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Printemps 2005, vol. 1 no 2 www.maya.cc Le CTTEP, la sentinelle des nouvelles technologies en eau potable Santé publique Le spectre de Walkerton Convention de la poste-publications No 41122591 Entrevue avec Gaétan Desjardins Le travail, la détermination et la persévérance finissent toujours par porter fruit

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Le CTTEP, la sentinelle des nouvelles technologies en eau potable Le travail, la détermination et la persévérance finissent toujours par porter fruit www.maya.cc Printemps 2005, vol. 1 no 2 Convention de la poste-publications No 41122591

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Printemps 2005, vol. 1 no 2

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Le CTTEP, la sentinelle des nouvelles technologies en eau potable

Santé publiqueLe spectre de Walkerton

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Entrevue avec GaétanDesjardins

Le travail, la détermination et la persévérancefinissent toujours par porter fruit

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10« Je n'ai pas lancé les cléssur la table en disant à labanque : ‘‘Débrouillez-vousavec le problème’’. Je nepouvais me résigner àdéclarer faillite. J'ai plutôtretroussé mes manches etj'ai continué à travaillerencore plus fort. »

C H R O N I Q U E S

A S S U R A N C E

L E J U R I D I Q U E

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S B O N S C O N T A C T S

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sommairePrintemps 2005, vol. 1 no 2

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :François Bédard, Hélène Lauzon,François Lalande, François Lecomte, Janick Lemay, Benoit Payette, Pierre Payment,Martin Petit, Christian Sauvageau, François Séguin et Christian Vézina.

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie

Photo de la page couverture :Studio Œil pour Œil

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :TransGraphique

Coordination des ventes :André DumouchelTél. : 514 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage, Rosemère Qc. J7A 4S2Téléphone : 514 808-2368 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que lemagazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.

14 INFRASTRUCTURE URBAINE

R é v i s i o n d e 2 0 0 4 d e s D e v i s n o r m a l i s é s t e c h n i q u e s16 SANTÉ PUBLIQUE

L e s p e c t r e d e W a l k e r t o n

17 NOUVELLES TECHNOLOGIES Le CTTE P, la sent ine l le des nouve l les technolog ies en eau potab le

19 LE MUNICIPALL’ é t a b l i s s e m e n t d ’ i n d i c a t e u r s d e p e r f o r m a n c e m u n i c i p a u x

20 EAUX USÉESN o u v e a u t é s e t t e n d a n c e s d u m a rc h é d u t r a i t e m e n t d e s e a u x u s é e s

21 ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉC o u r t - c i r c u i t a g e h y d r a u l i q u e d a n s l e s f o s s e s s e p t i q u e s

23 EAU, TOUR DU MONDE L e s c o n t r a s t e s c h i n o i s

25 TARIFICATION P o u r o u c o n t r e l e s c o m p t e u r s d ’ e a u ? P o u r r é p o n d re à l a q u e s t i o n ,i l f a u t s a v o i r c o m p t e r .

8 PETIT À PETITN O S T R A D A M O I

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Le fait qu’ils soient à l’épreuve des fuites n’est seulement qu’une des raisons pour lesquelles les tuyaux depolyéthylène haute densité (PEHD) sont la solution idéale pour les réseaux de distribution d’eau potable etl’évacuation des eaux usées partout au monde.

Joints étanches à l’eau, léger, résistant à la corrosion et à l’abrasion en plus de sa flexibilité qui lui permetd’ovaliser au lieu de fendre sous pression ne sont que quelques-uns des nombreux avantages qui ont faitdes tuyaux de PEHD la norme en ce qui concerne les réseaux de distribution d’eau potable.

Ne laissez pas fuir votre temps et votre argent. Choisissez les tuyaux de polyéthylène haute densité pourtous vos projets de tuyauterie.

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ÉDITORIAL

Il y a déjà cinq ans, la petite ville deWalkerton, en Ontario, était frappée de lapire épidémie à la bactérie E. coli del’histoire canadienne. Des 5000 âmes yrésidant, 7 personnes meurent et 2300tombent malades après avoir consomméde l’eau contaminée.

Quelques semaines plus tard, leministère du Procureur général de l’Ontarioconstitue une commission d’enquêtechargée de révéler les imperfections dusystème de contrôle de l’eau potable onta-rien et de faire ressortir les conséquencesdes décisions du gouvernement Harris.

Déjà cinq ans ont passé, mais lapopulation de Walkerton n’a pas encoreoublié. Elle n’oubliera jamais. Mais qu’enest-il de la population canadienne ? Avantde répondre à cette question, revenons unpeu sur les événements.

Tel que l’écrit dans son rapport leprésident de la commission d’enquête surWalkerton, l’honorable Denis R. O’connor :« Avant mai 2000, peu de chosesdist inguaient Walkerton de douzainesd’autres petites villes du sud de l’Ontario. »En fait, il s’agit d’une petite municipalitécomme on en retrouve partout au Canada,où les citoyens gagnent principalement leurcroûte grâce à l’agriculture. Depuis le tristeévénement, Walkerton est synonyme decontamination de l’eau potable et sescitoyens ne peuvent plus boire un verred’eau sans que d’affreux souvenirsne surgissent.

Voici la séquence des événementsmarquants :

■ 1996 : le gouvernement Harris décrèted’importantes réductions budgétaires,entraînant la cessation des servicesd’analyse de laboratoire assurés par legouvernement pour les municipalités.■ Pendant plusieurs années, les opéra-

teurs de la Commission des servicespub l ics (CSP) n ’ont pas

respecté les règles dep rocédures normales etont bâclé leur travail, enplus de produire de fauxrapports.

■ 1998 : les commissaires de la CSPomettent de donner suite à un rapport d’ins-pection du ministère de l’Environnement del’Ontario (MEO) qui s’inquiétait de la qualitéde l’eau et soulevait, au passage, plusieurslacunes dans le fonctionnement de la CSP.■ 12 mai 2000 : du fumier épandu sur lesterres d’une exploitation agricole située àproximité du puits 5 s’infiltre dans le réseau.Le contaminant était porteur des bactériesE. coli 0157:H7 et Campylobacter jejuni.■ 18 ma i 2000 : l es p rem iè resrépercussions se font sentir. Vingt enfantsson t absen ts de l ’ éco le Mothe rTeresa pendant que deux autres sontadmis à l’hôpital d’Owen Sound pourdiarrhée sanglante.■ 19 mai 2000 : une épidémie demaladies entériques fait rage dans unfoyer pour personnes âgées.■ 19 mai 2000 : le directeur général de laCSP dissimule les résultats d’analyseinsatisfaisants d’échantillons d’eauprélevés quatre jours plus tôt. Il ometégalement de mentionner aux différentescirconscriptions sanitaires que le puits 7fonctionne sans chlorateur depuis plusd’une semaine. ■ 21 mai 2000 : la circonscriptionsanitaire Bruce–Grey–Owen Sound émetun avis d’ébullition suite à l’épidémie.■ 22 mai 2000 : le premier décès survientsuite à l’épidémie.

À la lecture de cette chronologie, le mot« hommerie » me revient sans cesse en tête.Car, indéniablement, l’homme et sonraisonnement tordu sont les grandsresponsables de ce funeste événement. Latechnologie permettant d’éviter de tellescatastrophes était existante et performante.Elle était même en place et opérationnelle;elle n’était tout simplement pas utiliséeconformément aux protocoles.

En fait, ce qui a fait défaut, c’est toutsimplement le sens des responsabilités deshommes. Nous pouvons même inclure legouvernement Harris dans le lot puisqu’il aagi de manière arbitraire et non raisonnable.Dans son empressement à vouloir imiter lerégime minceur albertain de Ralph Klein, legouvernement ontarien a coupé un peupartout en minimisant l’impact desrépercussions possibles. Les coupesdraconiennes ont résulté en un retran-chement de 750 fonctionnaires du MEO(plus de 30 % des effectifs). Tel que lerapport de la Commission le souligne :« Les réductions ont été prescrites par lesorganismes centraux du gouvernementplutôt que d’être décidées par le MEOlui-même et ne se fondaient pas sur uneévaluation des ressources dont le MEOavait besoin pour s’acquitter de sesobligations législatives. »

Il est clair qu’il est plus facile pour ungouvernement de sabrer dans le budget enenvironnement que dans celui de la santélorsqu’il est question d’assainir les financespubliques. La population est beaucoupmoins encline à sortir dans la rue pour y

manifester son mécontentement dans cescas-là. Le résultat n’est cependant pas tou-jours heureux et Walkerton en est la preuvela plus flagrante.

Qu’il s’agisse des frères Stan et FrankKoebel (respectivement directeur généralet contremaître de la CSP), des commis-saires de la CSP, du gouvernement Harrisou de toute autre personne impliquée dansce dossier, bon nombre ont manqué à leurdevoir de faire tout en leur pouvoir pourassurer la sécurité des citoyens et ont leurpart de responsabilité. La paresse, lamanipulation et l’aveuglement de certainsont fait en sorte que d’autres en ont payé deleur vie.

Ce qui est triste dans cette histoire, c’estque, malgré toute la bonne volonté de l’in-dustrie, malgré tous les comités techniqueset malgré toute la R et D, nous ne pouvonspas être assurés qu’une telle tragédie ne sereproduise, ni ici, ni en Ontario, ni ailleurs,puisqu’il y aura toujours la possibilité quequelqu’un manque de jugement ou faille àses tâches dans le cadre de ses fonctions.

À l’instar de la plupart des enquêtespubliques, la commission d’enquête surWalkerton fut instituée à la suite d’unetragédie. Elle a bien sûr posé plusieursquestions, dont certaines sont demeuréessans réponses. Cette catastrophe, commebien d’autres, aurait pu être évitée. Elle auracependant eu au moins le mérite de sonnerl’alarme sur nos façons de faire et sur lesimplications d’une mauvaise gestion decette ressource vitale.

Reste à savoir si l’effet de la tragédierestera longtemps dans la mémoirecollective de notre société. Afin de levérifier, j’ai fait un sondage non scientifiquedans mon entourage en demandant ce quis’était passé à Walkerton. Dix-huitpersonnes sur vingt n’ont pu identifier lacause du problème, mais elles m’ont toutesfait part de leur récente réticence à boirel’eau du robinet.

La confiance des citoyens dans leréseau de production d’eau potable estgénéralement fragile. En ce cinquièmeanniversaire de ce drame, assurons-nousde ne pas oublier les événements deWalkerton afin qu’une telle tragédie ne sereproduise jamais plus. ■

Quel enthousiasme ! Vous avez été trèsnombreux à nous faire part de vos com-mentaires positifs et de vos félicitationspour la première édition du magazineSOURCE. À en juger par vos réactions, lavenue d’un magazine spécialisé traitant desdifférents enjeux inhérents au secteur del’eau était un besoin bien réel. Au nom detoute l’équipe de SOURCE, permettez-moide vous remercier de l’intérêt que vousportez à notre magazine et soyez assuré denos efforts pour continuer à vous offrir unmagazine au contenu riche et varié sur lesproblématiques qui vous concernent.

André Dumouchel adum

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Il était une fois Walkerton...

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Petit à petitMartin Petit,humoriste. NOSTRADAMOI

On dit que les choses ne changent pas, que tout est pareil mais,pourtant, peu de gens sont capables de prédire l’avenir. Ceux quiont ce talent sont appelés « visionnaires » et deviennent des stars,comme la madame Pop-corn, cette Américaine qui avait prédit lecocooning. Ou encore comme ma grand-mère qui m’avait prédittout jeune que je souffrirais de calvitie plus vieux. Il y a aussi JojoSavard qui…, mais ça, c’est une autre histoire !

Les gens qui peuvent voir dans le futur nous fascinent. Moi lepremier, je suis impressionné par ces gens capables de lire dansles brumes du temps. Comment savoir cependant si je n’ai pas, moiaussi, ce talent tant prisé ? Si je possède ce don, je deviendraialors un incontournable, une figure respectable, un hommeimportant. Cela me permettra sûrement de me faire inviterdans les paddocks du Grand Prix de Formule 1. Pour le savoir,suffit de se mouiller, et c’est ce que je vous propose.

Pour bien m’évaluer, vous devez savoir que les énoncésqui suivent ont été écrits précisément le 15 avril dernier. Pourvous remettre dans le bain, à cette date, le pape Jean-Paul II estmort, mais son successeur n’est pas encore connu; l’ami de JeanChrétien, M. Corriveau, témoigne d’étonnantes pertes de mémoireà la commission Gomery.

Pour en arriver à bien prédire, il faut aussi un rituel, unintermédiaire qui permet d’avoir des visions. Certains lisent dansles lignes de la main, d’autres lisent avec des cartes, dans desboules de cristal et d’autres encore dans le sang de carcassesd’animaux. N’ayant pas d’abattoir près de chez moi, je me suisrabattu sur des techniques plus accessibles.

Puisqu’une prédiction peut se réaliser à moitié, je vous proposede les évaluer selon vos connaissances en leur donnant un scorede 1 à 10. Vous pourrez m’envoyez le résultat sur mon site Internetà www.martinpetit.com

Voici huit prédictions obtenues par le biais de huit techniquesdifférentes, faites devant témoin, en l’occurrence ma blonde.

PPrrééddiiccttiioonn 11, en lisant entre les lignes des journaux. Je vois qu’il y aura des élections fédérales en novembre.(Je me réchauffe.)

PPrrééddiiccttiioonn 22, en regardant dans les nuages.Le nouveau pape sera d’origine sud-américaine.

