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Secteur agroalimentaire TABLES DE STRATÉGIES ÉCONOMIQUES DU CANADA

Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : L'impératif de l'innovation et de la compétitivité - Site principal d'I · entier. Nous disposerons d’une chaîne d’approvisionnement

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Secteur agroalimentaire

TABLES DE STRATÉGIES ÉCONOMIQUES DU CANADA

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A G R O A L I M E N TA I R E

Le secteur agroalimentaire canadien se compose d’un large éventail d’activités industrielles, qu’il s’agisse d’agriculture de première ligne ou de l’aquaculture, de la transformation des aliments, des produits de la mer ou des boissons. Nos producteurs, nos transformateurs et nos partenaires de la chaîne de valeur sont des gens passionnés qui ont permis de conférer au Canada une réputation mondiale en tant que fournisseur de produits sûrs et de grande qualité. La population mondiale doit atteindre le chiffre de 10 milliards en 2050, ce qui générera de vastes possibilités d’approvisionner la demande mondiale de protéines. Le Canada pourra tirer profit de ces débouchés, mais la tâche ne sera pas facile. Le secteur est en butte à d’intenses contraintes de la concurrence sur les marchés mondiaux et national, ce qui signifie que nous avons besoin de mettre à contribution l’excellence canadienne en innovation, et nous doter d’un régime réglementaire et d’infrastructures favorables qui nous aideront à nous classer comme un fournisseur de prédilection sur les marchés à grande valeur.

Le Canada doit saisir les possibilités de valorisation des produits agricoles, y compris les possibilités de transform-ation au pays, les utilisations finales novatrices pour ses produits agroalimentaires, la fabrication de coproduits et la transformation des déchets en sources de revenus »

Murad Al-Katib Président, Table de stratégies

économiques sur le secteur agroalimentaire

VISION

D’ici 2025, le Canada sera l’un des cinq chefs de file mondiaux dans le secteur agroalimentaire, et sera reconnu comme le fournisseur de pro-duits alimentaires de grande qualité le plus fiable et le plus concurrentiel qui soit, en plus d’être un innovateur en matière de produits à valeur ajoutée offerts aux consommateurs du monde entier. Nous disposerons d’une chaîne d’approvisionnement numérisée et axée sur la technologie qui nous démarquera en tant que principal fournisseur mondial de protéines.

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2 L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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OBJECTIFS

140 milliards de dollars de ventes nationales d’ici 2025, soit une augmentation

par rapport à 110 milliards dollars en 2017

85 milliards de dollars d’exportations

d’ici 2025, soit une augmentation par rapport à

64,6 milliards de dollars en 2017

En février 2017, le Conseil consultatif en matière de croissance économique du ministre des Finances a désigné le secteur agroalimentaire comme étant énormé-ment susceptible d’être un catalyseur de croissance économique pour tout le pays. Dans le budget 2017, le gouvernement a posé un défi au secteur, lui ayant fixé un objectif en matière d’exportations de 75 milliards de dollars à atteindre d’ici 2025.

Après avoir évalué les tendances mondiales et nationales et les possibilités de croissance, la Table sectorielle agroal-imentaire a établi un objectif plus ambitieux de 85 milliards de dollars d’exportations agricoles, agroalimentaires et en poissons et fruits de mer d’ici 2025 (soit une augmentation de 32 % par rapport à la valeur des exportations de 2017, qui s’établissait à 64,6 milliards de dollars). En recon-naissant l’importance du marché canadien, nous avons décidé qu’il était tout aussi important de fixer un objectif pour les ventes nationales de produits agricoles et alimen-taires, que nous avons établi à 140 milliards de dollars d’ici 2025 (soit une augmentation de 27 % par rapport à celles de 2017, qui se chiffraient à 110 milliards de dollars). Ces objectifs de croissance feront du Canada un chef de file mondial sur les marchés à valeur ajoutée et permettront de récupérer les débouchés nationaux que nous pos-sédions auparavant. L’atteinte de ces objectifs exigera de notre part des gestes audacieux en matière de réglemen-tation, d’infrastructure et de préparation du marché, le tout soutenu par l’innovation et une main-d’œuvre qualifiée et compétente pour le futur.

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Source : Statistique Canada et calculs de Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).

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2005 2009 2013 2017 2021 2025

Source : Statistique Canada et calculs de Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).

Exportations en agriculture, agroalimentaire et des produits de la mer, 2005-2025

Ventes nationales en agriculture et en transformation alimentaire, 2005-2025

3L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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❚ OBSTACLES À SURMONTER

Plusieurs obstacles de taille nous empêchent d’atteindre nos objectifs. Il nous faut surmonter les difficultés qui suivent pour pouvoir réaliser nos ambitions :

� Des obstacles réglementaires internes nuisent à l’innovation et à la compétitivité.

� Les investissements ne sont pas au rendez-vous dans la plupart des secteurs, en particulier dans les secteurs de la transformation des aliments et les boissons.

� La présence dynamique de solides entreprises canadiennes fait défaut sur la scène internationale.

� Des points de congestion intense en matière d’infrastructure perturbent la circulation des biens au Canada et sur les marchés d’exportation.

� Le manque de capacités de large bande fiables nuit aux possibilités de tirer profit des nouvelles technologies.

� Des marchés du travail resserrés, un accès limité aux travailleurs étrangers, et des compétences sectorielles qui sont autant de contraintes.

� Les obstacles au commerce se font plus nombreux et plus complexes.

❚ POTENTIEL À RÉALISER

Pour que le secteur canadien de l’agroalimentaire connaisse le succès, il faut :

� Un régime réglementaire souple qui soutient l’innovation, offre un degré de certitude à l’industrie et protège la santé et la sécurité.

� Un climat pour les affaires qui soutient l’échelonnement des entreprises canadiennes vers les grandes ligues et fait du Canada un pays de prédilection pour les investisseurs.

� Un réseau de transport branché et intelligent, exempt de points de congestion.

� Une infrastructure de large bande et de TI accessible pour toutes les collectivités et les entreprises.

� Une main-d’œuvre en mesure d’offrir l’éventail de compétences et d’expérience exigées pour atteindre les objectifs sectoriels établis.

� L’accès aux marchés mondiaux et nationaux où le commerce des biens est négocié plus librement.

❚ MESURES PROPOSÉES Selon la recherche, les pratiques exemplaires observées partout dans le monde et les commentaires formulés aux rencontres des tables sectorielles, nous proposons les cinq domaines d’intervention clés que voici où renforcer le secteur agroalimentaire canadien :

Un cadre réglementaire souple qui fait la promotion de la compétitivité du secteur agroalimentaire et évolue en parallèle avec le commerce.

Développement et diversi�cation des marchés agroalimentaires du Canada.

Édi�er un réseau de transport et une infrastructure de TI à la �ne pointe de la technologie.

Investir dans l’innovation et stimuler la compétitivité par l’automatisation et la numérisation accrues.

Encourager la formation d’une main-d’œuvre diversi�ée qui offre les bonnes compétences pour aider le secteur à réaliser son plein potentiel.

4 L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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❚ PROPOSITION

Un cadre réglementaire souple qui fait la promotion de la compétitivité du secteur agroalimentaire et évolue en parallèle avec le commerce

L’IMPORTANCE DE CET ENJEU

Le cadre réglementaire canadien offre aux Canadiens et à nos partenaires commerciaux une assurance de qualité et de sécurité reconnue partout dans le monde. Certes, les balises réglementaires sont un aspect incontournable des activités de production, de transformation et de vente des produits alimentaires et elles sont essentielles à la pro-tection des consommateurs, des producteurs et d’autres acteurs de la chaîne de valeur. Malheureusement, le régime réglementaire canadien nuit de plus en plus à la capacité de l’industrie et exerce des contraintes sur les pratiques et les produits qui innovent, les approbations tardent à venir

et la coordination entre les ministères et les ordres de gouvernement fait défaut. Fait encore plus important, il n’y a aucun organisme central chargé d’examiner les inci-dences cumulatives de la réglementation issue de plusieurs ministères sur la compétitivité du secteur.

Et pour rendre la situation encore plus difficile, la modifi-cation de la réglementation au Canada, même celle dont les organismes disent qu’elle est redondante, fait intervenir généralement un processus technique long et fastidieux qui mobilise énormément de ressources. Le cadre régle-mentaire du Canada doit évoluer au même rythme que celui du commerce.

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Classement de l'OCDE

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Classement à l’indice de compétitivité mondiale (poids de la réglementation gouvernementale) des pays de l’OCDE

« La compétitivité du secteur agroalimentaire canadien est contrecarrée par le dilemme dit «de la tonne de plumes», où des centaines de dis-positions réglementaires, initialement bien fondées et qui ne portaient aucunement ombrage en sont venues à miner dorénavant notre rendement, notre productivité et notre croissance. »

5L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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Le Canada doit livrer une vive concurrence à d’autres pays, dont bon nombre disposent d’un cadre réglementaire plus souple. Si nous voulons réaliser notre vision et attein-dre nos objectifs de croissance, il est impératif que nous nous dotions d’un régime réglementaire qui fonctionne en harmonie avec les stratégies de croissance de l’industrie et soutient le caractère concurrentiel du secteur.

CE QUE NOUS RECOMMANDONS

Le gouvernement du Canada a lancé une réforme réglementaire qui comprend un examen ciblé des exigences réglementaires, visant tout particulièrement les secteurs de l’agroalimentaire et de l’aquaculture. Nous encourageons le gouverne-ment à profiter de cet examen pour soutenir la compétitivité de l’industrie. Nous souhaitons notamment :

Transformer fondamentalement les formalités réglementaires pour stimuler la compétitiv-ité du secteur agroalimentaire canadien en réformant le mandat des organismes de réglementation, de façon à y inclure les critères de base que sont l’innovation, la crois-sance et la compétitivité de l’ensemble du secteur

Sans aucun doute, la santé et la sécurité des Canadiens revêtent une grande importance. En outre, notre système de sécurité des aliments jouit d’une réputation mondiale, il fait partie intégrante de notre marque nationale et nous aide à percer les marchés. Par ailleurs, d’aucuns croient souvent qu’une réglementation plus exhaustive débouchera forcément sur de meilleurs résultats en matière de santé et de sécurité. À vrai dire, nous avons besoin d’une réglementation plus intelligente qui garantira que les risques réels font l’objet de mesures d’atténuation qui entraînent des coûts économiques minimes. Il faudrait donc moderniser le mandat des organis-mes de réglementation du Canada de manière à refléter cette dynami-que, ce qui comprend également l’effet cumulatif de la réglementation sur la compétitivité, qui reposerait sur les principes de la confiance des investisseurs, des résultats et de la prise en considération de toute la gamme d’outils réglementaires et non réglementaires à la disposition de ces organismes. Au cours de nos rencontres aux tables sectorielles,

les participants ont été unanimes à dire que les principaux ingrédients du succès de cette initiative comprenai-ent la nécessité pour les organismes de réglementation de travailler de manière plus efficace et de réaliser des consultations plus tôt et à intervalles plus fréquents pour bien prendre en compte de toutes les contraintes en matière de compétitivité avec lesquelles les entités réglementées doivent composer, tout comme, de manière plus générale, l’ensemble du secteur.

