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N°8-29novembre 2013 Special Ardoisieres Special Ardoisieres Special Ardoisieres Special Ardoisieres 1Edito Edito Edito Edito La direction des ardoisières de Trélazé a annoncé la fermeture définitive du site et la suppression des 153 emplois restants. Au moment où ces lignes sont écrites, se tient le C.E. qui va présenter le plan de la direction. Cette annonce a créé beaucoup d’émoi, de bouleversement, de colère. La direction a, en partie, réussi son coup, celui de faire croire à l’opinion publique qu’il s’agissait d’une décision de bon sens, appuyée sur l’argument fatal de l’épuisement des ressources en ardoise. Les réactions politiques ont été nombreuses pour regretter cette décision, mais, sans la contester, plutôt pour présenter des condoléances aux mineurs. Seuls le PCF, avec son communiqué de presse (voir ci-dessous), la CGT, et le NPA ont contesté la fermeture. Dans ce contexte très morose, il y a 2 bonnes nouvelles : la première c’est que les ardoisiers sont combatifs, et c’est là le plus important, et la deuxième, c’est qu’ils possèdent de solides arguments pour présenter un plan alternatif. Il est faux de dire qu’il n’y a plus d’ardoise. Dans les puits actuels, comme dans des sondages qui ont été fait récemment pour trouver de nouveaux gisements. Il y a donc possibilité de poursuivre l’activité sans délai. Cela nécessite évidemment des investissements. Pour information, le groupe Imerys, propriétaire des ardoisières donnait plus de 110 millions d’euros aux actionnaires sur la seule année 2012. A qui fera-t-on croire qu’il n’est pas possible d’investir et de poursuivre l’activité ? Si dans un premier temps chacun a été assommé par la nouvelle, la mobilisation s’organise. Le communiqué du PCF 49« l’ardoise a de l’avenir », comme l’intervention des ardoisiers CGT faisant des propositions alternatives ont interpellé l’opinion. Plusieurs appels vont dorénavant dans ce sens : Phylippe Cayla, universitaire, le communiqué de la section Trélazé du PCF, l’intervention de Gilles Ernoult (conseiller municipal PCF, d’Hervé Sabba (représentant les mineurs CGT) et de Jean Bertholet (maire honoraire de Trélazé) au conseil municipal de Trélazé, le soutien de Pierre Laurent, sénateur et secrétaire national du PCF et de Philippe Denis, président du groupe communiste au conseil régional des Pays de la Loire, celui de Jean Paul Plassard conseiller régional honoraire. Il est à noter que le maire de Trélazé s’engage auprès du ministère du redressement productif pour faire vérifier par expert la véracité de l’argument de l’épuisement du gisement. Tout cela est positif. La construction d’un rapport de forces favorable à la poursuite de l’activité pour des raisons humaines, économiques, écologiques et patrimoniales est l’objectif premier. Le PCF 49 y mettra toute son énergie. Alain Pagano, secrétaire départemental du PCF 49

Special Ardoisieres 111Edito - Section de Trélazé du PCF · 2. Investir rapidement et massivement dans des travaux préparatoires permettant une production d’ardoise de qualité

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N°8-29novembre 2013

Special ArdoisieresSpecial ArdoisieresSpecial ArdoisieresSpecial Ardoisieres

1111EditoEditoEditoEdito

La direction des ardoisières de Trélazé a annoncé la fermeture définitive du site et la suppression des 153 emplois restants. Au moment où ces lignes sont écrites, se tient le C.E. qui va présenter le plan de la direction. Cette annonce a créé beaucoup d’émoi, de bouleversement, de colère.

La direction a, en partie, réussi son coup, celui de faire croire à l’opinion publique qu’il s’agissait d’une décision de bon sens, appuyée sur l’argument fatal de l’épuisement des ressources en ardoise. Les réactions politiques ont été nombreuses pour regretter cette décision, mais, sans la contester, plutôt pour présenter des condoléances aux mineurs.

Seuls le PCF, avec son communiqué de presse (voir ci-dessous), la CGT, et le NPA ont contesté la fermeture. Dans ce contexte très morose, il y a 2 bonnes nouvelles : la première c’est que les ardoisiers sont combatifs, et c’est là le plus important, et la deuxième, c’est qu’ils possèdent de solides arguments pour présenter un plan alternatif.

