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TOUS LES SPECTACLES DE L’AUTOMNE LE MAGAZINE DE VOS SORTIES PLEINES D’ESPRIT 81 Novembre décembre 2009 gratuit Un automne piquant de curiosités Marionnettissimo BD dans la ville Festival de Colomiers Lettres d’automne

Ramdam 81

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Ramdam, le magazine culturel régional en Midi Pyrénées.

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Tous les specTacles de l’auTomne

Le magazine de vos sorties pLeines d’esprit

N°81 Novembredécembre 2009

gratuit

Un automne piquant de curiosités

Marionnettissimo

BD dans la villeFestival de Colomiers

Lettres d’automne

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Ramdam rédaction : 51, rue des Paradoux 31000 Toulouse. Téléphone : 05 34 31 26 31Fax : 05 34 31 26 30 E-mail : [email protected] de publication et Directeur de la rédaction : Pierre Combes.Responsables rédaction : André Lacambra, Virginie Peytavi. Ont participé à ce numéro : Michel Grialou, Pierre Lepagnol, Maeva Robert, Jean Szurewski, Jean-Louis Pélissou.Publicité tél. : 05 34 31 26 31, E-mail : [email protected] Publicité : Jérôme Pasquer.Mise en page : LS. Impression : SEIL Loubet Drémil-Lafage. Crédit photo couverture : Christophe Raynaud de LageDépôt légal 2346.96. ISSN 1276-6267. Commission Paritaire : 0513 K 80192. Ramdam est une publication de Ligne Sud SARL 51, rue des Paradoux. Au capital de 8000 €. Par RCS Toulouse 1998B01046. APE 741 G. © Ligne Sud et les auteurs. Téléphone : 05 34 31 26 31Sauf autorisation écrite de la direction, la reproduction des textes, illus-trations, partiellement ou dans leur totalité est interdite. Les documents ou manuscrits non insérés ne seront pas rendus. La direction et la rédac-tion ne sont pas responsables des textes, dessins, illustrations, publicités publiées qui n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

sommairenov. / dec. 2009

Le livre,toujoursd’actualitéBien sûr internet est un formidable outil très pratique - vous pouvez d’ailleurs y trouver ramdam http://www.ramdam-magazine.com/ramdamenligne.php) - mais peut-il remplacer un jour le plaisir de feuilleter un magazine, de découvrir des informations traitées, de picorer quelques brèves ? sûrement pas de sitôt ! rien ne vaut le plaisir intime de « rentrer » dans un livre, de se laisser envahir par une bonne histoire, d’être saisi par une intrigue bien ficelée.C’est pourquoi nous nous réjouissons que le livre, la littérature, l’édition, la narration soient à l’honneur en cette fin d’année. Une fin d’année riche en événements avec le salon du livre de midi-pyré-nées, le festival de la Bande dessinée à Colomiers, Lettres d’automne à montauban et dans la région. Lecteurs de papier, c’est la fête !

Pierre Combes

Sélections 5

Événements 6 à 11

Musique 13 à 16

Classique 17 et 18

Théâtre 19 à 22

Jeune public 23 et 25

Cirque, rue, formes animées 26 et 27

Danse 28 et 29

Littérature 31 et 32

Dossier Festival BD de Colomiers 33 à 40

Cinéma 41 à 44

Expos 45 et 46

L’agenda de vos sorties 47 à 69Les dates et lieux des manifestations culturelles en Midi-Pyrénées

Les Univers de Yves Thuriès 70

votre publicité dans ramdam [email protected] tel. 05 34 31 26 31

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Du simple au doubleL’écriture multipliée

Musée Georges-LabitToulouse

3 décembre 2009 > 7 mars 2010

Musée ChampollionLes écritures du monde FigeacExposition 1er juillet 2009 > 5 novembre 2009

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3, place du Capitole 31000 Toulouse_téléphone 05 62 30 23 30

e-mail : [email protected]

site : www.caisseepargne-art-contemporain.fr

blogblogblog : www.lesfeesetlecureuil.org : www.lesfeesetlecureuil.org : www.lesfeesetlecureuil.org : www.lesfeesetlecureuil.org : www.lesfeesetlecureuil.org : www.lesfeesetlecureuil.org

du mardi au samedi de 11h à 19h30 et le premier dimanche

de chaque mois de 15h à 19h30_entrée libre

6 novembre au 19 décembre 2009

FondationFondationFondationFondationFondation d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées

glen Baxter

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Les CuLturonautesRenseignez-vous auprès des Culturo-nautes, jeune société toulousaine qui se propose de garder vos enfants en leur organisant des sorties culturelles. Une bonne idée pour les parents en manque de temps et d’imagination.

www.lesculturonautes.comcert

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théâtre Le CoLombierDécouvrez la nouvelle programmation du Théâtre du Colom-bier à Cordes-sur-Ciel, qui en changeant de direction, prend un virage marqué vers la création contemporaine. À suivre.

Le Centre CuLtureL de CaramanUn tout nouveau centre culturel pluridisciplinaire a ouvert ses portes à Caraman : en novembre et décembre, on pourra y voir la compagnie Acide Lyrique, le Grenier de Toulouse avec Pastel Carambouille ou le spectacle jeune public L’Afri-que de Zygomar, par la Compagnie Rouges les Anges. Qu’on se le dise !

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tandemVous avez jusqu’au 5 décembre pour découvrir l’exposition Tandem qui réunit autour du travail sur la lumière Julio Le Parc, figure majeure de l’art contemporain et le Toulousain Gilles Conan.

Jusqu’au 5 décembre, Espace Croix-Baragnon, toulouse.

déCroChe Le son !Ouvert aux jeunes musiciens de 16 à 25 ans le tremplin Décroche le son poursuit, en se lançant à la découver-te de jeunes talents, la vocation des centres culturels toulousains, très attentifs aux artistes émergents et créations. 6 centres culturels participent donc à la ma-nifestation qui se déroulera en mars (Mazades, Bon-nefoy, Alban Minville, Desbals, Saint-Cyprien et Ernest Renan). Les jeunes musiciens de 16 à 25 ans, dans tous les genres musicaux, peuvent adresser leur dossier de candidature au Service de l’Animation Culturelle de la Mairie de Toulouse jusqu’au 30 novembre.

sélections

L’eCho… du Pas de L’hommeCourez voir Diarietou Keita dans cette pièce signée Ahmed Ghazali au Théâtre du Grand Rond à Toulouse : une généreuse et émou-vante traversée du désert, un voyage vers la mémoire des Hommes.

Du 17 au 28 novembre, Théâtre du Grand Rond, toulouse. (Et le 22 janvier au cinéma Charles Boyer à Figeac).

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Au début des années 20 en Allemagne, pour oublier le carnage et les millions de morts de la Première Guerre Mondiale, l’on s’étourdit au cabaret. Les clichés qui nous viennent à l’esprit évoquent le charleston, les cheveux courts des femmes, la radio, le cinéma et une certaine fureur de vivre, une envie d’en profiter tout de suite… Oli-vier Desbordes, toujours très à l’aise dans l’excès et le parodique, restitue dans Berlin années 20 l’ambiance « roaring twenties » de l’entre-deux-guerres. Il reprend la revue C’est dans l’air, dans laquelle figurait Marlène Dietrich et que Josef von Sternberg découvrit à cette

occasion. Insouciante et euphorique, la vie devient une métaphore de Grand magasin où l’on trouve de

tout en surabondance, à portée de main. Cette comédie musicale en forme de revue, 24 his-toires en 24 tableaux, satirise l’esprit du temps qui revient à se divertir et à consom-mer gaiement. Cela s’appelle aussi : danser

sur le volcan ! aL

Berlinannées 20

éVéneMents

Ballet du capitole made in RussiaLe Ballet du Capitole se joint à la fête avec un programme hommage au grand ballet pétersbour-geois qui a marqué de son rayonnement la danse du XIXe siècle et au-delà en donnant naissance à de véritables superproductions ordonnées par le Marseillais Marius Petipa. C’est l’académisme de « L’École russe», née de différents métissages, que le Ballet du Capitole se propose de retrouver, sur la scène de la Halle aux Grains. VP

Du 23 au 27 décembre, Halle aux Grains, toulouse.

PétillaNte et légère comme uNe bulle de chamPagNe, uNe sélectioN tout sauF morose des sPectacles qui dégaiNeNt chaNsoNs et boNNe humeur Pour clore l’aNNée sous uNe Pluie de Paillettes.

18 décembre, Théâtre Olympe

de Gouges, moNtaubaN,

et le 18 mars 2010à OdyssudblagNac

© David Herrero

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Voilà un grand classique, et notamment à l’approche des fêtes, dans une version des plus originales car retravaillée spécialement pour le cirque par la troupe acrobatique de Dalian du Cirque national de Chine. Trente-huit acrobates se partagent la scène, en reprenant une bonne part de la version dansée, fruit de la collaboration du chorégraphe Marius Petipa et de Tchaïkovski d’après le conte d’Hoffmann mais en glissant rapidement du ballet académique vers les prouesses physiques les plus impressionnantes. Un Casse-Noisette à grand spectacle. VP

1er et 2 décembre, Le Parvis, tarbes.16 décembre, Scénith, Albi.27 décembre, Eurythmie, moNtaubaN.

teLe

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Metteur en scène de théâtre et d’opéras, directeur du TNT, Laurent Pelly a le goût du burlesque et le don de dépoussiérer les classiques. Depuis bien-tôt dix ans, ses relectures des chef-d’œuvres de Jacques Offenbach l’ont propulsé sur les plus grandes scènes lyriques. Le fulgurant feu d’artifice de La Vie Parisienne nous revient dans une production créée à Lyon en 2007, et l’on ne va pas s’ennuyer ! Pelly a décidé le délire avec une mise en scène totalement débridée. Du théâtre total. Gags, effets, gestes hilarants, mais justes se succèdent. Sa direction d’acteurs est un modèle du genre. Tout est réglé en un minutieux ballet. Et l’on s’amuse et l’on chante et l’on joue. La distribution des chanteurs – comédiens est idéale, tous rondement menés à la baguette par le jeune chef Benjamin Lévy. mG

du 22 au 31 décembre, Théâtre du Capitole hors les

murs au TNT, toulouse.

la Vieparisienne

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Musique du MondeJeu 12 novembre 20h30

Swing 39 + Les fils du vent

ChansonVen 20 novembre 20h30

Claude Marti (1ère partie :Naviòl)

Salle Nougaro

ChansonSam 21 novembre 20h30 au Bikini

Claire DiTerzi + Dominique AJazzVen 27 novembre 20h30

"Jazz dès demain" avec Giovanni MirabassiChansonDu Mar 1er au Jeu 3 décembre 20h30

Juliette Solo

Avec les services culturels de Figeac-Communauté

Avec la MJC et la mairie d’Onet-le-Château, le Pays Ruthénois

Avec L’Usine à Kroquettes, la com. de com. Lot Célé et le PNR des Causses du Quercy

Avec la commune, le comité d’animation de Latronquière et le Pays de Figeac

Avec la MJC de Rodez et le Pays Ruthénois

Itinéraire de cirque en chapiteau en Massif central, est un réseau interrégional initié et animé conjointement par 3 structures : La Verrerie d’Alès Pôle National des arts du Cirque Languedoc-Roussillon, Le Sirque Pôle National des arts du Cirque de Nexon - Limousin, Derrière Le Hublot* Pôle des Arts de la Rue - Midi-Pyrénées. *en complicité avec Circuits à Auch.

