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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département ECONOMIE 4ème Année – Promotion Sortante Option : Développement Grand mémoire de fin d’études afin d’obtenir le diplôme de Maitrise ès-sciences économiques Impétrante : Mlle RAHARIZAKA Mirana Estella Encadreur : Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maitre de conférences Date de soutenance : Mardi 28 Mai 2013 Année : 2012 IDE Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie du pays d’accueil : cas de madagascar

Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

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Page 1: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département ECONOMIE

4ème Année – Promotion Sortante

Option : Développement

Grand mémoire de fin d’études afin d’obtenir le diplôme de

Maitrise ès-sciences économiques

Impétrante : Mlle RAHARIZAKA Mirana Estella Encadreur : Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maitre de conférences Date de soutenance : Mardi 28 Mai 2013 Année : 2012

IDE

Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie du pays d’accueil : cas de

madagascar

Page 2: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

i

REMERCIEMENTS

Ce présent mémoire n’aurait pu être réalisé et terminé que grâce à Dieu tout puissant,

qui m’a donné de la force et l’intelligence, ainsi que la contribution des personnes ci-après :

Le Chef du département Economie, Monsieur FANJAVA REFENO

Le Responsable de la 4ème

Année, Madame Lalao RAJAOSON

Notre encadreur, Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maître de conférences

Tous les enseignants du Département Economie

Tout le personnel administratif de la Faculté DEGS

Ma famille et mes amis

Merci de tout cœur….

Page 3: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

ii

LISTE DES ABREVIATIONS

AGOA: African Growth Opportunity Act

BCM: Banque Centrale de Madagascar

BTA: Bons de Trésor par Adjudication

CNUCED : Conférence des Nations Unis sur le Commerce Et le Développement

EITI: Extractive Industries Transparency Initiative

FMN : Firme Multinationale

INSTAT : Institut National de la STATistique

LGIM : Loi sur les Grands Investissements Miniers

MAP: Madagascar Action Plan

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PIB : Produit Intérieur Brut

TI : Trasparency International

TVA: Taxe sur la Valeur Ajoutée

ZFI : Zone Franche Industrielle

Page 4: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

iii

SOMMAIRE

INTRODUCTION……………………………………………………………………………..1

PARTIE 1: GENERALITES ET THEORIE SUR L’IDE DANS LE MONDE……………….3

CHAPITRE 1 : NOTION DE L’IDE DANS LE MONDE…………………………………....3

CHAPITRE 2 : L’IDE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT : cas de

l’Afrique subsaharienne………………………………………………………………………13

PARTIE 2 : MADAGASCAR PAR RAPPORT A L’IDE…………………………………...19

CHAPITRE 1 : REALITES DE MADAGASCAR…………………………………………..19

CHAPITRE 2 : L’IDE A MADAGASCAR………………………………………………….24

CHAPITRE 3 : LIMITES ET RECOMMANDATIONS…………………………………….36

CONCLUSION……………………………………………………………………………….39

Page 5: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

1

INTRODUCTION

L’investissement direct étranger (IDE) est lié au système économique international

ouvert. Normalement, l’IDE doit être bénéfique pour le pays d’origine et les pays d’accueils.

Mais les avantages que ce type d’investissement procure pour le pays d’origine et les pays

d’accueils ne se manifestent de façon spontanée et automatique ; et ne se manifeste pas de

façon équitable entre les pays. Sur ceux, des effets négatifs économiques et non économiques

peuvent être se manifester pour les pays d’accueils évidement. Ces effets pervers se

présentent fréquemment en cas de lacune politique interne des pays d’accueils.

D’une manière plus fréquente, l’IDE prend son origine aux pays développés à

destination aux pays pauvres. Pour les pays pauvres, l’IDE est devenu un moyen de plus en

plus important pour le développement économique et de modernisation, pour la croissance de

revenu et pour la diminution du chômage.

Pour attirer l’IDE vers le plus grand nombre de pays en voie de développement et pour

obtenir le maximum d’effets positifs pour le développement, des points déterminants doivent

être pris en compte tels que les politiques nationales et le cadre international de

l’investissement.

Avec l’épuisement des ressources en matières premières observé actuellement à

travers le monde, l’Afrique surtout l’Afrique Subsaharienne devient le centre d’attention des

investisseurs grâce à ses caractéristiques. Ces derniers se présentent par l’existence des

ressources naturelles, surtout minières, et de la main d’œuvre abondante à bon marché. Mais

le grand problème pour l’Afrique Noire est le financement du développement car le seul

moyen de l’épargne local est insuffisant. Par conséquent, il semble impossible de ne pas

recourir aux appels à l’IDE.

A l’instar des autres pays de l’Afrique, Madagascar possède un remarquable potentiel

économique exploitable similaire à celui de l’Afrique Noire. Mais la grande force

caractéristique de Madagascar est son insularité avec une terre fertile et un climat tropical

favorable aux activités agricoles qui constituent un avantage stratégique.

Bien sûr que Madagascar attire davantage des investisseurs, mais tout d’abord, il est

important de fixer un objectif avant de séduire les investisseurs étrangers pour que la grande

Page 6: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

2

île puisse enfin échapper à la pauvreté. Cet objectif nous rend à se baser sur le thème de

recherche : « IDE : son mécanisme, son dynamisme et ses effets pour l’économie du pays

d’accueil : cas de Madagascar ». Alors, la véritable problématique qui se pose c’est que :

l’IDE pourrait-il participer à l’amplification de l’effet sur la croissance économique et

sur le développement ?

Dans l’analyse du thème et l’approfondissement du problème posé, nous allons

évoquer dans la première partie les théories et généralités sur l’IDE dans le monde. La

seconde partie sera consacrée à l’analyse de cas de Madagascar par rapport à l’IDE.

Page 7: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

3

PARTIE I : GENERALITES ET THEORIE SUR L’IDE DANS LE MONDE

Avec la mondialisation actuelle, l’IDE est un élément primordial de la stratégie

d’internationalisation des entreprises et de la mise en place de réseaux de distributions

transnationaux. Leur rapport est essentiel pour la croissance économique, l’emploi et la

balance des paiements. L’IDE va aussi en parallèle avec une intégration plus posée des

échanges internationaux et il est devenu un élément de politique économique. De ce fait, dans

le premier chapitre, l’analyse s’est axée sur la notion des IDE ; et dans le second chapitre,

l’IDE dans les pays en voie de développement où on prend le cas de l’Afrique Subsaharienne.

CHAPITRE I : NOTION DE L’IDE DANS LE MONDE

Nombreuses explications sur les motifs de l’IDE sont évoquées par la littérature

économique théorique et empirique. Mais il est impossible jusqu’à maintenant de donner et

développer une théorie générale. Ainsi, il n’existe aucun cadre théorique unifié permettant de

comprendre l’IDE. Cependant, on peut citer des approches diverses pour les théories de

l’IDE.

Section 1 : Approche théorique

L’étude théorique de l’IDE se trouve à la fusion de différents domaines économiques

tels capitaux mobiles, inégalement distribués dans le monde. Ainsi, l’économie d’entreprise

et l’économie générale incluent l’IDE parce que ce dernier vient d’une orientation

d’organisation et stratégies des firmes multinationales.

1 Concept de l’IDE

Définition

Dans l’hypothèse de l’avantage comparatif, on suppose que les facteurs de production

(travail et capital) sont immobiles au niveau international. Par contre, actuellement on assiste

à des mouvements de facteurs comme le capital. Les investissements partent à l’étranger. Il

existe deux types principaux d’investissements à l’étranger : investissement de portefeuille

et investissement direct.

Les investissements de portefeuille sont des investissements qui consistent en actifs

financiers dénommés en monnaie nationale, comme les actions et les obligations. Tout

investissement qui consiste à un achat de titres est un investissement de portefeuille. Pour des

actions, le Gouvernement américain définit comme investissement de portefeuille, tout achat

d’actions de moins de 10% du capital social de l’entreprise. Donc, si l’achat est supérieur à

Page 8: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

4

10%, alors on considère comme investissement direct. La plupart des investissements

étrangers sont de ce type avant la première guerre mondiale.

Les investissements directs sont des investissements réels, sous forme d’usines par

exemple. Ici l’investisseur garde le contrôle sur le capital investi. Dans l’investissement

direct, la société mère peut créer sa filiale à l’étranger ou prendre le contrôle d’une firme qui

se trouve à l’extérieur. Le Gouvernement américain définit comme investissement direct, tout

achat d’action d’au moins 10% du capital social de l’entreprise à acheter. Ce sont surtout les

entreprises multinationales de l’industrie manufacturière, mines, services qui font ce type

d’investissement. C’est le cas, par exemple, du projet Ambatovy. Ce type d’investissement est

un élément central du processus d’intégration économique international.

Mesure de l’IDE

On peut mesurer l’Ide à l’aide de deux grandeurs. D’une part, on peut le mesurer par le

stock d’IDE cette grandeur. C’est la situation ou le montant des investissements faits par une

unité de production à une date t donnée. Si, par exemple, le stock d’IDE dans un pays est de

1000$ en 2010 alors c’est le montant total des IDE à partir de la date où on a effectué les

investissements jusqu’en 2010. D’autre part, on peut le mesurer par le flux d’IDE. Ce sont les

mouvements ou les modifications de la valeur des investissements dans un pays durant une

période donnée t0 et t1. Par exemple, le flux des IDE en 2010 est de 1000$, alors c’est le

montant des IDE en 2010 seulement.

1. Les facteurs qui expliquent l’IDE

Il existe plusieurs facteurs qui expliquent l’ampleur de l’IDE.

a Une recherche de profit maximal

Dans un régime de concurrence parfaite, pourquoi les firmes averses aux risques

(risquophobe) font-elles des investissements considérables à l’étranger où la participation de

la société mère est majoritaire ? En régime de concurrence, les profits réalisés varient d’une

firme à l’autre et d’un pays à l’autre. En outre, un investisseur averse aux risques souhaitera

diversifier ses portefeuilles de façon à y inclure les actifs dont les aléas sont moins corrélés.

Pourquoi placer une large fraction de richesse dans les firmes qui réagissent de même façon et

de même moment ? Ces firmes sont rentables ou désastreux à un moment donné. Mais les

investisseurs diversifient leurs portefeuilles.

