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SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET LES CONSEILS FINANCIERS RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS 1 er novembre 2016

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SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET LES CONSEILS FINANCIERS

RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES

RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

1er

novembre 2016

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Ce document présente les recommandations stratégiques finales du Comité d’experts

indépendant pour l'examen des politiques relatives à la planification financière et aux

conseils financiers (comité d’experts). Les points de vue, les avis et les

recommandations formulés dans ce document reflètent exclusivement ceux du comité

d’experts et ne sont pas présentés au nom du gouvernement de l’Ontario. Ils ne

reflètent pas nécessairement la politique, la position ou les points de vue officiels du

gouvernement de l’Ontario.

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[ i ]

TABLE DES MATIÈRES

LETTRE DU PRÉSIDENT .................................................................................................... 1

GLOSSAIRE ........................................................................................................................ 4

DÉFINITIONS ....................................................................................................................... 5

RÉSUMÉ .............................................................................................................................. 6

RECOMMANDATIONS ........................................................................................................ 8

CHAPITRE 1 – INTRODUCTION ....................................................................................... 13

CHAPITRE 2 – ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION DES

SERVICES FINANCIERS .......................................................................... 16

CHAPITRE 3 – PRÉJUDICES AUX CONSOMMATEURS DANS LE

CONTEXTE ACTUEL ............................................................................... 25

CHAPITRE 4 – RÉGLEMENTATION DE LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET DES

CONSEILS FINANCIERS EN ONTARIO .................................................. 34

CHAPITRE 5 – APPELLATIONS D’EMPLOI ET TITRES PROFESSIONNELS ................ 45

CHAPITRE 6 – OBLIGATION LÉGALE DE L’INTÉRÊT SUPÉRIEUR .............................. 51

CHAPITRE 7 – MISE EN ŒUVRE ..................................................................................... 58

CHAPITRE 8 – ENTENTES D’INDICATION DE CLIENTS ................................................ 62

CHAPITRE 9 – REGISTRE CENTRAL .............................................................................. 65

CHAPITRE 10 – LITTÉRATIE FINANCIÈRE ..................................................................... 68

CHAPTER 11 – PROBLÈMES À EXAMINER ULTÉRIEUREMENT .................................. 70

ANNEXE A – DOCUMENT DE CONSULTATION INITIALE (JUIN 2015) ......................... 74

ANNEXE B – LISTE DES OBSERVATEURS DU DOCUMENT DE CONSULTATION

INITIALE DE JUIN 2015 .............................................................................. 78

ANNEXE C – DOCUMENT DE RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES

PRÉLIMINAIRES (AVRIL 2016) ................................................................. 80

ANNEXE D – LISTE DES OBSERVATEURS DU DOCUMENT DE RECOMMANDATIONS

STRATÉGIQUES PRÉLIMINAIRES D'AVRIL 2016 .................................... 92

ANNEXE E – SÉANCES DE CONSULTATION DANS LA PROVINCE ............................. 94

ANNEXE F – DÉVELOPPEMENTS HORS DE L’ONTARIO .............................................. 95

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[ ii ]

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[ 1 ]

LETTRE DU PRÉSIDENT

1er

novembre 2016

L’honorable Charles Sousa

Ministre des Finances

7 Queen’s Park Crescent, 7e étage

Toronto (Ontario) M7A 1Y7

Monsieur le Ministre,

Nous sommes heureux de présenter la version finale de notre rapport et de nos

recommandations au sujet de la réglementation de la planification financière et des conseils

financiers en Ontario.

On nous a clairement fait comprendre pendant notre recherche et la consultation que la

réforme est nécessaire compte tenu de la fragmentation du cadre réglementaire actuel des

services financiers en Ontario. Un cadre réglementaire harmonisé pour la planification

financière et les conseils financiers protégerait mieux les consommateurs tout en offrant une

approche simplifiée à la réglementation des services financiers en Ontario. La pléthore de

titres et d’appellations trompeurs utilisés par le secteur des services financiers conjuguée au

fait que le devoir d'agir dans l’intérêt du consommateur n'est pas clairement défini place les

Ontariennes et les Ontariens dans une position vulnérable. Nous présentons nos inquiétudes

au chapitre 3 du présent rapport.

Nous avons entendu les points de vue des Ontariennes et Ontariens au cours des processus

de soumission d’observations et de consultation. Nous avons constaté un consensus évident

entre les consommateurs, le secteur et les autorités de réglementation au sujet de la

nécessité de la réforme. Le vieillissement de la population et l’abandon des régimes de

retraite à prestations déterminées, qui représentaient auparavant le pilier du revenu de

retraite des Ontariennes et Ontariens, ne sont que deux des changements qui justifient la

nécessité des modifications pour mieux protéger les consommateurs. Les modifications

apportées au cadre réglementaire à l’intention des personnes qui fournissent des services de

planification financière et des conseils financiers n’ont tout simplement pas évolué au même

rythme que la croissance de la dépendance des consommateurs ontariens envers leurs

planificateurs financiers et conseillers financiers.

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[ 2 ]

Malgré la reconnaissance de la nécessité des changements, les intervenants ne s’entendent

pas vraiment sur la teneur appropriée de la réforme. Notre priorité consiste à présenter des

recommandations veillant à ce que les consommateurs ontariens soient bien protégés

lorsqu’ils ont recours aux services de planificateurs financiers et de conseillers financiers.

De plus, nous avons tenté de rationaliser l’approche réglementaire des différents organismes

de réglementation alors que les produits financiers offerts dans le secteur des valeurs

mobilières, des fonds communs de placement et de l'assurance sont de plus en plus

homogènes et que les particuliers qui offrent des services de planification financière et de

conseils financiers ont souvent plus d’un permis. Nos recommandations visent à améliorer

l’efficacité réglementaire dans le secteur des services financiers.

Comme il est mentionné au chapitre 2, ce n’est pas la première fois qu’une réforme

réglementaire de la planification financière et des conseils financiers est recommandée.

Par exemple, en 2001, on a tenté en vain de lancer une réforme. Le gouvernement a

clairement reconnu qu’il s'agissait d’un besoin urgent dans ses Perspectives économiques et

revue financière de l’Ontario depuis 2013 et dans les budgets de l’Ontario de 2014 à 2016.

Nous conseillons vivement l’étude et la réalisation de la réforme juridique que nous

recommandons dès que possible.

Pour assurer la mise en œuvre adéquate de nos recommandations au sujet de la réforme

réglementaire, les organismes de réglementation devront collaborer étroitement. Compte tenu

de la nécessité de collaborer et d’harmoniser les modifications réglementaires proposées

dans les secteurs des valeurs mobilières, de l’assurance et du courtage hypothécaire, nous

avons suggéré une réforme législative rendant obligatoire l’application de nos

recommandations. Nous avons également suggéré une surveillance législative de la mise en

œuvre de nos recommandations et la présentation de rapports publics sur l’avancement.

Sans cette approche, décrite au chapitre 7, nous doutons que la réforme puisse être réalisée

dans les délais opportuns.

Au cours de nos délibérations et consultations, nous avons découvert certains problèmes ne

relevant pas de notre mandat direct. Notons particulièrement les problèmes relatifs aux

recours financiers dont disposent les consommateurs qui ont reçu de mauvais services de

cabinets ou de particuliers exerçant des activités de planification financière ou prodiguant des

conseils financiers. Il est grand temps d’adopter un processus simplifié permettant aux

consommateurs d’obtenir réparation ou un dédommagement lorsque les circonstances le

justifient. Nous avons présenté notre point de vue à ce sujet au chapitre 11.

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[ 3 ]

Collectivement, les membres de notre comité possèdent plus de 120 années d’expérience

dans le domaine des services financiers et du droit lié à ce secteur. Nous nous sommes

rencontrés 42 fois pendant l’exécution de notre mandat, en plus des communications entre

nous et avec le personnel du ministère et le public, et nous avons rédigé trois documents

publics et effectué de la recherche. Je souhaite remercier les membres du comité pour leur

travail acharné et leur apport précieux dans le cadre de notre mandat.

Nous aimerions vous remercier de nous avoir donné l’occasion de travailler à ce projet urgent,

qui est si important pour les consommateurs de l’Ontario. Nous voulons également remercier

les personnes qui ont présenté leur point de vue éclairé en assistant à nos séances de

consultation ou en soumettant leurs observations par écrit. Elles nous ont aidés à formuler

nos recommandations au sujet de la réforme. Enfin, nous souhaitons remercier le personnel

du ministère des Finances qui nous a appuyés avec dévouement. Sans ces personnes,

il n’aurait pas été possible de présenter ce rapport.

Malcolm Heins

Président du comité d’experts indépendant pour l’examen des politiques relatives à la

planification financière et aux conseils financiers

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GLOSSAIRE

ACVM – Autorités canadiennes en valeurs mobilières

CCRRA – Conseil canadien des responsables de la réglementation d’assurance

CSFO – Commission des services financiers de l’Ontario

CVMO – Commission des valeurs mobilières de l’Ontario

MFDA – Association canadienne des courtiers de fonds mutuels

OAP – Ombudsman des assurances de personnes

OAR – Organisme d’autoréglementation

OCRCVM – Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières

OLIS – Obligation légale de l’intérêt supérieur

ORMC – Organisme coopératif de réglementation des marchés de capitaux

ORSF – Office de réglementation des services financiers

OSBI – Ombudsman des services bancaires et d'investissement

RIBO – Courtiers d'assurances inscrits de l'Ontario

SCAD – Service de conciliation en assurance de dommages

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[ 5 ]

DÉFINITIONS

Conflit – Une situation qui peut compromettre l’impartialité d’une personne ou d’une société,

incluant la possibilité que la personne ou la société fasse passer ses propres intérêts avant

ceux du client.

Prétention – Le fait de prétendre ou de laisser entendre au public ou à une personne en

particulier être qualifié ou autorisé à fournir des services de planification financière ou de

conseils financiers, explicitement ou implicitement, par son titre ou son comportement.

Planification financière ou conseils financiers – Tout examen et analyse de la situation

financière et personnelle, des besoins financiers actuels et futurs, des priorités et des

objectifs, des risques liés à la situation actuelle, des besoins futurs, des objectifs et priorités

d’un consommateur qui peuvent être inclus dans l’élaboration de stratégies pour tenir compte

de ces questions et atténuer leur effet, qu’un plan financier formel soit établi ou non.

Produit financier – Comprend une « valeur mobilière » telle que définie dans la Loi sur les

valeurs mobilières (Ontario); un contrat d’assurance tel que défini dans la Loi sur les

assurances (Ontario); et tout placement dans une hypothèque ou tout produit de type

hypothécaire, incluant des placements hypothécaires consortiaux.

Vente de produits financiers – Un échange ou un processus auquel participe un

consommateur et un particulier ou une société dans le cadre duquel la personne ou la société

conseille, suggère ou recommande au consommateur d’acheter ou de vendre ou de détenir

un produit financier, ce qui comprend des conseils de placement, des opinions, des

suggestions ou des recommandations au sujet des produits financiers ou de la situation

financière du consommateur.

Organismes de réglementation – Organismes de réglementation autorisés par la loi à

réglementer certains aspects des services financiers en Ontario.

Organismes d’autoréglementation – Organismes de réglementation autorisés par la loi ou

par une ordonnance de reconnaissance à réglementer certains aspects des services

financiers en Ontario.

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[ 6 ]

RÉSUMÉ

Notre comité d’experts a reçu le mandat de fournir des conseils et des recommandations au

gouvernement de l’Ontario sur la pertinence de réglementer la planification financière et les

conseils financiers en Ontario et dans quelle mesure, et sur la portée que devrait avoir cette

réglementation. Dans le rapport qui suit, nous concluons avec certitude que les services de

planification financière et de conseils financiers devraient être réglementés, et nous décrivons

la portée pertinente de cette réglementation.

Notre rapport contient 11 chapitres. Les trois premiers chapitres établissent le fondement de

nos recommandations.

D’abord, nous présentons notre comité, son mandat, ses principes de base et le processus

suivi pour élaborer nos recommandations.

Ensuite, nous présentons le contexte de nos recommandations, en décrivant l’évolution des

services financiers, qui sont passés de la simple exécution d’opérations à la prestation de

services de consultation plus complets. Nous discutons des raisons pour lesquelles la

réglementation actuelle ne s’est pas entièrement adaptée à cette évolution, et le cadre

réglementaire ontarien demeure fragmenté.

Enfin, nous expliquons pourquoi le statu quo est néfaste pour les consommateurs. À notre

avis, les trois facteurs qui ont joué le plus grand rôle dans ce préjudice sont le manque de

réglementation précise et harmonisée de la planification financière et des conseils financiers,

la confusion causée par les différentes appellations d’emploi et les différents titres

professionnels dont se servent les fournisseurs de services de planification financière et de

conseils financiers, et le fait qu’il n’existe aucune d’obligation explicite d'agir dans l’intérêt

du client.

Les chapitres 4 à 6 décrivent le cœur de nos recommandations : une approche tripartite

visant à régler ces préjudices. Nous présentons une illustration de cette approche à la fin de

la présente partie.

Le premier élément de notre approche tripartite est l’élaboration d’un cadre réglementaire

précis et harmonisé à la planification financière et aux conseils financiers. Le cadre que nous

recommandons vise à s’assurer que personne ne puisse fournir des services de planification

financière ou des conseils financiers sans faire l’objet d’une surveillance réglementaire et que

les fournisseurs réglementés de services de planification financière et de conseils financiers

soient assujettis à des normes harmonisées visant ces activités.

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[ 7 ]

Le deuxième élément est l’éclaircissement des appellations d’emploi et titres professionnels

utilisés actuellement dans le secteur, qui causent bien de la confusion. Nous recommandons

que les organismes de réglementation limitent l’utilisation des titres pour qu’ils désignent

adéquatement les compétences sous-jacentes. Nous recommandons plus précisément

une exigence stricte de compétence pour permettre l’utilisation du titre de

« planificateur financier ».

Le troisième élément est la création de l’obligation légale et universelle de l’intérêt supérieur.

Avec certaines dispenses limitées, nous croyons que chaque particulier et chaque société qui

fournit des services de planification financière ou des conseils financiers en Ontario devrait

être tenu d'agir dans l’intérêt du client. Nous appuyons les efforts récents de certains

membres des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) à cet égard, mais nous

sommes convaincus que cette obligation devrait s’appliquer à tous les fournisseurs de

services de planification financière et de conseils financiers en Ontario, peu importe

l’organisme qui les réglemente ou le produit qu’ils vendent.

Le chapitre 7 décrit l’approche que nous recommandons pour mettre en œuvre ces

trois réformes interreliées.

Dans les chapitres 8 à 10, nous formulons des recommandations supplémentaires portant sur

d’autres sujets cruciaux, soit la réglementation des ententes d’indication de clients, la création

d’un registre central pour les consommateurs et la promotion de la littératie financière.

Le chapitre 11 conclut le rapport en présentant diverses questions essentielles qui dépassent

le mandat précis de notre comité, mais sur lesquelles le gouvernement devrait porter une

certaine attention.

L’approche tripartite

Élaborer un cadre réglementaire

harmonisé à la planification

financière et aux conseils

financiers

Créer une obligation légale et

universelle de l’intérêt supérieur

Prescrire des titres approuvés et

établir les exigences de

compétence pertinentes

Résultats souhaités :

• Cadre réglementaire harmonisé visant tous les services de planification financière et de conseils financiers

• Titres clairs et exigences de compétence établies pour la planification financière et les conseils financiers

• Diminution des conflits d’intérêts pour les conseils prodigués aux consommateurs

• Renforcement de la protection des consommateurs et de leur confiance envers le secteur des services

financiers

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[ 8 ]

RECOMMANDATIONS

1. Réglementation de la planification financière et des conseils financiers

Nous recommandons ce qui suit :

a) Le mandat de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) et celui de

la Commission des services financiers de l’Ontario (CSFO) ou celui de l’Office de

réglementation des services financiers (ORSF) (proposé) devraient être élargis en

vertu de la loi pour donner des pouvoirs à ces organismes de réglementation en vue

de réglementer la planification financière ou les conseils financiers.

b) La réglementation devrait encadrer tout particulier ou toute société qui, auprès des

consommateurs de l’Ontario, se présente comme un fournisseur de services de

planification financière ou de conseils financiers, explicitement ou implicitement,

ou par la prétention de titres, de services décrits ou autrement. Aucun particulier ni

aucune société ne devrait avoir le droit de fournir ou de prétendre fournir des services

de planification financière ou des conseils financiers sans faire l’objet d’une

surveillance réglementaire.

En donnant à la CVMO et à la CSFO ou à l’ORSF le pouvoir de réglementer la planification

financière ou les conseils financiers, nous recommandons ce qui suit :

a) Dans le cas des particuliers et des sociétés de l’Ontario qui prétendent fournir des

services de planification financière ou des conseils financiers et qui sont régis par le

cadre réglementaire existant en matière de valeurs mobilières, d’assurance et de

courtage hypothécaire, leurs activités de planification financière ou de conseils

financiers devraient être régies par leur organisme de réglementation existant (ou les

organismes de réglementation, dans le cas des particuliers ou sociétés qui détiennent

plus d’un permis).

b) Dans le cas des particuliers et des sociétés de l’Ontario qui prétendent fournir des

services de planification financière ou des conseils financiers et dont les activités ne

relèvent pas du cadre réglementaire existant en matière de valeurs mobilières,

d’assurance et de courtage hypothécaire, leurs activités de planification financière ou

de conseils financiers devraient être régies par la CSFO ou l’ORSF.

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[ 9 ]

c) La CVMO et la CSFO ou l’ORSF devraient élaborer un cadre réglementaire harmonisé

applicable aux ventes de produits financiers et à la prestation de services de

planification financière et de conseils financiers en Ontario. La vente de produits

financiers, la planification financière et les conseils financiers devraient être assujettis

à un ensemble de normes réglementaires au sein du cadre réglementaire.

Ces normes comprendraient une obligation légale et universelle de l’intérêt supérieur,

des titres restreints et des exigences de compétence, comme il est décrit dans nos

recommandations présentées ci-après.

d) Les organismes sans but lucratif ou les organismes gouvernementaux et leur

personnel qui offrent des conseils ou un encadrement gratuitement et qui ne

participent pas directement ou indirectement (par des ententes d’indication de clients

ou autrement) à la vente de produits financiers devraient être dispensés de la

réglementation sur la planification financière et les conseils financiers.

2. Titres

a) Dans le but de réduire la confusion chez les consommateurs, les organismes de

réglementation devraient travailler ensemble pour dresser une liste restreinte de titres

approuvés décrivant les activités réglementées. Les particuliers et sociétés qui

exercent des activités de planification financière et donnent des conseils financiers

devraient avoir le droit d’utiliser uniquement les titres approuvés.

b) Pour qu’un particulier puisse prétendre fournir des services de planification financière

ou se servir du titre de « planificateur financier », que le particulier vende ou non des

produits financiers, nous recommandons que le particulier soit obligé de détenir les

compétences pertinentes décrites ci-après.

c) Pour qu’un particulier puisse prétendre donner des conseils financiers ou se servir

d’un titre comprenant le mot « conseiller », la portée des services-conseils et des

ventes de produits financiers au consommateur par ce particulier doit être

extrêmement claire et ces services doivent respecter le statut réglementaire

de ce particulier.

d) Les particuliers et sociétés qui fournissent ou qui prétendent fournir des services de

planification financière ou des conseils financiers ne devraient pas être autorisés à

utiliser des postes ou titres organisationnels au cours d’activités de détail auprès de la

clientèle en raison de la confusion, pour le consommateur, qu’entraîne ou que peut

entraîner l’utilisation de ces titres.

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[ 10 ]

3. Compétences et titres professionnels en planification financière

a) Pour que des particuliers puissent prétendre fournir des services de planification

financière, ils devraient être tenus d’avoir les compétences nécessaires pour fournir

des services de planification financière, ce qui signifie qu’ils devraient avoir les études,

la formation, l’intégrité et l’expérience qu’une personne raisonnable jugerait

nécessaires pour présenter un plan financier adéquat à un consommateur.

b) La CVMO et la CSFO ou l’ORSF devraient déterminer ensemble les compétences qui

sont nécessaires pour pouvoir prétendre offrir des services de planification financière.

Nous recommandons que les organismes de réglementation, après un examen des

organismes indépendants d’accréditation qui possèdent de l’expérience en

établissement de normes et en délivrance de titres aux planificateurs financiers,

reconnaissent l’entité ou les entités d’accréditation qui devraient s’occuper des

particuliers souhaitant porter le titre de planificateur financier. La reconnaissance de

l’entité ou des entités d’accréditation devrait être fondée sur les exigences liées aux

études et à l’expérience, les normes éthiques et les processus d’autodiscipline de

l’entité ou des entités, et la mesure dans laquelle les compétences requises qui ont

été établies par la CVMO et la CSFO ou l’ORSF sont respectées.

4. Obligation légale de l’intérêt supérieur

a) Nous recommandons qu’une obligation légale de l’intérêt supérieur (OLIS) soit

adoptée en Ontario et s’applique à tous les particuliers et toutes les sociétés qui

vendent des produits financiers ou qui prétendent fournir des services de planification

financière ou des conseils financiers.

b) Nous recommandons que seules les exemptions suivantes s’appliquent à

l’OLIS universelle :

I. le particulier ou la société est déjà assujetti à une OLIS en vertu des

exigences liées à la délivrance de permis et à l’inscription (p. ex. dans le cas

des gestionnaires de portefeuille);

II. la personne ou la société est déjà assujettie, en vertu de la loi, à une

obligation de diligence et à une obligation fiduciaire professionnelle, et les

conseils sont liés à ses activités principales qui sont réglementées (p. ex. dans

le cas des avocats et des comptables);

III. le particulier ou la société exploite une plateforme d’exécution de commande

et aucun service de planification financière ni aucun conseil financier n’est

fourni au client; le particulier ou la société est exempté des exigences en

matière de pertinence (p. ex. dans le cas des courtiers exécutants).

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5. Mise en œuvre

Nous recommandons que nos recommandations soient mises en œuvre à l’aide d’un

nouveau cadre législatif donnant à la CVMO et à la CSFO ou à l’ORSF le pouvoir de

réglementer la planification financière ou les conseils financiers dans leur mandat respectif et

exigeant l’harmonisation de leur réglementation de la planification financière ou des conseils

financiers dans la mesure où cela est possible.

6. Ententes d’indication de clients

Nous recommandons qu’aucun particulier ni aucune société qui vend des produits financiers

ou qui prétend fournir des services de planification financière ou des conseils financiers ne

soit autorisé à conclure une entente d’indication de clients avec un tiers pour la

recommandation d’un client ou d’un client potentiel auquel des services de planification

financière, de conseils financiers ou de vente de produits financiers seront fournis, sauf si

l’entente d’indication de clients comprend des conditions équivalentes à celles présentées à

la partie 13 (section 3) de la Norme canadienne 31-103.

7. Registre central

Nous recommandons la création et la tenue à jour d’un registre central exhaustif unique qui

peut être consulté sans frais et qui comprend des ressources adéquates pour constituer un

guichet d’information unique pour les consommateurs au sujet de l’état des permis et de

l’inscription, des compétences et des antécédents disciplinaires des particuliers et sociétés

qui fournissent des services de planification financière, de conseils financiers et de vente de

produits financiers en Ontario.

8. Littératie financière

Nous recommandons que la littératie financière et l’éducation des investisseurs soient

soutenues et encouragées activement en Ontario par le gouvernement, les organismes de

réglementation, les établissements d’enseignement publics et privés (par l’entremise de leurs

organismes responsables des programmes et leurs conseils scolaires respectifs),

les organismes sans but lucratif et le secteur des services financiers.

Problèmes à examiner ultérieurement

Nous recommandons que le gouvernement de l’Ontario examine plus en détail les points

suivants que nous avons relevés, mais qui ne s’inscrivent pas dans notre mandat :

la nécessité d'adopter un processus simplifié de plainte et de recours pour les

consommateurs de services de planification financière, de conseils financiers et de

vente de produits financiers;

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[ 12 ]

une approche simplifiée au traitement des plaintes des consommateurs en cas

d’infraction réglementaire lors de la prestation de services de planification

financière, de conseils financiers et de vente de produits financiers;

un processus convivial pour le recouvrement des pertes financières auprès des

sociétés ou des particuliers par les consommateurs lorsque ces pertes sont

causées par la négligence au cours de la prestation de services de planification

financière, de conseils financiers et de vente de produits financiers.

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[ 13 ]

CHAPITRE 1 – INTRODUCTION

L’Ontario ne dispose pas d’un cadre juridique général pour réglementer les activités des

particuliers et des sociétés qui offrent des services de planification financière et de conseils

financiers. L’absence d’un cadre réglementaire complet soulève des questions en ce qui a

trait à l’obligation de diligence, à la compétence, aux normes de qualité et aux conflits

d’intérêts. Cette lacune est d’autant plus importante dans un contexte où les consommateurs

doivent prendre des décisions financières de plus en plus complexes qui sont essentielles

pour leur avenir, et plus particulièrement pour assurer leur sécurité financière future.

En 2013, le gouvernement de l’Ontario s’est engagé à mener une enquête sur la pertinence

d’établir une réglementation mieux adaptée aux particuliers qui fournissent des services de

planification financière et de conseils financiers. Il a tenu en 2014 une consultation auprès

d’intervenants et d’autres personnes intéressées en planification financière et en conseils

financiers. Le gouvernement de l’Ontario a par la suite annoncé qu’il nommerait un comité

d’experts chargé de fournir des conseils et des recommandations dans un rapport final

en 2016.

Notre comité d'experts a été mis sur pied par le ministre des Finances en avril 2015, et son

mandat consistait à fournir des conseils et des recommandations au gouvernement de

l’Ontario sur la pertinence de réglementer la planification financière et les conseils financiers

en Ontario et dans quelle mesure, et sur la portée que devrait avoir cette réglementation.

Les membres du comité sont :

Malcolm Heins (président), avocat, administrateur et conseiller qui possède plus

de 30 ans d’expérience dans le secteur des assurances et qui a mené à bien la

réforme de la réglementation des parajuristes alors qu’il était directeur général du

Barreau du Haut-Canada;

Anita Anand, titulaire de la chaire de recherche J.R. Kimber sur la protection des

investisseurs et la gouvernance d’entreprise à la faculté de droit de l’Université de

Toronto, spécialisée dans la réglementation des marchés financiers, et première

présidente du Groupe consultatif des investisseurs de la CVMO;

Paul Bates, fellow de l’ordre des comptables professionnels agréés de l’Ontario,

ancien cadre supérieur et chargé de la réglementation du secteur financier, et

ancien président du Fonds pour l’éducation des investisseurs ayant de l’expérience

dans la défense des droits des investisseurs;

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[ 14 ]

Lawrence Haber, qui a exercé ses activités à plusieurs titres dans le secteur des

marchés financiers; avocat spécialisé en valeurs mobilières, dirigeant et membre

de conseils d’administration du secteur des services financiers, conseiller spécial

aux politiques pour le personnel de la CVMO. Il est actuellement président du

conseil d’administration de la Diversified Royalty Corp., une société de redevances

inscrite à la Bourse de Toronto, dont il a déjà été chef de la direction.

Au cours de notre examen, nous avons gardé à l’esprit les principes de base suivants :

(a) L’intérêt des investisseurs et des consommateurs – Accent sur l’intérêt public,

y compris la protection des consommateurs;

(b) L’intérêt du secteur – Prise en considération de l’importance du secteur des

services financiers en Ontario et des préoccupations des intervenants du marché;

(c) Efficacité réglementaire – Formulation de recommandations qui ne sont pas trop

complexes et qui évitent toute réglementation inutile ou créant des

chevauchements;

(d) Sensibilité aux initiatives stratégiques existantes – Prise en compte des

initiatives stratégiques existantes;

(e) Accroître la constance et la cohésion réglementaires – Volonté à éviter des

recommandations qui déboucheraient sur la fragmentation réglementaire ou qui

pourraient produire ou accroître les cas d’arbitrage réglementaire.

En appliquant ces principes au cours de l’exécution de notre mandat, nous avons veillé à ne

pas interpréter notre mandat de façon trop large en excluant les structures de rémunération

applicables aux planificateurs financiers et aux conseillers financiers. Nous comprenons

également que notre mandat s’applique aux particuliers et sociétés qui prodiguent des

conseils en plus de ceux qui fournissent des services de planification financière. En fait, nous

considérons que ces deux activités – la planification financière et les conseils financiers – se

chevauchent et constituent des services inextricablement liés. Nous aborderons cette

question dans d’autres chapitres.

Avant de rédiger le présent rapport, nous avons revu des publications de chercheurs

existantes, des consultations antérieures du ministère des Finances, l’information déjà

recueillie par le ministère et l’approche d'autres territoires. Nous avons consulté des parties

intéressées à l’aide de notre document de consultation initiale publié le 24 juin 2015. Nous

avons demandé des observations écrites au plus tard le 21 septembre 2015, portant sur

six questions cruciales pour nos débats.

