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Alter Égaux Edition spéciale Congrès de la Centrale Générale – FGTB Alter Egaux – Edition spéciale Congrès de la Centrale Générale – FGTB. Édité par Solidarité Socialiste-Formation, Coopération & Développement Association sans but lucratif Rue Coen- raets 68 à 1060 Bruxelles Tél. : 02 505 40 70 fax : 02 512 88 16 E-mail : [email protected] Site Internet : www.solsoc. be Président : Alain COHEUR. Vice-président(e)s : Alain HUT- CHINSON, Véronique JAMOULLE, et Jean-François RAMQUET. Secrétaire : Michel DE JAER. Trésorier : Willy TAMINIAUX. Invité permanent : Rafaël LAMAS Administrateurs : Marie-Caroline COLLARD, Marie ARENA, Sfia BOUARFA, Jacques BOURGAUX, Dominic BRUMAGNE, Etienne GODIN, Martini HAGIEFSTRA- TIOU, Philippe MAHOUX, Philippe VAN MUYLDER, Olga ZRIHEN Éditeur responsable : Pascale Bodinaux, rue Coenraets 68, 1060 Bruxelles Graphisme : Imprimerie Nuance 4 s.a. www. nuance4.be Impression : FGTB CCP 000-0000054-54 PB- PP B- BELGIE(N) - BELGIQUE 02307 Table des matières Solidarité Socialiste, et son réseau de partenaires ...................... p.3 Le partenariat avec la Centrale Générale FGTB ................................................................. p.4 Cap Vert ........................................................................ p.4 et 5 Burkina Faso ....................................................................... p.6 Brésil ............................................................................................... p.7 Film : « Environnement et travail décent : une équation à résoudre » ............................... p.8 Cartes de vœux 2015 ............................................. p.8

Solsoc alter agaux - édition spéciale Congrès de la Centrale Générale - FGTB

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Page 1: Solsoc alter agaux - édition spéciale Congrès de la Centrale Générale - FGTB

Alter égauxEdition spéciale Congrès de la Centrale Générale – FGTB

Alter Egaux – Edition spéciale Congrès de la Centrale Générale

– FGTB. Édité par Solidarité Socialiste-Formation, Coopération

& Développement • Association sans but lucratif • Rue Coen-

raets 68 à 1060 Bruxelles • Tél. : 02 505 40 70 • fax : 02 512

88 16 • E-mail : [email protected] • Site Internet : www.solsoc.

be • Président : Alain COHEUR. Vice-président(e)s : Alain HUT-

CHINSON, Véronique JAMOULLE, et Jean-François RAMQUET.

Secrétaire : Michel DE JAER. Trésorier : Willy TAMINIAUX. Invité

permanent : Rafaël LAMAS • Administrateurs : Marie-Caroline

COLLARD, Marie ARENA, Sfia BOUARFA, Jacques BOURGAUX,

Dominic BRUMAGNE, Etienne GODIN, Martini HAGIEFSTRA-

TIOU, Philippe MAHOUX, Philippe VAN MUYLDER, Olga ZRIHEN • Éditeur responsable : Pascale Bodinaux, rue Coenraets 68,

1060 Bruxelles • Graphisme : Imprimerie Nuance 4 s.a. www.

nuance4.be • Impression : FGTB • CCP 000-0000054-54

PB- PP B-BELGIE(N) - BELGIQUE

02307

Table des matièresSolidarité Socialiste, et son réseau de partenaires ...................... p.3

Le partenariat avec la Centrale Générale FGTB ................................................................. p.4

Cap Vert ........................................................................ p.4 et 5

Burkina Faso ....................................................................... p.6

Brésil ............................................................................................... p.7

Film : « Environnement et travail décent : une équation à résoudre » ............................... p.8

Cartes de vœux 2015 ............................................. p.8

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EditorialLa solidarité ici, ailleurs, plus que jamais