PPrrééddiiccttiioonn 33, en lisant mon agenda.Le film de Claudine Mercier battra des records au box-office.(Je ne dis pas ça parce que je joue dedans…)

PPrrééddiiccttiioonn 44, en lisant dans le nuage de lait de ma tasse de café.Tiens, une vision. Michèle Richard se remariera avec un vétérinaire. Jevois que son chien tente en vain de s’y opposer. Le reste est flou…

PPrrééddiiccttiioonn 55, en regardant dans mon frigidaire.Je vois que les nutritionnistes nous suggéreront d’incorporer du gras dans notre alimentation parce qu’on vient de découvrir que c’est bon, finalement.

PPrrééddiiccttiioonn 66, en fermant les yeux.Tout le monde en parle remplacera la Soirée du hockey, ce qui suscitera de vives réactions.

PPrrééddiiccttiioonn 77, en lisant dans le bordel de mon garage.Je vois que le camp d’entraînement du Canadien aura lieu, maisvous ne pourrez nommer aucun joueur en faisant partie, à partJosé Théodore.

PPrrééddiiccttiioonn 88, en lisant dans l’herbe brune de mon gazon printanier.Ça brassera plus que jamais dans les réserves amérindiennes du Québec et le gouvernement Charest ne saura pas quoi faire. (Surprise ?)

Si mon score est de 7 ou 8 bonnes prédictions sur 8, on peutsans nul doute voir du génie dans mon œuvre; de 4 à 6, un talentà développer; 2 ou 3, alors là, j’avoue que c’est un désastre; mais sij’ai obtenu 0 ou 1, je suis heureux. Oui, j’aime être surpris par la vieet je ne voudrais pas vraiment être capable de prévoircorrectement l’avenir, car ce qui m’a inspiré mes meilleuresblagues, ce sont justement ces bizarreries imprévisibles qui font del’homme l’animal le plus doué et aussi le plus stupide de la planète.

De toute façon, si j’avais ce talent, je saurais au moment mêmeoù j’écris ces mots combien j’aurais réussi de prédictions, non ?Tiens, un mal de tête… ■

Je ne sais pas pourquoi, mais il me sembleque ce serait bien d’avoir un pape qui saitchanter La cucaracha et Besame mucho.

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QQuueell aa ééttéé vvoottrree cchheemmiinneemmeennttpprrooffeessssiioonnnneell ??— J’ai tout d’abord obtenu unD .E .C . de l ’ I ns t i tu t deTechnologie de Vaudreuil en1968, soit tout juste avantl’arrivée des cégeps. J’ai par lasuite travaillé comme opérateurdurant environ six mois àDeschênes, près de Gatineau,mais je n’aimais vraiment pas ceque je faisais.J’aurais aimé poursuivre mesétudes et devenir ingénieur,mais tout juste après m’êtremarié, j’ai rencontré AntoineDionne de Smith & Loveless,une division d’Ecodyne Limited,un manufacturier américain destations de pompage et de sta-t ions d’épuration préfabri-quées. Ce dernier inaugurait unbureau à Montréal sur la rueSainte-Catherine et avait besoinde nouveaux employés. Il m’adonc engagé. Trois ou quatre

mois plus tard, il m’a transférédans la région de Toronto, plusprécisément à Oakvi l le . I ls’agissait d’un bon emploi, cequi fait que je ne suis jamaisretourné à l’école.

CCoommbbiieenn ddee tteemmppss yy êêtteess--vvoouussrreessttéé eett eenn qquuooii ccoonnssiissttaaiieenntt vvoossttââcchheess ??— J’y suis resté quatre ans.In i t ia lement , je ne devaisremplacer le gérant de serviceque pour une période de sixmois. Mais je suis rapidementd e v e n u r e s p o n s a b l e d udépartement de service et desmises en route pour tout leCanada. De plus, de concertavec le département d’ingénie-rie, je devais identifier lesproblèmes et trouver les solu-tions adéquates à tous lesproblèmes qui survenaient àl’occasion des mises en route.J’ai donc sillonné le pays, ce qui

m’a permis d ’enr ichir mesconnaissances pratiques sur letraitement de l’eau.J’ai par la suite été de nouveautransféré, mais cette fois àMontréal à titre de représentant.Le fait de représenter unegrande entreprise m’a ouvertbien des portes au Québec, etj ’ai eu ainsi la chance der e n cont re r de nombreuxconsultants et intervenants dumilieu de l’eau.

ÀÀ qquueell mmoommeenntt aavveezz--vvoouuss cceessssééddee ttrraavvaaiilllleerr ppoouurr eeuuxx ??— J’ai cessé de travailler pourEcodyne à la fin de décembre1977. Dès le 1er janvier 1978, jefondais ma propre entreprise enpartenariat avec une entreprise

spécialisée en mécanique. En1981, j’ai racheté les actions demes partenaires. J’avais travaillétrès fort et j’étais déjà un peuworkoholic. De plus, j’avais lesentiment d’avoir beaucoupappris de mes années passéesà l’emploi d’Ecodyne. Je croyaisdonc posséder suffisamment deconnaissances pour pouvoir medébrouiller et créer ma propreentreprise.

AAvveezz--vvoouuss ttoouujjoouurrss ssuu qquuee vvoouussaavviieezz ll’’ââmmee dd’’uunn eennttrreepprreenneeuurr ??— Oui, je crois avoir toujours eu

cette flamme en moi. Lorsquej’étais plus jeune, mon père étaitfermier et je travaillais avec lui. Ils’agit, en fait, de la premièrenotion d’entreprise privée quej’ai reçue. N’eût été de l’expro-priation, j’aurais probablementpris la relève de mon père.Jusqu’alors, notre ferme étaitsituée sur le boulevard Sainte-

Rose à Laval, à l’emplacementex a c t d e l ’ a u t o r o u t e 1 5aujourd’hui. Par la suite, j’aitoujours énormément travailléet, à la fin de 1977, lorsque j’aiannoncé à ma conjointe mondésir de fonder ma propreentreprise, elle ne m’a pasdécouragé. Elle voyait bien quej’étais un travailleur acharné.Elle a donc dit : « Au moins, tuvas dorénavant travailler pournous. »

CCoommmmeenntt ssee ssoonntt ddéérroouullééss lleessddéébbuuttss ddee vvoottrree eennttrreepprriissee ??— Nous avons débuté modeste-ment en travaillant dans le sous-so l de ma rés idence del’époque, à Ville d’Anjou. Monéquipe comptait une secrétaireet deux autres employés. Nousy avons poursuivi nos activitésdurant cinq ans. Par la suite,nous sommes déménagés dansle parc industriel de Ville d’Anjouoù nous sommes demeurés 15ans avant de venir s’installer àTerrebonne. Je suis d’ailleurstrès fier d’avoir commencémodestement. J’ai la satis-faction d’avoir démarré l’entre-prise avec mon propre argent.Je n’ai jamais eu d’aide financiè-re externe, ni au début ni aumoment où j ’ai dû releverl’entreprise.

LLee nnoomm aa--tt--iill cchhaannggéé aauu fifill ddeessaannss ??— Oui. Au départ, c’était Eco-Equipement F.E.P. inc., nousavons par la suite opté pour unnom plus moderne lorsque nousavons ouvert un bureau àToronto en 1987. Nous sommesdonc devenus Eco-Process &Equipments inc. Finalement,nous avons encore légèrementmodifié le nom en 1998 endevenant Eco-Process Equip-ments International.

QQuueellllee aa ééttéé llaa nnaattuurree ddeess pprree--mmiieerrss mmaannddaattss ??— Nous avons évidemmentdébuté dans le créneau que jeconnaissais bien, c’est-à-direles stations d’épuration et depompage préfabriquées. Rapi-dement, nous sommes devenusdistr ibuteurs de plusieursproduits étrangers afin decompléter notre propre gammede produits. Nos premièresstations furent installées dès1978, dont celle de la Ville deDeauville, de concert avec laf i rme Lemieux , Royer e tDonaldson de Sherbrooke. Plus

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ÊTRE ENTREPRENEUR N’EST PAS DE TOUT REPOS. ASSUMER LES HAUTS ET LES BAS ÉCONOMIQUESPEUT S’AVÉRER UN VÉRITABLE CASSE-TÊTE. ON DOIT ÊTRE TRAVAILLANT, PASSIONNÉ ET, SURTOUT,PERSÉVÉRANT. CES QUALITÉS, GAÉTAN DESJARDINS LES POSSÈDE PUISQU’IL A SU DÉVELOPPER UNEENTREPRISE DE TECHNOLOGIE MALGRÉ LES MONTAGNES RUSSES FINANCIÈRES DES MARCHÉS DEL’EAU QUÉBÉCOIS ET INTERNATIONAUX. IL A RÉUSSI À RELEVER SON ENTREPRISE AU CREUX DE LAVAGUE ALORS QUE LES GENS N’Y CROYAIENT PAS. L’ENTREPRISE EST MAINTENANT SOLIDE ETPROSPÈRE. QUELLES ONT ÉTÉ SES MOTIVATIONS ? COMMENT S’Y EST-IL PRIS ? LE MAGAZINESOURCE L’A RENCONTRÉ POUR VOUS.

Entrevue réalisée parAndré Dumouchel

GaétanDesjardins

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tard, nous avons réalisé celle dela Ville de Sutton. Ce n’étaientpas de grandes stations, maisnous réalisions le projet aucomplet, un véritable clé enmain.

LLeess mmaannddaattss oonntt--iillss aafffflluuéé ddèèssllee ddéébbuutt ??— Il faut avouer que le timingétait très bon. Environ deux anssuivant la création de monentreprise, le gouvernementpéquiste de l’époque annonçaitle Programme d’assainissementdes eaux du Québec. Nousavons donc eu de très bonnesa n n é e s j u s q u ’ e n 1 9 97.L’entre-prise a rapidementpris de l’expansion.

ÀÀ qquueell mmoommeenntt aavveezz--vvoouussddéémméénnaaggéé ll ’’ eenntt rreepprr ii ssee ààTTeerrrreebboonnnnee ??— En 1992. Nous nous sommesfait construire un bâtiment

adapté à nos beso ins del’époque. La construction à elleseule a nécessité un investis-sement de plus d’un million dedollars. Avec les coûts rattachésà l’équipement, il s’agissait d’uninvestissement total d’environ1,5 million de dollars.

PPoouurrqquuooii lleess ccooûûttss ddee ll’’ééqquuii--ppeemmeenntt ééttaaiieenntt--iillss ssii éélleevvééss ??— Parce que mon rêve était quemon entreprise en soit une detechnologie. Pour ce faire, ilfallait qu’elle soit axée sur larecherche et le développement.Nous en faisions déjà dans nosanciennes installations, maisnous n’étions pas vraiment bienorganisés pour le faire cor-rectement. Le nouvel édificeremédiait à ce problème. Il étaitpourvu entre autres d’un bas-sin intérieur de 6 m par 12 mpar 7 m de profondeur, avec deshublots et tout l’équipementnécessaire. Le tout était opérépar une équipe permanente de10 personnes. Nos budgetsannuels de R&D variaient entre300 000 $ et 500 000 $.

VVoouuss aavveezz ddoonncc ttoouujjoouurrss eeuu uunnssoouuccii tteecchhnnoollooggiiqquuee ??— Oui. De plus, j’ai toujours ététrès manuel et porté sur lamécanique. Aussi loin que je merappelle, j’ai toujours été trèsbricoleur et débrouillard. Côtéprofessionnel, je me rappelle deque lques mises en routemémorables lorsque j’étais à

l ’ emp lo i d ’Ecodyne , pou rlaquelle j’ai passé quatre oucinq semaines à Timmins dansle nord de l’Ontario. On m’aenvoyé chez Ectal Minings quiétait, à l’époque, la plus grossemine de cuivre du monde.Ecodyne leur avait fourni lastation de traitement d’eaudans le cadre d’un projet clé enmain. Il s’agissait d’un systèmecomplet d’alimentation d’eau dechaudières et je n’étais vraimentpas expert en la matière à cemoment-là. Mais j’ai néanmoinsréussi à mettre cette usine enroute malgré de mult iplesembûches et une énormearmoire de contrôle non vérifiéeet contenant plein d’erreurs !C e g e n r e d e p r o j e t f u tf o r m a teur pour moi; j ’y aivraiment parfait mes connais-sances en mécanique, en élec-tricité, en contrôle et, bien sûr,en t ra i tement des eaux .Certaines tâches étaient parcontre extrêmement dangereu-ses et j’ai failli m’électrocuterplus d ’une fois dans desstations de pompage. Et en cequi concerne les règles desécurité au travai l , disonssimplement que les inspecteursde la C.S.S.T. d’aujourd’hui s’enarracheraient les cheveux.

AAvveezz--vvoouuss rreeggrreettttéé ddee nn’’êêttrreeppaass ddeevveennuu iinnggéénniieeuurr ??— Non, pas vraiment, saufp e u t - ê t r e s u r l e p l a np e r s o n nel. Au point de vueprofessionnel, j’ai vraiment eude beaux défis, donc j’ai étécomblé. Je crois que l’habit defait pas le moine et que lesconnaissances techniquespeuvent s’acquérir de diffé-rentes manières. J’avais, pourma part, une bonne base deconnaissances et j’ai toujoursvoulu apprendre davantage. Deplus, j’ai toujours été entouré depersonnes hautement qualifiéesdans mon entreprise. Par lasuite, je me suis beaucoupimpliqué dans les procédésbiologiques et le développe-ment d’équipement spécialisé.

QQuueell rrôôllee llee PPrrooggrraammmmee dd’’aassssaaiinniisssseemmeenntt ddeess eeaauuxx qquuéébbééccooiiss aa--tt--iill jjoouuéé ddaannss eennttrreepprriissee ??

