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Rapport d’activités 2013 6, rue de la Pépinière, 1201 Genève • T +41 (0)22 748 28 78 • F +41 (0)22 748 28 79 [email protected] • www.premiereligne.ch • Compte bancaire : BCG - K 3279.09.0 - cb 788

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Rapport d’activités 2013

6, rue de la Pépinière, 1201 Genève • T +41 (0)22 748 28 78 • F +41 (0)22 748 28 79 • [email protected] • www.premiereligne.ch • Compte bancaire : BCG - K 3279.09.0 - cb 788

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Avec le soutien de

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3Première ligne Rapport d’activités 2013

Le mot du Président, Pierre-Yves Aubert 2014, Première ligne fête ses 10 ans !C’est à la fois beaucoup et très peu au regard de 23 ans déjà de politique de réduction des risques à Genève. Une pensée pour notre grand frère, le Groupe sida Genève. Il a mis sur pied dès 1991 le regretté BIPS et, dix ans plus tard, l’actuel espace d’accueil Quai 9, avant de transmettre son secteur réduction des risques à la nouvelle association Première ligne.

Depuis dix ans, l’association a été à la hauteur de son nom. Toujours en première ligne face aux consommateurs de drogues illégales, avec les résultats que l’on sait en matière de réduction des maladies transmissibles ou des overdoses, mais également toujours en première ligne auprès des autorités, dans un contexte où la morosité des perspectives économiques pèse sur le développement d’actions qui nous tiennent à cœur.

Ces années ont également vu une évolution sensible de la perception des usagers de drogues par la collectivité. Cette évolution, nous la devons d’abord aux professionnels, engagés dans l’idée qu’une consommation de drogue, fut-elle illégale et abusive, ne devrait pas discriminer socialement l’individu et encore moins l’empêcher d’accéder aux soins. Le militantisme qui les anime n’a d’égal que leur professionnalisme, qu’ils en soient remerciés.

Car, au-delà de la réduction des dommages sanitaires, c’est bien d’espoir et d’estime de soi dont il est question, sans lesquels aucun de nous ne serait en capacité de faire face sereinement aux difficultés de la vie d’aujourd’hui. Ainsi, accéder à une activité, se sentir capable, élaborer des projets, même à très court terme, nous est paru tout aussi important que de bénéficier de matériel stérile et de soins de santé primaire. Il s’agit de mettre au premier plan l’homme ou la femme que l’étiquette de toxicomane cache encore souvent.

Tout ce travail, nous le devons également à vous, membres, voisins, proches qui soutenez l’association depuis de nombreuses années. Notre vigilance reste constante, dans un souci de préserver les intérêts de santé publique, en garantissant le meilleur accès aux soins pour chacun et en poursuivant également le chemin vers une nécessaire réglementation du marché des drogues.

Bonne lecture !

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4Première ligne Rapport d’activités 2013

Préambule

Cette année anniversaire nous donne l’occasion de réaffirmer en premier lieu le bien-fondé de l’accès universel à nos prestations de prévention et de réduction des risques liés l’usage de drogues. L’ouverture du Quai 9 à tous, sans limitation de statut ou de provenance, est un principe essentiel et l’un des éléments de succès du travail socio sanitaire auprès des usagers de drogues.

Rappelons que l’accès aux soins pour tous est mentionné dans la Loi sur la Santé (LS K103) du Canton de Genève au chapitre IV, Planification sanitaire, art 30, Plan cantonal d’accès aux soins, al.2 « le plan cantonal d’accès aux soins a pour but de garantir l’accès aux soins pour tous. A cet effet, il établit les bases d’une collaboration et d’une coordination des prestataires de soins publics et privés ».

De plus, la limitation d’accès engendrerait des conséquences négatives tant au niveau de prises de risques chez un certain nombre de consommateurs (échange de matériel d’injection, augmentation de la transmission du VIH/sida, augmentation des overdoses mortelles) que pour le voisinage qui, en première ligne, se verrait confronter à une réapparition majeure de consommations dans des lieux inappropriés, sources certaines de danger, d’insalubrité et d’insécurité.

D’une urgence sanitaire à une urgence sociale…Les 10 ans de Première ligne marquent également des enjeux importants que nous devrons prendre en compte durant les années à venir, en affinant et en développant de nouvelles prestations à caractère plus social. Les paradigmes de la réduction des risques doivent résolument évoluer et tenir compte des enjeux et besoins actuels qui ne se situent plus sur le plan sanitaire uniquement. Ainsi, les postulats de travail, formulés il y a 20 ans sont, pour un certain nombre, plus en adéquation avec les besoins actuels des consommateurs, les profils de ces dernier ayant évolué, les modes et la palette des produits également.

Nos pratiques professionnelles ainsi que les réponses données aux usagers de drogues doivent évoluer afin de poursuivre notre travail de mieux-être pour les consommateurs de drogues.

De manière plus large, l’usage de drogues a évolué.

D’hier à aujourd’hui… D’un usage unique de substances à une polyconsommation…D’une pratique singulière – l’injection – à d’autres modes de consommation (sniffer, inhaler, gober)…De substances dites « classiques » (héroïne, cocaïne) aux nouveaux produits de synthèse…De l’addiction aux consommateurs récréatifs ou occasionnels…

Autant de prestations qui doivent s’adapter aux publics que nous rencontrons dans les trois dispositifs que sont le Quai 9, espace d’accueil et de consommation, l’action Nuit blanche ? et le Pôle de valorisation que Première ligne gère aujourd’hui et défend comme des programmes complémentaires et indispensables dans le champ de la réduction des risques liés à l’usage de drogues.

Ces dix première années d’existence nous encouragent à poursuivre nos efforts et ce travail de longue haleine auprès des usagers de drogues.La rencontre avec ces derniers fut et reste toujours très riche en expériences et en émotions, nous les en remercions très chaleureusement !

Cette année singulière nous permet de donner, d’une part, une visibilité plus importante à nos actions et nos prestations et, d’autre part, de poursuivre notre travail de sensibilisation et d’information autour de la question des drogues.

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5Première ligne Rapport d’activités 2013

Table des matièresObjectifs et actions de Première ligne 6

1 - les missions et objectifs2 - les structures gérées par Première ligne3 - les prestations développées

Organisation de l’association 8

1 - le comité2 - l’équipe de travail

Que s’est il passé pour l’association ? 9

La perte du BIPS 11

Quoi de neuf au Quai 9 ? 12

Les chiffres pour le Quai 9 14

L’action Nuit blanche ? 18

Le Pôle de valorisation des compétences sociales et professionnelles des usagers de drogues 23

Les perspectives et les enjeux principaux pour 2014 29

Conclusion 30

Les remerciements 32

Les comptes 2013 33

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6Première ligne Rapport d’activités 2013

Les missions et objectifs de Première ligne sont les suivants :

• Contribuer à l’amélioration de la santé et des conditions de vie des personnes qui consomment des produits psychotropes.En collaboration avec le réseau socio-sanitaire existant, les responsabiliser et renforcer leurs capacités à adopter des comportements de prévention.

• Réduire les conséquences négatives liées à la consommation : transmission du VIH/sida et deshépatites, infections, overdoses, problèmes psychologiques et sociaux associés à l’usage de drogues.

• Encourager le maintien du lien social et renforcer la dignité de l’usager en contribuant à limiter les situations d’exclusion.

• Etablir le contact avec des personnes ne fréquentant pas ou peu les services sociaux et médicaux (ou en rupture avec ceux-ci), en leur offrant des espaces d’accueil et des interlocuteurs facilement accessibles.

• Favoriser l’accès aux institutions actives dans le traitement de la toxicodépendance et aux autres institutions socio-médicales.

• Promouvoir l’information et la solidarité en sensibilisant l’ensemble des partenairesde la communauté à la réduction des risques et à la situation de vie des usagers de drogues.

• Observer et produire des données objectives sur les évolutions des modes de consommation des substances psychoactives, interpeller lesautorités et former les partenaires du réseauet de la communauté, prendre en compte lesnouvelles problématiques et initier des projets de réduction des risques adaptés.

• Collaborer avec la population pour le développement de pratiques de gestion communautaire des problèmes liés à l’usage de drogues, sensibiliser le public à la problématique et contribuer à limiter certains problèmes vécus par le voisinage.

Les prestations développées dans ses structures sont :

• Accueil et écoute, soutien dans le quotidien, aide à la gestion des problèmes générés par la dépendance, espaces conviviaux et de socialisation permettant de faire une «pause».

• Conseils et entretiens touchant à la prévention hygiène d’injection et techniques de consommation, overdoses, VIH/sida, hépatites.

• Soins de santé primaires et prestations médicales de premier recours au Quai 9, premiers secours en cas de malaise ou d’overdose, permanence «psy» le lundi entre 11h30 et 13h30.

• Echange de matériel d’injection stérile contre seringues usagées; mise à disposition de kits sniff, de papier d’aluminium, de bicarbonate, de préservatifs et de lubrifiants, de documentation.

• Espace sécurisé pour les consommations (injection, sniff et inhalation), sous la surveillance constante d’un professionnel, possibilités de testing différé de produits.

• Information et orientation vers les structures de soins et de soutien spécifiques (sida, santé, social, toxicodépendance ou hébergement).

• Réduction des risques liés à la prostitution (Infections sexuellement transmissibles, insécurité, isolement, violence).

• Ramassage de seringues et de matériel annexe,en collaboration avec des consommateurs de drogues engagés comme agents de prévention communautaires.

• Création d’espaces de rencontre entre les différents acteurs concernés, par exemple auniveau de l’intégration de nos structures dans leur quartier : organisation de soirées publiques et édition du journal d’information Première ligne.

Objectifs et actions de Première ligne

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7Première ligne Rapport d’activités 2013

Structures et programmes gérés par Première ligne :

L’atelier du lundi après-midi propose divers travaux de conditionnement dont la confection de badges de prévention

Chill-out (espace de repos) proposé par Nuit blanche ? - Lake Parade 2013

Bus d’information et de préservation de la santéFermeture le 31 mars 2013

BIPS Quai 9

Espace d’accueil et de consommationTous les jours, de 11h à 19h

L’action Nuit blanche ? Le Pôle de valorisation

avec huit autres institutions partenairesFASE, HUG, Groupe sida Genève, Carrefour addictionS, Hospice général, Service de la jeunesse (Ville de Genève), Service de santé de l’enfance et de la jeunesse (DIP)

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8Première ligne Rapport d’activités 2013

Organisation de l’associationLe ComitéPour l’année 2013-2014, notre comité, constitué de bénévoles, est composé de Pierre-Yves Aubert - président, Laurence Pottu - trésorière, Marius Besson, Thomas Gremaud, Catherine Hankins, Andrea Poncioni, Jacqueline Roiz et Laurent Sauveur.

Lors de l’Assemblée générale 2013, Nelson Feldman a quitté le comité. Qu’il soit ici encore remercié très chaleureusement pour son engagement !

L’Equipe de travailPremière ligne compte 47 de collaborateurs-trices, constituée du groupe de direction, de collaborateurs socio sanitaires formés en travail social ou en soins infirmiers, d’une équipe de remplaçants-es, d’une équipe comptable, d’un secrétariat, de l’intendance ainsi que d’une équipe d’intervenants-es de l’action Nuit blanche ?.

A fin 2013, l’équipe de travail était composée des personnes suivantes : Martine Baudin (directrice), Gersende Bruchet, Valérie Benz Duborgel, Nadia Borel, Pierre Desnoyers, Emmanuel Ducret (responsable), David Gachet (responsable), Emilienne Jayet Maneke N’Songa, Gloria Jimenez Théraulaz, Philippe Hofstetter, Cleria Golino, Fatima Laribi, Christiane Lubini, Didier Mathis, Jean-Louis Nicou, Anne O’Neill, Nicolas Pontinelli, Loïc Stefan, Réjane Voltolini et Céline Zonca. Frédéric Perrin, en congé sabbatique, ne reprendra pas son poste de travail en septembre 2014. Schéhérazade Seraoui et Johane Féret pour la comptabilité (Cosolutions Sàrl).