Le Congrès statutaire de la Centrale Générale FGTB, en cette fin d’année 2014 sera certainement marqué par la conjoncture sociale particulièrement sombre que traverse la Belgique. Solidarité Socialiste se joint évidemment, aux côtés de la FGTB et d’une série d’autres organisations, à la protestation massive contre les politiques prônées par le nouveau gouvernement belge et contre un modèle de société à l’opposé de nos valeurs. La Suédoise s’attaque à une série de droits fon-damentaux, dont les acquis sociaux. Les politiques qu’elle entend mener précarise-ront davantage les plus vulnérables, tant au Nord qu’au Sud mais elles protègeront les riches. La coopération, censée représenter une forme de solidarité internatio-nale entre pays nantis et pays pauvres, sera désormais explicitement conditionnée par des impératifs commerciaux ou de gestion des flux migratoires. Selon son approche très libérale de toute une série de matières, notre gouvernement entend également pousser à la ratification rapide de divers traités de libre commerce avec des pays du Nord et du Sud sans état d’âme quant au respect de normes sociales et environnementales ou au respect des droits humains dans les pays concernés. Car il ne s’en prend pas uniquement aux demandeurs d’emploi, aux malades, aux futurs pensionnés, aux migrants, aux demandeurs d’asile, aux organisations cultu-relles, etc., il s’en prend également au budget de l’aide publique au développement (qui se verra amputée tout au long de la législature de montants allant de 150 millions d’euros en 2015 à 279 millions en 2019 !). L’APD belge ne représente déjà plus que 0,45 % du revenu national brut au lieu des 0,7 % fixés légalement pour 2015. Les organisations syndicales, et parmi elles la Centrale Générale FGTB, vont certainement être amenées dans les mois qui viennent à défendre la protection sociale et à se focaliser sur les mesures qui toucheront la population belge. Mais tout comme les organisations de coopération, de par leur nature et leurs réseaux, elles savent que la solidarité ne peut se limiter à nos frontières. Nous vivons dans un monde global et interdépendant, où l’économie capitaliste règne et divise et où le sort des travailleurs du Sud et du Nord est indissociablement liés. C’est pourquoi nos organisations, fidèles aux mêmes principes de justice continueront à travailler ensemble pour un autre monde possible ...

Pascale Bodinaux, directrice de l’action politique et de la communication de Solidarité Socialiste

La vision de la coopération syndicale avec le Sud de la FGTB Centrale Générale

Pour la Centrale Générale FGTB, il est inconcevable de penser « syndicat » unique-ment à l’intérieur de nos frontières. Les projets de la Centrale Générale avec des syndicats homologues et des partenaires du Sud sont des exemples concrets de solidarité par-delà les frontières. Nos projets sont résolument syndicaux. Ils sont fondés sur l’égalité, le partenariat et la solidarité et non sur la charité.

Quel est l’objectif visé par notre syndicat ?

Aider les travailleurs des pays du Sud à créer ou à renforcer leurs propres organi-sations syndicales. La conquête de meilleures conditions de travail, d’une augmen-tation du pouvoir d’achat, de législations sociales respectueuses des individus, des soins de santé dignes de ce nom, par les travailleurs d’Afrique, d’Amérique latine, c’est encore la meilleure façon de faire obstacle à la mondialisation destructrice !

En tant qu’organisation syndicale, nous restons attachés à notre spécificité syndi-cale. La lutte pour un travail décent constitue notre fil rouge. Les conditions de vie et de travail dans le Sud qui constituent la finalité du travail décent sont améliorées par le renforcement du contre-pouvoir syndical.

Nos priorités et axes en matière de solidarité internationale sont le respect des libertés syndicales, un travail décent pour tous, et un souci constant pour les ques-tions de santé et sécurité au travail.

