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ie de Signes journal santé édité par l’institut pasteur de lille 30 Mai 2013 V Notre dossier : Calmette : ses valeurs guident nos chercheurs Espoir pour la santé, partenaire sénégalais Pour un déjeuner rapide et équilibré Fondation reconnue d’utilité publique

SDV 28/Novembre 2012 · 5 Séminaire : agir contre l’insu`sance cardiaque 5 Conférences et visites : • 5 à 7 : le nouveau visage de la tuberculose • Labos ouve rts pour la

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iedeSignes

journal santé édité parl’institut pasteur de lille

N° 30Mai2013 V

Notre dossier :Calmette : ses valeurs guident nos chercheurs

Espoir pour la santé,partenaire sénégalais

Pour un déjeunerrapide et équilibré

Fondation reconnue d’utilité publique

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SOMMAIRE

Edité par l’Institut Pasteur de Lille - DIrECtEur DE La PubLICatIon : Eric Diers rEsPonsabLE DE La PoLItIquE réDaCtIonnELLE : Marie-José HermantréDaCtrICE : Emmanuelle DeleplaceConCEPtIon graPHIquE : Carole LeclercqCréDIt PHotos : p 1, 3, 4, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 20 ©Photothèque Institut Pasteur deLille - p5 ©vectomart (Fotolia.com) - p6 ©jillchen (Fotolia.com) - p7 ©Candybox Images(Fotolia.com) - p14 ©sven (Fotolia.com) - p18 ©art Pepper - p19 ©meailleluc (Fotolia.com) p19 ©ia_64 (Fotolia.com)

CoMMIssIon ParItaIrE : en cours - Issn : 1288-2690 - PérIoDICIté : trimestriel sur abonnementIMPrEssIon : db PrInt - 53, rue de la Lys - 59431 Halluin cedex

AU PRINTEMPS,TOUTES ÉPAULESDEHORS

E nfin le printemps avec son cortègede bonnes nouvelles :

• le retour des fruits de saison qui vontnous faire oublier les mois passésdans l’intimité du quatuor pomme,poire, banane, orange

• la parution du livre « A chacun sonvrai poids » du docteur Jean-MichelLecerf qui, loin de me donner lenouveau régime miracle pour rentrerdans mon maillot de bains, mepropose enfin une relation apaiséeavec mon alimentation

• le soleil qui me chatouille les épaules

Les épaules, justement parlons-en. Lieusymbolique de la vaccination, certainesont gardé les stigmates de ces injectionset en particulier du BCG. La plume qui griffe ou la bague monovax, letimbre test… Combien d’entre nous sesouviennent de cette grande aventuresanitaire du début de scolarité ? C’est laraison pour laquelle en cette année, quifête les 150 ans de la naissance d’AlbertCalmette, découvreur du BCG, l’InstitutPasteur de Lille a demandé à 70personnalités de dévoiler leur épaulepour un beau livre La passion d’épaulerqui fêtera l’événement à l’automne.Plus que leurs épaules, comme autantde clins d’œil, ces 70 personnalités ydévoileront ce qui les rapproche desvaleurs et de l’engagement dupersonnage hors du commun qu’étaitAlbert Calmette.Albert Calmette était un hommevisionnaire, pionnier, généreux, qui amarqué de son empreinte les grandesavancées scientifiques du 20e siècle. Il afait don au monde médical de soninvention contre la tuberculose en nedéposant pas de brevet. Aujourd’huiencore, ce sont sur les bases qu’il a édifiéque notre fondation se développe. En attendant la parution du livre “La passion d’épauler” nous vousproposons d’en savoir plus sur cepersonnage hors du commun dans cenuméro printanier de « Signes de Vie ».

L’actu au microscope

3 Espoir pour la santé :partenaire de l’Institut au Sénégal

En bref4 Le LOSC de tout cœur

avec Pasteur-Lille

4 A chacun son vrai poids

5 Séminaire : agir contrel’insuffisance cardiaque

5 Conférences et visites :

• 5 à 7 : le nouveau visage de la tuberculose

• Labos ouverts pour la Fête de l’Europe

• 5 à 7 : troubles du sommeil, les solutions pour en sortir

5 Vaccination :

• calendrier 2013

• préparez vos vacances avec l’Institut Pasteur de Lille

Ça bougedans l’assiette

6 Un déjeuner rapideet équilibré : uneéquation possible

Dossier

8 Calmette :ses valeurs guidentnos chercheurs

Itinéraired’un chercheur

16 Priscille Brodin, la passionchevillée au corps

Kid campusLa science expliquée aux enfants

18 Peau et muqueuse :première ligne de défensede l’organisme

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L’actu au microscope

L’aventure a commencé en1990. Après la constructiondu barrage de Diama près

de Saint Louis du Sénégal, les auto-rités sanitaires locales ont vu appa-raître une épidémie de bilharzioseintestinale alors que cette forme dela maladie était quasi absente dansle pays. Le gouvernement sénégalaispar l’intermédiaire de la ville de SaintLouis a fait appel à la ville de Lille,dans le cadre du jumelage qui lesunit. C’est l’un des chercheurs del’Institut Pasteur de Lille, spécialistemondial des maladies parasitaires, lePr André Capron, qui montera, avecl’aide de l’union européenne et de la région Nord-Pas-de-Calais, leprogramme de recherche franco-sénégalais ESPOIR. Un programmequi aidera à mettre en place le Plannational sénégalais de lutte contreles bilharzioses et permettra la miseau point à l’Institut Pasteur de Lille,d’un vaccin pédiatrique contre la bilharziose, le Bilhvax dont les résul-tats des essais cliniques sur l’hommede phase 3 sont actuellement encours d’analyse.« Quand le programme ESPOIR s’estachevé en 1995, il fallut trouver une existence légale au centre de re-cherche de Saint Louis afin d’assurersa pérennité » explique Gilles Riveau,

chercheur sur le campus et directeurd’EPLS. Nous sommes une ONG maissoyons clairs, il ne s’agit que d’un sta-tut. EPLS n’est pas une structure humanitaire mais bien un centre derecherche biomédicale tout en préci-sant que, bien évidemment, on nepeut pas faire de la recherche sur lasanté des populations sans accompa-gner les autorités sanitaires à assurerles traitements nécessaires. » EPLS a consacré pendant longtempstoute son énergie à établir des nouveaux moyens de lutte contreles endémies bilharziennes mais, depuis quelques années, le centrede recherche a diversifié ses activi-tés. Il travaille sur le paludisme et latuberculose (en lien avec d’autres laboratoires de la fondation) ou encore l’influence de facteurs envi-ronnementaux et nutritionnels sur la réponse immunitaire. De plus, il participe activement, au Sénégal

aux formations des personnels desanté, des étudiants et jeunes chercheurs. Le centre emploie 35 salariés, quasiment tous sénégalais.Longtemps soutenu par des aidespubliques, EPLS vit aujourd’hui,comme la plupart des structures derecherche, du fruit de ses activités.L’accord-cadre avec l’Institut officia-lise les liens forts qui unissent la fondation lilloise et sa fille sénéga-laise, pour le plus grand bénéfice de chacune des structures : si laconvention facilite les collaborationsentre les équipes lilloises et sénéga-laises, EPLS profite du rayonnementinternational de l'Institut Pasteur deLille, et ce dernier, d’une facilitationau développement de sa rechercheen Afrique de l’Ouest. n

Le 15 Janvier, Jacques Richir et Gilles Riveau représentant respec-tivement l’Institut Pasteur de Lille et le Centre de recherche biomédicale Espoir pour la santé (EPLS) ont signé un accord-cadrede partenariat qui officialise plus de 20 ans de collaboration.