> Dans le cadre de l’Itinéraire de cirque

en chapiteau en Midi-Pyrénées

et en Massif Central, Derrière Le Hublot et ses partenaires

proposent :

éVéneMents

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Musique du MondeJeu 12 novembre 20h30

Swing 39 + Les fils du vent

ChansonVen 20 novembre 20h30

Claude Marti (1ère partie :Naviòl)

Salle Nougaro

ChansonSam 21 novembre 20h30 au Bikini

Claire DiTerzi + Dominique AJazzVen 27 novembre 20h30

"Jazz dès demain" avec Giovanni MirabassiChansonDu Mar 1er au Jeu 3 décembre 20h30

Juliette Solo

Avec les services culturels de Figeac-Communauté

Avec la MJC et la mairie d’Onet-le-Château, le Pays Ruthénois

Avec L’Usine à Kroquettes, la com. de com. Lot Célé et le PNR des Causses du Quercy

Avec la commune, le comité d’animation de Latronquière et le Pays de Figeac

Avec la MJC de Rodez et le Pays Ruthénois

Itinéraire de cirque en chapiteau en Massif central, est un réseau interrégional initié et animé conjointement par 3 structures : La Verrerie d’Alès Pôle National des arts du Cirque Languedoc-Roussillon, Le Sirque Pôle National des arts du Cirque de Nexon - Limousin, Derrière Le Hublot* Pôle des Arts de la Rue - Midi-Pyrénées. *en complicité avec Circuits à Auch.

> Dans le cadre de l’Itinéraire de cirque

en chapiteau en Midi-Pyrénées

et en Massif Central, Derrière Le Hublot et ses partenaires

proposent :

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Miquel Barcelò revient à Toulouse, auréolé de l’honorifique statut de plus grand artiste cata-lan vivant, pour présenter ses œuvres de jeunesse : l’exposition se plaît à trouver ici un supplément de légitimité, dans cette ville qui, à plusieurs repri-ses, et notamment aux prémices de sa carrière internationale, lui ouvrit ses espaces d’exposition. Les collectionneurs toulousains ayant flairé le génie de l’artiste lui en sont aujourd’hui recon-naissants. Une centaine de pièces issues de la collection personnelle de Miquel Barcelò et de collections publiques et privées, est rassemblée en six sections : bestiaire, vanités, poésie expéri-mentale, livres, portraits et autoportraits, éléments du paysage. On y découvre un artiste déjà fasciné par la matière qui n’a de cesse de récolter, réper-torier, expérimenter matières organiques et pigments, à la manière d’un naturaliste fou. Mania-que, il emprisonne ses trouvailles dans de petites boîtes. Curieux, il observe le passage du temps et la décomposition de ses travaux. En expérimen-

tateur compulsif du réel, il multiplie les supports. Peintures et dessins témoignent de ce même goût de la transformation de la forme et de la matière. Son environnement immédiat est son laboratoire, et il devient parfois lui-même son propre sujet d’étude. Les Abattoirs nous livrent ces travaux de jeunesse comme de véritables recherches expé-rimentales, précieux répertoire préfigurant une oeuvre postérieure dense et multiple. mr

le répertoire artistiqued’une jeunesse fertile

BaRcelò : Barcelò avant Barcelò (1974-1982). Du 20 novembre au

28 février, musée des Abattoirs, toulouse.

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Ne comptez pas sur la CPAMpour vous faire perdreune journée de congé.

A la CPAM avec ameli.fr,

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cycle tg staN, du 14 au

21 novembre, Théâtre Garonne.

toulouse.

À l’occasion de ses vingt ans, le collectif anversois Tg STAN revient au Théâtre Garonne proposer une double «mise en jeu» qui suscite la curiosité.D’un côté, le magnifique Chemin solitaire, chronique chorale et crépusculaire du dra-maturge Arthur Schnitzler. Une peinture des intellectuels viennois, au début du XXe, analyse clinique de la désillusion qui met au cœur de l’action dramatique la question de la paternité. Une œuvre longtemps méconnue, où il est question de transmissions impossibles, d’égoïsmes incurables et de relations avortées.De l’autre un marathon scénique inédit – durée annoncée : 4 heures ! – dont le pro-gramme détaillé reste inconnu du spectateur, et qui devrait mêler variations personnelles, simples lectures, brèves conférences, performances de danse et de musique, extraits du répertoire de la Compagnie. Pour ce bien nommé Impromptu XL, les Stan, enfants naturels de Stanislavski et Jan Decorte ne devraient pas man-quer de faire du plateau de Garonne un espace de réjouissantes rencontres. JLP

20 ans et tout leur talent…

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bénabarPétri à l’anecdote, dopé au quo-tidien, Bénabar, c’est surtout une force scénique, on l’oublie trop souvent. Humour et dérision, pe-tits tracas et grosses explosions, un moment sûr de mélodies enjouées sur scène.21 Novembre, Zénith, Toulouse.

massiVe attaCk De rupture en réconciliation, Massive Attack a parcouru beaucoup de chemin depuis l’album décevant 100th Window en 2003. Le groupe qui a marqué les années 90 par sa mélancolie urbaine revient avec un nouvel album, Weather Underground, prévu pour février 2010, et un

EP intitulé Splitting The Atom aux collaborations prestigieuses. Massive Attack qui se lance dès novembre dans une tournée française, c’est donc une occasion en or pour découvrir les nouvelles pépites noires du groupe de Bristol.

19 Novembre, Le Phare, Tournefeuille.

Carnet de bord

Le mal-être adolescent pour Brian Molko, leader de Placebo, c’est un peu la source d’inspiration absolue. Et dans le même temps, l’enfer quotidien auquel il tente d’échapper. En changeant de batteur, le groupe sort un nouvel album, Battle for the Sun, une bataille vers le soleil, la lumière, l’euphorie ? Pas encore, mais le chant de Molko captive et des cuivres font même leur apparition. C’est dire. La guerre n’est pas encore gagnée, mais le combat est à voir sur scène à coup sûr.

3 novembre, Zénith, toulouse.

PLaCebo Concerts, performances, projections, telles sont les expressions de ce rendez – vous consacré aux musiques protéiformes d’aujourd’hui. Ce Festival intitulé « Diffractions » est le temps fort de l’activité d’éOle, collectif de musique active, en résidence à Odyssud. Il décline un jeu de regards croisés et prismatiques, de formes en duo (en duel), entre textes et musique, matiè-res sonores d’hier et de l’instant.Ainsi un voyage à travers parole et musique avec dispositif électronique sous l’autorité de Jacques Rebotier. Sur instruments percussifs, une confrontation entre les musiques minima-listes, pulsées et hypnotiques de Steve Reich, le fondateur de la musique répétitive, et des œuvres vocales d’un Perotin, vieilles de près de huit siècles ! Avec les deux musiciens d’excep-tion du duo Pulsaxion, c’est un autre concert construit sur un dialogue entre percussions et saxophone. D’autres surprenantes confronta-tions sonores vous attendent. A découvrir. mG

Du 4 novembre au 2 décembre, Tou-louse, Blagnac.

FestiVaL noVeLum

musique

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JuLietteUn concert de Juliette, ça ne se rate pas : rendez-vous donc du 1er au 3 décembre à la salle Nougaro pour un concert en solo.

Les notairesAutres Toulousains à ne pas rater, ceux qui forment le groupe les NotaiRes : il sont 6, comptent 2 albums autoproduits à leur actif et ne manquant pas d’enthousias-me pour faire partager leur musique, influencée par Brassens et la Mano Negra. Autant dire que le champ d’expression est vaste. A découvrir le 20 novembre salle Alizé, Muret et le 4 décembre salle Palumbo, Saint-Jean.

Carnet de bord

Arts visuels / Galerie

TANDEM 4Jusqu’au 5 décembre

LE LABORATOIRE-EXPOSÉ Jusqu’au 18 décembre

THE PARTY18 décembre au 27 février

Les mardis

JEAN-FRANÇOIS ZYGELEn compagnie de Philippe Berrod, clarinettesMardi 3 novembre

HERVÉ BILLAUT, PIANOAlbéniz, Chopin, Fauré, Debussy Mardi 10 novembre

EINAV YARDEN, PIANOMendelssohn, Beethoven, Navosk...Mardi 17 novembre

CARTE BLANCHE AU CONSERVATOIRE DE TOULOUSEmardi 24 novembre

JEAN-FRANÇOIS ZYGELEn compagnie du Trio TzaneMardi 1er décembre

QUATUOR DE L’ORCHESTRE DE CHAMBRE DE TOULOUSEDalayrac, De ArriagaMardi 8 décembre

CARTE BLANCHE AU CONSERVATOIRE DE TOULOUSEmardi 15 décembre

Au diwan du monde

FRÉDÉRIC TAVERNIER-VELLAS RENCONTRE FOUAD DIDID’Asie mineure en Andalousie (création)Jeudi 19 et Vendredi 20 novembre

TOULOUSE-CALCUTTAEntre deux mondes (création)Jeudi 3 et vendredi 4 décembre

Blue jazz

L’ORCHESTRE DE MLLE DURINLe cabinet de curiosités (création)Jeudi 26 et vendredi 27 novembre

MIME ET PHONIUMCALL THE MEXICANS!!!Jeudi 10 décembre

Si on chantait

GUILLAUME BARRABANDFantaisie macabreVendredi 13 novembre

Les extravagances du XXIème siècle

A LA RENCONTRE DE JEAN-CHARLES MASSÉRAIsabelle Luccioni, Cie Oui bizarreMercredi 25 novembre

A LA RENCONTRE DE MOTTI LERNER ET DE L’ÉCRITURE ISRAÉLIENNE POUR LE THÉÂTREJ. J. Mateu, Petit Bois Cie

Mercredi 16 décembre

l’espritcroix

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Espace Croix-Baragnon24 rue Croix- Baragnon

05.62.27.60.60

Si la Salle Bleue de l’Espace Croix-Ba-ragnon à Toulouse accueille, fidèle à sa vocation, toutes les musiques, elle n’a jamais caché son penchant pour le jazz. Une fois par mois la série Blue Jazz pro-gramme un concert pensé comme une

véritable vitrine offerte aux musiciens de jazz, débutants ou confir-més, nationaux ou régionaux. Le lieu remplit son rôle à plein lorsque, comme avec le concert de l’Orchestre de Mademoiselle Durin les 26 et 27 novembre, il présente une création de spectacle ou lorsqu’il mul-tiplie les échanges artistiques. Le 10 décembre, dans le cadre de Jazz en scène et en partenariat avec Un Pavé dans le jazz, la Salle Bleue offre sa scène au jazz improvisé de Call the Mexicans et à la liberté de Mime et Phonium.

Mime et Phonium sera aussi le mercredi 25 novembre au Théâtre Paul Eluard à cugNaux.

Le bLues de La saLLe bLeue

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musique

vous êtes un artiste très singulier dans le monde du rap. Tant que je suis encore dans ce monde-là… je suis de ce monde, mais c’est vrai que je n’appar-tiens pas à une famille particulière.

D’ailleurs, la notion de groupe a un peu disparu du hip-hop. Ce n’est pas chacun pour sa peau mais chacun pour sa musique. Il y a de plus en plus d’artistes solos en tout cas. Mais c’est une voie que j’avais

prise depuis longtemps parce que ma vision musicale est assez difficile à par-tager avec un autre artiste hip hop.

Par contre, vous travaillez beau-coup avec d’autres personnes venues d’univers très différents du vôtre.De plus en plus. Des personnes pour qui j’écris, qui m’invitent sur scène avec eux, ou alors sur leur album. Il y a Olivia Ruiz qui est sur mon dernier album, Ben Ricour, indirectement avec Florent Pagny, Anis… En fait, la plupart du temps, tout vient de rencontres fortuites. Et après c’est la musique du hasard. Plus c’est simple, mieux c’est…

il y aussi la bande originale du film mesrine… C’était une pause, et un regain de souffle. Et surtout une occa-sion de travailler avec une industrie qui ne m’est pas familière. C’était encore une histoire de providence, j’aime ça…

et vous avez même collaboré avec christophe maé, avant qu’ils ne ven-dent des millions d’albums…(Rires)… Oui, c’est vrai, ça restera son succès d’estime… Et déjà, on pouvait pré-figurer un grand artiste. Il en avait dans le ventre. Il avait fait des concerts sur la plage, tout seul, tout nu, et dès qu’il fal-lait aller en studio, il hurlait (rires)…

enfin, il y a eu alizée… Je suis le premier à être surpris de toutes ces col-laborations… Souvent par confort, on refuse d’aller loin de soi, loin de ce qu’on aime immédiatement. Mais à chacune de ces rencontres, je suis revenu plus riche vers ma musique.

alors à quand Johnny hallyday ?(Rires)… Espérons que la providence nous fasse nous rencontrer. Je lui ferais chanter quelque chose de lui en tout cas… C’est un monument et dans ses chansons, il parle souvent des autres. Être Johnny ça doit être quelque chose.

pucc’FictionPropos recueillis par Jean szurewsky

«Etre Johnny, ça doit être

quelque chose»

sur soN mysPace, il se déFiNit comme uN muZikoPathe avec uN doctorat de raPologie. reNcoNtre avec OxMO PUCCinO, l’homme des collaboratioNs les Plus iNatteNdues.

