97
5 7 8 15 19 20 24 27 28 33 37 38 45 53 54 62 70 74 81 82 86 88 91 98 100 Avant-propos Canne à sucre AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ ET LENVIRONNEMENT DE LA SOLE CANNIÈRE AMÉLIORER LES STRUCTURES DE PRODUCTION Fruits, maraîchage et plantes aromatiques FONCTIONNEMENT DE LA PLANTE SYSTÈMES DE PRODUCTION INTÉGRÉS Élevage AMÉLIORER LES SYSTÈMES DÉLEVAGE BOVIN FILIÈRES DE DIVERSIFICATION Agriculture durable, environnement et forêt GESTION DES RESSOURCES ET DES TERRITOIRES (GERT) RISQUE ENVIRONNEMENTAL, GESTION AGRICOLE, RECYCLAGE DES DÉCHETS (REGARD) Protection des plantes ÉPIDÉMIOLOGIE DES MALADIES BACTÉRIENNES ET VIRALES DYNAMIQUE DES POPULATIONS ET COMPORTEMENT DES RAVAGEURS ET DE LEURS AUXILIAIRES GÉNÉTIQUE ET CARACTÉRISATION DE LA RÉSISTANCE AUX BIOAGRESSEURS ENDÉMISME ET INVASIONS BIOLOGIQUES DES ÉCOSYSTÈMES AGRO-FORESTIERS DE LÎLE DE LA RÉUNION Agro-alimentaire et Café TRANSFORMATION DES PRODUITS ANIMAUX TRANSFORMATION DES PRODUITS VÉGÉTAUX PROJET CAFÉ BOURBON : 2 E ANNÉE DE RÉCOLTE Annexes Glossaire des termes de biologie employés Glossaire des sigles 3 Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 RAPPORT ANNUEL 2005

RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

5

7

8

15

19

20

24

27

28

33

37

38

45

53

54

62

70

74

81

82

86

88

91

98

100

Avant-propos

Canne à sucre

AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ ET L’ENVIRONNEMENT DE LA SOLE CANNIÈRE

AMÉLIORER LES STRUCTURES DE PRODUCTION

Fruits, maraîchage et plantes aromatiques

FONCTIONNEMENT DE LA PLANTE

SYSTÈMES DE PRODUCTION INTÉGRÉS

Élevage

AMÉLIORER LES SYSTÈMES D’ÉLEVAGE BOVIN

FILIÈRES DE DIVERSIFICATION

Agriculture durable, environnement et forêt

GESTION DES RESSOURCES ET DES TERRITOIRES (GERT)

RISQUE ENVIRONNEMENTAL, GESTION AGRICOLE,RECYCLAGE DES DÉCHETS (REGARD)

Protection des plantes

ÉPIDÉMIOLOGIE DES MALADIES BACTÉRIENNES ET VIRALES

DYNAMIQUE DES POPULATIONS ET COMPORTEMENTDES RAVAGEURS ET DE LEURS AUXILIAIRES

GÉNÉTIQUE ET CARACTÉRISATION DE LA RÉSISTANCE AUX BIOAGRESSEURS

ENDÉMISME ET INVASIONS BIOLOGIQUES DES ÉCOSYSTÈMESAGRO-FORESTIERS DE L’ÎLE DE LA RÉUNION

Agro-alimentaire et Café

TRANSFORMATION DES PRODUITS ANIMAUX

TRANSFORMATION DES PRODUITS VÉGÉTAUX

PROJET CAFÉ BOURBON : 2E ANNÉE DE RÉCOLTE

Annexes

Glossaire des termes de biologie employés

Glossaire des sigles3

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

RAPPORT ANNUEL 2005

Page 2: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

4

Page 3: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Avant propos

5

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Les activités du Cirad à la Réunion sontcentrées sur la recherche pour le déve-loppement agricole et la formation aubénéfice de l’Ile et des pays proches. En2005, ces recherches et ces formations ontmobilisé les compétences de plus de 200personnes, dont 50 chercheurs, et 120 tech-niciens supérieurs, techniciens et ouvriers,et un budget global de l’ordre de 14 mil-lions d’euros provenant du Cirad (49 %), duConseil Régional (29 %), de la CommissionEuropéenne (19 %) de l’Etat et du ConseilGénéral.

Grâce au soutien financier de l’Europe etdes collectivités territoriales, le Cirad estdoté d’infrastructures et d’équipementsscientifiques de pointe. La qualité desrecherches et des actions de dévelop-pement, qui sont conduites à la Réunion,fait du Cirad un partenaire reconnu par sespairs, utile à la promotion du savoir faire etdes compétences disponibles à la Réunion,tant au niveau du développement local quedu rayonnement régional et international del’Ile.

Les activités ont été menées, en 2005,dans le cadre du DOCUP et de la conven-tion tripartite (Région, Département, Cirad),définis en 2000 pour la période 2000-2006.Elles s’inscrivent dans la continuité desactions de 2004 et des années précédentes.Les priorités sont restées l’appui auxgrandes filières agricoles (canne à sucre,fruits et maraîchage, élevage), le soutienaux filières de diversification (fruits, café), laproduction et diffusion de connaissancespar du diagnostic-conseil, de la formationet de l’aide à la décision, sur des thèmestransversaux (agriculture durable, protec-tion des plantes et agro-alimentaire).En appui à ce dispositif, intervient unlaboratoire d’analyses agronomiques.

En 2005, le Cirad a contribué aux réflexionsstratégiques pour la Réunion sur : le rôle del’agriculture sur l’île à l’horizon 2020,le partage de l’espace pour concilierdéveloppement agricole et économique, lapréservation des ressources naturelles et del’environnement, la qualité des productionsagricoles,… Le Cirad a ainsi été associé auxgrands chantiers conduits par l’Etat ou lescollectivités territoriales : cahiers del’agriculture, aménagement des Hauts,schéma d’aménagement régional, chartesde développement durable, parc nationalde la Réunion, pôle de compétitivité surl’agro nutrition en milieu tropical, etc.Le Cirad a également participé au rayon-nement de l’Ile dans l’océan Indien endéveloppant des actions de coopérationrégionale (Afrique du sud, Comores,Madagascar, Maurice,…), mais aussi inter-nationale (Brésil, Viet Nam,…).

Enfin, notre organisme a engagé uneréflexion sur les prochains programmesopérationnels qui remplaceront le DOCUPpour la période 2007-2013, et au delà, avecla baisse prévisible des fonds structurelseuropéens à partir de 2014. Cette réflexion,qui sera développée en 2006, devraitaboutir à une programmation concertéerépondant aux priorités locales. La mise enœuvre de cette programmation nécessiterasans doute une restructuration du dispositifpour répondre durablement aux nouvellesrègles de fonctionnement de l’Etat - avec lamise en place de la LOLF1 au 1er janvier2006 - et de l’Union européenne - avec ladisparition du FEOGA2 et l’apparition duFEADER3 au 1er janvier 2007.

Jean-Pierre GayDirecteur Régional du Cirad à la Réunion

1 Loi organique relative aux lois de finances

2 Fonds européen d'orientation et de garantie agricole

3 Fonds européen agricole pour le développement rural

Page 4: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

6

Page 5: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Avec une production de 1 800 000 tonnesde canne et de 202 200 tonnes de sucre, lacampagne sucrière 2005 n'a obtenu quedes résultats très moyens.

C’est le modèle de croissance agro-climatique développé par le pôle canne àsucre du Cirad qui a donné les prévisionsde récolte les plus proches de la réalité.

Ces résultats moyens de la campagne 2005s’expliquent par des conditions climatiquesdéfavorables et par la période d’incertitude,qui s’est ouverte avec la communicationdu Commissaire Européen à l’Agriculture,F. Fischler, le 14 juillet 2004, concernant laréforme de l’OCM Sucre (OrganisationCommune du Marché du sucre). Celle-ci aconduit certains acteurs de la filière à douterde son avenir. Le taux de replantation, quiest l’un des indicateurs de la confiance desplanteurs dans l’avenir, a ainsi connu sonniveau le plus bas depuis la mise en placedu Plan de Modernisation de l’EconomieSucrière en 1974.

Dans cette période d’incertitude, les profes-sionnels de la filière, soutenus par les élusau Parlement Européen, les élus nationauxet locaux, ont souligné l’importance decette filière pour la Réunion, tant du pointde vue économique que social, qu’en termed’aménagement du territoire, d’environ-nement et d'impact culturel.

Dans cette logique, une mission de repré-sentants de la Commission Agricole duParlement Européen, conduite par sonPrésident, J. Daul, est venue à la Réunionen mai 2005. A cette occasion, le Cirad etle Cerf ont mis en évidence les apports dela recherche-développement sur l’amélio-ration de la productivité. Ils ont rappeléégalement les atouts que représente cetteproduction sur le plan environnementalmais aussi les attentes des professionnelspour les années à venir.

Cette période de flou a pris fin lorsquel’Union Européenne s’est positionnée en

faveur du maintien de l’économie sucrièredans les régions ultra-périphériques, etlorsque l’Etat s’est engagé pour compenserintégralement les conséquences de la réformede l’OCM Sucre. Le Ministre de l’Agriculture,D. Bussereau, a confirmé cet engagementde l’Etat lors de sa visite à la Réunion endécembre 2005, donnant des perspectivesclaires pour les neuf années à venir.

C’est dans ce contexte que la recherche,appliquée au profit de la filière, se mobilise.Aujourd’hui, plus encore qu’auparavant, lepôle Canne à Sucre inscrit, dans cet esprit,ses principaux projets de recherche quivisent à améliorer la productivité de lacanne, mais aussi les structures de productionet les prises de décision.

Sur la base des recherches menées loca-lement au service de la filière réunionnaise,des relations de travail s’établissent avecd’autres pays sucriers sur différentes acti-vités de recherche : la modélisation de lacroissance de la canne avec le Brésil, leMaroc, ainsi qu'à travers un réseau avecMaurice, l’Australie et l’Afrique du Sud ; lavalorisation de la richesse en sucre avecl'Afrique du Sud ; la mécanisation et l’agro-nomie avec la Guadeloupe, etc.Les collaborations scientifiques avec cespays sucriers favorisent les échangesd'informations, la confrontation des idéeset des résultats et, ainsi, assurent le maintien,à la Réunion, d’une recherche performantede qualité, capable d’aider la filière àatteindre ses objectifs.

La valorisation de ces travaux, dans l’océanIndien mais aussi au niveau international,est un atout supplémentaire pour maintenirun effort de recherche conséquent. Enfin, leregroupement des compétences du Cerf,des industriels du sucre et du Cirad repré-sente une véritable offre d’exportation dusavoir-faire réunionnais en matière decanne à sucre.

B. Siegmund

Canne à sucre

7

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Page 6: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Canne à sucre

8

Pour améliorer l’efficience de l’eauen culture de canne à sucre, limiternotamment les pertes par drainage,potentiellement polluantes, le pôlecanne propose aux planteurs desoutils de conseil en irrigation.

Finalisation et test d’un outilde conseil en irrigation pourl’agriculteur : OSIRI-Run

Un nouvel outil de conseil enirrigation a été élaboré en 2004 àla demande et avec la Chambred’Agriculture de la Réunion. Sonnom, OSIRI–Run (Outil Simplifiépour une Irrigation Raisonnée etIndividualisée à la Réunion), est enrapport avec les objectifs fixés.

Jusqu’à mi 2005, le prototype a ététesté chez plusieurs agriculteurs. Enseptembre 2005, OSIRI est passé del’état de prototype à celui de version 1.OSIRI-Run est maintenant dispo-nible, auprès du pôle canne, pourdes conseils en culture de canne àsucre et d’autres cultures. Le logiciela été aménagé pour être facilementtraduisible (une version en portugaisexiste). Une aide y est intégrée, ainsiqu’une notice scientifique (Chopartet al., 2005).Une première comparaison d’OSIRI-Run avec l’outil actuel utilisé(conseil ETM) montre l’aptitude dece nouveau logiciel à proposer desdoses d’irrigation plus faibles et àréduire le drainage (figure 1).

Evaluation de la réserve en eau utileracinaire dans les sols caillouteux

Pour mettre en oeuvre le conseil enirrigation et les outils de simulationdes besoins en eau d’irrigation, il fautune bonne estimation du réservoiren eau utile que constitue le sol (RU).Une méthodologie adaptée à laRéunion a été testée dans le cadred’un stage (Maillot, 2005). Elle prenden compte les racines (capteursd’eau) et la teneur en élémentsgrossiers du sol. La RU ainsi obtenueest plus faible que celle obtenue par

la méthode classique.

Une formation sur la caractérisationin situ du développement racinairedes plantes a eu lieu en mai 2005,avec 18 participants de 9 pays. Uneméthodologie d’étude racinaireadaptée au fonctionnement hydriquedu système sol/plante y est décrite.Elle part de comptages de racines surun profil pour, in fine, estimer levolume de sol utile pour l’alimenta-tion hydrique (figure 2).

J-L. Chopart

Les outils de conseil en irrigation

Figure 1Pourcentage du

volume de sol utilepour l’alimentation

hydrique de la canneà sucre dans un solprofond à St-Pierre,

en fonction de larépartition spatiale

des racines et de ladistance maximale

de migration del’eau du sol vers

une racine(5 cm).

Haut

eur d

'eau

(mm

)

Jours après début repousse

-150

40 6050 80 100

-100

-50

0

100

50

150

9070

Pluie

Irrig. OSIRI

Drain. OSIRI

Drain. cons ETM

Irrig. conseil ETM

Apports en eau(pluie, irrigation)

Perte d'eau(drainage)

AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ ETL’ENVIRONNEMENT DE LA SOLE CANNIÈRE

Améliorer la productivité de la culture de la canne en respectant l’environnement passe par une bonnegestion de son itinéraire technique (irrigation, fertilisation, désherbage, etc.). Les équipes du pôle canne à

sucre mettent au point des outils pour aider les planteurs dans ce domaine, ainsi que l'ensemble de la filière. Ellesleur apportent, entre autres, des conseils en irrigation et en fertilisation.

Figure 2Comparaison des outils OSIRI-Runet « Conseil ETM » dans un dispositif de terrain.Volumes d’eau d’irrigation (en mm) apportés en res-pectant les conseils donnés par ces outils et drainagesmesurés induits (en mm).

Page 7: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

9

Réseau d’observation des pratiques d’irrigationet pilotage automatique

Pour conseiller un plus grand nombred'irrigants et répondre à la diversité deleur demande, une opération d’appuiau conseil en irrigation a été mise enplace en 2005.

Dans un premier temps, un réseaud'observation des pratiques d'irriga-tion a été mis sur pied en concertationavec la Chambre d'Agriculture. Il concerne actuellement une douzained'agriculteurs (voir carte 1) chez quiun système d'enregistrement des irri-gations a été installé. Ces agriculteursont été choisis en fonction de critèresdéfinis dans l'étude “Analyse de ladiversité des exploitations irriguées del'Antenne 4” réalisée conjointementpar le Cirad et la cellule Irrigouest(Chambre d’Agriculture).Ce suivi accompagne une étude surle référentiel technico-économiquemené actuellement par ces mêmespartenaires.

Le suivi consiste à repérer quandet avec quel volume d’eau l'agri-culteur irrigue un secteur. Ces obser-vations sont faites automatiquementpar un compteur placé sur la conduited'alimentation du secteur, les infor-mations sont enregistrées dans unecentrale d'acquisition et relevéesrégulièrement.La pluviométrie est enregistrée paral-lèlement de façon à pouvoir apprécierles périodes d'irrigation par rapportaux périodes pluvieuses. Une secondeétape consistera à confronter lesrelevés des irrigations aux explica-tions de l'irrigant (voir photo 1).

Chez certains agriculteurs volontaires,un pilotage automatique de l’irrigationen fonction des pluies tombées a été

installé. Il servira de parcelle deréférence irriguée de façon optimale.Cette irrigation est définie par laréalisation journalière d'un bilanhydrique et décidée en fonction decritères propres à l'installation et dela stratégie de l'irrigant. Le pilotageautomatique des irrigations est àprésent opérationnel chez trois agri-culteurs.

Pour 2006, il est envisagé d'augmenterle dispositif à 20 irrigants suivis, endoublant le nombre de parcelles deréférence.

R. Pirot

A 10-140

B 140-270

C 270-400

D 400-510

E 510-660

Zone IrrigOuestpar tranches d'altitude

F 660-800

Agriculteurs suivis

Voie cannière

Carte 1Positionnement des agriculteurs suivis sur Antenne 4 (Source DAF, CIRAD).

Photo 1Dispositif en place : au premier plan le

compteur d'irrigation ; derrière, sur le pierrier,le support avec le pluviomètre et le coffret conte-

nant la centrale d'acquisitionet la batterie (R. Pirot).

Page 8: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

10

Une augmentation de production grâce à une irrigationà Sainte Marie et Sainte Suzanne

Le pôle canne est intervenu en 2005dans le cadre d’un projet de miseen irrigation de la zone de Ste Marieet Ste Suzanne (en sous-traitance àSOGREAH, société en ingénierie del'aménagement et de l'environne-ment), pour l’étude des besoins eneau et des potentiels de productionsde la zone (P. Langellier, juin 2005).Ce projet avait deux objectifs :

• compenser, par une améliorationde la productivité, la baisse deproduction liée aux pertes de surfacesdues à l'urbanisation.

• démontrer, contrairement aux idéesreçues, l'intérêt de l'irrigation pources zones où l'on considère que leclimat est propre à satisfaire lesbesoins en eau de la culture sansapport complémentaire.

Gain de rendementen culture irriguée

Les gains sont montrés dans l’espacesur la figure 3. Sur cette zone, les gainssur des repousses de 12 mois varientde moins de 10 à 50 t/ha/an. Ces gainsdus à l’irrigation sont répartis selondeux gradients :

• ils augmentent de l’Est vers l’Ouesten suivant le littoral (contrairement àla pluviométrie)

• ils diminuent du Nord au Sud avecl’altitude.

Ils permettent de déterminer, enliaison avec l’étude sur les besoinsen eau, les zones à irriguer et parmices dernières les priorités en termede réalisations des infrastructures.

Les gains potentiels de rendementont été estimés en utilisant :

• un modèle de croissance (Mosicas),

• les historiques de rendements deplusieurs exploitations de la zone,les réserves utiles extraites de la cartedes sols de Raunet (Le milieuphysique et les sols de l'Ile de laRéunion. Conséquences pour lamise en valeur agricole. [CD-ROM]Montpellier, Cirad, 1991)

• les données pluviométriques (pluies)et climatiques complètes (température,rayonnement, ETP et pluie) de plusieursstations réparties sur cette zone.

Besoin en eau de la zone

Les besoins en eau ont été spatialiséssur la figure 4. Seule l’année quin-quennale sèche est représentéepour les deux fréquences d’irrigationde 6 jours et 1 jour. Le gradient desbesoins en eau croissant depuisBagatelle jusqu’à Gillot apparaîttrès nettement. On observe que lesbesoins en eau s’étalent de 3200

à plus de 7200 m3/ha pour la fré-quence de 6 jours et entre 4400m3/ha et plus de 8400 m3/ha pour lafréquence quotidienne.

Ces besoins en eau ont été calculésà partir de simulation des bilanshydriques de plusieurs cycles deculture. Les réserves utiles prises encompte sont extraites de la carte dessols de Raunet et extrapolées desmesures réalisées dans l'Ouest sur lemême type de sol. Les coefficientsculturaux sont estimés à partir d'unmodèle calé sur les températures. Lelogiciel SIMULIRRIG a été utilisépour simuler le bilan hydrique quoti-dien.

J.F. Martiné, R. Pirot

Figure 4Besoins en eau (m3/ha) annuels pour un tour d'eaude 6 jours (8 années sur 10).

Figure 3Gains de rendements (t/ha) moyens annuelsdus à l'irrigation.

Canne à sucre

Page 9: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

11

Le pôle canne mène des études pouraméliorer la fertilisation de la cultureet parfaire les connaissances de lasole cannière. L’objectif est d’inten-sifier la production, tout en maîtri-sant mieux son impact sur l’environ-nement. Différentes méthodes defertilisation sont testées, comme lechaulage (qui consiste à apporter desamendements calciques ou calco-magnésiens à un sol pour en corrigerl’acidité) ou encore la nutrition azotée.

Concernant le chaulage, un protocoleexpérimental a été mis au point pourétudier l’influence de l’aluminiumsur le développement racinaire de lacanne à sucre en culture hydropo-nique (réalisée sur un substrat neutreet inerte). Les différents essais menésjusqu’à présent avec les variétés R570 et R 579 ne montrent pas desensibilité particulière des racines àla présence d’aluminium, même àdes fortes doses (photo 3). Si cetteindifférence des racines de canne àl’aluminium se confirme dans lessols, il faudra revoir la préconisationde chaulage des sols acides utilisésen monoculture de canne à sucre.Un test mené cette année avec dumaïs confirme bien la sensibilité decette plante (photo 2). Le chaulagedes sols pour les autres culturesdevra donc par contre être maintenu.

Concernant la nutrition azotée,l’objectif est de mettre au point undiagnostic simple, rapide et nondestructif de nutrition azotée de lacanne. Les mesures de couleur desfeuilles de canne devraient êtrepertinentes pour (1) piloter la nutri-tion azotée de la canne à sucre,voire (2) estimer la richesse et (3)évaluer la production des parcelles.

La méthode devrait avoir des retombéesapplicables en télédétection (identi-fication des cultivars ; évaluation durendement).

La mise au point de la méthoderepose sur l’exploitation de l’essaiimplanté en 2003 sur le site de LaMare. Dans cet essai, trois niveauxde fertilisation azotés (0, 65, 135 N)sont appliqués sur deux cultivars :R 570 et R 579. Un appareil (SPAD502 de MinoltaTM) a été utilisé poureffectuer les mesures sur trois cyclesde culture à différentes dates, etcouplées à des dosages d’azote dansla feuille. Les résultats obtenus mon-trent qu’il est possible d’évaluercorrectement la nutrition azotée àpartir de mesures directes de lacouleur des feuilles.

P-F. Chabalier

Photo 2Racines de maïs déformées par la toxicitéà l’aluminium. (H. Lombard).

Photo 3Racines de canne indifférentes à laprésence d’aluminium en solution.(P.-F. Chabalier).

Le conseil en fertilisation

Page 10: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

12

Une étude sur la canne à sucre etl’environnement à la Réunion

Si la culture de la canne à sucreest correctement menée, avec uneirrigation et une fertilisation raison-nées, elle peut être un réel atoutpour l’environnement à la Réunion.C’est ce que montre une revuebibliographique, fondée sur plus de70 références, réalisée au sein dupôle canne en 2005. Outre son rôleéconomique (15 000 emplois directsou indirects), son rôle dans l’aména-gement du territoire, voici quelques-uns des avantages que la canneprésente pour l’environnement à laRéunion :

• L’itinéraire technique adopté à laRéunion fait de la canne à sucre uneculture efficace contre l’érosion ;

• Les pratiques agricoles utiliséesaméliorent les propriétés du sol ;

• Le rôle de la filière canne - sucreréunionnaise dans le bilan des gaz àeffet de serre de l’île est bénéfique ;

• Les impacts de la production desucre sur la ressource en eau sont demoins en moins marqués ;

• La valorisation des co-produits enfait une filière originale qui pourraitservir d’exemple (bagasse : sourcerenouvelable d’énergie, écume : sourceorganique valorisée dans les champs) ;

• La filière canne est complémentaireaux autres productions agricoles del’île : recyclage des effluents d’élevage,support carboné, source de paillage…

Suite à ce travail et face auxcontraintes liées aux réformes del'OCM-Sucre, plusieurs axes de

recherche s’annoncent pertinentspour l’avenir. L’Analyse du Cycle deVie (ACV) constituerait une premièreétape pour évaluer la productionintrinsèque de la canne à sucre vis-à-vis des autres grandes cultures.L’analyse du cycle du carbone,des études sur la valorisation des co-produits ainsi que la valorisation desautres fonctions de la canne sontprogrammées.

Le rapport « La canne à sucre etl’environnement à la Réunion : revuebibliographique » est disponible surhttp://www.cirad.fr/reunion/recherche/canne_a_sucre .

C. Poser

La croissance et la maturation de lacanne sont suivies dans des environ-nements contrastés afin d'établir desmodèles. Un modèle de croissancedynamique, MOSICAS, prenant encompte le climat et le sol, est amé-lioré chaque année depuis 1995. Lesapplications de ce modèle peuventêtre diverses : optimiser les itiné-raires techniques (irrigations, cycles,variétés, etc.), mais aussi faire desprévisions de récolte et des étudesde potentialités.

Etudes méthodologiques

- Estimation de la richesse en sucreà partir des mesures de Brix (tauxde matières solubles dans le jus)observés au champ

Les suivis de maturation sont effectuéstout au long de l’année par desmesures de Brix au champ en 5 pointséquidistants sur la canne. Pour êtrevalables, ces mesures doivent êtrecorrélées à celles réalisées au labora-toire. Des relations linéaires haute-ment significatives entre mesures au

champ et au laboratoire ont été obte-nues en 2004 et validées en 2005 sur41 nouveaux échantillons pris à lafois sur le littoral et dans les Hauts.Le Brix au champ constitue donc unindicateur pertinent de maturité.

- Profil d’entre-nœuds, indicateurde croissance et de stress

Le profil d’entre-nœuds (longueur etlargeur des entre-nœuds), effectué encours ou en fin de cycle, permet depréciser a posteriori la période et l’im-portance d’occurrence d’un stress

Modéliser la croissance de la canne à sucre

Canne à sucre

Page 11: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

13

(azote, hydrique, borer, maladie, …)provoqué (essai) ou subi (parcelled’exploitation).

Comme exemple, la figure 5 montrel’effet d’un stress azoté sur la croissan-ce des entre-nœuds de deux variétés etprécise donc au cours du temps l’inter-action Génotypes x (Environnementsou Pratiques) entre une variété rustique(R570) et une variété exigeante (R579).

Etudes Génotypes * Environnements :croissance et maturation

Afin d’améliorer la simulation de lacroissance et de la richesse desvariétés réunionnaises, des suivis dematurations (Brix%) et croissance(élongations) ont été réalisés simulta-nément depuis 2003 sur des essaisdans les Hauts (800 m) et sur lelittoral (50 m).

Les résultats acquis fin 2005 confir-

ment ceux de 2004. La maturation(évolution du Brix) en fonction del’âge dépend très fortement du typede cycle (vierge, repousse), de l’alti-tude (Hauts, littoral) et de la date decoupe ou plantation précédente. Elledépend aussi de la variété (figure 6)et du site.

J-F. Martiné, G. Vignais

Long

ueur

ent

re-n

œud

(cm

)

Numéro entre-nœud

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

0 2 4 6 8 10 12 14 16

R579-N130 R579-N0 R570-N130 R570-N0

Figure 5Profils de longueurs d’entre-nœuds (cm)sur 2 variétés R570 et R579 fertiliséesselon 2 niveaux d’azote (0 et 130 Kg/ha).L’entre-nœud n° 1 mesuré correspondà l’entre-nœud situé sous l’attachede la 5ème feuille sommitale(La feuille 1 étant la feuille la plus hautedont la ligule est visible).Les entre-nœuds suivants sont comptésde haut en bas.

Brix

au

cham

p (%

)

Âge (mois)

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

50m R57750m R57950m R570

800m R577800m R579800m R570

Figure 6Interaction Génotypes x Environnements x Pratiques

(Age) : Variabilité des dynamiques de Brixobservé au champ et des classements entre variétés

selon l’altitude (50m, 800m) et l’âgepour 3 variétés : R570, R577 et R579.

Chaque année, l’organisation de larécolte à la Réunion nécessite, dèsle 1er juin, une prévision fiable(marge d’erreur inférieure à 5 %)des productions de chaque bassind’approvisionnement et des usines,afin de déterminer la longueur de lacampagne et les quotas alloués auxplanteurs. Ces informations sont défi-nies à partir des prévisions fourniespar les industriels du sucre (déclara-

tions des planteurs), le CTICS (échan-tillonnages) et le Cirad (utilisationd’un modèle de croissance et deshistoriques de productions et declimat).

Estimation de production à l’aide dumodèle de croissance MOSICAS

Les erreurs d’estimation de production2005 sont indiquées en figure 7’ en

page suivante. Comparé à l’annéeprécédente (figure 7 en page suivan-te), on note une surestimation généra-le des productions. Les surfaces àrécolter, utilisées pour calculer lesproductions sont estimées et peuventdonc constituer une source d’erreurimportante. L’utilisation d’un historiquedes surfaces sous canne, révisé par laDAF fin 2005, et des replantationsdepuis 1996, devrait permettre

Prévisions de récoltes sur l’ensemble des bassinsd’approvisionnement de l’île de la Réunion

Page 12: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

14

d’améliorer les prévisions en 2006.L’identification par télédétection,avant le début de la période de coupe,des surfaces non destinées à êtrerécoltées, permettra également d’affinerces prévisions.

Estimation de rendement partélédétection satellitaire SPOT(Satellite Pour l’Observation de laTerre)

Depuis peu, des travaux sur l’estima-tion de rendement par télédétectionsatellitaire SPOT offrent une nouvellesource d’information pour la filière.Les résultats obtenus, basés sur la rela-tion indirecte qui existe entre l’indicede végétation NDVI (NormalizedDifference Vegetation Index1) d’uncouvert végétal et la biomasse fraîchede ce même couvert (Bégué et al.,2005), indiquent que l’estimation durendement d’une parcelle de cannepeut être réalisée par l’utilisation dumaximum de NDVI avec une erreurégale à 13,65 t/ha (Bappel, 2005). Cetindice de végétation étant maximaljuste avant le début de la campagnede récolte, le rendement peut doncêtre estimé par télédétection à partird’une image satellite acquise dans lemois précédant le début de la coupe.Cette méthode a été testée a posterio-ri sur les campagnes 2004 et 2005,afin d’évaluer la précision des estima-tions à l’échelle de l’île entière.

Les résultats présentés sont issus dutraitement de deux images SPOT 5acquises le 13/05/04 et le 06/06/05(Source : BD-ISLE Réunion, CNES), surlesquelles ont été identifiées au préa-lable les parcelles non plantées, ouayant un développement végétatif tropfaible pour être récoltées lors de lacampagne à venir.

1 Indice de végétation calculé à partir des bandes Rougeet Proche Infrarouge de l’image satellite

Le rendement parcellaire estimé estensuite multiplié par la surface de laparcelle afin d’obtenir le tonnage.

Les figures 8 et 8’ présentent, à l’échelledu centre de livraison, la comparaisonentre les productions estimées partélédétection et réalisées à l’issue descampagnes 2004 et 2005.

J-F. Martiné, V. Lebourgeois

Canne à sucre

01

-1-2

23456789

10111213

UsineBois Rouge

Erre

ur %

200

5

UsineLe Gol

Réunion

Figures 8 et 8’Erreurs de prévisions réalisées par le Cirad, lesUsines et le CTICS en 2004 et 2005.Erreur % = 100 x (Prod. Estimée - Prod. réalisée) /(Prod. réalisée).

-4-5-6-7-8

-3-2-1

12345678

UsineBois Rouge

Erre

ur %

200

4

UsineLe Gol

Réunion

0

USINE Déclaration

CTICS Échantillonnages

CIRAD Télédetection

CIRAD Modèle

00 5 0000 10 0000 15 0000 20 0000 25 0000 30 000035 0000 40 0000

5 0000

10 0000

15 0000

20 0000

25 0000

30 0000

35 0000

40 0000

Tonn

age

estim

é

Tonnage réalisé

Droite de régressionCampagne 2005

x=y

Bois Rouge

Casernes

BeaufondsLe Gol

Langevin Baril

Pente Sassy

Savannah

La Mare

Ravine Glissante

Grand-Bois

Stella + Tamarin+ Vue Belle

y=1,0077x + 16761R2=0,9573

00 5 0000 10 0000 15 0000 20 0000 25 0000 30 000035 0000 40 0000

5 0000

10 0000

15 0000

20 0000

25 0000

30 0000

35 0000

40 0000

Tonn

age

estim

é

Tonnage réalisé

Droite de régressionCampagne 2004

x=y

Bois Rouge

CasernesBeaufonds

Le GolLangevin Baril

Pente Sassy

Savannah

PierrefondsLa Mare

Ravine Glissante

Grand-Bois

Stella + Tamarin+ Vue Belle

y=0,971x + 115560R2=0,9737

Figures 7 et 7’Sur-estimation moyenne du rendement de 6,6 %en 2004 et 11,1% en 2005 par rapport auxproductions réellement réalisées à l’issuedes deux campagnes.

Page 13: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

15

Mise en ligne du logiciel MAGI(Modèle d’ApprovisionnementGlobal Informatisé)

Le modèle d’approvisionnement globalinformatisé (MAGI) est utilisé à laRéunion et en Afrique du Sud depuis2002. Il permet d’évaluer l’impact dedifférents scénarios d’organisation desapprovisionnements. Les scénarios quipeuvent être testés concernent à la foisla restructuration des bassins de collecte,les règles de planification et les modesde pilotage de l’approvisionnement. Ilsintègrent la variabilité qualitative etquantitative des apports, les contraintesliées au dimensionnement des équipe-ments de transport et de réceptionainsi que les risques liés aux aléasclimatiques (Lejars, 2005). Un siteWeb a été construit pour présenterle logiciel et l’ensemble des travauxréalisés depuis 2002. Le logiciel estmaintenant en accès libre à l’adressesuivante : http://agri-logistique.cirad.fr(figure 9).

C. Lejars, S. Auzoux

Evaluation de différents systèmesde paiement dans le cadred’une réorganisation desapprovisionnements

Les études conduites en 2002 et 2003,par le Cirad en collaboration avec laSASRI et l’INRA, ont montré qu’une

organisation des approvisionnementstenant mieux compte de la variabilitéde la qualité des cannes sur un bassincannier (au cours de la campagne)permettrait de gagner de 1 à 5 % desucre supplémentaire (cf. résultat2003). En 2004 et 2005, que ce soit àla Réunion ou en Afrique du Sud, il asemblé intéressant d’approfondirl’analyse des conséquences et desimpacts de tels changements organisa-tionnels, non seulement sur la gestion

des flux de canne, mais également surl’évolution du système de paiement.

Evaluation des systèmes depaiement dans 18 pays producteurs

Afin de mieux comprendre les liensentre systèmes de paiement, approvi-sionnements et qualité, une évaluationdes systèmes de paiement de la canneexistants dans différents pays sucriers aété réalisée (Lejars, 2005).

Organiser les approvisionnements et valoriser la qualité

AMÉLIORER LES STRUCTURES DE PRODUCTION

Améliorer les structures de production implique : organiser les approvisionnements des usines en valorisantla qualité, établir des référentiels technico-économiques des exploitations et optimiser les opérations méca-

nisées sur les parcelles cultivées.

Figure 9 Page d’accueil du site web présentant le logiciel MAGI.

Page 14: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

16

Les différentes composantes dessystèmes de paiement ont été étudiéespour 18 pays sucriers au travers de cestrois fonctions, qui sont supposées :

• être un vecteur d’incitation à la qualité

• inciter à la régularité des flux

• être un moyen de partage de lavaleur créée par la filière, partageentre planteurs, mais aussi entre indus-triels du sucre et planteurs.

L’étude a permis de montrer commentchacune des composantes du systèmepeut influer sur les stratégies desacteurs de la filière, que ce soient lesplanteurs, les industriels du sucre oules transporteurs, et a mis en évidencel’influence de la rémunération sur la

régularité des apports réels de canne àl’usine et sur la qualité des livraisons.

Evaluation de différentssystèmes de paiement de la canneconjointement à différents modesd’apports : cas de la Réunion

Une étude, menée en parallèle enAfrique du Sud et à la Réunion, aété réalisée pour mettre en évidencel’impact du système de paiement de lacanne dans le cadre de modificationsdes règles d’allocation des quotas(Lejars, 2005).

Un outil, développé sous Excel, a étéconçu afin de calculer d’une part lavaleur globale créée par de nouveauxmodes d’organisation, et d’autre partl’effet de différentes formules de paie-

ment sur la répartition de cette valeurentre planteurs et industriels ainsi quesur la rémunération des planteurs.

A la Réunion, des simulations ont étéeffectuées, sur plus de 3000 planteurs,pour évaluer l’impact conjoint detrois nouvelles formules de paiementet trois nouveaux modes d’apports.