Dans la plupart des pays en développement, la situation réelle en matière de droits syndicaux est lamentable, voire catastrophique. Les travailleuses et travailleurs qui essaient de s’organiser sont menacés et les premiers à être licenciés. C’est souvent au risque de leur vie qu’ils assument la tâche de créer un syndicat, de revendiquer le droit à la négociation collective, un minimum de protection de la santé des travailleurs.

Parrainage de projets de solidarité internationale

Pour notre organisation, il est indispensable d’associer les affiliés et militants aux différents projets de la Centrale Générale FGTB en les informant et en les sensibi-lisant. À cet effet, nous développons une formule de parrainage avec les sections régionales. Concrètement, cela permet aux sections d’assumer le parrainage d’un projet, de l’intégrer dans leur fonctionnement, d’obtenir ainsi davantage d’infor-mation, de s’impliquer davantage et de mieux échanger avec les militants. Ils constituent en fin de compte l’élément clé lorsqu’il s’agit de motiver les militants et d’organiser de nouvelles actions de solidarité pour soutenir les projets. Il peut s’agir d’actions, par exemple un envoi de courrier, une pétition ou éventuellement d’actions de récoltes de fonds.

Paul Lootens, secrétaire général de la Centrale Générale FGTB,

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Une ONG atypiquePenser et agir localement

Solidarité Socialiste est une ONG belge, née en 1963, qui soutient des organisa-tions ancrées dans les communautés locales dans 9 pays d’Afrique, d’Amérique Latine et du Proche-Orient (Bolivie, Burkina-Faso, Burundi, Colombie, Guinée-Bis-sau, Maroc, Palestine, Sénégal, République Démocratique du Congo).

Ces associations travaillent directement avec les populations afin d’identifier avec elles leurs besoins prioritaires en matière de soins de santé, d’alimentation, d’accès à l’emploi, de droits humains, d’égalité hommes-femmes, etc., et de pou-voir ainsi, avec elles, formuler et mener à bien un projet. Solidarité Socialiste, ce sont aujourd’hui 25 ONG locales appuyées au Sud et 370 associations et réseaux (mutuelles de santé, mouvements sociaux, organisations syndicales et paysannes, coopératives, associations de quartier, de femmes, de jeunes, d’artisans) tra-vaillant principalement à :

- la défense des droits économiques et sociaux : l’accès aux soins de santé et à l’alimentation, à des conditions de vie, de logement et de travail dignes.

- la participation des citoyens à la définition des politiques qui les concernent.

- la promotion d’une économie sociale et solidaire au service du développement.

- la défense des droits humains, du droit international et de la démocratie.

Penser et agir globalement !

Pour Solidarité Socialiste, le changement social et politique passe par l’organisa-tion et le renforcement de la société civile. Mieux structurées, les groupes soute-nus sont plus à même de revendiquer leurs droits. Le rôle de Solidarité Socialiste et de ses partenaires consiste à appuyer leurs membres afin de les mettre en capacité de provoquer les changements indispensables à l’amélioration de leur quotidien, notamment en plaçant les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. Solidarité Socialiste et ses partenaires se battent contre les inégalités sociales, pour le renforcement de la démocratie et la défense des droits de tous.

C’est dans ce but que la plupart de ces ONG et groupes locaux se structurent en réseaux afin d’accroître leur influence et leur force de revendication au niveau régional, national, voire international !

Au Sud comme au Nord ...

Solidarité Socialiste est aussi l’ONG de l’Action Commune Socialiste, elle déve-loppe donc des partenariats avec la FGTB (IFSI, Centrale Générale FGTB, HORVAL, FGTB Wallonne), les Mutualités Socialistes, le PS, P&V Assurances, et des associa-tions d’éducation permanente comme les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) et le CEPAG, entre autres. Certaines, dont la FGTB Centrale Générale, soutiennent financièrement les projets de Solidarité Socialiste, mais elles appuient et relaient également le travail de sensibilisation à la solidarité internationale.

