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LE DOCUMENT DE MONTREUX sur les obligations juridiques pertinentes et les bonnes pratiques pour les États en ce qui concerne les opérations des entreprises militaires et de sécurité privées pendant les conflits armés

sur les obligations juridiques pertinentes et les bonnes

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LE DOCUMENT DE MONTREUXsur les obligations juridiques pertinentes et les bonnes pratiques pour les États en ce qui concerne les opérations des entreprises militaires et de sécurité privées pendant les conflits armés

0996

/001

11.

2010

600

Directorate of International Law DIL 3003 Berne, SwitzerlandEmail: [email protected]/psc.

Comité international de la Croix-Rouge19, avenue de la Paix1202 Genève, SuisseT +41 22 734 60 01 F +41 22 733 20 57E-mail: [email protected] www.cicr.org© CICR, novembre 2010

LE DOCUMENT DE MONTREUXsur les obligations juridiques pertinentes

et les bonnes pratiques pour les États en ce qui concerne

les opérations des entreprises militaires et de sécurité

privées pendant les conflits armés

Table des matières

Avant-propos 5

LeDocumentdeMontreux 7

Préface 9

Premièrepartie: 11Obligationsjuridiquesinternationalespertinentesenrelationaveclesentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées

Deuxièmepartie: 16Bonnespratiquesrelativesauxentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées

Commentairesexplicatifs 29

LeDocumentdeMontreuxenbref 31

PrincipalesrèglesetbonnespratiquesduDocumentdeMontreux 32

QuestionsetréponsessurleDocumentdeMontreux 39

EnquoileDocumentdeMontreuxpeut-ilvousêtreutile? 44

Soutien au Document de Montreux DanslapréfaceduDocumentdeMontreux(ou«Document»),lesÉtatsparticipants«invitentlesautresÉtatsetlesorganisationsinternationalesàfairepartauDépartementfédéraldesaffairesétrangèresdelaSuissedeleursoutienauprésentdocument».LesÉtatsetlesorganisationsinternationalespeuventdonccontribuerausoutienapportéauDocumentàl’écheloninternational.

Uncertainnombred’ÉtatsontdéjàenvoyéunelettreofficielleouunenotediplomatiqueauDépartementfédéraldesaffairesétrangèresdelaSuissepourluifairepartdeleursoutienauDocument.UnelisteactualiséedesÉtatsetdesorganisationsquiexprimentuntelsoutienestdisponiblesurInternetàl’adressehttp://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/topics/intla/humlaw/pse/psechi.html.

NilesorganisationsnongouvernementalesnilesentreprisesnepeuventadopterofficiellementleDocumentdeMontreux(puisqu’ilestlefruitd’uneinitiativevisantprincipalementàrappelerlesresponsabilitésquiincombentauxÉtats).EIlessonttoutefoisencouragéesàl’utilisercommeréférencedansleursrelationsaveclesentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées.

ContactsSuisse : Départementfédéraldesaffairesétrangères(DFAE),Directiondudroitinternationalpublic,Divisiondudroitinternationalpublic,desdroitsdel’hommeetdudroithumanitaire,Palaisfédéralnord,3003Berne,Suisse,courriel:[email protected]également:http://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/topics/intla/humlaw/pse/psechi.html.

Comité international de la Croix-Rouge : 19,avenuedelaPaix,1202Genève,Suisse,courriel:[email protected]également:http://www.icrc.org/Web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/privatisation-war?OpenDocument

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Avant-propos

Laprésenced’entreprisesmilitairesetdesécuritéprivées(EMSP)danslescontextesdeconflitarmén’a guère retenu l’attention par le passé. Cela peut surprendre car, en soi, le recours aux servicesd’entreprisesprivéesentempsdeguerren’estpasunepratiquenouvelle.Depuisdestempsanciens,cesentreprisesjouentunrôledanslessituationsdeconflit. Ilsemblenéanmoinsqueleshistoriensaientjugéqu’ellesn’occupaientqu’uneplacesecondairedanslesaffairesmilitaires,etqueleurstatutetleurimportancenejustifiaientaucuncontrôleparticulier.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Désormais, certains conçoivent les EMSP comme une composanteindispensabledesactivitésmilitaires.Depuislafindelaguerrefroide,lerecoursàcesentreprisess’esttellementrépanduqu’ilexisteactuellementuneindustrieflorissantedesEMSP,quioffreunéventaildeservicesdeplusenplusvariéetdontcertainesentreprisesemploientplusde10 000 collaborateurs.LesEMSPconstituentaujourd’huiunphénomènetotalementnouveaudeparlaportéeetlanaturedesservicesqu’ellesfournissent.

