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400 Fcfa MENSUEL DE L’ENTREPRENEUR RURAL - FONDE EN 1988 - www.lavoixdupaysan.org - Directeur de Publication : Bernard NJONGA N°313 juin 2017 P. 24 Knowledge grows Nord mise sur Santé & nutrition Profitez des oignons pour vous soigner P. 16 Courrier Plaidoyer Non au supermarché CARREFOUR au Cameroun Fiche technique l Comment produire et quand vendre l Réussir le piment bio l Compte d’exploitation sur 1000m 2 - Variétés conseillées par la recherche - Production, récolte et stockage - Les milliers d’emplois autour de cette céréale Pp. 5-10 Pp. 17-22 Campagne agricole 2017 L Pourquoi les produits interdits restent en vente ! P. 2 ! P. 14 e sorgho Piment

Pourquoi e sorgho

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Page 1: Pourquoi e sorgho

400 Fcfa

MENSUEL DE L’ENTREPRENEUR RURAL - FONDE EN 1988 - www.lavoixdupaysan.org - Directeur de Publication : Bernard NJONGA N°313 juin 2017

P. 24Knowledge grows

Nord mise sur

Santé & nutrition

Profitez des oignonspour vous

soignerP. 16

Courrier

Plaidoyer

Non ausupermarchéCARREFOURau Cameroun

Fiche technique

l Comment produire et quand vendrel Réussir le piment biol Compte d’exploitation sur 1000m2

- Variétés conseillées par la recherche

- Production, récolte et stockage

- Les milliers d’emplois autour de cette céréalePp. 5-10

Pp. 17-22

Campagne agricole 2017

LPourquoi

les produits interdits

restent envente ! P. 2

!

P. 14

e sorgho

Piment

Page 2: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

2- deux

courrier LVDP N° 313 juin 2017

Pourquoi des produits interditstoujours en vente !

Faites un tour dans lesmarchés et voyez vous-mêmes la réalité.

Des stocks d’emballagesplastiques sont ponctuelle-ment saisis çà et là. Justepour amuser la galerie.

Le «bic rouge» ou le «bicbleu» pour parler duwhisky en sachets de 100Fcfa, malgré leur dange-rosité prouvée sur la santé,est présenté de manièreostentatoire par les ven-deurs, à la sauvettecomme en boutique.

Les ventes des pesticidesà base de métalaxyl pourl’agriculture se poursuiventbonnement.

- Cas du métalaxyl: lapériode transitoire pourson interdiction sur le mar-ché est de dix-huit mois,c’est-à-dire un an et sixmois (fin juin 2018). Pé-riode suffisamment longuepour que la mémoire col-lective oublie la décision etcontinue d’utiliser ce pro-duit déclaré nocif à lasanté et l’environnement.

- Whisky en sachets: Ladate butoir de l’interdictionde ce breuvage en petitssachets plastiques était le12 septembre 2016.

- Emballages plastiques:Celle des emballages plas-

tiques fins volatiles était le24 avril 2014.

La liste n’est pas exhaus-tive.

Pourtant, un adage po-pulaire dit que «la santén’a pas de prix». Cela vou-drait dire qu’on est prêt àtout sacrifier pour demeu-rer en santé.

D’où vient-il alors quedes périodes transitoiressans fin soient accordéesaux produits à toxicité dé-montrée, pour être éva-cués du marché?

On apprend que la pé-riode transitoire est desti-née à la commercialisationdes stocks disponibles et àl’arrimage des entreprises.Pendant ce temps, les pau-vres citoyens continuent deconsommer ou d’utiliserces produits toxiques. Cer-tains font même des ré-serves à l’approche de ladate butoir, qui heureuse-ment ne bute presque ja-mais.

Les intérêts sanitaires ontdonc été sciemment sacri-

fiés sur l’autel des intérêtséconomiques. Où estpassé le principe de pré-caution brandi dans cer-tains cas d’interdictiondans d’autres domaines?

Où sont passés les pre-neurs de décisions? Les dé-cisions sont-elles devenuesdes aboiements de chienslors du passage de la ca-ravane? Si non, ces pre-neurs de décisions résiste-ront-ils aux tirs descaravaniers?

Nous voulons espérerqu’ils n’ont pas été abattusentre temps pour que lepassage de la caravane sefasse sans bruit.

En attendant, la santéde tous et l’environnementen prennent un sérieuxcoup. Qui payera la fac-ture?

Basile Tatsabong

Yaoundé

Ne dit-on pas que la santé n’a pas deprix? Comment alors accorder desdates butoirs interminables pour

commercialiser des produits jugéstoxiques?

Whisky en sachets, embal-

lages plastiques et métalaxyl

résistent à tous les délais

d’interdiction

‘‘

’’

Page 3: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

3 - trois

courrierLVDP N° 313 juin 2017

Réussir les cultures vivrièresà Edéa ?

Je possède un terrain agri-cole vierge d'une superficiede vingt hectares à Edéadans la région du Littoral.J’ai besoin de vos conseilspour bien exploiter cet es-pace. Le sol de cette localité est-il propice pour les culturesci-après: bananier plan-tain, manioc, igname, ana-nas, maïs, macabo, pimentet pastèque?Si ces cultures sont adap-tées, que pourrais-je fairepour assurer leur suivi pourréussir une bonne produc-tion?J’envisage commencer parcinq hectares de bananier.Pour cela, où trouver unefiche technique pour laproduction des PIF et àquel moment planter?Quels moyens financiersfaut-il prévoir pour réaliserun hectare de bananierplantain? Après la récolte,quels sont les débouchés?Enfin, où trouver un appuipour la valorisation de lafarine de plantain?

Cher Tamko, Edéa est situé la qua-

trième zone agro-écolo-gique du Cameroun. Le solde cette localité est bienfavorable aux cultures quevous avez citées: bananierplantain, manioc, igname,ananas, maïs, macabo, pi-ment et pastèque.

Pour un bon suivi de ces

cultures, vous pouvez de-mander des dossiers docu-mentaires contenant desfiches techniques au Cen-tre de documentation pourle développement rural(CDDR) à Yaoundé àl’adresse Email:[email protected].

Il existe aussi un dossierdocumentaire sur la pro-duction des rejets par laméthode PIF (plants issusde fragmentation) auCDDR. Mais si vous êtesun abonné de La Voix DuPaysan, vous pouvez trou-ver cette fiche techniquedans votre ancienne col-lection.

Quant aux autres infor-

mations sur le bananier,selon l’importance de lasuperficie, le défrichage, lepiquetage et la trouaisondoivent se faire entre lesmois de janvier et mars,ensuite la transplantation(mise des plants au sol) en-tre avril et juin lorsque lespluies sont déjà bien éta-blies.

Comme dépenses, ilfaut prévoir en moyenne1,5 million de Fcfa pourexploiter un hectare enpremière année et 1 mil-lion à partir de ladeuxième année.

La récolte du plantain alieu 12 à 14 mois après latransplantation avec une

durée moyenne d’exploita-tion de 6 ans.

Pour ce qui est des dé-bouchés, nous ne pouvonspas vous aider à écoulervotre production. Toutefois,sachez que le plantain esttrès demandé dans lesgrandes villes commeDouala et Yaoundé.

Quant au volet valori-sation de la farine de plan-tain, il existe un pro-gramme étatique nomméProgramme de relance dela filière plantain (PRFP),qui travaille sur cette spé-culation: BP: 5043Yaoundé. Tél: 222 20 4591, www.programme.plan-tain.com.

Durée deponte dansune ferme

avicole

Je suis intéressé parl’élevage de poulespondeuses. Un ami m’adit qu’une poule peutpondre deux œufs parjour.Combien d’œufs pourrait-on collecter par jour parpoule?J’aimerais aussi savoircombien de temps peutdurer la ponte dans unélevage bien suivi?

Lucien

Limbe, Cameroun

Cher Lucien,Dans une ferme de

poules pondeuses, l’idéalserait d’avoir un œuf parjour par pondeuse. Maisil se fait que les poules nepondent passystématiquement tousles jours de manièresuccessive. Elles nepeuvent non plus pondreplus d’un œuf par jour.Les poules pondentgénéralement par «sériede ponte» de quatrejours, suivis d’un jour derepos.

Généralement ladurée totale d'élevage depondeuses est de 20mois. La ponte débute àpartir de cinq mois.Donc, la durée de pontedans la ferme varie entre12 et 14 mois, pour uneproduction moyenne de250 à 350 œufs parpoule.

Devenir agriculteur sans financement ni semences Je suis un jeune Camerounais désirantfaire carrière dans l'agriculture. Maisici à Doumaintang dans la région del’Est, on a un problème de finance-ment et de semences. Je dispose ac-tuellement de cinq hectares et je sou-haiterais que vous m'aidiez à mieuxm'organiser en me donnant quelquesconseils pratiques?

Stéphane

Bertoua, Cameroun

Cher Stéphane, Disposer déjà de la terre est un

atout important. Vous devez savoirque, même sans financement, vouspouvez commencer à cultiver sur depetites superficies que vous pourrezagrandir progressivement.

Pour un début, nous vousconseillons d’aménager un quartd’hectare (2500 m2) pour y semerles cultures vivrières comme le bana-nier plantain, le macabo, le maïs oumême le soja.

Sur un quart d’hectare, vous pou-

vez semer 6 kg de semence de maïsen culture non associée. A défautd’avoir les semences améliorées,vous pouvez demander les anciennesrécoltes de maïs et trier les bons etgros grains pour les utiliser commepremières semences.

Lorsque vous atteindrez un hectarede culture, vous pourrez commenceravec l’élevage. Plus particulièrementdes animaux qui peuvent avoir unealimentation peu coûteuse commeles poules traditionnelles, les chèvresou les moutons.

Le sol de cette localité est favorable à la culture du bananier plantain, manioc, igname etc.

Page 4: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

4- quatre

courrier LVDP N° 313 juin 2017

Les réponses aux courriers des lecteurs vous sont offertes par le CDDR.

Je suis un jeune qui aime-rais retourner au villagepour cultiver le maïs, le ha-ricot, l’arachide, les tuber-cules et élever les chèvres,les moutons et les porcs.J’envisage commencer parles cultures, ensuite l’éle-vage deux ans après. Jedispose d’un capital de500.000 FCFA. Je ne saispar où commencer et sou-haiterais bénéficier de vosconseils.A quel prix peut-on acqué-rir les jeunes chèvres etbrebis pour démarrer?

Ismaël

Foumban, Cameroun

Cher Ismaël,500.000 FCFA pour dé-

marrer, ce n’est pas peu de

chose. Avec cette somme,vous pouvez déjà lancer unhectare de maïs associéaux haricots ou aux ara-chides. L’année suivante,vous pourrez évoluer avecun hectare de manioc.

