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67 Population wallonne Affinités de comportement Affinités socio-culturelles Affinités politiques Enracinement et migrations Problématiques socio-économiques Pistes d’interpellation Cadre environnemental Cadre institutionnel Territoires d’action et outils de gestion Esquisses de synthèses en contours flous Problématiques socio-économiques 6

Problématiques socio-économiques

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Population wallonne

Affinités de comportement

Affinités socio-culturelles

Affinités politiques

Enracinement et migrations

Problématiques socio-économiques

Pistes d’interpellation

Cadre environnemental

Cadre institutionnel

Territoires d’action et outils de gestion

Esquisses de synthèses en contours flous

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uuuuu Méthode et analyse

Cette typologie se différencie d’une approcheclassique basée sur la localisation des activités :la typologie des activités économiques est fon-dée sur les lieux de domicile des actifs occu-pés. Les communes sont regroupées en fonc-tion du type d’activités dans lesquelles leursrésidents sont employés.

Au cœur de la Wallonie, deux espaces de vieilleindustrialisation polarisent une partie importantede l’espace wallon et regroupent un grand nom-bre d’emplois. Le Hainaut industriel (types Mons-Borinage et Charleroi) regroupe à peu près 270 000emplois, et autour du pôle liègeois (types Liège etTubize-Seraing) se concentrent à peu près 220 000emplois; cela représente plus de la moitié desemplois en Wallonie. Cependant dès le début dela grande industrie vers 1820-30, il faut distinguerle pôle hennuyer du pôle liégeois, tous deux nésdu boom industriel fondé sur le charbon et la si-dérurgie. Liège est une ville ancienne, universi-taire et possède une bourgeoisie locale de longuetradition alors que dans le Hainaut, l’industriali-sation ne va pas se structurer autour d’un pôleancien, et Charleroi n’est au départ qu’une petitecommune parmi d’autres. La crise des secteursqui ont fait la grandeur de ces deux pôles et deleurs sous-régions va les plonger dans un marasmeéconomique.

Typologie de l’emploi au lieu de résidence (1991)

Le Brabant wallon (type Brabant wallon), etdans une moindre mesure la sous-région d’Ath(type Ath), est la sous-région la plus orientéevers l’extérieur de la Wallonie, en fait vers lepôle d’emploi bruxellois. Ces zones appartien-nent à la grande banlieue périurbaine de Bruxel-les, la main-d’œuvre qualifiée qui y réside tra-vaille dans le secteur tertiaire qualifié de Bruxel-les (banques, administration,..) ou dans des ac-tivités locales liées à la présence de cette main-d’œuvre à haut revenu (commerce de détail,pharmacie, proximité du pôle universitaire deLouvain-la-Neuve…).

Coincée entre les deux vieux bassins industrielsdu sillon, la région de Namur (type Namur) estsous-spécifique dans tous les secteurs indus-triels, et fortement tertiarisée du fait du rôle decapitale wallonne qu’a acquis la ville.

La région textile de Mouscron (type Hainautoccidental) est spécifiquement industrielle, maisdans des secteurs légers, de biens de consom-mation, en particulier le textile et l’habillement.

Tournai (type Tournai) a une structure quelquepeu différente, par son rôle de principal pôletertiaire dans l’ouest du Hainaut, ce qui lui con-fère une spécificité dans l’ensemble des secteursnon-marchands.

La région de Verviers (type Verviers) a égale-ment une structure tout-à-fait originale dans lecadre de l’économie wallonne. Même si le tex-tile appartient ici très largement au passé, ontrouve, comme à Mouscron, un réseau densed’entreprises moyennes mais dans une structureindustrielle plus diversifiée.

Plus à l’est, les structures des types Plombièreset région germanophone nord ont également defortes spécificités industrielles, mais dans unensemble plus dynamique.

Au sud des zones du sillon wallon, on trouve delarges surfaces faiblement peuplées aux structu-res périphériques (types Ardennes, région germa-nophone sud et Entre-Sambre-et-Meuse). Elles secaractérisent par le poids de l’emploi agricole etdes services à la population et une très faible in-dustrialisation, très inféodée d’ailleurs à la pre-mière transformation des ressources locales (boiset agro-alimentaire en Ardenne).