Face à cette situation, plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées en vue de clarifier le rôlequelesentreprisesmilitairesetdesécuritéprivéesjouentetdevraientjouerdanslesconflitsarmés.Cen’esttoutefoisqu’enseptembre2008quelesdébatsengagésàcesujetontfinalementaboutiàunpremierrésultat,mûrementconcerté– leDocumentdeMontreux,fruitd’uneinitiativeconjointedu Gouvernement suisse et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Cette initiativesuissearassemblé17 gouvernementsdediversesrégionsdumondeeta fait largementappelauxconnaissancesdereprésentantsdusecteurdesESMP,despécialistesissusdesmilieuxuniversitairesetd’organisationsnongouvernementales.Pourlapremièrefois,unedéclarationintergouvernementaleénonceclairementlesobligationsjuridiquesinternationaleslespluspertinentesencequiconcernelesEMSPetréfutel’idéefausse –maiscommunémentadmise –quelesactivitésdesprestatairesdeservicesprivéss’inscriventdansunvidejuridique.

LeDocumentdeMontreuxtraitedequestionsjuridiquesdefondtellesquelestatutdesmembresdupersonneldesEMSPenvertudesConventionsdeGenèvede1949,laresponsabilitéindividuelledansdifférentescatégoriesd’Étatsencasdemauvaiseconduite,etl’obligationincombantauxautoritésdesuperviseretdecontrôlerlesactivitésdesentreprisespourveilleràcequ’ellesnecommettentaucuneirrégularité.Ilviseexplicitementàinfluersurlesaspectspratiquesdesopérationssurleterrain.

Cela étant, le Document ne met pas un point final à la réflexion engagée sur les questions – deréglementation ou autres – relatives aux EMSP. De fait, il n’a pas pour objet de créer de nouvellesrègles mais simplement de fournir des orientations sur un certain nombre de points juridiques etpratiquesépineux, sur labasedesnormesdedroit internationalenvigueur. Ilneseprononcepassur laquestionbeaucoupplusgénéralede la légitimitéetde l’opportunitédurecoursàdesEMSPdanslessituationsdeconflitarmé.S’ilestdetouteévidencenécessaireetimportantdedébattredecettequestion,ilparaîttoutaussinécessaireetimportant,d’unpointdevuehumanitaire,qu’untexteréaffirmantledroitenvigueur,telqueleDocumentdeMontreux,resteimpartialàcetégardetdonneactedelaréalitésurleterrain–etce,maintenant.

La question est désormais de savoir comment faire en sorte qu’il ait une véritable influence sur laconduite des acteurs concernés. La présente publication devrait y contribuer. Comme on ne peutsuivre des orientations que lorsqu’on les connaît, cette brochure explique de façon concise et

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accessiblecequ’est leDocumentdeMontreux,soncontenuetsonutilité.Elles’adresseautantauxfonctionnaires gouvernementaux et aux fonctionnaires des organisations internationales qu’ausecteurdesEMSP,àlasociétécivileetàtouteslespersonnesintéressées.

Paul Seger   Philip SpoerriDirecteur,Directiondudroitinternationalpublic, DirecteurdudroitinternationaletdeDépartementfédéraldesaffairesétrangères lacoopérationauseinduMouvement,delaSuisse ComitéinternationaldelaCroix-Rouge

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LE DOCUMENT DE MONTREUXsur les obligations juridiques pertinentes

et les bonnes pratiques pour les États en ce qui concerne

les opérations des entreprises militaires et de sécurité

privées pendant les conflits armés

Montreux,17septembre2008

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Table des matières

PrÉfACe 9

PreMièrePArtieObligationsjuridiquesinternationalespertinentesenrelationaveclesentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées 11

