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R
RELAnœs ENTRE LES HESURES DE CONDOO'1'IVITES
Sua. DES EXTRArJ:S DE SOLS
DE RAPPORTS SOL/SOLU'l'IŒ VARIABLES,
DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
J.Y. LE BRUSQ - J.Y. LOYER
(Centre ORSTCJ!M n~ 1)At<AR .. Juin 1981)
INTRODUCTION
La mesure de la conductivité électrique et le dosage des sels
solubles dans un extrait de 301 sont des données fondamentales dans l'étude
des sols salés. La méthode de préparation de cet extrait de sol consiste
à mettre en contact un volume variable d:.. solution d'extraction par rapport
au poids de sol ; l'?s :r;'1r:?o~t:"'. les plu~ eouranrnent employés sont l'extrait
saturé et différents e~{traits aqueux de plus ou moins grande dilution
(1/1 • 1/2 • 1/5 - 1/10). Parmi ceux-ci, l'extrait de p~te saturée est
la méthode la plus convendol1ueae ; ii. cor.cespond à l'hl.ttIlidité à saturation
qui est fonction de la texture du sol, donc de sa capacité de rétention
alors que pO'...1r les autres extraits aqueux, le volume d'eau apporté est
indérendant de la texture et identique quel que soit le type de sol.
Cette méthode de l'extrait sat:·~:::,~~ outra le fait qu'elle est la méthode
internationale de référence, p=ésente de nombreux avantages dont celui
de représenter le m~em: la solution du sol e.t donc de correspondre à une
réalité agro:1omique, l'humidité étant à prc·-tnüté de la capacité de rétention
la plus efficiente pour >: !~,ante.
Néanmoins, dam:; les-":cg~ar.t[lCS de suivi de l'évolution de la
salinité du sol qui nécessitent par les méthodes traditionnelles un très
grand nombre d'analyses, cette méthode apparatt techniquement très longue
à mettre en oeuvre, la préparation de la p~te e1le-m~ délicate, et l'extraction
da la soltion difficile.
Dans le but de pa1Her ces complications techniques, nous avons
charcl1é, dans le cadre du programme de suivi de l'évolution des sels de
la vallée du Fleuve Sénégal, è nous orienter au niveau des analyses de
série vers les extraits ':-.queux plus faciles à réaliser. Ceux-ci présentent
entre autres ava:"..t:1::::s~ ~:'-7 :-~:'::.,:""'.. ~. , '''·:~~;:'l.5_t saturé celui d'extraire
le maximum des sels cont::nus dans l'éc..l"antillon, ceci nous rapprochant mieux
des conditions d'utilisation de ces sols en riziculture submergée où la
solution du sol est nettement plus diluée qu'à la capacité de rétention.
Dans le S~jci dtétablir la correspondance exacte entre ces
différentes données, nous aV'O:lS cherché la relation existant entre les
conductivités mesurées sur ces différents extraits et la conductivité
de référence de l'extrait saturé.
1. RECHERCHE D'UNE RELATION ENTRE CONDUCTIVITE D'UNE PATE SATUREE ET CONDUCTIVITE
D'lm EXTRAIT 1/n
Une des conséquences de la dilution est que les conductivités
des extraits aqueux plus ou moins dilués sont théoriquement inférieures
à celles meeur6es sur l'extrait saturé. Tl-.éoriquement. la relation avec
l'extrait saturé s'écrit:
C 1/n = CES x Ils100 n
où c: 1/n est la concentration totale en ions dissouc de l'extrait de
rapport pondéral sol/n eau,
CES est la QODCentration totale en ions dissouo de l'extrait saturé,
US l'humidité à saturation en % •
Si on admet que la conductivité et la concentration d'un extrait
aqueux sont proportionnelles, on peut écrire 1
Oté 1/n = Cté ES x Ils100 n
(2)
En première approximation, on pourrait donc s'attendre à ce que
le facteur multiplicatif nécessaire pour passer de l'une à l'autre des
différentes mesures soit inversement proportionnel à 13 dilution. Or on
constate souvent que la conductivité mesurée sur les extraits dilués est
supérieure à la conductivité calculée théoriquement à, partir de la mesure
sur l'eÀ'trait saturé (cf. tableau 1) ; ced tient au fait que certains
extraits, surtout l'extrait salin 1/10, apportent une ~portante redisso
lution de sels par rapport à l'extrait satùré. L'eÀ~rience montre en outre
que les différentes tc~ta~i',cs de co~espondance faites entre les mftmes
e~~trai ts font apparattre des différences iraportantes.