Établir un comité permanent indépendant qui regrouperait des experts de l’industrie et qui aurait comme mandat de conseiller les organismes de réglementation

Ce comité aurait un rôle de définition des contraintes, qui ferait en sorte de circonscrire l’efficacité et de bonifier les possibilités de participation de l’industrie. Il travaillerait aussi de concert avec les organismes de réglementation et examinerait avec eux l’ensemble de la réglementation, des directives techniques et des pol-itiques connexes pour s’assurer que ces dispositions sont nécessaires, pertinentes et efficaces et permettent d’atteindre les objectifs voulus de la manière la plus économique qui soit.

Le comité pourrait de plus circonscrire les incidences indirectes et trouver des moyens de les atténuer ou de les éliminer aussi rapidement que possible et rechercher parallèlement des occasions de rendre les activités réglementaires plus efficaces, au moyen de mesures comme d’autres modalités de prestation des servi-ces, des stratégies de respect de la conformité qui reconnaissent l’ap-port de l’évaluation d’un partenaire commercial important relativement à la sécurité d’un produit, ainsi que l’agrément par un tiers.

Agir immédiatement pour régler certaines difficultés associées à la réglementation et qui nuisent à la compétitivité du secteur agroalimentaire

ÉTUDE DE CAS : TABLETTE DE CHOCOLAT KIT KAT DE NESTLÉ ET FARINE DE BLÉ ENRICHIEn vertu de la politique canadienne de santé publique, il faut enrichir tous les types de farine à l’aide de l’acide folique et de fer. Par ailleurs, certains de nos principaux partenaires commerciaux (l’UE et l’Australie, notamment) ne l’exigent pas.

Le respect obligatoire de cette disposition réglementaire est problématique pour les activités commerciales de Nestlé Canada dès lors que la société veut s’approvisionner auprès de ses chaînes mondiales d’approvi-sionnement et se procurer des ingrédients ou lancer au Canada un nouveau produit populaire sur un marché étranger.

Selon le principe voulant que les produits qui contiennent de petites quantités de farine de blé, comme le biscuit au chocolat Kit Kat, ne sont pas un apport important au régime alimentaire d’acide folique et de fer pour les Canadiens, Nestlé Canada souhaiterait être exonéré de cette obligation.

6 L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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Une réglementation trop normative et axée sur les formalités empêche les entreprises d’adopter des pro-duits et des systèmes de production innovateurs, de réagir à l’évolution des débouchés de marché et d’accéder aux dernières technologies qu’utilisent nos concurrents. Les organismes de réglementation doivent travailler de pair avec l’industrie, tout comme le comité recommandé ci-dessus, et cibler les occasions d’atteindre nos objectifs fermes de santé et de sécurité au meilleur coût possible, sans que cela ne nuise à l’économie.

Projets pilotes

Il est possible d’utiliser des projets pilotes et des « bacs à sable » régle-mentaire pour mettre à l’essai l’efficacité de nouvelles technologies, de tech-niques de production et de systèmes de conformité dans un environnement sûr, tout en illustrant leur efficacité à améliorer la compétitivité du secteur dans des conditions réelles. La table sectorielle recommande le lancement immédiat des projets pilotes que voici :

� Explorer de nouvelles façons de faire en ce qui concerne les exigences en matière d’étiquetage nutritionnel sur le devant de l’emballage, de manière à atteindre les résultats recherchés par la Stratégie en matière de saine alimentation, c’est-à-dire :

– mettre à contribution l’expérience du secteur agroalimentaire en ce qui concerne la réduction des gras trans, sans avoir à imposer des règles d’étiquetage strictes et aux avertissements sur l’emballage des aliments.

� Étudier de nouvelles formalités qui permettent d’apporter des modifi-cations à la réglementation et qui ne portent pas atteinte aux résultats en matière de santé et de sécurité, comme dans le dossier de Nestlé et de la farine de blé enrichie pour les biscuits au chocolat Kit Kat, ces modifications pouvant par ailleurs survenir rapidement et de manière efficace.

– Le projet pilote permettrait de définir les pratiques exemplaires dans un contexte de réglementa-tion souple, en plus d’éclairer les organismes de réglementation sur la pertinence de modifica-tions réglementaires plus vastes.

� Accroître l’utilisation par les organis-mes de réglementation d’outils et de services numériques pour rationaliser les transactions avec l’industrie, par exemple :

– des certificats électroniques pour l’exportation de plantes et d’animaux;

– le travail avec l’industrie en vertu de projets pilotes de chaînes de blocs permettant de se doter de registres numériques de traçabil-ité des aliments, de relevés de transaction, de conformité à la réglementation, etc.

Les barrières réglementaires courantes

En plus du lancement de projets pilotes, nous recommandons au gou-vernement d’agir immédiatement pour s’attaquer aux points de congestion continus dans la mise en applica-tion réglementaire qui met à mal la compétitivité du secteur. De nom-breuses dispositions réglementaires ont été rédigées dans le contexte de conjonctures de marché autres et avant l’avènement des technologies modernes. À défaut de s’attaquer à ces contraintes qui subsistent, la compétitivité sectorielle s’en ressen-tira. La table sectorielle a relevé les domaines que voici où il faut agir dans les plus brefs délais :

� Moderniser la Loi sur les grains du Canada et en éliminer les dispos-itions inutiles ou redondantes.

– Ainsi, l’examen d’autres modes de prestation de service et l’agrément par un tiers en matière d’inspection pourraient se traduire par une efficacité accrue dans les domaines de la pesée et de l’inspection obligatoires par un tiers, activités qui relèvent

actuellement de la Commission canadienne des grains. De plus, les formalités de classification des grains doivent prendre en compte les réalités du marché.

– La modernisation ne doit pas porter atteinte à la protection des producteurs.

� Prendre des mesures pour favoriser le développement économique dans le secteur de l’aquaculture.

– En s’inspirant du modèle du Centre de la lutte antiparasitaire pour les produits pesticides à usage limité d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), établir un organisme pour produire des données en appui à l’utilisation des produits phytosanitaires et des médica-ments à usage limité pour l’industrie aquicole, qui permet-traient aux producteurs canadiens d’être sur un pied d’égalité avec leurs concurrents qui jouissent d’un accès plus rapide à ces produits. Cet organisme pourrait mettre à contribution des études et des résultats de la recherche scien-tifique provenant d’établissements mondiaux reconnus et crédibles.

– S’assurer que le Règlement sur les activités d’aquaculture (RAA) et les formalités de délivrance de permis donnent lieu à une certaine souplesse opérationnelle et économique.

– Au moyen d’une nouvelle Loi sur l’aquaculture (et de toute réglementation connexe), faire valoir la nécessité d’une approche de croissance économique dans le secteur.

� Moderniser l’approche canadienne en matière de réglementation des nouvelles technologies, tout particulièrement en ce qui con-cerne les techniques de sélection ciblée (par exemple, les Courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées – « CRISPR ») qui visent

7L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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à garantir la pérennité d’un mode de commercialisation efficace et prévisible par :

– des conseils améliorés et plus de clarté pour les concepteurs de produits quant à l’interprétation des critères donnant lieu à la réglementation de nouveaux produits au Canada;

– la rationalisation des données exigées pour l’évaluation de produits biologiques similaires (par exemple, produits phyto-sanitaires et de santé animale);

– des efforts visant une plus grande coopération avec les principaux partenaires commerciaux du Canada, en particulier les États-Unis, de manière à réduire les chevauchements et à optimiser l’efficacité par la participation des examens conjoints et des docu-ments et de l’information issus de travaux conjoints sur les pesticides

et de nouvelles technologies, de nouveaux produits et processus;

– l’identification de l’efficacité et de la coordination accrue possibles des exigences pour les trois types d’évaluations distinctes de la sécurité des nouveaux produits issus de la biotechnolo-gie (soit les aliments destinés à la consommation humaine, la nourriture pour animaux et protection de l’environnement).

� Réaliser un examen de la réglemen-tation qui régit les appellations Produit du Canada/Fabriqué au Canada pour répondre aux con-sommateurs qui recherchent de plus en plus des produits canadiens et qui permettrait à l’industrie d’utiliser davantage ces appellations (voir la recommandation sur l’initiative des marques nationales, figurant dans la section de ce rapport qui traite du développement et de la diversification des marchés).

– Le recours aux allégations d’origine provincial plutôt qu’à l’échelle nationale contribue à la fragmentation du marché et réduit les économies d’échelle.

Cette table sectorielle a dressé une liste de règlements interprovinciaux (voir la section sur l’expansion et la diversification des marchés).

MESURER LE SUCCÈS

D’ici 2025, le Canada se classera parmi les 10 premiers pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en ce qui concerne la souplesse de la réglementation (pour l’année 2017 2018, le Forum économique mondial classe le Can-ada au 14e rang parmi les 36 pays de l’OCDE en ce qui a trait à son indice de compétitivité mondiale).

❚ PROPOSITION

Édifier un réseau des transports et une infrastructure de TI à la fine pointe de la technologie

L’IMPORTANCE DE CET ENJEU

En appui aux objectifs de croissance de 85 milliards de dollars en matière d’exportations et de 140 milliards de dollars dans les ventes nationales d’ici 2025, le Canada a besoin de se doter d’une infrastructure de trans-ports et de communications résiliente et de grande qualité.

