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1 SOMMAIRE I- Introduction ………………………………… II- Matériel, méthodes et résultats ………… .. III- Discussion…………………...…………… IV- Conclusion……………..………………… V- Résumé…………………………………….. VI- Références bibliographiques……….……

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1

SOMMAIRE

I- Introduction …………………………………

II- Matériel, méthodes et résultats ………… ..

III- Discussion…………………...……………

IV- Conclusion……………..…………………

V- Résumé……………………………………..

VI- Références bibliographiques……….……

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2

I- Introduction

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3

L’appareil extenseur du genou est une entité fonctionnelle et

anatomique constituée par le muscle quadriceps fémoral, le tendon

quadricipital, la rotule intégrée dans le plan fibreux prepatellaire, et le

tendon rotulien qui se termine sur la tubérosité tibiale. Les structures

des tissus mous assurent la stabilité à la fois statique et dynamique de la

rotule. (1)

Réputées peu fréquentes, les ruptures de l’appareil extenseur du

genou sont définies par l’existence d’une solution de continuité sur la

chaine tendino-musculo-osseuse qui assure l’extension de la jambe sur

la cuisse: dans ce cas, les fractures de la rotule sont les lésions les plus

fréquentes, mais tous les autres éléments permettant l’extension de la

jambe peuvent être touchés: tubérosité tibiale antérieure, tendon

rotulien, tendon quadricipital, muscle quadriceps. (2)

Le propos de notre travail est l’étude des ruptures tendineuses

spontanées pathologiques de l’appareil extenseur:

La rupture du tendon quadricipital constitue l’atteinte la plus

fréquente dans les ruptures de l’appareil extenseur après les fractures de

rotule.(3) Alors que la forme unilatérale et traumatique n’est pas une

atteinte rare, l’atteinte spontanée de ce tendon est extrêmement rare plus

fréquente chez les patients âgés de plus de 40 ans, la plus large série qui

concerne 5 cas de ruptures spontanées bilatérales a été rapportée par

Maceachern et Plewes. La survenue de cette atteinte implique une

intervention de facteurs prédisposants tels que: âge avancé, défaillance

rénale chronique, obésité, diabète, goutte, usage des corticoïdes, et les

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4

maladies de système (lupus érythémateux disséminé, polyarthrite

rhumatoïde). (4,5)

La rupture du tendon rotulien est une éventualité plus rare, moins

fréquente que celle du tendon quadricipital(2,3), se voit essentiellement

à l’occasion d’un traumatisme chez les sujets actifs, pathologie

essentiellement unilatérale, les formes bilatérales et spontanées ont été

rapportées surtout chez des sujets sédentaires suivis pour une maladie

de système (lupus, polyarthrite rhumatoïde )sous corticothérapie

prolongée, pour une endocrinopathie (diabète, hyperparathyroïdie)chez

l’insuffisant rénal, et chez les patients suivis pour une goutte.(6,7)

L’absence de séries larges ainsi que le nombre important de

plasties décrites dans la littérature témoigne de l’absence de

codification de cette chirurgie, et rend compte les difficultés à évaluer

les différentes techniques proposées, leurs résultats, et les facteurs

pronostiques. (7,8)

Nous en rapportons trois cas cliniques pris en charge à l’HMIMV

concernant un cas de rupture spontanée et bilatérale du tendon rotulien,

un cas de rupture unilatérale du tendon rotulien et un 3 éme cas de

rupture du tendon quadricipital, afin de démontrer la rareté de ces

formes etiopathogéniques, d’en expliquer les mécanismes

physiopathologiques et de proposer une démarche thérapeutique en

fonction de l’atteinte.

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5

II- Matériel,

méthodes et résultats

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6

Observation n°1 :

Un patient âgé de 50 ans, retraité des FAR, avec antécédent de

gonalgie traité par les corticoïdes de façon intermittente, a été

hospitalisé 1 mois après une chute simple de sa hauteur avec réception

sur son pied droit en position accroupie forcée et qui avait occasionné

une douleur syncopale brutale, une sensation de craquement, suivie

d’une impotence fonctionnelle avec impossibilité de se mettre debout

sur le membre inférieur droit. Le patient a été traité par jbira.

Revu 4 semaines plus tard, le patient était en bon état général et

marchait avec une béquille. L’examen clinique nous avait permis de

mettre en évidence la présence d’une dépression cutanée sus rotulienne

droite (fig1), avec une amyotrophie du quadriceps, mais sans véritable

augmentation du volume du genou. Il objectivait également une

impossibilité d’extension active du genou droit, avec une rotule

médiane basse mobile. Il n’y avait pas de signes d’atteintes

méniscoligamentaires, l’examen neurologique sensitivomoteur du

membre était strictement normal.

Les radiographies standards du genou de face et de profil

montraient une rotule basse (fig2), avec signes indirects de rupture

quadricipitale à l’insertion au bord supérieur de la rotule avec un aspect

de décallottement. L’imagerie par résonance magnétique avait confirmé

le diagnostic.

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7

L’exploration chirurgicale sous rachianesthésie avec une voie

d’abord antérieure, avait permis de confirmer la rupture à l’insertion

tendineuse (fig3), le geste chirurgical avait consisté en la réalisation

d’une réinsertion transosseuse rotulienne par du fil résorbable de

l’appareil extenseur quadricipital qui était complètement arraché de la

base rotulienne, avec une plastie d’allongement en VY.

L’analyse histologique avait montré l’existence de signes de

nécrose tendineuse aux berges avec des dépôts pigmentaires en

intratendineux.

En postopératoire, le patient a été immobilisé en extension dans

une attelle postérieure pour une durée de 6 semaines relayée par une

rééducation passive pour 6 semaines avant que la rééducation active ne

soit autorisée à 3 mois.

L’évolution était favorable avec une marche possible, une

extension à 0° et une flexion dépassant 110° à 6 mois d’intervalle.

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Fig1. Aspect clinique d’une rupture du tendon quadricipital. (Raissouni)

Fig2. Aspect radiologique d’une rotule basse après rupture du quadriceps.

(Raissouni)

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9

Fig3. Aspect opératoire de la rupture du quadriceps. (Raissouni)

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Observation n°2:

Il s’agit d’un patient de 44 ans, sous corticothérapie prolongée

pour une polyarthrite rhumatoïde depuis 1994 et qui était hospitalisé au

service de traumatologie suite à une impotence fonctionnelle absolue

des deux membres inférieurs évoluant depuis 2 mois, et survenant au

cours d’un simple accroupissement.

L’examen clinique objectivait un déficit absolu de l’extension

active intéressant les 2 genoux, avec impossibilité d’appui sur les 2

membres inférieurs, une ascension de la rotule et un hiatus sous rotulien

avec une saillie sous cutanée des trochlées fémorales.

Les radiographies standards de profil montraient une patella alta

des 2 côtés (fig4). L’imagerie par résonance magnétique objectivait

une avulsion tendineuse au pôle de la rotule du genou droit et une

rupture au niveau du corps du tendon à gauche (fig5).

L’exploration chirurgicale avait trouvé des tendons oedematiés et

des rotules couvertes par des fausses membranes. La réparation

chirurgicale avait consisté en premier lieu en un abaissement des 2

rotules avec suture des tendons rotuliens appuyée sur un cerclage au fil

d’acier. En deuxième lieu un renforcement était réalisé par une plastie

de retournement du tendon quadricipital du côté gauche et par un

cadrage transrotulien-transtibial au semi tendinosus. Les hauteurs

rotuliennes étaient réglées sous contrôle radioscopique sur des vues de

profils des genoux à 90° de flexion.

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11

Les suites postopératoires immédiates étaient marquées par un

lâchage du cerclage au niveau du genou droit (fig6a), une reprise était

nécessaire consistant à un cerclage plus proximal, appuyée sur vis

(fig6b). Les 2 membres inférieurs étaient immobilisés dans 2 attelles

bivalvées cruro-malléolaires pendant 6 semaines, la rééducation avait

commencé à la sortie du plâtre. Avec un recul de 6 mois le patient

présentait un syndrome rotulien du côté gauche mis sur le compte d’un

siège trop postérieur du cerclage transrotulien.

