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Sommaire P. 1 : Edito « Austérité : la nou- velle Valls ! » P. 2 : « Education prioritaire : Mon C… ! » P. 3 « Offensive idéologique sur les programmes d’His- toire-Géo ! » P. 4-5 : « Et une tournée pour le MEDEF… C’est François qui régale ! » P. 6-7 : « Le train des contre-ré- formes est en marche » P. 8-9 : « Précaires, bons à tous faire, plus bas que terre ! » P. 10 : « Statut des enseignants du 2nd degré : mise à mort des PLP ! » P. 11 : « Brèves… » P. 12 : « SUD Education 95 » Infos : DGH en baisse et heures sup en hausse, alors : Statut des enseignants du 2nd degré, c’est voté et applicable dès la rentrée prochaine ! Le patronat s’attaque à tous nos droits so- ciaux pour qu’action- naires et banquiers continuent à engran- ger des profits toujours plus faramineux, mal- gré la « crise ». Le gouvernement se plie à tous les diktats patronaux ; le « pacte de responsabilité » en est le dernier exemple avec 35 milliards de ca- deaux supplémen- taires ! Les salaires et pen- sions sont bloqués, nos conditions de travail se détériorent, la protec- tion sociale est peu à peu détruite, les ser- vices publics disparais- sent … En 5 ans, les entre- prises françaises du CAC 40 ont dégagé 411 milliards d’euros de bé- néfices. Depuis 2011, le pou- voir d’achat des fonc- tionnaires baisse de 0,80% à 1% chaque an- née (INSEE). Par notre travail nous produisons les ri- chesses ; les capita- listes eux encaissent ; ça suffit ! Dans l’éducation, l’austérité fait des ra- vages : - les postes créés dans le primaire et le secondaire ne couvri- ront pas les augmen- tations d’effectifs à la rentrée prochaine ; - les dotations ho- raires des établisse- ments du second de- gré sont insuffisantes ; - la carte scolaire du 1 er degré promet une fois de plus de désha- biller Pierre pour habil- ler Paul ; - le gel du point d’in- dice des fonctionnaires est acté jusqu’en 2017 ; - les annonces sur l’éducation prioritaire sont très limitées et ne s’appliquent qu’à un tout petit nombre de réseaux ; - l’échec de la réforme des rythmes scolaires est lié essentiellement aux moyens insuffi- sants. La majorité des per- sonnels ne voit au- cune rupture avec les gouvernements précé- dents ! Bien au con- traire, le gouverne- ment Valls met en place des mesures d’austérité néo-libé- rales et dangereuses ! BOUGEONS - NOUS ! C’est le choix de l’austérité et des cadeaux au MEDEF et aux actionnaires qu’il faut combattre. TOUS ENSEMBLE !!! LE JOURNAL Solidaires, Unitaires, Démocratiques Journal de SUD-Education95 Directeur de publication : Pierre BORS Maquette : Nour-eddine NAZIH Imprimé par nos soins CPPAP : dépôt légal en cours www.sudeducation95.ouvaton.org- [email protected] Maison des syndicats Espace Mandela 82 Bd du Général Leclerc 95100 ARGENTEUIL Tél/Fax/Répondeur : 01341024 07 LE JOURNAL AUSTÉRITÉ : LA NOUVELLE VALLS ! N° 2 – Mai-juin 2014

[email protected] ... · 3 Page 3 - SUD Education 95 (Solidaires, Unitaires, Démocratiques) – Journal N° 2, mai-juin 2014 NE RESTEZ PAS ISOLÉ-E, SYNDIQUEZ-VOUS, REJOIGNEZ

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Sommaire

• P. 1 : Edito « Austérité : la nou-velle Valls ! »

• P. 2 : « Education prioritaire : Mon C… ! »

• P. 3 « Offensive idéologique sur les programmes d’His-toire-Géo ! »

• P. 4-5 : « Et une tournée pour le MEDEF… C’est François qui régale ! »

• P. 6-7 : « Le train des contre-ré-formes est en marche »

• P. 8-9 : « Précaires, bons à tous faire, plus bas que terre ! »

• P. 10 : « Statut des enseignants du 2nd degré : mise à mort des PLP ! »

• P. 11 : « Brèves… »

• P. 12 : « SUD Education 95 »

Infos …:

• DGH en baisse et heures sup en hausse, alors :

• Statut des enseignants du 2nd degré, c’est voté et applicable dès la rentrée prochaine !

Le patronat s’attaque à tous nos droits so-ciaux pour qu’action-naires et banquiers continuent à engran-ger des profits toujours plus faramineux, mal-gré la « crise ».

Le gouvernement se plie à tous les diktats patronaux ; le « pacte de responsabilité » en est le dernier exemple avec 35 milliards de ca-deaux supplémen-taires !

Les salaires et pen-sions sont bloqués, nos conditions de travail se détériorent, la protec-tion sociale est peu à peu détruite, les ser-vices publics disparais-sent …

En 5 ans, les entre-prises françaises du CAC 40 ont dégagé 411 milliards d’euros de bé-néfices.

Depuis 2011, le pou-voir d’achat des fonc-tionnaires baisse de 0,80% à 1% chaque an-née (INSEE).

Par notre travail nous produisons les ri-chesses ; les capita-listes eux encaissent ; ça suffit !

