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PERTE D’AUTONOMIE ET DÉPENDANCE : L’ACCOMPAGNEMENT DE BPCE MUTUELLE Pages 6 à 9 N° 216/872 - OCTOBRE 2014 PROTECTION SOCIALE De nouvelles règles pour les mutuelles Pages 10 et 11 MÉDECINE Octobre Rose : 10 ans déjà Pages 20 et 21 Pages 18 et 19 Faits de société : Face aux violences conjugales, la justice se doit de réagir pour protéger les victimes. La Mutualité Française s’associe à la lutte contre les violences faites aux femmes. PROTECTION PRÉVENTION SANTÉ

PERTE D’AUTONOMIE ET DÉPENDANCE : · PDF fileperte d’autonomie et dÉpendance : l’accompagnement de bpce mutuelle pages 6 à 9 n° 216/872 - octobre 2014 protection sociale

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PERTE D’AUTONOMIE ET DÉPENDANCE :

L’ACCOMPAGNEMENT DE BPCE MUTUELLE

Pages 6 à 9

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PROTECTION SOCIALE

De nouvelles règles pour les mutuellesPages 10 et 11

MÉDECINE

Octobre Rose : 10 ans déjàPages 20 et 21

Pages 18 et 19

Faits de société : Face aux violences conjugales, la justice se doit de réagir pour protéger les victimes. La Mutualité Française s’associe à la lutte contre les violences faites aux femmes.

PROTECTION PRÉVENTION SANTÉ

DossIer

4 | réseau | Tête d'afficheFabienne Gosset (CE Midi-Pyrénées) participe au Trophée Roses des Sables. Une aventure humaine empreinte de solidarité à l'égard des enfants du désert marocain.

5 | réseau | Votre mutuelleCouverture mutualiste des enfants par le contrat de leurs parents : demande de justification de situation.

6-9 | soCIété | En mettant bientôt ses adhérents en relation avec un partenaire spécialisé, BPCE Mutuelle les accompagne vers le financement de la perte d'autonomie et de la dépendance.

10-12 | soCIété | Protection sociale> En avril 2015, de nouvelles règles (relatives

notamment aux remboursements complémen-taires) s’imposeront aux mutuelles. Ce qu’il faut savoir.

> Le projet est en cours de discussion. Mais en 2017 la pratique du tiers payant devrait être étendue aux cabinets des médecins généralistes.

13 | soCIété | EditionSelon Eloi Laurent, « l’etat providence » a de beaux jours devant lui, surtout s'il prend en charge les risques environnementaux.

14-15 | soCIété | Economie socialeL’economie sociale et solidaire (ESS) : une pépi-nière pour entreprendre autrement.

16-19 | soCIété | Faits de société> L’intérêt des adolescents pour les « marques » est

porteur d’une signification… parfaitement entrete-nue par les services marketing !

> Parce que la violence conjugale n’est pas admis-sible, la justice se doit de réagir pour protéger les victimes.

LA REVUE 7 rue Léon Patoux CS 5103251686 Reims cedex 2 Tél. 03 26 77 66 00 Fax 03 26 85 04 31

ÉDITÉE PAR : BPCE Mutuelle 7 rue Léon Patoux CS 5103251686 Reims cedex 2 Tél. 03 26 77 66 00 Fax 03 26 85 04 31 Internet : www.bpcemutuelle.fr

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Hervé TILLARD

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Eric LE LAY

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Jacques RIVIÈRE

PHOTOGRAPHIES : BSIP ; FNMF (NATHANAËL MERGUI /GÉRARD MONICO) ; MEDIA FOR MEDICAL ; C. LANTENOIS (PHOTO D'ALAIN RIGAUD, P. 12).

ILLUSTRATION : Christine LESUEUR

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Nadine ALLAIN, Pascal LELIEVRE, Virginie MORNAUD, NUTRINEWS, Virginie PLAUT, Cédric PORTAL, Philippe REMOND, Corinne RENOU-NATIVEL.

COMITÉ DE RÉDACTION : Hervé TILLARD, Eric LE LAY, Véronique ROCHETTE,Jacques RIVIÈRE

PUBLICITÉ : nous contacter

PETITES ANNONCES : à adresser 7, rue Léon PatouxCS 51032 51686 Reims cedex 2. Tél. : 03 26 77 66 46

TIRAGE BIMESTRIEL : 63 000 exemplaires

CONCEPTIONET RÉALISATION : IPPAC - Tél. : 03 25 87 08 34

IMPRESSION : SIB IMPRIMERIE pour le compte des Editions de l'Epargne, ZI de la Liane, BP 343, 62205 Boulogne-sur-Mer Tél. : 03 21 87 88 89

COMMISSION PARITAIRE N° 1113 M 06701

ISSN : 0751-1809

ABONNEMENT : 6 € Prix au numéro : 1,20 €

DÉPÔT LÉGAL : 2319.

sommaire[ ]La reVue | N° 216/872 | OCTOBRE 2014

PERTE D’AUTONOMIE ET DÉPENDANCE :

L’ACCOMPAGNEMENT DE BPCE MUTUELLE

Pages 6 à 9

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PROTECTION SOCIALE

de nouvelles règles pour les mutuellesPages 10 et 11

MÉDECINE

Octobre rose : 10 ans déjàPages 20 et 21

Pages 18 et 19

Faits de société : Face aux violences conjugales, la justice se doit de réagir pour protéger les victimes. La Mutualité Française s’associe à la lutte contre les violences faites aux femmes.

ProteCtIon PréVentIon santé

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Un calendrier contraint, une pensée fractionnée…Selon les dernières informations émanant du ministère des Affaires Sociales (et à l'heure où sont écrites ces lignes), la publication des décrets fixant le contenu du panier de soins ANI et du nouveau « contrat responsable » SERAIT reportée au début du mois d'octobre.

Il s'agirait là du 3e report depuis le mois de mars !Or, la loi fixe toujours au 1er avril 2015 la date butoir pour adapter l'ensemble des contrats d'assurance complémentaire santé aux nouvelles conditions du « contrat responsable ». Le temps de mise en œuvre est donc très court, car rarement une réforme aura eu autant de conséquences sur les charges de prestations remboursées par une complémentaire santé.Tout ceci rend terriblement compliquée l'action des complémentaires santé et BPCE Mutuelle n'échappe pas à la règle. D'une manière générale, on demande depuis plusieurs années aux mutuelles une adaptation permanente aux évolutions du contexte juridique de la protection sociale. Adaptation rendue particulièrement complexe au regard de l'incertitude qui prévaut désormais à propos de textes prévus, diffusés, discutés, puis modifiés. Le… feuilleton autour des dispositions de l'Accord National Interprofessionnel de janvier 2013 est à cet égard édifiant. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le législateur ne facilite pas la tâche des complémentaires santé à travers une pensée fractionnée qui s'avère dans l'incapacité de combiner utilement les morceaux de loi édictés. Le résultat est pour le moins contreproductif.

Personne ne conteste aujourd'hui la nécessité d'encadrer par la loi les dérives tarifaires engendrées par certains professionnels de santé, mais il faut le faire de manière claire, ordonnée et aller jusqu'au bout de la logique. Les demi-mesures en la matière sont également contreproductives.Le meilleur exemple est certainement celui de la consultation d'un médecin spécialiste de secteur 2. Demain, les honoraires seront limités à 125 % du tarif de base. Au-delà, les dépassements ne seront plus remboursés par la complémentaire santé. Cette limite de 125 % est un seuil provisoire : ce plafond sera abaissé à hauteur de 100 % en 2017. Pour autant, la Mutualité Française estime que ce niveau demeure trop haut et ne favorisera pas la modération des tarifs médicaux, le seuil de 125 % étant supérieur à la moyenne des dépassements pratiqués par les médecins - moyenne qui se situe à 80 % - ce qui pourrait les inciter à profiter de cet « effet d'aubaine » en révisant progressivement leurs tarifs à la hausse pour « coller » au plafond de 125 % … (Lire à ce sujet l'article en pages 10 et 11.)

Les enjeux sont énormes et les prochaines semaines seront décisives pour la réussite ou non de ce plan gouvernemental ambitieux. Tout dépendra du niveau auquel les pouvoirs publics voudront bien placer le curseur.

Pendant ce temps, et malgré les incertitudes, les travaux du conseil d'administration sur une offre dépendance, l'adhésion à un réseau de soins et l'instauration de nouvelles prestations continuent. Avec la ferme intention d'aboutir très rapidement. La rentrée se veut studieuse à BPCE Mutuelle.

[ ]édito

Hervé Tillard Président du conseil d’administration de BPCE Mutuelle

20-23 | notre santé | Médecine> Avec Octobre Rose, le dépistage généralisé du

cancer du sein fête ses 10 ans.> Quelques conseils simples pour éviter de se retrou-

ver… « aux urgences ».> Le traitement de la varicelle a beaucoup évolué. Il

existe même un vaccin pour les adultes.

24 | notre santé | PréventionLes vaccins sont utiles et nécessaires. Sans eux, cer-taines maladies que l'on croyait éradiquées réappa-raissent !

25 | notre santé | alimentationCertaines boissons dites « énergisantes » contiennent des taux de caféine qui peuvent être préjudiciables à la santé.

26-27 | réseau | GrOUPE BPCE SportsL’association sportive du groupe intervient sur tous les fronts sportifs - ou presque. La preuve dans ces pages.

28-29 | réseau | loisirs> Mots fléchés, lettrix, sudoku : c’est à vous de

jouer !> Sur www.centpourcentvacances.fr, vos vacances

toute l’année en 1 clic !

30 | réseau | Petites annonces

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Le Trophée Roses des Sables, dans lequel s'est engagée Fabienne Gosset, est assurément une aventure humaine hors du commun. Mais c'est aussi une action de partage et de solidarité avec les enfants du désert marocain.

Aventure et solidarité

«L e Maroc est un pays magnifique, avec des pay-sages fabuleux, et une population merveilleuse qui invite au contact et à la découverte. »

Fabienne Gosset, gestionnaire de clientèle à Souillac (Lot), parle du Maroc avec un enthousiasme à la mesure de la passion qu'elle nourrit pour ce pays depuis 25 ans ! « A l'époque, mon mari et moi l'avons découvert en moto. Depuis, nous y retournons régulièrement. » Le dernier séjour date d'il y a 4 ans. Sur le bateau traversant la Méditerranée, il y avait… les équipages du Trophée Roses des Sables. Fabienne a pensé « moi aussi, un jour… ».Quatre ans plus tard, donc, elle est au départ de la 14e édition de ce raid aventure 100 % féminin (qui se déroule du 9 au 19 octobre), en compagnie de trois amies, Régine Sourzat, avec qui elle forme l'équipage n° 28, Marie-Laure Bruard et Nadia Tauxès, équipage n° 29.

n La soLidarité en pLusL’aventure (un 4x4, un road book, une carte, une bous-sole et le désert pour terrain de jeu…), le dépassement de soi (épreuves d’orientation - en plein milieu du désert, bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle -, franchis-sement de dunes, et une terrible séance marathon de 2 jours en autonomie totale), voilà de quoi tenter une femme dynamique qui éprouve le besoin de sortir un peu du quotidien à l'heure où la famille devient moins exigeante. « Mes enfants (19 et 21 ans) et mon mari me soutiennent totalement. » Avec, pour faire bonne mesure, un engagement humanitaire qui correspond aussi à ses aspirations, Fabienne s’étant longtemps investie auprès des enfants malades de l'hôpital de Brive, par exemple. « Le Trophée Roses des Sables est une aventure féminine ET solidaire puisque 40 % du budget d'engagement est réparti entre l'association ‘Enfants du désert’ (qui vient matériellement et humainement en aide aux enfants des familles les plus démunies dans les provinces marocaines les plus reculées) et l’association ‘Cancer du sein, parlons-en’, notamment connue pour l’organisation de la mani-festation annuelle Octobre rose. En outre, chaque équipage doit embarquer 50 kg de matériel à destination des enfants, pour distribution dans les villages que nous traversons. La Croix Rouge est d’ailleurs associée à cette démarche solidaire. »

n du rire et des LarmesReste que tout cela ne s'organise pas en claquant des doigts. Cela fait un an et demi que Fabienne et Régine se préparent. Pour rassembler le budget nécessaire, d'une part, pour s'entraîner, d'autre part. Car si la motivation est indispensable pour ce genre de défi, elle est insuffisante. « L'organisation du Trophée aide les participantes en proposant des stages de mécanique, de pilotage, d'orientation, avec des pilotes professionnels.

On nous apprend à faire des choses qui nous paraissent a priori impossibles à réaliser - et on y arrive finalement - car lorsque nous serons dans le désert, nous serons livrées à nous-mêmes, avec pour ultime ressource notre intuition féminine ! »A ces gammes essentielles, l'équipage n° 28 ajoute beaucoup de préparation physique : « de la course à pied pour l'endurance, un peu de musculation pour les fois où il faudra sortir le véhicule de l'ensablement, du yoga aussi, pour la sérénité. » Sans oublier la préparation purement psychologique entre Fabienne et Régine qui, si elles sont amies de longue date, apprennent encore à mieux se connaître pour faire face ensemble aux éventuelles situations critiques. « Nous savons que cela va être dur, qu'il y aura du rire… et des larmes. Nous en reviendrons certainement un peu différentes… »Au bout du compte, Fabienne retient surtout que la cause des enfants, défendue par le Trophée, mérite bien ces efforts. Leurs sourires en seront la plus belle récompense.

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Fabienne Gosset (caisse d'epargne Midi-pyrénées)réseau TêTe d'affiche

Fabienne Gosset, en course pour la 14e édition du trophée roses

des sables.200 équipages sont au départ du 14e Trophée Roses des Sables, avec cette particularité que la moitié d'entre eux environ viennent… du Canada. En effet, l'épreuve jouit d'une grande notoriété là-bas et les Canadiennes sont nombreuses à vouloir y participer. Il est vrai que du grand nord au désert marocain, le dépaysement est assuré !