L’évolution était favorable, avec des genoux stables, mobiles (0-

110° à droite; 0-130° à gauche) et des forces d’extension satisfaisantes.

Les radiographies des 2 genoux montraient une rupture des cerclages

métalliques sans retentissement fonctionnel, avec des index rotuliens à

la limite de la normale (fig7).

Fig4.radiographies de profil du genou montrant une patella alta bilatérale. (7)

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Fig5.aspect IRM en coupe sagittale du genou droit montrant une rupture au

le inferieur de la rotule. (7)

Fig6.a) lâchage du cerclage à la pointe de rotule (genou droit).b) reprise avec

une fixation plus proximale. a/b (7)

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Fig7. Clichés tardifs en flexion montrant une rupture du cerclage métallique à

droite (a) et à gauche (b). a/b (7)

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Observation n°3 :

Un patient âgé de 55 ans a été admis au service de Traumatologie

Orthopédie de l’hôpital militaire Mohamed V dans les suites d’un

traumatisme minime du genou gauche ayant occasionné une impotence

fonctionnelle absolue du membre homolatéral, le patient n’arrivant plus

à se mettre en position debout ni à marcher. L’anamnèse révélait qu’il

était suivi pour une goutte depuis plusieurs années.

L’examen clinique mettait en évidence la présence d’une patella

alta, avec une dépression sous rotulienne, un épanchement articulaire et

un genou douloureux à la mobilisation qui était impossible en mode

extension active de jambe sur la cuisse. Le diagnostic de rupture du

tendon rotulien était alors fortement suspect.

La radiographie du genou de profil montrait une rotule haute

avec une ombre de condensation des parties molles sous rotulienne.

Le geste chirurgical était alors indiqué et fut réalisé sous

rachianesthésie, et garrot pneumatique à la racine du membre,

l’exploration opératoire a permis de confirmer la rupture en plein corps

tendineux (fig8) et le geste chirurgical avait consisté en la suture des

berges tendineuses renforcée par un cerclage au fil d’acier, un cadrage

par le demi-tendineux et une plastie de renforcement par le droit

antérieur (fig9).

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Les suites étaient sans événement particulier, le genou était mis

dans une attelle et la rééducation en isométrique démarrée le deuxième

jour, puis active passées 6 semaines.

L’évolution clinique était bonne à un intervalle de 2 années avec

une récupération fonctionnelle normale.

Fig8. Aspect opératoire de rupture du tendon rotulien.

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Fig9. Suture des berges associée à un renforcement au fil d’acier, au tendon

demi-tendineux et plastie d’inversion du droit antérieur.

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III- Discussion

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I- Rappels anatomiques et biomécaniques :

1- Anatomie :

1-1- Quadriceps

Le quadriceps est constitué par quatre muscles disposés selon

trois plans (fig10) on distingue:

- Le muscle crural (vaste intermédiaire) situé sur le plan profond,

il s’insère sur les faces antérieure et latérale de la diaphyse fémorale,

son tendon distal s’insère sur le bord supérieur de la rotule et fusionne

latéralement avec les tendons des muscles vastes médial et latéral.

- Le muscle vaste interne (vastus medialis) s’insère sur la lèvre

interne de la ligne âpre et sur la cloison intermusculaire interne. Les

fibres du vaste interne se repartissent de façon distale en deux

contingents d’orientation différente par rapport à la rotule.

- Le muscle vaste externe (vastus lateralis) s’insère sur toute la

hauteur de la lèvre latérale de la ligne âpre. Il s’enroule autour du fémur

pour rejoindre en avant les autres chefs musculaires.

- Le muscle droit antérieur de la cuisse (rectus femoris) est un

muscle bi articulaire, son insertion proximale s’effectue sur l’épine

iliaque anteroinférieure par son tendon direct. Le tendon réfléchi

s’insère au dessus de l’acetabulum et le tendon récurrent se détache du

tendon réfléchi pour se diriger vers le bord supérieur du ligament iléo

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fémoral qu’il renforce. Son tendon distal gagne le pôle supérieur de la

rotule.

- Le tendon quadricipital est constitué classiquement de trois

plans distincts, difficile à individualiser chirurgicalement, qui réunissent

les tendons des quatre chefs musculaires. Il s’insère sur la berge

antérieure du bord supérieur de la rotule, et les fibres les plus

superficielles passent en avant de la rotule, formant le surtout fibreux

prérotulien, pour se confondre plus bas avec les fibres du tendon

rotulien. (3)

1-2- Rotule

Située au sein de l’appareil extenseur, la rotule est constituée d’os

spongieux trabeculaire avec une couche corticale périphérique épaisse

en avant. Le cartilage articulaire, situé sur la face postérieure de la

rotule, est d’épaisseur importante, allant jusqu’à 5mm dans sa partie

centrale. La rotule est amarrée au genou par les ailerons chirurgicaux

qui assure sa stabilité transversale (fig11). En dedans, on distingue

l’aileron interne (ou ligament patellofémoral médial) qui unit les deux

tiers supérieurs du bord interne de la rotule au condyle interne, et le

ligament méniscorotulien qui s’insère sur le tiers inférieur du bord

interne pour se terminer à la partie antérieure du ménisque interne. En

dehors, on distingue l’aileron externe qui est mieux individualisé et

s’étend de la moitié supérieure du bord externe de la rotule jusqu’au

tubercule condylien externe, et le ligament méniscorotulien externe qui

amarre le tiers inférieur de la rotule à la partie antérieure du ménisque

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externe. Complétant ce dispositif, les vastes possèdent des expansions

aponévrotiques directes verticales (fibres longues) descendant le long

des bords de la rotule et rejoignant les bords du tendon rotulien, ainsi

que des expansions croisées qui passent en avant de la rotule et

s’insèrent sur l’extrémité supérieure du tibia. (3)

1-3- Tendon rotulien

Le tendon rotulien s’étend de la pointe de la rotule à la tubérosité

tibiale antérieure (TTA). C’est un cordon fibreux épais de 5 à 7mm,

large d’environ 3cm et de longueur variable, de 43mm en moyenne. (3)

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Fig10.Anatomie de l’appareil extenseur. 1.tendon réfléchi du droit antérieur ;2.tendon récurrent du droit antérieur ;3.muscle

vaste externe ;4.tubérosité tibiale antérieure ;5.tendon rotulien ;6.rotule ;7.surtout

fibreux prérotulien ;8.tendon quadricipital ;9.muscle vaste interne ;10.muscle

crural;11.muscle droit antérieur.(3)

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Fig11.Anatomie de l’appareil extenseur. 1.muscle vaste externe ;2.aileron rotulien externe ;3.fibres courtes obliques ;4.fibres

longues ;5.expansions croisées des vastes(surtout prérotulien) ;6.ligament

méniscorotulien externe ;7.tubérosité tibiale antérieure ;8.tendon rotulien ;9.ligament

méniscorotulien interne ;10 fibres longues. ; 11.fibres obliques courtes ; 12.aileron

rotulien interne ; 13.tendon quadricipital ; 14.muscle droit antérieur ; 15.muscle vaste

interne ; 16.muscle crural. (3)

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a- Vascularisation :

Le système artériel du genou est représenté par un tronc unique,

l’artère poplitée, aux collatérales nombreuses (fig12). L’artère est fixée

en haut du creux poplité par ses connections avec le muscle grand

adducteur et en bas par le muscle soléaire. Elle est du fait de contraintes

biomécaniques, plus proche du plan ostéoarticulaire en flexion qu’en

extension. Les branches collatérales sont nombreuses et forment d’après

Scapinelli, le cercle artériel de la rotule. Les vaisseaux cheminent dans

l’épaisseur du fascia superficiel et fournissent aux téguments une riche

vascularisation. À la face profonde, les vaisseaux convergent vers le

quadrant inférolateral de la patella, formant d’après Muller une étoile

vasculaire qui constitue le départ principal de la vascularisation de la

rotule. (9)

Cette dernière doit être comprise. Elle peut être menacée par les

voies d’abord extensives ou itératives, ou par une section des ailerons,

générant un risque accru de pseudarthrose ou de nécrose. Elle est

assurée par les branches du cercle artériel anastomotique du genou

(fig13). On distingue deux types de vascularisations :

- Extra rotulienne formant un cercle périrotulien. L’artère

supérieure transverse est formée par la réunion des artères articulaires

supérieures externe, interne et la grande anastomotique. De cette artère

supérieure transverse naissent les vaisseaux prépatellaires supérieurs

qui cheminent dans le tissu conjonctif situé à la face antérieure du

tendon quadricipital. Dans la partie inférieure du cercle périrotulien, la

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réunion des artères articulaires inférieures externe et interne forme

l’artère transverse inférieure, celle-ci passe en arrière du tendon rotulien

et assure la vascularisation du paquet adipeux sous rotulien, ainsi que

du tendon rotulien. Elle donne naissance à des branches prépatellaires

inférieures. Les branches prépatellaires médiale et latérale relient les

artères transverses inférieure et supérieure, formant le cercle artériel

périrotulien.