Propos recueillis par JeaN Zeid

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musique

Belle soirée que celle-là. D’abord, le retour de Editors, quatre anglais aux influences new-wave eighties. Leur nouvel album, In This Light and On This Evening, est leur grand album, celui qui les fait définitivement basculer dans le mainstream. Plus fédérateur donc, et s’affichant sans doute comme le Depeche Mode du XXIe siècle. Que les inconditionnels se rassurent tout de même, Editors, c’est toujours sombre, du genre qui chante l’absence de Dieu et qui fête l’amour brisé. En première par-tie, The Maccabees avec ses mélodies imparables et la voix si particulière d’Orlando Weeks, capable de murmurer de dou-ces choses comme des cris de soie. Un groupe relativement à part à l’intérieur de la scène rock anglaise actuelle. En prime, ils ne sont pas habillés à la mode, ils ne s’affichent pas avec des top models, ils ne vomissent pas leur mauvais alcool devant leurs amis paparazzis. Bonne pioche.

13 Décembre, Bikini, ramoNville.

Comme il l’a dit dernièrement comme par surprise, Johnny Hallyday doit la vie à Michael Jackson. En effet, si le roi de la pop n’était pas décédé, il y a fort à parier que le chanteur qui

vient de là n’aurait pas eu à subir tant d’examens. Et qu’il n’aurait peut-être pas eu droit à un bilan de santé plus complet qui lui a finalement sauvé la vie pour cause de cancer du côlon naissant. Johnny Hallyday, notre Johnny Hallyday, survivant donc, et qui continue sa tournée Tour 66, voyage gigantesque pour un tour de France à grand spectacle, on parle de 10 et 15 millions d’euros de budget. La dernière tournée du patron ? Il l’a juré. Et pourtant. Last but not Least…

13, 16 et 17 novembre, Zénith, toulouse.

Festival engagé et citoyen, Origines Contrô-lées porté depuis 6 ans par le Tactikollectif, défend en parole et musique les thèmes de la mémoire et du patrimoine de l’immigration,

des discriminations et de l’égalité des droits. C’est par le biais de débats, projections, spectacles et concerts, que la manifestation met en lumière une production culturelle et intellectuelle qui participe par sa vitalité à l’évolution de la société française.

Du 22 au 28 novembre, Bourse du Travail, toulouse.

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classique

depuis le 1er mai 2000, cette pha-lange est bien sûr indissociable de son directeur musical, myung-Whun Chung. doué d’un très grand sens musical, l’un des chefs d’orchestre les plus reconnus à l’international a su insuffler toute sa passion, sa fougue

aux cent quarante et un musiciens de cet orchestre entré brillamment dans le xxiè siècle.très charismatique aussi, il s’attache à mettre la musique à la portée de tous. A la tête de sa magnifique formation, il nous offre un programme original très « excitant » reposant sur deux œuvres inachevées : l’illustre Symphonie n°8 en si mineur, (1829), de Franz schubert, suivie d’un autre monument de la musique symphonique, la n°9, (1896), l’ultime cathédrale sonore d’anton Bruckner, ce bâtisseur dont l’art immensément humain atteint enfin à l’universel. mG

12 décembre, Grands Interprètes, Halle aux grains, toulouse.

L’Ensemble Baroque de Toulouse décroche la médaille de l’ambition et de l’audace. Non seu-lement il organise le décontracté « Passe ton Bach d’abord » en juin, mais depuis 2007, il s’est lancé dans le défi inouï de donner la totalité des cantates de Bach. Une fois par mois, le dimanche à 18h30, une cantate est exécutée par des pro-fessionnels et des ama-teurs mêlés à l’église St-Exupère. Tout cela, rappelons-le, en temps de crise et de grippe A m e n a ç a n t e . Q u e l l e santé ! aL

22 novembre et 13 décembre.

orChestre PhiLharmonique de radio FranCe

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Cantates sans FiLet

Le messieDe Georg Friedrich Haendel (1742), cette illustration musicale parmi les plus parfaites de l’écriture sainte n’a plus aucun secret pour le chef Joël Suhubiette, son Chœur Archipels et l’Orchestre de Chambre de Toulouse. Ils sauront nous conduire d’une sorte d’oratorio de Noël aux tonalités joyeuses à l’hymne conclusif au dépassement de la mort culminant dans la fugue grandiose de l’Amen, en passant par le fameux visionnaire Alleluia. m.G.14 et 15 décembre, Odyssud, Blagnac.

À quatre – vingt-quatre ans, le doyen des pia-nistes français est désormais devenu une véritable légende vivante. Chacun de ses concerts est à la fois une leçon de vie et un bonheur unique. avec sa grâce teintée d’un brin d’amertume, son répertoire immense et son jeu épris d’élégance et de pureté, il se révèle aujourd’hui comme l’un des plus puis-sants messagers du génie de la musique pour piano. La virtuosité, Ciccolini la respire natu-

rellement : elle sert la musicalité au lieu de l’encombrer, au service des chef-d’œuvres les plus établis comme des partitions qu’il veut, inlassablement, faire découvrir. tant de qualités se retrouveront ce soir dans deux « bijoux » que sont les Sonates K. 331 et K. 333 de mozart, et un « monument », le Pre-mier Livre des Préludes de Claude debussy.

15 décembre, Grands Interprètes, Halle aux Grains, toulouse.

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classique

21Chef – d’œuvre d’une dramati-que intensité doublée d’une force religieuse puissante, cet opéra contemporain fut créé à Milan en 1957. C’est aussi le retour à la Halle aux Grains de la production de Nicolas Joël et Hubert Mon-loup, primée « meilleure produc-tion lyrique de l’année » aux Vic-toires de la Musique de 1996.

Tout d’abord, la direction musicale est confiée à Patrick Cau-vin. Fervent ambassadeur de compositeurs actuels, c’est aussi un fin connaisseur des subtilités de la musique de Poulenc, et un ardent défenseur de la partition. Les rôles féminins, les plus intenses, ont la précellence dans leur puissance évocatrice. Dans celui de la prieure du Carmel, Sylvie Brunet. Elle assu-mera l’un des sommets d’émotion de l’opéra, la scène immense de sa propre mort. La maladie qui ronge, sa faiblesse extrême et sa révolte face à la mort ne peuvent être traduites que par une comédienne d’exception. La fragile sœur Constance sera Anne – Catherine Gillet. Sophie Marin- Degor est Blanche, la dernière à monter à l’échafaud et avec elle, ce seront les ulti-mes notes de musique, si poignantes. Loin d’être accessoires, les principaux rôles masculins seront tenus par Nicolas Caval-lier, Gilles Ragon, Christian Jean.

Le 17 juillet 1794, seize carmélites du couvent de Compiègne doivent mon-ter à l’échafaud après avoir fait vœu de sacrifice. Une seule rescapée de l’ordre d’exécution rédigera cette fin tragique qui, après moult péripéties, sera à l’origine du livret. L’œuvre est bien un cri de foi, en même temps qu’un drame à la puissante théâtralité. L’action est toute centrée sur le personnage de Blanche de la Force, son entrée au couvent malgré l’op-position familiale, sa nouvelle vie jusqu’à la montée à l’échafaud. michel GriaLou

3 d’assister au dialogue des carmélites

bonnes raisons

1 du compositeur Francis poulenc, c’est une œuvre majeure du théâtre lyrique de la deuxième moitié du XXè siècle.

3 le sujet est emprunté à un

épisode réel de la Révolution française.

2 la distribution est dominée par des artistes franco – belges.

Du 27 novembre au 6 décembre,

Théâtre du Capitole à la Halle aux Grains,

toulouse.

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Fascinée par deux documentaires de Raymond Depardon, Faits divers et Urgences, Zabou Breitman décide de porter sur la scène ces films qui montrent la douleur ordinaire. Faits divers suit le quotidien des policiers du commissariat du Ve arrondissement de Paris. Sans sen-

sationnalisme ni voyeurisme, Depardon enregistre des tranches de vie ordinaires confrontées à des faits divers routiniers. Urgences rend compte de la douleur de personnes désespérées qui arrivent au ser-vice des urgences psychiatriques de l’Hôtel-Dieu. Zabou Breitman explique : « Ce sont des choses vertigineuses. On découvre des gens perdus et qui essaient de s’en sortir, des univers parallèles. À chaque moment, je me dis que ça pourrait être nous… » Dialogues sur le vif entre des médecins et leurs patients, entre des policiers et des pré-venus, ces paroles vraies deviennent théâtre. Zabou Breitman tient tous les rôles féminins et Marc Citti, les rôles masculins. Tour à tour interrogés et interrogateurs. Un spectacle à vivre. aL

17 et 18 novembre, théâtre des Nouveautés, tarbes

Ses personnages et ses répli-ques sont devenus cultes, il ne s’en sépare donc pas pour monter à nouveau sur scène avec ce 6e spectacle, intitulé Merki, hommage vibrant et affiché à Mikeline, sa céliba-taire fétiche. Toujours aussi bien croquée dans son quoti-dien étriqué et désenchanté, cette galerie de personnages à peine croyables et pourtant si vrais poursuit son chemin, pavé de désillusions et de pas mal de cruauté.

Du 3 au 5 décembre, Odyssud, blagNac.

derrière les fards et les costumes fastueux, sous les perruques poudrées, que des menteurs. La Taverne Mün-chausen, en hommage au célèbre baron connu pour ses récits fantasques, n’accueille, c’est bien simple, que des mythomanes. mais des menteurs professionnels, qui se livrent avec jubi-lation à des joutes verbales de haut vol, totalement improvisées. pronomade(s) et derrière le hublot vous convient à leur table.

25 novembre ramoNville, 27 novembre castilloN de saiNt martory, 28 novembre Saux et Pomarède, 29 novembre asPrières.

Vu Par dePardon, mis en sCène Par Zabou

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CoLLiers de nouiLLesLes 12 et 13 décembre à l’Athanor d’Albi, Made-moiselle Morot, chercheuse au Conservatoire des Curiosités abordera le thème de l’art scolaire et notamment du cadeau de la fête des mères. Courez-y, c’est une conférence signée O.P.U.S (Office des Phabricants d’Univers Singuliers).

master CLassMarie Laforêt endosse le rôle de Maria Class dans cette pièce qui retrace sa dernière leçon de chant. Le 15 novembre, au Théâtre Olympe de Gouges à Montauban.

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Pourquoi à ce qui était initialement une trilogie avoir ajouté ciels, qui amorce une esthétique différente ? Ça s’est pré-senté justement alors que je pensais en avoir bien fini. Dans ce surgissement il y a tout à coup eu le sentiment qu’en écrivant un spec-tacle qui serait le contrepoint, dans le sens et dans la forme, des trois autres, je pourrais d’une certaine façon échapper à une cer-taine dictature de moi-même.

vous avez écrit un roman, visage retrouvé. Ne serait-ce pas aussi ce même fil qui relie la trilogie du sang des pro-messes : de jeunes personnages qui ten-tent de se délester du passé pour retrou-ver leur vrai visage ? C’est une manière de voir que je ne peux réfuter, mais je ne crois pas qu’il puisse y avoir une seule façon de circonscrire cette aventure théâtrale. Cela dit, il est souvent question du visage à retrou-ver, à reconstruire, à reconstituer, à recon-

naître ou à révéler. Le visage est aussi un lieu de rencontre passionnel. Ne dit-on pas d’un enfant : « c’est mon visage, ton visage dans le même visage » ?

que cherchez-vous à appréhender à travers l’écriture théâtrale ? Le locataire de cet immeuble que je suis, qui éteint et allume les lumières sans que j’en comprenne les raisons.

dans votre trilogie, temps et espace explosent souvent en mille morceaux… J’ai moi-même un regard éparpillé, tempo-rellement parlant. Souvent je me revois dans des lieux où je suis passé sans savoir que j’y repasserai plus tard et d’un seul coup le passé et le présent se rencontrent dans ce lieu : j’ai le sentiment que celui que j’étais il y a des années et qui passait par là, est toujours là, à passer sans cesse ; j’ai alors le sentiment qu’à cette époque, celui que je suis aujourd’hui était déjà là, debout à regarder celui que je suis. Ces impressions me traversent fréquem-ment comme une manière de me penser, de me réfléchir. C’est si présent dans ma vie que, nécessairement, cela resurgit dans l’écriture et la mise en scène.

