planifier l’audit

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  • 8/9/2019 planifier laudit

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    CHAPITRE 4

    Planifier laudit

    Ce chapitre offre une description gnrale des activits planifierpour l'audit d'une institution de microfinance. Ces activits com-prennent l'acquisition d'une connaissance des activits de microfi-nance, la comprhension des mthodes et des normes comptables, lacomprhension des systmes comptables et de contrle interne, l'va-luation des risques d'audit, la dfinition du caractre significatif, l'-valuation et l'tablissement de relations avec les auditeurs internes.

    4.1 Acqurir une connaissance des activits des institutionsde microfinance

    Pour comprendre les activits des institutions de microfinance, l'auditeur externedoit prter attention aux lments suivants : principales proccupations des diri-geants concernant les objectifs et stratgies de l'institution, structure organisa-tionnelle de l'institution, fonctionnement de son activit, rsultats d'exploitation,capacit s'autofinancer, principales oprations et autres vnements conomiquessusceptibles d'affecter ses tats financiers, problmes comptables et changements de

    ses mthodes comptables, et sources de financement.Pour obtenir ces informations, l'auditeur doit rencontrer les dirigeants de l'ins-titution, visiter au moins une agence, et examiner les rapports et autres documents.

    4.1.1 Les entretiens

    L'auditeur doit rencontrer les principaux dirigeants de l'institution, y compris ledirecteur gnral, le responsable du service financier ou le directeur financier, leresponsable du crdit et des activits, et le responsable des systmes d'information.

    C'est aussi le moment pour l'auditeur externe de s'entretenir une premire foisavec le personnel charg de l'audit interne, les membres du conseil d'administra-tion, et les principaux actionnaires ou bailleurs de fonds, si ceux-ci ont des sujetsde proccupation qui doivent faire l'objet de missions d'examen sur la base deprocdures convenues ou de missions d'audit spciales. Durant ces entretiens, l'au-diteur doit avoir en mmoire la liste des lments prsents dans le tableau 4.1.

    Aprs ces premiers entretiens, l'auditeur doit valuer le risque d'engagement.Ce risque est largement dtermin par le risque d'audit, c'est--dire le risque qu'unauditeur exprime une opinion incorrecte du fait que les tats financiers prsententde nombreuses anomalies significatives.

    25

    Pour planifier l'audit,

    l'auditeur doit

    rencontrer les dirigeants

    de l'institution, visiter

    au moins une agence

    et examiner les rapports

    et autres documents

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    26 AUDIT EXTERNE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE: GUIDE PRATIQUE, VOLUME2

    TABLEAU 4.1Premiers lments considrer pour planifier laudit dune institutionde microfinance

    Facteurs lments considrer pour laudit

    Facteurs internes

    Structure organisationnelle q Qui sont les dcideurs cls (membres du conseild'administration, directeur gnral, bailleur de fonds,contrleur de gestion) ?

    q Quelle est leur attitude par rapport l'audit externe ?

    Objectifs q Quels sont les objectifs d'exploitation de l'institution ?q Quels sont les objectifs sociaux de l'institution ?

    Activits q Quels sont les principaux types de produits, financierset non financiers ?

    q Comment fonctionnent les activits de crdit ?q Comment les produits financiers et non financiers

    sont-ils lis entre eux ?q Comment l'institution dveloppe-t-elle et

    contrle-t-elle les procdures ?

    Systmes d' information q Compte tenu du niveau d'activit, les systmesd'information de gestion sont-ils suffisammentdvelopps ?

    Finance q Comment la fonction financire est-elle structure, etquel est l'engagement de l'institution dans le domainefinancier ?

    q Qui assure la surveillance financire des activits decrdit ?

    q Comment la performance de l'institution est-elle

    mesure et qui est responsable devant qui ?Comptabilit q Quelles sont les principales politiques comptables ?

    q Sont-elles cohrentes avec les pratiques du secteur ?q Quelle est la mthode comptable adopte, est-elle

    approprie ?

    Personnel q L'institution pratique-t-elle une rotation excessive dupersonnel ?

    q Le personnel est-il qualifi pour ses fonctions, enparticulier les fonctions financires et comptables ?

    q La formation du nouveau personnel est-elle adapte ?

