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Place du kinésithérapeute au sein des réseaux des maladies neuromusculaires

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et tibial antérieur permet de constater que l'instabilité spécifiques'accompagne également d'une activation ciblée des muscles stabi-lisateurs de l'arrière pied.Les données obtenues confirment l'hypothèse générale d'un effet del'axe de déstabilisation sur l'utilisation des informations proprioceptivesde la cheville. Ce travail permet de démontrer qu'il est possible de créerdes conditions de déstabilisation capables d'augmenter sélectivementle travail des muscles éverseurs de la cheville tout en maintenant lessignaux proprioceptifs de la cheville utilisables pour le SNC. Cesrésultats démontrent que le lien entre exercices déstabilisant et ren-forcement proprioceptif n'est pas aussi clair qu'initialement prévu parFreeman et al. (1965). Un axe de déstabilisation spécifique inspirée del'anatomie de l'arrière pied associé à des possibilités d'accrochemétatarsienne permettant de générer des forces de réaction semblentêtre des conditions optimales pour le renforcement de la bouclesensorimotrice de la cheville. Ces résultats soulignent qu'un travaild'éducation et de formation est nécessaire afin de construire desmodalités de travail en accord avec la réalité neurophysiologique.Références[1] Postle K, Pak D, Smith TO. Effectiveness of proprioceptive

exercises for ankle ligament injury in adults: a systematic littera-ture and meta-analysis. Man Ther 2012;17:285–91.

[2] Kiers H, Brumagne S, Dieën JV, van der Wees P, Vanhees L.Ankle proprioception is not targeted by exercises on an unstablesurface. Eur J Appl Physiol 2012;112:1577–85.

[3] Brumagne S, Janssen L, Knapen S, Claeys K, Suuden-Johan-sonn E. Persons with recurrent low back pain exhibit a rigidpostural control strategy. Eur Spine J 2008;17:1177–84.

Pour en savoir plusForestier N, Terrier R. Peroneal reaction time measurement in unipodal

stance for two different destabilization axes. Clin Biomech 2011;26:766–771.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.02.016

C16Place du kinésithérapeute au sein desréseaux des maladies neuromusculairesJean Claude SchabanelSaint-Montan, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Kinésithérapie ; Maladie neuromusculaire ; RéseauHistorique.– La volonté de structurer la PEC des patients atteints demaladies neuromusculaires (MNM) devient incontournable vers lesannées 1990 grâce notamment à l'équipe médicale et paramédicalede l'Association française contre la myopathie (AFM).L'idée première était de concentrer autour des patients les différentsacteurs de soins (Fig. 1).Force était de constater que cette populationmourait d'une atteinte non-originelle. Effet le diagnostic deMNMétait établi par des neurologues ou

des neurogénéticiens, le traitement fonctionnel était assuré par desrééducateurs et il fallait attendre les grands signes d'insuffisancerespiratoire (voir les détresses respiratoires), pour avoir une PEC respi-ratoires (avec toutes les difficultés que cela représentait pour les pneu-mologues, les réanimateurs et les urgentistes).Cette mise en commun des avis professionnels s'est couplée à deséchanges et des formations nécessaires à améliorer la PEC de cespatients.Il faut attendre les années 2000, avec la parution du plan maladiesrares, pour assister à la mise en place des premières consultationsspécialisées (CS) ciblées sur les maladies neuromusculaires. Depuis,ce réseau s'est enrichi de centres de référence pour les MNM (CRCM).Parallèlement, pour les maladies neuromusculaires de l'adulte (prin-cipalement de la sclérose latérale amyotrophique [SLA]) débute lamise en place des centres de prise en charge de la SLA.État des lieux sur le territoire national :– MNM :� consultations spécialisées (CS) : 75 en 2013,� centre de référence pour les MNM : 50 en 2013 ;– SLA :� dix-sept centres de prise charge (dont 2 centres de référence [Mar-seille : réseau PACA – Paris réseau IDF]).Place de la kinésithérapie.– Si tous les consultations et centres fontappel à des masseur-kinésithérapeutes, leur statut est très varié : celapasse du simple kiné du pool local qui assiste aux consultations, à lapossibilité d'un poste partiel et exceptionnellement à un poste à tempscomplet (2 pour la France).Leur intervention a évolué considérablement passant du fonctionnelpur et la lutte contre les troubles orthopédiques, à traiter l'insuffisancerespiratoire et depuis, intervenir dans l'assistance respiratoire lors-qu'elle est prescrite.Toutefois le« hiatus »historiqueentre lesecteurhospitalier, le privéet lelibéral pose des problèmes de communications et de suivi de la PEC.Pour pallier à ces manques, on assiste à une généralisation de laprésence de MK au sein des prestataires médicotechniques chargésde la mise en place du matériel certes, mais de plus en plus, de lacoordination des soins vers le domicile.