Introduction  11

A.  États contractants  11B.  États territoriaux  12C.  États d’origine  13D.  Tous les autres États  14E.  Les EMSP et les membres de leur personnel  14F.  Responsabilité du supérieur hiérarchique  15

DeuxièMePArtieBonnespratiquesrelativesauxentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées 16

Introduction  16

A.  Bonnes pratiques pour les États contractants  16 I. Déterminationdesservices 17 II. Procédurespourlasélectionetl’engagementdesEMSP 17 III. CritèrespourlasélectiondesEMSP 17 IV. TermesdescontratsaveclesEMSP 19 V. Contrôlerlerespectdesprescriptionsetassurerlaresponsabilité 20

B.  Bonnes pratiques pour les États territoriaux  21 I. Déterminationdesservices 21 II. Autorisationdefournirdesservicesmilitairesetdesécurité 21 III. Procédurerelativeauxautorisations 21 IV. Critèrespourl’octroid’uneautorisation 22 V. Termesdel’autorisation 23 VI. RèglessurlafournituredeservicesparlesEMSP etlesmembresdeleurpersonnel 24 VII. Contrôlerlerespectdesprescriptionsetassurerlaresponsabilité 24

C.  Bonnes pratiques pour les États d’origine  25 I. Déterminationdesservices 25 II. Établissementd’unsystèmed’autorisation 26 III. Procédurerelativeauxautorisations 26 IV. Critèrespourl’octroidesautorisations 26 V. TermesdesautorisationsoctroyéesauxEMSP 27 VI. Contrôlerlerespectdesprescriptionsetassurerlaresponsabilité 28

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Préface

Cedocumentestlefruitdel’initiativelancéeencoopérationparlaSuisseetleComitéinternationalde laCroix-Rouge. Ilaétédéveloppéavec laparticipationd’expertsgouvernementauxde17États– Afghanistan, Afrique du Sud, Allemagne, Angola, Australie, Autriche, Canada, Chine, États-Unisd’Amérique, France, Irak, Pologne, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, SierraLeone, Suède, Suisse et Ukraine – lors de réunions tenues en janvier et en novembre 2006, ennovembre2007ainsiqu’enavriletenseptembre2008.Desreprésentantsdelasociétécivileetdesentreprisesmilitairesetdesécuritéprivéesontétéconsultés.

Ledéveloppementdecedocumentaétéguidéparlesconceptionssuivantes:

1. Quecertainesrèglesbienétabliesdedroitinternationals’appliquentauxÉtatsdansleursrelationsavecdesentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées(EMSP)etleursopérationspendantlesconflitsarmés,enparticuliercellesdudroitinternationalhumanitaireetdesdroitsdel’homme;

2. Que ce document rappelle les obligations juridiques existantes des États et des EMSP et desmembres de leur personnel (première partie) et met à la disposition des États des bonnespratiques visant à promouvoir le respect du droit international humanitaire et des droits del’hommependantlesconflitsarmés(deuxièmepartie);

3. Que ce document n’est pas un instrument juridiquement contraignant et n’affecte pas lesobligations existantes des États au regard du droit international coutumier ou des accordsinternationauxauxquelsilssontparties,enparticulierleursobligationsauregarddelaChartedesNationsUnies(surtoutlesarticles2 (4)et51);

4. Que ce document ne doit par conséquent pas être interprété comme limitant, préjudiciant ouétendantdequelquefaçonquecesoitlesobligationsexistantesdedroitinternational,oucommecréantoudéveloppantdenouvellesobligationsdedroitinternational;

5. Quelesobligationsexistantesetlesbonnespratiquespeuventégalementêtreinstructivespourlessituationspostconflictuellesetpourd’autressituationscomparables;cependant,queledroitinternationalhumanitairen’estapplicablequependantlesconflitsarmés;

6. Que la coopération, le partage de l’information et l’assistance entre États, en fonction descapacitésdechaqueÉtat,sontsouhaitablesafindeparveniraupleinrespectdudroitinternationalhumanitaireetdesdroitsdel’homme;demêmequelamiseenœuvreencoopérationaveclesentreprisesmilitairesetdesécuritéprivéesetd’autresacteursconcernés;

7. Quecedocumentnedoitpasêtreinterprétécommeapprouvantl’usaged’EMSPdansunesituation

particulière,maiscommecherchantà rappeler lesobligations juridiquesetà recommanderdesbonnespratiquessiladécisiondemandaterdesEMSPaétéprise;