Pour notre part, sur les sols de la Vallée du Fleuve Sénégal,
les tentatives que nous avons effectuées ont montré des variations liées
d1une part au niveau de salinité, d'autre part à l'humidité à saturation
donc à la texture de l'échantillon. A titra indicatif, les chiffres suivants
ont é té obtenus :
.3 ..
.. Pour des Classes de salinité faibles « 10 mmhos sur liES) .•liS ~ 40 ,. Cté ES == Cte E 115 x 8,08
Cté ES = Cté E 1/2 x 3,98
40 %< HS <60 % Cté ES == Cté E 115 x 7 à 9
Cté ES = Cté E 1/2 x 3,5
HS > 60 ,. Cté ES -~ Cté E 115 x 5 à 5,8
Cté ES ..- Cté E 1/2 x 2,5.
• Pour des Classes de salinité élevées (~ 10 ornhos/ES) ;
40 "1., <:. liS .(.60 '0 Cté ES = cd ElIS
Cté ES = Cté E 1/2
x 14
x 6
Il s'avère donc que la relation antre les conductivités des
différents extraits n'est pas directement proportiOnnelle au volume d'cau
n~is que pratiquement elle varie en fonction de différents facteurs dont
la texture des sols, le niveau de salinité et la composition ionique J
ceci bien que les sols étudiés soient riches on sels très solubles (Na Cl)
par rapport aux sulfates moins solubles (le rapport C1/S04 étant souvent
très élevé), ce qui smah1ait à priori pouvoir atténuer cette disproportion
na1ité liée à la dilution.
Il ressort de cette analyse que les extraits dilués sont surtout
utilisables dans le cas de solutions peu concentrées (et avec une proportion
de gypse peu élevée). Sur le plan pratique et dans le cas d'une analyse
systématique de nombreux échantillonn, on peut préconiser avec B. DABIN,
de ~encer par faire rapidement tous les extraits 1/2 ct en prendre
la conductivité J ceux qui par le calcul donnent des valeurs ES > 10 IlI1ÙlOS
peuvent alors ~tre re~cncés par p~tc saturée d'une part et par extrait
très dilué pour le gypse total, d'autre part. Pour ceux dont ES <. 10 mmhos,
l'e:ctrait 1/2 vuffit. Ltinté~t de l'e:{trcit 1/2 sur le 1/5 et le 1/10
étant que l'équi1ibre anion/cation du pr~Jier est peu ou pas modifié, alors
que pour les autres il y a des phénomènes annexes d'hydrolyse du Na et
d1 échange avec le Ca dans la solution cltm=~;ction d'oè des modifications
dans l'équilibre des selse
1.2 Approche s tatis tique
Nous pouvons tenter d'établir une relation mathématiquement
plus exacte entre les conductivités des extraits saturés et de rapport
pondéral lin en établissant au préalable une relation entre conductivité
et concentration ionique de l'extrait.
~.c NEAL B.L., OSTER J.O. et HATCI~ J.T. (1970) proposent une
relation du type C = CY-... (Cté)O (3), où C est la concentration d'un ion donné,
0\ et 6 deu~: coefficients dépendant de 1 l ion, Cté la conductivid de la
solution ne contenant que ce cation. Les coefficients eX. et 0 étant peu
différents pour les différents ions en présence dans les extraits, nous avons
tenté d'établir une relation de type statintique entre la conductivité
d1une solution dtions (en n.nhos/an) et sa concentration totale en ions (en mé/l).
La relation (3) peut s'écrire: log C = log r>( + ê< log Cté.
