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Partis politiques et système de partis Nathalie Dompnier Documents déjà présents sur la plate-forme de cours, d'autres arrivent. Table des matières Introduction...................................................................................... 3 Partie I- Quelques grandes traditions d’analyse des partis politiques..........................................................................................5 Chapitre 1- L’approche par l’idéologie : traditions et familles politiques 5 A. Le phénomène partisan au prisme de la doctrine................................................................... 5 1) La doctrine partisane au fondement de la vie démocratique............................... 5 Définir le parti par sa doctrine :......................................................................................... 5 2) Comparer et classifier les partis sur le critère doctrinal ....................................... 6 La distinction Gauche/Droite :...........................................................................................6 Les autres modes de distinction :.......................................................................................6 B. Critiques et prolongements.....................................................................................................6 1) L'idéologie ne fait pas le parti ............................................................................... 6 Ne (surtout) pas définir le parti par sa doctrine !...............................................................6 Quels critères retenir pour étudier un parti par sa doctrine ?.............................................7 2) Articuler doctrine, structure partisane et système de partis................................. 7 Chapitre 2- L’approche par l’organisation : structures et fonctions........8 Chapitre 3- L’approche socio-historique : genèse et transformations de la forme partisane................................................................................................ 8 Chapitre 4. Question de recherche : L’analyse des discours et des programmes............................................................................................................ 8 A) Questionnements et postulats.................................................................................................8 B) Outils d'analyse et méthodes de recherche.............................................................................9 Partie II- Les partis politiques de l’intérieur............................... 10 Chapitre 5- La division du travail partisan : oligarchie ou démocratie interne ?................................................................................................................ 10 Chapitre 6- Adhérents et militants : trajectoires, profils et motivations............................................................................................................ 10 B) La compétence et le sentiment de compétence................................................................... 10 1/37

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Partis politiques et système de partisNathalie Dompnier

Documents déjà présents sur la plate-forme de cours, d'autres arrivent.

Table des matièresIntroduction......................................................................................3Partie I- Quelques grandes traditions d’analyse des partis politiques..........................................................................................5

Chapitre 1- L’approche par l’idéologie : traditions et familles politiques 5A. Le phénomène partisan au prisme de la doctrine...................................................................5

1) La doctrine partisane au fondement de la vie démocratique...............................5Définir le parti par sa doctrine :.........................................................................................5

2) Comparer et classifier les partis sur le critère doctrinal.......................................6La distinction Gauche/Droite :...........................................................................................6Les autres modes de distinction :.......................................................................................6

B. Critiques et prolongements.....................................................................................................61) L'idéologie ne fait pas le parti...............................................................................6

Ne (surtout) pas définir le parti par sa doctrine !...............................................................6Quels critères retenir pour étudier un parti par sa doctrine ?.............................................7

2) Articuler doctrine, structure partisane et système de partis.................................7Chapitre 2- L’approche par l’organisation : structures et fonctions........8

Chapitre 3- L’approche socio-historique : genèse et transformations de la forme partisane................................................................................................8

Chapitre 4. Question de recherche : L’analyse des discours et des programmes............................................................................................................8

A) Questionnements et postulats.................................................................................................8B) Outils d'analyse et méthodes de recherche.............................................................................9

Partie II- Les partis politiques de l’intérieur...............................10Chapitre 5- La division du travail partisan : oligarchie ou démocratie interne ?................................................................................................................ 10

Chapitre 6- Adhérents et militants : trajectoires, profils et motivations............................................................................................................ 10

B) La compétence et le sentiment de compétence...................................................................10

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Chapitre 7- Elus et dirigeants : cursus, ressources et stratégies..........10

Chapitre 8. Question de recherche : Enquêter dans les partis politiques................................................................................................................................. 10

Partie III- Les partis à la conquête du pouvoir............................11Chapitre 9- Faire campagne : les modalités de la conquête des suffrages............................................................................................................... 11

Chapitre 10- L’assise sociale (1) : les électorats..........................................11

Chapitre 11- L’assise sociale (2) : les relations aux mondes associatif et syndical................................................................................................................... 11

Chapitre 12- Désistements, coalitions, négociations : proximités idéologiques et stratégies électorales...........................................................11

Partie IV- Les systèmes de partis................................................12Chapitre 13- Le système de partis comme produit des règles du jeu politique................................................................................................................. 12

Chapitre 14- Le système de partis comme clivages sociaux consolidés. 12

Chapitre 15- Le système de partis comme représentations du monde politique................................................................................................................. 12

Conclusion : Vers la fin des partis politiques ?.........................13

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Introduction

On distingue quatre parties dans l'étude de l'histoire des partis (Daniel-Louis Seiller) :

• L'époque normative : on s'intéresse aux partis mais pas dans perspective de Science Politique. Discours normatif sur le souhaitable. Les partis auraient un rôle majeur dans le débat politique, les relations citoyens-pouvoir politique... Partis = pièces maitresse

• Savoir scientifique : savoir de science sociale, on passe d'une vision prescriptive à une tentative d'analyse, d'explication des parti. Fin XIXe (période émergence sciences sociale et sciences politiques). On s'intéresse à l'organisation elle-même : qu'est-ce qu'un parti politique ? Les enjeux ? Les relations entre leaders et adhérents ? (Cf. Moisei Ostrogorski La démocratie et les partis politiques et Roberto Michels Les partis politiques). Ces travaux considèrent que les partis politiques ne contribuent pas nécessairement à la démocratie, à l'échange idéalisé présenté précédemment. Ils ont un fonctionnement oligarchique.

• Début 50's, Mauric Duverger postule une théorie générale sur les partis. Il refuse les précédentes monographies passées comme outil en elles-même. Il faut s'en servir pour comparer et construire un vrai discours scientifique. C'est une analyse générale pouvant être précisée par des travaux plus ponctuels et précis. Pour lui, c'est une base, un cadre de lecture et d'analyse plus large que précédemment. En 1951 Les partis politiques. Période où les sciences sociales se posent la question de la possibilité de monter en généralité, avoir un propos qui aille au-delà des cas particuliers et qui propose une vision d'ensemble. Duverger se préoccupe pas vraiment de ce qui se révèle être des doctrines. Un des premiers à poser la question des systèmes de partis, rapport entre différents partis dans un même système politique. Interdépendances qui peuvent exister entre eux. Coalitions et alliances entre les partis. Comment se fait-ce que dans certains pays on ai du bi-partisme alors que dans d'autre le paysage politique est très morcelé ? Pour lui l'élément clé est le mode de scrutin.

• Depuis les 80's, période du fouillis. Le questionnement porte sur des points spécifiques, qui peut paraître être une random theory, il ne semble pas ressortir une ligne directrice. Peut-être est-ce du au trop faible recul historique que nous possédons avec cette période. Les périodes précédentes ont pu apparaître aussi comme fouillis dans le passé.

Notons, d'autre part, que depuis les 80's-90's, les politistes s'intéressent beaucoup moins aux partis. L'objet précédemment central devient marginal, ou tout du moins n'a plus le monopole du cœur chez les politistes... Cela peut s'expliquer par le fait que les partis ont subi beaucoup de de transformations qui peuvent contribuer à cela (baisse du nombre d'adhérents et monté en puissance d'autres modes d'actions et d'engagement).

Voir tableaux « membres d'un parti politique », « activité dans un parti politique » et suivant(s).

Définition des partis politiques

Tout d'abord, c'est une catégorie politique utilisée par les acteurs. Tous les auteurs n'ont pas les même critères pour définir les partis politiques.

• Définition extensive : définition proposée par Weber dans Economie et société (voir plate-forme). Ce qui prime c'est l'organisation interne du parti. La question idéologique

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n'est là qu'un filigrane, pour déterminer la place des adhérents. On s'intéresse à ce qui motive les adhérents, au ressort de l'action. Permet d'appréhender des partis politiques, des organisations constituées au XIXe et qui aujourd'hui nous apparaissent comme n'en étant pas.

• Définition restrictive : (La Palombara et Weiner) Stabilité de l'organisation dans le temps (aptitude à survivre à des dirigeants en place, le parti est durable, il n'est pas lié à une personne (le NPA n'est donc pas un parti ?...pour affirmer cela il faudrait attendre de voir s'il peut survivre à Besancenot mais la LCR a bien survécu à Krivine), continuité dans l'espace (son extension dans le territoire où elle structure son action). Différencier le PP de structures politiques qui sont extrêmement centralisées et n'ont pas d'action sur un territoire. Distinction aussi avec le groupe parlementaire qui est implanté seulement dans une assemblée), vocation de l'organisation à conquérir et à exercer directement le pouvoir(différent des lobbying), Recherche du soutien de la société (différents des think-tanks qui ne recherchent pas le soutien de la société).

Ces critères permettent de s'intéresser pour un parti à l'inscription dans des courants de pensée. Cette définition ne va pas convenir parce que nos PP ne sont pas par exemple implantés sur l'ensemble des territoires.

Il n'y a pas une définition univoque du parti politique, les définitions doivent d'abord déprendre des questionnements scientifiques présents en amont.

Concernant les partis uniques, sont-ils le même objet que les partis présents dans des systèmes pluralistes. Réponse variant. Si on prend Weber, on peut douter de l'engagement libre de l'ensemble des adhérents. Il a le questionnement des partis impulsés par le parti « unique » pour donner une illusion de pluralisme... Les partis uniques font souvent pleinement parti de l'État, ce ne seraient donc pas des partis. D'autres les prennent en compte, comme des types de partis particuliers (Aaron : partis monopolistes).

Les systèmes de partis : interdépendance entre les éléments constituants le système, ce qui fait qu'une modification sur un élément influe sur l'ensemble. Les partis po appartenant à un même système ont des caractéristiques communes. Pour interroger l'action d'un parti, on doit aussi interroger e système auquel il appartient.

Un des objectifs du cours : découvrir, connaître, approfondir les grands courants d'analyse sur les principaux partis politiques dans leur contexte scientifique.

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Partie I- Quelques grandes traditions d’analyse des partis politiques

Il y a plusieurs manière d'appréhender l'étude des partis politiques (PP) et bien évidemment il ne s'agit pas de préférer une analyse à une autre mais d'essayer d'avoir une vue d'ensemble sur la question.

Chapitre 1- L’approche par l’idéologie : traditions et familles politiquesCette première analyse induit que l'on considère les partis comme l'incarnation de l'idéal

démocratique qui voudrait en faire un regroupement d'hommes politiques ayant une orientation politique commune. On peut aussi se demander si on peut considérer un ensemble de partis comme un groupe cohérent en dégageant de grandes thématiques fortes qui se maintiennent de par le temps et les restructurations des partis mais aussi en comparant entre différents pays.

Cette entrée par la doctrine a été choisie pour débuter le cours tout simplement parce que cette analyse est la plus évidente : lors de la définition d'un parti on commence par faire référence à son positionnement doctrinal.

Mais on peut se rendre compte que ces catégories sont rapidement peu étanches dans la mesure où il existe des rapprochements entre partis parfois très différents. Selon les discours (programme, définition en interne, représentation, campagne...) sur lesquels on s'appuie pour définir l'orientation d'un parti on ne va pas forcément mettre en évidence la même ligne politique. Quel discours retenir ? Nous n'avons pas une réponse systématique.

Beaucoup de sociologues considère ce critère comme erroné. Les marxistes par exemple considèrent l'idéologie comme un instrument, au même titre que la religion, de perpétuation de la domination. L'idéologie déformerait la réalité, par exemple l'idéologie libérale nous présenterait l'État comme garant de l'intérêt général alors qu'il n'en est rien, ce n'est qu'un instrument de domination. Il en est de même pour l'idée de l'égalité des chances. Mais on retrouve cette idée d'idéologie comme vision faussée chez des penseurs de droite comme R.Aron.

On va malgré tout le faire mais dans la mesure où il existe des travaux qui nous parlent de l'idéologie des partis en la considérant comme un ensemble structuré de principes et d'idées qui forment un tout cohérent. Les différents projets s'articulent les uns aux autres. Mais il faut garder à l'esprit que le terme idéologie est utilisé dans bien d'autre sens, on préfèrera donc le terme de doctrine.

A. Le phénomène partisan au prisme de la doctrine

1) La doctrine partisane au fondement de la vie démocratique

Définir le parti par sa doctrine :Edmund Burke nous dit que le « parti est un ensemble d'hommes unis pour promouvoir par

leurs efforts communs l'intérêt national sur la base de quelques principes sur lesquels ils sont d'accord ».

Cette idée reprend largement l'idéal démocratique du parti. Ils ne sont pas ici au service de quelques uns mais au service de tous. Ce serait des laboratoires d'idées, de principes autour desquels débattre. Ces principes font s'articuler en proposition qui vont faire le programme du parti. Ils seraient à la base du système pluraliste représentatif démocratique. Ce sont en quelques sortes des

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intermédiaires entre citoyens et représentants en assurant plusieurs fonctions : de formateurs d'opinion, de sélection du personnel politique, guider le choix des élites (discipline de parti).

Il n'y aurait pas de place pour une activité politique en dehors des partis... Néanmoins les partis politiques ont permis de faire rentrer en politique d'avantage que les notables.

2) Comparer et classifier les partis sur le critère doctrinalC'est par exemple cette approche qui est retenue en TD. C'est plus par commodité que par

choix scientifique, cependant cette entrée par doctrine va permettre de classer les partis les uns par rapport aux autres et de dégager de grandes traditions historiques.

