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Sétra Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements n° 62 - décembre 2009 Ouvrages d'art

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Sétra Service d'études

sur les transports,

les routes et leurs

aménagements

n° 62 - décembre 2009

Ouvrages d'art

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Une synthèse du projet européen Combri

LaurenceDavaine,AudePétel,JoëlRaoul ☛P.2

La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la DuranceLa liaison Est-Ouest d’Avignon

DanielLeFaucheur,FernandoDias,RobertBonnefoy

☛P.8

Contrôle mécanique des candélabres d’éclairage public

DanielMutricy

☛P.21

Addendum au Bulletin Ouvrages d'art n° 60 ☛ P.30

Stages ☛ P.31

Les dernières publications Ouvrages d'art ☛P.31

SOMMAIREBulletin du Centre des Techniques d'Ouvrages d'Art

Directeur de la publication : Philippe Redoulez. Comité de rédaction : Thierry Kretz, Emmanuel Bouchon, Angel-Luis Millan, Gilles Lacoste(Sétra), Pierre

Paillusseau (Cete du Sud-Ouest), Jean-Christophe Carles (Cete Méditerranée), Bruno Godart(Lcpc), Benoit Portier (Dre Paca/Smo), Jean-Loup Castellan

(Dirco/Spt/Boa). Rédacteur en chef : Émilie Luangkhot (Sétra) - tél : 01 46 11 31 68. Conception graphique et réalisation : Eric Rillardon (Sétra) -

tél : 0146113342. Impression :Caractère. 2, rueMonge -BP224-15002AurillacCedex - ISSN : 1266-166X - ISBN : 978-2-11-095824-2©Sétra - 2009

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Une synthèse du projet européen Combri

LaurenceDavaine,AudePetel,JoëlRaoul

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Cet article est un résumé des résultats obtenus dans le cadre du projet de recherche européen ComBri. Ils sont présentés de façon très synthétique, à destination d’un projeteur en ouvrages d’art. Les lecteurs souhaitant plus de détails peuvent consulter les références bibliographiques.

Introduction

Combri est l ’acronyme pour « COMpetit ivesteel and composite BRIdges by improved steelplated structures», projet de recherche européensubventionné par le Rfcs, Fonds de Recherche duCharbonetdel’Acier,dépendantdelaCommissionEuropéenne.Ceprojets’estdéroulésurtroisans,deseptembre2003àseptembre2006,etilaétésuivid’unprojetdevalorisation,appeléComBri+,dejuillet2007àdécembre2008,permettantdeprésenterlesrésultatsdestroispremièresannéesderecherchesexpérimentaleset théoriques, sous une forme appropriée pour unprojeteurdebureauxd’études.

Consacré aux calculs des plaques raidies utiliséesdans laconceptiondespontsmétalliquesetmixtes,leprojetCombriapermisàlaDivisiondesGrandsOuvragesduSétra,de travailler enpartenariat avecdesuniversitéseuropéennesetdescentrestechniquesderecherche:

Université de Stuttgart (Allemagne), Universitéde Luleå (Suède), Université de Liège (Belgique),UniversitéRwthd’Aachen(Allemagne),

Cticm (Centre desTechniques Industrielles de laConstructionMétallique)àSaint-Aubin,FondationLabeinàBilbaõ(Espagne).

L’objectif général du projet était d’optimiser laconceptiondespontsmétalliquesetmixtespourlesphasesdeconstructionetdeservice,parl’utilisationde tôles plus élancées avec une meilleure efficacité

duraidissagemisenœuvre,oud’acieràhautelimited’élasticité.Certainesrèglesdedimensionnementdel’Eurocode3partie1-5ontainsipuêtreaméliorées,notamment par le développement de nouvellesapprochesdecalculouparlamiseaupointdulogicielEBPlate.Derrièrecetteoptimisationsecachebiensûruneréductiondescoûtsdecalcul,defabricationetdemontage,pourfavoriserl’utilisationdel’acierdanslaconstructiondesponts.

Figure 1 : exemple d’optimisation du raidissage d’un caisson

Lesujetétanttrèsvaste,lesprincipauxthèmesabordésontétélessuivants:

larésistanceaucisaillementdesâmesraidies,lecalculdesfondsdecaissonraidislongitudinalement

etuniformémentcomprimés,lelancementdescharpentesmétalliquesdepont.

Le cisaillement des âmes raidies longitudinalement

Une campagne expérimentale de quatre essais a étémenéeàl’universitéRwthd’Aachen.Lesfigures2et3illustrentlesdimensionsdesdeuxpanneaux,âmesde pont à l’échelle ½, testés avec et sans raidisseur

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Une synthèse du projet européen Combri

longitudinalenauget.Lafigure4(cf.p.4)compareleschargesderuineexpérimentaleaveclemodèledel’Eurocode 3 partie 1-5, et avec une modélisationpréciseparélémentsfinis.

Une fois lemodèlenumérique calé sur les essais, ilaétéutilisépourréaliseruneétudeparamétrique.Ilestànoterquel’EN1993-1-5traiteduvoilementdecisaillementdesâmesraidieslongitudinalement,maissanstenircomptede l’effetfavorableapportépar larigiditédetorsionduraidisseur(nonnégligeablepour

Figure 2 : dimensions (en mm) des panneaux testés et cas de chargement – Source : Combri 2006

Figure 3 : voilement de cisaillement dans les panneaux testés – Source : Combri 2006

unauget).Pourentenircomptedemanièredétournée,en se basant sur le texte actuel de l’EN1993-1-5,le projet ComBri propose de ne pas diviser par 3l’inertiedeflexionduraidisseur (voirEN1993-1-5,5.3(1))pourcalculerlacontraintecritiqued’uneâmeraidielongitudinalementparunauget.Lafonctionderésistancedel’EN1993-1-5,inchangée,conduitalorsàunemeilleureévaluationdelachargederuine,etced’autantplusquelesmontantsd’extrémitésdel’âmeraidiesontrigides(àvérifierparailleurs).

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Les fonds de caisson uniformément comprimés

Approche de calcul selon l’EN�99�-�-5

L’EN1993-1-5 calcule la résistance au voilementd’une plaque uniformément comprimée et raidielongitudinalement, en considérant deux modesd’apparition possible des cloques de voilement. Levoilement local (figure 5.a) se produit si les sous-panneauxsontdeclasse4etconduitàuncalculdesection efficace par sous-panneaux. Le voilementglobal(figure5.b)dupanneauraidiefficacesetraduitautraversd’uneinteractionentre:

uncomportementdetypecolonne(i.e.leflambementd’unraidisseurlongitudinalisolé),

uncomportementdetypeplaque(i.e.levoilementdupanneauraidiappuyésurses4côtés),

Lafigure6montrequ’ilestnécessairedeconsidérercette interaction puisque les résistances pour lecomportement de type «colonne» et de type«plaque» sont très différentes (présence éventuelled’unerésistancepost-critiqueenmode«plaque»).

L’interactionentrelesdeuxcomportementsestdéfiniepar la fonction de résistance ρc qui dépend duratio entre lescontraintescritiquesdeplaque

etdecolonne: si

si (comportementdecolonne)

si (comportementdeplaque)

Études du projet Combri

Une étude paramétr ique par é léments f in i s(320géométries différentes) a été réalisée lors duprojet pour étudier l’influence sur la résistance dupanneauraidiencompressionde:

différentes méthodes de calcul de la contraintecritique de plaque σcr, p(logiciel précis ou formulesapprochéesdel’annexeAdel’EN1993-1-5),

la rigidité relative de flexion γL du raidisseurlongitudinal.

Lesconclusionsdecetteétudesontlessuivantes:pourlespanneauxnonraidis,leschargescritiques

peuventêtrecalculéespardeslogicielsdetypeEBPlateouparlesformulesdel’EN1993-1-5;

parcontre,pourlespanneauxraidislongitudinalement,les logiciels ne pourront être utilisés que si γLestsupérieurà25;

il convient d’appliquer les mêmes conditions auxlimites(conditionsd’articulationoud’encastrementdesbordsdupanneau)pourlesdeuxcalculsdetype«plaque»ou«colonne».

Figure 6 : interaction plaque/colonne pour le voilement global d’un panneau raidi (150 mm de large, épaisseur de 10 mm, 2 raidisseurs longitudinaux en simples plats 160 x 15 mm2)

b-Voilementglobaldupanneauraidi

a-Voilementlocaldanslessous-panneaux

Figure 5 : voilement local ou global d’un panneau raidi uniformément comprimé – Source : Combri 2006

Charge ultime [kN] EN1993-1-5 Section 5 Essai Écart par rapport

à l’EurocodeCalcul Éléments

FinisTest Description1a Amenonraidie 550 727 +32% 7101b Amenonraidie 652 790 +21% 778

2a Idem1aavecunauget 711 1209 +70% 1298

2b Idem1bavecunauget 843 1250 +48% 1300

Figure 4 : comparaison des charges de ruine obtenues – Source : d’après Combri 2006

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Une synthèse du projet européen Combri

Le lancement des charpentes métalliques de pont

Ce thème est le plus important du projet Combri.Il s’agit de traiter la résistance aux instabilitésélastiquesdespanneauxd’unesectiondecharpente,situéeprovisoirementsurunappuilorsd’unephasede lancement et soumise aux sollicitations de lafigure7.

Lesdifférentsaspectssuivantsdelaquestionontététraités:

priseencompteduraidissagelongitudinald’uneâmedanssarésistancesouslaréactiond’appuiintroduiteparledispositifdelancement,

interaction entre la réaction d’appui et l’efforttranchant,

influence d’un éventuel mauvais positionnementtransversaldel’appareildelancement.

Formulation de la résistance d’une âme au lancement

La section 6 de l’EN1993-1-5 traite le voilementd’uneâmeaulancement,qu’ellesoitraidieounon,parleformatgénéraldetypeχ-λutiliséepourtousles phénomènes d’instabilités dans l’Eurocode3,(cf.figure8). Lors du projet Combri, nous avonsmontréquecetteapprochepouvaitplacerlespoutresde pont trop largement en sécurité. Une étudeparamétriqueparélémentsfinisaalorsétéentreprisepourcorrigerlemodèledel’EN1993-1-5etlerendreplusréalistepourlespoutresdepont,queleurâmesoitraidielongitudinalementounon.

Rappelons les différentes étapes de la vérificationproposée dans l’EN1993-1-5 (cf. figure 8), lesnotationssontcellesdelafigure9.

MomentfléchissantM

Réactionsd’appuiF

EfforttranchantV

Figure 7 : situation provisoire de lancement, sollicitations associées

Figure 8 : rappel de l’approche de l’EN1993-1-5 pour le voilement d’une âme sous la charge transversale d’un appareil de lancement, introduite à travers la semelle

Figure 9 : dimensions et notations utilisées dans les calculs – Source : Combri 2006

Lesmodificationssuivantesontétéproposéesdanslemodèledelafigure8:

suppressionducoefficientm2,propositiond’unenouvelleformulationdelacharge

critiquedanslecasdesâmesraidieslongitudinalement,pour tenir compte du voilement du sous-panneaud’âmedirectementchargé:

propositiond’unenouvelleformepourlafonctionderésistance:

avec

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Interaction entre réaction d’appui et cisaillement

Le chargement F+V d’une âme sur appui s’écritcomme la somme d’un chargement de réactiond’appuiFpureetunchargementdecisaillementpurV-F/2(cf. figure10).AprèsuneétudeparamétriqueréaliséelorsduprojetCombri,uncritèred’interactionentre F et V a été proposé sur la base de cettedécomposition:

Excentricité de l’appareil de lancement

Lorsdulancementd’unecharpentedepont,ilsepeutquelesgaletsdelachaiseoulespatinsentéflonnesoientpasparfaitementcentrésdansleplandel’âme.Unetelleexcentricitétransversalediminuelavaleurde la résistance de l’âme à la charge transversale.Lors du projet Combri, par analyse de la base dedonnéesexpérimentalesdisponibleetparmodélisationéléments finis, nous avons vérifié la validité de laformulesuivantequidonnelecoefficientderéductionà appliquer sur la résistance sans excentricité (i.e.calculéeaveclapropositionci-dessus)enfonctiondesdeuxparamètresimportantsduproblème:

leratiotg/twdel’épaisseurdelasemelled’introductiondelachargeparrapportàl’épaisseurdel’âmesusceptibledevoiler,

le ratio e/bf qualifiant lepositionnement transversalde la réactiond’appuidans lalargeurdelasemelle.