Espoir pour la santé, partenaire de l’Institut au Sénégal

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Qu’est-ce que la bilharziose ? La bilharziose (ou schistosomiase) est une infection parasitaire chroniquedue à un ver vivant dans la circulation sanguine, et qui tue chaque annéeprès de 300 000 personnes dans les pays tropicaux. La forme larvaire duparasite est présente dans l’eau douce. Elle pénètre par la peau puiscontamine le système sanguin. Les œufs pondus par ces vers provoquentdes réactions inflammatoires chroniques dans les organes et peutprovoquer de très nombreuses pathologies telles que la fibrose du foie oubien encore le cancer de la vessie

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En bref

Le 29 avril à l’occasion du matchLille-Sochaux, le LOSC a remis unchèque de 12 000€ au docteur Florence Pinet pour l’aider dansses recherches sur les marqueursbiologiques de l’insuffisance cardiaque.Le mois précédent le joueur FranckBéria était venu rendre visite àl’équipe de Florence Pinet quicherche des marqueurs biolo-giques de l’insuffisance cardiaque.Le LOSC a décidé de soutenir lesrecherches de l’institut Pasteur deLille sur les maladies cardio-vasculaires dans le cadre de sesGrandes Causes. Il faut dire que lesproblèmes cardio-vasculaires sontun sujet « sensible » pour les spor-tifs. Pour inciter les supporters àsoutenir la fondation eux-aussi, le joueur s’est glissé dans la peau

d’un chercheur et le LOSC a offert des pass en tribune VIP à deux denos donateurs. Franck Béria s’est dit impressionnépar le travail, la rigueur et lapatience des équipes de l’Institut.« Sur un terrain de foot en 90 minutestout est plié. Ici c’est un travail debeaucoup plus longue haleine. Maisj’espère qu’il pourra profiter à tousceux qui sont concernés par la maladie. »Florence Pinet, en collaborationavec le professeur Christophe Bauters du service de cardiologiedu CHRU de Lille, recherche desmarqueurs biologiques impliquésdans cette maladie. « Quand on est insuffisant cardiaque, on le resteet on peut tout à fait vivre avec uneinsuffisance modérée . En revanche, il faut éviter le développement de

formes graves » explique ChristopheBauters.« C’est la raison pour laquelle nouscherchons des marqueurs biolo-giques qui nous permettraient, par une simple prise de sang, desélectionner les patients à risque »poursuit Florence Pinet. En 2010,elle a mis en évidence un nouveaumarqueur biologique du remo-delage du ventricule gauche,consécutif à un premier infarctus :la phosphorylation de la tropo-nine T. Actuellement les chercheursessaient de trouver une combinai-son de protéines associées à cemarqueur afin de proposer un testsous forme de dosage sanguin et peut-être, à terme, de nouveauxmédicaments. n

Le LOSC de tout cœur avec Pasteur-Lille

Evénement

Lecture

A chacun son vrai poidsEt si on tenait compte de l’IMC pour ce qu’il est : un indicateur. Chacune,chacun est différent, chacun a son histoire, chacun a son poids. Il n’y a pasde norme unique. En matière de poids, il n’est jamais trop tard pour bien fairemais il n’y a pas non plus de recette standard. Et les régimes sont loin d’être “ la ” solution. Ce livre, écrit le docteur Jean-Michel Lecerf, chef du service denutrition de l'Institut Pasteur de Lille, explique pourquoi. Pour autant, il ne s’agitpas non plus de laisser filer les kilos sans rien faire ou en ignorant les risques poursa santé. Un livre à dévorer sans modération. n

a chacun son vrai poids, éditions odile Jacob, mars 2013. 17,90€ en librairie

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Conférences et visites à l’Institut Pasteur de Lille Vaccination

Vendredi 17 mai2013, 17h00Agir contre l’insuffisance cardiaqueOn parle d’insuffisance cardiaquelorsque le cœur n’est plus capablede pomper suffisamment de sangpour répondre aux besoins en oxygène du corps. Les personnesqui en sont atteintes s’essoufflent etse fatiguent plus facilement. Cettemaladie grave survient générale-ment chez des individus dont lasanté est fragilisée depuis plusieursannées par des troubles cardiaquesou respiratoires, ou par de l’hyper-tension. Comment éviter la maladie,vivre avec une insuffisance modé-rée, faire progresser la recherche ?C’est à toutes ces questions querépondront les médecins du CHRU deLille qui travaillent avec nos équipes.

Mardi 28 mai 2013,17h00Le nouveau visagede la tuberculose C’est à l’Institut Pasteur de Lille en1921 qu’a été mis au point le premier et toujours seul vaccinactuellement disponible contre latuberculose, le BCG. Malgré le BCGpuis la découverte des antibio-tiques, la tuberculose est aujour-d'hui encore, avec le sida, l'une desdeux principales causes de décèspar infection dans le monde. Plusinquiétante encore est la survenuede souches résistantes aux médica-ments. Il est donc très urgent dedévelopper de nouveaux vaccins, de nouveaux antibiotiques et denouvelles méthodes de diagnostic.Par le Dr Camille Locht.

Samedi 25 mai2013, de 10h à 12hLabos ouverts pourla fête de l’EuropeVenez découvrir des laboratoires ducampus impliqués dans des projetseuropéens : maladies parasitaires,maladies infectieuses, découvertesdes médicaments. A l’occasion de la fête de l’Europe les chercheursvous ouvrent leur portes, une occa-sion rare et de découvrir l’envers du décor, d’assister à des démons-trations et de rencontrer leschercheurs. Attention nombre de places limitées, inscription uniquementpar téléphone au 03 20 87 77 91

Mardi 11 juin 2013,17h00Troubles du sommeil :les solutions pour en sortirLa bonne prise en charge des trou-bles du sommeil repose avant toutsur le traitement de la cause dutrouble du sommeil (syndromed’apnée du sommeil, syndrome dejambes sans repos, dépression,anxiété….) et la correction desmauvaises habitudes de sommeil.Parfois, malgré le traitement de lacause, l’insomnie peut persister. Il faut alors recourir aux thérapies cognitivo-comportementales. Parle Dr Isabelle Poirot. n

Toutes ces manifestations sontgratuites, inscription obligatoiresur notre site internet : pasteur-lille.fr ou par téléphoneau 03 20 87 77 91

Moins d’injectionsen 2013Bonne nouvelle pour ceux qui n’aiment pas les piqûres : les recom-mandations du calendrier vaccinal 2013proposent de réduire les injections :

• les injections vaccinales au 3e mois et à16/18 ans sont supprimées,

• à partir de 25 ans, le rappel Diphtérie-Tétanos-Polio passe de 10 à 20 ans,

• il est désormais possible de coupler, dèsl’âge de 11 ans, la vaccination contre lepapillomavirus (HPV- contre le cancer ducol de l’utérus) à un autre vaccin (DTP ouhépatite B).