Page 19: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 15 ]

Notre document de consultation initiale est présenté à l’annexe A. Nous avons également

rencontré les organismes de réglementation de l’Ontario qui connaissent l’objet de

notre mandat.

La réponse à notre demande d’observations au cours de la dernière année a été

impressionnante. En réponse à notre document de consultation initiale, nous avons reçu

107 observations (voir l’annexe B), qui mentionnaient presque toutes qu’une réforme du

contexte de réglementation actuel des services de planification financière et de conseils

financiers s’imposait.

Nous avons ensuite publié notre document de recommandations stratégiques préliminaires le

5 avril 2016 (voir l’annexe C). Encore une fois, la réponse a été forte et nous avons reçu au

total 221 observations1 (voir l’annexe D). Nous avons également tenu des consultations

publiques partout dans la province en mai et en juin 2016 (voir l’annexe E). Par conséquent,

le présent rapport final résulte d’un grand nombre de commentaires d’intervenants.

Les observations et notre recherche nous ont permis de présenter avec quelques

modifications les recommandations en vue d’une réforme ainsi qu’une liste d’enjeux à

examiner ultérieurement. Nous avons formulé nos recommandations en gardant à l’esprit les

principes de base énoncés précédemment et le besoin criant de changement.

Nous avons étudié le rapport final du Comité consultatif d’experts mandaté pour examiner les

mandats de la CSFO, du Tribunal des services financiers et de la Société ontarienne

d’assurance-dépôts. La recommandation du Comité consultatif d'experts de mettre sur pied

un nouvel organisme appelé Office de réglementation des services financiers (ORSF),

qui aurait la souplesse et les pouvoirs complets relativement à la conduite des marchés, fait

partie intégrante de nos propres recommandations. Nous parlons tout de même

conjointement de la CSFO et de l’ORSF proposé dans notre rapport pour qu’il soit évident

que nos recommandations devraient être mises en œuvre, que l’ORSF soit mis sur pied

ou non.

1 Cinquante-trois observations ont été préparées par un particulier ou une société. Les 168 observations

restantes faisaient partie d’une campagne de pétition en ligne.

Page 20: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 16 ]

CHAPITRE 2 – ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION DES SERVICES

FINANCIERS

Le présent chapitre décrit l’évolution du secteur des services financiers et de sa

réglementation, telle qu’elle est perçue par le comité d’experts. Il reflète les connaissances et

l’expérience pratique considérables du comité d'experts dans le secteur.

Pour mettre en contexte les recommandations que nous présentons dans le présent rapport,

il est utile de décrire le cadre réglementaire du secteur des finances en Ontario et la façon

dont la réglementation se concentre sur la vente de produits financiers et non sur la prestation

de services de planification financière et de conseils financiers.

Le contexte juridique et constitutionnel

Le Canada possède un système de droit constitutionnel fédéral fondé sur une division

explicite des pouvoirs en vertu de la Loi constitutionnelle de 1867. En vertu de la constitution,

certains enjeux relèvent de la compétence du gouvernement du Canada alors que d’autres

relèvent de la compétence des provinces et territoires. Par exemple, la réglementation des

banques relève de la compétence du gouvernement du Canada, tandis que la réglementation

courante des valeurs mobilières et du courtage hypothécaire relève de la compétence des

provinces et territoires. La réglementation des compagnies d’assurance est généralement

divisée entre la compétence fédérale et la compétence provinciale et territoriale.

De plus, la vente de produits financiers par des particuliers travaillant pour des courtiers en

valeurs mobilières, agences d’assurance, maisons de courtage hypothécaire ou sociétés de

fonds commun de placement, ou associés à eux, relève généralement de la compétence

provinciale et territoriale. Les activités bancaires, comme les services de dépôt et la prestation

de services bancaires comme le crédit et le prêt, demeurent de compétence fédérale.

Par conséquent, une grande partie de la vente de produits financiers et des services associés

à la planification financière ou aux conseils financiers au Canada relèvent de la compétence

provinciale et territoriale. Par conséquent, les organismes de réglementation provinciaux et

territoriaux ont été mis sur pied et habilités dans le but de réglementer ces entreprises du

secteur financier et leurs activités. En Ontario, ces organismes sont la CVMO et la CSFO.

Page 21: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 17 ]

En outre, divers organismes d’autoréglementation (OAR), comme l’Organisme canadien de

réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et l'Association canadienne

des courtiers de fonds mutuels (MFDA) pour les valeurs mobilières et les Courtiers

d'assurances inscrits de l'Ontario (RIBO)2 pour l’assurance, possèdent de l’expertise et des

connaissances spécialisées et ont été mis sur pied dans le but de réglementer les activités de

leurs membres dans l’intérêt du public, en étant assujettis au pouvoir législatif des provinces

et territoires et de leurs organismes de réglementation respectifs.

Au fil du temps, un certain nombre d’organisations ont été créées pour représenter les

sociétés et particuliers qui exercent des activités de vente de produits financiers. Ces

organisations, qui comprennent entre autres l’Institut des fonds d'investissement du Canada,

le Financial Planning Standards Council, l’Association des conseillers en finances du Canada

(Advocis) et l’Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes,

représentent leurs membres sur les questions d’ordre réglementaire et politique et ont joué

un rôle important dans le développement du système réglementaire qui existe au

Canada aujourd’hui.3

De plus, il existe un certain nombre d’organismes pancanadiens qui coordonnent les efforts et

activités des organismes de réglementation provinciaux et territoriaux qui exercent des

activités qui sont semblables ou presque partout au pays. Par exemple, les ACVM sont un

organisme constitué par les organismes de réglementation en valeurs mobilières provinciaux

et territoriaux du Canada et ils fonctionnent comme un forum visant à élaborer, à gérer et à

faire appliquer des politiques, des règles, des règlements et des approches partagés

relativement aux valeurs mobilières et aux activités connexes partout au Canada. Le Conseil

canadien des responsables de la réglementation d’assurance (CCRRA) est un autre exemple.

Il réunit les organismes de réglementation de l'assurance provinciaux et territoriaux, qui

travaillent à l’élaboration de solutions à des problèmes de réglementation courants.

Au cours des dernières décennies, alors que les marchés des capitaux sont devenus plus

complexes et se sont mondialisés, on a pu constater des efforts visant à former des

organismes de réglementation nationaux pour administrer et faire appliquer les lois et

règlements à l’échelle du Canada. Par exemple, il y a eu quelques tentatives de faire passer

la réglementation des valeurs mobilières sous le giron de la compétence constitutionnelle

fédérale. En 2011, la Cour suprême du Canada a soutenu que le gouvernement fédéral

n’avait pas la compétence constitutionnelle nécessaire pour adopter une loi sur les valeurs

mobilières qui avait été proposée. Actuellement, des efforts sont déployés conjointement par

2 RIBO réglemente les courtiers inscrits qui vendent de l'assurance dommages. Les titulaires de permis de RIBO pourraient aussi vendre de l’assurance accidents et maladie et de l’assurance-vie. Les activités liées à l'assurance-vie seraient réglementées par la CSFO. Sur le plan de la gestion du patrimoine, le présent rapport porte principalement sur le secteur de l’assurance-vie et les agents d'assurance-vie. Toutefois, les activités de RIBO et les titulaires de ses permis devraient aussi participer à la réforme réglementaire que nous recommandons, puisque la gestion des risques à l’aide de l'assurance dommages et de l’assurance accidents et maladie est un élément important à prendre en compte au cours de la planification financière en raison de l’incidence positive de ces catégories d’assurance sur la préservation du patrimoine.

3 Voir la liste des autres associations du secteur aux annexes B et D.

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[ 18 ]

le gouvernement fédéral et plusieurs provinces et territoires dans le but de créer l’Organisme

coopératif de réglementation des marchés de capitaux (ORMC). L’ORMC remplacerait les

organismes de réglementation des valeurs mobilières des provinces et territoires participants

par un seul organisme de réglementation. Cet organisme aurait également la compétence

nécessaire pour réglementer le risque systémique et les crimes sur les marchés des capitaux.

En résumé, la responsabilité réglementaire et les secteurs de compétence touchant les

institutions financières et leurs activités sont divisés entre les gouvernements fédéral et

provinciaux et territoriaux en raison de l’histoire constitutionnelle du Canada. Des efforts ont

été déployés pour harmoniser et normaliser cette activité réglementaire à l’aide de diverses

structures officielle et informelle, mais il existe des limites inhérentes à ces efforts juridiques et

liés aux compétences qui rendent la situation imparfaite.

L’élaboration et l’évolution de la réglementation canadienne des finances

Par le passé, les sociétés financières du Canada n’étaient pas intégrées. Sur le plan juridique

et le plan opérationnel, les activités des banques, des compagnies d’assurance, des courtiers

en valeurs mobilières et des maisons de courtage hypothécaire étaient en grande partie

distinctes. Les banques n'avaient pas le droit d'avoir des compagnies d'assurance ou des

courtiers en valeurs mobilières, et les compagnies d'assurance n'avaient pas le droit d’avoir

des banques ou des courtiers en valeurs mobilières.

La réglementation du secteur des finances a suivi un modèle semblable. Les organismes de

réglementation des valeurs mobilières réglementaient les activités de vente et de négociation

des courtiers en valeurs mobilières ainsi que leurs activités liées aux services bancaires

d'investissement et à la souscription. Les organismes de réglementation de l’assurance

réglementaient la vente de polices d’assurance ainsi que les enjeux liés à la suffisance du

capital et les questions d’ordre prudentiel touchant les compagnies d'assurance. Les

organismes de réglementation des banques réglementaient les activités bancaires et de prêts

des banques et la vente de produits bancaires ainsi que les enjeux liés à la suffisance du

capital et les questions d’ordre prudentiel touchant les banques.

Par conséquent, la réglementation de ces diverses entités, de leur exploitation et de leurs

activités de vente de produits a évolué de manière isolée. En outre, elle était en grande partie

axée sur les opérations entre les entreprises du secteur financier et leurs clients plutôt que

sur la nature de la relation entre ces entreprises et leurs clients.

Au cours des dernières décennies, cette situation a évolué pour plusieurs raisons :

I. À la suite de l’évolution des politiques, de la réglementation et du droit à la fin des

années 1980, les institutions financières canadiennes ont eu le droit d’acquérir des

entreprises d’autres secteurs ou de fusionner avec elles et de regrouper plusieurs

volets d'activités au titre d’une seule entité commerciale. Au début des années 1990,

les banques canadiennes ont acquis des courtiers en valeurs mobilières,

Page 23: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 19 ]

des sociétés de fonds communs de placement, des réseaux de vente et de

distribution de fonds communs de placement et d'assurance, des activités liées à des

prêts hypothécaires consortiaux et des sociétés de fiducie. De même, les

compagnies d'assurance ont acquis des sociétés de fonds communs de placement

et des réseaux de vente et de distribution de fonds communs de placement.

Certaines sociétés de fonds communs de placement ont acquis ou construit de

grands réseaux de vente et de distribution au détail. Pendant la même période,

l’accès au Canada à des institutions financières étrangères a été permis de

différentes façons qui n’existaient pas auparavant, alors que les obstacles à l'accès

de ces sociétés étrangères ont été assouplis ou supprimés. Pendant cette période de

consolidation et de convergence est apparue l’institution financière intégrée, offrant

une gamme de produits et services financiers par l’intermédiaire de sociétés affiliées

sous propriété et direction communes, couvrant un certain nombre de familles de

produits et régie par des lois, règles, règlements et organismes de réglementation

fédéraux, provinciaux et territoriaux.

II. Parallèlement, les produits financiers se sont complexifiés et la frontière entre les

types de produits financiers est devenue floue. Par exemple, certains produits de

créance classiques ont été structurés de façon à présenter des caractéristiques

s’apparentant à des titres de participation. Les produits d'assurance, comme les

fonds distincts, ont été créés afin d’offrir des caractéristiques semblables à celles des

titres de participation ou des fonds communs de placement. Les instruments dérivés

ont aussi été élaborés pour offrir une gamme de solutions de produits

d’investissement qui, dans bon nombre de cas, n’ont pas nécessairement de lien

avec le type d’institution financière qui les produit ou avec le vendeur de produits qui

les commercialise et les vend. Bref, la convergence des organisations a été liée à la

convergence des produits financiers.

III. Simultanément, la relation entre les particuliers qui vendent des produits financiers et

leurs clients est aussi passée d’une relation transactionnelle à une relation de

consultation plus approfondie. Avec cette approche évoluée, les relations se sont

maintenues au fil du temps et ne se limitaient pas à des opérations particulières.

IV. De plus, la relation entre le vendeur des produits et son employeur a aussi évolué,

passant d’une relation d’emploi classique à un type de relation contractuelle plus

indépendante. Dans certains cas, ces relations d’entrepreneur indépendant se sont

officialisées. D’autres ont continué de suivre la forme de la relation d’emploi

classique, mais ont ajouté quelques éléments liés à l’indépendance et d'autres

facteurs qui en ont fait un type de relation plus hybride. De plus, dans plusieurs cas,

les vendeurs pouvaient avoir des relations avec plus d’une institution financière (par

exemple, en vendant de l’assurance et des fonds communs de placement) grâce à

des liens avec différentes entités distinctes sur le plan juridique. Les entreprises du

Page 24: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 20 ]

secteur financier ont aussi acquis un certain nombre de réseaux de vendeurs, en lot

ou à l’aide de plusieurs opérations d'acquisition de particuliers vendeurs ou de

petites équipes de particuliers. Dans tous ces cas, l’institution financière procédant à

l’acquisition a versé une contrepartie soit à d’autres entreprises du secteur financier

ou aux particuliers vendeurs, ou aux deux, que le particulier utilise le modèle de

relation d’emploi classique ou le modèle de l’entrepreneur indépendant. Peu importe

le type de relation juridique entre les entreprises et leurs vendeurs, la législation et

les règles et règlements du secteur exigeaient (et continuent d'exiger) que les

entreprises soient responsables sur le plan juridique des activités des particuliers

participant aux activités de vente de produits et de la surveillance de ces activités.

Par conséquent, bien que la nature des relations entre les entreprises et leurs

vendeurs et entre les entreprises et leurs clients ait évolué, les structures

réglementaires et les responsabilités juridiques demeurent à peu près les mêmes.

Il est important de noter que, pendant la même période, la relation entre les vendeurs

de produits financiers et leurs clients a évolué grâce au marketing, à la publicité et à

d’autres facteurs. L’importance de la nature transactionnelle de ces relations a été

réduite (malgré le cadre juridique et réglementaire qui met l'accent sur la

réglementation des opérations) et l’importance de la nature exhaustive et de la

relation de conseil s’est accrue. Les consommateurs sont devenus des clients.

Les vendeurs sont devenus des « conseillers », des « conseillers financiers » et des

« planificateurs financiers ». Les titres, le marketing et d’autres modes de

communication ont renforcé ces paradigmes en évolution.

V. De nos jours, les avancées technologiques refaçonnent fondamentalement la nature

des services de conseil et de la vente de produits financiers. Par exemple,

l’émergence des consultations en ligne signifie que les consommateurs peuvent

recevoir des conseils financiers sans même rencontrer un planificateur ou un

conseiller en personne. Sous le modèle de la consultation en ligne, l’opération

financière réelle perd son importance, car les clients investissent généralement dans

l’un des quelques portefeuilles diversifiés préétablis. Puisque le volet transactionnel

de la gestion de l’actif est fortement automatisé et invisible, les conseillers-robots

mettent l'accent sur leur faible coût et le côté pratique et rentable de leurs services

de conseil. Cela touche même les entreprises de services financiers classiques, où la

tendance est passée des opérations financières aux services de conseil accélérés

par la technologie grâce à l’automatisation de divers aspects de la gestion du

portefeuille, de la gestion de la relation avec le client et de la conformité, ce qui

permettra de mettre davantage l'accent sur les conseils, la planification et les

relations personnelles.

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[ 21 ]

Le contexte réglementaire actuel

À la suite des événements des 25 dernières années, la perception et la nature des relations

entre les vendeurs de produits financiers et leurs clients se sont transformées et sont

maintenant bien différentes de ce qu’elles étaient avant ces événements. Toutefois, il n’y a

pas eu d’ajustement parallèle dans la réglementation des sociétés et particuliers du secteur

financier pour refléter cette nouvelle réalité. Comme il est mentionné dans le présent rapport,

cela a causé des écarts par rapport aux attentes, de la confusion chez les consommateurs et

les investisseurs, de la frustration chez les vendeurs et les entreprises du secteur financier,

de l’incertitude sur le plan de la réglementation et un manque généralisé de clarté dans le

secteur financier au sujet des rôles, des obligations, des attentes et des normes de diligence.

Voilà le contexte actuel : une courtepointe disparate dans le tissu de la réglementation du

secteur financier. C’est sur cette toile de fond que notre comité d’experts a préparé ses

recommandations. Il est tentant de présumer, comme certains l’ont suggéré, que nous

pouvons commencer sur une page blanche et concevoir du début un cadre réglementaire

pour la planification financière et les conseils financiers en Ontario. Cependant, nous ne

pouvons pas nous permettre de le faire et ce n’était pas notre mandat. On nous a demandé

de présenter des recommandations dans le contexte de cette réalité complexe, et c’est ce

que nous avons fait. Notre approche reconnaît les réalités du système réglementaire actuel et

suggère des façons d’améliorer le système et les résultats pour les investisseurs et les

consommateurs et de rétrécir l’écart par rapport aux attentes.

Nous reconnaissons également que nous ne sommes pas les premiers à proposer des

améliorations à la protection des consommateurs dans ce système fragmenté. Bon nombre

de nos recommandations ne sont pas nouvelles. Après avoir regardé les efforts précédents,

nous croyons que le problème ne vient pas de l’identification des améliorations potentielles,

mais plutôt de la mise en œuvre.

Par le passé, il y a eu plusieurs tentatives d’établir des exigences en matière de planification

financière visant les sociétés et les particuliers inscrits en Ontario4, notamment une

proposition élaborée par un comité spécial des ACVM5 et une autre de l’OCRCVM

6.

4 La MFDA évalue actuellement des propositions de règles qui interdiraient aux personnes approuvées d’utiliser le titre de « planificateur financier » à moins d’avoir certaines compétences.

5 Le comité spécial des ACVM était parrainé par des membres des ACVM et du Forum conjoint des autorités de réglementation du marché financier et était composé notamment de représentants des organismes de réglementation de l’assurance du gouvernement et des conseils d'assurances. En Ontario, la CVMO et la CSFO avaient l’intention de coordonner les règles et règlements qui seraient nécessaires en vertu de leurs lois respectives. Voir : https://www.fsco.gov.on.ca/fr/insurance/lifehealthbulletins/archives/pages/lh-01_01.aspx

6 Règle sur la planification financière proposée par l’OCRCVM. Voir : https://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Marketplaces/srr-iiroc_20080808_pro-fin-plan-rule.pdf

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[ 22 ]

En 2001, aux termes de la proposition élaborée par un comité spécial des ACVM, la CVMO a

proposé une règle devant s’appliquer aux particuliers et aux sociétés inscrits pour exercer des

activités de négociation ou de conseils en vertu des lois sur les valeurs mobilières.7

Cette règle aurait obligé les particuliers qui utilisent divers titres à répondre à des normes de

compétence en matière de planification financière. Le ministre des Finances de l’Ontario de

l’époque a renvoyé la règle à la CVMO pour qu’elle soit étudiée davantage en notant

l’importance de l’équilibre entre les coûts liés à la conformité et la protection des

investisseurs. Bien que d’autres discussions et consultations aient eu lieu au sujet de la règle,

aucune autre mesure n’a été prise pour la mettre en œuvre.

En 2008, l’OCRCVM a proposé une règle dans le but de définir ce qu’est la planification

financière et décrivant les exigences de compétence et de supervision de la part des courtiers

membres au cours de la prestation de services de planification financière. Les personnes qui

ont présenté des commentaires ont souligné diverses préoccupations au sujet de la règle

proposée, notamment l'avis généralisé qu’une approche plus globale à la réglementation des

planificateurs financiers serait préférable aux mesures relativement limitées proposées par

l’OCRCVM. L’OCRCVM a officiellement mis fin à toute étude de la règle en février 2014.8

Dans son document de 2013 intitulé Perspectives économiques et revue financière de

l’Ontario, le gouvernement s’est engagé à étudier le bien-fondé de l’adoption d’une

réglementation mieux adaptée des planificateurs financiers. Par conséquent, en janvier 2014,

le ministère des Finances a entrepris une consultation comprenant deux tables rondes

auxquelles ont assisté des représentants des associations du secteur, des groupes de

défense des droits des consommateurs et des praticiens du secteur, entre autres.9

Le ministère a reçu 23 observations écrites d’intervenants donnant leur avis sur divers

aspects de la question et soulevant diverses préoccupations, notamment les exigences de

compétence suffisantes, les normes de qualité pertinentes et les conflits d’intérêts

potentiels.10

Il n’a pas été possible d’en venir à un consensus sur le cadre réglementaire à

adopter le plus pertinent.

7 Règle 33-107 sur les compétences exigées de la part des inscrits qui se présentent comme fournisseurs de conseils de planification financière et de conseils analogues (Multilateral Instrument 33-107, Proficiency Requirements for Registrants Holding Themselves out as Providing Financial Planning and Similar Advice). Voir : https://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Securities-Category0/rule_20010216_proficiency.pdf (2001) 24 OSCB 1107 (en anglais seulement).

8 Avis de l’OCRCVM : Retrait du projet de règle sur la planification financière. Voir :

http://www.ocrcvm.ca/Documents/2014/b5989d2f-23eb-4eca-821b-5c10da96fca0_fr.pdf 9 La liste des participants est présentée dans la transcription des tables rondes. Voir :

http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/10-Jan-14-MOF-Roundtable.html (en anglais seulement) et http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/14-Jan-14-MOF-Roundtable.html (en anglais seulement).

10 Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions.html (en anglais seulement).

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[ 23 ]

En février 2014, le député Rick Bartolucci (député de Sudbury à l’époque) a présenté un

projet de loi émanant d’un député (le projet de loi 157) qui envisageait l’adoption d’un cadre

réglementaire pour tous les conseillers financiers.11

Le projet de loi 157 est passé en

deuxième lecture le 20 mars 2014 et a été transmis au Comité permanent des finances et des

affaires économiques. Le projet de loi 157 est mort au Feuilleton lorsque le bref électoral a

été publié pour l’élection provinciale de juin 2014.

En plus des initiatives réglementaires ou législatives, d’autres projets visant à élaborer un

cadre réglementaire et de surveillance pour la planification financière et les conseils

financiers, notamment lancés par le secteur des services financiers, sont déployés depuis

plusieurs années. En mai 2011, cinq associations du secteur ont formé la Coalition pour

l’établissement de normes professionnelles pour les planificateurs financiers (la Coalition),

dont la mission est de définir un ensemble commun de normes qui garantiraient aux

Canadiens des paramètres plus clairs et une meilleure protection au moment de retenir les

services d’un planificateur financier.12

Au cours des dernières années, il y a eu plusieurs mouvements internationaux visant une

réforme de la réglementation des services de planification financière et de conseils financiers

dans d’autres territoires. Notre comité est au courant de ces mouvements (voir l’annexe F).

Bien que nous ayons examiné les approches adoptées par d’autres territoires, nous notons

que l’expérience internationale ne peut pas être appliquée directement à la situation unique

du Canada. Par conséquent, dans le présent rapport, nous avons conçu une approche

pouvant s’appliquer en Ontario.

Le ministre des Finances de l’Ontario nous a demandé des recommandations pouvant être

réalisées et mises en œuvre. On ne nous a pas demandé de proposer une restructuration

intégrale ou radicale du système de réglementation des finances ou du secteur en Ontario,

et nous n'avons pas tenté de le faire. Nous avons toutefois présenté des recommandations

qui nécessitent du leadership, tant du gouvernement accordant les pouvoirs aux organismes

de réglementation pour mettre en œuvre les recommandations qu’aux organismes de

réglementation qui collaboreront à la création d’un cadre réglementaire fort et harmonisé.

11

Projet de loi 157, Loi de 2014 sur les conseillers financiers. Voir : http://www.ontla.on.ca/web/bills/bills_detail.do?locale=fr&BillID=2934

12 Ces cinq associations étaient Advocis, le Financial Planning Standards Council, le Canadian Institute of Financial Planners, l’Institute of Advanced Financial Planners et l’Institut québécois de planification financière. Advocis a par la suite quitté la Coalition pour s’occuper de ses propres intérêts visant à mettre au point un modèle plus large qui ne se limitait pas uniquement aux planificateurs financiers, mais à tous les types de conseillers, y compris les planificateurs financiers.

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[ 24 ]

Conformément à nos principes de base décrits au chapitre 1, nous avons présenté des

recommandations qui : a) sont axées sur l’investisseur et le consommateur et mettent l'accent

sur l’intérêt du public et la protection des consommateurs; b) prennent en considération

l’importance du secteur des services financiers en Ontario et les préoccupations des

intervenants du marché; c) favorisent l’efficacité de la réglementation, ne sont pas trop

complexes et évitent toute réglementation inutile ou créant des chevauchements; d) prennent

en compte les initiatives stratégiques existantes; e) sont conçues pour éviter la fragmentation

réglementaire et ne produisent pas ni n'accroissent les cas d’arbitrage réglementaire.

C’est dans ce contexte que nos recommandations doivent être lues. C’est aussi dans ce

contexte que les lecteurs du présent rapport devraient comprendre pourquoi nous rejetons,

explicitement ou implicitement, certaines suggestions qui nous ont été présentées au cours

du processus de consultation publique sur ces enjeux, notamment :

(a) les recommandations selon lesquelles nous devrions proposer une restructuration

radicale du secteur financier en Ontario ou de ses structures de rémunération ou

de relation;

(b) les recommandations portant sur la désintermédiation des vendeurs de produits

financiers par rapport à leurs sociétés, et la possibilité de les régir et traiter

séparément et individuellement à titre de professionnels;

(c) les recommandations au sujet d’un régime d’application unique pour les

investisseurs lésés;

(d) la suggestion de retarder la présentation de certaines de nos recommandations

jusqu’à ce que d’autres initiatives de réglementation soient terminées.

Dans la présentation de nos recommandations, nous avons tenu compte de tout ce qui suit :

le contexte juridique et historique de la réglementation des finances au Canada et en Ontario;

le développement et l’évolution du secteur financier, plus particulièrement les changements

dans le contexte juridique, réglementaire, commercial et relationnel au cours des 25 dernières

années; et le contexte réglementaire et commercial actuel. C’est en tenant compte de ce

contexte historique et par le filtre de nos principes de base que nous avons présenté les

recommandations qui se trouvent dans le présent rapport.

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[ 25 ]

CHAPITRE 3 – PRÉJUDICES AUX CONSOMMATEURS DANS

LE CONTEXTE ACTUEL

Lorsque les consommateurs embauchent un planificateur ou un conseiller financier,

ils s’attendent à recevoir des conseils qui les aideront à atteindre leurs objectifs d’épargne,

de placement et de retraite. Ils s'attendent à des conseils impartiaux d’un particulier qui

possède les compétences nécessaires pour offrir des services de planification financière ou

de conseils financiers. Cette attente demeure la même malgré le cloisonnement

réglementaire actuel.

Comme il est décrit au chapitre précédent, le cadre réglementaire actuel de l’Ontario est

fragmenté et il est fortement axé sur la vente de produits financiers. Ce cadre réglementaire

axé sur la vente de produits n’a été adapté que partiellement au volet croissant de

planification et conseil de la plupart des opérations financières de détail qui sont réalisées de

nos jours. Lorsque la situation évolue, elle le fait de façon incohérente dans les différents

segments de réglementation.

Notre comité s’est concentré sur la présentation de recommandations pouvant être réalisées

et mises en œuvre dans le contexte du cadre réglementaire existant, malgré sa fragmentation

inhérente. Après la consultation des intervenants et des délibérations en profondeur,

nous avons trouvé trois facteurs distincts qui contribuent au préjudice visant les

consommateurs que nos recommandations tentent de régler :

1. le régime réglementaire fragmenté;

2. les appellations d’emploi et titres professionnels trompeurs;

3. la confiance injustifiée.

