Référentiel pour un Système de Management des Gaz à Effet ... · La version 1 du référentiel et des outils SM-GES a été développée de Mars 2012 à Août 2013 par les mem

Système de Management des Gaz à Effet de Serre

Référentiel pour la mise en place d’un SM-GES

Version 2 du 5 janvier 2015

Système de Management des Gaz à Effet de Serre - V2

2 Association Bilan Carbone - 2015

L’ABC en bref : L’Association Bilan Carbone (ABC) est la structure porteuse du Bilan

Carbone® en France et à l’international depuis octobre 2011. Rassemblant des acteurs des

secteurs privé et public, elle développe le Bilan Carbone® et le SM-GES, en accentuant

notamment l’approche managériale et stratégique.

L’ABC et ses partenaires travaillent ainsi à construire et diffuser les solutions

méthodologiques et opérationnelles propres à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre

(GES) pour soutenir la transition vers une société sobre en carbone.


Association Bilan Carbone - 2015 3

Le SM-GES de l’ABC est soutenu techniquement et financièrement par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie

(ADEME)

Le SM-GES de l’ABC est soutenu par le Ministère de l’Écologie, du

Développement Durable et de l’Énergie (MEDDE)



Sommaire

Membres de l’ABC ayant participé à la réalisation du SM-GES ........................................... 6

Organismes ayant participé à l’expérimentation du SM-GES .............................................. 7

Avant-propos .................................................................................................................... 8

Ce qui change avec la version 2 ......................................................................................... 9

Liste des outils SM-GES ................................................................................................... 10

Introduction ................................................................................................................... 11

1. Objet général, domaine d’application et structure .................................................... 12

1.1. Objet général ............................................................................................................. 12

1.2. Domaine d’application............................................................................................... 12

1.3. Structure .................................................................................................................... 13

2. Références et définitions.......................................................................................... 13

2.1. Références ................................................................................................................. 13

2.2. Définitions .................................................................................................................. 13

3. Exigences du SM-GES ............................................................................................... 14

3.1. Exigences générales du SM-GES ................................................................................ 14

3.2. Politique de management des émissions de GES ...................................................... 14

3.3. Planification (Plan) ..................................................................................................... 15

3.3.1. Comptabilisation des émissions ......................................................................... 15

3.3.2. Exigences légales et engagements volontaires .................................................. 16

3.3.3. Objectifs de réduction et plans d’actions ........................................................... 17

3.4. Mise en œuvre (Do) ................................................................................................... 18

3.4.1. Ressources .......................................................................................................... 18

3.4.2. Compétences et formations ............................................................................... 18

3.4.3. Sensibilisation ..................................................................................................... 18

3.4.4. Communication .................................................................................................. 19

3.4.5. Documentation ................................................................................................... 20

3.5. Suivi et contrôle (Check) ............................................................................................ 20

3.5.1. Suivi des émissions de GES et des objectifs ........................................................ 20

3.5.2. Évaluation de la conformité ............................................................................... 21

3.5.3. Actions correctives .............................................................................................. 21

3.5.4. Audit interne ....................................................................................................... 22

3.6. Revue de direction (Act) ............................................................................................ 23



Annexe 1 : Récapitulatif des dates et fréquences de suivi ................................................ 25

Annexe 2 : Note sur la compensation carbone volontaire ................................................ 26

Votre contact à l’ABC : [email protected] .................................. 30



Membres de l’ABC ayant participé à la réalisation du SM-GES

La version 1 du référentiel et des outils SM-GES a été développée de Mars 2012 à Août 2013

par les membres de l’ABC rassemblés dans un groupe de travail.

Ils ont ensuite été amélioré à partir de l’analyse des retours d’expériences des 32

organisations ayant participés à l’expérimentation d’octobre 2013 à octobre 2014. Ce travail

a permis la publication de la présente version 2 du référentiel et des outils SM-GES.

Les membres de l’ABC ayant participé à ce travail sont :

APC - Agence Parisienne du Climat (Anne Ged, Quentin Perroit) - http://www.apc-paris.com/

APCC - Association des Professionnel en Conseil Carbone (Caroline Louis, Guillaume Neveux,

Thierry Fornas, Véronique Andrzejewski) - http://www.apc-carbone.fr/

Association REUNIR (Emilie Choulant) - http://www.reunir.org/

Avenir Climatique

(Charles Adrien Louis, Emmanuel Risler, Julien Barthes) - http://avenirclimatique.org/

CEREN - Centre d’Études et de Recherches Économiques sur l’Énergie

(Jean-Yves Katz, Sonia Turki) - http://www.ceren.fr/

CINOV - Fédération des syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de

l'Ingénierie et du Numérique - (Gérard Descamps, Idriss Kathrada) - http://www.cinov.fr/

CITEPA - Centre Interprofessionnel Technique d'Étude de la Pollution Atmosphérique

(Julien Vincent, Laëtitia Serveau) - http://www.citepa.org/

EDF (Jean-Luc Lubawy) - http://www.edf.com/

EVESA (Laureline Germain) - http://www.evesa.fr/

FEDENE - Fédération des Services Énergie Environnement

(Antoine Hochar, Laura Cassowitz) - http://www.fedene.fr/

GDF SUEZ Énergie France (Frédéric Aguilé, Sandra Payet) - http://www.gdfsuez.com/

http://www.apc-paris.com/

http://www.apc-carbone.fr/

http://www.reunir.org/

http://avenirclimatique.org/

http://www.ceren.fr/

http://www.cinov.fr/

http://www.citepa.org/

http://www.edf.com/

http://www.evesa.fr/

http://www.fedene.fr/

http://www.gdfsuez.com/



Organismes ayant participé à l’expérimentation du SM-GES

En octobre 2013, parallèlement au lancement officiel de la version 1 du référentiel SM-GES

et des outils associés, l’ABC a rassemblé 32 organismes qui l’ont utilisé pendant 1 an afin :

De structurer le management de leurs émissions de GES ;

De faire parvenir à l’ABC leur retour d’expérience régulier de manière à perfectionner

le SM-GES.