La distinction Gauche/Droite :La plus simple est la distinction binaire Gauche/Droite qui est certes imparfaite mais qui

reste l'étalon de la majorité des acteurs. Lorsque l'on demande lors de la même enquête si la distinction gauche/droite fait encore sens on a une majorité négative, pourtant ces personnes se positionnent elles-même sur un axe gauche/droite. Elle serait donc moins pertinente de nos jours pour les partis.

C'est donc tout de même le premier principe de classification du système complexe du politique en distinguant deux grandes familles vouées à s'opposer.

Les autres modes de distinction :On risque de tomber sur l'écueil de se retrouver avec une famille par parti. René Rémond

parvient plutôt bien à analyser les PP par ce principe dans son ouvrage Les droites en France.

Cf cours de L1

Maurice Duverger nous dit lui qu'on n'a pas intérêt à rester sur une distinction gauche/droite tout en reconnaissant la pertinence d'un modèle de classification binaire sur trois domaines : religieux, économique et relations étrangères.

On a aussi quelques analyses en fonction des clivages sociaux mais pas tout à fait les mêmes. Les analyses sont multiples dans cette approche qui reste souvent retenue y compris dans le milieu universitaire.

B. Critiques et prolongementsDuverger considère que s'attacher qu'à la doctrine pour définir un parti est insuffisant car

cette approche nie l'importance de la structure et de l'organisation dans l'analyse.

1) L'idéologie ne fait pas le parti

Ne (surtout) pas définir le parti par sa doctrine !La doctrine serait un habillage pour le parti politique, ce qu'on verrait de l'extérieur, il faut

donc aller plus loin pour comprendre le système du parti. Les partis n'ont pas, dans un premier temps, le monopole de la production de doctrine politique. La spécificité du parti doit être recherchée ailleurs.

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Pour aller plus loin on peut dire que ce n'est pas la position des PP qui permettent de les comparer entre eux. C'est la position de J.Schumpeter qui considère les partis comme des entreprises sur un marché où s'échange entre autre des biens et des services politiques. Les chefs de partis sont vus comme des chefs d'entreprises qui cherchent donc à faire prospérer leurs intérêts.

La compétition électorale n'est qu'un lieu pour acquérir des parts de marché électoral. Dans les partis on a des militants qui seraient des employés qui obtiennent des rétributions symboliques et matérielles et l'électeur est un consommateur de produit politique par lequel il tente d'acquérir un bonheur personnel.

Le critère de choix du produit politique n'est pas lié avec le souhait du consommateur mais celui qui va attirer le plus grand nombre de consommateur, produits fabriqués en série, peu originaux et finalement assez standardisés.

On peut relier cette analyse avec celle de P.Bourdieu sur le champ politique mais avec des différences sensibles : Schumpeter est d'abord un économiste avec une conception bien peu sociologisé des caractéristiques des consommateurs et des acteurs.

Quels critères retenir pour étudier un parti par sa doctrine ?Plutôt que la doctrine théorique, conceptuelle, il faut d'avantage étudier l'action d'un parti

une fois qu'il accède au pouvoir. C'est ce que nous disent par exemple Faucher-King et Le Galès dans Tony Blair où ils analysent le New Labour non pas à travers ses discours et son programme mais à travers ses pratiques.

2) Articuler doctrine, structure partisane et système de partisG.Sartori considère qu'il faut étudier la structure partisane pour comprendre les PP par leurs

doctrines. Il distingue un premier modèle avec trois à cinq partis qui donnent lieu à une opposition suivant un clivage gauche droite très binaire sans vraiment de centre et d'extrêmes. Dans le cas d'un multipartisme plus développer on va trouver des partis positionner sur une échelle beaucoup plus large. On va avoir une recherche de ''niches électorales'' dans le marché. La manière dont les partis construisent leurs discours dépend largement de la manière dont ils s'insèrent dans le système partisan.

Michel Hastings propose lui d'interroger la manière dont les acteurs politiques sont des acteurs d'administration du sens de l'élection. Les partis mettraient de l'ordre dans le champ politique, permettant d'éclairer le monde en donnant du sens aux événements du monde.

La doctrine éclaire la structure et réciproquement. C'est A.Deze qui propose un chapitre sur le Front National comme entreprise doctrinale dans l'ouvrage de F.Haegel. Il propose une approche exploitable sur n'importe quel autre parti bien sur. Il pense qu'une approche par l'idéologie on a tendance à surévaluer la connaissance des programmes. Or les études sur les comportements électoraux montrent que les électeurs ne connaissent que très peu les programmes. Lorsque l'on étudie les doctrines politiques on ignore les conditions de production des programmes d'un parti. Le contexte interne et externe au parti joue un rôle. On n'a pas une méthode d'analyse suffisante de ces textes pour les exploiter. On fait souvent du bricolage en allant chercher dans différents textes ce qui semble le plus révélateur de la doctrine d'un parti. Cette absence de méthode vient que souvent on a un manque de problématique dans l'analyse des doctrines en se contentant d'exposer cette doctrine. Il va donc falloir mettre en évidence ce que l'on cherche avant d'étudier la doctrine qui reste un élément indispensable à l'étude d'un PP. Ce ne sont pas de simples entreprises justement du fait de l'existence de l'idéologie.

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C'est un moyen d'investiguer au moins aspects du partis :

• L'identité

• L'organisation

• Les stratégies

Chapitre 2- L’approche par l’organisation : structures et fonctions Une des difficultés pour comparer les partis entre eux vient du fait que l’organisation partisane est très différente suivant les pays. Janda considère qu’il existe trois variables à prendre en compte pour mesurer le degré d’institutionnalisation : la durée de l’organisation, l’impersonalisation de l’organisation (attachement ou leader ?) et la différenciation organisationnelle. Janda nous dit que les vieilles démocraties sont celles où le degré d’institutionnalisation des partis est la plus forte (ce qui s’explique notamment par le facteur de la durée). Ce qui semble déterminant, à ses yeux en tout cas, c’est le facteur institutionnel et l’existence (ou non) d’un Etat-Nation. Plus l’Etat-Nation est ancien et plus les structures partisanes sont institutionnalisées. Néanmoins, il existe des exceptions. Certains soulignent que le facteur culturel (environnement politique, social) joue fortement à ce niveau. L’idéologie elle aussi à son rôle à jouer sur l’organisation des partis politiques. Marc Lazar propose de définir la culture dans « Culture politique et parti politique en France » (dans l’ouvrage Cultures politiques) comme « une configuration de croyances, d’affectivités et de sensibilités et une multitude diversifiée de règles et de pratiques dont la combinaison donne une signification au réel, façonne les comportements et conduit à l’inculcation de normes sociales ».

I) La définition de l’organisation par ses fonctions

Une approche par l’organisation demande un travail empirique beaucoup plus lourd que dans le cas d’une approche par l’idéologie. L’objectif de cette démarche, c’est d’apporter un regard original sur les partis politiques. Ces méthodes s’approchent de celle de la sociologie des organisations or, à ce niveau, la tension va se cristalliser sur la question des fonctions. Pour les sociologues des organisations, les organisations s’assignent toutes un but en fonction duquel elles vont s’organiser. Si l’on considère que les fonctions sont ce qui différencie les partis politiques des autres organisations, alors on peut se demander si tous les partis politiques fonctionnent de la même manière ? L’objectif premier du parti politique, c’est la conquête du pouvoir. Mais les fonctions des partis politiques ne se réduisent pas à çà : il possède des fonctions éducatives, programmatiques, de sélection du personnel politique, de coordination et de contrôle de la politique gouvernementale, etc. Selon la hiérarchisation des objectifs des partis, on va avoir affaire à des types d’organisation des partis. Mais dans ce cas, on ne s’arrête que sur les fonctions manifestes des partis politiques (fonctions revendiquées explicitement par les acteurs eux-mêmes et reconnaissables par tous) et l’on ne considère par les fonctions latentes (fonctions remplies par un acteur sans que cela soit nécessairement voulu, souhaiter par lui. Ce sont des conséquences de ses actions mais pas des objectifs que se fixe l’organisation. Ex : Fonction de sociabilité). Pour les fonctions latentes, on peut renvoyer aux analyses de Robert Merton qui s’intéresse aux Bossism(e)s américains : structures qui s’organisent autour d’un chef et qui ont pour objectif de lui offrir des soutiens et des suffrages (fonction manifeste). Merton dégage trois fonctions latentes : des fonctions d’assistance sociale (la machine politique va maintenir du lien social dans une société individualiste, notamment dans certaines catégories sociales et les élites politiques), d’assistance économique (relais des demandes économiques auprès des pouvoirs publics) et de mobilité sociale (le boss va permettre à des

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individus appartenant à des groupes défavorisés d’accéder à des postes auxquels ils n’auraient pas accès). Ce dernier point est l’une des vertus du Spoil System qui permet de renouveler totalement la hiérarchie et donc d’ouvrir des possibilités (notamment pour remercier ceux qui ont soutenus). Merton nous dit qu’on ne peut pas se passer d’une analyse sur les fonctions politiques qui ne prendrait pas en compte les latentes et de centraliser son analyse sur les fonctions manifestes. Parmi les fonctions latentes, les partis politiques ont notamment des fonctions de stabilisation du système politique. Pour Lavau, c’est la diversité des fonctions des partis politiques qui permet cette stabilisation. Lavau distingue différente fonction latentes pour trois types de partis qui stabilisent le système politique: 1) La fonction de stabilisation, de légitimation. Elle est assurée principalement par des partis du centre ou de centre-droit, des partis de gouvernement. Ces partis vont avoir pour objectif de légitimer les institutions parce qu’eux-mêmes y participent. 2) La fonction tribunicienne. Elle est l’apanage de partis à la marge du champ politique qui vont transmettre les demandes de ceux qui se sentent rejetés du sentiment. Ils permettent ainsi de maintenir le système en prenant en compte les contestations, ce qui empêche les révoltes. 3) La fonction de renouvellement politique. Elle est assurée par des partis qui vont permettre, en accédant au pouvoir, de renouveller le pouvoir sans remettre trop en cause les institutions. De fait, à chaque hiérarchisation des différentes fonctions correspondent des organisations différentes.

II) Les typologies des organisations partisanes

Certains courants d’inspiration marxiste classent les partis en fonction des intérêts de classe qu’ils servent. Cette typologie se superpose avec une typologie des adhérents qui y participent. Gramchie distingue les partis bourgeois et les partis du prolétariat sur des critères idéologiques et institutionnels. Maurice Duverger distingue principalement deux grands types : le parti de masse et le parti de cadres. Ils se différencient par des origines sociales, des ressources et des fonctions attribuées aux militants très différentes. 1) Pour les partis de cadres, on envoi généralement l’amorce dès les régiments censitaires et l’objectif pour les élus est de s’assurer un contrôle des ressources collectives (votes, soutiens, financements). Les partis, se sont d’abord des instruments au service des élus et de leur réélection. Les partis vont s’organiser à l’échelle parlementaire mais aussi à l’échelle des circonscriptions. Ces partis sont à structure très souples car les parlementaires ne veulent pas être trop encadrés. Néanmoins, ils vont peu à peu s’institutionnaliser. Tout de même, ces partis de cadre restent des structures légères, avec peu de militants, ne possédants que peu de procédure d’adhésion et voués à soutenir les élus. 2) Le parti de masse quant à lui possède une structure d’encadrement très forte. Il s’adresse à des classes populaires en leur proposant une adhésion politique et culturelle. La structure principale n’est pas l’élu mais l’adhérant. Le parti de masse possède une logique de groupe très forte et un maillage géographique très serré. Le parti de masse est souvent très lié avec les syndicats. Les adhérents sont très actifs et les ressources sont militantes. On considère souvent qu’un parti de masse à beaucoup d’adhérents, ce n’est pas forcement le cas. L’important, c’est sa place dans le parti ou le ratio temps/adhérent. Pour Duverger, l’avenir des partis politiques réside dans les partis de masse. Duverger ajoute des partis indirects qui comportent un grand nombre de militants mais qui doivent leurs militants du fait d’adhérer à une autre organisation (par adhésion indirecte, cf. le parti travailliste anglais à ses débuts). Ce qui est évident, c’est que si l’on essaye de confronter cette distinction faite par Duverger à l’analyse empirique, on va observer des partis qui tendent vers les partis de cadre ou les partis de masse. On va aussi observer que suivant les pays, on va observer une tendance au parti de masse ou