Dans l’éducation, l’austérité fait des ra-vages :

- les postes créés dans le primaire et le secondaire ne couvri-ront pas les augmen-tations d’effectifs à la rentrée prochaine ;

- les dotations ho-raires des établisse-ments du second de-gré sont insuffisantes ;

- la carte scolaire du 1er degré promet une fois de plus de désha-biller Pierre pour habil-ler Paul ;

- le gel du point d’in-dice des fonctionnaires est acté jusqu’en 2017 ;

- les annonces sur l’éducation prioritaire sont très limitées et ne s’appliquent qu’à un tout petit nombre de réseaux ;

- l’échec de la réforme des rythmes scolaires est lié essentiellement aux moyens insuffi-sants.

La majorité des per-

sonnels ne voit au-

cune rupture avec les

gouvernements précé-

dents ! Bien au con-

traire, le gouverne-

ment Valls met en

place des mesures

d’austérité néo-libé-

rales et dangereuses !

BOUGEONS - NOUS !

C’est le choix de l’austérité et des cadeaux au

MEDEF et aux actionnaires qu’il faut combattre.

TOUS ENSEMBLE !!!

LE JOURNAL Solidaires, Unitaires, Démocratiques

Journal de SUD-Education95 Directeur de publication :

Pierre BORS Maquette : Nour-eddine NAZIH

Imprimé par nos soins

CPPAP : dépôt légal en cours

www.sudeducation95.ouvaton.org- [email protected]

Maison des syndicats Espace Mandela 82 Bd du Général Leclerc 95100 ARGENTEUIL Tél/Fax/Répondeur : 01341024 07

LE JOURNAL

AUSTÉRITÉ : LA NOUVELLE VALLS !

N° 2 – Mai-juin 2014

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LES COMBATS PERDUS D’AVANCE SONT CEUX QU’ON NE MÈNE PAS ! 2

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ÉDUCATION PRIORITAIRE : MON C… !

Les annonces du ministère le 16 janvier ne doivent pas faire illusion

Une grande majorité des enseignant-es tra-vaillant dans l’éducation prioritaire ne seront pas concerné-es par les quelques promesses de cette réforme en terme de décharge de temps de travail, d’augmentation de la prime ou de recrutement de personnels santé-so-ciaux supplémentaires. Seul-es les ensei-gnant-es des futurs REP+ (actuels ECLAIR ?), soit 1/3 de l’éducation prioritaire, sont con-cerné-es.

Les ZEP deviennent l’étendard de l’école li-bérale et managériale

La réforme va empirer la situation des sala-rié-es de l’éducation prioritaire. En effet, elle renforce le pouvoir de la hiérarchie administra-tive en laissant la possibilité au recrutement sur profil et avec entretien. Elle contraint les enseignants-es à faire toujours plus de zèle pour que leur école ou établissement garde ses moyens. La contractualisation des moyens académiques est inacceptable car elle va mettre les établissements en concur-rence entre eux en suscitant toujours plus de pression pour les personnels.

Ainsi, l’éducation prioritaire devient un nou-veau laboratoire de l’école libérale et managé-riale, avec son cortège inévitable de souf-france au travail.

La réforme : chantage à la pédagogie (celle du socle commun et du tout numérique)

Pour le ministère, si l’éducation prioritaire fonctionne mal, c’est une question de pédago-gie : appliquons le socle commun et nos élèves réussiront !!! Ce chantage à la pédago-gie va devenir la norme dans le fonctionne-ment des établissements.

En effet, la réforme instaure toute une série de sous-fifres de l’inspection (experts de ter-rain, coordonnateurs de réseau, conseillers techniques…) qui viendront porter la bonne parole du socle …et vérifier qu’on l’applique bien. Sans parler du fait que ce discours pseudo-pédagogique permet de masquer à peu de frais la question des manques de moyens.

Les moyens déployés sont très insuffisants

Rien sur les seuils de classe ! Rien sur les RASED ! Les lycées laissés de côté !

Le ministère ne mobilise que 350 millions sur plusieurs années, dont 100 millions pour la première année. A titre de comparaison, le plan de modernisation du rafale financé par l’Etat est de plus d’1 milliard. Et le gouverne-ment fait un cadeau aux entreprises de 30 mil-liards d’euros en supprimant les cotisations fa-miliales, le déficit devant être comblé par une réduction des finances publiques.

En appliquant à la lettre le programme du MEDEF, le gouvernement a fait un choix politique : ce n’est pas celui de don-ner des moyens à l’éducation prioritaire

mais de donner priorité à l’austérité.

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NE RESTEZ PAS ISOLÉ-E, SYNDIQUEZ-VOUS, REJOIGNEZ SUD ÉDUCATION 95 3

ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL

Offensive idéologique sur les programmes d’Histoire-Géo.

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Le 19 septembre 2013, le Conseil Supé-rieur de l’Éducation (CSE) examinait et vali-dait la proposition ministérielle d’allégement des programmes d’Histoire-Géographie en baccalauréat professionnel.

Si les dotations horaires rendaient effecti-vement impossible de mener à bien l’étude sérieuse des programmes existants, le choix des coupes opérées interroge et inquiète. En effet, le ministère, dans sa démarche « sim-plificatrice » supprime des points à très forte valeur historique, donc politique.