Pour le Pôle de valorisation, Gilbert Palau (chargé de projet) et Marie-Claire Gamma (conseillère en insertion).

Pour l’action Nuit blanche ? Roxane Morger Mégevand a repris le poste de coordination dès la mi-juillet. Un nouveau collaborateur a été engagé à 40 %, Stéphane Moelo, avec un mandat spécifique destiné à renforcer les liens avec les organisateurs de soirée. Profitons pour remercier une nouvelle fois Amira Belkaïd. Le travail de qualité qu’elle a mené durant près de quatre ans ainsi que ses nombreux apports ont sans aucun doute permis le développement de Nuit blanche ?.

En 2013, les intervenants de l’action Nuit blanche ? : Julie Buess, Christelle Bart, Anna Cimino, Marie-Claire Gamma, Raphaël Gay-Balmaz, Marlène Huissoud, Mara Meylan, Yaël Nissim, Nadia Pennacchioli, David Perrin, Yannick Seum, Alexandra Von Rulach, Sandra Wanner et Réjane Voltolini comme professionnelle déléguée pour Première ligne. A début 2014, ont été engagés Maeva Barria, Emma Courtaigne, Eduardo Daverio, Sébastien Lotterio et Anaïs Rapo.

Et n’oublions pas la précieuse et indispensable collaboration avec l’Unité Dépendances du Département de Médecine Communautaire, de Premier Recours et des Urgences (HUG), soit avec les Dre Anne François, Lidia Sinka et Barbara Broers ainsi que les Dr Mathieu Rougement, Thierry Favrod-Coune et Marcea Bancila.

En 2013, l’équipe de remplaçant-e-s était composée de :Vincent Carruzzo, Tamara Chkheidze, Anna Cimino, Alexandre Fillon, Laurent Godel, Larry Giovo, Rosalind Jaquet, Christophe Righotti, Céline Rosselet-Droux et Marc Vesin.

Qu’ils assurent des permanences ponctuelles ou des mandats de plus longue durée, notre travail ne serait pas possible sans une équipe de remplaçants-es disponibles et compétents. Une nouvelle fois, nous les remercions très chaleureusement !

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9Première ligne Rapport d’activités 2013

Que s’est-il passé pour l’association en 2013 ? Première ligne a démarré le Contrat de prestations 2013-2016 avec un nouveau plan quadriennal constitué d’une subvention annuelle s’élevant à Fr. 2’414’170,-- qui, pour rappel, a été diminuée de 5 % par rapport au plan quadriennal 2009-2012. Malgré cette morosité économique, et durant toute l’année écoulée, nous avons œuvré pour le maintien d’un accueil offert aux usagers, avec une visée de cohérence et de qualité face à leurs besoins. Nous avons également mené un travail important afin de préserver un enthousiasme et un dynamisme au sein de nos équipes de travail.

L’arrêt du BIPSL’événement marquant de l’année a été l’arrêt forcé du Bus d’information et de la préservation de la santé (BIPS) au 31 mars 2013, dû à des réductions budgétaires sur le nouveau plan quadriennal 2013-2016. C’est le non-repourvoiement de 4 postes de collaborateurs socio sanitaires (3 postes à 75 % et 1 poste à 60 %) qui a entraîné l’arrêt de cet accueil de soirée; le manque de poste ne permettant plus une planification des horaires de travail incluant cette prestation de soirée. C’est une fois de plus avec grands regrets que nous laissons les usagers livrés à la froideur « d’une nuit de solitude ».

Globalement, et après une année d’arrêt du bus BIPS, nous pouvons relever qu’il y a eu fort heureusement peu d’impacts complètement délétères pour les usagers, du moins ceux que nous pouvons mesurer et qui sont visibles. Il est relever que la grande majorité des usagers qui venaient au BIPS fréquentaient aussi le Quai 9. Ainsi, un travail conséquent a été mené auprès des usagers de drogues afin de leur permettre de continuer à disposer de matériel d’injection stérile durant les heures de fermeture du Quai 9. Il est aujourd’hui plutôt réjouissant de constater que ces derniers ont démontré, comme ils l’ont fait depuis le début du travail de réduction des risques en 1991 à Genève, qu’ils ont la pleine capacité à s’organiser.

Nous avons dû mettre en place un dispositif de monitorage d’accès du matériel d’injection stérile en soirée, en relançant un certain nombre d’institutions recevant des usagers de drogues.

En premier lieu, un automate à seringue a été mis en service dès le début du mois de juillet, en fonction de 19h30 à 10h30 du matin, qui reste clairement un dépannage ; l’absence d’un espace d’accueil, d’écoute et offrant une chaleur humaine ne serait être remplacée par une machine !

Afin de permettre aux usagers d’utiliser d’autres voies d’approvisionnement en matériel, nous avons relancé l’ensemble des pharmacies genevoises. Une collaboration a été ainsi redynamisée avec PharmaGenève. Relevons en outre qu’au niveau des pharmacies, quasiment aucune doléance n’a été émise ces dernières années à l’égard des usagers de drogues.

Collaboration avec le Service des urgences de l’Hôpital cantonalUne collaboration soutenue a été poursuivie avec le Service des Urgences afin de nous assurer du maintien de la délivrance d’une boîte « flash » entre 23h et 7h du matin. Un suivi étroit a été mis en place avec des réunions régulières. De plus, des collaborateurs du Quai 9 ont effectué une permanence au service des Urgences, menant ainsi eux-mêmes la distribution de la boîte flash. Il s’agissait de contribuer à resserrer les liens entre les deux institutions d’une part, et d’autre part, à identifier les usagers qui se présentent à ce service.

Collaboration avec le Service d’addictologie-CAAP Arve (HUG)Le CAAP Arve est une consultation pour personnes ayant une addiction aux opiacés. Elle propose ainsi des traitements de substitution à la méthadone et gère le programme de prescription d’héroïne sous contrôle médical. Le travail de réduction des risques peut aussi être mené dans ce type de consultation, avec notamment la possibilité d’obtenir du matériel stérile lors de consommations parallèles au traitement reçu. Compte tenu de la volonté également d’intégrer ce travail de réduction des risques au sein de son service, nous l’avons sollicité pour la tenue d’une statistique relative à la distribution de la boîte flash.

Soulignons que des collaborations étroites ont été intensifiées avec les professionnels de cette consultation, tant sur le plan de réflexions communes que sur des projets actuels - présence du Service d’addictologie 2x par mois au Quai 9 afin de favoriser le relais sur les traitements - et à venir, comme la formation des usagers de drogue à la réanimation.

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10Première ligne Rapport d’activités 2013

La communication de Première ligneNous avons poursuivi notre travail de communication, avec trois nouveaux numéros de notre journal « réduire les risques », toujours avec l’objectif d’informer, de questionner et de prendre position sur la question des addictions et leur place dans la société.

Sur notre site, nous avons présenté un manifeste relatif au travail de réduction des risques liés à l’usage de drogues ainsi qu’une prise de position en faveur de l’accès universel aux prestations de prévention et de réduction des risques. Nous pouvons relever que nous avons eu 6360 visiteurs uniques, du 1er janvier au 1er décembre 2013.

Afin d’être présents sur les réseaux sociaux, une page Facebook a été créée, page constamment nourrie d’informations et d’articles traitant des addictions en Suisse et dans le monde.

3 articles de presse ont été écrits spécifiquement par rapport au travail du Quai 9 mais nous avons été régulièrement sollicités et cités dans différents articles parus dans le cadre du débat en France sur l’expérimentation de salles de consommation.

Travail de sensibilisation et formationEn termes de visites, les sollicitations sont toujours élevées et nous nous efforçons de pouvoir y répondre favorablement. Nous ne pouvons néanmoins pas accueillir toutes les demandes dont la moyenne est d’une dizaine par semaine (demandes de visites, d’échanges de pratiques professionnelles, travaux et études sur une salle de consommation ou recherche en architecture, en sociologie, anthropologie, etc.).

Durant l’année, 85 visites en permanence d’observation au Quai 9 ont été effectuées, sans compter tous les étudiants-es en médecine qui accompagnent notre médecin-consultant. Nous avons accueilli trois stagiaires issus des filières en travail social, en soins infirmiers et en formation de cadre en santé publique.

Nous avons également donné près d’une trentaine de formations, toutes toujours très intéressantes et qui nous permettent de poursuivre ce travail de sensibilisation et de questionnements autour de la consommation des drogues.

Rappelons que c’est l’ensemble des collaborateurs-trices de Première ligne qui donne ces formations.

Synergie cantonale et travail de réseauPour Première ligne,il s’agissait d’intensifier le travail de réseau, avec une volonté de s’inscrire dans une synergie et cohésion associative genevoise qui nous semblent essentielles afin de poursuivre la défense des enjeux associatifs à Genève. Ainsi, notre association a rejoint en fin d’année 2013 le collectif CAPAS (Collectif d’associations pour l’action sociale- www.capas-ge.ch) ainsi que le STAMM par le biais du Pôle de valorisation. Le nombre de plates-formes, regroupements et réunions de réseau est fort important à Genève. En lien avec le champ des addictions et de la précarité, voici une liste des principaux regroupements où Première ligne est présente :

Groupe national d’échanges et discussion pour la gestion des salles de consommation (Fach Verband Sucht), organisation des Forum Addictions, Quartier contact (réseau pour le quartier des Grottes), Capas, Stamm (plate-forme d’associations de lutte contre la précarité), plate-forme du GREA pour le travail de réduction des risques ou Plate-forme Night life (Nuit blanche?), Commission consultative en matière d’addictions, coordination VIH/sida, coordination genevoise de lutte contre le sida ou encore, sur un plan national, le Groupe national d’échanges et discussion pour la gestion des salles de consommation (Fach Verband Sucht). Nous avons également renforcé nos liens avec les institutions œuvrant dans le champ des addictions (Argos, CAAP Arve (HUG), Apreto), en leur proposant plus de temps de rencontre afin d’échanger sur nos pratiques professionnelles et formuler également des projets communs.

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11Première ligne Rapport d’activités 2013

La perte du Bips 1991, la 1ère structure d’accueil de réduction des risques liés à l’usage de drogues à Genève…Plus d’une trentaine de professionnels ont travaillé au bus …En soirée, des centaines d’usagers accueillis, le temps d’un échange de seringues, d’une minute à plusieurs heures, à l’abri du froid, de la pluie, du regard des passants… L’existence du bus BIPS a été riche de rencontres, de mots et de regards échangés, de conseils et de soins prodigués, de parenthèses suspendues au temps de la consommation …

Son « enterrement » a eu lieu le mercredi 27 mars 2013…

« Nous sommes dans l’éphémère et le ponctuel. La porte est toujours ouverte et à tout moment il peut y avoir des interférences. Nous devons faire preuve d’une très grande intuition avec la capacité de décrypter très rapidement la situation.

Nous avons un devoir d’humilité.

Nous sommes dans un moment de rencontre très particulier avec les usagers. Très souvent ceux-ci pas-sent au bus juste avant leur consommation, juste avant leur injection. La rencontre est très proche dans le temps, de l’acte qui symbolise leur différence. Ce temps-là n’est pas anodin car il nous permet de partager un peu de leur intimité. C’est un moment de grande fébrilité mais extrêmement riche. Ils nous livrent des récits bruts et sans retenue. 