En u~llicnnt les résultats analytiques obtenus sur 90 extraits
de 601s de la Vallée du Fleuve Sénégal, n~us avons déterminé l'équation
de la droite de régression :
108 C ~ log 8,9 + 1,075 log Cté, avec un coefficient de corrélation r = 0,97.
Nous avons testé et rejeté, comme étant moins précises, desf) ~x~ rJ
relations de la forme: C == <."'::>( Cté +/.:), ou C = o( (Cté)'--' + I~;
La relation entre force ionique l et conductivité, proposée
par pœiNAMPERUMA et al. (1966), ne peut ~tre utilisée ici car il n'existe pas
de 1l"olation entre concontration totale en ions (?1 mi 12i l> et force ionique
de la solution (1/22:. i mi z~. mi étnnt la mo1alité de 11 ion 1 de charge Z1).
Nous pouvons alors écrire, d t 2près (1)
-y"-'
(Cté 1/n)u :::: (Cté ED)O100 n
~, Ils-En prenant les logarithmes des 2 te~es, et en réarrangeant, il vient :
log (Cté Es) = log (Cté lin) 1 lOG Ils + log 100 n (4)..- ---X Cfv
Si on pose Xl = log Cté l/n, X2 = log lIS, Y = log Cté ES,
ce~te relation est de 1<: forme :
.5-
(5) est l'équation d'un plan, ct connaissant les valeurs de N triplets
de valeurs (Y, Xl' X2), il est possible de déteDniner les constantes bl,
b2, a par la méthode d'analyse d'une régres3ion multiple. On établit ainsi
une équation de prédiction de :
Y = log Cté ES connaissant Xl = log Oté lIn et X2 = log HS.
Un programme de calcul, disponible sur dooande, a été mis au point sur
calculatrice TI 59 pour la détermination dos valeurs de a, b1, b2 et de
leurs intervalles de confiance.,.. .. - •Si on pose xl = Xl • Xl' :-<:2 = X2 .. X2' Y -- Y .. Y, où Xl' X2 et Y
sont los moyennes respectives de Xl' X2, Y, on a
bl (Zx~) (z..xl y) -(:z..x1 xÛ (zx" y)r.:: :L.. _
D
b2 (2.xI) (Zx2 y) .. ( ZX1 x2) (-:Z:Xl y)a
D2 (S 2) ("z. Xl
2avec D = (z-Xl) ..-x2 - ;:z)- - ..et a = Y- bl Xl .. bl X2
Le calcul des limites de confiance pour Bl et B2' qui sont
les valeurs ~nics inconnues de bl et b2, dcnande le cn1cul des écarts-types
sbl et .sbZ de bl et b2 : si le carré ~oycn dos écarts résiduels (carré moyen
dos Genrts de Y par rapport aU plan de rérrression dtéquation (5) ) est 1
..-::.2 b""'7 ..;..?- Y - 1.r-· x1 Y .. ~:.2....Y
N • 3
V'-·---
c 2('" __ 7 "' ..
" ~- ~~
Les lll~tes de confiance pour Bl et B2 sont données par :
Bl = hl :!: te< Sùl
BZ --- bl t t ._~ sb2
t ex, cc t donné par une table de la loi de St'..tdent.
Enfin, le carré noyen totnl des Y ét.'1nt Clfi' =:: ;=.y~ J on pout estimer
la fraction de la v~~iance de Y non e~~liquéo par la régression en Xl et X2
par le rapport ~ appelé variance résiduelle.
Les équations de prédiction de log Cté ES, connaissant log Cté lIn
et log HS, ont été établies pour les extraits 1/2, 1/5, 1/10. Les conducti
vités sont exprimées on )/.. mhos/an, à 25°.
- 6 -
- Extrait 1/2 :
(6) 10~ Cté ES = 1,61 .. 0,564 log liS + 0,991 log Cté 1/2
N = 64 triplets (Y, Xl' X2) variance rénidue11e = 0,03
Bl - 0,991 ±0.044 (à 95 %)
132 ~ 0,56 t 0,38 (à 95 %)
• Extrait 1/5 :
(7) lac Cté ES = 2.171 - 0,841 lOG HS + 1,068 log Cté 1/5
11 t::: 60 triplets (y, Xl' X2) variance résiduelle = 0,03
+131 ~ 1,068 - 0,046 (à 95 %)
+132 = 0,84 - 0,36 (à 95 %)
• E;)~trnit 1/10 :
(6) lac Cté ES = 2,553 .. 0,92 log Ils + 1,077 log Cté 1/10
N = 60 triplets (Y, Xl' X2) variance résiduelle ~ 0,002
Dl .- 1,077"!: 0,044 (à 95 %)
+132 -- 0,92 .. 0,28 (à 95 %).