Pourquoi est fait, selon vous, le théâ-tre ? Pour être le miroir inquiétant et déformant de nos plus grandes certitudes.

Cycle Mouawad au TNT, du 23 novem-bre au 4 décembre. Assoiffés, d’après un texte de Wajdi Mouawad, le 15 décembre Au Théâtre Des Nouveautés, tarbes.

libaNais d’origiNe, il a quelque temPs vécu eN FraNce avaNt d’immigrer au québec où il dirige la seule iNstitutioN bicultu-relle du Pays. cet été, il s’est Payé le luxe, de teNir éveillés et eNthousiastes, oNZe heures duraNt eN avigNoN, les sPectateurs du saNg des Promesses. Wajdi mouawad PréseNte soN oPus maJeur À toulouse, uNe trilogie sur les graNds drames du moNde, À laquelle il a adJoiNt uN quatrième volet.

le sang d’un poêtePropos recueillis par Jl Pelissou

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Ce brillant sociétaire de la Comédie Fran-çaise s’illustre depuis deux saisons dans le « Grand Journal » de Michel Denisot sur Canal +. Inventif et percutant, il régé-nère tous les soirs l’exercice du sketch

de deux minutes en forme de virgule pointue et drôlissime. Dans Les Garçons et Guillaume à table !, il se raconte à la façon d’un Phi-lippe Caubère et revient sur plusieurs épisodes de son enfance. Il expli-que ainsi le titre de son spectacle : « Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand elle appelle mes deux frères et moi pour dîner en disant : Les garçons et Guillaume, à table ! et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone il y a deux jours, elle raccroche en disant : Je t’embrasse ma chérie ; et bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus ».

« tennessee Williams semble rejoindre Jean Cocteau qui disait : « il y a deux manières de gagner la partie, tricher ou jouer cœur ». tricher, ce serait monter La ménagerie de verre comme si elle était une pièce natu-raliste, sans affirmer sa convention poétique. Jouer cœur, c’est partir à la recherche de la volonté du poète en laissant la mémoire se déployer ou se rétrécir librement comme un accor-déon. Voilà un beau défi à relever. » Jacques nichet.

18 décembre au Parvis, tarbes ibos

GuiLLaume GaLLienne

tennessee WiLLiams Version JaCques niChetLa-ChaPeLLe-en-brie

Quatre frères que tout oppose, des se-crets de famille qui refont surface, le texte d’Alain Gautré plonge Jean-Pierre Darous-sin au cœur d’une tragédie contempo-raine. Le 10 novembre au Théâtre de Cahors et le 24 au Théâtre d’Albi.

GiGi biGotGigi Bigot, conteuse contemporaine, est à Capdenac-Gare pour une semaine de rencontres, d’ateliers, et de conférence. Du 7 au 11 décembre elle présen-tera trois spectacles issus de son répertoire.

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Tout d’abord les faits. Marguerite Duras pendant la Deuxième Guerre Mondiale a tenu un journal pour relater ce qu’elle voyait et vivait de la France occupée, et ne pas oublier la femme qu’elle était à ce moment-là. Celle qui attendait son mari, Robert Antelme, déporté dans un camp allemand. L’auteur a réuni sous La Douleur plusieurs textes qui disent tous l’horreur du temps. C’est ce récit autobiographique dont se sont empa-rés Patrice Chéreau à la mise en scène et Dominique Blanc qui interprète cette femme douleur. Le personnage attend en cet avril 1945, printemps de la Libération, dans une angoisse absolue, atroce, animale. La honte d’être en vie, le dégoût de soi, le déses-

poir, la colère et la rage, puis de nouveau le désespoir, en attente bien sûr du plus petit signe d’espoir qui sait si bien alimenter la douleur, font du personnage le lieu

de batailles inhumaines. Robert L. (nom de Robert Antelme dans le texte) revient, très malade, très épuisé, une ombre d’homme. Alors, en phrases courtes, sèches, sans effusion ni envolées, Duras raconte la lente progression vers la vie de son compa-gnon. Dominique Blanc, seule en scène, dans une mise en scène épure, est plus que parfaite de justesse et d’intensité. Aller l’entendre est évidemment une obligation, comme lire le texte de Marguerite Duras ainsi que le récit de Robert Antelme tiré de son expérience concentrationnaire, titré L’Espèce humaine. aL

5 novembre, théâtre d’Albi, 1er et 2 décembre, théâtre Sorano, toulouse

de mazarin, il dit qu’il peut «faire penser à mitterrand, à sarkozy ou à un parrain.» en endossant, à 80 ans, la pourpre du vieux cardinal, le toujours vert Claude rich fait de la politique un passe-temps rémunérateur dans lequel habileté manoeuvrière et machinations diplomatiques autorisent à ourdir des com-plots dissimulés sous un sourire angélique qui, pour être de bon aloi, n’en est pas moins cruellement pragmatique. JLP

du 19 au 22 novembre, Odyssud, blagNac.

La douLeur

quand riCh Voit rouGe

rodriGo GarCiaRodrigo Garcia est au Théâtre Ga-ronne à Toulouse avec Versus, du 3 au 5 décembre. A voir évidemment.

Jeux de sCèneJusqu’au 14 Novembre 2009 au Théâtre du Fil à Plomb à Toulouse la compagnie Rends Toi Conte interprète Jeux de scène, réflexion sur la volonté de pouvoir qui s’appuie sur les personnages d’une metteur en scène et d’une comé-dienne, seules sur un plateau.

si Kafka vous fait bailler, didier Carette, avec la complicité de marie-Christine Colomb, vous offre l’occasion de réviser vos a priori. sa version du Procès a pris un coup de soleil fellinien. Comme dans Ginger et Fred, comme dans un show d’une télé berlusconienne, brillance et vulgarité assumées, avec une férocité qui tord le bide et sous les applaudis-sements du public déchaîné, K est désigné coupable… ontologiquement. Le spectacle passe en un éclair. on est un peu sonné. tous les comédiens sont à tomber, mention à K, magnifique Tischa vujicic. aL

16 au 18 décembre, Sorano, toulouse.

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L’hiVer, quatre Chiens mordent mes mains et PiedsDerrière ce titre énigmatique se cache une fable en quatre tableaux de Philippe Dorin et Sylviane Fortuny, scandée par les quatre saisons qui servent de décor à une drôle de famille. Un théâtre à l’atmosphère légère et épurée inspiré de la littérature scandinave, Molière 2008 du spectacle jeune public.Du 5 au 7 novembre au TNT, Toulouse.

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Certains auteurs d’ouvrages pour la jeunesse ont le pouvoir d’entraîner

le lecteur – dont l’âge dépasse souvent largement celui du public ciblé – dans des univers si riches qu’il semble ne manquer aux livres que les notes. C’est en tout cas ce que pense certainement Catherine vaniscotte, car il faut croire que les jolis contes agrémentés de belles illustrations l’inspirent, évoquant en elle autant de couleurs musicales. après le Magasin ZinZin de Frédéric Clément notamment, Catherine vaniscotte a choisi de mettre en chansons les histoires qui composent un autre très beau livre, Princesses oubliées ou inconnues. elles portent des noms aussi im-probables que esperluette, gudron von Badaboum, do-rémi, roma manouche ou Fric-Frac, et forment une galerie de portraits musicaux, dont les styles variés viennent se fondre tout en finesse au plus près des personnages. mr

22 novembre et 13 décembre.

Le roi, La reine, Le CLoWn et L’enFant

PrinCesses en-Chantant

ne ratez pas Le Roi, la Reine, le Clown et l’Enfant, au tnt à tou-louse : vous découvrirez enfin comment finissent les contes de fées lorsque les héros ne sui-vent pas franchement le scéna-rio et n’en font qu’à leur tête.

dans cette fable où décidément rien ne tourne rond, le prince ne vient pas à son propre mariage, ce qui arrange la princesse qui n’y tenait pas vraiment et l’histoire se construit de péripé-ties en rebondissements devant les yeux des spectateurs.

Du 22 au 30 décembre, TNT, toulouse.

kirikou : Le sPeCtaCLe musiCaL on a aimé les aventures du petit enfant noir, sa sagesse et son courage, la majestueuse sorcière Karaba dont la beauté n’a d’égale que la cruauté, l’es-thétique stylisée d’une nature colorée, les croyances ancestrales, les danses et les chants. On retrouve avec délice le souffle magique de l’Afrique dans une comédie musicale adaptée du fameux dessin animé, signéeMichel Ocelot lui-même, le créateur de Kirikou : un gage de fidélité quant au respect de l’atmosphère poétique originelle. Une troupe de vingt-cinq artistes menée par le chorégraphe Wayne mcgregor se déhanche autour de Kirikou, ici transformé en marionnette, et nous propulse au cœur d’un univers débarrassé des pollutions du monde occidental. Un hymne à la culture afri-caine, à une vie en harmonie avec la nature, aux valeurs humaines, à la magie. et à l’enfance, malicieuse et héroïque… mr

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le reNdeZ-vous du JeuNe Public eN tarN-et-garoNNe Place cet automNe ses sPectateurs Face À l’histoire et commémore la retirada, l’exil de milliers d’esPagNols eN 1939. reNcoNtre avec Stéphanie Carnet, directrice de l’adda 82.

cabrioles d’automne face à l’Histoire

départementales… Cette année anniversaire nous a permis de développer des choses en commun, un projet global, auquel se raccro-che en particulier la compagnie Vendaval.

est-il nécessaire d’aborder tous les sujets – même les plus graves – avec les enfants ? Je crois que oui. La compagnie Créature par exemple, prépare un spectacle qui traite du thème de l’inceste. Les compa-gnies mettent en oeuvre toute leur créati-vité, apportent une réflexion, et abordent les choses avec beaucoup de subtilité. Il y a eu des camps de réfugiés en Tarn-et-Garonne, les enfants ne doivent pas l’igno-rer. Nous travaillons avec les écoles, une exposition autour de la Retirada vient com-pléter l’évènement : il existe tout un travail pédagogique, les enfants sont accompa-gnés. C’est un travail de mémoire qui me semble important.

Du 10 au 14 novembre, à Caylus, Bioule et Septfonds. Avec les compagnies Créa-ture (Flon-Flon et Musette), Opéra Light (Maria et l’Oiseau), Vendaval (Du sable dans ma boîte à sucre)

quel était le but du festival à sa création ? Lorsque l’association Carambole a créé l’événement, l’idée était d’aller direc-tement à la rencontre du public, dans les vil-lages : la création en matière de jeune public a longtemps été le parent pauvre des politi-ques culturelles, au niveau local autant que national. Depuis, les choses ont changé, le jeune public est reconnu et les compagnies travaillent à de nouveaux langages et une création de qualité. Il y a cinq ans, l’ADDA 82 a repris l’administration du festival pour per-mettre à celui-ci de se pérenniser.

très ancré dans le territoire, cabrio-les d’automne aborde cette année le thème de la guerre et des exilés espa-gnols en 1939, notamment en tarn-et-garonne… L’ADDA 82 travaille avec les acteurs culturels, mais aussi avec le service culturel du Conseil Général, les archives

Propos recueillis par maeva robert

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Projet européen de coopération trans-frontalière, Circ que o ! réunit France et Espagne autour des arts du Cirque et porté par 8 partenaires d’Aragon, de Catalogne et de Midi-Pyrénées (dont la Grainerie, Le Lido et l’Université du Mirail) lance la première édition de Cirque en Transhumance, événement pyrénéen en 3 étapes : Barcelone, Jaca et Toulouse, du 18 au 21 novembre. Temps de ren-contre entre professionnels et d’échange avec le public, Cirque en Transhumance ouvre sa piste aux compagnies Ieto, Dea-dos ou encore aux Acrostiches.

