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Résolutions adoptées par la 4e Conférence régional d’UNI Africa Dakar, Sénégal, 23-25 mars 2017

Résolutions - UNI Global Union

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Résolutions adoptées par la 4e Conférence régional d’UNI Africa

Dakar, Sénégal, 23-25 mars 2017

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4 CR d’UNI Africa – Résolutions

Résolutions adoptées par la 4e Conférence régionale d’UNI Africa

page Introduction .......................................................................................................................... 1 Résolution n° 1: Syndiquer pour renforcer le pouvoir des syndicats ................................. 3 Résolution n° 2A: Mobiliser pour un monde durable ........................................................... 7 Résolution n° 2B: Mobiliser pour reprendre possession de nos économies ..................... 13 Résolution n° 3: Innover pour un syndicalisme robuste et dynamique .......................... 18 Résolution n° 4: Agir pour modeler l’industrie 4.0 .......................................................... 21 Résolution n° 5: Renforcer l’unité syndicale .................................................................... 25 Résolution n° 6: Défense des droits de l’homme et des droits syndicaux ....................... 27 Résolution n° 7: Les femmes d’UNI Africa innovent dans les syndicats .......................... 29 Résolution n° 8: Mobiliser, syndicaliser, innover pour la jeunesse africaine ................... 35 Résolution n° 9: Mobiliser, syndicaliser, innover pour les cadres africains...................... 39

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Introduction Le présent rapport comprend les neuf résolutions adoptées à l’unanimité par la 4e Conférence régionale d’UNI Africa, qui s’est réunie à Dakar, Sénégal, du 23 au 25 mars 2017. Les résolutions ont été élaborées dans le cadre d’un processus participatif, qui a débuté par l’identification des thèmes clés par le Comité de direction et le Comité exécutif d’UNI Africa. Le Comité exécutif d’UNI Africa, ainsi que les Comités des femmes, des jeunes et des cadres d’UNI Africa, ont ensuite eu la possibilité de débattre et de soumettre des motions à l’avance, qui ont été distribuées à tous les affiliés d’UNI Africa. Cela a permis un échange avec les affiliés afin d’avoir des résolutions progressistes et concrètes sur les principaux sujets de préoccupation d’UNI Africa. La Commission des résolutions de la Conférence de Dakar était composée de : Afrique du Nord Tunisie FGBEF Jellali Abdelhamid

Afrique de l’Ouest Sous-région 1 Burkina Faso FESBACI Téné Tougma Guinée FESABAG Mariama Penda Diallo Sénégal SNTPT Ibrahima Sarr

Sous-région 2 Ghana ICU Solomon Kotei

Afrique centrale RD Congo FNTPC Jean Paul Kamalata

Afrique de l’Est Kenya COWU Benson Okwaro Tanzanie TUICO Jonathan Peles

Afrique australe Afrique du Sud SACCAWU Patricia Nyman Malawi CIAWU Mary Dzyniemba

Secrétaire: Keith Jacobs Le Comité de direction et le Comité exécutif d’UNI Africa nouvellement élus établiront un plan concret pour traduire ces résolutions dans la réalité. Nous comptons sur le soutien de tous les affiliés pour mettre en œuvre notre stratégie et espérons pouvoir rapporter de nombreuses réalisations concrètes à notre prochaine Conférence régionale en 2021. Salutations fraternelles.

Keith Jacobs Secrétaire régional

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Résolution n° 1

En avant pour une nouvelle Afrique Syndiquer pour renforcer le pouvoir syndical

Plan stratégique Aller de l’avant d’UNI Africa pour 2017-2021

1. UNI Africa reste attachée à la mise en œuvre du plan d’action Aller de l’avant d’UNI,

adopté par le Congrès mondial d’UNI à Nagasaki en 2010 et confirmé au Congrès du Cap de 2014, en mettant l’accent sur la croissance des syndicats dans toutes ses activités. Selon les statistiques du BIT, seulement 10% de la main d’œuvre africaine est syndiquée. Lorsque l’on demande aux travailleurs pourquoi ils n’adhèrent pas à un syndicat, ils répondent souvent que c’est parce que personne ne le leur a demandé. Le travail de recrutement d’UNI Africa doit continuer à faire partie d’une campagne globale pour inverser le déclin des syndicats et renforcer le pouvoir syndical. La stratégie Aller de l’avant sera un élément clé du travail d’UNI Africa pour la période 2017-2021.

2. En mettant en œuvre la stratégie Aller de l’avant et les résolutions de la Conférence de

Nairobi d’UNI Africa, UNI Africa a concentré son travail sur l’amélioration de l’environnement de syndicalisation par le biais d’accords mondiaux et régionaux avec les multinationales afin de réduire la crainte des travailleurs sur le lieu de travail et d’accroître les capacités et les ressources des affiliés d’UNI Africa. UNI Africa a soutenu le développement d’alliances syndicales au sein des entreprises multinationales et régionales et a cherché à renforcer l’efficacité de ces alliances par le biais de campagnes de recrutement. Dans toutes ses réunions statutaires, UNI Africa a consacré du temps à diffuser les expériences des diverses zones en matière de croissance syndicale ainsi qu’à discuter des stratégies permettant de renforcer nos tentatives de syndiquer les travailleurs. UNI Africa reconnaît que les syndicats tirent leur pouvoir de leur efficacité durant les processus de négociations collectives, de l’influence qu’ils exercent sur les politiques couvrant tout un secteur de l’économie et en général des pressions qu’ils appliquent en faveur d’une société juste. Pour pouvoir jouer ce rôle, nous devons veiller à être représentatifs dans les secteurs où nous recrutons, que cela soit par le biais de niveaux élevés de densité syndicale ou en ayant une majorité de représentants lors de négociations collectives. Il est vital de constituer un pouvoir stratégique de négociations collectives par le recrutement. Il n’existe pas de pouvoir de négociations collectives sans membres ou représentants élus pour négocier collectivement au nom des membres.

3. Les femmes et les jeunes représentent un nombre important et croissant de secteurs

d’UNI Africa et sont au centre de la constitution de syndicats forts. Il existe de nombreux obstacles pour les travailleuses et pour les jeunes. UNI Africa a activement progressé vers la mise en œuvre de la quote-part de 40% de femmes décidée au Congrès de Nagasaki d’UNI et reconfirmée au Cap en 2014. La population africaine augmente rapidement. D’ici 2035, le nombre de jeunes et de femmes entrant sur le marché du travail en Afrique dépassera celui du reste du monde. Les femmes et les jeunes devraient être inclus dans les campagnes de recrutement ainsi que des négociations politiques pour des accords mondiaux afin de veiller à ce que leurs préoccupations soient couvertes. UNI Africa continuera à organiser des programmes de formation pour les femmes et les jeunes

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syndicalistes afin de les doter des connaissances et des compétences requises pour des activités de recrutement et pour leur promotion à des postes de leadership.

4. Pour donner corps à son engagement à la croissance syndicale et au renforcement du

pouvoir syndical, UNI Africa et ses affiliés s’engagent à faire ce qui suit: 5. UNI Africa s’engage :

a) à continuer à être la voix régionale incitant les entreprises à rendre des comptes, en profitant des outils mondiaux disponibles pour appliquer les droits humains des travailleurs à s’organiser et à négocier collectivement. Parmi ceux-ci figurent les Principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales, la Déclaration de politique tripartite de l’OIT sur les entreprises multinationales et les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. Le but global est de parvenir à des cadres normatifs efficaces et contraignants pour les entreprises mondiales et régionales et leurs chaînes d’approvisionnement.

b) à continuer avec la CSI-Afrique et les autres syndicats mondiaux au niveau régional à renforcer notre travail avec les organisations économiques régionales pour garantir le respect des conventions fondamentales du travail de l’OIT, le droit de se syndiquer et le droit de négocier collectivement.

c) à continuer à constituer des alliances syndicales dans les multinationales et les

entreprises régionales ainsi qu’à faciliter le renforcement de la solidarité transfrontalière entre les membres des alliances et à œuvrer en vue d’intensifier les activités de syndicalisation de ces alliances.

d) à continuer à travailler avec les syndicats mondiaux sectoriels et les affiliés d’UNI

dans chaque secteur et à partager informations et réseautage en faveur de la signature d’accords mondiaux avec des entreprises multinationales et régionales par le biais de campagnes, d’un dialogue associé à la mobilisation des membres, soutenu et alimenté par la recherche stratégique sur les entreprises ainsi que par la cartographie de la présence syndicale dans les entreprises concernées.

e) à chercher à jouer un rôle essentiel dans la campagne d’UNI pour construire un

nouveau modèle de responsabilité dans les multinationales et tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

f) à travailler avec UNI SCORE pour mener des recherches sur les différentes formes de relations industrielles afin de parvenir à la représentation dans des processus de négociations collectives qui, à leur tour, alimenteront la stratégie de syndicalisation qui doit être mise au point pour renforcer les syndicats.

g) à travailler avec UNI SCORE et les syndicats sectoriels mondiaux d’UNI pour soutenir

le développement des capacités des affiliés en matière de techniques et de campagnes de syndicalisation, par le biais de programmes de formation des organisateurs syndicaux/militants afin de renforcer la capacité du syndicat à être efficace durant les négociations collectives.

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h) en collaboration avec UNI SCORE et avec les syndicats sectoriels mondiaux d’UNI, à

rechercher le financement permettant de soutenir les affiliés en matière de développement des capacités et de campagnes de syndicalisation. La priorité sera donnée aux campagnes de syndicalisation dans les entreprises multinationales, régionales et nationales identifiées dans le cadre des stratégies sectorielles.

i) à travailler avec UNI SCORE et les syndicats sectoriels mondiaux d’UNI pour soutenir

les campagnes avec les affiliés visant à inclure les femmes et les jeunes travailleurs de plus en plus nombreux dans les secteurs d’UNI au sein de campagnes de syndicalisation destinées à accroître notre représentation dans les négociations collectives et à lutter contre les formes d’emploi précaires qui touchent les femmes et les jeunes de façon disproportionnée.

j) à travailler avec UNI SCORE pour mettre au point des stratégies de syndicalisation

incluant l’élaboration de stratégies et de pratiques de communication spécifiques, accompagnées d’approches des conditions contractuelles, réglementaires et de travail, capables d’aider à améliorer les conditions de travail des femmes, des travailleurs précaires et des jeunes travailleurs, et notamment de modifier les perceptions négatives des syndicats chez certains jeunes travailleurs.

k) à encourager les affiliés à créer un environnement propice permettant aux femmes

et aux jeunes travailleurs de jouer un rôle et d’être des rouages efficaces dans les campagnes de syndicalisation.

l) à promouvoir les occasions pour les affiliés d’UNI Africa d’échanger des expériences

dans la syndicalisation, le recrutement, la restructuration syndicale et les négociations collectives pour développer et promouvoir de bonnes pratiques.