Le non- jugement, tel que nous le pratiquons au bus, est de pouvoir accueillir l’autre et l’écouter dans ce qu’il est, avec ses ambivalences, ses contradictions, son humanité. Ce n’est pas être indifférent et tout accepter, c’est être présent dans la relation pour être également témoin d’une parole. Nous sommes là pour faire des liens qui permettront de reconnaître la personne dans ce qu’elle est, de créer des passerelles, tendre des perches, tout en reconnaissant à l’autre le droit de ne pas, ce soir-là, les saisir. Ces perches sont souvent fines et fragiles. Nous avons à remettre de la parole, là où parfois il n’y en pas, avec l’espoir qu’elle pourra servir de déclencheur tout en reconnaissant que cela appartient à l’usager et qu’il n’est pas, et ceci à aucun moment, notre débiteur.

Nous sommes dépositaires de milliers d’histoires de vie, elles ne nous encombrent pas mais nous ne pou-vons pas les effacer. Elles nous habitent et sont un signe de la confiance que les usagers, les usagères nous ont accordé. Ces bouts de vie partagés nous rappellent toujours à notre devoir d’humilité ».

Extrait du document « Neuf ans à bord du Bips » quelques réflexions sur une pratique de réduction des risques – Alexandre Friedli / Annie Piguet – Septembre 2000

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12Première ligne Rapport d’activités 2013

Quoi de neuf au Quai 9 ?De manière générale, le Quai 9 a vécu une très bonne année de fonctionnement, que cela soit autant en terme d’intégration dans le voisinage, question qui n’est plus véritablement d’actualité depuis plusieurs années déjà, qu’en terme de gestion de ce lieu d’accueil. Nous tenons à relever le travail constant et de qualité offert par cette équipe, secondée par l’équipe d’agents de sécurité ainsi que par l’équipe des remplaçants-es.

La diminution du nombre de postes de collaborateur socio sanitaire a obligé à revoir le fonctionnement de l’équipe de travail, passant de cinq à quatre collaborateurs afin d’assurer une journée d’ouverture. Cet amoindrissement en force de travail aurait pu nous faire craindre une perte de qualité du travail effectué, ce qui ne fut pas le cas. Une réorganisation dans la gestion du lieu a donc été nécessaire. L’accent a été particulièrement sur l’espace de consommation en formulant un travail de « binôme » permettant une meilleure gestion des douze places de consommation et facilitant ainsi la transmission des messages de réduction des risques. Parmi les prestations proposées à l’accueil et, afin de pallier à l’arrêt du BIPS, la règle de distribution du nombre de seringues stériles a été modifiée, passant de trois à six seringues par jour et par personne; l’accès au matériel de consommation restant primordiale dans nos actions.

Pour ce qui est du profil des personnes fréquentant le lieu, nous le développerons dans la partie des chiffres du Quai 9. Nous pouvons cependant relever que le sniff et l’inhalation sont des modes de plus en plus prisés. Nous constatons également que depuis plusieurs années déjà la population migrante la plus importante vient d’Afrique du Nord.

Au niveau des consultations médicales, notre doctoresse Anne François a souhaité suspendre pour une année ses consultations et a été remplacée depuis l’automne par le Docteur Mathieu Rougemont. Qu’elle en soit encore ici vivement remerciée pour ce long travail de collaboration, pour son engagement et son soutien constants !

Valérie Benz et Céline Zonca sont devenues instructrices en réanimation et mènent avec succès la formation à la réanimation, donnée à l’interne pour nos équipes de travail (formation de base et réactualisation annuelle). Elles donnent aussi des formations pour un public externe. Laetitia Petrocchi, Béatrice Gomez Roger ainsi que Jacqueline Reverdin ont ainsi terminé en début d’année 2013 ce mandat spécifique. Nous les remercions aussi très chaleureusement pour ce mandat qu’elles ont mené durant de nombreuses années !

L’une des réflexions importantes qui a émergé durant l’année et qui va se poursuivre en 2014 se situe au niveau des prestations sociales, avec une paupérisation de la population accueillie et un besoin bien présent en termes de suivi et d’accompagnement pour permettre une réelle accroche au réseau existant. Pour autant, un certain nombre de réponses deviennent limitées, compte tenu du statut des usagers reçus.

Les défis pour l’année 2014 seront aussi de travailler sur les éléments sanitaires en fonction des évolutions constatées au fil des années, avec une baisse des transmissions du VIH lié à la consommation; un travail au niveau des hépatites et des IST de manière plus large sera mené ainsi que la poursuite du travail sur la dangerosité de certains sites d’injection (aine par exemple).

Le VCT Migrants s’est poursuivi durant l’année 2013, avec une demande importante de la part des usagers fréquentant le Quai 9. Il nous a paru intéressant de faire un bilan chiffré depuis le démarrage de cette prestation au Quai 9, soit depuis le milieu de l’année 2009.

2009 2010 2011 2012 2013

Nbr de permanencesVCT proposées 13 25 23 25 25

Nbr d’entretiens VCT pratiqués 15 38 35 36 37

Nbr d’hommes 15 32 30 32 33

Nbr de femmes 0 6 5 4 4

Nbr de tests réalisés 15 37 35 36 37

Nbr de résultats aux personnes concernées

15 37 35 36 37

Nbr de tests réactifs 0 0 0 0 0

Bilan mené avec l’ensemble des collaborateurs socio sanitaires

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13Première ligne Rapport d’activités 2013

Des entretiens menés majoritairement en français, d’une durée comprise entre 20 et 45 minutes. Pour 2013, et relatif aux prises de risques rapportées, relevons que :

• 13 personnes venaient pour des risques sexuels• 10 personnes pour des risques au niveau de la consommation - échange de matériel • 11 personnes n’ayant pas de prise de risque avéré mais ayant besoin de faire le point et des informations supplémentaires par rapport au VIH-sida

Enfin, soulignons que de manière générale, toutes ces personnes avaient été auparavant dépistées (majoritairement en prison ou à l’hôpital) et qu’elles sont globalement déjà bien informées des risques et de la transmission au VIH/sida.

L’action de prévention communautaire : le ramassage de seringues20 usagers différents ont participé à cette action durant l’année 2013. Le constat le plus relevant est la forte diminution du nombre de seringues usagées retrouvées, constat identifié depuis 2011 déjà. (542 seringues en 2013 pour 1589 seringues en 2011). Nous nous réjouissons de cette diminution mais restons tout de même vigilants. Nous pouvons souligner que dans le quartier avoisinant le Quai 9, un certain nombre de lieux ont été grillagés ou fermés avec des codes, ce qui empêche les usagers engagés pour cette action d’y accéder. Une réflexion globale sur cette action est actuellement menée dans le but de la faire évoluer, suivant les besoins éventuels d’autres quartiers.

SERINGUES RAMASSÉES

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14Première ligne Rapport d’activités 2013

Les chiffres pour le Quai 9255 nouvelles personnes sont venues pour la première fois au Quai 9 en 2013. Au total, 4’533 usagers de drogues différents se sont adressés au Quai 9 depuis décembre 2001.

Pour 2013, nous constatons une baisse progressive du nombre de nouveaux inscrits, où pour la première fois de son histoire, ce chiffre passe clairement en-dessous de la barre des 300. En effet, si on excepte 2010, où le nombre de nouvelles personnes était particulièrement élevé, de par l’ouverture de la salle d’inhalation, ce chiffre est en constante diminution. Il passe de 554 en 2010 à 342 nouveaux inscrits pour 2011, puis à 302 pour 2012 et enfin 255 nouvelles personnes en 2013. Il est difficile d’expliquer cette baisse progressive. Est-ce une difficulté d’accès au lieu ? Ou est-ce tout simplement la preuve que le nombre de nouveaux consommateurs sur le territoire genevois n’est pas en constante augmentation et que le Quai 9 a, de ce fait, atteint une bonne majorité des usagers se trouvant à Genève ? Il faut bien prendre en considération que parmi ces nouveaux inscrits, tous ne fréquentent pas le lieu de manière régulière; certains s’inscrivent uniquement pour de courtes durées, de 1 jour à une semaine, au gré de leurs déplacements en Suisse ou en Europe.

Pour ce qui est des origines des usagers fréquentant le lieu pour la première fois, 21.96 % sont installés à Genève, 18.82 % proviennent d’autres cantons, 40.78 % de France et 18.43 % d’ailleurs. Là également, il s’agit de prendre ces chiffres avec recul et prendre en considération que si le pourcentage d’usagers étrangers semble élevé, c’est aussi parce que la majorité des Genevois sont déjà inscrits dans le lieu et le fréquentent quotidiennement.

Parmi ces 255 personnes, 91.62 % sont des hommes et 8.38 % sont des femmes. 52.94 % sont sans domicile fixe ou en domicile précaire. 34.12 % ont des enfants, dont 26.43 % vivent avec. Une activité professionnelle comme source principale de revenu concerne seulement 26.67 % des personnes. Nous ne pouvons que constater une paupérisation croissante de la population s’inscrivant au Quai 9, le nombre de personnes s’annonçant vivre dans un logement précaire étant en forte augmentation, tandis que celui des personnes ayant une activité professionnelle, lui, est en diminution. Une nouvelle fois, cela démontre la nécessité de développer des réponses sur le plan social pour cette population !

Nous relevons que le mode de l’injection continue à diminuer, le nombre d’usagers s’inscrivant pour pouvoir injecter au Quai 9 est très clairement en baisse, représentant 29 % des inscrits, l’inhalation et le sniff devenant les principaux modes de consommation. 39.22 % suivent un traitement de substitution.

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15Première ligne Rapport d’activités 2013

Consommations au Quai 945’669 passages en salle de consommation ont été relevés, dont 23’226 pour l’injection, 4’950 pour le sniff, 17’493 pour l’inhalation, pour 1’127 personnes différentes. Si le nombre de nouveaux inscrits est en baisse constante, le nombre de consommations reste lui relativement stable. Il est certes en légère baisse par rapport à 2012 avec 571 consommations de moins, mais cela s’explique aisément par le fait qu’en 2013, le nombre de place pour l’inhalation était de quatre, au lieu de six pour une grande partie de l’année 2012. La demande d’inhalation reste toujours aussi importante. Toutefois, la configuration actuelle de nos espaces de consommation ne nous permet pas de garantir une qualité de prestation, en cas d’augmentation du nombre de places pour l’inhalation. En regard de cet élément, précisons aussi qu’il faut relativiser l’effet de pourcentage en injection, plus grand que l’inhalation. Six places pour la consommation par voie intraveineuse contre quatre pour l’inhalation. Par jour, le nombre de consommation entre ces deux modes est quasiment identique, il y a surtout moins d’attente pour les injecteurs.

Produits consommés au Quai 9L’héroïne reste, comme depuis bien des années, le produit le plus consommé au Quai 9, tout mode confondu. Concernant la cocaïne, l’augmentation de la consommation de ce produit ne s’est pas confirmée en 2013, Cette hausse avait été particulièrement visible au niveau de l’injection, avec un pic à 21.81 % en 2012, pour 16.34 % en 2013. Cette stabilisation, voire cette baisse, est visible également pour le sniff. En inhalation, le chiffre passe de 1.14 % en 2011 à 3.38 % cette année. L’inhalation de cocaïne n’est donc pas très élevée dans notre structure, mais tend progressivement à une augmentation, ce qui nous amène à rester vigilants dans notre rôle d’observateur de la consommation à Genève.

MODE DE CONSOMMATION

POURCENTAGE DES PRODUITS CONSOMMÉS TOUS MODES CONFONDUS

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16Première ligne Rapport d’activités 2013

Pour ce qui est de la distribution de matériel d’injection stérile, nous avons le plaisir de constater que les usagers de drogue continuent à se responsabiliser et à ne pas laisser à l’abandon leur matériel. En effet, cette année encore, le taux de retour est élevé, avec 96.70 % de retour contre 85.65 % en 2003. Associons ces résultats à une grande capacité d’adaptation des usagers, car il faut également relever que ces derniers ont su s’adapter et s’organiser face aux effets de la fermeture du BIPS….

