1
revue neurologique 168 (2012) A1–A48 A27 R16 Incidence, présentations et étiologies des infarctus cérébraux multifocaux : étude d’une série monocentrique à partir de cas consécutifs basée sur IRM systématique Sébastien Depuydt a , Thierry Guedj a , Elsa Melki a , Claire-Joint Lambert a , Denis Ducreux b , David Adams a , Christian Denier a a Neurologie, CHU de Bicêtre, 94270 le Kremlin-Bicêtre, France b Neuroradiologie, CHU de Bicêtre, 94270 le Kremlin-Bicêtre, France Mots clés : Épidémiologie ; Accident multifocaux ; Neuroradiologie Introduction.– Alors que les caractéristiques radiologiques et étiologiques des infarctus cérébraux tout venants ont été beaucoup étudiées, celles des infarctus multifocaux ne l’ont été que très peu. Objectifs.– Colliger une série d’infarctus multifocaux concomi- tants pour les comparer aux infarctus mono focal, afin d’en déterminer des aspects clinico-étiologiques et/ou une présen- tation radiologique spécifique à certaines causes. Méthodes.– La base de données de l’USINV de Bicêtre comprend l’ensemble des patients hospitalisés pour suspicion d’accident vasculaire cérébral depuis 2007, incluant les particularités cliniques et para-cliniques systématiquement et prospective- ment consignées ; tous les patients ayant bénéficié d’une IRM. À partir de ce fichier, nous avons rétrospectivement revu les données des infarctus multifocaux (touchant plusieurs terri- toires artériels concomitamment). Les items renseignés incluent: âge, sexe, FDRCV, mécanisme étiologique. Résultats.– Huit cent vingt-quatre patients avec infarctus récent prouvé à l’IRM ont été admis en USINV sur trois ans. Quatre-vingt d’entre eux présentaient un infarctus multifocal (9,7 %). Les âges, facteurs de risque et gravité initiale étaient équivalents entre infarctus multi- ou mono-focaux. Concer- nant les étiologies identifiées, les causes cardio-emboliques étaient majoritaires (55 %) (versus 25 % sources d’infarctus monofocal (p < 0,05). Les autres causes identifiées étaient des causes vascularitiques, hématologiques et athéromateuses (10 % pour chacune). Discussion.– La sur-représentation des causes cardio- emboliques doit faire approfondir le bilan étiologique en ce sens. L’étude des caractéristiques IRM (leucopathie, séquelles d’AVC...) n’a pas trouvé de différences significatives entre les différentes étiologies. Des séquelles d’infarctus apparaissent suggestifs d’une origine plutôt cardio-embolique, et les causes auto-immunes sources d’ischémie plutôt punctiformes avec transformation hémorragique. Conclusion.– Les infarctus multifocaux sont une entité à part au vu de la répartition des étiologies retrouvées. Des études plus grandes pourraient permettre d’identifier des patterns IRM spécifiques orientant les bilans étiologiques. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.211 R17 Régression des anomalies de substance blanche après un AVC lacunaire Julia Durand-Birchenall a , Claire Leclercq a , Joël Daouk b , Pauline Monet c , Olivier Godefroy a , Jean-Marc Bugnicourt a a Neurologie, hôpital nord, 80 000 Amiens, France b Traitement de l’image, hôpital nord, 80 000 Amiens, France c Radiologie, hôpital nord, 80 000 Amiens, France Mots clés : Anomalies de substance blanche ; Leucoaraïose ; Infarctus lacunaire Introduction.– Les anomalies de substance blanche (ASB) sont souvent observées sur les IRM cérébrales dans le cas d’infarctus cérébraux, surtout lors de maladie des petites artères (MPA). Notre cas présente une régression partielle des ASB. Observation.– Un patient de 69 ans, sans antécédent, a pré- senté un déficit moteur hémicorporel droit soudain. Le score NIHSS à son admission était à 2/42. L’IRM cérébrale montra un infarctus cérébral de type lacunaire dans le bras postérieur de la capsule interne, des microsaignements et des ASB dif- fuses, en faveur d’une MPA. Le bilan cardiovasculaire était sans particularité, en dehors de plaques sur les axes carotidiens sans sténose significative. À six mois, le patient présentait une récupération clinique complète, et était sous prévention secondaire optimale associant aspirine (300 mg/jour), ator- vastatine (40 mg/jour), perindopril (5 mg/jour) et indapamide (1,5 mg/jour). L’IRM cérébrale mit en évidence une nette régres- sion du volume des ASB mesuré sur la séquence FLAIR par le logiciel MIPAV ® : 9184 mm 3 (en phase aiguë) versus 4527 mm 3 (à six mois). Discussion.– Dans la MPA cérébrale, les ASB semblent refléter un processus ischémique progressif et irréversible appelé arté- riolosclérose. Une autre hypothèse impliquerait une dysfonc- tion endothéliale, à l’origine d’une atteinte de l’autorégulation du débit sanguin cérébral et/ou d’une augmentation de la per- méabilité de la barrière hémato-encéphalique. Cette dernière hypothèse expliquerait la réversibilité des ASB chez notre patient. Conclusion.– Malgré des incertitudes quant aux mécanismes physiopathologiques en cause, notre cas clinique montre que les ASB peuvent régresser après un AVC. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.212 R18 Corrélation entre sévérité du déficit neurologique et volume lésionnel des infarctus cérébraux en IRM Julia Durand-Birchenall a , Joël Daouk b , Jean-Marc Bugnicourt a , Olivier Godefroy a a Neurologie, hôpital nord, 80 000 Amiens, France b Traitement de l’image, hôpital nord, 80 000 Amiens, France Mots clés : Volume lésionnel ; Infarctus cérébral ; Imagerie par résonance magnétique Introduction.– Les infarctus cérébraux sont fréquents et pour- voyeurs d’incapacité fonctionnelle. Certaines études ont montré une relation linéaire entre la sévérité du déficit neu- rologique et le volume de l’infarctus cérébral. Objectifs.– L’objectif était de déterminer la rela- tion entre sévérité clinique et volume lésionnel sur des imageries par résonance magnétique (IRM) et d’individualiser des localisations lésionnelles déviant de cette relation. Méthodes.– Une étude rétrospective menée dans l’unité neuro- vasculaire du CHU d’Amiens, a inclus des patients ayant présenté un infarctus cérébral avec une IRM disponible. Les données cliniques (National Institute Stroke Scale [NIHSS] et échelle de Rankin) ont été recueillies à la phase aiguë et à dis- tance. Les IRM ont été analysées afin de localiser les lésions par une méthode visuelle validée, et de calculer le volume lésion- nel et la fraction lésionnelle (rapport volume lésionnel/volume parenchymateux) grâce au logiciel MIPAV ® . Résultats.– L’analyse a porté sur 68patients, d’âge moyen 63,2 ans et avec un NIHSS moyen de 3,9 ± 5,16 (0–26). Le volume moyen des infarctus cérébraux était de 14,7cm3 ± 25,58 (0,2–132,4), avec une fraction lésionnelle moyenne de 1,3 % ± 2,04 (0,01–10,30). L’analyse statistique montra une rela-

