Une fois les plis marqués, par temps de pluie, l’eau ruisselle sur le couvre-chef.

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130 ans des Troupes de montagne, Cérémonie de la Saint Bernard,

4e Régiment de Chasseurs, 14 et 15 juin 2018,

27e Brigade d’Infanterie de Montagne, Place de Verdun, Grenoble

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Lors des grandes manœuvres en été, un couvre-béret blanc est ajouté afin de simuler l’identification du camp adverse. Il existe quelques « tartes » en laine blanche qui ont été créées pour les manœuvres en hiver.

Couvre-béret, en coton blanc formé de 3 pièces cousues entre elles, Diamètre 34 cm ; turban de 8 cm,

collection du Musée des Troupes de montagne

Couvre-béret de cérémonie, en polystère blanc formé de 3 pièces cousues entre elles,

Diamètre 34 cm ; turban de 8 cm, collection du Musée des Troupes de montagne

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LA COIFFE DÉSIGNE LA PARTIE INTERNE DU BÉRET, EN CONTACT AVEC LA TÊTE : Le fond de « tarte » marque l’appropriation interne du béret. En tissus satinés brodés aux attributs de régiment ou de bataillon, au nom et/ou au grade du militaire ou bien personnellement, épinglés de petites médailles, de pins. Ces fonds de « tarte » sont soit cousus soit simplement glissés. Les médailles sont souvent celles remises lors de marches en montagne : Saint Bernard, le saint patron des Troupes de montagne et la médaille Miraculeuse de la Rue du Bac. En dessous, du fond de « tarte », l’écusson est le motif tissé cousu sur la coiffe interne. Celui de l’armée de Terre comporte le glaive et les couleurs de la France. Les doublures blanches en coton sont d’usage entre 1939 et 1950, tandis que les doublures fonds noirs le sont à partir de 1950.

Médaille MiraculeuseMédaille de la Saint-Bernard

23LES FONDS DE « TARTE »

Fonds de « tarte » réalisés par S.A.S Ets FOURCHE Laurent, Groupe AbilisAtelier couture / cordonnerie - 93e RAM - Quartier Reynies - 38760 VARCES

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Béret alpin d’artilleur brodé au point de croix à la main de gentianes bleues en référence à la 27e BIM, collection personnelle du directeur du Musée des Troupes de montagne, 2021

Béret basque, création unique sur commande par Laulhère avec fond satin bleu et étiquette militaire, collection personnelle du directeur du Musée des Troupes de montagne, 2021

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Les chasseurs alpins

L’infanterie alpine

L’artillerie de montagne

Cor de chasse jonquille

Grenade amarante

Grenadeécarlate

Avant 1887, le béret n’est pas encore nommé « alpin », il est sans ornement. En 1888, l’insigne, non réglementaire, brodé et cousu main fait son apparition. Il est en cannetille. L’insigne est brodé à la machine à partir des années 1950.

Béret alpin sans doublure en drap de laine noir avec edelweiss avec tige brodée sur le pourtour, diamètre 31 cm, collection du Musée des Troupes de montagne

Découpé à l’emporte-pièce, l’insigne est cousu sur un des bords du drap de laine bleu. L’ensemble est fixé directement sur le béret.

Insigne de cor de chasse en canne-tille or brodé sur un drap de laine bleu

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L’EDELWEISS, UN SYMBOLE MYTHIQUE DES TROUPES DE MONTAGNE

L’edelweiss se trouve sur les pentes raides entre 1 500 et 3 000 m d’altitude. Les hauts terrains alpins où il pousse font de l’edelweiss le symbole de l’aventure et des grands sacrifices. Il faut, en effet, du courage et de la force face à l’épreuve de la montagne pour le mériter dans son environnement. Il peut atteindre 40 cm, mais il a généralement une hauteur de 20 cm. Cette fleur vivace se développe de juillet à septembre. Le nom edelweiss, adopté au XVIIIe siècle, vient des mots allemands edel et weiss qui signifient noble et blanc. Son nom scientifique leontopodium alpinum signifie pied-de-lion. Ses noms communs sont : étoile d’argent, étoile de glacier, cotonnière étoilée, reine des glaciers, immortelle des neiges. Ses propriétés sont non toxiques. Il fleurit dans les gorges calcaires. L’edelweiss est pour les Troupes de montagne, un symbole de résistance. Il est accessible naturellement et uniquement pour les montagnards aguerris. L’ascension nécessaire à sa rencontre, en fait l’allégorie romantique de la grandeur d’âme. Le régiment de cavalerie des Troupes de montagne, le 4e Régiment de Chasseurs à Gap, a adopté l’edelweiss comme emblème pour nommer le groupement tactique qu’il projette régulièrement en opération.