- Une vascularisation intra rotulienne assurant la vascularisation

de la rotule. Dans la partie supérieure, les artères prépatellaires

supérieures donnent naissance à des artérioles qui pénètrent dans la

rotule par la partie centrale de la face antérieure. Elles assurent la

vascularisation des trois quarts supérieurs de la rotule. Dans sa partie

inférieure, des artérioles naissent de l’artère transverse inferieure et

pénètrent dans la rotule à sa partie postéroinférieure dans sa zone non

articulaire. Ces systèmes, inférieur et supérieur, s’anastomosent au sein

même de l’os dans le tiers distal de la rotule.

Enfin la vascularisation du tendon rotulien est assurée par l’artère

articulaire inférieure, par l’artère transverse inférieure et par l’artère

récurrente tibiale antérieure. (3)

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Fig12. Réseau vasculaire antérieur

1 :artère collatérale médiale supérieure ;2 :artère collatérale médiale

inférieure ;3 :artère collatérale latérale supérieure ;4 :artère collatérale

latérale inférieure ;5 :étoile vasculaire latérale ;6 :artère tibiale

antérieure ;7 :artère récurrente tibiale antérieure.(9)

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Fig13. Vascularisation de la rotule

1. artère supérieure transverse ; 2.artère articulaire superoexterne ; 3.artère

parapatellaire latérale ; 4.artère articulaire inféroexterne ; 5.artère transverse

inferieure ; 6.artère articulaire inférointerne ; 7.artère parapatellaire médiale ;

8.artère articulaire supérointerne ; 9.artère grande anastomotique. (3)

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b- Innervation :

Deux branches du nerf saphène innervent la face antérieure et

centromédiale du genou. Elles cheminent dans le tissu cellulaire sous

cutané, le plus souvent accompagnées par une veinule. La branche

supérieure croise l’articulation fémorotibiale 2cm en dedans du tendon

rotulien et donne des branches terminales cutanées et articulaires. La

branche inférieure croise l’articulation en arrière du ligament latéral

interne et passe 6cm sous la rotule.

Lorsque le genou est en flexion, la distance entre la rotule et la

branche inférieure augmente de 10mm. La branche inférieure du nerf

saphène doit être repérée dans la partie basse des incisions para

patellaires internes (fig14), car sa section est source d’hypoesthésie, de

névralgies et algodystrophie. Les incisions en flexion limitent le risque

de lésion nerveuse. (9)

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Fig14. Nerf saphène et ses branches de division

1. branche supérieure du nerf saphène ; 2.branche inferieure du nerf saphène ;

a. Incision antérieure ; b. incision médiale ; c. incision postéro médiale. (9)

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c- Lymphatiques :

Les lymphatiques de l’articulation du genou sont satellites des

artères et aboutissent dans le grand courant lymphatique saphénien qui

accompagne la grande veine saphène.

Le risque de lymphoedeme postopératoire par lésion des troncs

collecteurs doit faire préférer les incisions verticales, centrales ou

latérales.

Il faut éviter les incisions horizontales, notamment à la face

médiale du genou. (9)

2- Rappel biomécanique :

La rotule est un maillon important de l’appareil extenseur, elle

remplit quatre fonctions biomécaniques essentielles :

- Principal site d’insertion du muscle quadriceps, elle transmet au

tendon rotulien les forces de tractions générées par ce puissant groupe

musculaire. Elle augmente le bras de levier du système extenseur et

donc diminue la force nécessaire à l’extension. Ainsi, les patellectomies

diminuent le moment d’action des forces quadricipitales de 15 à 50% en

fonction du type de réparation tendineuse effectué.

- Elle assure la transmission et la répartition des contraintes au

contact de la trochlée.

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30

- Elle participe au centrage de l’appareil extenseur en s’opposant,

par les fonctions capsuloligamentaires internes, aux forces de

subluxation latérale. (2)

Les contraintes exercées sur la rotule et l’appareil extenseur sont

très importantes. Dans le plan sagittal, la position de la rotule par

rapport à la tubérosité tibiale antérieure varie en fonction du degré de

flexion du genou. Le recul du fémur en flexion, contrôlé par le dessin

du contour condylien et le pivot central, permet de conserver un bras de

levier quadricipital efficace.

La rotule est située en aval de la tuberosite tibiale antérieure, pour

une flexion inferieure à 60°. La contraction du quadriceps ainsi que le

poids corporel sont à l’origine des forces appliquées sur la rotule

(fig15). Celles ci peuvent être décomposées en une force de

compression fémoropatellaire R1 qui est la résultante de la force de

traction quadricipitale Fq et de la force exercée par le tendon rotulien

Fr. Cette force, qui est peu importante en extension, augmente en même

temps que la flexion de 6% par degré de flexion.

Ainsi, à 60°de flexion, cette force R1 atteint en montant les

escaliers 3,3 fois le poids du corps et 7,6 fois le poids du corps lors

d’une flexion complète.

Le tendon rotulien, pour sa part, subit des forces allant de 614

kg/cm2 à 5° à 1039 kg/cm2 à 90°. Si l’on diminue la longueur du

tendon rotulien, les forces de compression R1 au niveau de la face

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31

postérieure de la rotule augmentent du fait de la diminution du bras de

levier. (3)

Fig15. Biomécanique de la fémoropatellaire.

Résultante des contraintes fémoropatellaires (R1) en extension ; en flexion. (3)

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32

II- Etiopathogenie des ruptures tendineuses :

1- Âge :

Les ruptures du tendon rotulien surviennent chez les sujets de

moins de 40 ans (2,10,11), avec une fréquence élevée lors de la

troisième décade (12). Celles du tendon quadricipital surviennent dans

la plupart des cas après 40 ans. (2,13)

Comme notre étude le démontre, l’atteinte spontanée du tendon

quadricipital, ainsi que du tendon rotulien surviennent généralement

chez les sujets de plus de 40 ans. (4,6,14)

2- Fréquence :

Les ruptures du tendon quadricipital sont l’atteinte la plus

fréquente dans les ruptures de l’appareil extenseur après les fractures de

rotule (3,13,15), alors que l’atteinte du tendon rotulien est moins

fréquente que celle du tendon quadricipital et constitue la 3 eme cause

de rupture de l’appareil extenseur du genou. (6,7,10)

3- Sexe :

On note la prédominance masculine dans les ruptures tendineuses

de l’appareil extenseur. (10,11,12,16)

4- Mécanisme :

Le mécanisme lésionnel dans la rupture du tendon quadricipital

est presque toujours indirect, résulte d’une contraction brutale de cette

masse musculaire importante de la cuisse qu’est le quadriceps.

Page 33: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

33

Ce peut être au cours d’une réception brutale après un saut; on a

pu parler de contraintes de freinage brusque imposées au quadriceps à

cette occasion. Il y’a aussi l’hyperflexion brutale du genou lors d’une

chute.

