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Rhinite, conjonctivite et asthme

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Rhinite, conjonctivite et asthme

Revue française d’allergologie 50 (2010) 348–356

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Impact de l’action éducative individuelle des enfantsasthmatiques (à propos de 86 cas)A. Dafraoui, S. Cherkaoui, A. Jniene, Z. Barakat, J.E. Bourkadi, G. Iraqi

Hôpital Moulay Youssef, Rabat

Introduction.– L’asthme est une maladie chronique dont la prise en charge aconnu de grands progrès au cours des 20 dernières années. Toutefois, denombreux patients restent mal équilibrés en rapport avec une mauvaiseconnaissance de leur maladie et une mauvaise utilisation de leur traitement.L’éducation thérapeutique doit être proposée à tous les patients, y comprisl’enfant en âge scolaire selon un programme structuré et individualisé pourobtenir un contrôle optimal de la maladie.Objectif .– C’est de montrer, selon notre expérience, le rôle imminent del’implication de l’enfant (et/ou des parents) dans l’éducation thérapeutique afind’optimiser le contrôle de l’asthme.Matériel et méthodes.– À travers cette étude prospective, nous avons exploitéles dossiers de 86 enfants suivis en consultation d’allergologie de l’hôpitalMoulay Youssef de Rabat de 2003 à 2006 et ayant suivi une ou plusieurséducations thérapeutiques individuelles au cours des consultations, la durée dechaque éducation est de 30 minutes ou plus, elle se déroule en présence de l’undes parents, en particulier la maman, et se base sur l’information de la maladie etdes différents médicaments. Dans chaque séance d’éducation, on apprécieégalement le côté congnitivo-comportemental de l’enfant et des parents et onimplique l’enfant dans l’autogestion tout en expliquant la techniqued’utilisation des médicaments.Résultats.– L’âge moyen des patients est de 7 ans et demi, 54,5 % sont de sexemasculin. Le motif de consultation était asthme + rhinite allergique dans69 %. L’atopie personnelle a été présente dans 19 %, l’atopie familialeprésente dans 47 %. Le tabagisme passif était noté dans 26 %. Les testscutanés étaient positifs dans 65 %. Le début de la symptomatologie remontaiten moyenne à 2 ans. L’asthme était classé initialement stade I dans 16 %,stade II dans 54 %, stade III dans 25 % et stade IV dans 3 %. Le suivi despatients avant la prise en charge était irrégulier dans 53 %. Après untraitement adapté à chaque stade associé à l’éducation thérapeutique, on anoté une bonne observance du traitement. Ainsi, le nombre de crises ainsi quele recours aux urgences a nettement diminué. Selon Gina 2006, le niveau decontrôle après un recul de 18 mois était total dans 67 %, partiel dans 23 % etabsent dans seulement 9 %.Conclusion.– Cette étude nous a permis de constater que l’éducationthérapeutique n’est une formalité mais c’est un moyen efficace pour obtenirle contrôle de l’asthme, pierre angulaire dans le suivi des asthmatiques surtoutau jeune âge.

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Naître à une certaine période de l’année ferait-il encourirun risque de développer plus l’asthme ?A. Dafraoui, S. Cherkaoui, H. Janah, Z. Barakat, J. Benamor, G. Iraqi

Hôpital Moulay Youssef, Rabat

1877-0320/$ – see front matterdoi:10.1016/j.reval.2010.02.019

Introduction.– L’asthme est une préoccupation essentielle en pneumologiepédiatrique. C’est de loin l’affection chronique la plus fréquente. Plusieursétudes ont étudié les corrélations entre le mois de naissance et le risqued’allergie.Objectif .– Le but de cette étude est d’observer si la saison de naissance desenfants asthmatiques et ou allergiques a effectivement une influence sur lasurvenue de l’asthme et de l’allergie.Matériels et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective de 109 enfantsatteints d’asthme associé ou non à une rhinite allergique, âgés de 3 à 15 ans,suivis en consultation d’allergologie de l’hôpital Moulay Youssef de Rabat entrejanvier 2003 et décembre 2006.Résultats.– On note une prédominance masculine (55 %). Trente-six pour centdes patients sont nés en été, 25 % au printemps, 23 % en automne et seulement16 % en hiver. L’âge moyen des patients a été 8 ans. Le motif de consultation aété une rhinite et un asthme dans 62 %, la rhino-conjonctivite dans 16,5 %,l’asthme isolé reste rare (2,6 %). L’atopie personnelle a été retrouvée dans 20 %et l’atopie familiale dans 49 %. Les tests cutanés ont été positifs dans 60 %surtout aux acariens, négatifs dans 21 % et non faits dans 18 %. La notion debronchiolites virales à répétition dans l’enfance a été notée dans 30 % et ladermatite atopique dans 12 %. Le tabagisme passif a été présent dans 27 %.L’âge moyen d’apparition des symptômes est de 2 ans et demi. Les facteursdéclenchant les exacerbations ont été : le changement de climat dans 50 %, lesviroses dans 14,5 % et l’effort dans 11 %.Conclusion.– Plusieurs études, y compris la notre, confirment l’existence d’unlien positif entre la saison de naissance et le développement d’une allergie. Eneffet, certains auteurs rapportent que le risque de développer un asthme estaugmenté chez les enfants dont le mois de naissance précède de quatre mois lepic d’infections virales. Ainsi, à l’issu de notre étude, le risque est maximumpour nos enfants marocains qui naîtraient en été.

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Asthme et grossesse : à propos de 12 casN. Fettal

Service de pneumologie, CHU de Sidi Bel Abbès, Sidi Bel Abbès

L’asthme est la pathologie respiratoire la plus fréquente au cours de la grossesse.L’évolution de l’asthme bronchique au cours de cette période évolue de manièrevariable selon les patientes ; en effet, il peut s’aggraver, s’améliorer ou resterinchangé. Néanmoins, l’asthme sévère chez une femme enceinte peut entraînerdes exacerbations fréquentes et être à l’origine de complications maternelles etfœtales.Méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 12 cas d’asthme avecgrossesse, suivis au sein du service de pneumologie du CHU de Sidi Bel Abbèsdurant une période d’une année (2008–2009).Objectifs.– Étudier les particularités de l’asthme chez la femme enceinte.Résultats.– L’âge moyen des patientes est de 34 ans avec des extrêmes allant de28 ans à 39 ans. Le début de la maladie remonte en moyenne à 6 ans. Il s’agitd’un asthme intermittent dans 3 cas, persistant léger dans 7 cas, modéré dans2 cas. Durant cette période, on a noté 3 exacerbations chez 7 des parturientes et

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4 exacerbations chez les 5 autres. Les principales causes de ces exacerbationssont l’arrêt du traitement par crainte d’un risque tératogène, l’exposition à unallergène ou à la fumée de cigarette, la surinfection bronchique et parfois lereflux gastro-œsophagien qui survient au cours des derniers mois degrossesse. La grossesse a été menée à terme pour nos parturientes et sanscomplications.Conclusion.– La prise en charge de l’asthme bronchique chez la femmeenceinte est semblable à la prise en charge d’autres patients asthmatiques et elleest basée sur l’éducation et la sensibilisation de la parturiente, l’identification etl’éviction des facteurs aggravants et éventuellement un ajustement thérapeu-tique afin d’atteindre le bon contrôle de l’asthme.

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Asthme et tabac : étude comparative entre asthmatiquesfumeurs et non-fumeursA. Elmerini, H. El Ouazzani, K. Bouti, H. Janah, M. El Ftouh, L. Achachi,

M.T. Fassy Fihry

Rabat

Introduction.– Les asthmatiques fumeurs ou ancien fumeurs représentent 40 %des patients asthmatiques. Cette population mérite une attention particulière. Eneffet, les caractéristiques de cet asthme diffèrent de celles de l’asthme du non-fumeur.Objectifs.– Comparer le profil de l’asthme chez les fumeurs et ex-fumeurs parrapport aux non-fumeurs.Matériels et méthodes.– Nous avons mené une étude rétrospective au centre deconsultation d’allergologie de l’hôpital Ibn Sina de Rabat sur une période allantdu 1er mars au 30 septembre 2009. Nous avons colligé tous les dossiers despatients asthmatiques suivis au cours de cette période. Pour chaque patiententrant dans le cadre de l’étude, une fiche d’exploitation a été établiecomportant : l’âge, le sexe, le tabagisme, les antécédents allergologiques, ledébut de la maladie asthmatique, le bilan fonctionnel respiratoire, le nombre etle degré de sévérité des exacerbations, le stade de l’asthme, le traitement de fondet le contrôle de la maladie.Résultats.– Nous avons relevé 55 dossiers de patients asthmatiques répartis en2 groupes, le groupe A comprenait 15 fumeurs et ex-fumeurs et le groupe Bcomprenait 40 patients non-fumeurs. Les asthmatiques fumeurs et ex-fumeursreprésentaient 27 % de l’ensemble de nos patients. La moyenne d’âge était de49 � 13 ans dans le groupe A versus 34 � 10 ans dans le groupe B. Le sexeféminin représentait 13 % dans le groupe Aversus 75 % dans le groupe B. Sur leplan fonctionnel, le VEMS était de 49 � 30 % versus 70 � 39 % dans lesgroupes A et B respectivement. Les exacerbations étaient sévères dans 60 %dans le groupe A et 20 % dans le groupe B, modérées dans 40 % dans le groupeA et 60 % dans le groupe B et légères dans 0 % et 20 % respectivement dans lesgroupes A et B. Les patients du groupe A étaient tous sous corticothérapieinhalée (CI) et bronchodilatateurs longue durée d’action (BDLA). Dans legroupe B : 95 % des patients étaient sous CI + BDLA et 5 % sous CI seule. Lecontrôle était mauvais dans 60 % dans le groupe Aversus 20 % dans le groupe B,partiel dans 40 % versus 70 % dans les groupes A et B respectivement. Aucunpatient du groupe A n’avait un contrôle total versus 10 % dans le groupe B.Conclusion.– En comparant les résultats de notre étude, l’asthme du fumeursemble plus sévère que celui du non-fumeur au niveau symptomatique etfonctionnel et le contrôle est plus difficile. Ceci souligne l’importance dusevrage tabagique.

