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REVUE DES FILIÈRES BETAIL/VIANDE & LAIT ET DES POLITIQUES QUI LES INFLUENCENT EN GUINÉE

Revue des filières bétail/viande et lait et des politiques ... · AGOA: Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique BMZ: Ministère Fédéral de l’Economie, de la Coopération

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REVUE DES FILIÈRES BETAIL/VIANDE & LAIT ET DES

POLITIQUES QUI LES INFLUENCENT EN GUINÉE

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REVUE DES FILIÈRES BETAIL/VIANDE & LAIT ET DES POLITIQUES QUI LES INFLUENCENT EN GUINÉE

Sény MANE

Edité par

Mamadou NIANG

Abdou SALLA

Berhanu BEDANE

Publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest

2017

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Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent

n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ou de

l’ECOWAS aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays,

territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de

sociétés déterminées ou de produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la

FAO, ou de l’ECOWAS aucune approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de

nature analogue qui ne sont pas cités.

© FAO and ECOWAS, 2017

Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas

nécessairement les vues ou les politiques de la FAO, ou de l’ECOWAS.

La FAO encourage l’utilisation, la reproduction et la diffusion des informations figurant dans ce produit

d’information. Sauf indication contraire, le contenu peut être copié, téléchargé et imprimé aux fins d’étude

privée, de recherches ou d’enseignement, ainsi que pour utilisation dans des produits ou services non

commerciaux, sous réserve que la FAO soit correctement mentionnée comme source et comme titulaire du

droit d’auteur et à condition qu’il ne soit sous-entendu en aucune manière que la FAO approuverait les

opinions, produits ou services des utilisateurs.

Toute demande relative aux droits de traduction ou d’adaptation, à la revente ou à d’autres droits d’utilisation

commerciale doit être présentée au moyen du formulaire en ligne disponible à www.fao.org/contact-

us/licence-request ou adressée par courriel à [email protected].

Les produits d’information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO

(www.fao.org/publications) et peuvent être achetés par courriel adressé à [email protected].

Photo de couverture

Les photos du haut de gauche à droite : 1. Un boucher vendant des découpes de viande au Tadjikistan - ©

FAO / Vasily Maximov, 2. Un enfant gardant un troupeau à Beinam, au Niger - © FAO / Ado Youssouf, 3.

Pesée de lait à Naivasha, au Kenya - © FAO / Simon Maina

Les photos du bas de gauche à droite : 1. Decoupe de viande à Kumasi, Ghana - © FAO / Pietro Cenini, 2.

Des hommes Maasai échangeant de l'argent pour la vente d'une vache au marché à bétail. - © FAO / Simon

Maina, 3. Une femme portant le lait à Chifra, en Ethiopie - © FAO / Giulio Napolitano

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TABLE DES MATIÈRES

SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................................... vii

LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................................ iix

LISTE DES FIGURES ................................................................................................................................... x

RESUME EXECUTIF .................................................................................................................................. xi

1. INTRODUCTION ............................................................................................................................. 1

2. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DES FILIERES VIANDE ET LAIT ............................ 2

2.1. Produit Intérieur Brut (PIB) actuel du pays et la tendance de ces dernières années . 2

2.2. Contribution au PIB national des filières viande et lait ...................................................... 2

2.3. Contribution aux revenus du ménage, bien être et emploi .............................................. 2

2.4. La proportion de la population engagée (emploi dans les filières viande et lait) ......... 2

2.5. Les principaux objectifs de la production de la viande et du lait: subsistance,

satisfaction de la consommation domestique et exportation ....................................................... 3

3. DESCRIPTION ET SCHEMATISATION DES FILIERES VIANDES ET LAIT ........................ 4

3.1. Structures des filières viande et lait ....................................................................................... 4

3.1.1. Les éleveurs et leurs organisations professionnelles ................................................. 4

3.1.2. Les prestataires de services ............................................................................................. 4

3.1.3. Les opérateurs du commerce du bétail et de la viande ............................................ 4

3.2. Flux physiques de viande et lait parmi les différents composants (acteurs) et tableau

des flux courants de la filière ............................................................................................................... 9

3.2.1. Flux physiques de viandes ................................................................................................. 9

3.2.2. Flux physiques de bétail de boucherie ........................................................................... 9

3.2.3. Flux physiques de lait...................................................................................................... 11

................................................................................................................................................................. 12

3.3. Le processus de la production primaire ............................................................................. 12

3.3.1. Type d’élevage dominant ou autres systèmes de production animale ................ 12

3.3.2. Taille moyenne de la ferme ........................................................................................... 14

3.3.3. Rendement par unité (poids vif/carcasse par espèce animale (bovin, ovin,

caprin, camelin) et production du lait par jour et par lactation chez les différentes

espèces animales (vache, brebis, chèvre, chamelle) ................................................................ 15

3.3.4. Productions totales en viande et en lait de chaque système rural ....................... 16

3.3.5. Perte post récolte en viande et en lait ....................................................................... 16

3.3.6. Capacité de stockage des productions ....................................................................... 16

3.4. Intrants et facteurs pour la production primaire ............................................................. 17

3.4.1. Type et quantité d'intrants requis ............................................................................... 17

3.4.2. Prix d’achat par type d’intrants .................................................................................... 17

3.4.3. Saisonnalité des prix et quantité du principal intrant. ............................................. 17

3.4.4. Coûts de stockage des intrants .................................................................................... 17

3.4.5. Coût du transport des intrants de plusieurs localités ............................................ 17

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3.5. Les étapes de transformation jusqu’au produit final ........................................................ 18

3.6. Différents sous-produits et/ou produits communs ......................................................... 18

3.7. Niveau de transformation, incluant la détermination de sous filières/chaînes des

valeurs dues aux différentes méthodes de transformation ou technologies .......................... 18

3.8. Emplacement/localisation géographique des différents composants (segments

/agents /acteurs) ................................................................................................................................... 19

3.9. La superficie de terre et autres ressources naturelles allouées aux filières viande et

lait 19

3.10. Compétition sur l'utilisation de terre ou autres ressources naturelles .................. 19

3.11. Impact des filières viande et lait sur l’environnement ................................................. 20

3.12. Production et valeur ajoutée potentielles...................................................................... 21

3.13. Nombre d'acteurs des filières par composant/segment (chaîne) ............................. 21

3.14. Actuels et futurs potentiels de demande domestique en viande et en lait ............ 21

3.15. Actuels et futurs potentiels de demande étrangère en viande et en lait ................ 21

3.16. Traits spécifiques de produits, y compris différenciation du produit ciblant

différents types de clients .................................................................................................................. 22

3.17. La capacité des produits à satisfaire/remplir les exigences internationales (sécurité

sanitaire et autres normes) ............................................................................................................... 22

3.18. Rapports entre les zones rurales et les zones urbaines ............................................. 22

3.19. Synergies avec les autres activités ................................................................................... 22

3.20. Rôle dans les systèmes de production locale................................................................ 22

4. INFRASTRUCTURE ET AUTRES SERVICES D’APPUI .......................................................... 23

4.1. Transport .................................................................................................................................. 23

4.1.1. Transport du bétail ......................................................................................................... 23

4.1.2. Transport de la viande et sous-produit de bétail ..................................................... 23

4.1.3. Transport du lait et produits laitiers .......................................................................... 23

4.2. Coût d’emballage et de stockage de la production ......................................................... 23

4.2.1. Viande ................................................................................................................................ 23

4.2.2. Lait ...................................................................................................................................... 23

4.3. Investissement requis pour l’équipement, installations et apparentés et leur

amortissement ...................................................................................................................................... 24

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4.4. Vulgarisation et assistance technique .................................................................................. 24

4.5. Contrôle de la qualité et certification ................................................................................. 25

5. MARKETING, COMMERCE ET PRIX ....................................................................................... 26

5.1. Produit et quantité commercialisée du produit................................................................ 26

5.2. Consommation du ménage et parts vendues du bon produit ....................................... 26

5.3. Prix au consommateur du produit au niveau de différentes localités ......................... 27

5.3.1. Les prix du bétail au niveau des différentes localités .............................................. 27

5.3.2. Les prix de la viande ....................................................................................................... 27

5.3.3. Les prix du lait frais, lait caillé et du beurre de vache ............................................ 28

5.4. Localisation des principaux marchés dans la région et/ou au niveau national ........... 28

5.5. Saisonnalité des prix et quantité de la production ........................................................... 29

5.6. Apparences socio-économiques des clients réels et potentiels, y compris capacités

de dépense ............................................................................................................................................ 29

5.7. Degré de compétitivité (existence de monopoles ou autrement) ............................... 30

5.8. Contrôle de prix (comment les différents prix sont établis et contrôlés) ................. 30

5.9. Distribution en gros et en détail .......................................................................................... 30

5.9.1. Filière bétail/viande ......................................................................................................... 30

5.9.2. Filière lait ........................................................................................................................... 30

5.10. Prix internationaux et leurs tendances ........................................................................... 31

5.11. Balance de commerce ........................................................................................................ 31

5.12. Compétiteurs étrangers actuels et potentiels .............................................................. 31

6. GOUVERNANCE ET ARRANGEMENT INSTITUTIONNEL ............................................. 32

6.1. Organisation et interactions entre différents acteurs de la filière dans le processus

d’intégration verticale des segments (synergies, conflits réels ou potentiels, etc.) .............. 32

6.2. Existence d'associations/coopératives et leurs forces..................................................... 32

6.3. Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui agissent dans l’appui aux filières

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7. PROJETS NATIONAUX OU REGIONAUX DONT BENEFICIENT LES FILIERES ....... 35

8. POLITIQUES ET STRATÉGIES .................................................................................................... 36

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8.1. Les politiques des ressources naturelles ............................................................................ 36

8.2. Motivations ou dissuasion aux producteurs et consommateurs .................................. 36

8.3. Politiques de crédits ................................................................................................................ 37

8.4. Politiques du commerce international ................................................................................ 38

8.5. Actes, règlements et lois qui gouvernent les filières ....................................................... 39

8.6. Les contraintes majeures qui requièrent les interventions des politiques se

résument aux aspects suivants .......................................................................................................... 40

8.7. Suggestion des politiques pour assouplir les opérations des filières viande et lait ... 40

9. LES CONTRAINTES TOUCHANT LES FILIERES VIANDE ET LAIT & SOLUTIONS

PROPOSÉES .............................................................................................................................................. 43

9.1. Les contraintes (Goulots dans la disponibilité des intrants dans les zones,

infrastructures) ..................................................................................................................................... 45

9.2. Solutions proposées ................................................................................................................ 46

9.3. Domaines d’intervention prioritaire ................................................................................... 48

10. CONCLUSIONS ......................................................................................................................... 53

11. REFERENCES ................................................................................................................................ 55

12. ANNEXES ..................................................................................................................................... 56

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SIGLES ET ABREVIATIONS

ACSA: Agent Communautaire de Santé Animale

AGOA: Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique

BMZ: Ministère Fédéral de l’Economie, de la Coopération et du Développement

d’Allemagne

BSD: Bureau d’Etudes et de Stratégie de Développement

CAE: Centre d’Appui à l’Elevage

CASC: Cellule d’Appui à la Société Civile

CDS: Comités de Défense Sanitaire

CEDEAO: Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest

CFA: Franc CFA

CFEL: Centre de Formation de l’Elevage de Labé

CONEG: Confédération Nationale des Eleveurs de Guinée

DNE: Direction Nationale de l’Elevage

DSRP: Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

ELEP: Enquête Légère pour l’Evaluation de la Pauvreté

FAO: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FFOM: Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces

GNF: Franc guinéen

IEMVT: Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux

ILRI : Institut International de Recherche sur l’Elevage

IRAG: Institut de Recherche Agronomique de Guinée

LCVD: Laboratoire Central Vétérinaire de Diagnostic

OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OHADA: Organisation pour l’Harmonisation Africaine du Droit des Affaires

OIE: Organisation Mondiale de la Santé Animale

ONG: Organisation Non Gouvernementale

OPE: Organisations Professionnelles d’Eleveurs

PACV: Projet d’Appui aux Communautés Villageoises

PDDAA: Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine

PDEG: Programme de Développement de l'Elevage en Guinée

PIB: Produit Intérieur Brut

PNDA: Politique Nationale de Développement Agricole

PNIA: Plans Nationaux d’Investissement Agricole

PNIASA: Plan National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire

PNIR-1: Programme National d’Infrastructures Rurales-1

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PNUAD: Plan-Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement

PPCB: Péripneumonie Contagieuse Bovine

PPR: Peste des Petits Ruminants

PRIA: Programme Régional d’Investissement Agricole

PROCORDEL: Projet Régional de Recherche Collaborative en Elevage

PROGEBE: Projet Régional de Gestion Durable du Bétail Ruminant Endémique

PVS: Performance Vision Stratégie

RAEMA: Réseau Africain des Enquêtes sur les Maladies Animales

REMAGUI: Réseau d'Epidémio-surveillance des Maladies Animales de la Guinée

SAGE: Service d’Animation des Groupements d’Eleveurs

SIM: Système d’Information sur les Marchés

TCP: Programme Technique de Coopération

UE: Union Européenne

UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

VSF: Vétérinaires Sans Frontières

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Couts des projets prioritaires pour le développement des filières viande et lait ................xvii

Tableau 2: Taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 2010 à 2012 ........................................2

Tableau 3: Abattages contrôlés de bovins (2010 – 2012) ..................................................................................9

Tableau 4: Importations et réexportations de lait et produits laitiers de 2009 à 2012 ........................... 11

Tableau 5: Taille moyenne des troupeaux bovins, ovins et caprins .............................................................. 15

Tableau 6: Productions de viande et lait en tonnes (2010 – 2012) ............................................................... 16

Tableau 7: Situation des acteurs de la filière bétail/viande en 2012 .............................................................. 21

Tableau 8: Commercialisation du bétail en 2011 .............................................................................................. 26

Tableau 9: Prix moyens des bovins en 2012 (en GNF) .................................................................................... 27

Tableau 10: Prix moyens des petits ruminants en 2012 (en GNF) ............................................................... 27

Tableau 11: Evolution du prix moyen de la viande bovine au niveau des capitales régionales (2010 –

2012) ............................................................................................................................................................................ 28

Tableau 12: Prix moyens (GNF et $EU) du lait frais, du lait caillé et du beurre de vache ...................... 28

Tableau 13: ONG et associations intervenant dans les filières ...................................................................... 33

Tableau 14: Analyse FFOM de la filière bétail/viande ....................................................................................... 43

Tableau 15: Analyse FFOM de la filière lait ......................................................................................................... 44

Tableau 16: Plan d’investissement par filière ...................................................................................................... 51

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Schéma du flux physique entre les acteurs et les segments de la filière bétail/viande ............ 10

Figure 2: Schéma du flux physique entre les acteurs et les segments de la filière lait .............................. 12

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RESUME EXECUTIF

La présente étude se focalise sur l’examen du statut des filières bétail/ viande et lait en Guinée dans

le cadre du Projet d’appui aux initiatives politiques pour le développement de ces filières en Afrique de l’Ouest

(TCP/SFW/3402). Les deux filières ont fait l’objet d’un examen et d’un inventaire des politiques qui

les influencent. Plus spécifiquement, il a été procédé à:

L’établissement de leur statut actuel.

L’inventaire des politiques actuelles sur les filières bétail/viande et lait tout en identifiant

les gaps.

L’identification des projets et des programmes pour développer/améliorer les filières

bétail/viande et lait, et proposer des plans d’investissements prioritaires.

L’identification des politiques qui facilitent le développement ou l’amélioration des filières

bétail/viande /lait et les mécanismes de leur incorporation dans les documents clé de la

politique nationale.

Le contexte socio-économique des filières viande et lait est caractérisé par un Produit

Intérieur Brut (PIB) du pays de 1,9 pour cent en 2010 avec une part de l’agriculture de 14,2 pour

cent et un taux de croissance annuelle de 3,9 pour cent pour les filières viande et lait.

La contribution de ces filières aux revenus du ménage est importante notamment ceux provenant de

la vente des bovins.

La proportion de la population travaillant dans le secteur agricole est 68,4 pour cent des travailleurs

ruraux. Les principaux objectifs de ces filières ciblent la subsistance et la satisfaction de la

consommation domestique.

Concernant la description et schématisation des filières viande et lait, leur structure

comporte les producteurs qui sont principalement les éleveurs évoluant en systèmes traditionnels,

les prestataires de services, les opérateurs du commerce du bétail et de la viande, les groupements

laitiers, les femmes opératrices du commerce des produits laitiers, les commerçantes détaillantes et

transformatrices et/ou restauratrices.

Les principaux flux de viande et lait sont constitués:

Des flux physiques de viande localisés à l’intérieur des différentes préfectures et sous-

préfectures.

Des flux physiques de bétail de boucherie dont des flux internes qui s’opèrent

généralement entre les quatre régions naturelles (Moyenne-guinée, Haute-guinée, Basse-

guinée et Guinée forestière).

Des flux transfrontaliers dont l’intensité est fonction de la fluctuation des prix dans les pays

de destination en comparaison avec les prix pratiqués dans le Pays d’origine.

Des flux physiques de lait qui sont constitués de la production locale et des importations

et réexportations.

Le processus de production primaire est dominé par des systèmes traditionnels d’élevage de bovins

ovins et caprins ainsi que des systèmes traditionnels de production laitière.

La taille moyenne des troupeaux bovins est de 14 têtes au niveau national et celle des petits ruminants

est de sept têtes. Cette tendance se maintient de nos jours. Les rendements des différentes espèces

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animales sont estimés à 57 pour cent pour les bovins, 59 pour cent pour les caprins et 57 pour cent

pour les ovins. La production par lactation est évaluée en 2011 par une étude menée par International

Livestock Research Institute (ILRI) dans les zones d’intervention du Projet Régional de Gestion Durable

du Bétail Ruminant Endémique (PROGEBE) à 419 litres.

Les productions totales en viande et en lait des élevages traditionnels se chiffrent à 69 000 tonnes de

viande bovine, 10 268 tonnes de viande caprine, 7 278 tonnes de viande ovine et 155 000 tonnes de

lait de vache. Les pertes post récolte en viande sont de moindre importance et celles du lait, les

pertes sont plus importantes notamment dans les zones d’élevage enclavées et éloignées des zones

de consommation.

Concernant les intrants et facteurs pour la production primaire, deux types d’intrants sont utilisés que

sont: les intrants vétérinaires et les intrants zootechniques. Les quantités consommées sont mal

évaluées. Les variations des prix de ces intrants, notamment les intrants vétérinaires, ne sont pas en

fonction des saisons mais sont plutôt du fait de l’inflation monétaire, des prix pratiqués par les

laboratoires et de l’importance de la demande. Leurs coûts de stockage sont minimes notamment

dans le cas des médicaments vétérinaires. Quant aux vaccins, leurs coûts de stockage comprennent

différentes charges.

Les coûts du transport des intrants sont hétérogènes et difficiles à évaluer. Le réseau de distribution

des intrants vétérinaires ne couvre que quelques officines ouvertes par les plus importants grossistes

répartiteurs de la place. Les capacités de stockage des produits animaux sont très faibles surtout dans

les circuits traditionnels de distribution.

Les principales étapes de transformation des produits des filières viande comportent deux grands

circuits: le circuit vivant et le circuit mort.

S’agissant de la filière lait, les étapes de la transformation peuvent comporter plusieurs processus, dont

le plus important est la transformation du lait frais en lait caillé mis sur le marché. Comme on peut le

constater, le niveau de transformation des produits et sous-produits de la viande et du lait est sommaire

et fait intervenir peu de technologies améliorées.

Les différents sous-produits et/ou produits communs issus du processus de transformation se

résument à la viande fraîche, les issus et abats, les cuirs et peaux, le lait frais, le lait caillé, le yaourt, le

beurre, le fromage, le babeurre et le petit lait.

Sur le plan de la localisation des différents segments on note que les producteurs sont localisés en

milieu rural, et les segments de transformation sont plutôt localisés dans les zones urbaines de grande

consommation.

La filière lait connaît une certaine dynamique à l'intérieur du pays comme dans la capitale où nombre

de points de ventes existent.

En ce qui concerne l’accès à la terre, les acteurs des filières viande et lait ne font pas recours aux achats

de terre. L’Enquête Légère pour l’Evaluation de la Pauvreté (ELEP) de 2007-2008 indique que 74,4

pour cent des ménages possèdent des terres. En milieu rural, ce sont 95,2 pour cent ménages qui

possèdent des terres contre 21 pour cent en milieu urbain.

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Sur le plan environnemental, les filières viande et lait sont souvent considérées comme facteurs de

dégradation des ressources pastorales. Toutefois, il est démontré que le bétail joue un rôle important

dans le processus de préservation et de restauration des ressources naturelles (fumure organique et

dissémination des semences d’essences forestières et fourragères).

Les productions nationales des filières bétail-viande et lait ont représenté en 2012 86 089 tonnes de

viande et 155. 076 tonnes de lait pour une valeur ajoutée potentielle de 2 410,5 milliards de GNF (soit

354 485 294 dollars EU) pour la viande et 1 550,76 milliards de GNF (soit 221 537 142 dollars EU)

pour le lait.

En termes d’acteurs de la filière bétail-viande en 2013 on dénombre 267 360 éleveurs, 480 marchands

de bétail, 1 106 bouchers et trois exportateurs de cuirs et peaux.

La demande domestique actuelle en viande et en lait est évaluée à 173 218 tonnes de viande et 173

218 000 litres de lait. Cette demande croit chaque année au rythme du croît de la population, soit 3,1

pour cent.

Concernant la demande extérieure actuelle et future, aucune statistique n’est disponible et aucune

enquête y afférente n’a été réalisée.

La vente des produits et sous-produits de la viande et du lait ne cible pas une clientèle spécifique.

Toutefois certains clients comme les supermarchés, les restaurants et les hôtels sont demandeurs

d’une qualité supérieure de viande à un prix plus élevé que celui pratiqué pour les consommateurs

courants.

La capacité des produits à satisfaire les exigences internationales en matière de sécurité sanitaire et

autres normes est encore très faible.

