6

Click here to load reader

Revue rétrospective de l’utilisation du stent de Palmaz dans les collets aortiques lors du traitement endovasculaire pour anévrysme

  • Upload
    william

  • View
    219

  • Download
    3

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Revue rétrospective de l’utilisation du stent de Palmaz dans les collets aortiques lors du traitement endovasculaire pour anévrysme

Recherche clinique

DOI of or

Pr�esent�e �aE-U 2010.

Centre VasUCLA, Los An

Correspondcular Center, RPlaza, Suite 5ucla.edu

Ann Vasc Surghttp://dx.doi.or� Annals of V�Edit�e par ELS

Revue r�etrospective de l’utilisation du stentde Palmaz dans les collets aortiques lors dutraitement endovasculaire pour an�evrysme

Steven Michael Farley, David Rigberg, Juan Carlos Jimenez, Wesley Moore,

William Quinones-Baldrich, Los Angeles, Californie, E-U

Introduction : L’objectif de cette �etude �etait de revoir les caract�eristiques des collets aortiques,les types d’endoproth�eses et les r�esultats techniques des stents de Palmaz lors du traitementendovasculaire pour an�evrysme (EVAR).M�ethodes : Une revue r�etrospective de 110 cas cons�ecutifs d’EVAR identifiait 18 cas dans les-quels un stent de Palmaz �etait mis en place en adjonction �a EVAR. Les types d’endoproth�eses,les caract�eristiques hostiles des collets aortiques (diam�etre >26 mm, longueur <15 mm, angu-lation >60�, morphologie conique) et les succ�es techniques �etaient identifi�es.R�esultats : Un succ�es technique �etait obtenu dans 17 des 18 cas de mise en place d’un stent dePalmaz proximal. L’indication du stent de Palmaz �etait le traitement d’une endofuite de type I chez17 des 18 patients. Un stent �etait mis en place de mani�ere prophylactique dans un cas de collethostile. La mise en place d’un stent proximal conduisait au traitement imm�ediat de l’endofuite detype I chez 16 des 17 patientsdun �echec survenait chez un patient avec une endofuite de type Itardive. L’analyse de l’anatomie du collet aortique r�ev�elait que deux des 18 patients ne pr�esen-taient pas de crit�ere de collet hostile, 7 avaient un crit�ere et 9 avaient au moins deux crit�eres.Concernant les types d’endoproth�eses, il s’agissait d’une Endologix Powerlink dans 9 des 18(50%) cas, uneGoreExcluder dans6 cas, uneCookZenith dans deux cas, et uneMedtronic Talentdans un cas. Avec un suivi moyen de 254 jours, 16 des 17 endofuites de type I restaient trait�ees.Conclusions : Avec une s�election attentive et une technique adapt�ee, le stent de Palmaz peuttraiter efficacement les endofuites de type I proximales.

INTRODUCTION

Le stenting endovasculaire du syst�eme art�eriel �etaitd�ecrit pour la premi�ere fois en 1969 par Dotter avec

la mise en place de greffons tubulaires endoart�eriels

iginal article: 10.1016/j.avsg.2011.02.042.

la Southern California Vascular Society, San Diego,

culaire Gonda UCLA, Centre M�edical Ronald Reagangeles, Californie, E-U.

ance : Steven Michael Farley, MD, UCLA Gonda Vas-onald Reagan UCLA Medical Center, 200 UCLA Medical26-1, Los Angeles, CA 90095, E-mail: sfarley@mednet.

