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Sabari et le roi C’est encore une histoire de Sabari, celui qui pardonne. Si tu lis ou si tu écoutes cette histoire attentivement, tu verras que suivre la parole de ses ancêtres, est toujours profitable. Réalisé dans le cadre de la Bibliothèque virtuelle de l’IPD-AOS par Awa Sankara, élève de 6 e au Complexe scolaire Sainte Famille de Ouagadougou au Burkina Faso qui en a composé le texte, par un groupe d’élèves de l’école primaire de L’Étincelle à Terrebonne, sous la direction de Sylvie Durand qui en a réalisé les illustrations et par l’équipe de production de l’Association pour la Création Littéraire chez les Jeunes au Québec. Association pour la Création Littéraire chez les Jeunes Projet de Bibliothèque virtuelle de l’IPD-AOS [email protected] 70422

Sabari et le roi

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Sabari et le roi

C’est encore une histoire de Sabari, celui qui pardonne.

Si tu lis ou si tu écoutes cette histoire attentivement, tu verras que suivre la parole de ses ancêtres, est toujours profitable.

Réalisé dans le cadre de la Bibliothèque virtuelle de l’IPD-AOS par Awa Sankara, élève de 6e au Complexe scolaire Sainte Famille de Ouagadougou au Burkina Faso qui en a composé le texte, par un groupe d’élèves de l’école primaire de L’Étincelle à Terrebonne,

sous la direction de Sylvie Durand qui en a réalisé les illustrations et par l’équipe de production de l’Association pour la Création Littéraire chez les Jeunes au Québec.

Association pour la Création Littéraire chez les Jeunes Projet de Bibliothèque virtuelle de l’IPD-AOS [email protected] 70422

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Sabari, qui signifie «pardon» en langue nationale dioula, était le fils d’un pauvre chasseur, lequel nourrissait l’espoir de devenir riche un jour et de se sortir de sa misère. Son fils Sabari, à sa naissance, portait des signes révélateurs de sa puissance future. Le roi en fut même inquiet pour son trône, à ce moment-là. Mais le père de Sabari, en homme avisé et connaisseur des choses secrètes de la nature, avait laissé à Sabari avant sa mort, un champ de manioc, des poussins et une brebis. Il avait également fermement défendu à son fils de tuer tout être vivant sur terre, après sa mort. Un jour, les porcs détruisirent son champ. Sabari se fâcha, prit le vieux fusil de son père et voulut les tuer. Il se ravisa, se souvenant de ses recommandations. Ensuite, des fourmis dévorèrent tous ses poussins. Il prit du feu pour les brûler. Avant de passer à l’acte, il se souvint des paroles de son père et les laissa faire. Le jour vint où, il ne lui resta plus que sa brebis, pour seule richesse. Mais, ne voilà-t-il pas qu’un autre jour, un crocodile attrapa la brebis qui se désaltérait au marigot et qu’il l’avala.

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Sabari prit encore une fois, le fusil, mais, au dernier moment, il se souvint de nouveau de la recommandation de son père. Il venait de perdre le dernier bien qui lui restait. Cependant, un fait était certain: par respect pour la parole donnée à son défunt père, il avait pardonné à tous les animaux qui l’avaient ruiné. Plus tard, au cours d’une promenade, Sabari passa à côté d’un puits. Par simple curiosité, il se pencha au-dessus de la margelle pour voir le fond du puits. C’est alors qu’il vit deux serpents tombés au fond. Il les sauva en les tirant du puits. Sa magnanimité commença à devenir légendaire et à faire le tour du pays. Le roi, qui s’était inquiété des signes de l’enfant, commença à se préoccuper sérieusement pour sa couronne, en voyant les réalisations de l’adulte. C’est ainsi qu’il échafauda un plan pour liquider Sabari. D’abord, il convoqua celui-ci et lui dit qu’il devait être soumis à trois épreuves, qui lui seraient ultérieurement indiquées. S’il les réussissait, il aurait la vie sauve. Dans le cas contraire, il serait tué. À la cour royale, se trouvait un méchant valet qui n’avait que de l’animosité pour Sabari. C’est lui qui fut chargé de lui indiquer les trois épreuves de son choix.

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La première épreuve consistait à faire germer du mil sur une pierre, puis à le déterrer. La seconde, à ramener une bague que le valet jetterait dans une rivière. La dernière, à retrouver la vache du roi qui avait disparu dans la forêt depuis plusieurs années Lorsque Sabari prit le mil, il alla s’asseoir sur la pierre sur laquelle il devait le semer. Sachant l’opération impossible, il se mit à pleurer. Comme s’ils avaient été appelés, les porcs arrivèrent. Sabari leur expliqua son problème et ceux-ci commencèrent à transformer la pierre en sable. Il put ainsi semer son mil, grâce aux porcs qu’il avait failli tuer. Au moment de le déterrer, il se remit à pleurer, n’ayant aucune solution. C’est alors qu’il vit passer les fourmis qui avaient tué ses poussins. Il leur demanda de l’aide. Les fourmis, sans réfléchir, commencèrent à déterrer le mil. Pour retrouver la bague que le valet avait jetée dans la rivière, il se fit aider par le crocodile, celui précisément qui avait tué sa brebis. Mais, pour rechercher la vache, Sabari ne savait pas quoi faire.

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Il commença à pleurer de toutes ses forces à la lisière de la forêt. À ce moment, deux serpents vinrent près de lui et lui demandèrent la raison de ses pleurs. C’était sans doute les serpents qu’il avait sauvés. Il leur raconta son problème. Les serpents lui dirent: - Tu resteras là et tu regarderas le ciel. Lorsque tu verras des oiseaux blancs au-dessus de ta tête, tu viendras attraper ta vache. Sabari retrouva ainsi la vache du roi, perdue plusieurs années auparavant. Un des serpents demanda à Sabari de l’emmener et de le laisser dans les toilettes de la Reine. Ce qui fut fait. Quand celle-ci entra pour sa toilette, le serpent la piqua. Auparavant, il avait averti Sabari de se proposer pour sauver la Reine. Le serpent avait recommandé de dire que le seul remède pouvant sauver la reine, devait provenir de la tête de son valet. Pour sauver la reine, on décapita le méchant valet. Sabari put ainsi soigner la reine. Sabari s’était rendu compte que, s’il n’avait pas épargné les animaux, il serait mort dès la première épreuve. Alors, le roi donna la moitié de sa fortune à Sabari et lui dit: «Tu me succèderas après ma mort». Ainsi, Sabari devint très riche et célèbre.

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