S’agissant des rapports entre les zones rurales et les zones urbaines, au niveau national, près de 18

pour cent des ménages pratiquent l’élevage exclusif du petit bétail. Cette proportion s’élève à 22,8

pour cent en milieu rural contre 5,2 pour cent en milieu urbain. L’élevage du gros bétail concerne 8,3

pour cent des ménages (10,5 pour cent des ménages ruraux et 2,4 pour cent des ménages urbains).

En matière de synergies avec les autres activités, 94 pour cent des éleveurs guinéens pratiquent

l’Agriculture dont 92 pour cent en Basse-guinée, 93 pour cent en Moyenne –Guinée, 94 pour cent en

Haute-Guinée, 98 pour cent en Guinée Forestière et 22 pour cent dans Conakry.

Quant au rôle de l’élevage dans les systèmes de production locale, près de 300 000 familles pratiquent

l’élevage qui génère des revenus pour plus de 30 pour cent de la population.

Au niveau des infrastructures et autres services d’appui, le transport des animaux et produits

animaux des zones et lieux de production se fait par convoyage à pied pour les circuits moyens et le

transport par véhicule pour les circuits longs.

Pour ce qui est du coût d’emballage et de stockage de la production, les stratégies de commercialisation

adoptées par les opérateurs tendent à réduire ces coûts.

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Les investissements requis pour l’équipement et les installations et apparentés au sein des filières viande

et lait, portent essentiellement sur les infrastructures de production, de transformation et de

commercialisation.

Il n’existe pas un mécanisme précis de vulgarisation et d’assistance technique aux acteurs de la chaîne

de valeur des filières viande et lait. Les programmes et /ou les activités de recherche sont exécutés

dans le cadre des projets régionaux de recherche dans un partenariat entre chercheurs guinéens et

étrangers.

En matière de contrôle de la qualité et certification, la Guinée dispose d’un arsenal juridique et

règlementaire suffisant et des procédures d’autoévaluation. Il est cependant à noter une faiblesse en

moyens d’intervention et au niveau du contrôle.

Concernant le marketing, le commerce et les prix, les produits et quantité commercialisés ont

porté en 2011, sur un total de 118 411 bovins, 85 907 ovins et 73 074 caprins présentés dans les

marchés avec un taux de vente de 71 pour cent pour les bovins, 67 pour cent pour les ovins et 70

pour cent pour les caprins.

Dans la structure de la consommation des ménages, la consommation totale de la viande et assimilés

se chiffre à 572,2 milliards de GNF, la consommation par ménage se chiffre à 410 247 GNF, la

consommation par tête est de 59 117 GNF. La part de l’autoconsommation représente 21,5 pour cent

tandis que celle de la consommation alimentaire est de 4,6 pour cent.

Les prix varient en fonction des catégories animales, les bœufs et les taureaux étant les catégories les

plus chères, tandis que les taurillons sont les moins chers. Cette différence de prix, tout au moins pour

les animaux de boucherie est due surtout à la différence de poids. Les bœufs de boucherie sont de loin

plus chers en Guinée Forestière que dans les autres régions.

La Moyenne Guinée et la Haute-Guinée qui constituent les deux grandes régions pastorales du pays

abritent les principaux marchés à bétail.

Les variations saisonnières des prix et des quantités produites sont en fonction de l’abondance ou la

rareté des apports selon les saisons, les régions et le besoin de satisfaire la demande urbaine.

D’après l’étude sur les meilleures options de l’élevage du bétail ruminant endémique, les tendances

suivantes sont observées:

Les animaux vifs sont mieux vendus par les éleveurs en saison pluvieuse qu’en saison sèche

(particulièrement les bovins).

Le prix des petits ruminants connaît son maximum à la veille des fêtes religieuses.

Le lait plus abondant en saison pluvieuse baisse de prix.

La viande au détail se vend moins chère en milieu rural qu’en zone urbaine.

Du point de vue apparence socio-économique, il faut noter que d’après l’enquête ELEP, la pauvreté est

plus importante dans les villes que dans les campagnes. Les personnes moins nanties représentent la

majeure partie des clients avec une faible capacité de dépense, en ce sens qu’au niveau des boucheries

par exemple, la plupart des achats de viande portent sur des petites quantités allant de 0,5 à 1 kg.

S’agissant de la compétitivité des produits locaux, elle est limitée par le manque d’infrastructures et

de technologies appropriées de transformation pouvant permettre de leur apporter une valeur ajoutée

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significative. Le phénomène de monopole n’est pas significatif. Les prix ne font l’objet d’aucun contrôle

particulier étant donné le caractère libéral des échanges économiques.

La distribution en gros et en détail du bétail sur pied se fait par deux types d’opérateurs qui sont les

marchands de bétail et les collecteurs. La vente en gros de la viande est faite par les bouchers abattants

tandis que celle du lait est assurée par les femmes venant des grandes villes.

Les fluctuations des prix mondiaux ont beaucoup impacté la situation de la balance des paiements.

S’agissant des importations, leur coût s’est accru de manière significative en 2011 du fait de la hausse

des cours mondiaux du pétrole et des principaux produits de base.

Par rapport à 2010, les flux commerciaux enregistrés en 2011 avec le reste du monde, indiquent une

progression plus élevée pour les importations que pour les exportations, soit 11,8 pour cent et 8,8

pour cent respectivement.

Le nombre actuel de compétiteurs étrangers pour les filières viande et lait est très réduit et se

résume à quelques opérateurs locaux qui importent des produits animaux et de la volaille.

Dans le domaine de la gouvernance, l’organisation des réseaux de commercialisation est

caractérisée par un cumul de fonctions par certains acteurs et l’existence de plusieurs intermédiaires.

Les commerçants de bétail et les bouchers guinéens taxent de concurrence déloyale l’intervention des

commerçants qui vendent en dehors du pays. Les commerçants et bouchers évoluant dans les

préfectures ont la même perception de concurrents déloyaux envers ceux venant de Conakry. Entre

autres problèmes d’interactions entre les différents segments il faut signaler le manque d’un Système

d’Information sur les Marchés à bétail (SIM-Bétail) et l’insuffisance de fonds de roulement des

opérateurs et les coûts élevés du transport.

Concernant l’existence d'associations/coopératives et leurs forces, les éleveurs sont structurés de la

base au sommet avec des faitières au niveau préfectoral, régional et national. Ces associations

comprennent aussi des groupements féminins. Les marchands de bétail et les bouchers sont organisés

en coopératives nationales et préfectorales.

L’intervention des ONG dans l’appui aux filières viande/lait en Guinée est limitée et se fait de

manière ponctuelle, généralement en la faveur de la mise en œuvre ou en synergie avec certains

projets de développement.

En matière de projets nationaux et régionaux, un seul projet est actuellement en activité. Il

s’agit du PROGEBE en Afrique de l’Ouest.

Sur le plan des politiques et stratégies, la politique des ressources naturelles s’articule autour de:

(i) la mise en place d’un dispositif institutionnel, législatif et réglementaire; (ii) la gouvernance

environnementale; (iii) le renforcement des capacités techniques et financières des structures chargées

des aspects environnementaux; (iv) la promotion de l’information/communication, l’éducation

environnementale et l’écocitoyenneté; (v) le respect et la mise en œuvre des accords, conventions et

engagements internationaux et régionaux; (vi) la promotion de l’accès et l’adoption des technologies

propres et les transferts de technologies et; (vii) la prévention, la gestion des crises, la gestion post-

crise et la mise en évidence à travers l’actualisation du plan national de gestion des catastrophes.

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Les motivations des producteurs et consommateurs reposent sur des opportunités relatives au

développement des productions animales, à savoir: (i) l’existence d’un cheptel important; (ii) l’existence

d’immenses pâturages naturels riches et variés ; (iii) l’existence de nombreux cours d’eau aménageables

et; (iv) l’existence d’un potentiel important en sous-produits agricoles.

Quant aux facteurs de dissuasion pour les producteurs, ils sont liés au mode traditionnel d’élevage et

à la faible performance zootechnique des races exploitées.

En Guinée, les petits producteurs qui constituent plus de 70 pour cent de la population rurale

n’accèdent pas au crédit. Ceci est lié principalement: (i) à la faible mobilisation de l’épargne rurale (ii)

aux faiblesses du système actuel d’intermédiation financière et du coût élevé des taux d’intérêt; et

(iii) à l’absence de mécanismes de sécurisation et de bonification du crédit.

De nombreuses opportunités s’offrent au développement du commerce national et international du

bétail et des produits animaux. Ces opportunités concernent essentiellement: (i) l’existence d’un

marché national important pour la viande et le lait et d’un marché régional représentant plus de 200

millions de consommateurs de produits animaux; (ii) l’accroissement de la demande en produits

animaux dans l’espace de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à un

rythme annuel estimé à 4 pour cent; et (iii) l’élection de la Guinée dans plusieurs schémas de

préférences commerciales.

Plusieurs actes, règlements et lois sont disponibles dans le cadre du commerce des animaux et de leurs

produits au plan national et international. Il s’agit notamment: (i) des actes réglementaires régissant le

commerce en Guinée, du code de l’élevage et des produits animaux, du code pastoral, du code des

collectivités locales; (ii) des accords du cadre de l’intégration sous régionale au niveau de la CEDEAO;

(iii) de la création d’une seconde zone monétaire de la CEDEAO; (iv) de l’Organisation pour

l’Harmonisation Africaine du Droit des Affaires (OHADA); et (v) des normes sanitaires de

l’Organisation Mondiale de la Santé (OIE).

Les contraintes majeures qui requièrent les interventions des politiques se rapportent aux aspects

suivants: génétique, santé animale, finance, accès aux intrants et services d’appui, commercialisation,

développement des associations des producteurs et gestion des ressources naturelles.

Pour assouplir les opérations des filières viande et lait, il faudra porter un regard attentif sur les aspects

de politique relatifs aux questions institutionnelles, (gouvernance financement, formation) et aux

questions techniques (amélioration génétique, alimentation, hydraulique pastorale, santé animale,

productions animales, développement des associations d’éleveurs, gestion durable des ressources

naturelles, commercialisation).

Les contraintes dans la disponibilité des intrants dans les zones sont nombreuses et sont liées à

l’insuffisance dans la disponibilité des intrants et dans l’accès au financement adéquat, à l’inorganisation

dans la distribution et l’insuffisance des moyens de conservation.

Pour l’amélioration de l’offre et l’accès aux intrants, il est prévu de poursuivre les efforts de mise en

place de réseaux de distribution de proximité, de veiller sur la qualité des intrants vétérinaires et

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d’élevage et d’améliorer l’environnement institutionnel (gouvernance, financement formation des

opérateurs).

Dans les domaines des infrastructures de production, conservation, transformation et

commercialisation on retiendra notamment: (i) les problèmes fonciers; (ii) le manque des unités de

conservation et de transformation; (iii) l’accès difficile aux différents marchés et zones pastorales; et

(iv) le manque de marchés à bétail transfrontaliers.

Concernant les infrastructures d’élevage et de commercialisation, les solutions proposées portent sur:

(i) l’appui au secteur privé pour la mise en place et l’équipement d’infrastructures de conservation et

de transformation du lait; (ii) la construction et l’équipement des unités de démonstration et de

formation (séchage, conditionnement, charcuteries); (iv) la poursuite du programme de construction

des infrastructures de commercialisation du bétail et de la viande, (vi) l’aménagement des points d’eau,

puits pastoraux et parcs de nuits etc. et; (vii) le désenclavement des zones pastorales.

Les projets et programmes suggérés dans le plan national d’investissement agricole et de sécurité

alimentaire portent sur le développement de la filière viande bovine et le développement de la filière

lait.

Les programmes prioritaires pour le développement des filières viande et lait s’articuleraient autour

de:

Renforcement de l’environnement juridique et règlementaire des filières viande et lait.

Structuration et professionnalisation des opérateurs de ces filières.

Poursuite du programme d’amélioration des infrastructures de commercialisation.

Renforcement du SIM-Bétail et des statistiques du secteur.

Financement de la conservation, transformation et commercialisation et des autres activités

de développement de ces deux filières.

Les couts estimatifs de ces programmes prioritaires sont donnés dans le tableau 1.

Tableau 1: Couts des projets prioritaires pour le développement des filières viande et lait

Projets

Coûts en $EU

An1 An2 An3 An4 An5 Total

Développement de la

filière des petits

ruminants 5 655 385 13 593 846 613 846 460 000 460 000 20 783 077

Développement de la

filière viande bovine 8 340 769 10 655 385 3 895 385 3 241 538 1 164 615 27 297 692

Développement de la

filière lait 6 622 958 8 986 359 50 000 50 000 50 000 15 759 317

Total 20 619 111 33 235 590 4 559 231 3 751 538 1 674 615 63 840 086

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1

1. INTRODUCTION

Le développement des filières bétail /viande et lait en Afrique de l’Ouest s’inscrit dans le cadre de la

composante élevage de la Politique Agricole Commune (PAC/ECOWAP) de la CEDEAO traduite à

travers le plan d’action stratégique pour le développement et la transformation du secteur élevage en

Afrique de l’Ouest endossé en mars 2011 par les Ministres en charge de l’élevage des Etats Membres

(EM). L'ECOWAP s’aligne sur le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine

(PDDAA) et son composant élevage vise, entre autres, la réduction de la dépendance des importations

en dehors de la région d’aliments d'origine animale. Le développement de filières bétail/viande et lait

doit permettre d’atteindre ce résultat.

De nombreuses études menées dans un passé récent ont permis d’identifier les contraintes qui freinent

le développement de ces filières. Les solutions proposées par ces études doivent être testées en vue

d’en faire de véritables instruments de politique à incorporer dans les Plans Régionaux d’Investissement

Agricoles (PRIA) de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les Plans

Nationaux d’Investissement Agricoles (PNIA).

Le présent projet d’appui aux initiatives de la politique pour le développement des filières bétail/viande

et lait en Afrique de l’Ouest (TCP/SFW/3402) est mis en œuvre par la CEDEAO avec l’appui de

l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) pour répondre à cet

impératif. La mise en œuvre du Projet démarre par l’examen du statut des deux filières dans les

Etats Membres. Un accent particulier est mis sur:

L’établissement du statut actuel des filières bétail/viande et lait.

L’inventaire des politiques actuelles sur les filières bétail/viande et lait et identifier les gaps.

L’identification des projets et des programmes pour développer/améliorer les filières

bétail/viande et lait, et, proposer des plans d’investissements prioritaire pour chaque filière.

L’identification des politiques qui facilitent le développement ou l’amélioration des filières

bétail/viande et lait, et, suggérer les mécanismes de leur incorporation dans les documents clé

de la politique nationale.

Le présent rapport s’articule autour des parties suivantes:

contexte socioéconomique des filières viande et lait en Guinée;

description et schématisation des filières viandes et lait;

infrastructure et autres services d’appui;

marketing, commerce et prix;

gouvernance et arrangement institutionnel;

projets nationaux ou régionaux dont bénéficient les filières;

politiques et stratégies;

contraintes touchant les filières viande et lait et les solutions proposées.

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2. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DES FILIERES VIANDE ET LAIT

2.1. Produit Intérieur Brut (PIB) actuel du pays et la tendance de ces dernières

années

Dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) intérimaire 2011-2012, il est

indiqué que le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel s’est situé à 1,8 pour cent en

2007, 4,9 pour cent en 2008, -0,2 pour cent en 2009 et 1,9 pour cent en 2010 contre un objectif de

5,3 pour cent en 2010. Le taux de croissance par tête d’habitant a été de -1,4 pour cent en 2007, 1,7

pour cent en 2008, -3,3 pour cent en 2009, -1, 3 pour cent en 2010 contre un objectif de 1,9 pour

cent. La part de l’agriculture dans le PIB a évolué comme suit: 13,6 pour cent en 2007, 13,4 pour cent

en 2008, 13,9 pour cent en 2009 et 14,2 pour cent en 2010 contre un objectif de 13,3 pour cent. Selon

le cadrage macro-économique du Ministère du Plan dans le document du Plan-Cadre des Nations Unies

pour l'Aide au Développement (PNUAD), il est mentionné qu’en 2012, le PIB au prix courant s’est

élevé à 5776,1 millions dollars EU et le PIB par tête a été de 495 dollars EU (tableau 2).

Tableau 2: Taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 2010 à 2012

2010 2011 2012

PIB national à prix courant en millions de dollars US 4 522,8 5 002,4 5 776,1

PIB par tête (en USD) 412,9 442,5 495,0

Croissance du PIB 1,9% 3,9% 3,9%

Contribution du secteur agricole au PIB national (%) 20,8% 18,8% 18,7%

Contribution de l’élevage au PIB agricole (%) 27,7% 26,2% 25,9%

Contribution de l’élevage au PIB national (%) 5,6% 4,9% 4,8%

2.2. Contribution au PIB national des filières viande et lait

L’élevage, à travers principalement les filières viande et lait, contribue pour 26,2 pour cent au PIB

agricole et 4,9 pour cent au PIB national avec un taux de croissance annuel moyen de 3,9 pour cent

sur la période 2008-2011 et une perspective de croissance estimée à 5,4 pour cent en moyenne entre

2011 et 2014.

2.3. Contribution aux revenus du ménage, bien être et emploi

Les enquêtés réalisées en 2011 par l’Institut International de Recherche sur l’Elevage (ILRI) dans le

cadre du Projet Régional de Gestion Durable du Bétail Ruminant Endémique (PROGEBE) indiquent

qu’en général, les ménages tirent davantage des revenus de la vente des bovins que celle des ovins et

caprins. Lorsque l’on considère l’ensemble des éleveurs, les revenus provenant de la vente des bovins

sont trois fois supérieurs aux revenus des ventes des ovins et cinq fois supérieurs aux revenus de vente

des caprins. Plus de la moitié (54 pour cent des éleveurs possédant des vaches en lactation) vendent

du lait et en tirent un revenu substantiel constituant 86pour cent des revenus provenant des bovins.

2.4. La proportion de la population engagée (emploi dans les filières viande et lait)

La République de Guinée couvre une superficie de 245 857 Km2. Sa population est estimée en 2013 à

11. 200. 000 habitants avec une densité moyenne de 45,5 habitants / km2. Selon les données du

dernier recensement national de la population effectué en 1996, cette densité était de 29 habitants au

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km2 au niveau national, dont 59 en Basse Guinée, 30 en Moyenne Guinée, 14 en Haute Guinée et 34

en Guinée Forestière.

La proportion de la population engagée en termes d’emploi dans les filières viande et lait n’est pas

déterminé avec précision. Elle atteindrait 30 pour cent de la population rurale. Toutefois, l’enquête

légère pour l’évaluation de la pauvreté (ELEP) réalisée en 2007 et 2008 montre que 68,4pour cent

des travailleurs sont occupés dans le secteur agricole et la prédominance des micro entreprises en tant

que secteur pourvoyeur d’emploi est plus manifeste en milieu rural (90,3pour cent)

2.5. Les principaux objectifs de la production de la viande et du lait: subsistance,

satisfaction de la consommation domestique et exportation

La production de viande est essentiellement destinée à la satisfaction de la consommation domestique

et à la subsistance. Toutefois, le pays enregistre quelques exportations informelles de bétail sur pied.

Le lait est destiné avant tout à l’autoconsommation familiale, même s’il fait l’objet d’échanges et de

commercialisation quotidienne et/ou hebdomadaire, procurant ainsi des revenus complémentaires aux

éleveurs.

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3. DESCRIPTION ET SCHEMATISATION DES FILIERES VIANDES ET LAIT

3.1. Structures des filières viande et lait

La structure des filières viande et lait est constitué d’opérateurs exerçant à la production, à la

commercialisation, à la transformation et à la consommation. Ces filières comprennent:

3.1.1. Les éleveurs et leurs organisations professionnelles

Les éleveurs en systèmes traditionnels et leurs organisations professionnelles constituent des acteurs

de premier ordre des filières bétail viande lait.

Les activités menées par ces organisations professionnelles relèvent du besoin des éleveurs de garantir

la sécurité de leurs troupeaux par des structures faîtières.

3.1.2. Les prestataires de services

Trois grossistes répartiteurs d’intrants sont opérationnels sur l’ensemble du territoire avec, pour

certains d’entre eux, des officines secondaires installées à l’intérieur du pays. Quarante-trois (43)

cabinets vétérinaires privés, localisés pour la plupart dans les préfectures, interviennent dans le

commerce de produits vétérinaires et de matériels d’élevage. Les soins vétérinaires proprement dits

sont peu développés. Les cabinets vétérinaires situés dans la zone à péripneumonie contagieuse bovine

(PPCB) bénéficient assez souvent de mandats sanitaires de vaccination contre cette maladie, en même

temps qu’ils assurent la formation des éleveurs.

Le réseau de distribution d’intrants vétérinaires est généralement constitué des Agents

Communautaires de Santé Animale (ACSA) et des agents de l’Etat évoluant au niveau des postes

d’élevage. Ces ACSA, formés par les services de l’Etat, et les cabinets vétérinaires privés assurent la

vente des médicaments, les actions de prévention et de soin et participent à la surveillance des maladies

animales. Ils sont encadrés par les Directions Préfectorales de l’élevage et certains d’entre eux

interviennent chez les petits éleveurs non groupés (majoritaires) et d’autres exercent des activités de

santé animale de base au sein des groupements. Leur nombre s’élèverait à 2.066 opérationnels

évoluant dans les 1088 groupements d’éleveurs existants.

Les Comités de Défense Sanitaire (CDS) sont mis en place au sein des groupements pour assurer la

veille sanitaire. Ils constituent la base du Réseau d'Epidémio-surveillance des Maladies Animales de la

Guinée (REMAGUI) et ont pour rôle d’informer les services vétérinaires de leur zone en cas

d’apparition ou de suspicion de maladie. Ces CDS sont très utiles dans la lutte contre la péripneumonie

contagieuse bovine (PPCB) et dans la consolidation du cordon sanitaire.

