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1 CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 17 du 22 au 27 - 05 - 2013 PATRONAT Pierre Gattaz sort vainqueur des primaires de l’UIMM pour la course au Medef le 21.04.2013, UN Les métallurgistes ont été clairs : Pierre Gattaz sera le candidat de l'UIMM en juillet prochain lors de l'élection pour remplacer Laurence Parisot à la tête du Medef. Frédéric Saint-Geours se retire de la course. Il était favori le voilà intronisé. L’Union des industries et des métiers de la métallurgie a plébiscité le PDG de Radiall lors des primaires organisées, le jeudi 18 avril par le syndicat des métallurgistes. Pierre Gattaz a en effet remporté ces primaires dès le premier tour en remportant 149 voix sur les 223 exprimées par le conseil de l’UIMM, soit 67% des voix. Son principal concurrent, Frédéric Saint Geours, n’en a obtenu que 69 (30%), sur les autres prétendants au poste de patron des patrons seul Geoffroy Roux de Bézieux a réussi à tirer son épingle du jeu avec 5 voix. Comme il avait annoncé, Frédéric Saint Geours a immédiatement retiré sa candidature après cette défaite à la primaire de son syndicat. Il n’en demeure pas moins le président de l’UIMM. Avec ce résultat et après le ralliement à sa cause de Jean-Claude Volot dans la matinée, Pierre Gattaz s’impose encore davantage comme le favori de l’industrie dans la course qui s’achèvera le 3 juillet lors de l’Assemblée générale de l’élection à la présidence du Medef. En sortant des locaux de l’UIMM, avenue de Wagram, jeudi soir, Pierre Gattaz était sur un petit nuage. Il a déclaré : "je suis ému car ici c’est ma famille. C’était important pour moi, mais ce n’est qu’une première étape. Je veux incarner le rassemblement pour les entreprises". Il s’est dit partisan d’un "Medef utile, de terrain et pour un capitalisme à visage humain." Sur sa capacité, à rassembler au-delà de l’industrie, il est confiant. "Toutes les entreprises sont confrontés aux mêmes questions." Aucun grand soutien ne s’est encore déclaré au-delà de la métallurgie en sa faveur. Sur les fédérations de la banque et de l’assurance plus éloignées des secteurs de l’économie qu’il incarne, il a rappelé l’engagement en sa faveur de Denis Kessler. Il a précisé qu’il ferait partie d’un conseil d’orientation stratégique, qui sera une "sorte de conseil des sages ouvert à d’autres personnalités présentant d’autres sensibilités." Pour fêter sa victoire le soir, pas de grande fête de prévue mais un dîner à la chambre de commerce franco- allemande : "C’était un engagement que j’avais pris de longue date, donc je vais retrouver nos amis allemands." Le Medef défend les gaz de schiste et...la compétitivité énergétique le 24 avril 2013 AFP Mercredi 24 avril, l'organisation patronale a remis sur la table les dossiers brulants de l'énergie. Déterminée à ouvrir le débat sur les gaz de schiste et à maintenir le nucléaire en France, elle se veut très prudente quant à la transition énergétique. En plein débat sur la transition énergétique, le Medef se positionne en première ligne. Mercredi 24 avril, les représentants de l'organisation patronale ont brandi "l'énergie peu chère de la France" et ont remis sur la table les dossiers brûlants du gaz de schiste, du nucléaire et de la transition énergétique. Face à une vingtaine de journalistes, Laurence Parisot, présidente du mouvement, a martelé que l'énergie est un facteur clé de la compétitivité des sociétés françaises, dont le coût pourrait être réduit grâce à l'exploitation

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

Semaine 17 du 22 au 27 - 05 - 2013

PATRONAT

Pierre Gattaz sort vainqueur des primaires de l’UIMM pour la course au Medef le

21.04.2013, UN

Les métallurgistes ont été clairs : Pierre Gattaz sera le candidat de l'UIMM en juillet prochain lors de l'élection pour remplacer Laurence Parisot à la tête du Medef. Frédéric Saint-Geours se retire de la course.

Il était favori le voilà intronisé. L’Union des industries et des métiers de la métallurgie a plébiscité le PDG de Radiall lors des primaires organisées, le jeudi 18 avril par le syndicat des métallurgistes. Pierre Gattaz a en effet remporté ces primaires dès le premier tour en remportant 149 voix sur les 223 exprimées par le conseil de l’UIMM, soit 67% des voix.

Son principal concurrent, Frédéric Saint Geours, n’en a obtenu que 69 (30%), sur les autres prétendants au poste de patron des patrons seul Geoffroy Roux de Bézieux a réussi à tirer son épingle du jeu avec 5 voix.

Comme il avait annoncé, Frédéric Saint Geours a immédiatement retiré sa candidature après cette défaite à la primaire de son syndicat. Il n’en demeure pas moins le président de l’UIMM.

Avec ce résultat et après le ralliement à sa cause de Jean-Claude Volot dans la matinée, Pierre Gattaz s’impose encore davantage comme le favori de l’industrie dans la course qui s’achèvera le 3 juillet lors de l’Assemblée générale de l’élection à la présidence du Medef.

En sortant des locaux de l’UIMM, avenue de Wagram, jeudi soir, Pierre Gattaz était sur un petit nuage. Il a déclaré : "je suis ému car ici c’est ma famille. C’était important pour moi, mais ce n’est qu’une première étape. Je veux incarner le rassemblement pour les entreprises". Il s’est dit partisan d’un "Medef utile, de terrain et pour un capitalisme à visage humain." Sur sa capacité, à rassembler au-delà de l’industrie, il est confiant. "Toutes les entreprises sont confrontés aux mêmes questions." Aucun grand soutien ne s’est encore déclaré au-delà de la métallurgie en sa faveur. Sur les fédérations de la banque et de l’assurance plus éloignées des secteurs de l’économie qu’il incarne, il a rappelé l’engagement en sa faveur de Denis Kessler. Il a précisé qu’il ferait partie d’un conseil d’orientation stratégique, qui sera une "sorte de conseil des sages ouvert à d’autres personnalités présentant d’autres sensibilités." Pour fêter sa victoire le soir, pas de grande fête de prévue mais un dîner à la chambre de commerce franco-allemande : "C’était un engagement que j’avais pris de longue date, donc je vais retrouver nos amis allemands."

Le Medef défend les gaz de schiste et...la compétitivité énergétique le 24 avril 2013 AFP

Mercredi 24 avril, l'organisation patronale a remis sur la table les dossiers brulants de l'énergie. Déterminée à ouvrir le débat sur les gaz de schiste et à maintenir le nucléaire en France, elle se veut très prudente quant à la transition énergétique.

En plein débat sur la transition énergétique, le Medef se positionne en première ligne. Mercredi 24 avril, les représentants de l'organisation patronale ont brandi "l'énergie peu chère de la France" et ont remis sur la table les dossiers brûlants du gaz de schiste, du nucléaire et de la transition énergétique.

Face à une vingtaine de journalistes, Laurence Parisot, présidente du mouvement, a martelé que l'énergie est un facteur clé de la compétitivité des sociétés françaises, dont le coût pourrait être réduit grâce à l'exploitation

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des gaz de schiste. "C'est une chance que nous sommes en train de rater, nous devons autoriser le débat !" Pour le Medef, de nombreux acteurs industriels, comme Saint-Gobain, Veolia et Solvay, possèdent les techniques pour développer cette filière. Mais le gouvernement reste de marbre sur ce sujet.

La présidente du Medef assure que les gaz de schiste aideraient à "réindustrialiser la France". Elle a pris l'exemple des Etats-Unis dont les activités qui y sont liées représentent 600 000 emplois. "Nous ne disons pas qu'il n'y a pas de risques, mais pour l'instant il n'y a eu aucun désastre écologique", a-t-elle ajouté en

direction des détracteurs.

"L'exploitation du gaz de schiste en Loraine aurait pu sauver Florange, s'aventure Laurence Parisot. Le gaz de schiste est un enjeu politique, d'indépendance et de puissance."

