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Les dossiers du Quotidien 14 LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN Jeudi 12 mars 2015 – n° 9394 DOULEURS, À TOUT ÂGE Certains services d’hospitali- sations Soins/Études aident les adolescents douloureux chro- niques déscolarisés à reprendre le cours de leur vie. Retour d’expérience du Dr Anne Tonel- li, algologue, chef de service de Médecine Interne pour Adoles- cents à la Clinique Médicale et Pédagogique Edouard Rist. C’est souvent à l’occasion d’ un stress (entrée en 6ème, au lycée) et/ ou d’un contexte familial compli- qué qu’un adolescent douloureux chronique (migraines et céphalées chroniques quotidiennes, douleurs abdominales, algoneurodystrophie, syndrome d’Ehler Danlos, douleurs dans les suites d’un cancer ou d’une pathologie rhumatologique…) com- mence à multiplier les absences sco- laires. « Les parents souvent trop em- pathiques, n’arrivent plus à stimuler l’adolescent pour aller en cours. Cela devient très difficile à la maison, ex- plique le Dr Anne Tonelli. C’est en reprenant en consultation l’agenda des absences, que la famille prend conscience de l’impact de la douleur sur la vie de l’adolescent. C’est cet absentéisme scolaire qui doit alerter ; c’est le critère de gravité de la douleur chronique à cet âge. Il faut l’avoir en tête quand on est amené à reconduire des certificats médicaux. » Une intensité douloureuse non expliquée par la pathologie « Il est rare que la pathologie explique à elle seule l’intensité de la douleur et surtout son retentisse- ment sur la vie de l’adolescent et de sa famille, remarque le Dr Tonelli. Ce- lui-ci vit replié sur lui-même, inverse son rythme nycthéméral, ne va plus en cours, n’a plus de contact avec ses pairs. C’est l’ensemble de l’équilibre familial qui est modifié. Les parents s’inquiètent, multiplient les avis et les demandes d’examens complé- mentaires à la recherche d’une cause organique qui pourrait tout expli- quer, augmentant ainsi l’angoisse et les douleurs de l’adolescent. C’est une véritable spirale infernale. L’ado- lescent a peur qu’on ne croie pas à sa douleur, qu’on pense "qu’il est fou", qu’on soit passé à côté d’une maladie grave. Il a souvent entendu : "Vous n’avez rien !" alors qu’on lui disait "Vous n’avez rien… de grave !" » L’hospitalisation en Soins/ Études « douleur » En cas d’impasse, ce peut être une solution pour évaluer la douleur et son retentissement, équilibrer le traitement médicamenteux, propo- ser des soins psychocorporels, re- prendre la scolarité et travailler avec la famille. L’emploi du temps alterne soins psychocorporels en groupe et en individuel (balnéothérapie, kiné- sithérapie, relaxation, sophrologie, hypnose, Tai Chi Chuan, art-théra- pie, suivi psychologique) et études (emploi du temps allégé adapté à l’étendue de la déscolarisation en classe en petit effectif). L’effet cadrant et rassurant du service, l’éloignement de la problé- matique familiale, le contact avec les pairs douloureux ou non, le travail avec la famille et la reprise de la sco- larité sont des éléments moteurs de cette hospitalisation. « Cette prise en charge d’adolescents demande une grande expertise de l’équipe soignante du service et des ensei- gnants de l’Éducation Nationale qui travaillent auprès de ces patients (la clinique Rist bénéficie d’une annexe pédagogique du lycée Claude Ber- nard). Au fil de l’hospitalisation, la douleur devient moins prégnante, l’adolescent apprend à vivre avec et malgré la douleur », explique le Dr Tonelli. Retour d’expérience Sur la période de septembre 2011 à avril 2014, une analyse rétrospec- tive des dossiers et du devenir de 45 adolescents hospitalisés dans le service du Dr Tonelli ayant bénéficié d’un projet Soins/Études « douleur » a été effectuée. À l’entrée dans le ser- vice, deux tiers des adolescents sont des filles, la moyenne d’âge est de 15 ans (11,5-22), le score d’intensité douloureuse très important (29 ado- lescents ont un EVA à 6 ; 10 un EVA à 8), l’ancienneté de la déscolarisa- tion est supérieure à 2 mois (29 ado- lescents), voire à un an (n = 6) et le bilan somatique normal dans 70 % des cas (n = 33). À leur sortie, les symptômes douloureux diminuent (29 adoles- cents), la scolarité est reprise (n = 32) et 6/8 réussissent un examen sco- laire. Sur les 18 adolescents inter- rogés à 3 ans, 11 ont une améliora- tion des symptômes douloureux, 15 poursuivent leur scolarité. « Les résultats sont encoura- geants mais nécessitent toutefois une étude de plus grande envergure du fait du faible nombre de patients et du faible recul », conclut le Dr To- nelli. Dr Sophie Parienté Tonelli A. et al. Soins/études « Douleur » : une proposition thérapeutique pour les adolescents douloureux chronique, Poster primé au congrès 2014 de la SFETD Pour les adolescents douloureux chroniques déscolarisés L’hospitalisation en Soins/Études peut être une réponse Faute d’études spécifiques chez l’enfant, les prescriptions hors AMM d’antalgiques sont extrêmement fréquentes. Les besoins en antalgiques pédia- triques