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un parti de cadre (suivant son histoire politique et sociale). Certains vont reparler de cette organisation (Duverger ne parle jamais de typologie puisqu’il considère que ce n’est pas un construit scientifique, que ces partis sont observables). Un premier à le faire est Kirchheimer qui rajoute les partis « attrape-tout » dont la structure centrale est l’électeur. Kirchheimer soutient qu’une transformation profonde affecte les sociétés contemporaines affecte l’électorat. Des clivages se sont atténués, notamment du point de vue idéologique, et des opportunités de promotion sociales se sont construites. De plus, il s’est développé un attachement du pouvoir. Kirchheimer considère que les partis de cadres doivent cesser d’être élitistes, les partis de masse doivent élargir leur recrutement et les partis « attrape-tout » vont centraliser leurs objectifs autour du fait d’accroître leur champ électoral. La manière dont on choisit les candidats dépend de ce que l’on appréhende comme le désir des électeurs. L’idéologie de ces partis politiques est très faible. L’objectif essentiel, c’est d’élargir la base électorale en ratissant très large dans la société du fait de l’homogénéisation de la société. Charlot parle de trois types de partis : les partis de notables (orientés vers la quête de soutiens avec des ressources notabilières), les partis de militants (partis de masse avec une forte densité idéologique) et les partis d’électeurs (visent à conquérir l’électorat le plus large possible avec une idéologie faible mais un fond commun de valeur pouvant susciter une adhésion assez large). Les partis d’électeurs ne s’appuient ni sur les notables (« qui rêvent au paradis perdu du suffrage censitaire ») ni sur les militants (« qui rêvent au paradis de leur idéologie ») mais sont plus pragmatiques (Charlot pense à l’UDR). Certains vont considérer dans le prolongement de Charlot qu’on va avoir des partis inédits possédant une relation privilégiée avec l’état que Richard Katz et Peter Mair vont appeler les « partis cartels ». Deux caractéristiques principales : un rapprochement des partis politiques et de l’état (courtiers entre l’état et la société via le financement public des partis politiques) et une position privilégiée dans la compétition électorale du fait du financement public et à l’accès privilégié aux médias qui fait que l’on arrive à une compétition strictement encadrée et limité aux partis accédant aux ressources. Il y a dès-lors un accord entre ces partis cartels qui désirent conserver ce monopole du lien privilégié avec l’état. Cela va totalement transformer l’organisation de Duverger. William Wright distingue un pôle efficace rationnel et un pôle démocratique le long d’un continuum. Du parti du pôle efficace rationnel, la priorité du parti réside dans l’efficacité, notamment pour les suffrages. Pour cela, il faut des structures souples, une faible centralisation, une large autonomie des différents échelons. Du côté du pôle démocratique, on a une forte centralisation, des structures rigides, un fort encadrement des militants, une fonction idéologique très forte et exigeante du point de vue de la cohérence quitte à y perdre un certain nombre d’électeurs et de l’efficacité électorale. Finalement, c’est assez proche des partis de cadres et aux partis de masse mais plus dynamique que chez Duverger (possibilité de transformations). De plus, il n’y a pas du tout l’approche normative de Duverger. Wright veut donner un instrument pour analyser le tiraillement des partis entre ses deux pôles mais aussi ses transformations. Il n’a pas vocation à prévoir le parti de l’avenir. Michel Offerlé parle d’une volonté de classer les partis selon des familles politiques or, pour lui, il est impossible de trouver une typologie juste sur tous les points. Offerlé propose une analyse plus nuancé des structures partisanes ce qui valorisera une approche socio-historique (volonté de placer un parti dans un contexte).

III) Une homogénéisation des cultures organisationnelles

On aurait affaire à des tendances communes dans tous les partis (notamment par l’acquisition de diplômes). Les partis seraient de plus en plus « attrape-tout » et se tourneraient vers le pôle efficace rationnel. Néanmoins, même si on admet cette tendance oligarchique, elle n’est pas la même chez tous les partis.

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Les formes de leadership varient, ce qui fait varier les organisations. Ce leadership est réglé par une plus ou moins forte centralisation du pouvoir, par la question de la participation des militants (cf. Lawson). D’autres vont dire que si l’on va voir à l’échelle locale, il n’y a pas du tout d’homogénéisation même s’il y en a à l’échelle nationale. Ici, c’est principalement le parti socialiste qui a donné lieu aux analyses les plus nombreuses. Certains vont y voir une culture partisane régionalisé (travaux de Sawicki, les réseaux du parti socialiste). Sawicki compare plusieurs réseaux régionaux : 1) Le-Pas-de Calais, tradition SFIO, réseau d’élus municipaux. 2) Le Var, relation privilégiée des dirigeants avec les agricultures (notamment les vignerons) et les notables locaux (principalement ruraux). 3) L’Isle et Vilaine, municipalité urbaine au rôle soutenue. On a souvent le postulat qu’il y aurait une plus grande homogénéisation dans les partis de droite en raison d’une prétendue plus forte discipline : les études ont prouvés que c’était faux.

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Chapitre III : L’approche socio-historique, genèse et transformation de la forme partisane

C’est un questionnement qui vise à interroger l’objet en lui donnant une profondeur historique en fonctionnant par comparaison. On peut avoir une approche génétique, quand on étudie la genèse d’un phénomène (processus par lesquels les partis sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui). La deuxième démarche est comparative : on compare les partis, non pas dans l’espace mais dans le temps. L’idée est de chercher les valeurs explicatives des formes partisanes.

I) La naissance des partis politiques

Les partis politiques tels que nous les connaissons sont apparus au début du XXème avec un lien étroit avec les régimes représentatifs. Max Weber émet l’idée d’un lien forcé entre l’apparition du suffrage universel et la création des partis politiques.

A) Des « enfants du suffrage universel » ?

Formule de Weber. Pour lui, avec le suffrage universel, on ne désigne plus les représentants parmi les notables (qui défendent leurs intérêts) ou au sein d’un réseau social. Il faut désormais aller chercher les voix plus loin et il faut des structures pour organiser cela : les partis politiques. Pour Ostrogorski, aux Etats-Unis, au tout début du XIXème, le choix des candidats se fait par cooptation (entre parlementaires essentiellement). Cette pratique va être de plus en plus contestée et l’on va voir se mettre en place des conventions. Elles apparaissent en 1824 et apparaissent à plusieurs niveaux : municipal, comté, fédéral, etc. Pour Ostrogorski, en Angleterre, il y a un lien étroit entre SU et partis politiques. En 1832, une loi donne le droit de vote censitaire aux habitants des villes. Le corps électoral s’élargit mais le sens demeure élevé. Néanmoins se pose la question de l’inscription sur les listes électorales. Des organisations vont apparaître pour faire en sorte que ceux qui répondent aux critères du cens viennent s’inscrire. Ces associations sont en concurrence suivant le candidat qu’elles soutiennent :

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ce sont les registrations societies qui apparaissent d’abord au niveau local. En 1961, on voit apparaître la première société nationale, celle des libéraux. On voit alors des structures dont l’objectif n’est pas seulement l’inscription sur des listes électorales. Les lois de 1867 et 1885 élargissent le droit de suffrage, ce qui accroit l’enjeu politique pour les registrations societies. Les organisations se développent et deviennent de véritables machines électorales dénommées caucus. Ces caucus ont des leaders qui seront chargés de présider le gouvernement en cas de victoire de leur parti. On a un contre-exemple : celui de la France. En effet, le SU a été proclamé en 1848 mais les partis ne se font qu’au début du XXème siècle. En 1848, on voit des groupes se structurer autour des clivages politiques. De nombreuses candidatures restent ancrées localement et l’on ne voit pas apparaître de structure politique nationale et durable. Le second empire avec sa logique plébiscitaire et son encadrement du politique ne favorise pas l’apparition des partis politiques. Sous la IIIème république, des organisations politiques commencent à apparaître mais il faut attendre 30 ans pour voir naître les, partis politiques. Cela s’explique par la survivance des candidatures officielles (les élections de 1877 se soldent par l’annulation de certaines élections). L’Eglise est très présente dans les compétitions électorales et l’on verra souvent s’affronter le candidat du préfet face au candidat de l’Eglise. Au niveau institutionnel, on a un parlement qui ne nécessite pas l’apparition d’un leader (contrairement à l’Angleterre). Le chef du gouvernement vient après les députés qui le choisissent. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne sont clairement les enfants du suffrage universel. Mais en Norvège ou en Suède, les partis politiques ont précédés le SU. D’autres pays comme la France ou le Danemark ont vu apparaître leurs partis politiques bien après le SU. Pierre Avril, Essais sur les partis politiques, considère que d’autres critères doivent être pris en compte : l’esprit des institutions, les conjonctures historiques variées, etc.

B) Une « typologie historique des partis politiques »

Expression de Sartori Maurice Duverger propose une autre distinction que la distinction masse/cadre : les partis d’origine électorale et parlementaire et les partis d’origine extérieure. Les partis d’origine électorale apparaissent avec le SU mais les partis d’origine extérieure ne sont pas liés au SU. Les partis d’origine extérieure sont mis en place par des acteurs extérieurs au jeu politique : des syndicats (parti travailliste anglais), des sociétés de pensée (travaillistes toujours), des organisations professionnelles (partis agraires dans les pays scandinaves), des partis dont la franc-maçonnerie est à l’origine (l’Alliance en Belgique, les Radicaux en France), l’Eglise ou les Eglises (plusieurs partis aux Pays-Bas, les catholiques conservateurs en Belgique) et les anciens combattants (fascistes dans l’entre-deux guerres, Croix-de-Feu en 1936, mais se sont plutôt des Ligues que des partis : visent moins à avoir des élus qu’à se faire entendre, ce sont des machines à propagande. Mais elles se transforment parfois en partis politiques). Il y aurait des enjeux professionnels et sociaux dans l’apparition des partis politiques. Cela permet de créer une typologie. Pour Sartori, il y a : 1) Les réseaux d’opinions ou de clientèle qui sont les ancêtres des partis politiques dans les systèmes censitaires. Ils se structurent autour des parlementaires et ont pour vocation de gagner des suffrages. Les relations interpersonnelles sont centrales dans ces partis. On va alors apparaitre des agents électoraux recrutés au moment des élections pour obtenir des soutiens. 2) Les partis parlementaires. Plus structurés, ils ont des objectifs qui vont au-delà de l’élection d’un leader ou d’un chef de file. Il s’agit de créer les conditions d’obtention de majorités au sein du parlement. Il y a des recherches de coalition, parfois des plates-formes communes. Ces partis sont caractérisés par une dimension programmatique que les précédents n’avaient pas. 3) Les partis électoralistes. Structurés autour des parlementaires, ils ont une forte implantation territoriale contrairement aux précédents. Il ne s’agit plus de faire le lien

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entre des candidats mais de mobiliser largement des suffrages au moment de l’apparition du SU. C’est essentiellement ces partis que l’on voit émerger au tournant fin XIXème début XXème. 4) Les partis organisateurs de masse. L’objectif principal est d’organiser l’action politique des masses. Ils apparaissent dans la 1ère moitié du XXème siècle en Europe. Si l’on suit une chronologie, ces partis apparaissent successivement mais ne se remplacent pas, ce qui explique l’existence de partis aux structures très différentes. On fait le postulat d’une inertie des formes partisanes : un parti va conserver les grands traits de ses caractéristiques initiales.

II) Evolution et permanence des formes partisanes

On se pose la question des héritages, des fidélités mais aussi les transformations observables sur le long-terme tout comme les transformations brutales qui vont affecter le système partisan.

A) Les transformations des partis

Il existe une approche par les cycles de vie des partis politiques (analogie avec le vivant : naissance, vie, mort) :

Cette approche permet de rendre compte du passage d’un parti d’un type à un autre. Ainsi, elle permet de voir l’évolution du pôle militantiste vers le pôle efficace/rationnel. Des auteurs se sont particulièrement intéressés à la phase 4. Rose et Mackie comparent des partis politiques dans 19 pays depuis le XIXème siècle et disent que les partis ont d’autant plus de chance de persister qu’ils sont apparus de manière précoce sur la scène électorale. Ils remettent en question l’idée que les partis plus anciens se sont solidifiés autour de clivage anciens et périmés. Rose et Mackie pensent que ces clivages ont été gelés au profit de ces partis : ce sont les premiers à s’être positionné et ils en tirent une légitimité. L’un des facteurs déterminants va être la capacité à obtenir des succès électoraux et à participer à des gouvernements. Le changement est une nécessité pour un parti mais aussi un risque. Il doit se transformer pour

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Séquences chronologique Caractéristiques politiquesPhase 1Construction

- Ferveur militante- Forte inclination au débat d’idées- Cercle dirigeant en équilibre fluide- Jeunesse relative des leaders

Phase 2Consolidation

- Succès électoraux- Nouveaux militants préoccupés d’efficacité- Renforcement de l’emprise sur le parti (élus)- Stabilisation des luttes parmi les dirigeants

Phase 3Vieillissement

- Stagnation électorale- Dépérissement des débats d’idées internes- Fossilisation des luttes parmi les dirigeants- Vieillissement et inamovibilité des leaders

Phase 4Reconstruction OU Echec des tentatives de renouvellement

- Déclin électoral- Emergence en interne des courants dissidents- Contestation ouverte du leadership institué- Renversement de l’équipe dirigeante ou nécrose

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survivre mais s’il se transforme trop, il risque de perdre ses fidèles. Pour les militants, les adhérents et les électeurs (même les plus jeunes), un parti, c’est aussi ce qu’il a été. Quelques critiques de cette approche par le système de vie peuvent être faites : Il s’agit là d’une base biologique comme l’on en faisait à la fin du XIXème siècle. Cette analyse ne permet pas de saisir la diversité des partis politiques et leurs évolutions. Cela tient au fait que l’on a affaire à un modèle séquentiel avec l’idée que tous les pays évoluent de la même manière et dans le même ordre. On peut aussi se demander comment dater la naissance d’un parti politique. Offerlé montre cela avec le parti radical : 1871, naissance du groupe radial, 1895, rassemblement de journalistes pour établir un programme républicain, 1901 quand le nom naît, 1905 quand le statut est voté ou 1907 quand le programme est voté ? Autre critique, à l’égard du modèle séquentiel, que fait-on des labels, des intitulés des partis ? On peut très bien avoir sous un même label un parti qui se transforme profondément. De même, un parti changeant de nom peut garder la même ligne idéologique. Doit-on se fier à son nom ou à ses caractéristiques organisationnelles et idéologiques identifiables. Offerlé prend l’exemple du parti socialiste qui a changé 5 fois de nom depuis le début du siècle. Dès lors, existe-il cinq partis ou un seul qui change de nom ? Seiler tranche en disant que les étiquettes comptent peu, ce qui compte c’est le projet politique. Le projet n’est pas le programme, l’idéologie ou la profession de foi, c’est le « plus petit commun dénominateur que l’on peut dégager entre les diverses et multiples expressions idéologiques doctrinales et programmatiques produites par un parti donné tout au long de son histoire ».