Il est faux de dire qu’il n’y a plus d’ardoise. Dans les puits actuels, comme dans des sondages qui ont été fait récemment pour trouver de nouveaux gisements. Il y a donc possibilité de poursuivre l’activité sans délai. Cela nécessite évidemment des investissements. Pour information, le groupe Imerys, propriétaire des ardoisières donnait plus de 110 millions d’euros aux actionnaires sur la seule année 2012. A qui fera-t-on croire qu’il n’est pas possible d’investir et de poursuivre l’activité ?

Si dans un premier temps chacun a été assommé par la nouvelle, la mobilisation s’organise. Le communiqué du PCF 49« l’ardoise a de l’avenir », comme l’intervention des ardoisiers CGT faisant des propositions alternatives ont interpellé l’opinion. Plusieurs appels vont dorénavant dans ce sens : Phylippe Cayla, universitaire, le communiqué de la section Trélazé du PCF, l’intervention de Gilles Ernoult (conseiller municipal PCF, d’Hervé Sabba (représentant les mineurs CGT) et de Jean Bertholet (maire honoraire de Trélazé) au conseil municipal de Trélazé, le soutien de Pierre Laurent, sénateur et secrétaire national du PCF et de Philippe Denis, président du groupe communiste au conseil régional des Pays de la Loire, celui de Jean Paul Plassard conseiller régional honoraire. Il est à noter que le maire de Trélazé s’engage auprès du ministère du redressement productif pour faire vérifier par expert la véracité de l’argument de l’épuisement du gisement. Tout cela est positif.

La construction d’un rapport de forces favorable à la poursuite de l’activité pour des raisons humaines, économiques, écologiques et patrimoniales est l’objectif premier. Le PCF 49 y mettra toute son énergie.

Alain Pagano, secrétaire départemental du PCF 49

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N°8-29novembre 2013

2. 2. 2. 2. LLLLeseseses articlearticlearticlearticlessss récents sur les ardoisièresrécents sur les ardoisièresrécents sur les ardoisièresrécents sur les ardoisières

Angers Info du 25-11 … et repris partiellement par l’Humanité : http://www.humanite.fr/fil-

rouge/les-ardoisieres-de-trelaze-ne-sont-pas-mortes-pcf-49.

Cet article reprend le communiqué de la fédération…

« L’ardoise a de l’avenir ! » selon Alain Pagano du PCF

DR – Alain Pagano

Secrétaire départemental du PCF Maine et Loire

« Il serait inimaginable que la dernière mine (d’ar doise) puisse fermer. Les réactions politiques tombent pour adresser des condoléances aux mineurs, s’inquiéter du drame humain … Mais les ardoisières ne sont pas mortes ! L’ardoise a en core un bel avenir devant elle … si les politiques font preuve de volontarisme. Il faut en urgence :

1. légiférer ET faire respecter les lois pour que l es ardoises de Trélazé couvrent les bâtiments patrimoniaux et les bâtiments publics à couverture en ardoise

2. Investir rapidement et massivement dans des trav aux préparatoires permettant une production d’ardoise de qualité.

3. Que le préfet organise une table ronde entre pol itiques, syndicats et patrons pour dégager des solutions permettant de pérenniser l’avenir de la dernière mine de France.

La défense de l’emploi justifie ces mesures conserv atoires. Le PCF croit en un futur pour les ardoisières parce qu’il y a un marché de l’ardoise de plus de 300 000 tonnes annuel …occupé à plus de 90% par de l’ardoise d’Espagne, de Chine, d u Canada… Qui peut défendre la fermeture de productions de proximité et accepter le transpor t sur des (dizaines de) milliers de km au moment ou l’on se préoccupe des pollutions, de l’em preinte carbone et du réchauffement climatique global. Pour l’emploi comme pour l’envir onnement, il faut produire local ! » indique ce soir, Alain Pagano, Secrétaire départemental du PCF Maine et Loire

Angers mag du 28-11

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N°8-29novembre 2013

Ardoisières, le coup de gueule de Jean-Paul Plassard "A qui la palme de l'hypocrisie ?" Ex-secrétaire départemental du Parti Communiste de Maine-et-Loire

et ancien conseiller régional, Jean-Paul Plassard tacle sévèrement l'attitude des responsables politiques

locaux et du préfet après l'annonce du projet d’arrêt des Ardoisières d'Angers. Trop de compassion et

de résignation, pas assez de courage pour défendre une autre issue que la fermeture, écrit-il dans une

lettre que nous publions dans son intégralité.