Cette expérimentation a été soutenue techniquement et financièrement par l’ADEME.

Les organismes ayant participé à cette expérimentation sont :

Entreprises de secteurs d’activité et de tailles variés : Bolloré Logistics, Bouygues

Construction, Cofely Endel GDF SUEZ, Eurovia, France Télévisions, Gemalto, Groupe

Beaumanoir, Groupe Chèque Déjeuner, Groupe Imprimerie Nationale, Groupe SNI,

Hager Electro, Laboratoires M&L pour le Groupe L’Occitane, Mr Bricolage, MGEN,

RATP, SEPPIC, SITA France, Système U Nord-Ouest, Terre d'oc, Thomas Cook, Veolia

Eau

Établissements d’enseignement : MINES ParisTech, Polytech Annecy-Chambéry,

Université de Liège

Collectivités locales : Nantes Métropole, Région Auvergne, Région Ile-de-France, Ville

du Havre

Administrations/Institutions : Agence Régionale de Santé Nord – Pas-de-Calais,

Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (MEDDE),

Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE)

Ce travail d’amélioration continue a permis d’aboutir à la présente version 2 du référentiel

SM-GES et des outils associés.



Avant-propos

Le terme « Système de Management des Gaz à Effet de Serre » ou « SM-GES » peut désigner

l’un des éléments suivants développés par l’ABC :

Le présent référentiel qui présente les exigences permettant d’intégrer la gestion des

émissions de GES dans le management de tout type d’organisme (entreprises,

collectivités locales, administrations, associations, etc.) ;

Les outils associés au présent référentiel qui visent à aider sa mise en œuvre

opérationnelle ;

La formation ayant pour objectif d’apporter les compétences nécessaires à

l’utilisation du présent référentiel et de ses outils associés.

L’ensemble de ces éléments sont la propriété exclusive de l’ABC et ne peuvent être utilisés

ou diffusés sans son autorisation.

Le présent référentiel SM-GES est disponible publiquement sur le site de l’ABC.

Afin de garantir leur bonne utilisation, les outils associés au présent référentiel sont

disponibles uniquement après avoir suivi la formation SM-GES.



Ce qui change avec la version 2 À partir des retours d’expériences obtenus dans le cadre de l’expérimentation du SM-GES

(d’octobre 2013 à octobre 2014), l’ensemble des composantes du SM-GES ont été mis jour

avec cette version 2 :

Référentiel SM-GES :

o Ajout d’une plus grande marge de manœuvre concernant la communication

externe en indiquant que ce qui est à communiquer correspond à « tout ou

partie » des éléments listés en 3.4.4.

o Précision des rythmes à suivre pour la phase de suivi, avec notamment l’ajout

de l’Annexe 1

Outils SM-GES :

o Mise à jour de l’ensemble des outils de la version 1

o Création des outils suivants :

Présentation PowerPoint

Vidéo de présentation

Étapes pour la mise en place d’un SM-GES

Rôle des différents acteurs internes

Trame-type pour les procédures

Argumentaire pour convaincre la Direction

Grille qualitative de performance sur le Scope 3

Financement possibles des actions de réduction

Moyens d’animation ludique en interne

Procédure-type pour la gestion de la documentation

Formation SM-GES :

o Mise à jour de l’ensemble du contenu de manière à intégrer les modifications

apportées au référentiel et aux outils dans leur version 2.



Liste des outils SM-GES

L’application opérationnelle du présent référentiel est facilitée par un ensemble d’outils

(accessibles en suivant la formation SM-GES).

La version 2 du SM-GES est composée des outils suivants (répartis par thématique) :

Présentation du SM-GES :

o Plaquette recto-verso de présentation

o Présentation PowerPoint

o Vidéo de présentation

Pilotage du SM-GES :

o Tableau de bord des exigences

o Étapes pour la mise en place d’un SM-GES

o Rôle des différents acteurs internes

o Trame-type pour les procédures

Analyse des parties prenantes :

o Outil d’aide à l’analyse des parties prenantes

Engagement de la Direction :

o Argumentaire pour convaincre la Direction

o Trame d’engagement type de la Direction

Plans d’actions :

o Guide pour la définition et la mise en place du plan d’actions

o Outil pour le choix des actions de réduction

o Outil pour la formalisation et le suivi du plan d’actions

o Grille qualitative de performance sur le Scope 3

Ressources :

o Financement possibles des actions de réduction

Communication :

o Guide pour la communication interne et externe

o Outil de pilotage de la communication

o Moyens d’animation ludique en interne

o Trame de rapport-type SM-GES

Documentation :

o Tableau de bord de la documentation

o Procédure-type pour la gestion de la documentation

Suivi des émissions de GES :

o Guide pour le suivi des émissions de GES



Introduction Face au défi que représente la lutte contre le changement climatique, nombre d’acteurs de

nos sociétés ont mis en place, de façon volontaire ou dans le cadre d’exigences

réglementaires, différents mécanismes de comptabilisation, de reporting, de gestion, de

compensation et de communication autour de leurs émissions de GES.