A l’extrême-sud de la Wallonie, la Lorraine (ty-pes Virton, Tubize-Seraing et Arlon) a des struc-tures nettement moins périphériques. Arlon estun pôle tertiaire non-marchand, mais dont unepart importante des actifs navette vers le sec-teur des banques à Luxembourg. La persistancedu type Tubize-Seraing malgré la disparition dela sidérurgie à Athus s’explique aussi, de ma-nière résiduelle, par des navettes ouvrières sub-sistant vers le Grand-Duché.

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Spécificité des différents types dans les secteurs économiques (part du secteur dans l’emploi du type *100/part du secteur dans l’emploi en Wallonie)

1 Agriculture2 Energie3 Métallurgie de base4 Minéraux non métalliques5 Chimie6 Ouvrages en métaux7 Constructions mécaniques8 Constructions électriques9 Fabrication de moyens de transport

10 Agro-alimentaire11 Textile12 Confection13 Bois-meuble14 Papier-impression-édition15 Autres industries manufacturières16 Construction17 Commerce de gros18 Commerce de détail

19 Horeca20 Transports21 Communications22 Banques et assurances23 Immobilier24 Autres services aux entreprises25 Administration26 Autres services publics27 Enseignement supérieur

28 Autre enseignement29 Autres services non marchands30 Santé31 Loisir

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uuuuu Réflexions

Plus encore que la carte des bassins d’emploi,cette carte nous permet de lire les identités for-gées par le biais de l’emploi. En effet, cette ré-gionalisation est l’héritage de processus histo-riques longs qui ont construit l’espace wallon(industrialisation du sillon, périurbanisation duBrabant wallon,…).L’ouvrier sidérurgique travaillant à Charleroi,fût-il un résident d’une commune de l’Entre-Sambre-et-Meuse, a tissé des liens forts danscette région, qui ne sont pas de même natureque l’agriculteur ou le petit commerçant desArdennes ou que le Bruxellois d’origine qui ré-side dans le Brabant wallon mais travaille dansune banque de la capitale.

Cette carte nous permet également de mieuxprendre en compte les impacts que les évolu-tions économiques des pôles d’emploi peuventavoir sur l’espace social global. Cette typologiedevient ainsi un outil opérationnel en matièred’appréciation des conséquences sociales desévolutions économiques.

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uuuuu Analyse

Tout comme la typologie au lieu de résidence,celle au lieu de travail est basée sur la structuresectorielle de l’emploi en une trentaine de sec-teurs. Néanmoins, si les données de l’O.N.S.S.permettent de réaliser ce travail chaque année,sans attendre le recensement, elles ne prennenten compte que les travailleurs salariés (donnéesdisponibles les plus récentes : 1999). Le décou-page sectoriel est donc quelque peu différent decelui utilisé dans la typologie au lieu de rési-dence.

La carte qui en résulte est aussi très différenteet beaucoup plus bigarrée que celle de la typo-logie au lieu de résidence. L’explication est sim-ple : la localisation de telle ou telle activité dansune commune n’a guère d’influence sur les com-munes voisines et cette commune sera donc as-sociée à une autre commune, éventuellementéloignée, où se concentre le même type d’acti-vités. Il faut donc être attentif au fait que les

Typologie de l’emploi au lieu de travail (1999)

types dont le nombre de communes est faibleont des structures fortement influencées par laprésence d’une activité. Par exemple, les com-munes du type 8 concentrent des emplois dansle domaine de la production énergétique, dontles logiques de localisation sont très concentrées.

De façon générale, cette typologie isole lesgrands types suivants :

- un type urbain (type 1) : il regroupe toutesles grandes villes et quelques communes ur-baines moins importantes aux structuresd’emploi assez proches, c’est-à-dire avec uneéconomie spécifiquement tertiaire par rap-port à la moyenne wallonne;

- un type spécifique des services marchands(type 2), qui inclut une part du Brabant wal-lon;

- les autres types : ils regroupent chacun peude communes et traduisent de fortes spécifi-cités locales dans certains secteurs.

uuuuu Réflexions

La typologie au lieu de travail ne permet pas,au contraire de celle au lieu de résidence, dedégager des blocs sous-régionaux dont les struc-tures et les destinées sont proches. En effet, àl’échelle de la commune, les structures de l’em-ploi au lieu de travail comportent une partd’aléatoire, soit du fait du faible nombre d’em-plois, soit du fait de la localisation d’une acti-vité dans telle commune plutôt que sa voisinequi lui est structurellement proche.