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Évaluation de la qualité de vie dans la rhinite allergiquepersistante liée aux allergènes perannuelsC. Mailhola, R. Rocheb, J.-M. Pibourdinb, A. Didiera

a CHU de Toulouse, Toulouse, France ; b laboratoire Pierre-Fabre, Castres,France

Le retentissement sur la qualité de vie (QDV) doit être systématiquementrecherché en cas de rhinite allergique persistante (RAP) mais son importance etses caractéristiques ont surtout été étudiées au cours des RAP liées auxallergènes polliniques.

Matériel et méthodes.– La QDV a été systématiquement étudiée chez157 patients présentant une RAP par sensibilisation aux allergènes perannuels(essentiellement acariens) et participant à un essai thérapeutique. Leretentissement sur la QDV ne faisait pas partie des critères d’inclusion dansl’essai. La QDVa été évaluée, d’une part, par 3 questions portant respectivementsur le sommeil, les activités quotidiennes, de loisirs et sportives et les activitésscolaires ou professionnelles, d’autre part, par le questionnaire spécifiqueRQLQ qui explore 7 domaines en 28 items chacun cotés de 0 à 6 (0 : pas du tout ;6 : extrêmement). Les patients présentant une allergie saisonnière ont été exclusde l’étude.Résultats.– Quatre-vingt-sept patients (56,5 %) avaient un sommeil perturbé,99 (64,3 %) un retentissement sur les activités quotidiennes et/ou de loisirs et/ou sportives et 103 (67,3 %) un retentissement sur les activités scolaires ouprofessionnelles. Le score global moyen du RQLQ était de 83,6 (� 27,92).Dans le domaine des problèmes pratiques, c’est le besoin d’avoir toujours desmouchoirs sur soi qui apparaît le plus gênant. Dans le domaine duretentissement général, ce sont la fatigue et l’envie de dormir. Dans ledomaine du sommeil, tous les items (difficultés à s’endormir, réveilsnocturnes et mauvaise qualité du sommeil) sont touchés de façon équivalente.Dans le domaine des activités, ce sont les activités professionnelles qui sontle plus souvent considérées comme impactées, suivies des activités sportiveset de la conduite d’un véhicule. Dans le domaine émotionnel, l’item se« sentir mal à l’aise à cause des problèmes de nez/yeux » est considérécomme le plus gênant.Conclusion.– L’évaluation de la QDV chez les patients présentant une RAP parsensibilisation à des allergènes perannuels confirme l’impact majeur de cetteaffection sur les différents domaines de la vie quotidienne. Le retentissementobservé dans ce travail apparaît supérieur à celui mesuré dans les études de lalittérature portant sur la RAP par allergies saisonnières.

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Sécurité de cinq différents vaccins allergéniques et veninsd’hyménoptères injectés à 556 patients de 1998–2008 dansun cabinet privé d’un allergologueD. Schneebergerb, V. Morela, R. Oppligerc

a Cabinet privé, Bulle ; b cabinet privé, Fribourg ; c cabinet privé, Nyon

Introduction.– L’immunothérapie injectable sous-cutanée (SCIT), l’uniqueoption thérapeutique causale contre les maladies allergiques respiratoires et lesanaphylaxies liées aux piqûres d’hyménoptères, peut comporter des effetssecondaires potentiellement dangereux sous forme de réactions anaphylac-tiques (RA). Peu de données comparatives existent concernant les différentsvaccins allergéniques. Nous avons comparé la sécurité entre différents vaccinsallergéniques et des venins d’hyménoptère administrés par SCIT chez556 patients en 12 ans.Méthodes.– Les RA (immédiates et de type retard) induites par la SCIT par5 vaccins allergéniques respiratoires injectables (4 administrés sur un modeperennial et 1 sur un mode présaisonnier) et des venins d’insecte (guêpe etabeille) ont été répertoriées de manière prospective chez 556 patients traités aucabinet de l’auteur par SCIT. Les RA, classifiées selon les standards EAACI,sont rapportées en nombre absolu et en %.Résultats.– Les vaccins A, B (présaisonnier !) et E semblent plus sûrs que levaccin C, ce dernier étant légèrement plus sûr que le D, tandis qu’aucune RAn’est due aux venins d’hyménoptères injectés. La majorité des 91 RA ont étélégères (45 stade I � 49,5 %, dont 26 immédiates et 19 retardées) àmodérées (26 stade II � 28,5 %, dont 6 immédiates et 20 retardées) avec20 RA sévères (stade III � 22 %, aucune retardée) ayant nécessité uneinjection d’adrénaline.Conclusions.– Il y a des différences substantielles des RA entre les produitsallergéniques examinés. Le vaccin présaisonnier (B) semble plus sûr que lesvaccins perannuels, eux-mêmes distincts (A + E plus sûrs que C + D).Soixante et onze RA ont été légères à modérées, dont – fait important –

39 retardées (54,9 %), 20 RA sévères, sans choc anaphylactiqe. Une analyseaffinée montre les facteurs de risque suivants : injections de pollens, ascensiondes doses, injections de plusieurs allergènes chez des patients polyallergiques,absence de standardisation des allergènes utilisés et parfois saignement post-injection.

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Consultation d’asthme chez les enfants à l’hôpital central deMaputo, MozambiqueB. Simioneb, M. Safrinaa, J. Chilundoa, S. Mavale-Manuela

a Hôpital central de Maputo, Maputo ; b service de pneumologie pédiatrique,hôpital central de Maputo, Maputo

Mots clés : Asthme ; Enfants ; Pédiatrie ; Maputo ; MozambiqueIntroduction.– Au cours des dernières années, on a observé une prévalence del’asthme de plus en plus importante au sein des pays en développement. ÀMaputo elle est de 13,3 % chez les enfants âgées de 6–7 ans et de 13–14 ans.Dans le service de pneumologie pédiatrique de l’hôpital central de Maputo,l’asthme constitue la troisième cause d’hospitalisation.Objectif .– Décrire les caractéristiques des enfants asthmatiques, suivis enconsultations d’asthme à l´hôpital central de Maputo (capital du Mozambique).Méthodes.– Tout enfant venant à la consultation de l’asthme (de janvier àdécembre 2008) a été inclut. Suite aux questionnaires oraux faits aux parents,les variables retenues furent le sexe, l’âge, lieu de résidence, l’âge lors dupremier épisode de sifflements, le nombre d’hospitalisations par asthme, lenombre d’observations aux urgences par asthme et le nombre de consultationsd’asthme.Résultats.– Au total, nous avons étudié 333 enfants âgées de 4 mois à 12 ans ; latranche d’âge la plus touchée était celle des 2 à 5 ans. La répartition des sexesétait la même. La plupart de la population venaient de la zone suburbaine deMaputo. Quarante pour cent des enfants ont eu l’épisode inaugural dessifflements au cours de leur première année de vie ; 44 % avaient au moins étéhospitalisés une fois par asthme et seulement 10 % des enfants ne l’avaientjamais été. Plus d’un quart des enfants avaient été observées aux urgences plusde 5 fois, à l’occasion d’une crise d’asthme.Discussion.– L’asthme est une importante cause de morbidité en pédiatrie àMaputo. Les enfants mozambicains sont soumis à des crises fréquentes,occasionnant ainsi d’exubérantes dépenses pour le système national de santé(plusieurs observations aux urgences, plusieurs traitements et hospitalisations).