TAUX DE RETOUR DE SERINGUES AU QUAI9 / BIPS

NOMBRE DE SERINGUES DISTRIBUÉES AU QUAI9 /BIPS

Seringues mises à dispositionAu BIPS, pendant ses trois derniers mois d’existence (janvier à mars), 5’472 seringues ont été distribuées contre 4’854 rapportées par les usagers. Le Quai 9 a distribué 67’130 seringues stériles contre 60’287 seringues en 2012. Le taux de retour de seringue au Quai 9 a été de 97,34 %. Il faut aussi relever que depuis le 1 juillet, l’automate a distribué 2’002 boîtes flash contenant chacune 2 seringues.

Le nombre total de seringues distribuées par Première ligne continue à baisser progressivement d’année en année. En 2003, nous distribuions 240’205 seringues alors qu’en 2013 ce n’est plus que 72’591seringues qui sont distribuées, soit 3.5 fois moins ! Ce qui démontre une fois de plus la tendance marquée à Genève, comme en Suisse et en Europe, concernant la baisse de l’injection comme mode de consommation.

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17Première ligne Rapport d’activités 2013

Autres aspects de santé1’009 soins ont été effectués au Quai 9, dont 33.10 % sont des soins en lien avec l’injection (28.68 % en 2012).68 % des soins effectués au Quai 9 sont des soins en lien avec les aspects somatiques. Les soins de santé primaire restent évidemment essentiels dans notre accueil quotidien, avec la présence d’un médecin-psychiatre qui apporte une complémentarité tout aussi primordiale. Durant l’année, les urgences ont été appelées à 37 reprises, ce qui représente une baisse significative par rapport à l’année 2012 où 53 appels avaient été effectués.

EVOLUTION DES SOINS

Au niveau épidémiologique, le taux de nouvelles infections au VIH concernant les usagers de drogues à Genève reste très bas depuis plusieurs années consécutives. Au niveau de l’hépatite C, nous constatons depuis maintenant plusieurs années une baisse parmi les usagers de drogues.

PROPORTIONS (%) SELON LA VOIE D’INFECTION DANS LES DECLARATIONS COMPLEMENTAIRES DES MEDECINS

source: OFSP

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18Première ligne Rapport d’activités 2013

Initiée en 2005 par des institutions et associations issues du réseau socio-sanitaire genevois, Nuit blanche ? est une action de réduction des risques liés aux drogues légales et illégales consommées de manière récréative et en milieu festif. Elle s’inscrit dans la politique nationale et genevoise de réduction des risques qui a pour but de limiter les dommages relatifs à l’usage de substances psychoactives.

Pour Nuit Blanche ? l’année 2013 aura été marquée par divers changements en ressources humaines tout en maintenant le cap et les objectifs fixés. La légitimité et reconnaissance de l’action auprès du public s’est intensifiée; en revanche, les liens avec les organisateurs est à renforcer. Les constats et les risques sur les consommations en milieu festif s’affinent, notamment grâce à des outils de mesures standardisées, fruit d’une collaboration étroite avec la plateforme nationale Safer Nightlife Swiss (SNS). Les enjeux autour de la gestion de la vie nocturne animent souvent les débats dans les médias et les politiques plaçant de fait l’action Nuit Blanche ? au centre de leurs préoccupations.

Les interventionsPlus de cinquante interventions ont été menées durant l’année, soit une augmentation d’une vingtaine d’actions en comparaison avec 2012. Trois types de setting sont proposés :

• Une présence sous forme de stand dans les clubs• Une présence sous forme d’action mobile sur l’espace public, dans les festivals, bars et clubs• Une présence sous forme de chill-out, principalement lors de festivals et de manifestations en extérieur, sur l’espace public

Notre action étant déjà bien connue sur la scène alternative genevoise, nous nous sommes efforcés de développer des partenariats dans d’autres milieux festifs. L’objectif était d’approcher de nouveaux publics qui étaient jusqu’ici moins touchés par nos prestations, notamment dans le milieu homosexuel par l’intermédiaire d’une collaboration avec l’association 360, et sur des scènes plus « mainstream » ou « chic » au travers de partenariats avec de nouveaux clubs. Indépendamment des lieux et manifestations habituelles où Nuit Blanche ? intervient, l’année 2013 a été marquée par une intensification de la collaboration avec le réseau genevois. Diverses actions ont été menées conjointement avec Carrefour addictionS, les travailleurs sociaux hors murs de la FASe, le Service de santé de l’enfance et de la jeunesse et le Service de la jeunesse.

L’année a généralement été positive sur le plan du choix des interventions. Nous sommes intervenus dans des contextes festifs dans lesquels notre action était dans la plupart des cas pertinente. Le public est de plus en plus réceptif et démontre un réel intérêt pour l’action, d’autant plus que la présence régulière de Nuit Blanche ? dans certains lieux nous permet d’être visibles, reconnus et de développer une relation de confiance avec le public. Nous comptabilisons une moyenne de 150 contacts par soirée, dont 30 contacts prolongés, c’est-à-dire des contacts qui ne se limitent pas à de la prise unique de matériel mais qui donnent lieu à des discussions plus approfondies. Ces contacts portent la plupart du temps sur les produits consommés et les effets et risques qu’ils impliquent. Il est également souvent question de sexualité. Bien qu’il soit difficile d’évaluer concrètement la part de ces contacts qui donnent lieu à des orientations et des relais vers d’autres structures, nous estimons cette proportion à 5 ou 10%. Dans ce sens, Nuit Blanche ? joue un rôle important dans le repérage et l’évaluation des comportement à risques chez les jeunes - et moins jeunes - qui fréquentent le milieu festif et l’espace public alentour et contribue ainsi à favoriser une démarche d’intervention précoce dans le domaine des addictions en milieu festif.

La Lake paradePour cette édition 2013, nous avons proposé un « setting » différent de celui de l’année dernière, soit :

• 1 action mobile durant la parade (avec notre triporteur)• 1 espace chill-out en collaboration avec le programme Safer Dance Swiss1

• 2 stands d’accueil et d’information et un bar à eau et jus de fruits

Les services sanitaires ont constaté pour cette édition, une diminution des incidents - intoxications et bagarres - liés à la consommation excessive d’alcool en comparaison avec les années précédentes. Ceci en partie grâce aux nouvelles mesures de sécurité mises en place cette année2. La consommation d’alcool reste la plus importante durant cette manifestation. La consommation de substances illégales - cannabis, ecstasy, cocaïne, speed, lsd - est bien présente, mais concerne une minorité de participants. Nous avons cependant, tout comme c’était le cas les années précédentes, reçu beaucoup de demandes pour le testing de produits.

L’action

1 Safer Dance Swiss est un collectif de réduction des risques en milieu festif qui rassemble les tessinois Danno.ch, et les bernois Rave it Safe autour d’interventions communes sur l’ensemble de la Suisse.

2 Un périmètre de sécurité a été prévu cette année autour de la Lake sensation.

Bilan par Roxane Morger Mégevand et Emmanuel Ducret

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19Première ligne Rapport d’activités 2013

Cette édition a été encore une fois l’exemple d’une belle collaboration avec nos partenaires nationaux Danno.ch et Rave it Safe. Il est néanmoins nécessaire de continuer à travailler sur un certain nombre de points avec les organisateurs de la manifestation (accès à l’eau potable, coordination avec les samaritains, etc.) et une collaboration accrue devrait être envisagée avec les partenaires cantonaux.

Les constats de consommationNuit Blanche ? a renouvelé sa contribution à l’enquête Nightlife nationale, dont voici un aperçu des tendances de consommation en 2012 :

L’alcool reste la substance la plus consommée dans le milieu festif. Les tendances de consommation à Genève restent plus au moins identiques aux années précédentes. L’alcool (94%) et le tabac (89%) restent en tête des produits consommés en milieu festif, suivi du cannabis (54%) et des substances illégales à caractère stimulantes telles que l’ecstasy (14%) et la cocaïne (12%). Une part considérable des répondants, environ 50%, ont déjà eu une expérience avec ces substance; parmi eux, près d’un tiers en ont consommé au cours du dernier mois. Il semble également, selon les observations effectuées sur le terrain, que la consommation de cocaïne ait augmenté ces dernières années.

Les produits hallucinogènes tels que le LSD sont, quant à eux, moins présents dans le milieu festif genevois. Bien qu’une part non négligeable des répondants, environ 30%, aient déjà testé l’une ou l’autre de ces substances au cours de leur vie, la prévalence de consommation mensuelle est plus basse que pour les stimulants, 5% environ. Il s’agit néanmoins d’un changement face à la tendance qui prévalait dans les années 90 puisque à cette époque, c’était surtout des substances hallucinogènes qui étaient consommées sur la scène festive. Aujourd’hui les hallucinogènes sont généralement consommés de manière sporadique, lors d’occasions particulières.

Si l’on effectue la comparaison avec d’autres cantons, il semblerait que Genève consomme davantage d’alcool, de tabac, de cocaïne et de MDMA (ecstasy), moins d’amphétamines et de produits sous l’appellation de « Research chemicals ». En revanche, l’âge de la première consommation reste semblable d’un canton à un autre.

La consommation de substances psychoactives dépend fortement du contexte festif.Une donnée intéressante, lorsque l’on compare les résultats de cette enquête à d’autres enquêtes sur la consommation de drogues chez les jeunes en Suisse, tel que le monitorage suisse des addictions notamment, est de constater que la consommation de substances est fortement dépendante du contexte festif. En effet, les enquêtes ciblées, menées dans le milieu festif, révèlent une consommation de drogues nettement plus élevée que les enquêtes conduites par téléphone, sans tenir compte du contexte. La différence est particulièrement intéressante pour ce qui concerne la consommation de cannabis, de cocaïne et d’ecstasy, puisque qu’alors le monitorage suisse des addictions évalue le pourcentage de jeunes qui consomment du cannabis à 15% environ, de cocaïne et d’ecstasy à moins d’1%, l’enquête Nightlife évalue, quant à elle, le pourcentage de jeunes qui consomment du cannabis à plus de 65%, d’ecstasy à près de 50% et de cocaïne à plus de 35%.

La prise de risques est importante sousinfluencedesubstancesSelon ce qu’il ressort de l’enquête Nightlife, les risques les plus fréquemment pris par les fêtards sont les suivants :

• Conduitesousinfluencedesubstances: plus de deux tiers des répondants disent avoir déjà vécu ce problème. Il semble d’ailleurs que la conduite sous influence de substances se soit propagée ces dernières années et que le retrait de permis soit, aux dires de certaines personnes, ressenti comme étant un risque plus élevé que le risque d’accident.• Relationssexuellesnonprotégées: plus d’un tiers des répondants déclarent avoir déjà vécu ce problème.• Consommationmixte: un peu moins de la moitié des répondants déclarent combiner deux substances ou plus lors d’une sortie habituelle (tabac exclu). Un peu plus de 40% combinent alcool et cannabis et un peu moins de 10% combinent alcool, cannabis et ecstasy.

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20Première ligne Rapport d’activités 2013

Nous avons ainsi développé des initiatives telles que :

• Proposition de sensibilisation et de formation du personnel de soirée à la réduction des risques en milieu festif• Mise en place de réunions régulières d’évaluation et de suivi avec l’organisateur• Proposition de réunions de supervision autour de problématiques rencontrées dans le milieu festif, etc. Nuit blanche ?, ne pouvant assurer une présence partout, tente, en développant le lien avec les organisateurs, d’avancer dans une démarche de « Safer clubbing ». Bien qu’il ne soit point question pour le moment de labellisation des clubs, nous mettons des initiatives en place afin de responsabiliser les gérants d’établissement et d’encourager l’application de mesures de prévention et de réduction des risques en continu. Nous les encourageons ainsi par exemple à ouvrir leurs portes aux offres dans le domaine de la prévention et de la réduction des risques (HIV/Sida, drogues, etc.), à mettre à disposition de l’eau gratuite et des boissons non alcoolisées à moindre prix, à distribuer du matériel de réduction des risques (bouchons d’oreilles, préservatifs, etc.) et à proposer des formations et des supervisions à leur personnel dans le domaine de la réduction des risques liés à la consommation de substances.