3.1.3. Les opérateurs du commerce du bétail et de la viande

3.1.3.1. Filière viande

Les opérateurs de la filière viande sont pour la plupart organisés en coopératives préfectorales, soit de

bouchers ou de commerçants de bétail. Au niveau national, il existe une coopérative nationale des

bouchers et une Union nationale des commerçants de bétail.

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Les collecteurs ou «courtiers»

L’étude Chagnaud révèle que le système de commercialisation du bétail le plus répandu en Guinée est

la collecte des animaux chez l’éleveur. Celle-ci peut être effectuée selon quatre modalités principales

à savoir le courtage, l’achat totalement à crédit, l’achat en partie comptant et l’achat comptant. Au

niveau villageois, le courtage est à la base du système. L’achat totalement à crédit tout comme l’achat

au comptant est rare.

Suivant Chagnaud approuvé par TYC/DNE 1995, la fonction des collecteurs ou courtiers est très

informelle, car leur activité n’est ni suivie, ni quantifiée. Cependant ils jouent entre les niveaux éleveur

et marché un rôle d’interface important qui consiste à drainer le bétail de l’exploitation aux marchés.

Ils sont à la fois des informateurs et des facilitateurs pour l’éleveur, et pour le marchand. Leur rôle est

plus marqué dans les zones enclavées. Deux schémas principaux coexistent dans la fonction de

collecteur. Il s’agit des collecteurs résidant sur le marché et prospectant régulièrement dans la zone

d’élevage périphérique d’une part et d’autre part des collecteurs occasionnels, souvent éleveurs eux-

mêmes, domiciliés dans les zones d’élevage et amenant occasionnellement du bétail sur le marché le

plus proche. Dans tous les cas, il s’agit de très petits commerçants travaillant à temps partiel et

cumulant cette fonction annexe avec leurs activités principales d’agriculteurs ou d’agro-éleveurs. Ils ne

sont jamais patentés.

Les modalités d’acquisition du bétail sont variables et très dépendantes de la confiance dont bénéficient

ces opérateurs. Cependant, ceux qui prospectent dans un rayon de 30 à 60 km autour de leur marché

de résidence semblent obligés de payer au comptant la majorité du bétail qu’ils négocient. Par contre

ceux qui prennent en charge du bétail de leur voisinage le font très souvent à crédit (total ou partiel).

La marge brute d’intervention est très variable selon la valeur de l’animal. Rapportée au prix de vente

sur le marché, elle semble être de l’ordre de 2 à 4pour cent. Il a été également constaté que si l’état

du marché n’est pas favorable (absence d’acheteurs importants) et que les prix offerts ne permettent

pas de dégager un bénéfice minimum, les collecteurs (les résidents en particulier) n’hésitent pas à

conserver les animaux pour les représenter ultérieurement. Leur volume d’activité individuelle reste

faible, car l’importance de chaque opération est réduite, allant de une à quatre têtes.

Les marchands de bétail

Les marchands constituent une autre catégorie de commerçants de bétail. Leur fonction est en principe

une activité réglementée et patentée. Suivant un dénombrement effectué au cours de la revue du

secteur de l’Elevage en 2009, le nombre de marchands de bétail s’élève à 50 (tous agréés) à Conakry

et 414, dont 152 agréés, dans 24 préfectures du pays. Les modalités d’activités des marchands sont

diverses, mais peuvent, selon l’étude TYC/DNE, être ramenées à deux schémas principaux suivants:

Le premier regroupe les marchands qui cumulent les fonctions de collecteurs primaires et

d’expéditeurs. Dans ce cas ils utilisent régulièrement les services de plusieurs employés

(pouvant aller jusqu’à 10) qui parcourent les zones d’élevage pour le compte du marchand

principal.

Dans le second cas, le marchand agit seul ou avec l’aide d’un employé de confiance. Il achète

sur un ou plusieurs marchés et n’approvisionne généralement qu’une seule destination.

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Selon la même étude, le volume annuellement traité est très variable, car compris entre quelques

dizaines et plusieurs centaines d’animaux. L’exercice de la profession exige la disponibilité d’un fonds

de roulement dont l’importance conditionnera le volume annuel d’activités.

Les bouchers abattants

Comme déjà évoqué plus haut, les bouchers abattants jouent un rôle prépondérant dans la filière du

bétail et de la viande. Quelles que soient leurs zones d’opération (agglomérations de petite ou moyenne

importance ou principales villes du pays), la majorité d’entre eux s’approvisionnent eux-mêmes en

bétail. A ce titre, ils ont une double fonction dans le processus de ravitaillement en viande des

consommateurs.

En 1993, la Direction Nationale de l’Elevage (DNE) a recensé 721 bouchers abattants de bovins et 297

bouchers abattants de petits ruminants (ou grilleurs de viandes) dans 31 préfectures. Au cours de

l’étude sur la revue du secteur de l’Elevage de 2009, 220 bouchers, dont 80 agréés, ont été recensés à

Conakry. A l’intérieur du pays, 886 bouchers, dont 437 agréés, ont été dénombrés dans 24 préfectures

sur les 33 que compte le pays.

Les modalités de l’activité sont très homogènes dans tout le pays. La tâche primordiale d’un patron-

boucher est d’assurer son approvisionnement en bétail, responsabilité rarement déléguée à un

employé. Dans la majorité des cas, l’achat des bovins oblige le boucher à se déplacer soit à la périphérie

(20 à 30 km) de son lieu d’activité, si ce dernier est localisé dans une zone d’élevage dense, soit

beaucoup plus loin pour se rendre alors sur les marchés hebdomadaires de collecte ou de

regroupement. Compte tenu de l’absence de marchés terminaux proprement dits, pour les bouchers

opérant dans les grands centres de consommation (Labé, Kankan, N’Zérékoré, Kindia, etc.), les

déplacements sont inévitables. Les distances les plus fréquentes sont comprises entre 50 et 70 km.

Cependant, les bouchers des villes de la Guinée Forestière parcourent jusqu’à 300 à 400 km pour se

rendre sur les marchés d’approvisionnement (cas de Dogomet par exemple situé à la frontière de la

Haute et de la Moyenne Guinée). Ceux de Conakry fréquentent régulièrement les marchés de Gaoual,

Télimélé, Lélouma, Dabola, etc., soit un rayon d’approvisionnement qui dépasse 500 km.

Une fois l’approvisionnement assuré, le patron-boucher intervient matériellement peu et délègue la

majorité (et souvent l’intégralité) du travail de transformation et de vente à ses apprentis. Cependant,

il assure une surveillance précise, en particulier au moment de la pesée de la viande. Le nombre

d’employés est variable, mais la moyenne peut être raisonnablement estimée à trois apprentis réguliers.

Il y a lieu de signaler cependant:

Un nombre souvent excessif d’intervenants supplémentaires qui accomplissent de multiples

tâches telles que le cassage de la tête, l’écharnage des cuirs, le nettoyage sommaire des panses

et des boyaux, etc.

La spécialisation de certaines fonctions, comme celle d’égorgeur par exemple, pour laquelle un

choix consensuel de la part des patrons bouchers est souvent nécessaire.

Le boucher assiste toujours à la fin des opérations d’abattage et procède alors à la pesée avant de

confier la viande et les viscères vendues au poids à son «coupeur», c’est à dire à l’employé responsable

en titre de la vente en détail. Les abats et issues vendus à la pièce (pieds, cuirs, parfois la tête entière)

sont au même moment vendus à des opérateurs spécialisés, souvent des femmes. Les modalités de

rémunération varient sensiblement d’une ville à une autre et même parfois entre les bouchers d’un

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même centre. Mais la rémunération en nature (part coutumière) domine sans pour autant être

généralisée. Ce qui est par contre général et caractéristique pour la Guinée, c’est la pesée effective de

pratiquement toutes les carcasses et viscères mis en vente sur les marchés du pays.

Les bouchers détaillants

La notion de boucher détaillant est surtout propre à la ville de Conakry où l’importance de l’activité

de boucherie nécessite une structuration des bouchers en abattants et détaillants. A la différence des

"coupeurs", les bouchers détaillants ne sont pas des employés directs des bouchers abattants. Ils sont

liés à ces derniers par des opérations d’achat/vente de carcasses, demi carcasse ou même de quartier

qu’ils transportent par taxi de l’abattoir vers les points de vente disséminés à travers la ville de Conakry

(marchés en général et autres points de vente). Ils représentent une couche importante du métier tant

du point de vue nombre que rôle de distributeurs de viande aux consommateurs. Ils traitent

essentiellement la viande bovine.

La liaison "boucher abattant - boucher détaillant" a été qualifié de "véritable contrat de mariage" à

travers lequel les détaillants prennent la viande en dette pour payer après la vente. Ce "contrat" serait

très peu avantageux pour les détaillants, car d’après eux ils en tirent peu de bénéfices et subissent des

pertes fréquentes. Mais ils ne peuvent étaler au grand jour leurs maux au risque de voir rompre le

"mariage" contracté.

3.1.3.2. Filière lait

Quant à l’organisation de la filière laitière, les principaux acteurs sont les femmes et on distingue les

groupes d’acteurs suivants:

les éleveurs (généralement des hommes);

les femmes d’éleveurs ou fermières directement impliquées dans la production;

les femmes intéressées par la commercialisation (vendeuses ou intermédiaires);

les groupements laitiers; et

les transformatrices.

Au niveau de la production, les éleveurs (hommes et femmes) interviennent dans l’orientation et la

gestion des troupeaux, l’achat des intrants vétérinaires, des compléments alimentaires (graines de

coton) et des minéraux (sel). Les femmes fermières sont fortement impliquées dans la conduite des

troupeaux de femelles en lactation. Elles s’occupent particulièrement des soins et de la

complémentation minérale de la vache en lactation, de la traite, de la transformation du lait frais en

sous-produits laitiers, du transport des produits laitiers sur les marchés hebdomadaires et de leur

commercialisation. Elles s’occupent en outre de la répartition du lait entre les besoins de la famille et

la part commercialisable.

Les acteurs de la commercialisation du lait et des produits laitiers sont représentés par 4 catégories

d’intervenants comme ci-dessous.

Les groupements laitiers

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8

Il s’agit de groupements féminins intervenant dans la transformation et la commercialisation du lait et

des produits laitiers. Ces groupements féminins sont membres des organisations des éleveurs de

Guinée qui bénéficient des mêmes droits associatifs que les éleveurs (formation sur place et à

l’étranger, conseils, appui technique, etc.). Ils bénéficient également de dons en équipements de

transformation et de conservation du lait de la part de certains projets de développement et/ou de

promotion féminine. Trois groupements ont bénéficié de l’appui de la FAO dans le cadre d’un TCP

pour la mise en place d’un modèle de développement laitier pour les zones enclavées du pays. Il s’agit

des groupements des femmes de Pita créé en 1996 avec 39 adhérentes, de Gaoual créé en 1996 avec

12 adhérentes et de Koumbia avec 41 adhérentes. Ces groupements disposent de mini-laiteries et

utilisent la lactopéroxydase pour la conservation du lait. Ils produisent en général le lait pasteurisé

conditionné, le yaourt brassé, le lait caillé, la crème fraîche, le beurre (liquide et dur), le fromage blanc

battu (liquide et dur) et les boissons lactées.

Selon les résultats des enquêtes menées en janvier 2007 sur le diagnostic de la situation nationale du

secteur de l’élevage, 839 groupements féminins sont opérationnels dans le pays avec 76 groupements

en Basse Guinée, 376 en Haute Guinée, 69 en Guinée Forestière et 318 en Moyenne Guinée.

Les femmes opératrices du commerce des produits laitiers

Elles collectent le lait à partir des fermes et dans les marchés ruraux pour les marchés urbains. Elles

vivent en milieu rural et se rendent au marché à pied, interceptent le lait de quelques productrices se

rendant au marché pour le revendre en gros avec une petite marge de bénéfice. Elles peuvent collecter

des quantités variant de 150 à 200 litres pour les grands lieux de consommation, notamment les zones

minières et les chefs-lieux des préfectures. Il y a également des intermédiaires grossistes venant des

grandes villes, qui achètent des quantités de lait collectées par les collectrices ou collecteurs

intermédiaires de premier niveau et qui les commercialisent dans les grandes agglomérations du pays.

Elles traitent des volumes de lait plus importants (entre 400 et 800 litres de lait caillé et 5 à 10 litres

de beurre de vache). Elles ont généralement un fonds de roulement relativement important.

Les commerçantes détaillantes

Elles sont basées en des lieux fixes dans les villes et passent des contrats avec les femmes grossistes.

Les transformatrices et/ou restauratrices

Elles sont surtout localisées dans les lieux où existent de très grands marchés de consommation de

produits laitiers locaux et d’importation. En zone rurale, elles vendent leurs produits aux voyageurs

et/ou étrangers, tandis qu’en zone urbaine, elles servent de sources d’approvisionnement pour des

cérémonies de mariage, de baptême et parfois des sacrifices funèbres. Dans les centres urbains, les

femmes engagées dans la production du lait font recours au lait en poudre importé et à certains

produits laitiers. On rencontre ce type d’acteurs surtout dans des grandes villes comme Conakry où il

existe plus de 10 groupements féminins formalisés pour cette activité.

Sur le plan du commerce, les circuits commerciaux du bétail et des produits de l’élevage demeurent

encore inorganisés et peu structurés limitant ainsi la possibilité d’une exploitation judicieuse du

potentiel commercial de les filières bétail/viande et lait en termes de valeur ajoutée et d’augmentation

des revenus des ruraux. Le commerce du bétail vivant demeure le système dominant.

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9

3.2. Flux physiques de viande et lait parmi les différents composants (acteurs) et

tableau des flux courants de la filière

3.2.1. Flux physiques de viandes

Les flux physiques de viandes sont localisés à l’intérieur des différentes préfectures et sous-préfectures

où ils se situent entre les abattoirs, les boucheries et les points de vente. Ces flux sont de moindre

importance, voire négligeables entre les préfectures et les régions. Le tableau 3 présente l’importance

des flux internes en termes d’abattages contrôlés dans les grands centres de consommation du pays.

Tableau 3: Abattages contrôlés de bovins (2010 – 2012)

N° Régions naturelles Nombre de bovins abattus

2010 2011 2012

1 Zone spéciale Conakry 39 058*

2 Basse Guinée 23 015 20 508 22 755

3 Moyenne Guinée 23 738 26 987 27 313

4 Haute Guinée 18 739 25 835 21 295

5 Guinée Forestière 15 653 14 788 15 497

Total (têtes abattages contrôlés) 81 145 88 118 86 860

Total quantité viande bovine importée (tonnes) 10743 10977 11337

Total quantité de viande exportée (tonnes) 32,5

* Non compris les abattages de la commune de Matoto qui sont non disponibles

Les importations de viande en Guinée portent essentiellement sur la viande bovine et de volaille

congelée. De 2009 à 2012, le pays a importé respectivement 5.409 tonnes, 10.743 tonnes, 10977

tonnes et 11337 tonnes de viandes de toutes catégories (Annexe 1). Ces importations ont représenté

11,6 pour cent de la production nationale en 2012 (soit 97 556 tonnes de viande produites en 2012).

Les viandes bovines et de petits ruminants importées représentent 20,7pour cent des importations

totales de viandes à la même année soit une quantité de 11 337 tonnes de viande rouge et blanche

importée en 2012 contre des réexportations de viandes estimées à 32,5 tonnes (soit 0,3pour cent des

importations).

Les viandes importées sont destinées essentiellement aux compagnies minières, supermarchés et aux

consommateurs des grands centres urbains.

3.2.2. Flux physiques de bétail de boucherie

Concernant les flux du bétail de boucherie, ils concernent essentiellement les mouvements entre

préfectures quand il s’agit des flux internes. Quant aux flux externes, la collecte des données est très

aléatoires, car les transferts de bétail hors des frontières se font dans la majorité des cas de façon

informelle et sont par conséquent peu contrôlés. Néanmoins, les informations disponibles donnent

une idée sur les grands flux, permettant ainsi de dégager les tendances de transactions entre zones de

production et zones de consommation (figure 1).

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3.2.2.1. Les flux internes

En Guinée, les deux régions naturelles les plus importantes du point de vue cheptel sont la Moyenne

Guinée et la Haute Guinée qui contribuent fortement à l’approvisionnement des deux autres régions

naturelles que sont la Basse Guinée et la Guinée forestière. Les plus grands flux internes sont ceux

partant de la Moyenne et de la Haute Guinée vers la capitale. D’autres flux non moins importants

permettent d’approvisionner, à partir des zones de production, la région forestière qui est grandement

déficitaire et certaines zones minières.

Par ailleurs, il existe des flux internes entre les préfectures et les chefs-lieux des régions qui constituent

d’importantes zones de consommation. C’est le cas de la ville de Labé en Moyenne Guinée, celle de

Kankan en Haute Guinée, Kindia en Basse Guinée et N’Zérékoré en Guinée Forestière.

Les principaux flux de petits ruminants sont ceux enregistrés à destination de Conakry en provenance

des principales zones d’élevage (Mamou, Kindia, Dalaba, Télimélé, Labé, Faranah et Dabola) et de

Nzérékoré en provenance de Beyla notamment de Sinko.

3.2.2.2. Les flux transfrontaliers

Suivant l’étude TYC/DNE de1995, les importations et exportations de bétail vif n’ont jamais pu faire

l’objet d’un contrôle réel en Guinée. Ce constat demeure jusqu’à présent. Le long des frontières

terrestres avec les six Etats voisins, le contrôle du trafic frontalier d’animaux convoyés à pied est très

difficile. Ces flux transfrontaliers sont surtout motivés par une logique financière. Pour qu’ils

s’instaurent et qu’ils se développent, il est indispensable que les opérateurs y trouvent un intérêt

financier. Lorsque le prix du bétail et de la viande se trouvent à un niveau absolument comparable de

part et d’autre avec les pays voisins, les commerçants de bétail trouvent moins d’intérêt à convoyer

leur bétail en dehors des frontières guinéennes. Par contre, quand les prix deviennent plus intéressants

dans les pays limitrophes, on assiste à un flux commercial du bétail très important vers ces pays.

Quant aux importations du bétail et de la viande en provenance des pays limitrophes, notamment ceux

de la zone CFA, le facteur limitant réside au niveau de la valeur monétaire du franc guinéen qui

n’encourage pas les opérateurs de la filière viande à vendre sur le marché guinéen. Cependant, on

constate un flux de plus en plus important d’importations d’ovins en provenance de la République du

Mali, notamment à l’occasion des fêtes de Tabaski et de fin d’année.

Sur le plan commercial, la Sierra Leone et le Libéria constituent les principales destinations du bétail

bovin guinéen, avec des volumes annuels compris entre 25 000 et 30 000 têtes jusqu’en 1980 et

estimés à 40 000 têtes en 2008. Cette affluence est soutenue par des prix plus rémunérateurs dans

ces deux pays.

Figure 1: Schéma du flux physique entre les acteurs et les segments de la filière bétail/viande

Eleveurs et leurs

organisations Prestataires de services et

fournisseurs d’intrants

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3.2.3. Flux physiques de lait

Les flux physiques du lait concernent la production nationale (essentiellement issue des élevages

traditionnels) et les importations (figure 2). La situation des flux extérieurs peut être appréciée à

travers les importations et réexportations de lait et produits laitiers présentées dans le tableau 4 ci-

après.

Tableau 4: Importations et réexportations de lait et produits laitiers de 2009 à 2012

Années Quantités (en tonnes d’équivalent lait)

Importations Réexportations

2009 12 791,8 7,72

2010 14 600,6 126,71

2011 17 800,7 25,47

2012 14 916,7 378,79

Collecteurs ou

courtiers

Marchands de bétail

Bouchers abattants

Bouchers détaillants

Consommateurs

Pays voisins (Libéria

et Sierra Leone) Transporteurs

Importateurs de

viandes

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Les importations de lait et produits laitiers ont représenté 9,6 pour cent de la production nationale de

lait en 2012 (soit une production nationale estimée à 155 076 tonnes équivalent lait en 2012) (Annexe

2).

Figure 2: Schéma du flux physique entre les acteurs et les segments de la filière lait

3.3. Le processus de la production primaire

3.3.1. Type d’élevage dominant ou autres systèmes de production animale

Les systèmes de production en élevage ont fait l’objet de plusieurs études en Guinée. Les deux

dernières études sont celles menées par Jean TYC en 1993 dans le cadre de l’élaboration du

Programme de Développement de l’Elevage en Guinée (PDEG) et celle réalisée en 1993 par la DNE

en collaboration avec le bureau d’études SEDES et l’Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des

Pays Tropicaux (IEMVT) pour la mise en place d’un système de suivi zoo économique du secteur de

l’Elevage. Les deux études ont abouti au fait que plusieurs systèmes d’élevage sont pratiqués en Guinée

en fonction des espèces élevées comme ci-dessous décrits.

3.3.1.1. Systèmes d’élevage de bovins

L’élevage bovin est caractérisé par des systèmes très hétérogènes, non seulement au niveau régional, mais

aussi au niveau local. On rencontre trois principaux systèmes qui se distinguent en fonction de la taille des

troupeaux, de la pratique de l'agriculture, de la transhumance et de la monétarisation des activités agricoles

et pastorales.

Prestataires de services

et fournisseurs

d’intrants

Eleveurs et leurs

organisations

Groupements laitiers

Femmes opératrices du

commerce des produits

laitiers

Commerçantes

détaillantes

Transformatrices Consommateurs

Importateurs de lait et

produits laitiers

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Elevage familial de petite dimension (petits éleveurs de bovins): il est particulièrement

représentatif des préfectures densément peuplées du plateau central du Foutah où il est majoritaire.

C’est un système sédentaire caractérisé par une divagation généralisée des animaux en saison sèche.

La taille du troupeau se situe entre 1 et 10 têtes. L'agriculture est fortement monétarisée.

Elevage semi-pastoral de moyenne dimension (éleveurs moyens de bovins): il est constitué

d'exploitations dont la taille du troupeau se situe en général entre 10 et 30 têtes, ce système

d'élevage est généralement sédentaire, mais peut être transhumant en saison sèche. L’intégration à

l'agriculture y est généralement faible et les revenus extérieurs à l'exploitation sont importants.