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Allergies respiratoires chez les coiffeursM. Gharnaout, R. Abdelaziz, N. Bencharif, H. Douagui

Service de pneumo-allergologie, d’oncologie thoracique et laboratoire dusommeil, Alger

Introduction.– Le travail de la coiffure expose à l’utilisation de nombreuxproduits dégagés dans l’atmosphère, sous forme de gaz, vapeurs, aérosols ;potentiellement agressifs et sensibilisants pour les voies respiratoires ; ceciexplique le risque respiratoire élevé chez les coiffeurs. En Algérie, la prévalencede l’asthme et de la rhinite chez les coiffeurs est méconnue ; une enquêteprospective a été réalisée sur une durée de trois mois (février à mai 2009) ayantintéressé 82 coiffeurs (38 hommes et 44 femmes).But du travail.– Évaluer la prévalence des allergies respiratoires chez lescoiffeurs et de préciser ses principales caractéristiques.Matériels et méthode.– Un questionnaire standardisé a été remis à 82 coiffeurs,exerçant dans 40 salons de coiffure situés dans les régions est, ouest et centred’Alger ; ce questionnaire précise l’atopie, la durée d’exposition, les symptômesrespiratoires et leurs rythmicité par rapport au travail, le délai entre le débutd’exposition et l’apparition de manifestations cliniques, les produits utilisés etl’état des locaux. Les patients symptomatiques ont bénéficie d’un examenclinique, d’un bilan fonctionnel respiratoire avec un monitoring du DEPpendant la période d’activité (8 jours) et le week-end. Les tests de provocationnasale et bronchique n’ont pas été réalisés.Résultats.– Sur 82 coiffeurs, 9 (8 femmes et 1 homme) présentaient desmanifestations respiratoires ; rhinite seule (5 cas), rhinite associée à de l’asthme(4 cas). Le délai moyen entre le début de l’exposition et le début de lasymptomatologie est 3 ans. Terrain atopique familial a été retrouvé chez7 patients.Discussion.– Dans notre série, la rhinite allergique occupe la première placedans 9 cas, elle est compliquée d’un asthme dans 4 cas. Les coiffeurs pourdames sont plus exposés que leurs homologues pour hommes (6 versus 3), du

fait de la manipulation importante des produits chimiques. Nos résultats vont depair avec les résultats donnés dans la littérature ; selon l’Observatoire nationalfrançais des allergies professionnelles, les coiffeurs occupent la 2e position avecune prévalence de 23 % pour les rhinites allergiques, après celles des boulangerset la 4e position pour l’asthme bronchique, l’agent le plus incriminé était lespersulfates alcalins avec une prévalence de 17 %.Conclusion.– L’association d’une exposition à des irritants et des allergènesdans des lieux souvent mal ventilés sans hotte aspirante explique le risquerespiratoire élevé chez les coiffeurs, d’où la nécessité de mettre en place unobservatoire national des allergies professionnelles en Algérie.

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Allergies respiratoires du boulangerM. Gharnaout, R. Abdelaziz, N. Bencharif, H. Douagui

Service de pneumo-allergologie, d’oncologie thoracique et laboratoire dusommeil, Alger

Introduction.– L’allergie respiratoire du boulanger est la première caused’asthme professionnel dans de nombreux pays. La maladie reste peu déclaréepar peur de licenciement ou de reclassement.Matériel et méthodes.– Notre étude a porté sur 22 boulangeries, situées à Algercentre comptant 146 travailleurs. Un questionnaire standardisé a permis lerecueil des renseignements, par la suite, des tests cutanés allergologiques auxacariens de stockage, Dp, Df, 5 graminés, blattes, farine de seigle, sésame, riz,alpha amylase, soja et avoine ont été réalisés ainsi que des explorationsfonctionnelles respiratoires avec test de réversibilité, chez les travailleursprésentant des manifestations allergiques.Résultats.– Treize travailleurs étaient symptomatiques, soit 9 % de l’ensembledes employés. La durée moyenne de travail est supérieure à 5 ans chez11 travailleurs. La durée d’exposition par jour est supérieure à 8 heures chez8 travailleurs. La notion d’atopie était retrouvée chez 7 travailleurs. Troisavaient une symptomatologie persistante après l’arrêt de l’exposition. Troispatients avaient une rhinite allergique isolée, 6 avaient une rhinite associée à unasthme et 4 une rhinite associée à une conjonctivite allergique. Aprèsinterruption de l’exposition pendant les périodes de congés, les symptômes ontdisparu chez 10 patients et se sont améliorés chez 3 autres. Les tests cutanés ontété réalisés chez 6 patients : 3 étaient négatifs et 3 étaient positifs : aux Dp, Dfdans les 3 cas et à l’alpha amylase dans un cas. La spirométrie était normaledans tous les cas.Discussion.– La symptomatologie ORL prédominée chez la totalité despatients, soit 9 %, incidence très proche de celle retrouvée par Cullinan et al. en2001 (11,8 %) avaient estimé l’incidence de l’allergie à la farine à 11,8 % pourles manifestations oculonasales et 4,1 % pour les manifestations thoraciques.Conclusion.– Les allergies du boulanger sont fréquentes mais le plus souventsous-diagnostiquées et sous-déclarées, d’où la nécessité d’une collaborationentre allergologues et médecins du travail pour une meilleure prise en charge etl’intérêt de la mise en place d’un observatoire national des asthmesprofessionnels.

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Aggravation d’une crise d’asthme suite à un incident lors del’utilisation d’un aérosol de bronchodilatateurH. El Ouazzani, S. Ebonge, L. Achachi, M. El Ftouh, M.T. El Fassy Fihry

Service de pneumologie, Ibn Sina, Rabat

Introduction.– L’asthmatique a très souvent recours aux aérosols debronchodilatateur à tel point que de nombreuses précautions d’usages sontnégligées, telles que refermer l’embout après usage, exposant de ce fait parfois àdes accidents graves.Observation.– Nous rapportons l’observation d’une jeune femme âgée de22 ans, suivie pour asthme allergique depuis l’enfance, bien contrôlée soustraitement de fond. Elle a présenté une crise d’asthme qui a motivé l’utilisationd’un aérosol de salbutamol. L’inhalation d’une bouffée a entraîné une dyspnéed’aggravation brutale qui a cédé après des quintes de toux. Cettesymptomatologie a motivé une consultation aux urgences où l’interrogatoirea révélé la notion d’inhalation accidentelle d’une pince à cheveux qui était dans

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le sac de la patiente et qui s’est logée dans le conduit de son aérosol laisséouvert.À l’examen physique, la patiente était consciente, la fréquence respiratoire étaità 22 cycles/min, L’auscultation pulmonaire trouvait des râles sibilants et unwheezing. La PaO2 était à 95 % et la PaCO2 était à 38 % à l’air ambiant. Lediagnostic de crise d’asthme modérée avec suspicion d’un syndrome depénétration est retenu. La patiente est mise sous oxygénothérapie et nébulisationde salbutamol et corticothérapie injectable, avec bonne évolution. Lesradiographies du thorax de face et de profil ont visualisé un élément radio-opaque à l’entrée de la bronche souche droite (la partie médiane de la pince àcheveux était métallique et le reste en plastique). La fibroscopie bronchiqueréalisée a permis de confirmer la présence d’un corps étranger au niveau de labronche souche droite. Une bronchoscopie rigide sous anesthésie générale apermis d’extraire difficilement cette pince car sa partie en plastique s’estfractionnée au cours du geste ; néanmoins, tous les fragments ont pu être extraits.L’évolution immédiate était satisfaisante et le contrôle radiologique était normal.Conclusion.– Ce cas illustre la nécessité de toujours reboucher l’embout de sonspray après utilisation et de vérifier le contenu de son conduit avantadministration ; des gestes simples qui permettent d’éviter ce type d’incidentaux complications parfois dramatiques, nécessitant dans certains cas le recoursà la chirurgie.

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Impact de la grossesse sur l’asthme maternel : étudeprospective à propos de 16 casA. Hebbazi, H. Afif, W. El Khattabi, A. Aichane, Z. Bouayad

Service des maladies respiratoires, hôpital 20-août, CHU Ibn Rochd,Casablanca

L’asthme reste la première affection respiratoire au cours de la grossesse. Sonévolution pendant la grossesse est imprévisible. Dans le but d’analyserl’influence de la grossesse sur l’évolution de l’asthme, nous avons mené uneétude prospective à partir de janvier 2008 auprès des femmes asthmatiques etenceintes venues consulter au service, à l’aide d’un questionnaire préétabli.Nous avons recensé 16 cas : 2 femmes primipares et 14 multipares âgées enmoyenne de 35,4 ans. Quatorze patientes sont connues suivies pour asthmeavant grossesse. L’asthme est déclenché au cours de la grossesse actuelle chezune patiente et au cours d’une grossesse antérieure chez une autre. L’antécédentd’hospitalisation pour crise d’asthme sévère au cours de grossesse antérieure estretrouvé chez 2 patientes. L’asthme est intermittent léger dans 2 cas, persistantléger (1 cas), persistant modéré (10 cas) et persistant sévère (2 cas). Il était biencontrôlé avant grossesse chez 8 patientes, contrôlé partiellement chez5 patientes, non contrôlé chez 1 patiente. Au cours de la grossesse, 13 patientesont présenté au moins une exacerbation, due à une inobservance du traitementpar crainte d’effet tératogène des médicaments dans 6 cas, mauvaise éducationdans 5 cas et par manque de moyens dans 2 cas. Au total, une amélioration del’asthme au cours de la grossesse est notée dans 31,3 % des cas, une stabilisationdans 50 % des cas et une aggravation dans 18,7 % des cas. Après adaptation dutraitement et éducation thérapeutique, 13 patientes ont eu un bon déroulementde leur grossesse. Une menace d’accouchement prématuré est notée dans 1 caset un dépassement de terme dans 2 cas. Aucun cas de retentissement sur le fœtusn’est noté. Le contrôle de l’asthme maternel est indispensable au cours de lagrossesse, d’autant plus que l’asthme peut s’aggraver, les exacerbations y sontpossibles favorisées par les baisses, voire arrêts, de traitement par crainte detératogénicité.

