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SIM Actualités 4/2011

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Magazine de la SIM Internationale Suisse

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Mission – une tâche aux conséquences multiples

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2 Éditorial « SIM actualités » 4/2011 www.sim.ch / www.sim.ca

Aller ou devenir ?

Quel texte des Écritures s’impose-t-il à votre pensée quand vous songez à la mission que Dieu nous a commandé d’accomplir ? Je suis bien sûr que, pour la plupart d’entre vous, la réponse sera l’ordre de Jésus rapporté par Matthieu 28:18-20.

Je ne sais pas comment vous considérez la chose, mais, en ce qui me concerne, j’aime finir ce que j’ai commencé  ! Qu’est-ce qui doit encore être fait  ? Quel est le meilleur moyen d’y parvenir ? Comment faut-il que je me prépare pour y arriver ? Qui faut-il inclure dans l’équipe ? Après cela, il faut s’y mettre ! L’ordre de Jésus correspond à cette idée. Il semble qu’il parle de comment faire les choses. Allez, faites des disciples, incluez toutes les nations, baptisez et enseignez-les ! Sans équivoque, c’est un appel à l’action.

Cependant il est important de se souvenir qu’il y a d’autres textes bibliques qui expriment l’ordre de Jésus. Voyez, par exemple, Marc 16:15-17, Luc 24:44-49, Jean 20:21 et Actes 1:4-8. Le même accent y est mis en Matthieu sur la tâche et l’action. Toutefois, Jean 20:21 apporte un éclairage supplémentaire : « Jésus dit : ‘Que la paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie’ ». La question qui saute alors aux yeux est celle-ci : si Jésus envoie ses disciples comme le Père l’a envoyé, alors comment le Père a-t-Il envoyé Jésus ? Quel impact le « comment » doit-il avoir sur la mission que nous sommes appelés à accomplir ?

À bien y penser il devient clair que le Père a envoyé Jésus en chair et en os (Mat 1:23), dans l’humilité (Phil 2:6-8), comme un serviteur (Phil 2:7), pour mourir (Phil 2:8), pour souffrir une mort et une agonie cruelle (Phil 2:8), pour guérir et restaurer des vies brisées par le péché, (Mat 4:23), pour annoncer la Bonne Nouvelle (Mat 4:23).

Alors, qu’est-ce que Jésus voulait nous enseigner au travers de l’ordre rapporté par l’Évangile de Jean ? C’est que l’attitude que nous affichons dans l’action d’évangéliser, de baptiser et d’enseigner toutes les nations fait partie du témoignage. Alors que nous nous mettons en marche, il attend de notre part une incarnation, de l’humilité et l’attitude d’un serviteur. Il veut que nous soyons prêts à faire mourir notre ego, à souffrir, à nous engager dans les brisements de ce monde et à proclamer la Bonne Nouvelle : à savoir Jésus lui-même et tout ce qu’Il a fait pour nous.

Dans le système scolaire occidental, les élèves sont formés à faire leur travail, quel qu’il soit. L’objectif y est plus important que les moyens pour l’atteindre. Dans d’autres cultures, comme celle de Jésus, la manière d’accomplir une tâche est lourde de sens.

Alors, l’ordre de Jésus relayé par l’Évangile de Jean est-il opposé aux autres textes ? S’agit-il de l’action ou de l’attitude ? S’agit-il de faire ou de devenir ? Il s’agit, bien sûr, des deux ; l’un et l’autre œuvrent ensemble à accomplir la mission de Dieu dans nos vies et dans tout ce que Dieu nous demande de faire pour Lui.

Une des valeurs fondamentales de la SIM est d’être une « Communauté à l’image du Christ » et une « Communauté qui apprend et qui grandit ». Cela nous met au défi de vivre l’attitude de Jésus alors que nous accomplissons les œuvres et propageons le message qu’Il nous a appelé à transmettre.

