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Appel à projets « Laboratoires mixtes internationaux» (LMI) 1 Laboratoire Mixte International IRD, https://www.ird.fr/la-recherche/laboratoires- mixtes-internationaux-lmi Mobilités, Gouvernance et Ressources dans le bassin méso-américain LMI MESO Mai 2014 Odile Hoffmann, IRD, URMIS, [email protected] Eric Léonard, IRD, GRED, [email protected] Emilia Velázquez, CIESAS, [email protected] Abelardo Morales, FLACSO et UNA, [email protected]

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Laboratoire Mixte International IRD, https://www.ir d.fr/la-recherche/laboratoires-mixtes-internationaux-lmi

Mobilités, Gouvernance et Ressources dans le bassin méso-américain

LMI MESO Mai 2014

Odile Hoffmann, IRD, URMIS, [email protected] Eric Léonard, IRD, GRED, [email protected] Emilia Velázquez, CIESAS, [email protected] Abelardo Morales, FLACSO et UNA, [email protected]

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1- Descriptif du projet 1- Contexte et problématique générale Un questionnement ancré dans l’histoire et de grande actualité Le Laboratoire se propose de rendre compte de la diversité des formes de mobilités et de circulation dans ce que nous appelons le « couloir centraméricain », au centre des Amériques, dans le « ventre mou » du continent entre un nord engagé de manière volontariste dans des politiques libérales (Canada, USA, Mexique), un sud qui cherche ses voies dans des modèles économiques et politiques plus ou moins alternatifs (Brésil et Cône sud d’un côté, Venezuela-Equateur-Bolivie de l’autre), et un pôle de pays qui restent attachés au modèle néolibéral (Chili-Colombie). Dans ce contexte, l’Amérique centrale et plus globalement ce que l’on peut nommer le « couloir centraméricain » -qui inclut les caraïbes insulaires- regroupe certains des pays les moins avancés du continent et les plus précarisés dans leurs économies et leurs institutions (Honduras, Nicaragua, Guatemala). Dans ce couloir centraméricain –qui irait du sud-est mexicain au Panama en incluant les Caraïbes), la mondialisation s’exprime à travers l’intensification des processus de circulation et leur élargissement à de nouveaux acteurs, de nouveaux facteurs, de nouvelles ressources. Ces processus de circulation concernent à la fois des biens et des produits, des individus, mais aussi des idées, des savoirs, des pratiques symboliques, des règles et des normes. Le LMI cherche à comprendre l’impact de ces circulations intenses sur les relations de pouvoir et les formes de gouvernance (terme générique à spécifier en début de programme), notamment en termes de production des politiques publiques et de leur mise en œuvre. Depuis la fracture de la conquête et de colonisation espagnole et britannique il y a cinq siècles, l’espace concerné a subi une intense circulation de personnes, de biens et plus généralement de modèles économiques et politiques qui constituent un « fonds partagé » d’expériences collectives : explorations par des « voyageurs » européens, traite et esclavage, ingérence politique et économique des Etats-Unis, migrations de travailleurs, introduction de nouvelles formes de propriété et d’usage des ressources naturelles, etc. Et pourtant, dans le même temps, ce grand espace régional se caractérise par la fragmentation historique des espaces de gouvernance, à différents niveaux (les nations, les intendencias, alcadías, les « repúblicas de indios » et autres municipes) et sous différents régimes (colonial, républicain, dictatures). Aujourd’hui cette grande région méso-américaine étendue aux caraïbes, est soumise à de fortes pressions économiques et sécuritaires (groupes de pression illégaux, violences) qui affectent les configurations locales institutionnelles (famille, église, école..) et administratives à différents niveaux (village, municipe, département ou administration centrale). On s’interrogera sur les façons dont s’élaborent les nouveaux rapports de force et de domination entre individus et/ou entre groupes plus ou moins institués, dont les différentes échelles administratives. Cette question recouvre des situations concrètes complexes, qui combinent des dynamiques spatiales anciennes et historiquement contrariées par les Etats-Nations (territoires transfrontaliers indiens ou afrodescendants) avec de nouveaux territoires de la mondialisation (flux et couloirs de marchandises et main d’œuvre) en passant par des espaces classiquement contrôlés par les États et les agences internationales comme SICA, CARICOM), sans oublier les espaces interstitiels et mouvants investis par des acteurs illégaux (armes, drogue, économies souterraines, interactions bioculturelles non contrôlées) aux légitimités locales précaires et sans cesse renégociées. Ensemble, ces configurations génèrent ou entretiennent certains types de mobilité plus ou moins volontaire ou forcée et

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modèlent de nouvelles pressions sur les ressources naturelles. Autrement dit, elles produisent de nouvelles formes de gestion sociale et politique des territoires, à diverses échelles et dans des scénarios complexes qui dépassent les capacités des institutions modernes à garantir l’ordre donné jusqu’alors comme légitime. Ici les mobilités sont une grille de lecture pertinente pour comprendre les dynamiques d’institutionnalisation des compétences et de gestion des ressources, alors même que ces dynamiques semblent toujours dépassées, prises en défaut, par l’intensification des circulations (ampleur, nouveauté, multiplicité) et l’asymétrie des rapports entre les organisations socio-politiques locales ou régionales et des pouvoirs externes « surplombants » (comme celui des Etats-Unis ou des grandes firmes globales). Hypothèses

Une hypothèse communément admise pose que le processus contemporain de mondialisation correspond à une phase de précarisation des institutions des États-Nations, au profit de l’autonomisation et de la fragmentation de certains groupes socio-politiques ou d’organisations économiques. Ces autonomisations peuvent s’inscrire dans les cadres légaux des Etats de droit ou dans les interstices de la légalité. Elles s’appuient sur des recompositions territoriales, ce qui nous amène à étudier les espaces d’action et d’interaction associés aux collectifs ainsi redéfinis (institutions, entreprises, associations, agroupations). Cette démarche ne peut faire l’impasse sur les analyses du temps plus long (19-20ème

siècles) qui nous permettront de saisir les continuités ou les innovations portées par les acteurs concernés1. Dans les contextes de transformation accélérée, ceux-ci sont en situation de mobiliser de nouveaux savoirs, de nouvelles normes, ainsi que de nouveaux relais politiques, dans des formes d’action qui ne se réduisent pas à de la « résistance » d’un côté, de l’anomie de l’autre, mais sont également porteuses de propositions alternatives, hier comme aujourd’hui, et qui portent des recompositions parfois inattendues.

Une contre-hypothèse pourrait supposer que la précarisation sédimente des pouvoirs segmentés qui ne laissent que peu de marges de manœuvre aux acteurs locaux. On aurait alors une mondialisation associée au désordre sans offrir de nouveaux cadres de négociation aux secteurs les plus démunis des sociétés, avec l’imposition de nouvelles dominations qui restreignent les espaces de citoyenneté (les bandes de maras, l’insécurité, les comités d’autodéfense, les démocraties menacées par la violence, etc.). Pour autant, même dans ces circonstances, les réponses sont diverses et contradictoires, signe d’un débat politique toujours vivace. En témoignent, par exemple, les positions face à la migration entre les pays d’Amérique centrale et Mexique, qui vont de l’acharnement criminel contre les migrants (viols, vols, agressions, assassinats, notamment contre les femmes) à des formes de solidarité plus ou moins organisées par des membres de l’Eglise catholique ou des groupes de citoyen(ne)s (Las Patronas) en passant par des mesures légales de harcèlement (fermeture des maisons d’accueil).

