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Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au Bénin (2012 2016) (3 ème Edition) Cotonou, Juillet 2013 République du Bénin Ministère de la Santé Direction de la Recherche et de la Formation Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au Bénin

(2012 – 2016)

(3ème

Edition)

Cotonou, Juillet 2013

R é p u b l i q u e d u B é n i n

M i n i s t è r e d e l a S a n t é

DD ii rr ee cc tt ii oo nn dd ee ll aa RR ee cc hh ee rr cc hh ee ee tt dd ee ll aa FF oo rr mm aa tt ii oo nn

PP rr oo gg rr aa mm mm ee NN aa tt ii oo nn aa ll dd ee ll aa PP hh aa rr mm aa cc oo pp éé ee ee tt

dd ee ll aa MM éé dd ee cc ii nn ee TT rr aa dd ii tt ii oo nn nn ee ll ll ee ss

Page 2: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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MOT DU COORDONNATEUR NATIONAL

Au Bénin, la médecine traditionnelle est une médecine imposante, solidement

implantée et reconnue officiellement, en raison de son accessibilité liée à son

coût réduit et à la souplesse des modalités de paiement, sa proximité

géographique et culturelle, son offre populaire et sa bonne couverture

sanitaire. Elle est dispensée par une gamme variée de professionnels

(phytothérapeutes, accoucheuses traditionnelles, psychothérapeutes,

spiritualistes, etc.). Aujourd’hui, la médecine traditionnelle marque son retour,

cinq décennies environ après les indépendances, en raison d’une série de

facteurs socioculturels, économiques et psychologiques.

Pour renforcer les acquis, le Bénin a adopté une politique nationale qui offre

un cadre de développement de performances en matière d’intégration de

ladite médecine dans le système national de santé. Dans cette continuité, le

présent Plan Stratégique Quinquennal (2012-2016) est élaboré pour établir un

pont entre les systèmes de santé dits traditionnel et conventionnel et optimiser

l’apport potentiel de la médecine traditionnelle pour répondre à l’ampleur des

besoins en matière de soins, de soutien et de prévention. Ce document est le

fruit des travaux réalisés avec la contribution des différents acteurs : praticiens

de la médecine traditionnelle, universitaires, chercheurs de tous horizons, etc.

Notre souhait est qu’il puisse permettre d’atteindre effectivement les objectifs

pour lesquels il a été conçu.

Page 3: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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SOMMAIRE

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ………………………………..

INTRODUCTION ……………………………………………………………

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION………………………………………

1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE, DEMOGRAPHIQUE ET

ECONOMIQUE ………………………………………………………………

1.2. LE PROFIL SANITAIRE ………………………………………………

1.3. LA POLITIQUE SANITAIRE NATIONALE ………………………..

1.4. LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL DE LA SANTE AU BENIN …

1.5. ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA SITUATION DE LA

MEDECINE TRADITIONNELLE AU BENIN……………………………….

2. PLAN STRATEGIQUE QUINQUENNAL ………………………………

2.1. OBJECTIFS ………………………………………………………….…

2.2. RESULTATS ATTENDUS D’ICI A 2016……………………………...

2.3. STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE ………………………………

2.4. PRINCIPAUX DOMAINES D’INTERVENTIONS …………………..

3. MATRICE DES ACTIVITES 2012 – 2016………………………………

3.1. RENFORCEMENT DES CAPACITES INSTITUTIONNELLES…..

3.2. REGLEMENTATION ………………………………………………….

3.3. SYSTEME D’INFORMATION ET DE GESTION …………………...

3.4. FORMATION …………………………………………………………..

3.5. SUIVI ET ÉVALUATION ………………………………………………

3.6. COMMUNICATION……………………………………………………

3.7. RECHERCHE…………………………………………………………

3.8. MOBILISATION DES RESSOURCES ET PARTENARIAT ………

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4. SUIVI ET EVALUATION 2012- 2016 ………………………………….

4.1. MECANISMES DE SUIVI ET D’EVALUATION ……………………

4.2. MATRICE DES INDICATEURS DE SUIVI ET D’EVALUATION...

CONCLUSION……………………………………………………………….

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………..

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANAPRAMETRAB

Association Nationale des Praticiens de la Médecine Traditionnelle du Bénin

CBRST Centre Béninois de Recherche Scientifique et Technique

CCC

Communication pour un Changement de Comportement

CHD

Centre Hospitalier Départemental

CS

Comité de Santé

CSA

Centre de Santé d’Arrondissement

DDSS

Direction Départementale de la Santé

DNPS

Direction Nationale de la Protection Sanitaire

DPM

Direction des Pharmacies et du Médicament

DPP

Direction de la Programmation et de la Prospective

DRS

Direction de la Recherche en Santé

DSRP

Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté

EDS

Enquête Démographique et de Santé

IDH

Indice de Développement Humain

EEZS

Equipe d’Encadrement de Zone Sanitaire

IEC

Information, Education et Communication

INSAE

Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

ISBA

Institut des Sciences Biomédicales Appliquées

IST Infection Sexuellement Transmissible

MII Moustiquaire Imprégnée d’Insecticides

MS Ministère de la Santé

Page 6: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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OAPI

Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle

OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONG Organisation Non Gouvernementale

OUA Organisation de l’Unité Africaine

PAS

Programme d’Ajustement Structurel

PMT Praticien de la Médecine Traditionnelle

PNPMT

Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

PNLP Programme National de Lutte contre le Paludisme

PNLS

Programme National de Lutte contre le SIDA

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

PPMT Programme de Promotion de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

RC Relais Communautaire

RGPH3 3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitation

SIDA

Syndrome de l’Immunodéficience Humaine

SNIGS Système National d'Information et de Gestion Sanitaires

ZS Zone Sanitaire

Page 7: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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INTRODUCTION

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 80% environ de la

population vivant dans la région africaine recourent à la médecine

traditionnelle pour leurs besoins en soins de santé. Cette réalité est prise en

compte dans la Déclaration d’Alma-Ata (1978) et les orientations de la

Politique Régionale de Santé pour Tous au 21ème siècle qui soulignent

l’importance de la médecine traditionnelle en matière de soins de santé

primaires. Ainsi, convaincus de l’existence de preuves attestant de l’efficacité

des médicaments traditionnels dans le traitement de nombreuses maladies

prioritaires, les Chefs d’Etat africains ont, lors des Sommets de l’Organisation

de l’Unité Africaine (OUA), maintenant l’Union Africaine (UA), qui sont tenus à

Abuja (Nigeria, 2001) et à Lusaka (Zambie, 2001), déclaré respectivement que

la recherche en médecine traditionnelle doit être une priorité et que la période

2001-2010 doit être déclarée « Décennie de la médecine traditionnelle

africaine ». Cette orientation stratégique définit les bases de

l’institutionnalisation et du renforcement des aspects organisationnels de la

médecine traditionnelle dans les pays de la Région africaine.

La concrétisation des différentes résolutions adoptées par les Chefs d’Etat et

de Gouvernement africains s’est soldée par la création au Bénin, en 1996, du

Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

(PNPMT), en application des résolutions de la table ronde sur le secteur de la

santé tenue en 1990 qui recommande, parmi les grandes orientations, le

développement de ce sous-secteur.

C’est dans ce cadre que le présent Plan Stratégique Quinquennal de la

Médecine Traditionnelle couvrant la période de 2012 à 2016 a été élaboré. Sa

mise en œuvre est axée sur la nécessité d’améliorer la pratique de la

médecine traditionnelle, d’homologuer les médicaments traditionnels et de les

intégrer dans le système national de santé.

Page 8: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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Cette orientation stratégique repose sur l’engagement d’un dialogue

constructif avec les Praticiens de la Médecine Traditionnelle, à travers la mise

en place d’une plate-forme de collaboration, tant au niveau scientifique

qu’opérationnel. Une telle collaboration entre les acteurs de la médecine

moderne et ceux de la médecine traditionnelle est un préalable à la mise en

œuvre du présent plan stratégique quinquennal.

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1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

La médecine traditionnelle est « l’ensemble des connaissances et pratiques explicables ou non, pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social, en s‘appuyant exclusivement sur l’expérience vécue et l’observation transmise de génération en génération, oralement ou par écrit » (OMS, 2001)

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1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE, DEMOGRAPHIQUE ET ECONOMIQUE

La situation géographique, démographique et économique présente les limites

du Bénin et l’organisation administrative du pays. Elle analyse par ailleurs

l’évolution de la population et les indicateurs socio-économiques.

1.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DEMOGRAPHIQUE

Située en Afrique Occidentale et sur le Golfe du Bénin, la République du Bénin

s’étend de l’Océan Atlantique au fleuve Niger sur une longueur de 700 km.

Elle couvre une superficie de 114.763 km2 et est limitée au Nord par le Niger,

au Nord-Ouest par le Burkina Faso, à l’Ouest par le Togo, à l’Est par le Nigeria

et au Sud par l’Océan Atlantique avec une façade maritime de 120 km.