Page 9: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

5

Par contre, l’ampleur des IDE n’est pas le simple fait de concurrence ou de

diversification de portefeuille mais il existe des avantages spécifiques aux firmes. Si ces

dernières n’existent pas alors ces firmes ne vont pas investir à l’étranger pour concurrencer les

entreprises locales. En effet, toute chose étant égale par ailleurs, les entreprises locales ont un

avantage par rapport à une entreprise étrangère car un fonctionnement à distance est très

coûteux car il y a des communications, voyages,… En général, les avantages, qu’ont les

étrangers, résident dans la technologie, les brevets, son statut international ou même un

montant considérable de capitaux que les firmes locales ne possèdent pas. Ces multinationales

peuvent gagner de profits importants dans leur pays d’origine ainsi que dans les pays

d’accueil. Mais un avantage spécifique est nécessaire.

b La théorie éclectique de Dunning

Il est important d’aborder la question de la croissance des IDE. En effet, les pays

d’origine vont faire face à des plusieurs handicaps et risques par rapport aux entreprises

locales. Le coût de communication, les barrières linguistiques et culturelles à enlever,

paiement des salariés sont des exemples de ces handicaps. Face à ces handicaps, pourquoi les

entreprises multinationales investissent toujours à l’étranger ?

Il est donc clair que ces entreprises ont des avantages par rapport aux firmes locales.

Ces avantages compensent les handicaps que les FMN vont faire face. Ces avantages sont

élaborés par une théorie éclectique proposée par Dunning en 19811. Cette théorie est sous

l’acronyme d’OLI. OLI veut dire Ownership (spécificité), Location (localisation),

Internalisation. Ces trois mots désignent les avantages que les FMN possèdent. D’abord, la

FMN possède des avantages de propriété ou de spécificité. En effet, elle possède des brevets,

de statut international. Les entreprises locales n’arrivent pas à concurrencer cette FMN à

causes de l’existence de ces avantages. Ensuite, la localisation de la production est très

importante car elle dépend de l’avantage comparatif du pays et de la politique commerciale y

existant. En effet, ces FMN font des calculs de coûts de transport par exemple et s’il est élevé

alors l’entreprise ne va s’implanter dans le pays d’accueil. La politique commerciale

détermine aussi la localisation. Si, par exemple, un pays applique une protection (droit de

douane élevé par exemple) alors les étrangers vont s’implanter car ils vont être protégés.

1 MELO Jaime De et GETHER Jean-Marie, -1997 “Commerce International”, Ed. De Boeck & Larcier, Paris,

p.390-391

Page 10: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

6

Toutefois, les entreprises faibles ne peuvent localiser sa production dans un pays à forte

protection. Enfin, la question suivante mérite d’être posée : pourquoi les mêmes firmes, mais

pas les firmes différentes, qui produisent les mêmes biens ? C’est la question d’internalisation.

En effet, le transfert de technologie s’effectue au mieux à l’intérieur d’une firme qu’à

l’extérieur. Le secret technologique de l’entreprise va être volé par d’autres entreprises si on

fait des transferts de technologies avec d’autres entreprises. Par ailleurs, l’intégration verticale

diminue le risque d’approvisionnement et le conflit entre fournisseur-acheteur.

Chaque type d’avantage se ramène à un niveau d’analyse c'est-à-dire l’ownership ou

avantage spécifique se rapporte à la concurrence imparfaite qu’on va approfondir dans 2.3., la

localisation se ramène à une analyse de l’avantage comparatif du pays d’accueil et

l’internalisation par l’organisation de la firme. Selon Dunning, ces trois avantages doivent

exister pour que la firme s’implante dans un pays. Si l’une est en manque alors l’entreprise ne

va s’implanter dans le pays en question.

c L’IDE et la concurrence imparfaite

La présence des avantages spécifiques nous conduit à s’écarter du simple modèle de

concurrence. L’IDE est associé à un pouvoir spécial sur marché des produits. Ce pouvoir

spécial montre la présence de la concurrence imparfaite. Deux théories s’offrent à nous :

Opinion de Hymer

Dans sa thèse de doctorat publié en 1976, Stephen Hymer a pu montrer le rôle des

avantages spécifiques pour étudier la combinaison entre l’IDE et le modèle de concurrence

imparfaite sur le marché des produits. Pour Hymer, la firme qui investit à l’étranger est un

monopole ou plus fréquemment une entreprise oligopolistique dans le marché des produits.

Ces firmes investissent dans les entreprises étrangères pour protéger son pouvoir sur le

marché. Ces firmes s’efforcent d’avoir une participation majoritaire dans les entreprises et

refuse un partage de propriété pour éviter la concurrence entre elle et sa filiale et aussi pour

garder le secret de la société.

La démarche de Hymer explique les « investissements défensifs »2. Les entreprises

investissent pour protéger son pouvoir sur le marché. Toutefois, le gouvernement du pays

d’accueil doit contrôler les multinationales. En effet, ces dernières vont chercher à protéger

2 LINDERT P. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.750

Page 11: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

7

leur part international de marché dans un sens contraire aux intérêts de la nation. Par exemple,

une société mère américaine interdit à sa filiale à Singapour de vendre à la Thaïlande ou à

l’Inde. Or, ce vente rapporte beaucoup pour l’entreprise et donc pour la nation à l’aide de

l’impôt. Singapour doit contraindre la filiale américaine, soit à sortir de Singapour soit à

autoriser une grande concurrence. Le modèle des investissements défensifs cause quelques

problèmes. En effet, la firme fera pression sur le gouvernement du pays d’accueil pour obtenir

une protection spéciale du marché. Par exemple, la pression se fait sur la restriction des

importations qui profitera à l’entreprise mais pas à la nation.

Théorie de l’appropriabilité

Cette théorie est différente du point de vue de Hymer. Selon cette théorie, la

présence des avantages spécifiques n’implique pas de grande menace pour la concurrence sur

le marché des produits. Ces avantages ne donnent aux firmes un pouvoir de monopole ou un

pouvoir sur le marché des facteurs de productions. Il est rare que les avantages relatifs aux

facteurs de production donnent aux firmes un pouvoir de maîtrise de prix et sur le marché des

produits. En général, la firme profite de rentes économiques tout en se montrant

concurrentielle où elle ne peut influencer le prix. Les avantages économiques de la firme

l’incitent à investir à l’étranger et elle construit elle-même ses propres installations au lieu

d’acheter celles des autres. C’est pourquoi Rio Tinto construit ses installations à Taolagnaro

mais il n’a pas acheté. Mais pour s’approprier les gains potentiels produit par les avantages

spécifiques, la firme conserve le contrôle et la propriété. Mais si ce n’est pas le cas, la firme

va perdre ses avantages spécifiques si elle va partager avec d’autres entreprises étrangères

dans le pays d’accueil la propriété et le contrôle (ouvriers, recette secrète de l’entreprise). Un

des piliers du Toyota Way est que les managers doivent sortir de leur bureau pour aller dans

les ateliers pour contrôler les ouvriers. Si Toyota laisse ce contrôle à d’autres entreprises, il

va perdre ses avantages spécifiques. Donc si une firme laisse à ses partenaires dans le pays

d’accueil les secrets de la firme, alors ses partenaires luttent envers la firme et ensuite elles

vont se concurrencer.

Cette théorie est différente de l’opinion de Hymer. L’existence des avantages

spécifiques pousse les firmes à investir si massivement dans les secteurs à haute technologie

(extraction minière par exemple) car ceci dépend d’une qualification complexe et d’un grand

savoir faire. Donc l’entreprise devrait- être consciente qu’elle doit conserver le contrôle des

Page 12: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

8

firmes car sinon elle ne va s’approprier des fruits de ses avantages spécifiques. Si l’entreprise

ne pourra s’approprier des gains de ses avantages technologiques, alors elle ne va investir à

l’étranger. Donc la décision d’investissement dépend de la possibilité d’appropriation des

gains de l’avantage technologique. En outre, la théorie de l’appropriabilité a aussi des

implications en matière de politique économique qui est différente de la vision de Hymer. Si

la firme peut s’approprier des gains de l’avantage technologique alors le gouvernement du

pays d’accueil ne doit pas intervenir. Mais si elle ne peut s’approprier ce gain alors il faut que

le gouvernement donne des subventions et protège la firme.

d 2.4. L’IDE et l’évasion fiscale

La persistance de l’IDE est partiellement une réaction à la hausse de la fiscalité dans

l’économie d’un pays. Plus le taux d’imposition est élevé plus on est incité à s’installer dans

un État à faible taux d’imposition. La courbe de Laffer3 peut expliquer ce phénomène. Trop

d’impôt tue l’impôt. Ici, on fait l’hypothèse que l’impôt trop élevé n’est pas compensé par

des programmes publics qui profitent à la firme. Sinon, l’entreprise restait dans son État

d’origine. L’impôt est considéré comme une perte sèche car une faible imposition permet à la

firme d’enregistrer un maximum de profit. Pour échapper à l’impôt, l’entreprise peut

surévaluer le coût des biens et services acheté par la société mère (résident dans un pays à

fiscalité élevée) à sa filiale (résident dans un pays à faible fiscalité). Alors, la société mère

enregistre un profit moindre et sa filiale, qui réside dans un pays à faible imposition, déclare

un maximum de profit. Le résultat net est une baisse d’impôt payé par la multinationale. Or,

l’évasion fiscale est pénalisée par les autorités fiscales existantes.

Les gouvernements des pays d’accueil doit étudier à fond les règles fiscales proposées

par les FMN dans la conclusion des contrats. En effet, ces FMN font des pressions sur les

pays d’accueil car elles ont le pouvoir de négociation. À titre d’illustration, les États à forte

fiscalité ont adopté l’impôt unitaire4 qui suppose que les autorités fiscales taxent les firmes

sur la base des profits mondiaux enregistrés par la firme. Mais à partir de 1981, plusieurs

États ont abandonné ce principe et on va partager les impôts entre les pays à forte et faible

fiscalité. Le problème est l’opposition entre, d’une part, le désir des FMN de démarcher le

3 LANDAIS Bernard-1998, « Leçons de politique budgétaire » De Boeck, Paris, p.210-2011

4 LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.

Page 13: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

9

monde et choisir les États qu’elles veulent et, d’autre part, le désir de certains États

d’augmenter le taux d’impôt.

Section 2 : Evolution de l’IDE

L’IDE constitue certainement l’un des vecteurs les plus dynamiques dans le cadre de la

mondialisation. Depuis le milieu des années 80, l’IDE connaît une grande croissance ; entre

1996 et 1998, les flux d’IDE mondial ont doublé (de 359 milliards de dollar à 644 milliards de

dollar) et ils sont fortement progressés jusqu’en 2000 (1400 milliards de dollar environ) avant

de se décroître en 2001. Les avantages que l’IDE procure ne se manifestent pas de même

manière pour chaque pays et ne répartissent pas de façon équitable entre les pays.