Il peut s’agir également d’une extension contrariée d’un ou des

deux genoux, les sujets pliant les genoux et se portant en arrière pour ne

pas tomber en avant dans les escaliers ou d’un lieu élevé, alors qu’ils

ont les bras chargés.

Les ruptures par traumatisme direct sont rares, accident de la voie

publique plutôt que sport. (2,13,15,16,17,18).

Dans les ruptures du tendon rotulien, le mécanisme typique est

une contraction violente excentrique du quadriceps survenant sur un

genou fléchi où le rapport de force tendon quadricipital et tendon

rotulien est inversé (réception de saut, trébuchement, relèvement d’une

position accroupie).

En fait le mécanisme lésionnel peut être indirect, résultant d’une

contraction brutale contrariée par une flexion forcée du genou à plus de

90°, ou bien, direct par choc sur le genou fléchi lors d’un accident de la

voie publique, avec un choc appliqué sur la région sous rotulienne à 90°

de flexion. (10,11,12,17)

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34

5- Etiologies

La pathogénie des ruptures de l’appareil extenseur du genou n’est

pas claire. Il faut pour les produire une force considérable.

Expérimentalement, cet appareil résiste en effet à des contraintes

supérieures à15kg /mm2.

Un tendon normal ne pourrait pas se rompre à la suite d’un

traumatisme indirect. Ainsi, la rupture est d’autant plus facilitée que le

tendon est préalablement fragilisé. Plusieurs facteurs de risque ont été

isolés:

5-1- Facteurs de risque généraux :

Longue est la liste des maladies susceptibles d’altérer la structure

ou les propriétés essentielles du tendon, et qui sont directement

incriminées dans la survenue des ruptures spontanées

a- Les maladies systémiques :

Lupus, polyarthrite rhumatoïde, spondyloarthropathies:

Les ruptures atraumatiques tendineuses chez les patients atteints

de maladies systémiques, quoique rares, ont été décrites dans la

littérature. Les auteurs ont conclu que la rupture du tendon au cours

d’une maladie de système est liée à la durée d’évolution de la maladie,

aux effets musculosquelettiques de la corticothérapie prolongée.

Ainsi, l’inflammation de la gaine synoviale et la dégénérescence

chronique; fragilisent le tendon et prédisposent la rupture. (19)

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35

b- Maladies métaboliques et endocrinopathies :

- L’insuffisance rénale chronique :

La survenue des ruptures spontanées chez l’insuffisant rénal est

liée à la longue durée d’hémodialyse et à l’hyperparathyroïdie

secondaire. Trois facteurs ont été proposés:

1. La dégénérescence causée par l’acidose chronique conduisant

au dépôt d’élastine au niveau des tendons.

2. L’amylose à β2microglobuline qui s’accumule en particulier

au niveau des articulations, des os, et des tendons ce qui

entraîne la diminution de l’élasticité tendineuse.

3. L’affaiblissement de la jonction tendon-os en rapport avec

l’hyperparathyroïdie secondaire responsable d’une

augmentation de la résorption osseuse par les

ostéoclastes. (1,14)

- Hyperparathyroïdie :

La pathogénie de la rupture est inconnue, bien que des facteurs

contributifs peuvent y participer tels que: l’anomalie du métabolisme du

collagène, l’ischémie, les effets directs des hormones ainsi que les

calcifications dystrophiques.

La théorie de Davidsson explique que plusieurs microfissures

sont fréquemment retrouvées dans les tendons et peuvent être la cause

de ces ruptures atraumatiques. Ryuzaki et al ont révélés que des

Page 36: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

36

fractures mineures de l’os cortical au site d’insertion du tendon

précédent la rupture complète.

Au cours de l’hyperparathyroïdie, le niveau élevé de la

parathormone dans le sérum stimule l’activité excessive des

ostéoclastes ayant comme résultat une augmentation de la résorption

osseuse et une diminution de la résistance de la jonction tendon-os ce

qui provoque une rupture spontanée. (20)

- Diabète sucré :

L’hypothèse vasculaire est directement incriminée. La diminution

du flux sanguin dans le tendon aboutit à une dégénérescence tissulaire à

l’origine de la rupture spontanée en l’absence de notion de traumatisme.

(21)

- Dyslipidémie :

L’hypercholestérolémie peut donner lieu à des dépôts

xanthomateux tendineux parfois responsables de ruptures. (22)

- Ostéomalacie :

Bien que n’étant pas une cause connue des ruptures de l’appareil

extenseur, devrait être inclus comme une cause possible de rupture

tendineuse. L’ostéomalacie affaiblit l’attachement des tendons au

niveau de l’os, ce qui contribue secondairement à la rupture. (23)

Page 37: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

37

- Autres :

D’autres maladies chroniques menacent les tendons, parmi

celles-ci l’hypercorticisme, la goutte, l’obésité. (22)

c- Les maladies de surcharge

Génétiquement déterminées affectant les tendons, citons

l’alcaptonurie, les mucopolysaccharidoses. D’autres pathologies

héréditaires comme la maladie de Marfan occasionnent une hyperlaxité

tendino-ligamentaire exposant d’avantage aux entorses et arthropathies

qu’aux lésions tendineuses. (4,22)

5-2- Les sources iatrogènes :

Dominées par les traitements corticoïdes (généraux mais aussi

locaux sous forme d’infiltrations). Malgré leur efficacité anti-

inflammatoire, ils sont jugés responsables d’effets indésirables. En

raison de l’inhibition de la synthèse du collagène, l’administration de

corticoïdes systémique et locale entraine des modifications

histologiques défavorables et diminue la résistance mécanique des

tendons.

Auxquels sont venus s’ajouter les fluoroquinolones, dont la

toxicité semble s’exercer directement sur les ténocytes.

Également mis en cause les stéroïdes anabolisants et testostérone

utilisés pour améliorer les performances des sportifs et les

hypolipémiants (le groupe des statines) exposent au risque de rupture

tendineuse. (18,22,24,25,26,27)

Page 38: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

38

Notre étude confirme que l’existence de facteurs de risque

généraux (goutte, polyarthrite rhumatoïde), ainsi que la corticothérapie

prolongée, sont des sources de fragilisations du tendon et prédisposent

sa rupture.

5-3- Autres facteurs :

a- Le surmenage tendineux :

Il est reconnu que l’exercice physique raisonnable et régulier

favorise l’hypertrophie tendineuse, et par conséquent améliore les

propriétés de résistance et d’élasticité des tendons sollicités.

Dans le domaine étiopathogénique, deux situations très distinctes

peuvent aboutir au même résultat lésionnel macroscopique, la rupture

tendineuse. D’un côté, il faut individualiser la surcharge aigue,

dépassant brutalement le seuil d’élasticité du tendon. Certaines

procédures préventives permettent de contrecarrer ce risque, parmi

lesquelles les plus reconnues sont l’échauffement et les étirements

cycliques musculotendineux, avant tout effort sportif intensif.

À l’opposé de la surcharge aigue se place le surmenage tendineux

chronique, entrainant l’accumulation de microfissurations matricielles,

aboutissant à terme à une solution de continuité. (22,28)

b– Le vieillissement tendineux :

Les tendons perdent progressivement en vieillissant leurs

propriétés initiales d’élasticité et de résistance. Sauf en cas d’exercice

Page 39: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

39

physique maintenu de façon régulière, les ténocytes sénescents voient

se ralentir leur métabolisme aérobie et interviennent de moins en moins

dans le renouvellement de la matrice tendineuse. Celle ci voit peu à peu

décliner son contenu en eau, en proteoglycanes, en glycoprotéines et en

élastine.

Quant au collagène, si sa quantité reste assez stationnaire au fil

du temps, sa qualité s’altère également peu à peu, avec pour

conséquence principale une perte d’élasticité. (22,28)

Page 40: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

40

III- Anatomie-pathologique :

1- Les lésions du tendon quadricipital :

Il peut s’agir de la rupture du tendon lui-même ou d’un

décalottement quadricipital. Ce dernier, décrit par trillat en 1968, est

une avulsion complète du tendon quadricipital au bord supérieur de la

rotule détachant un manchon périosté emportant le surtout fibreux

prérotulien et l’insertion inferieure du quadriceps. Cette lésion peut

s’étendre aux ailerons rotuliens.