8. Que si ce document s’adresse aux États, les bonnes pratiques qui y figurent peuvent aussi êtreutilespourd’autresentitéstellesquelesorganisationsinternationales,lesONGetlesentreprisesquimandatentdesEMSP,ainsiquepourlesEMSPelles-mêmes;

9. Qu’auxfinsduprésentdocument:

a) Quelle que soit la façon dont elles se décrivent, les «EMSP» sont des entités commercialesprivéesquifournissentdesservicesmilitaireset/oudesécurité.Lesservicesmilitaireset/oudesécuritécomprennentenparticulierlagardearméeetlaprotectiondepersonnesetd’objetstelsquelesconvois,lesbâtimentsetautreslieux;lamaintenanceetl’exploitationdesystèmes

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d’armement;ladétentiondeprisonniers;etleconseiloulaformationdesforceslocalesetdupersonneldesécuritélocal;

b) Les «membres du personnel d’une EMSP» sont les personnes qui sont employées par uneEMSP, qu’elles soient employées directement ou par contrat, y compris ses employés et sesgérants;

c) L’«Étatcontractant»estl’Étatquicontractedirectementlesservicesd’EMSP,etlecaséchéant,lorsqu’unetelleEMSPsous-traiteavecuneautreEMSP.

d) L’«Étatterritorial»estl’ÉtatsurleterritoireduquelopèrentlesEMSP; e) L’«Étatd’origine»estl’Étatduquell’EMSPalanationalité,i.e.l’Étatoùl’EMSPestenregistrée;

si l’État dans lequel est enregistrée l’EMSP n’est pas celui où se trouve son lieu principal dedirection, l’«État d’origine» est l’État dans lequel se trouve le lieu principal de direction del’EMSP.

LesÉtatsparticipantsrecommandentcedocumentà l’attentiondesautresÉtats,desorganisationsinternationales, des ONG, des entreprises militaires et de sécurité privées et des autres acteursconcernés,quisontinvitésàadopterlesbonnespratiquesqu’ilsconsidérerontappropriéespourleursopérations.LesÉtatsparticipantsinvitentlesautresÉtatsetlesorganisationsinternationalesàfairepartauDépartementfédéraldesaffairesétrangèresdelaSuissedeleursoutienauprésentdocument.Les États participants déclarent également être prêts à réexaminer et, si nécessaire, à réviser cedocumentpourprendreencomptedenouveauxdéveloppements.

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Première partieObligations juridiques internationales pertinentes en relation avec les entreprises militaires et de sécurité privées

introduction

Les observations suivantes visent à rappeler certaines obligations juridiques internationalesexistantesquiincombentauxÉtatsrelativementauxentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées.Cesdéclarations sont tirées de divers accords internationaux de droit international humanitaire et dedroitsdel’homme,ainsiquedudroitinternationalcoutumier.Cedocumentetlesobservationsqu’ilcontientnecréentpasd’obligationsjuridiques.IlappartientàchaqueÉtatderespecterlesobligationsdécoulant des accords internationaux auxquels il est partie, sous réserve des interprétations,déclarationsetréservesquiontétéfaites,etdudroitinternationalcoutumier.

A.Étatscontractants

1. Les États contractants restent liés par leurs obligations de droit international, même s’ilsmandatent des EMSP pour exercer certaines activités. S’ils sont des puissances occupantes, lesÉtats contractants doivent prendre toutes les mesures en leur pouvoir pour rétablir et assurer,autantqu’ilestpossible,l’ordreetlasécuritépublics,i.e.exercerleurvigilancepourprévenirlesviolationsdudroitinternationalhumanitaireetdesdroitsdel’homme.

2. LesÉtatscontractantssonttenusdenepasmandaterdesEMSPpourexercerdesactivitésqueledroit internationalhumanitaireassigneexplicitementàunagentouàuneautoritéétatiques,commeexercer,conformémentauxConventionsdeGenève,lepouvoirdel’officierresponsablesurlecampdeprisonniersdeguerreousurleslieuxd’internementdecivils.