Entre les deux options (recomposition vs anomie), une autre hypothèse part du constat que, dans la mondialisation, les Etats-nations ne renoncent pas à leur vocation de contrôle de la population et du territoire. A côté des théories qui insistent sur les « communautés

1 Historiquement, l’espace mésoaméricain étendu au Golfe Caraïbe (le Seno Americano de l’empire hispanique ; voir notamment en cartographie historique : Juan de Oliva (alias Riezo), Carta de Tierra Firme y demás costas de América del Norte en el Seno Americano y Océano Atlántico, 1596) a constitué un espace privilégié de la circulation des personnes, des biens, des idées et des symboles, dans un cadre de pluralisme culturel et institutionnel “structurel”. Certains historiens rappellent à quel point l’espace est générateur de pratiques, notamment commerciales (Serrera Contreras, 1995), qui influent sur, ou expliquent les configurations politiques. Dans la période contemporaine de mondialisation, l’intensification de la mobilité des marchandises et des hommes en a fait l’un des couloirs migratoires le plus important du globe, qui inclut les terres continentales et les espaces insulaires.

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transnationales » et l’affaiblissement du rôle des Etats, nous faisons l’hypothèse que les logiques contemporaines de migration, circulation, globalisation amènent les Etats à ajuster leurs outils de gouvernance et de gouvernementalité (en acceptant par exemple l’acquisition de la double nationalité pour leurs ressortissants à l’extérieur, ou en mettant en place des mesures coercitives limitant, par exemple, l’accès au territoire national) afin précisément d’affirmer leurs prérogatives. Il s’agira ainsi de mieux comprendre, à travers l’étude des politiques publiques nationales, mais aussi des instruments de pouvoir et des structures administratives, comment les Etats-nations parviennent à s’adapter – ou pas – à ces situations dans lesquelles le contrôle du territoire et de la population leur échappe en partie. Une référence à des enjeux forts de développement Ces questions se réfèrent directement à des enjeux actuels du développement : quels sont les contraintes et les atouts générés par la circulation de personnes, de biens, de normes, d’idées, de savoirs et de symboles, et comment sont-ils pris en compte lors de la production des politiques publiques (usage des ressources naturelles, migration, éducation, religion, etc.) ? Quels en sont les impacts du point de vue des relations entre les différents niveaux de « gouvernance »2 politico-territoriale : communauté ou quartier, municipalité, Etat, institutions supra-nationales ; ainsi qu’entre ces échelons politico-administratifs et les acteurs du secteur privé, les organisations socio-professionnelles, les ONG ? On rejoint là des questions sensibles en Amérique centrale, qui orientent certains des enseignements en sciences sociales dispensés par les institutions de ces pays, qu’elles soient publiques ou qu’elles fassent partie du réseau d’universités privées en AC (U. Landivar, USAC, UCA, FLACSO).

2- Objectifs scientifiques

Questions de recherche La question centrale qui structure le projet de laboratoire International peut se formuler de la façon suivante :

En quoi les formes actuelles de circulation des personnes (migrations, déplacements, retours forcés, installation), des droits de propriété sur les biens matériels (terres, eaux, mines, ressources naturelles) et des biens immatériels (normes, savoirs, symboles, etc.) contribuent à la redéfinition des collectifs et des champs du pouvoir qui les sous-tendent, que ceux-ci soient institutionnalisés ou inscrits dans les rapports sociaux de la vie quotidienne ?

Cette question principale peut se décliner sous deux formulations secondaires : Comment se produisent de nouvelles formes de gouvernance – et de contestation de cette gouvernance –, à différents niveaux d’organisation politico-territoriale, corporative, réticulaire, etc. ? Comment certaines d’entre elles alimentent ou se constituent en mouvements sociaux ou en courants politiques innovants, qui souvent mêlent les préoccupations écologiques avec des propositions alternatives d’Etat-Nation par exemple (Equateur, Bolivie). Avec quels impacts sur le développement ?

Les programmes récents auxquels plusieurs d’entre nous ont contribué3 ont insisté sur le repérage et la description fine de plusieurs types de circulations : les migrations de travail,

2 La définition de ce que les uns et les autres entendent par « gouvernance » fera l’objet d’un des premiers ateliers. 3 Les ANR TRANSITER, AFRODESC, RELITRANS, MUSMOND ; les Programmes IRD-CIESAS ; le Programme européen EURESCL ; le PICS-BATRAM ; les ateliers SRE-CONACYT et CONACYT Ciencia Básica Centro América ; le programme ECOS NORD « Mobilité des personnes dans les familles mexicaines. Etude comparative des parentés choisies » (2007-2012), porté par F. Lestage et M-E Olavarria.