Par Malcolm McGregor, Directeur international

Contacts

SIM Suisse1, rue WeissensteinC.P. 4051CH-2500 Bienne 4Postfinance: SIM, 10-2323-9IBAN CH49 0900 0000 1000 2323 9BIC POFICHBEXXX Tél / Fax ++41(0)32 345 14 44/[email protected]

SIM Canada au Québec17 rue Alfred-Laliberté Notre-Dame-de-l´Ile-Perrot, QC, J7V 7P2Tél / Fax: 514 425 [email protected]

SIM FranceQuartier des MiansFR-84860 CaderousseCCP : SIM nº DIJ 201347UIBAN: FR22 2004 1010 0402 0134 7U02 508Tél/ Fax ++33(0)4 90 51 00 [email protected]

SIM BelgiqueAvenue de la Belle Voie 15BE-1300 Wavre compte bancaire 979-2238252-79Tél. ++32(0)10 22 50 [email protected]

SIM ItalieVia Rana,386IT-15122 CASCINAGROSSA (AL)CCP : SIM Società Internazionale Missionaria Onlusn° 66281957IBAN : IT18 R07601 10400 000066281957Tél. ++39 0131 61 09 [email protected]

Impressum

Ce journal trimestriel paraît en allemand, anglais, français et italien. Tarifs de l’abonnement annuel: CHF 10.–; € 6.–ISSN 1962-3895Rédaction : Waltraud et Günter Kunz Graphisme/Layout : FRANK.COMMUNICATION. Singen (D)www.frank-com.deProduction :Jordi SA .le spécialiste média. Belpwww.jordibelp.ch La SIM est membre de l’ et de la

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d’être considéré comme chrétien par sa propre famille. Bien qu’il ait passé beaucoup de temps à lire les Écritures, sa compréhension de quelques points doctrinaux demeurait confuse à cause d’un prédicateur radio peu orthodoxe et de fréquentes visites par une secte. Mon collègue hollandais habite loin de Iikar, il a donc fait l’effort de le mettre en contact avec des chrétiens de son voisinage, avec un succès mitigé.

Simon et moi-même avons quitté l’appartement de Iikar en nous réjouissant de ce que Dieu utilise des émissions radio pour transformer des vies – même si cet auditeur particulier avait eu besoin de 29 ans pour capituler devant «  l’attraction irrésistible de l’Évangile ».

Si vous souhaitez recevoir des tracts d’information pour les partager avec des connaissances somaliennes, veuillez écrire à : [email protected]

Pour que Iikar trouve une bonne communion fraternelle avec des chrétiens locaux et que ces relations l’encouragent et le fortifient.

Pour la protection et l’encouragement d’autres Somaliens qui écoutent les émissions radio de VNL.

L’attraction irrésistible de l’Évangile

de l’Océan indien agitaient les cocotiers. Iikar nous a servi à chacun une assiette remplie de spaghettis fumants, le régime de base des Somaliens citadins, qu’il avait fait venir d’un restaurant à l’emporter. Ensuite, il s’est assis et a commencé à raconter son changement d’attitude au cours des années. Après une pause et un sourire, Iikar a ajouté  : «  En 2003, j’ai pensé que vos programmes m’hypnotisaient ou que je devenais fou… j’éprouvais une attraction irrésistible pour le message de la Bible ».

Je me rappelais très bien les conflits spirituels qui caractérisaient ses lettres de 2003. Dans l’une il professait la foi en Jésus et dans la suivante il retournait en arrière dans l’islam.

Vers la fin de l’année, la tempête spirituelle de Iikar s’était finalement calmée. Il avait rompu définitivement avec son engagement religieux passé et avait reçu Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Ses lettres contenaient alors de brefs poèmes composés dans son dialecte oriental.

A la fin du repas, Iikar a reconnu qu’il redoutait

Au début des années 70, Siyaad Barre, le dictateur marxiste de la Somalie, menaçait de prison ferme quiconque aurait été pris à écouter des programmes radio en provenance de pays occidentaux capitalistes.

Cependant, un jeune homme somalien écoutait Voice of New Life (VNL = La voix de la nouvelle vie), un programme radiophonique pour les Somaliens, sur les ondes courtes. « Les gens de ma famille étaient très libéraux », raconte Iikar. Ils ne s’opposaient pas à ce que j’écoute VNL, quoique ma grand-mère me demandât fréquemment  : « Pourquoi écoutes-tu de telles balivernes ? ». Même après que le régime eut jeté par-dessus bord son «  Socialisme scientifique  », en 1978, Iikar écoutait mais craignait d’écrire au bureau de VNL. « J’écoutais juste par curiosité » dit-il. « Dans les faits j’étais devenu un jeune homme musulman wahabi pratiquant ». En 1993, Iikar s’est enfui pour échapper à la guerre civile après la destruction de son environnement paisible par des factions armées représentant des clans de nomades guerriers. Il est parti aux Pays Bas où des milliers de Somaliens vivaient et vivent encore aujourd’hui.