Les Canadiennes dans l’attente

Nos collègues ont du talentIsabelle Mazeline, angevine d'origine et salariée de la Caisse d'Epargne Ile-de-France, est une passionnée de Cuba. L'an dernier, elle avait publié un premier ouvrage (« Cuba, le chant des sirènes ») conduisant le lecteur à la rencontre du peuple cubain et de ses coutumes.

Voilà qu'elle récidive, toujours aux éditions Edilivre, mais cette fois à travers une histoire particulière et plus personnelle aussi.

Ce livre est en effet le récit d'une brève rencontre, survenue voici 3 ans entre Isabelle et Miossoty, une jeune maman rêvant de quitter Cuba et sa dictature pour emmener sa famille au Canada. La brève rencontre se transformera, malgré 10 000 km de distance, en une véritable amitié dont Internet fut le principal vecteur, Isabelle contribuant à ce que Miossoty, ses deux enfants et son mari rejoignent le Canada et s’y installent, depuis 2 ans maintenant.

« Moi, Miossoty, cubaine, ou le choix d’une vie » retrace donc toute cette histoire, et l’amitié qui en a découlé.

320 pages, 28 €.Edilivre.com - Amazon.fr - En librairies sur commande.

][Droits mutuEllE sAnté DEs EnfAnts (3)

Changement de régimeLorsque votre enfant, couvert par votre contrat mutualiste, change de régime de Sécurité sociale (par exemple, lorsqu'il part faire des études et s'inscrit à la Sécurité sociale étudiante ou, à l'inverse, lorsqu'il cesse ses études et « regagne » le régime général), vous devez nous signaler ce changement de situation en nous adressant l'attestation d'affiliation du régime de Sécurité sociale dont dépend votre enfant, au risque de voir s'interrompre les remboursements complémentaires le concernant !

Droits mutuEllE sAnté DEs EnfAnts (1)

Jusqu'à 25 ansPour les adhérents autres que salariés et retraités du Crédit Foncier de France (CFF)Votre enfant va avoir 21 ans cette année et vous vous demandez si BPCE Mutuelle continue de le prendre en charge ?Nous vous rappelons que votre enfant est couvert jusqu'au 31 décembre de l'année de ses 25 ans, sous réserve qu'il soit étudiant, demandeur d'emploi inscrit à Pôle Emploi percevant des allocations inférieures au Smic mensuel ou salarié percevant des revenus inférieurs au Smic. De même, est considéré à charge tout enfant pour lequel l'adhérent verse une pension alimentaire en application d'un jugement de divorce.

Pour les salariés et retraités du CFFVotre enfant est pris en charge à partir de ses 18 ans et jusqu'à la date de son 26e anniversaire, sous condition de poursuite d'études, condition matérialisée comme suit :• Etre affilié au régime de la Sécurité sociale des étudiants ;• Suivre des cours dans un établissement d'enseignement

secondaire, supérieur ou professionnel ;• Etre en apprentissage ou poursuivre une formation

professionnelle en alternance dans le cadre d'un contrat d'aide à l'insertion professionnelle des jeunes ;

• Etre à la recherche d'un premier emploi, inscrit à Pôle Emploi et avoir terminé ses études depuis moins de 6 mois (les enfants ayant suivi une formation en alternance et connaissant une période de chômage à l'issue de leur formation sont considérés comme primo-demandeurs d'emploi).

A cet effet, courant octobre, vous allez recevoir une demande de justification de la situation de votre enfant - de plus de 21 ans pour les adhérents autres que salariés et retraités du CFF, de plus de 18 ans pour les salariés et retraités du CFF. Il faut nous la retourner au risque de voir s'interrompre les remboursements complémentaires pour l'enfant concerné.

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résEAuVOTRE MUTUELLE

Droits mutuEllE sAnté DEs EnfAnts (2)

Après 25 ansLes enfants des adhérents à BPCE Mutuelle autres que salariés et retraités du Crédit Foncier de France (CFF) sont couverts par le contrat mutualiste de leurs parents jusqu'au 31 décembre de l'année de leurs 25 ans (voir article ci-dessus).Les enfants des adhérents à BPCE Mutuelle salariés et retraités du CFF sont couverts par le contrat mutualiste de leurs parents jusqu'à la date de leur 26e anniversaire (voir article ci-dessus).Au-delà de ces termes, les enfants ne bénéficient plus de la couverture du contrat mutualiste de leurs parents. Ils reçoivent alors un avis de radiation, accompagné d'une proposition d'adhésion à BPCE Mutuelle dans le cadre d'une garantie individuelle. Nos chargées de clientèle sont à leur disposition pour répondre à leurs questions quant à la garantie proposée : - par téléphone au 03 26 77 66 00, du lundi au jeudi 9h-12h/14h-17h,

le vendredi 9h-12h/14h-16h30, - par mail : [email protected]).

dépendancesociétédossier

L es Français vieillissent, et c'est plutôt une bonne nouvelle puisque cela signifie que leur espérance de vie ne cesse d'augmenter. Et ce n'est pas fini :

le nombre des plus de 85 ans va quasiment quadrupler, passant de 1,4 million aujourd'hui à 4,8 millions en 2050. A partir de 2035 toutefois, après une longue période d'accroissement, le rapport entre les personnes âgées de 60 ans et plus et les personnes entre 20 et 60 ans se stabilisera.

Corollaire d'une espérance de vie considérablement accrue, la perte d'autonomie, jusqu'à la dépendance, est un « risque » dont il faut prendre toute la mesure. Et l'on parle bien de mesure « financière » tant il est vrai que la prise en charge de la perte d'autonomie et de la dépendance représente un coût souvent très élevé. Si ce coût est, déjà, partiellement assuré par la collectivité, la solidarité nationale ne peut pas, ne pourra vraisemblablement pas, tout assurer. Une partie de ce coût nous incombe aujourd'hui, nous incombera demain, à titre personnel. Mais comment faire devant une charge généralement supérieure au montant d'une pension de retraite ? Le financement de la perte d'autonomie et de la dépendance constitue l'un des défis d'envergure des années à venir. A l'égard de tous ses adhérents, BPCE Mutuelle entend y apporter sa contribution.

Financement de la perte d’autonomie et de la dépendance

L'accompagnement de BPCE Mutuelle

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On peut envisager cette « révolution de l'âge » comme une chance pour la France. D'abord parce qu'elle permet à un grand nombre de Français de vivre plus longtemps - à cet égard, l’augmentation de l'espérance de vie est notre grande victoire commune : plus de 80 ans aujourd’hui en moyenne contre 47 ans en 1900. Ensuite parce qu’elle est porteuse de croissance, génératrice d'un développement économique autour des besoins et aspirations des plus âgés (ce que l'on appelle la

L’augmentation

de l'espérance

de vie est notre

grande victoire

commune :

plus de 80 ans

aujourd’hui

en moyenne

contre 47 ans

en 1900.

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« silver économie »). Le vieillissement de la population française est créateur d'emplois, qu'ils soient de « ser-vice » ou encore « industriels »*.

Mais cette révolution constitue aussi un défi majeur. Car cet accroissement de la durée de vie s'accompagne d'une augmentation des situations de dépenses phy-siques, ou psychiques. En conséquence, notre société doit s'adapter, dès à présent (et il n'est que temps !), pour permettre à tous de profiter dans les meilleures conditions sociales, économiques et sanitaires et le plus longtemps possible de ce progrès porté par l'allon-gement de l'espérance de vie. En parallèle, il convient d'accompagner ceux pour qui l'âge signifie une perte d'autonomie ou une entrée dans la dépendance. Or, la prise en compte du vieillissement et la prise en charge des personnes en perte d'autonomie sont lar-gement perfectibles :

- la prévention à tous les âges de la vie, y compris les plus précoces, est insuffisamment développée ;

- en dépit des progrès réalisés depuis la mise en place de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et la médicalisation des maisons de retraite (qui se sont « transformées » en établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes, ou Ehpad), de nombreux rapports ont montré que la prise en charge des personnes âgées dépendantes restait insatisfaisante ;

- L’espérance de vie est de 78,4 ans pour les hommes, 84,8 ans pour les femmes. L’Insee projette un allongement continu de l’espérance de vie à l’horizon 2060 : 86 ans pour les hommes et 91,1 ans pour les femmes.

- Les personnes âgées de 60 ans et plus sont au nombre de 15 millions aujourd'hui. Elles seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Le nombre des plus de 85 ans passera de 1,4 million aujourd'hui à 4,8 millions en 2050.

- La majorité des personnes âgées vieillit dans de bonnes conditions d’autonomie. Seuls 8 % des plus de 60 ans sont dépendants et 1 personne de plus de 85 ans sur 5 (20 %). L'âge moyen d'entrée en dépendance est de 83 ans (78 ans chez les hommes, 84 ans chez les femmes, qui représentent les deux tiers des personnes dépendantes).

- Lors de l'entrée en dépendance, l'espérance de vie est en moyenne de 3,7 ans pour les hommes et de 4,4 ans pour les femmes.

- Fin 2011, on comptait 1,2 million de bénéficiaires de l'APA dont 60 % à domicile et 40 % en établissement. 36 % relèvent d'une dépendance sévère. Selon le scénario démographique central de l'Insee, la population dépendante passerait de 1,2 million en 2010, à 1,5 million en 2025, puis à 2 millions en 2040.

- 4,3 millions de personnes aident régulièrement un de leurs aînés. Parmi elles, 2,8 millions apportent une aide à la vie quotidienne à une personne âgée vivant à domicile. 62 % des aidants familiaux sont des femmes.

- La dépense publique consacrée à la prise en charge de la dépendance a été estimée en 2010 à 24 Md€, dont 14 Md€ pour le financement des soins, 5,3 Md€ au titre de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et 2,2 Md€ pour l’hébergement (source : groupe de travail animé par Bertrand Fragonard « Stratégie pour la couverture de la dépendance des personnes âgées »). Elle pourrait atteindre 30 Md€ en 2030.

Les données essentielles

- au-delà de leur impact sur la qualité de vie des personnes concernées et de leur famille, les diffi-cultés d'accompagnement des personnes âgées dépendantes, à domicile ou en établissement, ont des répercussions négatives sur leur état de santé et le degré d'autonomie et entraînent des prises en charge sanitaires souvent disproportionnées et inutilement coûteuses. 40 % des personnes de plus de 85 ans arrivent en hospitalisation par les services d'urgences médicales, contre 15 % pour les 30-70 ans. Près d'un quart des hospitalisations en court séjour des personnes de plus de 80 ans dépassent 10 jours.

C'est dans le cadre de ces axes majeurs que le Parlement vient d'examiner un projet de loi pour « l'adaptation de la société au vieillissement » visant à prévenir et/ou retarder la perte d'autonomie, repenser les politiques publiques autour de cette question, et accompagner la perte d'autonomie lorsqu'elle survient, notamment grâce au maintien à domicile.

][Les maladies du système nerveux central (maladie d’Alzhei-mer, maladie de Parkinson…) sont à l’origine de la majorité des cas de dépendance.

De nombreuses autres pathologies peuvent néanmoins générer un handicap qui se traduit par une situation de dépendance, telles que les affections ostéo-articulaires (ostéoporose, arthrose, rhumatismes), les cancers, les maladies cardiovasculaires ou encore les pathologies oculaires…).

Les principaLes causes de dépendance

Notre société

doit s'adapter,

dès à présent,

pour permettre

à tous

de profiter dans

les meilleures

conditions

sociales,

économiques

et sanitaires

et le plus

longtemps

possible

de ce progrès

porté par

l'allongement

de l'espérance

de vie.

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dépendancedossiersociété

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Mais les moyens financiers - éternel nerf de la guerre - faisant quelque peu défaut actuellement, il sera théo-riquement procédé en deux étapes : dans un premier temps en favorisant le maintien à domicile (le finan-cement de ce premier aspect étant déjà assuré par les 645 M€ issus de la Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie payée par tous les retraités depuis 2013) ; puis, lorsque… les comptes publics auront été redressés, en s’attaquant à la partie financière la plus sensible, le problème du « reste à charge » dans les Ehpad**.

n BPcE MutuEllE vous accoMPagnEEn attendant (sic !), et alors même que les retraites actuelles ne suffisent pas à couvrir le « coût de la dépendance » pour les personnes qui en sont atteintes, il est clair que le financement de la dépendance, demain, pour les actifs ou jeunes retraités que nous sommes aujourd’hui, devient un véritable enjeu, des soins lourds et de longue durée pouvant atteindre des dizaines de milliers d’euros. La solidarité nationale - l’Etat, en somme, sans oublier que l’Etat c’est finalement tous les citoyens, surtout sur le plan financier - ne pourra vrai-semblablement pas « tout faire », même à partir de l’actuelle prise en compte de ce risque sanitaire et social considérable. Rappelons, au passage, que nos voisins allemands ont intégré dans leur système de protection sociale un modèle d’assurance-dépendance universel, obligatoire et unique depuis… 1995 ! Depuis deux ans déjà, les administrateurs de BPCE Mutuelle - sensibles aux attentes exprimées par un nombre croissant de salariés et de retraités du Groupe BPCE, notamment adhérents de la mutuelle - ont engagé une vaste réflexion quant à la meilleure façon d’accom-pagner les adhérents dans le choix d’une souscription dépendance. Ils ont comparé diverses offres présentes sur le marché, à la recherche de celle présentant les garanties les mieux adaptées aux besoins des adhérents, dans le respect des valeurs mutualistes. A l’heure où vous lirez ces lignes, le conseil d’administration aura

fait son choix quant au partenaire spécialisé qui pro-posera cette « garantie dépendance », accessible à chaque adhérent, dès janvier 2015.Cette offre sera présentée en détail dans le prochain numéro de La Revue. Rendez-vous, donc, en décembre pour tout savoir sur la garantie dépendance recom-mandée par BPCE Mutuelle.

