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ISSN 0015-9506 FRANCE FRANCE Catholique FRANCE Catholique www.france-catholique.fr 82 ème année - Hebdomadaire n°3029 - 16 juin 2006 Un hebdo engagé pour l’Amour et la Vérité 3:HIKLMI=YUW^U[:?d@a@c@t@k; M 01284 - 3029 - F: 2,90 E 2,90 FRANCE Le programme socialiste ASIE CENTRALE Comment nous voient les islamistes ? SOMALIE Les juges islamistes ont gagné la guerre Fête Dieu L’Adoration perpétuelle est-elle possible ? FRANCE Le programme socialiste ASIE CENTRALE Comment nous voient les islamistes ? SOMALIE Les juges islamistes ont gagné la guerre L’Adoration perpétuelle est-elle possible ?

perpétuelle - France Catholique · d’emploi de 50% des 55-64 ans en 2010 ... pas l'économie des questions les plus difficiles. ... des jeunes gens de la Rose Blanchedont la figure

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www.france-catholique.fr82ème année - Hebdomadaire n°3029 - 16 juin 2006

Un hebdoengagé

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Fête Dieu

L’Adorationperpétuelleest-elle possible ?

FRANCE� Le programmesocialiste

ASIE CENTRALE� Comment nous voient les islamistes ?

SOMALIE� Les juges islamistes ont gagné la guerre

L’Adorationperpétuelleest-elle possible ?

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BREVES

2 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

FRANCEPOLITIQUE : Le Bureau national du P.S. avoté le 7 juin à l’unanimité le projet du partipour la présidentielle de 2007 ; ses pointsforts sont le SMIC à 1 500 euros d’ici 2012,un "bouclier logement" pour les plus dému-nis, une "couverture professionnelle univer-selle" et l’avènement d’une "république par-lementaire" ; le texte prévoit également uneprocédure de destitution du chef de l’Etaten cas de faute lourde. Ce projet devrait en principe "engager tous les candidats" ;transmis aux fédérations, il sera soumis auvote des militants le 22 juin. Selon Domi-nique Strauss-Kahn, le coût des mesuresenvisagées serait de l’ordre de 50 milliardsd’euros financés par la croissance sur ladurée d’un quinquennat.EMPLOI : Dominique de Villepin a présentéle 6 juin un plan national d’action sur l’em-ploi des seniors ; ce plan comporte la créa-tion d’un "CDD senior" ; il doit permettred’atteindre l’objectif européen d’un tauxd’emploi de 50% des 55-64 ans en 2010contre 37% en 2004.EPARGNE : Le livret A (43 millions de titu-laires) qui sert à financer le logement socialfait l’objet d’un monopole de distributionpartagé entre les caisses d’épargne et LaPoste ; plusieurs banques ayant porté plainteà Bruxelles pour demander sa généralisa-tion, la commission a donné le 6 juin deuxmois à Paris pour justifier ce monopole.ENTREPRISES : Le groupe Arcelor a officiel-lement rejeté le 12 juin l’offre d’achat deMittal Steel jugée insuffisante ; il demandeà ses actionnaires d’approuver le rappro-chement avec le Russe Severstal.PRESSE : Vincent Bolloré a lancé le 6 juin lepremier quotidien gratuit du soir, DirectSoir ; le coût en est estimé à 20 millionsd’euros par an ; l’équilibre financier devraitêtre atteint dans sept ans.JUSTICE : L’Etat et la SNCF ont été condam-nés le 6 juin par le tribunal administratif deToulouse en raison de leur rôle dans ladéportation des juifs en 1944 ; au nom deson entreprise, le président de la SNCF adécidé de faire appel.Dans l’affaire "Clearstream", la source deslistings originaux des comptes de la banqueluxembourgeoise serait un salarié d’un cabi-net d’audit qui les aurait communiqués àl’informaticien d’EADS Imad Lahoud ; celui-ci a été entendu le 7 juin à la Division desinvestigations financières et mis en examenle 9 pour dénonciation calomnieuse.Les députés membres de la commissiond’enquête parlementaire sur l’affaire d’Ou-treau ont voté le 6 juin à l’unanimité le rap-port final qui vise à réformer en profondeurnotre système judiciaire ; ce texte pourraitservir de base à un projet de loi débattu àl’automne. Dans un rapport remis au mi-

nistre de la Justice, l’Inspection généraledes services judiciaires a recommandé de nepas sanctionner le juge Burgaud en invo-quant des circonstances atténuantes ; leministre a néanmoins décidé de saisir leConseil supérieur de la Magistrature.EGLISE : Mgr Guy de Kérimel, né en 1953,évêque coadjuteur de Grenoble depuis2004, a succédé, le 10 juin, à Mgr Louis Du-faux évêque de Grenoble démissionnairepour raison d'âge.VIOLENCES : Le ministre de l’Intérieur a an-noncé le 8 juin que la délinquance généraleavait reculé de près de 9% depuis 2002, maisque les violences contre les personnes a-vaient augmenté de près de 13% dans lemême temps. On signale par ailleurs que lesviolences avec armes dans les établissementsscolaires auraient fait un bond de 73% aucours de l’année scolaire 2004-2005.EDUCATION : La première enquête menéepar l’Agence de lutte contre l’illettrisme etl’INSEE, rendue publique le 7 juin, révèleque plus de 3 millions de personnes, soit 9%de la population adulte, ne savent ni lire, niécrire, ni compter.La dissertation de philosophie a marqué le12 juin le coup d’envoi du baccalauréatpour la majorité des 640 000 candidats ;l’organisation, qui coûte plus de 40 millionsd'euros, semble échapper à toute réforme.SÉCURITÉ SOCIALE : Le déficit du régimegénéral devrait atteindre 10,3 milliards d’eu-ros en 2006 au lieu des 8,9 prévus, d’aprèsles prévisions de la commission des comptesde la Sécurité sociale publiés le 8 juin.PATRIMOINE : Des experts du CNRS et duLaboratoire de recherche des monumentshistoriques ont entrepris l’analyse chimiquedes vitraux de la Ste-Chapelle à l’aide d’unspectroscope pour distinguer les verres ori-ginaux de ceux qui ont été restaurés.RECORD : La véliplanchiste française Ra-phaëla le Gouvello est arrivée le 8 juin à LaRéunion après une traversée de l’océan In-dien, 6 000 km, en 60 jours sans assistance.TENNIS : La Belge Justine Hénin-Hardennea remporté pour la troisième fois le 10 juinle tournoi de Roland-Garros. Le titre mas-culin est revenu le lendemain et pour la se-conde fois à l’Espagnol Rafaël Nadal.

MONDEEUROPE : A l’occasion de leur troisième ren-contre informelle, Jacques Chirac et AngelaMerkel ont ébauché un calendrier politiquepour trouver une solution à l’impasse constitutionnelle due au "non" de la Franceet des Pays-bas, avant la fin de la prési-dence française en décembre 2008.Les ministres des Finances de la zone eurose sont dits préoccupés le 6 juin par le tauxde change élevé de l’euro (1,30 dollar pour

un euro) ; ils ont appelé la Banque centraleà la modération sur les taux d’intérêt mal-gré les pressions inflationnistes. La BCE anéanmoins relevé son principal taux direc-teur d’un quart de point, à 2,75%, le 8 juin ;ce taux pourrait atteindre 3 à 3,3% d’ici fin2006, ce qui contribue aux perturbationsactuelles des bourses mondiales.Les ministres des Transports de l’Union ontsouhaité le 9 juin instaurer plus de concur-rence dans les transports publics en adop-tant un projet de loi qui pourrait remettreen cause certains monopoles publicscomme celui de la RATP à Paris.PALESTINE : Le président de l’Autorité pa-lestinienne a fixé au 26 juillet le référendumqui porte implicitement reconnaissance del’Etat d’Israël ; le Hamas a appelé au boy-cott. En réponse à un bombardement israé-lien meurtrier, la branche armée du Hamasa revendiqué le 10 juin des tirs de roquettescontre Israël après un an et demi de trêve.IRAN : Le Haut représentant de l’Union eu-ropéenne, Javier Solana, a rencontré le 6juin le secrétaire du Conseil suprême iranienpour lui remettre une proposition visant àrégler le conflit sur le nucléaire iranien.IRAK : Le Premier ministre a annoncé le 8juin que le chef d’Al-Qaïda en Irak, le terro-riste jordanien Al-Zarqaoui, avait été "éli-miné" au cours d’un bombardement par unpilote américain au nord de Bagdad. SOMALIE : Les combattants islamistes ontpris le 6 juin le contrôle de Mogadiscioaprès quatre mois de combats. Le plus hautdignitaire musulman du pays a appelé tousles Somaliens à défendre les tribunaux isla-miques car "il s’agit d’une guerre contre lesinfidèles".ITALIE : Le ministre des Affaires étrangères,Massimo d’Alema, a annoncé le 7 juin quel’Italie aurait retiré toutes ses troupes d’Irakd’ici la fin 2006.SUISSE : La Suisse a annoncé le 8 juin avoirdéjoué un projet d’attentat contre la com-pagnie israélienne El Al ; sept personnesd’origine nord-africaine ont été placées endétention.ESPAGNE : La droite espagnole a manifestéen masse le 10 juin à Madrid son oppositionau processus de paix que le gouvernementsocialiste a lancé au pays basque après lecessez-le-feu de l’ETA.SPORT : Le coup d’envoi de la XVIIIe Coupedu monde de football a été donné le 9 juinen Allemagne ; 32 équipes nationales sonten compétition jusqu’au 9 juillet au coursde 64 matches. L’institut Xerfi doute que ce"Mondial" exerce une action positive surl’activité des pays voisins de l’Allemagne ; ilestime à 1,85 milliard d’euros la perte po-tentielle pour la France due à l’absentéismeou à la distraction des employés pendant lesmatches.

J.L.

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EDITORIAL

FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006 3

a récente visite de Benoît XVI en Pologne a ranimé quelquescontroverses, ce dont on ne saurait s'étonner ou s'indigner. Lesmorsures de l'histoire sont telles, les souvenirs au fond des âmessi accablants qu'il est difficile, sinon impossible, de réunir dansune opinion commune tous les héritiers d'un passé si tragique.

Que le grand rabbin de France déclare qu'il aurait préféré de la part duPape le silence lors de sa visite d'Auschwitz et qu'il continue à exprimerson amertume sur un mode accusatoire pour les chrétiens, ces derniersdoivent le comprendre, même s'ils ont des objections sérieuses à formu-ler. Tout doit être fait pour qu'un dialogue se poursuive et celui-ci ne ferapas l'économie des questions les plus difficiles.

Ces questions, un écrivain comme George Steiner les formule à safaçon, dans un style souvent tourmenté, qui témoigne de son rapportcontradictoire avec le christianisme. Il luiarrive dans ses moments de plus grandemélancolie de faire de saint Paul le boucémissaire de l'antisémitisme le plus meur-trier. Dans le superbe dialogue qu'il eutavec Pierre Boutang sur Antigone et Abra-ham, Steiner somme son interlocuteur dereconnaître que le christianisme a pour butl'extinction du judaïsme et il voit dans lanon résistance de l'Eglise pendant la pé-riode nazie le signe de cette hostilité prin-cipielle. Boutang récuse de toute son âmel'imputation et défend pied à pied la théo-logie catholique face à son contradicteur qui pose la thèse de la mort deDieu, comme pour mieux rendre compte de l'expérience ultime de la tra-versée de l'abîme. (1)

Sans vouloir trancher un débat historique d'une extraordinaire acui-té, il doit être quand même possible de réfléchir sur des faits qui té-moignent en faveur d'une lumière dans l'abîme, d'une résistance spiri-tuelle lucide et d'un recours à la foi chrétienne grâce auquel toute objec-tion s'est trouvé balayée dès lors que l'intelligence croyante a proclaméce qui est au cœur de l'affirmation évangélique. L'exemple d'Edith Stein,cité par Benoît XVI, est limpide en lui-même. On peut lui associer celuides jeunes gens de la Rose Blanche dont la figure magnifique a été l'ob-jet récemment d'un film assez remarquable. Sophie Scholl, son frère etses amis se détermineront à dénoncer le nazisme après avoir écouté lesleçons d'un Théodor Haecker qui leur enseignait l'impossibilité de trans-iger avec l'empire du mal et l'impérieux devoir de se dresser contre lui. (2)

A l'écoute de ce penseur catholique, Sophie Scholl déclare : "Jamaisencore personne ne m'avait à ce point convaincue par son visage." C'estpour cela, qu'après Stalingrad, elle va jeter des centaines de tracts duhaut de l'escalier de son université de Munich afin de dénoncer la per-versité du nazisme. Arrêtée, elle sera jugée, condamnée à mort et exécu-tée avec ses compagnons. Un tel exemple, dans la nuit, ne montre-t-ilpas qu'il y a une issue contre toute les compromissions et les obscurcis-sements de l'esprit ? �

(1) Le dialogue Boutang-Steiner a été édité chez Jean-Claude Lattès. On se rappor-tera également au dossier Steiner dans le dernier numéro du Magazine Littéraire.(2) Théodor Haecker, Le chrétien et l'histoire. Les Provinciales. Cerf

L

SOMMAIRE

ACTUALITÉ4 SOMALIE Une guerre oubliée

Yves La Marck5 FRANCE Affaire de famille

Alice Tulle6 SOCIETE Adoption homo

Tugdual Derville

DOSSIER

8 Actualité de la Fête DieuPère Ludovic Lécuru

11 Les paroisses et l’Adoration perpétuelleFlorien Racine /L.L.

14 Le musée eucharistique du Hiéron

16 Un sacrifice ? A Dieu ne plaise !Père Michel Gitton

ESPRIT

17 ECCLESIA Pentecôte à RomePère Jean Stern / Zenit

19 Temps scolaire et catéchismePère Charles Bongiraud

20 EN MEMOIRE DES JOURS Jorge VallsRobert Masson

MAGAZINE

21 IDEES Journal de Gérard LeclercG.L..

24 ISLAM Les miroirs déformantsAlexandre Da Silva

28 B.D. Avec Jean-Paul II et Benoît XVI (7/36)Dominique Bar - Guy Lehideux

30 EXPOSITIONS “La force de l’art”Ariane Grenon

32 THEATRE “Un tramway nommé désir”Pierre François

33 CINEMA “Les irréductibles”, “Cars” “Kamikaze girls” “La maison du bonheur”

Marie-Christine Renaud d’André /Marie-Lorraine Roussel34 MUSIQUE Messe du St-Sacrement de Jean Langlais

Daniel Hameline35 TELEVISION “La vie est belle”

M.-Ch. R. d’A.36 TELEVISION Votre début de soirée

Marie-Christine Renaud d’André38 BLOC-NOTES Vie associative et d’Eglise

Brigitte Pondaven

En cas de difficultés pour trouver le journal dans un kiosque près de chez vous, appelez Eric Bosher,

Pagure-presse 01 44 69 82 82

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ADCC60, rue de Fontenay 92350 Le Plessis-Robinson

Couverture : © Editions Tarcisius

par Gérard LECLERC

Le chrétienet l’histoire

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ACTUALITE

uatre mois de guerre,347 morts et 1500blessés, aucune image,aucun reportage, per-sonne n’en a rien su

avant le dénouement: la capi-tale somalienne n’est plus auxmains des seigneurs de guerremais des milices des tribunauxislamiques. Ce pays qui n’a plusde gouvernement central depuis1991 était disputé entre chefslocaux. Le monde extérieur n’yfaisait plus attention. LaSomalie avait été rayée de lacarte. Les Américains avaientévacué en 1993 après avoirperdu dix-huit hommes envoulant sécuriser les opérationshumanitaires des Nations Unies.Depuis, ce pays avait été aban-donné à son sort. Seize confé-rences de paix n’ont pas permisd’accord entre les factions.

Après le 11 septembre 2001,Washington, conscient que lepays abritait des terroristes d’AlKaïda, avait relancé une doubleaction : constituer à Nairobi unparlement et un gouvernementen exil, regrouper des chefs deguerre en une “Alliance pour larestauration de la paix et contrele terrorisme”. Il s’agissait detransposer en quelque sorte enSomalie le modèle afghan.Bientôt on s’est apercu que lesdeux stratégies étaient contra-dictoires. On a les conséquences: la talibanisation de la Somalie.

Dans un pays unique enAfrique pour son homogénéitéethnique, linguistique et reli-

gieuse, la structureessentielle est leclan ou le sous-clan. La solidaritéclanique dépas-sait hier l’Etat.Elle surmonteaussi la religion.Rien ne dépasse leclan. Les spécialistesaméricains du contre-terrorisme ont méconnucette dimension en Afgha-nistan. Ils viennent de l’ignoreren Somalie. Ils ont cru quel’Islam était devenu une forcecontre laquelle on pouvait unirles factions armées, jusqu’à s’al-lier à ceux-là même que l’Onua condamnés et placé soussanctions internationales. Ilsont ainsi construit cet Islampolitique qui jusqu’alors nes’était pas structuré.

Les tribunaux coraniquesexistaient, eux. Il n’y avait plusqu’eux en l’absence de touteinstitution. Une société sansEtat ne peut survivre sans Droit.Au gouvernement populaires’est substitué celui des juges.Onze tribunaux ont fait àMogadiscio depuis plus d’unedécennie office de gouverne-ment. Les affaires des clansétaient sauves. Pourquoi allerles provoquer ? Parce qu’ils abri-taient des terroristes ? LesAméricains ont cru que cestribunaux étaient analoguesaux Taliban qui, en leur temps,avaient refusé de livrer BenLaden. Le parallèle était trom-

peur. Main-tenant ils ontles Talibanpour de bon.Ce sont lesextrêmes quien effet ontfédéré les mi-lices de ces tribu-naux, chacun jus-qu’alors étant resté indépen-dant, avec plus d’une nuances,l’Islam somalien étant tradi-tionnellement, on ne le redirajamais assez, plus claniquequ’intégriste.

Réintervenir militairementen Somalie ? Le peuple améri-cain n’a pas la mémoire sicourte. Mais Washington nemanque pas d’alliés par procu-ration dans la région. L’E-thiopie, qui se considèreencerclée par l’Islam, l’Erythrée,même si elle est opposée à lapremière dans des guerresfratricides que la MaisonBlanche cherche à résoudregrâce aux bons offices de MmeRice, le Somaliland (ex-Somalie

britannique) autogéré depuisquinze ans mais reconnu parpersonne, sinon qu’un lobby deplus en plus influent aux Etats-Unis plaide ardemment en safaveur, le Puntland, autre scis-sion de la Somalie qui a suivil’exemple du Somaliland aubout de la Corne, enfin Djibouti,base américaine beaucoup plusque française. Cela ferait unebonne coalition anti-arabe etanti-islamique. Addis-Abebane veut plus de l’indépendancedu Sud-Soudan pour la simpleraison que cela laisserait librecours à Khartoum aux parti-sans d’Al Tourabi et compléte-rait l’encerclement de laforteresse abyssine. Le destinde toute la région est donc enpasse d’être changé par ce quivient d’arriver à Mogadiscio. �

AFRIQUE par Yves LA MARCK

Q

Une guerre oubliée

4 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

Un pays unique en Afrique pour sonhomogénéité ethnique, linguistique et religieuse(

La victoire des milices islamistes

à Mogadiscio risque d’embraser à

nouveau toute la Corne de l’Afrique.

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FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006 5

ACTUALITE

e Parti socialiste est unefamille politique viscéra-lement hostile à tout di-vorce. Elle peut se diviserprofondément sur les

idées – l’an dernier entre les Ouiet les Non au "traité constitu-tionnel" - sur les personnes – Mit-terrand et Rocard – mais ellerefuse de transformer ses querellesintestines en guerre fratricide.

Après le référendum de juindernier, une scission était possi-ble : elle se situait dans la logiquedu conflit entre la droite et lagauche du parti, elle auraitpermis de régler lescomptes entre les so-cialistes fidèles à JeanJaurès et Léon Blumet les sociaux-dé-mocrates soucieuxd’aménager le libé-ralisme. Tous lessocialistes ontrefusé cette issue.

Lors du congrèsdu Mans, à l’au-tomne dernier, lasynthèse entreFrançois Hollande et les partisansdu Non (Laurent Fabius, Jean-Claude Mélanchon) s’est faite sansdifficulté. C’est dans ce mêmeesprit d’unité familiale que leprojet conçu par François Hollandeet ses amis a été adopté par lagauche du parti (Laurent Fabius)et par sa droite (DominiqueStrauss-Kahn).

Mais qu’on ne croie pas à uneidylle politique ! François Hollandeest fort aimable devant les camé-ras mais il tient son appareil avecune fermeté qui n’est pas toujourscompatible avec la démocratieinterne. Gérard Filoche et ses amis

socialistes de gauche se sont heur-tés à un mur lorsqu’ils ont de-mandé à ce que leur propre projetsoit discuté et soumis au vote, aégalité avec celui de la direction.Comme les autrestendances, ils onteu seulement ledroit de déposerquelques amen-dements preste-ment évacués parles éléphants dubureau national.

Les adhérents socialistesvoteront donc sur un compromisqui s’inscrit dans la ligne de lasynthèse du Mans et il est clairque le projet intitulé "Combattreles inégalités, redistribuer les ri-chesses, transformer la société"sera adopté à une très fortemajorité.

Les propositions formuléessont d’un grand classicisme. Lesplus marquantes sont négatives.Le Parti socialiste veut annuler les

mesures prises par la droite depuis2002 : abrogation de la loi Fillonsur les retraites, révision de la loiSarkozy sur l’immigration, retourd’EDF à 100% dans le secteur pu-

blic, abolition de laparticipation de

un euro par actemédical et duforfait de 18

euros sur lesactes particulière-

ment coûteux…

Les promesses sont bien en-tendu abondantes. Certaines sontprécises : les socialistes veulentporter le salaire minimum à 1500 euros au cours de laprochaine législature, créer une"agence nationale de réindus-trialisation", organiser un servicecivique de six mois, construire120 000 logements sociaux paran, mettre en place un "impôtcitoyen sur le revenu" en fusion-nant l’actuel impôt et la Contri-

bution sociale généralisée.D’autres mesures sont beaucoupplus floues car elles renvoient àdes négociations entre syndicatset patronat les questions relati-ves aux 35 heures et à diversrevenus sociaux. L’ensemble duprogramme n’est pas chiffré.