En 1996, vingt-deux ans après avoir écouté les programmes chrétiens de VNL pour la première fois, Iikar a écrit à VNL. Le courrier s’est rapidement intensifié et Iikar a suivi plusieurs cours bibliques de base, par correspondance  ; cours offerts par VNL à ses auditeurs. Il a aussi passé pas mal de temps à lire la Bible et des livres sur le christianisme.

Il y a une année, Simon, un collègue hollandais engagé à plein temps dans l’évangélisation des Somaliens, a pu contacter Iikar chez lui, dans la banlieue d’une grande ville hollandaise. Nous avons eu l’occasion de lui rendre visite.

Alors que l’accueil de Iikar était chaleureux, la température de l’appartement était plutôt fraiche ! Iikar a un handicap physique qui l’empêche de travailler et il doit gérer ses modestes ressources en économisant sur le chauffage. À l’écoute de son histoire, j’ai cogité un peu sur le contraste entre sa condition présente et sa vie passée dans une grande ville somalienne où les vents chauds

Par Ben I. Aram

DONNER

En 1974 un travailleur visionnaire de la SIM a lancé une émission radio sur les ondes courtes, Voice of New Life, pour l’évangélisation et l’édification des Somaliens dans leur pays et dans la diaspora.

La radio et l’internet, accessibles dans de nombreux logements et bureaux somaliens, demeurent des canaux de prédilection pour répandre l’Évangile

PRIER

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Voyage dans la guerre …Par Marianne Sommer, Abidjan

Les notes qui suivent ne sont qu’un bref extrait d’une période très intense et ne montrent que quelques clichés du film de notre quotidien dans un pays en proie à la guerre. Après les élections, la Côte d’Ivoire a deux présidents. Au cours des semaines et des mois à venir il faudra bien faire le choix de qui détiendra le pouvoir. Le bras de fer commence.

Jusqu’à présent nous avons pu nous déplacer plus ou moins librement dans la ville, mais, à cause de la guerre, notre marge de mouvement se ré-trécit de plus en plus jusqu’au moment où nous n’oserons plus nous aventurer hors de la maison. La route de l’aéroport nous sera alors bloquée.

Mardi 22 mars

Je me rends à l’école et y dispense trois heures de travaux manuels. Les enfants élaborent des ébauches graphiques. Il fait rudement chaud dans le réfectoire où j’enseigne. Les enfants dont la pensée est dé-tournée de leur crise quotidienne chargée de ten-sion semblent cependant fatigués. Je mélange des couleurs et mon oreille perçoit continuellement des coups de feu au loin.

L’atmosphère durant la pause du repas de midi est pesante.

Mercredi 23 mars

La direction de l’école m’informe que, pour des rai-sons de sécurité, l’établissement sera fermé pour une semaine.

Joël enseigne la théologie. Je suis heureuse quand il rentre à la maison. Il n’a été arrêté par aucun des nombreux barrages routiers. Sa classe s’est ratatinée. À cause de l’insécurité, plusieurs de ses étudiants ne peuvent plus quitter leur quartier d’habitation. Pendant ces derniers jours, les habitants de la ville

ne s’occupent que des actes atroces de violence qui se produisent encore et encore. Par exemple sept femmes d’un groupe désarmé de manife-stants ont été froidement fusillées en pleine rue.

Vendredi 25 mars

Nous nous rendons au bureau de la SIM pour prier. Comment faut-il prier face à cette crise qui devient toujours plus menaçante ?

Chez la marchande de verdure, Fatou, j’achète un beau bouquet de persil, de la salade, un petit chou, sans me rendre compte qu’il s’agit des der-niers légumes que je pourrai obtenir dans la ville à cause de l’intensification des combats.