Le passage de la comptabilisation à la mise en œuvre d’une stratégie globale de réduction

est un levier majeur dont disposent les organisations pour s’adapter au mieux aux enjeux

économiques du changement climatique.

Ainsi, le présent référentiel propose aux organismes souhaitant mettre en place une

politique de management des émissions de GES un ensemble d’exigences structurées, tirées

d’exemples des meilleures pratiques identifiées.

Il propose d’organiser les différents éléments essentiels au management des émissions de

GES en un système suivant le modèle PDCA (Plan-Do-Check-Act) de l’amélioration continue.

Il se veut directement intégrable dans les autres systèmes de management

environnemental, de l’énergie ou de la qualité.

Le présent référentiel, conformément à la philosophie du Bilan Carbone®, se veut à la fois

simple d’accès afin de faciliter l’engagement des organismes dans le management des GES,

pragmatique de manière à garantir son opérationnalité, et exigeant pour permettre une

réduction significative des émissions de GES.

Le principe d’amélioration continue sera appliqué au présent référentiel qui évoluera à partir

des utilisations qui en seront faites par les organismes. Son objectif à long terme est de faire

converger les bonnes pratiques de management et de conduire à une réduction des

émissions de GES toujours plus efficace.

La notion de situation d’urgence en matière de management des émissions de GES, ainsi que

celle d’adaptation aux effets du changement climatique ne sont pas considérées dans ce

référentiel mais peuvent représenter des enjeux importants à prendre en compte pour

certains organismes.

À terme, les SM-GES mis en place à l’aide du présent référentiel pourront être certifiés par

un tiers indépendant.



1. Objet général, domaine d’application et structure

1.1. Objet général

Le présent référentiel propose des exigences visant à rendre la maîtrise et la gestion des

émissions de GES des organismes efficace et transparente, et à conduire à leur réduction en

mettant en œuvre des plans d’actions, en intégrant les différentes parties prenantes de

façon active ainsi qu’en s’attachant à répondre aux exigences légales et engagements

volontaires auxquels les organismes souscrivent.

1.2. Domaine d’application

Le présent référentiel :

s’applique à tous les organismes souhaitant définir, documenter, mettre en œuvre,

tenir à jour, améliorer de façon continue et faire vérifier un SM-GES,

s’applique à tous les organismes souhaitant approfondir le volet GES de leur système

de management de l’environnement, de l’énergie ou de la qualité,

recouvre toutes les sources d’émissions de GES : directes et indirectes, amont et

aval, identifiées dans le périmètre opérationnel de l’organisme tel que défini au

chapitre 4.2 de la norme internationale ISO 14064-1:2006,

est compatible avec les exigences et lignes directrices des familles de normes ISO

14000, ISO 50000 et ISO 9000 ainsi qu’avec la méthodologie et les outils Bilan

Carbone®.

Nota Bene : Si certaines exigences du présent référentiel sont déjà satisfaites par

l’organisme dans le cadre de son système de management général ou de tout autre

système de management (de l’environnement, de la qualité, de l’énergie, …), il est possible

d’uniquement y faire référence, plutôt qu’effectuer un travail en doublon.

Dans ce cas, le présent référentiel n’a pas vocation à ajouter une strate de management

supplémentaire mais bien à compléter le système de management existant de l’organisme.

De manière générale, le principe de « se conformer ou expliquer » est applicable dans le

cadre de l’utilisation du présent référentiel : l’organisme peut ne pas satisfaire une ou

plusieurs exigences du présent référentiel à condition de justifier ses choix.



1.3. Structure

Le référentiel comprend deux niveaux d’exigence :

le niveau d’exigence minimal permet aux organismes de mettre en place un SM-GES

efficace et fonctionnel ;

le niveau d’exigence optionnel permet aux organismes de mettre en place un SM-GES

d’excellence reposant sur les meilleures pratiques identifiées.

Les exigences optionnelles décrites dans le présent référentiel sont précédées d’une lettre

en majuscule.

2. Références et définitions

2.1. Références

Les documents de référence suivants peuvent aider à l'application du présent document :

Guide méthodologique Bilan Carbone® : objectifs et principes de comptabilisation

ISO 14001:2004, Systèmes de management environnemental - Exigences et lignes

directrices pour son utilisation

ISO 14064-1:2006, Gaz à effet de serre - Partie 1 : Spécifications et lignes directrices,

au niveau des organismes, pour la quantification et la déclaration des émissions et

des suppressions des gaz à effet de serre

Le code de bonnes pratiques d’ICROA (International Carbon Reduction and Offset

Alliance) sur la compensation volontaire

2.2. Définitions

Les termes et définitions utilisés dans le présent référentiel font directement référence à

ceux utilisés dans les documents de référence cités précédemment. Cela s’applique

notamment pour les termes suivants : année de référence, compensation carbone, gaz à

effet de serre, organisme, périmètre organisationnel, périmètre opérationnel, scope 1, scope

2, scope 3.

En complément, le présent référentiel utilise les termes suivants :



a) Facteur d’émission élémentaire

Facteur d’émission correspondant à une émission directe de GES.

