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d Programme d’Appui à la Gestion e l’Environnement (PAGE) Vers une modernisation de la filière bois-énergie : Série de fiches thématiques sur l’approche et les enseignements (lessons learnt) de l’expérience réalisée Vision 2025 vers une stratégie de modernisation du bois-énergie à Madagascar Mandaté par

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Vers une modernisation

de la filière bois-énergie :

Production

Série de fiches thématiques sur l’approche et les enseignements

(lessons learnt) de l’expérience réalisée

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

Mandaté par

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Préface

Production

FT 0Madagascar fait partie des pays à méga diversité biologique mais dont les espèces fauniques et floristiques endémiques sont fortement menacées. Les populations rurales démunies en quête de revenu d’appoint exercent le charbonnage en adoptant des modes d’exploitation dévastateurs des ressources forestières. Cette tendance risque de s’accroître au regard de la forte demande éma-nant de plus de 85 % de ménages urbains qui sont les principaux utilisateurs de cette énergie de cuisson. Au niveau politique ce secteur est relégué au second plan en dépit de son caractère straté-gique.

La coopération allemande à Madagascar financée par le Ministère fédéral de la Coopération écono-mique et du Développement (BMZ) intervient dans le secteur environnemental. A cet effet elle promeut des actions d’atténuation des pressions anthropiques sur les écosystèmes forestiers à tra-vers le « Programme d’Appui à la Gestion de l’En-vironnement » (PAGE). Il est réalisé conjointe-

1ment dans trois régions avec le Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts (MEEMF) et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH. Il préconise des mesures menant à une gestion du-rable des ressources naturelles, comprenant entre autres le sous-secteur de la filière bois-énergie. La gestion durable des ressources naturelles est réali-sée en synergie avec la préservation de l’envi-ronnement sur financement de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW).

La mise en œuvre de la filière bois-énergie est pi-lotée par le cabinet de conseil « ECO Consulting Group » basé en Allemagne sous ordre de la GIZ, où il a développé des approches s’orientant vers la modernisation du sous-secteur.

Les expériences acquises dans la modernisation de la filière bois-énergie conformément à la « Vision 2025 » préconisant un aperçu holistique des diffé-rents maillons du sous-secteur sont présentées dans le présent recueil de fiches thématiques. Elles comprennent les innovations introduites

depuis 1995 allant du reboisement de grande envergure selon un modèle dénommé « Reboise-ment Villageois Individuel » (RVI) en passant par l’application de techniques d’exploitation et de transformation performantes, la réorganisation de la commercialisation au profit des « reboiseurs-propriétaires » par la promotion du « charbon vert » et enfin l’utilisation par les ménages d’équipements de cuisson économes. De manière transversale les thèmes sur le genre, le renforce-ment de capacités, le changement climatique et l’efficacité énergétique ainsi que la lutte contre la pauvreté et l’augmentation des revenus en milieu rural y sont aussi abordés. Elles tracent également le chemin parcouru pour arriver à concilier la pré-servation des forêts avec la valorisation des res-sources en biomasse. Cependant une attention particulière est accordée aux énergies alternatives qui sont disponibles en quantité suffisante et à un prix abordable sur le marché pour une population à faible pouvoir d’achat.

Le Reboisement Villageois Individuel (RVI) est une des réussites de PAGE et de ses projets précé-dents notamment le PGM-E/GIZ dans le cadre duquel la présente colléction des fiches théma-tiques a été élaborée. Sa poursuite par la KfW contribue à la réduction des menaces sur les éco-systèmes forestiers encore existants. La valorisa-tion efficiente des ressources primaires, suite aux innovations introduites dans les autres maillons en aval favorise significativement l’amélioration des revenus des populations en milieu rural leur offrant de meilleures opportunités économiques.

Ces pratiques réussies ouvrent de nouveaux ho-rizons au plan international en termes de mise à l’échelle. Par ailleurs, elles servent de base pour un lobbying auprès des décideurs politiques et partenaires financiers de l’enjeu de la promotion du secteur de l’énergie issue de la biomasse fores-tière dans le développement économique du pays.

Dr. Hermann Fickinger

Conseiller technique principal PAGE

1 DIANA, Boeny et Atsimo Andrefana

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PAGE : Liste des fiches thématiques

Aspects techniques du reboisement bois-énergieFT 1

La sécurisation foncière des terrains de reboisementFT 12

Modernisation de la filière bois-énergieFT 11

Adaptation au changement climatique et atténuationFT 10

Le système de gestion de base de données de la FBEFT 9

Implication des Organisations de la Société Civile œuvrant pour l’Environnement dans la bonne gouvernance de la FBE selon la « Vision 2025 »

FT 8

La diffusion des foyers améliorés dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

FT 7

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation de Bois-Énergie « Vert » (CRC-CUC-BEV)

FT 6

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –Principes techniques et perspectives d’utilisation

FT 5

Les meules améliorées, une technique de carbonisation diffusée par le PGM-E/GIZ

FT 4

Vulgarisation participativeFT 3

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergieFT 13

Partage de connaissances dans le cadre du développement des capacités humaines

FT 14

Production

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiquesFT 0

Standards et principes du « Reboisement Villageois Individuel » – Reboisement énergétique sur terrains dénudés

FT 2

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Fiche thématiques: Synthèse

Programme Germano-Malgache po

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A l’échelle mondiale, Madagascar fait partie des pays riches en biodiversité. Il est cependant classé comme « hot spot », puisque ses ressources faunistiques et floristiques à caractère endémique sont fortement menacées par des actions anthropiques. Une des causes majeures de la dégradation des forêts, dont la superficie restante est actuellement estimée à 13,26 millions d’hectares, est la production non durable de bois-énergie, particulièrement de charbon de bois.

La majorité des ménages malgaches (85 %) restent largement tributaires de l’énergie de cuisson produite à partir de la biomasse. A l’échelle nationale, la con-sommation en bois-énergie est estimée à 23,6 milli-ons de mètres cube de bois brut par an, où le charbon de bois représente une part de 51 %. Face à l’inflation du prix des énergies fossiles et à l’insuffisance des énergies de substitution appropriées à la cuisson, sur le marché, le bois-énergie occupera encore, à moyen terme, une place importante dans la consommation énergétique.

Au plan national, la filière bois-énergie dégage un chiffre d’affaires total annuel de 360 Mrds d’Ar. (125 Millions d’EUR) cependant, en dépit de son impor-tance économique, elle ne reçoit pas encore toute l’attention qui devait lui échoir dans la politique sec-torielle nationale. A ceci s’ajoute d’autres contraintes liées aux conditions-cadres inadéquates, en particu-lier celles liées à la bonne gouvernance et à son manque de visibilité dans les planifications sectori-elles.

Afin d’apporter sa contribution à la résolution de cette problématique, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), en accord avec le Ministère de l’Environnement de l’Ecologie et des Forêts (MEEF), appuie la mise en oeuvre du Pro-gramme Germano-Malgache pour l’Environne-

ment (PGM-E), qui vise spécifiquement la moder-nisation de la filière bois-énergie.

Ce programme focalise ses actions sur trois régions cibles (voir carte) :

la zone de dans la région d’Antsiranana, au Nord du pays, où des domaines forestiers précieux tels que le Parc National de la Mont-agne d’Ambre ou la Réserve spéciale d’Anala-mera, sont victimes d’une exploitation an-archique pour la production de charbon à destination d’Antsiranana.

DIANA

1 PROBLEMATIQUE NATIONALE ET CONTEXTES RÉGIONAUX

Vers une modernisation de la filière bois-énergie : Synthèse et présentation des fiches thématiques

Zone d’intervention du Programme

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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2 OBJECTIFS DU PGM-E/GIZ

Le PGM-E intervient de façon systémique selon la vision 2025 à tous les niveaux de la filière bois-éner-gie par :

i) l’appui à l’investissement productif à travers le soutien des communautés villageoises pour le reboisement à vocation énergétique et la valori-sation des espèces appropriées à la production du bois-énergie dans les zones sous la gestion des communautés de base ;

ii) la mise au point et la vulgarisation de systèmes plus efficaces et durables de transformation du bois en charbon ;

iii) la réorganisation de la commercialisation du bois-énergie, prenant en compte les aspects de répartition équitable des profits, de traçabilité du charbon de bois ainsi que sa qualité (filière« charbon vert ») ;

iv) la diffusion de foyers économes pour une utili-sation plus efficiente et salubre du bois-énergie par les consommateurs ;

v) la contribution auprès des services techniques déconcentrés de l’Etat et des collectivités dé-centralisées à l’amélioration conditions-cadres (sécurisation foncière, gouvernance locale, renforcement des capacités de la société civile).

L’ensemble de ces interventions vise à déclencher un processus équitable de création de valeur ajoutée à chaque niveau de la filière, dont les populations rurales vulnérables en sont les principaux bénéfici-aires, grâce à la facilitation de l’accès à un capital pro-ductif. La promotion de la filière bois-énergie dans le secteur environnemental constitue un levier de déve-loppement dans le monde rural.

Dans un souci de durabilité, le renforcement de ca-pacités des acteurs selon l’approche « Human Capa-city Development » (HCD) est un élément primordial

de la stratégie de modernisation de la filière bois-én-ergie. La démarche du PGM-E est basée sur la capita-lisation des compétences locales et régionales exis-tantes. Elle passe par la professionnalisation des acteurs-cibles, afin de les rendre autonomes dans la gestion des activités relatives à la modernisation de fi-lière bois-énergie. Cette approche sert à renforcer leurs capacités techniques, organisationnelles et comptables dans la gestion des plantations, la ratio-nalisation de la production de charbon et à assurer la gestion des nouveaux centres ruraux et urbains de commercialisation de charbon « vert ».

Afin de garantir la cohérence et la synergie des inter-ventions, les communes sont directement impli-quées dans la mise en œuvre des actions entreprises ; ceci est un facteur de renforcement de la bonne gou-vernance environnementale et forestière au niveau local.

Non seulement la démarche du programme im-plique les communautés rurales ainsi que les ménages urbains mais font entrer aussi en ligne de compte les organisations de la société civile, les opérateurs privés ainsi que diverses autres institutions. A cet effet, les actions des organismes partenaires intervenant dans le même domaine, reçoivent une attention particu-lière à l’instar de la synergie avec

GM-E favorise la participation des femmes à chaque niveau de la filière. Ainsi elles peuvent bénéficier directement des profits dégagés par la création de valeur ajoutée par la modernisation de la filière.

Par ailleurs, dans les actions menées, un accent parti-culier est porté sur les aspects d’adaptation au change-ment climatique aussi bien dans les domaines sylvi-coles que socio-économiques.

WWF dans le cadre du Programme SEESO dans la région Atsimo-An-drefana.

L’intervention du P

3 METHODE D’INTERVENTION DU PGM-E/GIZ

L’objectif global du PGM-E/GIZ est l’amélioration de la gestion durable des ressources naturelles par les acteurs pertinents, dans le secteur de l’énergie et de l’environnement.

De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation de la filière bois-

énergie, une amélioration des revenus des popula-tions rurales en les impliquant dans l’approvisionne-ment durable des ménages en bois-énergie, tout en respectant les mesures d’adaptation au changement climatique.

4 DOMAINES D’INTERVENTION ET RÉSULTATS

Appui à la production de bois-énergie par le reboisement et les transferts de gestion

Il s’agit d’une part d’augmenter la part d’approvi-sionnement en bois-énergie issu du reboisement et d’autre part de valoriser de façon durable les res-sources ligneuses des formations naturelles dans les zones gérées et mises sous aménagement par les communautés de base.

Conscientes de la dégradation des écosystèmes forestiers, qui leur pose des problèmes quotidiens du fait de la raréfaction du bois, les com-munautés villageoises se sont engagées essentiellement, avec l’appui du PGM E/GIZ, dans des reboisements à vocation énergétique de grande envergure.

Le bénévolat et le volontariat constituent le fondement de l’approche qui concilie les aspects communautaires et individuels, d’où découle l’intitulé « Reboisement Villageois Individuel » (RVI). Elle comporte des principes standards qui reposent sur des aspects écologique, insti-tutionnel, économique, foncier et technique.

Le PGM-E a opté pour une méthode de vulgarisation reposant sur la coordination et l’implication directe des bénéficiaires, qui les amène à maîtriser et à s’approprier l’ensemble du processus.

Afin de sécuriser les investissements réalisés et de garantir la jouis-sance de l’usufruit des plantations, il a été adopté la démarche aboutis-sant à l’octroi de « certificats fonciers », dans les communes disposant des guichets fonciers. L’attribution individuelle des parcelles mises en valeur par les propres soins des individus membres des communautés villageoises et la jouissance de l’usufruit, renforcent leur motivation.

En outre, l’approche favorise la participation des femmes, contribuant à renforcer et sécuriser leur position économique au sein de la société.

la région de Boeny, au Nord-Ouest, où les res-sources forestières, en particulier celles dans le parc national d’Ankarafansika, sont constam-ment pillées pour approvisionner entre autres en charbon la ville de Mahajanga.

la région Atsimo-Andrefana, au Sud-Ouest de Madagascar, dont l’exceptionnelle richesse bio-logique, subit de fortes pressions, notamment

pour la fabrication de charbon de bois utilisé à Toliara comme combustible de cuisson.

Ces trois régions, biologiquement très contrastées, ont pour points communs une très grande pauvreté des populations, une richesse biologique unique au monde et une forte dégradation des ressources natu-relles liée aux pratiques humaines, en particulier aux dysfonctionnements des filières bois-énergie.

La méthode de vulgarisation

participative est traitée dans la

03

Les aspects techniques du

reboisement sont détaillés dans la

01Fiche thématique

Fiche thématique

Les standards du RVI sont

présentés dans la

02Fiche thématique

Les aspects de sécurisation

foncière sont présentés dans la

12Fiche thématique

La place des femmes dans la

filière bois-énergie est abordée dans la

13Fiche thématique

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

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2 OBJECTIFS DU PGM-E/GIZ

Le PGM-E intervient de façon systémique selon la vision 2025 à tous les niveaux de la filière bois-éner-gie par :

i) l’appui à l’investissement productif à travers le soutien des communautés villageoises pour le reboisement à vocation énergétique et la valori-sation des espèces appropriées à la production du bois-énergie dans les zones sous la gestion des communautés de base ;

ii) la mise au point et la vulgarisation de systèmes plus efficaces et durables de transformation du bois en charbon ;

iii) la réorganisation de la commercialisation du bois-énergie, prenant en compte les aspects de répartition équitable des profits, de traçabilité du charbon de bois ainsi que sa qualité (filière« charbon vert ») ;

iv) la diffusion de foyers économes pour une utili-sation plus efficiente et salubre du bois-énergie par les consommateurs ;

v) la contribution auprès des services techniques déconcentrés de l’Etat et des collectivités dé-centralisées à l’amélioration conditions-cadres (sécurisation foncière, gouvernance locale, renforcement des capacités de la société civile).

L’ensemble de ces interventions vise à déclencher un processus équitable de création de valeur ajoutée à chaque niveau de la filière, dont les populations rurales vulnérables en sont les principaux bénéfici-aires, grâce à la facilitation de l’accès à un capital pro-ductif. La promotion de la filière bois-énergie dans le secteur environnemental constitue un levier de déve-loppement dans le monde rural.

Dans un souci de durabilité, le renforcement de ca-pacités des acteurs selon l’approche « Human Capa-city Development » (HCD) est un élément primordial

de la stratégie de modernisation de la filière bois-én-ergie. La démarche du PGM-E est basée sur la capita-lisation des compétences locales et régionales exis-tantes. Elle passe par la professionnalisation des acteurs-cibles, afin de les rendre autonomes dans la gestion des activités relatives à la modernisation de fi-lière bois-énergie. Cette approche sert à renforcer leurs capacités techniques, organisationnelles et comptables dans la gestion des plantations, la ratio-nalisation de la production de charbon et à assurer la gestion des nouveaux centres ruraux et urbains de commercialisation de charbon « vert ».

Afin de garantir la cohérence et la synergie des inter-ventions, les communes sont directement impli-quées dans la mise en œuvre des actions entreprises ; ceci est un facteur de renforcement de la bonne gou-vernance environnementale et forestière au niveau local.

Non seulement la démarche du programme im-plique les communautés rurales ainsi que les ménages urbains mais font entrer aussi en ligne de compte les organisations de la société civile, les opérateurs privés ainsi que diverses autres institutions. A cet effet, les actions des organismes partenaires intervenant dans le même domaine, reçoivent une attention particu-lière à l’instar de la synergie avec

GM-E favorise la participation des femmes à chaque niveau de la filière. Ainsi elles peuvent bénéficier directement des profits dégagés par la création de valeur ajoutée par la modernisation de la filière.

Par ailleurs, dans les actions menées, un accent parti-culier est porté sur les aspects d’adaptation au change-ment climatique aussi bien dans les domaines sylvi-coles que socio-économiques.

WWF dans le cadre du Programme SEESO dans la région Atsimo-An-drefana.

L’intervention du P

3 METHODE D’INTERVENTION DU PGM-E/GIZ

L’objectif global du PGM-E/GIZ est l’amélioration de la gestion durable des ressources naturelles par les acteurs pertinents, dans le secteur de l’énergie et de l’environnement.

De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation de la filière bois-

énergie, une amélioration des revenus des popula-tions rurales en les impliquant dans l’approvisionne-ment durable des ménages en bois-énergie, tout en respectant les mesures d’adaptation au changement climatique.

4 DOMAINES D’INTERVENTION ET RÉSULTATS

Appui à la production de bois-énergie par le reboisement et les transferts de gestion

Il s’agit d’une part d’augmenter la part d’approvi-sionnement en bois-énergie issu du reboisement et d’autre part de valoriser de façon durable les res-sources ligneuses des formations naturelles dans les zones gérées et mises sous aménagement par les communautés de base.

Conscientes de la dégradation des écosystèmes forestiers, qui leur pose des problèmes quotidiens du fait de la raréfaction du bois, les com-munautés villageoises se sont engagées essentiellement, avec l’appui du PGM E/GIZ, dans des reboisements à vocation énergétique de grande envergure.

Le bénévolat et le volontariat constituent le fondement de l’approche qui concilie les aspects communautaires et individuels, d’où découle l’intitulé « Reboisement Villageois Individuel » (RVI). Elle comporte des principes standards qui reposent sur des aspects écologique, insti-tutionnel, économique, foncier et technique.

Le PGM-E a opté pour une méthode de vulgarisation reposant sur la coordination et l’implication directe des bénéficiaires, qui les amène à maîtriser et à s’approprier l’ensemble du processus.

Afin de sécuriser les investissements réalisés et de garantir la jouis-sance de l’usufruit des plantations, il a été adopté la démarche aboutis-sant à l’octroi de « certificats fonciers », dans les communes disposant des guichets fonciers. L’attribution individuelle des parcelles mises en valeur par les propres soins des individus membres des communautés villageoises et la jouissance de l’usufruit, renforcent leur motivation.

En outre, l’approche favorise la participation des femmes, contribuant à renforcer et sécuriser leur position économique au sein de la société.

la région de Boeny, au Nord-Ouest, où les res-sources forestières, en particulier celles dans le parc national d’Ankarafansika, sont constam-ment pillées pour approvisionner entre autres en charbon la ville de Mahajanga.

la région Atsimo-Andrefana, au Sud-Ouest de Madagascar, dont l’exceptionnelle richesse bio-logique, subit de fortes pressions, notamment

pour la fabrication de charbon de bois utilisé à Toliara comme combustible de cuisson.

Ces trois régions, biologiquement très contrastées, ont pour points communs une très grande pauvreté des populations, une richesse biologique unique au monde et une forte dégradation des ressources natu-relles liée aux pratiques humaines, en particulier aux dysfonctionnements des filières bois-énergie.

La méthode de vulgarisation

participative est traitée dans la

03

Les aspects techniques du

reboisement sont détaillés dans la

01Fiche thématique

Fiche thématique

Les standards du RVI sont

présentés dans la

02Fiche thématique

Les aspects de sécurisation

foncière sont présentés dans la

12Fiche thématique

La place des femmes dans la

filière bois-énergie est abordée dans la

13Fiche thématique

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

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L’amélioration des techniques d’exploitation et de transformation dans la filière bois-énergie vise l’augmentation de la productivité des peuple-ments et une meilleure efficience de la carbonisation, en réduisant les pertes d’exploitation. Les propriétaires des parcelles en âge d’exploita-tion sont formés en techniques sylvicoles améliorées (gestion des plan-tations, exploitation et entretien) ainsi qu’en montage et manipulation

1) d’une meule améliorée en terre de type MATI ayant un rendement de 20%.

Ceci augmente significativement les rendements de carbonisation par rapport à la meule traditionnelle (12%). Jusqu’à présent, 650 product-eurs et charbonniers formés sont opérationnels avec un taux d’appli-cation de 90%. Parmi ceux-ci, une vingtaine constitue des noyaux de formateurs et peuvent assurer de manière autonome la dissémination de la technologie auprès des autres charbonniers.

A titre expérimental, une deuxième génération de meule fixe, recyclant le gaz méthane lors de la pyrolyse, a également été testée dans un site pilote disposant d’un potentiel en bois suffisant. Elle s’avère plus rapide, moins polluante et plus facile à manier. Les producteurs, organisés en micro-entreprises, pourront ainsi améliorer leurs revenus par l’augmen-tation de la quantité de charbon produit. Les tests menés sur cette meule fixe affichent un rendement de 30%.

Les interventions du PGM-E/GIZ, dans ce domaine, se focalisent sur deux axes principaux : l’amélioration de la production locale de foyers améliorés et l’augmentation du taux d’adoption par une diffusion en masse des foyers produits.

Les artisans producteurs de foyers ont été formés et installés de manière stable dans des ateliers individuels de production. Les foyers sont dif-fusés par le biais de circuits de commercialisation déjà existants aupara-vant et par des associations de femmes, lors des journées évènemen-tielles avec des séances de vente-animations dans les quartiers. La com-mercialisation est renforcée par des séances de sensibilisation et de marketing de proximité, par la diffusion de mini reportages et de spots publicitaires audiovisuels à travers les médias locaux. Une gamme parti-culière de foyers améliorés adaptés aux besoins des gros consommateurs (petits restaurants, collectivités) a été également promue.

Pour les deux années en cours (2013-2014), environ 12 000 foyers amé-liorés à charbon en argile (FAA) ont été produits localement et diffusés auprès des ménages des trois chefs-lieux de région, Antsiranana, Maha-janga et Toliara. Par ailleurs, 70 FAA adaptés aux besoins des gros con-sommateurs et 150 foyers améliorés à bois en argile ont été acquis par des gargotiers et des populations riveraines de la Nouvelle Aire Protégée (NAP) de Tsinjoriaka.

La situation politique à Madagascar depuis 2009 a amené la GIZ à geler son appui à l’égard du Ministère de l’Environnement de l’Ecologie et des Forêts (MEEF) en tant que tutelle et maître d’œuvre. En même temps, le partenariat avec la société civile a été consolidé et s’est orienté vers son habilitation à s’ériger comme interlocuteur pour l’amélioration de la gouvernance environnementale. Les appuis apportés par la GIZ au profit de la société civile concernent le développement organisationnel, institutionnel, stratégique, le réseautage, l’assistance technique et le ren-forcement des capacités sur des thématiques portant sur la gouvernance environnementale et forestière.

Appui à l’amélioration de la productivité par l’introduction de techniques novatrices plus performantes

Le potentiel en bois-énergie issu des reboisements ne suffisant pas à couvrir l’intégralité de la demande, le PGM-E a également expérimenté un modèle d’ex-ploitation à des fins énergétiques des peuplements naturels de jujubiers (DIANA). Il se base sur des plans d’aménagement conçus dans le cadre de con-trats de gestion passés entre la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts et les communautés locales. Dans les zones sous contrat de gestion, 44.700 ha de forêts naturelles, gérés par six communautés de base, sur 6.700 ha de peuplements naturels de jujubiers, permettent de produire de façon durable un volume exploitable moyen de

33 685m par an. Ces transferts de gestion sont loca-lisés en particulier autour des zones à grande diversité biologique afin de contribuer à leur protection.

L’approche RVI est mise en œuvre dans les trois régions de DIANA, Atsimo-Andrefana et Boeny, en raison de la similarité des problématiques environne-mentales liées à la production du bois-énergie.

Au total, fin 2013, 9.700 ha ont été reboisés au profit de plus de 4.700 ménages, dont 1 000 ha sont sécuri-sés par des certificats fonciers et 350 ha titrés à une commune pilote qui sont déjà entièrement reboisés par les habitants de la circonscription. Ces nouveaux peuplements, dont une grande partie a été réalisée dans la région de DIANA, ont une productivité de

375 000 m de bois par an dont la grande partie servira à augmenter la part d’approvisionnement issue des reboisements.

1 Meule Améliorée à Tirage Inversé2 Green Mad Dôme Retort (GMDR)

Appui à la réorganisation de la commercialisation par la mise en place de centrales d’achat

Pour faciliter l’écoulement de la production et augmenter la part de bé-néfice des producteurs, le système de commercialisation du bois-éner-gie a été réorganisé avec la mise en place de centrales d’achat et de vente du « charbon vert » dénommées « Centres Ruraux et Urbain de com-mercialisation du Bois-Energie Vert » (CRC/CUC-BEV). Les CRC / CUC-BEV assurent l’écoulement du produit issu du bassin de pro-duction jusqu’aux consommateurs urbains. Entièrement gérées par les

Promotion des économies d’énergie par le soutien à la diffusion des foyers améliorés

Intégration de la stratégie sur la modernisation de la filière bois-énergie au sein de la société civile

Les meules améliorées de type MATI font

l’objet de la

Fiche thématique 04

La meule fixe de 2type GMDR est

décrite dans la

05Fiche thématique

producteurs et charbonniers, qui ont apporté eux-mêmes les capitaux nécessaires à leur fonctionnement, ces centrales offrent une meilleure traçabilité du produit, réduisent le nombre d’intermédiaires dans le circuit de commercialisation et redistribuent de la valeur ajoutée au profit des planteurs. Les gestionnaires, payés à la commission, ont, pour leur part, bénéficié d’un appui en renforcement de capacités, en organi-sation, en gestion financière ainsi qu’en marketing.

Cinq CRC-BEV ont été mis en place dans quatre communes rurales de la région DIANA ainsi qu’une succursale urbaine (CUC-BEV) appar-tenant à 177 producteurs et charbonniers. Le cumul des ventes de char-bon de bois depuis 2012 est de 600 tonnes, avec une augmentation annuelle d’environ 36 %. Cela représente un chiffre d’affaires global de l’ordre de 80 millions d’Ariary (27 000 EUR) majoritairement au profit des producteurs. L’installation des CRC-BEV bénéficie également aux communes grâces aux ristournes perçues sur les produits vendus.

Le fonctionne-ment des centres

CRC et CUC est décrit dans la

06Fiche thématique

La stratégie de promotion des

foyers améliorés est présentée dans la

07Fiche thématique

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

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L’amélioration des techniques d’exploitation et de transformation dans la filière bois-énergie vise l’augmentation de la productivité des peuple-ments et une meilleure efficience de la carbonisation, en réduisant les pertes d’exploitation. Les propriétaires des parcelles en âge d’exploita-tion sont formés en techniques sylvicoles améliorées (gestion des plan-tations, exploitation et entretien) ainsi qu’en montage et manipulation

1) d’une meule améliorée en terre de type MATI ayant un rendement de 20%.

Ceci augmente significativement les rendements de carbonisation par rapport à la meule traditionnelle (12%). Jusqu’à présent, 650 product-eurs et charbonniers formés sont opérationnels avec un taux d’appli-cation de 90%. Parmi ceux-ci, une vingtaine constitue des noyaux de formateurs et peuvent assurer de manière autonome la dissémination de la technologie auprès des autres charbonniers.

A titre expérimental, une deuxième génération de meule fixe, recyclant le gaz méthane lors de la pyrolyse, a également été testée dans un site pilote disposant d’un potentiel en bois suffisant. Elle s’avère plus rapide, moins polluante et plus facile à manier. Les producteurs, organisés en micro-entreprises, pourront ainsi améliorer leurs revenus par l’augmen-tation de la quantité de charbon produit. Les tests menés sur cette meule fixe affichent un rendement de 30%.

Les interventions du PGM-E/GIZ, dans ce domaine, se focalisent sur deux axes principaux : l’amélioration de la production locale de foyers améliorés et l’augmentation du taux d’adoption par une diffusion en masse des foyers produits.

Les artisans producteurs de foyers ont été formés et installés de manière stable dans des ateliers individuels de production. Les foyers sont dif-fusés par le biais de circuits de commercialisation déjà existants aupara-vant et par des associations de femmes, lors des journées évènemen-tielles avec des séances de vente-animations dans les quartiers. La com-mercialisation est renforcée par des séances de sensibilisation et de marketing de proximité, par la diffusion de mini reportages et de spots publicitaires audiovisuels à travers les médias locaux. Une gamme parti-culière de foyers améliorés adaptés aux besoins des gros consommateurs (petits restaurants, collectivités) a été également promue.

Pour les deux années en cours (2013-2014), environ 12 000 foyers amé-liorés à charbon en argile (FAA) ont été produits localement et diffusés auprès des ménages des trois chefs-lieux de région, Antsiranana, Maha-janga et Toliara. Par ailleurs, 70 FAA adaptés aux besoins des gros con-sommateurs et 150 foyers améliorés à bois en argile ont été acquis par des gargotiers et des populations riveraines de la Nouvelle Aire Protégée (NAP) de Tsinjoriaka.

La situation politique à Madagascar depuis 2009 a amené la GIZ à geler son appui à l’égard du Ministère de l’Environnement de l’Ecologie et des Forêts (MEEF) en tant que tutelle et maître d’œuvre. En même temps, le partenariat avec la société civile a été consolidé et s’est orienté vers son habilitation à s’ériger comme interlocuteur pour l’amélioration de la gouvernance environnementale. Les appuis apportés par la GIZ au profit de la société civile concernent le développement organisationnel, institutionnel, stratégique, le réseautage, l’assistance technique et le ren-forcement des capacités sur des thématiques portant sur la gouvernance environnementale et forestière.

Appui à l’amélioration de la productivité par l’introduction de techniques novatrices plus performantes

Le potentiel en bois-énergie issu des reboisements ne suffisant pas à couvrir l’intégralité de la demande, le PGM-E a également expérimenté un modèle d’ex-ploitation à des fins énergétiques des peuplements naturels de jujubiers (DIANA). Il se base sur des plans d’aménagement conçus dans le cadre de con-trats de gestion passés entre la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts et les communautés locales. Dans les zones sous contrat de gestion, 44.700 ha de forêts naturelles, gérés par six communautés de base, sur 6.700 ha de peuplements naturels de jujubiers, permettent de produire de façon durable un volume exploitable moyen de

33 685m par an. Ces transferts de gestion sont loca-lisés en particulier autour des zones à grande diversité biologique afin de contribuer à leur protection.

L’approche RVI est mise en œuvre dans les trois régions de DIANA, Atsimo-Andrefana et Boeny, en raison de la similarité des problématiques environne-mentales liées à la production du bois-énergie.

Au total, fin 2013, 9.700 ha ont été reboisés au profit de plus de 4.700 ménages, dont 1 000 ha sont sécuri-sés par des certificats fonciers et 350 ha titrés à une commune pilote qui sont déjà entièrement reboisés par les habitants de la circonscription. Ces nouveaux peuplements, dont une grande partie a été réalisée dans la région de DIANA, ont une productivité de

375 000 m de bois par an dont la grande partie servira à augmenter la part d’approvisionnement issue des reboisements.

1 Meule Améliorée à Tirage Inversé2 Green Mad Dôme Retort (GMDR)

Appui à la réorganisation de la commercialisation par la mise en place de centrales d’achat

Pour faciliter l’écoulement de la production et augmenter la part de bé-néfice des producteurs, le système de commercialisation du bois-éner-gie a été réorganisé avec la mise en place de centrales d’achat et de vente du « charbon vert » dénommées « Centres Ruraux et Urbain de com-mercialisation du Bois-Energie Vert » (CRC/CUC-BEV). Les CRC / CUC-BEV assurent l’écoulement du produit issu du bassin de pro-duction jusqu’aux consommateurs urbains. Entièrement gérées par les

Promotion des économies d’énergie par le soutien à la diffusion des foyers améliorés

Intégration de la stratégie sur la modernisation de la filière bois-énergie au sein de la société civile

Les meules améliorées de type MATI font

l’objet de la

Fiche thématique 04

La meule fixe de 2type GMDR est

décrite dans la

05Fiche thématique

producteurs et charbonniers, qui ont apporté eux-mêmes les capitaux nécessaires à leur fonctionnement, ces centrales offrent une meilleure traçabilité du produit, réduisent le nombre d’intermédiaires dans le circuit de commercialisation et redistribuent de la valeur ajoutée au profit des planteurs. Les gestionnaires, payés à la commission, ont, pour leur part, bénéficié d’un appui en renforcement de capacités, en organi-sation, en gestion financière ainsi qu’en marketing.

Cinq CRC-BEV ont été mis en place dans quatre communes rurales de la région DIANA ainsi qu’une succursale urbaine (CUC-BEV) appar-tenant à 177 producteurs et charbonniers. Le cumul des ventes de char-bon de bois depuis 2012 est de 600 tonnes, avec une augmentation annuelle d’environ 36 %. Cela représente un chiffre d’affaires global de l’ordre de 80 millions d’Ariary (27 000 EUR) majoritairement au profit des producteurs. L’installation des CRC-BEV bénéficie également aux communes grâces aux ristournes perçues sur les produits vendus.

Le fonctionne-ment des centres

CRC et CUC est décrit dans la

06Fiche thématique

La stratégie de promotion des

foyers améliorés est présentée dans la

07Fiche thématique

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Page 9: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

La mise en réseau des organisations de la société civile (OSC) de trois régions constitue un levier pour faire remonter au niveau national les problématiques régionales relatives à la filière bois-énergie. Un travail en synergie a eu lieu par la tenue de trois ateliers interrégionaux de ren-forcement de capacités sur la filière bois-énergie. Dans Boeny et Atsi-mo-Andrefana, les OSC se sont engagées à coordonner le lancement de la mise en application des arrêtés régionaux sur le bois-énergie en col-laboration avec des organismes partenaires, en particulier les Directions Régionales de l’Environnement de l’Ecologie et des Forêts (DREF) et les Régions Boeny et Atsimo Andrefana.

Appui aux acteurs-clés dans l’amélioration des conditions-cadres (fiscalité et contrôle)

Constitution d’un système de gestion de base de données orienté sur les impacts

La collecte, la structuration, l’organisation des informations, quantita-tives et qualitatives, relatives à la filière bois-énergie dans les zones d’intervention du Programme, ont permis de constituer une base de données unique, standardisée et automatisée.

Ce système offre un aperçu global de l’avancement des activités et des impacts générés au niveau de chaque élément de la filière bois-énergie. Le traitement des données se fait par l’utilisation d’une base de données sous MS-Access, associée à un système cartographique sous MapInfo pour la présentation spatiale des réalisations des communautés villageoises avec l’appui du PGM-E/GIZ.

Une synthèse des informations-clés est élaborée régulièrement et mise à la disposition des techniciens et autres partenaires. Les expériences ré-ussies dans ce domaine sont en cours de compilation en vue de les partager à un public élargi.

Afin d’encourager les acteurs-clés de la filière bois-énergie à agir dans la légalité, le PGM-E/GIZ coopère avec l’administration forestière et les organisations de la société civile pour rétablir le respect de la bonne gouvernance dans ce secteur. Il appuie la société civile dans les efforts de lobbying auprès des instances compétentes pour la refonte du cadre réglementaire, dans le but de favoriser les charbonniers légaux utilisant les bonnes pratiques.

A Boeny, en coopération avec l’administration forestière, les acteurs-clés ( aires et chefs de ) ont reçu des formations concernant le nouveau système de contrôle et de fiscalité stipulé dans le nouvel arrêté régional. Quant à la Région Atsimo Andrefana, en accord avec WWF et l’administration forestière, deux communes ont été identifiées afin d’appliquer le nouveau cadre réglementaire. En partenariat avec l’administration forestière et la commune concernée, un système de contrôle et de fiscalité relatif à la filière bois-énergie au niveau de quatre zones sous contrat de gestion est mis en place et opérationnel à DIANA.

m fokontany

Le système de gestion de la base

de données FBE est présenté dans la

09Fiche thématique

L’appui à la sociétécivile est abordé

dans la

08Fiche thématique

5 IMPACTS DES INTERVENTIONS

Les impacts des interventions du PGM-E/GIZ sur la modernisation de filière bois-énergie influent et sont palpables dans les domaines suivants :

Approvisionnement durable des ménages en bois-énergie ;

Préservation de l’environnement ;

Lutte contre la pauvreté ;

Adaptation au changement climatique ;

Renforcement de la gouvernance.

Approvisionnement durable des ménages en bois-énergie

La superficie reboisée potentiellement exploitable produit environ 75 000 mètres cube de bois par an. Actuellement, la production réelle annuelle est de 5 400 tonnes de charbon dans la région DIANA en utili-sant la meule améliorée de type MATI. La même quantité de bois produirait 8 000 tonnes/an de charbon de bois par une transformation avec la meule « GreenMad Dôme Retort » (GMDR) récemment mise au point. Ce signifie que les techniques modernes de carbonisation en association avec l’introduction des foyers améliorés peuvent réduire l’effort de reboisements nécessaires à l’approvisionnement durable des ménages et résultent par conséquent à une optimisation des investisse-ments dans la filière.

Le développement d’une stratégie basée sur l’optimisation des tech-niques de transformation et d’utilisation du bois-énergie peut ainsi as-surer l’approvisionnement durable d’environ 118 000 personnes avec l’application de la MATI et de 177 000 personnes avec la GMDR.

Par ailleurs, les forêts naturelles sous transfert de gestion (44 700 ha) jouent un rôle significatif dans l’approvisionnement. En référence à l’exemple du transfert de gestion à DIANA, concernant les formations naturelles à peuplement de jujubiers, la production potentielle annuelle est estimée à 500 tonnes. Il pourrait servir de modèle pour les futures exploitations des formations naturelles à vocation de production du-rable de bois-énergie pour pouvoir compenser l’écart entre l’offre issue des reboisement et celle des formations naturelles.

Préservation de l’environnement

3La production annuelle de 75 000 m de bois par les 9 700 ha de planta-tions équivalent à une exploitation de 68 000 ha de forêts naturelles. Ainsi, ces peuplements contribuent significativement à la conservation des formations naturelles et en particulier à la diminution des pres-sions sur les aires protégées.

Par ailleurs, depuis leur installation, il a été constaté une nette diminu-tion de passage de feux dans les parcelles reboisées en raison des efforts de concertation et de négociation avec les populations riveraines four-nis par les propriétaires de parcelles reboisées afin de fixer des règles de vigilance à cet égard.

L’application de techniques performantes de carbonisation et l’adop-tion de foyers améliorés contribuent aussi à diminuer la consommation de bois-énergie et donc à faire baisser les pressions sur les forêts na-turelles.

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

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La mise en réseau des organisations de la société civile (OSC) de trois régions constitue un levier pour faire remonter au niveau national les problématiques régionales relatives à la filière bois-énergie. Un travail en synergie a eu lieu par la tenue de trois ateliers interrégionaux de ren-forcement de capacités sur la filière bois-énergie. Dans Boeny et Atsi-mo-Andrefana, les OSC se sont engagées à coordonner le lancement de la mise en application des arrêtés régionaux sur le bois-énergie en col-laboration avec des organismes partenaires, en particulier les Directions Régionales de l’Environnement de l’Ecologie et des Forêts (DREF) et les Régions Boeny et Atsimo Andrefana.

Appui aux acteurs-clés dans l’amélioration des conditions-cadres (fiscalité et contrôle)

Constitution d’un système de gestion de base de données orienté sur les impacts

La collecte, la structuration, l’organisation des informations, quantita-tives et qualitatives, relatives à la filière bois-énergie dans les zones d’intervention du Programme, ont permis de constituer une base de données unique, standardisée et automatisée.

Ce système offre un aperçu global de l’avancement des activités et des impacts générés au niveau de chaque élément de la filière bois-énergie. Le traitement des données se fait par l’utilisation d’une base de données sous MS-Access, associée à un système cartographique sous MapInfo pour la présentation spatiale des réalisations des communautés villageoises avec l’appui du PGM-E/GIZ.

Une synthèse des informations-clés est élaborée régulièrement et mise à la disposition des techniciens et autres partenaires. Les expériences ré-ussies dans ce domaine sont en cours de compilation en vue de les partager à un public élargi.

Afin d’encourager les acteurs-clés de la filière bois-énergie à agir dans la légalité, le PGM-E/GIZ coopère avec l’administration forestière et les organisations de la société civile pour rétablir le respect de la bonne gouvernance dans ce secteur. Il appuie la société civile dans les efforts de lobbying auprès des instances compétentes pour la refonte du cadre réglementaire, dans le but de favoriser les charbonniers légaux utilisant les bonnes pratiques.

A Boeny, en coopération avec l’administration forestière, les acteurs-clés ( aires et chefs de ) ont reçu des formations concernant le nouveau système de contrôle et de fiscalité stipulé dans le nouvel arrêté régional. Quant à la Région Atsimo Andrefana, en accord avec WWF et l’administration forestière, deux communes ont été identifiées afin d’appliquer le nouveau cadre réglementaire. En partenariat avec l’administration forestière et la commune concernée, un système de contrôle et de fiscalité relatif à la filière bois-énergie au niveau de quatre zones sous contrat de gestion est mis en place et opérationnel à DIANA.

m fokontany

Le système de gestion de la base

de données FBE est présenté dans la

09Fiche thématique

L’appui à la sociétécivile est abordé

dans la

08Fiche thématique

5 IMPACTS DES INTERVENTIONS

Les impacts des interventions du PGM-E/GIZ sur la modernisation de filière bois-énergie influent et sont palpables dans les domaines suivants :

Approvisionnement durable des ménages en bois-énergie ;

Préservation de l’environnement ;

Lutte contre la pauvreté ;

Adaptation au changement climatique ;

Renforcement de la gouvernance.

Approvisionnement durable des ménages en bois-énergie

La superficie reboisée potentiellement exploitable produit environ 75 000 mètres cube de bois par an. Actuellement, la production réelle annuelle est de 5 400 tonnes de charbon dans la région DIANA en utili-sant la meule améliorée de type MATI. La même quantité de bois produirait 8 000 tonnes/an de charbon de bois par une transformation avec la meule « GreenMad Dôme Retort » (GMDR) récemment mise au point. Ce signifie que les techniques modernes de carbonisation en association avec l’introduction des foyers améliorés peuvent réduire l’effort de reboisements nécessaires à l’approvisionnement durable des ménages et résultent par conséquent à une optimisation des investisse-ments dans la filière.

Le développement d’une stratégie basée sur l’optimisation des tech-niques de transformation et d’utilisation du bois-énergie peut ainsi as-surer l’approvisionnement durable d’environ 118 000 personnes avec l’application de la MATI et de 177 000 personnes avec la GMDR.

Par ailleurs, les forêts naturelles sous transfert de gestion (44 700 ha) jouent un rôle significatif dans l’approvisionnement. En référence à l’exemple du transfert de gestion à DIANA, concernant les formations naturelles à peuplement de jujubiers, la production potentielle annuelle est estimée à 500 tonnes. Il pourrait servir de modèle pour les futures exploitations des formations naturelles à vocation de production du-rable de bois-énergie pour pouvoir compenser l’écart entre l’offre issue des reboisement et celle des formations naturelles.

Préservation de l’environnement

3La production annuelle de 75 000 m de bois par les 9 700 ha de planta-tions équivalent à une exploitation de 68 000 ha de forêts naturelles. Ainsi, ces peuplements contribuent significativement à la conservation des formations naturelles et en particulier à la diminution des pres-sions sur les aires protégées.

Par ailleurs, depuis leur installation, il a été constaté une nette diminu-tion de passage de feux dans les parcelles reboisées en raison des efforts de concertation et de négociation avec les populations riveraines four-nis par les propriétaires de parcelles reboisées afin de fixer des règles de vigilance à cet égard.

L’application de techniques performantes de carbonisation et l’adop-tion de foyers améliorés contribuent aussi à diminuer la consommation de bois-énergie et donc à faire baisser les pressions sur les forêts na-turelles.

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Page 11: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

Par ailleurs, les combustibles ligneux produits locale-ment contribuent à réduire la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles. La promotion du bois-énergie

offre ainsi des avantages indirects tels que des écono-mies en devises du pays, favorables à l’équilibre de la balance commerciale.

Adaptation au changement climatique

Les 9 700 ha de reboisements mises en place permettent de sauvegarder 1 700 ha de forêts naturelles dont le potentiel de séquestration est de 96 000 t de CO . 2

Vu que l’offre en forêts naturelles surpasse encore celle issue en re-boisement, il s’avère important d’examiner les possibilités de valoriser les ressources transformables en bois-énergie dans les forêts sous amé-nagement. Les mesures prises dans ce sens seront moins coûteuses et préserveront la forêt. A moyen terme, ces adaptations, perçues comme comparativement rentables et accessibles aux communautés pauvres, basées sur les écosystèmes (AbE) pourraient compléter, en l’occurrence remplacer, les investissements en infrastructures plus onéreuses.

La production durable de bois-énergie est un des moteurs du déve-loppement en milieu rural et favorise aussi un aménagement cohérent du territoire. Les ressources forestières disponibles localement, offrent un potentiel important en termes d’activités de production et de trans-formation de bois-énergie à un niveau décentralisé. Contrairement à d’autres sources d’énergie exigeant des technologies plus sophistiquées, les activités liées aux combustibles ligneux sont simples et pourvoyeuses d’emplois locaux et de revenus, notamment au profit des groupes vul-nérables en particulier les femmes, en milieux rural et urbain.

Le chiffre d’affaires potentiellement généré annuellement par les re-3)boisements à travers la filière organisée à DIANA , est de l’ordre de 4,3

milliards d’Ariary (1 400 000 EUR). Celle-ci, associée à l’utilisation de la meule MATI génère un chiffre d’affaire supplémentaire de 0,54 milliards d’Ariary (180 000 EUR).

Grâce à la restructuration de la filière, les profits découlant de la créa-tion de la valeur ajoutée sont redistribués à un plus grand nombre d’acteurs, particulièrement aux producteurs de bois-énergie. Une quote-part plus élevée des recettes revient ainsi aux acteurs ruraux. Chaque acteur de la filière bois-énergie peut augmenter son profit, à cet égard, en utilisant les techniques améliorées affichant des rendements optimisés.

Selon les sondages récents, effectués sur un échantillon de ménages, en-viron 16 000 ménages urbains, soit à peu près 72 000 personnes uti-lisent des foyers améliorés et réduisent ainsi leur consommation de charbon de bois d’environ 2 800 t par an. Ceci représente une épargne globale de 980 millions d’Ariary par an (325 000 EUR). Chaque mé-nage utilisateur de foyers économise 61 000 Ar/ménage/an (21 EUR), correspondant à une réduction de 29 % des dépenses allouées à l’achat de combustible par les familles.

Globalement, les mesures introduites dans l’ensemble de la filière gé-4nèrent une augmentation annuelle d’environ 25 % du revenu mo-

yen des producteurs de bois-énergie, composés en partie de couches démunies de la population et des «sans terres».

Lutte contre la pauvreté

3 Pendant au moins cinq rotations, soit 27 ans, sans investissements supplémentaires.

Les effets des mesures de

modernisation sur l’ensemble de la chaîne de valeur

sont détaillés dans la

11Fiche thématique

Renforcement de la gouvernance

Des prestataires de services locaux, tels que les ONG et les petits entre-preneurs privés, sont habilités à encadrer et accompagner de manière professionnelle les groupes cibles concernés. Les reboiseurs « pionniers » disposent désormais, pour leur part, de suffisamment de compétences pour réaliser de façon autonome les reboisements.

Par le biais des groupements des reboiseurs, les villageois jouissent d’une plus grande notoriété au niveau communal, concernant no-tamment la planification du terroir. Dans certaines communes, les ristournes locales perçues à partir de la production formelle du char-bon représentent une source de recettes supplémentaires.

En partenariat avec Transparency International « Initiative Madagascar », les capacités et la crédibilité des organisations de la société civile (OSC) auprès des instances concernées sont renforcées en termes de plaidoyers et de lobbying pour favoriser la transparence dans la mise en appli-cation du cadre réglementaire régissant la filière bois-énergie. Les OSC se sont mises en réseau pour faire remonter les problématiques de la filière bois-énergie au niveau national, en vue de sa meilleure inté-gration dans la politique sectorielle.

Les aspects de renforcement des

capacités sont présentés dans la

Fiche thématique 14

6 PERSPECTIVES

Les perspectives à court et moyen termes sont dé-taillées par thème dans les différentes fiches tech-niques.

L’axe politique de la modernisation de la filière bois-énergie se focalisera sur l’amélioration des condi-tions-cadres. Il est primordial que le bois-énergie soit considéré à sa juste valeur dans la politique natio-nale, en envisageant l’élaboration d’une stratégie na-tionale sur la biomasse, déclinée ensuite à l’échelle régionale. Il appartiendrait à l’Etat, dans son rôle régalien, d’encourager la mise en place d’un comité de pilotage interministériel, afin de fédérer l’en-semble des acteurs dans un réseau.

Les investissements dans la modernisation de la fili-ère bois-énergie seront à encourager et à sécuriser par une politique fiscale appropriée. Le bois-énergie issu d’une exploitation incontrôlée de ressources na-turelles considérées comme « gratuites », devrait être soumis à une fiscalité plus contraignante que le bois issu d’une exploitation durable. Les recettes ainsi gé-nérées par ce système de fiscalité différentiel pour-raient alimenter le fonds forestier régional destiné au financement de mesures d’encouragement à la mo-dernisation de la filière bois-énergie.

Niveau national

Dans le cadre de la décentralisation, il est également nécessaire de mettre en place des mécanismes ef-fectifs de contrôle forestier au niveau des com-munes, accompagnés d’un système de traçabilité du bois-énergie. Cette traçabilité, mise en place par voie légale et réglementaire, permettra d’évaluer et de contrôler les flux de bois-énergie depuis les parcelles exploitées jusqu’à la commercialisation de façon à ga-rantir sa légalité.

La plupart des acquis en matière de modernisation de la filière bois-énergie ont été testés par le PGM-E, va-lidés sur le terrain et sont prêts à être diffusés à grande échelle dans d’autres zones ayant des conditions simi-laires. L’extension du reboisement à vocation éner-gétique à grande échelle est à prospecter, et à mettre en œuvre, si les conditions le permettent, dans d’autres régions de Madagascar (Sofia, Analaman-ga…).

Des mesures d’accompagnement et d’adaptation aux changements climatiques pourraient être in-troduites telles que l’agroforesterie dans les zones fortement peuplées ou la diversification des es-sences de reboisement à vocation énergétique adap-tées aux différents contextes régionaux.

De plus, les combustibles domestiques ligneux produits de manière durable contribuent à un approvisionnement en énergie neutre en car-bone et constituent, de ce fait, un facteur clé dans la mise en œuvre des stratégies de croissance à faible intensité de carbone.

Les aspects d’adaptation au

changement climatique sont détaillés dans la la

10Fiche thématique

4 Augmentation des revenus des reboiseurs / charbonniers et économie réalisée par des ménages.

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Page 12: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

Par ailleurs, les combustibles ligneux produits locale-ment contribuent à réduire la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles. La promotion du bois-énergie

offre ainsi des avantages indirects tels que des écono-mies en devises du pays, favorables à l’équilibre de la balance commerciale.

Adaptation au changement climatique

Les 9 700 ha de reboisements mises en place permettent de sauvegarder 1 700 ha de forêts naturelles dont le potentiel de séquestration est de 96 000 t de CO . 2

Vu que l’offre en forêts naturelles surpasse encore celle issue en re-boisement, il s’avère important d’examiner les possibilités de valoriser les ressources transformables en bois-énergie dans les forêts sous amé-nagement. Les mesures prises dans ce sens seront moins coûteuses et préserveront la forêt. A moyen terme, ces adaptations, perçues comme comparativement rentables et accessibles aux communautés pauvres, basées sur les écosystèmes (AbE) pourraient compléter, en l’occurrence remplacer, les investissements en infrastructures plus onéreuses.

La production durable de bois-énergie est un des moteurs du déve-loppement en milieu rural et favorise aussi un aménagement cohérent du territoire. Les ressources forestières disponibles localement, offrent un potentiel important en termes d’activités de production et de trans-formation de bois-énergie à un niveau décentralisé. Contrairement à d’autres sources d’énergie exigeant des technologies plus sophistiquées, les activités liées aux combustibles ligneux sont simples et pourvoyeuses d’emplois locaux et de revenus, notamment au profit des groupes vul-nérables en particulier les femmes, en milieux rural et urbain.

Le chiffre d’affaires potentiellement généré annuellement par les re-3)boisements à travers la filière organisée à DIANA , est de l’ordre de 4,3

milliards d’Ariary (1 400 000 EUR). Celle-ci, associée à l’utilisation de la meule MATI génère un chiffre d’affaire supplémentaire de 0,54 milliards d’Ariary (180 000 EUR).

Grâce à la restructuration de la filière, les profits découlant de la créa-tion de la valeur ajoutée sont redistribués à un plus grand nombre d’acteurs, particulièrement aux producteurs de bois-énergie. Une quote-part plus élevée des recettes revient ainsi aux acteurs ruraux. Chaque acteur de la filière bois-énergie peut augmenter son profit, à cet égard, en utilisant les techniques améliorées affichant des rendements optimisés.