L'humidit8 à saturation 8tar.t carrelée avec la teJ~ture et essen
tiellCInent avec la teneur en argile, on peut modifier les formules (6),
(7), (8) ci-dessus en écrivant HS = 0,91 ~ + 20,38 où ~ est le pourcentage
cl-argile du sol considéré. Cette relation a été établie sur 60 couples
de valeurs (HS, A) le coefficient de corrélation étant de 0,795. Il suffit
donc de conna!tre soit A, soit RS pour utiliser les relations (6). (7), (8).
Nous constatons que:
.. le coefficient 131' aux incertitudes près, est très proche de 1, cOtm1e
on s'y attendait d'après (4) ;
.. l'incertitude sur 132 est plus forte que sur 131 ;
.. la constnnte?f de l'équation (3) peut ~tre déterminée par '6;.;:; 1 ~132Los incertitudes sur B2 ct a entra'tnont une incertitude sur (;
La relation (6) dotme 6 ~:-; 1,78 ;:.: 1,t~2
La relation (7) donne () ';:; 1,19 ::::-.: 1,24
La relation (6) donne 0 ;:,::~ 1,09 ';.:;. 1,17.
log 100 r.a
- 7 -
Les valeurs de (, obtenues décroissent lorsque la dilution
de l'extrait augmente mais sont supérieures à la valeur de 1,075 obtenue
par régression entre concentration et conductivité sur 90 extraits.cd Es
Ceci montre que, en moyenne, le rapport Ct& lIn est plus faible que
ce qu1il serait si on avait simplement dilution de 1 textait sans dissolution
supplémentaire de sels, et confirme cc qui a été dit ci-dessus.
Nous donnons ci-dessous (tableau 1) quelques exemples de valeurs
de la conductivité de l'extrait de p~te S8turé, calculées par les relations
(6), (7), (8) ainsi que les valeurs mesurées. Nous donnons également les
valeurs calculées par la relation (2), écrite sous la forme :
100 n--~
HS Cté lIn
f=i L::> 10 : ::; : :--.~:::::::-~' ; : 1 ;;::: : 1::$="1::::S ...._-- ..........-- ---r---~: t: : ; 1 C ; ,
! E~=trait 1/2 ' Extrait 1/5 : Extrait 1/10 i, 1
r-V"-1"---;:;-e:-r-il-;~7;u-;" -V"--l"---T-;;a-i:~:;-T-;;{-;:;-I"v"--l----T-;'-:;e:-;-T-;;a-1::r-ï
l a eur 1 1 1 ' 1 1 ' a eur 1 1 1 ' ' 1 1,la eur Ill' Ill' :. mesurée 1 ca cu(6e)e Il ca cU(2e)e i mesurée, ca cu(7e,c ca cu(2e)e i mesurée i ca cU(8e)e '1 ca oo(2
e)e:
: 1 par par l '1 par par! ' par par i1 i 1 1 1 1
i-----~~.. i-..--~;~..-I----;64--1-..--4~~-I----9~- .. ---~ii4--I----4~~-! ..---~;~--i---;~~--i1-----4a~!----4;;--i-·--4;6--I----~-I----~;~-- ----;29--i----~-I----;;;-- --ï;4;--11 1
l' l" 1
i-----;~-I----4;Z------4;~-- --..-~~-I---~~;~ ..----~~--I----;;~-i-..-~~~;--:--~;~4--1!-----;;~-i- ..~~49--i---~;;;-- ----6~~-1----~~~-- ---~~4--!----9~-!---~~;~--1--~6;6--1!---"i2~·1----9;~·-1----~~;-- ---;~-1---;6~- ---;;;4'-I--"1~2~-I---;ii~--I--;;;;--'I------..--! ....~-----I--- ..--..-- ------..-1--------- ---..---..-'I--------r--.--~-l-----~-~i·---~:~-!"".:~~-!---~::~--I--.::~·I---~~::-- "--~::~-- ---~~:~.:-.-~~:--i--::::.-"!----~~-i---:~:~--I·--~:::--I---:::~!---~~~~-- --.:~::--I---~~-I-.--~~--I---~::-~l----~~~-i---:::~--i---~::~--I---~~:~ .. I---::~:.. .. ---~~--I---~~~-:---~~~:--li--::~--1.1 3700 i 42Gû 1 4123 10000 1 8250 9750 1 2140 3175 4519 1
