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MINISTÈRE DE LA SANTÉ RÉGION LORRAINE INSTITUT LORRAIN DE FORMATION DE MASSO-KINÉSITHÉRAPIE DE NANCY Prise en charge rééducative du membre supérieur d’une patiente hémiplégique : la thérapie par le miroir et utilisation des outils de Perfetti Mémoire présenté par Victor GEORGE, étudiant en 3 e année de masso- kinésithérapie, en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute 2013-2016.

Prise en charge rééducative du membre supérieur …memoires.kine-nancy.eu/george2016.pdf · de Bobath, Perfetti, Kabat. Aujourd’hui de nouveaux moyens tels que le travail par

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MINISTÈRE DE LA SANTÉ

RÉGION LORRAINE

INSTITUT LORRAIN DE FORMATION DE MASSO-KINÉSITHÉRAPIE DE NANCY

Prise en charge rééducative du membre supérieur d’une patiente hémiplégique :

la thérapie par le miroir et utilisation des outils de Perfetti

Mémoire présenté par Victor GEORGE,

étudiant en 3e année de masso-

kinésithérapie, en vue de l’obtention du

Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute

2013-2016.

 

 

RESUME

1. INTRODUCTION .......................................................................................... 1

2. METHODE DE RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE ................................ 2

3. ASPECTS THEORIQUES ............................................................................. 3

3.1. La plasticité cérébrale ............................................................................... 3 3.2. La Thérapie par le miroir (TM) ................................................................. 4

3.2.1. Définition et origines ........................................................................... 4 3.2.2. Les fondements de la thérapie par le miroir ........................................ 5 3.2.3. Sur qui appliquer la TM ? .................................................................... 7 3.2.4. Les effets de la TM .............................................................................. 7 3.2.5. Ajout d’outils spécifiques à la TM : Les outils de Perfetti .................. 8

4. BILAN INITIAL (14/09/15) ........................................................................... 9

4.1. Présentation du patient .............................................................................. 9 4.2. Histoire de la maladie ............................................................................. 10 4.3. Bilan de la douleur .................................................................................. 10 4.4. Bilan d'inspection et de palpation ........................................................... 11 4.5. Bilan articulaire ....................................................................................... 11 4.6. Bilan de la spasticité ............................................................................... 11 4.7. Bilan de la motricité volontaire ............................................................... 12 4.8. Bilan sensitif ........................................................................................... 12 4.9. Bilan fonctionnel ..................................................................................... 13 4.10. Bilan psychologique et comportemental et des fonctions supérieures .. 14

5. BILAN DIAGNOSTIC KINESITHERAPIQUE ........................... 14 5.1. Déficits .................................................................................................... 14 5.2. Incapacités ............................................................................................... 15 5.3. Désavantages ........................................................................................... 15

 

 

5.4. Objectif de Traitement ............................................................................ 15 5.5. Principes de Traitement .......................................................................... 16

6. TRAITEMENT : LA THERAPIE PAR LE MIROIR AVEC LES

OUTILS DE PERFETTI ..................................................................... 16 6.1. Matériel et installation ............................................................................ 17 6.2. Le protocole ............................................................................................ 18 6.3. Les différents exercices ........................................................................... 20

7. BILAN FINAL (21/10/15) ............................................................. 23 7.1. Bilan de la douleur .................................................................................. 23 7.2. Bilan de la motricité volontaire ............................................................... 23 7.3. Bilan Psychologique et comportemental ................................................. 25

8. DISCUSSION ................................................................................ 25

9. CONCLUSION .............................................................................. 29

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES  

         

 

 

 

RESUME

L’origine très récente de la thérapie par le miroir est issue du pionner Ramachandran.

Celui ci propose une technique novatrice afin de faire diminuer la présence de douleurs

fantômes chez les patients amputés. D’autres auteurs s’intéressent à l’efficacité de cette

nouvelle thérapie chez les patients ayant subi des accidents vasculaires cérébraux, afin de

favoriser la récupération motrice du membre supérieur ou inférieur lésé. Une meilleure

compréhension de la plasticité cérébrale et des réseaux neuronaux de par les progrès de

l’imagerie cérébrale fonctionnelle offre aux différents auteurs une meilleure réalisation de

cette thérapie. La thérapie par le miroir fait appel aux techniques de biofeedback visuel par la

création d’un leurre sensoriel à partir de l’observation de l’image réfléchie du membre sain.

Dans ce travail, nous nous intéressons à la rééducation fonctionnelle et motrice du

membre supérieur avec la thérapie par le miroir et les outils de Perfetti. Il s’agit d’une patiente

présentant une hémiplégie gauche consécutive à un accident vasculaire cérébral à

prédominance brachiale sans atteintes des fonctions supérieures majeures.

Nous mettons en place suite aux résultats encourageants de cette nouvelle thérapie

l’élaboration d’une méthodologie similaire à la littérature pour notre patiente. L'originalité de

la prise en charge est d'associer à cette thérapie nouvelle les outils de Perfetti, non pas le

protocole et l'idée de celui-ci, mais l'intégration d’objets bien précis dans la rééducation. Des

exercices détaillés pour notre patiente sont décrits pour la compréhension de cette thérapie. La

mise en place d'outils dans la thérapie par le miroir apporte un aspect ludique et fonctionnel,

permettant l'accroissement d'une motivation chez notre patiente, afin de poursuivre une

rééducation bénéfique et attentionnée.

A la fin de la prise en charge, nous remarquons une amélioration de la capacité

fonctionnelle et motrice de notre patiente, qui correspond aux résultats de la littérature

objectivés par des tests spécifiques.

Mots   clés   :   accident   vasculaire   cérébral,   hémiplégie,   plasticité   cérébrale,   thérapie  

miroir,  feedback  

 

Key   words   :   stroke,   hémiplegia,   cerebral   plasicity,   mirror   therapy,   feedback

               

 

    1          

1. INTRODUCTION  

L’accident vasculaire cérébral (AVC) se définit selon l’Organisation mondiale de la

santé comme « un déficit brutal d’une fonction cérébrale focale sans autre cause apparente

qu’une cause vasculaire », associé éventuellement à des troubles de la vigilance, pour une

durée de plus de 24h. L’évolution se fait vers une récupération plus ou moins complète ou

vers le décès. L’AVC est une pathologie fréquente touchant chaque année environ 130 000

cas en France dont environ un quart de récidive. L’âge moyen de survenue d’un AVC est de

73 ans, dont 25% touchent les moins de 65 ans. Il représente la première cause de handicap

acquis de l’adulte et la troisième cause de mortalité après les cancers et les maladies cardio-

vasculaires. C’est la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer. Pour les

membres supérieurs, nous pouvons constater que seulement 15% des personnes atteintes

d'une paralysie initiale obtiendront une récupération fonctionnelle totale (1)(2).

La rééducation de l’hémiplégie s’est longtemps organisée autour de différents concepts

de Bobath, Perfetti, Kabat. Aujourd’hui de nouveaux moyens tels que le travail par tâche

orientée, contrainte induite avec l’utilisation d’un feedback sont utilisés.

Les études de plus en plus nombreuses basées sur la plasticité cérébrale nous amènent à

présenter un traitement peu usité, un traitement hybride. Il associe une rééducation

traditionnelle (3) comportant l’utilisation de mobilisations passives à visée d’étirements

musculo-squelettiques, de renforcements musculaires, d’exercices proprioceptifs et

fonctionnels pour l’ensemble des déficits de nos patients avec la thérapie par le miroir et en

utilisant les outils de Perfetti. Suite aux résultats encourageants de cette nouvelle thérapie,

nous décidons de mettre en place l’élaboration d’une méthodologie similaire afin de proposer

une rééducation originale pour notre patiente présentant une hémiplégie consécutive à un

accident vasculaire cérébral. L’ensemble de notre prise en charge s’oriente essentiellement

vers la rééducation du membre supérieur.

Dans notre étude, nous nous intéresserons au cas d’une patiente atteinte d'une

hémiplégie gauche sans troubles majeurs des fonctions supérieures, admise au centre de

rééducation après un AVC ischémique.

               

 

    2          

Il se pose le questionnement suivant : pouvons nous émettre des recommandations

basées sur une évidence de preuve afin de prendre en charge le membre supérieur d’un patient

hémiplégique en utilisant la thérapie par le miroir et les outils de Perfetti ?

Nous débuterons ce mémoire par la présentation de la méthode de recherche

bibliographique ainsi que les différents aspects théoriques tels que la plasticité cérébrale,

l’origine et les différents mécanismes engendrés par la thérapie par le miroir. Par la suite,

nous présenterons le bilan initial de notre patiente suivi du bilan diagnostique

kinésithérapique. Nous établirons ensuite un protocole de traitement afin de réaliser des

exercices détaillés de la thérapie par le miroir. Enfin, après avoir décrit notre bilan final, nous

exposerons dans la discussion la comparaison des effets recueillis par rapport aux différentes

études portant sur le sujet, l’évolution de notre patiente, notre ressenti et les difficultés

rencontrées au cours de la prise en charge. Nous détaillerons dans ce mémoire uniquement la

prise en charge de notre patiente par la thérapie par le miroir.

