91
1 REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Unité –Dignité – Travail -*-*-*-*-*- Maître d’ouvrage MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL(MADR) -*-*-*-*-*-*-*- Maître d’ouvrage délégué AGENCE D’EXECUTION DES TRAVAUX D’INTERET PUBLIC EN CENTRAFRIQUE (AGETIP CAF) -*-*-*-*-*-*-*- PROJET DE RELANCE AGROPASTORALE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (PRAP-RCA) Financement : Association Internationale pour le Développement (IDA) DON N° : P1242 78 PLAN DE DEVELLOPPEMENT DES PEUPLES AUTOCHTONES (PDPA) Rapport final Bangui, Mars 2012 IPP566 Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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1

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Unité –Dignité – Travail

-*-*-*-*-*-

Maître d’ouvrage

MINISTERE DE L’AGRICULTURE

ET DU DEVELOPPEMENT RURAL(MADR) -*-*-*-*-*-*-*-

Maître d’ouvrage délégué

AGENCE D’EXECUTION DES TRAVAUX D’INTERET

PUBLIC EN CENTRAFRIQUE (AGETIP CAF) -*-*-*-*-*-*-*-

PROJET DE RELANCE AGROPASTORALE EN REPUBLIQUE

CENTRAFRICAINE (PRAP-RCA)

Financement : Association Internationale pour le Développement (IDA) DON N° : P1242 78

PLAN DE DEVELLOPPEMENT DES PEUPLES

AUTOCHTONES (PDPA)

Rapport final

Bangui, Mars 2012

IPP566 P

ublic

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horiz

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2

TABLE DES MATIERES

Matières Page

Table des matières 2

Liste des Acronymes 4

Résumé exécutif 6

Executive summary 12

1. Brève description du projet PRAP-RCA 16

1.1. Contexte 16

1.2. Les composantes du projet PRAP-RCA 16

2. Justification et objectif du Plan de Développement en faveur des Peuples

Autochtones

17

3. Méthodologie de l’étude 19

4 Examen du cadre et du statut légal des populations autochtones en RCA 27

4.1. la Constitution du 27 Décembre 2004 de la République Centrafricaine 27

4.2. Loi N006.002, portant Charte culturelle de la République

centrafricaine

28

4.3. Loi portant Code de l’Environnement en RCA 28

4.4. Code forestier, de la pèche et de la faune 29

4.5. Convention N°169 de l’O.I.T.

30

4.6. Arrête n°0007/MJSAC/CAB/DGP/DCVP/ du 01 Août du Ministère de la

Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture

34

4.7. Mise en place des institutions pour promouvoir les autochtones

centrafricains 34

4.8. Le Projet Dzanga-Sangha 35

4.9. Apport des acteurs non étatiques 37

4.10. Ratification des instruments juridiques internationaux et régionaux

par la RCA

40

4.11. Politiques de sauvegardes de la Banque Mondiale 36

5 .Analyse sociale des populations autochtones 42

5.1. Données générales sur les peuples pygmées en RCA 42

5.1.1. Répartition géographique et cadre de vie 43

5.1.2. Poids démographique 44

5.1.3. Structure sociale et politique et sources de revenus 47

5.1.4. Importance des ressources forestières dans le mode vie des

pygmées

52

5.2. Dynamiques sociales entre les peuples pygmées et les autres groupes

ethniques et les rapports de force qui les lient

54

5.3. Impacts potentiels du projet sur les peuples autochtones dans leur

situation présente

56

5.4. Synthèses des discussions des focus groups avec les PA

63

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3

6. Option pour le Plan de développement des PA suivi du plan d’action

66

7. Dispositif organisationnel de la mise en œuvre du plan de

développement élaboré

72

a) Responsabilités d’exécution 72

b) Programme de suivi et évaluation 73

8. Budget de mise en œuvre du plan de développement élaboré 74

Conclusion sur la mise en oeuvre 77

Références bibliographiques 80

Annexes 80

TDR 80

la Politique Opérationnelle OP/BP 4.10 ‘’Peuples autochtones’’ de la

Banque Mondiale.

85

Personnes rencontrées 90

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4

Liste des acronymes

ACDA Agence Centrafricaine de Développement Agricole

ACATBA Association Centrafricaine pour la Traduction de la Bible et

l’Alphabétisation

AEAC Association des Églises Apostoliques de Centrafrique

AFD Agence française de développement

AGETIP CAF Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public en Centrafrique

BAD Banque africaine de développement

BM Banque mondiale

CEMAC Communauté Economique et Monétaire en Afrique centrale

COOPI Coopération Internationale (ONG Italienne)

CPPA Cadre de Planification en faveur des populations autochtones

CPR Cadre de Politique de Réinstallation

DO Directives Opérationnelles

ECEC Eglise Coopération Evangélique en Centrafrique

EEB Église Évangélique Baptiste

FAO Food and agriculture organization soit « Organisation des Nations unies

pour l'alimentation et l'agriculture »

FEM Fonds pour l’environnement mondial

ICRA Institut Centrafricain de Recherche Agronomique

IDA Association Internationale pour le Développement

MADR Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural

MEFCP Ministère des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche de la République

Centrafricaine

MEFP Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmées

MVAD Mutualité des Volontaires Africains pour le Développement

OCDH Observatoire centrafricain des droits de l’homme

OIT Organisation Internationale du Travail

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONG Organisation Non Gouvernementale

OP Politique Opérationnelle de la Banque Mondiale

OP 4.01 Politique de l’Évaluation environnementale

OP 4.04 politique relative aux Habitats naturels

OP 4.09 Politique relative à la Lutte antiparasitaire

OP 4.10 Politique relative aux peuples Autochtones

OP 4.12 Politiques relative à la Réinstallation involontaire

OP 4.36 Politique relative à la protection des Forêts

OP 4.37 Politique relative à la Sécurité des barrages

PA Population autochtone

PAM Programme Alimentaire Mondial

PDPA Plan de Développement des Peuples autochtones

PNUD Programme des Nations Unies

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5

PRAP-RCA Projet de Relance Agropastorale en République Centrafricaine

PFABO Produits Forestiers Autres que le Bois

PFNL Produits Forestiers Non Ligneux

RCA République Centrafricaine

TDR Termes de références

UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la

Culture

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

UEEF Union des Églises Évangéliques des Frères

UFEB Union Fraternelle des Eglises Baptistes

VIH-SIDA virus de l'immunodéficience humaine /syndrome de l'immunodéficience acquise

WWF Fonds mondial pour la nature

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6

Résumé exécutif

La République Centrafricaine se classe parmi les pays les plus pauvres et

les moins développés dans le monde. Le rapport sur le Développement humain

2010 du Programme des Nations Unies (PNUD) classait la RCA au 156ème rang

des 169 pays soumis à cette évaluation. En outre certaines données issues

d’une enquête nationale en 2008 sur les ménages ont révélé que 62% de la

population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Il s’ensuit que

l’incidence de la pauvreté est importante en milieu rural où vivent 62%

de la population ;

Aujourd’hui, la RCA est confrontées à d’énormes difficultés

socioéconomiques liées à la récente augmentation des prix des produits de

base dans le monde et combinée à une hausse très importante des prix de

pétrole dans le monde ,constituant ainsi un facteur de réduction des

revenus et une menace pour la sécurité alimentaire. En réponse à cette

crise, le Gouvernement de la République Centrafricaine a fait de

l’agriculture un secteur clé de sa stratégie de croissance nationale et

de réduction de la pauvreté.

En octobre 2010, le Gouvernement centrafricain a demandé l’assistance de

la Banque Mondiale pour l’aider dans ses efforts constants de lutte

contre l’insécurité alimentaire. A réponse, il a obtenu un don de la

Banque Mondiale (BM) à travers une avance de préparation du projet (PPF)

pour financer le coût du Projet de Relance Agropastorale (PRAP-RCA) dans

quatre préfectures comprenant : la Lobaye, la Mambéré-Kadéi, la Sangha-

Mbaéré et la Nana-Mambéré.

Ce projet a pour objectif principal d'accroître la productivité et la

production de cultures vivrières sélectionnés et espèces de bétail dans les

quatre préfectures ciblées.

1.1. Les composantes du projet PRAP-RCA

Le Projet de Relance Agropastorale (PRAP-RCA) comprend trois composantes.

o Composante 1 : soutien à la production agricole

o Composante 2 : renforcement institutionnel et des capacités

o Composante 3 : coordination et gestion du projet

L’élaboration du Plan de Développement en faveur des Peuples Autochtones

se justifie en ce sens que La pauvreté qui est importante en milieu rural

centrafricain, où vivent 62% de la population, n’épargne pas les peuples

pygmées et autochtones qui sont dans la zone du projet et notamment dans la

Lobaye, la Mambéré-Kadéi et la Sangha-Mbaéré.

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7

L’objectif du Plan de Développement des Peuples Autochtones (PDPA) est de

faire en sorte que (tel que le prévoit la Politique Opérationnelle OP/BP

4.10 ‘’Peuples autochtones" de la Banque Mondiale) le Projet de Relance

Agropastorale (PRAP-RCA) puisse avoir un impact sur la réduction de la

pauvreté qui sévit parmi les peuples pygmées.

Ce plan de Développement des Peuples Autochtones doit être préparé d’une

façon participative. Le mécanisme participatif lié à ces sous projets ou

activités devra permettre aux peuples pygmées de :

Exprimer leurs vues et de participer à la décision sur la mise en

œuvre du projet en tenant compte de l’inclusion des représentants

des deux sexes ;

Atténuer les impacts négatifs qui peuvent surgir lors de la mise en

œuvre du projet ; et

S’assurer que les bénéfices qui ont été prévus sont culturellement

appropriés.

Les principaux résultats attendus de ce travail :

L’examen du cadre légal est fait en mettant un accent sur (i)

l’évaluation des droits et du statut légal des groupes autochtones

et des capacités des peuples pygmées à avoir accès et à utiliser le

système légal pour défendre leurs intérêts

L’analyse sociale sur les peuples autochtones est effectuée ;

Le plan de développement et le plan d’action des peuples

autochtones sont élaborés et fiables avec facilité de mise en

œuvre ;

Le dispositif organisationnel de mise en œuvre est définie et

compatible avec les réalités locales ;

Le système de Suivi et évaluation est mis en place avec la définition

des indicateurs objectivement vérifiables et des responsabilités des

parties prenantes ;

Le budget du plan élaboré est clairement détaillé et économique

La méthodologie utilisée pour cette étude est fondée sur une approche

participative, en concertation avec l’ensemble des acteurs et partenaires

concernés par les activités du Projet PRAP-RCA, les autorités locales, les

populations autochtones et bantoues, la société civile ou les ONG, etc.

Elle s’articule autour des axes d’intervention suivants :

Revue documentaire sur la situation des Populations autochtones dans

les zones du projet ;

Analyse des documents techniques du projet et d’autres documents

stratégiques concernant les exigences de la Banque mondiale dans la

réalisation des projets sociaux et d’études environnementales et

sociales ;

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8

Entretiens et rencontres avec les acteurs institutionnels

principalement concernés par le projet ;

Analyse de la documentation spécifique : le cadre légal de référence,

c’est-à-dire tous les instruments juridiques relatifs aux droits

humains en général, et aux droits des PA en particulier, adoptés au

niveau national ou ratifiés au niveau régional et/ou international

par la République centrafricaine ;

Rencontres et entretiens : avec les personnes ressources impliquées

dans la problématique autochtone.

Au total, les débats publics et participatifs avec la participation des

femmes et jeunes ont permis de cerner tous les problèmes des PA concernant

les infrastructures de transport, d’éducation et de santé, problème

d’enclavement, accès a la terre, et accès aux marchés, ainsi que les prix

et l’assistance alimentaire.

Il est préciser dans le présent rapport que les impacts générés par les

activités du PRAP RCA sont relativement positifs en termes

d’augmentation de revenus et de la sécurité alimentaire, à travers le

développement et la diversification des activités agropastorales .Les

effets significatifs et positifs sont entre autres :

l’amélioration des techniques et des systèmes de

production ;

la réduction des pertes après récolte ;

l’amélioration des conditions de commercialisation ;

la meilleure valorisation de la production par la transformation ;

l’élargissement de la gamme des productions.

Quelques impacts négatifs potentiels peuvent apparaître dans la mise en

œuvre du PRAP-RCA .Les impacts négatifs susceptibles de perturber

l’atteinte des résultats sont entre autres :

- le risque de discrimination dans les offres PRAP telles que les

semences améliorées, la distribution du cheptel (petits ruminants,

volailles et poissons), la fournitures de biens d’équipement pour

l’installation des cultures et leur traitement , les outillages

agricoles ,les magasins de stockage, les moyens de conservation

et de

- Un développement des thématiques non adaptées aux besoins des

bénéficiaires autochtones , une méconnaissance des enjeux des

renforcements des capacités, un risque de discrimination dans le

choix des organisations communautaires locales, etc., favoriseront

sans doute , un climat de méfiance et accentueront des conflits

sociaux entre les BaAka et les Bantous.

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9

- le risque d’une mauvaise gestion administrative, comptable et

financière, le manque de transparence dans la passation des marchés,

le manque de contrat de performance, le manque ou la faible

coordination des activités du projet, etc. Tout cela va retarder et

fragiliser la bonne exécution des activités du projet.

Fort de tout cela des mesures d’atténuation ont été proposées à travers

des options de plan de développement dont le budget estimatif est

représenté dans le tableau ci-après.

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10

Activités

envisagées

Village/campement Coûts par

famille ou

campement

Coûts intégrés dans

le budget du projet

Coûts restants

(15%)

Coût total

1) Citoyenneté Gouga

(Mongoumba),Grima,Zoundadé,Bodara

(Ngotto) ( Lobaye)

5000.000 FCFA à

répartir dans

les campements

cités

4.250.000 FCFA

750.000 FCFA

5.000.000 FCFA

Etablissement des actes

de naissance et des

cartes nationales

d’identité aux PA, car

le besoin reste très

élevé en milieu pygmée

centrafricain et une

faible connaissance de

leurs droits et devoirs

de citoyenneté.

Belamboké, Assanou, yémélé,

Barondo,Katakpo(région de

Nola) ;

- Wodo, wata, Massangaye, (Sous

préfecture de Bambio)

Equipement des

structures

administratives locales

impliquées en matériels

Idem

10.000.000 de

FCFA à répartir

dans les

campements cités

8.500.000 FCFA

1.500.000 FCFA

10.000.000 de

FCFA

Atelier de

sensibilisation et

information

Idem

200.000 fcfa par

campement (13)

2.210.000 FCFA

390.000 FCFA

2.600.000;FCFA

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11

2) Agriculture et petit

élevage

Distribution

de semences et

d’outils agricoles

Idem -semences

100.000 f

-Petits

outillages

300.000.F

-petit élevage

100.000.F

- Entrepôts

500.000F

(1.000.000 *13)

11.050.000 FCFA

1.950.000 FCFA

13.000.000 FCFA

Construction des entrepôts pour les stocks de semences et outils agricoles

Idem

Fournir aux ménages PA

des petits ruminants,

volailles et poissons

3) renforcement des

capacités Idem

5.000.000 FCFA

à répartir dans

les campements

cités

4.250.000 FCFA

750.000 FCFA

5.000.000 FCFA Organiser les PA en

groupement dans leurs

campements

.appui à la gestion

des groupements

4) Activités de micro

financement en faveur

des groupements Aka

idem 500.000 FCFA

pour chaque zone

(13)

5.525.000 FCFA 975.000 FCFA 6.500.000 FCFA

5) Dialogue

intercommunautaire et

gestion participative

Former les PA à bien

connaitre les objectifs

de développement du PA

idem

2.000.000. FCFA

à répartir dans

les campements

cités

1.700.000 FCFA

300.000 FCFA

2.000.000. FCFA

Total 37.485.000 FCFA 6.615.000 FCFA 44.100.000 FCFA

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12

Executive summary

The Central African Republic is classified among the poorest countries and

the least developed in the world. The report/ratio on Human development

2010 of the Program of the United Nations (UNDP) classified the RCA with

the 156ème row of the 169 countries subjected to this evaluation. Moreover

certain data resulting from a national survey in 2008 on the households

revealed that 62% of the populations live in lower part of the poverty

line. It follows that the incidence of poverty is important in rural

environment where 62% of the population live;

Today, the RCA is confronted with enormous socio-economic difficulties

related to the recent raising of prices of the commodities basic in the

world and combined with a very important rise of the oil prices in the

world, thus constituting a factor of reduction of the incomes and a threat

for food safety. In answer to this crisis, the Government of the Central

African Republic made agriculture a key sector of its strategy of national

growth and reduction of poverty.

In October 2010, the Central African Government asked for the assistance of

the World Bank to help it in its constant efforts of fight against the food

insecurity. With answer, it obtained a gift of the World Bank (BM) through

an advance of preparation of project (PF) to finance the cost of the

Project of Revival Agricultural and breedinge (PRAP-RCA) in four

prefectures including/understanding: Lobaye, Mambéré-Kadéi, Sangha-Mbaéré

and the Chick-Mambéré.

This project has as main aim d' to increase the productivity and the

production of food crops selected and species of cattle in the four

targeted prefectures.

1.1. Components of project PRAP-RCA includes/understands three

components.

O Component 1: support for the agricultural production;

O Component 2: strengthening of the institutions and of the capacities;

O Component 3: coordination and management of project.

The development of the Development plan in favour of the Autochtones People

is justified in the sense that the poverty which is important in Central

African rural environment, where lives 62% of the population, does not save

the people Pygmies and autochtones which is in the zone of the project and

in particular in Lobaye, Mambéré-Kadéi and Sangha-Mbaéré.

Page 13: PLAN DE DEVELLOPPEMENT DES PEUPLES AUTOCHTONES …documents.worldbank.org/curated/en/... · Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture 34 4.7. Mise en place des institutions

13

The objective of the Development plan of the People Autochtones (PDPA) is

to make so that (such as envisages it Operational Policy OP/BP 4.10

`'People autochtones" of the World Bank) the Project (PRAP-RCA) can have an

impact on the reduction of the poverty which prevails among the people

Pygmies.

This development plan of the Autochthones’ People must be prepared in a

participative way. The participative mechanism related to these under

projects or activities will have to allow the people Pygmies:

• To express their sights and to take part in the decision on the

implementation of the project by taking account of the inclusion of

the representatives of the two sexes;

• To attenuate the negative impacts which can emerge at the time of

the implementation of the project; and

• To make sure that the benefit which were envisaged are culturally

suitable.

Principal awaited results of this work:

• The examination of the legal framework is made by accentuating (I) the

evaluation of the rights and the legal statute of the autochthones’ groups

and the capacities of the people Pygmies to have access and to use the

legal system to defend their interests

• The social analysis on the people autochthones is carried out;

• The development plan and the action plan of the people autochtones are

elaborate and reliable with simplicity of implementation;

• The organizational device of implementation is definite and compatible

with local realities;

• The system of Follow-up and evaluation is set up with the definition of

the objectively verifiable indicators and the responsibilities for the

recipients;

• The budget of the elaborate plan is clearly detailed and economic.

The methodology used for this study is founded on a participative approach,

in dialogue with the whole of the actors and partners concerned with the

activities of Project PRAP-RCA, the local authorities, the populations

autochthones and Bantus, the civil society or NGO, …

It is articulated around the following axes of intervention: Documentary

review on the situation of the Populations autochthons

The zones of the project; Analyzes technical documents of the project and

other strategic

Documents concerning the requirements of the World Bank in the

realization of the social projects and environmental and social studies;

Page 14: PLAN DE DEVELLOPPEMENT DES PEUPLES AUTOCHTONES …documents.worldbank.org/curated/en/... · Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture 34 4.7. Mise en place des institutions

14

Discussions and meetings with the institutional actors mainly concerned

by the project;

Analyzes specific documentation: the legal framework of reference,

Meetings and talks: with the people resources implied in the indigenous

problems.

On the whole, the public debates and participative with the participation

of the women and young people made it possible to determine all the

problems of Pa concerning the transport infrastructures, education and

health, problem of enslavement, access to the ground, and access to the

markets, as well as the prices and the food assistance.

It is to specify in this report/ratio that the impacts generated by the

activities of PRAP RCA are relatively positive in terms of increase in

incomes and food safety, through the development and the diversification of

the activities. The significant and positive effects are inter alia:

• improvement of the techniques and the systems of production;

• the reduction of the losses after harvest; improvement of the

conditions of marketing;

• the best valorization of the production by the transformation;

• the widening of the range of the productions.