6. Les affiliés d’UNI Africa s’engagent à :

a) continuer à encourager les affiliés à prendre en main les Accords mondiaux signés, à surveiller le renforcement de la mise en œuvre de ces accords lorsqu’ils existent.

b) veiller à ce que la syndicalisation devienne partie intégrante des plans de travail des affiliés et à ce que les ressources, tant humaines que financières, soient disponibles pour l’exécution de cette tâche.

c) chercher à renforcer l’unité du mouvement syndical au niveau national et à

combattre les effets affaiblissants de la fragmentation syndicale.

d) contribuer au fonds de recrutement d’UNI, sachant que ces ressources sont utilisées uniquement pour des activités de syndicalisation visant à faire croître les syndicats et donc à renforcer leur pouvoir.

e) Lorsqu’ils le peuvent, organiser des campagnes de recrutement et de

syndicalisation par le biais des conseils nationaux de liaison d’UNI afin de mettre des ressources en commun.

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f) partager avec UNI Africa le régime de relations industrielles qui permet aux

syndicats de faire partie des processus de négociations collectives.

g) explorer des stratégies visant à utiliser les nouvelles technologies et les réseaux sociaux en tant qu’outils de syndicalisation efficaces, surtout pour syndiquer les jeunes travailleurs, et à les diffuser au sein d’UNI Africa.

h) rester attachés à la stratégie Aller de l’avant jusqu’au Congrès mondial d’UNI à

Liverpool en 2018 et au-delà, ainsi qu’au plan de travail d’UNI Africa pour 2017-2021.

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Résolution n° 2 A

En avant pour une nouvelle Afrique Mobiliser pour un monde durable 1. L’année 2015 a été très importante pour le monde. Deux accords majeurs ont été adoptés

par les dirigeants politiques: l’Agenda 2030 pour un développement durable ainsi que l’accord mondial de Paris sur le changement climatique.

2. UNI Africa et ses affiliés vont collaborer en vue de veiller à la mise en œuvre complète du

programme de durabilité et de contribuer à un avenir durable pour tous les peuples africains. Ils expriment leur soutien et leur attachement à la feuille de route pour la durabilité d’UNI Global Union avalisée par le Comité directeur d’UNI lors de sa réunion des 26 et 27 mai 2016 à Nyon.

3. Outre cette feuille de route d’UNI Global Union, UNI Africa a ajouté une nouvelle section

consacrée au potentiel des énergies renouvelables en Afrique ainsi qu’une section relative à l’assainissement de l’environnement et à l’arrêt de la déforestation.

Feuille de route d'UNI pour la durabilité

UNI Global Union et ses affiliés coopéreront pour permettre la pleine application du programme de durabilité et empêcher les dommages potentiels que les accords commerciaux pourraient causer à la durabilité.

1. Intégrer les Objectifs de développement durable (ODD)

UNI Global Union invite les gouvernements, les entreprises et les acteurs de la société civile à œuvrer ensemble et à accélérer la mise en œuvre des ODD par le biais des mesures suivantes: Objectif 1. Mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde

Renforcer ou établir un socle de protection sociale pour protéger les travailleurs et les communautés les plus vulnérables des catastrophes naturelles et des crises financières;

Renforcer et appliquer pleinement la législation du travail et les normes internationales du travail pour permettre aux travailleurs de faire respecter leurs droits sociaux et d'améliorer leur niveau de revenu;

Adopter des législations de salaire minimum et des politiques antidiscriminatoires pour fournir un salaire vital aux travailleurs formels et informels.

Objectif 5. Réaliser l'égalité de genre et l'autonomisation des femmes et des filles

Soutenir l'adoption de politiques et législations nationales qui favoriseront l'égalité de genre, l'autonomisation des femmes ainsi que l'amélioration de la santé des femmes (notamment mais pas exclusivement la protection de la maternité et défendront les droits sexuels et reproductifs des femmes;

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Faire valoir l'importance des droits des travailleurs et de l'égalité, remédier à l'écart salarial entre les genres par le biais de la campagne d'UNI pour l'égalité salariale; promouvoir un salaire égal pour un travail égal;

Promouvoir la participation des femmes à l'économie à des postes de direction en mettant l'accent sur la participation des femmes au travail syndical via la campagne «Voilà pourquoi », le Programme de tutorat conçu pour renforcer les capacités des jeunes femmes et la Campagne 40pour40 visant à augmenter à 40% la participation des femmes dans tous les organes décisionnels d'UNI ;

Combattre toutes les formes de discrimination et de violence envers les femmes sur le lieu de travail et à la maison via la campagne actuelle d'UNI « Briser le cercle» et le dossier à emporter sur l'égalité de genre;

Promouvoir l'adoption d'une nouvelle Convention de l'OIT sur la prévention de la violence domestique à l'égard des femmes; en partenariat avec les Fédérations syndicales internationales.

Objectif 8. Promouvoir une croissance économique soutenue, inclusive et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous

S'inscrire dans le prolongement de la stratégie Aller de l'avant d'UNI pour développer la croissance syndicale, renforcer et tirer parti du pouvoir de négociation collective des syndicats en établissant des alliances mondiales et régionales de travailleurs dans les multinationales, dans le but de parvenir à des Accords cadres mondiaux et régionaux afin d'améliorer les conditions des travailleurs par-delà les frontières et de consolider les droits sociaux dans tous les pays;

Soutenir le Pacte mondial pour l'emploi de l'OIT, l'Agenda sur le travail décent de l'OIT et les Principes directeurs de l'OIT sur le développement durable, les emplois verts et le travail décent pour tous;

Mettre fin aux "contrats zéro heure" et lutter contre le travail précaire causé par l'externalisation et la délocalisation;

Protéger les travailleurs des catastrophes naturelles et des risques liés aux bâtiments ou aux usines grâce à l'application des normes en matière de santé et sécurité au travail tout au long de la chaîne d'approvisionnement;

Investir dans l'innovation et la formation en particulier pour les jeunes travailleurs afin de réduire le chômage et créer de nouveaux emplois décents en tirant parti des nouvelles opportunités engendrées par la numérisation et le développement des nouvelles technologies.

Objectif 10. Réduire les inégalités dans et entre les pays

Établir un salaire vital et rehausser les salaires par la négociation collective au niveau national ainsi qu'au niveau de l'entreprise;

Augmenter les dépenses publiques pour favoriser la croissance inclusive; combattre l'austérité et promouvoir une politique budgétaire flexible afin de mieux s'adapter aux cycles économiques; adopter des politiques budgétaires et de répartition qui bénéficient au 40% des moins riches plutôt qu'au 1% le plus riche ;

Accroître le pouvoir gouvernemental sur les investissements étrangers et les flux financiers en renforçant la réglementation financière, en prêtant une attention particulière aux institutions financières d'importance systémique (IFIS) ou aux banques et aux compagnies d'assurances "trop grandes pour faire faillite" ;

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Investir dans des infrastructures et services publics notamment dans l'éducation, la santé et la justice, pour créer des emplois décents, améliorer la répartition des richesses et bâtir des sociétés plus égalitaires;

Combattre l'évasion fiscale et adopter une taxe sur les transactions financières afin de lutter contre la spéculation, et augmenter le niveau des sources publiques de financement qui peuvent être actionnées pour investir dans les politiques de réduction de la pauvreté et de durabilité;

Veiller à ce que l'hémisphère sud soit inclus dans le processus décisionnel des organisations mondiales comme le G20, le FMI, la Banque mondiale et la CCNUCC ;

Faire campagne et œuvrer pour combattre la fuite de capitaux, les contrats d’investissements aux entreprises, par ex. des taux d’imposition réduits ou nuls, pour attirer les investissements et faire campagne contre l’établissement et l’existence de Zones franches industrielles comme type d’industrialisation et de programme de création d’emplois sur notre continent.

Objectif 13. Prendre des mesures urgentes pour lutter contre les changements climatiques et ses impacts

Investir dans la croissance verte, notamment dans les transports publics, l'accès aux énergies renouvelables pour tous, la rénovation des villes et des logements et une agriculture plus durable, tout en créant des emplois verts et du travail décent pour tous;

Investir dans la formation tout au long de la vie pour former les travailleurs aux nouvelles compétences requises pour répondre aux impératifs de la croissance verte et de l'innovation;

Voir d’avantage d’actions ci-dessous.

Objectif 16. Promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives pour un développement durable, donner à tous l'accès à la justice et créer des institutions efficaces, responsables et inclusives à tous les niveaux

Réduire drastiquement les dépenses publiques en armements dans le but de promouvoir un monde exempt d'armes et d'armement nucléaire ;

Promouvoir un climat de paix en soutenant la campagne pour le désarmement du Bureau international de la paix (IPB).

2. Mettre en œuvre et promouvoir l'accord pour le climat adopté à la COP21 à Paris

UNI Global Union et ses affiliés coopéreront afin d'accélérer le changement par le biais du dialogue social et de développer les initiatives suivantes:

2.1 Inclure la dimension de changement climatique dans le processus de négociation aux plans mondial et national

Une clause sur le changement climatique doit être incluse dans les accords-cadres mondiaux ainsi que dans les conventions collectives au niveau national. La clause du changement climatique dans l’accord cadre mondial ne doit pas empêcher les syndicats de négocier un accord séparé et spécifique sur le changement climatique aux niveaux mondial et national avec une entreprise. UNI a préparé une clause standard comme exemple qui pourrait être adaptée pour mieux répondre aux besoins et contextes spécifiques :

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"La société X (remplacez par le nom) réaffirme son engagement à réduire ses émissions de carbone et son empreinte environnementale mondiale pour contribuer à la protection des ressources naturelles et du climat. La société X et le syndicat X conviennent de mettre en place un dialogue régulier pour fixer et réviser des objectifs de réduction des émissions sur une base annuelle, dans le but de devenir neutre sur le plan du carbone dans les plus brefs délais et autant que possible tout au long de la chaîne d'approvisionnement.