Régime réglementaire fragmenté

Plus que jamais, les Ontariennes et les Ontariens comptent sur les planificateurs financiers et

les conseillers financiers pour atteindre leurs objectifs financiers. Selon la recherche publiée

par les membres des ACVM, 49 pour cent des Canadiennes et Canadiens avaient un

conseiller financier en 2012, ce qui constitue une hausse par rapport à 42 pour cent

en 2006.13

En 2016, les titres de neuf fonds communs de placement sur dix étaient achetés

par l’entremise d’un conseiller financier.14

En 2014, 70 pour cent des nouvelles polices

d’assurance vie étaient souscrites au Canada sur une base individuelle (décision prise par un

13

Indice ACVM des investisseurs 2012. Voir : https://www.securities-administrators.ca/uploadedFiles/General/pdfs/2012%20CSA%20Investor%20Index%20-%20Exec%20Summary%20-%20FINAL%20_FR_.pdf

14 La perception des investisseurs canadiens quant aux fonds communs de placement et à l’industrie des fonds communs, 2016. Voir : https://www.ific.ca/wp-content/uploads/2016/09/IFIC-Pollara-Investor-Survey-September-2016-French.pdf/15057/

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[ 26 ]

particulier ou une famille), habituellement par l’entremise d’un agent d'assurance vie.15

Cette dépendance est accentuée par l’écart entre les connaissances des conseillers et des

consommateurs : une recherche indique qu’en 2016, 43 pour cent de tous les investisseurs

se fiaient presque exclusivement à leur conseiller comme source d’information en matière

d’investissement.16

En partie, cette dépendance envers les conseils est causée par la diminution du nombre de

régimes de retraite classiques au travail. On a constaté au cours des dernières décennies une

forte tendance à s’éloigner des régimes de retraite à prestations déterminées pour se tourner

vers les régimes de retraite à cotisations déterminées ou encore rejeter complètement les

régimes de retraite d’employeurs. Comme l’a mentionné la Commission du Régime de retraite

de l'Ontario dans ses observations en 2015 :

[TRADUCTION] « Cette transformation cause un

transfert du risque des employeurs aux employés,

fait en sorte que le risque qui était pris en charge

collectivement auparavant est maintenant assumé

par le particulier, et rend plus nécessaires les

produits et conseils financiers pour la phase

d’utilisation des fonds à la retraite. »17

L’accord récent visant l’expansion du Régime de

pensions du Canada offrira probablement un seuil de

revenu plus élevé aux Canadiennes et Canadiens

actifs au moment de leur retraite, mais la diminution

du nombre de régimes de retraite d’employeurs fait

en sorte que les particuliers devront continuer

d’épargner et d’investir pour leurs besoins financiers

futurs. Qu’ils soient des travailleurs plus âgés ayant

besoin d’aide pour planifier leur retraite et retirer leur

épargne ou de jeunes travailleurs qui n’ont peut-être

aucune option d’épargne au travail, les Ontariennes

et Ontariens auront de plus en plus besoin qu’on leur

donne des services de planification financière ou de

conseils financiers de qualité.

15

Faits sur les assurances de personnes au Canada, édition 2015. Voir : https://www.clhia.ca/domino/html/clhia/CLHIA_LP4W_LND_Webstation.nsf/resources/Factbook_2/$file/2015_FactBook_FR.pdf

16 Étude des ACVM sur la sensibilisation des investisseurs 2016. Voir : http://www.osc.gov.on.ca/documents/fr/About/csa_investor-education-study-fr.pdf

17 Commission du Régime de retraite de l'Ontario, observations présentées en septembre 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/ontario-pension.html (en anglais seulement).

[TRADUCTION] Les administrateurs de

régimes de retraite à prestations

déterminées sont assujettis à ce qu’on

peut considérer comme une forte

législation et surveillance

réglementaire pour la protection des

consommateurs. Cependant, le nombre

de régimes de retraite à prestations

déterminées est en chute libre et on se

tourne plutôt vers les régimes de

retraite à cotisations déterminées.

Cette transformation cause un transfert

du risque des employeurs aux

employés, fait en sorte que le risque

qui était pris en charge collectivement

auparavant est maintenant assumé par

le particulier, et cause une

augmentation de la nécessité d’obtenir

des produits et conseils financiers

pour la phase d’utilisation des fonds à

la retraite. Il y a maintenant un vide

dans la protection des consommateurs

alors que la nécessité de protéger les

consommateurs de produits financiers

au détail croît.

– Commission du Régime de retraite de

l’Ontario (septembre 2015)

Page 31: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 27 ]

Cependant, il n’existe aujourd’hui aucun cadre réglementaire général pour la planification

financière ou les conseils financiers en Ontario. Cela entraîne deux enjeux importants relatifs

à la protection des consommateurs.

D’abord, il y a une lacune réglementaire évidente. Peu importe leurs compétences, des gens

peuvent se faire appeler des « planificateurs financiers » ou des « conseillers financiers » en

Ontario. À moins de vendre aussi des produits financiers, ils ne sont pas réglementés. Cela

ne veut pas dire que les particuliers qui ne sont pas réglementés agissent mal. Plusieurs

d’entre eux sont des planificateurs financiers à honoraires seulement qui fournissent des

services de planification et de conseils impartiaux et précieux pour les consommateurs.

Mais sans surveillance réglementaire, les consommateurs ne peuvent savoir quels particuliers

ou quelles sociétés méritent leur confiance ou possèdent les compétences nécessaires pour

offrir ces services.

Ensuite, les personnes faisant l’objet d’une surveillance réglementaire le sont uniquement

pour leurs activités de vente de produits et non pour leurs services de planification financière

ou de conseils financiers en tant que tels. Le cadre réglementaire vise à s’assurer que le

processus de planification financière ou de conseils mène à la vente d’un produit pertinent,

sans se concentrer sur la qualité de la planification financière ou des conseils.

Nous abordons le lien entre la planification financière et les conseils financiers plus en détail

au chapitre 4. Pour l’instant, notons simplement que l’importance croissante de ces activités

dans un régime réglementaire axé généralement sur la vente de produits fait en sorte que les

conseils financiers, plus particulièrement, sont naturellement considérés par le secteur

comme une simple partie du processus de vente et non comme une activité à part entière.

Comme l’ont mentionné l’Institut des fonds d'investissement du Canada et l’Association

canadienne du commerce des valeurs mobilières dans les observations qu’ils nous ont

présentées en septembre 2015 :

[TRADUCTION] « […] les conseils financiers fournis par un inscrit comprennent

habituellement des recommandations de produits précis et une certaine analyse des

besoins financiers. »18

L’Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes a mentionné dans ses

observations de juillet 2015 que :

18

Institut des fonds d’investissement du Canada et Association canadienne du commence des valeurs mobilières, observations présentées en septembre 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/investment-funds.html (en anglais seulement).

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[ 28 ]

[TRADUCTION] « Dans le secteur de l’assurance vie, un particulier qui agit à titre de

conseiller financier détermine les besoins d’assurance vie du client et présente des

recommandations au sujet des produits qui répondent le mieux à ces besoins. Dans la

plupart des cas, lorsqu’un besoin est établi, la valeur des conseils financiers réside surtout

dans la souscription d’un produit qui répond au besoin décelé. »19

Les consommateurs rencontrent des conseillers financiers pour obtenir des conseils

financiers. Ils s'attendent à recevoir des conseils impartiaux, dans leur intérêt, et non à ce

qu’on tente simplement de leur vendre un produit particulier. Cependant, ils obtiennent

souvent uniquement des conseils visant à vendre un produit.

Notre cadre réglementaire proposé vise à s'assurer que les consommateurs reçoivent des

services de planification financière et de conseils financiers de fournisseurs qui sont dûment

réglementés et qui sont obligés de considérer les intérêts de leurs clients avant les leurs.

Plusieurs intervenants nous ont également fait part du manque de cohérence au sein

système réglementaire actuel. Bien que les organismes de réglementation et les OAR aient

déployé des efforts d’harmonisation, la structure de base du système de réglementation de

l’Ontario demeure fragmentée. Par exemple, une personne pourrait se faire appeler un

« conseiller financier » et avoir l’autorisation de vendre uniquement des produits d'assurance

comme des fonds distincts sous la supervision de la CSFO. Une autre personne pourrait se

faire appeler un « conseiller financier », mais avoir l’autorisation de vendre uniquement des

fonds communs de placement sous la supervision de la MFDA. Un consommateur peut

penser que ces personnes se ressemblent, puisqu’elles utilisent le même titre et vendent des

produits similaires. Cependant, elles sont assujetties à des régimes réglementaires différents,

à la fois pour les produits qu’elles vendent et les services-conseils qu’elles fournissent.

Cette fragmentation nuit aussi au secteur. Elle peut mener à l’arbitrage réglementaire, c’est-à-

dire que les particuliers choisissent délibérément d’exercer leurs activités sous un régime de

permis qu’ils jugent moins restrictif ou plus lucratif. Pire encore, des particuliers qui font l’objet

d’une enquête ou qui n’ont plus le droit d’exercer des activités à l’aide d’un permis donné

peuvent continuer d’exercer leurs activités d’une autre façon. Le fait que beaucoup de

particuliers détiennent plus d’un permis rend cet enjeu encore plus important. Par exemple,

la CSFO a mentionné au comité d’experts qu’on estime qu’environ 46 pour cent des agents

d'assurance vie ont un permis pour vendre des fonds communs de placement et qu’environ

14 pour cent d’entre eux ont un permis pour vendre des valeurs mobilières. Compte tenu de

la fréquence à laquelle les planificateurs financiers et les conseillers financiers obtiennent

plus d’un permis et de l’importance accrue des services de planification financière et de

conseils financiers, nous croyons que le temps est venu d’harmoniser le plus possible la

prestation des services de planification financière et de conseils financiers. Au chapitre 4,

nous recommandons que le gouvernement de l’Ontario élabore un cadre réglementaire

19

Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes, observations présentées en juillet 2015. Voir http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/clhia-submission.html (en anglais seulement).

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[ 29 ]

particulier pour la planification financière ou les conseils financiers. Nous suggérons que le

cadre réglementaire actuel sert à la création de normes harmonisées.

Appellations d’emploi et titres professionnels trompeurs

De nos jours, en Ontario, les consommateurs qui cherchent des services de planification

financière ou de conseils financiers rencontreront probablement des particuliers dont les

appellations d’emploi et les titres professionnels ne reflètent pas clairement les qualifications

et l’expertise ni la nature des services fournis. Au cours de nos deux cycles de consultation,

un thème revenait souvent : la multitude d’appellations d’emploi et de titres professionnels

utilisés actuellement dans le secteur des services financiers en Ontario, causant de

la confusion et compromettant la protection

des consommateurs.

À l’exception du secteur du courtage hypothécaire20

,

il n’existe actuellement aucune norme réglementaire

uniforme ou universelle quant à l’utilisation des

titres.21

L’utilisation des titres est plutôt laissée à la

discrétion des particuliers ou sociétés. Les

particuliers se désignent selon une variété

d’appellations et de titres différents, tels

« planificateur financier », « conseiller financier »,

« conseiller en placement », « consultant en

finances », « spécialiste en planification de la

retraite » et « coach en gestion de patrimoine »,

et emploient d’autres titres similaires qui sont soumis

actuellement à peu (ou pas) de contraintes

réglementaires ou qui ne sont pas normalisés.

Récemment, la CVMO, l’OCRCVM et la MFDA ont

effectué conjointement un exercice d’évaluation

mystère pour avoir une meilleure idée des pratiques

de conseils et de l’expérience des investisseurs en

Ontario. Au cours de l’exercice, des courtiers en valeurs mobilières, des courtiers sur le

marché dispensé et des gestionnaires de portefeuille ont été visités.

20

La Loi de 2006 sur les maisons de courtage d’hypothèques, les prêteurs hypothécaires et les administrateurs d’hypothèques exige que les titulaires de permis utilisent uniquement le titre accordé par la catégorie de leur permis, en français ou en anglais, soit « courtier en hypothèques » ou « courtier » (mortgage broker ou broker) ou « agent en hypothèques » ou « agent » (mortgage agent ou agent). Il est permis d’utiliser l’abréviation de ces titres. Les documents de publicité peuvent également comprendre un titre équivalent dans une autre langue.

21 Nous reconnaissons que les organismes de réglementation en valeurs mobilières ont donné des lignes directrices sur l’utilisation des titres, mais leur application ne couvre pas le secteur des services financiers dans son ensemble.

[TRADUCTION] Les dizaines de

variations d’appellations en matière de

planification financière qui existent

actuellement portent le consommateur

à croire qu’il fait affaire avec une

personne qualifiée alors que ce n’est

peut-être pas le cas. Toutes ces

appellations peuvent ou non désigner

le même service, mais le

consommateur ne peut pas en être

certain. Nous croyons également que la

normalisation générale des

certifications pourrait permettre de

s'assurer que les consommateurs

obtiennent des services de

professionnels qualifiés qui sont tenus

responsables des décisions qu’ils

prennent.

– Central 1 Credit Union

(juin 2016)

Page 34: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 30 ]

Au total 48 appellations d’emploi différentes ont été notées pendant l’exercice.22

Le rapport de

l’évaluation mystère mentionne ce qui suit :

[TRADUCTION] « [d]u point de vue de l’investisseur, le nombre et les variations des

appellations et titres trouvés en cherchant des conseils peuvent rendre plus complexe le

processus de sélection d’un conseiller. Certaines appellations et certains titres ne donnent

pas suffisamment de renseignements sur les qualifications précises d’un conseiller, son

expertise ou ses accréditations. De plus, les appellations et titres qui diffèrent au sein

d’une même organisation peuvent laisser croire à un investisseur potentiel que les

conseillers offrent différents types de produits ou services de placement alors que ce n’est

pas le cas. Le problème devient encore plus complexe lorsque certains qualificatifs sont

utilisés dans les appellations d’emploi, comme « principal » ou « vice-président »,

qui peuvent dénoter ou non un rang au sein de l’organisation. Ces appellations peuvent

donner l’impression qu’un conseiller a plus d’expérience ou de compétences qu’un

collègue dont le titre ne contient pas un tel qualificatif, ou que le conseiller occupe un

certain poste dans la hiérarchie de la société associé avec une fonction précise. »23

La large gamme de titres professionnels utilisés, en plus des appellations d’emploi, laisse

croire à une expérience supplémentaire dans un domaine donné et peut causer encore plus

de confusion chez les consommateurs. Les exigences pour l’obtention et le maintien de ces

titres professionnels varient considérablement. Selon l’OCRCVM :

« Certains titres professionnels, comme celui de comptable agréé, posent comme

exigence un nombre d’années de travail ou d’heures d’étude en classe précis, la réussite

d’un examen et des heures de formation continue. Les exigences liées à l’obtention

d’autres titres professionnels peuvent être beaucoup moins élevées. En fait, certains titres

professionnels peuvent être obtenus après un séminaire d’une fin de semaine ou un

apprentissage en ligne suivi d’un examen auto-administré. »24

Il incombe souvent au consommateur de comprendre par lui-même cette soupe à l’alphabet

de compétences (et les éléments qui les distinguent).

Les appellations d’emploi et les titres professionnels servent à donner une impression

d’expertise et inspirent confiance aux consommateurs. Si ces appellations d’emploi ou titres

professionnels ne sont pas appuyés par une expertise réelle, il est possible que cette

confiance soit injustifiée. Cela signifie que des particuliers qualifiés et compétents doivent

faire concurrence à des personnes non qualifiées ou peu qualifiées dans le cadre de leurs

activités. De plus, certaines appellations d’emploi et certains titres professionnels pourraient

inciter les consommateurs à croire qu’il existe une responsabilité quant à l’intérêt du client

22

Mystery Shopping and Investment Advice: Insights into Advisory Practices and the Investor Experience in Ontario (2015). Voir : http://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Securities-Category3/20150917-mystery-shopping-for-investment-advice.pdf (en anglais seulement).

23 Ibid.

24 Avis de l’OCRCVM : Utilisation de titres d’emploi et de titres professionnels. Voir : http://www.ocrcvm.ca/Documents/2013/4e2e7417-7b4b-43d6-a47a-e14a9d7cb7f8_fr.pdf.

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[ 31 ]

alors qu’il s’agit peut-être plutôt d’une relation de vente de produits. Il est important de régler

cette dynamique pour protéger les consommateurs de l’Ontario, mais aussi pour protéger les

intérêts du secteur des services financiers.

Nos recommandations préliminaires, qui sont similaires à nos recommandations actuelles au

sujet des titres et appellations, ont reçu un appui considérable à la fois des représentants du

secteur des services financiers et des groupes de défense des droits des consommateurs.

Au chapitre 5, nous demandons au gouvernement de l’Ontario de prendre des mesures

concrètes pour régler la question de la prolifération des appellations d’emploi et titres

professionnels et la confusion qu’ils causent afin de protéger les intérêts des consommateurs.

Confiance injustifiée

Les clients s'attendent à recevoir des conseils dans leur intérêt, et ils font vraiment confiance

à leur conseiller. Une recherche a permis de découvrir que « 7 investisseurs sur 10 croient

que le conseiller a l’obligation juridique de placer les intérêts des investisseurs devant

les siens. »25

Actuellement, il n’y a pas d’exigence réglementaire explicite d'agir dans l’intérêt supérieur

d’un client applicable aux fournisseurs de services de vente de produits financiers, de

planification financière ou de conseils financiers en Ontario. Bon nombre de membres du

secteur, y compris des groupes de représentants du secteur, laissent entendre que certains

fournisseurs de services financiers pourraient déjà avoir une obligation d’agir dans l’intérêt

supérieur de leurs clients, en raison des règles des OAR, des obligations éthiques ou

autrement. Selon nous, ces exigences ne sont pas assez robustes et n’assurent pas une

protection uniforme pour tous les services de vente de produits financiers, de planification

financière ou de conseils financiers.

Au cours de notre consultation, nous avons bien compris que l’absence d’OLIS en Ontario

suscite de nombreuses inquiétudes relativement à la protection des consommateurs.

Les obligations actuelles en matière de pertinence n’offrent pas un degré de protection

suffisant pour les consommateurs. Plus particulièrement, le fait qu’il n’existe pas d’OLIS crée

un écart par rapport aux attentes des consommateurs. Comme il est mentionné dans le

récent document de consultation des ACVM :

25

The Brondesbury Group, Comportement et convictions des investisseurs : Étude sur les relations avec les conseillers financiers et la prise de décisions par les investisseurs (2012). Voir : http://getsmarteraboutmoney.ca/fr/research/Our-research/Documents/2012-Comportement-et-convictions-des-investisseurs.pdf.

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[ 32 ]

« [L]a plupart des investisseurs supposent à tort

que les personnes inscrites doivent toujours leur

donner des conseils dans leur intérêt.

En conséquence, la confiance qu’ils placent en

elles et leur dépendance à leur égard sont trop

grandes, ce qui donne à certaines la possibilité de

les exploiter et crée un décalage entre les attentes

des uns et les obligations des autres. La plupart

des investisseurs s’en remettant trop aux

personnes inscrites, le problème du mandat

inhérent à la relation client-personne inscrite s’en

trouve exacerbé, et les placements peuvent par

conséquent ne pas donner de résultats

optimaux. »26

Pendant nos deux cycles de consultation, certains

observateurs ont noté que les conseillers peuvent

avoir tendance à recommander des produits qui ne

conviennent pas à certains clients ou pour lesquels ils

reçoivent une rémunération plus élevée. Certaines

parties ont aussi souligné l’utilisation de leviers

financiers (emprunts effectués pour investir), à la

suite de la recommandation d’un conseiller, ce qui pourrait fournir d’autres fonds produisant

une rémunération.27

Lorsqu’ils sont mal utilisés, les leviers financiers peuvent être risqués

pour les investisseurs et causer des pertes financières importantes.

À notre avis, il est nécessaire d’adopter une OLIS pour protéger les consommateurs de

l’Ontario et pour veiller à ce que leur confiance envers les personnes qui leur fournissent des

services de vente de produits financiers, de planification financière ou de conseils financiers

soit justifiée. Au chapitre 6, nous demandons au gouvernement de l’Ontario de prendre les

devants et de mettre en place une OLIS universelle dans l’ensemble du secteur des services

financiers de la province.

26

Document de consultation 33-404 des ACVM, Propositions de rehaussement des obligations des conseillers, des courtiers et des représentants envers leurs clients. Voir : http://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Securities-Category3/csa_20160428_33-404_proposals-enhance-obligations-advisers-dealers-representatives.pdf (en anglais seulement).

27 À titre d’exemple, observations de Peter Whitehouse d’août 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/peter-whitehouse.html (en anglais seulement).

[TRADUCTION] Fait intéressant, le

personnel du régime a conscience du

fait que des participants ont été incités

à transférer leurs valeurs de rachat par

plusieurs conseillers financiers parce

qu’on leur a dit qu’ils peuvent obtenir

un meilleur revenu de retraite avec leur

conseiller ou avoir plus de souplesse

ou de contrôle. Cette stratégie de

placement peut comprendre des

hypothèses de rendement irréalistes, et

le personnel du régime se demande si

le participant était bien informé des

frais de placement et des risques qu’il

devra assumer par rapport à l’option de

retraite différée du régime, qui

comporte un faible risque et n'est

assortie d’aucuns frais.

- Régime de retraite des CAAT

(juin 2016)

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[ 33 ]

Conclusion

De nos jours, le consommateur au détail moyen de services financiers en Ontario est plus

susceptible de recevoir des conseils relatifs à la vente de produits plutôt que des services de

planification financière ou de conseils financiers de grande qualité qui sont dans son intérêt.

Les sociétés et les particuliers utilisent une foule d’appellations d’emploi et de titres

professionnels pour laisser entendre une expertise en planification financière ou en conseils

financiers, et potentiellement faire en sorte que les consommateurs croient qu’il existe une

responsabilité relative à l’intérêt supérieur. Cette dynamique persiste parce que le cadre

réglementaire actuel est axé sur la vente de produits financiers et ne s’est que partiellement

adapté à l’influence croissante de la planification financière et des conseils financiers sur les

opérations financières. Voilà pourquoi il n’existe aujourd’hui en Ontario aucun cadre

réglementaire général pour la planification financière ou les conseils financiers, et pourquoi un

fournisseur de tels services n’a pas d’obligation juridique d’agir dans l’intérêt de son client.

Les recommandations que nous présentons dans les chapitres suivants visent à régler

ces préjudices.

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[ 34 ]

CHAPITRE 4 – RÉGLEMENTATION DE LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET

DES CONSEILS FINANCIERS EN ONTARIO

1. Réglementation de la planification financière et des conseils

financiers

Nous recommandons ce qui suit :

a) Le mandat de la CVMO et celui de la CSFO ou de l’ORSF (proposé) devraient être élargis en vertu

de la loi pour donner des pouvoirs à ces organismes de réglementation en vue de réglementer la

planification financière et les conseils financiers.

b) La réglementation devrait encadrer tout particulier ou toute société qui, auprès des consommateurs

de l’Ontario, se présente comme un fournisseur de services de planification financière ou de

conseils financiers, explicitement ou implicitement, ou par la prétention de titres, de services décrits

ou autrement. Aucun particulier ni aucune société ne devrait avoir le droit de fournir ou de prétendre

fournir des services de planification financière ou des conseils financiers sans faire l’objet d’une

surveillance réglementaire.

En donnant à la CVMO et à la CSFO ou à l’ORSF le pouvoir de réglementer la planification financière

ou les conseils financiers, nous recommandons ce qui suit :

c) Dans le cas des particuliers et des sociétés de l’Ontario qui prétendent fournir des services de

planification financière ou des conseils financiers et qui sont régis par le cadre réglementaire

existant en matière de valeurs mobilières, d’assurance et de courtage hypothécaire, leurs activités

de planification financière ou de conseils financiers devraient être régies par leur organisme de

réglementation existant (ou les organismes de réglementation, dans le cas des particuliers ou

sociétés qui détiennent plus d’un permis).

d) Dans le cas des particuliers et des sociétés de l’Ontario qui prétendent fournir des services de

planification financière ou des conseils financiers et dont les activités ne relèvent pas du cadre

réglementaire existant en matière de valeurs mobilières, d’assurance et de courtage hypothécaire,

leurs activités de planification financière ou de conseils financiers devraient être régies par la

CSFO ou l’ORSF.

e) La CVMO et la CSFO ou l’ORSF devraient élaborer un cadre réglementaire harmonisé applicable

aux ventes de produits financiers et à la prestation de services de planification financière et de

conseils financiers en Ontario. La vente de produits financiers, la planification financière et les

conseils financiers devraient être assujettis à un ensemble de normes réglementaires au sein du

cadre réglementaire. Ces normes comprendraient une obligation légale et universelle de l’intérêt

supérieur, des titres restreints et des exigences de compétence, comme il est décrit dans nos

recommandations présentées ci-après.

f) Les organismes sans but lucratif ou les organismes gouvernementaux et leur personnel qui offrent

des conseils ou un encadrement gratuitement et qui ne participent pas directement ou indirectement

(par des ententes d’indication de clients ou autrement) à la vente de produits financiers devraient

être dispensés de la réglementation sur la planification financière et les conseils financiers.

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[ 35 ]

Contexte

Notre comité d’experts a reçu le mandat de fournir

des conseils et des recommandations au

gouvernement de l’Ontario sur la pertinence de

réglementer la planification financière et les conseils

financiers en Ontario et dans quelle mesure, et sur la

portée que devrait avoir cette réglementation.

Dans notre document de recommandations

stratégiques préliminaires, nous recommandions que

tous les particuliers et toutes les sociétés qui

fournissent ou prétendent fournir des services de

planification financière soient réglementés.

Nous recommandions également de tirer parti du

cadre réglementaire existant pour appuyer cette

réglementation. Les particuliers et sociétés

réglementés au sein du cadre actuel pour leurs

activités de vente de produits financiers devraient

continuer d’être réglementés par leur organisme de

réglementation actuel, tandis que les particuliers et

sociétés hors de ce cadre seraient réglementés par

l’ORSF proposé ou la CSFO actuelle. Enfin,

nous recommandions que le cadre réglementaire

touchant la planification financière, ce qui

comprendrait l’éducation, la formation et la délivrance

des titres et permis, soit harmonisé et applicable de

manière universelle.

Nous avons reçu beaucoup de commentaires en

personne et par écrit au sujet de ces

recommandations. Plusieurs thèmes principaux sont

ressortis de ces commentaires.

D’abord, on s’entendait pour dire que les particuliers

et les sociétés qui exercent des activités hors du

cadre réglementaire actuel devraient être ramenés

sous cette surveillance réglementaire.

[TRADUCTION] Nous apprécions à sa

juste valeur le soin que le comité a pris

pour recommander que soient évités

les cas de répétition réglementaire et

pour appuyer un cadre selon lequel

toute nouvelle réglementation de la

planification financière se ferait par

l’intermédiaire d’organismes de

réglementation lorsqu’un tel organisme

existe, par exemple l’OCRCVM et la

MFDA, et pour ramener les activités de

planification financière non

réglementées sous le giron du nouvel

Office de réglementation des

services financiers.

- Institut des fonds d’investissement du

Canada (juin 2016)

[TRADUCTION] Bien que nous ayons

proposé la création d’un nouvel

organisme de réglementation pour

superviser les planificateurs financiers

qui exercent actuellement leurs

activités hors des canaux réglementés,

l’ACCVM reconnaît qu’un organisme

totalement nouveau visant à

réglementer les particuliers ou sociétés

qui exercent des activités de

planification financière qui ne sont pas

déjà visées par une réglementation

pourrait être trop petit pour justifier les

coûts. Par conséquent, l'ACCVM

appuierait l’idée que l’ORSF s’en

occupe. L’ORSF serait bien placée pour

« chapeauter les activités des

fournisseurs indépendants de services

de planification financière et travailler

avec les autres organismes de

réglementation pour assurer

l’harmonisation des normes ».

- Association canadienne du commerce

des valeurs mobilières (juin 2016)

Page 40: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 36 ]

Ensuite, les observateurs convenaient généralement

que le cadre réglementaire applicable à la

planification financière ou aux conseils financiers

devrait être harmonisé, puisqu’il reposerait sur

plusieurs organismes de réglementation qui se

concentrent depuis toujours sur la réglementation

axée sur les produits. Plusieurs observateurs ont noté

la fragmentation actuelle de la réglementation des

services financiers en Ontario. Au cours de nos

consultations, certains ont indiqué craindre que la

réglementation de la planification financière et des

conseils financiers sans coordination ne fragmente

davantage la réglementation et n’accentue la

confusion des consommateurs.

Par ailleurs, il n’y avait pas de consensus au sujet de

la conception de ce cadre réglementaire harmonisé.

Plusieurs observateurs appuyaient notre

recommandation provisoire suggérant de tirer parti du

système de réglementation existant. Cependant,

certains favorisaient d’autres approches, comme

l’accréditation d’un organisme professionnel qui

superviserait les planificateurs financiers,28

ou la

création d’une autorité administrative à laquelle serait

déléguée la supervision de tous les conseillers

financiers de l’Ontario.29

Enfin, il y avait un désaccord au sujet de la portée

des activités qui devraient être couvertes par ce cadre réglementaire harmonisé. Il n’y avait

pas de consensus à propos de la définition de planification financière ou de son lien avec

les conseils financiers. Certains observateurs nous ont vivement recommandé d’utiliser une

approche étroite, par exemple en définissant la planification financière comme étant

uniquement l’élaboration d’un plan financier complet par écrit30

, tandis que d’autres nous

ont incités à considérer que la planification financière et les conseils financiers

étaient synonymes.