Car le développement Nord/Sud passe également par des changements d’atti-tudes, de mentalités, de modèles de production et de consommation de la société au Nord. C’est aussi à travers ce prisme que doit s’exprimer la solidarité internatio-nale. Solidarité Socialiste mène dans ce sens un travail d’information et de mobili-sation du public en partenariat avec des organisations progressistes qui partagent ses valeurs politiques et philosophiques de solidarité et de justice sociale.

En collaboration avec ces associations, Solidarité Socialiste mène également un travail d’interpellation des décideurs politiques sur des questions en lien avec les préoccupations et les thématiques de travail de ses partenaires, essentielle-ment en matière de droits économiques et sociaux (protection sociale) de droits humains et de droit international. À cet égard, l’ONG se focalise sur trois zones géographiques où elle intervient, étant donné leur contexte socio-politique particu-lièrement sensible : la Colombie, la Palestine et l’Afrique Centrale.

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La Centrale Générale FGTB et Solidarité SocialisteLa FGTB a toujours poursuivi l’objectif, y compris au niveau international, d’une société où règne la justice sociale et où chacun accède à la part de richesses qui lui revient, en fonction de son travail et de ses besoins. Tout comme Solida-rité Socialiste, elle fait également le constat qu’avec la dérégulation, la libéra-lisation et les privatisations, ce principe est devenu une véritable nécessité. La FGTB s’efforce de lutter contre les effets négatifs de la mondialisation sur notre société, qui anéantissent tout espoir de développement durable pour l’ensemble de la population, dans le monde entier. Pour la FGTB, les syndicats ont un rôle important à jouer dans la lutte pour une mondialisation sociale. Cette conviction est d’ailleurs renforcée par le fait que, dans de nombreux pays, les syndicats ouvrent la voie aux processus démocratiques.

Depuis 2009, la Centrale Générale FGTB collabore avec Solidarité Socialiste. Ce partenariat a débuté par la réalisation d’un module de formation « Travail Décent » dans le cadre de la formation continuée des délégués syndicaux de la Centrale Générale. Peu après, en 2010, la Centrale Générale, via le secteur de la Coiffure et du Fitness, a appuyé le programme de Solidarité Socialiste au Cap-Vert notamment par le soutien à la formation de coiffeuse (voir page 5). Dans le cadre de cet appui, un voyage d’étude au Cap Vert de la Centrale Générale FGTB a eu lieu afin de visiter le projet de formation professionnelle en coiffure et esthétique pour jeunes filles défavorisées. Une brochure a été réalisée à l’issue de ce voyage : « Coiffure, esthétique et travail décent au Cap Vert ».

Depuis, la Centrale générale FGTB a décidé de soutenir deux projets supplémen-taires : Au Brésil, via le secteur du papier/cellulose, par le soutien aux travailleurs du secteur papier/cellulose de deux régions (Bahia et Espírito Santo) ; et au Bur-kina Faso par le renforcement de dynamiques d’économie sociale et solidaire dans le secteur de la chimie.

Cap-VertLa formation en coiffure au Cap-Vert : un exemple de collaboration entre une organisation syndicale et une ONG

Au Cap-Vert, l’ONG Citi-Habitat, partenaire de Solidarité Socialiste et soute-nue par la Centrale Générale FGTB, travaille de longue date avec les groupes de personnes les moins favorisées tels que les familles monoparentales, les jeunes-filles issues de ces familles, les jeunes filles issues de familles ayant des problèmes d’alcoolisme, etc. Ces jeunes sont identifiées par leur communauté comme ayant plus particulièrement besoin d’un coup de pouce pour s’en sortir.

Un des projets appuyé par Citi-Habitat est la mise en place d’une formation en coiffure à destination de ces jeunes filles. Lors des périodes de fêtes et de mariages, une grande demande de coiffeurs existe au Cap Vert, pour un nombre restreint de salons, ce qui permet à ces jeunes filles de facilement trouver un emploi en ville. Cependant, auparavant, nombre d’entre-elles tentaient l’aven-ture d’ouvrir leur propre salon sans avoir de bagages suffisants dans la gestion de leur initiative, ce qui menait à des expériences plutôt frustrantes.