Un réseau de transport axé sur le commerce et qui fonctionne bien est essentiel pour préserver la réputa-tion du Canada comme fournisseur fiable de produits de grande qualité tant auprès des Canadiens que des

consommateurs de toutes les régions du monde, et dans la perspective de performance économique à long terme. Les nouveaux traités com-merciaux régionaux dans le monde et la croissance démographique en Asie pourraient changer radicale-ment la nature, la destination et notre mode d’expédition de nos produits à l’avenir. Et pourtant, l’infrastructure canadienne peine déjà à livrer nos produits sur le marché dans les délais de façon constante et il s’ensuit que la planification d’une infrastructure dans le long terme est souvent en butte à des considérations politiques de courte vue. Si nous devons

LE RÉSEAU D’INFRASTRUCTURE CANADIEN SOUS PRESSIONEn 2013-2014, l’inefficacité dans les transports a causé d’énormes retards de livraisons dans les expéditions des grains récoltés au Canada. Ce manque de capacité a entraîné des pertes aux produc-teurs de tout le Canada évaluées à environ 6,5 milliards de dollars entre 2013 et 2015.1

Au printemps 2018, une résurgence de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement en grain a fait en sorte qu’une quantité de grain d’une valeur d’environ 500 millions de dollars a été laissée en dépôt, dans attente de son expédition sur les marchés, encore une fois en raison de l’inefficacité dans les transports, et une partie de cette valeur a été perdue du fait d’occasions de mise en marché perdues, des coûts d’entreposage et des pénalités.

1 Canada West Foundation

8 L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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stimuler les ventes nationales et nos exportations, il nous faut faire de l’expansion de notre infrastructure de transport une priorité stratégique nationale.

Les régions rurales au Canada souffrent de façon disproportionnée du manque d’accès au service à large bande. L’absence de service à large bande dans les régions rurales explique en très grande part pourquoi des technologies agricoles précises et d’autres outils numériques n’ont pas fait l’objet d’une adoption aussi large ou de manière aussi exhaust-ive qu’elles auraient pu l’être et devraient l’être. Même si ces technol-ogies agricoles de précision offrent d’importants avantages en matière de productivité pour l’agriculture primaire, le service à large bande universelle offre dans les faits des possibilités à toutes les entreprises qui œuvrent dans l’ensemble du secteur, y compris les transports, les services consultatifs, la transforma-tion des aliments et des boissons et l’aquaculture. Parmi les avantages futurs de l’expansion du service à large bande dans les régions mal servies, mentionnons la possibilité d’informatiser à plus grande échelle l’industrie avec les technologies de quatrième génération (robotique, Internet des objets (IdO), appren-tissage machine, etc.), l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement par l’analyse des mégadonnées, des ren-dements accrus par une application plus précise des intrants agricoles, et l’expansion des débouchés du com-merce électronique pour l’ensemble des entreprises.

CE QUE NOUS RECOMMANDONS

Fournir une approche stratégique en matière de planification et de financement des infrastructures, assor-tie d’un plan d’infrastructure national continu sur 50 ans, qu’élaboreront de concert le gouvernement et l’industrie, et qui comprendra la définition d’objectifs prioritaires pour les projets d’infrastructure visant à désengorger les points de congestion critiques.

Ce plan jouerait un rôle essentiel dans les décisions de planification et de financement dans la durée, en plus d’offrir aux investisseurs et aux utilisateurs de l’industrie une plus grande certitude et une stabil-ité accrue, en ce qui concerne les priorités en matière d’infrastructure. Le plan d’infrastructure national comprendrait une liste de suivi des besoins d’infrastructure de grande priorité à court, moyen et long terme (pour les 50 prochaines années) et des dépenses privées et publiques anticipées dans les infrastructures. Le plan serait soutenu par des stratégies de portail intermodal qui tiendrai-ent compte des besoins régionaux (corridors commerciaux du Pacifique, de l’Atlantique, de l’Arctique et des États-Unis).

Un comité permanent composé de représentants du gouvernement et de l’industrie élaborera le plan national, ce comité devant relever des ministres fédéral-provinciaux-territoriaux (FPT) des Transports. Le comité siégerait à intervalles périodiques pour aborder

des questions d’infrastructure de transport et faire le point en perma-nence sur le plan d’infrastructure national proposé.

Adopter des systèmes d’infrastructure offrant une capacité numérique et coor-donner les données sur le rendement des infrastructures et de la chaîne d’approvisionne-ment connexe au moyen d’une nouvelle plateforme nationale des transports et de la logistique.

Pour garantir l’avènement d’un système de transport tourné vers l’avenir, il sera primordial d’investir dans les nouvelles technologies qui soutiendront des systèmes d’infrastructure offrant une capacité numérique et qui fonctionneront à partir de données. Les données de ce type de système seraient mises en correspondance avec les données existantes de la plateforme nationale des transports et de la logistique, qui alimenterait ensuite le Plan d’infra-structure national. La plateforme servirait à la collecte, à l’intégration, à l’intégration et à la diffusion de données :

� sur la capacité et l’utilisation des actifs de l’infrastructure des transports;

� sur les paramètres de performance de la chaîne d’approvisionnement pour tous les moyens de transport;

� sur les dépenses et les investisse-ments des secteurs public et privé dans de nouveaux éléments d’infrastructure.

La collecte accrue de données sur les actifs d’infrastructure positionn-era de manière plus avantageuse le

« Les infrastructures jouent un rôle trop important dans l’avenir économique du pays pour être assujetties à des tractations politiques au cours des campagnes électorales tous les quatre ans. »

9L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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secteur des transports pour évaluer les modes d’utilisation et les besoins futurs en matière d’infrastructure, y compris les modalités d’intégration des technologies intelligentes et de l’automatisation.

Susciter des résultats probants rapidement du Plan d’infra-structure national et agir sans tarder pour remédier aux principaux points de conges-tion, en prenant en compte des solutions de financement innovatrices pour les projets importants.

Plusieurs programmes de finance-ment des infrastructures ont été annoncés, mais il subsiste toujours un certain nombre de points de congestion critiques qu’a relevés l’industrie (voir la carte sur la page suivante). La table sectorielle de l’agroalimentaire demande que dans l’élaboration du Plan d’infrastructure national, il soit très tôt pris en compte des projets qui se traduiront par des débouchés économiques immédiats et marqueront l’engagement du comité permanent des représentants du gouvernement et de l’industrie responsable du Plan envers le soutien au secteur pour l’aider à atteindre ses objectifs de croissance. Les résultats probants rapides pourraient com-prendre les éléments que voici :

� l’amélioration d’infrastructures qui facilitent le commerce et des mesures pour éliminer les points de congestion au port de Vancouver;

� l’amélioration du réseau routier national du Canada, de manière à le rendre plus efficace et à réduire les congestions des routes de camion-nage (par exemple, dans le corridor Québec-Windsor);

� d’autres améliorations de grande priorité à réaliser et qui seraient déterminées par d’autres proces-sus, comme l’examen de la Voie maritime du Saint-Laurent.

De plus, pour mettre à contribution le financement public et privé, il y aurait lieu d’explorer la possibilité d’utiliser des mécanismes de financement comme la Banque de l’infrastructure du Canada. Les investisseurs insti-tutionnels et les gestionnaires de fonds de pension pourraient être susceptibles d’attirer et de mettre à profit des investissements privés dans l’infrastructure des transports.

Permettre la pleine participa-tion au virage numérique par une couverture à large bande complète offerte dans toutes les régions du Canada d’ici 2025— assortie de données illimitées et de vitesses de téléchargement en aval de 100 Mbps/et de téléchargement en amont de 50 Mbps.

Nous recommandons au gouverne-ment qu’il affecte un financement soutenu au panier de technologies pertinentes, de manière à garantir une couverture à large bande complète. Le branchement des régions rurales et isolées les plus difficiles à joindre exigera la mise en place d’un éventail de technologies. Nous soutenons fermement l’engagement formulé dans le budget de 2018 à l’égard des communications par satellites à orbite basse terrestre (LEO), en soi une excellente occasion d’offrir un service Internet fiable aux régions rurales du Canada et de donner suite à la demande de la Table des industries numériques pour que le Canada devienne un chef de file dans l’élaboration et l’adoption de cette

technologie. Les satellites LEO sont une option économique pour élargir à faible temps d’attente le service à large bande par satellite dans les régions faiblement peuplées où la fibre optique n’est peut-être pas une solution envisageable. Le partenariat et le financement de sources diverses seront essentiels pour atteindre ces objectifs, tout particulièrement en ce qui concerne la phase II.

MESURER LE SUCCÈS

� D’ici 2025, le Canada se classera parmi les 10 premiers pays de l’OCDE dans la catégorie d’infrastructure sur l’indice de performance logistique de la Banque mondiale; il figure actuellement au 17e rang en 2018.

� D’ici 2025, le Canada offrira une couverture à large bande complète avec des vitesses de télécharge-ment en aval de 100 Mbps et de téléchargement en amont de 50 Mbps.

Phase I (2023)

Couverture à 95 %

Vitesses de téléchargement en aval de 50 Mbps et de 10 Mbps en amont

Phase II (2025)

Couverture complète, vitesses de téléchargement en aval de 100 Mbps et en amont de 50 Mbps

En 2017, le Canada se classait au 30e rang des 36 pays de l’OCDE pour l’abonnement à un service de large bande

10 L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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%N@AC)

5

PORT DE CHURCHILL

PORT DE PRINCE RUPERT

PORT DE VANCOUVER

PASSAGES FRONTALIERS VERS

LES ÉTATS-UNIS

PORT DE THUNDER BAY

PASSAGES FRONTALIERS DÉTROIE-WINDSOR

PORT DE HALIFAX

Congestion routière et de camionnage, dans les Rocheuses

Capacité de la voie maritime et des ports en Ontario

Corridor Québec-Windor et passages frontaliers

Élargissement à quatre voies de la route 185 au Québec

Isthme de Chignecto

Port de Halifax – Port important pour les exportations en provenance du Québec et de l’Ontario.

Capacité de manutention de conteneurs au port de Montréal

Voies ferroviaires principales du CN et du CP – Canyon du Fraser

Vallée du bas Fraser et port de Vancouver – Port important pour les exportations en provenance des provinces de l’Ouest

Route transcanadienne

Livraison des marchandises au premier et au dernier kilomètre, points de congestion en zone urbaine

1

2

3

5

4

6 9

8

7

Ouest canadien 1 Canyon du Fraser

(vulnérabilités du réseau ferroviaire)• L’accès par train à la vallée du bas

Fraser est exposé aux intempéries, ce qui peut nuire de manière appréciable aux exportations et aux importations de marchandises par le port de Vancouver.