2. METHODE DE RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE

Les recherches se sont tout d’abord portées sur des ouvrages concernant l’accident

vasculaire cérébral, l’hémiplégie et sa rééducation et la plasticité cérébrale. Ensuite les bases

de données Pubmed, PEDro, EM-Premium, RééDOC; les revues Kinésithérapie Scientifique

et Kinésithérapie la Revue et également le site de la Haute Autorité de Santé ainsi que les

Encyclopédies médico-chirurgicales (EMC) ont été consultés. Nous avons utilisé pour ce faire

les mots clés : accident vasculaire cérébral, hémiplégie, plasticité cérébrale, thérapie miroir,

feedback, traduit en anglais par : stroke, hémiplegia, cerebral plasicity, mirror therapy,

feedback .Nos cotations et nos tests ont été repris par le biais des différents moteurs de

recherche. Cette recherche bibliographique a été complétée grâce aux références des

différents articles et mémoires sélectionnés. Nous avons étendu nos recherches sur une

période de 1995 à 2015.

               

 

    3          

3. ASPECTS THEORIQUES

3.1. La plasticité cérébrale Les progrès importants de l’imagerie cérébrale fonctionnelle et de la stimulation

magnétique transcrânienne ont permis de faire de grandes avancées à propos de la

compréhension des phénomènes de la plasticité cérébrale.

Ils nous démontrent que le cerveau évolue et s’adapte en permanence par rapport à

l’environnement même à l’âge adulte. La plasticité cérébrale est définie par l’ajustement

perpétuel des propriétés des structures anatomo-fonctionnelles du cerveau induites par les

évolutions permanentes de nos interactions environnementales (4). E.Taub constate « des

variations architectoniques des neurones observables du système nerveux central, se

traduisant par une réorganisation s’effectuant sous l’effet d’une force extérieure et ou par des

contraintes de l’environnement ». Il décrit deux types de plasticité où l’activité tout comme

l’inactivité sont considérées comme des agents thérapeutiques :

o La plasticité post-lésionnelle de réparation ou « apprentissage par l’inactivité » : au

bénéfice de tâches prioritaires pour le patient, le cerveau libère certaines tâches non

usitées, donc devenues inutiles.

o La plasticité post-lésionnelle fonctionnelle : les activités répétées vont croître ou

étoffer de nouvelles structures neurologiques. La fonction qui en découle va se

développer grâce à la plasticité cérébrale (5)(6)(7).

Dans la stimulation des mécanismes de plasticité cérébrale, de nombreux facteurs

peuvent favoriser l’apprentissage moteur tels la répétition, l’observation des actions avec

intention certaine, la motivation et l’effort (y compris mental). L’excès d’utilisation de ces

facteurs précédemment cités peut entrainer des effets délétères lorsqu’ils sont orientés vers

l’acharnement, ou bien la fatigue mentale, aboutissant à l’apparition de mouvements parasites

puis de dystonies segmentaires de fonction. Un surplus d’apprentissage par l’inactivité, sans

utilisation du réapprentissage, peut mener à une paralysie fonctionnelle d’inactivité (6).

Lors d’une lésion cérébrale, la plasticité cérébrale va agir sur trois mécanismes de

restauration des réseaux neuronaux :

o La réparation anatomique des circuits des réseaux nerveux (probablement limitée chez

               

 

    4          

l’homme).

o La substitution, correspondant à l’activation de zones cérébrales normalement et

fonctionnellement non utilisées dans certaines tâches afin de donner une réponse

adaptative à la stimulation demandée.

o La compensation permettant de réaliser malgré tout une fonction des activités de la vie

quotidienne, quand une lésion est étendue, et que d’importantes parties du cerveau

sont endommagées (stratégie tributaire de la rééducation) (8).

3.2. La Thérapie par le miroir (TM)

3.2.1. Définition et origines  

La thérapie par le miroir (TM) est un des nouveaux concepts de rééducation dans

l’hémiplégie. Agissant sur la plasticité cérébrale, cette technique permet l’illusion de

mouvement d’un membre parétique par la visualisation de l’image réfléchie dans un miroir,

considérée comme feedback visuel, du membre sain (9). Elle agirait sur les principes de la

plasticité cérébrale.

C’est une technique non invasive où l’on place les membres supérieurs ou inférieurs

de part et d’autre d’un miroir vertical orienté perpendiculairement à la position assise de notre

patient. Le membre lésé est du côté non réfléchissant et le membre sain du côté réfléchissant.

Le sujet observe le reflet du membre sain dans le miroir, où il aura l’illusion de voir son

membre pathologique. Ce phénomène d’illusion est présent lorsque le membre sain est

statique puis favorisé et amplifié lorsqu’il y a un mouvement synchrone et bilatérale.

Les indications de la TM ont été découvertes en 1995, par Ramachandran et al. qui

démontrent l’efficacité de la thérapie par le miroir pour les douleurs de membre fantôme chez

les patients amputés suite à la répétition des exercices avec le miroir pendant plusieurs

semaines (22). Suite aux excellents résultats obtenus, Altschuler et al. en 1999 en font

l’expérience chez des patients hémiparétiques après un AVC. Puis en 2003, McCabe et al.

étudient cette thérapie pour le traitement des douleurs dans le syndrome douloureux régional

complexe de type I avec symptômes aigus (10).

La TM en rééducation neurologique est intéressante du fait qu’elle donne accès à une

partie du corps rendue inaccessible autrement. Le feedback visuel, permis grâce au

               

 

    5          

rétrocontrôle visuel, faciliterait une réactivation de la dynamique globale et fonctionnelle du

système sensori-moteur.

Dans la suite de la présentation, nous décrirons la TM orientée vers une rééducation du

membre supérieur de patients présentant une hémiplégie consécutive à un accident vasculaire

cérébral.

3.2.2. Les fondements de la thérapie par le miroir  

Plusieurs études ont été réalisées afin de comprendre le mécanisme de fonctionnement

de la plasticité cérébrale au cours de la TM, mais cela reste encore incertain. Des hypothèses

en découlent, axées sur l’accélération de prise de conscience du membre ainsi que ses

capacités motrices. Nous allons décrire deux hypothèses : l’excitabilité de (M1) et une

existence d’un système de neurones miroirs.

• Excitabilité du cortex

moteur primaire M1 :

La réorganisation fonctionnelle de

M1 controlatérale à la lésion pourrait

être associée avec le rétablissement du

cortex moteur primaire partiellement

détruit (11). Dans les exercices de TM,

l’activité du membre sain est utilisé afin

d’augmenter les fonctions motrices du

coté lésionnel. Le fait d’associer une

activité motrice et perceptive, permise

grâce au membre sain, modulerait

l’excitabilité de M1 ipsilatérale. M1 ne

ferait pas la différence entre le membre

sain perçu comme étant le membre lésé

dans le miroir, et le vrai membre

pathologique.

Figure 1 : Schéma de l’excitabilité de M1 ipsilatérale.

               

 

    6          

La TM permettrait donc de moduler l’excitabilité de ce cortex avec un mouvement du

membre ipsilatéral et l’observation du mouvement du membre controlatéral dans un miroir

(12). Gary et al. ont également montré, que contrairement à une main inactive, l’observer en

activité stimule l’excitabilité de M1 ipsilatéral (13). D’après Nojima et al. quelque soit le

mécanisme, la voie commune finale de l’effet de la TM est l’évolution de la plasticité dans

M1 (20).

Après avoir présenté la première hypothèse et d’expliquer l’amélioration de la

récupération fonctionnelle de M1 avec la TM pour des patients ayant subi un AVC, nous

allons observer les neurones miroirs.

• Les neurones miroirs :

Au cours des années 1990, Rizzolatti et son équipe ont découvert chez les primates,

dans la partie rostrale du lobule pariétal inférieur et le cortex prémoteur ventral, des neurones

miroirs. Etant donné la ressemblance entre le cerveau des primates et celui de l’espèce

humaine, il est admis qu’il existe des neurones miroirs chez l’être humain.

Les propriétés fonctionnelles sont basées sur le fait que les neurones miroirs

déchargent des potentiels d’actions lors de l’exécution d’un mouvement, mais aussi en restant

immobile et observant une action effectuée par une tierce personne, voire même en pensant

que ce dernier va faire une action. Le système miroir va traduire en terme moteur les

informations, situées dans les aires visuelles, des mouvements observés : il y a une

transformation de ces données vers les aires motrices. L’on peut dire que ces neurones sont

d’ailleurs retrouvés dans les zones cérébrales connues pour leur rôle d’apprentissage moteur.