    Facteurs externes

    Industrie q Qui sont les principaux concurrents de l' institution,et comment la direction gre-t-elle cette concurrence ?

    conomie q Dans quelle mesure l'institution est-elle affectepar ou expose l'inflation, aux variations de tauxd'intrt, aux fluctuations montaires, et auxinstabilits macro-conomiques ?

    Lois et rglementations q Qui rglemente ou supervise l'institution ?q Y a-t-il une nouvelle loi ou rglementation qui s'est

    applique l'institution ?

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    Le risque d'engagement peut tre potentiellement trs lev pour l'audit d'uneinstitution de microfinance. En effet, de nombreuses institutions connaissent unecroissance rapide sans avoir ni le personnel, ni les contrles, ni les systmes ad-quats pour soutenir cette croissance. De plus, beaucoup d'institutions affectent desbudgets restreints aux services d'audit, de sorte que les auditeurs peuvent estimerqu'il ne leur est pas possible de raliser tous les tests ncessaires dans la limite dubudget allou.

    Si les premires investigations rvlent un niveau de risque d'engagement in-acceptable, l'auditeur peut rendre un grand service l'institution et ses bailleursen refusant la mission et en expliquant les raisons de ce refus tous les intresss.

    4.1.2 Les visites

    L'auditeur externe doit visiter plusieurs agences et bureaux rgionaux pour acqu-rir une meilleure comprhension des activits de l'institution et des responsabilitsdcentralises. Les auditeurs peuvent effectuer quelques visites initiales au stade dupr-engagement, et davantage de visites pendant la phase de planification.

    4.1.3 L'examen des rapports et documents

    L'auditeur doit galement examiner les rapports et autres documents pour avoir unemeilleure comprhension des activits de l'institution. moins qu'ils ne soient pasdisponibles, les documents suivants peuvent tre utiles :

    q les tats financiers prcdents audits ou non ;q les budgets et planifications stratgiques ;q

    les rapports d'activit mensuels, y compris les tableaux de flux de trsorerie, lesstatistiques de crdits, et les rapports sur les impays ;

    q les accords de prt et de subvention ;q les valuations faites par les bailleurs de fonds ;q les rapports d'valuation et la correspondance provenant des autorits de r-

    glementation.

    Une rflexion approfondie sur les rapports appropris pour une institution demicrofinance, selon sa taille et son ge, se trouve dans le manuel de CharlesWaterfield et de Nick Ramsing intitulHandbook for Management InformationSystems for Microfinance Institutions (Systmes d'information de gestion pour les

    institutions de microfinance Guide pratique) ; voir annexe I pour les dtails.

    4.2 Comprendre les normes et les mthodes comptables

    Les normes et mthodes comptables des institutions de microfinance peuvent nepas tre conventionnelles, et demandent par consquent une attention particulirede la part des auditeurs.

    PLANIFIER LAUDIT 27

    Si le risque

    d'engagement est trop

    lev, l'auditeur

    doit refuser la mission

    et expliquer les raisons

    de ce refus l'institution

    et tous les intresss

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    4.2.1 Les normes comptables

    L'auditeur externe doit dterminer quelles normes comptables l'institution utilise.Beaucoup d'institutions de microfinance ne suivent pas les normes nationales ouinternationales.

    4.2.2 Les mthodes comptables

    Pendant la phase de pr-engagement, l'auditeur externe doit demander la direc-tion de l'institution quelle mthode comptable elle utilise. Parfois le service decomptabilit de l'institution n'est pas en mesure de rpondre cette question.Beaucoup d'institutions ont adopt la comptabilit d'engagement, parfois sous uneforme modifie. Cette mthode comptable est conforme aux normes imposes parla plupart des organismes comptables. Mais quelques institutions continuent uti-liser la comptabilit de caisse. Les auditeurs doivent savoir qu'il peut tre dansl'intrt des petites institutions de microfinance d'enregistrer leurs activits, sur-

    tout le produit des crdits, selon une comptabilit de caisse, tout en tenant comptedes propositions d'ajustement faites en fin d'anne par l'auditeur externe. Beaucoupd'institutions de microfinance n'appliquent pas une mthode comptable uniformed'un compte l'autre, ce qui complique davantage le travail de l'auditeur.