Les outils mis à la disposition du projeteur

Le logiciel EB Plate

Danstouteslesétudesprécédentes,onpeutconstaterque les calculs de tôles raidies s’appuient sur lescontraintes critiques élastiques de voilement. Cescontraintessecalculentdanslescassimplesdeplaquesplanes rectangulaires chargées dans leur plan, enutilisant des abaques (de Klöppel, par exemple) oudes formules paramétriques (formules de Höglundreprises par l’Annexe A.3 de l’EN1993-1-5, pouruneplaquecisailléeparexemple).Dans lecadreduprojetComBri, leCticmadéveloppéunoutilplusgénéralpermettantlecalculdecescontraintescritiquesde plaque avec un raidissage longitudinal et/outransversal,desconditionsd’appuietunchargementquelconques dans le plan de la plaque. Ce logiciel,appelé EBPlate, dispose d’une interface graphiqueconviviale pour la visualisation des données et desrésultats.Sonutilisationdoittoutefoisresterdansleslimitesénoncéesdansleparagraphe«étudesduprojetcombri».Ilestparailleurstéléchargeablegratuitementsurlesitewww.steelbizfrance.com.

Figure 10 : évolution des cloques de voilement avec le cisaillement appliqué – Source : Combri 2006

Figure 11 : domaine d’emploi du logiciel EB Plate – Source : Cticm

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Une synthèse du projet européen Combri

Le « Manuel de Calcul » (en � parties)

LorsduprojetdevalorisationComBri+,un«ManueldeCalcul»(ouguide)aétérédigéendeuxpartiesàl’intentionduprojeteurd’ouvragesd’art.Lapremièrepartieexposelescalculsrelatifsàdeuxpontsmixtes,unbi-poutreetuncaisson,selonlesEurocodes(voiraussileguideSétrapubliéenAoût2007surlemêmesujet).Ladeuxièmepartiefaitunétatdel’artdesconceptionstraditionnellesdespontsmixtesacier-bétondanslesdifférentspaysdespartenairesduprojet.SurlabasedesrecherchesdupremierprojetCombri,denombreusespistes sontdonnéespour améliorer la compétitivitédecesstructuresmixtes(optimisationdescoûts,destempsdeconstruction,delamatière…).Onpeutenciterquelquesunesici:

diminuerleraidissagedestôles,quitteàutiliserdesépaisseursplusimportantes,

privilégier des raidisseurs plus grands mais moinsnombreux,

profiter de l’optimisation des méthodes de calculdelarésistanceauvoilementencoursdelancementd’unecharpentemétallique,pourlancerdeschargespluslourdessurdesportéespluslongues(parexemple,lancement avec la cage d’armatures de la dalle, oumêmeavecdesélémentspréfabriquésdedalle,surdesportéesallantjusqu’à60m),

favoriserl’utilisationd’acieràhautelimited’élasticité(au-delàdelanuanceS460),

favoriserlespoutreshybrides(S690pourlessemellesetS355ouS460pourlesâmes,dansleszonesd’appuipar exemple)qui sontdéjà largementutiliséesdansd’autrespayscommelaSuède.

Le lecteur intéressé trouvera dans la référence[Combri+2009] des calculs comparatifs illustrantsurlesexemplesdelapremièrepartieduManueldeCalcul,l’intérêtdecespistesd’optimisation.

Conclusion

Allantbienau-delàdelasimpleapplicationdesrèglesde calcul de l’EN1993-1-5, le projet Combri a étél’occasion de réaliser un travail de fond sur cettenorme particulièrement importante pour le calculdes ponts métalliques et mixtes. Une grande partiedespropositions,qu’ellessoientdesmodificationsdelanormeoudesajouts,devraitd’ailleursêtrerepriselors de la prochaine révision de l’EN1993-1-5 auniveaueuropéen(prévuetousles5ansdanslesstatutsduCen).

Enfin, le projet Combri est le premier projetsubventionnépar leRfcsdans lequel leSétra a étéimpliqué.Iladoncétél’occasionpourlaDivisiondesGrandsOuvragesdesefamiliariseraveclesprocédures

administrativesde ce typede contrat, d’intégrer enprofondeur lemilieueuropéende larecherchedansle domaine de la construction métallique et mixte.D’autresprojetsRfcssontd’ailleursactuellementencoursàlaDgo■

Références bibliographiques

Pour vous procurer le logiciel EB Plate ainsi quesonguided’utilisation(inclusdanslelogiciel),vouspouvezconsulterlesiteinternetsuivant:www.steelbizfrance.com, rubrique « téléchargements ».

LespublicationsfinalesduprojetCombri+(«Manuelde Calcul» en deux parties) sont téléchargeables àl’adressesuivantesurlesiteduCticm:http://www.cticm.org/spip.php?article46.

[Combri 2006] Competitive steel and compositebridges by improved steel plated structures. Finalreport,RfcsEuropeanResearchProjectRFS-CR-03-018,Brussels,2006.

[Combri+2009]DesignManual-PartI:Applicationof Eurocode rules. Final report, RFCS EuropeanResearch Project RFS2-CT-00-031, Brussels, 2009.(traductionfrançaisedisponible)

[Combri+2009]DesignManual-PartII:Conceptualdesignof steelandcompositebridges.Final report,Rfcs European Research Project RFS2-CT-00-031,Brussels,2009.(traductionfrançaisedisponible)

[Davaine 2005] Launching of steel girder bridge–Patchloadingresistanceoflongitudinallystiffenedwebs,Eurosteelconference,Maastricht,2005.

[Galeaetal.2007]Contraintescritiquesdevoilementdeplaques rectangulaires–Présentationdu logiciellibreEBPlate,RevueConstructionMétalliquen°3,2007.

[Kuhlmann et al 2007] A survey on patch loadingmodels for bridge launching, Conférence Iabse,Weimar,septembre2007.

[Spinassas1991]Etudeducomportementd’unepoutremétalliquesousl’actiond’uneforceconcentréedansleplandel’âme,ThèsedeDoctorat,Enpc,1992.

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La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la DuranceLa liaison Est-Ouest d’Avignon

DanielLeFaucheur,FernandoDias,RobertBonnefoy

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Introduction - Contexte général

Les travaux de l’un des premiers grands pontsdimensionnésauxEurocodessontachevés.L’ouvrageavec tablier à ossature mixte d’une longueur de740 m permet le franchissement de la Durance ausudd’Avignon.Les travauxdeconstructionontétéconfiésaugroupementd’entrepriseDodinCampenonBernard/CampenonBernardSud-Est/Cimolaï.

Cetouvrages’inscritdansleprojetdelaLiaisonEst-Ouestd’Avignon.Compte tenude la sensibilitédusite,l’ensembledeceprojetaintégrédescontraintesenvironnementales fortes. Les mesures écologiques

Figure 1 : plan de situation

mises en place au niveau du franchissement de laDurance font l’objet d’un article publié dans lebulletin « Ouvrages d’Art » du Sétra de novembre2008 [1]. Dans le présent article, nous traiteronsessentiellement des aspects techniques du projet etde la construction de cet ouvrage. Nous décrironsdansunpremiertempslesdeuxsolutionsproposéesà l’appeld’offre :unouvrageenbétonprécontraintconstruitparencorbellementssuccessifsetunouvragemixte.Nousdétailleronsensuitelaconceptiondelasolutionretenue.

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La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la Durance

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Présentation générale de l’opération

La liaison Est-Ouest d’Avignon

La liaison Est-Ouest d’Avignon (Leo) est uneinfrastructure de type voie rapide urbaine qui, àterme,relierad’EstenOuestlesautoroutesA7etA9enpassantauSudd’Avignon.D’unelongueurde30km,elleestsituéesur3départements,lesBouchesduRhône,leGardetleVaucluse,et2régions,Languedoc-RoussillonetProvence-Alpes-Côte-d’Azur.

Le tronçon central du projet d’environ 15 kmcontourne Avignon par le Sud. Il relie, d’Est enOuest, le carrefour de l’Amandier avec la RN7,l’échangeurdeRognonasaveclaRN570,lagareTgv,et,l’échangeurdesAnglesaveclesRN100etRN580.Cetronçonsesituedansunezonedense,prochedelacommuned’Avignon,déjàtraverséepardenombreusesinfrastructuresroutièresetpar les lignesferroviairesLgv Sud-Est et Paris-Marseille (Plm). Il nécessitedonclaconstructiondeplusieursouvragescourants,certainsayantdéjàétéconstruitspendantlaréalisationdelanouvelleligneLgv(figure1).

MaislacomplexitédeceprojetestengrandepartieliéeàlaproximitédelaconfluencedeCourtineentrele Rhône et la Durance, délimitant la communed’Avignon par le Sud-Ouest. Ce projet comportedonc la réalisation de trois ouvrages non-courantspermettant le franchissement du Rhône et deuxfranchissements de la Durance. Le tronçon centraldelaLeoestdécoupéentroistranchesfonctionnellescomportantchacuneunouvrage.

Lapremièretrancheestréaliséeàdeuxfoisdeuxvoiesetcomprendle« viaducaval »defranchissementdela Durance. Elle permet la desserte de la gareTgvetintègreladéviationdeRognonasassurantainsilaliaisonversArlesauSud.

Calendrier de l’opération - des travaux

Le tronçon central de la Leo a été déclaré d’utilitépubliquele17octobre2003.

Leprojetdu« viaducaval »surlaDuranceaétévalidéenoctobre2004.Laprocédured’appeld’offrespourla construction de l’ouvrage s’est déroulée d’avril àjuin2005.Lemarchéaétéattribuéle21novembre2005 au groupement Dodin Campenon Bernard/ Campenon Bernard Sud-Est / Cimolaï pour unmontantd’environ25millionsd’euros.Lamaîtrised’œuvre est actuellement assurée par le Service

Maître d’Ouvrage DirectionRégionaledel’ÉquipementPaca

Maître d’Oeuvre

ServiceIngénierieRoutièredeMarseille,delaDirectionInterdépartementaledesroutes

Architecte LavigneCheronArchitecture

Entreprises

DodinCampenonBernard(mandataire)/CampenonBernardSud-Est/CimolaïArmandoConstruzioni(charpentemétallique)

Etudes d’exécution Bureaud’étudesIoa

Contrôle des études Sétra

Montant des travaux 25000000€Ttc

Début des travaux Mars2006

Fin des travaux Mai2009

Figure 2 : informations générales du projet

d’Ingénierie Routière de Marseille de la DirectionInterdépartementaledesRoutes(figure2).

Préalablementàlaconstructiondupont,notammentpourprendreencomptedesexigencesrelativesàla« loisurl’eau »,destravauxpréparatoiresontétéréalisésd’aoûtàoctobre2004danslelitdelaDurance(voirleparagrapheAppuisetfondations).Laconstructiondel’ouvrageadémarréauprintemps2006.

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Le « viaduc aval » sur la Durance

Lalongueurdel’ouvragede740mcomprendlapartieau-dessusdelaDuranceetunepartieau-dessusdelarivedroite.

Le franchissement de la Durance à proprementparlerestrectiligneetprésenteunbiaisde60gradesparrapportàlarivière.Avecunedistanced’environ400mentredigues,lalongueurdecefranchissementatteint500m(figure3).Leprofilenlongdelavoieaudessusdelarivièreestparaboliqueavecunrayonde10000m.Lesommetdelaparaboleestàunehauteurd’environ17,00mparrapportaufonddulit.

Le profil en travers de la voie est symétrique, entoit déversé à 2,50%. Chaque sens de circulationcomporte une bande d’arrêt d’urgence de 2,00 m,unechausséeà2voiesde7,00metunebandedéraséegauche de 0,75 m. Les chaussées sont séparées paruneDbade0,60metl’ensembleestencadrépardesbarrièresdesécuritéBN4-16.Lalargeurdutablierestde21,50m(figure8).

Enrivegauche,laculéeestsituéederrièreladiguedeprotection.Enrivedroite,l’ouvrageseprolongeencore240m,entre ladigueet lagareTgv,assurantainsilacontinuitédesvoiesdedesserte locale.Enraisonde la proximité de la gareTgv, le tracé enplandel’ouvragesepoursuitparunrayonde400mdémarrantimmédiatementaprèslefranchissementdelaDurance(figure 3). Afin de permettre la mise en place debretellesd’échangeaveclagareTgvdepartetd’autrede l’ouvrage,cette largeurpasseprogressivementde21,50mà28,05msurunelongueurde200m.