Elevage pastoral de grande dimension (grands éleveurs de bovins transhumants

saisonniers): ce sont des exploitations disposant de grands troupeaux de bovins associés dans la

plupart des cas (77 pour cent) à des petits ruminants. Les effectifs de bovins sont généralement

supérieurs à 30 têtes et peuvent atteindre des centaines. Dans 95pour cent des cas les exploitants

pratiquent l'agriculture et près de la moitié d'entre eux pratiquent la culture attelée. Ce sont

essentiellement eux qui font la transhumance. La moitié des éleveurs font la petite transhumance sur

un parcours limité à 20 km environ et cinq pour cent font la transhumance à grand déplacement (100

km et plus). Ils font des investissements importants pour l'élevage à travers des achats d'animaux

vivants, d’intrants, des constructions d’infrastructures et engagent des salariés pour la conduite de

leurs animaux.

3.3.1.2. Systèmes d’élevage de petits ruminants

Les méthodes d'élevage des petits ruminants sont assez homogènes à travers le pays. Il est cependant

possible d'identifier deux systèmes principaux.

L'élevage villageois (agriculteurs-éleveurs de petits ruminants): il est constitué d’une taille

de troupeaux ne dépassant généralement pas 10 têtes par élevage. Dans ce système d'élevage

extrêmement extensif, les animaux divaguent pendant la journée à la recherche de fourrages. Pendant

la saison des cultures, les animaux portent soit des carcans pour les empêcher de traverser les clôtures

protégeant les cultures (propre au Foutah Djallon), soit ils restent attachés au piquet. Ce système est

le plus important et présente des particularités régionales quant au type d'habitat, au mode de conduite

des animaux en saison des pluies, ainsi qu'à la pratique de l'abreuvement et de la complémentation.

L'élevage familial périurbain (agriculteurs-éleveurs de petits ruminants seuls): il est

constitué d’un effectif maximum de 5 têtes dont l’alimentation est basée sur les déchets ménagers et

un affouragement rudimentaire. Les animaux sont parfois conduits par les enfants dans les petites

zones pâturables ou attachés à un piquet le long de la route. La production est quasiment destinée à

l'autoconsommation.

3.3.1.3. Systèmes de production laitière

La N’Dama, principale race bovine exploitée en Guinée, affiche des productions laitières très faibles

(0,4 – 0,5 litres/jour en Basse Guinée et en Moyenne Guinée, 0,6 à 0,8 litres/jour en Guinée Forestière

et en Haute Guinée, hors consommation veau).

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La production laitière en Guinée repose essentiellement sur les élevages traditionnels. Dans ces

élevages, la consommation des intrants se trouve à un niveau très faible et se limite généralement à

l’utilisation des produits vétérinaires avec peu de complémentation alimentaire durant les périodes de

soudure. Pour de nombreux éleveurs, de la Moyenne Guinée notamment, la finalité première de

l’élevage bovin traditionnel est de produire du lait. La traite n’est pratiquée que sur les vaches et elle a

tendance à se généraliser dans tout le pays. Mais où qu’elle se pratique, cette activité revient aux

femmes à qui la garde des animaux est aussi confiée et qui s’occupent de la transformation du lait.

Le système amélioré de production laitière est quasiment inexistant. La seule ferme utilisant des sujets

issus de croisements entre la race locale N’Dama et des races exotiques avec des niveaux de

production atteignant huit à 10 litres de lait /jour est celle de Fandié dans la préfecture de Forécariah.

Du point de vue structure, la filière lait repose sur les groupes d’acteurs suivants: les éleveurs

(généralement des hommes), les femmes d’éleveurs ou fermières directement impliquées dans la

production, les groupements laitiers, les transformatrices et les femmes impliquées dans la

commercialisation (vendeuses ou intermédiaires).

Au niveau de la production, les éleveurs (hommes et femmes) interviennent dans l’orientation et la

gestion des troupeaux, l’achat des intrants vétérinaires, des compléments alimentaires (graines de

coton) et des minéraux (sel). Les femmes fermières sont fortement impliquées dans la conduite des

troupeaux de femelles en lactation. Elles s’occupent particulièrement des soins et de la

complémentation minérale de la vache en lactation, de la traite, de la transformation du lait frais en

sous-produits laitiers, du transport des produits laitiers sur les marchés hebdomadaires et de leur

commercialisation. Elles s’occupent en outre de la répartition du lait entre les besoins de la famille et

la part commercialisable.

3.3.2. Taille moyenne de la ferme

En Guinée, il faut plutôt parler de taille moyenne des troupeaux au lieu de fermes comme indiqué dans

le tableau 5.

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Tableau 5: Taille moyenne des troupeaux bovins, ovins et caprins

Régions

naturelles

Elevage des bovins Elevage des ovins Elevage des caprins

Nombre

d’éleveurs

Taille

moyenne

troupeaux

Nombre

d’éleveurs

Taille

moyenne

troupeaux

Nombre

d’éleveurs

Taille

moyenne

troupeaux

Basse Guinée 16 108 33 17 353 9 21 803 9

Moyenne Guinée 94 676 12 44 927 7 62 744 8

Haute Guinée 79 200 13 40 263 6 35 691 6

Guinée Forestière 13 940 11 18 998 5 21 311 5

Conakry 15 9 557 7 397 6

Ensemble du

pays 203 939 14 122 098 7 141 946 7

Source: Recensement National du Cheptel, 2000

Suivant le dernier recensement national du cheptel réalisé en 2000, la taille moyenne des troupeaux

bovins est de 14 têtes au niveau national. Elle atteint 43 à Kindia, 46 à Gaoual, 53 à Boffa, 56 à Coyah,

74 à Boké et 78 à Forécariah. Celle des petits ruminants est de sept têtes au niveau national. Cette

tendance se maintient jusqu’à nos jours.

La plupart (66 pour cent) des éleveurs de bovins sont des agro-éleveurs disposant de troupeaux dont

la taille ne dépasse pas 10 têtes. Seulement 25 pour cent de ceux-ci sont des éleveurs agriculteurs

disposant de troupeaux dont la taille se situe entre 11 et 30 têtes. Peu d’éleveurs (9 pour cent)

possèdent plus de 30 têtes. Parmi eux, 1,4 pour cent seulement sont des pasteurs purs possédant des

troupeaux dont la taille dépasse 100 têtes. On note la présence de grands troupeaux bovins en Basse

Guinée.

L’essentiel des éleveurs de petits ruminants (99 pour cent) possèdent des effectifs ne dépassant pas 30

têtes. Parmi eux, 84 pour cent des éleveurs d’ovins et 83 pour cent des éleveurs de caprins possèdent

des petits troupeaux dont la taille ne dépasse pas 10 têtes.

3.3.3. Rendement par unité (poids vif/carcasse par espèce animale (bovin, ovin, caprin,

camelin) et production du lait par jour et par lactation chez les différentes

espèces animales (vache, brebis, chèvre, chamelle)

Les rendements des différentes espèces animales sont estimés à travers le modèle de simulation des

productions animales du Ministère de l’Elevage à une moyenne de 57 pour cent pour les bovins, 59

pour cent pour les caprins et 57 pour cent pour les ovins. Le poids moyen des carcasses se présente

comme suit: pour les bovins 93,45 kg, pour les ovins 11,35 kg, pour les caprins 12,42 kg et pour les

porcins 42,66 kg.

Concernant la production laitière, elle provient essentiellement des bovins. La race N’Dama, principale

race bovine exploitée en Guinée, affiche des productions laitières très faibles (0,4 – 0,5 litres/jour en

Basse Guinée et en Moyenne Guinée, 0,6 à 0,8 litres/jour en Guinée Forestière et en Haute Guinée,

hors consommation veau). La production par lactation chez cette race est évaluée en 2011 par une

étude menée par ILRI dans les zones d’intervention du PROGEBE à 419 litres.

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3.3.4. Productions totales en viande et en lait de chaque système rural

Les productions de viande et de lait proviennent du système d’élevage traditionnel. Elles sont évaluées

sur la base des effectifs du cheptel et des paramètres d’exploitation des différentes espèces concernées.

Les productions totales en viande et lait des élevages traditionnels sont estimées dans le tableau 6 ci-

après.

Tableau 6: Productions de viande et lait en tonnes (2010 – 2012)

Viandes Quantités produites (en tonnes)

2010 2011 2012

Viande bovine 61 600 64 979 68 543

Viande ovine 6 395 6 822 7 278

Viande caprine 9 018 9 623 10 268

Viande porcine 1 438 1 509 1 583

Total ruminants et porc 161384 170605 87672

Viande de volaille 7 771 9 463 9 884

Lait de vache 139 369 147 013 155 076

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

3.3.5. Perte post récolte en viande et en lait

Les pertes en viande ne sont pas importantes en Guinée, compte tenu du fait que le volume des

abattages est dimensionné à la demande et tient compte de la limitant que représentent la faiblesse,

voire le manque des moyens de conservation.

Quant au lait, des pertes importantes sont enregistrées dans les grandes zones d’élevage enclavées et

éloignées des zones de consommation. Ces pertes sont aussi provoquées par le manque de moyens

de transformation et de conservation du lait.

3.3.6. Capacité de stockage des productions

Les capacités de stockage des productions sont très réduites en Guinée. Les filières bétail-viande et

lait ne disposent d’aucune infrastructure de stockage dans les circuits de distribution traditionnelle. En

général, faute de moyens de stockage sous froid, le boucher détaillant fait en sorte qu’au cours de la

distribution de la viande sur les marchés, que les invendus de la journée ne soient ni des abats, ni des

viscères ou des fragments de carcasse dont la conservation est plus délicate et d’un aspect moins

attrayant pour la vente le lendemain.

La distribution moderne occupe une très faible place dans la valorisation des viandes issues de la

production locale. Cette forme de distribution qui utilise le froid comme moyens de conservation,

n’est pratiquée que dans les supermarchés et sur certains sites miniers.

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3.4. Intrants et facteurs pour la production primaire

En 2011, la Guinée dispose pour la production primaire de bétail, viande et lait, d’un cheptel

composé de 5 174 939 bovins, 1722 729 ovins, 2 060 664 caprins et de 99 875 porcins.

3.4.1. Type et quantité d'intrants requis

Il existe deux types d’intrants: les intrants vétérinaires et les intrants zootechniques. Les Intrants

vétérinaires sont constitués d’anti-infectieux, antiparasitaires internes et externes, vaccins et matériels

vétérinaires. Les intrants zootechniques utilisés dans les filières bétail-viande-lait sont essentiellement

les pierres à lécher et les graines de coton. En générale, il est difficile de déterminer les quantités

requises d’intrants dans la mesure où les élevages sont caractérisés par leur faible niveau de

consommation d’intrants.

3.4.2. Prix d’achat par type d’intrants

Pour les prix d’achat par type d’intrants, se référer à l’annexe 3.

3.4.3. Saisonnalité des prix et quantité du principal intrant.

En Guinée, les prix des intrants ne varient pas en fonction des saisons. Les variations observées sont

plutôt du fait de l’inflation monétaire et des prix pratiqués par les laboratoires. Les quantités sont aussi

fonction de l’importance de la demande. Elles augmentent généralement avec les commandes faites par

les projets de développement en cours d’exécution sur les différentes zones pastorales.

3.4.4. Coûts de stockage des intrants

Les coûts de stockage des intrants sont minimisés dans le cas des médicaments vétérinaires pour

lesquels les officines s’arrangent toujours à harmoniser les commandes avec la vitesse d’écoulement

des produits, en évitant ainsi de les stocker pendant une longue durée. Quant aux vaccins, leurs coûts

de stockage comportent les différentes charges liées à la location des magasins et les frais d’énergie

pour le fonctionnement de la chaîne de froid. A titre d’exemple, un des grossistes répartiteurs

d’intrants vétérinaires du pays a dépensé126 millions de GNF en 2012 pour la location du magasin de

stockage des vaccins et 9 millions pour l’électricité sur une valeur globale des vaccins stockés de 162

millions de GNF. Ce qui représente 13,3 pour cent de cette valeur.

3.4.5. Coût du transport des intrants de plusieurs localités

Les coûts du transport des intrants sont hétérogènes et difficiles à évaluer à cause des faibles quantités

qui font l’objet de transport sur de longues distances (Guinée Forestière et Haute Guinée). Le réseau

de distribution des intrants vétérinaires ne couvrent que quelques officines ouvertes par les plus

importants grossistes répartiteurs de la place. La plupart des points de vente de ces intrants sont situés

dans et aux alentours de la capitale et ils enregistrent généralement un faible volume d’achat.

Les couts de transport les plus importants sont représentés par le fret aérien et maritime au moment

de l’importation des intrants vétérinaires et zootechniques. Pour les vaccins, ce coût s’élève à 7,5 pour

cent de leur prix. Pour les médicaments le coût de transport d’un conteneur d’une valeur de 160

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18

millions GNF est de 4,5 millions GNF. Quant au coût de transport des magasins situés à Conakry

vers les officines ouvertes à l’intérieur du pays et dans le cas des grosses commandes provenant

généralement des projets, il représente 2,5 pour cent de la valeur des produits.

3.5. Les étapes de transformation jusqu’au produit final

La filière viande ne comporte pas beaucoup d’étapes de transformation. Elles se résument à deux

grands circuits: le circuit vivant et le circuit mort. En effet, le circuit vivant est représenté par les

animaux vivants achetés par les bouchers et marchands de bétail sur les différents marchés. Une fois

dans les abattoirs, le circuit mort est entamé avec l’abattage de ces animaux qui sont transformés en

viande livrée à la consommation humaine. Cette viande ne subit aucun autre processus de

transformation.

S’agissant de la filière lait, les étapes de la transformation peuvent comporter plusieurs processus, dont

le plus important est la transformation du lait frais trait de la vache en lait caillé mis sur le marché. Il

faut aussi noter la production de yaourt, du beurre et du babeurre dans les mini laiteries et chez les

transformatrices de lait en milieu traditionnel.

Quant aux cuirs et peaux, ils sont collectés au niveau des abattoirs par deux types d’opérateurs (les

opérateurs exportateurs de cuirs et peaux industriels et les opératrices de cuirs alimentaires). Les

cuirs et peaux industriels sont salés ou séchés par les opérateurs avant leur emballage et exportation

à l’étranger (Portugal, Belgique, ...). Les cordonniers locaux utilisent une partie des peaux et cuirs qui

subissent un processus de tannage avant leur utilisation pour produire des articles artisanaux

(chaussures, ceintures, sacs, portemonnaies, etc.). Les opératrices de cuirs alimentaires

commercialisent du cuir destiné à l’alimentation des groupes de populations de plus en plus importants

en Guinée et dans les pays voisins comme la Sierra Léone.

3.6. Différents sous-produits et/ou produits communs

Les différents sous-produits et/ou produits communs issus du processus de transformation décrit

plus haut se résument comme ci-dessous:

Pour la filière bétail/viande (viande fraîche, les issus et abats, les cuirs et peaux).

Pour la filière lait (lait frais, lait caillé, yaourt, beurre, fromage, babeurre et petit lait).

3.7. Niveau de transformation, incluant la détermination de sous filières/chaînes des

valeurs dues aux différentes méthodes de transformation ou technologies

Comme on peut le constater dans les processus de transformation des produits et sous-produits des

filières viande et lait en Guinée, ceux-ci ne font pas intervenir des méthodes de transformation et

technologies modernes. Le niveau de transformation est sommaire à cause du faible développement

des chaînes de valeur liées à ces filières. Les principales sous filières liées au processus de

transformation de la viande et du lait concernent les exploitants des cuirs et peaux utilisant des

technologies simples de séchage et traitement, les transformatrices de lait utilisant des technologies

artisanales améliorées de conservation et transformation du lait en des produits dérivés.

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3.8. Emplacement/localisation géographique des différents composants (segments

/agents /acteurs)

Pour la filière viande, les segments et agents intervenant dans la production sont localisés en milieu

rural, notamment dans les grandes zones pastorales du pays. Ceux intervenant dans la transformation

sont plutôt localisés dans les zones urbaines de grande consommation, notamment à Conakry et dans

les chefs-lieux des régions administratives, ainsi que dans les zones minières.

La filière lait connaît une certaine dynamique à l'intérieur du pays comme dans la capitale où nombre

de points de ventes existent. A l'intérieur du pays, les points de collecte et de vente les plus importants

sont Tamagali et Linsan sur la route nationale n° 1 Conakry – Mamou. A ces points de vente, il faut

ajouter les principales zones d'approvisionnement de la capitale telles que les préfectures de Kindia,

Télimélé, Gaoual, Mamou, Forécariah, Dabola, etc.

3.9. La superficie de terre et autres ressources naturelles allouées aux filières viande

et lait

L’élevage guinéen, à son stade actuel, ne fait pas recours à l’achat des terres, ni d’autres ressources

naturelles pour la production de viande et de lait. Il n’existe donc pas de domaines spécifiquement

affectés à ces activités. Les terres disponibles sont partagées entre les activités agricoles, d’élevage et

de foresterie. Ce qui entraîne souvent des conflits entre les utilisateurs pour l’accès à ces ressources.

3.10. Compétition sur l'utilisation de terre ou autres ressources naturelles

En Guinée le code foncier et domanial qui définit les modalités d’accès à la terre et aux ressources

naturelles a été approuvé en 1992 par ordonnance. Depuis cette date, aucun texte de lois n’a été

adopté pour compléter ce code dans le sens de la prise en compte des spécificités du foncier rural, ni

aucun règlement pour sa mise en œuvre ou pour édicter les normes y relatives. Ainsi, en milieu rural,

le droit coutumier est encore appliqué et les types de propriété sur la terre sont précaires et

révocables.

D’une manière générale les terres détenues par les ménages concernent les champs, les pâturages et

les terres laissées en friches. L’enquête ELEP de 2007 -2008 a révélé que la possession de la terre

signifie que le ménage détient sous une forme quelconque, des titres de propriété (coutumière ou

légale) ou encore détient les terres de façon permanente et ne paie aucun loyer ou autres droits.

Selon la même enquête, dans l’ensemble du pays, 74,4 pour cent des ménages possèdent des terres.

En milieu rural, la majorité des ménages (95,2 pour cent) possèdent des terres contre 21pour cent en

milieu urbain.

Quant aux ressources naturelles, la Guinée est confrontée à une dégradation de plus en plus

importante de ces ressources. Selon l’étude prospective de la FAO en 2000, 35 000 ha de forêt

disparaissent annuellement en Guinée pour des causes liées à l’agriculture itinérante. Une récente

étude sur les changements survenus dans l’occupation des terres en Guinée montre qu’au cours de la

période 1975 -2000, le recul moyen annuel total des formations boisées est de 27 872 ha/an. A côté

de ce recul drastique des forêts, tous les ans, on assiste à la dégradation et l’amenuisement des

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pâturages naturels provoqués par l’extension et la diversification des activités agricoles d’une part et

l’expansion des activités minières d’autre part.

Les feux de brousse nombreux et incontrôlés associés à la déforestation, la culture sur brulis et le

raccourcissement de la durée de la jachère ont provoqué une baisse de la fertilité du sol que les

cultivateurs essaient de compenser en accentuant le nomadisme agricole et en cultivant des superficies

plus importantes. La présence de nombreuses compagnies minières possédant des carrières accentuent

la concurrence pour l’accès aux ressources. Il est aussi signalé l’expansion de la culture d’anacardier et

du coton, toutes choses qui se font au détriment des pâturages exploitables par le bétail.

3.11. Impact des filières viande et lait sur l’environnement

Les filières viande et lait sont souvent considérées comme facteurs de dégradation de l’environnement.

Les résultats des recherches menées sur le terrain ont montré, à côté des effets dégradants, un bilan

bien plus positif du rôle de ces filières sur l’environnement au sein d’une agriculture durable.

Les effets négatifs d’une mauvaise gestion du bétail sur l’environnement se traduisent par:

La destruction des ressources fourragères herbacées et arbustives par piétinement et

préhension.

La dégradation du sol par piétinement autour des points d’eau.

La pollution et la destruction des points d’eaux.

La destruction des aménagements hydro-agricoles.

La destruction des pépinières forestières, fruitières et des périmètres reboisés.

La pollution de l’environnement par les mauvaises odeurs émanant des infrastructures

d’élevage et d’abattage.

La dissémination des germes pathogènes.

En dépit des effets négatifs susmentionnés, le bétail joue un rôle important dans le processus de

préservation et de restauration des ressources naturelles. Ces effets positifs se traduisent par:

La production d’importantes quantités de fumier et d’effluents nécessaires à la valorisation des

sols.

Le repeuplement des espaces naturels par la dissémination des semences d’essences

forestières et fourragères.

La valorisation des sous-produits agricoles et agro-industriels.

La valorisation des jachères et des espaces inutilisables par l’agriculture.

Le maintien d’un équilibre de la végétation lorsque la gestion de l’espace et des animaux est

assurée.

La préservation de l’environnement a été toujours prise en compte dans la mise en œuvre des

programmes de développement des productions animales. Les actions menées ont eu des effets

positifs sur l’environnement.

L’aménagement de la transhumance en Guinée Maritime a permis une meilleure gestion du

terroir et une augmentation de la productivité agricole et pastorale.

L’amélioration des infrastructures d’élevage et de commercialisation (habitat, points d’eau,

marchés à bétail, abattoirs, boucheries etc.) a permis d’atténuer la pollution et de favoriser une

meilleure gestion des ressources.

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L’amélioration de la conduite du petit élevage urbain et périurbain a permis de réduire la

pollution du milieu urbain.

La mise en œuvre des programmes de protection sanitaire du cheptel a considérablement

réduit la dissémination des germes pathogènes.

3.12. Production et valeur ajoutée potentielles

En 2012, les productions nationales des filières bétail-viande et lait ont représenté 86 089 tonnes de

viande et 155 076 tonnes de lait pour une valeur ajoutée potentielle de 349,28 millions de dollars EU

pour la viande et 224,64 millions de dollars EU pour le lait.