Sont ainsi supprimés :

« 1936 – les occupations d’usines » du chapitre « Être ouvrier en France »,

« Le programme du CNR(1) » dans le chapitre consacré à l’étude de la France de 1940 à 1946,

« L’échec américain au Viêtnam » dans le chapitre pourtant intitulé « Les États-Unis et le monde au XXe siècle » en terminale,

« Les dynamiques des périphéries de la mondialisation »,

« Mai 68 » avec le chapitre supprimé sur la Ve République.

On obtient une violente ponction de toutes les situations de contestation de l’ordre établi ou de tentative d’alternative au modèle éco-nomique dominant.

La forte dimension idéologique de ces suppressions n’a pu être ignorée du minis-tère. On assiste donc à une volonté délibé-rée, politique, d’ôter de la conscience des fu-tur-es travailleuses et travailleurs la mémoire des luttes passées, leurs échecs, mais sur-tout leur contribution décisive à l’édification d’un modèle social que les gouvernements successifs s’emploient méthodiquement à détruire.

SUD Éducation, dont les statuts affirment la volonté « de participer activement au dé-veloppement d’un syndicalisme alternatif eu-ropéen et mondial » ainsi qu’à la « construc-tion d’un syndicalisme de lutte et de transfor-mation sociale », dénonce cette offensive idéologique qui prétend expurger toute his-toire des luttes des programmes d’Histoire-Géo.

Puisqu’il est prévu que le Conseil Supé-rieur des Programmes soit amené prochai-nement à se pencher sur les programmes du lycée, exigeons la réintroduction de l’ensei-gnement de la mémoire sociale !

POUR UNE ECOLE ÉMANCIPATRICE ET ÉMANCIPÉE DE LA

TUELLE ÉCONOMIQUE ET IDÉOLOGIQUE !

(1) Conseil National de la Résistance.

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LES COMBATS PERDUS D’AVANCE SONT CEUX QU’ON NE MÈNE PAS ! 4

Voilà plus de 30 ans que la classe diri-geante a entrepris de démanteler les quelques acquis sociaux arrachés par deux siècles de luttes ouvrières. 30 années de globalisation, créant les conditions d'un dumping social et fiscal sans limite. 30 an-nées de mondialisation assurant la mise en concurrence des salarié-es sur un marché de l'emploi internationalisé. 30 années de connivence avec des gouvernements com-plices déblayant le terrain pour mettre en place le cadre déréglementé d'une régres-sion sociale sans précédent.

Les patrons sont opiniâtres. Aujourd'hui, au nom d'une compétitivité censée rame-ner croissance et emploi, ils exigent une baisse drastique du « coût du travail ». Il faut des « réformes structurelles ». Qui n'a entendu Gattaz se répandre dans les mé-dias, ne peut mesurer l'ampleur des sacri-fices auxquels actionnaires et patrons du CAC 40 sont contraints.

DANSE AVEC LES LOUPS

En Sarkozy, ils avaient trouvé une oreille complaisante. Avec Hollande, ils n'ont pas perdu au change. D'aucuns prétendent que le ci-devant ennemi de la finance verserait dans le social-libéralisme. C'est pure ca-lomnie. On chercherait en vain la moindre once de social dans la politique gouverne-mentale aujourd'hui.

Après l'ANI et le CICE(1), voici le pacte de responsabilité.

50 milliards de réduction de cotisations so-ciales contre des emplois. Combien au juste ? 1000, 1 million ? On n'en sait rien. Gattaz martèle qu'il ne s'engagera pas. Il n'empêche, Ayrault l'affirme : « ce sera gagnant gagnant ». Et ce que la basse-cour néolibérale compte de plumitifs s'émerveille au spectacle de Hol-lande déployant ses talents pour entraîner la clique du MEDEF dans une valse de plus en plus serrée.

Des pisse-vinaigre déplorent-ils ce ca-deau au patronat ? Nenni, répond Ayrault, pince sans rire, dans un entretien au Pari-sien : « Ce n'est pas un cadeau aux patrons, mais un ca cadeau aux entreprises ». Ce bi-sounours précisant que « l'entreprise est une communauté humaine dans laquelle il y a, avant toute chose, des travailleurs, des sala-riés. Il a dû nous échapper que, depuis 2012, les entreprises ont été socialisées et que l'on n'y trouve plus ni patron ni actionnaire.

(1) l'Accord National Interprofessionnel et le Crédit Impôt Compétitivité Emploi.

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NE RESTEZ PAS ISOLÉ-E, SYNDIQUEZ-VOUS, REJOIGNEZ SUD ÉDUCATION 95 5

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HOLLANDE RÉGALE, TOUT LE MONDE TRINQUE

50 milliards, ce n'est pas rien. Il va falloir les dénicher. Le gouvernement exonérant les en-treprises de financer les prestations familiales, on récupérera en taillant dans les dépenses publiques. Qui travaille dans les services pu-blics peut s'attendre au pire. Tout comme les usagers.

Comment administrer cette cure d'austérité ? À force d'habitude les gouvernants ont ac-quis de l'expérience. Hollande et son équipe sont maîtres dans la mise en condition de l'opinion. La méthode est éprouvée. Dans un premier temps, on distille des rumeurs, le bruit court que des mesures bien saignantes sont en projet. Une résistance se dessine ? On s'empresse de démentir et d'y substituer des décisions moins douloureuses qui, par com-paraison, pourront apparaître comme modé-rées, voire progressistes si l'on s'assure de l'appui de syndicats godillots.