Surcettepartiedelargeurvariable,avecdesbretellesdissymétriques, lesaxesdelavoieetdutabliersontlégèrementexcentrés,avecunmaximumde1,40msurP2.Afindesimplifierlaconstruction,lastructureporteuse reste symétrique. Il en résulte une légèredifférencedeniveaudepartetd’autredelaDba,parrapportaubétondeladalle,quiestcompenséeparunevariationdel’épaisseurd’enrobéenpartiecentrale.Cettedispositionestacceptabledanslamesureoùelleneconcernaitqu’unelongueurlimitéedel’ouvrage.

Figure 3 : vue en plan

Figure 4 : coupe longitudinale de la solution mixte sur la partie courbe en rive droite

Figure 5 : coupe longitudinale de la solution mixte sur la partie droite en rivière

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La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la Durance

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Les solutions proposées à l’appel d’offres

L’appeld’offresaétélancéavec2solutionsdebase:untablierbi-poutresàossaturemixe;un tablier en béton précontraint construit par

encorbellementssuccessifs.

Appuis et fondations Les contraintes hydrauliques limitent fortementla présence d’appuis situés dans le lit mineur de laDurance. Compte tenu de la grande largeur de lavoie et du biais important, les deux chaussées sontportéesparuntablieruniquereposantsurdespilesenrivièreàfûtunique.Cechoixpermetd’éviterunouvragebiaisavecdesappuisdédoubléstrèsdécaléscardisposéssuivantlecourant.Lasectiondufûtdespilesenrivièreestcirculaireavecundiamètrede5mpourlasolutionbétonetelliptiquepourlasolutionmixte,dedimensions5mx4m.

L’ouvrageestsitué500màl’amontdudernierseuilsurlaDuranceavantlepland’eaudelaCourtineàsa confluence avec le Rhône. Ce seuil est à la cote16,50Ngf.Danslazoned’implantationdel’ouvrage,le niveaudu lit de laDurance variait de 13Ngf à18Ngfavantlestravaux.Afindecompenserl’impacthydrauliquedespiles, les îlotsdelaDurancefurentpréalablementarasésàlacote16,50Ngfsurunetrèsgrandesurface.

Leniveaudesfondationsdespilesenrivièreprendencomptelasuppressionduseuil,envisagéeàmoyenoulongterme.Ilestdoncprévuunabaissementgénéraldulitdelarivièreàlacote12Ngf,niveauactueldulitenavalduseuil.Ledessusdessemellesdefondationdespilesenrivièreestdoncsituéàlacote12Ngf.

Lesolestprincipalementconstituédegravesjusqu’àlacote0,00Ngf.Leprojetprévoyaitdesfondationssuperficielles protégées par des enrochements. Lesvariantessurpieuxétaientautorisées.Pourlasolutionmixte, la semellecirculaireaundiamètred’environ9,00 m et une épaisseur de 2,50 m, et repose surungrosbétonde3,50mfondéàlacote6,00Ngf.Pour se protéger des crues pendant les travaux, lemarché prévoyait de réaliser les fondations à l’abrid’unbatardeaucirculairearaséà19,60Ngf,cotedelacruedécennale.

Des affouillements locaux jusqu’à la cote +7Ngfsontàenvisagerautourdesappuisenrivière.Pourseprémunirdecesaffouillements,desenrochementssontdisposésenpériphériedesbatardeauxrecépésau-dessusdelasemelle.Unterrassementdel’ordrede6,00mest donc nécessaire pour placer les enrochementsautourdelasemellesansdépassersacotesupérieurefixéeà12Ngf.C’estunecontrainte forte, liéeà lafuturesuppressionduseuilquelamaîtrised’ouvrageasouhaitéanticiper.

••

En rive droite, des piles à fût unique ne sont pasadaptéesàlavariationdelargeurdutablier.Parailleurs,enl’absencedecontrainteshydrauliquesenrive,iln’estplusnécessaired’avoirunfûtunique.Cesappuissontdonc constitués de deux fûts circulaires d’environ3mdediamètre,quel’onpeutécarterlibrementenfonctiondel’élargissement.Ladigueconstituantuneséparationvisuelleentrelariveetlarivière,iln’estpasindispensabled’assurerunecohérencevisuelleentrecesdeuxzones.Lesdeuxfûtsdechaqueappuireposentsurunesemelleunique.Lessemellessontréaliséesàl’abrid’unbatardeaurectangulaireetfondéessurunbétondepropreté situé juste au-dessusde lanappephréatique(14Ngf ).

Lesculéesàmurdefrontsontfondéessuperficiellementsur un massif de substitution d’épaisseur variable.Chaqueculéecomporteunlocalpermettantl’accèsausommierdepuislarive,avecunaccèsde0,80x2,00mdans le mur de front, et un passage de 0,80 m dediamètreàtraverslesommier.Desmursenailesontdisposésà45degréspourpermettrelerétablissementdesvoiesdedessertelocale,quisontbiaisesparrapportà l’ouvrage.Lesmursenailessont indépendantsdelaculéeetuneengravureestaménagée,entrelaculéeet lemur,pouréviter toutproblèmevisuel liéàundécalage horizontal éventuel dû à un faux aplomb(figure6).

Photo 1 : crue de la Durance en juin 2008 - niveau de l’eau à 18,00 Ngf – Source : Fernando Dias (Sétra)

Figure 6 : vue en plan d’une culée avec ses murs

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Solution en béton précontraintL’ouvrageavectablierenbétonprécontraintcomprend9 travées de portées 36, 60, 68, 73, 91, 3x115 et67m,avec5pilesdanslelitmineurdelaDurance.Letablierestconstituéd’unmono-caisson.

Lapartiedroiteau-dessusdelarivièreestconstruiteparencorbellementssuccessifs.Lahauteurdutabliervarie de 3,40 m à 6,40 m sur les 4 grands fléauxd’environ115m.

Le caisson comporte 2 âmes de 60 cm d’épaisseur,inclinées à 15%. L’épaisseur du hourdis inférieurvarielongitudinalementde24cmàlaclé,à70cmsurappui.L’épaisseurduhourdissupérieurestde23cmauborddutablier,58cmdepartetd’autredesâmes,et30cmàl’axedutablier.Lehourdissupérieurestprécontrainttransversalementaumoyende4toronsT15Sparmètre.

Enrivedroite,danslapartiecourbedelargeurvariable,lahauteurestconstanteégaleà3,40metletablierestprévuconstruitsurcintre.Danslapartiedelargeurvariable,laportéedesencorbellementsestconservée,la

largeurducaissons’accroîtprogressivementde10,30mà16,85m.Uneâmecentraleestajoutéeentrelaculéeetledébutdelatravée4etlesâmessontépaissiessurappuis, compte tenu des efforts à reprendre. L’âmecentraleestprogressivementsuppriméedanslatravée4, d’abord la partie d’épaisseur constante, puis lesgoussets.

La variation de largeur complique la réalisation del’ouvrage. Elle conduit à prévoir deux procédés deconstructiondifférents.Lorsdel’appeld’offres,aucuneréponse n’a concerné cette solution qui semblaitmieux s’insérer dans le site. Nous ne présenteronsdoncpascettestructuredansledétail.Nousprécisonssimplementquedans lapartiecourbe,dufaitde ladisparitiondes câblesdefléau, il faut augmenter lenombredecâblesextérieurs.Onpeutassezfacilementles disposer dans quatre zones : de part et d’autrede l’âme centrale et contre les âmes latérales.Cettesolution n’ayant pas été retenue, la répartitiontransversaledescâblesetdesépaisseursdesâmesn’apasétécontrôlée.

Figure 7 : photomontage de la solution béton – source : Lavigne Cheron Architecture

Figure 8 : coupe transversale de la solution en béton précontraint

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La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la Durance

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Solution mixteL’ouvrage avec tablier bi-poutre à ossature mixtecomprend10travéesdontlesportéessontdepuisC0àC10:36,60,64,80,84,4x88,64m,soit6pilesdanslelitmineurdelaDurance.Lespoutresmétalliquesontunehauteurconstantede3,50m(figure10).EntravéederivecôtéC0(rivedroite), lahauteurcroîtlinéairement de 3,00 à 3,50 m afin de dégager ungabaritsuffisantpourletraficlocal.

Lagrandelargeurdutablieretl’importancedestravéesconduisentàuntablieràpiècedepont.Ladalled’unbi-poutre à entretoises seraitbeaucoup trop lourde.Les conditions hydrauliques imposent des appuisenrivièreà fûtuniqueavecunchevêtre supportantlesdeuxpoutresdutablier,detypepile« marteau ».Afind’éviterdesappuistropmassifs,l’écartementdespoutresestlimitéà12,00mdanslapartiedelargeurconstante.Ceciconduitàdelargesencorbellementsde4,75msupportéspardesconsolesmétalliquesde4,65mdehauteurvariable.Danslapartiecourbeetde largeur variable, la largeur des encorbellementsreste constante. Les poutres principales s’écartent

depuislemilieudelatravée4jusqu’àlaculéeC0oùl’espacementatteint18,55m.

Avecdelargesencorbellements,lespoutresprincipalessont très nettement en retrait par rapport au borddu tablier, ce qui a tendance à affiner la silhouettede l’ouvrage. Un léger débord des encorbellementsde 0,10 m par rapport à la console est prévu pourassurerlacontinuitédelagoutted’eausousladalleetpermettrelepassagederéseaux.

Lacourbureetsurtoutlalargeurvariableenrivedroitenepénalisentpastropcettesolution.Ilsuffiteneffetd’écarterlespoutresprincipalesetlesfûtsdesappuispours’adapter.Lapartierectiligneestlancéeàpartirde la rive gauche.Lapartie courbedoit être lancéeà partir de la rive droite ou posée à la grue. Dansl’hypothèsed’unlançagedes2côtés,desdispositionssontnécessairespourraccorderlespoutressuivantleurtangente commune (vérinages sur lespiles voisines,unepaléeprovisoireaumilieudelatravée5…).Lalargeurvariablecompliqueaussilecoffragedelapartiesituéeentrelespoutres.

Figure 9 : photomontage de la solution mixte – Source : Lavigne Cheron Architecture

Figure 10 : coupe transversale de la solution mixte

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Conception parasismiqueDufaitdelafaiblesismicitédusite(zoneIAdudécretn°91-461du14mai1991)lesdispositionsretenuessontréduitesmalgrélagrandelongueurdel’ouvrage.Danslazonecentrale,unnombremaximumdepiles(P4 à P8 pour la solution mixte, P4 à P7 pour lasolutionbéton)sontéquipéesd’appareilsd’appuienélastomèrefrettéetdebutéeslimitantlesdéplacements.Surlesautresappuis,comptetenudesvariationsdelongueur du tablier, il est nécessaire de placer desappareilsd’appuiglissantslongitudinalement.

Pourlasolutionbéton,lagrandelargeurducaissonpermettait de disposer les 6 appareils d’appui enélastomère fretté 1100 x 1000 mm sur une seulefile. Pour la solution mixte, la faible largeur de lasemelle des poutres principales (1,50m) a conduità placer 2appareils d’appui de 1000 x 700 mmsouslessemellesdespoutresprincipalesdanslesenslongitudinal.

Desappuisàpotmultidirectionnelssontdisposéssurlesautresappuis.Lesculéessontéquipéesdebutéestransversalesmuniesd’appareilsd’appuiglissantsavecunfaiblejeu(<1cm).

SurlespilesP1,P2etP3avecfûtsdédoublés,aucunblocagetransversaln’estréalisé,cequiconduitàunelongueur libre d’environ 240 m entre C0 et P4 etdeseffortstransversauxplusimportantssurcesdeuxappuis.

Solution mixte - Conception et exécution

Fondations

Les fondations sont dimensionnées de façon« traditionnelle » en utilisant les prescriptions dufascicule62 titreVduCctg.LesEurocodes7 et8n’étaientpasopérationnelslorsdel’appeld’offre.Enrevanche, les descentes de charges sont calculées àpartirdesEurocodes0et1.

Les semelles circulaires des appuis en rivière d’uneépaisseurde2,50msontexécutéesàl’intérieurd’unbatardeau circulaire d’environ 9,50 m de diamètre.LespalplanchesdetypeL4Ssontdescenduesjusqu’autoitdesmarnesàunecoted’environ0,00Ngf,afind’améliorer l’étanchéité du batardeau et réduire lesvenuesd’eau.