1 Evolution de l’IDE dans le monde

Le montant des IDE croit toujours au niveau mondial. Il existe des moments où ces

flux diminuent mais la tendance augmente toujours. Le graphique suivant montre cet

accroissement de l’IDE dans le monde :

Figure 1 : flux d’IDE dans le monde pour 2002 à 2011 et projection pour 2012 à 2014

(en milliards de dollars)

Le flux mondial a connu un accroissement de 2002 à 2007 avec un flux de 600

milliards de dollars environ jusqu’à 2000 milliards de dollars environ. Cette tendance montre

qu’on est dans une internationalisation de l’économie. En effet, ce type d’investissement est

un mode de financement de l’économie car ceci participe à l’industrialisation d’un pays.

Toutefois, ce chiffre diminue jusqu’à 1200 milliards de dollars en 2009. Cette diminution est

Page 14: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

10

causée peut-être par la crise financière de 2008. Cette crise a des impacts sur l’investissement.

En effet, l’augmentation du taux d’intérêt dans les pays d’origine fait diminuer les flux d’IDE.

Par contre, il a connu un accroissement en 2011 avec un montant d’environ 1500 milliards de

dollars.

La projection pour 2012 à 2014 suppose l’hypothèse de l’existence ou non d’une crise

économique. En cas de crise économique, le montant va diminuer et va atteindre le même

montant qu’en 2009. En cas hypothèse intermédiaire, en moyenne, le montant de l’IDE suit la

ligne dans la figure 1 et sa volatilité est représentée par la surface colorée en gris dans cette

figure. On va regarder maintenant la répartition sectorielle de ces IDE. La figure suivante

montre cette situation :

Figure 2 : répartition sectorielle des IDE (en milliards de dollars et en pourcentage)

On constate ici que le secteur primaire n’intéresse pas beaucoup les investisseurs. En

2005-2007, ce secteur n’a que 8% des flux d’IDE et jusqu’en 2011, on n’attribue pas à ce

secteur un pourcentage plus de 15%. Cette faiblesse est due par le caractère des produits de ce

secteur. Les produits agricoles sont inélastiques par rapport au prix. C’est-à-dire que même si

le prix diminue alors la demande reste inchangée. Les deux autres secteurs se rapprochent

même s’il y a un peu d’écart entre eux. De 2005 à 2007 le secteur secondaire occupe 41% des

flux d’IDE et le secteur tertiaire 50%. Le secteur secondaire a une tendance croissante et le

secteur tertiaire une tendance décroissante.

Selon le CNUCED, les activités qui font augmenter les projets d’IDE sont : les

industries extractives, les produits chimiques, les distributions (eau, électricité, gaz, …),

transports et communications, et les divers services tels que les activités liées à l’exploitation

du pétrole et du gaz sont en majorité.

Page 15: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

11

2 Lien entre l’IDE et différents domaines

La présence de l’IDE suppose qu’il y a des liens entre les IDE et les différents

domaines comme l’économie, la société, l’environnement.

a IDE et l’économie

Il y a des liens entre l’IDE et les armes de politique

économique. La politique budgétaire vise à stabiliser l’économie interne c'est-à-dire la

demande globale. En effet, les élus ne prennent pas en considération l’économie externe mais

c’est la Banque Centrale qui se soucie de la balance des paiements. La politique monétaire

stabilise la balance des paiements et le taux de change. Donc, on affecte la politique

budgétaire à la stabilisation de la demande globale et la politique monétaire à la stabilisation

du taux de change et la balance des paiements. C’est la règle d’affectation de R. Mundell5.

Une augmentation de revenu fait augmenter la demande globale. Alors, l’importation va

s’accroitre et on enregistre un déficit commercial. Une augmentation du taux d’intérêt va faire

entrer les capitaux étrangers et donc les investisseurs arrivent dans le pays.

L’entrée des IDE fait diminuer le chômage mais

l’inflation va en hausse car le pouvoir d’achat des ménages augmente. Dans la région où les

IDE s’installent, il y a un choc de demande. En effet, le chômage diminue et le pouvoir

d’achat augmente et donc la demande va augmenter aussi. Il y a donc choc de demande où la

courbe de Phillips est vérifiée. A titre d’illustration, le CNUCED montre qu’en 2006 l’IDE

peut donner jusqu’à 39 998 000 emplois.

b L’IDE et le domaine social

Les IDE peuvent faire augmenter le taux d’alphabétisation. Les

investisseurs font des études d’impacts sociaux de leurs activités. Ce sont les grands projets

qui nécessitent ces études. La firme construit des écoles pour les enfants du village et pour les

adultes. Aussi, la firme construit-elle des infrastructures comme le port d’Ehoala construit par

Rio Tinto en 2009.

La présence des IDE peut augmenter aussi le tourisme sexuel surtout

dans les pays pauvres. Les parents anticipent que les étrangers ont beaucoup d’argent et ils

vont forcer leurs filles à faire de la prostitution pour avoir de l’argent.

5 LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.617

Page 16: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

12

c L’IDE et ses externalités négatives

Dans le cas des grands projets comme les activités d’extraction minière, le projet est

nuisible à l’environnement. En effet, une grande biodiversité peut être en danger si on fait ce

type d’investissement. Ces investissements détruisent l’environnement et, partant, le

changement climatique persiste dans le pays. En effet, l’extraction minière occupe une grande

place qui nécessite une destruction d’une biodiversité qui va provoquer la perte de certaines

espèces animales ou végétales. Ils aussi utilisent des grandes machines qui polluent l’air.

Page 17: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

13

CHAPITRE II : L’IDE DANS LES PAYS EN VOIE DE

DEVELOPPEMENT : cas de l’Afrique Subsaharienne

Comme tous les pays en voie de développement, les pays de l’Afrique Subsaharienne

n’ont pas encore jusqu’à nos jours une capacité de croissance rapide. Il est à noter que les

caractéristiques de l’Afrique Subsaharienne se centrent surtout au potentiel de ressources

naturelles importantes, d’une part ; et à l’abondance de main d’œuvre jeune et laborieuse,

d’autre part. Mais le grand obstacle, c’est le problème de fuite d’argent et le manque de

savoir-faire. C’est pour cette raison que l’IDE s’intéresse particulièrement en Afrique

Subsaharienne. Mais comment ce phénomène se manifeste-t-il ?

Section 1 : Traits communs favorisant ou non de l’IDE dans les pays de

l’Afrique Subsaharienne

L’Afrique Subsaharienne offre une bonne carrière pour l’investissement étranger. La

plupart de l’IDE se trouve dans le secteur de l’extraction minière et le secteur industriel ou

textile c'est-à-dire dans les activités qui exploitent beaucoup de main d’œuvre. En outre,

l’exportation des matières premières est aussi un secteur attirant les investisseurs. Les Aides

Publiques au Développement (APD) par contre s’orientent vers le renforcement des

infrastructures publiques comme les routes, l’assainissement des villes, …

1 Evolution des flux d’IDE en Afrique

La figure suivante montre l’évolution des IDE en Afrique :

Figure 3 : évolution des IDE et de l’APD en Afrique

De cette figure, on constate que les flux d’IDE sont supérieurs aux flux nets d’Aide

Publique pour le Développement (APD) en Afrique. Cette supériorité des flux d’IDE

Page 18: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

14

s’explique par le fait que ces deux variantes sont toutes des moyens de financement de

l’économie. Mais les APD sont des prêts qu’on va rembourser et ce sont les bailleurs de fonds

qui proposent le mode d’utilisation de l’argent. Par exemple, la Banque Mondiale ne finance

que les projets de construction d’infrastructures ou des aides humanitaires et le Fonds

Monétaire Internationale (FMI) équilibre la balance des paiements d’un pays. Mais les

investisseurs internationaux ne font pas de pression sur le mode d’utilisation de l’argent. Ils

effectuent tout simplement ses activités dans un environnement sain, stable et incitatif. C’est

cette caractéristique de l’environnement que proposent les FMN.

Les investissements peuvent donner une croissance économique pour le pays mais les

aides nettes ne sont pas facteurs de croissance économique. En effet, le pays ne fait que

rembourser le service de la dette chaque année. Or, dans les IDE le pays peut trouver des

devises pour effectuer ses importations et les investisseurs exportent leurs produits alors le

pays gagne plus de devise qui sont à ne pas rembourser. La présence des FMN aussi fait

augmenter le niveau d’industrialisation du pays.

2 Les principaux pays investisseurs

On va montrer à partir de la figure suivante les pays investisseurs en Afrique.

Figure 4 : les principaux pays investisseurs en Afrique

D’après la figure dans la page précédente, on constate que parmi les pays de l’Union

Européenne, c’est la Grande Bretagne qui est le plus grand investisseur en Afrique. Ceci est

évident car c’est ce pays qui est le record en matière de nombre de colonies. Ensuite c’est la

Page 19: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

15

France car ce pays se place dans le deuxième rang en nombre de colonies. Après l’Union

Européenne, ce sont les USA qui investissent beaucoup en Afrique. Ce rang des USA

s’explique par l’existence de l’AGOA où les pays qui sont y inclus peuvent exporter aux USA

sans droit de douane. On a vu que les firmes multinationales échappent les impôts et ils vont

en Afrique car le taux d’imposition est faible après le contrat et on ne paie pas de droit de

douane surtout dans la filière textile. Les autres pays sont des pays émergents car ils vont

s’inscrire aussi en Afrique ou les pays européens.

Section 2 : Remise en cause du rôle de l’IDE en Afrique dans le

renforcement des capacités scientifiques et technologiques des pays en voie de développement

Contrairement à toutes les autres régions en développement dans le monde, l’Afrique

reste toujours dépendante de l’aide. Parfois, la constatation la plus remarquée c’est

l’accaparement des terres au détriment des communautés locales. Si la recherche de la

croissance économique et du développement est l’objectif majeur en Afrique et si l’envie de

sortir de la pauvreté est l’ambition des africains, il est alors important de chercher des cadres

directifs majeurs pour le maximum de bénéfices en prenant conscience des effets pervers de

l’IDE.