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Prévalence et profil de la rhinite allergique chez les patientsasthmatiques suivis en consultation de pneumologieM.A. Bennanib, M. Metahrib, M. Bencharefa, M. Guermazb

a Service d’épidémiologie, Oran ; b service de pneumologie, A CHU, Oran

Introduction.– L’asthme et la rhinite fréquemment associés sont l’expressionlocale d’une même maladie suggérant le concept d’unicité des voies aériennes.L’asthme ne peut être bien contrôlé tant que la rhinite allergique (RA) n’est pascorrectement prise en charge.

Objectifs.– Estimer la prévalence et évaluer la sévérité de la RA chezl’asthmatique.Matériels et méthodes.– Enquête transversale descriptive sur la base d’unquestionnaire préétabli, administré à tous les sujets asthmatiques consultants ouadmis aux urgences de pneumologie, durant une période de 4 mois s’étalant dejanvier à avril 2009. L’analyse des données a été effectuée par le logiciel Épi-info.Résultats.– Échantillon de 327 patients asthmatiques avec une moyenne d’âgede 36,72 � 2,12. Le sexe féminin est prédominant, 62 %. L’asthme estintermittent dans 20 % des cas, persistant léger dans 35 %, persistant modérédans 34 % et persistant sévère chez 11 % des cas. L’atopie familiale est notéedans 46 % des cas. Parmi les patients asthmatiques, 78 % ont une rhiniteallergique, une prévalence comparable aux études épidémiologiques mondiales.Celle-ci est classée intermittente dans 41 %, persistante légère dans 13 % etpersistante modéré à sévère dans 18 %. Elle a précédé l’asthme chez 45 % despatients, asthme et RA sont diagnostiqués simultanément chez 51 % desmalades. Seulement 37 % des RA ont été traitées avant l’apparition desymptômes de l’asthme. Soixante neuf pour cent des RA ne sont pas exploréeset 85 % des rhinites persistantes reçoivent un traitement inadapté, notammentdes corticoïdes par voie générale.Conclusion.– La RA est une pathologie fréquente chez l’asthmatique oranais,elle doit justifier d’un diagnostic et d’une prise en charge correcte pour unmeilleur contrôle de l’asthme.

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Corrélation entre l’atteinte du débit des voies aériennes depetit calibre et le contrôle de l’asthmeA. Jniene, I. Nayme, M. El Begnani, M. Soualhi, G. Iraqi

Service de pneumologie, hôpital Moulay Youssef, Rabat

L’implication des voies aériennes distales dans l’histoire naturelle de l’asthme,notamment le remodelage bronchique, est actuellement bien reconnue.Le but de notre étude est de rechercher et d’évaluer chez les asthmatiquesl’atteinte des petites voies aériennes et sa corrélation avec le contrôle del’asthme.C’est une étude rétrospective portant sur l’étude de dossiers de 50 patientsasthmatiques colligés à la consultation d’allergologie durant une période de7 mois. Chez ces patients, le diagnostique d’asthme était confirmé par laréversibilité à la spirométrie conformément aux recommandations du Gina. Ilsétaient sous traitement de fond adapté au stade de la maladie.Le contrôle était apprécié selon les critères du Gina 2006. L’atteinte des petitesvoies aériennes était définie par une valeur des débits moyens distaux (DEM 25–

75) inférieure à 50 %.L’âge moyen de nos patients est de 30,1 � 7,2 ans avec une prédominanceféminine (60 %). L’ancienneté de la maladie était en moyenne de 6,7 ans(interquartile 3–9,2). Le stade 2 de la maladie était le plus observé dans la moitiédes cas.La comparaison des 2 groupes patients contrôlés et non contrôlés a révélé que leDEM 25–75 était de 60,7 � 19 % chez le groupe contrôlé versus44 % � 20 chez le groupe non contrôlé avec une différence statistiquementsignificative ( p = 0,04), contrairement à la comparaison du VEMS moyen chezles mêmes groupes ( p = 0,06).Cette étude vient appuyer la corrélation qui existe entre le contrôle de l’asthmeet l’atteinte des débits des petites voies aériennes. L’intérêt de mieux les ciblerpar des aérosols ayant des caractéristiques granulométriques permettant de lesatteindre s’avère primordial.

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Rhinite et asthmeS. Ben Mdalla, S. Rouatbi, I. Gannouchi, Z. Tabka

Service de physiologie et des explorations fonctionnelles, hôpital FarhatHached, Sousse

Introduction.– L’asthme et la rhinite allergique sont des maladies apparentéesqui touchent l’appareil respiratoire à deux niveaux : les poumons et le nez. Eneffet, la rhinite allergique associée à l’asthme peut altérer la qualité de vie despatients et parfois aggraver l’asthme si elle n’est pas traitée.

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Rhinite, conjonctivite et asthme / Revue française d’allergologie 50 (2010) 348–356352

Objectif .– Le but de ce travail est de rechercher une relation entre la sévérité del’obstruction nasale et celle de l’hyperréactivité bronchique (HRB).Matériels et méthodes.– Il s’agit d’une étude transversale qui porte sur36 patients porteurs d’une rhinite allergique. Ils ont bénéficié d’unerhinomanométrie antérieure active « ZAN 100 » et d’un test de provocationbronchique à la métacholine. La PD20 a été calculée.Résultats.– L’âge moyen de notre échantillon était 36 � 9 ans. Tous les patientsavaient une obstruction nasale allant de légère à sévère. Une HRB a égalementété retrouvée chez tous les patients dont 11 présentaient une HRB sévère.Une corrélation significative positive a été trouvée entre la sévérité de l’ON et laPD20, d’une part, et la sévérité de l’HRB, d’autre part, avec des r respectives de0,43 et 0,37.Conclusion.– Il est clairement démontré qu’un asthme et rhinite sontintimement liés. Ainsi, une rhinite avec une obstruction nasale permet deprédire une HRB sévère.

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Influence de l’âge et du sexe sur la sévérité de l’asthmeN. Rouetbi, N. Fahem, R. Saad, S. Joobeur, I. Oueslati, A. El Kamel

Service de pneumologie, Monastir

L’asthme est une maladie chronique de sévérité variable allant de la formelégère à la forme sévère qui nécessite un important arsenal thérapeutique pourcontrôler la maladie. Plusieurs facteurs semblent être impliqués dans la sévéritéde la maladie en particulier l’âge et le sexe.But de l’étude.– Évaluer l’influence de ces deux paramètres sur la sévérité de lamaladie asthmatique.Méthodologie.– Étude rétrospective portant sur les dossiers de patients porteursd’asthme hospitalisés et/ou suivis à la consultation de pneumologie de janvier1997 à décembre 2008. En tout, 1794 asthmatiques sont inclus dans cette étude.La sévérité de l’asthme chez nos patients est appréciée sur l’importance dutraitement de fond nécessaire pour contrôler la maladie. Les patients sont ainsiclassés en 5 étapes (Gina 2006).Résultat.– L’âge de nos patients varie de 3 à 85 ans avec une moyenne de31,2 + 15, 9 ans. Neuf cent quatre-vingt-dix-huit patients (55,7 %) sont de sexeféminin, 555 patients (31 %) sont inclus dans l’étape 1, 195 (10,8 %) sont inclusdans l’étape 2, 641 (35,7 %) sont inclus dans l’étape 3, 377 patients (21 %) sontinclus dans l’étape 4 et 26 patients (1,5 %) avec un asthme sévère nécessitant lerecours à une corticothérapie continue per os sont inclus dans l’étape 5.La répartition en fonction du sexe montre une fréquence significativement plusélevée d’atteinte féminine dans la forme modérée de l’asthme (étape 3) : 62 %d’atteinte féminine dans l’étape 3 versus 52 % d’atteinte féminine pour lesautres étapes ( p = 0,0001). La répartition en fonction de l’âge montre que lamoyenne d’âge des asthmatiques augmente avec l’étape du traitement, cettemoyenne est de 21,3 ans dans l’étape 2, 34,7 ans dans l’étape 3, 35,8 ans dansl’étape 4 et 48,8 ans dans l’étape 5, mais la différence est statistiquement nonsignificative ( p = 0,11).Conclusion.– Notre étude a démontré une fréquence significativement plusélevée d’asthme modéré dans la population féminine et une augmentation nonsignificative de la sévérité de l’asthme avec l’âge.