A court terme, on affaiblit les oppositions et à moyen terme on prépare les esprits à de fu-turs sacrifices.

Ainsi, voilà les salarié-es du service public, précaires et titulaires, envoyé-es en première ligne. On peut avoir une idée de ce qui les at-tend. Les pères la rigueur ne sont pas avares d'idées brillantes. Migaud, président de la Cour des comptes, réclame la « baisse des ef-fectifs » (pas ceux des classes, ceux de la fonction publique), le « gel du point d'indice », la « pause dans les mesures catégorielles », et l'« étalement dans le temps des mesures d'avancement ». Tout en élégance, Moscovici évoque des « gisements d'économies ». Un

ajustement à la baisse de la « masse sala-riale globale » obtenu grâce à un « redé-ploiement des effectifs, des salaires, des primes ». À l'en croire, rien que de l'anodin.

Ce que la Cour des comptes dans son rapport de 2014 appelle une « démarche ambitieuse de réformes structurelles » por-tant sur la « masse salariale », l'« évolution des mesures catégorielles », les « effectifs » et la « durée du travail ». En gros, travailler plus et moins gagner pour les uns et ne plus avoir de boulot pour les autres.

À VOIR LE GOUVERNEMENT FAIRE RÉVÉ-RENCE AU MEDEF AVEC TANT DE GRÂCE, LES PLUS EXCITÉ-ES SE SENTENT POUSSER DES AILES. A DROITE, ON RÉCLAME LA LIMI-TATION DES ALLOCATIONS CHÔMAGE, LA FIN DU CDI, LES 39 HEURES PAYÉES 35...

LA PALME REVENANT À KOSCIUSKO-MO-RIZET, PIONNIÈRE DE LA MACHINE À RE-MONTER LE TEMPS, ELLE VEUT DES ZONES FRANCHES À PARIS. AFFRANCHIES DU DROIT DU TRAVAIL !

L'EXEMPLE VENANT D'EN HAUT. POUR-QUOI S'ARRÊTERAIENT-ILS ?

C'EST PAS À MATIGNON, C'EST PAS DANS LES SALONS QU'ON OBTIENDRA SATISFAC-TION... REFRAIN CONNU MAIS À METTRE EN MUSIQUE.

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Austérité : « Politique économique visant à réduire l'ensemble des revenus dis-ponibles pour la consommation, par le recours à l'impôt, au blocage des salaires, à l'emprunt forcé, aux restrictions de crédit et à la réduc-tion drastique des dépenses pu-bliques ». Le Larousse. NON à l’austérité,

aux cadeaux au MEDEF, à la casse du service public.

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LES COMBATS PERDUS D’AVANCE SONT CEUX QU’ON NE MÈNE PAS ! 6

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Depuis quinze ans, le monde de l’enseigne-ment est soumis à un train de réformes inces-santes. En personnalisant leur politique éducative et en mettant en scène des désaccords secon-daires, les ministres de l’éducation changent par-fois de style, pas de ligne politique : imposer un modèle d’école d’inspiration néo-libérale qui ré-ponde aux préconisations de la Commission Euro-péenne et de l’OCDE afin de mettre en place «L’économie de la connaissance la plus compéti-tive et la plus dynamique» (Stratégie de Lisbonne, 2000). Il s’agit de transformer l’ensemble du sys-tème éducatif, du primaire à l’université, en pres-tataire de service du capitalisme mondialisé, en lui fournissant à la fois les fruits d’une recherche pu-blique réorientée vers l’innovation technologique et une main d’œuvre adaptable et compétitive.

L’ensemble des réformes Peillon s’inscrit dans l’exacte continuité de celles de ses prédécesseurs. Certaines inflexions positives, comme les créa-tions de postes et la remise en place d’une année de formation initiale des enseignants ne doivent pas faire illusion : les postes créés sont en nombre très insuffisants pour compenser les pertes des années précédentes et la hausse démographique, et la création des Ecoles supérieures du professo-rat et de l’éducation servira probablement à ac-compagner la réforme du métier d’enseignant…

Quand V. Peillon affirme : « On ne réforme pas l’éducation nationale sans les enseignants », il ne s’agit donc évidemment pas de demander aux en-seignants leur conception de l’école, mais de faire quelques concessions pour pouvoir poursuivre la grande réforme néo-libérale de l’enseignement sans trop d’oppositions. On constate du reste qu’en dehors de l’évaluation par le chef d’établis-sement et de la suppression des IUFM, la plupart des réformes des gouvernements précédents ont été maintenues (socle commun de compétences,

livret de compétences, réorganisation des bacs professionnels, etc.).

Continuité et cohérence des réformes Peillon et Fioraso

Les réformes voulues par Vincent Peillon ne sont pas des réformes partielles ou techniques, mais constituent bien un ensemble cohérent avec une conception néo-libérale de l’éducation.

Le décret sur les rythmes scolaires per-met le développement des activités périscolaires au détriment des activités scolaires. Il accélère le transfert des missions éducatives à des inter-venants extérieurs (partenaires privés, associa-tions…). Il accentue la territorialisation de l’édu-cation en confiant aux collectivités locales l’orga-nisation de ces activités périscolaires.