Il existe également des lésions partielles, avant tout antérieures et

centrales qui, à un stade plus avancé, s’étendent en profondeur et enfin

latéralement et médialement pour donner les ruptures complètes.

Les rares ruptures à la jonction musculotendineuse sont souvent

incomplètes.

Les lésions sur tendon dégénératif préalablement fragilisé

comportent un arrachement au pôle supérieur de la rotule et un fréquent

plan de clivage frontal au sein du tendon. Des lésions dégénératives du

tendon à type de dégénérescence fibreuse, de diminution du nombre de

fibres de collagène, voire de dégénérescence graisseuse seraient

constamment retrouvées sur les biopsies. (13,15,18)

Page 41: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

41

2- Les lésions du tendon rotulien :

La rupture peut apparaitre à la partie haute du tendon juste sous la

pointe, à la partie moyenne du tendon ou à la partie basse du tendon

juste au dessus de la tubérosité tibiale antérieure. Il existe assez souvent

une avulsion osseuse de la pointe de la rotule et rarement une avulsion

au niveau de la tubérosité tibiale antérieure.

Les ruptures apparaissent au niveau du corps du tendon sont de

plusieurs types: ruptures en Z, transversales et clivages frontaux. La

lésion la plus fréquente est selon Lindy, la désinsertion rotulienne suivie

de la rupture en plein corps.

Cela serait du à:

L’existence de contraintes maximales au niveau de la pointe de la

rotule par défaut de déformation du tendon lors de la mise en

tension.

La vascularisation précaire.

La structure fibrocartillagineuse.

La rupture du tendon rotulien est rarement isolée et s’étend

toujours sur les côtés en exposant les condyles en sous cutané selon

Babelon. Dans les ruptures totales, les ailerons sont constamment

retrouvés sectionnés. (10,11,12)

Page 42: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

42

IV- Etude clinique :

1- Rupture du tendon quadricipital :

Le diagnostic est essentiellement clinique. Une douleur aigue lors

du traumatisme, accompagnée d’une sensation de claquement ou de

déchirure dans la région du genou, est habituelle. L’impotence

fonctionnelle est immédiate ne permettant pas au patient de monter des

escaliers, peut ne pas être complète remplacée par une simple gêne à la

marche.

Le signe le plus significatif est la perte d’extension active du

genou ou l’impossibilité d’étendre le genou contre gravité. Il est

constant lors de la rupture associée des expansions des vastes et

constamment retrouvé dans les lésions vieilles passées inaperçues. Il

existe une dépression sus rotulienne ou un empâtement volumineux sus

rotulien qui doit faire évoquer le diagnostic.

La solution de continuité, visible et palpable précocement, est

rapidement masquée par l’œdème. Dans les ruptures anciennes, le tissu

cicatriciel peut masquer le defect. L’abaissement spontané de la rotule

est évocateur d’une rupture du tendon quadricipital. Il existe parfois une

ecchymose à la face antérieure du genou, une hémarthrose est fréquente

sauf dans le cas ou la synoviale est rompue ou si la lésion est à distance

de l’articulation. (13,15,18)

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43

2- Rupture du tendon rotulien :

Comme pour la rupture du tendon quadricipital le diagnostic est

avant tout clinique. Il existe, à l’examen, une impossibilité d’étendre

activement le genou.

En dehors de la rupture vue à sa phase aigue et des formes

négligées avec rupture associée des ailerons rotuliens, rend le

diagnostic difficile devant l’existence d’un certain degré d’extension du

genou uniquement contre pesanteur, résultats de l’organisation fibreuse,

de la perte de substance et des adhérences fibreuses.

Il existe également une augmentation du volume du genou, avec

la présence d’un sillon douloureux sous rotulien (fig12).

La distinction entre rupture du tendon rotulien et celle du tendon

quadricipital doit se faire par la palpation du defect du tendon et la

position de la rotule après contraction du quadriceps. Dans les ruptures

du tendon rotulien, la rotule est déplacée en haut et vue comme rotule

haute (patella alta) sur le profil. (6,7,29)

Comme démontre notre travail, le déficit d’extension active est le

maitre symptôme en cas de rupture tendineuse, et qui nous a permis de

fortement suspecter le diagnostic, l’existence d’un sillon sus ou sou

rotulien permet de déterminer le tendon atteint.

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44

V- Formes cliniques :

1- Ruptures négligées :

L’épisode initial peut avoir une traduction clinique peu

importante progressivement va apparaitre une sensation d’instabilité des

genoux. À l’examen clinique, il existe une perte de l’extension active

complète du genou. Le bilan radiographique peut retrouver des

calcifications au niveau de l’ancienne rupture. C’est dans ce cas que

l’échographie ainsi que l’imagerie par résonance magnétique peuvent

redresser le diagnostic. (15)

2- Ruptures iatrogènes :

La rupture tendineuse de l’appareil extenseur peut survenir au

décours d’une mobilisation sous anesthésie générale, dans les suites

d’une prothèse de genou ou dans les suites d’un prélèvement réalisé

pour chirurgie ligamentaire du genou, peut être également secondaire à

des infiltrations locales de corticoïdes. (2,29)

3- Ruptures spontanées :

Ont été rapportées dans l’évolution de maladies systémiques

(diabète, hyperparathyroïdie, polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme

psoriasique, lupus) et sont plus fréquentes chez les sujets plus âgés. (11)

4- Ruptures bilatérales :

La rupture tendineuse de l’appareil extenseur du genou est une

pathologie essentiellement unilatérale, les formes bilatérales ont été

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45

rapportées surtout chez les sujets sédentaires suivis pour une maladie de

système (lupus, polyarthrite rhumatoïde), pour une endocrinopathie

(diabète, hyperparathyroïdie), chez l’insuffisant rénale, et chez des

patients utilisant certains médicaments incriminés dans la survenue de

rupture tendineuse tels que les corticoïdes, les stéroïdes anabolisants et

les fluoroquinolones. (7,14)

Page 46: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

46

VI- Etude paraclinique :

1- Radiographie :

En cas de rupture du tendon quadricipital, la réalisation d’une

radiographie du genou de face permet de rechercher des lésions

osseuses associées, ainsi que des signes spécifiques en faveur d’une

rupture quadricipitale tels que: aspect flou du tendon causé par la

déchirure tendineuse et l’hématome environnant, masse supra patellaire

témoignant de la rétraction proximale du tendon rompu, calcifications

supra patellaires correspondant soit à l’avulsion de fragments osseux

d’origine patellaire soit à des calcifications dystrophiques au sein du

tendon quadricipital, une rotule basse, un spicule osseux antérieur

témoignant de l’arrachement des fibres tendineuses les plus antérieures,

et l’hémarthrose liée à l’effraction synoviale.(16,30)

Dans les ruptures du tendon rotulien, la radiographie standard du

genou de profil objective une rotule haute au dessus de la ligne de

Blummensaat (fig16) et sur l’incidence en défilé fémoro-patellaire une

image en (coucher de soleil).(12) La mesure comparative de l’index

d’Insall-Salvati (fig17) (distance de la tubérosité tibiale antérieure au

pôle inférieur de la rotule(LT) divisée par la longueur de la rotule(LP))

montre un ratio (LT/LP) supérieur à 1,2(patella alta).(11,31)

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47

Fig16. Radiographie de profil montrant une patella alta.