Plus d’infos : www.sante.gouv.fr/calendrier-vaccinal-2013.html

Préparez vosvacances avecl’Institut Pasteur de LilleQu’il s’agisse du vaccin contre lafièvre jaune, la méningite, la fièvretyphoïde, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’hé-patite alimentaire, l’encéphalite japo-naise, la grippe ou la leptospirose…le Centre international de vaccinationde l’Institut Pasteur de Lille, agréé parl'Organisation mondiale de la Santé,réalise, sur rendez-vous, toutes les vac-cinations conseillées ou obligatoiresavant de partir en voyage. Il proposeégalement des consultations médicalespour les voyageurs (pré et post-voyages).

Sur rendez-vous lundi, jeudi et vendredi de 13h à 16h30, mercredi de 9h30 à 13h et de 14h à 17h30Tél. 03 20 87 79 80

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L e temps moyen consacré à lapause déjeuner par lessalariés français varie, selon

les enquêtes entre 22 et 33minutes contre 1h30 en moyenneil y a 20 ans. Une demi-heure c’estpeu mais mieux que la plupart denos voisins.

Une tendance lourde11% des Français déclarenttoutefois déjeuner devant leurposte de travail. Une pratiquerépandue chez plus de 20% desBelges et des nord-américains.

Signe d'une évolution progressivedes pratiques, de plus en plus deFrançais déclarent aussi sauter lesrepas pendant leurs journées detravail : ils sont aujourd'hui 6%,contre 4% seulement en 2007.Bref, la situation française n’est pasidyllique mais pas catastrophiquenon plus et, avec quelques règlesde bon sens on peut réussir à allierdéjeuner rapide et équilibre.

Bento, versionmoderne de la gamelle46% des salariés n’ayant pas derestaurant d’entreprise apportentleur déjeuner au travail au moinsune fois par semaine, et parmi euxils sont 27% à l’apporter tous lesjours, ou presque. La moitié d’entreeux l’ont systématiquement pré-paré eux même selon une étuderéalisée par Malakoff Médéric enmai 2012.Qu’on l’appelle bento à lajaponaise, lunchbox à l’anglaise,gamelle à la française, le platpréparé à l’avance chez soi fait unretour en force en ces temps decrise économique. Cette pressionsur le porte-monnaie n’a pas forcé-ment des désavantages du point de vue nutritionnel.

Un déjeuner rapideet équilibré,une équation possible

Ça bouge dans l’assiette

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Pour la première fois en 2013,le marché des snacks, sand-wich et fast-food dépassecelui de la restauration tradi-tionnelle. L'inscription durepas gastronomique françaisau patrimoine de l'Unesco n'ychange rien : la restaurationtraditionnelle recule, enFrance comme ailleurs. Il fautdire qu’avec une pausedéjeuner amputée de plus des2/3 en 20 ans, nos repas ontbien dû s’adapter. Pour allierrapidité et équilibre, suivonsles conseils de Béatrice Dalle,diététicienne à l’InstitutPasteur de Lille.

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«Si on dispose d’unendroit pour réchauffer sa “gamelle”,l’idéal c’est encore de préparer unepart de plus quand on cuisine chez soile soir ou le week-end, expliqueBéatrice Dalle. Si vous manquez detemps, les plats préparés peuvent êtreune alternative intéressante, àcondition de vérifier qu’ils ne sont nitrop gras, ni trop sucrés, ni trop salés.En évitant d’en manger tous les jours,les pasta box ne sont pas à rejeter,elles restent bien meilleure pour lasanté que le hamburger frite oul’américain merguez. »

Vitamines, féculents,produit laitier…le trio gagnantQuand on n’a pas la possibilité dechauffer, il reste les salades et lessandwichs. « Si vous avez la possi-bilité de chauffer de l’eau, il peut être intéressant de commencer sonrepas par une soupe en sachet quipermet de réchauffer l’hiver et de calerun peu. »Les salades c’est bien à condition dene pas abuser de l’assaisonnementet d’y inclure des féculents : pâtes,riz, haricots, mais ou pain car sivotre plat est trop léger, le risque de se ruer vers le distributeur debarres chocolatées dans l’après-midi n’est pas à négliger. Et si vousaimez le sucré, n’oubliez pas le petitdessert, ne serait-ce qu’un fruit, quivous apportera cette note sucrée defin de repas que vous allez avoir tendance aussi à rechercher dansl’après-midi si vous vous êtes bridés.

« Un repas complet doit

comprendre des vitamines,apportées par les fruits et/oulégumes, qu’ils soient entiers, enmorceau, en soupe, voir en jus, desféculents, des sucres lents pour éviterles coups de pompes ou les fringaleset un produit laitier. Si vous avez prisdu fromage, inutile d’ajouter unyaourt. Mais à côté d’une petitesalade, un yaourt nature n’apporteque 50 calories tout en donnant duvolume au bol alimentaire et enapportant du calcium. »« Quand on travaille, l’équilibrealimentaire idéal est souvent horsd’atteinte mais on peut faire desaménagements. D’abord l’équilibrese joue sur la journée. On peutcompenser le matin ou le soir cequ’on n’a pu apporter le midi »poursuit la diététicienne.

Faire une vraie pauseet varier les plaisirs« Quand on mange vite, on n'a pas letemps de se sentir rassasié. Lasensation de satiété n'intervientqu'au bout d'un quart d'heure ouvingt minutes. Et quand on mangedevant son ordinateur, c'est pire : onne fait même pas attention à ce

qu'on avale. Résultat, on auratendance à grignoter dans l'après-midi, même si on a pris soin demanger des sucres lents. »Enfin, pensez à varier les plaisir : lesandwich jambon-beurre tous lesjours, ce n‘est pas terrible et c’estlassant. Si vous aimez les sand-wichs, variez les pains : complet,aux céréales, polaire… Changez desalades, émincez les légumes desaison, variez les huiles, ajoutezdes herbes, des épices, soignez laprésentation… afin que, mêmesans quitter le bureau, la pauseméridienne se transforme enmoment de détente et de plaisir.En plus, prendre le temps d’unevraie pause, c’est bon pour laconcentration… le temps ainsi« perdu » est regagné en efficacitéle reste de la journée ! n

Comment choisir un plat cuisiné ?

un rapide coup d’œil sur l’étiquettepermet d’évaluer les qualités nutrition-nelles d’un plat.• Teneur en lipides pour 100 g :

5 g à 7 g environ• Quantité de protéines équiva-

lente ou supérieure à la quantité delipides

• Teneur en sodium : 400 mg pour 100 g au maximum soit 1 g de sel soit pour un plat de 300g : 3 g de sel. (Il est recommandé de ne pasdépasser 6 à 8 g de sel par jour).

Comment se résume votrepause-déjeuner ?

Monde France

Je ne prends pas de pause, je déjeune en travaillant 29% 11%

Sur le pouce, je ne prends que 15 mn 18% 15%Je fais un break d’au moins 30 à 45 minutes 34% 39%Généralement, je prends au moins une heure 19% 35%

Baromètre Monster : les résultats présentés ci-dessus sont issus des 11 104 votes enregistrés entre le 2 et le 16 janvier2012 sur les sites de Monster - en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, et en Asie.