La collaboration avec le réseauUn autre objectif défini par Nuit Blanche ? était de poursuivre l’implication de l’action dans le réseau inter cantonal. Ceci, non seulement dans le but de travailler ensemble sur l’observation des tendances de consommation sur le terrain et de leur évolution, mais également dans l’optique de participer, au travers d’initiatives communes, au renforcement d’une culture nationale de réduction des risques au sein du milieu festif.

3 Ces termes désignent différentes substances que l’on peut se procurer légalement (principalement à l’étranger via internet) et qui contiennent des substances de synthèses reproduisant les effets de certaines drogues illégales. Il est également possible de commander des substances pures utilisées pour la recherche, mais détournée de leurs fonctions. On les nomme les « Chemical Rechearch ou « Smart Drugs ». Les « Legal Head » sont principalement des mélanges à fumer euphorisants comme le Spice ou le Lava Red.

Nuit Blanche ? est ainsi représentée auprès de la plateforme « Nightlife » du Groupement romand d’études des addictions (GREA) et au sein de plusieurs groupes de travail mis en place par Safer Nightlife Suisse (SNS), une plateforme nationale gérée par Infodrog et créé sur mandat de l’Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP). Cette plateforme regroupe différents acteurs et programmes actifs dans le domaine de la réduction des risques liés à la consommation de substances psycho-actives en milieu festif. Nuit Blanche ? y détient un rôle central puisqu’elle représente activement la partie romande. Tout en gardant la spécificité de chaque programme, nous travaillons sur l’uniformisation de nos outils d’information et sur nos modes d’interventions.

Nous avons ainsi pu développer les projets suivants :

• Enquête nationale sur les tendances de consommation et les comportements observés au sein du milieu festif• Formations nationales pour les pairs et professionnels permettant l’échange de pratiques et le renforcement des synergies entre les différentes équipes intervenant sur le terrain• Développement d’un système d’alerte (Warning.ch) permettant d’informer les consommateurs sur la composition des substances psychoactives en circulation, et de les avertir notamment de la présence de nouveaux produits de synthèse souvent méconnus, potentiellement dangereux et non répertoriés dans la liste des stupéfiants (Research Chemicals, legal head3)• Interventions communes dans les régions démunies de ce genre de programme où l’on retrouve bien évidemment le public genevois

Le lien avec les organisateursL’un des objectifs défini par Nuit Blanche ? était d’intensifier et de développer les liens avec les organisateurs de soirée afin d’inscrire une réelle culture de réduction des risques en milieu festif. L’engagement d’un nouveau collaborateur nous a permis de travailler assidument au développement de ces liens en assurant une présence régulière d’un responsable d’équipe sur le terrain. Ce nouveau mandat nous a ainsi permis, au travers d’un travail de prospection, d’initier de nouveaux partenariats avec des organisateurs de soirée et de renforcer le lien avec nos partenaires existants en développant de nouvelles formes de collaboration. L’accent mis sur le suivi et le coaching des organisateurs a également contribué à ce travail de renforcement.

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21Première ligne Rapport d’activités 2013

Le DIZ offre la possibilité, aux personnes qui consomment des drogues festives – qu’elles soient dans une consommation expérimentale, occasionnelle, récréative ou problématique – de venir faire analyser leurs substances. Situé dans les locaux d’une clinique, le DIZ offre la possibilité à la personne qui vient faire analyser sa substance de bénéficier également d’une offre de conseil et de prise en charge, si elle le souhaite. L’analyse de substance s’inscrit dans un entretien plus large, au cours duquel il est discuté des pratiques de consommation, des prises de risque et des conseils en matière de réduction des risques. Des alertes sont produites à partir de ces résultats et diffusées au réseau, notamment via l’outil Warning.ch.

L’équipe de Nuit Blanche ? a ainsi effectué plusieurs démarches en vue de l’élaboration de cette demande :

• Visite du Drogen und Information Zentrum (DIZ) à Zurich• Etude du dossier et traductions de divers documents• Elaboration d’un document de travail comprenant des recommandations ainsi qu’une description du dispositif de testing différé Nuit Blanche ? intervient actuellement en milieu festif à travers des moyens « traditionnels » de prévention et de réduction des risques (distribution de matériel, entretiens conseil, etc.) Les questions relatives à la consommation de drogues illégales, bien que très présentes en milieu festif, restent souvent plus difficiles à aborder avec le public que celles qui ont trait à l’alcool et à la sexualité, et qui nous servent d’ailleurs souvent de porte d’entrée pour la discussion. La crainte du jugement, le fait que la décision de consommer ait déjà été pris ou une importante alcoolisation rendent ce sujet plus difficile à aborder. De plus, en milieu festif, la prise de conscience d’une éventuelle prise de risque par les consommateurs est bien souvent inhibée par un sentiment de toute puissance, une tendance de ces

derniers à ne pas s’identifier à des consommateurs de drogues, mais plutôt à des personnes dont le but est de prendre du plaisir durant leurs sorties du week-end. Nous constatons également que de plus en plus de personnes consomment des substances illégales de manière récréative ou occasionnelle, non pas seulement dans le milieu festif, mais également dans une optique d’amélioration de leurs performances (professionnelles, sportives, etc.). Ces personnes ne fréquentent généralement pas les structures de soins et de soutien et sont difficiles à atteindre.

Face à ces constats, la mise en place d’une offre de testing différé nous permettrait de :

• Cibler directement les consommateurs de drogues festives au travers d’un outil pragmatique de réduction des risques.• Atteindre d’autres consommateurs récréatifs ou occasionnels, qui ne fréquentent généralement pas le milieu festif, mais qui prennent néanmoins des risques importants dans leur consommation de substances.• Mieux identifier les problématiques liées aux substances en circulation sur le marché (récolte de données dans le cadre du testing).• Mieux identifier les consommations problématiques et les comportements à risque (abus de substances, consommations mixtes, etc.)4• Faciliter l’orientation et le relais vers les structures de soin et de soutien.

4 Selon les observations faites dans le cadre du dispositif de testing à Zurich, les entretiens conseils donnés dans le cadre du testing représentent très souvent la première discussion avec des spécialistes et permettent à certaines personnes de prendre conscience de certains problèmes en lien avec leur consommation de substances.

Le testingL’année écoulée a également été l’occasion pour Nuit Blanche ? de travailler sur le dossier du testing. Pour rappel, une demande avait été déposée par Nuit Blanche ? en 2006, via la Commission consultative en matière d’addiction, pour obtenir l’autorisation de mettre en place un dispositif de testing mobile dans le cadre de la Lake Parade. Cette demande, soutenue par l’ensemble des partenaires de l’action Nuit Blanche ?, avait reçu un préavis positif de la Direction Générale de la Santé mais avait finalement été rejetée par le procureur général en fonction à l’époque, M. Daniel Zappelli. Prenant en compte les réticences des autorités quant à la mise en place d’un dispositif de testing, nous souhaitons aujourd’hui redéposer une demande pour un projet pilote à Genève, en proposant cette fois un dispositif de testing en différé, sur la base du modèle mis en place à Zurich dans le cadre du Drogen und Information Zentrum (DIZ).

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22Première ligne Rapport d’activités 2013

Lesaspectsfinanciersetlesperspectives2014Le salaire à 60% de la coordinatrice est pris en charge par l’association Première ligne. L’augmentation de la subvention accordée par le Fonds destiné à la prévention et la lutte contre la toxicomanie, qui nous a octroyé un financement de Fr 103’200.- pour l’année 2013, nous a permis de financer une augmentation de temps de travail de 55% répartis en un nouveau mandat de collaborateur à 40% et une augmentation de 15% du temps de travail de la coordinatrice de cette action. La subvention attribuée par le Fonds a également permis de prendre en charge les frais de fonctionnement, principalement dus aux salaires des intervenants et aux actions de communication. Nuit Blanche ? a ainsi pu mener a bien et de manière sereine ses objectifs pour 2013.

Les actions spécifiques telles que la Lake Parade, la fête de l’Escalade des collégiens, la fête des vendanges et le projet Intermezz’o ont été subventionnées respectivement par le Service de la jeunesse, le Service santé de l’enfance et de la jeunesse et la FASe. Les actions hors canton ont, quant à elles dans la plupart des cas, été financées par des ressources externes. Nous avons également bénéficié, en 2013, d’une subvention de la commune d’Anières.

Malgré ces différentes sources de financement ponctuelles, Nuit Blanche ? est toujours dans une situation délicate et instable puisqu’à l’heure actuelle, cette action n’a toujours pas de financement pérenne pour les années à venir. Les résultats obtenus cette année montrent que l’augmentation du temps de travail et la création d’un nouveau poste de collaborateur sont indispensables pour le développement de l’action. Il devient donc réellement urgent de trouver une solution de financement sur le long terme, qui nous permette de conserver ce deuxième poste de manière indéterminée.

Dans le but de pouvoir poursuivre les activités de l’action Nuit Blanche ? et dans l’attente de trouver un financement pérenne pour nos activités, nous souhaitons à nouveau solliciter le Fonds de prévention et de lutte contre la toxicomanie pour une nouvelle demande de financement pour 2014. Nous avons à ce propos interpellé, en décembre 2012, M. Pierre-François Unger, alors magistrat du Département des affaires régionales, de l’économie et de la santé, au sujet d’un possible renouvellement du soutien accordé par le Fonds de prévention et de lutte contre la toxicomanie à l’action Nuit Blanche ?. Ce dernier nous a confirmé son accord de principe pour une aide financière de ce même Fonds pour les années 2014 et 2015. Les enjeux auxquels sont aujourd’hui soumis les acteurs du milieu festif genevois sont nombreux et complexes. En effet, Genève souhaite bénéficier d’une vie nocturne dynamique, tout en réduisant au maximum les nuisances qu’une telle vie nocturne implique automatiquement, que ce soit au niveau des risques liés à la consommation de drogues que des nuisances sonores et du vandalisme par exemple. Pour Nuit Blanche ? l’enjeu est de réduire les risques liés à la consommation de substances en milieu festif, aussi bien au niveau individuel que collectif.

Dans le but de répondre au mieux à ces enjeux, nous estimons ainsi qu’il est aujourd’hui essentiel de travailler, au travers d’une démarche intégrative et une collaboration des différents acteurs concernés par ces problématiques, sur les aspects suivants :

• Favoriser la récolte et la valorisation des données relatives aux substances en circulation sur le marché, aux tendances de consommation et aux comportements à risque des consommateurs.• Accompagner les organisateurs de soirée dans une démarche de responsabilisation au travers de la mise en place de mesures structurelles de prévention et de réduction des risques.• Favoriser l’intervention précoce dans le domaine des addictions, à travers l’évaluation des consommations problématiques, l’orientation et le relais vers les structures de soutien.

Pour plus d’information sur l’Action Nuit Blanche ? rendez-vous sur le site internet de l’action : www.nuit-blanche.ch où vous trouverez également le Rapport d’activités 2013 de Nuit blanche ?

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23Première ligne Rapport d’activités 2013

Le Pôle de valorisation des compétences sociales et professionnelles des usagers de droguesAprès les trois premières années, Le Pôle de valorisation des compétences sociales et professionnelles des usagers de drogues, dit « le Pôle », a pris son envol. L’année 2013 a permis au Pôle une réelle inscription dans le champ de l’insertion socioprofessionnelle des publics précarisés. Un travail de meilleure visibilité a été mené par les professionnels. Le Pôle commence aujourd’hui à être reconnu et légitimé dans ses objectifs. L’important travail de réseau qui a continué à se développer durant l’année écoulée a permis au Pôle d’être repéré comme un véritable acteur de l’insertion socioprofessionnelle.