Afin d’assurer la continuité du chantier en cas demontéedeseaux,leprojetprévoyaitlamiseenœuvred’unbouchonde3,50mfondéàlacote6,00Ngf.En casde crueplus importante jusqu’auniveaudubatardeau à 19,60 Ngf, cote de la crue décennale,

l’épaisseurdegrosbétonprévueétaitinsuffisantepouréquilibrerlessous-pressions.Parailleurs,danslebutd’évitertouttassementultérieur,leCctpn’autorisaitpas lapriseencomptedesfrottementsentrelegrosbéton et les palplanches pour équilibrer la pousséed’Archimède. Des pompages devenaient nécessairespourlimiterlessous-pressionspendantlaréalisationdessemellesdespilesenrivière.Aprèsbétonnagedelasemelle,l’ensemblebouchon+semellepermettaitd’équilibrerlessous-pressions.

L’entreprisen’apassouhaitéréalisercespompages.Elleaestiméquel’accèsauxappuisparlapistedevenaittropdangereuxlorsqueleniveaudelaDuranceatteignaitlacote16,50Ngf,et,qu’ilétaitalorspréférabledereplier le matériel et d’interrompre la constructiondesappuis.L’entrepriseadoncproposéd’augmenterd’unmètre l’épaisseurdugrosbéton,en le fondantà la cotede5,00Ngf, et apris le risquededevoirinonder le batardeau si le niveau de l’eau dépassaitcette cote. Fort heureusement, cette éventualité nes’estpasprésentée.

Le nombre de batardeaux présents simultanémentdanslelitdelaDuranceétait limitéà3enpériode

Figure 11 : disposition des appareils d’appui en élastomère de la solution en béton et mixte

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La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la Durance

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d’étiage(demaiàseptembre),età2endehorsdecettepériode.Afinderespectercettecontraintesansralentirleur exécution, l’entreprise a commencé le recépagedespremiersbatardeauxauniveaudusolavantlafindelaréalisationdesfûts.

Aucuneentreprisen’aproposédevarianteenfondationprofonde.Ce résultatnenous apas surprisdans lamesureoù,pourlespilesenrivière,l’ajoutdepieuxnepermetnideréduiresignificativementlesdimensionsdelasemelledufaitdeladistanceentrepieux,niderehausser leniveaude la semelle, la cote supérieureétant imposée par des conditions hydrauliques à12,00Ngf.

Pour les piles en rivière, une seule entreprise aproposé de remplacer les batardeaux circulaires pardesbatardeauxrectangulaires.

Le ba t a rdeau c i r cu l a i re p ré s en te que lque sinconvénients:

nécessitéde cintrerunepalplanche sur2, comptetenudufaiblerayon;

ferraillagedelasemelleunpeupluscomplexeavecdesbarresdelongueurdifférente.

Maisilprésenteégalementdenombreuxavantages:meilleur comportement hydraulique, notamment

dufaitdubiaisdanslecasprésent;flexionsdanslasemelleplusréduites;absencedesbutonsquigênentleterrassementetla

réalisationdesappuis;lescercesrestentdepetitetaille;l’effetdevoûtedans le terrain réduit les effortset

apporteuneplusgrandesécurité.

En fin d’excavation du batardeau de la pile P8, lapellemécaniqueacasséunecerce.Lebatardeaus’estlégèrementdéformé,maisarésisté,contrairementàcequepouvaientmontrerlescalculs.Parailleurslespalplanchesn’étaientpaspointéesparpairesurtouteleur longueur (le soudagedespalplanchesparpairepermet d’augmenter fortement l’inertie du rideau).Onpeutdoncsupposerquel’effetvoûtedubatardeau,non pris en compte dans le dimensionnement, aempêché l’effondrement du batardeau. Avec unbatardeau rectangulairequi aurait probablement euunseulniveaudebutonnage,untel incidentauraitpuconduireàl’effondrementdubatardeau.

Lorsdelaréalisationdesfouillesdesculéespartalutage,lesvolumesdeterrainsàsubstituersesontavérésplusimportantsqueprévu.Ilétaitpossibled’abaisserlescotes des fondationsdes culées, tout en restant au-dessusde lanappe.Cependantunehauteurunpeuplus importante du massif de substitution en grosbétonapermisd’atteindrelebonsol,sansreprendre

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les calculs, donc sans conséquences financièresimportantes. Pour la culée C0, une partie du grosbétond’épaisseurvariablesetrouvaitsousleniveaudelanappe.Ilaétécouléàl’avancementimmédiatementaprès lecreusement.Lebétonfraisétaitdéversésurlapartiehorsd’eauetlaprogressiondutaluschassaitl’eauenévitantquelebétonsoitdélavé.

Lasubstitutiondusolparungrosbétondemeilleurescaractéristiquesaméliorelastabilitédelaculée.Vis-à-vis du glissement, notamment sous les actionssismiques,larugositédel’interfacegrosbéton/semelledonne un coefficient de frottement plus élevé queceluidusoldefondation.Vis-à-visdelavérificationdescontraintesauniveaudefondation,lastabilitéestaméliorée à conditiond’accroître la largeurdugrosbétonversl’avant(figure12).

Cette solution de fondation sur un massif de grosbétonafacilitél’adaptationduprojetàlaréalitédusolenplace,constatéelorsdel’exécutiondesfouilles.

Photo 2 : fondation de la culée C0 sur gros béton – Source : Fernando Dias (Sétra)

Figure 12 : fondation de la culée sur gros béton

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Appuis

Commedanslaplupartdescas,lessectionsbétondelaplupartdesélémentsdesappuissontsurabondantesvis-à-vis des efforts appliqués. Les dimensionsdes appuis sont souvent liées à des considérationsarchitecturales, géométriques ou à l’application derèglesdebonneconstruction.Lespilesdoiventêtrebien proportionnées. Les fûts de pile courts sontsouvent pleins pour faciliter l’exécution (Lors ducoulage, cela conduit à une grande élévation de latempératuredubétondansdes zoneshumides).Lasurfacedeschevêtresdoitpermettreuneimplantationconvenabledesappareilsd’appuietdesvérins.Mêmesi les vérifications réglementaires sont assurées, ilconvienttoutdemêmed’éviterdesélémentstropfins,tropsouples,difficilesàferrailler.

Les règles de construction du « Guide Afps 92pour la protection parasismique des ponts » [2]imposentunpourcentagegéométriqueminimaldesarmatures longitudinales. Les dispositions citées ci-dessuspeuvent conduire àdespiècesmassivespourlesquelleslessectionsd’armaturesimposéessonttrèsimportantes. Les sections de béton armé sont alorsdoublementsurabondantes,vis-à-visdubétonetvis-à-visdesarmatures.Afind’éviterunesurconsommationd’acierspassifs,ilconvientdoncdelimiterlessectionsde béton et de prévoir des épaisseurs de béton« équilibrées »auniveauduprojet.

Pour les fûts de piles et les voiles des culées, lepourcentageminimumd’armaturesFe500requisestde0,28%surchaquefacetendue,et0,50%pourlasection totale. Pour les semelles superficielles, il estde0,28% sur la face tendue et0,14% sur la facecomprimée.Cette règlen’estpas enaccordavec lesrésultatsdonnésparlaméthodedesbiellesquiconduità des sections d’acier moins importantes lorsqu’onaugmentel’épaisseurdessemelles.

Les règlesde l’Eurocode8permettrontunmeilleurdimensionnement du ferraillage, en évitant lessurconsommationsd’acierspourlespiècesmassives.

Pourlesculées,lessemellesd’épaisseur1,50montunesurfacede21,30x7,50msurC10,et27,85x6,00msurC0.PourC10,lemurdefrontde60cmd’épaisseurestraidipar4voilesdemêmeépaisseur,situéssouslespoutresdutablieretsurlespartieslatérales,ainsiquepar lesmursd’unlocald’accèscentralde2x2m. Pour C0, de largeur plus importante, un voilesupplémentaire a été ajouté dans la partie centraleentrelespoutres.Cesépaisseursprévuesauprojetontétérespectées.Aveclerecul,onestimequ’ellesauraientpuêtrelimitéesà1,00mpourlessemelles,et0,50mpourlesvoilesetlemurdefront.

L’épaisseurdelasemellede2,50mdespilesP1,P2etP3peutparaîtresurabondante.Maisdeuxfûtsdechaqueappuireposentsurunesemelleuniquede6m

Photo 3 : piles en rivière – Source : Fernando Dias (Sétra)

Photo 5 : piles en rive droite – Source : Fernando Dias (Sétra)

Photo 4 : semelle et voiles de la culée C10 – Source : Fernando Dias (Sétra)

delargeuretdegrandelongueur,19,13mpourP3et23,11mpourP1.Unecertainerigiditénoussemblaitdoncsouhaitable.

Avecdefortesépaisseursetuneformecirculaire,lessemellesdespilesenrivièreP4àP9nécessitaientunferraillage importantdans les2directionsenpartieinférieure.Ceferraillageestdimensionnéparlesrèglesdu guide Afps 92. Des barres d’aciers de diamètre32mm sont disposées sur 2 nappes dans chaquedirection.Descadresverticauxsontnécessairespourreprendrelecisaillementàl’extérieurdufût.

Par ail leurs, les dispositions constructives del’Eurocode2 sont assez contraignantes. Selonl’article8.7.2del’EN1992-1-1,ilconvientdenepas

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La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la Durance

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disposerderecouvrementsdans leszonesfortementsollicitées(alinéa2),etde limiter laproportiondesrecouvrementsdansunemêmesectionà50%pourles barres disposées sur plusieurs nappes. (alinéa4). Par ailleurs l’article 8.7.4 (alinéa 3) impose,dans les zones de recouvrements des barres de grosdiamètre(≥20mm),lamiseenplaced’unferraillageperpendiculaireentrecesbarresetleparement.

L’idéal est bien sûr d’avoir des armatures sansrecouvrementpourleferraillageinférieurdelasemelle.Maisavecuneformecirculairedubatardeau,lesbarresne peuvent être enfilées latéralement à l’intérieurdes cadres verticaux sans être coupées. Il devientpratiquementimpossibledemettreenplaceplusieursnappes d’aciers superposées sans recouvrementsà l’intérieur de cadres verticaux. Pour éviter lesrecouvrements,onpeutenvisagerdeneplusfermerenpartiehautelescadressituésàlapériphériedufût.UnesolutionsimplepeutconsisteràprévoirdescadresdontleUinférieurenveloppecorrectementlesbarresinférieuresetdontlesdeuxbrancheshautesnesontpasfermées,maissimplementrepliéespourpermettreladescentedesbarres.Enpartiehaute,lafermeturepeutaussiêtreréaliséeaumoyendeU,àconditiond’assurer lasécuritépendantlapose.Cettesolutionestpréférableàcelledeschaisesoudesépingles.

Pour les fûts de pile en rivière, afin de laisser librele choix entre une pile pleine ou creuse, la partiecentrale a été considérée au projet comme unremplissagenonferrailléneparticipantpasaucalcul.L’entrepriseaoptépourunepilepleine.Leferraillageminimum longitudinal a été calculé selon les règlesdu guideAfps 92 en ne prenant en compte que lapartiepériphériquedufûtsur80cmd’épaisseur.Lesarmatureslongitudinalessontdoncdisposéescommedansunepilecreuse(photo6).Cetteconsidérationapermisd’éviteruneaugmentationnonjustifiéedela quantité d’acier dans les fûts. Compte tenu desvolumes importantsdes fûtsdepile,unprocédédematurométrie a été mis en place pour contrôler latempérature au cœur du béton (T<65°C) et lesgradients de température entre le cœur et la peaudu béton. Une pile creuse permet de diminuerles phénomènes d’exothermie pendant la prise dubétonetderéduirelesrisquesderéactiondifféréedegonflement(réactionsulfatiqueinterne).

Dansunsoucid’économiedesressourcesnaturelles,une solution avec pile creuse permet en outre deréduirel’écobilandelaconstructiondel’ouvrage.Maispendantladuréedeviedel’ouvrage,unetellesolutionprésenterait ici l’inconvénient d’avoir un parementintérieurnonvisitable,aveclerisqued’apparitiondedésordresnonvisibles.

En zone sismique, les recouvrements n’étant pasautorisés à la base des fûts de pile, les acierslongitudinauxenattentesontassezlongs(photo6).

Par ailleurs, ils doivent être bien imbriqués dans leferraillagedelasemelle.CesacierslongitudinauxsontenformedeL.Ilsreposentsurlesnappesinférieuresdelasemelleettraversentsesacierssupérieurs.