Régression des anomalies de substance blanche après un AVC lacunaire

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Régression des anomalies de substance blanche après un AVC lacunaire

1 6

R

IisbSCCa

b

MNIébéOtdtMlvcmÀdtLéRrQ(énémc(DesddsatCapI

d

R

RaJPa

b

c

MI

r e v u e n e u r o l o g i q u e

16

ncidence, présentations et étiologies desnfarctus cérébraux multifocaux : étude d’uneérie monocentrique à partir de cas consécutifsasée sur IRM systématiqueébastien Depuydt a, Thierry Guedj a, Elsa Melki a,laire-Joint Lambert a, Denis Ducreux b, David Adams a,hristian Denier a

Neurologie, CHU de Bicêtre, 94270 le Kremlin-Bicêtre, FranceNeuroradiologie, CHU de Bicêtre, 94270 le Kremlin-Bicêtre, France

ots clés : Épidémiologie ; Accident multifocaux ;euroradiologie

ntroduction.– Alors que les caractéristiques radiologiques ettiologiques des infarctus cérébraux tout venants ont étéeaucoup étudiées, celles des infarctus multifocaux ne l’ontté que très peu.bjectifs.– Colliger une série d’infarctus multifocaux concomi-

ants pour les comparer aux infarctus mono focal, afin d’enéterminer des aspects clinico-étiologiques et/ou une présen-ation radiologique spécifique à certaines causes.éthodes.– La base de données de l’USINV de Bicêtre comprend

’ensemble des patients hospitalisés pour suspicion d’accidentasculaire cérébral depuis 2007, incluant les particularitésliniques et para-cliniques systématiquement et prospective-ent consignées ; tous les patients ayant bénéficié d’une IRM.partir de ce fichier, nous avons rétrospectivement revu les

onnées des infarctus multifocaux (touchant plusieurs terri-oires artériels concomitamment).es items renseignés incluent : âge, sexe, FDRCV, mécanismetiologique.ésultats.– Huit cent vingt-quatre patients avec infarctusécent prouvé à l’IRM ont été admis en USINV sur trois ans.uatre-vingt d’entre eux présentaient un infarctus multifocal

9,7 %). Les âges, facteurs de risque et gravité initiale étaientquivalents entre infarctus multi- ou mono-focaux. Concer-ant les étiologies identifiées, les causes cardio-emboliquestaient majoritaires (55 %) (versus 25 % sources d’infarctusonofocal (p < 0,05). Les autres causes identifiées étaient des

auses vascularitiques, hématologiques et athéromateuses10 % pour chacune).iscussion.– La sur-représentation des causes cardio-mboliques doit faire approfondir le bilan étiologique en ceens. L’étude des caractéristiques IRM (leucopathie, séquelles’AVC. . .) n’a pas trouvé de différences significatives entre lesifférentes étiologies. Des séquelles d’infarctus apparaissentuggestifs d’une origine plutôt cardio-embolique, et les causesuto-immunes sources d’ischémie plutôt punctiformes avecransformation hémorragique.onclusion.– Les infarctus multifocaux sont une entité à partu vu de la répartition des étiologies retrouvées. Des étudeslus grandes pourraient permettre d’identifier des patterns

