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SIM Actualités 3/2013

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Magazine de la SIM International (Suisse)

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3/2013 S I M i n t e r n a t i o n a l e

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Impressum

Ce journal trimestriel paraît en allemand, anglais,français et italien.Tarifs de l’abonnement annuel:CHF 10.–; € 6.–ISSN 1962-3895Rédaction : Waltraud et Günter KunzGraphisme/Layout :FRANK.COMMUNICATION. Singen (D)www.frank-com.deProduction :Jordi SA .le spécialiste média. Belpwww.jordibelp.chLa SIM est membre de l’ et de la

SIM International (Suisse) asigné le Code d‘honneur AES.Ce label de qualité engagele signataire à une utilisationresponsable des dons reçus.

La SIM est membre de l’ et de la

SIM Internationale …

Il s’agit d’un événement historique pour la SIM. Le nouveau directeur international, à savoir le Dr. Bogonjoko provient de l’église ECWA au Nigéria. C’est une église qui compte 6 millions de membres et pour la création de laquelle Dieu a utilisé la SIM. En effet, la SIM a été fondée il y a 120 ans dans ce qui est aujourd’hui le Nigéria.

Le Dr Bogunjoko est un cadre confi rmé et riche de deux décennies d’expérience missionnaire. Il s’apprête à affronter sa future tâche en tant que premier dirigeant africain de cette grande organisa-tion missionnaire internationale.

En août 2012, La SIM annonçait que le Dr Joshua Bogunjoko avait été désigné comme nouveau directeur international. Il va commencer son mandat de cinq ans le 1er juin 2013 en reprenant la charge assumée par Malcolm McGregor depuis 2003. La SIM va fêter offi ciellement son investiture le 9 juin 2013.

L’expérience de cadre supérieur de Joshua inclut son rôle de directeur adjoint de la SIM pour l’Afrique occidentale et l’Europe, depuis 2006. Avant cela, il était directeur de l’hôpital de Galmi, au Niger (Afrique occidentale). Il a exercé la fonction de président national du mouvement évangélique des jeunes chrétiens diplômés exerçant leur devoir de service au Nigéria. Pendant ses années à l’université, Joshua se distinguait par son zèle et ses capaci-tés dans ses divers rôles de dirigeant au sein de l’Association Nigérienne des étudiants évangéliques.

Joshua est un médecin de famille avec une formation solide de chirurgien. En outre, il a obtenu des titres universitaires en pharmacie, en médecine générale ainsi qu’en Leadership et Management. Joshua est secondé par son épouse, Joanna, qui est également médecin. Ils ont une fi lle, Jochebed, et un fi ls, Joel.

Le couple de médecins Joshua et Joanna ont com-mencé leur carrière missionnaire au sein de la Société Missionnaire Évangélique dont ils étaient membres. Cette organisation est la branche mis-sionnaire de l’Église ECWA, qui, à l’heure actuelle, soutient plus de 2400 Nigériens au-delà de leur pro-pre culture. Consacrés par l’Église Nationale ECWA en 1993 et leur propre Église de Lagos en 1995, ils ont exercé leurs fonctions dans trois hôpitaux

d’Afrique occidentale et sont devenus membres de la SIM en 2001.

Voici ce qu’en dit Malcolm McGregor : « Ayant col-laboré étroitement avec Joshua pendant plus de 6 ans, je suis ravi par sa nomination et crois que Dieu a clairement conduit et guidé le Comité de recrute-ment et le Conseil d’administration tout au long du processus de sélection. Joshua est un talentueux dirigeant et ma prière est que Dieu lui accorde une onction puissante pour diriger cette fantastique organisation dans les prochaines étapes de son pèlerinage et pour Sa gloire ».