La réforme des programmes à venir risque, vu les signaux envoyés jusqu’à présent, de ne pas rompre avec le conditionnement idéo-logique libéral voulu par les ministres précédents : voir par exemple, la suppression en septembre 2013 dans le programme d’histoire-géographie des bacs professionnels de tous les chapitres consacrés aux luttes sociales. De même, l’intro-duction de la morale à l’école confirme le carac-tère réactionnaire des options de réforme. La morale, plutôt que la critique sociale !

La réforme de l’orientation entraînera un démantèlement du réseau des CIO, un transfert des compétences de l’Etat en matière d’orientation à des instances locales, et à une in-tégration renforcée dans les bassins d’emploi, vi-sant à accroître le lien entre orientation profes-sionnelle et territorialisation de la formation.

La réforme du métier d’enseignant-es : La «simplification administrative» promise aux directeurs d’école évoque le slogan du « choc de simplification » promise aux directeurs d’école

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(*)

(*) Train des Contre-Réformes

Un plan de réforme néo-libérale de l’école

On essaie de nous faire croire à une réforme

de l’école, alors que c’est une liquidation. Gilles Deleuze

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NE RESTEZ PAS ISOLÉ-E, SYNDIQUEZ-VOUS, REJOIGNEZ SUD ÉDUCATION 95 7

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évoque le slogan du « choc de simplification » an-noncé par François Hollande et s’inscrit dans une logique d’ensemble de dérèglementation. La mise en place d’un rattrapage de la journée de pré-ren-trée dans le secondaire à la rentrée 2013 ou l’avancement de la prérentrée en août 2014 per-met d’anticiper une extension et une annualisation du service des enseignants. La redéfinition des missions des enseignants s’inscrit dans le principe de «professionnalisation» du métier d’enseignant souhaité depuis une quinzaine d’années, et qui vise à restreindre les libertés pédagogiques, à dé-velopper une gestion managériale renforçant la pression hiérarchique. La revalorisation du métier d’enseignant à l’heure où l’on parle du gel de l’avancement des fonctionnaires est une illusion.

La réforme de l’éducation prioritaire se fait à moyens constants ou en baisse, accentuant la pression des politiques d’austérité sur les pu-blics les plus fragiles qui seront les laissés-pour-compte de l’école néo-libérale.

La réforme numérique : en ligne, la hiérar-chie dispose d’un outil précieux de « flicage » des enseignant-es. On peut y lire les curriculum vitae mais également le déroulement des cours. Les messages électroniques adressés par les chefs sont autant d’actes d’autorité qui n’ouvrent aucune discussion, aucune négociation et qui mettent les enseignant-es à disposition à distance, alors qu’ils-elles se trouvent dans l’espace privé, per-sonnel. Les enseigant-es sont ainsi télécom-mandé-e-s et la frontière entre sphère privée et sphère professionnelle s'en trouve de plus en plus poreuse, ce qui maintient davantage encore les enseignant-es au travail.

La réforme du management des établis-sements : l’école, service public, est devenue le lieu de la concurrence où il faut être le meilleur pour ne pas être le plus mauvais. Chaque établis-sement, sous l’autorité de son chef, doit défendre son image de marque. Pour cela, il est demandé aux enseignat-es d’être de parfaits exécutant-es en termes de pédagogie mais dépourvu-es d’auto-rité. Les parents ne sont pas contents d’une note, d’une punition, de la pédagogie mise en place, il faut leur donner satisfaction. Les élèves se plai-gnent, l’enseignant-e est sommer de s’expliquer. Son autorité en est réduite à répondre aux accu-sations au même titre que l’élève, qui a souvent moins de comptes à rendre.

En réalité, les maîtres-mots de la prétendue « refondation de l’école » sont l’austérité, la terri-torialisation et l’économie de la connaissance.

Ces trois volets vont ensemble : déléguer des missions aux collectivités locales, c’est réduire le budget de l’Etat, tout en accentuant la pression austéritaire (les collectivités locales seront bientôt

soumises à des objectifs de réduction de la dé-pense publique sous la contrainte de la loi, et elles n’auront pas le poids politique pour s’y op-poser) ; localiser les CIO, c’est développer les liens entre les entreprises locales et l’éducation, etc.

Au final, l’effet recherché est à la fois l’accen-tuation du contrôle hiérarchique (double tutelle collectivités locales/ministère de l’éducation na-tionale) tout en rendant l’éducation plus poreuse aux pressions économiques.

Et ce n’est pas la nomination de Hamon qui va rompre avec les politiques précédentes.

Organiser la convergence des luttes

Il y a une urgente nécessité à cesser de lutter contre chaque réforme prise isolément et à pen-ser une stratégie de lutte globale.

Le morcellement des luttes est du pain béni pour nos gouvernants.

En effet, la multiplication des réformes et leur technicité apparente permettent à l’Etat d’être le maître du jeu en diluant le sens et la portée réelle des mesures prises tout en contrôlant l’agenda.

Les personnels s’épuisent à multiplier les fronts de lutte tout en percevant de moins en moins les enjeux : l’objectif stratégique pour le pouvoir est ainsi de démobiliser toute contesta-tion.