28

Financial Planning Standards Council, observations présentées en juin 2016. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/2016/financial-planning-standards-council.html (en anglais seulement).

29 Advocis, observations présentées en septembre 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/financial-advisors.html (en anglais seulement).

30 Institut des fonds d’investissement du Canada et Association canadienne du commence des valeurs mobilières, observations présentées en septembre 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/investment-funds.html (en anglais seulement).

[TRADUCTION] Nous appuyons la

recommandation du comité d'experts

selon laquelle la planification financière

devrait être réglementée en tant

qu’activité individuelle au sein du cadre

réglementaire existant, ce qui

permettrait d’éviter la répétition

réglementaire et le chevauchement des

initiatives de réglementation.

La MFDA réglemente les personnes

approuvées ainsi que les sociétés

chargées de leur supervision. [...]

La création d’un nouvel organisme

dans le but de réglementer uniquement

les activités de planification financière

des personnes approuvées, sans

considérer le cadre de supervision du

courtier dans son ensemble ou

l’infrastructure réglementaire établie,

causerait de la fragmentation et de la

répétition et entraînerait des coûts pour

le secteur et les consommateurs.

Les objectifs du comité d’experts

peuvent être atteints plus rapidement et

efficacement en tirant parti du cadre

réglementaire existant.

- MFDA (juin 2016)

Page 41: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 37 ]

Nous avons étudié attentivement l’avis des

intervenants qui ont fourni leurs commentaires afin de

déterminer concrètement comment devrait être notre

cadre réglementaire proposé. Compte tenu de ces

commentaires précieux, l’approche réglementaire que

nous recommandons est décrite ci-après.

Planification financière et conseils financiers

Notre document de recommandations stratégiques

préliminaires et les nombreux commentaires des

intervenants qui ont suivi démontrent de façon claire

que l’Ontario a besoin d’une approche réglementaire

harmonisée à la planification financière et aux

conseils financiers. Cependant, nous devions aussi

recommander la portée pertinente de ce cadre

réglementaire. Pour ce faire, il faut bien comprendre

la signification des expressions « planification

financière » et « conseils financiers ».

Il y a eu des débats au sujet de la définition de ces

termes, de la façon dont ils interagissent et de la

portée de la réglementation actuelle visant la

planification financière au cours de la vente de

produits financiers. Cette controverse vient surtout

des personnes qui affirmaient que la planification

financière et les conseils financiers sont des activités

différentes. Elles sont d'avis que les services de

conseil, qui sont habituellement fournis dans le cadre

de la vente d’un produit financier, ne sont pas

nécessairement de la planification financière.

Autrement dit, qu’il est possible de fournir des

conseils financiers sans connaître en détail

la situation financière et les besoins futurs

du consommateur.

À notre avis, cette position fait fi des exigences actuelles de connaissance du client pour la

vente de produits financiers et ne respecte pas les attentes des consommateurs au sujet du

rôle et des responsabilités de leur conseiller financier.

[TRADUCTION] L’OCRCVM convient

que la réponse à la question au sujet

de ce qui est nécessaire pour être un

planificateur financier doit être la même

pour tous les organismes de

réglementation responsables.

Nous appuyons entièrement

l’harmonisation de l’éducation,

de la formation, de l’accréditation et

de la délivrance de permis aux

particuliers fournissant des services

de planification financière.

- OCRCVM (juin 2016)

[TRADUCTION] Comme le comité

d’experts l'a noté, on croit que la

plupart des entités qui exercent

actuellement des activités de

planification financière et de conseils

financiers possèdent déjà un permis

leur permettant de vendre des produits

financiers et de donner des conseils en

vue de cette vente. Il n’est pas logique

de créer un autre niveau de

réglementation pour le nombre

relativement restreint de planificateurs

et de conseillers financiers qui ne sont

pas réglementés actuellement.

La solution la plus simple et la moins

coûteuse pour les consommateurs

et le secteur est de tirer parti du cadre

efficace et efficient déjà en place, qui a

fait ses preuves.

- CSFO (juin 2016)

Page 42: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 38 ]

Le lien inextricable entre la planification financière et les conseils financiers est devenu

évident pendant nos consultations. Par exemple, la MFDA nous a informés que plusieurs de

ses inscrits exercent des activités qui pourraient être considérées comme de la planification

financière dans le cadre du processus de conseil et qu’elle réglemente les services-conseils

de ses membres.31

L’OCRCVM a noté qu’il réglemente les conseils financiers et qu’une

importante majorité des personnes qui fournissent des services de planification financière

sont assujetties à un régime de réglementation existant pour leurs activités de conseils

financiers.32

Advocis, les Chartered Professional Accountants of Ontario et l’American

Institute of Certified Public Accountants ont tous affirmé que les services de conseil et de

planification financière sont tellement liés qu’il est presque inutile de les distinguer.33

Ce point

de vue est corroboré par les données récentes; par exemple, un sondage auprès d’employés

de banque indique que 98,5 pour cent des conseillers financiers travaillant dans une banque

ont créé des plans financiers pour leurs clients.34

Nous sommes d’avis que les expressions « planification financière » et « conseils financiers »

décrivent une gamme d’activités allant de l’élaboration de plans financiers à la présentation

de recommandations axées sur des produits. Nous reconnaissons que la planification

financière est une spécialisation qui exige des compétences et une formation allant au-delà

de la vente de produits financiers précis. Toutefois, nous croyons qu’en tentant de tracer une

démarcation claire entre la planification financière et les conseils financiers, nous pourrions

créer une fausse distinction. Ces expressions décrivent des services qui se chevauchent et

qui sont liés de manière inextricable dans le même spectre d’activités.

Notre objectif n’est pas de créer une définition rigide pour réglementer ces activités.

Nous tentons plutôt de nous assurer que toutes les activités de planification financière et de

conseils financiers sont réglementées et de créer un fondement réglementaire reposant sur

des principes pour que les organismes de réglementation puissent superviser ces activités.

Par conséquent, pour l’élaboration d’un cadre réglementaire harmonisé, nous croyons que

la planification financière et les conseils financiers devraient être considérés ensemble sous

une même définition large. Cette définition large, qui encadre toute la gamme des services

de planification financière et de conseils financiers, permet d’adopter une réglementation

plus adaptée des activités réelles d’un particulier ou d’une société qui prétend fournir les

services suivants :

31

MFDA, observations présentées en septembre 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/mutual-fund-dealers.html (en anglais seulement).

32 OCRCVM, observations présentées en septembre 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/investment-regulatory.html (en anglais seulement).

33 Voir : http://www.fin.gov.on.ca/fr/consultations/fpfa/rfp-submissions/index.html

34 Voir : http://www.investmentexecutive.com/-/major-focus-on-financial-planning?redirect=%2Fsearch%3Fp_p_id%3Dsearch_WAR_search10%26p_p_lifecycle%3D0%26p_p_state (en anglais seulement).

Page 43: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 39 ]

Planification financière ou conseils financiers – Tout examen et analyse de la situation

financière et personnelle, des besoins financiers actuels et futurs, des priorités et des

objectifs, des risques liés à la situation actuelle, des besoins futurs, des objectifs et priorités

d’un consommateur, ce qui peut comprendre, sans toutefois être obligatoire, l’élaboration de

stratégies pour tenir compte de ces questions et atténuer leur effet, qu’un plan financier

formel soit établi ou non.

Nous sommes conscients du fait que les activités

de planification financière et de conseils financiers ne

sont pas exercées en vase clos. La planification

financière est souvent liée à la vente de produits

financiers tandis que les conseils financiers sont

généralement inextricablement liés à cette vente.

Comme il a déjà été mentionné, la réglementation

s’est concentrée sur les activités de vente, alors que

le secteur des services financiers se déplace de

plus en plus vers un rôle de planification ou de

conseil. Nous définissons la « vente de produits »

comme suit :

Vente de produits financiers – Un échange ou un

processus auquel participe un consommateur et un

particulier ou une société dans le cadre duquel le

particulier ou la société conseille, suggère ou

recommande au consommateur d’acheter ou de

vendre ou de détenir un produit financier, ce qui

comprend des conseils de placement, des opinions,

des suggestions ou des recommandations au sujet

des produits financiers ou de la situation financière

du consommateur.

Compte tenu de ces définitions, nous recommandons

la création d’un cadre réglementaire axé sur la

planification financière ou les conseils financiers.

Cela permettra à la CVMO et à la CSFO ou à l’ORSF

(ainsi qu’aux OAR) de réglementer de manière

globale tous les aspects de la planification financière

ou des conseils financiers en plus des activités de

vente de produits financiers de leurs inscrits et titulaires

de permis.

[TRADUCTION] À l’instar du comité

d’experts, nous sommes d’avis que les

fournisseurs de services financiers qui

sont déjà régis par un organisme de

réglementation devraient aussi être

réglementés par ce même organisme

pour leurs services de planification

financière. Les services de planification

financière et de conseils financiers

sont étroitement liés aux activités de

conseils sur des produits financiers ou

de vente de produits financiers, et il

serait difficile qu’un organisme de

réglementation différent supervise

chacune de ces activités lorsqu’il

existe un lien entre elles et qu’elles

sont exercées par la même personne.

- FAIR Canada (juin 2016)

[TRADUCTION] SIPA reconnaît que

l’éducation, la formation, l’accréditation

et la délivrance de permis aux

personnes fournissant des services

de planification financière devraient

être harmonisées et assujetties

à un ensemble universel de

normes réglementaires.

- Small Investor Protection Association

(juin 2016)

Page 44: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 40 ]

Le cadre que nous recommandons ne vise pas à nuire à la vente de produits financiers ou au

système de réglementation actuelle ni à forcer tous les vendeurs de produits financiers à

devenir des planificateurs financiers. Nous croyons plutôt que : a) il devrait y avoir une

supervision réglementaire de toutes les activités de planification financière ou de conseils

financiers; b) cette réglementation doit être adaptée aux services fournis; et c) les

consommateurs devraient comprendre clairement les appellations d’emploi et titres

professionnels de leur planificateur ou conseiller et l’obligation de diligence qui leur est due.

Réglementation fondée sur la prétention

Dans nos recommandations provisoires, nous avons suggéré une approche axée sur les

activités pour la réglementation de la planification financière. Les observations reçues

pendant la période de consultation nous ont convaincus que la meilleure approche serait que

le cadre réglementaire couvre largement l’ensemble

des particuliers et des sociétés qui fournissent des

services de planification financière ou de conseils

financiers ou qui prétendent le faire.

Pour protéger les consommateurs, il est important

que tout particulier ou toute société qui fournit ou

prétend fournir des services de planification

financière ou de conseils financiers soit assujetti à la

réglementation dans notre cadre réglementaire.

Nous avons adopté une définition large de

« planification financière » et de « conseils

financiers » pour le présent rapport afin de décrire de

façon claire la portée des activités qui devraient

maintenant être visées par le nouveau cadre

réglementaire. En effet, la législation proposée

établissant le cadre réglementaire proposé devrait

interdire clairement

la prestation de services de planification financière

ou de conseils financiers par une personne qui

n’est pas un particulier ou une société assujetti

à la réglementation.

Le cadre harmonisé couvrira l’ensemble des

particuliers ou sociétés qui fournissent ou prétendent

fournir des services de planification financière ou de

conseils financiers en vue de leur réglementation.

Cependant, dans le nouveau cadre réglementaire,

nous recommandons l’ajout d’un critère de prétention

pour distinguer la planification financière des services

[TRADUCTION] Nous reconnaissons

que les particuliers qui prétendent être

des planificateurs financiers devraient

être réglementés. De plus, nous

recommandons fortement que la

prétention soit la base de la

réglementation dans ce domaine.

- Association canadienne des

compagnies d’assurances de

personnes (juin 2016)

[TRADUCTION] Un nouveau cadre

réglementaire pour la planification

financière devrait être axé sur la

réglementation de l’utilisation du titre

« planificateur financier » et sur les

activités des personnes qui prétendent

être des planificateurs financiers.

- Institut des fonds d’investissement du

Canada (juin 2016)

[TRADUCTION] La réglementation

devrait être axée sur les particuliers et

les sociétés qui prétendent être des

planificateurs financiers au lieu de

réglementer de manière large les

activités de planification financière.

- Portfolio Management Association of

Canada (juin 2016)

Page 45: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 41 ]

de conseils financiers et pour déterminer si l’exigence

de réglementation de la planification financière

s’applique dans un cas précis. Les organismes de

réglementation et les OAR qui agissent sous leur

pouvoir pour réglementer la prestation des services

de planification financière ou de conseils financiers

devraient être chargés de trouver l’intersection entre

la planification financière et les conseils financiers

dans le nouveau cadre réglementaire.

Cadre réglementaire proposé

Notre cadre réglementaire proposé repose sur la

définition large de planification financière ou conseils

financiers et sur la prétention pour déclencher la

surveillance réglementaire. Compte tenu de ces

fondements, le cadre réglementaire que nous

proposons pour la planification financière ou les

conseils financiers comprend trois volets clés.

Premièrement, nous recommandons de combler la

lacune réglementaire actuelle. Il n’existe aujourd’hui

aucun cadre réglementaire général pour la

planification financière ou les conseils financiers en

Ontario. Des particuliers ou des sociétés peuvent se

servir du titre de « planificateur financier » ou de

« conseillers financiers ». Cependant, à moins de

vendre aussi des produits financiers, ils ne sont pas

tenus d’être inscrits ou d’obtenir un permis.

Cela constitue un problème évident pour la protection

des consommateurs. Au cours de nos consultations,

nous avons bien compris que personne ne devrait

avoir le droit d'exercer des activités à titre de

planificateur financier ou de conseiller financier à

moins d’être assujetti à une surveillance

réglementaire. Nos recommandations permettraient

de combler cette lacune en exigeant que quiconque

fournit ou prétend fournir des services de planification

financière ou des conseils financiers soit réglementé. À l’avenir, les activités de planification

financière ou de conseils financiers des particuliers et sociétés qui ne sont pas réglementées

devraient être réglementées par la CSFO ou l’ORSF.

[TRADUCTION] Il est actuellement

possible en Ontario de prétendre être

planificateur financier sans être inscrit.

Il est possible que le particulier qui

prétend être planificateur financier offre

des services professionnels et des

conseils de grande qualité pour un prix

transparent. Cependant, il est aussi

possible que ce particulier ne possède

pas de qualifications réelles ni

l’expertise nécessaire pour offrir ces

services et qu’il offre des services et

des conseils qui laissent à désirer et

des plans financiers qui présentent des

lacunes fondamentales pouvant porter

un préjudice important aux

consommateurs. Il est crucial de

combler cette lacune dans la

réglementation.

- FAIR Canada (juin 2016)

[TRADUCTION] Dans le but d’éviter les

conflits et les répétitions, nous

appuyons la recommandation du

comité selon laquelle les particuliers et

les sociétés qui fournissent des

services de planification financière et

dont les activités de vente de produits

financiers et de conseils sont

réglementées dans le cadre existant

visant les valeurs mobilières,

l’assurance et le courtage hypothécaire

soient assujettis à la réglementation de

leur organisme de réglementation

existant pour leurs activités de

planification financière connexes.

- Association des banquiers canadiens

(juin 2016)

Page 46: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 42 ]

Deuxièmement, nous recommandons que les particuliers et les sociétés qui prétendent fournir

des services de planification financière ou de conseils financiers et dont les activités de vente

de produits financiers sont réglementées dans le cadre existant soient assujettis à la

réglementation de leur organisme de réglementation existant pour leurs activités de

planification financière ou de conseils financiers. Le seuil de déclenchement pour la

réglementation est la prétention, c’est-à-dire l’utilisation de titres réglementés, la publicité

visant des services de planification financière ou de conseils financiers ou toute autre

prétention (explicite ou implicite) portant sur une offre

de services de planification financière ou de conseils

financiers. Ce cadre s’appliquerait à toutes les

catégories de fournisseurs de services liés aux

valeurs mobilières, à l’assurance et au courtage

hypothécaire qui prétendent fournir des services de

planification financière ou de conseils financiers.

Plusieurs organismes de réglementation de l’Ontario

surveillent les activités de vente de produits financiers

et la planification financière ou les conseils financiers.

Le cadre réglementaire est surtout fondé sur le type

de produits offerts par la société et le conseiller

financier. Comme il a déjà été mentionné, la

planification financière en soi, sans la vente de

produits financiers, n’est pas couverte par le régime

réglementaire existant. Même lorsqu’une société ou

un particulier assujetti à une réglementation procède

à la vente de produits financiers réglementés,

l’activité de planification financière connexe en soi

n’est pas réglementée.

Comme il est noté au chapitre 2, le cadre

réglementaire axé sur les produits de l’Ontario fait en

sorte que les différents organismes de réglementation

et OAR n’agissent pas de façon cohérente. Bien que

bon nombre de leurs règles soient fondées sur les

mêmes principes ou sur des principes semblables,

elles ne sont pas toujours identiques. Par exemple,

l’enregistrement, l’admissibilité aux permis, l’exercice

des activités et le traitement des plaintes ne sont pas réglementés de manière cohérente ou

similaire dans les secteurs des valeurs mobilières, de l’assurance et du courtage

hypothécaire. De plus, chaque organisme de réglementation ou OAR possède sa propre

approche en matière de conformité, notamment les exigences de système de conformité et la

fréquence et la portée de la surveillance réglementaire, y compris les examens de conformité

[TRADUCTION] Nous reconnaissons

que des normes harmonisées devraient

être utilisées pour la réglementation

des planificateurs financiers.

Nous appuyons la proposition du

comité d’experts selon laquelle les

agents d'assurance et les

représentants en fonds communs de

placement titulaires de permis qui

prétendent être des planificateurs

financiers devraient continuer d’être

assujettis à la réglementation de leurs

organismes de réglementation

existants.

- Financière Sun Life (juin 2016)

[TRADUCTION] Le fait d’utiliser le

régime de réglementation existant pour

combler les lacunes potentielles dans

la réglementation de la planification

financière, comme le recommande le

comité d’experts dans son rapport

préliminaire, permettra aux décideurs

de l’Ontario de tirer parti d’un cadre

réglementaire qui fonctionne bien et

d’éviter la répétition coûteuse de

la réglementation.

- Manuvie (juin 2016)

Page 47: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 43 ]

[TRADUCTION] Nous sommes d'accord

avec le comité que les personnes qui

prétendent fournir des services de

planification financière (de façon

expresse ou implicite en prétendant

être des planificateurs financiers)

devraient être assujetties à des

exigences réglementaires. Nous

appuyons l’utilisation du cadre

réglementaire existant pour superviser

et mettre en place ces nouvelles

exigences.

- Canadian Securities Institute

(juin 2016)

et les mesures réglementaires qui s’ensuivent.35

On

nous a clairement fait savoir que les chevauchements

réglementaires dans ce cadre fragmenté pourraient

se révéler coûteux pour les entreprises et, par le fait

même, pour les consommateurs.

De même, le troisième volet de notre cadre

réglementaire proposé est qu’il devrait être

complètement harmonisé entre les organismes de

réglementation. Tous les particuliers et toutes les

sociétés régis dans ce cadre devraient être assujettis

à des normes universelles relatives à l’éducation, à la

formation, à la délivrance des titres et permis et à

l’obligation envers les clients. Décrits plus en détail

dans les chapitres suivants, les trois fondements clés

de ce cadre harmonisé comprennent des exigences

de compétences et de titres claires, des restrictions visant l’utilisation de titres trompeurs,

et l’ajout d’une obligation légale de l’intérêt supérieur universelle.

Collectivement, nos recommandations permettront de s’assurer que tous les particuliers et

toutes les sociétés qui fournissent ou prétendent fournir des services de planification

financière ou de conseils financiers en Ontario soient réglementés et assujettis à un cadre

harmonisé. Nous croyons que cette approche permettra de faire avancer grandement la

protection des consommateurs de l’Ontario. Elle avantagera des millions d’Ontariennes et

d’Ontariens en renforçant les normes, pas seulement pour les planificateurs financiers,

mais aussi pour toutes les personnes qui fournissent des services de planification financière

ou de conseils financiers dans la province.

En tirant parti du cadre réglementaire actuel, notre approche évite les risques de

fragmentation réglementaire accrue qui sont inhérents à l’approche de l’autorité administrative

déléguée présentée par Advocis et dans le projet de loi 157, qui n’a pas été promulgué.

Fondamentalement, nous ne croyons pas qu’il soit pertinent de créer un nouvel organisme de

réglementation dans le système réglementaire déjà fragmenté de l’Ontario. En vertu de notre

approche, le nombre de sociétés et de particuliers qui seraient réglementés est beaucoup

plus grand qu’aux termes du cadre étroit et axé sur les titres professionnels du Financial

Planning Standards Council. Et, surtout, il permet aux consommateurs de savoir de manière

évidente pour la première fois que leur planificateur financier ou leur conseiller financier est

qualifié et bien réglementé et qu’il a l’obligation d’agir dans leur intérêt.

35

Voir : http://www.auditor.on.ca/fr/content-fr/annualreports/arreports/fr14/303%20AR14%20fr.pdf.

Page 48: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 44 ]

Exemptions

Nous recommandons que les organismes sans but lucratif ou les organismes

gouvernementaux et leur personnel qui offrent des conseils ou un encadrement gratuitement

et qui ne participent pas directement ou indirectement (par des ententes d’indication de

clients ou autrement) à la vente de produits financiers ou qui n’en tirent pas profit soient

dispensés de la réglementation sur la planification financière et les conseils financiers. Ces

organisations, comme Prospérité Canada, offrent un service précieux aux Ontariennes et

Ontariens et ne devraient pas être assujetties à un régime de réglementation stricte pour ces

activités bénévoles. Nous remercions ces organisations pour leurs commentaires sur notre

document de recommandations stratégiques préliminaires et pour nous avoir permis de

prendre conscience du risque que notre cadre proposé nuise à leur travail louable.

Nous souhaitons également proposer que les avocats et les comptables soient dispensés de

la réglementation sur la planification financière ou les conseils financiers s’ils ne prétendent

pas fournir de tels services et si les conseils qu’ils donnent à leurs clients sont accessoires à

leurs activités principales.

Page 49: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 45 ]

CHAPITRE 5 – APPELLATIONS D’EMPLOI ET TITRES PROFESSIONNELS

2. Appellations d’emploi

a) Dans le but de réduire la confusion chez les consommateurs, les organismes de réglementation

devraient travailler ensemble pour dresser une liste restreinte de titres approuvés décrivant les

activités réglementées. Les particuliers et sociétés qui exercent des activités de planification

financière et qui donnent des conseils financiers ne devraient avoir le droit d’utiliser que les

titres approuvés.

b) Pour qu’un particulier puisse prétendre fournir des services de planification financière ou se servir

du titre de « planificateur financier », qu’il vende ou non des produits financiers, nous

recommandons qu’il soit obligé de détenir les compétences pertinentes décrites ci-après.

c) Pour qu’un particulier puisse prétendre donner des conseils financiers ou se servir d’un titre

comprenant le mot « conseiller », la portée des services-conseils et des ventes de produits

financiers au consommateur par ce particulier doit être très claire et ces services doivent respecter

le statut réglementaire de ce particulier.

d) Les personnes qui prétendent fournir des services de planification financière ou des conseils

financiers ne devraient pas être autorisées à utiliser des postes ou titres organisationnels au cours

d’activités de détail auprès de la clientèle en raison de la confusion qu’ils peuvent susciter chez les

consommateurs ou que peut entraîner l’utilisation de ces titres.

3. Compétences et titres professionnels en planification financière

a) Pour que des particuliers puissent prétendre fournir des services de planification financière, ils

devraient être tenus d’avoir les compétences nécessaires pour fournir des services de planification

financière, ce qui signifie qu’ils devraient avoir les études, la formation, l’intégrité et l’expérience

qu’une personne raisonnable jugerait nécessaires pour présenter un plan financier adéquat à

un consommateur.

b) La CVMO et la CSFO ou l’ORSF devraient déterminer ensemble les compétences qui sont

nécessaires pour pouvoir prétendre offrir des services de planification financière. Nous

recommandons que les organismes de réglementation, après un examen des organismes

indépendants d’accréditation qui possèdent de l’expérience en établissement de normes et en

délivrance de titres aux planificateurs financiers, reconnaissent l’entité ou les entités d’accréditation

qui devraient s’occuper des particuliers souhaitant porter le titre de planificateur financier.

La reconnaissance de l’entité ou des entités d’accréditation devrait être fondée sur les exigences

liées aux études et à l’expérience, les normes éthiques et les processus d’autodiscipline de l’entité

ou des entités, et la mesure dans laquelle les compétences requises qui ont été établies par la

CVMO et la CSFO ou l’ORSF sont respectées.

Page 50: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 46 ]

La prolifération des appellations d’emploi et titres

professionnels décrite au chapitre 3 n’avantage ni

le secteur des services financiers ni ses

consommateurs. Nos recommandations visent à

réduire la confusion et à permettre aux

consommateurs de l’Ontario de mieux savoir

reconnaître les particuliers qualifiés qui peuvent les

aider à atteindre leurs objectifs financiers.

Le chapitre précédent recommandait la création

d’un cadre réglementaire harmonisé en Ontario au

titre duquel la prétention constituerait le

déclenchement de la réglementation. Pour que ce

cadre proposé soit efficace, il est crucial de

procéder à un certain élagage dans la multitude

d’appellations d’emploi et de titres professionnels

présents sur le marché des services financiers. Un

petit nombre de titres clairs permettra de réduire la

confusion des consommateurs et appuiera

l’efficacité de la concurrence entre les fournisseurs

de services financiers en précisant les services

qu’ils fournissent réellement.

Liste des titres approuvés

Nous demandons au gouvernement de l’Ontario de

donner aux organismes de réglementation le

mandat de dresser une liste restreinte de titres

approuvés pour tous les fournisseurs de services

de planification financière ou de conseils financiers.

La liste proposée doit couvrir tout le secteur des

services financiers, sans égard aux différents

segments de réglementation. Notre raisonnement

est bien simple : les consommateurs ne voient pas

que la réglementation du secteur des services

financiers est segmentée et ils méritent d’avoir une

protection adéquate, peu importe le type de

produits financiers qu’ils souhaitent acheter, vendre

ou détenir.

[TRADUCTION] L’ACCVM appuie

pleinement l’utilisation de titres

prescrits par les personnes et sociétés

qui fournissent des services de

conseils et de vente de produits

financiers ou de planification financière,

afin de diminuer la confusion pour les

investisseurs. Plus particulièrement,

nous sommes d’avis que tous les

organismes de réglementation

devraient collaborer pour dresser une

liste des titres approuvés.

- Association canadienne du commerce

des valeurs mobilières (juin 2016)

[TRADUCTION] Le CFA Institute appuie

absolument les restrictions

réglementaires visant l’utilisation des

titres de conseillers ou de planificateurs

financiers. Leur utilisation dénote des

normes de diligence élevées de la part

des personnes qui les utilisent, souvent

bien au-delà des exigences de la loi. [...]

De même, l’utilisation excessive des

titres de compétence et professionnels

peut parfois donner aux investisseurs

une tranquillité d’esprit injustifiée au

sujet des capacités professionnelles et

de la formation des conseillers ou

planificateurs financiers.

- CFA Institute (juin 2016)

[TRADUCTION] Nous reconnaissons

que le nombre de titres utilisés dans le

secteur des services financiers peut

créer une certaine confusion chez les

consommateurs. Nous convenons de

plus que tout titre utilisé par une

société ou un conseiller devrait refléter

de façon juste l’état de son inscription,

ses compétences et ses services.

- Independent Financial Brokers of

Canada (juin 2016)

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[ 47 ]

Une liste des titres approuvés permettra aux

consommateurs de mieux savoir reconnaître les

particuliers qualifiés qui peuvent les aider à atteindre

leurs objectifs financiers. Nous nous en remettons

aux organismes de réglementation pour qu’ils

dressent la liste exacte, mais nous leur offrons les

lignes directrices suivantes.

Premièrement, la liste des titres approuvés devrait

décrire les activités réglementées et les organismes

de réglementation devraient s’assurer que les titres

s’harmonisent avec les services pour lesquels un

particulier est réglementé et qualifié.

Deuxièmement, en ce qui concerne la planification

financière, la prestation de ces services ou l’utilisation

du titre de « planificateur financier » devrait être

assujettie à une norme réglementaire.

Les organismes de réglementation devraient

s’entendre sur les exigences de compétence

associées à la prestation de services de planification

financière. Nous recommandons une approche

normative selon laquelle les organismes de

réglementation reconnaîtraient des titres

professionnels précis accordés par des organismes

indépendants de normalisation approuvés. Ces titres

professionnels devraient être obtenus pour qu’une

personne ait le droit de fournir des services de

planification financière en Ontario.