On notera aussi que les“éléphants” ont obtenu que cer-tains de leurs amendementssoient repris. Martine Aubry aobtenu la création d’un "pro-gramme d’entrée dans la vieactive" (EVA) en remplacementdu défunt "contrat premièreembauche". Laurent Fabius aconstaté que l’ancrage à gauche

était confirmé – contrela tentation d’unealliance avec l’UDF deFrançois Bayrou. Lespartisans de la ré-forme des institu-tions ont fait passerl’idée d’une procé-dure d’ "empêche-ment" à l’encontred’un président dela République a-yant commis unefaute lourde et le

Parti socialiste s’estengagé en faveur du

mandat électif unique…Mais les engagements du Partisocialiste ne lient pas nécessai-rement le candidat que ses adhé-rents choisiront. Lionel Jospin nes’était même pas présentécomme socialiste, mais comme"candidat moderne" : ce faisant,il inventait le programme socia-liste inefficient avant même depouvoir être appliqué. SégolèneRoyal semble le suivre sur cettevoie, toute personnelle qui n’estpas gage de réussite. �

PARTI SOCIALISTE

Affaire de famillepar Alice TULLE

L

Le projet s’intitule “Combattre les inégalités,redistribuer les richesses, transformer la société”

(

Le 6 mai, la direction socialiste a adopté à la quasi-unanimité

le projet qu’elle présente maintenant aux adhérents du parti.

Cette unité de principe ne saurait étonner.

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ACTUALITE

6 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

mboîtant le pas desVerts qui avaient, dès2001, intégré le ma-riage et l’adoption ho-mosexuels à leur

programme, celui du partisocialiste s’est engagé le 7 juinpour "l’homoparentalité". Cen’est pas vraiment une surprise,les éléphants du PS ayant tousprogressivement viré au rose.A la suite de Jack Lang, Do-minique Strauss-Kahn, LaurentFabius et François Hollande sesont ralliés. Et l’homme depointe du lobby homosexuel àl’Assemblée, le député PatrickBloche devrait symboliquementdéposer une proposition de loien ce sens juste avant laprochaine gay pride.

Ségolène Royal a elle-même fait un pas en directionde l’union gay après avoirautrefois exprimé ses réserves.Dans ce contexte, la disparitiondu maire PS de Pau, AndréLabarrère, qui s’affirmait – bienqu’ouvertement homosexuel –hostile au mariage gay fait fi-gure de symbole. Seul LionelJospin, pourtant Premier mi-nistre du Pacs, n’est pas revenusur les déclarations fortes quil’avaient sorti de sa réserve àl’occasion du "mariage" deBègles en juin 2004. Il affirmaitque cette institution était "dansson principe" réservé à "l’uniond’un homme et d’une femme".

Tout porte donc à croire quele "mariage" homosexuel seraen France un enjeu des prési-

dentielles de 2007, et peut-êtrele lieu d’un affrontement droitegauche. Surtout si, comme lelaisse entendre le porte-parolede l’Appel des Maires pour l’En-fance, Franck Meyer, la positionsocialiste provoquait une levéede bouclier d’une majoritéd’élus de proximité, et parmieux de personnalités politiquesnotables. De quoi inciter ladroite à clarifier et tenir sa posi-tion sur ce sujet.

A gauche on table sur l’ef-fet d’entraînement des réfor-mes opérées par les socialistesdans plusieurs pays européens.Mais les divergences au sein del’Union pourraient rendre l’en-treprise malaisée. A l’Est, labanalisation de l’homosexua-lité est parfois ressentie commeun néocolonialisme culturel :l’ambassadeur des Pays-Bas enEstonie vient de renoncer à ceposte en raison du mauvaisaccueil fait par la société esto-

nienne à son compagnon d’ori-gine afro-cubaine. Est-ce quandelles semblent sur le pointd’aboutir que les revendicationsgays soulèvent la plus granderésistance ? On passe des idéesaux faits.

Lors du vote du Pacs, Elisa-beth Guigou, alors Garde desSceaux, pouvait contester l’ar-gument de ses adversaires luireprochant d’ouvrir la porte àl’adoption homosexuelle. Pareil

déni est devenu impossible. Ils’agit désormais de savoir quil’emportera entre ceux qui sedisent "défenseurs des enfants" et les promoteurs du mariagehomosexuel. Les premiers affir-ment qu’on ne peut priver indû-ment un enfant d’un père oud’une mère. Les seconds rétor-quent que l’hétérosexualité negarantit pas l’épanouissementde l’enfant. Certes, dans sapropre famille, naturellementconstituée, on le sait fragile.

Lorsque cette famille est écla-tée puis recomposée, on mesureque le risque d’abus augmente.Plus incertaines et fragilesencore, les unions homo-sexuelles n’offrent-elles pasencore moins de garanties ? EnGrande-Bretagne, où l’on cons-tate le premier divorce homo-sexuel, moins de six mois aprèsla loi instaurant le mariage gay,l’AFP révèle que deux hommesvivant ensemble ont été incar-cérés pour avoir abusé desgarçons que les services sociauxavaient cru bon de leur confier.Sans généraliser pareille dérive,il serait irresponsable d’ignorerle risque.

Heureusement, si l’enfantest sans défense, il n’est passans défenseur, et il suffiraitd’un peu de bon sens pour dé-jouer des revendications ou-trancières. Certes, revenir à laréalité contre l’idéologie, ex-pose à un atterrissage dou-loureux. A cet égard, lesillusions entretenues à proposdes premiers "mariés de Bègles"sont en passe de partir enfumée. On dit en effet les deuxhommes précarisés et abandon-nés par la plupart de ceux quiavaient instrumentalisé leurhistoire. Ils sont traduits en cor-rectionnelle pour "abus defaiblesse, vol, fraude à la caissed’allocations familiales etc."C’est en falsifiant un chèque del’octogénaire qui les hébergeaitgracieusement, que les deuxhommes se seraient offerts, pour1000 euros, leurs costumes denoces ! Etrange anniversaire sila justice vient corroborer cefait divers. �

SOCIETE

E

Adoption homoAlors que le parti socialiste s’apprête à intégrer pour la première fois de son

histoire la promesse que "le mariage et l’adoption seront ouverts aux couples

de même sexe", quelques illusions tombent à propos de ces revendications.

Tout porte donc à croire que le mariagehomosexuel sera un enjeu des présidentielles(

par Tugdual DERVILLE

Char syndical lorsd’une gay pride

D.R.

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’est en 1210 que sainte Julienne duMont-Cornillon s’ouvre de ses révéla-tions à l’évêque de Liège. Béguine d’unegrande piété et as de la mortification,sainte Julienne eut l’intuition surnatu-

relle que manquait au calendrier liturgique une fêtequi permettrait aux fidèles de donner une réponsede foi à l’institution de l’eucharistie. L’évêque deLiège, attentif aux propos de la béguine et convaincu par les arguments du théologien JacquesPantaléon, décréta en 1246 l’institution d’unesolennité en l’honneur du Saint-Sacrement danstout le territoire soumis à sa juridiction. Dès lors, lafête du Saint-Sacrement ou Fête-Dieu, plus com-munément appelée aujourd’hui "Solennité du Corpset du Sang du Christ", s’attacherait moins à fairemémoire d’un événement du salut qu’à méditer surle don de l’eucharistie à l’humanité.

Élu pape en 1261 sous le nom de Urbain IV,Jacques Pantaléon emmena à Rome son passé lié-geois. Fallait-il étendre, oui ou non, la Fête-Dieu à

toute la chré-tienté ? Unmiracle eu-charistiquevainquit seshésitations.Un prêtre deBolsena, enItalie, sou-dain envahide doutes aumoment de la

consécration, vit sous ses yeux du sang jaillir del’hostie et se répandre sur le corporal. Le papeUrbain IV, qui se trouvait dans la ville voisined'Orvieto, fut informé du miracle et envoya unedélégation vérifier les faits. Celle-ci lui ramena lecorporal encore humide de sang. Il n’en fallut pasdavantage à Urbain IV pour instituer la Fête duCorpus Domini par le décret Transiturus : "Bien que

"L’adoration eucharistique

est le critère de la mission".

Ainsi s’adressait tout récemment

le pape Benoît XVI à un aréopage

constitué de l’ensemble du clergé

romain. Adoration et mission : deux

termes pour le moins antinomiques

dans l’esprit de nombreux chrétiens.

Or le renouveau missionnaire que

connaît l’Église actuellement, en

dépit de la vague de falsifications

à l’encontre de son message,

semble aller de pair avec la

redécouverte de l’adoration

eucharistique. La Fête-Dieu que

nous célébrons ce dimanche 18 juin

est l’occasion de nous interroger

sur ce nouvel élan missionnaire.

Est-il vraiment nécessaire d’adorer

pour évangéliser le monde ?

DOSSIER

8 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

18 JUIN

par le Père Ludovic LECURU

Actualité dela Fête Dieu

Dossier préparé en partenariat avec Radio Notre-Dame qui consacre son émission"Aujourd'hui l'Eglise" à ce thème ce 16 juin : "Fête Dieu : se rendre disponible à la présenceeucharistique". Présentée par Etienne Loraillère, à 10h05 et rediffusée le soir même à 20h. En ligne pendant une semaine sur le site internetwww.radionotredame.comInvités : Père Olivier de Cagny, chapelain à la chapelle N.-D. du Saint-Sacrementà Paris, Xavier Lagesse et OlivierBrousse organisateurs de la processionnocturne entre l’église Saint-Augustinet la basilique du Sacré-Cœur deMontmartre le samedi 17 juin.

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ce sacrement soit célébré chaquejour par le rite solennel de la messe,nous croyons cependant que c’estune chose utile et digne que la fêteen soit célébrée une fois par and’une manière plus solennelle, spé-cialement pour confondre et répri-mer l’hostilité des hérétiques". Sansplus attendre, Urbain IV fit appel auplus grand théologien et philosophede son temps pour composer unoffice de la Fête-Dieu : saint Tho-mas d’Aquin. Ce dernier mit sascience au service de la poésie etcomposa l’hymne célèbre Pange lin-gua. (1)

Par hérétiques, Urbain IV enten-dait les tenants des théories de Bé-renger de Tours (+ 1088). Ce dernieravait prétendu que la présenceréelle dans l’eucharistie était pure-ment symbolique, la transsubstan-tiation des saintes espèces ne rele-vant que de la subjectivité de l’indi-vidu. Malgré les quatorze condam-nations successives dont Bérangerfit l’objet, des émules de sa théorieanti-eucharistique alimentaientencore la controverse.

Controverse à laquelle demeu-raient fort indifférents les fidèles.Loin des débats théologiques maiscependant tout aussi efficaces pourdéfendre la vérité, nos ancêtres duXIIIe siècle favorisèrent l’usage d’éle-ver ostensiblement les saintes es-pèces immédiatement après les paroles de la consé-cration afin de poser sur elles leur regard de foi.Dans l’élan de la Fête-Dieu, fleurirent les proces-sions du Saint-Sacrement. Inspirées de la transla-tion solennelle de la Sainte Réserve au Reposoir leJeudi Saint, ces processions parcouraient les ruesdes villes. Autant le Jeudi Saint, l'Église manifesteson désir de veiller "une heure" avec Jésus pour nepas le laisser seul, autant en la fête du CorpusDomini elle l’accompagne dans la joie de la Résur-rection. De telles processions expriment la foi d’unecommunauté, paroissiale ou religieuse, au Christ vi-vant et présent dans l’Eucharistie. Vaste bénédictionpublique, elles sont une manière de consacrer àDieu toutes les dimensions des peuples et de leurscultures.

Encore très répandues en France jusqu’à la findes années cinquante, ces processions ont presquedisparu. Il arrive en effet que les chrétiens confon-dent leurs complexes avec une ouverture d’esprit aupoint de laisser tomber ce qui fait d’eux le sel de laterre. Or, les motifs d’une procession du Saint-Sacrement dans les rues valent largement ceux du

14-Juillet par exemple. "Il est nécessaire de mainte-nir une telle tradition", rappelait dernièrement lecardinal Francis Arinze, préfet de la Congrégationpour le Culte Divin. "Il faut plutôt rechercher denouvelles manières de les organiser dans les cir-constances actuelles, précisait-il, comme par exem-ple dans le cadre des sanctuaires, dans les lieux quiappartiennent à l’Église ou, avec l’autorisation del’autorité civile, dans les jardins publics".

Le contexte d’indifférence religieuse qui a coursaujourd’hui n’empêche pas les hommes et les fem-mes éloignés de l’Évangile d’être saisis par l’expres-sion d’une foi authentique comme savent l’être lesprocessions eucharistiques. Ces processions ne sontrien moins que Jésus traversant les villes et les villa-ges comme il le faisait sur les routes de Galilée aumilieu de ses disciples. Révéler cette présenceeucharistique au monde est certainement le plusgrand service que l’Église puisse rendre à la commu-nauté des hommes.

L’éloignement vis-à-vis de Dieu et de la foi del’Église engendre une profonde solitude sociale, unsentiment de vide moral que bien des personnes

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Les motifsd’uneprocessiondu Saint-Sacrementvalentlargementceux du14 juillet

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cherchent à compenser par l’illusion d’une vie bien-heureuse dans le matérialisme et l’hédonisme. Cesgens attendent cependant, même sans le savoir, decroiser dans la rue autre chose que ce qu’ils y voienthabituellement. La Fête-Dieu est l’occasion pour leschrétiens d’annoncer que Dieu répond en plénitudeaux attentes humaines en se rendant présent aumilieu de nous. Lui-même vient à notre rencontre.

Pour devenir un témoin authentique de cetteprésence active de Dieu dans le monde, il revient àchaque baptisé de centrer sa propre vie sur Jésus-Hostie. L’adoration conduit à vivre dans le réalismede cette présence divine. Dans l’adoration, Dieuprend l’initiative de nous rencontrer et de se laisserrencontrer. D’où cette insistance du cardinal Arinze :"L’évêque doit encourager très vivement l’adorationeucharistique, avec le concours du peuple, qu’ellesoit brève, ou prolongée, ou bien perpétuelle".

Le Père Florian Racine, chargé d’aider les parois-ses francophones à mettre en place l’adoration per-pétuelle, est témoin d’un renouveau dans ce do-maine. "Par l’adoration perpétuelle, explique-t-il, laparoisse devient la bonne terre humide et fertiled’où toutes les activités pastorales trouvent leurdynamisme et leur fécondité". Dans sa premièreencyclique, Benoît XVI a mis en garde contre le dan-ger de l’activisme : "Le moment est venu, déclare-t-il, de réaffirmer l’importance de l’adoration sur l’ac-tivisme et le sécularisme dominant, même chez denombreux chrétiens engagés dans le travail caritatif.Le chrétien qui prie […] cherche à rencontrer d’a-bord le Père de Jésus Christ, lui demandant d’êtreprésent en lui et dans son action par le secours deson Esprit".

La vingtaine de paroisses françaises qui ontlancé l’adoration perpétuelle se retrouvent parfaite-ment dans les propos du Pape. Le Père AmaurySartorius, curé de Maisons-Laffitte, le confirmevolontiers : "Nommé curé, j’ai eu le souci d’offrir auxfidèles des temps d’adoration eucharistique. Maiscela était compliqué : exposer, retirer, exposer, reti-rer, etc. L’adoration perpétuelle est réservée auxgrands sanctuaires, pensais-je. Lancée finalement lejour de la béatification du Père de Foucauld grâce àl’aide du Père Florian Racine, l’adoration n’a pluscessé. Les vacances n’ont pas été un souci particu-lier. Chacun se sent responsable. Le nombre d’adora-teurs n'a cessé d’augmenter. Paroissiens connus ounon, pratiquants ou non. L’adoration agit dans lescœurs et déjà la paroisse est transformée par ce donde Dieu."

Une manière claire de dire qu’il y a un sens à l’é-vangélisation que l’on ne découvre que dans l’ado-ration. �

DOSSIER

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(1) Voir Prières devant le Saint-Sacrement,présenté et annoté par Denis Sureau, éditionsde l’Emmanuel, 9,90 €. L’hymne a été récem-ment mise en musique par la communauté del’Emmanuel (CD n° 40, De la mort à la vie).

Paroles de papesSi, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par "l'art de la prière",comment ne pas ressentir le besoinrenouvelé de demeurer longuement, enconversation spirituelle, en adorationsilencieuse, en attitude d'amour, devant leChrist présent dans le Saint-Sacrement?Bien des fois, chers Frères et Sœurs, j'ai faitcette expérience et j'en ai reçu force,consolation et soutien !

Jean Paul II, Lettre encyclique “L’Église vit de l’Eucharistie”

Pour évangéliser le monde, il faut desapôtres "experts" en célébration, en adoration et en contemplation del’Eucharistie. Jean-Paul II, Message pour la journée mondiale de la mission, 2004.

Puissions-nous, dans la procession traditionnelle, vivre avec une ferveurparticulière la solennité du Corpus Domini. Que la foi en Dieu qui, ens'incarnant, s'est fait notre compagnon de route, soit proclamée en tout lieuet particulièrement dans les rues de nos cités et dans nos maisons, commeexpression de notre amour plein de reconnaissance et comme source

inépuisable de bénédictions ! Jean-Paul II, Lettre apostolique Reste avec nous Seigneur.

La présence de Jésus dans le tabernacle doitconstituer comme un pôle d'attraction pour un nombre toujours plus grand d'âmes pleinesd'amour pour lui et capables de resterlonguement à écouter sa voix et à entendrepresque les battements de son cœur.

Jean-Paul II, Lettre apostolique "Reste avec nous Seigneur".

Avant toute activité et toute transformation du monde, il doit y avoir l’adoration. Elle seulenous rend véritablement libres ; elle seule nousdonne les critères pour notre action.

Benoît XVI à la Curie romaine, 22 décembre 2005.

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� Comment vous est venue cette convictionque l’adoration perpétuelle est en mesurede renouveler la vie d’une paroisse ?

Tout a commencé au Texas, il y a unedizaine d’années. Je travaillais à Houstonlorsque j’apprends que la majorité desparoisses consacre une petite chapelletoujours ouverte avec l’exposition per-manente du Saint-Sacrement. Les pa-roissiens se succèdent d’heure en heureaussi bien le jour que la nuit. Un amiadorateur compare la chapelle d’adora-tion à un bateau de croisière : "De même que pourun bateau de croisière, on ressent, la nuit commele jour, le moteur propulsant le bateau vers l’avant,de même lorsqu’une paroisse vit de la grâce de l’a-doration perpétuelle, le Seigneur déverse le jourcomme la nuit sa lumière et sa miséricorde surtous les paroissiens ainsi que sur les habitants de laville…"

Pour ma part, j’ai pensé au livre de l’Exode,vous savez quand le Seigneur donne la victoire àson peuple parce que Moïse, soutenu par Aaron etHur, élève les mains vers Dieu (Ex 17, 8-13). Au-jourd’hui encore, par l’adoration perpétuelle, lesparoissiens s’organisent, non pas de chaque côtécomme pour Moïse, l’un à droite et l’autre à gau-che, mais un avant et un après dans une chaîneininterrompue d’intercession. Ils élèvent à l'unisson

leur cœur et leur vie vers le Seigneur qui déverseson amour et sa miséricorde sur son Église etchasse les ténèbres des cœurs.

D’autre part, dans le livre de l’Apocalypse, lescompagnons de l’Agneau se tiennent "jour et nuitdevant le trône en chantant : Digne est l’Agneauimmolé de recevoir l’honneur, la louange et la gloire… De ce trône, coule alors un fleuve d’eau viveguérissant les nations…" (Ap 7,14 ; 5,12 ; 5,9 ; 22,2). Il me semble que c’est ce qui se passe dans l’ado-

ration.

� Vous avez reçu mission de votre évêque deprêcher des sessions en France pour mettreen place l’adoration perpétuelle en paroisse.Comment convaincre des paroissiens de serelayer pour adorer 24h sur 24, sept jours sursept ?

On constate aujourd’hui à la fois une gran-de soif de prière et aussi une difficulté àprier chez soi. Pour cette raison, une invita-tion est lancée à toutes les messes d’unweek-end pour participer à la chaîne d’ado-ration, "la garde d’amour". Chacun est invi-

té à choisir l’heure et le jour de la semaine qui luiconvient le mieux, devenant ainsi un maillon essen-tiel pour que la chaîne de prière soit continue etque soit rendu à Jésus "amour pour amour".

Si on est capable aujourd’hui de faire des kilo-mètres pour rencontrer une personne qui peut nousaider - ou tout simplement pour faire des courses -,pourquoi ne pas faire quelques pas vers son églisepour rencontrer l’Agneau de Dieu qui enlève lepéché du monde, le seul qui puisse remplir notrecœur de son amour et donner sens à notre vie ?

En prenant conscience que l’Eucharistie estJésus en personne avec un cœur rempli de toutesles richesses de l’amour divin, chaque paroissien estau fond capable de répondre à l’invitation de Jésus :"Ne pouvez-vous pas veiller une heure avec Moi ?"(Mc 14, 37)

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Chaqueparoissienest au fondcapable derépondre àl’invitationde Jésus...

Les paroisses

Le Père Florian Racine est chargé

par son évêque de l'apostolat de

l'adoration perpétuelle en paroisses,

son expérience de terrain se fonde

avant tout sur l’Écriture et la tradition

de l’Église. À l’occasion de la Fête-Dieu,

il nous livre un précieux témoignage

missionnaire.

et l’adorationperpétuelle

Florian Racine

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12 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

� Quelles sont les conditions pratiques pour que l’adora-tion perpétuelle puisse réellement se mettre en placeen paroisse ?

Trois conditions sont nécessaires : d’abord, ilfaut que le curé souhaite instaurer l’adoration per-pétuelle ; ensuite, il faut trouver un lieu pour lachapelle d’adoration, si possible indépendant de l’é-glise principale et avec une ouverture sur l’extérieurpour les heures de la nuit. Enfin, il faut une équiped’adorateurs très motivée pour s’occuper de l’orga-nisation des heures de la semaine. À partir de cessimples modalités pratiques, l’adoration peut deve-nir une réalité dans la vie paroissiale.

� Pourtant, les faits montrent que les gens sont de plusen plus accaparés par leurs nombreux engagementsprofessionnels ou associatifs. L’adoration perpétuelle enparoisse n’est-elle pas une gageure à moyen terme ?

Trop souvent nous avons tendance à limiter lenombre d’heures où le Saint-Sacrement est exposé,limitant ainsi le nombre de personnes pouvant veniradorer. En revanche, plus nous augmentons le nom-bre d’heures où le Saint-Sacrement est exposé, plusnous augmentons le nombre de personnes qui peu-vent venir fidèlement prier. Dans ces conditions,chacun peut trouver au moins une heure dans lasemaine pour l’adoration. Les papes Jean Paul II puisBenoît XVI (voir encadré page 10) ont explicitementencouragé la mise en place de l’adoration perpé-tuelle en paroisse. Par cette adoration, toute la viede la paroisse est changée de l’intérieur. Par l’adora-tion eucharistique, nous rencontrons personnelle-ment le Christ qui nous transforme, nous guérit etnous renouvelle dans toute notre vie chrétienne.

� Certains pensent que passer une heure en adoration sefait au détriment de l’action pastorale. Quel est votreavis à ce sujet ?