Selon les sondages récents, effectués sur un échantillon de ménages, en-viron 16 000 ménages urbains, soit à peu près 72 000 personnes uti-lisent des foyers améliorés et réduisent ainsi leur consommation de charbon de bois d’environ 2 800 t par an. Ceci représente une épargne globale de 980 millions d’Ariary par an (325 000 EUR). Chaque mé-nage utilisateur de foyers économise 61 000 Ar/ménage/an (21 EUR), correspondant à une réduction de 29 % des dépenses allouées à l’achat de combustible par les familles.

Globalement, les mesures introduites dans l’ensemble de la filière gé-4nèrent une augmentation annuelle d’environ 25 % du revenu mo-

yen des producteurs de bois-énergie, composés en partie de couches démunies de la population et des «sans terres».

Lutte contre la pauvreté

3 Pendant au moins cinq rotations, soit 27 ans, sans investissements supplémentaires.

Les effets des mesures de

modernisation sur l’ensemble de la chaîne de valeur

sont détaillés dans la

11Fiche thématique

Renforcement de la gouvernance

Des prestataires de services locaux, tels que les ONG et les petits entre-preneurs privés, sont habilités à encadrer et accompagner de manière professionnelle les groupes cibles concernés. Les reboiseurs « pionniers » disposent désormais, pour leur part, de suffisamment de compétences pour réaliser de façon autonome les reboisements.

Par le biais des groupements des reboiseurs, les villageois jouissent d’une plus grande notoriété au niveau communal, concernant no-tamment la planification du terroir. Dans certaines communes, les ristournes locales perçues à partir de la production formelle du char-bon représentent une source de recettes supplémentaires.

En partenariat avec Transparency International « Initiative Madagascar », les capacités et la crédibilité des organisations de la société civile (OSC) auprès des instances concernées sont renforcées en termes de plaidoyers et de lobbying pour favoriser la transparence dans la mise en appli-cation du cadre réglementaire régissant la filière bois-énergie. Les OSC se sont mises en réseau pour faire remonter les problématiques de la filière bois-énergie au niveau national, en vue de sa meilleure inté-gration dans la politique sectorielle.

Les aspects de renforcement des

capacités sont présentés dans la

Fiche thématique 14

6 PERSPECTIVES

Les perspectives à court et moyen termes sont dé-taillées par thème dans les différentes fiches tech-niques.

L’axe politique de la modernisation de la filière bois-énergie se focalisera sur l’amélioration des condi-tions-cadres. Il est primordial que le bois-énergie soit considéré à sa juste valeur dans la politique natio-nale, en envisageant l’élaboration d’une stratégie na-tionale sur la biomasse, déclinée ensuite à l’échelle régionale. Il appartiendrait à l’Etat, dans son rôle régalien, d’encourager la mise en place d’un comité de pilotage interministériel, afin de fédérer l’en-semble des acteurs dans un réseau.

Les investissements dans la modernisation de la fili-ère bois-énergie seront à encourager et à sécuriser par une politique fiscale appropriée. Le bois-énergie issu d’une exploitation incontrôlée de ressources na-turelles considérées comme « gratuites », devrait être soumis à une fiscalité plus contraignante que le bois issu d’une exploitation durable. Les recettes ainsi gé-nérées par ce système de fiscalité différentiel pour-raient alimenter le fonds forestier régional destiné au financement de mesures d’encouragement à la mo-dernisation de la filière bois-énergie.

Niveau national

Dans le cadre de la décentralisation, il est également nécessaire de mettre en place des mécanismes ef-fectifs de contrôle forestier au niveau des com-munes, accompagnés d’un système de traçabilité du bois-énergie. Cette traçabilité, mise en place par voie légale et réglementaire, permettra d’évaluer et de contrôler les flux de bois-énergie depuis les parcelles exploitées jusqu’à la commercialisation de façon à ga-rantir sa légalité.

La plupart des acquis en matière de modernisation de la filière bois-énergie ont été testés par le PGM-E, va-lidés sur le terrain et sont prêts à être diffusés à grande échelle dans d’autres zones ayant des conditions simi-laires. L’extension du reboisement à vocation éner-gétique à grande échelle est à prospecter, et à mettre en œuvre, si les conditions le permettent, dans d’autres régions de Madagascar (Sofia, Analaman-ga…).

Des mesures d’accompagnement et d’adaptation aux changements climatiques pourraient être in-troduites telles que l’agroforesterie dans les zones fortement peuplées ou la diversification des es-sences de reboisement à vocation énergétique adap-tées aux différents contextes régionaux.

De plus, les combustibles domestiques ligneux produits de manière durable contribuent à un approvisionnement en énergie neutre en car-bone et constituent, de ce fait, un facteur clé dans la mise en œuvre des stratégies de croissance à faible intensité de carbone.

Les aspects d’adaptation au

changement climatique sont détaillés dans la la

10Fiche thématique

4 Augmentation des revenus des reboiseurs / charbonniers et économie réalisée par des ménages.

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

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En vue de diffuser le modèle de modernisation de la filière bois-énergie, des mécanismes de financement diversifiés, à l’instar des « Mesures d’Atténuation Ap-pliquées au Niveau National » (NAMA), REDD+, doivent être mis en place au profit des opérateurs pri-vés aux niveaux régional et communal.

A l’échelle régionale, il s’agit d’accompagner poli-tiquement les régions pour coordonner la mise en œuvre de la stratégie de modernisation de la Filière bois-énergie selon la « Vision 2025 », avec la mise en place d’un comité mixte « Environnement – Ener-gie », présidé par le Chef de la Région. Les attribu-tions de ce comité pourraient être les suivantes : (1) Le pilotage du programme d’actions au niveau des régions, (2) la coordination sectorielle au niveau ré-gional et des services déconcentrés et (3) l’appui de proximité au niveau régional, intercommunal et communal.

L’ampleur de la demande en combustibles ligneux nécessite une réelle intégration de ces aspects dans une planification de l’utilisation des ressources naturelles. Pour cela, il serait nécessaire d’élaborer des schémas directeurs d’approvisionnement en bois-énergie, qui, par la suite, devraient être intégrés dans les schémas d’aménagement du territoire actuellement en cours d’élaboration.

Dans le cadre de ces schémas, afin de répondre à la demande croissante de bois-énergie, des pro-spections seront à mener, en coordination avec les autorités régionales et l’administration forestière, pour l’identification de forêts susceptibles d’être

Niveau régional

aménagées à des fins de production, selon le modèle « Koloala » et sur la base de zonages forestiers.

Au stade actuel de l’évolution des activités, il doit être envisagé une mise à l’échelle dans les régions des instruments déjà mises à l’épreuve à DIANA et d’in-tensifier les efforts d’innovations technologiques et sylvicoles. Dans ce cadre il est nécessaire de coopé-rer avec les institutions de recherche, aussi bien national qu’international.

Par ailleurs, dans le cadre de la planification régionale et communale il est indispensable de transférer le système de suivi-évaluation de la filière bois-éner-gie du PGM-E vers les unités chargées de la gestion de base de données au niveau des Régions.

Afin de rendre la gestion de la filière bois-énergie plus transparente et plus efficace, il serait souhaitable de développer un système d’information et de commu-nication entre les acteurs sous forme d’un Système d’Information du Marché (SIM), permettant de collecter et de communiquer des informations actua-lisées sur les prix et les flux opérés par les différents acteurs de la filière.

Afin de faciliter la capitalisation des acquis et la dif-fusion des expériences, il est à envisager de mettre en place un centre de formation en matière de bois-énergie. Il servira à transférer les connaissances aux charbonniers nationaux et internationaux ainsi que de mener des recherches en termes de techniques de transformation du bois en charbon. Ainsi il fera office de site de multiplication et de diffusion des bonnes pratiques de l’ensemble de la filière bois-énergie promues par la coopération allemande à Ma-dagascar.

Vers une modernisation de la filière bois-énergie :

Synthèse et présentation des fiches thématiques

Page 14: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

Programme Germano-Malgache po

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Fiche thématique 02Production

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

2 LES PHASES FONDAMENTALES DE LA MISE EN PLACE DES PLANTATIONS

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

La maîtrise par les reboiseurs des techniques de re-boisement et de gestion des peuplements adaptées aux conditions locales constitue un des facteurs ma-jeurs de réussite des appuis du Programme PGM-E/ GIZ-ECO. Sont présentées ci-dessous les techniques

1 INTRODUCTION

Une des contraintes très importantes dans la mise en œuvre du reboisement est le suivi des normes de qua-lité sur les techniques et les systèmes d’aménagement. Les travaux à exécuter sont en principe connus des reboiseurs, mais leur mise en œuvre concrète dans le cadre forestier leur est complètement nouvelle. Le Programme PGM-E/GIZ-ECO a donc, dès le dé-but, accordé beaucoup d’importance au renforce-ment des capacités des reboiseurs en matière d’orga-nisation interne et de planification, d’autant plus qu’il s’agit de plantations sur des superficies impor-tantes.

Pour cela, le PGM-E/GIZ-ECO apporte, dans un premier temps, un appui technique et organisa-tionnel important au groupe cible et effectue un suivi rapproché de l’avancement des opérations par le biais de prestataires qualifiés. Ensuite, l’intensité et la durée de l’assistance diminuent, au fur et à mesure que les paysans acquièrent les capacités requises à

qui ont fait leurs preuves dans la mise en application de l’approche de reboisement villageois individuel (RVI), les principaux résultats et impacts, ainsi que les perspectives de développement.

gérer les itinéraires techniques de manière autonome. L’appui du PGM-E/GIZ-ECO se limite ensuite pro-gressivement à la formation-encadrement des paysans et à la mise à disposition des intrants et des équipements nécessaires pour la conduite des pépi-nières.

L’approche du reboisement villageois individuel se caractérise principalement par la combinaison entre le travail collectif et individuel au niveau de la pépi-nière villageoise. Les travaux exigeants en main d’œuvre, par exemple l’aménagement de la pépi-nière, sont exécutés de manière collective. L’indivi-dualisation commence au repiquage de plants jusqu’à la plantation vu qu’à chaque individu est at-tribué un lot de terrain correspondant à la superficie qu’il a inscrite dans la liste annexée à la demande. Le terme de «Reboisement Villageois Individuel» (RVI) découle par conséquent de cette double approche.

Lors des premières campagnes de reboisement, dès 1995, plusieurs espèces ont été testées dans le cadre de recherche-action (Eucalyptus camaldulensis, Ter-minalia mantaly, Cassia siamea, Casuarina equi-setifolia, Acacia auriculiformis et acacia mangium…) en vue d’examiner leur capacité d’adaptation au milieu. D’autres espèces d’eucalyptus ont été testées dans une parcelle de diversification à Sahafary en ac-cord avec l’administration forestière. De ces essais de diversification il en est ressorti que seules les espèces Acacia auriculiformis et Acacia mangium ainsi que

2.1. Matériel végétal

Fiche thématique 01

l’Eucalyptus camaldulensis ont réussi. Ainsi, dans les reboisements villageois, l’Eucalyptus camaldulensis dominait. A ce titre, la première provenance utilisée était celle d’Antsanitia fournie par le Silo National de Graines Forestières (SNGF).

A partir de la campagne 99/00, l’utilisation d’Euca-lyptus camaldulensis de provenance australienne (katherina) a été généralisée. Cette espèce est large-ment plébiscitée par les reboiseurs du fait de ses per-formances largement supérieures aux autres essences testées, en particulier pour sa croissance rapide, son adaptation au climat, son bois de haute densité (d’où une valeur énergétique élevée) et utilisable dans la construction, sa robustesse, la résistance des plants au stress, sa bonne résistance au feu et le haut potentiel de rejet des souches. De plus, feuillage et jeunes pousses ne sont pas appréciés par les bœufs. Par ailleurs les parcelles avec des arbres déjà robustes con-stitue un pâturage apprécié par le bétail et de ce fait il est complètement compatible avec les reboisements.

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Un des plus grands défis organisationnels et tech-niques à relever par les planteurs est de parvenir à harmoniser la production d’une grande quantité de jeunes plants nécessaires au reboisement. La réussite de la campagne en dépend directement. Cela mobi-lise dans chaque fokontany (village) l’ensemble des planteurs, qui s’associent en groupements d’adhé-rents au reboisement (GAR) et qui exécutent les tra-vaux dans un site central de pépinière, voire plusieurs sites en cas de village à plusieurs hameaux distants les uns des autres, sous l’encadrement d’un technicien expérimenté. La production des plants s’étale ap-

2.2 Production des plants

La qualité des graines livrées étant irrégulière suivant les campagnes, davantage de semences de prove-nance des reboisements locaux, arrivés à maturité

sont récoltées et utilisées par les participants (cf. chapitre 4: Perspectives).

Préparation de pépinière.

proximativement sur trois mois (d’octobre à dé-cembre) et fait l’objet d’une planification stricte en début de campagne. Les travaux sont dirigés par un chef de site, désigné par les membres de GAR res-pectifs. En l’occurrence, le plus grand site de reboise-ment, d’une superficie de 200 ha, a nécessité la mise en place de trois pépinières, produisant chacune plus de 30 000 plants en trois à quatre mois, ce qui donne un ordre de grandeur de la difficulté de l’organisation de ce type de chantier.

Les étapes les plus importantes de la production des plants sont (i) la préparation de la pépinière; (ii) le semis ; (iii) le rebouchage des pots et (iv) les travaux d’entretien.

La préparation de pépinière

Le choix du site se fait de manière collective. Cepen-dant, il doit correspondre aux normes techniques exigées. De ce fait, la pépinière doit être située à pro-ximité d’un point d’eau et à faible distance des plan-tations, car le transport des plants sur de longues dis-tances représente une difficulté majeure pour les planteurs où des risques majeurs d’echec peuvent survenir.

Les GAR effectuent collectivement les travaux d’aménagement du site, qui consistent à le clôturer, à aménager les germoirs et les plates-bandes, ainsi qu’à confectionner les ombrières avec des matériaux lo-caux.

Semis

Après l’aménagement de la pépinière et des plates-bandes, les membres des GAR procèdent directe-ment au semis des graines dans les germoirs, sous l’encadrement d’un technicien-encadreur expéri-menté, procédant par démonstrations successives en laissant le soin par la suite aux apprenants de faire à leur tour. Particulièrement, le semis des graines d’Eucalyptus se fait à la volée. Quant aux graines d’Acacia, elles subissent d’abord un traitement spé-cial à l’eau chaude avant d’être enfouies individuelle-ment dans des pots déjà rebouchés par du terreau.

Une fois le semis effectué, les membres des GAR se répartissent les tâches pour assurer un arrosage des plates-bandes et des pots avec les graines d'Acacia deux fois par jour (matin/soir). Semis.

Le rebouchage des pots

Le repiquage se fait de manière individuelle en fonc-tion de la superficie souhaitée par chaque planteur, inscrite sur la liste annexée à la demande, environ trois semaines à un mois après le semis.

Les planteurs utilisent des pots en plastique de couleur noire avec fond, réutilisables pour deux ou trois campagnes. L’arrosage des plants repiqués est ensuite assuré par chaque propriétaire de plants.

Rebouchage des pots.

Pour faciliter la mise en terre des plants et favoriser une bonne croissance des arbres, les terrains prévus pour la plantation sont préalablement labourés. Le labour s’effectue au moyen d’un tracteur équipé d’une charrue à socs. Malgré son coût considéré

2.3 Préparation du site de planta-tion – labour avec tracteur équipé de charrue

comme exorbitant, le labour mécanisé est, dans le contexte local, la seule technique permettant de réa-liser des reboisements à grande envergure en facili-tant la mise en terre des plants sur des superficies im-portantes. Cette organisation permet par conséquent de lever un des principaux facteurs limitants du re-boisement à grande échelle : la disponibilité de la main d’œuvre pour creuser des trous au moment où les planteurs sont dans le même temps mobilisés pour la préparation des champs semble peu réaliste.

Les avantages du labour mécanisé par rapport à la trouaison

En outre, le labour mécanisé comporte des avantages écologiques et sylvicoles évidents :

Un sol travaillé en profondeur avec une charrue à trois socs garantit une bonne infiltration de l’eau et permet aux plants de mieux s’enraciner ;

Le labour suit les courbes de niveau afin de ré-duire le risque d’érosion hydrique ;

L’installation d’un micro pare-feu de 80 cm entre chaque ligne de jeunes plants pour lutter contre les feux sauvages est possible grâce à la largeur du labour ;

Le sol ameubli facilite considérablement le creus-age des trous lors de la plantation et la mise en terre des plants.

La technique de trouaison est beaucoup plus longue et pénible. Un hectare de plantations représente 1 100 trous de 40cm x40cm x40cm chacun. Cela nécessite en effet 22 jours de travail, au rythme de 50 trous par jour, ce qui est considérable. Pour un pays-an, une telle charge de travail n’est pas conciliable avec les travaux agricoles puisque la plantation coïn-cide à la période où il doit mettre en place ses cultures vivrières.

Organisation de la mise en œuvre du labour

La performance de trois tracteurs est environ de 1 000 ha par campagne. Des plans croquis sommaires des terrains (cf. FT12 « Sécurisation foncière ») servent de base à la planification de la mise en opéra-tion du tracteur. La faisabilité du labour est évaluée selon les critères topographiques des terrains, avec une inclinaison maximale de 20 degrés. Par ailleurs le sol ne doit pas être rocailleux et l’existence d’obstacles comme les grosses souches doit être évité. Les sols à reboiser sont dénudés ou à faible densité de végéta-tion. La végétation arbustive sur les terrains à labou-rer est préservée, afin de maintenir la diversité biolo-gique et de limiter les risques d’érosion. Labour avec une charrue à trois socs en 2013.

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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Un des plus grands défis organisationnels et tech-niques à relever par les planteurs est de parvenir à harmoniser la production d’une grande quantité de jeunes plants nécessaires au reboisement. La réussite de la campagne en dépend directement. Cela mobi-lise dans chaque fokontany (village) l’ensemble des planteurs, qui s’associent en groupements d’adhé-rents au reboisement (GAR) et qui exécutent les tra-vaux dans un site central de pépinière, voire plusieurs sites en cas de village à plusieurs hameaux distants les uns des autres, sous l’encadrement d’un technicien expérimenté. La production des plants s’étale ap-

2.2 Production des plants

La qualité des graines livrées étant irrégulière suivant les campagnes, davantage de semences de prove-nance des reboisements locaux, arrivés à maturité

sont récoltées et utilisées par les participants (cf. chapitre 4: Perspectives).

Préparation de pépinière.

proximativement sur trois mois (d’octobre à dé-cembre) et fait l’objet d’une planification stricte en début de campagne. Les travaux sont dirigés par un chef de site, désigné par les membres de GAR res-pectifs. En l’occurrence, le plus grand site de reboise-ment, d’une superficie de 200 ha, a nécessité la mise en place de trois pépinières, produisant chacune plus de 30 000 plants en trois à quatre mois, ce qui donne un ordre de grandeur de la difficulté de l’organisation de ce type de chantier.

Les étapes les plus importantes de la production des plants sont (i) la préparation de la pépinière; (ii) le semis ; (iii) le rebouchage des pots et (iv) les travaux d’entretien.

La préparation de pépinière

Le choix du site se fait de manière collective. Cepen-dant, il doit correspondre aux normes techniques exigées. De ce fait, la pépinière doit être située à pro-ximité d’un point d’eau et à faible distance des plan-tations, car le transport des plants sur de longues dis-tances représente une difficulté majeure pour les planteurs où des risques majeurs d’echec peuvent survenir.

Les GAR effectuent collectivement les travaux d’aménagement du site, qui consistent à le clôturer, à aménager les germoirs et les plates-bandes, ainsi qu’à confectionner les ombrières avec des matériaux lo-caux.

Semis

Après l’aménagement de la pépinière et des plates-bandes, les membres des GAR procèdent directe-ment au semis des graines dans les germoirs, sous l’encadrement d’un technicien-encadreur expéri-menté, procédant par démonstrations successives en laissant le soin par la suite aux apprenants de faire à leur tour. Particulièrement, le semis des graines d’Eucalyptus se fait à la volée. Quant aux graines d’Acacia, elles subissent d’abord un traitement spé-cial à l’eau chaude avant d’être enfouies individuelle-ment dans des pots déjà rebouchés par du terreau.

Une fois le semis effectué, les membres des GAR se répartissent les tâches pour assurer un arrosage des plates-bandes et des pots avec les graines d'Acacia deux fois par jour (matin/soir). Semis.

Le rebouchage des pots

Le repiquage se fait de manière individuelle en fonc-tion de la superficie souhaitée par chaque planteur, inscrite sur la liste annexée à la demande, environ trois semaines à un mois après le semis.

Les planteurs utilisent des pots en plastique de couleur noire avec fond, réutilisables pour deux ou trois campagnes. L’arrosage des plants repiqués est ensuite assuré par chaque propriétaire de plants.

Rebouchage des pots.

Pour faciliter la mise en terre des plants et favoriser une bonne croissance des arbres, les terrains prévus pour la plantation sont préalablement labourés. Le labour s’effectue au moyen d’un tracteur équipé d’une charrue à socs. Malgré son coût considéré

2.3 Préparation du site de planta-tion – labour avec tracteur équipé de charrue

comme exorbitant, le labour mécanisé est, dans le contexte local, la seule technique permettant de réa-liser des reboisements à grande envergure en facili-tant la mise en terre des plants sur des superficies im-portantes. Cette organisation permet par conséquent de lever un des principaux facteurs limitants du re-boisement à grande échelle : la disponibilité de la main d’œuvre pour creuser des trous au moment où les planteurs sont dans le même temps mobilisés pour la préparation des champs semble peu réaliste.

Les avantages du labour mécanisé par rapport à la trouaison

En outre, le labour mécanisé comporte des avantages écologiques et sylvicoles évidents :

Un sol travaillé en profondeur avec une charrue à trois socs garantit une bonne infiltration de l’eau et permet aux plants de mieux s’enraciner ;

Le labour suit les courbes de niveau afin de ré-duire le risque d’érosion hydrique ;

L’installation d’un micro pare-feu de 80 cm entre chaque ligne de jeunes plants pour lutter contre les feux sauvages est possible grâce à la largeur du labour ;

Le sol ameubli facilite considérablement le creus-age des trous lors de la plantation et la mise en terre des plants.

La technique de trouaison est beaucoup plus longue et pénible. Un hectare de plantations représente 1 100 trous de 40cm x40cm x40cm chacun. Cela nécessite en effet 22 jours de travail, au rythme de 50 trous par jour, ce qui est considérable. Pour un pays-an, une telle charge de travail n’est pas conciliable avec les travaux agricoles puisque la plantation coïn-cide à la période où il doit mettre en place ses cultures vivrières.

Organisation de la mise en œuvre du labour

La performance de trois tracteurs est environ de 1 000 ha par campagne. Des plans croquis sommaires des terrains (cf. FT12 « Sécurisation foncière ») servent de base à la planification de la mise en opéra-tion du tracteur. La faisabilité du labour est évaluée selon les critères topographiques des terrains, avec une inclinaison maximale de 20 degrés. Par ailleurs le sol ne doit pas être rocailleux et l’existence d’obstacles comme les grosses souches doit être évité. Les sols à reboiser sont dénudés ou à faible densité de végéta-tion. La végétation arbustive sur les terrains à labou-rer est préservée, afin de maintenir la diversité biolo-gique et de limiter les risques d’érosion. Labour avec une charrue à trois socs en 2013.

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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D’autres développent un système associé taillis / fu-taie en préservant une tige à chaque rotation.

Prod

ucti

on

Coûts des travaux

Les coûts liés au labour mécanisé comprennent l’amortissement du tracteur, ainsi que les frais d’ex-ploitation et de réparation. Ils sont estimés à 283 500

1Ar par hectare en moyenne soit 95 EUR. Cependant ces coûts varient selon le niveau de difficultés des ter-rains ainsi que l’éloignement de la zone de reboise-ment par rapport au siège du Programme. Dans cer-tains cas, les coûts du labour peuvent dépasser la moitié des dépenses totales de la plantation d’un hectare de terrain, qui est de l’ordre de 560 000 Ar en

2moyenne (187 EUR) . Ces coûts de labour sont pris en charge entièrement par le Programme PGM-E-ECO comme subvention au reboisement. Jeune plantation en début 2014.

1 ) 1 Euro= 3 000 Ar2 )

Coûts en 2014

Normalement la mise en terre a lieu 2 à 4 semaines après le repiquage, en fonction de l’abondance et de la répartition des pluies. Chaque participant procède aux travaux de repiquage de manière individuelle, correspondant au remplissage de la superficie qui lui est assignée. Le moment de la mise en terre est choisi individuellement par les reboiseurs eux-mêmes, se-lon leur disponibilité en main d’œuvre et l’abon-dance de pluies.

2.4 La mise en terre des plants

L’écartement recommandé est de 3 m x 3 m, corres-pondant celui des sillons du labour, soit une densité théorique de 1 111 plants par hectare. La superficie est en principe comprise entre 1 hectare (minimum afin de rentabiliser le labour), quota maximal attri-bué à chaque nouveau participant, et 15 hectares par reboiseur (maximum afin d’élargir le nombre de bé-néficiaires) après avoir réussi la première campagne et suite à un examen cas par cas.

Renforcement des capacités locales existantes

L’abattage des arbres et l’exploitation des ressources ligneuses est déjà une activité familière pour la plu-part des reboiseurs en milieu rural, dont certains

2.5 Aménagement et exploitation des plantations

étaient déjà charbonniers. La tâche du PGM-E/GIZ- ECO, par l’intermédiaire de prestataires, consiste à transmettre aux reboiseurs des techniques d’exploita-tion améliorées et un système d’aménagement dura-ble des plantations.

Aménagement site

2 semaines

Semis Repiquage 4 semaines 2 semaines

Phase de production des plants Phase de plantation

DECEMBRE (saison de pluies)

1 mois et demi Plantation Regarnissage

Figure 1 : Délai minimal requis entre chaque phase du processus

Aménagement des peuplements pour la production de bois d’énergie

Après la mise en terre des jeunes plants d’eucalyptus, l’entretien des plantations se limite à leur protec-tion contre les feux sauvages. Ce n’est qu’au moment de l’exploitation que le reboiseur devra intervenir manuellement dans ses peuplements. La gestion des plantations d’eucalyptus pour la production de bois énergie est basée sur un système de taillis. La durée de la première rotation est fixée à sept ans et celle des rotations suivantes à cinq ans successifs.

Après la coupe, un grand nombre de rejets se déve-loppent presque immédiatement à partir de la souche. Dans les trois à six mois après la coupe, les re-boiseurs doivent faire l’éclaircie sélective en choisis-sant les trois meilleurs rejets et en éliminant les autres. Après cette mesure d’entretien, aucune autre intervention sylvicole n’est nécessaire jusqu’à la pro-chaine exploitation.

Dans la pratique, les planteurs adaptent les modes d’exploitation en fonction de leurs capacités et de leurs besoins monétaires. Certains planteurs pra-tiquent de façon anticipée la coupe des meilleurs re-jets pour la vente de perches. Cela leur permet de fi-nancer la main d’œuvre employée pour la carbonisa-tion et/ou de faire face à un besoin d’argent urgent.

Rejets de l’année.

Rendements

Dans les conditions du site de Diana (climat et sols), la productivité des plantations oscille en moyenne autour de 7 à 7,5 m³ de bois par hectare et par an. Ceci se traduit par une productivité d’environ 37,5 à 42 m³ par rotation de 5 années.

3 RÉSULTATS / IMPACTS

La superficie reboisée est au total de 9 700 ha en fin 2014. Les reboisements sont répartis sur 37 com-munes (260 ha reboisés en moyenne par commune)

3.1. Superficies reboisées

comprenant au total plus d’une centaine de fokon-tany (75 hectares reboisés en moyenne par fokonta-ny).

Année plantation

Surface(ha)

Nombrede ménages

Nombre decommunes

Nombre devillages

Diana 9 000 4 300 24 105

Boeny 650 350 10 14

AtsimoAndrefana 50 50 3 3

Total 9 700 4 700 37 122

Tableau 1 : Répartition des reboisements par région

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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D’autres développent un système associé taillis / fu-taie en préservant une tige à chaque rotation.

Prod

ucti

on

Coûts des travaux

Les coûts liés au labour mécanisé comprennent l’amortissement du tracteur, ainsi que les frais d’ex-ploitation et de réparation. Ils sont estimés à 283 500

1Ar par hectare en moyenne soit 95 EUR. Cependant ces coûts varient selon le niveau de difficultés des ter-rains ainsi que l’éloignement de la zone de reboise-ment par rapport au siège du Programme. Dans cer-tains cas, les coûts du labour peuvent dépasser la moitié des dépenses totales de la plantation d’un hectare de terrain, qui est de l’ordre de 560 000 Ar en

2moyenne (187 EUR) . Ces coûts de labour sont pris en charge entièrement par le Programme PGM-E-ECO comme subvention au reboisement. Jeune plantation en début 2014.

1 ) 1 Euro= 3 000 Ar2 )

Coûts en 2014

Normalement la mise en terre a lieu 2 à 4 semaines après le repiquage, en fonction de l’abondance et de la répartition des pluies. Chaque participant procède aux travaux de repiquage de manière individuelle, correspondant au remplissage de la superficie qui lui est assignée. Le moment de la mise en terre est choisi individuellement par les reboiseurs eux-mêmes, se-lon leur disponibilité en main d’œuvre et l’abon-dance de pluies.

2.4 La mise en terre des plants

L’écartement recommandé est de 3 m x 3 m, corres-pondant celui des sillons du labour, soit une densité théorique de 1 111 plants par hectare. La superficie est en principe comprise entre 1 hectare (minimum afin de rentabiliser le labour), quota maximal attri-bué à chaque nouveau participant, et 15 hectares par reboiseur (maximum afin d’élargir le nombre de bé-néficiaires) après avoir réussi la première campagne et suite à un examen cas par cas.

Renforcement des capacités locales existantes

L’abattage des arbres et l’exploitation des ressources ligneuses est déjà une activité familière pour la plu-part des reboiseurs en milieu rural, dont certains

2.5 Aménagement et exploitation des plantations

étaient déjà charbonniers. La tâche du PGM-E/GIZ- ECO, par l’intermédiaire de prestataires, consiste à transmettre aux reboiseurs des techniques d’exploita-tion améliorées et un système d’aménagement dura-ble des plantations.

Aménagement site

2 semaines

Semis Repiquage 4 semaines 2 semaines

Phase de production des plants Phase de plantation

DECEMBRE (saison de pluies)

1 mois et demi Plantation Regarnissage

Figure 1 : Délai minimal requis entre chaque phase du processus

Aménagement des peuplements pour la production de bois d’énergie

Après la mise en terre des jeunes plants d’eucalyptus, l’entretien des plantations se limite à leur protec-tion contre les feux sauvages. Ce n’est qu’au moment de l’exploitation que le reboiseur devra intervenir manuellement dans ses peuplements. La gestion des plantations d’eucalyptus pour la production de bois énergie est basée sur un système de taillis. La durée de la première rotation est fixée à sept ans et celle des rotations suivantes à cinq ans successifs.

Après la coupe, un grand nombre de rejets se déve-loppent presque immédiatement à partir de la souche. Dans les trois à six mois après la coupe, les re-boiseurs doivent faire l’éclaircie sélective en choisis-sant les trois meilleurs rejets et en éliminant les autres. Après cette mesure d’entretien, aucune autre intervention sylvicole n’est nécessaire jusqu’à la pro-chaine exploitation.

Dans la pratique, les planteurs adaptent les modes d’exploitation en fonction de leurs capacités et de leurs besoins monétaires. Certains planteurs pra-tiquent de façon anticipée la coupe des meilleurs re-jets pour la vente de perches. Cela leur permet de fi-nancer la main d’œuvre employée pour la carbonisa-tion et/ou de faire face à un besoin d’argent urgent.

Rejets de l’année.

Rendements

Dans les conditions du site de Diana (climat et sols), la productivité des plantations oscille en moyenne autour de 7 à 7,5 m³ de bois par hectare et par an. Ceci se traduit par une productivité d’environ 37,5 à 42 m³ par rotation de 5 années.

3 RÉSULTATS / IMPACTS

La superficie reboisée est au total de 9 700 ha en fin 2014. Les reboisements sont répartis sur 37 com-munes (260 ha reboisés en moyenne par commune)

3.1. Superficies reboisées

comprenant au total plus d’une centaine de fokon-tany (75 hectares reboisés en moyenne par fokonta-ny).

Année plantation

Surface(ha)

Nombrede ménages

Nombre decommunes

Nombre devillages

Diana 9 000 4 300 24 105

Boeny 650 350 10 14

AtsimoAndrefana 50 50 3 3

Total 9 700 4 700 37 122

Tableau 1 : Répartition des reboisements par région

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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Figure 2 : Superficies reboisées par an en hectare

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172228 227 241 215

364

581

732

520

694 701

1 250

650

1 221

0 0

Densités

Les densités des peuplements après quelques années de plantations sont en moyenne de 900 pieds par hectare. Des opérations de regarnissage sont entre-prises, lorsque la densité est très irrégulière et faible ainsi que sur des terrains labourés non plantés du fait de la concentration des précipitations sur une brève période. Dans les conditions difficiles, il n’est toute-fois pas certain que l’augmentation de la densité des peuplements permettrait de meilleurs rendements, compte tenu de la grande pauvreté chimique des sols et des faibles quantités d’eau disponibles.

Supérieure à 1200 39 72 321 694

de 1000 à 1200 329 1 201 3 042 3 137

de 1000 à 500 337 1 436 2 896 3 241

moins de 500 27 162 432 817

Densité des parcelles (arbres/ha)

Tableau 2 : Répartition des reboisements par classe de densité

Superficie cumulée dans la région de Diana (ha)

2000 2005 2011 2013

Cette densité relativement faible a par ailleurs des avantages : les arbustes préservés se maintiennent, les herbacées peuvent subsister et fournir un pâturage au bétail. Cela permet de concilier les différents usages du terroir, de limiter les conflits et de favoriser une certaine diversité biologique, ce que ne permet pas une forêt dense.

Dans certaines zones, on a pu constater un retour de la faune sauvage qui avait disparu, en particulier les sangliers.

Les productions obtenues

Le volume de bois sur pied attendu à la coupe est en 3 3 moyenne de 42 m par hectare à 7 ans, puis 37,5 m à

chaque rotation. La production attendue en vitesse 3de croisière est donc de 75 000 m de bois par an pour

l’ensemble des reboisements.

3.2 Populations cibles

Des impacts répartis sur une large base sociale

4 700 ménages sont concernés par les reboisements (Cf. Tableau 1). La superficie moyenne reboisée par individu est d’environ 2,1 hectares, pouvant être réalisée sur plusieurs campagnes. Chaque année, un planteur reboise en moyenne 1,2 hectare. Cette taille est conforme aux moyens financiers et aux capacités de travail des ménages ruraux bénéficiaires.

Les plus gros reboiseurs ont des superficies de plus de 4 ha représentant au total 14% des superficies re-

boisées. Ce sont des personnalités « leaders » qui ont émergé dès le début du projet et ont engendré un ef-fet d’entraînement sur le reste de la population, plus méfiante au départ. Au fur et à mesure de l’avance-ment du projet, l’effectif des petits planteurs adhé-rents a augmenté : la base sociale du reboisement s’est élargie vers les populations les moins favorisés (Figure 3). Les plantations de moins de 2 hectares constituent en 2013 plus des deux tiers des su-perficies totales.

UtilisationUtilisation

plus de 4 hectares

9 000

8 000

7 000

6 000

5 000

4 000

3 000

2 000

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0

Figure 3 : Evolution des superficies par reboiseur de 2000 à 2013

de 2 à 4 hectares

moins de 2 hectares

2000 2005 2010 2013

Des planteurs organisés, formés, devenus quasiment autonomes en matière de reboisement

La mise en œuvre des techniques de RVI a permis l’émergence de centaines de « noyaux durs » de pro-ducteurs capables de mener dans les normes les opé-rations de reboisement depuis la production de

plants jusqu’à la plantation, sans encadrement tech-nique du programme. D’autres promoteurs de re-boisement (PLAE, Ecole du Monde, …) se sont tournés vers ces GAR pour la fourniture des graines et pour assurer l’encadrement des GAR dans la pro-duction de plants.

4 PERSPECTIVES

Les plantations actuelles ne suffisent pas à approvi-sionner les marchés urbains. A Diana, elles four-nissent environ 30 % des quantités consommées de charbon. Les reboisements doivent être poursuivis afin de garantir un approvisionnement urbain du-rable en bois-énergie tout en contribuant à diminuer la pression d’exploitation sur les ressources natu-relles. Leur extension est toutefois conditionnée par la disponibilité de terrains disponibles, accessibles, peu éloignés des villages et potentiellement sécurisa-bles du point de vue foncier.

Il faut au moins augmenter la superficie des reboise-ments de 20 000 ha supplémentaires pour atteindre une part d’approvisionnement de 80 % au niveau de

4.1 La poursuite des reboisements bois-énergie

la ville de Diégo. Cependant la réalisation de cet ordre de grandeur paraît peu réaliste eu égard des contraintes foncières. Ainsi il s’avère indispensable d’envisager la multiplication du modèle de produc-tion du bois-énergie dans des zones sous aménage-ment.

En plus, afin de couvrir les besoins de bois-énergie générés par la croissance de la population urbaine (+3 %/an), ces nouveaux consommateurs nécessitent à eux seuls au moins 500 ha/an.

Pour faciliter le passage à l’après projet, il est néces-saire d’appuyer les partenaires locaux afin qu’ils puissent :

Impliquer les communes dans le suivi et la plani-fication des activités de reboisement (transfert de certains éléments de la base de données en parti-culier cartographique), les sensibiliser à la mise

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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Figure 2 : Superficies reboisées par an en hectare

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Densités

Les densités des peuplements après quelques années de plantations sont en moyenne de 900 pieds par hectare. Des opérations de regarnissage sont entre-prises, lorsque la densité est très irrégulière et faible ainsi que sur des terrains labourés non plantés du fait de la concentration des précipitations sur une brève période. Dans les conditions difficiles, il n’est toute-fois pas certain que l’augmentation de la densité des peuplements permettrait de meilleurs rendements, compte tenu de la grande pauvreté chimique des sols et des faibles quantités d’eau disponibles.

Supérieure à 1200 39 72 321 694

de 1000 à 1200 329 1 201 3 042 3 137

de 1000 à 500 337 1 436 2 896 3 241

moins de 500 27 162 432 817

Densité des parcelles (arbres/ha)

Tableau 2 : Répartition des reboisements par classe de densité

Superficie cumulée dans la région de Diana (ha)

2000 2005 2011 2013

Cette densité relativement faible a par ailleurs des avantages : les arbustes préservés se maintiennent, les herbacées peuvent subsister et fournir un pâturage au bétail. Cela permet de concilier les différents usages du terroir, de limiter les conflits et de favoriser une certaine diversité biologique, ce que ne permet pas une forêt dense.

Dans certaines zones, on a pu constater un retour de la faune sauvage qui avait disparu, en particulier les sangliers.

Les productions obtenues

Le volume de bois sur pied attendu à la coupe est en 3 3 moyenne de 42 m par hectare à 7 ans, puis 37,5 m à

chaque rotation. La production attendue en vitesse 3de croisière est donc de 75 000 m de bois par an pour

l’ensemble des reboisements.

3.2 Populations cibles

Des impacts répartis sur une large base sociale

4 700 ménages sont concernés par les reboisements (Cf. Tableau 1). La superficie moyenne reboisée par individu est d’environ 2,1 hectares, pouvant être réalisée sur plusieurs campagnes. Chaque année, un planteur reboise en moyenne 1,2 hectare. Cette taille est conforme aux moyens financiers et aux capacités de travail des ménages ruraux bénéficiaires.

Les plus gros reboiseurs ont des superficies de plus de 4 ha représentant au total 14% des superficies re-

boisées. Ce sont des personnalités « leaders » qui ont émergé dès le début du projet et ont engendré un ef-fet d’entraînement sur le reste de la population, plus méfiante au départ. Au fur et à mesure de l’avance-ment du projet, l’effectif des petits planteurs adhé-rents a augmenté : la base sociale du reboisement s’est élargie vers les populations les moins favorisés (Figure 3). Les plantations de moins de 2 hectares constituent en 2013 plus des deux tiers des su-perficies totales.

UtilisationUtilisation

plus de 4 hectares

9 000

8 000

7 000

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5 000

4 000

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Figure 3 : Evolution des superficies par reboiseur de 2000 à 2013

de 2 à 4 hectares

moins de 2 hectares

2000 2005 2010 2013

Des planteurs organisés, formés, devenus quasiment autonomes en matière de reboisement

La mise en œuvre des techniques de RVI a permis l’émergence de centaines de « noyaux durs » de pro-ducteurs capables de mener dans les normes les opé-rations de reboisement depuis la production de

plants jusqu’à la plantation, sans encadrement tech-nique du programme. D’autres promoteurs de re-boisement (PLAE, Ecole du Monde, …) se sont tournés vers ces GAR pour la fourniture des graines et pour assurer l’encadrement des GAR dans la pro-duction de plants.

4 PERSPECTIVES

Les plantations actuelles ne suffisent pas à approvi-sionner les marchés urbains. A Diana, elles four-nissent environ 30 % des quantités consommées de charbon. Les reboisements doivent être poursuivis afin de garantir un approvisionnement urbain du-rable en bois-énergie tout en contribuant à diminuer la pression d’exploitation sur les ressources natu-relles. Leur extension est toutefois conditionnée par la disponibilité de terrains disponibles, accessibles, peu éloignés des villages et potentiellement sécurisa-bles du point de vue foncier.

Il faut au moins augmenter la superficie des reboise-ments de 20 000 ha supplémentaires pour atteindre une part d’approvisionnement de 80 % au niveau de

4.1 La poursuite des reboisements bois-énergie

la ville de Diégo. Cependant la réalisation de cet ordre de grandeur paraît peu réaliste eu égard des contraintes foncières. Ainsi il s’avère indispensable d’envisager la multiplication du modèle de produc-tion du bois-énergie dans des zones sous aménage-ment.

En plus, afin de couvrir les besoins de bois-énergie générés par la croissance de la population urbaine (+3 %/an), ces nouveaux consommateurs nécessitent à eux seuls au moins 500 ha/an.

Pour faciliter le passage à l’après projet, il est néces-saire d’appuyer les partenaires locaux afin qu’ils puissent :

Impliquer les communes dans le suivi et la plani-fication des activités de reboisement (transfert de certains éléments de la base de données en parti-culier cartographique), les sensibiliser à la mise

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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La diversification du matériel génétique utilisé est une nécessité, tant d’un point de vue productif à court terme qu’environnemental à moyen terme. Il s’agit de :

Diversifier les provenances des semences afin d’élargir la base génétique des plantations pour permettre aux populations végétales de disposer d’une bonne capacité d’adaptation aux change-

4.3 L’amélioration du matériel végétal et la décentralisation de la pro-duction de semences de qualité

ments climatiques, à l’attaque de parasites tels que les psylles, etc. Ces activités sont à mener en collaboration avec des Instituts de recherche.

Décentraliser la production de semences dans les zones de reboisement et d’intégrer les planteurs dans la production de semences de qualité. Ceci répond à une demande formulée par les popula-tions locales, qui souhaitent être autonomes du début à la fin de la chaîne de production. Les activités à mener sont les suivantes : Formation des producteurs, mise en place de vergers à graines décentralisés, encadrement et suivi.

4.2 La diversification des essences de reboisement

boisement, les autorisations de coupe et de trans-port. Ceci permettra une centralisation des in-formations au niveau des DREF et un meilleur suivi du secteur (transfert de certains éléments de la base de données PGME).

en place d’une fiscalité différentielle sur le trans-port du bois, aux avantages fiscaux de la mise en place d’un guichet foncier fonctionnel.

Appuyer les services forestiers, puisque ce sont les cantonnements qui délivrent les certificats de re-

Cette diversification est souhaitable pour :

Favoriser la diversité biologique et permettre d’anticiper sur les changements climatiques, par exemple par l’introduction d’espèces capables de supporter des températures plus élevées ou des précipitations plus faibles,

Maintenir et augmenter la fertilité des sols, qui est un facteur limitant de la productivité des peuplements, par l’introduction d’essences amé-lioratrices (Acacias en particulier : Acacia mangi-um, Acacia auriculiformis, Acacia crassicarpa…),

Diversifier les usages, par exemple en s’orientant 3vers un bois d’œuvre de meilleure qualité pour

l’approvisionnement durable des centres urbains, les sous-produits de ce type de sylviculture pouv-ant être valorisés par la carbonisation. Cela re-présenterait dans le même temps une source de

diversification des revenus des planteurs et de s’adapter à leurs stratégies d’investissement à long terme, qui se traduit sur le terrain par la non exploitation systèmatique de plantations.

L’introduction pourrait se faire en deux phases :

1/ Tests de comportement des essences en verger (avec appui des organismes de recherche FOFIFA, ESSA, CIRAD…) et enquêtes auprès des popula-tions sur l’acceptabilité sociale de ces essences.

2/ Introduction progressive en milieu paysan, sous forme de regarnissage des anciennes plantations, d’enclosures ou de plantations mixtes.

NB : Les essences de forêts naturelles apparaissent difficilement intégrables dans un processus de RVI, du fait de leur croissance lente, de leur reproduction encore mal maîtrisée et de leur caractère « sauvage » par opposition aux arbres « marqueurs fonciers » recherchés par les populations.

3 ) Par exemple : Eucalyptus cloeziana. Cette essence peut donner du très joli bois rouge veiné. Rejette bien de souche. En outre, est très peu exigeante en qualité du sol. Mais croissance un peu plus lente que celle d’E. grandis ou E. camaldu-lensis (moins de 1 m par an sur la hauteur). Autres eucalyptus réputés « très frugaux » mais à croissance lente (moins 1 m/an) donnant du très bon bois d’œuvre proche celui du palissandre ou de l’Ocotea : Eucalyptus pilularis (dont on peut se procurer des semences aux anciens essais forestiers du DRFP), Eucalyptus maculata (nouveau nom = Corymbia maculata). Sources : Honoré Randrianjafy, FOFIFA/DRFP

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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La diversification du matériel génétique utilisé est une nécessité, tant d’un point de vue productif à court terme qu’environnemental à moyen terme. Il s’agit de :

Diversifier les provenances des semences afin d’élargir la base génétique des plantations pour permettre aux populations végétales de disposer d’une bonne capacité d’adaptation aux change-

4.3 L’amélioration du matériel végétal et la décentralisation de la pro-duction de semences de qualité

ments climatiques, à l’attaque de parasites tels que les psylles, etc. Ces activités sont à mener en collaboration avec des Instituts de recherche.

Décentraliser la production de semences dans les zones de reboisement et d’intégrer les planteurs dans la production de semences de qualité. Ceci répond à une demande formulée par les popula-tions locales, qui souhaitent être autonomes du début à la fin de la chaîne de production. Les activités à mener sont les suivantes : Formation des producteurs, mise en place de vergers à graines décentralisés, encadrement et suivi.

4.2 La diversification des essences de reboisement

boisement, les autorisations de coupe et de trans-port. Ceci permettra une centralisation des in-formations au niveau des DREF et un meilleur suivi du secteur (transfert de certains éléments de la base de données PGME).

en place d’une fiscalité différentielle sur le trans-port du bois, aux avantages fiscaux de la mise en place d’un guichet foncier fonctionnel.

Appuyer les services forestiers, puisque ce sont les cantonnements qui délivrent les certificats de re-

Cette diversification est souhaitable pour :

Favoriser la diversité biologique et permettre d’anticiper sur les changements climatiques, par exemple par l’introduction d’espèces capables de supporter des températures plus élevées ou des précipitations plus faibles,

Maintenir et augmenter la fertilité des sols, qui est un facteur limitant de la productivité des peuplements, par l’introduction d’essences amé-lioratrices (Acacias en particulier : Acacia mangi-um, Acacia auriculiformis, Acacia crassicarpa…),

Diversifier les usages, par exemple en s’orientant 3vers un bois d’œuvre de meilleure qualité pour

l’approvisionnement durable des centres urbains, les sous-produits de ce type de sylviculture pouv-ant être valorisés par la carbonisation. Cela re-présenterait dans le même temps une source de

diversification des revenus des planteurs et de s’adapter à leurs stratégies d’investissement à long terme, qui se traduit sur le terrain par la non exploitation systèmatique de plantations.

L’introduction pourrait se faire en deux phases :

1/ Tests de comportement des essences en verger (avec appui des organismes de recherche FOFIFA, ESSA, CIRAD…) et enquêtes auprès des popula-tions sur l’acceptabilité sociale de ces essences.

2/ Introduction progressive en milieu paysan, sous forme de regarnissage des anciennes plantations, d’enclosures ou de plantations mixtes.

NB : Les essences de forêts naturelles apparaissent difficilement intégrables dans un processus de RVI, du fait de leur croissance lente, de leur reproduction encore mal maîtrisée et de leur caractère « sauvage » par opposition aux arbres « marqueurs fonciers » recherchés par les populations.

3 ) Par exemple : Eucalyptus cloeziana. Cette essence peut donner du très joli bois rouge veiné. Rejette bien de souche. En outre, est très peu exigeante en qualité du sol. Mais croissance un peu plus lente que celle d’E. grandis ou E. camaldu-lensis (moins de 1 m par an sur la hauteur). Autres eucalyptus réputés « très frugaux » mais à croissance lente (moins 1 m/an) donnant du très bon bois d’œuvre proche celui du palissandre ou de l’Ocotea : Eucalyptus pilularis (dont on peut se procurer des semences aux anciens essais forestiers du DRFP), Eucalyptus maculata (nouveau nom = Corymbia maculata). Sources : Honoré Randrianjafy, FOFIFA/DRFP

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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Aspects techniques du reboisement bois-énergie

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Programme Germano-Malgache po

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Des opérations de reboisement ont été menées pen-dant des décennies à Madagascar. Depuis la fin de l’ère coloniale, différents organismes de développe-ment à statut para-étatique s’y sont engagés. Mal-heureusement, les approches appliquées étaient souvent inappropriées et n’ont pas toujours abouti aux résultats escomptés. A travers le Programme Ger-mano-Malgache pour l’Environnement (PGM-E), la coopération internationale allemande (GIZ) a dé-veloppé une approche nouvelle de reboisement, es-sentiellement, sur des terrains dénudés au profit des communautés villageoises, qui est connue sous le nom de « Reboisement Villageois Individuel » (RVI).

Les reboisements réalisés selon le modèle RVI ont eu un succès notoire auprès des bénéficiaires, car ils

servent à valoriser des terrains, à priori, sans valeur économique, qui n’entrent pas en concurrence avec l’agriculture, en responsabilisant les populations-cibles depuis la phase de démarrage jusqu’à la planta-tion. Elle garantit ainsi un transfert du savoir-faire vers les communautés villageoises bénéficiaires.

Pour éviter les échecs lors d’une diffusion à large échelle et assurer les succès escomptés dans le do-maine de l’approvisionnement énergétique, de la lutte contre la pauvreté et contre la dégradation des forêts naturelles, il est nécessaire de respecter les stan-dards présentés ci-dessous vu qu’ils constituent une garantie pour la qualité du reboisement selon l’approche RVI.

1 PRINCIPES ENVIRONNEMENTAUX ET DE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Principe 1 : Adaptation au changement climatique

Le principe déterminant dans le choix des espèces de reboisement est la faculté d’adaptation à la variabilité climatique des essences sélectionnées, tout en pre-nant en compte de leur acceptation par les commu-nautés villageoises. Ceci vaut d’autant plus pour les sites affichant une pluviométrie annuelle inférieure à 800 mm, où le choix des espèces doit se faire de manière bien ciblée.

Dans le reboisement selon l’approche RVI, qui s’ef-fectue sur de grandes surfaces à sol dénudé, souvent compacté et impropre à la culture, le labour mécanisé s’avère la meilleure technique, sous certaines condi-tions. A cet égard, il faut éviter le labour en plein, pour ne pas libérer le CO dans le sol. Le labour se fait 2

en bandes parallèles, selon les courbes de niveau, avec une charrue à trois socs et un espacement normal de 4 à 4 mètres ; il crée des conditions favorables de crois-sance grâce à la capacité de rétention d’eau des sillons. Le ruissellement en surface est diminué, ainsi que le charriage des sédiments en aval. Le reboise-ment contribue, ainsi, à la lutte antiérosive sur les bassins-versants.

Le RVI a pour fondement le maintien des écosys-tèmes forestiers et des diversités biologiques par la diminution des pressions exercées sur la végéta-tion naturelle. Par conséquent, les terrains dévastés à proximité des Aires protégées et des Nouvelles Aires Protégées (NAP) sont une priorité pour l’implanta-tion du RVI, ainsi que les corridors. Il doit aussi être prévu d’augmenter les couvertures forestières longeant les cours d’eaux, en vue de réduire l’érosion provoquée par de fortes pluies. Ces forêts ripicoles

Principe 2 : Maintien de la diversité biologique

Standards et principes du Reboisement Villageois Individuel – Reboisement énergétique sur terrains dénudés

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Fiche thématique 02

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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Principe 3 : Entretien du peuplement et augmentation de la productivité

En raison de l’affectation individuelle des parcelles re-boisées, les propriétaires doivent se sentir respon-sables vis-à-vis de leur patrimoine en prenant l’ini-tiative de sensibiliser leur entourage sur les mesures à prendre pour protéger les parcelles contre le feu et la divagation animale. Ceci favorisera le maintien, voire même l’augmentation de la productivité forestière.

de chaque localité, s’associent en « Groupement d’Adhérents au Reboisement » (GAR). Les GAR doivent se doter d’un statut officiel d’association structurée, dotée d’un bureau exécutif. Le renforce-ment de leurs capacités est, à ce stade, primordial. Il concerne les formations fondamentales en organisa-tion, planification, capacité de négociation et gestion financière ainsi qu’en techniques de production. Les activités des GAR formés à travers le RVI ne se li-mitent pas au reboisement, mais les connaissances acquises en la matière sont aussi fortement deman-dées dans la gestion quotidienne des affaires commu-nales. A ce titre, certains membres des GAR siègent dans des instances locales et communales de prise de décision en matière de développement.

