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Photo gourmande MOUNI ABDELLI Conseils d’une blogueuse culinaire © Groupe Eyrolles, 2012 ISBN : 978-2-212-13431-5

Photo gourmande - static.fnac-static.com · Jamais sans mon trépied ! 4 Des réflecteurs et des miroirs 5 ... Il n’empêche que vous devez transmettre ces informations (goût,

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Photo gourmandeMouni Abdelli

Conseils d’une blogueuse culinaire

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© Groupe Eyrolles, 2012ISBN : 978-2-212-13431-5

Gâteau à la mousse de chocolat et au Nutella.

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Sommaire

Chapitre 1Quelques notions de base 1

Le bon matériel 2Bien choisir son boîtier numérique 2Et l’objectif ? 4Jamais sans mon trépied ! 4Des réflecteurs et des miroirs 5Le « triangle d’exposition » 6L’ouverture du diaphragme 7La vitesse d’obturation 10La sensibilité du capteur 12Les modes créatifs 14P : mode Programme 14Tv ou S : mode Priorité vitesse 15Av ou A : mode Priorité ouverture 15 M : mode Manuel 15À quoi sert la balance des blancs ? 16Le format de fichier : JPEG ou RAW ? 18Prêt à relever le défi ? 20Le triangle d’exposition 20Les modes créatifs 21La balance des blancs 21

Chapitre 2La démarche photographique 23

Préparer la scène 24Le fond photo 25Comprendre le sujet 37Choisir le meilleur moment 40 Un peu de stylisme 42Composer 59Les couleurs complémentaires 59La monochromie 61La règle des tiers 62Les impairs 63Les formes géométriques 63Jouer sur la profondeur de champ 64Cadrage vertical ou horizontal ? 66Chercher l’inspiration 67Prêt à relever le défi ? 68Un fond photo personnalisé 68À manger ou à photographier ? 68Composer pour dynamiser ses photos 68

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Chapitre 3Gérer la lumière naturelle 71

Observer la lumière 72La qualité de la lumière 73Adoucir et diffuser 74L’orientation de la lumière 74Pourquoi utiliser un réflecteur ? 77Essayer différents angles 79

Chapitre 4Tenter la lumière artificielle 83

Photographier au flash 84Avec un flash intégré 84Avec un flash externe 85Sous les projecteurs ! 90Ampoules fluorescentes lumière du jour 92Une seule lampe 93Deux lampes 94Trois lampes 95Pas à pas : Fabriquer sa boîte à lumière 96Prêt à relever le défi ? 98En lumière naturelle 98En lumière artificielle 99Travaux manuels 99

Chapitre 5Développer ses RAW 101

Chacun son logiciel 102Les logiciels de traitement des fichiers RAW 103Développer simplement un fichier RAW 105Et après ? 107

annexes Pour finir... 109

Making of 110Velouté de potimarron à la crème 110Galettes de courgettes, fromage fraiset saumon fumé 112Salade variée : mâche, tomates, radis… 114Minicakes au chocolat, café et éclatscroquants 116 Boisson soda, fraises, menthe et citron 118Paroles de blogueurs 119Pour se former et perséverer 12610 conseils 127Un petit mot pour la fin ! 127

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La démarche photographique 37

Comprendre le sujetQuand vous êtes face à votre sujet, que voyez-vous ? Une fois que vous le goûtez, que ressentez-vous ? Dans quel contexte vous ima-ginez-vous le déguster ? Est-ce que ce plat vous rappelle certains souvenirs ? Toutes ces questions ont des réponses uniques et ce sont elles qui vous guideront dans votre compréhension du sujet et votre mise en scène – qui, soit dit en passant, peut être minimaliste. Comprendre le sujet est une étape cruciale qui va vous aider à analyser ses carac-téristiques, donc à mettre en avant ses points forts et à réfléchir aux éléments visuels qui permettront de renvoyer à des sensations gustatives. Cela va non seu-lement orienter votre com-position mais aussi vous être utile pour choisir l’angle de prise de vue ainsi que les éventuelles petites touches apportées au plat (fines herbes pour une touche de vert, fruits pour un côté lé-ger et coloré, etc.). Si c’est pour illustrer une recette, votre photo doit donner envie de la réaliser et si c’est pour un menu, elle doit inciter à se mettre à table et à commander !

Imaginons que vous ayez l’intention de photographier un délicieux ragoût de viande feuilleté que vous avez préparé vous-même. Vous l’avez vu mijoter, vous l’avez senti et l’avez goûté (et plusieurs fois !) ; vous êtes convaincu que c’est un délice.

Il n’empêche que vous devez transmettre ces informations (goût, odeur, texture…) à travers une photo, qui est un support visuel uni-quement. Quel est alors le meilleur angle ? Qu’est-ce qui mérite vrai-ment d’être mis en valeur dans cette scène pour que tout amateur ait envie de préparer cette recette ou que tout gourmand souhaite y goûter ?