Le coût moyen de pro-duction d’un hectare demaïs associé au haricot,soja ou arachide dans vo-tre localité (Foumban etenvirons) est de 400.000FCFA.

Pour ce qui est des éle-vages de porcs, de chèvreset de moutons, nous vousconseillons de les intégrerà partir de la deuxième outroisième année.

En effet, l’élevage deporcs est assez coûteux.Pour réduire les coûts d’ali-mentation, une bonne par-tie de votre récolte de maïsservirait à fabriquer l’ali-

ment. Nous vousconseillons aussi la culturedu soja qui pourrait vousaider toujours dans l’ali-mentation de votre chep-tel.

Les jeunes chèvres etbrebis sevrées coûtent en-tre 15.000 et 20.000FCFA par tête.

Pour savoir suivre leurévolution, vous pouvezvous référer aux différentesfiches techniques publiéessur cet élevage.

Si vous désirez acquérirdes dossiers documen-

taires sur toutes ces spécu-lations, à raison de 2000FCFA par dossier, bienvouloir prendre attacheavec le bureau de La VoixDu Paysan à l’Ouest sis ac-tuellement à: Tamdja, 1èrerue des Finances avant lelieu-dit "maison blanche"dans les locaux de laChambre des artisans àBafoussam (derrière l’an-cien siège sis route desBrasseries). Tél. 679 045033.

Commencer en agriculture

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Quelledifférence entreles concentrés 5% et 10% ?

Passionné d’agriculture, je suisen voie de me lancer dans l’éle-vage de porcs et de poules. J’ai-merais connaître la différence en-tre les concentrés 5% et 10%utilisés dans la composition desaliments. Par ailleurs, y a-t-il unedifférence entre les concentrés etles prémix?

Cher Flaubert,Le concentré 10% veut

dire que, pour fabriquer100 kg d’aliment, vous de-vez introduire 10 kg de ceconcentré.

La différence entre lesconcentrés 10% et 5% setrouve au niveau de laconcentration des élémentsnutritifs constitutifs de cesconcentrés. Ainsi, leconcentré 5% est deux foisplus riche que celui de 10%.

Les concentrés sont aussiappelés prémix. Ce sont descorrecteurs d’origine synthé-tique destinés à être ajoutésaux aliments simples pourla fabrication des alimentscomplets en élevage. Cestune association (pré mé-lange) des minéraux, de vi-tamines, d’acides aminés etd’oligo-éléments, de l’éner-gie et des protéines d’ori-gine animale, végétale ousynthétique.

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Page 5: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

5 - cinq

LVDP N° 313 juin 2017

Dossier

Nouvelle richesse du sahel

Le sorgho

aVariétés conseillées par la recherche

aProduction, récolte et stockage

aLes milliers d’emplois autour de cette céréale

Page 6: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

6- six

dossier LVDP N° 313 juin 2017

Technique de production du sorgho

Il faut choisir de préfé-rence les sols sablo-ar-gileux ou argileux-limo-

neux, bien drainés. Ilsdoivent être meubles, sanspente, sans ombrage, sansstriga, sans termitières etfourmillères vivantes. Lesorgho doit être cultivé surdes précédents culturauxcomme le coton ou les lé-gumineuses (arachide,niébé, soja, etc.)

Commencer par net-toyer le terrain en le défri-chant si nécessaire en des-souchant les arbres mortset les arbustes. Labourerensuite la terre à une pro-fondeur de 15 cm si c’està la traction animale, ouà 20-25 cm si c’est àl’aide d’un tracteur. Cecidoit se faire après unebonne pluie pour rendre lesol meuble, et favoriserune bonne germination,

un établissement et unecroissance rapide desplantules.

Prévoir 15 kg desemences par hec-

tare.

La préparation du solpeut aussi se faire manuel-lement avec des houes ens’efforçant d’atteindre laprofondeur de labour d’aumoins 15 cm.

Le choix du terrain, lenettoyage et le labour dela parcelle doivent se faireentre avril et mai.

Le piquetage qui est lamatérialisation des lignesde semis doit immédiate-ment suivre le labour. Il sefait manuellement à l’aidedes piquets, des ficelles etdes double-décamètres.

Il faut prévoir 15 kg desemences certifées par

hectare. Les traiter avantde les semer avec des pro-duits insecticides-fongi-cides recommandés et ho-mologués. Ceci à raison

de 500 g de produit pour100 kg de semences. Aumieux, consulter l’IRAD oule Ministère de l’agricultureet du développement rural

(Minader). Eviter de traiterles semences avec desproduits tout venant car ilspeuvent être dangereuxpour la vie du producteur.

Choisir et préparer le terrain,apprêter les semences de bonne

qualité sont les principales activitésà mener avant le semis.

Les variétés de sorgho cultivées au Cameroun

Il existe 4 principales va-riétés de sorgho cultivées

au Cameroun. Ce sont laS-35, la CS-54, la Zouayeet la Damougari.

1-La variété S-35C’est une variété tolé-

rante au striga, au stresshydrique et aux maladiesfoliaires. Elle est sensibleaux moisissures et aux oi-seaux. Elle a une tige su-crée, une couleur blancivoire. C’est une variété de

lignée pure qui peut attein-dre un rendement de 4,5tonnes de graines à l’hec-tare. Elle a un cycle végé-tatif compris entre 95 et100 jours. Sa zone de pré-dilection est la zone sou-dano-sahélienne avec unepluviométrie comprise en-tre 400 et 800 mm par an.

2-La variété CS-54Elle a des caractéris-

tiques semblables à la S-35. Elle est également to-lérante au striga, au stresshydrique et aux maladiesfoliaires. Elle est sensibleaux moisissures et aux oi-seaux. Elle a une tige su-crée, une couleur blancivoire. C’est une variété delignée pure qui peut attein-dre un rendement de 4tonnes de graines à l’hec-tare. Elle a un cycle végé-tatif compris entre 90 et 95jours. Sa zone de prédilec-tion est la zone soudano-sahélienne avec une plu-viométrie comprise entre

400 et 800 mm par an.3-La variété ZouayeElle est génétiquement

dérivée d’un cultivar local.C’est une variété toléranteau striga, au stress hy-drique. Par contre elle estsensible : aux maladies fo-liaires. La zone de culturerecommandée est aussi lazone soudano-sahélienne.Elle a un rendement po-tentiel grain de 4 t /ha etson cycle semis-maturité sesitue entre 90-95 jours.Elle a une couleur degrains violet foncé.

4-La DamougariSes graines sont de cou-

leur rouge. Elle a aussi unrendement potentiel grainde 4 t /ha et son cycle se-mis-maturité se situe entre90-95 jours. Elle est géné-tiquement issue d’un culti-var local. Elle est toléranteau stress hydrique, maissensible aux maladies fo-liaires.

La variété Zouaye a une couleur de grains violet foncé.

Le semis

La date se semis peut va-rier en fonction des

conditions climatiques. Ilfaut semer de préférencequand les pluies se sontbien installées et le solbien mouillé, entre juin etle 10 juillet.

-Semer en ligne à l’aided’une corde, après unebonne pluie.

-Semer 5 à 7 grainespar poquet (trou)

-Semer à une profon-deur de 3 à 5 cm, recou-vrir et tasser moyenne-ment la terre autour desgraines.

En cas de manquants,ressemer au plus tardquatre jours après la levéenormale. Les écartementssont de 80 cm entre leslignes, et 40 cm sur laligne.

L’on peut épandre justeaprès le semis un herbi-cide de prélevée pour lut-ter contre les mauvaisesherbes.

Le sorgho doit être cultivé sur des parcelles ayant reçu précédemment le coton ou les légumineuses (arachide, niébé, soja).

Page 7: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

7 - sept

LVDP N° 313 juin 2017 dossier

Les activités post-semis

Il faut procéder audémariage 2 semaines

après la levée, après unegrande pluie. Il se fait austade de 4-5 feuilles. Laisserles 2 plants les plusvigoureux par poquet.

7 à 10 jours après lalevée, il faut fertiliser lesplantes avec la fumure defonds. Epandre 100 kgd’engrais NPK (depréférence 14-24-14)mélangé à 50 kg d’urée(46%) par hectare.

La fumure de couvertureintervient 25 à 30 joursaprès la levée. Epandre 100

kg d’urée (46%) parhectare.

Pour épandre l’engrais,faire un sillon de 5 cm deprofondeur avec une binetteou une houe, à 6 cm de laligne de semis. Recouvrirl’engrais avec la terre pouréviter de diminuer sonefficacité.

Le premier sarclage, aucas où l’on n’a pas utiliséles herbicides de pré levée,se fait environ 15 joursaprès la levée. Le deuxièmesarclage se fait 30 joursaprès le premier.

Le buttage doit être

effectué au moment del’application de la fumurede couverture ou après. Ilassure une meilleureinfiltration de l’eau etsupporte les tiges contre laverse due aux vents violents.

Il faut égalementmaintenir les alentours duchamp propre pour éviterles attaques d’insectes etdes rongeurs. En casd’attaque sévère deschenilles foreuses de tige ouautres insectes et maladies,consulter un spécialiste del’Irad ou du Minader.

Consulter un spécialiste en cas d’attaque d’insectes ou de maladies.

«L’Irad met plusieurs variétés de sorghoà la disposition des producteurs»

Quels sont les centres d’in-térêts de votre structure àl’endroit des producteurs ?

L’irad s’occupe de leverles contraintes de produc-tion en mettant à la dispo-sition du monde paysandes semences amélioréeset adaptées dans lesconditions de productionagricole du Nord et del’Extrême Nord. Nous tra-vaillons non seulement surdes spéculations telles quele sorgho, qui est la pre-mière culture céréalière dela zone, mais aussi sur plu-sieurs autres semences cé-réalières et légumineuses.

Quelles sont les variétés desemences de sorgho misesà la disposition des pro-ducteurs ?

L’Irad met plusieurs va-riétés de sorgho à la dis-position des producteurs.

Parmi les variétés nouspouvons citer:

- La CS-54 qui est unevariété à cycle court trèsprisée sur le plan de latransformation en farine

alimentaire et aussi bien

que sur le plan de l’agroalimentaire.

- La CS-95, variété decouleur blanche et très ap-préciée dans la consom-mation humaine.

- La Zouaye, variétérougeâtre, elle peut êtreutilisée dans l’alimentationhumaine et aussi dans l’in-dustrie agro alimentaire.

- La S-35 déjà connueet très adaptée à cettezone.

Toutefois dans notrebanque des données nousdisposons des variétés nonconnues du public qui sonten attente pour répondreaux contraintes du milieu.