3. Les États contractants sont tenus, dans les limites de leur pouvoir, de faire respecter le droitinternationalhumanitaireparlesEMSPqu’ilsmandatent,enparticulierde:

a) Garantirque lesEMSPqu’ilsmandatentet lesmembresde leurpersonnelconnaissent leursobligationsetsontformésenconséquence;

b) Nepasencouragerouprêterassistanceà lacommissiondeviolationsdudroit internationalhumanitaireparlesmembresdupersonneld’EMSP,etprendrelesmesuresappropriéespourprévenirdetellesviolations;

c) Prendre des mesures pour faire cesser les violations du droit international humanitairecommises par les membres du personnel d’EMSP par les moyens appropriés, tels querèglements militaires, ordonnances administratives et autres réglementations et, le caséchéant,sanctionsadministratives,disciplinairesoujudiciaires.

4. Les États contractants sont responsables de la mise en œuvre de leurs obligations au regarddesdroitsdel’homme,ycomprisenadoptantlesmesures,d’ordrelégislatifouautre,propresàdonnereffetàcesobligations.Àcettefin,ilssonttenus,dansdescirconstancesspécifiques,deprendrelesmesuresappropriéespourprévenirlamauvaiseconduitedesEMSPetdesmembresde leur personnel et, le cas échéant, mener une enquête et garantir un recours effectif contreladitemauvaiseconduite.

1212

5. Les États contractants sont tenus de prendre toute mesure législative nécessaire pour fixerles sanctions pénales adéquates à appliquer aux personnes ayant commis, ou donné l’ordrede commettre, l’une ou l’autre des infractions graves aux Conventions de Genève et, lorsqueapplicable,auProtocoleadditionnelI.Ilsontl’obligationderechercherlespersonnesprévenuesd’avoir commis, ou d’avoir ordonné de commettre, l’une ou l’autre de ces infractions graves etdedéférercespersonnesàleursproprestribunaux,quellequesoitleurnationalité.Ilspourrontaussi, s’ils le préfèrent, et selon les conditions prévues par leur propre législation, les remettrepourjugementsoitàunautreÉtatconcerné,pourautantquecetÉtataitretenucontrelesditespersonnesdeschargessuffisantes,soitàuntribunalpénalinternational.

6. Les États contractants sont également tenus d’enquêter sur et, comme exigé par le droitinternational, ou autrement si cela est approprié, de poursuivre, d’extrader ou de livrer lespersonnes soupçonnées d’avoir commis d’autres crimes au regard du droit international, telsque torture ou prise d’otages, conformément à leurs obligations de droit international. Detelles poursuites doivent être menées en conformité avec le droit international relatif au droità un procès équitable, en veillant à ce que les sanctions soient proportionnées à la gravité ducrime.

7. Bien que, en soi, le fait de nouer des relations contractuelles avec des EMSP n’engage pas laresponsabilité des États contractants, ces derniers sont responsables des violations du droitinternational humanitaire, des droits de l’homme ou d’autres règles de droit internationalcommises par les EMSP ou par les membres de leur personnel lorsque ces violations sontimputablesàl’Étatcontractantconformémentaudroitinternationalcoutumier,enparticuliersilesEMSP:

a) Sont incorporéespar l’Étatdanssesforcesarméesrégulières,conformémentàsa législationnationale;

b) Sont membres de forces, groupes ou unités armés et organisés qui sont placés sous uncommandementresponsabledevantl’État;

c) Sont habilitées à exercer des prérogatives de puissance publique si elles agissent en cettequalité (i.e. sont formellement autorisées par la loi ou par des règlements à exercer desfonctionsnormalementconduitespardesorganesdel’État);ou

d) Agissentenfaitsurlesinstructionsdel’État(i.e.l’Étataspécifiquementdonnédesinstructionsquantàlaconduitedel’acteurprivé)ousursesdirectivesousoussoncontrôle(i.e.l’Étatexerceunvéritablecontrôleeffectifsurlaconduitedel’acteurprivé).

8. Les États contractants sont tenus d’accorder des réparations pour les violations du droitinternationalhumanitaireetdesdroitsdel’hommecauséesparlaconduiteillicitedesmembresdupersonneldesEMSPlorsqu’unetelleconduiteestimputableàl’Étatcontractantenvertududroitinternationalcoutumierrelatifàlaresponsabilitédel’État.