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Corne à gauche pour l’ouïe

Corne à l’avant pour la vue

Geste quotidien de mise en place d’un béret alpin, le pliage du béret, deux manières de présenter l’insigne : montrer l’insigne c’est montrer le régiment ou le bataillon, le mettre en avant ou protéger l’insigne, comme pour protéger le régiment ou le bataillon. Lorsque l'insigne est mis en place sur le béret, il est un repère pour le pouce.

MISE EN PLACE DU BÉRET ALPIN

Capture d'écran tirée de la vidéo Le geste du béret alpin, Musée des Troupes de montagne, 2020*

Capture écran ti-rée de la vidéo Le Salut, Musée des Troupes de mon-tagne, 2020, (cf. p.30)

* Apprentissage du modelage : «Je te vois (au dessus de l'œil), je t'entends (au-dessus de l'oreille) et j t'emmerde (à l'arrière du crâne).»

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À PARTIR DE 1962 L’INSIGNE MÉTALLIQUE S’IMPOSE SUR TOUS LES BÉRETS DE L’ARMÉE

AUXONNE

LYON

GAP

CHAMONIXMONT-BLANC

VARCES

CHAMBÉRY

ANNECY

SAINT-CHRISTOL

511e RTRégiment du Train

« Passe toujours »Ne fait pas partie de 27e BIM mais dispose

d’unités spécialisées montagnes

Insigne du génie Insigne brigade médicale

7e RMATRégiment du Matériel

Soutien logistique pour le 27e

« Soutenir au plus haut » (n’appartient pas à la 27e BIM)

27e BCABataillon de Chasseurs Alpins« Toujours à l’affût »

7e BCABataillon de Chasseurs Alpins« De fer et d’acier »

27e CCTMCompagnie de comman-dement et de transmis-sion de montagne« Toujours la plus haute »

93e RAMRégiment d’Artillerie de Montagne« De Roc et de feu »

4e RChRégiment de Chasseurs« Toujours prêt, toujours volontaire »

2e REGRégiment Étranger de Génie

« Rien n’empêche »

13e BCABataillon de

Chasseurs Alpins« Sans peur et sans

reproche »

Insigne des blindés

Les Armées adoptent majoritairement le béret de style britannique, lui-même inspiré du français ; le béret alpin change uniquement le matiériau des insignes.

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LES INSIGNES « PUCELLES » DE RÉGIMENTS ET BATAILLONS PORTANT LE BÉRET ALPIN

AUXONNE

LYON

GAP

CHAMONIXMONT-BLANC

VARCES

CHAMBÉRY

ANNECY

SAINT-CHRISTOL

7e RMATRégiment du Matériel

Soutien logistique pour le 27e

27e BCABataillon de Chasseurs Alpins

7e BCABataillon de Chasseurs Alpins

27e BIMÉtat-major

93e RAMRégiment d’Artillerie de Montagne

4e RChRégiment de Chasseurs

2e REG*Régiment Étranger de Génie

13e BCABataillon de

Chasseurs Alpins

511e RT*Régiment du Train

EMHMÉcole Militaire de Haute Montagne

* Sauf le 2e REG qui porte le béret vert et le 511e RT qui porte le béret normal.

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LE BÉRET ALPIN EN FRANCE AU XXE SIÈCLE

Porter le béret, alors nommé Franzosenmütze (casquette française) ou Gehirnverdunkelungkappe (bonnet assombrissant le cerveau) est interdit d’après le Kreisleiter de Colmar car il « obscurcit le cerveau ». En d'autres lieux, il est perçu et dénoncé tel « un couvre-chef juif ».

Légende

Port du « Fran-zosenmütze » interdit pendant la Seconde Guerre

Manufacture du béret Laulhère fondée en 1840. Originaire du Béarn, adopté par les basques 1939 à 1940 : bataillons de chasseurs pyrénéens (portaient la « tarte », seules les pattes de cols sur les vestes différaient)

Troupes alpines

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Aujourd’hui la manufacture Laulhère au label EPV (entreprise patrimoine vivant) fournit les bérets mythiques des Troupes de montagne, produit ancestral aux matières sélectionnées.