Sur le plan administratif, la Loi n° 97-028 du 15 janvier 1999 portant

organisation de l’administration territoriale de la République du Bénin dispose

que le territoire national est découpé en douze (12) départements qui prennent

les dénominations suivantes : Alibori, Atacora, Atlantique, Borgou, Collines,

Couffo, Donga, Littoral, Mono, Ouémé, Plateau et Zou. Le département, divisé

en communes, est dirigé par un Préfet. La même loi prévoit soixante-dix-sept

(77) communes de droit commun dont trois (3) à statut particulier à savoir :

Cotonou, Porto-Novo et Parakou. Chaque Commune, subdivisée en

arrondissements (566 pour l’ensemble du pays), est dotée de la personnalité

morale, de l’autonomie financière et est gérée par le Conseil Communal sous

la responsabilité du Maire. L’arrondissement est divisé en villages ou quartiers

de ville (environ 5.000) qui constituent l’unité administrative autour de laquelle

s’organise la vie sociale.

Les villes de Porto-Novo, de Cotonou et d’Abomey sont respectivement les

capitales politique, économique et historique du Bénin.

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Figure I : Carte administrative du Bénin

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Sur le plan démographique, le troisième Recensement Général de la

Population et de l’Habitation (RGPH3) du Bénin de février 2002 a permis de

dénombrer une population résidente de 6.769.914 habitants dont 3.485.795

femmes (51,49%) et 3.284.119 hommes (48,51%). Du premier recensement

général de la population (1979) au troisième (2002), soit en l’espace de vingt-

trois ans, la population béninoise a doublé en effectif, passant ainsi de

3.331210 en 1979 à 6.769.914 habitants en 2002, ce qui correspond à un taux

moyen d’accroissement démographique de 3,25%.

La population béninoise est restée jeune entre 1979 et 2002, avec un âge

médian qui se situe autour de 16 ans. La répartition par grands groupes

d’âges de cette population révèle que les moins de 15 ans représentent

46,8%, ceux de 15 - 60 ans font 47,7% et les plus de 60 ans ne représentent

que 5,5%. Cette répartition montre la jeunesse de la population béninoise,

mais la proportion des personnes du 3ème âge est en augmentation.

Sur les 30 dernières années, on observe une baisse générale de la mortalité

des enfants de moins de 5 ans. Le quotient de mortalité infantile est passé de

135,6‰ en 1972 à 94,8‰ en 2001.

Du point de vue de l’instruction et de l’éducation en général, on observe que le

taux d’alphabétisation des personnes de 15 ans ou plus reste encore faible :

32,6% en 2002 au Bénin. Le taux net de scolarisation (6-14 ans) est de 51,3%

et le taux net de scolarisation des filles de 45,3%. Le rapport Filles/Garçons

est de 0,75 dans l'enseignement primaire et 0,59 dans l'enseignement

secondaire.

Le Bénin est encore loin de l’universalité de l’instruction. Un peu plus de la

moitié des Béninois reste encore sans instruction au début du troisième

millénaire.

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L’enseignement secondaire technique et professionnel est encore

embryonnaire : seulement 4,5% de jeunes ont bénéficié de ce type

d’enseignement selon les résultats du RGPH3.

1.1.2. SITUATION ECONOMIQUE

L’économie béninoise est caractérisée par la prédominance des secteurs

primaire et tertiaire. Ces derniers font respectivement 36% et 49,5% du PIB en

2002. Le secteur secondaire ne représente que 14,5% du PIB national. Après

la crise sociale de 1989, le Bénin a connu trois Programmes d’Ajustement

Structurel (PAS) qui ont progressivement rétabli les équilibres macro-

économiques. Ainsi, au cours des cinq dernières années, la situation

économique du Bénin a connu, dans l’ensemble, une évolution favorable. Sur

la période 1997-2001, le taux réel de croissance économique s’est, en

moyenne, élevé à 5,2% dans un contexte d’inflation maîtrisée (3,8%). Aussi, le

Bénin reste t-il classé parmi les pays les moins avancés (le PIB réel par

habitant est de US$ 394 en l’an 2000) et, selon l’IDH du PNUD, il est classé

au 147ème rang sur 162 pays.

Par ailleurs, un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté,

surtout en zone rurale avec 31,2% contre 24,6% en zone urbaine (R.E.P

2001). Les femmes en sont les principales victimes. Selon les Enquêtes

Démographiques et de Santé de 1996 et 2001, on a noté que l’incidence de

pauvreté non monétaire est passée de 43,4% en 1996 à 49,0% en 2001. La

pauvreté est donc endémique au Bénin.

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Tableau I : Incidences globales de la pauvreté par milieu au Bénin

Milieu 1994-1995 1999-2000

Urbain 24,21 24,55

Rural 30,36 31,22

Ensemble du Bénin 28,88 29,62

Sources : ELAM6, ELAM9, ECVR I et II

Afin de lutter contre la pauvreté, l’Etat béninois, avec l’appui de différents

partenaires au développement, a élaboré un Document de Stratégies de

Réduction de la Pauvreté au Bénin (2002-2006), qui met un accent particulier

sur le développement des zones rurales. Ce document de stratégie se base

sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Pour éliminer l’extrême pauvreté et la faim, le Bénin compte réduire de 50% la

proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, en faisant

passer l’indice de pauvreté de 29,62% à 15%, d’ici à l’an 2015. Dans ce même

registre, il est retenu de réduire de 50% le nombre de personnes souffrant de

malnutrition, d’ici à l’an 2015 et le taux de mortalité infanto-juvénile à 90% en

2015. De même, il est retenu que d’ici à 2015, il faudrait avoir maîtrisé le

paludisme et commencé par inverser la tendance actuelle.

1.2. LE PROFIL SANITAIRE

Le profil épidémiologique du Bénin est caractérisé par une prédominance de

maladies transmissibles avec des taux élevés de morbidité et de mortalité, une

mortalité croissante liée aux maladies non transmissibles et une mortalité

infanto-juvénile et maternelle élevée. Ce profil est déterminé par la qualité du

milieu de vie, les conditions écologiques et climatiques, la capacité des

services de santé à jouer pleinement leur rôle et les comportements des

individus.

Page 15: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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Selon l’Annuaire des Statistiques Sanitaires du Ministère de la Santé en 2010,

les affections les plus courantes par ordre décroissant sont :

- Le

paludisme..........................................................................................37%

- Les infections respiratoires aiguës.................................................... 16%

- Les affections gastro-intestinales........................................................ 8%

- Les traumatismes................................................................................ 6%

- Les diarrhées....................................................................................... 6%

- Les anémies .......................................................................................3%

- Les affections dermatologiques........................................................... 3%

- L’HTA et les affections cardio-vasculaires........................................... 1%

- Les affections urogénitales hors MST …………….……….................. 1%

- Les affections ostéo-articulaires.......................................................... 1%

- Autres affections................................................................................ 17%

Les cinq affections les plus couramment rencontrées représentent 73% des

motifs de consultation. La rubrique "autres affections" qui représente le 1/3

des motifs de consultation, est une inconnue qui peut être source de

nombreuses interprétations.

1.3. LA POLITIQUE SANITAIRE NATIONALE

La politique sanitaire du Bénin, élaborée par le Ministère de la Santé, définit

les grandes orientations du secteur, les actions à mener et la mobilisation des

ressources nécessaires. Depuis 1960, plusieurs plans et programmes ont été

mis en œuvre visant à améliorer les conditions socio-sanitaires des

populations. Entre 1989 et 1993, la politique sanitaire a mis l’accent sur le

renforcement des activités préventives (vaccination, santé maternelle et

infantile, planification familiale, hygiène et assainissement, information,

éducation et communication), des activités curatives avec la mise en place

Page 16: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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d’une politique pharmaceutique de médicaments essentiels sous nom

générique, la réhabilitation et la construction d’infrastructures sanitaires, la

prévention et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le

Sida. Cependant, des problèmes restent encore à résoudre.

C’est ainsi qu’à la table ronde tenue en janvier 1995 sur le secteur de la santé,

le Gouvernement a décidé de recentrer sa politique sanitaire et de l’adapter au

processus de décentralisation en cours. La politique sanitaire de la période de

2009-2018 a pris en compte les axes prioritaires antérieurs et a mis l’accent

sur l’amélioration des conditions socio-sanitaires des familles à travers deux

principaux objectifs :

- Améliorer la qualité et l’accessibilité des prestations de soins et des

services de santé.

- Améliorer la participation communautaire et l’utilisation des services de

santé par les populations.

Ces objectifs sont fondés non seulement sur la nécessité d’améliorer la

couverture sanitaire et l’organisation de la pyramide sanitaire basée

notamment sur la décentralisation, mais aussi sur le besoin de moraliser la

gestion du secteur et d’améliorer son financement, la prise en charge des

malades et les conditions de vie de la mère et de l’enfant sur la base de

programmes visant à promouvoir la santé reproductive.