Par contre, cette typologie permet de mettre enévidence le rapprochement des structures depôles urbains par la tertiarisation croissante del’économie wallonne.

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Spécificité de l’emploi au lieu de travail dans les différents les secteurs économiques, par type en 1999

1 = agriculture2 = extraction3 = agro-alimentaire4 = textile5 = chaussure-habillement6 = bois-meubles7 = papeterie-imprimerie-édition8 = énergie9 = chimie10 = caoutchouc-plastiques

11 = minéraux non métalliques12 = sidérurgie13 = travail du métal14 = machines15 = fabrications électriques16 = fabrication de moyens de transport17 = autres industries18 = électricité, eau, gaz19 = construction20 = commerce de détail

21 = commerce de gros22 = horeca23 = transports et communications24 = finance25 = services aux entreprises26 = administration27 = éducation28 = santé29 = services personnels et collectifs30 = autres

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uuuuu Analyse

Les cartes d’évolution de la valeur ajoutée etd’évolution de l’emploi montrent un déclinmarqué de l’emploi dans les régions centralesde vieille industrialisation, tant autour de Liègeque dans le Hainaut. On trouve les plus fortescroissances dans le Brabant wallon et dans toutle sud-est de la Wallonie. Des croissances inter-médiaires se rencontrent dans le Hainaut occi-dental, la province de Namur et les zones rura-les de la province de Liège.

Le faible dynamisme des vieilles régions indus-trielles et de leurs bassins (Liège, Charleroi,Mons-Borinage) s’explique par le poids des sec-teurs en crise dans leur structure économique,mais ce facteur n’est plus du tout prépondérant,tant ces secteurs ont déjà été précédemment ré-duits à relativement peu de choses. Le poids dusecteur non-marchand, en faible croissance,semble désormais beaucoup plus essentiel, demême que la faiblesse des services marchands,en particulier des services aux entreprises. Au-delà des structures économiques, les structuressociales semblent également jouer un rôle : en

Dynamisme économique : évolution de la valeur ajoutée(1992-1997) et de l’emploi (1986-1999)

particulier le fait que l’industrialisation précoceet largement contrôlée par des capitaux exté-rieurs a induit une salarisation massive et unécrasement des filières qui ont affaibli l’espritd’entreprise et limité les potentiels de diversifi-cation.

Entre les deux vieilles régions industrielles,Namur et sa région ont des performances un peumeilleures.

La croissance du Brabant wallon s’explique es-sentiellement par le rôle d’impulsion joué parBruxelles : l’augmentation de la population dufait de la périurbanisation bruxelloise se traduitpar une croissance des services à la population(commerce, non-marchand,…); certains sec-teurs connaissent de fortes croissances car lesentreprises sont attirées par les banlieues verteset la proximité des pôles universitaires avec uneimportante main-d’œuvre qualifiée (pharmacie,services aux entreprises,…).

Le dynamisme du Sud-est est plus complexe àexpliquer. Nous tenterons une hypothèse : lesstructures sociales sont ici celles d’une région

rurale relativement périphérique : en dehors dela sidérurgie à Athus, cette région n’a pas connula salarisation précoce rencontrée au sein dusillon; ce n’est certes pas un hasard si, par exem-ple, le petit commerce ou le tourisme se portentici mieux que dans l’Entre-Sambre-et-Meuse,polarisée de longue date par Charleroi, dont lepotentiel touristique est pourtant tout aussi re-marquable. En outre, l’Ardenne tire sans doutequelque profit de sa localisation certes périphé-rique mais sur un Eurocorridor émergent.

uuuuu Réflexions

Ces cartes de dynamique nous montrent les dif-ficultés auxquelles doivent faire face de vasteszones du territoire wallon, souvent du fait desstructures sociales et économiques héritées del’histoire. Des crises ou au contraire des dyna-miques positives communes doivent mobiliserdes efforts solidaires pour faire face à des défisdifficiles à relever isolément.