En outre, plus les personnels se trouveront placés sous le contrôle des autorités locales, moins ils seront en mesure d’organiser des luttes nationales. On voit bien la difficulté à organiser une contestation globale de la réforme des rythmes scolaires alors que son application est différente dans chaque commune et que le calendrier s’étale sur deux années…

Mais au-delà des réformes de l’éducation, c’est l’ensemble des mesures d’austérité qu’il faut combattre : elles sont l’instrument qui per-met d’accélérer la soumission de l’école aux im-pératifs du marché et la destruction de l’en-semble des services publics.

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Page 8 SUD Education 95 (Solidaires, Unitaires, Démocratiques) – Journal N° 2, mai-juin 2014 -

LES COMBATS PERDUS D’AVANCE SONT CEUX QU’ON NE MÈNE PAS ! 8

Chef d'établissement recruteur… licencieur… videur !

Dans le Val d'Oise, des collègues professeurs

contractuel-le-s ont expérimenté à leurs dé-pens le pouvoir donné aux chefs d'établisse-

ment de licencier. Le nouveau contrat de travail proposé aux contractuel-le-s introduit une clause dite « Période d'essai »

au cours de laquelle le licenciement intervient brutalement sans préavis ni motivation et sans AUCUN droit, notamment

celui de se défendre.

En conséquence, les collègues contractuel-le-s sont consi-

déré-e-s comme des personnels jetables et exploitables à merci. Ceci a ouvert la porte aux abus des chefs d'établisse-

ment qui sont les seuls décideurs du sort de ces personnels. Quelle responsabilité ! C’est le règne de l’arbitraire ! Avec

toutes les dérives clientélistes et népotistes qui vont avec.

Cette régression du statut de contractuel est l'exemple ré-vélateur de la nouvelle gestion de la précarité dans l'EN où on

précarise encore davantage les personnels précaires.

Pourtant, au début de l’été 2012 et dès la première au-

dience de la « concertation-refondation », M. Peillon laissait paraître sa compassion envers la situation des dizaines de

milliers d’agent-e-s non titulaires exerçant dans l’Education nationale en affirmant : « les précaires, il faut vraiment s’en

occuper… »

Cette évolution lamentable a été validée lors de la signa-

ture des accords de mars 2012 sur les agent-e-s contractuel-le-s que seule l'union syndicale Solidaires a dénoncés et a

refusé de ratifier.

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PRÉCAIRES

BONS À TOUT FAIRE

PLUS BAS QUE TERRE

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BASTA !!!

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NE RESTEZ PAS ISOLÉ-E, SYNDIQUEZ-VOUS, REJOIGNEZ SUD ÉDUCATION 95 9

La gestion du service public par la précarité est une politique

assumée par nos gouvernants

La précarité explose, aujourd'hui la situa-

tion est la suivante :

Une véritable jungle de contrats (CDD

de droit public, CDD de droit privé, CDI de droit public...) avec une multitude de sta-

tuts pour un même travail …;

Des contrats de plus en plus courts ;

Des salaires de plus en plus faibles

bien en dessous du seuil de pauvreté : entre 570 et 670 € pour les contrats aidés du fait

des temps partiels imposés (20 h par semaine) ;

De plus en plus de contrats aidés (CUI-CAE) : missions d'AVS, d'EVS, aide à la

réforme des rythmes scolaires, surveillant-e-s dans le secondaire, assistant-e-s pé-

dagogiques... Depuis septembre 2013 le nombre de contrats aidés (CUI-CAE) a augmenté de 76,23% (+30 000) au niveau national et de 66,72% (+ 2 059) sur

l’académie de Versailles. Circulaire n°2013-101 du 19 juin 2013 ;

Des problèmes de rémunération : 3 mois sans salaire dans certains cas (article

du Parisien du 27/11/13) ;

La professionnalisation des AVS revue au rabais : pas de titularisation mais

une Cdisation, tous les personnels AVS sous contrat CAE-CUI sont exclus de cette nouvelle loi (seuls 28000 AVS seront Cdisés dans 6 ans sur les 60 000 AVS au niveau

national), les CDI seront toujours sur des contrats de 20h donc avec des salaires

similaires, diplôme de niveau V bien inférieur au niveau scolaire requis pour exercer cette fonction ;

La précarité des personnels Auxiliaire de Vie Scolaire engendre des dysfonc-tionnements de service (période longue d'absence entre deux renouvellements de

contrats sur le temps scolaire, changement d'auxiliaire en cours d'année donc perte de référent pour les élèves, turn-over très élevé des AVS qui ne permet pas de

professionnaliser ce métier, etc.).

Toute cette précarité fragilise le service public, toute cette précarité engendre

souffrance et pauvreté, toute cette précarité doit cesser !

Le statut de fonctionnaire titulaire doit être la norme dans la Fonction Publique (Article 3 de la loi

N°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, loi dite «loi Le Pors»).

➔ Une titularisation de tous les précaires en poste, sans condition de concours,

ni de nationalité ;

➔ Le droit d’exercer des métiers statutaires à temps plein ;

➔ Une revalorisation du salaire et une grille indiciaire nationale ;

➔ Une formation adaptée aux postes de travail ;

➔ Le retour à une formation initiale payée sous statut de fonctionnaires sta-

giaires pour les enseignants.