I-----..---·----..----\---------I--------\------..--i---------1--...---- ---------1--------1I••.::~--I--~~::."I-·~~~--I-.:=-~-I--:::~~--i.-~:~~--l.--~~,--.::~:--i--::::-.j: 60800 1 47339 1 55736 1 21000 1 18350 1 20316 , 13000 ( 10184 1 12298 :
1--~;~~-1-~4;9;~--!-~;;;4;--1·-6~8~-1--44649--1--~~~;--1--3~;;;-I--;4~;8--1-3~;~;--ii---------I---------I---------I--------i---------j---------I--------I---------!---------!! 331600 1 359700 1 444666 1331600 i 394000 1 391660 i 608oo! 41721 i 50157 1
l·-·------~--------·_-------.. ---..----·--------~------ ..--~------- ..~---- ..------------1i Tableau 1 1 Valeurs me~urées et valeurs calculées par les relations (6), (7), (8), 1
i (2) de la conductivité de 1 'e~ctrait de ptte saturée, en)1. rMos/cm à 25°1
1
Note J Lee résu1 tats sur une mbe horizontale ne correspondent pas toujours aumeme échantillon.
k=:k=:I:.:S:::I~;:::-,::::_::;:-='-=;~i=======:=_=======.__. =::::::::::;;:::::::======:================.=.:cJ
• :3 -
La figure ci-après représente les droites de régression des
~lat1ons log Cté lin = a lo~ Cté ES + b en prenant, pour Cté lin, soit
la valeur mesurée (droites l, 3" 5), soit L valeur théorique calculée
par la relation (2) (doitcz 2, 4. 6). Le fait que les droites l, 3, 5
soient au-dessus, respectivement, des droites 2, 4, 6, montre la disso-
lution supplémentaire de sels quand on dilua la ptte saturée. Les droites
convergeant 2.:\ 2 pour les fortes conductivités, on peut penser que cette
dissolution supplémentaire devient négligeable dans le cas des sols très salés.
Nous constatons que les valeurs calculées par les relations
statictiques (6), (7) ct (8) ou ca1cu1(co par la relation théorique s~p1ifiée
(2) sont en général proches des valeurs mesurées. La relation simplifiée (2)
est d'un usage plus commode, mais les re1ntions (6), (7), (8) mettent mieux
en évidence les influences respectives de la conductivité ct de llhuœidité
à saturation sur le rapport conductiviteS ES/conductivité lin.
En fait, compte tenu des incertitudes sur la toxicité réelle
cl'une solution de conductivité donnée vis-G~vis des plantes, des incertitudes
sur la valeur moyenne de la salinité des sols dans une zone définie
(parcelle, unité cartographique, ctc.), compte tenu des variations souvent
rapides de la salinité dans le t&,WS ct dnns l'espace, la précision donnée
par les relations (6) à (8) ct (2) para~t suffisante pour un classement
des sols en fonction de leur salure et des normes de conductivité pour
1Ie;)~trait de ptte saturée. Il faut remarquer cependant que les relations (6)
à (8) ne sont valables que pour une région définie (la basse vallée du
fleuvo Sénégal). Pour tenter d'expliquer les 6cart5 entre valeurs calculées
et valeurs mesurées de la conductivité, nOOG wons essayé de mettre en
évidence l'influence du rapport sel soluble (Na C1)/ncl peu soluble (gypse)
présents dans le sol, sur les rapports dao conductivités de divers extraits.