2011; 25: 735-739g/10.1016/j.acvfr.2012.09.016ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS

pour traiter une maladie vasculaire occlusive

p�eriph�erique sur mod�ele canin.1 Les premiers rap-

ports portant sur l’exclusion des an�evrysmes

art�eriels par stents couverts �etaient des mod�elesanimaux de faisabilit�e.2-4 En 1991, Parodi et al.

d�etaillaient le traitement de 5 patients atteints

d’an�evrysmes aortiques chez qui �etaient mis en

place des proth�eses tubulaires en Dacron auxquelles�etaient attach�ees des stents expansibles sur ballonsaux extr�emit�es proximales et distales.5 Plus tard, des

stents couverts �etaient commercialis�es.6,7

Le coller aortique proximal limite les indications

du traitement endovasculaire. Particuli�erement,

une courte longueur de collet aortique, un large

diam�etre aortique, une angulation majeure du col-

let et une morphologie conique constituent des

caract�eristiques de ‘‘collet aortique hostile’’.8 Avec

783

Page 2: Revue rétrospective de l’utilisation du stent de Palmaz dans les collets aortiques lors du traitement endovasculaire pour anévrysme

784 Farley et al. Annales de chirurgie vasculaire

les avanc�ees du traitement endovasculaire et

l’exp�erience clinique, les limites du traitement

endovasculaire ont recul�e et des traitements

sur collets hostiles ont �et�e tent�es. Ceci a conduit�a l’�evolution des strat�egies de prise en charge des

endofuites de type I proximales. La mise en place

d’un stent de Palmaz dans le collet proximal con-

stitue une de ces m�ethodes.9 La traitement pro-

phylactique par stent de Palmaz dans le cadre de

collets hostiles a �egalement �et�e rapport�e.10,11

Dans cette �etude, nous examinions nos cas de

mise en place d’un stent de Palmaz dans le collet

proximal, en nous focalisant sur les caract�eristiquespr�eop�eratoires des collets aortiques et les types

d’endoproth�eses mises en place. Egalement, nous�evaluions l’efficacit�e imm�ediate et �a moyen terme

du traitement des endofuites de type I.

M�ETHODES

Les cas de traitement endovasculaire pour an�e-vrysme aortique (EVAR) �etaient recherch�esr�etrospectivement sur la p�eriode 2008-2010 (110

cas). Les patients chez lesquels un stent de Palmaz�etait mis en place dans le collet aortique proximal

en association �a EVAR �etaient identifi�es. Les

caract�eristiques des collets aortiques �etaient toutesmesur�ees �a nouveau sur la tomodensitom�etrie(TDM) pr�eop�eratoire. L’angulation du collet �etaitd�etermin�ee en mesurant l’angle entre l’aorte jux-

tar�enale et l’axe longitudinal de l’an�evrysme. Les

collets coniques �etaient d�efinis par une augmenta-

tion de diam�etre de plus de 3mm sur les 10 premiers

mm du collet aortique proximal sous l’art�ere r�enalela plus basse. La marque d’endoproth�ese et les

dimensions de cette derni�ere �etaient obtenues en

revoyant les dossiers �electroniques des syst�emes

implant�es. Les suivis postop�eratoires �etaient obte-

nus en revoyant les dossiers m�edicaux. La surveil-

lance postop�eratoire consistait en une TDM de

controle �a 1mois puis une TDM ou un �echo-dopplerannuel. Le suivi �etait dat�e de l’imagerie objective la

plus r�ecente disponible.

Les chirurgiens participants s�electionnaient les

patients pour EVAR �a partir de crit�eres laiss�es�a l’appr�eciation du chirurgien. En g�en�eral, les ins-truction d’usage (indications for use, IFU) du fabri-

quant du syst�eme �etaient suivies. Dans cette s�erie,certains patients �a haut risque qui n’�etaient pas

candidats au traitement chirurgical ouvert et

pr�esentaient des collets hostiles (comme par exem-

ple un collet court), �etaient trait�es hors IFU.La prise en charge des endofuites de type I