    4.2.3 Institution financire ou institution but non lucratif ?

    En dernier lieu, l'auditeur externe doit regarder la faon dont l'institution se considre :comme une institution financire ou comme une organisation but non lucratif.Cette vision a souvent des implications pour la comptabilit. La motivation socialeest l'origine de la plupart des activits de microfinance. Par consquent, la majo-

    rit des institutions de microfinance commencent en tant qu'organisations butnon lucratif. Compares aux entreprises, les organisations but non lucratif pro-duisent gnralement des rapports financiers qui refltent moins rigoureusementleurs performances financires. Certaines ne produisent mme pas d'tats financiersannuels. La majorit utilise la comptabilit de caisse et ne tient pas compte des amor-tissements, des ajustements par rapport l'inflation, des provisions pour risque dechange, des provisions pour charges sociales, et autres lments similaires. On trouve, l'autre extrme, des institutions de microfinance qui voluent vers un statut agr.En tant qu'institutions financires rglementes, ces institutions doivent se confor-mer non seulement aux principes comptables gnralement reconnus, mais aussiaux rglementations prcises qui rgissent les tablissements bancaires.

    4.3 Comprendre les systmes comptables et les systmesde contrle interne

    L'auditeur externe doit acqurir une comprhension des systmes comptables et decontrle interne de l'institution travers :q des discussions avec les dirigeants et le personnel diffrents niveaux ;

    28 AUDIT EXTERNE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE: GUIDE PRATIQUE, VOLUME2

    Beaucoup d'institutions

    de microfinance

    n'appliquent pas une

    mthode comptable

    uniforme d'un compte

    l'autre

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    q l'examen de documents tels que les manuels de procdures, les descriptions depostes, et les organigrammes ;

    q l'examen des rapports produits par le service comptable ;q l'observation des activits de l'institution, y compris les oprations informa-

    tiques et le traitement des crdits au sige et dans les agences (encadr 4.1).

    4.3.1 Les systmes comptables

    Les oprations comptables des institutions de microfinance sont gnralement d-centralises. L'activit d'une agence est souvent comptabilise au niveau rgional,puis transmise de faon priodique (gnralement tous les mois) au sige. Ce der-nier est gnralement responsable de la production d'tats financiers consolids.Dans certaines institutions, toute la comptabilit est assure au niveau du sige.

    4.3.2 Les systmes de contrle interneUne institution de microfinance a besoin d'un systme de contrle interne solideafin de garantir le succs de son fonctionnement. Cependant, la majorit des ins-titutions de microfinance prsentent des faiblesses importantes ce niveau, et l'au-diteur doit par consquent porter une attention particulire l'valuation du systmed'organisation du contrle interne. Beaucoup de conseils d'administration d'ins-titutions de microfinance sont passifs, et la structure de gouvernance a tendance tre laxiste. C'est la raison pour laquelle le systme d'organisation du contrle in-terne de l'institution dpend, en grande partie, du niveau d'engagement et decomptence de sa direction.

    4.4 valuer le risque d'audit

    Comme pour tout autre audit, l'auditeur externe doit valuer explicitement lerisque d'audit, c'est--dire la possibilit d'exprimer une opinion incorrecte surl'exactitude des tats financiers de l'institution, tant au niveau des tats financiersqu'au niveau des soldes de comptes.

    Le risque d'audit prsente trois composantes : le risque inhrent, le risque li aucontrle, et le risque de non-dtection. Au niveau des tats financiers, les principauxrisques dterminer sont le risque inhrent et le risque li au contrle (encadr 4.2).

