58
La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions mars 2011 RAPPORT D’ÉTUDE RAPPORT D’ÉTUDE RAPPORT D’ÉTUDE état des lieux et propositions La gouvernance alimentaire sur l’Y Grenoblois :

RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

mars 2011

RAPPORT D’ÉTUDERAPPORT D’ÉTUDE

RAPPORT D’ÉTUDE

état des lieux et propositions

La gouvernance alimentairesur l’Y Grenoblois :

Page 2: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 3: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Sommaire

Liste des illustrations 5

Contexte et enjeux 7A. La nécessaire émergence des politiques alimentaires nationales et territoriales 7B. Intégrer les stratégies en faveur des circuits de proximité dans une politique alimentaire sur l’Y Grenoblois 8C. Une étude ciblée sur les méconnaissances du système alimentaire grenoblois 9

Introduction 11

I. L’agriculture de proximité partiellement intégré 13dans un système alimentaire encore à construire 13A. La prédominance des pouvoirs publics sur le champ de la nutrition-santé avec une double échelle d’actions 131. Des enjeux indirectement liés aux productions locales 132. Des campagnes nationales, un accompagnement local 143. Des actions de sensibilisation et d’éducation basées sur du concret 164. Une implication forte des collectivités malgré des enjeux extraterritoriaux 16B. De nombreuses initiatives pour lier agriculture de proximité et accès social à renforcer 181. Le principal défi des politiques alimentaires de territoire 182. Un triple défi 183. Dépasser l’entrée agricole 22C. Un champ gastronomie-tourisme à centrer sur le territoire 231. Valoriser l’agriculture comme élément de l’identité territorial 242. Une offre agritouristique diversifiée mais pas de culture commune gastronomique 243. Renforcer l’existant et ouvrir de nouvelles opportunités 26D. Production et circuits de proximité, la porte d’entrée pour l’alimentation 271. Relocaliser la production agricole 272. Un champ historiquement développé sur la Région Grenoboise qui se diversifie 283. Un potentiel de développement encore important 294. Des objectifs à clarifier et à affirmer 30E. Des débats autour de l’agroalimentaire et la distribution 301. Un champ divers 302. Le maintien des outils publics en question 313. La diversité de la distribution 314. La méconnaissance du rôle potentiel de l’industrie agroalimentaire dans une politique alimentaire 32F. Un système alimentaire incomplet, des liens à construire et/ou renforcer 33

II. Vers une politique alimentaire territorialisée ? 37A. Renforcer la cohésion du territoire 381. Renforcer le lien au local 382. Confirmer l’implication du binôme commune/intercommunalité 383. Renforcer la place de l’Y Grenoblois 39B. Mobiliser les forces en présence 401. Créer les conditions de gouvernance 402. Renforcer les liens entre les acteurs 413. Répondre aux principaux leviers des politiques alimentaires 42C. Interroger la place de l’ADAYG 441. Le développement d’une politique alimentaire interroge la place de l’ADAYG 442. Le développement d’unepolitique alimentaire interroge la stratégie et les actions de l’ADAYG 45

Conclusion 47

Bibliographie 49

Glossaire 51

Annexes 53

Page 4: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 5: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

Liste des illustrations

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Tableau 1 : politiquesetactionsenfaveurdespolitiquesalimentairesetcircuitsdeproximité 7Figure 1 :Principesetleviersdespolitiquesalimentairesterritoriales 8Figure 2 :lescatégoriesd’acteursdespolitiquesagricolespériurbaines 8Figure 3 : l’articulationdesactionssurlechampnutrition-santé 14Figure 4 :LesASVenRhône-Alpes 15Figure 5 :lesacteursetmodalitésd’actionssurlesenjeuxdenutrition-santé 15Tableau 2 : lesaxesd’actionssurlechampnutrition-santé(àpartirdesentretienssurlePaysVoironnais) 16Figure 6 :lesystèmed’acteurssurlesenjeuxnutrition-santé 17Figure 7 : lesacteursetleslevierspourfavoriserl’accèsàl’alimentation 18Figure 8 :répartitiondesménagesbénéficiairesdelabanquealimentaire(sourcebanquealimentaire-www.ba38.org) 19Figure 9 : Denréealimentairereçueparlabanquealimentairedel’Isèreen2009 19Figure 10 :ApprovisionnementdeséconomiessolidairesenRhône-Alpes(sourceGESRA) 20Figure 11 :lessystèmesdepaniersdeproduitssurlarégiongrenobloise(source:http://www.tooeco.com) 21Figure 12 :lesenjeuxdelarestaurationcollective 21Figure 13 : Freinsetlevierspourl’approvisionnementdeproximitédelarestaurationcollective(sourceADAYG) 22Figure 14 :leslevierspourfavoriserl’accèsàl’alimentation 23Figure 15 :lesacteursdessystèmestouristiques 25Figure 16 :leslevierspourdévelopperdesrenforcerlelienalimentation/gastronomie-tourisme 25Tableau 3 :Evènementsdepromotiondel’agricultureauxquelsparticipel’ADAYG 26Tableau 4 :lescircuitsdeproximitésurl’YGrenoblois 29Figure 17 :Circuitsdedistributionalimentairedelarégionurbainegrenobloise 31Figure 18 :articulationdeschampsdel’alimentation 33Figure 19 : lesacteursdusystèmealimentaire(sourceTerresenVilles) 34Figure 20 :implicationdel’ADAYGdanslesystèmealimentaire 35Figure 21 : situationdel’YGrenoblois(source:Géoportail,réalisationgraphique:S.Alcaix) 39Tableau 5 :lesacteursdel’alimentationsurl’YGrenoblois 40Figure 22 :PolitiquessectoriellesduPaysVoironnais 41Figure 23 : articulationdeséchellespourlapolitiquealimentaire 41Figure 24 : lerenforcementdusystèmed’acteursdespolitiquesalimentaires 42Figure 25 :lesenjeuxàlongtermedespolitiquesalimentaires 44

Page 6: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 7: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

Contexte et enjeux

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

A. La nécessaire émergence des politiques alimentaires nationales et territoriales

Les récentes évolutions sociétales ont amené les pouvoirspublics à réinvestir les politiques alimentaires. En effet, alorsque le développement des progrès agricoles tendait à résoudreles questions alimentaires en Europe, l’affirmation des enjeuxdu développement durable, notamment, a progressivementreplacé l’alimentation au cœur des préoccupations en la reliantàlaluttecontreleréchauffementclimatique,audéveloppementéconomique,àlasantépubliqueouencoreàl’équitésociale.Ils’agitalors non seulement de produire suffisamment mais égalementdequalitéetdefaçonrespectueusedel’environnement.Ce sont tout d’abord les évolutions des comportements et desenjeux alimentaires qui expliquent l’implication renouvelée despouvoirspublicsenFrance.Lemodèlealimentairefrançaisprônele faitquemangerestunplaisirquotidienetpartagérépondantà certaines règles : convivialité, diversité alimentaire, respectd’horaires fixes et structurations des repas autour de trois repasprincipaux. Bien que relativement préservé jusqu’à présent, cemodèleestremisencausedefaçoncroissante:comportementsalimentairesdesjeunescuisinantmoins,distancesentrelefoyeretlelieudetravail,horairesdetravail1…Parallèlement,lesinégalitéssociales sont toujours plus prégnantes sur l’alimentation. L’aidealimentaire connait une forte croissance en France et concerneplusde3millionsdepersonnes.Lesenjeuxdenutritionetsantésefontressentirdefaçonforte(obésité,anorexie…).Par ailleurs, c’est l’approvisionnement des territoires qui estremisenquestion.Ilseposeentermesdequalitéetdequantité(relocalisation de l’agriculture, structuration de filières deproximité). On assiste à un retour des préoccupations liées àl’autosuffisancealimentaire.

Cela se traduit donc au niveau national et au niveau local à unrenforcementdesinitiativesenfaveurdespolitiquesalimentairesetenfaveurdelarelocalisationdelaproductionagricole,vialesoutienauxcircuitsdeproximité2.Concernant les politiques alimentaires, l’Etat a dernièrementdéfini son programme national pour l’alimentation (PNA), via leMinistère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche3. Ceprogramme structuré autour de 4 axes articule différent plansexistants jusqu’alors : Programme National Nutrition-Santé, Plande lutte contre l’obésité, Programme National aide alimentaire,stratégie de développement durable… Il constitue la premièreconcrétisation des politiques alimentaires. Dans les différentsdispositifs déployés jusqu’au PNA, le lien avec l’agriculture etles politiques agricoles n’était cependant fait qu’indirectement.Au niveau des territoires, des initiatives tendent à prendre encomptespécifiquementlesenjeuxalimentairesdanslespolitiques

1 Programme National pour l’alimentation, MAAP, 2010

2 Cf. glossaire

3 http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/PNA-100929.pdf

agricolesnotamment.Lespaysanglo-saxonsposentcependantlaquestion de façon plus forte à travers les notions de politiquesurbainesdel’alimentation.Concernant les circuits de proximité, il y a actuellement unvéritableengouementcommeentémoignentlamultiplicationdesétudesetcolloquessurcesquestions.Celaprovientaussibienduniveaunational(Pland’actionspourdévelopperlescircuitscourts,ditPlanBarnier;groupedetravailduréseaururalnational…)quedesterritoires.Lescircuitsdeproximitécorrespondentà20%desactionsmisesenplacepar lesagglomérationsmettantenplacedespolitiquesenfaveurdel’agriculturepériurbaine4.Celarépondégalementàunedemandecroissantedesconsommateurs:58%desconsommateursestimentimportantsquelesproduitssoientde saison et d’exploitations locales5. Le fort développement desAssociations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP)traduitcettedemande.

Tableau 1 : politiques et actions en faveur des politiques alimentaires et circuits de proximité

Pour les territoires français, en particulier les agglomérations,se pose alors la question de l’articulation entre ces évolutionsparallèlessurlespolitiquesalimentairesetlespolitiquesagricoles.Cette articulation doit en effet favoriser la cohérence entre lesdifférenteséchellesterritorialesmaisaussipermettrederenforcerlaréponseauxenjeuxsociauxetenvironnementauxduterritoire.Lesagglomérationsfrançaisesjouenteneffetunrôledeplusenplusimportantdanslaviequotidienneetl’aménagementduterritoire,desquelsdécoulentlespolitiquesalimentairesterritoriales.Sur l’agglomération grenobloise, l’Association pour leDéveloppement de l’Agriculture dans l’Y Grenoblois (ADAYG)6,association paritaire entre monde agricole et collectivité, mènedepuis sa création en 1984 des actions en faveur du maintienet du développement de l’agriculture du territoire. L’appui à lavalorisation économique des productions local est un des axesd’actions développés par l’ADAYG. Cet axe débute dès la fin desannées80pourêtrestructuréen2002autourdelamarqueTerresd’ici.Dernièrement,l’ADAYGasouhaitéélargirsoninterventionets’investirdavantagesur lesenjeuxalimentairesenprofitantdela

4 D’après les données de la banque d’expériences de Terres en Villes comprenant 325 actions de 21 agglomérations françaises (dont l’Ile-de-France).

5 Enquête IPSOS 2009

6 www.adayg.org

Politiques alimentaires Circuits courts/circuits de proximité

• Politiques nationales : Plan National de l’Alimentation, Plan National Nutrition – Santé

• Initiatives des territoires : évolution des politiques agricoles périurbaines, expériences européennes

• Politique du Ministère (Plan Barnier, Réseau Rural National)

• Engouements des territoires pour les circuits de proximité

• Prise de conscience des consommateurs

Page 8: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

dynamique lancéesur lescircuitsdeproximitéet la restaurationcollective notamment. Ainsi, l’ADAYG est partenaire du projetRural Urbain Alimentation – Choisissez vos aliments, Dessinezvotre territoire (Rururbal)1, projet qui vise à terme à développerune Charte de la gouvernance alimentaire sur les territoires despartenaires.Laprésenteétudeentredanslecadredeceprojetetviseàmieuxconnaîtrelesacteurset lespolitiquesenfaveurdel’alimentationsur l’Y Grenoblois afin d’identifier les leviers et axes d’actions àmobiliserpourdévelopperunegouvernancealimentaire.

B. Intégrer les stratégies en faveur des circuits de proximité dans une politique alimentaire sur l’Y Grenoblois

TerresenVilles2etsespartenairesontmenéen2008lespremierstravaux sur les façons dont les agglomérations françaisess’intéressaient à l’alimentation, dans le cadre du Réseau RuralNational. Ce projet visait à mieux comprendre les modalités demise en œuvre de ces politiques, ainsi que de faire reconnaîtreet de promouvoir la mise en place d’une politique alimentaireterritoriale.

L’agglomération grenobloise au sens large avait fait l’objet d’unpremierétatdes lieuxapprofondi.Celui-ciavaitpumontrerqu’iln’existait alors pas de politique alimentaire à proprement parlermaisquelathématiquedel’alimentationétaitenfortecroissante,du fait des collectivités (intercommunalité et communesnotamment) mais également du fait de l’importante sociétécivile grenobloise qui a investi la question, notamment par ledéveloppementdesAMAPoud’actionssolidaires.Néanmoins, l’implication historique sur les politiques agricolespériurbaines constitue un atout pour investir les politiquesalimentaires par l’entrée agricole. En effet, il existe une véritabledynamique agricole dont les liens avec les enjeux sociaux, dontl’approvisionnement,sesontposésdefaçonplusimportanteviala restauration collective et les demandes des acteurs sociaux.Leterritoirebénéficieparailleursd’unebonneconnaissancedesacteursentreeux,notammentmondeagricoleetmondeurbain.

Pourtant le développement d’une politique alimentaire sur leterritoirenécessited’allerplusloinaussibiendanslagouvernancequesurl’articulationentreleschamps.

1 La Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais est également partenaire du projet pour le pôle grenoblois.

2 Le réseau national des acteurs de l’agriculture périurbaine – www.terresenvilles.org

Il suppose ainsi de s’interroger autour de trois axes (Figure 1) :créer les conditions de gouvernance, articuler les champs del’alimentation,raisonnerl’approvisionnement.

Figure 1 : Principes et leviers des politiques alimentaires territoriales

Créer les conditions de la gouvernanceLes acteurs investis sur les enjeux alimentaires sont nombreux.Ce sont des acteurs publics institutionnels (au sein desquelsl’Etatconserveunpoids importantvia lespolitiquesagricolesetagroalimentaires ou encore les normes), des acteurs du secteuréconomiqueetdesacteursassociatifsoudesindividus(Figure2).

Figure 2 : les catégories d’acteurs des politiques agricoles périurbaines

Lamiseenplaced’unepolitiquealimentaireterritorialesupposealors d’institutionnaliser la concertation et de définir le rôle despouvoirs publics. L’étude précédemment menée a illustré surl’ensembledes territoires le rôleprépondérantquedevant jouerlebinômeintercommunalité-communesurcesquestions.Ils’agitalors de favoriser la mise en œuvre de politiques favorisant unpartenariatentreacteurspublicsetprivés.

Le système de gouvernance doit alors se décliner et distinguerles acteurs qui sont associés à la construction de la politiquealimentaire, ceux qui participent à sa mise en œuvre, ceux qui

Définition de la gouvernance alimentaire territorialeElle désigne un nouvel ensemble de coopération entre lesdifférentsacteursetleséchelonsd’interventiongéographiques,dontl’arènecommuneestl’enjeualimentaire.Définition issue du projet Gouvernance alimentaire des agglomérations, 2008

Secteurs économiquesEntreprises

Gouvernance Alimentaire

AssociationsIndividus

Acteurs publicsInstitutionnels

Elaboration de l’offreInfluence de la demandeAction sur le cadre du marché

MilitantismeAchat/non achat

Vote

NormesRéglementationsFiscalitéOctroi d’aidesMarchés publics

Page 9: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

correspondentaupubliccible.

Articuler les champs de l’alimentationL’étudedespolitiquesalimentairessur18agglomérationsfrançaisesa montré que celles-ci couvraient deux champs principaux :l’alimentationet lessystèmesdeproduction. Ils sedéclinenten5sous-champs:- Accèssocial- Nutrition-santé- Culture,identité,gastronomie,tourisme- Productionsagricolesetcircuitsdeproximité- AgroalimentaireetdistributionIls’agitdoncbiendedépasserlespolitiquesoustratégiesenfaveurdes circuits de proximité pour les mettre en perspective et lesintégrerdanslaconstructiond’unepolitiquealimentaire.

Raisonner l’approvisionnement des territoiresLe système de production correspond à l’un des champs del’alimentation. Néanmoins, l’approvisionnement alimentaire duterritoire nécessite une attention particulière puisqu’il amène àréfléchir sur les liens à développer entre territoire. Surtout, sansparler d’autonomie alimentaire complète, de nombreux territoirescherchentàrenforcerleurapprovisionnementdeproximitéavecderéellesdifficultéspourlesterritoirespériurbainsoud’agglomération.Celaamèneeneffetàprendreencomptelesdifférentesfilièresdeproductionetderaisonneràdeséchellespouvantallerau-delàduterritoire propre, notamment pour les outils de distribution ou detransformation.Cetaxeconstitueundeschantiersprimordiauxdel’ADAYG.

GrâceàsesactionsetauprojetRururbalnotamment,l’ADAYGsouhaitedoncallerplusloindanssonimplicationdanslamiseenœuvred’unepolitiquealimentaireterritorialisée,en posant les bases d’une politique cohérente sur les questions d’alimentation, d’approvisionnement, de production locale en prenant en compte les approches économique, environnementale et sociale. Dans ce cadre, en complémentaritéavec le laCommunautéd’AgglomérationduPaysVoironnais,elleasouhaitéréaliserundiagnosticdontl’objectifestdoncdecaractériserla situation alimentaire: identifier les actions et les acteurs, leursinterrelations,lesforcesetlimitesactuellesetderepérerlestypesdesolutionàrechercherpourunegouvernancealimentaireapprofondie,valorisantlesressourceslocales.Cediagnostics’inscritencomplémentdelaprécédenteétudepourapprofondir des champs encore peu ou partiellement connus :enjeuxsociauxetgastronomietourisme.

C. Une étude ciblée sur les méconnaissances du système alimentaire grenoblois

Les travaux précédemment menés ont abouti à une bonneconnaissanced’ensembledusystèmealimentaireà l’échelledel’Y

Grenoblois.

Lerôledesacteurspublicsinstitutionnels,auxdifférenteséchelles,notamment dans l’articulation entre les politiques de soutien àl’agriculturedeproximitéetlesautresdispositifsdetypeAgenda21,PlanClimatouencorelesateliersVille-Santéaétébienappréhendé.Les engagements de ces institutions présentent un potentiel fortde développement des politiques alimentaires, via la commandepublique.Lesconnaissancesconcernant lesautresacteurs restentencorepartielles.Le rôle des acteurs intervenant sur les enjeux sociauxaétébienappréhendésurlacommunautéd’agglomérationGrenobleAlpesMétropolemaisdefaçonincomplètesurl’ensembleduterritoire.Lelien entre alimentation/agriculture et tourisme/gastronomie n’a pas été appréhendé. Pourtant le potentiel dedéveloppementapparaît important,d’autantplusque les intérêtsdanslavolontédevaloriserleterritoireetlecadredeviepeuventêtre communs. Enfin, il existe encore une méconnaissance des stratégies des acteurs économiques (GMS, entreprises,restauration…).Or,auniveaunational,ceux-cisontdeplusenplusimpliquésdanslacommercialisationetlavalorisationdesproduitslocaux.Ceciconstitueainsiunlevieressentieldudéveloppementdelademandelocalemaisprésenteégalementdeslimites(notammentconcernant la juste valorisation des producteurs).Inversement, lechampdelaproductionestundespointsfortsdel’agglomérationgrenobloise du fait de son ancienneté dans l’engagement enfaveur des productions locales. Les données deTerres enVilles etde l’ADAYG, repris notamment dans le diagnostic quantitatif deRururbal,montrentunetrèsbonneconnaissancedesactionsetdesenjeuxpourlaproductionetlacommercialisationdirecte.Ainsi,au-delà d’avoir une meilleure connaissance des acteurs et dispositifsmenéssurl’ensembledeschampsdespolitiquesalimentaires,c’estbienl’intégrationdel’agricultureetdespolitiquesagricolesdansunsystèmealimentairequisepose.

Etantdonné lesconnaissanceset lesmanques,TerresenVillesapriorisélediagnosticautourdedeuxaxesprincipaux:1. l’étude de la possibilité d’axer une politique alimentaire

dans une véritable stratégie de valorisation du territoire et d’identité territoriale ;

2. l’identification des leviers pour renforcer l’adhésion des acteurs, notamment des associations, autour des enjeux sociaux et nutritionnels

Celui-cis’estnéanmoinsfaitenarticulationetencomplémentaritéavec celui développé sur le territoire de la Communautéd’AgglomérationduPaysVoironnais,quiacherchéàapprofondirl’ensembledesproblématiquessocialesainsiquelesquestionsdedistributionetdecommerce.

L’étudeaétémenéeentroisphases.

1ère Phase : poser des bases communes pour le diagnosticCepremiertempsaétéconsacréàunemeilleure appropriation des politiques du Pays Voironnais et de l’ADAYG en termes

9

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 10: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

de politique alimentaire et à la mobilisation des données disponibles. Cette phase est nécessaire pour bien cadrer lediagnostic,pourorienteretpréparerlesentretiensetpourfavoriseretdiffuserdespointsderepèrecommun.Elle a permis de faire état des connaissances sur le territoire duPaysVoironnaisetsurceluidel’YGrenobloispourorienterlasuitedel’étude.

2ème Phase : recueillir les actions et besoins en termes de politique alimentaire auprès des acteursCettephases’estappuyéesurdesentretiensauprèsdesacteursdespolitiquesalimentaires(Annexe1).Etantdonnél’impossibilitéderencontrer l’ensembledesacteurs intervenantsurcespolitiques,cesentretiensontétéorientésauprès:• d’acteursressourcesIls concernent les représentants d’acteurs locaux à une échellerégionale ou nationale afin d’identifier les tendances et lesstratégiesmisesenœuvre,desacteursdont lespolitiqueset/oulesactionspeuventavoiruneinfluencesurleterritoire,d’expertset/ouéventuelspartenairestechniques,plusparticulièrementsurlesenjeuxtouristiques.• d’acteurslocauxIls concernent essentiellement des acteurs impliqués dans ladéfinition de politiques et de stratégies et non pas directementintégrés dans les systèmes alimentaires. Etant donné quel’ensemble des champs méritaient d’être approfondi, ce sontdavantagelesacteursdontlesorientationsrestaientméconnuesquiontétérencontrés.

Al’inverse,lesentretiensmenéssurlePaysVoironnaisconcernaientprioritairementdesacteursdirectementinscritsdanslessystèmesalimentaires.Cesélémentssontdoncbienentenduintégrésdansleprésentrendu.

Un questionnaire type a été construit pour obtenir unehomogénéité des entretiens et bien répondre aux attentes dudiagnostic (Annexe2). Il s’articulait autourdesprincipauxpointssuivants:1. objetetfonctionnementdel’organisme2. leursstratégiesactuellessurlesquestionsalimentairesetles

facteurs conditionnant leur approvisionnement en produitslocaux,laquestiondesprixseranécessaireabordée;

3. 3lesrelationsentretenuesaveclesautresacteursduterritoire,etlesraisonsdecesrelations;

4. leur connaissance et leurs attentes vis-à-vis des politiquespubliquesdéjàmenées;

5. leursperspectivesd’évolution,selonquellesconditions

3ème Phase : Préciser les pistes d’actionsCette dernière phase relève de l’analyse, de la mise en forme des résultats et de la mise au débat des préconisations.Le présent rapport issu de cette phase d’analyse fait donc étatdesenjeuxalimentairessurleterritoiredel’YGrenobloisavecunemiseenperspectiveaveclesconnaissancesauniveaunationalqui

aéténécessaire.Ilreplaceparailleurs,lerôledel’ADAYGaumilieudusystèmealimentaire.

L’analyses’estfaiteselonlescinqprincipauxchampsdespolitiquesalimentaires.Lasynthèsefaitétatdesacteursimpliquésetproposedes pistes pour la construction d’une politique alimentaireterritorialisée.

10

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 11: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

11

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Introduction

Page 12: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

12

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 13: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

I. L’agriculture de proximité partiellement intégrédans un système alimentaire encore à construire

Dans les agglomérations françaises, comme dans d’autres payseuropéensnotamment, l’approchealimentaire,commemoyendefavoriserundéveloppementéquilibrédesterritoires,serenforceettendàsegénéraliser.Celle-cipermeteneffetaussibiendelégitimeretrenforcerlapriseencompteetledéveloppementenfaveurdel’agriculturedeproximité,maiségalementd’associerdefaçonpluslarge lesautresacteurs intervenant sur lesquestionsalimentaires.Pour les acteurs du développement territorial, collectivités etchambresd’agriculturenotamment,lesenjeuxalimentairesrelèventenpartiede lanécessitédeproposerundéveloppementdurabledesterritoires.Pourtant, bien souvent, sous couvert de politique alimentaire, cesont des actions et politiques diverses qui se mettent en placeouquisontvisées :filièresalimentairesdeproximitévoirecircuitscourts ou circuits de proximité, restauration collective, marché etactions de promotion de produits alimentaires… Il n’existe pas àl’heure actuelle de politiques alimentaires territoriales en Franceaussi aboutie que des expériences anglo-saxonnes notammentcommelapolitiquealimentaireduGrandLondres(TerresenVilles,2008).D’ailleurs, les initiativesalimentaires,portéespar lesacteursintervenant sur les politiques agricoles locales, en France visentd’abordàrépondreauxenjeuxsocio-économiquesdesexploitationsagricoles (Terres en Villes & al., 2010). Par méconnaissance desacteursde l’alimentation, lespolitiquesen faveurdumaintien,dudéveloppementetdepromotiondel’agriculturedeproximitésontdifficilement connectées aux autres initiatives alimentaires desterritoires.