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les variations linguistiques liées aux mobilités, les pratiques religieuses avec leur cortège d’emprunts et de réappropriations multiples (santería, neo-indiens), la nouvelle mobilité des enfants – à la suite soit des migrations de leurs parents, soit de circuits nationaux et internationaux d’abandons/adoptions – ou encore la circulation des acteurs politiques qui s’appuient sur des légitimités ethniques récemment incorporées (les « communautés noires »), etc. D’autres recherches ont porté sur les processus de transfert et d’appropriation/reformulation de normes en matière de gouvernance des ressources naturelles ou de politiques publiques ? On a ainsi pu mettre en évidence des processus spatiaux particuliers (enclaves, réseaux, territoires réticulés) et souligner les jeux d’échelles interprétés en termes de logiques « global-local », « glocale » ou « transnationale ». On a également analysé les mécanismes de pluralisation juridique, religieuse ou normative induits par ces mobilisations ainsi que les processus de production d’« arrangements » institutionnels qui en découlent. S’ils avaient posé des diagnostics sectoriels et proposé des interprétations, ces programmes n’abordaient toutefois pas directement les rapports complexes qui se nouent entre les recompositions territoriales, les circulations et les innovations politiques. C’est ce que se propose de faire le LMI qui partira des résultats acquis pour se poser la question des mécanismes de pouvoir et d’autorité engendrés par/dans les nouvelles configurations, et leur impact sur le développement de la région. Ces mécanismes doivent s’analyser dans un contexte de renforcement et généralisation des situations de pluralisme légal/normatif, de pluralisme des autorités et de pluralisme des appartenances, dont les politiques multiculturelles –adoptées dans la plupart des pays de la région- sont l’expression la plus évidente. On peut se demander si ce pluralisme est source de plus grande conflictualité ou s’il est au contraire un facteur de gestion/amortissement des tensions pour l’accès aux ressources matérielles –dont les ressources naturelles et symboliques. Autrement dit, la gouvernance des ressources est désormais (mais ne l’a-t-elle pas toujours été ?) contingente d’un cadre multipolaire de négociation et de production d’arrangements tant verticaux –inscrits dans des rapports d’autorité et de dépendance- qu’horizontaux, au sein des sociétés locales. Mais on ne sait pas toujours mesurer si ce cadre multipolaire de gouvernance est à l’origine de situations d’anomie ou plutôt de nouvelles formes de domination fonctionnelle (firmes capitalistes, gangs, mafia, etc.). Dans le même ordre d’idées, cette situation de gouvernance plurielle confère un rôle majeur à certaines catégories d’acteurs parfois compris comme des “passeurs” ou “traducteurs”, ou des « acteurs nodaux » qui de par leur position à l’interface construisent eux-mêmes de nouveaux systèmes de sens dans lesquels ils occupent une position de pouvoir. Il nous faudra comprendre quels rôles jouent ces acteurs intermédiaires (qui peuvent être des élites locales, mais aussi des experts internationaux et/ou des leaders communautaires) dans la recomposition des pouvoirs à l’œuvre aux différents niveaux d’organisation sociale, politique et économique. À ce titre, les instances internationales ou extra-territoriales (BID, PNUD, OCDE, OMC, etc.) constituent une arène déterritorialisée qui influe parfois très directement sur les arrangements localisés. Pertinence de l’espace géographique considéré La fragmentation contemporaine des espaces politiques est le produit de l’éclatement territorial de l’Amérique latine à partir des indépendances du 19ème siècle (Chaunu 1985), débouchant sur des configurations hiérarchisées et souvent instables. Il ne s’agit pas d’unités juxtaposées mais bien d’imbrications d’espaces et de territoires aux légitimités variables, qui côtoient des espaces périphériques dont le contrôle est l’objet de dispute entre des groupes de pouvoir ou des corporations. Les disparités qui en découlent en termes de gouvernance, hiérarchie et pouvoir, constituent un levier précieux de comparaison entre les

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espaces et leurs modes de gouvernance. Aujourd’hui cet espace comprend une demi-douzaine de pays que les membres de l’équipe connaissent déjà: Mexique, Guatemala, Honduras, Belize, Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panamá, Cuba4. La dénomination de cet espace fait problème. À l’image de Braudel ou d’auteurs plus anciens, on a parlé de Méditerranée caraïbe, ou américaine. Des écrivains se sont emparés de ce même espace sous le nom du bassin des ouragans (Pisani) alors que d’autres, le regardant depuis les îles, proposent les notions de Grande Caraïbe. On pourrait ainsi parler du « bassin de la grande Caraïbe » si ce nom n’associait de façon trop univoque les Caraïbes aux mondes insulaires, ou « le Caraïbe afro andalou » de Garcia de León s’il n’excluait les pays non hispanophones. La « Caraïbe continentale » marginalise les espaces pacifiques des pays concernés. Le terme de « Centramérique » a coutume d’exclure le Mexique. Parler de l’ensemble « Mexique-Amérique centrale » met sur le même plan un pays, certes grand, avec un ensemble de pays dont on semble ainsi ignorer les spécificités. Chaque appellation porte en elle un ensemble de connotations qui ne sont pas toujours bien comprises et assumées et traduisent des rapports de force implicites. Et si dans un premier temps, nous proposons d’appeler cet ensemble le bassin méso-américain5 ou le couloir centraméricain, ce n’est que pour introduire cette question centrale qui fera l’objet d’un des premiers ateliers du Laboratoire. Plus qu’aucun autre espace régional au sein du continent américain et de façon singulière dans la géographie mondiale de la globalisation, le bassin méso-américain représente un champ privilégié pour l’exploration des relations d’influences mutuelles entre les processus de circulation de personnes, de biens, de normes, de symboles et de valeurs, et les dynamiques de recomposition des formes de gouvernance et des rapports de pouvoir associées aux phases successives de mondialisation des échanges. Il constitue l’un des couloirs les plus intensément employés par les migrations nationales et internationales, les flux de marchandises illicites et les organisations clandestines qui organisent leur circulation. Il représente également un espace privilégié de transfert et de mise en œuvre des normes et des prescriptions internationales concernant la gouvernance des territoires et celle des ressources naturelles, processus de transfert dont il s’agit d’examiner les formes au regard des trajectoires institutionnelles propres aux différentes histoires nationales. La bassin méso-américain fournit à cet égard un champ de comparatisme riche entre des pays et des régions où les formes historiques de construction et d’institutionnalisation de l’Etat-Nation et les formes de mise en rapport entre celui-ci et les organisation socio-territoriales relevant de sa juridiction (communautés rurales, municipalités, « frontières internes ») ont connu une grande diversité d’expression et d’évolutions. La confrontation entre les situations mexicaines – un pays où l’incorporation politico-territoriale a été un objet prioritaire de la construction d’un Etat centralisateur fort – et centre-américaines – avec, là aussi, une forte diversité des contextes nationaux – représente un objet et un enjeu central de la dynamique de recherche et d’interaction entre les équipes associées au LMI. Le LMI MESO, ouvert sur ce large espace, se construit néanmoins autour d’un « premier cercle » et de deux implantations fixes à partir desquels il pourra déployer ses activités : la FLACSO au Costa Rica, le CIESAS au Mexique.

4 Pour le projet, notons que cet espace correspond aux pays couverts par la Représentation Régionale de l’IRD à Mexico. 5 La référence à la Méso-Amérique ne se confond pas strictement avec la désignation qu’en font les archéologues et linguistes qui la délimitent entre, vers le nord, « l’Amérique aride » (nord de la région purhepecha) et, vers le sud, « L’Amérique intermédiaire » (sud du Honduras-Salvador). Il ne s’agit pas pour nous d’affirmer une supposée détermination culturelle, mais plutôt de souligner la prégnance des relations spatiales qui depuis des siècles, avant et après la colonisation européenne, ont orienté les rapports sociaux et tissé les histoires collectives.

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3- Activités / projets de recherche, de formation (notamment contributions prévues à la formation de niveau master et doctorat) et de valorisation, Le LMI MESO repose sur trois exigences : la centralité de la Formation et l’articulation Formation-Recherche ; la comparaison et la transdisciplinarité en sciences sociales ; des thématiques originales dans leurs interconnexions. La centralité de la Formation, l’articulation Formation-Recherche L’aspect Formation est central dans le LMI. Pour être efficace, il doit s’adapter aux situations nationales et aux dispositifs d’enseignement existant, ne pas s’y substituer mais contribuer à leur renforcement et leur enrichissement en valorisant leurs spécificités et leurs complémentarités. Il se distingue des formations existantes (Masters et Doctorats des diverses institutions partenaires) par ses approches spécifiques : lien recherche / formation ; la circulation des étudiant/es et des enseignant/es ; le volet méthodologique ciblé sur les recherches en cours. La formation s’organisera autour d’un module annuel d’enseignement-recherche de 15 jours, chaque année dans un pays différent, sous la forme d’un Cours International Intensif. Y participeront l’ensemble des membres du LMI. Ces modules sont destinés en priorité aux étudiants en master et doctorat des institutions partenaires. Y participeront également d’autres étudiants du pays qui accueillera le Cours International Intensif, auxquels se joindront des étudiant.es des autres pays d’Amérique centrale, français et mexicains concernés par le thème (nombre à déterminer en fonction des budgets alloués). Ces opérations seront portées par un ou plusieurs partenaires. Selon les ressources disponibles, on pourra répéter les Modules dans plusieurs implantations. Ces Cours Internationaux Intensifs devront être articulés aux Formations existantes, et si possible validées par les institutions partenaires. Dans l’état actuel, des thèmes sont d’ores et déjà avancés:

- méthodes qualitatives / quantitatives dans l’analyse de la mobilité - approches spatiales : du récit (espace vécu, perçu, cartes mentales) à la carte et au

SIG - de l’image et du son dans les enquêtes de terrain.