Some potential negative impacts can appear in the implementation of the

PRAP-RCA. The negative impacts likely to disturb the attack of the results

are inter alia:

- the risk of discrimination in offers PRAP such as the improved seeds,

the distribution of the livestock (small ruminants, poultries and

fish), the supplies of capital equipment for the installation of the

cultures and their treatment, agricultural machineries, the

storerooms, the means of conservation and of

- A development of the sets of themes not adapted to the needs for the

recipient’s autochthons, an ignorance of the stakes of the

reinforcements of the capacities, a risk of discrimination in the

choice of the local Community organizations, etc, will undoubtedly

support a climate of mistrust and will accentuate social conflicts

between BaAka and Bantus.

- the risk of a bad financial administrative management, accountant

and, the lack of transparency in the making of the markets, the lack

of contract of performance, the lack or the weak coordination of the

activities of the project, etc All that will delay and weaken the

good execution of the activities of the project.

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15

Extremely of all that of measurements of attenuation were proposed through

options of development plan whose estimated budget is of 44.100.000 FCFA.

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16

1. Brève description du projet PRAP-RCA

1.1. Contexte

La République Centrafricaine se classe parmi les pays les plus pauvres et

les moins développés dans le monde. Le rapport sur le Développement humain

2010 du Programme des Nations Unies (PNUD) classait la RCA au 156ème rang

des 169 pays soumis à cette évaluation. En outre certaines données issues

d’une enquête nationale en 2008 sur les ménages ont révélé que 62% de la

population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Il s’ensuit que

l’incidence de la pauvreté est importante en milieu rural où vivent 62%

de la population ;

Aujourd’hui, la RCA est confronté&es à d’énormes difficultés

socioéconomiques liées à la récente augmentation des prix des produits de

base dans le monde et combinée à une hausse très importante des prix de

pétrole dans le monde ,constituant ainsi un facteur de réduction des

revenus et une menace pour la sécurité alimentaire. En réponse à cette

crise, le Gouvernement de la République Centrafricaine a fait de

l’agriculture un secteur clé de sa stratégie de croissance nationale et

de réduction de la pauvreté.

En octobre 2010, le Gouvernement centrafricain a demandé l’assistance de

la Banque Mondiale pour l’aider dans ses efforts constants de lutte

contre l’insécurité alimentaire. A réponse, il a obtenu un don de la

Banque Mondiale (BM) à travers une avance de préparation du projet (PPF)

pour financer le coût du Projet de Relance Agropastorale (PRAP-RCA) dans

quatre préfectures comprenant : la Lobaye, la Mambéré-Kadéi, la Sangha-

Mbaéré et la Nana-Mambéré.

Ce projet a pour objectif principal d'accroître la productivité et la

production de cultures vivrières sélectionnés et espèces de bétail dans les

quatre préfectures ciblées.

1.2. Les composantes du projet PRAP-RCA

Le Projet de Relance Agropastorale (PRAP-RCA) comprend trois composantes.

o Composante 1 : soutien à la production agricole

Cette composante viendra en appui aux activités destinées à renforcer la

capacité des ménages et à accroître la productivité et la production de

certaines cultures alimentaires et espèces animales dans la zone du projet.

Les ménages visés bénéficieront d’une aide pour augmenter leur production

de cultures et d’animaux afin de répondre, d’une part, à leurs propres

besoins de consommation, et d’autre part pour pouvoir profiter des

opportunités du marché.

A cet effet, le Projet de Relance Agropastorale (PRAP-RCA) permettra de

diffuser de meilleures techniques de production, de promouvoir

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l’utilisation d’intrants améliorés, d’assurer une formation aux

principes commerciaux et aux stratégies de marketing et de diffuser des

informations techniques et commerciales. Cette composante 1 comporte deux

sous composantes centrées respectivement sur les cultures alimentaires et

sur le cheptel.

o Composante 2 : renforcement institutionnel et des capacités

Elle viendra en appui aux activités destinées à renforcer les capacités

des institutions chargées du développement agricole en RCA, car nombre

d’entre elles ont actuellement des capacités très faibles en la matière

Le projet proposé vendra en appui aux activités destinées à renforcer les

agences publiques, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les

organisations des producteurs ainsi que d’autres groupes communautaires.

o Composante 3 : coordination et gestion du projet

Cette composante viendra en appui aux activités de coordination et de

gestion du projet, notamment :

(i) l’administration du projet ;

(ii) la gestion financière ;

(iii) la passation des marchés ;

(iv) le suivi et l’évaluation de la performance et impact du

projet ;

(v) le respect des sauvegardes.

2. Justification et objectif du Plan de Développement en faveur des

Peuples Autochtones

La pauvreté qui est importante en milieu rural centrafricain, où vivent

62% de la population, n’épargne pas les peuples pygmées et autochtones

qui sont dans la zone du projet et notamment dans la Lobaye, la Mambéré-

Kadéi et la Sangha-Mbaéré.

L’objectif du Plan de Développement des Peuples Autochtones (PDPA) est de

faire en sorte que (tel que le prévoit la Politique Opérationnelle OP/BP

4.10 ‘’Peuples autochtones" de la Banque Mondiale) le Projet de Relance

Agropastorale (PRAP-RCA) puisse avoir un impact sur la réduction de la

pauvreté qui sévit parmi les peuples pygmées.

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En effet, la politique de sauvegarde de la Banque Mondiale relative aux

populations autochtones (OP 4.10) qui est prise en compte ici, vise à

éviter les répercussions négatives sur les populations autochtones et à

leur apporter des bénéfices adaptés à leur culture. Cette politique

reconnaît les différentes circonstances qui les exposent à différents types

de risques et de répercussions du fait des projets de développement. En

tant que groupes sociaux dont les caractéristiques identitaires diffèrent

souvent de celles des groupes dominants de la société nationale, les

populations autochtones appartiennent souvent aux groups sociaux les plus

marginalisés et vulnérables de la population.

Il en résulte souvent que leurs statuts économique, social et juridique

limitent leurs capacités à faire valoir leurs droits sur les terres,

territoires et autres ressources productives, ou leur aptitude à participer

au développement et à en recueillir les fruits.

Ce plan de Développement des Peuples Autochtones doit être préparé d’une

façon participative. Il est attendu que le plan de développement comprenne

des sous projets ou des actions spécifiquement adaptés pour répondre à

leurs besoins réels. Le mécanisme participatif lié à ces sous projets ou

activités devra permettre aux peuples pygmées de :

Exprimer leurs vues et de participer à la décision sur la mise en

œuvre du projet en tenant compte de l’inclusion des représentants

des deux sexes ;

Atténuer les impacts négatifs qui peuvent surgir lors de la mise en

œuvre du projet ; et

S’assurer que les bénéfices qui ont été prévus sont culturellement

appropriés.

Les principaux résultats attendus de ce travail :

L’examen du cadre légal est fait en mettant un accent sur (i)

l’évaluation des droits et du statut légal des groupes autochtones

et des capacités des peuples pygmées à avoir accès et à utiliser le

système légal pour défendre leurs intérêts

L’analyse sociale sur les peuples autochtones est effectuée ;

Le plan de développement et le plan d’action des peuples

autochtones sont élaborés et fiables avec facilité de mise en

œuvre ;

Le dispositif organisationnel de mise en œuvre est définie et

compatible avec les réalités locales ;

Le système de Suivi et évaluation est mis en place avec la définition

des indicateurs objectivement vérifiables et des responsabilités des

parties prenantes ;

Le budget du plan élaboré est clairement détaillé et économique

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3. Méthodologie de l’étude

La méthodologie utilisée pour cette étude est fondée sur une approche

participative, en concertation avec l’ensemble des acteurs et partenaires

concernés par les activités du Projet PRAP-RCA, les autorités locales, les

populations autochtones et bantoues, la société civile ou les ONG, etc.

Elle s’articule autour des axes d’intervention suivants :

Revue documentaire sur la situation des Populations autochtones dans

les zones du projet ;

Analyse des documents techniques du projet et d’autres documents

stratégiques concernant les exigences de la Banque mondiale dans la

réalisation des projets sociaux et d’études environnementales et

sociales ;

Entretiens et rencontres avec les acteurs institutionnels

principalement concernés par le projet ;

Analyse de la documentation spécifique : le cadre légal de référence,

c’est-à-dire tous les instruments juridiques relatifs aux droits

humains en général, et aux droits des PA en particulier, adoptés au

niveau national ou ratifiés au niveau régional et/ou international

par la République centrafricaine ;

Rencontres et entretiens : avec les personnes ressources impliquées

dans la problématique autochtone.

Les thématiques d’entretien avec les PA (chef de groupe communautaire,

groupes de femmes, de jeunes, etc.), développés en français, ont été

administrés aux répondants dans en langue nationale, parfois dans les

différentes langues locales, avec l’aide de traducteurs recrutés

localement. Les informations qualitatives et quantitatives recueillies

concernent :

Thème 1 : analyse sociale des populations autochtones

Histoire du campement

Organisation sociale dans la communauté

Activités économiques

Activités culturelles

Système d’éducation traditionnelle

Thème 2: réalité de la pauvreté qui sévit parmi les peuples pygmées

localisés dans les zones du projet ;

Opinions de la population interrogée (ils doivent décrire les vrais

problèmes qu’ils vivent au quotidien)

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Thème 3: attentes et besoins réels des peuples pygmées sur l’élaboration

du Plan de Développement en leur faveur dans le cadre du Projet de Relance

Agropastorale (PRAP-RCA)

Agriculture ?

Petit élevage ?

Outillages ?

Renforcement de capacité ?

Autres (à préciser)

Cette méthodologie participative a permis ainsi d’intégrer par la même

occasion les avis et arguments des différents acteurs, notamment les

autorités locales, les populations autochtones et bantoues, mais également

la société civile. Tout ceci a permis de :

Faire une analyse sociale sur les peuples autochtones ;

Recueillir les opinions des P.A en tenant compte de l’inclusion des

représentants des deux sexes ;

établir les répercussions positives et négatives que pourraient avoir

les sous-projets sur les populations autochtones ;

établir le type de sous-projets susceptibles de faire l’objet d’une

demande de financement au titre du projet ;

établir les options et la planification de la mise en œuvre, du

suivi et évaluation ;

préciser le budget estimatif du PDPA.

Au total, les débats publics et participatifs avec la participation des

femmes et jeunes ont permis de cerner tous les problèmes des PA concernant

les infrastructures de transport, d’éducation et de santé, problème

d’enclavement, accès a la terre, et accès aux marchés, ainsi que les prix

et l’assistance alimentaire. (Voir point 5.5.Synthèses des discussions des

focus groups avec les PA (p.5 3-57)

Les images suivantes sont celles de quelques campements où les entretiens

ont eu lieu.

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Pygmées de Bélemboké-Eglise

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Pygmées de bélemboké 2

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Pygmées de Nola

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Campement Zoundadé

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Campement Haousa-NOUR

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4. Examen du cadre et du statut légal des populations autochtones en RCA

4.1. La Constitution du 27 Décembre 2004 de la République

Centrafricaine

La Constitution de la République Centrafricaine n’établit pas de

distinction formelle entre les peuples autochtones et les autres

populations dans l’énonciation des droits reconnus aux citoyens. De même,

elle ne crée non plus de discrimination dans l’accès et la jouissance du

statut de citoyen et de reconnaissance de sa personnalité juridique.

Dans le préambule de la Constitution de la République Centrafricaine

promulguée par Décret N° 04.392 du 27 décembre 2004, il est dit ceci :

« Le peuple centrafricain,

Fier de son unité nationale, linguistique et de sa diversité ethnique,

culturelle et religieuse qui contribue à l’enrichissement de sa

personnalité, (…)

Résolus à construire un Etat de droit fondé sur une démocratie pluraliste,

garantissant la sécurité des personnes et des biens, la protection des plus

faibles, notamment les personnes vulnérables, les minorités et le plein

exercice des libertés et droits fondamentaux, (…) »

L’article 51 de cette constitution précise que « tous les êtres humains

sont égaux devant la loi sans distinction de race, d’origine ethnique, de

région, de sexe, de religion, d’appartenance politique et de position

sociale (…) »

L’Etat centrafricain a donc le devoir d’assurer et de promouvoir la

coexistence pacifique et harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays

et assure également la protection et la promotion des groupes vulnérables et

de toutes les minorités.

Au demeurant , la Constitution du 27 Décembre 2004 de la République

Centrafricaine , dans son préambule , invite à la protection de tous les

citoyens y compris les minorités ethniques centrafricaines, car il y est

clairement mentionné ceci : « …Résolu à construire un État de droit fondé sur une démocratie pluraliste, garantissant la sécurité des personnes et des biens, la protection des plus faibles, notamment les personnes vulnérables, les minorités et le plein exercice des libertés et des droits fondamentaux » ;

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4.2. Loi N° 06.002 portant Charte culturelle de la République

Centrafricaine

Au niveau des instruments nationaux, on observe les progrès notamment en ce

qui concerne une politique culturelle visant à promouvoir la culture

directement ou indirectement. Ces actions concernent tant la préservation

du patrimoine et des trésors nationaux, que la promotion de la création

contemporaine, en incluant le soutien aux structures de diffusion et de la

culture. Ainsi, la loi N006.002, portant Charte culturelle de la République

Centrafricaine adoptée par l’Assemblée Nationale et promulguée par le

Président de la République le 10 mai 2006, fait-elle expressément

référence en son article 6, sous-titre a, traitant des savoirs, alinéa 3,

aux minorités centrafricaines dont nous, peuples autochtones

centrafricains, faisons partie ;

On peut retenir que cette loi prend en compte la diversité culturelle,

indissociable de la dignité humaine, ce qui constitue d’ailleurs, la

condition première au dialogue des cultures.

4.3. Le code de l’Environnement

Les pygmées vivent dans la forêt en petits groupes de chasseurs. Ils

considèrent la forêt comme leur mère nourricière, car ils y trouvent à la

fois une protection et leur nourriture. En Centrafrique, la protection de

l’environnement ne doit pas les ignorer. La Loi n°07.018 du 28 décembre

2007 portant Code de l’Environnement de la République Centrafricaine a

pour objet de définir le cadre juridique de la gestion de l’environnement

qui constitue un patrimoine de la nation. Sa protection et sa gestion sont

d’intérêt général et universel. Tout citoyen centrafricain a droit à un

environnement sain dans les conditions définies par les textes juridiques

nationaux et internationaux en vigueur.

Cette loi est composée de 5 titres : titre I traite des dispositions

générales ; titre II de la gestion de l’environnement notamment la

protection des eaux, du sol, du sous-sol, la gestion de la biodiversité, de

substances et produits chimiques dangereux, des nuisances sonores et

lumineuses, etc. ; titre III de la protection du patrimoine environnemental

; titre IV de la répression des infractions ; titre V des dispositions

transitoires et finales (146 articles ; P.2-23).On peut retenir que ce code

prend déjà en compte les populations autochtones.

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4.4. Code forestier, de la pèche et de la faune

Le Ministère des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche de la République

Centrafricaine (MEFCP) a pour principal mission d’appliquer la politique

du gouvernement en matière de gestion durable des ressources forestières,

fauniques et halieutiques dans le but de :

Concilier leur exploitation avec les exigences de la conservation du

patrimoine forestier et de la diversité biologique en vue d’un

développement durable ;

Assurer la conservation et la protection des ressources de la

biodiversité afin de permettre leur régénération ;

Garantir la gestion durable des écosystèmes terrestres et aquatiques.

Tous les principes et directives en matière de politique de gestion durable

de la biodiversité sont mentionnés dans la Loi 08.022 du 17 octobre 2008

portant Code Forestier, la Loi 07.018 du 28 décembre 2007 portant Code de

l’Environnement et l’ordonnance 84.045 portant la protection de la faune

en République Centrafricaine

Ainsi, le Ministère réalise des Plans d’Aménagement ou de gestion durable

des ressources de la biodiversité dans les zones forestières, cynégétiques

et les aires protégées et ensuite suit la mise en application des lois

relatives à leur exploitation.

Les pygmées qui sont des peuples de forets vivent essentiellement des

Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL). En ayant pour vision la gestion

durable de la biodiversité, le Ministère dans le cadre des ses activités a

pris en compte dans le Code Forestier à la sous-section III de l’article

65 à 76 les conditions d’exploitations des produits forestiers autres que

le bois (PFABO) ou produits forestiers non ligneux (PFNL), ensuite à

l’article 174 sur des conditions de la promotion, transformation et

commercialisation des PFABO.

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4.5. La Convention nº 169 de l’OIT relative aux peuples indigènes

et tribaux

La Convention nº 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)

relative aux peuples indigènes et tribaux, adoptée en 1989, a été ratifiée

en avril 2010 par la République centrafricaine. Cette convention se fonde

sur la reconnaissance de l'aspiration des peuples indigènes et tribaux à

avoir le contrôle de leurs institutions, de leurs modes de vie et de leur

développement économique propres et à conserver et développer leur

identité, leur langue et leur religion dans le cadre des Etats où ils

vivent. La République centrafricaine est ainsi le premier Etat membre

africain à avoir ratifié cette convention.

La Convention n° 169 est un instrument international légalement

contraignant ouvert à ratification, qui traite spécifiquement des droits

des peuples indigènes et tribaux. A ce jour, elle a été ratifiée par 20

pays. Après avoir ratifié la convention, un pays dispose d’un an pour

adapter sa législation, ses politiques et ses programmes à la convention

avant qu’elle ne devienne légalement contraignante. Les pays qui ont

ratifié la convention sont soumis à un contrôle quant à sa mise en œuvre

Les principes de base de la convention n° 169 de l’OIT sont les

suivants :

o Identification des peuples indigènes et tribaux

La convention ne définit pas concrètement qui sont les peuples indigènes

et tribaux. Toutefois, elle utilise une approche pratique et fournit

uniquement des critères pour décrire les peuples qu’elle vise à protéger.

L’auto-identification est considérée comme un critère fondamental pour

l’identification des peuples indigènes et tribaux, ainsi que les critères

indiqués ci-dessous.

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Les éléments relatifs aux peuples tribaux

incluent ce qui suit :

Modes de vie traditionnels ; Culture et modes de vie différents des

autres segments de la population nationale, par ex. de par leur façon de gagner leur vie, leur langue, leurs coutumes, etc. ; et Organisation sociale propre avec coutumes et lois traditionnelles.

Les éléments relatifs aux peuples indigènes

incluent ce qui suit :

Modes de vie traditionnels ; Culture et modes de vie différents des

autres segments de la population nationale, par ex. de par leur façon de gagner leur vie, leur langue, leurs coutumes, etc. ;

Organisation sociale et institutions politiques propres ; et Habitent historiquement dans une région donnée, ou avant que des tiers ne « l’envahissent » ou ne viennent dans la région

o Non-discrimination

Etant donné que les peuples indigènes et tribaux peuvent faire l’objet de

discrimination dans de nombreux domaines, le premier principe fondamental

et général de la convention n° 169 est la non-discrimination. L’article 3

de la convention stipule que les peuples indigènes ont le droit de jouir

des droits de l’homme et des libertés fondamentales sans entrave ni

discrimination. A l’article 4, la convention garantit également la

jouissance des droits du citoyen sans discrimination. Un autre principe de

la convention concerne l’application de toutes ces dispositions aux femmes

et aux hommes indigènes sans discrimination (article 3). L’article 20

traite de la prévention contre la discrimination des travailleurs

indigènes.

o Mesures spécifiques

En réponse à la situation vulnérable des peuples indigènes et tribaux,

l’article 4 de la convention appelle à l’adoption de mesures spécifiques

pour protéger les personnes, les institutions, la propriété, le travail,

les cultures et l’environnement de ces personnes. En outre, la convention

stipule que ces mesures spécifiques ne doivent pas entraver la liberté des

peuples indigènes.

