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Illustration de la couverture : Mika
9 7 8 2 8 9 5 9 5 4 1 4 9
Passionnant, romantique et électrique !
ISBN 978-2-89595-414-9
Tendre baiser sous les projecteurs
Au début, je croyais que ce serait une bonne chose de déménager chez papa, à Sainte-Victoire-du-Lac. Mais je ne savais pas que je devrais endurer un demi-frère et une belle-mère. Je ne me doutais pas non plus à quel point ce village était ennuyeux ! Puis, j’ai appris LA grande nouvelle : un film se tournera ici et le producteur cherche une comédienne de douze ans ! C’est MA chance de réaliser mon rêve… malgré les difficultés !
ÉMILIE RIVARD
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2 Extrait de la publication
© 2009 Boomerang éditeur jeunesse inc.Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut êtrecopiée ou reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission de Copibec.
Auteure : Émilie RivardIllustration de la couverture et graphisme : Mika
Dépôt légal —Bibliothèque et Archives nationales du Québec,1er trimestre 2009
ISBN 978-2-89595-414-9 ISBN PDF 978-2-89595-878-9
Gouvernement du Québec —Programme de crédit d’impôtpour l’édition de livres —Gestion SODEC
Boomerang éditeur jeunesse remercie la SODEC pour l’aide accordée à son programme éditorial.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Imprimé au Canada
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Rivard, Émilie, 1983-
Tendre baiser sous les projecteurs
(Biblio Romance; 2)Pour les jeunes de 10 ans et plus.
ISBN 978-2-89595-414-9
I. Mika, 1981- . II. Titre.
PS8635.I83T46 2009 jC843'.6 C2009-940383-8PS9635.I83T46 2009
Extrait de la publication
Tendre baiser sousles projecteurs
ÉMILIE RIVARD
À toutes ces petites et grandes princessesqui m'entourent et qui m'aident
à croire aux contes de fées.
Extrait de la publication
Table des matièresChapitre 1Sainte-Victoire, me voilà ! 7
Chapitre 2Christopher, guide touristique 15Chapitre 3J’ai sept ans, maintenant? 21
Chapitre 4Dur dur de se sentir chez soi 27
Chapitre 5Une rentrée réussie ? 35
Chapitre 6Un égo de star 43
Chapitre 7Un globe-trotter au village 51
Chapitre 8Le stress de ma vie 57
Chapitre 9Le moment ultime 63
Chapitre 10Un bisou qui change tout 69
Chapitre 11La première rencontre 77
Chapitre 12Sur un plateau... d’argent ! 81
Chapitre 13Le dilemme 87
Chapitre 14Le devoir de morale 93
Chapitre 15Un baiser au cinéma 101
Chapitre 16Un bonheur parfait ? 109
Chapitre 17Tout pour le voir 115
Chapitre 18Le retour à la réalité 121Chapitre 19Retrouvailles de première 129
Extrait de la publication
7
Chapitre 1
Sainte-Victoire, me voilà!
Je ferme ma valise avec un pincementau cœur. J’ai hâte d’aller vivre chez monpère, c’est sûr. Pour une fois que je le verraiplus de deux semaines par année ! Mais enmême temps, c’est étrange de quitter lamaison où j’ai grandi, mon école, ma ville,mes amis et ma troupe de théâtre. « Tu esune fille tellement sociable, Jeanne, tu teferas des millions de nouveaux amis chezton père ! De toute façon, tes amis n’iront pastous à la même école secon daire... », m’adit ma mère pour me rassurer.
Maman. Parfois, elle me tombe un peusur les nerfs : elle me prend encore pourune gamine alors que j’ai presque treizeans ! Malgré tout, ça me fait de la peine desavoir que je ne la verrai plus tous les jours.Elle m’a promis de m’écrire chaque foisqu’elle en aurait l’occasion. Elle sera tout demême à l’autre bout du monde ! J’auraisbien aimé aller au Japon avec elle. Ç’aurait
été une expérience incroyable. Le Japon !« Si mon contrat avait été d’un an, peut-être, mais trois ans, c’est trop long. C’estplus simple que tu restes chez ton père, tucomprends ? » Oui, je comprends.
De toute façon, j’adore être chez papa !Le village est au bord d’un lac magnifique.Mon père est propriétaire d’un restaurantchic : le Haut perché. Je peux manger toutce que je veux sans payer ! Comme il estsouvent occupé, il me laisse beaucoup pluslibre que maman. Sa maison est aussi plusgrande et plus belle que celle que j’habitaisavec ma mère. J’espère seulement qu’il y aune troupe de théâtre là aussi !