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Dossier

Calmette :ses valeurs guident nos chercheurs

L’Institut Pasteur de Lille a été profondément marqué par la personnalité de sonpremier directeur, Albert Calmette, découvreur du BCG. En juillet, on fêtera le 150e anniversaire de sa naissance et en octobre les 80 ans de son décès. De 1894 à 1926,le docteur Calmette ne s’est pas contenté de diriger la fondation, il l’a modelé et aprofondément révolutionné, à l’image de son maitre Pasteur, le monde scientifique deson époque.L’Institut Pasteur de Lille serait-il devenu ce qu’il est aujourd’hui sans cette empreinte initiale ? Peut-être pas. En tous cas, comme nous l’expliquera le Dr Jacques Richir,administrateur délégué, si les techniques ont considérablement évolué depuis 120 ans, ce sont toujours les mêmes valeurs qui animent les chercheurs d’aujourd’hui. Des valeurs et un souci d’allier prévention et recherche fondamentale au cœur du projet de développement de l’Institut Pasteur de Lille à l’horizon 2020.

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Scientifique aux intuitionsgéniales, Albert Calmette n’estpourtant pas à l’origine de la

création de l’Institut Pasteur deLille. La paternité en revient à lamunicipalité. A la fin du XIXe sièclela diphtérie est la plus grande causede mortalité infantile. A Lille cettemaladie infectieuse respiratoire est responsable du décès d’unecentaine d’enfants chaque année.La mairie a toujours gardé uncontact privilégié avec Louis Pasteur qui fut de 1854 à 1857 lepremier doyen de l’académie dessciences. Depuis, ce dernier arejoint la capitale et fondé l’InstitutPasteur à Paris en 1888. Alorsquand l’un de ses collaborateurs, leDr Emile Roux, met au point unsérum antidiphtérique, la mairiecontacte Pasteur afin d’obtenir dusérum. Mais l’institut parisien n’estpas en mesure de fournir les quan-tités nécessaires, la productionrestant artisanale. Pasteur proposed’aider la ville à monter un labora-toire d’hygiène de préparation dusérum antidiphtérique sur place.

Calmette avant LilleSi on lui avait dit quelques annéesplus tôt qu’il passerait quinze ansde sa vie à Lille, Albert Calmetteaurait souri, incrédule dans son uni-forme de médecin de la Marine.

Enfant, il rêvait de voyages et sa vieprofessionnelle exhaussa ses vœux.Mer de Chine, Afrique, Saint-Pierreet Miquelon puis création de l’Insti-tut Pasteur de Saigon… le moinsque l’on puisse dire c’est que ledébut de la carrière du Dr Calmettes’est déroulé sous des cieux plustropicaux. A Saigon, à la demande de LouisPasteur, il monte de toutes piècesen 1891, un institut centré sur larecherche, la prévention et le soincontre la rage et de la variole. Ilréussit à préparer des quantités suf-fisantes de vaccins contre la varioleet contre la rage pour toute l’Indo-chine et même les pays voisins.Mais il poursuit également desrecherches sur la dysenterie, lesvenins de serpents, le paludisme etles levures chinoises (fermentation

Les connaissances scientifiques en 18941815 Laennec invente le stéthoscope.1854 naissance de la microbiologie, inventée à Lille par Louis Pasteur.1865 Claude bernard, dans son Introduction à la médecine expérimentale, fixe

les règles de la d’une médecine basée sur l’observation et la vérification d’hypothèses.

1879- Louis Pasteur met au point les premiers vaccins vétérinaires contre 1881 le choléra des poules puis le charbon du mouton.1882 robert Koch isole le bacille de la tuberculose.1885 Pasteur découvre le vaccin contre la rage.1889 émile roux découvre la toxine diphtérique et met au point en 1894 le

sérum antidiphtérique.

Albert CalmetteDes tropiques au Nord,un destin hors normes

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Dossier (suite)

de l'opium et fermentation alcoo-lique du riz).Atteint lui-même de dysenterie,Calmette est contraint d’abandon-ner Saigon, à regret, en 1893. Deretour en France, le médecin destroupes coloniales partage sontemps entre un poste administratifau ministère et ses recherches àl ’institut Pasteur qui ne disposepas, à cette époque, des moyens dele salarier.Quand Louis Pasteur lui propose deprendre la direction de la fondationqui portera son nom à Lille, lemoins que l’on puisse dire c’est qu’ilne saute pas de joie. « Je ne sentaisaucun goût pour cet exil dans unpays où je ne connaissais personne,ni pour une fonction qui devaitentrainer l’abandon de la carrièremilitaire et coloniale » écrit-il à ses parents. Mais en bon soldat, Calmette accepte la nouvelle pro-position de son maitre.

Un institut Pasteurà LilleLe 23 novembre 1894, l’institut Pasteur de Lille est né. S’il porte lenom de Pasteur et ne renie pas safiliation scientifique, il est adminis-trativement et économiquement,totalement indépendant de l’insti-tut parisien. Le 15 janvier 1895,Albert Calmette s’installe dans des locaux provisoires à la Halle aux sucres. Il commence aussitôt la production de sérum antidiphté-rique dont il réalise lui-même lespremières injections au pavillon de l’hôpital Saint Sauveur. En deuxans, la mortalité par diphtérie estdivisée par 4 à Lille. A Lille, Calmette affine la technique,mise au point à Saigon sur le riz pourtransformer l’amidon en alcool defaçon plus efficace et moins coû-

teuse. Il travaille en relations étroiteavec la distillerie Colette à Seclin.Colette fait breveter le procédé defermentation et verse à Calmette250 000 francs pour sa participation.Une somme que le directeur reverseimmédiatement à la fondation sousforme de don. Ce don contribuera à presque lamoitié du coût de construction du bâtiment sur le boulevard LouisXIV, le reste de l’investissementnécessaire ayant été obtenu parsouscription publique à laquelleont participé la ville de Lille, d’autres collectivités locales maisaussi le syndicat des peigneurs delaine de Roubaix, la chambre régio-nale des Houillères… ainsi que denombreux particuliers.Louis Pasteur ne verra jamais l’insti-tut lillois. Il est déjà très maladequand il donne son accord pour lacréation et il décède en septembre1895, deux mois avant la pose de la première pierre. En février 1898,le nouveau bâtiment est opération-nel. Il sera officiellement inauguréle 9 avril 1899.