• Un tronçon de 10 kilomètres de voie ferrée entre Ashcroft et Basque est exposé à l’instabilité du sol, car on y dénombre plus de 20 glissements de terrain, dont six sont encore très actifs. Certains de ces glissements surviennent à une vitesse de plus de 100 millimètres par année.

2 Vallée du bas Fraser (vulnérabilités de la voie ferrée, de la route et des voies navigables)

• Des activités ferroviaires complexes (correspondances, coproduction) à Vancouver, et des volumes de fret importants d’une grande variété de marchandises rendent difficile l’accès au terminal des rives nord et sud du port de Vancouver et ajoutent un élément de complexité aux chaînes d’approvisionnement.

• La fluidité du réseau est par ailleurs encore plus réduite par la nécessité d’élever le pont ferroviaire à bascule Second Narrows à intervalles réguliers pour les navires de passage, qui ont droit de priorité sur les convois ferroviaires.

• Le pont ferroviaire de New Westminster a 100 ans et il s’agit d’un pont tournant à simple voie qui est le principal lien qui relie la rive Nord du port de Vancouver.

• La congestion routière accrue, la disponibilité et le coût des terrains industriels, le factage et son incidence sur la stabilité de la main-d’œuvre et le manque de soutien aux activités portuaires sont autant de contraintes qui s’exercent sur l’ensemble de ce portail d’entrée.

3 Camionnage, congestion routière et les Rocheuses

• Les contraintes sur la capacité routière sont les plus fortes dans les régions de Vancouver, de Calgary et d’Edmonton et les environs, ainsi que sur la route Transcanadienne à travers les Rocheuses.

• Environ la moitié des conteneurs d’exportation et d’importation qui transitent par les installations portuaires de Vancouver sont des conteneurs transportés par camions.

• Le coût du factage intermodal par camion a augmenté au cours des dernières années. La congestion dans la vallée du bas Fraser a des incidences sur la productivité du système de déchargement sur les quais qui sous-tend l’exploitation de cette porte d’entrée, ce qui par voie de conséquence a un effet direct sur les coûts de factage.

• Les convois ferroviaires traversent un territoire où les voies ont une très forte pente et qui est sujet à des avalanches fréquentes dans les Rocheuses.

Canada central 4 Corridor Québec-Windsor

et passages frontaliers• La production de biens qui sollicite

beaucoup les services de transport se concentre dans ce corridor.

• La congestion de la circulation très dense est causée par un fort volume de gens qui se déplacent soir et matin sur les artères des régions métropolitaines de Toronto et de Montréal.

• En règle générale, les camionneurs qui souhaitent respecter leurs délais de livraison doivent prévoir 50 % de temps de déplacement de plus pour traverser Toronto.

• À moyen terme, la circulation transfrontalière ne devrait pas nécessiter de capacité supplémentaire pour les passages transfrontaliers, car la circulation transfrontalière a enregistré un net recul depuis la période de pointe en 2001.

5 Voie maritime et capacité portuaire en Ontario

• Les écluses et les canaux de la Voie maritime du Saint-Laurent ne fonctionnent qu’à 50 % de leur capacité.

• En ce qui concerne le fret chargé, le port de Hamilton est le plus important de l’Ontario. Il a été estimé que les marchandises qui y transitent se traduiraient par des activités économiques d’une valeur de 6 milliards de dollars. Initialement, ce port recevait principalement du minerai de fer destiné à l’industrie sidérurgique, mais il reçoit maintenant une gamme de marchandises variée, dont notamment une nette augmentation de marchandises agricoles.

• Le port de Thunder Bay est le terminal de l’Ouest canadien de la Voie maritime du Saint-Laurent. Il sert principalement de point d’accès aux marchés européens pour les producteurs de grains de l’Ouest du Canada et il peut jouer un rôle de première importance en période de congestion du port sur la côte Ouest.

6 Liens du premier et du dernier kilomètre : une contrainte de taille pour l’expédition et la réception de marchandises en période de congestion dans une grande région métropolitaine

• Pour la livraison locale des marchandises, l’industrie dépend fortement des terminaux intermodaux et des centres de distribution dans la région de Peel à l’ouest de Toronto et des environs de Longueuil au sud de Montréal.

• Pour se rendre à ces endroits, il y a une intense circulation de camions, qui doivent composer avec de graves problèmes de livraison par le réseau de petites rues congestionnées dans ces grands centres urbains.

7 Capacité du port – Terminaux intermodaux de conteneurs au port de Montréal

• À l’heure actuelle, il y a des problèmes de congestion du camionnage et dans le port.

• À compter de 2015, l’aménagement du secteur Viau et la conversion d’un entrepôt en terminal de conteneurs portera la capacité total du terminal Viau à 600 000 unités équivalents à vingt pieds (EVP) au début des années 2020. D’autres projets d’expansion aux terminaux Cast et Racine ajouteront 250 000 EVP supplémentaires au cours des cinq prochaines années.

• Le volume de conteneurs ferroviaires à la gare Taschereau du CN et à la gare Lachine du CP dans la région de Montréal a augmenté de 10 % en 2017 par rapport en 2016, et de 9 % par rapport à la moyenne au cours des trois dernières années, pour ce qui est du nombre de conteneurs en transit.

Canada atlantique 8 Isthme de Chignecto–Vulnérabilité

• Une bande de terre étroite de 23 kilomètres qui relie la Nouvelle Écosse au Nouveau-Brunswick et au reste du pays. Cette basse terre est exposée à la montée du niveau de la mer environnante et aux crues pluviales, car la route Transcanadienne, la voie ferrée principale du CN et les lignes de transport d’électricité interprovinciales longent toutes les approches de la digue sud qui protège l’isthme contre les eaux de la baie de Fundy. Ce corridor sert au transport de quelque 50 million$ de marchandises par jour, le volume de circulation moyen quotidien atteignant plus de 14 000 véhicules, dont 2 400 camions (2015).

9 Élargissement à quatre voies de la route 185/autoroute 85

• La route 185 au Québec est la seule portion de la route Transcanadienne entre Halifax et Windsor qui n’a pas fait l’objet d’un élargissement à quatre voies. Depuis 2002, le ministère des Transports du Québec travaille à l’élargissement à quatre voies de cette route. La phase I (21 kilomètres) a été réalisée en 2011; la phase II (33 kilomètres) a pris fin en 2015; un financement fédéral a été annoncé en 2015 pour la phase III (40 kilomètres). Les travaux d’élargissement devraient prendre fin en 2025.

Exemples de points de congestion et de vulnérabilités dans les transports

11L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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❚ PROPOSITION

Développer et diversifier les marchés agroalimentaires du Canada

L’IMPORTANCE DE CET ENJEU

Le maintien et l’expansion de la compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux sont essentiels pour la croissance du secteur. Pour atteindre nos objectifs de croissance, nous devons élaborer de stratégies limpides et bien inspirées pour savoir où aller exercer nos

activités et comment remporter la mise sur des marchés géographiques importants et pour divers produits.

Plus de la moitié de la production agricole et des produits de la mer du Canada est exportée. Il s’ensuit que la compétitivité du secteur dépend du maintien et de l’amélioration de l’accès aux marchés internationaux importants. Notre rendement optimal sur chaque marché exigera une stratégie ciblée, plutôt qu’une approche généraliste.

Pour livrer concurrence à l’échelle mondiale, le secteur canadien doit avoir les coudées franches. Le Canada fait partie de divers organismes internation-aux de normalisation (OIN) et joue un rôle important dans l’élaboration de normes, d’orientations et de recommandations à l’échelle mondiale qui sont essentielles à la facilitation des échanges commer-ciaux. L’intégrité et l’équité constantes des règles internationales qui régissent le commerce mondial sont des outils qui nous permettent d’atteindre nos objectifs de croissance.

Par ailleurs, les entreprises canadiennes produisent une grande quantité des nombreux genres d’aliments qu’ap-précient les consommateurs canadiens et 110 milliards de dollars de produits alimentaires ont été vendus au Canada en 2017. Le marché national s’est développé à un rythme plus rapide que la part qu’y occupent les entreprises canadiennes, ce qui s’est traduit par autant d’occasions ratées. Ainsi, l’an dernier, les importations ont accaparé près de 30 % du marché des aliments transformés, alors qu’elles étaient de 22 % dix années auparavant. Puisque les importations prennent la place des produits canadiens de grande qualité sur les étagères du supermarché au pays, le secteur canadien de l’agriculture et de l’agroalimentaire doit se retrousser les manches et redoubler d’efforts.

Du reste, même si des obstacles se dressent sur les marchés étrangers, il y a aussi des contraintes au pays. Les entreprises canadiennes font souvent valoir qu’il est plus facile de faire des affaires à l’étranger qu’au Canada. Les gouvernements du Canada et des provinces ont de nombreuses règles et réglementations qui ont des conséquences initialement non vou-lues, notamment de causer du tort à la libre circulation des biens au Canada, de susciter des coûts additionnels, de rendre les règles du jeu inéquitables et d’empêcher les entreprises de croître au Canada. Tandis que le Canada s’efforce de livrer concurrence à de puissants acteurs du marché agroalimentaire issus de pays à la population plus nombreuse, aux coûts de production plus bas, et aux saisons de culture plus longues, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de diviser le pays en territoires distincts qui nuisent à la croissance de nos entreprises et à la libre circulation des biens et services.

Même si la table sectorielle de l’agroal-imentaire reconnaît foncièrement la nécessité de livrer concurrence en misant sur les prix, nous devons égale-ment nous efforcer de nous démarquer et de différencier notre offre, de mettre de l’avant ce qui nous rend uniques. De plus en plus, les Canadiens décident d’acheter et de soutenir des produits fabriqués au Canada. Pour que les producteurs accèdent à ce marché important et soient en mesure de vanter l’avantage d’acheter canadien, les con-sommateurs doivent pouvoir identifier facilement les aliments canadiens. À l’étranger, les consommateurs recherch-ent également des produits alimentaires de grande qualité, alliant sécurité et innovation. En ce sens, le Canada devrait chercher à devenir un fournisseur de choix selon tous ces critères.