Le nombre d’heures totales de travail effectuées par les usagers de drogues est en augmentation, 3001 heures pour 2013 contre 2511 heures pour 2012. Cette demande confirme que notre public a envie de travailler, d’avoir une utilité pour eux-mêmes, pour l’association et pour notre cité plus largement.

En effet, l’activité redonne un sens à leur parcours de vie, apporte un meilleur rythme de vie et leur offre un sentiment de dignité et une reconnaissance à leur personne. Beaucoup d’entre eux vivent dans une grande précarité sociale, juridique, financière, familiale. Ces précarités, ajoutées à des problèmes d’addiction, rend leur réinsertion très difficile. La phase de mobilisation autour de chantiers d’insertion, proposés par le Pôle, offre beaucoup de possibilités à l’usager d’améliorer rapidement sa situation sociale (démarches administratives, reprises de droits sociaux, obtention d’un logement moins précaire, etc). La suite est néanmoins plus difficile à réaliser puisque ils rencontrent d’énormes difficultés pour accéder au marché primaire de l’emploi. Essentiellement à cause de leur parcours professionnel parfois chaotique et parce qu’ils ne possèdent pas les réseaux nécessaires pour décrocher un emploi. C’est par conséquent également cette 2ème phase que le Pôle doit poursuivre sans relâche.

Le Pôle se définit comme une interface entre la consommation active de psychotropes et le champ de l’insertion socioprofessionnelle et agit comme système de coopération avec les professionnels œuvrant dans le domaine de l’emploi et de la réhabilitation des personnes précarisées qui permet d’agir simultanément sur l’amélioration des conditions de vie et l’accès à l’emploi. Afin de poursuivre son action, le Pôle a continué à clarifier son mandat, ses objectifs mais aussi ses limites d’intervention. Il a ainsi pu renforcer sa logique de travail qui se décline sur trois niveaux :

• Utiliser les chantiers d’insertion pour valoriser les personnes. • Mobiliser les personnes autour d’un projet individuel.• Agir sur l’environnement de la personne, c’est-à-dire, élargir ou consolider son réseau, accéder à des droits.

Pour chaque usager engagé par le Pôle, un soutien psychosocial est proposé. Il vient en complément des chantiers d’insertion proposés et permet aux professionnels de définir quel type d’accompagnement sera possible. Il prend du temps car il est essentiel de reconstituer l’environnement dans lequel évolue un usager. Nous effectuons un diagnostic social afin de recueillir des informations sur sa situation. Nous évaluons avec lui les actions à mener, par priorité ou notion d’urgence définie avec l’usager. Par exemple, refaire des papiers d’identité, trouver un lieu où dormir, faire valoir ses droits ou encore renouer des contacts familiaux contribuent à diminuer le degré d’insécurité sociale dans lequel il peut se trouver. Nous avons travaillé beaucoup plus en réseau que les années précédentes avec des structures qui proposent des logements d’urgence, un service juridique ou encore avec les services sociaux des HUG, de l’Hospice Général ou diverses associations d’aide aux personnes.

En fonction de ce diagnostic social, du type de droit social mais aussi de la capacité à l’usager à se mobiliser, le Pôle a poursuivi et a affiné son concept d’insertion socio professionnelle, à partir d’un lieu de consommation. Deux axes émergent :

Le travail social de « prendre soin » est destiné aux usagers les plus précaires. Il est axé sur la valorisation des compétences, dans la notion « ici et maintenant » en offrant des activités dites ponctuelles. Le Pôle propose des postes de travail qui s’adaptent à la réalité des individus qui traversent des périodes de vie avec des consommations massives de drogues et vivent dans une grande précarité. Ils se définissent aujourd’hui comme du « travail à l’heure » et demandent peu de technicité avec un fort taux d’encadrement, soit un professionnel avec au maximum quatre usagers de drogues. Nous proposons à ces personnes de faire du conditionnement, de l’ensachage et des badges durant des séances qui durent au maximum trois heures.

Bilan par Gilbert Palau et Marie-Claire Gamma

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24Première ligne Rapport d’activités 2013

Nous n’avons aucune exigence en termes de ponctualité ou de régularité. Les possibilités d’entrées et de sorties de l’activité sont permanentes. Chacun décide du temps qu’il veut ou peut y consacrer. Cet atelier permet de se décentrer momentanément de la consommation de drogues, de se sentir considéré et reconnu. C’est une parenthèse dans une vie d’errance, d’insécurité durant laquelle les usagers de drogues retrouvent une norme valorisée par la société, celle du travail. C’est aussi un repère hebdomadaire, l’atelier se déroule tous les lundis après-midis et permet à certains d’envisager la mise en place d’un parcours d’insertion.

Le travail de relais est aussi très important vers des structures spécifiques pour les situations très précarisées sur le territoire genevois.

Le travail social avec finalité s’adresse à un public ayant accès aux droits communs sur le territoire suisse, de France voisine et d’Europe. Avec la personne, les professionnels travaillent avec une logique de projet et de perspectives d’évolution. La plupart du temps, il s’agit de définir un projet d’insertion qui permette de renouer à l’accès à des droits sociaux et de s’inscrire dans un réseau de soutien social.

Le Pôle propose des postes de travail qui demandent de la régularité, de la ponctualité, une meilleure gestion de la consommation de psychotropes ainsi qu’une autonomie de l’usager dans les responsabilités qui lui sont conférées. Ils ciblent les usagers de drogues qui sont en capacité de définir un nouveau projet de vie avec une possibilité d’évolution et de changement dans leur situation. Leur consommation de drogues peut être fréquente mais elle est rarement quotidienne. Beaucoup d’entre eux bénéficient d’un traitement de substitution qui leur permet de réguler leurs prises. Ils gèrent leur consommation afin d’être en mesure d’occuper un poste de travail. Le Pôle leur confie des responsabilités qu’ils assument seuls, sans encadrement direct.

La nouveauté 2013 est l’offre de stages en entreprise Il nous paraît primordial de proposer aux entreprises partenaires un réel engagement de notre part afin d’assurer la réussite du stage.

Cette coopération amène des bénéfices tant pour l’usager engagé que pour l’entreprise partenaire. Pour l’usager, le Pôle va l’aider à s’inscrire dans ce nouvel environnement et reste un repère et une référence durant toute la durée du stage ou de la période d’essai.

Pour l’entreprise, le Pôle va jouer un rôle facilitateur et de médiateur pour l’intégration de l’usager dans l’entreprise. Les stages permettent une mise au travail avec une évaluation des compétences d’une part, et d’autre part, ils donnent l’opportunité aux usagers de se confronter à nouveau aux exigences professionnelles. Les stages permettent aussi d’élargir leurs réseaux socio professionnels et ainsi, augmentent les possibilités d’accéder à un nouvel emploi plus stable. Au travers de ces stages,nous visons deux types d’objectif :

• le premier est de permettre à l’usager de sortir de nos chantiers pour se confronter au monde du travail. Ainsi, il peut évaluer lui-même s’ il possède les pré-requis nécessaires pour réintégrer le monde de l’entreprise• le deuxième est de favoriser des contacts avec des employeurs susceptibles de proposer un contrat de travail

A la suite d’un stage, s’il y a opportunité d’un contrat, le Pôle reste présent afin de continuer de suivre la personne au sein de l’entreprise.

Cette façon de travailler s‘inspire de la méthode d’intervention sur l’offre et la demande (IOD)1 : permettre l’accès à l’emploi durable. Pour cela, il est préconisé de travailler avec et sur les entreprises. Outre le temps passé avec les candidats à valoriser leurs compétences, il faut effectuer un examen approfondi des offres d’emploi, trouver le maximum d’informations sur l’entreprise, préparer les rencontres avec les employeurs et assurer un suivi des relations jusqu’à la fin de la période d’essai.

1 L’INSERTION MALGRE TOUT, l’intervention sur l’offre et la demande. Denis Castra et Francis Valls, préface de Robert Castel. OCTARES éditions OCTARES

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25Première ligne Rapport d’activités 2013

Quelques chiffres81 personnes différentes ont bénéficié des activités proposées par le Pôle dont 7 femmes et 74 hommes avec une moyenne d’âge de 35 ans. Par rapport au mode de consommation, ce sont encore pour l’année 2013 les usagers par voie intraveineuse qui sont les plus demandeurs de travail, Malgré ce mode de consommation plus invasif qui concerne une population souvent plus marginalisée, ils arrivent à tenir leurs engagements au sein du Pôle et à démontrer de réelles compétences. Nous remarquons néanmoins que les consommateurs par inhalation restent toujours très demandeurs également.

En termes d’heures de travail, il n’y a pas eu plus d’usagers différents engagés; par contre, il est intéressant de souligner que les usagers ont plus travaillé durant l’année écoulée. La demande de travail et de valorisation est de plus en plus importante et démontre aussi la capacité des usagers à se mobiliser sur plus d’heures et sur un plus long terme.

Enfin, relevons que cette année, nous avons souhaité répertorier les usagers qui avaient un traitement de substitution. Certains usagers sont déjà en traitement lorsqu’ils arrivent au Pôle, ce qui les aide à réguler leurs consommations parallèles. Pour d’autres, une fois engagés sur un chantier d’insertion, ils font la démarche d’obtenir un traitement. Un certain nombre réalise en effet qu’avant tout projet d’insertion, ils ont besoin d’un traitement de substitution. 43 personnes bénéficiaient d’un traitement pour 39 sans traitement.

NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES PAR LES USAGERS

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26Première ligne Rapport d’activités 2013

Quelques parcours d’insertion menés par le Pôle 1er parcoursChristine, 33 ans. Sans enfant, habitant chez ses parents en France voisine. En rupture de droits sociaux, sans traitement de substitution. Consommatrice d’héroïne par voie intraveineuse, de manière hebdomadaire.

Objectifs du Pôle : valoriser et renforcer toutes ses compétences, rétablir ses droits sociaux et la remettre en lien avec une institution spécialisée dans le traitement des addictions.

Au sein du Pôle, Christine a travaillé comme agent de prévention communautaire au sein du ramassage de seringues pendant treize mois, avec une moyenne de 8h-10 h par semaine. Cette activité lui a permis de rythmer sa semaine, de renouer avec un sentiment d’utilité, de se projeter dans un retour à l’emploi et de réaliser qu’elle devait mettre en place des étapes intermédiaires.

Après les trois-quatre premiers mois d’activité, Christine a commencé à se mobiliser autour d’un projet individuel qui était de reprendre une formation de vente professionnelle (BAC Pro) en France voisine. Ainsi, le Pôle l’a aidée à définir des priorités pour la réalisation de ce projet, notamment en la mettant en contact avec l’Apreto à Thonon-les-Bains. Tout en continuant l’activité au sein du Pôle, cette institution lui a permis d’accéder à un traitement et de recouvrer ses droits sociaux (dont une assistance financière) et de bénéficier d’un suivi social sur son territoire d’origine. Après l’avoir inscrite dans ce nouveau réseau qui a donné lieu à une forme de stabilisation de sa situation, tant sanitaire que sociale, elle a trouvé un travail sous contrat à durée indéterminée. L’objectif du Pôle ayant été atteint, nous avons convenu avec Christine d’une fin de suivi social.

L’association pour le Bateau « Genève » • 5 mois de stage au Bateau-Genève à la buvette (activité saisonnière) en 2012.• Un autre contrat de collaboration a été organisé durant l’été 2013 qui a permis de mettre en place un projet de soins.• Un nouveau contrat de collaboration est prévu pour l’été 2014.

Association Genèveroule !• 3 stages ont été organisés en 2013 dont un a aboutit à un EDS (emploi de solidarité).