Relations log Cté ES - log Cté 1/n mesurée et log Cté ES - log Cté 1/n théorique
Conductivités en }J mhos/cm à 25°
x = log Cté ES mesurée 1 V= log Cté 1/n mesurée ou théorique
/
r = 0,99Avec eté 1/10 the'orique, y = x - 1,361
Avec eté 1/2 mesurée y= 0,926 x - 0,357 r = 0,94
Avec eté 1/2 théorique y= 1,005 x - 0,681 r =0,98
Avec eté 115 mesuree y= 0,89 x - 0,55 r = 0,97
Avec eté 115 théorique y= 0,959 x-0,939 r = 0,95
Avec Cte 1/10 mesurée y= 0,915 x -0,933 r = 0,98
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1
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1 2 3 4 5
.. 10 ..
2. ETUDE EXPERU.;alTALEDE L'nlFLUEHCE DU ~l?ORT Na Cl/G:(P'SE "pRESEHTS DAl:IS UN SOL
SUR LES CONDUCTIVITES DE DIFFERENTS EXTP~TS
Nous avons prépnré des doses va1rl<:lbles de chlorure de sodium
et do gypse, calcu16es de façon à avoir 5 rapports NaC1/gypse différents,
croissants en progression géométrique, ct pour chaque rapport, 4 quantités
totales do sols, croissant aussi on proBroosion géométrique. Nous avons
ajo~ltt& à ces doses de s~ls des volœ~es d'eau distillée croissants
(50 ml, 100 ml, 200 ml, 400 ml, 800 ml) ct mesuré, après agitation pendant
4 heures, la conductivité à 20°C (conductiv:Lnètre TACUSSEL type CD 6 N).
Les doses de sel utilis&cD sont données ci~dessous, où
ql :.-= 7'0 lI'.Z de gypse et 12 = 26 mg de N~ Cl ...
Dose de Cypse constant~~~<:-11nCl croissante )
Dose totale desels croissante
i...Rapport ~E~.
11aCl
" =--r;:::·~-=~.c==-....$·~T·-~=-'- l' =- '1
i ql i ql ! q1 1 ql 1 q 1
1 0,25q2 ! 0,5Q2 1 q2 2q2 i 4~~ 1
i-----------I--------- --------- ---------I--------J1 2ql ! 2ql 2'11 2ql 1 2ql 1
l-·~~~~---I--··~-··- ...:::_-- --~~--·l--~-~--·J'! 4ql 1 4ql 4q! 4ql i 4ql: q2 ! 2q2 . 4q2 8q2 1 16q2 1
J.~.--------!-*-------!--------- ---------~------~--Il '1 1
1 8q! i Bq! 1 8ql üQl 1 8ql 1
i----:~~----l---~:.~---i---~~~---I-:~-~----i-::-:~--~i 4 -S!-. i 2 -9.L i -SiL 1...L..sL l_l_..!lL 1i 2: i ~~ 1 ~ 1_: ~:__1_~ ~:_~, i\ Tableau 2: DOSCG cie sel~ utilisées 1
b: ~ _~======:=
,.Nous avons calcul~, pour cl1aquc dose de sel et 2 voluraes dleau
différents, le rapport des conductivit,Ss I.lcDuréas. Les résultats. pour
leG différents rapports entre VOlum~D d'cau ajoutés, se sont révélés varier
de façon similaire en fonction des doses ùe sel présentes. Nous donnons,
on ~~~plo, les conductivités mesurées après addition de 50 ml d'cau
(au numérateur dans le tableau ci-dessus) pui~ de 400 ml dleau (au dénomi
natcur)~ en .J.i..mhon, et le rapport de ces 2 valeurs. Les résultats sont
• 1l. -
disposés sur le tableau 3 selon le mtme ordre que les doses de sels sur
le tableau 2.
Conductivités des solutions obtenues avec 50 ml (au nUMérateur) et 400 ml d'eau (au cVînorxl.nateur) sur les doses de seldu t~b1eau 2 et rapport de ceG conductivités (conductivitéen ).-L rrilios/cm, à 20°).