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uuuuu Méthode et analyse

La carte du chômage en Wallonie montre unegéographie bien connue : le fort chômage des-sine un triangle dont les trois sommets sontLiège (ou plus exactement Visé), Comines etGedinne, en contournant toutefois le Brabantwallon. Les taux les plus élevés se rencontrentplus particulièrement dans le Hainaut, entreCharleroi et le Borinage d’une part, à Liège etdans les communes industrielles environnantesd’autre part.

Le chômage est faible dans le sud-est, en parti-culier en Lorraine belge (à l’exception d’Athus),en Communauté germanophone et dans le Bra-bant wallon.

Les facteurs explicatifs sont relativement com-plexes, traduisant à la fois le dynamisme éco-nomique à long terme, les comportements sous-régionaux sur le marché du travail, en particu-lier celui des femmes, les structures d’âge et leniveau de qualification. Dans le cas de la Wal-lonie, région de salarisation précoce, le dyna-misme économique est le facteur majeur. Maisil faut être attentif à considérer non pas le dyna-misme économique local mais celui des centreset zones vers lesquels les travailleurs se diri-

Part des demandeurs d’emploi dans la population active (1997)

gent. Le haut taux de chômage de l’Entre-Sam-bre-et-Meuse ne traduit pas seulement la faibledynamique locale mais surtout la crise de la ré-gion carolorégienne vers laquelle les actifs sedirigeaient. Ainsi les hauts taux de chômage desvieux bassins industriels hennuyer et liégeoisrévèlent leur crise structurelle depuis les années50, bien qu’elle ne se soit traduite par un chô-mage massif que depuis les années 70.

Les faibles taux de chômage du Brabant wallontraduisent à la fois le dynamisme local maissurtout le haut niveau de qualification de lamain-d’œuvre qui occupe des emplois dans lacapitale (plus de 40 % de la main-d’œuvre). Onretrouve un effet de type périurbain compara-ble en Lorraine belge avec l’influence deLuxembourg-ville.

Dans les Ardennes, les faibles taux de chômages’expliquent à la fois par le dynamisme écono-mique et par le fait que les femmes se présen-tent moins qu’ailleurs sur le marché du travail.La Communauté germanophone montre, quantà elle, un comportement tout à fait particulier :les taux de chômage y sont les plus faibles bienque la part des actifs y soit la plus élevée. Lechômage concerne surtout les femmes.

uuuuu Réflexions

Comme la carte des dynamiques, celle du chô-mage nous montre les difficultés auxquellesdoivent faire face de vastes zones du territoirewallon, souvent du fait des structures socialeset économiques héritées de l’histoire. Des cri-ses ou au contraire des dynamiques positivescommunes doivent mobiliser des efforts soli-daires pour faire face à des défis difficiles à re-lever isolément.

Cette carte, comme celles de dynamisme éco-nomique et d’évolution de l’emploi, pose laquestion politique délicate du choix des com-munes dont il faut promouvoir l’association envue d’une coopération : faudrait-il associer en-tre elles les communes en crise, puisque, con-frontées aux mêmes problèmes, elles seraientmieux armées pour y faire face à plusieurs ouau contraire faut-il pousser des communes quiont des dynamiques positives à s’associer avecdes communes en crise, afin d’assurer un équi-libre et que les espaces dynamiques puissent ti-rer les autres?

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uuuuu Méthode et analyse

La répartition des revenus en Wallonie peut serésumer à un modèle spatial assez simple :- les revenus sont élevés dans une couronne

autour de Bruxelles et baissent au fur et àmesure que la distance avec celle-ci aug-mente;

- le sillon industriel wallon a des revenus fai-bles, sauf autour de Namur, mais ils sontnettement plus élevés directement au sud dusillon, et dans l’axe Liège - Aix-la-Chapelle;

- au-delà de cette bande, les communes rura-les du sud de la Wallonie ont les revenus lesplus faibles, avec des revenus un peu plusélevés sur l’axe Namur - Arlon;

- la Lorraine a par contre des revenus très éle-vés.

L’évolution des revenus est quelque peu corréléeau niveau de ceux-ci : les zones à hauts revenusont vu, au cours des années 90, leurs revenusaugmenter en moyenne plus rapidement que leszones à bas revenus.