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o Reconnaissance des spécificités culturelles et autres des peuples

indigènes et tribaux

Les cultures et les identités des peuples indigènes et tribaux font partie

intégrante de leurs vies. Leurs modes de vie, leurs coutumes et traditions,

leurs institutions, leurs droits coutumiers, leurs façons d’utiliser leurs

terres et leurs formes d’organisation sociale sont généralement

différentes de celles de la population dominante. La convention reconnaît

ces différences et s’efforce de garantir qu’elles sont protégées et

prises en compte lorsque des mesures en cours d’adoption sont susceptibles

d’avoir un impact sur ces peuples.

o Consultation et participation

L’esprit de consultation et de participation constitue la pierre d’angle

de la convention n° 169 sur laquelle reposent toutes ses dispositions. La

convention exige que les peuples indigènes et tribaux soient consultés sur

les questions qui les affectent. Elle exige également que ces peuples

soient en mesure de s’engager dans une participation libre, préalable et

informée dans les processus politiques et de développement qui les

affectent.

Les principes de consultation et de participation de la convention n° 169 se réfèrent non seulement aux projets de développement spécifiques, mais également à des questions plus vastes de gouvernance et à la participation des peuples indigènes et tribaux à la vie publique.

A l’article 6, la convention fournit des directives sur la façon dont doit

être menée la consultation des peuples indigènes et tribaux :

La consultation des peuples indigènes doit être mise en place selon

des procédures appropriées, de bonne foi, et à travers les

institutions représentatives de ces peuples ; Les peuples impliqués doivent avoir la possibilité de participer

librement à tous les niveaux à la formulation, la mise en œuvre et

l’évaluation des mesures et des programmes qui les touchent

directement ;

Un autre élément important du concept de consultation est la

représentativité. Si un processus de consultation approprié n’est

pas mis en place avec les institutions ou organisations indigènes et

tribales qui représentent véritablement les peuples en question, les

consultations qui en résultent ne seront pas conformes aux exigences

de la convention.

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La convention spécifie également les circonstances particulières pour

lesquelles la consultation avec les peuples indigènes et tribaux est une

obligation.

La consultation doit être effectuée de bonne foi, avec l’objectif

d’arriver à un accord. Les parties impliquées doivent chercher à établir

un dialogue leur permettant de trouver des solutions appropriées dans une

atmosphère de respect mutuel et de pleine participation. Une consultation

efficace est une consultation dans laquelle les parties impliquées ont

l’opportunité d’influencer la décision finale. Cela signifie une

consultation véritable et opportune. Par exemple, une simple réunion

d’information ne constitue pas une réelle consultation, ni une réunion

menée dans une langue que les peuples indigènes présents ne comprennent

pas.

Les défis que représentent la mise en œuvre d’un processus de

consultation approprié avec les peuples indigènes ont fait l’objet de

nombreuses observations de la part du comité d’experts de l’OIT, ainsi

que d’autres procédures de contrôle de l’OIT, que l’OIT a désormais

compilés dans un Condensé. Une consultation appropriée est fondamentale

pour parvenir à un dialogue constructif et pour la résolution efficace des

différents défis associés à la mise en œuvre des droits des peuples

indigènes et tribaux.

o Droit de décider des priorités de développement

L’article 7 de la convention n° 169 stipule que les peuples indigènes et

tribaux ont le droit de « décider de leurs propres priorités en ce qui

concerne le processus de développement dans la mesure où celui-ci a une

incidence sur leur vie, leurs croyances, leurs institutions et leur bien-

être spirituel et les terres qu’ils occupent ou utilisent d’une autre

manière, et d’exercer un contrôle sur leur développement économique,

social et culturel propre».

Ceci a été interprété par les instances de contrôle de l’OIT comme une

considération essentielle lorsque des consultations avec les peuples

indigènes ont lieu.

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4.6. Arrête n°0007/MJSAC/CAB/DGP/DCVP/ du 01 Août du Ministère de la

Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture

Le Ministère de la Jeunesse, des Sports des Arts et de la Culture a pris

l’Arrêté no 0007/MJSAC/ CAB/SG/DGP/DCVP du 01 août 2003 qui porte

interdiction d’exploitation et/ou d’exportation des traditions orales des

minorités culturelles de Centrafrique à des fins commerciales.

4.7. Mise en place des institutions pour promouvoir les autochtones

centrafricains

Dans le cadre institutionnel, beaucoup reste à faire certes. Cependant

quelques réalisations peuvent être évoquées comme preuve de la bonne

volonté du gouvernement centrafricain quant à la recherche des solutions

visant à protéger nos intérêts et promouvoir notre culture et notre

identité. Il s’agit notamment de :

La création du Musée National Barthélemy BOGANDA de Bangui qui a

permis de réunir des biens du patrimoine matériel mobilier national

pour protéger et valoriser. Ce musée regorge beaucoup de biens du

patrimoine matériel mobilier qui nous appartiennent ;

La création d’une Direction Générale du Patrimoine avec toute sa

structure spécialisée dont la mission consiste entre autres à :

Procéder à l’inventaire général du patrimoine culturel national dans toute sa grandeur et diversité. Cet inventaire qui se fera par étape prend prioritairement en compte les aspects intangibles du patrimoine et notamment ceux des aires culturelles minoritaires qui sont les plus fragiles car exposées aux pillages de tous ordres et aux effets néfastes consécutifs à l’aliénation, à la disparition irréversibles, sources d’appauvrissement systématique du patrimoine intangible ;

La proclamation, dans le cadre du programme de sauvegarde et de

promotion du patrimoine oral et immatériel lancé depuis 2001 par

l’UNESCO, des « Traditions Orales Pygmées Aka de Centrafrique »,

comme « Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité », le 07

novembre 2003 à Paris. Après cela, il a été mis en place un Comité

National de Sauvegarde et de Promotion de cette culture pygmée. Un

plan d’Action a été élaboré en concertation avec les gouvernements

de la RCA et du Congo Brazzaville avec l’appui technique de

l’UNESCO. L’objectif général de ce plan d’action est de collecter

des textes, images, sons et toutes les traditions oraux pygmées pour

valoriser par la diffusion à partir du Centre de Référence Pygmée de

MONGOUMBA, situé à environ 130 Km de Bangui.

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Ce centre dispose de quatre départements qui sont :

- Un musée de site

- Une bibliothèque à vocation multi média

- Une salle d’animation culturelle

- Une salle de conférence

Le Ministère de la Culture envisage par ailleurs, dans le cadre de ce

Centre de référence :

- La création d’un observatoire pour les minorités culturelles de

la RCA ;

- L’organisation des festivals dont la première édition dénommée

« PYG’ARTS », envisagée au niveau sous-régional, sera organisée

au mois de novembre 2007. Il est à noter que le Centre de

référence pygmée de MONGOUMBA présente un grand atout car en plus

de ses quatre départements précités, il dispose d’un complexe de

100 chambres qui peut faciliter l’organisation des activités à

caractère culturel et artistique au plan sous-régional ;

Le Département de la culture travaille également à la valorisation

des droits culturels des autochtones pygmées avec plusieurs

partenaires œuvrant dans le domaine des droits de l’homme et

principalement avec l’ONG italienne COOPI, l’OCDH et CARITAS qui

viennent en complément des actions du Comité National de Sauvegarde

et de promotion de la culture pygmée qui sert d’interface entre les

communautés concernés, le Gouvernement et les partenaires

opérationnels.

Des initiatives telles que le Forum Culturel de la RCA, tenu du 07 au

17 novembre 2005, dont le point 3 des recommandations traitant de la

recherche, se réfère à la culture, au patrimoine ainsi qu’à

l’éducation et à la promotion des minorités, et notamment les

autochtones.

4.8. Le Projet Dzanga-Sangha

Dzanga-Sangha se situe dans la préfecture de la Sangha-Mbaéré, dans le

triangle sud-ouest de la République Centrafricaine, enserrée entre le

Cameroun et la République du Congo. Le site est situé à environ 500 km de

Bangui, vers l'ouest.Créé le 29 décembre 1990 par la loi n°90.017, le Parc

National et la Réserve Spéciale de Forêt Dense de Dzanga-Sangha appartiennent à une nouvelle génération d'aire protégée et est unique en

son genre. Le complexe de Dzanga-Sangha est une réunion composite de

plusieurs zones bénéficiant d'un statut de protection particulier selon la

catégorie qui les recouvre.

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Il comprend les deux secteurs de Dzanga (495 km²) et de Ndoki (725 km²)

formant le parc national de Dzanga-Ndoki et la Réserve Spéciale de Forêt

Dense Dzanga-Sangha (3159 km²), une zone à usages multiples ou les

activités humaines sont réglementées. Géographiquement, le Parc National

de Dzanga Sangha, est le cœur du complexe des aires protégées dont font

partie les parcs nationaux de Lobéké au Cameroun et de Nouabélé-Ndoki au

Congo Brazaville. Cette aire protégée, de grande biodiversité, est un

refuge unique au monde, d'une valeur exceptionnelle du fait qu'on y trouve

de milliers d'espèces, allant des insectes jusqu'aux grands mammifères et

aux oiseaux. Elle est parsemée de clairières (salines) naturelles et

traversée de rivières, dont les sols sont riches en sels minéraux.

La principale saline nommée Dzanga mesure 500 m sur 250 m et est parcourue

en son milieu par un ruisseau, la ‘'Dzanga''. De nombreuses autres salines existent dans les alentours immédiats de Dzanga, mais sont peu fréquentées

par des animaux.

Comment est née cette réserve spéciale ?

Vu la pression accrue provenant du nord et la disparition consécutive des

éléphants, les braconniers ont avancé progressivement vers le sud, en

direction de la zone forestière, et, au début des années 1980, leur impact

sur les populations d'éléphants de forêt commença à se faire sentir. En

1988, le WWF (Fonds mondial pour la nature) lança le projet Dzanga-Sangha

en collaboration avec le ministère responsable des aires protégées.

L'objectif principal de ce projet était de limiter la baisse des

populations d'éléphants en réduisant le braconnage. Il s’ensuit qu’en

deux ans, ce projet a pu sensiblement réduire le braconnage et inverser la

tendance. Depuis lors, le braconnage des éléphants n'a pas augmenté et la

population a pu se rétablir de façon significative. En conséquence, on peut

à nouveau observer des éléphants au grand jour dans les clairières et même

autour de la ville de Bayanga (zone de localisation des pygmées). Ces

éléphants constituent la base d'une industrie éco-touristique en plein

essor, et la ville de Bayanga est devenue le quartier général du parc et a

développé une infrastructure touristique connexe.

Bien qu'encore sous-développé, le tourisme joue déjà un rôle important dans

l'économie locale car il est pourvoyeur d'emplois directs et de revenus

indirects.

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37

4.9. Apport des acteurs non étatiques

Les actions des acteurs non étatiques en faveur des PA en RCA sont

manifestes dans les préfectures suivantes et concerne essentiellement les

domaines que nous avons cités en introduction de la troisième partie de

notre rapport. Nous la schématisons dans le tableau ci-après :

Tableau n°1 : les ANE et leurs domaines d’intervention NO ACTEURS NON ETATIQUES PREFECTURE ET

LOCALITES

DOMAINES D’INTERVENTION

LES CONFESSIONS RELIGIEUSES

1 Eglise Catholique : Diocèse de Mbaïki LOBAYE

Mbaïki

Zoméa

Ngouma

Mongoumba

Kongé

Scolarisation des

enfants pygmées ;

Alphabétisation des

pygmées ;

Santé et VIH-SIDA ;

Droits de l’homme ;

Lutte contre la

pauvreté ;

Valorisation de la

culture pygmée

2 Eglise Catholique : Diocèse de

Berberati

SANGHA-MBAERE

Belamboké

Monasao

Scolarisation des

enfants pygmées ;

Alphabétisation des

pygmées ;

Santé et VIH-SIDA ;

Droits de l’homme ;

Lutte contre la

pauvreté

3 Mission JAPAC LOBAYE

Gouga

Ngotogbe

Scolarisation des

enfants pygmées ;

Alphabétisation des

adultes ;

Santé et VIH-SIDA ;

Droits de l’homme

4 Union Fraternelle des Eglises Baptistes

(UFEB) : Programme EPA et Culte en

français NGOUBAGARA

LOBAYE et OMBELLA-

M’POKO

Pissa

Yamboro

Yatimbo

Londo

Alphabétisation des

pygmées ;

Appui à la

scolarisation des

enfants pygmées

5 Union des Églises Évangéliques des

Frères (UEEF)

LOBAYE et OMBELLA-

M’POKO

Moale

Bagandou

Alphabétisation des

pygmées et peuls

6 Église Évangélique Baptiste (EEB) SANGHA-MBAERE

Bayanga

Gamboula

Alphabétisation des

pygmées et peuls ;

Santé et VIH-SIDA ;

Droits de l’homme ;

Agroforesterie ;

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38

Eau potable

7 Eglise Coopération Evangélique en

Centrafrique (ECEC)

SANGHA-MBAERE

Londo

Wodo

Mambele

Bambio

Mbaéré

Carnot

Scolarisation des

enfants pygmées ;

Alphabétisation des

pygmées ;

Santé (pygmées et

peuls)

8 Association des Églises Apostoliques de

Centrafrique (AEAC)

LOBAYE

Lesse

Scolarisation des

enfants pygmées

9 FONDATION Jérusalem LOBAYE

Bobele

Alphabétisation ;

Santé

ONG ET AUTRES ASSOCIATIONS

1 Mutualité des Volontaires Africains

pour le Développement (MVAD)

OMBELLA-M’POKO

Bimbo

Gbokila

Maka

Droits de l’homme ;

Alphabétisation

2 Maison de l’Enfant et de la Femme

Pygmées (MEFP)

SANGHA-MBAERE et

LOBAYE

Londo

Moloukou

Bokota

Gouga

Bambo

Bayanga

Alphabétisation des

pygmées ;

Appui à la

scolarisation des

enfants pygmées ;

Santé et VIH-SIDA ;

Droits de l’homme ;

Lutte contre la

pauvreté ;

Éducation

environnementale ;

Valorisation de

l’identité culturelle

des pygmées ;

Consultation

3 Observatoire centrafricain des droits

de l’homme (OCDH)

OMBELLA-M’POKO

et LOBAYE

Droit de l’homme ;

Valorisation de

l’Identité culturelle

des pygmées

4 Organisation Centrafricaine pour la

Défense de la Nature (OCDN)

LOBAYE

Bagandou

Éducation

environnementale ;

Droits de l’homme

5 Association Centrafricaine pour la

Traduction de la Bible et

l’Alphabétisation (ACATBA)

SANGHA-MBAERE

Londo

Alphabétisation des

pygmées

6 Association SOOBAAJO mène un à, à 45 KM

de Bangui sur la route de.

OMBELLA-M’POKO

BOALI

BOUBOUI

Appui à la

scolarisation des

enfants peuls et

alphabétisation des

peuls adultes ;

Lutte contre la

pauvreté

ORGANISATIONS INTERNATIONALES

1 FAO OMBELLA-M’POKO

et LOBAYE

Boali

Lutte contre la

pauvreté (dons de

matériels agricoles et

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39

Sakabo

Gouga

semences aux peuls et

pygmées)

2 UNICEF LOBAYE

Moloukou

Appui du programme

d’alphabétisation des

enfants pygmées par un

don de matériels

didactiques

3 Programme Alimentaire Mondial (PAM) LOBAYE et SANGHA-

MBAERE

Moloukou

Londo

Appui en vivres des

programmes

d’alphabétisation des

pygmées de Moloukou et

Londo

4 COOPI LOBAYE Valorisation de

l’Identité culturelle

des pygmées AKA ;

Droits de l’homme ;

Appui à la

scolarisation des

enfants pygmées

Source : SITAMON Saint-Jérôme et autres ; RRaappppoorrtt ddeess «« PPeeuupplleess aauuttoocchhttoonneess »» ddee llaa RRCCAA aauu FFoorruumm

IInntteerrnnaattiioonnaall ddeess PPeeuupplleess aauuttoocchhttoonneess,, dd’’AAffrriiqquuee CCeennttrraallee

Il ressort des données du tableau ci-dessus que les confessions

religieuses, ONG et autres associations ainsi que des organisations

internationales intervenant dans les zones géographiques des populations

autochtones ont beaucoup contribuer à l’émancipation de ces dernières.

Les résultats obtenus en matière d’Alphabétisation et promotion de

l’éducation, de la santé, de la justice sociale, de la protection de

l’environnement, de scolarisation des enfants pygmées, d’Agroforesterie,

d’Éducation environnementale, de Lutte contre la pauvreté (dons de

matériels agricoles et semences aux peuls et pygmées), etc. devraient être

capitalisés dans le cadre du projet PRAP-RCA.

4.10. Ratification des instruments juridiques internationaux et régionaux

par la RCA

La RCA, en tant que membre des Nations Unies, a eu à signer et ratifier dans

des textes internationaux relatifs aux droits humains. Notons que dans le

préambule de la constitution centrafricaine de 2004,il est affirmé ceci :

« convaincu qu’il est essentiel que les droits de l’Homme soient protégés par un régime de droit (…) Réaffirme son adhésion à la Charte de l’Organisation des Nations Unies, à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948,aux Pactes internationaux du 16 décembre 1996 relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels d’une part et aux droits civils et politiques d’autre part.

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Réaffirme son attachement à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples du 21 juin 1981.»

Il existe également d’autres instruments juridiques ratifiés qui prennent

en compte les PA. Ce sont par exemple :

La Convention sur la discrimination raciale (1965) ;

Le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP)

DE 1966 (ARTICLE 27) ;

Le Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et

Culturels / DESC (1966) ;

La Déclaration des Nations Unies sur les Droits des personnes

appartenant a des minorités du 18 décembre 1992 dont l’article 1er

stipule que les Etats protègent l’existence et l’identité nationale ou ethnique des minorités et des territoires respectifs et favorisent l’instauration des conditions propres à promouvoir cette identité.

4.11. Les Politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale

Les sauvegardes environnementales et sociales font toujours l’objet

d’un suivi à toutes les étapes d’un projet financé par la BM.

L’objectif principal est de garantir que les activités financées sont

conformes aux politiques et aux directives du manuel opérationnel ainsi

qu’aux politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque

mondiale. Il faut ainsi confirmer que les mesures sont intégrées dès la

conception du projet afin de prévenir, de réduire et d’atténuer les

préjudices potentiels sur l’environnement et les populations.

a) La politique Opérationnelle 4.10

La politique Opérationnelle 4.10 de la Banque Mondiale contribue à la

mission de réduction de la pauvreté et de promotion d’un développement

durable poursuivie par la Banque tout en garantissant un processus de

développement respectant pleinement la dignité, les droits de la personne,

les systèmes économiques et les cultures des Populations autochtones.

Ainsi, chaque fois que la Banque est sollicitée pour financer un projet

affectant directement des populations autochtones, elle exige de

l’emprunteur qu’il s’engage à procéder, au préalable, à une consultation

libre et fondée sur une communication des informations aux populations

concernées.

Le financement de la Banque ne sera accordé que, si lors de la consultation

libre et fondée sur la communication des informations nécessaires à se faire

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41

une opinion, le projet obtient un soutien massif dans la communauté

respective de la part des populations autochtones.

De tels projets financés par la Banque prévoient des mesures destinées:

a) à éviter des répercussions négatives potentielles sur les communautés des

populations autochtones; ou

b) si cela n’est pas possible, à atténuer, minimiser ou compenser ces

répercussions.

Les projets financés par la Banque sont aussi conçus de manière à assurer

que les populations autochtones en retirent des avantages socio-économiques

culturellement adaptés et au profit de la population féminine autant que de

la population masculine et de toutes les générations.

La Banque reconnaît que l’identité et la culture des populations

autochtones sont indissociables des territoires sur lesquels elles vivent

et des ressources naturelles dont elles dépendent. Cette situation

particulière expose ces populations à différents types de risques et de

répercussions plus ou moins marquées du fait des projets de développement,

notamment la perte de leur identité, de leurs spécificités culturelles et

de leurs moyens d’existence traditionnels, aussi bien qu’à une exposition

à diverses maladies.

Les problèmes de genre et inter générations sont également plus complexes

au sein des populations autochtones. Groupes minoritaires de la société

nationale, les communautés autochtones (ici les pygmées) appartiennent

souvent aux segments les plus marginalisés et vulnérables de la population.

Il en résulte souvent que leurs statuts économique, social et juridique

limitent leurs capacités à défendre leurs intérêts et faire valoir leurs

droits sur les terres, territoires et autres ressources productives, ou

leur aptitude à participer au développement et à en recueillir les fruits.

Toutefois, la Banque n’ignore pas que les populations autochtones jouent

un rôle crucial dans le développement durable et que leurs droits sont

alors de plus en plus pris en compte dans la législation nationale et

internationale.