sont pourtant patents, pour le traitement des migraines ou des douleurs neuropathiques notamment. Prescripteurs hors la loi, patients mis (au moins sur le papier) en dan- ger, sociétés savantes en porte-à- faux, les prescriptions hors AMM (autorisation de mise sur le marché) en pédiatrie sont sources d’« incon- fort ». Même pour les douleurs aiguës banales (otite, fracture, brûlure ou stomatite de primo-infection herpé- tique), le choix des armes antalgiques est limité : paracétamol, ibuprofène, quelques autres AINS (anti-inflam- matoires non stéroïdiens) à partir de 4 à 6 ans, le tramadol (un morphi- nique de palier 2) à partir de 3, puis directement la morphine. La codéine en effet est, depuis la revue de la litté- rature publiée dans le « New England Journal of Medicine » en avril 2013 (10 accidents mortels liés à une dé- pression respiratoire en 30 ans), in- diquée seulement à partir de 12 ans, et jamais après une amygdalecto- mie. « Un groupe de la HAS devrait rendre d’ici à la fin 2015, annonce le Dr Fournier-Charrière (Centre d’Étude et de Traitement de la Dou- leur adulte enfant, CHU Bicêtre à Paris et Groupe Pédiadol*), des recommandations pour "faire avec" sans la codéine et donner sa place au tramadol ». Ibuprofène ou tramadol sont d’ores et déjà conseillés par les médecins ORL dans les suites d’une amygdalectomie. Pour ce qui est des douleurs chro- niques, près des deux tiers des pres- criptions sont hors AMM. À cela, plu- sieurs raisons. Il n’existe ainsi aucun traitement de fond de la migraine, et pour la crise, un seul triptan (le sumatriptan), disponible en spray à partir de 12 ans, le traitement de fond de première intention chez l’enfant étant la relaxation. Sur la crise tou- jours, l’ibuprofène est autorisé dès 3 mois, le naproxène dès 6 ans (ou 25 kg) et le kétoprofène seulement à partir de 15 ans. Paracétamol, ibuprofène et morphine En ce qui concerne les douleurs neuropathiques, aucun médicament ne dispose d’une AMM chez l’enfant, qu’il s’agisse de la gabapentine, de l’amitryptiline (tous deux possible- ment indiqués à partir de 6 ans, res- pectivement pour une épilepsie par- tielle ou une énurésie nocturne) ou de Versatis (patch de lidocaïne pour les douleurs avec allodynie). Enfin, pour les douleurs qui exigent un palier 3, seule la morphine, en gouttes, peut être donnée aux en- fants dès 6 mois ; les patchs de Fenta- nyl sont d’indication exceptionnelle et ne sont pas disponibles aux doses qui conviennent. Les autres morphi- niques ne sont pas autorisés. La poso- logie de la morphine est de 1 à 2 mg/ kg et par jour, en 6 prises. Le problème est ici celui du conditionnement de la morphine, en flacon, qui reste dans l’armoire à pharmacie… « Mieux vau- drait une présentation en unidoses », suggère-t-elle. « Si, en ville, on se limite aux antalgiques qui ont l’AMM pédia- trique, en gros paracétamol, ibupro- fène et morphine, ils devraient suffire à résoudre la plupart des douleurs, à condition, pour cette dernière, d’être administrée à la bonne dose, sans crainte parasite », rassure le Dr Four- nier-Charrière. Dr Brigitte Blond * www.pediadol.org Face au manque d’études cliniques Les prescriptions hors AMM en pédiatrie sont légion PHANIE C’est l’absentéisme scolaire qui doit alerter Elles sont si différentes d’une pathologie à l’autre, d’un âge à l’autre, d’une personne à une autre, qu’il est souvent difficile de les caractériser. Certaines s’installent, d’autres disparaissent. Pourtant, mieux les connaître permet de mieux les traiter. « Le recours à la pharmacologie pour les soins douloureux de l’en- fant est encore rare, mais il devrait grandir aussi vite qu’à Trousseau, quand les professionnels ont été for- més, dans des services d’urgences ou d’hémato-oncologie notamment, tant l’usage de la kétamine est "fa- cile". Une manière plus "élégante" de soigner, sans contention majeure », souligne le Pr Daniel Annequin, uni- té Douleur de l’Hôpital Trousseau (Paris). Il s’agit d’un produit ancien, un anesthésique « tout terrain » en rai- son de sa grande marge de sécurité (lorsque les moyens de ventilation sont inaccessibles), utilisé initiale- ment en anesthésie générale à des doses 4 fois supérieures. Ici, la pré- sence d’un médecin anesthésiste n’est pas nécessaire ; le médecin hospitalier qui l’administre doit par contre être spécifiquement formé à son usage. La kétamine peut être adminis- trée à partir de 6 mois, à la dose de 0,5 mg/kg pour commencer, en in- traveineuse directement. Après un délai d’action de 2 minutes, le temps d’action est bref (7 minutes environ) et autorise une ponction lombaire par exemple, un myélogramme ou un pansement de cathéter. Elle peut être associée au MEOPA (pour les enfants non phobiques du masque). En une heure après une injection unique, le produit est complètement métabolisé et n’oblige à aucune sur- veillance au-delà. « Les symptômes qui pourraient survenir après le soin, au domicile, n’auraient aucun lien avec le produit », rassure le Pr Annequin. Dr B. B. Sans médecin anesthésiste, la kétamine à faibles doses