— C’était pour ainsi dire notrevache à lait. Notre marché localfinançait, pratiquement, tousnos investissements de R&D etde marketing. En 1988, nousavons ouvert un bureau àToronto qui faisait à peine unpeu plus que ses frais. Nousavions donc un représentantpour l’Ontario et un autre pour lereste du Canada anglais et pourles États-Unis où ce n’était pastrès facile en raison d’une formede protectionnisme. Mais toutcela était lourd, cette structuren é c e s s i t a i t s i x o u s e p ti n g é n i e u r s d e p r o c é d é sseulement pour préparer lessoumissions. Et, bien honnête-ment, les résultats n’étaient pasauss i in té ressants qu ’auQuébec. Mais comme tout rou-lait à un train d’enfer ici, nouscont inu ions . Nous é t ionscapables de payer notre nouvelédifice et nos 50 employés,dont les salaires combinésdépassaient le million de dollars.

VVoouuss aavveezz ddoonncc ddiivveerrssiififiéé vvoossmmaarrcchhééss ??— Oui. En plus du marché nord-américain, je me suis lancé dansl’international en 1996, plusparticulièrement dans la régiondu Sud-Est asiatique. Je m’étaisjoint au consortium canadienCanora, présent principalementen Indonésie, pour par la suitepercer les marchés desPhilippines, de Taiwan et deMalaisie. Les résultats étaientfort encourageants. En peu detemps, nous avons réussi àobtenir quelques commandes.Mais en 1997, la fin du Pro-gramme d’assainissement et lacrise monétaire asiatique sontvenues brouiller les cartes.

VVoouuss nnee vvoouuss yy aatttteennddiieezz ppaass ??— Oui, mais j’ai été surpris par larapidité à laquelle le marchés’est effondré. Les commandesprovenant du marché québécoisont chuté de manière on nepeut plus draconienne. Du jourau lendemain, dans la mêmeannée, les commandes québé-coises ont chuté de 80 %. Nousnous étions préparés à l’après-programme dès 1987 enfaisant de la recherche et dudéveloppement pour pouvoirexporter, mais l’ampleur de la

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chute fut trop grande et, surtout,trop rapide. Je crois qu’on nepouvait pas prévoir une si fortebaisse.

EEtt vvooss aauuttrreess mmaarrcchhééss ??— En raison de la précarité denotre marché principal, nousétions plutôt fragiles à l’étrangerpour des raisons économiquesévidentes. Aux Philippines, oùnous avions investi beaucoupd’efforts, notre partenaire localnous a joué dans le dos. Nousavions trois importants contratssur le point d’être signés. Maiscomme je m’étais quelque peuconfié à lui, il savait que nousvivions une période de transitionet que nos ventes québécoisesé ta i en t au po in t mo r t . I lc o n n a i s s a i t d o n c n o t r evu lnérabilité et, plutôt que denous aider, il nous a fait croireque nous avions perdu lescontrats. J’ai su par la suite par

un de ses employés que c’étaitfaux et qu’il était en train de lesréaliser pour son propre compte.Il a imité nos signatures, s’estservi de nos factures et a faitune panoplie d’actes frauduleuxpour arriver à ses fins ! Il croyaitqu’en nous privant de ces troiscontrats, en plus de notresituation au Québec, nous nep o u r r i o n s s u r v i v r e b i e nlongtemps et qu’il aurait ensuitele champ libre pour copier nostechnologies.

LL’’aavveezz--vvoouuss ppoouurrssuuiivvii ??— Bien sûr, et ça a duré dix-huitmois. Il a été condamné unepremière fois et a même faitquelques jours de prison. Nousavons dû retourner en cour endeuxième instance. Mais disonsqu’aux Philippines, le systèmejudiciaire n’est pas tout à fait lemême que le nôtre. Même si lespreuves étaient accablantes, le

second juge a dit qu’el lesé t a i e n t t o u t s i m p l e m e n tinsuffisantes. Il s’agit en faittout simplement et malheureu-sement d’un système de pots devin. Dans ce pays, l’argent achè-te tout... Le plus troublant del’histoire est que ce tristepersonnage voulait vraiment mamort. Il a même fait organiserune séance de sortilège vaudouà cette fin.

CCeess pprroojjeettss ééttaaiieenntt--iillss vviittaauuxxppoouurr ll’’eennttrreepprriissee ??— Dans le contexte, on peut direque oui puisque nous y avionsconsacré énormément d’efforts,de temps et d’argent. Nous yavions même envoyé un ingé-nieur en conception et un tech-nicien de service pendant plu-sieurs mois. Le fait que noscontrats en Amérique du Nordétaient peu nombreux n’avaitrien pour arranger les choses.

CCoommmmeenntt lleess bbaannqquueess oonntt--eelllleessrrééaaggii ??— C’est à ce moment que notrecauchemar a débuté. À midi, le23 décembre, un huissier estentré et ma remis une lettre. Jem’en rappelle bien puisque tousles employés venaient me salueravant les vacances de Noël.

QQuuee ddiissaaiitt cceettttee lleettttrree ??— Elle disait qu’ils m’aimaientbien, mais que je leur devaisprès d’un million de dollars etque, selon eux, leur créancepouvait être en danger. Ils medonnaient quelques jours pourles rembourser.

CCrrooyyeezz--vvoouuss qquuee cc’’ééttaaiitt jjuussttiififiéé ??— Non, ils n’ont pas bien fait leurtravail. Ils ne connaissaient pasbien le dossier et ont paniqué.Mises à part les deux dernièresannées, l’entreprise faisait desprofits année après année

tête

-à-tê

te

O n l e c u i s i n e p o u r v o u s !

AAvveezz--vvoouuss uunnee ccllaauussee ddee nnoonn--ccoonnccuurrrreennccee ddaannss vvoottrree ccoonnttrraattaavveecc PPrreemmiieerr TTeecchh ?? — Oui, c’est standard.

AAvveezz--vvoouuss eennccoorree llaa fifibbrree «« eennttrreepprreenneeuurr »» ??— Non. Je me sens très en formephysiquement et moralement,mais j’aimerais bien prendre maretraite dans un avenir passi lointain. Après avoir travaillédurant plusieurs années 12heures par jour et 7 jours parsemaine, je crois qu’il sera bientôttemps de penser à moi, à mafemme Nicole et à nos deux filles,Chantal et Marie-Hélène. C’estcertain que ma famille a souffertde mon absence.

AAvveezz--vvoouuss ddeess rreeggrreettss àà cceenniivveeaauu ??— Évidemment , c ’est unequestion de valeur. Avec le recul,on doit se demander ce qu’on valéguer après notre passage surterre. En ce sens, je suis très fierque ce à quoi j’ai mis tant d’effortsse poursuive par le biais dePremier Tech.

SSii cc’’ééttaaiitt àà rreeffaaiirree,, ffeerriieezz--vvoouuss llee

mmêêmmee ppaarrccoouurrss ??— Je crois que oui. Je le feraispeut-être un peu différemment,c’est certain. Mais l’expérience nes’achète pas et, quand on débute,on commet tous des erreurs.

MMeettttrriieezz--vvoouuss aauuttaanntt dd’’eeffffoorrttssddaannss vvoottrree eennttrreepprriissee ??— Oui. À mon sens, il estimpossible pour une PME dansnotre domaine de réussir sans laprésence de véritables companymen, à moins d’acheter uneentreprise déjà existante. Parcontre, si on démarre à zéro, avecnos propres moyens, je crois qu’ilest impensable que quelqu’un netravaille que 40 heures parsemaine et réussisse.

VVoouuss aavveezz ddiitt aavvooiirr eeuu ddeess pprroo--bbllèèmmeess ddee ssaannttéé……— Ef fec t i vement . J ’ ava i sdéveloppé des problèmes desommeil lorsque je voyageais.C’était complètement fou ! Jepartais de Montréal à 21 h 30pour arriver à Manille à 6 h 50. Jedevais ensuite effectuer majournée de travail normalement.Le résultat ne s’est pas faitattendre. J’ai été suivi durant prèsde trois ans à la Clinique dusommeil de l’Hôpital Sacré-Cœuraprès avoir complètement perdu

le sommeil. Cela s’est produit aumême moment où je devaisrelever mon entreprise.

VVooss pprroobbllèèmmeess fifinnaanncciieerrss vvoouussoonntt--iillss eenn qquueellqquuee ssoorrttee rreenndduummaallaaddee ??— Non, j’ai une santé de fer. Maisdisons que ce fut extrêmementdifficile de redresser l’entrepriseau moment où mon horlogebiologique était complètementdétraquée.

AAvveezz--vvoouuss rréégglléé vvooss pprroobbllèèmmeessddee ssoommmmeeiill ??— Mon sommeil est toujoursfragile, je fais donc très attention.Je dirais que c’est réglé à 80 %.J’ai cependant appris à récupérervite. Quelquefois je ne dors quetrois ou quatre heures par nuitpour ensuite faire mes journéesde travail. Ça fait bien longtempsque je n’ai pas dormi pendant huitheures…

AAvveecc llee rreeccuull,, ccrrooyyeezz--vvoouuss qquuee llaaccoonnssttrruuccttiioonn ddee vvoottrree ééddiifificcee ddeeTTeerrrreebboonnnnee ééttaaiitt uunnee bboonnnnee ddééccii--ssiioonn ??— En fait, nous n’avons eu aucunproblème à effectuer lespaiements au fil des ans. Mais lafin du programme, jumelée à lachute des marchés économiques

asiatiques, a changé la donne. Ilaurait donc fallu que nouspuissions prévoir la perte de 80 % de notre chiffre d’affairesd’un seul coup.

CCrrooyyeezz--vvoouuss aavvooiirr mmaannqquuéé dd’’eexx--ppéérriieennccee ??— Habituellement, la situationd ’une en t repr i se déc l inedoucement. Dans ce cas-ci, jecrois qu’effectivement nousavons été pris par surprise.

AAvveezz--vvoouuss eennccoorree ddeess ccoonnttaaccttssaavveecc llee ffaammeeuuxx PPhhiilliippppiinn ??— Non, pas avec lui, mais nousavons toujours un partenariatavec D.M.C.I. à Manille, qui étaitun de nos meilleurs clients àl’époque.

QQuueell ccoonnsseeiill ddoonnnneerriieezz--vvoouuss àà uunnjjeeuunnee eennttrreepprreenneeuurr ??— Outre d’avoir une bonnesomme d’argent en banque audépart, je dirais qu’il est essentielde pouvoir compter sur uneconjointe compréhensive. Il fautqu’elle puisse travailler et s’occu-per des enfants, car son conjointne sera pas souvent à la maison.Mais, surtout, elle doit partager lemême rêve, sinon il y auratoute sorte de tiraillements etbeaucoup de problèmes.

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depuis 18 ans et l’avenir étaittrès prometteur. D’ailleurs, lespertes de la première annéesétaient dues à nos investis-sements massifs. Nous n’avionssimplement pas eu la chance derécolter le fruit de nos efforts.Pour ce qui est de la deuxièmeannée, le bilan négatif était attri-buable à la chute du marchéquébécois. Donc, pour palliercette deuxième année défici-taire, il aurait fallu qu’après lapremière année de pertes jerestructure l’entreprise et fermemon département de R&D qui,dans les faits, était ma planchede salut. C’était donc une sortede cercle vicieux.

CCoommmmeenntt aavveezz--vvoouuss rrééaaggii ??— Je n’ai pas lancé les clés surla table en disant à la banque : « Débrouil lez-vous avec leproblème ». Je ne pouvaisme résigner à déclarer faillite.J ’a i p lu tô t re t roussé mesmanches et j’ai continué àtravailler encore plus fort. Lacompagnie n’a jamais vraimentfermé. Nous avons par contrediminué notre nombre d’em-ployés à cinq ou six à un certainmoment.

QQuueell ttyyppee dd’’eenntteennttee aavveezz--vvoouusspprriiss aavveecc llaa bbaannqquuee ??— D’entrée de jeu, je tiens àpréciser que la banque n’a pasperdu un seul sou. Il nous restaitquelques contrats à finaliser enOntario et dans les Maritimes;nous avons utilisé cet argentpour rembourser la banque.Par la suite, nous avons fait uneproposition de rachat à la BDCqui était la dernière créancièrede l’entreprise. Nous n’avonsmalheureusement pas purécupérer le bâtiment. Du reste,les nouveaux propriétaires ont

rasé le bassin et ont coulé dubéton dans la partie creusée.C’est un peu comme si on mettaitfin à un vieux rêve.

CCoommmmeenntt vvoouuss yy êêtteess--vvoouuss pprriissppoouurr rreelleevveerr ll’’eennttrreepprriissee ??— Nos travaux effectués enrecherche et développementn’étaient complétés qu’à 60 %,mais nous pouvions tout demême soumissionner sur desprojets très fonctionnels. Dansle fond, nous n’avons toutsimplement fait que continuerde miser sur nos technologiesdéveloppées au cours des 10dernières années. Puis nousavons poursuivi notre program-mede recherche et développementau niveau des réacteurs biolo-giques séquentiels (RBS), quisont notre spécialité à l’étranger.