B.Étatsterritoriaux

9. Les États territoriaux sont tenus, dans les limites de leur pouvoir, de faire respecter le droitinternationalhumanitaireparlesEMSPopérantsurleurterritoire,enparticulierde:

a) DiffuserlepluslargementpossibleletextedesConventionsdeGenèveetdesautresnormespertinentes du droit international humanitaire parmi les EMSP et les membres de leurpersonnel;

b) Nepasencouragerouprêterassistanceà lacommissiondeviolationsdudroit internationalhumanitaireparlesmembresdupersonneld’EMSP,etprendrelesmesuresappropriéespourprévenirdetellesviolations;

c) Prendre des mesures pour faire cesser les violations du droit international humanitairecommises par les membres du personnel d’EMSP par les moyens appropriés, tels querèglements militaires, ordonnances administratives et autres réglementations et, le caséchéant,sanctionsadministratives,disciplinairesoujudiciaires.

1313

10. LesÉtatsterritoriauxsontresponsablesdelamiseenœuvredeleursobligationsauregarddesdroits de l’homme, y compris en adoptant les mesures, d’ordre législatif ou autre, propres àdonnereffetàcesobligations.Àcettefin,ilssonttenus,dansdescirconstancesspécifiques,deprendrelesmesuresappropriéespourprévenirlamauvaiseconduitedesEMSPetdesmembresde leur personnel et, le cas échéant, mener une enquête et garantir un recours effectif contreladitemauvaiseconduite.

11. Les États territoriaux sont tenus de prendre toute mesure législative nécessaire pour fixer lessanctions pénales adéquates à appliquer aux personnes ayant commis, ou donné l’ordre decommettre, l’une ou l’autre des infractions graves aux Conventions de Genève et, lorsqueapplicable,auProtocoleadditionnelI.Ilsontl’obligationderechercherlespersonnesprévenuesd’avoir commis, ou d’avoir ordonné de commettre, l’une ou l’autre de ces infractions graves etdedéférercespersonnesàleursproprestribunaux,quellequesoitleurnationalité.Ilspourrontaussi, s’ils le préfèrent, et selon les conditions prévues par leur propre législation, les remettrepourjugementsoitàunautreÉtatconcerné,pourautantquecetÉtataitretenucontrelesditespersonnesdeschargessuffisantes,soitàuntribunalpénalinternational.

12. Les États territoriaux sont également tenus d’enquêter sur et, comme exigé par le droitinternational, ou autrement si cela est approprié, de poursuivre, d’extrader ou de livrer lespersonnes soupçonnées d’avoir commis d’autres crimes au regard du droit international, telsquetortureouprised’otages,conformémentà leursobligationsdedroit international.Detellespoursuitesdoiventêtremenéesenconformitéavecledroitinternationalrelatifaudroitàunprocèséquitable,enprenantgardeàcequelessanctionssoientproportionnéesàlagravitéducrime.

13. Danslessituationsd’occupation,lesobligationsdesÉtatsterritoriauxsontlimitéesauxzonessurlesquellesilssontenmesured’exerceruncontrôleeffectif.

C.Étatsd’origine

14. Les États d’origine sont tenus, dans les limites de leur pouvoir, de faire respecter le droitinternationalhumanitaireparlesEMSPayantleurnationalité,etenparticulierde:

a) DiffuserlepluslargementpossibleletextedesConventionsdeGenèveetdesautresnormespertinentes du droit international humanitaire parmi les EMSP et les membres de leurpersonnel;

b) Nepasencouragerouprêterassistanceà lacommissiondeviolationsdudroit internationalhumanitaireparlesmembresdupersonneld’EMSP,etprendrelesmesuresappropriéespourprévenirdetellesviolations;

c) Prendre des mesures pour faire cesser les violations du droit international humanitairecommises par les membres du personnel d’EMSP par les moyens appropriés, tels querèglements militaires, ordonnances administratives et autres réglementations et, le caséchéant,sanctionsadministratives,disciplinairesoujudiciaires.