Figure 3. Résultats de l'analyse de variance des indices depondération en fonction du type de support. Le seuil de

significativité est fixé à p < 0,05 (* = p < 0,05, ** = p < 0,01). Détaildu calcul de l'indice de pondération.

Figure 1. Jacques Schabanel, masseur-kinésithérapeute, cadre desanté.

Congrès

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Conclusions.– En novembre 2012, des recommandations de la HauteAutorité de santé (HAS) (Fig. 2) précisent qu'un masseur-kinésithé-rapeute était apte à mettre en place une ventilation non-invasive souscontrôle médical en dehors d'une structure hospitalière spécialisée [1].Cette évolution correspond bien à la diversité du champ d'interventiondu masseur-kinésithérapeute et explique la nécessité d'adapter notreformation initiale, de promouvoir les formations de perfectionnement etd'ouvrir la profession à une spécialité en thérapie respiratoire.Référence[1] HAS. Ventilation mécanique à domicile ; dispositifs médicaux et

prestations associées pour traitement de l'insuffisance respiratoire,révision de catégories homogènes de dispositifs médicaux. HAS;2012 [à télécharger sur http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-01/rapport_ventilation_cnedimts_2013.pdf].

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.02.017

C17Étude observationnelle pilote. Lepositionnement du masseur-kinésithérapeute face à l'offensive destechnologies modernesAlexandre KubickiDijon, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Fiabilité du bilan ; Kinésithérapie et technologie ; Pratiquebasée sur les preuvesDans les domaines de la rééducation, quelques outils issus destechnologies modernes (tels que l'électrothérapie ou les émetteursd'ultrasons) semblent actuellement très utilisés (Fig. 1). La preuve deleur efficacité thérapeutique, lorsqu'elle existe, est plus ou moins forteen fonction de la déficience traitée. Les informations concernant cespreuves sont difficiles à obtenir pour les kinésithérapeutes, même siles recommandations nationales tentent de les organiser [1].D'autres systèmes plus spécifiques [2], souvent développés par deskinésithérapeutes, sont diffusés par des voies commerciales et nereposent sur aucun argument scientifique ou, dans certains cas, surdes études à très faible niveau de preuve (le plus souvent sans groupetémoin et/ou placebo). L'apport d'arguments scientifiques en faveur del'utilisation d'un système ne semble pas être la priorité de l'industriel. Lekinésithérapeute, quant à lui, ne devrait-il pas se positionner en tempsque garant de l'efficacité thérapeutique des systèmes proposés ?Une telle orientation pourrait permettre de lutter contre l'utilisation empi-rique des outils issus des technologiesmodernes. Unedémarche scien-tifique rigoureuse semble essentielle, exactement comme dans le choixde nos pratiques cliniques, dans un contexte international qui tente(péniblement) de s'orienter vers la pratique basée sur les preuves [3–6].Afin demieux comprendre la situation actuelle, il semble intéressant dequestionner les Masseur-Kinésithérapeutes français à propos de leurpositionnement concernant l'utilisation des nouvelles technologies.Pour cela, un questionnaire comportant cinq questions a été remplipar 150 kinésithérapeutes diplômés (dont 16 cadres, 40 praticiens enmusculosquelettique, 12 en gériatrie, 11 en cardiorespiratoire, 10 enpédiatrie, 75 % de l'effectif étant installé en Bourgogne) et 61 étudiantsen dernière année de formation initiale à Dijon. Chaque réponsenécessitait de choisir un chiffre entre 0 et 10 (dérivé d'une ÉchelleVisuelle Analogique) entre deux propositions extrêmes. Les questionsétaient les suivantes :– la kinésithérapie est non exclusivement manuelle (0) ou exclusive-ment manuelle (10) ;

Figure 2. Rapport de la Haute Autorité de santé, ventilationmécanique à domicile.

Figure 1. Alexandre Kubicki, MKDE, docteur en neurosciences,chercheur associé Cognition, action et plasticité sensorimotrice,

UFR STAPS, université de Bourgogne, IFMK Dijon.

Kinesither Rev 2014;14(148):31–50 Congrès

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