Une étude décrivant la possibilité de rééduquer des patients atteints d’AVC avec

l’observation d’actions motrices pour stimuler ces neurones miroirs nous présente du fait

que : les neurones des cortex pré-moteur et pariétaux peuvent s’activer lors de l’exécution de

mouvement, mais aussi lors de l’observation, donc le système moteur pourrait être stimulé

sans mouvement et ainsi rester au repos. Pour les patients hémiparétiques, avec peu de

récupération fonctionnelle des membres supérieurs cela permettrait une reconstruction passive

des fonctions motrices (14)(4).

D’autres auteurs ont démontré qu’il existe toujours une activation des cortex moteur et

pariétaux pendant l’observation et l’exécution de gestes de préhension. La TM, basée sur

               

 

    7          

l’observation du reflet de la main saine va être bénéfique pour la stimulation des neurones

miroirs afin d’utiliser la plasticité cérébrale pour améliorer les troubles moteurs lors d’une

hémiparésie consécutive d’un AVC (3).

3.2.3. Sur qui appliquer la TM ?  Selon les critères d’inclusion de cette thérapie, le patient doit être en capacité de comprendre

et de suivre les instructions avec attention et concentration. En ce qui concerne le niveau de

capacités motrices, il n'apparait pas de consensus précis dans la littérature. Le niveau de

preuve est trop insuffisant. Pour le membre supérieur sain, celui-ci requiert des amplitudes

articulaires physiologiques et sans douleurs.

Concernant les critères d’exclusion, cette thérapie est difficilement applicable en

présence de troubles visuels, de troubles cognitifs (mémoire, troubles affectifs, troubles

dyséxécutifs), d’atteintes neurologiques et/ou musculo-squelettiques (gênant la position assise

prolongée), ou d’abus d’alcool et de drogues récentes. Les différences entre l’hémiplégie

droite et gauche se situent essentiellement au niveau des fonctions supérieures. En ce qui

concerne l’hémiplégie gauche il est être important de surveiller si nous retrouvons des

troubles d'hémi-négligence, d'adiadococinésie, d'hémi-anopsie latérale ou des troubles du

schéma corporel. Alors que les troubles généralement retrouvés lors d’une hémiplégie droite

(l’aphasie, l’apraxie, acalculie) présentent une contre-indication moindre pour la TM.

Il convient de surveiller la présence éventuelle de douleurs des deux membres

supérieurs, lésé et sain ; globalement l'ensemble des douleurs pouvant survenir chez notre

patient, cela gênerait le bon déroulement des exercices avec la TM (15).

3.2.4. Les effets de la TM  

§ Les effets positifs :

A propos des fonctions motrices du membre supérieur (MS) : D’après l’étude

d’Altschuler et al. la TM a développé une amélioration pour la récupération d’amplitudes

articulaires, la vitesse d’exécution du mouvement et la précision. Yavuzer et al. nous rapporte

un effet favorable sur le score de Brunnstrom. D’autres études ont été faites, sur des

populations plus ou moins élevées, aucune n’a un niveau de preuve conséquent, mais ils sont

               

 

    8          

tous en faveur de la TM pour l’amélioration de la motricité du membre supérieur de

l’hémiplégique (16)(3).

Au niveau des capacités fonctionnelles : d’après les études, la TM améliore les

capacités fonctionnelles du patient objectivées grâce au score de la MIF. Les activités de la

vie quotidienne sont mieux réalisées, le patient devient plus autonome (3).

Le syndrome dit de non utilisation acquise peut être diminué ou réduit d’après Dohle

et al. grâce à l’illusion créée par la TM. Selon lui, l’illusion visuelle donne l’impression que

les mouvements menés par soi-même sont réalisés normalement. La TM aurait un effet positif

sur le phénomène de non utilisation acquise dû à la paralysie consécutive de l’AVC (17).

Les effets sur la sensibilité sont plus partagés. Dohle et al. ont objectivé une

amélioration significative de la sensibilité superficielle en utilisant un item du Fugl-Meyer

Test (3)(17). A l’instar du cortex moteur, les représentations somesthésiques seraient

modulées lors de l’observation du mouvement dans le miroir. La vue du reflet de la main

stimulée conduirait au renvoi de la sensibilité de la main pathologique.

§ Aucun effet de la thérapie par le miroir sur :

Il ne semble pas avoir d’effets sur la spasticité (3)(17).

§ Les effets indésirables :

Aucune étude dans la littérature ne démontre l’existence d’effets indésirables ou

secondaires, probablement dû au fait que les auteurs ne se sont pas orientés vers la recherche

de ces analyses. Il faudrait veiller à respecter un principe de précaution émotionnelle (fatigue,

stress, impatience, confusion) afin de ne pas provoquer d’effets psychologiques délétères

après une séance de TM et devoir arrêter le protocole sur demande du patient.

3.2.5. Ajout d’outils spécifiques à la TM : Les outils de Perfetti  

L’ajout d’objets quelconques dans la thérapie par le miroir est utilisé dans la littérature.

L’on peut réaliser des exercices de stimulation motrice et proprioceptive afin d’améliorer la

sensibilité superficielle. Les patients pourront faire des mouvements de membre supérieur tant

fonctionnels qu’analytiques.

               

 

    9          

Dans la littérature, il n’y a pas de calibrage de tailles ni de poids et de surfaces

identiques d'objets. Nous aurons une difficulté pour reproduire ces exercices lorsque nous

voudrons débuter un protocole pour un patient.

Dans ce mémoire, nous utilisons les outils de Perfetti afin d’améliorer l’efficacité de la

thérapie. Ce sont des objets calibrés et utilisés pour des exercices de proprioception selon le

concept de C. Perfetti utilisés pour des patients présentant une hémiplégie. Nous n’utilisons

pas son protocole, mais seulement ses outils.

Avec les outils de Perfetti (décrit ci-dessous chapitre 6), nous pouvons rendre

l’exercice reproductible en utilisant des objets calibrés. Cela permet de le rendre plus

fonctionnel, stimuler la sensibilité superficielle, améliorer la qualité des prises et ainsi

permettre l’augmentation de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne. L’apport

d’un objet peut distraire le patient de part son aspect ludique afin de dissimuler les déficits de

capacités motrices évitant l’aggravation d’un syndrome de non utilisation acquise.

Suite aux résultats encourageants de cette nouvelle thérapie, nous avons décidé de

mettre en place l’élaboration d’une méthodologie similaire afin de proposer une rééducation

originale pour notre patiente présentant une hémiplégie consécutive à un accident vasculaire

cérébral. Le protocole, le matériel utilisé, ainsi que le déroulement des exercices proposés est

rédigé à la suite du bilan initial.

4. BILAN INITIAL (14/09/15)

4.1. Présentation du patient

Mme G. est âgée de 81 ans et pèse 52 kg pour 1,64 mètres. Elle est droitière. Mme G.

est veuve depuis 4 ans.

Femme au foyer, mère de deux enfants et vivant actuellement seule, elle a la possibilité

d’être assistée d’une de ses filles résidant à proximité de son domicile.

Pour accéder à sa maison, elle empreinte un escalier de 13 marches muni d’une rampe à droite

en montant. N’étant pas titulaire du permis de conduire, elle peut aisément se déplacer grâce à

sa fille ou son gendre. N’ayant pas la nécessité d’avoir des aides à domicile elle était très

autonome jusqu'à présent. Ses loisirs sont le jardinage (retourner la terre/semer), la marche et

elle souhaite retrouver ses capacités d’avant son AVC. Elle aimerait, à l’issue de son

               

 

    10          

hospitalisation, bénéficier de l’intervention d’une aide ménagère 2 fois par semaine. Elle suit

un traitement médicamenteux pour la thyroïde, la tension et des antidouleurs.

Mme G. présente une hypertension artérielle, une scoliose (débutée vers l’âge de 40 ans),

porte un pacemaker et une prothèse totale de genou droit (2014). En 2002 elle a développé un

cancer du sein droit (en rémission).

4.2. Histoire de la maladie

Mme G. a été victime d’un accident vasculaire cérébral ischémique sylvien droit le

19/08/15. Elle fût hospitalisée à l’hôpital Marie Madeleine de Forbach le jour même. Une

hémiplégie gauche fut diagnostiquée à prédominance brachio-faciale associée à une légère

paralysie faciale. Puis notre patiente a été admise à l’hôpital de Freyming-Merlebach dans le

cadre de sa rééducation le 28/08/15 dans un service de soins de suite et de rééducation.

Dès le début de la rééducation, les fonctions motrices du membre inférieur gauche de

notre patiente permettent de démarrer la marche avec une aide technique, tandis que le

membre supérieur gauche, où la récupération motrice est moins avancée, entraine une

impotence fonctionnelle.