Scones à la crème, confiture et fruits rouges. Canon 5D Mark II, f/3,5, 1/500 s, 320 ISO.

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Beef pot pie ou ragoût de viande feuilleté. Sony a-380, f/4, 1/40 s, 100 ISO. Les différents éléments du plat (cubes de viande, champignons et légumes) ont été « remontés » pour apparaître

à la surface de la sauce. Une partie de la pâte feuilletée est conservée ; elle permet entre autres de refléter la lumière. Les carottes et le persil frais ajouté à la dernière minute apportent

une touche de couleur alors que la sauce épaisse et grasse apporte de la brillance ; on devine alors toute son onctuosité.

Reflets Onctuosité+ brillance

Couleurs

Éléments remontés

Dans une mise en scène vraiment basique, l’accent est mis sur la pâte feuilletée délicatement dorée, tissée au-dessus d’une casserole en cuivre pour donner un petit air rustique, comme un bon vieux ragoût de grand-mère. Mais ce qui compte est avant tout l’intérieur de ce feuilleté : que s’y cache-t-il ? De délicieux morceaux de viande, des champignons goûteux et une sauce onctueuse. C’est justement ce que vous devez montrer !

À la cuisson, le persil a perdu sa belle couleur. Ajoutons donc un brin de persil fraîchement découpé et faisons remonter les petites ca-rottes – mais pas trop – pour que l’ensemble reste réaliste. Faisons alors plusieurs essais photo avant de garder celles qui semblent les plus gourmandes.

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La démarche photographique 39

Prenons un autre exemple : vous devez photographier un cheesecake aux fraises. Le gâteau entier tel quel, sorti du four, ne présente que peu d’intérêt, sauf s’il est entièrement recouvert de fraises. Le mé-lange de l’appareil à cheesecake vanillé et de la légère acidité des fraises, le côté crémeux et fondant de ce dessert, ne sont que très peu perceptibles sur le gâteau entier. Or, quand vous dégustez ce dessert, ce sont principalement ces sensations qui prédominent et que vous devez donc tenter de laisser transparaître à travers votre photo. Dès lors, une belle part accompagnée d’un généreux coulis, une jolie fraise entière, un fond simple mais coloré suffisent largement à trans-mettre votre message. N’hésitez pas à en prendre une cuillère dans un geste gourmand : cela donne toujours l’impression que la photo est vivante, prise juste au moment où vous alliez déguster ce dessert.

Cheesecake aux fraises. Sony a-380, f/3,2, 1/80 s, 100 ISO. En guise de rappel des ingrédients utilisés pour réaliser ce cheesecake, deux indices ont été glissés dans la composition : la fraise entière et le coulis généreux et rose pour rappeler le côté frais et doux de ce fruit. La fourchette apporte une touche réaliste à la composition. Elle évoque également la présence de quelqu’un dégustant cette part de cheesecake et permet de mettre en valeur la texture crémeuse du gâteau.

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Sorbet et glace à la fraise avec des feuilles de menthe. Canon EOS 60D, f/4, 1/80 s, 250 ISO. N’oubliez pas que la clé d’une photo de glace réussie est l’organisation !

Même si les sorbets et la glace aux fraises de cette photo ne contiennent pas de menthe, le vert apporte beaucoup de peps à la composition.

Choisir le meilleur momentToute denrée alimentaire est périssable. La préparation d’une prise de vue ne doit donc pas prendre trop de temps, au risque de voir une mousse retomber, une sauce se liquéfier ou des fruits et légumes se détériorer. Avec un peu d’organisation et de pratique, vous vous habituerez à tenir compte de ces facteurs et finirez par maîtriser quelques astuces classiques comme l’ajout de fines herbes ciselées à la dernière minute pour donner un coup de « jeune » à votre plat, ou l’utilisation des légumes peu cuits qui ont conservé leur belle couleur.

Photo d’une part de tarte au caramel. Canon EOS 60D, f/3,5, 1/125 s, 250 ISO. J’ai eu quelques secondes seulement pour saisir le filet de caramel coulant sur les éclats d’amandes grillées.

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La démarche photographique 41

Le meilleur moment est donc celui qui met le plus en valeur votre sujet et votre idée. Par exemple, des petits pois devront être présen-tés avec une belle couleur verte et, pourquoi pas, une légère vapeur, comme si vous veniez de les faire cuire. Un soufflé est évidemment à photographier rapidement avant qu’il ne retombe, une coupe de fruits doit être colorée et fraîchement préparée avant que les fruits ne dégorgent… Tout est une question d’organisation, de logique et de créativité !

Ainsi, vous ne pouvez pas réaliser une mise en scène de crème glacée, faire des allers et retours pendant 30 minutes, placer votre appareil photo, le régler et disposer quelques accessoires autour de la glace sans la retrouver déjà à moitié liquide. Une glace qui commence à fondre, c’est très bien puisque c’est très réaliste, mais une glace in-forme qui « baigne », ce n’est vraiment pas gourmand !