Peuplement d’Eucalyptus camaldulensis exploité en taillis.

constituent un réseau important qui permet la mi-gration des espèces entre des écosystèmes mitoyens. En cas d’intérêts divergents, les objectifs socio-éco-nomiques (en particulier la réduction de la pauvreté) doivent toutefois primer (cf. Principe 11).

Les sillons augmentent l’infiltration de l’eau et la productivité.

2 PRINCIPES INSTITUTIONNELS

Principe 4 : Intégration politique aux plans national et régional

Principe 5 : Extension et intégration dans un plan spatial régional (schéma régio-nal d’aménagement du territoire / SRAT)

Les reboisements, en raison de leur ampleur, doivent bénéficier d’un soutien politique au niveau national et au plan régional. Ils sont à intégrer dans une straté-gie de promotion d’énergies renouvelables, qui inclut la modernisation et l’organisation efficiente de la fi-lière bois-énergie. Pour la Région Diana à Madagas-car, l’ébauche d’une stratégie existe déjà à travers « la vision 2025 ». Les organisations de la société civile doivent se l’approprier et œuvrer pour insérer les élé-ments importants dans la planification régionale, grâce à sa capacité de dialogue et sa force de lobbying.

Les terrains réservés par concertation des commu-nautés villageoises et avalisés par les communes pour le reboisement doivent être cartographiés et intégrés dans une planification spatiale régionale. Celle-ci donne une vision des différentes utilisations des espaces du territoire communal ou régional, de ma-nière cohérente. Ainsi, les utilisations concurren-tielles sur les mêmes unités d’espace seront évitées

prévenant, de ce fait, l’occurrence de conflits d’in-térêts éventuels. Les plans d’aménagement spatial, qui font partie intégrante des schémas régionaux et communaux de développement, doivent être dis-cutés et validés par un comité multidisciplinaire, émanant des secteurs public et privé, en tenant compte des perceptions et des visions des commu-nautés villageoises.

La participation au RVI se base sur une prise d’initia-tive volontaire des communautés villageoises ainsi qu’une manifestation d’intérêt à l’égard de l’ap-proche. A partir de la proposition de l’offre de service du PGM-E/GIZ, elles doivent établir des demandes collectives, dont leur authenticité fait l’objet de véri-fication par des prestataires certifiés et qui sont en-suite validées par la commune (cf. principe 16). Il est primordial que cet engagement soit bénévole, dénué de toutes formes d’allocations financières directes à l’endroit des groupes cibles.

La commune constitue l’échelon privilégié pour la mise en œuvre des actions entreprises dans le cadre

Principe 6 : Participation volontaire sans alloca-tion financière directe

Principe 7 : Appui à la bonne gouvernance locale

vices forestiers et GAR). L’arrêté communal est l’étape primaire de la sécurisation foncière.

Grâce à une nouvelle disposition législative, les ter-rains privés non titrés et déjà mis en valeur peuvent désormais être sécurisés auprès de guichets fonciers communaux dans les circonscriptions qui en dis-posent, par l’attribution de «certificats fonciers», en suivant une procédure beaucoup plus simple que celle du titre foncier. Depuis 2009 le PGM-E appuie les reboiseurs dans cette démarche, qui garantit les droits à la propriété et la jouissance de l’usufruit.

Les femmes représentent près du tiers des re-boiseurs.

du RVI. Elle doit être impliquée effectivement en tant que Collectivité Territoriale Décentralisée (cf. principe 15) dans le processus de prise de décision concernant l’engagement des communautés village-oises et la légitimation de leur concertation sur le fon-cier. Cette appropriation du processus par la com-mune rehausse sa crédibilité auprès des communau-tés villageoises et renforce la bonne gouvernance en-vironnementale et forestière au niveau décentralisé.

Afin de faciliter la mise en application des étapes techniques et socio-organisationnelles d’une cam-pagne de reboisement, les communautés villageoises

Principe 8 : Capacités organisationnelles effectives

Principe 9 : Les femmes et les paysans «sans terres» sont prioritaires pour l’accès au foncier

Principe 10 : Sécurisation foncière et garantie des droits individuels de jouissance

Les femmes ainsi que les paysans « sans terres » sont prioritaires lors de l’attribution des lots individuels à reboiser. L’intégration des femmes dans les GAR est formellement demandée. Les informations les con-cernant doivent être consignées dans le système de banque de données du PGM-E/GIZ.

La possibilité d’accéder à la propriété foncière et de se constituer un patrimoine dont l’usufruit est assuré, est à la base de la motivation et de la mobilisation des GAR. Au début du processus de RVI, l’ensemble de la communauté de chaque village se consulte pour déterminer, dans leur terroir, les terrains destinés au reboisement, acceptés par tous. Il s’agit de terrains si-tués dans des domaines privés de l’état transférables aux communes. Le résultat de cette consultation po-pulaire est validé par les communes, sous forme d’ar-rêtés communaux. L’utilisation du terrain par les communautés villageoises est de plus réglementée par un cahier des charges tripartite (Commune, ser-

3 PRINCIPES FONCIERS ET D’EXPLOITATION

4 PRINCIPES ÉCONOMIQUES

Principe 11 : Prise en compte de la rentabilité économique dans la prise de décision

Les RVI ont pour vocation principale la production de bois-énergie. Ils ont en premier lieu, un objectif économique et doivent contribuer à la réduction de la pauvreté. Avant d’engager le reboisement, il est

donc nécessaire d’effectuer un calcul de rentabilité économique, qui doit aboutir à un taux de rentabilité interne supérieur à 10%. Hormis les conditions in-hérentes au marché du bois-énergie, il faut intégrer les facteurs de prix relatifs au travail, aux coûts de fonctionnement et d’investissements, en tenant compte des paramètres locaux tels que la croissance,

Standards et principes du « » – Reboisement Villageois Individuel

Reboisement énergétique sur terrains dénudés

Standards et principes du « » – Reboisement Villageois Individuel

Reboisement énergétique sur terrains dénudés

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Principe 3 : Entretien du peuplement et augmentation de la productivité

En raison de l’affectation individuelle des parcelles re-boisées, les propriétaires doivent se sentir respon-sables vis-à-vis de leur patrimoine en prenant l’ini-tiative de sensibiliser leur entourage sur les mesures à prendre pour protéger les parcelles contre le feu et la divagation animale. Ceci favorisera le maintien, voire même l’augmentation de la productivité forestière.

de chaque localité, s’associent en « Groupement d’Adhérents au Reboisement » (GAR). Les GAR doivent se doter d’un statut officiel d’association structurée, dotée d’un bureau exécutif. Le renforce-ment de leurs capacités est, à ce stade, primordial. Il concerne les formations fondamentales en organisa-tion, planification, capacité de négociation et gestion financière ainsi qu’en techniques de production. Les activités des GAR formés à travers le RVI ne se li-mitent pas au reboisement, mais les connaissances acquises en la matière sont aussi fortement deman-dées dans la gestion quotidienne des affaires commu-nales. A ce titre, certains membres des GAR siègent dans des instances locales et communales de prise de décision en matière de développement.

Peuplement d’Eucalyptus camaldulensis exploité en taillis.

constituent un réseau important qui permet la mi-gration des espèces entre des écosystèmes mitoyens. En cas d’intérêts divergents, les objectifs socio-éco-nomiques (en particulier la réduction de la pauvreté) doivent toutefois primer (cf. Principe 11).

Les sillons augmentent l’infiltration de l’eau et la productivité.

2 PRINCIPES INSTITUTIONNELS

Principe 4 : Intégration politique aux plans national et régional

Principe 5 : Extension et intégration dans un plan spatial régional (schéma régio-nal d’aménagement du territoire / SRAT)

Les reboisements, en raison de leur ampleur, doivent bénéficier d’un soutien politique au niveau national et au plan régional. Ils sont à intégrer dans une straté-gie de promotion d’énergies renouvelables, qui inclut la modernisation et l’organisation efficiente de la fi-lière bois-énergie. Pour la Région Diana à Madagas-car, l’ébauche d’une stratégie existe déjà à travers « la vision 2025 ». Les organisations de la société civile doivent se l’approprier et œuvrer pour insérer les élé-ments importants dans la planification régionale, grâce à sa capacité de dialogue et sa force de lobbying.

Les terrains réservés par concertation des commu-nautés villageoises et avalisés par les communes pour le reboisement doivent être cartographiés et intégrés dans une planification spatiale régionale. Celle-ci donne une vision des différentes utilisations des espaces du territoire communal ou régional, de ma-nière cohérente. Ainsi, les utilisations concurren-tielles sur les mêmes unités d’espace seront évitées

prévenant, de ce fait, l’occurrence de conflits d’in-térêts éventuels. Les plans d’aménagement spatial, qui font partie intégrante des schémas régionaux et communaux de développement, doivent être dis-cutés et validés par un comité multidisciplinaire, émanant des secteurs public et privé, en tenant compte des perceptions et des visions des commu-nautés villageoises.

La participation au RVI se base sur une prise d’initia-tive volontaire des communautés villageoises ainsi qu’une manifestation d’intérêt à l’égard de l’ap-proche. A partir de la proposition de l’offre de service du PGM-E/GIZ, elles doivent établir des demandes collectives, dont leur authenticité fait l’objet de véri-fication par des prestataires certifiés et qui sont en-suite validées par la commune (cf. principe 16). Il est primordial que cet engagement soit bénévole, dénué de toutes formes d’allocations financières directes à l’endroit des groupes cibles.

La commune constitue l’échelon privilégié pour la mise en œuvre des actions entreprises dans le cadre

Principe 6 : Participation volontaire sans alloca-tion financière directe

Principe 7 : Appui à la bonne gouvernance locale

vices forestiers et GAR). L’arrêté communal est l’étape primaire de la sécurisation foncière.

Grâce à une nouvelle disposition législative, les ter-rains privés non titrés et déjà mis en valeur peuvent désormais être sécurisés auprès de guichets fonciers communaux dans les circonscriptions qui en dis-posent, par l’attribution de «certificats fonciers», en suivant une procédure beaucoup plus simple que celle du titre foncier. Depuis 2009 le PGM-E appuie les reboiseurs dans cette démarche, qui garantit les droits à la propriété et la jouissance de l’usufruit.

Les femmes représentent près du tiers des re-boiseurs.

du RVI. Elle doit être impliquée effectivement en tant que Collectivité Territoriale Décentralisée (cf. principe 15) dans le processus de prise de décision concernant l’engagement des communautés village-oises et la légitimation de leur concertation sur le fon-cier. Cette appropriation du processus par la com-mune rehausse sa crédibilité auprès des communau-tés villageoises et renforce la bonne gouvernance en-vironnementale et forestière au niveau décentralisé.

Afin de faciliter la mise en application des étapes techniques et socio-organisationnelles d’une cam-pagne de reboisement, les communautés villageoises

Principe 8 : Capacités organisationnelles effectives

Principe 9 : Les femmes et les paysans «sans terres» sont prioritaires pour l’accès au foncier

Principe 10 : Sécurisation foncière et garantie des droits individuels de jouissance

Les femmes ainsi que les paysans « sans terres » sont prioritaires lors de l’attribution des lots individuels à reboiser. L’intégration des femmes dans les GAR est formellement demandée. Les informations les con-cernant doivent être consignées dans le système de banque de données du PGM-E/GIZ.

La possibilité d’accéder à la propriété foncière et de se constituer un patrimoine dont l’usufruit est assuré, est à la base de la motivation et de la mobilisation des GAR. Au début du processus de RVI, l’ensemble de la communauté de chaque village se consulte pour déterminer, dans leur terroir, les terrains destinés au reboisement, acceptés par tous. Il s’agit de terrains si-tués dans des domaines privés de l’état transférables aux communes. Le résultat de cette consultation po-pulaire est validé par les communes, sous forme d’ar-rêtés communaux. L’utilisation du terrain par les communautés villageoises est de plus réglementée par un cahier des charges tripartite (Commune, ser-

3 PRINCIPES FONCIERS ET D’EXPLOITATION

4 PRINCIPES ÉCONOMIQUES

Principe 11 : Prise en compte de la rentabilité économique dans la prise de décision

Les RVI ont pour vocation principale la production de bois-énergie. Ils ont en premier lieu, un objectif économique et doivent contribuer à la réduction de la pauvreté. Avant d’engager le reboisement, il est

donc nécessaire d’effectuer un calcul de rentabilité économique, qui doit aboutir à un taux de rentabilité interne supérieur à 10%. Hormis les conditions in-hérentes au marché du bois-énergie, il faut intégrer les facteurs de prix relatifs au travail, aux coûts de fonctionnement et d’investissements, en tenant compte des paramètres locaux tels que la croissance,

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Reboisement énergétique sur terrains dénudés

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Reboisement énergétique sur terrains dénudés

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Prod

ucti

on

la mortalité ainsi que la stabilité des peuplements à moyen terme. Il doit être démontré par ce calcul de rentabilité que l’exploitation procure bien un revenu monétaire substantiel aux populations rurales béné-ficiaires.

Dans les conditions actuelles, la mise en place du re-boisement doit être subventionnée de l’ordre de

165% , compte tenu (i) de la pauvreté des bénéfi-ciaires et de leur manque de capacités financières et (ii) de l’exploitation charbonnière illégale qui exerce une pression à la baisse sur les prix du bois-énergie. Le montant de ces subventions doit être régressif en fonction de l’augmentation du prix du bois-énergie, qui doit être engendrée par la perception de taxes éle-vées sur les produits illégaux. Ce sera un facteur inci-tatif à l’investissement dans le reboisement.

Le bois-énergie produit de manière durable à partir des reboisements se distingue des produits issus des exploitations illicites en forêt naturelle par sa traçabi-lité et son circuit spécifique de commercialisation. Les propriétaires/charbonniers qui s’organisent en micro-entreprises doivent être appuyés dans la mise en place de centres ruraux et urbains de commercia-lisation du charbon vert.

Cette nouvelle filière, qui offre aux producteurs des prix plus rémunérateurs, doit être favorisée par l’ap-plication d’une fiscalité différentielle qui favorise l’exploitation légale.

Principe 12 : La reconnaissance du rôle du marché

Principe 13 : Création d’une filière économique « verte »

3 ) Cette subvention prend la forme d’une prestation de service : le labour des terrains à re-boiser. Il n’y a pas de subvention monétaire directe.

5 PRINCIPES TECHNIQUES

Principe 15 : Combinaison des aspects communautaires et individuels

Le reboisement selon l’approche RVI nécessite le dé-ploiement d’efforts considérables, ce qui rend indis-pensables le volontariat et la prise de responsabilité individuelle et collective des bénéficiaires. Au-delà des bénéfices collectifs générés, ce reboisement a une finalité individuelle par l’affectation des parcelles à ceux qui les ont mises en valeur. Le RVI est donc la ré-sultante d’une combinaison entre les aspects com-munautaires et individuels.

Etant donné l’ampleur des efforts à fournir pour la production des plants, il est impératif que les GAR se mettent ensemble pour la conduite de pépinières. Le travail individuel prend le relais pour la mise en terre des plants. La mise en valeur du terrain est ainsi réa-

Principe 14 : Lutte contre les distorsions du marché à travers la bonne gouver-nance et le respect des normes

Aussi longtemps que les exploitations illégales ne sont pas effectivement réprimées, les règles du mar-ché ne sont pas favorables (cf. principe 12) à la pro-motion de la filière bois-énergie (cf. principe 13). Ceci nécessite la diminution, à moyen et à long terme, des exploitations illicites et la garantie des droits des exploitants légaux à travers un cadre régle-mentaire et de politique forestière. La base de ce pro-cessus est la mise en place d’un système de contrôle décentralisé associé à la surveillance des autorités forestières ainsi que des communautés villageoises et des communes. Ce type de contrôle doit être incita-tif, autonome, fonctionnant à partir des recettes propres et d’un système de primes de performance. Il doit être accompagné d’une sensibilisation pour une meilleure prise de conscience environnementale des citoyens.

Sacs de « charbon vert » sur un marché d’Antsira-nana.

lisée par l’individu (ou le ménage). Pour accroître le nombre de bénéficiaires et intégrer les populations les plus démunies, les superficies attribuées à chaque individu par campagne sont limitées.

Aménagement collectif d’une pépinière.

Principe 16 : Encadrement par des prestataires certifiés

Principe 17 : Garder la simplicité

Principe 18 : Application de technologie de transformation performante

Le transfert de connaissances du prestataire vers les membres des GAR est indispensable pour la durabi-lité et la pérennisation des actions entreprises. A cet effet, des prestataires certifiés, c’est-à-dire formés par le PGM-E/GIZ, jouent le rôle d’encadreurs à toutes les étapes des itinéraires techniques et socio-organisa-tionnels. Il est aussi demandé que les GAR ayant acquis de solides expériences intègrent l’équipe des prestataires certifiés et prennent en main l’apprentis-sage des nouveaux membres. Ainsi sera garantie une diffusion horizontale du savoir-faire en matière de re-boisement selon le modèle RVI.

En général, il s’agit ici de forêts de plantations qui sont gérées sur taillis avec une rotation de 4 - 6 ans. L’écartement entre les plants est 4x4 m ou 3x3 m, pour qu’au moins 800 arbres par ha soient vivants. Pour garantir la qualité du reboisement, il est indis-pensable que les surfaces avec des faibles taux de rem-plissage soient regarnies à l’initiative des propriétaires des parcelles. Toutes les plantations sont à enregistrer dans le système de base de données, avec les attributs techniques et socio-économiques correspondants. Les propriétaires de parcelles en âge d’exploitation re-çoivent des informations simples concernant les règles d’exploitation durable. L’administration fores-tière demande aux propriétaires de mentionner ces données sur leur demande d’exploitation avant l’oc-troi de l’autorisation de carbonisation.

Les propriétaires de parcelles en âge d’exploitation sont formés par des prestataires dans l’utilisation de deux types de meules améliorées, dont l’utilisation est imposée pour l’octroi d’autorisation de carbonisa-tion par l’administration forestière. La mise en appli-cation des meules améliorées doit permettre d’aug-menter de 50 % au minimum le rendement par rap-port aux méthodes traditionnelles de carbonisation.

Les attributs cartographiques, géographiques, socio-économiques et sylvicoles de chaque parcelle sont relevés dans un système de base de données.

Principe 19 : Enregistrement régulier de la totalité des parcelles RVI dans un système de base de données

Les plantations RVI sont soumises à un suivi perma-nent sur les aspects écologiques, économiques et so-ciaux, de façon à analyser les résultats/impacts et à réagir en cas d’écart. Un système complet de base de données avec des informations géographiques a été développé, qui doit aussi servir à l’évaluation. Les données sur les superficies, la croissance, le volume global et le nombre d’exploitations sont enregistrées et traitées.

Les prix sur le marché des énergies principales (bois de feu, charbon de bois, gaz et électricité) sont égale-ment relevés mensuellement, ainsi que le comporte-ment des consommateurs dans les différents centres urbains.

A l’aide de cette base de données, il serait possible d’obtenir de façon simple une estimation du poten-tiel de séquestration de carbone et d’évaluer son évo-lution par les reboisements dans la région du pro-gramme (cf. principe 1).

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Prod

ucti

on

la mortalité ainsi que la stabilité des peuplements à moyen terme. Il doit être démontré par ce calcul de rentabilité que l’exploitation procure bien un revenu monétaire substantiel aux populations rurales béné-ficiaires.

Dans les conditions actuelles, la mise en place du re-boisement doit être subventionnée de l’ordre de

165% , compte tenu (i) de la pauvreté des bénéfi-ciaires et de leur manque de capacités financières et (ii) de l’exploitation charbonnière illégale qui exerce une pression à la baisse sur les prix du bois-énergie. Le montant de ces subventions doit être régressif en fonction de l’augmentation du prix du bois-énergie, qui doit être engendrée par la perception de taxes éle-vées sur les produits illégaux. Ce sera un facteur inci-tatif à l’investissement dans le reboisement.

Le bois-énergie produit de manière durable à partir des reboisements se distingue des produits issus des exploitations illicites en forêt naturelle par sa traçabi-lité et son circuit spécifique de commercialisation. Les propriétaires/charbonniers qui s’organisent en micro-entreprises doivent être appuyés dans la mise en place de centres ruraux et urbains de commercia-lisation du charbon vert.

Cette nouvelle filière, qui offre aux producteurs des prix plus rémunérateurs, doit être favorisée par l’ap-plication d’une fiscalité différentielle qui favorise l’exploitation légale.

Principe 12 : La reconnaissance du rôle du marché

Principe 13 : Création d’une filière économique « verte »

3 ) Cette subvention prend la forme d’une prestation de service : le labour des terrains à re-boiser. Il n’y a pas de subvention monétaire directe.

5 PRINCIPES TECHNIQUES

Principe 15 : Combinaison des aspects communautaires et individuels

Le reboisement selon l’approche RVI nécessite le dé-ploiement d’efforts considérables, ce qui rend indis-pensables le volontariat et la prise de responsabilité individuelle et collective des bénéficiaires. Au-delà des bénéfices collectifs générés, ce reboisement a une finalité individuelle par l’affectation des parcelles à ceux qui les ont mises en valeur. Le RVI est donc la ré-sultante d’une combinaison entre les aspects com-munautaires et individuels.

Etant donné l’ampleur des efforts à fournir pour la production des plants, il est impératif que les GAR se mettent ensemble pour la conduite de pépinières. Le travail individuel prend le relais pour la mise en terre des plants. La mise en valeur du terrain est ainsi réa-

Principe 14 : Lutte contre les distorsions du marché à travers la bonne gouver-nance et le respect des normes

Aussi longtemps que les exploitations illégales ne sont pas effectivement réprimées, les règles du mar-ché ne sont pas favorables (cf. principe 12) à la pro-motion de la filière bois-énergie (cf. principe 13). Ceci nécessite la diminution, à moyen et à long terme, des exploitations illicites et la garantie des droits des exploitants légaux à travers un cadre régle-mentaire et de politique forestière. La base de ce pro-cessus est la mise en place d’un système de contrôle décentralisé associé à la surveillance des autorités forestières ainsi que des communautés villageoises et des communes. Ce type de contrôle doit être incita-tif, autonome, fonctionnant à partir des recettes propres et d’un système de primes de performance. Il doit être accompagné d’une sensibilisation pour une meilleure prise de conscience environnementale des citoyens.

Sacs de « charbon vert » sur un marché d’Antsira-nana.

lisée par l’individu (ou le ménage). Pour accroître le nombre de bénéficiaires et intégrer les populations les plus démunies, les superficies attribuées à chaque individu par campagne sont limitées.

Aménagement collectif d’une pépinière.

Principe 16 : Encadrement par des prestataires certifiés

Principe 17 : Garder la simplicité

Principe 18 : Application de technologie de transformation performante

Le transfert de connaissances du prestataire vers les membres des GAR est indispensable pour la durabi-lité et la pérennisation des actions entreprises. A cet effet, des prestataires certifiés, c’est-à-dire formés par le PGM-E/GIZ, jouent le rôle d’encadreurs à toutes les étapes des itinéraires techniques et socio-organisa-tionnels. Il est aussi demandé que les GAR ayant acquis de solides expériences intègrent l’équipe des prestataires certifiés et prennent en main l’apprentis-sage des nouveaux membres. Ainsi sera garantie une diffusion horizontale du savoir-faire en matière de re-boisement selon le modèle RVI.

En général, il s’agit ici de forêts de plantations qui sont gérées sur taillis avec une rotation de 4 - 6 ans. L’écartement entre les plants est 4x4 m ou 3x3 m, pour qu’au moins 800 arbres par ha soient vivants. Pour garantir la qualité du reboisement, il est indis-pensable que les surfaces avec des faibles taux de rem-plissage soient regarnies à l’initiative des propriétaires des parcelles. Toutes les plantations sont à enregistrer dans le système de base de données, avec les attributs techniques et socio-économiques correspondants. Les propriétaires de parcelles en âge d’exploitation re-çoivent des informations simples concernant les règles d’exploitation durable. L’administration fores-tière demande aux propriétaires de mentionner ces données sur leur demande d’exploitation avant l’oc-troi de l’autorisation de carbonisation.

Les propriétaires de parcelles en âge d’exploitation sont formés par des prestataires dans l’utilisation de deux types de meules améliorées, dont l’utilisation est imposée pour l’octroi d’autorisation de carbonisa-tion par l’administration forestière. La mise en appli-cation des meules améliorées doit permettre d’aug-menter de 50 % au minimum le rendement par rap-port aux méthodes traditionnelles de carbonisation.

Les attributs cartographiques, géographiques, socio-économiques et sylvicoles de chaque parcelle sont relevés dans un système de base de données.

Principe 19 : Enregistrement régulier de la totalité des parcelles RVI dans un système de base de données

Les plantations RVI sont soumises à un suivi perma-nent sur les aspects écologiques, économiques et so-ciaux, de façon à analyser les résultats/impacts et à réagir en cas d’écart. Un système complet de base de données avec des informations géographiques a été développé, qui doit aussi servir à l’évaluation. Les données sur les superficies, la croissance, le volume global et le nombre d’exploitations sont enregistrées et traitées.

Les prix sur le marché des énergies principales (bois de feu, charbon de bois, gaz et électricité) sont égale-ment relevés mensuellement, ainsi que le comporte-ment des consommateurs dans les différents centres urbains.

A l’aide de cette base de données, il serait possible d’obtenir de façon simple une estimation du poten-tiel de séquestration de carbone et d’évaluer son évo-lution par les reboisements dans la région du pro-gramme (cf. principe 1).

Standards et principes du « » – Reboisement Villageois Individuel

Reboisement énergétique sur terrains dénudés

Standards et principes du « » – Reboisement Villageois Individuel

Reboisement énergétique sur terrains dénudés

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Programme Germano-Malgache po

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Production

Le reboisement à des fins énergétiques constitue un enjeu important dans la gestion durable des res-sources forestières à Madagascar, en raison de l’aug-mentation de la production du charbon de bois face à une demande en hausse. Cette production se fait selon un mode de gestion non durable et ce qui con-stitue un des plus importants facteurs de dégradation des écosystèmes forestiers, à l’échelle nationale.

Par son appui au «Programme Germano-Malgache pour l’Environnement» (PGM-E), la coopération allemande au développement encourage les initia-tives communautaires pour la mise en œuvre de re-boisements destinés à la production de bois-énergie.

1 CONTEXTE

Vulgarisation participative

2 LES PRINCIPES DE BASE DE L’APPROCHE PGM-E

L’approche intitulée «Reboisement Villageois Indivi-duel» (RVI), s’est construite à partir des leçons ap-prises du passé en matière de reboisement. Le PGM-E/GIZ a introduit une démarche qui associe à la fois les aspects communautaires et individuels, en respon-sabilisant entièrement les participants dès le début du processus.

Les principes suivants constituent la base de cette approche :

Adhésion volontaire et bénévole des reboiseurs ;

Prise de responsabilité par les reboiseurs dans toutes les étapes des travaux ;

Affectation individuelle de terrains sécurisés ;

Renforcement de la cohésion sociale des Groupements d’Adhérents au Reboisement (GAR)

Dans son ensemble l’approche comporte trois phases (cf. schéma ci-dessus), qui se subdivisent en plusieurs étapes.

1 Districts d’Antsiranana I-II, d’Ambilobe et d’Ambanja

1Au total, en fin 2014, 9 700 ha ont ainsi été reboisés selon l’approche du «Reboisement Villageois Indi-viduel» (RVI) sur l’ensemble des trois zones d’inter-vention. Cela concerne 4.700 ménages de 37 com-munes réparties dans trois régions (DIANA, Boeny, Sud Ouest).

Pour effectuer un reboisement de cette envergure, le PGM-E a opté pour une méthode reposant sur la co-ordination et l’implication directe des bénéficiaires, qui doivent maîtriser et s’approprier l’ensemble du processus.

Phase 1

Sensibilisation et mobilisation sociale

3 mois

Phase 2

Formation/ planification et réalisation

8 mois

Phase 3

autogérée

24 mois

Fiche thématique 03

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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Etape 2 : Constitution des dossiers

Cette étape est confiée aux autorités locales (Chef de Fokontany) et communales (Maire). Par voie d’an-nonce, ils informent la population sur l’ouverture de la procédure d’inscription au reboisement. Le Prési-dent du Fokontany (Chef de Village) organise une série de réunions villageoises à l’issue desquelles le terrain est déterminé avec le consentement de l’ensemble de la population et les démarches pour l’inscription sur la liste sont entamées.

Les terrains choisis par les communautés villageoises sont de préférence de grande superficie, impropres à l’agriculture et ne font l’objet d’aucune autre per-spective de mise en valeur. Ils ont un statut juridique de propriété de l’Etat non titré, avec une bonne accessibilité et une topographie permettant le labour mécanisé. Il appartient aux Maires de vérifier le statut officiel des terrains désignés par la communauté auprès des services des domaines et de la topogra-phie. Un plan – croquis sommaire du terrain avec des repères physiques est élaboré.

Pendant ce temps, les volontaires s’inscrivent sur la liste des participants mentionnant les superficies de-mandées individuellement. Les éléments du dossier une fois constitués, le Président de Fokontany y ap-pose sa signature et le transmet à la commune. Après délibération, des Conseillers Communaux, le Maire promulgue l’arrêté communal avalisant la demande.

Etape 1 : Campagne d’information à large échelle

La spécificité de l’approche consiste à combiner les travaux communautaires (production des plants) avec les tâches individuelles (telles que le repiquage et la plantation sur des lots bien distincts). Cette com-binaison, qui permet une affectation individuelle des efforts et assure la garantie de l’usufruit lors de l’ex-ploitation, constitue une des principales motivations des groupes cibles. Ces informations sont largement diffusées dès le démarrage, par l’intermédiaire des autorités locales appuyées par des techniciens en-cadreurs.

Une fois que les communautés villageoises ont eu l’assurance de ne pas pouvoir être spoliées par des tiers, l’étape suivante est entamée, qui comprend les aspects suivants :

1. Présentation de l’objectif du reboisement, des perspectives pour les reboiseurs, des presta-tions et de l’approche préconisée par le PGM-E/GIZ ;

2. Explication concrète des démarches (remplis-sage de formulaires de demande, inscription sur la liste des participants, engagement contre les feux de végétation, établissement d’un plans-croquis sommaire du terrain, décision du conseil communal et promulga-tion de l’arrêté communal).

Etape 3: Sélection des dossiers

A la réception des dossiers par le PGM-E/GIZ-ECO, 3une commission mixte est mise en place, dont le rôle

est d’examiner de manière approfondie la conformité des dossiers.

Des prestataires vérifient les informations figurant dans les dossiers retenus. A cet effet ils procèdent à des enquêtes sur le terrain et mènent à des entrevues avec certains candidats pour mieux apprécier leurs attentes.

Une analyse technique est effectuée concernant le terrain affecté au reboisement afin de vérifier sa conformité en rapport aux normes requises (topographie, compactage du sol, présence de blocs de roches), de constater la présence d’eau à proximité nécessaire pour la production de plants et son accessibilité.

Le contenu du cahier des charges de reboise-ment est préparé. Il précise le contexte, les conditions de l’appui au reboisement et les obligations des trois parties prenantes (com-mune, participants au reboisement et admi-nistration forestière).

Etape 4 : Constitution d’un Groupement des Adhérents au Reboisement (GAR)

Les participants s’associent en groupements d’adhé-rents au reboisement (GAR) à raison d’un par village. Ces GAR sont les partenaires principaux du PGM-E/GIZ-ECO : ils facilitent l’encadrement des parti-cipants au reboisement et permettent la mise en place d’une organisation collective pour la production de plants en pépinières. Sur le plan formel, chaque GAR comporte un bureau, composé d’un président, d’un trésorier et d’un secrétaire.

L’encadrement des GAR, assuré par des prestataires locaux certifiés et expérimentés, est focalisé sur le transfert de connaissances en matière de techniques de reboisement et le renforcement de capacités dans le domaine socio-organisationnel, l’objectif étant que ces groupes soient in fine complètement auto-nomes dans la mise en place et la gestion de leurs plantations.

La deuxième phase «Formation, planification et réalisation», d’une durée moyenne de 8 mois, est composée des étapes 5 à 7. Les GAR bénéficient d’une série de formations, sur le plan théorique et sur le terrain, concernant la production de plants

jusqu’à la plantation, ainsi que la mise en applica-tion des mesures de protection contre les feux de brousse et la divagation des animaux, conformé-ment au cahier des charges.

Phase 2 : Phase de formation, planification et réalisation

Etape 5

Formation des membres du GAR

Etape 6

Planification de la campagne

Etape 7

Réalisation

Phase 1

Sensibilisation et mobilisation sociale

3 mois

Phase 2

Formation/ planification et réalisation

8 mois

Phase 3

autogérée

24 mois

L’appui du PGM-E/GIZ est conditionné par l’expression d’un souhait d’appui au reboisement figurant dans les documents de planification

2locale, tels que PCD, SAC ou SRDE . La com-munauté locale est ensuite invitée à établir une demande, qui va déclencher un processus de con-certation villageoise pour l’inscription des per-sonnes volontaires sur la liste des participants et la détermination du terrain destiné au reboisement. Les procès-verbaux comportant la localisation des terrains destinés au reboisement identifiés

lors des consultations intra-villageoises sont sou-mis à la commune pour délibération, puis avali-sés par la promulgation des arrêtés communaux.

Cette première phase, d’une durée moyenne de trois mois non consécutifs, peut être répartie en quatre étapes.

Phase 1 : Sensibilisation et mobilisation sociale

2 Plan Communal de Développement (PCD), Sché-ma d’Aménagement Communal (SAC), Schéma Régional de Développement Economique (SRDE).

Phase 1

Sensibilisation et mobilisation sociale

3 mois

Phase 2

Formation/ planification et réalisation

8 mois

Phase 3

autogérée

24 mois

Etape 1

Information à large échelle

Etape 2

Constitution des dossiers

Etape 3

Sélection des dossiers

Etape 4

Constitution d’un Groupement des Adhérents au Reboisement (GAR)

Terrains de reboisement.

3 Composition de la commission : Représentants des autorités locales et communales et de l’Administration Forestière, l’équipe du PGM-E/GIZ- ECO, et d’autres personnes ressources en matière de reboisement.

Vulgarisation participative

Vulgarisation participative

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Etape 2 : Constitution des dossiers

Cette étape est confiée aux autorités locales (Chef de Fokontany) et communales (Maire). Par voie d’an-nonce, ils informent la population sur l’ouverture de la procédure d’inscription au reboisement. Le Prési-dent du Fokontany (Chef de Village) organise une série de réunions villageoises à l’issue desquelles le terrain est déterminé avec le consentement de l’ensemble de la population et les démarches pour l’inscription sur la liste sont entamées.

Les terrains choisis par les communautés villageoises sont de préférence de grande superficie, impropres à l’agriculture et ne font l’objet d’aucune autre per-spective de mise en valeur. Ils ont un statut juridique de propriété de l’Etat non titré, avec une bonne accessibilité et une topographie permettant le labour mécanisé. Il appartient aux Maires de vérifier le statut officiel des terrains désignés par la communauté auprès des services des domaines et de la topogra-phie. Un plan – croquis sommaire du terrain avec des repères physiques est élaboré.

Pendant ce temps, les volontaires s’inscrivent sur la liste des participants mentionnant les superficies de-mandées individuellement. Les éléments du dossier une fois constitués, le Président de Fokontany y ap-pose sa signature et le transmet à la commune. Après délibération, des Conseillers Communaux, le Maire promulgue l’arrêté communal avalisant la demande.

Etape 1 : Campagne d’information à large échelle

La spécificité de l’approche consiste à combiner les travaux communautaires (production des plants) avec les tâches individuelles (telles que le repiquage et la plantation sur des lots bien distincts). Cette com-binaison, qui permet une affectation individuelle des efforts et assure la garantie de l’usufruit lors de l’ex-ploitation, constitue une des principales motivations des groupes cibles. Ces informations sont largement diffusées dès le démarrage, par l’intermédiaire des autorités locales appuyées par des techniciens en-cadreurs.

Une fois que les communautés villageoises ont eu l’assurance de ne pas pouvoir être spoliées par des tiers, l’étape suivante est entamée, qui comprend les aspects suivants :

1. Présentation de l’objectif du reboisement, des perspectives pour les reboiseurs, des presta-tions et de l’approche préconisée par le PGM-E/GIZ ;

2. Explication concrète des démarches (remplis-sage de formulaires de demande, inscription sur la liste des participants, engagement contre les feux de végétation, établissement d’un plans-croquis sommaire du terrain, décision du conseil communal et promulga-tion de l’arrêté communal).

Etape 3: Sélection des dossiers

A la réception des dossiers par le PGM-E/GIZ-ECO, 3une commission mixte est mise en place, dont le rôle

est d’examiner de manière approfondie la conformité des dossiers.

Des prestataires vérifient les informations figurant dans les dossiers retenus. A cet effet ils procèdent à des enquêtes sur le terrain et mènent à des entrevues avec certains candidats pour mieux apprécier leurs attentes.

Une analyse technique est effectuée concernant le terrain affecté au reboisement afin de vérifier sa conformité en rapport aux normes requises (topographie, compactage du sol, présence de blocs de roches), de constater la présence d’eau à proximité nécessaire pour la production de plants et son accessibilité.

Le contenu du cahier des charges de reboise-ment est préparé. Il précise le contexte, les conditions de l’appui au reboisement et les obligations des trois parties prenantes (com-mune, participants au reboisement et admi-nistration forestière).

Etape 4 : Constitution d’un Groupement des Adhérents au Reboisement (GAR)

Les participants s’associent en groupements d’adhé-rents au reboisement (GAR) à raison d’un par village. Ces GAR sont les partenaires principaux du PGM-E/GIZ-ECO : ils facilitent l’encadrement des parti-cipants au reboisement et permettent la mise en place d’une organisation collective pour la production de plants en pépinières. Sur le plan formel, chaque GAR comporte un bureau, composé d’un président, d’un trésorier et d’un secrétaire.

L’encadrement des GAR, assuré par des prestataires locaux certifiés et expérimentés, est focalisé sur le transfert de connaissances en matière de techniques de reboisement et le renforcement de capacités dans le domaine socio-organisationnel, l’objectif étant que ces groupes soient in fine complètement auto-nomes dans la mise en place et la gestion de leurs plantations.

La deuxième phase «Formation, planification et réalisation», d’une durée moyenne de 8 mois, est composée des étapes 5 à 7. Les GAR bénéficient d’une série de formations, sur le plan théorique et sur le terrain, concernant la production de plants

jusqu’à la plantation, ainsi que la mise en applica-tion des mesures de protection contre les feux de brousse et la divagation des animaux, conformé-ment au cahier des charges.

Phase 2 : Phase de formation, planification et réalisation

Etape 5

Formation des membres du GAR

Etape 6

Planification de la campagne

Etape 7

Réalisation

Phase 1

Sensibilisation et mobilisation sociale

3 mois

Phase 2

Formation/ planification et réalisation

8 mois

Phase 3

autogérée

24 mois

L’appui du PGM-E/GIZ est conditionné par l’expression d’un souhait d’appui au reboisement figurant dans les documents de planification

2locale, tels que PCD, SAC ou SRDE . La com-munauté locale est ensuite invitée à établir une demande, qui va déclencher un processus de con-certation villageoise pour l’inscription des per-sonnes volontaires sur la liste des participants et la détermination du terrain destiné au reboisement. Les procès-verbaux comportant la localisation des terrains destinés au reboisement identifiés

lors des consultations intra-villageoises sont sou-mis à la commune pour délibération, puis avali-sés par la promulgation des arrêtés communaux.

Cette première phase, d’une durée moyenne de trois mois non consécutifs, peut être répartie en quatre étapes.

Phase 1 : Sensibilisation et mobilisation sociale

2 Plan Communal de Développement (PCD), Sché-ma d’Aménagement Communal (SAC), Schéma Régional de Développement Economique (SRDE).

Phase 1

Sensibilisation et mobilisation sociale

3 mois

Phase 2

Formation/ planification et réalisation

8 mois

Phase 3

autogérée

24 mois

Etape 1

Information à large échelle

Etape 2

Constitution des dossiers

Etape 3

Sélection des dossiers

Etape 4

Constitution d’un Groupement des Adhérents au Reboisement (GAR)

Terrains de reboisement.

3 Composition de la commission : Représentants des autorités locales et communales et de l’Administration Forestière, l’équipe du PGM-E/GIZ- ECO, et d’autres personnes ressources en matière de reboisement.

Vulgarisation participative

Vulgarisation participative

Page 32: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

Etant donné que les membres des communautés vil-lageoises se caractérisent par (i) un faible niveau d’instruction, (ii) un manque de cohésion sociale (iii) un certain scepticisme vis à vis des acteurs externes, le renforcement des capacités organisationnelles des adhérents au reboisement constitue une des actions essentielles permettant d’augmenter, de façon signi-ficative, le taux de réussite des plantations. Un besoin d’appui important est nécessaire pour encourager l’auto-organisation et le développement des commu-nautés.

Les séries de formations proposées par le PGM-E aux GAR pour pallier les faiblesses d’organisation com-portent les thèmes suivants :

veau d’atteinte de l’autonomie des GAR. Pour éva-luer ces paramètres, on prend en compte les critères suivants : la stabilité des membres du groupement, la capacité d'autogérer des conflits, la prise de décision autonome concertée, l’auto-organisation. D’un point de vue technique, d’autres informations à recueillir et à insérer dans la base de données sont: les coordon-nées géographiques de chaque parcelle reboisée à l’aide de GPS, le nom du reboiseur correspondant, les informations relatives à l’état du reboisement ainsi que d’autres données qui sont enregistrées au fur et à mesure des besoins pour justifier l’atteinte des indicateurs.

Etape 8 : Validation interne et externe (suivi et évaluation)

Durant une campagne de reboisement, les bénéfi-ciaires, les autorités locales et communales, les repré-sentants des services techniques déconcentrés ainsi que le PGM-E, réalisent périodiquement des séances d’évaluation, en partant du principe «évaluer pour évoluer».

Le suivi du reboisement, élaboré de manière partici-pative, porte sur des critères techniques ainsi que sur les aspects socio-organisationnels, en vue d’avoir une vision globale de l’avancement de l’activité et du ni-

4 CEDRE, PARTAGE, DIM, VONJY MAITSO, ARCAD, AJEDSECA

La troisième phase, d’une durée moyenne de 24 mois, se compose des étapes 8 et 9. L’intensité de l’appui au cours de cette phase dépend fortement de la dynamique et du degré de maturité de

Phase 3 : Phase autogérée

Phase 1

Sensibilisation et mobilisation sociale

3 mois

Phase 2

Formation/ planification et réalisation

8 mois

Phase 3

autogérée

24 mois

Etape 8

Validation interne et externe

Etape 9

Capacité de prise de responsabilité

chaque GAR. Après deux campagnes de reboise-ment, le PGM-E/GIZ-ECO procède souvent à un retrait progressif de son appui, qui se limite au contrôle de qualité des travaux.

Formation pratique : Semis en pépinière.Formation théorique en gestion.

Etape 5: Formation des membres du GAR

L’aptitude à pouvoir concevoir une planification réaliste et cohérente ;

L’acquisition des connaissances pour la mise en œuvre des activités ;

La mise en place d’un mode d’organisation viable et durable.

Les GAR deviennent progressivement des opérateurs partenaires autonomes. Ils acquièrent des connais-sances leur permettant de planifier, d’organiser et de coordonner la mise en œuvre des activités, de négo-cier et d’avoir des compétences de base en gestion financière. Ils partagent entre eux les bénéfices et les responsabilités de façon efficace et équitable.

Etape 6 : Planification de la campagne de reboisement

L’ensemble des actions de reboisement est intégré dans une planification opérationnelle couvrant l’intégralité de la campagne de reboisement. Ce planning comprend les activités, la période, les res-sources humaines et matérielles ainsi que les résultats et les indicateurs. Un comité de suivi est désigné pour vérifier l’état d’avancement des activités planifiées et de prendre des mesures rectificatives le cas échéant. Par souci de transparence et de visibilité, dans la plu-part des cas, le planning est affiché dans les sites de pépinières.

Etape 7 : Réalisation des plantations

L’organisation de la plantation se fait en plusieurs étapes. Il s’agit tout d’abord de délimiter les parcelles par piquetage pour faciliter la réalisation du labour mécanisé par tracteur. A tour de rôle, les participants surveillent sur le terrain le déroulement du labour et valident la qualité des travaux conformément aux normes requises.

Dans le même temps, les GAR s’organisent collec-tivement pour la mise en place des pépinières, la pro-duction de plants, le transport des plants jusqu’au terrain de reboisement, souvent effectué par sous-groupes opérant à tour de rôle pour optimiser les moyens de transport locaux.

L’étape de la transplantation implique l’ensemble des membres adultes de la famille et elle est souvent ef-fectuée sous forme de travaux d’entraide. L’encadreur technique conseille et supervise l’avancement des travaux.

Vulgarisation participative

Vulgarisation participative

d’organisation et de structuration; ils sont déjà à un stade d’autonomie de telle manière à ce qu’ils sont maintenant reconnus comme prestataires de qualité à part entière. Certains ont pu mettre à profit leurs connaissances pour bénéficier de financements al-loués par d’autres promoteurs de développement tels que la livraison de semences forestières, l’encadre-ment d’autres paysans dans le reboisement, la pro-motion de la lutte contre le SIDA par des associations féminines villageoises.

4De plus, les six organisations agissant comme presta-taires du programme ont accumulé depuis des années de solides compétences, non seulement sur les bases techniques et socio-organisationnelles relatives aux travaux de reboisement à grande échelle, mais aussi en matière de transfert de connaissance à des tiers.

Etape 9 : Capacité de prise de responsabilité

Toutes les formations dispensées, même les plus élé-mentaires, veillent à ce que ces groupements soient en mesure d’analyser rapidement les nouvelles situa-tions, d’identifier les problèmes et d’y faire face, indi-viduellement et collectivement.

89 GAR maîtrisent et sont capables de mener en-tièrement des campagnes de reboisement, c’est-à-dire de la production de plants jusqu’à la plantation. Certains membres des GAR devenus « leaders » ont la capacité d’élaborer un plan d’activités consensuel et de piloter l’opérationnalisation de la planification. Les membres les plus dynamiques jouent également des rôles très actifs dans les cercles de décision aux niveaux local et communal, grâce à la capitalisation des bonnes pratiques acquises durant le reboisement. Certains leaders de ces noyaux durs (30 à Diana, 5 à Boeny et 3 au Sud Ouest) ont été formés en matière

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Etant donné que les membres des communautés vil-lageoises se caractérisent par (i) un faible niveau d’instruction, (ii) un manque de cohésion sociale (iii) un certain scepticisme vis à vis des acteurs externes, le renforcement des capacités organisationnelles des adhérents au reboisement constitue une des actions essentielles permettant d’augmenter, de façon signi-ficative, le taux de réussite des plantations. Un besoin d’appui important est nécessaire pour encourager l’auto-organisation et le développement des commu-nautés.

Les séries de formations proposées par le PGM-E aux GAR pour pallier les faiblesses d’organisation com-portent les thèmes suivants :

veau d’atteinte de l’autonomie des GAR. Pour éva-luer ces paramètres, on prend en compte les critères suivants : la stabilité des membres du groupement, la capacité d'autogérer des conflits, la prise de décision autonome concertée, l’auto-organisation. D’un point de vue technique, d’autres informations à recueillir et à insérer dans la base de données sont: les coordon-nées géographiques de chaque parcelle reboisée à l’aide de GPS, le nom du reboiseur correspondant, les informations relatives à l’état du reboisement ainsi que d’autres données qui sont enregistrées au fur et à mesure des besoins pour justifier l’atteinte des indicateurs.

Etape 8 : Validation interne et externe (suivi et évaluation)

Durant une campagne de reboisement, les bénéfi-ciaires, les autorités locales et communales, les repré-sentants des services techniques déconcentrés ainsi que le PGM-E, réalisent périodiquement des séances d’évaluation, en partant du principe «évaluer pour évoluer».

Le suivi du reboisement, élaboré de manière partici-pative, porte sur des critères techniques ainsi que sur les aspects socio-organisationnels, en vue d’avoir une vision globale de l’avancement de l’activité et du ni-

4 CEDRE, PARTAGE, DIM, VONJY MAITSO, ARCAD, AJEDSECA

La troisième phase, d’une durée moyenne de 24 mois, se compose des étapes 8 et 9. L’intensité de l’appui au cours de cette phase dépend fortement de la dynamique et du degré de maturité de

Phase 3 : Phase autogérée

Phase 1

Sensibilisation et mobilisation sociale

3 mois

Phase 2

Formation/ planification et réalisation

8 mois

Phase 3

autogérée

24 mois

Etape 8

Validation interne et externe

Etape 9

Capacité de prise de responsabilité

chaque GAR. Après deux campagnes de reboise-ment, le PGM-E/GIZ-ECO procède souvent à un retrait progressif de son appui, qui se limite au contrôle de qualité des travaux.

Formation pratique : Semis en pépinière.Formation théorique en gestion.

Etape 5: Formation des membres du GAR

L’aptitude à pouvoir concevoir une planification réaliste et cohérente ;

L’acquisition des connaissances pour la mise en œuvre des activités ;

La mise en place d’un mode d’organisation viable et durable.

Les GAR deviennent progressivement des opérateurs partenaires autonomes. Ils acquièrent des connais-sances leur permettant de planifier, d’organiser et de coordonner la mise en œuvre des activités, de négo-cier et d’avoir des compétences de base en gestion financière. Ils partagent entre eux les bénéfices et les responsabilités de façon efficace et équitable.

Etape 6 : Planification de la campagne de reboisement

L’ensemble des actions de reboisement est intégré dans une planification opérationnelle couvrant l’intégralité de la campagne de reboisement. Ce planning comprend les activités, la période, les res-sources humaines et matérielles ainsi que les résultats et les indicateurs. Un comité de suivi est désigné pour vérifier l’état d’avancement des activités planifiées et de prendre des mesures rectificatives le cas échéant. Par souci de transparence et de visibilité, dans la plu-part des cas, le planning est affiché dans les sites de pépinières.

Etape 7 : Réalisation des plantations

L’organisation de la plantation se fait en plusieurs étapes. Il s’agit tout d’abord de délimiter les parcelles par piquetage pour faciliter la réalisation du labour mécanisé par tracteur. A tour de rôle, les participants surveillent sur le terrain le déroulement du labour et valident la qualité des travaux conformément aux normes requises.

Dans le même temps, les GAR s’organisent collec-tivement pour la mise en place des pépinières, la pro-duction de plants, le transport des plants jusqu’au terrain de reboisement, souvent effectué par sous-groupes opérant à tour de rôle pour optimiser les moyens de transport locaux.

L’étape de la transplantation implique l’ensemble des membres adultes de la famille et elle est souvent ef-fectuée sous forme de travaux d’entraide. L’encadreur technique conseille et supervise l’avancement des travaux.

Vulgarisation participative

Vulgarisation participative

d’organisation et de structuration; ils sont déjà à un stade d’autonomie de telle manière à ce qu’ils sont maintenant reconnus comme prestataires de qualité à part entière. Certains ont pu mettre à profit leurs connaissances pour bénéficier de financements al-loués par d’autres promoteurs de développement tels que la livraison de semences forestières, l’encadre-ment d’autres paysans dans le reboisement, la pro-motion de la lutte contre le SIDA par des associations féminines villageoises.

4De plus, les six organisations agissant comme presta-taires du programme ont accumulé depuis des années de solides compétences, non seulement sur les bases techniques et socio-organisationnelles relatives aux travaux de reboisement à grande échelle, mais aussi en matière de transfert de connaissance à des tiers.

Etape 9 : Capacité de prise de responsabilité

Toutes les formations dispensées, même les plus élé-mentaires, veillent à ce que ces groupements soient en mesure d’analyser rapidement les nouvelles situa-tions, d’identifier les problèmes et d’y faire face, indi-viduellement et collectivement.

89 GAR maîtrisent et sont capables de mener en-tièrement des campagnes de reboisement, c’est-à-dire de la production de plants jusqu’à la plantation. Certains membres des GAR devenus « leaders » ont la capacité d’élaborer un plan d’activités consensuel et de piloter l’opérationnalisation de la planification. Les membres les plus dynamiques jouent également des rôles très actifs dans les cercles de décision aux niveaux local et communal, grâce à la capitalisation des bonnes pratiques acquises durant le reboisement. Certains leaders de ces noyaux durs (30 à Diana, 5 à Boeny et 3 au Sud Ouest) ont été formés en matière

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Programme Germano-Malgache po

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ProductionFiche thématique No 13

En général, l’approvisionnement des centres urbains en charbon de bois, qui est l’énergie de cuisson utili-sée par la grande majorité des ménages (environ 85 %) se fait au détriment des ressources forestières existantes. Les modes d’exploitation ne tiennent pas toujours compte des capacités de régénération des ressources. La majeure partie des producteurs utilise des meules de carbonisation traditionnelles peu per-formantes, entraînant un gaspillage des ressources disponibles. La production de charbon de bois repré-sente ainsi un facteur majeur de destruction des éco-systèmes forestiers autour des centres urbains.

1 CONTEXTE SUR L’INTRODUCTION DES MEULES

Afin d’abandonner ce mode d’exploitation peu per-formant, la coopération allemande au développe-ment, dans le cadre du «Programme Germano-Mal-gache pour l’Environnement » (PGM-E) a introduit des techniques de carbonisation améliorées qui ont été vulgarisées auprès des producteurs opérant dans les reboisements. Le but est d’augmenter les rende-ments de carbonisation. A ce titre, différentes tech-niques de carbonisation ont été testées et diffusées par le PGM-E, présentant des caractéristiques et des modes de fonctionnement spécifiques.