Nous allons détailler le bilan et le traitement du membre supérieur gauche, afin

d’appliquer la thérapie miroir chez notre patiente. Nous n’occulterons pas la rééducation

classique de l’ensemble des déficits de Mme G. mais cela ne sera pas précisé dans cette étude.

Notre examen clinique, mentionne les bilans suivants de la douleur, de l’inspection

cutanée et trophique, de la palpation de l’ensemble des structures anatomiques, des déficits

articulaires, des troubles du tonus, de la motricité volontaire, sensitifs, et fonctionnels.

4.3. Bilan de la douleur

Mme G. se plaint de douleurs situées au niveau de L4/L5 où elle a la sensation de

ressentir une « barre dans le dos » coté à 4/10 sur l’échelle visuelle analogique (EVA) au

repos.

               

 

    11          

4.4. Bilan d'inspection et de palpation

Lors de l’observation et de la palpation du membre supérieur gauche, nous ne

constatons pas de signes d’œdème, d’hématome, de chaleur, de rougeur ou de sudation. Mme

G. ne présente pas de signe de subluxation de l’articulation gléno-humérale ni de diastasis

acromio-claviculaire. Elle ne porte pas d’écharpe. Au niveau de la posture, nous remarquons

qu’elle se tient en inclinaison droite du tronc, en inclinaison cervicale droite et en élévation

d’épaule à gauche. Cela est dû à sa scoliose avec gibbosités lombaires droite et il semblerait

que depuis son cancer du sein, elle aurait adopté une position antalgique qu’elle maintient

jusqu'à présent. Elle garde le regard à l’horizontal et porte des lunettes avec des verres

progressifs.

En effectuant successivement une palpation au niveau de la coracoïde, un étirement et

une contraction des différents muscles du membre supérieur gauche, nous remarquons une

contracture des muscles : petit pectoral et biceps brachial. Nous constatons également une

contracture au niveau du grand dorsal gauche, pouvant être dû à la posture de notre patiente.

4.5. Bilan articulaire

Nous effectuons notre bilan selon les cotations de Debrunner en décubitus dorsal. Il est

réalisé à l’aide d’un goniomètre, à vitesse lente afin de ne pas déclencher la survenue d'une

spasticité. Les amplitudes articulaires sont sub-physiologiques, infra-douloureuses et

comparativement égales à droite comme à gauche.

4.6. Bilan de la spasticité

Lors de l’évaluation de la spasticité, notre patiente est en position assise. Nous la

réalisons grâce à l’échelle d’Ashworth modifiée où nous observons lors de la mobilisation

rapide du coude en flexion/extension, une spasticité côté à 1+ pour les fléchisseurs de coude

(ANNEXE I).

               

 

    12          

4.7. Bilan de la motricité volontaire

Pour évaluer la motricité volontaire, Mme G. est en position assise et nous utilisons la

cotation de Held et Pierrot-Desseilligny. Nous remarquons une bonne mobilité de l’épaule

cependant les déficits les plus importants sont situés en dessous du coude. Les mouvements

d’extension du poignet, abduction/adduction des doigts longs et les différents mouvements du

pouce sont accompagnés de syncinésie de coordination et d’effort. Il n’y a pas de contrôle

sélectif précis (ANNEXE VII).

Pour rechercher les capacités de préhension du membre supérieur gauche, nous utilisons

la classification fonctionnelle de la préhension d’Enjalbert. Nous remarquons lors de ce test

que Mme G. se situe dans la classe III (ANNEXE V). Cela signifie qu’elle possède lors de la

préhension d’un objet une approche analytique, avec prise possible et lâcher actif. Cet objet

est présenté à hauteur d’épaule, 40 cm en avant du corps en position assise.

De plus, le Test de Brunnstrom à propos des stades de récupération motrice de la main

nous indique que Mme G. est au stade 5 : la préhension palmaire d’un objet de forme

cylindrique ou sphérique suivie d’une extension volontaire des doigts sur des amplitudes

variables est possible. Cependant la prise est accompagnée de mouvements maladroits avec

une fonctionnalité limitée (ANNEXE VI).

4.8. Bilan sensitif

Notre patiente est en position décubitus dorsal. Nous expliquons le déroulement de ce

bilan à notre patiente, qui demande une participation active de sa part. Nous commençons les

yeux fermés sur le membre controlatéral pour évaluer le niveau de compréhension de notre

patiente. Nous réalisons trois tests afin de déterminer les troubles de la sensibilité au niveau

du système lemniscal et extra-lemniscal : pique touche, test chaud/froid, et

statesthésie/kinesthésie. Au niveau de la sensibilité superficielle tactile (pique touche), nous

remarquons une hypoesthésie sur l’ensemble du membre supérieur gauche. Pour la sensibilité

profonde, algique et thermique, aucun trouble n’est décelé.

               

 

    13          

4.9. Bilan fonctionnel

Mme G. présente un équilibre postural assis (EPA) de 4/4 ce qui signifie qu'elle se

maintient en positon assise sans appui postérieur en subissant des déstabilisations dans les

plans sagittaux et frontaux. Cela est bénéfique pour le bon déroulement de la thérapie miroir.

L’équilibre postural debout est de 4/5 ce qui prouve que lors des mouvements de tête, du

tronc et des membres supérieurs avec un polygone de sustentation étroit, l’équilibre postural

debout est maintenu (ANNEXE III). Notre patiente se déplace avec une canne simple coté

droit. Ayant peur de chuter, elle l’utilise depuis 4 ans. Son périmètre de marche est limité à

200 m, au delà de cette distance notre patiente s'épuise dû à la concentration nécessaire à la

déambulation. Les transferts assis/debout et debout/assis sont effectués avec l’aide des

membres supérieurs en toute sécurité. Les escaliers sont réalisés correctement avec un arrêt

sur chaque marche en s’aidant des membres supérieurs.

Au niveau des capacités fonctionnelles du membre supérieur gauche, nous pouvons

observer lors de la préhension d’un stylo, que Mme G. utilise une prise tri digitale avec

présence de troubles de coordination dans l’espace et dans le temps : tremblements d’actions,

une hypermétrie, une adiadococinésie et une dyschronométrie lors de la saisie de cet objet. Le

test du doigt/nez, où l’on compare la vitesse, le temps, et la précision des deux membres

supérieurs, confirme un trouble de la coordination du membre supérieur gauche ainsi que le

test des marionnettes ou le fait de battre la mesure. Lors de l’occlusion des yeux l’objet n’est

pas relâché. Au niveau de la prise de force de préhension, nous avons un déficit qui ressort

dans les activités de la vie quotidienne : difficultés d’ouvrir une bouteille d’eau fermée. Elle

ne porte pas d’objet lourd (pas plus de 2kg).

Mme G. présente des difficultés dans son quotidien à savoir au niveau de l’habillage et

de la toilette (haut et bas), lors de la découpe des aliments et l’enfilement de ses bas de

contentions, situations dans lesquelles elle demande et nécessite l’aide d’une infirmière

systématiquement. De même, elle a du mal à mettre ses lunettes et son dentier. La difficulté

de préhension dans les activités de la vie quotidienne est due au déficit de motricité volontaire

et de la coordination du membre supérieur gauche.

La cotation de Kapandji est de 3/10 au niveau de la main gauche : Mme. G mobilise

activement son pouce jusqu’à la pulpe de l’index, afin de réaliser une opposition termino-

               

 

    14          

terminale, mais ne peut pas continuer le mouvement jusqu’à la pulpe du majeur (ANNEXE

IV).

Nous réalisons également le Fugl Meyer Test (18) permettant d’objectiver la sévérité de

l’atteinte motrice. Nous évaluons l’activité réflexe, le mouvement en synergie de flexion et

extension et les fonctions de préhension d’objets avec résistance appliquée. Ceci est un des

tests majeurs utilisés dans la littérature du traitement par la thérapie par le miroir. Nous avons

un score de 26/60, (normalement sur 66, les réflexes ne sont pas évalués) (ANNEXE IX).

Le score de la Mesure de l’Indépendance Fonctionnel (MIF) est à l’instar du test ci-

dessus utilisé dans la littérature pour objectiver les résultats de la thérapie par le miroir. Nous

obtenons pour ce test un score de 99/126, révélateur d’une légère dépendance, surtout dans les

activités de la vie journalière, ainsi cité ci-dessus (ANNEXE VIII).

4.10. Bilan psychologique, comportemental et des fonctions supérieures Mme G. est active dans sa rééducation. Lors des séances de kinésithérapie, notre

patiente est motivée et ressent le besoin de progresser rapidement afin de réintégrer au plus

vite son domicile. Etant hospitalisée, il existe un contraste entre son activité intense et

engagée sur le plateau technique entourée d'autres patients, et sa perte d’autonomie lorsqu’elle

se trouve dans sa chambre. Elle requiert l’aide d’une tierce personne pour la plus part des

activités de la vie journalière, qui devraient être réalisables avec quelques contraintes. Ceci

démontre une certaine apathie associée à un manque de prise d’initiative.