Je range les derniers bagages dans lecoffre de la voiture et soudain, j’entendsdes pas derrière moi. Ils sont tous là :Gabrielle, Luce, Patrick, Marie, Louis, toutela troupe des Fous de la reine est venue medire au revoir. Même notre metteur en scèneBenoît les accompagne !
— Tu vas nous manquer, Jeanne ! me ditGabrielle.
— Je vais tellement m’ennuyer de vous autres !
8Extrait de la publication
Je voudrais être forte, mais je n’y peuxrien, les larmes me montent aux yeux. Luceme tend une espèce de gros rouleau. Je ledéroule pour retrouver l’affiche de notredernière pièce. On l’avait dessinée tous en-semble. Chacun de mes amis a écrit un petitmot autour de nos portraits, mais j’ai le regard trop embrouillé pour les lire. C’est leplus beau cadeau que j’ai reçu de toute ma vie !
— Comme ça, tu pourras pas nous oublier ! lance Patrick.
— Comment je pourrais vous oublier ?Je vais revenir le plus souvent possible !Sainte-Victoire-du-Lac, c’est juste à troisheures de route, après tout !
En prononçant ces mots, j’éclate de nou-veau en sanglots. Sainte-Victoire-du-Lac,c’est à l’autre bout de la planète !
— Jeanne, il faut se sauver maintenant,je voudrais être de retour avant qu’il fassenoir, me prévient ma mère, un peu gênée decouper court à nos adieux.
Je serre chacun de mes copains dansmes bras en terminant par Marie, mameilleure amie depuis toujours. Je monte
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ensuite dans la voiture et, malgré la cha-leur du mois d’août, je me pelotonne dansma veste. Dans le rétroviseur, je vois mabande de grands fous rétrécir, puis dispa-raître.
Au fil des rues qui m’éloignent de mesamis, la boule dans ma gorge diminue peuà peu. Enfin, nous rejoignons l’autoroute.C’est comme si rouler plus vite me per-mettait de penser à ce qui m’attend, plutôtqu’à ce que je laisse derrière. J’allume laradio et change le poste de musique demadame que ma mère écoute tout letemps. Je tombe rapidement sur unechanson de mon groupe favori, DocteurMoustache. À ma grande surprise, mamanmonte le son et fredonne l’air avec moi !
Nous arrivons à Sainte-Victoire-du-Lacen milieu d’après-midi. Alors que noustraversons le village par la rue principale,je regarde les bâtiments et les commercesd’une façon bien différente. Ce sera monnouveau chez-moi, à présent. Cette écolesera mon école. Je vais sûrement passerbeaucoup de temps dans cette maison des jeunes. Ces deux filles devant le
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dépanneur seront peut-être mes meilleuresamies, qui sait.
Le restaurant de mon père tout commesa maison sont situés aux limites du vil-lage, juste au bord du lac à la Perche. Jesouris en apercevant la façade bleue duHaut perché au bout de la route et l’entréede ma nouvelle demeure, un peu plus loin.
Aussitôt que maman gare la voiture de-vant la porte, papa arrive de derrière la ré-sidence. Je sors de l’auto en vitesse, je coursvers lui et saute dans ses bras.
— Ah, ma belle Jeanne ! Je suis telle-ment content que tu sois là !
Il salue ma mère, puis il attrape mes bagages pour les porter à l’intérieur. Dansla maison, ça sent toujours bon. Quand cene sont pas les arômes de nourriture quiflottent dans l’air, c’est l’odeur du bois quitapisse les murs et le plancher de la vieillebâtisse. Je grimpe les marches deux pardeux pour atteindre ma chambre. C’est laplus petite, mais la plus jolie. Sa large fenêtredonne sur le lac.
Lorsque je pousse la porte, une mau-vaise nouvelle me frappe. Quelqu’un d’autre
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a envahi MA chambre. Des affiches degroupes rock décorent la pièce et des vête-ments de garçon recouvrent le sol. Monpère, qui me suivait, me dit :
— Tu vas prendre la grande chambre,Jeanne. Celle-là, c’est celle de Christophermaintenant.
— Qui ?— Je t’ai déjà parlé de Christopher , le
fils d’Hélène. J’ai rencontré Hélène, la nouvelle copine
de papa, une fois, au mois de juin. Je croisavoir entendu le nom de Christopher à uncertain moment, mais...
— Depuis quand il vit dans MA chambre,ce Christopher ?
— Hélène est venue s’installer ici letemps de trouver un autre logement. Je pen-sais que tu serais contente d’avoir la plusgrande chambre. Tu reprendras celle-ciquand ils déménageront, si ça te plaît.