imm�ediates d�ebutait par une nouvelle inflation

au ballonnet de la zone d’ancrage proximale. Si

l’endofuite de type I persistait, une coiffe d’exten-

sion proximale �etait mise en place si l’ancrage pou-

vait etre d’avantage rapproch�e du niveau de

l’art�ere r�enale la plus basse. Si la mise en place

d’une coiffe d’extension n’�etait pas possible, un

stent de Palmaz �etait mis en place dans la zone

d’ancrage proximale. Aucune endofuite de type I

imm�ediate n’�etait laiss�ee en place sans tenter ces

manœuvres adjuvantes. Les syst�emes Endologix

Powerlink (Endologix Inc., Irvine, Californie,

E-U) pr�esentent la particularit�e d’etre fix�es anato-

miquement �a la bifurcation aortique selon les IFU

et des modules proximaux sont fr�equemment

ajout�ees. Ces endoproth�eses proximales n’�etaientpas consid�er�ees comme des extensions aortiques,

sauf si deux endoproth�eses ou plus �etaient mise

en place.

Les stents de Palmaz expansibles sur ballons

P3110 et P4010 (Cordis, Warren, New Jersey,

E-U) �etaient pr�e-mont�es sur ballons Z-med pour

valvuloplastie (NuMed, Hopkintown, New York,

E-U) puis pr�e-charg�es au centre et insuffl�es �a leurs

extr�emit�es. Les introducteurs �etaient mont�es sur

guides rigides jusqu’au niveau de la zone d’ancrage

proximal. Tous les stents de Palmaz �etaientd�eploy�es sous le niveau des art�eres r�enales, de sorte�a obtenir un contact minimal voire absent avec

l’aorte native.

R�ESULTATS

Population etudi�ee

L’age moyen des patients de notre cohorte �etait de75,7 ans, comme montr�e au niveau du Tableau I.

Sur 17 patients, 11 (61%) �etaient des hommes. Le

diam�etre an�evrysmal moyen �etait de 62,2 mm. Les

comorbidit�es habituelles �etaient observ�ees dans

notre population de patients. L’hypertension �etait laplus fr�equente, retrouv�ee dans 83% des cas, suivie

par la pr�esence d’une coronaropathie (44%), l’uti-

lisation de tabac et la broncho-pneumopathie

chronique obstructive (28%). Il est �a noter que

deux patients �etaient transplant�es d’organe et

immunod�eprim�es chroniques.

Succ�es technique

La mise en place d’un stent expansible sur ballon au

niveau du collet proximal �etait r�ealis�ee dans 17 cas

sur 18, comme montr�e au niveau du Tableau II.

Dans un cas, les tentatives de passage de l’intro-

ducteur au niveau de la zone d’ancrage proximal

conduisaient �a une migration proximale du corps

principal de l’endoproth�ese. Une tentative de pas-

sage du stent mont�e sur ballon sans protection par la

Page 3: Revue rétrospective de l’utilisation du stent de Palmaz dans les collets aortiques lors du traitement endovasculaire pour anévrysme

Tableau I. Donn�ees d�emographiques des

patients

Caract�eristiques Nombre (pourcentage)

Age 75,8 ans

Sexe masculin 11/18 (61)

Diam�etre an�evrysmal moyen 62,2 mm

Hypertension 15/18 (83)

Coronaropathie 8/18 (44)

Tabagisme 5/18 (28)

BPCO 5/18 (28)

Cancer 4/18 (22)

Diab�ete 4/18 (22)

AOMI 3/18 (17)

Post-transplantation 2/18 (11)

IMC >35 2/18 (11)

IRC 1/18 (6)

BPCO, broncho-pneumopathie chronique obstructive; AOMI,

art�eriopathie oblit�erante des membres inf�erieurs; IMC, indice de

masse corporelle; IRC, insuffisance r�enale chronique.

Tableau II. Taux de succ�es technique et

th�erapeutique

R�esultats Nombre (pourcentage)

Succ�es technique 17/18 (94)a

Succ�es de traitement de l’endofuite 16/17 (94)

Endofuite de type I imm�ediate 15/15 (100)

Endofuite de type I tardive 1/2 (50)

aUn cas n�ecessitait deux stents de Palmaz.