Du 18 au 21 novembre, Grainerie et Lido, toulouse.

CirC que o !

petit jouet évoluant dans un décor de poupée, la marionnette n’en finit pas de nous ramener vers l’enfance. pourtant, derrière son apparente innocence, la

marionnette a toujours eu des velléités d’émancipation. Désir de renouer avec un public averti, d’affirmer la pro-fondeur du propos, l’innovation de la mise en scène. de ce profond besoin de légitimité, de petits bijoux naissent chaque année. En offrant aux compagnies un espace de visibilité largement plébiscité par le public, marionnettis-simo, à n’en pas douter, stimule aussi la création dans ce domaine. a la frontière du mime ou de la danse, des arts plastiques, du conte, la marionnette d’aujourd’hui parle des mythes d’hier ou de fables intemporelles : elle entre dans la modernité sans renier ses racines, véhiculant, ne lui en déplaise, un plaisant goût de nostalgie. en marge des compagnies régionales, le public est invité à découvrir cette année d’autres formes de virtuosité marionnet-tiques à travers les démonstrations du Stuffed Puppet theater (pays-Bas), du théâtre du mouvement (ile-de-France) ou des péruviens de santa rodilla parmi d’autres.

Marionnettissimo. Du 24 au 29 novembre à tourNeFeuille, et dans 10 villes partenaires.

PuPPet shoW !

obJet / CorPs / esPaCeSortie d’usine le 2 décembre pour Le G. Bistaki, collectif de cinq jongleurs/danseurs en perpétuelle expérimentation, à l’issue d’une résidence de deux semaines. Cette session de travail à L’Usine prend pour appui la création d’un projet modulaire, Objet/ Corps / Espace, pensé pour être sans cesse réinventé et s’adap-ter à l’espace, aux envies et aux circonstances. 2 décembre, l’Usine, Tournefeuille.

itinéraire de CirqueDerrière le hublot participe activement à l’opération Itinéraire de cirque en chapiteau, réseau interrégional animé conjointement avec La verrerie d’Alès (Languedoc-Roussillon) et Le Sirque de Nexon (Limousin). Un itinéraire qui permet la circulation de trois chapiteaux et autant de compagnies : Baro d’evel Cirk, Circo Aereo et La faux Populaire / Le Mort aux dents sont du voyage et jusqu’en décembre s’installent au nord de Midi-Pyrénées et en Massif Central pour y montrer leurs créations.

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ciRqueRue

FoRmes animées

Propos recueillis par andré lacambra

la cie PuPella-Noguès rePreNd le PersoNNage de l’eNFaNt-marioNNette, créé Par carlo collodi, Pour le libérer des oriPeaux 19e et le coNFroNter À des questioNNemeNts d’auJourd’hui.

pinocchio brisé !pinocchio martyrisé !mais pinocchio libéré !

ce nouveau spectacle revisite le per-sonnage de Pinocchio… g. Pupella : Oui mais en mettant de côté Collodi pour suivre les traces d’un dramaturge italien, Carmelo Bene, qui a adapté Pinocchio pour la scène. Il retire de l’histoire tous les passa-ges épiques et de fantaisie pour installer un huis clos, concentré et féroce, entre Pinoc-chio, et son envie de vivre une vie différente, et la fée, qui interprète tous les autres per-sonnages. La fée figure la morale et veut contraindre Pinocchio dans une direction très précise, celle de l’école, d’une insertion sociale pour le voir devenir un brave garçon comme tout le monde. C’est donc un Pinoc-chio très éloigné de celui de Walt Disney qui questionne une société normative fondée sur le chantage et le mensonge, et la notion de liberté individuelle.

la cie Pupella-Noguès, sans perdre de vue la marionnette, utilise le métis-sage des supports et des langages. retrouve-t-on dans cette création cette spécificité ? J. Noguès : Oui, bien sûr. Dans ce spectacle, Pinocchio n’est

pas une marionnette mais un comédien. Nous installons une dynamique d’aller-retour entre le jeu de comédien et le jeu de marionnette. Pour nous, le langage scénographique fait partie du langage marionnette et devient également pro-tagoniste. Il permet des apparitions, des disparitions… Ainsi, à moment donné, le plateau parle avec Pinocchio. Tous les éléments participent, y compris le son. Nous avons fait un travail avec Thierry Besche pour objectiver le son. Le son est circulaire, comme le plateau, et participe de la contrainte qui enserre Pinocchio. Nous jouons de même avec la lumière. Nous utilisons des marionnettes « habi-tées » qui pénètrent dans le corps des autres personnages, cette idée nous a semblé très pertinente pour montrer la fée comme un personnage manipulateur. Bref, nous « marionnettisons » tout ce que l’on a sous la main !

Je ne sais pas pourquoi mais parfois tu m’énerves ! 4 au 10 novembre, théâtre garoNNe

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Millepied, Balanchine, For-sythe : une affiche à cou-per le souffle puisqu’elle réunit trois des référen-

ces mondiales du ballet classique. C’est Benjamin Mille-pied, danseur et chorégraphe français, Etoile du New York City Ballet qui est à l’initiative de ce programme qu’il présente avec les solistes de l’American Ballet Theatre. Un programme virtuose puisque se succède-ront le Duo Concertant de George Balanchine, vérita-ble dialogue entre les danseurs et la musique de Stra-vinsky, le Steptext de William Forsythe qui tord les codes du ballet classique et Without, création de Benjamin Millepied. Dif-ficile de faire mieux. VP

24 et 25 novembre, odyssud, blagNac.

renContres au sommet

hommaGe à PhiLiPPe CombesLe Centre de Développement Cho-régraphique et le Ballet Preljocaj s’unissent pour rendre hommage au chorégraphe Philippe Combes, brutalement disparu en avril der-nier. Une soirée en deux temps qui présentera Astérios, solo choré-graphié pour sa compagne Nataly Aveillan qui le reprendra ici une dernière fois et Un Trait d’union, duo signé Angelin Preljocaj plusieurs fois dansé par Philippe Combes, longtemps interprète au sein du Ballet Preljocaj avant de monter sa propre compagnie, Cave Canem. VP

21 novembre, tNt, toulouse

maîtres du xxe sièCLeRiche programme pour le Ballet du Capitole qui passe en revue les trois références que sont George Balan-chine, William Forsythe et Jiri Kylian. A voir du 4 au 7 novembre à la Halle aux Grains à Toulouse.

soirée GaLottaJean-Claude Gallotta se découvre en deux mouvements le 20 novem-bre à l’Espace Apollo de Mazamet : le chorégraphe y présente un duo avec Sunset Fratell et un solo, l’Incessante.

danse(s) et Continent(s) noir(s)voilà deux ans, la manifestation initiée par le centre James Carlès prenait un virage qui l’amenait à resserrer sa programmation sur les œuvres des plus grands chorégraphes des danses noires. Moment privilégié de réflexion et de rencontres sur la place et le rôle des cultures dans le monde contemporain, temps de transmis-sion d’une mémoire dansée et d’une création actuelle, le festival multiplie les tables rondes, les conférences et les débats en marge des pièces fondatrices et emblématiques cette année portées sur scène par les compagnies géraldine armstrong et rick odums, georges momboye ou encore Wayne Barbaste. VP

Jusqu’au 6 novembre, toulouse.

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3/contemporainMélange des genres, des cultures, du réel et du virtuel, de l’image et du mouvement, le travail de José Montalvo et Dominique Hervieu, directeurs du Théâtre de Chaillot, s’intéresse cette fois-ci à la musique de Gershwin, au Broadway des années 20 et à la violence de la ségrégation. Good morning, Mr Gershwin, dans l’explosion de couleurs, de mu-sique et d’images qui compose l’univers joyeux et exubérant des deux chorégraphes, dit le plaisir du jazz et du mouvement, pour finalement glisser, at-tiré comme un aimant, vers la mélancolie.

21 novembre. Virginie PeytaVi

2/BaroqueUn rêve baroque. Dans un décor inspiré des peintures de Charles Le Brun, Songes dessine un itinéraire au cœur de la musique baroque européenne, de Lully à Charpentier, de Vivaldi à Purcell pour donner vie aux représentations du sommeil. Un rêve de raffinement, comme toujours lorsqu’on pénètre dans l’univers de Béatrice Massin, qui marie avec une grande délicatesse le vocabulaire chorégraphique de la danse du 17e siècle à une approche très contemporaine.

4 décembre.

1/néoclassiqueImplanté à Biarritz, le Centre Chorégraphique National dirigé par Thierry Malandain a choisi d’occuper une place à part dans le paysage de la danse française. Lorsque l’ensemble des chorégra-phes s’engouffre tête bais-sée dans le champ du contem-porain, Thierry Malandain, lui, tient bon sur ses bases classiques. La maîtrise par-faite de ce vocabulaire sou-ligné par le souci de la moder-nité lui vaut sans doute aujourd’hui de varcourir le monde avec ses créations. Le programme présenté au Parvis réunit Carmen et l’Amour sorcier, dans un grand incendie destructeur.

12 novembre.

Les 3 temPs de La danseau ParVis

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Page 30: Ramdam 81

dans les Centres Culturels

Les équipieds, Big Monkey [Bonnefoy]Gabriel, L’arbre mémoire [Alban Minville]Richard Calléja, Clara Luces [Soupetard]Paulo Costa, Eva Peron [Chapeau Rouge]Cédric Chapuis, Marie-Glawdys et MaxPaul Experience [Mazades] Yol HikayesiUsthiax, Orchestre de Chambre [HenriDesbals] Essais de cirque [Lido] …

… le festival Marionnettisimo, les soiréesElectronic_A, les performances danse, …

toulouse.fr

Nov. Déc.2009

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92DAC présente en partenariat avec la ville de Fenouillet et Odyssud

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Le Cadre Noir de SaumurAccompagné par l'Orchestre National du Capitole de Toulouse

Production et Logistique événementielles

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31

littérature

Leurs interventions sont attendues par les lecteurs fidèles des quotidiens, hebdomadaires ou grandes revues nationales, dont ils volent parfois la vedette aux journalistes eux-mêmes. en quelques coups de crayons, parfois accompagnés d’un bref commen-taire, ils illustrent un article, proposent une pensée personnelle. par leur vision décalée de l’actualité, les dessinateurs de presse apportent, souvent sous le couvert de l’humour et de la légèreté, un regard plus critique qu’il n’y paraît. depuis 12 ans, l’asso-

ciation les Croquignous invite chaque année 20 dessinateurs professionnels nationaux et internationaux à présen-

ter chacun cinq dessins se rapportant à un thème déterminé, ainsi que neuf dessins libres, soit 250 œuvres environ. sous la présidence de Biz, la pro-motion 2009 s’exprimera sur le thème « Libre ou accro ?! », suivie des élèves des écoles des deux can-tons de Castelnaudary qui s’essaieront à l’exercice sous forme de concours.

Festival de la caricature et du dessin de presse de castelNaudary. Du 20 au 29 novembre à la galerie Paul Sibra.

Visions Futuristesabondamment sollicité pour illustrer de son esthétique futu-riste les œuvres fantastiques du théâtre, de la littérature ou du cinéma, le dessinateur d’origine polonaise Wojtek siudmak s’atèle ici à la transcription graphique du grand classique de la science-fiction, Dune. il en livre une vision réaliste par l’ultra-précision du trait, autant que symboliste par la richesse de son univers. par son interprétation très libre de l’œuvre de Franck Herbert, il guide le spectateur vers un univers plus personnel, proche du surréalisme, et montre par l’exemple le plaisir de cultiver son imaginaire en s’appropriant une œuvre.

Jusqu’au 3 janvier, musée des Beaux-Arts de gaillac.