Ces enfants eucharistiquesLes enfants ont leurs coups durs. Mais ilssavent réagir avec une confiance et unesprit d'abandon puisés dans l’eucharistie.C’est le cas de Guy de Fontgalland (1913-1925). Sa première communion inaugureen lui une exceptionnelle vie d’union àDieu. Cas aussi d’Anne de Guigné (1911-1922). Pour la préparer à la premièrecommunion, le prêtre l’interroge : "QuandNotre-Seigneur obéit-il ? - À la messe. -Mais à quelles paroles obéit-il ? - Ceci estmon Corps, Ceci est mon Sang." Les éditions Tarcisius publient un misselbimestriel pour enfants et adolescentsintitulé JHS (Jésus Sauveur des Hommes).Doté de superbes images, pédagogique etpriant, ce missel est un excellent support

pour préparer, suivre et aimer la messe dominicale. La nouvelle évangélisation ne peut faire l'impasse sur la foi eucharistiquedes enfants.

Ludovic Lécuru, Un ange pour Jésus, Guy de Fontgalland, Téqui (9,80 €)Odile Gautron, Le secret de l'enfant rebelle, Anne de Guigné, Ed. du Triomphe (10 €).

Éditions Tarcisius : www.jhs.com.fr

Une date choisie Dans son décret Transiturus, Urbain IV n’avait pas fixé au hasard la date dela Fête-Dieu. Elle a lieu un jeudi, jour de l’institution de l’eucharistie. Lejeudi en question est le premier qui suivait l’ex-octave de la Pentecôte,"afin, disait-il, que nous qui usons de ce sacrement pour notre salut tout aulong de l’année, nous fassions mémoire d’une manière spéciale de soninstitution en ce temps où l’Esprit Saint enseigne les cœurs des disciples".Le Christ ayant promis à ses apôtres que le Paraclet leur enseignerait toutet leur ferait se souvenir de ses paroles, la célébration de la Fête-Dieu aulendemain de la Pentecôte aide à pénétrer davantage le sens véritable del’eucharistie par le don de l’Esprit Saint. Pour des raisons pastorales, lasolennité du Corps et du Sang du Christ est généralement reportée audimanche.

Les conseils d’un saintAllez à l’adoration comme on va au Ciel et cette heure seradésirée. Entretenez-en le désir dans votre cœur. Dites-vous :"Dans quatre heures, dans deux heures, dans une heure j’iraià l’audience d’amour de Notre-Seigneur : il m’a invité, ilm’attend, il me désire". Allez à Notre-Seigneur comme vousêtes. Épuisez votre propre fond d’amour avant de vous servir d’un livre.Qu’un livre pieux vous accompagne pour vous remettre en bonne voiequand l’esprit s’égare ou quand vos sens s’assoupissent, c’est très bien. Maisrappelez-vous que notre bon Maître préfère la pauvreté de notre cœur auxplus sublimes pensées et affections empruntées aux autres.Dans l’impuissance d’adorer Jésus dans le Saint-Sacrement, invoquez lesecours de votre ange gardien. Il sera si heureux de faire avec vous ici-basce qu’il doit continuellement faire avec vous dans la gloire.Unissez vos adorations à toutes les adorations actuelles de la sainte Église.Pour bien adorer, il faut se rappeler que Jésus-Christ, présent dansl’Eucharistie, y continue tous les mystères et toutes les vertus de sa viemortelle.

Extraits de Adorer en esprit et en vérité, de saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868),préface du Père Florian Racine, édité par les Missionnaires du Saint-Sacrement, BP 12,

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FRANCE Catholique N°3029 16 JUIN 2006 13

Dans une lettre à Mgr Albert Houssiau, ancienévêque de Liège, à l’occasion du 750e anniversairede la Fête-Dieu, Jean Paul II parlait de l’adorationeucharistique comme d’un "service éminent" pourl’humanité. "Par l’adoration, écrivait-il, le chrétiencontribue mystérieusement à la transformationradicale du monde. Toute personne qui prie leSauveur entraîne à sa suite le monde entier et l’é-lève à Dieu. Ceux qui se tiennent devant le Seigneurremplissent ce service éminent ; ils présentent auChrist tous ceux qui ne le connaissent pas ou ceuxqui sont loin de lui ; ils veillent devant lui, en leurnom". Ensuite, Mère Teresa de Calcutta témoigneque le temps consacré à Dieu dans la prière nonseulement ne nuit pas à l’efficacité ni à l’activité del’amour envers le prochain, mais en est la sourceinépuisable. "L’heure sainte devant l’Eucharistie doitnous mener à l’heure sainte avec le pauvre…"

� Quels exemples de fécondité missionnaire avez-vousconstatés ?

Les paroisses qui ont établi l’adoration perpé-tuelle témoignent d’abord d’une grâce d’unité. Parcette chaîne de prière ininterrompue, tous les groupesde la paroisse se trouvent rassemblés dans la prière.Ensuite, une plus grande participation à la messe. Ily a un lien très fort entre l’adoration et la messe.L’heure d’adoration de la semaine prépare les parois-siens à vivre la messe du dimanche ou à rendre grâcepour celle qui vient d’être vécue. Aussi, on constateune grâce de fidélité dans la prière. Le rythme d’uneheure d’adoration par semaine permet de rentrerdans un emploi du temps hebdomadaire quiconvient bien à chacun et permet de placer Jésusavant toute activité, comme dans l’évangile deMarthe et Marie (Lc 10, 41), où Jésus nous rappelle, àtravers le témoignage de Marie assise aux pieds duSeigneur, qu’une seule chose est nécessaire. Enfin,notre union au Christ est la source de toute fécon-dité spirituelle. On expérimente des grâces de chari-

té, puisées dans l’adoration eucharistique : des liensse tissent ou se resserrent, les paroissiens sont plusattentifs les uns aux autres, plus solidaires. Jésus,dans son Saint-Sacrement, bouleverse le cœur de laparoisse et l’ouvre peu à peu à la mission qu’il luidonne." Je suis la vigne, vous êtes les sarments, sivous demeurez en moi et moi en vous, vous porte-rez beaucoup de fruits" (Jn 15, 5) �

www.adoperp.com

Une nouveauté à ParayCette année, pour la première fois, se déroulera àParay-le-Monial, la cité du Cœur de Jésus, un congrèsd’adoration. Ce congrès se tiendra du 18 au 21 juillet2006. Il offre la particularité d’être co-organisé pardifférentes réalités ecclésiales :- les paroisses adoratrices qui, en France, regroupentde plus en plus de paroisses qui proposent uneadoration eucharistique 7 jours sur 7, 24 h sur 24 : sitehttp://www.adoperp.com- le groupe de prière Abba, né à la suite des JMJ 2000,qui rassemble de très nombreux jeunes adorateurs àParis : site : http://www.groupeabba.org- la Communauté de l’Emmanuel qui propose des sessions à Paray-le-Monialdepuis 1975 où l’adoration tient une grande place : site :http://www.emmanuel.info- les sanctuaires de Paray-le-Monial où l’adoration est proposée toutel’année de 7 h à 20 h : site : http://www.paray.org

Ce Congrès, avec la participation de Mgr Brincard (évêque du Puy), MgrLéonard (évêque de Namur), Mgr Perrier (évêque de Tarbes et Lourdes), MgrRey (évêque de Toulon), le Père Patrick Prétot (moine de la Pierre-qui-vire),a pour but de promouvoir l’adoration, de donner des idées, des forces à tousceux qui veulent étendre l’adoration dans leur paroisse. Mounah Nehmehparlera de l’adoration au Liban, pays martyr. Anne-Françoise Vaterprésentera les écoles d’adoration répandues dans le monde entier. Lacommunauté du Cenacolo témoignera de la force de l’adoration pour guérirdes victimes de la drogue. Les curés des paroisses adoratrices viendrontpartager les fruits étonnants de l’adoration perpétuelle. Des mamansviendront nous parler des enfants adorateurs.Inscriptions : http://www.paray.org [email protected]

Une grâce de fidélitédans la prière

Procession à Paray-le-Monial lors des Sessions de l’Emmanuel

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Les lectures de la messe de dimanche

Comme on ne peut décidément pas tout dire en une seule fois surl’eucharistie, les lectures de cette année B insistent sur le côté«sacrifice».

Le sacrifice du Sinaï,figure de l’offrande eucharistique

L’Exode nous fait assister à la conclusion de la première Allianceentre le Peuple et son Dieu. Cette Alliance suppose des clauses, unaccord : Israël doit accepter les commandements que Dieu lui fixecomme la charte de son existence avec lui. Moyennant quoi, il estpossible de sceller un pacte, qui sera source de bénédiction pour leshommes. Le sacrifice est le signe de cet accord réalisé. Le sang del’animal égorgé, partagé également entre les assistants et l’autel (quisymbolise la présence de Dieu), manifeste le lien de sang qui vadésormais exister entre Dieu et le Peuple.Nous gardons la conviction que l’Alliance repose sur un accord desvolontés et qu’elle se scelle dans un sacrifice. Le sang est moins leprix à payer qu’un moyen de communion entre ceux qui en sontmarqués et Dieu.

Le Christ notre grand Prêtre

Il s’agit toujours d’alliance, et même d’une Alliance nouvelle, mais iln’est plus question d’un pacte entre des hommes et Dieu, mais biend’une alliance entre Dieu et Dieu, entre le Fils incarné et son Père.Le seul partenaire stable et solide que Dieu ait trouvé est celui quis’est fait jusqu’au bout son serviteur dans la condition humaine. Luiseul a appliqué intégralement la volonté divine dans le champ denotre expérience. Lui seul, par conséquent, est le grand prêtre, luiseul est le médiateur. Son offrande jusqu’à la mort est à la fois lesigne le plus extrême de son obéissance et l’acte qui nous fait entrerdans la nouvelle Alliance.Nous en retenons l’assurance que nous avons à entrer dans lesacrifice du Fils, plutôt que de prétendre en réaliser quelque chosede notre côté. Il s’agit de nous laisser asperger de son sang, c’est-à-dire faire nôtre son offrande, entrer dans une sainte communion aveclui.

Le soir du Jeudi Saint

Reste à comprendre la place de l’eucharistie. Nous la resituonsd’abord dans le contexte du dernier soir avant la Passion, momentdramatique et merveilleux où Jésus a réuni ses disciples pour le repasd’adieu. A cause de sa référence pascale (le mémorial de la sortied’Egypte), à cause des gestes que le Seigneur a posés, des parolesqu’il a dites ce soir-là, nous découvrons qu’il s’agit de tout autrechose que d’une rencontre amicale, il s’agit d’un acte de culte, quiannonce et englobe l’offrande de sa vie sur la Croix.Essayons de comprendre : puisque le but est le oui filial de lacréature répondant à l’amour du Père (première lecture), puisque ceoui n’existe que dans l’offrande de Celui qui reste jusqu’au bout levrai Fils (deuxième lecture), lui a trouvé le moyen de maintenirparmi nous la force vive de ce sacrifice, il a voulu nous partager pourtoujours l’instant même où s’accomplit l’offrande de sa vie. Et cetacte toujours neuf et toujours un avec la source (au point qu’il n’y apas plusieurs sacrifices, mais un seul), c’est notre messe.

M.G.

Visite d'ungroupe,première galerie du muséeintitulée "sous le signe de la croix"

Détail du chef-

d’œuvre deChaumet

Musée du Hiéron, à Paray-le-Monial

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"La messe de St Grégoire", Allemagne, XVe siècle, huile sur panneau. Premier tableau entré dans les collections du musée en1879 qui représente la vision du pape Grégoire le Grand (+ 604) pendant une messe au cours de laquelle le Christ lui apparutmiraculeusement après qu'un de ses assistants eut douté de la présence réelle.

Le musée eucharistique du Hiéron à Paray-le-Monial

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Nous avions signalé l’événement qu’a représenté la réouverture,en mars 2005, du musée du Hiéron à Paray-le-Monial, muséed’art sacré sur le thème de l’Eucharistie. Le succès populaire estau rendez-vous. 500 personnes s’y sont par exemple retrouvéeslors de la “nuit des musées” du 20 mai dernier.

Musée du Hiéron13 rue de la paix, 71600 Paray le MonialPar TGV : à 2h15 de Paris, Arrêt le CreusotMontchanin. Correspondance assurée parnavette jusqu’à la gare de Paray le Monialà prendre avec le billet SNCF. En voiture :par la RN7, direction Nevers puis Mâcon.

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a notion de sacrifice a mauvaise presse.Quand on nous dit qu’il faut "faire dessacrifices" pour combler le trou de laSécurité Sociale, nous comprenons qu’onva nous imposer des restrictions, pour un

avantage qui n’a rien d’é-vident. Et si Dieu nousaime, il paraît peu vrai-semblable qu’il ait besoinde nous infliger ce genrede désagréments pournous donner part à sa vie.C’est pourquoi certainsont voulu balayer com-plètement la notion desacrifice de nos rapportsavec Dieu, disant que s’ily avait un prix à payerpour notre retour engrâce, ce serait Dieu quil’aurait fait à notre place,et que, plus profondé-ment, il n’a cure de cesprestations, qui suppose-raient de sa part unecomptabilité de nosmérites et de nos démé-rites indigne de sa grâce,ou encore une rancunetenace que seule apaise-rait la souffrance du cou-pable, ce qui serait carré-ment blasphématoire.

C’est qu’en fait, onn’a rien compris à lanotion de sacrifice, qui ne veut pas dire d’abordpeine et mort, mais qui est bien plutôt le signed’une proximité rétablie avec le divin, dans unenourriture prise ensemble. Ainsi l’ont vécu tous lespeuples, pour qui le sacrifice est le sommet duculte, l’acte heureux par lequel se renoue le lien decommunion entre le ciel et la terre. Si la mort d’unanimal et l’effusion de son sang en sont souvent(pas toujours) la condition, c’est parce que cettecommunion ne peut se faire sans excéder les li-mites habituelles, sans partager le principe vitalqui anime la chair animale, sans prendre unenourriture plus riche et plus festive.

Le peuple de la Bible a reçu cette donnée, maisDieu l’a éduqué pour donner au sacrifice unedimension plus haute encore. Cette communionen vérité avec Dieu suppose l’accord avec sesintentions, le dépassement du péché comme

volonté autocentrée, l’of-frande devient alors "eucha-ristie", action de grâce etnon saisie, appropriation, elleexprime en même temps lapréférence donnée à Dieu surtous les dons qu’il a faits àl’homme. Et puisque, dansnotre expérience marquéepar les conséquences du mal,on ne peut tout avoir enmême temps, l’amour et lesdons de l’amour, le côténégatif du sacrifice (offranded’un bien qui coûte) ne faitque marquer la reconnais-sance de Dieu comme leBien suprême de l’homme.En supportant le manque, aumoins partiel, le fidèle dit àDieu sa reconnaissance ai-mante pour tout ce qu’il areçu de lui et lui demande delui assurer la vie nécessairepour le louer sans cesse. Telleest la communion rétablieentre Dieu et l’homme.

Or ce sacrifice-là ne s’estréalisé pleinement qu’unefois : dans l’offrande du Fils

qui s’est fait l’un d’entre nous pour opérer précisé-ment cela. L’eucharistie (au sens cette fois-ci dusacrement) nous donne accès à ce sacrifice, nonqu’elle le répète, ou le multiplie, mais en ce sansqu’elle nous le donne, concrètement. Traversantl’espace et le temps, le Christ offert à son Pèrevient jusqu’à nous, dans l’acte même par lequel ila donné sa vie pour nous. Pour nous mettre danscette communion heureuse avec Dieu que nousévoquions au départ, il a assumé toute la partnégative de l’opération et maintenant il nous endispense tout le positif. Alors, venons, "puisonsavec joie aux sources du salut" ! �

DOSSIER

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Cettecommunionne peut sefaire sansexcéder les limiteshabituelles

Un sacrifice ?à Dieu ne plaise !

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par le Père Michel GITTON

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ESPAGNE

La Ve Rencontre Mondiale des Fa-milles aura lieu du 1er au 9 juillet à Va-lence avec pour thème : «La transmissionde la foi dans la famille».

Quatre manifestations constituent laRencontre : la «Foire Internationale de laFamille», le «Congrès International Théo-logique et Pastoral», la Veillée autour duPape, avec les témoignages de quelquesfamilles et la Messe de clôture, présidéeégalement par Benoît XVI.

La Rencontre commencera samedi 1er

juillet par la Foire Internationale de la Fa-mille, qui durera jusqu’au 7 juillet, et réu-nira des entreprises, des associations etdifférentes ONG. Le but est d’offrir auxdifférentes associations qui travaillent enfaveur de la famille dans le monde entierl’occasion de présenter leur identité, leursactivités, leurs projets, et leurs expé-riences. Une « zone ludique » sera équi-pée, où les familles pourront jouer, se di-vertir et se reposer, des plus petits auxplus grands.

Du 4 au 7 juillet est prévu le CongrèsInternational Théologique et Pastoral quiabordera quelques thèmes clés liés à la fa-mille et réfléchira sur la façon de trans-mettre la foi dans le cadre familial sousses différents aspects (social, éducatif,législatif, démographique, juridique,bioéthique…) à travers des tables rondes,des conférences, des témoignages et descélébrations. Des théologiens prendront laparole au congrès, ainsi que des expertsen éducation, en pastorale familiale, enmoyens de communications, et des re-présentants des mouvements ecclésiaux.On prévoit la participation de 29 cardi-naux de 25 pays et des représentants del’Eglise orthodoxe grecque, russe, etroumaine.

Un autre Congrès s’adressera auxjeunes - du 4 au 7 juillet - et environ1.500 jeunes entre 16 et 25 ans y par-ticiperont. Les journées auront pour titreJeunes, Famille et Transmission de la Foiet affronteront les défis de la jeunessed’aujourd’hui, comme l’insertion dans lavie active, l’engagement du mariage et laformation d’une nouvelle famille, lavocation, les alternatives à la culture del’oisiveté et du temps libre, la liberté reli-gieuse dans le monde universitaire, dans

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Dans cet entretien accordé à Zenit, le P. Jean Stern confie ses réflexions à la suite de lavisite du pape Benoît XVI à Auschwitz, dimanche 28 mai, à l’occasion de son voyage apostoliqueen Pologne, sur les pas de Jean-Paul II. Le pape sait, commente-t-il, que « l’intervention d’untentateur menteur n’est pas une excuse qui pourrait innocenter ceux qui ont écouté et suivi ».

� Père Stern, vous êtes prêtre catholique, missionnaire de Notre Dame de la Salette, et Juif parvos origines familiales. Vous avez certainement suivi avec attention la visite de Benoît XVI àAuschwitz. Dans cette visite, qu’est-ce qui vous a paru particulièrement significatif ?

Le fait que le Saint-Père se soit présenté comme Allemand, disant : « Cefut et c’est un devoir de vérité, de justice envers ceux qui ont souffert, undevoir devant Dieu, d’être là en tant que successeur de Jean-Paul II et en tantque fils du peuple allemand ». Un peuple sur lequel une bande de criminelsa réussi à dominer, « si bien que notre peuple a pu être utilisé et exploitécomme instrument de leur fureur de destruction et de domination ». BenoîtXVI connaît le catéchisme et sait que l’intervention d’un tentateur menteurn’est pas une excuse qui pourrait innocenter ceux qui ont écouté et suivi.« Le serpent m’a trompé », avait dit Eve après son péché (Genèse, 3,13). Parailleurs le pape s’est abstenu de préciser combien parmi le peuple avaientsuivi le pouvoir nazi par conviction, par faiblesse, combien au contraireavaient su résister héroïquement. Lire dans les consciences et les jugerappartient à Dieu.

� La visite de Benoît XVI a comporté trois étapes : Auschwitz I avec le Mur des fusillés et leBunker de la faim, le Centre catholique pour la prière et le dialogue, et enfin Birkenau, appeléaussi Auschwitz II, camp spécialisé dans les massacres à échelle industrielle. Est-il importantque le pape ait fait une halte au Centre catholique ?

Certainement. Ce centre, avec le Carmel qui lui est rattaché, manifesteune remarquable ouverture du peuple polonais aux souffrances des autres.Sur les six millions de Polonais qui ont péri durant la guerre, la moitiéétaient juifs, l’autre moitié étaient tous ou presque tous des baptisés chré-tiens. La majorité parmi ces derniers ont été mis à mort par les nazis. Mêmesi la proportion des victimes non juives par rapport à la population totale estde loin inférieure à la proportion des victimes juives, autour de 10 % dansun cas, 90 % dans l’autre, il s’agit quand même de chiffres énormes, deplaies qui ont laissé dans le peuple polonais des cicatrices profondes et dou-loureuses. L’ouverture aux souffrances et aussi aux problèmes des autres quereprésente l’existence de ce centre, me paraît très positive pour l’avenir del’Europe.

� Quelle perception avait-on à l’époque de cette barbarie ?

Pour beaucoup de gens en France, du moins jusqu’en 1942, l’envahisseurallemand était encore l’Allemand de 1914-1918. Ma famille était au cou-rant, en gros, des atrocités nazies. Mes parents sont morts à Auschwitz. Maislorsqu’ils sont montés dans les wagons à bestiaux qui les ont amenés là-bas,avaient-ils déjà idée de la « solution finale » ? Je ne sais.

Pentecôte à Rome

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le monde du travail et dans le monde po-litique. Les participants analyseront aussila transmission de la foi dans la paroisse etdans les nouveaux mouvements ecclé-siaux. Ce Congrès sera inauguré par lecardinal Alfonso López Trujillo, présidentdu Conseil pontifical pour la Famille, etsera présidé par l’archevêque de Valence,Mgr Agustin García-Gasco.

Un troisième Congrès, consacré auxgrands-parents, aura lieu en deux après-midi, et concernera leur activité essen-tielle et irremplaçable au sein des familles.Deux thèmes principaux seront traités :«Les grands-parents et la transmission dela foi» mercredi 5 juillet et « Les grands-parents et la famille » jeudi 6.

Vendredi 7 juillet à 20h30 aura lieu leChapelet des Familles dans la PromenadeMaritime de la Place de Malvarrosa : plusde 40 enfants de Valence mettront enscène les mystères du Rosaire. Samedi 8juillet, à partir de 10 heures, il y aura unesérie de célébrations liturgiques pour desgroupes linguistiques, dans la plupart deséglises de la ville.

L’arrivée du Saint-Père à Valence, sa-medi 8 juillet, marquera le début des deuxgrandes célébrations terminant la Ren-contre auxquelles on prévoit une plusgrande affluence.

Samedi soir, à 21 heures, aura lieu laRencontre de Fête et de Témoignage. Lestémoignages de foi des familles de dif-férentes parties du monde alterneront avecdes manifestations artistiques et culturellesprésentées par des artistes de renomméeinternationale.

Enfin, dimanche 9 juillet aura lieu lasolennelle concélébration eucharistiqueprésidée par le Saint-Père pendant la-quelle plusieurs couples qui ont atteint 50ans de mariage renouvelleront leurspromesses matrimoniales.