Les parties étudieront également les nouvelles occasions de garantir une transition juste en créant de nouveaux emplois, en transformant les emplois existants en emplois verts, en développant des technologies nouvelles, en modifiant et en réaménageant des structures existantes, en encourageant l'utilisation des sources d'énergies renouvelables, en économisant l'énergie et en fournissant une formation aux nouvelles compétences à ses employés. Elles envisageront également des mesures spécifiques pour protéger les entreprises et les travailleurs de l'impact de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment par l'adaptation des normes en matière de santé et sécurité au travail.

2.2 Passer à 100% de sources d'énergie renouvelables

UNI Global Union coopérera avec Share Action et The Climate Group pour continuer à développer l'initiative RE100. Actuellement plus de 50 entreprises multinationales se sont engagées à modifier leur approvisionnement énergétique en passant à 100% de sources d'énergie renouvelables. Nous voudrions examiner si d'autres multinationales pourraient se joindre à l'initiative. Les secteurs et les affiliés d'UNI sont encouragés à contacter les sociétés qui pourraient être intéressées par l'initiative et à faciliter le processus d'adhésion à la RE100. UNI Africa et ses affiliés encourageront les pays d’Afrique à focaliser leurs investissements sur les énergies alternatives suivantes:

L’hydroélectrique car l’Afrique est le continent qui renferme le plus grand potentiel hydroélectrique non exploité au monde.

Le solaire car l'Afrique bénéficie d’un ensoleillement important, notamment au niveau du désert du Sahara.

L’éolien car certaines régions africaines, proches des côtes notamment, bénéficient d'une bonne exposition aux vents.

La géothermie car le potentiel géothermique est important en Afrique de l'Est, comme c’est le cas du Kenya qui dispose déjà d’une centrale géothermique.

2.3 Intégrer des mesures d'adaptation et de protection pour les travailleurs dans les Principes directeurs de l'OIT sur le développement durable, le travail décent et les emplois verts

On estime que le coût de la perte de productivité due à la chaleur sur les lieux de travail s'élèverait à 2.400 milliards de US dollars par an d'ici 2030 (CVM, 2012). Pour le milliard de travailleurs qui vivent dans la zone tropicale septentrionale allant de l'Equateur au 13e parallèle nord, l'impact sur la perte de productivité au travail devrait doubler entre aujourd'hui et 2055 avec une augmentation de la température mondiale de 1.3°C (exposé de la CCNUCC, 2015). Lorsqu’il fait chaud, les gens travaillent moins et sont particulièrement exposés à de graves risques pour la santé et la sécurité au travail.

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En novembre dernier, le Conseil d'administration du BIT a adopté les Principes directeurs sur le développement durable, le travail décent et les emplois verts. UNI Global Union et la CSI sensibiliseront le public à la question du climat et de l'impact d'un réchauffement pour les travailleurs. UNI Global Union, la CSI et les syndicats affiliés préconiseront également qu'il soit davantage mis l'accent sur des politiques d'adaptation et de protection sociale pour les travailleurs les plus vulnérables par le biais de l'application des Principes directeurs de l'OIT et de leur révision dans les deux prochaines années. Cette question sera également soulevée dans le cadre du dialogue régional de l'OIT en Afrique, au Sénégal ou au Ghana en 2017, le continent africain étant au premier rang de l'impact de la chaleur sur le travail et la santé.

2.4 Rendre les lieux de travail plus verts et partager des idées novatrices avec d'autres entreprises et travailleurs

De nombreuses mesures peuvent être prises sur les lieux de travail pour réduire l'empreinte carbone de l'organisation et pour épargner de l'argent grâce à des économies d'énergie, notamment le recyclage, l'encouragement à l'utilisation des transports publics, le recours à la vidéo-conférence, la compensation des émissions de carbone produites par les vols, etc. Un guide complet a été élaboré par la CSI. UNI Global Union encourage tous les syndicats affiliés à partager leurs meilleures pratiques et idées novatrices pour réduire l'empreinte carbone au travail.

2.5 Assainissement de l’environnement et arrêt de la déforestation

Pour limiter les catastrophes qui pourraient résulter d’un manque d’assainissement de l’environnement, UNI Africa voudrait travailler pour une prise de conscience collective, grâce à une sensibilisation à grande échelle en ce qui concerne la protection de l’environnement. L’essentiel des actions devra être focalisé sur les aspects suivants :

La réduction de la pollution

l’érection de villes durables

la promotion des zones rurales viables

l’amélioration de la sécurité hydrique et énergétique en exploitant l’énergie éolienne, solaire et hydraulique dont l’Afrique dispose en quantité suffisante

la préservation des aires forestières par la limitation de la déforestation par l’abattage illégal et la plantation d’arbres

l’encouragement de l’innovation, du recyclage de matériels et de l’utilisation de sous-produits de substitution à la place du bois provenant des arbres

la mise en place de programmes d’élimination des taudis et l’apport de maisons décentes aux gens

l’accès de la population à l’eau potable. UNI Africa attirera l’attention de l’Union africaine sur la nécessité de fournir de l’énergie à la population par le biais d’un programme accéléré d’électrification et à partir de ressources énergétiques propres et renouvelables. Au niveau régional, UNI Africa s’est également engagée à coopérer avec la Commission de l’Union africaine afin d’inciter les gouvernements africains à adopter et à appliquer des mesures

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concrètes relatives au changement climatique, à protéger les forêts tropicales africaines et à encourager la plantation de nouveaux arbres pour remplacer ceux perdus par suite de la déforestation. UNI Africa dénoncera tout Gouvernement qui se mettrait à sacrifier les aires naturelles protégées, sous l’impulsion des entreprises multinationales et des investissement directs étrangers pour les revenus et volumes des exportations, notamment à l’exploitation minière, pétrolière, le commerce des bois, etc.

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Résolution n° 2 B

En avant pour une nouvelle Afrique Mobiliser pour reprendre possession de nos économies

1. La croissance économique en Afrique ne peut pas être inclusive et profitable pour tous si

elle ne s’accompagne pas de la création d’emplois productifs et décents. En adoptant des politiques économiques cohérentes et des plans de développement appropriés, comprenant des mesures concrètes pour promouvoir l’intégration régionale garantissant des emplois de qualité, l’Afrique sera en mesure de lutter contre le chômage, et en particulier contre le chômage des jeunes et des femmes, d’éradiquer la pauvreté et de réduire les inégalités sociales entre les diverses populations. Il est important de retrouver l’esprit et la vigueur de la véritable unité du mouvement en agissant ensemble : « Pour aller vite, il faut avancer seul. Pour aller loin, il faut avancer ensemble. » La fragmentation affaiblit le mouvement.

2. Bien que le taux d’occupation en Afrique soit plus élevé que la moyenne mondiale, la

majorité de ces emplois sont de mauvaise qualité et se trouvent dans l’économie informelle. Près de huit travailleurs sur dix en Afrique sub-saharienne occupe une forme d’emploi vulnérable. En Afrique sub-saharienne, 74% de l’emploi des femmes (en dehors de l’agriculture) est informel, contre 61% pour les hommes. La plupart des jeunes travaillent dans l’économie informelle. Celle-ci est étroitement liée à d’autres problèmes qui portent atteinte aux travailleurs dans nos secteurs des services, tant en Afrique que dans d’autres régions, notamment l’externalisation, les contrats « zéro heures » et le travail précaire.

3. L’esclavage moderne, qui prend la forme du travail forcé et du mariage forcé, constitue

également un énorme problème pour la région. On estime que l’esclavage moderne en Afrique sub-saharienne représente environ 13,6% de la population totale du monde qui est en esclavage. Dans la région, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Sud-Soudan, le Soudan et la Mauritanie présentent les taux d’esclavage moderne les plus élevés.

4. Les pays d’Afrique subissent les effets négatifs des politiques des institutions financières

internationales et ont été forcés de contracter des prêts et de subir des programmes d’ajustement structurel fournis par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale en vue de rembourser d’anciennes dettes. Ces institutions financières sont en fait en train de se substituer à nos gouvernements. Le problème des taux de change liés au dollar a également un impact sérieux sur l’importation et l’exportation de marchandises.

5. La gouvernance s’améliore progressivement en Afrique, mais reste menacée par

l’instabilité politique dans de nombreux pays. Les menaces terroristes risquent également de compromettre les efforts visant à promouvoir la croissance économique en raison d’une baisse des investissements. Il ne saurait y avoir de progrès sans paix. Les tentatives visant à entamer des guerres civiles doivent être bloquées. Le terrorisme ne connaît pas de frontières. L’EI continue à recruter des jeunes pour sa cause. Le mouvement syndical

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est attaché à sa collaboration avec la société civile et les autres organisations démocratiques en vue de lutter contre la pauvreté et l’inégalité, qui peuvent être des terreaux de l’isolement aboutissant à l’extrémisme. La campagne d’UNI À l’abri de la peur permet de saluer les efforts entrepris dans ce sens par des individus ou par des syndicats.

6. Le problème de la corruption provoque une distorsion de l’allocation des ressources et de

la concurrence sur le marché. Mais surtout, il réduit la qualité de l’infrastructure des services publics ainsi que le volume des recettes fiscales. Il encourage également la mauvaise utilisation ou la mauvaise affectation des ressources. La corruption exacerbe en outre l’inégalité de revenus et la pauvreté et porte atteinte aux valeurs morales des sociétés africaines. Les syndicats doivent se mobiliser contre les niveaux chroniques de corruption parmi les dirigeants politiques et autres. Les multinationales en assument une part de responsabilité importante : chaque acte de corruption implique l’existence d’une personne qui propose cette corruption. Nous sommes confrontés à une absence d’initiatives individuelles ou collectives pour éradiquer la corruption en rapport avec la pauvreté, l’absence de développement et le chômage élevé. La société civile peut changer le monde et le mouvement syndical est bien placé pour mobiliser les gens, comme le montre le cas de la Tunisie. Au Nigeria, le mouvement syndical a soutenu le mouvement de masse et beaucoup d’argent est en train d’être récupéré auprès de politiciens corrompus. De telles initiatives sont vitales parce que dans tout le continent, nous assistons à un exode de capitaux illicites, par lequel la richesse des nations africaines est détournée vers des comptes en banque étrangers par le biais de canaux corrompus.