Le Conseil International des Dirigeants de la SIM vous invite cordialement à prier pour cet important coup d’envoi pour le Dr Bogunjoko, le 9 juin 2013. n

La SIM est une organisation internationale qui compte plus de 1600 missionnaires actifs, en service dans plus de 60 pays. La SIM est une mission générale qui se distin-gue par sa concentration sur les activités des églises dans de nombreux ministères. Dès sa fondation la SIM a été une mission internationale recrutant ses membres dans plus de 70 nations. Par le travail de la SIM, des mouvements et de nouvelles œuvres missionnaires sont nés dans les pays où ses missionnaires sont à l‘œuvre.

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3… un nouveau chapitre s’ouvre

1993 : Célébration d’envoi de l’ECWA au cours de laquelle Joshua et Joanna Bogunjoko ont été envoyés au Niger

2001 : Cérémonie de clôture à l’Institut Biblique Briercrest, à Saskatchewan (Canada). Le Dr. Bogun-joko y reçoit son diplôme en Leadership

Remises des diplômes de médicine1995 : Fête d’envoi chez eux, dans leur propre église : ECWA-Church Lagos Island

1991 : Dr Bogunjoko en tant que stagiaire parmi les médecins de l’hôpital évangélique de Jos

2006 : Consécration du Dr Joshua Bogunjoko comme vice Directeur international2004 : Le Dr. Bogunjoko comme Directeur de l’hôpital de Galmi dans son bureau

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4 La mission …

n  Par Liz McGregor

La première fois que je me suis rendue au Nigéria, j’y ai fait ce que j’avais toujours fait chez moi, en Écosse, à savoir enseigner le piano et le chant aux enfants. De nombreuses années plus tard, quand je suis allée en Éthiopie avec la SIM, j’y ai enseigné la musique à l’académie Bingham et me suis jointe à une chorale pour chanter. La musique a toujours fait partie de ma vie ; ainsi m’adonner à ces activi-tés me vient spontanément. Le reste du temps, je l’ai passé à rechercher les moyens d’atteindre des gens dans le besoin, de porter l’Evangile à d’autres et de former des croyants à devenir des disciples.

Je suis reconnaissante pour ces belles années passées dans le ministère. Cependant, alors que je regarde en arrière, je sais que j’ai omis une chose très importante. En quelque sorte, je n’ai jamais fait de lien entre mon identité d’artiste et mon identité de chrétienne et missionnaire ! La musique était mon activité séculaire alors qu’être missionnaire et exercer un ministère était mon activité spirituelle. À cause de cette dichoto-mie malsaine, je n’ai ni saisi ni partagé avec d’autres le lien surprenant entre la beauté dans les arts créa-tifs et la gloire de Dieu qui exprime l’amour – en une myriade de moyens créatifs – envers un monde qui en a désespérément besoin.

Aujourd’hui, et avec reconnaissance, j’ai une perception et une compréhension plus profonde de l’importance des arts et de la mission. Main-tenant je recherche des occasions pour encoura-ger les missionnaires de la SIM qui travaillent sur le front à amalgamer leurs talents créatifs avec leur appel missionnaire.

La musique dans la langue du cœurUne missionnaire australienne a eu l’occasion de collaborer avec un groupe musical turc. À sa grande surprise, les quelque 30 membres musulmans de ce groupe l’ont accueillie et ont partagé leur vie avec elle. Elle a exprimé du respect pour leur culture en apprenant leur musique traditionnelle. Ils se sont alors ouverts et des occasions étonnantes de faire connaître Jésus-Christ se sont présentées.

Maria s’est formée pour devenir une ethnomu-sicologue. Elle sert Dieu aux Philippines où elle continue à construire des relations avec d’autres personnes en étudiant leur musique traditionnelle. En parallèle, elle travaille avec des chrétiens d’une tribu minoritaire pour les aider à dévelop-per de la musique chrétienne dans leur propre langue. Elle fait partie d’un groupe engagé appelé

« Communauté d’expression des arts ethniques phi-lippins » (www.pecop.org). Jusqu’à présent, elle a collaboré avec ce groupe pour documenter la musique traditionnelle d’une tribu isolée, transcrivant de nouveaux chants chré-tiens dans une langue minoritaire pour faire naître un recueil de chants chrétiens.