ZF06060705

JAPONSelon le P. Fuyuki Hirabaschi, secré-

taire de la Conférence épiscopale du Ja-pon, la Congrégation vaticane pour lesCauses des Saints a donné récemment sonapprobation pour Pierre Kassui Kibe et187 autres martyrs japonais du XVIIe

siècle. Mgr Junichi Nomura, président dela Conférence épiscopale, et Mgr OsamuMizobe, chef de la Commission spécialepour les béatifications, ont envoyé auVatican une lettre signée par tous lesmembres de la Conférence épiscopale, etont aussi écrit une lettre personnelle àBenoît XVI pour exprimer leur joie.

Tous aujourd’hui sont dans l’attente dela signature du Saint-Père et de la pro-mulgation du décret de béatification : lacommunauté catholique japonaise vit cemoment dans une intense prière et entretemps a déjà préparer la liturgie.

Parmi les martyrs du Japon il y a déjàPaolo Miki et ses compagnons, GraziaHosawaka, Ludivico Ibaragi, MichaelKozaki e Takayam Ukon.

FIDES 7/6/2006

SUISSELes évêques catholiques de Suisse ont

publié, le 1er juin cette prise de positioncontre l’eugénisme, même humanitaire :

« En janvier 2005 est né à Genève lepremier “bébé-médicament” de Suisse :cette petite fille, conçue par fivete(fécondation in vitro), a été sélectionnéedans un laboratoire de Bruxelles pour ser-vir de donneuse de moelle osseuse à songrand frère de six ans souffrant d’une gravedéficience immunitaire (granulomatose).La greffe a réussi et le garçon semble re-construire ses défenses immunitaires. S’iln’est pas judicieux de critiquer l’intentionsubjective de parents qui ont souffert, et si

l’on se réjouit de la guérison de l’enfant, ilreste que la technique des « bébés-médi-caments » constitue une forme inquiétanted’eugénisme.

Contrairement à une opinion répan-due, ce n’est pas l’intention parentale quiest en cause : le désir d’enfant pour veniren aide à un autre n’est pas moins nobleque bien d’autres désirs de naissance pluségoïstes : quelles que soient les motiva-tions d’origine, le désir parental n’est-il pasdestiné à se métamorphoser en amour del’enfant ? Pourquoi voudrait-on que cettepetite fille-médicament ne soit pas aiméecomme une autre ?

C’est pour d’autres raisons que la mé-thode est inadmissible. Pour donner nais-sance à la “petite fille-médicament”, lelaboratoire bruxellois de Mme Hilde vande Velde a délibérément produit quelque20 ou 30 embryons humains dans le butde les sélectionner. Tant mieux pour celuiqui a eu la chance de survivre. Mais tousles autres ont été éliminés et détruits,comme de vulgaires marchandises. Cettepratique est intolérable pour deux raisons :

1/ La technique sacrifie délibérémentune foule d’embryons produits volontaire-ment. Or une fin noble (soigner un ma-lade) ne justifie pas de tuer des embryons,qui sont des individus de l’espèce hu-maine. Ici, l’embryon n’est plus traitécomme une fin : il est instrumentalisé etconsidéré comme une marchandise. Cettepratique constitue un recul de l’huma-nisme, d’autant plus sournois qu’on lacamoufle par l’émotion suscitée par lepetit enfant malade et la souffrance de sesparents.

2/ L’eugénisme est une pratique o-dieuse consistant à sélectionner des en-fants à naître en fonction de critères utili-taires qui ne respectent pas leur dignité in-trinsèque. Une instance extérieure, médi-cale et technicienne, décide ici qui méritede vivre et qui ne le mérite pas. Tel em-bryon méritera de vivre parce qu’il est gé-nétiquement compatible avec le receveurde moelle osseuse, tandis que les nom-breux autres embryons sont tués au seulmotif qu’ils ne possèdent pas les caracté-ristiques génétiques requises. Cela ne fait-ilpas frémir d’apprendre que certains indi-vidus humains sont acceptables et d’autrespas ? A l’évidence, la pratique du « bébé-médicament » est un eugénisme honteux,tout enveloppé de bons sentiments.

L’eugénisme négatif (suppression d’unembryon porteur de caractères génétiquesinappropriés) est de même type que l’eu-génisme positif (sélection d’un embryonporteur de caractères génétiques appro-priés, et destruction des autres). Or, en2005, les Chambres fédérales ont acceptél’eugénisme négatif (DPI : méthode dedestruction d’embryons porteurs d’unegrave maladie), mais elles voudraient en

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� Qu’est-ce qui vous paraît important de faire comprendre aux jeunes générations ?

Aux jeunes, il faut faire comprendre qu’absolument tout homme est fra-gile au plan moral. Il est tentant pour les jeunes de penser: « nos pères ontcommis des abominations, soit. Mais nous, on a compris » - En réalité,aujourd’hui comme hier chacun doit veiller sur ses convictions et sur sapropre conduite. Sinon il risque fort de se laisser entraîner là où au début ilne pensait pas aller.

� Une dernière question : qu’est-ce qui vous a frappé chez Benoît XVI, lorsqu’il s’agit des Juifs ?

J’ai été frappé par la continuité entre ses enseignements et ceux de Jean-Paul II. Selon ce dernier pape, Dieu n’a jamais dénoncé l’alliance qu’il aconclue avec Israël. Le peuple juif, a dit Benoît XVI à Auschwitz, « par le faitmême de son existence est un témoignage au Dieu qui a parlé à l’homme »,qui au Sinaï a énoncé des critères qui demeurent valides pour l’éternité.Dans l’intention des nazis, a-t-il ajouté, « avec la destruction d’Israël devaitêtre arrachée, enfin, la racine sur laquelle la foi chrétienne est fondée ».

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même temps interdire l’eugénisme positif(«bébé-médicament» : sélection d’unembryon acceptable). Cette attitude estincohérente et irréaliste.

1/ incohérente : positif ou négatif, uneugénisme ne change pas de nature : ils’agit d’une instrumentalisation de l’in-dividu humain. Si la technique du bébé-médicament est contraire à la dignité hu-maine, c’est justement parce que le DPI estdéjà un eugénisme contraire à la dignitéhumaine. La Suisse s’enferme dans une im-passe en voulant autoriser l’un mais pasl’autre.

2/ irréaliste : si, comme le veut le Par-lement, on autorise le DPI en cas demaladie grave pour l’enfant à naître, onn’aura ensuite plus aucune raison de s’op-poser au bébé-médicament. Face au«tourisme de la grossesse» (comme celuiqu’a pratiqué ce couple genevois), on netolérera pas longtemps que seuls lesparents qui en ont les moyens puissent serendre à Bruxelles se payer un bébé-mé-dicament, alors que d’autres en serontprivés, livrés à leur souffrance. Tôt ou tardon devra accepter le bébé-médicament »,puisqu’on aura déjà cautionné le DPI quile rend possible.

Seul le refus du DPI peut donner unargument de refuser le «bébé-médica-ment». La Suisse doit donner un signe clairen interdisant le « bébé-médicament », leprincipe même du DPI, et toute autreforme d’instrumentalisation des embryonshumains. Ne pas le faire, c’est franchir laligne rouge et produire de nouvellesdérives. La solution politique réside dans lastricte application de l’art. 119 de laConstitution suisse (déjà écorné par la Loisur les cellules souches embryonnaires etl’acceptation de principe du DPI).

Mais que proposer aux famillesconfrontées aux souffrances d’un enfantqui a urgemment besoin d’une greffe demoelle ? Il faut trouver dans le monde undonneur compatible ! C’est difficile ac-tuellement, mais c’est possible, etcertainement moins coûteux en vies hu-maines que la technique des « bébés-mé-dicaments ». Pour couper court à touteugénisme, il convient de développer lesregistres de donneurs et d’encourager lesgens au don d’organe, de sang et demoelle osseuse. Le don de moelle osseused’un adulte compatible rendrait en effetinutile le recours aux « bébés-médica-ments ». Au lieu de l’eugénisme et de salogique de mort, la Suisse devrait parier surle don, la solidarité et la culture de vie. Ellerenouerait ainsi avec sa grande traditionhumaniste. »

Fait à Fribourg, le 1er juin 2006

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Temps scolaire et catéchisme à Yssingeaux1) Le temps de la vie de famille est profondément modifié par le fait que le

père et la mère travaillent tous les deux. Aussi les parents souhaitent que lesamedi matin soit libéré de toute activité scolaire pour pouvoir disposer d’unevie de famille plus importante.

Pour faire droit à cette demande légitime, l’Inspecteur de l’Académie dudépartement de la Haute-Loire a envisagé de reporter les classes du samedi àun mercredi tous les quinze jours, lais-sant à l’enseignement religieux l’autremercredi matin.

C’est une dérogation à l’articleL 141-3 du Code de l’Education natio-nale du 28 mars 1882 qui dispose :"Les écoles élémentaires publiquesvaquent un jour par semaine en outredu dimanche afin de permettre auxparents de faire donner, s’ils le dési-rent, à leurs enfants l’instruction reli-gieuse, en dehors des édifices sco-laires".

L’arrêté du 12 mai 1972 a adapté cette loi en disposant que : "A compterde la rentrée scolaire de 1972, l’interruption des cours prévue par la Loi du28 mars 1882 est reportée du jeudi au mercredi".

L’article 10-1 du décret du 6 septembre 1990 autorise la dérogation invo-quée mais dans les termes suivants : "L’Inspecteur d’Académie, directeur desservices départementaux de l’Education nationale, statue sur chaque projetaprès s’être assuré que les conditions mentionnées ci-dessus sont respectées.Il ne l’adopte que s’il ne porte pas atteinte à l’exercice de la liberté re-ligieuse…"

2) Cette décision est entrée en vigueur au Puy pour la rentrée scolaire2004/2005 en dépit des regrets de Mgr Brincard, évêque du Puy, qui écrivaità l’Inspecteur d’Académie, le 7 mai 2005 : " Je constate avec regret que seloncette perspective, sont écartées, de fait, les deux autres formules pour libérerle samedi matin d’activités scolaires tout en respectant intégralement lestermes de la loi concernant le temps réservé chaque semaine à la catéchèse.

Il s’agit de la semaine de deux fois deux jours de classe consécutifs (lundi,mardi et jeudi, vendredi), déjà en vigueur dans l’enseignement catholique. Ils’agit aussi de la formule existant à Aurec, Craponne etc. formule qui conser-ve, chaque mercredi matin, une place suffisante à la catéchèse "

3) A la demande du conseil d’école de St Julien du Pinet (paroisse asso-ciée à celle d’Yssingeaux), du 8 avril 2005, l’Inspecteur d’Académie a répon-du positivement le 1er juin 2005 sans que, en tant que curé responsable del’enseignement religieux (canon 519 du Code de Droit Canonique du 25 jan-vier 1983), j’ai été préalablement consulté. Aussi j’ai fait un recours auprèsdu Tribunal administratif de Clermont-Ferrand (63), le 22 juillet 2005. A cejour, ce recours n’a pas encore reçu de réponse.

4) Cette année, le conseil de l’école publique d’Yssingeaux a fait unemême demande. J’ai été consulté et j’ai répondu à Madame l’Inspecteur del’Education Nationale de l’arrondissement d’Yssingeaux, le 30 mars 2006,que je proposais soit la semaine dite "deux fois deux jours" soit le partage dumercredi matin entre enseignement et catéchisme. Ces solutions ont été reje-tées par l’administration départementale qui recherche son seul intérêt audétriment du bien commun. Aussi, j’envisage, avec regret, de faire un nou-veau recours au Tribunal administratif. Mais, comme dans le cas précédent, lejugement interviendra longtemps après la décision et sa mise en œuvre. Et sile jugement est en faveur du catéchisme chaque semaine, il sera alors impos-sible d’en demander l’application. Voilà comment l’administration del’Education Nationale impose sa loi contre la Loi !

Charles BONGIRAUD, curé d’Yssingeaux

Yssingeauxpar VeraLengyel-Braun ©

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En mémoire des jours

ettre de Jorge Valls, tré-sor incomparable quinous établit comme tou-

jours dans cette quête de l’es-sentiel, qui est la vraie dimen-sion de notre vie. La grâce deson auteur, c’est d’avoir connudes épreuves proches de l’in-dicible. Des années de prison,plus de vingt au total, etmaintenant un exil qui n’estpas plus facile à supporter. Lesort de cet homme fait songerà ce que l’Ecriture nous en-seigne du dépouillement hu-main, dont Job est la figure. Etavec lui, toute la cohorte despersécutés pour la justice,ceux dont les livres de l’Apo-calypse nous apprennent qu’ilsont lavé leurs vêtements dansla grande épreuve.

C’est au soir du Jeudi Saintque Valls m’écrit, en mêmetemps qu’il fait lecture du livred’Henri Vergès, “Un chrétiendans la maison de l’Islam”. Vallsqui n’a évidemment connud’Henri Vergès que ce qui en estrapporté dans ce livre, en faitce qu’il appelle “un compagnonde Semaine sainte.” Signe quecette communion des saints, cen’est pas une formule, mais leréel et le plus bouleversant denos parcours d’homme, quandils vont de ce pas qui peutmener loin. Valls, ce soir-là, res-

sent comme un esseulementd’âme. Pas seulement une soli-tude, qui crée en nous l’espacedu divin. “Maintenant c’est lesoir qui reste, celui où il futdemandé de veiller et de prier.”Comme au jardin de l’agonie.Au lieu de quoi c’est le tumultequi emplit les ondes de la radio.

“Une musique de mardigras, sur les ondes d’une radio,occupe le terrain d’un côté, etde l’autre, une émission de té-lévision s’attarde longuementsur les abus supposés d’uneEglise en des temps lointains.C’est une ambiance vraimentdélicieuse. Je ne pouvais ima-giner avoir un jour à vivre dansun milieu comme celui-là.

L’Eglise catholique doitavoir pour elle une invisibleprotection de Dieu, pour sur-vivre à tant de péchés et d’er-reurs, dont on l’accable. En desjours comme ceux-là, c’estencore plus difficile à suppor-ter. On se sent étranger, etcomme exclu du reste dumonde. On a fait de nous desgens qui parlent une languetrompeuse. Circonstance ag-gravante, je me sens commehors de l’Eglise, que je trouvedistante et innaccessible. Leprêtre qui m’était le plus proche est mort, et les autresrelèvent d’un ordre socialétrange pour moi. Je sais que jesuis vieux, et pour beaucoup deraisons, incapable d’une penséeet d’une conduite normale. Jedois accepter une séparationde tous et de tout, y compris dema propre vie. Après tout, il enest ainsi depuis longtemps.

Les pages de votre livre surHenri Vergès me touchent. Jecrois que l’homme est définipar son amour. Il doit aimerquelque chose, un Dieu, unepatrie, une femme, un ami, unfils, un peuple.

Ce que je ne saurais comprendre c’est une vie sansraison d’être, de pure produc-tion-consommation, où il n’y anulle chose importante, uneexistence sans raison d’être, oùtout peut être remplacé, chan-gé, les hommes comme lebétail. Certains sont capablesde calculs, de connaissance quileur permettent ce qu’ils tiennent pour des progrès, ilsfont des fusées qui atteignentd’autres planètes, mais ils sontsans voix pour répondre auxquestions les plus fondamen-tales, celles qui touchent lavérité, le mensonge, la beauté,la laideur. Ils savent commentdonner la vie ou l’enlever selonleurs convenances.

A Cuba, nous gardons mé-moire d’un passé qui rejointcelui d’Henri Vergès. On entre-tient à Cuba une nostalgie desfrères maristes. La vie, certes,n’est pas facile, mais on mar-che, on croît, on existe. En exilsévit une horrible confusionmorale, une subversion desvaleurs, qui nous enlève ce quia été notre histoire, notre civi-lisation. C’est pourquoi je metiens à distance des Cubains enexil. Je me refuse d’agir contrel’existence de mon pays.

Ce que nous raconte HenriVergès, comme les moines deTibhirine, c’est une dédicace àla vérité essentielle. La vien’est pas possible sur terre s’iln’y a pas de ciel ; l’homme nepeut pas accomplir sa pleinecondition humaine s’il n’ac-cepte pas le Christ. Et sa pleinemesure. Au prix de sa vie aubesoin. Il y a plusieurs che-mins, mais un seul point à l’ho-rizon. Aujourd’hui c’est Ven-dredi Saint. Je sens si forte-ment l’humanité du Christ, queje sais qu’elle n’est acceptablequ’en raison de sa divinité.

Dieu Seul peut aimer une créa-ture humaine comme Il a aiméla nôtre. Lui Seul peut prendresur lui le poids du péché et dela douleur humaine. Je suis alléà l’église la plus antique et laplus populaire de Miami. Il n’yavait pas beaucoup de monde,mais là se trouvaient rassem-blés des mendiants, des vieil-lards, des latins, des noirs, desindiens. Parce que le quartiern’est pas sûr, la prière estbrève, car l’église doit fermerau moment où tombe la nuit.Une femme a chanté un spiri-tual traditionnel, intitulé“Quand mon Seigneur fut cru-cifié”. C’est le folkore du sud, lechant du monde, d’un nouveaupeuple de Dieu. Henri Vergèsne me quittait pas, dans l’om-nibus qui me ramenait chezmoi.

Quel peuple va venir decette humanité nécessaire auChrist ? On ne peut pas sauverun monde qui va à sa perte,mais on peut ensemencer lepeuple qui va venir. Le SamediSaint, très tard dans la nuit,c’est à la messe que je retrouvetous ceux que j’aime. Parfois jeressens une grande fête, unejoie qui naît de se savoir pré-sent à tous ceux que j’aime. Jesonge tout spécialement àThibault, l’enfant souffrant quin’a laissé sur terre qu’unetrace de lumière. Il m’est cesoir totalement présent. On aquelquefois besoin des anges.”

Qu’ajouter à cette lettrequi nous redit ce qui passe lesmots, mais pas la Parole dontelle est nourrie de si longuedate ? �

On a parfoisbesoin des anges

Par Robert Masson

L

Jorge Valls, "Mon enne-mi, mon frère", [1989],trad. de l'espagnol parMargarita España et Phi-lippe Delaroche, 294 p.,Gallimard

ESPRIT

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IDEES

19 MAI

[...] Reçu l'ouvrage de Patrice de Plun-kett sur L'Opus Dei (Presses de la Renais-sance). L'aperçu historique des premièrespages sur les années de fondation del'œuvre dans le climat de la guerre civileespagnole m'a semblé juste et judicieux.Pour la première fois, j'ai eu l'impressionde comprendre la spécificité et l'originalitédu fondateur Josemaria Escriva deBalaguer. En faire un suppôt du fran-quisme constitue un contresens. Je nesavais pas, par ailleurs, que Jean-BaptisteMontini (le futur Paul VI) avait été lemeilleur avocat au Vatican du mouvementà son origine. [...]

[...] Je ne puis m'empêcher d'avaler ledernier Zeev Sternhell (Les anti-Lumières.Du XVIIIe siècle à la guerre froide, Fayard).A peu près sûr de me trouver en désaccordavec lui, tout en étant très intéressé par sarecherche. Jean-Marie Domenach, profon-dément blessé par ses accusations contreMounier et Esprit pensait qu'il était com-plètement à côté de la plaque, dans lecontre-sens total, mais il lui reconnaissaitau moins ce mérite de "travailler". Ici, lesujet est magnifique. J'ai peur que la sys-tématisation de Sternhell n'aboutisseencore à des blocages, des incompréhen-sions majeures.

20 MAIIl m'a bien fallu subir le film de Ron

Howard que j'ai trouvé interminable, ba-vard, d'une niaiserie à toute épreuve. Pourqui n'a pas lu le roman de Dan Brown, lescénario est-il compréhensible ? J'endoute. Je suis d'accord avec Marie-NoëlleTranchant qui, dans Le Figaro, note : «Enprenant la chose au sérieux, Da Vinci Code"le film" grosse tartine didactique, atteint

ce résultat paradoxal de faire ressortir lasolennelle crétinerie de l'histoire.» Lesérieux de plomb d'une histoire à dormirdebout ne résiste pas à l'image, en dépitdes artifices possibles. Ou alors il fallait selaisser aller au fantastique. Mais celaaurait été au détriment de toute plausibi-lité.

J'avais déjà pas mal travaillé en réflé-chissant à L'Amour en morceaux (Pressesde la Renaissance), grâce à Denis deRougemont, aux équivoques mortelles del'amour gnostique. Il me semble qu'il fau-drait revenir complètement sur le sujet.Car la Marie-Madeleine de Dan Brownrenvoie sans nul doute à la Marie-Sophiades gnostiques. Il est vrai qu'il ne dit riende "l'histoire amoureuse", ce qui lui per-met d'échapper aux difficultés inscritesdans le phénomène passionnel. Sa discré-tion sur le sujet lui permet d'éluder laquestion de fond. La prétendue union avecMarie-Madeleine et la postérité qui s'ensuit sont évoquées avec une intentionsous-jacente. Il s'agit de mettre en valeurl'innocence de la sexualité déniée parl'Eglise catholique. Comme si la psychana-lyse et les sciences humaines ne mon-traient pas que cette sexualité était le lieude toutes les équivoques névrotiques.

J'ai reçu une lettre instructive d'uneauditrice de ma conférence de mardi soir.Elle me fait part des travaux d'un de sesanciens professeurs à l'université deRennes sur le contenu du mythe gnos-tique, qui se rapporterait constamment au"fils de la veuve". Je cite : "Le Dieu civili-sateur est tué par un tyran et son fils,dépositaire de la science qui libère leshommes, doit le venger. Le mythe prendbien sûr des formes variées, Horus,Prométhée, Perceval dans le Graal... Dansles contes populaires ce serait le chevalierchargé de délivrer la princesse (mise pourla science). Dans le DVC il paraît alors évi-dent que la descendance de Marie-Madeleine est l'engeance qui détient leseul vrai savoir, étouffé par les siècles dela tyrannie de l'Eglise sur les esprits, etqu'il faut, en levant la mystificationbimillénaire, venger la mort du maître.Cette vengeance du maître et du père,nous la retrouvons bien chez les francs-maçons modernes qui appuient leurs prin-cipes rituels à la légende de la mort et dela vengeance d'Hiram (architecte du tem-ple de Salomon, comme tel symbole dumaître de la Connaissance)."

Faut-il voir dans le DVC la vengeancede la déesse outragée avec l'éternel retourdu Féminin sacré ? Mais il y a ici une jolieimposture. Dan Brown (ainsi que ses thu-riféraires, et ils sont légion, y comprisparmi ses prétendus contradicteurs) donneà penser que c'est le christianisme qui amis l'interdit sur la sexualité alors quec'est le mouvement le plus naturel de lagnose. En voulant rétablir de force la pré-sence de la femme dans la Cène deLéonard de Vinci, Brown donne à croirequ'il réhabilite l'amour humain, y comprischarnel, alors qu'il remet à l'honneur l'é-quivoque du féminin sacré, qui conduitsoit à la prostitution des divinités chana-néennes, soit au déni de la sexualité quiest l'obstacle dénoncé par tous les gnos-tiques au culte de l'amour pur.[...]