Fig17. Indice d’Insall-Salvati. A. Genou normal B. patella alta. (19)

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48

2- Echographie :

L’échographie permet d’explorer les ruptures du tendon

quadricipital, mais nécessite une courbe d’apprentissage. Sa sensibilité

peut être augmentée soit par une étude dynamique, difficilement

réalisable dans les ruptures fraiches du fait de la douleur, soit par une

traction distale douce sur la rotule. (16,32)

Les signes échographiques de la rupture complète du tendon

quadricipital sont l’interruption totale des fibres tendineuses et

l’existence d’une rétraction. À la phase de début, il existe une zone

hypoéchogène séparant les extrémités tendineuses, traduisant

l’existence d’un hématome qui communique habituellement avec un

épanchement articulaire. Dans les ruptures partielles, il existe une

solution de continuité intéressant une ou deux lames tendineuses. Dans

la plupart des cas, les ruptures partielles intéressent la lame

superficielle, intermédiaire ou les deux. (33)

Dans les ruptures du tendon rotulien, l’échographie de réalisation

facile et anodine montrera, en cas de rupture totale, une interruption

complète des fibres tendineuses séparées par une plage hypoéchogène

(hématome). En cas de rupture partielle, elle objectivera une

interruption partielle du tendon dans le plan transversal ou une

dissection des fibres dans le plan longitudinal. (12)

Page 49: SOMMAIRE - ao.um5s.ac.ma

49

3- IRM :

Est le meilleur examen. Dans les ruptures du tendon

quadricipital, l’œdème et l’hématome donnent un hypersignal au niveau

de la rupture tendineuse dans les séquences pondérées en T2 et un

signal plus au moins intense dans les séquences pondérées en T1 selon

le délai diagnostique (fig18). La rétraction de l’extrémité proximale du

tendon, l’aspect détendu du tendon rotulien et une rotule basse sont

d’autres éléments caractéristiques. (13,16,28)

De même dans les ruptures du tendon rotulien, l’IRM montre un

hypersignal en T2 signant l’hémorragie ou l’œdème du defect étendu en

zone postérieure infrapatellaire; elle permet l’appréciation du moignon

tendineux résiduel préjugeant de sa valeur biomécanique (fig19).

Elle trouve ses indications dans les formes négligées si le

diagnostic est douteux, ou devant une suspicion de lésions intra

articulaires associées. (12)

Les ruptures spontanées se produisent fréquemment au niveau de

la jonction tendon-os. (20)

Dans notre travail la radiographie standard a permis de confirmer

le diagnostic de rupture tendineuse. L’IRM a permis de dresser un bilan

lésionnel précis.

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50

Fig18. Imagerie par résonance magnétique montrant une rupture du tendon

quadricipital. (Icono Z Raissouni)

Fig19. Imagerie par résonance magnétique montant une rupture totale au

niveau du corps du tendon rotulien. (10)

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51

VII- Traitement :

1- Rupture du tendon quadricipital :

1-1- Méthodes :

Le patient sous anesthésie générale ou locorégionale est installé

en décubitus dorsal avec un garrot pneumatique à la racine du membre

inférieur. La voie d’abord est verticale, médiane antérieure exposant le

pôle supérieur de la rotule et l’extrémité supérieure de la rupture. Après

évacuation de l’hématome, le bilan doit préciser le siège de la lésion,

l’étendue sur les versants médiaux et latéraux, apprécier la qualité

trophique du tendon et l’existence d’une éventuelle tendinopathie.

a- Rupture du tendon quadricipital proprement dit :

- Lésions récentes :

Après recoupe des extrémités du tendon en zone saine si besoin,

il est réalisé une suture bord à bord des 2 extrémités du tendon par de

solides points en U (fig20) de sens opposé avec un fil de gros diamètre.

Si le moignon distal est insuffisant, le moignon proximal est réinséré au

bord supérieur de la rotule, préalablement avivé, par des points

transosseux s’appuyant sur la rotule. La solidité de la réparation est

testée par la mise en flexion prudente du genou.

On préconise l’utilisation d’un cadrage de protection avec un fil

non résorbable de gros diamètre (Linganyl n°5 ou Mersuture n°5) passé

sous la rotule à travers le tendon rotulien et à travers le tendon

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52

quadricipital au dessus de la lésion. Ce cerclage est noué genou à 70° de

flexion.

Fig20.suture et réinsertion transosseuse du tendon quadricipital. (3)

L’utilisation d’un cadrage au fil d’acier doit être proscrite car il

est mal toléré et il est nécessaire de procéder à l’ablation de ce cadrage

à distance. Cette suture est suffisante dans la majorité des cas mais elle

peut être renforcée par un cadrage effectué à l’aide d’un greffon de

demi-tendineux ou d’une bandelette de fascia lata ou encore protégée

par un pull-out.

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53

Fig21.suture du tendon quadricipital. (Icono Z Raissouni)

On s’assure en fin de procédure de la possibilité de mettre le

genou à 90° de flexion. La fermeture sous cutanée et cutanée est

réalisée sur un drain de redon aspiratif (intra-articulaire si la synoviale

est lésée). L’immobilisation postopératoire immédiate est assurée par

une attelle en extension. Si la lésion est dégénérative, c’est-à-dire

systématiquement au delà de 50 ans, un renforcement par plastie de

rotation est recommandé par certains.

- Lésions anciennes :

L’attitude est dictée par l’importance de la rétraction tendineuse

qui permet ou non de réaliser comme précédemment une suture directe

protégée. Lorsqu’elle est basse, la rotule est mobilisée en libérant les

ailerons rotuliens et la face profonde du tendon rotulien. Si la rétraction

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54

quadricipitale est très importante, une libération du quadriceps selon

Judet est proposée.

Lorsqu’il existe un defect tendineux important, empêchant une

réparation tendineuse directe, des gestes de plastie sont proposés par

différents auteurs :

Plastie par lambeau retourné de quadriceps ou de tendon rotulien.

Cadrage de renforcement à l’aide d’un greffon de demi-tendineux

ou d’une bandelette de fascia lata (fig22).

Fig22.Plasties de renfort des sutures du tendon quadricipital

1. tiers moyen du tendon rotulien et du surtout fibreux prérotulien.2.tendon du

muscle demi-tendineux. (3)

Allongement en VY du tendon quadricipital selon la méthode de

Codivilla. Protection par un pull-out (fig23)

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55

.

Fig23.Plastie d’allongement en V-Y du tendon quadricipital. (3)

La fermeture s’effectue sur un drain aspiratif intra-articulaire,

genou fléchi pour affronter convenablement les berges de la plaie.

b- Décalottement du tendon quadricipital :

- Lésions récentes :

Après régularisation du tendon en zone saine et fermeture

éventuelle de la synoviale, une tranchée osseuse est réalisée au bord

supérieur de la rotule ainsi que 3 à 4 tunnels transrotuliens verticaux

partant de celle-ci, permettant d’appuyer des points en U inversés sur la

rotule et d’emmener ainsi le moignon tendineux au contact du

spongieux. La continuité des ailerons est rétablie par des points séparés.

Le plus souvent la réfection d’un plan plus superficiel avec le surtout

prérotulien est possible. Comme précédemment, on préconise la

réalisation d’un cadrage de protection.

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- Formes tardives :

La rétraction tendineuse est traitée comme pour les ruptures

anciennes du corps du tendon. De même, en présence d’une rotule

basse, il est réalisé une libération des ailerons rotuliens et de la face

postérieure du tendon. Il est nécessaire de bien réséquer les éventuelles

ossifications. La réinsertion quadricipitale est effectuée au moyen de

points en double U inversés prenant appui dans les tunnels osseux. Des

gestes de plastie sont parfois nécessaires. Le cadrage de protection est

systématique. (15)

1-2- Suites postopératoires :

Une immobilisation postopératoire, dans une attelle

cruropédieuse, est nécessaire pour une durée de 6 semaines, temps de la

cicatrisation. Elle est réalisée en légère flexion afin d’éviter l’apparition

d’une rotule basse. Le béquillage s’effectue sans appui pendant 6

semaines ou en appui partiel sous couvert d’une immobilisation en

extension, et est remplacé par une déambulation en fauteuil en cas de

rupture bilatérale.

La rééducation est entreprise précocement et associe: un réveil

précoce du quadriceps par des contractions isométriques et par un

travail de verrouillage hors charge, un entretien des mobilités

articulaires passives dans le secteur de mobilité défini par l’opérateur

(0-90°).

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57

Une anti-coagulation est utilisée à dose préventive.