1 Impacts économiques de l’IDE dans les pays en voie de développement

surtout l’Afrique

Il existe plusieurs impacts de l’IDE dans les pays en voie de développement

qui sont les pays d’accueil. Ces impacts prennent une forme positive ou négative.

a Impacts positives

Diminution du taux de chômage

L’investissement extérieur direct peut conduire à une réduction du taux de

chômage. Les zones franches industrielles (ZFI) utilisent beaucoup de main d’œuvre qualifié

ou non. Dans le secteur textile, les IDE emploient tant de facteur travail. L’appel aux IDE est

une politique de réduction du taux de chômage. Par exemple, l’INSTAT a pu monter qu’en

2006 les ZFI emploient jusqu’à 116000 emplois avec 202 entreprises.

Une augmentation du niveau de capital humain

Dans les activités extractives, par exemple, les firmes multinationales (FMN)

effectuent des études d’impacts environnementaux et sociaux car ces grands projets

Page 20: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

16

produisent toujours des externalités. Elles internalisent les externalités négatives. Si une vaste

biodiversité doit être détruite alors ces FMN vont remplacer cette biodiversité. La santé de

générations futures est assurée car il faut remarquer que la santé est une forme de capital

humain. On assiste donc au développement durable. En outre, les FMN construisent des

écoles pour les enfants du village et alors le niveau de capital humain va augmenter. Il faut

remarquer que Mankiw et Romer mesure le niveau du capital humain d’un pays par le niveau

moyen d’éducation de la population.

Une croissance économique

La littérature économique montre que la clé de la croissance économique est

l’investissement. La croissance économique se définit comme l’accroissement du PIB et le

PIB comme la somme des valeurs ajoutées des entreprises résidentes dans le pays. Or, ce sont

les entreprises qui produisent des valeurs ajoutées. Donc, la présence des IDE fait augmenter

le PIB, d’où la croissance économique. Par exemple, les pays d’Asie ont pu se développer à

l’aide des IDE.

Une ouverture internationale

La présence des entreprises ayant de statut international dans un pays affirme qu’il est

ouvert sur le reste du monde. En effet, les IDE sont considérés comme des mouvements de

capitaux. Or, la courbe de la balance des paiements d’un pays dépend de son degré de

mobilité des capitaux. L’efficacité des politiques économiques (monétaire et budgétaire)

dépend du degré de mobilité des capitaux du pays. En outre, dans les théories traditionnelles

ou contemporaines du commerce international, l’ouverture économique permet à la nation

d’enregistrer une croissance économique et une augmentation du niveau du bien-être.

b Impacts négatifs

Néfaste sur le « marché politique »6

Sur le marché politique, les investisseurs peuvent faire des pressions sur le pays

d’accueil en proposant des règles fiscales qui sont favorables pour la firme. Ces entreprises

peuvent proposer des taux d’imposition bas, ou des redevances faibles. En effet, une des

raisons d’arrivé de ces investisseurs est l’évasion fiscale. En outre, les firmes peuvent

6 LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.758

Page 21: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

17

contraindre le pays à limiter, par exemple, les importations du pays qui sont favorables à

l’entreprise mais pas à l’ensemble de la nation

Sous-emploi élevé

Les IDE peuvent résoudre le problème de chômage. Toutefois, des problèmes peuvent

se survenir. En effet, le chômage est résolu mais le problème de sous-emploi existe. Les

employés ne sont pas rémunérés à leur productivité marginale. Le sous-emploi peut prendre

de différentes formes : salaire basse, temps de travail supérieur au niveau normal, travail

temporaire. En effet, si les firmes respectent à la lettre le code de travail du pays d’accueil,

alors elles vont enregistrer des couts élevés de production. Une des charges très importante

pour une entreprise est le salaire de personnel.

En outre, il y a du travail mais pour un temps déterminé. Souvent, ce temps est court.

En effet, si l’entreprise est en phase de construction de son propre usine, alors elle emploie

beaucoup de main d’œuvre mais si la construction est finie alors la plupart de ces ouvriers

sont renvoyés

Dégradation de la balance commerciale et déficit de l’Etat

Les IDE provoquent une dégradation de la balance commerciale d’un pays. En effet, la

firme construit elle seule sa propre filiale dans les pays d’accueil. On a vu ceci dans la théorie

de l’appropriabilité. La firme importe des machines et des équipements et les matières

premières pour faire fonctionner l’entreprise. Donc, à court terme, il y a dégradation de la

balance commerciale car il n’y pas encore d’exportation qui peut compenser le déficit. A long

terme, la situation dépend de l’activité de l’entreprise. Si l’entreprise exporte des produits

finis, alors le compte extérieur peut s’améliorer. Par exemple, si c’est une ZFI alors on peut

dire que la situation va s’améliorer. Mais si c’est une entreprise d’extraction minière, les

entreprises faisant parties de ce secteur, exportent les produits à l’état brut.

Si la firme appartient à l’activité financière alors elle va profiter de l’Etat. Les pays

pauvres enregistrent toujours du déficit au niveau du budget et on va chercher des

financements. L’Etat va vendre des titres et les FMN achètent les titres mais avec un taux

d’intérêt élevé et l’Etat ne peut rien faire et il va accepter le contrat de vente des titres.

Page 22: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

18

2 Les cadres directifs nécessaires pour l’IDE en Afrique

Les pays d’accueil doivent étudier le contrat

d’investissements avant de les accepter. Si l’entreprise fait des exportations alors on peut les

accepter car les déficits commerciaux enregistrés pendant l’installation de la firme peuvent

être compensés après. Il faut que les multinationales exportent des produits manufacturés pour

enregistrer plus de valeur ajoutée.

Les pays d’accueil doivent étudier les régimes fiscaux

qui ne sont pas désavantageux pour le pays. Ces pays doivent obtenir ses bénéfices sur

l’investissement existant en matière de l’impôt. En effet, les multinationales proposent des

impôts faibles car elles échappent à l’impôt dans leurs pays d’origine. On a vu cette situation

dans les facteurs expliquant les IDE.

Les pays d’accueils, surtout, les pays africains doivent

stabiliser la situation politique. L’une des faiblesses de l’Afrique c’est l’instabilité politique.

Même si une élection est faite et on a obtenu le résultat, cela va provoquer des guerres civiles.

C’est le cas de la Côte d’Ivoire où Gbagbo ne veut démissionner même si c’est Ouattara qui

est élu. Cette guerre civile est causée par l’absence de l’unité nationale dans le pays. Cette

unité nationale n’existe pas car les gens dans les régions différentes ne se comprennent pas

même s’ils sont dans le même pays. C’est le cas par exemple du Nigéria, il y a beaucoup de

dialectes qui ne se comprennent pas. Donc, les investisseurs proposent des régimes fiscaux

favorables à eux car c’est le prix du risque provoqué par l’instabilité politique.

Page 23: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

19

PARTIE II : MADAGASCAR PAR RAPPORT A L’IDE

Madagascar est classé l’un des pays ayant les atouts nécessaires pour inciter l’arrivée

des investisseurs étrangers grâce à sa situation géographique et les caractéristiques de sa

population.

Mais avant l’arrivée des investisseurs étrangers, ils prennent en compte sévèrement

d’autres paramètres avant d’apporter leurs capitaux. Ces paramètres sont l’environnement

politique, le fonctionnement administratif et la politique fiscale.

CHAPITRE I : REALITES DE MADAGASCAR

Madagascar une image favorable vis-à-vis de l’extérieur au niveau géographique, au

niveau des ressources humaines et naturelles intéressantes. A part cela, l’ouverture de

Madagascar à l’extérieur favorise l’incitation de l’investissement dans le pays. Enfin, le pays

a adoptés des efforts sur le renforcement des garanties des investisseurs. Mais le pays n’a pas

assez de ressources financières pour tous ces potentiels.

Section 1 : contexte géographique et économique

Les atouts géographiques jouent un rôle important dans la décision d’investir. En

outre, il faut étudier aussi les réalités économiques du pays avant de faire des investissements.

1 Contexte géographique de Madagascar

Madagascar présente des atouts locaux spécifiques. La grande île regorge des

ressources naturelles diversifiées et presque inexplorées. La présence de ces ressources

naturelles incite les investisseurs étrangers dans le domaine minier à utiliser leurs capitaux.

Ces multinationales ont la possibilité d’exploiter les ressources naturelles car le pays

d’accueil, surtout les pays pauvres, n’a pas de machine ou d’équipement pour effectuer

l’exploitation.

Ensuite, le climat malgache est favorable dans le domaine d’agri business. La fertilité

du sol et le bon climat font partis de la particularité de Madagascar. Toutefois, le domaine de

l’agriculture est délaissé dans le cas de Madagascar. En effet, selon l’INSTAT, le stock d’IDE

en 2008 est de 4,5 milliards d’Ariary seulement et en 2006 c’est à 7,8 milliards d’Ariary

seulement. Cette faiblesse est peut-être causée par l’inélasticité des produits agricoles. Même

si le prix de ces produits baisse, alors la consommation reste inchangée.

Enfin, la vastitude du territoire malgache offre un atout pour un investissement

nécessitant de grand espace. Les activités d’extraction minière utilisent un grand espace pour

Page 24: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

20

effectuer l’exploitation. Par exemple, Rio Tinto occupe un grand espace pour effectuer ses

activités.

Les réalités économiques sont aussi à étudier pour voir l’attractivité des investisseurs

étrangers à venir dans le pays.

2 Réalités économiques de Madagascar

En matière économique, le pays est encore très précaire. Théoriquement, c’est

l’épargne nationale qui finance l’investissement dans le pays. Toutefois, l’épargne nationale

malgache ne peut financer les investissements. Or, c’est l’investissement qui est l’élément clé

de la croissance économique. Par exemple, selon la Banque Centrale, en 2008, l’épargne

nationale est de 9002 milliards de Fmg, alors que l’investissement s’élève jusqu’à 35469,5

milliards de Fmg. Cette situation explique la faiblesse de l’épargne nationale malgache. D’où,

le pays est incapable de s’industrialiser.

Les problèmes d’infrastructure sont aussi remarquables. Or, l’investissement public

incite les demandes des ménages et donc fait accroître l’investissement, d’où la croissance

économique. D’abord, le problème se situe dans l’approvisionnement en matière d’énergie.

En effet, le JIRAMA est incapable de satisfaire tous ses clients. Ensuite, les infrastructures

sont insuffisantes. Par exemple, en 2009, c’est Rio Tinto qui a construit le Port d’Ehoala mais

pas le gouvernement malgache. Toutefois, les multinationales ne construisent que les

infrastructures qui satisfont à leurs besoins mais pas pour l’intérêt de la nation. Ce port est

construit pour évacuer les ilménites malgaches, à destination de Canada.