Depuis, grâce à cette formation, ces jeunes filles ont pu monter de vrais salons de coiffure dont certains sont devenus très performants. La collaboration entre Solidarité Socialiste et la Central Générale FGTB a vu le jour grâce à la volonté des coiffeurs affiliés à la FGTB-Coiffure en Belgique. À la demande de la Centrale Générale FGTB un volet de formation syndicale a été introduit dans la formation de ces jeunes filles via une collaboration avec le syndicat capverdien USS (Union des Syndicats de Santiago - capitale du Cap-Vert).

Cette collaboration avec un syndicat a été une véritable plus-value dans la for-mation donnée aux futures coiffeuses. En effet, même si l’objectif du projet initial était de constituer des salons de coiffure solidaires, dans la pratique on pouvait observer des manquements quant aux respects des droits des travailleurs, ou par rapport à la régularisation des contrats de stage, la fixation des horaires de travail, la rémunération des heures supplémentaires et la sécurité sociale pour les employés. La collaboration entre Citi-Habitat et le syndicat a permis de don-ner un statut nouveau à des salons de coiffure dont les employées avaient parti-cipé à la formation. Aujourd’hui, les conditions de travail du personnel sont fixées lors de la signature du contrat, le statut des stagiaires est clair et l’employeur contribue à la sécurité sociale de ses employés. Un exemple de collaboration réussie entre un syndicat et une ONG, et une véritable avancée pour les droits des travailleurs du secteur de la coiffure au Cap Vert !

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« Mon regard a changé » - Une interview de Klavdija Cibej et Viviane Lecoq

La Centrale Générale FGTB collabore depuis 2010 avec Citi – Habitat, une organisation capverdienne, partenaire de Solidarité Socialiste. Son objectif est d’œuvrer à l’amélioration de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes filles défavorisées de la ville de Praia. En 2010, une déléga-tion de la Centrale Générale FGTB s’est rendue sur place pour évaluer le déroulement du projet initié. Klavdija Cibej et Viviane Lecoq faisait partie de la délégation. 4 ans plus tard, elles reviennent sur leur expérience au Cap Vert.

Klavdija Cibej : « L’objectif du projet au Cap-Vert est de permettre aux jeunes filles défavorisées de la ville de Praia d’accéder à une formation coiffure et esthétique de 3 mois et de diversifier leurs compétences dans le domaine du bien-être. Une seconde session de formations, organisées de juillet 2013 à jan-vier 2014, ont permis à 42 stagiaires d’aborder les thèmes de la coiffure, de la manucure et pédicure, tant au niveau théorique que pratique. La collaboration avec le service formation de l’Union Syndicale de Santiago a notamment per-mis d’aborder les thématiques des maladies professionnelles (sécurité, santé et accidents de travail), un thème de première importance, aussi bien en Belgique que partout dans le monde, mais aussi les origines du syndicalisme au Cap Vert et dans le monde.

Nous sommes conscients de la limite de ces projets car en trois ou quatre ans, le paysage de la formation professionnelle coiffure, manucure et pédicure au Cap Vert ne sera pas bouleversé. Mais pour la centaine de stagiaires formées depuis 2010, le projet leur a permis de tourner le dos à la pauvreté matérielle et financière, à prester leurs services avec plus de qualité et de professionnalisme. En mettant en évidence leurs droits syndicaux, sociaux et leurs devoirs respec-tifs. Sans en oublier la préservation de leur santé, pour que leur métier puisse s’exercer de manière durable ».

Viviane Lecoq : « Au départ, je ne comprenais pas bien pourquoi la Centrale Générale FGTB soutenait ce projet au Cap Vert pour des futures travailleuses indépendantes. J’avais même un regard assez négatif sur ce projet. Pourtant, dès que je me suis rendue sur place mes doutes se sont très rapidement dissi-pés. Après cette expérience, bien évidemment mon regard a changé !