Maria fait partie d’un groupe mondial de mission-naires artistes qui utilisent les arts pour porter un témoignage à la gloire de Dieu qui est l’Artiste par excellence. Où qu’elle aille, elle pose une question à ses compagnons artistes : « Comment peux-tu utiliser les arts pour apporter le témoignage de Dieu, où que tu te trouves ? ». J’aurais aimé que quelqu’un m’ait posé cette question il y a de nombreuses années.

Manifester la gloire de DieuEn Angleterre, une église qui soutient le travail de la SIM collabore avec une autre église pour organiser une journée de promotion des talents artistiques au sein du groupe social. Leurs membres se ren-contrent le matin pour peindre, partager le repas de midi ensemble avant de reprendre la peinture pendant quelques heures. Avec des capacités très différentes et en utilisant des techniques très

Un défi a été lancé au département des arts d’une école supérieure, en Thailande, pour visiter des enfants perturbés dans un établissement de soins afin de les inciter à exprimer leur histoire par les arts

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5… et les arts

Missionnaire d’origine suisseMarianne Sommer est une missionnaire de la SIM originaire de Suisse. Elle travaille avec son mari Joël dans la métropole d’Abidjan, en Côte d’Ivoire (Afrique occidentale). En 2011, ils ont expérimenté la guerre civile à fleur de peau. À l’heure actuelle, Marianne utilise ses talents artistiques pour aider des personnes traumatisées à surmonter leur passé, à améliorer leurs capacités ainsi que pour maintenir le contact avec des artistes de sa patrie. Dans son engagement au sein des orphelinats, des écoles et des églises, elle ouvre le chemin des arts visuels à de nombreux cœurs et devient ainsi un instrument très original pour transmettre sa foi en Jésus.

www.sommernews.ch

variées, ils s’aident mutuellement. Lors des derni-ères fêtes de Pâques, ils ont organisé une exposi-tion artistique en transformant leur lieu de culte en galerie d’arts. Des liens se sont tissés, des artistes ont été accueillis dans le partage de la foi et la gloire de Dieu a été manifestée.

Le département artistique d’une école secondaire thaïlandaise enseigne à ses étudiants comment utiliser leurs talents créatifs pour exercer un ministère. L’une de leurs manières de procéder est d’organiser, chaque année, un voyage artistique. Tout a commencé quand un parent a lancé un défi au professeur d’arts, une missionnaire de la SIM, à savoir d’organiser une visite avec ses élèves dans un établissement de soins pour enfants perturbés, afin de les encourager à exprimer leur histoire par les arts. L’enseignante a relevé le défi, invité un thérapeute par les arts à venir à l’école pour parler aux étudiants, avant le voyage.

Il fallait des fonds afin de payer le voyage et les étudiants se sont donnés pour produire des œuvres d’art en vue d’une vente aux enchères. Cette vente a permis de recueillir assez d’argent pour organiser le week-end et permettre d’acheter du matériel pour les enfants. Les étudiants ont même pu faire un cadeau au pasteur responsable de l’établissement. Les enfants de cet établissement provenaient de l’ethnie Palang, un petit groupe tribal qui avait dû fuir en Thaïlande pour échapper au génoci-de perpétré dans la nation voisine. La souffrance dont ils avaient été témoins et la destruction de leurs propres familles les avaient traumatisés. Les

étudiants en arts savaient que l’appel à s’ouvrir par les arts demande de la sagesse et de la sensibilité. Ils ont découvert que le simple fait d’offrir aux enfants une occasion de s’exprimer par les arts leur procurait une grande joie.

Les étudiants ont préparé des cours pour enseigner les techniques de peinture, mais ils ont laissé la liberté aux enfants de s’exprimer comme ils le voulaient.