Le bilan des fonctions supérieures a été effectué par le médecin à son admission. Aucun

trouble n’a été décelé.

5. BILAN DIAGNOSTIC KINESITHERAPIQUE

5.1. Déficits

• Douleur présente au niveau des lombaires.

• Contractures localisées au niveau des muscles : grand dorsal, biceps brachial et petit

pectoral gauche.

               

 

    15          

• Déficits moteurs et absence de contrôle moteur au niveau du membre supérieur

gauche, et du membre inférieur gauche avec une apparition de syncinésies d’effort au

niveau du membre supérieur gauche.

• Légère spasticité au niveau des fléchisseurs de coude à gauche.

• Troubles de la sensibilité superficielle localisée globalement sur l’ensemble du

membre supérieur gauche.

• Troubles de la coordination.

5.2. Incapacités

• La marche sans aides techniques est non réalisable ainsi que de marcher à une allure

rapide ou de courir.

• La réalisation des activités de la vie quotidienne est difficile et éprouvante de sorte

qu'elle nécessite l'intervention d’une tierce personne : l’habillage, la toilette, faire ses

courses, cuisiner, faire le ménage.

• Les préhensions fines et la main d’appui sont difficiles à exécuter dus aux déficits de

contrôles moteurs.

• Les prises bi-manuelles ne peuvent pas être réalisables.

5.3. Désavantages

• Sur le plan familial et social : de part son hospitalisation, notre patiente ne voit plus

aussi souvent ses filles, et ne profite plus de ses loisirs et encore moins de ses relations

avec son entourage proche.

5.4. Objectif de Traitement

• Lutter contre les douleurs, les troubles trophiques et la spasticité afin d’entretenir les

amplitudes articulaires et prévenir les complications orthopédiques.

• Travailler la motricité volontaire dans le but d’améliorer les capacités fonctionnelles

               

 

    16          

de notre patiente, afin qu’elle acquiert davantage d'autonomie dans les activités de la

vie quotidienne.

• Améliorer la coordination, afin d’avoir plus d’aisance, de facilité à se mouvoir et être

plus autonome quotidiennement.

5.5. Principes de Traitement

• Respecter les douleurs et la fatigue de notre patiente.

• Surveiller l’apparition d’un syndrome douloureux régional complexe et d’un diastasis

gléno-huméral.

• Réagir verbalement, et contrôler afin d’éviter l’apparition de syncinésies.

• Eviter l’augmentation de la spasticité.

• Varier et rendre ludique les séances.

• Stimuler la patiente pour qu’elle reste attentive et concentrée.

6. TRAITEMENT : LA THERAPIE PAR LE MIROIR AVEC LES OUTILS DE PERFETTI

Nous détaillons la thérapie par le miroir, qui est orientée, dans notre cas, vers le membre

supérieur hémiplégique pour en améliorer la récupération motrice et fonctionnelle. N’existant

pas d’hémiplégie type mais une grande variété de troubles possibles consécutifs à un AVC, il

faut combiner différentes techniques afin de trouver une prise en charge la plus efficace

possible.

Une rééducation kinésithérapique comportant l’utilisation de mobilisations passives à

visée d’étirements musculo-squelettiques, de renforcements musculaires, d’exercices

proprioceptifs et fonctionnels est menée à propos de l’ensemble des déficits rencontrés dans le

bilan diagnostique kinésithérapique, durant le temps du protocole. Il est d’autant plus

démontré que : « ces traitements hybrides, associant deux techniques de rééducation,

               

 

    17          

améliorent sensiblement les résultats obtenus isolément par la méthode réputée la plus

efficace » (6).

Nous allons mener un travail tout autant analytique que fonctionnel où l’on y introduit,

les outils de la mallette de Perfetti. Enfin, nous recensons l’accord de notre patiente, et nous

lui expliquons le protocole, les grandes lignes de la thérapie miroir, et les instructions à suivre

lors des séances.

6.1. Matériel et installation

L’ensemble de la thérapie par le miroir se fait en position assise et dans une pièce

calme, car l’environnement influence l’implication de notre patiente dans le bon déroulement

de la séance. Nous installons notre patiente, sur une chaise standard (étant donné que l’EPA et

les transferts sont réalisés correctement). Une installation correcte sera primordiale afin de

favoriser l’intensité de l’illusion qui va conditionner l’efficacité de la thérapie et entrainer de

meilleurs résultats.

Nous plaçons un miroir entre deux tables : la face réfléchissante du miroir est orientée

vers le coté sain. Puis nous demandons à notre patiente de déplacer un membre supérieur sur

chaque table : le membre pathologique est installé derrière le miroir. Nous rapprochons la

chaise le plus près des tables afin que le tronc de Mme G. soit le plus près possible du miroir

et nous lui demandons de déplacer sa tête du

coté du miroir, en orientant le regard vers le

reflet du membre supérieur sain. Notre patiente

doit retirer tout objet (bagues, bijoux) pouvant

fausser l’illusion. Nous fixons une mousse sur la

paroi du miroir pour rendre la position

demandée du patient plus agréable.

Figure 2 : Installation de la thérapie miroir

               

 

    18          

Les outils de Perfetti utilisés sont : des

plates formes rectangulaires à pivot central fixe,

des ressorts et des coussinets en mousse à

résistance appropriée au stade de récupération

motrice et fonctionnelle. Ils seront ajoutés aux

exercices analytiques et fonctionnels lors des

séances.

Figure 3 : Les différents outils de Perfetti utilisés dans notre cas

6.2. Le protocole

En regroupant les différents protocoles recensés dans la littérature à propos de cette

thérapie, nous décidons de faire une moyenne et mettons en place des séances de 30 minutes,

5 jours par semaine et sur une durée de 6 semaines (3). Les séances peuvent être fractionnées

avec de courtes pauses en fonction des capacités cognitives et de concentration de Mme. G.

La durée totale du protocole étant de 6 semaines, peut être prolongée en fonction des

améliorations réalisées. Cependant la thérapie doit être stoppée en cas d’apparition d’effets

indésirables secondaires ou de douleurs intenses, non diminuées par les traitements

antalgiques et kinésithérapiques.

L’attention et l’intention jouent un rôle majeur dans la juste exécution des

mouvements et des exercices sollicités. Notre patiente, atteinte d’une hémiplégie, présente

une sélection perturbée des informations en provenance des voies afférentes. L’attention est

donc nécessaire dans l’activation de la plupart des aires du cerveau. L’intention, avec une

observation optimale du mouvement, va stimuler comme décrit ci-dessus, les neurones

miroirs qui vont permettre d’améliorer l’apprentissage du mouvement correct.

Les séances sont divisées en plusieurs étapes par exercice : un travail mono-manuel de

la main saine (compréhension et visualisation du mouvement dans le miroir), et un travail bi-

manuel symétrique divisé en deux phases. Nous aurons donc trois étapes :

               

 

    19          

- La première étape durant laquelle notre patiente effectue un mouvement

uniquement avec son membre supérieur sain, le membre atteint restant au repos.

- La seconde étape de travail bi-manuel durant laquelle le thérapeute mobilise

passivement le membre hémiplégique de façon synchrone et simultanément par

rapport au membre sain. Nous proposons à notre patiente d’imaginer mentalement

le mouvement effectué avec le membre pathologique, sans faire de mouvements

actifs.

- La troisième étape durant laquelle notre patiente participe activement en faisant

seule le travail. Plusieurs études démontrent l’efficacité d’un mouvement bilatéral

de façon symétrique qui procure un meilleur apprentissage moteur (19)(17). Nous

stimulons et encourageons verbalement notre patiente afin qu’elle n’oublie pas son

membre hémiplégique et qu’elle le mobilise complètement jusqu’au dernier degré

d’amplitudes articulaires. Nous pouvons aider notre patiente en actif aidé lorsque

celle-ci n’exécute pas correctement le mouvement. Nous devons obtenir un

mouvement contrôlé en limitant les mouvements syncinétiques.

Lors des trois séries demandées, les exercices sont des mouvements simples, et exécutés

à vitesse lente. Chacune de ces étapes est répétée dix fois. Nous demandons à notre patiente

de se concentrer uniquement sur le reflet du miroir sans regarder son membre sain. Cela

permet d’accroitre l’effet du feedback qui va pouvoir rétablir la relation juste entre une

intention motrice et des réafférences sensorielles.

Nous utilisons les outils de Perfetti, toujours de façon bilatérale lors des trois étapes afin

de permettre la stimulation de la sensibilité, et d’augmenter l’illusion créée par le miroir.