OPTIMISER NOTRE POTENTIEL DE CROISSANCEPour atteindre nos objectifs de croissance, tous les secteurs doivent réaliser leur plein potentiel. Et pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Un cas d’espèce illustre bien cette situation : soit le secteur canadien de l’aquaculture, qui aurait la possibilité de pratiquement doubler sa production et la faire passer de 200 565 tonnes en 2016 à 381 900 tonnes en 2028 pour satisfaire à la demande croissante.2

Avant d’atteindre cet objectif de croissance, il y a toutefois des obstacles : � Au gouvernement fédéral, il n’y a

pas d’efforts soutenus et ciblés de développement économique dans ce secteur;

� Les exigences de permis ne favorisent pas l’adoption de stratégies de croissance à long terme;

� Les entreprises canadiennes n’ont pas un accès aussi rapide aux produits de santé animale, comparativement à leurs compétiteurs d’autres pays.

Le travail auprès du public et des collectivités autochtones est essentiel à l’établissement de la confiance et l’entérinement de la croissance durable du secteur.

2 Pêches et Océans Canada et Alliance de l’industrie canadienne de l’aquaculture

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Enfin, si le Canada entend livrer concurrence à ses compétiteurs inter-nationaux, il aura besoin d’entreprises qui ont la capacité d’aller affronter les géants sur les marchés mondiaux. Il faut adopter une stratégie ambitieuse qui garantira que nos entreprises les plus prometteuses à cet égard dis-posent du soutien voulu pour croître et devenir des entreprises de premier rang de calibre mondial.

CE QUE NOUS RECOMMANDONS

Formuler une approche stratégique et coordonnée pour pénétrer des marchés importants par l’élaboration de stratégies de mise en marché prioritaires au Canada et sur les principaux marchés d’exportation

Nous recommandons la mise sur pied d’un Conseil consultatif sur le marché agroalimentaire composé de chefs d’entreprise qui travaillerait de con-cert avec les gouvernements FPT. Ce conseil aurait pour mandat d’élaborer et de mettre en place des stratégies qui indiqueraient où exercer nos activités et comment réussir à pénétrer des marchés importants, en particulier au Canada, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Les stratégies se fonderaient sur une étude de marché et les futures possibilités de croissance et la capacité de la chaîne d’approvi-sionnement au Canada.

Faire la promotion d’un commerce ouvert et régi par des règles communes en faisant preuve d’un solide leadership international

Les normes internationales comme celles élaborées par le Codex Alimen-tarius sont un volet important d’un système de commerce international fondé sur des règles. Le gouvernement du Canada devrait affecter d’autres ressources aux OIN pour l’élaboration de normes internationales fondées sur la science, ainsi qu’aux organismes et aux ministères canadiens, de manière à leur permettre de bonifier leur participation aux travaux des OIN. Le gouverne-

ment devrait continuer de s’efforcer de régler les barrières non tarifaires par la négociation de certains dossiers dans des domaines qui comprennent les obstacles techniques au commerce, ainsi que les mesures sanitaires et phytosanitaires en vertu d’accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux. Ces règles rigoureuses devraient reposer sur des engagements bien établis et en vigueur sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce.

Le gouvernement et l’industrie doivent continuer de collaborer et de cibler les mesures qui peuvent causer un grave tort aux exportations alimentaires du Canada, en particulier les mesures susceptibles d’aller à l’encontre de nos obligations commerciales. Il faudrait aborder ces mesures par tous les canaux disponibles, y compris en vertu d’un processus officiel de règle-ment des différends, le cas échéant.

Éliminer les barrières commerciales existant au Canada par la modification de l’Accord de libre-échange canadien et la libéralisation des échanges visant les produits alimentaires entre les provinces et les territoires d’ici 2020

En vertu de l’Accord de libre-échange canadien (ALEC) entré en vigueur le 1er juillet 2017, les gouvernements FPT sont tenus de réduire et d’éliminer les obstacles qui nuisent à la libre circu-lation des biens, des services, des investissements et des personnes au Canada. Une Table de conciliation et de coopération en matière de régle-mentation (TCCR) composée de hauts fonctionnaires gouvernementaux a été créée pour superviser le travail sur l’élim-ination des obstacles et l’élaboration de mesures réglementaires communes concernant les problèmes émergents.

L’élimination des obstacles au commerce interprovincial aide les entreprises canadiennes à accaparer une plus grande part du marché national, qui est en soi un important marché. L’élimination des obstacles à la croissance à l’intérieur de nos frontières permettra également à un plus grand nombre d’entreprises d’accroître

leur production, de passer au niveau supérieur et de prendre plus solidement pied sur les marchés internationaux.

À titre de première mesure, les gouvernements FPT devraient porter leur attention chaque année sur l’élim-ination des trois ou quatre principaux obstacles au commerce interprovincial. Nous souhaiterions mettre l’accent sur les domaines prioritaires ci-dessous où il y aurait lieu d’agir sans tarder.

Normes en matière de certification des produits biologiquesLes produits biologiques qui font l’objet d’un commerce interprovincial sont assujettis au Règlement sur les produits biologiques, en vertu duquel les producteurs sont tenus d’obtenir une certification conformément aux Normes canadiennes sur l’agriculture biologique. Par ailleurs, les produits fabriqués et vendus dans une seule province ne sont assujettis à la cer-tification que dans la mesure où la réglementation provinciale en vigueur l’exige. La mise en place d’un régime réglementaire uniforme créerait les mêmes règles de jeu pour la vente de produits biologiques partout au Canada, en plus de maintenir l’intégrité de la marque canadienne et offrirait également aux consommateurs une plus grande confiance à l’égard d’une même norme partout au pays.

Exigences en matière de conditionnementLes manipulateurs, les distributeurs et les transformateurs d’aliments ne peu-vent expédier des fruits et des légumes frais et transformés d’une province à l’autre s’ils ne respectent pas cer-taines règles prescrites en matière de conditionnement, d’étiquetage et de classement en vertu de la Loi sur les produits agricoles au Canada. La situa-tion réglementaire incohérente que voici mine la productivité et l’efficacité du commerce : il est permis de livrer des produits à des centaines de kilomètres dans une même province sans avoir à se soumettre à ces exigences, mais il est interdit à une usine de transform-ation alimentaire de se procurer ces mêmes produits auprès d’une ferme

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située à moins d’un kilomètre si celle-ci se trouve malheureusement de l’autre côté de la frontière provinciale.

TransportsIl y a un éventail de règlements et de dispositions qui varient selon la province et le territoire et qui ont fait apparaître plusieurs obstacles dans l’industrie du camionnage, y com-pris les mesures visant les pneus à bande large, les limites de charge au printemps et d’autres restrictions. Ainsi, certains types de camions peuvent être conduits uniquement en Colombie-Britannique la nuit et en Alberta le jour, ce qui fait en sorte que les conducteurs doivent attendre plusieurs heures avant de traverser la frontière entre ces deux provinces. Qui plus est, en raison de dispositions réglementaires qui varient, certains conducteurs de camions sont tenus de changer leurs pneus à certaines

frontières provinciales. L’élimination de ces incohérences partout au Canada améliorerait les systèmes de transport et bénéficierait au secteur agroalimen-taire, entre autres.

AquacultureEn l’absence d’un ensemble de règlements uniformes pour tous les gouvernements, l’existence d’un cadre réglementaire complexe a entraîné des difficultés et cause de longues formalités pour établir, modifier et agrandir les exploitations aquacoles. Cela nuit à la croissance et occasionne la perte de débouchés pour le secteur de l’aquaculture.

Les gouvernements FPT pourraient agir immédiatement dans ces quatre domaines et illustrer ce faisant leur engagement à la mise en place d’une stratégie officielle pour instaurer un vérit-able libre-échange au Canada d’ici 2020.

Rehausser le profil des produits agroalimentaires canadiens et faire la promotion d’une marque réputée et coordonnée

À l’heure actuelle, les projets FPT de développement des marchés ne sont pas uniformes et ne soutiennent pas la promotion d’une marque cana-dienne unifiée. Le Canada doit se doter d’une marque promue de façon uniforme et qui conférera aux pro-duits alimentaires canadiens un atout concurrentiel indéniable, en plus de rendre les produits canadiens plus « visibles » auprès des consomma-teurs canadiens et de l’étranger. Les gouvernements FPT devraient col-laborer avec le Conseil consultatif sur les marches agroalimentaires et établir une approche concertée qui renforcera la place qu’occupe le Canada sur les principaux marchés. Cela doit com-prendre le renforcement de la présence en ligne du secteur sur les marchés en croissance et une solide présence sur le terrain pour optimiser l’influence du secteur sur les consommateurs, chez les grossistes, les distributeurs et les promoteurs de tendances alimentaires et de modes de vie.

Par ailleurs, les désignations « Pro-duit du Canada » et « Fabriqué au Canada » sont perçues comme trop restrictives pour être d’une quelconque utilité. Il s’ensuit que les entreprises utilisent généralement une appel-lation provinciale au lieu d’adopter une approche nationale. Pour aider les consommateurs à identifier plus rapidement un produit canadien par-tout au pays, il y aurait lieu de revoir les exigences de l’appellation Produit du Canada et Fabriqué au Canada, en collaboration avec l’industrie et les provinces.

Créer une approche stratégique « À nous le podium » pour aider les entreprises agroalimentaires canadiennes les plus promet-teuses et les plus innovatrices, afin de les aider à devenir des chefs de file au niveau mondial

Les entreprises agroalimentaires canadiennes ne sont pas exonérées des difficultés inhérentes à la croissance au-delà des frontières canadiennes, pour passer aux ligues majeures et devenir des chefs de file au niveau mondial. Nous devons soutenir les entreprises agroalimentaires pro-metteuses et faire en sorte qu’elles deviennent des acteurs de premier plan à l’échelle mondiale et des entreprises clés à l’échelle mondiale qui aideront le secteur tout entier à croître. Nous devons cependant adopter une nou-velle approche qui nous permettra de combler cette « lacune de croissance ». Nous soutenons à ce titre l’initiative « À nous le podium » comme moyen de cibler les efforts sur des entreprises très prometteuses qui affichent une feuille de route éloquente et des perspectives de succès qui ne se démentent pas.

MESURER LE SUCCÈS

D’ici 2025, le Canada aura 85 milliards de dollars d’exportations et 140 milliards de dollars en ventes nationales.

