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Sociétés et risques dans les Caraïbes A l’aide des documents proposés préparez un exposé de 10 mn s’organisant en trois parties. 1/ Des aléas similaires 2/ Des vulnérabilités très variables 3/ Vers des sociétés plus résilientes ? Document 1: Vingt ans après la tempête de 1999, doit-on s’attendre à plus d’ouragans en Europe ? https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/12/26/vingt-ans-apres-la-tempete-de-1999-doit-on-s- attendre-a-plus-d-ouragans-en-europe_6024106_3244.html Document 2 : Parcours et dégâts occasionnés par les cyclones en 2004-2005 Document 3 : J.-P. Vigneau, L'information géographique, vol. 68, mars 2004, A. Colin Dans les pays riches, les investissements destinés à la prévention et à la prévision ne cessent d'augmenter. Les capacités d'intervention sont telles qu'il est possible de procéder à toute l'évacuation d'une partie de la Floride. Mais les effets du développement sont ambigus. La croissance économique s'accompagne d'une multiplication des enjeux, l'urbanisation renforce le ruissellement et la littoralisation contemporaine tend à concentrer des populations et des activités sur des espaces plaisants mais pas spécialement protégés. Les progrès dans la prévision météorologique incitent parfois à un accroissement de la prise de risques par multiplication des logements mal situés.

Sociétés et risques dans les Caraïbes

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Page 1: Sociétés et risques dans les Caraïbes

Sociétés et risques dans les Caraïbes

A l’aide des documents proposés préparez un exposé de 10 mn s’organisant en trois parties.

1/ Des aléas similaires

2/ Des vulnérabilités très variables

3/ Vers des sociétés plus résilientes ?

Document 1: Vingt ans après la tempête de 1999, doit-on s’attendre à plus d’ouragans en Europe ?

https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/12/26/vingt-ans-apres-la-tempete-de-1999-doit-on-s-

attendre-a-plus-d-ouragans-en-europe_6024106_3244.html

Document 2 : Parcours et dégâts occasionnés par les cyclones en 2004-2005

Document 3 : J.-P. Vigneau, L'information géographique, vol. 68, mars 2004, A. Colin

Dans les pays riches, les investissements destinés à la prévention et à la prévision ne cessent d'augmenter. Les capacités d'intervention sont telles qu'il est possible de procéder à toute l'évacuation d'une partie de la Floride. Mais les effets du développement sont ambigus. La croissance économique s'accompagne d'une multiplication des enjeux, l'urbanisation renforce le ruissellement et la littoralisation contemporaine tend à concentrer des populations et des activités sur des espaces plaisants mais pas spécialement protégés. Les progrès dans la prévision météorologique incitent parfois à un accroissement de la prise de risques par multiplication des logements mal situés.

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. Document 4 : Risque démographie et inégal développement

Document 4: Evacuation de la Nouvelle Orléans à l’annonce de l’arrivée du cyclone Katrina

L’évacuation de la ville a provoqué de gigantesques embouteillages qui ont retardé l’évacuation des populations. Les plus pauvres ne disposant pas de véhicules se sont retrouvés coincés dans la ville.

Document 5 : H. Kempf, L’industrie chimique et pétrolière en première ligne face à Rita, Le Monde, 25 septembre 2005

La «Méditerranée caraïbe» renferme près de 10% du total mondial des hydrocarbures. Elle compte de grands producteurs, comme le Texas, le

Mexique ou le Venezuela, de petits pays où ont été découverts des gisements prometteurs (Cuba, Trinité-et-Tobago...) et d'énormes capacités de raffinage, par exemple dans les îles néerlandaises de Curaçao et d'Aruba. Les États-Unis importent 40% de leur pétrole par l'intermédiaire des Caraïbes. Le bassin caraïbe est donc parcouru par de très nombreux pétroliers qui alimentent notamment le marché nord-américain.