Page 17: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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Tableau II : Système National de Santé au Bénin (2010)

NIVEAUX STRUCTURES INSTITUTIONS HOSPITALIERES ET SOCIO-SANITAIRES

SPECIALITES

CENTRAL

OU NATIONAL

Ministère de la Santé (MS)

- Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU-HKM)

- Centre National de Pneumo-phtisiologie - Centre National de Psychiatrie - l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant Lagune

(HOMEL)

Médecine, pédiatrie, chirurgie, gynéco-obstétrique, radiologie, laboratoire, ORL, ophtalmologie, stomatologie, autres spécialités

INTERMEDIAIRE OU

DEPARTEMENTAL

Direction Départementale de la Santé (DDS)

Centre Hospitalier Départemental (CHD) Médecine, pédiatrie, chirurgie, gynéco-obstétrique, radiologie, laboratoire, stomatologie, autres spécialités

PERIPHERIQUE Zone Sanitaire (Bureau de Zone)

- Hôpital de Zone (HZ)

Médecine, chirurgie d’urgence, gynéco-obstétrique, stomatologie, dispensaire, maternité, alphabétisation, loisirs, laboratoire, radiologie, pharmacie, dispensaire, maternité, pharmacie ou dépôt pharmaceutique

- Centre de Santé de Commune (CSC) - Centre d’Action de Solidarité pour

l’Evolution de la Santé (CASES) - Formations Sanitaires Privées - Centre de Santé d’Arrondissement (CSA) - Maternité et Dispensaire - Unité Villageoise de Santé (UVS)

- Soins, accouchements, caisse de Pharmacie

Source : Ministère de la Santé, 2010

Page 18: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Le système de santé repose sur le découpage administratif. Il a une structure

pyramidale à trois (03) niveaux :

- Un niveau central ou national, représenté par le Ministère de la Santé,

chargé de mettre en œuvre les politiques définies par le Gouvernement

en matière de santé. Dans ce cadre, il initie les actions de santé,

planifie, coordonne et contrôle la mise en œuvre des activités qui en

découlent. Le niveau central est le premier responsable de la

conception et de la mise en œuvre des actions découlant des politiques

(cf. décret N° 2001-422 du 17 octobre 2001). Il est constitué de toutes

les structures du MS excepté les Directions Départementales de la

Santé (DDS).

- Un niveau intermédiaire ou départemental, représenté par les DDS

qui sont au nombre de six (à raison d’une par ancien département

administratif). Les DDS sont chargées de la mise en œuvre de la

politique sanitaire définie par le Gouvernement, de la planification et de

la coordination de toutes les activités des services de santé et d’assurer

la surveillance épidémiologique dans le département. La structure de

référence des soins est le CHD.

- Un niveau périphérique représenté par les zones sanitaires qui sont

au nombre de 34 et réparties sur toute l’étendue du territoire national.

La zone sanitaire représente l’entité opérationnelle la plus décentralisée

du système de santé. Elle est constituée d’un réseau de services

publics de premier contact (UVS, maternités et dispensaires isolés,

CSA, CSCom) et des formations sanitaires privées, le tout appuyé par

un hôpital de première référence public ou privé (hôpital de zone) et

destiné à desservir une aire qui abrite entre 100.000 et 200.000

habitants.

Page 19: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

La réorganisation en zones sanitaires vise les objectifs suivants :

- améliorer la qualité des services de santé de base et de première

référence ;

- améliorer la viabilité des services socio-sanitaires ;

- favoriser la décentralisation et la participation communautaire ;

- développer le partenariat avec le secteur privé.

Les structures de gestion sanitaire (CS/ZS) constituent l’organe suprême de

représentation et de décision de la politique locale de santé conformément aux

stratégies et normes nationales. Les membres sont l’émanation des différents

intervenants publics et privés dans le système : élus locaux, administrateurs,

agents de santé, ONG et associations, etc. L’Equipe d’Encadrement de Zone

Sanitaire (EEZS) est l’organe technique de Coordination des activités avec

ses différentes branches ayant à sa tête le Médecin Coordonnateur de Zone.

Actuellement, toutes les 34 zones sanitaires sont fonctionnelles à des degrés

divers.

Page 20: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Tableau III : Répartition du Bénin en zones sanitaires

N° Départements Zones Sanitaires Hôpital de Zone Statut de l’Hôpital de Zone

01 Alibori Malanville/Karimama Malanville Public

Kandi/Gogounou/Sègbana Kandi Public

Banikoara Banikoara Public

02 Atacora Natitingou/Boukoumbé/Toucountouna Natitingou Public

Tanguiéta/Cobly/Matéri Tanguiéta Privé confessionnel

Kouandé/Ouassa-Péhunco/Kèrou Kouandé Public

03 Atlantique Ouidah/Kpomassè/Tori-Bossito Ouidah Public

Abomey-Calavi/Sô-Ava Abomey-Calavi Public

Allada/Toffo/Zê Allada Public

04 Borgou Nikki/Kalalé/Pèrèrè Nikki Privé associatif

N’Dali/Parakou N’Dali Privé confessionnel

Tchaourou Tchaourou Privé confessionnel

Bembéréké/Sinendé Bembéréké Privé confessionnel

05 Collines Dassa-Zoumé/Glazoué Dassa-Zoumé Public

Savè/Ouessè Savè Public

Savalou/Bantè Savalou Public

06 Couffo Aplahoué/Dogbo/Djakotomey Aplahoué Public

Klouékanmey/Lalo/Toviklin Klouékanmey Public

07 Donga Bassila Bassila Public

Djougou/Copargo/Ouaké Djougou Public

08 Littoral Cotonou V Hôpital Saint Luc Privé confessionnel

Cotonou VI A construire Public

Cotonou I/Cotonou IV A préciser Public

Cotonou II/Cotonou III CSC Suru-Léré Public

Page 21: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

09 Mono Lokossa/Athiémé Lokossa Public

Comè/Bopa/Houéyogbé/Grand-Popo Comè Public

10 Ouémé Adjohoun/Bonou/Dangbo Adjohoun Public

Akpro-Missrété/Avrankou/Adjarra Akpro-Missrété Public

Sèmè-Kpodji/Porto-Novo/Aguégués Sèmè-Kpodji Public

11 Plateau Sakété/Ifangni Sakété Public

Pobè/Adja-Ouèrè/Kétou Pobè Public

12 Zou Djidja/Abomey/Agbangnizoun Djidja Public

Bohicon/Zogbodomey/Zakpota Bohicon Public

Covè/Ouinhi/Zagnanado Covè Public

Page 22: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

1.4. LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL DE LA SANTE AU BENIN

La promotion de la santé reste tributaire des représentations sociales et

culturelles que les communautés se font de la maladie. Par exemple, le

paludisme est perçu par les populations comme une maladie causée par le

soleil, la consommation excessive d’arachides grillées et/ou d’huile rouge, les

durs travaux, la fatigue, la sorcellerie (surtout chez les enfants de moins de 5

ans), la piqûre des moustiques, etc. La prise en compte de cette perception et

des connaissances des communautés par rapport à la prévention et au

traitement de la maladie reste donc un préalable à la conception et à la mise

en œuvre de toutes les interventions en matière de médecine traditionnelle.

La participation des acteurs de la médecine traditionnelle en tant que

processus de développement de stratégie est basée sur la consultation, le

dialogue et l’ « autonomisation ». Jusqu’à présent, les différents mécanismes

de promotion de la médecine traditionnelle mis en place au Bénin n’ont pas

permis d’atteindre les résultats escomptés, du fait de l’insuffisance des

ressources et l’inexistence de planification de mise en œuvre avec des

échéances au niveau des zones sanitaires. De même, la participation des

communautés, notamment des praticiens de la médecine traditionnelle à

l’élaboration du plan stratégique devra leur permettre d’identifier leurs propres

problèmes et de décider de la manière la plus efficace de les résoudre.

1.5. ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA SITUATION DE LA MEDECINE

TRADITIONNELLE AU BENIN

1.5.1. ETAT DES LIEUX

Il est difficile de faire le point sur l’état de la Médecine traditionnelle au Bénin,

car il n’y a pas eu de données statistiques précises. Les données existantes

sont parcellaires et reposent sur un projet de valorisation des substances

Page 23: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

naturelles initié en 1970 et ayant obtenu le soutien du gouvernement béninois

en 1979.

En 1995, le gouvernement a suscité la collaboration avec la médecine

traditionnelle et l’intégration des principaux acteurs dans les soins de santé

primaires. Les premières tentatives de collaboration ont débuté en 1999 avec

le recensement des Praticiens de la Médecine Traditionnelle, des pratiques

thérapeutiques, des pathologies et des plantes médicinales au Bénin.

Bien qu’il n’y ait pas eu de textes juridiques officialisant son exercice, la

médecine traditionnelle est pratiquée et tolérée au Bénin,

Au plan politique, en Août 1995, le Ministère de la Santé Publique a intégré

la médecine traditionnelle dans son Plan National de Développement Sanitaire

et fait d’elle une de ses priorités. Un programme de la médecine traditionnelle,

rattachée à la Direction des Pharmacies et du Médicament (DPM) a été créé

pour organiser et superviser les activités et un décret (Décret 2001-036 du 15

février 2001) fixant les principes de déontologie et les conditions de l’exercice

de la médecine traditionnelle en République du Bénin a favorisé la

classification, la définition et l’organisation des établissements de soins en

médecine traditionnelle.

En novembre 2001, il a été organisé un atelier de consensus à Cotonou à la

suite duquel ont été élaborés trois projets de lois portant:

- autorisation de l’exercice de la médecine traditionnelle au Bénin ;

- création d’une organisation nationale des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle au Bénin ;

- institution d’un code de bonne conduite du Praticien de la Médecine

Traditionnelle.

Page 24: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Ces projets de lois attendent d’être approuvés en conseil des Ministres et

d’être adoptés et promulgués par l’Assemblée Nationale.