7. L’Afrique a besoin des investissements nationaux et étrangers capables de créer des

emplois mais dans le respect des principes et droits fondamentaux au travail pour éviter de pérenniser les emplois précaires déjà en grand nombre sur le continent. Une régulation du marché du travail conçue après consultation des partenaires sociaux sera un grand atout pour promouvoir un dialogue social fructueux au niveau local, national et régional. Cette régulation du marché du travail sera également une opportunité pour que les entreprises multinationales respectent leur responsabilité sociale et sociétale partout où elles opèrent sur le continent. La libre circulation des personnes et des marchandises par le biais de l’intégration régionale aiderait à promouvoir une croissance économique inclusive sur le continent et ainsi à éviter que les gens ne risquent leur vie en traversant la Méditerranée pour émigrer vers d’autres continents en quête d’une vie meilleure.

8. L’Afrique doit cesser d’être le continent de la pénibilité du travail avec comme impact,

une fréquence des accidents du travail et des maladies professionnelles sur les lieux de travail. Il est certes vrai que des efforts énormes ont été fournis par les partenaires au développement, dans des programmes de sensibilisation pour un comportement responsable face au VIH/Sida et à d’autres épidémies telles que la fièvre à virus Ebola. Outre les mesures d’hygiène qu’il faudra encourager pour toutes les populations pour l’éradication totale de la fièvre à virus Ebola sur le continent, un accent particulier devra porter sur la mise en place effective des politiques de lutte contre le VIH/Sida dans les entreprises. Les syndicats devront lutter pour l’intégration pure et simple de cette problématique dans les textes légaux et règlementaires régissant les relations professionnelles dans chaque pays d’Afrique. Ceci aboutira à la situation souhaitée de tous : zéro infection, zéro stigmatisation, zéro discrimination et une prise en charge des travailleurs déjà infectés par le virus.

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Plan d’action

9. Au niveau régional, UNI Africa s’engage à :

a) Collaborer avec l’Union Africaine pour promouvoir la démocratie et la mise en place des mesures sécuritaires pour lutter contre le terrorisme. UNI Africa fera pression sur l’Union africaine pour fournir des ressources, être auto-suffisant et agir promptement dans la lutte contre le terrorisme.

b) Collaborer avec d’autres partenaires, comme Transparency International, pour combattre la corruption et établir une bonne gouvernance politique et économique.

c) Collaborer avec la CSI-Afrique pour promouvoir la justice sociale et le respect des

Normes fondamentales de travail en vue de la reconnaissance et la pleine jouissance de la liberté syndicale.

d) Faire du lobbying avec d’autres organisations continentales pour promouvoir la

distribution équitable et systématique de la richesse générée par la croissance aux travailleurs qui stimulent l'économie, en s’appuyant sur la négociation collective.

e) Travailler avec d’autres organisations panafricaines en vue de contribuer à la libre

circulation des individus et des marchandises dans tout le continent par le biais de l’intégration régionale.

f) Encourager les affiliés à faire pression sur les gouvernements et les entreprises pour

qu’ils fournissent formation, reconversion, éducation et apprentissage tout au long de la vie aux travailleurs, en particulier aux jeunes travailleurs et aux femmes qui cherchent à accéder à un travail décent.

g) Collaborer avec les Syndicats Mondiaux Sectoriels d’UNI pour soutenir les affiliés à

formuler, revendiquer et négocier les augmentations concrètes des salaires vitaux décents et la promotion d’une culture de prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles.

h) Collaborer avec les Syndicats Mondiaux Sectoriels d’UNI pour soutenir les affiliés

dans la réalisation de la campagne d’UNI en faveur de l’égalité salariale pour éradiquer l’écart salarial entre les genres.

i) Utiliser les Accords-Cadres Mondiaux (ACM) existants avec les multinationales pour

aider les affiliés à syndiquer de nouveaux groupes de travailleurs et à essayer de conclure de nouveaux ACM là où les affiliés sont actifs.

j) Combattre la privatisation et la libéralisation, soutenir l'Etat en collaboration avec

les organisations régionales et sous régionales (UA, UPAP, BIT, CSI-Afrique et la CPEAO).

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k) Prôner une bonne gouvernance ainsi qu’une administration publique efficace et transparente, qui sont les conditions préalables au développement durable et à la réduction de la pauvreté. UNI Africa et ses affiliés collaborent avec le secteur privé et la société civile, y compris les institutions publiques pour améliorer les services qu’ils fournissent, y compris la fourniture universelle.

l) Collaborer avec des organisations telles que l’Union du Maghreb (UMA), la

Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté Est Africaine (CEA), ainsi que la Communauté de Développement d’Afrique australe (SADC), pour une réelle circulation des personnes et de biens sur l’ensemble du continent.

m) Vulgariser la Convention n°121 de l’OIT sur les prestations en cas d’accidents du

travail et de maladies professionnelles, 1964 et la Recommandation 194 sur la liste des maladies professionnelles, 2002, qui prévoit une mise à jour régulière de la liste, initialement établie dans la convention n°121 de 1964.

n) Poursuivre la lutte contre le VIH/Sida en milieu de travail par le biais d’une éducation

coopérative, et de politiques cohérentes et négociées sur les lieux de travail concernant le VIH et le Sida.

10. Au plan national, les affiliés s’engagent à :

a) Faire pression sur les Gouvernements afin qu’ils consultent le mouvement syndical pour toute réforme économique et sociale par le biais d’un Forum incluant toutes les parties prenantes.

b) Dénoncer les actes de corruption et exiger que les auteurs soient traduits en justice et restituent l’argent ou les biens spoliés dans le trésor public.

c) Accroître la vigilance des travailleurs pour leur implication dans la lutte contre la

corruption.

d) Soutenir et protéger les lanceurs d’alerte.

e) Œuvrer pour éradiquer dans les lois et pratiques nationales, toute mesure discriminatoire en vue d’éliminer les différences de rémunération entre les hommes et les femmes dans les entreprises.

f) Maintenir la solidarité et le partage d’expérience entre les travailleurs des

Multinationales.

g) Mettre en application les Accords Mondiaux déjà signés.

h) Négocier des plans de formation et de reconversion des travailleurs, l’intégration de la question du VIH/Sida dans les négociations collectives et la prise en charge

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totale des personnes infectées ainsi que la mise en place des comités d’hygiène, sécurité et santé sur le lieu de travail.

i) Lutter pour l’actualisation par les Gouvernements des listes des maladies

professionnelles.

j) Travailler avec les autres organisations de la société civile pour pousser les Gouvernements à promouvoir la consultation des acteurs non étatiques dans le règlement des conflits fonciers entre les communautés et les grandes entreprises détentrices de concessions.

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Résolution n° 3

En avant pour une nouvelle Afrique Innover pour un syndicalisme robuste et dynamique 1. Les syndicats innovants mobilisent leurs membres par le biais de leur vision et de leur

leadership. Ils sont dynamiques et prêts à accepter le changement lorsque celui-ci est de nature à renforcer leur performance et à les aider à accroître leur pouvoir sur le lieu de travail pour leurs membres.

2. Les syndicats qui ont du succès encouragent la participation et ne laissent personne sur la

touche. Ils offrent des mécanismes permettant à tous les membres d’apporter leur contribution et de participer aux débats. Si les membres sont impliqués dans la planification et la prise de décisions, ils verront que leurs idées ont été reprises dans le programme de développement et seront plus enclins à soutenir le syndicat et sa direction. Tous les membres, y compris les travailleurs handicapés, les femmes et les jeunes, doivent se sentir bien accueillis et sentir que leurs intérêts et leurs préoccupations sont pris en compte.

3. Toutefois, il arrive très souvent que les syndicats soient perçus comme prisonniers d’un

état d’esprit d’un autre temps, avec des structures peu démocratiques ouvertes uniquement à un groupe restreint de dirigeants, généralement à l’exclusion des femmes, des jeunes ou des travailleurs handicapés et exerçant un emploi atypique, par exemple des contrats à durée déterminée, des contrats à temps partiel ou des contrats temporaires. Cela n’incite pas à s’impliquer et réduit la base de militants et de membres des syndicats.

4. Les nouveaux membres potentiels, surtout les jeunes travailleurs, ignorent souvent

l’histoire ou les valeurs des syndicats. Bien que recevant un flux quasiment constant de communications grâce à la technologie numérique, les médias grand public ne font guère d’efforts pour donner une image positive des syndicats et les présentent généralement comme des structures passéistes. Pour briser cette image et recruter et syndicaliser les jeunes travailleurs, les syndicats doivent être prêts à adopter des moyens de communication modernes. Les méthodes traditionnelles ne marchent pas à tous les coups.

5. Dès qu’ils sentent qu’on leur fait confiance et qu’ils reçoivent toutes les informations

disponibles, les jeunes travailleurs peuvent répandre la bonne parole et veiller à ce que le syndicat soit perçu favorablement. Ils peuvent utiliser les nouvelles technologies pour recruter et diffuser des informations d’une manière propre à attirer les jeunes. Ils peuvent également suggérer de nouvelles activités permettant aux jeunes de se rassembler, ce qui faciliterait aussi le recrutement des jeunes.

6. Les syndicats doivent également utiliser les technologies numériques dans le processus

de recrutement. La génération Y et les « enfants du millénaire » préfèrent utiliser des formulaires d’adhésion en ligne sur leurs smartphones ou leurs tablettes et l’introduction du formulaire d’adhésion en ligne rend le processus plus commode.