Il en va ainsi du Brabant wallon, quoique l’aug-mentation la plus forte se trouve plutôt dans leszones les plus éloignées de Bruxelles, qui con-naissent les plus fortes arrivées de périurbains

Les revenus moyens (1999) et leur évolution (1992-1999)

dans la période récente. On retrouve le mêmephénomène autour de Liège alors que les prin-cipaux centres urbains du sillon se paupérisent,en particulier Charleroi.

Les cantons de l’Est et les communes au suddes Hautes-Fagnes (déjà à hauts revenus du faitdes nombreuses secondes résidences qui devien-nent les résidences principales) connaissent desévolutions très favorables, ainsi que l’axe Na-mur-Arlon et la Lorraine, pourtant déjà plus ri-ches que le reste du sud de la Wallonie.

uuuuu Réflexions

La répartition des revenus pose un réel problèmestratégique dans le contexte des associations decommunes en vue de coopérations supra-communales En effet, faut-il accepter que descommunes similaires, en particulier du point devue des revenus dont l’imposition constitue sou-vent une part importante de l’assiette fiscale,s’associent ou faut-il a au contraire pousser descommunes complémentaires, en l’occurrence ri-ches et pauvres, à coopérer? Dans ce derniercas, comment y inciter les communes plus ri-ches qui pourraient être amenées à financer lesprojets en proportion de leurs moyens?

Outre les éléments de réponse que l’on peut trou-ver dans le SDER, ce débat semble parfois trou-ver une réponse spatiale de fait dans certainessituations concrètes.

Par exemple, les aires métropolitaines des gran-des villes comprennent à la fois les centres-vil-les, plutôt pauvres, les zones ouvrières à trèsbas revenus (Seraing et Herstal dans la zone lié-geoise) et les banlieues périurbaines plus riches.Ceci pose cependant la question des critères dereconnaissance et d’existence d’une commu-nauté urbaine, puisqu’on pourrait imaginer queles communes de la banlieue refusent d’inté-grer une coopération supracommunale avec laville centre.

Autre exemple, il n’y a pas de commune richeen Ardenne, ce qui entraîne de fait le regroupe-ment des communes relativement homogènesdans l’espace. Cependant d’autres éléments en-trent en jeu : le dynamisme économique, les re-lations entre villes (petites ou moyennes) et cam-pagne…

Cependant, si dans certains cas la réponse pa-raît s’imposer spatialement, la question du fi-nancement et d’une solidarité nécessaire n’estpas résolue.

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uuuuu Méthode et analyse

Pour cette typologie, on a regroupé les commu-nes qui ont une répartition voisine des différentsniveaux de diplôme parmi les actifs résidents(proportions similaires d’actifs disposant d’undiplôme primaire, secondaire inférieur, secon-daire supérieur ou universitaire). Elle donne àla fois une idée de la qualification globale etdistingue dans les tons rouges les filières plutôttechniques et dans les tons cyan et bleu les fi-lières générales.

Les diplômes les plus élevés sont localisés dans leBrabant wallon, jusqu’à Namur, et dans les com-munes au sud de Charleroi et de Liège, ainsi qu’àMons et Arlon. Ces zones sont essentiellement lesbanlieues périurbaines, et en particulier celle deBruxelles, où la demande en travail qualifié dansle secteur tertiaire est la plus développée.

On voit autour du sillon industriel hennuyer etde Liège, deux vastes zones où prédominent lesfilières techniques liées aux traditions industriel-les de ces pôles. Ces zones ne sont pas déquali-fiées mais plutôt de qualification moyenne, plusélevée autour des pôles universitaires de Monset de Liège que de Charleroi, dépourvu de fonc-tion universitaire. On retrouve des filières tech-niques prédominantes autour de l’ancien pôlesidérurgique d’Athus.

Typologie des diplômes parmi les actifs (1991)

Dans les Ardennes prédomine une filière généralede qualification moyenne; cela peut s’expliquerpar le fait que les emplois à l’extérieur sont tradi-tionnellement localisés à Bruxelles, ou aujourd’huià Namur, ou encore exercé ailleurs dans l’admi-nistration offrant des emplois tertiaires.