    4.4.1 Le risque inhrent

    Indpendamment du systme de contrle interne, certains risques inhrents pro-viennent de la nature mme de la microfinance et des comptences des dirigeantsdes institutions de microfinance. Par exemple, dans beaucoup d'institutions :q les dirigeants ne comprennent pas parfaitement les procdures de crdit car ils

    ont t forms travailler dans le domaine social plutt que dans le domainefinancier ;

    PLANIFIER LAUDIT 29

    L'auditeur doit

    porter une attention

    particulire

    l'valuation du systme

    d'organisation du

    contrle interne de

    l'institution

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    30 AUDIT EXTERNE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE: GUIDE PRATIQUE, VOLUME2

    ENCADR 4.1Rsum de la norme ISA 400 sur les systmes comptableset les systmes de contrle interne

    Les systmes comptablesL'auditeur doit acqurir une connaissance suffisante du systme comptable, dont :q les principaux types d'oprations relatives aux activits de l'institution ;q l'origine de ces oprations (agences ou sige) ;q les principaux enregistrements comptables, documents justificatifs, et postes des

    tats financiers ;q le processus d'tablissement des documents comptables et financiers, de l'origine

    des principales oprations ou autres vnements jusqu' leur prsentation dans lestats financiers.

    Le systme de contrle interneUn systme de contrle interne se rfre toutes les politiques et procdures adoptespar les dirigeants de l'institution pour aider garantir, autant que possible, la conduiteordonne et efficace de ses activits. Les contrles internes incitent se conformer auxpolitiques de gestion, contribuent la protection des actifs, la dtection et la pr-vention de la fraude et des erreurs, l'exactitude et l'intgralit des enregistrementscomptables, et la prparation, dans les dlais, d'une information financire fiable.Le systme de contrle interne va au-del des aspects directement lis aux fonctionsdu systme comptable et prend en compte le systme d'organisation du contrle in-terne et lesprocdures de contrle.

    L'organisation du contrle interne est le comportement gnral, le degr de sensi-bilisation et les actions des responsables concernant le systme de contrle interne et sonimportance. Le systme d'organisation du contrle interne a un impact sur les proc-dures de contrle spcifiques. Un systme d'organisation solide, comprenant par exempledes contrles stricts du budget et une fonction d'audit interne efficace, peut compl-ter des procdures de contrle spcifiques de manire significative. Mais, mme solide,il ne peut pas par lui-mme garantir l'efficacit du systme de contrle interne. Les fac-

    teurs pris en compte par le systme d'organisation du contrle interne comprennent :q la fonction du conseil d'administration et de ses comits ;q la philosophie de gestion et le mode de fonctionnement ;q la structure organisationnelle de l'institution et les mthodes de rpartition du

    pouvoir et des responsabilits ;q le systme de contrle de gestion, y compris la fonction d'audit interne, les poli-

    tiques de gestion du personnel, les procdures, et la sparation des tches.Les procdures de contrle sont les politiques et procdures (complmentaires au

    systme d'organisation du contrle interne) que la direction a tablies pour atteindreles objectifs spcifiques de l'organisation. Ces procdures de contrle comprennent :q l'enregistrement, la vrification et l'approbation des rconciliations ;q la vrification de l'exactitude arithmtique des enregistrements ;q le contrle des systmes informatiques de gestion de l'information, grce, par

    exemple, la mise en place de contrles des changements effectus au niveau desprogrammes informatiques et de l'accs aux fichiers de donnes ;q l'existence et la vrification des comptes d'ajustement et des soldes aprs inventaires ;q l'approbation et le contrle des documents ;q la comparaison des donnes internes avec l'information provenant de sources ext-

    rieures ;q la comparaison des contrles de caisse, de titres, et d'inventaires avec les enregis-

    trements comptables ;q la limitation de l'accs physique direct aux actifs et aux enregistrements comptables ;q la comparaison des rsultats financiers avec les montants budgtiss.

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    PLANIFIER LAUDIT 31

    Des politiques et

    procdures dfaillantes

    peuvent entraner un

    risque important li au

    contrle pour les

    audits d'institutions

    de microfinance

    ENCADR 4.2Rsum de la norme ISA 400 sur le risque inhrentet le risque li au contrle

    Le risque inhrentLe risque inhrent existe quelle que soit la nature du systme de contrle interne. Ildpend en premier lieu de la nature des activits et des comptences de la directionde l'institution. Les risques inhrents peuvent apparatre au niveau des tats financierset au niveau des soldes de compte.

    Au niveau des tats financiers, les risques inhrents comprennent les lmentssuivants : l'intgrit de la direction, l'exprience et la comptence de la direction, lespressions fortes exerces sur la direction qui pourraient l'inciter prsenter des tatsfinanciers inexacts, la nature des activits (technologie, dispersion gographique desactivits), et les conditions conomiques et concurrentielles.