Des modules plus spécialisés sont proposés dans l’un ou l’autre des espaces partenaires sous forme d’atelier, en joignant à chaque fois des expériences de recherche de terrain avec des formations théoriques et méthodologiques qui mettront à profit sur les compétences des membres du LMI, notamment : Statistiques et récits de vie ; Anthropologie comparée (Cuba, Mexique) ; Linguistique ; Etudes post-esclavagistes (Histoire et anthropologie). Chaque chercheur du LMI s’engage à contribuer aux trois modules centraux, ainsi qu’à l’un des modules spécialisés. Les chercheurs et enseignants-chercheurs du LMI contribueront également et par ailleurs aux formations de master et doctorat organisées ou soutenues par les institutions participantes. Ils favoriseront notamment la mobilité des étudiants entre ces formations, soit à travers leur engagement direct, soit à travers la réalisation de mémoires et d’études de terrain susceptibles d’enrichir les projets de formation des différentes institutions. Tout au long de ce cheminement, le LMI pourra bénéficier des ressources en ligne de l’IRD, et notamment de la plateforme NUMERISUD qui sera consacrée aux ressources pour l’enseignement. Cela nous permettra de développer des espaces de communication et de partage d’information (documents, textes, vidéos), de données et de ressources pour

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l’enseignement, des programmes de recherche et des actions développées par les institutions participantes. Ce volet devra être adapté aux conditions techniques de chaque implantation (qualité de l’accès à internet). Le statut de la comparaison et de la transdisciplinarité L’univers géographique couvert par le LMI nous mène à construire dès le départ un dispositif de recherche resserré autour de cadres de la comparaison et de la transdisciplinarité. La comparaison découle du partage de problématiques élaborées autour d’une même question centrale depuis différents contextes sociohistoriques et culturels. Elle s’élaborera au cours des Séminaires du LMI (Ecole d’été et atelier), deux fois par an. La transdisciplinarité pour sa part implique l’élaboration « au quotidien » de questionnements inter-connectés, posés dans des perspectives théoriques et disciplinaires différenciés. Elle ne peut se construire qu’au cours d’échanges répétés lors d’ateliers thématiques, réunions d’équipe et autres échanges réguliers au sein des équipes locales du LMI, notamment à travers le partage de terrains communs où les différents axes d’analyse du LMI seront mis en œuvre, ouvrant la voie à de nouvelles questions et propositions transversales. Les deux approches doivent être articulées. L’équipe actuelle comprend des anthropologues, sociologues, géographes, socio-économistes, linguistes, politologue, historiens, statisticiens, économistes. C’est par le jeu des convergences ou antagonismes empiriques que la comparabilité s’institue et que le collectif montre ses apports. La transversalité des questionnements est dès lors un enjeu majeur du LMI. C’est elle qui modèle l’architecture retenue pour ce Laboratoire. La définition des trois axes thématiques retenus et exposés ci-dessous traduit l’effort mené par l’équipe proposante pour intégrer les intérêts prioritaires des partenaires tout en les replaçant dans un questionnement cohérent et innovant. Des thématiques originales dans leurs interconnections : les champs de la recherche empirique Les hypothèses et questions seront explorées en référence à trois axes principaux d’investigation qui guideront les efforts comparatifs entre pays et entre situations. - AT 1 : Normes et gouvernance On s’intéresse ici aux transformations des dispositifs institutionnels (au sens de “règles du jeu”: normatives, légales, morales, etc.) mobilisés (par qui, où, comment, etc.?) dans la gouvernance des ressources, la constitution et la gestion des territoires étant abordées ici comme une de ces ressources. Ce champ d’analyse inclut la redéfinition des fonctions et des espaces de médiation dans la gouvernance des ressources et des organisations sociales (en particulier au regard de l’émergence de “nouvelles élites”). Il prête un intérêt particulier aux processus de négociation d’accords, de construction de consensus ou de reproduction des antagonismes, avec un focus privilégié sur la question des conflits et tant que moments où la diversité des stratégie et des logiques d’acteurs, le pluralisme de registres normatifs mobilisés se révèlent et s’expriment. Ces questions incluent nécessairement une réflexion approfondie sur les visions, conceptions et pratiques relatives non seulement aux ressources sinon aux environnements concernés, pris comme des ensembles à comprendre depuis les perspectives des individus et groupes qui les habitent. Il faudra pour cela s’appuyer sur les avancées théoriques récentes en matière de pluralisme épistémologique et ontologique, et envisager comment des recherches combinées (géographie, histoire, anthropologie sociale et juridique, études culturelles) peuvent proposer des approches que l’on pourrait qualifier de post-