L'écrivain catholique François Mauriac, au lendemain de la Libération, déclarait "seule la classe

ouvrière est restée fidèle à la patrie profanée". Au lendemain de l'annonce par la multinationale Imerys

de sa volonté de mettre fin a plusieurs siècles de production d'ardoise cette citation reste d'une

brûlante actualité. Seul le syndicat CGT des Ardoisières, avec l'appui du PCF-FdG comme du Npa, se

montre à la hauteur du coup que souhaite une nouvelle fois porter un grand groupe capitaliste à notre

industrie. A ses emplois comme à notre patrimoine : les ardoisières n'ont elles pas reçu le label IPV

(Industrie du Patrimoine Vivant)

D'un seul mouvement élus et dirigeants politiques de la droite comme du PS, malheureusement, se

rejoignent dans le camp des pleureurs. Larmes de crocodiles et effet de manche ! A qui la palme de

l'hypocrisie ? Bien difficile de le dire ! L'ensemble des médias titre, sans même un point d'interrogation,

sur "la fin des ardoisières". Bel élan d'unanimité et de solidarité !

La cerise sur le gâteau vient du représentant du gouvernement pour qui, "en dessous de 400 m une

exploitation n'est plus rentable".

Rentable le mot est lâché. Mais de quelle rentabilité parle-t-il ? Celle d' Imerys dont les résultats 2013

s'annoncent aussi bon qu'en 2012, soit près d'un demi milliard d'euros ! Le préfet défenseur des intérêts

des familles Desmarais et Albert - parmi les plus grosses fortunes mondiales - et actionnaires majoritaires

d'Imerys "il faut le faire" !

Jean-Paul Plassard estime que l'ardoise de Trélazé a encore un avenir, pour peu qu'on s'en donne les m oyens.

Non, les ardoisières ce n'est pas fini. De l'ardoise, il y en a besoin. De l'ardoise de très grande qualité, il y

en a encore beaucoup dans le sol angevin. Il faut aller la chercher plus profond ? La belle affaire :

toutes les techniques tant de recherches que d'exploitation existent. Et des travailleurs sont là pour les

mettre en œuvre. De l'argent il y en a aussi. Mais la, il faut s'attaquer et pas que dans les mots, à la"

finance". Osons. On ne risque rien sinon les contraindre au recul.

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N°8-29novembre 2013

Ce n'est pas la première fois qu'on annonce la mort de l'industrie ardoisière. Les derniers mineurs

français sont les ardoisiers. Ce sont les luttes successives qui ont permis ce maintien. Non "la messe n'est

pas dite"! Se rassembler autour des ardoisiers, pour avec eux gagner cette nouvelle bataille de

l'ardoise, voilà le chemin où s'engager. Plus que jamais l'ardoise à de l'avenir !"

Ouest France du 29-11

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N°8-29novembre 2013

Courrier’ de l’Ouest du 29-11

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N°8-29novembre 2013

3.3.3.3. l’l’l’l’intervention de Gilles Ernoult, conseiller municipal de Trélazéintervention de Gilles Ernoult, conseiller municipal de Trélazéintervention de Gilles Ernoult, conseiller municipal de Trélazéintervention de Gilles Ernoult, conseiller municipal de Trélazé »»»».... Conseil municipal de Trélazé - 28 novembre 2013

Monsieur le Maire, Cher-e-s collègues, Mesdames, Messieurs,

Dire que le sujet que nous abordons ce soir au Conseil municipal suscite émoi, colère mais aussi mobilisation et combativité des ardoisiers et de la population de notre commune, ne relève vraiment pas de la clause de style.

Comment le groupe IMERYS ose t-il cette campagne de communication mensongère pour justifier sa stratégie d’abandon des ardoisières ? Il n’y aurait plus de gisement de qualité dans la veine d’ardoise ! Mais de qui se moque cette direction qui refuse d’assumer ces choix d’investissement qui ont conduit à la situation qu’on connaît et qui, de surcroit, veut plomber définitivement l’avenir des ardoisières ?

Il n’est pourtant pas besoin d’être un grand spécialiste de l’ardoise pour savoir que cette affirmation est mensongère, fallacieuse même.