Les producteurs se plai-gnent du phénomène dedérèglement climatique.Quelles sont les solutionsentreprises face à cette si-tuation ?

Au niveau de l’Irad,nous accompagnons lesproducteurs regroupés au-tour des coopératives, desGics et associations à tra-vers les informations sur les

variétés de semences dis-ponibles à utiliser en fonc-tion des dérèglements cli-matiques observésd’année en année. Ajou-tées à cela, les formationssur les itinéraires tech-

niques de production pourqu’ils mènent à bien leursactivités.

Ces formations donnentdes outils aux producteurspour qu’ils puissent mieuxconduire leur culture dans

les conditions climatiquesobservées dans leurs loca-lités respectives.

Avec le dérèglement cli-matique, nous conseillonségalement aux paysans desemer quand les pluies sesont déjà bien installées.Les producteurs doivent at-tendre ce que nous appe-lons localement ici la pluieutile. C’est à partir de cettepluie que le producteurpeut définir la réussite desa campagne agricole.

Quelles variétés de se-mences de sorgho conseil-lez-vous aux producteursface à ce phénomène ?

Dans l’Extrême Nord, lasaison pluvieuse devient deplus en plus courte. Elleétait de 4 mois, au-jourd’hui nous avons àpeine 3 mois de pluies. Ilest question pour les pro-ducteurs d’adopter les va-riétés qui respectent cenouveau calendrier. Parmiles semences adoptées etmises à leur disposition,nous avons la Zouaye etla S-35 qui sont des va-riétés à cycle court (85-90)jours bien introduites dansla zone et qui s’adaptentfacilement.

Propos recueillis par

Magloire Biwole Ondoua

Dr Olina Bassala Jean Paul, Chef de centre Régional Irad Maroua

pour les Régions du Nord et Extrême Nord

« Les producteurs doivent attendre les grandes pluies avant de semer le sorgho »

Page 8: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

8- huit

dossier LVDP N° 313 juin 2017

Récolte et stockage du sorgho

Il faut récolter le sorghoaprès la maturité phy-siologique caractérisée

par la formation d’un pointnoir au fond des glumes,quand les feuilles et lestiges sont séchées ouquand les grains cassentsous la dent.

Apporter les paniculesrécoltées dans l’aire debattage aménagée à ceteffet.

-Sécher les panicules,les battre, nettoyer lesgrains pour les débarasserdes brisures, des grainesmoisies, des graines demauvaises herbes ou d’au-tres variétés de sorgho, decertaines matières inertes,avaries d’insectes, etc.

-Calibrer pour avoir dessemences de taille et degrosseur uniformes.

-Traiter avec un insecti-cide de conservation ho-mologué.

-Emballer les semences(dans les sacs de 5 kg, 10kg, 50 kg, ou 100 kg) pouréviter leur dégradationphysique, chimique ou bio-logique et pour faciliterleur manutention. L’embal-lage doit être attrayant.

Pour stocker, s’assurerque les grains sont biensecs. Les ensacher et lesstocker dans un endroitaéré et non humide, sur lespalettes loin de la portéedes rongeurs et des in-sectes susceptibles d’en-dommager ou de détério-rer leur qualité. Disposerles palettes de façon à lais-ser des allées pour permet-tre une libre circulation.

La récolte se fait environ 90 à 100jours après le semis.

Il faut s’assurer que les grains de sorgho sont biensecs avant leur stockage.

Lutte contrele striga

Le striga est une planteparasite qui constitue un

danger important pour laculture du sorgho et detoutes les céréales engénéral. Le striga s'attacheaux racines du sorgho etprélève les élémentsnutritifs, allant jusqu'àempêcher la productiondes épis. L'infestation par lestriga est favorisée par lasècheresse et le faibleniveau de fertilité des sols.L’utilisation de variétéstolérantes est fortementrecommandée auxproducteurs pour luttercontre les maladiesfongiques et le striga.

Source: Brochure «Fiche technique pour la multiplication de semences de sorgho pluvial»,

de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD).

N.B: Les titres, les intertitres sont de la rédaction.

« Pour un hectare, je prévois 15 à 20 kg de semence de sorgho S35 »

Dawaye Haman, Producteur de sorgho à Djougui, Responsable de la production au Cropsec.

Je produis du sorgho de-puis une trentaine d’an-

née. Je l’ai adopté parceque c’est une céréaleadaptée à notre écosys-tème. Pour cultiver le sor-gho, il faut avoir un sol lé-ger et riche en sable. Et lesol de Djougui répond àces critères.

D’habitudes, je produisle sorgho sur des surfacesoù j’ai récolté le Niébé.Cette pratique permet debénéficier de la souplessedu sol. La culture du sor-gho exige une semenceadéquate.

Il existe plusieurs variétésde semences de sorgho.Compte tenu des exi-gences commerciales, jeproduis la variété S35.C’est une variété à cyclecourt qui s’adapte facile-ment aux différents chan-

gements de climat. Pour obtenir une bonne

production, j’utilise la se-mence améliorée remise àchaque campagne parl’organisation paysanne àlaquelle j’adhère. Cette se-mence est proportionnelle

à l’espace déclaré. Pour unhectare, je prévoie 15 à20 kilogrammes de se-mences de sorgho S35.

La préparation du solexige un dessouchage desarbustes ou des tiges desprécédentes cultures. Je

pratique le labour à trac-tion animale et parfois parla houe pour minimiser lescoûts de production.

Pour débuter les semis,j’attends l’installation nor-male des pluies. Avec lechangement de climatconstaté, les pluies pro-fondes arrivent entre le 15Juin et le 15 Juillet. J’éviteau maximum de cultiverdès les premières pluiespour éviter le phénomènedes trous de sécheresse.

Je sème 4 à 6 grainesde sorgho par trou de pro-fondeur de 4 cm environ.

Pour entretenir lechamp, j’effectue le pre-mier sarclage dès l’appa-rition des premières herbesou 15 à 20 jours après lalevée des plans. Le seconddésherbage intervient autrentième jour.

Il faut absolument buterles tiges de sorgho. Le but-tage assure une bonne in-filtration de l’eau dans lestiges et permet la fixationdes tiges contre les violentsvents.

4 mois après les semis,je procède à la récolte.Cette récolte s’effectuequand les feuilles des tigessont séchées.

Après la récolte, lesgraines bien sèches sonttraitées et emballées dansles sacs de 50 ou 100 ki-logrammes pour éviter leurdétérioration physique. Lessacs sont ensuite stockésdans un espace bien aéréet non humide et hors deportée des rongeurs en at-tendant la collecte pour lavente.

Propos recueillis par

Magloire Biwole Ondoua

Expérience paysanne

“Le striga prélève les éléments nutritifs du sorgho”

Page 9: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

9 - neuf

dossierLVDP N° 313 juin 2017

Extrême –Nord

Plus de 4000 personnes ont unemploi lié au sorgho

Le boom du sorgho, cé-réale désormais incon-tournable dans le

grand nord du Cameroun,est visible au sein duConseil Régional des Or-ganisations Paysannes dela partie Septentrionale duCameroun (CROPSEC).

Cette organisation pay-sanne dont le siège estMaroua dans la capitalede l’Extrême-Nord, tire ac-tuellement son souffle del’activité autour du sorgho.

Production, suivi desparcelles, récolte, collecte,nettoyage, conditionne-ment, transport, tous les

secteurs sont passés au cri-ble selon les dirigeants duCROPSEC.

Si le sorgho fournit déjàun revenu aux producteurs,il permet aussi à 3200 per-sonnes de travailler laterre. D’après les respon-sables de l’OP, cette chainede valeur représente envi-ron 4000 emplois à tempsplein.

«Si nous ajoutons lestravaux à temps partiel dechargement et décharge-ment, le sorgho serait àprès de 4300 emplois», es-time Mariam HamanAdama, Directrice géné-

rale du CROPSEC. Pour développer la pro-

duction du sorgho, et ac-croître l’intérêt des produc-teurs autour de cette

spéculation, le CROPSECa engagé depuis 2009, unpartenariat commercialavec l’agro-industrie Guin-ness Cameroun. Un véri-table challenge pour l’or-ganisation paysanne quidoit faire face aux exi-gences de norme et dequalité de son partenaire.

«Avec ce partenariatnous observons depuisquelques années une ruéedes populations vers lesorgho», confie MakarzayaDawaye, Président duconseil d’administration duCROPSEC.

Dynamique organisa-tionnelle

Né de la mouvance desorganisations paysannesen 1990, le CROPSECtient sa témérité à la qua-lité de travail de ses coo-pérateurs et à la franchisede ses dirigeants.

«L’agriculteur, pour qu’ilreste affilié à une organi-sation doit trouver soncompte, il doit se sentir im-pliqué dans la gestion desaffaires de l’organisationet constater lui-même lesavancées», souligne Ma-riam Haman Adama.

Cette équation, Cropsec

l’a réussie. Une organisa-tion paysanne auto gérée.Ici le constat est clair, lesproducteurs eux-mêmessont aux commandes. Cesont eux les patrons. Ils dé-cident quelles activités me-ner, comment et avec qui.

«Depuis que je produiset commercialise mon sor-gho par le biais du CROP-SEC, je n’ai jamais cherchémon argent sans trouver etje n’ai pas de factures im-payées», déclare Farikou,un producteur à la péri-phérie de Maroua.

Les indicateurs del’adhésion des producteursde sorgho au CROPSECsont perceptibles dans leurmilieu de vie.

A Djougui, village dudépartement du MayoLouti, l’habitat des popu-lations est amélioré, lescoopérateurs affirment en-voyer aisément leurs en-fants à l’école et les soi-gner sans problème en casde maladie. Certains agri-culteurs disposent mêmede leurs propres motospour leurs déplacements.

Les populations ne ju-rent que sur le CROPSECet le sorgho.

Magloire Biwolé Ondoua

« Le Minader a vu le dynamismed’une coopérative locale »

Mariam Haman Adama, Directrice Générale du CROPSEC.

«Le Minader (Ndlr: Minis-tre de l’agriculture et du

développement rural) ré-cemment lors du lance-ment de la campagneagricole 2017 dans legrand nord a tenu à visiternotre petite usine.

Sur place, il s’est renducompte de la dynamiqued’une coopérative localequi arrive à rivaliser avecles grands. Quand on saitque les fournisseurs deGuinness en matière pre-mière se trouvent en An-gleterre et partout ailleurs,et que nous arrivons à lesrivaliser en livrant le sor-gho produit localement auCameroun, c’est un grandpari gagné.

Pour accroître notre ca-pacité de production du

sorgho et consolider notrepartenariat avec l’agro-in-dustrie, nous avons ins-tauré une discipline deproduction qui va de la sé-lection des graines à se-mer jusqu’à la récolte, enrespectant les normes dé-finies par l’acheteur.