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constructivistes et non réalistes. Après l’avoir longtemps ignorée, les sciences sociales tendent maintenant à inclure “la nature” – et plus généralement l’environnement – dans les travaux empiriques (sur la conservation, les risques environnementaux, etc.) sans interroger suffisamment les conséquences analytiques de cette prise en compte. On proposera ici de concevoir l’histoire environnementale comme un horizon spatio-temporel des transformations combinées des paysages, des ressources et des actions humaines (sociales, politiques, économiques), échappant ainsi au binôme tradition / modernité d’une part, à des visions trop restreintes de « la nature » d’autre part. L’histoire environnementale permettrait de renouveler notre interprétation des phénomènes de colonisation et d’exploitation des ressources – agriculture, élevage, forêt, mines, énergie. Concrètement : ces interrogations porteront sur deux grands ensembles d’objets empiriques : la gestion des ressources localisées, qu’elles soient exploitées directement (terre, eau, mines, vent) ou indirectement à travers le tourisme (Mexique, Guatemala) ; les modes de gestion et contrôle des populations, depuis les conceptions qui les sous-tendent (idéologies racistes du 19e, multiculturalisme de la fin du 20e, droits de l’homme) jusqu’aux dispositifs concrets d’administration des migrations (Belize, Mexique) et de sécurité qui redessinent les frontières de la citoyenneté dans les contextes de violence (Nicaragua, Costa Rica). - AT 2 : Appartenances et légitimités Dans le cadre de la globalisation, la circulation des normes et des discours (cf. Axe 1) débouche sur l’élaboration de politiques qui ont des effets très concrets sur la répartition des ressources, qu’elles soient matérielles (les terres, les territoires) ou immatérielles (représentation politique). Nous nous intéresserons ici aux processus de redéfinition des registres d’appartenance qui concourent à construire des légitimités, des discours d’autorité et des pratiques fondés sur des « organisations » plus ou moins spatialisées comme le territoire, la corporation, la communauté, la famille ou d’autres formes comme la diaspora ou les réseaux. La diffusion des références ethnicisantes ou racialisantes (les nations amérindiennes, les communautés noires), née des mobilisations sociales des années 1970 sur tout le continent, a rencontré selon les pays des échos divers, depuis le Nicaragua qui fut l’un des premiers à adopter une Constitution multiculturelle (1988) jusqu’au Salvador qui semble rester en marges de cette dynamique politique transnationale. Au-delà de la reconnaissance de la diversité ethnique ou raciale, c’est l’idée même de citoyenneté plurielle qui fait débat, et qui en Amérique centrale est largement –et depuis longtemps- investie par le champ du religieux. La configuration géographique et politique de la région fait que, sur ces thèmes comme sur les autres, la « question transfrontalière » constitue la toile de fond des recompositions contemporaines, aspect qu’il nous faudra aborder à partir d’études de cas empiriques. Dans le même ordre d’idées, on s’intéressera aux réélaborations des codes et des normes de comportement familial qui se produisent dans des contextes de migration interne et internationale, cherchant à comprendre l’impact des transformations économique, politique et juridique qui remettent en question les valeurs culturelles et politiques dans lesquelles s’ancraient jusqu’à récemment les organisations familiales et communautaires dans les régions indigènes. Concrètement : les études porteront sur les nouvelles entités territoriales reconnues ou revendiquées par les acteurs locaux –dont les Etats- (les réserves indiennes, les terres des garifunas) ; les ancrages identitaires (ethniques, religieux, linguistiques, familiaux) des territorialités locales/transnationales ; les réseaux politiques et culturels transnationaux (ONECA – Organización Negra Centroamericana, mouvement pan-maya, etc.) ; les redéfinitions de la citoyenneté et du droit dans le cadre de la pluralisation des références (religieuses, de genre).

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- AT 3 : Circuits, routes, migrations L’Amérique centrale connaît depuis 20 ans une véritable « explosion » des mouvements migratoires en son sein et vers le nord, vers le Mexique et plus loin, les Etats-Unis. Les circulations des biens, des idées et des personnes, analysées sous l’angle des transformations des institutions (axe thématique 1) ou des référentiels idéologiques, culturels et politiques qu’elles mobilisent (axe thématique 2) seront ici considérées dans leurs dimensions structurantes des espaces concernés. En développement de travaux antérieurs (ANR Transiter), on insistera sur la complexité des logiques de mobilité en soulignant la coexistence de flux intra-régionaux, organisés autour de polarités constituées par des espaces de travail (le Costa Rica pour l’Amérique centrale), de transit (le Mexique) ou de tourisme (la façade maritime caribéenne…) et de flux extra-régionaux, avec des polarisations largement organisées par les espaces de recrutement migratoire en voie de mondialisation (principalement les États-Unis). Les logiques de réorganisation du travail –et des marchés- à l'échelle mondiale continuent en effet de produire des différentiels spatiaux dont les logiques migratoires sont le plus souvent les reflets directs. Dans un contexte général marqué à la fois par une plus grande fluidité des échanges et la persistance de contraintes politiques ou géographiques au déplacement, la question du rapport dynamique entre circulation migratoire et transformation du rapport aux lieux apparaît particulièrement intéressante. Du point de vue des logiques territoriales, les formes de va et vient, de renouvellement des mouvements et d'investissement dans différents lieux placent les migrants dans des situations de multipolarité des espaces de vie. L'organisation de ces mouvements au-delà de différents types de découpages spatiaux et au travers de plusieurs types de frontières implique une remise en question des entités territoriales communément considérées. Concrètement, cet axe s’attachera à saisir les phénomènes qui redessinent l’espace régional : les circuits régionaux de la migration, particulièrement des Centraméricain/es au Mexique ; le tourisme et les dynamiques migratoires transfrontalières (Nicaragua, Guatemala, Costa Rica) ; les migrations de retour et les conflits familiaux ; la réorganisation des marchés du travail ; les mégaprojets: ports, routes, plantations agro-industrielles, la construction de l'immobilier. Sans prétendre à l’exhaustivité, ces domaines représentent un large spectre des grandes transformations des sociétés contemporaines. Ils correspondent aux champs de compétences des chercheur/es participant/es, mais ne sont pas étanches les uns aux autres. Loin de juxtaposer les « études de cas » d’une problématique commune, l’un des objectifs du LMI est de favoriser les passages d’un champ à l’autre (du religieux à l’économique, du politique au linguistique, etc.), permettant ainsi de généraliser ou invalider les interprétations développées dans l’un ou l’autre champ à partir de son extension dans un autre. -Un axe spécifique sur l’histoire de la discipline ethnologique / anthropologique en Haïti et à Cuba. Le projet, coordonné en HAiti par Jhon Picard, vise à analyser les études produites en Haïti et sur Haïti à partir des travaux des ethnologues haïtiens ainsi que ceux de chercheurs étrangers, en les situant dans leur contexte socio-politique. L’étude du processus d’élaboration du savoir ethnologique et ethnographique permettra de saisir les modalités à partir desquelles la discipline s’est institutionnalisée en Haïti. Le poids du régime des Duvalier sur le développement et l’institutionnalisation de l’ethnologie en Haïti sera interrogé dans cette perspective. Histoire de l’ethnologie et histoire des idées

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politiques seront ainsi saisies dans leurs effets réciproques. Les liens entre l’ethnologie, l’histoire et la littérature, autant que les influences théoriques des écoles de pensée en anthropologie seront également établis. Outre la recherche qui sera menée dans le cadre du programme présenté, un des objectifs des membres de l’équipe est de favoriser la formation par la recherche. À ce titre et pour lancer le projet, un séminaire international de recherche a déjà été mis en place au cours de l’année 2012 à la Faculté d’Ethnologie à Port-au-Prince. Ce projet se mènera en dialogue avec le projet de recherche ANTROPOCUBA « Refondation de l’anthropologie sociale à Cuba » coordonné par Niurka Nunez Gonzalez. Ce projet de recherche vise à réaliser une historiographie critique de l’anthropologie à Cuba, afin d’en souligner la dimension fondatrice pour la construction identitaire nationale, d’en préciser la place contemporaine au sein des sciences sociales cubaines et de former de futurs anthropologues. Ces deux initiatives permettront ainsi d’engager une démarche comparative sur l’histoire de l’anthropologie dans les deux contextes au cours des cinquante dernières années. Au-delà de la dimension historique, cette réflexion comparative sur l’histoire et le contenu de l’anthropologie permettra de poser la question des enjeux de la démarche anthropologique manière réflexive. Dans les deux situations, Haïti et Cuba, les projets de recherche cherchent aussi à développer les masters d’anthropologie sociale et la mise en place d’écoles doctorales en anthropologie sociale. Nous envisagerons comment s’appuyer sur ces initiatives pour relancer l’intérêt pour l’anthropologie sociale et culturelle, en consolider la présence ou en accompagner le renouveau dans les paysages universitaires concernés. Enfin, cette dynamique entend aussi favoriser l’insertion des collègues haïtiens et des collègues cubains dans les réseaux de recherche régionaux et internationaux autour du thème général de la circulation des personnes, des savoirs, des idées, des biens symboliques et des objets culturels dans le contexte de la mondialisation.