ÉÉttaaiitt--iill nnéécceessssaaiirree ddee ppoouurrssuuiivvrreeuunn pprrooggrraammmmee ddee rreecchheerrcchhee eettddéévveellooppppeemmeenntt iimmppoorrttaanntt ??— Oui, puisque le RBS est unprocédé complexe et entiè-rement automatisé dans lequel iln’y a pas place à l’erreur. Peuimporte ce qui arrive, même sil’opérateur n’est pas présent,l’automate doit traiter l’eau enprenant sur le champ la bonnedécision. Je dirais que nous fai-sons autant de R et D qu’avantet nous avons maintenant desR B S pouvant fa i re de ladéphosphoration biologique ouencore pouvant traiter du lixiviatcomportant des charges ammo-niacales de plus de 2000 mg/l.D’autres procédés RBS peuventl i t t é r a l e m e n t i n h i b e r l an i t r i f i ca tion. Nous récoltonsprésentement les bénéfices denos inves t i ssements . Parexemple, nous avons obtenudernièrement le contrat du sited’enfouissement de Sainte-

Sophie d’Intersan au Québec.Au niveau international, leschoses se passent aussi trèsbien. Je reviens justement d’unvoyage en Chine pour défendreune proposition technique pourlaquel le nous sommes encompétit ion avec le géantVéolia et nos chances d’obtenirle contrat en raison de notreavancement technologique sontexcellentes.

QQuueellllee eesstt llaa ssiittuuaattiioonn ppoouurr vvoottrreeeennttrreepprriissee aauu QQuuéébbeecc ??— Le marché québécois deseaux usées a tourné au ralentijusqu’en 2003. Mais, depuis, onsent qu’il y a un regain. Denotre côté , nous sommesbien positionnés depuis notrerachat par Premier Tech.

ÀÀ qquueell mmoommeenntt llaa vveennttee ffuutt--eelllleeooffffiicciiaalliissééee ??

— La vente a été effective le 1er

juin 2004. Ça fera bientôt un an.

PP oo uu rr qq uu oo ii aa vv oo ii rr vv ee nn dd uull ’’eenn ttrreepprriissee aapprrèèss ll ’’aavvooiirr ssiibbrrii ll llaammmmeenntt rreelleevvééee ??— J’ai relevé un énorme défi enredonnant à la compagniel’essor et la valeur qu’elle avaitavant ses problèmes financiers.Cela fut très exigeant en termesd’efforts et de temps, sansoublier que j’ai eu quelquesproblèmes de santé. Et puis jevais avoir 59 cet été et maconjointe, depuis fort longtemps,aimerait que je lève le piedquelque peu.

LLee pprr ii xx ddee vveennttee éé ttaa ii tt -- ii llssaatt ii ss ffaa ii ssaanntt ??— L’ e n t r e p r i s e c o n n a î tactuel lement une croissancefulgurante. À titre d’exemple,suite aux efforts des dernièresannées et à notre passage aux

mains de Premier Tech, nousavons plus que doublé notrechiffre d’affaires cette année.Donc lorsque j ’analyse latransaction avec un peu derecul, je me dis que j’aurais dûat tendre pour ob ten i r unmeilleur prix ! (Rires.) Mais, plussérieusement, ce serait tropfaci le à d i re et , de toutefaçon, je suis bien heureuxde la transaction, el le mesatisfait pleinement. Je peuxp r e n d r e u n e r e t r a i t e e ncontinuant mon train de vie, envoyageant et en jouant au golftous les jours !

DDeevveezz--vvoouuss ddeemmeeuurreerr àà ll’’eemmppllooiiddee ll ’’eennttrreepprriissee ppeennddaanntt uunncceerrttaaiinn tteemmppss ??— Oui. Je vais bientôt terminer lapremière année d’un contrat detrois ans. Mon rôle est d’assurerle transfert technologique et ledéveloppement des marchésinternationaux, principalementen Chine, en Corée du Sud et auMoyen-Orient.

AAvveezz--vvoouuss ddee bboonnnneess rreellaattiioonnssaavveecc PPrreemmiieerr TTeecchh ??— Excellentes ! Il s’agit d’ungroupe bien structuré avec unedirection éclairée et un pland’action très dynamique. Tousles employés d’Éco-ProcessÉquipements ont été très bientraités. Il n’y a que du positif.

CCrrooyyeezz--vvoouuss qquuee lleess ddiirriiggeeaannttssddee PPrreemmiieerr TTeecchh aaiimmeerraaiieennttvvoouuss ggaarrddeerr àà lleeuurr eemmppllooii ààll’’eexxppiirraattiioonn ddee vvoottrree ccoonnttrraatt ??

— Il est certain que le 1er juin2007 approche rapidement etque mon départ les préoccupe.Nous en parlons souvent. Ilest possible qu’une nouvelleentente pourrait m’intéresser àce moment-là, mais une choseest certaine, je veux toutefoispouvoir ralentir la cadence etpouvoir me retirer lorsque je levoudrai.

MMoonnssiieeuurr DDeessjjaarrddiinnss,, mmeerrccii bbeeaauuccoouupp !!

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Le document Devis normal iséstechniques : travaux de construction –c lauses techn iques généra les –conduites d’eau potable et d’égouts, pluscommunément appelé dans le milieu le « 300 » en référence au numéro decatalogue du Bureau de normalisation duQuébec (BNQ), a été l’objet d’unerévision en profondeur au cours desdernières années. La dernière éditiondatait de 1987 et comportait quelque 80pages. Cette troisième édition compteenviron 325 pages, en plus des annexes,des références et de l’imposante biblio-graphie. C’est donc dire que certains

articles ont subi une refonte complète etque de nombreux ajouts et précisions ontété apportés.

Le 300 et ses objectifsLe 300 est un ouvrage de référence

utilisé dans le domaine des infrastruc-tures municipales au Québec. Il fait étatde normes de qualité et de conformité àrespecter relatives à la fabrication desmatériaux, à leur installation et auxmatières premières entrant dans laconstruction de systèmes d’égouts etd’aqueduc. L’ensemble de ces normes,qui tient compte des connaissancestechniques actuelles, a pour objectif des’assurer de la performance des ouvragesen visant une durée de vie d’au moins50 ans.

En établissant des normes, le 300oblige les entrepreneurs à faire effectuerdes tests de conformité et contrôler lestravaux d’excavation par des laboratoiresspécialisés. Peu d’entrepreneurs fonteffectuer ces tests sur le chantier, ce qui

constitue d’ailleurs le maillon faible destravaux. Un matériau doit obligatoirementrespecter toutes les normes prévues parle 300. Or, sans tests d’un laboratoireindépendant, comment savoir que lesmatériaux livrés au chantier respectentles normes requises au devis ?

Prenons l’exemple d’un tuyau deplastique, lequel a la caractéristique den’être jamais parfaitement circulaire. Lesnormes de fabrication stipulent que ladéformation de la circonférence d’un teltuyau ne doit pas excéder 2 %. Auchantier, ce sont au plus 5 % dedéformation qui peuvent être acceptés.Un an après la mise en terre de laconduite, cette dernière ne doit pasprésenter de déformation supérieure à7,5 %. Ces normes permettent d’assurerla performance du tuyau pendant 50 ansmalgré l’action constante exercée sur luipar le poids de la terre.

C’est ainsi que le 300 contribue à ceque soient év i tés des problèmes

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découlant notamment de défauts defabr icat ion et qui entraînent desdépenses imprévues souvent astro-nomiques. Combien coûte, par exemple,la fermeture d’une autoroute due àl’éclatement d’un tuyau ? En plus destravaux de réfection proprement dits, descoûts indirects s’ajoutent à la facture : lamob i l i sa t ion d ’une pat rou i l le , ledétournement de la circulation sur lesroutes secondaires pendant la durée destravaux, routes non conçues poursupporter une importante circulation depoids lourds et qui devront être réparéesà court terme, etc.

Les travaux de révisionLes travaux du comité de révision,

comité chapeauté par le BNQ etconstitué de 14 représentants d’or-ganismes tels l’Ordre des ingénieurs,l’Union des municipalités, les ministèresdu Transport, de l’Environnement, desAffaires municipales et des Régions duQuébec, ont nécessité près de six ans dediscussions et de recherches, soit de1997 à 2003. Parallèlement, des sous-comités, composés de 18 représentantsde divers fabricants de matériaux, ontcontribué aux travaux par leur apporttechnique.

Le pro jet de rév is ion a connuque lques ra tés à ses débuts .Commencés et interrompus en 1992 enraison de la difficulté à trouver uneorientation commune, les travaux ontrepris en 1997. Pour ma part, je mesuis joint au comité en 1998 à titrede représentant de l ’Associat ionquébécoise des entrepreneurs en égoutaqueduc. Les textes devant constituer le300 ont finalement été présentés à uncomité de 12 ingénieurs pour approba-tion. De plus, toute personne intéresséeà commenter cette édition revue,corrigée et augmentée pouvait seprocurer un exemplaire du document. Ensomme, ce sont près de 600 pages decommen-taires qui ont été émis et dontle comité de révision a tenu compte pourmettre au point la version finale de cetimposant document. Finalement, c’est enjuillet 2004 que la troisième édition du300 a vu le jour.

Le 300 se veut évolutif, en ce sensque le comité prévoit le réviser uneou deux fois par année suivant lescommentaires émis par les ingénieurs etl’évolution des techniques.

Des travaux conformes au 300 : une obligation

Le ministère des Affaires municipales

et des Régions du Québec oblige lesmunicipalités à exécuter leurs travauxconformément aux normes du 300,sans quoi elles risquent de voir leurfinancement refusé par le gouvernementdu Québec. En outre, une municipalitédoit faire la preuve – émission d’uncertificat de conformité par l’ingénieurresponsable – que les travaux réalisésantér ieurement sans subvent ionrespectent les normes édictées dans le

300. Certes, les municipalités peuventtoujours choisir de suivre leurs propresnormes, mais elles hypothèquent alorsleur accessibilité au financement.

Il est possible de se procurer les Devisnormalisés 1809-300/2004 auprès duBNQ au coût de 250 $. ■

Site Web du BNQ : www.bnq .qc .ca .

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R É V I S I O N D E 2 0 0 4 D E S D E V I S N O R M A L I S É S T E C H N I Q U E S

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Ma plus grande crainte relativement àl’eau potable est la qualité de l’eau durobinet chez les gens approvisionnés parun puits. Combien d’entre eux fontana l y se r l eu r eau chaque j ou r ,chaque semaine, voire chaque mois,comme le font les villes ?

Des événements comme ceux deWalkerton au printemps 2000 nous ontrappelé la valeur d’une eau potable dequalité. En ce cinquième anniversaire dece triste événement, il est opportun de seposer quelques questions. L’épidémie degastroentérite causée par des E. coliO157:H7 a fait plusieurs morts et denombreux malades, dont certains portentencore des séquelles. Pourtant, partoutau Canada et aux États-Unis, nousn’hésitons pas à ouvrir le robinet et àboire un verre d’eau. Ce geste est

devenu naturel depuis notre enfance ettrès rares sont ceux ayant eu desproblèmes de santé associés à laconsommation d’eau du robinet. Nousavons généralement confiance en cetteeau même si les médias nous inondentd’informations souvent contradictoires.

Suite aux événements de Walkerton,la réglementation sur l’eau potable a étémise à jour à peu près partout au Canadaet je suis convaincu que l’eau distribuéepar la majorité des villes et municipalitésest potable et sécuritaire. Il restecependant un grand nombre de petitesmunicipalités, d’entreprises saisonnièrescomme les campings, de parcs demaisons mobiles et des milliers derésidences qui sont approvisionnés en

eau souterraine dont la qualité resteinconnue. La qualité de l’eau souterrainepeut être très variable, surtout lorsqu’ils’agit de puits peu profonds. Or, lamajor i té des propriétaires ne sepréoccupent guère de la qualité de l’eauqui sort de leur robinet. Ils ne connaissentpas non plus l’état de leur fosse septique,ne l’ont jamais fait vider et, dans certainscas, ne savent même pas où elle setrouve. Les fosses septiques sont unesource importante de microorganismespathogènes qui polluent parfois la napped’eau souterraine sur de longuesdistances, contaminant l’eau potable desvoisins. Sur l’île d’Orléans, une épidémied’hépatite virale a affecté de nombreuxhabitants. La cause ? Une fosse septiquemal entretenue, qui a contaminé les puitsde plusieurs résidences voisines. Le viruséta i t encore présent dans l ’eausouterraine après plusieurs mois !

Les petits réseaux et les puits privéssont devenus un enjeu de santé publique.On connaît mal leurs effets sur la santéhumaine, car peu d’individus sontaffectés en même temps. De plus, il estfréquent que ceux qui habitent la maisonou qui sont desservis par un petit réseaudéveloppent une certaine résistance auxmicrobes présents dans les fosses

septiques ou dans les fumiers épandusaux environs. Malheur à eux quand unnouveau microbe apparaît ! Mais ce sontsurtout les visiteurs et les touristes quise ron t l es p l us à r i sque . Nousconnaissons d’ailleurs bien l’effet dela consommation d’eau au Mexique...

La réglementation sur l’eau potabletelle qu’elle existe peut difficilements’appliquer aux tout petits réseaux et ilserait certainement illusoire d’essayerd’en faire l ’appl ication au niveaurésidentiel. Il y a bien une obligation, lorsde la vente d’une résidence, d’assurer aunouveau propriétaire une eau potable enquantité suffisante et d’une qualité tellequ’elle ne représente pas de risques pourla santé. Si nous voulons atteindre

l ’ob jectif de protéger la populationcontre ces risques, nos meilleurs outilsau niveau résidentiel demeurent l’infor-mation et l’éducation. Dans le cas desmicroréseaux, l’exploitant a aussi desresponsabilités : il doit s’assurer que l’eauqu’il distribue satisfait aux normes depotabilité chimique et microbiologique.

Dans les deux cas, il faudra nonseulement offrir des solutions tech-nologiques pour traiter les eaux quine satisfont pas aux normes, maiségalement évaluer le rapport coût-bénéfice de ces traitements. Quel est leniveau de protection que nous devrionsatteindre pour ces petites populations ?Doit-il être le même que celui visé dansles grandes villes ? Est-il possible detra i ter l’eau distribuée par un petitréseau à chaque résidence (pointd’entrée) ou encore de n’avoir qu’unseul robinet où l’eau soit potable (pointd’utilisation) ?