A la fin de chaque exercice, nous interrogeons le ressenti de Mme G. Cette interrogation

nous permet de réaliser un temps de repos recommandé pour la détente musculaire et une re-

concentration globale ; ainsi la réalisation de l’exercice suivant se fera dans de meilleures

conditions. Ceci permettra également d’ajuster le bon déroulement des séances suivantes.

               

 

    20          

6.3. Les différents exercices

Nous proposons au cours de la prise en charge des séries d’exercices n’incluant pas de

mouvements d’épaule, ni de flexion/extension de coude, étant donné le niveau de récupération

motrice avancée (ANNEXE VII). Nous effectuons donc des mouvements analytiques au

niveau du poignet et des doigts longs, mais aussi des mouvements globaux davantage

fonctionnels mobilisant l’ensemble du membre supérieur.

- De la prono-supination de l’avant bras associée à une prise manuelle :

Nous avons le coude fléchi, l’avant bras est en position neutre (pouce au zénith) sur la

table. Pour réaliser le mouvement, notre patiente saisit un coussinet de mousse avec un

enroulement des doigts autour de celui ci (la flexion globale des doigts longs est à 4 selon

Held). Nous demandons une pronation de l’avant bras en gardant le coussinet dans la main :

nous demandons à Mme G d’arrêter le mouvement dès que la face palmaire de la main est à

plat sur la table, puis de revenir à la position neutre de départ, et d’amener la face dorsale de

la main au contact direct de la table.

Figure 4 : Prono-supination de l’avant bras associée à une prise manuelle en regardant le

reflet dans le miroir

- De la flexion-extension de poignet associée à une prise manuelle :

Dans cet exercice, nous avons la même position neutre que décrite ci-dessus. Nous

utilisons pour ce mouvement, les plates formes rectangulaires à pivot central fixe de Perfetti,

               

 

    21          

qui facilitent le mouvement, de par sa surface contre la table qui est lisse. C’est la même prise

qu’avec les coussinets. Notre patiente exécute le mouvement de flexion de poignet, revient en

position neutre, et va en extension de poignet. L’extension des doigts longs dû à l’effet

ténodèse lors de l’extension de poignet, va provoquer l’abandon de la prise palmaire au

niveau du pivot, qui est compensée par l’appui de la face latérale de la main, posée sur la plate

forme rectangulaire.

Figure 5 : flexion-extension de poignet associée à une prise manuelle

- De l’abduction-adduction des doigts :

Pour cet exercice, notre patiente, avant bras en pronation et fléchi, pose la main face

palmaire sur la table. Nous lui demandons d’écarter et de rapprocher les

doigts (abduction/adduction des doigts).

Figure 6 : abduction et adduction des doigts en regardant le reflet du miroir

               

 

    22          

- De la flexion-extension globale des doigts longs :

Le coude est fléchi, l’avant bras en position neutre de

prono-supination et posé sur la table. Nous utilisons les

coussinets de Perfetti, afin de réaliser un travail contre

résistance de la flexion-extension globale des doigts, et de

travailler contre résistance, en même temps que la prise

palmaire. Nous n’allons pas jusqu'à l’extension complète des

doigts, afin de ne pas faire tomber l’outil, et de devoir le

remettre en place, au niveau du membre hémiplégique.

Figure 7 : flexion des

doigts longs en regardant

dans le miroir

- De l’écrasement de ressort :

Nous sommes en flexion et pronation de l’avant bras, la face palmaire de la main est

orientée vers la table. Nous installons le ressort sous la main de notre patiente. Au début de la

prise en charge, nous utilisons un ressort à résistance faible, puis nous augmenterons celle-ci,

si nous remarquons des progrès au cours des séances.

Cet exercice est global, car les muscles sollicités sont

les suivants : le triceps brachial, les pronateurs de

coude, les stabilisateurs de poignets (nous ne travaillons

pas la flexion de poignets), et par irradiation, les

extenseurs et stabilisateurs d’épaule.

F

Figure 8 : l’écrasement du ressort

en regardant dans le miroir

- D’un mouvement de main-table à main-oreille :

Avec cet exercice, nous associons la stimulation de la récupération motrice à la

rééducation de la proprioception globale du membre supérieur. La position de départ est en

flexion-pronation de coude, avant bras sur la table. La main, face palmaire orientée vers la

               

 

    23          

table saisit le coussinet de mousse. Le mouvement consiste à exécuter une flexion-abduction-

rotation latérale d’épaule, une rétropulsion du moignon de l’épaule et une flexion-supination

de coude tout en maintenant la prise palmaire avec flexion des doigts longs, pour empêcher la

mousse de tomber. L’extrémité distale du membre supérieur décolle de la table comme

expliqué ci- avant pour venir se poser sur l’oreille homolatérale.

Figure 9 : mouvement de la main : table à l’oreille en regardant dans le miroir

7. BILAN FINAL (21/10/15)

Les éléments du bilan final seront uniquement les points qui diffèrent du bilan initial.

7.1. Bilan de la douleur

Les douleurs situées au niveau lombaire n’ont pas diminué durant la rééducation et sont

toujours cotées à 4/10 selon l’EVA. Notre patiente nous décrit de nouvelles douleurs de type

mécaniques : au niveau de la face antérieure du genou droit (possède une prothèse totale de

genou) coté à 3/10 sur l’EVA après les séances de vélo.

7.2. Bilan de la motricité volontaire

Au niveau du membre supérieur de l’hémicorps gauche, nous remarquons une

augmentation de la motricité volontaire sur tous les groupes musculaires exceptés pour

l’abduction d’épaule et l’inclinaison radiale de poignet, dont l’état reste identique.

L’évolution la plus importante est localisée au niveau du poignet, des doigts et du pouce où

               

 

    24          

nous commençons à percevoir un contrôle sélectif de la partie distale du membre supérieur.

(ANNEXE VII). Il n’y a plus de muscle coté à 0 selon l’échelle d’Held et Pierrot

Desseilligny. Pour la classification fonctionnelle de la préhension d’Enjalbert, Mme G. se

situe dans la classe V : ce qui signifie qu’elle possède lors de la préhension d’un objet une

approche analytique en prise subnormale avec une prise fine.

Selon la classification de Brunnstrom, codifiant les stades de récupération motrice de la

main, nous sommes au stade 6 : présence d’une préhension contrôlée et de meilleure qualité

avec une extension volontaire des doigts dans toute l’amplitude. Mais le mouvement sélectif

des doigts est tout de même moins précis que la main controlatérale.

5.1. Bilan fonctionnel

Les capacités fonctionnelles de Mme G. se sont améliorées au niveau des membres

supérieurs et inférieurs. Le périmètre de marche est supérieur à 2 km accompagnée par ses

proches, et notre patiente utilise la marche alternée pour la montée/descente des escaliers. Son

membre supérieur gauche réussit désormais à maintenir la rampe.

Au niveau des capacités fonctionnelles du membre supérieur, la préhension d’un stylo

est effectuée avec une prise bi-digitale (pouce/index), mais toujours avec la présence de

troubles de la coordination. La prise de force est améliorée au niveau du membre supérieur

gauche : cela permet la stabilisation d’objets lourds. Elle peut désormais ouvrir une bouteille

d’eau pleine et fermée. Lors de ses activités journalières, Mme. G ne présente plus de

difficultés à propos de l’habillage (haut/bas), la toilette, mise en place des lunettes et de son

dentier. Mais encore pour enfiler ses bas de contentions (aide d’une infirmière journalière le

matin) et pour découper les aliments. Dans les activités bi manuelles, notre patiente peut à

présent cuisiner, peler les fruits et les légumes, s'adonner aux tâches ménagères (aspirateur,

vitres). Durant ces activités son membre supérieur gauche exécute des prises de stabilisation.

La cotation de Kapandji au niveau de la main gauche est désormais de 10/10 : Mme. G.

mobilise activement son pouce jusqu’au pli palmaire distale du 5ème doigt. L’opposition active

du pouce est maximale.

Le résultat du Fugl-Meyer Test concernant la motricité du membre supérieur gauche est

de 49/60. Nous remarquons une amélioration significative au niveau de la motricité volontaire

               

 

    25          

en synergie de l’épaule, de la stabilité en flexion/extension de poignet, de la motricité globale

de la main, des différentes préhensions ainsi que de la coordination dans l’espace et dans le

temps (ANNEXE IX).

A la MIF, le résultat est finalement de : 115/126. Notre patiente gagne davantage

d'indépendance dans son quotidien (ANNEXE VIII).

7.3. Bilan Psychologique et comportemental Notre patiente est consciente des progrès fonctionnels réalisés surtout durant son retour

à domicile lors d’un week-end précédant sa sortie d'hospitalisation. Concernant son

comportement en chambre d'hôpital, notre patiente reste généralement passive, malgré ses

capacités fonctionnelles. Nous constatons alors que Mme. G. s'enlise dans un comportement

apathique en se laissant guider par une tierce personne, alors qu'elle est en mesure de se

mouvoir sans aucune aide extérieure.