Albert Calmette, un bâtisseurAlbert Calmette n’est pas simple-ment un chercheur génial, c’est unchef d’équipe et un administrateurhors pair. Dès le départ il mêleétroitement recherche fondamen-tale et prévention. Une préventionqui passe par la vaccination maisaussi l’hygiène et la qualité de l’en-vironnement. Côté vaccination, l’institut devient,et est toujours aujourd’hui encore,un centre de référence pour la vaccination antirabique. A la vacci-nation contre la rage, s’ajoutebientôt celle contre la variole, puisle typhus. Calmette reprend rapide-ment la production de sérumsantivenimeux qu’il avait mis aupoint à Saigon et dont la venteoutre-mer apporte des revenusappréciables à la fondation.Cours de bactériologie pour lesmédecins, enseignements tech-niques pour les professionnels :industriels, agriculteurs, brasseurs,distillateurs et fabricants de sucrede la région… rapidement Calmettemet en place une diffusion desconnaissances et des bonnes pratiques. A Saigon, le Dr Calmette s’était inté-ressé au paludisme et aux morsuresde serpent. Dans le nord de laFrance, il va se préoccuper de latuberculose, sa « grande œuvre »,

Albert Calmette (à gauche)et Camille Guérin prélèventle venin de serpent pourpréparer les sérums envoyésdans le monde entier

Ancien dispensaire où est installé actuellement le musée del’Institut Pasteur de Lille

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de la pollution de l’eau qui rend la population malade, et d’unemaladie parasitaire digestive desmineurs, l’ankylostomiase. Pour cette dernière, il met au pointun test de dépistage et fait implan-ter des dispensaires au pied desmines. Concernant l’épuration deseaux usées, il va voir en Angleterreles méthodes d’épuration biolo-gique mises au point et implante, à la Madeleine en 1904, une stationd’épuration expérimentale qui fonc-tionnera parfaitement jusqu’à sonexplosion sous les bombes pen-dant la première guerre.

La lutte contre latuberculoseAu début du XXe siècle, en France, la tuberculose tue, chaque année,plus de 220 personnes pour 100 000 habitants. Dans les grandesvilles comme Lille, la concentrationde population et le manque d’hy-giène accentuent le phénomène.Pour 200 000 habitants, la villeenregistre le triste record de 600morts par an et 6000 tuberculeuxindigents.L’institut est installé au pied duquartier ouvrier insalubre de Saint-Sauveur. Celui que Victor Hugoévoquait dans son poème les Châ-timents en 1853 par cette célèbrephrase : « Caves de Lille ! On meurtsous vos plafonds de pierre ! ». AlbertCalmette ne peut rester insensibleà la misère qui frappe à sa porte.Dès 1899, avant même de travaillersur la mise au point d’un vaccin, ilconçoit un plan de lutte contre latuberculose qui passe par desmesures d’hygiène et de préven-tion dans les usines et à domicile.Grâce à une souscription publiqueorganisée dans la presse locale,

il ouvre, le 1er février 1901, dans un bâtiment attenant à l’institut (oùest aujourd’hui installé le musée de la fondation) le 1er préventoriumfrançais de prophylaxie de la tuber-culose qui dispense soins, infor-mations et conseil d’hygiène. En1904, il fonde la Ligue du Nordcontre la Tuberculose.Pendant ce temps, avec le vétéri-naire Camille Guérin, il cherche àcerner les mécanismes de l’infec-tion par le bacille de la tuberculose.En 1908, ils décident d’utiliser unesouche de tuberculose bovine isolée par le vétérinaire EdmondNocard pour trouver un vaccinhumain car ils sont persuadésqu’elle est, au moins en partie, res-ponsable de contagions humaines.Le principe de la vaccination mis aupoint par Jenner pour la variole,affiné par Pasteur contre la rage,vise à inoculer un agent infectieux

en très faible quantité afin de per-mettre à l’organisme de développerdes anticorps qui lutteront efficace-ment contre l’infection la prochainefois qu’elle se présentera. Pendant 13 ans, inlassablement, tou-tes les trois semaines, dans son labo-ratoire de l’Institut Pasteur de Lille,Camille Guérin va réensemencer unbacille dans un milieu de culturepréparé à partir de pomme de terre,de bile de vache et de glycérine. Calmette et Guérin tentent les pre-mières vaccinations bovines en 1912.En 1915, les deux scientifiques ces-sent leurs recherches pour échapperaux perquisitions allemandes. Durant toute la première guerremondiale, Calmette restera à l’insti-tut Pasteur de Lille et assurera lessoins aux blessés civils et militaires.En représailles, le 11 janvier 1918,Emilie Calmette est déportée avec25 autres femmes de notables de la métropole dans un camp en Allemagne à Holzminden. Elle estrapatriée fin juillet. En 1919, Albert Calmette rejoint,comme sous-directeur, l’institutPasteur à Paris, tout en continuantà assumer, avec l’aide de Louis Marmier, qui deviendra officielle-ment directeur en 1926, la directionde la fondation lilloise.

Souches originales du BCG (musée de l’Institut Pasteur de Lille)

“La passiond’épauler”un livre événementpour l’année CalmetteSortie prévue : novembre 2013 En savoir plus : voir page 20

Aidez les héritiers de Calmette, faites un don à l’Institut Pasteur de Lille

www.pasteur-lille.fr

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Dossier (suite)

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Quel est l’intérêt pour la ville d’avoir un Institut Pasteur sur son territoire ?

Tout d’abord il faut rappeler quel’Institut Pasteur de Lille a été créé àl’initiative de la municipalité de Lille,avec l’aide de la population, sous

la forme d’une souscription, et des collectivités départementales. C’estune situation unique en France etdont nous sommes très fiers.Pour une grande métropole euro-péenne comme Lille, la présencedans la ville d’un laboratoire de recherche de renommée interna-tionale c’est un atout pour ce qu’onappelle l’économie de la connais-sance. Avoir un centre de recherchede cette qualité en plein centre-ville, c’est aussi un facteur d’attrac-tivité pour recruter les meilleurschercheurs internationaux.De plus, notre campus de 1000 per-sonnes profite au développementéconomique local.

Qu’est que l’esprit pasteurien ?

Pasteur, c’est un nom mais c’est surtout un état d’esprit, une façon

d’aborder la santé au sens large.Comme Pasteur, comme Calmette,nos chercheurs allient recherchefondamentale, aujourd’hui au cœurdes cellules, et prévention. Ici on ne travaille pas vraiment sur les maladies mais plutôt sur les agentsqui les provoquent et dans le mêmetemps on cherche à faire bénéficierla population des dernières décou-vertes. Par exemple sur les mala-dies cardio-vasculaires nos équipes travaillent sur les mécanismes fon-damentaux impliqués dans le diabète, le syndrome métabolique,l’insuffisance cardiaque ou encorel’athérosclérose avec pour objectifde mettre au point des tests de dépistage, des vaccins et ou destraitements. Et dans le même tempsnos services de nutrition et d’édu-cation pour la santé aident les professionnels et le grand public

Prévention et recherche fondamentale encore et toujoursau cœur de nos préoccupations

Mais c’est à Lille, avec Camille Gué-rin, qu’ils parviendront à mettre aupoint, en 1921, le premier et tou-jours seul vaccin existant contre latuberculose : le BCG, le bacille Calmette Guérin. La première vacci-nation humaine aura lieu en juilletà Paris. En 1928, en France, 100 000enfants, dont les propres petitsenfants d’Albert Calmette, sont vaccinés avec le BCG.La vaccination se développe à partir de 1924. Calmette distribuealors sa souche à de très nombreux

bactériologistes, qui la repiquentde nouveau, donnant ainsi nais-sance à des centaines de souches « filles » à travers le monde, issuesdes souches originales encore visi-bles aujourd’hui au musée del’institut Pasteur de Lille.En 1930, un drame éclate à Lübeck,en Allemagne : sur 256 enfants vaccinés, 71 décèdent et 230 sontatteints de tuberculose pulmonaire.Calmette et Guérin sont profon-dément affectés. Albert Calmette dit souffrir de « tortures morales

dont personne ne peut imaginerl’atrocité ». Le procès démontrerafinalement que le BCG n’est pas encause mais qu’il a été accidentelle-ment contaminé par le laboratoirequi a préparé les doses sur place à Lübeck. La vaccination massivedes enfants est réintroduite dansbeaucoup de pays dès 1932. MaisCalmette, qui ne s’est jamais vrai-ment remis du soupçon porté sur son vaccin, meurt à Paris le 29 octobre 1933. n

Interwiew de Jacques Richir,adjoint au maire de Lille,administrateur délégué et vice-président de l’Institut Pasteur de Lille.