Dans un autre magasin je me procure encore quel-ques aliments pour compléter mes réserves à la maison. On rencontre partout des soldats lourde-ment armés.

Dimanche 27 mars

Dans les jours passés, les dernières nouvelles ont fait état d’un nombre croissant de fuyards qui ont quitté le pays; ils seraient déjà plus d’un million.

Mercredi 31 mars

L’alimentation en courant électrique et en eau est de plus en plus défaillante. S’agit-il d’une stratégie de guerre  ? On est en pleine saison chaude et personne ne peut plus prendre de douche  ! J’avais prévu de rencontrer deux institutrices, ce matin, mais quitter le quartier est trop dangereux.

Les informations que nous lisons sur internet, auquel nous sommes connectés en continu (pour autant qu’il y ait du courant électrique), disent que les troupes de Ouattara ont fait leur entrée dans la ville. Cela signe-t-il la fin des hostilités ou

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Quand ça devient

dangereux

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leur commencement ? Une guerre pour la ville ? Qui est le plus fort ? Qui gagnera ? À qui appartient le pouvoir ?

Le couvre-feu est prévu depuis demain à midi jusqu’à 6 heures le lendemain matin.Pendant la nuit, le grondement des canons résonne ainsi que le crépitement de plusieurs fusillades.

Vendredi 1 avrilAujourd’hui, il n’est pas question de se demander si l’on peut quitter la maison ou non ! Tendus, on écoute les bruits de la guerre qui semblent inonder la ville. Notre maison se trouve sur une colline et de notre petit balcon, une partie de la ville s’étend sous nos yeux. Ça et là des colonnes de fumée noire s’élèvent et nous indiquent où les combats font rage.

La guerre bat son plein  ! Une guerre féroce à l’intérieur d’une grande ville où des frères prennent les armes pour se battre les uns contre les autres.

Samedi 2 avril

Ce matin il y a de nouveau un peu de pression dans les conduites d’eau. Je dois en profiter pour finalement faire ma lessive. Maintenant je me tiens dans le jardin où règne une chaleur estivale et suspends des sous-vêtements plus blancs que blancs. Le tonnerre des coups de canon tirés dans les alentours de la ville m’ébranle. Je suis consciente que la situation est tragique. À quelques kilomètres de distance, des gens meurent dans les rues de cette ville que nous aimons  ! Je pourrais pleurer, mais suis trop tendue pour le faire.

Lundi 4 avril

L’eau manque de nouveau.

De nombreux voisins se hasardent au dépôt de pain le plus proche et rentrent bredouilles. Pas de pain à l’horizon ! Le magasin du quartier a aussi fermé ses portes. À travers ses vitrines, on peut voir que les rayonnages sont presque vides.

Comme j’ai encore quelques kilos de farine en réserve dans le garde-manger, je me décide à préparer du pain pour nos voisins.

Des hélicoptères menaçants survolent notre maison. Ce n’est pas rassurant quand on les voit filer au ras des toits. Quelle mission ont-ils reçue en plus de contrôler la ville ?

Depuis le balcon, nous pouvons justement voir comment deux hélicoptères survolent un camp militaire et y larguent « quelque chose ». Un violent feu se déclare et tout brûle dans le camp. Un feu agité dont les flammes s’élèvent haut dans l’air. Tout cela se déroule en l’espace de quelques secondes et devient un foyer infernal  : ça pétarade et ça grésille alors que le plus gros dépôt de munitions de la ville crache du feu comme la gueule d’un dragon. Ce qui, à première vue, dans le lointain, semblait n’être qu’un feu d’artifice, se révèle être un bombardement incontrôlé à longue distance et qui atteint plusieurs quartiers de la ville. Il ne nous reste plus qu’à nous terrer et chercher un refuge dans le sous-sol de notre maison.

Nous nous asseyons dans la douche, à même le sol, car nous pensons que c’est le lieu le plus sûr. Ça se déchaine, les projectiles sifflent et des bombes explosent au-dessus de notre toit. Nous tendons l’oreille et prions à haute voix en implorant la protection de Dieu. Alors que la nuit descend, l’effet de la lumière des missiles éblouissants est amplifié. Il semble que notre quartier en soit directement la cible.