Les meules améliorées, une technique de carbonisation diffusée par le PGM-E/GIZ

Fiche thématique 04

Le rendement habituel de la carbonisation tradition-nelle varie de 8 à 12 %, c’est-à-dire qu’il faut en mo-yenne 100 kg de bois sur pied pour produire un sac de 10 kg de charbon.

Ces rendements s’expliquent par le manque de for-mation technique des acteurs et par la mauvaise orga-nisation de la filière. Les charbonniers occasionnels manquent de technicité et agissent généralement en raison d’un besoin monétaire urgent. Les charbon-

2 LA TECHNIQUE DES MEULES AMÉLIORÉES EN TERRE

niers professionnels agissent souvent sous la pression d’une commande pressante, avec un délai de livrai-son ne dépassant pas deux à trois semaines. Il en ré-sulte des techniques expéditives : pas de séchage du bois, empilage rapide, recouvrement hâtif, extinction par arrosage pour accélérer le défournement. Les techniques sont d’autant plus bâclées que le charbon-nier opère dans l’illégalité.

2.1 Pratiques traditionnelles

2.2 Deux types de meules améliorées peu différentes dans leur principe

Les meules améliorées en terre sont aujourd’hui les techniques de carbonisation les plus utilisées dans les zones de reboisement. Elles ont été diffusées par le PGM-E à partir de 2004 auprès des paysans char-bonniers. Actuellement, deux types de meules amé-liorées de forme rectangulaire sont utilisées : les meules «MATI» (Meule Améliorée à Tirage Inversé) et la technique de carbonisation «Voay Mitapy », vul-garisée dans le cadre du projet CARAMCODEC.

Ces deux types de meules ont un rendement supé-rieur à celui des meules traditionnelles, grâce à un meilleur contrôle de l’accès d’air dans la charge.

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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L’avancée du front de carbonisation dans la meule nécessite une surveillance attentive : la meule s’affaisse progressivement, il faut boucher les fissures au fur et à mesure et maîtriser les éventuels départs de feu.

Le défournement. A la fin de la carbonisation, tous les évents doivent être bouchés afin que la meule se refroidisse lentement (2 à 3 jours). L’ar-

rosage de la meule est déconseillé car le choc thermique casse les morceaux de charbon et di-minue la qualité du produit.

Les techniques améliorées permettent d’obtenir des rendements oscillant entre 18 % à 22 %, tandis que celui des meules traditionnelles ne dépasse pas 8 % à 12 %.

La «Voay Mitapy» est pourvue d’évents latéraux qui permettent de diriger les flux d’air dans la meule. A la différence de la « MATI » munie de cheminée, les fu-mées sont évacuées par une bouche de sortie creusée à même le sol au pied de la meule.

La MATI est le modèle préféré des charbonniers de Diana pour carboniser l’eucalyptus.

La « MATI » s’inspire de la meule casamançaise. Sa spécificité provient du fait qu’elle est dotée de dispo-sitifs d’appels d’air qui permettent d’inverser le tirage et de conduire les gaz chauds au travers de la charge, au lieu qu’ils s’échappent directement. Ils génèrent ainsi le préchauffage et le séchage de la masse. La meule est pourvue d’une cheminée métallique fabri-quée à partir de fûts de récupération, qui génère un flux d’air contrôlable au travers des évents placés à la base.

Meule Voay MitapyMeule MATI

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

La « MATI » et la « Voay Mitapy » sont des meules à combustion partielle, c’est-à-dire qu’une partie du bois fournit l’énergie nécessaire à la carbonisation du reste de la charge. D’un aspect extérieur proche des meules traditionnelles, elles sont faciles à réaliser et ne nécessitent pas de gros moyens financiers. Elles se distinguent principalement par leur montage, avec la présence d’une grille de distribution d’air et d’un plancher homogène.

La maîtrise de certaines étapes est primordiale pour assurer la production de charbon de bois de bonne qualité :

Le séchage du bois est nécessaire pendant une à deux semaines. Lorsque l’on utilise du bois frais, une partie de l’énergie est consommée pour le séchage (fumées blanches après la mise à feu), ce qui allonge la durée de carbonisation et diminue de façon significative les rendements.

La construction de la meule. Elle commence avec le piquetage du pourtour, puis l’aménage-ment d’une grille faite de longerons, sur lesquels est placé un plancher fait de bois plus petits mais suffisamment solides. Les bois sont ensuite em-pilés sur le plancher parallèlement à la largeur de la meule, pour avoir un coefficient de rempli-ssage maximum et de façon à ce que les bois de plus forts diamètres soient placés au centre, où la chaleur sera la plus élevée.

Il est montré que l’utilisation de meules de grandes dimensions augmente le rendement. Cela nécessite toutefois la disponibilité de

grosses quantités de bois (et souvent des coûts de transport supplémentaires) et une gestion ri-goureuse de la carbonisation.

Les évents. Trois types d’évents sont prévus : un évent d’allumage à l’extrémité du four opposée à la direction du vent, une cheminée à l’extrémité opposée à l’évent d’allumage et des évents d’aération sur les côtés, dont le nombre varie en fonction de la longueur de la meule.

Le recouvrement. Le recouvrement de branch-ages et de terre permet d’étanchéifier la meule, tout en respectant les évents. La réussite de cette étape dépend en partie de la nature du sol, les sols argileux (Diana) étant plus favorables que les sols légers sableux (Boeny).

La conduite de la carbonisation. Elle constitue la clé de la réussite de la carbonisation, car elle conditionne la qualité du produit et le rende-ment. Grâce à la structure de la meule MATI, il est possible d’avoir une meilleure gestion de la ventilation en jouant sur l’ouverture et la ferme-ture des évents selon l’avancement de la carbo-nisation et les besoins en oxygène. La grille de distribution d’air facilite la répartition de la cha-leur à l’intérieur de la meule, de façon à ce que la cuisson soit homogène : on évite ainsi les « in-cuits », sources de pertes. Le tirage engendré par la cheminée augmente rapidement la tempéra-ture interne jusqu’à 500°C, ce qui permet de carboniser des bois de grosses dimensions tout en raccourcissant la durée de carbonisation.

2.3 Principes de fonctionnement

Mise en place du plancher de la meuleCoupe du bois

Phase de carbonisationEmpilage des bûches

Traditionnelle 12 % 26 % 2,92 265

MATI 19 % à 22 % 41 % à 47 % 4,62 à 5,35 420 à 486

VMTP 18 % à 21 % 39 % à 45 % 4,37 à 5,10 398 à 464

Type de la meule

Tableau 1 : Rendement de la carbonisation

1 Rendement (%) Quantité de charbon par ha

Pondéral Energétique (t/ha) sacs de 11kg/ha

1par hectare de reboisement, première génération (26,46 t de bois/ha)

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

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L’avancée du front de carbonisation dans la meule nécessite une surveillance attentive : la meule s’affaisse progressivement, il faut boucher les fissures au fur et à mesure et maîtriser les éventuels départs de feu.

Le défournement. A la fin de la carbonisation, tous les évents doivent être bouchés afin que la meule se refroidisse lentement (2 à 3 jours). L’ar-

rosage de la meule est déconseillé car le choc thermique casse les morceaux de charbon et di-minue la qualité du produit.

Les techniques améliorées permettent d’obtenir des rendements oscillant entre 18 % à 22 %, tandis que celui des meules traditionnelles ne dépasse pas 8 % à 12 %.

La «Voay Mitapy» est pourvue d’évents latéraux qui permettent de diriger les flux d’air dans la meule. A la différence de la « MATI » munie de cheminée, les fu-mées sont évacuées par une bouche de sortie creusée à même le sol au pied de la meule.

La MATI est le modèle préféré des charbonniers de Diana pour carboniser l’eucalyptus.

La « MATI » s’inspire de la meule casamançaise. Sa spécificité provient du fait qu’elle est dotée de dispo-sitifs d’appels d’air qui permettent d’inverser le tirage et de conduire les gaz chauds au travers de la charge, au lieu qu’ils s’échappent directement. Ils génèrent ainsi le préchauffage et le séchage de la masse. La meule est pourvue d’une cheminée métallique fabri-quée à partir de fûts de récupération, qui génère un flux d’air contrôlable au travers des évents placés à la base.

Meule Voay MitapyMeule MATI

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

La « MATI » et la « Voay Mitapy » sont des meules à combustion partielle, c’est-à-dire qu’une partie du bois fournit l’énergie nécessaire à la carbonisation du reste de la charge. D’un aspect extérieur proche des meules traditionnelles, elles sont faciles à réaliser et ne nécessitent pas de gros moyens financiers. Elles se distinguent principalement par leur montage, avec la présence d’une grille de distribution d’air et d’un plancher homogène.

La maîtrise de certaines étapes est primordiale pour assurer la production de charbon de bois de bonne qualité :

Le séchage du bois est nécessaire pendant une à deux semaines. Lorsque l’on utilise du bois frais, une partie de l’énergie est consommée pour le séchage (fumées blanches après la mise à feu), ce qui allonge la durée de carbonisation et diminue de façon significative les rendements.

La construction de la meule. Elle commence avec le piquetage du pourtour, puis l’aménage-ment d’une grille faite de longerons, sur lesquels est placé un plancher fait de bois plus petits mais suffisamment solides. Les bois sont ensuite em-pilés sur le plancher parallèlement à la largeur de la meule, pour avoir un coefficient de rempli-ssage maximum et de façon à ce que les bois de plus forts diamètres soient placés au centre, où la chaleur sera la plus élevée.

Il est montré que l’utilisation de meules de grandes dimensions augmente le rendement. Cela nécessite toutefois la disponibilité de

grosses quantités de bois (et souvent des coûts de transport supplémentaires) et une gestion ri-goureuse de la carbonisation.

Les évents. Trois types d’évents sont prévus : un évent d’allumage à l’extrémité du four opposée à la direction du vent, une cheminée à l’extrémité opposée à l’évent d’allumage et des évents d’aération sur les côtés, dont le nombre varie en fonction de la longueur de la meule.

Le recouvrement. Le recouvrement de branch-ages et de terre permet d’étanchéifier la meule, tout en respectant les évents. La réussite de cette étape dépend en partie de la nature du sol, les sols argileux (Diana) étant plus favorables que les sols légers sableux (Boeny).

La conduite de la carbonisation. Elle constitue la clé de la réussite de la carbonisation, car elle conditionne la qualité du produit et le rende-ment. Grâce à la structure de la meule MATI, il est possible d’avoir une meilleure gestion de la ventilation en jouant sur l’ouverture et la ferme-ture des évents selon l’avancement de la carbo-nisation et les besoins en oxygène. La grille de distribution d’air facilite la répartition de la cha-leur à l’intérieur de la meule, de façon à ce que la cuisson soit homogène : on évite ainsi les « in-cuits », sources de pertes. Le tirage engendré par la cheminée augmente rapidement la tempéra-ture interne jusqu’à 500°C, ce qui permet de carboniser des bois de grosses dimensions tout en raccourcissant la durée de carbonisation.

2.3 Principes de fonctionnement

Mise en place du plancher de la meuleCoupe du bois

Phase de carbonisationEmpilage des bûches

Traditionnelle 12 % 26 % 2,92 265

MATI 19 % à 22 % 41 % à 47 % 4,62 à 5,35 420 à 486

VMTP 18 % à 21 % 39 % à 45 % 4,37 à 5,10 398 à 464

Type de la meule

Tableau 1 : Rendement de la carbonisation

1 Rendement (%) Quantité de charbon par ha

Pondéral Energétique (t/ha) sacs de 11kg/ha

1par hectare de reboisement, première génération (26,46 t de bois/ha)

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

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Sur ces bases, le tableau 3 présente les coûts et les re-venus suivant le type de carbonisation.

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

3 APPROCHE ADOPTÉE DANS LA VULGARISATION DES TECHNIQUES DE CARBONISATION AMELIORÉE

Le public cible est constitué de charbonniers profes-sionnels et de reboiseurs, qui ne carbonisent pas tou-jours eux-mêmes, mais qui dirigent les chantiers de carbonisation et peuvent ainsi transmettre le savoir-faire acquis.

L’approche adoptée par le PGM-E/GIZ dans la vul-garisation des techniques de carbonisation améliorée est la formation sur le terrain, réalisée par des char-bonniers expérimentés. Elle est focalisée sur l’ap-prentissage pratique des itinéraires techniques, en impliquant directement les apprenants. Les produc-teurs formés assurent ensuite la diffusion horizontale des connaissances acquises.

Plus de 650 charbonniers ont ainsi été formés, dont environ 50 % de femmes, avec un taux d’adoption de l’ordre de 90 % dans les zones de reboisement. En outre, des charbonniers anciennement formés ont transmis indirectement ce savoir-faire à leur entour-age, qui n’avait pas reçu de formation directe du PGM-E.

Les techniques améliorées sont d’autant plus facile-ment adoptées que la carbonisation dans les reboise-ments est effectuée en toute légalité. Les charbon-niers clandestins en forêt naturelle ont en effet ten-

dance à minimiser le temps de travail : ils ne laissent pas sécher le bois de peur des saisies et des vols, font de petites meules et expédient rapidement la carboni-sation pour minimiser les risques, ce qui diminue les rendements de manière significative. Dans les re-boisements, le fait de passer de la clandestinité à la légalité permet aux charbonniers de s’investir en toute sécurité dans la construction de meules plus importantes, menées suivant des techniques plus productives.

4 IMPACTS DE LA DISSEMINATION DE LA TECHNIQUE DANS LES ZONES DE REBOISEMENT

Tableau 2 : Typologie des charbonniers-cibles

Public cible Description

Le reboiseur est déjà un charbonnier ou a reçu une formation sur la carbonisation et réalise ainsi lui-même l’exploitation de ces arbres.

Propriétaires charbonniers

Charbonniersrémunérés/associés

Exploitants et charbonniers

Le propriétaire de la parcelle reboisée engage un charbonnier avec un prix convenu à l’avance pour l’exploitation (en espèces ou en sacs de charbon).

Le propriétaire n’a pas les moyens de s’investir dans l’exploitation des arbres. Un exploitant achète la valeur des arbres sur pieds pour les transformer en charbon. Ce type d’exploitation est surtout rencontré lors d’un besoin urgent en argent pour les reboiseurs (deuil, maladie…).

4.1 Impacts socio-économiques

Rappel des données de base

3Volume sur pied d’un ha d’eucalyptus en âge d’exploitation (rotation de 5 ans) 38,4 m

3Volume de bois à carboniser par ha après coupe 34,6 m

Quantité de bois à carboniser par ha de plantation 24,3 t

Quantité de charbon produite par ha en meule traditionnelle (Rendement 12%) 2,9 t

Quantité de charbon produite par ha en meule MATI (rendement 20%) 4,8 t

Prix du charbon au village(2014) 180 Ar/kg

2Coûts de production hors main d’œuvre 10 000 3 24 000 8

Produit brut à l’hectare 104 976 35 174 960 58

Revenu à l’hectare 94 976 32 150 960 50

Coûts de main d’oeuvre 65 500 22 77 000 26

Revenu à l’hectare 29 476 10 73 960 25

Par hectare et par an Système traditionnel Système amélioré

Ar EUR Ar EUR

Si le propriétaire carbonise lui-même

Si le propriétaire emploie une main d’œuvre salariée

2essentiellement coûts de transports, achat de sacs, cheminée, petit outillage

Tableau 3 : Produits et coûts de la carbonisation par hectare et par an

La valeur ajoutée supplémentaire, générée par les mé-thodes de carbonisation améliorée, est de 18 EUR par hectare.

Pour le propriétaire qui fait faire les travaux (coupe et charbonnage) par une main d’œuvre salariée, le bé-néfice passe de 10 EUR / ha en carbonisation tradi-tionnelle à 25 EUR en carbonisation améliorée. Si le propriétaire réalise lui-même ces travaux, son revenu passe de 32 EUR (système traditionnel) à 50 EUR par hectare (système amélioré).

Du point de vue du propriétaire de plantation

Les techniques de carbonisation améliorées permettent un doublement de la rente foncière

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

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Sur ces bases, le tableau 3 présente les coûts et les re-venus suivant le type de carbonisation.

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

3 APPROCHE ADOPTÉE DANS LA VULGARISATION DES TECHNIQUES DE CARBONISATION AMELIORÉE

Le public cible est constitué de charbonniers profes-sionnels et de reboiseurs, qui ne carbonisent pas tou-jours eux-mêmes, mais qui dirigent les chantiers de carbonisation et peuvent ainsi transmettre le savoir-faire acquis.

L’approche adoptée par le PGM-E/GIZ dans la vul-garisation des techniques de carbonisation améliorée est la formation sur le terrain, réalisée par des char-bonniers expérimentés. Elle est focalisée sur l’ap-prentissage pratique des itinéraires techniques, en impliquant directement les apprenants. Les produc-teurs formés assurent ensuite la diffusion horizontale des connaissances acquises.

Plus de 650 charbonniers ont ainsi été formés, dont environ 50 % de femmes, avec un taux d’adoption de l’ordre de 90 % dans les zones de reboisement. En outre, des charbonniers anciennement formés ont transmis indirectement ce savoir-faire à leur entour-age, qui n’avait pas reçu de formation directe du PGM-E.

Les techniques améliorées sont d’autant plus facile-ment adoptées que la carbonisation dans les reboise-ments est effectuée en toute légalité. Les charbon-niers clandestins en forêt naturelle ont en effet ten-

dance à minimiser le temps de travail : ils ne laissent pas sécher le bois de peur des saisies et des vols, font de petites meules et expédient rapidement la carboni-sation pour minimiser les risques, ce qui diminue les rendements de manière significative. Dans les re-boisements, le fait de passer de la clandestinité à la légalité permet aux charbonniers de s’investir en toute sécurité dans la construction de meules plus importantes, menées suivant des techniques plus productives.

4 IMPACTS DE LA DISSEMINATION DE LA TECHNIQUE DANS LES ZONES DE REBOISEMENT

Tableau 2 : Typologie des charbonniers-cibles

Public cible Description

Le reboiseur est déjà un charbonnier ou a reçu une formation sur la carbonisation et réalise ainsi lui-même l’exploitation de ces arbres.

Propriétaires charbonniers

Charbonniersrémunérés/associés

Exploitants et charbonniers

Le propriétaire de la parcelle reboisée engage un charbonnier avec un prix convenu à l’avance pour l’exploitation (en espèces ou en sacs de charbon).

Le propriétaire n’a pas les moyens de s’investir dans l’exploitation des arbres. Un exploitant achète la valeur des arbres sur pieds pour les transformer en charbon. Ce type d’exploitation est surtout rencontré lors d’un besoin urgent en argent pour les reboiseurs (deuil, maladie…).

4.1 Impacts socio-économiques

Rappel des données de base

3Volume sur pied d’un ha d’eucalyptus en âge d’exploitation (rotation de 5 ans) 38,4 m

3Volume de bois à carboniser par ha après coupe 34,6 m

Quantité de bois à carboniser par ha de plantation 24,3 t

Quantité de charbon produite par ha en meule traditionnelle (Rendement 12%) 2,9 t

Quantité de charbon produite par ha en meule MATI (rendement 20%) 4,8 t

Prix du charbon au village(2014) 180 Ar/kg

2Coûts de production hors main d’œuvre 10 000 3 24 000 8

Produit brut à l’hectare 104 976 35 174 960 58

Revenu à l’hectare 94 976 32 150 960 50

Coûts de main d’oeuvre 65 500 22 77 000 26

Revenu à l’hectare 29 476 10 73 960 25

Par hectare et par an Système traditionnel Système amélioré

Ar EUR Ar EUR

Si le propriétaire carbonise lui-même

Si le propriétaire emploie une main d’œuvre salariée

2essentiellement coûts de transports, achat de sacs, cheminée, petit outillage

Tableau 3 : Produits et coûts de la carbonisation par hectare et par an

La valeur ajoutée supplémentaire, générée par les mé-thodes de carbonisation améliorée, est de 18 EUR par hectare.

Pour le propriétaire qui fait faire les travaux (coupe et charbonnage) par une main d’œuvre salariée, le bé-néfice passe de 10 EUR / ha en carbonisation tradi-tionnelle à 25 EUR en carbonisation améliorée. Si le propriétaire réalise lui-même ces travaux, son revenu passe de 32 EUR (système traditionnel) à 50 EUR par hectare (système amélioré).

Du point de vue du propriétaire de plantation

Les techniques de carbonisation améliorées permettent un doublement de la rente foncière

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

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En système traditionnel, pour un charbonnier qui réalise une meule de 12 stères, le revenu sera de 21 EUR pour 20 jours de travail environ. En système amélioré, son revenu sera de 35 EUR pour 25 jours

3 de travail. La rémunération de sa journée de travailaugmente de 50 %.

Du point de vue du charbonnier

Les techniques améliorées permettent une meilleure valorisation de la journée de travail du charbonnier

3N B : A titre de comparaison, la journée d’un manœuvre agricole est rémunérée en 2013 environ 3 000 Ar.

Globalement, la pratique de la carbonisation amélio-rée pour l’ensemble des plantations d’eucalyptus per-mettrait de créer une valeur ajoutée supplémentaire de 105 millions d’Ar par an (35 000 EUR), répartie au niveau de la production entre les propriétaires et les charbonniers.

Ces revenus additionnels contribuent à l’améliora-tion des conditions de vie locales : ils permettent

A l’échelle de l’ensemble des plantations de Diana

l’achat complémentaire de vivres et assurent la sécu-rité alimentaire en cas de mauvaise campagne agri-cole. Ils contribuent ainsi efficacement à la lutte contre la pauvreté en milieu rural. Le revenu du char-bon est souvent réinvesti dans l’agriculture (achat de rizière, de bétail). Il est fréquemment cité comme source de financement pour les études des enfants.

Les mesures réalisées sur les carbonisations en meules améliorées diffusées par le PGM-E/GIZ dans les zones de reboisement permettent d’estimer à environ 20 % le rendement en masse. Un tel rendement per-met d’éviter l’émission inutile dans l’atmosphère de plus de 9 téq CO par tonne de charbon de bois pro-2

duit, par rapport à une carbonisation à très faible rendement (12 % en masse).

Cette augmentation de rendement a aussi des im-pacts sur l’aménagement de l’espace. En effet, avec un rendement de 12 %, la production d’une tonne de charbon de bois nécessite 8,3 tonnes de bois sec, tan-dis qu’il ne faut que 5 tonnes avec un rendement de 20 %. Ceci représente une économie de 3,3 tonnes de bois, soit l’équivalent de ce que produit 0,6 ha de

4plantation en une année .

4.2 Impacts environnementaux

4Avec une productivité d’environ 8 m³/ha/an et une masse volumique nette (densité) de 700 kg/m³.

5 PERSPECTIVES

pratiques sur les méthodes de coupe, le séchage du bois, sur la préparation, l’assemblage, la con-duite de la meule, etc.

La démarche qualité/traçabilité. Il s’agit de poursuivre la recherche-développement enta-mée en collaboration avec l’ESSA-Forêts (Dé-partement des Eaux et Forêts de l’Ecole Supé-rieure des Sciences Agronomiques), concernant la qualité du charbon d’eucalyptus, avec tests sur différentes provenances et différents types de meules.

Dans cette optique, on pourrait envisager la mise en place à Diana d’un laboratoire d’analyse de qualité du charbon.

Les interventions dans le domaine de la carbonisa-tion ont des impacts socio-économiques et environ-nementaux significatifs, pour un coût financier re-lativement modeste. Elles peuvent être consolidées et orientées sur plusieurs axes, à court et moyen terme :

La poursuite des formations de terrain en techniques de carbonisation améliorées est né-cessaire, au fur et à mesure que les plantations arrivent en âge d’exploitation.

La préparation de manuels de bonnes pra-tiques. Afin de consolider les acquis, il serait né-cessaire d’élaborer des brochures de vulgarisa-tion adaptées au public cible et diffusées auprès des Groupements de reboisement et des autres acteurs locaux. Il s’agit de présenter de façon simple, illustrée, en langue malgache, les conseils

diffusée par le PGM-E/GIZ

Les meules améliorées, une technique de carbonisation

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ProductionFiche thématique No 13

Dans le cadre du « Programme Germano-Malgache pour l’Environnement » (PGM-E), la coopération allemande au développement appuie la modernisa-tion de la filière bois-énergie par l’introduction de technologies de carbonisation améliorées.

Les charbonniers ont d’abord été initiés aux tech-niques de montage et de manipulation de meules améliorées couvertes de terre, qui ont un rendement plus élevé (20 %) que les meules traditionnelles (12 %). Elles sont assez exigeantes en main d’œuvre, car elles sont à « usage unique », dans la mesure où elles doivent être reconstruites à chaque carbonisa-tion, comme les meules traditionnelles.

Pour améliorer davantage la performance des meules, des tests ont été menés dans un site pilote de reboise-ment sur plusieurs types de meules fixes, construites en briques et ciment, réutilisables pour plusieurs car-bonisations. Le préalable posé pour le test est la dis-ponibilité d’un potentiel de production en bois im-portant ce qui est rempli par le site en question.

La meule dénommée « ADAM Retort », de forme rectangulaire, a d’abord été retenue, pour sa faculté de réduire les gaz à effet de serre, par la combustion du méthane lors de la carbonisation, et ses capacités à réduire de l’ordre de 80 % la durée de la carbonisa-tion. Cette nouvelle technique de carbonisation affiche des rendements pouvant aller jusqu’à 40 %, ce

1 HISTORIQUE DE LA MISE EN PLACE DES MEULES A METHANISATION

qui représente le double du rendement des meules améliorées en terre.

Cependant, cette première génération de meule à méthanisation a montré plusieurs défaillances, dont principalement le manque de résistance de sa struc-ture aux tensions thermiques, qui engendrent des fissures et donc des fuites d’air compromettant le processus de carbonisation. De plus, sa capacité réduite ne motive pas les charbonniers, qui sont habi-tués à opérer avec des dispositifs de plus grand vo-lume. Une 2ème génération de meules « EVA Retort 2 » a été alors lancée. Elle s’est basée sur la même architecture, avec un compartiment à bois à volume plus important. Cependant, la similarité de la forme géométrique à la meule initiale a fait que des fissures sont encore apparues dans la structure.

Tenant compte de ces contraintes, l’architecture de la 3ème génération de meule fixe à méthanisation a été complètement modifiée. La meule « Green Mad Dôme Retort » (GMDR) est cette fois construite en forme de dôme avec une meilleure étanchéité. C’est le modèle qui semble actuellement le mieux adapté aux conditions d’usage des charbonniers (Photo 1).

Les tests actuellement menés visent à mettre au point et à valider un modèle opérationnel de gestion de la meule fixe «GMDR» par les charbonniers qui sera diffusé par la suite dans d’autres zones de production de charbon de bois.

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » – Principes techniques et perspectives d’utilisation

Fiche thématique 05

Photo 1 :

Prototype de la meule fixe

GMDR, en forme de dôme.

On voit en arrière plan les meules

rectangulaires Retort de première

génération.

Programme Germano-Malgache po

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Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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2.1 Structure de la « GMDR »

Schéma 1: vue de la meule « Green Mad Dôme Retort ».

Le principe de carbonisation à l’aide de cette meule réside dans la canalisation et la gestion diffé-renciée des flux de gaz chauds en fonction de l’avancement du pro-cessus de carbonisation de la charge.

La meule GMDR permet de carboniser des volumes de bois d’environ 3,5 m³, avec une première phase de séchage du bois (fumée blanche s’échappant de la cheminée de combustion) et une seconde phase de

2.2 Le déroulement de la carbonisation

La meule GMDR est de type fixe. Elle est construite en briques en forme de dôme, présente sur une de ses faces une petite chambre de combustion et possède une chemi-née à chacune de ses extrémités.

2 Caractéristiques de la meule « GMDR » et mode de fonctionement

La meule GMDR est constituée de 6 parties principales :

– une petite chambre de combustion ( sur le schéma 2 ci-dessous),

– une connexion entre la chambre de combustion et la chambre de carbonisation ( ),

– une chambre de carbonisation (entre et ),

– un canal d’évacuation des gaz de combustion situé sous la chambre de carbonisation ( )

– et enfin 2 cheminées, dont la première ( ) est reliée au canal d’évacuation des gaz de combustion et la seconde à la chambre de carbonisation ( ).

Schéma 2 : Le four Green Mad Dôme Retort, principe de fonctionnement

4

1

2

3

6

5

1

2

2 5

3

4

6

Schéma 3 : le plan de de la meule « Green Mad Dôme Retort »

Des thermomètres permettent de mesurer la tempé-rature des gaz sur les parties supérieures et inférieures

de la charge, ainsi que dans la cheminée d’évacuation des gaz provenant de la chambre de carbonisation.

Photo 2 : Mise à feu de la chambre de combustion. Photo 3 : Phase de séchage du bois.

carbonisation (débutant avec le dégagement de fu-mée bleue). Le procédé consiste à récupérer le gaz méthane issu du chauffage à haute température du bois et à le recycler pour la carbonisation.

Lorsque la chambre de carbonisation a été remplie de bois, les portes de chargement sont fermées et col-matées, puis le feu est allumé dans la chambre de combustion. Le travail consiste alors à alimenter le feu durant la phase de séchage. On peut utiliser ici les sous-produits de la coupe : bois de diamètres faibles, trop courts, branchettes et houppiers qui ne sont pas carbonisables (Photos 2 et 3).

Phase de séchage et la carbonisation (ou pyrolyse) commence. A ce moment, la cheminée d’évacuation des gaz de la chambre de carbonisation peut être bouchée.

Les gaz issus de la carbonisation contiennent du méthane, un gaz à haut pouvoir calorifique. Après l’obturation de la cheminée, ils sont contraints de ressortir par la seule issue possible : la chambre de combustion, où ils s’enflamment violemment au contact de l’air (Photo 4). La forte chaleur dégagée contribue à entretenir une température élevée dans la chambre de carbonisation.

Ce mécanisme de recyclage des gaz de carbonisation permet ainsi d’économiser du bois tout en évitant le rejet de gaz méthane dans l’atmosphère et cette phase dure de 3 à 6 heures.

Phase de carbonisation

Quand le séchage est terminé, les températures de l’ensemble de la charge montent au-delà de 280 °C

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

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2.1 Structure de la « GMDR »

Schéma 1: vue de la meule « Green Mad Dôme Retort ».

Le principe de carbonisation à l’aide de cette meule réside dans la canalisation et la gestion diffé-renciée des flux de gaz chauds en fonction de l’avancement du pro-cessus de carbonisation de la charge.

La meule GMDR permet de carboniser des volumes de bois d’environ 3,5 m³, avec une première phase de séchage du bois (fumée blanche s’échappant de la cheminée de combustion) et une seconde phase de

2.2 Le déroulement de la carbonisation

La meule GMDR est de type fixe. Elle est construite en briques en forme de dôme, présente sur une de ses faces une petite chambre de combustion et possède une chemi-née à chacune de ses extrémités.

2 Caractéristiques de la meule « GMDR » et mode de fonctionement

La meule GMDR est constituée de 6 parties principales :

– une petite chambre de combustion ( sur le schéma 2 ci-dessous),

– une connexion entre la chambre de combustion et la chambre de carbonisation ( ),

– une chambre de carbonisation (entre et ),

– un canal d’évacuation des gaz de combustion situé sous la chambre de carbonisation ( )

– et enfin 2 cheminées, dont la première ( ) est reliée au canal d’évacuation des gaz de combustion et la seconde à la chambre de carbonisation ( ).

Schéma 2 : Le four Green Mad Dôme Retort, principe de fonctionnement

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3

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Schéma 3 : le plan de de la meule « Green Mad Dôme Retort »

Des thermomètres permettent de mesurer la tempé-rature des gaz sur les parties supérieures et inférieures

de la charge, ainsi que dans la cheminée d’évacuation des gaz provenant de la chambre de carbonisation.

Photo 2 : Mise à feu de la chambre de combustion. Photo 3 : Phase de séchage du bois.

carbonisation (débutant avec le dégagement de fu-mée bleue). Le procédé consiste à récupérer le gaz méthane issu du chauffage à haute température du bois et à le recycler pour la carbonisation.

Lorsque la chambre de carbonisation a été remplie de bois, les portes de chargement sont fermées et col-matées, puis le feu est allumé dans la chambre de combustion. Le travail consiste alors à alimenter le feu durant la phase de séchage. On peut utiliser ici les sous-produits de la coupe : bois de diamètres faibles, trop courts, branchettes et houppiers qui ne sont pas carbonisables (Photos 2 et 3).

Phase de séchage et la carbonisation (ou pyrolyse) commence. A ce moment, la cheminée d’évacuation des gaz de la chambre de carbonisation peut être bouchée.

Les gaz issus de la carbonisation contiennent du méthane, un gaz à haut pouvoir calorifique. Après l’obturation de la cheminée, ils sont contraints de ressortir par la seule issue possible : la chambre de combustion, où ils s’enflamment violemment au contact de l’air (Photo 4). La forte chaleur dégagée contribue à entretenir une température élevée dans la chambre de carbonisation.

Ce mécanisme de recyclage des gaz de carbonisation permet ainsi d’économiser du bois tout en évitant le rejet de gaz méthane dans l’atmosphère et cette phase dure de 3 à 6 heures.

Phase de carbonisation

Quand le séchage est terminé, les températures de l’ensemble de la charge montent au-delà de 280 °C

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

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Phase de refroidissement

Lorsque la phase de carbonisation est terminée, toutes les entrées d’air potentielles du four sont col-matées. C’est le début de la phase de refroidissement, qui peut durer de 4 à 5 jours et ne nécessite aucune surveillance.

Résultats

L’efficacité de la GMDR est élevée : les tests réalisés ont montré un rendement pondéral moyende 30 % de la masse de bois, soit presque le triple du rende-ment des meules traditionnelles.

3 LES EFFETS INDUITS DE L’UTILISATION DE LA « GMDR »

supérieur à 30,7 MJ/kg, le taux de carbone fixe est de 74,05 %, la teneur en matières volatiles est de 25,95, alors que le taux de cendres est de 0,44 %. La qualité de ce charbon répond aux normes européennes de mise sur le marché. Cela contribue à réduire les risques sur la santé des ménagères.

Réduction d’émission des gaz à effet de serre :

Les meules GMDR réduisent considérablement l’émission de gaz à effet de serre. En effet, les techno-logies de carbonisation à haut rendement con-tribuent à la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO ) et d’autres gaz à effet de serre, en par-2

ticulier du méthane, dont l’émission pendant la pyrolyse est 20 fois supérieure à celui du CO . Par 2

rapport à une carbonisation traditionnelle à très faible rendement (12 %) la GMDR permet d’éviter l’émission dans l’atmosphère de plus de 16,3 téq CO2

par tonne de charbon de bois produit. Cette faculté confère à la meule « GMDR » des avantages indénia-bles dans la lutte contre le changement climatique.

L’optimisation de la technologie de carbonisation présente plusieurs avantages.

Pour les charbonniers / propriétaires :

Ce type de meule réduit considérablement le temps nécessaire ainsi que la pénibilité du travail des char-bonniers. Le terrassement fréquent nécessaire à la couverture des meules en terre est évité, en plus la car-bonisation est plus courte. La production de charbon est quasiment multipliée par trois. La rémunération du travail augmente fortement, ainsi que les revenus des charbonniers.

Pour les propriétaires, la rentabilité de la plantation serait multipliée par trois avec la généralisation de ces pratiques.

Amélioration de la qualité du combustible :

Le charbon produit avec la meule GMDR est de meilleure qualité que le charbon traditionnel. Il pré-sente peu de salissures, car le charbon de bois n’est pas en contact avec la terre comme c’est le cas pour les meules traditionnelles. Il a un pouvoir calorifique

Photo 4 : Combustion des gaz de pyrolyse au contact de l’oxygène de l’air.

Le PGM-E participe déjà à des tests de qualité du charbon avec l’ESSA (avec formation de stagiaires). L’installation à Diana d’un laboratoire local sur la qualité du charbon permettrait de pratiquer ces tests de façon plus systématique et d’avancer dans l’« approche qualité » qui est celle du programme.

Une autre piste d’amélioration est la recherche sur la diminution du coût des matériaux de cette meule fixe, qui est encore élevé comparativement aux moyens des charbonniers locaux.

Perspectives d’utilisation en milieu paysan

Les charbonniers ont été entièrement impliqués dans les phases de conception, d’installation et de tests de cette meule afin d’assurer le transfert de savoir-faire. L’instauration d’un principe d’échange et de re-cherche entre les différents acteurs concernés par les tests des meules apporte de nouveaux éléments d’adaptation aux conditions d’usage local. Une diz-aine de charbonniers bénévoles ont été formés du-rant la mise en place de la meule «GMDR».

Les tests d’utilisation ont donné des résultats satisfaisants laissant envisager dans l’avenir leur diffusion à grande échelle. Toutefois, le coût initial de

1l’investissement ne peut être amorti et rentabilisé dans le cadre d’une plantation individuelle (2 hect-ares de reboisement en moyenne). Leur utilisation implique donc une organisation collective, par ex-emple sous forme de micro-entreprise. Il est envisagé à cet effet de constituer des groupes d’actionnaires, issus des charbonniers, qui investiraient dans la créa-tion d’entreprise de production de charbon de bois.

Pour optimiser l’utilisation des meules, une organi-sation en chantier d’exploitation serait nécessaire, sur la base de plan d’aménagement des parcelles de re-boisement localisées dans un rayon d’environ 1.5 km autour des meules.

L’analyse financière de ce système a été faite sur une période de 10 ans sur la base de cinq unités de meules « GMDR » fonctionnelles. En faisant l’hypothèse d’un investissement initial égal à zéro (avec subven-tion du PGM-E/GIZ ou financement carbone), l’exploitation des meules fixes sur dix ans permettrait à l’entreprise de générer des bénéfices et d’assurer le remplacement des meules. Les simulations de renta-bilité montrent un TRI de 91 %. Sur la base de ce type de gestion, il serait possible de générer un béné-fice de 514 918 Ariary (172 EUR) par hectare et rota-tion.

A moyen terme, deux ou trois modules de ces fours pourront donc être implantés au centre de zones de reboisement bien choisies.

Pour assurer la gestion autonome des meules « GMDR » par les associations de charbonniers, des appuis de la coopération allemande seront néces-saires en matière de renforcement des capacités (ges-tion, comptabilité; organisation, utilisation de la meule) avec la mise à disposition d’outils pédago-giques (plans d’aménagement des parcelles, manuels techniques d’utilisation de maintenance et d’entretien des meule GMDR, etc.).

1 Environ 5 millions d’Ar pour le prototype actuel.

L’introduction des technologies modernes de carbo-nisation de type « GMDR » constitue une suite lo-gique des actions proposées dans le cadre de la stra-tégie régionale de la région DIANA à l’horizon 2025. Elle contribue à augmenter la production de charbon de bois provenant des zones de production durable pour l’approvisionnement urbain en bois-énergie.

Perspectives d’amélioration technique

Le four GMDR est un prototype qui peut encore être amélioré en optimisant l’utilisation de la chaleur produite, par des tests sur la conduite de la meule, les types de bois utilisés, le degré de séchage, la qualité du charbon produit, etc.

4 PERSPECTIVES

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

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Phase de refroidissement

Lorsque la phase de carbonisation est terminée, toutes les entrées d’air potentielles du four sont col-matées. C’est le début de la phase de refroidissement, qui peut durer de 4 à 5 jours et ne nécessite aucune surveillance.

Résultats

L’efficacité de la GMDR est élevée : les tests réalisés ont montré un rendement pondéral moyende 30 % de la masse de bois, soit presque le triple du rende-ment des meules traditionnelles.

3 LES EFFETS INDUITS DE L’UTILISATION DE LA « GMDR »

supérieur à 30,7 MJ/kg, le taux de carbone fixe est de 74,05 %, la teneur en matières volatiles est de 25,95, alors que le taux de cendres est de 0,44 %. La qualité de ce charbon répond aux normes européennes de mise sur le marché. Cela contribue à réduire les risques sur la santé des ménagères.

Réduction d’émission des gaz à effet de serre :

Les meules GMDR réduisent considérablement l’émission de gaz à effet de serre. En effet, les techno-logies de carbonisation à haut rendement con-tribuent à la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO ) et d’autres gaz à effet de serre, en par-2

ticulier du méthane, dont l’émission pendant la pyrolyse est 20 fois supérieure à celui du CO . Par 2

rapport à une carbonisation traditionnelle à très faible rendement (12 %) la GMDR permet d’éviter l’émission dans l’atmosphère de plus de 16,3 téq CO2

par tonne de charbon de bois produit. Cette faculté confère à la meule « GMDR » des avantages indénia-bles dans la lutte contre le changement climatique.

L’optimisation de la technologie de carbonisation présente plusieurs avantages.

Pour les charbonniers / propriétaires :

Ce type de meule réduit considérablement le temps nécessaire ainsi que la pénibilité du travail des char-bonniers. Le terrassement fréquent nécessaire à la couverture des meules en terre est évité, en plus la car-bonisation est plus courte. La production de charbon est quasiment multipliée par trois. La rémunération du travail augmente fortement, ainsi que les revenus des charbonniers.

Pour les propriétaires, la rentabilité de la plantation serait multipliée par trois avec la généralisation de ces pratiques.

Amélioration de la qualité du combustible :

Le charbon produit avec la meule GMDR est de meilleure qualité que le charbon traditionnel. Il pré-sente peu de salissures, car le charbon de bois n’est pas en contact avec la terre comme c’est le cas pour les meules traditionnelles. Il a un pouvoir calorifique

Photo 4 : Combustion des gaz de pyrolyse au contact de l’oxygène de l’air.

Le PGM-E participe déjà à des tests de qualité du charbon avec l’ESSA (avec formation de stagiaires). L’installation à Diana d’un laboratoire local sur la qualité du charbon permettrait de pratiquer ces tests de façon plus systématique et d’avancer dans l’« approche qualité » qui est celle du programme.

Une autre piste d’amélioration est la recherche sur la diminution du coût des matériaux de cette meule fixe, qui est encore élevé comparativement aux moyens des charbonniers locaux.

Perspectives d’utilisation en milieu paysan

Les charbonniers ont été entièrement impliqués dans les phases de conception, d’installation et de tests de cette meule afin d’assurer le transfert de savoir-faire. L’instauration d’un principe d’échange et de re-cherche entre les différents acteurs concernés par les tests des meules apporte de nouveaux éléments d’adaptation aux conditions d’usage local. Une diz-aine de charbonniers bénévoles ont été formés du-rant la mise en place de la meule «GMDR».

Les tests d’utilisation ont donné des résultats satisfaisants laissant envisager dans l’avenir leur diffusion à grande échelle. Toutefois, le coût initial de

1l’investissement ne peut être amorti et rentabilisé dans le cadre d’une plantation individuelle (2 hect-ares de reboisement en moyenne). Leur utilisation implique donc une organisation collective, par ex-emple sous forme de micro-entreprise. Il est envisagé à cet effet de constituer des groupes d’actionnaires, issus des charbonniers, qui investiraient dans la créa-tion d’entreprise de production de charbon de bois.

Pour optimiser l’utilisation des meules, une organi-sation en chantier d’exploitation serait nécessaire, sur la base de plan d’aménagement des parcelles de re-boisement localisées dans un rayon d’environ 1.5 km autour des meules.

L’analyse financière de ce système a été faite sur une période de 10 ans sur la base de cinq unités de meules « GMDR » fonctionnelles. En faisant l’hypothèse d’un investissement initial égal à zéro (avec subven-tion du PGM-E/GIZ ou financement carbone), l’exploitation des meules fixes sur dix ans permettrait à l’entreprise de générer des bénéfices et d’assurer le remplacement des meules. Les simulations de renta-bilité montrent un TRI de 91 %. Sur la base de ce type de gestion, il serait possible de générer un béné-fice de 514 918 Ariary (172 EUR) par hectare et rota-tion.

A moyen terme, deux ou trois modules de ces fours pourront donc être implantés au centre de zones de reboisement bien choisies.

Pour assurer la gestion autonome des meules « GMDR » par les associations de charbonniers, des appuis de la coopération allemande seront néces-saires en matière de renforcement des capacités (ges-tion, comptabilité; organisation, utilisation de la meule) avec la mise à disposition d’outils pédago-giques (plans d’aménagement des parcelles, manuels techniques d’utilisation de maintenance et d’entretien des meule GMDR, etc.).

1 Environ 5 millions d’Ar pour le prototype actuel.

L’introduction des technologies modernes de carbo-nisation de type « GMDR » constitue une suite lo-gique des actions proposées dans le cadre de la stra-tégie régionale de la région DIANA à l’horizon 2025. Elle contribue à augmenter la production de charbon de bois provenant des zones de production durable pour l’approvisionnement urbain en bois-énergie.

Perspectives d’amélioration technique

Le four GMDR est un prototype qui peut encore être amélioré en optimisant l’utilisation de la chaleur produite, par des tests sur la conduite de la meule, les types de bois utilisés, le degré de séchage, la qualité du charbon produit, etc.

4 PERSPECTIVES

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

La meule à méthanisation GMDR « Green Mad Dome Retort » –

Principes techniques et perspectives d’utilisation

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Programme Germano-Malgache po

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Production

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

1 OBJECTIF

Objectifs des reboiseurs

En mettant en place un système de commercialisation mieux structuré, les reboiseurs visent les objectifs suivants :

1. Augmenter le prix d’achat à la production.

2. Capter une part plus importante des marges générées le long de la chaîne de commercialisation.

3. Valoriser le «charbon vert» par rapport au charbon traditionnel, en jouant sur sa qualité, son caractère moderne et ses avantages écolo-giques.

2 MÉTHODOLOGIE

Cette approche repose sur six axes majeurs dont l’enjeu est de créer de la valeur ajoutée dans la filière charbon de bois et de la redistribuer au profit des pro-ducteurs.

Plus de 80 % des 9 700 ha de reboisements réalisés par les communautés villageoises dans le cadre du Programme Germano-Malgache pour l’Environne-ment (PGM-E) sont localisés dans un rayon de 70 km d’Antsiranana, Chef-Lieu de Région et principal centre de consommation de charbon de bois. Ces re-boisements produisent près de 4 500 tonnes de char-bon générant un chiffre d’affaires annuel de 1,8 milliards d’Ar (600 000 EUR). La part d’approvi-sionnement issue de ces reboisements est potentielle-ment de 30 % de la consommation globale urbaine, estimée à 14 000 tonnes pour 120 000 personnes en 2013.

Toutefois, l’analyse des circuits de commercialisation traditionnels et de leurs structures de prix a montré que la majeure partie des bénéfices de la filière est perçue par les collecteurs, dont l’objectif est de maxi-miser le rendement du capital investi dans l’achat du charbon tout en minimisant les risques. Face à des producteurs inorganisés, ils sont en situation d’oligo-pole. Il est donc évident que si le charbon de bois issu des reboisements continue à être écoulé à travers le circuit de commercialisation classique, ces col-lecteurs exerceront toujours une pression à la baisse sur le prix du charbon à la production et la rentabilité de la plantation s’en trouve, de fait, limitée.

Ainsi, les paysans propriétaires de parcelles de re-boisement ont exprimé leur souhait de mieux se po-sitionner dans le système de commercialisation du charbon de bois, afin d’augmenter leurs marges bé-néficaires. Le PGM-E les a appuyés dans leur dé-marche, menant à une réorganisation du système de commercialisation du bois-énergie issu des planta-tions forestières.

Le nouveau modèle de commercialisation développé depuis 2011 est fondé sur la création par les pro-ducteurs de Centres Ruraux et d’un Centre Urbain de Commercialisation de Bois Energie Vert (CRC/ CUC-BEV). Les CRC fonctionnent comme des centrales d’achat au comptant du charbon issu des re-boisements. Ils contribuent à la collecte du charbon de plantation et à son tri. Le CUC rachète et re-distribue en ville le charbon collecté par les CRC.

Les propriétaires de parcelles reboisées et des char-bonniers, membres des GAR, ont mis en place les CRC-BEV en y constituant eux-mêmes les capitaux

nécessaires à leur fonctionnement. Pour le distinguer du charbon provenant du circuit illégal, le charbon issu de reboisement est dénommé «Charbon Vert».

Ce modèle a été testé à Ankitasakalanaomby puis est progressivement diffusé dans les autres zones de reboisement.

Axes d’intervention :

Axe 1 : La disponibilité d’un capital forestier renouvelable

Axe 2 : Le regroupement de charbonniers en association

Axe 3 : La constitution du capital de départ (fonds de roulement et immobilisations)

Axe 4 : L’opérationnalisation de l’achat et de la vente du charbon de bois

Axe 5 : Un service de proximité au niveau de la clientèle urbaine

Axe 6 : Le renforcement de capacité

Fiche thématique 06

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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1 ) 1 euro = 3000 MGA (Ariary)

Le nouveau bâtiment du CRC/BEV pilote à Ankitsaka.Le premier CRC/BEV construit à Diana par l’association de charbonniers.

Axe 3 : La constitution du capital de départ (fonds de roulement et immobilisations)

Chaque centre rural et le centre urbain de commer-cialisation du bois-énergie vert (CRC/CUC-BEV) fonctionnent grâce à un capital versé par les pro-ducteurs et charbonniers volontaires lors de leur création. Le capital est subdivisé en actions. Il sert de fonds de roulement et est également investi dans la construction du magasin de vente et de stockage du «charbon vert», le principe étant que les associations de charbonniers assurent la totalité des charges inhé-rentes à sa construction et à son entretien.

Le montant total du capital est défini par les asso-ciations de charbonniers. La modalité d’achat des parts est flexible, en offrant la possibilité soit d’acqué-

rir des parts en versant des espèces, soit de livrer des sacs de charbon de valeur équivalente aux montants de parts désirées. Afin d’assurer le bon fonctionne-ment des CRC/CUC-BEV, le capital minimum au démarrage est estimé à 3,5 millions d’Ariary soit en-

1viron 1 200 euros y compris les immobilisations.

L’effectivité de l’engagement des producteurs se per-çoit par leur motivation à investir dans le capital fi-nancier ainsi que dans leur aptitude à participer à la construction des locaux pour servir de points de vente.

Les reboisements réalisés sont des propriétés privées individuelles. La réorganisation du circuit de com-mercialisation exige la création d’une structure in-tégrant tous les volontaires prêts à adhérer au nouveau système.

La création d’une association de producteurs et de charbonniers est ainsi un des préalables nécessaires pour mettre en place un CRC.

Axe 2 : Le regroupement de charbonniers en association

La création des CRC-BEV suppose la disponibilité de ressources forestières renouvelables, notamment de reboisements d’eucalyptus, d’une superficie de 300 ha au minimum dans son bassin d’approvi-sionnement potentiel, dans un rayon de moins de

7 kilomètres. De telles superficies de reboisements sont nécessaires afin d’assurer la rentabilité du CRC, en se basant sur une production de 850 kg de char-bon au minimum par hectare et par an.

Axe 1 : La disponibilité d’un capital forestier renouvelable

service de livraison à domicile aux consommateurs urbains, en particulier aux restaurateurs profes-sionnels, afin de les inciter à s’approvisionner en «charbon vert» plutôt qu’en charbon « tout venant » produit en majeure partie dans les formations natu-relles.

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

Axe 5 : Un service de proximité au niveau de la clientèle urbaine

La mise en place d’une succursale en ville, en l’occur-rence le Centre Urbain de Commercialisation du Bois-Energie Vert (CUC-BEV), entièrement gérée par les charbonniers qui sont actionnaires des CRC, permet de fournir des prestations de proximité aux consommateurs urbains. Le CUC-BEV assure un

Les centres ruraux et urbains de commercialisation du bois-énergie vert fonctionnent suivant un modèle de gérance privée. Les actionnaires délèguent à un responsable la gérance du point de vente. Ce gérant est assisté par un pool de main d’œuvre temporaire qui effectue le triage du charbon et son recondition-nement dans des sacs labélisés auprès des CRC/BEV,

ainsi que la livraison à domicile au niveau du CUC/ BEV. Le personnel est rémunéré selon un système de commissionnement par nombre de sacs vendus. Par exemple, le gérant du CRC/BEV de Saharanena-bas perçoit 100 Ar par sac vendu. Le triage est rémunéré 150 Ar par sac.

Chargement de charbon vert expédié par le CRC/BEV d’Ankitsaka au CUC/BEV de Diego.

Déchargement de sacs par un charbonnier au CRC/BEV d’Ankitsaka.

Afin d’offrir aux producteurs des avantages supplé-mentaires, le CRC-BEV propose un système d’achat au comptant à un prix plus avantageux que le circuit de commercialisation classique. Les actionnaires, quant à eux, perçoivent deux bonifications supplé-mentaires (i) par un prélèvement sur la vente du «charbon vert» du CRC-BEV au CUC et (ii) par un prélèvement sur les ventes du CUC à la clientèle

urbaine. Par ailleurs, le CRC-BEV préfinance le processus de production du charbon de bois à la demande des producteurs.

Enfin, pour rendre le produit plus attractif, le CRC-BEV propose du charbon de bois de meilleure qualité grâce au triage et au calibrage.

Axe 4 : L’opérationnalisation de l’achat et de la vente du charbon de bois

Reconditionnement, couture des sacs.Tri du charbon dans le CRC/BEV de Saharenana-Bas.

Réunion communautaire lors de la création des associations de charbonniers.

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

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1 ) 1 euro = 3000 MGA (Ariary)

Le nouveau bâtiment du CRC/BEV pilote à Ankitsaka.Le premier CRC/BEV construit à Diana par l’association de charbonniers.