Cette politique Opérationnelle 4.10 doit aussi être mise en regard des

autres politiques pertinentes de la Banque, et notamment l’Évaluation

environnementale (OP 4.01), les Habitats naturels (OP 4.04), la Lutte

antiparasitaire (OP 4.09), le Patrimoine culturel physique (OP 4.11, à

paraître), la Réinstallation involontaire (OP 4.12), les Forêts (OP 4.36) et

la Sécurité des barrages (OP 4.37).

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42

b) Les politiques environnementales et sociales (OP 4.01)

Créée en 1945, la Banque mondiale est la plus importante agence financière

multilatérale. Jusqu’en 1987, la Banque a graduellement accordé une

meilleure place aux considérations environnementales mais de façon

ponctuelle. C’est en 1987 qu’elle a jeté les bases des actions qu’on lui

connaît aujourd’hui, selon deux axes principaux.

• L’obligation d’incorporer systématiquement les préoccupations

environnementales dans chacun des projets financés par la Banque ;

• La Banque mondiale définit l’environnement comme « l’ensemble des

conditions naturelles et sociales dans lesquelles vit l’humanité

présente et à venir ».

La lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable

constituent des objectifs fondamentaux de l’intervention de la Banque

mondiale dans les pays membres.

Les activités appuyées par le programme ne devraient pas porter préjudice à

l’environnement. Les ressources seront consacrées aux aspects les plus

importants de la biodiversité tout en garantissant des effets néfastes

minimaux sur l’environnement. Des critères de sélection existent à

l’étape de proposition pour identifier les projets pouvant avoir un impact

écologique dommageable.

5. Analyse sociale des populations pygmées en RCA

5.1. Données générales sur les peuples pygmées en RCA

Les pygmées Aka de Centrafrique, communément appelé « Babinga », constituent avec les Peuls Mbororo, des populations spécifiques et

minoritaires du pays. Ces Aka sont considérés comme les descendants de très

anciennes populations localisées au paléolithique dans la Région des

Grands Lacs : Rwanda, Burundi, République Démocratique du Congo (RDC),

Kenya, Tanzanie et Ouganda.

En RCA, les pygmées sont des chasseurs, cueilleurs et nomades qui vivent

dans la forêt, au sud-ouest de la République Centrafricaine, précisément

dans quatre préfectures suivantes: l’Ombella-Mpoko, la Lobaye, la Mambéré-

Kadei et la Sangha-Mbaéré. Ils sont reconnus comme les tous premiers

habitants de la forêt centrafricaine. On les retrouve dans le sud-ouest du

pays représentés dans quatre préfecture qui sont : L’OMBELLA-M’POKO, la

LOBAYE, la SANGHA-MBAERE et la MAMBERE-KADEI. Sur le plan linguistique, la

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43

plupart des pygmées centrafricains parlent la langue de leurs anciens

maîtres excepté ceux désignés sous le nom d’AKA qui parle une langue

propre à eux. Ceux-ci parlent, entre autres, la langue Aka, appelée

mbenzele dans la région de Nola, ngbaka, isongo et bofi.

En somme, cinq préfectures de la RCA abritent les peuples autochtones ou

pygmée à savoir :

La Lobaye ;

L’Ombella-Mpoko ;

La Nana-Mambéré ;

La Mambéré – Kadei ;

La Sangha – Mbaéré.

Tableau n°2 : Territoires occupés par les Pygmées en RCA

N° Régions Préfectures et

S/préfectures

Appellation locale

01 Région 1 Lobaye

Ombella-Mpoko

BaAaka, Bayaka, Aka

02 Région 2 Nana-Mambéré

Mambéré - Kadéî

Sangha - Mbaéré

BaAaka, Aka, BaMbenzele, Bayaka

5.1.1. Répartition géographique et cadre de vie

La carte suivante localise les populations pygmées sur le territoire

centrafricain.

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5.1.2. Poids démographique

Le recensement de la population pygmée a toujours posé des problèmes, vu

la difficulté d'accéder aux zones qu'ils habitent et surtout leur extrême

mobilité qui ne permet pas un dénombrement exact. Ainsi, les chiffres

avancés pour illustrer leur poids démographique ne sont, pour la plupart du

temps, que des estimations, d'où le risque constant de surestimer ou de

sous-estimer cette population.

Jusqu'ici, l’effectif global de la population pygmée de la République

Centrafricaine était estimé entre 15.000 et 20.000. Les données du

Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2003 (RGPH03)

révèlent 12.393 pygmées.

Cependant, un récent recensement organisé par l'ONG italienne COOPI dans la

seule préfecture de la Lobaye révèle qu’ils y sont au nombre de 15.880.

Cela démontre donc que la population pygmée de la RCA serait en réalité

plus nombreuse que ce qu'on a estimé jusqu'à maintenant.

A preuve, d’après des informations obtenues auprès de la Mairie de

Bayanga, l’effectif total de la population BaAka de la Réserve de Dzanga-

Sangha, par exemple, serait de 12.050 alors que le recensement de 2003

chiffre cette même population à 7.638 et un ancien recensement, effectué

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par Anna Kretsinger en 1993 dans les villages aka de Koundapapaye, Yobe,

Babongo, Mossapoula, Yandoumbe et Lidjombo avance le chiffre 1.052.

De même, en 2006, le recensement des chefs de ménages effectué par le PDS

donne le chiffre 976 comme effectif de la population aka vivant dans la

Réserve. Il est à noter que des absents de plus de six mois n'ont pas été

pris en compte dans ce dénombrement, ce qui laisse croire que le nombre

réel des BaAka vivant dans cette Réserve serait nettement supérieur au

chiffre de 976 avancé.

Toutefois, si l’on s’en tient uniquement aux données officielles,

l’analyse des données du troisième Recensement Général de la Population et

de l’Habitation (RGPH03) révèle que les pygmées sont des groupes

minoritaires en RCA. Il s’ensuit que l’on dénombre 12.393 Pygmées soit

0,3 % de la population totale.

Le (RGPH03) révèle qu’il existe deux groupes de Pygmées :

o les Pygmées sédentarisés ;

o les Pygmées nomades ou mobiles

Les Pygmées dits sédentarisés sont installés le long des routes à

proximité des villages tandis que les plus les mobiles vivent en forêt.

Ces deux groupes ont été recensés dans des ménages classés ordinaires. Le

rapport de masculinité montre qu’il y a autant d’hommes que de femmes

Pygmées. La quasi-totalité des Pygmées (98 %) vivent en milieu rural où ils

représentent 0,5 % de la population.

Le poids démographique des Pygmées varie très sensiblement en fonction de

la région. Ils sont numériquement plus représentés dans les régions

forestières favorables à leurs activités de cueillette, de chasse et de

pêche (Dans la Région 1 constituée des préfectures de la Lobaye et de

l’Ombella-M’Poko et la Région 2, constituée des préfectures de la Nana-

Mambéré, de la Mambéré-Kadei et de la Sangha-Mbaéré (voir carte n°2 ci-

dessus).Malgré la tendance à la sédentarisation le long des voies de

communication et près des villages, la forêt demeure l’habitat par

excellence pour les Pygmées.

Le tableau qui suit donne des chiffres illustrant le poids démographique

des populations pygmées en Centrafrique.

Tableau 3 : Poids démographique des Pygmées selon le sexe, le milieu de

résidence et la région

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46

Sexe, milieu et

région de

résidence

Effectif de

la population

des Pygmées*

% des Pygmées

parmi la

population

totale

Répartition

Ensemble RCA 12.393 0,3

Sexe

Total 12.393 0,3 100

Homme 6.199 0,3 50,0

Femme 6.194 0,3 50,0

Milieu de

résidence

Total 12.393 0,3 100

Urbain 263 0,0 2,1

Rural 12.130 0,5 97,9

Région Sources : Synthèse RGPH03

Pour ce qui est de la structure par sexe et âge, l’on peut noter la

pyramide des âges de la population pygmée en RCA présente une base large

et un rétrécissement au sommet, ce qui est la caractéristique d’une

population jeune encore à forte fécondité. Il y a aussi une forte

représentativité des femmes par rapport aux hommes à partir du groupe

d’âge 25-29 ans.

Cette forte représentativité des femmes par rapport aux hommes serait due,

d’une part, à une forte émigration des Pygmées de sexe masculin vers la

République du Congo (BRAZZA), la République Démocratique du Congo ou vers

le Cameroun et, d’autre part, à une surmortalité maternelle à partir de

25-29 ans. La pyramide des âges peut ainsi être mieux appréciée à partir de

la graphique qui suit.

Graphique de la Pyramide des âges de la population des Pygmées en

Centrafrique

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Sources: Synthèse RGPH03

5.1.3. Structure sociale et politique et sources de revenus

a) Structure sociale et politique

Les structures sociales traditionnelles sont basées sur un système de

parenté et de classe d'âge. Le système de parenté s'appuie sur la famille,

le lignage, le sous-clan et le clan. Le clan est composé d'individus se

réclamant d'un même ancêtre, réel ou fictif.

Sur le plan de l’organisation politique, une communauté Pygmée est soumise

au verdict du Conseil des Anciens et placée sous l'autorité d'une chefferie

traditionnelle. Loin d'être une structure formelle, le Conseil des Anciens

ne se réunit que ponctuellement, pour résoudre un problème précis qui se

pose au niveau du campement. Entrent ainsi dans ses attributions les

questions du mariage des jeunes pygmées, des litiges conjugaux, des

problèmes d'initiation.

-10.0 -8.0 -6.0 -4.0 -2.0 0.0 2.0 4.0 6.0 8.0 10.0

0-45-9

10-1415-1920-2425-2930-3435-3940-4445-4950-5455-5960-6465-6970-7475-7980-8485-89

90 +

Groupes d'âge

Homme Femme

Homme Femme

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a) sources de revenus

Dans leur structure socioéconomique, les populations pygmées et /ou

groupes autochtones sont remarquablement adaptées à la vie en forêt ou en

sa périphérie. Elles tirent dans l’ensemble, l’essentiel de leur

subsistance de la chasse et de la cueillette, les prestations et

l’agriculture vivrière sur brulis.

Les principales sources de revenu des peuples pygmées sont la cueillette,

la chasse, les prestations la pêche, et l’agriculture vivrière

o Cueillette

La cueillette concerne le rotin, le ramassage des chenilles, des

champignons, du Koko (Gnetum spp), des ignames sauvages, des termites, des escargots, des fruits sauvages, etc. La commercialisation des Produits

Forestiers Non Ligneux (PFNL), constitue la première source de subsistance

pour les peuples Aka et génère aussi des revenus assez importants pour ces

peuples.

o Chasse

Les différentes pratiques traditionnelles et modernes de la chasse,

observées chez les populations pygmées sont la chasse aux filets, la

chasse aux sagaies, la chasse à l’arbalète, chasse au fusil, chasse aux

pièges à partir des câbles métalliques, la chasse aux filets. La

contribution économique de la chasse demeure importante pour ces peuples

o Pèche

La pêche est une activité pratiquée dans un moindre degré que la chasse et

la cueillette. Notons que la pêche à la ligne est réservée aux hommes et

celle à la nasse aux femmes. Il existe plusieurs techniques pour les

activités d’exploitation des ressources halieutiques à savoir la pêche au

filet, à l’hameçon végétal, à la nasse, l’empoisonnement, la pêche au

barrage,...

o Prestations

Les populations BaAka sont sollicitées pour les prestations suivantes,

l’accompagnement des touristes, la pratique de la chasse, la surveillance

des aires protégées, les travaux agricoles et domestiques. Ces prestations

sont une source de revenus non négligeable.

o Agriculture

L’agriculture apparaît comme une nouvelle activité économique pour les

communautés BaAka. Aujourd’hui, les populations autochtones visitées sont

devenues semi sédentaires et pratiquent l’agriculture itinérante sur

brûlis consistant à défricher la forêt, à ramasser et brûler la biomasse

en vue de planter.

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En effet, dans toutes zones P.A visitées, les cultures du manioc, de

l’arachide, du maïs, de l’igname, de la banane plantain, du taro et des

arbres fruitiers deviennent aujourd’hui des activités de ces populations.

L’activité agricole, même si elle est plus l’affaire des hommes que des

femmes, tend aujourd’hui à impliquer toute la population pygmée, la crise

alimentaire et la sédentarisation aidant. Il reste que, malgré tout cela,

le rendement de l’activité agricole chez les pygmées, reste encore faible

du fait de la non maitrise des techniques et pratiques culturales

agricoles.

Les des différentes activités évoquées ci-dessus ont des périodes

variables dans la vie des P.A. Le tableau suivant résume les différentes

activités et leur période.

Tableau n° 4 : Activités, période et division du travail

N

°

ACTIVITES PERIODE DIVISION DU TRAVAIL

01 Chasse Toute l’année hommes

02 Cueillette,

ramassage

Saison des pluies femmes, enfants

03 Pêche Saison sèche femmes

04 Agriculture Toute l’année hommes, femmes Source : Enquête

Ce qu’il faut retenir, c’est que les familles pygmées vivent une

situation de pauvreté monétaire et il est difficile d’évaluer les

proportions des revenus en fonction de ces différentes activités. Cela peut

s’expliquer par le fait qu’il y a des dizaines d’années, l’agriculture,

par exemple, ne faisait pas partie des activités traditionnelles des P.A.

Ces derniers l'exerçaient plutôt comme une prestation au bénéfice de leurs

« maîtres » bantous ou d'autres villageois qui sollicitaient leur main-

d’œuvre.

Aujourd’hui, la tendance est à la diminution des ressources naturelles

dans la plupart des forêts centrafricaines, et particulièrement dans les

zones habitées par les pygmées Aka. Ces derniers se convertissent en «

apprentis » agriculteurs et essaient de cultiver pour eux-mêmes. C'est

ainsi qu’on peut trouver dans tous les villages et campements pygmées

actuels quelques champs de manioc, d’arachide, de maïs, d’igname, de

banane plantain, de taro et des arbres fruitiers.

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Cependant, les réalités montrent que pygmées avec qui nous nous sommes

entretenus sont de plus en plus confrontés à un problème :

La faible superficie réservée aux cultures. Autrement dit, la surface

utilisée pour les activités agricoles est très insuffisante, car les

Autochtones n’ont pas suffisamment accès aux terres contrairement aux Bilo

ou Baantous.

Beaucoup de BaAka sont ainsi obligés de se contenter de petites portions de

vieux champs qui leurs sont octroyés ou prêtés par les Bilo pour des

exploitations à des fins agricoles.Il s’ensuit que malgré le désir des

P.A. à s’investir dans les activités agricoles, ils sont contraints par le

problème d’accès à la terre. En outre, la tradition du troc ne leur permet

pas encore d’acquérir les avantages des activités génératrices de revenus.

Ceux qui gagnent souvent des sommes d’argent ne les utilisent qu’à payer

des dettes aux Bilos ou Bantous ou à consommer de l’alcool, du tabac, etc.

Toutefois, les principales sources de revenus des populations BaAka et les

autres autochtones restent :

La chasse ;

La cueillette ;

La pêche ;

Les services

L’agriculture

Tout cela montre qu’à travers ces activités, populations pygmées pouvaient

sur toute l’année se ravitailler en toutes sortes de produits alimentaires

composés de produits de différents types de chasses traditionnelles

(molongo, toba, essondo, etc.), de produits de pêche (doka) ainsi que de toutes sortes de produits de cueillette (payo, koko, kana, ekule, chenilles, champignons, etc.). Les moyens utilisés pour faire la chasse

étaient, entre autre : le bokia ou le grand filet de chasse, le toba ou filet-bourse, le chien et la sagaie. Pour la pêche, les BaAka pratiquaient

l'écopage ou utilisaient l'hameçon, ou le poison. Certaines activités de

recherche alimentaire comme la grande chasse aux sagaies appelée essondo étaient intimement liées à des pratiques traditionnelles.

En effet, cette partie de chasse étaient normalement précédée par une

veillée de contes, d’histoires et toutes sortes de pratiques ancestrales

comme l’invocation d’un esprit appelé boyobe supposé attirer la chance sur la partie. Le chronogramme d’approvisionnement en ces principales

ressources alimentaires se présente généralement comme ci-après :

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Tableau n°5 : Produits alimentaires consommés avant l’implantation du Projet

PRODUITS ALIMENTAIRES

PERIODES APPROMAXITIVES D’APPROVISIONNEMENT

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

PRODUITS DE CHASSE ET DE PÊCHE

Produits de chasse (gibier) X X X X X X X X X X X X

Produits de pêche (doka) X X X X X X X X X X X X

PRODUITS DE CUEILLETTE

Payo (Irvingia spp.) X X X

Kana/mokana (Panda oleosa) X X X X X X X X X X X X

Kule/ekule (Dioscorea) X X X X X X X

Mola (espèce d’ignames) X X X X X X X X X X X X

Kongo (chenilles divers) X X X X X

Miel X X X X X X X X X X X X

Bokombo (champignons div.) X X X X X X X X X X X X

Koko (Gnetum bucholzianum) X X X X X X X X X X X X

Mobei (Anonidium manni) X X X

Vusa X X X

Mafondo (Landolphia spp.) X X X

Escargots X X

Sources : S St J.

En analysant le tableau ci-dessus, On peut dire que la crise alimentaire

n’existait pas chez les P.A. Pendant chaque période de l’année, il y

avait au moins une chose à manger qu’ils pouvaient trouver à l’état

naturel, et surtout des produits sains et nécessaires pour une meilleure

santé (tous les éléments recommandés pour une bonne nutrition : protéine,

fer, lipides, glucides, sels minéraux etc., sont contenus dans ces aliments

naturels) .Tout cela est lié à l’accès libre à la forêt et aux produits

alimentaires naturels ;

Il se trouve qu’aujourd’hui, la déforestation à entraîner une

sédentarisation de plus en plus accrue chez P.A. ce qui a modifié leurs

habitude alimentaire puisque les produits de chasse ou de cueillette ne

nourrissent plus convenablement les familles BaAka.

L’agriculture apparaît comme une nouvelle activité économique pour les

communautés Aka. Aujourd’hui, les populations autochtones visitées sont

devenues semi-sédentaires et pratiquent l’agriculture itinérante sur

brûlis consistant à défricher la forêt, à ramasser et brûler la biomasse

en vue de planter. L’utilisation traditionnelle des ressources naturelles

étant aujourd’hui menacée par la déforestation ou de l’exploitation

industrielle du bois qui rend la forêt pauvre, les populations autochtones

se tournent de plus en plus vers l’agriculture.

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En effet, les cultures du manioc, de l’arachide, du maïs, de l’igname,

de la banane plantain, du taro et des arbres fruitiers deviennent des

activités de ces populations. Au demeurant, cette activité agricole, même

si elle est plus l’affaire des hommes tend à impliquer toute la population

pygmée, la crise alimentaire aidant. Il reste que, même si les pygmées sont

obligés de s’intéresser à l’activité agricole, leur rendement reste

encore faible du fait de la non maitrise des pratiques culturales

agricoles.

La pauvreté qui est importante en milieu rural centrafricain, n’épargne

pas les peuples pygmées qui sont dans la zone du projet et notamment dans

la Lobaye, la Mambéré-Kadéi et la Sangha-Mbaéré. Le Projet de Relance

Agropastorale (PRAP-RCA) doit ainsi avoir un impact positif sur la

réduction de la pauvreté qui sévit parmi ces peuples pygmées.

5.1.4. Importance des ressources forestières dans le mode vie des pygmées

Les forêts et leurs ressources sont assez importantes pour la planète, car

elles fournissent un habitat pour de nombreux plantes et animaux ainsi

que pour des Hommes. Les principales importances observées en République

Centrafricaine sur divers plans sont les suivants :

Sur le plan socioculturel

Les ressources forestières constituent chez les pygmées, le lieu des célébrations sociales et culturelles, le lieu où se tiennent les assemblées pour la prise de décisions, où ils consultaient les esprits et vénéraient leurs dieux, où ils enterraient leurs morts. Ces populations partagent des valeurs culturelles autour desquelles se construit leur spécificité

ethnique et anthropologique. Il s'agit principalement de l'attachement à la

forêt comme cadre et moyen de vie, de l'attachement aux traditions sociales

comme facteur de maintien et de reproduction de l'ordre social, de la

mobilité et de la religion. La forêt est en fait la mamelle nourricière, la

gardienne et la protectrice, la pourvoyeuse de médicaments, le lieu par

excellence de recueillement, de repos et de réalisation des activités

rituelles pour les populations forestières.