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hospistalisation d'enfants atteints de maladie chronique

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  • Les dossiers du Quotidien14 LE QUOTIDIEN DU MDECIN Jeudi 12 mars 2015 n 9394

    DOULEURS, TOUT GE

    Certains services dhospitali-sations Soins/tudes aident les adolescents douloureux chro-niques dscolariss reprendre le cours de leur vie. Retour dexprience du DrAnne Tonel-li, algologue, chef de service de Mdecine Interne pour Adoles-cents la Clinique Mdicale et Pdagogique Edouard Rist.

    Cest souvent loccasion dun stress (entre en 6me, au lyce) et/ou dun contexte familial compli-qu quun adolescent douloureux chronique (migraines et cphales chroniques quotidiennes, douleurs abdominales, algoneurodystrophie, syndrome dEhler Danlos, douleurs dans les suites dun cancer ou dune pathologie rhumatologique) com-mence multiplier les absences sco-laires. Les parents souvent trop em-pathiques, narrivent plus stimuler ladolescent pour aller en cours. Cela devient trs difcile la maison, ex-plique le DrAnne Tonelli. Cest en reprenant en consultation lagenda des absences, que la famille prend conscience de limpact de la douleur sur la vie de ladolescent. Cest cet absentisme scolaire qui doit alerter ; cest le critre de gravit de la douleur chronique cet ge. Il faut lavoir en tte quand on est amen reconduire des certicats mdicaux.

    Une intensit douloureuse non explique par la pathologie

    Il est rare que la pathologie explique elle seule lintensit de la douleur et surtout son retentisse-ment sur la vie de ladolescent et de sa famille, remarque le DrTonelli. Ce-lui-ci vit repli sur lui-mme, inverse son rythme nycthmral, ne va plus

    en cours, na plus de contact avec ses pairs. Cest lensemble de lquilibre familial qui est modifi. Les parents sinquitent, multiplient les avis et les demandes dexamens compl-mentaires la recherche dune cause organique qui pourrait tout expli-quer, augmentant ainsi langoisse et les douleurs de ladolescent. Cest une vritable spirale infernale. Lado-lescent a peur quon ne croie pas sa douleur, quon pense "quil est fou", quon soit pass ct dune maladie grave. Il a souvent entendu: "Vous navez rien !" alors quon lui disait "Vous navez rien de grave !"