En outre, le programmePidma nous a accompa-gné à la construction d’un

complexe d’usine destockage et de traitementdu sorgho à Salak. Cecomplexe s’étend sur unesuperficie de quatre hec-tares, les travaux sontpresque achevés. Le sor-gho a de l’avenir dans legrand nord.»

Propos recueillis par

Magloire Biwolé Ondoua

Jadis cultivé essentiellement pourdes besoins alimentaires de

subsistance, le sorgho est devenudepuis quelques années une

importante source d’emplois despopulations du sahel.

Tous les acteurs de la filière trouvent leur compte.

Page 10: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

10- dix

dossier LVDP N° 313 juin 2017

Campagne agricole 2017

Les paysans du Grand Nord misentsur les céréales et légumineuses

Sorgho, mil, arachide, oignon sont lescultures dans lesquelles se sont

investis à fond les producteurs duseptentrion en cette campagneagricole. Leur atout: le cycle de

production court.

Pour contrer le phéno-mène de dérèglementclimatique qui sévit

avec acuité en zone sahé-lienne, les agriculteurs duNord et de l’Extrême-Norddu Cameroun ont amorcéla campagne agricole2017 avec astuce. Toussont portés vers les se-mences à cycle court.

Excédés qu’ils sont parla diminution des pluies etla saison sèche de plus enplus longue, ils entendentdéfier les caprices dutemps en utilisant des se-mences améliorées des va-riétés précoces.

«Je suis prête pour lessemis. Pour cette cam-pagne 2017, j’ai opté deproduire le sorgho et l’ara-chide. Et j’ai choisi la se-mence qui s’adapte au cli-mat.», confie Fadimatou,cultivatrice à Koutbao,dans le Diamaré.

A Meskine non loin deMaroua, d’autres produc-teurs utilisent la semenceprélevée de leur précé-dente récolte. C’est le casde Yonki Ousmane, luiaussi producteur de sorghoet d’arachide. Pour faireface à la crise du climat,le sexagénaire fait recoursau savoir faire endogène.«Pour réussir ma cam-pagne, je ne me précipitepas au champ pour semerdès les premières pluies dudébut du mois de juin. J’at-tends la tombée desgrandes pluies qui annon-cent véritablement le débutdes semis. Cette pratiqueje l’ai hérité de mes pa-rents.» explique-t-il.

Au chevet des agricul-

teurs, il y a la recherche.L’Institut de recherche agri-cole pour le développe-ment (Irad), Centre régio-nal de Maroua, s’estengagé depuis quelquesannées à mettre sur piedet à vulgariser les variétésde semences adaptées auNord et Extrême-Norddans un contexte de chan-gement climatique.

Incontournable sorgho

«La semence est la prin-cipale matière première enproduction végétale. Pouravoir un bon rendement,elle doit répondre aux exi-gences du climat pour as-surer.» explique SimonDjakba Basga, Coordona-teur scientifique à l’Irad deMaroua. «Les bons rende-

ments se trouvent dans lesvariétés améliorées de se-mences d’arachide et desorgho qui sont les spécu-lations les plus adoptéespar les producteurs»,ajoute-t-il.

Au Nord comme à l’Ex-trême-Nord, l’adoption dusorgho par les paysans

trouve sa légitimité sur sonadéquation aux réalités cli-matiques et surtout dansses multiples usages. «Jeproduis du sorgho pour lafabrication du Bili-bili (ndlr:bière locale).» confie Fadi-matou de Koutbao.

D’autres à l’instar de Fa-rikou et Hamadou Ous-

manou, produisent pourune vente à l’échelle in-dustrielle à travers la coo-pérative locale dont ils sontmembres. Le reste de laproduction est réservée àl’alimentation familiale.

Magloire Biwolé Ondoua

« Le climat guide le choix des semences »

Mme Oubbaré épse Gouromsa Aïssatou,PCA coopérative WASSAKAY de Meskine.

«Pour préparer la cam-pagne agricole, le

groupe s’assoit et fait le bi-lan de la précédente cam-

pagne. Après ce bilan,nous choisissons les spé-culations à produire pourla nouvelle campagne, laquantité de semence enfonction des espaces choi-sis.

Puis, nous préparons lesparcelles en attendant lespluies, les vraies pluies. Lechoix des spéculations estguidé par la demande despopulations et leur adap-tation au climat. Pour cetteannée nous avons misé surl’arachide, le mil et biensûr le sorgho.»

« J’ai adopté des spéculationsmoins exigeantes »

Kari Toukour, producteur à Meskine.

«Je suis producteur d’oi-gnon de sorgho et d’ara-

chide. L’arachide et l’oi-gnon, je les produis àgrande échelle. Ces deuxspéculations sont moinsexigeantes.

Pour l’arachide spécifi-quement, la période de flo-raison garante de la pro-ductivité, correspondtoujours avec la disponibi-lité des pluies. Ces deuxdenrées sont produitespour être vendues et sub-venir aux besoins de sco-larité et de santé des en-fants ainsi qu’à

l’amélioration des mespropres conditions de vie.»

Propos recueillis par

Magloire Biwolé Ondoua

Le choix des cultures dans le grand Nord est conditionné par la sécheresse.

Page 11: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

11 - onze

annonceLVDP N° 313 juin 2017

Page 12: Pourquoi e sorgho

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Page 13: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

13 - treize

annonceLVDP N° 313 juin 2017

Page 14: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

14- quatorze

bon à savoir LVDP N° 313 juin 2017

Plaidoyer

Faut-il accepter CARRE-FOUR ou pas au Ca-meroun? L’Association

citoyenne de défense desintérêts collectifs (ACDIC),dans sa lutte pour la sou-veraineté alimentaire en afait son affaire et s’y op-pose.

Ce qui choque: «On dé-roule le tapis rouge à CAR-REFOUR. On lui donnedes avantages inimagina-bles et gratuits: un terrainde 3,5 ha au cœur de lacapitale après déguerpis-sement des populations;des exonérations de taxesnon seulement sur le ma-tériel de construction del’édifice mais aussi sur tousles produits importés; durapatriement libre et illimitéde fonds et des dizainesd’autres facilités incroya-bles.» S’est exprimé Ber-nard Njonga, président del’association.

Du côté des responsa-bles du ministère du com-merce rencontrés, la ve-nue de cet investisseur estune aubaine pour la crois-sance économique. Oncite entre autres la créationdes emplois, l’entrée descapitaux étrangers. Pourle Délégué du gouverne-ment auprès de la commu-nauté urbaine de Yaoundé,l’édifice de CARREFOUR,qui sera implanté au quar-tier Ekoudou, non loin dupalais des sports, embel-

lira davantage la ville.

Avalanche deproduits importés

Pour avoir mené uneétude minutieuse et com-parative dans des super-marchés de Douala etYaoundé en rapport avecles produits locaux, pouravoir effectué le déplace-ment sur Abidjan aux finsde visiter le supermarchéCARREFOUR qui y fonc-tionne depuis 2015, l’AC-DIC voit une avalanche deproduits importés venir dé-truire la production localeet tire la sonnetted’alarme. «Quand ces su-permarchés parlent desemplois qu’ils créent, c’estde la poudre aux yeux. Sur500 emplois créés, ils dé-truisent 10.000 autres

dans la production, trans-formation et distributiondes produits locaux. Et quedire des boutiquiers duquartier et autres petits mé-tiers qui à termes sont ap-pelés à disparaître.»

Les produits locaux qu’ilspromettent vendre repré-sentent moins de 2% deleurs volumes d’affaire etfont triste mine parmi lesproduits importés hyper at-trayants. Quand CARRE-FOUR dit devoir former lesproducteurs à produiredans leurs standards, sont-ils trop gentils pour sesubstituer aux ministères del’agriculture et de l’éle-vage? Encore que leursstandards ouvrent la porteà l’introduction des se-mences, des variétés et destechniques culturales noncontrôlées des producteurs

tels des hybrides et OGM.» En disant formellement

non à CARREFOUR enl’état, l’ACDIC suggère àl’Etat de renégocier lesconditions d’implantationdes supermarchés de cettegrandeur sur le territoire

national.Elle prévoit des actions

plus fortes si ces proposi-tions salutaires pour l’éco-nomie locale ne sont pasprises en compte.

Michelle Mbiendou

Non à l’hypermarché

CARREFOUR au Cameroun !La place des produits locaux dans les

supermarchés fait débat depuis l’annoncede l’arrivée prochaine de l’hypermarché

Carrefour à Yaoundé et Douala.

La goutte d’eau qui fait déborder le vaseAu Cameroun, les supermarchés distribuent à 98% les produits importés !

Une nouvelle forme de colonisation par la bouche.

l Ces enseignes visentla classe moyenne riche,

dont le pouvoir d’achat,aurait boosté les produc-

tions locales si elleconsommait les produitslocaux.

Et que dire de la perver-sion des mentalités et ha-bitudes de consommationde ces classes moyennes.

Le constat ressort del’étude comparative dessupermarchés de Yaoundéet Douala menée par l’As-sociation citoyenne de dé-fense des intérêts collectifs(ACDIC).

« On ne peut accompa-gner et encourager lesproducteurs à produiremieux et plus pour ne paspouvoir vendre» relève

l’ACDIC.l Les supermarchés ap-

pauvrissent les 67% de ca-merounais qui vivent del’agriculture au Came-roun. l Avec des produits im-

portés parfois sans aucunetraçabilité dans la prove-nance, la fabrication et laqualité, cela devient nonseulement un danger pourles consommateurs maisaussi, modifie petit à petitles habitudes alimentaires.Aujourd’hui en ville onconnait et consomme demoins en moins les metstraditionnels qui à terme

disparaîtront, emportantles richesses culinaires, lesépices et autres ressourcesnaturelles locales.

CARREFOUR s’inscritdans cette logique de des-truction du produire local.«C’est une nouvelle formede colonisation qui cettefois-ci passe par nosbouches.» Déclare BernardNjonga, président de l’AC-DIC.

NB : Les rapportsd’étude des supermarchéssont disponibles surwww.acdic.net

L’origine des produits des supermarchés n’est pas maitrisée.

Les supermarchés bouleversent les habitudes de consommation.

Page 15: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

15 - quinze

internationalesLVDP N° 313 juin 2017

Mafia dans l’industrie agroalimentaire

Dans un invraisembla-ble voyage qui l’amené de l’Italie à la

Chine et à la Californie,de l’Afrique et aux couloirsdu Congrès mondial de latomate d’industrie, le jour-naliste Jean-Baptiste Ma-let, auteur du livre l’Empirede l’or rouge, fait décou-

vrir à sonl e c t e u rune réa-lité ef-f rayan teet insoup-çonnée.