• Tricotage : la laine cardée des moutons mérinos est d’abord tricotée, il s’agit de maîtriser le nombre de mailles. Aujourd’hui cette opération est gérée mécaniquement afin de reproduire les gestes.

• Remaillage : cette étape consiste à fermer le tricot en rattrapant les mailles des deux bordures afin d’obtenir une forme circulaire.

• Feutrage : lors de cette étape, le béret est soumis à une action mécanique dans de l’eau tiède savonneuse. Ce foulage permet d’obtenir le feutrage des fibres, qui va donner au béret sa douceur et resserrer ses mailles. Grâce aux propriétés uniques de la laine mérinos, dont la fibre est recouverte d’écailles microscopiques, le béret va gagner en densité ce qu’il va perdre en diamètre et prendre l’aspect d’un tissu épais, dense, tout à la fois imperméable et respirant. Tout l’art du foulonneur consiste à équilibrer les paramètres pour obtenir la souplesse et la résistance souhaitées.

• Teinture : le fil cardé écru naturel est teint à partir de mélanges de pigments réalisés par des teinturiers selon leurs recettes. Au-delà de la composition des teintures, le résultat est le fruit d’une maîtrise de différentes variables à ajuster selon la qualité du fil, celle de l’eau, la température et la durée du bain.

ÉTAPES DE CONFECTION :

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• Enformage : à la sortie du bain de teinture, le béret est placé sur une forme en bois, qui va lui donner son diamètre définitif après séchage.

• Ennoblissement : grattage, tondage et décatissage visent à conférer à la laine feutrée son aspect velouté et son toucher soyeux si particulier.

• Confection : les bérets sont ensuite terminés avec les différents éléments de garniture. Il y a ainsi la coiffe qui vient doubler l’intérieur du béret, généralement en satin, le baleinage en cuir* qui détermine le tour de tête, le nœud en ruban* de couleur appelé traditionnellement la « bouffette », l’écusson brodé que l’on vient coudre sur la coiffe pour donner au béret son identité finale… et tous les embellissements qui viennent rajouter au béret les détails uniques.

• Bichonnage : dernière étape avant de déclarer le béret bon pour le service. Cette étape consiste à lui apporter les ultimes soins et vérifications pour qu’il soit impeccable à la vue comme au toucher. Il reste parfois une petite particule prise dans les fibres de laine, que l’on enlève alors à la pince à épiler avant de donner un dernier coup de brosse en fibres végétales.

Appropriation par les Troupes de montagne : une fois l’insigne métallique placé, il faut travailler le béret alpin afin de le « modeler » de manière unique à sa tête. Pour cela, il est mouillé, placé au congélateur, aplati sous un matelas. Un entretien spécifique est accordé au béret par son propriétaire, le soldat lorsque celui-ci est en mission. Le béret est désodorisé à l’aide de mousse à raser et débarrassé de ses fibres textiles indigènes et des autres matières à l’aide de la bande auto-agrippante du grade.

* Pas de ruban ni de tour en cuir pour le béret alpin

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DIFFUSION DES BÉRETS MILITAIRES DANS LE MONDE

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SALON DES ARTISTES

Major Eric Guillory, 6, 2018, acrylique et huile sur toile, 116x89 cm, collection du Musée des Troupe de montagne

Ce tableau est une peinture appartenant aux collections du Musée des Troupes de montagne. Elle a été acquise lors du 1er Salon des artistes des Troupes de montagne, en 2018, année de la commémoration des 130 ans de création des Troupes de montagne. La peinture, aux choix picturaux patriotiques, montre ici un carré de soldats en cadence. Les couvre-« tartes » blancs d'apparat deviennent des motifs avec les fourragères « bleu cerise »* et le blanc mythique des tenues des chasseurs alpins. L'ombre bleu nuit se mêle aux silhouettes rappelant la tenue bleu Solférino des chasseurs alpins.

PARTENARIATS

* Désigne la couleur rouge sauf pour le sang versé au combat, la Légion d'honneur et les lèvres de la bien-aimée

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COLLÈGE LA SOURCE D’AMNEVILLE ÉLÈVES DE 3E

Charlotte G., L’oubli

Variations poétiques et plastiques autour d'un objet : le béret de chasseur alpin par Michel Lascault, professeur

agrégé et docteur en Arts plastiques.