TRANSITION ENERGETIQUE : LA PRUDENCE DU MEDEF

Si le Medef encourage le débat sur les gaz de schiste, il se veut "très prudent" quant à la transition énergétique. "Une transition brutale conduira à une hausse des prix, qui sont très compétitifs en France", souligne Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Solvay et président de la commission développement durable du Medef. "En Allemagne, d'ici la fin des années 2030, 1000 milliards d'euros auront été investis dans la transition énergétique."

Mais le Medef ne ferme pas la porte aux énergies renouvelables. "Nous devons le faire dans des conditions raisonnables pour diversifier le mix énergétique, tempère Laurence Parisot. Mais nous devons investir dans les filières et les technologies les plus compétitives".

Le PDG de Solvay assure que la France émet cinq fois moins de CO2 qu'Outre-Rhin (89 grammes de CO2/kWh contre 447). "Nous sommes l'un des meilleurs élèves de l'Europe !" assure-t-il.

PRESERVER LES ATOUTS DU NUCLEAIRE

Sur le nucléaire, le Medef reste ferme et félicite la "position exceptionnelle" de la France. "Cette filière emploie 400 000 personnes, rappelle Laurence Parisot. Nous devons préserver ses atouts." La présidente de l'organisation patronale assure encourager la vente d'un maximum de centrales nucléaires à l'étranger, notamment en Chine. Au sujet de Fessenheim (Haut-Rhin), elle juge la fermeture de la centrale "aberrante".

GOUVERNEMENT

Amnistie sociale : la proposition de loi qui réconcilie le gouvernement et les patrons le 24 avril 2013 AFP Critiqué par le Medef depuis le début de quinquennat de François Hollande, le gouvernement s'est positionné aux côtés des organisations patronales contre le projet de loi d’amnistie sociale que la commission des Lois de l'Assemblée a rejeté ce mercredi 24 avril. Au risque d'amplifier un peu plus la cassure avec l’aile gauche du PS et les salariés.

Faut-il passer l’éponge sur les violences commises par les salariés lors des mouvements sociaux ? Alors l’examen de la "proposition de loi portant amnistie des faits commis à l'occasion de mouvements sociaux et d'activités syndicales et revendicatives" a démarré mercredi 24 avril à l'Assemblée, le débat a tourné court puisque le texte a été rejeté en commission des Lois. Il proposait l’amnistie des faits passibles de cinq ans de prison ou moins, commis à l'occasion de conflits ou de manifestations sur la voie ou dans des lieux publics. La proposition de loi sera tout de même débattue dans l'hémicycle le 16 mai prochain, mais sans réel espoir d'être adoptée.

UN TEXTE "EQUILIBRE" PAR LE GOUVERNEMENT MAIS FINALEMENT REJETE

Ce texte avait été déposé par des élus du Front de Gauche avec le soutien de la CGT et adopté de justesse au Sénat fin février dernier. Il avait alors fait l’objet de nombreux amendements des socialistes, ce qui avait largement réduit son champ d’application, au grand dam du leader du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon. De son côté, la porte-parole du gouvernement Najat Valaud-Belkacem se félicitait d’avoir su trouver un "équilibre" entre "droit syndical" et "respect de la loi républicaine".

Mais depuis, le gouvernement a visiblement changé son fusil d'épaule, passant d'un soutien à demi-mot à une franche opposition. Début mars, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait ainsi émis des réserves, indiquant qu'il restait "sceptique sur le principe de l'amnistie". Mais invité de France Info ce mercredi 24 avril, le ministre des relations avec le Parlement Alain Vidalies a tout simplement indiqué que "la position du gouvernement dans ce débat sera non".

LE GOUVERNEMENT DU COTE DES ORGANISATIONS PATRONALES...

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Le gouvernement a donc fait le choix de se ranger du côté des organisations patronales, qui avaient largement condamné ce texte. La présidente du Medef l'avait ainsi qualifié de "stupéfiant". Les candidats à sa succession rejetaient également tous cette idée d'amnistie, le PDG d'Aqoba Thibaut Lanxade lui préférant par exemple "des heures d’intérêt général dans des entreprises d’insertion sociale pour les condamnés". A la CGPME, on soulignait un texte synonyme de "clémence pour le syndicalistes". Même son de cloche du côté du centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD), réputé plus à gauche, qui parlait de "scandale", à l'heure où "l'exemplarité est devenue la cause prioritaire".

...ET DES SYNDICATS SIGNATAIRES DE L'ACCORD EMPLOI

Pour expliquer ce revirement, le gouvernement évoque surtout la nécessité du "dialogue social". Ce choix vise donc également à encourager les syndicats à négocier avec les organisations patronales. Un soutien implicite à la CFDT, à la CFE-CGC et à la CFTC, tous trois signataires de l'accord interprofessionnel sur l'emploi (ANI) en janvier dernier, et une tape sur les doigts de FO et de la CGT, qui l'ont refusé.

Mais au moment où le gouvernement est vivement critiqué par l'aile gauche du PS et dans la rue, ce positionnement peut apparaître comme risqué. Les syndicalistes de Florange ont déposé mercredi 24 avril une stèle à la mémoire des promesses non tenues par François Hollande, à l'image de celle installée à Gandrange en 2008 "en l'honneur" de Nicolas Sarkozy. La comparaison avec son prédécesseur à l'Elysée continue : "Hollande est pire que Sarkozy", a déclaré le même jour Jean-Pierre Mercier, leader CGT de l'usine

condamnée de PSA Aulnay.

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EMPLOI Texte sur l'emploi : le Sénat adopte le projet de loi, les communistes furieux le

21.04.2013, AFP

Le Sénat a adopté, dans la douleur, dans la nuit de samedi à dimanche le projet de loi sur l'emploi. Le gouvernement a décidé d'utiliser un vote bloqué pour faire accélérer les débats ce qui a déclenché la fureur des sénateurs communistes qui ont retiré tous leurs amendements et quitté l'hémicycle

Ce débat aura accru spectaculairement la fracture entre les communistes et la majorité gouvernementale. . Le texte a été voté par 172 voix contre 24 à l'issue d'un débat houleux. Le PS, le Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) et les centristes ont voté pour. L'UMP et les écologistes se sont abstenus. Seuls les communistes ont voté contre ainsi que Marie-Noëlle Lienemann (PS).

«Ce texte représente un tournant avec la flexi-sécurité à la française" a déclaré Jean-Marie Vanlerenberghe (UDI-UC). «Le texte est équilibré» a assuré Françoise Laborde (RDSE). Le texte marque «une avancée» pour la salariés selon le PS

«Nous avons la conviction que ce texte marque une avancée pour les salariés» a assuré Christiane Demontès (PS). «C'est un moment de progrès, ce sont des opportunités nouvelles dans le dialogue social qui s'ouvrent» a déclaré le ministre du Travail, Michel Sapin. «Vous avez bradé le code du travail et les droits des salariés», a, a contrario, lancé Dominique Watrin (CRC, communistes). «Les efforts demandés au patronat sont flous tandis que ceux demandés aux salariés sont sonnants et trébuchants» a renchéri Marie-Noëlle Lienemann, de l'aile gauche du PS. «Si des progrès existent, les reculs étaient trop importants (mobilité contrainte, licenciements massifs facilités, changement des clauses du contrat imposé au salarié) pour emporter» notre «adhésion», a indiqué un communiqué du Groupe écologiste

Un vote bloqué pour contrer les 400 amendements des communistes Alors que le groupe CRC défendait pied à pied et très longuement les plus de 400 amendements qu'ils avaient déposé, le gouvernement a décidé samedi matin de demander «un vote bloqué» procédure qui empêche le vote sur chaque amendement au profit d'un vote global en fin de débat. Cette procédure rarement utilisée et encore moins contre un membre de sa propre majorité a provoqué la fureur des communistes qui ont quitté l'hémicycle. Jean Désessard (EELV) a protesté regrettant de n'avoir pu débattre des amendements ainsi que Marie-Noëlle Lienemann (PS) qui a retiré aussi ses amendements. «Il s'agit d'un coup de force pas seulement contre la démocratie parlementaire, mais aussi contre le monde du travail», s'est indignée la présidente du CRC, Eliane Assassi. Il ne restera pas sans conséquences», a-t-elle averti.