Ceconstatprévautnotammentpourleterritoiredel’YGrenoblois.Eneffet,bienquelavolontésoitvéritablementderenforcerlesliensentrelesacteurs,notammentsousl’impulsionduprojetRururbal,lesactionsetinitiativesdéveloppéesenlienaveclesenjeuxalimentairesrestentportéespardesacteursplusqueparunterritoire.Leterritoirede l’Y Grenoblois est marqué par une agriculture de proximitéencore bien présente et des politiques historiques en faveur decetteagriculture.Ainsi,l’ADAYG,notamment,portedepuis1984lesquestionsagricolespériurbainesetlerenforcementdesliensentreagricultureetville.Lamiseenplaced’unepolitiqueéconomique,portantnotammentlaquestiondecircuitsdeproximité,constitueunlevierimportantdesapolitique.Demanièregénérale,lescircuitsdeproximitésontfortementdéveloppéssur leterritoirede l’Y,dufaitd’acteursvariés.Lesoutienàlaproductionlocaleconstitueuneforceetuneréussiteduterritoire.Néanmoins,lelienaveclesautreschampsdel’alimentationpeineàsefaire,sicen’estvialapriseenconsidérationdelarestaurationcollectivedernièrement.Si des acteurs toujours plus nombreux (collectivités, ADAYG,associationsetsociétécivile)confirmentlavolontéetlapertinenced’aborder l’alimentation de manière transversale, il est nécessaireactuellementd’êtreplusambitieux.Lesdéfisdenutritionsantéoud’accèsàl’alimentationparexemplesontessentiels,lesattentesdesprofessionnelsoudesfamillesconcernésparceschampssontfortes

quant à la recherche de liens au territoire et aux activités locales.Ainsi,surl’ensembledeschampsdel’alimentation,lesactionsetlesobjectifsviséspeuventsecroiser.Sidesquestionsetdesdifférencesdepointsdevuepersistent, lamiseenrelationdel’ensembledesacteurssembleêtreunpréalableàlamiseenœuvredevéritablesleviersd’intervention.

A. La prédominance des pouvoirs publics sur le champ de la nutrition-santé avec une double échelle d’actions

Lechampdelanutrition-santérelèved’enjeuxdesantépublique.AtraverslesPlansnationauxnutrition-santésuccessifs,l’Etats’emparedavantage de ces enjeux et vise par exemple à répondre auxproblèmes d’obésité mis en avant dans son Programme Nationalpour l’Alimentation (5 millions de personnes obèses en France).L’intervention de l’Etat constitue ainsi un levier dont s’emparentles acteurs locaux pour renforcer leurs interventions sur cesenjeux. Des initiatives locales visant notamment à promouvoir legoût et la cuisine sont également complémentaires. Néanmoins,bien souvent, peu de références sont faites à l’agriculture et auxproductionslocales,alorsquedesdemandesexistent.

1. Des enjeux indirectement liés aux productions localesLes enjeux de nutrition-santé apparaissent pour tous commeune des priorités sur laquelle agir du fait de l’évolution descomportements alimentaires : alimentation sucrée/salée, goûterstropriches,grignotage,repasdevantlatélévision...Cetteévolutionrenforce lesrisquesdemaladiescommel’obésitémaiségalementl’anorexiecommecelaaétérappelélorsdesentretiens.L’objectif est donc de favoriser un meilleur équilibre alimentaire,de réapprendre à manger pour de nombreuses personnes,notammentlespublicslesplusdéfavorisés.Eneffet,pourcelles-ci,lanutrition-santéreprésenteundéficonsidérable,d’autantplusquecelanefaitpaspartiedeleurprioritéselonlesprofessionnels.Dansl’ensemble,lesactionsetpolitiquessurcechampdel’alimentationvisent les « populations captives » décrites par le PNA,c’est-à-direlespopulationsquin’ontpaslechoixdeleuralimentation:lespublicsdéfavorisés,lesenfantsetlespersonnesâgées.Concernantles personnes âgées, la nécessité d’appliquer strictement lespréconisations nutritionnelles est remise en cause du fait de lavolontédeprocurerduplaisir.Pourrépondreàcesenjeux,l’ensembledesacteurss’accordentsurleconstatetlanécessitéderéapprendreàmanger:apprentissagedelacuisine,respectdescycles,lienplaisiretrepas…Lesmodalitésdemiseenœuvrenefontcependantpasconsensus.Parexemple,l’efficacitédesgrandescampagnesdecommunicationlancéesparl’Etat ou encore des messages d’avertissement lors des publicitésest remise en cause . Surtout, s’il est admis que cela passe parune alimentation de qualité, la notion même de qualité fait

13

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 14: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

débat. Pour certains tout d’abord, il s’agit simplement de mieuxs’alimenter. Pour d’autres, les produits locaux et de saison sontgages de qualité. Enfin, certains acteurs prônent davantage lesproduitsissusdel’agriculturebiologique.Lesinitiativesautourdel’approvisionnementdeproximitéoudel’agriculturedeproximitéparticipentnéanmoinsàrépondreauxenjeuxdenutrition-santé,au moins indirectement en favorisant une réappropriation del’alimentationetdugoût.

2. Des campagnes nationales, un accompagnement localEn termes d’actions et d’accompagnement, le champ de lanutrition santé est essentiellement porté par les pouvoirs publics. Au niveau national, les politiques s’appuient ettouchentbienentendudenombreuxacteursprivés,notammentlesIndustriesAgro-alimentairesquis’engagentsurunemeilleurequalité nutritionnelle dans le cadre des PNNS et du PNA. Auniveaulocal,lemilieuassociatifpeutégalementêtreinvesti.En règle générale, et plus particulièrement sur l’Y Grenoblois,lespolitiquesetactionsmenéesrelèventdedeuxlogiques:unelogique descendante qui concerne un public plus large, unelogiqueascendantepourlaquellelesactionsmenéesrépondentàdesbesoinsdirects.

Figure 3 : l’articulation des actions sur le champ nutrition-santé

Actions et politiques portées au niveau global :L’Etat conserve une prérogative sur le champ de la nutrition-santé.D’une part, elle est essentiellement constituée par la mise enœuvredepuis2001duprogrammenationalnutrition-santéquienestàsa troisièmegénération1.Lesprécédentsprogrammesontpermisdesactionsglobales,notammentaveclesindustriellespouraméliorerlaqualitédesproduitsconsommés.Lesgrandescampagnes de communication sont également issues de ces

1 www.mangerbouger.fr

programmes2. :«Consommezcinqfruitsetlégumesparjour»,«Eviterdemangertropsucré,tropsalé»,«Mangez,bougez»…Parailleurs,cesprogrammescomprennentl’opération«unfruitàlarécré».

Le programme national pour l’alimentation renforce cesopérations concernant la nutrition-santé en proposant toutd’abordlagénéralisationdel’opération«unfruitàlarécré»auxcollèges et lycées. Il prévoit également de rendre obligatoirelesrecommandationsnutritionnellesenrestaurationcollective.Il propose enfin d’encourager la mise en œuvre de cours decuisineetdeclassedugoût.Cependant,auniveaudesterritoires,ilestdifficiled’appréhenderlerôleetl’impactconcretdecesdifférentesmesures.D’autrepart,laDélégationinterministérielleàlaville,laDirectiongénéraledelasantéetlaDirectiongénéraledel’actionsocialeont impulsé à partir de 2000 les ateliers santé ville (ASV) dansunsoucideréductiondesinégalitésdesanté.L’ASVapourobjetdefavoriser lamiseenréseauetlacoordinationdesacteursetdesactionsenlienaveclasanté.Surles34ASVdeRhône-Alpes,6 se situent sur l’Y Grenoblois (Figure 4). L’alimentation est latroisièmethématiquetraitéesurlesASVdeRhône-Alpes.Cettedémarche a permis, sur la ville de Grenoble, d’accompagnerla mise en œuvre de projets sur trois thématiques prioritaires(dont l’alimentation et l’activité physique) et des secteursprioritaires. Dans ce cadre a été développée une initiatived’accèssolidaireauxpanierspourdesfamillesendifficultéavecles centres sociaux de Mistral et de Capuche, en partenariatavec l’association Soli-Gren. Mais la promotion de l’activitéphysique,enplusdutravailsurlaréappropriationdesproduitsalimentairesdelacuisine,estdeplusenplusmiseenavantdanslecadredesASVnotammentpour intervenir sur lesenjeuxdenutrition-santé.LesASVdeGrenobleetd’Aubagneparexempleontrenforcélelienavecdesactivitésphysiques.

2 Depuis 2007, les marques de produits alimentaires sont obligées d’introduire des messages sanitaires : « Pour votre santé, mangez au moins 5 fruits et légumes par jour », « Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière », « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », « Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas

14

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 15: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

Figure 4 : Les ASV en Rhône-Alpes (source : Centre de Ressources et d’Echanges pour le Développement Social Urbain - www.crdsu.org)

Le Conseil Général de l’Isère vientcompléterlesdispositifsdel’Etatviasonopération«Mangerbioetautrementàlacantine»lancéeen 2001, opération qui cible donc spécifiquement les collègesdu département. Cette opération comprend comme objectifde « sensibiliser les convives à une alimentation respectueuse del’environnementetàfaireévoluerlecomportementalimentairedesenfantsetadolescents,encohérenceaveclePNNS».Les résultats de cette opération montrent l’importance deproposer des animations pédagogiques en complément del’approvisionnement. Sur l’ensemble du département, les actionséducativescomprennent23établissementsen2009contre15en2007.

Enfin, des associations, comme Alliance ou la Fédération Rhône-AlpesdeProtectionde laNature,participeà la sensibilisationdespopulations,enparticulierleursadhérentsauxenjeuxalimentairesetauxproduitslocauxet/oubiologiques.Cesassociationsintègrentlesenjeuxdenutrition-santédansuneréflexionplusglobale.

Actions et politiques portées au niveau local :Lesacteurs locauxqui interviennentsur lechampde lanutrition-santé sont de deux ordres : les acteurs sociaux, les acteurs del’éducation.

Figure 5 : les acteurs et modalités d’actions sur les enjeux de nutrition-santé

Lesacteursquel’onconsidère« acteurs sociaux » comprennentlescentrescommunauxd’actionsociale,lescentressociauxouencorelescentresd’accueil. Ilss’emparentet travaillentsurcesquestionsbien qu’ils reconnaissent que ce n’est pas leur préoccupationpremière,nicelledeleurspublics,mêmesiceladevraitl’être.Pources acteurs, l’alimentation est tout d’abord un outil pédagogiquerépondantàd’autresobjectifs:animationdequartier,structurationde la famille et faire reconnaître l’autorité parentale, renforcer lamixitésociale…Dans leurs actions concernant la nutrition, il s’agit avant tout depermettre et amener les publics cibles à manger équilibré. Ilsinsistentsurlefaitquelasensibilisationpassealorspardesactionsconcrètes pour que cela soit accepté par les bénéficiaires. Sur les115communesdel’YGrenoblois,81ontunCCAS;oncompteparailleurs14centressociaux(Annexe3).Pour les acteurs de l’éducation (MJC, Centres de Loisirs…),l’alimentation fait partie du projet pédagogique et justified’accompagner lesenfantsàmangeréquilibréetdequalitédanslesactivitésproposées.Souvent,lesproduitslocauxsontconsidéréscomme gage de qualité. La restauration collective est un desprincipaux leviersdont ils s’emparentpoursensibiliser lesenfants,etindirectementlesparents,àl’alimentation,lacuisine,l’agricultureetlesactivitésdeproximité.Souvent,ilsdéveloppentdescontratsavecdestraiteursproposantdesproduitslocaux.Ilsconfirmentainsil’intérêt pour la restauration collective, tant pour l’éducation desenfantsquepour lesproducteurs locauxcommenous leverrons.Eneffet,au-delàdesmessagespublicitaires,l’ensembledesacteursrencontrés met en avant la nécessité de combiner les actions desensibilisationavecdesopérationsconcrètes.Au-delàdesacteursde l’éducation de loisir, cela représente un véritable enjeu pourla restauration scolaire (école, collège et lycée) comme cela seraprésenté.

Sur l’Y Grenoblois, les acteurs sociaux et ceux de l’éducationpeuventêtreconsidéréscommedesacteursrelaisdespolitiquesalimentaires,particulièrementsurcesenjeuxdenutrition-santé.Ilssontprésentssurl’ensembleduterritoire,sontliésauxcompétencescommunales et concernent des acteurs cibles privilégiés. Lescentressociauxpermettentdedévelopperdavantaged’initiativesquelesCCAS.Lescentresd’accueil,notammentd’accueildejour

15

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 16: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

commeleRigodonsurVoiron,peuventdévelopperdesactionssurl’alimentation.

3. Des actions de sensibilisation et d’éducation basées sur du concretIlestdifficiledeconnaîtrelesrésultatsprécisdesactionsmenéesàunniveauglobalsurleterritoire.Parexemple,concernantl’opération«unfruità larécré», lecomitérégionalde l’offrealimentairenoteuneméconnaissancedel’opérationquiconcernenéanmoins15000enfants en Rhône-Alpes, au-delà des difficultés logistiques quipeuventexister.Néanmoins,cetteopérationaunsoutienpolitiquedesélusetparentsd’élèves.Elleaégalementpermisdefavoriserdesactionsdesensibilisationàl’alimentation:deslycéesagricolesontmisenplacedestravauxdevalorisationartistique,desdiététiciensontégalementpuintervenir1.Les actions menées au niveau local sont mieux connues. Cellesmenéesparlesdifférentsacteurslocauxsontassezsimilairesmalgrédes objectifs différents. Elles concernent trois grandes catégories :actions de sensibilisation, actions d’éducation, approvisionnement(Tableau2).

Tableau 2 : les axes d’actions sur le champ nutrition-santé (à partir des entretiens sur le Pays Voironnais)

Les actions de sensibilisation visent à mieux connaître ets’approprierlesproduitsetlesrepas.Lamiseenplaced’ateliersdecuisine est généralisée par tous les acteurs car ils permettent derevoirsesmanièresdecuisiner.Pourlesacteurssociaux,silavolontépremièreestderendreconviviallesrencontres,lesatelierscuisinepeuventêtreutiliséspouravoirunevéritableactionautourdelanutrition.SurVoiron,leCentreRIHaparexempledéveloppéunprojetavecunediététicienne.Ceprojetaétébienaccueilliparlesbénéficiairesainsiqueparlesprofessionnelsdufaitquelesateliersdecuisineconstituaientunsupportpédagogiqued’intervention.Lesprofessionnelsinsistentd’ailleurssurlefaitdelierla sensibilisation à des actions concrètes pour avoir une véritableportée. Sinon, c’est souvent le conseiller social et familial qui faitcette sensibilisation. Le centre d’accueil de jour Le Rigodon, surVoiron,faitparticiperlesbénéficiairesàlapréparationdurepas,cequipermetuneréappropriationdesproduits,notammentdesaison,

1 Voir le compte-rendu du Comité régional de l’alimentation du 18 juin 2010, http://draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/

etdelapréparationculinaire.L’approvisionnement est cependant rarement fait auprès deproducteurslocauxpourdesquestionsdelogistique(déplacement,temps)oudesquestionsfinancières.Ilestfaittrèsponctuellementdufaitd’unfinancementparticulier(semainedugoût,PlanClimatEnergie)oud’unesolidaritédeproducteurscommec’estlecaspourleRigodon.Pour les acteurs de l’éducation, les ateliers de cuisine sontgénéralisés pour sensibiliser les enfants à bien manger.L’approvisionnement se fait soit directement sur le jardin quandil existe, soit auprès de producteurs connus par les responsables.Cesateliers s’accompagnentde jeux ludiquesetdesensibilisationàl’environnement.

Les actions d’éducation ont pour objectif d’aider à mieuxcomprendrelesmodesdeproduction,lasaisonnalitéetdefaçonpluslargelelienquepeuventavoirlesproducteursavecleterritoire.LesacteursrencontréssurlePaysVoironnaisontsoulignél’importancederecréerdesliensentreleshabitantsetleterritoireetnotammentson agriculture. Il y a en effet une méconnaissance du territoire,au-delà des produits et de l’agriculture. Les visites de fermes et/ou de territoire sont fortement développées et appréciées ;ellespermettentparailleursdemontreràchacunque le territoireproposebeaucoupd’activités.Ellesse fontcependantenfonctiondesfinancementsetessentiellementauprèsdesexploitationset/oustructuresconnuesdesanimateurs.Beaucoupsouhaiteraientalorsavoiràdispositiondesinformationssurlesproducteurs,notammentceuxquifontdel’accueil,etlesvisitespossiblessurleterritoire.Lerôle des jardins collectifsoupartagésestégalementsouventmisenavantpourmontrer letravailquereprésente laproductiondelégumesetpermetdemieuxcomprendrelessaisons.Au-delàdel’accèsàl’alimentation,ilsfavorisentl’animationdecertainsquartierspar exemple. En règle générale, la demande en jardin augmentemêmesilesterrainsnesontpastoujoursdisponiblesoupastoujoursmisàdisposition.Quandilslepeuvent,cesacteurslocauxcouplentleursactionsaveclamiseenplaceoul’accompagnementdejardinsqui constituent donc des outils pédagogiques intéressants. Surla région grenobloise, parmi la quarantaine de jardins collectifs,on trouve différent type de jardins, avec des parcelles collectives,individuelles ou pédagogiques. Le développement des jardinscollectifs peut être porté par les collectivités (notamment lescommunes)etaccompagnerpar l’associationBrind’Grelinettequiapportesaconnaissancetechnique.Parailleurs,plusieursstructurespossèdentleurproprejardin(Rigodon,CentredeNatureetdeLoisir,MJCdeMoirans…).

4. Une implication forte des collectivités malgré des enjeux extraterritoriauxLe rôle des collectivités locales sur ce champ est primordial.Eneffet,lamajoritédesactionssurlesquestionsd’alimentationlesontgrâceàdessoutiensetfinancementde l’intercommunalitéetdescommunes(financementCUCS,semainedugoûtparexemple).

16

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Sensibilisation Education Approvisionnement

Atelierscuisine Visitesdeferme/visitepatrimoine

Approvisionnementpourrepasdumidi

Jeuxludiques Achatmarché Achatmarchépouractivités

Rencontresintergénérationnelles

Ateliers parents/enfants

Jardins

Page 17: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

La semaine du goût mise en œuvre par l’ADAYG représente unévènementpharesurcesquestionsdenutrition-santé.Ellepermeteneffetauxassociationsoucentressociauxparexempledepouvoirinvestirdansdesoutilspermettantdedévelopperdesactivitésplusludiquesetconcrètes.Elle faciliteparailleurs l’approvisionnementdeproximitépourlesateliersdecuisineetlesvisitesdeferme.Enfin,elleparticipepluslargementàsensibiliserl’ensembledeshabitantsaugoût,à laqualitédesproduits,au«bienmanger»etsurtoutàl’agriculturedeproximité.Ellerestecependantponctuelle.Les collectivités, ainsi que l’ADAYG, sont ainsi à même de faciliterla mise en œuvre d’actions qui sont appréciées et qui peuventavoirunimpact.Lescommunes, les intercommunalitésouencorel’ADAYG, en lien avec les acteurs agricoles, ont en effet un rôled’information, de découverte et de promotion de l’agricultureet des produits agricoles de proximité auprès de l’ensemble deshabitantsduterritoire:outilsdecommunication,soutienauxvisitesd’exploitations,soutienauxservicesagricoles…Plusglobalement,les visites du territoire, les rencontres intergénérationnelles ouencore le développement des jardins présentent de véritablesenjeuxsurlesquellesellespeuventintervenir.

Cesinitiativessontdoncàmettreenperspectiveaveclesactionsquipourrontêtredéveloppéesdans lecadreduProgrammeNationalde l’Alimentation qui s’intéresse particulièrement aux personnesâgéesetauxhôpitaux.

Concernantlesactionsd’éducationetdesensibilisation,denombreuxterritoiresàl’échellenationales’emparentdelarestaurationcollectivepour sensibiliser l’ensemble de la population aux enjeux del’alimentation.C’estun levier importantàmobiliser,notammentauniveaudesécoles.Lesenfantsconstituenteneffetunpublicprivilégiépuisque«c’estpar lesenfantsque l’onpeutsensibiliser lesparents» comme le rappellent des élues d’Aubagne en charge de l’ASV etde la restauration collective. Nombre d’actions développées sur lePaysVoironnais visent également à sensibiliser les parents : ateliersparents-enfants,goûtersauxquelsassistentlesparents…Dansl’ensemblesurl’YGrenoblois,lasensibilisationvialarestaurationcollectiven’aaprioriquepeuétédéveloppée,sicen’estpasl’opérationmangerbioetautrement(24collègesdel’Isèresur120).Defaçonplusgénérale, les acteurs de l’éducation nationale restent peu intégrésdans ce système alimentaire, bien que directement concernés.Un travail spécifique peut être engagé avec des diététiciens. Dansd’autresterritoires,desassociationsenvironnementalesouleCentrePermanent d’Initiatives Environnementales (CPIE), lorsqu’il existe,peuvent également intervenir (Saint-Nazaire ou PNR Lubéron parexemples). Des classes du goût, préconisées dans le PNA, peuventégalementsemettreenplace.

ATTENTION:VOIRAVECKARINEIlyaquandmêmeeupasmaldechosesdefaitessurl’Ygrenobloisenrestaurationcollective:travaillersurlegoût,surlaqualitédesproduits,sensibiliserlesenfantsenfaisantvenirdesagriculteursetmêmedesanimauxdanslesrestaurantsscolaires.Jetrouvedoncquandmêmeembêtantdedirequ’iln’yarieneudefaitàpartMangerbio.

Sur ce champ de l’alimentation, les initiatives semblent pouvoirs’élaboreràundoubleniveau:àl’échelleintercommunaled’unepart,àuneéchellepluslarged’autrepart.Eneffet,lesterritoiresd’intercommunalité,enlienaveclescommunes,paraissentdeséchellesprivilégiéespourmettreenplacedesactions,dufaitdescompétencesdescollectivités.Ainsi,sur l’agglomérationgrenobloise, des ASV se sont mises en place à des échellescommunalesetuneàl’échelleintercommunale.Defait,celapermetd’associerlesacteursauniveaulocaletderépondreauxattentesdespopulations.Lamobilisationdescompétences internesetexternesapparaît par ailleurs facilitée. L’appropriation des dispositifs liés à lapolitiquedel’Etatsembleégalementplusfacileàcetteéchelle.Parallèlement, certainsacteurs ressources,enpremier lieudesquelsl’ADAYG,permettentd’avoirunevisionpluslarge.L’ADAYGparexempleintervientpourfaireconnaîtrelesproductionsagricolesetlesactivitésagritouristiques de l’Y Grenoblois, ainsi que pour structurer l’offre.D’autres associations, associations environnementales ou l’ADABIO,peuvent également participer à la réflexion pour répondre à desdemandesetdespublicsparticuliers.Cesacteursfavorisentainsiunevisionglobaleettransversale.

Lamiseenœuvredesstratégiespeutensuites’appuyersurlesacteursrelaisquesontlescentressociaux,lescentresd’accueiletlescentresde loisir. Les établissements scolaires méritent néanmoins d’êtredavantage associés. Par ailleurs, les associations de consommateurpeuvent également jouer un rôle important. Elles interviennentparexempledes lesquartiersdéfavorisés,commelaConfédérationSyndicaledesFamillesdansleSuddel’agglomérationgrenobloise.

Pour l’accompagnement des actions, des partenariats avec desnutritionnistes ou diététiciens, des associations environnementalesouCPIEouencoreavecdesjardiniers(enpremierlieudesquelsBrind’Grelinette)existentetpeuventêtredavantagepréconisés.

Figure 6 : le système d’acteurs sur les enjeux nutrition-santé

17

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 18: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

B. De nombreuses initiatives pour lier agriculture de proximité et accès social à renforcer

L’accès à l’alimentation en général constitue un véritable défi : lePNA indique que 3,2 millions de personnes ont recours à l’aidealimentaire;lesentretienseffectuésauprèsdesacteursduterritoiregrenoblois mettent en avant le renforcement de la précarité desfamilles bénéficiaires de l’accompagnement des centres sociauxnotamment.Cedéfirelèvecependantdetroislogiquesdifférentes,au-delàdesenjeuxfinanciers,accèsculturel,éducatifetphysique.Le principal levier pour relever ce défi relève des prérogatives del’Etat et des associations caritatives intervenant essentiellementsurl’accèsphysique.Néanmoins,denombreusesinitiativeslocalestendentàrépondreàcedéfi,enassociantnotammentproduitsetactionsdesensibilisation.Cesdernièresfavorisentdavantagelelienaveclesproductionsagricolesoualimentaireslocales.

1. Le principal défi des politiques alimentaires de territoireDans le cadre de la mise en place d’une politique alimentaireterritoriale,permettre l’accèsà tousàunealimentationdequalitéetdeproximité représenteundesenjeuxprincipaux.Laquestionse pose essentiellement pour les populations dites captives, enparticuliercellesendifficulté.Souvent,lespolitiquesenfaveurdescircuits de proximité concernent avant tout des publics favorisés,qui sont prêts à payer davantage pour des produits de proximitéqu’ilsconsidèrentdequalité1.La question qui se pose est double. Tout d’abord, il s’agit derépondre aux besoins et attentes de l’ensemble de la population. Orsurl’YGrenoblois,silerevenumoyenparménagecorrespondàlamoyennenationale,ilyaunesurreprésentationdescadresetprofessions intellectuellessupérieureset intermédiaires2.Si les politiques en faveur des circuits de proximité répondentaux attentes croissantes de ces consommateurs, les politiquesalimentaires doivent aller plus loin, ce qui présente le risque demettreenconcurrencecesdeuxobjectifs.Parailleurs,s’iln’estpasle seul, le prix des produits locaux est présenté comme étant le principal frein pour un approvisionnement de proximité. Ceciestd’autantplusvraiquelesprofessionnelsdespolitiquessocialesrencontrésprécisentquelaprécaritésefaitdeplusenplusressentir.Inversement, les stratégies en faveur des circuits de proximitévisent à réduire le nombre d’intermédiaires pour garantir unemeilleurevaleurajoutéepourlesagriculteurs.Cedéfirenvoiedoncdirectementauchampalimentairedelaproductionetdescircuitsdeproximité.