Au plan scientifique, des avancées notables dans la recherche sur la

valorisation de la médecine traditionnelle ont été observées. En dehors des

ouvrages généraux sur la pharmacopée et la médecine traditionnelles au

Bénin, plusieurs publications ont été faites sur des travaux ponctuels (thèses,

mémoires, communications, périodiques, revues, etc.) sur les plantes

médicinales béninoises. Plusieurs structures de recherches créées,

s’intéressent à la médecine traditionnelle. Il s’agit notamment de l’Institut des

Sciences Biomédicales Appliquées (ISBA), l’UFR de Pharmacie, le Centre

Béninois de Recherche Scientifique et Technique (CBRST), etc.

Au plan social, en milieu rural, le Praticien de la Médecine Traditionnelle jouit

d’une notoriété au sein de la communauté. Il est le médiateur divin entre le

monde invisible et la société dans laquelle il vit. Il est le seul garant de la santé

de la population. Seules les personnes qui ont reçu ce pouvoir divin de

guérison ou qui ont été formées dans un camp par un maître ou encore qui ont

acquis la connaissance de l’art de guérir par l’achat des recettes ou par la

transmission de génération en génération, sont autorisées à dispenser des

soins dans la société traditionnelle. En milieu urbain, on assiste à une

anarchie totale dans la pratique de cette médecine. Pour palier cette situation,

plusieurs associations ont été créées. Ces différentes organisations ont pour

rôle, d’une part de promouvoir la santé de la population béninoise par l’usage

des plantes médicinales en améliorant leurs prestations traditionnelles, par

des formulations galéniques en médicaments traditionnels améliorés et

d’autre part de perpétuer le savoir des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle qui disparaissent progressivement.

Page 25: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Au plan économique, la valorisation des plantes médicinales et de la

médecine traditionnelle contribue à améliorer les conditions de vie des

Praticiens de la Médecine Traditionnelle (moyens financiers et cadre de vie).

En milieu rural, le coût des prestations des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle est symbolique. La souplesse des modalités de paiement est

appréciée de tous. C’est l’une des principales raisons du recours de la

population à la médecine traditionnelle.

La rémunération du Praticien de la Médecine Traditionnelle est réalisée

parfois en nature, après guérison. Au sein de la communauté, le Praticien de

la Médecine Traditionnelle demeure un citoyen modeste. Par contre, en milieu

urbain, la course à l’enrichissement entraîne le surenchérissement des

prestations et l’anarchie dans la profession.

De façon générale, l’appui du Praticien de la Médecine Traditionnelle à la prise

en charge de la population en matière de santé contribue au développement

économique du pays par l’amélioration de la santé de cette population.

1.5.2. ATOUTS ET FAIBLESSES DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE

1.5.2.1. LES ATOUTS

Ils portent sur les éléments suivants :

Sa proximité géographique : La médecine traditionnelle est toujours

représentée localement par un Praticien de la Médecine Traditionnelle dans

chaque village ou à proximité de chaque village.

Sa proximité culturelle : Le Praticien de la Médecine Traditionnelle est proche

de son malade par le mode de vie, le contexte social dans lequel il exerce et la

familiarité du langage ; ce qui rend le malade particulièrement réceptif aux

consignes.

Page 26: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

La richesse et la diversité de ses moyens thérapeutiques : Médecine

populaire, elle intervient à plusieurs niveaux par ses moyens mystiques,

métaphysiques et scientifiques. Elle utilise le matériel thérapeutique naturel et

élémentaire pour prélever les organes végétaux et pour préparer, conditionner

et conserver les produits médicamenteux. Les voies naturelles

d’administration sont utilisées et tout comportement naturel est utilisé pour

guérir, soulager ou prévenir les maladies.

Le caractère rituel : La médecine traditionnelle puise sa force dans le

mysticisme et le traditionalisme des sociétés dans lesquelles elle est

pratiquée. Elle obéit ainsi à des lois naturelles qui sont les rites et les gestes

auxquels elle fait appel pour administrer les soins. Parmi ces rites et gestes,

nous pouvons citer les incantations, les pas de danse et les transes. Les

accoutrements vestimentaires et les statuettes sont les moyens de

communication avec le monde invisible. L’extraction des corps étrangers de

l’organisme et la réconciliation au sein de la famille et/ou de la communauté

rétablit l’équilibre de l’individu.

L’existence d’un niveau populaire de prise en charge : Dans les villages,

toutes les mères de famille savent soigner les petits maux courants de leurs

enfants avec les plantes médicinales. De plus, le Praticien de la Médecine

Traditionnelle parle souvent le même langage que ses malades, il partage les

mêmes conceptions philosophiques. Cela explique son efficacité qui consiste

à comprendre la demande de ses patients et à y répondre.

L’accessibilité financière : Faisant partie du réseau de relation du malade, le

Praticien de la Médecine Traditionnelle dispense souvent les soins de façon

symbolique. Si par contre le traitement devrait être rémunéré, le coût est alors

modeste et les modalités de paiement sont souples. Parfois même, le

Praticien de la Médecine Traditionnelle ne réclame son dû qu’après la

guérison du patient.

Page 27: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Une médecine holistique : Médecine holistique, elle prend en compte à la fois

le corps, l’âme et l’esprit. Elle cherche à réintégrer la personne malade dans

son univers social, culturel et religieux.

La disponibilité des Praticiens de la Médecine Traditionnelle : Le Praticien de

la Médecine Traditionnelle vit dans le même milieu social et professionnel que

ses malades. Il partage les préoccupations de ces derniers et connaît le milieu

dans lequel il intervient. Le Praticien de la Médecine Traditionnelle prend

parfois le malade en charge à son domicile ou à proximité de son domicile.

1.5.2.2. LES FAIBLESSES

Elles se résument en ces termes :

Absence de législation : Bien qu’elle fasse partie intégrante de notre

patrimoine culturelle, la médecine traditionnelle a connu une absence de

textes législatifs et une insuffisance de textes réglementaires dans son

exercice. Certes tolérée par les pouvoirs publics et approuvée par la

population, elle a été abandonnée à elle-même jusqu’à ce jour au Bénin.

Anarchie du milieu : La profession manque d’organisation. La prolifération des

acteurs entraîne la coexistence des vrais et des faux Praticiens de la

Médecine Traditionnelle au Bénin. L’installation des cabinets des Praticiens de

la Médecine Traditionnelle n’est pas réglementée et se fait de façon

anarchique sur toute l’étendue du territoire. Il n’existe pas de site fixe pour la

vente des produits médicamenteux. Le recouvrement du coût des actes des

Praticiens de la Médecine Traditionnelle n’est pas réglementé.

Insuffisance des règles d’hygiène dans la pratique : Au niveau du praticien, on

note le non-respect de l’hygiène corporelle (non lavage des mains avant et

après les soins ; tenue non appropriée, etc.). Au niveau de l’habitat, le

Praticien de la Médecine Traditionnelle habite en général dans un

Page 28: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

environnement malsain (maison délabrée ou non aérée envahie par les

herbes, un écosystème souvent pollué, etc.). Enfin, au niveau des

médicaments, la préparation, le conditionnement et la conservation des

produits médicamenteux se font très souvent dans des conditions malsaines

(organes et matériel non stérilisés, macérés et décoctés sans date de

péremption sont conservés trop longtemps, aucun contrôle de l’existence des

micro-organismes dans les préparations, etc.).

Destruction de la biodiversité : La forte demande en plantes médicinales et le

nombre croissant des Praticiens de la Médecine Traditionnelle qui prélèvent

les espèces végétales en forêt, pourraient entraîner l’extinction des espèces si

aucune disposition de protection de la forêt n’est mise en place.

Piraterie scientifique : La piraterie scientifique constitue un frein à la

valorisation de la médecine traditionnelle. Hormis le référentiel

d’harmonisation des médicaments à base de plante de l’OAPI, aucun texte

réglementaire ne fait mention de la protection des propriétés intellectuelles et

des recettes traditionnelles.

1.5.3. ANALYSE DE LA RÉPONSE

Concernant l’absence de textes législatifs et l’insuffisance de textes

réglementaires : en 1995, le Ministère de la Santé Publique, à travers le Plan

National de Développement Sanitaire (PNDS) a fait de la médecine

traditionnelle une de ses priorités. Le processus d’institutionnalisation de la

médecine traditionnelle au Bénin a consacré l’adoption, en 2001, du Décret

2001-036 du 15 février 2001 fixant les principes de déontologie et les

conditions de l’exercice de la médecine traditionnelle en République du Bénin.

Trois projets de lois autorisant l’exercice de la médecine traditionnelle au

Bénin ont été élaborés et attendent d’être adoptés et promulgués par

l’Assemblée Nationale.

Page 29: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Concernant l’anarchie du milieu : De 1979 à 2006, plusieurs associations ont

été créées en vue de procéder à une organisation des Praticiens de la

Médecine Traditionnelle. Depuis 1999, le gouvernement a mis en place un

Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle chargée de :

organiser et intégrer les Praticiens de la Médecine Traditionnelle dans le

système sanitaire national ;

coordonner et superviser leurs activités ;

procéder à leur formation, suivi et évaluation ;

procéder à leur classification par spécialité ;

procéder à l’élaboration d’un répertoire des pratiques thérapeutiques,

des pathologies et des plantes médicinales.

