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SUR LE CHEMIN DE SA VIE

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SUR LE CHEMIN DE SA VIE

Séverine Oudry

Sur le chemin de sa vie

Les Journées Mondiales de la Jeunesse de Cracovie

Récit

Éditions Persée

Consultez notre site internet

© Éditions Persée, 2017

Pour tout contact :Éditions Persée – 38 Parc du Golf – 13 856 Aix-en-Provence

www.editions-persee.fr

« Heureux les Miséricordieux car ils obtiendront Miséricorde »

Mt.5, 7

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PRÉFACE « DEVENIR SOURCE JAILLISSANTE »

À l’heure où beaucoup, de tous âges et conditions, attendent, voire exigent qu’on fasse quelque chose pour eux, made-

moiselle Oudry a pris le problème à l’envers : « Sur le chemin de Sa Vie, j’ai retrouvé mes racines spirituelles et affectives, tutoyant mes grandes souffrances du passé, Notre Seigneur et Saint Jean Paul II, m’ont offert un manteau d’Amour, afin de porter ces souf-frances, dans la Joie de Jésus-Christ, Notre Seigneur Ressuscité. Sur le chemin de Sa Vie, j’ai poursuivi ma quête incessante. Comment venir en aide à mon prochain ? Comment être utile à la société dans ma condition ? ». Ce livre est sa réponse, et c’est une belle réponse.

J’ai connu Séverine Oudry lorsqu’à l’Institut Catholique de Paris je donnais un cours de théologie de la communication. Une amitié s’est nouée et voici qu’elle me fait l’honneur et l’amitié de me demander une préface. L’élève dépasse le maître. En effet, si je suis, par goût et vocation, un homme du verbe et de l’écrit, j’avoue, en cette veille de Pâques où je rédige la préface promise, que je me sens intimidé. De quelle autorité puis-je me targuer pour présenter un livre qui tient fort bien debout tout seul et que j’eus été heureux de pouvoir écrire ? Les méditations de mademoiselle

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Oudry attestent d’une veine mystique très sûre, et nous pouvons en nourrir notre propre vie spirituelle.

Séverine est une femme de chair et de sang, avec ses enthou-siasmes, ses révoltes, ses colères, ses amitiés, son amour, ses joies, ses souffrances et ses deuils aussi. Sa foi n’est pas une foi statique, mais une foi vivante, sensible. Une foi qui traverse, précisément parce que vivante, ombres et lumières, moments de force et de fai-blesse. Et la grâce des véritables écrivains, c’est de trouver à com-muniquer non pas des idées, des théories et des principes sagement alignés et labellisés, mais une expérience intime qui, étrangement, nous rejoint d’autant mieux qu’elle est plus personnelle.

La première chose dans la communication, c’est d’avoir quelque chose à dire, et envie de le dire. L’eau vive trouvera tou-jours un passage. La technique est seconde, même si dans le cas précis elle s’est révélée indispensable pour que Séverine puisse nous partager sa riche expérience intérieure. Ce n’est pas simple quand on ne peut pratiquement pas parler, à peine bouger, taper d’un genou pour écrire. Et pourtant le lecteur verra qu’il a bien un style, une sensibilité, une « patte » qui est bien l’empreinte de Séverine, et de nulle autre.

Paradoxalement, le handicap de Séverine, en tant qu’écrivaine et témoin de foi, c’est peut-être d’être handicapée. On risque d’ou-vrir son livre « pour voir », par curiosité. Mais le lecteur verra rapidement que Séverine n’est pas une handicapée qui écrit. C’est un auteur qui est handicapé, tout comme Stephen Hawking n’est pas un handicapé qui fait de l’astrophysique, mais un astrophy-sicien handicapé, et Michel Petrucciani n’était pas un nain qui jouait du piano, mais un musicien tout court. Je le dis simplement, Séverine fut pour moi une étudiante brillante, dans l’absolu.