1 Etude consommateurs menée par l’école de management de Lyon sur l’Y Grenoblois

2 Il y a respectivement 21% et 27,7% de cadres et professions intellectuelles supérieurs et de professions intermédiaires sur l’Y Grenoblois, contre 15,4% et 24,6% au niveau national)

Ainsi,cechampestceluiquipose lesprincipalesproblématiques.C’est également celui qui fait le plus débat quant à l’approcheà adopter. En effet, pour certains, ce sont avant les productionsdequalitéqui sontàpromouvoir,en l’occurrence lesproductionsissues de l’agriculture biologique. Le travail sur l’accès social estdoncplutôtéducatifenmettantenavantlefaitquelechangementdecomportementalimentairepermetdecompenserladifférencede prix. A l’opposé, certains considèrent que la première prioritéestdepermettreunaccèsà l’alimentation,sanssepréoccuperdela provenance, comme pour la banque alimentaire. Les initiativesportentcependantsurcesdeuxaspects…quisontcertainementtouslesdeuxàrenforcer.

2. Un triple défiLeprixdesproduitsestdoncunfreinimportantpourpermettreàtous d’avoir accès à une alimentation de qualité et de proximité.Pourtant, lesaspectsculturelsentrentégalementencompte:desinterlocuteurs rappellent que certaines catégories de populationn’achètentpasdeproduitsissusdel’agriculturebiologiqueset/oulocauxpensantquecelanelesconcernepas.Au-delà des prix, le défi de l’accès social à l’alimentation peut sedécliner en trois composantes : développer l’accès culturel –prendreconsciencedelapossibilitédes’approvisionnerenproduitslocaux ; développer l’accès éducatif – permettre à chacun de seréapproprier lessaisons, lesproduitsetà lescuisiner ;développer l’accès physique –permettreàtousdepouvoirs’approvisionnerenproduitslocaux.

Figure 7 : les acteurs et les leviers pour favoriser l’accès à l’alimentation

Développer un accès culturel et un accès éducatif à l’alimentation de proximité.

Ces deux composantes renvoient aux acteurs et actions de lanutrition-santé. Il s’agit en effet de montrer à chacun toutes lespossibilitésqueleterritoireoffreentermesdeproduitsetd’activités,demontrerquel’approvisionnementdeproximitéestpossible.Enraisonnant l’approvisionnement, il n’est pas nécessairement pluscherdes’approvisionnerendirect ; lacuisineàpartirdeproduitsfraisetdesaisonspeutpermettredefairedebonsrepas…

18

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 19: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

Lesacteursditssociauxagissentdavantagesurl’accèsculturel, lesacteursde l’éducationsur l’accèséducatifs,mêmesi ladistinctionn’est pas si nette. Les actions mises en place sur le champ de lanutrition-santé participent également à répondre à ces enjeux :visitesdefermesetduterritoire,ateliersdecuisine,apprentissagedu jardinage… Dans le cadre de dispositifs particuliers (Semainedugoût,PlanClimat),desinitiativesspécifiquessontdéveloppéesen lienavec lesmarchés, favorisant le lien socialet ladécouvertedes producteurs. Les associations de consommateur, comme laCSF,s’investissentégalementsurcechampetmettentenplacedesanimations dans les quartiers CUCS pour mieux s’approvisionner,découvrirlesgoûtsouallersurlesmarchés.Beaucoup mettent en avant la nécessité de développer cesinitiativesdans lesdeuxsenspour lever lesapriori : favoriserunemeilleureconnaissancedumonderuralpourlesurbains,permettreaux agriculteurs de comprendre la réalité urbaine. L’idée d’une «fermeenville»,déjàexpérimentéesurl’agglomérationgrenobloise,aétéévoquée.Ces initiatives nécessitent alors de favoriser des échanges entreacteurspouraboutiràunemeilleureinterconnaissance.Cependant,les acteurs sociaux et de l’éducation préconisent d’avoir despratiques que les bénéficiaires peuvent reproduire. Ils ont ainsiles mêmes problématiques que les bénéficiaires : difficultésd’approvisionnementlocalpourdesraisonslogistiquesetpratiques(achat sur un seul site) et des raisons financières (budgets trèsresserrés). Cela constitue donc un frein à la sensibilisation étantdonné que les ateliers cuisines mis en place ne se font queponctuellementavecdesproduitslocauxdanslescentressociaux.

Développer un accès physique à l’alimentation de proximité.Ilsefaitselonundoubleniveauquirépondàdeuxenjeux:l’accèsàl’alimentationetl’accèsàl’alimentationdeproximité.

Actuellement,leprincipallevierenfaveurdel’accèsàl’alimentationest le programme d’aide alimentaire aux plus démunis quiexiste à l’échelle européenne depuis 1987. Elle consiste à fournirgratuitementdelanourriturevialesrestosducœur,vialesecourspopulaire, via la croix rouge ou via la banque alimentaire1. Ellerépondàunvéritablebesoin:enFrance,3,2millionsdepersonnesont recours à l’aide alimentaire, chiffre en croissance. En Isère, labanquealimentaireconcerneenviron4500ménagesparsemaine,équivalentà20000colisdistribués.LesacteursduPaysVoironnaisfontétatd’uneplusgrandeprécaritéauseindelapopulation.Lessecteurs grenoblois et voironnais sont les principaux secteurs dedistributiondelabanquealimentaire.

1 http://www.restosducoeur.org/, http://www.secourspopulaire.fr/, http://www.croix-rouge.fr/, http://www.banquealimentaire.org/

Figure 8 : répartition des ménages bénéficiaires de la banque alimentaire (source banque alimentaire - www.ba38.org)

Dans la mise en œuvre de politique alimentaire territoriale, l’aidealimentaireestdoncàprendreencompte.Acetitre,ilestnécessairede rappeler que l’essentiel de l’approvisionnement de la banquealimentaire par exemple se fait à partir de la grande et moyennedistribution et de l’industrie agroalimentaire (Figure 9). Les autrescircuits d’approvisionnement, notamment de proximité, restentdonc assez marginaux quoique envisageables étant donné lademandecroissante.

Figure 9 : Denrée alimentaire reçue par la banque alimentaire de l’Isère en 2009 (source : banque alimentaire de l’Isère - www.banquealimentaire.org)

Au niveau plus local, se développent cependant de nombreusesinitiatives pour proposer un accès solidaire à l’alimentation de proximité. Ces systèmes sont fortement portés par les acteursde l’économie sociale et solidaire et du milieu associatif, dont lesassociationsdeconsommateur.Tout d’abord, certaines structures proposent des repas pouvantêtrepréparésàpartirdeproduitslocaux.Souvent,lesbénéficiairessont associés à la confection du repas dans une certaine mesure,facilitantainsil’appropriationdesproduits.Pourlecentred’accueilde jour, le Rigodon à Voiron, deux maraîchers en agriculturebiologiqueproposentdesproduitsenfindemarché.

19

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 20: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

20

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Les épiceries sociales et solidaires participent également àproposer une offre de produits alimentaires à des coûts moindrepourlespopulationsendifficulté.Cesépiceriessontenexpansionavec le soutien des collectivités notamment pour les locaux. Ilexistecinqépiceriessolidairessur l’YGrenoblois1dont ladernièrea été créée en 2010 à Voiron par un collectif d’associations. Cesépiceriespermettentdeproposerdesproduitsmoinschersselondeux méthodes essentiellement : soit elles achètent des produitsmoins chers et répercutent la différence à leurs clients, ce quiconcerne seulement quelques familles ; soit elles proposent destarifs différenciés, certains clients acceptant de payer un tarifsolidairepluscher.Certainesdéveloppentégalementdesactivitésde cuisine, d’autres, comme SoliGren, des systèmes de paniers.Néanmoins, l’approvisionnementdecesépiceriessolidairesse faitpeuencircuitsdeproximité(Figure10).

Figure 10 : Approvisionnement des économies solidaires en Rhône-Alpes (source GESRA)

LaDirectionRégionaledel’Alimentation,del’AgricultureetdelaPêcheaparailleursinscritl’accèssocialcommeuneprioritédanslecadredesonprogrammerégionalpour l’offrealimentaireen2009–2010.ElleaainsisoutenuuneétudeenpartenariatavecleGroupementdesEpiceriesSocialesetSolidairesdeRhône-Alpes2pour envisager un projet de plateforme destinée à mutualiserl’approvisionnement en produits frais des épiceries sociales etsolidaires qui, bien entendu, est un des freins à lever. L’étudede faisabilitéamontréqu’iln’étaitpaspossiblede retenircettesolution.D’autresalternativesontcependantpuêtreenvisagéesetmisesenvaleur :partenariatavecd’autresassociationspourutiliser des plateformes existantes, partenariats entre épiceriesolidaireetjardind’insertion(RéseauCocagne)pourmettredesparcellesàdestinationsdesépiceriessociales(LoireetRhône).

Les systèmes de paniers, à l’instar du développement des

1 Epicerie sociale à Eybens, Soli’Gren à Grenoble, Le coup de pouce à Jarrie, Amafi à Pont de Claix, Epicerie Amandine à Voiron (www.epiceries-solidaires.org)

2 http://www.gesra.org/pages/accueil.php

Associations pour le Développement de l’Agriculture Paysanne(AMAP), sont des systèmes de distribution de produitsalimentairesenforteexpansionenFrancetantennombrequ’endiversité. D’après le site tooeco.com, on comptait plus de 370référencesenoffredepanierenRhône-Alpesen2009,plusde70enrégiongrenobloise(Figure11).Onpeutdistinguer:• Les AMAP s’inscrivent au-delà de la simple proposition

d’un panier mais dans un partenariat entre producteurset consommateurs. Il existe 51 AMAP sur l’Y Grenobloisauxquellesadhérent2100 familles. L’objectifdesAMAPestd’entrerdansunelogiquedepartenariatetdechangementtantpourleconsommateurquepourleproducteur.SelonleréseaudesAMAPdel’Isère,Alliance,lesfamillesadhérentesappartiennentàdescatégoriessocialesvariées.

• Les systèmes de paniers sans abonnement. Sur l’YGrenoblois, on dénombre 3 groupes de producteurs pour500 familles. La distribution peut également se faire dedifférentesmanières.SurlePaysVoironnais,laCharretteBioregroupeunevingtained’exploitationsagricolesdel’Isèreetfournissent le bassin Grenoblois. A Coublevie, l’associationUnpanierdansmacitéproposeégalementunedistributionde produits biologiques et locaux le vendredi après-midi.En partenariat avec cette association, l’association deconsommateur CASSAV coordonne alors la distributiond’unetrentainedepaniersdanslesquartiersdéfavorisés.

• Lespaniers solidaires :onpeutendifférencierdeux types.Sur le PaysVoironnais, les jardins de la solidarité, structured’insertion qui fait partie du réseau de Cocagne, proposedespaniersàquelques230famillesadhérentessurlebassingrenoblois qui soutiennent et adhèrent ainsi la structure.Inversement,surGrenoble,unedistributionhebdomadairede paniers a pu être mise en place par SoliGren et descentres sociaux, dans le cadre de l’Atelier Santé-Ville.Ainsi, des paniers alimentaires sont proposés à deux tarifsdifférentsselonlecoefficientfamilialdufoyer.

Page 21: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

Figure 11 : les systèmes de paniers de produits sur la région grenobloise (source : http://www.tooeco.com)

Les systèmes de panier, forme innovante et spontanée dedistribution alimentaire, vont certainement se développer etpeuvent participer à favoriser l’accès social à une alimentationde proximité. Du fait des différentes formes qu’ils prennent, ilss’adressentàunepopulationvariée.Ilsfavorisentainsilacohésionetleslienssociaux.Parexemple,enlienaveclamiseenplacedejardinscollectifssurlequartierdeBrunetièreàVoiron,ilavaitétéenvisagédemettreenplaceunsystèmedepaniersàdestinationdeshabitants.Cesdifférentesinitiatives,plutôtaxéesenfaveurdespopulationsn’ayantaprioripasaccèsauxproduitsdeproximité,sontàmettreenperspectiveaveclesdifférentespolitiquesetoffresencircuitscourtsoucircuitsdeproximitéquiserontprésentésparlasuite.

Enfin,c’estsurtoutla restauration collective scolairequisembleêtre le principal levier pour permettre à chacun d’avoir accèsaux produits locaux et répondre aux enjeux alimentaires. Cetenjeu a régulièrement été soulevé dans le cadre des entretiens.La restauration collective est au centre des différents enjeux del’alimentation(Figure12).Toutd’abord,ellepermet théoriquement de toucher l’ensemble des enfants etdeleurproposerunrepaséquilibrélemidi,éventuellementàpartirdeproduitslocaux.Surtout,ellefaitlelienavecd’autreschampsdel’alimentationpuisquecelapeutpermettred’associerdesactionsdesensibilisation,d’éducationvoired’activitéspédagogiquesettouristiques.S’ilestàrenforcer, ilapparaitcependantimportantdenepasmobiliserceseullevier.

Figure 12 : les enjeux de la restauration collective

Concernantl’approvisionnement,lesdébouchésdelarestaurationcollective expliquent une multiplication des initiatives visant àmettreenperspectiveoffreetdemandeetproposerdesalternativeslocaleset/oubiologiquespourl’approvisionnement.Dans le cadre du Programme Régional pour l’Offre Alimentaire,l’Etat soutient le développement du site internet1 identifiantles acteurs de la restauration collective en Rhône-Alpes2. LeGroupement d’achat de l’Isère réserve une place importante auxproduitsbiologiqueset issusducommerceéquitableeta intégrédescritèresenvironnementauxdans lesappelsd’offre.L’opérationManger bio et autrement duConseilGénéralpermetd’accompagnerles collèges dans cette dynamique. L’association Manger Bio d’Icipropose également des produits biologiques aux collèges. Enfin,l’ADAYG a bien entendu un rôle primordial sur la restaurationcollectivedeparlelienentrecollectivitéetmondeagricolequ’ellereprésenteetpar lesactionsqu’elledéveloppesurcettequestion.Elle s’investit en effet fortement sur cette thématique et propose,outrel’accompagnementdesétablissementsetlestravauxmenéssur le cahier des charges en partenariat avec Equisol et l’ADABIO,aux communes de s‘engager dans une charte commune de larestauration collective. Concernant l’approvisionnement, outre lastructurationdel’offre,despartenariatssontparailleursdéveloppésavec des traiteurs dans le cadre de la marque Terres d’ici. Elle aégalementportéunprojetdelégumeriepourfournirdesproduitspré-transformés.

En complément des actions de sensibilisation et de l’importancede proposer des produits de qualité à l’ensemble des élèves,la restauration collective scolaire constitue également uneopportunitépourlesproducteurs.Surl’YGrenoblois,larestaurationcollectivescolaireetleportageàdomicilepourlespersonnesâgéesreprésente48602repasparjour3.SurlacommunautédecommuneduGrésivaudan(quireprésente8,5%desrepasscolairedistribuésurl’YGrenoblois),27communessur 42 qui ont compétence directe ou déléguée à une structureintercommunale pour la restauration collective souhaitent avoir

1 http://www.achatlocal-consorhonealpes.com/

2 L’Etat s’engage également dans le PNA à être exemplaire pour l’approvisionnement des restaurations d’Etat tant en produits biologiques qu’en produits locaux.

3 Données ADAYG

21

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 22: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

dans leur cantine des produits locaux et/ou issus de l’agriculturebiologiqueet/oudequalitéetdesaison. Ilyadoncunecertainevolonté politique de proposer des produits de proximité. Cela setraduit également de façon concrète et présente un potentiel dedéveloppement important. Sur la région Rhône-Alpes, une étudemenéedanslecadreduProgrammerégionalpourl’offrealimentaireauprès de 3000 établissements montre que 87% des cuisiness’approvisionnement aux niveaux local ou régional, les produitsconcernés sont avant tout le pain et les fruits et légumes maiségalement le fromage, lavolailleet lesyaourts. 33%descuisinesenquêtéslorsdecetteétudedéclarentvouloiraugmenteràcourtou moyen terme leur approvisionnement local et/ou bio. Si cesdonnées sont à relativiser puisqu’elles concernent des intentions,elles témoignent néanmoins d’une véritable évolution et sontrévélatricesd’opportunités.Ilexistebienentendudesfreinspouraccroitrel’approvisionnementde proximité de la restauration collective scolaire, notammentle code des marchés publics souvent évoqués. Néanmoins, denombreuses expériences françaises illustrent la possibilité dele faire. Par ailleurs, sur Rhône-Alpes, 68% des restaurants nes’approvisionnentpaspardesgroupementsd’achat,52%desrepasse font hors des marchés publics (en deçà du seuil des 4000€).Ces différentes données montrent ainsi qu’ils existent des portesd’entrée pour les producteurs. Par ailleurs, le PNA élaboré dans lecadre de la Loi de Modernisation Agricole apporte des élémentsnouveaux. En effet, le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentationet de la Pêche annonce des travaux afin d’élaborer un décret surces questions afin de favoriser l’approvisionnement de proximité.Ainsi,suiteàcedécret,ilseraitenvisageabled’accorderundroitdepréférenceàl’offreprésentéepardesexploitants,àégalitédeprixouàéquivalenced’offres1.Cesélémentsrestentàpréciser.Ce potentiel de développement ne doit cependant pas faireoublier les difficultés et freins qui existent, sur lesquels agir. Ils’agit notamment d’affirmer et renforcer la volonté politique, ens’impliquantsur l’approvisionnementainsiquesur lastructurationdes filières. Inversement, pour profiter de ce débouché, il estnécessaire de mieux organiser l’offre qui apparaît trop éclatée(Figure13).

Dans le cadre de cette réforme, une disposition réglementaireprévoit d’accorder, à égalité de prix ou à équivalence d’offres, undroitdepréférenceàl’offreprésentéepardesexploitantsagricoles.

1 http://www.projetdeterritoire.com/index.php/plain_site/layout/set/print/Espaces-thematiques/Organisation-territoriale/Actualites/Audition-de-Bruno-Le-Maire-a-l-Assemblee-nationale-le-8-mars-dernier

Figure 13 : Freins et leviers pour l’approvisionnement de proximité de la restauration collective (source ADAYG)

3. Dépasser l’entrée agricoleLes acteurs intervenant sur ce champ de l’alimentation, en lienavec le territoire, sont toutd’abord lescollectivités (communesetintercommunalitésnotamment),enlienaveclapolitiquedelavillenotamment.Cesontégalementlemilieuassociatifoudesindividusquisemobilisent.Pour un certain nombre de ces acteurs, c’est directement à desenjeuxalimentairesqu’ilestnécessairederépondre.Pouryrépondre,celapeutéventuellementse faireen lienavec lesproductionsdeproximitémaispasnécessairement.Ainsi,l’enjeupourlespolitiquesalimentaires,et lesacteursquis’impliquentcespolitiquescommel’ADAYG,estfort:ils’agitderépondreàdesenjeuxquipeuventêtrecontradictoirespermettreunealimentationàdesprixmoinsélevéstoutengarantissantunjusterevenupourlesexploitantsagricoles.Ainsi, le développement des politiques alimentaires,particulièrement sur ce champ, oblige à dépasser les politiquesagricoles précédemment développées pour associer des acteursdivers,intervenantsurd’autreschampssociaux.

Actuellement, il existe des initiatives pour renforcer le lien entreproductionsagricolesetaccèsauxproduitsalimentaires.Mêmesilamajoritédesactionsetpolitiquespourpermettreàchacund’avoiraccès à l’alimentation se fait à partir de circuits longs (exemplede la banque alimentaire), ces initiatives portent aussi bien sur lasensibilisation pour favoriser une meilleure connaissance (ateliersde cuisine, jardins…) que sur l’accès aux produits locaux en tantquetel(jardins,épiceriesolidaire,paniers…)(Figure14).Onassisted’ailleurs vraisemblablement en France à une diversification desmodesdedistributionencircuitscourtsdeproximité,permettantainsidetoucherdeshabitantsdemanièreplusdiversifiée.Sur ces thématiques, on sent également poindre unecomplémentaritéentredéveloppementdel’agricultureurbaine,viales jardinsqui favorisent l’autoconsommation,et renforcementdel’agriculturepériurbaine.Néanmoins,actuellement,surlarégiongrenobloise,lesprincipalesinitiativesconcernentlepublicenfant,notammentvialarestaurationcollective, et les quartiers prioritaires classés CUCS notamment.Pourtant, sur la restauration collective, l’approvisionnement deproximité reste limité et peu de retours existent sur les actionsde sensibilisation alors que de nombreux acteurs interviennent.Danslesquartiersprioritaires,commesurd’autresagglomérations

22

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 23: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

(notamment Poitiers), les réponses portent sur les systèmes depaniersousurlesjardinscollectifs.Ainsi, ilapparaîtclairementquecechampdel’alimentationprendde l’importance, pourtant au moment où se renforce égalementlaprécarité1.Ledéveloppementdepolitiquesalimentairesdevraitpermettred’allerplusloin,mêmesiexistentencoredenombreusesinterrogations.

Figure 14 : les leviers pour favoriser l’accès à l’alimentation

Parmi ces questions, le prix (et le coût donc) reste un des blocages importants qui fait débatpourpermettreàchacundes’approvisionnerenlocal.Ilfauteneffetfaireprendreconscienceàtousducoûtdeproduction,etpermettreauxagriculteursdevivredeleurproduction,toutenrépondantàuneplusgrandeprécarité,il ne s’agit pas de « précariser le milieu rural pour répondre auxbesoinsurbains»2.Surcetenjeu,alorsquecertainspréconisent lamiseenplacedebonsalimentairesparexemple,d’autreslaréfutent,préférantprivilégierlasensibilisationetl’éducationàl’aidefinancièreoupréférantamenerlespopulationsàmieuxgérerleursressources.

Parailleurs,l’accèsphysiqueestàrenforcer,tantpourlesorganismesayant des actions auprès de la population (centres sociaux oucentresdeloisirs).Celapassedoncparunemeilleureconnaissanceduterritoireetenprivilégiantleséchangesetvisitessurleterritoire.Souventcesinitiativessontponctuellesetrattachéesàlasemainedugoût,maispourraientêtrereproduitesàd’autresoccasions.Pour les organismes, pour privilégier un approvisionnement deproximité, se pose de nouveau la question des prix : est-il desubventionner un approvisionnement de proximité, au risque dedéconnecter des objectifs de l’organisme ? Les acteurs sociauxrappellenteneffetl’importanced’avoir des pratiques qui soient reproductiblesparlesbénéficiairespourcrédibiliserleursactions.Au-delàdelaquestionduprix,ladisponibilitédesproduitslocauxest souvent mise en avant comme étant un frein : la grandemajoritédelapopulationfaitsescoursessurunpointdeventeet

1 Selon les entretiens

2 Selon les entretiens

chercheavant tout lapraticité.Lesmarchésdeville,commeceluide Voiron semble être des lieux d’achat reconnus, sur lesquelss’approvisionnent différentes catégories socioprofessionnelles.C’est cependant en GMS que beaucoup de personnes vont faireles courses, sans trouver alors de produits locaux bien identifiés.Le partenariat avec la GMS reste néanmoins difficile, notammentpour des questions d’objectifs financiers par exemple que pourdes raisons de modèle de développement. Certains producteursontjustementfaitlechoixdevendreleursproductionsencircuitscourtspourneplusvendreaveclaGMS.Lesexpérienceslyonnaises(Saveursducoin)ouPicardemontrentqu’ilpeutcependantyavoirdesintérêtscommuns.LamiseenplacedepartenariataveclaGMSrenvoie ainsi à la politique alimentaire souhaitée sur le territoire.Enoutre,plusieursautrespistesontégalementétéévoquéespourrenforcer l’accèssocialà l’alimentation :organiserungroupementd’achat solidaire, organiser une collecte de produits auprès dejardinierscommecelase faitdans laDrôme,développerdes liensentre producteurs et des centres d’accueil ou sociaux. Ces pistesd’actionpourraientdoncêtreamenéesàsedévelopper.Enfin, on peut de nouveau rappeler que la restauration collectiveestundesleviersprincipauxàmobiliser,mêmes’iln’estpasleseul.

Pour l’ADAYG,cechampde l’alimentation renvoieà lavolontéderenforcer le lien entre agriculture et territoire, notamment pouraugmenter laproduction locale.D’unpointdevuedespolitiquesagricoles territoriales, l’ADAYG, ainsi que les collectivités etd’autresacteursagricoles, s’insèredanscesenjeuxd’accessibilité :accompagnement de l’amélioration des pratiques et de lacommercialisation, travail sur la restauration collective… Pourrenforcersonrôle,sonapprocheterritorialeestunatoutindéniablepourfédérerlesacteurs.Celarestenéanmoinsleprincipaldéfi.

C. Un champ gastronomie-tourisme à centrer sur le territoire

Le développement d’un « marketing territorial »3 pour favoriserune meilleure valorisation et promotion des productions localesconstitueundesobjectifsdesactionsdesagglomérationsfrançaisesenfaveurdescircuitsdeproximité.Celasetraduitnotammentparlamiseenplacedemarquesterritoriales.Derrière ces notions de marques, peut apparaître la volonté derenforcer le poids gastronomique et touristique des productionset exploitations locales. Plus globalement, les politiques dediversificationagricolevisentégalementàdévelopperuneoffredeproximitéenactivitésdeloisir.Pourtant, l’exemple de la région grenobloise montre bien lesdifficultés à véritablement inscrire les démarches de valorisationetdedéveloppementdel’offreenagritourismeetengastronomiedans lecadred’uneoffre touristique.Si lesattentesdesdifférentsacteurs du tourisme peuvent être concordants et des initiatives

3 Intervention Lauriot Prévost, Journée Nationale Terres en Villes, novembre 2007, Lille

23

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 24: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

existantes sur ce champ, peu d’actions sont développées encommun. Les actions portent actuellement davantage sur lesecteuragricoleetdevraientassocierplusglobalementlesacteursduterritoire…sachantqu’entermesdetourisme,l’alimentationnepeutêtrequ’unecomposantesurleterritoiregrenoblois.