[...] Le livre de Patrice de Plunkett surl'Opus Dei est remarquable à tous pointsde vue. Il fait comprendre notammentcomment Balaguer ne pouvait souffrir lenational-catholicisme espagnol avec l'ins-trumentalisation de l'Eglise par le régimefranquiste et la Phalange. Il montre claire-ment que le mythe de la richesse de l'Opusest fantasmatique. J'ai apprécié aussi sondémontage du témoignage d'une "vic-time" fondée sur un retournement psy-chologique : reporter sur l'objet que l'on aidéalisé tout le ressentiment qui résulte deson propre échec. Il y a chez certainsjournalistes une aptitude confondante àse laisser prendre par ce type de victimesqui parleraient forcément vrai puisqu'ellesconfortent tous les préjugés que l'on a àl'encontre de la prétendue secte. Cela neveut pas dire qu'il n'existe pas de phéno-mènes sectaires avec leur processus per-vers. Mais en transposer le mécanisme surl'Opus Dei ne garantit pas lucidité et rap-port juste à la réalité.

21 MAIOn m'a soumis un texte de Pierre

Lance à paraître dans une revue que je neconnais pas. Le nom de l'auteur, par cont-re, m'est connu. Il faisait partie, déjà, il y aune trentaine d'années de la mouvancepaïenne "Nouvelle Ecole". J'ai accepté dedonner une réponse, car on ne peut laisserpasser ce genre d'affirmations sans répli-quer. Voici donc ma réponse, écrite nonsans indignation.

Pour peu qu’on ait quelque lumièresur l’histoire du christianisme, et notam-

Le site internet

leclerc.gerard.free.fr

n’avait pas été mis à jour

depuis quelque temps.

Aussi sommes-nous allés

arracher de force quelques

pages du journal littéraire

de Gérard Leclerc. Ici en

première exclusivité.

Journal de Gérard Leclerc

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ment de ses origines, on ne peut qu’êtreahuri des affirmations de Pierre Lance surle roman de Dan Brown, qui n’est qu’untissu d’inepties, de contresens et decalomnies. Qu’on partage la foi chrétien-ne ou non, il y a quand même un mini-mum de sens critique exigible, même lors-qu’il s’agit d’un ouvrage qui mêle volon-tairement, fiction, fantasmagorie et affir-mations historiques. Il n’y a personned’informé qui puisse prendre au sérieux leprétendu mariage de Jésus avec Marie-Madeleine qui relève du délire d’interpré-tation, la rocambolesque postérité decette union imaginaire et le complot quiaurait permis au "Vatican" de cacher lavérité depuis deux mille ans ! Le Chris-tianisme, même réduit au phénomène decivilisation majeur qu'il est aussi ne peutêtre traité d’une façon aussi cavalière.

Pierre Lance est d’autant plus préparéà souscrire au délire du romancier qu’ilest manifestement en accord avec lavision gnostique que Dan Brown impose àl’histoire et qui, au fond, détruit la singu-larité de l’Incarnation du Verbe de Dieu auprofit du retour aux vieilles mythologiespaïennes, notamment au féminin sacré.C’est une tendance récurrente qui hierproduisait la Maria-Sophia des gnostiqueset alimente aujourd’hui tout le courant"New Age".

Le même excès d’imagination a aussimanifestement séduit Pierre Lance qui,comme Dan Brown, développe à l’égard del’Opus Dei un procès en sorcellerie, fondésur des calomnies, maintes fois réfutées,mais toujours réaffirmées avec la mêmeconfondante suffisance. Rien n’est vraidans la suite d’affirmations sur le mouve-ment catholique. Il est ridicule de parlerd’opacité, de soumission à propos de cesmembres de l’Opus Dei que nous pouvonscôtoyer librement et qui sont des genstout à fait normaux, équilibrés et, au sur-plus, d’une générosité exemplaire à l’égarddes plus démunis. Les milliers d’étudiantsformés à l’Université de Navarre fondée etanimée par l’Opus Dei n’ont jamais mani-festé le moindre symptôme de gens mani-pulés par les sectes. Quant à "l’énormepuissance financière" de l’Opus, elle estégalement imaginaire. Un journalisteaméricain a tenté d’établir la totalité desactifs du mouvement dans le monde. Il estarrivé à un total de 2,8 milliards de dol-lars, chiffre au demeurant discutable(quelle est la valeur d’un réseau d’hôpi-taux au service des pauvres en Afrique ouen Amérique du sud ?). Quand on saitqu’une firme comme Général Motors

déclare, en 2003, 455 milliards de dollarsd’actifs on peut rétablir les proportions etconstater que le seul Archidiocèse deChicago a un budget correspondant àcelui de cette institution internationaledont la finalité est tout autre que lu-crative ! [...]

[.. .] Quant à l’affaire de l’IOR, laBanque du Vatican, qui aurait été ren-flouée par l’Opus Dei, elle est égalementcomplètement travestie. Dan Brown ditn’importe quoi. Il a d’ailleurs eu la pruden-ce de retirer dans le liminaire de son livrel’affirmation selon laquelle tout ce qu’ilrapporte serait vrai. Il n’y a plus que leslieux, de réels. Encore un effort, MonsieurBrown pour affirmer simplement votreimposture ! [...]

23 MAIHier soir, beau succès de la soirée

organisée par le Père Van Oost et la com-munauté catholique à l'Hôtel de Ville deDouai. Six cents personnes dans la salle.Des employés municipaux obligés, à causedes normes de sécurité, de fermer lesgrilles d'entrée. Sujet : le Da Vinci Code !Selon les organisateurs, à peu près la moi-tié de l'assistance est composée de parois-siens, l'autre est venue à cause du sujet. Ily a même quelques militants New Age quidistribuent leurs tracts. L'un d'eux poserala question : "Quand vous résoudrez-vousà admettre que nous passons de l'ère duPoisson à celle du Verseau ?" En d'autrestermes : admettrez-vous que votre temps,à vous chrétiens, s'achève et que c'est lenôtre qui commence ?

Nous fonctionnerons en trio, ce soir.Paul Airiau qui vient d'écrire un livre avecRégis Burnet sur le sujet aux éditions CLD,Françoise Daligand qui est conservatriceau Musée de Douai (qui fera un exposé surLéonard de Vinci à partir de photos proje-tées sur grand écran), moi-même, invité àparler de l'aspect gnostique du problème.

J'avais emporté dans le train le dernierouvrage du Père Verlinde (Les imposturesantichrétiennes, Presses de la Renais-sance), qui constitue une somme trèscomplète sur cet aspect : gnosticisme,occultisme, magie sexuelle. Je ne suis pasarrivé au terme (400 pages), mais ce quej'en ai lu m'invite à creuser encore plus laquestion.

24 MAIIl faut bien que je résume à nouveau

mon analyse du phénomène Da Vinci Code,en quoi il reproduit l'offensive gnostique,récurrente dans l'histoire de la pensée.

En quoi le roman est-il gnostique ? Ill'est, fondamentalement, en imposant del'événement chrétien une "interprétation"qui est contraire aux récits évangéliquesainsi qu'à la Tradition ecclésiale Notam-ment celle vécue par les premières géné-rations chrétiennes. Le "mariage" avecMarie-Madeleine n'est pas du tout anodin(comme voudraient nous le faire croirecertains), car il opère une refondation dala mission du Christ autour d'une unionamoureuse qui décentre le mystère chré-tien de son axe Incarnation-Rédemption-Pâques. La vie du Christ marquée par unetelle union n'a plus le même sens. Qui plusest : l'insistance sur le féminin-sacré et leretour aux hiérogamies (du style babylo-nien) impliquent la résorption totale duthéologique biblique au profit de lamythologie païenne.

Le christianisme est nié dans sa mys-tique la plus centrale : la centralité dumystère trinitaire qui est celui-même del'Amour dont le Christ est le témoin abso-lu et dont il dérogerait si un projet maritalet dynastique venait le parasiter.

Il est nié aussi dans le refus caractéri-sé de l'Incarnation et donc de l'entrée duVerbe dans la chair et dans l'histoire.

Le religieux-sacré est renvoyé au my-thos qui nie que Dieu soit personnel (oucommunion de personnes).

25 MAIL'Ascension. Tous les ans, cette gran-

de fête chrétienne pose le paradoxe denotre humanité rachetée, sauvée, appeléeà la vie céleste. Nous sommes de cemonde et destiné à un autre "monde àvenir". Par son ascension, le Christ nousconduit à ce monde-là qu'il nous est qua-siment impossible de définir, sauf dans lafoi qui nous ouvre à un mystère au-delàde nos prises. J'ai écrit sur le sujet je nesais combien d'éditoriaux avec uneconviction indéracinable. Mais chaqueannée, je reprends la question comme àneuf. J'ai reçu, il y a quelques jours, unlivre inédit en français sur le cardinalNewman, de Louis Bouyer, le grand théo-logien. Il s'agit pour celui-ci, à travers laprédication du pasteur qui n'est pas enco-re membre de l'Eglise catholique, de mon-trer comment Newman nous introduit aucœur du mystère. Un chapitre intitulé "lemonde de la foi" tourne précisémentautour d'un sermon de l'époque anglicaneconsacré à l'Ascension, qui prend le récitde front et en concentre le contenu :"L'Ascension du Christ à la droite de Dieuest merveilleuse, car elle est le gage assu-ré et comme la preuve manifeste que leCiel est un certain lieu fixe et précis etnon pas seulement un état (comme ondirait l'âme). Cette présence corporelle du

IDEES

22 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

Il est ridicule de parler d’opacité à proposde ces membres de l’Opus Dei(

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Sauveur que les apôtres ont touché deleurs mains n'est pas ici ; elle est ailleurs -elle au ciel. Cette notion scandalise lesesprits cultivés et spéculatifs et humilie laraison. La philosophie estime plus ration-nel de supposer que Dieu tout puissant,étant un pur Esprit, est partout, et nonplus dans un lieu que dans un autre. Elleenseignerait volontiers, si elle l'osait, quele ciel est un simple état de béatitude :mais pour être conséquente, elle devraitégalement, comme le faisaient les ancienshérétiques dont parle saint Jean, nier lefait que "Jésus-Christ est venu dans lachair" et affirmer que sa présence surterre était une simple vision..."

Pour être cohérents et fidèles àl'Incarnation, il nous faut prendre ausérieux le récit de l'Ascension et la com-prendre, dans la foi, en dehors des catégo-ries de la science qui nous feraient fairefausse route. Je ne puis suivre ici jusqu'aubout la démarche de Newmann, mais ellenous impose une rigueur doctrinale quidépasse toutes nos restrictions mentaleset nous conduit à une vérité dont il fautnous pénétrer. Toute prétention à ladépasser (ou à la mettre entre parenthè-ses) nous laissera sur le bord de la route,encore plus ignorants. (Louis Bouyer,Newman, Le mystère de la foi, Ad Solem).

[...] La lecture de Sternhell m'apportedes satisfactions. Il travaille toujoursbeaucoup, accumule une information pré-cieuse, mais ne me satisfait pas, à causede ses partis pris, de ses incompréhen-sions, ses généralisations. Tout n'y est pasfaux, loin de là, en dépit de mes nombreu-ses objections, mais tout n'y est pas vrai.Faire une critique générale de l'ouvragen'est pas chose aisée, car il faut slalomerentre vérités et erreurs.

26 MAIHier soir sur KTO, extraordinaire diffu-

sion de l'oratorio du Père André Gouzes àNotre-Dame de Paris. [...]

31 MAIUn déplacement en province m'a

empêché de suivre, sur KTO, Benoît XVIdans ses étapes de Cracovie etd'Auschwitz. J'en ai vu quelques imagesaprès coup. Saisissant. Je comprends malque se développent des polémiques surdes sujets secondaires alors que d'éviden-ce il se passait quelque chose de fort. Leshistoriens peuvent faire entendre leur voixà propos de l'attitude du peuple allemandet ne pas partager l'avis du Pape qui penseque celui-ci a été trompé par une bandede criminels. Il n'empêche que les crimi-nels en chef étaient bien là et que sanseux l'innommable n'aurait pas eu lieu. Il ya bien une responsabilité principale à

laquelle s'ajoutent connivences, complici-tés et non-résistances... Et comment écar-ter le cas de la famille Ratzinger, qui n'estpas tout à fait isolé, et dont le refus durégime et de ses crimes a été manifestedu début à la fin ?

[...] Un beau projet, celui des Ber-nardins. Il s'agit d'un bâtiment unique àParis, fondé par les Cisterciens pour la for-mation théologique des étudiants au XIIIe

siècle. Désaffecté depuis la Révolution, ilavait été transformé en caserne de pom-piers. Ce qui a eu le mérite de le sauver.Depuis longtemps, Jean-Marie Lustigerrêvait à un autre destin pour lesBernardins. Racheté par l'archevêché, res-tauré avec le concours de fonds publics, ilsera ouvert en septembre 2007 pour unusage culturel, selon le génie du lieu etson enracinement spirituel. Ce sera aussiun atout pour la capitale d'offrir un hautlieu voué à une activité artistique inspiréepar la foi et l'esprit de confrontation avectous les partenaires disponibles.

[...] J'ai terminé l'ouvrage du Père Jo-seph-Marie Verlinde sur les présupposésgnostiques et antichrétiens du Da VinciCode. Un beau travail, très documenté etqui m'a permis d'entrevoir le bout de l'iti-néraire que je pressentais. C'est un un dé-tournement forcené de mystique qui estengagé dans l'affaire, la hiérogamie sesubstituant au témoignage trinitaire duFils qui s'engage dans l'affrontement avecla puissance des ténèbres et fait triompherl'Amour rédempteur et libérateur. Face àpareil défi, il n'y a pas de demi-mesurepossible ou de réponse dilatoire. Toutecomplicité, si minime qu'elle semble, avecle détournement mystique, constitue unreniement. En d'autres termes, j'affirmeque quiconque récuse les garde-fous dog-matiques du christianisme se rend compli-ce d'un engrenage dont la logique est l'a-postasie. Je ne trouve donc nullementinnocente la question posée à PhilippeSollers dans Le Monde des religions, alorsqu'on l'interroge sur son catholicisme cul-turel : "La concentration dogmatique ducatholicisme, qui n'a pas fait preuve debeaucoup de tolérance envers le paganis-me antique ne vous gêne-t-elle pas ?"

La réponse de Sollers est magnifique.Pour lui tous les dogmes du catholicisme,les dogmes fondamentaux, comme l'Incar-nation, sont des "chefs d'œuvre" et iladhère à tous les chefs d'œuvre. Autantl'Immaculée Conception que l'infaillibilitépontificale. Pour moi, une telle questionsupposerait un livre entier en réponse.Avec une ferme mise au point sur l'incom-patibilité métaphysique et mystique dupaganisme et du christianisme. Il ne s'agitpas d'intolérance, notion qui n'a guère desens ici. Il s'agit de cohérence et de fidéli-

té au mystère chrétien. Celui-ci arraché àson cadre dogmatique, se trouve désarti-culé, voué à un syncrétisme absurde etsurtout à un contre-sens radical.

A ce propos, Sollers déraille quelquepeu en se réclamant d'un certain paga-nisme : "Je ne suis ni ennemi ni oublieuxdes dieux grecs par exemple, ni desdémons d'ailleurs, dont on ne parle pasassez". C'est son côté amateur, libertin àla Casanova. ("J'ai vécu en philosophe, jemeurs en chrétien") qui s'offre tout et soncontraire, parce qu'il ne veut rien se refu-ser. De là, d'ailleurs, la question posée surl'intransigeance des dogmes qui ne letrouble guère, car il reconnaît le christia-nisme pour ce qu'il est et il sait fort bienque sans les dogmes, il n'aurait plusd'existence et d'essence. Beau sujet deréflexion pour l'équipe du Monde des reli-gions, forcément obligée de "surfer" surtoutes les équivoques. de l'interreligieux.

A propos de Sollers, je dirai qu'il s'ex-prime exactement comme il est quasi-ment depuis trente ans. Les complicitésque je puis avoir avec lui - et que beau-coup n'admettent ni ne comprennent - setrouvent justifiées par ses contradictions.Je ne tiens pas pour nul l'attachementculturel au christianisme, d'autant qu'il neva pas sans dialogue intérieur, sans priè-res, sans intercessions et sans une obscureconscience de la Présence providentielle.

1er JUINDans Le Figaro Littéraire, dix-sept his-

toriens adressent une lettre ouverte àJacques Chirac pour lui demander de faireentrer Marc Bloch au Panthéon. Le conte-nu de la lettre est impeccable et j'adhère àcette idée de renforcer et pérenniser lamémoire d'un personnage aussi noble,incarnation du patriotisme le plus intran-sigeant. Ma seule difficulté tient au Pan-théon pour lequel j'éprouve des senti-ments contradictoires. J'admets la fonc-tion symbolique d'un lieu dévolu aux gloi-res de la France. J'écoute, ému, le récitque me font mes amis Foyer de l'entrée deJean Moulin dans la nécropole, avec leprodigieux discours de Malraux et la gros-se larme qui coulait sur le visage du géné-ral de Gaulle. Mais j'ai aussi en tête lespages féroces de Philippe Muray sur lespalinodies grotesques accomplies autourde ce monument. J’ai déjà raconté ici l'im-pression sinistre que me fit la visite oùj'emmenai mes enfants dans la grande nefde Soufflot ? Je ne supporte pas cetteliturgie sacrificielle laïque associée auxsouvenirs de la Convention. Ceci dit, jeserais quand même troublé par l'événe-ment, si l'on rendait un juste hommage àMarc Bloch !

à suivre sur le site leclerc.gerard.free.fr

FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006 23

IDEES

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nne Nivat est grand reporter,au sens premier du terme :elle rapporte aussi précisé-ment que possible ce qu’elle avu et entendu au cours de ses

enquêtes. Ce n’est pas si banal à notreépoque, où trop de journalistes sontseulement de passage sur les pointssensibles de la planète et se contententde valider les partis pris qui ont coursdans les rédactions occidentales.

C’est ainsi que se construit le murdes préjugés et que, par exemple, la mé-connaissance occidentale de l’islam, le

rejet des peuples musulmans et les dis-cours contre les extrémistes ne fontqu’aiguiser des ressentiments que lemonde islamique nourrit à l’égard de“l’Occident”, avec une méconnaissancenon moins grande...

Anne Nivat a voulu échapper à cejeu de miroirs déformés et a décidé d’al-ler sur place pour écouter ce qui se dit.Au lieu de se comporter comme un jour-naliste typique qui attire – parfois dan-gereusement – l’attention par son modede vie (les grands hôtels) et par son ac-coutrement, Anne Nivat se fond dans lapopulation qu’elle fréquente, s’habille,mange et dort comme les humbles femmes du peuple et voyage le plussouvent en bus ou en taxi collectif.

Cette méthode d’immersion totale luipermet de rencontrer ceux que nous ré-duisons à des caricatures : des combat-tants irakiens qui veulent chasser lestroupes de la coalition, des théologiensfondamentalistes et les fameux talibansqui continuent de guerroyer en Afgha-nistan - mais aussi des femmes au visagevoilé ou tout entière emprisonnées dansle tchadri bleu qu’elles n’ont pas quitté,

ni à Kaboul ni dans les autres villes etvillages du pays, après la chute du ré-gime des talibans. Autrement dit : voirles islamistes tels qu’ils nous voient. (1)

Une fois qu’ils ont répété les dis-cours agressifs et provocateurs de lapropagande que nous connaissons bien,que disent-ils de nous, ces ennemisacharnés ? Beaucoup de militants isla-mistes sont pris dans un double mouve-ment de fascination et de répulsion quiles exaspère et dont ils tentent de sedébarrasser par la violence. Fascinationpour les formidables ressources de l’Oc-cident qui fait passer à l’arrière plan del’histoire leur civilisation et sa religionstructurante, répulsion pour ce que lesrichesses matérielles et l’efficacité tech-nique sont en train de détruire dansl’Orient musulman mais aussi dans l’Oc-cident chrétien.

D’où le paradoxe que les islamistessoulignent sans cesse : les Etats-Unisveulent imposer les valeurs de la démo-cratie alors que, selon eux, les Améri-cains ont perdu le sens des valeurs etpratiquent la destruction avec une effi-cacité terrifiante faute de pouvoir réta-blir ou instaurer. C’est terreur contreterreur. Et le terroriste islamiste s’in-digne qu’on puisse le désigner commeune brute barbare : il a étudié le Coran,parfois il parle une ou plusieurs languesétrangères, il tente de protéger safemme et d’élever dignement ses propres enfants !

Incompréhension totale de part etd’autre. Les islamistes ne voient pas quela spiritualité européenne n’est pas sidéfaillante qu’ils le supposent, et quandils créditent l’Europe d’une bonne intel-ligence des conflits, ils lui reprochent des’aligner sur les Etats-Unis.

Certains musulmans rencontrés parAnne Nivat se montrent d’une remar-quable lucidité : trop facile, disent ceux-ci, d’accuser les Occidentaux de tous lesmaux subis par certains peuples

VOYAGES

24 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

ASIE CENTRALE

Pour quelles raisons,

en Irak, en Afghanistan et

au Pakistan, les islamistes

vouent aux Américains,

et accessoirement aux

Européens, une haine

inexpiable ? Une vraie

journaliste est allée leur

poser la question.

Il n’y a pas "un monde musulman" uni dans un malheur imposé de l’extérieur(

A

Les miroirs dé

Khodgent, Tadjikistan

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d’Orient : les guerres entre nationsmusulmanes (par exemple Irak-Iran, laplus meurtrière), les sanglants conflitsentre sunnites et chiites dont l’Irak estactuellement le théâtre, la guerre civilequi rôde entre les Palestiniens montrentqu’il n’y a pas un "monde musulman"uni dans un malheur imposé de l’exté-rieur. Les sociétés et les Etats du "mondemusulman" sont pris dans des contradic-tions internes aussi virulentes que cellesqui ensanglantèrent l’Europe d’autrefois.

Il faut donc raconter toute l’histoireet toutes les histoires qui se jouent ac-tuellement et donner la parole à tousles acteurs (ce qui ne signifie pas qu’oncherche à les excuser) afin de favoriserle dialogue entre les peuples et entre lesreligions. C’est ainsi, écrit Anne Nivat,qu’on évitera que la théorie du "chocdes civilisations" ne finisse par produiredes effets pratiques de plus en plus dé-sastreux.

Bien entendu, quand on va y regar-der de près, le schéma du "choc descivilisations" ne résiste pas à l’épreuvedes réalités complexes et des conflitsqui secouent le monde depuis l’effon-drement de l’Union soviétique. Les paysmusulmans se livrent, on l’a dit, à desguerres sans merci, les Russes ont, à l’é-gard du terrorisme, la même attitudeque les Occidentaux – qui n’offrent pasun front uni comme nous l’avons encorevérifié lors de l’invasion de l’Irak.