B) Héritages idéologiques et organisationnels

On va se référer à Panebianco. Pour lui, les caractéristiques d’un parti dépendent plus de son histoire que de tout autre facteur. Les décideurs originaux sont capables d’influencer des décisions des décennies plus tard. L’organisation partisane peut d’abord être expliqué par l’histoire du parti, pas par sa situation actuelle. Plusieurs éléments vont devoir être soulignés : 1) Le rôle du fondateur. On va insister sur ce point quand on estime qu’on a affaire à un leader charismatique qui est parvenu à transformer sa domination charismatique en une domination légale rationnelle. Il y a une routinisation du charisme mais cette figure va continuer à marquer durablement le parti politique, son projet, ses références, la manière dont les adhérents considèrent leur participation. Cette figure du fondateur est aussi une référence obligée vis-à-vis de certains électeurs pour lequel cela va avoir une valeur de caution. La liste Pim Fortuyn aux Pays-Bas portait le nom du leader alors qu’il était mort un an avant. 2) Le contexte d’apparition et de développement va aussi influencer les ressources et les contraintes qui pourront peser sur un parti. Ex : parmi les partis qui se sont constitués au début des années 90 en Europe de l’est, certains entraient dans la continuité d’associations s’étant soulevés contre le régime en place. Souvent, ces partis vont porter les marques de leur passé et les contraindre à une certaine politique : interdiction de certaines alliances par exemple. Dans l’histoire du SPD, le congrès de Bad Godesberg en 1959 a beaucoup marqué les militants en bouleversant le cadre idéologique (vers le marxisme). Cela reste aujourd’hui encore un moment marquant dans la conception du parti. 3) L’accès au pouvoir marque aussi le parti. C’est un moment qui structure très largement la mémoire (ex : les 110 propositions des socialistes en 1981). 4) Les stratégies d’alliances ont de l’influence. Le programme commun reste une référence forte dans le discours politique de gauche. 5) Le çà-va-de-soit, l’héritage commun, les valeurs communes qui font l’histoire d’un parti politique. Même si le contexte présent joue puisque le parti doit s’y adapter, les valeurs historiques restent fortes.

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Chapitre 4. Question de recherche : L’analyse des discours et des programmes

Ici, « discours » = toutes productions orales et écrites.

A. Questionnements et postulats- Le discours comme expression de préférences et d'orientations doctrinalesEx : P. Bréchon, Le discours politique en France- Le discours comme production idéologiqueEx : M. Nonhoff, « L'analysé hégémonique », Langage et société, n°2, 2007Production discursive visant à tronquer ou masquer la réalité pour maintenir la domination d'un groupe sur un autre. L'hégémonie est une forme de domination par l'imposition d'un ordre social, par la conviction et le discours. Comment le discours politique contribue à assoir un ensemble de positions sociales, à justifier des inégalités, etc. Cette analyse du discours sont peu développés, d'une part parce que les analyses marxistes sont peu à la mode, mais qu'en plus, en Allemagne ça s'appuie sur une tradition « habermassienne » (débats éclairés par la raisons, menant à un consensus, donc très loin de cette idée de tromperie...). On s'intéresse, avec cette vision de Martine (dite la bien sympathique) , à la fonction du discours. On s'intéresse à voir comment se développent ces discours hégémoniques et comparer les discours de différents partis (par ex: CDU//SPD pour montrer la convergence idéologique sur certains points). On a à faire un discours perfomatif, au sens où il contribue à appuyer une domination.- Le discours comme miroir du champ politique et comme révélateur de la position du locuteur dans le champ politique.Ex : Ch. Le Bart, « L'analyse du discours politique : de la théorie des champs à la sociologie de la grandeur », Mots, n°72, 2003Le discours porte des caractéristiques communes quelque soit son origine politique (partisane). Tous les discours obéissent à un certain nombre de règles, qui sont stables, et qui donc caractérisent leurs appartenance au champ politique. Il reflète très superficiellement le « vouloir-dire », « la réalité sociale ». Il reflète bcp plus l'état du champ politique, ainsi que la place du locuteur dans ce champ politique. Le discours n'est pas une fin en soi mais permet de parler du champ politique. Le discours politique véhicule des croyances communes aux acteurs. Cet « illusio » (oui, sans n (ni arme, ni violence)) est partagé par l'ensemble des acteurs, ce qui mène à une certaine collusion entre acteurs. LA sacralisation du SU, de la représentation, de l'attention portée aux électeurs, c'est qui fonderait la grandeur du pouvoir politique que d'être au service du citoyen. Ceci dit, ce champ n'est jamais complétement reçue, intériorisée. Cette croyance ne fait pas l'unanimité auprès des citoyens, de la clientèle. Il faut alors emprunter à d'autres champs, une grandeur reposant sur l'efficacité par exemple... Le discours po nous renseigne sur l'état du champ politique. C'est une manière possible d'analyser ce champ.

B. Outils d'analyse et méthodes de recherche

Un exemple d'étude lexicométrique :

Domnique Labbé et Denis Monière, « Des mots pour des voix. 132 discours pour devenir président de la République française ». Revue française de science politique, 2008/3 Volume 58, p.

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433-455La méthodologie : on constitue un corpus de textes sortant de diverses sources (tracts,

discours oraux...) et on analyse la récurrence de certains mots, les formulations...Par exemple, sur un plan d'analyse quali, il y a des travaux s'intéressant sur les figures de style, de syntaxe... Voir l'article de Frédéric Bon dans le Traité de Sci po. Il dit que chaque parti po a des traditions d'élocutions différentes. Il met en évidence des différences de syntaxe, la présence de marqueurs permettant de saisir un « idéo-système ». Il y a aussi des marqueurs moins rattachés à des partis politiques mais plus à un « illusio » politique (voir txt de B. Pirat « en haut et au centre de la prééminence présidentielle » dans Les mots. Les figures de styles peuvent être interrogées, avec des récurrence, comme la prosopopée qui a pr vertue de simplifier des rendre plus sympatique certaines institutions. Il y a aussi l'euphémisme, la métaphore. La tautologie fait écho à une certaine tradition (« l'Algérie algérienne » de DG). Des figures de styles permettent de mettre en opposition des mots et donc des positions politiques : le chiasme, l'antithèse ou le paradoxisme (« la propriété, c'est le vol »).

L'analyse lexicométrique de Monière permet de voir qu'un pt commun entre Ségo et Royale parlaient beaucoup du travail. En revanche, le terme entreprise revient peu. Sarko utilise beaucoup aussi « madame » dans l'entre-deux toujours car il parle nécessairement de Ségo... (voir tableau 4 de l'article trouvable sur le cairn. En fait, lis l'article, il est bien, facile et « ludique »).

Gersté explique que le discours po est marqué par une série de symbole et que les discours sont structurés autour d'une liste de symboles propres à chaque partie et dont les candidats ont nécessairement de du mal à s'en détacher.

Le problème de cette méthode est qu'on ne peut pas cerner les sous-entendus, les connotations des termes. On a tout intérêt à les coupler avec d'autres méthodes, en plus il y a la lourdeur du dispositif.

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Partie II- Les partis politiques de l’intérieur

Chapitre 5- La division du travail partisan : oligarchie ou démocratie interne ?

On va voir la distribution d'activités distingues et complémentaires, au sein d'une organisation. Ce question sur le travail est posé très tôt si on se place à l'échelle de la société (amis de la division du travail, on esquisse un sourire). Mais se pose la question dont on agence les tâches.

Cela pose la question de leurs spécialisation, de la coordination, de la rationalisation.

Les partis politiques connaissent dès les proto-partis, une division du travail (les militants ont les convictions, les dirigeants ont le pouvoir). Cette spécialisation est tjs plus pousser avec le développement des partis.

On va voir les modalités d'articulation entre les activités qui sont misent en place, comment on justifie cette organisation. Dès lors, on voit poindre une difficulté qui est que dans l'idéal démocratique, les choix fort devrait émaner de la « base », or on en est très souvent (Toujours ? Sûrement, mais ne froissons pas les sensibilités personnelles) dans une forme plus porche de l'oligarchie.

Pour juger, doser cela, on a une exigence de concurrence, de pluralité, de possibilité d'exprimer un désaccord au sein d'un parti. Il y a aussi le libre choix des dirigeants en internes. Enfin, il y a la prise en compte de la voix militante (donc, des voix, si on a pluralisme idéologique). Ces trois points s'oppose à une organisation oligarchique.

A. La division du travail partisan contre la démocratie ?

1. La loi d'airin de l'oligarchie (R. Michels)

« L'organisation est la source est la source d'où nait la domination des élus sur les électeurs, des mandataires sur les mandants, des délégués sur ceux qui les délèguent, qui dit organisation, dit oligarchie » Michels, 1911.

La plupart des travaux empiriques confirme la thèse de Michels. Le plus souvent, on a une élite de dirigeants professionnels. Ils ont des critères (socio-culturels, économiques) bien loin de ceux des adhérents. La tendance est plus au degré d'oligarchie, qu'à la présence ou non de celle-ci. Lawson pointe des partis particulièrement oligarchiques, les partis comités. Certains partis place ce mode d'organisation au centre de leurs cadres, c'est ce que voit Eldersveld avec les partis stratarchiques (= en strates). Ce qui fait le caractère oligarchique des partis, ce n'est pas le fait qu'il y ait des cadres, mais qu'ils s'installent et qu'ils disposent de tous les moyens pour se maintenir au pouvoir (financement, fichiers adhérents, connaissances des instances partisanes, (financement occultes ?), on maitrise les réunions et des ordres du jour). Braud parle de privilège d'information (savoir les choses et les savoir avant les autres). Braud parle aussi de privilège de notoriété, le dirigeant est particulièrement visible, du fait de sa position (un fort turn-over brouillerait l'image du parti, le rendrait moins incarné → personnification des partis).

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Cela ne signifie pas nécessairement que ns n'avons pas de démocratie interne (oui, on peut y voter pour le choix de la marque de café...). Goldstein interroge les syndicats et explique la nature oligarchique des organisation par l'absence de remise en cause émanant de la base. En même temps, s'ils n'ont pas le moyen de montrer leurs désaccords... De plus, on peut avoir des phénomènes d'auto-censures, malgré l'existence de canaux, dans des buts d'efficacité et/ou par stratégie personnelle. On rejoint les thèses d'Hirschman qui évoque trois possibilités dans une organisation, de comportement lorsqu'il y a désaccords : exit, voice ou loyalty. Certains partis institutionnalisent les possibilités d'expressions alors que d'autres les bloquent (le centralisme des PC, par ex).

2. Les effets de l'oligarchie partisane sur le système politiqueLes partis ayant un rôle dans le choix du personnel po, des thèmes de débats... le risque

n'est-il pas que le système deviennent à son tour oligarchique. Notamment, se pose la question de la désignation des candidats. La petite élite partisane détenant les pouvoirs des partis, on par là-même le moyen de désigner les candidats. L'élite politique nationale a donc pour source l'élite partisane. Nous n'aurions que le choix entre quelques membres de ces élites. Selon Michels, c'est bien le cas. Selon Eldersveld, le parti est un système politique en miniature.

Le rôle de filtre que joue les partis po réduit les choix possibles des électeurs. Les élites maitrisant alors aussi les ressources extérieures aux partis. Michels est très critique mais il les place comme nécessaire. Il avance que la démocratie directe n'est pas possible et que la disparition des partis laisserait place à la loi du plus fort (pas forcément intellectuellement parlant...). « la démocratie ne se conçoit pas sans organisation (…) elle est entre les mains des faibles, une arme de lutte contre les forts. » Michels.

Weber souligne que les élites politiques vivent pr et de la politique. On fait carrière en politique, la professionnalisation venant avec l'augmentation du degré de spécialisation. Pour lui, ce n'est pas la pire des solutions (mm s'il en voit les limites), pour lui ça évite la ploutocratie.

B. Les réponses aux tendances oligarchiques

1. Les critiques radicales : suppression des élites, suppression des partis.

Imaginer une organisation ayant ds ses statuts un turn-over tout les ans parmi les dirigeants est compliqué : ils ont accès aux ressources du parti et tenteront de rester d'une manière ou d'une autre en place et puis, quid de l'incarnation du partie.