    Au niveau des soldes de compte, les risques inhrents englobent le degr de ju-gement intervenant dans la dtermination des soldes de compte, la sensibilit des ac-tifs aux pertes et dtournements (comme les liquidits et les immobilisations), et les

    oprations ne faisant pas l'objet d'un traitement classique.

    Le risque li au contrleL'valuation pralable du risque li au contrle sur les assertions relatives aux tats fi-nanciers doit tre importante, sauf si l'auditeur peut identifier des contrles internesrelatifs aux assertions qui soient capables de prvenir ou dtecter et corriger une ano-malie significative, et s'il peut envisager d'effectuer des tests de procdures pour sou-tenir l'valuation.

    q la comptabilit est assure par un personnel ayant peu d'exprience de la comp-tabilit en partie double, des Normes comptables internationales, etc. ;

    q

    les activits de l'institution sont dcentralises et gographiquement disperses,souvent dans des rgions recules sans infrastructure adquate.

    4.4.2 Le risque li au contrle

    Des politiques et procdures dfaillantes peuvent entraner un risque important liau contrle dans le cadre d'audits d'institutions de microfinance. Pourtant lescontrles internes sont cruciaux pour les institutions de microfinance. Lorsque lecontrle interne prsente des faiblesses trop importantes, l'audit de l'institutionpeut devenir impossible.

    Si le risque li au contrle est lev, l'auditeur externe doit valuer si l'on peutavoir recours des contrles substantifs approfondis, et si cette approche est co-nomiquement acceptable pour l'institution (encadr 4.3).

    En plus d'une valuation approfondie des contrles internes, l'auditeur externedoit tester les contrles raliss au niveau des soldes de comptes (grand livre). Maisavant de procder ces tests, les auditeurs externes doivent expliciter leur com-prhension et leurs valuations des systmes, en utilisant des listes de contrle, desdescriptifs, et des organigrammes (les tests de procdures sont prsents dans lechapitre 5).

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    4.4.3 Le risque de non-dtection

    Le risque de non-dtection, c'est--dire le risque que des anomalies significatives

    ne soient pas dtectes par l'auditeur, doit tre dtermin pour chaque solde decompte ; ce risque dpend de l'valuation faite du risque inhrent et du risque liau contrle. Le chapitre 5 aborde cette relation plus en dtail.

    4.5 Dfinir le seuil de signification

    La dfinition des seuils de signification est cruciale pour dterminer la nature, l'-tendue, et le calendrier des procdures d'audit. Un seuil de signification est unelimite au-del de laquelle les erreurs potentielles sont considres comme probl-matiques. Si la somme des anomalies non corriges identifies durant l'audit d-

    passe le seuil de signification, l'auditeur peut tre dans l'impossibilit d'mettreune opinion sans rserve (encadr 4.4).Le seuil de signification est inversement proportionnel au risque d'audit. Plus

    le risque d'audit, c'est--dire la combinaison du risque inhrent, du risque li aucontrle et du risque de non-dtection, est valu comme important, plus le seuil

    32 AUDIT EXTERNE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE: GUIDE PRATIQUE, VOLUME2

    ENCADR 4.3Un exemple de risque li au contrle dans une institution de microfinance

    Une des politiques des institutions de microfinance prvoit que les agents de crdit

    obtiennent l'accord du responsable de l'agence avant d'octroyer un crdit. La preuved'audit de ce contrle interne est la signature du responsable de l'agence sur les dos-siers de demande de prts. L'auditeur dcouvre qu'un agent de crdit a accord unnombre significatif de crdits sans cet accord. la suite d'enqutes supplmentaires,l'auditeur se rend compte que les nouveaux employs n'ont pas t avertis de cetteprocdure d'agrment. L'auditeur conclut en consquence qu'il existe un niveau levde risque li au contrle.

    ENCADR 4.4Rsum de la norme ISA 320 sur le caractre significatif

    Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptibled'influencer les dcisions conomiques prises par les utilisateurs sur la base des tatsfinanciers. Le caractre significatif dpend de la taille de l'lment ou de l'erreur va-lue dans les circonstances spcifiques de son omission ou de son inexactitude. Lecaractre significatif constitue donc un seuil ou une borne plutt qu'un critre qua-litatif que cette information doit possder pour tre utile.