Contacts en cours• Les Bains des Pâquis• REALISE

Les stages en entreprise

L’actionleResto’Scout• collaboration démarrée à fin 2010, poursuite en 2011 et 2012.• engagement d’un usager avec un contrat fixe en 2013.• 2ème engagement avec un contrat fixe en cours de finalisation.

L’Orangerie• Un stage à démarré début 2013, qui a débouché sur un contrat de six mois, qui a ensuite permis à l’usager de trouver un CDI dans une entre prise de location de voiture.• Un autre stage démarré en 2013, a débouché sur un CDD de 6 mois avec la possibilité de le renouveler deux fois.• Un nouveau stage est prévu au printemps 2014.

Nos partenariat ont été les suivants, tous se poursuivent en 2014.

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27Première ligne Rapport d’activités 2013

2ème parcoursRobert, 39 ans, de nationalité suisse, sans enfant, bénéficiant d’un traitement de substitution et d’un hébergement durable, avec un droit à l’Hospice général. Consommateur d’héroïne par inhalation, de manière ponctuelle. Profil fragile, diagnostiqué comme « grand dépressif ».

Objectifs du Pôle : valoriser et renforcer l’estime de lui-même et ses compétences, reprise de confiance, l’encourager dans l’obtention d’un diplôme, le soutenir dans son souhait de réfection de son appartement et l’aider à s’inscrire dans un nouveau réseau.

Au sein du Pôle, Robert a commencé par des activités dites ponctuelles (nettoyage des locaux, confection de garrots et de badges de prévention) avant d’intégrer l’activité du bar. Pendant plusieurs semaines, Robert a eu des difficultés à venir régulièrement et n’était pas du tout ponctuel. Cependant, le lien instauré avec les professionnels du Pôle et animé par un besoin de valorisation, Robert a réussi à se mobiliser de plus en plus, jusqu’à endosser des responsabilités. De ce fait, il a pu intégrer un poste dans le cadre du partenariat avec l’association Le Resto’Scout (préparation d’un repas communautaire, chaque dimanche pour public précarisé – 120 personnes).

Cette reprise de confiance importante lui a permis de réinvestir son appartement, dont il ne s’occupait plus du tout, en effectuant des travaux de réfection et d’hygiène, avec l’aide d’une association genevoise. Cela a démontré également une amélioration de son état psychique global. Parallèlement, Robert a terminé une formation d’éducateur canin qui lui permet, aujourd’hui, un revenu ponctuel. De plus, il a obtenu un contrat fixe avec le Resto’Scout et au sein d’une action de prévention avec une institution genevoise.

Aujourd’hui, son projet est de sortir de l’assistance financière. Le Pôle souhaite une fin de suivi social au printemps 2014.

3ème parcours Mouss, 28 ans, sans papier, ni traitement, ni logement fixe. Aucun soutien de la part d’un organisme. Consommateur d’héroïne par inhalation, de manière très régulière.

Objectifs du Pôle : reconnaissance de ses capacités relationnelles et professionnelles, travail de relais sur des structures pour migrants, établir une anamnèse de son parcours pour envisager des « possibles » hors consommation et une amélioration de son bien-être.

Mouss a été très demandeur de travail, très motivé et prêt à faire différentes activités. Malgré sa situation précaire, il a su mobiliser à chaque activité proposée en étant proposée en étant présent et ponctuel à chaque fois. Le Pôle l’a mis en lien avec un service juridique spécialisé pour les personnes sans papier et une structure proposant des cours de français. D’un point de vue de la santé, il a été également été orienté sur le CAMSCO qui lui permis de bénéficier de soins et d’un traitement de substitution pendant plusieurs mois.

Aujourd’hui, il y a rupture de contact mais nous pouvons estimer que les objectifs du Pôle ont été atteints, notamment dans la valorisation de ses compétences et dans une reprise de confiance et d’estime très importante.

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28Première ligne Rapport d’activités 2013

Devenez « entreprise active » à Genève en faveur de l’emploi par la réinsertion de personnes toxicodépendantes

Le POLE Comment ?En offrant une place de stage ou une prestation de sous-traitance

Dans quel but ?Afin que ces personnes puissent s’engager dans des activités adaptées à leurs situations et favoriser leur investissement dans des projets d’insertion

5 bonnes raisons pour faire appel à un partenariat ●Évaluation des personnes en situation réelle de travail

●Connaissance des compétences des candidats

●Suivi de l’encadrement adapté aux besoins

●Prise en charge des démarches administratives

●Contribution à la responsabilité sociale de l’entreprise

Ils sont en partenariat avec le Pôle :Bateau Genève, Resto’Scout, Genèveroule, Orangerie, Nuit Blanche?

Contact:[email protected]

Tel: 022 748 28 78

Flyer de présentation et de communication

• Amplifierleréseaud’entreprise Notre objectif est de signer une convention de partenariats avec deux nouvelles entreprises ou toute autre structure pouvant accueillir en stage des usagers qui sont dans un processus de réinsertion. Ainsi, l’offre de stages sera pour 2014 d’une dizaine de places différentes. Le Pôle, étant expert dans la question de la consommation de psychotropes, peut aussi être une ressource en la matière pour des entreprises rencontrant des difficultés pour appréhender cette population.

• Créer un lieu adapté aux prestations du Pôle Malgré la réponse négative du Fonds Chômage de la Ville de Genève d’un financement conséquent, qui couvrait notamment des locaux spécifiques pour le Pôle, nous restons convaincus qu’il serait important d’avoir un lieu adapté pour regrouper toutes les prestations du Pôle. Cette perspective permettrait de regrouper les activités liées au travail à l’heure, d’améliorer les conditions d’accueil des usagers engagés dans un parcours d’insertion et d’affirmer l’identité du Pôle en tant que dispositif d’insertion sociale et professionnelle, complémentaires aux prestations proposées au Quai 9.

• Développer le travail à l’heure, avec des mandats externes Pour cela, nous voulons obtenir des commandes pour alimenter le travail à l’heure pour les usagers en grande difficulté. Nous recherchons des travaux qui demandent peu de technicité (conditionnement, ensachage, mise sous plis…) afin de s’adresser au plus grand nombre. Nous ciblons le milieu associatif et le réseau des entreprises solidaires pour atteindre cet objectif. Des contacts sont établis avec des clients potentiels.

• Sécuriserlesparcoursd’insertion Pour mobiliser des usagers de drogues autour d’un travail, il est indispensable d’agir sur leur environnement social. En créant un fond d’aide à l’insertion, il serait possible de soutenir des usagers dans la réalisation de leur projet. Ce fond pourrait permettre de financer des nuits de chambre d’urgence, des cartes de transports en communs ou tout autre éléments qui peut-être déterminant dans un parcours d’insertion. Pour autant, cette réflexion en est à ses prémices.

Perspectives et orientations 2014Nous voulons poursuivre et développer les axes de travail suivants :

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29Première ligne Rapport d’activités 2013

Pour le Quai 9, il sera question pour cette nouvelle année et les années suivantes de redynamiser l’accueil quotidien offert aux usagers de drogues ainsi que de développer un certain nombre de prestations sociales basées sur des besoins souvent exprimés par ces derniers. En effet, notre structure d’accueil n’est pas qu’une salle de consommation à moindre risque, le travail autour des liens sociaux reste essentiel. Ce lieu, aujourd’hui connu et défendu également par les usagers de drogues, fait office de référence pour un certain nombre d’entre eux. Des temps de convivialité, hors de la consommation, participent pleinement au travail de socialisation. Expériences faites, les usagers sont demandeurs et peuvent être mobilisés pour vivre des « bouts de vie » hors de la recherche de produit et de la consommation elle-même. Quant aux prestations plus sociales, il s’agit d’aider de manière plus conséquente les consommateurs dans de multiples démarches qui sont les prérequis pour travailler une meilleure insertion socio professionnelle notamment. En la matière, un CV à réactualiser, un courrier à élaborer pour des demandes d’assurances sociales, un formulaire de logement à remplir, autant de tâches que le Pôle de valorisation ne peut, à lui tout seul, mener et qu’un certain nombre de collaborateurs-trices du Quai 9 pourrait remplir.

En parallèle des actions sanitaires, il y a ainsi des prestations sociales à développer qui répondront pleinement aux déterminants de la santé définis par les politiques de santé publique participant au mieux-être de la personne.

Pour nos deux dispositifs que sont l’action Nuit blanche ? et le Pôle de valorisation, l’enjeu reste de taille… puisqu’il s’agit de poursuivre le travail de recherche en financement pérenne pour les budgets annuels de fonctionnement.

Pour l’action Nuit blanche ?, nous tenons à souligner que celle-ci à dépassé maintenant « l’âge de raison » et entame sa 8ème année d’existence, sans bénéficier pour autant de financement durable. Chaque année, il faut consolider son budget… chaque année, il est difficile de se projeter à long terme… et bien que nous ayons reçu un soutien de M. Pierre-François Unger, nous déplorons fortement cette impossibilité de pérenniser financièrement cette action spécifique en milieu festif, qui rappelons-le, reste la seule sur la partie romande de notre pays ! ! !

Pour le Pôle de valorisation, nous attendions beaucoup de notre demande de soutien déposé par deux fois auprès du Fonds chômage, géré par la Ville de Genève. Bien qu’auditionnés par la Commission, la réponse a été négative, le public reçu par le Pôle étant trop loin de la notion « d’employabilité » au travail. « Fortement déçus, mais pas vaincus pour autant », nous avons réalisé que le travail d’explication et de questionnement sur les représentations relatives aux consommateurs de drogues doit inlassablement se poursuivre. « Travail et consommation des drogues » n’est pas incompatible, la valorisation des compétences sociales et professionnelles des usagers de drogues doit pouvoir se mener, en parallèle à la réduction des risques sanitaires à l’usage de drogues.

Au niveau cantonal, nous aurons également l’occasion de poursuivre notre travail avec le Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS), avec la volonté de la part de la Direction et du comité de l’association de mener également un travail plus important auprès des députés du Grand Conseil.

Les perspectives et les enjeux principaux pour 2014

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30Première ligne Rapport d’activités 2013

ConclusionForts de ces enjeux, l’association Première ligne est très heureuse de fêter ses 10 premières années d’existence et se réjouit de partager avec l’ensemble du réseau socio sanitaire genevois, avec les élus et représentants politiques, cantonaux et communaux, avec un plus large public et avec les usagers les éléments de succès que la réduction des risques liés à l’usage de drogue a apportés durant ces dernières années.

Néanmoins, et à l’heure de cet anniversaire, nous réalisons que le travail de réduction des risques liés à l’usage de drogues est sans doute dans un virage que nous ne pourrons pas éviter et qu’il nous faudra savoir négocier avec habileté, intelligence et riche de tous les enseignements reçus jusqu’à ce jour. En effet, ne soyons pas dupes, « les années glorieuses » du travail de réduction des risques sont terminées… elles l’ont été parce qu’il y a eu existence d’une urgence sanitaire liée au VIH-sida et parce qu’il y a eu des acteurs du champ sanitaire, social et politique qui ont su se mobiliser rapidement afin de fournir des réponses pragmatiques et correspondant aux réalités que vivaient les usagers de drogues.

Aujourd’hui, à Genève, ce travail de réduction des risques est reconnu et validé tant par les politiques que par le réseau socio sanitaire. Aujourd’hui, la structure d’accueil Quai 9 fait partie intégrante du paysage urbain et mène un travail de qualité avec une équipe rôdée !

Et pourtant, les constats de précarité grandissante et durable chez les usagers de drogues sont bien présents et ne cessent de se renouveler d’année en année, les demandes et les besoins exprimés de leur part sont tout aussi éclatants. Le travail de terrain doit pouvoir continuer à s’adapter à ces réalités et aux profils des consommateurs qui ont changé depuis la création de l’association.