Du coup, on peut penser à supprimer le système partisan (Simone Weil (« note sur la suppression générale des partis » 1940), anarchistes). Weil reprend les thèses de rousseau, considèrent que la justice ne peut être atteinte que par la raison (donc out les passions et intérêts personnels (MAM...)), or selon elle, « les partis sont des machines à entretenir les passions » (en externe, mais aussi en interne).

Certains proposent d'autres formes d'organisation, dans le but de gagner en efficacité, d'avoir une plus forte participation citoyenne et de rompre avec les tendances oligarchiques. Ici, le raisonnement ne repose pas sur de nobles buts mais plus sur la rationalisation. Ostrogorski considère que ces partis « omnibus » ne permettent pas de traiter de façon satisfaisante les pbs posés à la société. Il prône la mise en place des organisation ad hoc, des organisations se structurant sur un aspect, un problème donné. Les groupes d'intérêts apparaissant après lui peuvent faire penser à ça mais, on a toujours des partis omnibus, ils se sont juste superposés → qui prend les décisions ?

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2. des tentatives pour rompre avec l'oligarchie : « faire de la politique autrement ».

Les nouveaux partis revendique une rupture avec les grosses machines partisanes, rompre avec l'oligarchie (Jean-Luc va prendre cher dans cette sous-parti). On peut y voir une stratégie de mobilisation militante, de mobilisation électorale. Soyons gentils cependant et laissons leurs le bénéfice du doute, disons qu'ils sont honnête sur ces ambitions et revendications. Dans les partis écologistes, on retrouve une méfiance à l'égard d'une professionnalisation poussée de la politique, critique de cette division sociale du travail militant, ce qui reprend une critique de démocratie représentative (qui est en fait une démocratie délégatrice). En revanche, s'y développe une implication politique, l'idée selon laquelle la capacité politique est à porté de tous. On trouve dans ces proposition une critique assez forte du caractère oligarchique es partis. Cela se traduit dans les statuts des partis écolo. Ils prévoient un droit à la parole très largement ouvert, mise en place d'une démocratie directe interne, turn-over, multiplication des courants...

A cela, se pose des limites assez rapidement. Tout d'abord, ces formes d'organisation interne allant vers les pôles démocratiques flattent les militants, au détriments des électeurs (et dc des résultats électoraux) du fait d'un brouillage de la ligne du parti. Et puis, la limite principale est une tendance à l'institutionnalisation et à une routine partisane menant peu à peu à une structure oligarchique (les habitudes sont dures à changer...).

Des partis revoient leurs modes de fonctionnement internes : le PCF renonçant aux centralisme démocratique en 2002-2003, ouvrant la porte à la pluralité.

On peu aussi penser à l'apparition de primaire dans les partis politiques (donc, on évite de citer les USA où c'est loin d'être nouveau...). On peut lire l'article de Hopkin, datant de 2001 dans le numéro 3 de partis politique, dans lequel il traite de la désignation des candidats en espagne et Angleterre. Pour lui, les primaires sont de la poudre aux yeux (il est bien ce petit...). Certains partis résistent à ces ouvertures, ce sont les partis cadres. Ils sont des instruments au service d'une élite (les élus), pour éviter l'apparition d'une autre élite (l'élite partisane).

Chapitre 6- Adhérents et militants : trajectoires, profils et motivations

On va s'intéresser ici à la composition des militants, ce qui les motivent et à la distinction entre militant et adhérant.

A. Qu'est-ce qu'être adhérents et militants ?

La notion d'adhérent ne fait pas nécessairement sens partout dans le monde. Aux USA, on a pas d'inscriptions consignées, on est plus sympathisant. L'adhésion officieuse se fait par le don d'argent, ils peuvent candidats. En Angleterre, on a les forts liens entre syndicats et parti travailliste (même si ça s'est un peu assoupli).

Le militant serait un adhérent actif, d'un parti, en interne mais aussi en externe. Il n'y a pas, la plupart du temps, de sélection à l'inscription. Janda nous dit qu'on a parfois

des périodes probatoires. Autres procédures : criblage (listing des associations dont les membres sont indésirables), enfin on peut avoir des examens d'adhésions (lorsqu'un cadre d'une autre organisation souhaite rejoindre un partis tiers). Si l'entrée est relativement libre s'explique par la nécessité de faire du nombre (implantation sur le terrain, concurrence du chiffre avec les autres partis et puis militer prend du temps alors, il faut renouveler la main d'œuvre).

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Le paradoxe d'Olson : le militantisme a un coût et il faut s'interroger sur la rationalité de cela : le plus rationnel c'est de laisser faire les autres : rien à perdre et tout à gagner.

Seulement, ce n'est pas si simple, il y a une rétribution du militantisme. Gaxie : « économie des partis et rétribution du militantisme » (1977) : rétribution matérielle mais aussi symbolique.

Matérielle : emploi (fictif ?) dans un parti, des fonction d'experts, carrière po. Il y a aussi les systèmes d'entraide (assistance alimentaire, vestimentaire, pour trouver un logement, auprès de leurs militants les moins aisés). Aux USA : Spoil system.

Symbolique : distribution de postes et fonctions NON-rémunérée. Il y a aussi des liens amicaux, d'identification commune. Pensons aussi aux victoires électorales.

B. Qui sont les adhérents et militants ?

1. Analyse de la représentativité.

On a des partis de classes, dans ce cas là, on a des adhérents majoritairement issu de cette classe.

Les partis entendant représenter une minorité ou un gpe ethnique, on a une su-représentation de personne issu de ce groupe. Se pose alors la question de l'indice de reflet sociétale, pour Janda.

Globalement, à l'échelle européenne (donc pas globalement...), il apparaît une sur-représentation des hommes (sauf Norvège avec 52% d'hommes). En France, le FN est le moins féminiser, les verts sont aussi faiblement féminisé (30%). PS et UMP sont environ à 1/3. structures très masculines, les partis créent des association ad hoc pour les questions féminines. On a aussi des commissions internes.

Concernant la composition par tranche d'âge : sur-représentation des catégories intermédiaires (31-60 ans), une sous-représentation des catégories inférieures. Pour ce qui est des CSP : sous-représentation des ouvriers, sauf en suède, Italie et Portugal où ils sont sur-représentés. Après, la sous-représentation varie d'un parti à l'autre. Elle est moins forte à gauche qu'à droite. On a aussi une sous-représentation des agriculteurs, une sur-représentation des employés et cadres, mais aussi des enseignants (25% des adhérents PS), des fonctionnaires.

2. La compétence et le sentiment de compétence

On a peu d'études sur ces questions mais on va quand même essayer de dégager des notions. Le premier prérequis pour rentrer dans un parti serait bien sur d'avoir un intérêt politique mais pas seulement, par exemple les étudiants adhèrent parfois à un parti et sont amenés à s'intéresser à la politique que par la suite dans un processus de socialisation.

On a une corrélation entre l'intérêt pour la politique et les connaissance que l'on a sur le sujet. Plus on est intéressé et plus on a de connaissance plus on a tendance à s'engager. En se sophistiquant politiquement on peut supposé que les militants ont un certain nombre de compétences politiques. Ce niveau de compétence est aussi lié au niveau d'étude, Gaxie l'explique en avançant l'idée que la majeure partie de l'activité politique est une activité intellectuelle et que son accès est donc plus facile pour les personnes habitués à manier arguments, contre argument et jeu d'esprit.

Le livre de J.Chiche et F.Haegel est intéressant sur ces question de « connaissance de la vie

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politique ». C'est toujours difficile à évaluer car il ne faut pas qu'elle ait l'impression d'être testée. Ils ont construit un indice de connaissance allant de 0 à 1 qui s'avère corréler avec le niveau d'étude et d'éducation :

Bac - : 0,41

Bac : 0,51

Bac + : 0,62

Moyenne : 0,49

Dans certains pays il y a pourtant une absence totale de corrélation entre la participation à un parti politique et le niveau de diplôme, c'est le cas en Allemagne et en Suisse. Il y a même des pays comme la Grande-Bretagne ou la Finlande où il y a une corrélation inverse. Cela peut s'expliquer par l'adhésion indirecte comme au niveau du Labour où adhérer à un syndicat vous fait rejoindre le parti.

La corrélation est inexistante également au niveau du FN et du PC mais tout à fait pertinente pour les autres partis. Plus on monte en responsabilité dans les partis plus le niveau des diplômes semble élevé.

L'élément que constitue la socialisation familiale joue un rôle non négligeable également dans ces engagements. Cf Annick Percheron.

Les femmes ont également moins de connaissances savantes du politique (0,40 f / 0,62 h) malgré la tendance à ce que les femmes aient de plus en plus un niveau plus élevé de diplôme que les hommes. Ce sont chez les femmes les plus jeunes, de moins de 30 ans que l'on trouve l'indice le plus faible (0,25).

On renvoie à nouveau ici à Gaxie et au Cens caché, lié au sentiment de compétence politique. Lorsque l'on se pense compétent on va être amené à avoir des activités qui rendent compétent et non l'inverse. Les hommes comme les catégories les plus aisées se sentent statutairement légitime à donner leur opinion et donc développent des compétences politique.

Chapitre 7- Élus et élites : cursus, ressources et stratégies

Les élus et les dirigeants ont de plus en plus tendance à être les mêmes donc on règle plus ou moins une question de différenciation. Cela compromet la densité idéologiques des partis : les préoccupations électorales se font plus pressantes, devant la structuration par l'idéologie.

Qu'est ce qui caractérise l'élite d'un partie, son oligarchie ? D'après Pareto ce sont les meilleurs, cela n'explique pas grand chose... d'autant plus qu'il explique cela par leur tempérament, notion pas très pertinente en sociologie, on va donc le laisser de côté. Un autre auteur de l'école élitiste est Mosca, il met en évidence la capacité des élites à s'organiser. Les élites sont un bloc uni capable de stratégies d'organisation pour se maintenir, mais cela n'explique pas comment elles arrivent au sommet. Michels lui montre que cette capacité est possible grâce aux ressources internes et externes au parti auxquelles ont accès ces élites.

Les élites se ressemblent-elles entre elles ou sont elles différente en fonction du parti ?

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A. Le rapport au parti

1. Selon le type de cursus politique

Cursus classique :1. Apprentissage à la base (mandat local de faible importance), récompense de l'activité

militante

2. Un mandat plus important par la suite (député, grande ville, président d'un conseil général) et début du cumul des mandats

3. Implantation nationale (président d'une commission, rapporteur d'un budget, secrétaire d'État...), mobilisation de beaucoup de ressources politiques.

4. Fonction au sommet du parti et/ou de l'État

Le parti communiste est surement le parti qui illustre le plus ce cursus.

Cursus inversé :1. Apprentissage au centre du milieu politique (entrée dans un cabinet ministériel sous

la base de ses compétences socialement et politiquement valorisées)

2. Implantation électorale (relation plus « lâche » avec le parti)

3. Renforcement de l'appuie local en construisant un fief artificiel

4. Accès à une stature nationale

Peu importe le cursus il faut passer à un moment par le local mais le profil est très différent, les élites ne forment donc pas un tout homogène.

2.Selon l'organisation partisaneEntre structure forte, rigide ou souple (Duverger), les élites sont plus ou moins dépendantes

du parti. Les élus sont en plus soumis à d'autre structures contraignantes. L'élu est très contrôlé car il fait le lien entre le parti et les électeurs avec des nuances selon l'implantation du parti. C'est le même principe pour la discipline de vote.

La marge de manœuvre d'un élu s'accroit même dans une structure contraignante lorsque il y a cumul. Dans des partis faiblement structurés les dirigeants sont assez libre mais n'ont que peu de pouvoir sur les adhérents. Dans les partis très structurés on peut avoir dans certains cas une autonomie très forte des dirigeants (structures très hiérarchisées) comme au FN, les congrès de ces partis ne font qu'affirmer le soutien au chef.

B. Qui sont les dirigeants et les élus ?

1. Diversité et faible représentativité des élites

Les élites, d'après la théorie oligarchique, ont des intérêts communs, et le premier d'entre eux : se maintenir au pouvoir. Elles sont constituées de professionnels de la politique. Ils sont classés par l'INSEE en 333 c'est à dire cadre de la fonction publique...

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Elles ont des caractéristiques différentes des adhérents à commencer par l'âge : la moyenne d'âge des députés est à 53 ans. Les élus sont d'avantage des hommes que des femmes mais ce n'est plus le cas pour les dirigeants où la parité est beaucoup plus affirmée. La parité électoral marche très mal en scrutin uninominale mais très bien en liste.

Gaxie souligne que selon les partis on en valorise pas les mêmes types de capital. Les caractéristiques socio-professionnelles des élites dirigeantes peuvent être interrogées alors.

2. Des élites issues des classes dominantes ?

Les chiffres mettent souvent en valeur un décalage entre la France réelle et la France élue. Par exemple en 1997, la législature de la gauche plurielle fait la part belle aux enseignants (189), aux professions libérales (103), aux fonctionnaires (93) et aux cadres (89). Viennent ensuite les chefs d'entreprise, les exploitants agricoles et les journalistes. Enfin sept employés et quatre ouvriers (0,4 % des députés et 28 % de la population active !).

Ce n'est pas un phénomène nouveau, déjà la IIIe République était celle des professeurs, des journalistes et des avocats. La sous représentation ouvrière s'accentue avec le déclin des partis communistes.