LechevêtredespilesP4àP9estprécontraintpouréviter les tractions sous combinaison Els fréquent.Comptetenudelaformedeschevêtres,letracédescâbles est courbe. Le choix de disposer un nombrepairdecâbles(2nappesde4câbles19T15S)arenducette précontrainte légèrement surabondante. Laprécontrainten’estdoncpasdisposéeàl’excentrementmaximum.Enpartiehaute,l’axedescâblesestà30cmou55cmduparement.Ilconvientd’ailleursdeprévoirunespacesuffisantenfibresupérieurepourdisposerlesacierspassifs.Danslecasprésentceferraillageétaitlimité à deux nappes d’aciers HA25. Le ferraillagepassifestrelativementfaiblepourunepiècedecetteimportance (largeur supérieurede2,50m).Dufaitdeleurexcentrementmodéré, lescâblesontpuêtretendusenuneseulefoissurlapilenonchargée(avantlelançagedelacharpente),sansdépasserlalimitedetractiondubétonenpartieinférieureduchevêtre.UnenappedebarresHA25aétéajoutéeenfibreinférieurepourmaîtriserlafissuration,maisaucunefissuren’aétéobservéeàlamiseentension.

Photo 6 : ferraillage longitudinal d’un fût de pile en rivièreSource : Fernando Dias (Sétra)

Photo 7 : précontrainte du chevêtre d’une pile en rivièreSource : Fernando Dias (Sétra)

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Appareils d’appui - dispositions vis-à-vis du séisme

L’action sismique restant modérée, les dispositifsonéreux de type amortisseurs ont été écartés. Ona recherché à répartir les efforts dus au séisme surun nombre maximum d’appareils d’appuis fixes enélastomère fretté, en partie centrale de l’ouvrage.Avec d’importantes variations de longueur dutablierdues aux actions thermiques, l’utilisationdece type d’appareils d’appuis a été limitée aux pilesP4 à P8, soit sur environ la moitié de la longueurde l’ouvrage (350 m). Chaque pile est équipée de4appareilsd’appuisenélastomèrefrettédedimension700x1000 mm et d’épaisseur 10x(16+4) mm.Deuxappareilsd’appuissontplacéscôteàcôtesouschaquepoutremétallique.Dufaitdelalargeurdelasemellede1,50m,lesappareilsd’appuisontdisposésdansunsensdéfavorablevis-à-visdelarotationd’axetransversal(grandcôtéplacélongitudinalement).Lesappareilsd’appuisontespacésd’environ1cmafindenepasgênerladistorsion.

Surleschevêtresdecespiles,desbutéesfindecoursesontajoutéesdepartetd’autred’unebutéemétalliqueboulonnée sous l’entretoise du tablier. Ces butéeslimitentlesdéplacementstransversauxà15cmdepartetd’autredel’axe.Ladistorsiondesappareilsd’appuienélastomèrefrettéresteainsiinférieureà1,00.Encasdeséismeimportant,lesbutéespeuventêtremobiliséessansendommagementdesappareilsd’appui.

Desappuisàpotmultidirectionnelssontdisposéssurlesautresappuis,P1àP3etP9,etsurlesculées.Lesdéplacementstransversauxsontbloquésuniquementaudroitdesculéesaumoyendebutéestransversalessansjeu(<1cm).Lesculéestrèsmassivesreprennentsansdifficultéceseffortstransversaux.

Enrivedroite,lapartiecourbedutablierestlibrededéplacementtransversaldeP1àP3.Ellen’estbloquéequesurC0etP4,soituneportéede240mvis-à-visdesefforts latéraux.Pour le tablier,compte tenudesagranderigiditéd’axeverticale, larésistancevis-à-visdeseffortstransversauxneposepasdeproblèmes.PourlapileP4etsesappareilsd’appui,leseffortsetlesdéplacementstransversauxsontplusimportantsquepourlesappuisP5àP8,maisilsrestentacceptables.

Les efforts longitudinaux sont donc répartis sur lescinqappuisP4àP8.Afindelimiterdesdéplacementslongitudinauxtropimportantsquiendommageraientlesappareilsd’appuiet/ou les jointsdechaussée,etde maintenir l’ouvrage sur ses appuis, des butéeslongitudinalessontfixéessurleschevêtresdesculéesC0etC10,audroitdespoutresmétalliqueséquipéesd’unetôleépaissederépartition.Encasdeséismeavecunecomposantelongitudinaleélevée,lespoutresdutablierviennentaucontactdesdeuxbutéesdel’unedesculéesquitransmettentleseffortsausommier.Laculéetransmetensuiteceseffortsausoldefondationet

auremblai.Cettedispositionassureainsiunegrandesécuritévis-à-visdesséismescausantdesdéplacementslongitudinauximportants.

Photo 10 : butées longitudinales sur C0 – Source : Fernando Dias (Sétra)

Photo 8 : appareils d’appui en élastomère fretté sur la pile la pile P4Source : Fernando Dias (Sétra)

Photo 9 : butées transversales sur la culée C10Source : Fernando Dias (Sétra)

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La construction de l’ouvrage aval de franchissement de la Durance

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Charpente métallique

PoutresLadistanceentrelespoutresprincipalesestde12,00mdanslapartierectiligne.Danslapartiecourbe,leurécartement s’accroît pour atteindre 18,55 m sur laculéeC0.Lespoutresontunehauteurde3,50mpouruneportéede88m,soitunélancementde1/25.Lahauteurdespoutresestdoncrelativementfaibledanslesgrandestravéespourunouvragedecettelargeur.Leprojetprévoyaitdel’acierS460surunelongueuratteignantaumaximum33mautourdes zones surpiles (sauf P1) alors que le reste de la structure estenacierS355.Lalargeurdelasemelleinférieureestde1,50mdans lesgrandes travées, soitunrapportlargeur/hauteurde0,43.Sonépaisseurvariede50mmà125mm(unetôlede80mmetunetôleadditionnellede45mm).Leprojetprévoyaitunelargeurdesemellesupérieure constantede1,30m,mais l’entreprise asouhaitél’élargirà1,50mdansleszonessurappui.Danslesgrandestravées,sonépaisseurvariede35mmà110mm(unetôlede70mmetunetôleadditionnellede40mm).L’épaisseurdel’âmevariede20mmentravéeà25mmsurappui.Dansleszonessurappui,sur environ 70% de la longueur, et dans la partiecourbe,l’âmeestrigidifiéeaumoyend’unraidisseurhorizontal de même épaisseur et de largeur égale à11foiscetteépaisseur(20x215,22x235,25x265)situéautiersinférieurdelahauteur.AvecuneâmeenacierS460dansleszonessurappui,leraidissagedel’âme devient plus intéressant qu’un épaississementdel’âme.Dansleszonessurpilesleprojetprévoyaitdestôlesd’épaisseurmaximale80mm,avecunetôleadditionnellede45mmsurunelongueurde12m.Lors de l’exécution, du fait de la publication de lanouvellenormeEN1993-1-10,l’emploidetôlesde120mmestdevenupossible.L’entrepriseacependantsouhaitéconserverladispositionduprojet.

Danslapartiecourbe,laportéedelapoutreextérieureest plus importante que celle de poutre intérieureavec des hauteurs identiques (section symétrique).Danslaplupartdescas,lapoutreextérieureestdoncplus sollicitée. Ce supplément d’effort a conduit àaugmenter de 5 mm les épaisseurs des semelles delapoutreextérieuredansleszonessurlesappuisP1,P3etP4.

Pièces de pontLes pièces de pont sont symétriques et espacées de4,00mdans l’axede l’ouvrage.Leurhauteurestde1,20maudroitdespoutres,soitlequartdelaportéedel’encorbellement.Entrelespoutres,lasectiondelasemelleinférieureestde500x25mm,celledelasemelle supérieure est de 300x20 mm. L’épaisseurde l’âmeestde12mmenpartiecourante.Pour lespièces de pont de longueur variable, dans la zoneoù les poutres principales s’écartent, l’épaisseur del’âmeestde15mmaudroitdumontantetdansles

supplémentsdelargeurdusàl’écartementdespoutres.La section des consoles est variable. Leur hauteurvariede1,20mà0,30màl’aboutetlalargeurdelasemelle inférieurede500à300mm.L’épaisseurdel’âmeestde12mmetcellede lasemelle inférieurede 25 mm. La section de la semelle supérieure estconstante : 300x20 mm. L’about des consoles estfermé par un plat de dimension 300x300 mm etd’épaisseur12mm(photo12).Cecarréaundoublerôle:contribueràdiminuerlerisquededéversementdelasemelleinférieureetpermettrelafixationdurailprovisoirepourledéplacementducoffrage.TouslesmontantsverticauxsontdesT.Cettedispositions’estavéréenécessairepourassurerlatenueauventpendantlelançage,lesmontantspouvantrestersurlesappuispendantlaconstruction.Enfindesarrondisderayon0,25massurentunraccordementprogressifentrelessemellessupérieuresdespiècesdepontetdespoutresprincipales.

Surappui,unsecondmontantverticalpluspuissantest ajoutédu coté extérieur.Lahauteurde la piècedepontestportéeà2,80mavecl’ajoutd’unepartieinférieureenT.Lesvérinagessonteffectuéssouslespoutresprincipales,sousdesmontantssituésdepartded’autredel’appui.Enphasetravaux,unpremiervérinagesouslespiècesdepontsurappuisapermisderetirerleschaisesàgalets.

Photo 11 : pièces de pont et consoles – Source : Fernando Dias (Sétra)

Photo 12 : plat en bout de console – Source : Fernando Dias (Sétra)

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Lancement de la charpenteLa partie droite de la charpente métallique a étélancée depuis la rive gauche. Sur la partie courbe,lesdifférentsélémentsdelacharpenteontétéposésàlagrue.

Labutéesismiquesolidairedelacharpentemétallique,sedéplaçantentrelesdeuxbutéesfindecourseancréessurlechevêtredespiles,estfixéeaumilieudelapiècede pont sur appui. Elle est boulonnée sur les pilesP4àP8,etsoudéesur lesculéescar leseffortssontplusimportants.Surlesculées,lespiècesdepontetconsolessontrenforcéesettransforméesencaissonenpartiehaute.Celapermetderéduirelasouplessedesconsoles(effetsdynamiques)etdoncleseffortsdanslepremierpanneaudeladallebéton.Laplusgranderigidité d’axe vertical permet aussi une meilleurediffusion des efforts à l’about et un supplément deplacepourdisposerlesconnecteurs.

Conclusion

La construction de l’ouvrage s’est globalementbien déroulée, notamment lors de l’exécution desfondationsdespilesenrivière.Laconstructiond’appui

Photo 13 : fin du lancement de la charpente métalliqueSource : Fernando Dias (Sétra)

Figure 13 : coupe transversale sur C10

dansunerivièrecommelaDuranceesttoujoursuneopérationdélicate.Quelquescruesdefaibleintensitéontquelquepeuperturbélechantier,maisiln’yapaseud’inondationdebatardeauxetlespilesenrivièresont« tranquillement »sortiesdeterre.

On peut aujourd’hui apercevoir ce nouveaufranchissement de la Durance depuis la gareTgvd’Avignon.