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7. Les syndicats doivent également toucher les organisations enracinées dans la

communauté parce que c’est ce qui leur permettra de diffuser leurs idées à un public plus large. En travaillant avec de tels groupes, le mouvement syndical pourra doubler sa force, ce qui, à son tour, lui permettra d’élaborer des stratégies pour la croissance à long terme du nombre de travailleurs syndiqués. Enfin, les syndicats devront également nouer des alliances au niveau international avec d’autres syndicats afin d’influer sur les politiques d’emploi des grandes multinationales.

Plan d’action 8. Vu les circonstances difficiles dans lesquelles nous nous trouvons et les propositions qui

ont été faites d’inverser la tendance grâce à l’innovation, et compte tenu de notre thème « En avant pour une nouvelle Afrique », UNI Africa et ses affiliés s’engagent à travailler pour améliorer l’image et la performance du syndicalisme africain. Parmi les mesures propres à atteindre cet objectif, on peut notamment trouver les suivantes :

a) Utiliser tous les outils de communication disponibles, y compris les instruments en

ligne et sur le web et les réseaux sociaux, afin d’atteindre le plus grand nombre de participants, surtout de jeunes. Les communications syndicales devraient être motivantes et riches en informations.

b) Prendre des mesures pour rendre les réunions plus dynamiques et plus

participatives. Les membres devraient se sentir bien accueillis et les réunions ne devraient pas se tenir à des heures et dans des lieux peu pratiques.

c) Faire davantage d’efforts pour impliquer tous les membres au sein des syndicats et

devenir plus démocratiques en écoutant les jeunes travailleurs, les femmes, les membres LGBTI ainsi que les travailleurs ayant des besoins différents de ceux de la main d’œuvre traditionnelle.

d) Encourager le débat lorsque cela s’avère utile afin de recueillir des idées sur la

manière de renforcer les syndicats et de raviver le syndicalisme au sens large.

e) Chercher à économiser les ressources et les instruments pour développer et mettre en œuvre des programmes d’éducation et de formation des travailleurs afin de transformer les membres en militants syndicaux.

f) Utiliser des moyens innovants, y compris des applications en ligne, pour améliorer

le recrutement dans les différents secteurs.

g) Lutter contre la fragmentation, qui ne fait qu’affaiblir le mouvement syndical.

h) Améliorer la plateforme de revendications en ajoutant des thèmes qui sont pertinents pour les femmes, les jeunes, les handicapés, les LGBTI, les travailleurs atypiques et d’autres catégories de travailleurs ayant besoin d’être soutenus.

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i) Renforcer la solidarité entre les syndicats.

j) Nouer des alliances avec d’autres organisations de la société civile et mobiliser pour la démocratie et la paix.

k) Attirer de nouveaux membres et impliquer les membres existants dans des

campagnes bien préparées portant sur des sujets de préoccupation.

l) Etendre la mise en œuvre du programme de tutorat d’UNI Africa à tout le continent afin d’offrir aux femmes et aux jeunes femmes des ateliers sur le leadership, l’intégration des politiques d’égalité hommes-femmes, les négociations collectives et la syndicalisation et de les préparer à occuper des postes de direction dans leurs syndicats.

m) Agir pour influer sur les politiques économiques et sociales par la mise en place de

structures tripartites lorsqu’elles n’existent pas encore.

n) Participer activement et être impliqués dans les débats régionaux sur le futur monde du travail et chercher à modeler l’industrie sur l’intelligence artificielle.

o) Encourager la mise en œuvre de pratiques de leadership démocratiques,

responsables, professionnelles et transparentes dans le syndicat.

9. UNI Africa s’engage à réaliser des recherches en vue d’identifier les bonnes pratiques dans toute l’Afrique et dans d’autres régions d’UNI et de les communiquer aux affiliés afin de promouvoir les meilleures stratégies innovantes qui permettront aux syndicats d’UNI Africa d’aborder l’avenir.

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Résolution n°4

En avant pour une nouvelle Afrique Agir pour modeler l’industrie 4.0

1. A la veille de la quatrième révolution industrielle de l’humanité, baptisée industrie 4.0, les

bouleversements touchant le monde du travail s’annoncent à la fois plus rapides et plus profonds que jamais. L’intelligence artificielle et la révolution de la robotique ont le potentiel d’apporter à l’humanité et particulièrement à l’Afrique des avantages sans précédent. Mais elles pourraient également aboutir à un chômage de masse si les machines cognitivement avancées remplacent les travailleurs humains.

2. Il s’agit là d’opportunités à saisir. L’augmentation de la connectivité dans le Sud de la

planète et l’évolution du modèle de plateforme impliquent que les travailleurs du monde en développement sont en mesure de faire concurrence à ceux des pays plus riches. Le travail ne dépend plus de la proximité physique, mais l’offre se répartit dans le monde entier. Selon certains signes, l’Afrique pourrait devenir la terre promise pour les télécommunications et l’innovation numérique, et une récente vague de capitaux investis dans le continent donne à penser que ce phénomène ne va pas cesser dans un avenir proche.

3. Pour éviter l’accroissement des inégalités et des troubles sociaux, un nouveau contrat

social doit être négocié entre le travail, le capital et les gouvernements afin de garantir que la transition menant à un nouveau monde du travail soit équitable et inclusive. UNI Global Union en appelle à une « transition juste » pour les travailleurs en réponse à l’industrie 4.0.

4. Cinq stratégies, exigeant une étroite coopération entre les gouvernements, les

employeurs, les travailleurs, les milieux universitaires et la société civile, peuvent aider le continent africain à aborder une ère nouvelle de transformation économique :

a) Investir dans les technologies numériques et l’égalité d’accès aux infrastructures

numériques.

b) Reconnaître que le numérique ne se limite pas à la communication et constitue le moteur de progrès dans des domaines tels que la 3D, les drones, l’intelligence artificielle, la robotique et l’Internet des choses – la connectivité permettant à des dispositifs intelligents de capter leur environnement et de se connecter entre eux.

c) Former une nouvelle génération d’Africains afin de garantir qu’ils puissent

comprendre ces technologies numériques émergentes et saisir les occasions entrepreneuriales qu’elles présentent.

d) Aider les entreprises à passer à la vitesse supérieure afin d’être concurrentielles sur

le plan régional et sur le plan mondial, afin de retirer les dividendes du numérique par la création de biens et de services.

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e) Penser à grande échelle, penser à l’échelle régionale afin d’exploiter les opportunités offertes par l’intégration numérique du continent tout entier ; des réseaux numériques pourraient constituer de nouvelles colonnes vertébrales pour le commerce intra-africain.

5. Les syndicats sont essentiels pour régler les problèmes soulevés par les nouvelles formes

de travail et contribuent à la solution des questions d’amélioration de la qualité du travail, de l’inclusion et des compétences. Il est urgent de reconstituer le pouvoir de négociation des syndicats. Les syndicats doivent s’impliquer dans le débat sur le futur monde du travail, s’y consacrer et le modeler, afin de veiller à ce que ce nouveau monde améliore la vie de tout un chacun.

6. UNI Africa s’engage à travailler vers un futur monde du travail en concentrant ses

campagnes sur les domaines principaux suivants :

a) Egalisation : pour éviter que les inégalités ne se creusent et que seule la classe innovante ne s’enrichisse, tout le monde, et notamment les travailleurs marginalisés qui sont laissés pour compte par la révolution numérique, doivent pouvoir faire entendre leur voix et avoir l’occasion de modeler leur avenir dans le nouveau monde du travail par le biais de leurs syndicats.

b) Evolution des compétences : pour répondre aux exigences d’un travail utilisant des technologies en constante mutation, tous les travailleurs devraient avoir accès à des occasions de recyclage et de remise à niveau des compétences. Les institutions et les filières de formation pour les nouveaux travailleurs devraient être adaptées afin de veiller à ce qu’ils acquièrent les compétences pertinentes pour l’avenir.

c) Absence de discrimination : nous avons tous un rôle à jouer dans l’avenir du travail,

quels que soient notre origine ethnique, notre sexe, notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine nationale ou notre religion. Des pratiques d’emploi ciblées et/ou favorables aux pauvres devraient être envisagées, et le fossé entre les salaires des femmes et des hommes devrait être comblé.

d) Rendre nos économies vertes : en investissant dans des entreprises durables sur le

plan écologique et en les promouvant, ainsi qu’en réaménageant nos économies et nos places de travail, nous avons le potentiel de créer des emplois tout en améliorant le monde. Les entreprises doivent également fournir une chaîne d’approvisionnement propre et durable, qui soit profitable aux travailleurs, aux employeurs, aux consommateurs et aux communautés.

7. UNI Africa continuera à appliquer sa stratégie Aller de l’avant pour la croissance des

syndicats, la liberté de se syndiquer et de négocier collectivement. Elle s’emploiera :

a) à créer des syndicats plus forts. Tous les travailleurs ont un droit humain à la liberté syndicale, et la législation nationale et internationale doit être adaptée afin d’accorder une plus grande flexibilité en ce qui concerne l’adhésion à un syndicat, la participation aux activités syndicales et aux actions collectives et le droit de s’organiser.

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b) à faire évoluer les négociations collectives. Le droit de négocier collectivement doit

être la référence pour tous les travailleurs dans le nouveau monde du travail. Nous devons innover et adapter nos systèmes de négociations collectives et de relations industrielles pour inclure le nombre croissant de travailleurs relevant de nouvelles formes d’emploi.

8. UNI Africa s’engage à travailler en vue d’un niveau de vie décent pour tous les travailleurs

par la promotion des mesures suivantes :

a) Repenser la fiscalité. Les systèmes fiscaux doivent être réformés afin d’empêcher des scénarios où le gagnant rafle la mise, c’est-à-dire où la classe des innovateurs et des détenteurs des capitaux s’enrichit au détriment des 99% restants. L’impôt sur le revenu, l’impôt sur le capital et l’impôt sur les entreprises doivent être relevés pour ceux qui gagnent le plus. Des systèmes de redistribution innovants devraient également être mis à l’étude.

b) Un filet de sécurité sociale. Le travail flexible ne devrait pas être pratiqué au détriment de la sécurité sociale. Un nouveau système de protection sociale doit être mis au point pour apporter une sécurité de base à tous les travailleurs. Cela inclut de nouvelles formes de sécurité sociale, l’assistance sociale et un filet de sécurité sociale.

c) L’intelligence éthique. Les gouvernements doivent veiller à ce que des normes

éthiques solides soient incorporées dans tous les robots et dans toutes les plateformes d’intelligence artificielle afin qu’aucun être humain ne soit lésé par hasard ou intentionnellement. La sphère privée des travailleurs et des citoyens doit également être protégée contre une surveillance intrusive de la part des robots et des machines qui constituent l’Internet des choses.