Je prie à haute voix et lance mes supplications vers le plafond. Nous espérons qu’il tiendra le coup si un missile devait l’atteindre et exploser au-dessus de notre toit. Une voix féminine claire et distincte se fait entendre dans la maison voisine : « Mon Dieu est ma forteresse … ». Quel bonheur ! Quand je n’en peux plus, une autre voix reprend le combat. Ainsi s’établit un va et vient : je prie et elle chante, elle chante et je prie. La paix m’envahit au beau milieu du combat. C’est vrai, Dieu est présent, tangiblement et visiblement  ; Il agit en nous protégeant et en veillant à ce que nous nous en sortions sains et saufs.

La réaction de Joël est bien différente ! Il est comme soulagé  ! Après cette interminable attente de plusieurs jours pour savoir qui gagnerait ce conflit et deviendrait le président, la situation semble atteindre un tournant et il espère qu’on y verra plus clair. Il se passe enfin quelque chose. Il se sent attiré par l’étage supérieur. Joël voudrait voir ce qui se passe à l’extérieur. Il y a une coupure de courant. Nous sommes assis dans l’obscurité. Les explosions se sont calmées. Quel est ce doux murmure qui remplace peu à peu les explosions? Il pleut, oui il pleut  ! C’est insolite en cette saison torride  ; le tonnerre résonne. Dieu fait-Il ses commentaires  ? Nous entendons des oiseaux esseulés, apeurés, donner leur premier signe de vie. La pluie ne tambourine pas comme d’habitude  ; elle tombe simplement, doucement et mouille les toits. Joël se hasarde dans une chambre voisine et en revient avec une bougie allumée.

Ensemble nous sommes assis dans la douche avec la lumière de cette bougie entre nous et remercions Dieu pour sa protection et pour l’écoute indiscrète de la voix féminine infatigable derrière le mur mitoyen de la maison. Peu à peu les dernières explosions se taisent et tout devient tranquille. Le calme après la tempête …En ces jours je peins l’image de la colombe dans les mains de Dieu pour la Côte d’Ivoire. Quand ce pays trouvera-t-il la paix tant attendue ?

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Quand ça devient

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Mais Sung Sik a été de l’avant et de nombreux responsables de groupes de jeunes se sont inscrits pour la formation. Cependant, à la fin d’un premier cycle de trois ans, il n’y avait que dix étudiants. Un si petit nombre d’étudiants justifiait-il ce ministère ?

Alors il a décidé de lancer un défi aux responsables des groupes de jeunes en les enjoignant à former eux-mêmes des disciples. Il les a aidés à s’organiser, leur a donné le soutien nécessaire et leur a servi de mentor dans la direction de leurs groupes. De temps à autre il rassemblait ces responsables pour faire le point avec eux et les aider à améliorer ces groupes de formation de disciples.

Sung Sik a demandé à chacun des responsables d’identifier d’autres candidats potentiels ayant la capacité de devenir responsables.

Ils lui ont communiqué quelques noms et il les a formés à devenir responsables. Après son deuxième cycle de formation, chaque nouveau jeune responsable a commencé à former son propre petit groupe. Et ainsi de suite.

Il y a maintenant 108 groupes de jeunes qui régulièrement rassemblent plus de 1000 personnes.

Ils sont dirigés par 54 jeunes gens dynamiques. Comme on peut l’imaginer, Sung Sik a maintenant le plein consentement des responsables des Églises locales qui ont compris le bénéfice d’un tel programme. De nombreux jeunes qu’il a formés lui-même sont maintenant des responsables d’Église. La plupart des jeunes de la première heure sont au service des Églises locales en tant que diacres, diaconesses ou anciens.

En 2008, Sung Sik a été invité à retourner en Corée pour suivre un séminaire sur la formation de disciples parmi les membres des Églises. Il s’y est rendu accompagné de Christon, un responsable d’Église zambien motivé pour la formation de disciples.

À son retour en Zambie, Christon s’est aussi mis à former des disciples parmi les responsables d’Églises. Il en résulte qu’il a maintenant l’équipe de responsables la plus forte au sein des Églises ECZ (Église Évangélique de Zambie) qui collaborent avec la SIM. De nombreuses Églises et personnes considèrent l’ECZ de Lubengele comme une Église modèle.