Les études montrent l’intérêt pour lafilière de nouvelles formules : d’unepart pour faciliter l’organisation de larécolte mécanique et la constitution degroupement de planteurs, d’autre partpour répartir, entre les planteurs, lavaleur créée dans le cadre d’uneréallocation des quotas tenant comptede la qualité des lots.

C. Lejars

Canne à sucre

L’élaboration d’un « référentiel technico-économique » des exploitations can-nières répond à une demande de laDAF et a été réalisée en collaborationavec les différents acteurs de la filière(Chambre d’Agriculture, Comité dePilotage de la Canne, Sucrière de laRéunion, Sucrerie de Bois-Rouge,CTICS, CNASEA, Département).

Création d’une base de données deréférence des coûts de productionde l’activité cannière

Cette base de données est établie surune large collecte de données, uneévaluation à dire de techniciens etcomplète des référentiels déjà existants(DAF, 1996 ; Chambre d’Agriculture,2003).

Elle rassemble l’ensemble des coûts

de production intervenant dans lacomposition du revenu dégagé parles exploitations cannières : intrants,coupe/chargement/transport, méca-nisation, replantation, charge destructure…

Elaboration d’une typologie desexploitations cannières

La typologie a été élaborée à partirdes croisements de critères de varia-bilité du milieu physique de l’île(climat, topographie), et des critèresrelatifs aux structures d’exploitation(variabilités des surfaces cultivées etdes niveaux d’équipement).La représentativité de chaque type aété quantifiée à l’aide des donnéesde surface disponible dans la base dedonnées parcellaires canne DAF/CTICSde 2004. Dix-huit systèmes, repré-

sentant 84 % de la sole cannière, deculture-type ont été identifiés.

Grâce aux données techniques etéconomiques disponibles pour chaqueitinéraire technique, il a été possibled’analyser la décomposition descoûts de production ainsi que lerevenu dégagé, pour les 18 typesd’exploitations identifiés.

Création d’un outil de simulation

La base de données et la typologieont abouti à l’élaboration d’un outilde simulation aidant à calculer lerevenu par type d’exploitation. Cetoutil permet de :

• comprendre la structure du produitbrut cannier en fonction des différentspostes de charges (intrants, consomma-

Le « référentiel technico-économique » des exploitations cannières réunionnaises

Page 15: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

17

tion d’eau, coupe/chargement/transport,mécanisation, replantation, charge destructure).

• mesurer l’impact sur le revenumoyen des exploitations-type d’uneévolution des coûts de production

(intrants, consommation d’eau),d’une évolution du prix de la canne,de la mise en place de nouvelles aides(type Mesure Agro Environnementale)

• faire évoluer les prix et les modu-lations des aides existantes.

Les revenus ainsi modélisés devrontêtre considérés comme des ordres degrandeur : ils sont liés aux hypo-thèses technico-économiques retenues.

J. Masson, C. Lejars

Depuis une quinzaine d’années, onconstate une augmentation du coût etune raréfaction de la main d’œuvrepour la récolte manuelle de la canneà sucre. Ce problème continuera às’amplifier dans les années à venir.Les contraintes induites par lesdernières réformes de l’OCM Sucreimposent de réduire les coûts deproduction.

Une réflexion approfondie sur les tech-niques de mise en place de la méca-nisation de la récolte pourra serviraux autres opérations culturales etfavorisera les replantations.

Cette démarche n'est cependant passuffisante, car plus de 80 % de laproduction de canne est coupéemanuellement sur des petites exploita-tions (< 10 ha). Face à un investis-sement lourd en matériel de récolte, ilconvient d’étudier le travail en groupe-ment autour d’une machine et degénéraliser au fur et à mesure vers lesautres opérations mécanisées de laculture.

L’aménagement du parcellaire etl’analyse des conditions de créationde groupement pourla mécanisation de la récolte

Une première étude, réalisée en 2003

sur les possibilités de mécanisation dela sole cannière à la Réunion (Cirad /Sucrière de la Réunion), montre quedes surfaces non négligeables peuventêtre mécanisées pour la coupe pardifférents types de récolteuses selon lesconditions de topographie.

En 2005, un suivi a été mis en placedans un groupement d'exploitationspour la récolte en cannes tronçonnéessur la région Ouest de l’île. L’objectifétait de suivre le comportement de larécolteuse sur les différentes parcellesselon l’aménagement réalisé.

L'enregistrement quotidien des don-nées sur la machine grâce à des cen-trales d’acquisition et des capteurs,permet de faire la part des tempsproductifs (récolte) et des tempsimproductifs (arrêts, déplacements,manœuvres) et d'apporter des solu-tions pour augmenter la productivitéde la chaîne de récolte (photo 4).

Amélioration de la qualité de lacanne récoltée par les coupeusesen cannes longues

A la Réunion, la récolte mécaniquedans des terrains dont la pente estsupérieure à 10 % ne peut être envi-sagée actuellement que par les cou-peuses de cannes entières (SIMON,

AUSTOFT modifié, etc.). Toutefois, cesmachines ne coupent bien la canneque lorsqu’elle est droite. Dans lescannes renversées, le chargement estsouvent de mauvaise qualité et peutavoir des conséquences importantessur la richesse.

Dans un souci d’améliorer la qualitéde la canne récoltée par ces machines,une étude a été mise en place depuis2004 sur des dispositifs de dépaillage.Deux systèmes de dépaillage ont étéétudiés : par soufflerie et par brossage.

D. Deurveilher

L’appui aux opérations mécaniséesde la sole cannière réunionnaise

Photo 4Récolte mécanique dans des petites exploitations(D. Deurveilher)

Page 16: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

18

Articles publiés dans des revues scientifiques(à comité de lecture et facteur d’impact)

BERNARD H., CHABALIER P.-F., CHOPART J.-L.,LEGUBE B., VAUCLIN M., 2005. Assessment of herbicideleaching risk in two tropical soils of Reunion Island,Journal of Environnemental Quality, ASA, CSSA, SSSA,34: p. 534-542

Thèse

BAPPEL E., 2005. Apport de la télédétection aérospatialepour l'aide à la gestion de la sole cannière réunionnaise.Thèse de Doctorat en Sciences, Université de la Réunion,Montpellier/St Denis, 276 p.

Communications à congrès

BAPPEL E., BEGUE A., DEGENNE P., LEBOURGEOIS V.,SIEGMUND B., 2005. Real time sugar harvest monitoringusing SPOT 4&5 satellite data. International Societyof Sugar Cane Technologists (ISSCT), 30 jan. - 4 feb.,Guatemala, 4p.

BAPPEL E., BEGUE A., MARTINE J.F., PELLEGRINO A.,SIEGMUND B., 2005. Assimilation of a biophysicalparameter estimated by remote sensing using SPOT4 & 5 data into a sugarcane yield forecasting model.International Society of Sugar Cane Technologists (ISSCT),30 jan. - 4 feb., Guatemala, 3p.

LEJARS C., LE GAL P.-Y., MEYER E., LYNE P., AUZOUX S.,SIEGMUND B., 2005. Improved profitability byre-organising mill supply; a decision support approach.Proceedings of ISSCT, Guatemala, du 28 janvier au 4février, 25(2): 20-24.

Rapports et synthèses

BEGUE A., DEGENNE P., BAILLARIN F., LEMONNIER H.,LEBOURGEOIS V., GARGAROS D., 2005. Projet SUCRETTE(SUivi de la Canne à sucRE par TélédeTEction), compte-rendu de fin de recherche, Montpellier, LaboratoireGeotrop du CIRAD AMIS, 114 p.

CHOPART J.L., MEZINO M., AURE F., LE MEZO L.,METE M. 2005. Présentation et mode de fonctionnementd’OSIRI-Run, outil de conseil en irrigation adapté à unenvironnement hétérogène et à des petits agriculteurs.Note CIRAD Réunion, 7 ch. de l’Irat, St Pierre, La Réunion,nov. 2005, 23 p.

DEMENE C., 2005. Télédétection et production cannière :Etude des relations entre la richesse en sucre de la canneet l’évolution d’indices de végétation issus de l’imageriesatellitale SPOT, rapport de stage, 21 p.

LEJARS C., 2005. Evaluation des systèmes de paiement dela canne à sucre dans quelques pays producteurs. Impactdu mode de paiement sur la qualité des cannes et surl’organisation des approvisionnements dans quelquesindustries sélectionnées. Rapport CIRAD, 53 p.

LEJARS C., 2005. Evaluation de différents systèmes depaiement et de leurs impacts sur l’organisation desapports de canne à l’usine à l’usine et sur le revenuplanteur. Cas du paiement absolu et du paiement relatifà la Réunion. Rapport CIRAD, 30 p.

MAILLOT L., 2005. Méthode biophysique pour l’estima-tion de la réserve en eau utile des sols canniers de LaRéunion pour le pilotage de l’irrigation. Rapport de stageBTSA gestion et maîtrise de l’eau. Session 2003-2005.juin 2005, doc. LEGTA-CIRAD Réunion, 49 p.

MASSON J., 2006. Elaboration d’un référentiel technico-économique des exploitations cannières de la Réunion,rapport CIRAD, 26 p.

PAPAÏCONOMOU H., FUSILLIER J-L., MASSON J.,DE RANCHIN B., 2005. Perspectives d’évolution desstructures et des revenus des exploitations cannièresà l’horizon 2013, Contribution du groupe « Structuresd’exploitations ». Phase 2 : Orientation. Cahiers del’Agriculture du Conseil Général de la Réunion, 29 p.

Dépôt de logiciel :

MAGI (Modèle d’approvisionnement Global Informatisé). Déposé en 2005 auprès de l’AFPP (Association Françaisede Protection des Programmes). En accès libre sur internetsur http://agri-logistique.cirad.fr.

Publications et communications en 2005 :

Canne à sucre

Page 17: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Les productions fruitières et maraîchèresdemeurent des filières importantes pourla diversification agricole de la Réunion.

Loin derrière la canne à sucre en termede surface occupée, ces productionscontribuent toutefois très largement àl’économie agricole et aux marchésd’exportation ou de transformation del’île. Elles restent des productions fragiles,sur le plan économique, technique etenvironnemental.

Soucieux de contribuer à leur dévelop-pement durable, le Cirad, comme sespartenaires du développement, s’orientede plus en plus vers une approche deproduction fruitière intégrée. Les basessont aujourd’hui tracées pour orienter,dans ce cadre, les travaux de recherchesur deux plantes modèles et d’importancepour l’économie réunionnaise, le manguieret l’ananas, en y abordant les différentsaspects de « la fourche à la fourchette ». Ils’agit de fournir aux agriculteurs desfiches techniques ou des cahiers descharges, issus de travaux de recherche,qu’ils pourront exploiter pour évoluer aumieux avec les contraintes grandissantesde ces cultures et de leurs marchés.

La diversification fruitière est présentedans cette approche. Mieux valoriser lesdifférents écosystèmes de l’île reste unchallenge pour une économie insulaire, àla recherche de nouveautés ou d’un meilleurapprovisionnement de ses marchés.

Tout ceci ne pourrait se faire sans unpartenariat local, régional et internationalfort. Le renforcement des compétencesautorise aujourd’hui le Cirad à transférercertaines de ses activités vers ses parte-naires locaux. Ainsi, après avoir contribuédurant de longues années à l’améliorationdes productions maraîchères de pleinchamp et sous serre, le Cirad a convenud’arrêter son approche agronomiquepour ces cultures et d’en confier l’expéri-mentation à l’Armeflhor. Ce travail est syn-thétisé dans un ouvrage en cours d’édition.Le Cirad maintient et renforce toutefoisses activités en matière de défense descultures sur les productions maraîchèresau sein de son pôle de protection desplantes (3P).

Sur le plan régional, des efforts restent àfaire pour construire des partenariats quipermettront, à n’en pas douter, de valori-ser les travaux de recherche conduits à laRéunion ou dans les autres sites d’im-plantation du Cirad.

P. Cao-Van

Fruits, Maraîchageet Plantes Aromatiques

19

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Page 18: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Fruits, Maraîchage et Plantes Aromatiques

20

FONCTIONNEMENT DE LA PLANTE

Le pôle Fruits travaille sur le fonctionnement du manguier, notamment dans le but d’améliorer les pratiques culturales pour produire de façon régulière des mangues de qualité.

La floraison du manguier est unephase du développement de l’arbremal connue et mal maîtrisée, avecpour conséquences une faibleproductivité et une alternance deproduction. Pour espérer améliorerla production, il est nécessaired’identifier les facteurs affectant lafloraison. L’hypothèse de travail estque deux facteurs sont impliqués.D’une part, le carbone : une teneurminimale en sucres dans les unitésde croissance (UC) terminales,susceptibles de fleurir, serait néces-saire à la floraison. D’autre part,l’âge des UC terminales : plus uneUC terminale est âgée, moins sesbesoins en froid pour fleurir seraientimportants. Ils sont donc couvertsplus rapidement (floraison plusprécoce) et plus sûrement (floraisonplus intense).

Evolution des teneurs et quantitésde sucres de réserve au cours ducycle phénologique

Ce travail a été engagé en 2002 avecl’échantillonnage détaillé de tousles compartiments du manguier aucours d’un cycle phénologique, c’està dire l’enchaînement des princi-pales étapes de la croissance végéta-tive et de la reproduction : floraison,croissance des fruits, récolte, crois-sance végétative, repos végétatif. Lespremiers résultats analytiques ontpermis d’étudier l’évolution dessucres entre le repos avant la florai-

son et la fin de la récolte.

L’amidon, principal sucre de réserve,montre un gradient de concentrationle long de la structure ligneuse, avecdes teneurs élevées dans les boisâgés, et des teneurs faibles dans lesorganes jeunes (figure 1).

A l’inverse, les sucres solubles ontdes teneurs élevées dans les organesjeunes et faibles dans ceux les plusâgés. Les quantités de sucres mobi-lisées pour la floraison et la fructifi-cation sont importantes. Les inflores-cences contiennent environ 20 %des sucres solubles de la partieaérienne, et au moment de la récolte,les fruits en contiennent 84 %, et 30 %de l’amidon. Ces sucres, exportés

par la récolte, sont apportés par laphotosynthèse et par la mobilisationdes réserves de l’arbre. L’amidon estmobilisé pour la floraison dans lesUC terminales et sub-terminales.Pour la croissance des fruits, il estmobilisé dans ces mêmes UC, etdans le bois plus âgé des branches.

Relations entre floraison/fructification et croissance végétative au cyclesuivant

L’hypothèse sur l’âge des UC termi-nales implique l’étude des facteursaffectant la croissance végétative.Les travaux menés en 2004 sur septvariétés de manguier ont été poursuivisen 2005 sur les mêmes plants etselon le même dispositif expérimental,

Déterminisme de la floraisonet conduite du verger chez le manguier

porte

-gre

fpo

int-g

ref

tronc

char

p.br

anch

e N°1

bran

che N

°2br

anch

e N°3

UC sub-

term

Uc ter

mno

uvea

u flus

h

Tene

ur e

n am

idon

(mg/

g M

S)

Compartiment

020406080

100120140160180200

Figure 1Teneurs moyennes en amidon dans les compartiments ligneux aériens du manguier à la fin de la récolte

Page 19: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

21

avec comme échelles d’étude l’arbre,la charpentière et l’UC terminale.Les résultats confirment ceux de 2004.Le déroulement et l’intensité de lacroissance végétative sont affectés àl’échelle de l’arbre, de la charpentièreet de l’UC par la présence des fruits.La croissance végétative des plantsnon chargés est plus importante quecelle des plants chargés en fruits.Selon les variétés, elle s’arrête entredécembre et février, alors que surles plants chargés, elle se poursuitjusqu’en mars ou mai (figure 2).La floraison sur les plants non chargés

est plus précoce de 4 semaines parrapport à celle des plants chargés,confortant pour la seconde annéel’hypothèse de travail (photo 1).

Les asynchronismes de croissancesont marqués entre charpentières d’unmême arbre. L’intensité de la crois-sance végétative d’une charpentièredépend de façon négative de sacharge en fruits, et de façon positivede son volume.

F. Normand

Photo 1Floraison plus précoce de 4 semaines

sur un manguier non chargéau cycle précédent, cv Cogshall

(F. Normand).

A la Réunion, la maîtrise de qualitéde la mangue ‘Cogshall’ (photo 2)représente un enjeu important pourpoursuivre le développement de laproduction de ce fruit. L’objectif desproducteurs réunionnais est de pro-poser des mangues haut de gamme,mais les différents marchés visés(vente directe, stockage temporaire,

exportation) exigent des conditionsd’approvisionnement et de conser-vation parfaitement contrôlées.

Cet objectif d’amélioration de laqualité et de l’homogénéité des lotsde fruits implique la nécessité de :

• comprendre les processus physio-logiques impliqués dans l’élaboration

Croissance et élaboration de la qualité du fruit chez le manguier

Effe

ctif

Mois de sortie de l'UC terminale

0

100

200

300

400

500

600

700

août 04

plant chargé

plant non chargé

sept. 04 oct. 04 nov.t 04 déc. 04 janv. 05 fév. 05 mars 05 avril 05

Figure 2Distribution des dates d’apparition des unités decroissance (UC) terminales sur un plant chargé etsur un plant non chargé de la variété Cogshall, aucours de la saison de croissance végétative

Photo 2Mangue Cogshall(P. Cao-Van).

Page 20: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

23

Modéliser la photosynthèse pourmieux maîtriser la floraisondu manguier

La modélisation de la photosynthèses’inscrit dans le cadre d’une démarchegénérale qui vise à mieux maîtriser lafloraison du manguier à la Réunion.L’hypothèse est que la floraison dumanguier dépend de manière privilé-giée, mais non exclusive, de l’état deses réserves carbonées. Pour vérifiercette hypothèse, il faut un outil demaîtrise du statut carboné de l’arbre,utilisable dans une perspective demaîtrise de la floraison. L’acquisitionde carbone représentant le point dedépart de toute démarche visant lamaîtrise du statut carboné, les efforts sesont portés surtout sur le développe-ment d’un modèle opérationnel de laphotosynthèse chez le manguier,tenant compte de la phénologie etdes pratiques culturales. L’année 2005a été largement consacrée à la valori-sation scientifique des résultats obte-nus sur ce thème depuis 2000. Unmodèle de réponse de la photosynthè-se à l’accumulation d’amidon dansles feuilles a été conçu et testé avec

succès. Une description fine des méca-nismes de la réponse de la photosyn-thèse en présence d’inflorescences aégalement été proposée. Enfin, unethèse a été engagée, financée par leConseil Régional, dont l’un desobjectifs est de rendre le modèle dephotosynthèse opérationnel en condi-tions d’arrosage imparfaites.

Comment avancer la datede floraison du manguier ’Cogshall’

Un nouveau modèle conceptuel dudéterminisme de la floraison du man-guier a été proposé. Ce modèle estbasé à la fois sur l’hypothèse carboneet sur celle d’un rôle de l’âge desfeuilles et du besoin en froid. Seloncette dernière hypothèse, les feuillesjeunes seraient caractérisées par untaux élevé de gibbérellines qui s’oppo-serait à l’émission par les feuilles dusignal qui induit la floraison. Le froidagirait comme un facteur de réductiondu taux de gibbérellines dans lesfeuilles. Plus les feuilles seraientjeunes, plus elles auraient besoin defroid pour pouvoir émettre le signalinducteur de la floraison. Inversement,

les feuilles âgées auraient un besoin enfroid faible et pourraient donc pro-duire le signal plus tôt dans la saison.

Les résultats obtenus montrent qu’onpeut espérer avancer la date de flo-raison du manguier ’Cogshall’ d’unequinzaine de jours avec des flushsvégétatifs (pousses) âgés (figure 4).

Le traitement au paclobutrazol, unantigibbérelline, s’est révélé particuliè-rement efficace pour avancer la datede floraison, confirmant l’hypothèsehormonale. L’effet du girdling apparaîten revanche relativement peu efficace.Cette technique qui entraîne uneaccumulation de sucres et d’amidon(carbone) dans les feuilles et le rameauparaît d’autant moins recommandablequ’elle réduit fortement la photosyn-thèse et donc le potentiel de produc-tion. Le girdling peut même provoquerla mort de l’arbre. Les efforts pour maî-triser la floraison devront porter àl’avenir davantage sur la maîtrise del’âge des feuilles des flushs que surcelle du statut carboné de l’arbre.

L. Urban

Photosynthèse et gestion du carbone chez le manguier

010

20

30

40

50

6070

8090

100

7 juil. 12 juil. 17 juil. 22 juil. 27 juil. 1 août 6 août 11 août 16 août 21 août 26 août

% d

e flo

rais

on

dates

Flush de décembre/janvier

Flush de février/mars

Flush d'avril/mai

Paclobutrazol

Girldling

Figure 4Effets de l’âge

des flushs végétatifs,du traitement aupaclobutrazol et

du girdling sur la datede floraison du

manguier ‘Cogshall’.

Page 21: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

24

Fruits, Maraîchage et Plantes Aromatiques

SYSTÈMES DE PRODUCTION INTÉGRÉS

L’objectif d’une démarche de production intégrée est de promouvoir une agriculture compétitive prenant encompte les impératifs économiques des producteurs, les attentes de qualité des consommateurs et le respect

de l’environnement. Le pôle Fruits travaille sur les règles à suivre pour atteindre cet objectif, qui se traduit parla mise en place de labels de qualité (répondant à un cahier des charges). Cette année, les travaux se sontconcentrés sur la filière de l’ananas Victoria à la Réunion.

La production d’ananas Victoria(photo 3) fait l’objet, à la Réunion,d’un marché d’exportation (+/-1300tonnes par an) dont les contraintesobligent aujourd’hui les producteursà protéger leur origine et ses spécifi-cités et à s’engager dans unedémarche de qualité (Label Rouge).La course à la productivité a cepen-dant conduit à un certain nombre dedérives culturales qui ne sont passans incidence sur la qualité globaledes fruits et en particulier sur ledéveloppement des taches noires.

Afin de préciser ces dérives et mieuxapprécier leurs impacts sur la qualitéde l’ananas, une enquête a étéconduite d’avril à juillet 2005 dansle cadre d’un stage de fin d’étudesd’un étudiant de l’INA-PG.Trente exploitations, sélectionnéesavec le concours de la Chambred’Agriculture, ont fait l’objet dediverses analyses : pratiques culturales,teneurs minérales (sol et couronnesde fruits), fruits (dénombrement destaches noires, Brix, acidité) et condi-tions environnementales de produc-

tion. Plusieurs aspects ont été mis enévidence :

Des dérives des pratiques culturalespar rapport aux documents de réfé-rence. Une très grande diversité desmodes de conduite est aujourd’huiobservée, en particulier sur :

•La gestion des résidus de culture duprécédent cultural et la définition desamendements et fumures de fond(incidence sur la fertilité des sols etleur qualité sanitaire, protection del’environnement) ;

• La qualité médiocre du matérielvégétal de plantation (absence depratique culturale pour assurer la pro-duction de rejets de qualité) ;

•Des densités de culture souvent trèsélevées (55000 plants/ha à 130000plants/ha) entraînant une forte hétéro-généité au niveau des parcelles, desplants et des fruits ;

• Des programmes de fertilisations’éloignant de plus en plus des recom-mandations des fiches techniques(apports azotés variant de 39 à 968kg/ha et apports potassiques variant de60 à 1304 kg/ha) qui ne permettentpas d’assurer un équilibre K/N (potas-sium/azote) satisfaisant mais surtoutdans le cas d’excès d’azote d’avoir de

Diversité des modes de conduite de l’ananas Victoria à la Réunion et ses conséquences sur l’apparitiondes taches noires

Photo 3Ananas Victoria (P. Cao-Van).

Page 22: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

25

graves conséquences sur l’expressiondes taches noires et la qualité du fruiten général ;

• Le calcium qui peut jouer un effetréducteur dans l’apparition et ledéveloppement des taches noires sousréserve que le plant se trouve dans desconditions de croissance modérée.

Une intensification des pratiquesculturales (niveau de fertilisation,longueur de cycle et densité deplantation) combinée à des conditionsclimatiques favorables augmententle risque d’apparition des tachesnoires. Elles peuvent occasionner uneforte croissance de l’inflorescence aumoment du traitement d’inductionflorale (TIF), entraînant sur les fruitsune émission importante et rapided’yeux dont les assises cellulaires sontfragilisées. Cela favorise des voiesde pénétration pour le pathogènesaprophyte et rend les cellules plussensibles à l’éclatement. Le potentield’expression des taches noires sèches(LP) et humides (TN) n’en est alorsque plus important :

• Sur les échantillons (900 fruits)prélevés d’avril à juillet 2005 (récoltede période fraîche) on dénombre :- 30 % de fruits indemnes de tache ;

- 50 % de fruits sans taches évolutives(TN) dans la pulpe mais pouvant êtreaffectés par des taches sèches (LP)localisées sous la peau ;

• On observe une répartition inégalede cette incidence, avec malheureu-sement une proportion très faible deparcelles peu touchées (situation enpériode de récolte de saison fraîche).Le nombre moyen de taches parfruit varie de 0,17 à 9,2 (figure 5).L’incidence des taches noires est glo-balement 20 % plus élevée pour lesrécoltes de saison fraîche que de sai-

son chaude.

• Sachant qu’il y a un fort gradientaltitudinal des températures à laRéunion, il apparaît (au moins pour laproduction de saison fraîche) unrisque plus élevé de taches noires surles parcelles d’altitude (figure 6 ).

Ces résultats permettent d’avoir unevision assez claire de la situation etdes mécanismes pouvant favoriserl’apparition et le développement destaches noires. Ils nécessitent d’êtreapprofondis avant de pouvoir validerdes recommandations fiables auxproducteurs réunionnais, notammenten matière de :

• Physiologie du fruit (nutrition,croissance, stress) en particulier aumoment de sa formation (TIF etsemaines suivantes) et à l’approchede la maturité ;

• Système de culture en essayant dedécoupler les effets intensification –altitude, et en analysant les variationsintra-parcellaires ;

• Observation toute l’année pourcompléter les données acquises enpériode fraîche.

P. Cao Van

Figure 5Distribution des taches noiressur les parcelles enquêtées.

% fr

uits

atte

ints

Altitude (m)

R2= 0.34

TN

20

40

60

80

100

100 300 500

Altitude (m)

R2= 0.42

TN+LP

20

40

60

80

100

100 300 500

Altitude (m)

R2= 0.48

TN+TLP+LP

40

60

80

100

100 300 500

Figure 6 Incidence de l’altitude sur les taches noires.

Page 23: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

26

Articles publiés dans des revues scientifiques(à comité de lecture et facteur d’impact)

LÉCHAUDEL M., JOAS J., CARO Y., GÉNARD M. andJANNOYER M., 2005. Leaf : fruit ratio and irrigationsupply affect seasonal changes in minerals, organic acidsand sugars of mango fruit. Journal of the Science of Foodand Agriculture, 85, 251-260.

LÉCHAUDEL M., GÉNARD M., LESCOURRET F.,URBAN L. and JANNOYER M., 2005. Modelling effectsof weather and source–sink relationships on mango fruitgrowth. Tree Physiology 25, 583-597.

URBAN L. and LÉCHAUDEL M., 2005. Effect of leaf-to-fruit ratio on leaf nitrogen content and net photosynthesisin girdled branches of mango. Trees, 19, 564-571.

URBAN L., MONTPIED P. and NORMAND F., 2006.Season effects on leaf nitrogen partitioning and photo-synthetic water use efficiency in mango. Journal of PlantPhysiology, 163, 48-57.

Autres publications et communications à congrès

JOAS J., LE BLANC M. and LÉCHAUDEL M., 2005.Ripening behaviour of Mango (Cv Lirfa) in relationto carbon nutrition stress and harvest period. ActaHorticulturae 687, 401-403.

NORMAND F. and MICHELS T., 2005. Vegetative andreproductive development of strawberry guava in relationto carbohydrate status of the tree. Communicationprésentée au 1st International Guava Symposium,5-8/12/2005, Lucknow, India. A paraître dans ActaHorticulturae.

Rapports

GOUACHE D., 2005. Analyse de la variabilité desconditions d’apparition de la maladie des taches noires del’ananas à la Réunion (et considérations sur la qualité).Mémoire de stage INA-PG, 51 p.

LEGROS S., 2005. Répartition et dynamique des réservescarbonées dans les compartiments aériens du manguier entrele repos avant floraison et la fin de la récolte. Relations avecsa charge en fruits. Mémoire de stage ENITA ClermontFerrand, 43 p.

RENARD A., 2005. Effet de la charge en fruits sur lacroissance végétative au cycle suivant de sept variétés demanguier à la Réunion. Mémoire de stage INH, 41 p.

Fruits, Maraîchage et Plantes Aromatiques

Publications et communications en 2005 :

Page 24: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Dans un contexte de mondialisation deséchanges et de réduction attendue dessoutiens, l’élevage à la Réunion doitcontinuer de s’adapter pour répondreaux fortes demandes économiques etsociales, mais aussi environnementales.

La qualité des productions animales, laviabilité des exploitations, les bonnespratiques de conduite vis-à-vis de l’envi-ronnement, la capacité à s’adapter sontdes préoccupations majeures pour lesprofessionnels. Elles constituent lesthèmes prioritaires des recherches du pôleElevage, organisées en deux principauxprojets.

Le projet « Amélioration des systèmesd’élevage bovin » est structuré autour decinq opérations de recherche dont lesexpérimentations sont toutes menées enexploitations. Elles permettent d’établir desdiagnostics des contraintes à la productionliées à la ressource, à l'animal et au produit.En 2005, les travaux sur la ressource sesont centrés sur le suivi des réponses de laprairie à la fertilisation organique et la miseen place d'un système de prédiction rapidede la qualité alimentaire des fourrages. En matière de fertilité des bovins laitiers,les résultats de la recherche ont été syn-thétisés dans une proposition de guide àdestination des éleveurs. Sur la qualité dulait, une étude a caractérisé les profilssaisonniers de germes de mammites.

Ces exemples de diagnostics réalisés en2005 sont un préalable indispensable à lamise en place de programmes d’amélio-ration adaptés. Les références produitessont également mobilisées à des fins demodélisation socio-économique, pourcaractériser les relations entre pratiquestechniques et impacts environnementauxdans les exploitations laitières, ou pourmieux comprendre les pratiques de tréso-rerie dans les exploitations allaitantes.

Enfin, le projet « Diversification desfilières » vise à constituer des référentielstechnico-économiques en élevages caprins.En 2005 des enquêtes approfondies ontété menées sur un ensemble d'ateliers envue d’étudier le fonctionnement desexploitations et d’évaluer les margesbrutes liées à cette forme de diversifica-tion potentielle des activités d'élevage àla Réunion.

P. Lecomte

Élevage

27

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Page 25: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

28

AMÉLIORER LES SYSTÈMES D’ÉLEVAGE BOVIN

Le projet « Amélioration des systèmes d’élevage bovin » est structuré autour de cinq opérations de recherche dont les expérimentations sont toutes menées en exploitations.

L’objectif de cette opération sur lagestion des ressources fourragères estde construire des références pour lesdifférents écosystèmes de prairies del’île en matière :1- d’aptitude à produire du fourrage2- de recyclage des effluents d’élevage.

Ceci est un préalable à des pratiquesde fertilisation adaptée.

Ces références permettront de modé-liser l'effet des conduites d'élevage sur :la production d'herbe, le devenir del’azote organique et minéral, l’évolu-tion de la biodiversité des couverts etla capacité des écosystèmes des prai-ries à séquestrer le carbone.

Comment maîtriser la ressource enherbe et la fertilisation organique

Pour mieux représenter comment variela disponibilité en herbe dans lesexploitations réunionnaises, un travailde compilation de données est encours. Celles-ci seront ensuite utiliséespour tester différents types de modèles(empiriques, mécanistes,...) dont leparamétrage tirera parti des basesagroclimatiques mises en place par lepôle Canne à sucre et son réseauGesmet. Adapter ce paramétrage aucontexte local devrait aboutir à unoutil permettant de simuler la disponi-bilité en ressources selon les diversesmodalités techniques observées à laRéunion : rythme de fauche, fertilisa-

tion minérale et organique, …Les premiers résultats, du suivi en2004-2005 de la croissance quoti-dienne de la végétation de parcellesfauchées à la plaine des Cafres, mon-trent la diversité des situations decroissance quotidienne de l'herbe etl'alternance des excédents et déficitssaisonniers de fourrages (figure 1).

Une technique pour déterminerrapidement la qualité du fourrage

Le pôle Elevage est équipé depuis fin2004 d'un spectromètre dans leproche infra-rouge NIRsystem 5000.La technique (SPIR), dont le principerepose sur la mesure de l'absorbancede l'échantillon aux différentes lon-gueurs d'onde et le traitement desdonnées numérisées, permet de pré-dire différents constituants organiqueset paramètres de qualité des fourragesde manière rapide, non destructive et àmoindre coût.

L’outil est désormais utilisé en routinedans le cadre d'un partenariat avecl'Union des Associations Foncières etPastorales pour donner à des éleveursdes informations sur la qualité desfourrages ou les besoins en fertilisantsdes prairies.

P. Lecomte

Mieux gérer les ressources fourragères

0

20

40

60

80

100

120kg MS ha-1 j-1

mars 04

N0

juin 04 sept. 04 janv. 05 avr. 05 juil. 05 nov. 05

Compost N 350

N 350 min + PK LIS N 350

N 600 min + PK

Figure 1Croissance saisonnière de l'herbe à la Plaine des Cafresen kg de matière sèche par hectare et par jour, sous différents niveauxd'apports de fertilisant d’azote organique et minéral.

Élevage

Page 26: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

29

A la Réunion, le niveau des perfor-mances de reproduction reste unfacteur de contrainte très importantdans la productivité et la rentabilité desexploitations laitières. Les troubles dela reproduction sont parmi les plusdifficiles à cerner et à gérer. Les facteursà l’origine de ces troubles peuvent êtreliés à l’âge, la génétique, la taille dutroupeau, la production laitière, maisaussi aux pathologies, à l’environ-nement, à la zone d’élevage, à laconduite d’élevage ou de l’alimenta-tion. Le déficit énergétique après levélage, mal maîtrisé, concerne prèsd’un tiers des lactations et constitue

une des causes majeures d’inféconditéà la Réunion.

L’année 2005 a été l’occasion deprogresser dans la valorisation desrésultats et dans l’élaboration d’unprojet de guide pratique d’évaluationdes performances de reproduction destroupeaux laitiers (figure 2). Ce projet,monté en collaboration avec tous lespartenaires de la filière (SicaLait,EDE, GTV, GDS), a pour but derépondre aux besoins des éleveurs enmatière d’encadrement et d’orienta-tion technique, en les rendant plusautonomes en matière de gestion de la

reproduction et en leur permettantd’améliorer la performance écono-mique de leur exploitation.

Ce support se veut adapté auxréalités des contextes des élevageslaitiers réunionnais. Il est destinésautant aux éleveurs qu’aux profes-sionnels. Il décrit une méthode dequantification et d’analyse des pro-blèmes de reproduction à l’échelle dutroupeau, et rappelle les bases fonda-mentales concernant la reproductiondes vaches laitières, et les facteurs derisque de l’infertilité observés à laRéunion.

La mise en place du guide dans lesexploitations devrait se finaliser en2006. Elle sera accompagnée deformation à l'utilisation de la métho-dologie d'identification des risques etde discussion sur les solutions àpourvoir selon la nature des causesidentifiées.

E. Tillard, P. Lecomte

Préparation d’un ouvrage sur les causes de l’infertilité en élevages laitiers

Figure 2Maquette du projet de guide de fertilitéen élevage laitier.

Page 27: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Le fourrage vert, une alimentationde qualité pour les vaches laitières

A la Réunion, l’herbe pousse toutel’année et pourtant la majorité deséleveurs utilisent de l’ensilage pournourrir leurs troupeaux. Cettetechnique est coûteuse et lorsque lefourrage est mal conservé, celacontribue à un appauvrissement desa valeur énergétique et azotée, àune moindre ingestion par la vacheet à une contamination du lait enspores butyriques.