Quant au "monde musulman", AnneNivat nous en fait voir la diversité et lescontractions dans le livre qu’elle aconsacré à l’Asie centrale.(2) Les cinq an-ciennes républiques soviétiques à domi-nante musulmane vivent la religion isla-mique de trois manières différentes caril y a un islam traditionnel, un islam ré-genté par le pouvoir et, enfin, l’islamdes islamistes. Ces derniers n’ont pas lemême statut en Ouzbékistan (ils fontl’objet d’une dure répression marquéepar les massacres d’Andijan en 2005) et

au Tadjikistan où ils sont associés aupouvoir (laïc) après avoir été militaire-ment battus à la fin d’une guerre civilequi a fait plus de 100 000 morts.

Mais la religion n’est pas le seul fac-teur identitaire dans des pays qui comp-tent encore de fortes minorités ortho-doxes et qui sont, par ailleurs, dangereu-sement travaillées par diverses sectes.

Au fil de ses périples au Kazakhstan,au Kirghizistan et dans les pays déjàcités, Anne Nivat montre l’importancedes traditions familiales et des relationsclaniques, la pregnance de l’héritage so-viétique et de la culture russe dans despays qui n’envisageaient pas de se sépa-rer de l’Union soviétique – à la diffé-rence des nations d’Europe centrale etorientale et des trois pays baltes.

Cette étonnante superposition detraditions et d’héritages, qui se mêlentsouvent et s’opposent parfois, donneaujourd’hui à l’Asie centrale une identi-té bigarrée, parfois pittoresque. On réci-

te avec ferveur les vers d’Omar Khayyamet de Pouchkine, on regarde la télévisionrusse, on voit Paris avec les yeux de Vic-tor Hugo, traduit en russe à l’époquesoviétique, on boit du Coca Cola commepartout, mais aussi de la vodka malgrél’interdit religieux, on danse au rythmedes musiques occidentales mais beau-coup de jeunes filles sont l’objet de ma-riages arrangés…

A lire Anne Nivat, on se garde vitede tout romantisme et de tout folklore :la route de la soie est devenue la routede la drogue, la vieille bureaucratiesoviétique survit dans la misère et lacorruption tandis que d’innombrablestrafics se développent. La plupart desTadjiks et des Kirghizes luttent pour leursurvie, dans une nature montagneuse àla fois superbe et hostile, tandis que lesRusses, les Américains et les Chinoismènent, à ce grand carrefour de peupleset de civilisations, des parties diploma-tiques et des jeux militaires dont nousn’avons que de trop vagues échos.

C’est regrettable car l’Asie centrale,qui s’ouvre peu à peu au commerce chi-nois et qui est en proie aux nationa-lismes (partout), à la dictature (en Ouz-békistan) et à la tyrannie (au Turkmé-nistan), continuera de faire parler d’elle,par les ressources dont elle dispose etpar les conflits qui la menacent. �

FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006 25

VOYAGES

formants par Alexandre DA SILVA

(1) Anne Nivat, Islamistes, commentils nous voient, Fayard. 164 p. 13 €.Préface de Dominique Wolton.(2) Anne Nivat, Par les monts et lesplaines d’Asie centrale, Fayard, 377 p.25 €.

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Anne Nivat

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26 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

LE PARDON, DIVINE CHIRURGIEde Daniel AngeISBN : 2840242095219 pages - 8,00 €Le cinquième ouvrage de lasérie "Ces lieux où toucherDieu".Comment rencontrer le Christ

dans l'expérience de la miséricorde etde la réconciliation.

L'EGLISE, Ô MA JOIE ! SÉRIE : CES LIEUX OÙ TOUCHER DIEUde Daniel AngeISBN : 2840241943240 pages - 8,00 €Le premier titre d'unesérie qui en comprendradix. Où rencontrer Dieuaujourd'hui? L'Eglise est présentée icicomme le premier de ces lieux.

L'EUCHARISTIE, L'AMOUR EN SA CHAIRde Daniel AngeISBN : 2840242001200 pages - 8,00 €Daniel Ange nous plongedans le mystère del'Eucharistie, mystère le plus

sacré de tous, mystère d'Amour.Pour aider celui qui y participe et s'ennourrit, à mieux en vivre.

L'URGENCE DE L'UNITÉde Frère Marie LeblancISBN : 284024204485 pages - 4,00 €L’auteur nous donne le goût et le désirde cette tension vers l’unité retrouvée ausein de l'Eglise. Une tension qui nousouvre le Ciel et qui a déjà la saveur deDieu.

LE SACREMENT DE RECONCILIATION,MIRACLE DE L'AMOURde Jacques Marin

ISBN : 2840240610202 pages - 15,00 €Le père Jacques Marin nousinvite à poser un regardrenouvelé sur le Sacrementde Réconciliation, et nousconduit par desconseils concrets à entrer plus

intimement dans ce cour à cour avec la Miséricorde.

LA DIME ET L'EGLISEde Jacques MyonISBN : 284024187080 pages - 4,00 €Nos rapports à l'argent nesont pas simples. Et quandil s'agit de l'Église, la ques-

tion devient parfaitement compliquée !Pourquoi donner ? Que donner ? A quidonner ? Et finalement, est-il vraimentlégitime de "payer la dîme" ?

AIMER L'EGLISE, POURQUOI ?de Jean CadilhacISBN : 284024040888 pages - 2,74 €On ne peut aimer le Christsans aimer l'Eglise, et onne peut aimer l'Eglise sansla connaître.

BAPTISÉ DANS LE CHRISTde Mgr Joseph BoishuISBN : 284024186296 pages - 4,00 €S'ouvrir par une expé-rience intérieure del'amour de Dieu.

CELEBRER LA RECONCILIATION

de Olivier RuffrayISBN : 284024135872 pages - 3,05 €La confession. Une appro-che simple et concrète pourredécouvrir ce sacrement etles trésors de grâces qu'ilcontient.

BAPTÊME DANS L'ESPRIT ET BAPTÊME D'EAUUne présentation biblique, liturgique et théologiquede Philippe LarèreISBN : 2905480467107 pages - 5,34 €Une présentation des sources bibliquesdu baptême, de la façon dont il est vécudans les différentes confessions chré-tiennes et de son rapport avec lebaptême dans l'Esprit.

L'EUCHARISTIE, REPAS DU SEIGNEURDIVINE LITURGIE, MESSE ET SAINTE CÈNEde Philippe Larère

ISBN : 2905480750144 pages - 6,10 €Communier ensemble, est-cepossible aux chrétiens des Eglisesdivisées ? L'auteur expose lesdonnées anciennes et actuellesde ce délicat problème ocumé-nique avec objectivité, clarté etrespect des Eglises.

AIMER L'EGLISEde Raniero CantalamessaISBN : 2840242249144 pages - 7,50 €On ne peut lire l'affirmationdes Éphésiens 5,25 : "Le Christ a aimél'Église", sans se demander : "Et moi ?Est-ce que j'aime l'Église ?".

LE FESTIN DE L'AGNEAUL'Eucharistie : le Ciel sur la Terrede Scott HahnISBN : 2840242338214 pages - 13,50 €Le ciel sur la terre ? Maisnous pouvons y aller àchaque fois que nous allons à la messe.Ce livre saisissant va renouveler enprofondeur votre vision de la messe.

EvangélisationAPPELES A EVANGELISERCollectifISBN : 2905480823336 pages - 12,20 €Texte complet de la retraitesacerdotale mondialeprêchée à rome en 1990.Jean-Paul II, Mère Teresa,Daniel Ange et d'autres personnalités del'Eglise partagent leur façon de voir etde vivre la Nouvelle Evangélisation.

Guérison intérieureDES MYSTERES POUR GUERIRde EphraïmISBN : 2840241277252 pages - 18,29 €Entrer dans les mystères duRosaire comme dans unchemin de guérison. Desexercices précis et simples,mais puissants et efficaces,

pour coopérer avec tout soncorps et ses cinq sens au travail de lagrâce. Chaque mystère du Rosaire estillustré par un tableau.

LE PARDON, CHEMIN DE VIEde Paulette BoudetISBN : 284024179x133 pages - 8,00 €

Après son baptême dansl'Esprit Saint, voici unevingtaine d'années, l'au-teur a redécouvert le sensprofond du pardon. Elle aperçu de manièrenouvelle l'appel del'Évangile à la réconcilia-tion en vérité.

Eglise et sacrements

EDITIONS DES BÉATITUDES

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GUÉRISON ET EXORCISMEComment discerner ?de Philippe MadreISBN : 2840242400288 pages - 15,00 €Un livre de formation desrepères de discernementpour une juste pratique de la prière deguérison, d'exorcisme, de délivrance.

TémoignagesLE CHEMIN DE LA PAIXde Cecil KerrISBN : 2840240475224 pages - 11,74 €Comment une communauténouvelle défie la guerre, parla prière et le pardon enIrlande du Nord.

CE QUE J'AI, JE TE LE DONNEde Chantal BerthonISBN : 2840242079220 pages - 12,00 €Une mère de familletémoigne de l'agir deDieu dans sa vie.

"VOS FILS ET VOS FILLES PROPHÉTISERONT"de Frère SilouaneISBN : 2840242451100 pages - 7,00 €Témoignage d'une forteexpérience de rencontreavec Jésus, vécue par desjeunes lors d'une marche.

Avec des fruits qui durent encore !

AU RISQUE DE L'ESPRITTémoignagede Pierre-Marie SoubeyrandISBN : 2840242176216 pages - 13,00 €A travers son témoignage,c'est toute une page de

l'histoire de l'Eglise deFrance que raconte l'auteur.Il y souligne l'importancede sa rencontre avecRenouveau charismatiquequi fit de lui un "rescapé de l'Esprit".

ET POURQUOI DEVRAIS-JE PARDONNER ? ... Parce qu'Il a pardonné, Lui, le premier !de Sour Ann ShieldsISBN : 284024167648 pages - 3,00 €De l'utilité du pardon :quarante-huit pages pournous en convaincre.Empli de témoignage, celivre est une porte ouvertepour la réconciliation avecl'autre, soi-même et Dieu !

Beaux livresLES HASSIDIMde Daniel LifschitzISBN : 284024077760 pages - 17,84 €La contemplation des pastels de DanielLifschitz, imprégnés de lumière etaccompagnés de texte issus de la sagessedu judaïsme, nous conduit à la médita-tion incessante de la Parole, à l'imagedes juifs pieux penchés sur la Torah.

JE CHERCHE TON VISAGEtexte : Ephraïmpeintures : Jean-Baptiste Robin

ISBN : 284024000995 pages - 14,48 €Par ces aquarelles repré-sentant le visage de Jésus àdifférents moments de savie, ce livre illustre la soifde l'homme de "contem-pler la face de Dieu" poury découvrir Son amour

pour les hommes.

L'EPIPHANIE DU CŒURDe la ténèbre à la lumièreUne carméliteISBN : 2840240246185 pages - 16,77 €Méditation d'une trèsgrande richesse artis-tique et spirituelle surl'icône de saint Jeande la Croix, peinte àl'occasion duquatrième centenairesa mort en 1991 pourorner son sépulcre àSégovie en Espagne.

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EDITIONS DES BEATITUDES

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❏ LE PARDON, DIVINE CHIRURGIE .....ISBN : 2840242095 ................8,00 €❏ L'EGLISE, Ô MA JOIE ! .......................ISBN : 2840241943 ................8,00 €❏ L'EUCHARISTIE, L'AMOUR... ............ISBN : 2840242001 ................8,00 €❏ L'URGENCE DE L'UNITÉ ...................ISBN : 2840242044 ................4,00 €❏ LE SACREMENT DE... .........................ISBN : 2840240610 ..............15,00 €❏ LA DIME ET L'EGLISE .........................ISBN : 2840241870 ................4,00 €❏ AIMER L'EGLISE, POURQUOI ? .........ISBN : 2840240408 ................2,74 €❏ BAPTISÉ DANS LE CHRIST .................ISBN : 2840241862 ................4,00 €❏ CELEBRER LA RECONCILIATION.......ISBN : 2840241358 ................3,05 €❏ BAPTÊME DANS L'ESPRIT... ...............ISBN : 2905480467 ................5,34 €❏ L'EUCHARISTIE..................................ISBN : 2905480750 ................6,10 €❏ AIMER L'EGLISE .................................ISBN : 2840242249 ................7,50 €❏ LE FESTIN DE L'AGNEAU...................ISBN : 2840242338 ..............13,50 €❏ APPELES A EVANGELISER ..................ISBN : 2905480823 ..............12,20 €❏ DES MYSTERES POUR GUERIR .........ISBN : 2840241277 ..............18,29 €❏ LE PARDON, CHEMIN DE VIE............ISBN : 284024179x ................8,00 €❏ GUÉRISON ET EXORCISME... ............ISBN : 2840242400 ..............15,00 €❏ LE CHEMIN DE LA PAIX .....................ISBN : 2840240475 ..............11,74 €❏ CE QUE J'AI, JE TE LE DONNE ...........ISBN : 2840242079 ..............12,00 €❏ VOS FILS ET VOS FILLES.....................ISBN : 2840242451 ................7,00 €

❏ AU RISQUE DE L'ESPRIT....................ISBN : 2840242176 ..............13,00 €❏ ET POURQUOI DEVRAIS-JE... ...........ISBN : 2840241676 ................3,00 €❏ LES HASSIDIM ...................................ISBN : 2840240777 ..............17,84 €❏ JE CHERCHE TON VISAGE .................ISBN : 2840240009 ..............14,48 €❏ L'EPIPHANIE DU CŒUR ...................ISBN : 2840240246 ..............16,77 €

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Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

7/36par Dominique Bar,Guy Lehideux

© Editions du Triomphe, 7, rue Bayen, 75017 Paris

FRANCE CATHOLIQUE à suivre...

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EXPOSITIONS

30 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

n chemin plus exploratoire que didac-tique, organisé selon le principe d'une"Carte Blanche" donnée à quinze per-sonnalités d'âge et de sensibilité esthé-tiques diverses. Les œuvres ont été choi-

sies dans les collections publiques, privées et lefonds des artistes eux-mêmes. Aucun champesthétique n'est ignoré : peinture, sculpture,

installation, musique, films, vidéos, photos, nou-velles technologies, performances etc.

Autant dire qu'appréhender l'ensemble de cesexpressions n'est pas une mince affaire ! Maisc'est aussi l'intérêt de ce puissant déballage quede montrer la pluralité, les divergences, la mobi-lité, les échanges de toutes les formes de création.

350 œuvres, 200 artistes, 7000m2... Il nousfaut plonger dans cette immensité - un fouillis destands - sans fil conducteur, ni informations.Entrons dans la jungle !

Eric Troncy propose "Superdefence", un espaceoù se pratique une sorte de dérision : par exemple, le grand squelette de vannerie "Dansemacabre" de Xavier Veilhan placé près de la TourEiffel peinte, il y longtemps, par Bernard Buffet ;puis on voit un pylône tordu par l'orage de Ber-trand Lavier. Sans parler du portrait d'EmileLouis ! peint par le chinois Ming.

Dans un même esprit de provocation, on aper-çoit les "Cartes de France" morceaux de vête-ments usagés rassemblés par Annette Messagerque Bernard Marcadé réunit au "Black Bibendum"- polystyrène et résine - de Bruno Peinado. Le cri-tique d'art explique que son "espace est rempli defantômes." Il faut le croire car il abrite lui aussi ungéant portrait de... Dominique de Villepin. Tou-jours dû à la "patte" sévère et somptueuse, de YanPei Ming.

Autres espaces, autres sensations. L'objetsemble troubler nos artistes contemporains. Alorspour mieux le fuir, on le contourne à coup de"ready made" dans l'espace "Objectivités" deDaniel Soutif. "Les objets eux mêmes sont présen-tés" dit-t-il "et non pas représentés." L'un d'euxpourtant est remarquable : c'est une Ferrari au-thentique - belles lignes, belle bête ! - queBertrand Lavier repeint d'un rouge onctueux, tra-vaillé dans une pâte sublime !

C'est à peu près le même pari chez NathalieErgino, chez qui l'on remarque le logo de Shell enplastique et une flottille de skis posés contre lemur ; du néo-dada emballé par Raymond Hains.Sous le titre de "Glissades", cet ensemble parledit-elle, "de rebonds visuels, de détournements enappropriations..."

L'art ne serait-il donc plus que cela ? Un com-mentaire sur l'état du monde, un raccourci sur

Montrer la diversité de la création

artistique actuelle en France, tel

est l'objectif de "La force de l'art",

cette exposition monstre qui

se tient au Grand Palais.

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L'art serait-il uncommentairesur l'état dumonde ?

MEMOIRE

Une foidepar Ariane GRENON

Yves Belorgey

Raymond Hains

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EXPOSITIONS

FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006 31

nos domaines d'intérêt ou la "quincaillerie desidéologies" comme dit l'un de ces artistes...

Richard Leydier présente un aspect de la scènepicturale figurative en France : vision poétique deMessagier dans un grand jeu de pinceaux, l’hu-mour violent de Combas et, moins connus, le re-gard brutal de Bernard Dufour ou tragique deDjamel Tatah, avec ses femmes solitaires ou grou-pées mais toujours isolées au sein d’immensesmarges… Et Garouste peint une tente.

Bel accrochage d'Anne Tronche avec les pein-tures engagées politiquement, la "Cabane" d'Erro,héritier du pop américain par exemple ou le sys-tème d'illustration colorée de Télémaque dans sadescription de la société industrielle. Marc Des-grandchamps teinte une toile monumentale avecpour ligne d'horizon, l'eau turquoise d'une piscineoù se découpent des silhouettes, continuées surun ciel d'azur.

Dans le grand espace, structuré en un véri-table parcours par Eric de Chassey, on fait desrencontres étonnantes : les structures de plas-tique coloré de Gérard Deschamps parties de jeuxmulticolores des enfants, placées à côté d'un en-semble rêveur, un portrait et une forêt à la di-mension du mur d'Eric Poitevin. Ou encore le rec-tangle tissé par des bandelettes de couleur,abstraction géométrique d'un horizon en croixdue à Emmanuel van der Meulen que relève unmagnifique Soulages, tout noir ...

La manifestation la plusaccessible à l'entendementest due à l'artiste Xavier Veil-han, qui offre sa réflexion surla statuaire. Etablissant desrelations singulières entre lesœuvres choisies, embléma-tiques... Précédés par ungisant de la fin du XIXe et unestatue équestre Louis XIV, deSéchas un Mickey monumen-tal devenu chat et et vêtucomme un garde suisse duVatican, et la paroi de Caldertraversée d'immenses jam-bages noirs ou l'expansion deCésar, ronde comme il faut ettoute blanche… Devant la

fière colonne quadrichrome de Vasarely...L’exposition n’est pas un ensemble ni un pa-

norama mais une série d’œuvres présentées enéchantillons dans le bouillonnement d’initiativeset de vitalité créatrice.

Gardons à l’esprit cette ultime image, due àGloria Friedmann. Assis sur une énorme boule deterre, un homme vêtu de noir, médite ou attend.C’est le "Locataire"… Locataire du monde, del’espace… ? �

La force de l’art, jusqu’au 25 juin 2006, de10h à 20h, tous les jours sauf le mardi.Grand Palais, avenue Winston Churchill,75008 Paris. Informations : 01.42.25.06.79. Site : www.forcedelart.culture.fr

Parution : "La force de l’art", Jean-LucChalumeau, 288 pages, 120 reproductions.Mai 2006. Ce livre est un complément del’exposition qui ne bénéficie pas de cata-logue. Editions Cercle d’Art.©

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Gloria Friedmann

Valérie Belin

Loris Gréaud

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N TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR" (1)

est une pièce partiale. En effet, lametteur en scène a pris le parti denous faire ressentir le monde telque le voit Blanche. Blanche est la

sœur mystérieuse qui débarque dans un coupleheureux et va le fissurer par sa conduite. Elle estaussi celle qui finira entre les mains de blousesblanches. Et à la base de sa folie, il y a une per-ception du monde exacerbée. Comment pour-rait-elle supporter ce qui est trop concret, tropvrai, elle qui veut vivre dans un monde magique.Alors les réflexions de son beau-frère lui sem-blent hurlées tant elle ne peut concevoir que le

monde réel ne soit pashollywoodien. Alorselle voit le mondeextérieur à travers unécran flou, qui adoucitangles vifs et contras-tes. Alors aussi elle nevoit chez la sœur qui larecueille que ce qui laheurte : des caisses debouteilles et quelquesmeubles en bois brut.

Le dispositif fonc-tionne parfaitement. Etsi le désordre qu’elleinstalle chez Stella et

Stanley n’est pas moralement justifiable, tout aumoins donne-t-elle la clé de ses mensonges etde sa propension maladive à la séduction à tra-vers ces quelques extraits : "Je ne veux pas deréalisme… je ne dis pas la vérité, je dis ce qu’elledevrait être ! Que je sois damnée si c’est unpéché… qui que vous soyez, sachez que j’ai tou-jours été dépendante de la gentillesse desinconnus."

C’est donc aussi une pièce sur le mensongeet son salaire. Cette dimension est sans doute laplus immédiatement accessible.

Et même si on peut trouver que par momentle mari de la sœur crie trop fort (pour la raisonque l’on a évoqué ci-dessus), il n’empêche quecette pièce est fort bien jouée, avec une mentionspéciale pour le personnage de Mitch dont le jeurepose bien plus sur ses expressions que sur sagestuelle. Le travail des lumières est égalementtrès soigné, qui sert notamment à distinguer lesmoments où le spectateur est dans la vision del’héroïne de ceux où les personnages doiventêtre pris comme ils sont en réalité. �

THEATRE

32 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

Folie etséduction"UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR"

par Pierre FRANÇOIS

Voir le monde avec les yeux

de celle qui le veut transformé,

tel est le défi de la mise en

scène d’Elsa Royer.