Par exemple, le facteur d’émission de la combustion du gasoil est un facteur

d’émission élémentaire, alors que le facteur d’émission de la fabrication d’un

véhicule n’en est pas un. En effet ce dernier résulte de l’agrégation de différents

facteurs d’émissions élémentaires appréhendés grâce à une analyse complète du

cycle de fabrication.

b) Intensité carbone

Émissions de GES rapportées à une donnée pouvant caractériser partiellement ou

intégralement l’activité considérée.

Par exemple, cette donnée peut être le chiffre d’affaires ou le budget, le nombre

d’unités produites ou d’employés.

c) Potentiel technique de réduction

Réduction des émissions de GES possible suite à l’utilisation d’une nouvelle

technologie ou d’un changement de pratique, indépendamment de toute autre

considération (coût, faisabilité, …).

3. Exigences du SM-GES

3.1. Exigences générales du SM-GES

L’organisme doit définir, documenter si nécessaire, mettre en œuvre, tenir à jour et

améliorer de façon continue un SM-GES conformément aux exigences minimales, et

optionnelles auxquelles il souhaite se conformer, du présent référentiel.

L’organisme doit définir, documenter et justifier le périmètre organisationnel sur lequel il

souhaite appliquer son SM-GES.

L’organisme doit définir, documenter et justifier les exigences optionnelles du présent

référentiel auxquelles il souhaite se conformer dans le cadre de son SM-GES.

3.2. Politique de management des émissions de GES La direction à son plus haut niveau doit définir la politique de management des émissions de

GES de l’organisme sur l’ensemble du périmètre organisationnel sur lequel son SM-GES

s’applique. Cette politique doit :

a) comporter une présentation de l’organisme et de ses motivations à travailler sur le

management de ses émissions de GES,

b) comporter un engagement d’amélioration continue,



c) comporter un engagement de conformité aux exigences légales, relatives à ses

émissions de GES, applicables dans chaque pays d’implantation,

d) comporter un engagement de conformité aux engagements volontaires, relatifs à ses

émissions de GES, auxquels l’organisme a souscrit, et notamment auprès de ses

parties prenantes,

e) être documentée, mise en œuvre et tenue à jour,

f) être communiquée à toutes les parties prenantes internes.

Exigences optionnelles

La politique de management des émissions de GES de l’organisme doit :

A. être disponible de manière publique,

B. être signée par l’ensemble de l’équipe de direction,

C. être intégrée dans la stratégie générale de l’organisme.

D. La direction à son plus haut niveau s’engage à prendre en compte systématiquement le

critère carbone dans ses décisions.

3.3. Planification (Plan)

3.3.1. Comptabilisation des émissions

L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour

comptabiliser l’ensemble de ses émissions de GES, qu’elles soient directes ou indirectes

(scope 1, 2 et 3 au sens de la norme ISO 14064-1:2006). Ce (ces) procédures doit (doivent)

permettre de :

a) définir ses choix méthodologiques de comptabilisation de GES,

b) définir son périmètre organisationnel sur lequel il comptabilise ses émissions de GES,

c) définir son périmètre opérationnel sur lequel il comptabilise ses émissions de GES,

d) définir les données nécessaires à collecter.

Si l’organisme souhaite exclure une ou plusieurs sources d’émissions de sa comptabilité, il

devra alors justifier ses choix.

Si l’organisme souhaite réaliser un ou plusieurs échantillonnages, il devra alors justifier la

représentativité de ses échantillons.




L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) permettant

de réaliser la comptabilisation de ses émissions de GES :

E. en ayant un recours minimal à des échantillonnages sur son périmètre

organisationnel,

F. en utilisant les méthodes donnant les résultats avec la meilleure précision et en ayant

un recours minimal à des extrapolations et des approximations sur son périmètre

opérationnel,

G. en utilisant des facteurs d’émissions les plus précis possibles pour les postes

d’émissions les plus significatifs, en se rapprochant des facteurs d’émissions

élémentaires notamment.

H. L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s)

permettant de faire vérifier par un tiers la comptabilisation de ses émissions de GES, et

notamment les périmètres considérés, les données d’activités utilisées, les facteurs

d’émissions utilisés et les calculs effectués.

3.3.2. Exigences légales et engagements volontaires

L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour :

a) identifier les exigences légales, relatives à ses émissions de GES, applicables dans

chaque pays d’implantation,

b) identifier les engagements volontaires, relatifs à ses émissions de GES, auxquels il a

souscrit, et notamment auprès de ses parties prenantes.


L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour :

I. faire vérifier par un tiers sa conformité aux exigences légales, relatives à ses

émissions de GES, applicables dans chaque pays d’implantation,

J. faire vérifier par un tiers sa conformité aux engagements volontaires, relatifs à ses

émissions de GES, auxquels l’organisme a souscrit, et particulièrement dans le cas

d’un recours à la compensation carbone.



3.3.3. Objectifs de réduction et plans d’actions

L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour des objectifs de réduction et un ou

plusieurs plans d’actions de réduction de ses émissions de GES à partir de la politique de

management de ses émissions de GES, la comptabilisation de ses émissions de GES, et des

exigences légales applicables et aux engagements volontaires, relatifs à ses émissions de

GES, auxquels il a souscrit.