Axe 3 : La constitution du capital de départ (fonds de roulement et immobilisations)

Chaque centre rural et le centre urbain de commer-cialisation du bois-énergie vert (CRC/CUC-BEV) fonctionnent grâce à un capital versé par les pro-ducteurs et charbonniers volontaires lors de leur création. Le capital est subdivisé en actions. Il sert de fonds de roulement et est également investi dans la construction du magasin de vente et de stockage du «charbon vert», le principe étant que les associations de charbonniers assurent la totalité des charges inhé-rentes à sa construction et à son entretien.

Le montant total du capital est défini par les asso-ciations de charbonniers. La modalité d’achat des parts est flexible, en offrant la possibilité soit d’acqué-

rir des parts en versant des espèces, soit de livrer des sacs de charbon de valeur équivalente aux montants de parts désirées. Afin d’assurer le bon fonctionne-ment des CRC/CUC-BEV, le capital minimum au démarrage est estimé à 3,5 millions d’Ariary soit en-

1viron 1 200 euros y compris les immobilisations.

L’effectivité de l’engagement des producteurs se per-çoit par leur motivation à investir dans le capital fi-nancier ainsi que dans leur aptitude à participer à la construction des locaux pour servir de points de vente.

Les reboisements réalisés sont des propriétés privées individuelles. La réorganisation du circuit de com-mercialisation exige la création d’une structure in-tégrant tous les volontaires prêts à adhérer au nouveau système.

La création d’une association de producteurs et de charbonniers est ainsi un des préalables nécessaires pour mettre en place un CRC.

Axe 2 : Le regroupement de charbonniers en association

La création des CRC-BEV suppose la disponibilité de ressources forestières renouvelables, notamment de reboisements d’eucalyptus, d’une superficie de 300 ha au minimum dans son bassin d’approvi-sionnement potentiel, dans un rayon de moins de

7 kilomètres. De telles superficies de reboisements sont nécessaires afin d’assurer la rentabilité du CRC, en se basant sur une production de 850 kg de char-bon au minimum par hectare et par an.

Axe 1 : La disponibilité d’un capital forestier renouvelable

service de livraison à domicile aux consommateurs urbains, en particulier aux restaurateurs profes-sionnels, afin de les inciter à s’approvisionner en «charbon vert» plutôt qu’en charbon « tout venant » produit en majeure partie dans les formations natu-relles.

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

Axe 5 : Un service de proximité au niveau de la clientèle urbaine

La mise en place d’une succursale en ville, en l’occur-rence le Centre Urbain de Commercialisation du Bois-Energie Vert (CUC-BEV), entièrement gérée par les charbonniers qui sont actionnaires des CRC, permet de fournir des prestations de proximité aux consommateurs urbains. Le CUC-BEV assure un

Les centres ruraux et urbains de commercialisation du bois-énergie vert fonctionnent suivant un modèle de gérance privée. Les actionnaires délèguent à un responsable la gérance du point de vente. Ce gérant est assisté par un pool de main d’œuvre temporaire qui effectue le triage du charbon et son recondition-nement dans des sacs labélisés auprès des CRC/BEV,

ainsi que la livraison à domicile au niveau du CUC/ BEV. Le personnel est rémunéré selon un système de commissionnement par nombre de sacs vendus. Par exemple, le gérant du CRC/BEV de Saharanena-bas perçoit 100 Ar par sac vendu. Le triage est rémunéré 150 Ar par sac.

Chargement de charbon vert expédié par le CRC/BEV d’Ankitsaka au CUC/BEV de Diego.

Déchargement de sacs par un charbonnier au CRC/BEV d’Ankitsaka.

Afin d’offrir aux producteurs des avantages supplé-mentaires, le CRC-BEV propose un système d’achat au comptant à un prix plus avantageux que le circuit de commercialisation classique. Les actionnaires, quant à eux, perçoivent deux bonifications supplé-mentaires (i) par un prélèvement sur la vente du «charbon vert» du CRC-BEV au CUC et (ii) par un prélèvement sur les ventes du CUC à la clientèle

urbaine. Par ailleurs, le CRC-BEV préfinance le processus de production du charbon de bois à la demande des producteurs.

Enfin, pour rendre le produit plus attractif, le CRC-BEV propose du charbon de bois de meilleure qualité grâce au triage et au calibrage.

Axe 4 : L’opérationnalisation de l’achat et de la vente du charbon de bois

Reconditionnement, couture des sacs.Tri du charbon dans le CRC/BEV de Saharenana-Bas.

Réunion communautaire lors de la création des associations de charbonniers.

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

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Axe 6 : Le renforcement de capacité

Prod

ucti

on

3 RÉSULTATS / ACQUIS

Les appuis de la coopéra-tion allemande dans la ré-gion DIANA ont contri-bué à la mise en place de cinq CRC-BEV et d’une succursale urbaine (CUC-BEV) appartenant à 177 producteurs et charbon-niers du bassin d’approvi-sionnement de la ville d’Antsiranana.

Les CRC-BEV ont créé de la valeur ajoutée aussi bien pour les producteurs que pour les actionnaires. Ils procurent également des recettes à la commune par le paiement régulier des ristournes liées au charbon de

bois (100 Ar. par sac payés à la barrière de contrôle communale). De plus, les CRC/CUC-BEV sont aussi pourvoyeurs d'emplois au bénéfice des paysans démunis et en particulier des femmes en milieu rural.

Les valeurs ajoutées générées par les CRC-BEV

Augmentation des bénéfices aux producteurs par la hausse du prix d’achat de 7 % au niveau des CRC-BEV ;

Création d’emploi rural par le triage et le reconditionnement du charbon ;

Gain supplémentaire de 7 euros par part pour les producteurs actionnaires des CRC-BEV lors de la répartition annuelle des bénéfices générés par le CRC-BEV ;

Gain supplémentaire de 1 euro par part pour les producteurs actionnaires des CRC-BEV lors de la répartition des bénéfices générés par le CUC-BEV ;

30 à 90 % des recettes issues de la ristourne du charbon de bois au niveau communal proviennent des CRC-BEV.

4 IMPACTS

Bien que l’on manque pour l’instant, du recul nécessaire pour apprécier les impacts réels, des retombées positives peuvent déjà être mises sur le compte de ce système de commercialisation.

Au niveau du bassin d’appro-visionnement des CRC-BEV, les charbonniers ont bénéficié d’une augmentation du prix du charbon de bois de l’ordre de 7% par rapport au circuit traditionnel, en prenant en compte les fluctuations men-suelles et saisonnières (cf. Figure 2).

Conditions cadre UtilisationConditions cadre Utilisation

Prix unitairemoyen achat CRC-BEV (AR/kg)

Prix unitairemoyen achat hors CRC-BEV (AR/kg)

250

200

150

100

50

0

Jan

vie

r

Ma

rs

Ma

i

Juill

et

Se

pte

mb

re

No

vem

bre

Figure 2 : Fluctuation du prix du charbon de bois proposé par les CRC-BEV et hors CRC-BEV en 2013

Il faut également souligner que la réorganisation du système de commercialisation a favorisé l’intégration des femmes dans la filière. 100% des CRC-BEV sont gérés par des femmes, qui ont désormais des compétences de «micro-entrepreneurs».

Figure 1 : Evolution chiffres d’affaires annuel des CRC-BEV

ADAM

HERY MAHASOA

MAMELOGNOARIVO

La gérante du CRC/BEV de Saharanena-bas.

Le fonctionnement des CRC/CUC-BEV suit les règles de gestion d’entreprise, ceci garantit la trans-parence et la viabilité du système. Les gestionnaires sont donc formés aux mécanismes simples de comptabilité. Grâce à ces appuis en renforcement de capacité ils acquièrent des compétences de micro-entrepreneurs villageois, qui peuvent ainsi assurer de manière autonome la gestion des CRC-BV ainsi que de sa succursale urbaine.

Les modules actuellement diffusés concernent la gestion d’entreprise, la comptabilité élémentaire et le marketing.

Dans le recrutement des gérants des CRC et CUC, l’aspect genre est pris en compte pour favoriser la responsabilisation des femmes dans la commerciali-sation du «charbon vert».

Des outils de comptabilité sont mis à leur disposition pour suivre les flux de marchandises et d’argent.

Depuis l’introduction de ce modèle de commerciali-sation du charbon de bois en 2011, l’activité des CRC-BEV se développe progressivement dans les bassins d’approvisionnement.

Des suivis de l’impact de la mise en place des CRC-BEV ont montré l’absorption de 60 % de la pro-duction de leur bassin d’approvisionnement.

Le cumul des quantités de charbon de bois vendu est de 600 tonnes représentant un chiffre d’affaires glo-

bal de 240 millions d’Ariary (80 000 EUR) par an, avec une augmentation annuelle d’environ 40 %.

Le bénéfice généré par les CRC et CUC est environ de 6 % de leur chiffre d’affaires, en prenant en compte les amortissements. Selon l’analyse finan-cière, le seuil de rentabilité d’un CRC-BEV se situe au niveau d’activité minimum de 20 tonnes de char-bon vendues par an.

Chariot assurant la livraison à domicile du charbon vert (Diego).

Livraison et stockage du charbon au CUC/BEV d’Antsiranana.

2011

2012

2013

2014

25 000 000

20 000 000

15 000 000

10 000 000

5 000 000

0

SAMIFA KTL

BERAMANJA

ISESY

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

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Axe 6 : Le renforcement de capacité

Prod

ucti

on

3 RÉSULTATS / ACQUIS

Les appuis de la coopéra-tion allemande dans la ré-gion DIANA ont contri-bué à la mise en place de cinq CRC-BEV et d’une succursale urbaine (CUC-BEV) appartenant à 177 producteurs et charbon-niers du bassin d’approvi-sionnement de la ville d’Antsiranana.

Les CRC-BEV ont créé de la valeur ajoutée aussi bien pour les producteurs que pour les actionnaires. Ils procurent également des recettes à la commune par le paiement régulier des ristournes liées au charbon de

bois (100 Ar. par sac payés à la barrière de contrôle communale). De plus, les CRC/CUC-BEV sont aussi pourvoyeurs d'emplois au bénéfice des paysans démunis et en particulier des femmes en milieu rural.

Les valeurs ajoutées générées par les CRC-BEV

Augmentation des bénéfices aux producteurs par la hausse du prix d’achat de 7 % au niveau des CRC-BEV ;

Création d’emploi rural par le triage et le reconditionnement du charbon ;

Gain supplémentaire de 7 euros par part pour les producteurs actionnaires des CRC-BEV lors de la répartition annuelle des bénéfices générés par le CRC-BEV ;

Gain supplémentaire de 1 euro par part pour les producteurs actionnaires des CRC-BEV lors de la répartition des bénéfices générés par le CUC-BEV ;

30 à 90 % des recettes issues de la ristourne du charbon de bois au niveau communal proviennent des CRC-BEV.

4 IMPACTS

Bien que l’on manque pour l’instant, du recul nécessaire pour apprécier les impacts réels, des retombées positives peuvent déjà être mises sur le compte de ce système de commercialisation.

Au niveau du bassin d’appro-visionnement des CRC-BEV, les charbonniers ont bénéficié d’une augmentation du prix du charbon de bois de l’ordre de 7% par rapport au circuit traditionnel, en prenant en compte les fluctuations men-suelles et saisonnières (cf. Figure 2).

Conditions cadre UtilisationConditions cadre Utilisation

Prix unitairemoyen achat CRC-BEV (AR/kg)

Prix unitairemoyen achat hors CRC-BEV (AR/kg)

250

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Figure 2 : Fluctuation du prix du charbon de bois proposé par les CRC-BEV et hors CRC-BEV en 2013

Il faut également souligner que la réorganisation du système de commercialisation a favorisé l’intégration des femmes dans la filière. 100% des CRC-BEV sont gérés par des femmes, qui ont désormais des compétences de «micro-entrepreneurs».

Figure 1 : Evolution chiffres d’affaires annuel des CRC-BEV

ADAM

HERY MAHASOA

MAMELOGNOARIVO

La gérante du CRC/BEV de Saharanena-bas.

Le fonctionnement des CRC/CUC-BEV suit les règles de gestion d’entreprise, ceci garantit la trans-parence et la viabilité du système. Les gestionnaires sont donc formés aux mécanismes simples de comptabilité. Grâce à ces appuis en renforcement de capacité ils acquièrent des compétences de micro-entrepreneurs villageois, qui peuvent ainsi assurer de manière autonome la gestion des CRC-BV ainsi que de sa succursale urbaine.

Les modules actuellement diffusés concernent la gestion d’entreprise, la comptabilité élémentaire et le marketing.

Dans le recrutement des gérants des CRC et CUC, l’aspect genre est pris en compte pour favoriser la responsabilisation des femmes dans la commerciali-sation du «charbon vert».

Des outils de comptabilité sont mis à leur disposition pour suivre les flux de marchandises et d’argent.

Depuis l’introduction de ce modèle de commerciali-sation du charbon de bois en 2011, l’activité des CRC-BEV se développe progressivement dans les bassins d’approvisionnement.

Des suivis de l’impact de la mise en place des CRC-BEV ont montré l’absorption de 60 % de la pro-duction de leur bassin d’approvisionnement.

Le cumul des quantités de charbon de bois vendu est de 600 tonnes représentant un chiffre d’affaires glo-

bal de 240 millions d’Ariary (80 000 EUR) par an, avec une augmentation annuelle d’environ 40 %.

Le bénéfice généré par les CRC et CUC est environ de 6 % de leur chiffre d’affaires, en prenant en compte les amortissements. Selon l’analyse finan-cière, le seuil de rentabilité d’un CRC-BEV se situe au niveau d’activité minimum de 20 tonnes de char-bon vendues par an.

Chariot assurant la livraison à domicile du charbon vert (Diego).

Livraison et stockage du charbon au CUC/BEV d’Antsiranana.

2011

2012

2013

2014

25 000 000

20 000 000

15 000 000

10 000 000

5 000 000

0

SAMIFA KTL

BERAMANJA

ISESY

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

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5 CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Le «charbon vert» issu des plantations de reboise-ment s’est mieux inséré dans le système de com-mercialisation par l’instauration des CRC/CUC-BEV, favorisant l’introduction des mesures nova-trices visant la modernisation de la filière. Il a égale-ment contribué à améliorer les bénéfices des pro-ducteurs, en se substituant progressivement aux intermédiaires de la filière classique qui ont tendance à sous-payer le charbon.

Pour assurer la pérennité du système de commerciali-sation, qui est actuellement en phase de rodage, une consolidation du système reste à réaliser à plusieurs niveaux.

La commercialisation du charbon des plantations éloignées pose le problème du transport des sacs de la zone de production jusqu’au CRC. Ce transport réa-lisé en charrette est très onéreux : plus de 500 Ar par sac pour une distance de 20 kilomètres. La charrette est mobilisée pour une journée et les bœufs pour deux jours (en comptant un jour de repos suivant le transport).

On peut donc penser à la création de succursales des CRC, assurant la collecte primaire, le tri et le recon-ditionnement du charbon, les sacs étant ensuite di-rectement expédiés à Antsiranana en camionnette.

L’origine du produit est actuellement retracée à tra-vers les informations figurant dans l’autorisation d’exploitation délivrée par l’administration fores-tière. Ce système de traçabilité peut être renforcé à l’avenir par l’utilisation de coupon à code barre véri-fiable sur scanneur portatif mis à disposition des CRC-BEV et des agents de contrôle. Le contrôle des flux des produits illégaux par les communes concer-nées s’en trouvera facilité, et elles pourront ainsi aug-menter leurs recettes issues des ristournes du «char-bon vert». Cela constituerait également une garantie de l’origine contrôlée « charbon vert ».

L’amélioration de la collecte du charbon des plantations éloignées

L’apport d’innovation dans la traçabilité du produit

La visibilité du « charbon vert » et ses modes de conditionnement

Le suivi des centres et le renforcement des capacités des producteurs en gestion d’entreprise

Il faudrait améliorer la visibilité du charbon vert en vue de mieux faire connaître le produit, d’accélérer les flux de ventes et de mieux rentabiliser les inves-tissements réalisés dans la filière. Pour le moment, le point de stockage du CUC/BEV à Antsiranana est si-tué un peu à l’écart du centre ville. Tout en gardant ce stockage en gros peu onéreux, on peut penser à l’installation d’un point de vente de détail au mar-ché central, dans des conditions à discuter avec la Mairie. Ce point de vente, où la visibilité est très bonne, serait bien placé pour les actions de marke-ting, sensibilisation et de promotion.

On peut également penser à diversifier les types de conditionnement, et en particulier développer des conditionnements plus petits, permettant d’élargir la clientèle et de capter une marge commerciale plus importante, en débordant sur les activités de détail. Cela nécessite au préalable quelques investigations sur les marchés et auprès des consommatrices pour identifier les quantités adaptées à la demande (2 à 5 kg par exemple), les types de conditionnement adap-tés à la clientèle visée (sachets plastique, papier, autres) et évaluer les prix de vente correspondants.

La mise en place des centres est très récente et néces-site encore un suivi rapproché afin de roder le sys-tème. Par ailleurs, le développement des CRC dans les zones de production nécessite la poursuite du ren-forcement des capacités des producteurs en gestion d’entreprise.

de Bois-Energie « Vert » (CRC/CUC-BEV)

Les Centres Ruraux et Urbain de Commercialisation

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Combustible 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 % par an

Bois de feu (Ar/kg) 115 145 141 142 166 220 224 236 +9 %

Charbon de bois 252 239 287 379 341 329 397 452 409 +6 %

Gaz (Ar/kg) 2 469 3 729 4 133 4 713 4 447 5 038 6 229 6 846 6 930 +12 %

Programme Germano-Malgache po

ur l’ E

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M-E

/GI Z

)

ProductionFiche thématique No 13 Fiche thématique 07

La diffusion des foyers améliorés dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

Le bois-énergie, qu’il s’agisse de bois de chauffe ou de charbon de bois, constitue la principale source d’én-ergie utilisée par les ménages malgaches pour la cuis-son.

En milieu rural, les ménages utilisent essentiellement le bois de feu, avec une consommation annuelle esti-mée à environ 480 kg par habitant. En revanche, le charbon de bois est le combustible le plus utilisé en milieu urbain, avec une consommation moyenne annuelle de 110 kg par habitant, soit l’équivalent

1d’une tonne de bois par habitant .

Dans les zones prioritaires de l’intervention du PGM-E au Nord-Ouest de Madagascar, le charbon de bois provient traditionnellement des formations

2naturelles , par le prélèvement dans les forêts natu-relles à prédominance de ziziphus ou mangroves. L’accroissement de la population urbaine et le pas-sage de l’utilisation du bois de feu au charbon des mé-nages résidant dans les zones suburbaines accentuent la demande en charbon de bois et accélèrent la surex-ploitation à grande échelle des ressources naturelles.

1 CONTEXTE ET OBJECTIFS

Dans le même temps, on observe depuis dix ans une augmentation plus rapide du prix du gaz (+12 % par an) que du prix du charbon (+6 % par an). Le ren-chérissement des sources d’énergie alternatives pousse beaucoup de ménages à abandonner le gaz et l’électricité, au coût désormais trop élevé, pour re-venir au charbon.

1avec l’hypothèse d’un rendement moyen de 12 % en carbonisation traditionnelle.

2 Forêts denses secondaires, savanes arbustives et man-groves.

Tableau 1 : Evolution comparée du prix des combustibles domestiques à Antsiranana

Plus de 85 % des ménages malgaches utilisent le bois-énergie comme combustible.

3 Fin 2013.

Afin de réduire la pression sur les ressources natu-relles, PGM-E/GIZ-ECO Consult a appuyé les communautés villageoises à la mise en place de 9 700

3ha de reboisements destinés à la production de char-bon de bois pour l’approvisionnement des centres urbains. Cependant, ce type d’énergie est encore uti-lisé de manière excessive, vu qu’une grande propor-tion des ménages utilise encore des foyers tradition-

nels métalliques pour le charbon de bois. Il en est de même pour le bois de chauffe, dont le recours au trépied « toko telo» reste la pratique la plus courante. Ces foyers peu efficients sont la cause d’importants gaspillages de combustibles.

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

Foyer Trépied traditionnel à bois

Utilisateurs : Ménages ruraux et urbains pauvres, gargotes, pendant les grands évènements familiaux.

Combustible : Bois de feu.

Matériaux : Trépied : Fer rond.

Foyer métallique traditionnel à charbon

Utilisateurs : Ménages urbains, gargotes.

Combustible : Charbon de bois.

Matériaux : Métal (tôle de plus de 01mm d’épaisseur, fût d’huile, tôle en inox).

Des modèles de foyers améliorés en argile, déjà testés et largement utilisés dans la capitale, Antananarivo, permettent de réduire d’environ 30 % la consomma-tion en charbon de bois des ménages. Le PGM-E/ GIZ a donc appuyé l’introduction de ces foyers amé-liorés dans les centres urbains des trois zones d’inter-vention, pour une utilisation plus efficiente du bois énergie.

La diffusion des foyers améliorés au niveau des zones d’intervention du PGME/GIZ vise la diminution de la consommation en charbon des ménages et par

conséquent la réduction de leurs dépenses pour l’achat de combustibles. L’utilisation par les ménages de ces types de foyers contribue à l’atténuation des pressions sur les ressources forestières avec leurs bio-diversités spécifiques et à la diminution des efforts en reboisements dont la mise en place nécessite de sub-ventions conséquentes.

L’utilisation des foyers améliorés réduit également les émissions des gaz nocifs aussi bien pour le climat que pour la santé des femmes ménagères.

Le principe d’intervention est de travailler avec les structures locales existantes : le programme favorise la reconversion des acteurs impliqués dans la pro-duction et la vente de foyers traditionnels vers la fi-lière de production de foyers améliorés, sur la base de formations et d’encadrement technique. Ceci valo-

2 MÉTHODOLOGIE / APPROCHE

rise le savoir-faire des artisans qui assurent depuis longtemps la production et la commercialisation des foyers traditionnels. Il s’agit de les amener à devenir les promoteurs de ces nouveaux produits, en faisant une activité rentable sans subvention directe.

Les types de foyers améliorés diffusés par le projet sont des foyers à charbon en argile renforcés par une structure extérieure métallique. Ils sont fabriqués en

Les types de foyers promus

plusieurs tailles, correspondant à la variété des di-mensions des marmites utilisées par les ménages ou par les collectivités.

Foyer semi-amélioré (FSA)

Utilisateurs : Ménages urbains, gargotes.

Combustible : Charbon de bois.

Modèles vulgarisés : Petit et Moyen pour les ménages. Grand pour les gargotes.

Matériaux : Métal (tôle de plus de 01mm d’épaisseur, fût d’huile).

Economie de combustible : 23,7 % par rapport au foyer tradi-tionnel.

Foyer amélioré en argile (FAA)

Utilisateurs : Ménages, gargotes.

Combustible : Charbon de bois.

Modèles vulgarisés : Modèle conique, Modèle cylindrique

Matériaux : Argile pour la confection de la partie céramique. Tôles de faible épaisseur pour la confection de la coque métallique.

Economie de combustible : 28 % par rapport au foyer métallique.

La pérennité de la production locale ne peut être as-surée que par la disponibilité d’artisans locaux mo-tivés et équipés pour la fabrication de ces foyers. Le problème commun aux trois villes d’intervention du PGM-E (Antsiranana, Mahajanga et Toliara) est que la qualité de gisement d’argile a nécessité une exper-tise spécifique avant qu’il soit exploitable pour la confection des inserts. Au début, le Programme a donc axé ses interventions sur :

la recherche d’un mélange d’argile adéquate pour chaque gisement (intervention d’une spécialiste en céramique),

La production locale des foyers améliorés

des séries de formations concernant tout le pro-cessus de la production des foyers grâce à des arti-sans producteurs d’Antananarivo déjà expéri-mentés en matière de fabrication de ces types de foyers,

la mise à disposition d’équipements, de matériels ainsi que de locaux pour la production des foyers.

L’écoulement des foyers est effectué par l’intermé-diaire des circuits de vente existants actuellement (marché local, épiceries du quartier, etc.) et par l’in-termédiaire des partenaires locaux (associations, in-stitutions, etc.). La promotion et la vente des foyers se fait également à travers la participation à des événements ponctuels : foires et fêtes locales, jour-nées exceptionnelles (environnement, énergie). Ces formes de diffusions sont accompagnées d’anima-

La vente par les structures de commercialisation

tions et de distributions de matériels de sensibilisa-tion (brochures, dépliants, etc.) pour attirer et infor-mer la clientèle.

Les artisans et commerçants décident eux-mêmes des prix appliqués et ne bénéficient jusqu’à présent d’aucune subvention directe. Les prix varient en fonction de la taille des fourneaux (environ 6 000 Ar pour un foyer familial, de 15 000 Ar à 25 000 Ar pour des foyers destinés aux cantines, gargotes, etc.).

dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

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dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

Foyer Trépied traditionnel à bois

Utilisateurs : Ménages ruraux et urbains pauvres, gargotes, pendant les grands évènements familiaux.

Combustible : Bois de feu.

Matériaux : Trépied : Fer rond.

Foyer métallique traditionnel à charbon

Utilisateurs : Ménages urbains, gargotes.

Combustible : Charbon de bois.

Matériaux : Métal (tôle de plus de 01mm d’épaisseur, fût d’huile, tôle en inox).

Des modèles de foyers améliorés en argile, déjà testés et largement utilisés dans la capitale, Antananarivo, permettent de réduire d’environ 30 % la consomma-tion en charbon de bois des ménages. Le PGM-E/ GIZ a donc appuyé l’introduction de ces foyers amé-liorés dans les centres urbains des trois zones d’inter-vention, pour une utilisation plus efficiente du bois énergie.

La diffusion des foyers améliorés au niveau des zones d’intervention du PGME/GIZ vise la diminution de la consommation en charbon des ménages et par

conséquent la réduction de leurs dépenses pour l’achat de combustibles. L’utilisation par les ménages de ces types de foyers contribue à l’atténuation des pressions sur les ressources forestières avec leurs bio-diversités spécifiques et à la diminution des efforts en reboisements dont la mise en place nécessite de sub-ventions conséquentes.

L’utilisation des foyers améliorés réduit également les émissions des gaz nocifs aussi bien pour le climat que pour la santé des femmes ménagères.

Le principe d’intervention est de travailler avec les structures locales existantes : le programme favorise la reconversion des acteurs impliqués dans la pro-duction et la vente de foyers traditionnels vers la fi-lière de production de foyers améliorés, sur la base de formations et d’encadrement technique. Ceci valo-

2 MÉTHODOLOGIE / APPROCHE

rise le savoir-faire des artisans qui assurent depuis longtemps la production et la commercialisation des foyers traditionnels. Il s’agit de les amener à devenir les promoteurs de ces nouveaux produits, en faisant une activité rentable sans subvention directe.

Les types de foyers améliorés diffusés par le projet sont des foyers à charbon en argile renforcés par une structure extérieure métallique. Ils sont fabriqués en

Les types de foyers promus

plusieurs tailles, correspondant à la variété des di-mensions des marmites utilisées par les ménages ou par les collectivités.

Foyer semi-amélioré (FSA)

Utilisateurs : Ménages urbains, gargotes.

Combustible : Charbon de bois.

Modèles vulgarisés : Petit et Moyen pour les ménages. Grand pour les gargotes.

Matériaux : Métal (tôle de plus de 01mm d’épaisseur, fût d’huile).

Economie de combustible : 23,7 % par rapport au foyer tradi-tionnel.

Foyer amélioré en argile (FAA)

Utilisateurs : Ménages, gargotes.

Combustible : Charbon de bois.

Modèles vulgarisés : Modèle conique, Modèle cylindrique

Matériaux : Argile pour la confection de la partie céramique. Tôles de faible épaisseur pour la confection de la coque métallique.

Economie de combustible : 28 % par rapport au foyer métallique.

La pérennité de la production locale ne peut être as-surée que par la disponibilité d’artisans locaux mo-tivés et équipés pour la fabrication de ces foyers. Le problème commun aux trois villes d’intervention du PGM-E (Antsiranana, Mahajanga et Toliara) est que la qualité de gisement d’argile a nécessité une exper-tise spécifique avant qu’il soit exploitable pour la confection des inserts. Au début, le Programme a donc axé ses interventions sur :

la recherche d’un mélange d’argile adéquate pour chaque gisement (intervention d’une spécialiste en céramique),

La production locale des foyers améliorés

des séries de formations concernant tout le pro-cessus de la production des foyers grâce à des arti-sans producteurs d’Antananarivo déjà expéri-mentés en matière de fabrication de ces types de foyers,

la mise à disposition d’équipements, de matériels ainsi que de locaux pour la production des foyers.

L’écoulement des foyers est effectué par l’intermé-diaire des circuits de vente existants actuellement (marché local, épiceries du quartier, etc.) et par l’in-termédiaire des partenaires locaux (associations, in-stitutions, etc.). La promotion et la vente des foyers se fait également à travers la participation à des événements ponctuels : foires et fêtes locales, jour-nées exceptionnelles (environnement, énergie). Ces formes de diffusions sont accompagnées d’anima-

La vente par les structures de commercialisation

tions et de distributions de matériels de sensibilisa-tion (brochures, dépliants, etc.) pour attirer et infor-mer la clientèle.

Les artisans et commerçants décident eux-mêmes des prix appliqués et ne bénéficient jusqu’à présent d’aucune subvention directe. Les prix varient en fonction de la taille des fourneaux (environ 6 000 Ar pour un foyer familial, de 15 000 Ar à 25 000 Ar pour des foyers destinés aux cantines, gargotes, etc.).

dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

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Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

Au démarrage du programme, la majorité de la population des villes concernées ne connaissait pas l’existence des foyers amé-liorés. Seuls les ménages qui avaient pu s’en procurer lors des déplacements à Antananarivo ou lors de rares ventes sur les marchés locaux les utilisaient.

Des actions de sensibilisation et de marketing ont donc été en-gagées pour mieux faire connaître l’existence des foyers pro-duits localement ainsi que les avantages procurés grâce à leur utilisation.

Toutefois, ces actions ont été réalisées à échelle réduite, car le rythme de production des artisans n’est pas encore en mesure d’assurer des commandes en grande quantité.

Les actions de sensibilisation et de marketing

Action promotionnelle sur un marché.

Dans le cadre du suivi des activités d’appui du Pro-gramme, des données sont régulièrement collectées sur la production et la vente de foyers améliorés. D’autre part, des tests en laboratoire ainsi qu’au ni-

Monitoring

3 RÉSULTATS

veau des ménages, sont réalisés afin de vérifier la per-formance des nouveaux foyers introduits sur le mar-ché.

Les résultats acquis par le projet pour la diffusion des foyers améliorés varient d’une région d’intervention

à l’autre, en fonction des contextes socioculturels qui diffèrent dans les trois villes.

La production des foyers améliorés avec l’appui du projet a débuté à Antsiranana en 1993. Les types de foyers améliorés produits et diffusés initialement étaient les foyers métalliques conçus avec l’appui du projet Banque Mondiale mis en œuvre au sein du Ministère de l’Energie. C’est ainsi qu’en l’espace de dix ans, plus de 35 000 unités de foyers améliorés ont été achetés par les ménages d’Antsiranana. Jusqu’à présent, ces types de foyers se diffusent encore sans aucun appui de la part du projet.

L’introduction de foyers améliorés en argile ne s’est faite qu’en 1993. Actuellement, on compte trois pro-ducteurs de foyers améliorés en argile dans la ville d’Antsiranana, dont deux femmes et un homme. Ces

Antsiranana ville

trois producteurs disposent chacun de leur propre atelier. Le rythme de production est encore faible, soit 15 foyers/mois par artisan.

En raison de l’offre réduite se situant largement en dessous des besoins de la population, le projet a dé-cidé depuis mars 2013, comme mesure transitoire, l’importation de foyers améliorés produits à Antana-narivo, pour alimenter le marché local.

La diffusion massive de ces foyers importés est assu-rée par une association locale, engagée comme pres-tataire, dont les actions consistent à multiplier les animations dans différents points de ventes dissémi-nés dans les quartiers de la ville, des ventes aux parti-culiers et aux institutions locales.

La production de foyers améliorés en argile dans la ville de Mahajanga a débuté en 2009, à la suite d’une formation dispensée par un producteur venant d’An-tananarivo. Actuellement, cinq artisans produisent des foyers améliorés en argile à Mahajanga ville, avec un rythme de production total de 180 FAA / mois.

Cette production étant encore insuffisante pour sa-tisfaire les besoins des ménages de Mahajanga ville, le projet a appuyé une extension de la production dans

Mahajanga ville

la ville de Marovoay, localité située à une centaine de kilomètres de Mahajanga, qui dispose de sites d’ar-gile de qualité ainsi que d’artisans motivés à l’exercice de cette activité. A l’issue de cette formation initiée au mois de septembre 2013, l’effectif des producteurs s’est accru et davantage de foyers sont mis en vente. Le nombre de foyers diffusés dans la ville de Maha-janga depuis 2009 jusqu’à mai 2014 est environ de 7 000 FAA.

Vente de foyers dans les quartiers.Atelier de fabrication de foyers.

Toliara ville

4 IMPACTS

Les tests comparatifs réalisés sur les différents foyers ont montré que le foyer amélioré en argile permet une économie moyenne en combustible de 30 % par rapport au foyer traditionnel. Certains ménages ont même constaté une économie allant jusqu’à 40 %, lors des entretiens menés dans le cadre du suivi de

l’utilisation. L’économie monétaire correspondante est d’autant plus importante, et motivante, pour l’utilisateur que le prix du charbon est élevé. De ce point du vue, la situation est donc plus favorable à Toliara qu’à Diana (cf. Tableau 2).

Toliara est la dernière ville à entamer la production de foyers améliorés en argile parmi les trois zones d’in-tervention du projet. Dans cette région, il avait été initialement prévu de concevoir et de diffuser des foyers à bois en milieu rural.

Mais ces activités n’ont pas abouti, à cause du manque d’intérêt des utilisateurs ruraux, pour les-quels le bois est « gratuit », et de la démotivation des artisans qui en a résulté.

A partir de 2011, le programme s’est donc réorienté vers la diffusion de foyers améliorés à charbon de bois dans la ville de Toliara.

Après des formations en série, 19 artisans sont ac-tuellement opérationnels et répartis dans 5 centres de production, dont 2 dans la ville de Toliara même et 3 dans une commune rurale limitrophe située à 7 km de la ville.

Le rythme de production total est de 250 FAA / mois, mais étant donné le nombre de ménages de la ville (environ 30 000 ménages), cette capacité s’avère en-core insuffisante pour couvrir les besoins de la popu-lation. Le nombre de FAA diffusés depuis 2011 jusqu’à mai 2014 est environ de 6 000. La diffusion de ces foyers se fait par le biais de prestation d’asso-ciations locales, avec des ventes animations dans les différents quartiers, une approche de proximité au niveau des connaissances et l’approvisionnement des différents points de vente dans la ville. Il faut men-tionner la présence à Toliara de ADES, qui vend des foyers améliorés haut de gamme, produits en régie et vendus avec une importante subvention.

Bois de feu (kg) 96 82 166

Charbon de bois en sac (kg) 350 163 365

Charbon de bois en tas (kg) 663 266 487

Tableau 2 : Prix du charbon à la consommation en 2014 dans les trois régions cibles

Toliara AntsirananaSource d’énergie. Prix Janvier 2014

Prix 2014 en Ar/kg

dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

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Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

Au démarrage du programme, la majorité de la population des villes concernées ne connaissait pas l’existence des foyers amé-liorés. Seuls les ménages qui avaient pu s’en procurer lors des déplacements à Antananarivo ou lors de rares ventes sur les marchés locaux les utilisaient.

Des actions de sensibilisation et de marketing ont donc été en-gagées pour mieux faire connaître l’existence des foyers pro-duits localement ainsi que les avantages procurés grâce à leur utilisation.

Toutefois, ces actions ont été réalisées à échelle réduite, car le rythme de production des artisans n’est pas encore en mesure d’assurer des commandes en grande quantité.

Les actions de sensibilisation et de marketing

Action promotionnelle sur un marché.

Dans le cadre du suivi des activités d’appui du Pro-gramme, des données sont régulièrement collectées sur la production et la vente de foyers améliorés. D’autre part, des tests en laboratoire ainsi qu’au ni-

Monitoring

3 RÉSULTATS

veau des ménages, sont réalisés afin de vérifier la per-formance des nouveaux foyers introduits sur le mar-ché.

Les résultats acquis par le projet pour la diffusion des foyers améliorés varient d’une région d’intervention

à l’autre, en fonction des contextes socioculturels qui diffèrent dans les trois villes.

La production des foyers améliorés avec l’appui du projet a débuté à Antsiranana en 1993. Les types de foyers améliorés produits et diffusés initialement étaient les foyers métalliques conçus avec l’appui du projet Banque Mondiale mis en œuvre au sein du Ministère de l’Energie. C’est ainsi qu’en l’espace de dix ans, plus de 35 000 unités de foyers améliorés ont été achetés par les ménages d’Antsiranana. Jusqu’à présent, ces types de foyers se diffusent encore sans aucun appui de la part du projet.

L’introduction de foyers améliorés en argile ne s’est faite qu’en 1993. Actuellement, on compte trois pro-ducteurs de foyers améliorés en argile dans la ville d’Antsiranana, dont deux femmes et un homme. Ces

Antsiranana ville

trois producteurs disposent chacun de leur propre atelier. Le rythme de production est encore faible, soit 15 foyers/mois par artisan.

En raison de l’offre réduite se situant largement en dessous des besoins de la population, le projet a dé-cidé depuis mars 2013, comme mesure transitoire, l’importation de foyers améliorés produits à Antana-narivo, pour alimenter le marché local.

La diffusion massive de ces foyers importés est assu-rée par une association locale, engagée comme pres-tataire, dont les actions consistent à multiplier les animations dans différents points de ventes dissémi-nés dans les quartiers de la ville, des ventes aux parti-culiers et aux institutions locales.

La production de foyers améliorés en argile dans la ville de Mahajanga a débuté en 2009, à la suite d’une formation dispensée par un producteur venant d’An-tananarivo. Actuellement, cinq artisans produisent des foyers améliorés en argile à Mahajanga ville, avec un rythme de production total de 180 FAA / mois.

Cette production étant encore insuffisante pour sa-tisfaire les besoins des ménages de Mahajanga ville, le projet a appuyé une extension de la production dans

Mahajanga ville

la ville de Marovoay, localité située à une centaine de kilomètres de Mahajanga, qui dispose de sites d’ar-gile de qualité ainsi que d’artisans motivés à l’exercice de cette activité. A l’issue de cette formation initiée au mois de septembre 2013, l’effectif des producteurs s’est accru et davantage de foyers sont mis en vente. Le nombre de foyers diffusés dans la ville de Maha-janga depuis 2009 jusqu’à mai 2014 est environ de 7 000 FAA.

Vente de foyers dans les quartiers.Atelier de fabrication de foyers.

Toliara ville

4 IMPACTS

Les tests comparatifs réalisés sur les différents foyers ont montré que le foyer amélioré en argile permet une économie moyenne en combustible de 30 % par rapport au foyer traditionnel. Certains ménages ont même constaté une économie allant jusqu’à 40 %, lors des entretiens menés dans le cadre du suivi de

l’utilisation. L’économie monétaire correspondante est d’autant plus importante, et motivante, pour l’utilisateur que le prix du charbon est élevé. De ce point du vue, la situation est donc plus favorable à Toliara qu’à Diana (cf. Tableau 2).

Toliara est la dernière ville à entamer la production de foyers améliorés en argile parmi les trois zones d’in-tervention du projet. Dans cette région, il avait été initialement prévu de concevoir et de diffuser des foyers à bois en milieu rural.

Mais ces activités n’ont pas abouti, à cause du manque d’intérêt des utilisateurs ruraux, pour les-quels le bois est « gratuit », et de la démotivation des artisans qui en a résulté.

A partir de 2011, le programme s’est donc réorienté vers la diffusion de foyers améliorés à charbon de bois dans la ville de Toliara.

Après des formations en série, 19 artisans sont ac-tuellement opérationnels et répartis dans 5 centres de production, dont 2 dans la ville de Toliara même et 3 dans une commune rurale limitrophe située à 7 km de la ville.

Le rythme de production total est de 250 FAA / mois, mais étant donné le nombre de ménages de la ville (environ 30 000 ménages), cette capacité s’avère en-core insuffisante pour couvrir les besoins de la popu-lation. Le nombre de FAA diffusés depuis 2011 jusqu’à mai 2014 est environ de 6 000. La diffusion de ces foyers se fait par le biais de prestation d’asso-ciations locales, avec des ventes animations dans les différents quartiers, une approche de proximité au niveau des connaissances et l’approvisionnement des différents points de vente dans la ville. Il faut men-tionner la présence à Toliara de ADES, qui vend des foyers améliorés haut de gamme, produits en régie et vendus avec une importante subvention.

Bois de feu (kg) 96 82 166

Charbon de bois en sac (kg) 350 163 365

Charbon de bois en tas (kg) 663 266 487

Tableau 2 : Prix du charbon à la consommation en 2014 dans les trois régions cibles

Toliara AntsirananaSource d’énergie. Prix Janvier 2014

Prix 2014 en Ar/kg

dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

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Cette économie en charbon de bois a des effets in-duits directs :

Sur les dépenses des ménages : chaque ménage utilisateur de FAA économise en moyenne 21 EUR par an.

Sur l’exploitation forestière : la quantité de bois économisée par ménage correspond à la produc-tion de 0,2 ha de reboisement.

Sur l’émission de gaz agissant sur le changement climatique ainsi que sur la quantité de particules fines, nocives pour la santé des ménagères et des enfants, qui diminuent dans les mêmes propor-tions.

Le taux de pénétration de ce type de foyer est de 26 % à Antsiranana ville, tandis qu’à Mahajanga, il

4est de 18 % pour l’année 2014 , soit une réduction

totale des dépenses des ménages de l’ordre de 980 millions d’Ariary (385 000 EUR) sur l’année. L’éco-nomie en combustible représente la production an-nuelle d’environ 1 000 ha de reboisement.

Toutefois, étant donné le rythme de production as-sez faible dans les trois régions, la disponibilité des foyers mis sur le marché n’arrive pas encore à couvrir les besoins de la majorité des ménages urbains. On remarque un accroissement des ménages intéressés par les foyers améliorés lors des manifestations et des événements relatifs à ce produit, mais on observe toujours une réticence face à un changement d’ha-bitude, qui peut s’expliquer par un manque de sen-sibilisation et par un prix encore considéré comme relativement bas du charbon.

4Ces résultats ont été collectés lors des enquêtes sur des panels de ménage de ces 2 villes respectives.

5 CONCLUSION ET PERSPECTIVES

La diffusion des foyers améliorés constitue le dernier maillon de la chaîne bois-énergie « vert ». C’est l’a-boutissement des actions menées en amont de la fili-ère (production, transformation, commercialisation) pour la modernisation et la rationalisation technique et économique de la filière.

Les problèmes rencontrés pour la diffusion des foyers améliorés, surtout au niveau de la production, amènent à réfléchir sur des approches concrètes nou-velles, en particulier concernant l’allègement des tra-vaux de traitement de l’argile, par la conception d’ou-tils et d’équipements (malaxeurs, presses à inserts, etc.). On pourrait envisager la mise en place de cen-tres de production de type micro entreprises, qui pourraient assurer de façon continue la production, en quantité et en qualité, des foyers améliorés, pa-rallèlement à celle des petits ateliers artisanaux.

Au niveau de la diffusion des foyers, des campagnes de sensibilisation et de marketing sont encore néces-saires, ainsi que des actions de proximité, pour sensi-biliser le maximum de ménages et les convaincre d’adopter de nouveaux comportements. A ceci s’a-joute la nécessité d’étendre davantage les circuits ac-

tuels de commercialisation afin de couvrir tous les quartiers des villes et les zones périphériques.

Enfin, l’adoption massive des foyers reste étroite-ment dépendante à l’avenir de l’évolution du prix du charbon de bois : plus son prix sera élevé, plus les éco-nomies à réaliser avec les foyers améliorés seront inci-tatives pour les consommateurs.

Gargote utilisant des foyers améliorés.

dans les régions d’intervention de PGM-E/GIZ à Madagascar

La diffusion des foyers améliorés

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Programme Germano-Malgache po

ur l’ E

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t (PG

M-E

/GI Z

)

ProductionFiche thématique No 13 Fiche thématique 08

Implication des Organisations de la Société Civile œuvrant pour l’Environnement dans la bonne gouvernance de la FBE selon la « Vision2025 »

Madagascar est un pays à diversité biologique excep-tionnelle, avec une haute concentration d’espèces végétales et animales mondiales, dont la plupart sont endémiques. La biodiversité malgache est considérée comme «bien public mondial». Actuellement, en raison de la recrudescence de la pauvreté, ce patri-moine risque de disparaître.

Les actes de dilapidations de ressources forestières à haute valeur commerciale ne cessent de prendre de l’ampleur, comme le montre la prolifération de l’ex-ploitation illicite du bois de rose pour l’exportation. La carbonisation figure également parmi les causes majeures de la dégradation des ressources forestières dans plusieurs régions de Madagascar où les éco-systèmes forestiers sont particulièrement fragiles. Le phénomène de destruction est accru par la croissance de la pauvreté, qui rend la population rurale tribu-taire des ressources forestières pour accéder à un revenu monétaire à court terme.

Par ailleurs, en raison de la détérioration de leur pouvoir d’achat et de la croissance du prix des éner-gies fossiles (gaz en particulier), les ménages urbains ont davantage tendance à utiliser le bois-énergie, dont le coût d’utilisation est plus faible.

Face à cette situation, les Organisations de la Société Civile œuvrant pour l’Environnement (OSC-E) ont

1 LE CONTEXTE

fait du rétablissement de la bonne gouvernance dans le secteur environnemental un de leurs thèmes majeurs. Assumant leur rôle de contre-pouvoir, elles dénoncent les délits en matière environnementale, à travers des interpellations diffusées dans les médias et dans les conférences, afin de faire réagir les instances compétentes. Hormis les interpellations en matière de trafic de bois précieux et d’espèces protégées d’animaux (tortues), les OSC des quatre Régions

1Analamanga, DIANA, Boeny et Atsimo-Andrefana , ont également fixé comme une de leurs priorités le respect de la bonne gouvernance dans la filière bois-énergie.

A travers son appui au « Programme Germano-Mal-gache pour l’Environnement » (PGM-E), la coopé-ration allemande au développement à Madagascar promeut la consolidation des OSC-E des quatre régions, afin qu’elles soient capables d’assumer pleinement leurs rôles d’interpellation et de contre-pouvoir dans le cadre de la problématique bois-énergie.

2 LES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POURL’ENVIRONNEMENT

Les OSC-E et leurs rôles

1 ) Alliance Voharygasy (AVG), Mandresy, Komanga et Famari.

organisations-membres et a été créée en 2009. Les autres OSC régionales dont le champ d’intervention est la gestion durable des ressources naturelles se sont jointes à elles et se sont constituées en réseaux, pour rendre plus efficaces les actions qu’elles mènent dans la lutte contre l’exploitation charbonnière illicite.

L’Alliance Voahary Gasy (AVG) est une plateforme des organisations de la Société Civile Malagasy œuvrant pour l’Environnement. Elle regroupe 27

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

Page 58: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

Ces OSC-E conçoivent leurs rôles comme :

une instance d’interpellation, de débat, de contestation ;

une plateforme d’innovations sociales ;

un moyen de partage d’informations, de connaissances et d’expériences ;

un élément de démocratisation et de bonne gouvernance.

Afin de renforcer leurs capacités, le PGME/GIZ a appuyé les OSC-E des trois régions par une série de formations. Elles concernaient entre autres d’appré-hender les rôles de la société civile en général ainsi que les techniques de plaidoyers et d’interpellations, en collaboration avec un ex-représentant de « Green Peace » (France). En outre leurs représentants ont participé à une formation et une conférence débat concernant l’accès à la justice en matière d’environ-nement.

Les OSC-E des trois régions, partenaires du PGM-E/GIZ, ont ensuite approfondi le thème du bois-én-ergie comme facteur de dégradation des ressources naturelles et les éléments-clés de la modernisation de la Filière Bois-Energie du PGM- E. Elles se sont ainsi approprié la «Vision 2025» du PGM-E et la stratégie de la modernisation de la filière bois-énergie.

Les membres des OSC-E sont devenus des personnes ressources, reconnues et sollicitées au niveau de leurs localités respectives, en matière de modernisation de la filière bois énergie et de foyers améliorés. Ils inter-viennent dans les réunions techniques sectorielles et disposent des données de base pertinentes pour par-ticiper aux débats concernant la filière bois-énergie.

Grâce à l’intervention des OSC-E, le respect du cadre réglementaire est devenu un thème important et les parties prenantes se concertent pour sa mise en œuvre. Dans la Région DIANA, les enjeux environ-nementaux dans leur globalité ont pour la première fois été inscrits dans un document référentiel régio-nal, le Schéma Régional de l’Aménagement du Terri-toire (SRAT). La filière bois-énergie est désormais re-connue comme élément majeur de l’économie régio-

nale et figure aussi dans le Schéma Régional de Déve-loppement Economique (SRDE).

Actuellement, certains groupes de charbonniers illi-cites ont recours à l’OSC-E « Mandresy » pour leur ré-intégration dans le secteur légal. Ces groupes d’ex – illégaux sont devenus des personnes – relais, té-moignant au niveau de leurs localités des avantages et bénéfices de l’adhésion à une structure légale, recon-nue officiellement. Les argumentaires développés par les membres de l’OSC-E, avec l’appui du PGM-E/ GIZ-ECO, ont été entendus et écoutés par l’admi-nistration forestière de DIANA, qui a pris position pour l’interdiction d’exportation de charbon de bois tant que l’offre légale en énergie de cuisson ne satis-fait pas encore la demande des grands centres locaux.

Les OSC-E et le PGM-E

Première page de « Nintsika Jiaby » ( à nous tous), Bulletin de liaison de l’OSCE DIANA.

Les OSC-E ont joué un rôle important dans l’évo-lution des mentalités et des pratiques, en particulier en œuvrant pour faire appliquer les textes et lois par les responsables à tous niveaux, pour rendre effectifs les contrôles, pour garantir une bonne gouvernance en matière de gestion des ressources naturelles, à travers des actions d’éducation citoyenne sur le non gaspillage, d’interpellations face à des exactions dûment prouvées, de suivi et de sensibilisation.

Elles offrent des services de soutien technique aux communautés de base et aux groupes actifs faisant preuve d’initiative dans le secteur de l’environne-ment global. Elles agissent également pour faire ren-trer dans le circuit légal les acteurs illicites de la pro-duction de bois-énergie.

Au niveau des partenaires et responsables régionaux en environnement, des actions de plaidoyers ont été menées. Il en a résulté, par exemple, la prise de me-sures suspensives de toute forme d’exploitation per-pétrée dans l’aire protégée de la Nouvelle Aire Pro-tégée (NAP) du complexe de la Montagne des Français dans la région DIANA.

Des actions d’interpellations ponctuelles ont égale-ment été menées, auprès de la Direction Régionale de l’Environnement et des Forêts (DREF), des services

3 LES ACTIONS MENÉES ET LES RÉSULTATS

des domaines et topographiques et du Chef de Ré-gion à DIANA, concernant le règlement de litiges entre un groupe de charbonniers et un spoliateur. L’association des planteurs reboiseurs a pu reprendre possession de ses produits et de ses parcelles reboi-sées. D’autre part, à la suite d’interpellations, les re-sponsables de la DREF sont intervenus auprès des agents des forces de l’ordre pour qu’ils acceptent dés-ormais le « charbon vert » légal, issu des reboisements, muni de « laissez-passer » délivrés par l’administration.

Toujours à DIANA, un plaidoyer au niveau de l’in-stance de décision de la région a été mené, concer-nant la mise en œuvre de la stratégie sur la modernisa-tion de la filière bois-énergie à travers la « Vision 2025 ». Cette initiative a été soutenue publiquement devant les responsables des Services Techniques Déconcen-trés (STD) concernés.

Il s’en est suivi une intégration de l’OSC-E « Mandresy » comme membre officiel du Comité Régional de l’Amé-nagement du Territoire (CRAT) et sa désignation au sein du Comité Régional de Développement Econo-mique (CRDE) de la Région DIANA. Au cours de l’année 2013-2014, « Mandresy » entreprend un pro-jet avec Transparency International en vue de renfor-cer la transparence dans la filière bois-énergie.

Atelier de réflexion sur le cadre réglementaire de la filière bois-énergie (OSC-E DIANA).

Par ailleurs, les OSC-E des régions Boeny et Atsimo Andrefana en collaboration avec les Services Tech-niques Déconcentrés (STD) et les autorités régio-nales, jouent un rôle majeur dans l’application des nouvelles réglementations régionales en matière de bois-énergie, ainsi que dans le suivi de l’effectivité du contrôle de la filière bois-énergie.

Dans la Région Atsimo Andrefana, l’OSC-E « Fama-ri » s’est impliquée dans la sensibilisation d’une com-mune, pour planifier des actions tendant à diminuer la production illicite du charbon de bois dans les forêts naturelles.