Il y a peu, Sung Sik a invité une équipe coréenne à venir en Zambie pour se réjouir et fraterniser avec l’Église de Lubengele. Il a fixé des objectifs pour l’équipe de visiteurs et pour les Églises visitées. « Je voulais que l’Église locale démontre sa capacité de service au moment où l’équipe coréenne viendrait. Et elle l’a fait ! »

Christon a démontré ses talents de bon dirigeant, mais Sung Sik voulait voir s’il avait réussi à transmettre cette capacité aux membres de son Église.

L’Église de Lubengele ne s’est pas épargnée pour organiser les transports, les repas et les rencontres.Un membre de la délégation coréenne a déclaré : « Je croyais que nous étions venus pour servir, mais ce sont les gens du lieu qui nous ont servis ».

« C’est du bon travail d’équipe ! » a ajouté Sung Sik.

Afrique

La formation de disciples engendre des cœurs de serviteurs

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À l’heure actuelle, Ivan connait le Christ et on peut le trouver claudiquant dans les rues de La Paz, mais joyeux, occupé à partager quelques mots avec ses amis : « Jésus sauve vie », « Jésus aimer toi », « Lui louer ». Les autres cireurs de chaussures savent pré-cisément ce qu’il veut dire. Ivan faisait partie des 40 cireurs de chaussures que Ramiro avait invités pour une retraite dans la jungle, organisée par l’Église de Mallasilla. Plus de 130 personnes ont participé à cet évènement au cours duquel Ivan et d’autres se sont fait baptiser. Formé par Randy et supervisé par l’implanteur d’Églises Greg, de la SIM, Ramiro grandit dans la foi et se développe spirituellement en découvrant les talents et les projets de Dieu pour lui.

La Communauté Biblique de Mallasilla a été créée par des missionnaires de la SIM et des chrétiens boliviens, en 2007. L’évangélisation par l’amitié et la formation de disciples sont les points forts de cette nouvelle communauté.

Amérique du

Sud et Asie

Partager le Christ dans les rues de La PazAvant que Ramiro ne vienne à la Communauté Biblique de Mallasilla, il travaillait dans les rues de La Paz, en Bolivie, en tant que cireur de chaussures. Tout a changé quand il s’est tourné vers le Seigneur, grâce à une ren-contre avec Randy, un missionnaire de Jeunesse pour Christ. Maintenant, Ramiro désire que les milliers de cireurs de chaussures de La Paz connaissent Le Christ.

Un des amis de Ramiro, Ivan, lui aussi cireur de chaus-sures, avait été attaqué férocement par un gang de quartier et était resté dès lors partiellement paralysé. Même après plusieurs opérations du cerveau, les séquelles étaient telles qu’il peinait à parler, à marcher et à utiliser son bras gauche.

Lorsqu’un mur de la modeste maison d’Ivan a com-mencé à s’écrouler, Ramiro a appelé les jeunes de l’Église de Mallasilla à la rescousse afin de partager l’amour du Christ avec Ivan d’une manière bien con-crète. Au service du Seigneur ils ont reconstruit le mur de la maison d’Ivan.

La communication verbale est une aventure compliquée aux Philippines, où l’on parle 171 langues différentes dans les 1500 îles habitées de la nation. Bien que plusieurs personnes travaillent à la traduction de la Bible dans de nombreux dialectes, partout dans le pays, il y a encore beaucoup de défis linguistiques pour atteindre les gens dans la langue de leur cœur avec la Parole de Dieu.

La SIM travaille sur plusieurs fronts et est associée avec d’autres organisations qui visent à faire connaître la Bible dans les groupes ethniques qui ne l’ont pas encore entendue.

Dans une société où le Karaoké est très répandu, plusieurs travailleurs de la SIM ont créé leur propre programme de Karaoké dans les dialectes des autochtones. L’équipe utilise des chants dont elle distribue les paroles aux groupes ethniques minoritaires. Il faut les aider à mieux comprendre ce qu’ils lisent car ils sont en majorité analphabètes dans leur propre langue. Le but est qu’une Bible écrite

soit ultérieurement bien reçue. Le projet de la Bible digitale vise à distribuer facilement toute la Bible sur un support technologique utilisé quotidiennement. Des individus peuvent ainsi recevoir la Bible entière sur leur téléphone portable comme un message qui occupe moins de 1 megabyte.