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N°8-29novembre 2013

Un peu de mémoire suffit à se convaincre du contraire. En 1986, lorsque le puits de Grand’Maison ferme, ce n’est pas parce qu’il n’y a plus d’ardoise, c’est parce que la Société des Ardoisières de l’Anjou est en concurrence avec la Société des Ardoisières d’Angers.

Dans ce puits de Grand’Maison, il reste à prendre toute l’ardoise à partir de moins 530 mètres jusqu’à moins 410 mètres, il reste à terminer l’exploitation du niveau 346 et réaliser toute celle du niveau 330, soit 30 ans d’exploitation d’ardoise de qualité pour 150 salariés aux conditions d’extraction de l’époque.

Les ardoisiers montreront que d’autres sites sont exploitables pour des décennies, mais en tout cas, avec ce simple exemple nous faisons la démonstrations que, sous nos pieds, dans le bourg de Trélazé, à deux pas de la Mairie, il y a de l’ardoise de qualité pour poursuivre l’exploitation.

Messieurs les dirigeants d’IMERYS, le mensonge ne passera pas ! Il est trop gros !

Le groupe IMERYS doit s’expliquer. Expliquer pourquoi les investissements n’ont été tourné que vers la compétitivité au détriment de la recherche de qualité, alors que les salariés et leurs organisations syndicales n’ont cessé d’alerté sur le danger d’une telle stratégie.

Expliquer pourquoi ce groupe mondial, qui réalise un chiffre d’affaire de près de 3,9 milliards d’€, avec un résultat net courant de 310 millions d’€, qui dispose de 875 millions d’€ de fonds propres et qui a distribué 116,8 millions d’€ de dividende à ses actionnaires, veut faire disparaître à tout jamais une industrie séculaire qui relève du patrimoine national.

De ce point de vue, je rappelle qu’il y a obligation aujourd’hui de couvrir les monuments historiques en ardoise de Trélazé, même si nous avons vu récemment que la règle n’est pas toujours respectée. Cette obligation serait inapplicable demain et constituerait une perte très grave du point de vue architectural et patrimonial. Le caractère spécifique de notre industrie appelle donc une intervention particulière de l’Etat.

Enfin, est-ce encore une fois le sacro-saint profit qui conduit ce groupe à investir en Inde, en Chine, au Brésil avec un objectif de rentabilité de 15%, à investir dans la production de gaz de schiste et qui a vu son action passer de 55€ à 59€ en un mois et augmenter du 30% en un an !?!

Ce sont ces mêmes qui ont profité de l’image de l’ardoise pour développer leur branche bâtiment, profité d’une période positive ou, parce qu'il n’y avait pas de stock, ont gagné beaucoup d’argent avec l’ardoise.

Eh bien à ceux-là, avec les ardoisiers, avec la population, nous leur disons que nous ne laisserons pas faire ! Ils ont de l’argent, beaucoup d’argent ! Ils ont une responsabilité sociale et sociétale ! Ils doivent l’assumer !

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N°8-29novembre 2013

Parce qu’il y a de l’ardoise de qualité pour répondre aux besoins, ils doivent investir pour pérenniser notre industrie.

Nous croyons en un futur pour les ardoisières parce qu’il y a un marché de l’ardoise de plus de 300 000 tonnes annuel occupé à plus de 90% par de l’ardoise d’Espagne, de Chine, du Canada… Qui peut défendre la fermeture de productions de proximité et accepter le transport sur des (dizaines de) milliers de km au moment ou l’on se préoccupe des pollutions, de l’empreinte carbone et du réchauffement climatique global. Pour l’emploi comme pour l’environnement, il faut produire local !

L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de sauvegarder plus de 150 emplois, de sauver une industrie qui a toute sa place dans notre pays. Avec d’autres, nous appelons à une mobilisation sans précédent pour imposer les investissements nécessaires. Il n'y a aucune fatalité.

Enfin, nous demandons au Préfet de Maine et Loire qu’il organise une table ronde entre politiques, syndicats et patrons pour dégager des solutions permettant de pérenniser l’avenir de la dernière mine de France.

Merci de votre attention

4. 4. 4. 4. l’l’l’l’intervention dintervention dintervention dintervention d’’’’Hervé Sabba, repHervé Sabba, repHervé Sabba, repHervé Sabba, reprrrrésentant CGT des ardoisiers au ésentant CGT des ardoisiers au ésentant CGT des ardoisiers au ésentant CGT des ardoisiers au

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Elle vous parviendra prochainement... pour donner des arguments supplémentaires aux militants !