Une étude sur l’affouragement en verta été conduite à la Plaine des Cafres età la Plaine des Palmistes pendant uneannée, afin de déterminer si l’herbepouvait, dans certains cas, remplacerl’ensilage.Premier résultat a dans ce sens : lesvaleurs alimentaires des fourrages vertsrécoltés ont toujours été supérieures àcelles des ensilages (tableau 1).Deuxième résultat : en moyennesur l’année, la production de lait(21 kg/jour/vache) et sa composition(taux en matières protéiques de31.6 g/kg et taux en matières grassesde 37.2 g/kg) ont été satisfaisantesaussi bien par rapport aux attentes deséleveurs que des transformateurs.

Ces deux résultats montrent qu’il est

intéressant pour les éleveurs de privi-légier l’apport de fourrage vert dans lesrations. La méthode la plus simple estle pâturage lorsque les conditionsclimatiques et le parcellaire de l’ex-ploitation le permettent. Lorsque lepâturage n’est pas possible, l’apportde fourrage vert à l’auge semble laméthode la plus intéressante pourremplacer l’ensilage.

Identifier les germes pathogènesdans le lait, un préalable à leurélimination

Au niveau d’une région ou même d’unélevage, la connaissance des différentsgermes pathogènes responsables des

mammites cliniques ou subcliniquesest primordiale pour définir les straté-gies de lutte contre les agresseurs dela mamelle. C’est donc pour répondreà la question des éleveurs et mieuxcomprendre les mécanismes d’infec-tion des mamelles que des prélève-ments individuels de lait ont étéréalisés dans 28 élevages. Les princi-paux germes identifiés sont présentésen figure 3. Ce sont les mêmes queceux habituellement rencontrés enEurope, mais suivant les microrégionset les élevages, leur provenance variebeaucoup : certains élevages sontessentiellement contaminés par desgermes d’environnement et d’autrespar des germes de réservoir mam-maire. Ces informations seront trèsutiles pour les éleveurs et vétérinairesqui pourront décider des méthodes delutte en fonction des types de germesrencontrés dans l’élevage.

Cela contribuera à terme à la dimi-nution de la concentration en cellulessomatiques dans le lait produit à laRéunion.

J. Bony (Inra)

30

Déterminants de la qualité et de la composition du lait

Pour

cent

age

de v

ache

s

Types de germe

0

10

20

30

SA

SA Staphylococcus aureusS Autres StaphylococcusSU Streptococcus uberisEntc Enterococcus spp.SD Streptococcus dysgalactiaeCor Corynebacterium spp.Entb EntérobactériesStr Autres StreptococcusSAg Streptococcus agalactiaeB Bacillus spp.

S SU Entc SD Cor Entb Str SAg B

hiver

été

Figure 3

UFL/kgde MS*

Type defourrage

Vert

Ensilage

0,83

PDIN/kgde MS**

96 g

0,71 72 g

PDIE/kgde MS***

89 g

60 g

Tableau 1 Valeurs alimentaires des fourrages suivant le mode de présentation.

* UFL : Unité Fourragère Lait = unité de mesure de l'énergie d'un aliment destiné aux vaches laitières** PDIN : Protéines Digestibles dans l'Intestin permises par l'azote *** PDIE : Protéines Digestibles dans l'Intestin permises par l'Energie Ces deux dernières unités servent à quantifier la teneur en protéines des aliments destinés aux ruminants.MS = matière sèche

Élevage

Page 28: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

31

Dans un contexte économique où lechangement est rapide, la capacité àévaluer la viabilité des exploitationsbovines laitières et leurs perspectivesd’évolution peut s’avérer primordiale.Le recours à la modélisation permetd’aborder l'évolution des systèmesd’élevage en fonction de politiques desoutien, d'enjeux environnementaux,et d'une meilleure compréhension desprocessus de décision des exploitants.Du fait des contraintes foncièreslocales, les modèles de productionsont généralement basés sur de hautsniveaux d’intrants (aliments concen-trés, fourrages, engrais minéral…). Dans le cadre de la modélisationdu fonctionnement des exploitationslaitières, une étude d’impact envi-ronnemental des diverses pratiquesde gestion de l'azote dans les exploi-tations a été menée en 2005.

35 éleveurs ont été enquêtés sur leurspratiques de gestion au cours d'entre-tiens semi-directifs. Les fermes ont étééchantillonnées pour couvrir les diffé-rentes zones d’élevage et la diversitéde stratégies de gestion retenues par leséleveurs. Deux indicateurs environ-nementaux classiques ont pu êtrecalculés : l’efficacité et le bilan azoté.Cinq types de combinaisons depratiques ont été identifiés. A titred’exemple, « les exploitants visantl’efficacité du travail » utilisent desquantités importantes de concentrés etachètent du fourrage à l’extérieur pouralimenter leurs animaux. Ils préfèrentl’utilisation des fertilisants minérauxdu fait des contraintes liées à la mani-pulation des engrais organiques.A l’opposé, « les exploitants visantl’indépendance » favorisent les four-rages produits sur leur ferme et recher-

chent à optimiser la valorisation deseffluents organiques sur leurs prairies.

La diversité des pratiques expliquel’importante variabilité des perfor-mances environnementales.Les moyennes par type varient entre0.21 et 0.36 pour l’efficacité azotéeet entre 220 et 660 Kg d’azote parhectare et par an pour le bilan azoté(figure 4). Une meilleure valorisationdes produits de l’exploitation(fourrages et fertilisants organiques)constitue une possibilité, parmid’autres, déjà mise en œuvre parcertains exploitants pour améliorer lesperformances environnementales.

Des solutions existent aussi à l’échellerégionale : par exemple l’exportationdes effluents d’élevage vers d’autressystèmes de production (maraîchers,canne à sucre, jardins de particuliers …).Dans la perspective d’accompagnerle développement des exploitations, unmodèle informatique est en cours de

construction. Il simulera les consé-quences des pratiques des éleveurssur la durabilité des systèmes deproduction.

En complément aux approches demodélisation technico-économiqueet environnementale, centrées sur lesexploitations, dans le cadre d'unfinancement européen “Transfert ofKnowledge” Marie Curie, un impor-tant travail s'est également mis enplace mi-2005 en collaboration avecl'université de Wageningen. En ayantrecours à des outils de programmationlinéaire, l'objectif sera d'établir unmodèle permettant de caractériser àl'échelle régionale la durabilité dedifférentes alternatives d'évolution dusystème global de production laitier del'île.

J. Vayssieres, P. Lecomte

Une étude d’impact environnementaldes exploitations laitières à la Réunion

0.6

0.5

1 2 3 4 5

0.4

0.3

0.2

0.1

0.0

Objectifs

Pratiques

Efficacitédu travail

Technicitéet intensificationdu facteur terre

Efficacité azotée

Types de combinaison de pratiques

Autonomie fourragère,importation limitéed'engrais minéral

Figure 4Correspondances entre les objectifs des exploitants, leurs pratiques et l’efficacité azotée de leur exploitation.

Page 29: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

32

Un des objectifs de cette opérationest d’identifier des indicateurs degestion pertinents pour les éleveurset leurs organisations afin de leurproposer des outils d’aide à la déci-sion. Pour cela, il faut bien appré-hender les stratégies des produc-teurs, repérer les déterminants del’affectation des ressources au seinde l’exploitation et analyser leurspratiques « gestionnaires ».

Développement d’un référentieltechnico-économique de l’élevagebovin allaitant

La constitution d’un référentieltechnico-économique a été engagéeen 2003 en collaboration avec laSicaRevia qui souhaite disposer d’unoutil pérenne d’observation de l’évo-lution des coûts de production et dela rentabilité de l’activité bovine.Cette demande s’inscrit dans uncontexte de coûts de productionélevés où il faut pouvoir identifier lesmarges de progrès et trouver lesniveaux de compensation financière

nécessaires au maintien de la viabilitédes exploitations.

Initié en 2003, ce référentiel s’adossesur 18 exploitations représentativesdes différents types d’élevage. Il estalimenté à la fois par des visitesrégulières en exploitation et par lerecueil de données disponiblesauprès de différents organismes(Cerfa, Suager, EDE, SicaRevia,DAF…).

Après le calcul, en 2004, d’unepremière série d’indicateurs aboutis-sant à la marge brute, les modalitésde calcul de la marge nette de l’atelierbovin, du coût de production et duprix de revient ont été définies en2005, avec la SicaRevia.

Pour les 6 engraisseurs du référentiel,la marge brute moyenne, par animalengraissé, varie entre 608 et 732€(elle représente 54 à 60 % du produit)(tableau 2). Il existe une forte varia-bilité de la marge brute entre lesélevages, liée à des choix différents

de systèmes de conduite (systèmesplus ou moins hors-sol dont lechargement peut varier entre 5 et 25Unité Gros Bovin par hectare). Lesdifférentes exploitations montrentglobalement une bonne maîtrise tech-nique avec des poids de carcasse del’ordre de 350 kg qui varient modé-rément d’une exploitation à l’autre.

Pour les 9 élevages naisseurs suivis,la marge brute moyenne varie entre1005 et 1069 € par vache présente(les 3⁄4 du produit) (tableau 3).La variabilité entre exploitations estencore plus marquée que chez lesengraisseurs. Les différences sontégalement liées à des choix desystèmes (niveau d’intrants trèsvariables) mais aussi à des différencestrès marquées au niveau des perfor-mances techniques (reproduction etcroissance).

Capacité d’adaptationdes élevages allaitants

Cette action de recherche vise àétudier les comportements et lescapacités d’adaptation des éleveursallaitants face aux évolutions del’environnement technique et éco-nomique. Elle est conduite parD. Niobé, doctorant de l’Universitéde la Réunion. A terme, le but estd’aider les agriculteurs et leurs orga-nisations à gérer les changementsde leur contexte de production touten assurant la pérennité de leurexploitation.

Le comportement de 7 exploitationsau cours des campagnes d’activité2004 et 2005 a été suivi. L’angled’attaque, par l’analyse des pratiques

Pratiques gestionnaires et modèles de décisionen élevage bovin allaitant

2001

Produits (€)

Charges proportionnelles (€)

1107 (188)

499 (119)

2002

1241 (192)

545 (104)

2003

1219 (207)

486 (119)

Marge brute (€) 608 (82) 696 (198) 732 (160)

Poids carcasse taurillons (kg) 341 (15) 354 (18) 360 (23)

Tableau 2Calcul de la marge brute chez les engraisseurs (moyenne / tête & écart-type).

Élevage

Page 30: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

de gestion de la trésorerie, apparaîtcomme très utile dans un milieuoù des exploitations saines sur leplan du résultat courant peuventconnaître des difficultés de trésorerie.L’analyse de ces pratiques permettrad’appréhender les processus de déci-sions face à des modificationsdu contexte de production.

J.P. Choisis (Inra)

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

33

2001

Produits (€)

Charges proportionnelles (€)

1449 (390)

380 (181)

2002

1306 (558)

301 (203)

2003

1366 (456)

353 (159)

Marge brute (€) 1069 (349) 1005 (429) 1012 (372)

Veaux nés par vache 0.93 0.71 0.77

Poids des broutards mâles (kg) 276 (69) 292 (72) 260 (62)

Tableau 3Calcul de la marge brute chez les naisseurs (moyenne / vache & écart-type).

Cette opération a été engagée à lademande de la Région et de parte-naires professionnels dans une pers-pective d’appui au développementde la filière caprine (photo 1). Ellecontribue à la conception et à la miseen œuvre d’outils et de méthodes desuivi zootechnique des exploitations.

Travaux réalisés sur les élevagescaprins

1- Un référentiel technico-écono-mique a été mis en place avec lacollaboration de la Coopérative desProducteurs de Caprins de la Réunion(CPCR). Le recueil et l’enregistrementdes données sont réalisés sur la basede la méthodologie et des supports(carnet et logiciel de suivi de l’atelier

caprin) mis au point avec la CPCR en2004.

2- Pour mieux comprendre le fonc-tionnement des élevages caprins, uneétude monographique a été menée sur5 exploitations. Celles-ci sont toutesdifférentes du point de vue de leurancienneté, de leur structure (taillede troupeau, équipements…), dessystèmes fourragers et du mode devalorisation des animaux. Mais, pourtoutes, l’atelier s’insère dans uneexploitation diversifiée. Les caprinspeuvent toutefois contribuer à lamoitié, voire plus, du revenu total(tableau 4 en page suivante).

Les exploitations étudiées montrentune diversité de conduite au niveau del’exploitation des ressources (combi-

naison pâturage / apports à l’auge deressources fourragères variées) et dela gestion de la reproduction. Cesdifférences de gestion ont un impactsur les performances zootechniquesqui apparaissent hétérogènes.

Contrôle des performances techniqueset économiques des élevages de caprins

FILIÈRES DE DIVERSIFICATION

Le projet « Diversification des filières » vise à produire des références techniques et économiques pouraccompagner le développement d’élevages « secondaires ».

Photo 1

Page 31: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

34

Sur le plan économique, les perfor-mances des ateliers ont été évaluées,en première approche, sur la base ducalcul de la marge brute (estimée àpartir des déclarations des éleveurs).Les 5 ateliers ont un montant decharges opérationnelles, rapportépar chèvre, équivalent. Par contre,la marge brute par chèvre variedu simple au double (figure 5).Cette variabilité est liée au modede valorisation des animaux (naisseur /naisseur engraisseur ; vente à ungroupement / vente directe) et auxdifférences de performances zoo-techniques. Elle laisse donc présagerde marges de progrès techniqueimportantes.

Travaux menés sur le « Bœuf Moka »

Dans le cadre du projet « diversifi-cation », une action sur le « BœufMoka » a été initiée. Cette racebovine locale, qui est en voied’extinction, peut s’inscrire sur descréneaux spécifiques de valorisation.Une enquête préliminaire a étéeffectuée afin de connaître les usages

et la situation de cette populationbovine et d’identifier un noyau d’éle-veurs désireux d’entamer un travailde sauvegarde et d’amélioration deleur cheptel. Cette race s’inscrit dansdes systèmes de production extensifset très économes. De nombreusesmenaces pèsent sur la poursuite decet élevage. La pression foncièredans l’Ouest (urbanisation, mise eneau, route des tamarins) restreintl’accès aux ressources pâturées.

Dans la suite de ces travaux, uneétude de caractérisation génétiquede la population en collaborationavec l’Inra des Antilles est prévue.Cette étude pourra ensuite êtremobilisée dans le cadre d’unedémarche de reconnaissance de larace dans la mesure où des éleveursen exprimeront la demande.

O. Fontaine, J.P. Choisis (Inra)

1Élevages

Système de production

Autres productions

NE

Fruitiers

2

NE

Canne à sucre

3

NE

Poulet

Part des caprins 50% 60% 10%

Nombre de chèvres 82 55 24

Écoulement Coopérative Vente directe Coopérative

4

NE

Bovin viande

5

Naisseur

Canne-bovins

50% 30%

99 25

Sica +vente directe Vente directe

Chargement / SFP 27 chèvres/ha 11 chèvres/ha 48 chèvres/ha 39 chèvres/ha 50 chèvres/ha

Concentré / chèvre 135 kg 145 kg 175 kg 145 kg 160 kg

Reproduction 2 bandes 3 bandes 2 bandes 4 bandes Pas de gestion

Taux de Mise-bas 1

* NE = naisseur-engraisseur

1.5 1.2 1.2 1.2

Prolificité 1.4 1.8 1.4 1.9 1.4

Tableau 4Caractéristiques des ateliers caprins étudiés.

0

100

1 2 3 4 5

200

300

400

500

600

700

Autres

Marge brute

Engrais Produits de traitement

Aliment

Figure 5Estimation de la marge brute par chèvre pour les 5 ateliers caprins.

Élevage

Page 32: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

35

Thèse

GILLES J., 2005. Dynamique et génétique des popula-tions d'insectes vecteurs : les stomoxes, Stomoxyscalcitrans et Stomoxys niger niger dans les élevagesbovins réunionnais. Thèse Dr Sciences : Parasitologie.Spécialité Biologie des populations et écologie :Université de la Réunion. 96 p.

Publications

BONY J., CONTAMIN V., GOUSSEFF M., METAIS J.,TILLARD E., JUANES X., DECRUYENAERE V.,COULON J.B., 2005. Facteurs de variation de la compo-sition du lait à la Réunion. INRA Prod.Anim. 18(4),255-263.

LECOMTE P., COMPÈRE R., 2005. Ranches de bovinsen Afrique Tropicale Humide. In Manuel de zootechniecompare Nord - Sud , coord. Théwis A et al., éd. INRA – AUF,pp. 133 - 140.

STILMANT D., LIMBOURG P., LECOMTE P., 2005.Assessment of cattle preference for perennial ryegrassvarieties in association with white clover. Does whiteclover content interfere? J. Agronomy & Crop Science191, 1-8.

Communications à congrès

BLANFORT V., LECOMTE P., CHOISIS J.P.,D’AQUINO P., GERBAUD S., 2005. Mise en placed’outils d’aide à la décision pour la gestion du pâturagedans deux situations d'elevage tropicales. SymposiumVISTA Outils pour la gestion des prairies naturelles, InraToulouse, 6-8 Juillet, 14 p.

DE ROUFFIGNAC A., CHOISIS J.P., SALLES J.M., 2005.Enjeux des incitations économiques en élevage allaitantpour la gestion de la biodiversité dans les Hauts dela Réunion. Communication au colloque « Olympe, unoutil de modélisation multifonctionnelle. De l’aide à ladécision individuelle à la décision collective », Rouen,8-9 décembre, 12 p.

GAIDET N., LEDOZE S., LECOMTE P., HERVOUET C.,BASTIANELLI. D., 2005. Ecological application of NIRSto test the spatial variability in diet quality in a free-ranging antelope. 12th International Conference on NearInfrared Spectroscopy, Auckland (New Zealand) 9-15april.

TILLARD E., COURTOIS V., THONNAT J., LECOMTE P.,2005. Elaboration d'un guide d'évaluation des perfor-mances de reproduction et des risques d'infertilité destinéaux éleveurs de bovins laitiers à la Réunion, In Renc.Rech. Ruminants, 4-5 décembre 2005, Paris.

Posters

FONTAINE O., SPALETTA V., CHOISIS J.P., ALEXANDRE G.,2005. Supporting goats livestock production in Reunionisland: which product for which market? Seventh Meetingof agricultural scientists, Maurice, mai 2005.

GERBAUD S., BLANFORT V., THOMAS P., LECOMTE P.,CHOISIS J-P., 2005. Building decision tools for sustai-nable grassland management: a case study of participatoryresearch in La Réunion. XX Intl Grasslands Cong.University College, Dublin, Ireland 26 June – 1 July

Rapports

BONY J., LECOMTE P., DINTINGER J., BARBET-MASSIN V.,DUTREUIL F., PERIABE P., 2005. Le maïs ensilage pourl’alimentation des vaches laitières à la Réunion. Rapportn° 2005-001.

CHATAIGNER B., 2005. Etude des germes responsablesdes mammites dans le lait de bovins à la Réunion. DESVSanté et Productions Animales Régions Chaudes,Montpellier.

DESVARS A., 2005. Etude des populations de Culicoides àla Réunion, mémoire de DEA parasitologie, UniversitéMontpellier II.

DE ROUFFIGNAC A., 2005. Enjeux des incitations écono-miques en élevage allaitant pour la gestion de la bio-diversité dans les Hauts de la Réunion. Mémoire deMaster Economie et gestion du développement agricole,agro-alimentaire et rural. Université Montpellier I. 98 p.

FRANCOMME R., 2005. Caractérisation de la populationbovine Moka préalable à la mise en place d’un schéma deconservation. Stage de BTS Production animale, 1ère année.

FUSILLIER J-L., PIRAUX M., CHOISIS J-P., 2005.Dynamique structurelle 1989-2000 et viabilité écono-mique des exploitations agricoles réunionnaises.Contribution CIRAD aux cahiers de l’Agriculture duConseil Général, 34 p.

Publications et communications en 2005 :

Page 33: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

36

HOARAU J.P., 2005. La dynamique des filières bovines etcaprines allaitantes à la Réunion. Mémoire de DESSMéthodes Quantitatives et Modélisation pour l’entreprise.Université de la Réunion. 66 p.

ROUAM S., 2005. Construction d’un modèle dynamiquede simulation de production de lait, de viande etd’effluents : cas de l’élevage bovin laitier à la Réunion.Rapport de stage INA P-G, Paris, 50 p.

VAYSSIERES J., 2005. Modélisation conceptuelle de lagestion de la biomasse en élevage bovin laitier à laRéunion. Rapport semestriel d’avancement ADEME,CIRAD-Elevage, FRCA, Réunion, 47 p.

VERDET C., 2005. Stratégies de conduite d’exploitationbovines laitières à la Réunion : approche en terme degestion des flux d’azote. Mémoire ingénieur ENSAT,Toulouse, 51 p.

VINGINDASSALOM D., 2005. Modélisation du fonction-nement technico-économique d’exploitations possédantun atelier de production de viande caprine. Stage de BTSProduction animale, 1ère année.

SUI-SENG K., 2005. Fonctionnement des exploitationsagricoles : une modélisation en élevage bovin allaitant àla Réunion. Mémoire de DESS Méthodes Quantitatives etModélisation pour l’entreprise. Université de la Réunion. 58 p.

Publications et communications en 2005 :

Élevage

Page 34: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

En 2005, le Pôle Agriculture DurableEnvironnement et Forêt (PADEF) a confortéson action de coopération régionale etpoursuivi la valorisation de ses résultatsauprès des partenaires publics et profes-sionnels.

Alors que les questions environnementalessont de plus en plus présentes dans lesdébats sur le développement de l’île, leprojet « Gestion des Ressources et desTerritoires » (GERT) vise à :• comprendre les dynamiques des usagesdes ressources en espace-foncier, biodi-versité et eau, • tester des démarches pour leur gestioncollective, • évaluer les mutations agricoles sousl’effet des nouvelles politiques d’incita-tion au développement durable.

2005 a été une année de stabilisation dudispositif du projet après le lancement denouvelles opérations de recherche en 2003et 2004. La coopération régionale avecMadagascar dans le cadre du projet Interreg« Sécurisation Foncière et Aménagementdu Territoire » a pris de l’ampleur avecl’intervention de l’expertise réunionnaise(Cirad, DAF, CNASEA, APR, SAFER) sur dessites pilotes de la réforme foncière malgache. Les résultats des travaux de recherchesur la multifonctionnalité de l’agriculture etles dynamiques du secteur ont étévalorisés par des contributions :• aux réflexions du Conseil Général surles orientations stratégiques des soutiens àl’agriculture. • au bilan de l’expérience du dispositifdes Contrats d’Agriculture Durable,avec la Chambre d’Agriculture et leCNASEA.

Pour les chercheurs du projet « RisqueEnvironnemental, Gestion Agricoleet Recyclage des Déchets » (REGARD),

l’année 2005 est celle du regroupement,avec des chercheurs du Cirad àMontpellier, au sein de l’unité « Risqueenvironnemental lié au recyclage » (voir :http://www.cirad.fr/ur/recyclage_risque). Les collaborations du projet se sontpoursuivies avec succès avec des cen-trales scientifiques, telles que le CentreEuropéen de Recherche et d’Enseignementen Géochimie de l’Environnement (Aix-en-Provence), le Laboratoire des Transfertsen Hydrologie et Environnement (Grenoble),l’UMR Sols Agronomie Spatialisation(Rennes) et l’unité Climat Sol Environ-nement de l’INRA (Avignon). Une thèse surle lessivage des nitrates dans le sol et le soussol a été soutenue en décembre 2005 ;deux autres doctorats débutent sur lathématique des éléments traces métalliqueset leur biodisponibilité dans les sols de laRéunion. Les travaux sur le système d’informationdénommé GEMO se sont clos avec lafinalisation d’un outil d’aide à la décisionpartagé entre le Cirad, la DAF et laChambre d’Agriculture. Le choix d’unprocédé de traitement des lisiers de porc deGrand Ilet, réalisé avec l’aide des modèlesdu Cirad, maintient l’équipe REGARD ensituation d’accompagnement de la créationde l’unité collective de traitement deseffluents. Le projet REGARD est partie prenante deplusieurs initiatives sur le recyclage desdéchets agro-industriels, dans le cadre dela dynamique lancée par le pôle de compé-titivité mis en place à la Réunion, en parte-nariat avec la société Isautier et la Sociétécoopérative agricole des aviculteurs de laRéunion (Scaar).

J-L. Fusillier

Agriculture durable,environnement et forêt

37

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Page 35: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

38

Agriculture durable, environnement et forêt

GESTION DES RESSOURCESET DES TERRITOIRES (GERT)

La gestion des ressources et du territoire est cruciale dans une île telle que la Réunion, où milieux urbain,agricole et naturel sont imbriqués. L’équipe GERT fournit les éléments de réflexions nécessaires aux

décideurs pour effectuer leurs choix d’aménagement du territoire. Les thématiques d’étude sont nombreuses :la diversification fruitière dans les Hauts humides, recherches menées en liaison avec le pôle Fruits, la viabilitédes exploitations agricoles, traitée dans le cadre des « Cahiers de l’Agriculture », les conditions de mise en placeet les impacts des Contrats d’Agriculture Durable, la sécurisation foncière, la gestion intégrée du littoral,les modèles d’aide à la décision en aménagement du territoire ou encore l’élevage dans un dispositif de conser-vation de la biodiversité.

La zone des Hauts humides de laRéunion est caractérisée par desconditions pédoclimatiques contrai-gnantes rendant l'activité agricoledifficile. La sécurisation des revenusdes exploitations agricoles de cettezone passe par la diversification deleur système de production. L'objectifde l'opération est de proposer descultures de diversification adaptéesaux conditions environnementales et

présentant un intérêt économique.La démarche adoptée passe parl'acquisition de références techniqueset économiques en milieu réel afin deproposer des modes de production etdes outils d'aide à la décision tenantcompte des contraintes identifiées.L'opération apporte un appui à la miseen place et la structuration desnouvelles filières. Quatre espèces sontétudiées : le goyavier-fraise, la coronille,le palmiste des Mascareignes et lepejibaye. Des parcelles de compor-tement de corossol et cerise du brésilont récemment été mises en place.

Le palmiste des Mascareignes

Deux principaux essais sont menés surle palmiste des Mascareignes : un essaide culture sur paillage plastique et unessai portant sur la densité, le dispositifde plantation et les dates de replan-tation. Le 1er essai cherche à réduireles délais d'entrée en production ; lesecond, à réduire la variation desrevenus dans le temps, imputable aucaractère temporaire de la culture.

Les résultats du premier essai mettenten relief un effet positif du paillage

plastique sur la vitesse de croissance(figure 1) et sur la surface foliaire.

Le pejibaye

Introduit pour développer le segment"transformation" de la filière palmiste,le pejibaye présente un enjeu impor-tant. Les premiers résultats agrono-miques montrent que le rendement dela première génération de pieds n'estpas affecté par une densité de planta-tion élevée (5000 pieds/ha).En revanche, la vitesse de croissancel’est sensiblement : les récoltes peu-vent être réalisées plus tôt sur les plusfaibles densités (2500 souches/ha).

L'année 2005 est marquée par la miseen place de parcelles de pejibayeau sein de 25 exploitations agricolesdu Sud et de l'Est dans le cadred'une importation massive de grainesfinancée par le Département (carte 1et photo 1 en page suivante). Ceprojet a suscité la création de deuxnouvelles associations de produc-teurs de palmistes dans le Sud.

En réponse au problème de productionde matériel végétal, un travail de mise

Diversification fruitière dans les Hauts humides

12.8

12.6

12.4

12.4

12.0

11.8

11.6

11.4

11.2

Avec paillage

a

Sans paillage

b

Nom

bre

de fe

uille

s ém

ises

en

févr

ier 2

005

Traitement

Figure 1Essai "paillage" sur palmiste des Mascareignes - nombre defeuilles émises à 27 mois de plantation.

Page 36: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

39

au point de technique de culture invitro est en cours. Il porte actuellementsur la maîtrise de la phase de produc-tion de cals, prolifération cellulaireobtenue à partir d’un « explant » misen culture.

La coronille

Outre les travaux de mise au pointd'un itinéraire technique, il s'agitaujourd'hui de faire connaître le fruità la fois auprès du grand public etdes artisans/transformateurs afin de

susciter la demande. En 2005, enpartenariat avec un artisan transfor-mateur du Sud, des échantillons depulpe congelée ont été distribués à unensemble de pâtissiers. En outre, unpartenaire privé a lancé la productiond'une gamme de sorbets sur bâtonnetà partir de fruits locaux dont la coronille.

Le goyavier

Les recherches en cours sur cetteespèce visent à répondre au problèmed'alternance entre production natu-relle et production déclenchée. Dessuivis de récolte réalisés arbre pararbre ont révélé des individus neprésentant pas d'alternance.Une multiplication par bouturage dumatériel végétal concerné devraitpermettre de préciser l'origine d'un telcomportement et d'envisager uneamélioration du matériel végétal pourles futures plantations.

T. Michels

Carte 1Répartition géographique de l'ensemble

des parcelles de pejibaye.

Photo 1 Une des 25 parcelles de pejibaye mises enplace en 2005 dans le cadre de l'importation massivede graines (T. Michels).

L’année 2005 a été riche en réflexionssur la dynamique sectorielle de l’agri-culture réunionnaise compte tenu del’entrée dans une nouvelle phase deplanification des soutiens publics ausecteur. Ces soutiens sont déterminantspour pérenniser l’activité agricoleet constituent de puissantes incitationspour orienter les choix des agricul-teurs. Leur évolution vers de nouveauxobjectifs de durabilité environne-mentale, d’aménagement du territoiresuscite des interrogations.

La contribution aux réflexions despartenaires publics et professionnels aconcerné deux sujets principaux :

1- la viabilité économique des exploi-tations agricoles, traitée dans le cadrede l’initiative « Cahiers de l’Agriculture »du Conseil Général ;

2- les conditions de mise en place etles impacts des Contrats d’AgricultureDurable étudiés dans le cadred’une évaluation avec la Chambred’Agriculture et le CNASEA.

Une étude de la viabilité économiquedes exploitations agricoles. Exemplede la canne à sucre.

L’évolution de l’agriculture réunion-naise est actuellement marquée par :

• une disparition accélérée des pluspetites exploitations avec fréquem-ment une perte du foncier agricole,

• une consolidation des exploitationsmoyennes mais une concentration desstructures de production contrariée pardes difficultés d’accès au foncier.

Cette étude rend compte des dyna-miques en cours et des facteurs éco-nomiques en jeu. Dans une premièrepartie, une approche diachronique àpartir des recensements agricoles de1989 et 2000 explicite les évolutionsdifférenciées des divers systèmes deproduction. Dans une seconde partie,

Approche territoriale du développement agricole

Page 37: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

40

Agriculture durable, environnement et forêt

une approche économique des exploi-tations vient éclairer les dynamiquesen cours, en analysant la formation durevenu des systèmes de production-types en canne à sucre et élevagebovin.

L’évolution des revenus des systèmesde production canniers a été appro-fondie dans une démarche de prospec-tive de cette filière à l’horizon 2013,échéance de la nouvelle OCM. Lesplanteurs de canne sont confrontés aumécanisme classique en agriculture,d’ouverture du ciseau des prix quicorrespond à une évolution défavo-rable, pour eux, du rapport entre leprix des facteurs de production et desproduits. La tendance observée dansla dernière décennie est en effet àune augmentation sensible du prix desfacteurs : main d’œuvre (+4 %/anen valeur courante), phytosanitaires(+4 %/an), prestations de travauxmécaniques (+2 %/an)… De grandesincertitudes planent pour deux facteursclés de l’agriculture qui pourraientconnaître une flambée de leur prix :l’énergie et le foncier. Le prix de lacanne à sucre, aides incluses, estconsidéré comme stable en valeurcourante conformément à l’enga-gement de l’Etat de compenser enintégralité la baisse du prix industrielpar des aides. L’étude montre que cesévolutions de prix, toutes choseségales par ailleurs, entraînent uneperte de revenu de -3,2 à -6,8 % paran selon le système cannier. Ce quiaboutit à des niveaux de revenus pourl’exploitation de référence de 7 ha,compris entre 1⁄2 et 1 SMIC annuelen 2013 ; le système avec coupemécanique en zone favorable humideétant le seul à rester viable. Les impactsde différentes options envisageablespour augmenter la productivité etenrayer ces pertes de revenus ont étésimulés. L’amélioration du rendementau rythme tendanciel actuel n’est

pas suffisante, l’extension de surfaceassociée à une mécanisation de lacoupe paraît également nécessaire. Lessystèmes en milieu difficile (climatmoins humide ou plus froid, à plusfaible potentialité productive, et terrainnon mécanisable) sont menacés parmanque de rentabilité. L’avenir de cessystèmes à fortes contraintes restesuspendu à l’obtention de soutiensspécifiques, ou à une diversificationdes cultures ou des activités.

Les impacts des Contratsd’Agriculture Durable

En 2005, le projet « multifonctionnalitéde l’agriculture dans les DOMinsulaires » a été conclu par unatelier organisé avec la Chambred’Agriculture et le CNASEA, sur leretour d’expérience du dispositif desContrats d’Agriculture Durable (CAD)à la Réunion. Un certain nombre derecommandations pour la poursuite dela mise en place des CAD ont étéformulées à partir de la réaction desparticipants et des résultats du travailde recherche. La mise en place desCAD a créé une nouvelle dynamiquedans le milieu agricole. Ils sont àl’origine d’une évolution des pratiquesdes agriculteurs et de celles des techni-ciens dont les logiques d’interventionont été modifiées. L’évolution de cespratiques annonce un changementdans les différents métiers. On assisteainsi à une « professionnalisation » chezcertains agriculteurs qui s’illustre par :

• l’amélioration de la qualité dessuivis parcellaires,

• un raisonnement et une meilleureplanification des interventionstechniques,

• un changement des pratiques tech-niques, par une appréhension dufonctionnement global des exploita-tions qui permet une meilleure prise en

compte de l'environnement.

Le métier de conseiller de la Chambred’agriculture a aussi fortement évoluéd’un conseil technique, orienté canneà sucre, vers un conseil de « synthèse »qui modifie profondément l’organi-sation de son travail et sa finalité.

Un travail important devrait consister àpréciser cette redéfinition des métiersde conseiller et d’agriculteur et accom-pagner la réorganisation de l’appuitechnique, notamment par de laformation dans les domaines desenjeux environnementaux, de l’analysede l’évolution des pratiques des agri-culteurs et de l’approche projet. Uneffort de sensibilisation des élus profes-sionnels, notamment ceux qui parti-cipent aux différentes commissions,sur les nouvelles exigences des métierset des CAD est aussi nécessaire. Maisceci ne peut se concevoir sans unedéfinition et une hiérarchisationconcertées des objectifs stratégiquesqui seront amenés à structurer la miseen place des CAD. Le choix de cesobjectifs doit résulter d’un débatorganisé à l’échelle locale, en activantdes instances de concertation, tellela Commission Départementaled’Orientation Agricole (CDOA). Enlien avec les CAD, des choix serontnotamment à faire en matière d’organi-sation des services aux producteurs,en termes de spécialisation ou polyva-lence des techniciens d’appui. Enfin,l’articulation avec les Chartes dedéveloppement agricole est importanteà construire. Le diagnostic de territoireréalisé dans ce cadre devrait constituerun acquis important à mobiliser dansla construction des CAD.

Pour en savoir plus :http://multifonctionnalite.cirad.fr/

J-L. Fusillier, M. Piraux

Page 38: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

41

La Réunion dispose d’un importantsavoir-faire et d’une expérience origi-nale en matière de gestion du foncieret d’aménagement du territoire.L’Europe et la Région Réunion ontdonné au Cirad des moyens financierspour constituer, au travers d’uneaction de coopération régionale avecMadagascar, un pôle de compétencessur le thème de la « SécurisationFoncière et l’Aménagement duTerritoire ». Il s’agit de structurer uneoffre d’expertise à vocation régionaleau travers d’un appui technique etméthodologique à des sites pilotes

de la Réforme foncière àMadagascar et de l’accueil degestionnaires et d’opérateursmalgaches à la Réunion.

Ainsi, des agents de la DAF, duCNASEA et du Cirad se sontassociés à l’ONG malgacheHARDI dans la mise en placed’un service foncier de proxi-mité dans la commune pilotede Miadanandriana (Provinced’Antananarivo). Un diagnosticfoncier a tout d’abord permisd’évaluer la pertinence desdocuments cadastraux établisdans les années 1930 et les

pratiques de sécurisation foncièredéveloppées par la population etl’administration communale.