En outre, le taux d’intérêt est encore élevé. Cette hausse du taux d’intérêt est

désastreuse pour les investisseurs nationaux. Toutefois, ce taux d’intérêt qui est élevé incite

les investisseurs étrangers dans l’activité financière. Par exemple, le stock d’IDE dans

l’activité financière, en 2005 est de 95,8 milliards d’Ariary ; tandis qu’en 2008 ce chiffre

monte jusqu’à 208 milliards d’Ariary. Cette hausse qui est presque 300% est expliquée par la

hausse du taux d’intérêt. Le graphique suivant montre l’évolution du taux d’intérêt pour le

prêt et pour le dépôt :

Page 25: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

21

Figure 5 : Evolution du taux d’intérêt de dépôt et de prêt

Source : chiffre de l’INSTAT

Ce graphique montre que le taux pour le prêt est largement supérieur à ce pour le

dépôt. Donc, l’activité financière est rentable dans le pays car la faiblesse de l’épargne pousse

les gens à emprunter de l’argent. Il n’est pas étonnant si les banques commerciales résidant à

Madagascar sont en état de surliquidité. Elles achètent avec ce taux d’intérêt les titres émis

par le gouvernement malgache et elles sont en surliquidités.

Aussi, faut-il remarquer que le niveau d’éducation est faible, surtout dans le monde

rural. Or, une personne analphabète ne peut s’adapter aux technologies apportées par les

investisseurs étrangers. L’IDE est une forme de transfert de technologie. Si les malgaches ne

peuvent s’adapter à cette technologie alors les multinationales vont importer de la main

d’œuvres pour assurer le fonctionnement de l’entreprise.

Section 2 : contexte politique, institutionnel et administratif

Avant de décider l’investissement, les investisseurs étudient les trois éléments

suivants : la politique, l’institution et l’administration.

1 Contexte politique

Madagascar présente une mauvaise image à cause l’environnement politique instable.

L’instabilité politique suit même un cycle dans le cas de Madagascar. Cet environnement

politique instable fait reculer les investisseurs internationaux à s’implanter dans le pays.

Page 26: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

22

Même les investisseurs malgaches ne veulent faire ses activités. En effet, une des conditions

d’investissements c’est la stabilité politique. L’instabilité politique entraîne des révoltes de la

population et la sécurité des agents est précaire. Pour montrer que l’instabilité politique est un

obstacle pour l’investissement alors on va analyser le tableau suivant :

Tableau 1 : facteurs limitant le développement des activités en 2010

De ce tableau, on peut dire que l’environnement politique instable bloque les

investisseurs à développer leurs activités. C’est après la crise politique de 2009

2 Contexte institutionnel

Contexte institutionnel est aussi un facteur d’investissement pour le cas de

Madagascar. D’abord, l’acquisition des terres par les étrangers est considérée comme une

vente de la patrie. C’est l’habitude de pensée de la population malgache, surtout les ruraux.

Donc, c’est la mentalité qui limite l’investissement qui est la clé du développement du pays.

C’est peut-être la raison pour laquelle les investisseurs ne sont pas intéressés par l’agriculture.

Ensuite le droit de propriété est encore flou dans le pays. Or, dans la théorie de la

croissance économique endogène avec Romer, le droit de propriété est une condition

nécessaire à la croissance économique. En effet, si le droit de propriété est clair alors les

investisseurs peuvent apporter plus de capitaux pour le pays. Donc le droit de propriété, qui

est une institution selon Romer, est une condition nécessaire à la croissance économique.

En outre, la corruption gagne de terrain dans le pays. En 2012, Madagascar est le

118ème

pays sur 175 le moins corrompu du monde. Ce chiffre est annoncé par Transparency

International (TI). Par ailleurs, il y ce qu’on appelle indice de perception de corruption (IPC)

qui est compris entre 0 et 100. Si cet indice se rapproche de 0, alors le pays plus corrompu.

En 2012, l’IPC de Madagascar est 32 sur 100. Ce chiffre montre que le pays est exposé à la

Page 27: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

23

corruption. Donc, la corruption devient une institution dans le pays ; or c’est une institution

imbécile.

3 Contexte administratif et fiscal

Dans l’atteinte des objectifs économiques et sociaux, l’Etat malgache adopte un climat

administratif et fiscal favorable pour les investisseurs pour adapter et dynamiser l’économie

locale. D’une part, l’Etat facilite l’acquisition des terrains pour les étrangers. L’Etat procède à

un allègement des procédures. En outre, il y a des reformes foncières en depuis 2005. Par

exemple, on a annulé la présomption de domanialité, on a modernisé les services et on donne

des formations pour tous les acteurs fonciers. D’autre part, les conditions fiscales sur les IDE

sont très intéressantes. Les investisseurs étrangers viennent dans le pays car ils échappent à la

fiscalité dans leurs pays d’origine. Par exemple dans le LGIM, la redevance minière est de 2%

seulement et le TVA pour l’exportation est de 0%. Pour les importations, il y a des matériels

qui sont exonérés de TVA. Ces conditions fiscales sont très favorables aux investisseurs

directs. Mais l’angoisse qui se pose est le gain de la nation face à ces régimes fiscaux.

Page 28: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

24

CHAPITRE II : L’IDE à MADAGASCAR

Section 1 : les atouts et les faiblesses de Madagascar

Comme tous pays Madagascar possède des atouts pour attirer les investisseurs

étrangers à faire entrer leurs capitaux dans le pays. Toutefois, il existe des handicaps du pays

qui font reculer les investisseurs tant nationaux qu’internationaux à investir dans le pays.

Mais les investisseurs vont faire donc, une analyse coût-bénéfice avant d’entrer dans le pays.

1 Les atouts de Madagascar

On va montrer à partir du tableau les principaux atouts de Madagascar.

Tableau 2 : les principaux atouts de Madagascar (en %)

Madagascar, en tant que pays en voie de développement, possède un caractère

démographique différent de ce des pays riches. La population est jeune, donc la population

active est nombreuse. Le coût de la main d’œuvre est le principal atout du pays. La main

d’œuvre est à bon marché. En effet, selon la loi de l’offre et de la demande, l’offre de travail

est supérieur à l’offre donc il y a des gens qui sont en chômage. Pour que ces gens puissent

entrer en travail alors on va diminuer le salaire pour qu’on puisse recruter beaucoup de

personne. A Madagascar, le salaire est encore bas.

Ensuite, c’est l’infrastructure de télécommunication qui est la seconde force du pays.

En effet, il n’y a que plusieurs opérateurs en télécommunication dans le pays mais les

infrastructures sont bonnes. Madagascar est avancé en matière de technologie de

communication. Par exemple, les transactions peuvent se faire par l’intermédiaire des

téléphones. Donc, on n’est plus obligé de payer en espèce même avec un montant modeste.

Page 29: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

25

La caractéristique du marché attire aussi les étrangers à investir à Madagascar. En

effet, le pays ne possède pas beaucoup de capitaux donc, personne n’a pas encore exploité les

activités nécessitant une forte accumulation de capitaux. Les apporteurs de capitaux n’ont pas

des barrières à l’entrée mais ils peuvent faire ses activités.

Il faut bien remarquer que la stabilité politique ne forme pas un atout pour le pays.

2 les handicaps de Madagascar

Le tableau suivant montre les principaux handicaps de Madagascar. Ces handicaps

font reculer les investisseurs étrangers.

Tableau 3 : les handicaps de Madagascar (en %)

On constate ici que l’instabilité politique est la principale faiblesse de Madagascar. En

effet, le pays connaît toujours des crises politiques permanentes. Si l’activité économique est

en expansion alors des grèves vont arriver et beaucoup d’entreprises sont pillées lors des

manifestations de la population. Ces grèves sont causées par l’aggravation de la pauvreté

même si le taux de croissance est élevé. Par exemple, le taux de croissance en 2005 est de

4,6% alors que 73,5 % de la population sont pauvres. Les grèves populaires viennent.

La fiscalité est le second handicap du pays. Le taux d’impôt est élevé à Madagascar.

Par exemple, le code général des impôts affirme une TVA à 20%. C’est pourquoi qu’on a

élaboré le LGIM pour attirer les investisseurs miniers à venir à Madagascar. C’est pourquoi

aussi Madagascar fait des négociations pour entre dans l’AGOA pour que les entreprises

franches peuvent diminuer leurs charges fiscales.

Page 30: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

26

Le troisième handicap du pays c’est l’infrastructure de transport. Ce type

d’infrastructure est encore précaire à Madagascar. En effet, l’Etat attend le financement des

bailleurs de fonds pour la construction des routes, ports,… Mais ceci ne va pas créer des

problèmes pour certaines entreprises. En effet, le port d’Ehoala est construit par l’entreprise

QMM.

Le coût de la main d’œuvre ne construit pas un handicap pour le pays.

Section 2: Place de l’IDE dans l’économie malgache

A partie de 2006, l’IDE croît très rapidement et occupe une grande place jusqu’en

2009 avant de se décroître en 2010. On va étudier le flux d’IDE à Madagascar avant

d’approfondir ses impacts sur l’économie malgache.

1 Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010

La figure suivante montre l’évolution des flux d’IDE à Madagascar depuis 2002

jusqu’en 2010, juste après la crise politique de 2009.

Figure 6 : Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010 (en milliards MGA)

Source : Enquête IDE/IPF 1s2011, BCM/INSTAT

Page 31: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

27

De cette figure on voit que l’investissement direct est encore faible entre 2002 et 2005.

Mais c’est à partir de 2006 que ce type d’investissement gagne de place dans le pays. Cette

progression se poursuit jusqu’en 2009 avant de se décroître en 2010. Avant l’année 2005 le

flux d’IDE ne dépasse pas de 500 milliards d’ariary. En 2006, il est plus de 500 milliards

d’ariary mais encore inférieur à 1000. Mais en 2007 il est presque 1500 milliards d’ariary et

chaque année il augmente d’environ 500 milliards d’ariary jusqu’en 2009. Mais il diminue

d’environ 1700 milliards d’ariary en 2010, à cause de la crise de 2009. C’est pourquoi la

stabilité politique est une condition nécessaire à l’investissement.