Jr

*Selon la Fédération des particuliers employeurs (Fepem), 7,1 % des plus de 60 ans (soit 1,1 million de particuliers) emploient directement un salarié à domicile. Parmi ces particuliers, 560 000 ont au moins 80 ans, soit 15,2 % de la population âgée de 80 ans et plus.

Un bénéficiaire de l’Allocation Personnalisée d'Autonomie à domicile sur cinq est « particulier employeur ».

Le métier « d’aide à domicile » auprès des personnes âgées et handicapées sera celui qui créera le plus d’emplois au cours des prochaines années : 100 000 postes auprès de particuliers employeurs seront à pourvoir d’ici 2022.

**Le coût mensuel moyen de la dépendance est évalué entre 2 000 et 3 000 € selon que la personne demeure à domicile ou est accueillie dans un Ehpad. Pour une famille, le reste à charge moyen d’une personne en établissement oscille entre 1 000 et 1 500 € par mois.

][On parle d'état de dépendance lorsqu'une personne âgée a besoin de faire appel à un tiers pour effectuer un ou plusieurs actes de la vie quotidienne. La grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie, Groupe Iso-Ressources) réper-torie ces actes sur une échelle à 5 niveaux allant d'une aide ponctuelle (toilette, préparation des repas, ménage…) à une présence indispensable et continue.

L'origine de l'état de dépendance (on parle aussi de « perte d'autonomie ») peut être physique ou psychique.

TerminoLogie

Depuis deux

ans déjà, les

administrateurs

de BPCE

Mutuelle ont

engagé une vaste

réflexion quant

à la meilleure

façon

d’accompagner

les adhérents

dans le choix

d’une

souscription

dépendance.

n La revue - Vous êtes à l'origine du projet de loi d'orientation et de programmation pour l'adaptation de la société au vieillissement. en quoi est-il aujourd'hui nécessaire de légiférer en ce domaine ?michèle delaunay - La France est engagée comme ses voisins européens dans un processus de transition démographique marqué par une croissance importante et continue des classes d'âge les plus élevées, ainsi que par une augmentation de la longévité des Français. Les personnes âgées de 60 ans et plus, au nombre de 15 millions aujourd'hui, seront 20 millions en 2030. De même, l'espérance de vie est passée de 47 ans en 1900 à plus de 80 ans en moyenne aujourd'hui.Cette transition démographique constitue alors, au même titre que la transition énergétique, l'un des deux enjeux décisifs du XXIe siècle. Si elle est une chance, elle est également un défi majeur pour notre société qui doit s'adapter dès à présent, pour permettre à tous de profi-ter dans les meilleures conditions sociales, économiques et de santé de ce formidable progrès. Dans cette pers-pective, il est indispensable que le législateur comme la société civile s'emparent de ce sujet incontournable.Ainsi, le projet de loi d'adaptation de la société au vieillissement vise à créer le cadre permettant à l'en-semble des acteurs concernés de se projeter dans l'avenir en anticipant la perte d'autonomie, en la prenant mieux en charge quand elle survient, et en adaptant la société au vieillissement.

n Lr - compte tenu de la situation économique dif-ficile que connaît la France, pensez-vous qu'au-delà des textes eux-mêmes le dispositif d'adaptation de la société au vieillissement disposera des moyens (finan-ciers, humains, techniques…) très importants qui lui sont indispensables ? en d'autres termes, l'intendance suivra-t-elle ?md. - Une enveloppe a été spécifiquement dédiée au financement de ce projet de loi. En effet, la Contribution Additionnelle de Solidarité pour l'Autonomie (CASA) votée dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2012 garantit une recette, à hauteur de 645 millions d'euros pour l'année 2015, allouée au seul financement des mesures de la loi. Cette contribution étant assise sur les retraites et pré-retraites ainsi que sur les revenus du patrimoine, elle dispose d'un rendement dynamique, c'est-à-dire que les recettes affectées seront donc chaque année plus importantes. Enfin je préciserai que la loi ne constitue qu'une marche montante d'un processus qu'il conviendra de compléter, en particulier s'agissant de l'accueil en Ehpad des âgés en grande perte d'autonomie. Un deuxième temps législatif est d'ores et déjà programmé.

Trois questions à…

Michèle Delaunay, ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie

| n° 216/872 | octobre 2014 9

n Lr - au vu des restes à charge élevés lorsqu'une dépendance lourde apparaît, Bpce mutuelle va recom-mander à ses adhérents un contrat individuel à adhé-sion volontaire destiné à couvrir, en partie, le risque de perte d'autonomie et de dépendance, tout en aidant les aidants. nous souhaitons sensibiliser le plus tôt possible à cette problématique, pour éviter notam-ment les cotisations très coûteuses en cas d'adhésion après 60 ans. cette initiative vous semble-t-elle aller dans le bon sens ?md. - Je dois tout d'abord rappeler que la solidarité nationale est au fondement de cette loi et en particulier de la réforme de l'accompagnement. Ce choix, fait par le Gouvernement, permet de faire face au risque social que représente la perte d'autonomie. Toutefois, dans une perspective d'anticipation indivi-duelle, chacun peut aussi choisir de faire appel à une assurance privée. Actuellement, l'offre assurantielle privée est très diversifiée et inégale. Il est donc avant tout indispensable, comme le prévoit le projet de loi, d'encourager le développement d'une offre lisible et plus protectrice pour les assurés, sous la forme notam-ment d'un cahier des charges approuvé par les différents acteurs. Ainsi, toute démarche, comme la sensibilisation précoce des assurés au risque dépendance, qui s'inscrit dans la poursuite de ces deux objectifs va dans le bon sens.

Michèle Delaunay

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L e pari des pouvoirs publics n’est pas encore gagné ! A partir d’avril 2015, les contrats de complémentaire santé devront respecter de

nouvelles contraintes fixées par les pouvoirs publics. Objectifs affichés par la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine : assurer un meilleur remboursement des dépenses de santé - à commencer par les lunettes - et limiter les dépassements d’hono-raires des médecins. Mais l’équilibre est difficile à trouver. Si la prise en charge des complémentaires est trop faible, la couver-ture santé des malades sera insuffisante. A l’inverse, si les remboursements sont trop élevés, les professionnels de santé seront tentés de faire grimper leurs tarifs… entraînant une hausse du coût des complémentaires.

Le remède peut alors être pire que le mal : les ménages les plus modestes risquent de renoncer à une complé-mentaire devenue trop chère.

n Un dispositif né avec le médecin traitant

En pratique, les complémentaires santé, dont BPCE Mutuelle, sont obligées de s’inscrire dans le cadre réglementé de ces contrats dits « solidaires et respon-sables ». Si elles ne le font pas, leurs garanties sont surtaxées et perdent les exonérations sociales et fiscales qui sont accordées aux contrats collectifs d’entreprise.Comment sont nés les contrats responsables ? A l’origine, ce dispositif a été lancé en 2006 pour accompagner le « parcours de soins coordonnés » : pour être le mieux

Quelles sont les prestations que votre mutuelle devra prendre en charge à partir d’avril 2015 ? A quel niveau de remboursement ? Les pouvoirs publics préparent la réforme des contrats de santé dits « solidaires et responsables ». Parmi les principales nouveautés : le plafonnement du remboursement des dépassements d’honoraires ainsi que celui des lunettes. Explications.

De nouvelles règles pour les mutuelles en 2015

| n° 216/872 | octobre 201410

société Protection sociale

> 43 % des spécialistes exercent en secteur 2 et peuvent donc pratiquer des dépassements d’honoraires. Ils sont seulement 9,5 % chez les généralistes.

> 2,4 milliards d’euros ont été facturés en 2012 par les médecins en dépassements d’honoraires, soit 2,15 milliards pour les spécialistes et 250 millions pour les généralistes.

> Le taux de dépassement moyen atteint 85 % du tarif de la Sécurité sociale, si l’on considère uniquement les actes pour lesquels les médecins du secteur 2 pratiquent un dépassement.

P. L.Source : Cour des comptes, juin 2014.

Chiffres clés

Aujourd’hui, 90 % des Assurés sociAux ont déclAré un médecin trAitAnt.

remboursé possible par la Sécurité sociale et les com-plémentaires, chaque assuré doit choisir un médecin traitant et - sauf exceptions - passer par lui avant d’accéder à un spécialiste. Le but de ce contrat est de « responsabiliser » les patients sur le coût des dépenses de santé, financées dans un esprit de solidarité. D’où le nom de « contrats responsables et solidaires ».Aujourd’hui, les pouvoirs publics peuvent considérer que la mission de ce dispositif est remplie, puisque 90 % des assurés sociaux ont déclaré un médecin traitant. De la même manière, la quasi-totalité des contrats de complémentaire santé sont « responsables ». D’où la volonté conjointe des pouvoirs publics et des mutuelles de leur assigner un nouveau rôle, près de dix ans après leur création.

n limiter les dépassements d’honoraires des médecins

Globalement, l’objectif est de garantir un rembourse-ment minimum pour certains soins, mais aussi de fixer des prises en charge maximales pour contenir les prix. C’est le cas pour le remboursement des dépassements d’honoraires des médecins : le projet de décret, rendu public par le gouvernement fin juin, prévoit de limiter ces suppléments de rémunération à hauteur de 125 % du tarif de la Sécurité sociale.

Prenons l’exemple de la consultation d’un médecin spécialiste de secteur 2 : elle ne devra pas être facturée au-delà de 51,75 euros pour être intégralement rem-boursée par la Sécu et la complémentaire. Ce montant se décompose ainsi : 23 euros qui constituent le tarif de base de la Sécurité sociale, auxquels s’ajoutent 28,75 euros qui correspondent à 125 % du tarif de base. Au-delà, les dépassements ne seront plus rem-boursés par la complémentaire santé. Cette limite de 125 % est un seuil provisoire : ce plafond sera abaissé à hauteur de 100 % en 2017. Pour autant, la Mutualité Française, qui regroupe l’essentiel des mutuelles, estime que ce niveau demeure trop haut et ne favorisera pas la modération des tarifs médicaux (lire encadré).

n faire baisser le prix des lUnettesAutre objectif affiché par la ministre de la Santé : mettre un frein à la dérive des prix constatée dans le secteur des lunettes (verres et montures). Pour les contrats qui assureront la prise en charge des frais d’optique, le montant des remboursements devra être compris entre 50 euros et 470 euros pour des verres simples et entre 200 euros et 750 euros pour des verres complexes, voire 850 euros pour les verres « très complexes ». Quant aux montures, leur montant ne pourra pas être remboursé au-delà de 150 euros pour les contrats individuels et 100 euros pour les contrats collectifs d’entreprise.Enfin, le forfait hospitalier, qui correspond aux frais d’hébergement d’un séjour hospitalier (chambre et repas), devra être pris en charge par les mutuelles, sans limite de durée, contrairement à aujourd’hui. Qu’il s’agisse du forfait de 18 euros facturé en hôpital ou clinique ou du forfait de 13,50 euros pour les séjours en psychiatrie.Si ces mesures sont complexes, elles redessinent en profondeur le niveau d’intervention des complémen-taires santé dans notre système de protection sociale. Concrètement, elles auront un impact direct sur ce que pourra rembourser ou non votre mutuelle demain.

Pascal LeLièvre et Philippe rémond

| n° 216/872 | octobre 2014 11

][La réforme des contrats solidaires et responsables ne modi-fie pas l’intégralité du dispositif de 2006 et notamment :

– la garantie d’un bon niveau de remboursement complé-mentaire sur des prestations importantes réalisées dans le cadre du parcours de soins coordonnés : consultations en cabinet de ville, biologie et analyses médicales ;

– la prise en charge d’au moins deux prestations de pré-vention comme, par exemple : scellement des sillons des dents chez les enfants de moins de 14 ans, détartrage annuel complet, bilan du langage oral et/ou aptitude à l’acquisition du langage écrit chez les moins de 14 ans, dépistage de l’hépatite B, dépistage des troubles de l’audition à partir de 50 ans, examen d’ostéodensito-métrie pour les femmes de plus de 50 ans et certaines vaccinations…

Ph. r.

nouveaux Contrats soLidaires et resPonsabLes : Ce qui ne Change Pas

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lA ministre de lA sAnté

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mArisol tourAine :

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Autre objectif clAirement Affiché : mettre un frein à lA dérive

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Si ces mesures

sont complexes,

elles redessinent

en profondeur

le niveau

d’intervention

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complémentaires

santé dans

notre système

de protection

sociale.