Les zones les plus déqualifiées sont situées dansles cantons de l’Est et dans les zones textilesautour de Mouscron.

uuuuu Réflexions

La formation est considérée par les pouvoirspublics comme une priorité. Ces politiques deformation ne peuvent faire abstraction des ni-veaux de qualification obtenue et des filières

privilégiées qui sont déterminés en partie parl’histoire et les structures économiques.

Les efforts qui seraient consentis dans ce do-maine doivent tenir compte de ces contraintesmais tenter aussi de les dépasser. Cela est indis-pensable dans la mesure où, d’une part, les fi-lières de formation actuelles apparaissent endécalage avec le marché de l’emploi actuel, etd’autre part, une qualification plus élevée dansla filière générale est souhaitable tant sur le planindividuel que collectif car elle permet unemeilleure réinsertion en cas de crise sectorielle.

Cette carte est également une piste pour per-mettre aux communes confrontées aux mêmesinsuffisances sur le plan de la formation d’unirleurs efforts.

Part des grands types de diplômes parmi les actifs occupés dans les types wallons (%)

Types Sans et Secondaire Supérieur Autres Total Rapport technique et prof./primaire général dans le secondaire

1 11,6 40,2 43,8 4,4 36569 1,22 12,4 48,2 37,9 1,5 30305 2,13 18,4 49,1 29,9 2,6 224635 1,94 18,5 53,6 25,7 2,2 103569 2,75 22,4 53,1 22,5 2,0 128994 2,46 24,7 53,0 20,1 2,2 108943 2,17 23,6 54,0 20,0 2,4 342798 2,98 28,5 52,7 16,0 2,8 60194 2,99 32,6 47,2 16,4 3,8 41698 1,510 35,0 40,5 15,9 8,6 13063 2,5

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Cet atlas n’a pas pour mission de prendre position sur les questions de fond énoncées dans cette thématique, car il s’agit dedécisions politiques, pour lesquelles les acteurs publics, éventuellement en collaboration avec certains acteurs de la société civile,doivent se concerter. Des éléments de réponses se trouvent cependant dans le document intergouvernemental de développementrégional, le SDER, lorsqu’il expose la philosophie qui sous-tend le choix de ses objectifs. Un de ses principes philosophiquesmajeurs, «considéré comme essentiel par notre société» (p. 9), est la cohésion sociale et économique, qui est aussi un desfondements énoncés dans les stratégies européennes. Cette cohésion signifie «la solidarité entre les personnes», donc la rencon-tre des besoins fondamentaux de tous, et «une cohésion territoriale», qui suppose une stratégie de collaboration.

Le SDER prend clairement position sur le fait que «les territoires qui ont plus de ressources» doivent en mettre une partie àdisposition de «ceux qui en ont moins», et qu’il s’agit «de déterminer de nouvelles modalités de redistribution des moyenspublics», dont ceux du fonds des communes, et «de mettre en place de nouvelles structures qui rendront possible l’exercice d’unetelle solidarité». Il ajoute aussi que «l’organisation des usages du sol» peut être un élément de lutte contre les inégalités.

Le SDER appelle la coopération entre les territoires à toutes les échelles, qu’ils disposent d’atouts différents, qu’ils soientsemblables ou complémentaires, «en vue de partage d’expériences et (de) définitions de projets communs» (p. 10). Il pointe aussiles rapports «villes campagne», «souvent mal compris et parfois difficiles», d’autant plus que leurs contours respectifs tendent às’estomper. De plus, une bonne coopération est nécessaire en vue d’éviter les gaspillages, les doubles emplois, afin de gérer aumieux possible les ressources financières publiques et l’usage du sol.

Certaines propositions sont avancées dans la mise en œuvre du projet de structure spatiale, comme nous le verrons plus loin(thématique «solidarités nécessaires»), en particulier par l’outil de péréquation financière.

Le CAW a également comme «objectif qualitatif» le renforcement de la cohésion sociale (p. 4), et un de ces dix principes d’actionest «une volonté de concentrer les actions et les moyens budgétaires disponibles sur les priorités dans le cadre d’une programma-tion pluriannuelle et spatiale» (p. 5). Il veut une concentration sur les objectifs prioritaires, éviter les dispersions, les doublesemplois et les concurrences stériles. Il veut aussi favoriser «une utilisation rationnelle du sol» ( p. 24).

Plusieurs mesures concernent l’enseignement et la formation. (p. 105-114).