Une étude de faisabilité de la mise enplace d’un guichet foncier a ensuiteété conduite.

Dans le contexte particulier deMiadanandriana, les opportunités etles blocages de la réforme foncièremalgache ont été identifiés. Ce travaila enrichi les réflexions conduites dansle cadre des ateliers méthodologiquesorganisés par le Programme National

Foncier à Madagascar.

Par ailleurs, dix responsables etopérateurs de la réforme foncièremalgache ont été invités à la Réunionafin d’apprécier le dispositif réunion-nais mobilisé en matière de gestion dufoncier et l’intérêt d’une coopé-rationapprofondie avec des spécialistes de laDGI, de la DAF, duCNASEA, de la SAFER, de l’APRet de la Commune de Cilaos (février2005).

Un atelier de travail sur les systèmesd’information fonciers, animé parl’APR, a également favorisé leséchanges entre trois sites pilotes dela réforme foncière malgaches etdeux représentants de l’administrationmalgache en charge du foncier.

En 2005, le pôle de compétencesa mobilisé 44 agents provenant de14 institutions réunionnaises etmalgaches.

Pour en savoir plus :http://www.interreg-sfat.org

S. Aubert, C. Delcourt

Mise en place d’un pôle de compétencesen Sécurisation Foncière et Aménagementdu Territoire (SFAT)

Photo 2Dans le cadre du diagnostic foncier mené par le Cirad sur lacommune de Miadanandriana : inventaire au servicetopographique de Majakandrianan, février 2005 (C. Delcourt)

Appui à la gestion intégrée dulittoral (AGIL)

La prise de conscience générale dela dégradation du milieu corallienréunionnais a abouti en 2005 à la

création d’une réserve naturelle visantà assurer la viabilité du récif coralliengrâce à une gestion intégrée de la zonecôtière (GIZC) entre les divers acteursdu littoral. Cependant, les activités desbassins versants attenants à la réserve

ont un impact sur le fonctionnementdu récif, et les acteurs de ces milieuxen amont n’ont pas été associésjusqu'à présent. C’est dans ce contexteque l’île de la Réunion a été choisiecomme chantier d’application du

Modélisation des interactions entre société et environnement

Page 39: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

42

Agriculture durable, environnement et forêt

projet d’Aide à la Gestion Intégrée duLittoral (AGIL). Ce projet, regroupantl’IRD, BRL Ingénierie, le CNES,le Cirad, l’IFREMER, le BRGM etSCOT Conseil, visait à accroître lesapplications du spatial et à mieux fairecorrespondre l’offre à la demandedes utilisateurs.

Après une première étape de dévelop-pement de produits cartographiquesissus de l’outil satellitaire (2003-2004),une série d’enquêtes réalisées auprèsdes acteurs du littoral et des bassinsversants associés a permis de recueillirleur perception de la GIZC et de l’outilsatellitaire, ainsi que l’utilité et lesaméliorations qu’ils envisageraientpour chacun des produits développés.

Ces enquêtes ont montré que la GIZCest une notion qui suscite de plus enplus d’intérêt, mais qui reste encoreinappliquée faute de porteur identifié.L’outil satellitaire est, à l’heure actuelle,uniquement maîtrisé par les institutsde recherche. Son application à desproblématiques concrètes de gestiondu territoire (planification, suivi ou

contrôle) devra passer par un rappro-chement entre chercheurs et gestion-naires. Les destinataires finaux desproduits développés doivent êtreimpliqués dès la phase de conceptiondes produits.

L’ensemble des résultats d’Agil amotivé la Région à demander unfinancement à la DATAR afin depoursuivre un projet GIZC sur lazone Ouest.

Modélisation pour l’accompagnementdes décisions d’aménagementdu territoire intégrant différentsniveaux d’organisation(Domino)

Après une première phase d’acqui-sition de données pour appréhenderles critères sociaux et écologiquesconsidérés par les acteurs de l’amé-nagement du territoire réunionnais,Domino est entré dans sa secondephase. Le but est de construire avecdifférentes parties prenantes de la ges-tion du foncier un modèle conceptuel

illustrant les interactions entre les diffé-rentes occupations de l’espace.

Cette année, un groupe de travail a étéconstitué. Il inclut des partenairesdu développement territorial et deschercheurs faisant partie :

• Des chartes de développementagricole pilotées par la Chambred’Agriculture pour construire lesstratégies foncières du monde agricoleà l’échelle communale ;

• De la cellule méthodologique del’APR dont les activités accompagnentle programme d’aménagement desHauts de la Réunion ;

• Du Département de géographie del’université de la Réunion participantau groupe de réflexion de l’Agorah surl’étalement urbain ;

• Du Cirad (pôle agriculture durable)dont les travaux portent notammentsur la gestion du foncier et de la biodi-versité, le développement territorial etl’économie des exploitations agricoles.

Ce groupe a défini les interactionsentre secteurs d’activités à représenterdans le modèle.

A la Réunion, la dynamique démogra-phique rapide induit des besoinsen logement sans cesse accrus.Les politiques locales ne disposent pasde moyens suffisants pour réguler leflot de demandes et de nombreusesconstructions s’opèrent dans l’illégalitéau détriment du foncier agricole. Lesespaces naturels recouvrent près de60 % de la superficie de l’île dont unegrande partie gérée par l’ONF à desfins de conservation. La biodiversité dela Réunion constitue un des marqueursprincipaux de l’état de santé de cesmilieux soumis à des pressions anthro-piques (tourisme, agriculture, etc.) ouécologiques (développement despestes végétales) importantes.

Photo 3Animation d’un stand à la fête de la science : « La gestion intégrée du littoral des Hauts vers les Bas :une affaire de pentes à fleur de peau », Parc des Expositions de St Denis, novembre 2005(A. Botta).

Page 40: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Pour faciliter les discussions pourl’élaboration du modèle, une forma-tion aux formalismes UML (UnifiedModelling Language) et AGR (AgentsGroupes Rôles) a été réalisée au Ciradde Montpellier, en juillet 2005 auprèsdes partenaires de Domino (Sénégal,Réunion). Ces formalismes sont utiliséscomme langage commun entremodélisateurs et thématiciens pourconstruire des modèles conceptuels.

La question de la construction d’uneméthodologie commune dans undépartement d’outre-mer français etdans un pays en développement a,en outre, été débattue lors d’un sémi-naire de travail organisé à Dakar ennovembre 2005. Les institutions impli-quées et les dynamiques d’affectationdu foncier différentes sur chacun dessites imposeront des modèles implé-mentés distincts même si l’architectured’un modèle conceptuel générique apu être réalisée.

A. Botta, W. Daré

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

43

Photo 4Formation des partenaires de Domino

(Sénégal, Réunion) aux formalismes utilisés pour construire un modèleconceptuel illustrant les interactions entre les différentes occupations

de l’espace, juillet 2005, Cirad Montpellier(W. Daré).

L’Institut Français de la Biodiversité(IFB) a financé des travaux sur « laconfrontation des normes et des usagespour une gestion intégrée de la biodi-versité dans les Hauts de la Réunion ».Compte tenu de ses attentes liées àl’évolution de la filière « élevage allai-tant » et à la mise en place d’un parcnational, le Ministère de l’Agriculturea renforcé le dispositif financier duprojet en 2004. Il s’agissait de conduireune approche globale et interdiscipli-naire visant d’une part, à accroîtreles connaissances scientifiques sur labiodiversité et sur les pressions anthro-

piques qu’elle subit, et d’autre part, àproposer des pistes d’action adaptéesaux spécificités des systèmes d’exploi-tation et des milieux concernés.

En 2005, la structure des peuplementsvégétaux des prairies et des milieuxlimitrophes (forêts naturelles ouexploitées) a été étudiée et les fluxd’espèces envahissantes entre cesdifférents milieux en fonction despratiques pastorales analysés.Les espèces caractéristiques de cesmilieux ont été mises en évidence(figure 2 en page suivante). L’étude

des déterminants des flux d’espècesenvahissantes entre milieux (sur les 10espèces les plus abondantes) permetainsi d’apprécier les complémentaritéssusceptibles d’intervenir entre gestion-naires de milieux limitrophes. Ces fluxsont de nature très différente d’unezone d’étude à l’autre et que ceux quivont de la forêt vers les prairies sonttout aussi importants que ceux quivont des prairies vers les forêts.Les prairies à fort niveau d’intensifi-cation sont généralement peu envahieset apparaissent comme des zonesde protection contre les invasions

PASTOFOR : les éleveurs réunionnais,gestionnaires de la biodiversité ?

Page 41: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

44

Agriculture durable, environnement et forêt

végétales, entre les zones agricoleset urbanisées déjà fortement envahieset les zones naturelles à fort enjeuconservatoire (Le Coustour 2005).

Une étude sur les dispositifs contrac-tuels mobilisés par les éleveurs et lesforestiers dans les zones d’étudesPASTOFOR (Volcan et Hauts del’Ouest) a montré la pertinence durecours au contrat d’objectif deconservation de la biodiversité dansles systèmes d’exploitation. Cetteétude est un argument pour l’intro-duction de clauses environnementalesdans les baux ruraux (loi de moder-

nisation de l’agriculture de 2005) etpourrait favoriser une implication plusimportante des AFP dans la gestion etla maîtrise du foncier pastoral (Neirac-Delebecque and Aubert 2005).

Par ailleurs, une étude économiquedes systèmes d’élevage des Hauts dela Réunion a visé à comprendre lesconditions de création de la valeurajoutée et la part des subventionsdans cette création. Des modèlesstylisés d’exploitations bovines allai-tantes tenant compte des spécificitéstechnico-économiques et des particu-larités géographiques des élevages des

Hauts de la Réunion ont été élaboréset différents scénarios de conservationde la biodiversité ont été testés :évolution des aides environnemen-tales, diversification des activitésagricoles, agrotourisme (De Rouffignac2005).

Enfin, l’intérêt du recours aux signes deprovenance et de qualité a été abordé(De Sainte Marie and Marie-Vivien2005).

S. Aubert, T. Le Bourgeois, J.P. Choisis

0 20 40 60 80 100 120 140 160

Jachère d'Acaciamearnsii

Prairie spontanéepâturée

Forêt de cryptomeria

Forêt naturelle indigène

Zone tampon

Forêt de Tamarin

Ravine pâturée

Prairie arborée pâturée

Prairie semée pâturée

Prairie semée fauchée

Indigènes souhaitéesIndigènes indifférentesIndigènes indésirables

Exotiques souhaitéesExotiques indifférentesExotiques indésirables

Figure 2Diversité par milieu et par catégorie de plantes indigènes pour l’ensemble des peuplements végétaux étudiés en prairies et milieux limitrophes(forêts naturelles ou exploitées).

Page 42: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

45

Dans le cadre des recherches menéespar l’équipe REGARD, il est apparuindispensable de régionaliser lesconnaissances acquises pour lesgrands bassins versants de l’île enréalisant une cartographie de la vulné-rabilité des sols aux transferts despolluants. La démarche consiste àquantifier et à hiérarchiser les princi-pales propriétés des sols susceptiblesde modifier voire d’interagir avec lestransferts de polluants. La régionconcernée est située dans un premiertemps entre la rivière des Galets et laravine des Avirons. La première étapedu travail en 2005 a permis de définirune toposéquence (étagement de solsle long d’une pente) de référence. Ainsi, à l’aide d’analyses, de mesureset de descriptions, les sols et leurspropriétés ont été classifiés dans unsystème de taxonomie internationa-lement reconnu. Les correspondancesont été établies avec la carte morpho-pédologique (1991) qui utilise lanomenclature dite CPCS (1965).À partir des altitudes les plus basses,le modèle d’organisation des sols suit,schématiquement, la séquence suivante

(figure 3) : Nitisols, Phaeozem,Umbrisols, Cambisols andiques,Andosols et Podzols (photo 5 en pagesuivante). Elle correspond à une évolu-tion longue et complexe, sur deuxtypes de roches volcaniques (phases 3et 4). Entre 800 et 1500 mètresd’altitude, les Andosols se développentsur des roches volcaniques « jeunes »de la phase 4.

Au-delà de 1500 mètres, sous unevégétation éricoïde (c'est-à-dire avecdes mousses et des lichens) ou souscouvert forestier, la pédogenèsepodzolisante est le processus d’évolu-tion du sol (vers un type nommépodzol) qui domine actuellement etqui se superpose aux Andosols. De800 à 200 mètres d’altitude, les sols sedéveloppent sur des roches de la

Vulnérabilité des sols aux transferts des polluants

RISQUE ENVIRONNEMENTAL,GESTION AGRICOLE, RECYCLAGE DESDÉCHETS (REGARD)

Nos ressources vitales, l’eau et le sol, sont menacées par des pollutions, essentiellement diffuses, de naturevariée (nitrates, pesticides, etc.). L’insularité ainsi que la diversité climatique et agro-pédologique de la

Réunion rendent impossible une étude systématique de tous les risques de pollutions dans toutes les situations.La stratégie de recherche que mène l’équipe REGARD consiste à étudier les processus bio-géochimiques et lespropriétés hydrodynamiques impliqués dans les transferts des polluants dans les sols et ceci, aux échelles les plusadéquates : (1) en conditions parfaitement contrôlées de laboratoire, à l’échelle du batch et de la colonne de solet (2) en conditions réelles de terrain, au sein des stations expérimentales du Cirad.

roches volcaniques de la phase 3

(250 000 à 350 000 ans)

roches volcaniques de la phase 4

(70 000 à 230 000 ans) altitude (m)

Nitis

ols

Phae

ozem

Umbr

isols

Cam

biso

ls

Ando

sols Po

dzol

s

450600

800900

1500

Figure 3Schéma d’organisation des sols le long de la toposéquence (étagement de sols le long d’une pente) de référence.

Page 43: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

46

Agriculture durable, environnement et forêt

phase 3 et sont de plus en plus évoluésparce qu’ils ont subi une brunificationpuis un processus de fersiallitisation(c'est-à-dire d’évolution vers un typede sol où le fer et la silice sont domi-nants). Cela se caractérise notammentpar des taux de matière organique etun degré de saturation en bases échan-geables de plus en plus faible.

L’acquisition d’un ensemble depropriétés fondamentales de ces sols

va être poursuivie et étendue à la zoned’étude. Ces données, une fois inté-grées dans un système d’informationgéographique, seront utilisées pourréaliser une cartographie des classesde vulnérabilité aux transferts despolluants.

F. Feder

Photo 5Podzol situé à 1830 mètres d’altitude surla toposéquence sous couvert forestier (F. Feder).

Pour évaluer les risques de pollutiondes nappes par les nitrates suite àl’épandage de lisier de porc (photo 6),une approche, couplant l’étude ducompartiment sol cultivé et celle ducompartiment sous-sol non saturé,a été adoptée. Les campagnes demesures ont été réalisées au cours dedeux cycles culturaux consécutifs demaïs. Le lessivage de nitrate à la basedu profil racinaire (150 cm), déduit del’étude du compartiment sol cultivé, aensuite été utilisé comme entrée ducompartiment sous-sol.

Etude expérimentale des flux d’eauet de nitrate dans le sol cultivé

Flux d’eau.Les résultats expérimentaux ontmontré que l’essentiel des précipita-tions d’un cycle contribue au drainage(40-55 %) et à l’évapotranspiration(25-45 %). La recharge du stock d’eaudu sol (5-15 %) et le ruissellement(0-5 %) sont des termes plus margi-naux du bilan hydrique. Le drainageest très rapide lorsque l’humidité dusol est proche de la capacité auchamp : près du tiers d’un épisodepluvieux important peut être drainéau-delà de la zone racinaire en24 heures. Le ruissellement n’a étéobservé qu’au cours de la deuxièmecampagne de mesures, pour desépisodes pluvieux très intenses(jusqu’à 85 mm h-1). La très faiblequantité d’eau ruisselée est en bonaccord avec les fortes valeurs deconductivité hydraulique mesuréesin situ.

Flux de nitrate.L’apport de lisier a contribué de façon

satisfaisante à la fertilisation azotéedu maïs. La première année, lestock d’azote nitrique dans le sola augmenté, tandis que l’annéesuivante un important lessivage denitrate a été observé (figure 4 en pagesuivante). L’absence de lessivage denitrate lors de la première applicationde lisier traduit la grande capacité dusol à caractère andique (comportantdes Andosols) à retarder les nitrates.Les propriétés d’adsorption des ionsnitrates sur les particules de sol desurface ont été caractérisées en labo-ratoire. Cette adsorption est réversible.La capacité de rétention des nitratesn’a donc que peu d’influence à longterme sur les risques de pollution desnappes d’eau si les quantités de lisierépandues chaque année sont élevées.Le flux de pollution est seulementretardé. Les flux de nitrate observéssous la parcelle lisier indiquent quepour la pluviométrie habituelle de lazone d’étude, le temps de séjourmoyen du nitrate dans la zoneracinaire est d’environ 1,7 an.

Evaluation des risques de pollution des nappes par les nitrates

Photo 6Travail du sol aux Colimaçons pour l’incorporation du

lisier appliqué (H. St Macary).

Page 44: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

47

Modélisation des flux d’eauet de nitrate dans le compartimentsol cultivé

La simulation des différents termes dubilan hydrique à l’aide du modèleWave a donné des résultats trèssatisfaisants pour les deux traitements.Les flux d’eau sont correctementreproduits (figure 5). Avec le calage dumodèle, il devient possible d’établirdes scénarios et d’en étudier les consé-quences. Les scénarios testés ontconfirmé que les nitrates lessivés à 150cm ne proviennent pas des apports delisier effectués lors de la même saisonculturale. Ainsi, les différents scénariosindiquent que, pour la prochaine

saison des pluies (2005/2006), sousréserve que les conditions climatiquesne soient pas trop différentes de cellesdes années tests, la quantité de nitrateslessivés sous la parcelle lisier sera trèsimportante quelle que soit la quantitéde lisier apportée en début de cyclecultural.

Évaluation de la cinétiquedes transferts d’eau et de nitratedans le sous-sol

Le suivi de l’eau et des nitrates dans lesous-sol a permis de constater que lesflux d’eau pouvaient être très rapidescontrairement aux flux de nitrate quisont retardés dans les niveaux rocheux

très altérés du sous-sol. Le fait que lesflux d’eau soient très rapides lorsqueles teneurs en eau sont élevéesconfirme l’hypothèse selon laquelleles fractures des niveaux rocheuxcompacts sont hydrauliquementfonctionnelles.

Les essais réalisés sur des échantillonsde roche très altérée ont confirmél’existence de propriétés d’adsorptiondes nitrates dans les matériaux dusous-sol. Les flux de nitrate quittant lazone racinaire, puis la base du sol,sont donc encore susceptibles d’êtreralentis.

H. Saint Macary

Figure 4Lessivage des nitrates au cours de la campagne 2003-2004 (gauche) et 2004-2005 (droite).

Figure 5Modélisation des termes du bilan d’azote.Les figurés (points, croix) représententles valeurs mesurées, les traits les valeurssimulées.

Page 45: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

48

Agriculture durable, environnement et forêt

A la Réunion, 80 % des échantillonsde sol pour le nickel (Ni), 55 % pour lechrome (Cr), 12 % pour le cuivre (Cu)et 4 % pour le zinc (Zn), présentent desconcentrations supérieures aux valeursseuils réglementaires en vigueur dansle cadre de la mise en place d’unépandage de boue d’épuration. Faceà l’augmentation de la production deces boues à la Réunion dans lesprochaines années, l’équipe REGARDétudie les différentes modalités derecyclage pouvant se substituer à laseule mise en décharge actuellementpratiquée. Parmi les modalités étu-diées, il y a l’épandage des boues surdes parcelles agricoles. La législationprévoit en effet que des dérogationsaux valeurs seuils puissent être accor-

dées par le préfet sur la base d’étudesdu milieu concerné montrant que lesETM (Eléments traces métalliques) dessols sont ni mobiles ni biodisponibles.

En 2005, l’objectif était d’évaluer l’im-pact de deux années d’épandage deboue d’épuration sur la spéciation desETM d’une parcelle cultivée en canneà sucre. Le site d'expérimentation estsitué dans le sud-ouest de l'île, sur lacommune de Saint-Pierre, au lieu-ditBassin Plat. La Mission ValorisationAgricole des Déchets (MVAD) de laChambre d’Agriculture, qui a géré cedispositif, a sélectionné un sol dont lesconcentrations initiales en Cr, Cu et Nidépassent les valeurs seuils réglemen-taires interdisant donc a priori la mise

en pratique de l’épandage des bouesde station d’épuration (tableau 1).

Après deux années d’épandage de laboue d’épuration, il n’a pas été observéd’augmentation de la concentration enCr, Cu, Ni et Zn dans les sols.

L’épandage de la boue d’épuration n’aque peu modifié la spéciation des ETMprésents dans les sols, ce qui signifieque cette pratique n’a pas rendu plusmobile les éléments étudiés (à l’excep-tion de Zn, mais sa concentrationinitiale est inférieure aux valeursréglementaires).

Ces résultats, qui sont les premiersobtenus sur la spéciation des ETM àla Réunion suite à l’épandage deboue d’épuration, mériteraient d’êtreétendus. Cela, afin d’envisager lamise en place d’une telle filière derecyclage agricole de cette matièreorganique qui peut s’avérer être unsubstitut intéressant des engrais.

Pour en savoir plus :http://etmreunion.cirad.fr

E. Doelsch

Spéciation des éléments traces métalliquesdans un sol amendé avec des boues d'épuration

L’évaluation des flux de nutriments(azote, phosphore et potassium = NPK)dans les agro-écosystèmes préoccupedepuis le milieu des années 1990 de

nombreux scientifiques et respon-sables agricoles à travers le monde.L’étude de ces flux offre une possibilitéd’évaluer objectivement les effets

potentiels de la gestion des systèmesde productions agricoles sur leurenvironnement.En préalable à une étude plus précise,

Cr Cu Ni Zn

Parcelles decanne à sucre

Valeurs seuilsréglementaires

432 118

150 100

310

50

217

300

mg kg-1 M.S.

Tableau 1Concentrations en chrome, cuivre, nickel et zinc des parcelles expérimentales (Bassin Plat).

Bilan des éléments nutritifs issus des engrais de ferme dans les Hauts du Tampon

Page 46: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

49

un bilan exploratoire, à l’échelle duterritoire (Petit Tampon et du GrandTampon) (carte 2), entre la productiondes engrais de ferme (lisiers, fumiers,…issus des élevages) et les besoins descultures en nutriments a été réalisé en2005. On trouve, en effet, sur cettezone un élevage important et diversifié(bovins laitiers et allaitants, porcins etvolailles hors sol) et des systèmes deculture, eux aussi, divers (canne àsucre, arboriculture, maraîchage).Ce bilan agronomique constitue unepremière sur ce territoire.

La production des engrais de ferme etleur valeur fertilisante ont été estiméesen tenant compte des cheptels exis-tants, des temps de présence desanimaux dans les bâtiments, et de leurteneur en éléments NPK. Les besoinsdes cultures ont été déterminés enappliquant le principe de la fertilisa-tion raisonnée, basé sur l’utilisationdes coefficients d’efficacité de l’azote(figure 6). Au cours de ce travail, unoutil informatique facilitant le calculdes besoins de fertilisation raisonnéepar l’intermédiaire d’un formulairegénérique de saisie a été développé.A terme, cet outil pourra être mis àdisposition de conseillers agricoles.

Compte tenu des productions estiméesdes élevages, des besoins estimésdes cultures, et des potentialitésd’épandage, il s'avère que le territoiredes Hauts du Tampon peut, sansproblème majeur, recycler la totalitéde l'azote issu des matières solides.

Concernant les matières liquides,les données collectées permettentde comparer les conséquences deréglementations différentes. Ainsi, sil’on suppose que toutes les exploita-tions satisfont au Règlement SanitaireDépartemental (RSD), alors la zone estglobalement excédentaire (la produc-tion d’engrais dépasse la capacitéd’absorption des cultures).

Si, en revanche, toutes les exploita-tions d'élevage satisfont aux normesdes Installations Classées pour laProtection de l'Environnement (ICPE),alors la zone est globalement équili-brée. Dans ce dernier cas, la totalité del’azote issu des exploitations d’élevagedoit pouvoir être recyclé sur ce terri-toire moyennant des pratiques degestion adaptées.

Notons toutefois que ce bilan estthéorique, dans la mesure où ilprésuppose une gestion des engrais deferme, produits sur place, (tout cequi est produit est épandu sur la solecultivée au sein même de la zone ;pas d’importations d’autres engraisde ferme) et une répartition desépandages respectant les principesde la fertilisation raisonnée et laréglementation.

Afin de mieux cerner les pratiquesde gestion des agriculteurs et leséventuels problèmes qu’ils peuventrencontrer localement, des enquêtesen exploitations sont en cours.

J-M. Médoc, F. Guerrin

Production d'engrais de fermemaîtrisables et non maîtrisables

Offre en engrais de ferme

Localisation des élevages

Estimation raisonnée des besoinsen nutriments des cultures

Choix des engrais de ferme à épandre

Application des zones d'exclusion limitantl'épandage des engrais de ferme

Niveau de substitution des engrais minérauxpar les engrais de ferme

Localisation des cultures

Demande des culturesen engrais de ferme

Bilan des nutriments issus des engraisde ferme au niveau de la zone considérée

Carte 2Répartition des cultures sur le territoiredu Petit Tampon et du Grand Tampon

Figure 6

Page 47: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

50

Agriculture durable, environnement et forêt

Thèses

DARE W., 2005. Comportements des acteurs dans le jeuet dans la réalité, indépendance ou correspondance ? :Analyse sociologique de l'utilisation de jeux de rôles enaide à la concertation. Thèse, Ecole Nationale du GénieRural, des Eaux et Forêts, Paris, 402 p.

PAYET N., 2005. Impact des apports de lisier sur unsol cultivé de la Réunion : Etude expérimentale et modé-lisation des flux d’eau et de nitrate dans la zone nonsaturée.

Communications à congrès

AUBERT S., LE BOURGEOIS T., 2005. « Les éleveursréunionnais gestionnaires de la biodiversité ? », AtelierIFB Dynamiques de la biodiversité et accès auxressources et aux milieux, Fréjus, 7-9 septembre 2005.

DAVID G., ANTONA M., BOTTA A., DARE W., DENIS J.,DURIEUX L., LOINTIER M., MIRAULT E., THOMASSIN A.,2005. La gestion intégrée du littoral récifal de LaRéunion : de la connaissance scientifique à l’actionpublique, jeux d’échelles et jeux d’acteurs, actes ducolloque Prospective du littoral, 16 p.

DAVID G., ANTONA M., BOTTA A., DARE W., DENIS J.,LOINTIER M., THOMASSIN A., 2005. L’observation de laterre, révélateur de l’interface Bassins versants / littoral :le projet AGIL à la Réunion, XIe Journées de Géographietropicale, 7-10 novembre 2005, Martinique.

DOELSCH E., SAINT MACARY H., VAN DE KERCHOVE V.,2005. Sources of very high heavy metal content in soils ofvolcanic island (La Réunion) In: 7th InternationalSymposium on the Geochemistry of the Earth’s Surface,August 23-27 2005, Aix-en-Provence, France. Volume ofAbstracts, 574 p.

DULCIRE M., CHIA E., PIRAUX M., 2005. Contexted'action et évolution des exploitations agricoles : les CTEà la Réunion et de la Guadeloupe. In SymposiumInternational sur les Territoires et Enjeux duDéveloppement Régional, Lyon, 9 au 11 mars 2005 /INRA. - s.l. : s.n., 13 p.

GARCIA F., GUERRIN F., MARTIN-CLOUAIRE R.,RELLIER J.-P., 2005. The human side of agriculturalproduction management - The missing focus in simula-tion approaches. Proc. Modsim 2005, InternationalCongress on Modelling and Simulation, Advances andapplication for management and decision-making,Melbourne (Australia), 12-15 December 2005.

GUERRIN F., 2005. Simulation of action in productionsystems. Proc. Modsim 2005, International Congress onModelling and Simulation, Advances and applicationfor management and decision-making, Melbourne(Australia), 12-15 December 2005.

GUERRIN F., MEDOC J.-M., 2005. A simulation approachto evaluate supply policies of a pig slurry treatment plantby multiple farms. EFITA/WCCA 2005 Joint Conference,The 5th Conference of the European Federation forInformation Technology in Agriculture, Food andEnvironment and The 3rd World Congress on Computersin Agriculture and Natural Resources, 25-28 July, 2005,Vila Real (Portugal).

JAMIN J-Y., BISSON P., FUSILLIER J-L., KUPER M.,MARAUX F., PERRET S., VANDERSYPEN K., 2005. Laparticipation des usagers à la gestion de l’irrigation : desmots d’ordre aux réalités dans les pays du Sud. InIrrigation et développement durable Colloque del’Académie d’Agriculture de France. 18 p., Paris, 19 mai2005, Paris.

MEDOC J.-M., GUERRIN F., COURDIER R.,RALAMBONDRAINY T., PAILLAT J.-M, 2005. Use ofsimulation models to improve individual and collectivemanagement of pig effluents in Grand Ilet (RéunionIsland). International workshop on green pork production– Porcherie Verte, Paris, 25-27 May 2005.

PAYET D., MEDOC J.-M., RALAMBONDRAINY T.,GUERRIN F. ET COURDIER R., 2005. Outils d’observationet d'analyse de simulation multi-agents : l'expérience dela plate-forme Geamas/Biomas. CABM-HEMA-SMAGET2005, Joint Conference on Multi-Agent Modellingfor Environmental Management, Bourg-Saint-Maurice,France, 21-25 March 2005.

PIRAUX M., DULCIRE M., CHIA E., 2005. Multifonction-nalité, situation de gestion et territorialisation despolitiques publiques. Le cas des CTE dans les DOM. InSymposium international sur les territoires et enjeux dudéveloppement régional, Lyon, 9 au 11 mars 2005 /INRA. - s.l. : s.n., 10 p.

RICHEFORT L., 2005. Modélisation des interactionsentre politique de l’eau et politique de développementagricole- Application à la gestion de l’eau d’irrigation àl’île de la Réunion. Ecole d’été Gestion de la ressource eneau dans les bassins versants aménagés. Montpellier,4-6 juillet 2005.

Publications et communications en 2005 :

Page 48: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

51

TRAN DUC, T., HILLION B., NGUYEN QUE C.,PORPHYRE V., MEDOC J.-M., 2005. Nitrogen balancebetween animal wastes production, crops and fish pondsdemand at commune level in Thai Binh province,Northern Vietnam. AHAT-BSAS International Conferenceon Integrated livestock-Crop systems to meet thechallenges of globalisation, Khon Kaen (Thailand),November 15-18, 2005.

Publications

AUBERT S., MARIE-VIVIEN D., 2005. « Aspects juridiquesde la biodiversité et jeux d’acteurs » ; "BiodiversityLegislation", Nature, Communities&Biodiversity, Cirad'sContribution, 01/2005: page 7-9.

AUBERT S., PICOT F., 2005. « Bois jaune et tisaneurs : lesmodalités d’application de l’article 8j dans un DOM : Laprise en compte des savoirs et savoir-faire locaux sur laNature dans les expériences françaises », in Biodiversitéet savoirs naturalistes en France, Cirad/IDDRI/IFB/INRA,pp. 224-228.

COLLECTIF COMMOD, 2005. « La modélisation commeoutil d'accompagnement. » Nature Sciences et Sociétés,vol.13 (2), pp. 165-169.

FEDER F., TROLARD F., KLINGELHOEFER G., BOURRIE G.2005. In situ Mössbauer spectroscopy: Evidence forgreen rust (fougerite) in a gleysol and its mineralogicaltransformations with time and depth. Geochimica etCosmochimica Acta, 69 (18): 4463-4483.

SOTI V., BOTTA A., BEGUE A., DESPINOY M., COLIN F.,2005. « Contribution de la télédétection au suivi de lasensibilité des sols à l'érosion à l'échelle d'un bassinversant (île de La Réunion). » Revue Internationale deGéomatique, vol 15 (4), pp 439-459.

Rapports, synthèses, documents techniques

ANTONA M., BOTTA A., DARE W., DAVID G.,THOMASSIN A., 2005. L’approche « utilisateurs », AGIL,36 p.

ANTONA M., BOTTA A., DAVID G., De la TORRE Y., DAREW., DESPINOY M., DURIEUX L., SLEPOUKHA M.,THOMASSIN A., HEURTAUX V., 2005. Projet AGIL,Rapport Réunion, 99 p.

AUBERT S., FONTAINE D., BERGER B., 2005. La protectionde la biodiversité réunionnaise, Accès au Droit, sep-tembre 2005, Réunion, 51 p.

AYACHE B., 2005. Catalogue de Metadonnées SIG, 415 p.

BASILE-DŒLSCH I., BOTTERO JY., CAZEVIEILLE P.,CHEVASSUS-ROSSET C., DŒLSCH E., FEDER F.,FINDELING A., GARNIER J.M., GAUDET JP.,MASION A., MOUSSARD G., MOUSTIER S., ROSE J.ET SAINT-MACARY H., 2005. Rapport d’avancement «Recyclage agricole des déchets organiques dans lessols tropicaux (Réunion) : quel impact sur les transfertsd'éléments traces métalliques ? » - Convention ADEME-Cirad n° 0475C0013, 87 p.

DEROCHE B., 2005. Impact de l’épandage d’une boue deSTEP sur la spéciation des ETM dans les sols réunionnais.MST Eaux, Sols et Pollutions, EOST.

DOELSCH E., 2005. Eléments traces métalliques -Evaluation de la biodisponibilité des ETM vis-à-vis dedifférents organes végétaux (racine, feuille, fruit) par desessais de cultures maraîchères. Cirad-MVAD, 44 p.

DOELSCH E., FEDER F., FINDELING A., DUDAL Y., 2005.Eléments traces métalliques - Evaluation de l'impact del'épandage d'une boue d'épuration sur la mobilité et laspéciation des ETM d'un andosol. Cirad-MVAD, 99 p.

FUSILLIER J-L., PIRAUX M., CHOISIS J-P., 2005.Dynamique structurelle 1989-2000 et viabilité écono-mique des exploitations agricoles réunionnaises.Contribution à l’atelier « Structures d’exploitation etmodèles agricoles » Cahiers de l’agriculture du ConseilGénéral de la Réunion. Rapport Cirad-Tera n°16/05. 34 p.

GIRAUD F., 2005. Etude de la filière maïs dans la régionde Nampula au Mozambique dans la perspective d’ap-provisionnement d’une union de coopérative réunionnai-se. Mémoire ENITA Clermont-Ferrand.

GUILLUY D., PIRAUX M., KAUFMANT D., CARON P.,2005. L’île de la Réunion. Une approche par un zonage àdire d’acteurs. PAH/ Cirad/ APR, 75 p.

HILLION B., 2005. Adéquation entre la productiond’effluents d’élevage et leur utilisation potentielle pourfertiliser les cultures et les étangs aquacoles dans undistrict du nord Vietnam. Etude menée sur le District deVu Thu, Province de Thai Binh, delta du fleuve Rouge.Mémoire de DAA Agronomie Environnement, Ina-PG-Cirad, 69 p.

MARTIGNAC C., De GERUS P., FABRE C., AUBERT S.,BERNARD G., 2005. Diagnostic foncier sur la communepilote de Miadanandriana, Cirad/CNASEA/DAF, mars2005, 18 p.

Page 49: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

52

Agriculture durable, environnement et forêt

NEIRAC DELEBECQUE C., AUBERT S., 2005. Analyse ducadre légal réglementaire et contractuel de l’activitépastorale dans les espaces relevant du régime forestier àla Réunion, octobre 2005, 27 p.

PAPAICONOMOU H., FUSILLIER J-L, MASSON J.,DERANCHIN B., 2005. Perspectives d’évolution des struc-tures et des revenus des exploitations cannières à l’hori-zon 2013. Cahiers de l’agriculture du Conseil Général dela Réunion. Cirad, Chambre d’Agriculture. 29 p.

PECHARD G., ANTONA M., AUBERT S., BABIN D., 2005.« Des contrats pour l’exploitation de deux ressourcesphytogénétiques à Madagascar : Une approche prospective,Bois et Forêts des Tropiques, n° 232.

ROUFFIGNAC (de) A., 2005. Enjeu des incitationséconomiques en élevage allaitant pour la gestion de labiodiversité dans les Hauts de la Réunion, mémoire deMaster Recherche 2, Agro M, Université de Montpellier,Cirad, 95 p.