R égler directement ses frais de santé et attendre que l’assurance maladie et la mutuelle vous remboursent, c’était un principe général, y

compris pour les médicaments, avant 1982. Mais aujourd’hui, le tiers payant est devenu la règle en pharmacie ou encore dans les laboratoires d’analyses médicales ou de radiologie.Le prochain objectif du gouvernement en la matière est de l’étendre à toutes les consultations de médecins généralistes d’ici l’année 2017. La raison ? En finir avec le renoncement aux soins ou à leur report, faute de moyens, tout en diminuant le recours aux urgences.Déjà aujourd’hui, certains patients peuvent se prévaloir de cette dispense d’avance de frais : il s’agit des béné-ficiaires de la couverture maladie universelle (CMU), qui concerne plus de 4 millions de personnes dont les revenus sont inférieurs à un plafond, et ceux de l’Aide Médicale d’Etat (AME) applicable à environ 260 000 per-sonnes étrangères en situation irrégulière. En 2015, s’y ajoutera le million de bénéficiaires de l’aide à la com-plémentaire santé (ACS).

n Déjà appliqué Dans 24 pays européensIl se trouve que dans ce domaine, la France est plutôt à la traîne au sein de l’Union européenne. Parmi les 28 pays membres, seulement trois pays - la Belgique, le Luxembourg et la France - imposent aux patients de payer intégralement le médecin avant d’être rembour-sés par l’assurance maladie. C’est également le cas de la Suède, mais jusqu’à un certain seuil : au-delà de 900 couronnes par an, c’est-à-dire environ 90 euros, les consultations deviennent gratuites.Dans les autres Etats, c’est le système dit de « prestations en nature » qui est appliqué. Ainsi, les frais médicaux

basiques - dont la consultation d’un médecin généraliste - sont pris en charge par l’assurance maladie. Selon les pays, il peut s’agir de caisses nationales, régionales ou locales. En revanche, cela n’est souvent valable que pour un parcours de soins suivi dans le secteur public. Dans la plupart des Etats, les patients qui font le choix de se tourner vers le privé doivent avancer les frais et ne sont remboursés que sur la base d’un tarif prédéfini.L’annonce de cette généralisation prochaine a été accueillie avec enthousiasme par le mouvement mutualiste, et notamment par son président, Etienne Caniard : « Le tiers payant est un système qui fonctionne et qui permettra de désengorger les urgences des hôpitaux aujourd’hui trop souvent utilisées par des patients qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour avancer leurs frais médicaux. Ce sera une vraie avancée pour favoriser l’accès aux soins. »

n pas De surconsommationCertains syndicats de médecins s’inquiètent d’un « risque inflationniste » : les consultations étant désormais gra-tuites, les patients pourraient avoir tendance, selon eux, à y avoir recours de façon excessive. Mais le président de la Mutualité Française s’inscrit en faux contre cette critique : « L’expérience des 24 pays de l’Union européenne qui l’appliquent prouve que le tiers payant ne suscite pas un phénomène de surconsommation. Les Français ne vont chez le médecin ni par plaisir ni parce que c’est gratuit ! »« Certes, la responsabilisation des assurés est indispen-sable. Mais elle ne doit pas se faire à sens unique, pour-suit Etienne Caniard. Je pense notamment aux prescrip-tions de médicaments, de bilans ou d’imagerie parfois excessives. Les déficits de notre système de santé résultent en grande partie de sa mauvaise organisation, pas d’une surconsommation choisie des patients. »L’organisation, c’est justement la grande inconnue de cette réforme future. Le principe devrait être appliqué dans deux cas. Les malades qui iront consulter un méde-cin généraliste de secteur 1, ne pratiquant pas de dépas-sement d’honoraires, n’auront plus à régler la consultation. Cette dispense d’avance de frais s’étendra également aux patients d’un généraliste exerçant en secteur 2, si leur mutuelle prend en charge les dépassements d’honoraires. Il existe cependant certaines zones d’ombre : qu’en sera-t-il de la franchise de 1 euro par consultation, non remboursée actuellement ? Et à qui les médecins devront-ils s’adresser pour obtenir leur paiement ? Dans quel délai seront-ils remboursés ? Des questions qui sont en cours de débat.

Virginie Plaut

Nouveau projet du gouvernement : étendre la pratique du tiers payant aux consultations chez le médecin généraliste, comme c’est déjà le cas chez le pharmacien. Cela devrait être possible d’ici 2017. Objectif : faciliter l’accès aux soins en supprimant l’avance de frais.

Tiers payant : bientôt chez le généraliste

Faciliter l'accès aux

soins en supprimant

l'avance de Frais : tel

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projet du

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| n° 216/872 | octobre 201412

société Protection sociale

«C omment amorcer la métamorphose de notre Etat providence, pensé au XIXe siècle pour dépasser le conflit entre le travail et le capital,

en un Etat social-écologique calibré pour le XXIe siècle ? » Telle est la question centrale de l’ouvrage d’Eloi Laurent Le bel avenir de l’Etat providence(1), qui entend « récon-cilier la question sociale et le défi environnemental ».Eloi Laurent est économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et enseignant à Sciences Po Paris. Dans son livre, il revisite notre orga-nisation de la protection sociale en prenant en compte une nouvelle dimension : le risque environnemental.« La relation sociale-écologique est à double sens : les inégalités sociales nourrissent les crises écologiques ; les crises écologiques grossissent en retour les inégalités sociales », écrit-il. De nombreuses études montrent ainsi que les populations défavorisées ont plus de risques d’être exposées à des pollutions, avec des écarts d’espé-rance de vie considérables.

n « Les crises écoLogiques sont des risques sociaux »

Mais Eloi Laurent va plus loin en intégrant dans sa réflexion des aléas qui n’ont habituellement pas leur place dans les réflexions sur la protection : les catas-trophes dites « naturelles ». Inondations de juin 2013 en Europe centrale et orientale, typhons en Asie, tor-nades aux Etats-Unis : pour cet économiste, « les crises

écologiques sont, au fond, des risques sociaux », tant leur dimension humaine est importante. Il revient donc à l’Etat d’en « mutualiser » les coûts, quitte à créer une nouvelle branche de la Sécurité sociale, qui couvrirait la « vulnérabilité » socio-écologique.A l’automne 2013, le Commissariat général au déve-loppement durable a estimé entre 700 millions et 1,7 milliard d’euros par an le coût de la pollution de l’air pour notre système de santé. Pour l’auteur, « il faudrait accepter davantage de régulation de la pollution, en particulier des particules fines, pour un coût écono-mique minime et un bénéfice humain très important ».Dans la perspective de la prochaine loi sur la santé, l’économiste estime que la France doit, bien plus qu’aujourd’hui, « incorporer à son modèle de justice sociale le prisme des inégalités environnementales ». Un plaidoyer en faveur d’une nouvelle ère de l’Etat providence qui conduit Eloi Laurent à prédire encore un « bel avenir » à notre système de protection sociale, dont il défend avec fougue l’efficacité.

Pascal lelièVre

(1) le bel avenir de l’etat providence, par eloi laurent, éd. les liens qui libèrent, 155 pages. 15,50 €.

Dans « Le bel avenir de l’Etat providence », l’économiste Eloi Laurent publie un vif plaidoyer en faveur de la protection sociale. A la veille de l’examen d’une nouvelle loi sur la santé, il lui assigne une mission inédite : la prise en charge des risques environnementaux.

Le défi écologique de l’Etat providence

laurent eloi

déFend avec Fougue

l'eFFicacité de

notre système de

protection sociale.

| n° 216/872 | octobre 2014 13

sociétéedition

][C’est au début de l’année 2015 que devrait débuter au Parlement l’examen de la loi de santé annoncée par le gouvernement. On connaît seulement pour le moment les grandes orientations stratégiques de ce texte défendu par la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine. Elles sont au nombre de quatre : faire de la pré-vention un des « socles » de la politique de santé en donnant la priorité aux jeunes et aux personnes « les plus éloignées du système de soins » ; mettre en place un « service terri-torial de santé publique » ; développer l’innovation ; établir une « nouvelle gouvernance » du système de santé, en renforçant notamment la place des usagers de soins.

Parmi les mesures concrètes : la généralisation du tiers payant intégral à l’ensemble des assurés d’ici à 2017, ce qui éviterait de faire l’avance de frais chez le médecin pour la part de la Sécurité sociale comme du régime complémentaire. Les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) devraient en bénéficier dès 2015.

P. l.

la loi de santé examinée début 2015

n Le Parlement a défi nitivement adopté le 21 juillet dernier le projet de loi sur l’économie sociale et soli-daire (ESS). Ce texte donne notamment une défi ni-tion de l’ESS et délimite son périmètre. Quelle en est la portée ?

Roland Berthilier - Pour les familles historiques de l’économie sociale et solidaire (ESS), dont les mutuelles font partie, l’adoption de cette loi constitue une avan-cée significative.

Le Parlement a définitivement adopté le 21 juillet le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire. Mais quels sont les principes et les ambitions de ce secteur économique, dont les mutuelles sont partie intégrante ? Trois questions à Roland Berthilier, secrétaire général de la Mutualité Française.

Economie sociale et solidaire

Une pépinière pour « entreprendre autrement »

| n° 216/872 | octobre 201414

SOCIÉTÉ ECONOMIE SOCIALE

][Le texte de loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS) améliore les conditions dans lesquelles les mutuelles exercent leur métier. La coassurance et les certificats mutualistes en sont deux illustrations.

L’article 34 de ce texte permet aux mutuelles de prati-quer entre elles, ou avec des entreprises d’assurance et des institutions de prévoyance, des opérations de coassurance pour répondre à un appel d’offres national. C’est indispensable, par exemple, pour faire valoir le savoir-faire des mutuelles dans le cadre de la générali-sation progressive de la complémentaire santé dans le secteur privé.

De même, ce dispositif de coassurance leur permettra, au 1er juillet 2015, d’offrir des contrats éligibles aux nouveaux bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS), qui sera désormais gérée par un nombre réduit d’organismes.

L’article 36 instaure, pour sa part, la possibilité pour les mutuelles d’émettre des certificats mutualistes. Objec-tif : accroître leurs fonds propres pour répondre notam-ment à l’entrée en vigueur prochaine de la directive européenne Solvabilité 2.

CE QUI CHANGE POUR LES MUTUELLES

Avec 2,3 millions de salariés dans près de 223 000 éta-blissements, l’économie sociale et solidaire regroupe 10,3 % du total de l’emploi salarié du public et du privé en France. C’est ce que vient de démontrer L’Atlas de l’ESS, grâce auquel, pour la première fois en France, la contribution des associations, coopératives, mutuelles, fondations et entreprises sociales à l’économie et à l’emploi est reconnue.Ainsi, cette loi satisfait une triple ambition : clarifier ce qu’est l’ESS, démontrer qu’il existe un autre modèle

d’entreprendre et, sans rentrer dans une logique d’assistanat, doter les entreprises du secteur d’outils pour changer d’échelle et polliniser l’économie française et euro-péenne. Ces trois volets sont essentiels pour

que les entreprises puissent continuer d’œuvrer pour un emploi pérenne et non délo-

calisable, ainsi que pour une croissance écono-mique inclusive.

Je note aussi que la définition qui figure aujourd’hui dans la loi consacre plus spécifiquement les familles historiques de l’ESS, dont les mutuelles. Cette consé-cration est importante : les principes applicables aux sociétés commerciales qui souhaiteraient intégrer le périmètre de l’ESS sont calqués au plus proche des principes historiques fondateurs des entreprises statu-taires…

n Justement, quels sont ces principes historiques fondateurs ?

Roland Berthilier - Les principes de fonctionnement des mutuelles, qui sont ceux de l’ESS, peuvent se résu-mer en six points :

- une gouvernance démocratique fondée sur le principe « une personne, une voix » et portée par des militants bénévoles élus par - et parmi - les adhérents ;

- la non-lucrativité, qui se concrétise par l’absence de rémunération d’actionnaires, la propriété indivisible et collective du capital ;

- la non-sélection des adhérents ;- une gestion financière encadrée reposant sur la

mise en réserve obligatoire ;- un ancrage territorial fort : les mutuelles agissent

au plus près de leurs adhérents tant pour l’activité assurantielle qu’au travers des 2 500 établisse-ments et services déployés sur le territoire ;

- la recherche d’innovation sociale dans leurs acti-vités.

En pleine crise du modèle capitaliste, les mutuelles disposent donc de nombreux atouts : elles ne lèvent pas de capitaux sur les marchés et leurs bénéfices ne servent pas à rémunérer des actionnaires. Cela leur permet de réinvestir leurs excédents dans le projet collectif en faveur de l’ensemble des adhérents.Le modèle de l’économie sociale existe déjà depuis plus d’un siècle. Il a beaucoup mieux résisté à la crise éco-nomique que l’économie conventionnelle. Mais il reste pourtant encore trop peu connu, même s’il nous est familier à tous. Qui n’a pas pratiqué une activité spor-tive au sein d’une association, visité une cave coopé-rative, eu recours à une mutuelle pour protéger sa santé ou assurer son habitation ou son véhicule, participé à la coopérative scolaire ? Tous ces organismes inscrivent leur action et leur développement dans une dimension sociale, en plaçant l’humain au cœur de leur projet.

n Le projet de loi bouleverse-t-il la représentation actuelle de l’économie sociale et solidaire ?

Roland Berthilier - L’ESS est une économie de proximité, elle doit être forte en région et forte au niveau national. Aussi, le texte de loi renforce, crée et institutionnalise différents organismes, qui doivent permettre aux entre-prises du secteur de poursuivre leur changement d’échelle, de dialoguer entre elles et avec les pouvoirs publics.Au niveau national, le texte met en place à cet effet une Chambre française de l’économie sociale et solidaire (Cfess), qui réunit l’ensemble des acteurs de l’ESS : mutuelles, coopératives, associations, fondations et entreprises sociales.

La loi conforte également une institution déjà en place, dont la Mutualité Française est pleinement partie pre-nante : le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire (CSESS), instance consultative et de dialogue entre le secteur et les pouvoirs publics.Enfin, le texte reconnaît, dans le même temps, les missions des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (Cress). Celles-ci adhéreront à la Chambre française de l’ESS via le Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (CNCress), également reconnu par la loi. Les Cress et leur conseil pourront désormais jouir d’une reconnaissance d’utilité publique et verront leur rôle renforcé pour accompagner le développement économique du secteur.Toutes ces instances vont permettre d’appuyer l’an-crage territorial des entreprises du secteur, tout en confortant leur participation au débat politique national et européen.

| n° 216/872 | octobre 2014 15

Roland Berthilier est secrétaire général de la Mutualité Française depuis juin 2013. Né en 1955, il a commencé sa carrière à l’Education nationale : instituteur, professeur d’enseignement général de collège, professeur certifié, principal adjoint de collège, puis proviseur adjoint. Parallèlement, il milite au sein de la section du Rhône de la Mutuelle générale de l’Education nationale (MGEN). Il a exercé de nombreuses responsabilités nationales à la MGEN, dont il est aujourd’hui le vice-président.