3.13. Nombre d'acteurs des filières par composant/segment (chaîne)

Les exportateurs de cuirs et peaux sont au nombre de trois (éleveurs, bouchers et exportateurs de

cuirs et peaux). Ils sont tous localisés en Basse Guinée et disposent de collecteurs sur le territoire

national (tableau 7). Les pays de destination sont généralement l’Inde, la Turquie, l’Indonésie, le

Portugal et la Chine.

Tableau 7: Situation des acteurs de la filière bétail/viande en 2012

Régions

naturelles Eleveurs

Marchands de bétail Bouchers Exportateurs

de cuirs et

peaux Agréés

Non

agréés Total Agréés

Non

agréés Total

Basse Guinée 33644 82 25 107 207 324 531 3

Moyenne Guinée 113121 52 108 160 106 104 210 -

Haute Guinée 83911 38 62 100 45 62 107 -

Guinée Forestière 36684 36 77 113 159 99 258 -

Total 267360 208 272 480 517 589 1 106 3

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

3.14. Actuels et futurs potentiels de demande domestique en viande et en lait

La demande domestique actuelle en viande et en lait est évaluée sur la base des besoins de la population

en termes de consommation de protéines d’origine animale, à savoir 5g/personne/jour, et la

contribution des différentes productions animales à la constitution de ce besoin (15 kg de viande et 15

litres de lait /personne). Elle s’élève à 173 218 tonnes de viande et 173 218 000 litres de lait. Cette

demande croit chaque année au rythme du croît de la population, soit 3,1 pour cent.

3.15. Actuels et futurs potentiels de demande étrangère en viande et en lait

S’agissant de la demande extérieure actuelle et future, aucune statistique n’est disponible à cet égard

et aucune enquête y afférente n’a été réalisée. Toutefois, comme rappelé plus haut, il existe une

demande potentielle de bétail sur pied en direction des pays voisins, notamment le Libéria et la Sierra

Leone. Cette demande sous forme d’exportation informelle de bétail sur pied est estimée à 40 000

têtes de bovins par an depuis 2008.

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3.16. Traits spécifiques de produits, y compris différenciation du produit ciblant

différents types de clients

En Guinée, les produits et sous-produits de la viande et du lait sont vendus sans cibler une clientèle

spécifique. Néanmoins, certains clients comme les supermarchés, les restaurants et les hôtels sont

demandeurs d’une qualité supérieure de viande à un prix plus élevé que celui pratiqué pour les

consommateurs ordinaires.

3.17. La capacité des produits à satisfaire/remplir les exigences internationales

(sécurité sanitaire et autres normes)

S’agissant de la capacité de ces produits à satisfaire les exigences internationales en matière de sécurité

sanitaire et autres normes, elle est encore très faible à cause de plusieurs facteurs dont, entre autres,

le caractère traditionnel des systèmes d’élevage utilisant peu de technologies modernes de production,

conservation, transformation et commercialisation.

3.18. Rapports entre les zones rurales et les zones urbaines

S’agissant des rapports entre les zones rurales et les zones urbaines, les résultats du QUIBB montrent

que la majeure partie de la population Guinéenne vit en milieu rural (69, 3 pour cent) et Conakry abrite

près de 58 pour cent de la population urbaine et près de 18 pour cent de la population totale. La

population âgée de moins de 15 ans représente 45 pour cent et en milieu rural ce pourcentage atteint

48 pour cent contre 32 pour cent en milieu urbain.

Au niveau national, près de 18 pour cent des ménages pratiquent l’élevage exclusif du petit bétail. Cette

proportion s’élève à 22,8 pour cent en milieu rural contre 5,2 pour cent en milieu urbain L’élevage

du gros bétail concerne 8,3 pour cent des ménages (10,5 pour cent des ménages ruraux et 2,4 pour

cent des ménages urbains).

3.19. Synergies avec les autres activités

L’analyse des synergies avec les autres activités est par rapport à la pratique de l’agriculture. Le

recensement du cheptel effectué en 2000 indique que 94 pour cent des éleveurs guinéens pratiquent

l’Agriculture dont 92 pour cent en Basse Guinée, 93 pour cent en Moyenne Guinée, 94 pour cent en

Haute Guinée, 98 pour cent en Guinée Forestière et 22 pour cent dans Conakry.

3.20. Rôle dans les systèmes de production locale

L’élevage constitue la deuxième activité en milieu rural après l’agriculture. Il concerne près de 300 000

familles et génèrent des revenus pour plus de 30 pour cent de la population. L’intégration Agriculture-

Elevage se traduit par l’utilisation de plus en plus importante de la traction animale dans les systèmes

de productions agricoles. Il est de même de l’utilisation de la fumure organique dans l’agriculture.

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4. INFRASTRUCTURE ET AUTRES SERVICES D’APPUI

4.1. Transport

Le transport des animaux et produits animaux des zones et lieux de production se fait de différentes

manières: le convoyage à pied et le transport par véhicule.

4.1.1. Transport du bétail

Le convoyage se fait généralement sur les circuits moyens où les animaux sont achetés par petits lots

et convoyés à pied. Dans les circuits longs on utilise toujours le transport en véhicule en embarquant

un grand nombre d’animaux. Ce circuit est actuellement dominant et comporte des frais de location

des véhicules, d’embarquement des animaux et d’autres coûts contribuant ainsi à renchérir le prix de

la viande dans les zones de consommation. L’une des contraintes majeures liées au transport concerne

l’inadéquation des moyens utilisés.

4.1.2. Transport de la viande et sous-produit de bétail

S’agissant du transport des carcasses des abattoirs vers les boucheries et autres points de vente dans

les centres urbains, les moyens employés sont inappropriés (généralement des taxis).

4.1.3. Transport du lait et produits laitiers

Pour cette catégorie, les moyens utilisés pour leur transport ne sont pas appropriés provoquant

quelques fois d’énormes pertes surtout quand il se fait sur de longues distances. Il n’y a pas de véhicules

frigorifiques ni de glacières appropriées.

4.2. Coût d’emballage et de stockage de la production

En ce qui concerne le coût d’emballage et de stockage de la production, comme signalé plus haut, les

acteurs impliqués dans la distribution de la viande et du lait adoptent des stratégies de

commercialisation qui minimisent voire éliminent ces coûts.

4.2.1. Viande

Dans le milieu rural, les abattages commerciaux se font à l’occasion des marchés hebdomadaires et

donnent immédiatement lieu à la vente au consommateur. Dans certaines localités, la distribution de

la viande n’est pas journalière tandis que dans les villes importantes, la viande est distribuée chaque

jour dans les marchés.

4.2.2. Lait

Pour le lait, le matériel d’emballage utilisé dans la commercialisation de ce produit, se résume aux

anciens bidons de peinture de 20 litres. Ces bidons coûtent en moyenne de 45.000 à 140 000 GNF

suivant les localités et peuvent être utilisés pendant trois ans.

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4.3. Investissement requis pour l’équipement, installations et apparentés et leur

amortissement

En ce qui concerne les investissements requis pour l’équipement et les installations et apparentés au

sein des filières viande et lait, il y a lieu de signaler qu’ils portent essentiellement sur:

L’installation et l’équipement des mini-laiteries avec des kits solaires dotent de réfrigérateurs,

l’achat des moyens de collecte et transport du lait et de la viande.

La construction et/ou réhabilitation de boucheries, des abattoirs préfectoraux, des aires

d’abattage et des marchés à bétail.

L’achat de chaînes de froid et de matériels de vaccination.

La construction de puits pastoraux et de forages.

4.4. Vulgarisation et assistance technique

Il n’existe pas un mécanisme précis d’extension et d’assistance technique aux acteurs de la chaîne de

valeur des filières viande et lait. Les programmes et /ou les activités de recherche sont exécutés dans

le cadre des projets régionaux de recherche dans un partenariat entre chercheurs guinéens et

chercheurs étrangers. Les chercheurs guinéens sont membres des réseaux régionaux de recherche

tels que le Projet Régional de Recherche Collaborative en Elevage (PROCODEL), le Réseau Africain

des Enquêtes sur les Maladies Animales (RAEMA) et le BMZ. Ce mécanisme constitue la principale voie

de mise en œuvre de la recherche en élevage. Quelques activités de Recherche-Vulgarisation sont

menées sur la base des demandes et initiatives nationales ou locales.

Les principales structures impliquées dans la mise en œuvre des activités de recherche-développement

et de vulgarisation sont constituées:

Des centres d’appui à l’élevage de Boké (Basse-Guinée) Ditinn (Moyenne-Guinée) et Beyla

(Guinée-Forestière) auxquels s’ajoutent les centres de recherche zootechnique de Faranah

(Haute-Guinée) et Bareng (Moyenne-Guinée).

Du Laboratoire Central Vétérinaire de Diagnostic (LCVD) et du Centre de Formation de

l’Elevage de Labé (CFEL).

Des services déconcentrés de l’élevage, des ONGs, des cabinets vétérinaires privés,

d’exploitants privés et d’ACSA.

Pour relancer et dynamiser les activités de recherche-développement et de vulgarisation dans le

secteur de l’élevage, plusieurs mesures spécifiques sont mises en œuvre. Elles concernent notamment:

La mise en place d’une coordination des programmes de recherche en élevage entre Institut

de Recherche Agronomique de Guinée (l’IRAG) et les différentes structures du Ministère de

l’élevage1.

L’évaluation des chercheurs en élevage par des experts externes en vue de leur classification

dans différentes catégories de chercheurs.

La réhabilitation par le PROGEBE des centres d’appui à l’élevage de Boké et Famoila et la

poursuite au niveau de ces centres des programmes de sélection de la N’Dama à noyau ouvert

en vue de la multiplication et la diffusion des sujets sélectionnés.

1 Cette coordination rendue opérationnelle grâce à l’appui des projets se trouve actuellement dans une

situation d’hibernation, suite au manque des financements.

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La participation des services déconcentrés des ONG, du Centre d’Appui à l’Elevage (CAE),

des exploitants privés, des associations d’éleveurs dans la vulgarisation des innovations

techniques issues de la recherche-développent.

L’intégration du LCVD au réseau RAEMA.

La mise en œuvre du projet BMZ sur la chimiorésistance aux trypanocides en Afrique de

l’Ouest.

La mise sous assurance qualité du LCVD et son accréditation dans le cadre du contrôle des

aliments.

4.5. Contrôle de la qualité et certification

Suite à l’évaluation des services vétérinaires par l’outil PVS, il a été constaté en matière de contrôle

et de certification, l’existence d’un arsenal juridique et règlementaire suffisant et des procédures

d’autoévaluation. La ligne de commandement des services vétérinaires est unique. Ila été, cependant

noté une faiblesse en moyens d’intervention au niveau du contrôle. Les services vétérinaires ne sont

pas impliqués dans le contrôle des produits transformés et sont mal équipés dans le domaine de la

certification, les ressources humaines et financières étant insuffisantes.

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5. MARKETING, COMMERCE ET PRIX

5.1. Produit et quantité commercialisée du produit

La Guinée dispose d’environ 130 marchés à bétail répartis sur les sept régions administratives. Les

activités de ces marchés portent essentiellement sur les transactions sur les bovins, ovins et caprins.

En 2011, il a été enregistré un total de 118 411 bovins, 85 907 ovins et 73 074 caprins présentés avec

un taux de vente de 71 pour cent pour les bovins, 67 pour cent pour les ovins et 70 pour cent pour

les caprins. Le tableau 8 présente la situation de la commercialisation du bétail par région

administrative.

Tableau 8: Commercialisation du bétail en 2011

Régions

administratives

Nombre

de

Marchés

Bovins Ovins Caprins

Présentés Vendus Présentés Vendus Présentés Vendus

Boké 7 2 859 2 389 3 498 2 824 3 573 2 995

Kindia 13 10 663 8 594 9 830 7 645 9 469 7 145

Labé 29 17 992 12 500 14 930 10 336 19 004 12 832

Mamou 27 15 625 12 850 16 900 12 219 17 761 12 628

Faranah 25 35 396 27 864 18 862 12 481 13 204 8 976

Kankan 12 7 778 6 871 7 793 6 003 5 107 3 583

N’Zérékoré 17 28 098 12 725 14 094 5 842 4 956 3 212

Total 130 118 411 83 793 85 907 57 350 73 074 51 371

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

NB: Ces données ne comprennent pas celles de Conakry qui constitue le marché terminal vers

lequel convergent la plupart des flux commerciaux du bétail.

5.2. Consommation du ménage et parts vendues du bon produit

L’ELEP 2007-2008 indique que la consommation alimentaire représente 70,9 pour cent dans le budget

du ménage guinéen. Dans la structure de cette consommation, la consommation totale de la viande et

assimilés se chiffre à 572,2 milliards de GNF, la consommation par ménage se chiffre à 410 247 GNF,

la consommation par tête est de 59 117 GNF. La part de l’autoconsommation représente 21,5 pour

cent et le pourcentage dans la consommation alimentaire est de 4,6 pour cent.

Quant au lait et produits laitiers, la consommation totale est de 287,8 milliards GNF, celle par ménage

est de 206 333 GNF, la consommation par tête se chiffre à 29 733 GNF. La part de l’autoconsommation

représente 24,2 pour cent et la contribution dans la consommation alimentaire est de 2,3 pour cent.

L’analyse de la structure du panier de consommation révèle des écarts importants entre le milieu

urbain et le milieu rural. Plus de la moitié de la consommation alimentaire des ménages ruraux est

imputable à l’autoconsommation.

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5.3. Prix au consommateur du produit au niveau de différentes localités

5.3.1. Les prix du bétail au niveau des différentes localités

Les prix du bétail au niveau des différentes localités de la Guinée sont présentés dans les tableaux 9 et

10. D’une manière générale, on observe une différence de prix significative entre les mâles adultes et

les femelles adultes, essentiellement due à la différence de poids entre les deux catégories. Ce

phénomène est surtout marque en Guinée Forestière et en Haute Guinée où les différences de prix

entre les ovins mâles et femelles sont respectivement de 68 pour cent en Guinée Forestière et 51 pour

cent en Haute Guinée.

Tableau 9: Prix moyens des bovins en 2012 (en GNF)

Régions Bœuf Taureau Vache Taurillon Génisse

Basse Guinée - 1 876 000 1 567 000 1 264 000 1 176 000

Moyenne Guinée 2 869 000 2 302 000 1 882 000 1 490 000 2 186 000

Haute Guinée 3 735 000 3 163 000 2 420 000 1 806 000 1 745 000

Guinée Forestière - 2 928 000 2 422 000 1 260 000 1 453 000

Moyenne nationale 3 346 000 2 561 000 2 061 000 2 451 000 1 843 000

Prix moyen d’un bovin GNF = 2 452 400

Prix moyen d’un bovin en $ EU = 350

1 $EU = 7 000 GNF

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

Tableau 10: Prix moyens des petits ruminants en 2012 (en GNF)

Régions Ovins Caprins

Mâle adulte Femelle adulte Mâle adulte Femelle adulte

Basse Guinée 478 000 334 000 306 000 388 000

Moyenne Guinée 463 000 366 000 408 000 355 000

Haute Guinée 551 000 378 000 406 000 345 000

Guinée Forestière 490 000 360 000 315 500 332 000

Moyenne nationale 492 000 361 000 368 000 355 000

Prix moyen petit ruminant en GNF = 426 500 (pour les ovins); 361 500 (pour les caprins)

Prix moyen petit ruminant en US$ = 61 (pour les ovins); 52 (pour les caprins)

1 $EU = 7 000 GNF

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

5.3.2. Les prix de la viande

Le tableau 11 presente l’evolution du prix moyen de la viande bovine au niveau des capitales régionales

au cours des trois dernieres annees. La tendance générale est l’augmentation progressive du prix du

kg de viande bovine dans toutes les capitales des régions administratives du pays. Néanmoins, on

constate une stabilité des prix sur les deux dernières années (2011 et 2012) dans la capitale et dans

trois chefs-lieux de régions administratives. Les prix pratiqués dans la capitale, principale zone de

consommation, sont supérieurs à ceux pratiqués dans les autres villes.

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28

Tableau 11: Evolution du prix moyen de la viande bovine au niveau des capitales régionales (2010 –

2012)

Capitales régionales Prix moyen du kg de viande (GNF)

2010 2011 2012

Conakry 30 000 32 000 32 000

Kindia 19 000 22 000 22 000

Boké 15 000 20 000 20 000

Mamou

18 000 19 000

Labé 20 000 24 000 22 000

Faranah 15 000 15 000 19 000

Kankan 10 000 16 000 19 000

N’Zérékoré 16 000 25 000 25 000

Prix moyen en GNF 17857 21500 22250

Prix moyen eu US$ 2.6 3.1 3.2

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

5.3.3. Les prix du lait frais, lait caillé et du beurre de vache

Le tableau 12 donne l’évolution des prix du lait frais de vache et ses sous-produits de 2010 à 2012.

Tableau 12: Prix moyens (GNF et $EU) du lait frais, du lait caillé et du beurre de vache

Capitales

régionales

Lait frais Lait caillé Beurre

2010 2011 2012 2010 2011 2012 2010 2011 2012

Conakry

Kindia 10 000 10 000 10 000 41 000 51 000 56 000

Boké 3 000 37 000 60 000 60 000

Mamou 9 000 8 000 35 000 35 000 67 000

Labé 9 000 11 000 19 000 8 000 15 000 14 000 30 000 46 000 43 000

Faranah 7 600 7 000 6 500 6 000 35 600 41 000

Kankan 3 000 4 000 5 000 4 000 3 500 6 000 27 000 28 000 29 000

N’Zérékoré 5 000 6 000 6 000 25 000

Moyenne en GNF 7 400 8 333 10 000 5 875 8 167 7167 32 943 44 000 49 333

Moyenne en $EU 1.1 1.2 1.4 0.8 1.2 1.0 4.7 6.3 7.0

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

5.4. Localisation des principaux marchés dans la région et/ou au niveau national

La Moyenne Guinée qui constitue un des plus grands bassins de production de viande et de lait, dispose

de nombreux marchés à bétail dont les plus importants sont: Thianguel Bori (Lélouma), Koumbia

(Gaoual), Matakaou (Koubia).

La Haute Guinée, deuxième bassin, compte entre autres, les marchés de Dogomet (Dabola), Kalinko

et M’bonet (Dinguiraye), Kaboukaria (Kouroussa), Kaliya (Faranah). Le bassin de Kindia–Télimélé

abrite les marchés de Konkouré. Le marché de Beyla fournit la majorité des animaux de boucherie

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aux préfectures de N’Zérékoré et Yomou en plus de ravitailler Conakry, Lola et la zone minière de

Banankoro.

Un marché régional de bétail est en cours de construction à Kounsitel préfecture de Gaoual dans le

cadre du PROGEBE. Les populations urbaines des capitales des chefs-lieux des régions administratives,

de la ville de Conakry et des zones minières du pays, constituent les consommateurs réels et potentiels

5.5. Saisonnalité des prix et quantité de la production

L’étude Chagnaud (1991) indique que l’abattoir est le principal point d’orientation, voire de décision

du prix du gros bétail. En effet, les bouchers patentés prennent avis auprès des bouchers détaillants

avant de passer commande aux marchands de bétail. Pour les petits ruminants, l’abattoir ne constitue

pas un point de passage obligatoire, une proportion importante de la consommation est le fait

d’abattages familiaux et de cérémonies.

A l’état vif, le prix du gros et du petit bétail est déterminé à l’estime et se fixe de commun accord entre

les deux parties. A l’état mort et cela ne concerne que le gros bétail, la valeur se détermine par pesage

de la carcasse et les abats. La qualité du bétail et de la viande étant perçue différemment selon l’étape

(bonne santé et aptitude à voyager pour le boucher abatteur, carcasses lourdes sans saisie pour le

boucher détaillant, viande rouge bien propre pour le consommateur), la variation du prix ne tient donc

pas exclusivement à la qualité des animaux. Il est animé à la fois par l’abondance ou la rareté des

apports selon les saisons et les régions et par le besoin de satisfaire la demande urbaine assez constante

avec une augmentation notable en périodes de fêtes religieuses. En général les prix augmentent par

pallier au cours de ces fêtes pour ne plus descendre.

D’après l’étude sur les meilleures options de l’élevage du bétail ruminant endémique, les tendances

suivantes sont observées:

Les animaux vifs sont mieux vendus par les éleveurs en saison pluvieuse qu’en saison sèche

(particulièrement les bovins).

Le prix des petits ruminants connaît son maximum à la veille des fêtes religieuses.

Le lait plus abondant en saison pluvieuse, baisse de prix.

La viande au détail se vend moins chère en milieu rural qu’en zone urbaine.

5.6. Apparences socio-économiques des clients réels et potentiels, y compris

capacités de dépense

Du point de vue apparence socio-économique des clients réels et potentiels, l’enquête ELEP indique

que la pauvreté est plus importante dans les villes que dans les campagnes. En effet les villes concentrent

7 guinéens sur 10, et comptent plus de 8 individus pauvres sur 10. Les personnes moins nanties

représentent la majeure partie des clients avec une faible capacité de dépense, en ce sens qu’au niveau

des boucheries par exemple, la plupart des achats de viande portent sur des petites quantités allant de

0,5 à 1 kg. En général, selon l’enquête ELEP 2007 – 2008, les ménages frappés par une baisse de revenus

ont tendance à substituer les produits couramment consommés par d’autres moins chers dans 88 pour

cent des cas ou à acheter les mêmes produits, mais en réduisant les quantités dans 83,6 pour cent des

cas. Cette même enquête et le DRSP (2011) soulignent que l’incidence de la pauvreté a été de 53

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pour cent en 2007 et de 58 pour cent en 2010. La pauvreté alimentaire extrême (ELEP, 2007) a atteint

28 pour cent.

5.7. Degré de compétitivité (existence de monopoles ou autrement)

En Guinée, il n’y a pas de monopole sur les produits des filières bétail-viande et lait. Les clients ont

libre accès à ces produits au niveau des différents marchés. Il n’existe pas pour le moment de grosses

sociétés de production et commercialisation de la viande et du lait. Toutefois, dans le cadre du

commerce du bétail sur pied, les marchands opérant dans la filière exportation exercent un certain

monopole dans l’achat du bétail au niveau de certains marchés importants à cause d’une meilleure offre

de prix. S’agissant de la compétitivité des produits locaux, elle est limitée par le manque

d’infrastructures et de technologies appropriées de transformation pouvant permettre de leur

apporter une valeur ajoutée significative.