LE CANADA A DE LA DIFFICULTÉ À LIVRER CONCURRENCE DANS LES GRANDES LIGUESComparativement aux plus petites entreprises, les grandes entreprises (plus de 500 employés) investissent généralement davantage en R&D, dans l’adoption de technologies et les exportations. � Parmi nos 11 499 établisse-

ments de transformation des aliments et des boissons, 94,4 % sont de petites exploita-tions comptant moins de 99 employés.

� À peine 0,4 % des entreprises agroalimentaires canadiennes sont des grandes entreprises.

� Seulement quatre entreprises canadiennes de produits de la mer figurent parmi les 150 entre-prises en peloton de tête au niveau mondial, pour ce qui est du chiffre d’affaires et aucune de celles-ci ne se classe parmi les dix premières3.

3 Statistique Canada et Intrafish, 2017

14 L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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« Les entreprises canadiennes doivent avoir accès aux mêmes règles du jeu pour livrer concurrence. Le gouvernement déroule le tapis rouge pour attirer les investissements de sociétés étrangères, mais les entreprises canadiennes qui créent autant d’emplois

et de la croissance économique n’ont pas droit au même genre de soutien. »

❚ PROPOSITION

Investir dans l’innovation et renforcer la compétitivité par l’automatisation et la numérisation accrues

L’IMPORTANCE DE CET ENJEU

Pour atteindre ses objectifs de croissance, le Canada doit accroître les investissements et l’adoption de technologies. Depuis 2008, les dépenses du secteur agroalimen-taire canadien en R&D, exprimées en pourcentage du chiffre d’affaires, a reculé de 24 % et sont à la traîne derrière d’autres pays (les É.-U. et la France consacrent chacun 0,6 % de leurs ventes aux dépenses en R&D, alors que le Canada n’y consacre que 0,2 %). De même, les inves-tissements dans les machines et le matériel enregistrent un recul continu depuis plusieurs années. De plus, les É.-U. ont récemment adopté une mesure fiscale de déduction des coûts d’immobilisations qui permet aux entreprises de déduire le coût des actifs amortissables en un an, plutôt que de l’amortir sur plusieurs années, ce qui a refroidi d’autant l’intérêt des chefs d’entreprises canadiennes et internationales à réal-iser leurs prochains investissements nord-américains au Canada.

Les investissements canadiens relativement faibles dans l’innovation de la transformation alimentaire sont fragmentés et répartis entre plusieurs universités, centres de technologie alimentaire, centres de recherche et centres d’incubation qui collaborent ensemble au plan local et disposent d’une capacité limitée (en matière de personnel ou d’infrastructure) pour la mise au point de technologies per-fectionnées destinées à l’industrie, la commercialisation de nouveaux pro-duits à une échelle importante ou le soutien aux entreprises de toute taille pour qu’elles accèdent aux marchés nationaux et internationaux.

Les entreprises agroalimentaires adoptent des technologies numéri-ques qui occasionnent la collecte de grandes quantités de données. Ces données sont recueillies puis stockées

dans différents formats et sur des plateformes variées. Cette absence de compatibilité empêche l’utilisation de plateformes de données ouvertes et partagées qui offrent de l’information importante et facilitent l’émergence d’autres innovations.

MESURER LE SUCCÈS

Encourager les investissements et l’adoption de technologies par des projets d’importances, y compris la déduction accélérée des coûts d’immobilisations pour les machines, le matériel et les outils d’automatisation numérique.

Nous recommandons au gouverne-ment du Canada qu’il introduise une déduction pour amortissements accélérée (DPAA) dans le but de sout-

« L’innovation est beaucoup plus qu’une simple possibilité : c’est une démarche délibérée que nous intégrons dans toutes les facettes des activités d’une entreprise. »

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1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013 2016

L’investissement dans les machines et le matériel pour la production d’aliments par rapport au pourcentage du chiffre d’affaires est sur le

déclin, et il est passé de 2,3 % en 1998 à 1,2 % en 2016.

15L’impératif de l’innovation et de la compétitivité : Saisir les occasions de croissance Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Agroalimentaire

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enir l’adoption accélérée de machines, de matériel et d’outils d’automatisation numérique. Ce type de mesure fiscale permettrait aux entreprises de récupérer plus rapidement les coûts d’investisse-ment, améliorerait les flux de trésorerie et les taux de rendement sur l’investisse-ment, en plus d’abaisser les risques d’investissement.

Nous proposons d’offrir cette DPAA sur une période de longue durée de manière à stimuler la compétitivité de notre fiscalité et de conférer aux entreprises un certain degré de certitude aux fins de la planification, surtout dans le contexte de projets de plus grande complexité et envergure qui nécessitent un investisse-ment échelonné sur plusieurs années. Pour optimiser les retombées dans l’industrie, la DPAA devrait par ailleurs permettre au bout d’une année la radia-tion dans le bilan des actifs de machines et de matériel.

Combler la demande des consommateurs qui évolue à l’égard de produits qui innov-ent et favoriser l’expansion, les projets pilotes et l’adoption d’in-novations dans l’industrie par la création d’un centre d’innovation agroalimentaire canadien.

Nous proposons la création d’un centre d’innovation agroalimentaire réseauté qui permettrait de relier les centres d’innovation agroalimentaires existants et aiderait les entreprises de toute taille à mettre à l’essai de nouveaux produits et de nouvelles techniques de produc-tion, puis d’utiliser à meilleur escient la technologie et la recherche appliquée. Ce faisant, les entreprises pourrai-ent croître, développer de nouveaux produits et processus et les vendre à d’autres consommateurs. Un tel centre soutiendrait la recherche appliquée et offrirait des plateformes de technologie perfectionnée, des installations expéri-mentales, les services de conseillers pour l’industrie et des activités visant l’adoption de solutions pratiques et de technologies, ainsi que l’expansion de débouchés commerciaux.

Ce centre offrirait des locaux et de l’espace virtuel aux entreprises de toute taille et travaillerait de concert avec des commanditaires importants du secteur privé, des établissements d’enseigne-ment supérieur pourvus d’installations en R&D dans le secteur agroalimentaire bien établies, et tous les ordres de gouvernement. Il mettrait à contribution les pratiques exemplaires d’organisations non gouvernementales de premier plan à l’échelle internationale, comme l’Institut allemand des technologies alimentaires, le Centre d’innovation alimentaire de l’Australie de l’université Monash, l’éco-système Food Valley des Pays-Bas et le centre mondial d’innovation en produc-tion d’aliments Unilever dont la création a récemment fait l’objet d’une annonce à l’université et au centre de recherche de Wageningen.

Les domaines privilégiés peuvent comprendre la mise au point de produits et de processus innovateurs en alimen-tation, des activités d’accélération de la robotique, des outils de réalité amplifiée, l’intelligence artificielle (IA), la chaîne de blocs, et le partage de connaissances dans un environnement à faible risque pour la démonstration du bien-fondé d’une conception et l’adoption de techniques pour contrer les risques.

L’industrie collaborerait avec les organismes de réglementation pour comprendre la mesure dans laquelle il serait possible d’utiliser ces tech-nologies pour utiliser les données de manière rationnelle et accélérer la con-formité à la réglementation, de sorte que les entrepreneurs puissent tirer profit de nouveaux systèmes de pro-duction et de nouveaux débouchés lorsqu’ils apparaissent. Ainsi, un projet pilote de chaîne de blocs pourrait porter sur la mise au point d’un système de traçabilité d’une gamme complète de produits et rendre plus efficace la con-formité à la réglementation dans toute la chaîne d’approvisionnement, « de la ferme à l’assiette ».

Élaborer des normes de données ouvertes pour favoriser le part-age et l’utilisation des données

Nous recommandons que le Conseil canadien des normes (CCN), en collaboration avec l’industrie et des partenaires internationaux, élabore des lignes directrices sur les définitions de données partagées et des normes con-nexes pour le Canada. Ainsi, les acteurs du secteur privé pourront partager leurs données, communiquer des occasions d’affaires à plus faible prix et gérer leurs ressources de manière plus efficace tout en renforçant la sécurité des aliments et en réduisant les incidences environnementales.

Le Centre canadien d’innovation agroalimentaire (proposé ci-dessus) pourrait offrir la possibilité aux parte-naires d’élaborer des normes de données ouvertes qui traiteraient des risques et des préoccupations en matière de sécurité, de protection de la vie privée et de la propriété intel-lectuelle. Leur travail commun pourrait par ailleurs garantir que les nouvelles normes canadiennes en matière de données sont harmonisées avec les normes internationales.

Les définitions et les normes devraient s’inspirer des principes établis en vertu de L’abc des données ouvertes et des stratégies d’innovation en matière de données connexes. Elles pourraient faciliter l’établissement d’un système d’exploitation ouvert ou de plusieurs systèmes d’exploitation ouverts et interconnectés qui permettraient aux producteurs agricoles, aux transforma-teurs alimentaires, aux distributeurs, aux vendeurs de logiciels, aux fabricants de matériel et aux entreprises d’analyse de données de partager et d’analyser des données.

CRITÈRES DE RÉUSSITE

� D’ici 2025, le Canada accroîtra de 50 % les immobilisations dans son secteur alimentaire, pour chaque dollar de son chiffre d’affaires.

� D’ici 2025, le Canada doublera les dépenses du secteur privé en R&D dans son industrie alimentaire.

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❚ PROPOSITION

Encourager la formation d’une main-d’œuvre diversifiée qui possède les bonnes compétences aidera le secteur à réaliser son plein potentiel

L’IMPORTANCE DE CET ENJEU

Le secteur agricole primaire, les entreprises de transformation des aliments et les fournisseurs d’intrants et de services connexes emploient environ 3,5 % de Canadiens, et pourtant ce secteur continue de faire état de graves pénuries à tous les niveaux de compétences. La racine du problème est complexe, mais les principales raisons invoquées par l’industrie pour expliquer la situation comprennent le manque de talents spécialisés, aussi bien dans le STEM que dans d’autres professions qui nécessitent de solides qualifica-tions (par exemple, techniciens en mécanique), la méconnaissance des possibilités de carrière dans le secteur agroalimentaire pour des professions généralistes (électriciens, plombiers, etc.), et les perceptions à l’égard du travail dans le sec-teur. Les domaines de l’agriculture primaire et la transformation alimen-taire, des boissons et des produits de la mer sont aussi aux prises avec une sous-capacité chronique à attirer des journaliers, ce qui a incité ces entreprises à recourir aux travailleurs étrangers temporaires. Même s’il demeure l’un des princi-paux utilisateurs du programme de travailleurs étrangers temporaires, du fait du manque de personnel, le secteur agroalimentaire ne fonctionne toujours pas à plein rendement.