RAIMBAULT, T., 2005. Adéquation actuelle entre l’offreen effluents d’élevage et les besoins des cultures sur leterritoire Petit-Grand Tampon à la Réunion. Mémoire deMaster professionnel Sciences et Productions Végétales,Agrocampus Rennes-Université Rennes I-Cirad, 44 p.

RALAMBONDRAINY, T., AVELIN J.-G., PAYET D., 2005.Guide de l’utilisateur de Biomas. Cirad-Université de laRéunion, juin, 80 p.

RAZAFIARISON S., RAKOTONANDRASANA T.,AUBERT S., 2005. Etude Historique sur les politiquesfoncières menées à Madagascar et dans la région deManjakandriana de 1896 à 1960, Universitéd’Antananarivo/CIRAD, INTERREG SFAT, Septembre2005, 40 p.

SAINTE MARIE C., MARIE VIVIEN D., 2005. Revue dessignes distinctifs liés à l’origine géographique permettantde conforter un élevage bovin respectueux de la biodiver-sité, 28 juin-3 juillet, Réunion, 21 p.

WOJCIECHOWICZ O., 2005. Recyclage agricole desdéchets organiques dans les sols tropicaux : évolutionet spéciation des matières organiques. MasterRecherche Géosciences de l’Environnement, UniversitéAix-Marseille III.

Retrouvez toutes les publications de l’unité risque environ-nemental lié au recyclage sur :http://www.cirad.fr/ur/index.php/recyclage_risque/publications

Publications et communications en 2005 :

Page 50: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Au sein du Pôle de Protection desPlantes (3P), l’Unité Mixte de RecherchePeuplements Végétaux et Bioagresseursen Milieu Tropical (UMR PVBMT), quiregroupe le Cirad et l’Université de laRéunion, a poursuivi ses recherchesselon ses quatre axes : épidémiologie desmaladies végétales, dynamique et luttecontre les populations d’insectes vecteursou ravageurs, génétique des plantes,biodiversité et plantes envahissantes.

En novembre 2005, l’UMR PVBMT (voir :http://www.univ-reunion.fr/pvbmt/) a étéévaluée très favorablement par une commis-sion nationale. Celle-ci a noté « un progrèssensible en matière de publications (105publications de rang A depuis 2000) et derayonnement ainsi qu'une bonne efficacitédans le transfert des résultats de la recherche ».L’habilitation de l’UMR a donc été recon-duite pour la période 2006-2009.

Quatre thèses ont été soutenues au sein del’UMR en 2005. Parmi celles-ci : une thèse àété effectuée, pour la première fois, encotutelle entre l’Université de la Réunion etune université européenne (Wageningen,Pays Bas), sur le sujet des bégomovirus de latomate.

L’épidémiosurveillance en santé végétaleexige des outils de diagnostic toujours plussensibles et rapides. En 2005, une méthodemoléculaire de détection de Xanthomonasaxonopodis pv. allii, agent du dépérissementde l’oignon, plus sensible que la techniquede référence, a été mise au point. Elle serautilisée par la DAF/SPV pour le contrôle et lacertification locale de semences. Au niveaurégional et dans le cadre du PRPV (voir :www.prpv.org), un outil générique de détec-tion des maladies virales et bactériennes dela tomate et la pomme de terre, productionshorticoles majeures, est en cours d’élabo-ration avec le MSIRI (Ile Maurice). Enfin, unenouvelle opération de recherche a été initiéeen 2005 pour étudier la dynamique despopulations de Ralstonia solanacearumdans le but d’orienter les programmes derésistance variétale.

La lutte contre les ravageurs des cultures,comme les mouches des fruits, ou des vec-teurs de virus, comme les aleurodes, estdevenue difficile suite aux changements desmodes de productions et à l’introductiond’espèces invasives. Chez certaines, commeBemisia tabaci, vecteur de bégomovirus, desflux de gènes, récemment mis en évidenceentre biotypes invasif et indigène, sont unfacteur de plus favorisant leur pullulation. Lesstratégies de lutte doivent ainsi sans cesseêtre réinventées. En lutte biotechnique, un système de pié-geage de masse pour les femelles de Ceratitisrosa a été testé cette année et s’est montréplus efficace et d’un moindre coût que lepiège de référence (« Multi-lure »). En luttebiologique, le parasitoïde Fopius arisanus aété retrouvé sur de nombreux sites, deux ansaprès son lâcher, ce qui confirme son accli-matation et laisse espérer la réduction despopulations de Bactrocera zonata. En génétique des plantes, un fort déséquilibrede liaison a été mis en évidence, cette année,chez la canne à sucre. Celui-ci permettra delocaliser plus rapidement des gènes d’intérêtsde la canne avec des méthodes de séquen-çage à haut débit et facilitera ainsi la sélec-tion variétale. Sur la vanille, l’étude de ladiversité génétique intra-spécifique de diffé-rentes espèces cultivées, menée grâce àune importante collection de vanilliers(22 espèces et 222 accessions en 2005), amontré notamment que cette diversité esttrès étroite chez la vanille bourbon, V. plani-folia. En terme d’obtention variétale, de nou-veaux hybrides de maïs, pour la productiond’ensilage, et de nouveaux hybrides d’oi-gnon ont donné des résultats très promet-teurs.En biodiversité, les principaux résultats de2005 portent sur la biologie des arbres indi-gènes et leur place dans les forêts naturelles.Ils sont aujourd’hui valorisés auprès despartenaires, gestionnaires des milieux natu-rels, dans leurs programmes de restauration.

Tous les détails des résultats des recherchesde l’UMR PVBMT sont présentés dans lespages suivantes.

B. Reynaud

Protection des plantes

53

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Page 51: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

54

ÉPIDÉMIOLOGIE DES MALADIESBACTÉRIENNES ET VIRALES

En avril 2004, la présence desymptômes, plus marqués que ceuxhabituellement observés, de lamaladie du TYLC, Tomato yellow leafcurl (maladie du jaunissement desfeuilles en forme de cuillère), dans uneparcelle de tomate en plein champ àSaint-Gilles les Hauts suggéraitl’apparition d’un variant plus sévère dela souche Mild du TYLCV ou l’intro-duction d’une nouvelle souche duTYLCV ou encore celle d’un nouveaubégomovirus. L’analyse des séquencesnucléotidiques partielles du virus,identifié dans les échantillons prélevésà Saint-Gilles les Hauts, a permis

d’incriminer une souche du TYLCVencore jamais décrite à la Réunion :la souche Israël dite recombinante duTYLCV. Le clonage et le séquençagedu génome complet du virus ontpermis de valider la descriptiontaxonomique et d’étudier les liens deparentés avec les autres isolats deTYLCV décrits dans le monde (figure 1).L’arbre phylogénétique construitmontre que l’isolat réunionnais de lasouche Israël du TYLCV (TYLCV-[RE])est génétiquement le plus apparenté àl’isolat espagnol d’Almeria du TYLCV.L’obtention d’un clone viral agroin-fectieux du TYLCV-[RE], utilisableen sélection variétale, a enfin rendupossible la comparaison en laboratoire,du pouvoir pathogène du TYLCV-Mld[RE], présent sur l’île depuis1997, et de celui nouvellementintroduit, le TYLCV-[RE].Des symptômes plus sévères de lamaladie ont été observés pour lasouche Israël, compatibles avec ceuxobservés en plein champ (figure 2).

J.M. Lett, H. Delatte, B. Reynaud

Caractérisation moléculaire et biologique de la soucheIsraël dite recombinante du Tomato yellow leaf curlvirus sur tomate à la Réunion

Protection des plantes

100

0.05

TYLCSV

TYLCV-IL [Alm]

TYLCV-IL

TYLCV-IL [PR]

TYLCV-IL [DO]

TYLCV-IL [CU]

TYLCV-MId [Aic]

TYLCV-MId [PT]

TYLCV-MId [Shi]

TYLCV-MId

TYLCV-MId [ES7297]

TYLCV-[IR]

TYLCV-[RE]

100

100

100

10066

82

87

74

10060

TYLCV-Mld[RE]

95%

98,8%

Figure 1Arbre phylogénétique indiquant les liens de parenté entre les séquences des génomes complets d’ADNdes isolats de la souche Mild du Tomato yellow leaf curl virus (TYLCV-Mld) et les isolats de la soucheIsraël du TYLCV.

Figure 2Comparaison des symptômes de la maladie

du jaunissement des feuilles en forme de cuillèreou TYLC entre l’isolat réunionnais de la souche

Mild du Tomato yellow leaf curl virus(TYLCV-Mld[RE]) et l’isolat réunionnais

de la souche Israël (IL) du TYLCV (TYLCV-[RE]),15 jours après inoculation.

Les symptômes de nanisme foliaire observésen laboratoire sont plus importants pour les plants

inoculés avec la souche IL versus Mild du TYLCV.

Page 52: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Une épidémie très sévère de lamaladie de la mosaïque du manioc(CMD) sévit en Afrique de l’Est, avecun impact humain et économique trèsimportant. La description récente deplusieurs espèces de Cassava mosaicvirus (CMVs) à Madagascar et la recrudescence de symptômes sévèresde la CMD à Mayotte, ont conduità réaliser une étude de la diversitégénétique des CMVs présents dans lesîles des archipels des Comores etdes Seychelles (photo 1). Ce projetd’épidémio-surveillance régionalese déroule en partenariat avec lesservices officiels de la protection desvégétaux des pays de la Commissionde l’océan Indien (COI). A partir deprélèvements d’échantillons foliairesde manioc présentant des symptômesde CMD, des travaux de détection par

PCR, de clonage et de séquençage ontété réalisés.Le séquençage partiel de deux régionsdistinctes du génome des bégomovirusa révélé l’existence de trois principauxgroupes génétiques. Le premier estformé par les isolats des îles del’archipel des Seychelles. Le secondregroupe les échantillons de Mayotteet d’Anjouan. Enfin, le dernier groupeest principalement composé des isolatsde Grande Comore. Le séquençagecomplet du composant génomique Ad’isolats, représentatifs de la diversitégénétique en présence, a montré queles CMVs trouvés aux Seychelles, àMayotte, à Anjouan et en GrandeComore font partie de l’espèceEast African cassava mosaic virus(EACMV), (figure 3). Un deuxièmetype virale contenant un fragment du

Diversité génétique des bégomovirus responsablesde la maladie de la mosaïque du maniocaux Comores et aux Seychelles

Photo 1Symptômes de la maladie de la

mosaïque du manioc : flétrissement,filiformisme et mosaïque de

décoloration de la feuille.

100

86

100

100

Mohéli-193

Grande-Comore-011

Grande-Comore-103

Seychelles-097

Anjouan-061

Mayotte-008

99

8691

9085

96

88

0.05ToLCMGV-[Tol]

EACMCV-[TZ]

EACMZV-[Z]

EACMMV-[K]

EACMV-UG2Svr

EACMV-[TzM]

SACMV-[SA]

ACMV-[CM]

ICMV-[Mah]

SLCMV-[Col]

TGMV

Figure 3Arbre phylogénétique représentant les liens de parenté entre les espèces de Cassava mosaïc virus et les séquences nucléotidiques desgénomes complets obtenues à partir des échantillons prélevés dans les archipels des Comores et des Seychelles.

55

Page 53: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

56

Protection des plantes

génome apparenté au South Africancassava mosaic virus (SACMV) a étéidentifié en Grande Comore et àMohéli (figure 4).

Ce type viral semble être issu de larecombinaison entre le SACMV et leEACMV, dont le pourcentage d’iden-tité nucléotidique est inférieur au seuilde distinction taxonomique, ce quipermet de le considérer comme unenouvelle espèce.

J.M. Lett

Figure 4Comparaison par paire des séquences nucléotidiques d’ADN A de l’EACMV de Tanzanie, de l’isolat deMohéli-193 et du SACMV d’Afrique du Sud, grâce au logiciel RDP. Chaque courbe représente l’identité desséquences prises par paire. On observe que la séquence de l’échantillon Mohéli-193 présente une forteidentité avec le EACMV dans la première partie de l’alignement (courbe bleue). A partir de la position2000, la tendance s’inverse au profit du SACMV (courbe jaune), suggérant que le génome viral issu del’échantillon Mohéli-193 est issu d’une recombinaison entre le SACMV et l’EACMV.

En mars 2005, des échantillonsfoliaires de feuilles de tomateprésentant des décolorations entre lesnervures suggérant des carencesnutritives ont été transmis au pôle deprotection des plantes pour analyse(figure 5). La présence de symptômesen forme de « flamme » et l’abon-dance d’aleurodes sur les culturesconcernées suggéraient l’implicationpossible du Tomato chlorosis virus(ToCV) et/ou du Tomato infectiouschlorosis virus (TICV) (Closteroviridae,Crinivirus), responsables de maladiesémergentes sur les cultures maraî-chères dans le bassin méditerranéen.En utilisant un test de diagnosticmoléculaire par PCR avec desamorces spécifiques des deux crini-virus, la présence du ToCV dans 14des 20 échantillons testés a été miseen évidence. Le clonage et le séquen-çage des amplifiats PCR de trois

échantillons ont permis de confirmerl’implication du ToCV dans les symp-tômes de maladie observés sur les cul-tures de tomate. L’alignement desséquences nucléotidiques obtenuesavec celles déposées dans les bases dedonnée mondiale (GenBank-EMBL)montre 98 % d’identité nucléotidiqueavec les isolats du ToCV identifiés enEspagne et en Italie.

H. Delatte, J.M. Lett

Nouveau virus émergent sur les cultures de tomateà la Réunion : le Tomato chlorosis virus

Figure 5Symptômes de la maladie du jaunissement internervaire sur

tomate en serre identifiés à la Plaine des Cafres en mars 2005.La caractérisation moléculaire de l’agent pathogène, par PCR et

par séquençage, a permis d’identifier le Tomato chlorosis virus(ToCV, Crinivirus), connu comme maladie émergente dans tout le

bassin méditerranéen (B. Hostachy).

Page 54: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

57

Le dépérissement bactérien del’oignon est une maladie émergenteau niveau international. A la Réunion,c’est un important facteur limitant à laculture de cette alliacée. L’agent encause est la bactérie Xanthomonasaxonopodis pv. allii.

Typage moléculaire des populationsde X. axonopodis pv. allii

En 2005, une étude fine de typagemoléculaire des populations de cettebactérie, responsable non seulementd’épidémies graves sur oignon, maisaussi sur ail et sur poireau, a étéréalisée. Aucune épidémie grave dedépérissement bactérien sur ail etpoireau n’avait jusque-là été décritedans la littérature scientifique. Laméthode FAFLP (fluorescent amplifiedfragment length polymorphism) a étéutilisée pour cette étude (figure 6).Une analyse de plusieurs centainesd’isolats a permis de démontrer que lessouches provoquant des épidémiesaussi bien sur ail et poireau sont géné-tiquement très peu diversifiées etappartiennent à un seul des deuxgroupes génétiques décrits à laRéunion. Une prospection intensivemenée sur oignon dans la région deSaint Joseph - Petite Ile, en partenariatavec la Chambre d’Agriculture, aconfirmé que les souches responsablesde fortes épidémies sur oignon danscette zone appartenaient toutes égale-ment au même groupe génétique.

Un test de pouvoir pathogène surfeuilles d’oignon maintenues en surviesur un milieu synthétique a été déve-loppé. Il sera utilisé pour évaluer de

façon quantitative si des différences depouvoir pathogène existent entregroupes génétiques ou en fonction del’hôte d’isolement.

Outil de diagnostic de détectionde X. axonopodis pv. allii dansles semences d’oignon

Des travaux précédents avaient mis enévidence que cette bactérie étaitprésente dans les semences d’oignon,et qu’une proportion de 4 grainesinfectées sur 10 000 était suffisantepour déclencher une épidémie. Il estapparu donc nécessaire de développerun outil de détection capabled’évaluer la qualité sanitaire dessemences produites localement etimportées. Une nested PCR multiplexa été élaborée, capable de détecter labactérie en culture pure et dans lessemences artificiellement contaminées(figure 7).

En 2005, elle a été validée sur dessemences naturellement contami-nées. Cette technique s’est avérée plus

Dépérissement bactérien de l’oignon :génétique des populations de X. axonopodis pv. alliiet outil de diagnostic

Figure 7Multiplex PCR mise au point pour détecterX. axonopodis pv. allii à partir de semencesd’oignon. On a 3 types de profils d’amplificationselon l’origine géographiques des souches : A, B ouC. Selon les profils, 1 ou 2 bandes d’ADN (450 pbet 212 pb) sont visualisées. Ce test détecte 95 %des souches connues de X. a. pv. allii.Son optimisation actuelle vise à rendrele test universel.

E= marqueur de taille des fragments d’ADN.

Figure 6Exemples de polymorphismeentre souches de X. axonopodispv. allii isolées dans l’archipel desMascareignes mis en évidencepar la méthode FAFLP (fluores-cent amplified fragment lengthpoylmorphism). Chaque courbede couleur représente unesouche différente.

E A B C

450 pb

212 pb

Page 55: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

58

Protection des plantes

sensible que la technique utiliséeauparavant (isolement sur milieu semi-sélectif). Elle a été utile pour confirmerles résultats épidémiologiques obtenussur la transmission de la bactérie duplant à la graine. Un protocole estmaintenant disponible pour la certifi-cation locale de semences puisque cetoutil reconnaît l’ensemble des souchesprésentes dans les Mascareignes.

Pour compléter le test de diagnosticmoléculaire, des marqueurs spéci-fiques des souches non détectées ont

été recherchés par les méthodes RAPDet AFLP. Un marqueur RAPD ainsiqu’un marqueur AFLP ont été clonés etséquencés. Le marqueur RAPD a étéécarté car il s’est avéré absent chezcertaines des souches d’intérêt. Lemarqueur AFLP présentait une trèsforte homologie avec un gène d’aviru-lence de X. axonopodis pv. vesicatoria.Compte tenu de l’importance de cesfacteurs d’avirulence dans la spécifici-té parasitaire, nous avons considéré cemarqueur comme étant un candidatintéressant. Nous avons cloné et

séquencé ce marqueur pour l’en-semble des souches d’intérêt. D’aprèsl’alignement des séquences, nousavons désigné des amorces PCR spéci-fiques. Les tests PCR avec ces amorcessont en cours d’évaluation sur la col-lection de souches de X. axonopodispv. allii ainsi que des souches apparte-nant à d’autres genres et espècesbactériennes.

I. Robène-Soustrade, O. Pruvost

Une nouvelle opération de rechercheintitulée « Ralstonia solanacearum :épidémiosurveillance, dynamique etadaptation des populations patho-gènes pour orienter les programmes derésistance variétale » a été initiée en2005. Elle mobilise un directeur derecherche Inra et un chercheur post-doc Cirad.

L’objectif général des recherches estd’améliorer la lutte contre le flétrisse-ment bactérien, en privilégiant la voiede la résistance variétale et ce, enrelation avec la biodiversité dessouches de R. solanacearum. Unnouveau schéma de classificationhiérarchique du complexe d’espècesest mis en œuvre à la Réunion paranalyse de séquences ADN. Le sché-ma décrit la diversité au plan desphylotypes (qui subdivisent l’espèceen 4 groupes majeurs), eux mêmeconstitués de sequevars (séquencesprésentant moins de 1% de polymor-phisme) et de clones. Cette classifi-cation rend compte de la diversité

bio-géographique connue et dévoileune diversité insoupçonnée. A titred’exemple, la tomate qui est sensibleau flétrissement bactérien peut êtreinfectée par des souches tombant danspas moins de huit séquevars, localisésdans chacun des quatre phylotypes.

L’enjeu de ces travaux est de réévaluerl’ensemble des ressources génétiquesdisponibles pour orienter la sélectionvariétale, localement et au plan inter-national. Car les résistances variétalessont rapidement contournées etl’émergence de nouveaux pathotypesa, par exemple, récemment été décriteen Martinique (photo 2). Les résultatsde différents travaux ont suggérél’importance des transferts horizontauxde gènes (TGH) dans la plasticité dugénome de R. solanacearum.Les caractéristiques et l’importancebiologique des TGH sont étudiéesdans le cadre d’un travail de post-doc.L’objectif associé à ces travaux estd’identifier la part du génome variableentre les différentes souches de

Le flétrissement bactérien à R. solanacearum :dynamique et adaptation des populations de pathogènes

Photo 2 et 2bisAnthurium (2) et curcubitacées (2bis) infectéspar un pathotype de Ralstonia solanacearum,

émergent en Martinique.Le réseau d’épidémiosurveillance « Ralstonia »

a diagnostiqué efficacement ce nouveaupathotype.Très polyphages, ces souchesinfectent aussi les solanées maraîchères

(P. Prior/E.Wicker).

Page 56: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

59

R. solanacearum. L’information géné-tique codée par le génome “variable”doit renseigner à terme, par exemplesur la capacité spécifique d’un groupede souches à attaquer un hôte parti-culier.

Une collection de souches de réfé-rence réunionnaises a été assemblée,ainsi qu’une collection couvrant ladiversité génétique et phylogénétique

mondiale (photo 3). L’ensemble desdonnées phylogénétiques produitesalimentera un dispositif régional etinternational d’épidémiosurveillance.Ces éléments permettront de dégagerune stratégie globale de lutte intégréeet de prévision des risques.

Les outils de typage moléculaire parmultiplex-PCR sont d’ores et déjàdiffusés à la filière. Les connaissances

mobilisées et à l’expertise acquisecontribuent, quant à elles, au fonction-nement d'un dispositif de référenceinternationale pour l’étude et lecontrôle du flétrissement bactérien.

P. Prior (Inra), A. Guidot

Photo 3Plants de bananier flétris par Ralstonia

solanacearum (maladie de Moko).Test aulaboratoire de confinement NS3 du 3P.Ce laboratoire de quarantaine permet

des expérimentations sécurisées sur desorganismes exotiques

(P. Prior/E.Wicker).

Photo 2bis(P. Prior/E.Wicker).

Page 57: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

60

Protection des plantes

Appui en phytopathologie à laprofession cannière

Les maladies de la canne à sucre peu-vent affecter considérablement lesrendements en canne et en sucre descultures. La lutte contre ces maladiesrepose essentiellement sur des mesurespréventives : culture de variétés résis-tantes aux principales maladies etmesures prophylactiques. Ces mesuresnécessitent une veille constante ets'appuient sur des études permettantune meilleure connaissance des agentspathogènes responsables des maladiesles plus importantes à la Réunion(gommose, échaudure des feuilles,maladie de la feuille jaune rouille,charbon), de leurs caractéristiquesépidémiologiques et de leur incidencesur les rendements. L’appui à la profes-sion cannière consiste en deux typesd’intervention :

• au niveau du programme desélection du CERF lors des essaispermettant de s’assurer que les variétésélites sont résistantes aux principalesmaladies présentes à la Réunion.

• auprès du Service de la Protectionde Végétaux pour les contrôles dumatériel végétal en quarantaine, et desprofessionnels de la filière canne àsucre pour les aspects du conseil et dudiagnostic.

Deux nouveaux essais ont été mis enplace au champ en juin 2005 sur lastation du CERF à Saint-Benoît afin decribler de nouvelles variétés de canneà sucre prometteuses pour leur résis-tance à l’échaudure des feuilles et àla gommose. Ving-huit nouvellesvariétés réunionnaises (séries 93 et 94)verront leur comportement évalué vis-

à-vis de ces deux maladies. Un essai apar ailleurs été mené au champ enseptembre 2005 sur la station du CERFau Gol afin de cribler 19 variétésprometteuses (séries 91 et 92) pourleur résistance au charbon.

Concernant la surveillance généraledes maladies, aucun phénomènepathologique nouveau n’a été signalérécemment à la Réunion. On noteracependant que la variété R580 quia été libérée (fin 2004) présentait dansdes parcelles précommerciales uneforte sensibilité à l’échaudure desfeuilles : dessèchement de l’extrémitédes feuilles qui se recourbent versl’intérieur, démarrage des bourgeonsaxillaires (photos 4 et 5). Le diagnosticvisuel a été confirmé par des isole-ments de l’agent causal. La sensibilitéà l’échaudure des feuilles de la variétéR-580 était suspectée depuis 1998,suite à des tests de criblage en condi-tion d’inoculation artificielle. Cettesensibilité est aujourd’hui révélée surle terrain.

Deux contrôles de la quarantaine duCERF ont été réalisés en juin et octobre2005. Il s’agissait de 37 variétésinternationales issues de la quaran-taine de Montpellier. L’état phyto-sanitaire de ces cannes étant satisfai-sant, les 37 variétés ont été libérées.D’autre part, 12 variétés réunionnaisesont été indexées pour le SCYLV(Sugarcane Yellow Leaf Virus) etl’échaudure des feuilles en vue de leurexport vers le Sénégal. Seules 5variétés ont pu être envoyées, lesautres étant contaminées par le SCYLV.Un protocole permettant d’exporterdes variétés réunionnaises avec unminimum de risque phytosanitaire a

Transfert des connaissances vers les professionnelsdu secteur agricole

Photo 4Symptôme d'échaudure des feuilles (Xanthomonasalbilineans) sur la variété R580 : départ desbougeons axillaires induisant des "ailerons"(L. Costet).

Page 58: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

61

été proposé au CERF et au SPV. Afinde sensibiliser les différents interve-nants de la filière canne à sucre àl’importance du suivi phytosanitairede la sole cannière réunionnaise, nousavons organisé une formation sur lesmaladies de la canne à sucre pour lestechniciens du CERF et du CTICS.

L. Costet

Détection de la bactérieR. solanacearum in planta etdans l’eau par la technique de« single closed-tube nested PCR »

Ralstonia solanacearum provoqueune bactériose vasculaire d’originetellurique largement distribuée enzone tropicale et subtropicale.Le flétrissement bactérien reste unpuissant facteur limitant pour le déve-loppement agronomique.A la Réunion, Ralstonia solanacearumest présent sur les cultures de bassealtitude, tomates et aubergines et dansles Hauts de l’île, essentiellement surpomme de terre et géranium rosat. Labactérie peut être véhiculée par l’eaude ruissellement, l’eau d’irrigation, lesréseaux hydrographiques. On peutégalement la retrouver dans les réser-voirs et retenues collinaires utilisés parles agriculteurs en secours suite à desproblèmes d’alimentation d’eau. Lamise au point d’une méthode dedétection de la bactérie dans les eaux,rapide et fiable, est un préalable à lamise en oeuvre d’un réseau d’alerte etde prévention des contaminations.

D’autre part, l’utilisation d’un matérielsain avant plantation est une règleindispensable pour lutter contre l’intro-duction de la maladie dans une exploi-tation. Pour cela, il est nécessaire deposséder un test suffisamment sensible

pour certifier des plants de pépinièreindemnes de R. solanacearum.

Le but de ces travaux est de mettre aupoint et de valider un outil PCR pourdétecter la bactérie dans l’eau et égale-ment in planta. La mise au point d’untest moléculaire, une Single closed-tube nested PCR (SCTN-PCR) a étéentreprise. En 2005, la spécificité de laSCTN-PCR mise au point précédem-ment a été testée avec succès surune large gamme de souches deR. solanacearum ainsi que des souchesappartenant à d’autres genresbactériens. Cet outil a été validé inplanta sur des plants inoculés artificiel-lement avec la bactérie. Des prélève-ments de tige ont été réalisés et analy-sés quotidiennement pour la présencede la bactérie par SCTN-PCR et étale-ment sur milieu semi sélectif. L’outil estcapable de détecter la bactérie à destaux aussi bas que 10 cfu/ml dès lelendemain de l’inoculation (figure 8).La haute sensibilité de cet outil permetde diminuer le nombre d’échantillonsà tester en les regroupant.

Photo 5Symptôme d'échaudure des feuilles(Xanthomonas albilineans) sur la variété R580 :nécroses des extrémités foliaires, les feuilles pouvantêtre incurvées vers l’intérieur donnant un aspecttypiquement "échaudé" à la canne(L. Costet).

Figure 8Détection de Ralstonia solanacearum dans les tissus de tomate par SCTN-PCR.Lignes 3 à 9 et 16 à 18 : amplification d'une bande d'ADN de 150 pb pour des plants contaminés parRalstonia solanacearum.Lignes 11 à 15 : pas d'amplification PCR pour des plants de tomates sains.Ligne 2 : témoin négatif (eau distillée).

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Page 59: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

62

Protection des plantes

Par ailleurs, un protocole de prépa-ration d’échantillons d’eau a été validésur douze différents types d’eauxd’irrigation à la Réunion : rivières,nappes phréatiques, retenues colli-naires et bassins. La sensibilité de laSCTN-PCR a été testée sur ces eauxartificiellement contaminées pour desconcentrations bactériennes allant de

100 à 106 cfu.ml-1. Sur les troisrépétitions effectuées pour les faiblesconcentrations, l’outil détecte au moinsun des triplicats à partir de 103 cfu.ml-1.Des populations de 10 cfu.ml-1 sontdétectées, mais de façon non repro-ductible pour des raisons liées àl’échantillonnage.

Au cours d’une première validation surle terrain, l’outil moléculaire a détectéR. solanacearum dans deux bassinsprovenant de régions infestées. Le SPVdevrait réaliser prochainement unecampagne d’analyses à l’aide de cetoutil dans les pépinières.

I. Robène-Soustrade

L’aleurode Bemisia tabaci est l’undes ravageurs des cultures les pluspréoccupants : il peut transmettreplus de 100 espèces de bégomovirus.Suite à la pullulation de B. tabacià la Réunion à partir de 1997, nousavons confirmé en 2000 l’intro-duction accidentelle du biotype Bcosmopolite et généralement invasifet la présence d’un biotype indigènedes îles du sud de l’océan Indiennommé Ms. La cartographie derépartition des biotypes a été établieen 2003 : le biotype B est prédo-minant sur les espèces maraîchèreset le biotype Ms plutôt sur certainesadventices et principalement dans larégion Est. L’analyse génétique s’estpoursuivie pour suivre le devenir despopulations hybrides et la situationau niveau de l’ensemble des îles del’océan Indien. Cette année, les tra-vaux se sont focalisés sur la biologiedes deux biotypes pour essayer de

comprendre les facteurs expliquantces différences de distribution.

Influence de la température et del’alimentation sur la biologie desbiotypes B et Ms

Le taux de survie du biotype B estsignificativement supérieur à celuidu biotype Ms à plusieurs stades ettempératures. Le biotype B se déve-loppe plus rapidement que lebiotype Ms en particulier à 30°C(figure 9).

Pour mesurer la préférence alimen-taire des deux biotypes, différentesespèces végétales appartenant auxprincipales familles d’angiospermesont été choisies chez les plantescultivées, les adventices des cultureset les espèces indigènes.La production (fécondité et survielarvaire) de larves d’aleurodes est

supérieure pour le biotype B sur lamajorité des espèces. Le biotype Msest plus productif seulement surquelques espèces (coton, haricot).

DYNAMIQUE DES POPULATIONSET COMPORTEMENT DES RAVAGEURSET DE LEURS AUXILIAIRES

L’aleurode B. tabaci, vecteur de bégomovirus

Figure 9Taux de développement de Bemisia tabaci estimé

par le modèle de Logan corrigé par Lactin.

Page 60: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

63

Intérêt des films anti UV en culturesous abri pour limiter les épidémiesde TYLCV (Tomato yellow leaf curlvirus)

Diverses études israéliennes ontmontré que des films de couverturede serre, comportant un additifabsorbant les UV, permettent deréduire les invasions d’insectes et lesépidémies de virus en perturbant lecomportement des insectes vecteurs,comme les aleurodes vecteurs duTYLCV (Tomato yellow leaf curlvirus).

Ces films ont été testés dans lesconditions réunionnaises en collabo-ration avec l’Armeflhor. Dans uneexploitation située à Piton St-Leu(250 m d’altitude), deux tunnelsidentiques, ouverts au niveau desentrées et aération passive par écar-tement des laizes tous les 6.5 m, ont

été choisis. Le premier tunnel(témoin) était recouvert d’un filmplastique classique, le deuxièmeétait recouvert d’un film plastique« anti-UV ». Deux variétés ont étéimplantées dans chacune des serres,tomates cerises très sensibles auTYLCV, et tomates grappes cocktailplus tolérantes. La conduite de laculture et la protection phytosani-taire ont été menées par l’agriculteur,selon ses pratiques habituelles.

Les premières infestations de TYLCVont été observées un mois après laplantation, en nombre équivalentdans les deux serres jusqu’à finoctobre. En fin d’essai, 61 % desplantes sont infectées par le TYLCVdans la serre avec le film anti-UV et76 % dans la serre standard, soit15 % de plus (figure 10).

Dans les conditions de l’essai, le film

anti-UV ne semble pas avoir d’effetsur le comportement des aleurodes :les conditions climatiques, la fortepression extérieure d’aleurodes, lesvols passifs liés au vent, la configu-ration des abris qui offrent des péné-trations de lumière extérieure, ont pulimiter l’effet du plastique. De plus,les températures minimales supé-rieures d’environ 2°C dans la serreanti-UV ont pu raccourcir le cycle del’aleurode et favoriser le développe-ment des populations. Le niveaud’infestation de TYLCV et d’aleurodeest considérable en fin de culture,l’efficacité du film anti-UV sembledonc médiocre même si le taux deplant avec symptômes de TYLCV aufinal est légèrement plus faible et lesrendements supérieurs.

B. Reynaud, H. Delatte

Figure 10Comparaison des populations d’aleurodes dénombrés sur 75 plantes (4 feuilles /plante /serre) et du taux de plants présentantdes symptômes de TYLCV (Tomato yellow leaf curl virus) dans la serre avec film anti–UV et dans celle avec film standard.

Aleurodes-Film Standard

Aleurodes-Film anti-UV

25

31 Août

07 Sept.

14 Sept.

21 Sept.

28 Sept.

05 Oct.

12 Oct.

19 Oct.

26 Oct.

02 Nov.

09 Nov.

16 Nov.

23 Nov.

30 Nov.

07 Déc.

14 Déc.

21 Déc.

28 Déc.

20

15

10

520%

0

30%

40%

50%

60%

70%

80%

10%

0%

TYLCV-Film anti-UV

TYLCV-Film Standard

Plenum+ bactura

Plenum+ Dicarzol+Applaud

Plenum+ Applaud

Supreme+Applaud+ Torque S+Nissorun

Nb

moy

en d

'adu

ltes

d'al

euro

des/

plan

tes

(4 fe

uille

s)

% d

e pl

ante

s in

fest

ées

par l

e TY

LCV

Page 61: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

64

Protection des plantes

Lutte intégrée contre les mouchesdes légumes-fruits

Diverses espèces de Tephritidaecausent des dégâts importants sur lescucurbitacées (Bactrocera cucurbitae,Dacus ciliatus, Dacus demmerezi)et sur la tomate (Neoceratitiscynaescens). En collaboration avecd’autres organismes (SPV, FDGDON,FARRE), le Cirad poursuit des essais demise au point de méthodes de lutteintégrée contre ces ravageurs. La lutteintégrée fait appel à des mesuresprophylactiques, à des traitements partaches, au piégeage de masse desmâles et à la lutte biologique. Auniveau des traitements par taches, desexpérimentations ont été conduitesavec de nouveaux produits comme le« GF 120 » et le « Pinnacle » (photo 6),mais leur efficacité à limiter les dégâtssur fruits n’est pas encore démontrée,du moins en présence de très fortespopulations comme c’est le cas dansbeaucoup de zones de production.

En lutte biologique, un parasitoïde deB. cucurbitae, Psyttalia fletcheri, a été

introduit à la Réunion par le Cirad en1995 et s’est acclimaté, mais le taux deparasitisme naturel reste insuffisant.Des études avaient montré qu’ilparasitait aussi D. demmerezi maisaucune information n’était encoredisponible sur son aptitude à parasiterD. ciliatus. Les premiers essais réalisésau laboratoire ont montré queP. fletcheri peut aussi parasiter leslarves de cette mouche. Une souchesera transférée dès que possible à laFDGDON en vue de la mise en placed’un élevage de masse pour effectuer àterme des lâchers de ce parasitoïdedans les cultures concernées.

Il apparaît aujourd’hui que la luttecontre les mouches des légumesdevrait plutôt se faire à l’échelle d’unbassin de production, de façonpréventive et collective, ces insectesayant la faculté de se déplacer surd’assez grandes distances et de vivrelongtemps. Il conviendra notammentd’étudier les interactions entre les diffé-rentes parcelles cultivées et noncultivées (où des plantes réservoirsexistent) afin de raisonner globalementles méthodes de lutte.