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Prévalence de la rhinite allergique chez les patientsasthmatiquesE.H. Ardouzb, K. Boutib, H. Janaha, K. Marca, M. Soualhia, R. Zahraouia,

J. Benamora, J.E. Bourkadia, G. Iraqia

a Hôpital Moulay Youssef, CHU Ibn Sina, Rabat ; b hôpital Moulay Youssef,CHU Ibn Sina, Rabat

Introduction.– La rhinite affecte 10 à 25 % de la population. La présence d’unasthme pousse à suspecter systématiquement une rhinite associée, tant les lienssont étroits entre les deux pathologies.Objectif .– Établir la prévalence de la rhinite allergique chez l’asthmatique etson impact sur le contrôle de l’asthme.Matériels et méthodes.– C’est une étude rétrospective portant sur 511 patientsasthmatiques suivis à la consultation d’allergologie de l’hôpital Moulay Youssef

de Rabat entre l’année 2007 et 2009. La description et la classification de larhinite et de l’asthme ont été réalisées respectivement selon Aria 2008 et Gina2006.Résultats.– Parmi ces asthmatiques, 412 (80,62 %) présentent une rhiniteallergique associée. La moyenne d’âge est de 24 ans, avec une prédominanceféminine de 57 %. La notion d’atopie familiale a été notée chez 108 patients(21 %). La poussière de maison, le froid et l’émotion sont les facteursdéclenchants les plus fréquents. La rhinite précède l’asthme dans 243 cas(59 %), l’asthme précède la rhinite dans 62 cas (15 %), l’asthme et rhiniteallergique sont diagnostiqués simultanément dans 107 cas (26 %). L’asthme estclassé intermittent dans 145 cas (35 %), persistent léger dans 197 cas (48 %),persistant modéré dans 58 cas (14 %) et persistant sévère dans 12 cas (3 %). Larhinite allergique est classée intermittente légère dans 107 cas (26 %),intermittente léger–modérée dans 136 cas (33 %), persistante légère dans145 cas (35 %) et persistante modérée–sévère dans 24 cas (6 %). Le traitementde la rhinite s’est basé surtout sur des antihistaminiques de type H1 seuls ou enassociation avec des corticoïdes nasaux avec bonne évolution.Conclusion.– La rhinite allergique est fréquemment associée à l’asthme. Ellepeut entraîner et influencer le contrôle de l’asthme. Sa recherche systématiqueet son traitement permettent d’améliorer la qualité de vie des asthmatiques.

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Asthme et obésitéN.O. Lamro, N. Ouboulmane, M. Herrag, A. Alaoui-Yazidib

Service de pneumologie, CHU Mohammed VI FMPM, université Cadi Ayyad,Marrakech

Introduction.– L’asthme est une maladie chronique dont la prévalence continued’augmenter. L’obésité constitue une comorbidité rendant difficile la prise encharge et le contrôle de l’asthme.Matériel et méthodes.– Étude rétrospective portant sur 39 cas d’asthmatiquesobèses, dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30 kg/m2, suivisen consultation d’allergologie du service entre janvier 2007 et août 2009.Résultats.– Il s’agit de 31 femmes et 8 hommes âgés entre 23 et 79 ans(moyenne d’âge : 48,46 ans). Un diabète est associé dans 2 cas, unehypertension artérielle dans 5 cas et un syndrome sec dans un cas. L’asthme étaitintermittent dans 17 cas (43 %), persistant léger dans 7 cas (17 %), persistantmodéré dans 11 cas (28 %) et persistant sévère dans 4 cas (10 %). Le refluxgastro-œsophagien est retrouvé dans 25 % des cas, une rhinite allergique dans41 % des cas, une conjonctivite dans 28 % des cas, un eczéma dans 7,6 % descas, une allergie alimentaire dans 10 % des cas, surtout aux poissons, etmédicamenteuse dans 0,7 % des cas, surtout à l’aspirine. Une atopie familialeest notée dans 10 % des cas. Le traitement préconisé repose sur les corticoïdesinhalés et les bêta-2-mimétiques de longue durée d’action dans 22 cas, associésaux xanthiniques dans 4 cas, aux antihistaminiques et corticoïdes nasaux dans16 cas et aux inhibiteurs de la pompe à proton dans 10 cas. L’asthme est biencontrôlé dans 60 % des cas, partiellement contrôlé dans 30 % des cas et noncontrôlé dans 10 % des cas. La spirométrie faite chez tous nos patients aobjectivé un trouble ventilatoire obstructif dans 89,7 % et mixte dans 10,3 %. Letrouble ventilatoire obstructif était léger dans 60 % des cas, modéré dans 28,6 %des cas et sévère dans 11,4 %.Conclusion.– Il ressort de cette étude la prédominance féminine et la difficultéde contrôle de l’asthme dans la population des obèses.

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L’asthme de l’adolescent : connaissance et vécu de lamaladie et les conséquences sur l’observance et l’évolutionS. Cherkaoui, A. Dafraoui, I. Idahmed, K. Marc, R. Zahraoui, M. Soualhi,

J. Bourkadi, J. Benamor, G. Iraqi

Hôpital Moulay Youssef, Rabat

Introduction.– L’adolescence est une phase de transition de l’enfance à l’âged’adulte, les difficultés psychiques à cet âge et la nouvelle vision de soiexpliquent les particularités de l’asthme de l’adolescent et l’influence de cesmodifications sur l’observance thérapeutique et l’évolution de la maladie.L’objectif de notre enquête est de répondre aux questions suivantes :

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Rhinite, conjonctivite et asthme / Revue française d’allergologie 50 (2010) 348–356 353

– comment les adolescents définissent l’asthme ?– acceptent-ils leur maladie ? Ont-ils honte d’utiliser les aérosols ?– quelles conséquences sur le comportement ?– et quel est l’impact de ceci sur l’évolution de la maladie ?Matériel et méthodes.– C’est une étude prospective étalée sur 6 mois (juin2009 à décembre 2009) sur un groupe de 50 adolescents suivis en consultationd’allergologie pour asthme confirmé, le contrôle de la maladie a été vérifiéchaque 3 mois, les informations ont été recueillies sur une fiche d’exploitationcontenant les questions citées ci-dessus.Résultats.– On note une nette prédominance féminine (63 %), la moyenne d’âgeétait de 18 ans. L’allergie alimentaire est signalée dans 13 % des cas, l’eczémaatopique dans 12 % des cas, l’atopie familiale dans 24 %. Onze adolescents sonttabagiques. L’âge moyen de découverte de l’asthme est de 14 ans, l’asthme étaitconfirmé par spirométrie, persistant dans tous les cas, initialement sévère dans34 %, modéré dans 56 % et léger dans 10 %, une rhinite est associée dans 32 %des cas. Les tests cutanés étaient positifs dans 62 % des cas, 32 patientsdéfinissaient l’asthme comme une oppression thoracique avec obstructionnasale, 39 ont honte de déclarer leur maladie devant leurs amis, 21 cachent leurscrises et se cachent pour utiliser les aérosols, 14 refusent d’utiliserquotidiennement leur traitement et trouvent que c’est astreignant, 13 patientsrefusent de pratiquer du sport par peur d’avoir une crise ou sous faux prétexteque c’est contre-indiqué.Une éducation (concernant l’utilisation de l’aérosol, le contrôle de la crise et lerisque évolutif à court et à moyen terme d’un asthme sous traité) avec traitementà base de corticothérapie inhalée a été instaurée chez tous les patients.L’observance thérapeutique était mauvaise dans 23 % des cas, le contrôle étaitpartiellement satisfaisant dans 68 % des cas, mauvais dans 32 %.Conclusion.– Le vécu de l’asthme par l’adolescent ainsi que son adhésion autraitement est souvent difficile et nécessite une prise en charge et soutienpsychique assez particuliers afin d’empêcher les drames évolutifs de la maladieasthmatique.

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Sensibilisation à l’olivier chez les rhinitiquesS. Cherkaoui, A. Dafraoui, I. Idahmed, K. Marc, R. Zahraoui, M. Soualhi,

J. Benamor, J. Bourkadi, G. Iraqi

Hôpital Moulay Youssef, Rabat

Introduction.– L’olivier est un arbre emblématique de la famille des oléacées,très répandu au Maroc et responsable d’une pollinose qui sévit sur le Nord de laméditerranée. Le but de notre étude est de montrer la prévalence de lasensibilisation à cet arbre chez les malades porteurs de rhinites dans notrecontexte et ces particularités épidémiologiques.Matériel et méthodes.– Étude rétrospective menée sur 2 ans (2007 et 2009) sur22 patients suivis à la consultation d’allergologie pour rhinite et ayant des testscutanés positifs à l’olivier, les tests cutanés ont été réalisés selon la techniquedes prick-tests par des procèdes standards avec lecture immédiate.Résultats.– On note une prédominance féminine (sex-ratio à 2,5), la moyenned’âge était de 27 ans (extrêmes : 12–42 ans), 15 % sont originaires de régions duNord contenant des arbres d’olivier (Ouazzane, chefchaouen), 30 patients sontagriculteurs de profession, 14 % sont porteurs d’allergie alimentaire et 2 %porteurs d’allergie médicamenteuse, l’atopie familiale est retrouvé dans 12 %des cas, Les tests cutanés sont positifs à l’olivier chez tous les patients (soit 4 %de l’ensemble des sensibilisations), une sensibilisation aux DF et DP étaitassociée dans 43 %, aux 5 graminées dans 33 %, au blomia dans 15 %, au bléfarinae dans 13 % des cas. Chez ces patients présentant des tests cutanés positifsà l’olivier, seulement 10 % rapportent des symptômes à l’exposition à l’olivier,tous les malades sont porteurs de rhinites (intermittente dans 5 % des cas,persistante légère dans 13 %, modérée dans 44 % et sévère dans 18 %), 53 %porteurs d’un asthme associé et 44 % porteurs d’une conjonctivite. Letraitement était à base d’antihistaminiques dans tous les cas, de corticothérapienasale dans 95 % des cas, en plus du traitement de l’asthme adapté au niveau desévérité initiale, l’éviction était recommandée chez tous les malades,l’évolution était favorable dans 65 % des cas par une atténuation dessymptômes.Conclusion.– La prévalence de la sensibilisation à l’olivier est assez fréquenteau Maroc et occupe la première place des pollinoses, plus sa concentration

augmente et plus les symptômes d’allergie augmentent, la rhinite parsensibilisation à l’olivier souvent persistante modérée à sévère, associée àune sensibilisation aux acariens et à l’asthme dans la moitié des cas.