Très vite je me suis rendue compte que sans cette implication de notre organi-sation syndicale, ces « stagiaires » n’avaient aucune possibilités de recevoir de formation en coiffure car lorsque l’on n’a pas de moyens suffisants, il est impos-sible de suivre des formations professionnelle. Les stagiaires que nous avons rencontrées, n’auraient jamais pu avoir un accompagnement, ni une formation sans notre participation. De plus, notre organisation a participé au Cap-Vert à la création d’emploi mais également au développement de projets grâce aux Fonds rotatifs.

Concernant l’implication des délégués en Belgique, cela a été plus difficile. Ils devaient s’approprier le projet, développer leurs connaissances sur la situation du Cap-Vert et participer activement à sa réalisation. Mais malheureusement dans ce projet « coiffure » nous n’avons pas eu la possibilité d’impliquer des délé-gués syndicaux belges vu la particularité du secteur qui compte très peu de délégués.

J’ai un seul regret à ce jour, celui de ne pas avoir réitéré cette expérience, très enrichissante humainement. Quelle joie de rencontrer les participantes à la fin de la formation. Du bonheur plein les yeux car un projet ou un emploi à la clé. »

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Burkina FasoAu Burkina Faso, les femmes prennent plus de place dans la communauté

Le Burkina Faso est un pays sahélien, parmi les pays les plus pauvres de la planète (183 sur 187 au classement de l’IDH1) où plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de 90 % n’a pas accès aux systèmes formels de sécurité sociale. Le secteur rural reste prépondérant dans l’économie burkinabé (86 % de la population active) mais l’agriculture est confrontée à l’instabilité des conditions climatiques. Vu l’importance des exportations cotonnières, l’économie est très fra-gile face aux chocs exogènes.

Au Burkina Faso, la Centrale Générale FGTB soutient une organisation (ASMADE), partenaire de Solidarité Socialiste, et, via ASMADE : l’UMUSAC et l’UMSPC qui sont des unions régionales de mutuelles de santé ; ATY et la FGPN qui fédèrent des groupements de producteurs agricoles ; et enfin le CARTPL, un collectif d’associa-tions de restauratrices et transformatrices de produits locaux.

La collaboration avec la Centrale Générale FGTB a permis d’appuyer un projet de renforcement d’organisations d’économie sociale et solidaire. Il se concentre sur la production agricole, dans une conception durable et familiale, et sur la transfor-mation de produits locaux. Cette thématique est abordée sous deux angles : d’une part, le développement durable (par exemple, une attention particulière est por-tée aux intrants et aux déchets liés aux activités agricoles et de transformation). D’autre part une approche socio-économique qui met l’accent sur l’articulation entre les différents acteurs d’une filière permettant de renforcer leur pouvoir de négociation et leurs capacités à générer des revenus. Une attention particulière est portée à l’autonomisation et au renforcement du leadership des femmes, que ce soit par souci de faciliter leur accès aux ressources et aux moyens de production ou en favorisant leur accès aux sphères de décision. La sécurisation des revenus des producteurs est en outre renforcée par une stratégie d’appui aux mutuelles de santé.

Accès à la terre pour les femmes

Les femmes rurales du Burkina Faso ont très peu accès à la terre et à d’autres ressources qui puissent leur procurer des revenus, notamment parce que le droit coutumier ne les autorise pas à être propriétaires de la terre. Les femmes repré-sentent pourtant près de la moitié de la population active et contribuent beaucoup aux activités agricoles. Mais vu les difficultés d’accès à la terre, ce sont elles qui sont le plus touchées par la pauvreté. Or ce sont elles aussi qui sont généralement chargées d’assurer les soins de santé ou les frais de scolarité de leurs enfants. Le faible niveau d’instruction des filles n’améliore pas cette situation et, de façon gé-nérale, les femmes participent très peu aux prises de décisions, à tous les niveaux.