J’aimerais cent fois mieux prendre cettechambre maintenant, mais je ne le lui dispas. Je soupire tout bas, puis je me dirigevers la pièce qui donne sur le bois. Oui, elleest plus vaste, mais elle est aussi plus
Extrait de la publication
sombre. Une fois toutes mes choses en place,peut-être que je me sentirai un peu pluschez moi... En collant l’affiche des Fous dela reine, par exemple... Non, je m’ennuieencore plus. Ce Christopher, je ne le connaispas, mais je le déteste déjà.
***Ma mère est partie tard après le souper.J’aurais bien aimé qu’elle reste et dorme àla maison, ou mieux, qu’elle me ramèneavec elle. Dès que la voiture s’est éloignée,je suis montée me coucher.
— Ça a été une grosse journée pour toi,ma Jeanne, n’est-ce pas ?
— Oui, très grosse, papa.En fait, je n’étais pas si fatiguée. Je ne
voulais simplement pas voir Hélène etChristopher qui devaient revenir d’une mi-nute à l’autre. Je me suis donc enrouléedans mes couvertures et je me suis quandmême endormie presque aussitôt.
13Extrait de la publication
Extrait de la publication
Chapitre 2
Christopher, guide touristique
En ouvrant les yeux ce matin, j’ai besoinde dix bonnes secondes avant de réaliseroù je suis vraiment. Il est dix heures etdemie, et je n’ai pas l’habitude de me ré-veiller si tard ! Je me lève et je descends à lacuisine, espérant trouver papa. Mais non,il est déjà parti au restaurant, en laissantderrière lui une odeur de café et un petitmot sur la table. « Jeanne, je suis au resto,tu peux venir me rejoindre si tu en as envie.»Je hausse les épaules et je me cale dans lesofa du salon. J’ouvre la télévision et jezappe sans vraiment m’intéresser à ce quise trouve à chaque chaîne.
Tout à coup, je sens une présence dansmon dos. Je me retourne d’un bloc. C’estun garçon d’environ mon âge, habillé d’unjean et d’un t-shirt noir. Sa tignasse brunefrisotte jusqu’à ses épaules et son regardmarron m’examine de haut en bas. Il estplutôt mignon et je suis vraiment très gênée
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qu’il me voie pour la première fois dans untel état. Mon pyjama rose est vieux et unpeu trop court. Mes cheveux châtains habi-tuellement lisses sont en bataille et j’imaginetrès bien que mes yeux bleus sont encore rapetissés par le sommeil.
— Jeanne, je suppose, me dit-il en s’assoyant à côté de moi, sur le sofa.
— Christopher, c’est ça ? — Exact. Désolé, en passant, d’avoir pris
ta chambre. Tu es arrivée hier ?— Oui. Ta mère est partie ?— Elle est partie tôt ce matin parce
qu’elle avait une réunion à une heure d’ici.Nous parlons un moment de la rentrée
des classes, à la polyvalente. Christophersera en deuxième année du secondaire, alorsque moi, j’entamerai la première. Il en along à dire sur les dif férents enseignantsque je risque d’avoir ! Madame Louise, enfrançais, surnomme toutes les filles « pit-chounette » et tous les gars « pinsonneau ».Le prof de maths, monsieur Gaston, setrompe une fois sur deux dans ses calculs.En géographie, il y a madame Denise, quia une si grosse bosse sur le nez que sa tête
Extrait de la publication
penche toujours un tout petit peu de ce côté.
— Tu as envie d’aller faire le tour du village ?
— Oui, mais on pourrait manger au restaurant, avant.
— J’ai un meilleur plan. Le temps que je prenne ma douche,
Christopher a sorti nos vélos. Une fois quenous avons rejoint la rue principale, ilm’offre une véritable visite touristique.
— À droite, vous retrouvez la maisondu vieux monsieur Paquette. Il vit enfermédans son atelier et il est complètement foudepuis la mort de sa femme. À gauche, c’estla pharmacie, où travaille la belle Léonie...Avis à tous les mecs ! Nous arrivons au dé-panneur Côté où on trouve des jujubes in-comparables et de la slush de qualitéinternationale !
J’ai de la difficulté à pédaler, tellementje ris. Puis, il s’arrête devant un tout petitsnack-bar.
— Mesdames, mesdemoiselles et mes-sieurs, voici venue l’heure du clou de latournée : la meilleure poutine au monde !
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— Impossible. La meilleure poutine aumonde, c’est celle du casse-croûteGargantua, près de chez ma mère.