Le dessin a bonne Presse

ViVons LiVre ! Organisé par la Région Midi-Pyré-nées et le Centre Régional des Let-

tres en partenariat avec la Mairie de Toulouse, le Salon du Livre Midi-Py-rénées investit les 14 et 15 novembre prochains le Centre de Congrès Pierre Baudis à Toulouse. Points névralgiques de la manifestation, un espace dédié aux éditeurs de la région et de nombreux débats, rencontres et tables rondes autour de l’Histoire, mais aussi à la croisée des arts sur les relations entre la lit-térature et le cinéma, la peinture ou encore la musique.

14 et 15 novembre, Centre de Congrès Pierre Baudis, toulouse

LeCturetrois comédiens pour une

œuvre cathédrale :Bernadette Lafont, robin renucci et xavier gallais

lisent marcel proust.C’est à l’espace apollo à

mazamet le 5 novembre et c’est à ne pas rater.

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32

littérature

Pourquoi avoir choisi sylvie ger-main comme invitée principale ? C’est une œuvre qui me touche, forte et ori-ginale, ouvrant au fur et à mesure de son développement sur des univers totalement différents. Jusqu’ici Sylvie Germain n’était pas libre suffisamment longtemps pour assumer les deux semaines de Lettres d’automne avec sa participation effective. De plus je me doutais que ses invités seraient des per-sonnalités très intéressantes et c’est le cas avec les présences de Nancy Hus-ton pour la littérature, la philosophe Catherine Chalier autour de Levinas, le peintre Richard Texier, un compositeur Jean-Paul Dessy, la journaliste Aliette Armel et enfin Christian Bobin autour de la désarborescence.

quelles sont les nouveautés de cette édition ? La programmation jeune public se développe de plus en plus avec 65 prestations scolaires, du primaire à l’université. Sylvie Germain a choisi les thèmes de cette programmation pour qu’elle soit en cohérence avec le festival : les arbres et les métamorphoses. Nous avons créé également une synergie avec plusieurs associations du territoire : la sculpture avec l’espace Bourdelle, le cinéma avec Eidos, l’orchestre baroque Les Passions avec toujours la même adhé-sion aux deux thèmes choisis par l’auteur.

en quoi la littérature permet-elle encore aujourd’hui de créer des condi-tions de rencontre innovantes ? Nous devons faire passer notre passion de la littérature par des manifestations non élitistes et multiplier les approches de la littérature par des publics et des lieux très divers. Nous allons chercher les gens où ils sont, en prison, à l’hôpital, et nous leur donnons des choses d’une grande exi-gence mais dont nous savons qu’elles peuvent être reçues. Cette année, le post-scriptum est dédié à Gérard Philipe à l’oc-casion du cinquantenaire de sa dispari-tion. Cet acteur symbolise parfaitement le positionnement de l’artiste engagé dans la cité, il est bon de le rappeler, et, modestement, c’est ce que nous essayons de faire à notre tour.

lettres d’automNe aFFiche uNe belle saNté avec uNe 19e éditioN largemeNt déPloyée. reNcoNtre avec maurice petit, aNimateur de ce Festival littéraire deveNu graNd.

lettres d’automne : l’arbre et la forêt Propos recueillis par andré lacambra

Du 23 novembre au 6 décembre, moNtaubaN et tarN-et-

garoNNe.

© Tadevsz Kluba

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34 Hors série Festival BD Colomiers

Amateur de polars, maître d’un thriller urbain qui appuie son esthétique sur le graphisme de la ville et plus particulière-ment de Barbès où il vit, Jean-Christophe Chauzy déploie dans ses albums un univers violent et sombre, en collaboration avec de grands auteurs du polar français, parmi lesquels Thierry Jonquet et Marc Villard.

Son côté sombre

L’autofiction, troisième axe de son travail, exploite autodérision et burlesque dans la série Petite Nature. Une veine drolatique qui trimballe au fil des albums un Jean-Christophe long et mala-droit, plutôt mal à l’aise face à ses contempo-rains.

De Chauzy et d’autres

« C’est l’histoire d’une guitare. Celle

de Bo Diddley, musicien venant du

blues qui a largement contribué à la

naissance du rock. Une guitare volée

qui passant de main en main sème la

désolation sur son passage ».

Son égo-strip

C’est en plaçant ses dessins dans les pages des fanzines rock tou-

lousains que Jean-Christophe Chauzy fait ses premières armes en

BD. Son univers graphique puise son énergie au coeur de la musi-

que, et notamment du rock, source d’inspiration de son dernier

album, La Guitare de Bo Diddley, adapté d’un roman de Marc Vil-

lard.

Son côté rock

Invité d’honneur du 23e Festival de la Bande Dessinée de Colomiers, Jean-

Christophe Chauzy investit la programmation et la ville : expositions, confé-

rences, rencontres traceront un portrait le plus fidèle possible de ce dessi-

nateur aux univers multiples, à découvrir jusqu’au 12 décembre au centre

culturel avec l’exposition En long, en large, en travers.

Un festival indiscipliné

Page 35: Ramdam 81

35

• « J’admire le travail de Guillaume Bouzard, qui dans une veine autofictionnelle, fait preuve d’une invention, d’une élégance nonchalante admirables, dans le cadre d’un dessin libre et toujours pétillant. »• « Laurent Maffre est un jeune auteur qui a consacré ses deux premiers ouvrages à l’adaptation de grandes œuvres littéraires (Albert Londres, Stevenson, excusez du peu) et s’adonne à des carnets de croquis et dessins d’observation stupéfiants. Ses choix plastiques s’adaptent avec vigueur au contenu scénaristique développé. »• « Marc Villard est mon scénariste depuis trois ans dans le cadre d’ouvrages noirs. Graphiste de formation, nouvelliste fameux (sans doute le meilleur du noir français), il a l’oeil, et travailler avec lui sur un découpage ou un casting de personnages donne tout son sens au terme de collaboration auteur/dessinateur. »• « etienne robial est le premier à m’avoir accueilli, dans sa collection X, pépinière de talent de la fin des années 80. Je dois beaucoup à son intransigeance éditoriale, à la famille d’auteurs abrités par Futuropolis (old school), et à son aura et son influence méritées de graphiste français majeur, qui a beaucoup fait pour mon éducation dans ce domaine. »• « Last but not least, stéphane Trapier, pas encore reconnu du monde de la BD mal-gré ses savoureux strips dans Fluide glacial, mais dessinateur fameux dans le monde du graphisme, auteur de la communication du Théâtre du Rond-point et de l’Opéra de Paris. Son travail, entre Topor et Pierre la police, présente une exploitation grand public d’un dessin dérangé et inquiétant. »

Hors série Festival BD Colomiers 35Hors série Festival BD Colomiers

fait preuve d’une invention, d’une élégance nonchalante admirables, dans le cadre

est un jeune auteur qui a consacré ses deux premiers ouvrages à l’adaptation de grandes œuvres littéraires (Albert Londres, Stevenson, excusez du peu) et s’adonne à des carnets de croquis et dessins d’observation stupéfiants. Ses choix plastiques s’adaptent avec vigueur au contenu scénaristique développé. »

est mon scénariste depuis trois ans dans le cadre d’ouvrages noirs. Graphiste de formation, nouvelliste fameux (sans doute le meilleur du noir français), il a l’oeil, et travailler avec lui sur un découpage ou un casting de personnages donne

»est le premier à m’avoir accueilli, dans sa collection X, pépinière

de talent de la fin des années 80. Je dois beaucoup à son intransigeance éditoriale, à la famille d’auteurs abrités par Futuropolis (old school), et à son aura et son influence méritées de graphiste français majeur, qui a beaucoup fait pour mon éducation dans

pas encore reconnu du monde de la BD mal-gré ses savoureux strips dans Fluide glacial, mais dessinateur fameux dans le monde du graphisme, auteur de la communication du Théâtre du Rond-point et de l’Opéra de Paris. Son travail, entre Topor et Pierre la police, présente une exploitation grand public d’un dessin dérangé et inquiétant. »

Jean-Christophe Chauzy présente ses camarades cent papiersÀ voir au Hall Comminges, l’exposition Chauzy soutient ses cama-rades cent papiers présente univers et créations des artistes et auteurs invités par Jean-Christophe Chauzy. Présentations.

Jean-Christophe Chauzy présente Jean-Christophe Chauzy présente ses camarades cent papiersses camarades cent papiers

De Chauzy et d’autres« Le polar et l’autofiction tels que je les envisage parlent de la même chose : mon personnage autofictionnel a du mal à évoluer au sein d’un univers contempo-rain dans lequel il ne sait pas se situer. Dans les polars, il s’agit finalement du même mal, poussé de façon tragique à son paroxysme ».

Nautique FantasySuper héros vengeur officiant exclusivement sur les plages de France, Plageman, créé par Guillaume Bouzard, fait une entorse à sa mis-sion et exceptionnellement pour le festival, poursuit sa traque du beauf et des méduses à l’Espace Nautique Jean Vauchère.

Un festival indiscipliné

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36 Hors série Festival BD Colomiers

En marge de la narration classique, la BD d’aujourd’hui s’applique à décloisonner

les genres : flirtant avec les limites du dessin conceptuel ou de l’illustration, croi-

sant le champ du cinéma ou du multimédia, le 9e art témoigne de l’imagination

débridée des auteurs actuels. Fidèle à l’esprit d’ouverture de cette turbulente disci-

pline, le festival de Colomiers explore les nouvelles voies de la BD d’aujourd’hui.

Le collectif Indélébile

Laboratoire dissipé de l’expérimentation graphique

Pour un festival BD digne de ce nom, il semblait impensable de passer à côté des

petites maisons d’édition, véritable champ d’expérimentation graphique et vivier de

talents émergeants. Ils se nomment La Maison Qui Pue, Les Requins Marteaux, Ima-

gora, Thermostat Grill, Roll Mops, La Crevette Radieuse, La Toile et Misma, sont Tou-

lousains, et sont issus de la micro édition, ou de l’édition associative. Irrévérencieux,

talentueux, parfois engagés et fondamentalement indépendants, les membres du

collectif Indélébile s’adonnent à la narration graphique en marge des grands cir-

cuits de diffusion. Gazette du Festival, ateliers de linogravure, présentation de leur

production : ils s’implantent aujourd’hui au cœur du festival pour sensibiliser le public

et témoigner de leur place légitime dans le paysage actuel de la bande-dessinée.

Les maisons d’édition explorent les nouveaux codes de la bande-dessinéeCinq maisons d’édition sont invitées à investir l’espace Singulier / Pluriel, présenter leur travail et mettre en avant deux de leurs auteurs. Ouvertes aux nouvelles formes de narration, les maisons d’édition se dévergondent sans se départir de leurs exigences de qualité, et proposent au public de pénétrer les arcanes de la création. Rencontres avec les auteurs invités, espace multimédia, exposition de planches originales, fresque collective réalisée en direct, espace enfant : dans un espace de 500 m2, elles multiplient les approches pour mieux imprégner le public de ces univers singuliers. Les maisons d’édition et auteurs invités sont cette année Camille Jourdy et Laurent Maffre (Actes Sud BD), Natacha Sicaud et Aurélie Pollet (Diantre !), Hervé Tanquerelle et Marion Montaigne (Sarbacane), Jacques Azam et B-Gnet (Editions Milan), Sacha Goerg, Bulu et Pierre Maurel (l’Employé du Moi).

Singulier / pluriel

Hors série Festival BD Colomiers

Goerg, Bulu et Pierre Maurel (l’Employé du Moi).

Un festival créatif la BD d’aujourd’h

ui est à Colomiers

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exposition croisée sur le dessin contemporainEn partenariat avec le Printemps de Septembre, et autour de sa libre thématique «Là où je vais n’existe pas», l’Espace des Arts de Colomiers présente la mise en perspective des travaux de deux artistes, pour qui la pratique graphique relève d’une démarche onirique : en noir et blanc, sur papier ou sous forme de fresques, ils s’adonnent à la reconstruction imaginaire de lieux utopiques, à la limite du rêve et du souvenir.Memory Time. Jusqu’ au 22 novembre à l’espace des Arts de Colomiers.