Troisièmement, relativement aux activités de conseils

financiers (allant de la vente de produits financiers à

la gestion de portefeuille), nous recommandons que

les organismes de réglementation approuvent

uniquement un certain nombre de titres afin de

réduire la confusion des consommateurs.36

Les exigences réglementaires qui s’appliquent à la

prestation de conseils financiers ou à l’utilisation

36

Nous notons que le Document de consultation 33-404 des ACVM, Propositions de rehaussement des obligations des conseillers, des courtiers et des représentants envers leurs clients envisage des restrictions visant les titres utilisés auprès de la clientèle afin de réduire la confusion qu’ils peuvent susciter chez les consommateurs.

[TRADUCTION] Nous convenons qu’il

devrait y avoir une liste de titres

approuvés décrivant les activités

réglementées et que ces titres

devraient être les seuls permis.

– Federation of Mutual Fund Dealers

(juin 2016)

[TRADUCTION] La CSFO appuie

pleinement la recommandation du

comité d’experts selon laquelle

l’utilisation de titres par les particuliers

et sociétés qui fournissent des services

de conseils et de vente de produits

financiers ou de planification financière

devrait être prescrite, afin de diminuer

la confusion pour les consommateurs.

De plus, les restrictions visant

l’utilisation des titres devraient être

harmonisées lorsqu’ils couvrent

plusieurs secteurs de réglementation

afin d’augmenter leur efficacité.

- CSFO (juin 2016)

[TRADUCTION] Nous convenons que

l’organisme de réglementation devrait

approuver des titres appropriés. Parmi

la pléthore de titres actuellement

utilisés, l’organisme de réglementation

ne devrait sélectionner que ceux qui

portent vraiment sur la planification

financière complète et le respect des

normes élevées applicables aux

titres professionnels.

- Canadian Securities Institute

(juin 2016)

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[ 48 ]

d’un titre comportant le mot « conseiller » devraient être normalisées afin de veiller à ce que

les consommateurs puissent bien comprendre le statut juridique de chaque titre.

Les organismes de réglementation pourraient souhaiter demander l’avis du secteur pour

établir la liste des titres pertinents, au besoin.

Quatrièmement, la réussite de notre recommandation et du cadre proposé pour les titres

dépendra de l’interdiction visant l’utilisation de titres autres que ceux prescrits par les

organismes de réglementation.37

Les sociétés et les particuliers qui prétendent fournir des

services de planification financière ou de conseils financiers ne devraient pouvoir utiliser

qu’un titre approuvé par les organismes de réglementation en Ontario.

Enfin, en plus de l’élaboration d’une liste restreinte de titres approuvés, nous recommandons

que les organismes de réglementation interdisent également l’utilisation de titres

organisationnels par les fournisseurs de services de planification financière ou de conseils

financiers au cours de leurs activités auprès de la clientèle. Les titres organisationnels sont

souvent utilisés pour dénoter une expertise ou une expérience qui n’est peut-être pas

justifiée. Cette pratique va à l’encontre de la clarté des titres que nous souhaitons promouvoir

à l’aide du cadre que nous proposons et elle pourrait créer de la confusion chez les

consommateurs.

En fin de compte, notre objectif est de réduire la confusion chez les consommateurs, comme

il est mentionné précédemment. En ne permettant qu’un nombre restreint de titres approuvés,

les consommateurs pourront :

éviter de se laisser tromper par la multitude de titres utilisés actuellement sur

le marché de l’Ontario, qui ne reflètent souvent pas le statut réglementaire

d’un particulier, ses qualifications précises, son expertise ou la nature des

services fournis;

mieux établir leurs attentes relativement aux services fournis lorsqu’ils embauchent

un particulier qualifié pour obtenir des services de planification financière ou de

conseils financiers.

Nous soulignons encore une fois l’importance de l’application du cadre proposé pour les titres

de façon harmonisée dans l’ensemble du secteur des services financiers en Ontario. Le

processus d’un groupe de travail sur la mise en œuvre, décrit au chapitre 7, fournirait aux

organismes de réglementation le meilleur outil pour atteindre cet objectif.

37

Le Québec utilise une interdiction similaire relativement aux titres qui pourrait servir de référence.

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[ 49 ]

Compétences et titres professionnels en planification financière

Un cadre réglementaire pour les titres professionnels

est crucial pour que les consommateurs puissent

savoir que leur planificateur financier possède les

connaissances et la formation nécessaires.

Les particuliers qui offrent des services de

planification financière en Ontario peuvent

actuellement utiliser divers titres professionnels,

dont les critères pour l’obtention et le maintien varient

grandement, ou n’utiliser aucun titre professionnel.

Certains titres exigent des années d’études et de

travail, tandis que d’autres peuvent être obtenus

après un séminaire d’une fin de semaine. Pour les

consommateurs au détail, il est difficile de distinguer

les divers titres professionnels et de savoir de quelle

façon ils ont une incidence sur la qualité des

services reçus.

Nous recommandons que les organismes de réglementation utilisent une approche normative

pour les titres professionnels des fournisseurs de services de planification financière.

Plus particulièrement, les organismes de réglementation devraient intégrer les titres

professionnels d’organismes indépendants de normalisation dans les exigences de

compétence associées à la prétention de fournir des services de planification financière ou

l’utilisation du titre de « planificateur financier ». L’intégration constitue un avantage parce que

des organismes de normalisation tiers peuvent fournir des exigences indépendantes

relativement à la formation, à l’expérience, à l’attestation quant au respect des normes

éthiques et aux processus d’autodiscipline.

Il faudrait demander les commentaires des participants au secteur pendant le processus

d’établissement des titres professionnels pertinents. Encore une fois, l’utilisation de tout titre

professionnel autre que ceux approuvés par les organismes de réglementation devrait être

interdite pour la prestation de services de planification financière en Ontario.

Les organismes de réglementation devraient établir, avec l’aide du secteur, les dispositions

pertinentes pour les droits acquis des fournisseurs de services de planification financière

actuels. De plus, la liste des titres professionnels approuvés devrait être examinée

régulièrement (par exemple, tous les cinq ans) pour s’assurer que les titres professionnels

particuliers demeurent pertinents.

[TRADUCTION] Nous recommandons

également que plusieurs organisations,

au lieu d’un seul fournisseur prescrit,

soient accréditées pour instruire et

former les particuliers exerçant des

activités de planification financière et

leur octroyer des permis. De plus, les

particuliers dont les compétences

respectent ou dépassent les normes

harmonisées auraient des droits acquis

aux termes du nouveau régime.

- Association des banquiers canadiens

(juin 2016)

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[ 50 ]

Notre comité a élaboré les principes directeurs suivants relativement à la pertinence de

l’intégration des titres professionnels approuvés dans le cadre réglementaire proposé pour la

planification financière :

la réputation de l’organisme indépendant de normalisation offrant le titre

professionnel et la rigueur de son processus et de sa surveillance;

l’expérience requise dans le secteur;

les exigences de formation continue;

l'attestation quant au respect des normes éthiques;

la structure des processus d’autodiscipline, le cas échéant.

En effet, il existe déjà des précédents d’une approche de normalisation dans le cadre

réglementaire des valeurs mobilières en Ontario. Par exemple, l’enregistrement permettant

d’agir au nom d’un gestionnaire de portefeuille exige l’obtention du titre de la charte CFA

(avec expérience pertinente dans le secteur) ou le titre de gestionnaire de placements agréé

(avec expérience pertinente dans le secteur). Nous voyons le bien-fondé de cette approche et

recommandons son application aux services de planification financière dans l’ensemble du

secteur des services financiers.

Cadre proposé pour les titres professionnels

Enregistrement existant et exigences de permis

CSFO/ORSFCVMO

OCRCVM MFDA

Exigences de compétences en

planification financière approuvées

Planificateur

financier

p.ex. conseiller

en valeurs

mobilières

p.ex. conseiller financier

(double agrément)

p.ex. conseiller

en assurance

RIBO

Cadre harmonisé pour les appellations d’emploi et titres professionnels approuvés

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[ 51 ]

CHAPITRE 6 – OBLIGATION LÉGALE DE L’INTÉRÊT SUPÉRIEUR

Justification

Les consommateurs s'attendent à recevoir des conseils qui sont dans leur intérêt et ils font

réellement confiance à leur conseiller. Comme il est mentionné au chapitre 3, une recherche

a permis de découvrir que « 7 investisseurs sur 10 croient que le conseiller a l’obligation

juridique de placer les intérêts des investisseurs devant les siens. »38

En effet, il est

compréhensible que les consommateurs croient que les services de planification financière ou

les conseils financiers qu’ils reçoivent sont dans leur intérêt. Le fait qu’il n'existe pas d’OLIS

crée donc un écart par rapport aux attentes des consommateurs, tandis qu’il est prouvé que

les conflits d’intérêts causent d’importants préjudices économiques à long terme.39

38

The Brondesbury Group, Comportement et convictions des investisseurs : Étude sur les relations avec les conseillers financiers et la prise de décisions par les investisseurs (2012). Voir : http://getsmarteraboutmoney.ca/fr/research/Our-research/Documents/2012-Comportement-et-convictions-des-investisseurs.pdf.

39 The Brondesbury Group, Mutual Fund Fee Research (2015). Voir : http://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Securities-Category8/rp_20150611_81-407_mutual-fund-fee-research.pdf (en anglais seulement).

4. Obligation légale de l’intérêt supérieur

a) Nous recommandons qu’une obligation légale de l’intérêt supérieur (OLIS) soit adoptée en Ontario

et s’applique à tous les particuliers et toutes les sociétés qui vendent des produits financiers ou qui

prétendent fournir des services de planification financière ou des conseils financiers.

b) Nous recommandons que seules les exemptions suivantes s’appliquent à l’OLIS universelle :

I. le particulier ou la société est déjà assujetti à une OLIS en vertu des exigences liées à la

délivrance de permis et à l’inscription (p. ex. dans le cas des gestionnaires de portefeuille);

II. le particulier ou la société est déjà assujetti, en vertu de la loi, à une obligation de diligence et à

une obligation fiduciaire professionnelle, et les conseils sont liés à ses activités principales qui

sont réglementées (p. ex. dans le cas des avocats et des comptables);

III. le particulier ou la société exploite une plateforme d’exécution de commande et aucun service

de planification financière ni aucun conseil financier n’est fourni au client; le particulier ou la

société est exempté des exigences en matière de pertinence (p. ex. dans le cas des

courtiers exécutants).

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[ 52 ]

Une OLIS permettrait d’y voir plus clair

L’application d’une OLIS établirait clairement

l’obligation que les personnes qui fournissent des

services de planification financière, de conseils

financiers ou de vente de produits financiers ont

envers les consommateurs et ferait en sorte que les

exigences réglementaires s’harmonisent avec les

attentes des consommateurs. Une OLIS aiderait à

réduire l’écart par rapport aux attentes, établirait

des principes de base pour les relations avec les

clients et élèverait la norme de diligence en faveur

des consommateurs. Elle aiderait aussi à la

professionnalisation des fournisseurs de services

de planification financière, de conseils financiers et

de vente de produits financiers. Si une OLIS était

en vigueur, les consommateurs et leurs

planificateurs financiers ou conseillers financiers

bénéficieraient de la précision de la nature de

leur relation.

Conflits d’intérêts

Le cadre réglementaire actuel régissant la

planification financière, les conseils financiers ou la

vente de produits financiers ne protège pas

adéquatement les consommateurs contre les conflits

d’intérêts pouvant influencer les recommandations

reçues. De nos jours, les conseillers régis aux termes

du régime de réglementation des valeurs mobilières

doivent répondre aux exigences de connaissance du

client et de pertinence, ce qui signifie que les

placements qu’ils vendent à leurs clients doivent être

pertinents en fonction de la situation financière du

client, de ses objectifs et de sa tolérance au risque.

De même, en se servant des faits et des

renseignements obtenus du client, les conseillers du

régime de réglementation de l’assurance doivent

effectuer une analyse des besoins avant de vendre un

produit d'assurance au client.

[TRADUCTION] Nous appuyons

entièrement la recommandation du

comité relativement à l’adoption d’une

obligation légale de l’intérêt supérieur

et de son application à tous les

services de planification financière et à

la vente de produits financiers et aux

conseils en vue d’une telle vente.

Nous croyons que cette obligation est

impérative pour que la réglementation

protège réellement les consommateurs.

- Commission du régime de retraite de

l’Ontario (juin 2016)

[TRADUCTION] Le Régime de retraite

des CAAT favorise la transparence et la

responsabilisation dans de telles

interactions. Plus particulièrement,

le Régime appuie la recommandation

d’appliquer une obligation légale de

l’intérêt supérieur à l’ensemble des

particuliers et sociétés qui vendent des

produits financiers ou donnent des

conseils en vue d’une telle vente et qui

fournissent des services de

planification financière en Ontario.

Si les conseillers financiers incitent

leurs clients bénéficiant d’un régime de

retraite à prestations déterminées à

racheter la valeur de leurs prestations

à vie, ils devraient avoir l’obligation

d’agir dans l’intérêt supérieur de leurs

clients et de divulguer tout conflit

d'intérêts, y compris la rémunération

directe et indirecte qu’ils reçoivent.

Le Régime de retraite des CAAT

favorise la déclaration obligatoire des

frais et commissions de placement et

une explication claire du placement

et des autres risques que le

client assume.

- Régime de retraite des CAAT

(juin 2016)

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[ 53 ]

Le cadre réglementaire actuel n’oblige pas les

fournisseurs de services de planification financière,

de conseils financiers ou de vente de produits

financiers à aborder les questions de conflits

d’intérêts réels ou perçus.40

Le cadre réglementaire

actuel se fie fortement à la déclaration des conflits

d’intérêts. Cette situation n'est pas optimale pour le

client, puisque l’efficacité de la déclaration est limitée,

particulièrement lorsqu’il existe de grands écarts dans

l’information que possèdent les consommateurs et

leurs planificateurs financiers ou conseillers financiers

et leur degré de littératie financière. De plus, une

simple déclaration pourrait avoir des effets

indésirables qui font en sorte que le consommateur

s’y fie davantage, malgré le fait que le conseil soit

teinté par un conflit, accordant ce qu’on pourrait

appeler une « licence morale » aux planificateurs ou

conseillers financiers. Comme il est mentionné dans

le document de consultation 33-404 des ACVM,

[TRADUCTION] « […] une simple déclaration

constitue un mécanisme d’atténuation inadéquat en

raison de son incidence limitée sur le processus

décisionnel du client. »41

Aux termes d’une OLIS, les conflits d’intérêts doivent

être évités ou contrôlés de façon à donner la priorité

à l’intérêt supérieur du client par rapport aux intérêts

du planificateur financier, du conseiller financier ou de sa société.

Une OLIS ne garantirait ni ne limiterait la rémunération. Elle servirait plutôt à définir plus

clairement la responsabilité juridique des planificateurs financiers et des conseillers financiers

relativement à la prestation de conseils impartiaux axés sur le consommateur.

40

Par exemple, les conseillers pourraient recommander des produits financiers offrant une commission plus élevée qu’un autre produit pertinent semblable ou tout simplement omettre d'évaluer en profondeur l’incidence du coût du produit dans son analyse de la pertinence. De plus, les conseillers pourraient recommander des produits financiers alors qu’une autre stratégie pour laquelle il n’est pas rémunéré (comme le remboursement d’une dette dont les intérêts sont élevés ou l'achat de produits appropriés qui ne relèvent pas de son ressort au titre de son inscription) serait dans l’intérêt du client.

41 Document de consultation 33-404 des ACVM, Propositions de rehaussement des obligations des conseillers, des courtiers et des représentants envers leurs clients. Voir : http://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Securities-Category3/csa_20160428_33-404_proposals-enhance-obligations-advisers-dealers-representatives.pdf (en anglais seulement).

[TRADUCTION] Je crois fermement

que, dans toute la mesure possible en

vertu de la loi (et compte tenu d’un

siècle de précédents), tous les

planificateurs financiers devraient être

tenus à une norme semblable à celle

des fiduciaires (intérêts supérieurs

du client).

- John J. De Goey (mai 2016)

[TRADUCTION] L’application d’une

obligation légale de l’intérêt supérieur

rendrait clair le fait que l’obligation

juridique de diligence a été établie.

Dans le contexte commercial, on

s'attendrait à ce que toutes les

sociétés, peu importe l’organisme

d’autoréglementation qui les régit, se

préoccupent dûment de la

responsabilité associée aux lacunes

aux termes de cette norme et

fournissent, dans leur propre intérêt,

une supervision rigoureuse du respect

de cette norme très stricte.

- Gordon Stockman (mai 2016)

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[ 54 ]

Proposition d’obligation réglementaire de l’intérêt supérieur des ACVM

Au moment de l’écriture des présentes, la plupart des organismes de réglementation des

valeurs mobilières canadiens procédaient à une consultation au sujet de l’obligation

réglementaire de l’intérêt supérieur pour les sociétés et particuliers de leur territoire. Même si

nous appuyons fortement cet effort, nous notons que la proposition des organismes de

réglementation ne s’appliquerait qu’aux particuliers et sociétés inscrits auprès des

commissions des valeurs mobilières. Les consommateurs ne pensent généralement pas à

l’isolement réglementaire et ils s'attendent de pleins droits à ce que tout particulier ou toute

société qui fournit des services de planification financière, de conseils financiers ou de vente

de produits financiers soient assujettis à des exigences réglementaires similaires. L’adoption

d’une obligation de l’intérêt supérieur dans un seul segment du marché cause un risque

d’arbitrage réglementaire et nuit à la protection des consommateurs. Par conséquent, nous

proposons une OLIS universelle qui s’appliquerait à l’ensemble des particuliers et sociétés qui

fournissent des services de planification financière, de conseils financiers et de vente de

produits financiers en Ontario.

L’Ontario ne devrait pas attendre que les membres des ACVM agissent. L’initiative des ACVM

est louable et elle contient des détails importants sur la mise en pratique de l’obligation de

l’intérêt supérieur. Cependant, il n’est pas certain que les recommandations intégrées dans la

proposition des ACVM seront mises en œuvre dans les territoires participants des ACVM.

De plus, si elle est mise en œuvre, cette obligation ne s’appliquerait qu’au secteur des valeurs

mobilières. L’Ontario devrait prendre les devants et adopter une OLIS universelle dans

l’intérêt des consommateurs de l’ensemble de la province.

Précisions

L’adoption et l’application d’une OLIS constitueraient un pas important vers une meilleure

protection des consommateurs en Ontario. Elles permettraient de reconnaître à quel point le

secteur a mis l’accent sur le professionnalisme et son rôle de conseiller au cours de l’achat et

de la vente de produits financiers. Cependant,

un certain nombre d’observateurs ont soulevé des

questions valables au sujet de l’OLIS,

particulièrement la façon dont elle s’appliquerait en

pratique et son lien avec le concept d’obligation

fiduciaire en common law.

Une OLIS offrirait certitude et clarté, et éliminerait le

besoin d’établir s’il existe une obligation fiduciaire

en common law dans certaines situations.

Elle éliminerait aussi la nécessité d’évaluer

l’ampleur de chaque relation reconnue comme

étant fiduciaire et d’établir les obligations qui

[TRADUCTION] FAIR Canada reconnaît

que les consommateurs méritent de

recevoir des services de planification

financière ou de conseils financiers de

sociétés de placement et de leurs

particuliers inscrits qui ont un devoir

réglementaire d'agir dans l’intérêt

supérieur du consommateur.

- FAIR Canada (juin 2016)

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[ 55 ]

s’appliquent dans chaque cas. Par le passé, l’obligation fiduciaire en common law comportait

des règles strictes relativement à la loyauté et aux conflits. L’importation de ces règles au

secteur financier risquerait de causer de la confusion, surtout parce que la violation de

l’obligation fiduciaire peut donner lieu à des redressements reconnus en equity pouvant être

plus généreux que ce qui est approprié. Une OLIS permettrait de se protéger contre

l’importation d’éléments indésirables ou inutiles d’une obligation fiduciaire, et permettrait

d'adapter la norme au contexte des conseils financiers.

Pour appliquer concrètement l’OLIS, il ne suffit pas de déclarer que les particuliers et sociétés

qui fournissent des services de planification financière, de conseils financiers et de vente de

produits financiers doivent agir dans l’intérêt supérieur de leurs clients. Pour adapter la

formulation de la norme, l’OLIS doit aussi comprendre une série de lignes directrices

expliquant ce que signifie réellement le fait d’agir dans l’intérêt supérieur des clients. À cet

égard, nous appuyons les cinq principes généraux énumérés dans le document de

consultation 33-404 des ACVM :

1. agir dans l’intérêt supérieur du client;

2. éviter ou contrôler les conflits d’intérêts de façon à accorder la priorité aux intérêts

supérieurs du client;

3. présenter des divulgations complètes, claires, significatives et opportunes;

4. interpréter la législation et les conventions conclues avec les clients de manière à

favoriser les intérêts du client lorsqu’il existe des interprétations pouvant

raisonnablement entrer en conflit;

5. agir avec diligence.

Ces cinq principes précisent la façon dont les

particuliers et sociétés devraient interpréter et

appliquer l’OLIS lorsqu’ils travaillent avec des clients

et reflètent l’OLIS que nous recommandons. Bien que

nous appuyions ces principes, notre comité d’experts

souhaite définir davantage le cinquième principe pour

indiquer que la responsabilité est d'agir avec

diligence raisonnable.

Bon nombre de fournisseurs de services financiers

nous ont affirmé qu’ils privilégiaient déjà l’intérêt de

leur client. Pour ces particuliers et sociétés, l’OLIS

pourrait simplement codifier leur approche existante

relativement à leurs obligations envers leur clientèle

et offrir des principes clairs constituant le fondement

[TRADUCTION] La CSFO reconnaît

qu’une obligation de l’intérêt supérieur

uniforme, fondée sur une norme de

diligence codifiée, devrait être élaborée

et appliquée à tous ceux qui vendent

des produits financiers, donnent des

conseils à des consommateurs sur des

produits financiers ou offrent des

services de planification financière.

Le fait que l’obligation de l’intérêt

supérieur soit intégrée à la législation

[...] donnerait aux organismes de

réglementation les pouvoirs législatifs

nécessaires pour assurer son

application.

- CSFO (juin 2016)

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[ 56 ]

de leur relation avec leurs clients. De plus, certaines organisations considèrent déjà que leurs

règles ou autres exigences créent une obligation de l’intérêt supérieur de manière implicite.

Par exemple, les règles des courtiers membres de l’OCRCVM exigent que les courtiers

membres et les personnes autorisées règlent les conflits « [...] au mieux des intérêts du ou

des clients »42

. L’OCRCVM mentionnait ce qui suit dans ses observations : [TRADUCTION]

« Nous croyons que, prises ensembles, nos Règles des courtiers membres et nos lignes

directrices priorisent les intérêts supérieurs du client par rapport aux intérêts des sociétés

régies par l’OCRCVM et leurs représentants. »43

Les règles de la MFDA exigent que les conflits d’intérêts soient réglés [TRADUCTION] « en

exerçant son discernement professionnel de manière responsable, influencé uniquement par

l’intérêt supérieur du client. »44

Selon le code de déontologie des planificateurs financiers

agréés, on s'attend à ce qu’ils [TRADUCTION] « placent toujours les intérêts des clients avant

les leurs » et [TRADUCTION] « placent les intérêts des clients avant les leurs et avant tous

les autres intérêts ».45

L’un des principes du CCRRA pour la gestion des conflits d’intérêts

est que « les intérêts du consommateur doivent avoir priorité sur ceux du conseiller ».46

Le premier point du code de conduite professionnelle d’Advocis est [TRADUCTION] « Priorité

de l’intérêt du client : Un membre d’Advocis doit agir dans l’intérêt supérieur du client. »47

Comme il est mentionné au chapitre 3, selon nous, ces exigences ne sont pas assez robustes

et n’assurent pas une protection uniforme pour tous les services de vente de produits

financiers, de planification financière ou de conseils financiers.

En résumé, l’OLIS proposée ne vise pas à imposer un devoir fiduciaire en common law aux

particuliers et sociétés qui fournissent des services de planification financière, de conseils

financiers et de vente de produits financiers. En harmonie avec le cadre proposé de norme

d’intérêt supérieur réglementaire décrit dans le document de consultation 33-404 des ACVM,

nous voyons plutôt l’OLIS comme un principe général qui guiderait la relation entre les

consommateurs et les planificateurs financiers ou les conseillers financiers. L’OLIS établirait

donc une obligation réglementaire minimale qui régirait la relation entre le conseiller et le

client. La question de savoir si une relation particulière avec un client comporte un devoir

fiduciaire continuerait de dépendre du contexte et relèverait toujours de la compétence

des tribunaux.

42

Avis de l’OCRCVM : Gérer les conflits au mieux des intérêts du client. Voir : http://www.ocrcvm.ca/Documents/2016/f58c9465-afc5-42f3-a5d1-6c5bfdf19cf3_fr.pdf.

43 OCRCVM, observations présentées en juin 2016. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/2016/investment-industry-regulatory-organization-of-canada.html.

44 MFDA Staff Notice: Conflicts of Interest – MFDA Rule 2.1.4. Voir : http://www.mfda.ca/regulation/MSN/MSN-0054.pdf (en anglais seulement).

45 Voir : http://fpsc.ca/docs/default-source/FPSC/standards-and-enforcement/standards_of_professional_responsibility.pdf?sfvrsn=42.

46 Voir : https://www.clhia.ca/domino/html/clhia/clhia_lp4w_lnd_webstation.nsf/resources/Financial+Advisors/$file/The_Approach_RefDoc_FR.pdf.

47 Voir : http://www.advocis.ca/pdf/Advocis-CPC.pdf (en anglais seulement).

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[ 57 ]

Exemptions

Nous recommandons que seules les exemptions suivantes s’appliquent à l’OLIS universelle :

la personne ou la société est déjà assujettie à une OLIS en vertu des exigences

liées à la délivrance de permis et à l’inscription (p. ex. dans le cas des

gestionnaires de portefeuille);

la personne ou la société est déjà assujettie, en vertu de la loi, à une norme de

diligence et à une obligation fiduciaire professionnelle, et les services de

planification financière et de conseils financiers sont liés à ses activités principales

qui sont réglementées (p. ex. dans le cas des avocats et des comptables);

le particulier ou la société exploite une plateforme d’exécution d’ordres et aucun

service de planification financière ni aucun conseil financier n’est fourni au client;

le particulier ou la société est exempté des exigences en matière de pertinence

(p. ex. dans le cas des courtiers exécutants qui offrent uniquement des services

d’exécution d’ordres).

Ces dispenses permettraient d’éviter toute répétition inutile pour les personnes qui sont déjà

assujetties à une OLIS ou à un devoir fiduciaire, et de s’assurer que les intermédiaires qui ne

fournissent pas de services de planification financière ou de conseils financiers (comme les

courtiers exécutants) ne soient pas assujettis à la même norme de diligence que les

fournisseurs de services de planification financière ou de conseils financiers.

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[ 58 ]

CHAPITRE 7 – MISE EN ŒUVRE

Justification

Compte tenu de l’historique de la réglementation de la planification financière et des conseils

financiers en Ontario et de notre évaluation des différents organismes de réglementation,

ordres professionnels et organisations représentantes, nous avons conclu qu’une législation

sera nécessaire pour la mise en œuvre de nos recommandations.

Nous recommandons l’élargissement du mandat réglementaire de la CVMO et de la CSFO ou

de l’ORSF par voie législative pour réglementer la planification financière et les conseils

financiers (comme il a déjà été mentionné). Plus particulièrement, nous recommandons un

groupe de travail sur la mise en œuvre, composé à la fois de la CVMO et de la CSFO ou de

l’ORSF, qui procéderait à la mise en œuvre des recommandations résultant du présent

examen. La législation donnerait au groupe de travail sur la mise en œuvre le mandat de faire

ce qui suit :

élaborer un cadre réglementaire harmonisé

reflétant l’approche tripartite décrite dans le

présent rapport;

créer un registre central de fournisseurs de

services de planification financière ou de

conseils financiers dans le secteur des

services financiers de l’Ontario (comme il est

mentionné au chapitre 9 du présent rapport).

5. Mise en œuvre

Nous recommandons que nos recommandations soient mises en œuvre à l’aide d’un

nouveau cadre législatif donnant à la CVMO et à la CSFO ou à l’ORSF le pouvoir de

réglementer la planification financière ou les conseils financiers dans leur mandat respectif

et exigeant l’harmonisation de leur réglementation de la planification financière ou des

conseils financiers dans la mesure où cela est possible.

[TRADUCTION] Le CDIP suggère que,

si cela est possible, l’ensemble

universel de normes réglementaires

soit créé dans le cadre du processus

d’élaboration du cadre législatif

nécessaire à la mise en œuvre des

recommandations stratégiques

du comité d’experts (soit la

réglementation).