Nous sommes bien protégés, dansnos vil les, par des opérateurs com-pétents qui assurent l’alimentation eneau potable 24 heures par jour. Plusnous nous éloignons des grands centresurbains, plus le risque augmente. La plusgrande source de risques vient alors dece robinet approvisionné par un puitsdont personne ne vérifie la qualité del’eau. Je reste donc méfiant vis-à-vis cesgens qui m’assurent que leur eau estpotable parce qu’ils ne sont pas malades;on m’a déjà affirmé la même chose dansun pays en voie de développement quiprésentait un taux très élevé de maladiesgastro-intestinales... ■

WalkertonLE SPECTRE DE

Pierre PaymentPh.D., professeur, INRS-Institut Armand-Frappier pierre.payment@inrs-iaf .uquebec.ca

S A N T É P U B L I Q U E

Nous sommes bien protégés, dans nosvilles, par des opérateurs compétents qui assurent l’alimentation en eaupotable 24 heures par jour

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En juin 2001, le Québec adoptait leRèglement sur la qualité de l’eau potable(RQEP), qui nous plaçait alors dans lepe lo ton de tê te au n i veau desréglementations sur l ’eau potable.Paral-lèlement, le Guide de conceptiondes ins-tallations de production d’eaupotable (Guide de conception) a étéréalisé afin de présenter la descriptionainsi que les critères de conception desdifférentes technologies de traitement quisatisfont aux exigences du RQEP. Dansles cas où une technologie de traitementou son application est considérée nouvelle,le Comité sur les technologies de traite-ment en eau potable (CTTEP) évalue et

statue sur son niveau de développementau regard de l’application du RQEP. LeComité est formé de représentants duministère du Développement durable, del’Environnement et des Parcs (MDDEP) etdu ministère des Affaires municipales etdes Régions (MAMR) ainsi que d’un expertissu du milieu universitaire. Les membresdu Comité sont :

Donald Ellis, MDDEPBenoît Barbeau, École Polytechnique de MontréalTony Di Fruscia, MAMRJanick Lemay, MAMRHiep Trinh Viet, MDDEPThien Tu Tran, MAMR

Essentiellement, le Comité recueille lesrenseignements auprès des promoteurs,analyse les technologies par rapport auxcr i tè res entendus , dé te rmine leniveau de développement et lesconditions d’application et, finalement,produit une fiche d’évaluation technique etde classement.

Chaque technologie est assujettie àune procédure d’analyse caractérisée parquatre étapes d’avancement distinctes,soit :

1. niveau expérimental : technologie quidoit faire l’objet d’essais en laboratoire ousur un prototype afin d’en parfaire ledéveloppement et d’acquérir des donnéesde performance à court terme (pasd e p r o duction d’eau potable pourconsommation humaine et pas de fichetechnique);

2. démonstration à l’échelle pilote :technologie qui doit faire l’objet d’essaispilotes afin d’en parfaire le développementet d’acquérir des données de performancesur une période de trois mois dans desconditions de fonctionnement stable (pasde production d’eau potable pourconsommation humaine et pas de fichetechnique);

3. va l ida t ion à l ’ éche l le rée l le :technologie qui doit faire l’objet

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LE CTTEP, LA SENTINE LLE DES NOUVE LLES TECHNOLOG I ES EN EAU POTABLE

N O U V E L L E S T E C H N O L O G I E S

Janick Lemayingénieurjanick. [email protected]

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d’un projet de validation avec l’implantationd’une station de traitement d’eaupotable à pleine échelle pour l’alimentationd’un système de distribution d’eau potableet qui nécessite la réalisation d’un suivi surune période d’au moins 12 mois (produc-tion d’une fiche technique). Un maximumde cinq installations peuvent être réalisées;

4. éprouvée : technologie qui est traitée dela même façon qu’une technologiereconnue dans le Guide de conception(production d’une fiche technique).

E n c a s d e n o n - r e s p e c t d e sperformances décrites dans la fichetechnique d ’une ou de plus ieursinstallations autorisées, la technologie seradéclassée et aucune nouvelle autorisationpour cette technologie ne sera émise àmoins que des correctifs aient été apportéset aient démontré à la satisfaction duComité que les problèmes ont été résolus.

L’ensemble des procédures de mêmeque les détails relativement au rapportd’ingénierie et aux différents suivis exigéssont présentés sur le site Web du MDDEP.Il en est de même pour la liste despromoteurs, les fiches d’évaluationtechniques produites et la liste des projetsréalisés lorsque la technologie est envalidation à l’échelle réelle.

Actuellement, plus de 20 promoteursont soumis une demande de fiched’évaluation technique :

Les fiches produites sont : DaguaFlo-UF (Dagua);DaguaFlo-UMF (Dagua);NanH2Ofiltration (H2O Innovation), dont une fiche pour les crédits d’enlèvement et le suivi d’intégrité;Aquadaf (Degrémont);Aquaplast (Consultants LBCD);DaguaFlo (Dagua);Hallettmc (UV Pure);SPV Series Platinum (R-Can);Trojan UV Pro séries, UVSwiftSC, UVSwift;UV Wedeco, séries A, B, K et LBA.

Par ailleurs, il est important de soulignerque certains manufacturiers ayant présentéune demande ont complété leurs essaispilotes ou leur certification (UV) et sont enattente des recommandations du Comitérelativement à leur fiche technique.

Chacune des fiches techniques présente :

■ le niveau de développement;■ les données générales (coordonnées

du promoteur ou de son représentantau Québec);

■ une description de la technologie

(généralités, schéma d’écoulement, critères de conception);

■ le niveau de développement.

Le CTTEP a maintenant près de cinqans de travail derrière lui. Il est certain queles exigences du Comité ont nécessitépour plusieurs promoteurs la réalisationd’essais pilotes souvent très coûteux.Toutefois, il ne faut pas oublier que leRQEP est très sévère et, à ce chapitre, il aété nécessaire pour plusieurs promoteursde documenter la performance de leurséquipements même si, dans certains cas,ces équipements assuraient la productiond’eau potable depuis plusieurs années. LeCTTEP exige les mêmes renseignementsde chacun des promoteurs. Donc, si unpromoteur a déjà des installations enopération ou s’il a des certifications (UV), ilpeut les utiliser pour préparer son rapportd’ingénierie qu’il soumettra au CTTEP; àl’inverse, s’il n’a pas d’installation ou decertification, il devra réaliser des essais.

L’avantage majeur que représente leCTTEP, c’est que les promoteurs n’ontrecours qu’à une seule instance pour fairereconnaître leur technologie et que lesprocédures du Comité sont très explicitessur les renseignements requis pour obtenirun classement et une fiche technique. ■

L E C T T E P , L A S E N T I N E L L E D E S N O U V E L L E S T E C H N O L O G I E S E N E A U P O T A B L E

TECHNOLOGIE NOMBRE TOTAL DE DEMANDES FICHES PRODUITES

Filtration membranaire 7 3Ozone – filtration lente 2Enlèvement du fer et manganèse 1Traitement physico-chimique 3 1Filtration 2 2Désinfection 6 4

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L E M U N I C I P A L

Le ministère des Affaires municipales etdes Régions, anciennement le ministère desAffaires municipales, du Sport et des Loisirs,s’est doté d’outils de gestion visant àsoutenir les municipalités dans leur prise dedécision afin d’améliorer leur prestation deservices. L’objectif de l ’ implantationd’indicateurs de performance est depermettre à ces municipalités de disposerde données basées sur des critèresidentiques, que leurs citoyens consulterontpour obtenir un portrait global de la gestionde leurs infrastructures et services.

Le processus de sélect ion desindicateurs a débuté en 1999 avecla concertation de plusieurs partenaires,dont bien sûr les élus municipaux, maisaussi l’UMQ, la FQM, divers représentantsm u n i c i p a u x e t d e s a s s o c i a t i o n sprofes-sionnelles issues du domaine de lacomptabilité. Une liste de 120 indicateursde gestion a été dressée. Leur implantationse fera graduellement et c’est pourcette raison que, pour la mise en route de cette démarche, la liste a été réduite à 19 indicateurs obligatoires. Parmi ceux-ci, 77 iinnddiiccaatteeuurrss rrééffèèrreenntt àà ll’’hhyyggiièènnee dduu mmiilliieeuu..IIllss ssoonntt ddééttaaiillllééss ddaannss llee ttaabblleeaauu 11..

La date limite pour la transmission desrésultats de l’exercice financier 2003, soit lepoint de départ de la démarche, a été fixéeau 30 septembre 2004. Au moment de larédaction de cet article, les résultats pour

l’exercice 2003 n’étaient pas encoreconnus, mais déjà des discussions « ani-mées » étaient en cours. En effet, le pre-mier réflexe pour un conseil de ville, sesfonctionnaires municipaux ou ses citoyenseux-mêmes sera de regarder les résultatsdes voisins immédiats ou ceux des muni-cipalités de même envergure. Ainsi, une « saine compétitivité » s’enclenchera…

Par contre, il faudra mettre un véritablebémol aux résultats reflétés par cesindicateurs, car il incombe à chacune desmunicipalités d’assumer la responsabilité del’analyse de ses résultats. Et c’estprobablement à ce moment qu’ellescommenteront leurs facteurs d’influence.En effet, chacune des municipalités pourramentionner des facteurs d’influence afin dejustifier ses résultats. À titre d’exemple, pourl’indicateur de gestion « approvisionnementen eau, traitement et réseau de distribu-tion », il est évident qu’une municipalité quivient d’investir dans la mise aux normes deses installations, comparativement à uneautre qui ne l’a pas fait, aura un résultatdifférent en raison de l’amortissement de ladette qu’elle a contractée pour procéder àun tel investissement. (Les autres facteurssusceptibles d’influencer les résultats sontaussi mentionnés ci-contre.)

L’autre inquiétude des décideurs muni-cipaux est de savoir si le ministère compteutiliser cet outil avant d’accorder des sub-ventions sans, justement, tenir compte deces « facteurs d’influence », ce qui favorise-rait certaines municipalités et en léseraitd’autres. En d’autres mots, les villes quiseront performantes pourront compter surl’appui financier du ministère alors que lesautres continueront d’opérer en « eauxtroubles ». Pourtant, c’est justement le man-que de financement qui, quelquefois, estresponsable de la piètre qualité de services.

Pour obtenir plus de renseignements, visitezle site du ministère à l’adresse suivante :www.mamr.gouv.qc.ca

FACTEURS D’INFLUENCEPRÉDÉTERMINÉS :

HYGIÈNE DU MILIEU - Approvisionnement eneau, traitement et réseau de distribution

■ Politique d’économie de l’eau■ Immobilisations amorties■ Programme de détection des fuites■ État du réseau■ Vétusté de l’équipement■ Type de traitement■ Capacité des usines■ Population en transit■ Modalités des ententes

intermunicipales■ Topographie

HYGIÈNE DU MILIEU - Traitement deseaux usées et réseaux d’égout

■ Nombre de citoyens (densité)■ Industrie■ Population en transit■ Degré de pollution■ Existence d’un programme

d’entretien préventif■ Existence d’un programme de

détection des fuites■ État du réseau■ Profil du territoire■ Type de traitement■ Capacité de l’usine■ Nombre de débordements■ Nombre de mm de pluie■ Existence d’une réglementation

sur les clapets■ Type de réseau

(pluvial, sanitaire, combiné)

de performance municipauxL’ÉTABLISSEMENT D’I ND ICATEURS

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Christian Sauvageaudirecteur, Service de l’hygiène du milieuVille de L’Assomptionus i n e f i l t ra t i o n@v i l l e .l a s s omp t i o n . q c . c a

HHYYGGIIÈÈNNEE DDUU MMIILLIIEEUU Respect des normes Nombre de fois où les tests ont Nombre d’avis d’ébullition :AApppprroovviissiioonnnneemmeenntt eenn eeaauu,, provinciales révélé que les normes provinciales a) pour l’ensemble du territoire desservittrraaiitteemmeenntt eett rréésseeaauu ddee n’étaient pas respectées par le système de distribution d’eau ddiissttrriibbuuttiioonn b) pour une partie du territoire desservi

par le système de distribution d’eau

Bris par kilomètre de conduite Nombre de bris d’aqueduc par kilomètre Nombre de bris d’aqueducde conduite d’eau Nombre de km de conduite d’eau

Coût de distribution par Coût de l’activité de distribution de l’eau potable par Coût de l’activité de distribution de l’eau potablekilomètre de conduite rapport au nombre de kilomètres de conduite d’eau Nombre de km de conduite d’eau

dont l’organisme municipal est propriétaire

Coût de traitement et Coût pris en charge par l’organisme municipal Coût de l’activité d’approvisionnement etd’approvisionnement par pour traiter un mètre cube d’eau et de traitement de l’eau potable + services rendusmètre cube s’en approvisionner Nombre de m3 d’eau circulant dans le réseau

Coût de distribution par Coût pris en charge par l’organisme municipal Coût de l’activité de distribution de l’eau potablemètre cube pour distribuer un mètre cube d’eau potable Nombre de m3 d’eau circulant dans le réseau

TTrraaiitteemmeenntt ddeess eeaauuxx uussééeess Coût du traitement par Prix de revient du traitement d’un mètre Coût de l’activité de traitement des eaux usées + eett rréésseeaauuxx dd’’ééggoouutt mètre cube cube d’eaux usées services rendus

Nombre de m3 d’eaux usées traitées

Coût du réseau par kilomètre Coût du maintien du réseau d’égout Coût de l’activité réseaux d’égoutpar kilomètre d’égout Nombre de km de conduite d’égout

FONCTION ET ACTIVITÉ INDICATEUR DÉFINITION FORMULE

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Les tendances mondiales se confirment. Il y a :

■ moins de consommation de produitschimiques;

■ diminution des volumes de bouesproduites;

■ sensibilisation face à la réductiond’azote; et

■ adaptabilité des filières en fonction dela réutilisation des eaux.