DansleprochainenumérodubulletinOuvraged’ArtduSétra,nousaborderonsquelquespointsdesétudesd’exécutiondelacharpentemétalliqueetdeladalle,en examinant particulièrement les impacts liés àl’utilisationdesEurocodessurlaconception■

Références bibliographiques

[1] Bulletion « Ouvrages d’art » du Sétra n°59 denovembre2008

[2]GuideAfps92pour laprotectionparasismiquedesponts

Photo 14 : vue de l’ouvrage depuis la gare Tgv

Source : Fernando Dias (Sétra)

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Contrôle mécanique des candélabres d’éclairage public

DanielMutricy

Textes de référence, par Jacques BerthellemyLa maintenance des installations d’éclairage public a fait l’objet d’un guide commun du Sétra et du Certupubliéendécembre1996,etdisponibleauSétrasouslaréférenceE9663.CeguideaétécomplétéparunenotetechniqueduSétrasur letestmécaniquedescandélabres,dont lapremièreversion(note125)estremplacéedepuisjuin2009parlanote132[1].Lanote132préciselesmodalitésd’unessaidechargestatiquedevantpermettrelecontrôledescandélabresneufsoulediagnosticdescandélabresanciens.Cettenoteconcernelesouvragesd’éclairagederoutessupportantuntraficintense,surlesquelleslachuted’uncandélabreexposeàdesconséquencesgraves.Cesessaissontrecommandéspourlecontrôledetravauxneufsenvuedelaréceptiond’uneinstallation,dontilsneconstituentalorsqu’undesaspects.Ilss’appliquentaussiaudiagnosticdesstructuresanciennesenservice,danslecadredelapolitiqued’inspectiondeceséquipements.Ilconvientderappelerquelesessaismécaniquesdesouvragesd’éclairageenplacen’ontpasdecaractèreréglementaireetdoiventêtrepratiquésavecprudencepouréviterd’endommagerlesinstallations,sachantqu’ilexistedesméthodesdediagnosticalternativesàl’essaimécanique.Ainsilanote132,commeprécédemmentlanote125,recommande,lorsdesessais,delimiterleseffortsdanslastructureàceuxproduitsparunventdepériodederetour50ans(ÉtatLimitedeServiceausensdesEurocodes).Paranalogieaveclapratiquebienétabliedansledomainedesponts,lecontrôlestatiquedescandélabresneufsestrecommandépourdétecterdeserreursdeposeoucertainesinsuffisancesdesfondations.Surdesouvragesanciens,cecontrôleviseplutôtàdétecterdesfissuresdefatigue[2][3]oudeszonesdecorrosioncachées,enparticulierdanslestigesd’ancrage.L’originalitédelaméthodedeREI-LUXestsonobjectifd’appliquerunmomentpur–sansefforttranchantd’accompagnement–àl’ancrageducandélabre.Commelemontrel’analysemécaniquedeseffortsprésentéedansl’article,elleexercecependantuneffortdetractionsurcetteplatine.Laméthodepermetdonc,entenantcomptedecettetraction,desimulercorrectementlestractionsdanslestigesd’ancragesousl’effetduventcinquantennal.Enrevanche,commeleseffortsexercéssurlemassifdefondationdiffèrentsensiblementdel’objectifinitial,ilconvientdevérifierqu’ilsrestentacceptables,entenantcomptedelaconceptiondesfondations,enparticulierencasdedoutesurlaqualitédusol.Àcetitre,onremarquequ’ilexistedeuxtypesdemassifsdefondations:

lemassifprismatiquepeuprofond,généralementutiliséenFrance,quimobilisesurtoutlarésistancedusolsouslemassifdefondationdontlepoidsstabiliselecandélabre;

lemassifcylindriqueallongé,utiliséparexempleenSuisse:lafondationestréaliséeaumoyend’uncaissonpréfabriquécylindriqueenbétonenterrédansunforagevertical:unesurlongueurdufûtestintroduiteàlaposedanslecaisson,puiscaléepardusable.Aulieud’uneplatined’appuiàl’about,lecandélabreestalorséquipéau

Cet article présente une méthode d’essai proposée par la société REI-Lux, différente de celle décrite dans le bulletin Ouvrages d’Art n° 55 de juillet 2007.

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droitdel’entréedanslecaissond’unetôlemartyreencouronneappeléecollerette.Cetypedefondationmobilisedavantage,sousl’effetduvent,l’effetdebutéelatéralesurlesol.REI-LUXproposeuneprocédured’essaioriginale,comportantunessaistatiquepuisunessaidynamique,maislimitel’essaiàuneseuledirection.Nouslaissonslaresponsabilitédecetteprocédureàl’entreprise.Nousrappelonsqu’avecuneméthodepurementstatique,ilconvientdetesterlescandélabresdansdeuxdirectionsperpendiculaires,etdanslesdeuxsenspourchaquedirection,poursollicitersuffisammenttouteslestigesd’ancrage.Parailleurs,nousrecommandonsdefournirlesrésultatsdesessaisstatiquessousformedecourbesefforts-déformationsenunouplusieurspointdemesure,pourfaciliterlacompréhensiondesrésultatsetlareproductibilitédel’essai.

Le lecteur intéressé par ce sujet pourra prendre contact avec le Centre de la Sécurité, des Transports et de la Route (Cstr) du Sétra.

Photo 1 : déformation par choc – Source : REI-Lux

Massif usuellement utilisé en France – Source : Sétra

Références[1] Éclairage du réseau des routes nationales -Recommandations pour le contrôle de la stabilitédesouvragesd’éclairagepublicparunessaidechargestatique, Note d’information - Série CirculationSécurité Equipement Exploitation n°132 - Sétra,juin2009(téléchargeable sur : http://www.setra.developpement-durable.gouv.fr/Eclairage-du-reseau-des-routes.html)[2] Kretz,T.; Berthellemy, J. ; «Propositions pourla vérification à la fatigue des Portiques, Potences,et Hauts Mâts». Bulletin Ouvrages d’art du Sétranuméro49,juillet2005.[3] Berthellemy, J. ; «Éclairage public. Quelqueséclaircissementspourlesmaîtresd’ouvrages».BulletinOuvragesd’artduSétranuméro55, juillet2007.

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Contrôle mécanique des candélabres d’éclairage public

Introduction - objectifs du contrôle

Depuisbientôtcinquanteans,l’éclairagedesruesetdesroutess’estconsidérablementdéveloppé.Plusieursmillions de mâts ou candélabres sont fixés le longdes rues et des routes. Les collectivités territoriales(communes, département, État) sont responsables,chacune, de la gestion d’un parc important decandélabresetautressupports(feuxtricolores…).

Ces mâts et candélabres sont constamment exposésauvent, aux intempéries, aux chocs, auxvibrationsdutraficroutier,etc.(photos1à4).Chacundecesfacteursprovoqueunealtération,lente,progressivedelarésistancemécaniquedessupports.Cetteévolution,rarement visible à l’œil nu, est variable d’un mât àl’autre. Les collectivités territoriales, compte tenudeleurresponsabilitétantvisàvisdesbiensquedespersonnes, doivent se prémunir contre tout risqued’accident. En ce sens, une méthode de contrôlepermettantdeconnaîtreavecprécision la résistancemécanique et la stabilité de chaque mât installé,égalementappeléouvrage,estunoutilmajeurpourlesgestionnairesdecesinstallations.

Sans pour autant détériorer l’état de l’ouvrage, cecontrôledoitpermettrede:

détecterlesmâtsprésentantdesdéfauts(corrosion,fissures de fatigue, fixation desserrée, massif defondationinsuffisantouinstable…)etdequantifierl’importancedudéfaut,

prévoiruneduréedevieminimumpourlesouvragesenbonétat,

vérifier lastabilitéet larésistancemécaniqued’unouvrageneufenvuedesaréception(notonscependantqu’untelessain’estenrienobligatoire).

Photo 2 : détail de choc – Source : REI-Lux

Photo 3 : corrosion (1) – Source : REI-Lux

Photo 4 : corrosion (2) – Source : REI-Lux

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Le procédé REI-LUX

La sociétéREI-LUXadéveloppédepuis 1988, uneméthodeetunetechnologieinnovantesdecontrôledelastabilitédescandélabres.Cetteméthodedecontrôlesedistingue tantpar l’applicationde l’effortd’essaiqueparlamesuredesdéplacementsoudéformationsdusupportdurantl’essai.

L’effort est appliqué sur le support à une hauteurde1,15mou1,5màl’aided’unvérinhydrauliquemanuel.Lebâtisupportantcevérinformeuntriangleappuyéàl’arrièresurlesolparunpatin.Ilestmaintenuàunehauteurde0,15menbutéecontrelesupportparunesangletendueparundeuxièmevérinhydraulique(photo5).Ceprinciped’applicationdel’effortpermetlatransmissiondesmomentsdanslesupportjusqu’àlafondationenannulantl’efforttranchantendessousduniveaudelasangle:cepointestdéveloppéplusloin.Ilpermetégalementdeconcevoiruneunitédecontrôle

Photo 5 : unité de contrôle REI-Lux – Source : REI-Lux

Figure 1 : exemple d’enregistrement - essai statique satisfaisant - courbe noire à gauche : différence des déplacements des spots inférieur (bleu) et supérieur (rouge)

compacte,légèreetmaniable,équipéederouespourun déplacement facile de l’ensemble ou une unitémodulaire, portable (photos 6 et 7). Chaque unitécomportedesbatteriespourl’alimentationdusystèmede mesure et de l’ordinateur portable d’acquisitiondesdonnées.

La mesure des déformations ou déplacements esteffectuéeavecdeuxfaisceauxlaserdontlesémetteurssont fixés sur le support à contrôler, l’un à 0,2 m,l’autre à 1,8 m environ au dessus du sol. Les deuxfaisceauxsontorientésversunecaméradigitaleportéeparuntrépiedindépendantdel’ouvrageàtester.Lecapteur de la caméra mesure les déplacements desspots des deux faisceaux laser formés sur son écrand’entrée.Lesdonnéessontenregistréesparl’ordinateuret représentées graphiquement au cours de l’essai(figure1).

L’appl icat ion de la charge d’essa i s’e f fectuemanuellement et progressivement. L’opérateurobservelachargeappliquéesurlecapteurd’effortet

Photo 6 : unité de contrôle portable – Source : REI-Lux

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Contrôle mécanique des candélabres d’éclairage public

letracédescourbessurl’écrandel’ordinateur.Ilpeutarrêterl’essaiàtoutmoments’ildétecteundéfautoulepoursuivre jusqu’à lachargeprévuesi lescourbessont correctes. Le déchargement du mât s’effectueégalementprogressivementenobservantletracédescourbes. Ces deux phases d’essai constituent l’essaistatique.

Cette méthodologie évite tout endommagementde l’ouvrage et supprime pratiquement le risqued’unerupturedumât.Àuninstantdonné,unmâtest dangereux si sa section résistante est réduite debeaucoupplusde50%,undéfautdecetteimportanceseradétecté,dèsledébutdel’applicationdel’effort,grâce à la sensibilité du procédé de mesure. Undispositif de retenue du mât peut être ajouté surdemandepourprévenirlerisquerésiduel(photo8).

Après cet essai,unessaidynamiqueest effectué.Lacharged’essaiestcompriseentreletiersetlamoitiédelaprécédente.Elleestappliquéeprogressivement,puislesvannesdedéchargedesdeuxvérinssontouvertes

Photo 7 : unité de contrôle portable – Source : REI-Lux Photo 8 : dispositif de retenue optionnel – Source : REI-Lux

Figure 2 : essai dynamique - serrage insuffisant au niveau des tiges de scellement

Figure 3 : essai dynamique satisfaisant - essai après resserrage des écrous des tiges

simultanément.Lemât,ainsilibéré,oscillelibrement.L’opérateurobservevisuellementlecomportementdumâtpuisanalyselescourbesenregistrées:direction,amplitude et amortissement des oscillations. Cetessai permet de solliciter l’ensemble de l’ouvragepar sa mise en vibration dans toutes les directionsindépendamment de la direction d’application del’effort.L’essaidynamiquepermetdevérifierl’absencede défaut dans la partie supérieure du mât et dedétecterdesdéfauts situésdu côtéopposé à l’effort(fissuredefatigueisolée,serragedéfectueuxsurunetiged’ancrage,tigerompue)(figures2et3).

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Exploitation des mesures

Leprocédédemesureparcapteurdigitalavecdeuxfaisceauxlaserapporteuneinformationpréciseettrèsrichesurlecomportementdel’ouvrage:

lalocalisationdesdéfautsestfacilitéeparlaprésencedes deux lasers : une courbe anormale du faisceausupérieur avec une courbe normale du faisceauinférieurindiqueundéfautsituéentrelesdeuxpointsdefixationdesfaisceauxlaser;

lecapteurdigitalmesurelesdéplacementsdesspotsdes faisceaux laser.Ces déplacements sont fonctionà la fois du déplacement des points de fixation desfaisceaux,delarotationdespointsdefixationetdeladistanceparcourueparlesfaisceauxjusqu’àl’écrande la caméra. Le tracé géométrique correspondantpermetdemontrerquelorsquelemâts’inclinesansse déformer (suite à une rotation du massif ), lesdéplacementsdesspotsdesfaisceauxlaserinférieuretsupérieursontégaux.Ladifférencedesdéplacementsdesdeuxspotsestdoncunemesuredeladéformationdumâtentrelesdeuxpointsdefixationdesfaisceaux.Si cette différence reste faible, elle indique queles déplacements des spots des lasers sont dus auxmouvementsdumassifdanslesol(figures1et4);

lamesuredesdéplacementsdesspotsdansleplanpermetdemettreenévidencetouslesdéplacementsdansl’axedel’effortappliquémaisaussihorsdupland’applicationde l’effortainsique la torsiondumâtentrelesdeuxpointsdefixation.Pourunmâtneuf,lesaxesdesymétriedesdifférentessectionsdumâtsontbiendéfinisparl’ouverturedeporteetparlasemelle.Lepland’applicationdel’effortdéfiniparl’opérateurnecorrespondgénéralementpasàundecesaxes.Lescourbes ne sont pas superposées et permettent demesurerl’angleentrelesdéplacementsdesspotsdesfaisceaux(figure5).Lesdéfautséventuels(corrosion,fissures, enfoncements dus à un choc…) sont soitlocalisés, soit irréguliers dans leur importance. Ilsapportent donc tous une dissymétrie aux sectionsconcernées.Cettedissymétriedétectéeparlesystèmedemesurepermetuneidentificationsûredelaprésenceetdelanaturedesdéfauts(figure6).