Mais au delà des schémas idéologiques des partis c'est tout simplement le côté pratique qui peut expliquer ces phénomènes de sous et sur représentations (Milbrath) : l'activité professionnelle exercée doit offrir les moyens et le temps de se préparer à l'entrée en politique. Le fait d'être paysan ou ouvrier est cependant souvent avancé comme un argument électoral. Il ne faut pas que l'activité professionnelle soit vulnérable à l'activité politique : contrairement à la théorie démocratique tous les salariés ne peuvent pas se présenter sans risque vis à vis de leur employeur. Le retour à l'activité professionnelle à la fin d'un mandat est beaucoup plus compliqué dans le privé que dans le public.

Souvent certaines classes populaires considèrent la politique comme trop compliquée, trop lointaine; la barrière du langage politique joue un rôle très important en la matière.

Pour d'autre la politique serait du gaspillage, de la perte de temps. Mais lorsque l'on a une activité professionnelle peu gratifiante, ou peu à même d'être une voix d'insertion sociale, la carrière politique peut être utilisée afin d'aller chercher une certaine reconnaissance.

En rejoignant une approche marxiste on peut affirmer la sous représentation de la classe dominée mais cela pose la question de l'homogénéité de la classe dominante : où classer ces enseignants terriblement sur représentées ?

Poulantzas invite à fractionner la classe dominante entre la partie hégémonique (qui détient les moyens de production) et la partie régnante (qui détient le pouvoir). Cela induit une certaine autonomie du politique sans pour autant écarter la collusion entre économique et politique.

Au delà de ce questionnement c'est la conception de la représentation « miroir » qui renait, aussi bien sociale que culturelle. C'est aussi la question de l'autonomie du politique qui est remise sur la table par cette vision.

Débat de 20min sur la représentation miroir et son acceptation en France...

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Chapitre 8. Question de recherche : Enquêter dans les partis politiques

Là où on avait beaucoup d'études sur la production d'objets politiques des partis (tract, affiche, programme, discours...) on a de plus en plus d'étude sur la structure même du parti, il faut alors travailler au sein même de l'organisation partisane ce qui n'est pas toujours facile.

La première question est celle de l'entrée sur le terrain d'étude, au delà de la simple prise de contacte. Certains partis sont très fermés d'autres très ouverts... le premier contact est vraiment décisif. La question de la personne par laquelle on entre est délicate : si on rentre par le biais d'une connaissance on va pouvoir avoir accès à beaucoup d'éléments de suite mais avec le risque d'avoir une vision partielle de la situation.

Faire une recherche sur un parti politique c'est quelque chose de délicat, surtout lorsqu'un chercheur en science politique vient sur le terrain alors qu'un historien est souvent beaucoup plus accepté. Il faut expliquer que l'enquête n'a pas pour objectif d'atteindre le parti de le faire tomber, il faut expliquer sa démarche, et composer avec les conditions d'acceptation (lorsque l'on n'essuie pas un refus direct).

La présence d'un observateur a des effets sur le comportement des acteurs, la durée de l'enquête devient un facteur déterminant, en restant longtemps dans le parti, les habitudes au sein de l'instance vont reprendre le dessus. Les enquêteurs sont souvent « pris à partie » : on va chercher à le convaincre qu'une tendance est plus pertinente qu'une autre. On peut être d'ailleurs être obligé d'interrompre une enquête pour éviter une sorte d'instrumentalisation qui empêche la production d'un matériel d'enquête de qualité.

Pour se faire « oublier », il est nécessaire d'être assez proche, tout en maintenant une distance vis à vis du débat.

La question de l'usage politique et scientifique de l'enquête est également délicate. La plupart des partis ont des archives qui ne sont pas versées dans le domaine public et les archives elles-mêmes deviennent un enjeu politique. Il y a une portée symbolique dans l'accès à ces archives. On demande souvent un droit de regard sur l'utilisation de ces archives et sur la production scientifique qui en découle ce qui n'est jamais très souhaitable.

L'écriture, tout comme la réception de l'enquête, doit être le moment d'une prise de recul : on doit reprendre ses distance avec les personnes dont nous sommes proche et celles pour laquelle on avait une certaine inimité. On doit choisir ce qu'on révèle ou non, des informations plus ou moins confidentielles, faire la part des choses entre une enquête sociologique et une enquête journalistique. Il faut prendre en compte qu'il va falloir rendre compte de son travail au sein du parti lui même.

Sur la méthode même plusieurs coexistent, la première d'entre elle est l'accès aux archives (Aaudigier « Le renouvellement de l'histoire des partis politiques » Vingtième siècle, 2004, vol 1) ce qui peut être compliqué car tous n'ont pas d'archives. On a beaucoup plus de travaux sur les partis de gauche qui sont ouvert et un grand manque sur des partis qui ont probablement des choses à cacher (RPR entre autre pour lequel il y a une quasi absence de travaux scientifique). Dès qu'un chercheur va un peu trop loin à leur goût on ferme les archives.

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Le parti communiste malgré une histoire très chargée, ouvre largement ses archives entre 1993 et 1998. Depuis il verse ses archives au centre d'archives de Seine-Saint Denis, à la fois celles du parti que celles de ses membres. Le parti socialiste est très ouvert également du fait des nombreux centres de recherches liés au parti. Les archives orales sont généralement très intéressantes.

On a classiquement aussi parmi les méthodes d'enquête recours à l'entretien, individuel ou collectif. Il faut mener un vrai travail d'observation autour de l'entretien pour en exploiter tout son intérêt. Il y a bien sur également l'enquête quantitative par questionnaire. Confier le questionnaire au parti est généralement peu intéressant car le taux de retour est faible. Il vaut mieux faire circuler le questionnaire en AG mais encore une fois le résultat est biaisé car il ne touche que ceux qui viennent à ces AG. Encore une fois les enquêtes sont beaucoup plus importantes à gauche qu'à droite car ces derniers semblent plus difficile d'accès. Lorsque l'on se rend en réunion, les débats du moment peuvent influencer les résultats.

L'observation est la méthode qui se développe le plus ces derniers temps. Il faut bien sur avant tout se poser la question du but de cet observation : fonctionnement interne, observation globale, « pleine » empruntés à l'anthropologie... On va préférer une observation non participante essentiellement pour des raisons déontologiques mais sur certains thèmes, certains terrains, elle peu s'avérer prolifique. Par exemple l'enquête de Beauvallet et Ronai sur l'étude d'un site de discussion sur internet de la section virtuelle du PS. Faisant partis de ce site ils rendent compte du fonctionnement mais qui pose la question de la distance vis à vis de son parti. Parfois c'est plus complexe comme par exemple l'étude de Marion Paoletti dans Travail, genre et société (2004) qui porte sur l'utilisation stratégique du genre en campagne alors qu'elle est elle-même candidate. Elle se pose bien sur la question de la compatibilité entre son statut et son travail (M.Weber, rapport aux valeurs et jugement de valeur). Faire un travail de recherche sur sa propre expérience nécessite une certaine capacité de recul mais surtout cela permet d'accéder à tout une série de phénomène peu accessible en observation participante. Enfin A.Tristan en 1987 en tant que journaliste mène une enquête au sein du FN de Marseille en cherchant à mettre en avant le profil militant,la raison de l'engagement. On va nous dire des choses que l'on ne nous dis pas autrement.

La plupart du temps c'est l'observation non participante qui est privilégiée. Il faut un certain temps bien sur. Souvent on a une présomption de sympathie partisane qui amène justement à un sentiment sympathique (par exemple Lucie Bargelle fait le même constat à l'UMP et au PS). Dans « La résistible ascension des femmes à la direction du MJS » elle parvient à faire une observation très efficace car elle est jeune et correspond au profil des jeunes femmes qu'on essaye de mettre en avant. Alors que tout le monde sait qu'elle est là en enquête on lui propose un poste d'autant plus qu'elle ne participait pas aux virées nocturnes et passait donc pour quelqu'un de très sérieuse.

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Partie III- Les partis à la conquête du pouvoir

Chapitre 9- Faire campagne : les modalités de la conquête des suffrages

Première remarque, on utilise en politique un champ lexical militaire (« faire campagne ») chez les politiques mais aussi chez les militants, les journalistes, les politistes. Dans tous les cas, il y a une idée de lutte. Depuis le suffrage censitaire les méthodes de campagne ont bien évoluées puisque les relations entre individus ne sont plus possibles. Les électeurs et les éligibles se connaissaient personnellement alors qu’aujourd’hui, la taille de l’électorat et sa diversité demande d’autres méthodes. Le politique va devoir s’entourer d’agents électoraux, de collaborateurs, bref, de partis. Le SU a façonné les partis politiques pour en faire des instruments de conquête des suffrages. De même, les partis politiques ont façonnés le SU en devenant des acteurs centreur des élections en construisant l’offre électorale, en désignant les candidats, en animant les campagnes, etc.

I) Contexte et contraintes politiques et institutionnelles

Bien qu’ils soient acteurs des campagnes, ils n’en sont pas moins soumis aux règles de la vie politique. Celles-ci vont jouer sur le travail des acteurs politiques, sur la façon de faire campagne.

A) Le processus de nationalisation de la vie politique

Dans la plupart des pays, au moment ou apparait le SU, les vies politiques sont très largement structurées autour d’enjeux locaux, très peu nationalisées. On a affaire à des électeurs peu informés sur les enjeux nationaux et internationaux. Peu informés et peu intéressés également. Les états occidentaux vont alors chercher à faire émerger une citoyenneté stato-nationale (de l’état-nation) en parallèle avec le SU. Cela va contribuer à évincer des appartenances et des sentiments d’appartenance au niveau infranational. Ce qui est en jeu ici pour les états c’est leur légitimité. Deloye nous dit qu’il existe deux processus qui se déroulent en même temps : un processus de nationalisation des identités politique et un processus de dépolitisation des identités culturelles. La nationalisation des identités politiques se fait dans un contexte où les états modernes cherchent à assoir leur légitimité en se posant comme les détenteurs du pouvoir politique au profit de la nation. Ils sont en quête d’un soutient, d’une allégeance vis-à-vis des citoyens pour qu’ils se sentent avant tout comme des citoyens de l’état nation. Les états modernes tiennent leur pouvoir de leur revendication de la défense de leurs citoyens vivant sur le territoire (monopole de la contrainte légitime). L’enjeu, c’est d’aboutir à une société structurée, nationalisée. Il s’agit de s’imposer face à des instances concurrentes comme les régions. Les états vont faire voter des lois pour affaiblir ces instances infranationales et faire progresser le sentiment national. On évoque parfois, en France, l’état comme « l’instigateur de la nation ». Cela va se traduire par une atomisation de la société. On va essayer de créer une société composée de citoyens et non pas de groupes. Très clairement, ce processus et ce travail de l’Etat ne se déroule pas de partout de la même manière. En Allemagne, on a une situation très différente : au moment de la constitution de l’état-nation, le sentiment d’appartenance nationale est déjà présent ce qui fait que l’état n’a pas à avoir recours au processus d’atomisation. Deuxième processus corolaire du premier, celui de dépolitisation des identités culturelles.

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L’hétérogénéité culturelle est un obstacle à la construction d’une identité nationale. De fait, les spécificités culturelles vont être repoussées dans le domaine privé. C’est très marqué dans le cas français où les identités ethniques, religieuses et Cie vont être considérées comme relevant du privé. Ces identités et ces sentiments d’appartenance secondaire ne sont pas détruits, ils sont évincés du domaine politique. C’est différent aux Etats-Unis où la diversité culturelle est une base de la nation et se retrouve dont dans le domaine de la sphère publique. Dans les démocraties consociatives (Belgique, Pays-Bas), les identités culturelles ont une certaine place dans l’espace public et y sont reconnues. Dans tous les cas, on voit bien progressivement se constituer au XIXème siècle une identité politique, la citoyenneté, qui transcende les autres appartenances même si elle peut collaborer avec elles. Tout cela va avoir une influence sur la manière de considérer le politique (somme de citoyens ou somme de groupes ?). La représentation va être progressivement envisagée comme la représentation d’une composition abstraite que sont les citoyens.