Et, bonne nouvelle, le Québec n’est pasdistinct en matière de traitement des eauxusées.

Lors de la chronique précédente, nousavons identifié deux types de technologiesrécentes qui répondent aux tendancesactuelles. Présentées sous les noms de « bioréacteurs à membranes » (MBR :Membrane BioReactor) et de « bioréac-teurs à cultures fixes fluidisées » (SMBR :Suspended Media BioReactor ou IFAS :Integrated Fixed Film Activated Sludge),ces technologies ont la cote des revuesscientifiques les plus prestigieuses.

En effet, le numéro de mars 2005 de larevue scientifique américaine WE&T(Water Environment & Technology),associée à la WEF (Water EnvironmentFederation), réservait quatre de ses sixarticles scientifiques à ces deux types detechnologies, en plus de présenter en pagefrontispice une installation de type MBR.

Nous vous proposons donc un brefrappel de la technologie (MBR) etvous présentons sa première installationen sol québécois.

Les bioréacteurs à membranes (MBR)La technologie des bioréacteurs à

membranes correspond tout simplement àl’adaptation d’une boue activée conven-tionnelle pour laquelle la clarificationsecondaire est assurée par une séparationmembranaire. Cette technologie permet deconcentrer la liqueur mixte des bioréac-teurs à des valeurs pouvant atteindre les12 000 à 15 000 mg/l en MLSS. Cesfortes concentrations permettent de

réduire considérablement la taille desbassins (de deux à cinq fois). Quant à laséparation membranaire, elle élimine lesproblèmes liés au foisonnement des boueset n’est aucunement perturbée parl’apparition de bactéries filamenteuses.De plus, la qualité de l’effluent clarifié parles membranes d’ultrafiltration (0,01 à 0,1micron) est supérieure à celle d’une filièreconventionnelle utilisant une filtrationtertiaire sur sable (20 à 30 microns).

Le premier bioréacteur à membranes(MBR) au Québec

La toute nouvelle usine de production degélatine Progel à Terrebonne, très soucieusede son image corporative, s’est imposé descritères de rejet beaucoup plus sévères queceux attribués normalement aux rejetsindustriels et vise même à moyen terme laréutilisation complète de ses eaux uséesissues de la production de gélatine.

À court terme, la qualité des effluentstraités de Progel sera conforme aux normesde rejet pluvial. Ces normes sont plus strictesque les normes imposées à la majorité desusines d’épuration municipales.

La filière de traitement comprendplusieurs étapes. Le traitement primaireconsiste en une séparation grossière dessolides, suivie d’une séparation très fine,d’un ajustement de pH, d’une coagulation-floculation et d’une clarification parf lottation à air dissout. Le traitementsecondaire est assuré par un systèmeMBR composé principalement d’un bio-réacteur à très haute concentration demicroorganismes, suivi d’une unité defiltration membranaire permettant laséparation des solides biologiques etautres à un niveau d’ultrafiltration (0,01 à0,1 micron). Enfin, la désinfection del’effluent est assurée par une unité derayonnement ultraviolet.

Le tableau suivant présente les dif-férents paramètres, tirés du règlementmunicipal, relatifs à la qualité exigée deseffluents industriels rejetés dans l’égoutpluvial, comparés aux valeurs propres deProgel avant et après les principalesétapes de traitement. Le très haut niveaude traitement, associé à la filière detraitement retenue, représente unepremière au Québec et permettra à Progelde boucler la boucle hydrique. ■

NOUVEAUTÉS ET TENDANCES DU MARCHÉDU TRA ITEMENT DES EAUX USÉES (sui te)

François Séguining., M. Ing.Vice-président, [email protected]

E A U X U S É E S

CCoonncceennttrraattiioonn eett ppoouurrcceennttaaggee dd’’eennllèèvveemmeenntt ddeess ppaarraammèèttrreess ccoonnttrrôôllééss

Paramètres Eau Flotatteur à Bioréacteur Normesà traiter air dissout à membrane relatives

à l’égoutConc. % d’enlèv. Conc. % d’enlèv. pluvial

DBO5 (mg/l) 2000 500 75 < 5 99 15

MES (mg/l) 1200 500 58 < 5 99 30

H & G (mg/l) 1200 100 92 < 5 95 15

Pt (mg/l) 15 5 67 < 1 99 1

pH 3 – 8 6 – 8 NA* 6 – 9,5 NA* 5,5 – 9,5

* non applicable

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Dimensionnée pour la performanceLa fabrication d’une fosse septique

conventionnelle nécessite que l’on prévoitune zone d’air libre au-dessus du niveaud’eau pour « l’entreposage des écumesflottantes » et, à l’occasion, pour le « stockage temporaire des surcharges »(Baumann 1978). Mais, en pratique,quelles sont les véritables fonctions decette zone d’air et est-ce vraiment unebonne chose ?

Dans son livre publié en 1984, TheSeptic Tank, Winneberger questionnel’usage d’un espace libre, concluant que « ça n’a sûrement pas de fonction utile ». Ilsuggère également que « la configurationactuelle des fosses septiques est dictéedepuis longtemps par la commodité d’une

fabrication simple » et que « plusieursautorités accueilleraient volontiers denouveaux concepts de fosses septiques,mais la réglementation suggère les fossespréfabriquées telles qu’elles le sont », etque « malheureusement, des normesminimales deviennent une pratiquecourante ».

Peut -on p ro je te r l a v i s ion deWinneberger plus loin, réétudier la fosseseptique actuelle, et suggérer des façonsd’améliorer ses fonctions de base qui sont(a) de séparer les solides des eaux uséeset (b) d’optimiser la fermentation et lesréactions d’hydrolyse, avec la prémisse defaciliter son entretien.

Plus de boues, moins d’écumesL’entreposage des écumes flottantes

peut sembler logique au départ, maisl’expérience nous démontre que l’entretiense fait plus facilement lorsqu’il y a moinsd’écumes et plus de boues. Toujours selonWinneberger, « c’est une conceptionerronée de croire que […] les solideslégers […] remontent en surface etforment une couche d’écumes ». Aucontraire, les écumes ont un rapport avecla quantité de gaz de fermentation libérée,car les particules de boues remontent en

s’attachant aux bulles de gaz pourdécanter à nouveau lorsqu’elles se libèrent.

La zone d’air favorise la croissance demoisissures qui captent et accélèrentl’interception de boues remontantes,s’agglomérant pour former une masseconsistante flottante. Évidemment, cetteécume croûtée est beaucoup plus difficileà pomper. Étant en fait plus dense quel’eau, les écumes peuvent se renverser etcouler, obligeant à un relargage dessolides de la fosse.

Capter les écumes et les bouesLa norme CSA B66 spécifie un réservoir

quasi-cubique relativement court (1 200 mmou plus) et profond (1 200 mm ou plus) –voir fig. 1. Est-ce là un design optimal dupoint de vue de la performance ? Pourenlever de plus petites particules, lalongueur de décantation devrait être plusgrande, spécialement pour les réservoirsprofonds où le différentiel de vitessesfavorise le développement de panaches dehaute vitesse. Dans les réservoirs cubiques,seules les grosses particules sont enlevées,tandis que ceux de forme longitudinale etpeu profonde captent davantage de finesparticules de boues.

dans les fosses septiques1COURT-CIRCUITAGE HYDRAULIQUE

Christian Vézinaingé[email protected]

A S S A I N I S S E M E N T D É C E N T R A L I S É

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Court-circuitageversus écoulement laminaire

Afin d’optimiser la séparation dessolides et de maximiser le temps derétention sans court-circuitage, ledesign du réservoir devrait favoriserun écoulement stable en régime lami-naire. La zone de mélange, carac-téri-sée par des courants turbulents et desdifférentiels de pressions caracté-ris-tiques de la zone d’entrée, doit êtreamortie le plus tôt possible dans leprocessus d’écoulement des eauxusées.

Un design de réservoir d’aspectlongitudinal, étroit et peu profond (fig. 2) réduit la zone de mélangedans la section d’entrée et favorisel’établis-sement d’un écoulementlaminaire tout au long du parcours etbien avant d’atteindre la zone de sortiedu réser-voir. Seules les vieilles eauxayant complété le processus de fer-mentation et décanté les particulesde boues entraînées quitteront leréser-voir. Les eaux usées non trai-tées – ou les nouvelles eaux – necirconvien-dront pas les vieilles eauxpar l’intermédiaire d’un panache dehaute vitesse.

Essais comparatifsd’écoulement hydraulique

Des essais hydrauliques ont étéréalisés sur quatre fosses différentes :

ffoossssee AA : 1800 l, sans muret, un compartiment;

ffoossssee BB : 4500 l, avec muret, compartimentée 2:1 (fig. 1);

ffoossssee CC : 4500 l, laminaire submergée, compartimentée 2:1;

ffoossssee DD : 4500 l, laminaire submergée, compartimentée 1:1 (fig. 2).

Le design laminaire possède uneentrée et une sortie sur le dessus de lafosse (dans la cheminée) et une formelongitudinale peu profonde, étroite etcomplètement submergée, sans espa-ce d’air sur le dessus du niveau d’eau.

La pet i te fosse A, sans lacompartimentation et avec seulement1 200 mm entre l’entrée et la sortie,s’est avérée la pire lors des essaisd’injection d’argile expansée. Desdoses respectives de 90 et 180 l ontrésulté en un relargage presquecomplet de particules injectées.

Dans la fosse B, une zonevisiblement distincte, présentant unpanache de vitesse plus élevée, s’est

développée dans la section courte à790 mm du deuxième compartiment(fig.1). Ce panache émanait des deuxouvertures du muret séparateur et sejoignait en un seul courant qui sedirigeait directement vers la sortie,avec un relargage de particules.

Les fosses laminaires C et D n’ontrelargué aucun solide, ceci étantpossiblement dû à l’écoulementlaminaire en piston gardant la jeuneeau près de l’entrée et permettantseulement à la vieille eau de sortir.

En conclusion, lorsque le but ultimeest de capter et de retenir lesparticules de boues dans la fosseseptique pour une période suffi-samment longue permettant lafermentation, une configurationlongitudinale, peu profonde et sansespace d’air, semble être préférableaux réservoirs plutôt carrés etprofonds. ■

FFiigguurree 11. La fosse B pendant lesessais de pompage, démontrant laremontée vers la zone d’air et lepanache visible d’eau non traitée quise forme entre le muret séparateur etla sortie.

FFiigguurree 22. La fosse D (laminaire)pendant l’essai de pompage,démontrant la rétention des eauxnon traitées près de l’entrée et nelaissant s’échapper que les vieilleseaux traitées.

1 Inspiré de OnSite Wastewater News,vol.5, no 3 par Richard LAY, MaxWEISS, Kris PATAKY et CraigJOWETT.

C O U R T - C I R C U I T A G E H Y D R A U L I Q U E D A N S L E S F O S S E S S E P T I Q U E S 1

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chinois

Mon travail me donne l’opportunité deparcourir le monde et de constater lesbesoins de différentes régions en matièrede traitement des eaux. Tout récemment,j’ai pu découvrir un pays qui m’étaitencore inconnu, à savoir la Républiquepopulaire de Chine. Comme plusieurs, envoyant le titre, vous avez dû vous dire : « Pas encore la Chine ! » Il ne se passepas une semaine sans que les médiasn’évoquent ce pays. Industrialisationrapide, croissance économique de 9,4 %en moyenne par année depuis les 20dernières années, une population de 1,3milliard d’habitants dont 38 % demeurenten zone urbaine, des besoins énergé-tiques et en matières premières affectantla vie quotidienne… Ces éléments neconstituent que quelques-uns des sujetscouramment traités par les médias. Maisqu’en est-il des éléments clefs reliés àl ’environnement en Chine, et plusparticulièrement en ce qui a trait ausecteur de l’eau ?

J’ai été à même de remarquer ledéveloppement rapide de l’industriech inoise. Le nombre d’édifices enconstruction, de zones industrielles, deroutes, de lignes de métro, d’infra-s t ructures urba ines , d ’us ines detraitement d’eau potable n’a absolumentaucun égal dans le monde. On pourraitcroire que ce genre de chantiers nefoisonne que dans la région de Beijingqui accueillera les Jeux olympiques en2008. Ce n’est pourtant pas le cas.L’ensemble des régions du pays est eneffervescence. À titre indicatif , undécompte non scientifique et avancé parplusieurs visiteurs dans ce pays révèleque 50 % des grues de construction dumonde se trouvent en Chine et que lepays uti l ise à lui seul 50 % de laproduction mondiale de ciment.

Incidemment, la croissance éco-nomique rap ide de la Chine estaccompagnée d’une croissance substan-

tielle de la demande en eau. Lors d’uneprésentation faite par M. Mark Worrell,économiste à Exportation et Dévelop-pement Canada (EDC), j’ai pu apprendreque, depuis 1978, la demande en eauindustrielle et urbaine a augmenté de500 %. De plus, selon la Banquemondiale, la Chine génère les émissionsde polluants aquatiques organiques lesplus importants du monde. Ses émissionsreprésentent celles combinées des États-Unis, du Japon et de l’Inde. Les écoule-ments d’eaux usées de source municipaledépassent maintenant ceux d’origineindustrielle. La Banque mondiale estimeque la capacité de traitement installéedevra être multipliée par 6 ou 7 au coursdes 20 prochaines années pour corres-pondre aux standards internationaux.