À 6 semaines, la reprise de l’appui complet est autorisée avec

possibilité de flexion progressive du genou. La rééducation

proprioceptive et le renforcement musculaire sont débutés.

Entre 8 et 12 semaines, la flexion maximale est autorisée en

charge et le travail sur bicyclette est débuté.

À 4 mois, les exercices en chaîne fermée et la reprise de la

course en terrain plat sont autorisés. (15)

1-3- Indications :

Le traitement chirurgical est la règle dans les ruptures du tendon

quadricipital. C’est une urgence relative. On peut volontiers reporter de

quelques jours l’intervention, avant que la rétraction ne survienne, à

l’origine d’une raideur et nécessitant des artifices de renforcement de la

suture qui est soumise à des tensions plus importantes lors de la flexion.

Le traitement des avulsions du tendon quadricipital est chirurgical. (3)

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58

2- Rupture du tendon rotulien : (fig24)

Fig24.aspect d’une rupture du tendon rotulien.

2-1- Méthodes :

a- Principales techniques chirurgicales :

- Suture simple : (fig25)

Suture réalisée avec un laçage de type Judet ou de type Krackow

avec ou sans tunnel transosseux selon la topographie de la rupture.

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59

Fig25. Suture du tendon rotulien

A1,B1.greffon aux dépens du tendon du droit interne passé dans un tunnel en

regard de la tubérosité tibiale antérieure .B2.lambeau de retournement aux

dépens du tiers central du tendon quadricipital et du surtout prérotulien.(3)

- Suture simple et protection par un cerclage métallique : (fig26+27)

Traitement proposé par Mc Laughlin en 1956 et repris par de

nombreux auteurs.

Fig26.cerclage métallique.

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60

Fig27. Radiographie d’un cerclage métallique tibiorotulien. (3)

- Suture et renforcement synthétique : (fig28)

Technique utilisant un ligament artificiel ou du fil non

résorbable.

Fig28. Suture du tendon rotulien renforcée par une bandelette synthétique. (3)

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61

- Suture et renforcement par autogreffe :

Technique utilisant le demi-tendineux, décrite par Kélikian en

1957 et utilisée pour des ruptures récentes. Technique utilisant le

fascia lata pour des ruptures anciennes.

Technique utilisant le demi-tendineux et le droit interne (DIDT).

Technique utilisant le demi-tendineux et un lambeau

quadricipital.

Technique utilisant un transplant autologue os-tendon-os, le plus

souvent le tendon rotulien controlatéral.

- Reconstitution par allogreffe :

Technique utilisant un transplant allogénique os-tendon-os, le

plus souvent le tendon rotulien. (11,34)

b- Indications thérapeutiques et détails techniques :

Le traitement chirurgical doit être réalisé en urgence sauf s’il

existe des lésions cutanées. La voie d’abord est généralement verticale

médiane et centrée sur le tendon rotulien.

Les modalités techniques sont variables selon le type de rupture

et selon les auteurs. Certains auteurs tentent de standardiser le

traitement. Ainsi, pour certains, la réinsertion du tendon ou sa suture

doit être systématiquement protégée par un cadre transosseux qui

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62

autorise une rééducation précoce. Selon Ait Si Selmi, une radiographie

de contrôle de profil à 30° doit toujours être réalisée après réparation du

tendon pour régler la hauteur rotulienne par comparaison au côté sain

(index de Caton et Deschamps=1±0,2).

Un des principaux facteurs pris en compte lors du choix du

traitement chirurgical est l’ancienneté des lésions car elle conditionne la

stratégie thérapeutique.

- Ruptures récentes :

Dans les ruptures récentes, les extrémités dilacérées du tendon

rotulien sont rapprochées par des points d’affrontement, en général des

points en U. Ailleurs, la suture est réalisée par laçage au gros fil de

nylon selon la technique de Judet et complétée par des points

d’affrontement. Un renforcement de cette suture précaire peut être

effectué par une bandelette de PDS®. Une protection de la suture peut

être assurée par un cadrage métallique transitoire, passé dans la

tubérosité tibiale antérieure et dans la rotule. Néanmoins, le cadrage par

fil métallique est peu satisfaisant du fait de sa rigidité, de sa propension

à se rompre, de la nécessité d’une intervention pou l’ablation du

matériel, mais surtout du fait de sa tendance à faire basculer la rotule

dans le plan sagittal, voire à l’abaisser. Le cerclage, entre rotule et TTA,

peut être réalisé avec un fil de nylon tressé ou de Dacron®. La mise en

tension doit s’effectuer le genou fléchi à 90°.

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63

Pour obtenir d’emblée une réparation solide, compatible avec une

rééducation précoce, sans avoir recours au cadrage métallique, certains

auteurs utilisent une autogreffe pour réaliser le cerclage qui sert

également de plastie tendineuse. Certains utilisent le DIDT. D’autres

utilisent une autogreffe de demi-tendineux et un renfort central

constitué par le retournement sur lui-même du surtout prérotulien.

Pour la plupart des auteurs, la suture des ailerons doit être

systématiquement réalisée et faite avec des points séparés.

-Ruptures anciennes :

La prise en charge des lésions anciennes du tendon rotulien est

difficile quand il existe une rétraction du quadriceps car il faut obtenir

au final une hauteur rotulienne satisfaisante. Pour lutter contre cette

rétraction, certains auteurs proposent la mise en place d’une traction

transrotulienne percutanée ou d’un fixateur externe afin de redescendre

progressivement la rotule avant l’intervention de réparation du tendon

proprement dit.

Parfois la qualité du tendon rotulien restant ne suffit pas et il faut

recourir à une reconstruction du tendon. Cette reconstruction peut faire

appel aux techniques vues plus haut: utilisation du demi-tendineux seul

ou associé au droit interne, du fascia lata, du demi-tendineux associé à

un lambeau quadricipital. Une bandelette de PDS® peut aussi être

utilisée afin de renforcer la reconstruction tendineuse.

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64

Une protection temporaire de la reconstruction est nécessaire

compte tenu de la tendance à la rétraction. Elle peut être assurée par une

traction percutanée, une traction en pull-out, un cadrage métallique, un

cerclage au fil métallique ou au gros fil non résorbable.

Lorsque la qualité du moignon tendineux restant est très

insuffisante, notamment lors d’une reprise, l’utilisation d’une autogreffe

controlatérale (tendon quadricipital-baguette osseuse rotulienne-tendon

rotulien-baguette osseuse tibiale) est la technique de choix. Cette

autogreffe permet de restituer automatiquement la hauteur, vérifiée au

cours de l’intervention par une radiographie de profil. L’utilisation

d’une allogreffe est possible mais ne doit être envisagée qu’en cas de

destruction étendue compte tenu du risque infectieux. (11)

2-2- Suites postopératoires

La plupart des auteurs immobilisaient le genou en extension

pendant 4 à 6 semaines après le temps de réparation du tendon rotulien

et certains le préconisent encore de façon systématique ou en présence

d’une rupture bilatérale.

En raison des problèmes de trophicité musculaire et de perte de

flexion, la proportion des auteurs recommandant une mobilisation

précoce est en augmentation. Certains ont d’ailleurs modifié leur

protocole de rééducation durant leur série. Les modalités sont variables

en ce qui concerne l’appui, l’extension active et le renforcement

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isométrique du quadriceps. Certains proposent même d’utiliser un

système proche du fixateur externe pour débuter au plus tôt la

mobilisation active. (11)

Conformément aux données de la littérature, la prise en charge

adéquate est basée essentiellement sur la chirurgie suivie d’une

immobilisation postopératoire, relayée par la rééducation.

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66

VIII- Evolution-pronostic :

Afin de prédire l’issu du traitement chirurgical dans les ruptures

tendineuses de l’appareil extenseur du genou, il est capital de savoir

quels sont les éléments essentiels d’un point de vue pronostique.