1. Valoriser l’agriculture comme élément de l’identité territorialAssez vaste, le champ culture-gastronomie-tourisme vise àrenforcer le poids des produits alimentaires et de l’agriculturedans la valorisation des territoires. Dans le développementdes politiques agricoles périurbaines en France, la valorisationdes productions locales et la promotion des échanges urbain/rural constitue systématiquement un axe du projet. Le rôle del’agriculture de proximité pour l’aménagement des espaceset le maintien du cadre de vie est souvent mis en avant. Ellereprésente par ailleurs un savoir-faire et participe à l’économielocale.Paradoxalement,ilexistesouventpeud’actionsfortesetdepartenariatsenlienavecletourismeet lagastronomie1 :cesontdavantage des évènements organisés de façon ponctuelle, despartenariatspartielsaveclesprofessionnelsdutourisme.

Ce paradoxe est à mettre en perspective avec les points devigilance mis en avant par les professionnels du tourisme pourdéfinir une stratégie touristique. Il s’agit tout d’abord d’identifierle touriste visé, en adéquation avec l’offre sur le territoire. Pourbeaucoup,surlarégiongrenobloise,enparticuliersurlesquestionsalimentaires,lepremiertouristeestleGrenoblois.Ensuite,mêmesicelarenvoieàcepremierpoint,ilestnécessairedes’interrogersurl’échellepertinentepourdévelopperunprojettouristique.Celaseposeparticulièrementquandils’agitd’articulerlavalorisationdeproduitsphareetdeproduitsagricolesdeproximité.Enfin, ilestimportantdevoirsi l’alimentaireestunargumentprépondérantouestunecomposanteduprojettouristique.

La région grenobloise est avant tout reconnue par ses massifsde montagne et station de skis et son investissement dansles technologies de pointe. Par ailleurs, d’un point de vuegastronomique, elle pâtit de la comparaison avec la régionlyonnaiseàproximité.

Pourtant,lagastronomiedoitfairepartieintégrantedelaréflexiontouristique : c’est en effet un des éléments dont les touristes sesouviennent. De ce point de vue, en lien avec les PNR voisins,l’Y Grenoblois présente des atouts indéniables tant dans l’offreagricole (offre diversifié, produits touristiques, marques etidentifiants…) que l’offre en restauration (restaurants étoilés,restaurantsgastronomiques).

Parallèlement, le lien entre agriculture et cohésion du territoire

1 Le projet « Mettre en perspective les circuits de proximité avec les enjeux alimentaires pour mieux accompagner les territoires » l’a bien mis en avant (Terres en Villes & al., 2010)

doitêtrerenforcépuisqu’ilparticipeaumaintienducadredevie.Ils’agitalorsdefavoriserunesynergieentrelesacteursagricolesetdutourismeauniveauduterritoire,ceux-cipouvantavoirdesintérêtscommuns.Ilexistecependantuneréelleméconnaissancedesattentesetbesoinsdechacun.

2. Une offre agritouristique diversifiée mais pas de culture commune gastronomiqueLe champ de la culture et gastronomie pose une véritablequestionquantàlastratégieàdévelopper:renforceruneculturecommune du territoire favorisant alors la consommation localeoudévelopperdespartenariatsfortsavecdesambassadeursdelacuisinepourunereconnaissanceau-delàduterritoire.Deslevierssontcertainementmobilisablessurcesdeuxstratégies,lesacteursimpliquéspourrontcependantêtredifférents.

Un système d’acteurs complexeComme pour l’ensemble des politiques alimentaires, les enjeuxliés au tourisme font intervenir de nombreux acteurs. On peutdistinguertroisgrandescatégoriesd’acteurs(Figure15):• Lesacteursressources:Ils peuvent, le cas échéant, accompagner la réflexion et laconstructiond’unestratégie touristiquepar l’apportd’ingénierieet par de la prestation de service pour la mise en œuvre d’uneopération. On peut par exemple citer Rhône-Alpes Tourisme(MITRA : Mission d’Ingénierie Touristique Rhône-Alpes) ou leComité R3AP, rassemblant chambres consulaires et collectivitésautourdelapromotiondesproduitsetfilièresenRhône-Alpes.• Lesacteursrelaisquisontlespartenairesdelastratégie:On retrouve les collectivités, les organisations professionnelles(chambres consulaires, ADAYG pour la région grenobloise), lesfinanceurs publics, les organismes de valorisations culturelleet environnementale dont les associations par exemple et lesprofessionnelsdutourisme.Acelapeuvents’ajouterlesacteursdelaformationprésentssurlarégiongrenobloise,notammentvialaChambredeCommerceetd’Industrie(CCI).Parmicesacteurs,outrelescollectivitésetlesofficesdetourisme,certains développent des actions en faveur de la promotion dutourismeet/oudesproduits.Ainsi,laCCIanimeunréseautourismevia la plateforme d’échange Ecobiz qu’elle a créée. L’ADAYG, laChambred’agricultureetd’autresacteursagricolesproposentetstructurentdesréseauxagritouristiques.Cesdifférentesinitiativessontrelativementpeuconnuesetconnectéesentreelles.• Les«prestataires»quisont lesacteursquiproposent l’offre

touristique:Les agriculteurs, restaurateurs ou encore artisans interviennentdirectementsurl’offretouristiquealimentaire.D’autresacteurs,«têtesderéseau»,peuventparticiperetsurtoutfaire lapromotionde l’offre :gîtes,officedetourisme,campings,hôtels…

24

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 25: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

Figure 15 : les acteurs des systèmes touristiques

Sur la région grenobloise, les initiatives et interventionsdes différents acteurs, sur l’offre alimentaire, apparaissentdéstructurées.Iln’yapasdestratégiecommune,cequireprésenteun frein dans le cas où la volonté serait de renforcer l’aspectgastronomique du territoire. Par exemple, les professionnels dutourisme(restaurateur,officedutourisme)regrettentsouventdene pas avoir une connaissance suffisante de l’offre agricole duterritoire.Ainsi, pour renforcer le lien entre alimentation, gastronomie etidentitéduterritoire,deuxleviersd’actionapparaissentnettement.Il s’agit tout d’abord de faire la promotion des produits locauxauprèsdesconsommateurs,qu’ilssoientgrenobloisoutouristes,etdévelopperdespartenariatsentreprestatairedutourismepourrenforceruneimageetculturecommune.Actuellement, ilexistedes actions développées sur la région grenobloise, elles restenttroplimitées.

Promouvoir l’offre locale, développer des partenariatsSur le territoire de l’Y Grenoblois, il existe une réelle offrealimentairetouristique.Du côté agricole, l’offre liée à la vente directe et aux circuits deproximité (voir partie suivante) participe à faire la promotiondu territoire. Par ailleurs, cette offre peut être combinée avecdes activités de diversification par le développement de fermespédagogiques ou de ferme buissonnières. Il existe actuellement11fermesbuissonnièressurl’YGrenoblois.L’agritourismeestbien

évidemmentàprendreencompte.

Ilestcoupléavecuneoffredeprestationreprésentéeparlesgîtesrurauxouencore lesrestaurateurs.Parexemple,14restaurateursde l’Y Grenoblois proposent des produits Terre d’ici dans leursmenus1.

Pourtant cette offre reste peu visible pour les particuliers et pourles professionnels du tourisme, alors qu’il existe une demandequi apparait grandissante. Certains restaurateurs s’installent avecpour objectif de proposer des produits locaux. Il apparaît doncnécessaire de développer une interconnaissance et diffuser l’offreetlademande,cequipassepardeuxgrandsaxes:promouvoirlesproduitslocaux,développerlespartenariats.

Figure 16 : les leviers pour développer des renforcer le lien alimentation/gastronomie-tourisme

Promouvoir les produits locaux :Lesévènementsetfoiresagricolespermettentdefairelapromotiondes produits agricoles locaux et renforcer le lien entre urbain etrural.Ilspermettentdes’adresseràl’ensembledelapopulation.Ilenexisteplusieurssurl’YGrenoblois,surdespériodesdifférentes,avecdesmodalitésdiverses : foirede laSaint-Martin,semainedugoût,foiregastronomiqueetsalondesvinsàSaint-EtiennedeCrossey…Lasemainedugoût,pilotéeparl’ADAYG,prenduneplacespécifiquedans lavalorisationdesproduits locauxcarellepermetaussibienladécouvertedecesproduitsqu’unesensibilisationpluslargeàlaconsommationetauplaisir.Lesmarchéssontégalementdeslieuxquipermettentlarencontreentre les producteurs et les consommateurs. Ils font par ailleurspartie intégrante de l’offre touristique sur un territoire. Ils sontfortementdéveloppéssurl’YGrenobloisetfontl’objetd’attentionsparticulièresdelapartdescollectivités.GrenobleAlpesMétropolea ainsi travaillé sur une relance et une communication spécifiquedes marchés de détail sur l’agglomération. Il existe actuellement121marchésparsemainesur l’agglomérationgrenobloisedont laplupart proposent des produits alimentaires. L’agglomération duPays Voironnais s’est également impliquée dans la mise en placed’unmarchédeproducteurdusoirsurVoiron.Enfin, il s’agit de communiquer sur l’offre des produits locaux etdesexploitationsenventedirecteouquidéveloppentuneactivitéagritouristique.Ilexisted’oresetdéjàdesoutilsdecommunication(plaquette, site internet), notamment développés par l’ADAYG. Il

1 Un quinzième restaurant est basé à Autrans.

25

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 26: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

restepourtantuneméconnaissancedecetteoffre.Ainsi,lesacteursrencontréspréconisentdecibler lacommunicationenmobilisantlestêtesderéseaupourladiffusiondesplaquettesouendiffusantlargement l’information dans les journaux des collectivités. Lesoffices du tourisme sont d’ailleurs demandeur d’information. Parailleurs, un des leviers souvent identifié relève de la production et la diffusion de fiches recettesàpartirdeproduitslocaux.Celasuppose alors de travailler de concert avec les professionnels dutourismeetdelagastronomie.

Développer des partenariats : Le renforcement de l’attractivité touristique passe en effet par lacréation de liens entre les différents « prestataires » du tourisme.Pourfaire lapromotiond’unegastronomielocale, ilestnécessaired’avoir une adhésion à des produits du territoire de qualité. Cespartenariatsdoiventsefaireentreagriculteursetrestaurateursmaiségalementavecdesartisansetcommercesdeproximité.Pour ce faire, il apparaît important de mieux faire connaître lesproductions locales d’une part, les attentes de chacun d’autrepart. En effet, si l’offre existe, les professionnels soulignentune méconnaissance des filières locales par les restaurateurs,notamment les filières atypiques. Par ailleurs, pour favoriser unapprovisionnement par des producteurs locaux des restaurants,seposedesquestions logistiquesetadministrativespourchacun,cequidemandedesévolutionsconjointes.Ainsi, les restaurateurssont avant tout à la recherche de produits de qualité et d’unelogistique simple d’approvisionnement. Ils s’approvisionnenten effet sur un seul site. Inversement, pour les agriculteurs, lesquestions de trésorerie sont importantes. Il faut donc prendre encomptelesfreinsquiexistent:prix,logistiqued’approvisionnementetdisponibilité.Actuellement,seulement15restaurantsproposentdes produits Terres d’ici alors qu’il existe, selon les chiffres de laCCI, 950 établissements de restauration traditionnelle, 461 derestauration rapide. D’autres restaurateurs utilisent certainementdesproduitslocauxsansqu’ilssoientidentifiés.Pour favoriser lespartenariats, il est importantdedévelopperdesliens entre les acteurs institutionnels du territoire. Par exemple,la CCI favorise les liens entre professionnels du tourisme via uneplateforme et des ateliers, tout comme l’ADAYG le fait au niveauagricole. Une réflexion commune pourrait identifier des leviersd’actions.

Cependant,pourarriveràunvéritableélanautourdelagastronomie,chacunedespersonnesrencontréessoulignentl’importanced’avoirunambassadeur de la cuisine,un restaurantvitrine,permettantd’avoiruneattractivitéalimentaire.L’YGrenobloisprésenteplusieursrestaurants étoilés ou de grande renommé sur lesquels il faudraits’appuyer. L’office de tourisme de Grenoble souhaite d’ailleursmettre en place un partenariat avec quelques restaurateurs de larégiongrenobloiseafindeproposeruneoffreauxtouristes.

L’ADAYG a une place particulière sur la promotion des produitslocaux.Eneffet,lamarqueTerresd’ici,crééeen2002,regroupeaussi

bien des producteurs que des restaurateurs, des commerces, destraiteurs…Elleadéveloppéparailleursdespartenariatsettravauxavecdesofficesdetourisme.Enfin,elleintervientparticulièrementsurlapromotiondel’agricultureetdesproduitslocaux.Ellepiloteouparticipeparexempleàdenombreuxévènementiels (Tableau3).

Tableau 3 : Evènements de promotion de l’agriculture auxquels participe l’ADAYG

Si les produits de la marque Terres d’ici sont souvent identifiéscomme étant de qualité, il ressort néanmoins que la marque estméconnueparlesacteursduterritoire.

3. Renforcer l’existant et ouvrir de nouvelles opportunitésLedéveloppementtouristiquedel’YGrenobloisnepourrasefaireseulementsurl’alimentationetlagastronomie.Ellesparticipentàlaréussitedutourismemaisnelacréentpas.Lesenjeuxtouristiquesrelèventd’uneéchelleplus large, intégrantnotamment lesParcsNaturelsRégionaux(PNR)deChartreuseetduVercorsetdefaçonpluslargelesmassifsdeproximité.Se pose donc la question de la part de l’alimentation et de lagastronomie dans l’identité et l’attractivité du territoire. Si unpotentielexiste,ilestfaiblementmobiliséauregarddel’expérienceturinoise qui a basé sa stratégie alimentaire sur la gastronomielocale. Une implication plus forte de l’ensemble des acteurs dutourisme est essentielle pour renforcer le poids des productionsagricoleslocales.Celanécessitecertainementd’arriveràarticulerles différentes échelles et territoire et de faire la valorisationconjointedeproduitspharesetdeproduitsagricoles.

Pourl’ADAYG,deuxdéfisapparaissent.Il s’agit toutd’abordde renforcer lavalorisationdesproductionslocales en lien avec la mise en valeur du territoire pour susciterl’adhésion des habitants. Pour ce faire, la poursuite des actionsde promotion des produits est essentielle. Elle peut néanmoinsêtredavantagedéveloppéepourarriveràdemeilleurséchangesurbain/rural. Même si cela a déjà été mis en place par le passévial’opération«Unsamediàlacampagne»avecGrenobleAlpesMétropole, plusieurs acteurs sont intéressés pour mettre enplaceune fermeenville.L’idéed’unsalon iséroisde l’agriculturea également été évoquée, même si cela s’est déjà fait et a étéabandonnéparlepassé.Parailleurs,lapromotionetladiffusionde

26

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Evènement piloté Participation à un évènement

SemainedugoûtVendredisfermiers(avecOT)FoireSaint-Martin(enpartieorganisateur)Concoursdesvins

FoireprintempsFoireverteduMurierComiceagricoleduGrésivau-dan(enchargedel’organisa-tion)Marchédenoël

Page 27: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

l’offreagritouristiqueauprèsdelapopulationlocaleestunlevieràdévelopperpourfavoriserleséchangesetl’interconnaissance.Il s’agit par ailleurs de faire reconnaitre la qualité des produitsde l’Y Grenoblois au sein du territoire et au-delà pour participerà l’offre alimentaire d’un territoire plus large. La mise en placed’un travail commun avec d’autres acteurs institutionnels peutpermettred’identifierlesproducteurs,lesartisans,lescommerceset les restaurateurs qui sont susceptibles d’avoir des intérêtscommunsdanslavalorisationduterritoire.L’élaborationdefichesrecetteapparaîtêtreuneactionàprivilégier.Desdémonstrationscommunesagriculteurs/restaurateurslorsd’évènementsontdéjàétémisesenplaceparlepasséavecplusoumoinsdesuccès.C’estpourtant en passant par des actions communes que pourra sedévelopperunesynergie.Lasemainedugoûtestparailleursunévènement phare pour la promotion de l’agriculture locale. Cetévènement est cependant trop isolé et souvent perçu commeétant un évènement national. Ainsi, renforcer l’implication desproducteurs de la marque Terres d’ici lors d’autres évènementspeutpermettred’avoirunelisibilitéplusimportante.

D. Production et circuits de proximité, la porte d’entrée pour l’alimentation

Larelocalisationdesproductionslocalesetlescircuitsalimentairesdeproximitéconnaissentactuellementunengouementdelapartdes acteurs des territoires, en premier lieu desquels collectivitéset chambre d’agriculture, et de la part des citoyens. Issu deplusieurs facteurs explicatifs (crises sanitaires, recherche d’unnouveau modèle agricole, renforcement du lien producteurs/consommateurs…1), cet engouement est confortée dansles agglomérations qui mettent en place des stratégies pourdévelopper lescircuitsdeproximitéetpour les intégrerdansunsystème alimentaire. C’est d’ailleurs un des chantiers privilégiésdesagglomérationsdeTerresenVilles.Surcesenjeux,larégiongrenobloise,engrandepartiedufaitdel’implicationdel’ADAYG,apparaîtcommeunterritoiredynamique.Au-delàdesacteursinstitutionnels,d’autresacteursinterviennent,en premier lieu desquels les producteurs qui proposent denouvellesformesdeventeainsiquelesassociations,notammentlesAMAP.Derrière le développement des circuits de proximité, selonles acteurs, apparaît bien la volonté de repenser les systèmesalimentaires. Cette question de l’alimentation prend d’ailleursde plus en plus d’importance, en témoignent les actions enfaveur de la restauration collective ou l’implication de l’ADAYGet du Pays Voironnais dans le projet Rururbal. Cependant, lesenjeux alimentaires interrogent les stratégies précédemmentdéveloppées en faveur des circuits de proximité et posent denouvellesquestionspourdépasserlesenjeuxagricoles.

1 Voir notamment : Maréchal & al., Les circuits courts alimentaires, 2008

1. Relocaliser la production agricoleLa promotion et l’accompagnement des circuits de proximité2fait partie intégrante des politiques en faveur de l’agriculturepériurbainedesagglomérations françaises. Il s’agitainsidecréerles conditions au maintien de l’agriculture de proximité, derenforcerleséchangesentreurbainetruraletd’augmenterlapartdesproduitslocauxdanslaconsommationalimentairelocale.Enmêmetempsquelesoutienàcescircuitsdecommercialisationsegénéralise,desinitiativesportéesparlemondeagricoleouparle monde associatif se développent. Les circuits de proximité segénéralisentnotammentdufaitdurôledesconsommateursetdespeursalimentairesgénéréesparlesrisquessanitaires(Maréchaletal.,2008).Si l’impact de ces circuits de commercialisation semble êtrefavorable (14% du chiffre d’affaire agricole en Midi-Pyrénées),ils ne représentent encore qu’entre 2 et 5% des circuits decommercialisationalorsqueleurpotentieldedéveloppementestplusimportant(de10à20%dumarchéalimentaireselonLauriotPrévost3).Derrièrelesinitiativesenfaveurdecescircuitsdecommercialisation,différents objectifs sont visés. Si les initiatives sont nombreuses,ellespeuventégalementêtrecontradictoiresvoireconcurrentes.Lesquestionsautourdelaqualitédesproduitsagricoles,desprixouencoredupublicconcernéparcescircuitsdecommercialisationfontdébats.Ils’agitalorsd’arriveràarticulerlesdifférentesactions,dedépasserlesdifférentspourintégrerlesactionsdansunprojetcommun.

Pour les agglomérations, le soutien à ces circuits de proximités’intègre dans une politique globale de territoire. Il répond à lanécessitédeprendreencompte lesenjeuxduterritoire, tantdupoint de vue environnemental et maintien des espaces ouvertsquede lacohésionsocialeoudu lienentreacteurs,notammentproduction–consommateur.Ils’agitalorsdefavoriserlameilleureplus-value pour les agriculteurs tout en renforçant le lien auterritoireetdemettreenavantcedernier, en restaurantun lienet une confiance entre le producteur local et le consommateurlocal ce qui implique une amélioration des pratiques mutuelles.Les questions de qualité et de prix sont primordiales, celle dupublicviséégalement.Actuellement,cesoutiens’organiseautourde trois leviers principaux : sensibilisation et communication,développement et organisation de l’offre (dont les soutiens àl’installation agricole des collectivités – en particulier sur le PaysVoironnais),appuiàlacommercialisationetàladistribution.Pourlesmobiliser,ilestnécessaireavanttoutdedéfinirlesobjectifsetdelesintégrerdansunprojetplusglobal,pouvantêtreunprojetalimentaire.

2 On parlera davantage de circuits de proximité (produit et consommé localement) que de circuits courts dont la définition officielle porte sur le nombre d’intermédiaires (0 ou 1 intermédiaire maximum) sans notion de distance

3 Intervention en novembre 2007 los d’une journée nationale Terres en Villes, www.terresenvilles.org

27

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 28: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

2. Un champ historiquement développé sur la Région Grenoboise qui se diversifieLarégiongrenobloiseestunerégionprécurseurencequiconcernel’interventionpubliqueet institutionnelleenfaveurdescircuitsdeproximité. Elle est le fait de la création de l’ADAYG d’une part, del’implicationprogressivedescollectivitésd’autrepart.

La politique économique de l’ADAYG s’insère dans le projet demaintenirl’agriculturedeproximitésurleterritoiredel’YGrenobloisetderenforcerlelienentremondeagricoleetmondeurbain.Cettepolitiqueinitiéedanslesannées90aévoluéL’objectifpremierde favoriser la commercialisation des produits agricoles locauxs’est progressivement transformer vers la volonté de créer unprojet commun entre producteur, consommateur et territoire engarantissantunequalitépourleconsommateuretleterritoire.CelaaparexempleaboutiàlacréationdelamarquelocaledeproducteurTerresd’ici.Celle-cirassemblenonseulementdesproducteursmaiségalement des traiteurs, restaurateurs ou magasins. Parallèlementaudéveloppementdelamarque,l’ADAYGpoursuitdesactionsdesensibilisation et de communication (semaine du goût, foire deSaint-Martin,Samedisfermiers…)pourfavoriserl’interconnaissanceetl’adhésionauprojet.Dernièrement, cette politique s’est développée autour del’alimentaire. Elle a tout d’abord renforcé son implication sur lastructurationde l’offreetdesfilières,en lienavec lesenjeuxde larestauration collective. Il s’agit d’accroitre l’approvisionnement del’agglomérationetnotammentd’intégrerdesproduitslocauxdansl’approvisionnement de la restauration collective. Par ailleurs, elles’attache à intégrer la production agricole dans un système pluslargefavorisantdesliensaveclesacteursdessystèmesalimentaires.

Lescollectivités,enpremierlieudesquelleslesintercommunalités,sesontégalementsaisiesdecesproblématiques.Outrelefaitqu’ellessontadhérentesàl’ADAYG,ellesaccompagnentlastructurationdescircuits de proximité et favorisent la promotion des productionslocales.Parexemple,l’agricultureestinscritedanslesenjeuxéconomiquesde l’agglomérationduPaysVoironnais.LaCharteagricoleduPaysVoironnais,définieen1994, insiste sur lanécessitédedévelopperuneagricultureviableetdequalitéetde favoriserdes rencontresentremondeagricoleetmondeurbain.EllestructurelapolitiqueduPaysVoironnaisautourdequatreaxes1. Développeruneagricultureetunefilièreboisviableenjouant

lacartedelaqualitédesproduits2. Protégeretmettreenvaleurunespaceagricoleetforestierde

qualité3. Concilierledéveloppementagricoleetforestier,laprotection

dumilieunatureletlaqualitédupaysage4. Favoriserlesrencontresentrelesagriculteurs,lesacteursdela

filièreboisetlesautreshabitantsduPaysVoironnais5.

28

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Les quatre grandes étapesde la politique économique de l’ADAYG

Valoriser la production locale• Objectifs:favorisercommercialisationetmaintienagriculture• Actions : distinction et promotion (Y grenoblois, Saveur de l’Y),

services(buffets,goûter),commercialisation(magasins)• Bilan/constat : faiblessede l’offre, stratégies individuelles,qualité

hétérogèneGarantir une qualité au consommateuret accompagner la production• Objectifs:répondreplusfortementàdemande,garantirplusvalue

pourlesproducteursetleterritoire• Actions : étude faisabilité, communication et lien urbain/

rural (semaine goût), marque territoriale Terres d’ici, aides auxinvestissements,formations,relancedesmarchésdedétail

• Bilan/constat :déficitde l’offre,déficitdestructurationde l’offre,difficileéquilibreentre lesexigencesde lamarqueet l’adhésiondesproducteurs

Structurer l’offre et la demande• Objectifs :augmenteroffreetdemande, renforcer ladynamique

pourl’approvisionnementdeproximité• Actions : guide restauration collective, partenariats avec des

artisans, structuration de la filière viande, sensibilisation descommunes(charterestaurationcollective),portageduprojetdelégumerie

• Bilan/constat:lancementd’unebonnedynamiquemaisnécessitéd’allerplusloin

Développer la politique alimentaire • Objectifs:dépasserdomainedelaproduction,intégrerl’ensemble

desacteurs• Actions :actionsen faveurde la restaurationcollective,semaine

goût, cycle de conférences, projet Rururbal sur la gouvernancealimentaire

• Bilan/constat:approfondirlesenjeuxalimentaires,développerunschémad’approvisionnement

Page 29: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

Depuislors,lesinterventionsduPaysVoironnaissesontdéveloppées,notamment dans le cadre de son activité, des procédures decontractualisation avec la Région (PSADER) et du ProgrammeLeaderdéfinien2009.Outrelapréservationdesespaces,lesactionsduPaysVoironnaisontétéarticuléesautourdel’aideàl’installation,ausoutienauprojetdecircuitscourtsetcircuitsdeproximité,àlapromotion et la traçabilité et au développement de filière (filièreviande).Pour les communes, mais également les intercommunalités, larestaurationcollectivedevientparailleursunenjeuimportant.