– Centre pour la défense de l’intérêt

public (juin 2016)

Page 63: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 59 ]

Un régime de réglementation harmonisé en Ontario exigera l’application du cadre

réglementaire que nous proposons dans l’ensemble des plateformes de distribution,

y compris le secteur bancaire. Il est possible que cette mesure nécessite un certain niveau de

collaboration entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial dans l’intérêt de la

protection des consommateurs.

La législation devrait également permettre des sanctions réglementaires et mesures

disciplinaires réciproques entre les organismes de réglementation. Actuellement,

un particulier qui fait face à des mesures disciplinaires à un titre dans le secteur des services

financiers peut continuer de travailler avec des consommateurs à un autre titre. Il y a peu de

réciprocité des sanctions parmi les organismes de réglementation.48

Il s'agit d’une lacune

évidente dans la protection des consommateurs et elle doit être réglée dans le cadre

réglementaire harmonisé décrit dans le présent rapport.

Nous voyons le chemin que doit suivre le gouvernement de l’Ontario comme un processus en

trois phases :

Nous considérons que le groupe de travail sur la mise en œuvre est un élément crucial pour

passer de notre examen à l’élaboration et à la mise en œuvre du cadre réglementaire

proposé qui est décrit dans le présent rapport. Le groupe de travail sur la mise en œuvre

commencerait par la tâche essentielle que constitue l’élaboration d’un cadre réglementaire

harmonisé conçu pour permettre aux consommateurs ontariens d’avoir recours aux services

de planificateurs financiers ou de conseillers financiers en toute confiance.

Le groupe de travail sur la mise en œuvre pourrait choisir de s'acquitter de son mandat en

procédant à d’autres consultations avec les intervenants sur les détails des recommandations

stratégiques du comité d’experts. Toutefois, la législation devrait indiquer clairement que les

objectifs stratégiques globaux de nos recommandations devraient être mis en œuvre au cours

d’une période raisonnable d’un à trois ans. Par l’intermédiaire du groupe de travail sur la mise

48

OCRCVM, observations présentées en septembre 2015. Voir : http://www.fin.gov.on.ca/en/consultations/fpfa/rfp-submissions/investment-regulatory.html (en anglais seulement).

Phase 3

Les organismes de

réglementation

introduisent et

administrent un

nouveau cadre

réglementaire pour la

planification financière

ou les conseils

financiers.

Phase 1

Le gouvernement de

l’Ontario prend des

mesures législatives

pour la mise en œuvre

des recommandations, y

compris la création d’un

groupe de travail sur la

mise en œuvre.

Phase 2

Le groupe de travail sur

la mise en œuvre

élabore un cadre

réglementaire

harmonisé, la liste

prescrite des titres

approuvés et une

approche uniforme de

mise en œuvre de

l’obligation légale de

l’intérêt supérieur.

Page 64: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 60 ]

en œuvre, les organismes de réglementation

devraient faire état publiquement de leur progression

vers la réalisation de leurs nouveaux mandats.

L’approche de normalisation des titres professionnels

décrite dans le présent rapport permettra aux

organismes de réglementation qui, par le passé,

n’avaient pas le mandat de réglementer la

planification financière de tirer parti de l’expertise et

de l’infrastructure existantes du secteur. La

reconnaissance des entités d’accréditation

pertinentes, par l’approche de normalisation,

permettra aux organismes de réglementation d’éviter

de réinventer la roue et aux participants au secteur

de travailler avec des organismes d'accréditation

reconnus qui exercent déjà des activités sur le

marché de l’Ontario.

Nous souhaitons aborder une question soulevée au

cours de nos consultations par des particuliers qui

sont des planificateurs financiers ou des conseillers

financiers. On nous a fait savoir que les organismes

de réglementation actuels ne reconnaissent pas

adéquatement les enjeux liés aux conseils inhérents

à leurs activités, conformément aux attentes de leurs clients, et n’y répondent pas de manière

appropriée. Autrement dit, la réglementation est axée principalement sur la vente de produits

financiers sans nécessairement aborder la question des conseils, qui est de plus en plus

importante (comme nous l'avons vu en détail dans le présent rapport). Ce thème constitue

l’une des principales justifications de la proposition d’Advocis portant sur un modèle d’autorité

administrative déléguée. Au cours de nos consultations, les planificateurs financiers et les

conseillers financiers ont mentionné à plusieurs reprises qu’il était important qu’ils soient

adéquatement représentés au sein des entités qui réglementent leurs activités.

Le comité d’experts considère que cette opinion est fondée. Cependant, cet objectif ne devrait

pas diviser davantage le cadre réglementaire déjà bien fragmenté des services financiers en

Ontario en ajoutant un autre organisme de réglementation, comme le propose le modèle

d’Advocis. En élargissant les mandats de la CVMO et de la CSFO ou de l’ORSF pour intégrer

la planification financière ou les conseils financiers, les deux organismes de réglementation

devraient s'assurer que la rétroaction continue des particuliers et sociétés qui fournissent en

première ligne les services de planification financière et de conseils financiers soit intégrée à

leurs processus d’élaboration des politiques. Ils devraient obtenir régulièrement des

commentaires et maintenir le dialogue à l’aide de groupes de consultation composés de

particuliers qui sont des planificateurs financiers ou des conseillers financiers.

[TRADUCTION] [L]’harmonisation

ne signifie pas nécessairement la

reconnaissance d’un seul titre en

excluant tous les autres. Nous croyons

qu’il existe des occasions de tirer parti

de fournisseurs et de programmes de

compétence existants.

- OCRCVM (juin 2016)

[TRADUCTION] Nous sommes d'avis

que la meilleure solution serait que le

comité d’experts recommande la mise

en place d’un organisme de

normalisation indépendant composé

d’ordres professionnels. Cet organisme

serait à son tour supervisé par les

organismes de réglementation et OAR

existants et ses normes seraient

appliquées par ces organismes.

- CFA Institute (juin 2016)

Page 65: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 61 ]

Les recommandations stratégiques de notre comité d’experts sont liées et elles devraient être

adoptées dans leur ensemble. En établissant un cadre réglementaire harmonisé pour la

planification financière et les conseils financiers, l’Ontario peut combler une lacune

réglementaire importante. Le cadre harmonisé permettrait aux fournisseurs de services de

planification financière et de conseils financiers d’améliorer leur professionnalisme à l’aide de

titres prescrits et de compétences reconnues. Enfin, la mise en œuvre d’une OLIS préciserait

l’obligation des personnes qui fournissent des services de planification financière et de

conseils financiers envers les consommateurs et ferait en sorte que les exigences

réglementaires s’harmonisent avec les attentes des consommateurs.

Processus proposé pour le groupe de travail

Ministère des Finances de l’Ontario

Résultat :

• Cadre réglementaire harmonisé pour la planification financière ou les conseils financiers

• Liste prescrite de titres approuvés et détermination des organismes d’accréditation pertinents

à l’aide de l’approche de normalisation

• Approche uniforme pour la mise en œuvre d’une obligation légale de l’intérêt supérieur

universelle

Association

canadienne des

courtiers de

fonds mutuels

Groupe de travail sur la mise en

œuvre créé par voie législative :

• Commission des valeurs mobilières

de l’Ontario

• Commission des services financiers

de l’Ontario ou Office de

réglementation des services

financiers

Commentaires :

• Planificateurs financiers

ou conseillers financiers

• Associations du secteur

• Groupes de

consommateurs

• Autres

Organisme

canadien de

réglementation du

commerce des

valeurs mobilières

Courtiers

d'assurances

inscrits de

l'Ontario

Page 66: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 62 ]

CHAPITRE 8 – ENTENTES D’INDICATION DE CLIENTS

Justification :

Les consommateurs ont souvent besoin de plusieurs

types de services financiers, y compris des conseils

en matière de placement, des services de courtage

hypothécaire et de l’assurance. Une société ou un

particulier fournissant un de ces services ne possède

pas nécessairement les permis lui permettant d’offrir

les autres. Et même si la société ou le particulier peut

les offrir, une autre société ou un autre particulier

pourrait être plus à même de répondre aux besoins

d’un client particulier. En effet, aux termes du cadre

réglementaire proposé décrit dans le présent rapport,

l’OLIS obligerait une société ou un particulier à

recommander au client de consulter un autre

fournisseur si c’est dans l’intérêt supérieur du client.

Par conséquent, avec l’adoption d’une OLIS, les

ententes d’indication de clients pourraient devenir

plus courantes.

Les ententes d’indication de clients entre des

particuliers ou sociétés peuvent permettre aux

consommateurs d'avoir accès aux services et

produits financiers qui répondent à leurs besoins.

Cependant, sur le plan de la réglementation, il est

important que ces ententes d’indication de clients

soient divulguées de façon claire aux

consommateurs. De plus, les consommateurs

devraient être assurés que ces ententes leur ont

6. Ententes d’indication de clients

Nous recommandons qu’aucun particulier ni aucune société qui vend des produits financiers

ou qui prétend fournir des services de planification financière ou des conseils financiers ne soit

autorisé à conclure une entente d’indication de clients avec un tiers pour la recommandation

d’un client ou d’un client potentiel auquel des services de planification financière, de conseils

financiers ou de vente de produits financiers seront fournis, sauf si l’entente d’indication de

clients comprend des conditions équivalentes à celles présentées à la partie 13 (section 3) de

la Norme canadienne 31-103.

[TRADUCTION] Les commissions

d’indication de clients devraient être

transparentes (le montant des

commissions et leur incidence ou

conséquence) et elles devraient être

divulguées au consommateur dans une

langue simple avant le recours au

fournisseur de services financiers.

Toute relation d’un planificateur

financier avec d'autres personnes

fournissant des conseils financiers

devrait être raisonnable et déclarée

au préalable.

– FAIR Canada (juin 2016)

[TRADUCTION] Je reconnais qu’il doit y

avoir une transparence complète de la

rémunération et des ententes

d’indication de clients en tout temps.

Trop souvent, les consommateurs

n’ont pas conscience des conflits

inhérents à de telles ententes et ils

ne peuvent donc pas comprendre

leur incidence.

– Tom Trainor (juin 2016)

Page 67: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 63 ]

permis de consulter des particuliers et sociétés qui

ont les permis et titres professionnels pertinents

pour leur fournir les services dont ils ont besoin.

Dans notre document de recommandations

stratégiques préliminaires, nous recommandions

l’interdiction des ententes d’indication de clients à

moins que le particulier ou la société qui reçoit la

commission d’indication de clients soit assujetti à

la réglementation à titre de fournisseur de services

de vente de produits financiers, de planification

financière ou de conseils financiers et ait une

obligation de l’intérêt supérieur envers les

consommateurs. Nous avons reçu beaucoup de

commentaires en personne et par écrit au sujet de

cette proposition. Plusieurs observateurs ont noté

que, dans le système de réglementation des

valeurs mobilières, les questions de protection

de l’investisseur soulevées relativement aux

ententes d’indication de clients sont atténuées

par certaines exigences réglementaires.

Plus particulièrement, les observateurs ont

souligné les conditions des ententes d’indication

de clients permises à la partie 13 (section 3) de la

Norme canadienne 31-103 (NC 31-103).

Conformément au paragraphe 13.8 de la NC 31-

103, une société inscrite ou un particulier inscrit ne

doit pas participer à une entente d’indication de

clients avec une autre personne à moins, entre

autres, que les modalités de l’entente d’indication

de clients soient stipulées par écrit à l’avance. La

société inscrite est également tenue de consigner

toutes les commissions d’indication de clients et

l’inscrit doit s'assurer que l’information au sujet de

l’entente d’indication de clients soit fournie au

client par écrit avant que la partie à laquelle celui-ci

est indiqué lui ouvre un compte ou lui fournisse

des services.

[TRADUCTION] Nous convenons que les

commissions d’indication de clients

devraient être transparentes et divulguées en

ce qui concerne les conflits d’intérêts

potentiels et les coûts. Ces divulgations

devraient viser les conseillers, les

planificateurs financiers et toutes les

personnes qui exercent de quelque façon

que ce soit des activités où elles conseillent

des clients en matière de placements, de

produits financiers et de plans financiers.

Nous sommes également d’accord avec le

souhait de veiller à ce que les bénéficiaires

des commissions soient des sociétés

réglementées dans le but de faire appliquer

les règles relatives à l’intérêt supérieur.

- CFA Institute (juin 2016)

[TRADUCTION] La section 3 de la partie 13

de la Norme canadienne 31-103 (qui régit

actuellement les inscrits de l’OCRCVM) décrit

des conditions précises à respecter avant

qu’un particulier inscrit puisse participer à

une entente d’indication de clients, y compris

des divulgations écrites au client.

- OCRCVM (juin 2016)

[TRADUCTION] Nous appuyons les

restrictions visant les commissions

d’indication de clients et leur réglementation

conformément à ce qui est indiqué dans la

Norme canadienne 31-103.

– Primerica (juin 2016)

[TRADUCTION] Nous appuyons les

restrictions visant les commissions

d’indication de clients et leur réglementation

conformément aux exigences de la Norme

canadienne 31-103.

- Institut des fonds d’investissement du

Canada (juin 2016)

Page 68: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 64 ]

De plus, le paragraphe 13.9 de la NC 31-103 exige que la société inscrite ou le particulier

inscrit vérifie les compétences de la personne ou société qui reçoit l’indication de client, tandis

que le paragraphe 13.10 décrit les exigences de déclaration précises. Notre principale

préoccupation relative aux ententes d’indication de clients portait sur les consommateurs

indiqués à des particuliers sans compétences pertinentes ni permis leur permettant de fournir

le service. Compte tenu des commentaires des intervenants, nous concluons donc que

cette préoccupation est dûment réglée dans le secteur des valeurs mobilières grâce à la

NC 31-103.

À notre avis, elle n’est pas réglée dans les secteurs de l’assurance et du courtage

hypothécaire. À cette fin, nous recommandons que, dans le cadre réglementaire proposé,

l’ensemble des particuliers et sociétés qui fournissent des services de planification financière,

de conseils financiers ou de vente de produits financiers et qui souhaitent conclure une

entente d’indication de clients respectent des conditions équivalentes à celles qui sont

décrites à la partie 13 (section 3) de la Norme canadienne 31-103.

Page 69: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 65 ]

CHAPITRE 9 – REGISTRE CENTRAL

Justification :

Il n’existe pas de mécanisme à l’échelle du secteur

des services financiers permettant aux

consommateurs de l’Ontario de vérifier l’inscription,

le permis, les compétences et les antécédents

disciplinaires d’un planificateur ou conseiller financier.

Bien que l’information soit offerte dans certaines

sphères d’activités, elle est fragmentée dans

l’ensemble du secteur des services financiers. Pour le

consommateur, il semble difficile de vérifier

efficacement les antécédents et il faut effectuer des

recherches dans différentes bases de données.

De plus, il est possible que l’information obtenue

grâce à cette recherche ne soit pas présentée d’une

façon qui est significative pour le consommateur

moyen et donc qu’elle n’éclaire pas sa décision. Par

exemple, si un particulier n’est pas inscrit, les

résultats devraient l’indiquer clairement et présenter

les renseignements que le consommateur devrait

prendre en considération. L’obligation de diligence

raisonnable incombe entièrement aux consommateurs

dans un environnement où il est difficile de s’y retrouver.

7. Registre central

Nous recommandons la création et la tenue à jour d’un registre central exhaustif unique

qui peut être consulté sans frais et qui comprend des ressources adéquates pour

constituer un guichet d’information unique pour les consommateurs au sujet de l’état des

permis et de l’inscription, des compétences et des antécédents disciplinaires des

particuliers et sociétés qui fournissent des services de planification financière, de conseils

financiers et de vente de produits financiers en Ontario.

[TRADUCTION] Il est actuellement très

difficile de vérifier efficacement les

antécédents et il faut effectuer des

recherches dans plusieurs bases de

données différentes. Un registre central

en ligne créé conjointement par les

organismes de réglementation

fournirait aux consommateurs un

guichet unique pour obtenir

l’information dont ils ont besoin sur les

antécédents de leurs fournisseurs de

services et sociétés. L’obligation de

diligence raisonnable n’incomberait

plus entièrement aux consommateurs

dans un environnement où il est

difficile de s’y retrouver.

– Kenmar Associates (avril 2016)

Page 70: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 66 ]

Actuellement, un consommateur ontarien

souhaitant effectuer une vérification des

antécédents de son planificateur ou conseiller

financier pourrait devoir trouver et utiliser :

le moteur de recherche national de

renseignement sur l’inscription qui se

trouve sur le site Web des ACVM;

le moteur de recherche des personnes

sanctionnées qui se trouve sur le site Web

des ACVM;

l’outil de rapport Info-conseiller qui se

trouve sur le site Web de l’OCRCVM;

l’outil Check an Advisor qui se trouve sur

le site Web de la MFDA;

les liens sur les permis dans le secteur

de l’assurance et du courtage

hypothécaire qui se trouvent sur le

site Web de la CSFO;

la base de données du Registre des

décisions disciplinaires des régulateurs

canadiens en assurances.

Par conséquent, nous recommandons que les

organismes de réglementation et les OAR créent conjointement un registre central en ligne

pour fournir aux consommateurs un guichet unique leur permettant d’obtenir l’information dont

ils ont besoin sur les antécédents de leurs fournisseurs de services et sociétés.

Les données sur les permis qui se trouvent dans ce registre central devraient être à jour et

comprendre au moins ce qui suit : le nom et l’état de l’inscription des particuliers et sociétés;

la date à laquelle leur inscription est entrée en vigueur; leurs antécédents en matière de

mesures disciplinaires, y compris toute accusation annoncée publiquement; les qualifications

et compétences des particuliers et sociétés ainsi que la signification des divers titres et

inscriptions, conformément aux recommandations antérieures; et un glossaire de tous les

termes utilisés dans le registre. Ce registre central devrait être convivial, donner des

renseignements significatifs et être accessible facilement et gratuitement par le

consommateur. Il devrait aussi être accessible par les consommateurs qui possèdent peu

de compétences techniques (par exemple certaines personnes âgées), par téléphone

ou autrement.

[TRADUCTION] Nous appuyons la

création d’un registre central en ligne

auquel les consommateurs peuvent avoir

accès pour vérifier des renseignements

sur un planificateur financier, un

conseiller ou une société, et le fait qu’il

s'agisse d’un objectif réglementaire.

De nos jours, les renseignements

nécessaires pour la création d’un registre

central existent, mais ils se trouvent sur

diverses plateformes qui n’ont pas de lien

entre elles.

- Independent Financial Brokers of

Canada (juin 2016)

[TRADUCTION] PMAC appuie la création

d'un registre central unique, gratuit et

exhaustif contenant tous les

renseignements pertinents sur les permis

et l'inscription, les compétences et

l'historique disciplinaire des sociétés et

particuliers assujettis à la réglementation.

Un tel registre serait très avantageux pour

les consommateurs.

- Portfolio Management Association of

Canada (juin 2016)

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[ 67 ]

Un accès pratique à des renseignements consolidés à notre époque d'avancements

technologiques rapides constitue une attente raisonnable pour la plupart des consommateurs

de services financiers en Ontario. En effet, le cadre réglementaire harmonisé décrit dans ce

rapport réclame un registre central exhaustif grâce auquel les consommateurs peuvent

accéder facilement à des renseignements généraux sur leur planificateur financier ou

conseiller financier, peu importe les frontières réglementaires.

Au cours de notre processus de consultation, plusieurs parties ont exprimé leur soutien à

l’égard de cette recommandation. Cependant, plusieurs observateurs ont souligné qu’il existe

déjà des registres en exploitation (comme il est mentionné précédemment) et nous ont

demandé de tirer parti de l’infrastructure existante dans la mesure du possible.

Le groupe de travail sur la mise en œuvre (dont il est question au chapitre 7) devrait

coordonner la conception d’un registre central comprenant l’intégration de l’infrastructure

existante, dans la mesure du possible. De plus, la législation mettant en œuvre le nouveau

cadre réglementaire devrait donner aux organismes de réglementation et, si cela est

pertinent, aux OAR le mandat d’appuyer le registre central.

Page 72: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 68 ]

CHAPITRE 10 – LITTÉRATIE FINANCIÈRE

Justification :

La littératie financière est essentielle pour aider les

consommateurs à prendre des décisions éclairées.

Les consommateurs qui ont des connaissances dans

le domaine des finances sont plus à même d’assurer

leur sécurité financière et d’éviter l’exploitation

financière. De plus en plus, il incombe aux

consommateurs de prendre de bonnes décisions

financières. En effet, un nombre croissant

d’employeurs délaissent les régimes de retraite à

prestations déterminées au profit de régimes à

cotisations déterminées, ou encore choisissent de

n’offrir aucun régime d’épargne-retraite. Cette

évolution vers la gestion financière personnelle s’est

accompagnée de produits financiers de plus en plus

complexes nécessitant un niveau de connaissances

supérieur au niveau de littératie financière de

nombreux consommateurs.

Une étude d’« établissement de données de références » menée en 2012 par

The Brondesbury Group pour le Fonds pour l’éducation des investisseurs illustre les enjeux :

Le Sondage de référence sur les connaissances financières est un ensemble de 21 questions

axées sur des concepts qui ont une importance à long terme et qui sont généralement

considérés comme pertinents dans le cadre de l’éducation financière des consommateurs.

Le choix des concepts pour le sondage était fondé sur un examen détaillé des problèmes

soulevés dans d’autres provinces et territoires. Il s’agit du même sondage que celui réalisé

en 2010. Le sondage actuel a été mené auprès d’un échantillon aléatoire de 1 000 Ontariens

en octobre 2012. Dans l’ensemble, les résultats sont exacts avec une marge d’erreur de

±3 % dans 19 cas sur 20.

8. Littératie financière

Nous recommandons que la littératie financière et l’éducation des investisseurs soient

soutenues et encouragées activement en Ontario par le gouvernement, les organismes

de réglementation, les établissements d’enseignement publics et privés (par l’entremise de

leurs organismes responsables des programmes et leurs conseils scolaires respectifs),

les organismes sans but lucratif et le secteur des services financiers.

[TRADUCTION] Nous appuyons cette

recommandation, particulièrement le

fait que les écoles et autres

organisations ajoutent cette formation

à leur programme. Sans cette

impulsion, nous doutons que cette

recommandation porte ses fruits. Si

cela fonctionne, il pourrait s’agir d’un

exemple pour d’autres marchés, au

Canada et à l’étranger. Bien que nous

appuyions fortement l’éducation des

investisseurs, nous soulignons le fait

que le fardeau doit incomber aux

planificateurs et aux conseillers

financiers devant agir dans l’intérêt

supérieur des investisseurs lorsqu’ils

gèrent des conflits d’intérêts.

- CFA Institute (juin 2016)

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[ 69 ]

En moyenne, les gens ont répondu correctement à 11,2 questions sur 21, ce qui représente

une note de 53 %. En 2010, la moyenne était de 11,5 bonnes réponses sur 23 questions, soit

une note de 50 %. Si nous considérons que 60 % correspond à la note de passage théorique,

cela signifie que 36 % des Ontariens ont réussi en 2012, comparativement à 29 % en 2010.

La moitié des Ontariens ont répondu correctement à moins de la moitié des questions.49

Les questions portaient notamment sur la planification financière, les attentes relatives aux

risques et aux rendements, l’emprunt et le crédit.

Les résultats de cette étude et d’autres travaux50

indiquent que, malgré les investissements en littératie

financière dans le système d’éducation par le secteur,

les organismes de réglementation et les OAR, il reste

de grands écarts en matière de connaissances

financières parmi les Ontariennes et Ontariens

en général.

En tant que comité, nous soulignons l’importance de

la littératie financière et de l’éducation des

investisseurs. À notre avis, une plus grande littératie

financière pourrait non seulement se traduire par de

meilleurs choix sur le plan financier et une plus

grande participation des consommateurs, mais aussi

donner lieu à un secteur des services financiers

plus dynamique en Ontario. Sans surprise, cette

recommandation a fait l’objet d’un appui quasi

universel pendant notre processus de consultation.

49

The Brondesbury Group, Établissement de données de référence sur les connaissances financières, 2012 (2012). Voir : http://www.getsmarteraboutmoney.ca/fr/research/Our-research/Documents/2012-Sondage-de-référence-sur-les-connaissances-financières.pdf.

50 Strengthening Investor Protection in Ontario – Speaking with Ontarians (2013). Voir : https://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Investors/iap_20130318_strengthening-investor-protection.pdf (en anglais seulement).

[TRADUCTION] Les credit unions de

l’Ontario appuient fortement la

recommandation du comité au sujet

de la littératie financière et de

l’éducation des investisseurs appuyées

et encouragées par le gouvernement,

les organismes de réglementation,

les écoles publiques et privées,

les organismes sans but lucratif et le

secteur des services financiers.

– Central 1 Credit Union

(juin 2016)

Page 74: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 70 ]

CHAPTER 11 – PROBLÈMES À EXAMINER ULTÉRIEUREMENT

Justification :

Un certain nombre de points importants ne relevant pas

de notre mandat ont été soulevés dans le cadre du

processus de consultation initiale et des délibérations.

Nous faisons ressortir certains de ces points qui

justifient une étude plus approfondie en dehors du cadre

de cet examen. En particulier, nous avons été frappés

par le dédale des différents organismes de

réglementation et approches pour traiter les plaintes

des consommateurs.

Les intérêts des consommateurs devraient être d’une

importance capitale, mais il n’existe aucun processus ni

aucune voie de recours clair lorsqu’une plainte légitime

est formulée. Pour présenter une plainte, le

consommateur insatisfait doit d’abord tenter de

comprendre le régime en particulier qui s’applique à un

conseil reçu ou au produit en question. Le processus

de traitement des plaintes n’est pas intuitif. Il est difficile

à comprendre, surtout lorsqu’il s’agit de soumettre

une plainte.

Problèmes à examiner ultérieurement

Nous recommandons que le gouvernement de l’Ontario examine plus en détail les points

suivants que nous avons relevés, mais qui ne s’inscrivent pas dans notre mandat :

la nécessité d'adopter un processus simplifié de plainte et de recours pour les

consommateurs de services de planification financière, de conseils financiers et de

vente de produits financiers;

une approche simplifiée au traitement des plaintes des consommateurs en cas

d’infraction réglementaire lors de la prestation de services de planification

financière, de conseils financiers et de vente de produits financiers;

un processus convivial pour le recouvrement des pertes financières auprès des

sociétés ou des particuliers par les consommateurs lorsque ces pertes sont

causées par la négligence au cours de la prestation de services de planification

financière, de conseils financiers et de vente de produits financiers.

[TRADUCTION] Les investisseurs ont

besoin d’une voie de recours efficace

pour les plaintes légitimes résultant de

leur relation avec un planificateur

financier. PMAC convient qu’un cadre

de recours des consommateurs

opaque et fragmenté va à l’encontre de

l’intérêt du public et devrait être réglé

aussitôt que possible.

- Portfolio Management Association of

Canada (juin 2016)

[TRADUCTION] Il doit exister des

mécanismes de traitement des plaintes

et de redressement qui sont

accessibles, abordables, indépendants,

justes, transparents, rapides et

efficaces. Ces mécanismes ne

devraient pas imposer des coûts, des

délais ou un fardeau déraisonnables

aux consommateurs.

- CSFO (juin 2016)

Page 75: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 71 ]

Questions d’ordre réglementaire :

À notre époque où les permis sont multiples, il est aussi totalement possible que plus d’un

organisme de réglementation ou OAR soit impliqué dans la plainte d’un consommateur.

Compte tenu des canaux réglementaires se chevauchant auxquels sont confrontés les

consommateurs du secteur des services financiers, nous soulignons la nécessité d’élaborer

un processus simplifié à la disposition des consommateurs en cas de problèmes liés à un

recours ou à un recours potentiel.

Une approche simplifiée et transparente au traitement des plaintes serait avantageuse pour

les consommateurs. Ils ont besoin de savoir quel organisme traite la plainte, si d’autres

mesures seront prises, l’état de cette action et le résultat.

Sur le plan de l’efficacité réglementaire, nous croyons que la CVMO et la CSFO ou l’ORSF

devraient envisager la possibilité d’harmoniser leurs processus réglementaires et

disciplinaires et ceux des OAR dans le but de créer un guichet unique pour les plaintes des

consommateurs et aussi pour réduire les coûts.

Questions d’ordre civil :

Aujourd’hui en Ontario, les dossiers de recouvrement des pertes financières sont encore plus

complexes. Un consommateur de services financiers qui a une plainte légitime contre un

fournisseur de services de vente de produits financiers, de planification financière ou de

conseils financiers dispose des voies de recours possibles suivantes, selon le produit

financier en question :

l’Ombudsman des services bancaires et

d'investissement (OSBI);

l’Ombudsman des assurances de

personnes (OAP);

le Service de conciliation en assurance de

dommages (SCAD);

le programme d’arbitrage de l’OCRCVM;

les ordonnances réglementaires ou des

ententes de règlement (compensation,

recouvrement, etc.);

les recours civils (devant les tribunaux).