(1) "Un tramway nommé désir", de TennesseeWilliams. Avec Gaëlle Billaut-Dano, AlexandreChacon... Du mardi au samedi à 21h, ledimanche à 15h, jusqu’au 25 juin. Au théâtreMouffetard, 73 rue Mouffetard, 75005 Paris.Places à 22/TR 15 €, Tél. 01.43.31.11.99.www.theatremouffetard.com

"U

Re-création"La boutique de l’orfèvre" (1) est la pièce qu’écrivit Karol Wojtyla, autrement ditJean-Paul II, sur l’amour et le couple. Elle a déjà été montée par Paul de Larminat ily a plusieurs années. La voici recréée avec une nouvelle distribution dans une ver-sion renouvelée, très chorégraphiée. Surprenant, le choix est également heureux,qui donne mouvement à un texte parfois long. Pour le reste, selon le parti auquelon adhère, on le trouvera poétique ou de patronage, en toute subjectivité…Ce qui, en tout cas, confond toujours, est l’absence de jugement qui traverse l’œuvre alors que tous les cas de figure sont évoqués. Plus encore, les fractures dejeunesse sont clairement désignées comme causes possibles d’échecs conjugaux.Sans doute peut-on regretter l’accentuation marquée entre les caractères mascu-lins et féminins, les hommes paraissant incapables de vivre leur amour sans le pas-ser au crible d’un raisonnement et les femmes tout en intelligence d’instinct. Cetteoption offre en tout cas à Zsuzsanna Varkonyi la possibilité de donner toute lamesure de son talent. Elle incarne son rôle de femme blessée et qui doute à unpoint qui transforme la dimension de la pièce. Dommage que son emploi du tempsne lui permette pas d’être là jusqu’aux dernières représentations. FrancescoAgnello pour sa part insuffle et soutient les atmosphères avec talent, grâce à sespercussions. Enfin, il faut noter la participation de l’IPC à l’aventure. En effet, cet institut organisedes conférences chaque jeudi, avec un orateur différent à chaque fois, de Jean-MarieGuénois à Patrick de Laubier en passant par Jean-Marie Meyer ou Yves Semen.On a là une belle aventure doublée d’une pièce réussie. �(1) "La boutique de l’orfèvre", avec Stella Giuliani, Thomas Larope, Zsuzsanna Varkonyi... Du mardi ausamedi (20h) sauf le jeudi (21h), dimanche (16h), jusqu’au 2 juillet à la chapelle de la fondationEugène Napoléon, 254 rue du faubourg Saint Antoine, 75012 Paris. Places à 20/TR 12 €.

Une pièce surle mensonge et son salaire

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CINEMA

Faire de petits bolides les hérosd'une histoire n'était pas choseaisée. Ce n'est pourtant pas ce

genre de défi qui pouvait arrêter JohnLasseter («Toy Story», «1001 Pattes»),passionné de voitures et cofondateurde Pixar. On en oublie presque qu'il s'a-git de voitures tant John Lasseter par-vient à en faire des personnages à partentière, vivants et expressifs, parfaite-ment intégrés dans une histoire sédui-sante et cohérente.

Flash McQueen est un jeune bolidede course particulièrement promet-teur. Il rêve de remporter la presti-gieuse Piston Cup. Sa déterminationest sans failles. Alors qu'il se rend àLos Angeles, il se retrouve, à la suited'une déviation, dans la petite villepaisible et sans histoires de Radiator

Springs, sur la route 66. Il fait laconnaissance d'une belle Porsche, d’unmystérieux Doc Hudson et d’une atta-chante dépanneuse rouillée. À leurscôtés, il va découvrir que la victoiren'est finalement pas ce qu'il y a deplus précieux au monde.

Tout en utilisant des techniquestoujours plus perfectionnées (le résul-tat visuel est superbe), les studiosPixar continuent à privilégier larichesse d'une histoire. Un grand soinest accordé au moindre détail. Le tra-

vail sur la lumière et les couleurs estsplendide. La légendaire route 66 estparfaitement reconstituée et l'histoirenous replonge avec délice et nostalgiedans l'Amérique mythique des grandsespaces. Le récit, truffé de notes d'hu-mour, est trépidant, les personnagesattachants et les scènes de coursesparfaitement réussies. Le film consti-tue aussi une belle fable morale surdes valeurs simples et solides, commela générosité et l'altruisme. �

Cars. Film d'animation américain (2005) de John Lasseter,avec les voix françaises de Guillaume Canet (Flash McQueen),Cécile de France (Sally), Bernard-Pierre Donadieu (DocHudson), Pat Angeli (commentateur de la course de Nascar)(1h36). Sortie le 14 juin 2006.

Les irréductiblesPas facile de se retrouver au chômage à 40 anset de retrouver du travail lorsqu'on n'a pas lebac. C'est ce qui arrive à Michel qui se voitrefuser les postes auxquels ses compétences luipermettaient de postuler, parce qu'il ne possèdepas le fameux sésame. Loin de se laisserabattre, il décide de passer l'examen. Il convaincson ami Gérard, qui s'est lui aussi retrouvé auchômage, de le suivre dans cette aventure. Son fils ne voit pas cela d'un très bon œil. Bénéficiant d'une intrigue classique, maisséduisante, et d'un casting alléchant, le premierlong métrage de Renaud Bertrand surprendagréablement. Le cinéaste trouve le ton juste etporte un regard plein de tendresse sur sespersonnages. La mise en scène se révèleinventive et inspirée et les acteurs offrent uneperformance sobre et touchante. Cette comédiesociale ne tombe jamais dans le tondémonstratif facile et met en lumière avecsubtilité, et même une certaine grâce, desvaleurs aussi belles que la dignité et l'amitié.

M.-L. R.

Comédie dramatique(2005) de RenaudBertrand, avecJacques Gamblin(Michel), Kad Merad(Gérard), Rufus(Edmond), AnneBrochet (Claire),Hélène Vincent,Valérie Kaprisky(1h45). Sortie le 14juin 2006.

Kamikaze girlsUne étrange amitié naît entre la jeune Momoko,fascinée par la France du XVIIIe siècle et lerococo, et Ichigo, une motarde au forttempérament.Cette adaptation d'un roman pour adolescents,qui a connu un immense succès au Japon, a de quoi dérouter le spectateur occidental,notamment par l'humour déjanté qu'il distille. On peut aussi être séduit par sa singularité,même si celle-ci finit par lasser.

M.-L. R.

Comédie japonaise(2004) de TetsuyaNakashima, avec KyokoFukada (MomokoRyugasaki), AnnaTsuchiya (IchigoShirayuri), HiroyukiMiyasako (Papa Looser),Yoshinori Okada (1h42).Sortie le 14 juin 2006.

La maison du bonheurMalgré sa situation aisée, Charles a peur de manquer d'argent etgère les finances de la famille avec un grand souci d’économie.Sa femme lui reproche d'être trop près de ses sous et pour ladémentir, Charles décide de lui offrir en cachette une maison decampagne. Mais il s'adresse à un architecte peu compétent.L'humoriste Dany Boon adapte sur grand écran se propre pièce

«La vie de chantier». L'intrigue ne manque pas de charme et son potentiel comique est habilementexploité. Difficile de résister à cette succession de situations rocambolesques. La mise en scène, bienque très conventionnelle, se révèle efficace. Les acteurs s'en donnent à cœur joie, mais le jeu trèsoutrancier de Daniel Prévost peut agacer certains spectateurs.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Comédie française (2005) de Dany Boon, avec Dany Boon (Charles Boulin), Michèle Laroque (Anne Boulin), Daniel Prévost (Jean-Pierre Draquart),Zinedine Soualem (Mouloud Mami), Laurent Gamelon (Donatello Pirelli), Line Renaud (tata Suzanne Bailleul) (1h40). Sortie le 7 juin 2006.

Cette œuvre constitue

un bel hommage aux paysages

mythiques américains et

à l'Amérique profonde.

Un petit bijou signé Pixar CARS par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

L’ histoire met enscène une belle galeriede personnages hauts en couleur(

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MUSIQUE

34 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

’année 2007 permettra de célé-brer la naissance de Jean Langlais(1907-1991). Ce compositeur futl’un des organistes marquants duXXe siècle, en Europe et en Amé-

rique, aussi bien au concert qu’à l’office.Dans l’une et l’autre fonction, il se mani-festa comme un des plus brillants impro-visateurs. Dès les années cinquante, ilparticipa à la réforme liturgique. Il y ap-portait ce que son œuvre écrite recelaitdéjà : l’intuition du lien privilégié entre lamusique et l’action sacrée, l’imprégnationgrégorienne, la tradition reçue de son en-fance bretonne. A l’orgue, c’est un com-positeur prolifique. Mais il écrit aussi pourl’orchestre et pour les voix.

C’est ainsi qu’en 1935, il compose àl’intention du chœur paroissial d’Escal-quens, près de Toulouse, d’où sa premièrefemme est originaire, une messe brève(Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus), exécutée àl’époque sous sa direction. Mais il oubliecette partition. C’est Marie-Louise Jaquet-Langlais sa seconde épouse, qui la retro-uve en 1999. Cette Messe d’Escalquensillustre bien la "première manière" de Lan-glais, jeune compositeur. On sent encorel’influence de Fauré, voire de Franck, Maison pressent aussi la proximité de Tour-nemire, dont Langlais devient le succes-

seur à la tribune de la basilique Sainte-Clotilde, de 1945 à 1987.

Il suffisait qu’on articule ces pièces duCommun de la messe avec une autreœuvre vocale de Langlais, la Suite CorpusChristi, composée en 1979, qui n’est autreque le Propre de la Messe du Saint-Sa-crement – la Fête-Dieu (Introït, Graduel,Alleluia, Offertoire, Communion). Mais aulieu de faire suivre la Messe d’Escalquensde la suite Corpus Christi, comme dans undisque-catalogue, on a choisi de resituerles pièces "comme à leur place" dans ledéroulement de l’action liturgique. Et, parla même décision, la "deuxième manière"de Langlais se trouve "équilibrée" par la"première". Qui écoute le disque en effetne peut pas ne pas saisir la différenceentre le Langlais de 1935 et celui de1979. La deuxième manière est enquelque sorte plus "hard" si on peut dire.Proche sur ce point de son ami OlivierMessiaen, Langlais prend de définitiveslibertés avec la musique tonale, il brise lesschémas de la mesure, il va jusqu’à paro-dier les formes reçues.

Le disque ajoute à ces deux œuvresainsi resituées, trois autres composantes :d’abord du chant grégorien, en particulierl’hymne processionnel et la célèbre sé-quence de la Fête-Dieu Lauda Sion, alter-

née entre le lutrin et le grand-orgue ; en-suite une grande improvisation sympho-nique pour le long déroulement de l’of-fertoire ; enfin quelques pièces d‘orguesur les thèmes de la fête. Et ainsi le disquedéroule les actions musicales d’unegrand-messe solennelle.

Pourquoi intituler cette dernière Caromea ? Langlais avait une prédilection pourla mélodie grégorienne de cet alleluia dela Fête-Dieu. Il a improvisé sur ce thèmedes centaines de fois. Victime en 1984d’une grave atteinte cérébrale, c’est lepremier air qu’il retrouve avant même derecouvrer l’usage de la parole. Mais Lan-glais, profondément croyant avait méditél’Évangile de Saint-Jean : "caro me vereest cibus, sanguis meus vere est potus –ma chair est vraiment une nourriture,mon sang est vraiment un breuvage". Onne se saisit pas de ce thème grégoriencomme on choisit un air quelconque pour"faire de la musique". Ou, plus exacte-ment, s’il le traite en musique, c’est qu’ilvoit dans cette opération l’un des moyensd’entrevoir, et de faire entrevoir, le mys-tère. Importante leçon, magistrale leçon,ici, pour tout musicien d’église. Aujour-d’hui comme hier. �

ORGUE ET CHANT

par Daniel HAMELINE

Langlais a improvisé sur ce thème de la Fête Dieu des centaines de fois

La Messe du Saint-Sacrement

(Jean Langlais – Caro mea, "messesolennelle" du Saint-Sacrement ;“Chœur féminin Ad Limina”,Emmanuel Le Divellec, orgue del’église française de Berne (Suisse)Hortus 040 – 64’27

de Jean LanglaisAutour de deux partitions

écrites à 35 ans de

distance par Jean Langlais,

voici une messe solennelle

du Saint-Sacrement

qui marie tradition

et modernité avec

un rare bonheur.

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ANG

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Comment protéger un enfant del’horreur du monde ? À cette ques-tion lancinante, Roberto Benigni a

apporté une réponse originale. C’est en1938 que Guido, un jeune juif de Toscane,a quitté la campagne pour tenter sachance en ville, où il espère devenir li-braire. Très vite, il fait la connaissance deDora, promise, par sa mère, à un digni-taire fasciste. Sans hésiter, Guido l’enlèveet l’épouse. Cinq ans plus tard, ils viventheureux avec leur petit garçon Giosuè.Guido a ouvert la librairie de ses rêves.Mais, alors qu’il se trouve avec son fils, ilest pris dans une rafle et embarqué versun train de déportés. Dora, qui n’est pasjuive, décide de les rejoindre. Guido va

tout mettre en œuvre pour cacher son filset lui faire croire qu’il s’agit là d’un jeu,dont le grand prix est un char d’assaut.���� Le public a fait un triomphe àce conte qui allie cocasserie, drame, poé-sie et tendresse. Avec beaucoup d’habi-leté, Robeto Benigni passe d’un registre àl’autre, rappelant ainsi qu’il est bien untrès grand clown. Bien sûr, il en fait par-fois un peu trop, mais son histoire est sitouchante et si orginale que l’on a enviede croire, comme son héros, que tout estpossible à qui aime. Loin d’être une repré-

sentation de la Shoah, c’est une magni-fique histoire d’amour sur fond de guerreet de souffrance qu’il signe. �� Grâce à son amour et à son ingé-niosité, le héros va réussir à protéger sonenfant des horreurs de la guerre. Par cettejolie fable, Roberto Benigni nous assureque l’amour est plus fort que le mal et lahaine. �La vieest belle. Fable italienne (1998) de Roberto Benigni,avec Roberto Benigni (Guido), Nicoletta Braschi (Dora),Giorgio Cantarini (Giosuè), Giustino Durano (l'oncle), SergioBustric (Ferruccio), Marisa Paredes (la mère de Dora), HorstBuchholz (le docteur Lessing), Lydia Alfonsi, Giuliana Lojodice(1h57). Diffusion le lundi 19 juin, sur France 2, à 20h50.

Amadeus

«Pardonne, Mozart, pardonne à ton assassin»,tels sont les mots que Salieri, autrefois compo-siteur officiel de la cour d’Autriche, ne cesse derépéter, après avoir tenté de mettre fin à sesjours. Devant un jeune prêtre venu l’entendreen confession, il retrace sa vie, entièrementconsacré à Dieu et à son art, jusqu’à l’arrivéed’un jeune prodige, grossier et grivois, maisdoué d’un génie musical absolu : Mozart.��� La pièce de Peter Shaffer (repriserécemment, à Paris) était brillante, MilosForman en a fait un chef-d’œuvre. Tourné àPrague, dans les rues de la vieille ville, ce filmest un enchantement pour les yeux, commepour les oreilles. Des décors et costumes fas-tueux, une mise en scène légère et élégante,une photographie superbe et des comédiensinspirés, tels sont les atouts d’un film trèsbrillant. Tom Hulce, agaçant à souhait, donneune vision très originale du musicien (et trèscontestée), tandis que F. Murray Abraham,confit dans sa rancœur et son désespoir, est unSalieri hallucinant. De multiples retours enarrière sur les opéras de Mozart permettentd’évoquer sa vie, de sa prime jeunesse jusqu’àsa mort, le tout accompagné de quelques-unsde ses plus beaux morceaux.��� Mozart vu à travers les yeux d’unhomme jaloux de son génie et de ses facilités,cela ne pouvait donner lieu à un portrait objec-tif. C’est la raison pour laquelle, au grand damdes mozartiens, le musicien apparaît comme unêtre vulgaire et paillard. Mais la méditation surl’homme face à Dieu est magnifique.

Drame musical américain (1984) de Milos Forman, d’après la piècede Peter Shaffer, avec Tom Hulce (Mozart), F. Murray Abraham(Antonio Salieri), Elisabeth Berridge (Constance Mozart), RoyDotrice (Leopold Mozart), Christine Ebersole (Katerina Cavalieri),Jeffrey Jones (l’empereur), Richard Frank (2h37). Diffusion le jeudi22 juin, sur France 3, à 20h55.

TÉLÉVISION

Le retour d’AnnaAnna a travaillé pendant longtemps comme gouvernante chezles Goldberg, à Munich. En 1942, ceux-ci ont décidé de fuir enAngleterre, et la jeune femme leur rend une dernière visite. LesGoldberg ayant été dénoncés, les SS surgissent dans la nuit pourembarquer tout le monde. Anna, qui était restée dormir chezeux, a juste le temps de cacher Franziska Goldberg, une fillettequ’elle décide d’emmener dans son village, pour la cacher, en lafaisant passer pour sa propre fille. Après dix ans d’absence, nul

ne s’en étonnera. Toni, le frère d’Anna, est devenu le chef du parti nazi local et le maire du village.�� Elle est très émouvante, cette histoire réalisée par un ancien directeur de la photographie qui alongtemps travaillé pour Rainer W. Fassbinder. Veronica Ferres interprète cette héroïne courageuseavec une belle détermination, et la reconstitution de l’époque est très bien faite. Une réussite ! ��� Avec ce genre d’œuvre, justice est enfin rendue à tous ces anonymes qui ont sauvé tant devies lors de la dernière Guerre mondiale. L’héroïne, courageuse et droite, est prête à sacrifier sa vie(et son honneur !) pour sauver la fillette. Mais les catholiques sont sévèrement critiqués dans cettebelle œuvre.Téléfilm allemand (2003) de Xaver Schwarzenberger, avec Veronica Ferres (Anna Schweighofer), Herbert Knaup (Toni Schweighofer), Julia Stemberger(Helene Schweighofer), Julia Krombach (Franziska Goldberg), Karl Markovics (1h28). Diffusion le vendredi 23 juin, sur Arte, à 20h40.

Pour protéger son jeune fils,

un père plein de vie et de

fantaisie va transformer

l’horreur de la guerre et de la

déportation en un grand jeu.

La vie estBellepar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Avec ce film, on passe,sans transition,du rire aux larmes(

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36 FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006

TF120.45 Coupe du monde«Italie/États-Unis».23.05 New York, unité spéciale.Série avec Chris Meloni 3.France 220.55 Vos imitations préférées.Divertissement présenté parLaurent Ruquier, avec YvesLecoq, Gérald Dahan, DidierGustin, Sandrine Alexi, JosianeBalasko, Florent Pagny, PierrePerret, Michel Leeb, etc.23.15 Tout le monde en parle.Magazine présenté par ThierryArdisson.France 320.55 Moitié-moitié J. Téléfilmavec Roland Magdane, ValérieMairesse, Valérie Kaprisky, ÉricSavin, Valérie Vogt. � Une comé-die lourde et assez bête.22.55 La brigade du courage :«Un bébé sur les bras»,«Redémarrage». Série avec GlenMurphy, Andrew Kazamia.Arte

20.45 L’aventure humaine «LesÉtrusques, un voyage interrompu»J. ��� Un superbe et passion-nant documentaire.21.40 360°, le reportage géo«L’hôpital flottant du fleuveAmazone».Musica

22.35 Burnt toast «Un opéra télé-visuel». Opéra de Larry Weinstein,avec Paul Gross, Jessica Holmers,Scott Thomson, Philip Akin (0h49).23.25 Metropolis.00.20 La lucarne «Mirages de lavie». Documentaire.M620.50 La trilogie du samedi :«Smallville», «Stargate SG-1»,«Stargate Atlantis». Séries avecTom Welling, Ben Browder,Michael Shanks, Joe Flanigan 2.00.30 L’attaque des requinstueurs. Téléfilm avec ThorstenKaye, Nikita Ager (1h28) 2.Canal +20.50 Travaux GA. Comédie(2005) de Brigitte Roüan, avecCarole Bouquet, Jean-PierreCastaldi (1h28). ��� Amusant,mais quelques fausses notes.KTO20.50 Bach «Messe en si mineur»,avec le Chœur Arsys Bourgogne etle Concerto Köln, sous la directionde Pierre Cao.22.20 Solidairement vôtre«Villages d'enfants».

TF120.40 Coupe du monde«France/Corée du Sud».23.05 Sans peur et sans repro-che A/Ø. Comédie (1988) de etavec Gérard Jugnot, et avec RémiMartin, Victoria Abril (1h34).���� Amusant, mais lourd etavec des fausses notes gênantes.

France 220.55 France Boutique A/Ø.Comédie (2003) de TonieMarshall, avec Karin Viard,François Cluzet (1h33). ���Raté et très vulgaire.22.40 Faites entrer l’accusé«Guy Georges, le tueur de l’Estparisien». 2. Magazine.France 320.55 On ne peut pas plaire àtout le monde «Les meilleursmoments». Magazine présenté parMarc-Olivier Fogiel et Guy Carlier.00.10 Secret lives. Espionnage enVO et NB (1937) de Edmond T.Greville, avec Brigitte Homey, NeilHamilton, Gyles Isham (1h20).ArteSi les princes m’étaient contés

20.40 La reine et moi J. � Trèsmoyen.

22.10 Victoria et Albert GA.Téléfilm avec Victoria Hamilton,Jonathazn Firth (2h27). ���Intéressant, mais très convention-nel.M620.50 Kimberly. Comédie (1999)de Frederic Golchan, avecGabrielle Anwar (1h40).22.50 Enquête exclusive«Allemagne, Turquie… Les bordelsde la honte». Magazine.Canal +20.50 After life (5 et 6/6) A. Sérieavec Lesley Sharp 3. ���Moins intéressant et pénible.KTO20.50 Le temps n'efface rien.Une enquête de Thomas Gilou surles enfants juifs de la SecondeGuerre mondiale qui ont vécucachés.21.40 KTO magazine «Les dieuxdes stades : Comment expliquerune telle fascination ?».

TF120.45 Coupe du monde«Espagne/Tunisie».23.05 Y’a que la vérité quicompte. Magazine de PascalBataille et Laurent Fontaine.France 220.50 La vie est belle J. Drame

(1997) de et avec RobertoBenigni, et avec NicolettaBraschi, Giorgio Cantarini,Giustino Durano (1h52) 2.(Voir notre analyse page 35)22.55 Complément d’enquête«Affaire Clearstream : Les des-sous d’un scandale». Magazineprésenté par Benoît Duquesne.01.10 Musiques au cœur

«Nuit française à la Waldbuhne :Berlin 2005». Magazine.France 320.55 La brigade des jardiniers(5 et 6/8). Documentaire deAntoine Baldassari.Arte20.40 Grand format «Les autreshommes» GA. ��� Un survolintéressant des civilisations primi-tives, mais un commentaire tropcritique sur l’Occident chrétien.22.10 Gertrud GA. Drame en NBet VO (1964) de Carl T. Dreyer,avec Nina Pens Rode (1h59). ���Beau, mais trop lent et triste.00.20 Blissfully yours Ø.Comédie en VO (2001) de A.Weerasethakul, avec KanokpornTongaram (2h05). ��� Trèsennuyeux et truffé d’images trèsérotiques.M620.50 Pile et face A/Ø. Comédiedramatique (1998) de PeterHowitt, avec Gwyneth Paltrow,John Hannah (1h35). ���� Lethème du hasard est traité avecmaestria et humour. Des imagestrès complaisantes.22.45 Vengeance secrète GA.Policier (2001) de John Irvin, avecJeremy Irons, Charlotte Rampling(1h31) 3. ��� Un excellentface à face, avec un héros lucidesur ses crimes, mais des violences.Canal +

20.50 Cellular GA. Thriller (2004)de David R. Ellis, avec KimBasinger, Chris Evans (1h31) 2.��� Excellent, mais assez vio-lent.KTO20.50 KTO magazine «Prêtres deCharente».21.45 Paroles de Damas.22.55 VIP «Dave (l’intégrale)».