Le programme a obtenu les résultats suivants :

En matière d’amélioration du cadre juridique de la Médecine

Traditionnelle au Bénin

- 1996: Création du Programme National de la Pharmacopée et de la

Médecine Traditionnelles

- 2001 : Adoption du Décret 2001-036 du 15 février 2001 fixant les

principes de déontologie et les conditions de l’exercice de la médecine

traditionnelle en République du Bénin.

- 2001 : Adoption du 12 juin comme Journée Nationale de la

Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles au Bénin (JNPMT);

Page 30: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Lancement de la 7ème JNPMT par le Professeur Flore GANGBO, Ministre de la Santé, Adjarra, juin 2007

- 2004: Adoption de l’arrêté interministériel n°

9960/MSP/COORDINATION/SGM/DPED/C-PMT/SA du 03 novembre

2004 portant réglementation de la publicité en matière de pharmacopée

et de médecine traditionnelles au Bénin.

- 2007: Mise en place du Conseil National de la Médecine Traditionnelle

au Bénin.

En matière de renforcement des capacités des PMT

- 2008: Elaboration de manuels de formation sur la prise en charge du

paludisme, des IST et du VIH/Sida ;

- 2007 - 2011: Formation de 3.500 PMT sur la prise en charge du

paludisme.

Page 31: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Tableau IV : Répartition des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

(PMT) formés sur le paludisme par département

Départements Nombre de PMT formés

Atacora/Donga 520

Atlantique /Littoral 487

Borgou/Alibori 612

Mono/Couffo 706

Ouémé/Plateau 625

Zou/Collines 550

Total 3.500

- 2007 – 2011: Formation de 4.747 Praticiens de la Médecine

Traditionnelle sur la prise en charge des IST et du VIH-Sida;

Session de formation des PMT à Copargo

En matière de production de médicaments traditionnels

La démarche se fonde sur la nécessité d’assurer la disponibilité de la matière

première et des médicaments traditionnels de bonne qualité et à moindre coût

dans le système de santé.

Page 32: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

- 1999: Inventaire des plantes médicinales au Bénin et élaboration de la

« Liste nationale des plantes médicinales »

- 1999: Recensement de 7.500 PMT répartis sur l’ensemble du territoire

national.

- 2002 – 2011 : Création de soixante deux (62) jardins de plantes

médicinales.

- 2002 – 2012 : Construction de onze (11) hangars et de dix (10) points

d’eau pour l’entretien des plants.

Cérémonie de remise de motos aux PMT à Cotonou

Tableau V : Répartition des jardins de plantes médicinales

Départements Nombre de jardins

Localités/ institutions

Atacora/Donga 11 Djougou, Bassila, Kouandé, Matéri, Cobly, Toucountouna, Tanguiéta et Ouassa-Péhunco (4)

Atlantique/Littoral 9 Ouidah, Tori-Bossito, Kpomassè, Zè, Yèvié (Zinvié), So-Ava, Université d’Abomey-Calavi (JBZ/UAC), Ahouansori-Agué et Toffo

Borgou/Alibori 9 Nikki, Sinendé, Pèrèrè, Banikoara, Tchaourou, Parakou, Kalalé, Ségbana et Malanville

Mono/Couffo 6 Bopa, Athiémé, Djakotomey, Comè, Lokossa et Klouékanmey

Ouémé/Plateau 14 Porto-Novo, Adjarra, Avrankou, Ifangni

Page 33: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Itassounba et Ifangni), Dangbo, Bonou, Adjohoun (Azowlissè et Apadanou), Adja-Ouèrè, Sakété, Kétou, Porto-Novo (CREMPT/CBRST) et Pobè

Zou/Collines 13 Agbangnizoun, Bohicon, Zogbodomey, Zakpota, Ouinhi, Savalou, Dassa-Zoumé, Savè, Glazoué, Bantè Ouessè, Djidja et Covè

Total 62

En matière de renforcement des activités de recherche

- 2005 : Création d’un site de recherche ethnomédicale à Ahouansori-Agué

(Cotonou)

- 2005 – 2011 : Réalisation d’une « étude ethnomédicale d’identification des

produits traditionnels efficaces contre le paludisme » avec l’appui technique

et financier de l’OMS.

Le Dr Roch A. HOUNGNIHIN, Coordonnateur du Programme National de la

Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

- 2007 - 2011 : Organisation de colloques scientifiques sur la Médecine

Traditionnelle au Bénin (en collaboration avec l’ISBA et le CBRST)

Au plan opérationnel : En 1999, un atelier de consensus a été tenu à Cotonou

sur la politique d’intégration de la médecine traditionnelle dans le système

Page 34: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

sanitaire béninois. Un document de base a été rédigé portant sur

l’organisation et la législation de la pratique de la médecine traditionnelle au

Bénin. De 1998 à 2006, 7500 Praticiens de la Médecine Traditionnelle ont été

recensés au Bénin. 414 d’entre eux ont suivi une formation sur la

connaissance de l’homme et de l’hygiène environnementale.

Depuis 2001, un document de formation des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle composé de trois modules est rédigé et illustré. Il est utilisé sur

le terrain. Les répertoires provisoires des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle et des plantes médicinales sont élaborés. Il existe jusqu’à ce

jour plus de trois mille (3000) plantes médicinales hautement efficaces.

Concernant les menaces sur la biodiversité : au niveau du Ministère de la

Santé, aucune action ayant trait à la préservation de la biodiversité n’est

encore perceptible. Par contre, les Ministères chargés de l’Enseignement

Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Environnement ont créé des

forêts classées, des parcs nationaux et des jardins botaniques.

Madame Safiatou BASSABI, Ministre chargé des Relations avec les Institutions et des Cultes

(assumant l’intérim du Ministre de la Santé) et Mme Madina SEPHOU, Ministre de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises : marraines de la 11

ème Journée Nationale de

la Médecine Traditionnelle au Bénin.

Page 35: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

2. PLAN STRATEGIQUE

QUINQUENNAL

Lors des sommets de l’Union Africaine qui sont respectivement tenus à Abuja (Nigeria, 2001) et à Lusaka (Zambie, 2001), les Chefs d’Etat africains ont retenu que la recherche en médecine traditionnelle doit être une priorité et que la période 2001-2010 doit être déclarée « Décennie de la médecine traditionnelle africaine ».

Page 36: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

2.1. OBJECTIFS

2.1.1. BUT

Améliorer la couverture des besoins sanitaires de la population par une prise

en compte effective et efficiente de la Médecine et de la Pharmacopée

Traditionnelles dans le système national de santé

2.1.2. OBJECTIF GENERAL

Assurer un bon exercice de la médecine traditionnelle au Bénin.

2.1.3. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES D’IMPACT D’ICI A 2016

- Rendre opérationnelle la Coordination du PNPMT ;

- Réglementer les conditions d’exercice de la Médecine

Traditionnelle au Bénin ;

- Mettre en place un système de regroupement des compétences ;

- Renforcer les capacités des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle et des agents de santé moderne par une formation

adéquate;

- Initier la formation des agents de santé en médecine traditionnelle

et pharmacopée africaine ;

- Assurer l’encadrement des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle par le suivi et l’évaluation ;

- Intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de santé

primaires

- Mettre en place un cadre d’informations et d’échanges

d’expériences ;

- Renforcer la recherche scientifique en matière de médecine

traditionnelle et de pharmacopée africaine ;

- Créer un système de production et de distribution des

médicaments issus de la pharmacopée béninoise ;

Page 37: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

- Contribuer à la promotion des cultures de plantes médicinales et à

la protection de la biodiversité, des connaissances et des

aptitudes.

- Mobiliser les ressources nécessaires au financement de la

Médecine et de la pharmacopée traditionnelles.

2.2. RESULTATS ATTENDUS D’ICI A 2016

- La Coordination du PNPMT est fonctionnelle

- Les trois (3) textes de lois sont votés par l’Assemblée Nationale et

mis en application sur tout le territoire national ;

- Le comité scientifique est fonctionnel ;

- Au moins 70% des Praticiens de la Médecine Traditionnelle, des

plantes médicinales, des pathologies et des pratiques

thérapeutiques sont recensés (cartographie) ;

- Au moins 50% des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

recensés sont formés à la connaissance de l’homme, de

l’hygiène, aux maladies prioritaires, etc.

- 100% des PMT recensés sont regroupés au sein d’une fédération

nationale,

- Au moins 80% des PMT formés collaborent avec les services de

santé moderne,

- Au moins 80% des PMT formés sont suivis et évalués par le

comité scientifique ;

- Au moins 80 % des médicaments des PMT sont analysés et

testés ;

- Au moins 75% des médecins, des infirmiers et sages-femmes

sont initiés à la collaboration avec les Praticiens de la Médecine

Traditionnelle,

- Le programme est appuyé (techniquement et financièrement) par

des partenaires nationaux et internationaux.

Page 38: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

2.3. STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE

Rendre opérationnelle la coordination du PNPMT

Construction d’un siège

Equipement en matériel

Renforcement du personnel et de la structure.

Réglementer les conditions d’exercice de la Médecine Traditionnelle au

Bénin

Organisation des conditions d’exercice par l’élaboration et la diffusion de

textes réglementaires.