Roland Berthilier est également un militant engagé de l’économie sociale et solidaire (ESS). Il cherche à mieux faire connaître l’ESS auprès des nouvelles générations à travers son mandat de président de l’association l’Esper : l’Economie sociale partenaire de l’Ecole de la République. Un projet citoyen qui lui tient particulièrement à cœur.

Dernière passion : la presse, dont il suit les évolutions depuis de nombreuses années en tant qu’administrateur de l’Association nationale de la presse mutualiste (ANPM) et aujourd’hui vice-président du Syndicat de la presse sociale (SPS).

Roland Berthilier, qui êtes-vous ?

A vant, Mila s’habillait avec un tee-shirt, un pantalon, une jupe, une chemise. Oui… mais c’était avant ! Aujourd’hui, la jeune ado fouille

dans sa penderie en réclamant son Zara ou son Ralph Lauren. Lorsqu’elle égare son sac, elle demande à son frère s’il n’a pas « vu son Longchamp ». Son téléphone ? Ce n’est plus un portable, c’est un Samsung.Pourtant, quand vous lui demandez si les marques comptent pour elle, elle roule de grands yeux étonnés et répond sans sourciller : « Pas du tout ! Ce qui compte, c’est la qualité du produit. La marque, ça n’a aucune importance. »La plupart des parents vivent au quotidien ce genre de paradoxe : « Je n’arrive pas à m’y faire, soupire Sandrine, la maman de Mila. Lorsque j’étais en classe, moi, personne ne se souciait des étiquettes. Et personne ne choisissait ses amis en fonction de la marque de leur blouson ou de leur cartable ! »

n « Porter une marque, c’est aPPartenir à un grouPe »

L’intrusion des marques dans la vie des adolescents est un phénomène relativement récent. La principale enquête sur ce sujet, réalisée en 2004 par l’Union des

familles en Europe (UFE) auprès d’un millier de collé-giens et de parents, permet d’en mesurer à la fois l’ampleur et la complexité.Cette étude pointe l’énorme décalage entre les décla-rations des ados, qui ne sont que 11 % à trouver « important » d’acheter un vêtement de marque, et le ressenti des parents, qui affirment à 62 % que leur enfant plébiscite les vêtements siglés.

Les jeunes assurent que les marques « ne sont pas importantes » pour eux mais… ils ne jurent que par elles ! Quel rôle ce phénomène joue-t-il donc dans la construction des ados ? Comment les parents peuvent-ils réagir ? Tendances, témoignages et décryptage d’une psychologue.

Les ados et les marques : « je consomme donc je suis ! »

| n° 216/872 | octobre 201416

société faits de société

L'intrusion des marques dans La vie des adoLescents

est un phénomène reLativement récent.

42 % des ados achètent

un vêtement

de marque dès qu'iLs

en ont Les moyens.

Même s’ils répugnent à le reconnaître, les réponses des jeunes trahissent leur attrait irrésistible : 42 % d’entre eux achètent un vêtement de marque dès qu’ils en ont les moyens. Seulement 16 % des filles et 23 % des garçons jurent ne jamais parler entre eux de la façon dont leurs camarades sont habillés ! « Porter une marque, cela signifie appartenir à un groupe, décrypte Céline Martinez, psychologue à Nice. Par mon look, je revendique mon appartenance à une tribu. Je suis rasta, glisse, lolita, gothique, grunge… Les respon-sables marketing l’ont bien compris et s’appliquent à cerner ces codes pour doper leurs ventes. »

n un BuDget Vestimentaire DouBLé, Voire triPLé

Le tour de force des fabricants est d’avoir réussi à donner à leurs produits une dimension culturelle, à l’instar d’un langage. « Dissimulées derrière ce faux nez, les marques apportent une réponse mercantile au ques-tionnement existentiel des adolescents : je consomme, donc je suis », résume Céline Martinez. Imparable.Ce n’est pas sans conséquence sur le budget des familles. Acheter des marques double, voire triple le prix de la panoplie de l’adolescent. L’enquête de l’UFE révèle que ce poids financier est « très lourdement ressenti » par 92 % des professions intermédiaires et par 86 % des ouvriers et employés.« On se dispute souvent à ce sujet, confirme Sandrine. Mon mari et moi avons la chance de gagner correctement notre vie. Pour autant, je ne trouve pas normal de claquer

150 euros pour une jupe lorsqu’on a 14 ans. Mais si nous refusons de payer, Mila casse sa tirelire ! Oui, c’est une vraie source de tensions… »

n teLs Parents… teLs aDos !Selon l’UFE, 55 % des parents s’efforcent de trouver un compromis : « Tu peux prendre une marque pour tel vêtement mais pas pour tel autre » ; « Je paie le prix d’un tee-shirt standard et tu complètes avec ton argent de poche »… « Même si on lui répète que ce n’est pas un bout de tissu qui fait la valeur d’une personne, on est conscient que c’est vraiment important pour elle, reconnaît Sandrine. Et on ne veut surtout pas qu’elle soit mise à l’écart… » Rares sont les parents qui ne cèdent jamais. « Sans doute parce qu’eux-mêmes ne donnent pas toujours le bon exemple, sourit Céline Martinez. C’est difficile de refuser à son rejeton ce qu’on s’autorise à soi-même : craquer pour un vêtement siglé, choisir une voiture plus grande que celle du voisin, etc. »Le sondage de l’UFE montre que de nombreux adultes apprécient pour eux-mêmes ce jeu social… et encou-ragent implicitement leurs enfants dans cette voie. « Soyons honnêtes : les ados n’ont pas inventé cette société du paraître, conclut la psychologue. En général, si vous regardez les faits objectivement, les jeunes les plus intran-sigeants sur les marques ont souvent de qui tenir ! »

Cédric PORTAL

porter une marque,

ceLa siGniFie

appartenir

À un Groupe.

| n° 216/872 | octobre 2014 17

][Comment une marque s’y prend-elle pour devenir « ten-dance » ? La voie royale est de s’attacher par contrat l’image d’une star. Les chanteurs, acteurs, sportifs et vedettes du petit écran sont des porte-drapeaux parfaits. Les ados n’hésitent pas à casser leur tirelire - ou celle de leurs parents - pour s’offrir la même paire de chaussures que le basketteur Tony Parker ou le même tee-shirt que le chanteur Stromae.

Mais les stratèges du marketing moderne vont plus loin. Ils n’hésitent pas à recruter sur Internet ou à la sortie des collèges des jeunes in, jugés prescripteurs, qui deviennent « ambassadeurs de la marque ».

Certes, la technique n’est pas nouvelle. Dans les années 1960, un vendeur de chaussures était parvenu à écouler un stock de 5 000 paires de sabots achetées à très bas prix en offrant quelques dizaines d’entre elles à des jolies filles sur la Côte d’Azur. Il a ainsi lancé une mode éphémère qui lui a permis de faire fortune.

Aujourd’hui, les jeunes sont invités à se connecter sur Internet et à répondre à des questionnaires pour voir s’ils peuvent « incarner l’esprit » de la marque. Si la réponse est positive, ils gagnent la possibilité de « profiter en avant-première des nouveaux équipements ». Qu’ils font ainsi connaître à leurs camarades.

Les marques sont aussi très présentes sur les blogs. Elles proposent des « tests de produits », des invitations à des « événements exclusifs ». « Le but est de donner du signifiant social au moindre morceau d’étoffe, résume Céline Martinez, psychologue à Nice. Si tu portes ce vêtement, tu fais partie de notre clan. Tu es donc quelqu’un de bien. »

C. P.

LES SECRETS D’UNE OPÉRATION SÉDUCTION

Les ados n'hésitent

pas À casser Leur tireLire

pour s'oFFrir La même

paire de chaussures

que Leur star Favorite.

Le tour de force

des fabricants

est d’avoir

réussi à donner

à leurs produits

une dimension

culturelle,

à l’instar

d’un langage.

I l n’y a pas de temps à perdre : se rendre immédia-tement chez un médecin pour faire constater les violences et déposer plainte auprès des services de

police ou de gendarmerie. Mais ces démarches sont souvent difficiles pour les victimes. Il y a les promesses - « Je ne le ferai plus jamais » - et cette relation ambiguë, faite d’amour, de peur et d’espoir, qui lie l’agresseur à sa victime.

La femme battue est souvent une femme humiliée, dévalorisée, à qui il a été dit pendant parfois des années qu’elle était incapable de s’en sortir seule. Les violences ne sont pas uniquement physiques, elles sont également psychologiques. Fragilisée, la femme n’imagine pas sa vie sans celui qui devient parfois son bourreau. Elle veut croire qu’il va changer et que, cette fois-ci, il va arrêter. Dans ce type de situation, le rôle de la justice est com-plexe : elle doit agir très vite avant cette période dite « de lune de miel », où le compagnon ou l’époux va

Il y a la première fois et puis les autres. Les victimes qui n’ont pas osé en parler dès les premiers coups garderont longtemps le silence, souvent partagées entre honte et culpabilité. Face aux violences conjugales, la justice se doit de réagir pour protéger les victimes : sanctionner l’auteur des violences et permettre à la compagne ou épouse d’échapper à son emprise.

Violences conjugales : priorité à la protection de la victime

La femme battue est

souvent une femme

humiLiée, dévaLorisée.

| n° 216/872 | octobre 201418

SOciété faits de société

][Lorsque la femme victime est liée à son agresseur par le mariage ou si des enfants sont nés de leur union libre, le juge aux affaires familiales va être compétent pour statuer sur les conséquences de la séparation et pourra même être saisi en référé, c’est-à-dire en urgence. Pour protéger notamment les victimes qui ne sont pas mariées ou n’ont pas d’enfant avec leur compagnon, le législateur a introduit en 2010 dans notre droit civil une procédure nouvelle : l’ordonnance de protection, qui est délivrée dans un délai très court par le juge aux affaires familiales.

Cette ordonnance a pour objet d’assurer la protection de la victime de violences causées au sein d’un couple et d’organiser le cas échéant la situation matérielle et les relations avec les enfants après la séparation.

« J’ai vécu pendant deux ans avec un homme alcoolique qui était régulièrement violent avec moi, témoigne Maryline. J’ai fini par déposer plainte et je lui ai demandé de quitter l’appartement. Il a refusé et m’a dit avoir autant le droit que moi d’y rester. » C’est avec l’aide de son avocat que Maryline a saisi le juge aux affaires familiales pour solliciter l’attribution du logement dont les deux concubins étaient locataires.

L’ordonnance de protection peut aussi réglementer la résidence des enfants et le droit de visite du père ou encore fixer la pension alimentaire. Tout manquement aux obli-gations ou interdictions qui découlent de cette décision constitue un délit prévu à l’article 227-4-2 du Code pénal. Les mesures ordonnées dans le cadre de l’ordonnance de protection ont une durée limitée à quatre mois à compter de la notification de la décision et peuvent être prolongées en cas de procédure de divorce.

V. M.

Le rôLe du juge aux affaires faMiLiaLes

laisser entrevoir l’espoir d’un changement. Agir très vite pour sanctionner et pour protéger. « Nous avons de plus en plus recours à la procédure de comparution immédiate pour permettre une réponse pénale rapide aux faits de violences entre conjoints », indique Emmanuelle, substitut du procureur.

n La victime héSiteSi la justice est prête, la victime, elle, ne l’est pas tou-jours : « Récemment encore, j’ai dû lourdement insister auprès d’une femme pour qu’elle accepte de se constituer partie civile lors du procès de son compagnon », témoigne Christine, qui travaille depuis plus de dix ans au sein d’une association d’aide aux victimes. « Avec le soutien de son avocat, nous lui avons conseillé de limiter alors sa demande à l’euro symbolique. Mais son souhait profond était de ne pas “enfoncer” celui qui la battait régulièrement et qui, ce jour-là, avait tenté de l’étrangler… »Alors que les victimes cherchent souvent à banaliser les faits qu’elles ont subis, le Code pénal considère que la qualité de conjoint, de concubin ou de partenaire de pacte civil de solidarité (Pacs) constitue une circonstance aggra-vante. C’est le cas aussi pour un ancien conjoint, concubin ou partenaire. La peine encourue est alors plus lourde.

n meSure d’éLOignement« Si toute violence est une atteinte à la personne inaccep-table, il ne faudrait toutefois pas traiter de la même façon les violences commises dans le contexte très particulier des ruptures », considère Nathalie, avocate spécialisée en droit de la famille. « Durant ces périodes, justifie-t-elle, les sentiments sont exacerbés et les gestes commis, s’ils doivent être sanctionnés, ne relèvent pas de la même dynamique que des violences récurrentes. »En effet, il appartient aux tribunaux de replacer les faits dans le contexte afin de déterminer notamment le risque

de récidive. Si le dépôt de plainte a pour objet de faire juger l’auteur des violences, il peut également permettre la protection de la victime. Des mesures d’éloignement, d’interdiction d’entrer en contact avec la victime peuvent être décidées dans l’attente du jugement. Mais il sera opportun de saisir rapidement le juge aux affaires familiales pour mettre en place des dispositions de nature à protéger la famille.