Les objectifs de réduction doivent être de deux types :

a) un objectif global de réduction de l’intensité carbone sur 3 ans portant sur

l’ensemble du périmètre considéré et qui doit être chiffré, sans prendre en compte le

recours à de la compensation carbone,

b) les objectifs opérationnels spécifiques déclinés de l’objectif global.

Les objectifs de réduction doivent être établis par rapport à une année donnée, dite de

référence, et être cohérents avec la politique de management des émissions de GES.

Afin d’atteindre ces objectifs de réduction, le ou les plans d’actions doivent :

a) être défini(s) sur une période d’au moins 3 ans,

b) avoir un (des) pilote(s),

c) comporter les moyens humains nécessaires,

d) comporter l’analyse des moyens financiers nécessaires à leur mise en œuvre,

e) comporter le(s) calendrier(s) de mise en place.


Les objectifs de réductions doivent :

K. être positionnés par rapport aux potentiels techniques de réduction,

L. être basés sur différents scénarios de réduction, en considérant notamment des

objectifs nationaux et volontaires de réduction.

M. L’organisme compense ses émissions résiduelles en respectant les meilleures pratiques au

niveau international comme par exemple celles présentées dans Le code de bonnes

pratiques d’ICROA (International Carbon Reduction and Offset Alliance).

Des informations complémentaires sont disponibles dans l’Annexe 1.



3.4. Mise en œuvre (Do)

3.4.1. Ressources

La direction à son plus haut niveau doit nommer un ou plusieurs représentant(s) en son sein

qui doit (doivent) s’assurer du bon fonctionnement du SM-GES, ainsi que rendre compte au

reste de la direction de la qualité du SM-GES. Ce dernier point est un prérequis indispensable

pour la « Revue de direction » (voir 3.6).

L’organisme doit identifier et satisfaire les besoins en termes de ressources financières,

organisationnelles, humaines et matérielles.

L’organisme doit définir les rôles et responsabilités de ces ressources humaines.

L’organisme doit conserver les enregistrements associés à ces ressources.

3.4.2. Compétences et formations

L’organisme doit s’assurer que son (ses) pilote(s) ai(en)t les compétences nécessaires

acquises par l’expérience ou suivi une formation minimale de type « Bilan Carbone® » avec

des éléments sur les enjeux du changement climatique, sur la méthodologie et sur

l’utilisation des outils de comptabilité utilisés, et de la façon de concevoir et de mettre en

place des plans d’actions.

L’organisme doit identifier les besoins en formation associés à son SM-GES, et les satisfaire,

ou mettre en place toute autre action permettant d’y répondre.

L’organisme doit conserver les enregistrements associés à ces compétences et formations.

3.4.3. Sensibilisation

L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) permettant

de sensibiliser les parties prenantes internes :

a) aux enjeux associés au changement climatique et à la finitude des énergies fossiles,

b) aux impacts réels ou potentiels de leurs activités au regard de ces enjeux, et aux

bénéfices associés à l’amélioration de leurs pratiques,

c) à l’importance de la conformité à la politique de management des émissions de GES,

aux procédures et aux exigences du SM-GES,

d) à leurs rôles et responsabilités pour réaliser la conformité à ces exigences.

Les points b), c) et d) peuvent être couverts en respectant les exigences de la partie 3.4.4.

« Communication ».



Exigence optionnelle

N. L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s)

permettant de sensibiliser les parties prenantes externes aux enjeux a), b), c) et d) décrits

précédemment.

3.4.4. Communication

Au sujet de ses émissions de GES et du management de ces dernières, l’organisme doit

établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour :

a) communiquer aux parties prenantes internes les éléments suivants :

- au sujet de la comptabilisation de ses émissions de GES : périmètre

organisationnel, périmètre opérationnel, méthodologie et facteurs

d’émissions utilisés, résultats complets par postes d’émissions, et intensité

carbone,

- ses objectifs de réduction et son ou ses plan(s) d’actions,

- les résultats du suivi de ses émissions, de ses objectifs de réduction et de son

ou ses plan(s) d’actions, lorsque ce dernier a été réalisé.

b) communiquer aux parties prenantes externes, lorsque ces dernières le demandent,

tout ou partie des éléments suivants :

- au sujet de la comptabilisation de ses émissions de GES : périmètre

organisationnel, périmètre opérationnel, méthodologie et facteurs

d’émissions utilisés, résultats complets par postes d’émissions, et intensité

carbone,

- ses objectifs de réduction et son ou ses plan(s) d’actions,

- les résultats du suivi de ses émissions, de ses objectifs de réduction et de son

ou ses plan(s) d’actions, lorsque ce dernier a été réalisé.


Au sujet de ses émissions de GES et de son management de ces dernières, l’organisme doit

établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour :

O. communiquer aux parties prenantes internes toutes les informations disponibles,

P. communiquer aux parties prenantes externes toutes les informations disponibles.

Q. L’organisme réalise un benchmark sur les pratiques de management des émissions de GES

de son secteur d’activité, en association avec ses parties prenantes externes.



3.4.5. Documentation

L’organisme doit s’assurer de la maitrise de la documentation associée à son SM-GES. Cette

documentation doit comprendre :

a) la politique de management de ses émissions de GES,

b) la description des principaux éléments et du périmètre d’application du SM-GES,

c) les documents, avec leurs procédures associées, exigés par le présent référentiel, et

notamment :

1. la comptabilisation de ses émissions de GES,

2. les exigences légales applicables et aux engagements volontaires, relatifs à ses

émissions de GES, auxquels il a souscrit,

3. les objectifs et plans d’actions de réduction,

4. les enregistrements des ressources, compétences et formations.

d) les enregistrements, y compris leurs procédures associées, exigés dans les parties 3.5

et 3.6 du présent référentiel.