Abdelkader Benchamma & Chourouk Hriech

Le collectif Indélébile Memory Time

Road strip / borderline

Une aventure collective et urbaineRoad car la ville est son décor, Strip car nous sommes dans l’univers de la bande-des-sinée, Borderline parce qu’il se situe à la frontière des disciplines graphiques. A l’ini-tiative du centre d’art contemporain de Colomiers et à l’occasion de «Graphéine», le second événement Pinkpong, réseau art contemporain de l’agglomération toulou-saine, Charlotte de Sédouy, Franëck, Nadia Ehrmann et Annabelle Bédard - diplômés 2008 et 2009 de l’école des Beaux-Arts de Toulouse - investissent la ville et transfor-ment la cité en album à ciel ouvert pendant la durée du festival !Du 12 au 29 novembre.

Un festival créatif la BD d’aujourd’h

ui est à Colomiers

37Hors série Festival BD Colomiers

Page 38: Ramdam 81

38

Espace de convivialité, d’expériences et de rencontres entre auteurs et lecteurs, le festi-

val de la BD de Colomiers multiplie les conférences, les visites en famille, les séances

de dédicaces et les ateliers de découverte et de création, notamment à destination des

plus jeunes. Vivante et accueillante, bien décidée à créer un lien direct entre le 9e art et

son public, la manifestation met en place une BD-thè-que, espace voué

à la détente et à la lecture autour des auteurs présents

lors du festival. Et fidèle à sa volonté de

s’ouvrir à toutes les formes d’art, le festi-

val se permet avec jubilation quelques

incursions en marge de la BD, du

côté du 7e art par exemple en

proposant la projection du film

Le Petit Nicolas au Cinéma Le

Central. Voilà pour le programme

officiel. Mais restez aux aguets,

le festival vous réserve de belles

surprises…

Les Boîtes à bullesPassez la tête dans cette étrange boîte et péné-trez dans l’univers sonore d’une case de bande dessinée : l’expérience est unique, guidée par les voix de comédien(nes) qui durant une minute interprètent pour vous une scène de BD. samedi 22, dimanche 23 novembre, 10h30 - 12h30 - 14h30 - 17h30, Hall Comminges.

Les voix de la bdIl sillonne le festival sur un étrange vélo pour mettre en voix les personnages de Jean-Christophe Chauzy, et les histoires des auteurs invités. Une Production Cie Paradis-Eprouvette, mise en scène par Marc Fauroux. Vendredi 20 novembre, 18hsamedi 21 novembre, 11h et 16hDimanche 22 novembre, 11h et 16h Hall Comminges

La création ne connaît pas de trêve, et surtout pas durant le festival ! Les auteurs poursuivent leur mission : ils s’adonnent en public à des sessions graphiques et prodiguent leurs conseils aux amateurs. Parce que la rencontre avec la BD passe par le contact avec les auteurs, le fes-tival organise l’échange : tandis qu’un mur d’ex-pression est mis à disposition des auteurs de l’espace Singulier / Pluriel pour une fresque collective réalisée en public, ces derniers peu-vent découvrir leurs univers dans l’espace mul-timédia. Des conférences thématiques et ren-

contres avec les auteurs ponctuent toute la durée du festival. Observez, écoutez, échan-gez… et passez à l’action ! Parce que le festival se pratique en famille, les plus grands rejoin-dront l’atelier de linogravure du collectif Indé-lébile ou s’initieront aux différentes étapes et pratiques de la création graphique et scénaris-tique, tandis que les plus jeunes s’adonneront à la fabrication de Flip-Book (mini dessins sur carnets, animés par défilement des pages) ou à la réalisation d’une planche de BD au sein de l’espace enfant à la bédé thèque.

Un festival… …vivant

…interactif en famille

De Chauzy et d’autres« Un salon historique dans le monde de la BD qui s’appuie sur une vraie direction artistique autour de l’invité principal.

On est loin de la traditionnelle séance de dédicaces, en offrant l’opportunité

au visiteur d’un vrai dépaysement, la découverte d’un univers ».

Hors série Festiva BD Colomiers

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39Hors série

Un festival… …vivant

…interactif en famille

Un peu de jazz dans ce monde de bulles : la formule fonctionne si bien qu’elle s’offre au cœur du festival une parenthèse musicale et convoque sur scène avec Jazz Del Mediterra-neo un jazz en costume ibérique monté sur les semelles de swing de Claude Nougaro. Jazz et arts plastiques ont toujours fait bon ménage, et notamment lorsqu’ils sont marqués du talent de Claude Nougaro, qui pratiquait dessin et peinture comme « une gambade paral-lèle ». Festival vivant, c’est avec enthousiasme que le Festival de la BD de Colomiers ouvre à nouveau cette année les portes de sa Boîte à Jazz. Vendredi 20 novembre 21h30, 22h30, 23h30Dimanche 22 novembre 18h, 19h - Concerts Gratuits

La boîteà Jazz

Le concertdessiné

De Chauzy et d’autres« Un salon historique dans le monde de la BD qui s’appuie sur une vraie direction artistique autour de l’invité principal.

On est loin de la traditionnelle séance de dédicaces, en offrant l’opportunité

au visiteur d’un vrai dépaysement, la découverte d’un univers ».

Véritables performances à la fois scéniques et créatives, les concerts dessi-

nés permettent de suivre en direct la création de dessins inédits exécutés en

public et en musique par deux dessinateurs. Guillaume Trouillard et Vincent

Perriot relèvent le défi et lèvent le voile sur leur travail de création en permet-

tant au public de jeter un coup d’œil par-dessus leur épaule. Un spectacle

forcément unique qui, fidèle à la volonté du festival de favoriser le dialogue

entre disciplines mais aussi entre auteurs et lecteurs, offre la vision fasci-

nante d’une œuvre en train de naître. Vendredi 20 novembre 18h, Auditorium du Hall Comminges

samedi 21 novembre 18h, Boîte à jazz

39Hors série Festival BD Colomiers

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40 Hors série Festival BD Colomiers

Focus sur le manhuaXiao Pan fut l’une des premières maisons d’édition à se spécialiser dans la bande des-sinée chinoise, ou manhua, s’appliquant avec passion à révéler cette forme de narration graphique mal connue du public français. Bonne nouvelle, Patrick Abry des éditions Xiao Pan rejoint cette année le festival, accompagné de song Yang, maître du 9e art chinois ! Une conférence à ne pas manquer, suivie d’un cours de dessin où l’auteur dévoi-lera au public les codes du manhua. Pour s’ouvrir à d’autres horizons artistiques et découvrir cette source inépuisable de créa-tivité et de poésie. Le 22 novembre à 10h30, hall Comminges – Auditorium.

La jeunesse a du goût…Découvrez les lauréats du Prix lycéen 2009 qui a réuni 14 lycées de l’Académie de Toulouse. 120 lycéens ont parti-cipé au scrutin et ont décerné le Grand prix à Martin Lemel-man pour son album La Fille de Mendel. Ce témoignage poignant retrace l’histoire de Gusta durant la 2e Guerre Mondiale, seule survivante de sa famille implantée dans une petite ville polonaise où vivait une importante com-munauté juive. Un témoignage illustré plusieurs années après le décès de Gusta Lemelman par son fils, professeur d’art dans une université de Pennsylvanie. remise des prix le vendredi 20 novembre à 11h30, Auditorium Jean Cayrou.

La jeunessea de la chance…Gratuit pour les moins de 18 ans et les étu-diants : le Festival de la Bande Dessinée de Colomiers ouvre ses portes à la jeunesse.

infos pratiqueswww.bdcolomiers.com05 61 15 23 [email protected] AU PUBLiCVendredi 20 novembre de 14h à 19hsamedi 21 novembre de 10h à 20hDimanche 22 novembre de 10h à 19hTarif : 3 €Gratuit pour les moins de 18 ans et les étudiants.

retrouvez la liste des auteurs et tout le programme du festival sur

www.bdcolomiers.com

Un festival… …jeune

Page 41: Ramdam 81

41

cinéma

Ne reculant jamais devant la difficulté, les comédiens-musiciens-chanteurs du Groupe Ex-Abrupto se livrent pour un soir à un exercice peu commun : accompagner en direct sur une mise en scène de Didier Carette la projection du film Jalma la Double, film de 1927 tourné à Constan-tinople et réalisé par Ro-ger Goupillières d’après un roman de Paul d’Ivot. Une prouesse présentée avec la Cinémathèque de Toulouse, dans le cadre de la Saison de la Turquie en France.

13 novembre, Théâtre Sorano, toulouse.

À l’origine justement, une histoire vraie, un homme, un petit arnaqueur qui sort de pri-son et qui va passer du statut de petit escroc

sans envergure à grand arnaqueur. Il va tout simplement faire croire à une commune entière, à un département, à une région, qu’il est le patron d’une filiale venue reprendre les travaux d’une bretelle d’autoroute abandonnés il y a deux ans. Qu’il achèvera finalement avant d’être rat-trapé par la patrouille. De l’embrouille à l’utopie, voilà l’itinéraire. Le réa-lisateur Xavier Giannoli s’inspire de ce fait-divers incroyable, ahurissant même, et mélange parfaitement drame social, portrait intime et thriller saisissant dans cette œuvre poignante un poil longuette. Entre tragé-die du quotidien et film noir, François Cluzet affiche une impeccable sobriété, un visage usé par la vie parfait aux côtés d’Emmanuelle Devos et de Gérard Depardieu ressuscité dans la peau d’un second rôle en forme d’odieux maître chanteur. À voir.

Le 11 novembre

séquenCe Court-métraGeFormat peu diffusé mais largement utilisé par les réalisateurs, et notamment à leurs débuts, le court-métrage démontre une rare vitalité : inventif, libre et créatif, il a naturellement son festival à Toulouse. Séquence court-métrage soutient cette part essentielle de la création cinématographique en sélectionnant le meilleur des productions régionales, nationales ou internationales, profession-nelles ou amatrices, argentiques ou numériques. Projections, com-pétitions, concerts, remises de prix, expositions composent l’ossa-ture de ce festival, vitrine d’une création vivante et inventive. VP

Du 13 au 29 novembre, toulouse/midi-PyréNées.

JaLma La doubLe

à L’oriGine de xaVier GiannoLi

extrême CinémaBizarre, dérangeant, souvent culte et rare-ment sage, le festival Extrême Cinéma revient à la Cinémathèque de Toulouse du 17 au 21 novembre. Ça va saigner…

renContres du Cinéma itaLienLa manifestation fête son 5e anniversaire, autour de la présenta-tion d’une vingtaine de films, tous emblématiques du meilleur de la production transalpine, passée ou actuelle. Du 27 novembre au 6 décembre, à Toulouse.