De son côté, la Rand Corporation(2004) indique : « Les pertes associéesau potentiel industriel et agricole nonexploité, causées par le manque criantd’eau, dans certaines régions du pays,dépassent déjà les 100 milliards de yuans(1 % du produit intérieur brut de l’an2000), et ce, sans même prendre enconsidération les pertes associées àl’absentéisme au travail relatif aux effetsde la piètre qualité de l’eau sur la santé. »

L’évolution démographique du pays nelaisse pas indifférent. La populationurbaine passera de 430 mi l l ionsactuellement à 850 millions en 2015. Lenombre de villes de plus de 100 000habitants passera de 630 en 2001 à plusde 1 000 en 2015. Ces tendanceslourdes d’impacts en matière de dévelop-pement urbain apportent leur lot depossibilités commerciales dans le secteurde l’eau et des matières résiduelles.

La Banque mondiale a octroyé en2004 plus de 1,2 milliard $US denouveau financement à la Chine et ycompte plus de 90 projets actifs. Denombreux projets internationaux visentparticulièrement des secteurs pourlesquels l ’expertise québécoise etcanadienne est reconnue et recherchée,notamment en ce qui concerne l’eau,l’assainissement et l’énergie.

Les échanges réalisables entre laChine et l’industrie environnementalequébécoise peuvent paraître alléchants àpremière vue si l’on ne considère que lesdonnées statistiques de développementde ce géant. Reste néanmoins denombreux obstacles à considérer avantde s’y aventurer. D’abord, le systèmelégislatif est extrêmement différent dunôtre, d’autant qu’il demeure toujours desrisques associés à l’investissementétranger. De plus, la conversion de ladevise du pays (RMB) en devises fortescomme le dollar demeure un frein àl’investissement et rend très complexe lerapatriement des profits. Enfin, les risquesémanent souvent des investisseurs eux-mêmes. L’enthousiasme exagéré face à lataille du marché et à la promesse deprofits élevés font oublier aux inves-

t isseurs de faire correctement leursdevoirs et d’effectuer une analyse derisques adéquate relativement à laprotection de l’investissement, au choixde partenaires ou encore à la propriétéintellectuelle. Pour réussir, les entreprisesdoivent être compétitives au niveau de laqualité et des prix, être prêtes à entamerd’interminables négociations, à investir àlong terme dans ce marché et avoir aupréalable une solide expérience desmarchés internationaux.

La Chine est un pays de contrastes.Développement économique fulgurantassocié à des niveaux de pollutionimportants. Zones urbaines ultramo-dernes au centre de cultures maraîchèresd’un autre temps. Désertification etinondations importantes et fréquentes.Richesse et pauvreté. Autant de contras-tes qui nous permettent d’apprécier notrepropre env i ronnement québécoistout en nous obligeant à considérerle développement des échangesliés à l ’environnement avec cettelocomotive qu’est la Chine. ■

LLEESS CCOONNTTRRAASSTTEESS

François Bédarding., M.B.A. président, Fontaine Internationalf ranco is .bedard@hfonta ine .com

E A U , T O U R D U M O N D E

50 % des grues de construction du mondese trouvent en Chine

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L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 1 NO 2 PRINTEMPS 2005

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T A R I F I C A T I O N

En 1995, un représentant sonnait à maporte, désireux de me vendre un nouveléconomiseur de carburant pour ma voiture.Le produit était vendu 1000 $ et sa duréede vie était de 5 ans. Considérant lamoyenne de kilométrage que j’effectuaiset le prix du litre d’essence ces années-là,mon calcul m’amenait à une économietotale, au terme des 5 années, de 750 $.Je n’ai donc pas acheté ce nouvel écono-miseur. Aujourd’hui, avec mon nouveaukilométrage annuel et le prix du litred’essence, j ’aimerais bien que cereprésentant sonne de nouveau à ma porte.

Pour les compteurs d’eau, le raisonne-ment est le même. Ces derniers sont troponéreux si le jeu n’en vaut pas la chandelle,mais économiques si la situation s’y prête.En d’autres mots, pour savoir si lescompteurs d’eau seraient utiles, il fautsavoir compter.

Afin d’évaluer votre situation, voici lesactions que tout bon gestionnaire deréseau d’aqueducs devrait réaliser à trèscourt terme, avant même que les autoritésprovinciales ne s’en mêlent.

■ Assurez-vous d’avoir des compteursmaîtres aux sorties de vos sites deproduction et de distribution afin deconnaître avec précision le volume totald’eau que vous pensez distribuer.

■ Mettez en place un programme efficacede détection des fuites afin de réparer

ces dernières et d’évaluer le plusprécisément possible les volumes quis’échappent de votre réseau.

■ Votez un nouveau règlement afind’installer des compteurs d’eau dans lessecteurs industriel, commercial etinstitutionnel (ICI).

■ Lorsque le volume d’eau distribué réelest connu et lorsque le volume total d’eauconsommé par les secteurs ICI est luiaussi connu, évaluez la pertinenced’installer des compteurs à l’ensembledes résidences. Engagez un bon comp-table externe afin qu’il corrobore votreévaluation et, peu importe le résultat,n’hésitez pas à en informer voscontribuables.

compterPOUR OU CONTRE LES COMPTEURS D’EAU ?

POUR RÉPONDRE À LA QUESTION, I L FAUT SAVO IR

François Lecomteprésident de l’entreprise Les compteurs Lecomtef l e c om t e@lecom t e . c a

il est réaliste de penser qu’un jour, cette façonde tarifer sera plus populaire

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■ Selon une enquête menée parEnvironnement Canada en 2001,le Québec était la province pré-sentant le plus faible pourcen-tage de cl ients résidentielséquipés de compteurs d’eau avecseulement 17 %. Voici les résul-tats obtenus par quelques autresprovinces : Colombie-Britannique :25 %; Alberta : 80 %; Saskat-chewan, Ontario et Manitoba : 90 %. Quant à la moyennecanadiene, elle s’élevait à 60 %.Pour obtenir plus de renseigne-ments, vous pouvez visiter le siteInternet www.ec.gc.ca/eau.

■ Les compresseurs refroidis à l’eausont une source importante degaspillage dans les secteurs ICI. À titre d’exemple, un petit appareilqui requiert un débit de 20litres/minute pour être refroidiconsommera annuellement au-delà de 10 millions de litres.Imaginez la consommation desgros modèles…

■ L’abréviation « m3 » signifie « mètrecube » et est utilisée pour iden-tifier un volume. Dans le domainede l’eau, 1 m3 est égal à 1000litres. Pour les personnes plusfami l ières avec le systèmebritannique, 1 m3 est égal à 220gallons impériaux.

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Bien qu’actuellement, l ’ idée descompteurs d’eau ne fasse pas l’unanimité,il est réaliste de penser qu’un jour, cettefaçon de tarifer sera plus populaire.Incidemment, pourquoi ne pas préparer leterrain afin que l’installation future de cetoutil de gestion devienne un jeu d’enfant ?

Pour ce faire, je recommande auxgestionnaires de réseau d’aqueducsd’établir un nouveau règlement qui impo-serait aux entrepreneurs de constructionsneuves une façon bien précise de conce-voir les entrées d’eau. Par cettesimple initiative, l’installation future descompteurs deviendrait facile et tous lesintervenants en sortiraient gagnants. ■

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Personne n’aime déclarer un sinistre à sonassureur. Comme bon nombre d’assurés, vouscroyez que vous devrez répondre à une tonne dequestions et remplir des tas de formulaires. Vouscraignez également que l’incident en question aitun impact négatif sur votre dossier de réclama-tion et que le fait de le déclarer se traduise parune hausse de vos primes ou de votre franchiseou même par le refus de votre assureur de renou-veler votre police.

C’est justement cette crainte de vivre tous cesproblèmes qui met en lumière l’importance d’avi-ser promptement votre assureur. En outre, lanature même des sinistres ou incidents pouvantaffecter l’environnement n’exige-t-elle pas qu’onles signale dans les plus brefs délais ? L’attitudequi consiste à balayer le problème sous le tapis et

à espérer que les parties ayant subi desdommages matériels ou même des blessurescorporelles ne fassent pas appel à leur assureurconstitue un plan « d’inaction » très imprudent.

LES ENJEUX DU RÈGLEMENT D’UN SINISTREVotre police d’assurance est un contrat

détaillé établi entre votre entreprise etvotre assureur, qui renferme des clausesdétaillant la nature des sinistres pour lesquelsvous êtes assuré ainsi que les conditionsqui s’appliquent à la garantie. Outre la conditionque l’on retrouve invariablement dans toutes lespolices et qui stipule que l’on doit obligatoirementdéclarer promptement tout sinistre à son assu-reur dès que l’assuré ou ses représentants en ontconnaissance, il existe d’autres raisons précisespour lesquelles on devrait prévenir sans délai sonassureur en cas de sinistre.

Le sinistre déclaré, il s’agit pour votre assureurde déterminer comment s’applique la police. Il doitalors établir la cause du sinistre et déterminerquelle partie en est responsable. En tardant àporter le sinistre à l’attention de l’assureur, onrisque de ne pas pouvoir compter sur des faitsimportants, des photographies, des preuves etdes témoins oculaires récents. Il s’agit làd’éléments importants qui constituent la clé devoûte d’une bonne défense. De plus, afin d’éviterdes dommages additionnels, l’assureur doit pren-dre des mesures pour atténuer les pertes subsé-quentes à la première perte, pour récupérer dessommes auprès d’autres parties et prévoir desmesures destinées à éviter un sinistre ultérieur.

À QUEL MOMENT DOIT-ON SIGNALER UN INCIDENT ?

Il est à votre avantage d’être proactif et de nepas attendre de recevoir un avis formel de récla-mation de la part d’une autre partie. Un tel avispeut parvenir plusieurs mois après l’incident, cequi ne permet pas d’effectuer une enquêteappropriée. L’assureur ouvrira alors un dossierd’incident – qui ne devrait pas avoir d’incidencesur votre dossier de réclamation – afin de gérer lecas. Toute mesure ultérieure qu’il prendra serafonction des renseignements que vous lui aurezfournis.

Si l’on vous signifie un incident par voie d’avisou de correspondance d’un demandeur ou d’unavocat, avisez sans tarder votre assureur etremettez-lui des copies de toute la correspon-dance pertinente de façon à ce qu’il puisse agir etamorcer une enquête dans les plus brefs délais.

N’acceptez ou n’admettez jamais d’être tenu res-ponsable de blessures ou de dommages, carvous pourriez compromettre votre défense parvotre assureur.

VOTRE INTÉRET DANS UNE BONNE DÉFENSEVotre entreprise assume ses responsabilités à

l’égard de l’environnement et de l’ensemble de lasociété dans le cadre d’une politique dedéveloppement durable. Votre assureur estresponsable de votre défense. En l’aidant, vousvous aidez vous-même. Vous évitez de payer lafranchise. Vous réduisez l’impact de l’incident survotre dossier de réclamation ainsi que le temps,les efforts et les ressources que doit consacrervotre assureur pour régler votre dossier. Vousatténuez l’incertitude et les risques pour vosclients qui sont souvent nommément désignésconjointement avec votre entreprise dans unepoursuite. Vous réduisez au minimum le risqued’entache à la réputation de votre entreprise.

Bref, votre police d’assurance exige que vousrapportiez à votre assureur tout incident quipourrait donner lieu à une réclamation. Lesréclamations pour ce genre de responsabilitépeuvent survenir des mois ou des années suivantl’évènement lui-même. Le défaut d’aviser sansdélai l’assureur d’un incident peut mettre en périlson enquête et sa défense dans une actionjudiciaire subséquente, d’autant que votreréclamation pourrait être refusée en raisond’avis tardif. ■

A S S U R A N C E

Benoit PayetteFPAA, CimAssocié MP2B inc., entreprise en gestion de [email protected]

Il est à votre avantage d’être proactif et de nepas attendre de recevoir un avis formel deréclamation de la part d’une autre partie.

LA RÉCLAMATION EN RESPONSAB I L ITÉ C IV I LE : QUAND DO IT-ON LA RAPPORTER À SON ASSUREUR ?

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L’établissement d’une prise d’eaud’alimentation, le captage d’eaux de surface,le captage d’eaux souterraines… Comments’y retrouver lorsque vient le momentd’obtenir les autorisations appropriées ? LeRèglement sur le captage des eaux souter-raines1 a passablement modifié le régimejuridique applicable et l’auteure a pensé jeterun éclairage sur les questions qui lui sontrégulièrement soumises.

D’abord, le vocabulaire ! La Loi ne définitpas la notion de prise d’eau d’alimentation.

Quant au Règlement sur le captage deseaux souterraines, il utilise les expressions « ouvrage de captage », « lieu de captage » et« projet de captage » sans les définir ni lesdistinguer. Néanmoins, on peut aisémentaffirmer qu’un ouvrage de captage constitueune prise d’eau d’alimentation2.

La prise d’eau d’alimentationLa Loi sur la qualité de l’environnement3

exige à l’article 32 que l’établissement d’uneprise d’eau d’alimentation soit préalablementautorisé par le ministre. On peut sedemander si un certificat d’autorisation esten plus requis pour exploiter la prise d’eaud’alimentation, c’est-à-dire pour capter l’eau,puisque l’article 32 ne vise que l’installationde la prise d’eau. La réponse à cette ques-tion est négative puisque le Règlementrelatif à l’application de la Loi édicte qu’uncertificat d’autorisation de l’article 22 n’estpas requis lorsqu’une demande d’autori-sation est formulée en vertu de l’article 32.L’autorisation délivrée en vertu de l’article 32vise donc aussi bien l’établissement quel’exploitation de la prise d’eau d’alimentation.