L'objet de ce paragraphe est de s'assurer que les organismes créent des documents et les

tiennent à jour de façon suffisante pour mettre en œuvre le SM-GES. Cependant, il convient

que la préoccupation principale des organismes soit la mise en œuvre efficace du SM-GES et

la réduction des émissions de GES, et non un système complexe de maîtrise des documents.

3.5. Suivi et contrôle (Check)

3.5.1. Suivi des émissions de GES et des objectifs

L’organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour suivre

périodiquement ses émissions de GES et ses objectifs. Ce suivi doit se faire au moins une fois

tous les 3 ans.

Cette (ces) procédure(s) doit (doivent) inclure la définition d’indicateurs de suivi de la

performance et de contrôles de la conformité aux objectifs de réduction. Ces indicateurs de

suivi doivent être définis en cohérence et au même moment que la définition des objectifs et

du ou des plans d’actions.

Le suivi porte :

a) sur les émissions de GES,

b) sur l’évaluation des effets du (des) plan(s) d’actions mis en œuvre à périmètre

constant permettant d’établir le taux d’avancement sur les objectifs et le(s) plan(s)

d’actions.



Ce suivi doit porter sur le même périmètre organisationnel que celui défini au 3.3.1

« Comptabilisation des émissions » et avec des méthodes d’évaluation comparables.

L’organisme doit analyser l’écart entre l’évaluation des effets du (des) plan(s) d’actions et

l’évolution des émissions entre l’année de référence et l’année de suivi considérée.

L'organisme doit conserver les enregistrements associés aux suivis périodiques des

émissions et des objectifs.

Exigence optionnelle

R. L’organisme doit effectuer le suivi de ses émissions de GES et de ses objectifs au moins

annuellement.

3.5.2. Évaluation de la conformité

L'organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour évaluer

périodiquement sa conformité aux objectifs de réduction qu’il s’est fixés, aux exigences

légales applicables et aux engagements volontaires, relatifs à ses émissions de GES, auxquels

il a souscrit.

La fréquence de l’évaluation de la conformité doit être cohérente avec celle du suivi des

émissions de GES et des objectifs, ainsi qu’avec celle des exigences légales et engagements

volontaires.

L'organisme doit conserver les enregistrements associés à ces évaluations périodiques.

3.5.3. Actions correctives

Suite à l’évaluation de la conformité, l'organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour

une (des) procédure(s) permettant d’entreprendre des actions correctives en cas de non-

conformité(s). Cette (ces) procédure(s) doit (doivent) permettre de :

a) analyser la(les) non-conformité(s) afin de la(les) corriger et d’éviter qu’elle(s) ne se

reproduise(nt),

b) définir et mettre en œuvre des actions correctives de réduction des émissions de

GES,

c) enregistrer les résultats des actions correctives mises en œuvre,

d) analyser les résultats des actions correctives mises en œuvre.

L’organisme doit effectuer une analyse des moyens nécessaires à la mise en œuvre de ces

actions correctives.



Les actions correctives doivent être établies en dialoguant avec les différentes parties

prenantes internes et ne pas remettre en cause l’équilibre économique du (des) plan(s)

d’actions de réduction des émissions de GES.

Le cas échéant, l’organisme pourra revoir à la baisse ses objectifs opérationnels de réduction

des émissions de GES, à partir du moment où l’objectif global de réduction de l’intensité

carbone reste chiffré sur une période de 3 ans.

L'organisme doit conserver les enregistrements associés aux actions correctives établies.

3.5.4. Audit interne

Annuellement et afin de préparer la revue de direction, l’organisme doit établir, mettre en

œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) d’audit interne de son SM-GES. Cette (ces)

procédure(s) doit (doivent) :

a) définir la méthode d’audit, ainsi que les moyens associés,

b) permettre de juger la conformité du SM-GES de l’organisme aux exigences du

présent référentiel,

c) permettre de rendre compte à la direction de cette évaluation de conformité.

Si le suivi des émissions de GES et des objectifs n’est pas fait annuellement, certains audits

internes ne porteront que sur la conformité du SM-GES aux exigences de planification et de

mise en œuvre.

L’organisme doit apporter un attention particulière à garantir l’objectivité et l’impartialité du

(des) protocole(s) d’audit interne.

L'organisme doit conserver les enregistrements associés à ces audits internes.



3.6. Revue de direction (Act)

Annuellement et dans un souci d’amélioration continue, la direction à son plus haut niveau

doit effectuer une revue du SM-GES de son organisme. Cette revue de direction a pour

objectifs de :

a) s’assurer que le SM-GES répond bien aux exigences du présent référentiel,

b) suivre l’état d’avancement des actions entreprises au regard des objectifs fixés par

l’organisme, que ce soit lors de la phase de planification, de suivi et de contrôle, ou

des précédentes revues de direction,

c) identifier les potentiels d’amélioration du SM-GES.

La revue de direction doit déboucher sur des décisions pouvant modifier le SM-GES de

l’organisme et notamment la politique de management des émissions de GES, les objectifs

de réduction, les plans d’actions ainsi que les ressources associées au SM-GES.