SUD Education 95 revendique :

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LES COMBATS PERDUS D’AVANCE SONT CEUX QU’ON NE MÈNE PAS ! 10

Le projet de décret "Missions et services" du 2nd degré abrogeant les Décrets de 1950 est approuvé par le Comité Technique Ministériel. Vote :

5 pour (Unsa, CFDT), 4 contre (Sud, CGT, FO, Snuep FSU), 6 Abstentions (FSU, SNES, Snep).

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! Le lycée professionnel actuel va mal.

Le décret détruit intégralement le statut des PLP et les transforme en formateurs et formatrices multi cartes.

En supprimant dans l’article 4.3 « sous statut scolaire », le décret permet des affectations en CFA, en ULIS, en GRETA(1) puisque les PLP seront appelé-es à ensei-gner dans « tout établissement scolaire public qui dis-pense un enseignement professionnel »

Sauf qu'en CFA, une 1h de cours n'est payée que pour 0,56 h. Puisqu'en CFA, les apprenti-es travaillent pendant les vacances scolaires puisqu'ils et elles sont considérées comme des salarié-es. Flexibilité imposée et allongement du temps de travail non rémunéré !

Désormais, outre les heures d’enseignement, les « missions liées au service d’enseignement » que les en-seignants « sont tenus d’accomplir » sont définies de ma-nière extensive et quasi illimitée dans l’article 2 :

« Les missions liées au service d’enseignement qui comprennent les travaux de préparation et les re-cherches personnelles nécessaires à la réalisation des heures d’enseignement, l’aide et le suivi du travail per-sonnel des élèves, leur évaluation, le conseil aux élèves dans leur projet d’orientation en collaboration avec les personnels d’éducation et d’orientation, les relations avec les parents d’élèves, le travail au sein d’équipes pé-dagogiques constituées d’enseignants ayant en charge les mêmes classes ou groupe d’élèves ou exerçant dans le même champ disciplinaire. Dans ce cadre ils peuvent être appelés à travailler en équipe pluri-professionnelle associant les personnels de santé, sociaux, d’orientation et d’éducation. »

Cela signifie par exemple :

Qu’il n’y a plus aucun recours désormais contre les convocations à répétition et à l’improviste par de zélé-es chef-fes d’établissement, par exemple contre le nombre de réunions parents-profs, de conseils exceptionnels, de réunions de toute sorte. Aucune limitation n’existe puisque ceci se situe « dans le cadre de la réglementa-tion applicable à l’ensemble des fonctionnaires en ma-tière de temps de travail ». Encore faut-il dire que cette « limitation » (1607 heures annuelles) n’en est en l’oc-currence pas une puisque nul ne va mesurer le temps passé à toutes ces tâches désormais obligatoires, puisque sont aussi intégrées les tâches non mesurables (préparation, recherche, correction).

Que l’aide au travail personnel des élèves ne s’exerce pas dans le cadre des 18 heures (ce qui suppose des groupes réduits, des dédoublements etc.) mais hors ces 18 heures, sous forme d’un sur-travail gratuit et désor-mais imposé.

Qu'une indemnité est prévue pour les enseignant-e-s effectuant 6 h devant des classes de plus de 35 élèves.

Une réduction des effectifs, dont beaucoup d'analyses ont démontré le bienfait sur les conditions de travail des élèves et des personnels, n'est pas à l'ordre du jour. Une inflation peut-être à craindre.

Le travail non rémunéré devient la norme.

Dans l'article 5, il est prévu que "pendant les PFMP, chaque enseignant de cette division participe à l'encadrement pédagogique de ces élèves". Cela fera donc partie de nos obligations de service.

Le quota de deux heures de suivi pour un élève et pour une période de trois semaines disparaît du texte. Dans les LP qui ont des classes à gros effectif ou dans les LP où les élèves partent en stage en décalé, le tra-vail supplémentaire généré par le suivi des élèves ne sera plus rémunéré.

Que les enseignant-es sont désormais chargé-es de tâches d’orientation, de suivi social et de santé, en collaboration avec les personnels qualifiés pour ces tâches dans un premier temps, et probablement, à leur détriment ensuite (on connaît l’acharnement des gou-vernements successifs contre les COP par exemple).

Que cette multiplication des missions va rendre notre travail impossible dans un contexte où les con-trats de progrès permettent un licenciement pur et simple des personnels titulaires (Gérer les ensei-gnants autrement, Rapport Cours des comptes). Nous tendons vers un idéal gouvernemental d'une éduca-tion encore nationale ? Où il n'y aurait que des vaca-taires ou des contractuel-le-s payé-es aux heures ef-fectuées.

Les conditions de travail des PLP déjà fortement dégradées vont devenir si difficiles que les burn out, les suicides et les démissions risquent de connaître une forte expansion.

Si une mobilisation collective d'ampleur ne voit pas le jour rapidement, les conseils de classe en LP et LM se feront dans des cimetières !