5.8. Contrôle de prix (comment les différents prix sont établis et contrôlés)

L’établissement des différents prix des produits des filières viande et lait tient compte des différentes

charges encourues depuis les zones de production jusqu’à la livraison au consommateur en incluant les

différentes marges bénéficiaires de tous les intervenants de la chaine de valeurs. Ces prix peuvent aussi

être influencés par le coût de la vie et les fluctuations de la monnaie. Les prix ne font l’objet d’aucun

contrôle particulier étant donné le caractère libéral des échanges économiques.

5.9. Distribution en gros et en détail

5.9.1. Filière bétail/viande

La distribution en gros et en détail du bétail sur pied se fait par deux types d’opérateurs: les marchands

de bétail et les collecteurs. La vente en gros est assurée par les marchands de bétail qui, généralement,

se déplacent pour les marchés à bétail. Ils utilisent les services des collecteurs qui s’approvisionnent en

bétail auprès des éleveurs et les livrent soit aux bouchers, soit aux marchands de bétail.

Quant à la viande livrée aux consommateurs, le circuit de distribution en gros s’opère au niveau des

bouchers abattants auxquels sont affiliés les bouchers détaillants pour la distribution en détail dans les

boucheries et points de vente.

5.9.2. Filière lait

Pour le lait, la distribution en gros est assurée par les femmes. Elles viennent généralement des grandes

villes, rassemblent et achètent les quantités de lait collectées par les collectrices ou collecteurs

intermédiaires, pour les grands marchés urbains et/ou vers les grandes agglomérations. Elles traitent

généralement des volumes de lait plus importants et se déplacent sur les marchés ruraux en bus et/ou

en «taxi brousse» Ces femmes, grâce à un professionnalisme acquis à la tâche, ont chacune une ou des

représentantes affectueusement appelées «CLIENTES» dans ces marchés. Elles ont des fonds de

roulement relativement importants leur permettant de collecter des gros volumes de lait (de 400 à

800 litres de lait caillé et de 5 à 10 litres de beurre de vache) selon la disponibilité du produit sur le

marché local pour les marchés de Conakry ou ceux des capitales des régions naturelles.

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31

5.10. Prix internationaux et leurs tendances

Les fluctuations des prix mondiaux ont beaucoup impacté la situation de la balance des paiements.

S’agissant des importations, leur coût s’est accru de manière significative en 2011 du fait de la hausse

des cours mondiaux du pétrole et des principaux produits de base dont le riz, l’huile de palme et l’huile

d’arachide. A l’opposé, les produits exportés ont connu un accroissement important, notamment en

ce qui concerne l’or (5,6 pour cent), le diamant (12,9 pour cent) et l’alumine (19,7 pour cent). Mais

cela n’a pas compensé le renchérissement de la facture d’importation. Les pressions qui se sont

exercées sur la balance des paiements, la politique monétaire inappropriée et les dépenses publiques

au cours des années écoulées se sont soldées par un amenuisement des réserves de change qui ont

atteint leur bas niveau (moins d’un mois d’importation).

5.11. Balance de commerce

Dans le Plan quinquennal de Développement socioéconomique 2011-2015, il est indiqué que la

situation de la balance des paiements de la Guinée traduit la forte dépendance de l’économie vis-à-vis

de l’extérieur. Par rapport à 2010, les flux commerciaux enregistrés en 2011 avec le reste du monde,

indiquent une progression plus élevée pour les importations que pour les exportations, soit 11,8pour

cent et 8,8pour cent respectivement. Il en est résulté une baisse du taux de couverture des

importations par les exportations s’élevant à 98pour cent en 2011 contre 105 pour cent en 2010. La

balance commerciale s’est légèrement détériorée, dégageant un solde négatif de 38,92 millions de

dollars EU en 2011 contre un solde positif de 66,26 millions de dollars EU pour 2010. Cette tendance

de la balance commerciale est différente pour le cas des filières bétail viande et lait où les importations

sont très inférieures à l’offre nationale.

5.12. Compétiteurs étrangers actuels et potentiels

Le nombre actuel de compétiteurs étrangers pour les filières viande et lait est très réduit et se résume

à quelques opérateurs locaux qui importent des produits animaux et de la volaille. Ces importations

qui complètent les productions locales portent essentiellement sur la viande bovine congelée et la

volaille congelée. En ce qui concerne les volumes importés, l’étude diagnostic sur la filière viande (2007)

fait le constat d’une tendance à la baisse depuis 1995. Déjà en 2001, les importations de viande se sont

situées à 1,6 pour cent de la production nationale. L’étude conclut que le besoin potentiel en viandes

des populations est supérieur à l’offre tant au niveau de la production nationale que des importations.

En ce qui concerne le lait, la Guinée est très dépendante des importations notamment en zones

urbaines où plus de 80pour cent des produits laitiers consommés sont importés.

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32

6. GOUVERNANCE ET ARRANGEMENT INSTITUTIONNEL

6.1. Organisation et interactions entre différents acteurs de la filière dans le

processus d’intégration verticale des segments (synergies, conflits réels ou

potentiels, etc.)

Pour parler d’organisation et d’interactions entre différents acteurs des filières bétail/viande et lait dans

le processus vertical d’intégration, il faut dire qu’en Guinée, il existe un déséquilibre entre l’offre et

la demande en produits animaux sur le plan national et entre les exportations et les importations. Les

modes d’élevage pratiqués montrent une faible capacité à s’adapter à une augmentation rapide de la

demande. Les éleveurs traditionnels ont encore tendance dans leur grande majorité à développer des

stratégies de subsistance caractérisées par la vente des animaux par à coup pour satisfaire des besoins

financiers ponctuels et un taux d’exploitation faible. Ce taux généralement compatible avec les stocks

en animaux disponibles, offre la possibilité d’augmenter le niveau de déstockage sans compromettre le

rythme de reproduction des troupeaux. L’organisation des réseaux de commercialisation est

caractérisée par un cumul de fonctions par certains acteurs et l’existence de plusieurs intermédiaires.

Ce phénomène occasionne une augmentation des prix des animaux sans que cela ne se traduise par

l’accroissement réel des revenus des éleveurs et le développement d’un trafic non maitrisé du bétail

vers les pays voisins, notamment la Sierra Leone et le Libéria.

Toutefois, les commerçants de bétail et les bouchers guinéens considèrent comme une concurrence

déloyale l’intervention des commerçants qui vendent en dehors du pays à cause de la possibilité qu’ont

ceux-ci à proposer des prix plus intéressants au niveau des différents marchés. Les commerçants et

bouchers évoluant dans les préfectures ont la même perception de concurrents déloyaux envers ceux

venant de Conakry pour les mêmes raisons. Les difficultés sont enregistrées dans les échanges entre

les quatre régions naturelles (Haute Guinée et Moyenne Guinée, Basse Guinée et Guinée Forestière

et zones minières) à cause de l’enclavement et du manque des moyens de conservation, transformation

et des moyens de transport appropriés pour assurer un flux régulier d’approvisionnement de ces

dernières. Néanmoins, il y a lieu de signaler que la pratique dominante est le commerce du bétail sur

pied, limitant ainsi la valeur ajoutée que pourrait apporter la transformation. Entre autres problèmes

d’interactions entre les différents segments il faut signaler:

Le manque de système d’information sur les marchés à bétail (SIM-Bétail) qui a provoqué un

flux inadéquat des informations sur les marchés (prix, niveau offre, niveau demande) en vue de

guider les décisions commerciales.

Sur le plan régional, plusieurs obstacles se dressent. Il s’agit de la faiblesse des échanges entre

la Guinée et les autres pays membres de la CEDEAO consécutive à la valeur monétaire du

franc guinéen qui est un facteur limitant dans les échanges commerciaux avec les pays de la

sous-région, notamment ceux de la zone CFA (problème de taux de change souvent mal

maitrisé avec les fluctuations entrainant les risques de perte de change). Par ailleurs, l’existence

de nombreux barrages routiers et la pratique de la taxation illégale à l’intérieur du pays comme

au niveau des frontières constituent des contraintes majeures auxquelles s’ajoutent la diversité

linguistique.

Sur le plan financier, l’insuffisance de fonds de roulement des opérateurs et les coûts élevés

du transport. Quant à l’accès aux crédits, les produits disponibles pratiquent des taux d’intérêt

prohibitifs.

6.2. Existence d'associations/coopératives et leurs forces

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En Guinée il existe des associations d’éleveurs structurées de la base au sommet. Elles regroupent près

de 11pour cent des éleveurs et interviennent dans les activités répondant aux besoins des éleveurs

pour garantir et améliorer la production et la productivité de leur cheptel (santé animale, alimentation,

commercialisation et transformation, lutte contre le vol de bétail, la représentativité des éleveurs).

D’après l’étude sur la problématique de transfert des responsabilités et fonctions à la société civile

menée en 2007 par Albert Farats, le recensement des Organisations Professionnelles d’Eleveurs (OPE)

dans les filières viande et lait se présente comme suit:

204 unions sous-préfectorales des éleveurs;

38 unions préfectorales et communales des éleveurs;

8 fédérations régionales des éleveurs (7 régions administratives et la ville de Conakry);

1 confédération nationale des éleveurs de guinée (CONEG);

238 comités de défense sanitaire (CDS);

54 comités de gestion des conflits dans les zones de transhumance;

10 groupements féminins laitiers.

D’autres types d’organisations existent dans le secteur de l’élevage comme la coopérative des bouchers

et la coopérative des commerçants du bétail dont les démembrements se trouvent dans la quasi-

totalité des préfectures.

Toutes les structures mises en place pour assurer l’animation des groupements d’éleveurs n’ont pas

survécu à l’arrêt des projets qui les ont mis en place, il s’agit notamment du Service d’Animation des

Groupements d’Eleveurs (SAGE) et de la Cellule d’Appui à la Société Civile (CASC).

Les faiblesses des groupements sont d’ordre financier qui limite grandement leur fonctionnement.

Il y a lieu de noter une déficience en matière de maîtrise des enjeux et d’analyse prospective des OPE

et des structures responsables des politiques de développement des associations socio-

professionnelles des éleveurs.

6.3. Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui agissent dans l’appui aux

filières

L’appui des ONG aux filières viande et lait en Guinée est très limité et se fait généralement dans le

cadre de certains projets de développement. Au nombre de ces ONG (tableau 13) il y a lieu de citer:

L’entraide universitaire pour le développement, une ONG nationale qui est intervenue sur les

programmes d’alphabétisation fonctionnelle des éleveurs et autres opérateurs des filières

animales.

Les Vétérinaires Sans Frontières (VSF), ONG internationale ayant intervenu dans la formation

des agents communautaires de santé animale de base.

L’ONG Win rock international qui intervient dans la formation des éleveurs de petits

ruminants en conduite et gestion des troupeaux.

Tableau 13: ONG et associations intervenant dans les filières

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34

Nom de l’ONG

/Association

Domaines

d’intervention

Nom et qualité de la

personne de contact

Adresse complète

EUPD Alphabétisation

fonctionnelle

Animation rurale

Arrêt des activités

VSF Sante animale de base

Structuration du milieu

éleveur

Formation des éleveurs

Arrêt des activitéss

Union pour la solidarité et le

développement (USD)

Education et promotion

des projets de

développement pour les

couches vulnérables

Cheick Hassane Souaré (0224)657388152

Association des Ingénieurs

zootechniciens de Guinée

Développement de

l’élevage

Mohamed Chérif 655702609

Winrock international Formation des éleveurs

Appui technique aux

éleveurs

Mme Gomez Rachel

H .Camara

Directrice

1er étage immeuble

GUINOMAR-Cameroun

corniche nord

COM /dixinn

CONAKRY

www.winrock.org

Association pour la

promotion des ressources

animales et de

l’environnement (APRAPE)

Promotion des activités de

l’élevage

Dr Youmbono Sayon

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35

7. PROJETS NATIONAUX OU REGIONAUX DONT BENEFICIENT LES FILIERES

Le seul projet dont bénéficient les filières bétail-viande et lait en Guinée est le projet régional de gestion

durable du bétail ruminant endémique en Afrique de l’Ouest. Ce projet couvre 5 sites, dont 3 primaires

et 2 secondaires. Ses principaux axes d’intervention portent sur l’amélioration des systèmes de

production du bétail ruminant endémique et la conservation de l’habitat naturel de ce bétail. Il mène

des activités portant sur le développement des systèmes de production du bétail, la valorisation du

bétail, l’élaboration des plans d’occupation et d’affectation des sols, le suivi environnemental,

l’aménagement et la gestion pastorale des forêts communautaires, l’installation des cultures

fourragères, l’amélioration des parcours à bétail, l’aménagement des points d’eau et la lutte contre les

feux de brousse.

Au niveau national, il est prévu de réaliser très prochainement une étude portant sur l’élaboration d’un

programme national de développement des filières de productions animales assortie de la formulation

de trois projets bancables sur les filières courtes, bétail viande et lait avec un financement de la BID

déjà obtenu.

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36

8. POLITIQUES ET STRATÉGIES

8.1. Les politiques des ressources naturelles

Les stratégies de mise en œuvre de la politique des ressources naturelles s’articulent autour de:

La mise en place d’un dispositif institutionnel, législatif et réglementaire.

La gouvernance environnementale et une gestion participative décentralisée des ressources

naturelles.

Le renforcement des capacités techniques et financières des structures chargées des aspects

environnementaux.

La promotion de l’information/communication, l’éducation environnementale et

l’écocitoyenneté.

Le respect et la mise en œuvre des accords, conventions et engagements internationaux et

régionaux.

La promotion de l’accès et l’adoption des technologies propres et les transferts de

technologies.

La prévention, la gestion des crises, la gestion post-crise et la mise en évidence à travers

l’actualisation du plan national de gestion des catastrophes.

En matière de gestion des ressources pastorales, l’accent est mis sur:

L’amélioration de la gestion de la transhumance dans toutes les zones concernées;

L’amélioration de la gestion des pâturages, des points d’eau et des troupeaux pour réduire la

divagation des animaux.

L’amélioration de la connaissance des pâturages du pays.

le renforcement des compétences des éleveurs en matière de gestion des ressources

pastorales.

L’intégration agriculture- élevage à travers la promotion de la production d’animaux de trait

(bœufs de labour) et le renforcement de tous les systèmes de production valorisant la fumure

organique.

Le développement de l’approche holistique du programme des périmètres pastoraux pilotes

pour l’amélioration et la gestion des pâturages naturels par une vulgarisation à grande échelle

des acquis.

Le développement de l’aménagement des têtes de sources, des retenues pastorales et la

création de points d’eau (retenues collinaires et puits pastoraux) pour l’abreuvement des

animaux, surtout en Haute-Guinée, Moyenne Guinée et Guinée Forestière.

8.2. Motivations ou dissuasion aux producteurs et consommateurs

Les motivations des producteurs et consommateurs reposent sur des opportunités relatives au

développement des productions animales, à savoir:

L’existence d’un cheptel important.

L’existence d’immenses pâturages naturels riches et variés de l’ordre de 70.000 km² avec

environ 350 espèces fourragères recensées. Le bilan des ressources alimentaires ressort un

excédent en ressources fourragères etc.

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L’existence de nombreux cours d’eau aménageables offrant au bétail des possibilités

d’abreuvement.

L’existence d’un potentiel important en sous-produits agricoles.

Quant aux facteurs de dissuasion pour les producteurs, ils se résument aux faits suivants:

Des rendements zootechniques peu satisfaisants.

La dégradation progressive des parcours disponibles et l’exacerbation des conflits agriculteurs-

éleveurs.

La divagation des animaux surtout en saison sèche accentuant le vol de bétail et rendant

difficile le suivi sanitaire.

Le faible développement de l’intensification des productions animales et les difficultés

d’approvisionnement en intrants.

L’exode rural entrainant le manque de main d’œuvre, la plupart des élevages sont tenus par

des personnes âgées.

L’insuffisance des aménagements pastoraux, actuellement limités à quelques endroits de la zone

du littoral.

L’inexistence d’un système de financement adéquat du secteur de l’élevage, le système

bancaire étant insuffisamment décentralisé et peu incitatif, absence de mutualisme formalisé

entre les opérateurs du secteur de l’Elevage dans le cadre du refinancement de leurs activités,

faiblesse des ristournes sur les recettes générées;

La faible productivité laitière de la race bovine locale N’Dama et absence de programme de

développement de la production laitière.

8.3. Politiques de crédits

En Guinée, les petits producteurs qui constituent plus de 70pour cent de la population rurale

n’accèdent pas au crédit. Ceci est lié principalement à la:

Faible mobilisation de l’épargne rurale pour suppléer les ressources externes.

Faiblesse du système actuel d’intermédiation financière et du coût élevé des taux d’intérêt.

Faible solvabilité de la demande liée à l’absence de ressources des organisations de

producteurs, à la faiblesse de leurs revenus, à l’absence de garanties.

Absence de lignes directrices dans les conditions d’accès au crédit.

Absence de mécanismes de sécurisation, de bonification du crédit permettant de gérer les

risques (assurance calamites, solidarité) et d’adapter le crédit aux conditions du secteur de

l’élevage.

Pour pallier cette situation, la politique en matière de financement du secteur en général et de crédit

en particulier reposera sur:

L’adoption d’une stratégie nationale pour le développement de la micro finance et d’un plan

national à moyen terme pour la mobilisation de l’épargne et le développement du crédit rural.

L’objet de cette stratégie est de faire partager entre l’Etat, les organisations de producteurs, le

secteur privé et les partenaires financiers des solutions communes pour lever l’ensemble des

contraintes institutionnelles, humaines, réglementaires et financières. Prioritairement l’Etat

doit favoriser l’implantation de Banques de Crédit Agricole.

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38

L’identification d’un système de financement de l’Elevage basé sur des ressources durables à

l’instar d’autres pays de la sous-région ou Fonds Interprofessionnel de Développement de

l’Elevage (FIDEL) sur la base de prélèvements opérés sur les recettes générées par le secteur

de l’élevage. Ce fonds qui sera géré paritairement par l’Etat et les organisations de producteurs

et opérateurs permettra de trouver des financements durables pour le développement du

secteur, notamment les filières bétail/viande et lait.

8.4. Politiques du commerce international

Les principales mesures prises dans le cadre de la libéralisation et du développement du commerce du

bétail et des produits animaux concernent:

La mise en œuvre d’un programme d’amélioration des infrastructures de conservation,

transformation et commercialisation du bétail et des produits animaux.

Le renforcement des circuits commerciaux à travers, d’une part, la création des coopératives

des bouchers et l’organisation des marchands de bétail et d’autre part, la formation des

professionnels de la filière viande et des autres produits animaux (formation en santé animale

de base, formation des femmes en technologies de conservation et de transformation des

produits laitiers).

Par ailleurs, il convient de signaler qu’un système de collecte, traitement et diffusion des statistiques

courantes du secteur est mis en place et qu’un système d’information sur les marchés (SIM-Bétail) a

été initié et prématurément arrêté faute de financement.

De nombreuses opportunités s’offrent au développement du commerce du bétail et des produits

animaux au plan national et au plan international. Ces opportunités concernent essentiellement

l’existence d’un marché national important pour la viande et le lait et d’un marché régional représentant

plus de 200 millions de consommateurs de produits animaux. La Guinée appartenant au bassin

d’échanges commerciaux des animaux et produits animaux de la façade atlantique pourrait profiter de

ce marché pour améliorer le volume de ses échanges. Il est évident qu’au niveau de la CEDEAO il

existe une volonté politique forte de dynamiser et de rendre les échanges commerciaux intra-

régionaux fluides. Il faut aussi noter que la demande en produits animaux dans l’espace CEDEAO

croit à un rythme annuel estimé à 4 pour cent.

Les difficultés au développement du commerce des animaux et de leurs produits sont de plusieurs

ordres. Il faut noter le déséquilibre actuel entre l’offre et la demande en produits animaux sur le plan

national et entre les exportations et les importations. Les modes d’élevage pratiqués montrent une

faible capacité à s’adapter à une augmentation rapide de la demande. Les éleveurs traditionnels ont

encore tendance dans leur grande majorité à développer des stratégies de subsistance caractérisées

par la vente des animaux par à coup pour satisfaire des besoins financiers ponctuels et un taux

d’exploitation faible. Ce taux généralement compatible avec les stocks en animaux disponibles, offre la

possibilité d’augmenter le niveau de déstockage sans compromettre le rythme de reproduction des

troupeaux.

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39

S’agissant des mesures incitatives, elles portent sur:

La vulgarisation des paquets technologiques appropriés au niveau des échanges traditionnels

en vue d’améliorer leur rentabilité économique et aussi d’adapter leurs productions aux

conditions du marché d’approvisionnement régulier des zones de forte consommation comme

les grandes villes et les zones minières.

L’accès aux marchés nationaux et régionaux par les petits exploitants bien structurés en

améliorant la qualité de leurs produits, en intégrant les conditions d’accroissement du taux

d’exploitation sans préjudice à la production et rendant la chaine d’offre plus efficace et plus

compétitive.

La promotion des filières viande et lait dans une perspective régionale en vue de la rendre plus

attractive pour les éleveurs et l’organisation au niveau national de foires et comices annuels

d’élevage et la participation aux foires sous régionales et internationales.

La poursuite du processus de dynamisation du commerce du bétail et des produits animaux

sur la base d’une approche consensuelle des différents opérateurs concernés. v le

développement des systèmes de paiements et de change appropries et conformes aux

directives du gouvernement et la promotion des investissements.

La mise en place d’un système, d’information sur les marchés à bétail couvrant l’ensemble des

pays de la sous-région tout en répondant à la demande nationale en la matière. Le SIM pourrait

inclure les informations quantitatives et qualitatives, les données économiques, le suivi des prix

et les dénombrements des effectifs du cheptel.