    L'auditeur doit considrer l'ventualit que des anomalies sur des montants rela-tivement faibles puissent avoir, globalement, un impact significatif sur les tats finan-ciers. Par exemple, une erreur au niveau d'une procdure de fin de mois peut indi-quer une anomalie significative potentielle, si cette erreur est reproduite chaque mois.

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    de signification sera bas. Autrement dit, seul un faible niveau d'anomalies noncorriges est acceptable.

    Le seuil de signification dpend desfacteurs dterminants identifis pendant laplanification de la mission. Un facteur dterminant des tats financiers est un fac-teur sur lequel les utilisateurs des tats sont le plus susceptibles de porter leur at-tention, compte tenu de la nature de l'institution. L'identification des facteursdterminants est affaire de jugement professionnel.

    Les facteurs dterminants, qui peuvent tre utiliss pour dterminer le seuil de si-gnification, sont par exemple le rsultat net, le total des actifs, les produits, et les fondspropres (tableau 4.2). Les seuils de signification peuvent varier entre 2 et 10 % d'unfacteur dterminant. Aux tats-Unis, certains auditeurs externes utilisent, commebase de seuil de signification pour une banque commerciale, 2 % du total des actifs.Pour une institution dont les contrles internes sont faibles, l'auditeur peut dimi-nuer le taux acceptable d'anomalies significatives 1 % du total des actifs. Il n'existepas de normes gnrales pour dfinir les seuils de signification en microfinance (en-cadr 4.5). Les auditeurs des institutions de microfinance utilisent parfois le total desactifs comme facteur dterminant et tablissent 2 % le seuil de signification.

    PLANIFIER LAUDIT 33

    Il n'existe pas

    de normes gnrales

    pour dfinir les

    seuils de signification

    en microfinance

    TABLEAU 4.2Exemples de seuils de signification (en %)

    Contrle interne fort Contrle interne faibleFacteur dterminant (risque faible) (risque lev)

    Rsultat net 10 5Total des actifs 2 1Produits 3 1

    Ressources propres 5 1

    ENCADR 4.5Exemple de calcul du seuil de signification pour une institutionde microfinance

    L'auditeur externe dcide d'utiliser le total des actifs de l'institution de microfinance(1 000 000 $) comme facteur dterminant. Par ailleurs, l'auditeur considre lescontrles internes comme faibles au vu de l'expansion massive de l'institution. Par cons-quent, l'auditeur utilise 1 % du total des actifs pour dterminer le seuil de significa-tion pour l'audit.

    Total des actifs 1 000 000 $Degr significatif 1 %

    Seuil de signification 10 000 $

    Si, lors du processus d'audit, l'auditeur dcouvre que le total des anomalies d-passe 10 000 $, alors il peut conclure que les anomalies sont susceptibles d'influen-cer les dcisions conomiques prises sur la base des tats financiers. Dans une telle si-tuation, l'auditeur ne peut pas mettre une opinion sans rserve.

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    L'valuation par l'auditeur du seuil de signification et du risque d'audit, lorsde la planification de l'audit, peut changer aprs valuation des rsultats desprocdures d'audit. Ceci peut tre d un changement de circonstances, ou unevolution des connaissances de l'auditeur, suite l'audit. Par exemple, si l'auditest prvu avant la fin de l'exercice, l' auditeur anticipera les rsultats des activitset la situation financire. Si les rsultats effectifs diffrent substantiellement decette estimation, l'valuation du seuil de signification et du risque d'audit peuttre modifie.

    4.6 valuation de l'audit interne et relations avec les auditeursinternes

    L'auditeur externe doit considrer le travail des auditeurs internes pendant la phasede planification de l'audit. Les auditeurs internes valuent et supervisent les systmescomptable et de contrle interne. L'audit interne est un lment essentiel pour ga-rantir un systme de contrle interne solide, et galement un outil important derduction, de dtection, et d'investigation de la fraude (voir paragraphe 3.5, no-tamment l'argument selon lequel les institutions de microfinance ncessitent un ser-vice d'audit interne plus largi que ce que proposent les procdures traditionnelles).