Tableau III. Caract�eristiques des collets aortiques

Caract�eristiques descollets hostiles

Nombre de cas(pourcentage)

Longueur du collet aortique <20 mm 10/18 (44)

Morphologie conique 7/18 (39)

Diam�etre du collet aortique >28 mm 5/18 (28)

Angulation >60� 5/18 (28)

Tableau IV. Distribution des caract�eristiques descollets hostiles

Nombre de caract�eristiques descollets hostiles Nombre de cas (pourcentage)

3 3/18 (17)

2 6/18 (33)

1 7/18 (39)

0 2/18 (11)

Vol. 25, No. 6, 2011 Revue r�etrospective du stent de Palmaz au niveau des collets aortiques 785

gaine conduisait au dessertissage du stent. Le stent

ne pouvait etre retir�e et �etait ensuite d�eploy�e dans lejambage iliaque. La proc�edure demise en place d’un

nouveau stent �etait abandonn�ee. Dans un autre cas,

le stent pr�e-mont�e se dessertissait du ballon et

migrait dans le jambage iliaque. Le premier stent�etait d�eploy�e dans le jambage iliaque et la mise en

place correcte d’un second stent de Palmaz per-

mettait de r�esoudre l’endofuite de type I.

Succ�es th�erapeutique

Dans un cas, un stent de Palmaz �etait mis en place de

mani�ere prophylactique chez un patient pr�esentantun collet angul�e, conique et court. Le traitement de

l’endofuite de type I �etait un succ�es chez 16 des 17

patients, comme montr�e au niveau du Tableau II.

En tout, 15 endofuites de type I sur 17 �etaient not�eesimm�ediatement et trait�ees en perop�eratoire. Dans15 cas sur 15, on notait la r�esolution perop�eratoirede l’endofuite de type I. Deux endofuites de type I

li�ees �a unemigration du stent �etaient trait�ees et dansun cas (50%), il n’�etait pas possible de r�esoudrel’endofuite de type I. Ce cas d’�echec th�erapeutiquecorrespondait �a un patient pr�esentant des com-

orbidit�es m�edicales tr�es importantes et une conver-

sion chirurgicale ouverte �etait impossible. Dans

cette situation, le stent de Palmaz �etait consid�er�ecomme �etant la seule option restante pour ce

patient, meme si la probabilit�e de succ�es �etait con-sid�er�ee comme faible.

Caract�eristiques des collets aortiques

Lesmesuresmoyennes concernant les diam�etres descollets aortiques, les longueurs, et les angulations�etaient de 24 ± 4 mm, 17 ± 8 mm, et 38 ± 31 degr�es,respectivement. Elles sont r�esum�ees dans le TableauIII. La caract�eristique la plus fr�equente des collets

hostiles �etait une longueur de collet inf�erieure �a20mm dans 44% des cas. La seconde caract�eristiquela plus fr�equente �etait un collet conique dans 39%

des cas. Une angulation du collet >60� et un

diam�etre du collet >28 mm �etaient tous deux

observ�es chez 28% des patients. Seize an�evrysmes

sur 18 pr�esentaient des collets hostiles, comme

montr�e au niveau du Tableau IV. Dans plus de 50%

des cas, on notait au moins deux caract�eristiques decollet hostile.

Syst�emes implant�es

Comme montr�e au niveau du Tableau V, les corps

principaux des endoproth�eses utilis�ees incluaient

Page 4: Revue rétrospective de l’utilisation du stent de Palmaz dans les collets aortiques lors du traitement endovasculaire pour anévrysme

Tableau V. Implants : Corps principaux des

endoproth�eses et coiffes d’extension

ImplantNombre decas (pourcentage)

Corps principal d’endoproth�eseEndologix Powerlink 9/18 (50)

Gore Excluder 6/18 (33)

Cook Zenith 2/18 (11)

Medtronic Talent 1/18 (6)

Coiffes d’extension proximale 8/18 (44)

Une coiffe 5/18 (28)

Deux coiffes 3/18 (17)

Tableau VI. Endofuites lors du suivi

EndofuiteImm�ediate(pourcentage)

Moyen termedmoyenne254 jours (pourcentage)

Type I 1/17 (6) 1/17 (6)

Type II 4/18 (22) 1/18 (6)

786 Farley et al. Annales de chirurgie vasculaire

l’Endologix Powerlink (9/18), la Gore Excluder

(6/18), la Cook Zenith (2/18), et laMedtronic Talent

(1/18). En tout, 11 coiffes aortiques d’extension

proximale �etaient utilis�ees chez huit patients (44%).