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«La mobilisation générale pour l'emploi décrétée par le président de la République et le Premier ministre ne peut pas attendre», a déclaré François Rebsamen, le patron des sénateurs PS.

Un «nouveau couac» selon l'UMP qui met en évidence les fortes tensions au sein de la majorité sénatoriale» La gauche ne dispose que de six voix d'avance au Sénat et le gouvernement a besoin de toutes ses composantes pour faire passer ses textes. Le groupe CRC, fort de 20 membres, a déjà fait échouer l'examen de plusieurs projets de loi au Sénat, comme les textes budgétaires pour 2013 ou la réforme des scrutins locaux. Le projet de loi de «sécurisation de l'emploi» transpose l'accord du 11 janvier (ANI) signé par le patronat (Medef, CGPME, UPA) et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) mais refusé par FO et la CGT. Il accorde plus de flexibilité aux entreprises (accord de maintien dans l'emploi, mobilité interne, refonte des procédures de licenciements...) tout en créant de nouveaux droits pour les salariés (accès élargi aux mutuelles, droits rechargeables au chômage, formation...).

ECONOMIE

Le niveau de vie des Français baisse, sauf celui des plus riches le 24.04.2013 Le parisien/INSEE

La crise est bien là, confirme l'Insee -si c'était encore nécessaire- mais pas vraiment pour tout le monde. Dans une étude publiée ce mercredi, l'organisme de statistiques montre que le niveau de vie des Français a stagné ou baissé en 2010, mais. que cette tendance masque une réalité contrastée. A regarder les chiffres en détails, les plus modestes ont été particulièrement touchés par la crise, alors que les 5% les plus riches s'en sortent beaucoup mieux. En 2010, le niveau de vie médian de la quasi-totalité des ménages français a ainsi baissé de 0,5% par rapport à 2009, indique l'Insee dans son ouvrage «Revenus et patrimoines des ménages». Il atteignait 19 270 euros annuels, soit 1 610 euros par mois (la première moitié de la population ayant moins, la seconde plus), par unité de consommation.

Mais si presque tous les Français sont concernés par cette baisse, elle est plus sensible dans le bas que dans le haut de l'échelle de revenus, relève l'Insee. Ainsi, la diminution oscille entre 1,3 et 1,6% pour les 30% les plus pauvres, mais est limitée à 0,3% pour les 10% les plus riches. Les catégories les plus aisées échappent à ces mauvaises nouvelles : le niveau de vie des 5% les mieux lotis est reparti à hausse en 2010 (+1,3%) après avoir quasiment stagné en 2009 (+0,2%). Et les revenus des 1% des personnes les plus aisées (à partir de 89 400 euros par an) ont augmenté plus fortement encore (+4,7%) ! Ces augmentations s'expliquent par une hausse des revenus d'activité mais aussi grâce à celle des revenus du patrimoine (l'immobilier ou les placements financiers).

L'évolution du niveau de vie en France entre 2009 et 2010

-1.3 L Les 10% les plus pauvres (10430 euros) -0.5 Les revenus médians (19270 euros -0,3 Les 10% les plus riches (36270 euros) Les 5% les plus riches (46140 euros) 1,3 Les 1% les plus riches (89400 euros) 4,7 4.7

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Conséquence de cet écart, la plupart des indicateurs d'inégalité ont progressé en 2010, ainsi que le taux de pauvreté monétaire, qui a atteint 14,1% de la population (en hausse de 0,6 point par rapport à 2009), rappelle l'Insee. En clair : en un an, environ 440 000 personnes supplémentaires sont tombées sous le seuil de pauvreté. Les familles ont été particulièrement touchées, avec 2,7 millions d'enfants pauvres et un taux de pauvreté des moins de 18 ans de 19,6% en 2010. «Depuis le début de la crise, en 2008, le niveau de vie a augmenté pour les Français situés dans la moitié supérieure de l'échelle des revenus alors qu'il a diminué pour les autres», résume Jérôme Accardo, chef du département des prix à la consommation, des ressources et des conditions de vie des ménages, en conférence de presse. Le système de protection sociale a toutefois amorti l'augmentation des inégalités, analyse l'Insee. Ainsi les allocations chômage et les transferts sociaux (prestations familiales, allocations logement, minima sociaux) «ont atténué les écarts d'évolution d'un bout à l'autre de la distribution». Les femmes de plus de 75 ans davantage touchées par la pauvreté Chez les personnes âgées, les situations individuelles sont contrastées. Le niveau de vie des seniors les plus jeunes a progressé plus rapidement que celui des plus âgés. Pourquoi ? Les générations récentes de personnes âgées, et particulièrement de femmes, bénéficient de carrières salariales de plus en plus complètes et arrivent à la retraite avec des niveaux de pension, et donc des niveaux de prix, de plus en plus élevés. Avec un taux de pauvreté de 10,4% en 2009 (dernier chiffre disponible), les personnes âgées restent en moyenne moins touchées par la pauvreté que les personnes d'âge actif, souligne par ailleurs l'Insee. Mais attention, la pauvreté des seniors s'est accrue chez les femmes de plus de 75 ans, souvent veuves et qui, sur les générations concernées, ont peu travaillé et donc moins cotisé pour leur retraite.

Unité de consommation, c'est quoi ? Le revenu par unité de consommation, sur lequel s'appuie cette étude de l'Insee, correspond aux revenus du foyer divisés par le nombre d’unités de consommation qui le compose : 1 UC pour le premier adulte du ménage puis 0,5 UC pour les autres personnes de plus de 14 ans et enfin 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Exemple : pour se situer au niveau médian du niveau de vie, un célibataire Français doit donc gagner 19 270 euros par an, comme indiqué précédemment. Mais si un foyer est composé d'un couple et de deux enfants de moins de 14 ans (2,1 UC au total), celui-ci doit déclarer 40 467 euros par an (3372 euros par mois) pour être au niveau de vie médian des Français.

INTERNATIONAL

Bangladesh : Des marques européennes acceptent d’indemniser les victimes chez Tazreen

22.04.2013 IndustriALL

Les grandes marques européennes de vente au détail C&A, KiK et El Corte Inglés contribueront à un plan d’indemnisation des victimes de l’incendie survenu chez Tazreen Fashions Textile au Bangladesh.

Les marques ont pris l’engagement, lors d’une réunion qui eut lieu le 15 avril à Genève, d’examiner un plan d’indemnisation de 5,7 millions d’USD des victimes de l’incendie survenu chez Tazreen Fashions au Bangladesh, qui causé la mort de 112 travailleuses et travailleurs et en a blessé environ 120 autres en novembre 2012.

La réunion, qui était organisée à l’invitation de IndustriALL Global Union, a réuni les principaux détaillants européens, un syndicaliste de haut niveau du Bangladesh, la campagne Vêtements propres (Clean Clothes Campaign) et le consortium sur les droits des travailleurs.

Faisant preuve d’une indifférence scandaleuse pour la souffrance des familles bangladeshi, les grandes entreprises américaines Walmart, Sears/Kmart et Disney ont refusé de verser la moindre indemnité compensatrice aux victimes et n’ont pas participé à la réunion. Walmart était apparemment le plus grand

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acheteur à l’usine Tazreen. Les entreprises, qui n’ont pas réussi à appliquer leurs propres normes de sécurité pour les travailleuses et travailleurs, ont prétendu être profondément attristées par les morts.

Les grands détaillants européens C&A (Pays-Bas), KiK (Allemagne) et El Corte Inglés (Espagne) ont assisté à la réunion et ont accepté de contribuer de manière importante au plan d’indemnisation des familles des personnes tuées et des blessés. La marque italienne de vêtements Piazza Italia n’était pas présente à la réunion, mais a accepté de participer à ce plan.

"Nous nous sommes accordés pour confirmer concrètement le montant pour chacune de ces marques qui contribueront à la fin de ce mois", a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL. "Les familles et les personnes blessées ont déjà attendu trop longtemps".

Parmi les autres entreprises qui se fournissaient chez Tazreen et n’étaient pas présentes à la réunion, citons la firme de Hong Kong Li & Fung, Teddy Smith (France), Edinborough Woolen Mills (Royaume-Uni), Dickies (États-Unis) et Karl Rieker (Allemagne). Li & Fung a toutefois accepté de verser une compensation.