Le jeu en a valu la chandelle ; tout le travail de préparation et les prières ont porté du fruit. Les leçons d’art et de musique, les présentations théâtrales et les moments d’adoration ont été vécus avec intensité. C’est maintenant devenu une sortie annuelle pour les étudiants en arts. La vie de certains enfants a été transformée au moment où ils ont découvert quelque chose d’harmonieux au milieu de la laideur et de la souffrance. Il leur a été présenté un Dieu qui se tient à leur côté, même dans leurs traumatismes.

Et les étudiants, qui sont maintenant à l’université, disent avoir choisi un plan de carrière qui leur permet-te de continuer à exploiter leurs talents artistiques pour atteindre des gens de la part de Christ. n

Des étudiants utilisent les arts pour atteindre des enfants perturbés Les étudiants découvrent que le fait de donner aux enfants une occasion de s’exprimer par les arts leur procure une grande joie

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n  Par John Stuart

Relations

S’il y a une chose qu’Henry a apprise au cours des années, c’est à établir des relations

Presque trois Décennies De fonDation D’égLises en BoLivie

Quand Henry est arrivé dans cet avant-poste mis-sionnaire en zone rurale, il n’y avait ni téléphone ni distribution de courrier. Le seul lien qui le mettait en contact avec le quartier général de la SIM, à Cochabamba, était un bref appel radio deux fois par semaine pour dire que tout allait bien. L’inflation atteignait les 8000% et le coût de la vie augmentait d’heure en heure.

Aujourd’hui, cependant, 27 ans après qu’Henry est arrivé en Bolivie en provenance de sa terre natale de Malaisie, tant de choses ont changé. Une chose est demeurée : son désir de voir l’Evangile transformer des vies en Amérique Latine.

De retour en Malaisie pour son congé, Henry passe en revue ses courriels. Il en trouve un envoyé d’une église bolivienne : « Tout a changé depuis que tu as quitté la Bolivie … Quand tu es présent, je sens que je peux t’interpeller et que je suis libre de converser avec toi. Même à l’église l’atmosphère est différente ». Pour Henry, ces quelques lignes d’encouragement résument des décennies d’efforts et de dur travail pour fonder de nouvelles églises.

« Peu à peu, les gens commencent à connaître Dieu. Ils invitent leurs amis. L’église grandit. »

Par bien des aspects, Henry personnifie le meilleur de ce que des asiatiques peuvent présentement offrir à la mission : une courtoisie affectueuse, ainsi que la capacité de s’adapter, de s’approprier une autre culture et même de ressembler aux autoch-tones. Il a un amour à toute épreuve pour la Bolivie et le peuple Quechua. « Je comprends bien qu’ils ne me considèrent pas comme un missionnaire étran-ger, mais comme l’un des leurs », commente Henry avec conviction.

Grâce à sa joie de fonder des nouvelles églises en Bolivie et de voir la maturité de l’Église boli-vienne missionnaire, le visage d’Henry s’illumine

quand il parle de son travail. Cet homme est un livre d’histoire ambulant en ce qui concerne les mouve-ments de fondations d’églises. Dans les années 80 et 90, les choses se mettaient en place, se souvient-il. Fonder une église consistait à organiser un culte et inviter les gens à y collaborer, dès le début. Toute-fois, les choses sont bien différentes, aujourd’hui. La Bolivie est en pleine mutation politique et sociale, ce qui laisse les gens dubitatifs.