Sur le plan économique et alimentaire

Elles fournissent des matières premières sur lesquelles s'appuient de

nombreuses activités. En outre, le bois de feu est la principale source

d'énergie pour les activités artisanales de transformation alimentaire,

comme le séchage des produits de chasse et du poisson. Cette situation

démontre déjà combien les ressources forestières demeurent une source de

vie pour les populations forestières, car la forêt est un grand magasin de

biens et de richesses.

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Elles leur fournissent la nourriture (tiges, feuilles, fruits, noix,

champignons, ignames sauvages, termites, œufs d’oiseaux, gibier, etc.

Bref, la fabrication des huttes et toits traditionnels en feuilles, la

production du vin de palme, la fabrication des paniers traditionnels pour les femmes pygmées, etc. ; dépendent des ressources forestières.

Finalement, la forêt leur fournit tout ce dont ils ont besoin pour une vie

facile, heureuse et éternelle : nourriture, habits, abris, médicaments,

miel, alcool, plantes à fumer, contraceptif, « Viagra naturel », instruments de musique, etc.

Aujourd’hui, l’accès à certaines parties de la forêt étant restreint, les

BaAka éprouvent assez de difficultés pour s’approvisionner en ressources

alimentaires. De plus, certaines de leurs pratiques traditionnelles et

certains aspects de leur mode de vie sont menacés par ces restrictions de

l’accès à la forêt.

Le braconnage et l’exploitation industrielle de bois constituent

aujourd’hui un grand danger pour leur mode de vie traditionnelle .Il

s’ensuit des conséquences négatives telles que :

La destruction des arbres à chenilles ;

La destruction de certains arbres porteurs de miel ;

La destruction de ressources de la pharmacopée ;

La disparition des ignames sauvages ;

La destruction des champs naturels de champignons ;

La rareté des ressources animales comme les tortues qui peuvent

facilement être écrasées par les machines en activité dans la forêt ;

La destruction des œufs de certains animaux, les reptiles, comme les

serpents, les varans et également les tortues ;

La destruction des gîtes de certains animaux comme les porcs-épics

qui poussent ces derniers à s’éloigner des endroits où on peut

facilement les chasser ;

La profanation de nos lieux sacrés.

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5.2. Dynamiques sociales entre les peuples pygmées et les autres groupes

ethniques et les rapports de force qui les lient

La société des pygmées que nous observons maintenant a plus ou moins

évolué rapidement par contact avec les ethnies voisines, voire avec le

modernisme.De fait, ces dernières années, des bouleversements profonds se

sont produits chez les populations Aka, devenues partiellement

sédentaires : par exemple ils ont dressé des campements quasi permanents à

proximité des villages et des pistes. Les cueilleurs et chasseurs mobiles

se transforment aussi en « tendeurs » de pièges et planteurs sédentaires. Cela est visible lorsque vous prenez par exemple l’axe Mbaïki, Boda,

Bambio, Nola, Bayanga

Cette évolution ébranle la structure sociale des Pygmées, avec des

conséquences plus ou moins négatives en matière de relations humaines : un nombre croissant d’Aka deviennent les vassaux des villageois (très accentué dans la Lobaye) pour servir sur leurs plantations comme « main-d’œuvre bon marché ». En échange, ils reçoivent des outils, du sucre, des cigarettes, des vêtements, du sel, des marmites qu’ils ne savent pas fabriquer.

Dans les domaines foncier et alimentaire, nous nous sommes rendu compte sur

le terrain que dans l’ensemble, les communautés pygmées sont confrontées à

un problème d’accessibilité à la terre. Ce problème est évoqué à trois

niveaux par les autochtones pygmées.

D’abord, leurs voisins bantous se réclamant plus qu’eux comme

propriétaires des terres et les empêchent de s’installer librement là où

ils veulent dans les différentes localités qu’ils partagent avec eux.

Ensuite, ils perdent souvent leurs terres à cause de l’installation des

sociétés de bois ou d’autres projets dans leurs zones traditionnelles.

Enfin, ils sont confrontés à l’insécurité alimentaire ,car la

déforestation a détruit les ressources animales et végétales et la

pression démographique des villageois voisins leur enlèvent presque tout

ce qu’ils peuvent encore tirer de la forêt comme produits alimentaires

.Ils sont souvent obligés de contracter de nombreuses dettes auprès de

ces derniers pour survivre ;dettes qu’ils ne remboursent généralement pas

et qui deviennent souvent objet de conflits bantous-pygmées.

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Il faut ajouter à cela, le fait que le marché des produits forestiers qui

logiquement devait leur revenir se trouve maintenant monopolisé par les

bilo (appellation locale des bantous). Le cas le plus frappant est celui des feuilles de koko qui demeure pour l’heure l’unique chose que les BaAka peuvent trouver assez facilement et

vendre ou troquer. Dans toutes les régions des pygmées , par exemple, les

femmes bilo font tout pour collecter directement auprès des femmes aka

,dans les campements ,toutes les bottes de koko récoltées dans la journée soit par un troc contre le manioc, soit en payant 25 cfa la botte, soit en

les récupérant en lieu et place des anciennes dettes. Ce sont par la suite

, les femmes bilo qui vont revendre ce koko tranché en de fines fibres sur les marchés locaux à des prix qui peuvent aller jusqu’ à dix fois son

prix d’achat.

Quant au marché de viande de brousse, les BaAka l’on presque perdu Parce

que ce sont les chasseurs bilo, détenteurs légaux d’armes à feu ou

braconniers clandestins qui en sont les premiers pourvoyeurs. Lorsque les

BaAka trouvent un peu de gibier à vendre, c’est encore à un prix inférieur

à celui du marché qu’ils le vendent aux bilo qui vont soit le consommer

soit le revendre plus cher.

A tout ca qui précède, il y a le problème de scolarisation des enfants

pygmées. La méconnaissance de la valeur de l’école par les parents fait

que beaucoup d’entre eux méconnaissent l’importance de l’école et

emmènent parfois les enfants avec eux en forêt. Il s’ensuit que ces

enfants ne fournissent pas de grands efforts à l’école et surtout les

parents n’arrivent pas à honorer leurs frais de scolarisation. Au

demeurant, lorsque les enfants pygmées ne trouvent pratiquement rien à manger le matin avant de se rendre à l’école, ils fuient les cours et disparaissent en

forêt en quête des fruits sauvages et autres produits de cueillette.

Les rapports sociaux avec les autres populations sont souvent des rapports

de domination ou de soumission. Généralement, les peuples autochtones sont

considérés comme des biens ou de la main-d’œuvre agricole. D’après une

étude menée par l’ONG COOPI sur la discrimination envers les pygmées de la

Lobaye (2006), 60% d’entre eux ont affirmé avoir des « maîtres » qui

disposent de leur journée et de leur travail.

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En gros, les cas de violation de droits de l’homme ou d’intégrité

physique se caractérisent par :

Les bastonnades ; Le viol ; Le mépris ; L’inégalité de salaire ; Tromperies et exploitation ; Difficile expression des droits ; Faible représentativité, etc.

Auparavant, il existait des relations d’échange que les Pygmées

entretenaient avec leurs voisins Bantou depuis des temps immémoriaux. En

effet, contre du gibier, des produits forestiers et divers services, ils

reçoivent les féculents qui leur sont indispensables, essentiellement des

ignames. Ces échanges diminuent aujourd’hui, du simple fait que les Aka

ont de moins en moins les capacités d’offrir les biens de la forêt.

Par ailleurs, les chantiers des sociétés forestières et la diminution des

ressources agricoles en général ont introduit des déviances néfastes dans

les tractations entre les deux communautés. Les peuples autochtones sont de

plus en plus nombreux à recevoir – et à désirer des cigarettes, et de

l’alcool dans leur commerce avec les voisins agriculteurs.

5.3. Impacts potentiels du projet sur les peuples autochtones dans leur

situation présente

Ces effets potentiels peuvent être évoqués de deux ordres : effets

positifs et effets négatifs.

5.3.1. Impacts positifs

Les impacts générés par les activités du PRAP RCA sont relativement

positifs en termes d’augmentation de revenus et de la sécurité

alimentaire, à travers le développement et la diversification des

activités agropastorales .Les effets significatifs et positifs sont entre

autres :

l’amélioration des techniques et des systèmes de

production ;

la réduction des pertes après récolte ;

l’amélioration des conditions de commercialisation ;

la meilleure valorisation de la production par la transformation ;

l’élargissement de la gamme des productions.

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De même, le projet PRAP RCA permet de répondre aux besoins de la

lutte contre la famine, les apports en protéine, la lutte contre la

pauvreté, et la réduction de la discrimination entre BaAka et populations

locales.

Les impacts positifs majeurs du projet par composante sont les suivants:

Composante 1 : soutien à la production agricole

Cette composante aura plusieurs impacts positifs sur les populations

autochtones en termes d’utilisation des technologies agricoles durables,

de l’amélioration des techniques de production et de gestion durable des

ressources agro-pastorales, de la valorisation des connaissances

endogènes, de l’augmentation des productions, de l’augmentation de

durée de conservation et de bonne conservation des produits, de la

limitation des pertes agricoles et animales, des facilités d’accès aux

échanges commerciaux, de l’augmentation et d’amélioration de revenus

agricoles, de la dynamisation des organisations paysannes.

Ces impacts socioéconomiques et financiers seront beaucoup plus

importants et significatifs pour les pygmées BaAka et les autres

peuples autochtones à travers leur adhésion et mobilisation massive

,surtout qu’avec la sédentarisation, ils s’attellent de plus en plus aux

cultures vivrières locales. Tout ceci améliorera fortement leur sécurité

alimentaire et apparaîtra comme un moyen de la lutte contre la pauvreté

monétaire dont ils font l’objet, ce qui leur permettra d’être

autonomes du point de vue alimentaire et financier

Composante 2 : renforcement institutionnel et des capacités

Cette composante donnera aux différents acteurs et bénéficiaires

autochtones des moyens de préparer et de mettre en œuvre leurs

initiatives en matière de développement agropastoral et en même temps de

renforcer et d’améliorer leur prestation, leur capacité organisationnelle

et opérationnelle et susciter en eux l’esprit d’entreprenariat et de

responsabilisation. Ceci apparait comme une locomotive susceptible de

déclencher un souci d’amélioration des conditions de vie en termes de

sécurité alimentaire et d’indépendance économique.

L’apprentissage de la gestion communautaire ou participative et la

dynamisation de leur organisation les prépareront sans doute à intégrer

l’espace socioéconomique de leur région en participant directement, avec

les autres bantous, aux actions de développement local et améliorant ainsi

leur prise de décision.

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Composante 3 : coordination et gestion du projet

L’exécution de cette composante favorisera une bonne exécution des

activités du PRAP dans le temps et dans l’espace, l’atteinte des

résultats et des objectifs assignés, la satisfaction de leurs besoins. Le

choix du personnel qui s’en charge de la coordination et gestion s’avère

judicieux et indispensable, il doit se faire dans un cadre de

compétitivité en mettant l’accent sur la compétence, l’expérience, la

qualité et la transparence.

Les chefs autochtones devront à cet effet être consultés et impliqués dans

le suivi et l’évaluation de l’exécution des activités du PRAP dans le

temps et dans l’espace,

Synthèse des impacts positifs des activités du PRAP –RCA

Les impacts positifs majeurs du PRAP-RCA sont présentés dans le tableau

N°6 ci-dessous :

Tableau N°6

Composantes Impacts positifs

Soutien à la production

agricole

Acquisition et utilisation des technologies

agricoles durables par les PA

Amélioration des techniques de production et

de gestion des PA

Pratiques de gestion durable des ressources

agropastorales par les PA

Capitalisation des connaissances modernes de

cultures vivrières par PA

Limitation des pertes des produits agricoles

et animales chez les communautés autochtones

de la zone du projet

Amélioration de la fertilité et de la

structure des sols pauvres

Facilités d’accès des PA aux échanges

commerciaux dans les zones du projet

Augmentation et amélioration de revenus

agricoles et de petit élevage au sein de la

communauté autochtone des zones d’exécution

du projet

Dynamisation des organisations paysannes

pygmées des zones d’exécution du projet

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Renforcement des capacités en activités

agropastorales des pygmées zones d’exécution

du projet

Développement des petits commerces chez les PA

Valorisation et gestion rationnelle des

ressources naturelles et pastorales

Assurance de la sécurité alimentaire dans la

communauté pygmée

Augmentation des revenus des PA des zones

d’exécution du projet

Amélioration des conditions de vie des

populations pygmées des zones d’exécution du

projet

Prise en compte des questions de minorités,

du genre et du développement agricole dans les

zones d’exécution du projet

Renforcement institutionnel

et des capacités

(Re) structuration et redynamisation des

organisations paysannes dans les zones du

projet

Amélioration de la capacité organisationnelle

et opérationnelle des organisations pygmées

et locales

Amélioration de la prise de décision chez les

PA

Gestion efficace et efficiente des ressources

par les PA

Développement du capital humain local

Gestion et coordination du

projet

Bonne exécution participative des activités

du projet

Satisfaction des besoins des populations

locales Atteinte des résultats et des objectifs du

projet

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5.3.2. Impacts négatifs

Bien que la mise en œuvre du PRAP-RCA constitue dans l’ensemble des

atouts pour la P.A., quelques impacts négatifs potentiels pourraient

toutefois apparaître. Les impacts négatifs susceptibles de perturber

l’atteinte des résultats sont décrits ci après et selon la composante

dudit projet.

Composante 1 : Soutien à la production agricole

Des impacts ci après pourraient être générés lors de la mise en œuvre

de cette composante, si certaines mesures ne sont pas prises : il s’agit

du risque de discrimination dans les offres PRAP telles que les semences

améliorées, la distribution du cheptel (petits ruminants, volailles et

poissons), la fournitures de biens d’équipement pour l’installation des

cultures et leur traitement , les outillages agricoles ,les magasins de

stockage, les moyens de conservation et de transformation des

produits agricoles .

De telles situations pourront avoir pour conséquences : la non intégration

des représentants BaAka dans le dispositif du projet , des effets de la

concurrence/compétition liés à l’accès aux terres agricoles, aux

produits, aux autres ressources naturelles , des conflits

intercommunautaires, de la marginalisation des femmes et des populations

BaAka et les autres groupes vulnérables, de la surexploitation de la

main-d’œuvre agricole BaAka contribuant ainsi au maintien de leur statut

« d’ouvriers agricoles », notamment quand ils sont ne sont pas directement

bénéficiaires des activités agricoles.

De même ,en cas d’accentuation de la déforestation par la création

de vastes exploitations agricoles ou de la non prise en compte des

périodes de cueillette dans la programmation des activités du projet, il y

aura un risque d’effet négatif sur les modes de vie des BaAka .

Composante 2 : Renforcement institutionnel et des capacités

La mise en œuvre de cette composante pourrait engendrer des impacts

négatifs dans le cas d’une faible participation et collaboration des BaAka

et des autres populations autochtones ; le projet ayant entre autres

pour but d’appuyer les activités destinées à favoriser les organisations

de producteurs et les organisations communautaires afin d’améliorer leurs

mécanismes de gouvernance et de leur transférer de bonnes pratiques

commerciales.

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Un développement des thématiques non adaptées aux besoins des bénéficiaires

autochtones , une méconnaissance des enjeux des renforcements des

capacités, un risque de discrimination dans le choix des organisations

communautaires locales, etc., favoriseront sans doute , un climat de

méfiance et accentueront des conflits sociaux entre les BaAka et les

Bantous.

Composante 3 : Gestion et coordination du projet

Les impacts négatifs susceptibles de se manifester lors de la mise en

œuvre de cette composante sont : le risque d’une mauvaise gestion

administrative, comptable et financière, le manque de transparence dans les

passation des marchés, le manque de contrat de performance, le manque ou la

faible coordination des activités du projet, etc. Tout cela va retarder et

fragiliser la bonne exécution des activités du projet.

Synthèse des impacts négatifs

Les impacts négatifs décrits ci -dessus sont récapitulés dans le tableau

n°7 suivant :

Composantes Impacts négatifs

Soutien à la production

agricole

Risque de pollution de l’environnement en cas

d’utilisation des pesticides

Risque de compétition d’accès aux ressources

naturelles (terres, eaux,…)

Risque de déforestation

Risque de contamination des cheptels faute de choix

judicieux des géniteurs

Risque d’augmentation du conflit entre agriculteur-

éleveur

Surexploitation de la main d’œuvre agricole BaAka

Risque de non utilisation des magasins de stockage

construits au bénéfice des P A

Risque de discrimination dans l’appui aux

organisations paysannes locales

Renforcement

institutionnel et des

capacités

Faible participation et collaboration des BaAka dans

la mise en œuvre du projet

Développement des thématiques non adaptées aux besoins

et attentes des P.A

Risque de discrimination dans les renforcements des

capacités locales

Faible ou manque de capitalisation des paquets

techniques par les BaAka

Méconnaissance des enjeux de la formation par les

BaAka

Gestion et coordination du Risque de mauvaise gestion financière et

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projet administrative

Manque de transparence dans les passations de marchés

Non implication des chefs BaAka dans le suivi du

projet

Risque d’une coordination inefficace

Ces impacts constituent un danger au cas où les mesures de prévention et

d’atténuation mentionnées ci-dessous ne sont pas correctement mises en

œuvre.

5.3.3. Mesures d’atténuation

Afin de maximiser les impacts des activités du PRAP -RCA dans des

conditions qui prennent en compte au mieux les préoccupations des BaAka et

les autres populations autochtones, des mesures d’atténuation mentionnées

dans le tableau N°8 suivant sont recommandées :

Composantes Impacts négatifs Mesures d’atténuation

Soutien à la

production

agricole

Risque de pollution de

l’environnement en cas

d’utilisation des pesticides

Utilisation des produits moins

nocifs pour l’environnement

Risque de compétition d’accès

aux ressources naturelles

(terres, eaux,…)

Réglementation d’accès aux

ressources

Sensibilisation sur la gestion

durable de ces ressources

Risque de déforestation Développement des techniques

agroforesteries

Risque de contamination des

cheptels par l’intégration des

nouveaux géniteurs

Choix judicieux des géniteurs

Risque d’augmentation du

conflit entre agriculteur-

éleveur

Définition de la bande culturale

Surveillance des cultures

Risque de non utilisation des

magasins de stockage construits

Information et éducation des

bénéficiaires autochtones

Risque de discrimination dans

l’appui aux organisations

Fixation d’une clé de répartition

pour les BaAka

Renforcement

institutionnel et

des capacités

Faible participation et

collaboration des BaAka

Mise en place d’une stratégie

appropriée de communication, de

participation et de mobilisation

communautaire

Développement des thématiques

non adaptées

Diagnostic participatif des

besoins en renforcement des

capacités

Méconnaissance des enjeux de la

formation

Information et communication sur

les enjeux du renforcement des

capacités

Risque de discrimination Application d’une clé de

répartition

Faible ou manque de Suivi- évaluation des paquets

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capitalisation des paquets

techniques

techniques

Gestion et

coordination du

projet

Risque de mauvaise gestion

financière et administrative

Recrutement des experts routines

Application des manuels de

procédures

Manque de transparence dans les

passations des marchés

Rigueur et transparence dans les

passations des marchés

Faible performance du personnel Proposition de contrat de

performance

Risque d’une coordination

inefficace

Responsabilisation des acteurs

La mise en œuvre effective de ces mesures permettra de donner plus de la

valeur ajoutée aux activités du PRAP-RCA pour que les impacts globaux

soient plus significatifs et importants. Les responsabilités des mises en

œuvre doivent être clairement définies pour une coordination efficace

5.4. Synthèses des discussions des focus groups avec les PA

Les discussions de groupes ont eu lieu avec les PA des localités suivantes

Tableau n°9 : Zones d’entretien

Préfecture Sous-préfecture Campement et/ou village Nombre de participant

Lobaye Mongoumba

Gouga Groupe de 20 personnes

(Hommes, femmes,

jeunes)

Boda/Ngotto

(Commune de

Lobaye) 75 Km de

Boda

-Grima

-Zoundadé

-Bodara

Groupe de 15 personnes

(Hommes, femmes,

jeunes)

Mambéré-Kadéi Bania Bania Groupe de 20 personnes

(Hommes, femmes,

jeunes)

Sangha-Mbaéré Nola -Belamboké (53 Km de la

ville de Nola)

-Assanou

-yémélé (axe Nola-

yamando)

-Barondo

-Katakpo

Groupe de 20 personnes

(Hommes, femmes,

jeunes)

Bambio -Wodo

-wata

-Massangaye(Sous

préfecture de Bambio

Groupe de 18 personnes

(Hommes, femmes,

jeunes)

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64

Les informations qualitatives et quantitatives recueillies concernent :

Thème 1 : analyse sociale des populations autochtones

Histoire du campement

Organisation sociale dans la communauté

Activités économiques

Activités culturelles

Système d’éducation traditionnelle

Opinions de la population interrogée (ils doivent décrire les vrais

problèmes qu’ils vivent au quotidien)

attentes et besoins réels des peuples pygmées sur l’élaboration du

Plan de Développement en leur faveur dans le cadre du Projet de

Relance Agropastorale (PRAP-RCA)

Agriculture ?