Huit coiffes �etaient mises en place initialement afin

de tenter de r�esoudre les endofuites de type I. Une

coiffe �etait mise en place avant d�eploiement de

l’endoproth�ese aortique principale suivant une ‘‘kilttechnique’’.12 Apr�es mise en place d’un stent de

Palmaz, le collet aortique se redressait dans deux

cas, augmentant la zone d’ancrage proximale dis-

ponible. Une deuxi�eme coiffe aortique proximale�etait mise en place dans deux cas.

Suivi

Seize endofuites de type I sur 17 demeuraient

trait�ees lors du suivi, comme montr�e au niveau du

Tableau VI. L’endofuite de type I persistante �etaitsurveill�ee pendant deux ans sans modification du

diam�etre du sac an�evrysmal. Quatre endofuites de

type II �etaient observ�ees chez les 18 patients (dont le

cas de mise en place prophylactique d’un stent de

Palmaz) et trois disparaissaient sur le suivi par

imagerie. A ce jour, aucune endofuite de type II n’a

n�ecessit�e d’intervention. Le suivi moyen �etait de

256 jours.

DISCUSSION

Ces r�esultats font �etat de notre exp�erience de la mise

en place de stents de Palmaz dans les zones

d’ancrage proximale lors d’EVAR.

D’un point de vue technique, la mise en place

d’un stent de Palmaz dans la zone d’ancrage proxi-

male �etait un succ�es dans une large majorit�e de cas

(94%). Dans un cas, le largage du stent dans la

zone d’ancrage proximale n’�etait pas possible

car le passage de l’introducteur conduisait �a une

migration proximale de la proth�ese. Dans ce cas,

l’endoproth�ese �etait repositionn�ee �a l’aide d’un

ballon aortique compliant et la mise en place du

stent de Palmaz �etait abandonn�ee. Dans un second

cas, deux stents de Palmaz �etaient n�ecessaireslorsque le premier stent glissait d’un ballon de val-

vuloplastie et �etait largu�e dans le jambage iliaque

correspondant.

D’excellents r�esultats �etaient observ�es avec ce

traitement. Dans un cas sur 18, le but du traitement�etait la mise en place prophylactique d’un stent de

Palmaz pour pr�evenir une migration. Au cours du

suivi, aucune migration distale ou endofuite de

type I tardive n’�etait observ�ee. Dans 17 cas sur 18,

l’indication du stent de Palmaz �etait la prise en

charge d’une endofuite de type I proximale. En

excluant le patient chez qui la mise en place du stent

de Palmaz n’�etait pas techniquement faisable, nos

r�esultats d�emontrent un succ�es imm�ediat et�amoyen terme chez 15 patients sur 16. Le seul �echecth�erapeutique survenait chez une patiente ag�ee qui

pr�esentait une endofuite de type I tardive. En

pr�eop�eratoire, le collet aortique �etait consid�er�ecomme an�evrysmal jusqu’au niveau des art�eresr�enales et la probabilit�e de succ�es �etait consid�er�eecomme faible. Cependant, les comorbidit�es de la

patiente excluaient une conversion chirurgicale

ouverte et lamise en place d’un stent de Palmaz �etaittent�ee en dernier recours. Cette s�erie est en accord