L’engagement 6 du MAP propose une économie à forte croissance. Une condition

d’existence de la croissance économique c’est l’investissement. Or, l’épargne nationale ne

peut financer l’investissement national. Alors on va chercher de l’épargne étrangère pour

financer l’investissement. L’appel aux investisseurs étrangers est une mode de recherche

d’une croissance économique car les entreprises étrangères vont construire leurs usines dans

le pays. En effet, la croissance économique doit passer par l’industrialisation ; donc ce type

d’investissement est un moyen pour Madagascar de s’industrialiser. On va voir maintenant

l’évolution des IDE à Madagascar par branches d’activités.

Page 32: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

28

2 Flux des IDE par branches d’activités

Le tableau suivant résume les flux d’IDE dans le pays depuis 2005 à 2010.

Tableau 4 : flux d’IDE par branche d’activité (en milliards de MGA)

Branches d'activités 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Agriculture 0,1 0,2 -4,8 1,5 14,15 -0,84

Pêche, aquaculture 37,3 7,7 -26,1 5,4 18,81 34,7

Activités extractives 42,1 442,1 886,2 1640,9

2

069,84

1

360,00

Activités de fabrication 35,3 39,6 15,6 33,2 99,63 41,5

Production et distribution de gaz,

élec. Eau 26,2 0,3 4 0,6 0,26 0,23

Construction et BTP 109,8 1,1 236,7 12,2 31,92 53,6

Commerce 104,8 16,2 0,9 45,1 30,93 18,4

Hôtels et restaurants 1,3 -0,3 171,1 1 37,49 36,1

Transports 70,5 18,8 -2,8 2,8 10,89 2,85

Activités financières 54,7 76,7 37,7 65,6 59,68 57,4

Immobilier et services aux

entreprises 7 4 0,6 15,9 7,56 10,5

Distribution pétrolière

18,2 108,9 11,3 65,38 58,2

Télécommunication

5,7 28,9 180,1 85,81 16,5

Autres 58,8

0,16 -0,07

TOTAL 548,1 630,3 1456,9 5330,10

2

532,51

1

689,06

Source : Enquête IDE/IPF juillet 2006, 2008-09 et 1s2011, BCM/INSTAT

Comme on a vu dans 1), le flux d’IDE augmente jusqu’en 2009 avant de se décroitre

en 2010. Voyons maintenant les branches d’activités dominantes.

Activités extractives

A partir de l’année 2006, cette activité prend de terrain dans l’activité économique du

pays. Cet accroissement est expliqué par l’abondance en matière de ressources naturelles du

pays. Ce sont les grandes sociétés multinationales qui peuvent exploiter ces ressources car on

n’a pas assez de machines et d’équipements pour effectuer l’exploitation. Le montant d’IDE

dans l’activité extractive est encore moindre en 2005 ; ce montant est de 42,1 milliards

d’ariary. Mais c’est à partir 2006 et 2007 qu’on enregistre un montant élevé.

Comme l’on a dit dans la partie 1 et section 1, les multinationales échappent l’impôt

dans leur pays d’origine pour trouver des pays à faible taux d’imposition. En effet, la

redevance minière de Madagascar n’est que 2% si c’est 10% au Botswana, donc les

investisseurs directs disent que c’est raisonnable. En plus dans la loi sur les grands

Page 33: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

29

investissements miniers de l’EITI, le TVA est à 0% pour l’exportation qi le code général des

impôts prévoit un taux de 20%. En outre, on accorde une exonération du TVA en cas

d’exportation de différents matériels. Donc, c’est intéressant pour les investisseurs.

Activités de fabrication

Ce type d’activité a connu une expansion depuis 2005 jusqu’en 2008. Mais il se décroît

en 2009 et 2010 à cause de la crise politique dans le pays. Cette activité de fabrication

englobe les ZFI qui sont les activités les plus répandues. Madagascar fait partie de l’AGOA et

les ZFI dans la filière textile peuvent exporter vers les Etats Unis sans payer les droits de

douanes. D’où, la charge des entreprises diminue et la probabilité de rentabilité de l’entreprise

augmente. Par exemple en 2006, le nombre des entreprises franches en activité dans le pays

s’élève à 202 (INSTAT). Ces entreprises donnent des emplois ; jusqu’à 116000 emplois (voir

annexes). De plus, la plupart des employés sont rémunérés à un salaire minimum. Les

ouvriers malgaches sont à bon marché. En effet, le facteur travail est abondant et donc le prix,

c'est-à-dire le salaire, est faible. Ce type d’activité connaît une baisse en 2009 et 2010 car le

pays ne fait plus partie de l’AGOA à cause de la crise politique. Bon nombre d’entreprise

franche sont en faillite ou en chômage technique. D’où, l’instabilité politique est néfaste pour

l’investissement.

Activité financière

Depuis des années, Madagascar a connu des déficits publics et donc l’Etat malgache doit

chercher des financements pour combler ces déficits. L’une des pratiques de recherche de

financement est l’émission des titres qui sont des bons de Trésor par adjudication (BTA). Or

on a vu dans le chapitre précédent (figure 4) que le taux d’intérêt pour le prêt est très élevé.

L’Etat ne craint pas de la hausse du taux d’intérêt car les détenteurs d’argents sont en position

de force et donc l’Etat accepte leurs propositions. Ce sont surtout les banques commerciales

qui achètent les titres émis par l’Etat et elles font beaucoup de profits.

Faiblesse du secteur primaire

Le secteur primaire (agriculture, pêche, aquaculture) est délaissé par les étrangers car le

flux d’IDE consacré à ce secteur est faible. Or, Madagascar possède encore beaucoup

d’espace pour faire cette activité. En effet, il faut que le pays se spécialise dans les produits

agricoles selon le théorème d’Hecksher-Ohlin. Or ce type de produit est inélastique par

rapport au prix. Donc, ceci n’est pas rentable pour les investisseurs.

Page 34: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

30

Donc, l’IDE est en croissance à Madagascar mais la crise politique le fait diminuer. Ce

sont les secteurs à haute technologie et les services qui intéressent les investisseurs. Le secteur

primaire est délaissé. Ce ne sont que les activités extractives qui intéressent les étrangers et

qui sont donc exploitées. Mais les activités que la population malgache maîtrise sont

délaissées ; or, la population malgache est des agriculteurs pour la plupart.

3 Les principaux pays investisseurs

Les pays investisseurs directs dans le pays sont nombreux. Le tableau suivant montre

la situation en 2009 et 2010 :

Tableau 5 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (toutes branches confondues) en

milliards MGA

De ce tableau, on voit que c’est le Canada qui est le premier à investir à Madagascar.

Ce pays a apporté 682,12 milliards MGA en 2009 et 512,08 milliards MGA en 2010. Il est le

record en 2009 et 2010 en termes de flux d’IDE. Ensuite, en 2009, c’est le Royaume-Unis,

Japon et le Corée du Sud qui sont sensiblement égaux en matière de flux entrant d’IDE. Ce

sont les 4 premiers pays investisseurs à Madagascar en 2009. La petite Île Maurice apporte

aussi beaucoup d’argent pour flux d’IDE entrant dans le pays. Après c’est la France.

Madagascar est une colonie française mais la France n’utilise beaucoup d’argent à

Madagascar. Ce sont ces pays cités ci-haut qui sont les premiers investisseurs directs dans le

pays en 2009. En 2010, le Canada se montre toujours leader en matière d’IDE à Madagascar.

Page 35: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

31

Les investisseurs directs en 2010 sont : Canada, Japon, South Korea, France, Chine. Il y a un

nouvel entrant qui est la Chine. Cette place de la Chine est expliquée par le nouveau contrat

d’exploitation de fer de Soalala avec la société Wisco.

Voyons maintenant dans le tableau suivant la place de ces pays en ne considérant pas

l’activité extractive.

Tableau 6 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (hors extractives) en milliards MGA

Si on ne considère plus l’activité extractive, le Canada est disparu dans le classement.

Donc ce pays ne fait qu’exploiter les ressources naturelles existantes. La position de France

et l’Ile Maurice est expliqué par le fait que ces pays ont construit des entreprises de

fabrication et de construction. Beaucoup de ZFI à Madagascar sont d’origine mauricienne. Il y

a des entreprises de construction comme le Colas qui sont des entreprises françaises.

Page 36: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

32

Section 2 : impacts de l’IDE sur l’économie malgache

La présence des IDE implique que ces IDE possèdent des impacts positifs ou négatifs

pour le pays.

1 Impacts positifs

En tant que financement de l’économie, les IDE ont des impacts positifs sur l’économie.

Diminution du taux de chômage

Les FMN emploient beaucoup de main d’œuvre et donc les gens dans la région où

l’entreprise s’installe sont occupés. Le nombre de chômeurs diminuent. Par exemple, en 2006,

les entreprises franches utilisent jusqu’à 116000 employés. Ce sont les entreprises franches

seulement. Mais d’autres entreprises utilisent beaucoup de main d’œuvre. A Madagascar, le

coût de la main d’œuvre est très bas donc on en utilise beaucoup. Ce sont les activités

extractives, les fabrications et le commerce qui utilisent beaucoup la main d’œuvre malgache.

Par exemple en 2010, 24,8 % de la population travaillant dans des entreprises étrangères

sont dans l’activité extractive ; 23,1% dans l’activité de fabrication et 17,8% dans le

commerce. Ce sont ces 3 activités qui utilisent beaucoup de main d’œuvre.

Croissance économique

La croissance économique passe par l’industrialisation. L’arrivé des IDE est une forme

d’industrialisation. Il faut donc une dominance du secteur secondaire. En 2007 et 2008 le taux

de croissance du secteur secondaire est respectivement 9,8% et 8,8%. Mais durant la crise

politique de 2009 ce taux descend jusqu’à 7,4%. Les IDE amplifient la croissance

économique malgache. En effet, le taux de variation de PIB en 2007 et 2008 sont

respectivement 6,2% et 7,1%. Le secteur secondaire amplifie la croissance économique

malgache. Il ne faut pas oublier le secteur tertiaire car ce secteur intéresse aussi les

investisseurs étrangers. En 2008, le taux de croissance du secteur tertiaire est de 9% si c’est

7,8% en 2007. Mais il diminue en 2009 à cause de la crise politique.

Le taux d’investissement brut à Madagascar est de 28,3% en 2008 et 35,3% en 2008.

Ce taux d’investissement est très important dans l’analyse de la croissance économique selon

les théories économiques existantes. Donc, l’existence des IDE contribue à la croissance

économique malgache.