Virginie Mornaud

| n° 216/872 | octobre 2014 19

stop-violences-femmes.gouv.fr

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La Mutualité Française, fédération qui regroupe la quasi-totalité des mutuelles, s’associe à la lutte contre les violences faites aux femmes. Plusieurs travaux ont été conduits depuis le début de l’année pour en mesurer les conséquences sur la santé. Ces réflexions ont abouti à un colloque le 14 mars, coorganisé avec la Mutuelle générale de l’Education nationale (MGEN) et la chaire santé de Sciences Po, en collaboration avec la Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof).

A cette occasion, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a insisté sur la nécessité de sensibiliser les professionnels de santé à ces questions. Pourquoi ? Parce qu’« une victime de violences sur quatre fait appel au médecin en premier recours », quand seule « une victime sur neuf se rend au commissariat ».

« Les femmes font naturellement confiance au médecin, plus qu’au policier, complète la ministre de la Santé, Marisol Touraine. D’où le rôle essentiel du professionnel de santé, alors même que les femmes tendent à rendre invisibles ces violences, comme si cela suffisait à les faire disparaître. »

Parmi les questions traitées au cours de ce colloque : comment aborder les violences en médecine générale ? Comment faire de l’entretien du 4e mois de grossesse un outil permettant de repérer ces violences ? Comment intégrer ces questions au cursus des études de médecine ?

Mobilisation des mutualistes et des professionnels de santé

][Le 25 novembre prochain, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimina-tion de la violence à l’égard des femmes, le Conseil économique, social et environ-nemental (Cese) présentera en séance plénière une étude sur le thème : « Combattre toutes les violences faites aux femmes, des plus visibles aux plus insidieuses ». Le Cese est la troisième assemblée constitutionnelle et représente les « forces vives » de la Nation. Il a décidé de s’autosaisir de la question des violences faites aux femmes et de la confier à sa délégation aux droits des femmes et à l’égalité.

La rapporteure de l’étude est Pascale Vion, membre du groupe Mutualité au Cese et vice-présidente de la Mutualité Française. L’étude en cours de réalisation s’inté-ressera particulièrement « aux racines des violences faites aux femmes », lesquelles « se nourrissent des stéréotypes de la société, de la banalisation des propos sexistes » et de « l’indifférence encore trop fréquente de chacun ».

P. L.

QueLLes sont Les racines des VioLences faites aux feMMes ?

121 femmes et 25 hommes sont mortssous les coups de leur conjoint en 2013.

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En 2013, 13 Enfants ont été tués par lEur pèrE En mêmE tEmps quE lEur mèrE.

23 Enfants ont été témoins d'un tEl crimE.

face aux violences, libérons la parole

VIOLENCES FEMMES INFO aPPeLeZ Le 3919** Appel anonyme et gratuit (fixes et mobiles)

stop-violences-femmes.gouv.fr

Face au cancer du sein, il y a des moyens d’agir : c’est le message délivré chaque année par Octobre rose. Cette année, le dépistage généralisé fête ses dix ans d’existence. Dix années de mobilisation pour inviter les femmes de 50 à 74 ans à passer tous les deux ans une mammographie. Rencontre avec Frédéric de Bels, responsable du département dépistage de l’Institut national du cancer (Inca).

Octobre rose : dix années de mobilisation pour vaincre le cancer du sein

| N° 216/872 | OCTOBRE 201420

NOTRE SANTÉ MÉDECINE

Le cancer du sein est la première cause de mor-talité par cancer chez la femme, avec près de 12 000 décès par an. Mais la réalité ne s’arrête

pas là. Car les traitements de la maladie permettent un taux de survie de 90 % à cinq ans, dès lors que le cancer est diagnostiqué avec une taille inférieure à 1 cm sans envahissement ganglionnaire. Il n’y a donc pas de fatalité. Mais un combat à gagner.L’incidence du cancer du sein est la plus élevée chez les femmes de 50 à 74 ans. D’où la décision des pou-voirs publics, en 2004, de généraliser une vaste opération de dépistage : les femmes appartenant à cette tranche d’âge se voient proposer tous les deux ans une mammographie à partir de leur cinquantième anniversaire. Pour promouvoir ce dépistage, le mois d’octobre est consacré à une grande opération de sensibilisation, à laquelle les mutuelles participent aux côtés de nom-breuses associations. Chaque année, ce sont près de 2,5 millions de femmes qui répondent à cette invitation et prennent ainsi rendez-vous chez le radiologue.

� UNE DOUBLE LECTURE SYSTÉMATIQUE

La mammographie proposée dans le cadre du dépistage organisé est réalisée dans un centre de radiographie agréé. Par sécurité, une deuxième lecture des radios est systématiquement effectuée. L’ensemble du dépis-tage - examen clinique et mammographie - est pris en charge à 100 % par la Sécu.Tout n’est pourtant pas rose. Le taux de participation des femmes concernées dépasse de peu les 50 %, alors que le dépistage organisé donnerait sa pleine efficacité avec un taux de 80 %. Certaines personnes passent au travers de la prévention parce qu’elles appartiennent à un milieu défavorisé ou sont stoppées par le barrage de la langue. D’autres femmes préfèrent passer par leur gynécologue pour un contrôle individuel, alors qu’il n’est pourtant pas soumis aux mêmes standards de qualité que le dépis-tage organisé. La mobilisation autour d’Octobre rose continue donc !

Pascal LELIÈVREFACE AU CANCER DU SEIN, IL Y A DES MOYENS D'AGIR : C'EST LE MESSAGE

DÉLIVRÉ CHAQUE ANNÉE PAR OCTOBRE ROSE.

| N° 216/872 | OCTOBRE 2014 21

� Le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein vous paraît-il aujourd’hui satisfaisant ?Frédéric de Bels - Un peu plus d’une femme sur deux - entre 52 à 53 % - répond favorablement au dépistage organisé du cancer du sein. Après une forte croissance, cette proportion est stable depuis trois années. Bien sûr, on ne peut pas s’en satisfaire, même si l’on sait que 12 % des femmes se font également dépister en dehors de cette campagne. L’objectif, clairement, c’est de faire mieux !

� Quelles sont les raisons du refus de se faire dépister ? F.B - Il y a sans doute de la négligence, mais avant tout des freins liés à l’examen, à la peur d’avoir mal, à la gêne, au risque de trouver quelque chose qu’on préfère mettre à distance. Parfois, les freins sont matériels, liés à la distance du centre de radiologie. Mais il y a aussi des questions récentes sur les risques éventuels de l’examen. On parle de « surdiagnostic », de « cancer radio-induit(1) »… Ces mots font peur.

� Justement, le dépistage présente-t-il un risque ?F.B - Le risque existe, mais il est infime au regard du nombre de vies sauvées. Toutes les études sérieuses s’accordent à reconnaître que la mise en place du dépistage organisé a permis de réduire la mortalité des femmes par cancer du sein de 15 à 20 %. C’est considérable ! Et rappelons qu’un dépistage précoce permet de guérir un cancer dans 9 cas sur 10.Pour 100 000 femmes dépistées, le nombre de vies épargnées oscille entre 150 et 300, alors qu’on évalue entre 1 et 15 le nombre de décès par cancer radio-induit. La balance « bénéfice-risque » plaide nettement en faveur du dépistage…

� Comment convaincre les personnes qui ont des réticences à se faire dépister ?F.B - Il faut expliquer les choses clairement, en répondant sans détour aux questions que les femmes se posent, en rappelant les bénéfices du dépistage sans chercher à occulter les inconvénients. Il convient également de rassurer les femmes sur la prise en charge médicale en cas de diagnostic. Les soins ont beaucoup progressé. L’objectif est de leur donner tous les outils qui leur permettront de prendre une décision éclairée.

� Existe-t-il des différences liées au milieu socioprofessionnel ?F.B - Oui. Les 35 % de femmes qui ne bénéficient d’aucun dépistage appartiennent majoritairement aux catégories sociales les plus défavorisées. C’est pour cela que la campagne 2014 cible plus par-ticulièrement ce public, avec une campagne spécifique à la radio et des dépliants en plusieurs langues - dont l’arabe, le turc et le wolof.

Propos recueillis par Cédric PORTAL

(1) Cancer causé par les radiations.

DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN

Juin

201

4 –

AFF

SEIN

AZR

14

Le dépistage est recommandé à partir de 50 ans, ou avant en cas de risque particulier.

Renseignez-vous auprès de votre médecin, sur e-cancer.fr ou au

DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN

Juin

201

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SEIN

AZR

14

Le dépistage est recommandé à partir de 50 ans, ou avant en cas de risque particulier.

Renseignez-vous auprès de votre médecin, sur e-cancer.fr ou au

« Toucher l’ensemble des femmes »Frédéric de Bels est responsable du département dépistage de l’Institut national du cancer (Inca). Le dépistage a permis de réduire la mortalité par cancer du sein de 15 à 20 %, rappelle-t-il. Mais des réticences demeurent…

Frédéric de Bels

][Il y a des mots qui reviennent sans cesse vous tourmenter dans vos cauchemars. Ces mots, Jackie les a entendus pour la première fois dans la bouche de son radiologue : « Vous avez une petite boule en haut du sein... »

Cette retraitée de 66 ans, qui vit à Antibes (Alpes-Maritimes), participait pour la deuxième fois à la campagne de dépistage. « Deux ans plus tôt, je n’avais rien, soupire-t-elle. Là, ils ont repéré cette saloperie à la seconde lecture. Lorsqu’on m’a parlé de tumeur, je me suis vue au cimetière. Le toubib a été rassurant, il a précisé que c’était une toute petite boule, mais qu’il fallait absolument l’enlever. »

Jackie a eu de la chance. Après l’opération, elle n’a pas eu besoin de subir des soins particuliers. « Mais je suis placée sous haute surveillance, sourit-elle. Parce qu’il y a toujours un risque de récidive. »

Elle hausse les épaules : « Ce qui est clair, c’est que si j’avais zappé le dépistage, je serais aujourd’hui dans un sale état. Ou plus là du tout ! Cela fait réfléchir, non ? Ça vaut bien le coup de sacrifier une matinée pour sauver sa peau ! »

C.P.

« VOUS AVEZ UNE PETITE BOULE EN HAUT DU SEIN… »

C’est un grand classique des maladies infantiles : neuf enfants sur dix ont un jour ou l’autre la varicelle. Tant mieux : la gravité augmente

avec l’âge, donc mieux vaut la contracter tôt. Cette maladie virale, qui provoque des lésions de la peau et des muqueuses, est très contagieuse.« Les enfants sont atteints en priorité dans leur vie en collectivité, explique le Dr Pierre Bakhache, pédiatre, membre de l’Association française de pédiatrie ambu-latoire (Afpa) et du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP). La varicelle est contagieuse trois jours avant l’apparition de l’éruption. Il est donc illusoire d’éloigner les enfants de l’école pour l’éviter. Mais il est vrai qu’ils demeurent contagieux par les voies respiratoires et par les lésions cutanées pendant la phase éruptive. »Parfois, les boutons de varicelle sont confondus avec des piqûres de moustique. Ils atteignent tout le corps jusqu’au cuir chevelu, quelquefois aussi l’intérieur des oreilles, de la bouche, voire le système digestif et respiratoire.« La varicelle est considérée comme une maladie bénigne, rappelle le Dr Bakhache, mais 5 % des enfants sains présentent des complications comme une surinfection cutanée, des atteintes respiratoires, digestives ou neuro-logiques qui peuvent entraîner une hospitalisation. » La fièvre survient généralement avant l’apparition des premiers boutons et disparaît ensuite, mais elle doit être surveillée. Ces boutons provoquent un fort prurit qui aboutit à des cicatrices si on ne l’apaise pas.

n Pas de soleilPour une varicelle bénigne, le traitement consiste en un antihistaminique pour limiter les démangeaisons. « Je ne conseille un désinfectant local que s’il existe de petites

La varicelle touche presque tous les enfants, dans la majorité des cas de manière bénigne. Ses traitements ont bien évolué depuis l’époque où l’on badigeonnait tous les boutons en rouge ou bleu. Et pour les quelques adultes qui y ont échappé, il existe un vaccin.

La varicelle : très fréquente mais bénigne

| n° 216/872 | OCTOBRE 201422

notre santé médecine

inflammations, note le pédiatre. Je préfère laisser les enfants en paix et ne pas poursuivre chaque bouton avec des produits colorés asséchants rouge, bleu ou jaune fluorescent qui n’ont pas vraiment d’utilité. Il faut continuer à laver l’enfant régulièrement. Une douche est mieux qu’un bain dans lequel les boutons macèrent, avec des risques d’infection, mais ce n’est plus une recommandation majeure. »Il faut veiller à ce que les ongles restent courts pour protéger les zones de grattage et éviter que l’enfant ne propage l’infection. Il ne faut pas laisser le petit malade au soleil après la phase éruptive, ce qui entraînerait la dyscoloration des lésions cutanées. En cas de fièvre, il faut privilégier le paracétamol. L’ibuprofène est déconseillé.Des pays comme les Etats-Unis et la Finlande ont imposé la vaccination généralisée. La France ne la recommande pas. En effet, si la couverture vaccinale ne dépasse pas 90 %, seuil suffisant pour protéger l’ensemble de la population, la varicelle circulera moins facilement, certes, mais atteindra les sujets non vaccinés plus tard. Et dans ce cas, la maladie sera plus grave.Une fois qu’on a eu la varicelle, l’immunité est perma-nente. « Les seules exceptions sont de très rares cas d’immunosuppression, indique le Dr Bakhache. Il existe aussi des cas où la varicelle est légère. Le virus atteint le système nerveux et ressort sous forme de zona, présent aussi chez la personne âgée dont l’immunité s’est estom-pée. C’est une atteinte cutanée très douloureuse corres-pondant au territoire d’un nerf ou de plusieurs nerfs concomitants. Un vaccin contre le zona vient d’être agréé qui est l’équivalent du vaccin contre la varicelle, mais dix fois plus concentré. Il est destiné aux personnes âgées. »

Corinne Renou-nativel

Neuf eNfaNts sur dix oNt uN jour ou l’autre la varicelle.