Petit élevage ?

Outillages ?

Renforcement de capacité ?

Autres (à préciser)

les débats publics et participatifs avec la participation des femmes et

jeunes ont permis de cerner tous les problèmes des PA concernant les

infrastructures de transport, d’éducation et de santé, problème

d’enclavement, accès a la terre, et accès aux marchés, ainsi que les prix

et l’assistance alimentaire.

Il en résulte que dans les différents campements ou villages pygmées

visités et dont la lise a été mentionnée dans le tableau ci-haut, les

populations pygmées sont devenues sédentaires et construisent leurs

campements le long des grands axes routiers. De Mbaïki à Nola, l’on peut

observer le long de la 4ème parallèle des villages pygmées alors

qu’auparavant, ces derniers étaient dans la pleine forêt.

Les P.A justifient cela, d’une part, par des changements climatiques dus à

la déforestation « nous vivons dans une situation de rareté de ressources

forestières (aliments) et nous voulons nous sédentariser pour nous tourner

vers l’agriculture et le petit élevage. Nous sommes aussi dans le besoin

d’une scolarisation des nos enfants, car en tant que parents, nous

souhaitons nous ouvrir au monde moderne, de sorte que notre progéniture

soit instruite et éveillée comme celle des autres communautés qui nous

entourent.

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Dans tous les villages et campements, nous interlocuteurs ont évoqué des

difficultés de s’organiser en groupement, la rareté des semences, des

outils agricoles modernes et de l’espace pour cultiver. Ils sont obliges

souvent de travailler pour les voisins Bantous pour subvenir à leurs

besoins alimentaires ;

Ceux qui s’adonnent déjà à l’agriculture affirment que seuls les hommes

possèdent des outils alors que ce sont les femmes qui font le gros du

travail. Pour ce qui est des groupes de femmes, elles ont souhaité dans

leur ensemble des appuis en ustensiles de cuisine et en semences

(boutures de manioc, arachide, maïs, taro, igname) tandis que les hommes

demandent en plus de ces semences, un encadrement sous forme de groupement

Ils ont tous approuvé les objectifs du PRAP. Toutefois, des inquiétudes et

suggestions ont été soulevées.

1) Inquiétudes et Suggestions

Dans leur majorité, les populations autochtones visitées se demandent

si les activités prévues dans PRAP seront réalisées de façon équitable ou

tout cela est uniquement destiné aux paysans bantous. Ces questions ou

réserves renvoient aux quelques pratiques de discrimination, de violences

verbales ou de railleries souvent relevées en l’endroit des populations

autochtones dans les champs, écoles ou marchés.

Fort de tout cela, les groupes de personnes interrogées suggèrent en

matière d’agriculture, compte tenu de la difficulté d’approvisionnement

en intrants et équipements agricoles :

L’amélioration de leur niveau de productivité agricole;

L’extension en leur faveur des zones d‘ exploitation agricole ;

La diversification des cultures (arachide, courge maïs, manioc,

haricot, patate douce, taro, production maraichère, etc.);

La dotation en outils agricoles tels que : haches, houes, coupe-coupe,

limes, râteaux, bottes, gans, etc.

La construction des entrepôts pour le stockage de semences et outils agricoles.

En matière de petit élevage :

Fourniture de petites volailles (poussins, canard, et de petits

ruminants tels cabris, moutons...)

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66

Toutefois, ils sont conscients qu’ils ont un faible niveau de technicité

en matière agropastorale tout comme en organisations professionnelle

agricole. Ils suggèrent un appui en matière de structures d’encadrement,

d’infrastructures de transformations et de stockage des productions

agricoles, de commercialisation et de microcrédits. En un mot, ils veulent

qu’on leur vienne en aide comme cela se fait pour les agriculteurs

traditionnels avec qui ils cohabitent.

Fort de ces différents échanges, un plan d’action est ainsi proposé

conformément au Tdr de l’étude.

6. Option pour le Plan de développement des PA suivi du plan d’action

Les tableaux qui suivent indiquent le planning des différentes activités

prévues.

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TABLEAU n° 10 : ¨Planning des activités liées à la Composante 1 : soutien à la production agricole

AXE Activités Indicateurs Objectifs Source de

vérification

Lieu Responsable PERIODE

1 .Citoyenneté Etablissement des

actes de naissance et

des cartes nationales

d’identité aux PA,

car le besoin reste

très élevé en milieu

pygmée centrafricain

et une faible

connaissance de leurs

droits et devoirs de

citoyenneté.

Nombre de carte

et d’actes

établis

-Intégrer les PA

dans la

communauté

nationale

- lutter contre

la discrimination

entre citoyens

centrafricains

rapports

bordereaux

d’établisseme

nt

Zones PA du

Projet

Communes,

justice locales

Avant et durant la

réalisation du

projet

Equipement des

structures

administratives

locales impliquées

en matériels

Nombre de

communes et

centres d’Etat

civil équipés

Permettre aux

communes et

centres d’Etat

civil

d’établir ces

documents aux PA

PV de

livraison avec

lise de

matériel

fourni

Zones PA du

Projet

Avant et durant la

réalisation du

projet

Atelier de

sensibilisation et

information

Nombre de

séances d’IEC

dans les

campements PA

Impliquer les

collectivités

locales dans à la

sensibilisation

des PA sur

l’importance de

ces documents

administratifs

Rapports des

séances

réalisées

Zones PA du

Projet

Préfet, Sous-

préfets,

Communes,

justice ONG

locales

Avant et durant la

réalisation du

projet

2. agriculture Distribution

de semences et

d’outils agricoles

(Houes, machettes,

limes, faucilles,

-quantités de

semences

distribuées

-nombre de

bénéficiaires

-Améliorer

l’accès des PA à

la qualité des

semences

-fiches de

décharge

-superficies

mises en

valeur dans

Zones PA du

Projet

Préfet, Sous-

préfets,

Communes, ACDA,

ICRA, ONG

locales

Tout au long du

projet

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haches)

dans les campements

et villages PA.

Surtout aux femmes

qui sont les plus

dépourvues.

-Construction des entrepôts pour les stocks de semences et outils agricoles. (Tenir compte des acquis

du PRCA)

-nombre

d’entrepôts

construits

agricoles

- diffuser de

meilleures

techniques de

production,

promouvoir

l’utilisation

d’intrants

améliorés

-équiper les PA

en outils

agricoles

modernes

-promouvoir la

sécurité

alimentaire

les zones PA

- P.V. de

remise des

matériels

3. petit élevage Fournir aux ménages

PA des petits

ruminants, volailles

et poissons (Tenir

compte des acquis du

PRCA)

quantités de

petit cheptel

distribué

-nombre de

bénéficiaires

Favoriser et

Augmenter la

production

animale chez les

PA dans la zone

du Projet

fiches de

décharge

-nombre de

pratiquants

- P.V. de

remise des

produits

Zones PA du

Projet

Communes, ACDA,

ICRA, ONG

locales

Tout au long du

projet

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TABLEAU n°11 : Planning des activités liées à Composante 2 : renforcement institutionnel et des capacités

AXE Activités Indicateurs Objectifs Source de

vérification

Lieu Responsable PERIODE

1. renforcement des

capacités

.Organiser les PA

en groupement

dans leurs

campements

.appui à la

gestion des

groupements

-accompagnement

dans la

réalisation des

activités

agropastorales

(pratique,

récolte et

utilisation des

produits,

-les populations

Autochtones de la

zone du projet sont

organisées en

groupements

agropastorales ;

-ils sont formés dans

les domaines de

production,

traitement et

commercialisation

des cultures

vivrières et petits

élevage (Tenir compte

des acquis du PRCA)

Soutenir les

groupements Aka

dans leur

reconversion

(sédentarisation

) afin de

réduire leur

extrême

vulnérabilité ;

-Former et

impliquer les PA

dans la gestion

communautaire

-Rapports de

synthèse des

activités de

renforcement de

capacité dans

les campements

- nombre de

bénéficiaires

Zones PA

du Projet

Communes, ACDA,

ICRA, ONG

locales

Au démarrage du

projet

2. Activités de

micro financement en

faveur des

groupements Aka

1. définition du

mode de

distribution des

microcrédits

2. Identification

des besoins ;

3. Sélection des

bénéficiaires,

4. offre des

microcrédits

1. Existence des

microcrédits

2. Réalisation des

activités

génératrices de

revenus par les

groupements PA

Apporter des ressources financières dans les groupements Aka à cause de leur pauvreté monétaire

- PV de

sélection

-P.V. de remise

des microcrédits

- liste des

bénéficiaires

Zones PA

du Projet

Communes, ACDA,

organismes de

microcrédits

locaux, etc.

Pendant la

réalisation et le

suivi

Des activités du

projet

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TABLEAU n°12 : Planning des activités liées à coordination et gestion du projet

AXE Activités Indicateurs Objectifs Source de

vérification

Lieu Responsable PERIODE

1. Dialogue

intercommunautair

e et gestion

participative

.Former les

PA à bien

connaitre les

objectifs de

développement

du PFAP, car

il y a une

faible

représentativi

té des

populations

autochtones

dans les

instances de

décision au

niveau local ;

- associer les

Pa à travers

les autorités

locales à la

gestion locale

de la mise en

œuvre, et au

suivi,

-Consulter les

PA, les

informer et

avoir leur

consentement

-les

populations

Autochtones de

la zone du

projet sont

informées sur

les objectifs

de

développement

du PFAP

;

- les

populations

Autochtones de

la zone du

projet sont

associées à la

gestion locale

de la mise en

œuvre, et au

suivi,

- les PA, sont

régulièrement

consultés

pour tout

processus qui

va toucher

directement ou

indirectement

leurs

Appuyer les

groupements

autochtones

des zones du

projet aux

activités

destinées à la

gestion des

activités du

PRAP;

-Former et

impliquer les

PA dans la

gestion

communautaire

- lutter

contre la

discrimination

dans le choix

d’une

potentielle

main-d’œuvre

-Rapports de

synthèse des

activités de

renforcement de

capacité dans

les campements

- nombre de PA

impliquer les PA

dans la gestion

communautaire

Zones PA du

Projet

Autorités

déconcentrées,

Communes, ACDA,

ICRA, ONG

locales

Au démarrage, pendant et

dans le suivi du projet

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pour tout

processus qui

va toucher

directement ou

indirectement

leurs

conditions de

vie

-embaucher, si

possible, les

PA dans

certaines

activités du

projet afin de

lutter contre

leur extrême

pauvreté

(Tenir compte

des acquis du

PRCA)

conditions de

vie

-Les PA sont

embauchés

dans certaines

activités du

projet afin de

lutter contre

leur extrême

pauvreté

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7. Dispositif organisationnel de la mise en œuvre du plan de développement

élaboré

7.1. Responsabilité de mise en œuvre et du suivi du PDPA

a) Responsabilités d’exécution

L’exécution des plannings d’action de développement qui viennent d’être

présentées requièrent des capacités et des moyens qui serviront à la mise

en œuvre du Plan de développement de peuples Pygmées dans les préfectures

retenues comme zones prioritaires du Projet. Cela fait appel à des

capacités qui sont à la fois, humaines, institutionnelles et financières.

La priorité primordiale du projet sera de renforcer les capacités de toutes

les institutions ou acteurs responsables de la mise en œuvre du Projet,

des organisations des peuples autochtones, des ONG nationales et locales

d’appui au développement des Peuples autochtones .Ces capacités seront

renforcées tant au niveau national que dans les préfectures d’exécution

des activités du Projet. La réalisation du PDPA suppose en effet :

Que les responsables du ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage, les administrations déconcentrées et les unités de coordination inter préfectorales s’accaparent du bien-fondé et la raison d’être du Plan de Développement pour les Peuples Autochtones. Il faut pour cela que les acteurs impliqués dans ces processus (de la conception au suivi-évaluation) soient suffisamment informés des Politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale et des principes qui régissent ces politiques (remise en question des préjugés défavorables à l’égard des P.A, etc.).

Les agences et organismes de développement agropastoral (ACDA, ICRA, ANDE)

et les ONG actives dans la zone du projet devront appuyer à cet effet

la mise en œuvre et le suivi du PDPA. Il est important de les renforcer,

par exemple en leur fournissant des contrats de prestation de service, par

exemple pour la distribution des intrants, le renforcement des services

vétérinaires, la fourniture des services de conseil en gestion de cheptel,

la vulgarisation du code et le contenu du présent PDPA. Bref, l’exécution

des composantes du projet doit les intégrer

Bien entendu, les Directions régionales du Ministère de l’agriculture et

du développement rural, les autorités politico administratives régionales

(préfet, sous-préfet), les collectivités locales, les représentants des

populations autochtones, l’AGETIP CAF en collaboration avec les autres

institutions superviseront la conduite et l’élaboration du document les

structures d’exécution du PDPA en respectant les exigences de la

Politique Opérationnelle 4.10 de la Banque Mondiale.

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73

b) Programme de suivi et évaluation

a. Suivi

Le suivi et l’évaluation sont complémentaires. La mise en œuvre du suivi

d’impact participatif sera atout important pour les structures impliquées

dans la mise en œuvre des activités. Un programme de suivi participatif

permettra de corriger « en temps réel », à travers une surveillance

continue, les stratégies pour le soutien d’urgence.

Pour cela, les unités de coordination inter préfectorales qui seront

désignés au sein des Opérateurs de Terrain (ODT) vont coordonner le suivi

de la mise en œuvre du PDPA, appuyées en cela par des ONG nationales

actives dans des activités de soutien et d’accompagnement aux populations

autochtones. En plus, les services régionaux et préfectoraux du Ministère

de l’agriculture et du développement rural seront aussi mis en

contribution dans cet exercice.

b. Evaluation

A la fin du programme, une évaluation devra être faite pour tirer les

enseignements majeurs de l’application du PDPA. Cette l'évaluation vise

(i) à vérifier si les objectifs ont été respectés et (ii) à tirer les

enseignements d’exploitation pour modifier les stratégies futures

d’intervention. Dans l’ensemble, l’organisation des réunions périodiques

de suivi et évaluation doit être mise en place. Le nombre des réunions

peuvent être fixé à 12 réunions soit 8 trimestrielles et 4 semestrielles.

Des PV des réunions doivent être faits par les responsables du projet.

L’évaluation doit se faire de manière conjointe, en impliquant toutes les

parties prenantes en vue de faciliter une vision partagées et de s'assurer

que les points de vue des populations pygmées ont été pris en compte.

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8. Budget de mise en œuvre du plan de développement élaboré

Sur la base des activités à planifier et mentionnées dans les tableaux N°

10, 11, 12, le budget du plan de développement à réaliser durant la période

du projet est le suivant :

Tableau n°13 : Budget estimatif

Le budget indicatif qui suit concerne l’appui au fonctionnement des cadres

de mise en œuvre proposés, l’élaboration des documents d’évaluation et

autres études pertinentes à la mise en œuvre du PDPA, le renforcement des

capacités.

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Activités

envisagées

Village/campement Coûts par

famille ou

campement

Coûts intégrés dans

le budget du projet

Coûts restants

(15%)

Coût total

1) Citoyenneté Gouga

(Mongoumba),Grima,Zoundadé,Bodara

(Ngotto) ( Lobaye)

5000.000 FCFA à

répartir dans

les campements

cités

4.250.000 FCFA

750.000 FCFA

5.000.000 FCFA

Etablissement des actes

de naissance et des

cartes nationales

d’identité aux PA, car

le besoin reste très

élevé en milieu pygmée

centrafricain et une

faible connaissance de

leurs droits et devoirs

de citoyenneté.

Belamboké, Assanou,yémélé,

Barondo,Katakpo(région de

Nola) ;

- Wodo, wata, Massangaye, (Sous

préfecture de Bambio)

Equipement des

structures

administratives locales

impliquées en matériels

Idem

10.000.000 de

FCFA à répartir

dans les

campements cités

8.500.000 FCFA

1.500.000 FCFA

10.000.000 de

FCFA

Atelier de

sensibilisation et

information

Idem

200.000 fcfa par

campement (13)

2.210.000 FCFA

390.000 FCFA

2.600.000;FCFA

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2) Agriculture et petit

élevage

Distribution

de semences et

d’outils agricoles

Idem -semences

100.000 f

-Petits

outillages

300.000.F

-petit élevage

100.000.F

- Entrepôts

500.000F

(1.000.000 *13)

11.050.000 FCFA

1.950.000 FCFA

13.000.000 FCFA

Construction des entrepôts pour les stocks de semences et outils agricoles

Idem

Fournir aux ménages PA

des petits ruminants,

volailles et poissons

3) renforcement des

capacités Idem

5.000.000 FCFA

à répartir dans

les campements

cités

4.250.000 FCFA

750.000 FCFA

5.000.000 FCFA Organiser les PA en

groupement dans leurs

campements

.appui à la gestion

des groupements

4) Activités de micro

financement en faveur

des groupements Aka

idem 500.000 FCFA

pour chaque zone

(13)

5.525.000 FCFA 975.000 FCFA 6.500.000 FCFA

5) Dialogue

intercommunautaire et

gestion participative

Former les PA à bien

connaitre les objectifs

de développement du PA

idem

2.000.000. FCFA

à répartir dans

les campements

cités

1.700.000 FCFA

300.000 FCFA

2.000.000. FCFA

Total 37.485.000 FCFA 6.615.000 FCFA 44.100.000 FCFA

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Conclusion sur la mise en œuvre

Il est important que les mesures d’atténuations des risques négatifs tels

que le non intégration des PA dans le processus des projets de

développement et le manque de dialogue intercommunautaire et gestion

participative ; bref, tout ce qui concerne le volet Citoyenneté soit

pérennisé et intégré dans une stratégie nationale à mettre en place. Tout

cela, dans la perspective d’une intégration totale des communautés non

seulement pygmées, mais aussi les peulhs.

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Références bibliographiques

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n°396, bimestriel, novembre - décembre 1991, pp.2-13.

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Secrétariat Francophone de l’Association internationale pour l’évaluation

d’impacts. Washington et Montréal. 285p.

Béina D., Bokoto-de-Semboli B., Gueret-Domba A., et Konzi-Sarambo B. F.

2002 :Recueil de données relatives à l’élaboration d’un projet de gestion

durable des zones humides Lobaye-Lesse. Rapport d’études. Projet CAF/96/G-

31 SNPA-DB, MEFCPET, Bangui, 34 p.

COMIFAC (Commission des Forêts d’Afrique Centrale) – www.comifac.org

COOPI, UNICEF, UE, Plaidoyer pour la ratification de la convention 169 de

l’OIT, Bangui,Aout 2009.

COOPI (RCA) et Département d’anthropologie de l’Université de Bangui,

Cours d’anthropologie sur la Culture Aka (Actes de colloques, Projet de Renforcement des actions de lutte contre la discrimination de la minorité Pygmée Aka en RCA et valorisation de son identité socioculturelle), Bangui, du 11 mai au 22 juin 2006, 37 pages.

Elisabeth Motte-Florac, Les plantes chez les pygmées Aka et les Monzombo de

la Lobaye (Centrafrique) : contribution à une étude ethnobotanique

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vivant dans un même milieu végétal, Peeters Publishers, 1980, 573 p.

(ISBN 978-2-85297-065-6)

FAO, Communautés forestières dépendant de la forêt, Revue Unasylva, n°189,

volume 47, 1996/3, Rome, 64 p

KAI SCHMIDT-Soltau, Plan de développement des peuples autochtones (pygmées)

pour le Programme Sectoriel Forêts et Environnement (PSFE), Rapport

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MIMBOH Paul Félix, Déforestation en pays Bagyéli, Le journal d’ICRA,

n°34, octobre-novembre-décembre 1999, 6-7p.