Page 3: Sociétés et risques dans les Caraïbes

L'ouragan Katrina a provoqué marées noires et pollutions des eaux. Il a donné lieu à neuf déversements de pétrole dans le Mississipi, soit 22 000 tonnes, ce qui en ferait «une des plus grandes marées noires de l'histoire des États-Unis ». Katrina a, par ailleurs, traversé une vingtaine de sites industriels abandonnés et fortement contaminés, répandant sans doute des produits toxiques aux alentours. De même, l'inondation de La Nouvelle-Orléans a provoqué la dilution de produits polluants émanant des maisons et des entreprises noyées.

Face à cette réalité et à l'arrivée prochaine du cyclone Rita, les usines chimiques et les raffineries situées sur son passage ont été fermées dès le 22 septembre 2005. Les grandes firmes (Exxon Mobil, Shell, etc.) ont annoncé qu'elles arrêtaient leur production et évacuaient leur personnel. La région concentre en effet près de la moitié de la production chimique des États-Unis et 21 raffineries, soit 27,5% de la capacité de raffinage nationale. Par ailleurs, les deux réacteurs nucléaires de South Texas Project, à environ 150 km au sud de Houston, sont arrêtés.

Document 6 : Les risques liés aux hydrocarbures dans l’espace des Caraïbes

Figure 1: Plateforme off-shore endommagée après le passage de Katrina

Page 4: Sociétés et risques dans les Caraïbes

Document 7 : Les inondations à La Nouvelle-Orléans après le passage de Katrina

Document 8 : H. Kempf, La Nouvelle-Orléans, un site particulièrement vulnérable Le Monde, 5 septembre 2005

La Nouvelle-Orléans, ainsi nommée en l'honneur du régent de France, fut fondée en 1718 par Jean-Baptiste Le Moyne. L'emplacement choisi, une zone marécageuse sur la rive gauche du Mississippi, au Sud du lac Pontchartrain, était propice au mouillage des bateaux, mais aussi aux inondations. Dès 1722, deux ingénieurs du roi, Adrien Pauger et Jean Leblond, commencent l'édification d'un fort et des travaux d'assèchement et de protection de la petite colonie: construction de levées, de digues et d'un canal de drainage. En 1763, la population avoisine les 3 200 âmes. Un peu plus d'un siècle plus tard, la ville rivalise avec New York comme port le plus grand des États-Unis. [...] Un siècle passe encore et la métropole de Louisiane se trouve désormais protégée en théorie du lac Pontchartrain et du Mississippi par 460 km de digues mal entretenues. [...] Un véritable souci patrimonial s'est manifesté à partir de 1974. [...] Plusieurs quartiers ont été restaurés et les populations aisées des banlieues conviées à les réinvestir à partir de 1988 (opération «Comeback») malgré la menace permanente des cyclones et des inondations.

Document 9 : R. Paskoff, Côtes en danger, L'Harmattan, 2004.

Les interventions de l'homme dans le delta du Mississipi contribuent à renforcer la vitesse de l'élévation du niveau relatif de la mer de 1,5 mm par an. Cette élévation s'explique entre autres par des phénomènes naturels locaux, comme la subsidence. Mais, elle tient aussi à un affaissement de la topographie, plus ou moins marquée selon les endroits, explicables par l'extraction de fluides contenus dans le sous-sol, du pétrole et du gaz. À La Nouvelle-Orléans où certains quartiers se situent aujourd'hui à la cote de - 6 m, le pompage de l'eau souterraine a provoqué un affaissement du sol de l'ordre de 0,50 m entre 1938 et 1964.

Page 5: Sociétés et risques dans les Caraïbes

Document 10 : Croquis d’un cyclone

Document 11 : D.Smith, «L'absence de responsable fédéral américain pointée après Katrina», La Tribune, 16 février 2006.

L'incapacité du gouvernement américain à désigner un responsable unique à la tête des efforts fédéraux à la suite du passage de l'ouragan Katrina, en août 2005, a provoqué confusion et inefficacité dans les secours aux régions sinistrées, ont déclaré mercredi des enquêteurs parlementaires. Dans un rapport, le Bureau de responsabilité du gouvernement (GAO), par lequel le Congrès surveille les activités de l'administration fédérale, affirme que ni le secrétaire à la Sécurité intérieure, Michael Chertoff, ni l'ancien patron de l'Agence fédérale de gestion des catastrophes, Michael Brown, ne sont parvenus à s'imposer à la tête des efforts fédéraux à la suite du passage de Katrina dans le Sud des États-Unis, notamment sur la Nouvelle-Orléans. Ce rapport reproche en outre à Chertoff d'avoir attendu une journée avant de déclarer cet événement d'importance nationale, classification permettant de débloquer du personnel et des fonds fédéraux pour aider les autorités locales.