Des pays comme

les Etats-Unis

et la Finlande

ont imposé

la vaccination

généralisée.

La France ne la

recommande pas.

][Aux lésions de la peau et des muqueuses propres à la varicelle s’ajoutent le plus souvent, à l’âge adulte, des atteintes graves respiratoires, digestives ou neurologiques. La femme enceinte qui n’a jamais été touchée doit abso-lument éviter la transmission, en particulier au début et en fin de grossesse, car cette maladie est grave pour elle et pour le fœtus.

Un vaccin existe, recommandé et pris en charge pour toutes les personnes de plus de 11 ans qui n’ont jamais eu la varicelle, en particulier celles qui sont en contact avec de jeunes enfants (enseignants, personnels de soin, etc.) ou les femmes qui projettent d’avoir un bébé.

un vaCCin pouR les adultes

J’ai voulu

partager avec

un public plus

large les

conseils que

je donne

aux patients

à la fin de la

consultation.

Des gestes simples de prévention pour éviter les urgences

| n° 216/872 | OCTOBRE 2014 23

n Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire votre livre 101 conseils pour ne pas atterrir aux urgences (éd. Robert laffont, 288 pages, 18 €) ?

dr Gérald Kierzek - Depuis dix ans, je travaille aux urgences, où je traite des accidents totalement évitables. J’ai voulu partager avec un public plus large les conseils que je donne aux patients à la fin de la consultation afin de modifier leurs habitudes, d’intégrer des manières de procéder ou des réflexes santé qui ne prennent pas plus de temps… mais évitent de se retrouver aux urgences. Rappelons que 11 millions de personnes se blessent chaque année dans des accidents de la vie courante, ce qui conduit 4,5 millions d’entre elles aux urgences !

n Qu’est-ce qui cause le plus de blessures et de morts ?dr Gérald Kierzek - Clairement les chutes. Sur les 20 000 décès par an causés par des accidents de la vie courante en France, elles représentaient près de 9 800 morts en 2011. Autre donnée : 80 % des victimes avaient plus de 75 ans. Pourquoi ? Beaucoup de seniors actifs ne tiennent pas compte de certaines déficiences dues à l’âge - la vue, l’équilibre - ou aux médicaments. Les nouvelles technologies sont aussi pourvoyeuses de nouveaux types de chutes. De plus en plus, on envoie des SMS et des tweets en marchant ou dans un escalier sans prendre le temps de s’arrêter et de se stabiliser. Un jeune qui écoute de la musique avec son MP3 risque davantage d’avoir un accident, parce qu’il n’entend pas les véhicules et autres dangers.

n les plaies et coupures sont aussi à l’origine de nombreuses arrivées aux urgences…dr Gérald Kierzek - En effet. Il faut rappeler des mes-sages de prévention tout simples, comme de tenir ou de placer ses couteaux dans le lave-vaisselle la pointe en bas. Si l’on trébuche dans la cuisine, cela peut éviter une plaie profonde à la main ou - plus grave - d’avoir un enfant blessé au thorax ou à l’abdomen. Pour les plaies, il faut avoir les bons réflexes : pression pour atténuer l’hémorragie, lavage de la plaie du milieu vers la périphérie pour ne pas amener de bactéries à l’intérieur, désinfection, vaccination antitétanos si elle n’est pas à jour.

n la maison semble le lieu de tous les dangers. en particulier la cuisine…

dr Gérald Kierzek - C’est dans la cuisine qu’ont lieu 15 % des accidents de la vie courante. Les objets cou-pants comme les couteaux en sont largement respon-sables, mais aussi les casseroles d’eau ou de lait, qui représentent la première cause de brûlures graves chez l’enfant, sur le visage, le thorax et les membres supé-rieurs. On ne répétera jamais assez qu’il faut tourner les manches de ces récipients pour ne pas que les plus jeunes les attrapent. Ce qu’on sait moins : lorsque l’huile d’une friteuse prend feu, verser de l’eau provoque des projections et attise le feu. Pour l’éteindre, il faut l’étouffer ou utiliser un extincteur spécifique.

n Quels sont les risques auxquels on ne pense pas forcément dans ses loisirs ?dr Gérald Kierzek - Quand on prend ses repas dehors, des guêpes peuvent entrer à l’intérieur d’une cannette. Avant de boire, mieux vaut vérifier qu’aucun hyménop-tère - guêpe, abeille, bourdon, frelon - ne s’y est glissé, sous peine d’être piqué au fond de la gorge. Dans la pratique d’un sport ou le bricolage, il est impor-tant de penser à retirer son alliance, qui peut rester coincée dans un outil ou un grillage et endommager le doigt jusqu’à nécessiter une amputation. Pour faire du scooter ou un autre deux-roues motorisé, il faut être équipé de gants et de vêtements qui couvrent le corps : en cas de chute, ils protègent d’une brûlure au troisième degré, qui laissera des traces toute la vie.

propos recueillis par Corinne Renou-nativel

Les accidents de la vie courante touchent chaque année en France 11 millions de personnes. Dans un ouvrage issu de son expérience d’urgentiste, le Dr Gérald Kierzek nous livre des conseils de prévention pour « ne pas atterrir aux urgences ».

][Une blessure ou une douleur : que faire ? En cas de doute, appeler le 15 permet d’avoir le conseil d’un médecin sur l’attitude à adopter. « Dès qu’il y a une notion de gravité ou un potentiel évolutif - un trouble neurologique, une hémorragie qu’on ne parvient pas à arrêter, des douleurs abdominales ou thoraciques, etc. -, il faut appeler le 15, explique le Dr Gérald Kierzek. Les passages non justifiés aux urgences ne concernent que 10 % des malades. Un mal de tête peut être une simple migraine… ou une méningite ! C’est le métier de l’urgentiste de trier les cas graves ou non. Il n’y a aucune raison de culpabiliser les patients de venir aux urgences. »

dans Quel Cas alleR aux uRGenCes ?

«Vaccine or not vaccine ? » : tel est le thème du débat organisé par le quotidien Libération dans le cadre de ses « Jeudis de la santé », proposés

en partenariat avec la Mutualité Française (pour plus d’informations : www.liberation.fr/jeudis-sante). Cette manifestation a eu lieu le 10 avril dernier à l’institut Pasteur, à Paris, co-animée par le journaliste santé Eric Favereau et le Pr Alfred Spira, chercheur en santé publique.Au cœur du débat : la désaffection de la population fran-çaise pour la vaccination. « Tous les vaccins sont concernés par un mouvement de fond, qui paraît lié à un climat géné-ral de défiance », selon l’institut spécialisé en santé IMS-Health, cité par Libération. Entre 2008 et 2012, les chiffres révèlent une baisse de 12 % des doses de vaccins vendues, toutes pathologies confondues.Un seul exemple : le taux de couverture vaccinale contre la grippe est passé de 64 % à 55 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus entre l’hiver 2003-2004 et l’hiver 2011-2012, selon l’assurance maladie. Or la cible fixée pour cette tranche d’âge par les autorités sanitaires est une couverture de 75 %. Entre-temps, la polémique sur la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 de 2009 a fait baisser la cote de la vaccination dans l’opinion.

n S’aSSurer contre un danger potentiel

« Aujourd’hui, nous ne sommes plus conscients du bénéfice que des générations nous ont apporté grâce aux vaccins », déplore la Pre Brigitte Autran, immunologiste et membre du comité vaccins de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Beaucoup de maladies infectieuses, qui semblent

Entre mauvaise information et peurs irrationnelles, les Français sont de plus en plus méfiants envers les vaccins. Les médecins mettent en garde contre un dur retour à la réalité : des maladies infectieuses qu’on croyait éradiquées réapparaissent et le vaccin reste notre seule arme.

Vaccins et vaccination

Immuniser la population contre… la méfiance

| n° 216/872 | OCTOBRE 201424

notre Santé prévention

avoir disparu, ne font plus peur. Mais antibiotiques et antiviraux ne sont, hélas, pas toujours efficaces !« La vaccination a été la mesure de santé publique ayant évité le plus de décès après l’assainissement de l’eau », souligne de son côté le représentant de l’industrie pharmaceutique, Serge Montero, président de la com-mission vaccins du Leem (Les Entreprises du médica-ment). « Face à la maladie, la vaccination n’est-elle pas le premier principe de précaution, la première façon de l’éviter ? », interpelle-t-il.Aujourd’hui, l’opinion publique semble oublier les bienfaits de la vaccination pour n’en voir que les risques. On retrouve moins cette inquiétude dans son rapport aux médicaments, qui peuvent pourtant avoir de redoutables effets secon-daires. Pour une raison simple : en cas de maladie grave, comme un cancer, le patient est prêt à accepter un médi-cament, alors qu’un vaccin, c’est un peu comme une assurance couvrant un danger qui n’est que potentiel. En outre, au cours des années passées, des affaires sani-taires ont rendu le grand public méfiant à l’égard des produits de santé : qu’il s’agisse des polémiques sur la vaccination contre l’hépatite B ou le cancer du col de l’utérus ou des scandales avérés comme celui du Mediator®.

n l’intérêt de chacun et de touSPour Gérard Bapt, député socialiste et cardiologue, il est indéniable que « c’est l’intérêt de l’individu, mais aussi de toute la collectivité, de se faire vacciner ».Sur les millions de personnes vaccinées lors d’une cam-pagne, il peut y avoir quelques rares cas d’effets secondaires indésirables, difficiles à prévoir par la communauté scien-tifique et pouvant être individuellement gravissimes. Mais, assume Alfred Spira, « dans le domaine de la vaccination, la balance entre les bénéfices et les risques reste très positive ».Car, dans le même temps, des maladies qu’on croyait éradiquées réapparaissent. Ainsi, alors qu’elle avait pra-tiquement disparu partout dans le monde, la polio a récidivé dans la Syrie en guerre par manque de vaccination. Le Liban, Israël et plusieurs pays de l’Est sont touchés. Elle est aux portes de l’Europe. Elle voyage, comme nous. Les exemples foisonnent. La rage a même frappé récem-ment à Paris, tuant une personne non vaccinée. En 2009, la vaccination contre la grippe A/H1N1 a pu, a posteriori, paraître disproportionnée. Mais il ne s’agissait pas d’une « grippette », comme certains l’ont surnommée : de jeunes malades - des adolescents, des femmes enceintes - en sont morts. « Nous sommes exposés en permanence à des agents infectieux. Nous devons maintenir la pression contre eux », insiste la Pre Brigitte Autran.

Nadine AllAiN

le calendrier simplifié

des vaccinations

âge approprié

Bcg

Diphtérie -Tétanos- Poliomyélite

Tous les 10 ans

coqueluche

Haemophilus Influenzae de type b (HIB)

Hépatite B

Pneumocoque

Méningocoque c

Rougeole -Oreillons-Rubéole

Papillomavirus humain (HPV)

grippe Tous les ans

Naissance

12 mois4 mois

6 ans45 ans

2 mois16-18 mois

25 ans11 mois

11-13 ans14 ans

65 ans et +

Vaccination : êtes-vous à jour ? 2014calendrier simplifié des vaccinations

Source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), 2014.

Boissons à la caféine : prudence !

| n° 216/872 | OCTOBRE 2014 25

La caféine est présente dans plus de 60 plantes, dont le café, le thé, le kola, le guarana ou le maté… En France, chez les adultes, elle est couramment appor-tée par le thé et surtout le café, qui représente 80 % des apports en caféine dans l’alimentation courante. Mais elle est aussi incluse dans les boissons énergi-santes, dont la consommation est élevée chez les plus jeunes. En France, chez les enfants, ces boissons représentent jusqu’à 15 % des apports de caféine. Certains jeunes enfants en consomment jusqu’à 3 ou 4 canettes par jour !

n deS effetS Sur le Sommeil, la Scolarité, le comportement…

Des symptômes comme l’excitation, l’anxiété, la tachycardie, les douleurs thoraciques sont susceptibles d’être observés après une consommation importante de caféine. Au minimum, l’endormissement peut être retardé et la qualité du sommeil altérée. Les ados qui se couchent tard risquent notamment un déficit de sommeil, qui les amènera à somnoler pendant la journée, voire à entretenir un cercle vicieux et consom-mer encore plus de caféine ! Dans une étude menée chez des jeunes Américains de 12 à 18 ans, 33 % des adolescents déclarent s’endormir en classe et leur

consommation de caféine est 76 % plus élevée que celle des autres élèves. Le manque de sommeil affecte les capacités cognitives, diminue les performances scolaires et peut être aussi à l’origine de troubles comportementaux.

n attention aux cocktailS alcool/caféine et Sport/caféine

Assez courante chez les jeunes, l’association de la caféine avec l’alcool représente une autre menace. La caféine peut à elle seule augmenter la pression artérielle et entraîner une tachycardie, surtout à doses élevées chez les personnes peu habituées à sa consommation. L’ajout d’alcool, chez les sujets prédisposés, a tendance à augmenter les troubles du rythme cardiaque. Consommer des boissons à la caféine pour favoriser l’activité sportive n’est pas non plus une bonne idée. Les performances peuvent parfois s’en trouver amélio-rées dans certaines épreuves d’endurance (jamais dans les épreuves de courte durée). Mais l’association de la caféine et de l’exercice physique est un facteur de risque cardiaque chez les personnes prédisposées. Elle aug-mente aussi la température corporelle, d’où un risque accru d’accident à la chaleur. Les boissons énergisantes ne sont pas de bonnes boissons de l’effort !