Les prises en considération des circuits de proximité (produirelocalement, consommer localement) ou des circuits courts(renforcerlaplus-valuepourleproducteurenréduisantlenombred’intermédiaire) se généralisent néanmoins sur le territoire del’Y Grenoblois comme dans le reste de la France. Il est importantd’en prendre conscience et d’identifier les objectifs visés par lesdifférentesinitiatives.

Tout d’abord, les chambres d’agriculture interviennentsur ces questions à travers la mise en place de plateformed’approvisionnement(lachambrerégionald’agriculturedeRhône-Alpesparticipeàlamiseenplacedelaplateformewww.achatlocal-consorhonalpes.com), lesoutienà lamiseenplacedecescircuits(ateliers collectifs, PVC, panier fraicheurs avec la SNCF qui sedéveloppentenRhône-Alpes)etl’animationderéseaux:Bienvenueà la ferme (2 exploitations sur le Pays Voironnais), Marchés deproducteurs de pays1. Ces stratégies visent avant tout à renforcerla promotion de l’agriculture et renforcer les débouchés pour lesproducteurs.Le soutien au développement de l’agriculture biologiqueest également en expansion. Il est de plus en plus porté parles pouvoirs publics, en lien avec les évolutions sociétales etlégislatives (Grenellede l’environnement)mais répondégalementàdesenjeuxpourleterritoirepourlescollectivitésnotammentetàunmodèlededéveloppementpour laplupartdesproducteurs,voire des consommateurs. Concernant l’accompagnement del’agriculture biologique, il est porté essentiellement par l’ADABIO.Cependant, l’approche territoriale reste limitée, ce qui expliqueque l’appui à la commercialisation se fasse essentiellement autraversdelarestaurationcollective.Surcesquestions,laplateformed’approvisionnement Manger Bio d’Ici, soutenu par le ConseilGénéral notamment, intervient sur la mise en relation entreproducteursetétablissement.Cettestructureestendéveloppementetpassemaintenantparuneplateformephysique.Enfin,ilestànoterquelesinitiativesspontanéesdeproducteursseuls(Charrette bio par exemple) ou en lien avec des consommateurs(AMAP)sedéveloppentetdiversifientl’offrelocale.

Derrièrecesdifférentesinitiatives,ilestnécessairederappelerlerôleetl’implicationdespouvoirspublics.Eneffet,l’Etat,vialeProgrammeRégional pour l’Offre Alimentaire, accompagne la réflexion sur

1 L’Isère ne fait pas partie du réseau.

le développement des filières de proximité, et notamment lamise en relation des acteurs de la restauration collective (soutienà la plateforme achatlocal-consorhonealpes, guide restaurationcollective). Le Conseil Régional intervient sur l’accompagnementdesterritoiresviasesContratsdeDéveloppementDurableRhône-Alpes,égalementdanslaréflexionpourlastructurationdel’offreenlienavecl’approvisionnementdelarestaurationcollective.Enfin,leConseilGénéralparticipenotammentàl’approvisionnementdesarestaurationcollectiveparsonopération«Mangerbioetautrementàlacantine».

3. Un potentiel de développement encore importantMalgré les nombreuses initiatives et les nombreux soutiens, lescircuits de proximité et les circuits courts restent tout de mêmelimités. Sur le territoire de l’Y Grenoblois, 21,5% des exploitationsvendent en circuits courts de proximité (Tableau 4). La part desproduitsvendusparcesexploitationsestcependantcertainementplusfaiblepuisquecesexploitationssontlégèrementpluspetitesque la moyenne du territoire, surtout, elles ne vendent pas touteleur production par ces circuits. Les ventes en circuits courts deproximitéconcernent laventedirecte, lesmarchés,viauneAMAP,livraisonsauxdétaillants, restaurateursouencore lesmagasinsdeproducteurs. On compte trois points de ventes collectifs sur l’YGrenoblois2.Inversement, certains produits locaux peuvent être venduslocalementviadescircuitsditslongs(plusd’unintermédiaire)sansque cela ne puisse être pris en compte. Il est donc actuellementdifficiledeconnaître lapartdesproductions localesconsomméeslocalement.

Tableau 4 : les circuits de proximité sur l’Y Grenoblois1 Données de l’Observatoire ADAYG et non du RGASource : Observatoire ADAYG

Néanmoins,laproximitéd’unpointdevuegéographiqueainsiqued’unpointdevueliensocialentreproducteursetconsommateursestperçuecommeungagedequalité.Uneenquêteconsommateurmenéeparl’écoledemanagementdeGrenoblesurlamarqueTerresd’icimontrequelesconsommateurssont prêts à payer plus pour des produits marqués. Cependant,beaucoupdéplorelemanquedeconnaissanceetdereconnaissancedelamarqueTerresd’ici.Pourtant,lamarqueTerresd’icicomprend62exploitations,soit37%desexploitationsquivendentencircuitscourtsdeproximitésur leterritoiredel’Y3.Atitredecomparaison

2 Il y avait 61 PVC en Rhône-Alpes en 2009

3 Données observatoire ADAYG

29

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Circuits courts de proximité

Vente directe

Nb.exploit.concernées

SAUmoyenne1

Nb.exploit.Concernées

SAUmoyenne1

Y Grenoblois 168 30ha 156 29ha

Page 30: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

cependant, il y avait 55 exploitations en agriculture biologiquefin 2010 sur l’Y Grenoblois. Néanmoins, les distributeurs quis’approvisionnentenproduitsTerresd’ici,mêmes’ilsreconnaissentlaqualitédelamarque,fontavanttoutréférenceauxproducteursplusqu’à lamarque. Ilsmettentd’ailleursenavant le faitqu’ilsnes’approvisionneraientpasnécessairementavectouslesproducteursinscritsdans lamarque.Malgré lesefforts, ilapparaitdoncencoredesdisparitésvis-à-visdelamarque.Surtout,celle-cinefédèrepasencorelesdifférentsacteursdesfilièresalimentaireslocales.

Ainsi, de nombreuses actions voient le jour sur ce champ. Dupoint de vue du consommateur, un risque de confusion existeréellement.Pour leterritoire,celapose laquestionde lanécessitéet des modalités d’articulation et d’organisation de ces initiatives,notammentparrapportàl’approvisionnementalimentaire.

4. Des objectifs à clarifier et à affirmerDerrièreledéveloppementdecescircuitsdecommercialisationdits«alternatifs»parcertains,ilexisteunegrandediversitéd’objectifs,maiségalementdenombreusesquestionsensuspens.La diversité des initiatives est révélée par la diversité des termesemployés pour faire part de ces circuits de commercialisation: circuits courts (0 ou 1 intermédiaires), circuits de proximité(produits ici,consommer localement,maisenpréconisantun lienproducteur-consommateur), filières de proximité… Au-delà destermes employés, ce sont bien des réalités différentes. Certainesinitiativesseréfèrentavanttoutaurevenupourleproducteur,alorsqued’autresmettentenavant lepartenariatentreproducteursetconsommateurs et enfin que la marque Terres d’ici par exempleprôneuneapprocheterritorialerenforcée.Enoutre,cescircuitssedéveloppentsouventautourd’unerecherchedeconfiancetantdansleproducteurquedanslaproduction.Pourlesacteursduterritoire,le«local»estsignedequalité.Silesproduitsissus de l’agriculture biologique sont souvent mis en avant. Defaçonplusgénérale,ilapparaîtquelesconsommateurssontprêtsàacheterpluscherdesproduitslocaux.Pourtant,lesdébatsauniveaunational montre des dérives tant sur les prix pratiqués que sur laqualitédesproduits.Leministèredel’agriculture,del’alimentationetdelapêche,danslecadreduPlanBarnierde2008,avaitd’ailleursénoncé la volonté de définir une charte des circuits courts decommercialisation pour éviter ces dérives. Au niveau local, parmid’autres, il faut rappeler le rôlede l’ADAYGsur l’améliorationde laqualitédesproduits,vialamarqueterritoriale:cahierdescharges,formationssurdestechniquesalternatives…

Au niveau de l’Y Grenoblois, il apparaît nécessaire de prendre encompte ces différents éléments pour confirmer et garantir laconfiancedesconsommateursduterritoireenverslesproducteurslocaux.Celadoitcertainementamenerlesacteurssoitàcoordonnerlesinitiatives,soitàcommuniquersurlesdifférentstypesdecircuitsauprèsdesconsommateurs.Au-delàdecetteconfiance,pourrépondreauxenjeuxduterritoireet aux attentes des consommateurs, il est nécessaire d’adopter

une démarche d’amélioration des pratiques de production et deconsommation. Cela oblige alors à une implication grandissantedes collectivités locales pour garantir l’accompagnement desproducteurs,toutenrenforçantleurlienauterritoire.

Le rôle de l’ADAYG est reconnu par l’ensemble des acteurs duterritoire.Elleestfédératriceàl’échelledel’YGrenobloisetfaitlelienentrelesdifférentsacteursdescircuitsalimentaires,maiségalementdesacteursintervenantsurlechampdel’alimentation.Elles’inscritégalementdansuneperspectived’améliorationdespratiquesetdelaqualitédesproduits.Cependant,lamarqueTerresd’iciresteencoreméconnue;surtout,certains acteurs remettent en question la qualité des produits endemandant davantage de produits biologiques, qui représententtant au niveau des collectivités que des consommateurs laréférenceentermesdequalité.Toutenreconnaissantlesdifficultésdes producteurs, il apparaît nécessaire de profiter de la présencede la marque pour affirmer la volonté politique, notamment descollectivités,d’allertoujoursversdemeilleurespratiques.

Ilexisteactuellementunefaibleadhésiondesacteursduterritoireet des collectivités à un projet commun. Dans le cadre d’unepolitique alimentaire, le lien entre les productions agricoleset les autres champs est à renforcer. Par ailleurs, se pose laquestion de l’approvisionnement des territoires. La réflexion surl’approvisionnementdel’agglomérationdoitêtreapprofondie:iln’yapasderéflexionsurl’autonomiealimentaireousurdessystèmesalimentaires urbains, à l’inverse d’autres pays anglo-saxons. Lescircuitscourtsdeproximitépeuventparticiperàcesréflexions, lesactions en faveur de la restauration collective doivent la porter.Celanécessiteranéanmoinspour lesacteursde l’YGrenoblois,enpremierlieudesquelsl’ADAYG,deréfléchiràl’interterritorialité.

E. Des débats autour de l’agroalimentaire et la distribution

1. Un champ diversL’industrie agroalimentaire et la distribution recoupent denombreusesactivités,diversesetvariées.Ellesparticipentauxenjeuxalimentairesetpeuventavoirunimpactsurlamiseenplacedepolitiquesalimentaires.Comme vu précédemment, les entreprises agroalimentairess’impliquent par exemple sur les enjeux de nutrition-santé ens’engageantdansdesmodificationsdeleurprocédé.Parailleurs,ladistributioncomprendicil’ensembledescircuitsdedistribution,enparticulierlagrandedistribution.

Concernantl’approvisionnement,seposecependantlaquestiondumaintienetdudéveloppementdesoutilsdetransformationetdedistributionpublicspourfavoriserunesynergieentreproductionetconsommationsurunterritoire.Néanmoins,surcechamp,cesontessentiellementdesacteursprivés

30

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 31: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

quiinterviennent.Souventlesentreprisesintervenantsurcechampsontorientéesversdescircuitsdits longs, sansvéritable lienavecleterritoire.Ils’agitcependantd’appréhenderleschangementsquipourraientêtresusceptiblesdes’opérerpourenvisagerd’éventuelspartenariats.

2. Le maintien des outils publics en questionL’approvisionnementdesterritoiresàpartirdesproductionslocales,cequiestdeplusenplussouhaitépourdiversesraisons,nécessitede maintenir et développer des filières de proximité. Pourtant,dans l’ensemble de la France, les outils de transformation et dedistribution publics sont remis en cause ou redimensionnés. Celaposealorsderéellequestionpourlesterritoirespourfavoriserunesynergie territoriale, même si d’autres alternatives peuvent êtreenvisagées.

Concernant la transformation, la disparition des abattoirs estrégulièrement identifiée comme un frein. Le risque, lorsqu’il ya disparition, provient du fait que les produits agricoles soienttransformésparailleurspourêtreéventuellementdistribuéssur leterritoire,cequiremetdoncencauselanotionmêmedeproximité.Pourtantconserverlarentabilitédesabattoirspublicsdeproximitéreprésente un véritable défi. D’autres alternatives sont envisagées: abattoirs mobiles, ateliers de découpe modulaires… Pour lesfilièresdesfruitsetlégumes,latransformationpeutégalementêtreenvisagéepourrenforcerlesfilièresdeproximité,enliennotammentavec lesexigencesde larestaurationcollective.Certainsterritoiresenvisagent de créer des outils de transformation de légume.Néanmoins, le projet de légumerie envisagé sur l’Y Grenobloisdepuisquelquesannéestardeàvoirlejour.Desétudesdefaisabilitéontétéconduitesetontmontrél’intérêtdecettelégumerie,avecunapprovisionnementallantau-delàduterritoiredel’YGrenoblois.Néanmoins, plusieurs localisations et fonctionnements ont étéenvisagés,sansquecelan’aitétéarrêté.ATTENTION:FAIREVALIDER

Concernantladistribution,lesMarchésd’IntérêtNationalprésententle principal outil de distribution des produits alimentaires auprèsduquel s’approvisionnent les professionnels de l’alimentation(traiteur,primeurs,restaurateur…).C’estdoncunlieuprivilégiépourlaventeet lapromotiondesproductionslocales.DespartenariatspeuventêtremisenplaceentreproducteursetMINpouridentifierlesproduits locaux,proposeruncarreaudeproducteuret faciliterles liens entre producteurs et professionnels de l’alimentation etdeladistribution.Néanmoins,lesexpériencesfrançaisesmontrenttout de même de réelles difficultés à faire vivre ces liens. Sur l’YGrenoblois,l’ADAYGdéveloppeégalementdespartenariatsavecleMINpourlapromotiondesproduitsalimentaires,danslecadredelasemainedugoûtparexemple.DanslecadredeTerresd’ici,despartenariatsavecdesgrossistesontainsiétépossibles.Néanmoins,seposedenouveaulesquestionsdefonctionnementetrentabilitédecetoutil.Lesréflexionssurl’approvisionnementdesagglomérationsviennentdonc interroger le rôle et la pertinence de ces outils. Surtout, seposelaquestiondeleurdimensionnement,leurseuilderentabilité

etlesalternativesàtrouver.

3. La diversité de la distributionLes circuits de distribution de produits alimentaires sont variéssur la région urbaine grenobloise et renvoient à des réalités etlogiques très différentes. Néanmoins, la majorité de la part del’approvisionnement alimentaire est assurée par les grandes etmoyennessurfaces.

Figure 17 : Circuits de distribution alimentaire de la région urbaine grenobloise – en % de l’approvisionnement alimentaire (données ADAYG)

La prépondérance de la GMSLe principal vecteur de distribution de produits alimentaires surl’YGrenobloisestdonclagrandeetmoyennedistribution.Elleestd’ailleursfortementimplantée:d’aprèslesdonnéesdelaChambredes commerces et d’industrie, elle comprend sur le territoire 8hypermarchés,60supermarchéset42supérettes.LaGMSestdoncleprincipalevecteurdedistribution,cequisignifiequ’elle représentepotentiellement ledébouché leplus importantpourlesproducteurs,d’unepart,qu’elleestleprincipallieud’achatde produits alimentaires et concerne toutes les populations,d’autrepart.????Cedernierpointaétéconfirmélorsdesdifférentsentretiens.

L’approvisionnementdesentreprisesdeGMSsefaitessentiellementpar centrale d’achat, ce qui limite de fait l’approvisionnementen produits locaux. Cela répond à des questions de praticité, decalibragedesproduitsainsiqu’àdesenjeuxsanitaires.Néanmoins,cetteaffirmationestànuancer.Toutd’abord,selonlesenseignes,lacentralisationdiffère.Danstouslescas,unepartiedel’approvisionnementpeutsefairedirectementauprèsduproducteurpar contrat. Dans l’ensemble, c’est pour les fruits et légumes qu’ilest plus facile de s’approvisionner en produits locaux. Par ailleurs,certainesenseignesontunfonctionnementparcentralerégionalisée,pouvant donc avoir une incidence sur l’agriculture de proximité.Enfin, il est à noter que l’approvisionnement de proximité posedesquestionsdelogistiquesetdefluctuationpourlesentreprisesdelaGMS.Ainsi,lesprofessionnelsdusecteurmettentenavantlefait qu’il est souvent plus facile d’approvisionner un hypermarché

31

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 32: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

qu’une supérette en produits locaux, avec un approvisionnementdirectement auprès d’un producteur, contrairement à ce quipourrait être pensé. En effet, ces hypermarchés ont souvent plusdemaind’œuvreetdemoyenslogistiques,voiredeproduits,pourrépondre à des fluctuations d’approvisionnement, gérer la miseen rayon. Les volumes exigés étant par ailleurs plus important,les surcouts liés à la logistique sont souvent moindre. De fait, lesprofessionnelsrencontrésprécisentquel’approvisionnementdirecten fruits et légumes en hypermarché est relativement important(50%)alorsqu’ilestpresqueinexistantensupérette.

Deleurcôté,lesentreprisesdelaGMSs’emparentdelaquestiondescircuitsdeproximitéetcherchentàproposerdesproduitslocauxàleursconsommateurs.Unréelchangements’opèrecommelemontreledéveloppementdequelquesinitiativesenFrance(notammentlepartenariatentreSaveurduCoinetAuchansurlarégionlyonnaise)etlamiseenplaced’ungroupedetravaildédiéàcettethématiqueau sein de la Fédération des entreprises du commerce et de ladistribution (FCD). Il s’agitpour lesentreprisesde répondreàunedemande tout en s’inscrivant dans des démarches de promotiondes produits locaux, parfois en lien avec les collectivités locales.Pourtant,lespartenariatsaveclaGMS,s’ilsapparaissentintéressants,nesontpasévidentsàmettreenplace.Parexemple,lespartenariatscollectifsinitiéssurl’YGrenobloisentrelesproducteurs,danslecadred’unemarquecollective,etdesentreprisesdegrandesdistributionsnesesontpaspoursuivis.L’ADAYG,quiavaitnéanmoinsdéveloppédesactionsdepromotionaveclaGMSaudébutdesannées2000,n’a par ailleurs pas poursuivi pour des raisons de transparencenotamment. Rappelons néanmoins que certains producteurs, àtitre individuel,continuentbienentendudevendre leursproduitsauprèsdesentreprisesdelagrandedistribution.

L’entretien avec une entreprise de distribution du PaysVoironnaismontre que l’approvisionnement en produits locaux se faitdavantage sur les fruits et légumes en pleine saison. Certainsfromagesproviennentégalementdeproducteurs locaux.Celaestpossible du fait des quantités produites et de la qualité garantie.Cependant,selonlesproduits,l’approvisionnementsefaitjusqu’enDrôme, avec une livraison assurée par le producteur. Surtout,l’approvisionnement reste encore limité et correspond à 10% desproduitspourlesfruitsetlégumes.Lepotentieldedéveloppementdel’approvisionnementenproduitslocauxetrégionaux(150km)enFranceestpourtantestiméà40%1.

Malgré son fonctionnement, laGMSprésentedoncundébouchépotentiel réel pour les producteurs locaux dont certains se sontd’ailleurs déjà emparés. Le travail et la commercialisation avecles entreprises de la GMS fait pourtant débat sur les questionsalimentaires.Toutd’abord,celarenvoieàdesquestionséthiques.Eneffet,certainsproducteurs ont développé une activité de circuits de proximitépour s’affranchir de ces circuits de distribution traditionnels. De

1 Chiffre FCD

même, de nombreux membres des AMAP ont choisi ce systèmede partenariat dans une logique de consommation alternative àla GMS. Par ailleurs, beaucoup ont peur que les entreprises de laGMSnes’emparentdescircuitsdeproximitéseulementpour leurimageetpratiquentparailleursunelogiquedeprixlesplusfaiblespossibles,cequiestcontraireàlalogiquederenforcerlaplusvaluepourleproducteur.Pourtant,dans lecadred’unepolitiquealimentaire, il semblequece soit par ce biais que puissent être touchée l’ensemble de lapopulation.

L’intérêt commun entre commerces, artisans et agriculture de proximité

Des similitudes peuvent être mises en avant entre commerces etartisans de proximité et agriculteurs pour le développement depolitiques alimentaires. En effet, le maintien et le développementdescommercesetartisansdeproximitéparticipentégalementaudéveloppement d’un cadre de vie agréable et à l’offre de servicedeproximité.Desactionsdéveloppéespeuventd’ailleursconcerneraussibien l’agricultureque lescommerceset/ouartisans,commelasemainedugoût lorsde laquelle laChambredesMétiersetdel’Artisanatpiloteuneactiond’animationsurlePaysVoironnais«lesBaladesgourmandes»etl’agglomérationgrenobloise.Actuellementcependant, lesliensrestentlimitésetdemandentàêtrerenforcés.Pourcefaire,lescompétencesdesintercommunalitésleurconfèrentalorsunrôleparticulierdansl’animationetlamiseenréseau.

Cependant,peudedonnéesexistentsurlespartenariatscontractuelsentreproducteursetcommerçants.Lesattentesrestentégalementméconnues.Ainsi,lachambredesmétiersetdel’artisanatproposeuneétudesurcesquestions.18 détaillants proposent des produits issus de la marque Terresd’icisurl’YGrenoblois.Pourl’und’entreeux,surlePaysVoironnais,la part des fruits et légumes locaux représente environ 30% del’approvisionnement en pleine saison. La qualité est avant tout lecritèrerecherchépourjustifierdesachats,avantlesprix.Celarépondaux attentes de la clientèle. Les aspects pratiques et la logistiquesontégalementàprendreencompte.L’approvisionnementsefaiteneffetdirectementsurlesmarchésd’intérêtnational.

Le renforcement des liens entre producteurs, commerçants etartisans pourrait permettre de renforcer l’image du territoire.Certains acteurs ont évoqués la possibilité de développer unechartedeterritoire.

4. La méconnaissance du rôle potentiel de l’industrie agroalimentaire dans une politique alimentaireLesenjeuxliésàl’industrieagroalimentaireetl’approvisionnementde proximité n’ont pas été abordés dans le cadre de cette étude.Plusieurs entreprises sont pourtant situées sur le territoire del’Y Grenoblois et font référence au territoire du fait des produitsqu’elles proposent. Ainsi Chartreuse Diffusion et Antésite sontemblématiques du Pays Voironnais et pourraient être intégrées

32

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 33: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

dans lavalorisationdesproduits locaux.LaBrasserieArtisanaleduDauphinébaséeàSaint-Martind’Hèresproduitunebièrelocaleetbasesastratégiedecommunicationautourdesonlienauterritoire.La promotion des produits alimentaires peut donc se faire deconcertentreproduitsagroalimentairesetproduitsagricoles.

Parailleurs,cesentreprisesprésententégalementdesopportunitésdedébouchés.Ilexisteeneffetd’autresentreprisesagroalimentairesquisontsusceptiblesdes’approvisionnerenproduitsduterritoire1.

Enfin, au-delà de l’industrie agroalimentaire, il existe une offreimportanted’établissementdetransformationsurleterritoire:• La transformation de viande (de boucherie, de volaille et

charcuterie)concernerait27établissements,• La transformation et conservation de légumes concerne 1

établissement,• Latransformationdecéréalesoudesous-produitsdecéréales

(meunerie,fabricationdepainetpâtisserie,cuissondeproduitsdeboulangerie,fabricationdebiscuits,biscottesetpâtisseriesdeconservation,fabricationdepâtesalimentaires…)concerne343,

• 7établissementsfabriquentdesplatspréparés,• Lesecteurdesboissonsconcerne7établissements.

L’industrie agroalimentaire et les entreprises de transformationprésentent donc un potentiel en termes de débouchés pour lesproductionslocalesetdevalorisationduterritoire,sidesenjeuxetunecommunicationcommunssontidentifiés.

F. Un système alimentaire incomplet, des liens à construire et/ou renforcer

Les enjeux et les champs de l’alimentation font intervenir denombreux acteurs, de mondes et de cultures très différents. Lesobjectifs, les logiques, lesbesoinset lesattentesdiffèrentapriori.L’enjeudespolitiquesalimentairesdeterritoireconsistejustementàrendrecompatiblelespolitiques,lesstratégiesdedéveloppementetlesactionsdechacunpourrépondreinfineauxenjeuxalimentairesetaudéveloppementduterritoire.

Defait,s’ilexistedesliensentrelesdifférentschampsidentifiésdel’alimentation, liens intrinsèques ou construits, les champs sont encore distincts les uns des autres tant par les actions mises enplacequeparlesacteursquiinterviennent.Surtout, on constate qu’il y a une réelle méconnaissance des actions et des initiatives de chacun,celaauxdifférenteséchellesterritoriales : du local ou du quartier à l’échelle de la régiongrenobloise.