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Document 12 : G. Abou, Le Tiers Monde version américaine, 5 septembre 2005, Radio France Internationale (source : www.rfi.fr )

Les victimes sont les pauvres, donc les Noirs: c'est la principale révélation sur les conséquences du passage de l'ouragan Katrina. Les images de ces victimes de la tempête, diffusées par les télévisions du monde entier, montrent en effet des flots de réfugiés noirs entassés et/ou livrés à eux-mêmes, devenus la proie d'une criminalité qui s'installe avec une rapidité déconcertante dès lors qu'un événement extraordinaire se manifeste, encouragée par l'incapacité des pouvoirs publics à affronter une situation exceptionnelle. Katrina révèle un paradoxe américain surprenant entre la capacité du pays à produire de la richesse et la persistance d'un quart-monde considérable impuissant à répondre aux consignes d'évacuation faute de moyens de transport. Sidérés, les Américains découvrent une face cachée de leur société: un État fédéral impotent et orgueilleux qui ne consent que tardivement à accepter l'aide humanitaire de la communauté internationale, une large fraction de la population économiquement sous-développée, matériellement incapable de fuir face au danger, et la persistance de cette étrange fracture sociale.

Document 13 : J.-M. Caroit, L’ONU est critiquée pour son inaction face aux violences en Haïti, Le Monde, 4 octobre 2004

Dix jours après le passage de la tempête tropicale Jeanne, une partie de cette ville de 200 000 habitants est toujours inondée, transformée en marécage. Là où l'eau s'est retirée, tout est recouvert d'une épaisse couche de vase jonchée de branchages et débris. Privée d'électricité et de téléphone, Les Gonaïves, troisième ville d'Haïti, ressemble à une Pompéi tropicale qui aurait été pétrifiée par la boue. Beaucoup d'habitants campent encore sur les toits plats des maisons en dur qui ont résisté à la brutale inondation. Des ONG comme Médecins sans frontières ont ouvert des cliniques, le principal centre de soins ayant été dévasté par un torrent de boue. Mais c'est la sécurité qui demeure la principale préoccupation : des bandits profitent de la crise pour voler la nourriture reçue. Le nettoyage et l'assainissement sont une priorité aussi importante que la nourriture : la Croix-Rouge française a installé une usine de traitement qui produira 600 000 litres d'eau potable par jour.

Document 14 : H. Kempf, Rita s'essouffle sur les côtes américaines, épargnant une population déjà durement touchée par Katrina, Le Monde, 24 septembre 2004

Les experts de gestion des risques naturels saluent le bon exemple qu'incarne Cuba au sein de l'espace Caraïbes. L'île parvient à limiter les dommages humains. Entre 1996 et 2002, Cuba a été touché par six ouragans majeurs qui n'ont provoqué « que » seize morts. La recette du régime de Fidel Castro combine un système d'information et d'alerte très développé, une défense civile bien organisée, des équipes de secours prêtes et pouvant puiser dans des stocks d'aliments et de matériels d'urgence. La vulnérabilité du pays s'en trouve réduite.

Document 15 : D. Lamarre, Les Risques climatiques, Belin, 2005

Tous les États ne sont pas à égalité face aux cyclones. Aux États-Unis, dans les Antilles françaises, à Cuba existent des plans de protection, des systèmes d'évacuation préventive, des aides publiques, des assurances qui permettent de relancer rapidement l'économie. Ce n'est pas le cas d'Haïti et des petits pays d'Amérique centrale. Les regards portés sur les risques varient d'un État à l'autre : catastrophes majeures en Amérique centrale et Haïti, dommages sans lourdes pertes humaines à Cuba, pertes et dommages assumés et assurés en Floride. D'un côté, le risque est subi, de l'autre il est affronté, calculé et géré ; d'un côté les risques connotent très négativement le climat, de l'autre ils n'entament que peu la vision positive que les sociétés ont du potentiel climatique.