Cette enquête décrit lecircuit mondialisé de cettesolanacée qui est enconcentré avarié sur lemarché africain. Aprèsl’avoir lue, on ne regardeplus jamais une bouteillede ketchup du même œil.

Selon le journaliste, l’in-

nocente tomate raconte àla fois le capitalisme, lamondialisation, l’expan-sion chinoise, le taylo-risme, l’exploitation destravailleurs, les mafias etles fraudes à échelle pla-nétaire.

Comme dans tous lesmarchés de matières pre-mières stratégiques, soncommerce est tenu par «unpetit milieu au sein duquelune poignée d’acteurs rè-gnent en maîtres». On leurdoit la transformation du

«quart des tomates queconsomme l’humanité».

En Italie du Nord,Parme, «berceau de cetteindustrie», en est le pointnodal. Entre les Américainset les Chinois, les barils deconcentré font du trajet.

Les sauces tomate«Made in Italy», ne sontbien souvent que desconcentrés chinois dilués àl’eau. La mention "Chine"n’y figure pas alors que lenom "Italie" est imprimé surla boîte.

D’une manière géné-rale, en Italie, la mafiaprospère aussi dansl’agroalimentaire. «Lesproduits agro-mafieux par-viennent jusqu’aux assiettesdes consommateurs dumonde entier», résumeJean-Baptiste Malet.

Ajout d’amidon et decolorants

Dans leur frénésie ex-portatrice, les Chinois ont,depuis plus de quinze ans,multiplié les usines detransformation des tomatesd’industrie en tripleconcentré. Au point d’enposséder beaucoup trop.Ils ont aujourd’hui desstocks surabondants deconcentré de tomate.«S’instaure alors un cerclepernicieux. Le concentréexcédentaire vieilli, estcédé à bas coût.» A qui?Aux Africains, écrit Malet.

Qu’on ne se méprennepas, même dans des barilsstériles, le produit finit parpourrir. Que se passe-t-ilalors? Il est remélangéavec de l’amidon et descolorants.

La visite cachée que faitl’auteur de l’une de ces ar-rière-cuisines montre untableau d’ensemble dépri-mant.

Quand la mondialisa-tion triomphe dans ses er-rements, il faut revenir auxfondamentaux. Et retrouverle goût de la tomate.

Source : liberation.fr

C’est fou tout ce qu’il peut yavoir dans une tomate enconserve. Et ce n’est pas

toujours joli.

Des inquiétudes sur la qualité nutritive des alimentsLa nourriture consommée actuellement contiendrait moins de nutriments qu’avant. Sont pointées du

doigt les techniques culturales et les manipulations post récolte.

Des études sur la qualitédes aliments indiquent

que la concentration decertains nutriments impor-tants a tendance à baisser.

Des travaux menés auxEtats-Unis sur 43 fruits etlégumes, et publiés en2004, indiquent que lesconcentrations ont baissé:20% pour la vitamine C,15% pour le fer, 16% pourle calcium ou encore 6%pour les protéines.

« Les efforts pour cultiverde nouvelles variétés of-

frant de meilleurs rende-ments, une résistance auxinsectes et une meilleureadaptation aux conditionsmétéo ont permis auxplantations de croître pluset plus rapidement. Maisla capacité des variétés àproduire des nutriments n’apas suivi cette croissancerapide», selon Donald Da-vis, chercheur à l’Institutbiochimique de l’universitédu Texas et auteur principalde l’étude en question.

Cela peut s’expliquer

par les méthodes d’agri-culture intensive, la sélec-tion de certaines variétésau détriment d’autres surdes critères esthétiques ourépondant aux besoins deproduction, ou encore lefait que nombre de fruitset légumes sont cueillis tôt,avant d’être mûrs, afinqu’ils résistent mieux auxcentaines ou milliers de ki-lomètres qu’ils parcourentavant d’être vendus oumangés.

Source : Le monde

Du concentré de tomate pourridans les boîtes

De l’eau et des colorants sont parfois ajoutés dans la tomate en conserve.

Page 16: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

16- seize

santé LVDP N° 313 juin 2017

Présentation Mode d’emploi Indications

Oignon cru - Laver 1 oignon moyen - Découper ou râper- Y ajouter un jus de citron.

- Manger un bulbe entier parjour, ou plus selon la tolé-rance de l’organisme.- Manger comme de la sa-lade.

Hypertension, obésité, goutte,maladies rénales, thrombose,vers intestinaux, diabète, hépa-tite, cirrhose, cancer intestinal.

Jus frais - Ecraser et tamiser 1 oi-gnon- Y ajouter soit du jus decarotte, soit du jus de to-mate ou de citron et dumiel.

Boire 1/2 verre, 2 ou 3 foispar jour.

Hypertension, obésité, goutte,rhumatisme, calculs rénaux,thrombose, mauvaise circulationsanguine, lourdeur des jambes,diabète, mauvaise digestion, cir-rhose.

Oignon cuit ou rôti(Cuit, l’oignon perd songoût âcre et piquant et de-vient plus facile à consom-mer en abondance)

Prendre 2 ou 3 oignons parjour, avec son jus de cuisson.

Hypertension, obésité, goutte,maladies rénales, mauvaise di-gestion, cirrhose.

Sirop d’oignon - Découper plusieurs oi-gnons en rondelles- Y ajouter un peu d’eau etbeaucoup de miel- Faire cuire- Ecraser pour en faire unepâte homogène.

Consommer par cuillerées. Affections respiratoires: sinusite,bronchite, toux, asthme bron-chique.

Jus d’oignon frais - Appliquer sur la peau en lo-tion ou en compresses.

Abcès, furoncles, boutons, acné,cosmétique.

Pâte d’oignon (cataplasme)

- Appliquer sur la peau. Abcès, boutons, furoncles.

Traitements à base d’oignon L’essentiel est dans l’huileessentielle d’oignon

L’huile essentielle et les flavonoïdes contenus dans

l’oignon lui confèrent des propriétés antibiotiques,

anti asthmatiques et protectrices des artères.

Les oignons contiennenttrès peu de calories, soit

38 kcal /100g et ont uneteneur très négligeable engraisses (0,16%).

Toutes les vitamines sontprésentes en petites quan-tités (sauf la vitamine B12)dans l’oignon. Les miné-raux parmi lesquels se dis-tingue le potassium (157mg /100) sont présents.Les oligo-éléments dont leplus important est le soufresont contenus dans l’es-sence volatile de l’oignon.

Cependant, l’oignon est

très riche en substancesnon nutritives qui sont d’ungrand apport sur l’activitéphysiologique. Il contientune essence volatile richeen glucosides soufrés.Cette essence est respon-sable de l’odeur caracté-ristique de l’oignon. C’estelle qui procure la plupartdes propriétés de l’oignon.

En effet, l’huile essen-tielle et les flavonoïdesconfèrent à l’oignon sespropriétés antibiotiquespectorales, anti asthma-tiques et protectrices ducœur et des artères.

Les flavonoïdes sont dessubstances qui favorisentla circulation sanguine,empêchent la formationdes caillots de sang et blo-quent l’oxydation des lipo-protéines de faible densitéqui provoquent l’artérios-clérose.

CD

Les vertus diététiques del’oignon ont été prou-vées scientifiquement.

Toutes les affections desvoies respiratoires: la sinu-site, la bronchite et lapneumonie s’estompentgrâce à la consommationde l’oignon.

L’ingestion d’un oignoncru peut arrêter une crised’asthme. L’oignon est an-tiallergique et dilatateurdes bronches. En outre,l’inhalation de l’huile es-sentielle de l’oignon estbénéfique et appropriéepour les enfants. Les effetsbénéfiques de l’oignon surles bronches se font res-sentir quelques minutesaprès en avoir consommé.

L’oignon peut réduirel’acidité du sang, en aug-mentant le volume d’urineet en favorisant l’élimina-tion des déchets. Il est re-commandé aux personnessouffrant de calculs ré-naux, d’infections uri-naires.

Dépuratif

C’est un aliment parti-culièrement recommandéaux diabétiques car il faitbaisser le sucre dans lesang.

L’oignon favorise la dés-intoxication du foie et sti-mule la fonction des autresglandes digestives. Saconsommation est conseil-

lée en cas d’hé-patite chroniqueou de cirrhose.

Les personnesqui consommentrégulièrement l’oi-gnon sont moinsexposées aurisque de souffrirdu cancer de l’es-tomac. L’oignonest capable deneutraliser lessubstances cancéri-gènes. Il doit êtreabondamment consommépour prévenir et compléterle traitement de l’estomacet du colon.

Appliquées directementsur la peau, les têtes d’oi-gnon l’adoucissent et l’em-

bellissent. Elles nettoient lespeaux qui ont des boutonset l’acné. On utilise l’oi-gnon pour guérir les bles-sures, les furoncles, les ab-cès et les brûlures.

On distingue globale-

ment les oignons rouges,blancs, jaunes et les petitsoignons ou échalotes.Toutes ces variétés sont ef-ficaces et se trouvent enabondance au Cameroun.

Catherine Djité

La consommation régulière d’oignons aide à luttercontre les affections respiratoires, rénales et hépatiques.

Tirez profit des qualitésthérapeutiques del’oignon

Cru ou cuit, l’oignon conserve ses propriétés.

Page 17: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

17 - dix-sept

fiche techniqueLVDP N° 313 juin 2017

Le piment

Périodes d’abondance et de rareté

Naturellement, les pé-riodes d’abondance du

piment sur le marché se si-tuent pendant les périodespluvieuses (mai à novem-bre), et les périodes de ra-reté pendant et au sortir dela saison sèche (décembreà avril). Mais aujourd’hui,avec les changements cli-matiques et le développe-ment des techniques d’irri-gation rendues accessiblesavec les petites moto-pompes efficaces et ven-dues à un coût abordableen provenance des paysd’Asie (Chine, Japon, etc.),les périodes d’abondanceet de rareté du piment surle marché sont difficilementprévisibles. Toutefois, le ré-seau hydrographique ainsi

que la profondeur de lanappe phréatique dechaque zone agro-écolo-gique du Cameroun, àcertaines périodes de l’an-née, peuvent constituer des

facteurs limitants malgré labonne volonté de l’horti-culteur, et maintenir encorela période de rareté du pi-ment sur le marché entrefévrier et avril.