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Asthme sévère : à propos de 50 casA. Dafraoui, S. Cherkaoui, I. Idahmed, K. Marc, R. Zahraoui, M. Soualhi,

J. Benamor, J. Bourkadi, G. Iraqi

Hôpital Moulay Youssef, Rabat

Introduction.– L’asthme sévère est un problème de santé publique, compte tenudes risques de mortalité, de la morbidité qu’il engendre, ainsi que de son impactsur la qualité de vie des patients. L’objectif de cette étude est d’estimer laprévalence de l’asthme sévère et d’en préciser le profil clinique et évolutif chezles patients hospitalisés.Matériel et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur lesdossiers de 50 patients ayant un asthme sévère défini par les critères de l’ATS etde l’ERS, hospitalisés au service de pneumologie à l’hôpital Moulay Youssef dejanvier 2007 à décembre 2009.Résultats.– L’âge moyen des patients est de 49 ans (extrêmes allant de 22 à75 ans). On note une nette prédominance féminine (82 %). Quarante-troispatients avaient un asthme confirmé par la spirométrie. L’ancienneté de lamaladie était en moyenne de 14 ans. La notion d’une ou de plusieurshospitalisations antérieures au service de pneumologie a été notée chez 29 cas(58 %). Sept patients avaient un antécédent d’hospitalisation dans un service deréanimation dont deux étaient intubés. Le reflux gastro-œsophagien a étéretrouvé dans 18 cas (36 %). Un seul cas de syndrome de Churg Strauss a étéidentifié.Le traitement de fond était à base de corticothérapie inhalée à forte doseassociée aux B2 sympathomimétiques dans 54 %. La corticothérapie par voiegénérale a été prescrite dans 11 cas.L’évolution a été marquée par l’apparition de complications iatrogènes typediabète cortico-induit dans 9 cas, insuffisance surrénalienne dans 7 cas et un casde nécrose bilatérale de la tête fémorale.Conclusion.– Il ressort de cette étude que l’asthme sévère est une affectiongrave qui impose une thérapeutique contraignante avec risque de complicationsgraves mettant en jeu le pronostic vital.

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L’asthme chez les patients sensibilisés à l’AlternariaA. Dafraoui, S. Cherkaoui, I. Idahmed, K. Marc, R. Zahraoui, M. Soualhi,

J. Bourkadi, J. Benamor, G. Iraqi

Hôpital Moulay Youssef, Rabat

Introduction.– L’Alternaria est une moisissure atmosphérique cosmopolite dontle rôle pathogène dans l’asthme est trop souvent négligé. Le but de ce travail estde mettre en évidence la prévalence de l’asthme chez les patients sensibilisés àl’Alternaria sous nos climats.Matériel et méthodes.– Pour cela, nous avons mené une étude rétrospectiveétalée sur 2 ans (de janvier 2008 à décembre 2009), incluant 644 patients vus enconsultation d’allergologie à l’hôpital Moulay Youssef. Seuls les patients ayantbénéficié de tests cutanés sont recrutés dans cette étude.Résultats.– L’âge moyen des patients est de 28 ans avec prédominance féminine(62 %). Tous nos patients ont bénéficié d’une enquête allergologique minutieuseavec un examen clinique complet. Cent quatre-vingt-treize patients (30 %)avaient une exposition allergénique professionnelle. Les prick-tests sont réalisésavec des extraits standardisés et interprétés selon les procédés usuels. Ils étaientpositifs dans 76 % (490 cas). La prévalence de la sensibilisation cutanée àl’Alternaria est de 14 % (72 patients). Elle vient au 4e rang après lasensibilisation aux DP/DF, au Blomia et aux blattes. Cette sensibilisation estisolée dans 12 cas et associée à une ou plusieurs sensibilisations dans les autrescas (60 cas).Chez les patients sensibilisés à l’Alternaria, l’asthme a été retrouvé dans 72 %(52 cas). Il est isolé dans 57,7 % (30 cas), associé à une rhino-conjonctivite dans26,9 % (14 cas) et à une rhinite dans 15,4 % (8 cas). L’asthme est persistantmodéré dans 50 % (26 cas) et persistant sévère dans 25 % (13 cas).

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Conclusion.– À travers cette étude, on constate la prévalence non négligeable dela sensibilisation à l’Alternaria dans notre pays et la sévérité de l’asthme chezles patients qui y sont sensibilisés.

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Intérêt de la biopuce à allergènes (ISAC) dans des cascliniques difficilesH. Chabaneb, M. Epsteina, C. Martensa, D. Jabyb

a Cabinet d’allergologie, Paris, France ; b hôpital Delafontaine, Saint-Denis,La-Réunion

Introduction.– Dans certaines situations cliniques difficiles, l’enquêteallergologique et le bilan biologique conventionnel ne permettent pas dedéterminer l’étiologie des symptômes. Le recours à une technique permettantd’explorer l’IgE réactivité vis-à-vis d’un large panel d’allergènes, comme labiopuce ISAC, peut s’avérer contributif.Matériel.– Nous avons analysé l’IgE réactivité de 19 patients dont le bilanallergologique n’était pas suffisamment pertinent. Nous présentons 4 cascliniques illustrant l’apport de la biopuce ISAC. Cette nouvelle techniquepermet d’analyser simultanément l’IgE réactivité vis-à-vis de 103 allergènesrecombinants ou natifs purifiés.Résultats.– Des IgE réactivités sont mesurables chez 16 patients permettantd’impliquer un ou plusieurs allergènes comme responsables potentiels dessymptômes. Pour 3 patients, aucune IgE réactivité n’a été détectée. Dans un casd’asthme difficile, chez un enfant de 12 ans, pollinique, une sensibilisation nonsuspectée à Alternaria a été découverte. Chez un enfant de 10 ans, asthmatiquepolysensibilisé (pollens et cheval) et allergique à la noix, noisette, arachide,poisson et crustacés, une sensibilisation à plusieurs protéines de stockage degraines, aux parvalbumines et aux tropomyosines a été observée. Dans un casd’urticaire récente avec dermographisme chez une enfant de 6 ans, une fortepositivité des tropomyosines a permis d’orienter avec succès la prise en charge.Chez une femme de 51 ans, asthmatique sévère, exposée par sa profession auxfourrures, la négativité du bilan allergologique et l’absence d’IgE réactivitéorientent vers une origine non atopique.Conclusion.– Les résultats de la biopuce ISAC permettent d’identifier desfacteurs étiologiques non suspectés ou d’envisager de nouvelles pistes pouroptimiser la prise en charge du patient.

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Pollinose : état des lieux en TunisieH. Khouani, M. Abouda, M. Triki, N. Fajraoui, M.R. Charfi

Tunisie

La pollinose représente un véritable fléau dont la prévalence ne cessed’augmenter dans le monde et en Tunisie.Objectifs.– Le but de notre étude est d’évaluer la fréquence de l’allergiepollinique en Tunisie, d’identifier ses principales manifestations cliniques etd’établir le profil allergénique et ce en comparant les enfants aux adultes.Patients et méthodes.– C’est une étude rétrospective dans laquelle nous avonsrecensé une population de 1750 patients allergiques aux pollens suivis à laconsultation de pneumo-allergologie de l’hôpital FSI de la Marsa durant lapériode de 1993 à 2009.Résultats.– Les patients se répartissent en 437 enfants d’âge moyen de9,1 � 3,4 ans et 1313 adultes d’âge moyen de 33,8 � 10,3 ans. La prévalence del’allergie pollinique dans notre population est de 40,7 %, avec une fréquencesignificativement plus importante chez les adultes (46 %) que chez les enfants(30,3 %). La rhinite est la première manifestation clinique de la pollinose(90,9 %), suivie de l’asthme puis de la conjonctivite. Toutefois, l’asthme étaitplus fréquent chez les enfants, alors que la conjonctivite était plus fréquentechez les adultes. Les manifestations étaient le plus souvent associées.L’association asthme–rhinite était la plus communément rencontrée chez lesenfants. Chez les adultes, l’association rhinite–conjonctivite était la plusfréquente. Le profil allergénique a montré la prédominance de l’allergie auxherbacées dans 53,8 % des cas avec la même répartition chez les enfants et lesadultes, suivie des graminées dans 52,2 % des cas, puis des arbres dans 46,9 %des cas, avec une sensibilisation plus fréquente pour l’olivier versus cyprès aussi

bien chez les enfants que chez les adultes. Nos patients (73,6 %) avaient uneallergie associée à d’autres pneumallergènes.Conclusion.– La prévalence de la pollinose est importante en Tunisie. La rhinitereprésente la manifestation clinique la plus courante. Parmi les pollens, ceux desherbacées et graminées sont les plus fréquents dans notre pays, suivis des arbres.