L'organisme doit conserver les enregistrements associés à ces revues de direction.



Annexe 1 : Récapitulatif des dates et fréquences de suivi

Objet : Synthétiser les différentes dates clés et fréquences de suivi exigés par le présent

référentiel.

Chapitres du référentiel concernés :

3.5.1. Suivi des émissions de GES et des objectifs

3.5.2. Évaluation de la conformité

3.5.3. Actions correctives

3.5.4. Audit interne

3.6. Revue de direction

Si l’organisme effectue le suivi de ses émissions de GES et objectifs tous les 3 ans :

Étapes Année N Année N+1 Année N+2 Année N+3

Comptabilisation initiale des

émissions de GES (3.3.1.) X

Suivi des émissions de GES et des

objectifs (3.5.1.) X

Évaluation de la conformité (3.5.2.) X

Actions correctives (3.5.3.) X

Audit interne (3.5.4.) X* X* X

Revue de direction (3.6.) X* X* X

* Ces audits internes et revues de direction ne porteront que sur la conformité du SM-GES aux exigences de planification (Plan) et de mise en œuvre (Do), et non sur la performance vis-à-vis de l’engagement de réduction des émissions de GES.

Si l’organisme effectue le suivi de ses émissions de GES et objectifs tous les ans (exigence optionnelle S.) :

Étapes Année N Année N+1 Année N+2 Année N+3

Comptabilisation initiale des

émissions de GES (3.3.1.) X

Suivi des émissions de GES et des

objectifs (3.5.1.) X X X

Évaluation de la conformité (3.5.2.) X X X

Actions correctives (3.5.3.) X X X

Audit interne (3.5.4.) X X X

Revue de direction (3.6.) X X X



Annexe 2 : Note sur la compensation carbone volontaire

Objet : Compléter l’exigence optionnelle M de manière à préciser ce qui se trouve derrière

la notion de « compensation volontaire ».

Chapitre du référentiel concerné :

3.3.3 Objectifs de réduction et plan d’actions

Qu’est-ce que la compensation carbone ?

La compensation carbone est un mécanisme qui permet de contribuer à un projet de

réduction ou de séquestration des émissions de gaz à effet de serre (GES), situé ailleurs que

dans son propre périmètre, pour contrebalancer les émissions de GES que l’on a émis par sa

propre activité.

Concrètement, la participation au projet de réduction des GES se passe sous forme d’une

contribution financière, effectuée en achetant au porteur de projet un certain nombre de

crédits carbone générés par le projet. Les crédits carbone sont des unités qui sont attribuées

au porteur de projet qui évite les émissions de GES, et qu’il peut ensuite commercialiser

pour obtenir des ressources financières. Un crédit carbone représente l’évitement d’une

tonne de gaz à effet de serre : un projet qui évite ou séquestre X tonnes de CO2e par an, et le

fait vérifier par un organisme tiers accrédité, se voit attribuer X crédits carbone.

La quantité d’émissions de GES compensées par l’acheteur est fonction du nombre de

crédits carbone achetés : en achetant X crédits carbone au porteur de projet (et en les

détruisant ensuite), l’acheteur compense X tonnes de CO2e.

Par exemple, une usine hydroélectrique dans un pays en voie de développement évite

l'émission de 30 000 tCO2e par an (parce qu'elle évite de brûler du charbon dans une

centrale thermique pour fabriquer la même quantité de courant électrique). Le porteur de

projet (souvent l'exploitant de l'usine) se voit attribuer 30 000 crédits carbone représentant

chacun 1 tonne d'équivalent CO2 évitée. Il vend ensuite ses crédits carbone à un acheteur. Le

revenu correspondant lui permet de rendre son installation financièrement viable.

La compensation carbone est l’un des mécanismes créé par le Protocole de Kyoto pour

accélérer la transition bas carbone de l’économie mondiale tout en permettant le

développement économique et technique des pays en voie de développement. Elle a été

initialement créée dans ce cadre institutionnel pour des acteurs ayant des obligations

réglementaires (pays de l’annexe B du protocole de Kyoto). Par la suite, elle a été utilisée de



façon volontaire par des acteurs n’ayant pas de plafonnement réglementaire de leurs

émissions de GES.

Selon le type de projet, les crédits carbone sont attribués au porteur de projet par les

Nations Unies (CCNUCC) (cas des projets MDP ou MOC) ou par des organismes spécialisés

(ex : VCS ou Gold Standard Foundation), à l’issue d’un processus strict :

Détermination de l’éligibilité du projet sur la base de son additionnalité

environnementale, c'est-à-dire le fait que le projet ne se serait pas fait en l’absence

des ressources financières apportées par les crédits carbone ;

Calcul des émissions de GES évitées du projet par rapport à une situation de

référence et sur la base d’une méthodologie de calcul agréée ;

Vérification périodique (principalement annuelle) in situ par des organismes

indépendants que les évitements d’émissions ont bien eu lieu. C'est cette vérification

qui donne lieu à la génération de crédits carbone.