Henry a donc modifié sa manière de faire ; chaque semaine il invite un groupe de gens chez lui pour chercher des réponses aux questions

En 27 ans de ministère, Henry (à gauche) a vu beau-coup de changements. Une chose est demeurée constante – son désir de voir l’Evangile transformer des vies en Amérique Latine

importantes de la vie. Certains ont grandi dans l’église, mais d’autres ignorent tout du christia-nisme. L’ambition d’Henry est de créer une atmo-sphère créative et stimulante qui les encourage à inviter leurs amis. Son objectif est relativement simple. « Les gens doivent savoir que les chrétiens vivent dans le monde de la réalité et qu’ils sont capables de débattre des vrais problèmes tels que ceux de la famille ou de la politique », renchérit-il. « Ils doivent voir qu’il y a une solution et que cette solution s’appelle Dieu. »

Par bien des aspects, Henry personnifie le meilleur de ce que des asiatiques peuvent présentement offrir à la mission : une courtoisie affectueuse ainsi que la capacité de s’adapter, de s’approprier une autre culture et même de ressembler aux autochtones

Peu à peu les gens viennent pour découvrir qui est Dieu. Ils invitent leurs amis. L’église grandit.S’il y a une chose qu’Henry a apprise au cours de ces années, c’est à construire des relations. « J’ai le profond désir que les gens puissent connaître le Sei-gneur », dit-il. « Mais si nous n’avons pas un cœur pour eux, nous pouvons bien prêcher la vérité, mais aucune relation ne se construit ; c’est le statu quo ».

Henry, ainsi que d’autres missionnaires sont sérieux, en ce qui concerne la formation de l’église bolivienne missionnaire. Dès le début de la fondation de chaque église, Henry met l’accent sur le rôle de tout un chacun dans la mission mon-diale que Dieu nous confie. Et bien qu’il faille la contribution de plusieurs églises boliviennes pour envoyer et soutenir un missionnaire, cela se fait. Ainsi y a-t-il toujours plus de Boliviens envoyés en mission à l’étranger. Il y a peu de temps, deux amis boliviens d’Henry se sont rendus dans son pays d’origine comme missionnaires transculturels.

Ce qui a attiré Henry en Bolivie l’y maintient. Il lui semble que ces 27 années de service missionnaire sont passées comme un clin d’œil et il espère pouvoir continuer à y travailler de nombreuses années. « Les églises boliviennes ne savaient rien de la mission, avant », dit-il. « Maintenant elles ont appris et disent : « Que peut-on faire ? » Elles peuvent faire beaucoup ; elles peuvent prier, elles peuvent donner et elles peuvent aller. » n

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n  Par Jonathan Oliver

Motivation

L’église éthiopienne Kale Heywet (EKHC) a été fondée il y a plus de 80 ans à Wolayta, en Éthiopie. La façon dont le Saint-Esprit a conduit la croissance de l’église après l’évacuation de la SIM est une histoire remarquable et bien documentée. Depuis cette période, les évangélistes de Wolayta se sont fait remarquer par leurs actions d’évangélisation courageuses et franches. Chaque génération peut raconter des épisodes surprenants. Pendant le temps de l’occupation de l’Éthiopie par l’Italie, il y avait les « coureurs de minuit », à savoir des évan-gélistes qui voyageaient de nuit pour aller prêcher au loin sans se faire prendre. Pendant la période communiste, les chrétiens Wolayta ont exploré des régions inconnues, au sud, pour y rencontrer des groupes ethniques hostiles. Par conséquent, l’église EKHC a grandi et compte actuellement plus de sept millions de membres.

Depuis 2006, une nouvelle génération de mission-naires envoyés par les églises EKHC franchit les fron-tières internationales. Parmi eux se trouve Abera de Wolayta. Sa formation et son expérience dans le ministère ont suivi le modèle de l’église de ses pères. Il a commencé par servir Dieu à Gesuba, dans une petite église de Wolayta. Plus tard, il a continué son ministère dans la vallée de l’Omo, dans un coin perdu, au sud, parmi les Hamar Bako, une ethnie très différente de la sienne. Il y a été soutenu et formé par un autre évangéliste de renom et de longue date, Ato Mahae Choramo.