Les OSC-E des trois régions disposent de supports de sensibilisation qu’ils utilisent lors des rencontres avec la population. Il s’agit de vidéos et de dépliants, véhi-culant des messages et des argumentaires sur l’acuité

4 LES AVANTAGES ET EFFETS INDUITS

5 PERSPECTIVES

Les OSC-E des trois régions envisagent à moyen terme de :

i) Contribuer à la mise en place d’une réglemen-tation favorisant les pratiques légales en termes de production et de commercialisation du char-bon, acceptée de tous et appliquée effectivement par les acteurs concernés.

ii) Elaborer un plan d’action pour inciter l’exten-sion d’un reboisement permettant l’augmenta-tion la part du « charbon vert » légalement pro-duit.

iii) Amener les producteurs de charbon à compren-dre et à s’investir dans l’application des tech-niques de production rentables et à intégrer la filière légale.

iv) Contribuer à la vulgarisation de l’utilisation d’énergies renouvelables accessibles aux ménages et à la diffusion des foyers économiques afin de diminuer les gaspillages en énergie de cuisson.

v) Renforcer les échanges entre les OSC-E régio-nales et nationale, pour permettre d’avoir une vision forestière commune acceptée et validée par toutes les parties au niveau national.

vi) Prendre en considération la nécessité d’anticiper les mesures d’adaptation au changement clima-tique dans les localités les plus vulnérables.

vii) Aider à l’émergence d’initiatives locales en ma-tière environnementale et appuyer la recherche de financements pour de petits projets, portés par exemple par des groupements de paysans (appuis au reboisement), des associations de charbonniers (financement de meules fixes sur crédits carbone en particulier), des fabricants de foyers améliorés, ou tout candidat porteurs d’actions concrètes dans la filière bois-énergie.

des problématiques environnementales causées par la production illégale du bois-énergie.

dans la bonne gouvernance de la FBE selon la «Vision2025»

Implication des Organisations de la Société Civile œuvrant pour l’Environnement

dans la bonne gouvernance de la FBE selon la «Vision2025»

Implication des Organisations de la Société Civile œuvrant pour l’Environnement

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Ces OSC-E conçoivent leurs rôles comme :

une instance d’interpellation, de débat, de contestation ;

une plateforme d’innovations sociales ;

un moyen de partage d’informations, de connaissances et d’expériences ;

un élément de démocratisation et de bonne gouvernance.

Afin de renforcer leurs capacités, le PGME/GIZ a appuyé les OSC-E des trois régions par une série de formations. Elles concernaient entre autres d’appré-hender les rôles de la société civile en général ainsi que les techniques de plaidoyers et d’interpellations, en collaboration avec un ex-représentant de « Green Peace » (France). En outre leurs représentants ont participé à une formation et une conférence débat concernant l’accès à la justice en matière d’environ-nement.

Les OSC-E des trois régions, partenaires du PGM-E/GIZ, ont ensuite approfondi le thème du bois-én-ergie comme facteur de dégradation des ressources naturelles et les éléments-clés de la modernisation de la Filière Bois-Energie du PGM- E. Elles se sont ainsi approprié la «Vision 2025» du PGM-E et la stratégie de la modernisation de la filière bois-énergie.

Les membres des OSC-E sont devenus des personnes ressources, reconnues et sollicitées au niveau de leurs localités respectives, en matière de modernisation de la filière bois énergie et de foyers améliorés. Ils inter-viennent dans les réunions techniques sectorielles et disposent des données de base pertinentes pour par-ticiper aux débats concernant la filière bois-énergie.

Grâce à l’intervention des OSC-E, le respect du cadre réglementaire est devenu un thème important et les parties prenantes se concertent pour sa mise en œuvre. Dans la Région DIANA, les enjeux environ-nementaux dans leur globalité ont pour la première fois été inscrits dans un document référentiel régio-nal, le Schéma Régional de l’Aménagement du Terri-toire (SRAT). La filière bois-énergie est désormais re-connue comme élément majeur de l’économie régio-

nale et figure aussi dans le Schéma Régional de Déve-loppement Economique (SRDE).

Actuellement, certains groupes de charbonniers illi-cites ont recours à l’OSC-E « Mandresy » pour leur ré-intégration dans le secteur légal. Ces groupes d’ex – illégaux sont devenus des personnes – relais, té-moignant au niveau de leurs localités des avantages et bénéfices de l’adhésion à une structure légale, recon-nue officiellement. Les argumentaires développés par les membres de l’OSC-E, avec l’appui du PGM-E/ GIZ-ECO, ont été entendus et écoutés par l’admi-nistration forestière de DIANA, qui a pris position pour l’interdiction d’exportation de charbon de bois tant que l’offre légale en énergie de cuisson ne satis-fait pas encore la demande des grands centres locaux.

Les OSC-E et le PGM-E

Première page de « Nintsika Jiaby » ( à nous tous), Bulletin de liaison de l’OSCE DIANA.

Les OSC-E ont joué un rôle important dans l’évo-lution des mentalités et des pratiques, en particulier en œuvrant pour faire appliquer les textes et lois par les responsables à tous niveaux, pour rendre effectifs les contrôles, pour garantir une bonne gouvernance en matière de gestion des ressources naturelles, à travers des actions d’éducation citoyenne sur le non gaspillage, d’interpellations face à des exactions dûment prouvées, de suivi et de sensibilisation.

Elles offrent des services de soutien technique aux communautés de base et aux groupes actifs faisant preuve d’initiative dans le secteur de l’environne-ment global. Elles agissent également pour faire ren-trer dans le circuit légal les acteurs illicites de la pro-duction de bois-énergie.

Au niveau des partenaires et responsables régionaux en environnement, des actions de plaidoyers ont été menées. Il en a résulté, par exemple, la prise de me-sures suspensives de toute forme d’exploitation per-pétrée dans l’aire protégée de la Nouvelle Aire Pro-tégée (NAP) du complexe de la Montagne des Français dans la région DIANA.

Des actions d’interpellations ponctuelles ont égale-ment été menées, auprès de la Direction Régionale de l’Environnement et des Forêts (DREF), des services

3 LES ACTIONS MENÉES ET LES RÉSULTATS

des domaines et topographiques et du Chef de Ré-gion à DIANA, concernant le règlement de litiges entre un groupe de charbonniers et un spoliateur. L’association des planteurs reboiseurs a pu reprendre possession de ses produits et de ses parcelles reboi-sées. D’autre part, à la suite d’interpellations, les re-sponsables de la DREF sont intervenus auprès des agents des forces de l’ordre pour qu’ils acceptent dés-ormais le « charbon vert » légal, issu des reboisements, muni de « laissez-passer » délivrés par l’administration.

Toujours à DIANA, un plaidoyer au niveau de l’in-stance de décision de la région a été mené, concer-nant la mise en œuvre de la stratégie sur la modernisa-tion de la filière bois-énergie à travers la « Vision 2025 ». Cette initiative a été soutenue publiquement devant les responsables des Services Techniques Déconcen-trés (STD) concernés.

Il s’en est suivi une intégration de l’OSC-E « Mandresy » comme membre officiel du Comité Régional de l’Amé-nagement du Territoire (CRAT) et sa désignation au sein du Comité Régional de Développement Econo-mique (CRDE) de la Région DIANA. Au cours de l’année 2013-2014, « Mandresy » entreprend un pro-jet avec Transparency International en vue de renfor-cer la transparence dans la filière bois-énergie.

Atelier de réflexion sur le cadre réglementaire de la filière bois-énergie (OSC-E DIANA).

Par ailleurs, les OSC-E des régions Boeny et Atsimo Andrefana en collaboration avec les Services Tech-niques Déconcentrés (STD) et les autorités régio-nales, jouent un rôle majeur dans l’application des nouvelles réglementations régionales en matière de bois-énergie, ainsi que dans le suivi de l’effectivité du contrôle de la filière bois-énergie.

Dans la Région Atsimo Andrefana, l’OSC-E « Fama-ri » s’est impliquée dans la sensibilisation d’une com-mune, pour planifier des actions tendant à diminuer la production illicite du charbon de bois dans les forêts naturelles.

Les OSC-E des trois régions disposent de supports de sensibilisation qu’ils utilisent lors des rencontres avec la population. Il s’agit de vidéos et de dépliants, véhi-culant des messages et des argumentaires sur l’acuité

4 LES AVANTAGES ET EFFETS INDUITS

5 PERSPECTIVES

Les OSC-E des trois régions envisagent à moyen terme de :

i) Contribuer à la mise en place d’une réglemen-tation favorisant les pratiques légales en termes de production et de commercialisation du char-bon, acceptée de tous et appliquée effectivement par les acteurs concernés.

ii) Elaborer un plan d’action pour inciter l’exten-sion d’un reboisement permettant l’augmenta-tion la part du « charbon vert » légalement pro-duit.

iii) Amener les producteurs de charbon à compren-dre et à s’investir dans l’application des tech-niques de production rentables et à intégrer la filière légale.

iv) Contribuer à la vulgarisation de l’utilisation d’énergies renouvelables accessibles aux ménages et à la diffusion des foyers économiques afin de diminuer les gaspillages en énergie de cuisson.

v) Renforcer les échanges entre les OSC-E régio-nales et nationale, pour permettre d’avoir une vision forestière commune acceptée et validée par toutes les parties au niveau national.

vi) Prendre en considération la nécessité d’anticiper les mesures d’adaptation au changement clima-tique dans les localités les plus vulnérables.

vii) Aider à l’émergence d’initiatives locales en ma-tière environnementale et appuyer la recherche de financements pour de petits projets, portés par exemple par des groupements de paysans (appuis au reboisement), des associations de charbonniers (financement de meules fixes sur crédits carbone en particulier), des fabricants de foyers améliorés, ou tout candidat porteurs d’actions concrètes dans la filière bois-énergie.

des problématiques environnementales causées par la production illégale du bois-énergie.

dans la bonne gouvernance de la FBE selon la «Vision2025»

Implication des Organisations de la Société Civile œuvrant pour l’Environnement

dans la bonne gouvernance de la FBE selon la «Vision2025»

Implication des Organisations de la Société Civile œuvrant pour l’Environnement

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Programme Germano-Malgache po

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ProductionFiche thématique No 13

La coopération allemande à Madagascar focalise ses interventions sur la gestion durable des ressources naturelles au profit des populations démunies. Elle appuie la mise en œuvre du « Programme Germano-Malgache pour l’Environnement » (PGM-E), qui vise spécifiquement la modernisation de la filière

1bois-énergie dans trois Régions .

L’effort de modernisation appuyé par le PGM-E con-cerne l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur bois-énergie, notamment :

i) l’appui aux activités de reboisement,

ii) la vulgarisation de systèmes de production de bois et de charbon plus efficaces et durables,

iii) la réorganisation de la commercialisation du bois-énergie issu des reboisements, avec la mise en place de centres ruraux et urbains de com-mercialisation,

1 OBJECTIFS

iv) la diffusion de foyers économes auprès des con-sommateurs,

v) l’appui à l’amélioration des conditions-cadres (sécurisation foncière, gouvernance locale, renforcement des capacités de la société civile).

Etant donné la pluralité et la complexité des inter-ventions, un système de suivi-évaluation efficace est essentiel. Afin d’optimiser le suivi du programme, le PGM-E a mis au point une base de données, chargée de stocker et de structurer les informations quanti-tatives et qualitatives sur la filière bois énergie dans les zones d’intervention du Programme. Cette base de données doit servir (i) à l’analyse standardisée et automatisée des données collectées, (ii) au pilotage interne, afin de suivre les résultats et les impacts du PGM-E, (iii) à l’information des acteurs participant à la mise en œuvre du programme : services tech-niques forestiers et de l’énergie, collectivités décen-tralisées régionales et communales, guichets fonciers, cadastre, acteurs des filières, etc.

2 APPROCHE

Fiche thématique 09

Le système de gestion de base de données de la FBE

La collecte de données s’effectue tout au long de la filière bois-énergie, c’est-à-dire de la production à la commercialisation en intégrant la partie utilisation par les ménages. Cette approche permet d’avoir une vision globale des résultats et impacts générés par les activités de modernisation de la filière bois-énergie, entreprises au niveau de chaque élément de la filière.

Le système est fondé sur la mise en réseau de trois logiciels (MS Access, Mapinfo et MS Excel) et d’un récepteur GPS de marque Trimble GeoExplorer pour la partie matérielle de collecte de données SIG (Cf. Figure ci-contre).

La structure et fonctionnement de la base de données

1 ) DIANA, BOENY et ATSIMO ANDREFANA

Les données traitées au niveau de MapInfo sont automatiquement envoyées vers MS Access et vice versa

MS ExcelMS AccessMapInfo

Stockage internédiaire des données et export vers MS Access et MapInfo

Transfert des données collectées vers MapInfo

Combinaison, analyse et visualisation des données collectées

CartographieSuivi des activités

et présentation des résultats

GPS Les données traitées au niveau de MapInfo sont automatiquement envoyées vers MS Access et vice versa

MS ExcelMS AccessMapInfo

Stockage internédiaire des données et export vers MS Access et MapInfo

Transfert des données collectées vers MapInfo

Combinaison, analyse et visualisation des données collectées

GPS

CartographieSuivi des activités

et présentation des résultats

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

Les informations sont saisies dans une base de don-nées Access à partir de formulaires. Les données SIG sont intégrées dans la banque de données à partir du logiciel MapInfo. La liaison et la mise à jour des don-nées entre les deux logiciels se fait de façon automa-tisée. Le traitement des informations se fait à partir de requêtes préenregistrées afin de produire des in-formations directement utilisables.

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La base de données est alimentée par la collecte d’in-formations réalisée au niveau de chaque responsable de produits. Plusieurs types d’informations sont col-lectés à différentes fréquences. Une première série de collectes est réalisée de manière continue et régulière sur l’année. Ces informations concernent surtout l’état d’avancement des activités planifiées par le pro-gramme et le suivi de l’évolution de l’environnement immédiat. Il s’agit en particulier des paramètres sui-vants :

Quantité de foyers améliorés commercialisés au niveau des points de vente ;

Evolution des prix de tous les combustibles de cuisson ;

Evolution du prix du charbon de bois à chaque niveau de la chaîne de valeur ;

Quantité de charbon de bois entrant et sortant au niveau des CRC/CUC-BEV ;

Suivi des parcelles de reboisement. Chaque contour des parcelles est enregistré et lié directement avec des informations prenant en compte les aspects sylvicoles et socio-écono-miques ;

Suivi des parcelles RVI dotées de certificats fonciers.

Par ailleurs, des enquêtes sur des thèmes spécifiques sont réalisées annuellement. Il peut s’agir d’enquêtes

sur l’utilisation des nouvelles techniques introduites, ou sur l’impact de ces techniques. Les informations obtenues servent à caractériser les groupes cibles qui bénéficient des améliorations apportées dans la mo-dernisation de la filière. Il s’agit des paramètres sui-vants :

La superficie des plantations réalisées et tous les attributs d’appropriation, sylvicoles et socio-économiques ;

Le taux d’adoption des techniques de carboni-sation améliorées ;

Le nombre de producteurs approvisionnant les CRC/CUC-BEV ;

Le nombre d’actionnaires des CRC/CUC-BEV ;

L’utilisation des foyers améliorés par les ménages.

Le système de suivi du Programme procède aussi à des mesures sur la performance des techniques mo-dernes introduites, afin de vérifier et de confirmer les valeurs théoriques attendues.

Suivi de l’accroissement de volume de bois des plantations ;

Rendement des meules de différents types ;

Répartition des bénéfices au niveau des CRC/ CUC-BEV ;

Performance des foyers améliorés, etc.

Type d’informations collectées

3 UTILISATIONS

Système de suivi-évaluation (SSE)

Les informations contenues dans la banque de don-nées servent en premier lieu à suivre les indicateurs définis lors de la planification du Programme, à montrer le degré d’atteinte des résultats et à caracté-riser leurs impacts.

La base de données fournit également les informa-tions nécessaires à des analyses numériques ou géo-graphiques spécifiques telles que :

Le suivi de l’offre et de la demande de la filière charbon de bois au niveau de la ville d’Antsira-nana en vue d’estimer la superficie à reboiser nécessaire.

L’identification des villages propices à la mise en place d’un CRC-BEV en tenant compte de la répartition spatiale des plantations ainsi que temporelle (année de plantation) en vue d’ob-tenir un bassin d’approvisionnement qui peut assurer un seuil de rentabilité.

Les bassins d’approvisionnement potentiels en charbon des CRC,

L’analyse spatiale de la banque de données a aussi permis de mettre en évidence les sites po-tentiels de mise en place des meules GMDR. Cet exercice a tenu compte de l’éloignement des parcelles par rapport à la meule ainsi que de la disponibilité des arbres en âge d’exploitation suffisants.

Le SIG permet un traitement spatial de toutes les données enregistrées, dont quelques exemples sont présentés dans les pages suivantes.

Analyses géographiques

Le système de gestion de base de données de la FBE

Le système de gestion de base de données de la FBE

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La base de données est alimentée par la collecte d’in-formations réalisée au niveau de chaque responsable de produits. Plusieurs types d’informations sont col-lectés à différentes fréquences. Une première série de collectes est réalisée de manière continue et régulière sur l’année. Ces informations concernent surtout l’état d’avancement des activités planifiées par le pro-gramme et le suivi de l’évolution de l’environnement immédiat. Il s’agit en particulier des paramètres sui-vants :

Quantité de foyers améliorés commercialisés au niveau des points de vente ;

Evolution des prix de tous les combustibles de cuisson ;

Evolution du prix du charbon de bois à chaque niveau de la chaîne de valeur ;

Quantité de charbon de bois entrant et sortant au niveau des CRC/CUC-BEV ;

Suivi des parcelles de reboisement. Chaque contour des parcelles est enregistré et lié directement avec des informations prenant en compte les aspects sylvicoles et socio-écono-miques ;

Suivi des parcelles RVI dotées de certificats fonciers.

Par ailleurs, des enquêtes sur des thèmes spécifiques sont réalisées annuellement. Il peut s’agir d’enquêtes

sur l’utilisation des nouvelles techniques introduites, ou sur l’impact de ces techniques. Les informations obtenues servent à caractériser les groupes cibles qui bénéficient des améliorations apportées dans la mo-dernisation de la filière. Il s’agit des paramètres sui-vants :

La superficie des plantations réalisées et tous les attributs d’appropriation, sylvicoles et socio-économiques ;

Le taux d’adoption des techniques de carboni-sation améliorées ;

Le nombre de producteurs approvisionnant les CRC/CUC-BEV ;

Le nombre d’actionnaires des CRC/CUC-BEV ;

L’utilisation des foyers améliorés par les ménages.

Le système de suivi du Programme procède aussi à des mesures sur la performance des techniques mo-dernes introduites, afin de vérifier et de confirmer les valeurs théoriques attendues.

Suivi de l’accroissement de volume de bois des plantations ;

Rendement des meules de différents types ;

Répartition des bénéfices au niveau des CRC/ CUC-BEV ;

Performance des foyers améliorés, etc.

Type d’informations collectées

3 UTILISATIONS

Système de suivi-évaluation (SSE)

Les informations contenues dans la banque de don-nées servent en premier lieu à suivre les indicateurs définis lors de la planification du Programme, à montrer le degré d’atteinte des résultats et à caracté-riser leurs impacts.

La base de données fournit également les informa-tions nécessaires à des analyses numériques ou géo-graphiques spécifiques telles que :

Le suivi de l’offre et de la demande de la filière charbon de bois au niveau de la ville d’Antsira-nana en vue d’estimer la superficie à reboiser nécessaire.

L’identification des villages propices à la mise en place d’un CRC-BEV en tenant compte de la répartition spatiale des plantations ainsi que temporelle (année de plantation) en vue d’ob-tenir un bassin d’approvisionnement qui peut assurer un seuil de rentabilité.

Les bassins d’approvisionnement potentiels en charbon des CRC,

L’analyse spatiale de la banque de données a aussi permis de mettre en évidence les sites po-tentiels de mise en place des meules GMDR. Cet exercice a tenu compte de l’éloignement des parcelles par rapport à la meule ainsi que de la disponibilité des arbres en âge d’exploitation suffisants.

Le SIG permet un traitement spatial de toutes les données enregistrées, dont quelques exemples sont présentés dans les pages suivantes.

Analyses géographiques

Le système de gestion de base de données de la FBE

Le système de gestion de base de données de la FBE

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Le système de gestion de base de données de la FBE

Le système de gestion de base de données de la FBE

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Le système de gestion de base de données de la FBE

Le système de gestion de base de données de la FBE

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718 000 719 000 720 000 721 000 722 000 723 000 724 000

1 508 000

1507 000

1506 000

1505 000

1504 000

Zone à sécuriserkilomètres

0 1 2Cours d’eau

Projection : LABORDE MADAGASCAR

Terrain de reboisement à sécuriser

Commune d’Ambakirano, Village d’Anjavimilay

Route nationaleAutre route

Le système de gestion de base de données de la FBE

Le système de gestion de base de données de la FBE

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718 000 719 000 720 000 721 000 722 000 723 000 724 000

1 508 000

1507 000

1506 000

1505 000

1504 000

Zone à sécuriserkilomètres

0 1 2Cours d’eau

Projection : LABORDE MADAGASCAR

Terrain de reboisement à sécuriser

Commune d’Ambakirano, Village d’Anjavimilay

Route nationaleAutre route

Le système de gestion de base de données de la FBE

Le système de gestion de base de données de la FBE

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Coûts d’installation

Intérêts des structures externes portés sur le SSE de la FBE

Capitalisation des aspects pertinents

Les coûts d’installation d’un tel système s’élèvent ap-proximativement à 40 000 EUR. Environ 50 % de ce montant est destiné à la formation en plusieurs étapes des futurs utilisateurs : utilisation de GeoExplorer, formation sur le logiciel SIG (MapInfo), utilisation de la banque de données et initiation à MS Access. Les frais d’acquisition des équipements sont évalués à environ 10 000 EUR dont font partie deux GPS récepteurs du type Trimble GeoExplorer, logiciel SIG (MapInfo), le logiciel de banque de données MS Access ainsi qu’un ordinateur performant. Le montant restant (10 000 EUR) est utilisé pour l’élaboration proprement dite et/ou l’adaptation du système de suivi.

Les informations disponibles au niveau du système de suivi et évaluation sont également utilisées par d’autres organismes externes. L’administration fores-tière ainsi que la Région utilisent les informations fournies par le système de suivi FBE du Programme, en vue d’alimenter leurs rapports. Par ailleurs, dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional de Dév-eloppement Economique, les données sur les planta-tions forestières ainsi que sur les terrains réservés aux reboisements ont été fournies par la banque de don-nées FBE.

Les informations clés utilisées par la société civile dans leurs travaux de lobbying et de sensibilisation sont extraites de la SSE FBE.

Une documentation sous forme de recueil de données synthétise les informations clés de la filière bois énergie dans les régions d'intervention du Programme.

L’objectif est de mettre à disposition des techniciens et des autres partenaires les données utilisées fré-quemment dans l’analyse de la filière.

L’Atlas interactif et la «Vision 2025»

Perspectives

La Vision 2025 présente les idées et actions nova-trices qui ont été développées en vue d’un appro-visionnement moderne et durable en bois-énergie, à la protection des ressources naturelles ainsi qu’à la ga-rantie de l’avenir. Une version au format PDF a été élaborée et diffusée. Pour faciliter le parcours du do-cument, une version interactive intégrant un atlas de la zone d’intervention a été élaborée.

Prochainement, la Région et la DREF seront initiés à l’utilisation du système de suivi de la filière bois-éner-gie afin de leur permettre d’utiliser la base de données dans le cadre des planifications régionales et du suivi de filière.

Par ailleurs, étant donné que le système de base de données du PGM-E sur la filière bois énergie a montré ses preuves, d’autres Programmes / Projets intervenants dans le secteur FBE seront aussi amener à l’utiliser en vue d’assurer le suivi de leurs activités.

Les informations contenues dans la base de données vont également servir d’éléments clés dans la mise en place d’un système de traçabilité du charbon issu des plantations forestières.

Le système de gestion de base de données de la FBE

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Programme Germano-Malgache po

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ProductionFiche thématique No 13

Les forêts et plantations forestières fournissent des services éco-systémiques vitaux pour les populations locales. Elles contribuent à la satisfaction des besoins de subsistance et au maintien des systèmes de pro-duction. Les forêts et les arbres sont en particulier dé-terminants pour la sécurité énergétique des popula-tions.

Cependant, la filière bois-énergie, en l’occurrence les ressources en bois et les acteurs concernés, souffrent déjà des conséquences du bouleversement du climat. Les facteurs de stress attribués au changement clima-tique exacerbent encore les pressions anthropiques déjà existantes sur le système.

Dans le contexte de la modernisation de la filière bois-énergie il s’agit donc de permettre aux forêts et

1 INTRODUCTION

plantations forestières de résister aux contraintes du changement climatique, à la pression anthropique et de maintenir leur productivité. Un approvisionne-ment énergétique basé sur la gestion durable des res-sources forestières et des plantations à vocation éner-gétique contribuera également à la réduction des émissions de CO carbone et au renforcement du po-2

tentiel de séquestration de CO .2

L’objectif de cette fiche thématique est de montrer comment les mesures d’adaptation au changement climatique ont été intégrées dans la modernisation de la filière bois-énergie et de mettre en évidence le po-tentiel d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau de la filière.

2 MÉTHODOLOGIE

Source: IPPC 2001, modifié selon Füssel et Klein 2004, Smit et Pilifosova 2001

Institutions

Facteurs déterminants la capacité d’adaptation

Ressources économiques / richesse

Technologie

Information, compétences, expertise

Infrastructure

Egalité

Facteurs non-climatiques (sociaux, économiques, spatiaux, politiques,

culturelles)

Capacité d’adaptation

Changement climatique anthropogénique

Variabilité naturelle du climat

SensibilitéExposition physique d’un

système considéré

Impacts potentiels

Vulnérabilité

Réponses d’adaptation

Encadré : Concept de la vulnérabilité au changement climatique

Fiche thématique 10

Adaptation au changement climatique et atténuation

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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La gestion des forêts naturelles et l’installation de nouvelles plantations à vocation énergétique peuvent considérablement réduire la pression anthropique sur les ressources ligneuses. Les interventions suivantes permettent d’atténuer d’éventuelles me-naces anthropogènes à ces espaces et de renforcer leur résilience globale :

la diversification des sources d’énergie (forêts, plantations) ;

la planification et la sécurisation foncière des terres de reboisement et forestières ;

l’installation d’un système de traçabilité qui permet l’émergence et le renforcement d’une chaîne de valeur légale et contrôlée ;

la mise en organisation des acteurs de gestion/ exploitation et le renforcement de leurs capacités techniques, financières et de gestion ;

l’introduction des techniques de production et de carbonisation plus efficientes ;

la diffusion des foyers améliorés ;

la gestion et la lutte contre les feux de brousse.

En même temps, certaines mesures, telle que la gestion des feux, ciblent à amoindrir la sensibilité des forêts aux impacts du changement climatique.

La modernisation de la filière bois-énergie intègre toute une gamme de différents acteurs dont la struc-turation, responsabilisation et le renforcement de capacités, constituent un fort potentiel favorisant la capacité individuelle et/ou communautaire à s’adapter au changement. Les interventions suivantes contribuent au renforcement du cadre institution-nel, de la capacité d’apprendre, de gérer les risques et les impacts, de développer de nouvelles connais-sances et de concevoir des approches efficaces des parties prenantes, des facteurs déterminants de la capacité d’adaptation :

le montage institutionnel approprié : co-ordination au niveau régional, implication des populations locales dans la gestion des ressources forestières et les reboisements, pro-motion de la collaboration entre les acteurs de la filière ;

le développement organisationnel des acteurs : producteurs, commerçants, trans-porteurs de bois-énergie, producteurs et com-merçants de foyers améliorés ;

3.2 Sur le plan social

le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et financières des acteurs d’appui et des populations ;

la restructuration des circuits de commer-cialisation au profit des producteurs de bois-énergie ;

la responsabilisation des populations locales pour le contrôle forestier et le renforcement respectif de leurs capacités.

La mise en place des Centres Ruraux et Urbain de commercialisation du Bois-Energie Vert (CRC/ CUC-BEV) constitue une mesure qui garantit une stabilité de l’approvisionnement en combustibles domestiques en cas de pénurie et de maîtriser des in-cidences socio-économiques en cas de hausse du prix, ce qui contribue à l’augmentation de la capacité d’ad-aptation.

Si les systèmes de production durable deviennent rentables, la population sera motivée à investir dans la gestion forestière. Ces attraits économiques et la disponibilité des moyens financiers constituent aussi une certaine capacité d’adaptation.

La modernisation de la filière bois-énergie caracté-risée par une chaîne de valeur permet de réduire les émissions de GES au niveau de chaque maillon :

La production de bois : Une production durable de bois énergie, des procédés de sylviculture améliorés ou des activités de reboisement tendent à augmenter les puits de carbone. Des récoltes de biomasse plus efficaces réduiront les résidus de bois et déchets.

Des technologies de carbonisation améliorées : Les émissions de CO causées 2

par les techniques traditionnelles de pro-duction de charbon de bois s’élèvent au total entre 1,6 kg et 2,7 kg d’équivalent CO par 2

kilo de charbon produit.

Le potentiel de réduction des émissions GES en promouvant des technologies de meules améliorées est énorme et il a un bon rapport coût/efficacité, non seulement à cause d’une meilleure efficacité de car-bonisation mais aussi parce qu’elles réduisent en même temps les émissions GES de manière signifi-cative. En outre, le potentiel de séquestration de car-bone des forêts est préservé par la diminution d’arbres abattus et de ce fait par la réduction du vo-lume de bois utilisé pour obtenir la même quantité de charbon.

3.3 Sur le plan économique

3.4 Atténuation des émissions de GES

3 RESULTATS ET IMPACTS

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

3.1 Sur le plan écologique

Une efficacité de transport améliorée : Le transport routier provoque la majorité des émissions dans le monde. Dans le secteur, les automobiles et camions produisent plus de 60% des émissions. Les émissions provenant du transport du charbon de bois sont éva-luées à 1,1 kg d’équivalent CO par kilo-2

mètre. Il est estimé que 10 à 15% de ces émissions pourraient être évitées à travers une meilleure organisation du transport.

De meilleures techniques de combustion : L’utilisation des foyers améliorés à charbon de bois est également indispensable pour la réduction des émissions GES. Ils améliorent l’efficience du combustible et réduisent les émissions GES de 20 à 30% à travers une meilleure combustion.

Les interventions sur l’ensemble de la filière bois-énergie évitent la dégradation, et même la déforesta-tion, de 2.246 hectares de forêts naturelles par an. Ceci correspond à un potentiel de séquestration d’environ 0,75 millions de tonnes de CO , avec une 2

valeur potentielle d’environ 4 milliards d’Ariary (1,5 millions EUR) sur le marché volontaire (cf. Fi-gure 2 ).

A ceci s’ajoute l’économie des émissions de CO 2

réalisée par l’utilisation des techniques de carbonisa-tion et de combustion plus efficaces.

P rodu ction

• M is e e n p lace d es reb o ise m en ts

E xplo ita tio n

• A ug m e nta tion d e l'A c cro iss em e nt

• R édu ction de s pertes d 'exp lo ita tion

Transform ation

• A u gm enta tio n du ren dem ent d e m e u les

U tilisa tion

• R édu ction de la con so m m a tion des m éna ge s

E co nom ie en ém is sions de C O 2 par la déforestation év itée (t C O 2 /a n)

349.32 5

4 05.605

5 79.43 6

7 47.473

Figure 2 : Economie en émissions de CO réalisé au niveau de la filière bois-énergie2

Parmi les options d’adaptations identifiées lors de l’analyse de vulnérabilité des forêts de Jujubiers, une grande partie était déjà prise en compte dans les plans d’aménagement existants. Néanmoins, les plans seront, dans le cadre de leur révision prochaine, com-plétés avec des mesures d’adaptation supplémen-taires :

Diversification des activités liées à l’utilisation du-rable des produits forestiers non-ligneux et promo-tion des activités génératrices de revenus alternatifs (p.ex. miel, fruits de jujubiers),

Restauration et aménagement durable des mangroves,

Sensibilisation/ éducation de la population en matière de changements climatiques, de con-

servation de l’habitat et de sa biodiversité et de la gestion rationnelle des ressources naturelles,

Etude écologique, notamment sur la producti-vité des peuplements de jujubiers,

Installation d’un système de suivi écologique (détection des changements en termes de bio-diversité/ productivité),

Acquisition et analyse des données climatiques locales (station météorologique du Cap d’Ambre) pour mieux appréhender les change-ments et les lier au développement de l’éco-système,

Promotion des activités génératrices de revenus adaptées « hors forêt » (pêche, agriculture),

Modification du mode d’élevage des bovins vers un élevage de proximité dicté par la dispo-nibilité de points d’eau,

Développement du système d’approvisionne-ment en eau pour l’agriculture (capture d’eau de pluie, fourrages).

4 PERSPECTIVES

4.1 Intégration des mesures d’adapta-tion supplémentaires dans les PAG

Adaptation au changement climatique et atténuation

Adaptation au changement climatique et atténuation

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La gestion des forêts naturelles et l’installation de nouvelles plantations à vocation énergétique peuvent considérablement réduire la pression anthropique sur les ressources ligneuses. Les interventions suivantes permettent d’atténuer d’éventuelles me-naces anthropogènes à ces espaces et de renforcer leur résilience globale :

la diversification des sources d’énergie (forêts, plantations) ;

la planification et la sécurisation foncière des terres de reboisement et forestières ;

l’installation d’un système de traçabilité qui permet l’émergence et le renforcement d’une chaîne de valeur légale et contrôlée ;

la mise en organisation des acteurs de gestion/ exploitation et le renforcement de leurs capacités techniques, financières et de gestion ;

l’introduction des techniques de production et de carbonisation plus efficientes ;

la diffusion des foyers améliorés ;

la gestion et la lutte contre les feux de brousse.

En même temps, certaines mesures, telle que la gestion des feux, ciblent à amoindrir la sensibilité des forêts aux impacts du changement climatique.

La modernisation de la filière bois-énergie intègre toute une gamme de différents acteurs dont la struc-turation, responsabilisation et le renforcement de capacités, constituent un fort potentiel favorisant la capacité individuelle et/ou communautaire à s’adapter au changement. Les interventions suivantes contribuent au renforcement du cadre institution-nel, de la capacité d’apprendre, de gérer les risques et les impacts, de développer de nouvelles connais-sances et de concevoir des approches efficaces des parties prenantes, des facteurs déterminants de la capacité d’adaptation :

le montage institutionnel approprié : co-ordination au niveau régional, implication des populations locales dans la gestion des ressources forestières et les reboisements, pro-motion de la collaboration entre les acteurs de la filière ;

le développement organisationnel des acteurs : producteurs, commerçants, trans-porteurs de bois-énergie, producteurs et com-merçants de foyers améliorés ;

3.2 Sur le plan social

le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et financières des acteurs d’appui et des populations ;

la restructuration des circuits de commer-cialisation au profit des producteurs de bois-énergie ;

la responsabilisation des populations locales pour le contrôle forestier et le renforcement respectif de leurs capacités.

La mise en place des Centres Ruraux et Urbain de commercialisation du Bois-Energie Vert (CRC/ CUC-BEV) constitue une mesure qui garantit une stabilité de l’approvisionnement en combustibles domestiques en cas de pénurie et de maîtriser des in-cidences socio-économiques en cas de hausse du prix, ce qui contribue à l’augmentation de la capacité d’ad-aptation.

Si les systèmes de production durable deviennent rentables, la population sera motivée à investir dans la gestion forestière. Ces attraits économiques et la disponibilité des moyens financiers constituent aussi une certaine capacité d’adaptation.

La modernisation de la filière bois-énergie caracté-risée par une chaîne de valeur permet de réduire les émissions de GES au niveau de chaque maillon :

La production de bois : Une production durable de bois énergie, des procédés de sylviculture améliorés ou des activités de reboisement tendent à augmenter les puits de carbone. Des récoltes de biomasse plus efficaces réduiront les résidus de bois et déchets.

Des technologies de carbonisation améliorées : Les émissions de CO causées 2

par les techniques traditionnelles de pro-duction de charbon de bois s’élèvent au total entre 1,6 kg et 2,7 kg d’équivalent CO par 2

kilo de charbon produit.

Le potentiel de réduction des émissions GES en promouvant des technologies de meules améliorées est énorme et il a un bon rapport coût/efficacité, non seulement à cause d’une meilleure efficacité de car-bonisation mais aussi parce qu’elles réduisent en même temps les émissions GES de manière signifi-cative. En outre, le potentiel de séquestration de car-bone des forêts est préservé par la diminution d’arbres abattus et de ce fait par la réduction du vo-lume de bois utilisé pour obtenir la même quantité de charbon.

3.3 Sur le plan économique

3.4 Atténuation des émissions de GES

3 RESULTATS ET IMPACTS

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

3.1 Sur le plan écologique

Une efficacité de transport améliorée : Le transport routier provoque la majorité des émissions dans le monde. Dans le secteur, les automobiles et camions produisent plus de 60% des émissions. Les émissions provenant du transport du charbon de bois sont éva-luées à 1,1 kg d’équivalent CO par kilo-2

mètre. Il est estimé que 10 à 15% de ces émissions pourraient être évitées à travers une meilleure organisation du transport.

De meilleures techniques de combustion : L’utilisation des foyers améliorés à charbon de bois est également indispensable pour la réduction des émissions GES. Ils améliorent l’efficience du combustible et réduisent les émissions GES de 20 à 30% à travers une meilleure combustion.

Les interventions sur l’ensemble de la filière bois-énergie évitent la dégradation, et même la déforesta-tion, de 2.246 hectares de forêts naturelles par an. Ceci correspond à un potentiel de séquestration d’environ 0,75 millions de tonnes de CO , avec une 2

valeur potentielle d’environ 4 milliards d’Ariary (1,5 millions EUR) sur le marché volontaire (cf. Fi-gure 2 ).

A ceci s’ajoute l’économie des émissions de CO 2

réalisée par l’utilisation des techniques de carbonisa-tion et de combustion plus efficaces.

P rodu ction

• M is e e n p lace d es reb o ise m en ts

E xplo ita tio n

• A ug m e nta tion d e l'A c cro iss em e nt

• R édu ction de s pertes d 'exp lo ita tion

Transform ation

• A u gm enta tio n du ren dem ent d e m e u les

U tilisa tion

• R édu ction de la con so m m a tion des m éna ge s

E co nom ie en ém is sions de C O 2 par la déforestation év itée (t C O 2 /a n)

349.32 5

4 05.605

5 79.43 6

7 47.473

Figure 2 : Economie en émissions de CO réalisé au niveau de la filière bois-énergie2

Parmi les options d’adaptations identifiées lors de l’analyse de vulnérabilité des forêts de Jujubiers, une grande partie était déjà prise en compte dans les plans d’aménagement existants. Néanmoins, les plans seront, dans le cadre de leur révision prochaine, com-plétés avec des mesures d’adaptation supplémen-taires :

Diversification des activités liées à l’utilisation du-rable des produits forestiers non-ligneux et promo-tion des activités génératrices de revenus alternatifs (p.ex. miel, fruits de jujubiers),

Restauration et aménagement durable des mangroves,

Sensibilisation/ éducation de la population en matière de changements climatiques, de con-

servation de l’habitat et de sa biodiversité et de la gestion rationnelle des ressources naturelles,

Etude écologique, notamment sur la producti-vité des peuplements de jujubiers,

Installation d’un système de suivi écologique (détection des changements en termes de bio-diversité/ productivité),

Acquisition et analyse des données climatiques locales (station météorologique du Cap d’Ambre) pour mieux appréhender les change-ments et les lier au développement de l’éco-système,

Promotion des activités génératrices de revenus adaptées « hors forêt » (pêche, agriculture),

Modification du mode d’élevage des bovins vers un élevage de proximité dicté par la dispo-nibilité de points d’eau,

Développement du système d’approvisionne-ment en eau pour l’agriculture (capture d’eau de pluie, fourrages).

4 PERSPECTIVES

4.1 Intégration des mesures d’adapta-tion supplémentaires dans les PAG

Adaptation au changement climatique et atténuation

Adaptation au changement climatique et atténuation

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Adaptation au changement climatique et atténuation

Le PGM-E/GIZ a récemment testé l’outil « Integrat-ing adaptation measures into sustainable forest man-agement » de la GIZ en l’appliquant de manière foca-lisée sur l’écosystème des forêts de Jujubiers. L’objec-tif général du processus est d’analyser la vulnérabilité des peuplements de « Jujubiers » dans la région de Diana et de proposer des mesures d’adaptation ap-propriées. L’analyse intégrait une étude technique documentaire ainsi que la mobilisation des savoirs locaux dans le cadre des ateliers participatifs. Les ré-sultats du processus serviront comme orientation pour le plan d’aménagement de gestion et de valori-sation (PAGV) des forêts de jujubiers. Les con-clusions tirées pour la filière bois-énergie s’inspirent des résultats de ce processus tout en développant une vision pour l’ensemble des maillons de la filière.

Au Nord de Madagascar, on observe et on s’attend aux risques climatiques suivants :

La est la mesure dans laquelle un système est sensible ou incapable de faire face aux effets défavorables des changements climatiques. La vulnérabilité est une fonction d’exposition aux stress climatiques, de sensibilité et de capacité d’adaptation. La vulnérabilité augmente lorsque l’ampleur du changement climatique (exposition) ou de la sensibilité augmente, et diminue lorsque la capacité d’adaptation augmente.

Les conséquences immédiates des changements atmosphériques, appelées signaux ou stimuli climatiques, sont : l’augmentation des températures globales, la modification des schémas des précipi-tations, l’accroissement de la fréquence et de l’amplitude d’événements météorologiques extrêmes, la fonte des calottes des pôles, des glaciers et du permafrost.

L’ désigne les événements climatiques importants qui affectent un système. En termes concrets, l’exposition est la mesure dans laquelle une région, une ressource ou une communauté assiste à des changements climatiques.

La est le degré auquel un système est influencé, positivement ou négativement, par des changements (climatiques). Les effets du changement peuvent être directs ou indirects. Dans les systèmes écologiques, la sensibilité est décrite en termes de tolérances physiologiques aux conditions variables. La sensibilité des systèmes sociaux dépend de facteurs économiques, politiques, culturels et institutionnels.

Les sont des conséquences du changement climatique sur les systèmes naturels et humains. Le caractère et l’ampleur d’un impact sont déterminés par (a) l’exposition et (b) la sensibilité du système. Les impacts biophysiques désignent les parties biophysiques d’un système et résultent souvent directement de facteurs de changement climatique. Les impacts socioéconomiques suc-cèdent aux impacts biophysiques et affectent le développement socioéconomique.

La est la capacité d’un système à s’adapter au changement et à la varia-bilité climatique, à atténuer les dommages potentiels, à tirer profit des opportunités ou à faire face aux conséquences. La capacité d’adaptation dépend du niveau relatif des ressources économiques, de l’accès à la technologie, de l’accès aux informations climatiques, de la capacité d’utiliser les informa-tions, des institutions et de la répartition équitable des ressources d’une société. Dans les écosystèmes, la capacité d’adaptation est influencée par la biodiversité. Dans les systèmes sociaux, la capacité d’ad-aptation est déterminée par la capacité individuelle et/ou commune de faire face au changement et par le cadre institutionnel.

vulnérabilité

exposition

sensibilité

impacts

capacité d’adaptation

Hausse des températures (moyenne annuelle, saisonnière)

Variabilité saisonnière élevée de la pluviométrie : diminution des précipitations pendant la saison sèche, concentration des précipitations en saison humide,

Augmentation de la fréquence de cyclones in-tenses.

Par ailleurs, il est important de noter qu’il pourrait y avoir des impacts indirects sur les forêts, si les sy-stèmes de subsistance des populations locales (agri-culture, pêche, élevage) sont affectés par le change-ment climatique. En cas des pertes de récolte par ex-emple, la forêt jouera peut-être le rôle de filet de sé-curité.

Les changements que connaissent les écosystèmes fo-restiers et, par conséquent les services éco systé-miques, du fait de la dégradation environnementale et des changements climatiques, pourraient avoir un impact sur la sécurité énergétique des populations. La Figure 1 donne un aperçu schématique des im-pacts potentiels du changement climatique sur l’approvisionnement en bois-énergie.

2.1 Vulnérabilité de la filière bois-énergie

Augmentation de l’intensité et de la

fréquence des cyclones

Changement de la pluviosité

Augmentation de la température

Augmentation de la variabilité

interannuelle des précipitations

Pluies moins fréquentes mais

plus intenses

Augmentation de la concentration de

CO2

Exposition au changement climatique :

Phénologie des espèces

Régime des feux de forêt

Espèces invasivesAccroisement des espèces

Impact sur :

Changement de l’utilisation des

terres

Autres facteurs de changement :

Composition floristique

Survie des espèces

Impact sur :

Superficie forestière

Structure des forêts

Pestes et maladies

Volume sur pied

Impact sur :

Approvisionnement en bois énergie

Figure 1 : Schéma des impacts potentiels du changement climatique et d’autres facteurs de pression sur l’approvisionnement en bois-énergie

Les interventions du PGM-E/GIZ visent une mo-dernisation de la filière bois-énergie fondée sur une approche holistique en englobant et optimisant tous les maillons qui la constitue, comme illustré par le Tableau 1. Par la suite, les mesures proposées sont évaluées en fonction de leur pertinence au regard de

l’adaptation au changement climatique et de leur rôle potentiel dans le cadre de l’atténuation.

Les actions préconisées le long de la filière con-tribuent à réduire la vulnérabilité au changement cli-matique en influençant la sensibilité et la capacité d’adaptation. Certaines interventions jouent un rôle dans la réduction des émissions de CO (atténua-2

tion). D’un point de vue climatique, les mesures sont bénéfiques au développement et sont justifiées, peu importe le changement climatique, il s’agit des me-sures dites « sans regret ».

2.2 Prise en compte du changement climatique dans le cadre de la modernisation de la filière

Production durable de bois-énergie

Gestion durable des fôrets naturelles pour la production de bois-énergie

Augmentation de la superficie des reboisements

Exploitation et transformation du bois-énergie

Amélioration des techniques sylvicoles

Réduction des pertes d’exploitation et simplification des travaux sur les chantiers d’exploitation

Augmentation du rendement pondéral de la carbonisation

Commercialisation du bois-énergie

Structuration des circuits de commercialisation par la mise en place des Centres Ruraux et Urbains de comercialisation (CRC/CUC-BEV)

Utilisation du bois-énergie

Diffusion des foyers améliorés en milieu urbain

Condition cadres

Adaptation du cadre réglementaire et fiscal

Renforcement du système de contrôle

Facilitation de la décentralisation su système de contrôle par l’integration des communes et des acteurs locaux de la filière

Optimisation des modèles de foyers améliorés domestiques

S CA A

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X X

X

X

X

X

Interventions le long de la filière

Adaptation au changement climatique et atténuation

S = réduit la sensibilité, CA = augmente la capacité d’adaptation, A = contribue à l’atténuation

Page 72: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

Adaptation au changement climatique et atténuation

Le PGM-E/GIZ a récemment testé l’outil « Integrat-ing adaptation measures into sustainable forest man-agement » de la GIZ en l’appliquant de manière foca-lisée sur l’écosystème des forêts de Jujubiers. L’objec-tif général du processus est d’analyser la vulnérabilité des peuplements de « Jujubiers » dans la région de Diana et de proposer des mesures d’adaptation ap-propriées. L’analyse intégrait une étude technique documentaire ainsi que la mobilisation des savoirs locaux dans le cadre des ateliers participatifs. Les ré-sultats du processus serviront comme orientation pour le plan d’aménagement de gestion et de valori-sation (PAGV) des forêts de jujubiers. Les con-clusions tirées pour la filière bois-énergie s’inspirent des résultats de ce processus tout en développant une vision pour l’ensemble des maillons de la filière.

Au Nord de Madagascar, on observe et on s’attend aux risques climatiques suivants :

La est la mesure dans laquelle un système est sensible ou incapable de faire face aux effets défavorables des changements climatiques. La vulnérabilité est une fonction d’exposition aux stress climatiques, de sensibilité et de capacité d’adaptation. La vulnérabilité augmente lorsque l’ampleur du changement climatique (exposition) ou de la sensibilité augmente, et diminue lorsque la capacité d’adaptation augmente.

Les conséquences immédiates des changements atmosphériques, appelées signaux ou stimuli climatiques, sont : l’augmentation des températures globales, la modification des schémas des précipi-tations, l’accroissement de la fréquence et de l’amplitude d’événements météorologiques extrêmes, la fonte des calottes des pôles, des glaciers et du permafrost.

L’ désigne les événements climatiques importants qui affectent un système. En termes concrets, l’exposition est la mesure dans laquelle une région, une ressource ou une communauté assiste à des changements climatiques.

La est le degré auquel un système est influencé, positivement ou négativement, par des changements (climatiques). Les effets du changement peuvent être directs ou indirects. Dans les systèmes écologiques, la sensibilité est décrite en termes de tolérances physiologiques aux conditions variables. La sensibilité des systèmes sociaux dépend de facteurs économiques, politiques, culturels et institutionnels.

Les sont des conséquences du changement climatique sur les systèmes naturels et humains. Le caractère et l’ampleur d’un impact sont déterminés par (a) l’exposition et (b) la sensibilité du système. Les impacts biophysiques désignent les parties biophysiques d’un système et résultent souvent directement de facteurs de changement climatique. Les impacts socioéconomiques suc-cèdent aux impacts biophysiques et affectent le développement socioéconomique.

La est la capacité d’un système à s’adapter au changement et à la varia-bilité climatique, à atténuer les dommages potentiels, à tirer profit des opportunités ou à faire face aux conséquences. La capacité d’adaptation dépend du niveau relatif des ressources économiques, de l’accès à la technologie, de l’accès aux informations climatiques, de la capacité d’utiliser les informa-tions, des institutions et de la répartition équitable des ressources d’une société. Dans les écosystèmes, la capacité d’adaptation est influencée par la biodiversité. Dans les systèmes sociaux, la capacité d’ad-aptation est déterminée par la capacité individuelle et/ou commune de faire face au changement et par le cadre institutionnel.

vulnérabilité

exposition

sensibilité

impacts

capacité d’adaptation

Hausse des températures (moyenne annuelle, saisonnière)

Variabilité saisonnière élevée de la pluviométrie : diminution des précipitations pendant la saison sèche, concentration des précipitations en saison humide,

Augmentation de la fréquence de cyclones in-tenses.

Par ailleurs, il est important de noter qu’il pourrait y avoir des impacts indirects sur les forêts, si les sy-stèmes de subsistance des populations locales (agri-culture, pêche, élevage) sont affectés par le change-ment climatique. En cas des pertes de récolte par ex-emple, la forêt jouera peut-être le rôle de filet de sé-curité.

Les changements que connaissent les écosystèmes fo-restiers et, par conséquent les services éco systé-miques, du fait de la dégradation environnementale et des changements climatiques, pourraient avoir un impact sur la sécurité énergétique des populations. La Figure 1 donne un aperçu schématique des im-pacts potentiels du changement climatique sur l’approvisionnement en bois-énergie.

2.1 Vulnérabilité de la filière bois-énergie

Augmentation de l’intensité et de la

fréquence des cyclones

Changement de la pluviosité

Augmentation de la température

Augmentation de la variabilité

interannuelle des précipitations

Pluies moins fréquentes mais

plus intenses

Augmentation de la concentration de

CO2

Exposition au changement climatique :

Phénologie des espèces

Régime des feux de forêt

Espèces invasivesAccroisement des espèces

Impact sur :

Changement de l’utilisation des

terres

Autres facteurs de changement :

Composition floristique

Survie des espèces

Impact sur :

Superficie forestière

Structure des forêts

Pestes et maladies

Volume sur pied

Impact sur :

Approvisionnement en bois énergie

Figure 1 : Schéma des impacts potentiels du changement climatique et d’autres facteurs de pression sur l’approvisionnement en bois-énergie

Les interventions du PGM-E/GIZ visent une mo-dernisation de la filière bois-énergie fondée sur une approche holistique en englobant et optimisant tous les maillons qui la constitue, comme illustré par le Tableau 1. Par la suite, les mesures proposées sont évaluées en fonction de leur pertinence au regard de

l’adaptation au changement climatique et de leur rôle potentiel dans le cadre de l’atténuation.

Les actions préconisées le long de la filière con-tribuent à réduire la vulnérabilité au changement cli-matique en influençant la sensibilité et la capacité d’adaptation. Certaines interventions jouent un rôle dans la réduction des émissions de CO (atténua-2

tion). D’un point de vue climatique, les mesures sont bénéfiques au développement et sont justifiées, peu importe le changement climatique, il s’agit des me-sures dites « sans regret ».

2.2 Prise en compte du changement climatique dans le cadre de la modernisation de la filière

Production durable de bois-énergie

Gestion durable des fôrets naturelles pour la production de bois-énergie

Augmentation de la superficie des reboisements

Exploitation et transformation du bois-énergie

Amélioration des techniques sylvicoles

Réduction des pertes d’exploitation et simplification des travaux sur les chantiers d’exploitation

Augmentation du rendement pondéral de la carbonisation

Commercialisation du bois-énergie

Structuration des circuits de commercialisation par la mise en place des Centres Ruraux et Urbains de comercialisation (CRC/CUC-BEV)

Utilisation du bois-énergie

Diffusion des foyers améliorés en milieu urbain

Condition cadres

Adaptation du cadre réglementaire et fiscal

Renforcement du système de contrôle

Facilitation de la décentralisation su système de contrôle par l’integration des communes et des acteurs locaux de la filière

Optimisation des modèles de foyers améliorés domestiques

S CA A

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X X

X

X

X

X

Interventions le long de la filière

Adaptation au changement climatique et atténuation

S = réduit la sensibilité, CA = augmente la capacité d’adaptation, A = contribue à l’atténuation

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La majeure partie du financement de la mise en œuvre de la Vision 2020 de la région de Diana devrait provenir de sources intérieures et privées, à travers la création d’incitations économiques. En complément, il s’agit d’identifier des sources ex-ternes, par exemple à travers le registre de NAMA. Dans ce contexte, le financement international pour le climat, le marché carbone et la participation du secteur privé pourront jouer un rôle complémen-taire.

En plus de la gamme de sources de financement dans le domaine d’atténuation, il existe aussi une multi-tude d’initiatives ayant comme objectif de fournir aux pays des moyens concrets pour s’adapter à la mo-dification du climat.

Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a mis en place trois initiatives différentes d’appui aux mesures d’adaptation :

Caisse du FEM Priorité stratégique Adaptation (PSA),

Fonds des pays les moins avancés (FPMA) : mise en œuvre des PANA,

Fonds spécial pour les changements climatiques (FSCC) : première priorité pour l’adaptation.

D’autres mécanismes de financement importants au niveau international incluent :

Fonds vert pour le climat, rattaché à la Con-vention-cadre des Nations unies sur les change-ments climatiques (CCNUCC),

Alliance mondiale contre le changement clima-tique (AMCC) de la Commission européenne,

Fonds d’adaptation (FA) : alimenté par un prélèvement de 2 % sur les crédits carbone effectivement générés dans le cadre du méca-nisme pour un développement propre (MDP),

Programme Pilote pour la Résilience Clima-tique (PPCR), premier programme du Fonds stratégique sur le climat mis en place dans le cadre des Fonds d’investissement climatique (CIF).

En ce qui concerne l’engagement du gouvernement allemand, il faut citer la facilité IKI (Initiative inter-nationale pour la protection du climat) du BMU. Elle intervient, entre autres, dans la promotion de mesures d’adaptation aux effets du changement cli-matique en mettant un accent sur la conservation de la diversité biologique.

4.3 Mobilisation du financement pour la mise en œuvre de la stratégie régionale Vision 2020

Actuellement, aucune NAMA n’a été soumise au registre des NAMA pour Madagascar et il n’existe pas encore une stratégie de développement à faibles émissions de carbone (LEDS) qui pourrait servir de cadre global pour le développement des NAMA.

Néanmoins, la Vision 2020 pour la région de Diana pourrait s’inscrire facilement dans les efforts au ni-veau national pour réduire les émissions, tout en favorisant le développement durable. Elle concorde avec plusieurs facteurs de réussite pour l’élaboration et la future mise en œuvre des NAMA.

Ces facteurs de réussite sont les suivants :

4.2 Contribution de la Vision 2020 au processus de NAMA

Dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), il serait possible de mener des « Mesures d’Atténua-tion Appropriées au niveau National » (NAMA). Pour le secteur d’énergie, le gouvernement propose, entre autres, la promotion de techniques améliorées de carbonisation et la vulgarisation des foyers amé-liorés. Quant au secteur forestier, un accent est mis sur les actions de reboisement et le processus REDD+.

Vision à long terme et des objectifs clairs

Existence d’une LEDS

Disponibilité des ressources

Base scientifique et technologique pour les NAMA individuelles

Prise en compte des co-bénéfices pour le développement durable

Processus de participation de la base vers le sommet (bottom-up) des parties prenantes et la prise en compte de l’expertise locale

Renforcement des programmes existants

Adaptation au changement climatique et atténuation

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Programme Germano-Malgache po

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ProductionFiche thématique No 13 Fiche thématique 11

Modernisation de la filière bois-énergie

L’objectif de la modernisation de la filière bois-éner-gie (FBE) est d’assurer un approvisionnement dura-ble en bois-énergie et de contribuer de ce fait à la croissance de l’économie régionale. Dans ce con-texte, l’amélioration de l’efficacité énergétique et or-ganisationnelle de la filière bois-énergie dans les do-maines de la production, de la transformation, de la commercialisation et de l’utilisation joue un rôle es-sentiel.

1 INTRODUCTION

Les efforts de modernisation de la filière bois-énergie appuyés par le PGM-E concernent de façon logique l’ensemble des maillons de la chaîne et relèvent de :

l’appui à l’investissement productif à travers le soutien aux activités de reboisement,

la mise au point et la vulgarisation de systèmes de production de bois et de charbon plus efficaces et durables,

la réorganisation de la commercialisation du bois-énergie, prenant en compte les aspects de ré-partition équitable des profits, de traçabilité et de démarche qualité (filière « charbon vert »),

la diffusion de foyers économes pour une utilisa-tion plus efficiente du bois-énergie par les con-sommateurs.

L’ensemble de ces interventions vise à assurer un approvisionnement durable des centres urbains en bois-énergie et à augmenter la création de valeur ajoutée à chaque niveau de lafilière, dont vont béné-ficier en particulier les populations rurales les plus démunies.

2 LA FILIÈRE TRADITIONNELLE – « LA FILIERE ROUGE »

2.1 Acteurs Transporteur charrette

Transporteur taxi brousse

Collecteur sur site (type 1)

Grossiste/collecteur (type 2)

Détaillant

Consommateur

: Propriétaire d’une charrette et de zébus, employé par le reboiseur ou le charbonnier pour transporter le charbon de bois de la meule jusqu’au village ;

: Achemine le char-bon au centre urbain ;

: Achète le charbon de bois aux propriétaires-exploitants ou exploi-tants-charbonniers sur le site d’exploitation et le transporte jusqu’aux centres urbains pour le re-vendre en sacs;

: Achète le char-bon de bois au bord de la route pour le revendre après en ville en sac ;

: Se charge d’acheter le charbon en sac aux collecteurs / grossistes et de le vendre en ville au détail ;

: Achète le charbon en ville pour sa consommation personnelle, en sac ou au détail.

La FBE classique est caractérisée par une grande mul-tiplicité et diversité des acteurs, intervenant générale-ment de façon individuelle :

: Responsable de ses parcelles d’eucalyptus. Il s’occupe de la planta-tion et de l’entretien des arbres jusqu’au stade d’exploitation ;

: Achète le bois sur pied et se charge de l’exploitation pour ensuite le revendre ;

: Em-ployée par le reboiseur ou le charbonnier pour exploiter la parcelle et la transformer en charbon de bois ;

Propriétaire-exploitant

Exploitant-charbonnier

Main d’œuvre exploitant/charbonnier

Moderniser la filère bois-énergie : c’est aussi et surtout modérniser la commercialisation du charbon vert.

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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Modernisation de la filière bois-énergie

Une grande partie des reboiseurs, propriétaires de parcelles, cumulent plusieurs rôles : ils assurent non seulement la plantation et son entretien, mais aussi

l’exploitation forestière et la transformation en char-bon de bois.

2.2 Fonctionnement

1Le charbon de bois est vendu au village en bordure de route, ou directement sur le site de carbonisation. Ce sont principalement les collecteurs / grossistes qui achètent les produits et organisent le transport et la distribution des sacs en ville. La vente du produit au niveau des centres urbains se fait de trois façons prin-cipales :

Le collecteur a des contrats de livraison et il vend directement au consommateur ;

Le grossiste vend les sacs de 11 kg généralement aux revendeurs détaillants ;

Le détaillant vend le charbon de bois soit comme vendeur ambulant dans les quartiers, soit directe-ment au lieu d’habitation ou au niveau des mar-chés. Il offre son produit en sac de 12 kg, en sac de 6 kg et en tas (0,6 kg environ).

2.3 Structure des prix et marges des acteurs

Les prix de vente correspondant aux différentes étapes de commercialisation varient en fonction de la structure de la filière et du nombre d’acteurs im-pliqués (cf. Tableau 1).

Un propriétaire / charbonnier, acteur dans cette fili-ère classique, pourrait réaliser un chiffre d’affaires annuel de 79 000 Ar s’il vend le charbon sur site (26 EUR) et 100 000 Ar s’il vend au village, soit 33 EUR par hectare de reboisement.

Les collecteurs et les grossistes récupèrent une grande part des marges dégagées par la filière (48 % du prix final). Formant un oligopole, ils déterminent le prix

du charbon de bois qu’ils achètent. La répartition des bénéfices ne reflète pas les investissements réels ef-fectués par chacun. Les reboiseurs, en particulier, ne jouissent que d’un profit proportionnellement faible par rapport au prix de vente final du produit.

Tableau : Prix de vente du charbon de bois en 2014 (Filière classique, Diana)

Lieu de vente Arary / kg

Site de production 118

En bordure de la route / village 153

Centre urbain (grossis 358

Centre urbain (détaillant) 424

2.4 Efficacité énergétique de la filière traditionnelle

En bout de chaîne, la consommation moyenne d’un ménage « rouge », qui utilise des foyers traditionnels métalli-ques, est de 590 kg de charbon par an. La superficie de reboisement nécessaire pour approvisionner ce ménage est proche d’un hectare.

Encadré 1 : Synthèse sur l’efficacité énergétique de la filière bois-énergie traditionnelle

3 ) L’unité de vente est le sac de ciment de récupération, qui correspond à environ 11 kg de charbon de bois.

3Un hectare de reboisement produit 7 à 7,5 m de bois sur pied en moyenne par an ;

Les pertes à l’exploitation sont de 10 % ;

Le rendement des meules de carbonisation tradition-nelles est en moyenne de 12 % ;

Un hectare produit 560 kg de charbon par an en système traditionnel ;

Un ménage utilisateur de foyer métallique traditionnel consomme 590 kg de charbon/an ;

Un ménage urbain « rouge » a besoin de 0,95 ha de RVI pour l’approvisionner en charbon de bois.

Par rapport au circuit traditionnel, trois nouveaux acteurs se distinguent dans le circuit moderne :

: Ce sont des propriétaires de parcelles, qui ont reçu une for-mation en techniques sylvicoles et techniques de production améliorée (TPA) et qui réalisent leur carbonisation soit eux-mêmes, soit par le recrute-ment de main d’œuvre soit en engageant un char-bonnier professionnel ;

: Fondés à partir des fonds propres des reboiseurs, ils

Les producteurs / charbonniers

Les CRC-BEV (Centres Ruraux de Commer-cialisation du Bois-Energie Vert)

achètent le charbon de bois issu des reboisements au niveau du village ;

: Détenu par les actionnaires des CRC-BEV, il écoule en ville le charbon de bois collecté et livré par les CRC-BEV.

Les CRC-BEV (cf. Fiche Thématique 6) achètent le charbon de bois au prix moyen de 182 Ar/kg, 20 % plus cher que les collecteurs classiques. Le produit collecté est livré en ville au CUC-BEV qui assure la distribution du produit au même prix que les gro-ssistes de la filière classique, soit 358 Ar/kg.

Le CUC-BEV (Centre Urbain de Commercia-lisation du Bois-Energie Vert)

3 LA FILIÈRE MODERNE – VERS UNE « FILIERE VERTE »

3.1 Restructuration des circuits de commercialisation

Groupement d’Adhérents au Reboisement (GAR)

Association des charbonniers

Actionnaires des CRC-BEV

Actionnaires des CUC-BEV

ProductionExploitation et transformation

Transport et commercialisation Utilisation

Filière classique

Reboise-ments

Forêtsnaturelles

Charbonniersen forêts naturelles

Reboiseurs /charbonniers

Filière moderne

Trans-porteurslocaux

Trans-porteurs

régionaux

Ménagesverts

CUC BEVCRC

Collecteurs Grossistes

Détaillants

Consom-mateurs / Ménagesrouges

Charbonniersdes

reboisements

Figure 1 : Comparaison de la structure de la filière bois-énergie classique et moderne

3.2 Augmentation de l’efficacité au niveau de la filière moderne

Les améliorations de l’efficacité énergétique réalisées au niveau de la filière bois-énergie concernent prin-cipalement :

L’augmentation de la productivité sylvicole (+10 %) et la réduction des pertes d’exploitation (-5 %) par l’amélioration de la gestion sylvicole et des techniques d’exploitation ;

L’amélioration du rendement de la carbonisation par l’utilisation des meules améliorées en terre (MATI) (cf. Fiche Thématique 4) et des meules de type GreenMad Dôme Retort (GMDR) (cf. Fiche Thématique 5) ;

La réduction de la consommation des ménages en bois-énergie (-30%) par la diffusion des foyers améliorés combinés avec des pratiques économes (cf. Fiche Thématique 7).

Modernisation de la filière bois-énergie

Page 76: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

Modernisation de la filière bois-énergie

Une grande partie des reboiseurs, propriétaires de parcelles, cumulent plusieurs rôles : ils assurent non seulement la plantation et son entretien, mais aussi

l’exploitation forestière et la transformation en char-bon de bois.

2.2 Fonctionnement

1Le charbon de bois est vendu au village en bordure de route, ou directement sur le site de carbonisation. Ce sont principalement les collecteurs / grossistes qui achètent les produits et organisent le transport et la distribution des sacs en ville. La vente du produit au niveau des centres urbains se fait de trois façons prin-cipales :

Le collecteur a des contrats de livraison et il vend directement au consommateur ;

Le grossiste vend les sacs de 11 kg généralement aux revendeurs détaillants ;

Le détaillant vend le charbon de bois soit comme vendeur ambulant dans les quartiers, soit directe-ment au lieu d’habitation ou au niveau des mar-chés. Il offre son produit en sac de 12 kg, en sac de 6 kg et en tas (0,6 kg environ).

2.3 Structure des prix et marges des acteurs

Les prix de vente correspondant aux différentes étapes de commercialisation varient en fonction de la structure de la filière et du nombre d’acteurs im-pliqués (cf. Tableau 1).

Un propriétaire / charbonnier, acteur dans cette fili-ère classique, pourrait réaliser un chiffre d’affaires annuel de 79 000 Ar s’il vend le charbon sur site (26 EUR) et 100 000 Ar s’il vend au village, soit 33 EUR par hectare de reboisement.

Les collecteurs et les grossistes récupèrent une grande part des marges dégagées par la filière (48 % du prix final). Formant un oligopole, ils déterminent le prix

du charbon de bois qu’ils achètent. La répartition des bénéfices ne reflète pas les investissements réels ef-fectués par chacun. Les reboiseurs, en particulier, ne jouissent que d’un profit proportionnellement faible par rapport au prix de vente final du produit.

Tableau : Prix de vente du charbon de bois en 2014 (Filière classique, Diana)

Lieu de vente Arary / kg

Site de production 118

En bordure de la route / village 153

Centre urbain (grossis 358

Centre urbain (détaillant) 424

2.4 Efficacité énergétique de la filière traditionnelle

En bout de chaîne, la consommation moyenne d’un ménage « rouge », qui utilise des foyers traditionnels métalli-ques, est de 590 kg de charbon par an. La superficie de reboisement nécessaire pour approvisionner ce ménage est proche d’un hectare.

Encadré 1 : Synthèse sur l’efficacité énergétique de la filière bois-énergie traditionnelle

3 ) L’unité de vente est le sac de ciment de récupération, qui correspond à environ 11 kg de charbon de bois.

3Un hectare de reboisement produit 7 à 7,5 m de bois sur pied en moyenne par an ;

Les pertes à l’exploitation sont de 10 % ;

Le rendement des meules de carbonisation tradition-nelles est en moyenne de 12 % ;

Un hectare produit 560 kg de charbon par an en système traditionnel ;

Un ménage utilisateur de foyer métallique traditionnel consomme 590 kg de charbon/an ;

Un ménage urbain « rouge » a besoin de 0,95 ha de RVI pour l’approvisionner en charbon de bois.

Par rapport au circuit traditionnel, trois nouveaux acteurs se distinguent dans le circuit moderne :

: Ce sont des propriétaires de parcelles, qui ont reçu une for-mation en techniques sylvicoles et techniques de production améliorée (TPA) et qui réalisent leur carbonisation soit eux-mêmes, soit par le recrute-ment de main d’œuvre soit en engageant un char-bonnier professionnel ;

: Fondés à partir des fonds propres des reboiseurs, ils

Les producteurs / charbonniers

Les CRC-BEV (Centres Ruraux de Commer-cialisation du Bois-Energie Vert)

achètent le charbon de bois issu des reboisements au niveau du village ;

: Détenu par les actionnaires des CRC-BEV, il écoule en ville le charbon de bois collecté et livré par les CRC-BEV.

Les CRC-BEV (cf. Fiche Thématique 6) achètent le charbon de bois au prix moyen de 182 Ar/kg, 20 % plus cher que les collecteurs classiques. Le produit collecté est livré en ville au CUC-BEV qui assure la distribution du produit au même prix que les gro-ssistes de la filière classique, soit 358 Ar/kg.

Le CUC-BEV (Centre Urbain de Commercia-lisation du Bois-Energie Vert)

3 LA FILIÈRE MODERNE – VERS UNE « FILIERE VERTE »

3.1 Restructuration des circuits de commercialisation

Groupement d’Adhérents au Reboisement (GAR)

Association des charbonniers

Actionnaires des CRC-BEV

Actionnaires des CUC-BEV

ProductionExploitation et transformation

Transport et commercialisation Utilisation

Filière classique

Reboise-ments

Forêtsnaturelles

Charbonniersen forêts naturelles

Reboiseurs /charbonniers

Filière moderne

Trans-porteurslocaux

Trans-porteurs

régionaux

Ménagesverts

CUC BEVCRC

Collecteurs Grossistes

Détaillants

Consom-mateurs / Ménagesrouges

Charbonniersdes

reboisements

Figure 1 : Comparaison de la structure de la filière bois-énergie classique et moderne

3.2 Augmentation de l’efficacité au niveau de la filière moderne

Les améliorations de l’efficacité énergétique réalisées au niveau de la filière bois-énergie concernent prin-cipalement :

L’augmentation de la productivité sylvicole (+10 %) et la réduction des pertes d’exploitation (-5 %) par l’amélioration de la gestion sylvicole et des techniques d’exploitation ;

L’amélioration du rendement de la carbonisation par l’utilisation des meules améliorées en terre (MATI) (cf. Fiche Thématique 4) et des meules de type GreenMad Dôme Retort (GMDR) (cf. Fiche Thématique 5) ;

La réduction de la consommation des ménages en bois-énergie (-30%) par la diffusion des foyers améliorés combinés avec des pratiques économes (cf. Fiche Thématique 7).

Modernisation de la filière bois-énergie

Page 77: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

16 %

16 %

16 %

43 %

9 %

En partant de la production annuelle de bois d’un hectare de reboisement, la donne une illustration claire des gains de productivité aux différents niveaux des filières « rouge » (traditionnelle) et « verte » (MATI et GMDR).

On constate qu’en bout de chaîne, l’efficacité varie de 1 à 4.

4 RESULTATS ET IMPACTS

4.1 Augmentation de la valeur ajoutée grâce à l’efficacité énergétique

Encadré 2 : Synthèse sur l’efficacité énergétique de la filière bois-énergie améliorée (MATI)

Un hectare de reboisement d’eucalyptus produit, en 3sylviculture améliorée, 8,4 m de bois sur pied en

moyenne par an ;

Les pertes à l’exploitation sont réduites à 5 % ;

Le rendement de carbonisation des meules améliorées MATI est en moyenne de 20 % ;

Un hectare d’eucalyptus produit 1 200 kg de charbon par an en système amélioré ;

Un ménage « vert » utilisateur de foyer amélioré en argile consomme 417 kg de charbon/an ;

0,35 ha de RVI peut suffire à approvisionner un ménage « vert » en charbon de bois.

En système amélioré avec les meules GMDR, un hectare de reboisement produit 1 690 kg de charbon par an et un ménage vert n’a besoin que de 0,25 hectare pour son approvisionnement en charbon de bois.

Ces chaînes améliorées « production – transformation – combustion de bois-énergie » sont synthétisées dans Fi-gure 2, présentant les gains de producti-vité obtenus à chaque étape.

Figure 2 : Augmentation de l’efficacité énergétique au niveau des différents maillons de la chaîne de valeur bois-énergie

Production

Augmentation del’accroisement (+10 %)

Reduction des pertesd’exploitation (-5 %)

Transformation

Augmentation durendement avec la meule MATI (+20 %)

Augmentation du rendement avec la GMDR (+30 %)

Commercialisation

Utilisation

Réduction de la consommation de charbon (-29 %)

10 % 5 %

20 %

30 %

29 %

Un hectare de reboisement peut approvisionner :

Environ 1 ménage par la filière rouge,

Presque 3 ménages par la filière verte MATI

Jusqu’à 4 ménages par la filière verte GMDR

Production – Bois sur pied

Exploitation – Bois exploité

Transformation – Charbon de bois

Combustion – Foyer

Filière classique

Filière classique (%)

Filière moderne – MATI

Filière moderne – MATI (%)

Filière moderne – GMDR

Filière moderne – GMDR (%)

80 000

70 000

60 000

50 000

40 000

30 000

20 000

10 000

En

ergi

e u

tile

(M

J)

En

ergi

e u

tile

(%

)

100 %

90 %

80 %

70 %

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

10 %

0 %

Figure 3 : Evolution de l’énergie utile le long de la filière classique et moderne ; basée sur la production annuelle d’un hectare de reboisement

Sans tenir compte des effets de la restructuration des circuits de commercialisation, l’amélioration de l’ef-ficacité énergétique entraîne une augmentation de 14 EUR (vente sur site) à environ 19 EUR (vente au village) du chiffre d’affaires annuel des producteurs / charbonniers par hectare.

Du point de vue des ménages, la réduction de la con-sommation en charbon de bois leur permet d’écono-miser 21 EUR par an, soit 30% des dépenses de combustibles.

La restructuration des circuits de commercialisation a entraîné une redistribution de la valeur ajoutée sur un plus grand nombre d’acteurs, plus particulière-ment au bénéfice des producteurs de bois-énergie (cf. Figure 4). Une quote-part plus élevée des marges (75 %) est concentrée sur les acteurs ruraux.

4.2 Résultats de la restructuration des circuits de commercialisation

Cette restructuration a également induit une aug-mentation du prix de vente du charbon de bois au niveau des villages de 153 Ar/kg (filière classique, 0,05 EUR) à 182 Ar/kg (0,06 EUR), soit 20 % de gain supplémentaire pour les charbonniers.

S’y ajoute le bénéfice supplémentaire réalisé par les actionnaires des CRC-BEV et des CUC-BEV, qui est de l’ordre de 20 000 à 33 000 Ar / an (6,7 à 11,0 EUR).

Qu

ote

-part

par

act

eu

r (%

)

16 %

48 %

36 %

Détaillant

Collecteur/ Transporteur

Producteur

Filière classique Filière organisée

Détaillant

Actionnaire CUC

Transporteur

Actionnaire CRC

Producteur

Qu

ote

-part

par

act

eu

r (%

)

Figure 4 : Répartition des quotes-parts des acteurs au niveau de la filière classique et la filière organisée

Modernisation de la filière bois-énergie

Modernisation de la filière bois-énergie

Page 78: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

16 %

16 %

16 %

43 %

9 %

En partant de la production annuelle de bois d’un hectare de reboisement, la donne une illustration claire des gains de productivité aux différents niveaux des filières « rouge » (traditionnelle) et « verte » (MATI et GMDR).

On constate qu’en bout de chaîne, l’efficacité varie de 1 à 4.

4 RESULTATS ET IMPACTS

4.1 Augmentation de la valeur ajoutée grâce à l’efficacité énergétique

Encadré 2 : Synthèse sur l’efficacité énergétique de la filière bois-énergie améliorée (MATI)

Un hectare de reboisement d’eucalyptus produit, en 3sylviculture améliorée, 8,4 m de bois sur pied en

moyenne par an ;

Les pertes à l’exploitation sont réduites à 5 % ;

Le rendement de carbonisation des meules améliorées MATI est en moyenne de 20 % ;

Un hectare d’eucalyptus produit 1 200 kg de charbon par an en système amélioré ;

Un ménage « vert » utilisateur de foyer amélioré en argile consomme 417 kg de charbon/an ;

0,35 ha de RVI peut suffire à approvisionner un ménage « vert » en charbon de bois.

En système amélioré avec les meules GMDR, un hectare de reboisement produit 1 690 kg de charbon par an et un ménage vert n’a besoin que de 0,25 hectare pour son approvisionnement en charbon de bois.

Ces chaînes améliorées « production – transformation – combustion de bois-énergie » sont synthétisées dans Fi-gure 2, présentant les gains de producti-vité obtenus à chaque étape.

Figure 2 : Augmentation de l’efficacité énergétique au niveau des différents maillons de la chaîne de valeur bois-énergie

Production

Augmentation del’accroisement (+10 %)

Reduction des pertesd’exploitation (-5 %)

Transformation

Augmentation durendement avec la meule MATI (+20 %)

Augmentation du rendement avec la GMDR (+30 %)

Commercialisation

Utilisation

Réduction de la consommation de charbon (-29 %)

10 % 5 %

20 %

30 %

29 %

Un hectare de reboisement peut approvisionner :

Environ 1 ménage par la filière rouge,

Presque 3 ménages par la filière verte MATI

Jusqu’à 4 ménages par la filière verte GMDR

Production – Bois sur pied

Exploitation – Bois exploité

Transformation – Charbon de bois

Combustion – Foyer

Filière classique

Filière classique (%)

Filière moderne – MATI

Filière moderne – MATI (%)

Filière moderne – GMDR

Filière moderne – GMDR (%)

80 000

70 000

60 000

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40 000

30 000

20 000

10 000

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100 %

90 %

80 %

70 %

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

10 %

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Figure 3 : Evolution de l’énergie utile le long de la filière classique et moderne ; basée sur la production annuelle d’un hectare de reboisement

Sans tenir compte des effets de la restructuration des circuits de commercialisation, l’amélioration de l’ef-ficacité énergétique entraîne une augmentation de 14 EUR (vente sur site) à environ 19 EUR (vente au village) du chiffre d’affaires annuel des producteurs / charbonniers par hectare.

Du point de vue des ménages, la réduction de la con-sommation en charbon de bois leur permet d’écono-miser 21 EUR par an, soit 30% des dépenses de combustibles.

La restructuration des circuits de commercialisation a entraîné une redistribution de la valeur ajoutée sur un plus grand nombre d’acteurs, plus particulière-ment au bénéfice des producteurs de bois-énergie (cf. Figure 4). Une quote-part plus élevée des marges (75 %) est concentrée sur les acteurs ruraux.

4.2 Résultats de la restructuration des circuits de commercialisation

Cette restructuration a également induit une aug-mentation du prix de vente du charbon de bois au niveau des villages de 153 Ar/kg (filière classique, 0,05 EUR) à 182 Ar/kg (0,06 EUR), soit 20 % de gain supplémentaire pour les charbonniers.

S’y ajoute le bénéfice supplémentaire réalisé par les actionnaires des CRC-BEV et des CUC-BEV, qui est de l’ordre de 20 000 à 33 000 Ar / an (6,7 à 11,0 EUR).

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Collecteur/ Transporteur

Producteur

Filière classique Filière organisée

Détaillant

Actionnaire CUC

Transporteur

Actionnaire CRC

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par

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r (%

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Figure 4 : Répartition des quotes-parts des acteurs au niveau de la filière classique et la filière organisée

Modernisation de la filière bois-énergie

Modernisation de la filière bois-énergie

Page 79: Programme d’Appui à la Gestion one Vers une …€¦ · Fiche thématiques: Synthèse ... De manière spécifique, le PGM-E/GIZ vise, à travers la promotion de la modernisation

4.3 Effets cumulatifs des interventions techniques et socio-organisationnelles

des pratiques améliorées et des foyers économes per-met d’optimiser les investissements dans la filière et de mieux les rentabiliser.

La synthétise le bénéfice (ou l’économie) pour chaque acteur. En se basant sur une superficie moyenne de 2,1 ha par reboiseur, l’association des améliorations techniques et socio-organisationnelles permet d’aug-menter de 59 EUR / an le bénéfice de 4 700 pro-

2ducteurs-charbonniers . Un surplus annuel de 24 EUR par actionnaire est généré au niveau des CRC / CUC-BEV. En outre, un ménage vert économise 21 EUR par an.

Les effets de l’amélioration de l’efficacité énergétique et de la restructuration du système de commerciali-sation ont été présentés ci-dessus de façon isolée. Néanmoins, c'est la modernisation de l’ensemble de la chaîne qui assure la durabilité de la filière verte et de ses effets induits.

Au plan individuel, chaque acteur de la filière bois-énergie peut maximiser son profit en utilisant les techniques améliorées avec des rendements optimi-sés. Au plan collectif, l’adoption par les groupes cibles

2 ) dont 33% sont des femmes (cf. Fiche Thématique 13).

Figure 5 : Augmentation de l'efficacité énergétique et bénéfice généré par les acteurs de la chaîne de valeur améliorée

Production

Augmentation del’accroisement (+10 %)

Reduction des pertesd’exploitation (-5 %)

Transformation

Augmentation durendement (+20 %)

Commercialisation

Utilisation

Réduction de la consommation de charbon (-29 %)

5 %

20 %

29 %

Augmentation du prix devente du producteur au niveau du CRC-BEV (+19 %)

Bénéfice supplémentaire pour les gestionnaires du CRC-BEV (+7 %)

10 %

7 % 7 %

19 %

Ménages : 16 000 (100 % femmes) et Associations des femmes pour la production

et la vente de foyers

Producteurs/commerçants : 177 (30 % femmes) organisé en : Actionnaires des CRC/CUC-BEV

Producteurs/charbonniers : 4 700 (33 % femmes)organisé en : Groupement d’Adhérents au Reboisement (GAR)

et Association des charbonniers

+ 59,- EUR par personne/an

+ 24,- EUR par personne/an

+ 21,- EUR par ménage/an

4.4 Impacts

de bois, qui pourrait assurer l’approvisionnement de 25 000 ménages « verts » (MATI).

Par l’application d’une technologie de transforma-tion plus performante (meule de type GMDR), ceci représente une production annuelle de 19 000 tonnes de charbon de bois, qui pourrait assurer l’approvisionnement de 45 000 ménages « verts ».

(1) Impacts sur l’approvisionnement durable en bois-énergie

Le reboisement de 9 700 ha effectué jusqu’à présent par 4 700 personnes dans 37 communes correspond à une production potentielle d’environ 75 000 mètres cube de bois par an.

En utilisant les technologies de transformation amé-liorées (meules de type MATI), ceci représente une production annuelle de 11 000 tonnes de charbon

Sur le plan macro-économique, les mesures intro-duites dans l’ensemble de la filière génèrent une aug-mentation annuelle d’environ de 25 % du revenu moyen des producteurs de bois-énergie.

En outre, l’organisation, la responsabilisation et le renforcement de capacités de ces acteurs constituent un potentiel important, qui favorise les initiatives et renforce les capacités individuelles et / ou commu-nautaires d’adaptation aux changements. Le reboisement, l’introduction de techniques de pro-duction et de combustion plus efficace, en synergie avec des mesures socio-organisationnelles, servent de moteur au développement rural et favorisent un aménagement du territoire cohérent.

(2) Impacts sur la lutte contre la pauvreté

Le chiffre d’affaires global généré annuellement par la filière est actuellement de l’ordre de 1,8 milliards d’Ariary (0,6 millions EUR). Le bénéfice annuel créé par la filière bois-énergie moderne augmente de 1,1 millions d’Ariary (380 000 EUR) par rapport au cir-cuit traditionnel. Avec les meules GMDR, le béné-fice supplémentaire serait de l’ordre de 2,4 millions d’Ariary (820 000 EUR).

Environ 16 000 ménages urbains, soit à peu près 72 000 personnes, utilisent actuellement des foyers améliorés et réduisent ainsi leur consommation de charbon de bois d’environ 2 800 t par an. Ceci équi-vaut à une économie d’environ 980 millions d’Ariary par an (385 000 EUR).

5 PERSPECTIVES

Comité mixte régional Environnement-Energie

A l’échelle régionale, il s’agit d’accompagner les ré-gions pour coordonner la mise en œuvre de la stra-tégie de modernisation de la Filière bois-énergie se-lon la « Vision 2020 » avec les acteurs-clés par la mise en place d’un comité mixte « Environnement – En-ergie », présidé par le Chef de la Région. Les attributions de ce Comité pourraient être les sui-vantes : (1) Le pilotage du programme d’actions au niveau des régions, (2) la coordination sectorielle au niveau régional et des services déconcentrés et (3) l’appui de proximité au niveau régional, intercom-munal et communal.

Schémas directeurs d’approvisionnement en bois-énergie

L’ampleur de la demande en combustibles ligneux nécessite une réelle intégration de ces aspects dans une planification sur l’utilisation des ressources natu-relles. Pour cela il serait nécessaire d’élaborer, dans une première étape, des schémas directeurs d’appro-visionnement en bois-énergie, qui par la suite dev-raient être intégrés dans les schémas d’aménagement du territoire actuellement en cours d’élaboration.

Contrôle forestier communal /traçabilité

La rentabilité de la filière moderne est conditionnée par le maintien de prix rémunérateurs à chaque ni-veau de la filière bois-énergie. Or, elle est concur-rencée par l’exploitation charbonnière illicite, pour qui la ressource naturelle est considérée abusivement comme « gratuite » et qui tire les prix à la baisse. Dans le cadre de la décentralisation, il est donc nécessaire de mettre en place des mécanismes effectifs pour le contrôle forestier au niveau des communes (éven-

tuellement au niveau intercommunal), accompagné d’un système de traçabilité du bois-énergie.

Fiscalité différentielle sur le bois-énergie

Ce contrôle doit être accompagné d’une fiscalité différentielle sur le charbon produit, qui pénalise l’exploitation et le transport illicite de charbon. Les recettes ainsi générées alimenteraient le budget de développement des communes et le fonds forestier régional destiné au financement des mesures d’en-couragement en vue de la modernisation de la filière.

Mise en place d’un SIM

Afin de rendre la chaîne de valeur bois-énergie plus transparente, il est à envisager de développer dans ce cadre un système d’information et de communica-tion entre les acteurs sous forme d’un Système d’In-formation du Marché (SIM). L’objectif de ce SIM est de collecter et de communiquer des informations ac-tualisées sur les prix et les flux opérés par les différents acteurs de la filière. Ce futur SIM-BEV pourrait, en particulier, recueillir et centraliser des informations actualisées sur les CRC-BEV et CUC-BEV.

Recherche développement sur de nouveaux combustibles

Par ailleurs, afin de réduire les pertes énergétiques le long de la filière il serait opportun d’envisager l’intro-duction de nouveaux types de combustibles, comme les plaquettes et sticks de bois. Ce type de combu-stible est facilement transportable, maniable ainsi que propre et permettrait d’améliorer encore le ren-dement de la filière.

Modernisation de la filière bois-énergie

Modernisation de la filière bois-énergie

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4.3 Effets cumulatifs des interventions techniques et socio-organisationnelles

des pratiques améliorées et des foyers économes per-met d’optimiser les investissements dans la filière et de mieux les rentabiliser.

La synthétise le bénéfice (ou l’économie) pour chaque acteur. En se basant sur une superficie moyenne de 2,1 ha par reboiseur, l’association des améliorations techniques et socio-organisationnelles permet d’aug-menter de 59 EUR / an le bénéfice de 4 700 pro-

2ducteurs-charbonniers . Un surplus annuel de 24 EUR par actionnaire est généré au niveau des CRC / CUC-BEV. En outre, un ménage vert économise 21 EUR par an.

Les effets de l’amélioration de l’efficacité énergétique et de la restructuration du système de commerciali-sation ont été présentés ci-dessus de façon isolée. Néanmoins, c'est la modernisation de l’ensemble de la chaîne qui assure la durabilité de la filière verte et de ses effets induits.

Au plan individuel, chaque acteur de la filière bois-énergie peut maximiser son profit en utilisant les techniques améliorées avec des rendements optimi-sés. Au plan collectif, l’adoption par les groupes cibles

2 ) dont 33% sont des femmes (cf. Fiche Thématique 13).

Figure 5 : Augmentation de l'efficacité énergétique et bénéfice généré par les acteurs de la chaîne de valeur améliorée

Production

Augmentation del’accroisement (+10 %)

Reduction des pertesd’exploitation (-5 %)

Transformation

Augmentation durendement (+20 %)

Commercialisation

Utilisation

Réduction de la consommation de charbon (-29 %)

5 %

20 %

29 %

Augmentation du prix devente du producteur au niveau du CRC-BEV (+19 %)

Bénéfice supplémentaire pour les gestionnaires du CRC-BEV (+7 %)

10 %

7 % 7 %

19 %

Ménages : 16 000 (100 % femmes) et Associations des femmes pour la production

et la vente de foyers

Producteurs/commerçants : 177 (30 % femmes) organisé en : Actionnaires des CRC/CUC-BEV

Producteurs/charbonniers : 4 700 (33 % femmes)organisé en : Groupement d’Adhérents au Reboisement (GAR)

et Association des charbonniers

+ 59,- EUR par personne/an

+ 24,- EUR par personne/an

+ 21,- EUR par ménage/an

4.4 Impacts

de bois, qui pourrait assurer l’approvisionnement de 25 000 ménages « verts » (MATI).

Par l’application d’une technologie de transforma-tion plus performante (meule de type GMDR), ceci représente une production annuelle de 19 000 tonnes de charbon de bois, qui pourrait assurer l’approvisionnement de 45 000 ménages « verts ».

(1) Impacts sur l’approvisionnement durable en bois-énergie

Le reboisement de 9 700 ha effectué jusqu’à présent par 4 700 personnes dans 37 communes correspond à une production potentielle d’environ 75 000 mètres cube de bois par an.

En utilisant les technologies de transformation amé-liorées (meules de type MATI), ceci représente une production annuelle de 11 000 tonnes de charbon

Sur le plan macro-économique, les mesures intro-duites dans l’ensemble de la filière génèrent une aug-mentation annuelle d’environ de 25 % du revenu moyen des producteurs de bois-énergie.

En outre, l’organisation, la responsabilisation et le renforcement de capacités de ces acteurs constituent un potentiel important, qui favorise les initiatives et renforce les capacités individuelles et / ou commu-nautaires d’adaptation aux changements. Le reboisement, l’introduction de techniques de pro-duction et de combustion plus efficace, en synergie avec des mesures socio-organisationnelles, servent de moteur au développement rural et favorisent un aménagement du territoire cohérent.

(2) Impacts sur la lutte contre la pauvreté

Le chiffre d’affaires global généré annuellement par la filière est actuellement de l’ordre de 1,8 milliards d’Ariary (0,6 millions EUR). Le bénéfice annuel créé par la filière bois-énergie moderne augmente de 1,1 millions d’Ariary (380 000 EUR) par rapport au cir-cuit traditionnel. Avec les meules GMDR, le béné-fice supplémentaire serait de l’ordre de 2,4 millions d’Ariary (820 000 EUR).

Environ 16 000 ménages urbains, soit à peu près 72 000 personnes, utilisent actuellement des foyers améliorés et réduisent ainsi leur consommation de charbon de bois d’environ 2 800 t par an. Ceci équi-vaut à une économie d’environ 980 millions d’Ariary par an (385 000 EUR).

5 PERSPECTIVES

Comité mixte régional Environnement-Energie

A l’échelle régionale, il s’agit d’accompagner les ré-gions pour coordonner la mise en œuvre de la stra-tégie de modernisation de la Filière bois-énergie se-lon la « Vision 2020 » avec les acteurs-clés par la mise en place d’un comité mixte « Environnement – En-ergie », présidé par le Chef de la Région. Les attributions de ce Comité pourraient être les sui-vantes : (1) Le pilotage du programme d’actions au niveau des régions, (2) la coordination sectorielle au niveau régional et des services déconcentrés et (3) l’appui de proximité au niveau régional, intercom-munal et communal.

Schémas directeurs d’approvisionnement en bois-énergie

L’ampleur de la demande en combustibles ligneux nécessite une réelle intégration de ces aspects dans une planification sur l’utilisation des ressources natu-relles. Pour cela il serait nécessaire d’élaborer, dans une première étape, des schémas directeurs d’appro-visionnement en bois-énergie, qui par la suite dev-raient être intégrés dans les schémas d’aménagement du territoire actuellement en cours d’élaboration.

Contrôle forestier communal /traçabilité

La rentabilité de la filière moderne est conditionnée par le maintien de prix rémunérateurs à chaque ni-veau de la filière bois-énergie. Or, elle est concur-rencée par l’exploitation charbonnière illicite, pour qui la ressource naturelle est considérée abusivement comme « gratuite » et qui tire les prix à la baisse. Dans le cadre de la décentralisation, il est donc nécessaire de mettre en place des mécanismes effectifs pour le contrôle forestier au niveau des communes (éven-

tuellement au niveau intercommunal), accompagné d’un système de traçabilité du bois-énergie.

Fiscalité différentielle sur le bois-énergie

Ce contrôle doit être accompagné d’une fiscalité différentielle sur le charbon produit, qui pénalise l’exploitation et le transport illicite de charbon. Les recettes ainsi générées alimenteraient le budget de développement des communes et le fonds forestier régional destiné au financement des mesures d’en-couragement en vue de la modernisation de la filière.

Mise en place d’un SIM

Afin de rendre la chaîne de valeur bois-énergie plus transparente, il est à envisager de développer dans ce cadre un système d’information et de communica-tion entre les acteurs sous forme d’un Système d’In-formation du Marché (SIM). L’objectif de ce SIM est de collecter et de communiquer des informations ac-tualisées sur les prix et les flux opérés par les différents acteurs de la filière. Ce futur SIM-BEV pourrait, en particulier, recueillir et centraliser des informations actualisées sur les CRC-BEV et CUC-BEV.

Recherche développement sur de nouveaux combustibles

Par ailleurs, afin de réduire les pertes énergétiques le long de la filière il serait opportun d’envisager l’intro-duction de nouveaux types de combustibles, comme les plaquettes et sticks de bois. Ce type de combu-stible est facilement transportable, maniable ainsi que propre et permettrait d’améliorer encore le ren-dement de la filière.

Modernisation de la filière bois-énergie

Modernisation de la filière bois-énergie

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Programme Germano-Malgache po

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M-E

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ProductionFiche thématique No 13 Fiche thématique 12

Le Programme Germano-Malgache pour l’Environ-nement (PGM-E) a appuyé depuis 1996 le reboise-ment à des fins énergétiques en vue de réduire les pressions exercées sur les forêts naturelles, les savanes et les mangroves, dues essentiellement à la demande croissante de charbon de bois.

1Au total, en fin 2014, 9 700 ha ont ainsi été reboisés selon l’approche du «Reboisement Villageois Indivi-duel» (RVI) sur l’ensemble des trois zones d’interven-tion.

En sachant que l’engagement des populations locales dans le reboisement n’est effectif que s’il leur est pos-sible de profiter pleinement du bénéfice des inves-tissements qu’ils ont réalisés et de se protéger contre les éventuelles tentatives de spoliation, l’appropria-tion individuelle des terrains de reboisement est ainsi inscrite comme un des principes fondamentaux du

1 CONTEXTE

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

2 LES DEMARCHES ENGAGEES DANS LA MISE EN APPLICA-TION DES PROCEDURES DE SECURISATION FONCIERE

La législation malgache en matière foncière offre dés-ormais plusieurs options :

l’immatriculation individuelle,

l’opération domaniale concertée (ODOC),

les opérations cadastrales,

la dotation foncière gratuite,

le certificat foncier.

Les trois premières procédures s’étant avérées complexes et onéreuses, le choix du PGM-E/GIZ s’est focalisé au départ sur deux procédures : la dota-tion foncière gratuite et le certificat foncier décentra-lisé au niveau communal. Des démarches ont été en-tamées à titre pilote sur l’affectation de terrains non titrés à une commune selon la procédure de la dota-tion foncière. L’approche actuelle privilégie la sécuri-sation foncière orientée vers le certificat foncier dé-centralisé.

2.1. Préalable à toute sécurisation : le consensus local sur la disponibilité en terrain non affecté à d’autres pro-jets de mise en valeur économique

RVI (Cf. FT 2 «Standards RVI»). Afin de rassurer, de motiver et de mobiliser les paysans engagés dans le re-boisement, le PGM-E/GIZ s’est donc s’engagé dans un processus d’appui à la sécurisation foncière des parcelles reboisées.

Au démarrage des reboisements, n’étaient envisage-ables que les procédures classiques de titrage, longues, complexes, coûteuses et hors de portée de la couche démunie de la population rurale qui compose la majorité des groupes cibles du programme.

2L’éloignement des services compétents par rapport aux lieux de résidence des communautés villageoises constitue une difficulté supplémentaire.

L’évolution de la législation malgache en matière fon-cière, avec l’ouverture de « guichets fonciers », a per-mis de mettre en oeuvre des procédures plus légères, plus rapides et moins coûteuses.

1 Districts d’Antsiranana I-II, d’Ambilobe et d’Ambanja 2

Services des Domaines et Topographiques

L’approche du RVI repose sur la disponibilité en terrain de grande envergure au niveau communal, pour lesquels le reboisement n’entre pas en concur-rence avec des utilisations à d’autres fins économi-ques. Le type de terrain recherché est un terrain in-itialement nu et sans valeur économique. Son uti-lisation pour le reboisement fait d’abord l’objet de concertation villageoise (niveau fokontany) pour une prise de décision sur son affectation (cf. FT 03 : «Vulgarisation Participative»: Etape 2: Constitution des dossiers.)

Le consensus au niveau du fokontany permet d’écarter dès le départ les terrains litigieux.

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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2.2 La constitution des dossiers de reboisement validé par l’arrêté communal

La démarche commence par la vérification de l’authenticité des décisions prises lors de la constitu-tion des dossiers de reboisement, comprenant le plan-croquis sommaire du terrain, qui est avalisé à travers l’arrêté communal, archivé au niveau de la commune rurale.

Cette étape vise à obtenir un premier consensus local (incluant reboiseurs et non reboiseurs) sur l’affecta-

tion du terrain. Elle est matérialisée par un procès verbal et par un plan-croquis sommaire.

Terrain de reboisement à sécuriser

Commune d’Ambakirano, Village d’Anjavimilay

718 000 719 000 720 000 721 000 722 000 723 000 724 000

1 508 000

1507 000

1506 000

1505 000

1504 000

Village

Zone à sécuriserkilomètres Route nationale

Autre route

0 1 2

Permanente

Temporaine

N

Cours d’eau

Projection : LABORDE MADAGASCAR

Figure 1 : Plan-croquis des reboisements à sécuriser dans le fokontany de Anjavimilay

2.3 L’inscription des terrains réservés au reboisement dans le plan de repérage topographique

L’inscription des terrains à reboiser dans le plan de re-pérage officiel des services topographiques est une procédure garantissant leur conservation. Etant donné que le reboisement se fait sur plusieurs campagnes, il faut prévoir de réserver la totalité des superficies concernées pour sa mise en œuvre.

Cette procédure comporte la vérification du statut de terrain à partir du plan croquis et de l’Arrêté Com-munal, puis une consultation du plan de repérage topographique et/ou du Plan Local d’Occupation Foncière (PLOF) dans le cas de communes dotées de Guichet Foncier Communal (GFC).

Une fois inscrit dans le plan de repérage auprès du ser-vice topographique, le terrain ne peut plus en prin-cipe être utilisé à d’autres fins que celles définies dans

le plan et son attribution à un tiers résidant en dehors de la localité d’origine s’avère impossible.

2.4 La procédure de dotation foncière gratuite au bénéfice de la commune avec élaboration d’un cahier des charges tripartite

La dotation foncière gratuite se base sur la loi n°2008-014 du 23 juillet 2008, régissant le transfert d’un terrain du domaine privé de l’Etat à une collecti-vité décentralisée. Celle-ci aura la charge d’en assurer la gestion et/ou la distribution au profit de ses membres, en se fondant sur les droits de jouissance ou d’occupation existants, selon les règles de droit commun. C’est une des premières procédures de sé-curisation foncière des terrains de reboisement qui a été appliquée à titre pilote, dans la commune de Sadjoavato.

Une fois que les demandes des populations villageoi-ses sur la détermination des terrains de reboisement ont été validées par voie d’arrêté communal, la com-mune formule auprès des services des domaines la demande en dotation au profit des membres de la collectivité. Cette procédure suit les démarches

3classiques d’immatriculation foncière individuelle , mais c’est la commune qui est ici l’entité bénéficiaire.

L’affectation aux communautés villageoises de ces terrains, dont le statut est domanial, repose sur un système de contrat. Le titre du terrain est attribué à la commune qui, en accord avec la communauté villageoise, garantit dans un cahier des charges tri-

4partite le droit de jouissance aux individus qui ont mis en valeur le terrain.

3 Instruction des dossiers, 1er repérage, affichage pour parer à d’éventuelles oppositions, reconnaissance domaniale, 2nd repérage, établissement du projet d’acte (paiement des provisions et des droits), appro-bation de l’acte, enregistrement et bornage du terrain.

4 Les signataires du cahier des charges sont : le service des Domaines, la commune et les représentants des reboiseurs.

2.5 La démarche décentralisée de sécurisation par le certificat foncier (cas des terrains non titrés)

Le champ d’application de la certification foncière

Elle relève de la gestion foncière décentralisée, régie par la loi n° 2005-019 du 17 octobre 2005 fixant les principes relatifs aux différents droits de propriétés, dont celui des propriétés foncières privées non titrées. Cette procédure ne concerne que les terrains non titrés mis en valeur, qui relèvent du statut de la propriété privée non titrée.

La procédure de certification foncière

Cette nouvelle disposition législative permet à la commune de sécuriser par l’attribution de «certifi-cats fonciers» les terrains privés non titrés et déjà mis en valeur. Les terrains reboisés peuvent donc être sécurisés dans ce cadre auprès de la commune, en suivant une procédure plus simple que celle du titre foncier classique. Cette procédure de certification foncière a été adoptée depuis 2009 par le PGM-E, dans les six communes dotées de guichets fonciers de la région Diana. Elle requiert l’information et la mo-bilisation des bénéficiaires ainsi qu’une collaboration étroite avec les communes pour faire aboutir le pro-cessus, qui inclut des travaux de reconnaissances col-lectives des terrains déjà reboisés.

Le potentiel de certification actuel des zones d’intervention PGM-E

Dans la zone d’intervention du PGM-E de la région DIANA, on compte actuellement six guichets fon-ciers, dont l’opérationnalité est inégale : Andrafiabe, Beramanja et Marivorahona (guichets autonomes), Ambakirano et Mantaly (guichet à perfectionner) et

5Mahavanona (guichet en difficulté) . Ces guichets fonciers pourraient permettre de sécuriser au total environ 4 000 ha de reboisements appuyés par le PGM-E.

A Mahajanga, le statut foncier des terrains ne permet pas d’envisager à court terme une certification géné-ralisée des reboisements. Quant à Toliara, on ne re-lève pas l’existence de guichet foncier dans la zone d’intervention du PGM-E/GIZ.

Les autres intervenants dans le domaine foncier

Le Programme National Foncier (PNF) a signé en juillet 2013 une convention de partenariat avec la Région DIANA, portant sur l’appui à la gestion fon-cière décentralisée qui arrivera à échéance en août 2014. Elle concerne en particulier le développement d’une approche nouvelle visant à combiner sécurisa-tion foncière groupée et recensement foncier ex-haustif avec les communes des districts d’Ambanja, d’Ambilobe et d’Antsiranana.

5 Legendre, 2013

L’inscription dans le plan de repé-rage topographique constitue une nouvelle étape de sécurisation.

L’arrêté communal est l’étape primaire de la sécurisation foncière.

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

Le procédé de dotation se subdivise en deux étapes distinctes :

- la première consiste à l’affectation du titre du terrain au nom de la commune rurale en tant que représentant de l’Etat au niveau décentralisé,

- la seconde précise les règles d’utilisation du terrain sous forme d’un cahier des charges.

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2.2 La constitution des dossiers de reboisement validé par l’arrêté communal

La démarche commence par la vérification de l’authenticité des décisions prises lors de la constitu-tion des dossiers de reboisement, comprenant le plan-croquis sommaire du terrain, qui est avalisé à travers l’arrêté communal, archivé au niveau de la commune rurale.

Cette étape vise à obtenir un premier consensus local (incluant reboiseurs et non reboiseurs) sur l’affecta-

tion du terrain. Elle est matérialisée par un procès verbal et par un plan-croquis sommaire.

Terrain de reboisement à sécuriser

Commune d’Ambakirano, Village d’Anjavimilay

718 000 719 000 720 000 721 000 722 000 723 000 724 000

1 508 000

1507 000

1506 000

1505 000

1504 000

Village

Zone à sécuriserkilomètres Route nationale

Autre route

0 1 2

Permanente

Temporaine

N

Cours d’eau

Projection : LABORDE MADAGASCAR

Figure 1 : Plan-croquis des reboisements à sécuriser dans le fokontany de Anjavimilay

2.3 L’inscription des terrains réservés au reboisement dans le plan de repérage topographique

L’inscription des terrains à reboiser dans le plan de re-pérage officiel des services topographiques est une procédure garantissant leur conservation. Etant donné que le reboisement se fait sur plusieurs campagnes, il faut prévoir de réserver la totalité des superficies concernées pour sa mise en œuvre.

Cette procédure comporte la vérification du statut de terrain à partir du plan croquis et de l’Arrêté Com-munal, puis une consultation du plan de repérage topographique et/ou du Plan Local d’Occupation Foncière (PLOF) dans le cas de communes dotées de Guichet Foncier Communal (GFC).

Une fois inscrit dans le plan de repérage auprès du ser-vice topographique, le terrain ne peut plus en prin-cipe être utilisé à d’autres fins que celles définies dans

le plan et son attribution à un tiers résidant en dehors de la localité d’origine s’avère impossible.

2.4 La procédure de dotation foncière gratuite au bénéfice de la commune avec élaboration d’un cahier des charges tripartite

La dotation foncière gratuite se base sur la loi n°2008-014 du 23 juillet 2008, régissant le transfert d’un terrain du domaine privé de l’Etat à une collecti-vité décentralisée. Celle-ci aura la charge d’en assurer la gestion et/ou la distribution au profit de ses membres, en se fondant sur les droits de jouissance ou d’occupation existants, selon les règles de droit commun. C’est une des premières procédures de sé-curisation foncière des terrains de reboisement qui a été appliquée à titre pilote, dans la commune de Sadjoavato.

Une fois que les demandes des populations villageoi-ses sur la détermination des terrains de reboisement ont été validées par voie d’arrêté communal, la com-mune formule auprès des services des domaines la demande en dotation au profit des membres de la collectivité. Cette procédure suit les démarches

3classiques d’immatriculation foncière individuelle , mais c’est la commune qui est ici l’entité bénéficiaire.