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ICASEES ,Synthèse du Troisième Recensement Général de la Population

et de l’Habitation de 2003 (RGPH03),Bangui, juin 2003.

Motte, E. 1980 : les plantes chez les Pygmées Aka et les Monzombo de la

Lobaye (Centrafrique) – Etude ethnobotanique comparative chez les

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ACCT-CNRS. Paris.

Rainforest Foundation, Rapport sur la situation des peuples autochtones des

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SITAMON Jérôme, Les BA’AKA DE LA RESERVE spéciale de Dzanga-Sangha :

Situation actuelle (Démographie, contraintes, recommandations, Rapport de

Consultation, Avril 2006

Stratégie Nationale en matière de diversité biologique, 2000 : Stratégie

Nationale en matière de diversité biologique. Projet CAF 96/G31, Ministère

de l’Environnement, des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches de la République

Centrafricaine, Bangui 52 p.

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80

Annexes Annexe 2 TDr

PROJET DE RELANCE AGROPASTORALE EN REPUBLIQUE

CENTRAFRICAINE (PRAP-RCA)

RECRUTEMENT D’UN CONSULTANT CHARGE DE L’ELABORATION D’UN

PLAN CA DE DEVELOPPEMENT DES PEUPLES AUTOCHTONES (PDPA)

TERMES DE REFERENCE

1. PREAMBULE

Le Gouvernement de la République Centrafricaine a obtenu un don de la Banque Mondiale

(BM) à travers une avance de préparation du projet (PPF) pour financer le coût du Projet de

Relance Agropastorale (PRAP-RCA) dans quatre préfectures comprenant : la Lobaye, la

Mambéré-Kadéi, la Sangha-Mbaéré et la Nana-Mambéré.

L'objectif du projet est d'accroître la productivité et la production de cultures vivrières

sélectionnés et espèces de bétail dans la zone du projet.

A ce titre, l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public en Centrafrique (AGETIP

CAF), agissant en qualité de Maître d’Ouvrage Délégué, pour le compte de l’Etat représenté

par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, envisage de recruter un

Consultant chargé de l’élaboration du Plan de Développement des Peuples Autochtones

du Projet.

2. Orientation de l’étude

La préparation d’un plan de développement pour les peuples pygmées et autochtones ne peut avoir d’impact sur la réduction de la pauvreté qui sévit parmi les peuples pygmées que si ce plan est préparé d’une façon participative réelle. Le/les consultant(s) devront clairement indiquer les mécanismes de consultation qu’il(s) compte(nt) utiliser, les méthodes d’échantillonnage, et les procédures de restitution de l’information aux communautés. Il est attendu que le plan de développement comprenne des sous projets ou des actions spécifiquement adaptés pour répondre à leurs besoins réels. Le mécanisme participatif lié à ces sous projets ou activités devra permettre aux peuples pygmées de :

Exprimer leurs vues et de participer à la décision sur la mise en œuvre du projet en tenant compte de l’inclusion des représentants des deux sexes ;

Atténuer les impacts négatifs qui peuvent surgir lors de la mise en œuvre du projet ; et

S’assurer que les bénéfices qui ont été prévus sont culturellement appropriés.

Il n’est pas vain d’insister sur la nécessité d’éviter de développer un plan de développement « bateau », c'est-à-dire non adapté à l’unicité et à la spécificité des peuples pygmées. C’est ainsi qu’il est nécessaire que cette étude soit précédée par une analyse sociale des parties

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prenantes (stakeholder analysis) à fin de saisir les problèmes réels des peuples pygmées dans leur contexte exact. La présente orientation concerne : 3. Examen du cadre légal

Cet examen devra porter sur (i) l’évaluation des droits et du statut légal des groupes autochtones dans le dispositif juridique national (constitution, lois règlements, actes administratifs, etc.) (ii) examen des capacités des peuples pygmées à avoir accès et à utiliser le système légal pour défendre leurs intérêts. Dans cette section, une attention particulière devra être accordée à l’examen du statut foncier ou leurs modes d’accès des campements qu’ils occupent, ainsi que de leurs aires de chasses ou de pêche.

4. Analyse sociale

Elle devra porter sur :

les données générales sur les peuples pygmées (répartition géographique,

démographie, éducation, santé, etc.) L’objectif est d’identifier de manière aussi

précise que possible les effectifs et la localisation des populations autochtones dans

les préfectures de la Lobaye, de la Sangha Mbaéré et de la Mambéré-Kadéï et

d’autres lieux couvertes par le projet. Pour la localisation, on entend à la fois les

présences permanentes et sédentaires, que les séjours temporaires ou saisonniers

dans l’aires d’occupation des constructions et des centres de formation à un rayon de

25km, s’ils ont trait à des formes d’utilisation économique, sociale ou culturelle.

L’inventaire pourra s’appuyer sur les statistiques des localités et les témoignages des

autorités administratives, des espaces qu’ils ont l’habitude d’implanter leurs

campements.

leur Structure sociale et politique et sources de revenus ;

l’importance des ressources forestières (sociale, économique, alimentaire, habitat, etc.) ; (iv) les dynamiques sociales entre les peuples pygmées et les autres groupes ethniques et les rapports de force qui les lient) ;

L’impact de la dégradation de l’environnement naturel des peuples pygmées (la forêt) sur leur modes de vies ; les rapports de genre au sein des campements, y compris les principaux sources de revenus des hommes et des femmes.

et décrire les impacts négatifs ou positifs potentiels que le projet pourrait avoir sur eux dans leur situation présente.

5. Plan de Développement et d’un Plan d’action

Proposer un Plan de développement et d’un plan d’action comportant des mesures concrètes pour faire en sorte que les activités et les retombés du projet bénéficient également aux peuples autochtones dans la zone du projet, et incluant un plan de participation pour assurer leur implication effective dans la mise en œuvre de ces mesures.

6. Dispositif organisationnel de mise en œuvre

Il s’agit là de faire une évaluation des aspects suivants :

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(i) des compétences du personnel des institutions et agences gouvernementales (politiques et administratives) pour interagir avec les peuples pygmées ;

(ii) et (ii) proposer un dispositif organisationnel pratique pour la mise en œuvre du plan de développement des peuples pygmées.

7. Suivi et évaluation Cet aspect permettra de faire des propositions concernant :

(i) Les méthodes pour des systèmes d’évaluation conjointe pour faciliter une vision partagée sur les évolutions existantes et souhaitables et s’assurer que les points de vue des peuples pygmées sont pleinement pris en compte ;

(ii) Et déterminer des indicateurs permettant de suivre et de mesurer les changements, régulièrement ; préciser les responsabilités pour assurer le suivi-évaluation.

8. Budget

Le plan proposé doit être assorti d’un budget détaillant le financement des activités retenues. Les consultants devront préparer un plan cadre compatible avec les lois et directives nationales et locales et conformes aux directives et aux politiques opérationnelles de la Banque mondiale

9. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques liés à cette mission sont de :

Examiner le cadre et le statut légal des populations autochtones ;

Faire une analyse sociale des populations autochtones ;

Elaborer un plan de développement de cette population suivi d’un plan d’action ;

Proposer le dispositif organisationnel de la mise en œuvre du plan de développement

élaboré ;

Mettre en place un système de suivi évaluation et clarifier clairement les

responsabilités de mise en œuvre de chaque acteur ;

Déterminer un budget de mise en œuvre du plan de développement élaboré.

10. Résultats attendus

Les principaux résultats attendus de ce travail :

L’examen du cadre légal est fait en mettant un accent sur (i) l’évaluation des droits et du statut légal des groupes autochtones et des capacités des peuples pygmées à avoir accès et à utiliser le système légal pour défendre leurs intérêts

L’analyse sociale sur les peuples autochtones est effectuée ;

Le plan de développement et le plan d’action des peuples autochtones sont élaborés et fiables avec facilité de mise en œuvre ;

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Le dispositif organisationnel de mise en œuvre est définie et compatible avec les réalités locales ;

Le système de Suivi et évaluation est mis en place avec la définition des indicateurs objectivement vérifiables et des responsabilités des parties prenantes ;

Le budget du plan élaboré est clairement détaillé et économique

11. Supervision de l’étude

L’équipe des consultants travaillera sous la direction de l’unité d’exécution du projet à qui tous les documents devront être remis. Cette unité mettra à la disposition du consultant tous les documents pertinents relatifs aux projets et aux directives de la Banque Mondiale, ainsi que toutes autres informations jugées nécessaires à la réalisation de sa mission. Il devra identifier et passer en revue les règlements et les directives qui régiront la conduite du plan cadre de gestion environnementale et sociale.

12. Calendrier d’exécution de la mission

L’étude durera quarante cinq (45) Jours et se déroulera de juillet à août 2011

13. Profil du consultant

L’équipe proposée pour l’élaboration du plan de développement doit obligatoirement constituer de :

Un sociologue ou socio anthropologue ;

Un environnementaliste, spécialiste des questions de sauvegarde

Les consultants devront avoir une qualification de base en sociologie, en socio-économie ou en anthropologie et en environnement. Le chef d’équipe doit nécessairement justifier d’au moins (5)ans d’expérience dans le domaine de la recherche et de la consultation communautaire, de l’élaboration des cadres de développement des populations autochtones pour le compte des projets similaires. Ils doivent en outre disposer de bonnes connaissances relatives à la structure et au fonctionnement du gouvernement et des institutions de la République Centrafricaine, au code forestier et à la gestion durable des ressources naturelles, mais surtout de la problématique de développement des pygmées et ils doivent s’être familiarisés avec la Politique Opérationnelle OP/BP 4.10 ‘’Peuples autochtones’’ de la Banque Mondiale. Les autres consultants doivent nécessairement avoir :

Avoir une expérience avérée d’au moins (3) ans dans la préparation de documents sociaux ; notamment dans les plans de développements locaux.

Avoir une bonne connaissance des projets sociaux ;

maîtriser les exigences et les procédures de la Banque Mondiale en matière d’études sociales ;

Avoir réalisé au moins une expérience identique en République centrafricaine et/ou en Afrique sub-saharienne.

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Familiariser avec les directives et les politiques opérationnelles de la banque mondiale

Enfin le candidat doit disposer de :

Bonnes aptitudes en relations interpersonnelles, a travaillé dans un environnement multiculturel et multiethnique et respecter la diversité.

Bonnes aptitudes pour développer et maintenir des relations excellentes avec les partenaires.

bonne capacité de communication.

Consacrer son temps dans le cadre de cette étude ;

Avoir une facilité de déplacement sur le terrain.

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Annexe 2 Politique Opérationnelle 4.10 de la Banque Mondiale

Le présent document est la traduction du texte anglais de l’OP 4.10, Indigenous Peoples, en date de juillet 2005,

qui contient la formulation de cette directive approuvée par la Banque mondiale. En cas de divergence entre le

présent document et la version anglaise de l’OP 4.10, en date de juillet 2005, c’est le texte anglais qui prévaudra.

Note : Les PO/PB 4.10 remplacent la directive opérationnelle 4.20, Peuples autochtones. Elles s’appliquent à

tous les projets dont l’examen du descriptif est intervenu le 1er juillet 2005 ou après cette date. Pour toute

question, s’adresser au Directeur du Département développement social (SDV).

1. La présente politique (1) contribue à la mission de réduction de la pauvreté et de promotion d’un développement durable

poursuivie par la Banque (2) tout en garantissant un processus de développement respectant pleinement la dignité, les droits de la

personne, les systèmes économiques et les cultures des Populations autochtones. Chaque fois que la Banque est sollicitée pour

financer un projet affectant directement des populations autochtones (3), elle exige de l’emprunteur qu’il s’engage à procéder, au

préalable, à une consultation libre et fondée sur une communication des informations aux populations concernées (4). Le

financement de la Banque ne sera accordé que, si lors de la consultation libre et fondée sur la communication des informations

nécessaires à se faire une opinion, le projet obtient un soutien massif dans la communauté respective de la part des populations

autochtones (5). De tels projets financés par la Banque prévoient des mesures destinées: a) à éviter des répercussions négatives

potentielles sur les communautés des populations autochtones; ou b) si cela n’est pas possible, à atténuer, minimiser ou

compenser ces répercussions. Les projets financés par la Banque sont aussi conçus de manière à assurer que les populations

autochtones en retirent des avantages socio-économiques culturellement adaptés et au profit de la population féminine autant que

de la population masculine et de toutes les générations.

2. La Banque reconnaît que l’identité et la culture des populations autochtones sont indissociables des territoires sur lesquels

elles vivent et des ressources naturelles dont elles dépendent. Cette situation particulière expose ces populations à différents

types de risques et de répercussions plus ou moins marquées du fait des projets de développement, notamment la perte de leur

identité, de leurs spécificités culturelles et de leurs moyens d’existence traditionnels, aussi bien qu’à une exposition à

diverses maladies. Les problèmes de genre et inter générations sont également plus complexes au sein des populations

autochtones. En ta groupes dominants de la société nationale, les communautés autochtones appartiennent souvent aux

segments les plus marginalisés et vulnérables de la population. Il en résulte souvent que leurs statuts économique, social et

juridique limitent leurs capacités à défendre leurs intérêts et faire valoir leurs droits sur les terres, territoires et autres

ressources productives, ou leur aptitude à participer au développement et à en recueillir les fruits. Mais la Banque n’ignore

pas que les populations autochtones jouent un rôle crucial dans le développement durable et que leurs droits sont alors de plus

en plus pris en compte dans la législation nationale et internationale.

3. Identification. Étant donné la variété et la mouvance des cadres de vie des populations autochtones ainsi que l’absence de

définition universellement acceptée du terme «populations autochtones», la présente politique ne cherche pas à définir ce

terme. Les populations autochtones sont désignées en fonction de leurs différents pays sous différents vocables tels que

«minorités ethniques autochtones», «aborigènes», «tribus des montagnes», «minorités nationales», «tribus ayant droit à

certains privilèges» ou «groupes tribaux».

4. Aux fins d’application de la présente politique, l’expression «populations autochtones» est employée au sens générique du

terme pour désigner un groupe socioculturel vulnérable distinct présentant, à divers degrés, les caractéristiques suivantes: a) les

membres du groupe s’identifient comme appartenant à un groupe culturel autochtone distinct, et cette identité est reconnue par

d’autres; b) les membres du groupe sont collectivement attachés à des habitats ou à des territoires ancestraux géographiquement

délimités et situés dans la zone du projet, ainsi qu’aux ressources naturelles de ces habitats et territoires (7); c) les institutions

culturelles, économiques, sociales ou politiques traditionnelles du groupe sont différentes par rapport à celles de la société et de

la culture dominantes; et d) les membres du groupe parlent un langage souvent différent de la langue officielle du pays ou de la

région. La présente politique est tout aussi applicable à des groupes ayant perdu «leur ancrage collectif dans des habitats

géographiquement circonscrits ou des territoires ancestraux situés dans la zone du projet» (paragraphe 4 (b)) pour cause de

départ forcé (8). La décision de considérer un groupe particulier comme une population autochtone à laquelle la présente

politique s’appliquerait peut nécessiter de recourir à un avis technique (voir paragraphe 8).

5. Utilisation des systèmes nationaux. La Banque peut décider d’utiliser un système national pour traiter des problèmes de

sauvegardes environnementales et sociales dans le cadre d’un projet financé par la Banque et affectant des populations

autochtones. La décision d’utiliser le système national est prise en conformité avec les exigences de la politique de la Banque en

matière de systèmes nationaux (9).

Préparation du projet

6. Un projet proposé au financement de la Banque ayant un impact sur des populations autochtones nécessite que:

a) la Banque procède à un examen préalable aux fins d’identifier l’éventuelle présence de populations autochtones vivant

dans la zone couverte par le projet ou ayant des attaches collectives à cette zone (voir paragraphe 8); nt que groupes

sociaux dont les caractéristiques identitaires diffèrent souvent de celles des

b) l’emprunteur réalise une évaluation sociale (voir paragraphe 9 et Annexe A);

c) l’emprunteur organise, préalablement à chaque nouvelle étape du projet, une consultation des communautés de populations

autochtones affectées, libre et fondée sur la communication des informations requises, et notamment au stade de la

préparation du projet, afin de prendre pleinement connaissance de leurs points de vues et de s’assurer qu’elles adhèrent

massivement au projet (voir paragraphes 10 et 11);

d) l’emprunteur prépare un Plan en faveur des populations autochtones (voir paragraphe 12 et Annexe B) ou un Cadre de

planification en faveur des populations autochtones (voir paragraphe 13 et Annexe C); et

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e) l’emprunteur diffuse ce plan ou ce cadre (voir paragraphe 15).

7. Le niveau de détail nécessaire pour satisfaire aux conditions énoncées au paragraphe 6 b), c) et d) est proportionnel à la

complexité du projet envisagé et fonction de la nature et de la portée des répercussions potentielles du projet sur les populations

autochtones, que ces répercussions soient positives ou négatives.

Examen préalable 1. Aux tout premiers stades de la préparation du projet, la Banque procède à un examen préalable pour déterminer si des

populations autochtones (voir paragraphe 4) vivent dans la zone du projet ou y ont des attaches collectives (10). Dans le

cadre de cet examen préalable, la Banque sollicite l’avis technique des experts en sciences sociales dotés d’une bonne

connaissance des groupes sociaux et culturels présents dans la zone du projet. Elle consulte également les populations

autochtones concernées et l’emprunteur. La Banque peut procéder à cet examen préalable en suivant le cadre défini par

l’emprunteur pour identifier les populations autochtones, pour autant que ce cadre est conforme à la présente politique.

Évaluation sociale

9. Analyse. Si, sur la base de l’examen préalable, la Banque conclut que des populations autochtones vivent dans la zone du

projet ou y ont des attaches collectives, l’emprunteur entreprend une évaluation sociale pour juger des répercussions positives

et négatives du projet sur les populations autochtones et analyse les alternatives au projet susceptibles d’avoir des

répercussions importantes. Le type, la portée et le niveau de détail de l’analyse conduite dans le cadre de cette évaluation

sociale seront fonction de la nature et de l’ampleur des répercussions positives ou négatives du projet proposé sur les

populations autochtones (pour plus de détails, voir l’Annexe A). Pour réaliser cette évaluation sociale, l’emprunteur engage

des experts en sciences sociales dont les compétences, l’expérience et les termes de référence sont jugés acceptables par la

Banque.

10. Consultation et participation. Lorsque le projet a un impact sur les populations autochtones, l’emprunteur engage au

préalable un processus de consultation de ces populations, libre et fondée sur la communication des informations requises.

Pour ce faire, l’emprunteur:

a) établit un cadre approprié intégrant les aspects genre et inter générations qui fournit à l’emprunteur, aux communautés de

populations autochtones affectées, aux organisations de populations autochtones (OPA), s’il en est, et à d’autres

organisations de la société civile locale identifiées par les communautés autochtones concernées l’occasion de se

concerter à chaque étape de la préparation et de l’exécution du projet;

b) recourt à des méthodes (11) de consultation adaptées aux valeurs sociales et culturelles des communautés autochtones affectées

ainsi qu’aux réalités locales et porte une attention particulière, lors de la conception de ces méthodes, aux préoccupations des

femmes, des jeunes et des enfants et de leur accès aux opportunités de développement et aux bénéfices qu’elles procurent; et

c) fournit aux communautés autochtones affectées toutes les informations pertinentes relatives au projet (y compris une évaluation

des répercussions négatives potentielles du projet sur lesdites populations) d’une manière culturellement adaptée, à chaque stade

de la préparation et de l’exécution du projet.

11. Au moment de décider s’il convient ou non de donner suite au projet, l’emprunteur s’assure, sur la base de l’évaluation sociale

(voir paragraphe 9) et du processus de consultation préalable, libre et fondé sur la communication des informations requises (voir

paragraphe 10), que les communautés autochtones affectées soutiennent bien le projet. Si tel est le cas, l’emprunteur prépare un

rapport détaillé indiquant:

a) les conclusions de l’évaluation sociale;

b) le processus de consultation préalable, libre et fondé sur la communication des informations requises, des populations

affectées;

c) les mesures complémentaires, y compris les modifications à apporter à la conception du projet, qui doivent être

éventuellement prises pour prévenir les répercussions susceptibles de nuire aux populations autochtones et leur permettre

de tirer du projet des avantages adaptés à leur culture;

d) les recommandations pour une consultation préalable, libre et fondée sur la communication des informations requises, et

une participation des communautés des populations autochtones pendant la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du

projet; et

e) tout accord officiellement conclu avec les communautés autochtones et/ou les (OPA).