RM spécifiques orientant les bilans étiologiques.

oi:10.1016/j.neurol.2012.01.211

17

égression des anomalies de substance blancheprès un AVC lacunaire

ulia Durand-Birchenall a, Claire Leclercq a, Joël Daouk b,auline Monet c, Olivier Godefroy a, Jean-Marc Bugnicourt a

Neurologie, hôpital nord, 80 000 Amiens, FranceTraitement de l’image, hôpital nord, 80 000 Amiens, France

Radiologie, hôpital nord, 80 000 Amiens, France

ots clés : Anomalies de substance blanche ; Leucoaraïose ;nfarctus lacunaire

8 ( 2 0 1 2 ) A1–A48 A27

Introduction.– Les anomalies de substance blanche (ASB)sont souvent observées sur les IRM cérébrales dans le casd’infarctus cérébraux, surtout lors de maladie des petitesartères (MPA). Notre cas présente une régression partielle desASB.Observation.– Un patient de 69 ans, sans antécédent, a pré-senté un déficit moteur hémicorporel droit soudain. Le scoreNIHSS à son admission était à 2/42. L’IRM cérébrale montraun infarctus cérébral de type lacunaire dans le bras postérieurde la capsule interne, des microsaignements et des ASB dif-fuses, en faveur d’une MPA. Le bilan cardiovasculaire était sansparticularité, en dehors de plaques sur les axes carotidienssans sténose significative. À six mois, le patient présentaitune récupération clinique complète, et était sous préventionsecondaire optimale associant aspirine (300 mg/jour), ator-vastatine (40 mg/jour), perindopril (5 mg/jour) et indapamide(1,5 mg/jour). L’IRM cérébrale mit en évidence une nette régres-sion du volume des ASB mesuré sur la séquence FLAIR par lelogiciel MIPAV® : 9184 mm3 (en phase aiguë) versus 4527 mm3

(à six mois).Discussion.– Dans la MPA cérébrale, les ASB semblent refléterun processus ischémique progressif et irréversible appelé arté-riolosclérose. Une autre hypothèse impliquerait une dysfonc-tion endothéliale, à l’origine d’une atteinte de l’autorégulationdu débit sanguin cérébral et/ou d’une augmentation de la per-méabilité de la barrière hémato-encéphalique. Cette dernièrehypothèse expliquerait la réversibilité des ASB chez notrepatient.Conclusion.– Malgré des incertitudes quant aux mécanismesphysiopathologiques en cause, notre cas clinique montre queles ASB peuvent régresser après un AVC.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.212

R18

Corrélation entre sévérité du déficitneurologique et volume lésionnel des infarctuscérébraux en IRMJulia Durand-Birchenall a, Joël Daouk b,Jean-Marc Bugnicourt a, Olivier Godefroy a

a Neurologie, hôpital nord, 80 000 Amiens, Franceb Traitement de l’image, hôpital nord, 80 000 Amiens, France

Mots clés : Volume lésionnel ; Infarctus cérébral ; Imageriepar résonance magnétiqueIntroduction.– Les infarctus cérébraux sont fréquents et pour-voyeurs d’incapacité fonctionnelle. Certaines études ontmontré une relation linéaire entre la sévérité du déficit neu-rologique et le volume de l’infarctus cérébral.Objectifs.– L’objectif était de déterminer la rela-tion entre sévérité clinique et volume lésionnel surdes imageries par résonance magnétique (IRM) etd’individualiser des localisations lésionnelles déviant de cetterelation.Méthodes.– Une étude rétrospective menée dans l’unité neuro-vasculaire du CHU d’Amiens, a inclus des patients ayantprésenté un infarctus cérébral avec une IRM disponible. Lesdonnées cliniques (National Institute Stroke Scale [NIHSS] etéchelle de Rankin) ont été recueillies à la phase aiguë et à dis-tance. Les IRM ont été analysées afin de localiser les lésions parune méthode visuelle validée, et de calculer le volume lésion-nel et la fraction lésionnelle (rapport volume lésionnel/volumeparenchymateux) grâce au logiciel MIPAV®.Résultats.– L’analyse a porté sur 68 patients, d’âge moyen

63,2 ans et avec un NIHSS moyen de 3,9 ± 5,16 (0–26). Le volumemoyen des infarctus cérébraux était de 14,7cm3 ± 25,58(0,2–132,4), avec une fraction lésionnelle moyenne de1,3 % ± 2,04 (0,01–10,30). L’analyse statistique montra une rela-