Le dispositif Recherche du LMI – MESO : les conditions du travail collectif AT 1 : Normes et gouvernance : Eric Léonard et Antonio Escobar (16 participants) AT 2 : Appartenances et légitimités : C. Chamoreau et Nahayeilli Juárez (15 participants) AT 3 : Circuits, routes, migrations : Laurent Faret et Abelardo Morales (15 participants) Répartition par axe thématique

La première année, les activités seront menées en collectif afin de garantir les interconnaissances et de jeter les passerelles entre les thèmes. Deux rencontres de démarrage sont prévues, l’une afin de poser les bases de la transdisciplinarité (les mots et les termes de la recherche collective), l’autre consacrée à la comparaison. Cette première

FRANCE MEXIQUE

COSTA RICA

GUATEMALA

NICARAGUA CUBA HAITI EL SALVAD

OR

TOTAL

Axe 1 6 5 1 1 1 2 16 Axe 2 8 4 1 1 1 15 Axe 3 4 2 4 1 1 2 1 15 Total 18 11 6 3 3 2 1 2 46

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année sera également consacrée à l’élaboration des outils de communication et animation collective : site web – blog, Documents de travail en ligne, newsletter. Les trois années suivantes, les binômes coordinateurs d’axe se responsabilisent pour animer les équipes (réunions, missions) et organiser chacun un Atelier scientifique annuel (programme scientifique et invitations, recherche de financement, organisation matérielle, etc.). L’un des trois ateliers prendra la forme d’Ecole d’été à laquelle participera l’ensemble des membres du LMI. Les deux autres seront plus restreints et axés sur les problématiques de chaque Axe. La dernière année sera consacrée aux activités de diffusion des résultats (dissémination), à la réalisation du Colloque final et à la préparation des projets postérieurs nés du LMI : soit une deuxième étape, soit des ANR, des projets ECOS ou CONACYT, etc. Tout au long des cinq années du LMI, les équipes, plus restreintes, se formeront sur une base thématique (ex : les questions agraires) ou régionale (ex : la frontière Nicaragua- Costa Rica ; la côte atlantique) afin d’explorer des processus comparés. Chaque membre s’engage à faire un terrain dans un pays autre que « son » terrain d’étude, adossé à l’Ecole d’Eté ou à un Atelier, c’est-à-dire avec un/des collègue/s et/ou étudiant/es. On assure ainsi une autre originalité du LMI, faire de la circulation autant son objet d’étude que sa pratique scientifique.

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Outils communs de

comparaison AT 1 AT 2

AT 3

2014 Atelier de démarrage 1 (Mexico) • « Dire la recherche : positionnement, concepts et méthodes transdisciplinaires » Premier Cours International Intensif (Costa Rica) • « Les conditions de la comparaison : thèmes et outils » Lancement du Blog Meso Lancement de la revue en ligne Cuadernos de trabajo

2015 Réunions d’équipe Cours International Intensif

Atelier annuel-1-AT2

Atelier annuel-1-AT3

2016 Réunions d’équipe Atelier annuel-2-AT1

Cours International Intensif

Atelier annuel-2-AT3

2017 Réunions d’équipe Atelier annuel-3-AT1

Atelier annuel-3-AT2

Cours International Intensif

2018 Colloque Publications scientifiques Exposition itinérante et vidéos Préparation d’Autres Projets (ANR, ECOS, CONACYT, CCC..)

1. Présentation de l’organisation du LMI et de la g ouvernance � Présentation synthétique des partenaires et équipes de recherche

Les recherches et les formations s’organiseront à partir des deux implantations, au Mexique (CIESAS) et au Costa Rica (FLACSO), ainsi qu’en France (Université Paris Diderot, U. Montpellier). Le double ancrage américain sera opérationnel dans la mesure où il permettra d’activer la circulation des participants (étudiants, chercheurs, enseignants-chercheurs, post doctorants et associés) d’une part, et qu’il permettra une véritable co-direction régionale, d’autre part.

46 participant/es (chercheur/es, enseignant/es–chercheur/es) ont confirmé leur participation et précisé leurs contributions avec l’accord de leurs directions, de même que 21 étudiants.

En France, les participant/es sont membres de plusieurs UMR de l’IRD : URMIS ; CESSMA ; CEPED ; GRED ; LPED ; PALOC; SEDYL. Au Mexique, les participant/es sont enseignant/es chercheur/es du CIESAS dans ses différents centres régionaux : DF, Golfo, Peninsular, SurEste, Occidente. Au Costa Rica : les participant/es au LMI relèvent de la Universidad Nacional et de la Universidad de Costa Rica mais ils/elle travaillent déjà ensemble dans le contexte du réseau de la FLACSO. La gouvernance LMI est constituée d’une Direction Paritaire et de deux Conseils.

• La Direction Paritaire est composée de représentants des quatre unités fondatrices. Elle gère le Laboratoire au quotidien et en rend compte au Comité de direction.6

6 Odile Hoffmann (IRD-URMIS), Eric Léonard (IRD-GRED), Emilia Velázquez (CIESAS, Mexique) et Abelardo Morales (FLACSO, Costa Rica).

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• Le Comité de coordination est composé des quatre membres de la direction, assistés des responsables des trois Axes Thématiques et de la gestionnaire. Il accompagne la direction dans les décisions et l’organisation des activités de recherche, de discussion et de diffusion. Il peut être saisi par l’un des participants pour toute question d’ordre scientifique ou de travail.

• Un Consiel scientifique statuera sur les options stratégiques du LMI. Il sera constitué par des collègues invités pour leur compétence, afin de garantir les options à long terme, le cas échéant avaliser les choix effectués ou proposer des réorientations.