La réorganisation des circuits commerciaux et la facilitation de l’accès aux crédits adaptés en

termes d’adoucissement des taux d’intérêt.

8.5. Actes, règlements et lois qui gouvernent les filières

Plusieurs instruments sont disponibles dans le cadre du commerce des animaux et de leurs produits

au plan national et international. Il s’agit notamment:

Des actes réglementaires régissant le commerce en guinée, du code de l’élevage et des produits

animaux, du code pastoral, du code des collectivités locales.

Des accords du cadre de l’intégration sous-régionale (CEDEAO) pour lever les obstacles à la

libre circulation des personnes et de leurs biens. Il s’agit du protocole portant sur la libre

circulation des personnes et de leurs biens, le droit d’établissement et de résidence,

l’harmonisation du passeport CEDEAO et la construction d’un marché commun régional.

De la création d’une seconde zone monétaire de la CEDEAO regroupant les pays non

membres de l’UEMOA dont la guinée avec l’objectif à terme de créer une seule zone

monétaire CEDEAO.

De l’organisation pour l’harmonisation africaine du droit des affaires (OHADA) dont les règles

et prescriptions gèrent le secteur privé.

Des normes sanitaires de l’OIE applicables aux échangés internationaux des animaux et

produits d’origine animale du code sanitaire pour les animaux terrestres.

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40

8.6. Les contraintes majeures qui requièrent les interventions des politiques se

résument aux aspects suivants

Elles sont de plusieurs ordres et peuvent être ainsi résumées:

L’absence d’une politique nationale, de stratégies et de programmes d’amélioration génétique.

La persistance des épizooties majeures telles que la PPCB, l’expansion de la PPR, la diffusion

de la brucellose et de la dermatose nodulaire bovine.

La faiblesse des ressources financières allouées au secteur de l’élevage par le budget national

(moins de 2 pour cent du budget du secteur rural en 2010).

Un faible accès aux services et aux intrants vétérinaires de qualité et les ruptures de stock dus

à l’étroitesse des commandes auprès de grands labos et la relativement cherté des

médicaments attribuées à la fluctuation de la monnaie guinéenne par rapport aux devises

étrangères.

Les difficultés en matière de commerce du bétail et de leurs produits liées à une multitude

de facteurs dont (i) les défaillances dans l’organisation des réseaux de commercialisation; (ii)

l’enclavement et le manque de moyens de transport appropriés qui rendent difficiles les

échanges commerciaux; (iv) l’insuffisance des fonds de roulement des marchands et bouchers

et les coûts élevés du transport.

Le nombre de marchés à bétail, d’aires d’abattage, d’abattoirs de boucheries encore très

insuffisant. La ville de Conakry, principale zone de consommation du bétail, ne dispose ni

d’abattoirs modernes ni de boucheries aménagées.

L’absence d’un système d’information sur les marchés à bétail (SIM-Bétail) provoquant un flux

inadéquat des informations sur les marchés (prix, niveau offre, niveau demande) en vue de

guider les décisions commerciales.

Les Organisations des éleveurs restent marquées par: (i) une organisation faitière sans liens

avec les groupements d’éleveurs de base ; (ii) un système de gouvernance et de représentation

inadéquat; (iii) l’inexistence d’une structure opérationnelle d’appui aux OPE; (iv) l’incapacité

des organisations faitières à négocier avec tous les intervenants et surtout à résoudre les

nombreuses contraintes qui affectent les transhumants les a engendre la contestation de leur

existence par leurs membres ayant conduit à une situation d’implosion sur toute la zone du

littoral.

La réduction progressive des espaces pastoraux consécutive à l’extension des domaines

agricoles, la pratique de culture sur brulis, l’implantation des activités minières et l’urbanisation

A cela s’ajoute la transhumance transfrontalière qui monte en puissance dans la zone pré

forestière et forestière (Beyla, Lola).

8.7. Suggestion des politiques pour assouplir les opérations des filières viande et lait

Pour assouplir les opérations des filières bétail/viande et lait, il conviendrait de porter un regard

attentif sur les aspects de politique suivants:

Revue des politiques et stratégies en matière de développement des filières viande et lait et

définition de mécanismes d’exécution et d’outils de mise en œuvre de ces politiques en

impliquant tous les acteurs dans une dynamique d’efficacité et de transparence.

Mise en place des conditions d’une bonne gouvernance de ces filières.

Formation et professionnalisation de l’ensemble des opérateurs de la chaine de valeur

notamment, les prestataires de services et les opérateurs des différentes filières.

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Amélioration de la connaissance et diffusion des différents accords, conventions, codes et

textes réglementaires nationaux et régionaux auprès de tous les acteurs.

Mise en place d’un système d’Information/ Education /Communication (IEC) adapté au

contexte de l’évolution des filières.

Accroissement du niveau de financement des filières.

Elaboration à court terme d’une politique consensuelle d’amélioration génétique avec des

objectifs, des résultats attendus, des stratégies claires et des programmes de mise en œuvre

de ladite politique. L’utilisation des biotechnologies de la reproduction notamment

l’insémination artificielle.

Amélioration substantielle des interventions en matière d’alimentation du bétail et

d’hydraulique pastorale en valorisant au mieux les importantes potentialités du pays en

ressources hydriques et pastorales et en sous-produits agricoles.

Consolidation et renforcement des acquis dans la lutte contre les principales maladies du

cheptel, et amélioration de la qualité des services vétérinaires par la poursuite des efforts pour

leur mise en conformité avec les normes de l’OIE.

Amélioration de la couverture des besoins des éleveurs et autres acteurs de la chaine de valeur

en services et en intrants de qualité par un maillage plus complet du territoire, des services de

proximité de qualité et une disponibilité accrue des intrants de qualité.

Amélioration de la productivité des systèmes pastoraux traditionnels avec la mise en œuvre

des programmes de recherche développement et transfert d’innovations techniques.

S’agissant des politiques en matière de commercialisation, les réformes à mener devront permettre:

D’améliorer les stratégies de commercialisation (organisation des circuits commerciaux) et de

trouver des financements appropriés pour les agents commerciaux.

De mettre en place et rendre opérationnel le système d’information sur les filières de

commercialisation, transformation et distribution du bétail et de la viande.

D’améliorer les infrastructures de commercialisation, de conservation et de transformation.

De professionnaliser les opérateurs pour obtenir une diversification et une meilleure qualité

des produits animaux pour ainsi augmenter les revenus et relever le niveau de vie des

populations par une meilleure commercialisation aux plans national et sous régional.

En matière de politiques pour le développement des associations d’éleveurs et des opérateurs, les

orientations devront comprendre:

L’appui au renforcement de l’esprit associatif à l’intérieur de chaque filière tout en offrant un

cadre adéquat pour la diffusion des innovations techniques.

La formation des éleveurs et la poursuite du travail de formalisation, d’animation et de suivi

décentralisé des OPE et de leurs structures faîtières. La mise en place d’un service d’animation

des groupements et s’occupant de l’appui conseil sera nécessaire pour relancer et dynamiser

ces associations. Ce service équivalent à une Direction centrale ou au moins à une division

sera décentralisé, équipé et pourvu en personnel pour accompagner le développement des

OPE et surtout le renforcement de leurs capacités techniques.

Dans le domaine de la promotion de la gestion durable des ressources, il faudra élaborer des politiques

et stratégies plus cohérentes en la matière. L’accès à ces ressources par les éleveurs doit être protégé

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42

notamment pour les petits exploitants. Cet accès peut s’opérer de manière individuelle par l’achat des

domaines ou de manière collective (pacage communautaire).

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43

9. LES CONTRAINTES TOUCHANT LES FILIERES VIANDE ET LAIT &

SOLUTIONS PROPOSÉES

L’identification des principales contraintes est basée sur une analyse des Forces-Faiblesses-

Opportunités-Menaces (FFOM) des deux filières dont les résultats sont présentés dans les tableaux

14 et 15 ci-dessous.

Tableau 14: Analyse FFOM de la filière bétail/viande

Forces Faiblesses

Existence d’un cheptel important estimé en 2012

à 5,5 millions de bovins, 1,8 millions d’ovins et 2,2

millions de caprins dont les caractéristiques de la

viande sont très appréciées par les

consommateurs;

Resistance aux maladies et bonne adaptation aux

conditions du milieu des races endémiques;

Réduction très significative de l’incidence de la

péripneumonie contagieuse bovine passant d’une

centaine de foyers enregistrés annuellement il y a

quelques années à 1 ou 2 foyers ces trois

dernières années;

Existence d’immenses pâturages naturels riches et

variés de l’ordre de 70.000 km² avec environ 350

espèces fourragères recensées. Le bilan des

ressources alimentaires ressort un excédent en

ressources fourragères;

Existence d’organisations d’éleveurs avec des

faitières;

Création des coopératives des bouchers et

organisation des marchands de bétail;

Existence d’un programme d’amélioration des

infrastructures de commercialisation du bétail et

de la viande dont la mise en œuvre a commencé

depuis deux décennies;

Présence de postes d’élevage dans la quasi-

totalité des 337 Communes rurales et urbaines.

Faible niveau de productivité des races

exploitées;

Faible niveau de consommation des

intrants ;

Inorganisation des réseaux de distribution

sur le terrain (maillage insuffisant du

territoire en intrants et soins);

Persistance de la peste des petits ruminants

qui continuent à faire payer un lourd tribut

aux élevages de petits ruminants;

Dégradation progressive des parcours

disponibles;

Conflits agriculteurs-éleveurs notamment

dans les zones de transhumance;

Quasi inexistence des systèmes intensifs de

production de viande;

Faible niveau de fonctionnement des

organisations professionnelles;

Insuffisance des aménagements pastoraux;

Faible niveau de valorisation des sous-

produits agro-industriels;

Les modes d’élevage pratiqués montrent

une faible capacité à s’adapter à une

augmentation rapide de la demande en

viande et lait;

Manque de système d’information sur les

marchés à bétail (SIM-Bétail);

Difficultés pour le respect des normes de

qualité et sanitaire en matière de commerce

des produits;

Difficultés d’accès aux financements

adéquats pour les opérateurs de la filière

viande.

Opportunités Menaces

Existence de marchés au niveau national et au

niveau régional;

Faible compétitivité des produits animaux au

plan régional et international;

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44

Développement des professions Développement

des infrastructures interconnexion régional

(marchés, routes, transfrontalières, ports, chemin

de fer) et enfin la volonté d’harmonisation et

d’intégration des politiques de développement

entre l’UEMOA et la CEDEAO;

Création d’emplois;

Soutien aux réformes pour améliorer durablement

la qualité et la gouvernance des services

vétérinaires ainsi que la situation zoo sanitaire

mondiale;

Amélioration sensible de la coordination sur le

plan mondial, africain et CEDEAO des

programmes de contrôle des maladies animales

transfrontalières et celles qualifiées de maladies

négligées;

Validation récente du PNIASA prenant en compte

le développement de la filière viande.

Compétition d’autres emplois plus

rémunérateurs tels que les emplois miniers;

Changements climatiques et faible résilience

des filières viande et lait;

Conflits importants et instabilité

sociopolitique;

Apparition d’épizooties majeures et

maladies émergentes et ré émergentes.

Tableau 15: Analyse FFOM de la filière lait

Forces Faiblesses

Existence des associations d’éleveurs ;

Existence des sous-produits agropastoraux et

industriels;

Marché national très porteur;

Existence de groupements féminins laitiers affiliés à

la Confédération Nationale des Eleveurs de

Guinée (CONEG), Instance supérieure des OPE;

Appui à l’amélioration de la collecte, de la

transformation et de la commercialisation du lait

et des produits laitiers par les petits producteurs

des bassins laitiers de Koumbia, Gaoual et Pita,

grâce à la mise en place de points de collecte de

lait et à la vulgarisation de la lactopéroxydase;

Diffusion de techniques de transformation laitière

aboutissant à la fourniture d’une gamme variée de

dérivés du lait.

Alimentation et à ’abreuvement difficile du

cheptel, principalement en saison sèche ;

Barrières génétiques des espèces élevées ;

Difficultés d’approvisionnement des

éleveurs en intrants d’élevage ;

Faible niveau de technicité des acteurs ;

Mauvaise organisation des circuits de

commercialisation et d’échanges des

produits laitiers;

Enclavement des zones de production.

Insuffisance des actions d’appui visant à bâtir

une filière lait;

Potentiel laitier peu développé des races

locales;

Amélioration génétique à très petite échelle

menée avec le programme de sélection à

noyau ouvert initié au CAE de Boké et avec

l’introduction et le testage des races

exotiques laitières dans les élevages de type

nouveau opérés;

Persistance des maladies et des problèmes

fonciers perturbant l’exploitation de la

production.

Opportunités Menaces

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Existence de marchés au niveau national et au

niveau régional;

Développement des professions Développement

des infrastructures interconnexion régional

(marchés, routes, transfrontalières, ports, chemin

de fer) et enfin la volonté d’harmonisation et

d’intégration des politiques de développement

entre l’UEMOA et la CEDEAO;

Création d’emplois;

Réhabilitation des centres d’appui à l’élevage pour

accompagner la mise en œuvre des programmes

d’amélioration génétique;

Soutien aux réformes pour améliorer durablement

la qualité et la gouvernance des services

vétérinaires ainsi que la situation zoo sanitaire

mondiale;

Amélioration sensible de la coordination sur le

plan mondial, africain et CEDEAO des

programmes de contrôle des maladies animales

transfrontalières et celles qualifiées de maladies

négligées;

Existence d’un réseau hydrographique important;

Validation récente du PNIASA prenant en compte

le développement de la filière lait.

Faible compétitivité des produits animaux

au plan régional et international;

Compétition d’autres emplois plus

rémunérateurs tels que les emplois miniers;

Changements climatiques et faible résilience

des filières viande et lait;

Conflits importants et instabilité

sociopolitique;

Apparition d’épizooties majeures et

maladies émergentes et ré émergentes.

9.1. Les contraintes (Goulots dans la disponibilité des intrants dans les zones,

infrastructures)

L’insuffisance des intrants zootechniques, vétérinaires et des moyens de production (disponibilité des

terres) figurent parmi les causes de la faiblesse des filières viande et lait.

Il n’existe pas un système de financement adapté au secteur et le système bancaire actuel est peu

incitatif pour les éleveurs et les cabinets privés. On note une absence de mutualisme formalisé entre

opérateurs du secteur dans le cadre du refinancement de leurs activités.

Concernant l’accès aux intrants et services, il a été noté que les cabinets vétérinaires privés ne

disposent pas de réseaux viables de distribution sur le terrain, ils font ainsi recours aux agents de la

fonction publique. La menace de la circulation des faux médicaments est grandissante. Le manque de

moyens de conservation constitue aussi un problème sérieux notamment en ce qui concerne la

distribution et l’utilisation des produits biologiques comme le vaccin.

Dans les domaines des infrastructures de production, conservation, transformation et

commercialisation on retient notamment:

Les problèmes fonciers entravant en certaines zones la mise en place des infrastructures

collectives permettant de sécuriser les éleveurs et d’améliorer la production. C’est le cas des

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puits pastoraux, des parcs de nuit, des banques fourragères créés dans le littoral dans le cadre

de l’aménagement de la transhumance.

Les unités de conservation et de transformation ne sont installées que dans la filière lait même

si à ce niveau on signale de grandes difficultés dans l’entretien et la maintenance de ces

infrastructures (exemple: cas de la mini laiterie de koumbia). En effet Les produits laitiers et

carnés sont confrontés aux contraintes technologiques, au manque de chaine de froid,

d’énergie et de matières premières ainsi qu’à la faible capacité de financement.

L’accès aux différents marchés et zones pastorales pour favoriser les échanges commerciaux

n’est pas encore aisé à cause des problèmes d’enclavement. On ne retiendra que 8 000 km de

pistes reconstruites ou réhabilitées dans le cadre du PNIR 1, de PACV et autres projets. Ces

interventions ont surtout ciblé les zones de productions agricoles.

Les marchés à bétail transfrontaliers sont quasi inexistants, il en est de même pour les marchés

terminaux de bétail. D’une manière générale, on note que malgré quelques progrès enregistrés

ces vingt dernières années, le nombre de marchés à bétail, d’aires d’abattage, d’abattoirs de

boucheries construits etc. est encore très insuffisant (une zone importante comme Boké ne

dispose d’aucun marché à bétail fonctionnel). La ville de Conakry, principale zone de

consommation du bétail ne dispose encore ni d’abattoirs modernes ni de boucheries

aménagées. En ce qui concerne les petits ruminants, il n’existe aucun marché structuré dans

les grands centres de consommation. La plupart des marchés sont temporaires parce que ne

bénéficiant pas de domaines affectés à cet effet.

En matière de technologies d’information et de communication, les contraintes sont dues aux facteurs

suivants:

L’insuffisance des capacités de la Sotelgui (opérateur historique) à constituer une locomotrice

au développement des technologies de l’information, la très faible offre du réseau filière et

l’absence d’une épine dorsale nationale large bande.

L’insuffisance de capacité de bande passante internationale due essentiellement à l’absence

d’une connexion en fibre optique à un câble sous-marin (la connexion à ce câble sous-marin

vient d’être effectuée).

La faible qualification des ressources humaines, l’insuffisance et l’instabilité de l’énergie ainsi

que le quasi inexistence d’application de contenus et de services adaptés aux besoins locaux.

9.2. Solutions proposées

Pour améliorer l’offre et l’accès aux intrants, il est prévu de poursuivre les efforts de mise en place de

réseaux de distribution de proximité d’intrants comme des magasins de vente communautaires et

partout des officines de relais. L’accent est mis sur l’organisation et l’implantation de réseaux

professionnels de distribution d’intrants à partir des cabinets vétérinaires privés, s’appuyant sur un

personnel suffisant, motivé et bien formé ainsi que sur les ACSA et les CDS en vue de combler le vide

constaté à maintes endroits.

Il conviendra par ailleurs: (i) de veiller sur la qualité des intrants vétérinaires et d’élevage (médicaments,

aliments, semences animales) par un meilleur contrôle de qualité de ces produits, le renforcement de

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la lutte contre la fraude et de la législation sur la pharmacie vétérinaire et autres domaines comme le

dégrèvement fiscal, (ii) de poursuivre et d’intensifier le maillage du territoire national en pourvoyant

tous les postes d’élevage en personnel et en augmentant le nombre de cabinets vétérinaires installés.

Sur le plan institutionnel, les efforts doivent porter sur:

La relance et le renforcement du dialogue entre les acteurs du secteur de l’Elevage (multi-

sectorialité) pour résoudre les contraintes interdépendantes en vue de l’évaluation et de

l’adoption de politiques, stratégies et programmes en matière d’intrants et de services.

La mise en place dans les institutions bancaires et ou de micro finance des crédits adaptés et

autres mécanismes de financement opérationnels pour faciliter l’acquisition et la distribution

des intrants et services de bonne qualité.

La poursuite de la formation de tous les intervenants en vue de leur professionnalisation.

Enfin, l’évaluation et la définition de stratégies à moyen et long terme pour la mise en œuvre

de différents mécanismes de fourniture de services et d’intrants (Etat, privé).

Du point de vue des infrastructures d’élevage et de commercialisation, les solutions proposées

porteront sur:

L’appui au secteur privé pour la mise en place et l’équipement d’infrastructures de conservation

et de transformation du lait dans le cadre d’un partenariat public/ privé. Cette intervention

s’adresse particulièrement aux groupements féminins.

La construction et l’équipement sur ressources publiques des unités de démonstration et de

formation pour la transformation des produits animaux (séchage, conditionnement,

charcuteries) en vue de diversifier des produits à base de viande par le biais de la

transformation.

La poursuite du programme de construction des infrastructures de commercialisation du bétail

et de la viande notamment la construction d’aires d’abattage, d’abattoirs, de boucheries, de

marchés à bétail dont 5 frontaliers, et de marchés pour petits ruminants. Ce programme doit

couvrir l’ensemble des préfectures et la ville de Conakry.

L’aménagement des points d’eau, la construction des puits pastoraux, des parcs de nuits etc.,

après avoir réglé en amont les problèmes fonciers.

La prise en compte des besoins de désenclavement des zones pastorales dans les programmes

de construction des pistes rurales.

Au niveau des technologies d’information et de communication, les mesures porteront sur:

La facilitation de la collecte, le partage et la diffusion d’informations fiables et cohérentes afin

de permettre la rationalisation de la planification et des prises des décisions relatives au monde

rural.

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La mise en place de réseaux d’information pour disséminer des informations utiles aux petits

producteurs sur les conditions climatiques et environnementales et les conditions du marché

relatives à leurs productions et l’offre en intrants.

La contribution au renforcement des capacités des acteurs concernés par l’encadrement du

monde rural en général et le monde agro-pasteur et pasteur en particulier.

9.3. Domaines d’intervention prioritaire

Projets et programmes suggérés (plan d’investissement)

Les projets et programmes suggérés dans le plan national d’investissement agricole et de sécurité

alimentaire s’articulent autour des composantes ci-après.

1. Développement de la filière des petits ruminants

Résultat 1: les productions nationales de viande de petits ruminants sont accrues et contribuent à la

satisfaction des besoins des populations

Principales interventions:

Elles porteront sur:

Le renforcement de la lutte contre les épizooties majeures notamment la PPR et la réhabilitions

du laboratoire de Kindia.

Le renforcement de l’approvisionnement en intrants alimentaires et vétérinaires.

Le développement d’itinéraires techniques améliorées pour l’intensification des productions

de viande de petits ruminants (mise en place d’ateliers d’embouche, formation des

emboucheurs, création de centres d’appui à l’élevage des petits ruminants).

La mise en œuvre d’un programme de recherche et de transfert d’innovations sur la filière

petits ruminants.

2. Développement de la filière viande bovine

Résultat 1: Les productions nationales de viande bovine ont augmenté et couvrent l’essentiel des

besoins de consommation de la population. La production de viande bovine a atteint 132 800 tonnes

à l’horizon 2017.