Les crédits carbone sont de différentes natures, selon le cadre dans lequel ils ont été

produits :

- Les CER (Certified Emission Reduction) sont des crédits « certifiés ». Emis par les

Nations Unies (CCNUCC), ils sont les seuls à pouvoir être utilisés par les acteurs ayant

des obligations règlementaires (industriels soumis aux quotas d’émissions de GES

européens, pays de l’annexe B du Protocole de Kyoto) pour répondre à leurs

obligations. Ils peuvent également être utilisés pour la compensation volontaire ;

- Les VER (Verified Emission Reduction) sont les crédits émis par d’autres organismes

que la CCNUCC (ex : Verified Carbon Standard Association, Gold Standard

Foundation), selon des processus inspirés de ceux de la CCNUCC. Ces crédits ne

peuvent être utilisés, en France, que dans le cadre de démarches de compensation

volontaires. Dans d'autres pays (ex : Californie), ils peuvent être utilisés pour la mise

en conformité avec des programmes contraignants de réduction d'émissions.

Les projets de compensation volontaires sont de différents types dont les principaux sont :

- Destruction d’émissions de GES (ex : projet consistant à détruire le méthane émis par

les décharges municipales ou les déjections naturelles des animaux, les fuites de

fluides industriels).

- Mise en place d’énergies renouvelables : des projets d’énergies renouvelables sont

financés à la place de projets « conventionnels » utilisant des énergies fossiles pour

produire la même quantité d’énergie (ex : usine hydroélectrique dans un pays en voie

de développement à la place d’une centrale thermique au charbon). Les

consommations d’énergies fossiles ainsi évitées sont traduites en crédits carbone.



- Efficacité énergétique : Ces projets peuvent être domestiques (ex : projets

d’amélioration de fours de cuisson dans les pays les moins avancés, qui permettent

de réduire la quantité de bois nécessaire à l’alimentation, prélevé dans les forêts et

non renouvelé, et qui permettent donc en même temps de lutter contre la

désertification) ou industriels (ex : changement de chaudière).

- Substitution d’énergie : ces projets consistent à passer par exemple du fioul au gaz,

moins émissif en CO2.

- Projets de reforestation ou de déforestation évitée (REDD+): le CO2 absorbé et stocké

par l’arbre pendant sa croissance est traduit en crédits carbone. Ce type de

compensation n’est valable que si la forêt est correctement gérée et conservée,

pendant au moins 100 ans. De nombreux autres paramètres sont également à

prendre en compte pour s’assurer de l’efficacité et de la permanence de cette

compensation (dont l'évaluation du risque de dégradation de la zone reforestée sur

la durée de vie du projet). Les standards volontaires tels que le VCS ou le Gold

Standard, ont mis en place des outils de mesure du risque de ces projets dans la

durée, et ont créé des systèmes d'assurance (ou "buffer" en anglais) afin de garantir

la permanence des émissions séquestrées ou évitées. La nature très complexe des

méthodes de calcul liées à ces projets nécessite de travailler uniquement avec des

projets qui ont été validés et sont vérifiés par les standards de référence.

En plus des enjeux GES, les projets de compensation carbone peuvent avoir des bénéfices

complémentaires tels que l’amélioration de la santé et des conditions de vie des populations

locales, la protection de la biodiversité, l’accès à l'eau potable à grande échelle, etc.

Dans quels cas faire de la compensation ?

Le choix de recourir ou non à la compensation volontaire est un choix propre à chaque

organisation.

Lorsqu’un organisme décide de recourir à de la compensation, cette dernière ne doit pas

venir en substitution de la réduction des émissions de l’organisme qui compense, mais bien

en complément voire en soutien de cette réduction.

La compensation volontaire peut prendre son sens dans une vision globale du climat où

l’organisme a recourt à l’ensemble des leviers d’action de réduction possibles en son sein,

tout en souhaitant compenser les émissions résiduelles associées directement ou

indirectement à son activité.



La compensation carbone n’est pas un « droit à polluer ». La compensation est un

mécanisme qui permet de développer les projets de réduction d’émissions de GES ailleurs

que dans son propre périmètre, et d’aller ainsi plus loin que les seules réductions

d’émissions domestiques, de façon complémentaire.

De plus, en internalisant le coût des émissions de GES, la compensation peut renforcer les

démarches de réduction faites en interne. En effet, les organisations sont bien souvent plus

efficaces à réduire des « coûts » que des émissions de GES. Par ailleurs, cette « taxation »

volontaire interne des émissions de GES peut permettre de rendre économiquement viables

un plus grand nombre d'actions de réduction, et donc de faciliter leur mise en œuvre.

Comment compenser ?

En général, l’entité qui souhaite compenser ses émissions s’adresse à un opérateur

spécialisé, qui est l’intermédiaire entre les porteurs de projets et les acheteurs. L’unité

vendue par le porteur de projet est le crédit carbone. L’acheteur choisi la quantité de crédits

qu’il souhaite acquérir, par exemple à hauteur des émissions de gaz à effet de serre

résiduelles après ses efforts de réduction.

Documents de référence

La compensation volontaire, démarches et limites de l’ADEME :

http://multimedia.ademe.fr/catalogues/master-compensation-carbone/

Le code de bonnes pratiques d’ICROA (International Carbon Reduction and Offset Alliance) :

http://www.icroa.org/documents/download.php?did=39

Sites internet de la CCNUCC :

- Accueil : http://unfccc.int/

- Site consacré aux MDP : http://cdm.unfccc.int/

- Site consacré aux MOC : http://ji.unfccc.int/

http://multimedia.ademe.fr/catalogues/master-compensation-carbone/

http://www.icroa.org/documents/download.php?did=39

http://unfccc.int/

http://cdm.unfccc.int/

http://ji.unfccc.int/



Votre contact à l’ABC : [email protected]

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