• � Cohérence du regroupement des équipes La cohérence du regroupement des équipes provient d’abord des enjeux scientifiques partagés autour de l’interdisciplinarité et la comparaison. Le LMI sera en effet l’occasion de faire travailler ensemble des équipes qui souvent se côtoient sans échapper aux clivages disciplinaires ou géographiques. Elle est renforcée par les intérêts que leurs institutions portent et/ou des enjeux qu’elles projettent sur l’Amérique centrale. En effet, dans le bassin méso-américain, les thématiques du LMI s’insèrent dans les priorités affichées des institutions partenaires (Migrations, gouvernance territoriale, synergies entre pays, formations de cadres locaux). Plus spécifiquement, le dispositif répond à une option développée depuis quelques années par les deux institutions co-porteuses du LMI, le CIESAS et la FLACSO Costa Rica, pour qui l’ouverture et la circulation régionale des chercheur/es, des étudiant/es et des programmes est une priorité. Le CIESAS développe en effet depuis plusieurs années des actions de formation avec le Guatemala (U. Landivar) et l’Amérique centrale, sous forme de Séminaires et plus récemment de Diplomados communs. Une fois la création LMI confirmée, nous reprendrons contact avec les collègues engagé/es dans ces dispositifs pour envisager les modalités de collaboration. Pour l’IRD, le LMI MESO sera la plate-forme pour effectuer des travaux menés en partenariat vers des pays difficiles d’accès –et de fait peu investis jusqu’à présent-, alors que le potentiel de recherche existe, en France et dans les pays concernés. Le LMI permettra alors de visibiliser ces compétences tout en mobilisant des étudiants et professeurs dans un réseau régional. Le LMI est mené en coordination avec d’autres efforts de concertation. Ainsi une collègue IRD (K. Argyriadis) est en train de mettre en place un dispositif ambitieux de collaboration avec Cuba, dans le même esprit que le LMI-MESO. Plusieurs participants de ce projet proposition participent également au LMI-MESO, assurant ainsi une bonne coordination et une diffusion élargie des résultats. Le LMI propose un dispositif à trois niveaux ou « cercles » concentriques. Le « premier cercle » est constitué des trois institutions partenaires : en France autour des UMR de l’IRD, au Mexique avec le CIESAS, au Costa Rica avec la FLACSO, tel que décrit ci-dessus. Un « deuxième cercle » réunit les institutions et collègues qui, sans s’engager institutionnellement dans un premier temps, porteront certaines des activités. Les contacts sont déjà pris avec la USAC et FLACSO au Guatemala, la Fundación PRISMA au Salvador, la UCA et Instituto Nitlapan au Nicaragua, la U.Belize et NICH au Belize, l’Instituto Juan Marinello et le Centro de Antropología à Cuba. Enfin, un « troisième cercle » comprend les interlocuteurs avec lesquels le LMI-MESO réalisera certaines de ses activités. Ce dispositif à trois « étages » ou « cercles » permettra d’insérer nos recherches dans un environnement scientifique élargi tout en conservant la cohésion indispensable au projet collectif. Un autre atout fondamental du LMI MESO sera la mise en commun de compétences en formation. Comme le montre le tableau ci-dessous, tant les institutions que les chercheur/es et enseignant/es-chercheur/es ont une expérience qu’ils souhaitent mettre

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à disposition de la coopération avec l’Amérique centrale. Le dispositif souple proposé par le LMI MESO se nourrira de ces compétences tout en les développant. Les Formations auxquelles collaborent déjà des part icipants du LMI México

• Maestrías en CIESAS Occidente ; Sureste ; Golfo. Projet de doctorat CIESAS Sureste / Noreste. Maestría y doctorado CIESAS de lingüística. Doctorat CIESAS Peninsular

• Maestría del COLEF en Tijuana, a partir de septiembre 2013 Costa Rica

• maestría en FLACSO CR sobre Desarrollo Territorial (rural y espacio urbano) • UNCR, Programa de Doctorado en Ciencias Sociales – UNA Costa Rica

France • Master MIRI à l’URMIS (sociologie, anthropologie, géographie) ; Master en

Geographie, Universités Paris 1 y París Diderot (SEDET) ; Master « Histoire et Civilisations comparées ». (idem). Ecole doctorale 382 "EESC: Espaces, Economies, Sociétés, Cultures" (idem)

• Master URMIS-Nice (sociologie, anthropologie, géographie), U. Nice • Formations lors des Journées doctorales du GIS Pôle Foncier

Cuba, en anthropologie • Instituto Cubano de Antropología • Instituto Juan Marinello

� - Caractère innovant du projet et résultats attendus

Le caractère innovant, on l’a dit, provient autant du thème –les conditions et impacts de la circulation des ressources matérielles et immatérielles - que du dispositif proposé. L’Amérique centrale continue à être le parent pauvre des sciences sociales, les inégalités et les différentiels de recherche entre un pays et l’autre y sont très prononcés. Le dispositif du LMI MESO, prenant acte de ces obstacles, se donne les moyens de les contourner ou de les surmonter. Le dispositif est ambitieux et réaliste, fondé sur quelques principes « simples » : - Structurer les actions de collaboration autour de recherches empiriques : terrains partagés (visites réciproques), ateliers et réunions de travail dans chaque contexte. - Organiser la circulation des participants (étudiants, chercheurs, enseignants-chercheurs, post doctorants et associés) autour des modules d’enseignement intensif, adossés aux réunions annuelles. - Se donner les moyens de la construction collective : réunions régulières organisées par l’un des axes thématiques. Avec, pour chaque axe, une approche comparative et des champs d’action diversifiés afin de répondre aux questions initiales. - Se doter des instruments de discussion : des Cahiers –diffusés en ligne- pour le volet Méthodologie, un colloque final, des bibliographies partagées. - Prévoir des produits adaptés à une large diffusion large et diversifiée, voir ci-dessous À cette ambition scientifique, dont les résultats se mesureront à l’aune des produits « classiques » de la recherche internationale (publications, participations à et organisation de colloques, nombre d’étudiants participant à des formations, etc.), s’ajoute le défi de la diffusion vers un public élargi, comme on le décrit ci-dessous.

- Equilibre entre développement des connaissances thématiques et ouverture vers les problématiques d’impact sociétal

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L’ambition est aussi de réussir une ouverture vers la société civile. Nos résultats doivent se diffuser mieux et plus. Plusieurs membres du LMI ont de l’expérience en matière de réalisation de produits « grand public », à travers notamment la conception, fabrication et diffusion de vidéos et d’expositions photographiques (programmes RELITRANS et AFRODESC notamment). Cependant, ces activités demandent des financements particuliers qu’il faudra rechercher auprès d’autres instances. L’un des vecteurs d’articulation entre la production de connaissances scientifiques et la réponse à des demandes de la société civile peut résider dans l’appui aux formations professionnalisantes (« diplomados » ou master-pro) que les institutions centre-américaines d’enseignement supérieur ont mis en place pour appuyer les processus de décentralisation et des « gestion participative » du développement territorial. La participation à ces formations, l’appui à la mobilité d’étudiants entre formations à la recherche et formations professionnalisantes, la réalisation de mémoires sur des objets et des terrains d’intérêt pour ces dernières doivent fournir une « ouverture » aux travaux réalisés dans le cadre du LMI vers la « demande sociale ».