1 Alpes Frais Production, Brioche Pasquier, La Tacoulienne, Luxos, Maison Gaminno, Société de Distribution Marcel Recorbet, Teisseire

Figure 18 : articulation des champs de l’alimentation

L’entrée adoptée dans le cadre de cette étude est d’identifier lesystèmealimentaireactuel,maisaussietsurtout,devoircommentl’agriculturedeproximitépeutparticiperpleinementà lamiseenœuvred’unepolitiquealimentaireterritoriale.L’agriculture de proximité est de fait intégrée dans le systèmealimentairegrenoblois.Avanttout,elleparticipeàl’offrealimentaire.S’il est difficile de quantifier la part des produits locaux venduslocalement,l’offrealimentairedeproximitésefaitpardenombreuxcircuits de distribution et semble concerné toujours plus decatégoriedeconsommateur:auxcircuitsdeproximitétraditionnels(venteàlaferme,marchés,voiregrandesdistribution)s’ajoutentdenouveauxcircuits(paniers,notammentdanslesquartiersdéfavorisés,restaurationcollective…).Elleparticipeparailleursàl’aménagementduterritoireetl’améliorationducadredevieetainsi,àlacohésionduterritoireobjectifprimordialdespolitiquesalimentaires.Surtout,l’agriculture de proximité participe à l’offre agritouristique. Ellepropose des produits de qualité pouvant être reconnus : noix,Saint-Marcellin, vins… Elle propose des activités agritouristiquespouvant s’adresser aussi bien aux habitants de la région qu’auxtouristes. De même, elle approvisionne partiellement certainsacteurs du tourisme, en particulier les restaurateurs. Inversement,lesacteursdutourismefontlapromotiondesproduitslocaux.Lesoffices du tourisme par exemple sont en attente de développerdesprojetscommuns,sansquecelanesoitvéritablementréalisé.Partenariats avec des restaurateurs, partenariats sur des produits,fiches recettes ou encore évènements agricoles en ville ont étéévoqués.Parailleurs,commenousl’avonsvu,certainsagriculteurset les entreprises de distribution développent évidemment despartenariatséconomiques.Enfin,l’agriculturedeproximitéparticipeàlasensibilisationetl’accompagnementdesacteurssociauxsurlesquestions alimentaires, en particulier sur les enjeux de nutrition-santé. Les produits locaux sont en effet perçus comme étant dequalité;lesvisitesdefermeetladécouvertedel’agriculturefavoriseunemeilleureappréhensiondesproduitsetdelacuisine.Néanmoins, il apparait clairement que l’agriculture locale pourraitparticiper davantage au système alimentaire, notamment sur les

33

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 34: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

enjeuxsociaux.Actuellement,lesproductionslocalesneparticipentquepeuàrépondreauxenjeuxd’accèsàl’alimentationpourtous.Lesinitiativespourlefaire(panier,épiceriesocial,donsdesproducteurs)restentponctuellesetparfoisinformelles.Larestaurationcollectiven’apparaîtpasassezdéveloppée.

Sur ces aspects, il est nécessaire de prendre en compte la réalitééconomiquedesexploitations,sanscelaellesnepourronts’investirdans le système alimentaire. Inversement, d’autres systèmesde production (jardins notamment) peuvent être davantagedéveloppés,sansqu’iln’yaitdeconcurrenceaveclesproducteurslocaux. Par ailleurs, la structuration et la dynamisation d’une offreagritouristique, en partenariat avec les commerces de proximité,pourraientparticiperaumaintienducadredevietoutenrépondantauxattentesdechacun.

Plus globalement, sur l’ensemble des champs, il n’y a pas dedynamiquecommune,mêmesidesliensexistent.Les enjeux de nutrition-santé et d’accès social à l’alimentationrelèvent d’enjeux sociaux de l’alimentation. Ce sont en effet lesmêmesacteursquiinterviennentavecunedoubleéchelled’action: échelle globale via l’Etat notamment, échelle locale via lesacteurssociauxetdel’éducation.Cesderniersportentsouventlesmêmesactions (sensibilisation, atelier cuisine, jardins, restaurationcollective…) avec les mêmes freins et les mêmes attentes :méconnaissancesdel’offre,disponibilitésdesproduits,prix…Ilyaunvéritableintérêtàrenforcerlelienaveclesautreschampsetactivitéspourrépondreàcesenjeux.Ladécouverteduterritoire,de l’agriculture et des activités locales participent en effet à lacohésion sociale. Les acteurs du tourisme, dont l’agrotourisme,peuventavoirun rôle important. Inversement, leséchangesentreacteurs, notamment monde urbain et monde agricole, favorisel’interconnaissanceetleliensocial.Néanmoins,enparticuliersurl’accèssocial, lelienaveclesacteursde ladistributionestprépondérant,etdéconnecterd’unsystèmealimentaire local. Le fonctionnement de l’aide alimentaire sur l’YGrenobloisn’estquepeuquestionné,mêmesilamiseenplaced’uneépicerie solidaire sur lePaysVoironnaisvise justementàdiminuerla distribution gratuite alimentaire pour rendre leur dignité auxpopulationslesplusprécaires.Cetteorientationencorefaiblementmise en avant a pourtant été mentionnée dans le rapport de lamission«Transformationdesmodesdevie,descomportementsetde laconsommation»commandéepar leMinistèrede l’écologie,de l’énergie, du développement durable et de la mer et présidéeparATDQuart-MondeetlaCLCV.Cerapportproposeeneffetde«mettrefinauxcircuitsdeconsommationdiscriminantdespauvres» et soutenir la diffusion de démarches de mise en réseau entreproducteursetconsommateurs».Enfin,surleschampsdelagastronomie/tourisme et agroalimentaire et distribution, ce sont essentiellement les logiques économiquesquipriment,sansqu’ilyaitvéritablementdelienavecleterritoire.

On retrouve ainsi le système d’acteur identifié dans le cadre deprécédents travaux menés par Terres en Villes (Figure 19) sur les

enjeux alimentaires. Chacun des champs fait ainsi intervenir desacteursdifférents,n’ayantpaslesmêmeslogiques.Leschampsrelevantdesenjeuxsociauxsontavanttoutportésparlespouvoirspublicsetlesacteursassociatifsoudel’économiesocialeetsolidaire.Pourtant,desliensexistentdemanièreinformelleavecdesagriculteurs notamment. Inversement, concernant le système deproduction(agroalimentaire,distribution,production,gastronomie– tourisme), ce sont des acteurs du monde économique quiinterviennent.

Figure 19 : les acteurs du système alimentaire (source Terres en Villes)

Ce cloisonnement des champs se traduit tout d’abord par uneméconnaissancedesactionsetsoutiensdespouvoirspublics.Parexemple, sur les questions de l’alimentation, la coopération entrelesdifférenteschambresconsulairesapparaîtfaible.Demême,silescollectivitésauxdifférenteséchelless’emparentdelaproblématiquealimentaire,celaneparaîtpascoordonné.Enfin,laméconnaissancedespolitiquesalimentairesdel’Etat,sicen’estlesrecommandationsnutritionnelles, est révélatrice. Il n’est cependant pas inutile derappelerquechacundeschampsestloind’êtrehomogène.Pourtant, certains acteurs, de part leurs missions (collectivités,chambres consulaires) et leurs objectifs (notamment associationsenvironnementales)apportentdescroisementspossiblesentrelesdifférentschamps.

L’ADAYG présente un rôle singulier dans le système alimentaireactuel. Eneffet,du faitde sonapprocheagricolemais territoriale,elleintervientsurl’ensembledeschampsdemanièreplusoumoinsapprofondie(Figure20).Son rôle premier concerne avant tout l’accompagnement et lavalorisationdusystèmedeproductionagricolelocale,pourlequelelle a acquis une réelle expertise et une certaine reconnaissanceau niveau local, comme le confirme les entretiens, et au niveaunational.Lapromotiondesproductionslocales,axéesnotammentsur la diversification des exploitations, l’accompagnement deréseaux comme les fermes buissonnières ou encore la mise enplace d’évènements de promotion participent donc à renforcerl’identité du territoire. De même, la marqueTerres d’ici fait le lienentreproducteurs,restaurateursetcommercesdeproximité.Lelienavec lagrandedistributionestcependantenretraitactuellement.Enfin,elleintervientdefaçonponctuellesurlesenjeuxsociaux,via

34

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 35: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

lasemainedugoûtpourrenforcerlasensibilisationnutrition-santéouviasontravailsurlarestaurationcollectivepourrépondreàdesenjeuxd’accèssocial.

Figure 20 : implication de l’ADAYG dans le système alimentaire

Néanmoins,sonimplicationsurlesdifférentschampsrestesouventponctuelle et relève du renforcement des partenariats entre lesacteursdeterrain.Sonintégrationdansunsystèmedegouvernanceplus global favoriserait certainement un renforcement de sescompétencesetsurtoutdesliensentreleschamps.

35

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Page 36: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

36

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 37: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

37

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

II. Vers une politique alimentaire territorialisée ?

L’introductionrappelaitlesintérêtspourlesterritoiresdedévelopperdespolitiquesalimentaires.Entoutétatdecause,certainsacteurss’investissentpleinementsurcesenjeuxqu’ilsconsidèrentcommeessentiels.Onpeutciterlescollectivités,lesassociationsouencoredesindividus.

Sur l’Y Grenoblois, la proposition de développer une politiquealimentaire territorialen’apasété remiseencausepar lesacteursrencontrés qui sont avant tout des acteurs impliqués dans ladéfinition et la mise en œuvre de politiques et de stratégies.Cependant, contrairement au PaysVoironnais où la proposition asuscité une adhésion certaine, sur l’Y Grenoblois, les acteurs sontprêtsàs’investirdansdesprojetscommunssansréellementmontrerunintérêtfortpourdévelopperunepolitiquealimentaire.CommesurlePaysVoironnais,cesontlesassociations,lesconsommateursouencorelesacteursdel’éducationquisoutiennentpleinementleprojet.Inversement,lesacteursdumondeéconomiquesesententmoinsconcernés.Pourcesderniers,laperspectived’unepolitiquealimentairedeterritoiren’apparaîtnicommeprioritaire,nicommeun véritable enjeu. Que ce soient au niveau des professionnels(grossistes par exemple) ou des institutions, ils recherchent avanttoutdespartenariatspourdévelopper leursactivités. Ilssontalorsdavantage intéressés pour développer des partenariats bilatérauxaveclesacteursagricoleslorsquecelarejointleursintérêts.Seposeainsi lesmodalitésd’uneéventuellepolitiquealimentaire,c’est-à-dire, savoir qui peut ou doit piloter cette politique etégalement savoir si l’objectif affiché relève directement d’unepolitiqueglobaleouderenforcementdepartenariatsbilatéraux.En lien avec le portage politique, il apparaît essentiel de bienposer lesobjectifs stratégiquesqueseposent lesacteursderrièrelavolontédemettreenplaceunepolitiquealimentaire.Plusieurspointsdevigilanceontpuêtreidentifiés,surlesquelslesacteursdel’YGrenobloissouhaitants’investirsurlesthématiquesalimentairesdoiventrevenir.

Toutd’abord,ils’agitdebienidentifierleoulespublics ciblesdecespolitiques.Cettequestionseposesurtousleschampsdelapolitiquealimentaire.Avanttout,undesenjeuxprimordiauxdecespolitiquesvisentàpermettreunaccèssocialàl’alimentationpourtous.Ainsi,celas’adresseauxpopulationsapriorilesplusdéfavorisés.Pourtant,lespersonnesrencontréesrelèventuneplusgrandeprécaritéetunedemandealimentaireplusforte.Ainsi,ilapparaîtunearticulationàtrouverentrelesdispositifsd’aidealimentairequisontdéconnectésdescircuitscourtsdeproximitéetcescircuitsdecommercialisationjustement.Parailleurs,selon leou lespublicscibles, leshabitudeset comportements alimentaires diffèrent, questionnant ainsi lastratégieàadopter.Parallèlement, il est nécessaire de répondre aux « injonctionsparadoxales » de l’ensemble des consommateurs qui souhaitetoujoursplusdeproduits locauxetdequalitéàdesprixmoindre,d’ailleurs toujours moins cher (Legentil, 2007). Il faut notammentconsidérer que ce sont les catégories socio-professionnellessupérieures qui s’approvisionnent a priori davantage en circuitscourtsdeproximitéetsontlesplusreprésentéessurleterritoirede

l’YGrenoblois.Cesdifférentsobjectifsnesontpasnécessairementincompatiblesmaisdoiventêtreprisencompte.Enfin, trouver la bonne articulation entre favoriser l’accessibilitésociale à une alimentation de proximité et permettre auxagriculteursdevivredeleurtravailresteunvéritableenjeu.Ils’agitd’avoir des prix « abordables » pour les consommateurs et unerémunération«juste»pourlesproducteurs(CELAVAR,INRA,2010).Les différentes stratégies ou dogmes développés autour de cetenjeuenrévèlentlaprégnance.Eneffet,celaréinterrogelagratuitéalimentaire, les dispositifs d’aide alimentaire, l’accompagnementdes consommateurs dans leur ensemble et des producteurs… Ilfautparailleurs rappelerque lesactionsen faveurdescircuitsdeproximitépar l’ensembledesacteursvisentavanttoutàrépondreprincipalementàdesenjeuxsocio-économiquesdesexploitationsagricoles,etnonpasàdespréoccupationsalimentaires.Selonleoulespublicscibles,lesacteursàassocierpourlamiseenœuvredelapolitiqueserontnécessairementdifférents.

Parailleurs,laqualité des produitsestunepréoccupationcentraledes politiques alimentaires de territoire. Dans l’ensemble, lesproduitsdeproximité,enparticulierlesproduitsdelamarqueTerresd’ici, sontconsidéréscommeétantdequalité.Deplus, lavolontédepromouvoirlesproduitslocauxdanslesystèmealimentaireestfavorablementperçuepuisquecelapermetderenforcerlelienauterritoireetlelienproducteur/consommateur.Néanmoins,pourcertainsacteurs,notammentdumondeassociatif,les exigences en termes de qualité doivent être renforcées,les producteurs davantage accompagnés. Cela fait échos auxcollectivités qui souhaitent introduire des produits issus del’agriculturebiologiqueenrestaurationcollective.Surl’YGrenoblois,au-delàdel’agriculturebiologique,c’estbienlaqualitéglobaledesproduits, en lien avec les enjeux environnementaux notammentdu territoire, qu’il faut renforcer et mettre en avant. Cela renvoiedenouveauauxenjeuxprix,coûtdeproductionetrémunération,maiségalementauxenjeuxd’accèssocialetdesensibilisationdesconsommateurs à mieux consommer. Cela permettrait en effet,selon certaines personnes rencontrées, de dépenser moins. Iln’existepasd’élémentspouvantprécisercela.

Mais la qualité des produits se posent différemment en ce quiconcernelesenjeuxtouristiquespuisqu’ils’agitdemettreenavantdesproduitsdequalité,représentatifsdelarégionetpouvantêtrefacilement conditionnés et transportés. Actuellement, plusieursprofessionnels du tourisme se tournent vers des produits issusd’autresterritoiresLes enjeux liés à la qualité renvoient de fait aux questions de territoires et d’échelles qui se posent plus largement dans lecadredespolitiquesalimentaires.Elles renvoienttoutd’abordauxcompétencesetdomainesd’interventiondesdifférentsacteurset,par la même, au pilotage des politiques alimentaires. Au-delà dutourismepourlequellelienaveclesPNRduVercorsetdeChartreusenotamment est à construire, l’articulation entre les échelles est àréfléchir pour l’approvisionnement des territoires et de la régiongrenobloise.

Page 38: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

38

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Enfin, faisant écho aux précédents points, la place des circuits courts de proximité dans les politiques alimentaires suscitentdesdébats,enparticulierautourdesnotionsmêmedecircuitscourtsetdecircuitsdeproximité.Derrièrecela,c’estessentiellementlelienavecdescircuitsdecommercialisationtraditionnelsquiinterrogentleplus.Eneffet,pourbeaucoup,lescircuitscourtsdeproximitésontunealternativeauxcircuits longsdecommercialisationetdoiventdoncs’inscrireenopposition.Pourtant,aussibienpourfavoriserunereconnaissanceparlesconsommateursdesproductionslocalesetdulienavecleterritoirequepourpermettreunaccèssocialàtousàcesmêmesproductions, lacommercialisationpar lescircuitsdegrandeetmoyennedistributionsembleundesleviersimportants.Les grandes surfaces sont par exemple les premiers lieux desdépenses alimentaires et représentent 70% de celles-ci en 2006(INSEE,2006).Dans la perspective du développement d’une politique alimentaire, ces points de vigilance sont à mettre en perspective avec les territoires et volontés politiques développées, avec les acteurs du territoire pour agir sur différents leviers qui ont été identifié. Pour l’ADAYG, se pose la question de son intégration dans les politiques et du rôle qu’elle peut avoir.

A. Renforcer la cohésion du territoire

1. Renforcer le lien au localLes acteurs intervenant sur les enjeux alimentaires font référenceaulocalsoitpourdévelopperleursactions,soitpourjustifierdelanécessitédedévelopperunprojetcommun.Ilyavéritablementunerecherche du local,voiredelaproximitéaussibiengéographiquequerelationnelle.C’esttoutd’abordlefaitdesconsommateurs.Eneffet,l’émergencedescircuitscourtsetdescircuitsdeproximitérelèvededifférenteslogiques dont l’une d’entre elle est le lien au producteur et lelien au territoire… Mais la recherche du local est généraliséeauprès des professionnels. Les professionnels du tourisme font lapromotiondesproductionsetdesactivitésduterritoire.Lesacteurssociaux souhaitent renforcer le lien avec le territoire et permettreaux habitants de découvrir et de s’approprier le territoire. Lescommerçants et acteurs de la distribution communiquent biensouventlorsqu’ilss’approvisionnentauprèsdeproducteurslocaux.Enfin, les collectivités, voire chambres consulaires, mettent bienentenduenavantleurspérimètresinstitutionnelsoud’intervention.Pourtant,iln’yapasdereconnaissance ou de référence au local en tant que nécessité. Malgré les intérêts communs à favoriserla proximité entre producteurs et/ou commerçants, il n’existeactuellement pas de dynamique et donc pas de lien au territoirefort. Ainsi, chaque acteur intervient dans son champ d’activité.Parailleurs,cetteréférenceau localest renduedifficiledufaitdesdifférenteséchellesd’interventionetdelanotionmêmedeterritoire.Eneffet,surl’YGrenoblois,différenteséchellessesuperposent.Ellesrenvoientsouventauxcompétencesdéveloppées.Parexemple,lesacteurs communaux s’interrogent avant tout sur les productionsagricoles de leur commune. Les intercommunalités renforcent la

cohésiondeleurterritoire.Enfin,d’autresacteurs,commel’ADAYGoulesChambresconsulaires,ontunevisionpluslargequipeutallerjusqu’àl’échellerégionale.

Iln’yaainsipasd’adhésioncommuneàunprojetdeterritoiredanslequelchacunpourraits’impliquer.L’adhésionàunprojetcommunsemble pourtant être un pré-requis pour aboutir à une politiquealimentaireterritorialisée.Ilfautainsicréerlesconditionsdesynergieet faire naître et reconnaître un intérêt commun. Cela nécessitecertainement un changement de position et de comportementde la part de chacun. Si la diffusion et la construction d’unemarquecommunerestentdifficiles, l’idéed’unechartecommunede territoire a été évoquée plusieurs fois. Surtout, cela nécessiteune impulsion des collectivités, en premier lieu desquelles lescommunesetintercommunalités.

2. Confirmer l’implication du binôme commune/intercommunalitéLespouvoirspublicsontunrôleparticulierdanslaconstructiondusystèmealimentaire.Celui-cinesefaiteneffetpasspontanément,ou que partiellement. C’est dans l’impulsion d’une dynamiquecommune, la mise en relation des acteurs et l’accompagnementdes politiques alimentaires que se joue leur rôle. De part leurscompétences et leurs échelles d’intervention, les communes etlesintercommunalitéssontlesacteursquipeuventpromouvoiretmettreenœuvreunepolitiquealimentaire.

Le rôle primordial du binôme intercommunalité – communesPour coordonner une action territoriale en faveur des enjeuxalimentaires, il faut parvenir à décloisonner les différents champsde l’alimentation, en particulier, les champs sociaux, les champsdelaproductionetfairelelienavecleschampsdelagastronomieet tourisme. Outre le fait qu’elles sont légitimes pour définirles orientations de leur territoire, les collectivités possèdent lescompétencespourrépondreauxdifférentsenjeuxetimpliquerlesacteurs.L’implicationdescommunesportedavantagesurlesenjeuxsociaux(politique de la ville, restauration collective, centres sociaux…),celle de l’intercommunalité sur le système de production etla distribution (aide aux entreprises, animation des unionscommerciales). La distinction n’est cependant pas si nette. Parexemple, l’agglomérationduPaysVoironnaisporte laquestiondel’équilibre social, donc la politique de la ville, les loisirs ou encorede la petite enfance… Inversement, les communes participent àl’animationdeleurterritoire,notammentvialesfoiresagricolesparexemple,etsontporteursdeprocéduresoudispositifstransversaux(Agenda 21, Plan Climat Energie) dans lesquels peuvent s’insérerlesenjeuxalimentaires.Cescollectivitésdéveloppentd’ailleursdespolitiquestransversales,notammentenlienaveclespréoccupationsenvironnementales.Ellesontunrôlestructurant.Onremarqueeneffet que l’ensemble des initiatives évoquées sur les champs del’alimentationsefontavecl’aidedesfinancementsdecelles-ci.

Page 39: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

39

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

La coopération entre communes et intercommunalité existe defait au sein des différentes intercommunalités de l’Y Grenoblois.Elle se fait par exemple sur les problématiques de nutrition-santéau sein de Grenoble-Alpes Métropole puisque l’intercommunalitémaiségalement5communesontdéveloppéuneprocédured’ASV.SurlePaysVoironnais,danslecadreduprojetRururbal,aétélancéun appel à projet « Du champ à l’assiette » par la Communautéd’Agglomération du Pays Voironnais en lien avec les quartiersclassésenContrat urbain de cohésion socialeetdonclescommunesquipilotentlapolitiquedelaville.Néanmoins,cettecoopérationmérited’êtrerenforcéepourfavoriserle croisement entre les enjeux sociaux et les autres champs del’alimentationnotamment.Surtout,ilestprimordialqu’ellerépondeàunobjectifpolitiquecommun.

L’adhésionetl’implicationdesintercommunalitésetdescommunesde l’Y Grenoblois apparaissent comme un préalable à la mise enœuvre d’une politique alimentaire. Elles ne semblent néanmoinspassuffisantedufaitequedenombreuxacteursetenjeuxrelèventd’échellepluslarge.

3. Renforcer la place de l’Y GrenobloisLes questions liées au développement et au maintien del’agriculture,àl’approvisionnementalimentairedesterritoiresetdesagglomérationsouencoreaudéveloppementtouristiqueobligeàraisonneràuneéchelleglobaledépassant l’échelleterritoriale.Parexemple,concernantl’approvisionnement,lesréflexionsautourdesoutils de transformation et distribution peuvent, voire doivent, sefaireàdeséchellesdépartementalesourégionalesenlienaveclespréoccupations des structures intercommunales. Celles-ci restenteneffetunéchelondedéveloppementprivilégié.Au-delà des enjeux alimentaires, le développement desagglomérations doit tendre à renforcer la prise en compte del’inter-territorialité. Il s’agit alors de faire valoir les spécificitésintercommunales tout en partageant l’appartenance de fait àune agglomération : transports et déplacements pendulairesnotamment. Ainsi, se développent en France des réflexions inter-SCoT.Aproximitédelarégiongrenobloise,lacoopérationdequatreintercommunalités de la métropole lyonnaise est également unexemple.

Surlarégiongrenobloise,laplacedel’YGrenobloistientuneplaceparticulière (Figure 21). Tout d’abord, ce territoire d’interventiondel’ADAYGnotammentapparaîtcohérenttantpourrépondreauxenjeuxagricolesquepourrépondreaubesoindedéveloppementdesterritoires.LeSCoTdelarégiongrenobloisereprendd’ailleursenpartiel’YGrenoblois,mêmes’ilestpluslarge.Surtout,l’YGrenoblois,enparticulierl’ADAYG,aacquisunecertainereconnaissance institutionnelle du fait de son historique. En effet,bien que les acteurs ne sachent pas toujours exactement à quoicorrespond l’Y Grenoblois et qu’il existe souvent des confusionsnotamment par rapport aux politiques menées, tous connaissentetévoquentl’YGrenoblois.Certainsconnaissentplusprécisémentl’ADAYGetsastratégieenfaveurdel’agriculture.Unplusfortportage

politiquepermettraitderenforcerlalisibilitédel’YGrenoblois.Enfin,justementenlienavecl’ADAYG,denombreusesactionssontdéveloppées sur le territoire de l’Y Grenoblois. La marque Terresd’iciestunemarqueregroupantdesagriculteursdeceterritoire.Lasemainedugoûtpilotéparl’ADAYGfaitégalementréférenceàl’Y.

Figure 21 : situation de l’Y Grenoblois (source : Géoportail, réalisation graphique : S. Alcaix)

Néanmoins, si les politiques alimentaires, comme précisé dansl’analysedesdifférentschamps,doiventêtreraisonnéesàl’échelledel’YGrenoblois,enlienaveclescommunesetlesintercommunalitésincluesdanslepérimètre,ellesobligentàavoiruneréflexionàuneéchelle plus globale. En effet, pour chacun des enjeux, certainsacteurs interviennent à des échelles plus larges, acteurs aveclesquels, il peut être nécessaire de développer une réflexion et/ou des partenariats. Concernant l’approvisionnement en produitsalimentaires par exemple, plusieurs échelles sont à considérer. S’ilest bien entendu envisageable, voire souhaitable, de renforcerl’approvisionnement et la consommation sur l’Y Grenoblois,cela ne pourra répondre à l’ensemble de la consommation etdes enjeux. Parallèlement, cet approvisionnement entraine desréflexions sur la logistique à mettre en place. Sur ces questionslogistiques (plateformes par exemple), beaucoup d’acteurs auniveaulocaletnationalsoulignentlanécessitédenepasmultiplierces structures ; certains prônent ainsi une réflexion régionale,en lien avec les territoires. L’exemple de la légumerie illustre parailleurs bien le fait que l’approvisionnement peut dépasser l’YGrenoblois.Enfin,lesproducteursapprovisionnantactuellementl’YGrenoblois,notammentlagrandedistributioncommelemontrelesentretiens, proviennent de territoires voire départements voisins.Les aspects gastronomie/tourisme sont également à mettre enperspective avec l’image plus globale de la région comme cela aété déjà précisé. D’une part, les produits alimentaires font partied’uneoffretouristiquequiest fortementaxéesur laprésencedesmontagnesnotamment.D’autrepart,entermegastronomique,desproduits phare, notamment les fromages, sont issus de territoirevoisin mais peuvent être rattachés à l’agglomération grenobloise.La prise en considération des parcs naturels régionaux (PNR)notamment est à mettre en avant.La politique alimentaire qui

Page 40: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

40

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

pourraitêtredéveloppéesur larégiongrenobloisepasseainsiparunrenforcementduterritoireYtoutenayantuneattentionetunepréoccupationinterterritoriales.