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Asthme sévère et traitement par Xolair1 : l’expériencestrasbourgeoiseI. Gargouri, C. Gstalder, A. Purohit, C. Metz-Favre, A. Molard, F. De Blay

Unité de pneumologie et d’allergologie, Strasbourg, France

Introduction.– L’efficacité du Xolair1 (anti-IgE) est actuellement reconnuedans l’asthme allergique persistant sévère mal contrôlé.Nous rapportons les résultats obtenus à l’unité de pneumologie et d’allergologiede Strasbourg chez 56 patients traités par Xolair1.Patients.– Cinquante-six patients présentant un asthme allergique persistantsévère mal contrôlé ont été traités de 2005 à 2009 (28 hommes et 32 femmes).L’âge moyen était de 45,8 � 15 ans (16–76 ans). Quatorze patients (25 %)étaient sous traitement corticoïde per os (moyenne 42,2 � 27 mg d’équivalentprédnisone). Tous les patients étaient sous une corticothérapie inhalée à la dosemoyenne de 2060 � 1400 mg d’équivalent béclométasone. L’évaluation ducontrôle de l’asthme s’est appuyée sur les recommandations HAS 2004.Résultats.– Après 4 mois, 21 patients (37,5 %) avaient un contrôle inacceptable,21 un contrôle acceptable (37,5 %), 7 un contrôle optimal (12,5 %). Lacorticothérapie per os était diminuée ou arrêtée dans 71,4 % des cas. Enrevanche, la corticothérapie inhalée était diminuée ou arrêtée que dans 19,7 %des cas.À 6 mois, 52 patients étaient encore sous traitement par Xolair1, 27 % avait uncontrôle inacceptable et 50 % avait un contrôle optimal ou acceptable. Sixpatients ont arrêté leur traitement corticoïde per os (11,5 %) et aucunemodification du traitement corticoïde inhalé n’a été observée.À 1 an, 39 patients étaient encore sous traitement par Xolair1, 3 patients avaientun contrôle inacceptable.Le traitement corticoïde per os a été arrêté chez 11 patients. La corticothérapieinhalée a été diminuée dans 55 % des cas et arrêtée dans 5 % des cas.Conclusion.– Les résultats obtenus avec les patients de Strasbourg sont tout àfait comparables à ceux obtenus dans les grandes séries européennes : 30 %absence de réponse et 50 % réponse partielle, voire complète. De plus, lacorticothérapie inhalée est baissée plus lentement que la corticothérapieper os.

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Profil épidémiologique, clinique et évolutif des rhinitesallergiquesS. Charkaoui, A. Dafraoui, H. Janah, K. Mark, M. Soualhi, R. Zahraoui,

J. Benamor, J.E. Bourkadi, G. Iraqi

Service de pneumologie, hôpital Moulay Youssef, Rabat

Définition.– La rhinite est un véritable problème de santé publique en raison desa prévalence et ses conséquences sur la qualité de vie.Objectif .– Évaluer l’incidence et le profil épidémiologique, clinique et évolutifdes rhinites allergiques au cours d’une consultation d’allergologie.Matériel et méthodes.– C’est une étude rétrospective étalée sur 2 ans (2007–

2009) sur 535 patients suivis en consultation d’allergologie de l’hôpital MoulayYoussef de Rabat pour rhinite allergique.Résultats.– On note une prédominance féminine (sex-ratio à 2,5), la moyenned’âge est de 27 ans (extrêmes : 12–42 ans), 14 % sont porteurs d’allergiealimentaire et 2 % porteurs d’allergie médicamenteuse, l’eczéma atopiqueretrouvé dans 35 %, des tares associées signalées dans 2 %, l’atopie familialeretrouvée dans 12 % des cas, le tabagisme retrouvé chez 45 patients, laclassification de la rhinite basée sur les critères de l’Aria (intermittente dans 7 %des cas, persistantes légères dans 13 %, modérées dans 64 % et sévère dans16 %), 58 % porteurs d’un asthme associé et 42 % porteurs de conjonctivite.Les tests cutanés étaient positifs dans 57 % des cas, négatifs dans 33 % et nonfaits chez 8 malades, positifs aux acariens dans 65 %, aux blattes dans 25 %, au

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latex dans 15 %, l’olivier dans 4 %, le blé farinae, Alternaria, phanères desanimaux chacun dans 1 %.Le traitement, répondant aux recommandations de l’ARIA, était à based’antihistaminiques dans tous les cas, de corticothérapie nasale dans 93 % descas, en plus du traitement de l’asthme adapté au niveau de sévérité initiale,l’éviction recommandée chez tous les malades, l’évolution était favorable dans65 % des cas par une atténuation des symptômes.Conclusion.– La rhinite allergique est un motif fréquent de consultation, saprévalence est augmentée chez la femme, souvent persistante modérée à sévèreet souvent associée à d’autres manifestations allergiques.

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Besoins thérapeutiques non satisfaits chez les patientsprésentant une rhinite allergiqueA. Didierd, P. Mathelier-Fusadea, T. Haddada, J.-F. Fontaineb, G. Bonnelyee,

P. Demolyc

a Cabinet, Paris, France ; b cabinet, Reims, France ; c CHU de Montpellier,Montpellier, France ; d CHU de Toulouse, Toulouse, France ; e KantarHealth,Paris, France

Contexte.– L’immunothérapie spécifique (ITS) est un traitement sûr, efficace etayant potentiellement un effet rémanent pour les patients allergiquesinsuffisamment soulagés par des traitements pharmacologiques.Méthodes.– En 2009, une enquête épidémiologique rétrospective et transversalea été réalisée sur 2003 français de 15 à 50 ans, afin d’identifier les sujets ayantune rhinite allergique confirmée ou suspectée, d’évaluer les profils des sujetsayant consulté un médecin et d’évaluer les résultats de la consultation et lesbesoins thérapeutiques résiduels.Résultats.– Trente-huit pour cent des sondés (n = 623) ont signalé souffrird’allergies respiratoires. Seulement 53 % (n = 328) avaient déjà consulté unmédecin (généraliste dans 94 % des cas) et 26 % (n = 160) au cours des12 derniers mois. Cinquante et un pour cent (n = 317) étaient alors soustraitement symptomatique. Après consultation, 73 % (n = 116) ont déclaré queleur allergie ne s’était pas améliorée et 48 % (n = 77) souffraient toujours d’unemauvaise qualité de vie (symptômes modérés à sévères).Conclusions.– Cette étude confirme que la rhinite allergique est une maladiehétérogène : la majorité des patients ont une bonne qualité de vie sans consulterde médecins. Cependant, elle a révélé la présence de besoins non satisfaitssignificatifs et souvent non reconnus chez près de 20 % des patients. Malgrél’utilisation des traitements symptomatiques et des consultations répétées, cesindividus souffrent de symptômes allergiques récurrents modérés à sévères. Lanature et la persistance de ces besoins non satisfaits suggèrent que ces patientsdoivent faire l’objet d’une prise en charge spécialisée. L’ITS pourrait être unesolution pour ce type de population.

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Prise en charge des patients par immunothérapiesublinguale (ITSL) aux pollens de graminéesB. Crestanie, J.-F. Fontaineb, T. Haddada, M. Grosclaudec, F. Saint-Martinf,

M. Migueresd

a Cabinet, Paris, France ; b cabinet, Reims, France ; c centre Claude-Bernard,Lyon, France ; d clinique Saint-Jean, Toulouse, France ; e hôpital Bichat, Paris,France ; f Stallergenes, Antony, France

Contexte.– Le profil clinique des patients consultant des spécialistes pour desallergies respiratoires aux pollens de graminées a été caractérisé durant la phasetransversale de l’étude Realis. Ces patients souffrent de rhinite modérée–sévèredepuis au moins 5 ans. Malgré la prescription de traitements symptomatiques,ils restent insuffisamment contrôlés. Leur prise en charge par ITSL ainsi que lesprotocoles thérapeutiques mis en place par les spécialistes ont été décrits durantla phase longitudinale.Méthode.– Cinq cent cinquante-neuf patients, avec une rhinite allergique(critères Aria) et/ou un asthme léger à modéré (critères Gina), ont été inclus. Lediagnostic, la sévérité des symptômes, le traitement, les doses utilisées et ladurée du traitement pré- et co-saisonnier ont été évalués avant et après la misesous ITSL.

Résultats.– L’ITSL a été proposée à 63,5 % des patients, essentiellementpolysensibilisés (78,4 %), atteints de rhinite � associée à de l’asthme. La rhinitea été diagnostiquée au stade modéré–sévère pour 93,7 % des patients. Laprescription d’une ITSL est motivée par le fait que ces patients soientinsuffisamment contrôlés par les traitements symptomatiques (44,4 %). Unprotocole thérapeutique pré-co-saisonnier de 5 mois (3 mois en présaison) a étésuivi par 92,5 % des patients. La posologie hebdomadaire moyenne a étéd’environ 5 doses 300 IR, soit 1099 � 426 IR. Suite au traitement, la rhiniteainsi que l’asthme ont été soit améliorés, soit stabilisés chez la majorité despatients. Le traitement a satisfait 86,4 % d’entre eux.Conclusion.– Ni l’asthme ni l’existence d’une polysensibilisation n’ont limité lamise sous ITSL. En pratique courante, l’ITSL en traitement pré-co-saisonnierest proposée par des spécialistes à des patients atteints de rhinite modérée–

sévère et non contrôlés par des traitements symptomatiques.