TF120.45 Coupe du monde«Suède/Angleterre».

ou

20.45 Coupe du monde«Paraguay/Trinidad et Tobago».23.05 Le droit de savoir «Sur latrace des experts : Enquête sur lapolice scientifique». Magazine.00.25 Vol de nuit «Football et lit-térature». Magazine de P. Poivred’Arvor, avec Dominique Paganelli,Dominique Noguez, Jean Dury, C.Richard, Sylvie Overnoy, BernardMorlino, Guy Roux, Didier Decoin.France 220.50 L’amour en douce A.Comédie (1984) de E Molinaro,avec Daniel Auteuil, EmmanuelleBéart (1h27). ��� Parfaitementamoral, mais assez amusant.22.35 Nathalie Ø. Drame (2003)de Anne Fontaine, avec FannyArdant, Emmanuelle Béart (1h41)3. ��� Bien filmé, mais invrai-semblable, morbide et obscène.France 320.55 Louis la brocante «Louis etla mémoire de vigne» J. Téléfilmavec Victor Lanoux, Évelyne Buyle.��� Sympathique, même sic’est un peu trop caricatural.23.05 France Europe Express.Magazine de Christine Ockrent.00.50 La case de l’oncle Doc «Ellesrêvaient d’un autre monde» 2.ArteL’or noir, à quel prix ?

20.40 Le fabuleux voyage d’unbaril de pétrole J. ���Intéressant, mais très classique.21.30 Angola «Le pétrole et lamisère» J. �� Terrible !21.55 Esmeraldas et le pétrole«Une histoire explosive».22.45 Nadia et Sarra GA. Téléfilmavec Hiam Abbass, Dora Zarrouk(1h30). �� Cette histoire deménopause est peu palpitante.M620.50 Desperate housewives (9et 10/23) A. Série avec MarciaCross. ���� Moins bon queles autres et très contestable.22.30 Comportement suspect.Téléfilm avec Dean Cain (1h35) 2.00.35 Le gigolo. Téléfilm avecJohannes Brandrup (1h31) 3.Canal +20.50 Crustacés & coquillagesØ. Comédie (2005) de O. Ducastelet J. Martineau, avec Valeria BruniTedeschi (1h31) 2. ���� Unfilm militant homosexuel illustréde scènes choquantes.KTO20.50 Solidairement vôtre «Al-Anon» regroupe les proches desalcooliques.21.45 Aimer les exclus.23.00 La foi prise au mot «Sportet religion (l’intégrale)».

Samedi 1Samedi 17 juin7 juin DimancDimanche 18 juinhe 18 juin LLundi 19 juinundi 19 juin Mardi 20 juinMardi 20 juin

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Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 Émissions religieuses : «Voix boud-dhistes», «Islam», «Source de vie», «Présenceprotestante» - 10h30 Le jour du Seigneur «LePère Ceyrac, father India» - 11h00 Messe, endirect de l’abbatiale Saint-Michel, à Solignac(87). Prédicateur : Mgr Christophe Dufour.

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sur ArteMercredi 21 juin, à 23h55Jour de colère GAEn 1923, l’austère pasteur Absalon aépousé, en secondes noces, Anna,une très jeune fille qu’il avaitrecueillie à la mort de sa mère.��� Arte consacre un cycle à cegrand maître du cinéma. On a parléde Rembrandt à propos de l’extraor-dinaire lumière qui nimbe cette his-toire sombre. Dreyer est au sommetde son art avec une mise en scène detoute beauté.�� Mais, en voulant stigmatiserl’intolérance religieuse, le cinéaste avraiment forcé le trait avec des per-sonnages odieux et cette histoire estsouvent pénible.

TF120.45 Coupe du monde «Pays-Bas/Argentine».

ou

20.45 Coupe du monde «Côted’Ivoire/Serbie-Monténégro».23.05 Les experts. Série avecWilliam Petersen 3.France 220.55 25e édition de la Fête dela musique. Divertissement pré-senté par Anthony Kavanagh, avecFlorent Pagny, Patrick Bruel,Pascal Obispo, Diam’s, Bénabar,Raphaël, Marc Lavoine, LaurentVoulzy, Natasha St Pier, Corneille,Tina Arena, M. Pokora, Olivia Ruiz,Cali, Chico & Les Gypsies, etc.France 320.55 Des racines et des ailes«Vive le mariage !». Magazine pré-senté par Louis Laforge.23.25 Culture et dépendances«Les Français face à leur histoire».Magazine de F.-O. Giesbert, avecNicolas Sarkozy, Jean-DenisBredin, Maurice Druon, A. Waberi,Max Gallo, etc.Arte20.40 Aïda. Opéra de GuiseppeVerdi, avec les Chœurs etl’Orchestre de l’Opéra de Zurich,sous la direction d’Adam Fischer,et avec Nina Stemme, Lucianod’Intino, Günther Groissböck (3h).

23.55 Jour de colère GA. Drameen NB (1943) de Carl TheodorDreyer, avec Thorkild Roose,Lisbeth Movin (1h45). (Voir ci-contre)M620.50 Laura, le compte àrebours a commencé (3/4) GA.Feuilleton avec Delphine Chanéac.��� Un peu supérieur aux pré-cédents épisodes.22.40 USS Charleston «Deuxièmechance pour l’humanité». Téléfilmavec Armand Assante (3h14).Canal +20.50 L’enlèvement GA. Drame(2004) de Pieter Jan Brugge, avecRobert Redford, Willem Dafoe,Helen Mirren (1h31). ��� Undrame psychologique intéressant,quoique assez confus.KTO20.50 VIP «Anggun». Rencontreavec une chanteuse d'origineindonésienne.21.45 Maria Bethânia do BrasilPortrait d'une des plus grandeschanteuses brésiliennes.23.30 Audience générale.

TF120.40 Coupe du monde«Togo/France».23.10 Sans aucun doute.Magazine présenté par JulienCourbet.France 220.55 Maigret «La maison deFélicie» GA. Téléfilm avec BrunoCrémer, Jeanne Henry, Pierre Diot,Jean O’Cottrell, Renée Lecalm(1h36). ��� Un épisode réussi,avec beaucoup d’humour, unebonne interprétation et une intrigue solide. Mais c’est biencompliqué.22.40 Campus «Séciale quaiBranly». Magazine présenté parGuillaume Durand.France 320.55 Thalassa «Des plages à histoires». Magazine présenté parGeorges Pernoud.23.20 La vie comme un roman«Ma vie, c’est la danse».Documentaire.Arte20.40 Le retour d’Anna GA.Téléfilm avec Veronica Ferres,Herbert Knaup, Julia Krombach,Karl Markovics (1h28). (Voir notreanalyse page 35)En Patagonie

22.15 Carretera austral, la routedes aventuriers J. �� Des pay-sages somptueux.

23.45 Patagonie «Glaciers enpéril» J. �� Un documentaireintéressant et impressionnant surun glacier en danger.00.30 Le temps des flamantsroses GA. Comédie dramatique(1996) de Ciro Cappellari, avecAngela Molina (1h31). ��� Despaysages superbes rendent ce filmassez fascinant, mais il y a beau-coup de longueurs.M620.50 Numb3rs. Série avec RobMorrow.21.45 Médium. Série avec JulianMcMahon, Dylan Walsh.22.35 Nip/Truck. Série avec DylanWalsh 3.23.30 Sex & the City. Série avecSarah Jessica Parker 2.Canal +20.50 Musicale. Divertissementprésenté par Emma de Caunes.KTO20.50 KTO magazine «Best of2006».21.45 Les écrivains «Jean-MarieGustave Le Clézio».

TF120.45 Coupe du monde«Japon/Brésil».

ou

20.45 Coupe du monde«Croatie/Australie».23.05 Incroyable, mais vrai !Magazine présenté par BrunoRoblès, Jean-Pascal, Sophie Favieret Roger Pierre, avec ClémenceCastel, Pierre Bellemare, PierreDhostel.France 220.55 Envoyé spécial : «Lesenfants du rap», «Les seniors étu-diants». Magazine présenté parGuilaine Chenu et Françoise Joly.23.00 Infrarouge : «Deux méde-cins face à l’injustice», «Un étésans soleil». Documentaires.France 320.55 Amadeus GA. Drame(1984) de Milos Forman, avec TomHulce, Murray F. Abraham,Elisabeth Berridge, Simon Callow(2h37). (Voir notre analyse page 35)01.05 Natalie Dessay «Mozart, lamesse en ut», avec Le Concertd’Astrée, sous la direction de LouisLangrée, et avec Natalie Dessay,Véronique Gens.Arte

20.40 La femme au portrait GA.Drame en NB et VO (1944) deFritz Lang, avec Edward G.Robinson, Joan Bennett, RaymondMassey (1h40). ���� Un filmnoir magistral, mais assez angoissant.22.20 La vie en face «Le villageassassiné» J. �� Bien fait, maisdésolant.23.15 Tracks.M620.50 Passé retrouvé. Magazineprésenté par Véronique Mounier.23.15 Corps et âmes. Téléfilmavec Hélène de Fougerolles, Jean-Marie Lamour, Jean-YvesBerteloot (1h26) 2.Canal +20.50 Over there (12 et 13/13)GA. ��� Cette excellente sériesur la guerre en Irak se termine enbeauté et avec des violences plusmodérées.KTO20.50 La foi à l'épreuve du front.Depuis 1995, des volontairesaméricains et canadiens sont pré-sents à Hébron.21.45 KTO magazine «Le scou-tisme : Pourquoi un tel succès ?».

Mercredi 2Mercredi 21 juin1 juin Jeudi 22 juinJeudi 22 juin VVendredi 23 juinendredi 23 juin

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T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères

RADIOSRCFSamedi 17 juin16h30 Chrétiens dans le monde"Des moines catholiques fran-çais à la rencontre de l'hin-douisme en Inde"Dimanche 18 juin14h Au fil des pages "Cette his-toire qui nous passionne", avecAnne Courtillé pour "L'horlogerde Saint-Séverin"...Lundi 19 juin17h Contre-courant "Spécial Fêtede la musique : Papaguen, quandla musique s'invite à l'hôpital"22h Perspectives "Don HelderCamara à Vatican II", avec Joséde Broucker (Président de l'as-sociation Don Helder Camara) (dif-fusion également mercredi à 16h)Mardi 20 juin13h30 Dialogue "Paul-Albert Fé-vrier, un historien en Algérie1959-1962", avec JP Guillon(professeur d'Histoire contempo-raine à l'université de Provence)21h Cogito, la soirée philo "Labeauté sauvera t'elle le monde ?",avec Jean-Noël Dumont (agrégé dephilosophie), animé par Rachel MutinMercredi 21 juin10h A votre service "Vivons lafête de la musique" (Vos appelsau 04.72.38.20.23)

France CultureDimanche 18 juin10h Messe, en direct de la Cathé-drale Ste-Réparate, à Nice. Prédica-teur : Mgr Louis Sankalé (Evêque deNice)14h-22h "Les Orphées noirs", endirect et en public de la Co-médie-française. Lecture intégra-le de L'Anthologie de la nouvel-le poésie nègre et malgache dela langue française de LéopoldSédar Senghor (1948), présentéepar Daniel Maximin.

M.B.

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ParisParis✔ A la crypte du martyrium desaint Denis, 11 rue Yvonne LeTac, 75018 Paris, maintenantrénovée, se donne les 24, 25juin, 1er et 2 juillet, un récitalmusical et poétique sur le thèmede l’eau. Zygmunt Blazynskypour les textes, Gabriel AbbruGiati au piano et la voix de Ma-thieu Sempere feront contemplerle cycle de l’eau comme une ré-sonance au sort de l’homme quidébarrassé de ses pesanteursrevient à sa source... Part./ frais :10 €. Réservations ✆ 01.42.23.48.94.CalvadosCalvados✔ La communauté des Béati-tudes, Le Château, 14100 Hermi-val-les-Vaux, ✆ 02.31.32.00.44,organise du 31 juillet au 4 août,le rassemblement d’été pourtous (y compris familles) "Venez,marchons dans la lumière", avecCarlos Payan, Mgr Rey, PhilippeOswald, Mgr Gaucher... Possi-bilité de participer à 1, 2, 3, 4 ou5 jours au choix. Courriel :[email protected]✔ Au Monastère de l'Annon-ciade, 115 route de Vouzeron,18230 Saint Doulchard, ✆ 02.48.65.57.65, une retraite seraanimée par le père ClaudeSaillant (ancien aumônier de prison),sur le thème "«La Trinité», Ils s'ai-ment au point de ne fairequ'Un", du 3 (19h) au 11 juillet(11h).Haute-LoireHaute-Loire✔ Fabrice Dubu (professeur de

chant) animera une session deformation vocale du 24 (17h30)au 27 juin (15h30) au centre desreligieuses dominicaines, 100avenue de Vals, BP 610, Vals-près-le-Puy, 43008 Le Puy-en-Velay, ✆ 04.71.09.33.39, fax 04.71.04.05.97, (Sr Marie Diane).Frais à régler à l'inscription 70 €.Indre-et-LoireIndre-et-Loire✔ Le sanctuaire de l'Ile Bou-chard propose, à la maison deChézelles, les 17 et 18 juin, unesession de réflexion avec la com-munauté de l'Emmanuel, sur lethème "Les sectes, comment faireface ?" [une information et uneaide au discernement pour unsujet préoccupant et complexe],animée par le père Bernard Pey-rous (ancien responsable de la pasto-rale des sectes pour le diocèse de Bor-deaux) et Christian Piron [co-res-ponsable de la pastorale des sectespour le diocèse de Luçon, ancien offi-cier de police chargé du phénomènesectaire]. Rens./insc. : Maison deChézelles, 37220 Chézelles,✆ 02.47.58.52.01 / amisdeche-zelles@ wanadoo.frSartheSarthe✔ Le centre spirituel Notre-Dame-du-Chêne, 2, rue desBleuets, 72300 Vion, ✆ 02.43.95.48.01, propose des activités :du 9 au 15 juillet "Lève-toi etmarche !" (cheminement de gué-rison intérieure), avec B. Soularyet le père D. Auzenet ; du 11 au15 août "Les Ateliers de laParole", par Anne Lesage ; du 17au 23 septembre, une retraite"Les Psaumes, chemin vers

Dieu", avec le père Lambert.www. notredameduchene.comSaône-et-LoireSaône-et-Loire✔ Les fêtes du Cœur de Jésus sedéroulent du 23 au 25 juin, sousla présidence du cardinal Dan-neels (évêque de Malines-Bruxelles)et le frère Marc Piret (de la Fra-ternité de Tibériade), avec le pèreEdouard Marot (Recteur desSanctuaires de Paray-le-Monial).Vendredi, solennité de la Fête duCœur de Jésus et Journée mon-diale de prière pour la sanctifica-tion des prêtres ; Samedi, fête duCœur Immaculé de Marie ; Di-manche, fête du Cœur de Jésus etJournée des familles. Rens. :Sanctuaires, Place Cardinal Per-raud, 71600 Paray-le-Monial,✆ 03.85.81.62.22, courriel :[email protected] : www.sanctuaires-paray.comSeine-MaritimeSeine-Maritime✔ L'abbé Pierre Gueroult animeune session "Comment bien utiliserles nouveaux médias pour les réuni-ons chrétiennes de jeunes ?", le 18juillet (9h-17h) au presbytère,76210 Beuzeville-la-Grenier.Visionnement de diaporama :l'Enfant prodigue, Zachée et leBon Samaritain, avec des ouver-tures sur des questions de fond.L'évangile de Luc dépoussiéré.Comment également utiliser cessupports pour notre vie spirituelled'animateur. Session pour adultes,et adolescents de plus de 16 ans.Possibilité de coucher la veille oule soir. Insc. indispensable. Partici-pation 20 €, repas du midi com-pris. Contact : P. Gueroult ✆ 02.

35.31.71.18 / [email protected]✔ Au château de Versailles, desspectacles baroques au crépus-cule intitulés "Les Grandes Eauxde Versailles" auront lieu les 1er,

8, 15 et 22juillet (21h-23h). Ballet,C o m e d i ad e l l ' a r t e ,évocat ionspastora les ,

airs de chasse..., chacun de cesthèmes anime des bosquets. Ilsaccueillent des spectacles d'unedizaines de minutes qui se ré-pètent régulièrement. On va del'un à l'autre à son rythme. Tarifs17/15/3 €. ✆ 01.30.83.78.88,[email protected] Réserv. ✆ 01.30.83.78.89/www.chateauversailles-spectacles.frEgalement "Les Grandes EauxMusicales", tous les samedis,dimanches et certains jours fériés,jusqu'au 1er octobre. Et aussi "LesFêtes de Nuit" «Les Noces del'Enfant Roi», un conte dansébaroque et contemporain, les 26août, 2, 8, 9, 15 et 16 septembre(21h30).Marches : Les GoumsMarches : Les Goums✔ 8 jours de désert avec lesGOUMS, une expérience unique enson genre... Les GOUMS commen-çent à être connus, du moins, parce qu'on en dit mais rien ne vautd'en connaître la réalité par l'expé-rience. Il y a bien des manières de

BLOC-NOTES

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(*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Lepréciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’undroit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autresentreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement.

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traverser le désert, même en 4x4,mais avant la curiosité des pay-sages la vérité du désert se trouveen soi. Nous vivons une époqueoù, malgré la montée en puissancede la science, l'individu vit de plusen plus dans l'incertitude. Aumilieu des villes à millions d'habi-tants, on ne sait plus qui l'on est...soi. On se demande même parfoissi la vie a un Sens. Le désert "vécuà la manière GOUM" vous donneau moins une chance de trouverun commencement de réponse àcette question. Nos marches aulong cours, nos bivouacs à la belleétoile, nos petites équipes frater-nelles de 15 à 20, nos Eucharistiesquotidiennes avec des Prêtres quimarchent avec nous, donnent ànotre expérience GOUM une capti-vante originalité. Les GOUMS lan-cent 30 Raids cet été, du 2 juilletau 6 septembre dans les Causses,le Jura, l'Aubrac, au Maroc, enItalie, en Turquie. Age des partici-pants : 20-35 ans (90 à 120 € lasemaine). Informations : Michel deMalartic, 1800 route du colonelBellec, 13540 Puyricard, ✆/fax04.42.92. 27.40, ou Jean Latil, 16av. Alfred Capus, 13090 Aix-en-Provence, ✆/fax 04.42.29.72.75 /[email protected] /www.goums.orgCentres de VCentres de Vacancesacances✔ Les Franciscaines Réparatricesde Jésus-Hostie, AssociationLouis de Bretagne, 127 avenuede Villiers, 75017 Paris, ✆ 01.43.80.38.12, organisent des Centresde Vacances pour les filles à par-tir de 4 ans, jusqu'à l'adoles-cence, du 6 au 26 juillet, et du26 juillet au 14 août. Le but deces séjours est de donner auxenfants et aux jeunes, dans uncadre de nature agréable : unedétente joyeuse, une vie collec-tive sympathique, une ambiancefamiliale et chrétienne. Les en-fants et les jeunes sont encadréespar des animatrices et des sœurs.CEPHICEPHI✔ Rentrée universitaire 2006-2007 du CEPHI (Centre d’étudesphilosophiques), 115-117rue N.-D. des Champs,75006 Paris, ✆ 06.08.62.01.40 et 01.56.24.02.13/[email protected] site : www.cephi.com Le Cephi offre un double cursus :CEPHI/Sorbonne et permet auxétudiants d’obtenir (avec plus de90% de réussite) la licence,grâce à un accompagnement pé-dagogique de qualité et un suiviindividuel dans l’orientation desétudes vers la vie active. L’espritde l’école favorise la considéra-tion de la personne humaine etoffre la possibilité d’une aide spi-rituelle auprès de frères de la

congrégation Saint-Jean du pèreMarie-Dominique Philippe.Retraite itinéranteRetraite itinérante✔ 22e retraite itinérante "Lourdes2006" de Bordeaux (ND du Rivet,du 1er au 15 août) ou de Maylis(Abbaye ND, du 6 au 15 août) surle thème "Le peuple qui marchaitdans les ténèbres a vu se lever unegrande lumière" (Isaïe 9,1). Marche(25kms/jour) silence, prière (of-fices, Eucharistie et adoration) en-seignements (par des frères domi-nicains, carmes). "Vous avez de18 à ... ans, soif de prendre untemps avec le Seigneur par MarieImmaculée, dans l'esprit des pèle-rins d'Emmaüs", contactez laCommunion des Pèlerins de l'Im-maculée, 19 av. Toulouse-Lautrec,33740 Ares. Bordeaux ✆ 05.57.70.46.16, ✆ 06.87.73.44.21, May-lis ✆ 05.58.79.40.30.✔ Marcher en Galilée sur les pasde Jésus ressuscité : une aventurehumaine et spirituelle exception-nelle ! Retraite itinérante en Terresainte organisée par la commu-nauté de l'Emmanuel, du 6 au 21juillet, pour des jeunes hommesde 18 à 30 ans, dans l'esprit rou-

tier-scout. 5 jours en Judée(Jérusalem, Bethléem, Bé-thanie, Qumran), 10 jours enGalilée autour du lac de Tibé-riade avec : rencontres, silence

et prière, détente et vie d'équipe,méditation de l'Evangile, bivouac,eucharistie, veillées et nuits à labelle étoile... 660 € pour les étu-diants et chercheurs d'emploi /770 € pour les jeunes profession-nels. Inscriptions jusqu'au 25juin : galilee2006@ emmanuel.info ou Edouard ✆ 06.18.44.12.63.

Pour passer un communiqué, contactez :[email protected]

fax : 01.46.30.04.64

BLOC-NOTES

FRANCECatholique N°3029 16 JUIN 2006 39

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771

valable jusqu’au 31 octobre 2006 CNIL : 6778405

60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-RobinsonTéléphone : 08.75.69.14.92 - 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64

Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 Xédité par la Société de Presse France Catholique,

s.a. au capital de 327.136 euros. - 418 382 149 R.C.S. NanterrePrésident : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (Itinéris06.08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert Masson - Editorialiste : Gérard Le-clerc - Rédaction : Anne Montabone - Tugdual Derville - Ludovic Lécuru - GrégoireCoustenoble - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven - Abonnements/Compta-bilité : Marie-José Carreira.

Imprimé par IPPAC-Imprimerie de Champagne, ZI les Franchises, 52200 LangresLes documents envoyés spontanément ne sont pas retournés.

L'essentiel des collaborateurs du journal est composé de bénévoles.

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