Le plan d’indemnisation, élaboré par IndustriALL et ses affiliés au Bangladesh, et soutenu par des groupes internationaux de défense des droits du travail, est basé sur la formule de compensation utilisée pour d’autres incendies récents. Il s’agit de l’incendie survenu en décembre 2010 chez That’s It Sportswear, une usine qui fournissait Gap et d’autres marques américaines, et l’incendie qui eut lieu cette année en janvier chez Smart Export Garments, qui produisait des vêtements pour Inditex et d’autres firmes. Les détails du plan seront élaborés lors d’une prochaine réunion qui aura lieu à Dacca, Bangladesh.

Ineke Zeldenrust de la campagne Vêtements propres a déclaré: “Nous demandons une fois de plus à Walmart et aux autres grandes entreprises qui se fournissaient chez Tazreen d’aider les familles des personnes décédées et les travailleuses et travailleurs blessés. Leur refus montre un manque d’intérêt choquant pour les droits et le bien-être des travailleuses et travailleurs qui fabriquaient les vêtements que ces marques commercialisaient, et qui ont été blessés ou tués dans ce processus".

Indonésie : Accord des travailleurs du textile avec Adidas 25.04.2013 IndustriALL

Le 24 avril 2013, Adidas et le Comité de coordination d’Indonésie des travailleurs et travailleuses de PT Kizone et leur syndicat DPC SPTSK-SPSI, ont annoncé un accord qui met fin potentiellement à deux années de conflit.

L'entreprise et les syndicats se sont mis d'accord pour ne pas dévoiler les détails de l'accord, mais toutefois selon des rapports préliminaires, l'entreprise aurait accepté de verser une indemnité de licenciement à 2.700 salariés qui s’étaient retrouvés sans emploi après la fermeture de l'usine de vêtements PT Kizone en avril 2011.

L'usine avait connu des problèmes économiques à la fin de 2010 et n'avait pas pu remplir ses obligations envers son personnel pour le paiement d'une indemnité de licenciement et pour l'indemnisation des familles des personnes décédées. Ensuite le propriétaire de l'entreprise n’a pas réglé les salaires jusqu'en décembre 2010 et s'est enfui du pays en janvier 2011 sans prévenir. Malgré des efforts de Green Textile, le principal client de l'usine qui avait repris l'affaire en février et mars, l'usine a été déclarée en faillite et a fermé en avril 2011.

Depuis lors, les salariés de PT Kizone ont cherché à obtenir justice dans leur situation désespérée. Le montant total des dettes envers les travailleurs et travailleuses se montait à près de 3,4 millions d’USD. D'autres clients de l'usine ont couvert près de la moitié des dettes en versant 1,6 million d’USD au fond d'indemnisation des licenciements. Jusqu'à présent, Adidas avait refusé d'apporter sa contribution.

Des centaines de travailleuses bangladeshi de la confection sont mortes

25.04.2013 IndustriALL

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Le pire accident du travail au Bangladesh a déjà tué plus de 200 personnes employées dans la confection avec la crainte que ce nombre atteigne finalement 1.000 morts en raison du nombre de personnes blessées encore bloquées sous les décombres

L’homicide industriel massif s’est produit le 24 avril à 9 heures du matin. L’immeuble détruit, construit illégalement, abritait cinq ateliers de confection employant 2.500 personnes. Ces cinq ateliers ont pour nom Ether Tex, New Wave Bottoms, New Wave Style, Phantom Apparels et Phantom-TAC. Ils auraient produits des vêtements pour plusieurs marques occidentales très connues, dont Mango, Primark, C&A, KIK, Wal-Mart, Children’s Place, Cato Fashions, Benetton, Matalan et Bon Marché.

Le 23 avril, la veille de l’accident, d’importantes fissures avaient été détectées sur les piliers qui soutenaient le Rana Plaza, mais les avertissements des autorités locales qui ordonnaient l’évacuation des lieux étaient restés ignorés du propriétaire de l’immeuble et des propriétaires des ateliers de confection, alors que les trois boutiques et la banque au rez-de-chaussée qui tenaient compte de l’avertissement ont quitté les lieux. Une travailleuse de la confection au Rana Plaza doit travailler trois jours sans salaire pour chaque journée de travail manquée, aussi les travailleuses n’avaient pas envie de rester à la maison le 24 avril pour éviter tout risque.

Maintenant plus de 2.000 personnes blessées sont à l’hôpital et dans un état grave pour beaucoup d’entre elles; 254 sont mortes et on entend de nombreuses voix appelant à l’aide sous les décombres. Les syndicats du textile et de la confection au Bangladesh, affiliés à IndustriALL Global Union, sont présents et soutiennent les efforts de sauvetage. Les affiliés qui travaillent aux côtés du Conseil de IndustriALL au Bangladesh (IBC) ont participé hier à une conférence de presse conjointe pour proposer des revendications communes et un programme d’action, en demandant justice et une action des autorités et des marques. L’IBC va mobiliser tous ses affiliés pour une manifestation massive, le 26 avril, devant le club de la presse à Dacca.

Vingt mille travailleuses et travailleurs de la confection venus d’ateliers avoisinants ont bloqué ce matin la circulation sur cinq grandes voies de communication, et plusieurs bagarres ont eu lieu localement quand des manifestants en colère se sont attaqués à plusieurs ateliers de confection qui ne respectaient pas la journée nationale de deuil, en les forçant à fermer par respect pour les morts. Le manifestants se sont également attaqués à l’immeuble de l’Association des fabricants et des exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA).

Il faut régler immédiatement les problèmes systémiques dans l’industrie de la confection au Bangladesh. La plus grande part de la responsabilité incombe aux marques occidentales de vêtements qui réalisent des profits énormes sur des articles fabriqués dans des conditions mortelles pour des salaires de misère. Quand des marques continuent de refuser de payer un prix suffisant permettant de travailler dans la sécurité à la production des vêtements, leurs appels pour améliorer la sécurité ne sont pas sincères.

Les améliorations nécessaires de la législation nationale du travail ont été débattues au cours d’un processus législatif au Bangladesh, qui a permis d’obtenir, le 22 avril, l’approbation d’une révision par le gouvernement. Toutefois ce processus a fait l’objet de pressions de la part des acheteurs mondiaux de l’industrie de la confection qui ont demandé de réduire les droits des travailleuses et travailleurs prévus initialement par la réforme.

EUROPE

Europe : Démocratie = la grande braderie 23 :/04/13 CI

Les traditions politiques de l’Europe cèdent sous le poids de la crise

La démocratie, avec ses compromis et ses impondérables, n’est décidément pas à la mode en ce moment. Le “dialogue renforcé avec les citoyens”, le “renforcement du Parlement européen” et autres pièces maîtresses de la “collection traité de Lisbonne” gisent épars comme autant de babioles sur la grande table de la braderie européenne. Désormais, ce qui compte, ce sont les décisions d’une troïka [Commission européenne, BCE et FMI] sans visage et le pouvoir d’une Banque centrale européenne (BCE) que le Parlement ne contrôle pas. La promesse d’une Europe “plus démocratique et plus transparente” n’a pas survécu à la crise. Pis encore : on en arrive à douter qu’il soit possible d’en sortir sans rogner certains acquis démocratiques. Comment en sommes-nous arrivés là ? Et où cela peut-il nous mener ?

Les experts de la troïka n’apparaissent nulle part nommément. Personne ne peut dire comment se prennent les décisions auxquelles les pays doivent se soumettre. Ce n’est pas là l’œuvre d’habiles et sinistres acteurs antidémocratiques, il s’agit plutôt d’un sentiment insidieux selon lequel le peuple, les élus et la démocratie elle-même sont dépassés en situation de crise. Ce qui va à l’encontre de l’idée qu’en cas de crise c’est la démocratie qui garantit la stabilité.