La réalisation d’un essai statique puis d’un essaidynamiqueassociésauprocédédemesureparfaisceauxlaser en deux points permet ainsi le contrôle d’unouvragedanssatotalitéàpartird’uneseuledirectionetd’unseulsensd’applicationdel’effort,quelquesoitlapositiondesdéfautséventuels(tigerompueouécroudesserré,corrosion,fissures,déformationslocalesdelasection,fixationcrosseoulanterne).Lechoixdecettedirection,effectuéparl’opérateurenfonctiondusited’implantationdumât,estunparamètredel’essaiquimodifielescourbesobtenuesmaisn’influepassurlerésultatducontrôle.

Figure 4 : massif insuffisant

Figure 5 : dissymétrie de la section du mât, exemple de l’ouverture de porte

Figure 6 : déformation plastique localisée à la base du mât - mât à déposer

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Contrôle mécanique des candélabres d’éclairage public

Conduite de l’essai

Valeur « cible » de l’effort

Un effort est appliqué sur le mât à la hauteur de1,15moude1,5m.Ceteffortcréeunmomentdeflexion et un effort tranchant dans la partie situéesouslepointd’application.Lemomentdeflexionestproportionnelàladistancedupointd’applicationetcroitlinéairementdepuislepointd’applicationjusqu’àlabasedumâtauniveaudelasangle.

Cette sollicitation est exercée afin d’observerle comportement de l’ouvrage, de mesurer lesdéplacements et les déformations et de détecterla présence éventuelle de défauts. Elle ne doit pasdétériorerl’ouvrage,c’estàdirequ’elledoitsesituerdanssondomainedecomportementélastique.

Cedomainen’estpasdirectementliéà lachargedevent réglementaire subie par l’ouvrage. Un mât esteneffet calculé et vérifié selon les règles envigueuraumomentdesoninstallation.Ilestleplussouventchoisi dans le catalogue d’un des fabricants enfonctiondelachargeprévue,biensûr,maisaussienfonctiond’autresfacteurs(logementdisponiblepourles appareillages, prévision d’installation ultérieureouprovisoired’accessoires…).Lasurfacecorrigéedel’équipementinstallésurlemâtnecorresponddoncpastoujoursàlasurfacemaximaleadmissiblesurlelieud’implantation.D’autrepartlesmodificationsdesrèglesdecalculoudelacartedesventsquipeuventinterveniraprèslaréalisationdel’ouvragenesontpasrétroactives.

Lalimitedudomainedecomportementélastiquepeutplussûrementêtredéduitedesvaleursdonnéesparlesfabricantsdemâtsetcandélabresdansleurcataloguepourlesmâtsstandardoudesnotesdecalculétablieslorsdel’installationpourlesmâtstrèsspécifiques.Lesfabricantsdonnentlesvaleursdumomentfléchissantetdel’efforttranchantàlabasedumâtpourpermettrele calculdesmassifsde fondation.Ces valeurs sontobtenuespourlecalculàl’ÉtatLimiteUltime(Elu)etcorrespondentauxvaleursmaximalesadmissiblesselonlanormedecalculappliquée.Pourévitertoutrisquededépassementdudomaineélastiqueetdonctoutrisquededommagepourl’ouvrage,ilconvientdoncdediviserlemomentdeflexionparuncoefficientdesécurité.Unevaleurde1,5pourcecoefficientparaitbien adaptée. Elle correspond au coefficient partielde charge permettant de passer dans l’Eurocode del’État Limite de Service (Els) à l’Elu. Cette valeurest dénommée ici «Moment élastique admissible».Àpartirdecettevaleur l’opérateurcalcule lavaleurmaximaledel’effortàappliquerdansl’essaistatique.Si le tracé des déplacements des spots est linéaire,

l’opérateur augmentera progressivement l’effortjusqu’à cette valeur puis il déchargera lentementle mât. Il jugera le comportement du mât d’aprèsles enregistrements des déplacements des spots desfaisceauxlaser.Lavaleuratteintedel’effortn’intervientpasdirectementdanscejugement.

Endéterminantainsil’effortd’essai,noussupposonsimplicitement que l’effort tranchant correspondantexercésurlemâtn’apasdeconséquencedommageablepour celui-ci. Pour vérifier cette hypothèse, il estnécessaired’analyserd’unpointdevuemécaniquelesystème:«unitédecontrôle-ouvrage».

Analyse mécanique

L’analysemécaniquedeseffortsappliquésàl’unitédecontrôle(équilibredesforcesetdesmoments)prenddoncencompte:

les efforts de frottement qui s’exercent au niveaudelasangle,delabutéeetdupatind’applicationdel’effortd’essai,

latensioninitialedelasanglequimetenprécontraintelabutée,

la reprisede l’effort tranchantdûà l’effortd’essaiparlasangle.

En dessous de la sangle et de la butée, l’efforttranchant estnul et lemomentdû à l’effortd’essaiestconstant.

Déduitedecetteanalyse,uneapprochesimplifiéedel’applicationdeseffortspeutêtrefaite:

Effortsexercéssurl’unitédecontrôle:

Figure 7 : équilibre de la machine, hors forces de pesanteur

F:réactiondumâtàl’effortd’essai

R : c o m p o s a n t ehorizontale des effortsexercésauniveaudelabutéeetdelasangle

S:réactiondusolauniveaudupatin

X : c o m p o s a n t everticale des efforts defrottement au niveaudelabutéeetdupatinsupérieur

Enécrivantleséquationsd’équilibreonobtient:R=-FX=-SXxC=-FxH

Pendantl’essai,uneffortdesoulèvement-Xestdoncexercésurlabasedumâtetsurlafondation.

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Pourunmâtde12mdehauteurutiliséàsapleinecapacité - soit pour 26 m/s en catégorie II, unéquipemententêtede0,62m2et50kg-leseffortsultimes (Elu) à la base sont égaux à 2171 mdaNpourlemomentfléchissantet303daNpourl’efforttranchant. Le moment d’essai («objectif» est doncégalà1447mdaN(2171/1,5);l’effortd’essaiestégalà1447daNetl’effortdetractionvertical-Xexercéeparl’unitédecontrôlesurlemâtestégaldanscecasà835daN.Silemâtestinstallésurunmassifde0,6mdecôtéet1,2mdehauteur,lepoidstotaldel’ouvrageestde1270daN.

Effets des efforts de l’essai sur l’ouvrage

Endessousdupatind’applicationdel’effort,lemomentde flexion dans le mât croit linéairement jusqu’auniveaudelabutéeetdelasangle,puisilestconstantendessousdeceniveau;l’efforttranchantsetraduitparuneffortdecisaillementdanslemât,lacontraintecorrespondanteesttrèsfaible:0,73daN/mm2danslecasdumâtmétalliqueprisenexemple(ép4mm).Auniveaude laporte, le calculpour lesdifférentesorientationsdel’effortestsatisfaisant:lacontraintecombinée est inférieure à la contrainte admissible.L’effortdesoulèvements’opposeaupoidsdumât,lacontraintedetractioncorrespondanteesttrèsfaible:0,21daN/mm2.

Endessousduniveaudelasangle,l’ouvragen’estpassoumisàunefforttranchant:

Les tiges ne sont sollicitées ni en cisaillement, nienflexiondans le cas d’unmontage sur écrou sansmortierderemplissage,maisseulemententraction/compression, lacontraintedetractiondueà l’effortXestfaible(0,76daN/mm2),

Lemomentdeflexionesttransmisparl’intermédiairedestigesaumassifetlemomentderenversementàlabasedumassifalamêmevaleur.

Lecomportementdumassifpendantl’essaiestanalyséaveclaformuled’AndréetNorsaquiprendencomptel’effetlatéraldebutéedusol-lechoixdecetteformulede calcul est adapté aux dimensions courantes desmassifs des candélabres (massifs hauts et étroits)pourlesquelsl’effetdebutéelatéralestsignificatif.Lecalculpermetdedéterminerlapressionsexercéeparlesolsurlemassifpendantl’essai.Lavaleurdecettepression (0,88 daN/cm2) se situe entre la pression(0,35daN/cm2)dueaupoidsde l’ouvrage(absencedevent)etlapressionsurlesoldueauxeffetsduventàl’Els(1,53daN/cm2).Lastabilitédumassifdanslesolestdoncvérifiéeparl’essaiREI-LUXsansentraînerdesurcharge.

Enprenantencompteunfacteurdesécuritéde1,5parrapportaumomentdeflexionmaximalàl’Elu,l’efforttranchantsurlemâtetl’effortdesoulèvementsur l’ouvrage dû à l’application de l’effort d’essai

par le procédé REI-LUX n’ont pas de conséquencedommageablesurlemâtetlastabilitédumassifdanslesol.

Développements en cours

Le groupe REI-LUX développe et améliore enpermanencesesprocédésdecontrôle.

Laméthodeprésentéeci-dessuspermetdecontrôlerdes supports métalliques (acier, fonte, aluminium)maisaussidessupportsenterrésenbois(enmesurantpendant l’essai au niveau de la sangle la remontéed’humiditédanslesupport),enbéton,encompositepolyester fibre de verre. Le contrôle de candélabresenbois lamellé-collé avecou sans embasepeut êtreenvisagéenvérifiantlarésistanceaucisaillementdelasectionetcelledel’assemblageavecl’embase.

Lemomentdeflexionmaximalpratique applicableparl’unitédecontrôleestde4050mdaN.L’unitédecontrôlepermetdoncd’effectuer l’essaistatiquedesmâtsayantunmomentdeflexionenEluinférieurà6075mdaNcomptetenud’uncoefficientpartielde1,5.Pourdesmâtsplusrésistants,jusqu’àunehauteurde18menviron,lecontrôlepeutêtreeffectuéàpartirdel’essaidynamiqueseulement:unessaistatiqueseraréaliséjusqu’àuneffortaumoinségalàl’effortquiserautilisépourl’essaidynamiquedanslalimitedel’effortmaximumapplicable.Cetessaipermetdes’assurerqueletestdynamiquepeutêtreréaliséentoutesécurité.L’essaidynamiqueestensuiteeffectuéavecuneffortcorrespondantautiersdumomentd’essai.L’étatdel’ouvrage est contrôlé à partir de l’enregistrementobtenulorsdecetessai.

Une autre méthode d’essai dynamique est en coursde validation, elle permet de contrôler desmâts deplusgrandehauteur:lamiseenvibrationestassuréepar une masse excentrée entraînée en rotation de0 à 5 Hz par un moteur à v i tes se var iable(photos9 et10).Lemêmedispositifdemesure estutilisé. Cette méthode est aussi employée sur lespotencesouportiquesdesignalisation.Lesréactionsdumâtetlescourbessontobservéespendantlaphasedemontéeenvitesseetaprès l’arrêtdumoteur,quipeut être décidé à tout moment par l’opérateur enfonction des réactions de l’ouvrage. Des vibrationssignificatives se produisent pour des vitesses derotationcorrespondantauxfréquencespropresdumât(ensembleoupartiedumât).Laprésencededéfautssetraduitpardesdirectionsdevibrationparticulières,unesensibilitéàunspectreplus largedefréquence,l’excitationdeplusieurs fréquences (figures7 et8).Unlogicield’acquisitionetdetraitementdesdonnéesutilisant lestransforméesdeFourierestencoursdevalidation.Ilpermettrauneanalyseplusfacileetplusprécisedesenregistrements.

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Ouvrages d'artN°62décembre2009 �9

Contrôle mécanique des candélabres d’éclairage public

Ilconvientégalementdeciterlamiseaupointd’uneméthoded’essaiderésistancedesancragesdecâblesurfaçades(câblesentraverséedechausséesupportantdesluminaires)utilisant toujours lemêmedispositifdemesureparfaisceauxlaseretcaméradigitale.

Conclusion

LeprocédédecontrôleREI-LUXpermetdescontrôlessystématiquesdecandélabres,sansenaltérerl’état,avecunappareildecontrôlemaniableetpeuencombrantetunsystèmedemesuresanscontactperformant,enengendrantunminimumdegênesursite.