9. Sur le plan pratique, au niveau régional, outre la promotion des politiques ci-dessus, UNI

Africa s’engage :

a) à chercher à soutenir les efforts des affiliés en termes de communication en leur offrant des occasions de formation dans le domaine du numérique par le biais de projets visant à apprendre à créer et à entretenir des sites web et des blogs en vue d’une plus grande visibilité.

b) à créer une plateforme de partage de connaissances et d’expériences pour les affiliés, leur permettant d’interagir autour de questions transsectorielles importantes ; cela servira également de base à la solidarité entre les affiliés.

c) à chercher à soutenir les efforts des affiliés en vue de former et de syndicaliser les

jeunes, les femmes et les cadres en leur donnant davantage d’occasions de s’impliquer.

d) à chercher à dégager des politiques stratégiques avec d’autres instances régionales

dans le but d’éviter ou de limiter les effets négatifs du numérique.

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10. Au niveau local, outre la promotion des politiques ci-dessus au niveau national, les affiliés

s’engagent :

a) à identifier les nouveaux emplois ou les nouvelles tendances afin de guider les jeunes travailleurs dans leurs carrières ainsi que d’anticiper les compétences requises dans le domaine du numérique.

b) à mettre au point des outils de communication stratégiques pour assurer la visibilité des syndicats et présenter une image capable et professionnelle ; à présenter des exemples d’actions innovantes que les syndicats ont réalisées pour sécuriser les emplois dans le monde du numérique.

c) à former les jeunes, les femmes et les cadres au travail syndical et aux

responsabilités syndicales.

d) à former les travailleurs afin d’identifier les emplois potentiels ou futurs pour faciliter leur transfert aux nouveaux postes créés par le monde du numérique.

e) à inclure la formation sur le lieu de travail dans les négociations collectives avec les

entreprises, afin de garantir une transition proactive en cas de changement de poste.

f) à inclure les femmes et les jeunes dans les processus décisionnels des syndicats et

à les encourager à adhérer.

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Résolution n° 5

En avant pour une nouvelle Afrique Renforcer l’unité syndicale 1. L’accroissement de l’unité syndicale dans tous les secteurs, toutes les entreprises et tous

les pays est un objectif fondamental d’UNI Africa parce qu’un nombre important de membres est essentiel pour le pouvoir et l’influence des syndicats.

2. Les pays les plus égalitaires du monde, qui ont le meilleur système de répartition des revenus, ont des négociations collectives par secteurs (14 des 15 pays présentant le moins d’inégalités de revenus au sein de l’OCDE prévoient des négociations par). Même le FMI, dans une étude récente, souligne la relation qui existe entre la croissance des inégalités et les faibles taux de syndicalisation.

3. La fragmentation du mouvement syndical diminue le pouvoir des syndicats et fait obstacle

à leur croissance. Cette fragmentation est influencée par des facteurs internes autant que par des facteurs externes.

4. Dans certains pays, les modèles syndicaux sont utilisés par les entreprises et/ou les gouvernements pour créer de petits syndicats dépourvus de pouvoir de négociation et de la capacité de représenter efficacement les travailleurs ou de les regrouper. Dans d’autres, les causes des divisions tiennent aux syndicats eux-mêmes qui n’existent que depuis peu et n’ont pas assez d’expérience de la démocratie pour réussir à régler leurs dissensions et leurs débats internes.

5. La croissance de nouvelles formes de travail entraîne également une fragmentation

accrue du travail par le biais de l’externalisation, du travail informel et de la mise en œuvre de lois et de systèmes commerciaux hostiles aux syndicats.

Plan d’action 6. UNI Africa et ses affiliés :

a) soutiendront le renforcement et la croissance des syndicats et élaboreront des politiques actives pour combattre la fragmentation en établissant une coordination à l’échelle nationale aux divers niveaux et en aidant les affiliés sur les questions de fusion et d’intégration ;

b) encourageront les syndicats à appliquer des initiatives visant à renforcer l’unité des travailleurs et des syndicats en engageant des efforts coordonnés sur les multinationales et les entreprises régionales dans une lutte pour des conditions de travail décentes et une égalité réelle ;

c) assureront la promotion de la syndicalisation et de l’organisation des travailleurs non syndiqués dans les entreprises, les secteurs et les pays présentant un faible

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taux de syndicalisation afin d’apporter les avantages des négociations collectives à un nombre bien plus grand de travailleurs, puisqu’il ne peut y avoir de négociations collectives réussies avec des syndicats faibles ;

d) soutiendront les efforts des syndicats nationaux et des fédérations pour protéger ou rechercher des négociations collectives nationales par secteur ;

e) confirmeront la décision selon laquelle UNI Africa n’acceptera pas de nouveaux affiliés comptant moins de 500 membres et encourageront les syndicats d’un même secteur à fusionner dans l’intérêt de l’unité et de la solidarité des travailleurs.

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Résolution n° 6

En marche vers une nouvelle Afrique Défense des droits de l’homme et des droits syndicaux

1. La paix et le respect des droits de l’homme et des droits syndicaux pour tous sont des

composants essentiels de la démocratie et du développement durable. 2. Depuis le 09 Novembre 1989, date de la chute du mur de Berlin ou « victoire finale du

capitalisme » dans beaucoup de pays, ce sont le chômage, la misère, la maladie, les catastrophes écologiques qui ont gagné du terrain. Attirés par les beaux discours sur la « liberté » d’entreprendre, les dirigeants des pays capitalistes, ont mis en pratique sans aucune retenue les théories du « moins d’Etat » chères à Reagan et Thatcher, les effets pervers de l’ancien système ont fait place aux problèmes propres à un capitalisme sauvage.

3. Les entreprises sont de plus en plus puissantes, organisées de façon planétaire. Elles

imposent de plus en plus leurs idées, leurs impératifs de compétitivités aux Etats. En revanche, les Etats, qui ne sont pas organisés de manière démocratique à l’échelle mondiale, sont eux incapables de réagir. Et ce d’autant plus que leurs moyens financiers sont de plus en plus limités.

4. Conséquence, c’est l’augmentation des chômeurs, la paupérisation des couches

importantes de la population, la diminution du pouvoir d’achat. 5. Voilà d’où vient la violence, certaines personnes concernées par le chômage, la

paupérisation et la diminution du pouvoir d’achat utilisent la violence comme arme, ils ne reconnaissent plus l’ordre établi.

6. Face à cette situation, un contre-pouvoir syndical fort est indispensable, depuis

l’entreprise jusqu’à l’ensemble de notre planète. 7. UNI Africa et ses affiliés :

a) confirment leur attachement actif à la préservation et à la construction permanente de la paix, de la justice et du respect des droits de l’homme et des droits syndicaux, conformément à l’objectif stratégique mondial consistant à œuvrer pour un monde à l’abri de la peur ;

b) réaffirment leur conviction que les droits syndicaux sont des droits de l’homme et

que leur reconnaissance universelle est une condition nécessaire pour pouvoir profiter pleinement de la démocratie et de la justice sociale ;

c) réaffirment leur attachement à lutter contre la discrimination et à promouvoir

l’égalité des droits civiques pour tous en tant que composant essentiel de la démocratie et du développement durable ;

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d) observent avec une grande inquiétude et condamnent le niveau alarmant de violence utilisé par les groupes terroristes contre les populations civiles sur le continent ;

e) réclament que les gouvernements et les entreprises s’engagent à respecter les

droits de l’homme et les droits syndicaux ; f) soutiendront la solidarité internationale par le biais de la campagne d’UNI Global

Union « A l’abri de la peur » qui vise à protéger les droits syndicaux et les droits de l’homme des militants syndicaux et des membres des syndicats partout où ces droits sont violés.

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Résolution n° 7

Avec les femmes pour une nouvelle Afrique Les femmes d’UNI Africa innovent dans les syndicats 1. La promotion du travail décent profite à l’ensemble de la société, et notamment aux

femmes qui représentent la majorité des pauvres du monde et qui touchent des salaires plus faibles (en moyenne 30% de moins pour un travail de valeur égale à celui des hommes). Les femmes occupent les emplois les plus mal payés et précaires, travaillent dans des mauvaises conditions et prédominent dans les emplois informels. Elles sont en minorité s’agissant des postes de haute direction et des salaires supérieurs.

2. En Afrique, les stéréotypes culturels et sociaux des genres limitent très souvent les rôles

ouverts aux femmes. L’absence de formation et d’accès aux occasions de développer des compétences de direction empêche les femmes d’atteindre des postes dirigeants et décisionnels au sein des syndicats.

3. Les femmes devraient être des acteurs clés qui influencent et modèlent leurs places de

travail et leurs syndicats. L’inclusion des questions de genre dans les campagnes syndicales et les négociations collectives peut aider à éradiquer toutes les formes de discrimination sur le lieu de travail, à corriger la ségrégation professionnelle, à lutter contre la violence, à combattre le harcèlement sexuel, à combler le fossé salarial entre hommes et femmes et à aider à améliorer la représentation des femmes à des postes décisionnels.

4. UNI Africa Femmes tient à contribuer à améliorer les niveaux d’emploi et les conditions

de travail pour les travailleuses et à accroître la vigilance avec laquelle la discrimination est combattue dans les milieux de travail, les syndicats et la société.

Plan d’action 5. UNI Africa et ses affiliés s’emploieront à inclure les femmes dans les instances dirigeantes

des syndicats :

a) En travaillant avec UNI SCORE pour recruter davantage de femmes, en particulier des jeunes femmes, dans les syndicats et leur fournir davantage de capacités et une formation au renforcement des compétences.

b) En veillant à ce qu’UNI SCORE ait un programme et des fonds consacrés à la syndicalisation et à l’autonomisation des femmes.

c) En créant des groupes de femmes de dirigeantes actives et de militantes pour

l’égalité pour appliquer les stratégies de syndicalisation, en autonomisant les femmes, en répandant la perspective de genre au sein de leurs lieux de travail et syndicats.