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Qu’en est-il vraiment ? Certes, l’establishment ne souhaite pas bouleverser tout notre système politique, mais les puissants se sont déjà aménagé un bel espace non démocratique où se réfugier en cas de besoin. La BCE en est le meilleur exemple. Le traité de Lisbonne en a fait un organe de l’UE, mais personne n’a alors songé à la contrôler, tant ses responsabilités de gardienne de la monnaie semblaient éloignées des questions politiques

Entre-temps, la BCE est devenue l’un des principaux acteurs de la crise de l’euro. La banque a ainsi vu ses compétences élargies à des sujets très politiques, comme la décision d’acheter des emprunts d’Etat sans montant limite. Tout cela sans le moindre amendement au texte du traité. Quoi que la BCE fasse ou ordonne, les citoyens n’ont pas la moindre influence sur ses décisions. Le Parlement européen n’est pas habilité à contrôler les activités de la BCE.

La situation n’est pas dépourvue d’avantages pour les gouvernements : ceux-ci peuvent appliquer les

mesures de la BCE sans en porter la responsabilité.

Le Parlement européen se félicite de pouvoir désormais refuser les propositions de budget des Etats et des gouvernements, pour ce qui est des grands plans de sauvetage, il se contente toujours du rôle de spectateur. Il n’en reste pas moins critique

La démocratie fonctionne toutefois à merveille pour la limitation de vitesse à 30 kilomètres/heure.

Les Grecs ne peuvent peut-être pas décider du niveau de leurs retraites et les Chypriotes n’ont peut-être pas voix au chapitre quand on menace de confisquer leur épargne, mais ils peuvent toujours s’engager pour fixer des limitations de vitesse à l’échelle européenne et occuper leurs conseils municipaux avec ces graves

questions. Vive la démocratie

Portugal : changement à la tête de l’Union générale des travailleurs (UGT) et probable durcissement du ton 23/04/13 Planet Labor

Le nouveau secrétaire général est Carlos Silva, 51 ans, cadre dans une banque. Il veut relancer la négociation sur les conventions collectives et l’augmentation du salaire minimum et annonce une direction plus ferme, dans un contexte économique et social difficile.

Norvège : accord général qui prévoit une augmentation de 3,4% qui protège le pouvoir d’achat des salariés les moins payés

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L’accord général conclu entre la confédération syndicale LO et son homologue patronal NHO prévoit une augmentation générale des salaires de 3,4% mais s’attache surtout à conforter le pouvoir d’achat des salaires les plus faibles. 23/04/13 Planet Labor

Espagne : Elle passe le cap des six millions de chômeurs, soit 27,16% de la population

active Le figaro

Le chômage en Espagne a encore progressé au premier trimestre 2013, atteignant le nouveau seuil historique de 27,16% avec plus de six millions de sans-emploi, alors que le pays reste plongé dans la récession. A la fin mars, l'Espagne, quatrième économie de la zone euro soumise à un effort de rigueur sans précédent, comptait 6.202.700 chômeurs, soit 237.400 personnes de plus qu'au trimestre précédent, selon les chiffres publiés par l'Institut national de la statistique (INS). Au début du mois de mars, les Services publics de l'emploi, qui travaillent à partir des échantillons moins larges que l'INS, évoquaient quant à eux, un peu plus de cinq millions de chômeurs. Le nombre de sans-emploi a continué à augmenter fortement entre janvier et mars, malgré les assurances données mercredi par le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, selon qui la hausse au premier trimestre devait être "la plus faible de ces dernières années". Il avait toutefois prévenu que sur l'ensemble de l'année, la situation de l'emploi "ne serait pas bonne", mais qu'elle serait "moins mauvaise que les années précédentes". Cette nouvelle aggravation du chômage s'ajoute à la poursuite attendue de la récession au premier trimestre, la Banque d'Espagne prévoyant une recul du produit intérieur brut de 0,5% durant cette période.

Grande-Bretagne : retour des accords salariaux pluri-annuels, surtout dans le privé 26 avril

2013 Planet Labor

Le nombre d’employeurs ayant signé des accords salariaux valables plusieurs années ces six derniers mois confirme que, quand l’inflation est relativement stable, ce mode de définition des salaires subit une sorte de renaissance.

UE : La CES appelle à une réorientation du débat sur la dimension sociale de l’UEM

La Confédération européenne des syndicats estime que la réflexion lancée peu avant noël sur le renforcement de la coordination économique et sociale de l’Union économique et monétaire) n’est pas engagée dans la bonne direction. Les syndicats demandent l’élargissement du débat au-delà de la zone euro et une meilleure association des partenaires sociaux.

JURISPRUDENCE

SOCIAL Carole Couvert, une communicante de choc, prend la tête de la CFE-CGC 21.04.2013, UN

Le congrès du syndicat des techniciens et des cadres a élu, mercredi 16 avril, lors de son congrès à Saint-Malo sa nouvelle direction emmenée par Carole Couvert. C'est la défaite de la coalition industrielle du syndicat qui n'obtient "que" 40 % des suffrages. La nouvelle présidente entend changer les modes d'action syndicaux et propose même de changer le nom de la confédération.

C'est une première pour la CFE-CGC et une singularité dans le paysage actuel des syndicats de salariés. Le syndicat catégoriel des cadres et des techniciens est désormais le seul à avoir à sa tête une femme, en la personne de Carole Couvert. Elle et son équipe ont été élus avec 59,7% des voix contre le trio concurrent mené par François Hommeril.

Du point de vue de la féminisation, le syndicat fait coup double puisqu'aux côtés de Carole Couvert figurera Marie-Françoise Leflon qui a été élue secrétaire générale du syndicat. Franck Zid sera le seul homme de ce triumvirat au poste de trésorier.

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13 FEDERATIONS CONTRE 3

C'est finalement une victoire sans surprise, Carole Couvert revendiquant le soutien de 13 fédérations quand son concurrent, François Hommeril, était lui soutenu par trois (la puissante fédération de métallurgie, celle de la chimie, et celle de la construction), qui n'ont donc pas réussi à imposer leur candidat.

Il est vrai que son François Hommeril est parti tardivement quand la nouvelle numéro 1 affichait ses ambitions depuis bien longtemps, multipliant les coups d'éclat, comme le procès du syndicalisme interprété par des acteurs, ou des happenings dans la rue pour aller chercher les salariés au plus près du terrain. De quoi nourrir les critiques de ceux qui s'opposaient à elle, lui reprochant de privilégier la communication au fond des dossiers. Maintenant qu'elle est en poste, ils pourront vérifier.

LA SECRETAIRE GENERALE DEVIENT PRESIDENTE

Jusqu'ici, cette tout juste quadragénaire, venue de l'industrie gazière, était numéro deux de la confédération aux côtés de Bernard van Craeynest, le président sortant qui ne se représentait pas. Comme secrétaire générale, elle avait présenté plus tôt dans l'après-midi le rapport d'activité de la présidence sortante, approuvé à 87,6 % des délégués présents. Le rapport financier avait été plus disputé n'obtenant que 63,7 % des voix, sorte de préfiguration du résultat final.

Dans une organisation millimétrée, évoquant davantage une convention d'entreprise ou un show télévisé qu'une assemblée générale étudiante, les délégués eurent même le droit à une bataille comme on les aime désormais dans les télécrochets. Le solide Gabriel Artero de la fédération de la métallurgie venant poser une question sur le rapport financier, question qui sonnait comme un réquisitoire contre la candidate de l'autre camp, Carole Couvert. Un des objets de la question : le procès du syndicalisme, cet événement qu'elle avait initié et dont le budget aurait été largement dépassé pour l'homme de l'industrie. Celle qui n'était pas encore la nouvelle présidente a défendu son choix.

UN SUCCES A L'APPLAUDIMETRE

Pour elle, le dépassement du budget initial s'explique par le succès obtenu par la manifestation qui a été demandé par 13 villes, quand le budget initial ne concernait que les coûts fixes de l'opération. Un débat technique en apparence, alors que l'enjeu était ailleurs. La réponse de Carole Couvert s'est clos sous les applaudissements nourris de la salle, un succès à l'applaudimètre qui laissait peu de doute sur l'issue du scrutin pour la nouvelle direction, qui approuve la ligne qu'elle promeut.