La Banque s’assure ensuite, par le truchement d’un examen du processus et des résultats de la consultation menée par

l’emprunteur, que les communautés des populations autochtones soutiennent massivement le projet. Pour ce faire, elle

s’appuie tout particulièrement sur l’évaluation sociale et sur le déroulement et les résultats du processus des consultations

préalables, libres et fondées sur la communication des informations requises. La Banque ne soutiendra plus aucun projet

avant de s'être assurée de l’existence d’un tel soutien.

Plan/Cadre de planification en faveur des populations autochtones

12. Plan en faveur des populations autochtones. Sur la base de l’évaluation sociale et en concertation avec les communautés

autochtones affectées, l’emprunteur prépare un plan en faveur des populations autochtones (PPA) décrivant les mesures à

mettre en place pour faire en sorte que: a) les populations autochtones affectées tirent du projet des avantages sociaux et

économiques culturellement adaptés; et b) les répercussions négatives potentielles du projet sur les populations autochtones

soient évitées, minimisées, atténuées ou compensées lorsque ces répercussions sont identifiées, (pour plus de détails, voir

l’Annexe B). Souplesse et pragmatisme guident la préparation de ce plan (12) dont le niveau de détail varie en fonction du

projet considéré et de la nature des impacts à traiter. L’emprunteur intègre ce plan à la conception du projet. Lorsque les

populations autochtones sont les seules ou de loin les plus nombreuses à bénéficier directement du projet, les éléments du

plan doivent être inclus dans la conception globale du projet, sans qu’il soit nécessaire d’établir un plan distinct. Dans ce cas,

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le document d’évaluation du projet (DEP) contient un bref résumé des éléments qui garantissent la conformité du projet à la

présente politique, en particulier aux conditions régissant l’élaboration du PPA.

13. Cadre de planification en faveur des populations autochtones. Certains projets nécessitent la préparation et la mise en œuvre des

programmes d’investissements annuels ou de plusieurs sous projets (13). Le cas échéant, et s’il ressort de l’examen préalable effectué

par la Banque une probabilité que des populations autochtones vivent dans la zone du projet ou y ont des attaches collectives, mais que

cette probabilité ne peut être confirmée tant que les programmes ou les sous projets n’ont pas été identifiés, l’emprunteur prépare un

cadre de planification en faveur des populations autochtones (CPPA). Ce CPPA stipule que ces programmes ou sous projets doivent

faire l’objet d’un examen préalable conformément à la présente politique (pour plus détails, voir l’Annexe C). L’emprunteur intègre le

CPPA à la conception du projet.

14. La préparation des PPA de programmes et de sous projets. Si l’examen préalable d’un programme particulier ou d’un sous

projet identifié dans le CPPA indique que des populations autochtones vivent dans la zone couverte par le programme ou le sous

projet ou y ont des attaches collectives, l’emprunteur s’assure, avant que ledit programme ou sous projet soit mis en œuvre,

qu’une évaluation sociale soit réalisée et qu’un PPA élaboré conformément aux dispositions de la présente politique.

L’emprunteur communique chaque PPA à la Banque pour examen avant que le programme ou les sous projet en question ne soit

considéré comme éligible à un financement de la Banque (14).

Diffusion de l’information 15. L’emprunteur met le rapport d’évaluation sociale et la version provisoire du PPA/CPPA à la disposition des communautés

autochtones sous une forme, d’une manière et dans une langue qu’elles peuvent comprendre (15). Avant l’évaluation du projet,

l’emprunteur soumet l’évaluation sociale et la version définitive du PPA/CPPA à la Banque pour examen (16). Une fois que la

Banque a confirmé que ces documents constituent une base suffisante pour évaluer le projet, elle les rend publics conformément

à sa Politique de diffusion de l’information, et l’emprunteur les met à la disposition des communautés autochtones concernées

comme il l’a fait pour la version provisoire desdits documents. Le présent PPA a fait l’objet d’une restitution au niveau de tous

les six villages des communautés Aka visités et la version résumée du PPA sera mise à leur disposition en langue Aka et Sango.

Considérations particulières

La terre et les ressources naturelles qu’elle recèle 16. Les populations autochtones entretiennent des liens étroits avec les terres, les forêts, l’eau, la faune, la flore et les autres

ressources de leur milieu naturel, aussi certaines considérations particulières entrent en ligne de compte lorsqu’un projet a un

impact sur ces liens. Dans ce cas, lorsqu’il réalise l’évaluation sociale et prépare le PPA/CPPA, l’emprunteur accorde une

attention toute particulière:

a) aux droits coutumiers (17) dont jouissent les populations autochtones, à titre individuel et collectif, sur les terres ou les

territoires qui sont la propriété traditionnelle du groupe ou dont l’utilisation ou l’occupation par ledit groupe sont

consacrées par la coutume et qui conditionnent l’accès du groupe à des ressources naturelles indispensables au maintien

de sa culture et à sa survie;

b) à la nécessité de protéger lesdites terres et ressources contre toute intrusion ou empiètement illégal;

c) aux valeurs culturelles et spirituelles que les populations autochtones attribuent auxdites terres et ressources; et

d) à leurs pratiques de gestion des ressources naturelles et à la viabilité à long terme desdites pratiques.

17. Si le projet prévoit: a) des activités dont la réalisation est subordonnée à l’établissement de droits fonciers, légalement

reconnus, sur les terres et territoires qui sont la propriété traditionnelle du groupe ou dont l’utilisation ou l’occupation par

ledit groupe est consacrée par la coutume (comme des projets de délivrance de titres fonciers); ou b) l’achat desdites terres, le

PPA présente un plan d’action en vue d’obtenir que ladite propriété, occupation ou utilisation soit légalement reconnue.

Normalement, ce plan d’action est mis en œuvre assurer que les populations autochtones bénéficient, d’une manière

culturellement adaptée, d’avantages de compensations et de droits à des voies de recours légaux au moins équivalents à ceux

auxquels tout propriétaire détenteur d’un titre foncier légalement reconnu aurait droit si ses terres faisaient l’objet d’une mise en

valeur à des fins commerciales.

19. Dans le cas d’un projet de mise en valeur des ressources culturelles et des connaissances (pharmacologiques ou artistiques,

par exemple) des populations autochtones à des fins commerciales, l’emprunteur s’assure que les communautés affectées soient

informées, dans le cadre d’un processus de consultation préalable, libre et fondé sur la communication des informations requises,

a) des droits qui leur sont conférés sur lesdites ressources par le droit écrit et le droit coutumier; b) de la portée et de la nature de

la mise en valeur envisagée, ainsi que des parties intéressées par ladite mise en valeur ou associées; et c) des répercussions que

pourrait avoir ladite mise en valeur sur les conditions de vie des populations autochtones, leur environnement et leur utilisation

de ces ressources. L’exploitation a des fins commerciales des ressources culturelles et des connaissances des populations

autochtones est subordonnée à leur accord préalable de cette mise en valeur. Le PPA doit refléter la nature et le contenu de cet

accord et comporter des dispositions permettant aux populations autochtones de bénéficier de l’opération d’une manière

culturellement adaptée et de tirer une part équitable des avantages procurés par le projet de mise en valeur à des fins

commerciales.

Réinstallation physique des populations autochtones

20. La réinstallation des populations autochtones posant des problèmes particulièrement complexes et pouvant être lourde de

conséquences pour leur identité, leur culture et leurs modes de vie traditionnels, l’emprunteur devra envisager différents

scénarios possibles pour éviter de déplacer les populations autochtones. Dans des circonstances exceptionnelles, si la

réinstallation ne peut être évitée, l’emprunteur procèdera à cette réinstallation sous réserve que les communautés autochtones

affectées se prononcent largement en faveur de cette solution dans le cadre d’un processus de consultation préalable, libre et

fondé sur la communication des informations requises. Dans ce cas, l’emprunteur préparera un plan de réinstallation

conforme aux directives de la PO 4.12, Réinstallation involontaire compatible avec les préférences culturelles des

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populations autochtones et prévoit une stratégie de réinstallation fondée sur le foncier. Dans le cadre de ce plan de

réinstallation, l’emprunteur fournira des informations sur les résultats du processus de consultation. Le plan de réinstallation

devra permettre, dans la mesure du possible, aux populations autochtones affectées de retourner sur les terres et territoires qui

sont la propriété traditionnelle du groupe ou dont l’utilisation ou l’occupation par ledit groupe sont consacrées par la coutume

si les raisons ayant justifié leur déplacement venaient à disparaître.

21. Dans de nombreux pays, les terres officiellement réservées sous le label de parcs ou aires protégés risquent d’empiéter sur les

terres et territoires qui sont la propriété traditionnelle de populations autochtones ou dont l’utilisation ou l’occupation par lesdites

populations sont consacrées par la coutume. La Banque est consciente de l’importance de ces droits de propriété, d’occupation ou

d’usage, ainsi que de la nécessité de gérer durablement les écosystèmes critiques. Il faut donc éviter d’imposer aux populations

autochtones une restriction d’accès aux zones avant l’exécution du projet, mais il doit parfois être exécuté en même temps que

le projet proprement dit. Cette reconnaissance légale peut prendre diverses formes: a) reconnaissance juridique pleine et

entière des systèmes fonciers coutumiers existants des populations autochtones ou b) conversion des droits d’usage

coutumiers en droits de propriété communautaires et/ou individuels. Si la législation nationale n’autorise aucune de ces deux

options, le PPA prévoit des mesures visant à obtenir la reconnaissance juridique des droits de possession, ou bien d’usage à

perpétuité ou à long terme renouvelables.

Mise en valeur des ressources naturelles et culturelles à des fins commerciales

18. Dans le cas d’un projet de mise en valeur des ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, forêts, ressources en eau,

terrains de chasse ou zones de pêche) à des fins commerciales sur des terres ou territoires qui sont la propriété traditionnelle du

groupe ou dont l’utilisation ou l’occupation par ledit groupe est consacrée par la coutume, l’emprunteur s’assure que les

communautés affectées soient informées, dans le cadre d’un processus de consultation préalable, libre et fondé sur la

communication des informations requises, a) des droits qui leur sont conférés sur lesdites ressources par le droit écrit et le droit

coutumier; b) de la portée et de la nature de l’exploitation commerciale envisagée et des parties intéressées par ladite exploitation

ou associées à celle-ci; et c) des répercussions que pourrait avoir ladite mise en valeur sur les conditions de vie des populations

autochtones, leur environnement et leur utilisation de ces ressources. L’emprunteur prévoit dans le PPA des dispositions

permettant aux populations autochtones de tirer une part équitable des avantages dudit projet (18); ces dispositions doivent, au

minimum,

Notes

1 Cette politique doit être mise en regard des autres politiques pertinentes de la Banque, notamment l’Évaluation

environnementale (OP 4.01), les Habitats naturels (OP 4.04), la Lutte antiparasitaire (OP 4.09), le Patrimoine culturel

physique (OP 4.11, à paraître), la Réinstallation involontaire (OP 4.12), les Forêts (OP 4.36) et la Sécurité des barrages (OP

4.37).

2 Le terme «Banque» englobe la BIRD et l’IDA; le terme «prêts» recouvre les prêts de la BIRD, les crédits de l’IDA, les

garanties de la BIRD et de l’IDA et les avances du Mécanisme de financement de la préparation des projets (PPF), mais

non pas les prêts, crédits ou dons à l’appui de politiques de développement. En ce qui concerne les aspects sociaux des

opérations liées à des politiques de développement, voir l’OP 8.60, Prêts à l’appui des politiques de développement,

paragraphe 10. Le terme «emprunteur» désigne, en fonction du contexte, le bénéficiaire d’un don ou crédit de l’IDA, le

garant d’un prêt de la BIRD ou l’organisme chargé de l’exécution du projet, si cet organisme n’est pas l’emprunteur.

3 Cette politique s’applique à toutes les composantes du projet ayant un impact sur les populations autochtones,

indépendamment de la source du financement.

4 Une «consultation des populations autochtones affectées, préalable, libre et fondée sur la communication des informations

nécessaires» signifie qu’il faut lancer un processus de décision collective culturellement adapté, qui soit le fruit d’une

consultation sérieuse et de bonne foi des intéressés permettant à ces derniers de participer en toute connaissance de cause à la

préparation et à l’exécution du projet. Ce processus ne confère pas de droit de veto individuel ou collectif (voir le paragraphe

10).

5 Pour plus de détails sur la manière dont la Banque détermine si «les populations autochtones concernées adhèrent

largement au projet proposé», voir le paragraphe 11.

6 La politique ne fixe pas a priori de seuil numérique minimum, dans la mesure où des groupes de populations autochtones

peut ne compter que très peu de membres et, partant, être plus vulnérables.

7 Par «ancrage collectif» on entend une présence physique et des liens économiques avec des terres et des territoires qui

sont la propriété traditionnelle du groupe concerné, ou dont l’utilisation ou l’occupation par ledit groupe est consacré par

la coutume depuis des générations, y compris les zones ayant une signification spéciale, comme les sites sacrés. Ce terme

désigne également la valeur attachée par des groupes transhumants ou de nomades aux territoires qu’ils utilisent de façon

saisonnière ou cyclique.

8 Par «départ forcé» on entend la perte de l’ancrage collectif à des habitats géographiquement circonscrits ou à des

territoires ancestraux qui intervient, du vivant des membres du groupe concerné, du fait des conflits, des programmes

publics de réinstallation, de la confiscation des terres, des catastrophes naturelles ou de l’intégration desdits territoires

dans une zone urbaine. Aux fins d’application de la présente politique, le terme «zone urbaine» désigne, généralement,

une ville ou une agglomération qui présente toutes les caractéristiques suivantes, dont aucune n’est à elle seule décisive:

a) la zone est légalement désignée comme zone urbaine par la législation nationale; b) elle est densément peuplée; et c)

elle présente une forte proportion d’activités économiques non agricoles par rapport aux activités agricoles.

9 La politique de la Banque actuellement applicable est la PO/PB 4.00, Utilisation à titre pilote des systèmes de

l’emprunteur pour traiter des questions relatives aux sauvegardes environnementales et sociales dans les projets

financés par la Banque. Applicable uniquement aux projets pilotes recourant aux systèmes de l’emprunteur, cette

politique inclut l’exigence que de tels systèmes soient conçus de manière à satisfaire aux objectifs et principes

opérationnels tels qu’ils sont énoncés dans la politique sur les systèmes nationaux s’agissant des populations autochtones

identifiées (voir tableau A.1.E).

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10 Cet examen préalable peut être réalisé de manière indépendante ou dans le cadre de l’évaluation environnementale du

projet (voir PO 4.01, Évaluation environnementale, paragraphes 3, 8).

11 Ces méthodes de consultation (communication dans les langues autochtones, délais de réflexion suffisamment longs pour

permettre aux personnes consultées de parvenir à un consensus et choix des lieux de consultation ad hoc) doivent aider

les populations autochtones à exprimer leur point de vue et leurs préférences. Un guide intitulé Indigenous Peoples

Guidebook (à paraître) fournira des conseils sur les pratiques recommandées en la matière et à d’autres égards.

12 Dans le cas des zones où coexistent des groupes non autochtones aux côtés de populations autochtones, le PPA devra faire tout

son possible pour éviter de créer des injustices inutiles vis à vis de groupes défavorisés et socialement marginalisés.

13 De tels projets englobent des projets à l’initiative des communautés, des fonds sociaux, des opérations d’investissement

sectoriel et des prêts accordés à des intermédiaires financiers.

14 Toutefois, si la Banque estime que le CPPA remplit son office, elle peut convenir avec l’emprunteur que l’examen

préalable de ce document n’est pas nécessaire. C’est alors dans le cadre de sa supervision que la Banque procède à une

évaluation du PPA et de sa mise en œuvre (voir la PO 13.05, Supervision de projet).

15 L’évaluation sociale et le PPA doivent faire l’objet d’une large diffusion auprès des communautés autochtones affectées,

par des moyens et dans des lieux culturellement adaptés. Dans le cas d’un CPPA, le document est diffusé par

l’intermédiaire des OPA à l’échelon national, régional ou local, selon le cas, pour atteindre les communautés susceptibles

d’être touchées par le projet. Lorsqu’il n’existe pas d’OPA, ce document peut être diffusé, si besoin en est, par

l’intermédiaire d’autres organisations de la société civile.

16 Une exception à la règle stipulant que la préparation d’un PPA (ou CPPA) est une condition de l’évaluation du projet peut

être faite par la direction de la Banque si le projet considéré satisfait aux conditions requises de la PO 8.50 Aide

d’urgence pour la reconstruction. Dans ce cas, l’autorisation consentie par la direction stipule le calendrier et le budget

devant servir de cadre à la préparation de l’évaluation sociale et du PPA (ou à la préparation du CPPA).

17Le terme «droits coutumiers» désigne ici des systèmes traditionnels d’exploitation communautaire des terres et des ressources,

y compris l’utilisation saisonnière ou cyclique, régis par les lois, valeurs, coutumes et traditions des populations autochtones

plutôt que par un titre juridique délivré par l’État et conférant officiellement le droit d’utiliser ces terres ou ressources.

18 Le manuel intitulé Indigenous Peoples Guidebook (à paraître) consacré aux populations autochtones fournira des conseils

sur les pratiques recommandées en la matière.

19 Voir la PO/PB 4.20, Genre et développement.

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Listing des personnes rencontrées

N° Noms et Prénoms Adresse

1 MBARO Théodore Directeur Général des Eaux et Forets, Chasse et Pêche

2 KOMOBAYA Youssouf Peterson Directeur Régional des eaux et forêts de la Lobaye

3 MOWAWA Bris Expert Programme de Gestion des Ecosystèmes Forestiers

du Bassin du Congo

4 LAOULE Didier Enseignant à l’Institut Supérieur de Développement

Rural de Mbaiki

5 MALEYOMBO Jean Pierre Technicien en service social, Berberati

6 BAGAZA Jean Paul Consultant en développement, Berberati

7 KOSSA KOYADA Innocent Direction Régionale des eaux et forets, Berberati

8 KOTTON Abel Directeur de la Tradition Orales des Peuples AKa de

Mongoumba

9 ZOKOUE Inspecteur Préfectoral des eaux et forêts de Nola

10 FIOZOUNGAI Guy -Bertin Chef Service Cadastre de Nola

11 ASSOMO Paul Inspecteur de fondamental 1 de Sangha Mbaéré

12 YAVALA Hubert Antony Coordonnateur de l’ONG ADICAR

13 KONGATO Albert Ancien employé de la Société Forestière Centrafricaine

(SCAF)

14 PEPE PEPE Membre de l’association des BaAka de Bayanga

15 DIDO BaAka, employé au WWF RCA,basé à Bayanga

16 WANEYOMBO Brachka Ancien Responsable Technique de l’ONG Maison de

l’enfant et de la femme pygmée(MEFP)

17 MOBE Fabrice Secrétaire exécutif de l’association pour la promotion

des BaAka, de la Mambéré Kadéi

18 MONGONOU Paulette Collecteurs des produits BaAka de la Mambéré Kadéi

19 DELZANE Monique Collecteur des produits BaAka du sangha Mbaéré

20 KEYANAM Gabriel Responsable agricole du projet Œuvre en milieu BaAka

DELMANE Sylver Habitant de Nola

Sitamon Jérôme Responsable de la maison de l’enfant et pygmées (MEFP)

Bp.150 Bangui RCA

ZONIOUA J. Pierre Directeur de l’animation, commercialisation et du

créfdit (Direction générale de l’ACDA)

Listing des responsables des communautés PA ayant participé aux entretiens participatifs

N° Noms et Prénoms Adresse

BOBO Michel Réprésentant PA (bélamboké )

1 MAKANGUI Michel Catéchiste à Haousa Nour (bélamboké 3)

2 Mbongo Yvone Cultivatrice (Assanou)

3 Mbondi Agathe Massangueye(Bambio)

4 Moussindé Edouard Zoundadet

5 Lindengué Gaston Bambio

6 Banazoula capita

7 PASSI Egide Chef Communauté AKa de GOUGA (Mongoumba)

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