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à mieux prévenir au quotidien cesmaladies.Pasteur, c’est aussi un réseau, le réseau international des institutsPasteur (RIIP) composé de 32 insti-tuts à travers le monde. Les statutssont les plus divers. Certains ont étécréés à l’initiative des gouverne-ments. D’autres sont, comme nous,des fondations privées reconnuesd’utilité publique. Le RIIP a signé, en2012, un accord de collaborationavec l’Organisation mondiale de la santé, dans les domaines de la réponse aux épidémies et de la sécurité sanitaire mondiale et a développé de nombreux projetscollaboratifs internationaux.

Vous travaillez à un prochain de développement de l’institut à horizon 2020 ; de quoi s’agit-il ?

Nous avons un projet très ambi-tieux afin de développer cet institutqui doit rester au cœur des grandesquestions de santé de notre temps.Nous avons déjà des équipes detrès grande qualité, deux labo-ratoires d’excellence : Distalz sur la

maladie d’Alzheimer et ParaFrap sur les maladies parasitaires. Noussommes étroitement associés audéveloppement de deux autres laboratoires EGID sur le diabète et Oncolille sur le Cancer. Nous voulons pouvoir rassembler ici les meilleures équipes autour desmeilleures plates-formes de hautetechnologie (bio-imagerie, labora-toires de haute sécurité, chimio-thèque, génomique…). Nous n’abandonnons pas nos recherches historiques autour del’infection : ParaFrap et les partena-riats que nous multiplions dans ce domaine avec l’étranger (voir encadré) en sont la preuve. Nous travaillons également sur les aller-gies, l’asthme et les maladies pulmo-naires et c’est un domaine quidevrait prendre de plus en plus d’importance car ce sont de vraisproblèmes de santé publique. La santé publique sera encore plusdans les années à venir au cœur denotre projet. Depuis longtemps avecnotre centre de vaccination, nos bilans de santé, notre service de nutrition, nos travaux en matière

Les principales découvertesscientifiques récentes faites à l’InstitutPasteur de Lille1994 Découverte d’un marqueurgénétique pour le diagnostic de lamaladie d’Alzheimer

1996 Découverte d’un biomarqueurde tumeurs du poumon, de l’estomac,du foie et de leucémie

1999 Premiers essais du vaccinBilhvax, vaccin contre la bilharziose

2005 Procédé d’identification d’uneinfection tuberculeuse latente

2006 Mise au point d’un vaccin nasalcontre la coqueluche inoculable dès lanaissance

2007 Découverte de 4 gènes deprédisposition au diabète

2009 Mise au point d’un procédépour rendre les traitementsantibiotiques des tuberculosesrésistantes plus efficace

2010 Découverte d’un marqueurbiologique de l’insuffisance cardiaque

2011 Découverte de nouveaux facteurs de susceptibilité à la maladied’Alzheimer

2012 Découverte de la mutation d’un récepteur qui favorise l’obésité

Identification de nouveauxdéterminantsgénétiques de la maladied’Alzheimer et du diabète

2013Identification degènes impliquésdans la persistancede la tuberculose

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Dossier (suite)

d’épidémiologie, la prévention etl’éducation à la santé sont au centrede nos préoccupations mais nous allons développer plus de recherchedans ce domaine, en partenariatavec la faculté de médecine de Lille. Avec notre chimiothèque, la plusgrande collection de produits chimiques destinée à la rechercheacadémique de médicaments en Europe, nous voulons également

booster la découverte de médica-ments pour les chercheurs du cam-pus mais bien au-delà. Enfin l’InstitutPasteur de Lille est et doit rester unpilier en matière de neurosciencesautour des maladies dégénérativeset des maladies vasculaires céré-brales.Aujourd’hui comme hier, préven-tion et recherche fondamentale restent au cœur de nos préoccupa-

tions. Toutes les équipes sont làmais nous avons besoin de réamé-nager et reconstruire en partienotre campus pour optimiser leur travail, multiplier les synergieset accueillir les chercheurs de demain. n

Une visibilité internationaleLes équipes de l’Institut Pasteur de Lille collaborent avec des universités, des labora-toires, des entreprises ou des associations répartis dans plus de 53 pays différents. Plusde la moitié de ces pays sont situés hors des frontières européennes : en Afrique, enAsie, en Amérique ou encore Australie. La fondation accueille de nombreux étrangers :37% des directeurs de recherche du campus sont des citoyens étrangers. 19% des sta-giaires postdoctoraux et 33% des doctorants travaillant à l’Institut viennent de l'étranger.

Pays dont des institutions et/ou des sociétés ont développé un partenariat actif avec l’Institut Pasteur de Lille

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Pour atteindre cet objectif, nous devons nousmunir d’un outil à la hauteur de nos ambitionset créer avec vous l’un des plus grands centresde recherche européens, un centre qui travailleà la fois sur l’identification des facteurs desmaladies, et également sur les facteurs permet-tant de repousser et d’éviter les maladies.

Telle est l’ambition de « Pasteur 2020 », un projetrégional à résonance internationale auquelvous pouvez participer car :

4 il permettra de trouver les solutions dedemain, pour la santé de chacun,

4 il affirmera le rayonnement de la Région, etla fierté d’entendre parler des réussitesnordistes,

4 il profitera au développement économiquelocal en stimulant notre campus internationalde 1 000 personnes,

4 il vous fait bénéficier de déductions fiscales :66% du montant de votre don dans le cadrede l’impôt sur le revenu, 75% dans le cadrede l’ISF.

Votre prochain don servira aux équipes quitravaillent sur les maladies inflammatoires chro-niques, celles qui sont liées à un dysfonction-nement de notre système immunitaire. Vousconnaissez sûrement une personne touchéeparmi vos proches : Asthme, maladie de Crohn,BPCO… Toutes ces maladies ont leurs originesdans notre patrimoine génétique, mais quelssont les déclencheurs ? C’est ce que lafondation cherche à identifier pour trouver dessolutions. C’est la première étape de notreprojet Pasteur 2020.Pour réussir, les chercheurs ont besoin de vous :votre soutien renforce leur devoir de réussite.Faites un don sur www.pasteur-lille.fr

Le centre de recherche du XXIe siècle

Salle de culture cellulaire

Futurs laboratoires du ProfesseurYves Lemoine et de son équipe.Plateforme technologique detranscriptomique et génomiqueappliquée

Bureaux pour les futurs chercheurs

Futurs laboratoires du DocteurFrançois Trottein et de son équipeSujet de recherches : immunité innée

Futurs laboratoires du Docteur Lionel Poulin et de son équipeSujet de recherches : les cellulesdendritiques

Futurs laboratoires du Docteur Anne Tsicopoulos et de son équipeSujet de recherches : l’asthme

Futurs laboratoires du Docteur Eric Viscogliosi et de son équipeSujet de recherches : les infections nosocomiales

Futurs laboratoires du Docteur Mathias Chamaillard et de son équipeSujet de recherches :la maladie de Crohn

Prenez partà ce projet,

faites un don à l’Institut Pasteur

de Lille

www.pasteur-lille.fr

L’Institut Pasteur de Lille fait rayonner le nord sur la scène scientifique internationale. Fidèle à Calmetteet Pasteur, nous considérons qu’être en bonne santé, ce n’est pas uniquement être bien soigné. Notrerêve, c’est que chacun d’entre nous puisse vieillir en bonne santé. En effet, à quoi cela sert-il de vivreles dernières années de sa vie dans la souffrance ?