Néanmoins, les intercommunalités peuvent s’appuyer sur uneéchelle territorialevoiredes structurespréexistantes.Restealorsàdynamiserceterritoireetàlerendretoujourspluscohérent.

B. Mobiliser les forces en présence

Autour d’un projet alimentaire commun, il s’agit alors de susciterl’adhésiondesacteursetdecréer lesconditionsdegouvernance,en distinguant les différentes échelles d’intervention des acteurs.Par lamême, il seraplusaisédecréerdes liensentre leséchelleset les acteurs pour répondre aux différents défis des politiquesalimentaires.

1. Créer les conditions de gouvernanceRaisonner la politique alimentaire à l’échelle de l’Y Grenobloisobligedefaitàconsidérerunedoubleéchelled’intervention:cellede l’Y Grenoblois, celle des intercommunalités. Sur l’ensemble dela politique à mener, l’échelle de l’Y Grenoblois apparaît plusappropriée pour définir les grandes orientations et les principauxobjectifs.Cetteéchellepermetégalementlamiseenœuvred’axesoud’actionsde lapolitique,dans lacontinuitédecequiestdéjàengagé dans le cadre des politiques agricoles ou dans d’autresregistres, par exemple l’adhésion commune des producteurs,commerçantsouencorerestaurantsàl’appartenanceduterritoire.Cette échelle suppose une articulation particulière entre lesintercommunalités. Celles-ci doivent en effet définir un projetcommun. Pour ce faire, elles peuvent s’appuyer sur une structurepréexistante,enl’occurrencel’ADAYG,quiestlégitimepourintervenirsurlesquestionsalimentairesetpossèdeunecertaineexpertisedudéveloppementlocalgrenoblois.Ellespeuventégalementimaginerd’autresmodalitésd’articulation.Entoutétatdecause,ledéveloppementdupartenariatsupposedes’interrogersurlesdifférentsniveauxetsurl’implicationdesacteurs.L’éventuelle politique alimentaire doit être un projet partagé quinécessited’associerlesacteursàlaconstructionetlaréflexion.Lesautrescollectivitéspeuventêtreassociées,enpremierlieudesquelsleConseilGénéraltrèsimpliquésurcesquestions.Lesreprésentantsdes acteurs économiques, via les chambres consulaires parexemple, lesassociationsoureprésentantsde lasociétécivile,quiont souvent une vision transversale, et enfin le monde agricolequiauneplaceparticulièredanslamiseenœuvred’unepolitiquealimentaire peuvent participer à construire un projet commun.L’ADAYG possède alors une place particulière. En effet, les acteursrencontrés rappellent la nécessité d’avoir un pilote identifié de lapolitiquealimentaire.L’ADAYGpeutjouercerôle,àconditiond’uneadhésioncomplètedesdifférentescollectivités.Lamiseenœuvredeceprojetpourraalorss’appuyersurdesacteurscomplémentaires(Tableau5).

L’Etat tientuneplaceparticulière.C’estdavantagepardestravauxet des échanges entre les Communautés d’Agglomération et laDirection Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de laForêtquepourra se faire le lienentre lapolitique territorialeet lal’applicationdelapolitiquenationale.

Tableau 5 : les acteurs de l’alimentation sur l’Y Grenoblois

Cependant, l’éventuelle politique alimentaire doit être articuléeavec l’échelle des intercommunalités qui doivent s’emparerpleinement de ces thématiques. A ce niveau peut alors se créerunedéclinaisondelagouvernancealimentaireautourdubinômeintercommunalité/commune.Sur le Pays Voironnais par exemple, la Communauté d’agglomération est un des acteurs principaux dans la miseen œuvre des actions menées sur les enjeux alimentaires aussibien par sa politique agricole déjà ancienne par exemple queparson implicationdans leprojetRururbal.Elleestévidemmentlégitime pour amener à structurer une politique alimentairesur son territoire. Cela correspond en effet aux ambitions déjàdéfiniesdans leprojetdeterritoire,construitenpartenariatavecles communes. La politique alimentaire renvoie par ailleurs desdispositifs et compétences dont dispose déjà la communautéd’agglomération(Figure22).Sur les enjeux alimentaires, il s’agit donc pour la communautéd’agglomérationd’articulersesdifférentespolitiquescommecelaadoncdéjàétéfaitdanslecadreduprojetRururbalenproposantune action commune entre politique agricole et politique dela ville. Le renforcement du lien entre les services politiqueéconomique,politiquedelaville,tourismepourraitainsifavoriserl’affirmationd’unepolitiquealimentaire,puisquecelapermettraitd’associerpluslargementlesacteurséconomiquesdesterritoires,ce qui est aujourd’hui la faiblesse des marques territoriales en

Acteurs associés à la politique

-Collectivités:intercommunalité,conseilgénéral-Représentantsdumondeagricole-ADAYG-Chambresconsulaires- Associations environnementales et associations deconsommateurs…- Autres acteurs : professionnels du tourisme, réseauéducation/santé…

Acteurs relais -Collectivités-Centressociaux-Centresdeloisirsetd’accueil-Professionnelsdutourisme-Mondeagricole-Associations-…

Acteurs à mobiliser

-Diététiciens,médecins-Enseignants-Associationsenvironnementales-Conseillerssociauxetfamiliaux-Restaurateurs-Jardiniers,Brind’Grelinette-…

Page 41: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

41

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

France.Ilestnéanmoinsnécessaired’associeretfédérerlesautresacteursàlapolitiquealimentaire.

Figure 22 : Politiques sectorielles du Pays Voironnais

En premier lieu, ce sont les communes qui restent l’échelonprincipal de proximité identifié par les habitants, et sont doncdes partenaires privilégiés pour la politique alimentaire. Ellesinterviennent sur de nombreux champs, mais plusieurs niveauxpeuvent être envisagés dans la construction du partenariat.Par exemple, seulement trois communes sont actuellementconcernéesparlapolitiquedelaville(Voiron,MoiransetVoreppe),mais toutes le sont sur les questions de restauration collectiveparexemple.Pourdévelopperlesservicesdeproximité,leprojetde territoire identifiedespôlesurbainsavec lesquelspourrait seconstruirelapolitique.

L’articulation entre les différentes échelles reste à préciser. Celadevra par ailleurs s’ajuster en fonction des thématiques quipourrontêtredavantageportéeàl’unedeséchelles.Lafigure…présentedesexemplesdefaçonnonexhaustived’actionspouvantêtrecoordonnéesselonleséchelles.

Figure 23 : articulation des échelles pour la politique alimentaire

Néanmoins, derrière la structuration de la gouvernance, se poselaquestionduoudesdispositifsetprocéduresàmobiliserpourmettreenœuvrecettepolitique.Al’échelledesintercommunalités,

il apparaît en effet nécessaire de bien les identifier pour unemeilleureappropriationpar lesacteursethabitantsdu territoire.Pourlesintercommunalités,plusieurspossibilitésexistent:Agenda21,PlanClimatEnergie,AtelierSanté-Ville.Surtout,ilestnécessairequecettegouvernancetrouveunéchoauniveaudesterritoiresetqu’ellesuscitedesliensentrelesacteurs.

2. Renforcer les liens entre les acteurs

Favoriser l’interconnaissance et formaliser les partenariatsAu niveau du territoire, les acteurs impliqués dans la mise enœuvre des actions et des initiatives ont d’ores et déjà noué desliens entre eux comme le montrent tous les exemples évoquésprécédemment. Pourtant, un des freins souvent identifiés estla méconnaissance des actions ou de l’offre qui existent sur leterritoire. Ce constat peut être fait aux différentes échelles duterritoire et au sein des différentes institutions. Un des défis despolitiquesalimentairesrelèveavanttoutdudéveloppementd’uneinterconnaissancesurlespersonnesressources,lespersonnessurlesquelless’appuyeroulespersonnesàmobiliser.

Au-delà de cela, les champs apparaissent distincts alors quecertains acteurs interviennent de façon transversale. Au niveauinstitutionnel, les chambres consulaires accompagnent desacteurs qui interviennent sur différents champs par exemple.Resteàsavoircommentcelles-cisontprêtesàs’investir.L’ADAYGprésente également une particularité puisqu’elle porte bienentendu lechampde laproductionetdescircuitsdeproximité.Maissesactionssontplus largesensoutenant l’agritourisme,enfavorisantuneanimationagricoleterritoriale,enpréconisantuneimplicationplus fortesur la restaurationcollectiveouencoreentravaillantavecd’autresacteursdesterritoiresdutourismeetdeladistribution.Parailleurs, lemondeassociatifparticipeàrenforcerles liens entre les champs. En effet, leurs revendications sontsouventenlienaveclespréoccupationspour ledéveloppementdu territoire et pour les consommateurs. Enfin, sur le terrain, onpeut rappeler que les agriculteurs interviennent sur plusieurschamps,ainsiquelesrestaurateursparexemple.

Page 42: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

42

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Cham

bres

cons

ulaire

sAD

AYG

Resta

uran

tsFigure 24 : le renforcement du système d’acteurs des politiques alimentaires

Ilestparailleursnécessairedeprendreencomptelesinitiativesetacteursintervenantàuneéchelleplusglobale,d’autantplusquecelles-cipeuventêtrecomplémentairesdecequipeutsefaireauniveaulocal.

Des facteurs extraterritoriaux à prendre en compteLesactionsetenjeuxalimentairesne relèventpasseulementduterritoirecommecelaaétéprésenté.Sur les enjeux sociaux, les pouvoirs publics, qui ont un rôleimportant, ne sont pas directement liés au territoire. En premierlieu, c’est l’Etat qui porte la thématique de l’alimentation et quirenforce ses compétences sur ces questions. Il fait d’ailleurs lelienentreenjeuxsociauxetagriculturepuisquec’estleMinistèredel’agriculturequiapriscompétencesurl’alimentation.Ilprôneégalementledéveloppementd’uneculturealimentairecommune,en valorisant notamment les sites du goût. Les leviers identifiéssontdansl’ensemblelesmêmesquesurlesterritoires.Néanmoins,cette politique relève davantage de l’échelon régional. En outre,jusqu’àprésent,cettepolitiquen’associepas lescollectivités.Surl’Y Grenoblois, il s’agit donc de trouver une articulation entreles compétences locales et cette politique pour en garantir lacomplémentarité. Se pose néanmoins la question de la banquealimentaire. Le Conseil général apparaît également comme unacteur moteur en soutenant une alimentation durable et deproximité,enrenforçantlepoidsdusecteursocialetsolidaire.Concernant la distribution alimentaire et l’industrie agroalimentaire,

le système et les orientations économiques sont les premiersfacteursdedéveloppement.Defait,celanerelèvepasdirectementduterritoire.

La mise en place d’une politique alimentaire territorialiséepasse ainsi par la prise en compte du système d’acteurs et durenforcementdespartenariatsexistants(Figure24).Lesenjeuxsontdoubles : créer une dynamique et renforcer l’interconnaissance,avec une application immédiate, tout en construisant unepolitiquealimentairesurlelongterme.

3. Répondre aux principaux leviers des politiques alimentairesCommevuprécédemment,lesenjeuxalimentairesfontintervenirde nombreux champs et de nombreux acteurs. Actuellement,les liensentreeuxrestentencoreponctuels.Ainsi,aboutiràunepolitique alimentaire ambitieuse demandera certainement deprocéder par étape. Il s’agit donc tout d’abord de bien définirlesobjectifset lesprioritésdecettepolitique,pouraboutiràunconsensusàterme.

En lien avec les points de vigilance évoqués précédemment,trois grands défis apparaissent pour développer une politiquealimentaireterritorialisée.

Pourchacundestroisdéfis,ladéfinitiondelapolitiquealimentairepeutseconstruireensoutenant et accompagnant des actions concrètes et immédiates tout en renforçant une réflexion

Page 43: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

43

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

globale sur le plus long terme. Elle trouve une articulationsystématiqueentreéchelleglobale,notammentl’YGrenoblois,etéchelledel’intercommunalité.

Diminuer les inégalités sociales et renforcer les échanges sur le territoire

Les politiques alimentaires concernent plus particulièrement lesenjeuxsociaux.Au-delàdel’alimentationàproprementparlée,lesactionsetattentesdesacteursrelèventdavantaged’échangesetdedécouvertesur leou lesterritoires.Ceséchangesconcernentaussibienl’alimentationquelesactivitésoulacultureduterritoire.

Ladiffusiondesinformationsdesdifférentesattentesetdesactivitésduterritoiredoitpermettredeleverlefreindelaméconnaissancemutuellesurleterritoire.Laprésentationdesoffresdeproduitsetdevisitespeutdoncêtrediffuséepluslargement(dépliantTerresd’icioudesproducteurs,informationsurlessitesinternet,auprèsdesprofessionnelsdutourisme…).Larencontreentrelesacteurspeut également favoriser une interconnaissance. La définitionet lamiseenvaleurde l’offreoudesactivitéspeuvent se faireàl’échelledel’YGrenobloisavecunrelaiauniveauintercommunalvoirecommunal.Lesécolesparexemplepeuventêtreunvecteurdediffusiond’informationauprèsdel’ensembledelapopulation.

La promotion et l’accompagnement des rencontres et deséchanges participeront fortement à la cohésion du territoire.Les visites des activités et des fermes sont en effet fortementappréciéesdel’ensembledesacteurs.Les différents acteurs rencontrés sont en attente de rencontresentre urbain et rural (animation, fête…), de rencontresintergénérationnelles, en particulier sur l’alimentation, pourenrichirlaconnaissancedel’histoireduterritoire.Ilpeutainsiêtreévoquél’idéederenforceretpoursuivreceséchanges,parailleurssoutenusdans lecadrede la semainedugoûtparexemple.Lesjardinssontparailleursdesbonslieuxd’échangescommecelaasouventétésoulevé.Sur l’alimentation, ces échanges pourraient donner lieu à uneconcrétisation en renforçant des aspects culturels. La volontéde développer des livres de recettes avec un travail communest souvent mise en avant. Sur d’autres territoires, des activitésculturelles ont pu être développées sur des fermes. Comme surd’autres territoires, les acteurs de l’enseignement ne semblentactuellement pas impliqués. De même, le lien avec le mondedelaculturen’apasétéabordéalorsqu’ilpeutêtreunemanièrepédagogiquedesensibiliserlespopulations

Enfin,undesprincipauxleviersd’actionsrestel’accèsphysiqueàl’alimentationetauxproduitslocaux.Laréflexionautourdecettequestion peut être abordée de manière immédiate en facilitantunapprovisionnementdeproximitédefaçonponctuelle,lorsdela semaine du goût, mais également lors d’autres évènements.Elle doit également s’opérer sur un plus long terme. Des pistesderéflexionexistentqu’il resteàmettreaudébat :bonsd’achat,organisation d’un approvisionnement solidaire auprès desjardiniers pour l’épicerie, organiser la demande, développer dessystèmesdepaniers…

On remarque ici que c’est à une échelle globale que peuvent

êtreenvisagées lamutualisationdes informationsetdesactionsmenéesparlesdifférentspartenaires.Néanmoins,tantdanslamiseenœuvreetlesfinancementsetdansladiffusiondel’information,leséchellesintercommunalesetcommunalesrestentimportantes: animation, relai auprès des centres sociaux ou maisons dequartiers… Elles interviennent également plus spécifiquementsurl’accompagnementsoitdesjardinscollectifs,soitdesépiceriessolidairesparexemple.

Développer des partenariats commerces / tourisme / agriculture

Cedéfirelèvecertainementd’untravailsurlemoyenterme,voirelelongterme.

Néanmoins, dans l’immédiat, un des freins à lever concerne denouveau la méconnaissance entre l’offre et la demande et doncla diffusion des informations. Mais, étant donné que certainsdéveloppent déjà des partenariats économiques, ce n’est passeulement une méconnaissance mais également une volontésur laquelle la politique alimentaire peut intervenir. En effet, lesrestaurateurs ou commerçants volontaires s’approvisionnentd’ores et déjà au niveau local. Un travail de sensibilisation peutdonc s’opérer. Inversement, l’étude pilotée par la Chambredes Métiers et de l’Artisanat (CMA) devrait permettre de mieuxidentifierlesattentesdesartisanspourlesfilièresviande.Concernantcedéfi,l’aspectéconomiqueestàprendreencompte.Néanmoins, il s’agit aussi de montrer les intérêts communs quiexistent,vialamiseenplacedegroupesmulti-acteursparexemple.

Il s’agit par ailleurs de rendre lisible l’offre en commerces etagriculture de proximité auprès des consommateurs et/outouriste.Ladiffusiondesinformationsvia lesacteurstouristiquesadéjàétéévoquée.Laconstructionetlaparticipationàunprojetcommunpeutêtrefédérateur.Surlelongterme,l’identificationetl’organisationdel’offreagricolede proximité et de qualité pourrait faciliter l’approvisionnementdescommercesdeproximité.

Pour envisager une véritable dynamique gastronomique,touristique et culturelle, l’échelle à privilégier reste une échelleglobale qui va même certainement au-delà de l’Y Grenoblois. Ilsuppose certainement un travail d’échange et de concertationentre différents acteurs institutionnels. En effet, par exemple,l’ADAYG et la CCI mènent des actions similaires en parallèle,notammentsemainedugoûtetlacampagnedecommunication« Mon commerçant, mon environnement ». Cela se retrouveégalement sur la mise en relation des acteurs viaTerres d’ici oula plateforme virtuelle Ecobiz. Sans nécessairement fondre lesactions, la mise en place d’une réflexion commune pourraitpermettre de mutualiser des moyens, renforcer les liens entreacteursduterritoiretoutenconservantchacunleurspécificité.

Travailler sur l’approvisionnementL’approvisionnementdel’agglomérationenproduitsdeproximitéresteundesprincipaux freinsà lamiseenplaced’unepolitiquealimentaire territoriale et nécessite de poursuivre les politiquesagricoles menées, en particulier sur la commercialisation et laqualité des produits. Le renforcement de la coopération doit se

Page 44: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

44

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

poursuivre avec les territoires de proximité, que ce soit au seinde la région urbaine grenobloise, avec les PNR ou au-delà. Laréflexion doit par ailleurs se faire en articulation avec d’autreséchellesterritoriales(département,région)etlescollectivitéspourplusdecohérenceàuneéchelleglobale.Cependant, lavolontéde construire un approvisionnement de proximité doit êtreréaffirmée.

Au-delà de l’approvisionnement du territoire, c’est l’accèsà l’alimentation pour les populations qui présente un déficonséquent.Lesdifférentscircuitsd’approvisionnementpeuventêtreabordés.Larestaurationcollectiveconstitueunaxed’actionprivilégiéquiapparaîtencoreenretraitdanssonapprocheglobale,c’est-à-direpermettant aussi bien d’avoir une alimentation de qualité et dedévelopper des actions de sensibilisation. Pourtant, une volontéexisteetdesactionssontmisesenplace(MangerbioIsère,Charterestaurationcollectivedel’ADAYG).La restauration traditionnelle présente par ailleurs un potentielconséquent et intéressant en termes de débouché pour lesproducteurslocaux.Lamiseenévidencedecedébouchépourraitpermettre de sensibiliser des agriculteurs à s’orienter vers cescircuitsdecommercialisation.

Surcedéfi,seposeparailleurslaquestiondupartenariataveclaGMSpourpermettredeproposerdesproduitslocauxsurleslieuxd’achatdelaplupartdelapopulation.Au-delàdesconsidérationspolitiqueset/ouéthiques,laréflexionpeutêtreenvisagéeàmoyenterme(expérimentation)commeàlongterme(constructiond’unpartenariatavecorganisationdel’offrepourrépondreauxattentesdelaGMS).

Enfin,pourlespopulationsendifficulté, laquestiondesprixdoitêtreabordéemaisrelèvedepolitiquesplusglobales.

Defaçonplusglobale,cettequestiondel’approvisionnementdeproximitédoitêtrerenforcéeauniveauduterritoireetdoitfigurercommeétantunobjectifstratégique.Lesréflexionssurlesenjeuxalimentaires sont de plus en plus mises en avant au niveau despolitiquesagricolesaussibienàl’échelleeuropéennequesurlesterritoires. Les territoires doivent d’autant plus s’en emparer queceladoitfavoriserunearticulationentrecircuitscourtsetcircuitslongspourraisonnerunapprovisionnementdeproximité.Au-delà de ces trois grands défis, il apparaît nécessaire sur unplus long terme d’arriver à articuler les différents circuits decommercialisation(Figure25)pourarriveràrépondreauxattentesde l’ensemble des consommateurs, qu’ils soient convaincus ousensibilisés par la nécessité d’une consommation de proximitéouqu’ilssoientplutôtenattented’unealimentation.Parailleurs,arriver à créer un lien entre enjeux sociaux et développementculturelduterritoireconstitueraitunvéritableaboutissementdespolitiquesalimentaires.

Figure 25 : les enjeux à long terme des politiques alimentaires

C. Interroger la place de l’ADAYG

L’ADAYGestunestructureessentielledanslesystèmealimentairede la région grenobloise. Cela provient tout d’abord de sonimplication historique sur l’Y Grenoblois et sa propension àfédérer les acteurs de mondes différents. Outre le fait qu’ellealliemondeurbainetcollectivitéetmondeagricoleetchambred’agriculture, elle rassemble plus largement et est reconnue parles différents acteurs du territoire comme pouvant porter unepolitiquealimentaireterritorialisé.Lasemainedugoûtrassembled’ailleurslargementlesacteursduterritoire.Soninterventionsurl’YGrenobloispermetenoutredelégitimerceterritoire.Par ailleurs, son objet, l’agriculture périurbaine, l’intègre de faitdans la réflexion alimentaire du territoire. Néanmoins, ce sontavant tout les politiques et actions qu’elle porte qui justifie saplace particulière au sein d’un éventuel système alimentaire etsa volonté de promouvoir ce système. En effet, en structurantet accompagnant les producteurs et la marque Terres d’ici, elleparticipe à structurer l’approvisionnement ; en sensibilisant lescollectivités et portant la question de la restauration collective,elle mobilise des leviers des politiques alimentaires ; enfin, elleintervientsurdifférentschampsdel’alimentation.

Pourtant,silesystèmealimentaireresteàconstruire,laplaceetlerôledel’ADAYGdanslaconstructiondeceprojetresteégalementàpréciser.

1. Le développement d’une politique alimentaire interroge la place de l’ADAYGSur l’Y Grenoblois, deux grands défis apparaissent pour à termegarantirlamiseenœuvred’unepolitiquealimentaire:rassembleretfédérerlesacteurs,raisonneretaccroitrelaproductionagricoledeproximité.Les solutions, ou du moins les méthodes, pour relever ces deuxdéfisdépendententreautresdelavolontédescollectivitéslocales.Siunemiseenperspectivedesdifférenteséchellesterritorialesest

Page 45: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

45

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

nécessaire, l’Y Grenoblois apparaît donc pertinent. Reste alors àdéfinirlesmodalités.

Si les différentes collectivités de l’Y Grenoblois reconnaissentl’enjeu alimentaire comme étant primordial, alors la place del’ADAYG se pose selon différents scénarios autour de ces deuxprincipauxdéfis.

Figure 26 : Place de l’ADAYG dans un système alimentaire territorialisé

Sil’approvisionnementdeproximitén’augmentepas,cequiresteprobable si cet enjeu ne devient pas une priorité des acteurslocaux,lerôledel’ADAYGpeutêtredouble.L’ADAYG a en charge le pilotage d’une politique alimentaireterritorialiséedontl’objectifpremierestdefairetravaillerensemblelesacteursduterritoire.Sonrôleestalorsdefairereconnaître l’YGrenobloiscommeterritoire légitimeet territoired’adhésionparchacun.Elledoitrassemblerautourdeceterritoirepourarriveràdévelopperuneplusvalueterritoriale.Pourcefaire,laconstructiond’un système de gouvernance alimentaire, de groupe de travailet d’échange et la mise en avant d’un engagement communestessentiel.Undes leviersconsistealorsà renforcer l’imageduterritoireetendonneruneimagealimentaire.L’ADAYGpeutparailleursfairepartied’unsystèmed’acteurs,auquelcas,ellepeutfairevaloirsesactionsetstratégiesdéjàdévelopper: accompagner les producteurs, favoriser les échanges, faire lapromotionetladiffusiondesexploitations,desproductionsetdesactivitéslocales.Ellepeutparailleursdévelopperd’autresactionsponctuelles,notammentsurlesenjeuxsociaux.

Le renforcement de l’approvisionnement de proximité peutnéanmoins être perçu comme une priorité et un objectif àatteindre.Danslecasoùl’ADAYGpilotecettepolitique,enplusdemettreenréseau les différents acteurs et de les fédérer autour d’un projetcommun,sonrôlepeutêtreliéàl’articulationentrecircuitscourts,circuits longs et approvisionnement de proximité. Ce travailconcerne plus particulièrement les enjeux liés à l’accessibilitésocialepuisquecesonteuxquiprésententlesprincipauxleviers.Parallèlement, cela impliqueégalementquesepose laquestiondelaqualitédesproductionsagricolespourleterritoire.Sil’ADAYGestintégrédansunsystèmealimentaire,l’enjeuconsisteessentiellement à raisonner et structurer cet approvisionnementde proximité pour renforcer la place et le rôle des territoireset pour faire valoir les productions de l’Y Grenoblois. Elle est

légitime pour poser les bases de la construction d’un systèmed’approvisionnementetd’endéfinirlesmodalitésavecd’autres.