P. Ryckewaert

Biologie et comportementdu parasitoïde de Tephritidae :Fopius arisanus

Fopius arisanus, espèce d’Hawaii, aété introduit fin 2003 à la Réunion enlaboratoire et relâché en 2004 en diffé-rents points de l’île pour lutter contreles Tephritidae qui causent des dégâts

sur fruits (Ceratitis rosa, Ceratitiscapitata, Bactrocera zonata, Carpomyavesuviana). L’espèce a été retrouvéedans la plupart des grandes régions del’île, ce qui confirme son acclima-tation. Ce parasitoïde présente surtoutun intérêt pour réduire les populationsnaturelles de B. zonata, mouche desfruits qui domine à basse altitude.

De façon à mieux comprendrecomment ce parasitoïde peut s’accli-mater sur l’île, l’influence de la tempé-rature sur le développement de celui-cia été mesurée en laboratoire. Il a étéélevé entre 20 et 30°C. A 25°C,la durée totale du développementpré-imaginal est de 20 jours pour lesmâles et de 21 - 22 jours pour lesfemelles avec un pic d’émergence au18ème jour pour les mouches nonparasitées. Les différences de poidsentre les pupes parasitées ou non et lespupes des deux sexes permettentd’estimer, avant même l’émergence,le taux de parasitisme et le sex-ratio d’un échantillon de pupes.

Pour mieux cerner l’efficacité de ceparasitoïde, qui se développe dans lesœufs de Tephritidae pondus dans lesfruits, des expérimentations ont étémenées pour étudier la réponse desfemelles à différents stimulis visuels ouolfactifs (photo 7 en page suivante).

Les femelles de F. arisanus sont attiréespar les couleurs sombres, en parti-culier le noir. Elles répondent positi-vement aux odeurs de tous les fruitsproposés, y compris à celles de fruitsnon hôtes. Elles peuvent distinguer unfruit sain d’un fruit infesté par uneespèce de Tephritidae (figure 11), ycompris lorsque le fruit ne contientplus que des larves. Les femelles de

Les mouches des fruits et des légumes-fruits

Photo 6Essai de lutte contre les mouches des cucurbitaceae

avec traitements par taches sur maïs en bordures(P. Ryckewaert).

Page 62: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

65

F. arisanus sont attirées par les pontesde toutes les Tephritidae avec toutefoisune intensité variable ; ainsi, lespontes de B. zonata apparaissent plusattractives que celles des Ceratitis spp.(figure 12).

Amélioration des techniques depiégeage des Tephritidae

Les travaux sur l’optimisation dessystèmes de piégeage pour les femellesde Tephritidae se sont achevés enmai 2005. Différentes combinaisonsd’attractifs alimentaires pour lesfemelles de Ceratitis rosa et deBactrocera zonata ont été comparéesau cours d’un essai en verger de man-guiers à Montvert-les-Hauts. Pour lesfemelles des deux espèces, on observepeu de différences d’attractivité entrele « 3 Lures » (Ammonium Acetate AA,Triméthy-lamine TMA et PutrescinePT) et les autres combinaisons testées(2 AA ; 2 AA + TMA ; 2 AA + PT ;AA + TMA). Une combinaisond’Ammonium Acetate et deTriméthylamine constitue un substitutefficace et économique au « 3 lures »pour le piégeage des femelles des deuxespèces.

Un nouveau modèle de piège produiten Espagne (« Easy-trap »), pouvantêtre utilisé pour le piégeage de massedes femelles, a été évalué lors d’unessai en verger de pêchers à Petite Ile.Appâté au « 3 Lures », le piège « Easy-Trap » s’est montré plus efficace que lepiège de référence (« Multi-lure ») pourla capture des femelles de Ceratitisrosa. D’un faible coût, ce modèle depiège devrait constituer un substitutefficace au piège « Multi-lure ».

Le piégeage de masse dans la luttecontre C. rosa a enfin été évalué lorsd’un test en verger de pêchers àSalazie. L’efficacité de la méthode s’estavérée inférieure à celle de la luttechimique classique (taux de fruitspiqués atteignant 20 % contre 7 % enlutte chimique). Le pêcher se montrantparticulièrement sensible aux attaquesde C. rosa, il conviendra d’évaluerl’efficacité du piégeage de masse surd’autres espèces moins sensibles(agrumes d’altitude).

S. Quilici, P. Rousse, P.F. Duyck

Photo 7Femelle de Fopius arisanus en pontesur des œufs de Tephritidae(P. Rousse).

Figure 11Attractivité relative de fruits sainsou infestés vis-à-vis des femellesde Fopius arisanus.

Orange infectée

Orange saine

Témoin

80%

40%

100%

60%

20%

0%A B C

Figure 12Attractivité relative despontes de différentesespèces de Tephritidaevis-à-vis des femelles deFopiusarisanus.

60%

B. zonata

C. rosa

C. capita

ta

C. catoirii

Témoin

40%

20%

0%A B B B C

Page 63: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

66

Protection des plantes

Deux objectifs sont visés par cetteopération : 1- modéliser l’évolutionspatio-temporelle des insectes rava-geurs ou vecteurs, d’importance éco-nomique, pour pouvoir établir descartes de risque (modélisation statis-tique et cartographie) pour l’île de laRéunion ; 2- comprendre quels sontles facteurs qui influencent la dyna-mique de ces populations.Les modèles ont été développés en2005 sur mouches des fruits et versblancs avec le logiciel de statistique R,sur lequel le Cirad forme ses parte-naires réunionnais et régionaux.Dans le cadre du projet (2003-2006)de coopération régionale, entre laRéunion et Madagascar, (Cirad/

FOFIFA) sur l’amélioration et la pro-tection des systèmes de culturesdurables à base de riz pluvial et decultures vivrières, un suivi dethèse d’un chercheur malgache(R. Randriamanantsoa) a été réalisécette année. Deux comités d’enca-drement de thèse ont eu lieu, l’un àAntananarivo, l’autre à la Réunion.Deux missions d’appui en statistiqueavec initiation à R, à l’entomologie etla biologie moléculaire sur entomopa-thogènes, ont également été menées.La collaboration sur les entomopatho-gènes pour la lutte contre les versblancs a été relancée avec la mise enplace d’une double collection.

Sur la lutte biologique contre lever blanc, la coopération avec laFDGDON s’est poursuivie avec uneenquête auprès des agriculteurs dontles parcelles avaient déjà été pros-pectées pour établir des cartes. L’objectif est d’estimer l’influence defacteurs agro-écosystémiques sur l’effi-cacité des entomopathogènes contreHoplochelus marginalis.Une première Analyse des Corres-pondances Multiples a été réaliséepour créer une typologie desparcelles étudiées. Le premierfacteur déterminant qui apparaît estl’irrigation.

F. Chiroleu

Modélisation de la dynamique des populationsd’insectes ravageurs ou vecteurs

L’objectif des recherches est de fournirdes sources de résistance et desméthodes pour la création de variétésde canne à sucre résistantes au foreurponctué Chilo sacchariphagus Bojer(Lepidoptera, Pyralidae Crambidae).Cette année, une échelle de notationdes dégâts foliaires (traces d’alimenta-tion des jeunes larves de foreur sur lesfeuilles du fouet) a été mise au point.Elle permet de classer les variétés plusrapidement que les observations surtiges.

L’échelle est présentée dans letableau 1. Elle a été construite paranalyse de la relation entre la surfacetotale des lésions foliaires par feuille etle dénombrement de différents typesde lésions (trous d’épingle, trous de

Résistance de la canne à sucre au foreur ponctué

Photo 8 Dégâts foliaires dus au foreur ponctué : lésion allongée et lésion circulaire (S. Nibouche).

Page 64: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

67

mitraillette, lésions circulaires, lésionsallongées classées par taille) sur desfeuilles de R570 et R579. La meilleurerelation a été obtenue en dénombrantles lésions allongées de plus de 10 mmde long (photo 8). La relation entrel’échelle de dégâts et la surface totaledes lésions foliaires est illustrée par lafigure 13. Les travaux en cours visentà étudier la relation entre la notationdes dégâts foliaires et la notation desdégâts sur tige, afin de déterminer si lesnotations sur feuille sont bien corréléesaux dégâts sur tige.

S. Nibouche

Figure 13Relation entre la surface totale des lésions foliaires par feuille (mm2) et la note de dégâts.

Tableau 1Echelle de dégâts foliairesoccasionnés par le foreurponctué. Les observationssont réalisées sur la feuilleentière.

Description du dégâtNote

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Aucune trace d’attaque

Traces d’attaque

1 ou 2 lésions allongées de plus de 10 mm de long

3 ou 4 lésions allongées de plus de 10 mm de long

5 ou 6 lésions allongées de plus de 10 mm de long

7 ou 8 lésions allongées de plus de 10 mm de long

9 ou 10 lésions allongées de plus de 10 mm de long

11 ou 12 lésions allongées de plus de 10 mm de long

13 ou 14 lésions allongées de plus de 10 mm de long

9 ≥ 15 lésions allongées de plus de 10 mm de long

Page 65: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

68

Protection des plantes

L'efficacité biologique du Beauveriabrongniartii a été testée sur larves austade L3 et adulte, en utilisant leproduit commercial (Betel®), lasouche présente sur riz sporisé et lesprincipales souches caractérisées parl'Université de la Réunion. Le produitcommercial était présent sous deuxformes : 1- un échantillon conservé etprélevé au hasard dans une chambrefroide d'un distributeur de l'île ;2- un tube servant d'inoculum permet-

tant de fabriquer le produit industriel.Sept souches représentaient les popu-lations locales du champignon (envi-ron 50 % des souches trouvées dans lesol durant les prospections 2004) alorsqu'une souche a été purifiée à partir duriz sporisé. La durée nécessaire pourtuer 50 % des individus (ou TL50) estcomprise entre 6 et 17 jours, selon lestade biologique, lors d'un trempagedans une solution de 106 spores/ml(figures 14 et 15).

Un hôte de substitution au ver blanc(Galleria melonella, Lep : Galleriinaeou teigne des ruchers) a été trouvé. Ilprésente une sensibilité assez proche(à 106 spores/ml de solution) de cellede H. marginalis. On constate cepen-dant que le stade adulte du ver blancest plus sensible que la larve deG. melonella (figure 16). Cela facilitela mise en place des tests de contrôle(suppression des prélèvements et desquarantaines).

Durabilité de la lutte contre le ver blanc de la canne à sucre

Figure 14Virulence de plusieurs souches

de Beauveria brongniartii surL3 d'Hoplochelus marginalis

(dose 1. 106 sp/ml).

Page 66: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

69

La méthode d'évaluation de l'efficacitédu champignon a été transmise au SPVaux fins de contrôle.

Sur le terrain, la dynamique annuelledu Beauveria brongniartii a été suiviedans deux parcelles. A St Louis, lechampignon a infecté respectivementau moins 30 % des stades jeunes(L1+L2), 70 % du stade L3 et 50 % dustade adulte, la population étantréduite de 85 à 95 % à la fin du cycle.La réduction a été la même dans laparcelle de St Pierre, mais la mycosesemblait moins présente. D'autresphénomènes, mal élucidés, concou-rent à la baisse des populations(malformations diverses chez 20 %des larves, baisse de 20 % du potentielde ponte chez les femelles).

B. Vercambre

Figure 15Virulence de plusieurs souchesde Beauveria brongniartii surL3 d'Hoplochelus marginalis(dose 1. 106 sp/ml).

Figure 16Virulence du Beauveria brongniartii souche

réf Riz (dose 1.106 sp/ml).

Page 67: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

70

Protection des plantes

GÉNÉTIQUE ET CARACTÉRISATION DELA RÉSISTANCE AUX BIOAGRESSEURS

Les variétés modernes de canne àsucre résultent de quelques hybrida-tions interspécifiques réalisées audébut du siècle dernier en Inde et enIndonésie, dont les produits ontensuite été entrecroisés moins d’unedizaine de fois pour donner la popu-lation de cultivars modernes. Onestime que la plupart des cultivarsmodernes de canne à sucre sontgénéalogiquement reliés à unevingtaine d’ancêtres de l’espèceS. officinarum et deux ancêtres prin-cipaux de l’espèce S. spontaneum. Ily a donc eu un fort effet de fondationcréateur de déséquilibre de liaison.Le génome des variétés modernes decanne à sucre est donc constitué degrands segments qui ont été épar-gnés par les quelques cycles derecombinaison qui se sont produitsdepuis les premiers croisementsinterspécifiques. Nous avons puvérifier que le déséquilibre de liaison

chez la canne à sucre est fortpuisque des associations significa-tives entre marqueurs peuvent êtredétectées jusqu’à des distancesgénétiques de plus de 20 centimor-gan (cM). Néanmoins, l’intensitémoyenne du déséquilibre de liaisonchute fortement lorsque la distancegénétique entre les marqueurs estsupérieure à 5 cM. La structure dudéséquilibre de liaison chez la canneà sucre permet donc d’envisager defaçon réaliste, de localiser des gènesd’intérêts par association avec desmarqueurs à travers l’analyse de latotalité du génome.

Désormais, l’objectif des travaux quiseront menés à la Réunion serad’identifier les régions du génome(haplotypes) conférant la résistanceaux maladies et aux ravageurs dela canne à sucre ou contrôlant uncertain nombre de caractères agro-

morphologiques ayant un rôle dans l’élaboration du rendement.L’identification à l’aide des mar-queurs moléculaires du répertoiredes gènes responsables des carac-tères les plus importants sur le planagronomique permettra de créer defaçon ciblée des variétés amélioréespour ces caractères. Les techniquesde marquage moléculaire utiliséesen recherche jusqu’à aujourd’huiétaient lourdes et coûteuses à mettreen œuvre. Les nouvelles technolo-gies de génotypage à haut débit detype « puces à ADN » permettentmaintenant d’envisager d’appliquerle marquage moléculaire à uneéchelle compatible avec la taille dugénome de la canne à sucre, qui estextrêmement compliqué.

L.M. Raboin

Vers l’exploitation du déséquilibre de liaisonchez la canne à sucre

Résistance aux virus transmis parPeregrinus maidis chez le maïs

Les travaux de cartographie de larésistance au Maize stripe virus(MStV) à la Réunion sont publiés. Ilreste à cartographier la résistance auMaize mosaic virus (MMV) fixée

dans une lignée locale de façon à lacomparer avec celle déjà connue,originaire des Caraïbes et reposantsur le gène majeur Mv1. Ce travaildoit démarré très prochainement surune population de lignées fixées(RILs) obtenues en 2005 à partir du

croisement CVR12 x B73. Les mar-queurs microsatellites cartographiésà proximité des QTL (QuantitativeTrait Locus) de résistance au MStV etau MMV pourront ensuite éventuel-lement être utilisés dans un schémade sélection assisté par marqueurs.

Génétique de la résistance aux maladies virales

Page 68: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

71

Résistance aux bégomoviruschez la tomate

Les travaux de caractérisation derésistances aux begomovirus et auvecteur Bemisia tabaci dans unepremière série d’accessions sauvagesont été achevés en 2005 et sontmaintenant en voie de publication.Des lignées de tomate cultivée trèsrésistantes, originaires de Cuba, ontégalement été testées vis-à-vis duTYLCV-Mld[RE]. Les facteurs contrô-lant la résistance dans ces lignées deCuba, ne sont pas bien connus ;néanmoins des analyses RFLP

(Restriction Fragment LengthPolymorphism), restant à confirmer,ont montré la présence du gènemajeur Ty-1 dans toutes ces lignées,à l’exception de l’une d’entre elles(13-8-1). Ce matériel est très intéres-sant non seulement pour son niveaude résistance, mais également pourson excellente adaptation auxclimats chauds et humides.

Les tests de résistance au PYMV,menés en Guadeloupe en partenariatavec l’INRA-URPV en vue decartographier la résistance à cevirus caractérisée dans l’accession

LA2187-5, ont confirmé l’hypothèsed’un contrôle récessif. Néanmoins,un contrôle oligogénique très pro-bable implique l’obtention d’unepopulation de lignées fixées pourl’analyse et la cartographie de cetterésistance. Ce travail sera poursuivien raison de l’intérêt de ce type derésistance récessive pouvant reposersur des mécanismes bloquant lareconnaissance par le virus defacteurs de la plante nécessaires àsa réplication.

J. Dintinger

Ce programme vise à analyser ladiversité des vanilliers (genre Vanilla)en vue de disposer des connaissancesnécessaires à la sélection ou lacréation de cultivars présentant despropriétés agronomiques ou technolo-giques optimales. En 2005, l’établisse-ment de la collection de vanilliers a étépoursuivie, la caractérisation géné-tique des espèces cultivées a étéamorcée et la diversité des virus infec-tant les vanilliers continuée d’être ana-lysée.

Mise en place d’une collectionde vanilliers

La collection de vanilliers du Cirad-3Pa été enrichie par 89 accessions, ce quiporte à 222 le nombre d’accessions enquarantaine ou en collection. Elles serépartissent provisoirement en 22espèces, les plus représentées étant V.planifolia, V. bahiana et V. pompona(photo 9). Une partie du matériel a étéindexée (indemne de virose) et plantéeen ombrière de collection à Bassin Plat

Génétique et certification des vanilliers

Photo 9Vanilla palmarum, une espèce de vanillier autofertile (Collection Cirad, Bassin Plat)

(M. Grisoni)

Page 69: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

72

Protection des plantes

où elles seront l’objet d’observationsphénotypiques. Certaines lignées sontinfectées par des virus (principalementpar le Cymbidium mosaic virus,CymMV). Elles devront être assainiespar culture de méristème in vitro avantd’être incorporées à la collection sousombrière. Au matériel vivant s’ajoutentles extraits d’ADN obtenus pourenviron 200 accessions couvrant 36espèces.

Etude de la diversité génétiquedes vanilliers

La variabilité génétique des vanillierscultivés a d’abord été étudiée grâce àla technique AFLP (amplified fragmentlength polymorphism) mise au pointsur séquenceur capillaire. Les ADNextraits de 197 échantillons deV. planifolia, 27 de V. pompona,19 de V. tahitensis et 16 de V. bahianaont été analysés avec huit couplesd’amorces. La structuration de la diver-sité selon les espèces est manifeste. Enrevanche, les niveaux de diversitéintra-spécifique sont variables d’uneespèce à l’autre ; assez large au sein deV. pompona, la base génétique paraîttrès étroite chez V. planifolia.Pour cette espèce majeure, la diversitéépi-génétique sera aussi explorée àl’aide de la technique MSAP. L’analysedes teneurs en ADN réalisée par cyto-métrie en flux (au laboratoire d’Orsay,

Paris) montre d’autre part l’existenced’au moins deux niveaux de ploïdiechez V. planifolia.

Etude de la diversité génétique desvirus infectant le vanillier

La diversité génétique des Potyviruset Potexvirus (CymMV) rencontréssur vanille a été étudiée à partird’un échantillon regroupant unesoixantaine d’isolats d’origines géogra-phiques variées. Sept espèces dePotyvirus au moins sont capablesd’infecter les vanilliers à travers lemonde (photo 10). Quatre de cesespèces ont été à l’origine d’épidémiesvirales à la Réunion. Parmi lesPotyvirus rencontrés sur vanillier dansle Pacifique, les souches de Dasheenmosaic virus, présentent des particula-rités structurales originales qui devrontêtre étudiées plus en détail.Concernant le CymMV (Potexvirus),deux groupes génétiques (A & B) ontété mis en évidence au sein de

l’espèce par séquençage de deuxgènes viraux. L’existence de propriétésbiologiques distinctes entre ces deuxgroupes d’isolats reste toutefois àdéterminer. Tous les isolats rencontréssur vanille à la Réunion appartiennentà l’haplogroupe majoritaire A.Un test de criblage des accessions aété mis au point par dosage de l’anti-gène viral dans les plantes aprèsinoculation mécanique.Aucune différence de sensibilité auCymMV n’a été mise en évidenceentre V. planifolia, V. tahitensis ouV. pompona. En revanche, les donnéesont permis de montrer la forte réduc-tion de croissance des lianes infectéespar rapport aux lianes saines, même enl’absence de symptômes viraux.L’incidence de ce virus sur la richessearomatique des fruits est en coursd’évaluation.

M. Grisoni, S. Bory

Photo 10Mosaïque foliaireprovoquée par différentsPotyvirus sur V. planifoliaet V. tahitensis-(M. Grisoni)

Les activités liées à la mise en œuvredes réglementations européennes enmatière de production et commer-cialisation de semences et de plantssont essentiellement axées sur larégularisation des variétés locales

par l’inscription au catalogue officielcommunautaire. En parallèle, la ges-tion et la valorisation des ressourcesgénétiques locales doivent permettrede diversifier la production légumièreet préserver la diversité existante chez

les plantes cultivées à la Réunion.

Inscription de variétés localesau catalogue officiel

La norme qualité CE qui concerne

Production et certification de matériel végétal sain

Page 70: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

73

les espèces potagères est aujourd’huien vigueur à la Réunion tant auniveau des semences que des plantsmaraîchers. Les inscriptions au cata-logue officiel se poursuivent pour lesespèces éligibles. Après trois annéesde travail de sélection, une variétéd’aubergine locale a été proposée àl’inscription fin 2005. Les variétés depiments sélectionnées (gros piment,piment Martin) et de citrouille nepourront pas être inscrites au cata-logue dans l’immédiat car lesespèces auxquelles elles appartien-nent ne sont pas éligibles au cata-logue officiel. Des discussions avecle GEVES (Groupement d’Etudesdes Variétés et Semences) sont encours pour trouver une solution à ceproblème.

Le programme de création de nou-velles variétés d’oignon pour laRéunion a connu une avancée signi-ficative en 2005 grâce à l’évaluationsur deux sites de culture de plusde 11000 plants représentant 85familles hybrides. Quatre typesvariétaux ont pu être identifiés etprésentent un potentiel intéressantà développer dans la suite duprogramme (photo 11).

Production de semences d’aulxet de maïs

La production de semences d’aulx etde maïs est soumise à la norme decertification des semences. Pourl’ail, les travaux d’assainissement etde production de matériel de base sepoursuivent. La variété "Ti rouge"proposée à l’inscription en 2004, afait l’objet d’un test de pré-culturenécessaire à la réalisation des essaisde Distinction, Homogénéité etStabilité. 9 500 bulbes (matériel debase) ont été produits en conditionsinsect proof pour cette variété.La pré-production de semencescommerciales de "Ti rouge" adémarré au sein de l’établissementsemencier SEMOI. Plus de 100bulbes de la variété "Vacoa", issusdu programme d’assainissement ettestés indemnes de virus sont enphase de multiplication. Le travaild’assainissement se poursuit pour lavariété "Gros bleu " pour laquelle 50bulbes assainis doivent être multi-pliés en 2006.

Les travaux réalisés sur le maïsconcernent la maintenance delignées élites utilisées pour la fabri-cation d’hybrides, la production desemences de base de maïs hybrideset populations (900 Kg en 2005)ainsi que des essais de variétéshybrides 3 voies en grandes par-celles. Ces variétés sont principa-lement destinées à la productiond’ensilage pour l’élevage bovin. Lesrésultats obtenus sur une parcellede 4 ha sont très encourageants(40 t ensilage/ha, 15 t Matière Sèche(MS)/ha, 36 à 38 % de MS pour legrain) (photo 12). Ces résultats mon-trent l’intérêt d’utiliser des variétésde maïs adaptées aux conditionsagro climatiques de la Réunion etpermettent de penser que l’ensilagede maïs peut être une bonne source

de diversification de l’apportfourrager pour le bétail. En parallèleà l’inscription d’une variété aucatalogue officiel, le Cirad assure laproduction de semences de base. Aterme, c’est la SEMOI qui produirales semences commerciales.

Mise en place de la norme CACpour les plants d’agrumes

La mise en place de la norme CAC(Conformité Agricole Communautaire)pour les plants d’agrumes se poursuit.Le règlement technique annexe deproduction a été rédigé en 2005 encollaboration avec le Service Officielde Contrôle, responsable de la miseen œuvre de la norme CAC. Cedocument doit être validé par leComité Technique Permanent de laSélection pour être applicable. Il seraaccompagné d’un certain nombred’annexes, en particulier un cataloguedes variétés diffusées à la Réunion etayant fait l’objet d’une caractérisa-tion précise.

Gestion des ressources génétiquesde variétés locales

Un audit patrimonial a été conduitauprès des producteurs et utilisateurs

Photo 11Quatre types variétaux ont été identifiés pour la suite du

programme d’obtention de variétés d’oignons(M. Roux-Cuvelier).

Photo 12Récolte de maïs ensilage sur une parcelle de 4 ha(M. Roux-Cuvelier).

Page 71: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

74

Protection des plantes

de légumes " lontan" (photo 13).L’objectif était de mieux cerner

l’importance de ces légumes pourl’agriculture réunionnaise et derecueillir les éléments nécessaires àla mise en place d’un schéma deconservation et de valorisation. Laréalisation de cet audit a permis demettre en relation un ensembled’acteurs ayant des problématiquescommunes (sauvegarde, valorisationdes légumes "lontan") et devraitdéboucher sur la constitution d’uneassociation. Un système de conser-vation basé sur la participation acti-ve des producteurs a été élaboré et

doit être mis en place en 2006.

Par ailleurs, cette année, 32 acces-sions d’aulx tropicaux ont été multi-pliées au champ et caracté-risées àpartir de descripteurs phénoty-piques. Une caractérisation molécu-laire est en cours de réalisation.Onze variétés d’aubergines et dix depiments ont été multipliées dans lecadre du réseau « Ressources géné-tiques Solanacées » du Bureau desRessources Génétiques.

M. Roux-CuvelierPhoto 13 Racine d’igname : cambarre (M. Roux-Cuvelier).

ENDÉMISME ET INVASIONS BIOLOGIQUESDES AGRO-ÉCOSYSTÈMES DE L’ÎLEDE LA RÉUNION

Caractérisation des enherbementsde l’ananas et de la lentille

A la suite de la caractérisation desenherbements en culture de canne àsucre et de maraîchage, les travauxont porté sur l’ananas et la lentille.La flore adventice de base de l’ananasest assez similaire à celle de la canneà sucre, bien que moins diversifiée.La culture d’ananas, qui fait l’objetde travail du sol régulier, de rotationscourtes et de forts apports d’engrais atendance à sélectionner une floreplus ciblée, dominée par Eleusineindica, Asystasia gangetica (photo14), Ageratum conyzoides, Kyllingaelata et Cyperus rotundus. La floreadventice de la culture de lentille àCilaos est dominée par les

Asteraceae annuelles, Amaranthaceaeet Chenopodiaceae qui pourraientêtre efficacement limitées par unherbicide de prélevée approprié.Un herbicide comme le Gesagarde50 – prométryne à 50 %, homologuésur lentille semble tout à fait appro-prié en pré ou post-levée précoce.

Un problème particulier porte surVicia sativa (photo 15 page suivante),très envahissante et qui se développeau niveau du poquet de semis, carles lots de semences sont contaminéspar des graines de cette adventice.Des recommandations ont été faitespour résoudre ce problème.La distribution spatiale de chacune desespèces en fonction de son abondanceet pour l’ensemble des culturesétudiées est disponible sous SIG.

Collections botaniques

Les collections de référence dulaboratoire de malherbologie du 3Pcomptent à ce jour 860 échantillonsd’herbier, 1450 photos d’adventiceset 92 dessins botaniques pour 315

Adventices des cultures, plantes envahissanteset conservation de la biodiversité

Photo 14Asystasia gangetica, mauvaise herbe de l’ananas(G. Lebreton).

Page 72: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

75

espèces répertoriées avec leurs 949synonymes. Le logiciel AdvenRunV1 de reconnaissance et d’informa-tion sur les principales mauvaisesherbes de la Réunion est maintenantaccessible et téléchargeable, avecles fiches descriptives des espècesactualisées sur www.prpv.org.

Lutte biologique contrela vigne marronne

L’étude complémentaire de biologie etde spécificité de Cibdela janthina(photo 16), agent potentiel de luttebiologique contre la vigne marronne(Rubus alceifolius), s’est déroulée demars 2004 à juin 2005. A partird’envois réguliers de cocons prove-nant de Sumatra, l’insecte a étéétudié en laboratoire confiné au3P. C. janthina présente de grossescontraintes pour être élevé durantplusieurs générations, en milieuconfiné. En effet, si les larves se

développent tout à fait correctement,les adultes ne parviennent pas à s’ac-coupler (contraintes lumineuses) cequi se traduit par une deuxième géné-ration composée à 90 % par des mâles.Il n’est donc pas possible de maintenirla population en élevage confiné. Lesadultes ne se nourrissant pas, les testsde spécifi-cité ont été réalisés à partirdes larves. L’insecte est apparu totale-ment sélectif de l’ensemble des cul-tures de l’île et des espèces forestièresindigènes. Il peut dans une faible mesu-re s’alimenter sur l’espèce indigèneRubus apetalus. Cependant, les condi-tions écologiques nécessaires à sondéveloppement (milieu ensoleillé etforte chaleur) ne correspondent pas àl’aire de répartition de R. apetalus à laRéunion etrendent très faible le risque d’attaquede cette espèce dans la nature.C. janthina pourrait donc être utilisécomme agent de lutte biologiquecontre Rubus alceifolius dans les zonesbasses de l’île (inférieures à 600 md’altitude) où le Rubus envahissantfleurit et fructifie abondamment.

Biodiversité et conservation

Dans le cadre d’une approche bio-géographique portant sur les espacesagricoles, naturels et secondarisés, uneapproche de la conservation de la bio-diversité à l’échelle globale de l’île et àl’échelle locale est développée. Le butde cette démarche est 1- d’identifierexplicitement les priorités de conser-vation de la biodiversité terrestre àl’échelle de l’île, 2- de traduire cespriorités dans les documentsréglementaires de planification. Pourcela, il est nécessaire de développerune démarche d’Accompagnementde la Planification intégrée de laConservation de la Biodiversitéterrestre à la Réunion. L’année 2005 aété consacrée à la formalisation desétapes de recherche et à la réalisation

de la première étape : la co-construc-tion d’une représentation spatiale (SIG)du territoire et de sa biodiversité àl’échelle de l’île à partir de modèlesthématiques (fonctionnement deshabitats naturels et des espèces,invasions, évolution de l’agriculture,processus d’urbanisation…). Un projetde pôle régional de compétencedans le domaine de la planificationde la conservation a débuté fin2005. Il s’agit d’une collaborationRéunion/Afrique du Sud entreUniversité de la Réunion, Cirad, ParcNational de la Réunion, CIB, SANBI etKruger National Park.

Sophora denudata (photo 17) est unarbre endémique structurant de lavégétation d’altitude, notamment auPiton de la Fournaise. A partir du suivid’un réseau de capteurs climatiques,nous avons montré la faculté de S.denudata à piéger le brouillard et àprovoquer sa condensation. Ce phéno-mène est un paramètre important pourl’écologie de l’espèce et celle desflores et faunes environnantes. L’étudede la distribution spatiale de l’espècemontre une relation forte entre laprésence de l’espèce et la nature dusubstrat. Les expériences sur la bio-logie et l’écologie de la reproductionmontrent le rôle important des passe-reaux endémiques (Zosterops sp.) dansla pollinisation.

T. Le Bourgeois, E. Lagabrielle, L. Jauze

Photo 15Vicia sativa, mauvaise herbe de la lentille(T. Le Bourgeois).

Photo 16Larves de Cibdela janthina sur Rubus alceifolius(R. Desmier de Chenon).

Photo 17Sophora denudata (T. le Bourgeois).

Page 73: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

76

Protection des plantes

Les recherches en écologie forestièreont pour but d’acquérir des connais-sances pour contribuer à la gestion desforêts réunionnaises et d’apporter deséléments pour effectuer des opérationsde restauration écologique. Elles sedéclinent en deux actions :

Reproduction des plantes indigènes

Pour caractériser les mécanismes dereproduction des espèces ligneuses etcomprendre les processus qui permet-tent leur régénération, les études sontmenées sur trois thèmes :

1- la conservation des graines en forêt,

2- l’influence de la lumière sur ledéveloppement des plantules,

3- la structure des forêts tropicaleshumides de montagnes.

Sur le premier thème, des échantillonsde terre ont été collectés en 2005 etmis en conditions contrôlées. Laconservation des graines dans le sol semaintient sur plus de deux ans pourcertaines indigènes comme Erica spp.et exotiques (Rubus rosifolius). Lesgerminations en forêt de moyennealtitude restent toujours beaucoupplus importantes chez les espècesindigènes.

Sur le second thème, les résultats sontles suivants (figure 17). Le Bois decorail, Chassalia corallioides ne tolèrepas des intensités lumineuses supé-rieures à 20 % de la lumière incidente.Le Bois d’Osto, Antirhea borbonica,souvent considéré comme une espècepionnière, a une croissance plusimportante pour des intensités lumi-neuses intermédiaires. Le Grand Natte,

Mimusops maxima, se développelorsque les intensités lumineuses sontles plus fortes, ce qui est aussi le cas duQuinquina pays, Mussaenda landia.

Sur le troisième thème, on constateque dans une forêt jeune en cours destructuration, en l’occurrence la forêtde la Rivière des Remparts, on trouvele plus grand nombre d’individusde gros diamètre (figure 18 en pagesuivante). En effet, les vieux individuspionniers (Monimia rotundifolia,Sideroxylon borbonicum…) sontencore présents.

A Bras Creux, forêt à un stade encorejeune, la plupart des espèces les

plus représentées notamment Euodiaborbonica et Chassalia corallioidescomptent un grand nombre d’indi-vidus de taille inférieure à 1 mètre. Lastructure diamétrique est plus étaléeavec des individus de gros diamètrescomme Weinmania tinctoria et Acaciaheterophylla.

A Bon accueil, la forêt présente unestructure diamétrique relativementhomogène, avec un maximum d’indi-vidus ayant un diamètre compris entre10 et 20 cm. Ce qui témoigne d’unebonne régénération au sein de la forêt.On est donc dans une forêt plusancienne et mieux structurée que lesdeux précédentes.

Fonctionnement et restauration des forêtsréunionnaises indigènes

Haut

eur m

oy. e

n cm

16

14

12

10

8

6

4

2

00,3 14 20

Mimusops maxima

52 72

Lumière en %

Mussaenda landiaChassalia corallioides

Antirhea borbonica

Figure 17Influence de la lumière sur la croissance des plantules.

Page 74: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

77

Fonctionnement et restauration dela biodiversité forestière

Pour comprendre le fonctionnementdes écosystèmes forestiers, les observa-tions sur la phénologie et la dyna-mique des plantules des espècesligneuses (indigènes et exotiques) ontété poursuivies en 2005 à Mare-Longue et sur les placettes du dispo-sitif d’étude de la Rivière des Remparts.

On commence ainsi à observer lesstratégies de régénération des espèces,par banque de graines ou banque desemis. A la Rivière des Remparts, onobserve qu’il n’y a pratiquement pasd’apparition d’espèces exotiques endehors de la zone perturbée. Pourobserver la variabilité génétique duGrand Natte (Mimusops maxima) enmilieu naturel, sept peuplements ontété prospectés en notant les formesde fruits comme indicateur de la varia-

bilité génétique. Des différencesmarquées entre la fréquence dunombre de graine par fruit dans lespeuplements de l’Ouest (en moyenne3,77) et ceux du Sud (1,66) ont étéobservées.

J.M. Sarrailh, S. Baret

Haut

eur m

oy. e

n m

ètre

s

Rivière des Remparts

Bras Creux

Bon Accueil

20,00

25,00

30,00

35,00

15,00

10,00

5,00

0,00

8-10 10-20 20-30 30-40 40-50 50-60 60-70 70-80 80-90 90-100 100+

Classes de diamètre (en cm)

Figure 18Structure diamétrique générale des arbres des trois forêts.

Page 75: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

78

Thèses

DELATTE, H., 2005. Study of the pathosystem :Begomovirus Bemisia tabaci tomato on the South Westislands of the Indian Ocean. Thesis Ph. D.: Plant Sciences :Wageningen, Wageningen University. 160 p.

FARREYROL K., 2005. Characterisation and detection ofviruses (Cucumovirus, Potyvirus) infecting vanilla inRéunion Island and Polynesian Islands, Universitéd'Auckland, Nelle Zélande. 170 p.