    Lhospitalisation en Soins/tudes douleur

    En cas dimpasse, ce peut tre une solution pour valuer la douleur et son retentissement, quilibrer le traitement mdicamenteux, propo-ser des soins psychocorporels, re-prendre la scolarit et travailler avec la famille. Lemploi du temps alterne soins psychocorporels en groupe et en individuel (balnothrapie, kin-sithrapie, relaxation, sophrologie, hypnose, Tai Chi Chuan, art-thra-pie, suivi psychologique) et tudes (emploi du temps allg adapt ltendue de la dscolarisation en classe en petit effectif).

    Leffet cadrant et rassurant du service, lloignement de la probl-matique familiale, le contact avec les pairs douloureux ou non, le travail avec la famille et la reprise de la sco-larit sont des lments moteurs de cette hospitalisation. Cette prise en charge dadolescents demande une grande expertise de lquipe soignante du service et des ensei-gnants de lducation Nationale qui travaillent auprs de ces patients (la

    clinique Rist bncie dune annexe pdagogique du lyce Claude Ber-nard). Au fil de lhospitalisation, la douleur devient moins prgnante, ladolescent apprend vivre avec et malgr la douleur, explique le DrTonelli.

    Retour dexprienceSur la priode de septembre2011

    avril2014, une analyse rtrospec-tive des dossiers et du devenir de 45adolescents hospitaliss dans le service du DrTonelli ayant bnci dun projet Soins/tudes douleur a t effectue. lentre dans le ser-vice, deux tiers des adolescents sont des filles, la moyenne dge est de 15ans (11,5-22), le score dintensit douloureuse trs important (29ado-lescents ont un EVA 6 ; 10 un EVA 8), lanciennet de la dscolarisa-tion est suprieure 2mois (29ado-lescents), voire un an (n=6) et le bilan somatique normal dans 70% des cas (n=33).

    leur sortie, les symptmes douloureux diminuent (29adoles-cents), la scolarit est reprise (n=32) et 6/8 russissent un examen sco-laire. Sur les 18adolescents inter-rogs 3ans, 11ont une amliora-tion des symptmes douloureux, 15poursuivent leur scolarit.

    Les rsultats sont encoura-geants mais ncessitent toutefois une tude de plus grande envergure du fait du faible nombre de patients et du faible recul, conclut le Dr To-nelli.

    Dr Sophie Parient

    Tonelli A. et al. Soins/tudes Douleur: une proposition thrapeutique pour les adolescents douloureux chronique, Poster prim au congrs2014 de la SFETD

    Pour les adolescents douloureux chroniques dscolarissLhospitalisation en Soins/tudes peut tre une rponse

    Faute dtudes spciques chez lenfant, les prescriptions horsAMM dantalgiques sont extrmement frquentes. Les besoins en antalgiques pdia-triques sont pourtant patents, pour le traitement des migraines ou des douleurs neuropathiques notamment.

    Prescripteurs hors la loi, patients mis (au moins sur le papier) en dan-ger, socits savantes en porte--faux, les prescriptions hors AMM (autorisation de mise sur le march) en pdiatrie sont sources dincon-fort. Mme pour les douleurs aigus banales (otite, fracture, brlure ou stomatite de primo-infection herp-tique), le choix des armes antalgiques est limit: paractamol, ibuprofne, quelques autres AINS (anti-inflam-matoires non strodiens) partir de4 6ans, le tramadol (un morphi-nique de palier2) partir de3, puis directement la morphine. La codine en effet est, depuis la revue de la litt-rature publie dans le New England Journal of Medicine en avril2013 (10accidents mortels lis une d-pression respiratoire en 30ans), in-dique seulement partir de 12ans, et jamais aprs une amygdalecto-mie. Un groupe de la HAS devrait rendre dici la fin2015, annonce le DrFournier-Charrire (Centre dtude et de Traitement de la Dou-leur adulte enfant, CHU Bictre Paris et Groupe Pdiadol*), des recommandations pour "faire avec" sans la codine et donner sa place au tramadol. Ibuprofne ou tramadol sont dores et dj conseills par les mdecinsORL dans les suites dune amygdalectomie.