Notre patiente retourne à son domicile le lendemain, et bénéficie désormais d’aides à

domicile (pour le ménage) ainsi qu’une infirmière tous les matins, afin de mettre les bas de

contentions. Il n’y a pas d’aménagement du domicile prévu par les ergothérapeutes.

8. DISCUSSION

Après 6 semaines de prise en charge de notre patiente avec la technique de la thérapie

par le miroir et de l’utilisation des objets de Perfetti, nous pouvons comparer nos résultats

avec ceux décrits dans la littérature. Ils sont généralement effectués avec des études

randomisées et contrôlées présentant des groupes témoins et incluant un nombre important de

patients. Les résultats de notre étude sur la thérapie par le miroir nous permettent seulement

de constater si nous sommes en accord ou non avec les différents auteurs ayant fait des

travaux sur cette nouvelle technique peu coûteuse et simple à mettre en place.

Nous pouvons en conclure que nous sommes en concordance avec les recherches et les

études effectuées dans la littérature. Nous objectivons grâce aux bilans spécifiques utilisés

que le membre supérieur gauche de Mme. G. présente des capacités motrices et fonctionnelles

améliorées, qui se ressentent dans son quotidien et dans ses activités journalières.

               

 

    26          

Nous constatons une augmentation du score du bilan du Fugl-Meyer Test, pour les

capacités motrices, fonctionnelles, de préhension et de coordination du membre supérieur. Le

test de Brunnstrom est probant ainsi que le test d’Enjalbert s'agissant des capacités motrices et

fonctionnelles de la main. La Mesure d’Indépendance Fonctionnelle décrit une diminution de

la dépendance avec un score augmenté, qualifiant l’amélioration de la qualité de vie de notre

patiente. La cotation de Held et Pierrot-Desseilligny, décrit une amélioration de la réponse

motrice du membre supérieur.

Dohle et al. nous décrivent une amélioration de la sensibilité superficielle. Cependant

chez notre patiente, celle-ci reste inchangée. Nous ne constatons pas de changement par

rapport à la spasticité à l’instar des publications de la littérature.

Nous obtenons finalement des résultats égaux par rapport aux auteurs publiant dans la

littérature, mais nous ne pouvons pas en conclure que ces résultats découlent de la prise en

charge unique par la thérapie miroir. Ces auteurs préconisent de réaliser en parallèle de cette

thérapie, une rééducation décrite comme « classique » comportant l’utilisation de

mobilisations passives à visée d’étirements musculo-squelettiques, de renforcements

musculaires, d’exercices proprioceptifs et fonctionnels envers l’ensemble des déficits de nos

patients. Nous pouvons parler de traitements hybrides associant diverses techniques de

rééducation, avec la thérapie par le miroir. Or, les auteurs ne nous décrivent pas le traitement

et la prise en charge, ni les protocoles, ni la planification des séances. Par conséquent, les

résultats peuvent varier en fonction de la prise en charge. Les études portées sur la thérapie

par le miroir, devraient décrire et détailler un protocole de ce traitement généralisé afin de

pouvoir l’appliquer avec une meilleure compréhension de la rééducation à poursuivre. Notons

l'importance de garder à l’esprit que chaque patient, est différent, avec des déficits différents,

et surtout des projets de vie divers et variés.

La thérapie par le miroir est une technique de rééducation novatrice et intéressante pour

la prise en charge d’un patient atteint d’hémiplégie engendrant des progrès fonctionnels et

moteurs comme cités dans la littérature. Nous pouvons mentionner le coté ludique et attrayant

de cette thérapie qui apporte de la nouveauté dans des prises en charge souvent longues. La

thérapie par le miroir nous permet ainsi de travailler la répétition de mouvements analytiques

ou globaux en évitant l’accoutumance du patient. De plus le feedback visuel crée par le

miroir, qui donne l’illusion d’un mouvement du membre déficitaire correctement réalisé,

               

 

    27          

encourage fortement notre patiente à faire des progrès et des efforts. Sur le plan

psychologique, cela lui apporte un aspect bénéfique et positif intense et permet d’accroitre son

attention et son intention d'effectuer l’exercice durant la séance. Nous obtenons une certaine

adhésion de la patiente afin de mener une prise en charge dans des conditions optimales.

L’utilisation des outils de Perfetti est un point positif : amener un objet quelconque dans

la thérapie par le miroir est un moyen de rendre l’activité ludique, plus confortable, et nous

permet de faire des exercices dans le but d’augmenter les capacités fonctionnelles plus

aisément qu’avec des mouvements réalisés seulement avec le membre supérieur. C’est un

atout important pour améliorer la motricité volontaire du membre tout en associant la

préhension, la proprioception et la barométrie. Nous nous rapprochons des mouvements que

l’on peut exécuter dans la vie quotidienne. Nous stimulons ainsi la patiente à faire des progrès

en respectant ses projets de vie qui sont de retourner à son domicile, et de réaliser

correctement les taches de la vie journalière.

Avec les objets de Perfetti, nous pouvons rendre l’exercice reproductible par tous, grâce

au calibrage de taille, de poids et de surface de ces outils conçus pour des patients atteints

d’hémiplégie. Ce qui nous permet d’améliorer les conditions de réalisation de la thérapie par

le miroir, afin de permettre une continuité dans les pratiques des masseur-kinésithérapeutes.

Or dans la littérature, les objets, ne sont d’une part pas décrit suffisamment et ils sont propre à

chaque service ou cabinet. Nous pouvons ainsi pallier à ce déficit de compréhension de

l’exercice en proposant un protocole généralisé que chaque praticien peut utiliser en ayant des

répétitions de mouvements mieux détaillés avec des outils bien précis.

De plus, les objets de Perfetti, étant utilisés pour stimuler et améliorer la sensibilité et la

proprioception, auront un effet positif sur les afférences de la sensibilité vécues par le patient

afin de réaliser le protocole avec une meilleure compréhension somesthésique de son corps.

Dans notre bilan final, nous ne remarquons pas d’amélioration sur la sensibilité pour notre

patiente, mais elle nous décrit de manière subjective que les outils de Perfetti stimulent sa

main gauche, et lui permettent d’exécuter des mouvements de meilleure qualité que lors des

exercices réalisés sans objets. Nous pouvons conclure que l’utilisation de ces outils est

bénéfique pour sa récupération motrice, les capacités fonctionnelles et la coordination du

membre supérieur gauche ainsi que pour la motivation et l’attention de notre patiente.

               

 

    28          

Les premiers jours de prise en charge, Mme G. ne présente pas de motivation à réaliser

les exercices demandés. Lors de la présentation de la thérapie par le miroir, nous évoquons le

protocole détaillé. Au départ, cela ne convient pas à notre patiente. Après de nombreuses

discussions avec l’équipe pluridisciplinaire, nous réussissons à la convaincre du potentiel

fonctionnel qu’elle peut améliorer en continuant la prise en charge, et surtout en poursuivant

la thérapie par le miroir. Mais par la suite, Mme G. adhère à la technique.

La première semaine la réalisation des exercices demandés est compliquée par le

manque de concentration de Mme G. Les mouvements mono-latéraux du membre sain ne sont

pas exécutés correctement, et nous devons constamment reprendre les consignes afin qu’elles

soient à minima respectées. De plus, notre patiente présente des difficultés à observer le

miroir, le reflet du membre sain, mais regarde directement celui ci. Lorsque nous mobilisons

passivement le membre supérieur gauche, lors de la deuxième phase du protocole, Mme G.

arrête souvent les exercices afin d’apercevoir nos mobilisations. Cela est peut être dû à un

manque de confiance en nous masseur-kinésithérapeute. Nous pouvons remarquer que les

temps de pause sont bénéfiques à notre patiente et que cela lui permet de mieux se concentrer

par la suite, malgré son impatience et son ressenti de séances trop longues selon elle.

Dès la seconde semaine, nous insérons les outils de Perfetti dans le protocole. C’est un

changement radical de comportement qui s’opère chez Mme G. Elle nous transmet une

motivation certaine et toutes les conditions du protocole de la thérapie miroir sont respectées.

Nous pouvons ainsi poursuivre la rééducation dans de bonnes conditions, et les mouvements

sont ainsi mieux exécutés. Nous n’avons pas d’amélioration au niveau du membre supérieur

gauche, mais les mouvements sont réalisés avec une intention et une attention toutes deux

importantes.

Après la troisième semaine les améliorations au niveau fonctionnel et moteur sont

appréciées. Nous varions les exercices proposés en fonction des séances, et Mme G. est

enthousiaste face à ses progrès.

Finalement, la prise en charge de Mme G. abouti à une amélioration significative au

niveau fonctionnel objectivé par les tests. Notre patiente est soulagée de rentrer à son

domicile avec plus d'indépendance dans les activités de la vie quotidienne.