C'est la ligne d'un syndicalisme qui va à la rencontre des citoyens, organisant des manifestations événementielles que contestait Gabriel Artero visiblement plus attaché à un syndicalisme traditionnel à base de tractages, de travail de terrains dans les entreprises. D'ailleurs, un représentant de la fédération de l'énergie, celle de Carole Couvert, a indiqué que l'on votait dans certaines élections (TPE notamment) "sur un sigle, pour une marque". Un vocabulaire qui évoque davantage une agence de marketing qu'un syndicat à

l'ancienne.

DEUX STYLES DE COMMUNICATION

Paradoxalement, sur le fond des programmes des uns et des autres, les échanges ont été globalement plus feutrés. Est-ce parce que les opposants à Carole Couvert savaient que les jeux étaient faits ? François Hommeril et son équipe sont apparu plus en retrait lors de leur présentation. Il a exprimé son opposition à l'idée d'une réforme de la formation qui profiterait davantage aux non qualifiés au détriment des cadres. On forme les cadres pour les aider à monter en compétence, a-t-il expliqué, ce qui profite à la compétitivité des entreprises. De même, pour la réforme des retraites, il s'est opposé à l'idée d'un allongement des cotisations.

Carole Couvert, avec sa présentation power point, confirmant un véritable talent de communicante, a déroulé une présentation très carrée et proposant beaucoup. Reprenant l'idée de démocratie participative, elle a lancé des pistes sans toujours préciser les contours précis de l'action à venir. Dans la conférence de presse organisée après l'élection, elle a plusieurs fois répondus aux questions en expliquant qu'elle n'entendait pas tout décider tout de suite, qu'elle allait créer des groupes de travail...

CAROLE COUVERT VEUT CHANGER LE NOM DU SYNDICAT

Il est cependant certain que le programme de son équipe vise à protéger l'emploi et le pouvoir d'achat des cadres. Pour cela, elle mise beaucoup sur la communication des bonnes et des mauvaises pratiques des entreprises, espérant que le risque de réputation les conduise à être plus vertueuses. Elle a aussi évoqué la création d'un prix que remettrait le syndicat aux entreprises "d'avenir", selon les mots de Carole Couvert. Tout aussi original, elle a évoqué la création d'un fond d'investissement éthique que superviserait ou gérerait le syndicat. Sans oublier l'annonce choc de la journée : la proposition de changer le nom du syndicat, en concertation avec l'ensemble des adhérents. Toujours dans le même ordre d'idées, un séminaire devrait être très prochainement organisé pour définir la stratégie à suivre.

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La tâche la plus urgente de la nouvelle équipe dirigeante va être de réconcilier les perdants et les gagnants. Lors des questions de la salle, plusieurs intervenants ont manifesté leur inquiétude à ce sujet, indiquant que la division avait inquiété de nombreux adhérents. Carole Couvert a rappelé qu'elle avait voulu faire une liste unitaire, allant rencontrer les fédérations de la mécanique, de la chimie et de la construction pour leur proposer de s'associer avant le vote. "Je n'y suis pas allé pour beurrer les tartines", a-t-elle expliqué. Désormais, il lui faudra recoller la porcelaine. Là encore, elle s'est engagée à le faire au plus vite, sans toutefois indiquer si des postes pourraient être attribués à ses concurrents pour la présidence. "Notre intérêt maintenant est de nous développer, pas de nous diviser", estime-t-elle.

OBJECTIF : REDEVENIR LE PREMIER SYNDICAT DANS L'ENCADREMENT

Les échéances qui l'attendent sont multiples dans les prochains mois : grande conférence sociale en juin, réforme des retraites, de la formation professionnelle. Les sujets de négociation ne manqueront pas dans les mois à venir. D'autant que pour la mandature, la nouvelle direction affiche un objectif ambitieux en voulant "redevenir le premier syndicat dans l'encadrement". Les résultats de la représentativité syndicale l'ont classé au quatrième rang au niveau national, et troisième sur le collège cadres, derrière la CGT et la CFDT. Pour réussir, la réconciliation sera un impératif.

Qui est Carole Couvert ? A 40 ans, Carole Couvert est la première femme à diriger la CFE CGC. Diplômé de l'école supérieure du management, elle a obtenu deux années de suite le premier prix du concours marketing des dirigeants de France. Sa carrière débute en 1994 chez EDF, puis chez GDF. Très vite elle prend des responsabilités syndicales, devenant en 2000 vice-présidente de la fédération CFE CGC des industries électriques et gazières pour la Côte d'Or. En 2003, elle devient déléguée nationale pour l'égalité professionnelle. C'est en 2010 qu'elle est devenue secrétaire générale de la confédération. Parallèlement, elle est devenue cadre dirigeant chez GDF Suez, à la suite d'un acensement "très haut potentiel". Source : biographie fournie par la CFE-CGC

Pour Artero, le "tout sauf l'industrie l'a emporté" à la CFE-CGC 21.04.2013, UN

Le nouveau bureau national du syndicat des cadres ne compte aucun membre des principales fédérations industrielles. Celles-ci devront se contenter de deux postes de délégués nationaux. Gabriel Artero de la fédération de la métallurgie prend acte mais ne baisse pas les bras.

"On a été mis dans le coin du ring", commente Gabriel Artero de la fédération de la métallurgie de la CFE-CGC. Il se réfère aux résultats des différents votes qui se succèdent depuis l'ouverture du congrès le mercredi 17 avril. Après avoir perdu la direction confédérale au bénéfice de l'équipe menée par Carole Couvert, la nouvelle présidente, il devra faire sans aucun secrétaire national. Sur les douze candidats aux neufs postes ouverts, les trois présentés par la métallurgie et la Chimie ont été purement et simplement écartés. La métallurgie représente 23,9 % des adhérents et la chimie 5,2 %.

Le bureau national qui réunit la direction confédérale et les secrétaires nationaux ne comptera aucun membre des trois fédérations rebelles, c'est-à-dire les trois qui avaient refusé de soutenir Carole Couvert pour la présidence. Paradoxalement, alors que la CFE-CGC occupe la première parmi les salariés de Renault ou la deuxième chez EADS, la fédération de la métallurgie est complètement absente du bureau national. Ce qui n'avait jamais été le cas depuis la création du syndicat il y a 69 ans.

UNE LOGIQUE D'APPAREIL

Pourtant, peu de temps avant les résultats de vote, les bruits de Congrès laissaient imaginer une autre issue. Tel représentant d'une fédération acquise à la nouvelle présidente expliquait qu'il faudrait de la place pour tous ! Voulait-il dire par là que l'industrie aurait deux postes de délégués nationaux sur les 16 ouverts ? Ou bien la mécanique du congrès a-t-elle été plus forte que ses souhaits ? Un signe avant-coureur avait été émis mercredi quand Carole Couvert à l'issue des questions avant le vote avait fait monter sur scène son équipe, secrétaires nationaux compris, ne laissant aucune place à ses rivaux.

L'INDUSTRIE N'EST PAS K.O.

Dans le coin du ring n'est pas synonyme de K.O. "On tirera toutes les conséquences des résultats de l'élection", a expliqué Gabriel Artero, qui a dit ne pas envisager une scission, ajoutant "on fera ce qu'on peut faire avec nos deux délégués nationaux, Anne-Catherine Cudennec et Xavier Le Coq". Il a regretté que le "tout sauf l'industrie" l'ait finalement emporté alors que ce secteur "traverse une crise majeure, structurelle". Son alter ego de la fédération de la chimie et allié, Philippe Jaeger, a partagé cette analyse, ajoutant que sa fédération allait travailler main dans la main avec la métallurgie, envisageant de créer peut-être à terme "une fédération industrielle. Nous serions les premiers à le faire".

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La question de la réconciliation au sein du syndicat des cadres et des techniciens reste posée. Gabriel Artero a prévenu qu'il n'était pas question de retourner "sur les chemins de traverse qui ont été tentés et contre lesquels nous nous sommes opposés. Nous serons intransigeants". Comprendre la tentative de sortir d'un syndicalisme catégoriel en fusionnant avec l'Unsa. Irrecevable pour les industriels. De même, il a plus ou moins raillé certains points du programme de la nouvelle direction. "Aller voir les DRH pour les promouvoir, je m'en abstiendrai dans certaines entreprises", a-t-il indiqué, faisant référence à la volonté de valoriser les DRH au même titre que les DAF. Une proposition de sa rivale.