Page 37: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

33

Transfert de technologie et amélioration du capital humain

Le transfert de technologie fait partie de l’avantage potentiel procuré par l’entrée des

IDE. Les entreprises locales peuvent imiter le mode de production des entreprises

multinationales. Il y a donc transfert de technologie et transfert d’idées. Ces transferts donnent

aux malgaches une capacité d’adaptation à des technologies nouvelles. Par exemple, le

tableau suivant montre le nombre d’internautes à Madagascar de 2000 à 2009 :

Tableau 7 : population internaute à Madagascar (2000-2009)

Country 2000 2002 2003 2005 2006 2008 2009

Madagascar 8 000 35 000 70 500 90 000 110 000 316 100 319 900

Source : www.indexmundi.com

Ce tableau montre que la population malgache peut s’adapter à des technologies de

communication. Ceci est aussi prouvé par le nombre croissant des entreprises de dépannages

des différents appareils. Le niveau de capital humain de la population augmente. Le capital

humain se définit comme l’ensemble des « connaissances, qualifications, compétences et

autres qualités possédées par un individu et intéressant l’activité économique »7. En effet, les

FMN embauchent les travailleurs locaux et donc le niveau de compétence de ces derniers

augmente.

2 Impacts négatifs

Déficit commercial

La persistance du secteur à haute technologie entraîne un déficit de la balance

commerciale. En effet, dans le cas des activités extractives, il faut des grandes machines et

des équipements lourds. Puisque Madagascar ne produit des biens d’équipements et des

machines alors on va importer ces biens d’investissements là. Les exportations ne peuvent

plus financer les importations. En effet, le pays exporte en majorité des produits primaires qui

sont des produits inélastiques par rapport au prix. Le graphique suivant montre l’évolution des

importations de Madagascar de 2007 et 2008.

7 OCDE-1998 « L’investissement dans le capital humain : une comparaison internationale », Ed. OCDE, p.9

Page 38: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

34

Figure 7 : Evolution des importations de Madagascar de 2007 et 2008.

Source : BCM

On voit ici que l’importation des équipements c’est le plus important. Ce sont les

investissements qui nécessitent des importations des équipements. On a vu que l’Etat

malgache fait des politiques d’attraction des investissements étrangers par la diminution des

charges fiscales et la facilitation d’acquisition des terrains. Les IDE gagnent de place dans

l’économie malgache. Ensuite, le pays importe des matières premières car il ne peut les

produire. Ce sont les équipements, les matières premières et l’énergie qui sont les plus

importés en 2008. On va montrer maintenant que le pays est toujours en état de déficit

commercial.

Figure 8 : état de la balance commerciale de Madagascar (en milliards de dollar)

Source : chiffres du www.indexmundi.com

export

import

Page 39: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

35

Madagascar est toujours en état de déficit commercial. Un déficit commercial se

définit comme une situation économique où les importations sont supérieures aux

exportations. Si on prend le cas de l’année 2008, on peut dire que c’est l’investissement qui

nécessite une grande importation comme dans la figure 7.

Recette fiscale faible

La recette fiscale produit par les IDE est faible. Ce phénomène se présente surtout

dans l’activité extractive. En effet, le taux de redevance minière est de 2% seulement. Ce taux

est très faible. Botswana qui est un pays pauvre comme Madagascar impose une redevance

minière de 10%. En plus l’Etat est actionnaire dans l’entreprise à 50%. Donc l’Etat

botswanais obtient plus de 60% de chiffre d’affaire des entreprises étrangères. Par ailleurs,

dans la LGIM, le TVA pour l’exportation est de 0%. Il n’est pas étonnant si les étrangers

viennent à Madagascar pour utiliser leurs argents. Enfin, le TVA pour les importations est à

diminuer pour certains matériels. Toutefois, le code général des impôts malgache prévoit un

TVA de 20%. Madagascar est encore perdant pour ces grands investissements étrangers.

Page 40: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

36

CHAPITRE III : LIMITES ET RECOMMANDATIONS

En tant que mode financement de l’économie, les IDE possèdent des limites. Toutefois

il existe des recommandations pour améliorer le climat de l’investissement à Madagascar.

Section 1 : Limites des IDE

Il existe plusieurs limites qui sont des pertes pour le pays d’accueil.

1 La pauvreté augmente

On a vu l’importance des IDE dans l’économie de Madagascar mais on enregistre un

taux de pauvreté élevé. Le tableau suivant montre l’augmentation de la pauvreté de 1993

jusqu’à 2010.

Tableau 8 : évolution de ratio de pauvreté de Madagascar de 1993 à 2010

Milieu 1993 1997 1999 2001 2002 2004 2005 2010

Madagascar 70,0 73,3 71,3 69,6 80,7 72,1 68,7 76,5

Antananarivo 68,0 66,4 61,7 48,3 66,0 59,8 57,7 66,8

Fianarantsoa 74,2 75,1 81,1 83,2 91,0 86,0 77,6 88,2

Toamasina 77,9 79,8 71,3 82,3 86,3 77,1 71,9 78,3

Mahajanga 53,2 73,8 76,0 72,4 89,1 74,1 70,2 71,6

Toliara 81,1 82,0 71,6 76,1 81,2 72,3 74,8 82,1

Antsiranana 60,2 62,3 72,6 69,2 83,7 65,4 64,2 68,1

Urbain 50,1 63,2 52,1 44,1 61,6 53,7 52,0 54,2

Rural 74,5 76,0 76,7 77,1 86,4 77,3 73,5 82,2

Source : INSTAT/DSM/EPM 1993, 1997, 1999, 2001, 2002, 2004, 2005, 2010

On voit que la pauvreté persiste dans le pays. L’année 2005 est marquée par une

faiblesse d’entrée des IDE et on a enregistré un ratio de pauvreté de 68,7%. Mais en 2010 on a

enregistré un taux de pauvreté de 76,5%. La pauvreté augmente malgré l’importance des IDE

dans l’économie malgache. Presque le quatre cinquième de la population malgache est

pauvre. Cette pauvreté est très grande dans le monde rural. 82,2% des ruraux sont pauvres.

La présence des IDE dans le pays ne peut éradiquer la pauvreté des gens. En effet les impôts,

qui sont à redistribuer au niveau de la population, sont bas et donc insuffisants. L’Etat ne peut

financer que les salaires des fonctionnaires mais il n’y a pas de projet social pour les ruraux.

Page 41: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

37

2 L’agriculture est délaissée

Les investisseurs ne sont pas intéressés sur l’agriculture. Or, on a dit que la plupart des

malgaches sont des ruraux. Ces derniers sont les spécialistes de l’agriculture. Mais les

investisseurs ne sont pas intéressés. En effet, les produits agricoles sont inélastiques par

rapport au prix. Supposons qu’une personne boit 3 tasses de café par jour, si le prix du café

diminue alors elle ne va boire 3 litre de café par jour. Donc, la demande des produits

primaires n’augmente pas même si le prix diminue. L’agriculture est délaissé et les ruraux ne

peuvent pas s’évoluer et restent toujours dans l’extrême pauvreté.

3 Importance des importations

On sait que l’IDE est un mode de financement de l’économie. L’Etat veut atteindre le

carrée magique. L’équilibre extérieur est l’un de ces objectifs de l’Etat. Or on peut conclure

que l’importance des IDE va augmenter les importations et donc le déficit commercial

persiste. En effet, le secteur à haute technologie intéresse les étrangers ; or il faut des grandes

machines et des équipements lourds. Mais on sait que Madagascar ne les produit pas. Donc, il

faut importer des machines et des équipements. Donc, l’importation du pays augmente et on

enregistre des déficits commerciaux. En outre, dans le cas de commerce, les investisseurs

importent des marchandises à l’extérieur et les vendre dans le pays. D’où, l’importation croit

très vite.

Section 2 : recommandations

1 Réforme fiscale

On a vu que les recettes fiscales de l’Etat issus des grands investissements miniers sont

très faibles. Il faut revoir les conditions fiscales qu’on donne aux investisseurs. Sinon, l’Etat

est en perte et toutes les ressources naturelles sont exploitées gratuitement par les étrangers.

Le LGIM est à revoir pour que le pays puisse gagner plus de recette minière. En effet, il faut

remarquer que ces investisseurs échappent les impôts dans leurs pays d’origine.

2 Inciter les investisseurs domestiques

Il faut inciter les investisseurs nationaux. Un des obstacles des malgaches à investir

c’est la hausse du taux d’intérêt. En effet, un taux d’intérêt élevé fait diminuer la probabilité

de trouver une rentabilité du projet des investissements. C'est-à-dire que le taux de rendement

interne est supérieur au taux d’intérêt sur le marché. Par conséquent le produit national brut

(PNB) est faible. Il faut que les nationaux jouissent les fruits de leurs investissements. Il faut

Page 42: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

38

donner aux malgaches la chance de participer au développement de son pays. Il faut donc un

développement intraverti mais pas un développement extraverti.

3 Accroissement du capital humain

L’accumulation de capital humain est une condition à la croissance économique. Une

personne illettrée ne peut s’adapter à la nouvelle technologie. Il faut que l’Etat donne des

importances à l’éducation des enfants. En effet, un individu à capital humain élevé peut faire

des innovations de Schumpeter. En outre, il faut donner de l’importance à la recherche faite

par les chercheurs malgaches. Il faut que l’Etat sélectionne les technologies entrant dans le

pays. Il faut un protectionnisme.

Page 43: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

39

CONCLUSION

Pour conclure, plusieurs facteurs expliquent l’ampleur des IDE dans les pays

d’accueils en particulier dans le cas de Madagascar. En effet, les FMN cherchent le maximum

de profit. Ensuite, cette ampleur des IDE est issue de la concurrence imparfaite selon

l’opinion de Hymer et la théorie de l’appropriabilité. Enfin, l’IDE est expliqué par l’évasion

fiscale. Par ailleurs, depuis des années, les IDE ont connu une croissance et c’est le moyen

efficace de financement de l’économie pour l’Afrique si on fait la comparaison avec l’APD.

Pour le cas de Madagascar, les IDE ont connu une forte croissance surtout après la

mise en œuvre du MAP. L’engagement 6 de ce document propose une économie à forte

croissance. C’est l’IDE qui est le moyen le plus rapide pour atteindre cet objectif. Ce sont les

activités à haute technologie qui intéresse les investisseurs étrangers. Ensuite il existe

plusieurs atouts et faiblesse du pays mais la stabilité politique est toujours un handicap pour le

pays. En tant que pays pauvre, le coût de la main d’œuvre est un atout pour le pays.