Laplaceetlerôledel’ADAYG,commecelaestdéjàlecas,setrouvecertainement entre ces différentes possibilités. Les orientationsqu’elle prendra dépendront d’une part des priorités qu’elle sefixera, d’autre part de sa capacité à fédérer ses membres autourdesonprojet.Quoiqu’ilensoit,pour l’ADAYG, il fautpousseretpromouvoir lesenjeuxalimentaires, fairevaloirsonexpérienceetexpertiseetsacapacitéàdécloisonnerlesacteurs.Ils’agitégalementdecombinerdes actions avec des impacts immédiats et une réflexion sur leplus longterme,d’autantplusqueleprocessusdegouvernancealimentairedoitseconstruire.

2. Le développement d’unepolitique alimentaire interroge la stratégie et les actions de l’ADAYGLa stratégie de l’ADAYG sur les questions d’économie agricoleporte aussi bien sur l’accompagnement de la commercialisationquesurladiversification(fermebuissonnièreparexemple).Ainsi,cettestratégies’intègredansdifférentschampsdel’alimentation.Pourtant, On remarque que les attentes sont encore fortes parrapportàl’approvisionnementdeproximité,parrapportàl’accueilàlafermeetparrapportauxéchangesagricole/urbain.Demême,silespartenariatsaveclesprofessionnelsdutourisme,parexemple,existent, aussi bien au niveau institutionnel (office de tourisme)etdesacteurs locaux(synergieagriculteurs/restaurateursdanslecadredelamarqueTerred’ici),ceux-cirestentaprioritroplimitéspour conforter tant une reconnaissance territoriale forte qu’unepolitiquealimentaire.Ainsi, il apparaît important pour l’ADAYG de renforcer les liensqu’elle a pu développer directement ou qu’elle a pu aider àdévelopperentrelesacteurs.Celapasseainsiparlaconstructiondelienetderéflexionbilatéraleavecdesacteursinstitutionnelspourentrevoiretfairevaloirdesenjeuxetdesobjectifscommuns.Cesréflexionscommunespourrontcertainementpermettredecréeruneinterconnaissanceentrelesacteursdeschampsalimentaires.En parallèle, il est nécessaire de mieux diffuser et mettre enavant les actions menées et l’offre agricoles et agritouristiquessur le territoire, tant auprès des professionnels qu’auprès deshabitants.L’ADAYGaeneffetbasésastratégieetsapolitiquesuruneapprocheterritorialeàlaquelleilfautfaireadhérerlesautresacteurs. Cela n’exclut cependant pas d’articuler cette approcheterritorialeavecuneapprochefilière.Néanmoins,pourconsoliderlapriseencomptedel’agricultureparlespolitiquesterritorialesainsiqueparlesacteursdeschampsdel’alimentation,l’articulationentrelesdifférentstypesd’agriculturede l’YGrenobloisetsurtout l’articulationavecd’autres territoiresvoisins sont à travailler. En effet, tant pour la valorisation duterritoirequepourl’approvisionnement,lespolitiquesalimentairesnepeuventseraisonnerqu’à l’échellede l’YGrenoblois.L’ADAYGne peut porter seule cette articulation entre territoire et échellemais la mettre en avant auprès des partenaires, notamment les

Pasd’augmentationdelaproductionagricoledeproximité

Augmentationdelaproductionagricoledeproximité

ADAYGpilote ScénarioA ScénarioB

ADAYGintégrédansunsystèmed’acteurs

ScénarioC ScénarioD

Page 46: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

46

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

collectivitéslocalesmembresetleConseilRégionalparexemple.

De façon plus précise, les enjeux alimentaires viennentquestionner le développement de la marque Terres d’ici. Toutd’abord, lamarque,sesvaleursetsesadhérentssontméconnus,voire remis en question. Par ailleurs, si la part des producteursadhérentsàlamarqueestimportanteauregarddel’ensembledesproducteurs pratiquant les circuits courts, l’approvisionnementqu’ellereprésenterestelimitéauregarddesenjeux.Ainsi,seposeun double défi : mieux faire reconnaitre la marque Terres d’ici ;favoriseruneplusgrandeadhésionàlamarque.Ce double défi renvoie aux mêmes préoccupations, c’est-à-direrenforcer l’ancrage territorial des productions agricoles, maiségalementdesautressystèmeséconomiques.Pourcefaire,ilestnécessairedemontrerlaplusvaluequepeutapporterleterritoirepour les activités, ce qui devrait faciliter les partenariats entreacteurs.Pour cela, il faut renforcer la diffusion des actions et des valeursportées par Terres d’ici, il faut mettre en avant les partenariatsqui fonctionnent tout en travaillant sur les freins qui existent,notammententermesd’organisationdel’offre.Néanmoins, derrière la reconnaissance et l’adhésion à unemarque territoriale, se pose actuellement le rôle et l’implicationdescollectivités.Actuellement,celles-ciportentlamarqueTerresd’icivial’ADAYG.Pourtant,ilnesemblepasyavoirderéelportagepolitiqueautourdecettemarque,signalpourtantnécessairepourgarantirsareconnaissanceetsaréussite.Inversement, les valeurs de la marque doivent être remises enquestion. En effet, si les différentes études consommateursmontrent qu’ils sont prêts à payer davantage pour un produitde proximité, notamment labellisé Terres d’ici, l’évolution de lamarqueterritorialerestetoutdemêmesoumiseàl’évolutionetausoutiendel’agriculturebiologique.Celle-ciesteneffetfortementmiseenavant,soutenue,dumoinsdanslesdires,etreconnueparles consommateurs et les pouvoirs publics. Bien que beaucoupconsidèrent qu’il faille dépasser le débat agriculture biologique/ agriculture conventionnelle, la reconnaissance de l’agriculturebiologique peut représenter un risque pour une marqueterritoriale,d’autantplusqu’ilestplusaiséd’intégrerdesproduitsbiologiquesenrestaurationcollective.LamarqueTerresd’icidoitdoncêtregagedequalitépourlesconsommateurs,ladistinctionavec l’agriculture biologique peut se situer dans une stratégiede progrès. Cette question de la qualité interroge de nouveaul’implicationdescollectivitéslocalesdevantmettreenadéquationleurdemandeenproduitsdequalitéetleursoutienàl’agriculturelocale.Ellesapparaissent légitimespourdemanderdesgarantiesauxagriculteurs,garantiesqu’ellespeuventégalementprovoquer.

Enfin, les politiques alimentaires renforcent des constats déjàréalisés par l’ADAYG et ses partenaires locaux : la nécessité deraisonnerl’approvisionnementdelarégiongrenobloise.Cetapprovisionnementsupposetoutd’abordd’arriveràraisonnerà différentes échelles, tant par rapport aux productions entant que telle que par rapport aux outils de distribution et de

transformation.Par ailleurs, les problématiques liées aux logistiquesd’approvisionnement existent sur les différents champs del’alimentation. Sur les enjeux sociaux, les centres sociaux parexemple mettent en avant le fait qu’ils n’ont pas les moyenshumains de s’approvisionner en local. Pour l’approvisionnementdusecteurdeladistribution(ycomprislesprimeurs),lalogistiqued’approvisionnementintervientautantquelaqualité,quecesoitpourdesquestionsdemoyenshumainsquedefacturation.Enfin,celasembleégalementêtreimportantpourlesrestaurateursquivont s’approvisionner sur un seul site. Certes, la mise en œuvred’une politique alimentaire nécessite d’avoir une stratégie dechangement de la part de l’ensemble des acteurs. Néanmoins,quelques soient les orientations et les champs privilégiés,l’agriculture de proximité pâtit actuellement d’un manqued’organisation. Ainsi, que ce soit pour l’ADAYG ou pour lesagriculteurs,celapeut,voiredoit,êtreunenjeuauquelrépondre.D’ailleurs, si les politiques alimentaires deviennent un objectifprioritaire sur le territoire, le partenariat avec les entreprises dela grande et moyenne distribution devra être envisagé. Uneplus grande organisation de la production et des producteursrenforceraleurpoidsetdonneraplusdeforceàleursdemandes.C’estcependantsurlaréflexionstratégiqued’approvisionnementdel’agglomérationdanssonensemblequel’ADAYGpeutavoirunrôle primordial. Il s’agit donc de l’organisation des producteurs,de leur ancrage territorial mais également de la reconnaissancedel’enjeualimentaireetdeladimensionalimentairedesespacesagricoles. L’ADAYG est en effet légitime pour faire le lien entreapproches spatiales et approches économiques dans le cadred’unepolitiquealimentaire.

Page 47: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

47

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Conclusion

S’ilestencoretroptôtpourparlerdegouvernanceoudepolitiquealimentairessurleterritoiredel’YGrenoblois,ilfautsoulignerlarichesse d’initiatives et d’acteurs qui portent sur ces questionsalimentaires.Cesinitiativesetacteursconcernentl’ensembledeschamps de l’alimentation identifié dans les travaux précédentsdeTerres enVilles. Une première étape pour la mise en œuvred’une politique alimentaire pourrait ainsi de mettre en réseaules acteurs et favoriser les interactions entre les initiatives. Lesenjeuxentermesdeconnaissancedesacteursetdesinitiativessonteneffetimportantscommenousavonspulevoir,d’autantplus qu’il existe des intérêts communs entre l’ensemble desacteurs. Le contexte actuel doit pouvoir favoriser la mise enévidence des intérêts communs, dont la mise en relation desacteursetdesinitiatives.Leterritoiredel’YGrenobloisprésentepar ailleurs l’intérêt d’avoir des collectivités investies et desacteurs intervenantsà l’échellede l’Y,pouvantainsi faire le lienentrelesacteursetlesdifférentsterritoires.

Néanmoins,lamiseenœuvred’unepolitiquealimentairesupposede s’intéresser à la définition d’un projet politique territorialcommunetàlagouvernance.Actuellement,iln’apparaîtpasdevéritable adhésion commune autour d’un projet, d’autant plusdu fait des incertitudes sur l’avenir de l’ADAYG qui portent ceprojet.Ilmanqueainsiauniveaudel’Yuneportagepermettantla mise en œuvre de cette politique. Au-delà de cela, lesquestionsrestentprégnantesquantàlapossibilitédemobiliserproducteurs et habitants autour de la politique alimentaire deproximité.L’analysedespolitiquesalimentairessurl’YGrenobloisconfirmepar ailleurs les premiers éléments de synthèse proposés dansle cadre du réseau rural national, à savoir l’importance dubinôme intercommunalité – commune centre (voire avecd’autres communes) pour structurer et fédérer les acteurs dedifférentes échelles. Cela est particulièrement vrai sur le PaysVoironnais qui tend d’ailleurs à renforcer l’alimentation dansson projet d’agglomération. Ainsi, des politiques alimentairesd’agglomérations viennent interroger la pertinence d’unepolitique alimentaire de l’Y grenoblois, ou du moins leursarticulationspuisquedeschampspeuventêtreprivilégiésselonleséchelles.

Laoulespolitiquesalimentairessurl’YGrenobloisseconstruirontdonc progressivement. Il apparaît d’ores et déjà nécessairede renforcer le lien entre les acteurs pour mettre en avant lapertinencedes’intéresseràl’alimentationsurceterritoire,mêmesi leséchellesnationaleset régionalesresterontdetoute façonimportantes.Dufaitdesonimplicationhistoriquesurlelienagricultureetvillenotamment, l’Y Grenoblois est certainement un des territoiresfrançaispouvantrépondreàdesenjeuxalimentaires.Restealorsàinscrirecetenjeudanslesobjectifsdelamétropole.

Page 48: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

48

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 49: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

49

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Bibliographie

CELAVAR,INRA,2010,Circuitscourtsetcohésionsociale,Capitalisationetanalysed’expériencesconduitessurlesterritoiresrurauxetpériurbains–Synthèseetannexes,40p.

CRDSU,Juin2010,LesASVenRhône-Alpes

INSEE,2006,Consommationdesménages,quelslieuxd’achatpourquelsproduits?

Legentil,2007,Lesinjonctionsparadoxalesdesconsommateurs,EconomieetHumanismen°380,p.31-34

Maréchaletal.,2008,Lescircuitscourtsalimentaires,Bienmangerdanslesterritoires

Ministèredel’alimentation,del’agricultureetdelaPêche,2011,ProgrammeNationalpourl’Alimentation

SUACIAlpesduNord,2010,ProjetSYTALP-Conditionsd’émergenceetdedéveloppementd’offrestouristiquesvalorisantlespartenariatséconomiquesentretourisme,agricultureetartisanatdanslesterritoiresalpins–Bilandelaphasedecapitalisationdesexpériencesexistantes

TerresenVilles,2008,LaGouvernancealimentairedesagglomérationsfrançaisesetlarelocalisationdesproductionsagricoles

TerresenVilles,AssembléePermanentedesChambresd’Agriculture,FédérationdesParcsNaturelsRégionauxdeFrance,2010,Mettreenperspectivelescircuitsdeproximitéaveclesenjeuxalimentairespourmieuxaccompagnerlesterritoires

Sites internet :http://www.terresenvilles.orghttp://www.tooeco.com/la-carte-2/http://www.crdsu.org

Page 50: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

50

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 51: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

51

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Glossaire

ADABIO : Association pour le Développement de l’AgricultureBiologique

ADAYG : Association pour le Développement de l’Agriculturedansl’YGrenoblois

AMAP :AssociationpourleMaintiendel’AgriculturePaysanneASV:AtelierSanté-Ville

CCI :Chambredecommerceetd’industrie

CMA : ChambredesMétiersetdel’Artisanat

CPIE : CentrePermanentpourl’InitiativeEnvironnementale

CUCS :ContratUrbaindeCohésionSocial

FCD : Fédération des entreprises du Commerce et de laDistribution

GMS :GrandesetMoyennesSurfaces

MIN : Marchéd’IntérêtNational

MITRA : Missiond’ingénierietouristiqueRhône-Alpes

PNA : ProgrammeNationalpourl’Alimentation

PNR : ParcNaturelRégional

PSADER :ProjetStratégiqueAgricoleetdeDéveloppementRural

PVC : PointdeVenteCollectif

Définitions : Circuits courts : Les circuits courts de commercialisation sontdes circuits dans lesquels n’intervient au maximum qu’un seulintermédiaire

Circuits de proximité (Définition Terres en Villes) : Par circuitsde proximité est considérée la commercialisation d’un produitagricole conçu et consommé localement. Celui-ci peut êtrevenduenventedirecte,sansintermédiaire,ouenventeindirecte,avec un ou plusieurs intermédiaires, mais dans tous les cas, latraçabilitéduproduitdoit rester locale.Estentendupar « local» le territoire de l’agglomération membre deTerres enVilles etsonaireurbaine

Gouvernance alimentaire : La gouvernance alimentaireterritorialedésigneunnouvelensembledeimentairecoopérationentre les différents acteurs et les échelons d’interventiongéographiques,dontl’arènecommuneestl’enjeualimentaire

Page 52: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

52

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Page 53: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

53

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Annexes

Annexe 1 : Listedespersonnesrencontrées

Echelle Y Echelle Pays Voironnais

Etat, collectivités DRAAFRhône-Alpes PaysVoironnais-ServicePolitiquedelaville

PaysVoironnais-Serviceéconomie

VilledeVoiron-ServicePolitiquedelaville

VilledeVoreppe-CCAS

Acteurs sociaux Brind'Grelinette CentresocialBéraudier

ConfédérationSyndicaledesFamilles CentresocialRIH

BanqueAlimentairedel'Isère EpicerieSolidaireAmandine

Alliance Rigodon

FRAPNA MJCMoirans

CentredeNatureetdeLoisirs-Voiron

Jardinsdelasolidarité-Moirans

Approvisionnement -Distribution

Chambredecommerceetd’industrie-ServiceCommerce

CuisinecentraledeVoiron

SystèmeU-Voiron

JardinsPhanélie

Gastronomie - tourisme OfficedetourismedeGrenoble

Chambredecommerceetd'industrie-Servicetourisme

MITRA

R3AP

TablesGourmande-Tullins

Page 54: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

54

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

Annexe 2 : Guided’entretien

Rururbal – questionnaire d’enquête

Objet et politique de l’organisme• Présentationdel’organisme• Présentationdesobjectifsdel’organisme• Partenairesdel’organisme• Modalitédemiseenœuvredesactions:spontanée,àlademande,prestation;quelfinancement…

Organisme et politiques alimentaires1. Leschampsdel’alimentation• Concernéounonparl’alimentation?• Quelssontleschampsdel’alimentationsurlesquelsimpliqués?• Quellelogiqueestdéveloppée(économique,territoriale,sociale,autre)• Dequellemanièreaborde-t-ill’alimentation:quellesactions(sensibilisation,accompagnement,structuration…),quelsacteurs

partenaires?,quelsacteursciblent?

2.Alimentationetcircuitsdeproximité• Connaissancedesproductionslocales?• Quellesattentesdesproductionslocales?• Ont-ilsdesactionsbaséessurapprovisionnementlocal?• Sioui,quellessontcesactions,lesobjectifsvisés?• Avecquelsacteurstravaillent-ilsenparticulier?,pourquoi?• Quelssontlespartenaires«techniques»(ex.diététiciendanscassensibilisation)?,financiers?• Ya-t-ilvolontédepoursuivreoud’augmenter?,pourquoi?• Quelssontlesfreinsetlevierspourapprovisionnementlocal?,poureux,engénéral?(prix,disponibilité,demande)• Quellessontlesperspectivesd’évolution?

3.Gouvernancealimentaire• Seloneux,existe-t-ildesliensentreproductionlocaleetalimentation?(développer)• Quelssontlesacteursmoteursdelagouvernancealimentaire?

Connaissances et appropriation des politiques1.Politiquesnationalesenfaveurdel’alimentation• qu’ensavent-ils?• commentlesperçoivent-ils?• lesappliquent-ils?

2.Politiquesdel’ADAYGouduPaysVoironnais• connaissent-ilslespolitiquesdel’ADAYGouduPaysVoironnais?• seloneux,pointsforts/pointsfaibles?• quelssontleursattentesparrapportàcespolitiques?• voient-ilsdesperspectivesdepartenariat?,comment?

Ouverture : les futures politiques alimentaires• commentvoient-ilslesfuturespolitiquesalimentaires:surquoi,parquietavecqui?• comments’intègrent-ilsdanscespolitiques?• quellessontlesprioritésàtraiter?• quelssont,seloneux,lesprincipauxfreins(prixnotamment)?,lesprincipauxleviers?

Page 55: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

55

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

Annexe 3 : CentressociauxetCCASsurl’YGrenoblois

COMMUNE Intercommunalité Nombre de CCAS Nombre de Centres sociaux

BARRAUX CCduPaysduGrésivaudan 1

BATIEDIVISIN(LA) CAduPaysVoironnais

BERNIN CCduPaysduGrésivaudan 1

BILIEU CAduPaysVoironnais 1

BIVIERS CCduPaysduGrésivaudan 1

BRESSON CCduSudGrenoblois

BRIEETANGONNES CCduSudGrenoblois 1

BUISSE(La) CAduPaysVoironnais

BUISSIERE(LA) CCduPaysduGrésivaudan

CHAMPAGNIER CCduSudGrenoblois 1

CHAMPPRESFROGES CCduPaysduGrésivaudan

CHAMPSSURDRAC CCduSudGrenoblois 1

CHAPAREILLAN CCduPaysduGrésivaudan 1

CHARANCIEU CAduPaysVoironnais 1

CHARAVINES CAduPaysVoironnais 1

CHARNECLES CAduPaysVoironnais 1

CHEYLAS(LE) CCduPaysduGrésivaudan

CHIRENS CAduPaysVoironnais 1

CLAIX CAGrenobleAlpesMétropole 1

CORENC CAGrenobleAlpesMétropole 1

COUBLEVIE CAduPaysVoironnais 1

CROLLES CCduPaysduGrésivaudan 1

DOMENE CAGrenobleAlpesMétropole 1 1

ECHIROLLES CAGrenobleAlpesMétropole 1 5

EYBENS CAGrenobleAlpesMétropole 1

FLACHERE(LA) CCduPaysduGrésivaudan

FONTAINE CAGrenobleAlpesMétropole 0 2

FONTANILCORNILLON(LE) CAGrenobleAlpesMétropole

FROGES CCduPaysduGrésivaudan 1

GIERES CAGrenobleAlpesMétropole 1

GONCELIN CCduPaysduGrésivaudan 1

GRENOBLE CAGrenobleAlpesMétropole

GUA(LE) CAGrenobleAlpesMétropole

HERBEYS CCduSudGrenoblois 1

JARRIE CCduSudGrenoblois 1

LAFFREY CCduSudGrenoblois

LUMBIN CCduPaysduGrésivaudan 1

Page 56: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

56

La gouverna

nce alim

entaire sur l Y G

renoblois : etat des lieux et propositions

MASSIEU CAduPaysVoironnais 1

MERLAS CAduPaysVoironnais

MEYLAN CAGrenobleAlpesMétropole 1 1

MOIRANS CAduPaysVoironnais 1

MONTAUD CCVercorsIsère 1

MONTBONNOTSAINTMARTIN CCduPaysduGrésivaudan 1

MONTCHABOUD CCduSudGrenoblois

MONTFERRAT CAduPaysVoironnais 1

MONTSAINTMARTIN CCBalconSuddeChartreuse

MURETTE(LA) CAduPaysVoironnais

MURIANETTE CAGrenobleAlpesMétropole 1

NOTREDAMEDECOMMIERS CCduSudGrenoblois

NOTREDAMEDEMESAGE CCduSudGrenoblois 1

NOYAREY CAGrenobleAlpesMétropole

PALADRU CAduPaysVoironnais 1

PIERRE(LA) CCduPaysduGrésivaudan

PIN(LE) CAduPaysVoironnais

POISAT CAGrenobleAlpesMétropole

POMMIERSLAPLACETTE CAduPaysVoironnais 1

PONTCHARRA CCduPaysduGrésivaudan 1

PONTDECLAIX(LE) CAGrenobleAlpesMétropole

PROVEYSIEUX CCBalconSuddeChartreuse

QUAIXENCHARTREUSE CCBalconSuddeChartreuse

REAUMONT CAduPaysVoironnais 1

RENAGE CCBièvreEst 1

RIVES CAduPaysVoironnais 1 1

SAINTAUPRE CAduPaysVoironnais 1

SAINTBARTHELEMYDESE-CHILIENNE

CCduSudGrenoblois

SAINTBERNARDDUTOUVET CCduPaysduGrésivaudan 1

SAINTBLAISEDUBUIS CAduPaysVoironnais 1

SAINTBUEIL CAduPaysVoironnais 1

SAINTCASSIEN CAduPaysVoironnais 1

SAINTEGREVE CAGrenobleAlpesMétropole 1

SAINTETIENNEDECROSSEY CAduPaysVoironnais 1

SAINTGEOIREENVALDAINE CAduPaysVoironnais 1

SAINTGEORGESDECOMMIERS CCduSudGrenoblois 1

SAINTHILAIREDUTOUVET CCduPaysduGrésivaudan 1

SAINTISMIER CCduPaysduGrésivaudan 1

SAINTJEANDEMOIRANS CAduPaysVoironnais 1

Page 57: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

57

La g

ouve

rna

nce

alim

enta

ire s

ur l

Y G

reno

bloi

s : e

tat d

es li

eux

et p

ropo

sitio

ns

SAINTJULIENDERATZ CAduPaysVoironnais

SAINTEMARIEALLOIX CCduPaysduGrésivaudan 1

SAINTEMARIEDUMONT CCduPaysduGrésivaudan

SAINTMARTIND'HERESCEDEX CAGrenobleAlpesMétropole 1

SAINTMARTINLEVINOUX CAGrenobleAlpesMétropole 1

SAINTMAXIMIN CCduPaysduGrésivaudan 1

SAINTNAZAIRELESEYMES CCduPaysduGrésivaudan 1

SAINTNICOLASDEMACHERIN CAduPaysVoironnais 1

SAINTPANCRASSE CCduPaysduGrésivaudan 1

SAINTPAULDEVARCES CAGrenobleAlpesMétropole 1

SAINTPIERREDEMESAGE CCduSudGrenoblois 1

SAINTQUENTINSURISERE CCVercorsIsère 1

SAINTSULPICEDESRIVOIRES CAduPaysVoironnais

SAINTVINCENTDEMERCUZE CCduPaysduGrésivaudan 1

SAPPEYENCHARTREUSE(Le) CCBalconSuddeChartreuse

SARCENAS CCBalconSuddeChartreuse

SASSENAGE CAGrenobleAlpesMétropole 1

SECHILIENNE CCduSudGrenoblois 1

SEYSSINETPARISET CAGrenobleAlpesMétropole 1 1

SEYSSINS CAGrenobleAlpesMétropole 1

TENCIN CCduPaysduGrésivaudan 1

TERRASSE(La) CCduPaysduGrésivaudan 1

TOUVET(LE) CCduPaysduGrésivaudan 1

TRONCHE(La) CAGrenobleAlpesMétropole

TULLINS CAduPaysVoironnais 1

VARCESALLIERESETRISSET CAGrenobleAlpesMétropole 1

VAULNAVEYSLEBAS CCduSudGrenoblois 1

VAULNAVEYSLEHAUT CCduSudGrenoblois 1

VELANNE CAduPaysVoironnais

VENON CAGrenobleAlpesMétropole 1

VERSOUD(LE) CCduPaysduGrésivaudan 1

VEUREYVOROIZE CAGrenobleAlpesMétropole 1

VIF CAGrenobleAlpesMétropole 1 1

VILLARDBONNOT CCduPaysduGrésivaudan 1

VIZILLE CCduSudGrenoblois 1

VOIRON CAduPaysVoironnais 1 2

VOISSANT CAduPaysVoironnais

VOREPPE CAduPaysVoironnais

VOUREY CAduPaysVoironnais 1

TOTAL 81 14

Page 58: RAPPORT D’ÉTUDEterresenvilles.org/wp-content/uploads/2017/01/TEV_INT3.3_YGrenobl… · La gouvernance alimentaire sur l Y Grenoblois : etat des lieux et propositions. mars 2011

TERRES EN VILLES40,avenueMarcelinBerthelot-BP2608

38036GrenobleCedex02tél.:0476206831fax:0476403844

mail:[email protected]

www.terresenvilles.org