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Itinéraired’un chercheur

P riscille prévient d’emblée, larecherche ce n’est pas unmétier c’est une passion.

Une passion qui a peut-être des origines génétiques : un grand-oncle anthropologue et directeurdu musée de l’homme, une familleoù la médecine se transmet degénération en génération. Pourtant

Priscille choisit la chimie. Sa passionest née aux Etats-Unis, alors que lajeune française y passait une annéescolaire à l’âge de 15 ans. Le marid’une de ses profs lui a ouvert sonlaboratoire de recherche où ellevenait régulièrement participer à« la cuisine » le week-end.

Diplôme de l’école nationale supé-rieure de chimie de Montpellier enpoche, Priscille ne s’oriente pas versl’industrie mais la santé humaine.Elle rejoint l’Institut Gustave Roussyà Paris où elle prépare une thèse surun inhibiteur de l’intégrase, une desenzymes du VIH. La chimiste plongeavec délice dans la pharmacologieet ne va plus « lâcher l’affaire ».Priscille abandonne sans transitionle VIH pour travailler sur le bacillede la tuberculose, à travers leprisme de la génomique compara-tive, à l’Institut Pasteur à Paris àpartir de 2001. « En comparant legénome d’une bactérie virulente, àcelui d’une bactérie non virulente, onest tombé sur un appareil de sécré-tion d’antigènes qui permet de fairesortir les protéines de la bactérie.Cette “ bidouille génétique ” m’a faitconnaitre dans le monde scientifiqueet m’a permis d’intégrer l’Institutnational de la santé et de larecherche médicale (INSERM). Fina-lement on a testé si l’expression de cet appareil chez le BCG pouvaitaméliorer son efficacité vaccinale,comme l’avaient fait Calmette etGuérin mais avec des moyens d’inves-tigation plus modernes. »

« En 2006, j’étais en mission à Séoul et le directeur de l’INSERM del’époque, Christian Bréchot, m’a proposé d’y créer une jeune équipe. »Une occasion sur laquelle Priscille a sauté sans hésiter, d’autantqu’une proposition identique a été faite à celui qui allait devenirson mari. « C’était formidable, l’insti-tut n’avait que deux ans d’existence, il y avait encore plein de choses à construire. Nous étions 150 per-sonnes, au total réparties dans unequinzaine de groupes. On m’a donnéles moyens de tout monter et de faire fonctionner un groupe pendant5 ans. »

Chef d’équipe à 33 ansRésistant au machisme solidementancré dans la société coréenne, « ilfallait parfois que les propositionssoient faites par mon mari pourqu’elles aient une chance d’aboutir »,Priscille s’est investie à 200% pourétudier l’action du bacille de latuberculose à l’intérieur des cellules,et a mis au point une méthode ori-ginale d’imagerie : un microscope

Priscille Brodin, la passion chevillée au corpsA bientôt 40 ans, elle est considérée comme une des jeunes chercheuses françaises les plusprometteuses dans le domaine de la tuberculose. Bourreau de travail, elle a choisi de mener sesrecherches à 150 kilomètres de sa famille parce que c’est ici, à l’Institut Pasteur de Lille, berceaudu BCG que la recherche contre la tuberculose est l’une des plus avancée.

Pour soutenir la recherche médicale,

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automatisé doublé d’un logicield’analyse d’image qui permetd’étudier rapidement l’interactionhôte-pathogène sur des milliersd’échantillons.Souhaitant poursuivre ses recher-ches en Europe, Priscille a étéséduite par l’Institut Pasteur de Lillequi possède une des plus grossesunités de recherche sur la tubercu-lose de France et la gentillesselégendaire des gens du nord. Elle aposé ses valises sur notre campusen octobre 2010 pour développer àLille l’outil mis au point à Séoul, le seul du genre actuellement enFrance en laboratoire de hautesécurité.Le bacille de la tuberculose ne circule pas dans le sang mais on leretrouve dans les poumons, dansles cavités, les ganglions, les cellulesqui stockent la graisse et même etsurtout dans les macrophages, cescellules qui sont normalementchargées de nettoyer notre orga-nisme des cellules lésées desparticules étrangères ou des bacté-ries. « Aujourd’hui on ne sait pasquels sont les gènes du bacille quisont importants, ni quels sont lesgènes du macrophage qui lui permettent de se défendre. Nouscherchons à aider le macrophage à se débarrasser du bacille. »Pour mieux comprendre commentle bacille agit sur le macrophage,Priscille et ses collaborateurs lesobservent pendant plusieurs jours

d’affilée. « On regarde ce qui se passecellule par cellule. On peut ainsiobserver quels gènes du bacille inter-viennent et à quel moment précis ».Elle travaille aussi en collaborationavec d’autres chercheurs du cam-pus : les pharmacologues BenoitDeprez et Nicolas Willand, sur larecherche de nouvelles moléculesde soin, le biologiste Alain Baulardpour rendre les antibiotiques plusefficaces ou encore l’agronome Philip Supply qui étudie le génomede la tuberculose.Son équipe, composée de jeuneschercheurs français mais aussid’une Italienne, d’une Coréenne etd’une Brésilienne, est impliquéedans un consortium européenMM4TB-More Medicines for Tuber-culosis- regroupant 25 partenaires

qui se retrouveront à Lille cet étépour parler de leurs avancées com-munes. Priscille n’a pas peur de direqu’elle a une politique de recrute-ment élitiste : « en recherche c’estcomme aux jeux olympiques, pourréussir il fait être dans les premiers.L’important c’est de faire de larecherche de qualité qui puisse avoirun intérêt pour la population car il ne fait jamais oublier que nous avonsle privilège de pouvoir travailler grâceà l’argent que nous donne le public. Si d’autres équipes trouvent avantnous les remèdes que nous cherchonstous, je n’aurais pas d’état d’âme àtravailler sur une autre pathologiemême si je consacre à la tuberculosetoutes mes journées et beaucoup demes soirées depuis plus de 12 ans. » n

La tuberculose, fléau mondialEn 2011 à travers le monde, 8,7 millions de personnes ont développé latuberculose et 1,4 million en sont mortes.Plus de 95% des décès par tuberculose se produisent dans les pays àrevenu faible et intermédiaire, et la maladie est l’une des troisprincipales causes de décès chez les femmes âgées de 15 à 44 ans. La tuberculose est une cause majeure de décès chez les personnesvivant avec le VIH et est responsable d’un quart de tous les décès.Si le taux de mortalité par tuberculose a chuté de 41% entre 1990 et2010, l’apparition d’une tuberculose multirésistante aux antibiotiquesclassiques (630 000 cas en 2011) est jugée comme très préoccupante,elle est classée, par l’Organisation mondiale de la Santé, parmi lesmaladies émergentes, au même titre que le SRAS ou la grippe H1N1.