La tradition orale joue un rôle clé dans la communication et l’apprentissage au sein de nombreux groupes linguistiques des Philippines. Étant donné le haut degré d’analphabétisme au sein de plusieurs minorités linguistiques, la SIM espère pouvoir communiquer le message de la Bible par des histoires enregistrées. En mai, des travailleurs ont enregistré 78 histoires importantes de la Bible lues par des locuteurs autochtones dans divers dialectes locaux. Ces enregistrements vont être utilisés par des évangélistes pour leur travail dans les villages.

Ceci constitue le premier pas pour mettre à la disposition des gens un paquet-Bible enregistré sur MP3, en vue d’une distribution de la Parole écrite.

Communication créative aux Philippines

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Missionnaires

de chez nous

Partager la vie des villageois à Madagascar

Leur vision pour le royaume de Dieu à Mada-gascar ne s’est pas ternie, bien au contraire. Avec le besoin d’un encadrement solide et d’une structure bien établie, ils se sont adressés à la SIM Suisse pour une collaboration de service sur la grande île.

« Notre souhait est de vivre avec les villageois afin de les comprendre, de les aider et de leur faire partager la vraie vie en Jésus-Christ » dit Jimmy. «  Nous avons aussi à cœur de voir les Églises villageoises capables de répondre à l’ordre du Christ d’être ses témoins dans le monde. »

Le Seigneur a exaucé leurs prières. Ils quittent la Suisse le 2 septembre pour aller s’installer à Nia-rovana-Caroline, un petit village, sur la côte est de Madagascar. La première phase de leur mission s’étendra sur trois ans. La famille travaillera avec un groupement d’Églises villageoises éparpillées sur un rayon d’environ 100 km. Un programme de déve-loppement rural durable, au profit de la population environnante, accompagnera le projet.

Marlis et Jimmy sont unanimes  : «  la première étape de notre ministère sera de créer une relation de confiance avec les villageois et les autorités locales. Dès la première semaine de notre arrivée à Madagascar nous voulons, en tant que famille, être présents sur le terrain. »

Pour Mario et Tania l’école commence déjà le 5 septembre. «  Il est impératif que nous trouvions rapidement une habitation à louer au village  », explique Marlis ; elle ajoute : « À terme nous pensons construire notre propre maison pour la famille et pour les divers besoins de notre travail missionnaire ».

Les villageois ont déjà montré leur sympathie en offrant à la mission un terrain d’un hectare. Leur souhait, pour ce terrain, est d’y implanter un dispen-saire villageois qui pourra les aider en leur offrant les premiers soins de santé dont ils ont vraiment besoin. « Une fois sur place, il faudra effectuer une étude détaillée sur la faisabilité de leurs attentes », commente Jimmy. 

Jimmy et Marlis pensent encore à un autre domaine prioritaire  : une station radio. Un dossier pour la mise en place d’une telle station est déjà en cours. Toutes les demandes d’autorisation au niveau du ministère ont été déposées. « Ce projet nous per-mettra d’atteindre encore plus efficacement tous les villages-ciblés », ajoutent-ils.

La famille Rabeantoandro considère le texte de Deutéronome 31:8 comme mot d’ordre pour sa grande aventure avec Dieu : « L’Éternel est celui qui marchera devant toi  : Lui sera avec toi  ; Il ne t’abandonnera pas  :  Ne crains point  ! ». Elle se réjouit de toute aide qu’elle pourra recevoir. En plus de la prière et du soutien financier, elle sera heureuse d’accueillir des personnes désireuses d’offrir un coup de main dans dif férents domaines pratiques.

Priez pour :

Que le Seigneur envoie des ouvriers qui renforcent le travail de la famille dans les domaines suivants  : construction, santé, école biblique, agriculture, évangélisation, école des enfants, radio et formations techniques diverses.

Que le Seigneur accorde un terrain et une maison pour la famille.

Que toute la famille s’adapte rapidement à son nouveau mode de vie.

PRIER