    L'auditeur externe doit valuer l'audit interne pour deux raisons :

    q une fonction d'audit interne efficace apporte une assurance sur les contrlesinternes ;

    q les auditeurs internes peuvent aider l'auditeur externe mener l'audit (tableau 4.3).

    Les grandes institutions de microfinance doivent avoir leurs propres auditeursinternes. Les institutions de taille plus modeste peuvent trouver plus conomiqued'externaliser cette fonction (voir paragraphe 3.1 du volume 1). Mais beaucoupd'institutions n'ont pas de fonction d'audit interne, souvent parce que les diri-geants estiment que cette fonction n'est pas ncessaire ou qu'ils n'ont pas lesmoyens de la financer. Cependant, lorsque les institutions se dveloppent et sou-

    34 AUDIT EXTERNE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE: GUIDE PRATIQUE, VOLUME2

    L'auditeur externe

    doit considrer le

    travail des auditeurs

    internes pendant la

    phase de planification

    de l'audit

    TABLEAU 4.3Travailler avec les auditeurs internes dans une institution de microfinance

    Domaines cls Assistance possible des auditeurs internes aux auditeurs externes

    Liquidits Contrles de caisses l'improvisteExamen des rconciliations ralises durant l'anne

    Prts Visites des clients par rotationExamen des documents dans les dossiers de prt

    Dettes Examen des accords de detteExamen de la conformit aux clauses contractuelles relatives aux dettes

    Financements des bailleurs Vrification des imputations de fondsExamen du respect des accords avec les bailleurs

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    PLANIFIER LAUDIT 35

    haitent obtenir un statut agr, la loi ou les rglementations peuvent imposer lamise en place d'un service d'audit interne.

    Lorsqu'il existe une fonction d'audit interne, l'auditeur externe doit valuerson objectivit, sa porte, ses comptences techniques, et sa rigueur. Cette va-luation doit inclure un examen de l'organisation du service, de son personnel, desa finalit, de ses rapports et de ses programmes.

    Les conflits potentiels doivent tre valus. Par exemple, si le service d'auditinterne rend compte de son travail au service qu'il est en train d'auditer, la ques-tion de l'objectivit des conclusions du service d'audit interne se pose. Une tellesituation peut considrablement diminuer la valeur accorde au travail de l'audi-teur interne par l'auditeur externe. Dans l'idal, le service d'audit interne doitrendre compte de son travail directement au conseil d'administration ou au comitd'audit, s'il en existe un (schma 4.1).

    Si l'auditeur externe estime, la suite d'une valuation pralable, que le ser-vice d'audit interne est fiable, il doit tester le travail effectu par ce service afin deconfirmer cette valuation. Ceci est gnralement ralis en effectuant un nou-veau test sur un chantillon des travaux effectus par l'auditeur (encadr 4.6).

    Lorsqu'il existe une

    fonction d'audit

    interne, l'auditeur

    externe doit valuer son

    objectivit, sa porte, ses

    comptences techniques,

    et sa rigueur

    SCHMA 4.1La chane idale de transmission de linformation pour laudit interne

    Conseildadministration

    Note : Certaines fonctions d'audit interne rendent compte de leurs travaux au directeur financierpour tous les aspects administratifs tels que le personnel, les salaires, et les charges salariales.

    ENCADR 4.6Exemple dutilisation du travail daudit interne

    Une institution de microfinance a un auditeur interne qui rend compte de son travail di-rectement au conseil d'administration, et est jug comme comptent et fiable par l'audi-teur externe. En dbut d'anne, l'auditeur interne, en accord avec l'auditeur externe, d-cide de tester 100 dossiers de prt et de rendre visite aux clients chaque trimestre. Quatrecents prts seront donc tests durant l'exercice. la fin de l'exercice, l'auditeur externe peutdcider de tester nouveau 20 % du travail de l'auditeur interne, c'est--dire 80 dossiersde prt. Si aucune erreur n'est dcele, l'auditeur externe pourra s'appuyer sur les rsul-tats des tests pour l'ensemble des 400 prts tests par l'auditeur interne durant l'anne.

    Service dauditinterne

    Directeurfinancier

    Directeurgnral