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NE RESTEZ PAS ISOLÉ-E, SYNDIQUEZ-VOUS, REJOIGNEZ SUD ÉDUCATION 95 11

Note de vie scolaire : c’est définitivement terminé

La note de vie scolaire a été supprimée par décret depuis le 14 janvier 2014. Elle n’a donc plus lieu d’être dans les établissements (dès le deuxième trimestre). SUD Education a toujours combattu cette note injuste pour les élèves, inégalitaire selon les établissements, voire au sein d’un même établissement, qui, en plus, a donné lieu à une surcharge de travail non-rémunéré pour les personnels. Veillons tous à ce que cette sup-pression soit bien effective car certains chefs d’établissement tentent de la maintenir de manière plus ou moins informelle.

Voir décret du 14 janvier 2014 sur http://www.legifrance.gouv.fr/

Mutation : le ministère et le rectorat cherchent encore à court-circuiter les

syndicats et les commissions paritaires.

Cette année encore, comme depuis quelque temps, le ministère et le rectorat envoient des SMS ou laissent des messages téléphoniques aux collègues qui participent au mouvement pour les informer des « résultats » de leur mutation et ce, bien avant la tenue des commissions administratives paritaires (CAP). Le problème est que les CAP relèvent chaque année des erreurs, ce qui engendre des modifications. En conséquence, les informations fournies par le ministère et le rectorat s’avèrent parfois erronées. Attention : les informations fournies avant les CAP, même par le ministère ou le rectorat, ne sont que des projets de mutation et doivent être accueillies avec précaution. La décision définitive n’est réellement actée qu’après la tenue des CAP.

Extrait de la déclaration liminaire de SUD Education Versailles en CAPA Con-

testations de notations administratives :

« SUD Education Versailles tient tout d'abord à déplorer la manière dont la circulaire rectorale relative à la notation administrative 2013-2014 des personnels enseignants et d'éducation titulaires ou stagiaires est parue le 20 décembre 2013, sans aucune concertation avec les organisations syndicales.

Cette circulaire présentait pourtant deux nouveautés importantes qui ne sont pas sans conséquences : la possibilité de noter dorénavant de 0,5 point jusqu'à 1 point les collègues ayant une note inférieure à 39 et celle de noter de 0,1 point à 0,2 point ceux ayant une note supérieure à 39.

Nous notons de graves distorsions dans l'académie. Certains collègues étaient informés visiblement de cette nouveauté par la diffusion de la circulaire au sein de l'établissement, d'autres non. M. le Recteur rappelle pourtant aux chefs d'établissement de porter la circulaire à la connaissance de tous les agents con-cernés, mais dans les faits, c'est loin d'être le cas.

Nous dénombrons cette année 94 requêtes en révision de notation administrative. Beaucoup de ces re-quêtes concernent des collègues contestant une augmentation de 0,5 point ou de 0,1 point sachant qu'ils avaient la possibilité d'être augmentés cette année d'1 point ou de 0,2 point. La question des collègues qui auraient pu ou dû l'être aussi, mais qui ne savaient pas qu'ils pouvaient y prétendre et n'en ont pas fait la demande, nous pose problème. Il y a un réel souci d'iniquité entre les collègues de l'académie » (…).

Attention à l’usage de la messagerie professionnelle sur les ENT

Un collègue a utilisé la messagerie de l’ENT pour faire passer des messages à ses collègues concernant le comportement et le travail du chef d’établissement. Il a été sanctionné d’un blâme pour cela par le Recteur. Utilisez les messageries pro uniquement pour vos échanges administratifs ou pédagogiques et le moins pos-sible. La hiérarchie a tout pouvoir de contrôle sur ces messageries et peut légalement les utiliser contre vous. De plus, cela vous maintient davantage au travail et rend poreuse la frontière entre sphère privée et sphère professionnelle.

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LES COMBATS PERDUS D’AVANCE SONT CEUX QU’ON NE MÈNE PAS ! 12

Solidaires, Unitaires, Démocratiques

SUD

• SUD Education est un syndicat représenta-tif et a des élus dans les instances paritaires et peut donc, entre autres, suivre vos mutations et vous tenir précisément informés si vous nous contactez.

• SUD Education, syndicat intercatégoriel, rassemble et syndique tous les personnels de l’Education : enseignants de la maternelle à l’université, personnels ATEE, personnel de vie scolaire, ATSEM, contractuels, vacataires. Bref, toutes les personnes qui travaillent de près ou de loin dans l’Education. Nous pensons que c’est tous ensemble sur un même lieu de travail que nous pouvons défendre les personnels et l’école que nous voulons. Nous refusons le corpora-tisme de certains syndicats.

• SUD Education est un syndicat indépendant des partis politiques et ne vit que des cotisations des adhérents. Celles-ci sont calculées en fonc-tion du salaire de chacun (moins vous gagnez, moins vous payez).

• SUD Education est syndicat disponible. Nous sommes toujours joignables et nous nous occupons toujours des problèmes que vous pou-vez rencontrer en n’hésitant pas à nous déplacer sur le terrain et dans les établissements quand les circonstances l’exigent pour vous aider et vous défendre.

• SUD Education est un syndicat autogéré, dans lequel il n’y a pas de hiérarchie, ni de chef et où les décisions et les orientations se pren-nent en Assemblée Générale. De plus, la rota-tion des mandats, la limitation des décharges syndicales à la moitié du temps de service au maximum, la révocabilité des mandatés sont ga-ranties.

Syndicat autogéré et indépendant qui ne vit que des cotisations de ses adhérents. Faites vivre le syndicat ! Rejoignez-nous !

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