Principales interventions

Elles porteront sur:

Le renforcement de la lutte contre les épizooties majeures et les maladies parasitaires à

travers la lutte contre les maladies transfrontalières et les zoonoses, la réalisation des

campagnes de vaccination contre la PPCB, la construction de couloirs de vaccination,

l’achèvement, l’équipement et le fonctionnement du Centre de lutte contre les

trypanosomiases de Dabola.

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Le renforcement de l’approvisionnement en intrants d’élevage par l’appui de l’Etat au secteur

privé et les OPE pour faciliter l’accès des éleveurs aux intrants alimentaires et vétérinaires à

travers la mise en place de lignes de crédits adaptés, l’exonération des intrants et équipements

et l’amélioration du contrôle de la qualité des intrants. Les services vétérinaires de terrain

seront dotés de chaînes de froid et de matériels de vaccination pour la réalisation des

campagnes de vaccination.

L’amélioration de l’alimentation du bétail par la formation des producteurs à la production de

foin et la valorisation des résidus de récolte dans des unités d’élevage de démonstration

(étables fumières), à la production fourragère (1 000 ha de cultures fourragères, amélioration

10 000 ha de pâturages (sur semis), la vulgarisation de la complémentation alimentaire (pierres

à lécher, concentrés) chez 4 000 éleveurs.

L’aménagement des points d’eau pastoraux : construction de 500 puits pastoraux (équipés de

pompe manuelle et d’abreuvoirs), 100 forages, 150 rampes d’accès à l’eau, 10 retenues

collinaires, captage de 40 sources.

L’intensification des systèmes de production: l’appui à la mise en place de 100 ateliers de

démonstration d'embouche bovine, formation de 500 emboucheurs, promotion de l’habitat

amélioré et de l’alimentation.

La sécurisation du bétail par le tatouage (achat de kits et de cartes de tatouage et formation

de 400 agents tatoueurs).

La mise en œuvre de programmes de recherche et de transfert des innovations sur la filière

relatifs à la santé animale, l’accroissement de la productivité en viande. Le transfert des

innovations se fera à travers les centres d’appui à l’élevage, les services déconcentrés, les ONG,

les organisations socioprofessionnelles et autres opérateurs privés.

Résultat 2: Les viandes bovines commercialisées sont plus abondantes, salubres et compétitives

Principales interventions

Elles porteront sur la poursuite de l’amélioration des infrastructures de commercialisation du bétail et

de la viande notamment la construction d'un abattoir moderne et 5 boucheries communales à

Conakry, construction et/ou réhabilitation de 100 boucheries, 33 abattoirs préfectoraux, 50 aires

d’abattage, 39 marchés à bétail dont 5 frontaliers, 1 marché à bétail en zone périurbaine de Conakry.

3. Développement de la filière lait

Résultat3: La production laitière est améliorée et couvre une partie importante des besoins de

consommation de la population. La production laitière nationale passera de 125 millions de litres en

2008 à 184 millions de litres en 2017.

Principales interventions:

Elles porteront sur:

L’appui aux producteurs pour l’amélioration des itinéraires techniques de production laitière.

L’appui financier et fiscal (exonération sur intrants et bénéfice) au secteur privé pour la mise

en place de laiteries modernes en zone urbaine et périurbaine.

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50

L’appui à la mise en place de 2 000 étables fumières, la formation de 2 000 femmes dans les

élevages bénéficiaires des étables fumières, l’insémination de 10 000 vaches, la mise en place

d'un centre d'insémination artificielle à Fandié, la mise en place d'un centre de production et

de diffusion de métis bovins F1 à Ditinn.

La mise en œuvre de programmes de recherche et de transfert des innovations sur la filière

axés sur l’alimentation des vaches laitières, l’amélioration de la productivité de la race locale

(introduction de sang amélioré, effet de l’environnement), la transformation et la conservation

du lait et des produits laitiers.

Le transfert des innovations s’opèrera à travers les centres d’appui à l’élevage, les services

déconcentrés, les ONG, les organisations socioprofessionnelles et autres opérateurs privés.

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51

Source: PNIASA Guinée

Activités An1 An2 An3 An4 An5 Total

Projet 1 : Développement de la filière petits ruminants 5 655 385 13 593 846 613 846 460 000 460 000 20 783 077

Objectif : Améliorer et diversifier les productions issues de la filière petits ruminantsRésultat 1 : Les productions nationales de viandes de petits ruminants sont augmentées et couvrent l’essentiel des besoins de consommation de la population

Campagnes de vaccination contre la PPR, couplées avec des campagnes de

déparasitage

0 307 692 307 692 307 692 307 692 1 230 769

Réhabilitation du Laboratoire vétérinaire de Kindia 1 661 538 3 876 923 0 0 0 5 538 462

Mise en place d'un fonds d'appui à l'accès aux médicaments essentiels 0 307 692 0 0 0 307 692

Constitution de boutiques d'intrants 3 461 538 2 307 692 0 0 0 5 769 231

Mise en place d'ateliers de démonstration d'embouche de petits ruminants 103 077 103 077 0 0 0 206 154

Formation des emboucheurs 15 385 15 385 15 385 15 385 15 385 76 923

Création d'un centre d'appui à l'élevage des petits ruminants à Faranah 0 6 153 846 0 0 0 6 153 846

Vulgarisation de modèles améliorés de bergeries en élevage traditionnel 153 846 307 692 153 846 bovine 0 615 385

Formation de 2500 agents communautaires de santé animale et d’élevage 76 923 76 923 76 923 76 923 76 923 384 615

Provision pour programmes de recherche et transfert de technologies 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 300 000

Résultat 2 : Les viandes de petits ruminants mises sur le marché sont plus abondantes, salubres, compétitives et diversifiées

Construction de 3 marchés de petits ruminants à Conakry 61 538 30 769 0 0 0 92 308

Construction de 7 marchés de petits ruminants dans les capitales régionales 61 538 46 154 0 0 0 107 692

Projet 2 : Développement de la filière viande bovine 8 340 769 10 655 385 3 895 385 3 241 538 1 164 615 27 297 692

Objectif : Améliorer et diversifier les productions issues de la filière viande bovineRésultat 1 : Les productions nationales de viande bovine sont augmentées et couvrent l’essentiel des besoins de consommation de la population

Lutte contre les maladies transfrontalières et les zoonoses 135 385 135 385 135 385 135 385 135 385 676 923

Campagnes de vaccination contre la PPCB et la pasteurellose, couplées avec des

campagnes de déparasitage des veaux

0 538 462 538 462 538 462 538 462 2 153 846

Construction de couloirs de vaccination 1 153 846 1 153 846 0 0 0 2 307 692

Achèvement et équipement du Centre de lutte contre les trypanosomoses de Dabola 153 846 0 0 0 0 153 846

Fonctionnement du Centre de lutte contre les trypanosomoses de Dabola 0 15 385 15 385 15 385 15 385 61 538

Chaîne de froid, matériel de vaccination, de déparasitage et zootechnique 256 154 256 154 0 0 0 512 308

Mise en place d'un fonds d'appui à l'accès aux médicaments essentiels 0 307 692 0 0 0 307 692

Production de foin et valorisation des résidus de récolte 2 615 385 2 615 385 0 0 0 5 230 769

Réalisation de cultures fourragères 1 307 692 1 961 538 1 961 538 1 307 692 0 6 538 462

Amélioration de pâturages (sursemis) 384 615 769 231 1 153 846 1 153 846 384 615 3 846 154

Coûts en $US

Tableau 16: Plan d’investissement par filière

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Activités An1 An2 An3 An4 An5 Total

Vulgarisation de la complémentation alimentaire (pierres à lécher, concentrés) 7 692 7 692 15 385 15 385 15 385 61 538

Construction de puits pastoraux (équipés de pompe manuelle, abreuvoirs,...) 461 538 692 308 0 0 0 1 153 846

Construction de forages 338 462 507 692 0 0 0 846 154

Construction de rampes d'accès a l'eau 269 231 307 692 0 0 0 576 923

Captage de sources 76 923 76 923 0 0 0 153 846

Construction de retenues collinaires 615 385 923 077 0 0 0 1 538 462

Formation des emboucheurs 15 385 15 385 15 385 15 385 15 385 76 923

Mise en place d'ateliers de démonstration d'embouche bovine 242 308 242 308 0 0 0 484 615

Achat de matériels d'identification 177 692 0 0 0 0 177 692

Achat de cartes de tatouage 53 846 53 846 0 0 0 107 692

Formation du personnel de tatouage 15 385 15 385 0 0 0 30 769

Provision pour programmes de recherche et transfert de technologies 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 300 000

Résultat 2 : Les viandes bovines commercialisées sont plus abondantes, salubres, compétitives et diversifiées

Construction et/ou réhabilitation de 100 boucheries 3 076 923 3 076 923 0 0 0 6 153 846

Construction de 50 aires d’abattage 769 231 1 153 846 0 0 0 1 923 077

Construction d'un abattoir moderne et 9 blocs de 5 boucheries communales à

Conakry

4 615 385 4 615 385 0 0 0 9 230 769

Construction ou réhabilitation de 33 abattoirs préfectoraux 1 661 538 1 384 615 0 0 0 3 046 154

Construction de 5 marchés à bétail frontaliers 138 462 92 308 0 0 0 230 769

Construction d'un marché à bétail en zone périurbaine de Conakry 92 308 0 0 0 0 92 308

Construction ou réhabilitation de 34 marchés à bétail 615 385 430 769 0 0 0 1 046 154

Projet 3 : Développement de la filière lait 6 622 958 8 986 359 50 000 50 000 50 000 15 759 317

Objectif : Améliorer et diversifier les productions de lait et de produits laitiersRésultat : La production laitière est améliorée et couvre une partie importante des besoins de consommation de la population

Mise en place d'étables fumières 1 846 154 2 769 231 0 0 0 4 615 385

Formation de 2.000 femmes 123 077 184 615 0 0 0 307 692

Insémination de 10.000 vaches (4 inséminations par vache durant la période) 3 076 923 3 692 308 0 0 0 6 769 231

Mise en place d'un centre d'insémination artificielle à Fandié 480 650 720 975 0 0 0 1 201 625

Mise en place d'un centre de production et de diffusion de métis bovins F1 à Ditinn 1 046 154 1 569 231 0 0 0 2 615 385

Provision pour programmes de recherche et transfert de technologies 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000 250 000

COUT TOTAL 20 619 111 33 235 590 4 559 231 3 751 538 1 674 615 63 840 086

Coûts en $US

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10. CONCLUSIONS

De l’examen des TDR de la présente étude, on peut conclure que les objectifs fixés ont été dans une

certaine mesure atteints. Le statut actuel des filières bétail/viande et lait a été établi, un inventaire des

politiques actuelles sur ces filières a été fait et les gaps ont été identifiés ainsi que les projets et

programmes pour leur développement. Il en est de même pour les politiques qui facilitent le

développement ou l’amélioration des filières bétail/viande et lait.

Un appui a été apporté au point focal national du projet des filières bétail/viande et lait, dans

l’organisation et la conduite de l’atelier national de validation.

Le statut est établi à travers les éléments analysés dans les chapitres portant sur le contexte socio-

économique et la schématisation et description des filières concernées.

Les chapitres relatifs aux aspects liés aux infrastructures, marketing, gouvernance et projets et

programmes d’investissement, politiques et stratégies et contraintes ont fait objet d’analyse qui a

permis d’inventorier les politiques en cours et les gaps à combler ainsi que les politiques pour un

meilleur développement des filières Au travers du chapitre concernant les solutions proposées, les

résultats à incorporer dans les documents clés de l’élevage sont suggérés ainsi que les mécanismes de

leur mise en œuvre notamment en ce qui concerne les responsabilités et rôles des parties prenantes

De l’analyse du statut actuel des filières bétail/viande et lait en Guinée, il découle la nécessité de

focaliser les efforts sur six objectifs prioritaires à savoir:

1. Financer les activités des filières à travers l’acquisition de crédits adaptés.

2. Structurer la professionnalisation et le renforcement des capacités des acteurs des filières.

3. Mettre en place des infrastructures de production, de conservation, de transformation et de

commercialisation.

4. Organiser les circuits commerciaux.

5. Développer le système d’information sur les marchés.

6. Améliorer le cadre institutionnel des filières.

Ces objectifs sont pris en compte dans le PNIASA et la PNDA qui sont les documents clés de

l’élevage. Pour réaliser ces objectifs, les stratégies devront viser:

Le développement de l’ensemble des chaines de valeur des deux filières, de la production

jusqu’à la consommation.

La professionnalisation des acteurs et opérateurs.

L’amélioration des services d’appui.

En effet, la présente étude a conduit au constat qu’il y a aujourd’hui plusieurs sous-filières dont il

convient de valoriser le potentiel. Parmi les plus importantes, il faut citer:

la sous-filière viande bovine;

la sous-filière viande de petits ruminants;

la sous-filière lait;

la sous-filière cuirs et peaux.

Les programmes prioritaires du PNIASA visant à promouvoir ces différentes sous-filières se focalisent

sur les projets suivants le:

développement de la filière des petits ruminants;

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développement de la filière lait;

développement de la filière viande bovine.

Les coûts de ces programmes sont évalués à 63 840.086 dollars EU. Les financements s’effectueront

dans le cadre de partenariat public-privé, privé avec le concours de l’Etat, des investisseurs directs

nationaux, des investisseurs directs étrangers, des collectivités rurales et des partenaires techniques et

financiers.

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11. REFERENCES

Chagnaud, F. 1991. Stratégies et Plans d’actions pour l’élevage en Guinée: Bilan

diagnostic et stratégies indicatives sur la commercialisation du bétail en Guinée.

Condé, G. 2007. Etude de la filière lait en République de Guinée, -Programme PASEL.

Diallo, A. M. 2007. Etude diagnostique de la filière viande et commercialisation du bétail

en République de Guinée.

Direction Nationale de l’Elevage. 2001. Document de Stratégie de Réduction de la

pauvreté dans le sous-secteur de l’Elevage. Juin 200

Direction Nationale de l’Elevage. 2006. Appui à l’amélioration de la collecte, de la

transformation et de la commercialisation du lait et des produits laitiers. Rapport résultats

TCP, Janvier 2006.

Direction Nationale de l’Elevage. 1995. Etude sur les systèmes de production en

Elevage. Novembre 1995

Direction Nationale de l’Elevage. 2000. Rapport sur le Recensement National du

Cheptel.

Direction Nationale de l’Elevage. 2005. Politique de Santé Publique Vétérinaire pour

la période 2005-2015. Avril 2005

Direction Nationale de la Planification et du Renforcement des Capacités. 2011. Enquêtes

de base sur les ménages, troupeaux et agents de marché.

Direction Nationale des Services Vétérinaires. 2012. Rapport d’analyse des Ecarts PVS/

OIE/Guinée.

Institut National de la Statistique. 2009. . Enquête Légère pour l’Evaluation de la Pauvreté

(ELEP) de 2007 – 2008.

Kéïta. F.S.et Baldé. A.T. 2003. Analyse du Fonctionnement de la Filière de

Commercialisation du Bétail Ruminant Endémique.

Plan National d’Investissement Agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA). 2012.

Seny. M. 2009. Revue du secteur de l’Elevage avec un accent particulier sur le

développement des sous-secteurs bétail/viande, lait en faveur des petits producteurs en Afrique de

l’Ouest.

Seny. M. 2011. Analyse des cadres politiques et juridiques de l’Elevage du bétail ruminant

endémique.

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Ministère de l’Elevage. 2013. Rapports statistiques de 2010-2012

Mansaré. J.B. 2011. Etude des meilleures options en élevage du bétail ruminant endémique.

12. ANNEXES

Annexe 1: Importations et réexportations de viandes (2009 à 2012)

Espèces

Poids (kg)

2009 2010 2011 2012

Bovins Import 1 018 292 2 414 833 2 128 437 2 350 912

Réexp. 38 000 - - 32 459

Petits ruminants Import - 73 800 71 057 1 182

Réexp. - - 4 450 -

Porc Import 1 251 95 8 133 23 170

Réexp. - - - -

Volaille Import 4 388 820 8 206 801 8 750 540 8 953 154

Réexp. - - - -

Equins, asins Import - - - 6 439

Réexp. - - - -

Autres viandes Import 600 47 688 18 759 2 524

Réexp. - - - -

TOTAL Import 5 408 963 10 743 217 10 976 926 11 337 381

Réexp. 38 000 - 4 450 32 459

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Annexe 2: Importations et réexportations de lait et produits laitiers de 2009 à 2012

Années

Quantités (en tonnes d’équivalent lait)

Lait liquide

non

concentré

Lait concentré

en poudre ou

sous d'autres

formes solides

Lait

condensé

Fromages Beurre Yaourt Babeurre Autres

produits

(lactosérum,

...)

Total

Imp Réex. Import Réexp. Import Réexp. Import Réexp. Import Réexp. Import Réexp. Import Réexp. Import Réexp. Import Réexp.

2009 725,3 0,10 11.406,7 0 92,6 0 411,8 7,62 134,9 0 19,3 0 1,2 0 0 0 12.791,8 7,72

2010 882,4 0 12.339,6 106,38 274,6 0 88,4 20,33 477,7 0 150,3 0 387,6 0 0 0 14.600,6 126,71

2011 781,8 0 14.899,2 0 859,2 0 585,5 25,47 395,8 0 157,0 0 95,5 0 26,7 0 17.800,7 25,47

2012 941,1 0 12.688,2 378,79 426,3 0 353,2 0 242,8 0 216,3 0 48,8 0 0 0 14.916,7 378,79

Source: BSD du Ministère de l’Elevage

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Annexe 3: Type et prix d’achat des intrants vétérinaires en 2012

Classes thérapeutiques Désignation Présentation Quantité PU (GNF) Valeur (GNF)

Anti-infectieux et antibiotiques Oxytétracycline 20% fl 100 ml 2700 29 000 78 300 000

Anti-infectieux et antibiotiques Oxytétracycline 10% fl 100 ml 5135 15 000 77 025 000

Anti-infectieux et antibiotiques Oxytétracycline 5% fl 100 ml 1398 9 000 12 582 000

Anti-infectieux et antibiotiques Macrolan 200 fl 100 ml 120 45 000 5 400 000

Anti-infectieux et antibiotiques Penstrep 400 fl 100 ml 150 27 000 4 050 000

Anti-infectieux et antibiotiques Penfort renforcé fl 200 ml 75 38 000 2 850 000

Anti-infectieux et antibiotiques Procalen fl 50 ml 60 25 000 1 500 000

Anti-infectieux et antibiotiques Norflox fl 50 ml 24 25 000 600 000

Déparasitants externes et désinfectants Carbalap sachet 100 g 1500 15 000 22 500 000

Déparasitants externes et désinfectants Taktic fl 100 ml 500 18 000 9 000 000

Déparasitants externes et désinfectants Crezyl bte 1 litre 1020 70 000 71 400 000

Déparasitants externes et désinfectants Cypermil Pour on fl 1 litre 100 250 000 25 000 000

Déparasitants externes et désinfectants Cypermil Pulvérisation fl 20 ml 36 20 000 720 000

Déparasitants externes et désinfectants Virkon sachet 50 g 1500 25 000 37 500 000

Déparasitants externes et désinfectants Virkon bte 1k g 160 300 000 48 000 000

Antiparasitaires internes Ivomec -D- fl 50 ml 100 250 000 25 000 000

Antiparasitaires internes Bolumisole 1 bte 100 bolii 192 150 000 28 800 000

Antiparasitaires internes Bolumisole 3 bte 100 bolii 182 200 000 36 400 000

Antiparasitaires internes Vadephen bte 100 bolii 584 140 000 81 760 000

Antiparasitaires internes Albendazole 250 mg bte 100 bolii 55 150 000 8 250 000

Antiparasitaires internes Albendazole 300 mg bte 100 bolii 100 120 000 12 000 000

Antiparasitaires internes Levalap sachet 100 g 3800 26 000 98 800 000

Antiparasitaires internes Levalap bte 1 kg 300 180 000 54 000 000

Antiparasitaires internes Intermectine fl 50 ml 200 135 000 27 000 000

Antiparasitaires internes Intermectine fl 10 ml 150 20 000 3000 000

Trypanocides Trypamidium sachet 125 mg 10000 8000 80 000 000

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59

Trypanocides Berenil sachet 2,36 g 2000 9 500 19 000 000

Trypanocides Pirofort diminazène sachet 2,36 g 150 8 500 1 250 000

Vaccins gros et petit bétail Symptovac fl 50 doses 3550 15 000 53 250 000

Vaccins gros et petit bétail Pastobov fl 50 doses 2800 15 000 42 000 000

Vaccins gros et petit bétail Carbovin fl 40 doses 1500 25 000 37 500 000

Vaccins gros et petit bétail PPR/Ovipest fl 50 doses 2690 28 000 75 320 000

Vaccins gros et petit bétail Péri-T1 dose 520000 700 364 000 000

Correcteurs métaboliques et autres Pierres à lécher bloc 5 kg 200 60 000 12 000 000

Correcteurs métaboliques et autres Ferro bloc bte 100 bolii 50 300 000 15 000 000

Correcteurs métaboliques et autres Biacalcium bte 500 g 2000 70 000 140 000 000

Correcteurs métaboliques et autres Sulfate de fer sac 25 kg 80 900 000 72 000 000

Autres médicaments Véto-Spray tube 200 ml 500 70 000 35 000 000

Autres médicaments Végbom tube 150 g 700 70 000 49 000 000

Sous total médicaments

1 766 757 000

Matériels vétérinaires et d'Elevage Seringue revolver 10 cc unité 40 400 000 16 000 000

Matériels vétérinaires et d'Elevage Seringue revolver 30 cc unité 50 600 000 30 000 000

Matériels vétérinaires et d'Elevage Pince burdizzo GM unité 20 700 000 14 000 000

Matériels vétérinaires et d'Elevage Pince burdizzo PM unité 10 500 000 5 000 000

Matériels vétérinaires et d'Elevage Verres de rechange 10 cc unité 40 25 000 1 000 000

Matériels vétérinaires et d'Elevage Verres de rechange 30 cc unité 50 30 000 1 500 000

Sous total matériels

67 500 000

Total Général

1 834 257 000

Source: DNSV

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