A mots couverts, il s'est aussi inquiété de la capacité de l'organisation à entrer sur les dossiers lourds. En effet, plusieurs secrétaires nationaux aux compétences reconnues ont quitté l'organisation lors de ce congrès. Evoquant un cas particulier, il employa même le mot de "pitoyable".

Elu de la CFE-CGC à France Telecom, Sébastien Crozier relativise pourtant la déchirure. "Dans l'entreprise, nous avons plusieurs fédérations. Je travaille tous les jours avec les représentants de la métallurgie", a-t-il expliqué, partageant d'ailleurs le point de vue de Gabriel Artero sur la nécessité de défendre l'emploi industriel d'abord. "C'est là que sont les bataillons de l'emploi et donc des syndiqués", estime-t-il, tout en insistant sur l'interdépendance entre les services et l'industrie. Ces accords sur le terrain continueront-ils d'exister demain, une fois les résultats connus et digérés à la base ? Ou la déchirure partie d'en haut va-t-elle prendre de l'ampleur en se diffusant sur le terrain ?

Air France : le comité d'entreprise placé en redressement judiciaire le 23.04.2013 Le Parisien

Englué depuis plusieurs années dans d'importantes difficultés financières, le comité central d'entreprise d'Air France a été placé en redressement judiciaire, ce mardi, par le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le CCE gère les activités sociales et culturelles des 49.000 salariés de la compagnie ainsi que les différentes cantines du personne. Tout en étant l'un des plus riches de France (derrière ceux d'EDF et de France Télécom), avec un budget de 90 millions (dont 35 versés par la compagnie aérienne) et un patrimoine immobilier conséquent, le CCE manque de liquidités et ne parvient plus à honorer ses dettes.

Sur fond de guerre syndicale, d'accusations de fraudes et d'erreurs manifestes de gestion, les différentes équipes dirigeantes issues de la CFDT ou de la CGT n'ont pas réussi à redresser les comptes, qui ont plongé dans le rouge dès 2009. Dès 2005, un premier audit avait pointé des écarts de gestion. Dix ans plus tard, un second rapport du cabinet INA montrait que le comité d'entreprise était systématiquement déficitaire dès le troisième trimestre, tout en évoquant plusieurs dysfonctionnements : logements de fonction indûment attribués, achats par Carte Bleue, documents comptables détruits, location de voitures de luxe... La brigade financière s'était emparée de l'affaire sans que cela débouche sur des poursuites judiciaires. Reste que l'ambiance entre les élus syndicats est devenue de plus en plus tendue depuis cette période

La menace de nouveaux départs et de nouvelles ventes de biens Du coup, ce CCE qui emploie 200 personnes a bénéficié de plusieurs dispositifs pour redresser ses comtes, avec le soutien d'un mandataire judiciaire à partir de novembre 2010. Pourtant, en février 2013, une procédure de sauvegarde a été ouverte, avec à la clef un plan de réduction des effectifs et la vente de plusieurs centres de vacances. Problème : aujourd'hui, le CCE ne dispose pas de la trésorerie pour financer ce plan de départ, même si une «fiducie» (prêts gagés) a été mise en place, permettant à un pool de banques de débloquer 17 millions d'euros contre des actifs mis en vente. Douze millions d'euros ont d'abord été versés en échange de la vente de plusieurs centres de vacances. Mais le compte n'y est toujours pas. Avec cette décision du tribunal de Bobigny, de nouvelles mesures d'économies devraient être prises dans les prochaines semaines, avec probablement le départ d'une vingtaine de salariés supplémentaires et la vente de nouveaux biens. Par ailleurs, le CCE n'assurerait plus que sa fonction de contrôle des comptes de l'entreprise, léguant aux différents CE d'Air France la totalité de ses fonctions sociales. Cette perspective pourrait se solder par la création d'un comité inter établissement des huit CE de la compagnie aérienne, uniquement chargé de coordonner les actions sociales communes. Pour cela, il faudrait que les syndicats parviennent à un accord et au regard de l'ambiance entre les partenaires sociaux, cela est loin d'être gagné

Le syndicat FO de Florange porte plainte contre Mittal pour peser sur les négociations le 23 avril 2013 UN

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A la veille de l'extinction des hauts-fourneaux de l'usine ArcelorMittal de Florange, la section syndicale Force Ouvrière du site mosellan tente, seule pour le moment, un dernier coup de semonce envers la direction.

Peser, peut-être une dernière fois, sur les négociations sociales. La section syndicale Force Ouvrière du site ArcelorMittal de Florange, en Moselle, monte un dossier afin de déposer plainte pour préjudice moral contre la direction d'ArcelorMittal Atlantique & Lorraine et contre la famille Mittal, propriétaires du groupe sidérurgique.

"Quatre cabinets d'avocats ont accepté de prendre en main notre dossier", assure à l'Usine Nouvelle Walter Broccoli, le secrétaire général FO d'ArcelorMittal. "Nous voulons entamer les négociations sociales avec un moyen de pression".

Le syndicaliste confirme avoir fixé un rendez-vous le 25 avril avec le cabinet d'avocats Avi Bitton, à Paris, qui est prêt à "défendre (les salariés d'ArcelorMittal)" et à "engager une procédure".

"Ce qu'on souhaite avec cette plainte, c'est que ça se passe bien lors des négociations. Notre but est de parvenr à faire rallonger l'indemnisation des salariés qui ont subi la fermeture des hauts-fourneaux", explique Walter Broccoli. "Ce préjudice moral, c'est aux avocats de le chiffrer".

UNE STELE POUR DENONCER LES PROMESSES NON-TENUES DE FRANÇOIS HOLLANDE

Pour l'heure, Force Ouvrière se lance seule dans cet ultime tour de force. La section CGT de Florange, contactée par L'Usine Nouvelle, a découvert ce 23 avril le projet de FO et ne s'y est pour le moment pas encore associée. La CFDT non plus.

"Aujourd'hui, l'intersyndicale de Florange (CGT-CFDT-FO, ndlr) se porte très mal. Nous n'avons demandé la permission à personne pour la plainte, mais nous sommes ouverts à toute discussion avec les autres syndicats", plaide Walter Broccoli

Longtemps évincée par l'omniprésence médiatique de la section syndicale CFDT de Florange et son leader charismatique Edouard Martin, Force Ouvrière tente désormais de braquer les projecteurs sur ses actions.

Le 24 avril, ses représentants à Florange vont déposer une stèle dénonçant "les promesses et les faux espoirs de monsieur François Hollande le 24 février 2012", à l'instar de celle érigée pour Nicolas Sarkozy par la CFDT lors de la fermeture de l'usine ArcelorMittal de Gandrange en 2007.

Qualité de vie au travail : un accord commence à se dessiner 26/04 Les échos

Mis sous pression par le gouvernement, qui s’impatiente, les partenaires sociaux ont relancé ce vendredi les négociations sur la qualité de vie au travail sur des bases constructives. Ils espèrent conclure le 14 juin, une semaine avant la nouvelle conférence sociale. La pression gouvernementale paye. Pressés par le ministère du Travail et par celui du Droit des femmes de relancer la négociation sur la qualité de vie au travail, qui a débuté en septembre mais patinait depuis des mois sur fond d’élection et de durcissement de ton au Medef, les partenaires sociaux ont unanimement salué

des « avancées » vendredi à l’issue d’une nouvelle séance « constructive ». « La négociation démarre enfin

vraiment », a résumé Hervé Garnier (CFDT), tandis que Benoît-Roger Vasselin (Medef) a affirmé sa « volonté

d’aboutir » et affiché son « optimisme ».