Tableau 3 :
___ Dose de .gypse constant.~.Lde N,,:-Ol croissante >F':'=" -_.- == :~~ 1 -----T"-- r ,r 1 '='4 1
1 .. .,!.lli. - 5 69 1 XJ..!!i := 5 99 1 2184 1:: 6 20 1 2916 == 6 55 1~ == 6 89 1 1Dose to-I 271 -, : 292 ' i 347 ' ;1 1 445 ' : 660 Il t i tale de
I----.----------I--------------!--------------!---------------1---------------1 \selsl ,2427, = 5 52 .. 2877 = 5 61 i 3628 == 6 20 i~ == 6 69 1~ == 7 43 1 1 craiG-i 439 ' 513 J: 585 '! 798 • 1 1179 • : i sante
1-~96~~------:-;;;9--~------:-;;9;--~---:--'-~;;~--~------1~;;;~--~------11
1 32'5" - 3,60 1 924 ..- 4,04 i 1115 - 4,u4 1'5i:6 - 6,08 12268 - 7,75 1 1
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Nous constaton~ les fait~ suivants :
M Pour un rapport NaOl/gypse faible (1° colonne du tableau), le rapport
des conductivités diminue lorsque la quantit2 totale de sels crott. Oeci
peut s'expliquer ainsi : une fraction du zypse n'est pas dissoute dans
50 ml d'eau, mais se dissout dans 400 :".,1 dleau. I.e rapport des conductivités,
qui serait théoriquement de û (400/50), est donc inférieur à 8. La fraction
non dissoute dans 50 ml est d'autant plus grande que la quanti té de gypse
p~~sente est élevée. Les rapports de~ 2° ct 3° colonnes évoluent de même •
• Par contre, pour un rapport NaC1/gypse ê1~vé (5° colonne), le rapport
des conductivités s'élève lorsque la quantité totale de sel crott et dépasse
m~te la valeur théorique de O. Ceci peut s'expliquer ainsi: la solubilité
du gypse augmente avec la force ionique de la solution, donc avec une dose
de NaOI croissante. Ccci est attesté par le fait que le rapport des conduc
tivités augmente avec ln dose de NaC! (~elon une ligne horizontale du tableau).
Cependant, lorsque lion dilue la solution, et donc que lion diminue la force
ionique, le produit de solubilité du Gypse peut ~tre dépassé, et donc une
partie du gypse précipiterait après dilution, augmentant ainsi le rapport
des conductivités.
- 12 -
• Les valeurs ext:r&tes du rapport sont de 2,71 à 8,75, pour un mtme rapport
entre les volumes d'eau ajoutés. Ceci suffit à expliquer pourquoi il n'existe
pas de relation exacte, fonction seulement du rapport des volumes d'eau
apportés. entre la conductivité d'une p~te saturée et d'un extrait lin.
CONCLUS:t<ll
La conductivit2 d'un ~ctroit de sol dépend donc de plusieurs
facteurs, parmi lesquels les rapports entre les quantités des différents sels
présents. Il en réDuIte que l'utilisation de la conductivité d'un extrait.
pour juger de la toxicité des sels, doit 'Otre prudente. Ainsi, nous avons
mesuré des conductivités allant de 445 à 1. 360}L r:mosJan, pour une m~ dose
de NoCl, en présence de quantité croissantes de gypse. Par ailleurs,
les variations de la conductivité in situ, selon l'état hydrique du sol,
ne peuvent ~tre prédites 5impl~ent à partir de la teneur en eau du sol.
La dilution de la solution peut ttre suivie soit de la di~solution, soit
de la précipitation d'une partie du gypse présent. Ce problème de la solubilité
des minéraux dans une solution ionique, qui ~~ige la connaissance des activités
des ions et a déjà fait l'objet de nambrctu: travaux (DROUB:t A., FRITZ B.,
TAPDr Y., 1976, WOOD J.R., 1975,~ F., 1971, OSTER J.D., ~ NEAL B. L.,
1971, }~VIE C.E., v~~ J.H., 1980, lU~~IE L.A., EUGSTER H.P., 1980), doit
donc retenir notre attention dans l'étude de la salinité des sols. La conduc
tivité d'un extrait de sol ne représente donc que très partiellement la
salinité de ce sol.
nIB LlO G R A PHI E
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