Les bassins de production

Le piment se cultivepresque dans la totalité

des zones agro-écolo-giques du Cameroun. Ils’adapte à des zones va-riant entre 0 m (niveau dela mer) et 2000 m d’alti-tudes. Jadis cultivé dansles exploitations pay-sannes en associationavec d’autres cultures vi-vrières (maïs, macabo,taro, etc.) ou pérennes(bananiers, arbres fruitiers,etc.), la tendance actuelleest la monoculture dansles jardins horticoles à butessentiellement lucratif.Les rendements sont deplus en plus intéressants sion choisit des semencesaméliorées et si on pra-tique de bonnes tech-niques culturales. Toute-

fois, la culture du pimentréussit mieux sur des solslégers, bien drainés, pro-fonds, riches en matièreorganiques et ayant unebonne capacité de réten-tion d’eau.

Le piment est uneplante de la famille dessolanacées. Le fruit est

consommé à l’état frais oupeut être séché pour êtreconsommé plus tard. Jadiscultivé comme plante dejardin de case à usage es-sentiellement domestique,le piment est actuellementdevenu une culture degrandes exploitations. Lefruit frais ou séché est deplus en plus sollicité aussibien pour le marché inté-rieur camerounais, stimulépar l’augmentation de lademande urbaine, que parl’émergence des échangesintra-régionaux et régio-naux (Gabon, Congo,Guinée Equatoriale, Répu-blique Démocratique du

Congo, Tchad, RépubliqueCentrafricaine, Nigeria) etmême internationaux(France, Allemagne, Bel-gique, Grande-Bretagne).

A cause de sa saveurplus ou moins piquante quitraduit la teneur du fruit enun alcaloïde, la capsaï-cine, le piment est utilisécomme condiment et/ouépice. Les fruits de pimentsont consommés à l’étatfrais ou séché, entier ou

moulu, seuls ou en com-binaison avec une gammevariée d’autres agents sa-voureux.

Les formes les plus pi-quantes sont consomméesen très petites quantités etconsidérées comme condi-ment ou épice pour l’as-saisonnement et la stimu-lation de l’appétit. Lespiments sont aussi utilisés

dans l’industrie comme in-grédient de nombreux pro-duits, par exemple lessauces épicées, le poissonen conserve, la bière degingembre, mais aussidans certains produitspharmaceutiques. Le pig-ment rouge (anthocyanine)extrait des fruits mûrs estutilisé comme colorant na-turel en alimentation et en

cosmétique. Par ailleurs, lepiment figure en bonneplace parmi les cultures dediversification des exporta-tions agricoles au Came-roun. Les prix sont de plusen plus attrayants tout aulong de l’année, particu-lièrement pour les produc-tions de contre-saison (en-tre janvier et avril).

FItinéraire de production

FAstuces pour réussir le

piment bio

Des prix attrayants entrejanvier et avril

‘‘

’’

Le piment est devenu une culture de grandes exploitations.

Le piment abonde sur les marchés de mai à novembre

Le piment se cultive presquepartout au Cameroun.

Page 18: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

18- dix-huit

fiche technique LVDP N° 313 juin 2017

Le choix du site

Autant que possible, laparcelle de terrain des-

tinée à la production dupiment doit être débarras-sée de tout couvert végé-tal, car la plante s’exprimemieux lorsqu’elle est ex-posée au soleil. Le sol doitêtre meuble, profond,riche en matière orga-nique et possédant unebonne capacité de réten-tion en eau. De préfé-rence, le site doit êtrechoisi à côté d’un pointd’eau (puits, cours d’eau),qui ne tarit pas en saisonsèche. L’avantage lié à cechoix est la possibilité deproduire en contre-saison(décembre à avril), pé-riode pendant laquellebon nombre de jardiniersne sont pas en activité. Enconséquence, les prix desdenrées issues de cettepériode sont les plus inté-ressants, l’offre sur le mar-ché étant nettement infé-rieure à la demande.

La préparation du solAussi, il faut éviter de

choisir un site dont le pré-cédent cultural a été uneSolanacée. Ce choix per-met de briser le cycle desparasites du piment dansle sol. Le sol destiné à laculture du piment peutêtre labouré mécanique-ment, en utilisant un trac-teur attelé à un outil delabour (charrue à disquespar exemple). Mais le solpeut également êtreameubli avec des outilsmanuels (houes, dabas,etc.). Après ameublisse-ment, la plantation peutse faire à plat, ou aprèsbillonnage, surtoutlorsqu’on court desrisques d’inondation.

Les variétés les plus cultivées

Dans chaque localité, ilexiste plusieurs varié-tés de piments, sélec-

tionnées ou locales, distin-guables par la grosseur dufruit, la forme du fruit, lacouleur du fruit à maturité,ainsi que la teneur du fruiten capsaïcine.

Sur le plan du marchélocal camerounais, les va-riétés de piment à grosfruits rouges (Safi, Antillais,etc.) sont les variétés lesplus recommandées. Parailleurs, les variétés de pi-ment à gros fruits jaunes(Big sun, Burkina yellow,etc.) sont aussi celles àmettre en culture. Elles sontles plus sollicitées aussibien par les ménages ca-merounais, que par les ex-

portateurs.Sur le plan du marché

international, d’autres va-riétés de piment frais à pe-tits fruits, selon leurs formes(Cayenne, piment oiseau,etc.) peuvent être cultivées

sur commande, en fonc-tion des utilisations que ledemandeur veut en faire.

Toutefois, lorsque le pi-ment doit être transformé(séché, moulu, etc.) avantd’être vendu, ni la gros-

seur du fruit frais, ni la cou-leur du fruit à maturité, nesont plus tenues en consi-dération: seuls importent lerendement en fruits frais etleur teneur en matièresèche et en capsaïcine.

Le choix et la préparationdes semences

Les semences de pimentutilisées en pépinière

peuvent être sélectionnéespar des firmes internatio-nales (exemple: TECHNI-SEM), et distribuées au Ca-meroun par diversmagasins (Tropicasem,Phytograin, etc.); ces se-mences sont convenable-ment conditionnées dansdes sachets ou des boîtesserties en aluminium impri-més. Au moment de

l’achat, le jardinier devras’assurer que la date depéremption mentionnéesur le matériel de condi-tionnement n’est pas at-teinte, auquel cas les se-mences y contenues ontperdu leur pouvoir germi-natif et donc ne pourrontplus germer lorsqu’on lesplace dans des conditionsfavorables à la germina-tion. La perte de la viabilitédes semences est un phé-

nomène irréversible: il fautdonc recommencer le ger-moir en changeant le lotde semences.

Les semences peuventaussi être produites par deshorticulteurs expérimentés,à condition que les fruits àpartir desquels elles doi-vent être extraites ne pro-viennent pas des variétéshybrides (F1 Sunny, F1 Fo-rever, par exemple). Maispour les autres variétés àpollinisation ouverte, lesfruits sains et bien mûrsprovenant de la cultureprécédente peuvent êtreutilisés pour la productiondes semences.

Bien préparer les semences

Les fruits mûrs récoltéssont étiquetés et conservésdans des seaux en plas-tique pendant 8 à 10 joursà l’abri. Pendant ce temps,le mésocarpe se ramollittotalement. Ce processusa pour objectifs:

- de parachever la ma-turation physiologique desgraines, favorisant ainsileur germination et la vi-gueur ultérieure desplants;

- de faciliter leur extrac-tion du fruit.

En portant des gants enplastique (la capsaïcine ir-rite la peau) on macère lesfruits ainsi décomposés; onprocède ensuite à des rin-çages successifs avec del’eau propre, en éliminantà chaque tour les déchets:exocarpe, mésocarpe,graines vides qui surna-gent. A la fin de cette opé-ration, seules les grainespropres restées au fond durécipient sont conservées.Elles sont ensuite mises àsécher à l’ombre sur unesurface propre. On les re-tourne de temps en temps,et elles sèchent au bout de3 à 4 jours. Les semencesde piment sont ainsi prêtespour le semis au germoir.

Le gros piment rougeou jaune est plus

indiqué pour lemarché local.

Les variétés de piment à petits fruits sont destinées au marché international et doivent produites sur commande.

Les semences produites par l’agriculteur ne doivent pasprovenir des variétés hybrides.

Page 19: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

19 - dix-neuf

fiche techniqueLVDP N° 313 juin 2017

Le test degermination

Avant de mettre les se-mences au germoir, il

est recommandé de pro-céder à un test de germi-nation très simple: Onprend au hasard 400graines de l’échantillonqui sont ensuite diviséesen 4 lots de 100 ou 8lots de 50 graines. Lessubstrats de germinationconventionnels sont le sa-ble et le papier journal.Les semences sont espa-cées sur le substrat desorte qu’après la germi-nation, les plantules n’en-trent pas en contact lesunes les autres avant lecomptage. Le substratdoit être mouillé en per-manence pour créer desconditions favorables à lagermination.

La germination d’unesemence peut être définiecomme la reprise decroissance de l’embryonet l’émergence de la ra-dicule des structuresmembranaires qui la re-couvrent.

Un taux degermination de 80-

90% pour les semencesde bonne qualité

Après la germinationdonc, on compte lesplantules normales, parexemple après 5 jours et10 jours; au terme del’expérience, la moyennedes 4 échantillons donneune estimation de la via-bilité du lot de semences.Un taux de germinationde 80-90 % est atteintlorsqu’on utilise des se-mences de bonne qualité.Toutefois, pour arriver àune décision définitive surla quantité à semer afinde couvrir la superficiepréparée, on tiendracompte des aléas clima-tiques et des conditionsdu champ. En principe,100 grammes de se-mences de bonne qualitésont suffisantes pour cou-vrir un hectare de terrainà planter (un gramme desemences de pimentcontient 250 à 300graines, selon les varié-tés).

Le germoir du pimentSon terreau est constitué de terre superficielle, riche en humus.

La production des plants en pépinière

Des sachets en plastiqueperforés de contenance

0,25 l (12 cm x 15 cm)sont utilisés. Ils doivent êtreremplis d’un terreau consti-tué par de la terre superfi-cielle non stérilisée, richeen humus. Après le rem-plissage, les sachets sontdisposés en bandes de 50- 60 cm de largeur sur 10m de long environ, sépa-rées entre elles par descouloirs de circulation de40 à 50 cm de large. Cescouloirs sont utilisés poureffectuer les tâches d’en-tretien de la pépinière (ar-rosage, désherbage, ferti-lisation, etc.). Après la miseen place des sachets, onprocède au repiquage desplantules.

Des plants de 5 à 10 cmde hauteur sont sélection-nés du germoir. On pro-cède ensuite au parage età la transplantation dansles sachets rangés (1 plant

par sachet). A la fin du re-piquage, on arrose co-pieusement. La pépinièreest légèrement ombragée(avec des feuilles de pal-miers) afin de réduire l’in-tensité d’évaporation deseaux d’arrosage. Cet om-

brage est réduit progressi-vement du 20e au 30ejour de la pépinière, ce quipermet aux plants de s’en-durcir jusqu’au moment dela transplantation enchamp qui a lieu vers le45e jour environ en pépi-

nière. Certaines opérationsd’entretien sont menées aucours de la période decroissance de la pépinière:arrosages, remplacementdes plants morts, luttecontre les ravageurs (es-cargots, criquets), luttecontre les mauvaisesherbes, fertilisations.