[TRADUCTION] Les Ontariens (et tous

les Canadiens) devraient avoir accès à

un service de conciliation qui rend des

décisions ayant force exécutoire.

FAIR Canada croit que cela est

absolument essentiel pour protéger

adéquatement les consommateurs.

Lorsque les consommateurs croient

avoir été lésés (par exemple en raison

de la non-conformité des obligations

relatives à la pertinence du produit),

ils méritent d'avoir accès à un service

de conciliation qui satisfait

complètement aux normes

internationales et à nos obligations

internationales. Cela devrait être

l’attente générale et la réalité pour

toutes les plaintes relatives aux

services financiers.

- FAIR Canada (juin 2016)

Page 76: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 72 ]

D’un point de vue pratique, l’accès aux tribunaux par un recours civil n’est pas une solution

conviviale. La compétence d’attribution de la Cour des petites créances de l’Ontario est

actuellement fixée à 25 000 $, somme trop petite pour régler la plupart des dossiers

comportant des pertes dans le secteur des conseils financiers. Pour les dossiers plus

importants, le seul recours du consommateur est la Cour supérieure de justice de l’Ontario.

Les litiges devant ce tribunal sont coûteux et complexes et, sauf dans les situations les plus

flagrantes comportant des dommages-intérêts importants, ils sont hors de la portée de la

plupart des consommateurs. Par conséquent, le consommateur moyen doit demander un

recours devant l’OSBI, l’OAP ou le SCAD.

Cependant, ces services de conciliation ne

permettent pas d’obtenir le type de recours auquel

les consommateurs devraient avoir accès. Au cours

de notre examen, plusieurs parties ont porté à notre

attention des lacunes inhérentes au fonctionnement

de l’OSBI dans sa structure actuelle. Ces lacunes

viennent du fait que l’OSBI n’a pas de pouvoir

décisionnel ayant force exécutoire.

Les observateurs ont noté que sans ce pouvoir,

l’OSBI est incapable de s'acquitter efficacement de

son rôle crucial à titre d’ombudsman de la province

pour le secteur des services financiers, et nous

sommes d’accord avec eux.

Nous demandons au gouvernement d’étudier un

examen indépendant effectué récemment au sujet

des activités et pratiques de l’OSBI relativement

aux plaintes en matière de placement, qui a révélé

des tendances troublantes :51

En 2015, 18 pour cent des plaignants (en

excluant les demandes en arriéré) qui ont

bénéficié d’une décision de l’OSBI

affirmant qu’ils devraient être compensés

ont reçu une somme inférieure à la

recommandation de l’OSBI (en moyenne

41 927 $ de moins), dont 3,5 pour cent qui

risquaient de ne rien recevoir.

51

Independent Evaluation of the Canadian Ombudsman for Banking Services and Investments’ (OBSI) Investment Mandate (2016). Voir : https://www.obsi.ca/fr/download/fm/539/filename/2016-Independent-Evaluation-Investment-Mandate-1465218315-e9fa5.pdf (en anglais seulement).

[TRADUCTION] Le problème dans le

cas d’un investisseur qui présente une

plainte à l’OSBI est la nature non

exécutoire du processus. De l’avis du

CDIP, il s'agit d’un obstacle

grandissant à l’efficacité de l’OSBI

puisque les participants sont de plus

en plus susceptibles de ne pas tenir

compte de la recommandation

de l’OSBI.

- Centre pour la défense de l’intérêt

public (juin 2016)

[TRADUCTION] L’OSBI partage l’avis

du comité d’experts selon lequel il

incombe d’étudier davantage la

nécessité d’adopter des mécanismes

de plainte et de restitution simplifiés

pour les consommateurs, une

approche simplifiée aux plaintes

relatives à la réglementation et un

processus convivial de recouvrement

des pertes financières des

consommateurs liées à des services de

planification financière, de conseils et

de vente de produits financiers.

– OSBI (juin 2016)

Page 77: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 73 ]

L’exigence de l’OSBI de « nommer et blâmer » les sociétés qui refusaient ses

recommandations a en réalité été contre-productive. Cette pratique a renforcé les

limitations de l’OSBI et a miné la confiance du public envers le système de

résolution et le marché des investissements.

Le rapport souligne que l’OSBI ne fonctionne pas réellement comme un ombudsman du

secteur, mais plutôt comme un service de résolution des différends. Les évaluateurs ont

conclu que les règles du jeu favorisaient réellement le secteur des services financiers.52

Cette réalité existe aux dépens des consommateurs de l’Ontario et du reste du Canada.

Pour ce qui est de l'assurance, ni l’OAP ni le SCAD n’a le pouvoir de prendre des décisions

ayant force exécutoire. De plus, les plaintes au sujet des activités des particuliers qui sont des

agents d'assurance vie (ou des « conseillers ») tombent souvent hors du mandat de l’OAP,

qui se concentre sur les compagnies d'assurance de personnes.53

Essentiellement, en cas

d’acte répréhensible d’un planificateur financier ou d’un conseiller financier possédant

deux permis, les consommateurs pourraient devoir traiter avec deux services de conciliation

différents s’ils ont des produits d'assurance et des valeurs mobilières dans leur portefeuille.

Nous croyons que le régime fragmenté de recours et l’incapacité des services de conciliation

à prendre des décisions ayant force exécutoire nuisent aux consommateurs et doivent être

étudiés davantage. Il devrait y avoir un processus convivial pour le recouvrement des pertes

financières auprès des sociétés ou des particuliers par les consommateurs lorsque ces pertes

sont causées par la négligence au cours de la prestation de services de planification

financière, de conseils financiers et de vente de produits financiers.

Nous demandons au gouvernement et aux organismes de réglementation de l’Ontario et

d’autres provinces canadiennes de tenter de régler rapidement cet enjeu dans l’intérêt de la

protection des consommateurs. Les consommateurs méritent de pouvoir participer au secteur

des services financiers et de bénéficier d’un mécanisme de plainte et de recours efficace,

au besoin.

52

Ibid. 53

Rapport d’évaluation indépendante - OAP (2012). Voir : http://www.oapcanada.ca/wp-content/uploads/2016/02/Rapport-devaluation-independante-OAP.pdf.

Page 78: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 74 ]

ANNEXE A – DOCUMENT DE CONSULTATION INITIALE (JUIN 2015)

Introduction

L’Ontario ne dispose pas d’un cadre juridique général pour réglementer les activités des

particuliers qui offrent des services de planification financière et de conseils financiers.

L’absence d’un cadre juridique soulève des questions en ce qui a trait à la compétence, aux

normes de qualité et aux conflits d’intérêts potentiels.

Pour mieux comprendre ces questions, le gouvernement de l’Ontario s’est engagé en 2013 à

mener une enquête sur la pertinence d’établir une réglementation mieux adaptée pour les

personnes qui offrent des services de planification financière et de conseils financiers, et a

mené en 2014 deux consultations auprès d’intervenants des secteurs de la planification

financière et des conseils financiers.

Le gouvernement de l’Ontario a par la suite annoncé qu’il nommerait un comité d’experts dont

le mandat serait de faire des recommandations clés et de soumettre un rapport définitif au

gouvernement en 2016 aux fins d’examen.

En avril 2015, le ministre des Finances a nommé un comité d’experts indépendant appelé le

« Comité d’experts indépendant pour l'examen des politiques relatives à la planification

financière et aux conseils financiers » (comité d’experts), qui est constitué de :

Malcolm Heins (président), avocat, administrateur et conseiller qui a mené à bien la réforme

de la réglementation des parajuristes alors qu’il était directeur général du Barreau du

Haut-Canada;

Anita Anand, professeure de droit à la faculté de droit de l’Université de Toronto, spécialisée

dans la réglementation des marchés financiers, et première présidente du Groupe consultatif

des investisseurs de la CVMO;

Paul Bates, comptable professionnel agréé, fellow de la Société des comptables en

management, conseiller en management certifié et ancien président du Fonds pour

l’éducation des investisseurs ayant de l’expérience dans la défense des intérêts

des investisseurs;

Lawrence Haber, ancien avocat en valeurs mobilières et ancien dirigeant dans le secteur des

services financiers. Il est actuellement président du conseil d’administration de la Diversified

Royalty Corp. et un conseiller spécial aux politiques pour le personnel de la CVMO.

Page 79: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 75 ]

Mandat du comité d’experts

Le comité d’experts fournira des conseils et des recommandations au gouvernement de

l’Ontario sur la pertinence de réglementer la planification financière et les conseils financiers

en Ontario et dans quelle mesure, et sur la portée que devrait avoir cette réglementation.

Le comité d’experts se penchera en particulier sur les aspects suivants :

a) L’éducation, la formation, les compétences, l’éthique et les exigences d’application de

la loi qui devraient s’appliquer aux personnes qui fournissent des services de

planification financière et de conseils financiers;

b) Les exigences de délivrance de permis et d’inscription qui devraient s’appliquer aux

personnes offrant des services de planification financière et de conseils financiers;

c) Les moyens juridiques, le cas échéant, pour traiter les conflits d’intérêts existants

et potentiels;

d) L’utilisation d’appellations d'emploi et de titres professionnels et la pertinence de

les réglementer;

e) La nécessité d’établir un registre central de renseignements sur les personnes qui

offrent des services de planification financière et de conseils financiers, ce qui pourrait

comprendre la capacité pour les consommateurs de porter plainte et d’avoir accès

au registre.

Les principes de base que doit suivre le comité d’experts

Dans ses activités, le comité d’experts adhèrera, dans la mesure du possible, aux principes

de base suivants :

a) L’intérêt des investisseurs et des consommateurs – Le comité d’experts mettra

l’accent sur l’intérêt public, y compris la protection des consommateurs;

b) L’intérêt du secteur – Le comité d’experts prendra en considération l’importance du

secteur des services financiers en Ontario et les préoccupations des intervenants

du marché;

c) Efficacité réglementaire - Le comité d’experts cherchera à faire des

recommandations qui ne sont pas trop complexes et d’éviter toute réglementation

inutile ou créant des chevauchements;

d) Sensibilité aux initiatives stratégiques existantes - Le comité d’experts sera

sensible aux initiatives stratégiques existantes;

Page 80: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 76 ]

e) Accroître la constance et la cohésion réglementaires - Le comité d’experts

cherchera à éviter des recommandations qui déboucheraient sur la fragmentation

réglementaire ou qui pourraient produire des cas d’arbitrage réglementaire ou en

augmenter le nombre.

Processus de recherche et de collecte des données

Le processus de recherche et de collecte des données du comité d’experts comprendra

l’examen, la prise en considération et l’analyse des :

a) Transcriptions et observations soumises auparavant au ministère des Finances;

b) Renseignements recueillis par le ministère des Finances, y compris les rapports

et les lois des autres territoires;

c) Données théoriques;

d) Renseignements qui peuvent être recueillis dans le processus de consultation

publique;

e) Recherches qui peuvent être commandées par le comité d’experts.

Demande d’observations

Le comité d’experts invite les parties intéressées à faire des observations par écrit sur les

questions suivantes :

1. Quelles activités s’inscrivent dans le cadre de la planification financière? Est-ce que la

prestation de conseils financiers diffère de la planification financière? Si oui, veuillez

expliquer cette distinction.

2. Le modèle réglementaire actuel applicable aux particuliers qui offrent des services de

planification financière ou de conseils financiers est-il adéquat?

3. Quelles normes juridiques devraient régir les conflits d’intérêts existants et potentiels

qui pourraient découler de la planification financière et des conseils financiers?

4. Dans quelle mesure, le cas échéant, les activités des personnes qui offrent des

services de planification financière ou de conseils financiers devraient-elles être

réglementées davantage? Dans vos réponses, prenez en considération ce qui suit :

a) Les exigences en matière de délivrance de permis et d’inscription;

b) Les responsabilités en matière d’éducation, de formation et d’éthique;

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[ 77 ]

c) Les titres professionnels et appellations d’emploi des personnes qui offrent des

services de planification financière ou de conseils financiers;

d) Les activités particulières qui devraient être incluses ou exclues du

cadre réglementaire;

e) Les coûts et autres fardeaux liés à la réglementation;

f) La réglementation de la rémunération;

g) Les mécanismes de plaintes et de mesures disciplinaires.

5. Quels sont les préjudices ou les avantages pour les consommateurs dans le contexte

actuel? Veuillez fournir des preuves précises pour soutenir vos opinions, dans la

mesure du possible.

6. Les consommateurs devraient-ils avoir accès à un registre central de

renseignements sur les particuliers ou les entités qui offrent des services de

planification financière ou de conseils financiers, y compris leurs antécédents

en matière de plaintes et de mesures disciplinaires?

Processus pour soumettre des observations

Les observations sur les questions présentées ci-dessus peuvent être envoyées par courriel à

[email protected]. Veuillez utiliser en objet : Consultation sur la planification financière

et les conseils financiers, et indiquer précisément la question à laquelle vous répondez dans

votre observation. Vous pouvez aussi envoyer vos observations par la poste à :

Comité d'experts pour l'examen des politiques relatives à la planification financière et aux

conseils financiers

a/s de : Édifice Frost Nord, local 458

4e étage, 95 rue Grosvenor

Toronto (Ontario)

M7A 1Z1

Les observations doivent être reçues au plus tard le 21 septembre 2015.

Veuillez noter que les renseignements soumis pourraient être divulgués en vertu de la Loi sur

l’accès à l’information et la protection de la vie privée. Veuillez ne pas soumettre de renseignements

personnels ou de détails précis qui pourraient révéler l’identité des personnes, sociétés ou autres

entités, à moins que ces renseignements ne soient déjà à la disposition du public. Veuillez

également noter que le comité d’experts pourrait mettre les observations à la disposition du public.

Veuillez ne pas soumettre d’information que vous ne souhaitez pas rendre publique.

Pour toute question ou préoccupation, veuillez communiquer avec Shameez Rabdi au

(416) 325-3577 ou à [email protected].

Page 82: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 78 ]

ANNEXE B – LISTE DES OBSERVATEURS DU DOCUMENT DE

CONSULTATION INITIALE DE JUIN 2015

Alternative Investment

Management Association

American Institute of

Certified Public

Accountants

Basciano, Philip

Brock, Gordon

Business Career College

Corporation

Callery, Brian

Canadian Association of

Retired Persons

Association des banquiers

canadiens

Association canadienne

des FNB

Canadian Institute of

Financial Planners

Association canadienne

des compagnies

d’assurances de

personnes

Canadian Securities

Institute

Capesky, Michael

Central 1 Credit Union

Cerullo, Vince

CFA Institute

Chambre de la sécurité

financière

Chartered Professional

Accountants of Ontario

Curry, Joseph

Curry, Lorne

De Goey, John J.

Dietrich, Theresa

Dorris, Aaron

Efficient Wealth

Management Inc.

Elford, Larry

Etherington, Kirsteen

Etherington, Mark

Etherington, Paul

FAIR Canada

Federation of Mutual Fund

Dealers

Association des

conseillers en finances du

Canada

Financial Planning

Standards Council

Commission des services

financiers de l’Ontario

Firstbrook, John

Fischer, H. Alex

Fleischacker, Robbie

Fleischacker, Robert S.

Gilroy, Bradley

Gooden, Andrew

Gratton, Linda

Hansell, Ronald

Hedden, John

Hetu, Robert

Hinan, William

Hnatiak, Barbara

Hostick, Dan

Houle, Angela

Howe, Philip

Hub Financial Inc.

Hudson, Chris

Independent Financial

Brokers of Canada

Institute of Advanced

Financial Planners

Institut des fonds

d’investissement du

Canada et Association

canadienne du commerce

des valeurs mobilières

Page 83: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 79 ]

Organisme canadien de

réglementation du

commerce des valeurs

mobilières

Groupe Investors

Jolley, David

Jones, Tim

Juvet, David

Kenmar Associates

Kirkham, Nancy

Knowledge Bureau

La Gamba, Michelle

La Gamba, Vince

La Gamba, Sara

Luesby, Jonathan K.

Lunz, John

MacLeod, Bev

Placements Manuvie

Mawani, Amin

McAuley, John

McFadden, Debra A.

McFarlane, Jacquelynne

McGruer, David

Gestion financière MD

Milner, Michael

Milner, Noel

Association canadienne

des courtiers de fonds

mutuels

Commission du régime de

retraite de l’Ontario

OReilly, Karin

Groupe consultatif des

investisseurs de la CVMO

Penson, Robert

Pitch, Raymond

Pollock, Johnathan

Poole, William

Portfolio Management

Association of Canada

Services financiers

Primerica

Centre pour la défense de

l’intérêt public

Sampson, Mark

Shumak, Brian

Small Investor Protection

Association

Stephenson, Jacob

Stockman, Gordon

Financière Sun Life

The Canadian Advocacy

Council for Canadian CFA

Institute Societies

L’Association canadienne

de la paie

Thomas, Michael

Tribe, J R Harvey

Weichel, Tom

Whitehouse, Peter

Wild, Philip C.

Wildman, Libby

Willis, Ron

Wise, Julian

Yanke, Dennis

Zavitz, Justine

Zelasko, Chris

Page 84: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 80 ]

ANNEXE C – DOCUMENT DE RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES

PRÉLIMINAIRES (AVRIL 2016)

Remarques préliminaires

À l’heure actuelle, l’Ontario ne dispose pas d’un cadre juridique général pour réglementer les

activités des particuliers et des sociétés qui offrent des services de planification financière et

de conseils financiers. L’absence d’un cadre juridique a remis en cause la compétence, les

normes de qualité et les conflits d’intérêts potentiels dans ce secteur. Les lacunes juridiques

sont devenues plus apparentes dans un contexte où les Ontariens doivent prendre des

décisions financières de plus en plus complexes qui sont essentielles pour assurer leur

sécurité financière future.

En 2013, le gouvernement de l’Ontario s’est engagé à mener une enquête sur la pertinence

d’établir une réglementation mieux adaptée pour les particuliers qui offrent des services de

planification financière ou de conseils financiers. En conséquence, en 2014, le ministère des

Finances a tenu une consultation auprès d’intervenants et d’autres personnes intéressées

des secteurs de la planification financière et des conseils financiers. Le gouvernement de

l’Ontario a par la suite annoncé qu’il nommerait un comité d’experts chargé de fournir des

conseils et des recommandations dans un rapport final en 2016.

Notre comité a été mis sur pied à la mi-avril 2015, et son mandat consistait à fournir des

conseils et des recommandations au gouvernement de l’Ontario sur la pertinence de

réglementer la planification financière et les conseils financiers en Ontario et dans quelle

mesure, et sur la portée que devrait avoir cette réglementation. Les membres du comité sont :

Malcolm Heins (président), avocat, administrateur et conseiller qui a mené à bien la réforme

de la réglementation des parajuristes alors qu’il était directeur général du Barreau du

Haut-Canada;

Anita Anand, professeure de droit à la faculté de droit de l’Université de Toronto, dont les

recherches sont spécialisées dans la réglementation des marchés financiers, et titulaire de la

chaire de recherche J.R. Kimber sur la protection des investisseurs et la gouvernance

d’entreprise;

Paul Bates, fellow de l’ordre des comptables professionnels agréés de l’Ontario, ancien cadre

supérieur et chargé de la réglementation du secteur financier, et ancien président du

Fonds pour l’éducation des investisseurs ayant de l’expérience dans la défense des droits

des investisseurs;

Page 85: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 81 ]

Lawrence Haber a exercé ses activités à plusieurs titres dans le secteur des marchés

financiers; avocat en valeurs mobilières, dirigeant et membre de conseils d’administration du

secteur des services financiers, conseiller spécial aux politiques pour le personnel de la

CVMO. Il est actuellement président du conseil d’administration de la Diversified Royalty

Corp., une société de redevances inscrite à la Bourse de Toronto.

Le comité exerce ses activités en gardant à l’esprit les principes de base ci-dessous :

a) L’intérêt des investisseurs et des consommateurs - Accent sur l’intérêt public,

y compris la protection des consommateurs;

b) L’intérêt du secteur - Prise en considération de l’importance du secteur des services

financiers en Ontario et des préoccupations des intervenants du marché;

c) Efficacité réglementaire – Formulation de recommandations qui ne sont pas trop

complexes et qui évitent toute réglementation inutile ou créant des chevauchements;

d) Sensibilité aux initiatives stratégiques existantes – Prise en compte des initiatives

stratégiques existantes;

e) Accroître la constance et la cohésion réglementaires - Volonté à éviter des

recommandations qui déboucheraient sur la fragmentation réglementaire ou qui

pourraient produire des cas d’arbitrage réglementaire ou en augmenter le nombre.

Notre processus

Dans l’exercice de notre mandat, nous avons examiné les documents de consultation de

2014 du ministère des Finances, les initiatives législatives et réglementaires précédentes,

les rapports de recherche mis à la disposition du public, les recherches universitaires et les

articles de journaux. Nous avons également étudié l’approche utilisée dans les autres

territoires de compétence pour réglementer ce secteur. De plus, nous avons rencontré les

organismes de réglementation et d’autoréglementation possédant les compétences

spécialisées liées à notre mandat.

Au moyen d’un document de consultation initiale, nous avons invité le public à soumettre par

écrit leurs observations sur six questions (la période de consultation s’est étendue du 24 juin

au 21 septembre 2015; voir Annexe B).

En outre, nous avons étudié l’Énoncé de principe préliminaire du Comité consultatif d’experts

mandaté par la province pour examiner les mandats de la CSFO, du Tribunal des services

financiers et de la Société ontarienne d’assurance-dépôts. La recommandation préliminaire

de mettre sur pied un nouvel organisme appelé Office de réglementation des services

financiers (ORSF), qui aurait la souplesse et les pouvoirs complets de réglementation de la

conduite des marchés dans certains secteurs, fait partie intégrante de nos propres

recommandations.

Page 86: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 82 ]

La réponse à notre demande d’observations sur le document de consultation initiale a été

impressionnante; nous avons reçu 107 observations. Les observations indiquaient quasi

unanimement qu’une réforme du cadre réglementaire des services de planification financière

et de conseils financiers est justifiée.

Ce que nous avons appris à la suite de notre recherche et de notre

consultation initiale54

Les observations reçues, ainsi que nos propres activités de recherche et de consultation

approfondies avec les organismes de réglementation et d’autoréglementation existants, nous

ont amenés à conclure qu’il existe des lacunes et des incohérences dans la réglementation

des services de planification financière, et des services de conseils et de vente de

produits financiers. Les observations suivantes ont grandement inspiré la formulation de

nos recommandations préliminaires en vue d’une réforme. Elles s’appuient sur les

observations recueillies, nos consultations et notre étude de la littérature pertinente au

Canada et à l’étranger.

L’absence de surveillance réglementaire des fournisseurs de services de planification

financière qui ne vendent pas de produits financiers (et qui, par conséquent, ne sont pas

supervisés par un organisme de réglementation ou d’autoréglementation).

Dans le cas des fournisseurs de services de planification financière qui sont réglementés

pour la vente de produits financiers, seuls certains aspects de la planification financière

sont encadrés.

Les compétences varient entre les différents fournisseurs de services de planification

financière et un manque de cohérence est manifeste dans la reconnaissance professionnelle.

Les fournisseurs de services de planification financière ou de conseils et de vente de produits

financiers ne sont pas tenus de respecter une obligation explicite d’agir dans l’intérêt

supérieur de leurs clients. Cette lacune porte préjudice à la fois aux consommateurs qui

comptent sur ces services pour atteindre leurs objectifs financiers ainsi qu’à la confiance

accordée au secteur des services financiers.

La pléthore d’appellations d'emploi et de titres professionnels utilisés par le secteur des

services financiers peut semer la confusion et faire en sorte qu’il soit difficile pour les

consommateurs de vérifier les qualifications et l’expertise de leurs fournisseurs de services de

planification financière et de conseils financiers.

On constate une asymétrie marquée sur le plan des connaissances financières entre les

fournisseurs de services de planification financière ou de services de conseils et de vente de

produits financiers, d’une part, et des consommateurs, d’autre part.

54

Se reporter à l’Annexe A pour les définitions des expressions en gras.

Page 87: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 83 ]

Étant donné la fragmentation du cadre réglementaire des services financiers en Ontario,

les consommateurs ont du mal à trouver les renseignements pertinents pour prendre

d’importantes décisions relativement à leur situation financière.

Bien que toutes les parties s’entendent sur la nécessité d’une réforme de la réglementation,

il ne semble pas y avoir de consensus clair sur une approche en particulier.

La duplication des exigences réglementaires peut nuire au secteur et aux consommateurs.

Nos recommandations stratégiques préliminaires

Nous avons proposé huit recommandations stratégiques préliminaires en vue d’entreprendre

une réforme, ainsi qu’une liste de points devant faire l’objet d’un examen plus approfondi.

Nous avons formulé ces recommandations en gardant à l’esprit nos principes de base et le

besoin criant de changement. Pour préparer ces recommandations, nous avons convenu

d’utiliser des définitions générales de termes clés afin d’empêcher les particuliers ou les

sociétés de se soustraire aux protections réglementaires axées sur les consommateurs en

caractérisant leurs services de façon à ce qu’ils ne tombent pas sous le champ d’application

de nos recommandations.

Les recommandations stratégiques préliminaires suivantes sont présentées dans le but de

susciter des commentaires du public. Nous tiendrons compte des commentaires recueillis au

cours du prochain processus de consultation en vue de soumettre notre rapport final au

gouvernement de l’Ontario. Ce processus de consultation est décrit à l’Annexe E.

Réglementation des services de planification financière en Ontario

Nous recommandons que les services de planification financière en Ontario soient

réglementés comme suit :

a) Une réglementation devrait encadrer tout particulier ou toute société qui fournit des

services de planification financière, explicitement ou implicitement, par la prétention

de titres, de services décrits ou autrement;

b) Dans le cas des particuliers et des sociétés qui fournissent des services de

planification financière et dont les services de conseils et de vente de produits

financiers sont régis par le cadre réglementaire existant en matière de valeurs

mobilières, d’assurance et de courtage hypothécaire, toute activité de planification

financière connexe devrait être régie par leur organisme de réglementation existant

(ou leurs organismes de réglementation existants pour ceux qui détiennent plus

d’un permis);

Page 88: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 84 ]

c) Dans le cas des particuliers ou des sociétés qui exercent des activités de planification

financière en marge du cadre réglementaire existant, leurs activités de planification

financière devraient être réglementées par l’ORSF proposé.

Justification : À la suite de notre consultation initiale, de nombreuses parties ont souligné la

nécessité de tirer parti du cadre réglementaire existant et d’éviter les chevauchements

réglementaires qui pourraient se révéler coûteux pour les entreprises et, par le fait même,

pour les consommateurs. En tant que comité, nous avons gardé à l’esprit les principes de

base décrits dans notre document de consultation initiale qui incluent la prise en compte de

l’efficacité réglementaire et la sensibilité aux initiatives stratégiques existantes. Lors de nos

délibérations, nous avons étudié la possibilité de recommander un nouvel organisme de

réglementation pour les services de planification financière fournis par des particuliers ou des

sociétés dont les activités ne sont pas réglementées. Toutefois, nous croyons que le nombre

de particuliers et de sociétés offrant uniquement des services de planification financière serait

trop restreint pour justifier les coûts associés à la mise sur pied d’un nouvel organisme.

Nous croyons que la meilleure approche consisterait à réglementer les activités de

planification financière en tant qu’activité individuelle au sein du cadre réglementaire existant.

À notre avis, un organisme intégré de réglementation des services financiers en Ontario,

comme l’ORSF proposé, convient parfaitement pour chapeauter les activités des fournisseurs

indépendants de services de planification financière et travailler avec les autres

organismes de réglementation pour assurer l’harmonisation des normes décrites à la

recommandation suivante.

Harmonisation des normes

Nous recommandons que l’éducation, la formation, l’accréditation et la délivrance de permis

aux personnes fournissant des services de planification financière soient harmonisées et

assujetties à un ensemble universel de normes réglementaires.

Justification : Un thème récurrent soulevé par les observateurs était le large éventail de

qualifications et d’expertise que possèdent les personnes qui offrent actuellement des

services de planification financière en Ontario. Du point de vue du consommateur, il est

difficile de s’y retrouver entre les différents titres professionnels pour vérifier les qualifications

des fournisseurs de services de planification financière. Cette dynamique est exacerbée dans

un environnement où de nombreux consommateurs s’en remettent essentiellement à leur

fournisseur de services de planification financière pour prendre les décisions financières

visant à améliorer leur sécurité financière. Par conséquent, il est essentiel que les

fournisseurs de services de planification financière possèdent un niveau minimal de

compétences et d’expertise. Comme la planification financière englobe plusieurs secteurs,

nous recommandons la collaboration des organismes de réglementation pour élaborer un

ensemble harmonisé de normes réglementaires (y compris, au besoin, l’autorisation des titres

appropriés) qui s’appliquent uniformément à tous les fournisseurs de services.