avec les pr�ec�edents travaux de Dias et al. qui rappor-

taient la mise en place de 10 stents de Palmaz proxi-

maux chez 33 patients.9 Neuf stents �etaient mis en

place pour traiter des endofuites de type I en per-

op�eratoire et un stent �etait utilis�e pour traiter une

endofuite tardive. Ils concluaient que la mise

en place d’un stent de Palmaz �etait sure et efficace

pour traiter les endofuites de type I. Cependant,

cette s�erie incluait des endoproth�eses d’ancienne

g�en�eration, dont de nombreuses endoproth�eses surmesure. Les plus grandes s�eries de stents de Palmaz

dans les zones d’ancrage proximale se focalisaient

sur les collets �a anatomie d�efavorable avec stenting

prophylactique. Cox et al. mettaient en place 15

stents sur 19 de mani�ere prophylactique et 5 stents

sur 19 pour traiter une endofuite de type I.10 Ce

travail avait pour but de d�eterminer comment

minimiser les endofuites de type I tardives secon-

daires �a une migration de stent. Qu et Raithel rap-

portaient la mise en place de 83 stents de Palmaz

Page 5: Revue rétrospective de l’utilisation du stent de Palmaz dans les collets aortiques lors du traitement endovasculaire pour anévrysme

Vol. 25, No. 6, 2011 Revue r�etrospective du stent de Palmaz au niveau des collets aortiques 787

proximaux sur 117 cas, �egalement dans des indica-

tions prophylactiques.11 Au cours du suivi, quatre

stents de Palmaz �etaient mis en place pour endofuite

de type I proximale. L’indication du stenting pro-

phylactique dans leur cohorte �etait les patients �ahaut risque d’endofuite de type I. Ils concluaient

que les collets aortiques courts pouvaient etre trait�esefficacement par EVAR.

Sans surprise, des caract�eristiques hostiles �etaientfr�equemment not�ees au niveau des collets. Seize

patients sur 18 patients avaient au moins une

caract�eristique de collet hostile. En fait, plus de

40% des patients avaient au moins deux

caract�eristiques de collet hostile. Bien que nous ne

l’incluions pas dans cette s�erie, l’existence de calcifi-cations aortiques pourrait �egalement constituer une

caract�eristique de collet hostile jouant un role dans

la formation d’endofuites de type I.13 Les deux cas

dans lesquels des caract�eristiques hostiles n’�etaientpas pr�esentes mais n�ecessitaient la mise en place

d’un stent de Palmaz pr�esentaient des calcificationsconcentriques au niveau de la zone d’ancrage

proximale.

A partir de nos r�esultats, des conclusions sur

les performances des endoproth�eses sont difficiles.

Un biais de s�election existe car nous utilisions

r�eguli�erement l’endoproth�ese Gore Excluder ainsi

que le syst�eme Endologix Powerlink en cas de col-

let court du fait de sa fixation anatomique �a la

bifurcation aortique. D’importance cependant, la

mise en place d’un stent de Palmaz �etait utilis�eeen association avec diff�erentes endoproth�esesdisponibles et �etait efficace avec toutes. Cependant,

un nombre significatif de cas n�ecessitait la mise en

place de coiffes aortiques proximales, d�emontrant

que le traitement d’une endofuite de type I

n�ecessite d’autres manœuvres que la mise en place

d’un stent de Palmaz. De plus, l’introduction de

syst�emes de grands diam�etres ne semble pas affec-

ter l’utilisation des stents de Palmaz. Dans cette

s�erie, plusieurs patients �etaient trait�es avec des

nouveaux syst�emes de plus grands diam�etres,mais n�ecessitaient quand meme la mise en place

d’un stent de Palmaz pour obtenir un ancrage satis-

faisant sur l’angiographie.

Une diff�erence int�eressante de notre s�erie en

comparaison aux autres donn�ees pr�ealablement

publi�ees est qu’une majorit�e de cas n’avait pas de

fixation suprar�enale (14/18). Cox et al. rapportaient

19 cas en utilisant les endoproth�eses Cook Zenith et

Aneurx.10 Qu et Raithel utilisaient une fixation

suprar�enale dans 107 cas sur 117 avec le syst�eme

Endologix Powerlink et Dias et al. utilisaient une

fixation suprar�enale avec l’ensemble de leurs 33

cas.9,11 Dans notre strat�egie, la fixation suprar�enale

n’augmente pas la longueur de la zone d’ancrage.