Les ennemis les plus re-doutables des plants de pi-ment en pépinière sont lesescargots et les grillons; lespremiers dévorent lesfeuilles des plants et lesderniers coupent systéma-tiquement les tigelles. Laméthode de lutte la plusappropriée consiste à uti-liser des appâts empoison-nés (mélange de Temik auxtranches mûres de papayeou au son de maïs) contreles mollusques, et à pulvé-riser les bandes des plantsavec un insecticide à ac-tion répulsive (Karaté)contre les acridiens.

Il permet d’avoir à la foisun bon drainage et unebonne capacité de ré-

tention d’eau. Le terreauainsi choisi contient géné-ralement des micro-orga-nismes (Rhizoctonia spp Py-thium spp, Fusarium spp,etc.) qui causent des fontesde semis après la levée desgraines: pour cette raison,le terreau est stérilisé à lachaleur humide pendant30 mn environ (Autrementdit, on la chauffe sur unfeu de bois comme du garique l’on prépare). Auterme de ce temps, le ter-reau est débarrassé desmicro-organismes ci-des-sus cités et même desgraines de mauvaisesherbes nuisibles au ger-moir. Il est ensuite étalé surune surface plane et per-forée, afin de laisser per-coler les eaux d’arrosage.Le terreau est ainsi prêt àrecevoir les graines de pi-ment.

Le semis se fait dans dessillons de 1cm de profon-deur, tracés parallèlementsur le terreau. Les graines

sont semées à la dose de40 g/m². Elles sont ensuiterecouvertes d’une finecouche de terre stérilisée;l’ensemble est tassé légè-rement avec la paume dela main, pour assurer unmeilleur contact graine-substrat de germination.Chaque lot de semences

est soigneusement étiquetési l’on a mis au germoirdes variétés différentes.L’arrosage est fait quoti-diennement, en vue d’as-surer une levée et un dé-veloppement homogènedes plantules. Le germoirest ombragé légèrement:cette opération a pour but

de limiter la vitesse d’éva-poration des eaux d’arro-sage, donc de créer au ni-veau du germoir unmicro-climat favorable audéveloppement des plan-tules. La durée du germoirest de 30 à 45 jours.

La durée des semences dans le germoir est de 30 à 45 jours.

Les plants permettent d’avoir une bonne reprise après la transplantation.

Page 20: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

20 - vingt

fiche technique LVDP N° 313 juin 2017

L’entretien dela plantation

Arrosage: Les plants depiment sont fragiles,donc très sensibles

aux conditions atmosphé-riques adverses. Si la plan-tation a lieu en saisonsèche, ou au moment oùla teneur en eau du sol estsuffisamment faible, il estrecommandé d’arroser lesplants afin d’assurer unereprise de croissance ra-pide.

- Remplacement desplants morts: Après laplantation en champ, ilfaut prospecter régulière-ment les plants de pimentmis en place. Selon le mi-lieu, certains peuvent sedessécher, pourrir (at-taques des micro-orga-nismes du sol), ou être dé-vorés par des ravageurs(escargots, criquets,grillons, etc.): il faut retour-ner au germoir ou en pé-pinière, choisir des plantsplus grands, et procéderaux remplacements dansles trous vides.

- Lutte contre les mau-vaises herbes: Les mau-

vaises herbes sont nuisiblesen plantation, car elles en-trent en concurrence avecles plants de piment pourl’espace, l’eau et les nutri-ments. Le désherbage ma-nuel est recommandé.Toutefois, dès que lesplants sont grands, on peututiliser un pulvérisateur àdos munis d’une cache quiempêche aux jets de labouillie herbicide, d’attein-dre les plants de piments.

- Sarclages/binages: Ilest recommandé, au coursde la croissance des plantsde piment, d’utiliser un ou-til manuel (houe, binette,dabas), pour éliminer lesmauvaises herbes etameublir la terre autourdes plants, en vue de fa-voriser un développementharmonieux des racines.

- Fertilisation: La fertili-sation des plants de pimentdoit être fractionnée. Etantdonné que les besoins enéléments nutritifs augmen-tent au fur et à mesure dela croissance des plants, ilest recommandé d’appor-

ter 10 g d’urée ou de sul-fate d’ammoniaque, deuxsemaines après la trans-plantation, puis 10 g del’un de ces engrais + 10

g de NPK 20-10-10, unmois après la transplanta-tion, donc en début de flo-raison. Puis il faut dès lorsapporter chaque mois 50

g de NPK 20-10-10 parplant, jusqu’à la fin de lapériode de récolte desfruits.

La mise en place du champ Récolte et conservation du piment

Elle se fait soit à plat surun terrain labouré mé-

caniquement ou manuel-lement, soit sur des billonspréparés de la même ma-nière.

-Procéder à la trouaisonune semaine avant la dateprésumée de la planta-tion; le volume du troudoit être deux fois celui dusachet portant le plant enpépinière.

-Apporter dans cestrous une fumure de fond,minérale (50 g de NPK20-10-10) ou organique(100 g de fiente de pouleou fumier de ferme séché).

-Le jour de la planta-tion, mettre le plant de pi-ment au centre du trou et

reboucher après avoir en-levé le sachet en plas-tique. Dans le cas desplantules à racines nues,les habiller en coupant lesracines trop longues, et lesplanter au centre du trourebouché.

-Après la plantation,stabiliser la plantule entassant légèrement toutautour avec les doigts.

La plantation se fait auxécartements de 1 m x1 m(les lignes de plants sontécartées de 1 m, et sur laligne, les plants sont écar-tés de 1 m l’un de l’autre),soit une densité de plan-tation de 10.000 plantspar hectare.

La récolte des fruitscommence 10 semaines

environ après le début de lafloraison, soit environ 3mois après la mise en placedes plants de piment auchamp. Elle dure environ16 semaines (4 mois), et alieu chaque semaine. Larécolte se fait à la main, etle fruit mûr doit êtredétaché du plant avec sonpédoncule: cette techniquede récolte a l’avantaged’allonger la durée deconservation du fruit fraisqui ne dure que quelquesjours. La durée deconservation est d’autantplus courte si les fruits mûrsont été récoltés sous lapluie.

Comme tous leslégumes-fruits, le piment estune denrée hautementpérissable qui se détériore

quelques jours seulementaprès la récolte du fruitfrais. La consommation dufruit frais se concentre doncdans les 3 à 5 jours aprèsla récolte du fruit mûr. Au-delà de cette période, lefruit mûr commence à sedétériorer naturellement.

Si le fruit doit êtreconsommé plus tard, il doitautomatiquement êtreséché, et mouluéventuellement. Desconcentrés de piment enconserves peuvent êtrefaites artisanalement et/ouindustriellement, mais cecinécessite un certain savoir-faire et un équipementapproprié.

La fertilisation des plants de pimentdoit être fractionnée.

Il faut inspecter le champ chaque jour pour pallier des carences éventuelles.

Le piment transformé seconserve sur une longue période

Page 21: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

21 - vingt-et-un

fiche techniqueLVDP N° 313 juin 2017

Les maladies et ennemis du piment

Nature Dégâts et symptômes Méthodes de lutte

Maladies

Fontes de semis (dues auxchampignons)

Ramollissement du collet desjeunes plants dans les germoirsou en pépinière; les plantuless’effondrent en groupe.

Circonscrire la zone attaquéepar application d’un fongicide:Ridomil.

Fusariose (due aux champignons) Jaunissement initial du feuillage,et flétrissement des feuilles supé-rieures

Application après chaque récolted’un fongicide: Trimangol 80WP.

Viroses (transmises par les puce-rons, les thrips et les mouchesblanches)

Les vecteurs injectent des virus,du genre TYLCV (Tomato yellowLeaf Curl Virus), responsables dujaunissement et des déforma-tions foliaires, qui culminent enun rabougrissement irréversibledes plants de piment.

Traitement préventif aux insecti-cides: Cypercal 50 EC; recher-cher une croissance rapide desplants par un programme de fu-mure minéral et/ou organiqueapproprié.

Insectes

Escargots Rongent les feuilles et les tigesdes plants, aussi bien en pépi-nière qu’en plein champ

Application des antilimaces, etdes appâts empoisonnés.

Grillons et criquets Dévorent les feuilles et les tigesdes plants, aussi bien en pépi-nière qu’en plein champ

Application d’insecticides, tôt lematin lorsque les criquets sontencore engourdis, donc s’envo-lent sur courtes distances.

Mouches de fruits (Ceratitis spp.,Bactrocera spp, etc.)

Pondent leurs œufs dans lesfruits à l’approche de la matu-rité; après éclosion, les larves ouasticots se développent dans lapulpe du fruit en creusant desgaleries qui sont des portesd’entrée aux infections secon-daires du fruit lorsque la larveaura quitté le fruit. Les fruits sedétachent et tombent au solavant la maturité.

Traitements préventifs aux insecti-cides (Cypercal 50 EC) contreles femelles adultes, afin qu’ilsne pondent leurs œufs dans lesfruits immatures.

Au Cameroun, le pimentest l’une des plantesles plus parasitées du

jardin horticole. Il est l’objetd’attaques de plusieurs ma-ladies et ravageurs, quicausent des dégâts aussibien sur les parties aé-riennes que souterrainesdes plants. Nous passeronsen revue les ennemis quiont une incidence écono-mique sur le rendement dupiment au Cameroun, leurssymptômes caractéristiquesainsi que les méthodes delutte.

Le Cypercal 50 EC estutilisé à la dose de 20 mlde produit commercial dansun pulvérisateur à dos de

15 l d’eau; Trimangol 80WP lui, est utilisé à la dosede 25 g de produit com-mercial par pulvérisateur àdos de 15 l d’eau. Avantla pulvérisation, on mé-lange préalablement laquantité de concentré émul-sifiable ou de poudre mouil-lable dans un litre d’eau,jusqu’à l’obtention d’unmélange homogène, avantde reverser ce dernier dansle pulvérisateur, et enfin,on complète jusqu’à niveau(15 l) avec de l’eau pure.Au cours de la phase re-productive de la parcelle,un mélange insecticide +fongicide doit être appliquésur les plants de pimentimmédiatement aprèschaque récolte de fruitsmûrs, afin d’éviter l’accu-mulation des résidustoxiques sur ces derniers,ce qui peut nuire à la santédu consommateur.