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d) En établissant et en maintenant des réseaux régionaux, sous-régionaux et nationaux de femmes pour renforcer les efforts de syndicalisation et diffuser des actualités et des activités portant sur le genre et l’égalité des chances.

e) En travaillant dans l’ensemble d’UNI Africa à encourager les affiliés, en particulier les dirigeants, à inclure dans leur politique le recrutement et la représentation des travailleuses, et à l’intégrer dans la stratégie des syndicats et les activités de syndicalisation.

f) En dotant les recruteurs d’une perspective de genre, par la mise en œuvre d’outils tels que le « Dossier à emporter sur l’égalité de genre » visant à rendre les syndicats plus accessibles aux femmes.

6. UNI Africa et ses affiliés soutiendront les campagnes, programmes, réseaux et

communications d’UNI et d’UNI Africa Egalité des chances et y participeront par le biais des actions suivantes :

a) Campagnes

Campagne 40pour40 :

- Continuer à mettre en œuvre le plan visant à mieux représenter les femmes, dans le but d’atteindre au moins 40% de femmes dans toutes les structures décisionnelles d’UNI Africa, et promouvoir l’égalité dans toutes les stratégies et activités d’UNI Africa.

- Participer à des réunions/conférences sectorielles afin de continuer à

promouvoir la stratégie, en particulier dans les domaines où la représentation des femmes est faible, et où les élections à des comités sont prévues à cette période.

- Surveiller et tenir des données pour mesurer les progrès réalisés.

Campagne Briser le cercle de la violence à caractère sexiste :

- Continuer à mettre en œuvre notre campagne visant à éradiquer la violence sexiste et combattre la violence, tuant des personnes albinos ou LGBTI dans notre société dans certaines parties et pays du continent africain. Nous nous y attellerons afin de construire des environnements de travail égalitaires, sûrs et sains, à l’abri de la discrimination, de la violence, de l’exclusion et de la peur.

- 16 jours de militantisme pour la non-violence envers les femmes et les enfants,

qui auront lieu du 25 novembre au 10 décembre. UNI Femmes continuera à sensibiliser à la question de la violence à caractère sexiste, notamment la violence domestique, et à la manière dont elle peut déborder sur le lieu de travail.

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- Encourager l’établissement de structures de soutien sur le lieu de travail pour aider les travailleuses qui subissent de la violence domestique et autres formes de violence.

- Sensibiliser les travailleurs à utiliser les Programmes de bien-être des

entreprises, en particulier les conseils post-traumatiques et les congés-maladie spéciaux.

- Lorsque les entreprises ne disposent pas de programmes de bien-être pour les

travailleurs, les affiliés doivent négocier de tels programmes. - Continuer à participer activement à la campagne et aux projets afin de parvenir

à une Convention de l’OIT sur la violence sexiste sur le lieu de travail, y compris la violence domestique.

Campagne A travail égal, salaire égal

- Produire un matériel de campagne pour mettre en exergue et sensibiliser à

l’écart salarial entre hommes et femmes. - Intégrer les questions d’écart salarial entre hommes et femmes dans la

plateforme de revendications lorsqu’UNI et UNI Africa négocient des accords mondiaux et régionaux.

- Pour ce faire, intégrer le différentiel de salaires et de pensions (retraite) entre

hommes et femmes dans le travail des secteurs d’UNI et d’UNI Africa. - Renforcer la capacité des négociateurs, en particulier des femmes, à sensibiliser

et à remédier au différentiel de salaires et de pensions (retraite). Campagne Santé des femmes

- Produire du matériel de campagne sur les questions de santé des femmes et

leur impact sur le lieu de travail. - Assurer le suivi et diffuser les bonnes pratiques appliquées par les affiliés pour

la promotion de la santé des femmes. - Réaliser une campagne médiatique (Facebook, Twitter, site web) pour

encourager les syndicats affiliés et le grand public à œuvrer pour la santé des femmes.

- Travailler avec les syndicats affiliés en vue de l’organisation d’ateliers, activités

et campagnes au sein de leurs syndicats et de leurs entreprises, pour sensibiliser aux questions de santé des femmes.

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- Utiliser le mois d’octobre comme mois consacré à sensibiliser à la santé des femmes, en particulier aux différents types de cancer qui touchent les femmes et peuvent être prévenus.

b) Programme de tutorat

- Continuer à répandre la mise en œuvre du programme de tutorat d’UNI Africa

dans tout le continent et assurer le suivi du travail réalisé par les tandems : leurs expériences, leurs réalisations et leurs difficultés.

- Continuer à utiliser le programme de tutorat comme moyen de fournir aux femmes et aux jeunes femmes des ateliers sur le leadership, l’intégration des politiques hommes-femmes, les négociations collectives et la syndicalisation, afin de les préparer à occuper des postes dirigeants dans leurs syndicats.

- Promouvoir et encourager les participantes au programme de tutorat afin qu’elles deviennent des recruteuses en vue de renforcer l’effet multiplicateur du programme.

- Elaborer un manuel basé sur le travail réalisé par les tandems, à utiliser lors de la mise en œuvre future du programme dans les syndicats affiliés de toute la région.

- Assurer le suivi de l’impact du programme de tutorat sur les jeunes travailleuses au sein de leurs syndicats.

- Assurer le suivi de l’utilisation du programme de tutorat comme outil pour recruter davantage de jeunes travailleuses au sein des syndicats.

- Encourager les affiliés à offrir la place et les possibilités aux tutorées de

réinvestir dans leur syndicat.

c) Réseaux de femmes

- Renforcer et étendre la création de réseaux de femmes aux niveaux national, sectoriel et régional.

- Faciliter l’échange d’informations sur l’autonomisation des femmes et les questions de genre entre les réseaux et leur fournir des orientations sur la mise en œuvre des activités et des programmes d’UNI et d’UNI Africa.

- Travailler avec les réseaux de femmes à des stratégies de syndicalisation pour renforcer la participation des femmes aux syndicats et aux postes décisionnels des syndicats.

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d) Outils de communication

- UNI Africa développera des outils de communication efficaces et accessibles, y compris des instruments et des ressources en ligne et sur le web.

- Continuer à créer et à publier des articles d’actualités en ligne pour faire

connaître UNI et ses affiliés et sensibiliser aux problématiques féminines et de genre.

- Utiliser les outils des réseaux sociaux existants pour atteindre les affiliés et le

grand public par des informations sur les campagnes, les manifestations, la recherche, etc.

- Promouvoir par le biais des réseaux sociaux le travail et les activités réalisés par

les syndicats affiliés sur ces questions.

- Soutenir les affiliés qui n’ont pas accès aux TIC. 7. UNI Africa et ses affiliés se mobiliseront avec UNI Africa Femmes pour une Afrique durable

et égale :

a) en encourageant et en soutenant les campagnes qui sensibilisent aux questions telles que la violence sexiste, notamment les violences familiales et au travail (y compris toutes les formes de harcèlement et de sévices), la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, l’égalité des salaires pour un travail de valeur égale, et les questions de santé des femmes ;

b) en faisant pression sur les gouvernements et les organisations intergouverne-mentales africaines et en organisant des actions coordonnées avec les syndicats frères en vue d’atteindre nos objectifs d’emplois de qualité, d’éradication de la violence sexiste, d’égalité de salaires et d’une amélioration de l’accès des femmes aux services de santé ;

c) en encourageant les femmes à participer aux institutions régionales et mondiales

pour faire entendre les problématiques féminines et les questions de genre ; d) en s’employant à sensibiliser à la nécessité de modifier les stéréotypes sociaux et

culturels qui touchent les femmes et leur participation à la population active et aux syndicats ;

e) en défendant vigoureusement nos revendications en faveur d’un travail décent, y

compris les problématiques féminines et les questions de genre, par le lobbying, les campagnes, les négociations et la signature d’accords nationaux, régionaux et mondiaux avec les entreprises ;

f) en encourageant les mesures aptes à promouvoir et améliorer le partage des

responsabilités entre les femmes et les hommes par le biais de conventions

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collectives, comme les droits parentaux, le congé de paternité et le congé de garde d’enfant, avec les entreprises et à faciliter la participation des hommes en tant que dispensateurs de soins ;

g) en soutenant les campagnes et programmes de solidarité pour protéger les droits

syndicaux et l’égalité, y compris les droits de la communauté LGBTI ; h) en célébrant des jours tels que le 8 mars, Journée internationale des femmes, le 1er

juin, Journée internationale des enfants et les 16 jours de militantisme contre la violence envers les femmes et les enfants.

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Résolution n° 8

En avant pour une nouvelle Afrique Mobiliser, syndicaliser, innover pour la jeunesse africaine 1. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le chômage mondial des jeunes atteint

75 millions de personnes, dont 38 millions (soit 51%) vivent en Afrique. Le chômage des jeunes se concentre dans les groupes sociaux les plus vulnérables : les femmes et les moins instruits sont les plus durement touchés. La plupart des jeunes femmes et hommes au chômage viennent de familles à faibles revenus, et beaucoup d’entre eux vivent dans la pauvreté.

2. Les jeunes d’aujourd’hui, la génération Y (21 à 34 ans), représenteront d’ici 2018 la moitié

de la consommation mondiale, et l’on estime que d’ici 2025, ils constitueront 75% de la main d’œuvre du monde.

3. Jamais auparavant le besoin de motiver et d’impliquer les jeunes dans le travail syndical

n’a été aussi grand. Les jeunes hommes et femmes ont une occasion unique de lancer une nouvelle mondialisation donnant la priorité aux emplois décents et durables et à un système financier qui serve l’économie réelle et réponde aux préoccupations et aux besoins de la société.

4. Les jeunes syndicalistes, en particulier en Afrique, sont exposés dans l’exercice syndical à

des violations de leurs droits, et ce malgré la ratification par les Etats des conventions internationales censées les protéger. Les violations des droits syndicaux et leur impunité demeurent des raisons majeures pour lesquelles les jeunes ont peur de se syndiquer. Les jeunes accordent peu d’importance au syndicat car pour eux se syndiquer signifie risquer de perdre leur emploi ou mettre en péril leur carrière professionnelle.