NutriNews

Face aux effets indésirables des boissons énergisantes, l’Anses* recommande la vigilance vis-à-vis de la caféine, que ces boissons contiennent en quantités appréciables. Elle appelle aujourd’hui à en modérer la consommation dans la population générale**, et tout particulièrement chez les enfants et les adolescents, les femmes enceintes ou qui allaitent, les personnes sensibles à la caféine ou encore porteuses de certaines maladies.

notre Santéalimentation

*Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

**D’après l’Anses, 30 % des adultes et 1 à 2 % des enfants dépassent le seuil retenu comme générateur d’anxiété. 11 % des jeunes de 3 à 10 ans et 7 % des 11-14 ans dépassent le seuil de développement d’une tolérance à la caféine et du déclenchement de symptômes de sevrage. 7 % des adultes dépassent le seuil au-delà duquel une toxicité chronique plus générale est suspectée.

il n'est pas sans risque

de consommer

sans modération

des boissons contenant

de la caféine.

][La caféine passe rapidement dans l’organisme. On la retrouve au niveau du cerveau, où elle s’oppose à l’effet sédatif de certains récepteurs. D’une personne à l’autre, ses effets sont cependant très variables sur le maintien de la vigilance, la stimulation, les performances physiques, la qualité du sommeil. L’association avec le tabac ou la prise de médicaments influe aussi.

Chez les enfants et les adolescents, les principaux risques d’une consommation excessive sont les troubles du som-meil, les somnolences diurnes et les conduites addictives.

La prudence est recommandée chez les femmes enceintes ou qui allaitent. La caféine passe dans le placenta et le lait maternel. Certains retards de croissance de l’enfant sont associés à une consommation excessive.

Prudence aussi chez les personnes sensibles aux effets de la caféine ou qui présentent certaines maladies (troubles cardiovasculaires, psychiatriques, neurologiques, insuffi-sance rénale, maladies hépatiques sévères), en raison du risque d’exacerbation de ses effets.

Des effets vAriAbles à Doses vAriAbles…

][

Moto

Une 10e édition très réussieLe challenge moto - qui n'est pas à proprement parler un challenge avec compétition à la clé, mais plutôt une occasion de se retrouver entre passionnés - fêtait cette année sa dixième édition, qui s'est déroulée du 5 au 7 septembre. En enregistrant pour la circonstance un nombre record de participants : 195 (pour 138 motos), venus de 19 établissements du Groupe BPCE.Avec un camp de base à La Colle-sur-Loup, c'est la Côte d'Azur qui accueillait les motards, lesquels ont sillonné les routes (fort belles mais néanmoins sinueuses) des Alpes-Maritimes et du Var pendant trois jours, à raison d'environ 200 km par jour, avec à la clé la découverte des gorges de Daluis et de Cians, notamment.Dans une « ambiance motard » chaleureuse, agrémenté d'un temps superbe, il faut souligner que ce rassemblement s'est tenu sans le moindre incident (même pas une moto éraflée…). Patrick Moreau, membre du directoire de la CE CAZ en charge des ressources humaines, a participé à la remise des prix. Le trophée BPCE Mutuelle du fair-play a été attribué à Philippe Canaud (CE APC). L’an prochain, le challenge migrera en Ile-de-France, du 12 au 15 juin.

Golf

Magnifiques résultats à l'InterbancarioL’association Groupe BPCE Sports a, pour la 1ère fois, envoyé une délégation de golfeurs au 13e championnat de golf européen des banques (Interbancario), à Maggio (Italie), les 22 et 23 mai. Ces représentants (répartis en 3 équipes de 3 joueurs) étaient issus de toutes les entités du groupe - Caisses d’Epargne, Banques populaires et filiales : Dominique Boisot, Pierre-Jean Dessandier et Thierry Bruneteau (CE APC), Isabelle Rouger (CE LC), Michael Jourde (CE MP), Michel Benoit (CE Picardie), Gabriel Blanchard (IT-CE), Céline Thiaville (CFF), Philippe Blanchard (Banque Populaire des Alpes).

400 joueurs de banques européennes ont participé à cet Interbancario, venant principalement d’Italie, mais également d’Allemagne, de République tchèque, de Suisse, de Finlande, de Slovénie… BPCE était la seule banque française représentée.

Deux équipes de l’association finissent 4ème et 5ème (sur 120 équipes), tandis qu’en individuel Céline Thiaville enlève la 2ème place mixte de la compétition (1ère série) et Isabelle Rouger la 1ère place féminine.

][

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réseau Groupe BpCe SportS

tennis

Le Nord à l'honneurLe 41e challenge de tennis s'est tenu du 27 au 30 juin au Creps de Boivre, près de Poitiers. 45 messieurs et 10 dames étaient au rendez-vous. Il va de soi qu'un parfait esprit a régné sur ces trois jours. Certains pensent qu'il faut davantage promouvoir ce challenge auprès des sportifs du groupe afin d'en étoffer un peu la participation. Les représentants de la CASDEN BP se sont proposés pour l'organisation du challenge 2015.

résultatsDames : 1) Laurence Partaud (CE APC) ; 2) Christel Bouilhac ; 3) Carole Garnier.Hommes + 45 ans : Laurent Nuytens (CE APC) bat Philippe Sotto (CE IDF) : 6-3/ 4-1 (abandon sur blessure).Hommes +35 ans : Alexis Breuille (CE CAZ) bat Thierry MARZIN (CE CAZ) : 6-1/6-1.Challenge par équipe : 1) CE Nord France Europe ; 2) CE Picardie ; 3) CE ProvenceAlpes Corse ; 4) CE Lorraine Champagne-Ardenne ; 5) CASDEN BP.

Le challenge BPCE Mutuelle du fair-play à été décerné à l'unanimité à Mickaël Ascoli (BPCE T2SOM) non classé, éliminé dès le premier tour, qui s'est mis au service de la collectivité en prenant plus de 600 photos !

KartinG

Une première participationC’est une première, et une première réussie pour l’association Groupe BPCE Sports qui avait engagé une équipe à l’occasion des 24 heures d’endurance de kart qui se sont déroulées sur le circuit de Kartland, à Moissy Caramyel (77) les 16 et 17 mai.L’équipage était composé d’une sélection nationale rassemblant Daniel Jaubert (CE CAZ), Arnaud Hoyaux (CE NFE), Olivier Bont (CE IDF), Ludovic Fabarez et Wilfried Papelard (CE APC), José Pereira (BPCE).Managée par Vincent Juyou, et après 24 h de relais, l'équipe termine 11ème sur 20 équipes engagées, avec plus de 800 tours de piste.Un grand bravo à tous.

Les tennismen de nord France europe,

vainqueurs du chaLLenge par équipe.

Les motards, pour une Fois sans Leurs motos…

tir À l'arC

Dans le milleA l’occasion des 6èmes Jeux Nationaux du Sport d’Entreprise, qui se déroulaient à Biarritz du 28 mai au 1er juin 2014, des pa ssionnés de tir à l’arc du Groupe BPCE s’étaient donné rendez-vous pour se mesurer aux représentants d’autres entreprises. 6 médailles ont été obtenues dans cette discipline : 4 médailles de bronze (3 individuelles et 1 par équipe) et 2 médailles d’or (1 individuelle et 1 par équipe). Les 6 représentants du tir à l’arc obtiennent tous 1 à 2 médailles. A noter l’arrivée d’un nouveau compétiteur issu de la BP Massif Central, évoluant en « tir instinctif » et qui est devenu médaille d’or individuel pour sa première participation. A noter également le fair-play de notre coéquipière « sans viseur » qui, faute d’adversaires, a choisi de concourir dans la catégorie masculine. La bonne cohésion des équipes a permis d’accéder au podium et l’équipe médaille d’or a su conserver son titre acquis 2 ans auparavant à Saint-Omer. Rendez vous est pris en 2016 pour les 7èmes Jeux Nationaux du Sport d’Entreprise.

][ 24 H Du Mans Vélo

Une magnifique expérience Belles performances des équipes de l’association Groupe BPCE Sports aux 24 h du Mans vélo, les 23 et 24 août sur le circuit Bugatti, au Mans.Plus de 2 000 participants ont roulé, cette année, sur le mythique circuit Bugatti, en solo, duo ou en équipe de 4, 6 ou 8 coureurs. L’association avait sélectionné 10 représentants, en fonction des résultats sur les derniers challenges de cyclisme, pour monter une équipe masculine de 4 coureurs et une équipe mixte de 6.La première équipe, composée de Pierre Morlon (CE PAL), Thierry Grégoire (CE PAL), Philippe Vivier (CE PAL) et Manuel Rouet (CE IDF), a parcouru 225 tours (soit 941,6 km) pour se hisser à la 26e place de leur catégorie et à la 52e place au général (sur 458), en se relayant toutes les 70 mn environ !La seconde, regroupant Nathalie Boissy (CE RA), Stéphanie Grandseigne (CE PAL), Philippe Chevalier (CE PAL), Patrice Négrier (CE PAL), Stéphane Préau (CE BPL) et Stéphane Gauffier (CE BPL), a fini 4e de sa catégorie (213 tours, soit 891,4 km) après une lutte acharnée avec 3 autres équipes pour la 3e place, où elle s’était pourtant installée pendant plusieurs relais ! Elle s’est classée 108e au général, avec des relais oscillant entre 1 h et 1 h 20.Ces collaborateurs BPCE ont également eu l’occasion de côtoyer le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le FOLL, qui a participé à l’épreuve au sein d’une équipe qui partageait le même paddock…

| n° 216/872 | octobre 2014 27

PétanQue

Sous le soleil du Jura, exactement !

Organisé par la l'Association Sportive de la Caisse d'Epargne de Bourgogne Franche-Comté, le challenge pétanque de l'association Groupe BPCE Sports s'est déroulé le week-end du 13 au 15 septembre à Salins-les-Bains, dans le Jura. Dans un climat de convivialité et de compétition, les différentes parties sportives se sont jouées sur le boulodrome du club de la « Pétanque Salinoise », sous un soleil omniprésent.Ce concours réunissait 160 joueurs de 14 entités différentes, dont une Banque Populaire (BP Bourgogne Franche-Comté), répartis en 79 doublettes et 52 triplettes.

A ce petit jeu, les méditerranéens restent quand même les spécialistes, même si le « Nord » les titille parfois.

résultats

Doublettes

Individuel : 1) Michel Carre - Joseph Malacrino (CE NFE) ; 2) Patrick Martinez Joël Dufour (CE IDF).Equipes : 1) CE Ile de France ; 2) CE Provence Alpes Corse ; 3) CE Nord France Europe.Consolante : 1) Jean-Louis Daubet - Jean-Pierre Trinari (IT-CE) ; 2) Georges Comtet -Alain Joubert (CE RA).

Triplettes Individuel : 1) Raymond Chavé -Jean-Paul Rey - Christian Vaast (CE PAC) ; 2) Gérard Saglietto - Eric Genta -Jean-Luc Agnel (CE PAC).Equipes : 1) CE Provence Alpes Corse ; 2) CE Languedoc-Roussillon ; 3) CE Ile de France

Consolante : 1) Denis Cattiaux - Laurent Christian - Joseph Malacrino (CE NFE) ; 2) Daniel Dutto - Marc Iapichine - Daniel Jamin (CE LR).

Meilleur pointeur : Vincent Costes (CE Midi-Pyrénées).Meilleur tireur : Jean-Yves Le Chapelain (CE Il- de-France).Trophée BPCE Mutuelle du fair-play : Monique Meunier - Jean-Pierre Patoux (CE Ile-d- France).

de gauche À droite :

JérÔme saBatier (Bp mc),

isaBeLLe douarre (Bp mc),

phiLippe marconnet (ce idF),

thierrY BonenFant (cen),

phiLippe cuLot (Bpce),

sYLvie marconnet (ce idF)

Les vainqueurs en douBLette :

micheL carre et Joseph maLacrino (ce nFe).

Les deuX équipes gagnantes du concours tripLette

(ce pac) avec Les organisateurs (Bruno Léger

et Jacques douet) et L'arBitre.

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Par PublijeuxLoisirs

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RÉSEAUCENTPOURCENTVACANCES

Cette année, le père Noël sera à Arcachon ! Forcément, puisque la résidence la Ville d'Eté (dont la rénovation complète a été achevée - jardin compris !) sera ouverte pendant les fêtes de fi n d'année ! Venez l’y rejoindre et profi ter de ballades sur la plage entièrement à votre disposition, vent dans les cheveux, air marin plein les poumons, ciel bleu en prime…

Le bruit court qu'une patinoire géante sera installée place Thiers, face au Bassin, et la « grande roue » devrait être présente pour offrir un panorama inoubliable du Bassin. La place du marché du nouveau centre-ville sera parée de ses plus beaux atours avec, en point d’orgue, un magnifi que sapin de Noël tout blanc, pour le plaisir des petits et des grands !

Le vin chaud, les friandises (dont les fameux cannelés) et les décorations de fête seront sur tous les étals des chalets de Noël installés dans la rue principale !

Bien entendu, les produits locaux mériteront une invitation à la table du réveillon : huîtres, crépinettes aux truffes, foie gras, lamproie à la bordelaise, chapon farci aux cèpes, accompagnés en toute modération de Graves, de Sauternes, de Saint Emilion…

Franchement, Noël se présente bien du côté d'Arcachon.

Arcachon

NOËL AU BORD DE L’EAU ? DANS UNE AMBIANCE FESTIVE ET CHALEUREUSE ? EN FRANCE ? C’EST POSSIBLE, À ARCACHON, AU BORD DU BASSIN, OÙ LA RÉSIDENCE « LA VILLE DÉTÉ » VOUS OUVRE EXCEPTIONNELLEMENT SES PORTES.

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| n° 216/872 | octobre 201430

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Dimanche 19 octobre 2014Hôtel de Vie de Saint-Maur-des-Fooés