Mettre en place un système de regroupement des compétences

Etablissement d’un répertoire de Praticiens de la Médecine

Traditionnelle à partir du découpage sanitaire ;

Réalisation de la cartographie des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle.

Renforcer les capacités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle et

des agents de santé moderne par une formation adéquate

Mise en place de structures de formation complémentaire.

Formation des formateurs.

Initier la formation des agents de santé en médecine traditionnelle

Insertion d’un module de Médecine et de Pharmacopée Traditionnelles

dans les divers cursus de formation (médecins, pharmaciens, sages-

femmes, infirmiers, etc.).

Assurer un encadrement des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

par le suivi et l’évaluation

Suivi des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Page 39: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Contrôle des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Evaluation des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle.

Intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de santé primaires

Elaboration d’un PMA en médecine traditionnelle

Création de centres de référence en Médecine Traditionnelle.

Mettre en place un cadre d’informations et d’échange d’expériences

Sensibilisation des agents de santé, des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle et de la population

Institutionnalisation de séminaires, d’ateliers, de forums autour des

questions relatives à la Médecine et à la Pharmacopée Traditionnelles.

Création d’une cellule d’informations (IEC/CCC).

Renforcer la recherche scientifique en matière de Médecine et de

Pharmacopée traditionnelles

Elaboration d’un plan de recherche en matière de Médecine

Traditionnelle et de Pharmacopée africaine ;

Constitution d’équipes pluridisciplinaires ;

Redynamisation des structures de recherche existantes (recherches

ciblées) ;

Valorisation et diffusion des résultats de la recherche ;

Elaboration d’un répertoire de plantes médicinales issu de la

pharmacopée béninoise.

Créer un système de production et de distribution des médicaments à

base de plantes médicinales

Création d’unités de production locale de médicaments traditionnels

améliorés ;

Promotion de la production locale de médicaments à base de plantes

médicinales ;

Page 40: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Création d’un institut de recherche pour le développement des

médicaments issus de la Pharmacopée africaine;

Promotion et distribution des Médicaments à base de plantes

médicinales ;

Mise en place d’une réglementation concernant la propriété intellectuelle

et l’éthique en matière de Médecine et de Pharmacopée Traditionnelles.

Contribuer à la promotion des cultures de plantes médicinales et à la

protection de la biodiversité, des connaissances et des aptitudes.

Réglementation de l’exploitation et du contrôle de l’exportation de la

flore béninoise ;

Sensibilisation et incitation des populations à la culture des plantes

médicinales.

Protection de la biodiversité, des connaissances et des aptitudes ;

Développement de la multisectorialité en la matière.

Mobiliser les ressources nécessaires au financement de la Médecine et

de la Pharmacopée Traditionnelles

Prise en compte du volet Médecine et Pharmacopée Traditionnelles

dans les priorités de l’Etat ;

Plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources financières

additionnelles

Recherche de financement extérieur.

Page 41: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

2.4. PRINCIPAUX DOMAINES D’INTERVENTIONS

Renforcement institutionnel

Réglementation

Système d’information et de gestion

Formation

Communication

Suivi et évaluation

Recherche

Partenariat et mobilisation des ressources.

Page 42: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3. MATRICE DES ACTIVITES 2012 - 2016

UUnn gguuéérriisssseeuurr ttrraaddiittiioonnnneell eesstt ««uunnee ppeerrssoonnnnee rreeccoonnnnuuee ppaarr llaa ccoolllleeccttiivviittéé

ddaannss llaaqquueellllee eellllee vviitt ccoommmmee ccoommppéétteennttee ppoouurr ddiissppeennsseerr ddeess ssooiinnss ddee

ssaannttéé ggrrââccee àà ll’’eemmppllooii ddee ssuubbssttaanncceess vvééggééttaalleess,, aanniimmaalleess oouu mmiinnéérraalleess

eett dd’’aauuttrreess mméétthhooddeess»» ((OOMMSS,, 22000011))..

Page 43: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.1. DOMAINE D’INTERVENTION : Renforcement des capacités institutionnelles

Objectifs Activités Indicateurs Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Rendre opérationnelle la Coordination

1. Construire un siège Siège disponible X MS/CAB MEF OMS DRH Partenaires, ONG

2. Réorganiser la Coordination

Arrêté disponible X

3. Equiper la Coordination Matériel disponible

X X X X X

4. Faire nommer un Pharmacien

Arrêté de nomination

X

5. Faire Fonctionner le siège

X X X X X

6. Acquérir 4 véhicules pour l’enregistrement et la supervision des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Nombre de véhicules disponibles

X X X X

2. Renforcer les capacités du personnel de la Coordination

1. Effectuer des missions d’études et de formation

Burkina-Faso Madagascar,

Sénégal Ghana, Mali Chine, Afrique du

Sud, Zimbabwe, France (Institut de la Chimie des Substances Naturelles)

Nombres de missions effectuées

X

X

X

X

X

MS/CAB MEF OMS DPM Partenaires, ONG

Page 44: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.2. DOMAINE D’INTERVENTION : Réglementation

Objectifs Activités Indicateurs d’activités

Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Réglementer les conditions d’exercice de la Médecine Traditionnelle

1. Faire adopter les textes de lois portant réglementation de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles

Nombre de lois, décrets, arrêtés promulgués ou signés

X X MS/CAB/PNPMT Assemblée Nationale

2. Vulgariser les textes X X X X X PNPMT

3. Instruire les dossiers de demande d’agrément

Nombres de dossiers transmis au cabinet

X X X X X MS/CAB/PNPMT

4. Elaborer les directives à l’endroit des DRS, DDS

Nombres de documents élaborés

X

MS/CAB/PNPMT

5. Elaborer les directives à l’endroit des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

X X

MS/CAB/PNPMT

2. Contribuer à promotion de la culture de plantes médicinales et à la protection de la biodiversité, des connaissances et des aptitudes

1. Mettre en place une réglementation concernant la propriété intellectuelle en matière de médecine traditionnelle et pharmacopée traditionnelles

Nombre de documents élaborés

X X X X X MS/CAB/PNPMT OAPI, DPM

2. Adoption des textes de lois réglementant

Nombre de lois, décrets, arrêtés

X X MS/CAB/PNPMT Assemblée

Page 45: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

l’exploitation de la flore béninoise

promulgués ou signés

Nationale

3. Créer un système de production et de distribution des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle

1. Créer un cadre juridique d’installation d’unités de production de médicaments traditionnels

X X

2. Créer un cadre juridique réglementant la mise sur le marché des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle

X X

Page 46: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.3. DOMAINE D’INTERVENTION : Système d’information et de gestion

Objectifs Activités Indicateurs d’activités

Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Mettre en place un système de regroupement des compétences

1. Mettre en place une base de données sur la Médecine Traditionnelle

Existence du logiciel de gestion des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

X PNPMT

2. Organiser le recensement de 70% de Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Nombre de séances organisées

X X X X X PNPMT DRS, DDS, DPM

3. Recenser 50% des pratiques et des pathologies traitées par les Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Nombres d’enquêtes réalisées

X X X X X PNPMT DRS, DDS, DPM

4. Réaliser la cartographie des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Existence d’une convention

X PNPMT DRS, DDS, DPM

5. Editer et délivrer des cartes professionnelles aux Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Nombre de cartes professionnelles délivrées

X X X X X PNPMT

6. Organiser une AG constitutive de la fédération nationales des associations de Praticiens de la Médecine

Procès-verbal de l’assemblée constitutive

X PNPMT Partenaires, ONG

Page 47: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

Traditionnelle

2. Intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de santé primaires

1. Elaborer les registres de consultations et de soins

Nombres de documents élaborés

X X X X X PNPMT DIPE OMS DSIO 2. Elaborer les fiches de

rapports mensuels et annuels d’activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

X X X X X

3. Elaborer les fiches de supervision des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

X X X X X

4. Définir les limites du champ d’action des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Document disponible

X X MS/CAB/PNPMT

5. Mettre en place un mécanisme de référence/recours entre Praticien de la Médecine Traditionnelle et structures de santé moderne

Existence de la fiche de référence/contre référence

X MS/CAB/PNPMT

6. Ouvrir trois (03) pavillons de la médecine traditionnelle

Nombre de pavillons fonctionnels

X MS/CAB/PNPMT DRS, DDS

Page 48: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.4. DOMAINE D’INTERVENTION : Formation

Objectifs Activités Indicateurs d’activités

Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Renforcer les capacités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

1. Elaborer les modules de formation sur : Les connaissances

de l’homme et de l’hygiène universelle

Les maladies prioritaires (paludisme, HTA, diabète, VIH/SIDA, ulcère de Buruli, …)

Les programmes prioritaires (vaccination, nutrition, santé de la reproduction)

Les méthodes de préparation des recettes médicinales

La mise en culture de station de plantes médicinales

Les pratiques thérapeutiques traditionnelles

Les méthodes de prélèvement et conservation des plantes médicinales

Nombre de modules élaborés

X PNPMT DRS, DDS

Page 49: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

2. Rédiger les guides de formation des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Nombres de guides réalisés

X PNPMT DRS, DDS, DMP

3. Organiser des séances d’alphabétisation de 50% des PMT recensés

Nombre de séances d’alphabétisation organisées

X X X X X PNPMT OMS DRS, DDS, DPM

4. Assurer la formation de 50% des PMT recensés

Nombre de séances de formations organisées

X X X X X

2. Renforcer les capacités des acteurs de santé moderne

1. Former les acteurs de santé modernes (DRS, DDS, 75% Agents de santé) sur les systèmes d’éducation et de transmission du savoir en médecine traditionnelle