5. Avec la mise en place des sociétés de placement en Afrique, les contrats à durée

indéterminée se font de plus en plus rares pour les jeunes. Face à ce nouveau phénomène, les jeunes sont amenés à penser que sans contrat à durée indéterminée, se syndiquer relève du suicide.

6 Il est courant d’entendre dire que les jeunes sont ceux et celles qui vont assurer la relève,

mais dans les faits, nous assistons à une faible représentativité des jeunes dans les syndicats et les instances décisionnelles des syndicats, entre autres pour les raisons exposées ci-dessus. Ce manque de représentativité entraîne la non prise en compte des aspirations des jeunes et provoque le désintérêt des jeunes pour la lutte syndicale.

7. Pour inciter davantage de jeunes à adhérer, les syndicats doivent reconnaître que les

jeunes ne sont pas simplement l’avenir des syndicats, mais qu’ils ont d’ores et déjà une place à occuper. L’inclusion de la jeunesse n’est pas un choix, mais une nécessité fondamentale. Les syndicats ne doivent pas être considérés comme appartenant au passé, mais plutôt comme étant la voie menant à un avenir meilleur.

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8. Il est de la plus haute importance que les gouvernements nationaux assument leur rôle de garants d’une éducation publique véritable, universelle et de haute qualité qui soit gratuite et accessible aux jeunes venant de toutes les couches sociales. Il est important que les programmes scolaires incluent la formation aux droits de l’homme, aux droits syndicaux et aux droits des travailleurs. Les travailleurs et les travailleuses hautement qualifiés et ceux ayant accès à la technologie, notamment Internet, bénéficieront de nouvelles opportunités quant aux types d’emplois disponibles et à la manière de mener à bien leurs activités. Les entreprises devraient former leurs travailleurs afin de garantir qu’ils aient les compétences requises pour occuper des postes à tous les niveaux.

9. L’histoire montre qu’en de nombreuses occasions, les jeunes ont été les forces motrices

du changement et des grands événements. De nombreux jeunes de 18 à 34 ans ont pris part à des actions de protestation ou ont assisté à leur déploiement. Partout dans le monde, de jeunes hommes et femmes ont organisé des protestations pour réclamer la justice sociale, la liberté et l’emploi.

10. Les changements technologiques rapides, les progrès de la mondialisation, le

vieillissement des sociétés, l’urbanisation et les défis de l’environnement font rapidement évoluer la signification même du travail et la manière dont il est accompli.

11. L’Afrique est confrontée à un paradoxe. Bien qu’étant les moins pollueurs, les Africains

figurent parmi les populations les plus touchées par le réchauffement climatique. Pour le continent africain, le changement climatique constitue une menace majeure, en mettant à plus rude épreuve des ressources naturelles déjà limitées, en restreignant l’accès à l’eau, à l’alimentation et à l’énergie et dans certains cas en compromettant la paix et la sécurité. Les jeunes sont particulièrement concernés par ces dégradations puisque c’est leur avenir même qui est en jeu.

Plan d’action

12. UNI Africa et ses affiliés mobiliseront, syndicaliseront et innoveront pour un avenir meilleur pour les jeunes hommes et femmes d’Afrique par le biais des mesures suivantes :

a) Revendiquer que les gouvernements et les employeurs respectent intégralement

les normes internationales qui protègent les droits des jeunes.

b) Veiller à l’application stricte des conventions internationales ratifiées en vue de mettre fin aux abus car la violation des droits syndicaux est un frein à la syndicalisation des jeunes.

c) Inviter les gouvernements à appliquer, comme c’est le cas en France, des mesures

coercitives sur tout contrat qui n’est pas un CDI en vue d’encourager les recrutements en CDI et ainsi permettre aux jeunes de se syndicaliser en toute sécurité.

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d) Promouvoir et encourager l’élaboration de stratégies de syndicalisation axées sur les jeunes hommes et femmes, surtout dans les secteurs où ils sont majoritaires.

e) Promouvoir et encourager des stratégies de syndicalisation axée sur les jeunes

hommes et femmes qui travaillent au titre de contrats temporaires, en vue d’atteindre ce groupe et d’améliorer leurs conditions de travail, pour leur donner les mêmes droits que les hommes et femmes qui travaillent à temps plein.

f) Veiller à ce que les jeunes hommes et femmes aient accès à des emplois, à la

formation et à des occasions d’emplois de qualité.

g) Lutter pour l’égalité de rémunérations des hommes et des femmes et leur libre accès au droit de se syndiquer et de négocier collectivement.

h) Lutter pour une société exempte de toute discrimination et assurant la promotion

de tous, sans aucun laissé pour compte. Les entreprises, les lieux de travail et les autres secteurs doivent comprendre les caractéristiques de ces générations en adoptant des structures capables de les inclure ainsi que de stimuler le travail d’équipe et les mécanismes de dialogue.

i) Inclure les jeunes dans des structures syndicales afin que les jeunes hommes et

femmes soient ceux qui formulent et appliquent leurs propres politiques.

j) Contribuer à la formation des jeunes dirigeants, en encourageant la représentation des jeunes à tous les niveaux des syndicats et des échanges intergénérationnels.

k) Encourager les syndicats à refléter les intérêts des jeunes hommes et femmes dans

leurs programmes politiques et évoquer les préoccupations des jeunes travailleurs et travailleuses dans les négociations.

l) Défendre le droit d’accéder à une éducation publique gratuite et de qualité.

m) Plaider en faveur de la formation professionnelle des jeunes hommes et femmes,

tant par le biais de politiques publiques que d’initiatives syndicales spécifiques.

n) Lutter contre le fossé numérique en insistant pour un accès gratuit au haut débit et à l’universalisation des services numériques.

o) Intensifier l’utilisation des réseaux sociaux en vue d’impliquer davantage de jeunes

travailleurs dans le mouvement syndical, pour atteindre les travailleurs et les travailleuses avec qui, pour diverses raisons, il est difficile d’entretenir un contact direct et permanent et d’assurer une communication fluide avec les comités des jeunes aux niveaux mondial, régional et national.

p) Travailler de manière générale avec tous les secteurs d’UNI afin que les problèmes

et les besoins des jeunes travailleurs et travailleuses reçoivent une plus grande visibilité.

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q) Générer des alliances avec les jeunes d’autres syndicats afin d’obtenir de meilleurs résultats dans la syndicalisation des jeunes travailleurs et travailleuses.

r) Promouvoir les activités nationales avec les jeunes hommes et femmes des affiliés

d’UNI Africa dans le but de syndicaliser davantage de jeunes travailleurs et travailleuses.

s) Organiser des cadres de réflexion afin que les jeunes puissent contribuer

positivement aux débats dans les forums régionaux et mondiaux sur le réchauffement et le changement climatique.

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Résolution n° 9

En avant pour une nouvelle Afrique Mobiliser, syndicaliser, innover pour les cadres africains

1. Le monde du travail est en pleine mutation. La révolution numérique, technologique et

industrielle va avoir un impact considérable sur la vie et la carrière de tous les travailleurs ainsi que sur les stratégies syndicales à l’avenir.

2. Une main d’œuvre extrêmement compétente et bien formée est essentielle pour que les

pays puissent maîtriser la révolution numérique et abordent une ère nouvelle de changements économiques. Les technologies nouvelles exigeant des compétences spécifiques, l’adaptation de la formation professionnelle, y compris l’apprentissage tout au long de la vie, est un défi politique immédiat qui doit être relevé pour aider les travailleurs à s’adapter aux formes numériques du travail. L’Afrique doit renforcer les compétences de tous les travailleurs afin d’augmenter le nombre d’emplois de grande qualité dans des environnements de travail innovants où les travailleurs possédant des qualifications et des compétences différentes seront capables de collaborer étroitement entre eux pour créer des produits et services nouveaux et durables. Des efforts concertés seront requis pour former une nouvelle génération d’Africains afin de veiller à ce qu’ils soient capables de comprendre ces technologies numériques émergentes et de saisir les occasions entrepreneuriales qu’elles présentent.

3. De plus en plus, les cadres sont confrontés au chômage, au travail précaire, aux contrats

à court terme, au travail à la pige, au statut d’indépendant, à la délocalisation, aux problèmes de santé et de sécurité ainsi qu’à l’absence d’égalité des chances.

4. Les cadres ont besoin de syndicats pour garantir leurs droits à des conditions de travail

décentes, y compris des droits fondamentaux tels que le droit de négocier collectivement et la liberté syndicale.

5. Les cadres syndiqués sont plus productifs que les autres parce qu’ils sont moins isolés et

plus attachés à appliquer de bonnes pratiques sur le lieu de travail et des emplois de qualité. Les syndicats doivent attirer et conserver les futurs travailleurs hautement qualifiés. Une stratégie ciblée est nécessaire pour garantir et améliorer la densité syndicale dans le futur monde du travail et créer une UNI Africa forte, basée sur des valeurs syndicales communes et sur la solidarité.

6. UNI Africa Cadres se concentrera en premier lieu sur les priorités intersectorielles

suivantes afin de développer la capacité de recruter :

a) Accès au perfectionnement professionnel et aux occasions d’amélioration des compétences. Les institutions et les filières de formation pour les nouveaux travailleurs devraient être adaptées pour garantir que ces derniers acquièrent les compétences pertinentes pour l’avenir.

b) Gestion de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle dans les négociations collectives et les politiques sociales.

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c) Amélioration de la protection des lanceurs d’alerte pour lutter contre la corruption à tous les niveaux.

Action 7. Compte tenu des pratiques éprouvées qui doivent être généralisées, UNI Africa, ses

secteurs, groupes et affiliés, s’engagent à :

a) promouvoir une stratégie ciblée pour recruter les membres potentiels parmi le nombre croissant de cadres, et à dégager les ressources qui favorisent leur reconnaissance, leur syndicalisation et leur recrutement.

b) échanger les bonnes pratiques et à recommander les mesures intersectorielles nécessaires pour assurer l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle et gérer le stress dans les négociations collectives.

c) soutenir les efforts entrepris pour lutter contre les malversations graves sur le lieu de travail en améliorant la protection des lanceurs d’alerte en étroite coopération avec le partenaire social.