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Mais le handicap de Séverine n’est pas non plus un détail qu’on pourrait mettre de côté. Il est partie constitutive du message qu’elle nous transmet. Parce que nous sommes incarnés, parce que l’intime de notre humanité se joue en notre corps, c’est aussi dans nos misères, tant morales et spirituelles que physiques et affec-tives que se joue l’espérance d’être libérés de toute pesanteur pour enfin pouvoir aimer comme nous sommes aimés : infiniment.

Pour tout dire, Séverine nous offre un beau bouquet spirituel dont je crois qu’il pourra nourrir la prière de beaucoup.

Merci.Jacques Wersinger

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PRÉAMBULE

Un nouveau Souffle de l’Esprit Saint m’anime au plus pro-fond de moi, Celui-ci me convie à partager la ferveur

d’une relation intime entre un Saint et la faiblesse de mon être tout entier, afin de vous plonger humblement, dans l’Espérance Divine. Malheureusement, de nos jours, l’espoir en notre huma-nité, demeure bafoué par une morosité incitante, le désespoir règne en maître, dans notre quotidien Néanmoins, l’être humain ne peut guère se résoudre à abandonner l’Espérance Divine, l’es-poir en l’homme ne doit, lui non plus, devenir une idéologie loin-taine, dépassée par cette morosité incessante. C’est pourquoi, ce nouveau Souffle m’incite vivement à témoigner de mon Espérance de Notre Sauveur, de la fraternité au quotidien, et surtout, de la puissance de cette relation personnelle avec le Vénérable Jean Paul II, que Notre Seigneur m’a fait la Grâce de vivre, jour après jour. Ainsi, mon humble témoignage de la réalisation de mon rêve, sera je l’espère de tout cœur, un Signe de la Présence de l’Espé-rance Divine et de l’espoir humain sur notre terre.

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Le jour de l’Ascension 2012, Notre Seigneur déposa un rêve au cœur de mon intimité. Depuis ce jour, ce rêve ne me quitta plus, envahissant mon cœur, jour et nuit. À partir du Saint jour de Son Entrée dans la Vie Éternelle, 2 avril 2005, la Présence de Saint Jean Paul II, m’accompagne, fidèlement, chaque jour de mon existence. Notre Seigneur m’a inspiré le somptueux dessein, de méditer sur la Terre Natale de ce Saint ; La Pologne. Pendant plus d’une année, ce rêve s’installa dans mon être, je le contem-plais patiemment en prière ce projet

Lors des Journées Mondiales de la Jeunesse de Rio de Janeiro en juillet 2013, j’ai ressenti un étrange pressentiment Le 28 juil-let 2013, en regardant la Sainte Eucharistie à la télévision avec mon oncle et ma tante, mon cœur a bondi lorsque le Souverain Pontife annonça la ville des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse… Cracovie… Le compte à rebours commença pour moi, j’avais trois ans afin de préparer ma participation à cet évé-nement ecclésial, trois années pour convaincre les associations religieuses, les diocèses, de la haute importance spirituelle de ma présence à ces JMJ. À ma situation de handicap assez imposant, se rajoutant un autre handicap ; Mon âge. En effet, au mois de juillet 2016, j’aurai 41 ans, la limite d’âge pour assister à ce ras-semblement demeure 35 ans… Mon rêve se révélait fastidieux à réaliser, ces trois années engendreront un véritable parcours du combattant, je le savais déjà par expérience. Néanmoins, je por-tais en moi, l’intime conviction spirituelle que ma présence au milieu de ces jeunes du monde entier, sur la terre natale de Saint Jean Paul II, serait un Signe de Notre Seigneur, afin de manifester Son Espérance à mon entourage.