Tandis que nous planifions les effectifs dont aura besoin le secteur agroalimentaire d’ici 2025, ce serait là l’occasion d’accroître la participa-tion des groupes sous-représentés, comme les jeunes, les femmes et les Autochtones. Le recensement

de l’agriculture de 2016 a relevé que 81 % des exploitants agricoles avai-ent plus de 35 ans et que seulement 3,0 % des entreprises autochtones œuvraient dans le secteur agricole, même si un nombre disproportionné d’Autochtones vivent dans des régions rurales étroitement asso-ciées à l’agriculture. Ces groupes sous-représentés apportent des expériences et des idées nouvelles au travail et ils sont de fait des res-sources inexploitées par le secteur.

CE QUE NOUS RECOMMANDONS

Préparer les travailleurs de demain et soutenir à cette fin la capacité du secteur à former, à attirer et à conserver ses ressources humaines

Le gouvernement du Canada devrait créer un centre des compétences et de collaboration des talents qui aurait la capacité d’élaborer une feuille de route pour les compétences et les talents de demain, ce qui mettrait à contribution les organismes actuels et la collaboration avec des établisse-ments d’enseignement, l’industrie et des groupes de travailleurs.

Nous recommandons de confier le mandat que voici à ce centre de collaboration :

� Évaluer les besoins futurs à tous les niveaux de compétence. Les entreprises, les établissements d’enseignement et les gouvernements ont besoin de données pertinentes et exactes sur l’offre et la demande de travailleurs pour faciliter l’analyse des futures compétences qui seront exigées et prendre des décisions éclairées.

� Élaborer une stratégie sectorielle sur le perfec-tionnement des compétences Un sondage McKinsey auprès de cadres supérieurs a établi que l’industrie devra jouer un rôle de premier plan pour combler les lacunes dans les compétences issues de l’automatisation. Le réseau devrait définir les outils et les stratégies qui soutiennent l’harm-onisation du perfectionnement des compétences et des futurs besoins du secteur. Cette stratégie pourrait inclure les éléments que voici :

– Élaboration conjointe des programmes d’études par les établissements d’enseignement et l’industrie, de manière à garantir que les nouveaux diplômés acquièrent des compétences utiles et que les entreprises canadiennes disposent de travailleurs qui auront les compétences voulues pour demain.

– Possibilités de formation pratique, comme le placement en alternance travail-études et les stages en milieu de travail.

– Engagement envers un apprentissage permanent et requalification, pour ce qui est des travailleurs dont le travail continue d’évoluer au rythme des percées technologiques et de l’évolution du marché.

Le secteur agroalimentaire est prêt à prendre le virage de l’économie du savoir, mais il est aux prises avec une pénurie de talents � Pour chaque nouveau diplômé

du Collège d’agriculture de l’Univer-sité de Guelph en Ontario, il y a actuellement quatre emplois offerts.

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Nous suggérons de collaborer avec le Centre de Compétences futures du gouvernement du Canada et d’utiliser les plateformes numériques pour garantir le jumelage judicieux des chercheurs d’emploi et des employeurs en agroalimentaire.

� Faire la promotion du secteur comme bon choix de carrière.Il faudrait élaborer une campagne d’information stratégique natio-nale à l’intention des jeunes, des chercheurs d’emploi et des groupes sous-représentés. Ces gens serai-ent ainsi au fait des choix de carrière avantageux que leur offre le secteur agroalimentaire. Le gouvernement et l’industrie devraient collaborer et promouvoir la production et la transformation des aliments comme un secteur d’avenir à la fine pointe de la technologie. Des activités de communication en région urbaine devraient avoir lieu et donner lieu à des campagnes d’information, des séances d’agriculture en salle de classe, et solliciter la partici-pation des clubs 4-H pour mieux informer les gens du secteur et des débouchés d’emploi qu’il peut offrir.

Pour remédier aux pénuries immédiates de travailleurs dans le secteur actuellement, il faut moderniser les programmes d’immigration et de travail-leurs étrangers temporaires du Canada, de manière à pouvoir disposer d’un accès aux travail-leurs du monde entier à tous les niveaux de compétence.

Le Canada doit avoir accès aux travail-leurs du monde entier pour pourvoir des emplois qui ne peuvent être occupés par des Canadiens. Malgré la présence de près de 64 000 travail-leurs étrangers temporaires dont les emplois ont été approuvés en 2017, le secteur doit toujours composer avec de très graves pénuries de travailleurs, et l’accès fiable aux travailleurs est

toujours une source de frustration pour l’industrie.

Pour régler ces problèmes, il faut apporter sans tarder des modifications aux programmes actuels. En ce sens, la Table sectorielle apporte son soutien à la résolution des problèmes que voici, soulevés par les tables rondes sur la chaîne de valeur :

� Les demandes d’études d’impact sur le marché du travail (EIMT) sont bloquées en raison de vérifications des exploitations agricoles et du processus de vérification connexe. Les producteurs ne savent pas s’ils seront en mesure d’obtenir les travailleurs dont ils ont besoin au moment voulu.

� Les employeurs ne comprennent pas bien les formalités d’inspection des exploitations agricoles et la portée du mandat des respons-ables dans le cas d’une inspection impromptue.

� Certains modes de prestation de service entraînent un refus de participation à l’EIMT, ce qui nuit à l’accès prévisible aux travailleurs.

� La durée de prestation de service pour l’EIMT tend à s’allonger, ce qui crée de l’incertitude quant au moment le plus propice pour présenter une demande et s’assurer que les travailleurs seront présents au moment voulu.

� Il y a eu des retards dans la délivrance des permis de travail au Mexique, ce qui a entraîné un fléchissement de la production et des revenus.

� Même si des travailleurs étrangers se trouvent déjà au Canada, il y a des formalités quelque peu fas-tidieuses. Il y a notamment le besoin de présenter une nouvelle EIMT, ce qui accroît le fardeau administratif des producteurs agricoles et accroît le risque que le travailleur étranger soit renvoyé chez lui.

LE MENTORAT COMME VOIE D’ENTRÉE DANS LE SECTEUREn vertu du Cattlemen’s Young Leaders (CLY) Program, les partici-pants sont jumelés à un mentor pendant une période de neuf mois. Par la participation à des activités de l’industrie, des rencontres avec le mentor et la participation au programme Beef Advocacy Canada, les participants du CYL apprennent à connaître l’industrie, les regroupe-ments de producteurs nationaux et provinciaux, ainsi qu’à acquérir le sens des affaires exigé pour réussir dans le secteur. À la suite de leur participation au programme de la Canadian Cattlemen’s Association, les jeunes gens entament leur carrière en pouvant compter sur un réseau de contacts élargi.

La pénurie de travailleurs empêche aussi le secteur agroalimentaire de fonctionner à plein rendement.

� Le CCRHA estime que même avec le concours de 45 600 tra-vailleurs étrangers temporaires, il y a toujours 26 400 postes qui n’ont pas été pourvus dans le secteur canadien de l’agriculture primaire en 2014, ce qui a entraîné des coûts pour le secteur de 1,5 milliard de dollars en perte de revenus, soit 2,7 % du chiffre d’affaires.4

� Pendant le quatrième trimestre de 2017, plus de 85 % des postes de boucher et de découpeur de viande à pourvoir dans l’industrie déclarés à Statistique Canada sont demeurés vacants pendant plus de 90 jours.5

4 CCRHA — L’agriculture en 2025 : comment la pénurie de main-d’œuvre déterminera le destin du secteur5 Conseil des viandes du Canada, Statistique Canada

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� La communication fait grandement défaut en matière de politiques, de lignes directrices, d’activités et de changements au programme. Cela occasionne davantage de refus de participation à l’EIMT, allonge les délais de traitement et rend encore plus difficile le respect des exigences.

En outre, il faudra de nouveaux élé-ments du programme qui permettront au secteur agroalimentaire canadien de connaître la capacité des effectifs mondiaux. Ainsi, un modèle « d’em-ployeur de confiance » devrait faire l’objet d’un projet pilote pour rational-iser la sélection d’employeurs qui ont fait preuve d’intégrité et ont d’excel-lents états de service en matière de confiance. Les pénuries de travail-leurs peuvent également être mieux comblées par l’adoption de pratiques exemplaires et de normes de services en vertu de la Stratégie en matière de compétences mondiales, comme le traitement accéléré des demandes de visa pour les travailleurs très qualifiés.

Pour établir les besoins permanents en travailleurs permanents pendant toute l’année, il y a plusieurs pro-grammes fédéraux offerts pour des travailleurs très spécialisés qui souhai-tent obtenir la résidence permanente. Il y a moins de possibilités pour les tra-vailleurs ayant de faibles compétences ou des compétences moyennes. Nous recommandons la mise en place d’un projet pilote national de traite-ment des demandes d’immigration pour le secteur de la production et du traitement alimentaire qui offrirait une feuille de route améliorée vers le statut de résident permanent à l’intention des travailleurs engagés pendant toute l’année et pour tous les niveaux de compétence exigés dans le secteur. Ce projet pilote pourrait s’inspirer des leçons tirées du projet pilote d’immi-gration au Canada atlantique, qui offre la résidence permanente aux travail-leurs étrangers à temps plein, grâce à

des programmes pour travailleurs très spécialisés, à spécialisation intermédi-aire et d’études internationales de cycle supérieur.

Garantir la croissance inclusive du secteur par des actions concrètes pour sout-enir la participation accrue des groupes sous-représentés

Nous reconnaissons la nécessité d’un effort soutenu pour combler le manqué de diversité dans le secteur et c’est pourquoi la Table sectorielle prie l’industrie de fixer des objectifs de représentation qui soient un reflet plus juste de la population active cana-dienne. Pour faciliter la création d’une filière de talents diversifiée, l’industrie doit soutenir les jeunes, les femmes, les Autochtones et les nouveaux arrivants et les aider à acquérir les compétences exigées pour par-ticiper pleinement et de façon utile à la société canadienne, s’assurer de mieux les informer et de leur com-muniquer les possibilités d’apprendre à diriger, et favoriser une culture qui accueille une plus grande diversité.