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42

ODYSSUDdu 8 au 13 décembre

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> 5 nov[Festival Novelum]

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Votre caisse peut alors récupérer auprès du responsable de l’accident ou de son assureur les frais engagés pour vos soins. * En cas d’accident : « La personne atteinte de lésions imputables à un tiers doit en informer, par tous moyens, sa caisse de sécurité sociale dans les quinze jours suivant sa survenue. Elle doit notamment le signaler au professionnel de santé en lui fournissant les renseignements (…). » (article D.376-1 du code de la sécurité sociale)

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43

savez-vous pourquoi vous avez rarement joué des héros positifs ? François Cluzet : La puissance de ce métier d’acteur, c’est justement l’am-biguïté, la complexité de la nature humaine. On ne peut pas être dans l’uniformité. On m’a souvent dit que les rôles ingrats étaient bien plus passionnants à jouer que les rôles positifs. Et c’est vrai… Mais j’ai quand même joué des héros… N’oubliez pas l’énorme succès de Ne le dis à per-sonne… J’ai d’ailleurs découvert pen-dant ce tournage qu’on pouvait aussi apporter au héros une complexité avec défauts compris.

est-ce facile, après une journée de tournage, de sortir d’un person-nage qu’il soit sombre ou complexe ? Avec le temps et l’expérience, ce n’est pas si difficile en fait… Après tout, on quitte le personnage sans cesse durant la journée, à chaque fois que le réalisa-teur dit « Coupez ! ». Mais ce qui est beaucoup plus difficile à vivre, c’est lors-

que l’ambiance sur le tournage est mau-vaise. Là, c’est ardu… Je pense qu’il ne faut surtout pas oublier de vivre sa vie pen-dant le tournage. Et quel que soit le bou-lot. C’est absolument indispensable.

avez-vous quand même besoin de comprendre complètement les personnages pour les incarner ? Je ne sais pas si on peut tout comprendre d’un personnage. Je dirais plutôt que je choi-sis les personnages et les films lorsqu’ils trouvent un écho en moi. Ai-je vécu des choses similaires ? Ai-je une idée sur le sujet ? D’autres personnages dans le scénario me ressemblent-ils ? Je n’en sais rien. Mais si je ressens de l’émotion en lisant un scénario, je fonce.

c’est un métier que vous aimez par-dessus tout ? En tout cas, il m’a permis de sortir, de lire et de me déga-ger d’une certaine ignorance. J’ai eu de la chance de lire Molière, Tchekhov ou Marivaux…

« J’ai eu la chance de lire molière »

François cluzet

voilÀ Juste treNte aNs, François cluzet débutait À l’écraN daNs cocktail molotov de diaNe kurys. À 54 aNs, il est désormais habitué au Premier rôle comme daNs a l’origiNe de xavier giaNNoli.

cinéma

Propos recueillis par JeaN Zeid

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cinéma

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On ne s’étonnera pas que l’énième com-bat documentaire signé Michael Moore s’attaque une nouvelle fois à l’écono-mie de son pays. Temps de crise en prime, la charge est héroïque. Après

Roger & moi en 1988, le réalisateur mêle avec la roublardise qu’on lui connaît images d’archives détournées (notamment un parallèle déso-pilant entre la Rome antique et l’Amérique d’aujourd’hui) et interven-tions parfaitement pensées qui déclenchent rires et sarcasmes comme dans cette séquence où Moore part à l’assaut des banques avec un fourgon blindé afin de récupérer l’argent de ses concitoyens. In fine, on découvre, horrifié, que cette société si loin si proche paye chère leur rêve américain.

Le 25 novembre

Les ŒiLLades à aLbiCette nouvelle édition du festival du film français d’Albi favorise comme à l’accoutumée les rencon-tres entre professionnels et spectateurs. Dans un esprit convivial, les échan-ges et débats portent sur les films projetés et les personnalités invitées. Longs-métrages d’une grande diversité, inédits et nombreux films de l’ac-tualité cinématographi-que sont au programme de cette manifestation sympathique qui allie ferveur cinéphilique et décontraction tarnaise. Parmi les invités d’hon-neur : Mireille Darc et Nadine Trintignant.

baCk to tourneFeuiLLeLe 5 décembre, ajustez nœuds papillons, smo-kings et robes de soirée et dirigez vos limousines non pas vers Cannes, grave erreur ce n’est plus la saison, mais vers Tournefeuille. C’est moins fréquenté, certes. On y croise un peu moins le tout Hollywood, certes. La vue directe sur la Méditerranée est encore plus difficile à obtenir qu’au Martinez en pleine saison, certes. Mais à Tournefeuille, c’est sous vos délicats escarpins qu’on déploie le tapis rouge, et ça, c’est déjà une attention remarquable. Après un mois de tournage dans sept communes du Grand Tou-louse avec la complicité active des habitants, des associations et des commerçants, voici en-fin venu le temps de l’avant-première de Back, film de Loran Chourrau réalisé dans le cadre de Fin d’interdiction de stationner, dispositif mis en place par l’Usine afin d’offrir à un artiste un champ d’expérimentation sur le territoire du Grand Toulouse, en lien avec la population. Pour l’occasion L’Usine sort le grand jeu et vous in-vite à faire de même.

5 décembre, L’Usine, Tournefeuille.

CaPitaLism : a LoVe story de miChaeL moore

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exposexpos

des Petites FiLLesPas si modèLes

UNe vie à Se CheRCheR : De CAfé LehMiTZ à CiTy DiARyLes modèles d’Anders Petersen sont des abîmés de la vie, et son univers renvoie à l’atmosphère déca-dente des plaisirs illusoires. Depuis plus de quarante ans, le grand photographe suédois saisit avec la même humilité ces instants où l’homme tombe le masque de la bienséance et laisse entrevoir sa fragi-lité, pathétique et émouvante, comme pour se confronter lui-même à ses propres limites. La série Café Lehmitz, sélection de photographies de sa première exposition réalisée en 1970 dans le café éponyme à Hambourg – et complétée de la projection inédite de la totalité des 360 clichés qui composaient alors l’exposition – est mise en résonance avec City Diary, un ensemble de photographies prises dans différen-tes villes d’Europe de 1984 à 2009.Jusqu’ au 13 décembre au Château d’eau, Toulouse.

Comme à l’école le cancre rêveur refusant de grandir, le dessinateur semble demeurer l’éternel mauvais élève de l’art contemporain. Paradoxalement trop scolaire pour jouir du prestige racoleur des performances, installations, et autres techniques mixtes synonymes de contemporanéité, le dessin retient pourtant régulièrement l’intérêt des gale-ries, et s’affirme dans toute sa simplicité – une feuille, une plume, quelques crayons - comme un genre majeur, capa-ble de produire une œuvre puissante et personnelle. Glen Baxter est de ces dessinateurs-là : auteur de bandes-des-sinées, illustrateur de magazines - Le Monde, le New-Yor-ker, Vanity Fair, The Indépendant on Sunday – il porte une importance égale au verbe et à l’image. Voilà qui n’était pas pour déplaire à l’Espace Ecureuil, qui aime à conjuguer les deux ! Ses dessins léchés réalisés à l’encre et au crayon gras, mettent en scène les héros de l’enfance, cow-boys, gangsters, explorateurs, accompagnés de réflexions intel-lectuelles décalées : un art moins régressif qu’il n’y paraît, surréaliste, philosophique, humoristique.Glen Baxter. 6 novembre – 19 décembre, fondation d’en-treprise Espace Ecureuil, toulouse.

La PhiLosoPhiedes héros

Le centre d’art de Castres s’empare du patrimoine littéraire local - à savoir les Petites Filles Modèles, héroïnes espiègles et petites-filles de la Comtesse de Ségur qui grandirent

et furent enterrées non loin de là, dans le village de Verfeil – pour le confier à l’ima-ginaire de Béatrice Cussol, Cathryn Boch, Sylvie Auvray et Fleur Noguera. Les spectres amusés de Madeleine et Camille de Mallaret viennent souffler un nouveau conte improvisé aux quatre jeunes artistes sous la forme d’un cadavre exquis, où plane l’ombre de l’innocence perdue.

Jusqu’ au 18 décembre, centre d’art le LAIT, castres.

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expos

du graff’ entre les murs

eN PlaçaNt 3 PioNNiers du graFFiti - mist, tilt et der – Face À 3 très JeuNes graFFeurs – chaé, dulk, veks - , la galerie ghP Pose la questioN de la traNsmissioN de l’esPrit du graFFiti. le PoiNt avec olivier gal, galerie ghP.

roots’n’buds. Du 12 décembre

au 30 janvier, à la galerie GHP,

toulouse.

jours chez les plus jeunes des «puristes». Notre génération est celle des arts gra-phiques. Dran est un bon exemple : il est issu du mouvement graffiti et de l’espace urbain, dont il se sert maintenant pour pratiquer les arts graphiques. Mais tous gardent en commun le goût de l’interdit.

aucun toulousain ne figure parmi les jeunes graffeurs de cette exposi-tion. l’âge d’or toulousain est-il révolu ? Si, Veks est un néo-Toulousain ! Mais il y a effectivement dans la très jeune géné-ration moins de talents évidents qu’à l’époque de la Truskool. Cette exposition très attendue montre pourtant que Tou-louse reste bel et bien une ville du graffiti. On peut citer aujourd’hui Gutter, Reso, 100tor… L’idée était avant tout de faire le lien entre cette culture alternative et le côté institutionnel, sans ne présenter nécessairement que des Toulousains. Et restituer au maximum l’esprit du graffiti, en faisant par exemple graffer la façade de la galerie par les six artistes.

du graffiti dans une galerie. qu’est-ce qui a changé : les motiva-tions des graffeurs ou le regard du public ? Il y a d’un côté les «puristes», qui ont du mal à marchandiser le graffiti et à le mettre entre quatre murs. Ils pen-sent qu’il doit rester un moyen d’expres-sion alternatif, sur les murs et les trains, un moyen d’exprimer une revendication sociale – ce qu ‘il était au début – plus qu’un geste artistique. D’autres ont accepté la reconnaissance artistique, et ont fait le choix d’en faire leur métier. C’est le cas de Tilt, ou de Mist qui ont une carrière artistique internationale et sont devenus des plasticiens à part entière. Ce qui ne les empêche pas de faire la dis-tinction entre le travail de la rue et le tra-vail d’exposition : ils continuent à prati-quer le graff sauvage, et mènent en parallèle une recherche plastique qui les sort du contexte initial.

qu’est devenu l’esprit du graf-fiti des années 80 ? Trente ans plus tard, les pionniers sont devenus des men-tors, mais il est inévitable que l’esprit du début ne soit plus le même. Le tag était au départ une signature, aujourd’hui le graffiti se rapproche de l’illustration, avec des personnages, même s’il existe tou-

Propos recueillis par maeva robert

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Une satisfaction ?J’ai reçu en 1975 deux titres de meilleur ouvrier de France dans deux disci-plines différentes, pâtissier-traiteur et chocolatier-glacier : une première dans les métiers de bouche. Je suis un chef polyvalent, surtout dans la partie sucrée, mais aussi dans le salé. Je pense que c’est ce qui me carac-térise.

Un regret ?J’ai consacré beaucoup de mon temps à mon métier, peut-être pas assez à ma famille…

Un bon souvenir ?J’ai écrit de nombreux livres de cui-sine, ce qui m’a procuré beaucoup de plaisir. Mais voir arriver un livre imprimé et relié a chaque fois été une grande satisfaction.

Un souvenir embarrassant ?J’ai reçu un jour en toute discré-tion François Mitterrand accom-pagné de six ou sept ministres. Je me suis rendu compte juste avant leur arrivée que pas une seule rose ne composait les nombreux bou-

univers

Celui que vous auriez aimé avoir ?Quand on est jeune, on se fixe des objectifs, des projets de vie. Aujourd’hui quand je fais le point, je me rends compte que j’en ai fait beaucoup plus que prévu. Alors, jocker !

La personne que vous admirez ?Barack Obama est pour moi l’homme du moment. Comme l’ouverture du mur de Berlin a été l’un des grands évènements de ma vie, l’élection de Barack Obama m’a permis d’aimer plus l’Amérique.

Le lieu que vous aimez ? Ma maison, au point le plus haut de Cordes-sur-Ciel. Il y a sur la ter-rasse un coin ombragé où j’aime poser ma chaise quand il fait beau. C’est un endroit paisible où je peux voir sans être vu.

LeS UniVeRS De

Yves Thuriès, chocolatier

quets qui ornaient la salle. Ce qui m’a mis très mal à l’aise, même si lui ne s’en est probablement pas rendu compte.

Le plus grand plaisir ?J’aime lire, mais ce que j’aime par-dessus tout c’est prendre une feuille, un crayon et écrire. Je peux passer des heures à écrire de la poésie. Des poèmes compagnon-niques, autour des valeurs comme le travail et l’effort. De la prose plu-tôt que des vers.

Un projet ?Éditer un jour ces poèmes.

Votre talent caché ?La peinture peut-être, en toute modestie. Je l’ai pratiqué de manière détournée, à travers mon métier : ma toile était le sucre, et les colo-rants ma peinture.

Propos recueillis

par maëva robert

des hauteurs de cordes-sur-ciel, il imagiNe les mira-culeuses créatioNs chocolatées qui oNt Fait sa ré-PutatioN iNterNatioNale et déveloPPe autour de soN travail tout uN moNde dérivé : ouvrages culiNaires, restauraNts, musée du sucre, magaZiNe… daNs uN es-Prit touJours Fidèle aux valeurs du moNde ouvrier.

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