B) Le triomphe de la domination légale-rationnelle et la juridisation de la vie politique

Weber nous dit que les sociétés modernes sont marquées par un processus de rationalisation croissante. De fait, la légitimité repose de plus en plus su la conformité aux lois, aux normes juridiques. Dans cette conception là, une politique publique va être considérée comme légitime dès lors qu’elle est conforme à un ensemble de règles, dès lors qu’elle s’inscrit dans des règlements, dès lors qu’elle n’enfreint pas les règles essentielles qui structurent l’état de droit. De la même manière, les élites vont être considérées comme légitimes et légitimes à agir dès lors qu’elles auront été désignées conformément aux règles qui encadrent l’accès au pouvoir. On ne peut plus se référer au charisme et aux traditions. Ce qui importe pour gagner c’est de jouer dans les règles. Si cela parait normal aujourd’hui, cela est apparu comme une contrainte pour ceux même qui les ont mises en place. Des candidats en quête de suffrages vont se plier à un certain nombre de normes. Ce qui va caractériser ce système légal-rationnel c’est l’inflation du droit : le système juridique qui encadre les activités politiques est de plus en plus dense. En 1848, on a une première loi de quelques articles. En 52, on rajoute deux décrets et ainsi de suite. Aujourd’hui, le code électoral est extrêmement riche et dense. Cette densification juridique, elle se produit dans le même temps que s’opère une pacification des pratiques politiques et électorale. On peut considérer que ce sont en fait les règles qui pacifient les élections. En même temps, au départ de la règle, il y a un ensemble de choix et de valeurs, une transformation sociale et un rejet de la violence qui expliquent l’apparition de ces règles. Garibou parle d’une « socialisation des mœurs électorales » (dans son ouvrage sur le SU). On a toujours des épisodes violents dans les campagnes violentes mais, alors qu’elle était courante au XIXème, elle est désormais une exception. Alors qu’elle était un mode normal de campagne, elle est devenue un élément de disqualification des candidats : la violence n’est plus un mode électoral légitime. Un dispositif de sanctions va être mis en place pour chaque débordement : sanctions pénales mais aussi politiques. Si l’on ne respecte pas les règles d’une élection, on risque de la voir invalider. Il y a une juridisation de la vie politique. Les désaccords se règlent devant les tribunaux. Le mode de règlement va passer à un système triadique : jusqu’en 1958, c’est l’assemblée qui décide de valider ou non des élections (système dyadique). Depuis 58, le conseil constitutionnel a lui aussi ce pouvoir. On entend plus que les conflits soient réglés par les acteurs eux-mêmes : ils doivent l’être par un juge extérieur au conflit ou considéré comme tel. On voit se développer également la pratique des recours, des contestations, des protestations contre les élections. C’est là la marque de cette juridisation. Avec cet accroissement de la pratique judiciaire, certains vont parler d’un « troisisème tour des élections » où les perdants vont tenter de faire annuler ces élections. Parler de

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« troisième tour », c’est reconnaître qu’une requête efficace, dans les formes, fait partie intégrante des élections. Aujourd’hui, la plupart des requêtes émanent de cabinets d’avocats au service de partis politiques et non pas de simples citoyens.

II) Les partis et la politisation des suffrages

A) La politisation comme stratégie des entrepreneurs politiques

Certains pays vont œuvrer à la dépolitisation des idées culturelles. Certains courants qui vont se constituer en partis vont tenter de lutter contre les formes de légitimité traditionnelle : celles des notables. Le moyen de lutter contre ces légitimités locales, cela va être de politiser les élections, de faire en sorte que les élections ne soient pas la reconduction d’une domination locale socio-économique mais que l’élection soit un choix entre des programmes politiques distincts. Si l’on chemine à travers l’histoire du SU, les candidats de 1848 n’ont pas d’étiquette partisane mais se présentent individuellement : sans étiquette mais aussi sans programme national. Dans ces circonstances, le statut social joue fortement dans les élections : à quoi se référer si ce n’est au statut de l’éligible ? Puis, les clivages sont s’opérer autour de l’empire, de la question religieuse, des luttes de factions locales. On voit apparaître petit à petit des étiquettes communes (candidats républicains par exemple) sans que cela corresponde à une étiquette identifiable. On va voir se développer la propagande menée par des agents électoraux. Les échanges ne sont pas seulement ou essentiellement des échanges de biens politiques. On a des pratiques d’influence, de pression sur les électeurs, de distribution de dons, de distributions de nourriture ou de boisson, de corruption électorale. Ce sont là des pratiques très coûteuses pour les candidats étant donné qu’il n’y a pas de structure d’organisation. Dans cette situation où il faut disposer d’une certaine fortune, certains candidats moins aisés vont avoir tout intérêt à politiser les élections. Ils ont intérêt à opérer une disqualification de ces pratiques et d’autonomiser la politique afin que le statut politique ne soit pas dépendant du statut économique. Bien souvent, les partis politiques vont apparaître comme un moyen de contrebalancer ce pouvoir local et de politiser les élections. Ce travail de politisation des scrutins opéré par les entrepreneurs politiques ne va pas de soit. En effet, ce qui semble légitime pour l’époque c’est de reconduire les élites traditionnelles. De fait, il convient alors de faire comprendre aux électeurs qu’il faut choisir entre des programmes. Cela est difficile parce que la population n’a pas l’habitude de donner son opinion et n’a, de fait, pas forcement une opinion établie. Il faut faire apparaître des « principes de vision et de division politique » (Bourdieu) : les candidats doivent être porteurs d’un programme et cela doit se voir. L’électeur doit être capable de manier les différentes catégories politiques. Les partis vont contribuer à faire du vote un choix politiquement construit. En même temps qu’ils vont politiser les élections, cela va contraindre l’ensemble des acteurs. Les notables vont devoir rentrer dans cet échange proprement politique. A partir de là, il va émerger une rationalisation de la conquête des suffrages avec des pratiques et des savoir-faire nouveaux. Des méthodes de conviction et de persuasion vont être mises en place. Dès lors, il va y avoir une standardisation électorale. Le processus de politisation des campagnes et des élections va coïncider avec un renforcement des partis politiques, de leur rôle dans les campagnes. Il y a dépersonnalisation des campagnes électorales et un rôle croissant des entreprises politiques.

B) Personnalisation et médiatisation des campagnes

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On a une situation dans laquelle des entrepreneurs politiques ont œuvrés à faire voir les élections comme des choix entre des projets politiques. C’est là un critère de l’institutionnalisation des partis (Cf. Janda dont la dépersonnalisation est un critère). Le parti politique devient une institution durable dès qu’il parvient à se démarquer de son fondateur. Mais cela n’efface jamais le poids des ressources personnelles dans le fonctionnement d’institutions et dans les critères de choix des électeurs. Dans le cas d’élections locales, la notabilité sociale du candidat va fortement jouer. Dans des petites communes, on ne sait pas forcement la couleur politique de son maire ou on ne s’y intéresse pas. Pour d’autres élections, c’est la notabilité politique des candidats qui joue. La notabilité politique va notamment se voir à travers le cumul des mandats. Duverger indique qu’à l’intérieur même des partis, il y a deux phase : une phase du personnel vers l’impersonnel et une autre de retour en arrière où les institutions tendent à adopter un caractère personnel. Duverger prend l’exemple des partis fascistes avec le culte du chef par exemple. Là, le chef incarne une idéologie politique et son charisme est sensé faire de ses idées un visage sur le postulat selon lequel les masses seraient en attente d’un leader fort. Duverger évoque aussi les PC à travers le monde. Il prend l’exemple du PCF dans les années 50 où le titre d’adhésion est « j’adhère au parti de Maurice Thorez ». Il y a confusion entre le parti et le leader (le titre d’adhésion porte même des félicitations pour le cinquantième anniversaire de Thorez). Le mode de scrutin est lui aussi important. Huard a étudié le développement des élections présidentielles au SU ce qui conforte cette re-personnalisation des idées du parti. La personnalisation et la dépersonnalisation va aussi être influencé par la médiatisation de la politique. La télévision concoure à la personnalisation bien plus que la presse écrite (notamment par l’invitation de certaines personnes plutôt que d’autres). Il y a également une forme d’affaiblissement des partis politiques. La question est de savoir si la personnalisation et la médiatisation cause l’affaiblissement ou l’inverse. On peut considérer que la perte de confiance dans les partis et la chute du militantisme va conduire à la multiplication des interventions des personnalités politiques. En même temps, les partis politiques demeurent des pourvoyeurs de moyens de campagne, de ressources électorales.

III) La constitution des savoir-faire électoraux

A) La division du travail électoral

Au sein des partis, on voit se mettre en place une division croissante du travail électoral. Les candidats ne peuvent plus rencontrer tous les électeurs et doivent avoir recours à des acteurs pour sillonner la circonscription. Au suffrage censitaire, le candidat est jugé sur ses ressources mais également sur le fait qu’il paye de sa personne, qu’il va au devant de ses électeurs. Le SU transforme cette mentalité. Les premiers ont été les agents électoraux au sein des comités électoraux. Ce sont des personnes payées pour faire campagne, pour mobiliser, pour diffuser les idées de leur candidat, pour faire du porte-à-porte, etc. Cette présence des agents électoraux est très souvent contestée au début du SU, notamment à cause de la notabilité précédente. Elle est perçue comme un moyen de se débarrasser de certaines de ses prérogatives. De plus, on suspecte qu’il y ait trop d’agents, que certains électeurs soient en réalité payés pour voter et prennent le nom d’agents. Les agents étant rétribués, ils ne se font pas une idée claire du candidat. Il y a donc suspicion vis-à-vis des candidats qui utilisent des agents électoraux. Il y a donc eut une rationalisation des campagnes pour gagner en efficacité. Chacun de ces agents va être chargé d’un secteur de l’activité. Cette division du travail va se retrouver sous la même forme dans les partis politiques afin de couvrir le plus possible le territoire et d’être en contact avec les électeurs de différente manière. Des

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acteurs se consacrent à l’idéologie et à la stratégie alors que d’autres se voient confier le travail de terrain. Aujourd’hui encore, il y a une division très claire entre le QG de campagne où on centralise les ressources et les enjeux et les militants sur le terrain. C’est durant les élections présidentielles que ce QG est particulièrement visible. On voit apparaître des experts (en communication, en juridique). Cette présence pose plusieurs questions : elle donne lieu à une redéfinition des tâches et surtout, cela pose la question de l’externalisation de certaines activités anciennement partisanes. On recourt à des professionnels du droit ou de la communication qui ne sont pas du parti (et ne sont même pas obligés d’en être proches idéologiquement). En même temps, il va y avoir une préoccupation d’efficacité en étudiant le marché électoral. Les partis politiques vont avoir recourt à des conseillers, des cabinets qui vont tenter de donner à voir une image de l’électorat à un moment donné pour adapter l’offre à la demande électorale. En même temps, avec cette division du travail de plus en plus poussée, il y a un processus de retour en arrière. Certains partis politiques commencent à remettre en cause la division du travail en se demandant si l’efficacité est réelle ? Cette division du travail ne correspond pas à un certain nombre d’attentes de l’électorat. Il y a une attente de proximité avec les candidats, renforcé par la personnalisation des partis. C’est ce qui permet d’expliquer un regain des meetings électoraux dans les années 80-90 et la multiplication de réunions plus localisées. C’est ce qui permet d’expliquer également dans certains pays l’organisation de campagnes participatives.

2. La sédimentation des savoirs-faire électorauxLes savoirs-faire pour faire campagne ne disparaissent pas mais plutôt « s'empilent » :

réunion, tractage et placards se développent vite au XIXe auxquels s'ajoutent par la suite la télévision et maintenant internet.

Chacun de ces savoirs-faire suit des codes bien précis en fonction du marché électoral (les spots par exemple sont très différents d'un pays à l'autre). Ceci est lié au type de financement des campagnes, de la législation...

Le recours à des agences de publicité-marketing apparaît en 1952 lors de la campagne présidentielle de Eisenhower. Bien que critiquée cette méthode se généralise vite : se développe même de nombreuses études de marchés commandées par des partis politiques (Kennedy 1960 notamment). En France on pense bien sur d'abord à VGE.

Les PP utilisent internet de manière assez classique comme un autre moyen de communication sans prendre en compte la dimension interactive de ce média. Finalement c'est plus un outils pour militant que pour électeurs : on peut tirer des tracts, débattre en interne mais rarement ces sites sont « ouverts ». Ces sites sont peu fréquentés ou alors par un électorat déjà convaincu.

Pippa Norris : http://www.pippanorris.com/

Les électeurs du centre (surtout ceux qui le sont par absence de position) et ceux des extrêmes (défiante vis à vis de la politique) qui fréquentent le moins les sites (aux USA). On voit de plus en plus se développer un site général et un site pour les militants.

Chapitre 10- L’assise sociale (1) : les électoratsC'est ici la question de la base électorale qui est posée : les rapports entre les partis et leurs

électeurs mais aussi la votalité et la fidélité électorale.

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A. Des électorats stables ?

1. Identification et proximité partisaneOn fait ici le point sur un certain nombre d'études qui montrent que les électeurs sont

attachés à leur vote. C'est ici l'étude du paradigme de Michigan (Campbell, Converse et Miller, The american voters) : les choix politiques sont entre autres le produit d'affinités politiques formées par l'éducation. C'est un approche presque plus psychologique que sociologique, on a des individus qui très tôt s'identifient à un partie comme l'ont fait leurs parents.

Encore et toujours le même cours tous les semestres : A.Percheron montre que ces préférences, du moins en France, vont plus s'exercer en terme gauche/droite qu'en terme de parti.

On a par ces approches des PP qui jouirait d'un soutien automatique, inconditionnel d'une parti de leur électorat du fait de la socialisation familiale. La campagne paraît presque inutile dans cette analyse.

Seulement on assiste à un déclin de la proximité partisane et donc une transformation de paradigme. De plus on se rend compte que la proximité déclarée devient rare. On a aussi de plus en plus de non réponse à ces questions alors qu'on à de moins en moins de non réponse dans les enquêtes d'opinion. Les personnes ne se situent plus par rapport à un parti mais par rapport à plusieurs. On ne peut plus parler d'identification mais un sentiment de proximité.

L'étude de ces combinaisons sont intéressantes en fonction des groupes sociaux notamment.

2. A chaque parti son électorat ?L'idée dans cette sous partie est de dire qu'on a un profil spécifique de chaque électorat, un

électeur « type » de chaque parti. Le vote serait déterminé sur la base de facteurs sociaux => école de Columbia (Lazarsfeld) qui justifierait la stabilité de l'électorat en se basant sur des variables très stables (CSP, habitat, religion...).