1 Indice de Développement Humain

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Aujourd’hui, grâce à l’appui d’ATY, des groupements de femmes comme Wend Panga (15 membres) et Sandgo (17 membres) ont par exemple pu négocier des parcelles auprès de propriétaires terriens et de la direction provinciale de l’agricul-ture pour faire du maraîchage et de la culture de riz.

ATY, réseau de groupements villageois, appuie notamment plusieurs groupes de femmes : à travers des formations en alphabétisation (en langue locale : le mooré), en techniques de transformation : savon, soumbala (cube bouillon traditionnel), en gestion, en technique de maraîchage. Elles deviennent ainsi capables de dévelop-per des activités génératrices de revenus. Grâce à ces formations, le mode de vie de ces femmes évolue : elles disposent de plus de revenus, peuvent faire soigner leurs enfants ou accéder à des moyens de déplacements qui facilitent leur travail. En procurant des ressources financières dans le ménage, elles participent aussi davantage aux prises de décisions et petit à petit occupent une autre place dans la communauté.

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BrésilBrésil : Les travailleurs du papier réagissent

Une révolution mitigée

Depuis l’élection d’un ancien syndicaliste, Lula, au poste de Président de la Répu-blique, beaucoup de choses ont changé au Brésil. Les politiques publiques ins-taurées ont permis de répondre à des problèmes touchant les couches les plus pauvres de la population et ses résultats sont reconnus comme une révolution pacifique qui a permis de sortir de la misère plus de 35 millions de personnes. Mais pour les autres couches de la population, les avancées sont plus mitigées car si les politiques de Lula ont eu un impact positif sur l’économie, le capitalisme vorace s’est également imposé dans de nombreux secteurs. C’est qui se passe dans les régions du nord de l’État d’ Espírito Santo et le Sud de l’État de Bahia : l’accaparement des terres s’intensifie et la monoculture domine le paysage avec des immenses plantations d’eucalyptus pour la production de la pâte à papier. Et, alors que les travailleurs essayent de s’organiser, les mentalités patronales restent influencées par l’époque de la dictature militaire et limitent l’action des syndicats dans les entreprises, divisent les travailleurs entre différents syndicats, et pra-tiquent largement la sous-traitance.

Les syndicats du Nord et du Sud doivent dialoguer et se renforcer

Le SINTICEL et le SINTREXBEM sont deux syndicats partenaires de Solidarité So-cialiste soutenus par la Centrale Générale FGTB. Ils regroupent des travailleurs de la production de pâte à papier. Pour ces syndicalistes brésiliens, il est important que les travailleurs puissent questionner les pratiques patronales, dans un objectif d’améliorer les conditions de travail, de salaire et la solidarité des travailleurs pour la défense d’une société plus humaine et plus solidaire. C’est pourquoi ces deux syndicats sont en demande de poursuivre le dialogue avec les travailleurs de ce secteur en Belgique, afin de se renforcer mutuellement.

Sapão (gros crapaud) est le surnom de l’un des directeurs du syndicat SINTICEL. Il milite dans le mouvement syndical depuis l’époque de la dictature, et affirme aujourd’hui : « les échanges entre les travailleurs du Brésil et les travailleurs eu-ropéens peuvent nous permettre d’apprendre à partir de la large expérience du mouvement syndical en Europ, qui a construit un système de protection sociale et une grande reconnaissance des syndicats dans le dialogue social. Par contre, nous pensons que ce qui se passe chez nous peut également contribuer à la défense du droit à la protection sociale pour tous les travailleurs, que ce soit en Belgique, dans l’État d’Espirito Santo, de Bahia ou ailleurs ».