Page 7: Sociétés et risques dans les Caraïbes

Document 16 : Interview de Virginie Duvet par Audrey Garric, Le Monde, 7 septembre 2017. (juste après le passage du cyclone Irma En raison de leur position, les Petites Antilles du Nord sont exposées à des cyclones plus fréquents et globalement plus intenses que celles qui se trouvent plus au Sud. Au cours du siècle dernier, on y a recensé 9 tempêtes tropicales et 17 ouragans. Or, les côtes basses de Saint-Martin, rapidement aménagées, sont très fragiles en raison de leur étroitesse et de leur faible altitude (1 à 3 mètres) ; elles sont à la fois submersibles par la mer et inondables par les cours d'eau et les lagunes, car la forte pluviosité qui accompagne les cyclones provoque des débordements des étangs. Ces risques sont renforcés par la multiplication du bâti touristique et des bidonvilles dans des zones très exposées, par le défaut de planification, et par le non-respect de la réglementation, comme la loi Littoral. À cela s'ajoutent le développement brutal du tourisme et une explosion démographique due, pour les deux tiers, à une immigration venue surtout d'Haïti. Face à ces multiples risques, l'insuffisance des mesures de prévention et de réduction des risques naturels et le manque de coopération entre les parties française et hollandaise entraînent une absence de politique globale de gestion des crises.

Document 17 : Saint-Martin, un an après Irma, letelegramme.fr, 1er septembre 2018

L'île poursuit sa dure reconstruction en raison de l'ampleur des dégâts et de sa situation fragile en termes socio-économiques. Un peu partout, des toitures recouvertes de bâches et des maisons non réparées témoignent encore de la puissance du cyclone. Dans ce territoire qui concentre une population aux ressources financières limitées — avec seulement 40 % de propriétaires assurés — et une immigration massive, la reconstruction a été en partie freinée par le retard des assureurs, par le difficile acheminement des matériaux et par la définition de nouvelles règles d'urbanisme pour « reconstruire différemment », sur un territoire qui ne disposait pas de plan d'urbanisme. L'île doit aussi faire face à une gestion problématique des déblais ; et des épaves. Malgré une campagne de nettoyage, les vestiges d'Irma sont encore présents, liés à la saturation de la décharge

et à un manque de civisme.

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Page 8: Sociétés et risques dans les Caraïbes

Document 18 : L’aléa géophysique dans les Caraïbes

Document 19 : L. Stieltjes, Aléas et enjeux, n° 9, SCEREN-CNDP, 2003.

La Soufrière était sous surveillance depuis 1956. La multiplication des secousses et des éruptions phréatiques au cours de l'été 1976 suscita inquiétudes et paniques, mais la majorité de la population resta sur place. La plupart des habitants hésitaient à partir en pleine saison de la récolte des bananes. Finalement, le 15 août, le préfet ordonna l'évacuation de plus de 70 000 personnes. De nouvelles éruptions phréatiques se sont produites par la suite mais ne concernèrent que le cône sommital et sa périphérie, inhabitée. Le risque induit par ces éruptions était assez faible puisque les enjeux l'étaient aussi. La crise engendrée par la menace d'une éruption volcanique Havait pas été préparée et fut traitée dans la précipitation. L'histoire géologique de la Soufrière était encore mal connue, mais on savait ce volcan explosif, comme la Montagne Pelée. L'évacuation fut un drame social et économique. Des milliers de personnes ont dû quitter leur habitation, n'emportant que le strict nécessaire. L'activité économique s'est arrêtée pendant 2 à 3 mois. Fort de cette expérience, le législateur a élaboré des règlements pour la gestion des risques majeurs. Aujourd'hui, les scientifiques et les autorités sont préparés à une éventuelle crise éruptive grâce à l'élaboration d'un plan de secours tenant compte de différents scénarios d'éruptions possibles.

Page 9: Sociétés et risques dans les Caraïbes

Document 20 : La prise en compte du risque volcanique en Martinique