GILLES J., 2005. Dynamique et génétique des popula-tions d'insectes vecteurs : les stomoxes, Stomoxyscalcitrans et Stomoxys niger niger dans les élevagesbovins réunionnais. Thèse Dr Sciences : Parasitologie.Spécialité Biologie des populations et écologie :Université de la Réunion. 96 p.

RABOIN L.M., 2005. Génétique de la résistance au charbonde la canne à sucre causé par Ustilago scitaminea syd.:caractérisation de la diversité génétique du pathogène,cartographie de QTL dans un croisement bi-parental etétude d'associations dans une population de cultivarsmodernes. Ecole doctorale Biologie intégrative, Ecolenationale supérieure agronomique de Montpellier. 119 p.

Articles publiés dans des revues scientifiques(à comité de lecture et facteur d’impact)

BARET S., LE BOURGEOIS T., STRASBERG D., 2005.Comment Rubus alceifolius, une espèce exotique enva-hissante, pourrait-elle progressivement coloniser la totalitéd'une forêt tropicale humide ? Canadian Journal ofBotany 83 : 219-226.

BRICENO R.D., EBERHARD, QUILICI S., 2005.Comparative allometry and sexual behaviour of four fruitfly species in the tribe Ceratitidini (Diptera : Tephritidae).Journal of the Kansas entomological Society, 78 (1) :20-33.

DELATTE H., MARTIN D., NAZE F., GRANIER M.,REYNAUD B., GOLDBACH R., PETERSCHMITT M.,LETT J.M., 2005. South West Indian Ocean islandstomato begomovirus populations represent a new majormonopartite begomovirus group. Journal of GeneralVirology, 86: 1533-1542.

DELATTE H., HOLOTA H., NAZE F., PETERSCHMITT M.,REYNAUD B., LETT J.M., 2005. The presence of bothrecombinant and the non-recombinant strains of Tomatoyellow leaf curl virus on tomato in Reunion Island.Plant Pathology, 54: 262.

DELATTE, H., F. NAZE, M. GRANIER, R. GOLDBACH,B. REYNAUD, M. PETERSCHMITT, J.M. LETT, 2005.Molecular and Phylogenetic Characterization of TwoNew Tomato Monopartite Begomovirus Species in theSouth West Islands of the Indian Ocean. Journal ofGeneral Virology, 86, 1533-1542. DELATTE H., REYNAUD B., GRANIER M., THORNARY L.,LETT J.M., GOLDBACH R. and PETERSCMITT M., 2005.A new silverleaf inducing biotype of Bemisia tabaci(Gennadius) (Hemiptera: Aleyrodidae) indigenous fromthe islands of the South West Indian Ocean. Bulletin ofEntomological Research, 94, 29-35.

DAVIS R.I., MU L., MAIREROA N., WIGMORE W.J.,GRISONI M., BATESON M.E. and THOMAS J.E., 2005.First records of the papaya strain of Papaya ringspot virus(PRSV-P) in French Polynesia and the Cook Islands.Australasian plant pathology 34:125-126.

DINTINGER J., BOISSOT N., CHIROLEU F., HAMON P.,REYNAUD B., 2005. Evaluation of Maize Inbreds forMaize stripe virus and Maize mosaic virus Resistance:Disease Progress in Relation to Time and the CumulativeNumber of Planthoppers. Phytopathology, 95:600-607.

DINTINGER J., VERGER D., CAIVEAU S., RISTERUCCIA-M., GILLES J., CHIROLEU F., COURTOIS B., REYNAUDB., HAMON P., 2005. Genetic mapping of maize stripedisease resistance from the Mascarene source. Theor ApplGenet, 111:347-359.

PRUVOST O., ROUMAGNAC P., GAUBE C., CHIROLEU,F., GAGNEVIN L., 2005. New media for the semiselectiveisolation and enumeration of Xanthomonas campestris pv.mangiferaeindicae, the causal agent of mango bacterialblack spot. Journal of Applied Microbiology 99:803-815.

RABOIN L-M., CARREEL F., NOYER J.-L., BAURENS F.-C.,HORRY, J-P., BAKRY F., TEZENAS DU MONTCEL H.,GANRY J., LANAUD C., LAGODA P., 2005. Diploidancestors of triploid export banana cultivars : Molecularidentification of 2n restitution gamete donors and n game-te gonors. Molecular Breeding. Vol. 16, No. 4. pp. 333-341.

STRASBERG D., ROUGET M., RICHARDSON D.M.,BARET S., DUPONT J., COWLING R.M., 2005. Anassessment of habitat diversity, transformation and threatsto biodiversity on Reunion Island (Mascarene Islands,Indian Ocean) as a basis for conservation planning.Biodiversity & Conservation 14: 3015-3032.

Protection des plantes

Publications et communications en 2005 :

Page 76: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

79

Autres publications

ALENE D.C., MESSI J., QUILICI S., 2005b : ESSI etS. QUILICI, 2005b : Quelques aspects de la biologie deDiclidophlebia xuani Messi et al. (Hemiptera : Psyllidae),ravageur de Ricinodendron heudelotii Baill. (Euphorbiaceae) au Cameroun. Fruits, 60(4): 279-287.

ATTIE M., BARET S., STRASBERG D., 2005. Etude desinsectes phytophages associés à des plantes exotiquesenvahissantes à l'île de La Réunion. Revue d'Ecologie(Terre et Vie) 60: 107-125.

BARET S., STRASBERG D., 2005. The effects of openingtrails on exotic plant invasion in protected areas on LaRéunion island (Mascarene archipelago, Indian Ocean).Revue d'Ecologie (Terre et Vie). 60: 325-332.

BARET S., RADJASSEGARANE S., LE BOURGEOIS T.,STRASBERG D., 2005. Does the Growth Rate of DifferentReproductive Modes of an Introduced Plant CauseInvasiveness ? International Journal of Botany 1 (1): 5-11.

FERET J.B., SARRAILH J.M., 2005. Utilisation d'un appareilsimple mais précis, pour l'étude de l'érosion à Mayotte.Bois et Forêts des Tropiques, 286 (4), 2005, 29-40.

QUILICI S., DUYCK P.F., ROUSSE P., GOURDON F.,SIMIAND C., et FRANCK A., 2005. La mouche de la pêchesur mangue, goyave, etc. A la Réunion, évolution desrecherches et des méthodes de lutte. Phytoma - La Défensedes Végétaux, N° 584 : 44-47.

ROUSSE P., DUYCK P.F., QUILICI S., RYCKEWAERT P.,2005. Adjustment of field cage methodology for testing foodattractants for fruit flies (Diptera : Tephritidae). J. entomol.Soc. Amer., 98 (3): 402-408.

ROUSSE P., HARRIS E.J., QUILICI S., 2005. Fopiusarisanus, an egg-pupal parasitoid of Tephritidae. Overview.Biocontrol News and Information, 26(2): 59-69.

YOUM O., SRINIVASAN S., NIBOUCHE S., MARTIN T.,OCHOU G. O., VAISSAYRE M., MOMANYI G., 2005. Bio-ecology and management of Helicoverpa for sustai-nable crop production in Africa. pp 63-90 in Hari C. Sharma(ed.) Heliothis/Helicoverpa management: emerging trendsand strategies for future research. Oxford and IBHPublishing Co. Pvt. Ltd, New Delhi.

Communications à congrès

9th International Workshop on Plant DiseaseEpidemiology. International Society of Plant

Pathology, Landerneau, France, 10-15 avril 2005 :

HUMEAU L., ROUMAGNAC P., SOUSTRADE I.,COUTEAU A., CHIROLEU F., HUGHES G., PRUVOST O.2005. Spatial and temporal analysis of bacterial blight ofonion in seed production fields.

PRUVOST O., GLORIÈS V., CHIROLEU F., GAGNEVIN L.,2005. Impact of partial resistance in mango toXanthomonas sp. pv. mangiferaeindica, e on the temporaland spatial development of bacterial black spot disease.

5th ISTA-SHC Seed Health Symposium. Angers,France, 10-13 mai 2005 :

HUMEAU L., ROUX-CUVELIER M., ROUMAGNAC P.,SOUSTRADE I., COUTEAU A., CHIROLEU F., HUGHES G.,PRUVOST O., 2005. Epidemiology of bacterial blight ofonion and seed contamination in seed production fields.

ROBENE-SOUSTRADE, I., COUTEAU, A., HUMEAU, L.,ROUX-CUVELIER, M., PRUVOST, O., 2005. A nested-PCRMultiplex to detect Xanthomonas axonopodis pv. allii inonion seeds.

7ème Conférence Internationale sur les Ravageurs enAgriculture, Montpellier, 26 et 27 octobre 2005 :

DUYCK P.F., DAVID P. et QUILICI S., 2005. Compétitioninterspécifique et capacités invasives : le cas desTephritidae de La Réunion.

ROUSSE P. et QUILICI S., 2005. Réponse aux stimulivisuels et olfactifs lors de la sélection de l’hôte par Fopiusarisanus (Sonan, 1932), parasitoïde ovo-pupal demouches des fruits.

Autres congrès :

ABU AHMAD Y., ROYER M., COSTET L., DAUGROIS J.H.,LETT J.M., ROTT P., 2005. Génotypage du sugarcane yel-low leaf virus présent en Guadeloupe et à la Réunion.VIème Congrès Société Française de Phytopathologie,Toulouse, France, 23-25 février.

Communications à congrès non publiées etposters :

ABU AHMAD Y., ROYER M., COSTET L., DAUGROIS J.H.,LETT J.M., ROTT P., 2005. Génotypage du Sugarcaneyellow leaf virus present en Guadeloupe et à La Réunion.6ème Congrès de la Société Française de Phytopathologie,23-25 février, Toulouse, France.

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Page 77: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

80

DELATTE H., MARTIN D., NAZE F., GRANIER M.,REYNAUD B., PETERSCHMITT M., LETT J.M., 2005 :Caractérisation moléculaire de deux nouvelles espèces debégomovirus monopartite de la tomate dans les îles dusud-ouest de l’océan Indien. 10èmes Rencontres deVirologie Végétale, 6-10 mars, Aussois.

BARRE N., LE BOURGEOIS T., DE GARINE-WITCHATISKYM., TASSIN J., BLANFORT V., STRASBERG D., 2005.Stratégies et méthodes innovantes développées par larecherche dans les territoires français du Pacifique et del'Océan Indien occidental pour limiter l'impact desespèces envahissantes. 41ème réunion de la CaribbeanFood Crop Society, Guadeloupe : 7.

LETT J.M., COUSTON L., NUCCI L., NAZE F., GRONDIN M.,PETERSCHMITT M., REYNAUD B., 2005. Mode detransmission du TYLCV-Mld[RE] par le biotype B deBemisia tabaci : accumulation, persistance et test dela transmission transovarienne. 10èmes Rencontres deVirologie Végétale, 6-10 Mars, Aussois.

ROUX-CUVELIER M., HEDONT M., 2005. Les légumeslontan de l'île de la Réunion. Les légumes : un patrimoine àtransmettre et à valoriser, AFCEV (Association Françaisepour la Conservation des Espèces Végétales), l'INH(Institut National d'Horticulture) et le BRG (Bureau desRessources Génétiques), Angers, 7-9 septembre 2005.

VAISSAYRE M., MARTIN P., NIBOUCHE S., 2005. Keyfactors for Bt cotton sustainability in smallholder farming:a modelling approach. In: IOBC/wprs Working Group on'GMOs in Integrated Plant Production' Meeting onEcological Impact of Genetically Modified Organisms.June 1-3, 2005, Lleida, Spain.

Rapports et documents techniques :

BRIENT L., 2005. Mode de transmission du TYLCV-Mld[RE] et du TYLCV-IL[RE] par le biotype B de Bemisiatabaci : acumulation, persistance et test de la transmissiontransovarienne. Institut National d’Horticulture (INH) d’Angers.

GARD B., 2005. Etude de Cibdela janthina Klug(Hymenoptera : Tenthredinidae) et Alcidodes sp. (Coleoptera :Curculionidae) agents potentiels de lutte biologique contreRubus alceifolius (Rosaceae) plante envahissante à laRéunion. Mémoire, ENSAM, Montpellier, France, 54 p.

GRONDIN A., 2005. Etude de la régénération naturelle etde la distribution des plantes au sein des chablis forestiers enforêt tropicale humide de basse altitude : cas de la RéserveNaturelle de Mare Longue (Réunion, Océan Indien). Rapportde stage, 22 p.

LAMBERT J., 2005. Utilisation des dégâts foliaires pour éva-luer la résistance variétale de la canne à sucre au foreurponctué, Chilo sacchariphagus (Bojer). Stage de fin d’étude,Haute École Charleroi – Europe Institut SupérieurCatholique, en vue de l’obtention du titre de Bachelier enAgronomie.

LE BOURGEOIS T., 2005. Projet de recherche sur la luttebiologique contre Rubus alceifolius à la Réunion. Etudecomplémentaire de Cibdela janthina agent potentiel de luttebiologique. Rapport final 2005. Cirad, Saint-Pierre,Réunion, France.

LEBRETON G., LE BOURGEOIS T., 2005. Analyse de laflore adventice de la lentille à Cilaos (Réunion). Cirad,Saint-Pierre, Réunion.

LEBRETON G., LE BOURGEOIS T., 2005. Analysecomparée de la flore adventice en culture d'ananas et decanne à sucre à la Réunion. Cirad, Saint-Pierre, Réunion.

LE COUSTOUR N., 2005. Diagnostic écologique descommunautés végétales des prairies d’altitude et desmilieux limitrophes ; analyse des pratiques de gestionprairiale à la Réunion, mémoire de 2ème année en cycleingénieur de l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan,89 p.

LEFEUVRE P., 2005. Les bégomovirus exotiques etendémiques des cultures maraïchères du Sud-Ouest del’Océan Indien : diversité génétique, risques épidémio-logiques et mode de transmission DEA Adaptation desPlantes cultivées aux Contraintes Environnementales del’INA-PG, dans le cadre d’un Volontariat Civil à l’AideTechnique financé par le Ministère de l’Outre-Mer sur unappel à projet.

ROUBAUD M., 2005. Contribution à l’étude de la biologieet du comportement de Fopius arisanus (Hymenoptera :Braconidae : Opiinae), parasitoïde ovo-pupal de mouchesdes fruits. DESS « Gestion des systèmes agro-sylvo-pastorauxen zones tropicales », Université Paris 12.

TURQUET V., 2005. Application pratique de la recherchesur les opérations de « restaurations » des milieux naturels.Rapport de stage, 43 p.

VILLAR E., 2005. Caractérisation moléculaire et diversitégénétique des bégomovirus responsables de la maladie de lamosaïque du manioc dans les archipels des Comores etdes Seychelles. Master-Pro Génétique et Gestion de laBiodiversité, Université Pierre et Marie Curie (Paris 6).

Protection des plantes

Publications et communications en 2005 :

Page 78: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Pour améliorer sa capacité d’appuiau domaine agroalimentaire, premiersecteur d’activité de la Réunion, le Ciradpoursuit ses recherches sur la qualité etle traitement de produits animaux etvégétaux. En parallèle à cette activité, ilmène un projet café Bourbon pointu, enassociation avec CAFE-Réunion, en vuede créer une filière « café gourmet » à laRéunion.

Sur les produits carnés, les travaux,réalisés sur l’amélioration des procédésde fabrication de produits de charcuteriede volaille, ont donné des solutions auxproblèmes diagnostiqués au sein del’entreprise et ont abouti à la soutenancede la thèse d’Elodie Arnaud en mai 2005.

En 2006, les recherches, sur le thème del’amélioration de la qualité sanitaire de laviande, sur lequel une thèse est en cours,vont être renforcées grâce à l’affectationd’un nouveau chercheur en microbio-logie alimentaire. C’est en 2006 égale-ment que le laboratoire de microbiologie,mis en place fin 2004, obtiendra l’agré-ment P2, autorisant la manipulation deflores pathogènes.

En terme de coopération régionale, lathèse, menée avec l’Université deMaurice, sur la transformation de lavenaison par l’application d’un procédéoriginal de salage-séchage-fermentation,

se poursuit, tandis qu’un projet bilatéralRéunion-Madagascar sur l’améliorationde la qualité de la volaille se prépare.

Dans le domaine des productions végé-tales, les travaux sur la caractérisation dela qualité, la physiologie post récolte et letraitement de conservation de la mangueet du litchi continuent en collaborationavec les agronomes du pôle Fruits.

De façon générale, ces recherches révè-lent qu’une bonne connaissance de laphysiologie du fruit est nécessaire pourmettre en place un traitement de conser-vation adapté. Elles ont démontré l’intérêtd’une mesure de fluorescence pour l’ob-tention de fruits homogènes qui seconservent mieux. Cette technique peutêtre utilisée comme indicateur de maturi-té et outil d’aide à la décision pour le pro-ducteur.

Pour sa seconde récolte consécutive, leprojet café Bourbon pointu livre, quant àlui, des résultats très encourageants pourles caféiculteurs de la Réunion.

A. Collignan et F. Descroix

81

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Agro-alimentaireet Café

Page 79: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

82

Agro-alimentaire et Café

TRANSFORMATION DES PRODUITS ANIMAUX

La venaison, viande de gibier dechasse ou d’élevage, issue de cervidéstropicaux se retrouve dans plusieurspays indocéaniques, comme parexemple le cerf rusa à la Réunion età Maurice, et l’impala en Afriqueaustrale. A l’heure actuelle, l’essentielde cette viande est commercialiséà l’état frais. Un produit transforméavec de bonnes qualités sanitaire etorganoleptique permettrait d’ouvrirune nouvelle voie de développementpour la filière cervidés. De plus, lesnombreux muscles de petite taille, quisont difficilement commercialisablesen frais, pourraient être valorisés enproduits de grignotage (salés, séchés etaromatisés). Cependant, la venaisonest une viande particulièrement maigreet s’imprègne trop en sel lorsqu’elle estsoumise aux conditions classiques desalaison.

L’objectif des travaux est de déve-lopper un nouveau procédé desalaison, adapté à une viande maigre,en s’inspirant des procédés tradi-tionnels de salaison pour aboutir à unproduit de type biltong (fabriqué àpartir de la viande de gibier, couram-ment consommé en Afrique australe).Le procédé combinera la déshydra-tation-imprégnation par immersion(DII) pour saler et pré-sécher simul-tanément la viande, et un séchage-fermentation pour améliorer la stabilité,les qualités organoleptique et sanitairedu produit fini.

Pour cela, l’étude et la compréhensiondes transferts de matières, qui ont lieu

lors de l’immersion d’une viandemaigre dans une solution ternairecomposée d’eau, de sel et de sucres,est menée. Ceci dans le but d’opti-miser les conditions de déshydratationet de salage du produit. Par ailleurs,l’aptitude d’une pièce de viandepréstabilisée par DII à subir unefermentation est évaluée. En parallèle,une caractérisation physico-chimiqueet microbiologique de biltongs prove-nant d’Afrique du Sud est conduite afinde mieux en évaluer les propriétés etde l’utiliser comme produit de réfé-rence pour l’optimisation du nouveauprocédé de salaison. Le projet a enfincomme objectif technologique demettre au point un procédé de salaisonadapté au contexte tropical (matérielpeu coûteux, traitement court, utili-sation de solutés disponibles etefficaces).

Salage et pré-séchagepar déshydratation-imprégnationpar immersion (DII) combinéà une fermentation lactique

Les premiers travaux montrent que laDII d’un filet de viande maigre dansune solution eau-sel-sirop de glucosepermet un séchage important et uneimprégnation relativement faible ensel et en sucres. Des essais supplé-mentaires ont révélé le potentiel de lamélasse, sous-produit de l’industriesucrière, comme soluté de rempla-cement du sirop de glucose.La mélasse permet un séchage plusimportant et un salage identique, doncune préstabilisation plus poussée de laviande. Cependant, elle présentel’inconvénient d’imprégner plus forte-ment la viande en sucres, d’où lerisque d’une saveur sucrée détectableet indésirable de la viande.

Nouveau procédé de salaisonde la viande maigre en milieu tropical

Temps d'étuvage (h)

1E+10

1E+08

1E+06

1E+04

1E+02

1E+00

5,6

5,5

5,4

5,3

5,2

5,15,1

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

00 25 50 75

Acid

e D-

lact

ique

(g/1

00g

mat

ière

sèc

he)

pH

Nom

bre

de m

icro

orga

nism

e(u

fc/g

de

vian

de

Flore lactique

Acide D-lactique

pH

Figure 1Evolution du nombre de bactéries lactiques et du pH de la viande préalablement traitée par DII,au cours de l’étuvage à 25°. (ufc = unité formant colonie)

Page 80: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

83

Par ailleurs, les premiers essais révè-lent qu’une fermentation lactique estpossible sur une pièce de viandepréalablement salée-séchée par DIIdans une solution eau-sel-sirop deglucose. En effet, après ensemen-cement par une bactérie lactiqueà un taux de 107 unités formantcolonies/gramme (ufc/g), et au bout de72 h d’étuvage à 25°C, la flore lactiqueatteint 109 ufc/g (figure 1 en pageprécédente).Cette croissance est accompagnée parune baisse du pH de la viande de 0,4unités et une accumulation de l’acideD-lactique. Ces indicateurs témoi-gnent bien d’une fermentation lactique

qui est proche de celle observée lorsde la fabrication d’un saucisson sec.

Caractérisation du Biltong

Pour mieux comprendre la naturedu biltong, des analyses physico-chimiques et microbiologiques ont étéeffectuées sur des échantillons debiltong provenant d’Afrique du Sud.Les viandes utilisées pour leur fabrica-tion étaient issues du bœuf, dukoudou ou du springbok. Les résultats(tableau 1) révèlent une grande varia-bilité tant au niveau physicochimiquequ’au niveau microbiologique. Cettevariabilité pourrait s’expliquer d’une

part par la qualité de la matièrepremière et d’autre part par desméthodes de fabrication différentes(ingrédients, technique et durée desalage et de séchage). Par ailleurs,sachant que la viande fraîche estdépourvue d’acide D-lactique, lesteneurs en acide D-lactique relative-ment élevées de certains biltongs, cou-plées à une flore lactique importante,montrent qu’une fermentation lactiquea eu lieu de manière spontanée aucours du séchage de certains biltongs.

S. Santchurn

Analyses physicochimques11 échantillonsanalysés

Valeur minimum

Valeur maximum

21,5

42,8

Teneuren

eau (%)

1,9

7,9

Teneurensel (%)

0

1,5

Teneuren

acide L-lactique (%)

0,65

0,89

Aw

5,0

6,2

10 6

10 9

10 6

10 9

<10

10 8

pH

Analyses microbiologiques

Flore totale(ufc/g)

Flore lactique(ufc/g)

Levure

(ufc/g)

0

0,9

Teneuren

acide D-lactique (%)

Tableau 1Caractéristiques physicochimiques et microbiologiques de biltong d’Afrique du Sud. (Aw = activité de l’eau).

Les volailles sont sujettes à de nom-breuses contaminations causées pardes bactéries pathogènes (Listeria,Salmonelles, Campylobacter), héritéesde l’amont de la production ou desprocessus de transformation. Afind'améliorer la qualité sanitaire descarcasses de volaille, des travaux sontmenés pour mettre au point des

technologies douces décontaminantes,combinant vapeur d’eau surchaufféeet solution acide/alcaline.

Avant d’étudier le traitement decarcasses entières, qui présentent unehétérogénéité importante, un produitmodèle a été choisi pour évaluer l’effetdes traitements dans des conditionsaussi reproductibles que possible. Le

choix s’est porté sur des disques depeau de poulet de diamètre connu. Lesdisques de peau sont inoculés avecune concentration définie de bactérieset sont ensuite soumis au traitement dedécontamination, puis les bactériessurvivantes sont récupérées et dénom-brées. L’efficacité des traitements peutainsi être quantifiée.

Techniques de décontamination des carcasses de volaille

Page 81: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

84

Agro-alimentaire et Café

Décontamination acide

Cette méthode a été utilisée pourmesurer l’efficacité de solutionsd’acide lactique sur Listeria innocua.L’influence de la concentration enacide et de la durée du traitement(temps de contact acide-peau) aété étudiée. Le dénombrement desbactéries survivantes a été réaliséimmédiatement après traitement, etaprès 7 jours de conservation à 4°C,afin d’étudier l’effet immédiat etl’effet de rémanence des traitements(figure 2). Pour des durées de traite-ment de 1 minute, la décontaminationest significative à partir d’une concen-tration d’acide lactique de 5 %, et uneffet de rémanence est observé à partirde concentrations en acide lactique de2 %. Pour la concentration en acidelactique utilisée (2 %), la durée dutraitement n’a pas d’importance, tantqu’elle est suffisante pour assurer uncontact homogène entre la peau et lasolution de décontamination.

J-Y. Lecompte

Conc

entra

tion

en L

iste

ria in

nocu

a à

la s

urfa

ce d

e la

pea

u (lo

g cf

u/cm

2

876543210

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Immédiatement après traitement

Après 7 jours de conservation

Concentration en acide lactique (%v/v)

Durée du traitement : 1mn. Concentration en acide lactique : variable

Seuil de détection

Figure 2Influence de la concentration en acide lactique sur la concentration enListeria innocua à la surface de la peau de volaille.

Le développement de produits decharcuteries 100 % volaille se heurte àla difficulté de trouver une source degras adaptée. L’objectif des travaux estd’améliorer les propriétés technolo-giques du gras de volaille en vue de luiconférer des propriétés équivalentes àcelles des gras de porc utilisés dansla fabrication de charcuteries tradi-tionnelles.

Deux procédés sont proposés.Le premier consiste en un fraction-nement à sec de la matière grasse devolaille, le second en une texturation

de la matière grasse, afin d’élaborer unanalogue de barde de lard, c’est à direen gras structuré.Le 1er procédé aboutit à l’obtention dedeux fractions : la stéarine, qui al’aspect d’un saindoux, et l’oléine, quiest liquide à température ambiante. Lastéarine trouve des applications encharcuterie, mais reste inutilisablepour les applications nécessitant ungras structuré (on peut alors utiliser le2e procédé pour structurer le gras). L’oléine peut, quant à elle, être valo-risée en tant qu’huile de spécialité(assaisonnement, friture).

Son rancissement rapide causantcependant une dégradation de saqualité gustative, des travaux sur lastabilisation de cette huile par ajoutd’antioxydants ont été réalisés en2005.

Altération de l’oléine de volaille

Deux mécanismes sont à l’origine del’altération des huiles : l’hydrolysedes triacylglycérols, qui provoque lalibération d’acides gras, et l’oxydation,responsable du rancissement. Un suivide l’acidité de l’oléine et de son état

Procédés pour améliorer les propriétés technologiquesde la matière grasse de volaille

Page 82: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

85

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

d’oxydation a été réalisé, l’oléine étantstockée à température ambiante àl’obscurité ou à la lumière pour refléterles conditions usuelles de stockage desbouteilles d’huile. Les résultats mon-trent que l’oléine est une huile peuacide puisque son acidité initiale estde 0.37 g d’acide oléique/100 g. Sonacidité évolue peu et reste inférieureà 0,5 % (une huile doit avoir une aci-dité inférieure à 1,25 %). Concernantl’oxydation de l’huile, lorsque cettedernière est stockée à températureambiante et exposée à la lumière, l’in-dice de peroxydes initialement de 4.9milliéquivalent/kilogramme (meq/kg)atteint 20 meq/kg (ce qui corres-pond à une huile rance) en environ 2semaines (figure 3). A l’obscurité,l’oxydation est moins rapide et l’huilerancit en 7 semaines.

Deux types d’antioxydants autorisésdans la réglementation ont été testéscontre le rancissement de l’oléine : letocomix, qui est un mélange de toco-phérols, et le phytox, contenant destocophérols, de la lécithine (chélateurdes métaux lourds qui ont une actionprooxydante) et du palmitate d’ascor-byl (régénère les tocophérols).Pour chacun, deux concentrations, qui

correspondent aux fourchettes habituel-lement utilisées et recommandées parle fournisseur, ont été testées.L’évolution des indices de peroxydesde l’oléine témoin et des oléinessupplémentées en antioxydants estreprésentée sur la figure 4.L’antioxydant phytrox à la dose de4000 ppm (parties par million) est le

plus efficace.

Un marché pourl’oléine de volaille ?

Le marché de l’oléine àla Réunion a été sondé,par des enquêtes auprèsdes ménages réunion-nais et les professionnelsde la restauration. Laqualité gustative de cettehuile a été jugée très inté-ressante et confirmée parune confrérie de chefscuisiniers. Cependant,les consommateurs nesemblent pas prêts àacheter une huile devolaille, car il ne disposed’aucun référent. Aussi,la valorisation de cette

huile de spécialité est-elle subor-donnée à un gros travail marketing.

Une étude technico-économique del’ensemble du procédé d’améliorationde la matière grasse de volaille, àl’échelle de la société Crête d’OrEntreprise, a été également amorcéeen 2005. Un emplacement pour uneunité de fractionnement à sec de lamatière grasse de volaille a été définidans l’usine. Les coûts d’investisse-ments et de production ont égalementété chiffrés. Il sera nécessaire dechiffrer la plus value apportée par lavalorisation de l’oléine, de la stéarineet de la matière grasse texturée, demanière à estimer la rentabilité duprocédé. Les champs d’applicationsn’étant pas encore totalementexplorés, notamment en ce quiconcerne la matière grasse texturée, ilest encore trop tôt pour pouvoirconclure sur la viabilité technico-économique du procédé.

E. Arnaud

800700600500400300200100

00 1 2 3 4

Temps (jours)

IP (m

eq d

'O a

ctif

/ kg

de m

atiè

re g

rass

e)

Tocomix 200 ppmTocomix 400 ppmPhytrox 4000 ppm

Phytrox 2000 ppmTémoin

Figure 4Evolution de l’indice de peroxydes (IP) d‘oléinessupplémentées ou non en antioxydants.

140

120

100

80

60

40

20

01

Temps (semaines)

IP (m

eq d

'O a

ctif

/ kg

de m

atiè

re g

rass

e)

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 160

25°C, obscurité25°C, lumière

Figure 3Evolution de l’indice de peroxydes (IP) de l’oléineau cours de son stockage à températureambiante soit à l’obscurité soit à la lumière.

Page 83: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

86

Agro-alimentaire et Café

TRANSFORMATION DES PRODUITS VÉGÉTAUX

La préservation de la couleur de lacoque est un enjeu majeur pour lacommercialisation du litchi. Les antho-cyanes, responsables de la couleur dela coque, restant rouges en milieuacide, de nombreuses études visant àvalider cette technique de préservationont déjà été réalisées, notamment avecl'emploi d'un acide minéral (acidechlorhydrique). Les travaux initiés auCirad privilégient l'utilisation d'unacide organique (acide citrique). Ilsont permis de mettre en évidenceune relation tripartite entre le brunis-sement, la perte en poids et l'aciditédes coques. Un indice d’imprégnationacide (Ia), construit à partir de cetterelation, peut servir de base de modé-lisation dans la prédiction du brunis-sement. En 2004, il a été vérifié etconfirmé que le stade de maturitépouvait avoir un impact, puisque lateneur en anthocyanes de la coqueévolue. De même, une dessiccation

contrôlée réalisée avant le traitementfavorise l'imprégnation acide.

Cette année, les fruits traités ont étéconditionnés en barquette (photo 1).La régulation des pertes en poidsdes fruits est nette comparée à desfruits non conditionnés (figure 5), etn'affecte pas la validité de l'indiced'imprégnation acide proposé.

Cependant des développements demoisissures sont observés sur des fruitsconditionnés à 10°C. Si la faisabilitétechnologique du traitement acidepeut être démontrée, ce traitementimpliquera nécessairement de conser-ver les fruits au froid et de minimiserles alternances thermiques.

Préservation de la couleur du litchi Kwai-Mi

Photo 1Litchi traitéconditionné

en barquette(J.Joas).

Perte

en

poid

s (%

) 141210

86420

21

A

1815129630

Figure 5Evolution des pertes en poids selon le traitement.A= barquettes avec couvercleB= barquette sans couvercle

Perte

en

poid

s (%

) 141210

86420

21

B

1815129630

Fruits traités en l'étatFruits traités après dessiccationTémoin

Page 84: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

87

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

En 2005, les travaux menés sur lamangue ont eu pour objectifs de com-parer, sur une floraison de 1er flush, laqualité des fruits selon leur positiondans la canopée (ombre, soleil) et devérifier si l'évolution de la fluorescen-ce des mangues pouvait servir d’indi-cateur de récolte (photo 2). Ce travaila été réalisé en collaboration avecl'équipe d'écophysiologie du pôleFruits. Outre la position ombre/soleil,deux températures de conservation ontété appliquées cette année : une tem-pérature de "contrôle" à 20°C et unetempérature traditionnelle de stockageà 13°C pendant 15 jours, les fruitsétant ensuite transférés à 20 °C, puissuivis en maturation.

Comme cela a déjà été observé en2004, la teneur en acides organiquestend à être plus élevée dans les fruits"ombrés", même si cette teneur dimi-nue avec le stade de récolte (ces fruitsauront donc tendance à être plusacides). La teneur en caroténoïdesaugmente avec la teneur en sucrespour un stade de récolte tardif, ettend à être plus élevée pour les fruits"ensoleillés" (figure 6).

Il est bien confirmé que la mise enfroid à 13°C des mangues ralentit maisne bloque pas leur évolution.Les teneurs en sucres totaux augmen-tent, prouvant bien que les fruitsentrent lentement en maturation(figure 7). Leur évolution en matu-ration reste comparable avec ou sansmise à 13°C pour chacun des stadesde récolte et position sur la canopée.

Composition aromatiquedes fruits selon leur stadede récolte et leur positionsur l’arbre

La composition aromatique des fruitsmûrs a été déterminée. Le pourcentagedes pics par rapport au pourcentagede l'aire totale des arômes identifiéspermet de suivre l'évolution de cesdifférents composés selon le stade derécolte et la position des fruits.Comme pour la plupart des mangues,le delta-3-carène est le composéterpénique principal de la variétéCogshall. Le stockage à 13°C nemodifie pas de façon conséquente lesprofils aromatiques des fruits mûrs,comparés à ceux conservés à tempé-rature ambiante, mais le stade derécolte influence les teneurs en com-posés suivis.

Stade de récolte et composition aromatiquedes mangues Cogshall

Photo 2Récolte des mangues échantillonnées

pour le suivi en maturation(J.Joas).

Tene

ur (m

g/g

de M

S)

sucres caroténoïdes

80

70

60

50

40

30

20

10

0

1O 1S 2O 2S 3S

Figure 6Evolution des teneurs en sucres et en caroténoïdes selon lestade de récolte S= soleil O = ombre1 = récolte 106 jours après floraison2 = récolte 120 jours après floraison3= point jaune 132 jours après floraison

Tene

ur e

n su

cres

(mg/

g de

MS)

A la récolte A 7 jours de stockage

400

300

200

100

0

1O 1S 2O 2S

Figure 7Evolution de la teneur en sucres après 7 jours de stockageà 13°C S= soleil O = ombre 1 = récolte 106 jours après floraison2 = récolte 120 jours après floraison

Page 85: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

88

Agro-alimentaire et Café

Le potentiel de conservation, défini parle délai observé avant l'augmentationde l'Intensité Respiratoire, est fonctiondu stade de récolte. Si les fruitsrécoltés "point jaune" sont en phase dematuration, ceux de la récolte 2 sontstables trois à quatre jours à 20°C.Leurs caractéristiques organoleptiquesaprès maturation sont proches des"points jaunes", sans effet marquépar un stockage contrôlé au froid.Les différences observées dans les

mesures de fluorescence des fruits àces différents stades de récolte laissentprésager l'utilisation possible decette technique comme indicateur dematurité.

La position des fruits sur la canopéea une légère influence sur la compo-sition et la qualité du fruit, si l'onrespecte des récoltes basées sur unnombre de jours constants à partir dela floraison. Même si cette influence

est moins marquée pour des stades derécolte plus tardifs, ces travaux confir-ment bien qu'un décalage existe entrela vitesse d'élaboration de fruits situésen zone ombrée et ceux situés en zoneensoleillée. Le stockage de 15 jours à13°C peut être préconisé pour desfruits récoltés 10 à 12 jours avant pointjaune.