Romain F., Baby Yoda

Claire R., Béret vache

Adam K., La légende du-bé-ret bleu

Amélia B. R., Photo de famille

Lola H., Doley

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Théo G., The Simpsons

Charlotte S., Paris

Eloïse C., Retour de soirée

Hatice U., L’atelier du peintre

Perceval H. P., Montagnard

Enzo D. et Léo R., Mode française

Lucas K., Promenade

« Un béret pour la France, avec un symbole de la République, le drapeau français, la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, notre capitale illuminée et ses campagnes verdoyantes. J’ai dessiné ce béret comme cela car il fait partie de l’histoire de la France. Je n’ai pas voulu représenter de montagnes, même si ça aurait été logique si c’était un béret alpin. J’ai décidé de représenter Paris, cette ville qui me rappelle tant de choses comme :La France et ses citoyens, les soldats, la culture, l’histoire, le gouvernement…J’ai représenté des taches et fait couler le ciel juste par envie de rajouter des couleurs, en plus des paillettes pour faire penser aux feux d’artifices. Autour du béret on peut apercevoir du Posca® blanc (feutre) parce que je voulais essayer de faire une ombre pour le faire ressortir. (J’espère que ça vous plaira, moi il me plait bien, ce béret) »

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RECETTE

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BIBLIOGRAPHIE - WEBOGRAPHIE

• Dictionnaire le littré.

• Dictionnaire historique de la langue Française, Alain Rey

• CUZACQ René, Petite histoire du béret basque, édition des Régionalismes Arremouludas, 15 janvier 2016, sciences humaines et sociales

• JOUVION Philippe, Le béret, 2008, édition Rouergue

• KIEFFER Philippe Commandant Philippe, Béret Vert, édition France empire

• MARTIN Jean-Pierre, Les Troupes Alpines, Montagnards et soldats, 1999, édition Le Dauphiné

• RAFFIN Alain, Les cahiers des Troupes de Montagnes (revue historique trimestrielle prix de l'Académie Delphinale, N°31, décembre 2002, pages 46 à 49 Histoire et tradition de l'habillement, le béret alpin, le pantalon garance

• Militaria Magazine, 401, pages 64 à 72

• Bulletin Officiel du ministère de la guerre, 1er semestre, 1889, pages 614 et 615

• Le dossier de presse de l'exposition Une vie de chapeau, un chapeau pour chaque tête ?, 28 septembre 2012

• https://www.leparisien.fr/economie/elle-a-sauve-laulhere-la-derniere-fabrique-artisana le-de-berets-francais-17-02-2017-6687549.php

• https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k565418f.langFR.textePage

• https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5409562k/f89.texteImage

• https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/la-tarte-coiffe-des-troupes-de-montagne

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Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de l'exposition Le béret alpin : un couvre-chef, une coiffe vivante. Je voudrais remercier le Commandant Aude Piernas, chef de bataillon conservateur du Musée des Troupes de montagne, pour m’avoir guidée et donnée les judicieux conseils qui ont contribué à donner forme à ma réflexion et à acquérir une véritable expérience professionnelle en musée. Le Colonel Éric Mauger, Directeur du Musée des Troupes de montagne, pour sa passion pour les bérets. Le Général de la 27e BIM, Hervé de Courrèges, pour son engagement pour la sauvegarde et la conservation du patrimoine historique de la brigade. Le lieutenant-colonel Jean-Paul Noir, adjoint conservateur au Musée des Troupes de montagne, pour son partage de sa passion du militaria et de l’uniformologie. Je remercie, Monsieur Roger Gazzano, Conservateur du Mémorial des Troupes de montagne du Mont Jalla, d’avoir toujours été présent. Je remercie les chercheurs professionnels du master Muséographie Expographie de l’Université d’Artois, Serge Chaumier et Isabelle Roussel-Gillet. Je remercie Michel Lascault, professeur d’Arts plastiques et ses élèves de 3e du collège la Source d’Amnéville. Je remercie Florie-Anne Noir, pâtissière, pour l’élaboration de recette spécifique autour de l’exposition. Et un grand merci à tous les militaires qui m’ont fait partager la vie de leur béret alpin.

Charlène Paris

REMERCIEMENTS