Tout pousse de fait en ce sens. Côté patronal, Laurence Parisot souhaite quitter ses fonctions, début juillet , sur un accord. Côté syndical, la CGT et FO, après les tensions liées à l’accord sur la sécurisation de l’emploi , sont soucieuses de montrer qu’elles gardent la capacité de signer des accords et jouent à cet effet, de l’avis de tous, pleinement le jeu sur ce dossier marqué par un gros travail de préparation en intersyndicale. Les partenaires sociaux ont prévu de se revoir le 15 mai, le 4 juin puis enfin le 14 juin, avec objectif d’aboutir pour avoir clos le dossier avant la conférence sociale des 20 et 21 juin. Un congé parental plus court mais mieux payé Mais au delà des intentions, de nombreux points restent à arbitrer. Sur le volet égalité professionnelle

d’abord. Le patronat souhaite « passer de la sanction à l’incitation » en regroupant et simplifiant les différentes

obligations en place et, surtout, en supprimant les sanctions financières envers les entreprises ne jouant pas

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le jeu, qui commencent à tomber . Mais les syndicats, échaudés en la matière par « des années de belles

promesses » refusent et peuvent en la matière compter sur la fermeté du gouvernement.

Syndicats et patronat ont aussi convenu d’arrêter rapidement des recommandations communes sur la réforme du congé parental d’éducation, en préparation au ministère du Droit des femmes, qui s’impatiente. Hormis avec la CFTC, un consensus se dégage sur la voie à suivre : aller vers un congé plus court (3 ans aujourd’hui) mais mieux payé (573 euros versés par la Sécurité sociale, avec possibilité, mais pas obligation, pour les entreprises de compléter, ce qu’elles font rarement) et inciter les pères (97 % des salariés le prenant sont des femmes) à le prendre, notamment en leur réservant une partie du congé, qui serait perdue si elle n’est pas prise par l’homme. Mais les discussions sont âpres sur le positionnement des curseurs et le financement de la revalorisation des sommes versées : le patronat n’accepte d’y contribuer que si l’opération est financée par la réduction ou la ré-allocation d’autres charges sociales. Encadrer la place des nouvelles technologies La prochaine séance de discussion, le 4 mai, devrait être consacrée au cœur de l’accord : les conditions de mise en forme d’un dialogue social renforcé sur la qualité de vie au travail. Le projet d’accord patronal transmis jeudi soir aux syndicats dresse de grandes lignes consensuelles à placer au cœur de futures

négociations d’entreprises et de branches que l’accord vise à cadrer : « définir des indicateurs précis de la

qualité de vie au travail » , « encourager l’expression des salariés sur leur travail », mieux partager l’information

avec les institutions représentatives du personnel (en premier lieu les CHSCT), « sensibiliser et former le

management intermédiaire », encadrer la place des nouvelles technologies (mail, téléphone portable, etc.)

pour que « leur utilisation n’empiète pas sur la vie personnelle »... « Les portes s’entrouvrent et on a enfin

l’impression d’être écoutés », salue Anne Balthazar (FO). « Une partie du patronat commence à comprendre

qu’il y a un vrai malaise en France autour du travail et qu’on ne peut pas continuer comme cela  », abonde

Alain Alphond-Layre (CGT), qui y voit le fruit de « la capacité des syndicats à montrer un front uni » sur ces

questions.

Bernard Salengro (CGC) résume le nœud gordien des discussions : « L’écoute et les déclarations d’intention

sont là, mais cela manque encore cruellement de garanties formelles.  »  « L’accord doit déboucher sur du droit

positif », abonde FO tandis que la CFDT « ne se contentera pas d’un accord pavé de bonnes intentions mais

qui ne change rien au quotidien des salariés ». Organiser une négociation triennale A ce stade, le Medef se garde d’une telle promesse : son projet prévoit d’organiser une négociation triennale... dans les entreprises « qui le souhaitent », quand tous les syndicats, d’accord sur ce rythme triennal, exigent des négociations « obligatoires ». Pour justifier cette position, Benoît Roger-Vasselin (Medef) répète que, sur fond de crise, « les entreprises ne veulent pas se voir imposer de nouvelles contraintes. » Un compromis tacite semble toutefois s’esquisser : pour ne pas multiplier les contraintes, d’autres sujets de négociations obligatoires (égalité professionnelle, stress et harcèlement, emploi des personnes handicapées, etc.) seraient inclus dans celles sur la qualité de vie au travail. L’idée du patronat est ainsi, selon son projet d’accord, de sortir de la logique de silos sur ces questions, « qui n’a pas donné jusqu’à ce jour les résultats escomptés », pour basculer sur une « approche systémique de la qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle. » Les syndicats n’y sont pas foncièrement opposés mais pointent les risques que certains sujets soient alors noyés dans la masse. Ils souhaitent aussi que les discussions portent sur l’organisation du travail, traditionnelle chasse gardée des directions. « Dans les entreprises, on discute beaucoup des conséquences des organisations du travail, mais pas de leur conception en amont. Or c’est la clef de tout », insiste Bernard Salengro (CGC). « Si les négociations sont obligatoires et qu’elles partent bien des conditions de travail et non de leurs seules conséquences, le patronat aura un accord », conclut Hervé Garnier (CFDT).

SANTE-SECURITE

Page 15: REVUE DE PRESSE - 37.force-ouvriere.org · CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 17 du 22 au 27 - 05 - 2013 PATRONAT Pierre Gattaz sort vainqueur des primaires

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Les lunettes vraiment hors de prix 24.04.2013 Le Parisen

Alors qu’un Français sur deux a besoin de lunettes, ils sont chaque année 2,3 millions à devoir renoncer à s’équiper. Pourquoi? Dans une étude publiée hier, l’UFC-Que choisir dénonce le prix « exorbitant » des lunettes. La France est même le pays d’Europe où l’on y consacre le budget moyen le plus élevé : 75 € par habitant et par an. « C’est 50% de plus que la moyenne européenne », souligne Alain Bazot, le président de l’association de consommateurs, qui plaide pour une « généralisation des réseaux de santé». Ces réseaux, constitués par les complémentaires santé, négocient des baisses de prix auprès de professionnels (dentistes, opticiens…) auxquels, en contrepartie, ils envoient des clients

Un très faible taux de remboursement. Le taux ridicule de remboursement des lunettes par l’assurance maladie (5,7%) favorise le renoncement aux soins, souligne Mathieu Escot, chargé de l’étude à l’UFC-Que choisir. En effet, sur un marché de 4,67 Mds€, elle rembourse seulement 270 M€. Et même s’il a une complémentaire santé, le consommateur doit encore financer de sa poche 43,7% du prix de ses lunettes, soit une moyenne de 205 €, selon les calculs de l’UFC. Des opticiens trop nombreux. C’est, pour l’UFC, la cause principale de prix jugés prohibitifs. En douze ans, le nombre de magasins de lunettes a grossi de 47%, quand la population n’a augmenté que de 8%. « A Paris, il y a trois fois plus d’opticiens par habitant qu’en Seine-Saint-Denis… » dénonce Mathieu Escot. Conséquence, « il ne se vend que 2,8 paires de lunettes par jour travaillé et par magasin ». Alors que le chiffre d’affaires moyen par magasin baisse, les frais de fonctionnement (loyer, électricité, assurance, salaires…) tendent, eux, à augmenter. Cette multiplication des magasins a alourdi les frais de fonctionnement du réseau de 420 M€ par an selon l’UFC-Que choisir. 233% de marge brute. Un chiffre d’affaires en berne, des coûts en hausse… Comment les opticiens ont-ils résolu cette équation? Pour le savoir, l’UFC a décortiqué le tarif d’une paire de lunettes. Partant d’un prix moyen de 470 €, et sachant que verres et montures coûtent 112 € en moyenne, l’UFC affirme que 275 € vont directement dans la poche de l’opticien. 139 € servent à couvrir les frais de fonctionnement et 60 € ceux de marketing. « Une paire achetée 118 € est revendue 393 € HT », détaille Mathieu Escot. Soit une marge brute de… 233%! Des paires à 1 € bien chères. Depuis dix ans, les grandes enseignes multiplient les promotions, notamment la fameuse seconde paire à 1 €. Une pratique qui, selon l’association de consommateurs, coûte chaque année en réalité 430 M€, frais de publicité inclus. « Cette facture, c’est le consommateur qui la paie », insiste l’UFC. Dans cette étude, l’UFC ne met pas en cause les pratiques des mutuelles et assureurs qui, pour attirer le client, proposent de forts taux de remboursement sur les lunettes. Une couverture élevée qui a souvent favorisé, elle aussi, une hausse des prix