Source : Organisation mondiale de la Santé

1/ Agrégat de bacilles tuberculeux (en vert) dans un macrophage dont le noyau est marqué en bleu. 2/ Quelques heures après infection lemacrophage se rentre en mitose et l’on voie les chromosomes en métaphase (bleu), le bacille restant quiescent dans la cellule qui exprime unprotéine de fluorescence rouge. 3/ Vingt quatre heures plus tard le bacille est toujours là vivant au sein d’une cellule géante multi-nucléée

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Kid campus

En rang serréLes cellules épithéliales, celles qui recouvrent la peau et les mu-queuses, ont la particularité d’êtreassemblées en rangs très serrés, de façon à rendre très difficile l’intru-sion des particules étrangères, microbes, virus et bien d’autres.

Bouclier géantLa peau est le plus grand organe ducorps, elle représente 16 % de notrepoids total. Composée de plusieurscouches de tissus, elle forme une

barrière de protection de l’orga-nisme contre le milieu extérieur.La première couche de la peau, l’épi-derme est composé de trois typesde cellules :• les kératinocytes, remplis de kéra-

tine (protéine entrant égalementdans la composition des cheveuxet des ongles) et de lipides,

• les mélanocytes, qui produisent lamélanine responsable de la pig-mentation de la peau,

• les cellules de Langerhans, qui peu-vent ingérer et détruire des parti-cules étrangères et de micro-orga-nismes ayant pénétré dans la peau.

De plus, la surface de la peau est recouverte par une émulsion d’eauet de graisse qui forme un film hydrolipidique. Sa principale fonc-tion est de former une barrière deprotection vis-à-vis des bactéries et champignons. Il participe égale-ment à la souplesse de la peau.

Ainsi protégée, la peau est norma-lement imperméable à la plupartdes agents infectieux. Le risqued'infection survient quand cettebarrière est lésée : plaie, piqûre,morsure, brûlure…

Peau et muqueuse,première ligne de défense

de l’organismeNotre organisme se défenddes agressions extérieures, ensurface par la peau et en interne par les muqueuses :les membranes qui tapissentles cavités naturelles du corpsen contact avec le milieu exté-rieur, de la bouche à l'anus enpassant par l'appareil respira-toire et les zones génitales.Des cellules en rang serré, dessubstances qui piègent parti-cules et bactéries, tout est organisé pour empêcher lesmicros organismes de passer.Revue de détail de cettearmée de défense.

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La muqueuse, cible privilégiéeSauf lésion particulière, les infec-tions auront beaucoup de mal à pénétrer par la peau, c’est la raisonpour laquelle elles vont privilégierles cavités internes : les muqueuses.Et quand on évoque l’importancede bien se laver les mains pour éviter la propagation des grippes etautres gastro-entérites c’est pouréviter aux virus de pénétrer dansl’organisme par la bouche ou le nezquand on rapproche nos mains deces orifices.

Humide et collanteLa muqueuse est humide pour pré-venir l’assèchement des tissus. C’estégalement un lieu de passage, unesorte de tapis roulant muni denombreux cils qui vont pousser lescorps étrangers vers la sortie. Laplupart des muqueuses sécrètentune substance visqueuse, appeléemucus aux fonctions différenteselon les cavités concernées.

A chaque tissu son mucusLe mucus nasal, abondant et liquide lors des rhumes ou dessé-ché sous forme de «crottes de nez»,et le mucus de la bouche entraînentavec eux poussières et microbessoit directement vers la sortie (nezet bouche), soit vers la gorge. Le mucus et les détritus sont alors

avalés et détruits dans l'estomac. La muqueuse nasale sécrète enmoyenne un litre de mucus nasalpar jour évacué dans l’estomac.Le mucus produit dans les pou-mons contribue, lui aussi, à pro-téger le système respiratoire enexportant nombre des particulesétrangères qui ont réussi à s’intro-duire par le nez ou la bouche àchaque inspiration.Dans l’œsophage le mucus facilitele transit des aliments tandis que lemucus gastrique protège les paroisde l’estomac de l’attaque des sucsgastriques lors de la digestion desaliments. D’ailleurs quand cettedernière muqueuse est altérée onpeut ressentir des « brûlures d’esto-mac ».La muqueuse du colon génère enpermanence une couche de mucusjouant à la fois un rôle de protec-tion et de lubrification du transit intestinal. Les maladies inflamma-toires de l’intestin sont liées à une altération en quantité et/ou en qualité de ce mucus Les organes sexuels ont eux aussileur mucus. Chez l’homme lesperme est composé de mucus etde spermatozoïdes. Chez la femme,le mucus du vagin appelé glairecervicale, est une sécrétion du colde l'utérus qui subit des transforma-tions tout au cours du cycle mens-truel. Son premier rôle est de faire barrage aux agressions bac-tériennes d'origine vaginale quipourraient contaminer l'utérus. Sondeuxième rôle est de favoriser oude freiner, selon la période du cycle

concerné, le passage des spermato-zoïdes. Pendant la période d'infé-condité, la glaire cervicale obstruele col de l'utérus et inversement, enpériode de fécondité, elle devientperméable aux spermatozoïdes.

En deuxième ligne,macrophages et globules blancsComposée de la peau et des mu-queuses, la première ligne de dé-fense n’est pas efficace à 100%,sinon nous ne serions jamais ma-lades. Si un agent infectieux réussità s’introduire, alors c’est le systèmeimmunitaire à l’intérieur du corpsmacrophages et globules blancs(voir Signes de n° 19, mars 2011),qui prend le relais. n

le saviez-vous ?

Le mucus produit par les muqueuses na-sales est en principe un fluide clair et vis-queux. s’il apparait un peu gris quandvous vous mouchez, c’est que la mu-queuse a bien joué son rôle de protectionet a piégé les poussières. quant à la cou-leur vert fluo caractéristique de la grippe,elle est liée à la présence dans le mucusde cellules immunitaires appelées neu-trophiles. Ce sont les premières à agir encas d’infection bactérienne dans les voiesnasales. Leur travail nécessite l’assistanced’enzymes qui contiennent du fer…D’où cette couleur !

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Retrouvez toute la vie d’Albert Calmette, mais aussi lestémoignages de 90 acteurs du monde sportif, culturel,

économique et scientifique régional qui ont accepté demettre en avant leur épaule, lieu d’injection des vaccins, sous

le regard sensible du photographe Sam Bellet.Plus que leurs épaules, comme autant de clins d’œil à l’histoire

de la vaccination, de Calmette, du BCG et de notre fondation, ces 70 personnalités y dévoileront ce qui les rapproche des valeurs

et de l’engagement du personnage hors du commun qu’était AlbertCalmette.

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NOVEMBRE

2013 150 ANS D’UNE GRANDE HISTOIRE AU SERVICE DES HOMMESINSTITUT PASTEUR DE LILLE

Bénéfices reversés au profit de la recherchemenée à l’Institut Pasteur de Lille

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générosité• témoignages

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