N’oubliez pas de visiter nos sites www.premièreligne.ch et www.nuit-blanche.ch

La question de la consommation de drogue dans notre société reste toujours autant d’actualité et ce au-delà d’un discours « moraliste » sur le « bienfait ou non » de cette consommation. Jamais la question de la dépénalisation de la consommation n’a autant occupé le devant de la scène, le constat de l’échec de la guerre contre la drogue emmenant son lot de discriminations n’a été aussi criant, aussi présent !

Les profils de consommation se développent et se diversifient, passant d’une notion problématique à la déclinaison d’aspects festif, occasionnel et expérimental. La notion de réduction des risques évolue également autour de la promotion de la santé pour la personne, avec un travail évident à effectuer sur l’environnement de la personne, de ses conditions de vie et d’accès à une activité.

C’est pour répondre à cette évolution que Première ligne a décidé d’axer son travail sur les trois dispositifs que sont le Pôle, Nuit Blanche ? et le Quai 9, avec comme valeur première la promotion de la santé pour toute personne usant de produits psychotropes et ce, sans jugement de valeur et sans moralisation de la consommation.

C’est à travers cette évolution que Première ligne a vécu ses 10 premières années et c’est dans cette vision d’avenir que nous désirons poursuivre notre travail et notre accueil auprès, pour et avec les usagers de drogues.

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31Première ligne Rapport d’activités 2013 Dessins et graphisme: Juliette Haenni

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32Première ligne Rapport d’activités 2013

Les remerciementsNoustenonsàremerciertrèschaleureusementlespersonnesetinstitutionssuivantes:• L’ensemble des usagers et usagères de drogues qui se sont impliqués dans des activités ponctuelles ou régulières• L’Etat de Genève, ses représentants et services• La Ville de Genève, ses représentants et services• Les membres de l’association et les donateurs• Les membres du comité de pilotage du Quai 9• Les institutions partenaires de «Nuit Blanche ?» : Carrefour addictionS, Service de la Jeunesse (Ville de Genève), Fondation genevoise pour l’animation socioculturelle, Groupe sida Genève, Point Jeunes (Hospice général), Service d’addictologie (HUG), Service de santé de l’enfance et de la Jeunesse (DIP) ainsi que Festival Electron, le Mapping Festival, le Festival Sonopack, l’Undertown, la Mairie de Carouge, le cartel des associations carougeoises, la Lake Parade, les Saturnales, la Fête de l’Espoir, les Fêtes de Genève, La Fête des Vendanges, L’Usine, la Gravière, le Motel Campo, le Silencio, le Weetamix, le Chat Noir, la Fonderie, le Café du Lys, la Ferblanterie, l’Aiglon, le Café la Presse, la Petite Reine, L’éléphant dans la canette ainsi que la plateforme Nightlife du GREA et Groupe national de détection et d’intervention précoce dans le domaine nightlife • Les institutions partenaires impliquées dans les parcours d’insertion menés par le Pôle : Eric Gardiol et l’équipe de travail de l’association pour le Bateau «Genève», Pierre-Yves Guyet et l’association l’Orangerie, Laurent Menoud de l’action Le Resto’Scout, Dominique Baertschi et son équipe de l’association La Virgule, Francis Hicket et son équipe de l’espace solidaire des Pâquis, Anaïs Rapo du Café Cornavin, Céline Schaer et le Groupe sida Genève, Yann Grand de Genèveroule, Tomas Petit et Alexandre Jousserand de l’Apreto, Nathalie Montes de Trajet, Steve Pascaud d’Apreto, Jérôme Despont de Réalise, Sonia Romaniello du CAAP Arve (HUG), Fabrice Roman de la Roseraie et Marco Salmano du Carré. • Les remplaçants et remplaçantes de nos structures• Les vacataires intervenant dans nos activités : Anne François, Lidia Sinka (médecin-psychiatre), Barbara Broers, Thierry Favrod-Coune, Mathieu Rougemont, Marcea Bancila ainsi que les HUG (Unité Dépendance, Département de médecine communautaire et de premier recours) pour la mise à disposition de médecins• Les communes : Plan-les-Ouates, Lancy, Collonge-Bellerive, Meyrin, Anières, Satigny, Carouge, Pregny-Chambésy, Meinier, Corsier, Avusy, Versoix et Gy. • Le Fonds destiné à la lutte contre la drogue et à la prévention de la toxicomanie • Infodrog• Walter Schlechten, Ulrich Schelling, Raphaëf Naef et la police genevoise• Les personnes qui nous aident ponctuellement• Le Service des Urgences (HUG), Josette Simon, Adolfo Villar ainsi que Thierry Musset.• Jacqueline Reverdin pour la formation à la réanimation• Securitas SA et les agents de sécurité délégués• Le Groupe sida Genève, Aspasie, l’association « Boulevards » et les associations genevoises de lutte contre le sida• Les institutions sociales et sanitaires partenaires Argos, le Service d’addictologie du CAAP Arve (HUG), l’Apreto d’Annemasse, l’UMUS, le CAMSCO, le Centre Santé Migrants, Sophie Durieux et Denise Wetzel. • Nos fournisseurs • Les collaborateurs-trices et le comité du GREA• Le Collectif CAPAS et la plate-forme STAMM• L’association Partage • Les écoles professionnelles en travail social et en soins infirmiers pour les collaborations dans le cadre des formations données par Première ligne• L’entreprise Prévention Maintien Santé au travail (PMSE)• Le superviseur Michel Berclaz• L’Université ouvrière de Genève (UOG)• Le Groupement romand d’études des addictions (GREA)• Infologo et Robert Hatt pour leur support informatique, Emmanuel Ducret pour la mise à jour des sites• Virginie Monnet pour la coordination de notre journal Première ligne, ainsi que l’imprimerie du Cachot• Alexandre Bergerioux, graphiste, Pierre Wasem, dessinateur et Juliette Haenni, graphiste et illustratrice• La cellule d’intervention psychologique (AGPP police)

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33Première ligne Rapport d’activités 2013

Les comptes

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34Première ligne Rapport d’activités 2013

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35Première ligne Rapport d’activités 2013

Au 31 décembre 2013, nous avons terminé avec un léger exercice excédentaire de Fr. 3’040 .- Les comptes de l’association sont sains.

15.04.14

PREMIERE  LIGNE

BILAN  COMPARATIF  AU  31.12.2013 2013 2012

ACTIFS 474'385 338'774ACTIFS  CIRCULANTS 440'360 262'466Liquidités A1 392'381 178'389Créances  résultant  de  prestations A2 0 0Autres  créances  à  court  terme A3 16'883 549Actifs  de  régularisation A4 31'096 83'528ACTIFS  IMMOBILISES 34'025 76'308Immobilisations  financières A5 0 0Immobilisations  corporelles A6 34'025 76'308

PASSIFS 474'385 338'774CAPITAUX  ETRANGERS  C.T. 223'338 87'050Dettes  résultant  de  prestations P1 72'235 0Autres  dettes  à  court  terme P2 91'825 23'541Comptes  de  régularisation P3 59'278 63'509CAPITAUX  ETRANGERS  L.T. 42'280 108'596Provision  pour  démantelement P4 40'000 40'000Financement  nouveaux  locaux P5 0 35'949Subvention  non  dépensées  à  restituter  à  l'Etat P6 2'280 32'647FONDS  AFFECTES 158'388 89'334Pôle P7 20'551 0Nuit  blanche P8 133'761 85'258Formation  réanimation P9 4'076 4'076FONDS  PROPRES 50'378 53'794Fond  de  développement  projet P10 42'912 0Résultat  reporté  antérieur P10 0 42'912Capital  de  l'entité  au  31.12.12 P10 6'706 10'882Part  de  subvention  non  dépensée 760 0

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36Première ligne Rapport d’activités 2013

15.04.14

PREMIERE  LIGNE

COMPTE  D'EXPLOITATION    DU  01.01.13  AU  31.12.13

BUDGET2013 2013 2012

PRODUITS PP1 2'499'921 2'537'016 2'887'779Subventions  et  dons 2'439'170 2'498'038 2'770'946Autres  produits 60'751 38'978 116'833

CHARGES  COÛTS PP2 -­‐2'357'410 -­‐2'328'657 -­‐2'676'507Frais  de  personnel -­‐1'958'180 -­‐1'973'329 -­‐2'121'939Activités  Quai  9 -­‐399'230 -­‐355'328 -­‐389'092Activités  BIPS 0 0 -­‐17'520Aspasie 0 0 -­‐147'956

CHARGES  ADMINISTRATIVES PP3 -­‐110'944 -­‐135'309 -­‐104'138Coûts  des  locaux -­‐41'189 -­‐66'059 -­‐32'912Communication  &  visibilité -­‐26'000 -­‐20'671 -­‐27'786Frais  généraux -­‐27'955 -­‐30'515 -­‐30'712Honoraires  fiduciaire -­‐10'800 -­‐11'732 -­‐11'256Assurances -­‐5'000 -­‐6'332 -­‐1'472

AUTRES  PRODUITS  D'EXPLOITATION PP4 0 14'090 0

AUTRES  CHARGES  D'EXPLOITATION PP5 0 -­‐12'528 0

RESULTAT  D'EXPLOITATION 31'567 74'612 107'134

AMORTISSEMENTS PP6 -­‐65'965 -­‐69'385 -­‐124'075

RESULTATS  FINANCIERS PP7 -­‐1'550 -­‐2'187 -­‐3'473

RESULTAT  ORDINAIRE -­‐35'948 3'040 -­‐20'414

Dissolution  de  fonds  affectés PP8 80'948 170'593 71'898Utilisation  de  fonds  affectés PP8 -­‐45'000 -­‐170'593 -­‐71'898

RESULTAT  AVANT  REPARTITION 0 3'040 -­‐20'414

Part  de  subvention  non  dépensée  (25%) 0 -760 5'103Subvention  non  dépensées  à  restituer 0 -2'280 15'310

RESULTAT 0 0 0

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37Première ligne Rapport d’activités 2013

PREMIERE  LIGNE

TABLEAU DE VARIATION DES CAPITAUX PERMANENTSpour l'exercice clos au 31 décembre 2013

Fonds affectés Pôle

Existant initial Dotations Utilisations Transferts

internes Existants

final

Etat GVE - fond drogue - 45'000 -44'672 16'704 17'032 Etat Genève - lette du 11.10.13 - 12'528 4'176 -16'704 - Recettes affectés au fonds - 3'519 - - 3'519

- TOTAL POLE - 61'047 -40'496 0 20'551

Fonds affectés NB

Existant initial Dotations Utilisations Transferts

internes Existants

final

Etat GVE - fond drogue 23'737 103'200 -74'091 - 52'847 Recettes affectés au fonds 61'521 35'276 -15'882 - 80'914

- TOTAL NB 85'258 138'476 -89'973 - 133'761

Fonds affectés Réanimation

Existant initial Dotations Utilisations Transferts

internes Existants

final

Réanimation 4'076 - - - 4'076 -

TOTAL REANIMATION 4'076 - - - 4'076

Fonds affectés Financement nouveaux locaux

Existant initial Dotations Utilisations Transferts

internes Existants

final

Don Loterie Romande 11'761 - -11'761 - - Don Fondation Wilsdorf 11'761 - -11'761 - Financement propre 12'428 - -12'428 - -

- TOTAL LOCAUX 35'949 - -35'949 - -

Fonds propres

Existant initial Dotations Utilisations Transferts

internes Existants

final

Fonds de développement projet - - - 42'912 42'912 Résultat reporté antérieur 42'912 - - -42'912 0 Capital de l'entité au 31.12.12 10'882 - -4'176 - 6'706 Résultat exercice et répartition (75%) - 3'040 -2'280 - 760

- TOTAL FONDS PROPRES 53'794 3'040 -6'456 - 50'378