Après une période de formation théologique, Abera et son épouse Desta, accompagnés de leur premier enfant, William, sont partis pour servir Dieu au Pakistan. Plus tard, un second fils, Pervez, y est

né. Ils avaient trois objectifs missionnaires : fonder des églises, former d’autres personnes dans le but de fonder des églises et mobiliser l’église pour la mission dans son voisinage. C’était l’heure que Dieu avait fixée pour étendre l’église Marwari, et Abera en a été un artisan en catalysant la création de 33 églises de maison en trois ans.

une passion pour la missionQuand on lui a demandé quelle était la clé de son succès, Abera a répondu : « Je suis venu sans rien dans mes mains sinon mon amour pour le ministère missionnaire ». Cela implique une dépen-dance totale à l’égard de Dieu pour le ministère. Pour Abera, le fait d’être éthiopien a facilité l’apprentissage de la langue et son acceptation au sein de la culture pakistanaise.

Voici le commentaire d’un pasteur nommé Elias, pro-venant de l’une des églises qui a envoyé Abera : « Son église EKHC l’a bien préparé puisqu’elle s’est concen-trée sur l’ordre suprême de Jésus (Matthieu 28:19-20) depuis plusieurs années ». Et voici quatre points sail-lants du mouvement missionnaire actuel en Éthiopie : l’obéissance biblique à l’appel de l’évangélisation ; la prière quotidienne (de nombreuses églises organisent une réunion de prière tous les jours pour leurs mis-sionnaires) ; l’exemple renouvelé des missionnaires et évangélistes qui sont déjà partis ainsi qu’une étroite et continuelle dépendance envers Dieu.

Abera n’est de loin pas le seul missionnaire envoyé par l’EKHC. Dans la seule église d’Elias il y a d’autres groupes de prière pour six missionnaires. Il y a un mot qui revient fréquemment sur les lèvres des gens avec qui j’ai parlé de l’EKHC et de la mission : « esprit de

Quand on lui a demandé quelle était la clé de son succès, Abera a répondu : « Je suis venu sans rien dans mes mains sinon mon amour pour le ministère missionnaire »

sacrifice ». Les gens donnent généreusement de leur argent et de leur temps pour prier. Le salaire mensuel qu’Abera reçoit provient des églises qui l’ont envoyé, ce qui est une pratique à imiter, insiste-t-il.

Les églises EKHC et le nombre des missionnaires continuent à croître, déterminés à atteindre d’autres groupes de gens qui puissent, à leur tour, en envoyer d’autres. Quand j’ai demandé à Abera quel était le prochain pas de la mission de l’EKHC, il a répondu : « Notre projet est de nous rendre partout où la compa-gnie d’aviation Ethiopian Airlines vole ». n

Le Seigneur a utilisé Abera comme un catalyseur pour aider l’église Marwari à s’étendre

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Les chrétiens indigènes doivent être en mesure d’assumer leurs responsabilités sociales dans le con-texte où ils vivent. Il y a 12 ans, Dieu nous a appelés à cette tâche au Pérou au moyen de ce verset du livre d’Esaïe : « Voici le jeûne auquel je prends plaisir: Détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, Et que l›on rompe toute espèce de joug » (Jes. 58,6)

Nous avons découvert que la société péruvienne est calquée sur un modèle fortement hiérarchique. Dans la plupart des cas le dirigeant typique se donne des airs de seigneur, trouve très difficile de déléguer son travail et ne tolère l’ingérence d’aucun autre dirigeant. Au dire des péruviens eux-mêmes, la motivation des dirigeants est fortement empreinte d’égoïsme. Ils servent leur propre cause plutôt que celle du peuple. C’est ce qui ressort d’une recherche récente conduite par Timothy A. McIntosh sur la manière de diriger au Pérou. Il est peut-être surprenant que le même comportement se retrouve non seulement parmi les chrétiens de nom, mais aussi parmi ceux qui sont consacrés.