Ilpermetauxgestionnairesdesinstallationsd’éclairagepublic de choisir les lots de mâts à contrôler pourassurer la sécurité des usagers et optimiser lesinvestissementsderenouvellementduparc■

Figure 9 : exemple d’enregistrement essai rotation - présence d’un défaut

Figure 8 : exemple d’enregistrement essai rotation - état satisfaisant

Photo 10 : contrôle potence ou grand mât – Source : REI-Lux

Photo 9 : dispositifs de mise en vibration – Source : REI-Lux

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�0 Ouvrages d'artN°62décembre2009

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Addendum au Bulletin Ouvrages d'art n° 60

Suite à l’article intitulé « Les ponts neufs dans des sites naturels et culturels protégés » (BOA 60, mars 2009), voici quelques précisions et compléments d’informations concernant le cadre réglementaire.

Remerciements à Amandine Bommel et Guy de la Personne (Sétra/Cstr/De Environnement) pour les précisions qui suivent.

Dansleparagrapheconcernantlapolitiquedu«1%paysageetdéveloppement»,ilestécritque«1%dumontant de chaque opération est alloué par l’Etatafin de lancer une démarche d’analyse territorialeet paysagère et pour accompagner les actions devalorisationetdéveloppementdesterritoires».Orilfautsoulignerquecettepolitiques’appliqueseulementàdesaxesdits«éligibles»,définisdansl’annexeIIdelacirculairedu31mars2005.

Par ailleurs, le financement n’est pas aussi simplequ’énoncéprécédemment:lespartenairesparticipantaufinancementdel’infrastructurepeuventcontribueràlamiseenœuvredecettepolitiqueàraisonde1%dumontantdeleurenvelopperéservéeàl’infrastructurelors de la signature du programme d’actions. Pourchacune des opérations éligibles définies, le maîtred’ouvragedoit apporterunecontributionaumoinséquivalente.Danstouslescas,lacontributiondel’Étatoudelasociétéconcessionnaired’autoroutesnedoitpasdépasser50%dumontanthorstaxesdel’étudeoudel’actionproposée.

Ilfaudraitégalementcompléterlecadreréglementairedécrit dans l’article par ces deux textes majeurs,encourageant la prise en compte du paysage danstouteslesopérationsd’aménagementdesterritoires:

LoiPaysages,n°93-24du8 janvier1993,elle estsurtoutuneLoid’aménagementetd’urbanisme.Ellemodifiecertainesdispositionslégislativesenmatièred’enquêtes publiques. Codifiée dans le code del’environnementàl’articleL.350-1ainsiquedanslecodedel’urbanisme(ArticleR.421.1.1.surlepermisdeconstruireetson«volet»paysage).

Cette loi «ne limite plus la prise en compte dupaysage à des sites exceptionnels mais prend encomptel’ensembledesterritoiresremarquablespourleurintérêtpaysager,quecepaysagesoitordinaireouexceptionnel,pourdéfinirlapolitiqued’aménagementdesterritoires»(1).

Elle concerne laprotectionet lamiseenvaleurdespaysages qu’ils soient naturels, urbains, ruraux,banals ou exceptionnels. Elle vient compléterles lois «montagne» et «littoral». En plus de laprotection,elleintroduitlagestiondupaysage(décret

1 Cf. Paysage et infrastructures de transport, guide méthodologique Sétra, juin 2008.

d’application n°94-283 datant du 11 avril 1994).Sesdirectivesfixent les orientations et lesprincipesfondamentauxconcernantlaqualitédesconstructions,lesconditionsderéalisationdestravaux,ainsiquedesrecommandations.

Convention européenne du paysage, entrée envigueurenFrancedepuisle1erjuillet2000etpubliéauJournalOfficielpardécretdu20décembre2006.L’originalitédelaConventioneuropéennedupaysageestqu’elleémaned’uneinitiativedespouvoirslocauxetrégionaux.Elleprivilégiesonutilitésociale:«Lepaysageestpartoutunélémentimportantdelaqualitéde vie des populations: dans les milieux urbainset dans les campagnes, dans les territoires dégradéscommedansceuxdegrandequalité,danslesespacesremarquables comme dans ceux du quotidien… ilconstitueunélémentessentieldubienêtreindividuelet social». L’objectif général de la politique despaysagesduMeeddmàtraverslamiseenapplicationdecetteconvention,estde«préserverdurablementla diversité des paysages français». Pour ce faire3orientationsontétédéfinies:

la première orientation vise à développer laconnaissance(environ2000paysagescomposentnotrepays)voirlesAtlasdesPaysages;

ladeuxièmeorientationviseàrenforcerlacohérenceafindelimiterlespolitiquessectoriellespréjudiciablesauxterritoires;

lesdeuxpremièresorientationssonttributairesdelatroisièmequiestintitulée«soutenirlacompétence»,àsavoirformerdesprofessionnelsduPaysage.

Pour plus d’informations sur le thème « paysage et infrastructures de transport », vous pouvez consulter les publications de la Direction d’Études Environnement du Cstr (Centre de la Sécurité, des Transports et de la Route) - Sétra.

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Ouvrages d'artN°62décembre2009 ��

Stages

Ponts Formation Édition : la formation continue de l’École des Ponts dans le domaine des ouvrages d’art

CycleInspectiondesouvragesd’art-module1:connaissancesdebase-1repartie

18 au 20 janvier 2010

Exigencestechniquespourl’exécutiondesconstructionsmétalliques(bâtimentetgéniecivil):lanouvellenormeEN1090

20 au 21 janvier 2010

Cycledebase«lagéotechniqueetsesapplications»1ermodule 20 au 21 janvier 2010

Pontsenmaçonnerie(1repartie):surveilleretdiagnostiquer 27 au 28 janvier 2010

Cycleapplicationsdel’Eurocode7-Module1:lecalculdesfondations 27 au 29 janvier 2010

Étanchéitédespontsroutes 3 au 4 février 2010

Eurocodes0et1:lesactionsetlescombinaisonsd’actionApplicationauxpontsetpasserelles

8 au 9 mars 2010

Gestionetréparationdesouvragesdesoutènement 9 au 10 mars 2010

CycleInspectiondesouvragesd’art-module1:connaissancesdebase-2epartie

9 au 11 mars 2010

LesBétonsModernes:prescription,miseenœuvreetcontrôle 11 mars 2010

Lesaciersdeconstructionmétallique:desacierscourantsauxaciersàhautesperformances(applicationouvragesd’artetgrandsbâtiments)

du 16 au 17 mars 2010

Concevoiretconstruirelespasserellespiétonnes+Etudedecas 22 au 25 mars 2010

Maîtriserlecomportementdynamiquedespasserelles:anticiperlesrisquesetaméliorerleconfort

24 au 25 mars 2010

Cycledebase:lagéotechniqueetsesapplications2emodule-2009-2010 24 au 26 mars 2010

Eurocode2:calculdesstructuresenbétonApplicationOuvragesd’Art 29 au 31 mars 2010

Pontsenmaçonnerie(2epartie):répareretadapter 30 au 31 mars 2010

Élargissementdespontsenmaçonnerie 1er avril 2010

RenseignementsetprogrammesdétaillésdesstagesEnpc: tél:0144582728ousite:http://pfe.enpc.frRenseignementsconcernantlescyclesinternationaux: tél:0144582828ou2827.

Publications

• Fondations au rocher – Reconnaissance des massifs rocheux, conception et dimensionnement des fondations

Guide techniqueRéférence : 0947 - Octobre 2009 - 108 pages - Prix de vente : 21 euros

Cedocumentestunguidepourl’étudedesfondationsd’ouvragesd’artaurocherquis’adresse à tous les intervenants dans les différentes étapes de la conception et de laconstructiondefondationsd’ouvragesenmilieurocheux,etprincipalementauxmaîtresd’œuvres,auxbureauxd’étudesetauxgéotechniciens.Ilapourbutdelessensibiliserauxproblèmesparticuliersposésparlesfondationsaurocher et les méthodes d’étude de celles-ci, qui constituent un domaine encore trèspeucodifiépourlequellesméthodesusuellesdelamécaniquedessols,souventencoreemployées,sontgénéralementinadaptées.Aprèsl’évocationdesspécificitésdesmassifsrocheux,ceguidetraitedelareconnaissancedecesmassifs,etenparticulierdesobjectifsetdesmoyensàmettreenœuvreauxdifférentesétapesdecelle-ci,de laconceptiondesfondationsaurocher,puisdudimensionnementdecesfondationsendistinguantnotammentlesméthodesemployéespourlescassimplesetcellesmisesenœuvrepourlescaslespluscomplexes.Ilévoqueégalementlesuividesterrassementsetdesappuisdel’ouvragedurantsaconstructionetenservice.

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�� Ouvrages d'artN°62décembre2009

• Ouvrages édités par le Lcpc

Voyage d’Études Français aux États-Unis d’Amérique sur la Gestion et la Maintenance des PontsLcpc, Sétra, Adstd – 8 - 15 Novembre 2008Rapport final, mai 2009

Référence : DIVuSPONT - Mai 2009 - 150 pages

Cerapportaétérédigécollectivementparlesneufmembresdeladélégationfrançaisequis’estrendueauxÉtats-Unisdu8au15novembre2008.CettedélégationquicomportaitdesreprésentantsduLcpc,duSétraetdel’Adstd,avisitélaFhwa(FederalHighwayAdministration)etsonlaboratoireleTurner-FairbankHighwayResearchCenter,lesDot(DepartmentOfTransportation)desÉtatsdeNewYorketdeCalifornie,leBureaudespontsdelavilledeNewYork,etl’universitédeColumbiaàNewYork(voirannexe15pourlasignificationdessiglesutilisésdanscerapport).

LaurenceDavaineSncf(AnciennementSétra)Tél:0141620356

FernandoDiasSétra/CtoaDgoTél:0146113278

DanielLeFaucheurRetraité(AnciennementSétra)

RobertBonnefoyD i r Me d / S i r M a r s e i l l e / C tAvignonTél:0491284344

DanielMutricySociétéPetitjeanTél:0325713269

AudePetelSétra/CtoaDgoTél:0146113273

JoëlRaoulSétra/CtoaDgoTél:0146113225

LecataloguedespublicationsetlogicielsduSétraestconsultablesurinternetetleréseaui2duministèredel’Écologie,del’Énergie,duDéveloppementdurableetdelaMer.

Vousytrouverez:•lesdernièresparutions,

•lesouvragesdisponibles,avecrésumé,référence,prixdevente…,

•lesmodalitésdecommande.

Retrouverégalemententéléchargement(auformatPDF)lesnumérosprécédentsduBulletinOuvragesd’art.

surinternet:http://www.setra.developpement-durable.gouv.fr

suri2:http://intra.setra.i�

Coordonnées des rédacteurs

Un nouveau rédacteur en chef pour le Bulletin Ouvrages d'art

NicoleCohenaquitté leSétrapouruneretraitebienméritée.Elle laisseàEmilieLuangkhot,chargéed’étudesàlaDivisiondesGrandsOuvragesduCtoa,lesoindecontinueràfairevivreleBulletinOuvragesd’art.

Sivoussouhaitezcollaboreràcetterevuevouspouvezcontacter:ÉmilieLuangkhotpartéléphoneau0146113168ouenvoyervostextesparcourielà:[email protected].

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Ce bulletin est un périodique d’information à l’intention des spécialistes d’ouvrages d’art. Il est destiné à décrire la construction d’ouvrages marquants et à faire connaître des techniques particulières ou innovantes.

Ce bulletin est consultable et téléchargeable :sur internet : http://www.setra.developpement-durable.gouv.frsur i2 (réseau du Ministère) : http://intra.setra.i2

Le Sétra appartient au Réseau Scientifique et Technique du Meeddm

Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements46 avenue Aristide Briand BP 100 - 92225 Bagneux Cedex - France tél : 33 (0)1 46 11 31 31 fax : 33 (0)1 46 11 31 69

Ce document participe à la protection de l’environnement. Il est imprimé avec des encres à base végétale sur du papier écolabélisé PEFC.

CTBA/06-00743PEFC/10-31-945

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Document disponible au bureau de vente du Sétra46 avenue Aristide Briand - BP 100 - 92225 Bagneux Cedex - France

téléphone : 33 (0)1 46 11 31 53 - télécopie : 33 (0)1 46 11 33 55 Référence : 0960

Couverture - crédit photos : Fernando Dias (Sétra) ; vignettes : Fernando Dias (Sétra), Combri 2006, Daniel Mutricy (Société Petitjean)

Conception graphique - mise en page : Eric Rillardon (Sétra)Impression : Caractère - 2, rue Monge - BP 224 - 15002 Aurillac Cedex

L’autorisation du Sétra est indispensable pour la reproduction, même partielle, de ce document© 2009 Sétra - Dépôt légal : 4e trimestre 2009 - ISSN : 1266-166X - ISBN : 978-2-11-095824-2