L'indice d'Alford, lui ne fait pas dans la dentelle en distinguant vote à gauche/vote à droite et ouvrier/non ouvrier; Il calcul la part des ouvriers à gauche moins la part des non ouvriers à gauche. Il varie de -100 à 100, il parle donc de vote de classe entre 0 et 100. L'indice est très élevé en Angleterre et proche de 0 au Canada. En Allemagne on a même un indice négatif (plus de non ouvriers à gauche que d'ouvriers !).

Il y a des récurrences, un certain nombre de déterminisme qui rendrait obsolète la campagne politique.

L'étude de plusieurs scrutins organisés en même temps est très intéressante (aux USA notamment) pour mesurer la fidélité partisane mais c'est un cas de figure peu fréquent et ça suppose que l'offre électorale soit similaire.

Beaucoup de variables sont de moins en moins explicatives (comme la classe sociale) bien que d'autres restent significatifs (les religions).

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B. La volatilité électorale : la fin des fidélités partisanes ?

1. Un électeur consommateur insensible à l'étiquette partisaneSouvent on compare l'électeur à un consommateur dans une grande surface, sensible à la

publicité. On est en opposition totale avec une approche déterministe et le rôle de la campagne est essentiel.

L'électeur va raisonner rationnellement en coût /avantage, mais le comportement reste stable car il y a une inertie dans le comportement de consommation. Prendre toujours la même chose c'est rationnel car on ne perd pas de temps en analyse.

L'électeur-stratège apparaît, il parvient à classifier ses choix et à voter en prenant en compte ses préférences mais aussi des facteurs institutionnels en particulier liés au mode de scrutin.

On a un vote sur « enjeux », à chaque échéance électorale l'électeur va se prononcer en fonction des enjeux du moment. Les parties doivent adapter leur offre politique, ils ne peuvent se permettre d'avoir un programme figé.

Actuellement le FN est le parti à l'électorat le moins volatile (attention à la théorie du vote protestataire).

Une autre théorie (A.Downs) nous dit qu'on a affaire à un électeur rationnel qui va décider en fonction du positionnement économique. Il explique comme ça la montée idéologique du centre (la prise de risque est minime).

Kramer développe une théorie économique beaucoup plus fiable qui met en relation l'évolution du revenue moyen et le score du partie présidentiel.

Pour le dossier aller voir le CRISP sur le Cairn (n°36 / 2007, n°15/ 2005) + Bernard Launey et Mélannie Laurent + sites de ressources électorales comme l'ACE Project.

2. Le maintien de la référence au parti dans le raisonnement politiqueBien que les électeurs soient de moins en moins affiliés à un parti et fidèle à celui ci, ils

continuent à se positionner par rapport à ceux ci. Jaffray et Chiche montrent par exemple que le passage d'un espace politique à un autre (gauche à droite par exemple) est rare. Entre les années 1970 et 1990 il n'y a pas de volatilité inter-camp. Elle s'élève de manière constante à 10%, la mobilité qui augmente c'est la mobilité intra-camp.

Balme, Belot et Rosenberg ont écrit un ouvrage A quoi jouent les mobiles ? Et s'interrogent sur la mobilité en l'analysant comme un développement de la stratégie électorale. Ils vont essayer de voir qui sont ces électeurs mobiles. Ils distinguent des électeurs en « errance électorale » et ceux qui n'ont aucune attache affective à tel ou tel camps et le choix va être purement stratégique.

Chiche, Haegel et Tiberj montre après une enquête par panel que les personnes, au fil du temps étaient de moins en moins proche d'un parti alors qu'on pensait jusqu'à présent que ce sentiment se renforçait avec le temps. La capacité des citoyens à se repérer par rapport aux partis demeurent néanmoins.

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Le sentiment de rejet augmente néanmoins : de plus en plus de sondés affirment ne jamais voter pour un parti quelque soit les circonstances (excepté pour le PCF).

Chapitre 11- L’assise sociale (2) : les relations aux mondes associatif et syndical

On va s'interroger ici sur les soutiens institutionnels dont peut disposer un parti.

A. Des organisations satellitesC'est un phénomène observé notamment au PC pendant un temps mais aussi à de nombreux

autres partis. On va s'intéresser surtout aux organisations de jeunesses et au rôle de ces satellites pour l'implantation sociale du parti.

1. Les organisations de jeunesse, fonction militante et idéologiqueOn revient ici à Lucie Bargel qui s'est intéressé aux mouvements de jeunesse, « « La

jeunesse qui bougea changé de camps ! » usage partisans de la catégorie jeunesse. ». Elle s'intéresse ici aux jeunesses populaires et montre que lorsque l'on crée une organisation de jeunesse en interne on attend de cette organisation qu'elle s'adresse à cette catégorie d'électeurs que sont les jeunes.

Dans beaucoup de parti ces organisations ont fait débat car des militants voyaient le parti vraiment comme un tout. A la SFIO on avait beaucoup de résistance par exemple mais l'international socialiste impose une structure dédiée à la jeunesse dès 1912. On va avoir beaucoup de débat au sein de la SFIO et du PS sur l'utilité de cette structure. C'est 1968 qui change la donne pour répondre au processus de mobilisation de la jeunesse. Les partis se rendent compte de l'intérêt pour eux de miser sur la jeunesse. Ces organisations se développent donc dans les années 1970. Les bornes d'âge sont très variées d'un parti à un autre mais au fil des ans s'effectue une convergence autour de la catégorie de l'INSEE : 15 – 29 ans.

A.S. Petifils cosigne un article avec Bargel sur les jeunes populaires en campagne pour Sarkozy. La stratégie interne à l'UMP sur l'usage de l'organisation évolue, elle devient essentielle dans la compétition intra et inter partisane. On va lancer une campagne de valorisation de la participation interne. On valorise la base. Dans ce contexte on va se préoccuper notamment de ce qui se passe aux jeunes populaires. Les dirigeants de l'UMP sont tous ou presque passés par cette organisation de jeunes et sa direction dans leur parcours politique. Pour s'assurer du renouvellement des élites partisanes et de maitriser l'orientation idéologique de ceux qui vont arriver au parti, ilfaut avoir la main sur cette organisation de jeunesse. L'organisation de jeune va être la pièce maitresse de toute une série d'opération de communication.

L'enjeu électoral reste central car les jeunes sont la catégorie la plus volatile de l'électorat. Le rôle attribuer à l'organisation est donc de fidéliser cet électorat.

2. Organisation périphérique et organisation socialeOn peut voir par exemple se développer au FN une nébuleuse d'organisations proche du

parti comme jadis pour le PC. On peut citer par exemple des organisation écologiques, de chasseur, de femme... C'est le cas aussi de la Ligue du Nord on a des associations collatérales qui vont défendre les intérêts de certaines CSP ou de certaines valeurs. Le but est de rendre visible les idées du parti et l'enjeu est vraiment d'arriver à faire du parti une organisation structurée, un parti de masse. Sur le cas de la Ligue du Nord la stratégie se résume par un échec.

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B. Le soutien des organisations non-partisanes

1. Les modalités du soutienOn a certains partis qui naissent à l'initiative d'organisation (parti d 'origine extérieure dans

Duverger) comme les syndicats, les associations d'anciens combattants... Des entreprise vont, au niveau fédéral aux USA par exemple vont faire le choix de soutenir des partis.

En 1995 les dons des personnes morales sont interdits en France suite à de nombreuses affaires frauduleuses (Elf, Emplois fictifs...). Le soutien n'est pas seulement financier mais aussi politique avec les interventions plus ou moins marqué des associations en faveur de certains partis. Les syndicats et les Églises par exemple ont put donner des consignes de vote à leurs membres.

Ce n'est qu'à partir de 1994 que la CGT ne donne plus de consigne de vote à ses adhérents. Aujourd'hui les syndicats appellent beaucoup plus à faire « barrage à » que voter pour. Bien sur il y a des préférences politiques plus marqués en faveur de certains partis dans tel ou tel syndicat.

Les Églises ont aussi soutenu de manière très explicite certains partis et certains candidats. Il y a dans beaucoup de pays des partis créés à l'initiative de l'Église. En France il y a eu une hiérarchie de l'Église catholique qui a souvent appeler pendant la messe à voter pour un certain candidat jusque dans les années 1960 avec le risque d'invalidation de l'élection.

2. Un soutien qui s'affaiblit ou un soutien qui se transformeLes institutions tendent à abandonner les pratiques de consigne électorale et les associations

prennent de la distance avec les partis. Néanmoins, beaucoup de militants s'engagent dans la vie associative caritative notamment. Les élections locales vont être l'occasion pour les candidats d'afficher leur appartenance à ces associations comme une marque de proximité et de connaissance du terrain. C'est la marque d'une ouverture du candidat à des implications en dehors du seul champ politique. Cela répond à la critique que l'on adresse à la politique, cette coupure entre professionnels et profane.

On va tenter de tisser des liens avec toute une série d'organisation non politique pour justifier on action politique.

Chapitre 12- Désistements, coalitions, négociations : proximités idéologiques et stratégies électorales

Aller consulter Politix pour cette question (n°4 /2009)

On va s'intéresser non pas seulement aux stratégies des partis mais aussi à l'impact sur les adhérents de ces alliances. Les alliances s'effectuent soit avant le moment électoral soit entre les deux tours. Pour les électeurs cela change vraiment la donne politique. Enfin il y a le cas de la coalition de gouvernement.

A. Les alliances électoralesIl faut les aborder en prenant en compte les conditions électorales :

• Lorsque l'on a un scrutin à un tour on doit s'allier avant

• Lors d'un scrutin à deux tour l'alliance est difficile : après avoir fait campagne l'un contre l'autre il est tendu vis à vis des électeurs de conclure une alliance entre les deux tours.

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De fait ces coalition d'entre deux tours se font souvent avant le premier tour.

Lorsqu'il y a des législation qui prévoient l'apparentement il faut l'annoncer d'entrée. Au décompte des voix pour chaque liste on ajoute les voix de la liste apparentée à la liste « originel ». On a eu ce système en 1951 et 1956. Cela peut avoir des conséquences fortes surtout lorsqu'une prime est décernée à la liste majoritaire. Ce système en France favorise les partis centristes.

Ce système est pensé pour permettre à des petits partis ne franchissant pas le seuil électoral de siéger dans les assemblées pourtant il pénalise les partis n'ayant pas les moyens d'assurer une présence dans toutes les circonscriptions. Ce système a été pensé en grande parti contre le PCF.

En Italie en 1953 ce système est pensé pour maintenir le centre droit au pouvoir contre les socialistes et les communistes. Il y a souvent des désistement dans ces coalitions avant le premier tour lorsque les sondages montre que ce ne serait pas une bonne idée.

Des petits partis vont pouvoir se désister en faveur de grands partis pour montrer sa proximité idéologique. A la fin des 1980's il y a multiplication des candidats du FN qui se désistent en faveur des candidats RPR ou UDF.

B. Les coalitions parlementaires et gouvernementalesJean et Monica Charlot dressent un constat simple : la plupart des partis ne peuvent pas

gouverner seuls. Ces coalitions vont être étudiées notamment au niveau parlementaire depuis les travaux de Riker en 1962.

Il essaye de mettre en évidence un certain nombre de loi :

• une coalition gouvernementale n'est pas forcément majoritaire

• la question de la stabilité est centrale

Les travaux de Laver et Tylor montre que les coalitions remplisse d'abord un critère M (minimal, être majoritaire au minimum) avant de remplir un critère V (critère majoritaire de la coalition victorieuse). Il existe aussi le critère A (avantageuse pour un certain parti de la coalition). Critère N (nombre de partenaire à limiter le plus possible). Ce critère peut inciter deux grands partis à s'allier.

Gamson propose d'intégrer à ce raisonnement des préférences « non-utilitaires » c'est le critère C (connexe, partis proches). La configuration la plus fréquente est celle alliant critère M et C : on aura toujours une coalition minimale mais en évitant les incomparabilité idéologiques.

Les partis pivots, notion développé par De Swann, sont ceux qui se situent au centre des coalition d'un point de vu idéologique. On pale aussi de parti médian. C'est celui qui va faire le lien entre les différentes composantes de la coalition. Ce sont souvent des partis centristes.

Il arrive que des partis majoritaires fassent quand même une coalition lorsque le critère V prime.

Les électeurs sont parfois assez défiants vis à vis des coalitions, aussi bien au niveau électoral que gouvernemental. Ces stratégies de coalitions contribuent à ce rejet de la vie partisane, du brouillage des clivages. Nicolas Duhet revient sur ces contrats de coalition en étudiant les accords de coalition entre deux partis. Il met en avant qu'on a un document écrit souvent entre partis qui vont être utilisés de différentes manière notamment en le rendant public.

Les coalitions pose aussi problème en interne (cf Politix), les coalitions provoquent des défections notamment chez les jeunes militants.

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Partie IV- Les systèmes de partis

Chapitre 13- Le système de partis comme produit des règles du jeu politique

Chapitre 14- Le système de partis comme clivages sociaux consolidés

Chapitre 15- Le système de partis comme représentations du monde politique

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Conclusion : Vers la fin des partis politiques ?

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