NB: L’insecticide et lefongicide dont nous avonsfait allusion ci-dessus nesont cités qu’à titre d’exem-ple: D’autres formulationsphytosanitaires peuventégalement être utiliséesavec beaucoup de succès.

La production du piment bioElle se fait sans utilisation des engrais

minéraux et sans application des produitsphytosanitaires de synthèse.

La production biologiqueest celle qui se pratique

sans utilisation des engrais

minéraux et sans applica-tion des produits phytosa-nitaires de synthèse. La

particularité de la culturebiologique du piment estqu’on utilise les engrais or-ganiques préparés dansl’exploitation agricole(fiente de poule, fumier,compost, etc.), ainsi quedes produits phytosani-taires naturels que l’exploi-tant agricole peut fabriquersoi-même. Les produitsbiologiques ont un effetdiététique et par consé-quent, coûtent plus cherssur le marché internationalque les produits provenantde l’agriculture conven-tionnelle. Les avantages dela fumure organique/com-post sont les suivants:

-Réutilisation de maté-

riaux organiques disponi-bles sur place;

-Le complément dessubstances nutritives etl’activation de la vie du solmaintiennent le niveau deproductivité du sol.

-L’emploi intensif et pro-longé de la fumure orga-nique peut même augmen-ter la productivité du sol;

-La fumure organiqueaméliore la structure dusol;

-Les substances nutritivesde la fumure organiquesont libérées progressive-ment et sur une longue pé-riode;

-Le coût de la fumure or-ganique est de loin infé-

rieur à celui de l’achat desengrais chimiques;

-La fumure organiquecontient beaucoup plusd’oligo-éléments que lesengrais chimiques.

Par ailleurs, la protectionnon chimique des culturesest souvent moins efficaceque la protection chi-mique, mais d’habitudeelle est moins coûteuse etrepose sur des intrants etinterventions localementdisponibles. Toutefois, laprotection non chimiqueréduit la teneur des résidusde pesticides dans les den-rées alimentaire.

Produit diététique, le piment bio se vend plus cher sur le marché international.

Page 22: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

22- vingt-deux

fiche technique LVDP N° 313 juin 2017

B.P. 11955 Yaoundé Route de l’ancien FONADER, Quartier Elig EssonoTél. : (237) 22 22 46 82/22 14 56 54 Fax : (237) 22 22 51 62 E-mail : [email protected] web : www.lavoixdupaysan.org

Mensuel de l’entrepreneur rural

Directeur de Publication

Bernard Njonga

Directrice des rédactions

Marie Pauline VoufoCoordonnateur des dossierstechniquesIrénée Modeste BidimaCoordonnateur de la diffusion/MarketingMagloire Biwolé Ondoua

Rédaction : Rodrigue Kouang,Berthe Mounbana Mewo Chef du Bureau Régional duCentre: Simplice Djouonang

Chef du Bureau Régional duLittoral : Bertrand Djami

Diffuseur Littoral: PompidouNgamnaChef du Bureau Régional du

Nord: Denis Bambé

Chef du Bureau Régional

Sud-Ouest:

Bangsi Daniel Song

Chef du Bureau Régional

du Nord-Ouest:

Oliver Nkwain

Existe aussi en version anglaise : The Farmer’s Voice

Le journal La Voix DuPaysan est édité par :

Bureau de l’Extrême-Nord :Evelyne Sobkika

Bureau de l’Ouest: Huguette Djawa

Bureau du Sud: Jacques Pierre Seh

Santé/Nutrition : Catherine DjitéCourrier : AppolinaireTetang (CDDR)

Correspondants locaux : Olivier

Ngono Moto

A collaboré : Michelle Mbiendou

Infographie : Jean Kana

Tirage : 20 000 exemplaires

Impression : Sopecam

Conclusion:Pour cultiver le piment sur 1000 m², l’on dépense

environ 927 000 F CFA. Les recettes issues de lavente sont estimées à 1 500 000 F CFA. Ce quifait un bénéfice de 573 000 F CFA.

Seuil de rentabilité

La surface minimale à ex-ploiter pour que la cul-

ture du piment soit rentabledépend des ambitions et dela capacité d’investir del’horticulteur. Toutefois, ilest recommandé de com-mencer sur de petites su-perficies (500-1000 m2),et de n’agrandir la taille deson exploitation qu’au furet à mesure de la maîtrisede son savoir faire. Dans lecas idéal, une successiondans le temps de plusieurs

parcelles à différents stadesde croissance est souhaita-ble, de sorte que l’horticul-teur soit toujours sur le mar-ché du piment tout au longde l’année. L’avantage decette pratique est que l’hor-ticulteur est capable d’iden-tifier les périodes de pic deventes, donc d’orienter lespériodes de grandes pro-ductions en vue de maxi-miser ses gains annuels.

Compte d’exploitation pour la culture de piment sur 1000 m²Désignations Quantités Prix unitaire (FCFA) Prix total (FCFA)

Equipement A

Matchette 02 2.500 5.000

Pulvérisateur 02 25.000 50.000

Arrosoir 02 5.000 10.000

Pelle 02 2.000 4.000

Brouette 01 25.000 25.000

Lime 02 1.500 3.000

Cordeau 01 5.000 5.000

Bottes 02 5.000 10.000

Total équipement: A = 112.000

Fonctionnement B

Pépinière

Achat semences 05 Boîtes de 100 g 5.000 25.000

Achat pesticides - 01 l Insecticide (Cyper-cal 50 EC)

- 01 kg Trimangol 80WP

5.0004.000

5.0004.000

Achat engrais - 01 l Fertigofol 5.000 5.000

Main-d’oeuvre Forfaitaire 50.000 50.000

Total pépinière: B = 89.000

Plantation et entretien du champ

Préparation du terrain Forfait 25.000 25.000

Trouaison Forfait 15.000 15.000

Achat fiente 25 sacs 2.000 50.000

Transplantation/repiquage 1.000 plants 10 f/plant 10.000

Arrosage 2 ouvriers x 20.000 f x 5mois

100.000 200.000

Achat engrais - 5 sacs Urée- 5 sacs 20-10-10

18.00018.000

90.00090.000

Achat pesticides - 05 l Cypercal- 05 kg Trimangol 80

WP

5.0004.000

25.00020.000

Charges traitements phytosanitires et fer-tilisation

Forfait 50.000 50.000

Total Plantation et entretien du champ: C = 575.000

Commercialisation C

Main-d’œuvre récolte 02 ouvriers x 16 récoltes 1.500 f/H.J 48.000

Main-d’œuvre conditionnement 02 ouvriers x 16 récoltes 1.500 f/H.J 48.000

Imprévus 10 % 55.000

Total commercialisation: D = 151.000

Bilan

Total dépenses: A + B +C +D = 927.000 FCFA.

Total recettes: 300 seaux de 15 l estimés x 5.000 FCFA/seau = 1.500.000 FCFA.

Gains: 1.500.000 FCFA – 927.000 FCFA = 573.000 FCFA.

Fiche technique produite par Segnou Jean,

Chargé de Recherche, Institut de Recherche

Agricole pour le Développement (IRAD),

Station Polyvalente de Recherche de Njombé

BP 13 Njombé (Cameroun). Téléphone: (237)

677 56 75 10 E-mail: [email protected]

Annonce légale

Nom de la coopérative : « PROVOCAM COOP-CA »societe cooperative avec conseil d’administration desproducteurs de volailles du cameroun

Certificat d’immatriculation N° :

Activité principale : Production de poulets

Activités secondaires : commercialisation du poulet, desœufs et autres dérivés.Transformation des produits desmembres, porciculture, pisciculture et tout autre élevage.Collecte et vente groupées de la production des membres.Achats groupés des intrants de productions des poulets etautres. Recherche des partenaires, financements, formations,suivi des activités des membres )

Adresses : BP : 4397 Douala / Tél.: 677 50 96 28

Siège social : Ange-Raphael (Douala)

Nom du PCA : Moyu Tienou Leocadie Chantale

16/006/CMR/LT/01/003/CCA/002/002004

Page 23: Pourquoi e sorgho

La Voix Du Paysan

23 - vingt-trois

sociétéLVDP N° 313 juin 2017

PLANOPAC Littoral a tenu sonconseil régional

Le verdict du Tribunal Cri-minel Spécial (Tcs) est

tombé le 5 juin 2017.Jean Damas, ancien

coordonnateur du Pro-gramme d’appui à la pro-duction et à la transforma-tion des racines et tubercules(Pndrt), a été reconnu cou-pable de coaction de dé-tournement de deniers pu-blics de la somme de 250millions de FCFA avec le dé-nommé Yenang Alain,comptable dans la mêmestructure.

Le Minfi a constaté que208 bons de commande ontété passés par Jean Damasjusqu’en 2014 alors qu’ilavait été démis de ses fonc-tions en janvier 2012.

Comme sanction, ilécope donc de 20 annéesde prison. Quant à Alain Ye-nang, il écope de 12 ans deprison ferme dans lesmêmes conditions.

Ils doivent en plus payer10 millions de FCFA aux ti-tres des frais de procédureà la Chambre d’agriculture,des pêches, de l’élevage etdes forêts (Capef).

20 ans deprison pour

l’ancien Coordodu manioc

Détournement de fonds

La Plate-forme régionale des organisations professionnelles agro-sylvo-pastorales a tenu son conseil régional à Douala le 14 juin 2017. Cap sur la

formation des jeunes.

Venus des 34 arrondis-sements de la régiondu Littoral, les produc-

teurs membres de la Plate-forme Nationale des Or-g a n i s a t i o n sProfessionnelles Agro-

sylvo-pastorales du Came-roun (PLANOPAC) pour leLittoral ont fait salle com-ble le 14 juin 2017 à laDélégation régionale del’agriculture, pour prendrepart à leur conseil régio-

nal. Cette organisation pay-

sanne créée en octobre2007, a réaffirmé sa visiond’une société camerou-naise où le paysan parvientà couvrir ses besoins so-

cio-économiques par lesmoyens financiers et ma-tériels générés par lui-même à travers ses activi-tés agropastorales.

Selon Gilbert Konango,président régional, laplate-forme compte 376organisations des produc-teurs normalement identi-fiées et plus de 16000 pro-ducteurs agropastorauxsuivis.

Le président régional aconfié que l’année 2017sera consacrée à la forma-tion des jeunes en ingénie-rie agricole, afin de lesamener à s’investir effica-cement dans le secteuragro-sylvo-pastoral et ha-lieutique.

Pompidou Ngamna

Les représentants des organisations de producteurs membres de la Plate-forme régionale.

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La Voix Du Paysan

24- vingt-quatre

annonce LVDP N° 313 juin 2017