Dans un premier temps, l’industrie devrait rechercher des occasions de mentorat pour encourager et sout-enir une plus grande participation des groupes sous-représentés dans le secteur agricole pour qu’ils con-tribuent à la compétitivité du secteur.

Le secteur de l’aquaculture présente de solides perspectives de croissance et les collectivités autochtones ont une chance unique de contribuer à son développement durable et d’explorer de nouveaux débouchés. Misant sur le succès de l’Initiative d’aquaculture autochtone au Canada, qui a soutenu le travail des équipes de développe-ment des entreprises d’aquaculture auprès des acteurs régionaux et offert des services de soutien à la planification des entreprises d’aqua-culture autochtone, la Table sectorielle

demande au secteur agroalimentaire de travailler de concert avec les partenaires autochtones et d’élaborer avec eux de nouvelles approches qui produiront des résultats favorables, en harmonie avec les besoins et les aspir-ations des collectivités autochtones.

MESURER LE SUCCÈS

� Le Canada réduira le taux moyen d’emplois vacants dans l’agriculture primaire de 5 % en 2017 et le fera passer à 4 % en 2025, tandis que dans la production d’aliments, ce taux passera d’ici 2025 de 3,4 % au taux moyen de 2,2 % pour l’ensem-ble du secteur manufacturier.

� D’ici 2025, le Canada accroîtra de 50 % la présence des femmes à la direction des entreprises de transformation alimentaire, par rapport à une présence de 36 % des femmes à ces postes en 2017.

« La prochaine génération de travailleurs devra savoir qu’elle pourra occuper un poste technologique emballant sans avoir à travailler dans le domaine des TI. »

DÉBOUCHÉS POUR LES AUTOCHTONESLes collectivités autochtones ont une chance unique de tirer profit du développement durable de l’aqua-culture et d’y contribuer, en raison de leurs ressources aquatiques, de leurs droits et de leur accès privilégié aux sites d’aménagement d’exploitations aquacoles. Misant sur le succès de l’Initiative d’aqua-culture autochtone au Canada, un nombre croissant de collectivités et d’entrepreneurs autochtones manifestent un intérêt à l’égard d’autres projets d’aquaculture. Par contre, le financement limité offert aux projets d’aquaculture autoch-tone demeure une difficulté.

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❚ CONCLUSION

Le marché mondial de l’agroalimentaire de 2025 sera très compétitif et aura assurément son lot de nouveaux défis. En sa qualité d’un des premiers exportateurs nets de produits agroalimentaires, le Canada a la chance unique et un devoir de fixer des objectifs audacieux et d’atteindre de nouveaux sommets d’innovation. Le Canada possède ce qu’il faut en termes d’entrepreneuriat et le sens des affaires pour accaparer une part importante du marché agroalimentaire mondial et d’augmenter ses ventes nationales également, pour atteindre ses objectifs de plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici 2025. Ce dont nous avons besoin, ce sont les bonnes conditions pour faire en sorte que cette feuille de route devienne réal-ité – en commençant sans tarder par les réformes réglementaires devenues urgentes et la mise à niveau de notre infrastructure, le tout soutenu par les stratégies envisagées en matière de diversi-fication des marchés, l’adoption de technologies et l’acquisition des compétences, des talents et de la capacité en travailleurs pour soutenir la compétitivité du secteur. Les entreprises du secteur sont disposées et prêtes à faire leur part. Le gouvernement doit entériner notre vision, se servir des politiques publiques et des investissements et nous aider à agir rapidement et à saisir les occasions qui montreront aux Canadiens et au monde entier ce dont nous sommes capables. Pour nous assurer d’atteindre les objectifs de croissance de 85 milliards de dollars en exportations et de 140 milliards de dollars de chiffre d’affaires au pays d’ici 2025, il faudra rien de moins qu’un engagement soutenu et indéfectible de l’industrie et du gouvernement.

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PRINCIPAUX INDICATEURS DE RENDEMENT CLÉS DU SECTEUR AGROALIMENTAIRE POUR 2025

Objectif proposé Contexte Justification

D’ici 2025, le Canada se classera parmi les 10 premiers pays de l’OCDE en ce qui con-cerne la souplesse de la réglementation.

Le Forum économique mondial a classé le Canada au 14e rang des 36 pays de l’OCDE en 2017-18, en ce qui concerne le fardeau de la réglementation gouverne-mentale en lien avec l’indice de compétitivité mondiale.

� Une réglementation excessive nuit à la compétitivité des entreprises canadiennes et à leur capacité de croître au Canada, tout particulièrement si elles doivent livrer concurrence à des entreprises dans des pays où la réglementation est plus souple.

D’ici 2025, le Canada se classera parmi les dix premiers pays de l’OCDE dans la catégorie des infrastructures sur l’indice de performance de la logistique de la Banque mondiale.

La Banque mondiale a classé le Canada au 17e rang des des 36 pays de l’OCDE en 2018, dans la catégorie des infrastructures sur l’indice de performance de la logistique.

� Un système de transport robuste, assorti de l’infrastructure connexe exigée en prévision de la croissance actuelle et future sont essentiels pour que le Canada soit en mesure de fabriquer ses produits et les vendre aux consommateurs du pays et du monde. Les retards dans le transport peuvent entraîner des coûts importants et porter atteinte à la réputation du Canada en tant que fournisseur de confiance.

D’ici 2025, le Canada offrira une couverture à large bande complète avec des vitesses de téléchargement en aval de 100 Mbps et de téléchargement en amont de 50 Mbps.

Seulement 74 % environ du territoire agricole canadien a accès au service à large bande (défini comme une vitesse de téléchargement en aval d’au moins 5 Mbps et de téléchargement en amont de 1 Mbps).

� L’absence d’Internet à haute vitesse dans les régions rurales est un obstacle important à l’adoption des technologies numériques pour les producteurs primaires, ainsi que pour d’autres fournisseurs de services et entreprises présents dans la chaîne de valeur agroalimentaire.

D’ici 2025, le Canada aura 85 milliards de dollars d’exportations et 140 milliards de dollars en ventes nationales.

Ceci représenterait une augmentation de 32 % par rapport à la valeur des exportations de 2017, qui s’établissait à 64,6 G$ et une augmentation de 27 % par rapport à la valeur des ventes nationales de 2017, qui s’établissait à 110 G$.

� Ces objectifs de croissance feront du Canada un chef de file mondial sur les marchés à valeur ajoutée et permettront de récupérer les débouchés nationaux que nous possédions auparavant.

D’ici 2025, le Canada accroîtra de 50 % ses dépenses d’immobilisations dans la transformation alimen-taire, pour chaque dollar de vente du secteur.

Les immobilisations dans le secteur de la transform-ation alimentaire [machines et équipement], exprimées en pourcentage des ventes, ont chuté de presque la moitié, et sont passées de 2,3 pour cent en 1998, à 1,2 pour cent en 2016.

� L’industrie doit augmenter ses immobilisations pour stimuler la productivité et augmenter sa base de production par une automatisation accrue.

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Objectif proposé Contexte Justification

D’ici 2025, le Canada doublera ses dépenses de recherche et développe-ment du secteur privé dans la transformation alimentaire.

Les dépenses canadiennes de R&D en transformation alimentaire sont sur le déclin, elles ont chuté de 24 pour cent en 2017, par rapport à 2008. Le Canada est à la traîne derrière des concur-rents mondiaux en matière d’investissement dans la R&D : le Canada dépense moins de 0,2 pour cent de ses ventes du secteur en R&D, alors qu’aux États-Unis et aux Pays-Bas ce chiffre se situe à 0,6 pour cent [données de 2014].

� Pour la suite des choses, il est primordial d’instaurer une culture d’innovation renforcée dans l’industrie canadienne de la transformation alimentaire et faire en sorte que soit reconnue l’importance de l’investissement en R&D pour la croissance et la compétitivité du secteur.

D’ici 2025, le Canada réduira à 4 % le nombre d’emplois disponibles dans l’agriculture primaire; et ramènera cette même année à 2,2 % les emplois disponibles dans la pro-duction alimentaire, soit le pourcentage du secteur manufacturier dans l’ensemble de l’économie, pour cette même année.

Le taux moyen d’emplois disponibles en agriculture primaire était de 5 % en 2017

Le taux moyen d’emplois disponibles dans le secteur de la production alimentaire était de 3,4 % en 2017.

� La pénurie de travailleurs peut se mesurer en regard du nombre d’emplois disponibles. Ce manque de travail-leurs entraîne des pertes économiques importantes dans certains sous-secteurs agroalimentaires, car les usines ne peuvent fonctionner à plein rendement, malgré un approvisionnement important en intrants et une forte demande de produits. Le règlement des problèmes de pénurie de main-d’œuvre fera en sorte que le secteur sera en mesure de fonctionner à plein rendement et pourra tirer profit des occasions importantes d’accroitre son activité économique.

D’ici 2025, le Canada augmentera de 50 % la présence des femmes à la direction d’entreprises de transformation alimentaire.

Le taux de participation des femmes dans la direction d’entreprises de transforma-tion alimentaire était de 36 % en 2017

� Une croissance robuste et inclusive doit faire en sorte que tous et toutes peuvent participer. Encourager la présence des femmes dans le secteur garantit également la variété des points de vue, ce qui aidera le secteur à élaborer des stratégies qui innovent et à prendre contact avec divers marchés.

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MEMBRES DE LA TABLE SUR LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE

Président

Murad Al-Katib, AGT Food & Ingredients

Membres

Robert Coallier, Coopérative laitière Agropur

Sarah Davis, Loblaws

Marie-Pier Drouin, Joly Drouin et Filles

Bryana Ganong, Ganong Bros., Limited

Richard Harry, R Harry Fishing Ltd.

John Heimbecker, Parrish & Heimbecker

Robert Irving, Les fermes Cavendish

Shelley Martin, Nestlé Canada

Michael McCain, Aliments Maple Leaf Inc.

Lee Moats, LLAMM Acres Ltd.

Susan Niczowski, Summer Fresh Salads Inc.

Ian D. Smith, Clearwater Seafoods Inc.

Ratana Stephens, Nature’s Path Foods Inc.

Alison Sunstrum, GrowSafe Systems Ltd.

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