La notion de prise d’eau d’alimentationn’étant pas définie, on pourrait penser qu’ellevise à la fois les eaux souterraines et leseaux de surface. Tel n’est pas le cas. Lanotion de prise d’eau d’alimentation ne viseque les eaux de surface dans un cours d’eau,car le captage d’eaux souterraines et lecaptage d’un puits d’eaux de surface sontdes activités désormais réglementéesexclusivement par le Règlement sur lecaptage des eaux souterraines.

On pourrait aussi croire que la notion deprise d’eau d’alimentation vise aussi bienl’eau destinée à la consommation humaineque celle destinée par exemple à laproduction industrielle, comme les eaux deprocédés, ou celles destinées à l’exploitationagricole. Tel est effectivement le cas. Ainsi,toute personne ou municipalité qui désireétablir une prise d’eaux de surface, dans uncours d’eau, à des fins de consommationhumaine, de production industrielle oud’exploitation agricole doit préalablementobtenir une autorisation en vertu de l’article32. Faute d’avoir adopté un règlementspécifique applicable aux prises d’eaux desurface situées dans un cours d’eau, leministre bénéficie d’une discrétion pourimposer des critères relatifs au traitementdes eaux, par exemple.

Les ouvrages de captage et les projets de captage

Le Règlement sur le captage des eauxsouterraines vise aussi bien le captaged’eaux souterraines destinées à laconsommation humaine que celles qui n’ysont pas destinées. Malgré son titre, leRèglement établit aussi des normes àrespecter pour la personne qui aménage unpuits de surface4.

Deux régimes d’autorisation distinctsexistent dorénavant pour les projets decaptage d’eaux souterraines et les puits desurface. Les plus petits projets doivent fairel’objet d’une autorisation par la municipalitéet les plus grands projets sont assujettis àl’autorisation du ministre. Dans l’un et l’autrecas, les projets sont soustraits de l’appli-cation de l’article 32 de la Loi qui requiertnormalement une autorisation pour l’établis-sement d’une prise d’eau d’alimentation5.

i) Les autorisations municipales

La municipalité autorise les projets decaptage qui ne sont pas soumis à l’auto-risation du ministre et qui sont situés ailleursqu’aux Îles-de-la-Madeleine ou dans larégion de Ville Mercier6. Donc, la municipa-lité, a contrario, autorise les projets suivants :

■ l es p ro je t s de cap tage d ’eauxsouterraines, d’une capacité moindreque 75 m3 par jour, destinés à alimentermoins de 20 personnes;

■ les projets de captage d’eaux sou-terraines d’une capacité inférieure à 75m3 par jour ou qui porteront la capacitéexistante à 75 m3 par jour ou moins;

■ les travaux d’aménagement d’un puits desurface, d’un puits tubulaire, d’un ouvragede captage de source, d’une pointefiltrante et d’un ouvrage de captage encondition artésienne.

Nous croyons que l’autorisation municipaleconstitue dans ces cas la seule autorisationrequise.

ii) Les autorisations du ministre

En vertu de l’article 31 du Règlement, leministre, quant à lui, autorise les projets decaptage d’eaux souterraines suivants :

■ l es p ro je t s de cap tage d ’eauxsouterraines, d’une capacité moindreque 75 m3 par jour, destinés à alimenterplus de 20 personnes;

■ le s p ro j e t s de cap tage d ’ eauxsouter raines destinées à être distri-buées ou vendues comme eau de sourceou eau minérale ou à être un ingrédientde fabrication, de conservation ou detraitement annoncé comme eau desource ou eau minérale;

■ les projets de captage d’eaux souter-raines d’une capacité de 75 m3 ou pluspar jour ou qui porteront la capacitéexistante à plus de 75 m3 par jour.

Nous croyons là aussi que l’autorisationdu ministre, émise en vertu de l’article 31 duRèglement, constitue dans ces cas la seuleautorisation requise.

Les demandeurs d’autorisation en vertudu Règlement savent beaucoup plus à quois’attendre dès le départ en termesd ’ex i -gences à respecter puisque leRèglement énumère les renseignements etdocuments à transmettre.

Toute initiative du ministère qui viserait àréglementer le captage d’eaux de surfacedans un cours d’eau serait la bienvenue dansles circonstances afin que les entreprises etmunicipalités connaissent dès le départ lesrègles du jeu. ■

1 R.R.Q., c. Q-2, r. 1.3.2 Articles 2 (2) et 31 (2) du Règlement

sur le captage des eaux souterraines qui favorisent une telle interprétation.

3 L.R.Q., c. Q-2.4 Article 11 du Règlement.5 Articles 2 (2) et 31 (2) du Règlement.6 Article 2 (1) du Règlement.

L E J U R I D I Q U E

cela ne coule pas de source !LES AUTORISATIONS DE CAPTAGE D’EAU :

Me Hélène Lauzonavocate en droit de l'environ-nementLavery, de [email protected]

on peut aisément affirmer qu’un ouvrage decaptage constitue une prise d’eau d’alimenta-tion

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 1 NO 2 PRINTEMPS 2005

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Les nouvelles dispositions de laLoi sur la qualité de l’envi-ronnement por tant sur laprotection et la réhabilitation desterrains1, entrées en vigueur le 1er mars 2003, imposent certainesobligations lorsque le propriétaire,le locataire ou le gardien d’un ter-rain apprend que celui-ci estcontaminé. Ainsi, dans certainesci rconstances , un av is deconta-mination doit être transmisau ministre du Développementdurable, de l’Environnement et desParcs, mais doit aussi être inscritau registre foncier.

Il existe trois situations où unavis de contamination doitêtre inscrit au registre foncier ettransmis au ministre du Dévelop-pement durable, de l’Environne-ment et des Parcs.

11.. Lorsque le propriétaire, lelocataire ou le gardien d’un terrainreçoit une ordonnance du ministrequi requiert de lui soumettre unplan de réhabilitation parce que cedernier constate la présence dansce terrain de contaminants dont laconcentration excède les valeurslimites réglementaires.

22.. Lorsque le propriétaire, lelocataire ou le gardien du terrainreçoit une ordonnance du ministreexigeant qu’on lui soumette unplan de réhabilitation parce que cedernier constate la présence dansun terrain de contaminants sus-ceptibles de porter atteinte à la vie,à la santé, à la sécurité, au bien-être ou au confort de l’être humain,aux autres espèces vivantes ou àl’environnement en général ouencore aux biens. Dans ce cas,

l’avis de contamination est requiset vise des contaminants autresque ceux couverts par les normesréglementaires.

33.. La troisième situation quicommande qu ’un av i s decontamination soit inscrit auregistre foncier et transmis auministre est celle qui découle desrésultats d’une étude de carac-térisation effectuée en vertu de laloi.

En effet, le propriétaire, lelocataire ou le gardien d’un terrainqu i réa l i se une é tude decaractérisation en vertu de la loiet qui apprend par cette étude quela présence de contaminants dansson terrain excède les valeurslimites réglementaires doit trans-mettre un avis de contaminationau registre foncier ainsi qu’auministre.

Dans ce cas, il s’agit de touteétude de caractérisation effectuéeen vertu de la loi et non seulementd’une étude de caractérisationeffectuée en vertu du chapitrerelatif à la protection et à la réhabi-litation des terrains.

Une étude de caractérisation « effectuée en vertu de la loi » quin’est pas celle prévue au chapitreportant sur la protection et la réha-bilitation du terrain est parexemple une étude de caractéri-sation réalisée en vertu de l’article21 de la Loi à la suite d’un déver-sement accidentel ou encore uneétude de caractérisation réalisée àla demande du ministre dans lecadre d’une demande de certificatd’autorisation ou d’une attestationd’assainissement.

Par conséquent, toute étude decaractérisation réalisée dans lecadre de la vente d’un immeuble,de sa location ou de son finance-ment ne constitue pas une étudede caractérisation effectuée envertu de la loi et n’entraîne pasl’obligation d’inscrire un avis decontamination au registre fon-cier, même lorsque l’étude decaractérisation effectuée dans cecontexte révèle la présence decontaminants qui excèdent lesvaleurs limites réglementaires. Ilen serait ainsi de toute étude decaractérisation réalisée par uneentreprise en vertu de ses règles

de conduite interne, en vertu desrègles de diligence raisonnable ouencore dans le cadre de travauxd’infrastructures qui nécessitent ledéplacement de sols contaminéset la réalisation d’une étude decaractérisation.

La découverte d’une contami-nation réalisée dans le cadre d’unetelle étude de caractérisationn’exempte pas pour autant lepropriétaire, le locataire ou legardien d’un terrain à agir selonles normes de prudence normale-ment applicables puisque lesautres dispositions de la Loicontinuent de s’appliquer.

Ajoutons que le corollaire àl’obligation d’inscrire un avis decontamination au registre foncierest la possibilité d’inscrire un avisde décontamination lorsque le ter-rain fait l’objet de travaux dedécontamination et qu’une étudede caractérisation réaliséesubséquemment révèle l’absencede contaminants ou la présencede contaminants dont la concen-tration n’excède pas les valeurslimites réglementaires.

Depuis l’entrée en vigueur desdispositions relatives aux avis decontamination le 1er mars 2003,62 avis de contamination, 13 avisde restriction2 et 10 avis dedécontamination ont été inscritsau registre foncier et transmis auministre3.

Notons enfin que lorsqu’un avisde contamination est inscrit auregistre foncier et transmis auministre, ce dernier a l’obligationde transmettre une copie de cetavis à la municipalité où se trouvele terrain contaminé de façon à ceque la municipalité constitue ettienne à jour une liste des terrainscontaminés situés sur sonterritoire. ■

1 L.R.Q., c. Q-2.2 L’avis de restriction est un avis à

inscrire au registre foncier et à transmettre au ministre lorsqu’un plan de réhabilitation approuvé par le ministre prévoit des restrictions à l’utilisation du terrain.

3 Cette information est à jour en date du 25 avril 2005.

VOTRE TERRAIN EST CONTAM INÉ ? AVEZ-VOUS FA IT PARVEN IR AU M IN ISTRE

L E J U R I D I Q U E

Me Hélène Lauzonavocate en droit de l'environnementLavery, de [email protected]

Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 2 PRINTEMPS 2005

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votre avis de contamination ?

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 2 PRINTEMPS 2005

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L E S B O N S C O N T A C T S

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V O X P 0 P

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3Rve VOL. 1 NO 2 PRINTEMPS 2005

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CCRRAACCOOVVIIEE –– PPOOLLOOGGNNEELes biologistes d’un laboratoirepolonais ont mis au point unesemence de gazon qui atteint unehauteur maximale de cinq centimètres.Des expériences ont été faites surdifférents sols et il semble que legazon soit extrêmement robuste,facile d’entretien et résistant auxmaladies.Avec cette semence, la tonte dugazon deviendra chose du passé.Une entreprise américaine de distribution prévoit d’ailleurs commercialiser ce produit trèsbientôt et estime que les ventesseront phénoménales.Voilà ce que l’on peut qualifier dedéveloppement durable !

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LE PAPE DES MATIÈRES RÉSIDUELLESRéunis en conclave au début avril, certains acteurs du milieu des matières résiduelles ont éluleur représentant spirituel. Alors qu’on lui demandait de choisir son nom, Robert Roberge adéclaré vouloir porter désormais le nom de Sly Fox 1er.

DDEESS TTUULLIIPPEESS EETT DDEESS JJOONNQQUUIILLLLEESS PPOOUURR PPRROOTTÉÉGGEERR UUNN AAÉÉRROOPPOORRTT

AMSTERDAM (Reuters) - Les tulipes et jonquilles plantées autour de l’aéroport de Schiphol,près d’Amsterdam, n’apporteront pas seulement une touche de couleur, mais rendront

l’approche des pistes plus sécuritaire pour les avions, ont déclaré dernièrement les autoritésde l’aéroport.

Les fleurs joueraient un rôle dissuasif sur les rapaces et les plus gros oiseaux, ces derniersreprésentant un danger pour les avions puisqu’ils peuvent être aspirés par les réacteurs ou

s’écraser sur le pare-brise du poste de pilotage lors d’un atterrissage ou d’un décollage.

« Le parfum des tulipes et des jonquilles possède un effet répulsif sur les petits rongeurs quicomposent le régime alimentaire des oiseaux de proie » a affirmé un porte-parolede l’aéroport. En l’absence de leurs proies favorites, les rapaces n’ont aucune raison

de fréquenter les abords d’un aéroport.

La question est de savoir si l’effet est le même sur les goélands. Si tel est le cas, les sitesd’enfouissement pourraient utiliser cette technique et devenir en quelque sorte de très beaux

jardins…

PRIX DU BÂTISSEURLa Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs honorera du prix du bâtisseur la famille Gaudreauà l’occasion de son 22e Panthéon de la performance le25 mai prochain. Daniel Gaudreau s’est dit très fierd e l ’hommage qui sera rendu à sa fami l le .

Oubliez les bargains sur la ferraille à court ou moyen termeSelon Peter Marcus, l’un des experts mondiaux les plusrespectés dans le domaine de l’acier, le taux de croissancede la collecte de ferraille à l’échelle mondiale seraapproximativement de 1,6 % par an jusqu’en 2015.Parallèlement, les besoins en ferraille des aciériesélectriques croîtront de manière importante durant les prochaines années. De 388 millions de tonnes (MT)en 2001, ces besoins sont passés à 453 MT en2004 et devraient être de l’ordre de 564 MT d’ici2010. Si l’on tient compte de l’effervescenceindustrielle de la Chine, il faut s’attendre à unehausse importante du prix de l’acier.

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