De plus, la fixation suprar�enale, en particulier dans

les collets angul�es, peut orienter le syst�eme proxi-

mal dans l’axe de l’aorte suprar�enale et non dans

l’axe de la zone d’ancrage sous-r�enale. Nous utili-

sions de courts stents de Palmaz (29 mm) pour

ajouter de la force radiale et am�eliorer le contact

entre l’aorte et l’endoproth�ese au niveau de la zone

d’ancrage. Le stent de Palmaz �etant relativement

court, il peut etre positionn�e dans l’axe de la zone

d’ancrage aortique sous-r�enale, et avec l’expansionau ballon, le stent de Palmaz peut corriger ou

am�eliorer l’orientation proximale de l’endo-

proth�ese, cr�eant d’avantage de contact entre l’aorte

et l’endoproth�ese. Egalement, notre pratique est de

d�eployer le stent de Palmaz dans l’endoproth�ese et

non dans l’aorte native. Nous croyons que cela

minimise le risque de l�esion aortique et permet une

expansion radiale maximale du stent de Palmaz

dans la zone d’ancrage.

Bien que la significativit�e des endofuites de type I

proximalesdemeurepeuclaire puisqu’il a�et�e sugg�er�eque certaines endofuites de type I proximales pou-

vaient se r�esoudre spontan�ement lors du suivi scan-

nographique,14 des manœuvres suppl�ementaires

perop�eratoires, comme une nouvelle angioplastie au

ballonnet, la mise en place d’une coiffe d’extension

ou d’un stent de Palmaz, �etaient consid�er�ee comme

des options standards dans le traitement des endo-

fuites de type I.9-11,14-17 Un consensus international

d’experts rapportait que les endofuites de type I

avaient de ‘‘s�erieuses cons�equences, meme lorsque

l’ancrage semblait etre finalement acquis.’’18Deplus,

des donn�ees sugg�erent que les patients ayant des

endofuites de type I �etaient plus susceptibles d’avoirune croissance du sac15 et pouvaient plus fr�equem-

ment pr�esenter une rupture.19 Pour ces raisons, nousavions une approche agressive, incluant la mise en

place d’un stent de Palmaz, lors du traitement des

endofuites de type I. Egalement, cette s�erie incluait

les patients sans caract�eristique de collet hostile qui

avaient un stent de Palmaz pour endofuite de type I,

sugg�erant un role du stent de Palmaz chez les patients�a anatomie favorable. Mais, comme cela �etaitattendu, le stent de Palmaz �etait utilis�e le plus sou-

vent chez les patients pr�esentant des caract�eristiquesd�efavorables. Avec les avanc�ees technologiques

d’EVAR et l’exp�erience, les cliniciens continuent �aexplorer les limites du traitement. Quand est-ce

qu’un collet aortique est vraiment ‘‘trop hostile’’

pourEVAR?Ces patients auraient-ils plutot b�en�efici�edu traitement ouvert �a la place? Notre s�erie n’a pas

assez de puissance et manque de suivi �a long terme

pour r�epondre �a ces questions fondamentales. Il est

possible que ces questions disparaissent avec le

Page 6: Revue rétrospective de l’utilisation du stent de Palmaz dans les collets aortiques lors du traitement endovasculaire pour anévrysme

788 Farley et al. Annales de chirurgie vasculaire

d�eveloppement des endoproth�eses fenetr�ees et

branch�ees.

CONCLUSION

Nos r�esultats sugg�erent qu’EVAR peut etre utilis�e encas de collet hostile, sachant que le stent de Palmaz

peut traiter les endofuites proximales de type I

avec succ�es, si les patients et les traitements

suppl�ementaires sont s�electionn�es correctement.