Nombre d’acteurs de santé modernes formés

X X X X X MS/CAB/PNPMT OMS

2. Former les acteurs de santé (DRS, DDS, 75% Agents de santé) modernes à la supervision des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Nombre d’ateliers organisés

X X X X X

3. Renforcer les capacités du personnel de la coordination

1. Faire participer les membres de la coordination aux conférences, séminaires

Nombre de conférences, séminaires, d’ateliers

X X X X X MS/CAB OMS Partenaires, ONG

Page 50: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

et ateliers sur la médecine traditionnelle au niveau international

organisés

2. Former le personnel de la coordination à : Formation des

formateurs Suivi évaluation Informatiques et

statistiques

Nombre de personnel formé

X X MS/CAB OMS DRFM Partenaires, ONG

4. Initier la formation des agents de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes) en médecine traditionnelle

1. Rédiger les modules de formation en médecine et pharmacopée traditionnelles

Nombre de modules rédigés

X MS/CAB/PNPMT OMS

2. Produire les supports de cours

Nombre de documents rédigés

X

3. Assurer la formation des agents de santé des UFR et écoles de base

Programme de formation disponible

X X X X X

Page 51: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.5. DOMAINE D’INTERVENTION : Suivi et de l’Évaluation

Objectifs Activités Indicateurs d’activités

Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Assurer l’encadrement des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

1. Elaborer les outils de supervision

Nombres de documents élaborés

X X MS/CAB/PNPMT OMS, DPP, DDS

2. Organiser un atelier de validation des outils de supervision

Nombre d’outils validés

X X

3. Organiser la supervision des activités de 80% des PMT formés

Nombre de supervisions réalisées

X X X X X

Page 52: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.6 DOMAINE D’INTERVENTION : Communication

Objectifs Activités Indicateurs d’activités

Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Mettre en place un cadre d’informations et d’échanges d’expériences

1. Organiser la journée béninoise et africaine de la médecine traditionnelle

Nombre de journées organisées

X X X X X MS/CAB/PNPMT OMS

Partenaires, ONG

2. Organiser des séminaires et ateliers sur les questions relatives à la médecine et à la pharmacopée traditionnelles

Nombre d’ateliers, séminaires organisés

X X X X X

3. Produire des affiches, des prospectus faisant la promotion de la médecine traditionnelle

Nombre d’affiches et de prospectus diffusés

X X X X X

4. Créer un bulletin de la médecine traditionnelle

Bulletin disponible

X X X X X

5. Créer trois vitrines de médecine traditionnelle

Nombres de vitrines crées

X X X

6. Créer un site Web pour la promotion de la médecine traditionnelle au Bénin.

Site du programme disponible

X X X X X

Page 53: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.7. DOMAINE D’INTERVENTION : Recherche

Objectifs Activités Indicateurs d’activités

Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Renforcer la recherche scientifique en matière de médecine et de Pharmacopée traditionnelles

1. Créer un institut de recherche en médecine traditionnelle

Rapports d’activités de l’institut

X MS/CAB/PNPMT OMS Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

2. Constituer le Comité Scientifique

Liste nominative des membres

X MS/CAB/PNPMT

3. Réaliser des études toxicologiques de 80% des recettes traditionnelles jugées efficaces.

Résultats d’études disponibles

X X X X X MS/CAB/PNPMT OMS Comité Scientifique

4. Réaliser des essais cliniques de 80% des recettes traditionnelles jugées efficaces.

Résultats d’essais disponibles

X X X X X

5. Analyser et diffuser les résultats des études

Résultats d’essais disponibles

X X X X X

2. Créer un système de production et de distribution des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle

1. Recenser les plantes médicinales par département

Rapports d’enquêtes disponibles

X X X X X MS/CAB/PNPMT OMS, Comité Scientifique DRS, DDS, DPM 2. Réaliser la monographie

des plantes médicinales utilisées au Bénin

Monographie disponible

X X X X X

Page 54: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3. Susciter la création de trois unités de production et de distribution des médicaments traditionnels améliorés

Nombre d’unités de production et de distribution crées

X X X X

4. Organiser des séances de travail avec le syndicat des pharmaciens privés pour la vente en officine des médicaments traditionnels améliorés

Nombre d’ateliers organisés

X X X X X MS/CAB/PNPMT

3. Contribuer à la promotion de la culture de plantes médicinales et à la protection de la biodiversité, des connaissances et des aptitudes

1. Organiser des séminaires sur le brevet d’invention

Nombres de séminaires organisés

X X X X X MS/CAB/PNPMT OMS OAPI

2. Créer des périmètres de plantes médicinales dans les départements

Nombre de départements disposant de périmètres de plantes médicinales

X X X X X MS/CAB/PNPMT OMS DRS, DDS, DPM

Page 55: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

3.8. DOMAINE D’INTERVENTION : Mobilisation des ressources et partenariat

Objectifs Activités Indicateurs d’activités

Chronogramme Responsable

2012 2013 2014 2015 2016

1. Mobiliser les ressources nécessaires au financement de la Médecine et Pharmacopée Traditionnelles

1. Elaborer le budget de fonctionnement du Programme

Budget du programme disponible

X X X X X MS/CAB/PNPMT ONG

2. Rédiger des requêtes de financement

Documents de plaidoyer disponible

X X X X X

3. Organiser un atelier de présentation du Programme aux Partenaires au développement

Atelier organisé X X X X X

Page 56: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4. SUIVI ET EVALUATION 2012- 2016

Page 57: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.1. MECANISMES DE SUIVI ET D’EVALUATION

Les mécanismes de mise en œuvre du Plan Stratégique autour des axes

suivants :

- La coordination : elle permettra de créer les conditions pour la mise en

oeuvre adéquate du Plan. Cette coordination se fera à tous les niveaux de

la pyramide sanitaire.

- La mise en œuvre des stratégies et des activités : elle consiste à

réaliser des activités basées sur une micro-planification intégrée à tous les

niveaux de la pyramide sanitaire et prenant en compte les activités prévues

par les différents partenaires impliqués.

- Le suivi-évaluation : le niveau d’atteinte des objectifs spécifiques permet

d’apprécier les résultats (les effets des interventions) qui tiennent compte

d’un certain nombre d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Pour atteindre

ces résultats, des stratégies ont été identifiées et traduites en activités. Ces

activités seront suivies à tous les niveaux de la pyramide sanitaire selon la

périodicité suivante :

Au niveau national : une supervision semestrielle formative et

intégrée de tous les acteurs impliqués dans l’exécution des

activités au niveau départemental ;

Au niveau départemental : une supervision trimestrielle

formative intégrée des acteurs impliqués dans l’exécution des

activités au niveau des zones sanitaires ;

Au niveau périphérique : une supervision mensuelle formative

des acteurs impliqués dans l’exécution des activités au niveau

des communes.

Page 58: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

De façon concrète, la supervision consistera à investiguer la capacité

technique et les compétences des acteurs à accomplir les tâches qui leur sont

dévolues, tandis que le mécanisme de suivi mis en place permettra de vérifier

la conformité de l’exécution des activités en rapport avec les micro-

planifications disponibles. Cette disposition devra favoriser des

aménagements stratégiques au niveau des activités en cours d’exécution.

Ainsi, la supervision des agents et le suivi des activités seront pilotés au

niveau central par le PNPMT, au niveau départemental par les DDS et au

niveau périphérique par les Equipes d’Encadrement des Zones Sanitaires.

Par ailleurs, le plan stratégique dispose de mécanismes d’évaluation des

interventions. Dans ce cadre, il sera réalisé des évaluations périodiques (à mi-

parcours et finales) prenant en compte trois types d’indicateurs :

- les indicateurs de processus relatifs au déroulement des activités ;

- les indicateurs de résultats par rapport aux objectifs spécifiques ;

- les indicateurs d’impact par rapport à l’objectif général de santé.

La réalisation de recherches opérationnelles, de recherches - actions et de

recherches fondamentales contribuera à veiller au processus de suivi et

d’évaluation des interventions. Elle permettra également d’améliorer les

stratégies en les adaptant aux réalités du terrain.

4.2. MATRICE DES INDICATEURS DE SUIVI ET D’EVALUATION

L’évaluation du plan stratégique se fera sur la base des objectifs fixés, des

résultats attendus et des effets produits par les activités programmées. Dans

ce cadre, il sera mis à jour des outils et fiches de suivi pour la collecte des

données au quotidien. Ces fiches et outils seront mis à la disposition des

structures décentralisées pour les comptes rendus et rapports d’activités.