— Attends de voir...Christopher a la gentillesse de payer pour
nous deux. Nous nous installons sur la ter-rasse, sur une table à pique-nique ornée degraffitis de toutes sortes. Par orgueil, jen’ose pas l’avouer, mais c’est bien vrai queles frites sont juste assez croustillantes, lasauce juste assez épicée et le fromage justeassez fondu. Miam !
J’en suis aux dernières bouchées, quandtrois filles passent devant nous.
— Sarah ! appelle Christopher.Les filles saluent mon demi-frère et
s’approchent. Christopher me les présente.— Sarah, Cassandra et Ariane. — Les meilleures amies de tout Sainte-
Victoire-du-Lac ! précise Cassandra. Sarah hoche la tête de haut en bas.
Ariane attire mon attention. À premièrevue, elle me fait beaucoup penser à ma co-pine Luce, avec son look coloré bien à elle.J’explique que je viens vivre avec mon pèreparce que ma mère est partie au Japon.
J’apprends qu’elles vont toutes à la polyva-lente Sainte-Victoire et qu’elles seront enpremière secondaire ! Ça me rassure de ren-contrer des futures camarades de classe.
Christopher et moi reprenons ensuitenotre tournée touristique. Il est pratique-ment l’heure de souper lorsque nous ren-trons à la maison. Hélène, qui est revenuedu travail, nous accueille.
— Bonjour, Jeanne ! Christopher s’estbien occupé de toi ? demande-t-elle.
Comment ça « s’est bien occupé de moi»?Comme si c’était nécessaire que quelqu’uns’occupe de moi ! Je me contente de sourire.
— Avez-vous envie qu’on traverse auresto ? ajoute-t-elle.
Elle n’avait pas à me poser la question.Je comptais bien aller manger avec monpère, qu’elle me le propose ou non.Franchement, j’ai déjà une mère. Même sielle est à l’autre bout de la planète, je n’enai pas besoin d’une autre ! Je ne répondspas plus à cette question, tout commeChristopher, qui hausse les épaules en ou-vrant la télévision. Je monte à ma chambre,
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trouve une veste, puis je sors de la maisonsans dire un mot.
J’entre au restaurant par la cuisine,comme je l’ai toujours fait. Je suis si heu-reuse de retrouver mon père ! Comme il ales mains pleines de sang de bœuf ou dequelque chose d’aussi dégoûtant, il m’en-voie un bisou dans les airs.
— Tu as passé une belle journée ?— Oui. Christopher m’a fait faire le tour
du village.— Génial. Maintenant, laisse-moi te pré-
parer le meilleur repas que tu aies jamaismangé de toute ta vie !
Rien de mieux que les merveilleux platsde papa pour me remonter le moral. Àchaque bouchée, je repense aux évènementsde la journée. Je ne suis pas certaine de trèsbien m’entendre avec Hélène, mais sinon,je crois que je vais me plaire, ici.
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Chapitre 3
J’ai sept ans, maintenant ?
Je passe les jours qui suivent avecChristopher. Il me fait connaître ses groupesfavoris et nous écoutons du DocteurMoustache le volume à fond. À la campagne,il n’y a pas de voisins à déranger ! Je suisbien contente qu’il soit là. Même si j’étaisheureuse de retrouver ma liberté avec papa,je me serais un peu ennuyée toute seule...
En me réveillant ce matin, j’entendsdes voix provenant de la cuisine. Commeon est samedi, Hélène ne travaille pas. Monpère est sûrement encore à la maison aussi.En écoutant plus attentivement, je me rendscompte qu’elle parle avec son fils.
— Tiens, Christopher, voilà les vingt-cinq dollars que je t’avais promis. C’est biengentil de t’être occupé de Jeanne. Ça nousa beaucoup rassurés, Denis et moi.
— Y a rien là.Quoi ? Christopher était PAYÉ pour
passer la semaine avec moi ? Je ne me suis
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Extrait de la publication
Illustration de la couverture : Mika
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Passionnant, romantique et électrique !
ISBN 978-2-89595-414-9
Illustration de la couvertureIllustration de la couverture
Tendre baiser sous les projecteurs
Au début, je croyais que ce serait une bonne chose de déménager chez papa, à Sainte-Victoire-du-Lac. Mais je ne savais pas que je devrais endurer un demi-frère et une belle-mère. Je ne me doutais pas non plus à quel point ce village était ennuyeux ! Puis, j’ai appris LA grande nouvelle : un film se tournera ici et le producteur cherche une comédienne de douze ans ! C’est MA chance de réaliser mon rêve… malgré les difficultés !
ÉMILIE RIVARD
Tendre baiser sous les projecteurs
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