R�EF�ERENCES

1. Dotter CT. Transluminally placed coilspring endarterial tube

grafts: long term patency in canine popliteal artery. Invest

Radiol 1969;4:329-332.

2. Laborde JC, Parodi JC, Clem MF, et coll. Intraluminal bypass

of abdominal aortic aneurysm: feasibility study. Radiology

1992;185-190.

3. Lawrence DD Jr, Charnsangavej C, Wright KC, et coll. Per-

cutaneous endovascular graft: experimental evaluation.

Radiology 1987;163:357-360.

4. Balko A, Piasecki GJ, Shah DM, et coll. Transfemoral pla-

cement of intraluminal polyurethane prosthesis for abdo-

minal aortic aneurysm. J Surg Res 1986;40:305-309.

5. Parodi JC, Palmaz JC, Barone HD. Transfemoral intralumi-

nal graft implantation for abdominal aortic aneurysms. Ann

Vasc Surg 1991;5:491-499.

6. Moore WS, Vescera CL. Repair of abdominal aortic aneu-

rysm by transfemoral endovascular graft placement. Ann

Surg 1994;220:331-341.

7. Blum U, Langer M, Spillner G, et coll. Abdominal aortic

aneurysms: preliminary technical and clinical results with

transfemoral placement of endovascular self-expanding

stent-grafts. Radiology 1996;198:25-31.

8. Stanley BM, Semmens JB, Mai Q, et coll. Evaluation for

patient selection guidelines for endoluminal AAA repair

with the zenith stent-graft: the Australasian experience. J

Endovasc Ther 2001;8:457-464.

9. Dias NV, Resch T, Malina M, et coll. Intraoperative proximal

endoleaks during AAA stent-graft repair: evaluation of risk

factors and treatment with Palmaz stents. J Endovascular

Ther 2001;8:268-273.

10. Cox DE, Jacobs DL, Motaganahalli RL, et coll. Outcomes of

endovascular AAA repair in patients with hostile neck

anatomy using adjunctive balloon-expandable stents. Vasc

Endovascular Surg 2006;40:35-40.

11. Qu L, Raithel D. Experience with the Endologix Powerlink

endograft in endovascular repair of abdominal aortic aneu-

rysms with short angulated necks. Perspect Vasc Surg

Endovasc Ther 2008;20:158-166.

12. Minion DJ, Yancey A, Patterson DE, et coll. The endowedge

and kilt to achieve additional juxtarenal seal during

deployment of the gore excluder endoprosthesis. Ann Vasc

Surg 2006;20:472-477.

13. Petrik PV, Moore WS. Endoleak following endovascular

repair of abdominal aortic aneurysm: the predictive value of

preoperative anatomic factorsda review of review of 100

cases. J Vasc Surg 2001;33:739-744.

14. Sampaio SM, Shin SH, Panneton JM, et coll. Intraoperative

endoleak during EVAR: frequency, nature and significance.

Vasc Endovascular Surg 2009;43:352-359.

15. van Marrewijk C, Buth J, Harris P, et coll. Significance of

endoleaks after endovascular repair of abdominal aortic

aneurysms: the EUROSTART experience. J Vasc Surg

2002;35:461-473.

16. Abbruzzese TA, Kwolek CJ, Brewster DC, et coll. Outcomes

following endovascular abdominal aortic aneurysm repair

(EVAR); an anatomic and device-specific analysis. J Vasc

Surg 2008;48:19-28.

17. Chung J, Corriere MA, Milner R, et coll. Midterm results of

adjunctive neck therapies performed during elective infra-

renal aortic aneurysm repair. J Vasc Surg 2010;52:

1435-1441.

18. Veith FJ, Baum RA, Ohki T, et coll. Nature and significance

of endoleaks and endotension: summary of opinions

expressed at an international conference. J Vasc Surg

2002;35:1029-1035.

19. Matsumura JS, Pearce WH, McCarthy WJ, et coll. Reduction

in aortic aneurysm size: early results after endovascular graft

placement. EVT investigators J Vasc Surg 1997;25:113-123.