Silvano est un jeune syndicaliste et président du syndicat SINTREXBEM, affilié à la CUT. Il pense quant à lui qu’« il est nécessaire que les travailleurs d’un continent puissent comprendre les situations imposées aux travailleurs d’un autre continent, au-delà du discours des entreprises ». Pour Silvano, cela va bien plus loin que la si-tuation des travailleurs car le secteur du papier est associé à un produit écologique, fruit du recyclage. Pourtant, les travailleurs qui produisent la matière première sont soumis à des conditions de travail inhumaines, tandis que la nature, les rivières, les oiseaux, les animaux sont soumis à des conditions de dégradation environnemen-tale inacceptables, bien loin du souci écologique lié au recyclage.

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2015, année artistico-solidaire ! Préparez vos vœux solidaire …Pour cette édition spéciale 2015 de nos cartes de vœux, Solidarité Socialiste a eu l’envie de collaborer avec des artistes afin de mettre en avant leur art, notre action et notre volonté de changement. Deux artistes résidents de la Brus-sels Art Factory (BAF) ont répondu à l’appel. Robin Serayet et Merab Surviladze s’étaient déjà engagés aux côtés de Solidarité Socialiste lors de l’édition 2013 de la Fête des Solidarités organisée par Solidaris à Namur, ils remettent le cou-vert cette année en réalisant ces magnifiques cartes postales qui, nous l’espé-rons, vous donneront l’envie de souhaiter vos vœux les plus solidaires !

Ces cartes au format US (21cm x 10,5cm) sont vendues pour soutenir les ac-tions menées par nos partenaires en Amérique latine, en Afrique et en Palestine. Ces projets sont conçus et mis en œuvre, en fonction de leurs besoins, par les populations locales, parmi les plus démunies. Ils visent à améliorer concrète-ment leurs conditions de vie et à défendre leurs droits économiques et sociaux. Votre soutien reste fondamental pour pérenniser ces actions !

Les cartes sont disponibles par sets de 10 cartes identiques, au prix de 10 euros le set (tarif dégressif selon quantité).

Pour tout renseignement ou commande : Contactez-nous au 02/505.40.70, via l’adresse mail : [email protected], ou encore via notre site internet : www.solsoc.be

Documentaire : « Environnement et travail décent : une équation à résoudre »Dans les années ’70 - ’80, au Brésil, la dictature militaire met en place des projets de « développement » favorisant la production d’eucalyptus et installe un complexe de production industrielle de pâte à papier. Avec l’appui des organi-sations de la société civile, le mouvement syndical renaît dans les luttes quoti-diennes pour organiser et défendre les travailleurs contre la voracité patronale.

En 2010, grâce à la collaboration de la Centrale Générale FGTB et de Solidarité Socialiste, les organisations syndicales de ce secteur ont bénéficié d’un appui pour la formation des leaders syndicaux. Même si le Brésil connaît une période de stabilité démocratique, le travail des syndicats n’est pas toujours aisé. Un documentaire donne la parole aux syndicalistes du secteur. Ils évoquent leurs conditions de travail, les problèmes de précarisation et de sous-traitance, ainsi que leurs contacts avec les travailleurs de Belgique.

Aujourd’hui, ce documentaire fait particulièrement écho au contexte politique et social belge qui tend vers une perte de droits et un rabotage des acquis sociaux. Au niveau des entreprises belges, on observe un manque d’investissements dans le matériel de production, une diminution de l’emploi qui entraine une pres-sion supplémentaire sur les travailleurs, une utilisation massive de contrats de sous-traitance et d’intérimaire, une non reconnaissance des maladies profes-sionnelles et des accidents de travail, ... De quoi nous rappeler que les combats des travailleurs brésiliens ne sont pas si éloigné de ceux des travailleurs belge ...

Ce film est disponible sur le site de Solidarité Socialiste : www.solsoc.be Ou sur demande, à adresser à : Aurore Schreiber, [email protected], 02 505 40 79

«Le monde du partage devra remplacer le partage du monde.»Claude Lelouch

«Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement.»

Pierre Dac et Francis Blanche

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