Page 89: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 85 ]

Obligation légale de l’intérêt supérieur

Nous recommandons qu’une obligation légale de l’intérêt supérieur55

(OLIS) soit adoptée et

s’applique à tous les particuliers et à toutes les sociétés qui fournissent des services de

conseils et de vente de produits financiers ou de planification financière en Ontario.

Cette OLIS devrait être fondée sur une norme de diligence uniforme et codifiée.

Justification : À l’heure actuelle en Ontario, les fournisseurs de services de conseils et de

vente de produits financiers ou de planification financière ne sont pas assujettis à une

exigence explicite, en vertu de la loi, d’agir dans l’intérêt supérieur de leurs clients. Bien qu’il

n’existe pas de cadre réglementaire général pour la planification financière, la prestation de

services de conseils et de vente de produits financiers est assujettie aux exigences sur la

connaissance des clients et la pertinence des produits et services – ces exigences varient

d’un secteur à l’autre. Comme l’ont fait remarquer de nombreux observateurs, les normes de

pertinence se limitent à la vente d’un produit financier. Néanmoins, le consommateur s’attend

à recevoir des conseils financiers d’une personne qui agit dans son intérêt.56

Toutefois,

les observateurs ont souligné que cette attente existe dans un contexte de ventes

rémunérées à la commission qui peut donner lieu à un conflit en ce qui a trait aux

recommandations fournies aux consommateurs. De nombreux observateurs ont mentionné

que les conseillers peuvent recommander des produits qui ne sont pas réellement dans

l’intérêt supérieur des clients et que ces recommandations sont influencées par les

commissions. Nous estimons que les personnes qui fournissent des services de conseils et

de vente de produits financiers ou de planification financière devraient avoir l’obligation légale

d’agir dans l’intérêt supérieur des consommateurs. L’application d’une OLIS établirait

clairement l’obligation légale de diligence et réduirait considérablement, voire éliminerait,

toute confusion (pour les consommateurs ainsi que pour les particuliers et sociétés qui

fournissent des services de conseils et de vente de produits financiers ou de planification

financière) à savoir si l’obligation d’agir dans l’intérêt supérieur du client s’applique dans une

situation donnée. Elle permettrait également d’harmoniser les exigences réglementaires avec

les attentes des consommateurs.

Exemptions

Nous recommandons que seules les exemptions suivantes s’appliquent à l’OLIS universelle

proposée :

a) le particulier ou la société est déjà assujetti à une OLIS en vertu des exigences liées

à la délivrance de permis et à l’inscription (p. ex. dans le cas des gestionnaires

de portefeuille);

55

Une obligation explicite conçue pour veiller à ce que les intérêts du client soient la priorité et que les conflits soient évités.

56 Voir, par exemple : Fonds pour l’éducation des investisseurs (2012), « Comportement et convictions des investisseurs : Étude sur les relations avec les conseillers financiers et la prise de décisions par les investisseurs ».

Page 90: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 86 ]

b) le particulier ou la société est déjà assujetti, en vertu de la loi, à une obligation

de diligence et à une obligation fiduciaire professionnelle, et les conseils sont liés

à ses activités principales qui sont réglementées (p. ex. dans le cas des avocats et

des comptables);

c) Le rôle du particulier ou de la société se résume à celui d’un « exécuteur d'ordres »

et aucun conseil financier n’est fourni au client; le particulier ou la société est exempté

des exigences en matière de connaissance des clients et de la pertinence des

produits ou services (p. ex. dans le cas des courtiers exécutants).

Justification : Tout en reconnaissant la nécessité et l’importance d’une OLIS, nous voulons

éviter le chevauchement d’obligations pour les professionnels assujettis à des exigences

similaires. Nous voulons également limiter l’imposition d’une OLIS aux activités et aux

recommandations susceptibles d’influencer les décisions financières du consommateur.

Par conséquent, nous avons recommandé de ne pas imposer l’OLIS universelle aux

personnes dont le rôle se résume à l’exécution d’ordres.

Ententes d’indication de clients

Nous recommandons qu’aucun particulier ni aucune société qui fournit des services de

conseils et de vente de produits financiers ou de planification financière ne soit autorisé à

verser à un tiers une commission d’indication de clients pour la recommandation d’un client

ou d’un client potentiel auquel des services de conseils et de vente de produits financiers ou

de planification financière seront fournis, sauf si le particulier ou la société qui touche la

commission d’indication de clients est réglementé en tant que fournisseur de services de

conseils et de vente de produits financiers ou de planification financière et est assujetti à une

obligation d’agir dans l’intérêt supérieur des consommateurs. L’entente d’indication de clients,

ainsi que la rémunération, doit faire l’objet d’une pleine transparence.

Page 91: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 87 ]

Justification : Nous voulons que les consommateurs qui ont recours à des services de

conseils et de vente de produits financiers ou de planification financière soient assurés que

les personnes qui fournissent ces services aient les compétences et les permis appropriés.

Il peut arriver qu’un fournisseur de services dans un domaine donné, par exemple en

planification financière, souhaite recommander son client à un fournisseur de services de

conseils et de vente de produits financiers et souhaite également conclure une entente

d’indication de clients avec ce fournisseur. Nous voulons ainsi favoriser de telles ententes,

tout en veillant à ce que nos recommandations en matière de réglementation adéquate

de l’ensemble des fournisseurs et l’obligation d’agir dans l’intérêt supérieur du client

soient maintenues.

Titres et prétentions

Nous recommandons que l’utilisation de titres par les particuliers et sociétés qui fournissent

des services de conseils et de vente de produits financiers ou de planification financière soit

prescrite, afin de diminuer la confusion pour les consommateurs. Plus précisément, nous

recommandons que :

a) Les organismes de réglementation travaillent ensemble pour dresser une liste

restreinte de titres approuvés qui décrivent les activités réglementées et que ces titres

soient les seuls titres pouvant être utilisés par les particuliers et les sociétés dans

l’exercice de leurs activités de conseils et de vente de produits financiers ou de

planification financière;

b) L’utilisation du titre de « planificateur financier », explicitement ou en prétendant que

ce type de service est fourni, soit limitée aux particuliers réglementés conformément

aux recommandations 1 et 2 ci-dessus;

c) Les désignations, qualifications et titres professionnels individuels (autres que les

diplômes d’études et les compétences professionnelles, et ceux qui sont autorisés par

les organismes de réglementation) ne soient pas autorisés;

d) Les particuliers et sociétés qui fournissent des services de conseils et de vente de

produits financiers ou de planification financière ne soient pas autorisés à utiliser des

postes ou appellations d’emploi en raison de la confusion qu’ils peuvent susciter chez

les consommateurs.

Page 92: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 88 ]

Justification : Un point récurrent soulevé par bon nombre d’observateurs était la multitude

de titres utilisés dans le secteur des services financiers en Ontario et la confusion qu’elle

engendre pour les consommateurs. Il n’existe actuellement aucune norme réglementaire

uniforme ou universelle quant à l’utilisation des titres ou à la prétention de ceux-ci. L’utilisation

des titres et la prétention à ceux-ci dépendent de la seule volonté des particuliers ou sociétés

qui fournissent des services de conseils et de vente de produits financiers ou de planification

financière, ce qui sème la confusion. Les personnes se désignent selon une variété de titres

différents, tels « conseiller financier », « conseiller en gestion de patrimoine », « spécialiste en

planification de la retraite » et « coach en gestion de patrimoine », et emploient d’autres titres

similaires dont aucun n’est soumis à des contraintes ou normes réglementaires. Cette

pratique ne favorise ni le secteur des services financiers ni les consommateurs. Notre

recommandation vise à réduire la confusion en donnant aux consommateurs la possibilité

de reconnaître facilement les professionnels qui peuvent les aider à atteindre leurs

objectifs financiers.

Registre central

Nous recommandons la création et la tenue à jour d’un registre central exhaustif unique qui

peut être consulté sans frais, et de ressources adéquates pour constituer un guichet

d’information unique pour les consommateurs au sujet de l’état des permis et de l’inscription,

des compétences et des antécédents disciplinaires des particuliers et sociétés qui fournissent

des services de conseils et de vente de produits financiers ou de planification financière

en Ontario.

Justification : Pour l’instant, il n’existe pas de mécanisme à l’échelle du secteur des services

financiers permettant aux consommateurs de vérifier l’inscription, le permis, les compétences

et les antécédents disciplinaires d’un planificateur ou conseiller financier. Bien que

l’information soit offerte dans certains secteurs, elle est fragmentée entre les différentes

activités qu’englobent les services de conseils et de vente de produits financiers et de

planification financière. Pour le consommateur, il est très difficile de vérifier efficacement les

antécédents et il faut effectuer des recherches dans différentes bases de données.

L’obligation de diligence raisonnable incombe entièrement aux consommateurs dans un

environnement où il est difficile de s’y retrouver. Par conséquent, nous recommandons qu’un

registre central en ligne soit créé conjointement par les organismes de réglementation pour

fournir aux consommateurs un guichet unique leur permettant d’obtenir l’information dont ils

ont besoin sur les antécédents de leurs fournisseurs de services et sociétés.

Littératie financière et éducation des investisseurs

Nous recommandons que la littératie financière et l’éducation des investisseurs soient

soutenues et encouragées activement en Ontario par le gouvernement, les organismes de

réglementation, les établissements d’enseignement publics et privés (par l’entremise de leurs

organismes responsables des programmes et leurs conseils scolaires respectifs),

les organismes sans but lucratif et le secteur des services financiers.

Page 93: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 89 ]

Justification : La littératie financière est essentielle pour que les consommateurs puissent

prendre des décisions éclairées afin d’assurer leur sécurité financière et d’éviter l’exploitation

financière. De plus en plus, il incombe aux consommateurs de prendre de bonnes décisions

financières. En effet, comme certains observateurs l’ont souligné, un nombre croissant

d’employeurs délaissent les régimes de retraite à prestations déterminées au profit de

régimes à cotisations déterminées, ou encore choisissent de n’offrir aucun régime d’épargne-

retraite. Cette nouvelle donne pose problème dans un contexte où les produits financiers sont

de plus en plus complexes et nécessitent un niveau de connaissances supérieur au niveau de

littératie financière du consommateur moyen. En tant que comité, nous soulignons

l’importance de la littératie financière et de l’éducation des investisseurs. À notre avis, une

plus grande littératie financière pourrait non seulement se traduire par de meilleurs choix et

une plus grande participation des consommateurs, mais aussi donner lieu à un secteur des

services financiers plus dynamique en Ontario.

Problèmes à examiner ultérieurement

Nous recommandons que le gouvernement de l’Ontario examine plus en détail les points

suivants que nous avons relevés, mais qui ne s’inscrivent pas dans notre mandat :

a) La nécessité de mettre en place des mécanismes simplifiés de plainte et de recours

pour les consommateurs de services de planification financière et de conseils et de

vente de produits financiers;

b) Une approche simplifiée pour les enquêtes, les poursuites et les règlements des

plaintes des consommateurs à la suite d’infractions réglementaires lors de la

prestation de services de planification financière et de conseils et de vente de

produits financiers;

c) Un processus convivial pour le recouvrement des pertes financières par

les consommateurs.

Justification : Un certain nombre de points importants ne relevant pas de notre mandat ont

été soulevés dans le cadre du processus de consultation initiale et des délibérations.

Nous faisons ressortir certains de ces points qui justifient une étude plus approfondie en

dehors du cadre de cet examen. En particulier, nous avons été frappés par le dédale des

différents organismes de réglementation et approches pour traiter les plaintes des

consommateurs. Les intérêts des consommateurs sont d’une importance capitale, mais il

n’existe aucune voie de recours claire lorsqu’une plainte légitime est formulée. Pour présenter

une plainte, le consommateur doit d’abord tenter de comprendre le régime en particulier qui

s’applique à un conseil reçu ou au produit en question. Autrement dit, le processus de

traitement des plaintes n’est pas intuitif et est difficile à comprendre, surtout lorsqu’il s’agit de

soumettre une plainte. Nous croyons que ce régime fragmenté désavantage les

consommateurs et nécessite un examen approfondi.

Page 94: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 90 ]

Prochain processus de consultation

En tant que comité, nous sollicitons les commentaires du public sur nos recommandations

stratégiques préliminaires énoncées dans ce document. Nous sommes déterminés à

présenter des recommandations stratégiques éclairées au gouvernement de l’Ontario, et nous

invitons toutes les parties intéressées, y compris les participants au secteur des services

financiers et les consommateurs, à formuler leurs commentaires.

Les observations par écrit sur nos recommandations préliminaires doivent être transmises

sous forme électronique (préférablement un fichier Word ou PDF) par courriel à :

[email protected].

Les observations par écrit doivent être reçues au plus tard le 17 juin 2016.

Au printemps, nous organiserons également des séances de consultation publique à

plusieurs endroits en Ontario. Veuillez visiter le site

http://www.fin.gov.on.ca/fr/consultations/fpfa/index.html pour une liste des dates et endroits,

et tout autre renseignement sur les séances de consultation.

Veuillez noter que les renseignements soumis pourraient être divulgués en vertu de la Loi sur

l’accès à l’information et la protection de la vie privée. Veuillez ne pas soumettre de

renseignements personnels ou de détails précis qui pourraient révéler l’identité des

personnes, sociétés ou autres entités, à moins que ces renseignements ne soient déjà à la

disposition du public. Veuillez également noter que le comité d’experts pourrait mettre les

observations à la disposition du public. Veuillez ne pas soumettre d’information que vous ne

souhaitez pas rendre publique.

ANNEXE A – Définitions

Planification financière – Tout examen et analyse de la situation financière et personnelle,

des besoins financiers actuels et futurs, des priorités et des objectifs, des risques liés à la

situation actuelle, des besoins futurs, des objectifs et priorités d’une personne, ce qui peut

comprendre, sans toutefois être obligatoire, l’élaboration de stratégies pour tenir compte de

ces questions et atténuer leur effet, qu’un plan financier formel soit établi ou non.

Produit financier – Comprend une « valeur mobilière » telle que définie dans la Loi sur les

valeurs mobilières (Ontario); un contrat d’assurance tel que défini dans la Loi sur les

assurances (Ontario); et tout placement dans une hypothèque ou tout produit de type

hypothécaire, incluant des placements hypothécaires consortiaux.

Page 95: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 91 ]

Conseils et vente de produits financiers – Un échange ou un processus auquel participe

un consommateur et un particulier ou une société dans le cadre duquel le particulier ou la

société, dont le rôle consiste à conseiller, donne au consommateur une opinion,

des suggestions ou des recommandations concernant une décision ou une ligne de conduite

à l’égard de sa situation financière, y compris le fait de conseiller, de suggérer ou de

recommander d’acheter, de vendre ou de détenir un produit financier, ou de fournir des

services généraux de gestion financière ou des conseils de placement.

Conflit – Une situation qui peut compromettre l’impartialité d’un particulier ou d’une société,

incluant la possibilité que la personne ou la société fasse passer ses propres intérêts avant

ceux du client.

Prétention – Le fait de prétendre ou de laisser entendre au public ou à une personne en

particulier être qualifié ou autorisé à fournir des services de conseils et de vente de produits

financiers ou de planification financière, explicitement ou implicitement, par son titre ou son

comportement.

Organismes de réglementation – Organismes de réglementation autorisés par la loi ou par

une ordonnance de reconnaissance à réglementer les services de conseils et de vente de

produits financiers ou de planification financière dans la province de l’Ontario.

Page 96: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 92 ]

ANNEXE D – LISTE DES OBSERVATEURS DU DOCUMENT DE

RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES PRÉLIMINAIRES D'AVRIL 2016

Alan Goldhar

American Institute

of CPAs

Amin Mawani

Brian Shumak

Régime de retraite des

CAAT

Association des banquiers

canadiens

Fédération Canadienne

des Retraités

Canadian Institute of

Financial Planners

Association canadienne

des compagnies

d’assurances de

personnes

Canadian Securities

Institute

Central 1 Credit Union

CFA Institute

Chambre de la sécurité

financière

Chartered Professional

Accountants of Ontario

David McGruer

Dennis Yanke

FAIR Canada

Federation of Mutual Fund

Dealers

Association des

conseillers en finances du

Canada

Financial Planning

Standards Council

Commission des services

financiers de l’Ontario

Gordon Stockman

Heather Snipper

Société financière IGM

Independent Financial

Brokers of Canada

Institut québécois de

planification financière

Institute of Advanced

Financial Planners

Institut des fonds

d’investissement du

Canada

Association canadienne

du commerce des valeurs

mobilières

Organisme canadien de

réglementation du

commerce des valeurs

mobilières

James Clark

Jamie List

John J. De Goey

Kenmar Associates

Knowledge Bureau

Larry Williams

Manuvie

Mark Schneider

Association canadienne

des courtiers de fonds

mutuels

Ombudsman des services

bancaires et

d'investissement

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[ 93 ]

Commission du régime de

retraite de l’Ontario

Ontario Real Estate

Association

Portfolio Management

Association of Canada

Services financiers

Primerica

Prospérité Canada

Centre pour la défense de

l’intérêt public

Rogers Financial Group

Banque Royale du

Canada

Scott Madams

Small Investor Protection

Association

Sonny Goldstein

Financière Sun Life

Tom Trainor

Page 98: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 94 ]

ANNEXE E – SÉANCES DE CONSULTATION DANS LA PROVINCE

Toronto : séance I

3 mai 2016

34 participants

Séance d’Ottawa

12 mai 2016

17 participants

Séance de Windsor

16 mai 2016

6 participants

Séance de Hamilton

20 mai 2016

9 participants

Séance de Thunder Bay

26 mai 2016

8 participants

Toronto : séance II

2 juin 2016

80 participants

Page 99: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 95 ]

ANNEXE F – DÉVELOPPEMENTS HORS DE L’ONTARIO

Notre comité est conscient des développements réglementaires survenus dans d’autres

territoires relativement à la planification financière ou aux conseils financiers.

Les développements survenus ailleurs ont fourni un certain contexte pour notre travail, mais

nous avons gardé en tête notre mandat et le fait que la structure réglementaire de l’Ontario

est unique. Les développements à l’étranger n’ont pas eu d’incidence sur le cadre

réglementaire que nous proposons. Le fait que ces règles réussissent ou échouent ailleurs ne

signifie pas nécessairement qu’elles fonctionneraient en Ontario. Par conséquent, dans le

présent rapport, nous avons présenté une approche réglementaire adaptée et propre à

l’Ontario pour la planification financière ou les conseils financiers qui fournit une bonne

protection aux consommateurs en reconnaissant les réalités du système réglementaire

complexe de l’Ontario.

Québec

Pour utiliser le titre de « planificateur financier » (« Pl. Fin. ») ou de « financial planner »

au Québec, un particulier doit suivre une certaine formation universitaire ou avoir une

équivalence de formation universitaire, suivre le Cours de formation professionnelle de

l’Institut québécois de planification financière (IQPF) et réussir l’examen de l’IQPF. Le titulaire

du diplôme de l’IQPF demande ensuite à l’Autorité des marchés financiers l’autorisation

d’exercer des activités dans le secteur de la planification financière en se servant du titre de

planificateur financier ou de l’abréviation Pl. Fin. L’IQPF est la seule organisation autorisée à

accorder les diplômes de planification financière au Québec et à établir les règles au sujet du

perfectionnement des planificateurs financiers.

Colombie-Britannique

En général, le cadre réglementaire qui s’applique aux particuliers qui vendent des produits

financiers en Colombie-Britannique est semblable à celui de l’Ontario. Cependant, l’une des

principales différences est le fait que dans cette province, l’obligation d’agir de manière juste,

honnête et de bonne foi avec les clients57

s’applique expressément lorsque les inscrits se

servent du titre de « planificateur financier » ou de titres semblables.58

Pour cette raison,

la British Columbia Securities Commission (BCSC) [TRADUCTION] « n’autorise pas

normalement l’inscription d’un représentant de courtier si le particulier a l’intention d’utiliser le

titre de « planificateur financier » ou un titre semblable ou s’il prétend avoir des compétences

en planification financière »59

, à moins que le particulier réponde aux critères de la BCSC

relativement à ses qualifications. Les qualifications demandées par la BCSC sont les

suivantes : 1) le particulier doit avoir un permis du Financial Planning Standards Council du

Canada lui permettant d’utiliser le titre de « planificateur financier agréé » (Certified Financial

57

Voir : BC Reg. 194/97 Securities Rules, art. 14 (en anglais seulement). 58

Voir : BC Policy 31-601 Registration Requirements, alinéa 3.1e) (en anglais seulement). 59

Ibid.

Page 100: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 96 ]

Planner ou CFP); ou 2) avoir des qualifications similaires et, lorsque cela est pertinent,

être assujetti à des exigences de formation continue semblables.60

États-Unis

Aux États-Unis, les consommateurs reçoivent habituellement des services de conseils

financiers et de planification financière de la part de conseillers en valeurs,61

de courtiers-

négociants62

et d’agents d'assurance. Selon le Government Accountability Office des États-

Unis, les [TRADUCTION] « planificateurs financiers sont principalement réglementés à titre

de conseillers en valeurs par la Securities and Exchange Commission (SEC) et les États,

et sont assujettis à la législation visant les courtiers-négociants et les agents d'assurance

lorsqu’ils agissent à ce titre. Les organismes fédéraux et étatiques disposent d’une

réglementation sur le marketing et l’utilisation de titres qui peut également s’appliquer aux

planificateurs financiers. »63

Les conseillers en valeurs fournissent généralement des conseils

sur les valeurs mobilières. Bien que les maisons de courtage offrent habituellement des

services d’exécution, leur modèle d’affaires a évolué au fil du temps et il inclut maintenant les

services de conseil.64

La législation américaine sur les valeurs mobilières impose aux conseillers en valeurs

l’obligation d'agir à titre de fiduciaire avec leurs clients de détail. Les courtiers-négociants sont

assujettis à une norme de pertinence relativement aux clients de détail. Au cours des

dernières années, il y a eu un débat aux États-Unis relativement à la pertinence de

l’obligation applicable aux courtiers-négociants. La SEC évalue la norme de conduite des

courtiers-négociants et des conseillers en valeurs depuis plusieurs années.65

En avril 2016, le Department of Labor des États-Unis a publié une règle définitive élargissant

les circonstances dans lesquelles les courtiers-négociants, les conseillers en valeurs,

les agents d'assurance et d’autres personnes sont considérés comme des fiduciaires

lorsqu’ils fournissent des conseils de placement de retraite. Cette règle devrait entrer en

vigueur en avril 2017.66

60

Ibid. 61

La loi intitulée Investment Advisers Act of 1940 définit un « conseiller en valeurs » (investment adviser) comme une personne qui, contre rémunération, fournit des conseils à d’autres personnes, directement ou à l’aide de publications, relativement à la valeur de titres ou à la pertinence d’un investissement, d’un achat ou d’une vente de titres ou qui, contre rémunération et dans le cadre de ses activités normales, publie ou fournit des analyses ou des rapports au sujet des valeurs mobilières.

62 Un courtier (broker) est une personne qui effectue, à titre de mandataire, des opérations de valeurs mobilières pour le compte d’autres personnes. Un négociant (dealer) est une personne qui effectue, à titre de mandant, des opérations d’achat ou de vente de valeurs mobilières pour le propre compte d’une personne par l’entremise d’un courtier ou autrement. Le terme « courtier-négociant » (broker-dealer) est souvent utilisé parce que ces fonctions se chevauchent fréquemment.

63 Voir : http://www.gao.gov/new.items/d11235.pdf (en anglais seulement).

64 Voir http://www.sec.gov/News/Speech/Detail/Speech/1370543077131 (en anglais seulement) pour en savoir davantage sur les services de conseil des courtiers-négociants et le flou entourant les activités des courtiers-négociants et des conseillers en valeurs.

65 Voir : https://www.sec.gov/news/studies/2011/913studyfinal.pdf (en anglais seulement).

66 Voir : https://www.dol.gov/ebsa/regs/conflictsofinterest.html (en anglais seulement).

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[ 97 ]

Australie

Le gouvernement australien a annoncé les réformes Future of Financial Advice (FOFA)

en avril 2010. Les objectifs des réformes FOFA étaient d’améliorer la confiance des

investisseurs individuels australiens envers le secteur des services financiers et de veiller

à ce que des conseils financiers de grande qualité soient disponibles, accessibles

et abordables.

Depuis l’entrée en vigueur des FOFA, les particuliers qui donnent des conseils financiers

doivent répondre à des normes de formation minimale et détenir un permis de l’Australian

Financial Services (AFS) (ou être autorisés à titre de représentant d’un AFS) pour fournir des

conseils sur les produits financiers. En outre, ils doivent respecter les obligations de conduite

et de divulgation avec les clients de détail.67

Les réformes FOFA visant les conseillers financiers comprennent :

une exigence réglementaire d’agir dans l’intérêt supérieur du client;

une interdiction visant les conflits de rémunération et les commissions intégrées;

l’obligation de renouveler les ententes avec les clients relatives aux honoraires en

cours tous les deux ans;

la déclaration annuelle des honoraires;

des exigences de compétence.68

En 2013, le gouvernement australien a adopté une série de changements aux FOFA visant à

réduire les coûts liés à la conformité et le fardeau réglementaire du secteur des services

financiers.69

Après avoir été initialement rejetés par le sénat, ces règlements ont été mis en

œuvre en 2014 et 2015.70

67

Voir : ASIC Regulatory Guide 175; Licensing: Financial product advisers – conduct and disclosure (en anglais seulement). Octobre 2013.

68 Voir : ASIC Regulatory Guide 146 Licensing: Training of financial product advisers (planificateurs financiers visés par le RG 146.141) (en anglais seulement). Depuis le 24 septembre 2012, les parties D et E de ce guide sont en cours d'examen. L’examen permettra à l’ASIC d’explorer des options en vue de la politique définitive à la suite du document de consultation CP 153 Licensing: Assessment and professional development framework for financial advisers.

69 Voir : http://futureofadvice.treasury.gov.au/Content/Content.aspx?doc=home.htm (en anglais seulement).

70 Ibid.

Page 102: SOLUTIONS STRATÉGIQUES RÉGLEMENTAIRES SUR LA … · RAPPORT FINAL DU COMITÉ D'EXPERTS POUR L'EXAMEN DES POLITIQUES RELATIVES À LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ET AUX CONSEILS FINANCIERS

[ 98 ]

Royaume-Uni

En 2006, la Financial Services Authority du Royaume-Uni (maintenant appelée la Financial

Conduct Authority (FCA)) a lancé le Retail Distribution Review (RDR). À la suite du RDR,

plusieurs règles sont entrées en vigueur le 31 décembre 2012. L’une des modifications les

plus importantes était la suivante : une société qui présente une recommandation à un client

de détail au Royaume-Uni portant sur un produit de placement n’aurait plus le droit d’obtenir

une commission fixée par le fournisseur du produit.71

La société recevrait plutôt des

honoraires convenus avec le client à l’avance. Les règles exigeaient également que les

conseillers respectent un code de déontologie, possèdent les qualifications adéquates,

effectuent au moins 35 heures de formation continue chaque année et soient titulaires d’un

Statement of Professional Standing d’un organisme accrédité.

En décembre 2014, la FCA a publié la première phase de son Post-Implementation Review

(PIR) visant à mesurer la progression des initiatives du RDR. Le PIR mentionnait entre

autres que :72

la grande majorité des conseillers possédaient maintenant au minimum les

qualifications nécessaires pour la nouvelle norme minimale; les conseillers se

concentraient maintenant de plus en plus sur la prestation de services de conseil

plus complets et en continu;

l’interdiction visant les commissions avait réduit les partis pris pour un produit en

particulier dans les recommandations du conseiller, ce qui était démontré par la

diminution de la vente des produits pour lesquels une commission plus élevée était

offerte avant les réformes du RDR;

les consommateurs bénéficiaient de prix plus bas pour les produits (alors que le

prix avait chuté au moins du montant de la commission qui était versée avant

le RDR);

peu de preuves démontraient que la disponibilité des conseils avait été

grandement réduite en raison des mesures prises à la suite du RDR.

71

Voir : https://www.fca.org.uk/your-fca/documents/post-implementation-review-of-the-retail-distribution-review-phase-1 (en anglais seulement).

72 Voir : https://www.fca.org.uk/publication/research/rdr-post-implementation-review-europe-economics.pdf (en anglais seulement).

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[ 99 ]

En août 2015, le gouvernement du Royaume-Uni a lancé le Financial Advice Market Review

(FAMR) dans le but d’examiner la façon dont les conseils financiers pourraient être améliorés

pour les consommateurs. Le rapport final du FAMR a été publié en mars 2016. Il démontrait

que le RDR avait amélioré les normes et le professionnalisme dans le marché des conseils

financiers, mais que le nombre de conseillers financiers avait diminué au Royaume-Uni et que

l’accès aux conseils financiers était plus coûteux pour les consommateurs qui cherchaient de

l’aide pour de petites sommes ou dont les besoins étaient plus simples.73

73

Voir : https://www.fca.org.uk/static/fca/documents/famr-final-report.pdf (en anglais seulement).

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