Nous recensons en fin de traitement deux difficultés majeures : d'une part la grande

taille du miroir à roulette sans cache pour le membre supérieur gauche incite notre patiente à

               

 

    29          

se positionner en inclinaison droite du tronc afin de regarder le reflet du miroir. Cela crée des

douleurs au niveau lombaires et gène légèrement Mme G. lors des séances. Il faudrait prévoir

un montage avec des caches pour le membre supérieur gauche et supérieur droit, afin que

notre patiente soit dans une bonne position et ne regarde que le reflet du miroir. D'autre part,

les ressorts de Perfetti ne sont pas adaptés en début de rééducation, car s’il n’y a pas de

contrôle de la stabilisation du poignet, nous risquons de créer des douleurs à l’extrémité

distale du membre supérieur gauche.

9. CONCLUSION

Suite à un accident vasculaire cérébral, les déficiences varient selon chaque patient.

Chaque prise en charge est ainsi différente en fonction de l’étendue de la lésion, sa

localisation, l'âge et autres critères. Grâce à une meilleure compréhension de la plasticité

cérébrale, l’apprentissage, ainsi que les théories des fondements de récupération

fonctionnelle, nous pouvons adjoindre à une rééducation « classique », la thérapie par le

miroir : un traitement qui va enrichir la prise en charge du patient. Cette méthode aisée à

mettre en place, présente un faible coût, nous apporte une motivation accrue et une

rééducation ludique améliorant le psychisme de notre patiente en y associant l'utilisation des

outils de Perfetti. Ces objets spécifiques nous permettent d'améliorer le protocole pratiqué, et

de le rendre plus reproductible pour la continuité des pratiques professionnelles.

Le manque de consensus de protocole dans cette thérapie ainsi que l'absence de

description relative au traitement global de la rééducation "classique" des déficiences

constituent un inconvénient certain. La thérapie par le miroir étant un adjuvant thérapeutique,

il serait opportun de décrire toutes les étapes de la prise en charge de notre patiente y compris

les différentes tâches dispensées par l'équipe pluridisciplinaire. Cela nous permettrait

d'harmoniser les protocoles de chacun, et de pouvoir comparer les résultats face à nos

patients. Il serait idéal de décrire un protocole détaillé de la prise en charge globale et

complète afin de pouvoir constater et comparer les effets escomptés face aux auteurs précités.

Il serait intéressant de pouvoir l’appliquer sur une population plus importante et non sur un

seul cas.

   

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES   ANNEXE I : échelle d’Ashworth modifiée

0 : pas d’augmentation du tonus musculaire.

1 : légère augmentation du tonus musculaire avec simple « sensation d’accrochage" ou

minime résistance en fin de course.

1 + : légère augmentation du tonus musculaire avec simple « sensation d’accrochage »

suivi d’une minime résistance au cours de la première moitié de la course.

2 : augmentation importante du tonus musculaire durant tout la course musculaire mais

le segment du membre reste facilement mobilisable.

3 : augmentation considérable du tonus musculaire. Le mouvement passif est difficile.

4 : hypertonie majeure. Mouvement passif impossible.

ANNEXE II : échelle d’Held et Pierrot-Deseilligny

0 : absence de contraction.

1 : contraction perceptible sans déplacement du segment.

2 : contraction entraînant le segment quel que soit l’angle parcouru.

3 : le déplacement peut s’effectuer contre une légère résistance.

4 : le déplacement s’effectue contre une résistance plus importante.

5 : le mouvement est d’une force identique au côté sain.

           

 

             

ANNEXE III : indices de Bourgès

Equilibre Postural Assis (EPA) et Equilibre Postural

Debout (EPD)

Indice d’Equilibre Postural Assis :

Classe 0 : aucun équilibre en position assise (effondrement du tronc).

Nécessité d’un appui postérieur et d’un soutient latéral.

Classe 1 : position assise possible avec appui postérieur.

Classe 2 : équilibre postural assis maintenu sans appui postérieur, mais déséquilibre lors

d’une poussée quelle qu’en soit la direction.

Classe 3 : équilibre postural assis maintenu sans appui postérieur et lors d’une poussée

déséquilibrante quelle qu’en soit la direction.

Classe 4 : équilibre postural assis maintenu sans appui postérieur, lors d’une poussée

déséquilibrante et lors des mouvements de la tête, du tronc et des membres

supérieurs.

Le malade remplit les conditions pour le passage de la position assise à la position

debout seul.

Indice Postural Debout (EPD) :

Classe 0 : aucune possibilité de maintien postural debout.

Classe 1 : position debout possible avec transferts d’appui sur le membre hémiplégique

très insuffisant. Nécessité d’un soutien.

Classe 2 : position debout possible avec transferts d’appui sur le membre hémiplégique

encore incomplets. Pas de soutien.

Classe 3 : transferts d’appui corrects en position debout.

Classe 4 : équilibre postural debout maintenu lors des mouvements de la tête, du tronc et des

membres supérieurs.

Classe 5 : appui uni-podal possible.

           

 

             

ANNEXE IV : cotation clinique de l’opposition et de la contre-opposition

du pouce de Kapandji

Position 0 : face externe de la première phalange de l'index, "adduction pure".

Position 1 : deuxième phalange de l'index, "antéposition sous la dépendance de la

trapézo-métacarpienne".

Position 2 : face latérale de la dernière phalange de l'index, "antéposition sous la

dépendance de la trapézo-métacarpienne".

Position 3 : pulpe de l'index, opposition termino-terminale.

Position 4 : pulpe du majeur.

Position 5 : pulpe de l'annulaire, "pronation progressive de la deuxième phalange du

pouce".

Position 6 : pulpe de l'auriculaire, "la métacarpo-phalangienne joue le rôle de distributeur de

l'opposition".

Position 7 : pli de flexion de l'inter-phalangienne distale de l'auriculaire.

Position 8 : pli de flexion de l'inter-phalangienne proximale de l'auriculaire.

Position 9 : pli de flexion digito-palmaire de l'auriculaire.

Position 10 : pli palmaire distal.

ANNEXE V : classification fonctionnelle de la préhension d’Enjalbert :

0 : aucune amorce de récupération, préhension nulle.

1 : approche syncinétique en abduction-rétropulsion d’épaule et flexion du coude.

2 : approche analytique sans prise possible.

3 : approche analytique, prise globale, mais sans lâcher actif.

4 : approche analytique, prise globale, et lâcher actif.

5 : approche analytique, existence d’une prise tridigitale.

6 : approche analytique, préhension subnormale avec pince fine.

           

 

             

ANNEXE VI : stades de récupération motrice de la main selon

Brunnstrom :

Stade 1 : absence de tonus, pas de mouvement volontaire.

Stade 2 : absence ou légère préhension des doigts.

Stade 3 : préhension grossière, sans lâcher volontaire, pas de possibilité d’extension

réflexe des doigts.

Stade 4 : préhension latérale, avec relâchement par motricité du pouce, extension semi

volontaire des doigts, peu d’amplitude dans les mouvements.

Stade 5 : préhension palmaire, préhension d’objets de forme cylindrique ou sphérique

possible, mouvements maladroits avec fonctionnalités limitées, extension

volontaire des doigts sur des amplitudes variables.

Stade 6 : préhension contrôlée et de meilleure qualité, extension volontaire des doigts

dans toute l’amplitude, présence du mouvement sélectif des doigts moins

précis que la main controlatérale.

   

           

 

             

ANNEXE  VII  :  cotation  musculaire  de  Mme  G.  selon  Held  et  Pierrot-­‐Deseilligny        

Localisation     Mouvement   Bilan  initial   Bilan  final    Epaule      

Flexion  Extension  Abduction  Adduction  

3  4  4  4  

5  5  4  5  

 Coude      

Flexion  Extension  Pronation  Supination  

3  3  3  3  

4  4  4  4  

 Poignet  

Flexion  Extension  Inclinaison  radiale  Inclinaison  ulnaire  

1  3  +  syncinésies  2  3  

3  4  +  syncinésies  2  4  

 Doigt      

Flexion  Extension  Abduction  Adduction  

4  2  1  +  syncinésies  1  +  syncinésies  

5  3  3  +  syncinésies  4  +  syncinésies  

   Pouce        

Flexion  IPP  Extension  IPP  Flexion  IPD  Extension  IPD  Abduction  Adduction  

1  0  1  1  0  1  

3  3  3  3  2  4  

     =  pas  d’amélioration  de  la  motricité.          =  amélioration  de  la  motricité  d’une  cotation.      =  amélioration  de  la  motricité  d’au  moins  deux  cotations.    

           

 

             

ANNEXE  VIII  :  Mesure  de  l’indépendance  fonctionnelle  (MIF)      

 

                       

           

 

             

ANNEXE  IX  :  Echelle  du  Fugl-­‐Meyer  Test