Dans les ruptures du tendon quadricipital les résultats à long

terme semblent corrélés à la précocité du traitement chirurgical. Les

meilleurs résultats sont obtenus lors d’un traitement précoce. Par contre,

l’âge du patient est inversement corrélé avec la qualité du résultat. En

revanche, l’existence de facteurs de risques généraux n’est pas, pour

Konrath, péjoratif pour les résultats, et il n’y aurait pas de différence

significative des résultats entre les ruptures uni et bilatérales, si le

traitement est précoce. (15,35) Les travaux de Gelbermann sur la

cicatrisation tendineuse confirment qu’une mobilisation précoce et les

contraintes en tension appliquées à la suture tendineuse entrainent un

remodelage et une organisation plus précoces du collagène et

augmentent ainsi sa résistance. (36) De nombreux auteurs préconisent

donc une mobilisation précoce, à condition que la réparation

chirurgicale soit suffisamment solide et que le patient soit compliant,

sinon une immobilisation stricte est préférable. (16)

Pour les ruptures du tendon rotulien le délai thérapeutique

constitue également un élément pronostique majeur. En effet la

réparation rapide est plus efficace et donne de meilleurs résultats. De

même une mobilisation précoce donne aussi de bons résultats sur la

cicatrisation tendineuse. Selon Enad, une classification basée sur

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l’ancienneté des lésions et le type de traitement aurait la meilleure

valeur pronostique. En ce qui concerne la qualité du traitement des

ruptures du tendon rotulien, il faut souligner la valeur pronostique du

rapport d’Insall car les meilleurs résultats sont obtenus lorsque le

rapport est égal au côté opposé. Le rétablissement de la longueur du

tendon rotulien diminue d’ailleurs les syndromes douloureux fémoro-

patellaires. Le dernier facteur pronostique concerne le type de patients.

Les résultats dépendent de l’existence ou non de facteurs favorisants les

lésions tendineuses (tendinopathie préexistante, maladie générale).

(11,37)

Nos résultats s’alignent avec ceux de la littérature, le pronostic

fonctionnel dépend du délai thérapeutique et de la mobilisation précoce.

Les complications postopératoires sont peu fréquentes et

d’évolution favorable. Il s’agit le plus souvent de complications locales:

nécrose, retard de cicatrisation, désunion de cicatrice, hématome,

escarre sous plâtre, infection mais également la rupture itérative

nécessitant une nouvelle intervention chirurgicale et survenant

généralement chez des patients avec de nombreux antécédents

chirurgicaux locaux. (16)

Dans notre étude on a noté une complication immédiate liée à

une rupture du cerclage métallique.

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68

IV- Conclusion

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Notre travail propose d’être une modeste contribution à l’étude

des ruptures spontanées pathologiques tendineuses de l’appareil

extenseur du genou. Il s’agit d’une étude portée sur trois cas cliniques

pris en charge à l’HMIMV concernant un cas de rupture spontanée et

bilatérale du tendon rotulien, un cas de rupture unilatérale du tendon

rotulien et un 3 éme cas de rupture du tendon quadricipital.

Au terme de notre étude, nous concluons à ce que :

Les ruptures spontanées tendineuses sont très rares, elles

surviennent chez les patients ayant dépassés la quarantaine, le plus

souvent de sexe masculin, avec une comorbidité sous jacente.

L’impotence fonctionnelle, et le déficit d’extension active sont

toujours présents.

La radiographie standard objective des signes permettant

d’orienter le diagnostic. L’échographie et l’imagerie par résonance

magnétique sont plus sensibles et spécifiques, elles permettent de

dresser un bilan lésionnel précis.

Le traitement est exclusivement chirurgical, doit être réalisé

rapidement avant la survenue de rétraction des parties molles, car le

traitement des lésions invétérées est plus difficile et le résultat plus

aléatoire.

La rééducation précoce est un garant d’une récupération

fonctionnelle complète.

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V- Résumé

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71

La rupture spontanée pathologique de l’appareil extenseur du

genou est une atteinte rare.

Notre travail a porté sur 3 cas, colligés au service de chirurgie

orthopédique et traumatologique de l’Hôpital Militaire d’Instruction

Mohammed V de rabat avec une revue de la littérature.

Le premier cas concerne une rupture unilatérale spontanée du

tendon quadricipital survenue chez un patient de 50 ans, avec

antécédent de gonalgie traité par une corticothérapie, à la suite d’une

simple chute de sa hauteur. Le geste chirurgical avait consisté en une

réinsertion tranosseuse rotulienne du tendon quadricipital avec un fil

résorbable et en une plastie d’allongement en VY. Après

immobilisation par attelle postérieure pendant 6 semaines relayée par

une rééducation, l’évolution était favorable avec une flexion dépassant

110° à 6 mois de recul.

Le deuxième cas concerne une rupture bilatérale spontanée du

tendon rotulien négligée pendant 2 mois chez un patient de 44 ans sous

corticothérapie pour polyarthrite rhumatoïde. La réparation chirurgicale

avait consisté en une plastie de renforcement au semi-tendinosus à

droite et par retournement du quadriceps à gauche. Les suites

immédiates étaient marquées par un lâchage du cerclage et bascule

sagittale postérieure de la rotule. Après une immobilisation plâtrée

pendant 6 semaines suivie d’une rééducation, l’évolution était favorable

avec flexion à 110° à droite et à 130° à gauche.

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72

Le troisième cas concerne une rupture unilatérale spontanée du

tendon rotulien chez un patient âgé de 55 ans suivie pour une goutte à la

suite d’un traumatisme minime. Le geste chirurgical avait consisté en la

suture des berges tendineuses renforcée par un cerclage au fil d’acier,

un cadrage par le demi-tendineux et une plastie de renforcement par le

droit antérieur. Après une immobilisation avec attelle pendant 6

semaines relayée par la rééducation l’évolution était favorable avec une

récupération fonctionnelle complète avec 2 ans de recul.

Cette étude nous a permis de conclure que :

La population masculine âgée de plus de 40 ans avec une

comorbidité sous jacente est la plus exposée au risque de rupture

spontanée et bilatérale sans notion de traumatisme ou à la suite d’un

traumatisme de faible énergie.

Cliniquement la majorité des patients se présente avec une

impotence fonctionnelle complète, et un déficit de l’extension active du

genou.

La radiographie standard permet d’orienter le diagnostic, alors

que l’échographie et l’imagerie par résonance magnétique permet de

dresser un bilan lésionnel précis.

Le traitement est exclusivement chirurgical, et doit être précoce.

La rééducation reste le complément indispensable au traitement,

pour garantir une récupération fonctionnelle complète.

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Abstract:

Spontaneous ruptures of the extensor mechanism of the knee are

very rare.

Our study present tree cases collected in orthopedic and

traumatology service of military hospital of Rabat, with a review of the

literature.

The first case reported regards a 50 years-old man, with

spontaneous quadriceps tendon rupture after minimal trauma. He was

taking corticosteroids for a knee pain. The tendon was repaired

surgically as a staged procedure and a knee immobilizer applied for 6

weeks, post operative course was uneventful and at 6 months follow up

he had regained full active mobility of knee joints (with range of

motion 0-110°)

The second case reported regards a 44 year-old man with

spontaneous bilateral patellar tendon rupture, initially negliged for 2

months .he was taking corticosteroids for rheumatoid arthritis. the

tendons were repaired and a knee immobilizer was applied for 6 weeks,

and at 6 months follow up he had regained full active mobility of knee

joints (with range of motion 0-110° in the right knee and 0-130° in the

left one)

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The third case reported reported a 55 year-old man with

spontaneous patellar tendon rupture after minimal trauma. He had an

hyperuricemia. The tendon was repaired and a knee immobilizer was

applied for 6 weeks and at 2 years follow up he had regained

completely the functionality of his knee.

Our study concluded that:

This injury usually occurs in male patients aged more than 40

It tends to increase considerably in patients with metabolic

and systemic diseases after a trauma with low energy.

Radiographics may be useful in diagnosing rupture of

tendons; ultrasound and magnetic resonance imaging are a

tool for evaluating the ruptured tendon before surgery.

Prompt surgical and rehabilitation are important to ensure full

functional recovery.

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