La présence des IDE à Madagascar a contribué dans la croissance économique du

pays. En effet, le taux de croissance du secteur secondaire a augmenté pour le pays. Toutefois,

la présence de ce moyen de financement de l’économie ne peut pas surmonter les différents

problèmes économiques. En effet, le taux de pauvreté dans le pays est toujours très élevé,

l’inégalité sociale augmente.

Donc, les IDE ont des effets positifs sur la croissance économique. Par contre, ils

n’ont pas des effets positifs sur le développement tant que l’on ne fasse pas des réorientations.

Page 44: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

40

ANNEXES

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

Figure 1 : flux d’IDE dans le monde pour 2002 à 2011 et projection pour 2012 à 2014 ...... (en

milliards de dollars) 9

Figure 2 : répartition sectorielle des IDE (en milliards de dollars et en pourcentage) ............. 10

Figure 3 : évolution des IDE et de l’APD en Afrique .............................................................. 13

Figure 4 : les principaux pays investisseurs en Afrique ........................................................... 14

Figure 5 : Evolution du taux d’intérêt de dépôt et de prêt ........................................................ 21

Figure 6 : Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010 (en milliards MGA) ........... 26

Figure 7 : Evolution des importations de Madagascar de 2007 et 2008. ................................. 34

Figure 8 : état de la balance commerciale de Madagascar (en milliards de dollar) ................. 34

Tableau 1 : facteurs limitant le développement des activités en 2010 ..................................... 22

Tableau 2 : les principaux atouts de Madagascar (en %) ......................................................... 24

Tableau 3 : les handicaps de Madagascar (en %) ..................................................................... 25

Tableau 4 : flux d’IDE par branche d’activité (en milliards de MGA) .................................... 28

Tableau 5 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (toutes branches confondues) en

milliards MGA ......................................................................................................................... 30

Tableau 6 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (hors extractives) en milliards MGA

.................................................................................................................................................. 31

Tableau 7 : population internaute à Madagascar (2000-2009) ................................................. 33

Tableau 8 : évolution de ratio de pauvreté de Madagascar de 1993 à 2010 ............................ 36

Nombre d’emplois générés par les IDE dans le monde (en millier)

Source : CNUCED, « Rapport sur l’investissement dans le monde », 2012

Page 45: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

41

A. Répartition des chiffres d’affaires, valeur ajoutée et emploi des entreprises à

capitaux étrangers et par branche d’activité (2010)

B. Evolution de l’emploi dans les entreprises franches à Madagascar

C. Evolution des indicateurs macroéconomiques

2005 2006 2007 2008 2009 2010

variation du PIB (%) 4,6 5 6,2 7,1 -4,1 0,5

taux de croissance du secteur primaire

(%)

2,5 2,2 2,2 3,1 8,5 1,1

taux de croissance du secteur secondaire

(%)

3 3,5 9,8 8,8 -7,4 2,1

taux de croissance du secteur tertiaire

(%)

6,1 7,4 7,8 9 -7,1 -0,1

taux d'investissement brut (%) 23,2 28,3 35,5 31 30,4

Source : INSTAT, DEME-MEEI

Page 46: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

42

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

“Economie du développement” Ed. De Boeck, Bruxelles

- GAUTHIER François-1996, « Relations économiques internationales », Ed., PUF

- LANDAIS Bernard-1998, « Leçons de politique budgétaire » De Boeck & Larcier,

Paris

- LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica

- MELO Jaime De et GETHER Jean-Marie, -1997 “Commerce International”, Ed.

De Boeck & Larcier, Paris

- PERKINS Dwight H., RADELET Steven et LINDAUER David L.-2008

- SALVATORE Dominique-2008, « Economie Internationale », Ed., De Boeck

Publications

- CNUCED, 2012- « Rapport sur l’investissement dans le monde »,

- EITI, « Loi sur les grands investissements miniers »

- OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique)-2009

«Panorama des statistiques de l’OCDE »

- OCDE, 1998-« L’investissement dans le capital humain : une comparaison

internationale », Ed. OCDE

Rapport

- BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, « Etude sur les Investissements

Directs Etrangers à Madagascar », Juillet 2009

- BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, « Etude sur les Investissements

Directs Etrangers à Madagascar »,1er

semestre 2011

WEBOGRAPHIE

- www.newsmada.com

- www.madagascar-tribune.com

- www.indexmundi.com

Page 47: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

43

TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................. i

LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................... ii

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PARTIE I : GENERALITES ET THEORIE SUR L’IDE DANS LE MONDE .................... 3

CHAPITRE I : NOTION DE L’IDE DANS LE MONDE ................................................. 3

Section 1 : Approche théorique ....................................................................................... 3

1 Concept de l’IDE .................................................................................................. 3

1. Les facteurs qui expliquent l’IDE ......................................................................... 4

a Une recherche de profit maximal ..................................................................... 4

b La théorie éclectique de Dunning ..................................................................... 5

c L’IDE et la concurrence imparfaite .................................................................. 6

Opinion de Hymer ............................................................................................ 6

d 2.4. L’IDE et l’évasion fiscale .......................................................................... 8

Section 2 : Evolution de l’IDE ........................................................................................ 9

1 Evolution de l’IDE dans le monde ...................................................................... 9

2 Lien entre l’IDE et différents domaines ............................................................. 11

a IDE et l’économie ........................................................................................... 11

b L’IDE et le domaine social ............................................................................. 11

c L’IDE et ses externalités négatives ................................................................ 12

CHAPITRE II : L’IDE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT : cas de

l’Afrique Subsaharienne ................................................................................................... 13

Section 1 : Traits communs favorisant ou non de l’IDE dans les pays de l’Afrique

Subsaharienne ................................................................................................................ 13

1 Evolution des flux d’IDE en Afrique ................................................................. 13

2 Les principaux pays investisseurs ...................................................................... 14

Section 2 : Remise en cause du rôle de l’IDE en Afrique dans le renforcement des

capacités scientifiques et technologiques des pays en voie de développement ............ 15

1 Impacts économiques de l’IDE dans les pays en voie de développement surtout

l’Afrique .................................................................................................................... 15

a Impacts positives ............................................................................................ 15

Page 48: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

44

b Impacts négatifs .............................................................................................. 16

2 Les cadres directifs nécessaires pour l’IDE en Afrique ..................................... 18

PARTIE II : MADAGASCAR PAR RAPPORT A L’IDE .................................................. 19

CHAPITRE I : REALITES DE MADAGASCAR ........................................................... 19

Section 1 : contexte géographique et économique ........................................................ 19

1 Contexte géographique de Madagascar .............................................................. 19

2 Réalités économiques de Madagascar ................................................................ 20

Section 2 : contexte politique, institutionnel et administratif ........................................ 21

1 Contexte politique .............................................................................................. 21

2 Contexte institutionnel ....................................................................................... 22

3 Contexte administratif et fiscal .......................................................................... 23

CHAPITRE II : L’IDE à MADAGASCAR ...................................................................... 24

Section 1 : les atouts et les faiblesses de Madagascar ................................................... 24

1 Les atouts de Madagascar................................................................................... 24

2 les handicaps de Madagascar ............................................................................. 25

Section 2: Place de l’IDE dans l’économie malgache ................................................... 26

1 Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010 ....................................... 26

2 Flux des IDE par branches d’activités ................................................................ 28

3 Les principaux pays investisseurs ...................................................................... 30

Section 2 : impacts de l’IDE sur l’économie malgache ................................................ 32

1 Impacts positifs .................................................................................................. 32

2 Impacts négatifs .................................................................................................. 33

CHAPITRE III : LIMITES ET RECOMMANDATIONS ............................................... 36

Section 1 : Limites des IDE ........................................................................................... 36

1 La pauvreté augmente ........................................................................................ 36

2 L’agriculture est délaissée .................................................................................. 37

3 Importance des importations .............................................................................. 37

Section 2 : recommandations ........................................................................................ 37

1 Réforme fiscale .................................................................................................. 37

Page 49: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

45

2 Inciter les investisseurs domestiques .................................................................. 37

3 Accroissement du capital humain ...................................................................... 38

CONCLUSION ....................................................................................................................... 39

ANNEXES ............................................................................................................................... 40

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX .................................................................... 40

A. Nombre d’emplois générés par les IDE dans le monde (en millier) ............................. 40

B. Répartition des chiffres d’affaires, valeur ajoutée et emploi des entreprises à capitaux

étrangers et par branche d’activité (2010) ............................................................................ 41

C. Evolution de l’emploi dans les entreprises franches à Madagascar .............................. 41

D. Evolution des indicateurs macroéconomiques .............................................................. 41

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 42

WEBOGRAPHIE ................................................................................................................... 42

Page 50: Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie

i

Nom : RAHARIZAKA

Prénoms : Mirana Estella

Titre : Investissement Direct Etranger : son mécanisme, son dynamisme et ses effets pour

l’économie du pays d’accueil : cas de Madagascar

Nombre de pages : 45 pages

Figures : 8 figures

Tableaux : 8 tableaux

RESUME

De nombreuses théories tentent d’expliquer l’ampleur des IDE dans les pays en voie de

développement. Ces théories disent les sociétés multinationales possèdent des avantages avant

d’entrer dans les pays d’accueils. Ce sont les activités à haute technologie qui intéressent les

étrangers. En effet, ils ont des avantages technologiques par rapport aux entreprises du pays

d’accueil. Les entreprises multinationales font des calculs avant d’entrer dans un pays. Pour un

cas particulier, Madagascar possède des atouts et des handicaps qui sont des bases de calculs des

FMN. Après des analyses des impacts de l’IDE dans l’économie malgache, on voit que ce mode

de financement de l’économie participe à la croissance économique du pays, à la diminution du

taux de chômage et des transferts de technologie ainsi que l’augmentation du niveau de capital

humain. Toutefois, l’IDE provoque un déficit commercial pour le pays et il ne procure qu’une

faible recette fiscale surtout les grands investissements miniers. Ce type d’investissement ne peut

éradiquer la pauvreté à Madagascar.

Donc, à Madagascar, les investissements directs étrangers amplifient la croissance

économique mais ils ne peuvent pas supprimer entièrement la pauvreté.

Mots clés : IDE, développement et croissance, avantage spécifique, internalisation, localisation,

appropriation.

Encadreur : Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maitre de Conférences