Dès le mois d’août 2013, j’entrepris la rédaction de nom-breuses lettres, exprimant mon vif désir, je trouvais un aboutis-sement spirituel dans cette participation, ma relation privilégiée avec Saint Jean Paul II, s’intensifiait de jour en jour, dans ma vie de prières. Mon cursus universitaire de théologie renforça cette

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relation avec ce Saint, toute ma vie se concentra sur l’épanouis-sement de cette relation au sein de mon quotidien. Au mois d’oc-tobre de cette même année, n’ayant toujours pas de réponse à mes divers courriels et lettres, ma tante me suggéra d’exposer mon projet dans un courrier adressé au Souverain Pontife en personne. Un mois plus tard, j’ai reçu un billet du Secrétaire Particulier du Successeur de Pierre, Monseigneur Georg Gânswein, en m’af-firmant que « tout le monde pouvait se réunir autour du Saint-Père », cet homme de foi me communiqua le nom de quelques associations accueillant des personnes en situation de handicap. Toujours en me confiant à la prière incessante de ce futur Saint polonais, je rédigeais à nouveau des requêtes avec la photocopie de la réponse du Vatican. Ma famille, mes amis, les professionnels et les résidents de la Résidence Bernard Palissy me secondèrent, afin que je puisse réaliser mon rêve. Les étudiants et les profes-seurs de l’Institut d’Études Religieuses participèrent également, activement, à la concrétisation de ce grand projet spirituel. Tout mon entourage eut conscience de l’importance de celui-ci, dans mon intimité spirituelle, même si, certaines personnes n’avaient pas forcément connaissance de ma relation privilégiée avec ce Saint « venu de pays lointain ». Pendant ces trois années, j’ai éga-lement effectué de multiples déplacements, pour essayer de m’in-sérer dans un groupe de jeunes, j’ai entretenu une étroite corres-pondance avec l’Évêque de Créteil, afin d’être considérée comme accompagnatrice spirituelle. Cependant, aucune réponse positive ne m’a été adressée jusqu’à octobre 2015. À la fin du mois de novembre de cette même année, le groupe Cort&Passy m’accepta pour vivre ce grand événement, si cher à mon cœur, des larmes de joie coulèrent alors, sur mon visage. Ce groupe possède la spécifi-cité d’inclure des personnes en situation de handicap, aux lycéens et étudiants de campus de Saint Jean de Passy de Paris. Ayant participé au Pèlerinage à Assise, sur les Pas de Saint François en juillet 2015, j’avais contacté le Père Luc de Bellescize et les res-

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ponsables du Pôle H, afin de leurs manifester mon profond désir d’aller en Pologne. Désormais, il me restait quelques mois afin de me préparer spirituellement à vivre intensément cette rencontre avec la terre natale de mon Protecteur, je savourais donc cette pieuse préparation, à travers le thème de ces JMJ ; « Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde » Mt.5,7,

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MÉDITATION PREMIÈRE

« Que ma bouche soit remplie de tes louanges, Que chaque jour elle te glorifie ». Ps.71, 8

Saint Jean de Passy, le samedi 16 août, le grand jour tant attendu depuis trois ans, se présenta enfin, nous sommes

arrivées, ma tante et moi, bien avant l’heure du rendez-vous. Comme à l’accoutumée, en rencontrant les personnes de mon équipe, j’ai ressenti un peu d’appréhension. Cependant, la Joie de la rencontre piétina ce petit moment de stress. Notre équipe se composait de neuf personnes à l’origine, nommée équipe trois, du car D, Les chefs de ce car se prénommèrent, Morgane et Vianney, ce car fut surnommé plus tard, le Car de l’Ambiance. Après avoir confié notre pérégrination à la Sainte Vierge, nos Pères ont béni notre petite embarcation de cinq cents pèlerins. Vamos !

La soirée fut quelque peu agitée, une atmosphère festive et conviviale commença à éclore entre les passagers du car D, j’échangeais mes premiers mots avec les membres de mon équipe. Après avoir prié les Vêpres avec le Père Stéphane, une nuit dans le car annonça le commencement de mon cheminement spirituel, un déplacement intérieur émergea intensément, afin de vivre plei-nement mon rêve. Restant éveillée quelque temps encore après la