L’affectation aux communautés villageoises de ces terrains, dont le statut est domanial, repose sur un système de contrat. Le titre du terrain est attribué à la commune qui, en accord avec la communauté villageoise, garantit dans un cahier des charges tri-

4partite le droit de jouissance aux individus qui ont mis en valeur le terrain.

3 Instruction des dossiers, 1er repérage, affichage pour parer à d’éventuelles oppositions, reconnaissance domaniale, 2nd repérage, établissement du projet d’acte (paiement des provisions et des droits), appro-bation de l’acte, enregistrement et bornage du terrain.

4 Les signataires du cahier des charges sont : le service des Domaines, la commune et les représentants des reboiseurs.

2.5 La démarche décentralisée de sécurisation par le certificat foncier (cas des terrains non titrés)

Le champ d’application de la certification foncière

Elle relève de la gestion foncière décentralisée, régie par la loi n° 2005-019 du 17 octobre 2005 fixant les principes relatifs aux différents droits de propriétés, dont celui des propriétés foncières privées non titrées. Cette procédure ne concerne que les terrains non titrés mis en valeur, qui relèvent du statut de la propriété privée non titrée.

La procédure de certification foncière

Cette nouvelle disposition législative permet à la commune de sécuriser par l’attribution de «certifi-cats fonciers» les terrains privés non titrés et déjà mis en valeur. Les terrains reboisés peuvent donc être sécurisés dans ce cadre auprès de la commune, en suivant une procédure plus simple que celle du titre foncier classique. Cette procédure de certification foncière a été adoptée depuis 2009 par le PGM-E, dans les six communes dotées de guichets fonciers de la région Diana. Elle requiert l’information et la mo-bilisation des bénéficiaires ainsi qu’une collaboration étroite avec les communes pour faire aboutir le pro-cessus, qui inclut des travaux de reconnaissances col-lectives des terrains déjà reboisés.

Le potentiel de certification actuel des zones d’intervention PGM-E

Dans la zone d’intervention du PGM-E de la région DIANA, on compte actuellement six guichets fon-ciers, dont l’opérationnalité est inégale : Andrafiabe, Beramanja et Marivorahona (guichets autonomes), Ambakirano et Mantaly (guichet à perfectionner) et

5Mahavanona (guichet en difficulté) . Ces guichets fonciers pourraient permettre de sécuriser au total environ 4 000 ha de reboisements appuyés par le PGM-E.

A Mahajanga, le statut foncier des terrains ne permet pas d’envisager à court terme une certification géné-ralisée des reboisements. Quant à Toliara, on ne re-lève pas l’existence de guichet foncier dans la zone d’intervention du PGM-E/GIZ.

Les autres intervenants dans le domaine foncier

Le Programme National Foncier (PNF) a signé en juillet 2013 une convention de partenariat avec la Région DIANA, portant sur l’appui à la gestion fon-cière décentralisée qui arrivera à échéance en août 2014. Elle concerne en particulier le développement d’une approche nouvelle visant à combiner sécurisa-tion foncière groupée et recensement foncier ex-haustif avec les communes des districts d’Ambanja, d’Ambilobe et d’Antsiranana.

5 Legendre, 2013

L’inscription dans le plan de repé-rage topographique constitue une nouvelle étape de sécurisation.

L’arrêté communal est l’étape primaire de la sécurisation foncière.

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

Le procédé de dotation se subdivise en deux étapes distinctes :

- la première consiste à l’affectation du titre du terrain au nom de la commune rurale en tant que représentant de l’Etat au niveau décentralisé,

- la seconde précise les règles d’utilisation du terrain sous forme d’un cahier des charges.

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La Région Diana bénéficie par ailleurs de l’appui de plusieurs coopérations décentralisées, visant le développement de structures intercommunales. Dans ce cadre, il est envisagé en particulier la création d’un guichet foncier intercommunal, comprenant

six communes autour de Diego, dont une seule est déjà dotée d’un guichet foncier (Andranovondroni-na). Cette opportunité pourrait être intéressante pour les zones de reboisement appuyées par PGM-E/GIZ.

3 LES COÛTS COMPARÉS DES DIFFÉRENTES PROCÉDURES

Le certificat foncier

Cette procédure ne concerne que les terrains non titrés, où la procédure d’immatriculation n’a pas abouti et qui relèvent du statut de la propriété privée non titrée. Le coût de la certification foncière se situe entre 30 000 et 60 000 Ar (de 10 à 20 EUR) pour un certificat. Il varie toutefois d’une commune à une autre.

Les autres procédures

Pour les terrains titrés au nom de l’Etat ou les terrains cadastrés (région de Mahajanga), sortant du champ d’application de la certification foncière, il reste les deux possibilités suivantes.

i) L’acquisition de terrain domanial

Pour une acquisition individuelle, le coût total est estimé à 3 180 000 MGA (1 060 EUR) pour une par-

celle de 4 ha. On voit que ce coût est presque du même ordre de grandeur que celui du reboisement à l’hectare, largement hors de portée de la population bénéficiaire.

ii) La dotation foncière à la commune (Cf )

Le coût de la procédure est le même que pour l’immatriculation individuelle, hors coût d’acquisi-

4tion. Il s’élèverait à environ 50 EUR / ha . Il faut toutefois noter que la superficie maximum autorisée dans le cadre de cette procédure a été limitée à 50 ha, ce qui limite son intérêt dans le cadre d’un RVI.

6 14 300 000 (4 766 EUR) en l’hypothèse d’absence de bornage du terrain, pour une parcelle d’un seul tenant d’une centaine d’hectares. Rapport Legendre 2013.

4 RESULTATS ACQUIS FIN 2013

Depuis le début de l’intervention du programme, 20 000 ha ont été affectés au reboisement dans les communes d’intervention par voie d’arrêtés com-munaux.

La procédure de dotation foncière gratuite a permis de sécuriser une superficie de 354 ha de terrain de re-boisement, titrés au nom de la commune rurale con-cernée (Sadjoavato).

En outre, 1 000 ha de terrain ont été inscrits dans le plan de repérage topographique. Cette procé-dure, préalable à la dotation foncière, permet déjà d’enclencher au niveau du service de la conservation foncière la procédure de titrage et empêche toute

Au total, plus de 500 ménages ont déjà acquis la sécurisation foncière sur leurs terrains de reboisement.

autre demande d’appropriation émanant de tiers sur les terrains déjà inscrits.

Grâce à la procédure décentralisée de sécurisation foncière, des certificats fonciers concernant 1 000 ha de terrains ont été délivrés dans les six communes rurales dotées de guichets fonciers.

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

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La Région Diana bénéficie par ailleurs de l’appui de plusieurs coopérations décentralisées, visant le développement de structures intercommunales. Dans ce cadre, il est envisagé en particulier la création d’un guichet foncier intercommunal, comprenant

six communes autour de Diego, dont une seule est déjà dotée d’un guichet foncier (Andranovondroni-na). Cette opportunité pourrait être intéressante pour les zones de reboisement appuyées par PGM-E/GIZ.

3 LES COÛTS COMPARÉS DES DIFFÉRENTES PROCÉDURES

Le certificat foncier

Cette procédure ne concerne que les terrains non titrés, où la procédure d’immatriculation n’a pas abouti et qui relèvent du statut de la propriété privée non titrée. Le coût de la certification foncière se situe entre 30 000 et 60 000 Ar (de 10 à 20 EUR) pour un certificat. Il varie toutefois d’une commune à une autre.

Les autres procédures

Pour les terrains titrés au nom de l’Etat ou les terrains cadastrés (région de Mahajanga), sortant du champ d’application de la certification foncière, il reste les deux possibilités suivantes.

i) L’acquisition de terrain domanial

Pour une acquisition individuelle, le coût total est estimé à 3 180 000 MGA (1 060 EUR) pour une par-

celle de 4 ha. On voit que ce coût est presque du même ordre de grandeur que celui du reboisement à l’hectare, largement hors de portée de la population bénéficiaire.

ii) La dotation foncière à la commune (Cf )

Le coût de la procédure est le même que pour l’immatriculation individuelle, hors coût d’acquisi-

4tion. Il s’élèverait à environ 50 EUR / ha . Il faut toutefois noter que la superficie maximum autorisée dans le cadre de cette procédure a été limitée à 50 ha, ce qui limite son intérêt dans le cadre d’un RVI.

6 14 300 000 (4 766 EUR) en l’hypothèse d’absence de bornage du terrain, pour une parcelle d’un seul tenant d’une centaine d’hectares. Rapport Legendre 2013.

4 RESULTATS ACQUIS FIN 2013

Depuis le début de l’intervention du programme, 20 000 ha ont été affectés au reboisement dans les communes d’intervention par voie d’arrêtés com-munaux.

La procédure de dotation foncière gratuite a permis de sécuriser une superficie de 354 ha de terrain de re-boisement, titrés au nom de la commune rurale con-cernée (Sadjoavato).

En outre, 1 000 ha de terrain ont été inscrits dans le plan de repérage topographique. Cette procé-dure, préalable à la dotation foncière, permet déjà d’enclencher au niveau du service de la conservation foncière la procédure de titrage et empêche toute

Au total, plus de 500 ménages ont déjà acquis la sécurisation foncière sur leurs terrains de reboisement.

autre demande d’appropriation émanant de tiers sur les terrains déjà inscrits.

Grâce à la procédure décentralisée de sécurisation foncière, des certificats fonciers concernant 1 000 ha de terrains ont été délivrés dans les six communes rurales dotées de guichets fonciers.

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

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5 IMPACTS

Depuis l’introduction de la sécurisation foncière, la superficie à reboiser est en nette augmentation, parti-culièrement grâce à l’adhésion croissante de petits re-boiseurs. Les paysans sans terre se sentent sécurisés dans les investissements qu’ils effectuent et le reboise-ment, au-delà des revenus qu’il leur procure, est aussi pour eux un moyen de capitaliser les fruits de leur tra-vail afin d’accéder à la propriété foncière. Cette op-portunité, offerte par leprogramme, constitue un élé-ment de lutte durable contre la pauvreté.

Au niveau décentralisé, la sécurisation des terrains mis en valeur par la délivrance de certificats fonciers

permet aux communes d’augmenter leur assiette fis-cale et d’améliorer ainsi leurs recettes. Elle constitue également un facteur de renforcement des commu-nes dans leurs capacités de concevoir et de gérer l’aménagement du territoire.

La mise en application des activités de sécurisation foncière constitue dans le même temps un moyen privilégié d’impliquer tout au long du processus les différentes entités concernées : les groupements de reboiseurs, les fokontany et la commune rurale, et de partager ainsi les visions des différents acteurs sur l’aménagement de l’espace.

6 CONCLUSIONS / PERSPECTIVES

La sécurisation foncière des planteurs a été mise en œuvre par le PGM-E/GIZ en utilisant les outils juri-diques disponibles, au fur et à mesure des avancées de la législation foncière. Elle doit être poursuivie pour écarter toutes tentatives de spoliation, minimiser les risques de conflits autour de l’exploitation des ter-rains reboisés et assurer la gestion durable des planta-tions.

L’expérience acquise par le projet, confirmée par l’an-alyse juridique des textes en vigueur, montre que la sécurisation foncière décentralisée constitue actuelle-ment la meilleure opportunité pour les bénéficiaires, en termes de rapport coût/efficacité.

Le coût des procédures d’immatriculation foncière n’est en effet pas compatible avec les moyens finan-

ciers des populations cibles, ni avec les perspectives de retour sur investissement à moyen terme. Il n’est pas envisageable non plus que le PGM-E/GIZ se substitue financièrement aux bénéficiaires des appuis du programme en prenant en charge les frais d’im-matriculation.

La priorité du PGM-E est donc de continuer à appuyer la sécurisation foncière s’inscrivant dans le cadre des procédures de gestion foncière décentralisée et couvrant l’ensemble des parcelles reboisées ayant un statut de terrains privés non titrés.

Sécurisation à partir de nouveaux guichets fonciers bien ciblés

La surface des reboisements certifiés grâce aux six guichets existants pourrait atteindre près de 4 000 ha. Il resterait environ 5 000 ha de reboisements non cer-tifiés situés dans des communes sans guichets fon-ciers. Or, trois communes de la région Diana tota-lisent plus de 3 800 ha de terrains reboisés, soit 47 % des reboisements. Il s’agit des communes d’Ankaron-gana (1 667 ha, 20 %), Sadjoavato (1 113 ha, 14 %) et Anivorano (1 049 ha, 13 %).

L’ouverture prioritaire de trois guichets supplémen-taires dans ces communes, ou d’un guichet intercom-munal puisque ces communes sont mitoyennes, per-mettrait de sécuriser à moyen terme plus de 85 %

8des superficies reboisées avec l’appui du PGM-E / GIZ.

8 Sous réserve que l’ensemble des terrains concernés sont certifiables (statut foncier actuel à vérifier).

Sécurisation sur les terrains actuellement non certifiables

Des réflexions sont actuellement en cours sur la mise au point de nouveaux outils juridiques (concernant

9notamment la prescription acquisitive ) qui pour-raient ouvrir de nouvelles perspectives de sécurisati-on foncière à moyen terme. En attendant, sur les ter-

rains reboisés non certifiables (terrains titrés au nom de l’Etat ou cadastrés, fréquents dans la région de Mahajanga), il reste :

9 Rapport Legendre 2013.

Sensibilisation des maires

Il faudrait enfin sensibiliser les Maires à la question foncière, particulièrement dans les communes qui n’ont pas encore de guichets fonciers, et leur donner les arguments leur permettant d’alerter à leur tour les instances du pouvoir. Le PGM-E/GIZ pourrait ac-compagner le processus dans ses zones d’interven-

tion, par le biais d’ateliers intercommunaux favori-sant les échanges d’expériences, la mise en commun des difficultés de gestion foncière des territoires, l’information des maires sur les solutions juridiques possibles, les possibilités de synergie entre plusieurs communes.

à poursuivre la sécurisation par arrêté commu-nal, ce qui garantit que le reboisement s’inscrit bien dans la politique d’aménagement commu-nal,

à inciter les bénéficiaires à payer des impôts fonciers, ce qui est considéré comme un début de preuve de propriété et peut faciliter, à terme, la formalisation des droits.

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

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5 IMPACTS

Depuis l’introduction de la sécurisation foncière, la superficie à reboiser est en nette augmentation, parti-culièrement grâce à l’adhésion croissante de petits re-boiseurs. Les paysans sans terre se sentent sécurisés dans les investissements qu’ils effectuent et le reboise-ment, au-delà des revenus qu’il leur procure, est aussi pour eux un moyen de capitaliser les fruits de leur tra-vail afin d’accéder à la propriété foncière. Cette op-portunité, offerte par leprogramme, constitue un élé-ment de lutte durable contre la pauvreté.

Au niveau décentralisé, la sécurisation des terrains mis en valeur par la délivrance de certificats fonciers

permet aux communes d’augmenter leur assiette fis-cale et d’améliorer ainsi leurs recettes. Elle constitue également un facteur de renforcement des commu-nes dans leurs capacités de concevoir et de gérer l’aménagement du territoire.

La mise en application des activités de sécurisation foncière constitue dans le même temps un moyen privilégié d’impliquer tout au long du processus les différentes entités concernées : les groupements de reboiseurs, les fokontany et la commune rurale, et de partager ainsi les visions des différents acteurs sur l’aménagement de l’espace.

6 CONCLUSIONS / PERSPECTIVES

La sécurisation foncière des planteurs a été mise en œuvre par le PGM-E/GIZ en utilisant les outils juri-diques disponibles, au fur et à mesure des avancées de la législation foncière. Elle doit être poursuivie pour écarter toutes tentatives de spoliation, minimiser les risques de conflits autour de l’exploitation des ter-rains reboisés et assurer la gestion durable des planta-tions.

L’expérience acquise par le projet, confirmée par l’an-alyse juridique des textes en vigueur, montre que la sécurisation foncière décentralisée constitue actuelle-ment la meilleure opportunité pour les bénéficiaires, en termes de rapport coût/efficacité.

Le coût des procédures d’immatriculation foncière n’est en effet pas compatible avec les moyens finan-

ciers des populations cibles, ni avec les perspectives de retour sur investissement à moyen terme. Il n’est pas envisageable non plus que le PGM-E/GIZ se substitue financièrement aux bénéficiaires des appuis du programme en prenant en charge les frais d’im-matriculation.

La priorité du PGM-E est donc de continuer à appuyer la sécurisation foncière s’inscrivant dans le cadre des procédures de gestion foncière décentralisée et couvrant l’ensemble des parcelles reboisées ayant un statut de terrains privés non titrés.

Sécurisation à partir de nouveaux guichets fonciers bien ciblés

La surface des reboisements certifiés grâce aux six guichets existants pourrait atteindre près de 4 000 ha. Il resterait environ 5 000 ha de reboisements non cer-tifiés situés dans des communes sans guichets fon-ciers. Or, trois communes de la région Diana tota-lisent plus de 3 800 ha de terrains reboisés, soit 47 % des reboisements. Il s’agit des communes d’Ankaron-gana (1 667 ha, 20 %), Sadjoavato (1 113 ha, 14 %) et Anivorano (1 049 ha, 13 %).

L’ouverture prioritaire de trois guichets supplémen-taires dans ces communes, ou d’un guichet intercom-munal puisque ces communes sont mitoyennes, per-mettrait de sécuriser à moyen terme plus de 85 %

8des superficies reboisées avec l’appui du PGM-E / GIZ.

8 Sous réserve que l’ensemble des terrains concernés sont certifiables (statut foncier actuel à vérifier).

Sécurisation sur les terrains actuellement non certifiables

Des réflexions sont actuellement en cours sur la mise au point de nouveaux outils juridiques (concernant

9notamment la prescription acquisitive ) qui pour-raient ouvrir de nouvelles perspectives de sécurisati-on foncière à moyen terme. En attendant, sur les ter-

rains reboisés non certifiables (terrains titrés au nom de l’Etat ou cadastrés, fréquents dans la région de Mahajanga), il reste :

9 Rapport Legendre 2013.

Sensibilisation des maires

Il faudrait enfin sensibiliser les Maires à la question foncière, particulièrement dans les communes qui n’ont pas encore de guichets fonciers, et leur donner les arguments leur permettant d’alerter à leur tour les instances du pouvoir. Le PGM-E/GIZ pourrait ac-compagner le processus dans ses zones d’interven-

tion, par le biais d’ateliers intercommunaux favori-sant les échanges d’expériences, la mise en commun des difficultés de gestion foncière des territoires, l’information des maires sur les solutions juridiques possibles, les possibilités de synergie entre plusieurs communes.

à poursuivre la sécurisation par arrêté commu-nal, ce qui garantit que le reboisement s’inscrit bien dans la politique d’aménagement commu-nal,

à inciter les bénéficiaires à payer des impôts fonciers, ce qui est considéré comme un début de preuve de propriété et peut faciliter, à terme, la formalisation des droits.

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

La sécurisation foncière des terrains de reboisement

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Programme Germano-Malgache po

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ProductionFiche thématique No 13

La GIZ considère que l’égalité des genres est un des piliers du développement durable. En conformité avec ce principe, le «Programme Germano-Malgache pour l’Environnement» (PGM-E), appuyé par la GIZ à Madagascar, œuvre dans la mise en pratique de l’objectif de parité dans toutes les actions qu’elle mène.

En ce qui concerne la «Promotion de la moderni-sation de la filière bois-énergie», cette dimension doit être particulièrement prise en compte, car les femmes sont déjà des actrices majeures dans les différents maillons dans la filière bois-énergie.

1 CONTEXTE ET OBJECTIFS

Le PGM-E/GIZ a fixé comme objectifs d’impliquer les femmes dans les processus de conception et de prise de décision, d’améliorer leur statut social dans le secteur, de manière à ce qu’elles deviennent des élé-ments moteurs dans le processus de modernisation de la filière bois-énergie.

L’aspect genre s’applique sur deux niveaux, celui du programme, en tant qu’« entreprise » et celui du groupe cible.

2 MÉTHODOLOGIE

genre dans toutes actions du programme et sur le ren-forcement de compétences des femmes de manière à ce qu’elles puissent assumer d’autres rôles plus valori-santes et responsabilités au sein de la société.

L’approche adoptée est de renforcer la position éco-nomique des femmes, de renforcer leur statut social en leur permettant d’accéder à des postes de respon-sabilité dans les différents maillons de la filière bois-énergie. Cette approche se base sur l’intégration du

3 PRINCIPES ET ACTIONS

3.1 L’accès à la propriété foncière et au droit de jouissance dans le cadre du reboisement

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

Fiche thématique 13

Mise en place d’une pépinière.

L’égalité des chances a toujours été un principe du programme dans la mise en œuvre du reboisement à vocation énergétique selon l’approche du Reboisement Villageois Individuel» (RVI). Afin de permettre aux femmes de bénéficier de l’appui de la coopération allemande, le programme veille à ce que celles-ci soient représentatives parmi les bénéficiaires directs de l’appui. A chaque intervention, il est essen-tiel de les associer aux processus engagés.

Dans le domaine de la production, conformément au principe du RVI, elles participent à tous les travaux d’aménagement des pépinières, de production de plants et de plantation.

La priorité leur est accordée afin qu’elles acquièrent le droit à l’appropriation foncière des terrains qu’elles ont mis en valeur ainsi que le droit de jouissance des produits du reboisement.

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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(150 EUR) par an et à améliorer ainsi leurs condi-tions de vie. Ce qui représente une augmentation de revenu annuel moyen de femmes de 30 %.

Par l’utilisation des foyers améliorés, les ménagères épargnent annuellement 21 EUR grâce à la diminu-tion de la consommation en charbon de bois. Ce montant épargné serait bénéfique à d’autres inves-tissements familiaux. Ainsi, environ 16 000 ménages sont concernés par cette épargne dans les zones d’in-terventions du PGM-E.

Notons enfin que le respect du principe de parité au sein du programme lui-même a renforcé le rôle des femmes. Elle représente actuellement plus de 50 % du personnel administratif et technique. De plus, elle assume des responsabilités dans divers domaines de la filière bois-énergie touchant directement les groupes cibles.

Afin de pouvoir mieux suivre et organiser l’exploita-tion de leurs parcelles de reboisement, les femmes ont bénéficié de formations sur les techniques de production améliorée de charbon de bois.

La maîtrise de ces techniques leur permet de mieux contrôler les exploitants charbonniers qui opèrent dans leurs parcelles de reboisement en tant qu’ouvriers.

3.2 L’émergence des femmes – exploitants dans la transformation du bois-énergie

Séance de formation en carbonisation améliorée.

3.3 Les femmes comme acteurs incontournables dans la commercialisation du bois-énergie

Le fonctionnement d’une filière de commercialisa-tion du charbon de bois selon le modèle des centres ruraux (CRC) et urbains (CUC) de commercialisa-tion de bois-énergie vert nécessite un certain savoir-faire ainsi que la maîtrise des principes fonda-mentaux de gestion d’entreprise.

Dans l’appui au fonctionnement de ces centres, le programme a veillé à ce que les femmes assument des responsabilités importantes.

L’appui à l’émergence des femmes dans ce processus de commercialisation se base sur le renforcement de leur compétence en divers domaines, allant de la gestion d’entreprise aux techniques de marketing jusqu’au leadership.

Pour assurer une forte implication des femmes dans la gestion de la commercialisation du bois énergie vert, elles ont été incitées à participer aux diverses réflexions sur l’organisation du mode de commercia-lisation, dans le but d’augmenter la marge bénéfi-ciaire revenant aux producteurs.

Séance de formation en gestion.

3.3 Les «femmes – artisans» clés de voûte dans la production des foyers améliorés en argile

La stratégie de diffusion de connaissance dans ce do-maine vise à assurer la formation d’artisans capables de produire localement de la céramique adaptée à la production de foyer amélioré.

Bien que le processus de fabrication des foyers amé-liorés en argile exige de gros efforts physiques, les femmes y sont actives en assurant une production permanente.

De plus, les femmes sont les principales cibles dans la diffusion des FAA. Son utilisation leur apporte des avantages aussi bien du point de vue de la santé par la réduction du risque d’inhalation des particules en suspension qu’au plan économique par la diminu-tion de la consommation en charbon de bois.

La mise en œuvre de la stratégie genre dans le cadre de la modernisation de la filière-bois énergie a apporté des résultats concrets dans le processus de promotion économique et sociale des femmes.

Au niveau de la production, les femmes participent activement aux différentes étapes du reboisement et sont reconnues pour leur habileté et leur savoir-faire. Actuellement, 1 380 sur 4 700 propriétaires de par-celles reboisées sont des femmes. Grâce au renforce-ment de capacités qu’elles ont reçu dans ce domaine, trois femmes sont devenues prestataires dans l’en-cadrement des campagnes de reboisement qui se sont succédé.

Au niveau de la transformation, des pionnières ont émergé en tant qu’entrepreneur individuel et em-ploient des charbonniers dans l’exploitation de leurs parcelles. Une dizaine de femmes propriétaires sont recensées comme très actives dans ce domaine.

Les femmes gèrent à 100 % les centres ruraux et urbains de commercialisation du bois énergie-vert.

Parmi les actionnaires de ces CRC/CUC-BEV, 58 sont des femmes, soit 33 %. En assumant les rôles de gestionnaires de ces points de vente, elles ont montré qu’elles disposent des compétences nécessaires pour assumer de façon très professionnelle leurs fonctions.

Les femmes exerçant la fonction de gestionnaire ont perçu un revenu supplémentaire de l’ordre de 14 euros/ mois.

Un pool d’artisans spécialisés s’est constitué dans la production des parties céramiques des foyers amélio-rés. Les femmes en sont devenues des éléments clés. En comparaison avec les hommes, elles sont plus dynamiques et stables dans ce domaine. Grâce à l’exercice de ce métier, elles arrivent à générer des bé-néfices supplémentaires de l’ordre de 44 000 Ariary

4 RÉSULTATS ET ACQUIS

La politique du programme dans la promotion du genre est axée sur deux axes majeurs : i) l’égalité de chance dans le principe de prise de responsabilité et ii) la parité entre femmes et hommes. Afin d’assurer la mise en œuvre de cette stratégie, une femme a été désignée comme responsable du genre. Afin de ren-forcer la stratégie au sein du programme, des séances de «mainstreaming» internes sont organisées deux fois par an pour discuter des thèmes concernant le genre au niveau du programme. De plus, des actions sont également organisées en partenariat avec d’au-tres organismes pour promouvoir le genre dans le cadre d’évènements importants tels que la journée mondiale de la femme ou bien des foires régionales à caractère économique.

3.4 Un pilotage axé sur la responsabilisation des femmes

Exploitante en charbon de bois.

Gestionnaire de CCR.

Fabrication de foyers améliorés.

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

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(150 EUR) par an et à améliorer ainsi leurs condi-tions de vie. Ce qui représente une augmentation de revenu annuel moyen de femmes de 30 %.

Par l’utilisation des foyers améliorés, les ménagères épargnent annuellement 21 EUR grâce à la diminu-tion de la consommation en charbon de bois. Ce montant épargné serait bénéfique à d’autres inves-tissements familiaux. Ainsi, environ 16 000 ménages sont concernés par cette épargne dans les zones d’in-terventions du PGM-E.

Notons enfin que le respect du principe de parité au sein du programme lui-même a renforcé le rôle des femmes. Elle représente actuellement plus de 50 % du personnel administratif et technique. De plus, elle assume des responsabilités dans divers domaines de la filière bois-énergie touchant directement les groupes cibles.

Afin de pouvoir mieux suivre et organiser l’exploita-tion de leurs parcelles de reboisement, les femmes ont bénéficié de formations sur les techniques de production améliorée de charbon de bois.

La maîtrise de ces techniques leur permet de mieux contrôler les exploitants charbonniers qui opèrent dans leurs parcelles de reboisement en tant qu’ouvriers.

3.2 L’émergence des femmes – exploitants dans la transformation du bois-énergie

Séance de formation en carbonisation améliorée.

3.3 Les femmes comme acteurs incontournables dans la commercialisation du bois-énergie

Le fonctionnement d’une filière de commercialisa-tion du charbon de bois selon le modèle des centres ruraux (CRC) et urbains (CUC) de commercialisa-tion de bois-énergie vert nécessite un certain savoir-faire ainsi que la maîtrise des principes fonda-mentaux de gestion d’entreprise.

Dans l’appui au fonctionnement de ces centres, le programme a veillé à ce que les femmes assument des responsabilités importantes.

L’appui à l’émergence des femmes dans ce processus de commercialisation se base sur le renforcement de leur compétence en divers domaines, allant de la gestion d’entreprise aux techniques de marketing jusqu’au leadership.

Pour assurer une forte implication des femmes dans la gestion de la commercialisation du bois énergie vert, elles ont été incitées à participer aux diverses réflexions sur l’organisation du mode de commercia-lisation, dans le but d’augmenter la marge bénéfi-ciaire revenant aux producteurs.

Séance de formation en gestion.

3.3 Les «femmes – artisans» clés de voûte dans la production des foyers améliorés en argile

La stratégie de diffusion de connaissance dans ce do-maine vise à assurer la formation d’artisans capables de produire localement de la céramique adaptée à la production de foyer amélioré.

Bien que le processus de fabrication des foyers amé-liorés en argile exige de gros efforts physiques, les femmes y sont actives en assurant une production permanente.

De plus, les femmes sont les principales cibles dans la diffusion des FAA. Son utilisation leur apporte des avantages aussi bien du point de vue de la santé par la réduction du risque d’inhalation des particules en suspension qu’au plan économique par la diminu-tion de la consommation en charbon de bois.

La mise en œuvre de la stratégie genre dans le cadre de la modernisation de la filière-bois énergie a apporté des résultats concrets dans le processus de promotion économique et sociale des femmes.

Au niveau de la production, les femmes participent activement aux différentes étapes du reboisement et sont reconnues pour leur habileté et leur savoir-faire. Actuellement, 1 380 sur 4 700 propriétaires de par-celles reboisées sont des femmes. Grâce au renforce-ment de capacités qu’elles ont reçu dans ce domaine, trois femmes sont devenues prestataires dans l’en-cadrement des campagnes de reboisement qui se sont succédé.

Au niveau de la transformation, des pionnières ont émergé en tant qu’entrepreneur individuel et em-ploient des charbonniers dans l’exploitation de leurs parcelles. Une dizaine de femmes propriétaires sont recensées comme très actives dans ce domaine.

Les femmes gèrent à 100 % les centres ruraux et urbains de commercialisation du bois énergie-vert.

Parmi les actionnaires de ces CRC/CUC-BEV, 58 sont des femmes, soit 33 %. En assumant les rôles de gestionnaires de ces points de vente, elles ont montré qu’elles disposent des compétences nécessaires pour assumer de façon très professionnelle leurs fonctions.

Les femmes exerçant la fonction de gestionnaire ont perçu un revenu supplémentaire de l’ordre de 14 euros/ mois.

Un pool d’artisans spécialisés s’est constitué dans la production des parties céramiques des foyers amélio-rés. Les femmes en sont devenues des éléments clés. En comparaison avec les hommes, elles sont plus dynamiques et stables dans ce domaine. Grâce à l’exercice de ce métier, elles arrivent à générer des bé-néfices supplémentaires de l’ordre de 44 000 Ariary

4 RÉSULTATS ET ACQUIS

La politique du programme dans la promotion du genre est axée sur deux axes majeurs : i) l’égalité de chance dans le principe de prise de responsabilité et ii) la parité entre femmes et hommes. Afin d’assurer la mise en œuvre de cette stratégie, une femme a été désignée comme responsable du genre. Afin de ren-forcer la stratégie au sein du programme, des séances de «mainstreaming» internes sont organisées deux fois par an pour discuter des thèmes concernant le genre au niveau du programme. De plus, des actions sont également organisées en partenariat avec d’au-tres organismes pour promouvoir le genre dans le cadre d’évènements importants tels que la journée mondiale de la femme ou bien des foires régionales à caractère économique.

3.4 Un pilotage axé sur la responsabilisation des femmes

Exploitante en charbon de bois.

Gestionnaire de CCR.

Fabrication de foyers améliorés.

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

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En conclusion, grâce à leurs efforts, les femmes ont amélioré leurs statuts sociaux et ont même pu accé-

1der à des postes de responsabilité politique dans leurs villages respectifs, voire même au niveau com-munal, ainsi que dans les organisations de la société civile. Actuellement, 27 femmes issues des com-munautés villageoises et 47 de l’Organisation de la Société Civile occupent des postes de responsabilité aux niveaux administratif et politique.

Deux associations menées par des femmes se sont affirmées comme actrices incontournables dans le domaine du bois-énergie, de l’environnement ainsi que dans la société civile. Grâce à leur dynamisme, les membres de ces associations ont déjà été conviés à assister à des évènements d’envergure nationale pour la promotion du genre.

Le reboisement a davantage facilité l’accession des femmes à la terre et à une certaine indépendance éco-nomique. Cet aspect est particulièrement important compte tenu du contexte social local. En effet, à DIANA, il est d’usage que l’épouse vienne habiter

dans le village de son mari, où elle ne dispose pas de terres à cultiver. Le reboisement est, souvent, pour elles une opportunité d’acquérir un patrimoine qu’elles peuvent conserver et transmettre à leurs enfants, même après un divorce.

L’implication des femmes dans les activités de trans-formation, de commercialisation ainsi que d’utilisa-tion du bois-énergie leur procure des revenus supplé-mentaires non négligeables, qui contribuent à l’amé-lioration de leurs conditions de vie et d’avoir la pos-sibilité de mieux scolariser leurs enfants.

En matière de santé, la diffusion de foyers améliorés a réduit la concentration moyenne des particules en

2suspension respirables . Ainsi les ménagères sont moins exposées aux maladies pulmonaires, grâce à la diminution du risque d’inhalation de ces particules en suspension.

5 LES IMPACTS DE LA MISE EN APPLICATION DE LA STRATÉGIE GENRE

1 Chef de village, membres du conseil communal, maire.2 (PM10) de 3 100 à (1 900 μg/m³ μg/m³ en 2011).

Les femmes dans la modernisation de la filière bois-énergie

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Programme Germano-Malgache po

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ProductionFiche thématique No 13 Fiche thématique 14

Partage de connaissances dans le cadre du développement des capacités humaines

L’approche du PGM-E se fonde sur l’individu comme moteur du développement et situé au centre du processus. Or, pendant des décennies, les groupes cibles ont été considérés essentiellement comme des récipiendaires des actions de développement et peu intégrés aux étapes de conception et de planification du processus de développement. Ainsi les groupes cibles, en particulier, ceux qui vivent en milieu rural, sont encore souvent habitués à se placer en tant que «receveurs» d’aides et adoptent par conséquent le comportement d’assistés, car souvent on a tendance à penser et à agir à leur place.

En vue d’atteindre un développement local durable, des changements d’approche radicaux doivent être opérés pour inverser cette tendance. Ainsi, il est désormais requis une participation pleine et respon-sable de la population locale, nécessitant la mobilisa-tion de chacun dans la vie politique, économique, sociale et environnementale.

Les individus impliqués dans un processus de déve-loppement doivent faire face à de multiples obstacles qu’ils doivent surmonter. De ce fait pour qu’ils puissent remplir pleinement leurs rôles en tant que

1 INTRODUCTION

moteur du développement, il est indispensable de renforcer leurs facultés d’analyse, de compréhension et de résolution des problèmes de manière auto-nome.

Le programme PGM-E/GIZ-ECO oeuvrant pour la modernisation de la filière bois-énergie a considéré le partage de connaissances avec les acteurs concernés comme une composante-clé dans sa démarche. Il offre des séries de formations amenant ces acteurs à améliorer leurs connaissances dans différents do-maines. Celles-ci seront utilisées, d’une part à l’an-alyse de la situation et à l’élaboration de leur« vision », et d’autre part à assumer leur rôle comme des parte-naires à part entière lors de la réalisation des actions, qui seront conformes à leurs besoins et à leur vision de la situation.

Ces séries de formations ont pour objectif de con-duire ces acteurs-clés à devenir de véritables respon-sables dans le développement local et des partenaires privilégiés, qui pourront par la suite transmettre leurs connaissances et leur savoir-faire de manière hori-zontale.

2 OBJECTIFS

rehausser les compétences des personnes formées en matière de créativité, de capacités d’analyse et d’organisation.

Les contenus et la méthodologie d’apprentissage visent à préparer les populations-cibles à s’impliquer dans la modernisation de la filière bois-énergie, en tant qu’acteurs actifs du développement dans leur localité.

Développer les capacités est le but de la formation promue par PGM-E/GIZ-ECO. Les formations visent essentiellement à :

renforcer les capacités techniques et socio-orga-nisationnelles des individus membres des orga-nisations de base opérant dans le domaine touchant directement la gestion des ressources naturelles;

Le renforcement des capacités s’effectue de manière transversale sur trois dimensions superposées et in-terdépendantes : individuelle, organisationnelle et

3 METHODOLOGIE

systémique. Elle privilégie l’apprentissage pratique centré sur les besoins des participants. L’individu formé est ainsi capable de mettre en œuvre les con-naissances acquises lors de la formation ce qui le rend immédiatement opérationnel.

Cette méthode de formation est considérée comme un principe directeur guidant tous les modules. Comme la plupart des participants sont des adultes,

Vision 2025 vers une stratégie de

modernisation du bois-énergie à Madagascar

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Partage de connaissances dans le cadre

du développement des capacités humaines

la méthode andragogique est basée sur l’observation, la réflexion, l’interprétation et la prise de décision. La méthodologie adoptée pour chaque module est donc la suivante :

Analyse des besoins en formation ;

apport de nouvelles connaissances ;

simulation durant la formation ;

pratique sur terrain.

La conduite de la formation est flexible selon les con-ditions locales. Le principe général est de transmettre des notions théoriques, qui seront ensuite mises en pratique. Pendant la formation théorique, les sup-ports visuels sont rédigés en langue vernaculaire.

L’expérience et la connaissance intrinsèques des par-ticipants sont valorisées à travers des démarches itéra-tives. Les formateurs rassemblent et synthétisent les idées émises et les enrichissent au besoin. La durée des cours théoriques varie selon la disponibilité des participants et le temps nécessaire pour une assimila-tion optimale. Pendant la formation pratique, les techniciens formateurs font des démonstrations que les apprenants reproduisent.

A la fin de chaque formation, une évaluation est réa-lisée afin d’apprécier le niveau d’assimilation des ap-prenants. Elle porte sur le contenu de la formation en général, le dynamisme des participants et l’organisa-tion. Après les séances, il est développé pour chaque module un système de suivi pour apprécier la capita-lisation des acquis.

Formation sur le terrain

Les modules de formation dispensés ont été conçus sur la base de la conjugaison des expériences acquises et prennent en compte le niveau de connaissances des participants.

Le paquet de modules est conçu selon les besoins et les faiblesses constatés des groupes cibles. Ils sont catégorisés en trois niveaux : fondamental, d’appro-fondissement et spécifique.

Les modules fondamentaux sont des types de modu-les que l’on dispense de manière exhaustive à tous ceux qui travaillent pour la première fois en partena-riat avec le programme. Ces modules les aident à acquérir la capacité de pouvoir mettre en œuvre de manière autonome les activités prévues dans les termes du partenariat.

Au début, l’apprenant est initié aux « principes et mécanismes de la vie associative ». Au sein de leur association (en particulier des Groupements d’Adhé-rents au Reboisement ou GAR), les individus seront appelés à conduire des réunions, d’où une mise en liaison de la «vie associative» au «module de la con-duite de réunions».

4 PRÉSENTATION SUCCINCTE DES MODULES

Une fois ces notions acquises, l’apprenant passe au module suivant, c’est-à-dire les «outils de planifica-tion». L’acquisition des connaissances dans ce do-maine lui permettra de pouvoir mettre en cohérence les différentes séquences de travaux relatifs à des do-maines de travail spécifique.

Ce module trouvera son champ d’application dans la «conduite de diagnostic» qui amène l’individu à avoir une perception plus claire des problématiques et des conditions réelles de son terroir.

Cependant, cette connaissance en diagnostic risque d’être peu opérationnelle si l’individu n’acquiert pas de notion de montage de projet. Ce dernier module «Initiation au montage de projets» lui servira à tra-duire de manière concrète les différents problèmes inhérents aux projets.

A la fin du parcours, l’individu qui termine ces mo-dules fondamentaux sera capable de créer une asso-ciation et de la faire fonctionner. Par ailleurs, il sera à même de concevoir des outils et de mieux agencer les activités en vue de les mettre en œuvre de manière autonome.

Formation théorique

Participation des charbonniers aux tests de carboni-sation sur la meule améliorée GMDR : Un exemple de formation sur le terrain et de démarche itérative, qui valorise l’expérience des charbonniers et les intègre dans une démarche innovante.

Les modules d’approfondissement visent à trans-mettre des connaissances plus complexes aux catégo-ries d’apprenants qui ont bien assimilé le niveau fon-damental. Il s’adresse donc à un public plus restreint. Les contenus des modules, qui composent le niveau d’approfondissement, comportent des éléments plus élaborés, touchant aussi bien les domaines de la vie associative que la gestion de projet.

En ce qui concerne la vie associative, le niveau d’ap-profondissement amène l’apprenant à acquérir des connaissances sur le montage de la configuration structurelle d’une association et sur la façon de la di-

Niveau approfondissement

riger selon la démarche de leadership. Quant à la gestion de projet, les notions véhiculées consistent à rendre l’individu capable de piloter des projets au ni-veau local. Les contenus des modules de formation sont réajustés au fur et à mesure des modifications, des changements constatés et des besoins exprimés par les groupes cibles.

Un apprenant ayant suivi tous ces modules sera ca-pable de diriger une association et de mettre en appli-cation les différentes notions sur la gestion de projet, de manière autonome.

Le programme offre également des formations plus techniques selon les formules suivantes :

une formation personnalisée, conçue suivant les réalités mêmes du terrain et directement appli-cable ;

une formation spéciale qui donnera la possibili-té aux participants de visiter les réalisations du programme et de ses partenaires paysans et d’échanger les expériences.

Il s’agit de modules correspondant à des besoins spé-cifiques exprimés par les groupes cibles. De ce fait, la grappe de thèmes est modulable par rapport aux de-

1mandes. Jusqu’à présent, les modules dispensés con-

Niveau spécifique

cernent des aspects liés aux domaines socio-écono-miques, techniques et au cadre juridique orienté sur l’environnement. Ils ont concerné aussi bien les auto-rités locales et communales que les membres des communautés villageoises. Ces modules sont ré-ajustés au fur et à mesure de l’avancement des réalisa-tions et des changements qui sont survenus.

1 l’établissement de pacte social (DINA), l’élaboration d’une politique communale de gestion des ressources naturelles, Initiation à la gestion du Club d’Epargnes Solidaires (CLES), Technique de Production Amélio-rée de Charbon de Bois (TPA), Conduite des itiné-raires techniques de reboisement.

Les résultats obtenus jusqu’à présent par PGM-E/GIZ-ECO sont présentés ci-dessous :

2Sept organisations locales , sont fonction-nelles dans le cadre de la promotion de la modernisation de la filière bois-énergie grâce à leurs connaissances accrues en matière de

développement organisationnel et technique de reboisement RVI. Elles ont été initiées sur deux thèmes particuliers : le mode de fonct-ionnement des groupes à différents stades et la conduite des itinéraires technique de re-boisement, suivant des paramètres clairement définis.

5 RESULTATS

Partage de connaissances dans le cadre

du développement des capacités humaines

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Partage de connaissances dans le cadre

du développement des capacités humaines

la méthode andragogique est basée sur l’observation, la réflexion, l’interprétation et la prise de décision. La méthodologie adoptée pour chaque module est donc la suivante :

Analyse des besoins en formation ;

apport de nouvelles connaissances ;

simulation durant la formation ;

pratique sur terrain.

La conduite de la formation est flexible selon les con-ditions locales. Le principe général est de transmettre des notions théoriques, qui seront ensuite mises en pratique. Pendant la formation théorique, les sup-ports visuels sont rédigés en langue vernaculaire.

L’expérience et la connaissance intrinsèques des par-ticipants sont valorisées à travers des démarches itéra-tives. Les formateurs rassemblent et synthétisent les idées émises et les enrichissent au besoin. La durée des cours théoriques varie selon la disponibilité des participants et le temps nécessaire pour une assimila-tion optimale. Pendant la formation pratique, les techniciens formateurs font des démonstrations que les apprenants reproduisent.

A la fin de chaque formation, une évaluation est réa-lisée afin d’apprécier le niveau d’assimilation des ap-prenants. Elle porte sur le contenu de la formation en général, le dynamisme des participants et l’organisa-tion. Après les séances, il est développé pour chaque module un système de suivi pour apprécier la capita-lisation des acquis.

Formation sur le terrain

Les modules de formation dispensés ont été conçus sur la base de la conjugaison des expériences acquises et prennent en compte le niveau de connaissances des participants.

Le paquet de modules est conçu selon les besoins et les faiblesses constatés des groupes cibles. Ils sont catégorisés en trois niveaux : fondamental, d’appro-fondissement et spécifique.

Les modules fondamentaux sont des types de modu-les que l’on dispense de manière exhaustive à tous ceux qui travaillent pour la première fois en partena-riat avec le programme. Ces modules les aident à acquérir la capacité de pouvoir mettre en œuvre de manière autonome les activités prévues dans les termes du partenariat.

Au début, l’apprenant est initié aux « principes et mécanismes de la vie associative ». Au sein de leur association (en particulier des Groupements d’Adhé-rents au Reboisement ou GAR), les individus seront appelés à conduire des réunions, d’où une mise en liaison de la «vie associative» au «module de la con-duite de réunions».

4 PRÉSENTATION SUCCINCTE DES MODULES

Une fois ces notions acquises, l’apprenant passe au module suivant, c’est-à-dire les «outils de planifica-tion». L’acquisition des connaissances dans ce do-maine lui permettra de pouvoir mettre en cohérence les différentes séquences de travaux relatifs à des do-maines de travail spécifique.

Ce module trouvera son champ d’application dans la «conduite de diagnostic» qui amène l’individu à avoir une perception plus claire des problématiques et des conditions réelles de son terroir.

Cependant, cette connaissance en diagnostic risque d’être peu opérationnelle si l’individu n’acquiert pas de notion de montage de projet. Ce dernier module «Initiation au montage de projets» lui servira à tra-duire de manière concrète les différents problèmes inhérents aux projets.

A la fin du parcours, l’individu qui termine ces mo-dules fondamentaux sera capable de créer une asso-ciation et de la faire fonctionner. Par ailleurs, il sera à même de concevoir des outils et de mieux agencer les activités en vue de les mettre en œuvre de manière autonome.

Formation théorique

Participation des charbonniers aux tests de carboni-sation sur la meule améliorée GMDR : Un exemple de formation sur le terrain et de démarche itérative, qui valorise l’expérience des charbonniers et les intègre dans une démarche innovante.

Les modules d’approfondissement visent à trans-mettre des connaissances plus complexes aux catégo-ries d’apprenants qui ont bien assimilé le niveau fon-damental. Il s’adresse donc à un public plus restreint. Les contenus des modules, qui composent le niveau d’approfondissement, comportent des éléments plus élaborés, touchant aussi bien les domaines de la vie associative que la gestion de projet.

En ce qui concerne la vie associative, le niveau d’ap-profondissement amène l’apprenant à acquérir des connaissances sur le montage de la configuration structurelle d’une association et sur la façon de la di-

Niveau approfondissement

riger selon la démarche de leadership. Quant à la gestion de projet, les notions véhiculées consistent à rendre l’individu capable de piloter des projets au ni-veau local. Les contenus des modules de formation sont réajustés au fur et à mesure des modifications, des changements constatés et des besoins exprimés par les groupes cibles.

Un apprenant ayant suivi tous ces modules sera ca-pable de diriger une association et de mettre en appli-cation les différentes notions sur la gestion de projet, de manière autonome.

Le programme offre également des formations plus techniques selon les formules suivantes :

une formation personnalisée, conçue suivant les réalités mêmes du terrain et directement appli-cable ;

une formation spéciale qui donnera la possibili-té aux participants de visiter les réalisations du programme et de ses partenaires paysans et d’échanger les expériences.

Il s’agit de modules correspondant à des besoins spé-cifiques exprimés par les groupes cibles. De ce fait, la grappe de thèmes est modulable par rapport aux de-

1mandes. Jusqu’à présent, les modules dispensés con-

Niveau spécifique

cernent des aspects liés aux domaines socio-écono-miques, techniques et au cadre juridique orienté sur l’environnement. Ils ont concerné aussi bien les auto-rités locales et communales que les membres des communautés villageoises. Ces modules sont ré-ajustés au fur et à mesure de l’avancement des réalisa-tions et des changements qui sont survenus.

1 l’établissement de pacte social (DINA), l’élaboration d’une politique communale de gestion des ressources naturelles, Initiation à la gestion du Club d’Epargnes Solidaires (CLES), Technique de Production Amélio-rée de Charbon de Bois (TPA), Conduite des itiné-raires techniques de reboisement.

Les résultats obtenus jusqu’à présent par PGM-E/GIZ-ECO sont présentés ci-dessous :

2Sept organisations locales , sont fonction-nelles dans le cadre de la promotion de la modernisation de la filière bois-énergie grâce à leurs connaissances accrues en matière de

développement organisationnel et technique de reboisement RVI. Elles ont été initiées sur deux thèmes particuliers : le mode de fonct-ionnement des groupes à différents stades et la conduite des itinéraires technique de re-boisement, suivant des paramètres clairement définis.

5 RESULTATS

Partage de connaissances dans le cadre

du développement des capacités humaines

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6 SUIVI DE LA CAPITALISATION DES ACQUIS

du développement des capacités humaines

Partage de connaissances dans le cadre

Dix organisations de base (7 Groupements d’Adhérents au Reboisement/GAR et 3 Com-munautés de Base/COBA) ont bénéficié des renforcements de capacités en matière de mon-tage et gestion de projets. Certaines ont pu mettre à profit leurs connaissances pour béné-ficier des financements alloués par d’autres pro-moteurs de développement. Elles sont au stade où elles ont pu créer une synergie avec d’autres organisations ayant des objectifs similaires.

Une trentaine d’acteurs qui ont bénéficié du renforcement de capacités de la part du pro-gramme sont devenus des leaders, et parfois des élus, dans leur circonscription.

22 femmes-reboiseurs ont pu constituer des épargnes dans le cadre de la création de CLES.

1 femme-artisan a pu constituer des épargnes 3dans le cadre de la création de CLES .

2 femmes-artisans formées en fabrication de FAA améliorent leurs revenus à travers les bénéfices réalisés par les ventes de leurs pro-duits.

89 GAR maîtrisent et sont capables de mener entièrement des campagnes de reboisement, de la production de plants jusqu’à la planta-tion.

6 prestataires sont capables de mener les opé-rations de collecte de données exhaustives sur les reboisements effectués.

10 femmes sont gestionnaires des CRC en appliquant des outils de gestion aux normes.

Le renforcement de capacités a permis aux presta-taires d’étoffer leurs connaissances, en améliorant les services offerts aux bénéficiaires finaux. Ces connais-sances ont été aussi partagées avec leurs pairs débu-tants.

L’approche «faire – faire» a permis de constituer des pools de compétences locales qui sont disponibles pour de menus travaux de prestations couvrant l’en-semble des maillons de la filière bois-énergie.

2 CEDRE, ARCAD, Vonjy Maitso, AJDESCA, ONG DIM.

3 Club Local d’Epargne Solidaire (CLES).

Les impacts sont mesurés par rapport au degré d’autonomie des individus et des organisations qui ont bénéficié des formations. Ces effets se traduisent en changements notables de leur comportement dans leur communauté d’appartenance.

On observe en particulier que la capitalisation des acquis en formation a entraîné une aptitude de ces groupes formés à s’impliquer davantage, non seule-ment dans la réalisation du programme, mais aussi celle relative à d’autres actions de développement dans leurs circonscriptions respectives. Ils arrivent à

gérer des situations de négociations relativement complexes face aux autres partenaires techniques et financiers. Les compétences acquises sont d’ailleurs mises à profit par des organismes d’appui au déve-loppement (FID, PSDR, Tany Meva, PLAE, …).

En pratique, leur prise en main des actions à entre-prendre, de manière responsable et autonome, mène à un processus de développement autogéré. Les indi-vidus formés se distinguent par leur capacité d’ini-tiative et d’entreprise.

7 PERSPECTIVES

Il y a lieu de capitaliser les bonnes pratiques et les expériences en matière de partage de connaissances, de compétences et de savoir-faire des groupes cibles du programme. Dans ce cadre, il serait utile de réaliser une évaluation et une analyse approfondie des résultats obtenus.

Les modules pourront ensuite être recadrés en fonction des résultats de l’évaluation et de la réorien-tation du PGM-E/GIZ. L’approche repose donc tou-jours sur le même principe de capitalisation des expé-riences vécues et des méthodes testées et validées par l’ensemble des acteurs impliqués.

A l’horizon 2015, les bonnes pratiques du partage de connaissances pourront être largement diffusées, ad-

aptées et appliquées aux différentes régions d’inter-vention. Cela prendra la forme de fiches thématiques et de publications des éléments pertinents du suivi et évaluation. Les innovations conçues et testées par le PGM-E seront intégrées dans les stratégies de trans-fert de connaissance du programme. Les expériences et les succès obtenus dans la mise en oeuvre du pro-gramme pourront ainsi être largement connus et par-tagés avec les autres promoteurs de développement rural ainsi qu’avec divers partenaires techniques et financiers.

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Rédaction fin 2014

conception graphique : ECO Consult

En collaboration avec En partenariat avec

Ministère de l’Environnement,

de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts

(MEEMF)

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Vision 2025 vers une stratégie de

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