- La place du LMI dans le panorama institutionnel Le LMI-MESO réunit des Partenaires (les tutelles), des Membres (les laboratoires) et des Participants (les chercheur/es). Il est en articulation avec d’autres dispositifs français (PPR, LIA, GIS, ANR) dont il se nourrit et qu’il alimente, sans relation de dépendance. - Au sein de l’IRD. Le LMI-MESO s’insère dans les priorités IRD sur le thème de la cohésion sociale et la lutte contre les inégalités autour notamment des thématiques Développement et gouvernance ; Frontières et dynamiques sociales et spatiales ; Gestion des Ressources (terres, eau, mines). Il entrera en dialogue avec le LMI MEDITER dont il pourrait reprendre certaines formulations (c’est un « laboratoire pluridisciplinaire de haut niveau en sciences humaines et sociales autour de la grande question des rapports entre sociétés, environnement ») et avec le LMI PATEO dont il partage l’intérêt porté à la gouvernance des patrimoines et territoires. Certaines recherches menées au sein du LMI feront appel à des dispositifs et des financements spécifiques sous formes d’Actions Thématiques Structurantes, de Jeunes Equipes Associées ou de Crédits Incitatifs. - Avec les partenaires en France Par sa composition et par les thématiques qu’il porte, le LMI est appelé à contribuer à d’autres initiatives scientifiques et institutionnelles comme les instances fédératrices dont nos institutions sont membres. Trois GIS et un LIA sont particulièrement concernés : CIRESC, IdA, Pôle Foncier Montpellier, CIST. Depuis 2012, le Centre International de Recherche sur les Esclavages (CIRESC), dont l’IRD est membre, a pris la forme d’un Laboratoire International Associé (LIA du CNRS). Ce nouveau statut a permis d’intégrer officiellement le CIESAS au CIRESC. La collaboration institutionnelle et scientifique entre le LMI-MESO et le LIA-CIRESC permettra ainsi de mieux coordonner les recherches, les activités de partenariat et l’encadrement d’étudiants sur la question de l’esclavage et ses conséquences (mobilités, accès aux ressources, politiques de compensation, etc.) dans la région.

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De même, le Pôle Foncier Montpellier, créé en 2011 par l’IRD, le CIRAD (présent dans la région centre-américaine, au Costa Rica et au Nicaragua), Montpellier SupAgro et l’IAMM, constituent un partenaire de premier plan pour les travaux réalisés dans le cadre de l’Axe Thématique 1 Normes et Gouvernance, notamment ceux qui s’attachent aux transformations des régimes de gouvernance des ressources naturelles. Les journées doctorales organisées annuellement par le Pôle Foncier doivent constituer un espace privilégié de formation pour les doctorants et les chercheurs associés à cette thématique. Par son intérêt déclaré pour les actions de Formation, le LMI sera appelé à coordonner certaines de ses activités avec le GIS Institut des Amériques (IdA), dont l’IRD et Paris Diderot sont membres. Notons que plusieurs participants du LMI travaillent de façon régulière avec l’IdA : l’IdA a cofinancé le colloque de Paris Diderot sur les Migrations dans les Amériques en juin 2012, certains collègues siègent au Conseil Scientifique de l’IdA, plusieurs contribuent régulièrement aux évaluations de projets ou de dossiers de thèse, etc. L’URMIS est membre fondateur du Collège International des Sciences du Territoire (CIST), GIS créé il y a quatre ans et hébergé à l’Université Paris Diderot. Plusieurs membres du LMI y contribuent activement et pourront situer les recherches menées au sein du LMI dans les activités du CIST, notamment l’axe Mobilité, Identité, Territoire. Les Ministères français de l’Enseignement Supérieur et la Recherche d’une part, des Affaires Etrangères et Européennes en partenariat avec le CNRS d’autre part, ont leurs propres dispositifs que les membres du LMI-MESO connaissent bien et avec lesquels ils coordonneront certaines actions. Ainsi un projet PREFALC est déjà en cours de montage entre la France, le Mexique et le Guatemala par une de nos collègues (F. Lestage) ; deux participants du LMI-MESO furent récemment et respectivement Directrice (O. Hoffmann) et Directeur adjoint pour l’Amérique centrale (C. Agudelo) du CEMCA, Centre d’Etudes Mexicaines et Centraméricaines, avec lequel des projets pourraient être montés. Enfin, il est important de mentionner que, à titre individuel, plusieurs chercheurs du LMI ont récemment obtenu des financements nationaux (ANR) ou internationaux pour des recherches qui seraient menées dans le cadre du LMI ou en étroite coordination avec l’un de ses thèmes. Mentionnons notamment :

- le projet ANR Bluegrass Mobilisations sociales autour de l'eau, Eric Mollard (2013)

- le projet avec financement international (de la Hans Rausing Endangered Languages Programme HRELDP) de l'Université de Londres (Appel « Endangered Languages Documentation Programme ELDP) », intitulé « A cross-varietal documentation and description of Pech, a Chibchan language of Honduras" et coordonné par Claudine Chamoreau, 2014-2016.

Les travaux menés au sein du LMI pourraient déboucher à mi-parcours sur des montages de projets à soumettre à l’ANR, sur des thèmes plus ambitieux par leur aspect innovant ou structurant. On peut penser par exemple à développer une comparaison Amérique centrale / Espace Andin/ Sahel sur ces « espaces d’anomie » que sont les espaces utilisés par des acteurs aux marges de la légalité et des appareils gouvernementaux pour des activités illicites mais généralisées comme les circulations d’armes, de drogues, de personnes, la piraterie. De même, il serait possible à terme de proposer un programme comparatif sur les accaparements fonciers en Afrique et en Amérique. anne- Le financement

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En sciences sociales, les besoins d’un Laboratoire Mixte International concernent essentiellement l’encadrement, la diffusion / communication et la mobilité. Cela suppose que chaque institution partenaire finance les recherches de ses chercheur/es et/ou qu’il faudra en conséquence chercher des financements complémentaires. Le budget prévisionnel présente trois postes de dépenses, les deux principaux répartis de façon équilibrée entre salaires et prestations (199 000 euros sur cinq ans) et les fonds nécessaires à la mobilité et aux rencontres (200 000 euros). Le financement du matériel (31000 euros) est restreint car, en sciences sociales, l’essentiel des besoins est couvert par les institutions partenaires. Le futur LMI, une fois accrédité, cherchera des ressources supplémentaires complémentaires et destinées à financer ces projets de recherches spécifiques futurs : au Mexique, Conacyt ; au Costa Rica, le CCC ; en France, l’AIRD, MAEE, AUF, les régions. Les salaires et prestations sont destinés au recrutement d’un assistant (mi temps) pour aider à la gestion du LMI et à la coordination entre les différentes équipes composant le LMI (au Mexique), d’un technicien de laboratoire pour la constitution d’un SIG partagé et d’un technicien de terrain (mi temps, au Costa Rica), ainsi qu’au financement des activités de diffusion. L’équipement concerne essentiellement l’achat de matériel informatique destiné aux équipes et l’acquisition d’un matériel spécifique au projet essentiellement pour le travail de terrain tel que des portables, des dictaphones, des appareils photo numériques, etc. Le travail en SHS étant basé en grande partie sur le terrain, il est prévu de consacrer une partie du budget à la location de véhicules. 8- Bibliographie

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