Pour éviter ce genre de situation, la clé est bien sûr l’organisation. Vous voulez mettre en scène une coupe de glace ? Il est donc né-cessaire de préparer d’abord votre fond, d’y disposer la coupe vide, de faire plusieurs essais photo, de fixer l’appareil placé sur trépied (réglages, cadrage, etc.) et, une fois que tout est prêt, de placer ra-pidement les boules de glace. Ajoutez quelques feuilles de menthe et shootez plusieurs fois en changeant d’angle pour avoir toujours le choix par la suite.

Bol de céréales au lait. Canon 5D Mark II, f/4, 1/30 s, 320 ISO. Ce bol de céréales a d’abord été photographié sans liquide, puis quelques minutes après y avoir ajouté du lait et enfin après 30 minutes : les belles céréales croustillantes et dorées se sont transformées en véritable porridge. Cela peut paraître long mais croyez-moi, quand vous préparez une scène et un plat à photographier, ces 30 minutes passent très vite.

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Observer la lumièreLa photographie ne serait rien sans l’effet de la lumière sur ce qui nous entoure. Pour bien gérer l’exposition, il faut donc d’abord com-prendre la lumière et, pour la comprendre, commencer par l’obser-ver, tout simplement ! Prenez du temps pour regarder attentivement la lumière, sa direction, sa puissance, sa couleur et comment elle in-fluence notre perception des sujets.

La meilleure manière d’apprendre à utiliser cette lumière ambiante consiste à multiplier les essais à plusieurs endroits, selon la disposition de la fenêtre, sa hauteur, ses dimensions, son orientation, etc. Tentez différentes mises en place des éléments selon la localisation de la fe-nêtre pour n’en privilégier au final qu’une seule selon l’effet escompté.

Selon l’endroit que vous avez choisi pour vos prises de vue, et surtout selon l’orientation de la fenêtre qui éclaire vos sujets, il est nécessaire de faire plusieurs essais dans la journée pour voir quelles sont les heures les mieux adaptées. Vous pourrez ainsi vous préparer au mieux à la lo-calisation des lieux et aux carac-téristiques de l’éclairage en fonc-tion de la position du soleil dans le ciel – et de la météo. Si vous avez la chance de vivre dans un endroit éclairé et ensoleillé, vous aurez davantage d’heures pour expérimenter.

Choisissez de préférence une pièce aux murs blancs, afin d’évi-ter toute couleur parasite, ce qui permettra de gérer plus facile-ment la lumière disponible. Puis, disposez une table à proximité de la fenêtre ; elle vous servira de plan de travail.

Cupcakes à la crème et aux cerises confites.

Sony a-380, f/4,5, 1/640 s, 400 ISO.

Ces cupcakes ont été photographiés

en extérieur par temps nuageux. La lumière naturelle

produit alors un éclairage doux avec peu d’ombres

désagréables.

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Gérer la lumière naturelle 73

La qualité de la lumièreUne lumière n’est jamais la même partout. Elle peut être douce ou dure ; on parle alors de qualité de la lumière. Attention, il ne s’agit pas de dire qu’un type de lumière est meilleur qu’un autre, mais seu-lement que l’un ou l’autre peut mieux convenir à un style de photos.

Une lumière peut être douce ; elle produit alors peu d’ombres et les contrastes restent doux et légers. C’est le cas de la luminosité am-biante lors d’un ciel nuageux. Au contraire, une lumière dure accen-tue les traits et les contrastes et produit des ombres plus marquées, comme c’est le cas en plein soleil, aux heures où la luminosité est la plus intense (en plein mois d’août).

La qualité de la lumière dépend de deux facteurs : la taille de la source lumineuse et son éloignement par rapport au sujet. Plus la source lumineuse est petite (par exemple une lampe torche dirigée vers le sujet) et plus la lumière est dure ; inversement, plus la source est grande et plus douce sera la luminosité (tout comme celle du soleil !). Par ailleurs, plus la source lumineuse est proche et plus la lumière est douce ; la réciproque est vraie (lumière éloignée = lumière dure).

À gauche : ananas rôti à la vanille. Sony a-380, f/3,2, 1/20 s, 200 ISO. Un contraste élevé et des ombres marquées accentuent le côté automnal de ce dessert, ambiance qui se marie très bien avec la poêle en cuivre, les bords caramélisés de l’ananas et la gousse de vanille. Je n’ai utilisé ni diffuseur ni réflecteur pour jouer sur les contrastes élevés et le fond noir.

À droite : cake vanille aux pépites de chocolat. Canon 5D Mark II, f/5,6, 1/40 s, 320 ISO. La lumière douce utilisée pour cette photo avec très peu d’ombres crée une atmosphère légère et permet d’apprécier tous les détails de ce gâteau – et même ceux de la caissette en papier. La lumière de la fenêtre a été adoucie grâce à un tissu léger et transparent ; un réflecteur limite les ombres.

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