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Le développement clinique de l’immunothérapie spécifique(ITS) : aspects méthodologiques et interprétation desrésultatsP. Devilliera, D. Vervloetb

a Hôpital Foch, Suresnes, France ; b université de la méditerranée, Marseille,France

Contexte.– L’efficacité et la tolérance de l’immunothérapie spécifique (ITS) ontété démontrées dans des petites études fréquemment hétérogènes et confirméesdans des méta-analyses. Aujourd’hui, des études à grande échelle permettentd’interpréter l’action de l’ITS de façon plus précise.Méthode.– Des adultes et des enfants présentant une rhinite allergique auxpollens ont été inclus dans des essais cliniques randomisés, en DBPC,multinationaux d’un comprimé 300 IR aux pollens de 5 graminées administréen pré- et co-saisonnier. Le critère principal d’efficacité était la moyenne del’average rhinoconjonctivitis total symptom score (ARTSS) sur la saison. Afind’évaluer la relation potentielle entre la sévérité de la maladie et l’effet dutraitement, 3 sous-groupes de centres investigateurs ont été formés selon leurmoyenne ARTSS sous placebo.Résultats.– La multiplicité de profils symptomatiques dilue l’effet global del’ITS. L’inclusion présaisonnière des patients sur la base des symptômessévères de la saison précédente ne donne pas une population aussi atteintependant l’étude. Sur la saison entière, durant laquelle la sévérité de lamaladie n’était pas constamment élevée, l’effet du traitement par compriméITSL a été en partie masqué (moyenne ARTSS placebo adulte :4,93 � 3,229). Chez l’adulte, l’amélioration en ARTSS moyen actif versusplacebo est de 15 %, 26 % et 37 % pour les sous-groupes à sévérité faible,modéré et élevé. Chez l’enfant, ces valeurs sont de 10 %, 33 % et 34 %. Larégression linéaire des symptômes individuels et des comptes polliniques aaussi montré que plus la maladie est sévère, plus l’effet du traitement parITSL est important.Conclusions.– Plusieurs variabilités doivent être prises en compte lors del’interprétation des résultats d’études en condition naturelle, mais aucune nemasque l’effet significatif du comprimé ITSL. L’effet bénéfique des comprimésITSL augmente avec la sévérité de la maladie.

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Évaluation à long terme (3 ans) de l’efficacité du compriméd’immunothérapie sublinguale (ITSL) 300 IR 5 graminéesA. Didiera, F. Wesselb, F. Durand-Perdrielb, C. Gallenc, C. Sauvan-Pistofd,

F. Guiral-Bernarde, D. Basset-Sthemef, C. Douilletg, M-C. Pujazonh

a Hôpital Larrey, CHU de Toulouse, Toulouse, France ; b Nantes, France ;c Narbonne, France ; d Paris, France ; e Toulouse, France ; f Valence, France ;g Montereau Fault, Yonne, France ; h Fenouillet, France

Contexte.– L’efficacité et la bonne tolérance du comprimé 5 graminées,administré en pré- et co-saisonier ont déjà été démontrées chez l’adulte etl’enfant sur la 1re saison pollinique.Objectif .– Évaluer l’efficacité à long terme (3 ans) et la tolérance d’untraitement pré- et co-saisonier d’un comprimé d’ITSL 300 IR 5 graminées.

Page 9: Rhinite, conjonctivite et asthme

Rhinite, conjonctivite et asthme / Revue française d’allergologie 50 (2010) 348–356356

Méthode.– Six cent trente-trois adultes ont été inclus dans une étude de phase IIIpendant 3 saisons consécutives. Les patients ont été randomisés dans le brasplacebo ou dans l’un des 2 bras actifs débutant 4 ou 2 mois avant la saison.L’utilisation de traitement de secours était autorisée. Le critère primaire sur la3e saison était la moyenne du score de symptômes ajusté sur la prise detraitement de secours (average adjusted symptom score [AASS]).Résultats.– Les tous premiers résultats lors de la 3e saison ont montré unemoyenne observée AASS � D.S. dans le bras placebo de 5,28 � 3,946, dans lesbras actifs : 3,51 � 3,677 (4 mois) et 3,39 � 3,232 (2 mois), avec une différencerelative moyenne versus placebo de 33,6 % et 35,7 % ; 48,4 % et 50,1 % enmédiane. La différence des moyennes estimées (95 %IC) était de �1,78(�2,58,�0,98 ; p < 0,0001) et�1,95 (�2,75,�1,15 ; p < 0,0001). La moyenneAASS dans les deux bras actifs était également significativement plus basse quele placebo ( p < 0,0001) sur la 2e année (43 % en médiane) et sur la 1re année(27 % et 33 % en médiane). Les effets secondaires étaient identiques à ceuxobservés dans les études précédentes mais leur fréquence et leur sévérité étaientplus basses au cours de la 3e saison comparativement à la 1re.Conclusion.– Trois années de traitement pré- et co-saisonnier d’un compriméd’ITSL 300 IR 5 graminées ont montré une réduction significative, quis’amplifie année après année, des symptômes d’allergie pollinique chezl’adulte.

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Allergie professionnelle au colostrumJ.-M. Renaudinb, E. Beaudouinb, S. Jacqueneta

a Genclis SAS, Vandœuvre-lès-Nancy, France ; b service d’allergologie, centrehospitalier J.-Monnet, Épinal, France

Matériel.– Un éleveur bovin présente depuis 2008 des épisodes récidivants derhino-conjonctivite aiguë, d’asthme et d’urticaire de contact, parfoisaccompagnés d’angio-œdème des paupières, avec un rythme professionnel,uniquement lors de la manipulation de colostrum de vaches allaitantes, destiné àl’alimentation des veaux. Il est asymptomatique lors de la traite des vacheslaitières, ainsi que lors de la consommation de lait de vache ou produits laitiers.Méthode.– Le bilan a comporté des explorations fonctionnelles respiratoiresrépétées, des tests allergologiques cutanés et biologiques (dosages d’IgE auxdifférents composants allergéniques du lait, ImmunoCap, Phadia) et un testd’éviction spécifique du colostrum.Résultats.– Le patient présente un asthme professionnel. Les tests allergolo-giques cutanés sont très nettement positifs au colostrum de vache (28 mm, pour

codéine à 8 mm), avec réactivité croisée au colostrum de brebis (12 mm),faiblement pour le lait de vache cru (8 mm) et douteux pour le lait bouilli(3 mm). Les tests biologiques confirment l’existence d’une allergie IgE isolée àla lactoferrine (0,22 kU/l), avec négativité des dosages pour alpha-lactalbumine,bêta-lactoglobuline, caséine et sérum albumine bovine. L’éviction de toutcontact manuporté et aéroporté avec du colostrum entraîne la disparition dutableau clinique.Discussion.– Selon la race et le stade de lactation, la lactoferrine peut être enquantité 10 à 100 fois plus importante dans le colostrum bovin (5 g/l) que dansle lait (0,2 g/litre). Elle est thermosensible.Conclusion.– Il s’agit d’une allergie professionnelle au colostrum, sans allergiealimentaire associée au lait de vache, secondaire à une hypersensibilité IgE-dépendante isolée à la lactoferrine.

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Asthme et insuffisance cortico-surrénalienneH. Janah, M. Mzouri, H. Souhi, Y. Gharbaoui, A. Rhorfi, A. Abid, K.T. Alaoui

Service de pneumologie, HMIMV, Rabat

Introduction.– L’automédication et le sevrage brutal de la corticothérapie oralechez l’asthmatique peuvent se compliquer d’une insuffisance surrénalienne.Matériel et méthodes.– Étude rétrospective à propos de 14 cas d’insuffisancecortico-surrénalienne parmi 1240 patients suivis pour asthme en consultationd’allergologie entre janvier 2003 et décembre 2009.Résultats.– Cette étude a intéressé 14 cas avec prédominance féminine :9 femmes et 5 hommes, l’âge moyen était de 47 � 12 ans. Tous les patientsavaient une automédication aux corticoïdes par voie orale sur une duréeprolongée. Le suivi était irrégulier chez la moitié des cas.L’asthme était classé stade IV chez 6 cas, stade III chez 5 cas et stade II chez3 cas. Un diabète induit était révélé chez 4 cas. Deux cas avaient fait unépisode d’insuffisance surrénalienne aiguë à l’arrêt brutal. La cortisolémieétait effondrée chez tous les cas. Tous les patients sont mis soushydrocortisone par voie orale, la normalisation de la cortisolémie a étéobtenue en 13 mois en moyenne. Après instauration d’un traitement de fondadapté et éducation, l’asthme était contrôlé chez 9 cas, partiellementcontrôlé chez 5 cas.Conclusion.– L’insuffisance corticotrope, secondaire à la prise de corticoïdesoraux, représente la cause la plus fréquente d’insuffisance surrénalienne. Lasensibilisation et l’éducation de tout asthmatique par la mise en place d’un suivirégulier est la meilleure solution.