Page 59: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.2.1. DOMAINE D’INTERVENTION : Renforcement des capacités institutionnelles

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement

Vérifiables

Sources de Vérification

1. Rendre opérationnelle la coordination

1. Construire un siège La coordination est opérationnelle

Bilan d’activités 2. Réorganiser la coordination

3. Equiper la coordination

4. Faire nommer un Pharmacien

5. Faire Fonctionner le siège

6. Acquérir 4 véhicules pour l’enregistrement et la supervision des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

2. Renforcer les capacités du personnel de la coordination

1. Effectuer des missions d’études et de formation

Burkina-Faso Madagascar, Sénégal Ghana, Mali Chine, Afrique du Sud Zimbabwe, France

(Institut de la Chimie des Substances Naturelles)

Séminaires de formations

Rapports de missions

Page 60: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.2.2. DOMAINE D’INTERVENTION : Réglementation

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement

Vérifiables

Sources de Vérification

1. Réglementer les conditions d’exercice de la Médecine Traditionnelle au Bénin

1. Faire adopter les textes de lois portant réglementation de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles

Textes réglementaires

disponibles

Documents

2. Vulgariser les textes

3. Instruire les dossiers de demande d’agrément

4. Elaborer les directives à l’endroit des DDS, DRS

5. Elaborer les directives à l’endroit des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Code d’éthique et de pratique des PMT disponible

Document

2. Contribuer à la promotion de la culture de plantes médicinales et à la protection de la biodiversité, des connaissances et des aptitudes

1. Faire adopter les textes de lois réglementant l’exploitation de la flore béninoise

Lois réglementant l’accès aux

plantes médicinales disponibles

Documents

2. Mettre en place une réglementation concernant la propriété intellectuelle en matière de médecine traditionnelle et pharmacopée traditionnelles

3. Créer un système de production et de distribution des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle

1. Créer un cadre juridique d’installation d’unités de production de médicaments traditionnels

2. Créer un cadre juridique réglementant la mise sur le marché des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle

Page 61: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.2.3. DOMAINE D’INTERVENTION : Système d’information et de gestion

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement

Vérifiables

Sources de Vérification

1. Mettre en place un système de regroupement des compétences

1. Mettre en place une base de données sur la Médecine Traditionnelle

Proportion de PMT recensés

Rapports d’activités

2. Organiser le recensement de 70% des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

3. Recenser 70% des pratiques et des pathologies traitées par les Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Proportion de pratiques et de pathologies recensés

Rapports d’activités

4. Réaliser la cartographie des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Carte disponible Carte

5. Editer et délivrer des cartes professionnelles aux Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Nombre de cartes délivrées

Registres d’enregistrement

6. Organiser une AG constitutive de la fédération nationales des associations de Praticiens de la Médecine Traditionnelle

Liste de présence

Procès-verbal

2. Intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de santé primaires

1. Elaborer les registres de consultations et de soins

Les outils de collecte des données sont disponibles

Rapports de collectes de données 2. Elaborer les fiches de rapports

mensuels et annuels d’activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

3. Elaborer les fiches de supervision des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

4. Définir les limites du champ d’action des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

5. Mettre en place un mécanisme de référence/recours entre Praticien de la Médecine Traditionnelle et structures de santé moderne

6. Ouvrir trois (03) pavillons de la médecine traditionnelle

Rapports d’activités des pavillons

Documents

Page 62: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.2.4. DOMAINE D’INTERVENTION : Formation

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement

Vérifiables

Sources de Vérification

1. Renforcer les capacités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

1. Elaborer des modules de formation sur :

Les connaissances de l’homme et de l’hygiène universelle

Les maladies prioritaires (paludisme, HTA, diabète, VIH/SIDA, ulcère de Buruli, …)

Les programmes prioritaires (vaccination, nutrition, santé de la reproduction)

Les méthodes de préparation des recettes médicinales

La mise en culture de station de plantes médicinales

Les pratiques thérapeutiques traditionnelles

Les méthodes de prélèvement et de conservation des plantes médicinales

Proportion de PMT formés

Guides et manuels de formations disponibles

Rapports de formation

2. Rédiger les guides de formation des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

3. Organiser des séances d’alphabétisation de 50% des PMT recensés

4. Assurer la formation de 50% des PMT recensés

2. Renforcer les capacités des acteurs de santé moderne

1. Former les acteurs de santé modernes (DRS, DDS, Agents de santé) sur les systèmes d’éducation et de transmission du savoir en médecine traditionnelle

Proportion de DDS, DR et

agents de santé formés

Documents

2. Former les acteurs de santé (DRS, DDS, Agents de santé) modernes à la supervision des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

3. Renforcer les capacités du personnel de la

1. Faire participer les membres de la coordination aux conférences, séminaires et

Proportion d’agents ayant

suivi des

Rapport de séminaires,

d’ateliers

Page 63: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

coordination ateliers sur la médecine traditionnelle au niveau international

séminaires de formation

2. Former le personnel de la coordination à :

Formation des formateurs Suivi évaluation Informatiques et statistiques

4. Initier la formation des agents de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes) en médecine traditionnelle

1. Rédiger les modules de formation sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles

Guides et manuels de formations disponibles

Rapports d’activités, Documents

2. Produire les supports de cours

3. Assurer la formation des agents de santé des UFR et écoles de base en médecine traditionnelle

4.2.5 DOMAINE D’INTERVENTION : Suivi et de l’Évaluation

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement Vérifiables

Sources de Vérification

1. Assurer l’encadrement des Praticiens de la Médecine Traditionnelle

1. Elaborer les outils de supervision

Rapports de supervision

Documents

2. Organiser un atelier de validation des outils de supervision

3. Organiser la supervision des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle formés

Page 64: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.2.6 DOMAINE D’INTERVENTION : Communication

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement

Vérifiables

Sources de Vérification

1. Mettre en place un cadre d’informations et d’échanges d’expériences

1. Organiser la journée béninoise et africaine de la médecine traditionnelle

Projets de réunions, séminaires et ateliers conjoints entre PMT et acteurs de la médecine moderne

Documents

2. Organiser des séminaires et ateliers sur les questions relatives à la médecine et à la pharmacopée traditionnelles

3. Produire des affiches, des prospectus faisant la promotion de la médecine traditionnelle

4. Créer un bulletin de la médecine traditionnelle

5. Créer trois vitrines de médecine traditionnelle

6. Créer un site Web pour la promotion de la médecine traditionnelle au Bénin.

Page 65: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.2.7. DOMAINE D’INTERVENTION : Recherche

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement

Vérifiables

Sources de Vérification

1. Renforcer la recherche scientifique en matière de médecine et de Pharmacopée traditionnelles

1. Créer un institut de recherche en médecine traditionnelle

Directives et normes de sécurité disponibles

La Pharmacopée traditionnelle 2. Constituer une équipe

pluridisciplinaire

3. Réaliser des études toxicologiques de 80% des recettes traditionnelles jugées efficaces.

4. Réaliser des essais cliniques de 80% des recettes traditionnelles jugées efficaces.

5. Analyser et diffuser les résultats des études

2. Créer un système de production et de distribution des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle

1. Recenser les plantes médicinales par département

Proportion de médicaments traditionnels améliorés qui intègre la liste des médicaments essentiels

La liste des médicaments essentiels 2. Réaliser la monographie des

plantes médicinales utilisées au Bénin

3. Susciter la création de trois unités de production et de distribution des médicaments traditionnels améliorés

4. Organiser des séances de travail avec le syndicat des pharmaciens privés pour la vente en officine des médicaments traditionnels améliorés

3. Contribuer à la promotion de la culture de plantes médicinales et à la protection de la biodiversité, des connaissances et des aptitudes

1. Organiser des séminaires sur le brevet d’invention

Proportion de PMT sensibilisés sur le brevet d’invention

Rapports de séminaires

2. Créer des périmètres de plantes médicinales dans les départements

Nombre

Page 66: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

4.2.8. DOMAINE D’INTERVENTION : Mobilisation des ressources et partenariat

Objectifs Activités Indicateurs Objectivement

Vérifiables

Sources de Vérification

1. Mobiliser les ressources nécessaires au financement de la Médecine et Pharmacopée Traditionnelles

1. Elaborer le budget de fonctionnement du Programme

Ressources allouées à la médecine et à la pharmacopée traditionnelles

Divers budgets du programme

2. Rédiger des requêtes de financement

3. Organiser un atelier de présentation du Programme aux Partenaires au développement

Page 67: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

CONCLUSION

La médecine et la pharmacopée traditionnelles dont l’importance n’est plus à

démontrer s’imposent à tous les décideurs, autorités et personnels de santé

(modernes et traditionnels). Malgré cette place de choix, la pratique de celles-

ci est confrontée à de nombreuses difficultés dont les plus importantes sont :

l’inorganisation du secteur, l’absence de réglementation, les mauvaises

pratiques thérapeutiques, la disparition des essences médicinales et la

piraterie scientifique.

C’est dans cette optique que le Programme National de la Pharmacopée et de

la Médecine Traditionnelles a été mis en place pour organiser, réglementer et

réhabiliter cette médecine. Malheureusement depuis sa création, en dehors de

l’arrêté ministériel, ce programme ne possède aucun document de base.

Elaboré dans un cadre consensuel avec les différents acteurs, le présent plan

vise à sortir des sentiers battus et engager les différents partenaires dans la

voie de la valorisation de la médecine traditionnelle. Ce plan qui se veut

exhaustif devra servir de boussole à Ministère de la Santé pendant les cinq

(5) années à venir.

Page 68: Plan Stratégique Quinquennal de la Médecine Traditionnelle au

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