    Pour ce qui est des douleurs chro-niques, prs des deux tiers des pres-criptions sont horsAMM. cela, plu-sieurs raisons. Il nexiste ainsi aucun

    traitement de fond de la migraine, et pour la crise, un seul triptan (le sumatriptan), disponible en spray partir de 12ans, le traitement de fond de premire intention chez lenfant tant la relaxation. Sur la crise tou-jours, libuprofne est autoris ds 3mois, le naproxne ds 6ans (ou 25kg) et le ktoprofne seulement partir de 15ans.

    Paractamol, ibuprofne et morphine

    En ce qui concerne les douleurs neuropathiques, aucun mdicament ne dispose dune AMM chez lenfant, quil sagisse de la gabapentine, de lamitryptiline (tous deux possible-ment indiqus partir de 6ans, res-pectivement pour une pilepsie par-tielle ou une nursie nocturne) ou de Versatis (patch de lidocane pour les douleurs avec allodynie).

    Enfin, pour les douleurs qui exigent un palier3, seule la morphine, en gouttes, peut tre donne aux en-fants ds 6mois ; les patchs de Fenta-nyl sont dindication exceptionnelle et ne sont pas disponibles aux doses qui conviennent. Les autres morphi-niques ne sont pas autoriss. La poso-logie de la morphine est de1 2mg/kg et par jour, en 6prises. Le problme est ici celui du conditionnement de la morphine, en flacon, qui reste dans larmoire pharmacie Mieux vau-drait une prsentation en unidoses, suggre-t-elle. Si, en ville, on se limite aux antalgiques qui ont lAMM pdia-trique, en gros paractamol, ibupro-fne et morphine, ils devraient sufre rsoudre la plupart des douleurs, condition, pour cette dernire, dtre administre la bonne dose, sans crainte parasite, rassure le DrFour-nier-Charrire.

    DrBrigitte Blond

    * www.pediadol.org

    Face au manque dtudes cliniquesLes prescriptions horsAMM en pdiatrie sont lgion

    PHANIE

    Cest labsentisme scolaire qui doit alerter

    Elles sont si diffrentes dune pathologie lautre, dun ge lautre, dune personne une autre, quil est souvent difcile de les caractriser. Certaines sinstallent, dautres disparaissent. Pourtant, mieux les connatre permet de mieux les traiter.

    Le recours la pharmacologie pour les soins douloureux de len-fant est encore rare, mais il devrait grandir aussi vite qu Trousseau, quand les professionnels ont t for-ms, dans des services durgences ou dhmato-oncologie notamment, tant lusage de la ktamine est "fa-cile". Une manire plus "lgante" de soigner, sans contention majeure, souligne le PrDaniel Annequin, uni-t Douleur de lHpital Trousseau (Paris).

    Il sagit dun produit ancien, un anesthsique tout terrain en rai-son de sa grande marge de scurit (lorsque les moyens de ventilation sont inaccessibles), utilis initiale-ment en anesthsie gnrale des doses 4fois suprieures. Ici, la pr-sence dun mdecin anesthsiste nest pas ncessaire ; le mdecin

    hospitalier qui ladministre doit par contre tre spciquement form son usage.

    La ktamine peut tre adminis-tre partir de 6mois, la dose de 0,5mg/kg pour commencer, en in-traveineuse directement. Aprs un dlai daction de 2minutes, le temps daction est bref (7minutes environ) et autorise une ponction lombaire par exemple, un mylogramme ou un pansement de cathter. Elle peut tre associe au MEOPA (pour les enfants non phobiques du masque). En une heure aprs une injection unique, le produit est compltement mtabolis et noblige aucune sur-veillance au-del. Les symptmes qui pourraient survenir aprs le soin, au domicile, nauraient aucun lien avec le produit, rassure le PrAnnequin.

    DrB.B.

    Sans mdecin anesthsiste, la ktamine faibles doses

    QMED9394_014_014_QVW 14 10/03/2015 12:06:48