J. Joas

PROJET CAFÉ BOURBON : 2E ANNÉE DE RÉCOLTE

Les caféiculteurs expérimentateursde l’association CAFE-Réunion ontrécolté, pour la seconde année consé-cutive, du café Bourbon pointu.83 caféiculteurs sont regroupés au seinde cette association. Ils cultivent 93caféières, réparties sur toute l’île.Le Cirad a mis en place ce réseauexpérimental en 2002 pour collecterdes données qui permettront de jugerde l’intérêt et de la viabilité d’unefuture filière café gourmet à laRéunion. Les résultats obtenus sontencourageants.

Récolte et rendements

42 caféières ont produit en 2005.La production du Bourbon pointu estprécoce, avec un rendement moyenen café marchand par hectare de 610kg et un rendement maximum de2 227 kg, sur les parcelles de 2002.Des différences de productivités ontété enregistrées selon les lignées deBourbon pointu : de 312 à 441 kg decafé marchand par hectare, dans lemême champ, sur des caféières de2003. Avec les différentes zones et

altitudes, la récolte s’est s’étalée surune longue période : les cueillettes ontdébuté le 8 avril 2005 pour se terminerle 17 février 2006.

Les rendements à l'usinage (photo 3)montrent d'importantes différencesentre la moyenne et les extrêmes.La grande diversité des situations

pédoclimatiques est probablementà l'origine de ces différences.Le rendement café parche sec/cafécerise est de 19,1 % en moyenne, avecdes extrêmes de 13,7 à 21,1 %.Le rendement café marchand/cafécerise est de 14,0 %, soit dans le basde fourchette de 12 à 20 % commu-nément relevée pour l'Arabica (16 à

Photo 3Dépulpage des cerises (F. Descroix).

Page 86: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

89

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

18 % considérés comme normal auKenya). La perte moyenne de poids àla torréfaction est de 15,18 % avec desextrêmes de 14,65 à 15,95 % selon leslots. Conséquence du rendement cafémarchand/café cerise de 14,0%, lerendement café torréfié/café cerise estde 11,87 %.

En résumé, les caféiculteursdoivent cueillir en moyenne7,6 kg de café cerise pourobtenir 1 kg de café mar-chand et 0,85 kg de cafétorréfié.

Dégustations, évaluationet formations

Sur un total de 259 échan-tillons dégustés : 53,2 % ontune note de préférencesupérieure à 3 sur uneéchelle de notation allant de0 à 5 ; 39,7 % ont montréun potentiel aromatique(intensité et qualité) intéres-sant. La majorité des lotsont une appréciation debonne (63,7 %) à très bonne (30,4 %)pour l'acidité et une appré-ciation detrès faible (57 %) à léger (39,9 %) pourle corps. L'amertume est faible (39,9%) à très faible (57 %).

En décembre 2005, des lots ont étéenvoyés, également pour évaluation,à des acheteurs de cafés gourmets(specialty coffee): le syndicat des torré-facteurs de France, la société MalongoFrance, Ueshima Coffee CompanyJapon et Bourbon Corporation Japon.Les retours sur les dégustations desproduits sont favorables avec des notesde 13,4/20 pour le lot le moinsapprécié à 16,5/20 pour le lot le plusapprécié. Les dégustateurs ont noté« une acidité avec une douceur sem-blable au moka, un palais délicat, unesaveur pure appartenant seulementaux variétés d’origines alliant une

douceur et une acidité non trouvéesdans les variétés de type hybrides ».Certains lots ont même été signalésde qualité équivalente aux "Sidamo","Yirga Cheffe" et "Supremo deColombie".

Le programme de formation s'estpoursuivi en 2005 pour le juryréunionnais de dégustateurs et pour lesproducteurs expérimentateurs. Deuxsessions de formation, conduites enavril (photo 4) et en décembre 2005,ont permis aux 17 candidats dégus-tateurs de découvrir les principalessaveurs et arômes de cafés d'originevariée, puis d'apprendre à les carac-tériser selon les normes suivies par laprofession. Deux voyages d’étude ontété organisés durant l’année : l’un enEthiopie avec neuf caféiculteurs quiont ainsi pu découvrir la filière caféi-cole du pays ; l’autre en métropoleavec cinq autres producteurs qui ontparticipé au 20e congrès des torré-facteurs de France et se sont informéssur les labels et démarche qualité enagro-alimentaire.

Composition biochimiquedu Bourbon pointu

144 échantillons ont été envoyés pouranalyses chimiques et sensorielles aulaboratoire de Chimie Technologiedu Cirad à Montpellier.

Les teneurs en caféine mon-trent des niveaux comprisentre 0,49 et 0,63 %, soittrès en deçà des teneurs de1,1 à 1,5 % relevées pourl'Arabica et des teneurs de1,9 à 2,6 % relevées pourle Robusta. Les teneurs ensaccharose (5,7 à 7,6 %) etmatières grasses (12,3 à16,0 %) des cafés Bourbonpointu sont du même ordreque celles relevées pour lesArabica lavés (respecti-vement 6,0 à 8,0 % et 13,0à 16,0 %). A contrario, lesteneurs en acide chlorogé-niques (4,7 à 6,0 %) sontmoindres que celles desArabica lavés comprisesentre 7,0 et 11,0 % et trèsinférieures aux Robusta voie

sèche (11,0 à 15,0 %). Cette composi-tion montre la typicité du caféBourbon pointu.

Si elle se différencie de celle des autrescafés, la composition biochimique duBourbon pointu varie également enfonction des zones de production, despériodes de récolte, des niveauxd’altitude et des traitements post-récolte. Le projet vise à déterminerquels sont les facteurs qui concourentà cette composition pour permettre lechoix des terroirs les plus performantsen terme de qualité. Ces travaux sonten cours.

F. Descroix

Photo 4Délégation de torréfacteurs "specialty coffee"

reçus par le projet café Bourbon pointu en juillet 2005.

Page 87: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

90

Agro-alimentaire et Café

Thèse

ARNAUD E., 2005. Etude expérimentale et modélisationdu procédé de fractionnement à sec appliqué à lamatière grasse de volaille – Incidence sur la qualité desfractions. Thèse en Génie des Procédés, Université de laRéunion, 197 p.

Articles publiés dans des revues scientifiques(à comité de lecture et facteur d’impact)

BRUNEAU D., SEBASTIAN P., LECOMPTE J-Y.,COLLIGNAN A., ROCHERY V., 2005. Sizing of anInnovative and Improved Meat Smoking System.International Journal of Food Engineering, 1(4), article 4.

CARO Y., JOAS J., 2005. Postharvest control of litchi per-icarp browning (Cv Kwai mi) by combined treatments ofchitosan and organic acids. II Effect of the initial watercontent of pericarp. Post harvest biology and technologyVol 38 pp 137-144

JOAS J., CARO Y., DUCAMP M.N., REYNES M. 2005.Postharvest control of pericarp browning of litchi fruit(Litchi chinensis Sonn cv Kwaï Mi) by treatment with chi-tosan and organic acids. I: Effect of pH and pericarp dehy-dration. Post harvest biology and technology Vol 38, pp128-136

LECHAUDEL M., JOAS J., CARO Y., GENARD M.,JANNOYER M., 2005. Leaf-to-fruit ratio and irrigationsupply affect seasonal changes in minerals, organic acids,and sugars of mango fruits. Journal of the Science of Foodand Agriculture 85, 251-260.

SEBASTIAN P., BRUNEAU D., COLLIGNAN A., RIVIER M.,2005. Drying and smoking of animal meat: heat and masstransfer modeling and experimental analysis, Journal ofFood Engineering, 70, 227-243.

POLIGNÉ I., COLLIGNAN A., TRYSTRAM G., 2005. Processing smoked pork belly by immersion in a complexsolution at high temperature. Journal of Food Engineering.66, 155-169.

Communications à congrès

ARNAUD E., COLLIGNAN A., 2005. Dry fractionation ofchicken fat. Effect of dry fractionation temperature andtime on fractions properties. 26th World Congress andExhibition of the ISF: Modern Aspect of Fats and Oils – AFascinating Source of Knowledge, Prague, RépubliqueTchèque, 25-28 septembre, p 79-80.

JOAS J., CARO Y., LECHAUDEL M., 2005. Ripeningbehavior of Mango (Cv Lirfa) in relation to nutrition stressand harvest period Symposium "Postharvest DownunderUnlimited 2004 Sidney, 10-12 Novembre. Acta Hort.(ISHS) 687:401-404

SANTCHURN S.J., COLLIGNAN A., PETIT T.,TRYSTRAM G., 2005. Innovation en matière de salaisonde venaison en milieu tropical, 7th Meeting ofAgricultural Scientists, Réduit, Ile Maurice, 4-6 May,2005.

Rapports

GOUDE Y., 2005. Fractionnement à sec de la matièregrasse de volaille. Etude technico-économique. Projetd’étude DESS Ingénierie de la production de l’Universitéde la Réunion, octobre 2004 – avril 2005, 129 p.

PEGORARO S., 2005. Etude de la fermentationd’une viande après un traitement de déshydratation-imprégnation par immersion, stage élève ingénieur de 2ème

année de l’INSFA-Rennes, août 2005 - janvier 2006, 37 p.

FILLOIS A., AURELIE F., 2005. Etude de la qualité desmangues mûres selon leur stade de récolte, leur positionsur la canopée et un stockage temporaire au froid. 53 p.

Publications et communications en 2005 :

Page 88: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Annexes

91

Coopération régionaleet internationale

Le laboratoire d'analysesagronomiques

Démarche qualité

Direction régionalefin 2005

Implantations du Ciradà la Réunion

Répartitiondes financements en 2005

Effectifs

Les équipes du Ciradà la Réunion en 2005

Page 89: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

92

Annexes

L’une des missions confiées au Ciradpar ses ministères de tutelle est dedévelopper les partenariats avec lespays du sud au travers de la coopé-ration régionale et internationale.

A la Réunion, seule région françaisedans l’océan Indien, il bénéficiedans cette démarche de l’appui descollectivités territoriales réunion-naises et de l’Etat qui ont tous résolu-ment inscrit l’ouverture internatio-nale et l’intégration régionale aucœur de leur stratégie de développe-ment de l’île. Afin d’appuyer cettedémarche, un expert en valorisation,agent du Cirad co-financé par leConseil Régional, principal parte-naire, est mis à la disposition decelui-ci depuis 2000.

Au niveau régional, dans le cadrede ce partenariat et grâce à l’appuide fonds régionaux et du FEDER(Fonds européens de développementrégional), en particulier au travers duProgramme Interreg III B, le Cirad aélargi en 2005 son rayonnement parl’élaboration et le démarrage deprojets pluriannuels bilatéraux.Les projets, ainsi mis en œuvre, s’ap-puient sur des enjeux scientifiques etde développement régionaux, touten valorisant les partenaires profes-sionnels réunionnais associés à leurconception et à leur mise en œuvre.Des thématiques, telles que la sécu-risation foncière et l’aménagementdu territoire, la planification et lagestion de la biodiversité terrestre, lavalorisation des connaissances enconduite des ressources herbagères,la sécurité et qualité alimentaires oula défense sanitaire du bétail,… ontsuscité un intérêt marqué des parte-naires régionaux.

Outre le Programme Régionalde Protection des Végétaux(www.prpv.org), ce sont plus de dixprojets qui sont ainsi conduits enpartenariats avec un ou plusieurspays de l’océan Indien (Afrique duSud, Comores, Madagascar, Maurice,Mozambique, Seychelles).

Certains projets ont déjà fait l’objetd’une évaluation à mi-parcours etleur dimensionnement régional etmultilatéral sera étudié dans le cadrede la programmation des fonds decoopération internationale dontbénéficieront les Régions Ultra-Périphériques Européennes (RUP)pour la période 2007-2013.

Au niveau international, d’autresprojets de coopération sont mis enœuvre sur des thèmes comme l’utili-sation de modèles d’aide à la déci-sion sur l’intensification de la pro-duction animale et la préservation del’environnement (Viet Nam), lacanne à sucre (Brésil, Madagascar,Maroc),...Ces actions seront poursuivies en2006.

D. Polti, J.P. Gay

Coopération régionale et internationale

Projet INTERREG entre la Réunion et Madagascar « Sécurisation Foncièreet Aménagement du Territoire » (SFAT).

Page 90: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

Le laboratoire a pour mission de réa-liser des analyses de sols, de végétaux,d’amendements et tout autre produitutile en agriculture aux bénéfices desprofessionnels et des chercheurs impli-qués dans le développement agricolede la Réunion. A l’aide d’un systèmeexpert construit avec les agronomes duCirad, un conseil de fertilisation estdélivré principalement pour la culturede la canne à sucre.

Le laboratoire, en permanence àl’écoute de ses clients pour répondreà leurs besoins et satisfaire leursexigences, est certifié ISO 9001 : 2000depuis mars 2004 pour ses activitésd’analyses, de recommandation defertilisation et d’amélioration desméthodes d’analyses. Le système demanagement de la qualité, audité enjuin 2005 avec succès par l’AFAQ, apermis d’atteindre les objectifs qualitéfixés. La fiabilité des résultats (% derésultats d’analyses validés du premiercoup lors des contrôles internes et

externes) dépassent 97 % (l’objectifest de 95 %). Par ailleurs, les délaisd’analyse ont été maintenus inférieursà 1 mois.

Le laboratoire a traité en 2005 4174échantillons et réalisé 25273 détermi-nations. Le nombre d’échantillonstraités en 2005 est revenu au niveaudes années précédentes ; le nombred’analyses réalisées a sensiblementaugmenté.

La demande d’analyses de sols restedominante, avec une augmentation dunombre d’analyses d’eaux et deplantes (tableau A).

Les analyses sont d’abord destinées àla filière canne qui représente de façonassez constante depuis plusieursannées, environ la moitié de l’activitédu laboratoire (tableau B) ; l’analysedes échantillons est assez complète(près de 9 déterminations par échan-tillons) afin de délivrer le conseil defertilisation. La progression des ana-lyses pour le pôle Fruits et Maraîchage(FMA) du Cirad s’est poursuivie en2005 (10,49 % en 2003, 21,02 % en2004, 24,29 % en 2005). Le nombred’analyses confiées par le pôleAgriculture durable et environnement(PADEF) continue à baisser : 17,30 %en 2003, 14,99 % en 2004, 12,97 %en 2005. La filière Café n’a soumis que16 échantillons à l’analyse en 2005.

En 2006, la modernisation des moyenssera poursuivie grâce à l’acquisitiond’un nouveau colorimètre automa-tique (dosage du phosphore et desformes d’azote), d’une centrifugeuse etdu logiciel de gestion informatisée.

P. Légier

Le laboratoire d’analyses agronomiques

93

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Milieux analysés Échantillons % Déterminations %

SOLS

PLANTES (Analyses minérales)

EAUX ET SOLUTIONS

FOURRAGES

AMENDEMENTS, EFFLUENTS

DIVERS

1629

1000

1261

39

72

173

39,03

23,96

30,21

0,93

1,72

4,14

16702

5094

2377

182

717

201

66,09

20,16

9,40

0,72

2,84

0,79

Filières de poduction Échantillons % Déterminations %

CANNE À SUCRE

ENVIRONNEMENT, AGRIC. DURABLE (PADEF)

CULTURES FRUITIÈRES ET MARAÎCH. (FMA)

ÉLEVAGE, PRODUCTIONS ANIMALES

CAFÉ

DIVERS

1497

1419

965

196

16

81

35,87

34,00

23,12

4,69

0,38

1,94

13107

3278

6138

1752

160

838

51,86

12,97

24,29

6,93

0,63

3,32

Tableau BL’origine des échantillons

est présentée dansle tableau suivant

en fonction de la filièrede production :

Tableau A

Activité du laboratoire

40000350003000025000200001500010000

50000

80007000600050004000300020001000

2000 2001 2002 2003 2004 20050

échantillonsdéterminations

Page 91: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

94

En 2005, les actions « qualité » ontété conduites dans deux directions :appui à la poursuite et l’améliorationdes démarches formalisées selon lesnormes et recommandations del’ISO, réflexions sur la définitiond’un système qualité du site géogra-phique de la Réunion dans la pers-pective en particulier de l’évolutiondu dispositif à partir de 2007.

Le laboratoire d’analyses agrono-miques a été certifié ISO 9001 :2000 le 16 mars 2004 a connu sonpremier audit de suivi le 17 juin2005. Le rapport officiel d’audit nerelève aucune non-conformité ; deuxremarques ont été faites, portant surle processus « ressources humaines ».L’une relève le manque de clarté duprocessus au niveau du laboratoireen l’absence d’un processus forma-lisé au niveau du site, l’autre le faitque certains indicateurs de ce pro-cessus ne font pas l’objet d’un suiviformel. Des actions correctives ontété proposées à l’organisme certifi-cateur et acceptées. Un processus« ressources humaines » au niveaudu site de la Réunion a été rédigé àpartir des notes de services et autresdocuments disponibles.

La multiplication des démarchesqualité conduites par chaque entitése heurte à un manque évidentde moyens humains. La réflexionconduite en 2005 sur cette questionamène à proposer une démarche auniveau du site géographique.

Un système qualité repose surl’identification et la description desprocessus clé du fonctionnement dusite. Pour cela, on peut grouperles processus en trois familles : lesprocessus de direction (D) quiconcernent le pilotage général, lesprocessus de réalisation (R) quiconcernent toutes les activités decréation et production, les processus

de support (S) qui concernent lagestion des moyens (humains, finan-ciers, équipements).

L’analyse de ces processus montrequ’il y a des processus communs etuniques pour toutes les entités. Laplupart des processus de direction etde support entrent dans ce cas. Lesprocessus de réalisation sont quant àeux souvent spécifiques à une entitédonnée, ils correspondent au cœurde métier.

Le principe retenu est de décrire lesprocessus communs, une seule fois,au niveau du site ; les processusspécifiques sont décrits au niveaudes entités. Chaque processus a unpilote, chargé de le décrire, de l’éva-luer régulièrement et de l’améliorer.

L’organisation actuelle du Ciradcomporte trois niveaux hiérarchiques(Direction Générale, Départements,Unités de Recherche) ; à la Réunion,le dispositif opérationnel repose surune Direction Régionale et des pôlesscientifiques dont les personnelsproviennent des unités de recherche.

Parmi les processus identifiés, ondistingue donc plusieurs cas :

• Des processus communs à tousles niveaux et sites du Cirad, parexemple la gestion des ressourceshumaines, reposant sur des procé-dures communes ;

• Des processus spécifiques au sitegéographique. Ce seront souventdes processus de réalisation et desprocessus de support très spécifiques ;

• Des processus spécifiques au sitegéographique, qui viennent en com-plément d’un processus commun ;

•Des processus qui se décomposenten sous processus spécifiques àchaque niveau. Cela se traduit loca-

lement par des procédures spéci-fiques qui doivent être cohérentesavec les procédures utilisées àd’autres niveaux.

On a intégré dans ce projet lesprocessus relatifs à la sécurité etl’environnement, domaines pourlesquels des référentiels existent. Unobjectif ambitieux serait alors de viserune certification d’un système intégréQualité-Sécurité-Environnement(QSE).

P. Fallavier

Démarche qualité

Annexes

Page 92: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

95

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Direction régionale fin 2005

Implantations du Cirad à la Réunion

ResponsablesPôles de compétences

- CANNE À SUCRE

- FRUITS, MARAÎCHAGE ET PLANTES AROMATIQUES

- ÉLEVAGE

- AGRICULTURE DURABLE, ENVIRONNEMENT ET FORÊT

- PROTECTION DES PLANTES

- AGROALIMENTAIRE

- CAFÉ

B. Siegmund

P. Cao-Van

P. Lecomte

J-L. Fusillier

B. Reynaud

F. Descroix

A. Collignan

Directeur régional : Jean-Pierre GayResponsable du service administratif et financier : Cyrille Dutour

SAINT DENISStation de la Bretagne,

Station de la Mare et Maison Régionale

des Sciences et de la Technologie

Saint Pierre

Saint Leu

Station des Colimaçons

3P- Station Ligne Paradis,Station Bassin Plat etStation Bassin Martin

Page 93: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

96

Effectifs

20%

3%

28%

49%

Répartition des financements en 2005

Total des ressources du budget Euros

CIRAD

RÉGION

ÉTAT, DÉPARTEMENT ET DIVERS

EUROPE

TOTAL

6 611 000

3 833 000

363 000

2 680 000

13 487 000

Cirad

Région

Europe

État, Département et divers

2000 2001 2002 2003 20040

50

100

150

200

250

54

20

10

204

56

1215

203TOTAL :

Année :

38

1018

182

50

813

192

52

1213

120 120

54

13

18

120116 121 112

189

2005205

Annexes

Cadres

Techniciens/Collaborateurs

Volontaires Civils à l'Aide Technique (VCAT)

Doctorants

Page 94: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

97

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Les équipes du Cirad à la Réunion en 2005DIRECTION REGIONALEDirecteur Régional : Jean-Pierre GAY, Gabriel de TAFFIN (départ 09/05)Assistante de direction : Nadège NANGUETAdministration et finances (gestion, comptabilité) : Cyrille DUTOURPhilippe HAREL, Yvette MAILLOT, Roselyne MOUNICHY,Marie-Yvonne RAMAYE, Hélène RAYEPIN, Marie-Annia SAUTRON(apprentie), Philippe SCHOETTELValorisation régionale : Dominique POLTIDémarche qualité : Paul FALLAVIERMarie-Vivienne BEGUEService du personnel : Véronique BOYER, Delphine CARANDANTE Systèmes d’Information : Henri BROUCHOUDPhilippe AMIOT, Delphine COSTER*, Marie-Andrée DUMAYCommunication : Sophie DELLA MUSSIAJaela DEVAKARNE*Centre de ressources documentaires : Micheline BAPTISTEInfrastructures : Samuel LAURETServices généraux : Jean-Louis HOAREAU, Erick GAUVIN,Marie-Gabrielle MOREL, Philibert NADAL, Vincent ORANGE,Jean-Claude RIBOTTELaboratoire d’analyses : Patrick LEGIER Marie Charlyne GAUVIN, Marie Frède GAUVIN, Charles HOARAU,Johny HOARAU, Jocelyn IDMOND, Aïdée Emilie LOMBARD, Jean Dolin MOUNY-LATCHIMY

CANNE A SUCREResponsable du pôle : Bertrand SIEGMUNDSecrétariat : Catherine ANGOModélisation : Jean-François MARTINEEmmanuel HOARAU, Michel Rosaire JEANNETTE Agronomie : Pierre-François CHABALIER, Valentine LEBOURGEOIS**,Caroline LEJARS, Christophe POSERJean-Jo ESTHER, Lilian GAUVIN, Ginot GAUVIN, Jérôme MASSON*,Hugues LOMBARD, Aurélien VELLE, Grégory VIGNAISMécanisation : Dany DEURVEILHERStation expérimentale de la Mare : Alix RASSABYBioclimatologie et gestion de l’eau (station de la Ligne-Paradis) :Jean-Louis CHOPART, Roland PIROTJean Luc BROSSIER, Lionel LE MEZO, Mickaël MEZINO,Bernard MOUNY-LATCHIMY, Raymond NATIVEL, Maurice GUENO

FRUITS, MARAICHAGE ET PLANTES AROMATIQUESResponsable du pôle : Philippe CA0-VAN Secrétariat : Anne-Marie LECHAUDEL, Maryse MERYMaraîchage : Jean Michel BAPTISTE, Jean Bernard DIJOUX, CamilleLAFFUTEUR, Sylvain LEBON, Axel MUSSARD, Cédric FULMART(apprenti), Jean Pierre RANGAYEN, Serge SIMON (départ 07/05).Fruits : Bernard ABUFERA, Philippe CABEU, Gaëlle DAMOUR**, MarieDARNAUDERY, Philippe DE BOISVILLIERS, Doralice JESSU, RenéClaude JUDITH, Jean Patrice LEBLE, Mathieu LECHAUDEL*, Rose MyPAYET, Louis PAULIN, Christian SORIA, Joseph MAILLOT, SéraphinMarco MOREL, Frédéric NORMAND, Jean Frédéric PAYET, Pierre-GuyLORILLON (apprenti), Raymond Georget TULLUS, Laurent URBAN

ELEVAGEResponsable du pôle : Philippe LECOMTESecrétariat : Gisèle MORELUday BHASKAR NIDUMOLU, Jacques BONY, Béatrice CHATAIGNER*,Jean-Philippe CHOISIS, Olivia FONTAINE, Jean-Yves LATCHIMY,Serge NABENEZA, Dominique NIOBE**, Expédit RIVIERE, JonathanVAYSSIERES**

AGRICULTURE DURABLE, ENVIRONNEMENT ET FORETResponsable du pôle : Jean Louis FUSILLIER, Marc PIRAUX (départ 09/05)Secrétariat : Josie CARPANINEquipe GERT (Gestion des Ressources et du Territoire)Sigrid AUBERT, Aurélie BOTTA, William's DARE, Jean-Louis FUSILLIER,Cécile MARTIGNAC, Thierry MICHELS, Lionel RICHEFORT**, Equipe REGARD (Risque environnemental, Gestion Agronomique etRecyclage des Déchets)Didier BARET, Emmanuel DOELSCH, Frédéric FEDER, FrançoisGUERRIN, Jean-Fabien MAYEN, Jean-Michel MEDOC, GéraudMOUSSARD, Nicolas PAYET**, Tiana RALAMBONDRAINY, JosianRIVIERE, Hervé SAINT MACARY, Olivier SALMACIS, Patrick TECHER,Aristhène TIBERE

PROTECTION DES PLANTES (3P)Accueil : Océane DESIREResponsable du pôle : Bernard REYNAUDSecrétariat : Magalie AURICANE, Chantal TERRENTROYEpidémiologie des maladies bactériennes et virales :Nathalie AH-YOU**, Claudine BOYER, Ngoc Lan BUI THI NGOC**,Jean-Jacques CHERON, Annie COUTEAU, Laurent COSTER, MagaliPAYET, Lionel GAGNEVIN, Jean Véronique GLORIES, André WalterGRONDIN, Christian HOAREAU, Emmanuel JOUEN*, CédricLALLEMAND, Laurent LE BLEIS, Delphine LEGRAND*, FrédéricMONDON, Yann PICARD*, Julien POMPON*, Olivier PRUVOST,Isabelle SOUSTRADE, Christian VERNIERE, Karine VITALDynamique des populations et comportement des ravageurs etde leurs auxiliaires :Cédric AJAGUIN-SOLEYEN, Karine BARBIN*, Nicolas BOROWIEC*,Frédéric CHIROLEU, Hélène DELATTE**, Pierre François DUYCK**,Pierre LEFEUVRE*, Didier FONTAINE, Antoine FRANCK, JérémieGILLES**, Serge GLENAC, Martial GRONDIN, Frédéric GOURDON,Sabrina HIERNARD*, André HOARAU, Alice GUIDOT, Kenny LEROUX*, Jean-Michel LETT, Marie Ludders MOUTOUSSAMY, FlorenceNAZE, Samuel NIBOUCHE, Didier PASTOU, Jim PAYET,Serge QUILICI, Jérémy RAMIN, Pascal ROUSSE**, Philippe RYCKE-WAERT, Richard TIBERE, Patrick TURPIN, Christophe SIMIAND, JacquesVESLOT* Résistance des plantes aux bioagresseurs :Johnny ACAPANDIE, Paul BOILLY, Séverine BORY**, Ellen BOUTY*,Emmanuelle CHAPIER, Jacques DINTINGER, Michel GRISONI,Marianne HEDONT*, Hélène HOLOTA*, Julien MAYEN, MarionMOLES*, Jean Claude MUSSARD, Iréné PROMI, Louis-Marie RABOIN,Claude RIVIERE, Michel ROUX-CUVELIER, Auguste TAÏLAME, NicolasTALIBART, David TEYSSEDRE, Hugues TELISMARTEndémisme et invasions biologiques des écosystèmes terrestresen milieu insulaire :Stéphane BARET, Thomas LE BOURGEOIS, Gérard LEBRETON,Jean-Noël RIVIERE, Jean-Michel SARRAILH, Erwann LAGABRIELLE**

AGRO-ALIMENTAIREResponsable du pôle : Antoine COLLIGNAN Elodie ARNAUD**, Nelly BOURDIN, Jérôme MINIER, Muriel LEBLANC*, Jean-Yves LECOMPTE**, Jacques JOAS, Sunita SANTCHURN**

Projet CAFEResponsable : Frédéric DESCROIX Josian DELAUNAY

* Volontaires Civils à l’Aide Technique * * Etudiants en thèse

Page 95: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

ADN (Acide DésoxyriboNucléique)Macromolécule biologique formée de désoxyribonucléotides, l'ADN stocke l'information génétique du génome de pratiquement tousles êtres vivants. Cette information est représentée sur le chromosome par une suite linéaire de gènes, séparés par des régions inter-géniques. L’unité de construction de cette molécule en double hélice est la paire de bases (quatre bases azotées différentes associéespar deux : A-T, G-C).

AllèleUne des variantes que peut prendre un même gène. Les allèles occupent la même position (locus) sur les chromosomes homologues.Par exemple, dans le cas d'un gène codant pour la couleur d'une fleur, l'un des allèles peut coder pour la couleur jaune, un autrepour le blanc, etc.

ARN (Acide RiboNucléique)Macromolécule biologique formée de ribonucléotides, l’ARN permet de transférer et de traiter l'information dans la cellule.

AFLP (Polymorphisme de longueur de fragments d’ADN amplifiés = amplified fragment length polymorphism)Technique basée sur la mise en évidence conjointe de polymorphisme de site de restriction et de polymorphisme d'hybridationd'une amorce de séquence arbitraire.

Arbre phylogénétiqueArbre qui montre les relations de parentés entre des organismes vivants supposés avoir un ancêtre commun.

CalAmas de cellules végétales obtenu par culture in vitro ou par réaction naturelle de la plante suite à une blessure ou à une infection.

CentiMorganUnité de distance génétique (cM). La distance entre deux locus est fonction du pourcentage de recombinaison entre ces deux locus.

ClonageMéthode de multiplication végétative aboutissant à la formation d'individus génétiquement identiques, des clones. Par extension, onparle de clonage de gènes pour désigner la technique d'isolement et d'amplification de fragments d'ADN dans un clone cellulaire.

Déséquilibre de liaisonMesure de l’association entre allèles au niveau de deux loci.

Enzyme de restrictionEnzyme bactérienne reconnaissant une séquence d'ADN spécifique, le site de restriction, et coupant les deux brins de la moléculed'ADN au niveau de cette séquence.

GénomeEnsemble des gènes, patrimoine héréditaire contenu dans chaque cellule de tout organisme vivant.

GénotypeEnsemble des caractères génétiques d'un individu. Son expression conduit au phénotype.

Locus, LociEmplacement précis d'un gène sur un chromosome.

PCR (réaction en chaîne de la Polymérase = polymerase chain reaction)Méthode qui permet in vitro d'amplifier, c'est-à-dire de copier en grand nombre, une séquence d'ADN connue à partir d'une faiblequantité de ces deux acides nucléiques.

PupeStade immobile de développement séparant la larve de l'adulte. Se rencontre typiquement chez les Diptères.

Pb = paire de basesLa paire de bases est l'association de deux nucléotides sur les brins complémentaires d'ADN ou ARN par des ponts hydrogènes. Dansl'ADN l'adénine (A) forme une paire de base avec la thymine (T), et la guanine (G) avec la cytosine(C). Dans l'ARN, la thymine estremplacée par l'uracile (U).

Les abréviations suivantes sont utilisées pour décrire la longueur de la molécule d'ADN ou ARN, ou la longueur d'un gène :bp = paire de bases kb (ou kbp) = kilo base pairs = 1,000 bpMbp = mega base pairs = 1,000,000 bp Gbp = giga base pairs = 1,000,000,000 bp

Pour les ADN et ARN simple brin, on parle d nucléotides, plutôt que de paires de bases.L’abréviation nt (ou knt, Mnt, Gnt) est utilisée.

98

Glossaire des termes de biologie employés

Page 96: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

99

PolymorphismeVariabilité du génome entre deux individus.

Ploïdie La ploïdie d'une cellule caractérise le nombre et l'organisation de ses chromosomes.

PhénologieEtude scientifique des variations que les divers climats font subir à la floraison et à la feuillaison des végétaux.

QTL (Quantitative Trait Loci)Emplacement occupé par un gène sur le chromosome, locus sur l’ADN, responsable de la variabilité de caractères quantitatifs (taille,rendement,…). Plusieurs loci intervenant dans la réalisation d'un même caractère sont souvent groupés dans une même région chro-mosomique. Les QTL sont étudiés tout particulièrement chez les plantes : les marqueurs génétiquement liés à de tels QTL permettentde sélectionner, parmi un grand nombre de plantes, les individus les plus performants.

RAPD (Random Amplified Polymorphic DNA)ADN polymorphe amplifié au hasard : technique de révélation par PCR de mutations au niveau des sites d'appariement d'amorcesoligonucléotidiques.

RFLP (Polymorphisme de longueur des fragments de restriction = Restriction Fragment Length Polymorphism)Fragments d'ADN de longueurs différentes obtenus par l'action d'enzymes de restriction et permettant de distinguer des individus.Ils résultent des variations dans la séquence de l'ADN et peuvent être détectés à l'aide de sondes radioactives et servir de marqueurspour l'hybridation.

SéquençageAnalyse de l'ADN, consistant à déterminer la succession de toutes les bases qui composent un gène ou un génome.

Rapport annuel CIRAD Réunion 2005

Page 97: RAPPORT ANNUEL 2005 - Le Cirad à la Réunion et Mayotte · 2016. 4. 26. · Rapport annuel CIRAD Réunion 2005 Les activités du Cirad à la Réunion sont centrées sur la recherche

100

Armeflhor Association réunionnaise pour la modernisation de l’économie fruitière, légumière et horticoleAPR Association de promotion en milieu ruralBRG Bureau des ressources génétiquesBRGM Bureau de recherches géologiques et minièresCAD Contrat d’agriculture durableCAFE Réunion Caféiculteurs associés pour une filière économique à la RéunionCERF Centre d’essai, de recherche et de formationCERFA Centre d’économie rurale pour la fiscalité agricoleCIB Centre of Excellence for Invasion BiologyCNASEA Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricolesCNES Centre national d’études spatialesCOI Commission de l’océan IndienCPC Comité de pilotage de la canneCPCR Coopérative de producteurs de caprins de la RéunionCTICS Centre technique de la canne et du sucreDAF Direction de l’agriculture et de la forêtDATAR Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionaleDGI Direction générale des impôtsDOCUP Document unique de programmationEDE Etablissement départemental de l’élevageFAO Food and Agriculture OrganizationFARRE Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnementFEDER Fonds européen de développement régionalFEOGA Fonds européen d'orientation et de garantie agricoleFDGDON Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisiblesFRCA Fédération réunionnaise des coopératives agricolesGEVES Groupement d’études des variétés et semencesGTV Groupement technique vétérinaireGDS Groupement de défense sanitaireGERT Gestion des ressources et des territoiresGIZC Gestion intégrée de la zone côtièreINRA Institut national de recherche agronomiqueIRD Institut de recherche pour le développementIFB Institut français de la biodiversitéIFREMER Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer INA-PAG Institut national agronomique Paris-GrignonLOLF Loi organique relative aux lois de finances MAE Mesures agro-environnementalesMVAD Mission de valorisation agricole des déchetsMSIRI Mauritius Sugar Industry Research InstituteOCM Sucre Organisation communautaire du marché du sucreONF Office national des forêtsPRPV Programme régional de protection des végétauxREGARD Risque environnemental, gestion agricole, recyclage des déchetsSANBI South African National Biodiversity InstituteSAFER Société d’aménagement foncier et d’établissement ruralSASRI South African Sugar Research InstituteSBR Sucrerie de Bois-RougeSCAAR Société coopérative agricole des aviculteurs de la RéunionSEMOI Semences de l’océan IndienSicaRevia Société d’intérêt collectif agricole Réunion viandeSicaLait Société d’intérêt collectif agricole Réunion laitSIG Système d’information géographiqueSPV Service de protection des végétauxSR Sucrière de la RéunionSUAD Service d’utilité agricole et de développementSUAGER Service d’utilité agricole, de gestion et d’économie ruraleUMR PVBMT Unité mixte de recherche peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical

Glossaire des sigles