Prudencia illustre parfaitement l’influence des mères dans la société péruvienne. Elle habite dans le quar-tier pauvre de Huaycan où elle élève seule ses six enfants. Son mari a abandonné la famille il y a 8 ans, en émigrant dans les montagnes. Depuis lors, Pru-dencia se soucie continuellement de sa survie et de celle de ses enfants. Le père ne s’occupe quasiment pas de ses enfants et n’assume pas sa responsabilité.

Angel à la cuisine

Prudencia se plaint de ne pas avoir d’argent. Étant donné que sa fille Mirjam et son fils Angel sont handi-capés, elle ne peut pas aller travailler. Alors que Mirjam est docile, Angel lui donne du fil à retordre. Prudencia le reprend à cause de sa rébellion. Pour elle, Angel est un gros poids. Aujourd’hui, au grand dam de sa mère, il a renversé un sac de légumes sur le sol de la cuisine.

Il s’est assis au milieu des haricots avec un souri coquin ; il sélectionne les haricots selon leur couleur. Sa maman, le voyant occupé, est un peu apaisée.

Quand Mirjam était plus jeune, Prudencia la laissait fréquemment seule à la maison pour aller vendre des sucreries dans les rues. Un jeune homme a alors profité de la situation pour violer la jeune fille sans défense, laquelle s’est retrouvée enceinte. Elle a donné le jour à un fils, placé dans une institution prenant en charge des victimes mineures. Elle y a vécu deux ans. Doris Storz, qui dirige une famille d’accueil, a accepté le petit Samuel. A l’heure actuelle, Mirjam est retournée chez sa maman pour y vivre, mais elle va souvent rendre visite au petit Samuel dans la famille d’accueil où, d’ailleurs, elle et son frère Angel reçoivent un soutien scolaire de Doris Storz. Prudencia est heureuse de cette aide gratuite offerte à ses enfants.

Une des autres filles de Prudencia qui habite dans les parages et qui a de jeunes enfants elle-même, prépare de temps à autre un repas pour Mirjam et Angel. Prudencia en profite pour aller vendre ses sucreries. Son fils aîné lui a construit une maisonnette en dur. Prudencia est fière de son fils laborieux. Nous sommes émerveillés de la solidarité dont bénéficie Prudencia.

Mirjam se trouve à droite sur la photo

Les besoins matériels de Prudencia ne nous laissent pas indifférents. Sa situation nous tient à cœur. Au cours de ces dernières années nous avons eu diverses occasions d’apprendre à comprendre les mécanismes de la pauvreté. Chaque victime devient, à son tour un bourreau. La pitié n’est pas une aide pour Prudencia.

La forme d’éducation traditionnelle favorise un comportement possessif de la mère à l’égard de ses fils. Les fillettes sont excessivement contrôlées et sont chargées des tâches domestiques alors que les garçons sont gâtés. Il s’ensuit une forte dépen-dance émotionnelle. L’écrivain mexicain Octavio Paz avait déjà signalé que, dans toute l’Amérique Latine, il existe entre mères et fils un rapport de dépendance malsain.

Les pédagogues sont convaincus que la liberté individuelle et l’ordre social conduisent à la maturité émotionnelle et à un comportement démocratique. Pour y parvenir, il est impératif de changer le modèle éducatif. Pendant notre prochain mandat au Pérou, nous comptons bien nous focaliser sur la dépen-dance émotionnelle des garçons et aider les jeunes parents à construire leur mode éducatif selon les principes bibliques. n

Missionnaires de la région

en Bref – La famille Wieland

Susana et Martin Wieland ont quatre enfants : Natanael (9), Mateo (6), Catarina (5) et Timeo (3). Pendant neuf ans ils ont dirigé divers projets sociaux et diaconaux, à Lima, au Pérou. Depuis 2010, Martin effectue des recherches sur les violences familiales dans le quartier pauvre de Huaycan ; Susana travaille au projet patchwork d’Elisabeth Walder. Leurs enfants fréquentent à Lima l’école suisse à l’étranger Pestalozzi.

n  Par Martin Wieland