15. LesÉtatsd’originesontresponsablesdelamiseenœuvredeleursobligationsauregarddesdroitsde l’homme, y compris en adoptant les mesures, d’ordre législatif ou autre, propres à donnereffetàcesobligations.Àcettefin,ilssonttenus,dansdescirconstancesspécifiques,deprendrelesmesuresappropriéespourprévenir lamauvaiseconduitedesEMSPetdesmembresdeleurpersonnel et, le cas échéant, mener une enquête et garantir un recours effectif contre laditemauvaiseconduite.

16. Les États d’origine sont tenus de prendre toute mesure législative nécessaire pour fixer lessanctions pénales adéquates à appliquer aux personnes ayant commis, ou donné l’ordre decommettre, l’une ou l’autre des infractions graves aux Conventions de Genève et, lorsqueapplicable,auProtocoleadditionnelI.Ilsontl’obligationderechercherlespersonnesprévenuesd’avoir commis, ou d’avoir ordonné de commettre, l’une ou l’autre de ces infractions graves et

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dedéférercespersonnesàleursproprestribunaux,quellequesoitleurnationalité.Ilspourrontaussi, s’ils le préfèrent, et selon les conditions prévues par leur propre législation, les remettrepourjugementsoitàunautreÉtatconcerné,pourautantquecetÉtataitretenucontrelesditespersonnesdeschargessuffisantes,soitàuntribunalpénalinternational.

17. LesÉtatsd’originesontégalementtenusd’enquêtersuret,commeexigéparledroitinternational,ou autrement si cela est approprié, de poursuivre, d’extrader ou de livrer les personnessoupçonnées d’avoir commis d’autres crimes au regard du droit international, tels que tortureouprised’otages,conformémentà leursobligationsdedroit international.Detellespoursuitesdoivent être menées en conformité avec le droit international relatif au droit à un procèséquitable,enveillantàcequelessanctionssoientproportionnéesàlagravitéducrime.

D.touslesautresÉtats

18. Tous les autres États sont tenus, dans les limites de leur pouvoir, de faire respecter le droitinternationalhumanitaire. Ilssont tenusdes’abstenird’encourageroudeprêterassistanceà lacommissiondeviolationsdudroitinternationalhumanitaireparunepartieàunconflitarmé.

19. Tous lesautresÉtatssontresponsablesde lamiseenœuvrede leursobligationsauregarddesdroits de l’homme, y compris en adoptant les mesures, d’ordre législatif ou autre, propres àdonnereffetàcesobligations.

20. Tous les autres États sont tenus de prendre toute mesure législative nécessaire pour fixer lessanctions pénales adéquates à appliquer aux personnes ayant commis, ou donné l’ordre decommettre, l’une ou l’autre des infractions graves aux Conventions de Genève et, lorsqueapplicable,auProtocoleadditionnelI.Ilsontl’obligationderechercherlespersonnesprévenuesd’avoir commis, ou d’avoir ordonné de commettre, l’une ou l’autre de ces infractions graves etdedéférercespersonnesàleursproprestribunaux,quellequesoitleurnationalité.Ilspourrontaussi, s’ils le préfèrent, et selon les conditions prévues par leur propre législation, les remettrepourjugementsoitàunautreÉtatconcerné,pourautantquecetÉtataitretenucontrelesditespersonnesdeschargessuffisantes,soitàuntribunalpénalinternational.

21. Tous les autres États sont également tenus d’enquêter sur et, comme exigé par le droitinternational, ou autrement si cela est approprié, de poursuivre, d’extrader ou de livrer lespersonnes soupçonnées d’avoir commis d’autres crimes au regard du droit international, telsquetortureouprised’otages,conformémentàleursobligationsdedroitinternational.Detellespoursuites doivent être menées en conformité avec le droit international relatif au droit à unprocèséquitable,enveillantàcequelessanctionssoientproportionnéesàlagravitéducrime.

e.LeseMSPetlesmembresdeleurpersonnel

22. LesEMSPdoiventrespecterlesrèglesdudroitinternationalhumanitaireetdesdroitsdel’hommequileursontimposéesparledroitnationalapplicable,demêmequ’ellesdoiventrespectertouteautrelégislationnationale,commeledroitpénal,ledroitfiscal,ledroitdel’immigration,ledroitdutravailetlesrèglementsspécifiquesconcernantlesservicesmilitairesoudesécuritéprivés.

23. LesmembresdupersonneldesEMSPontl’obligationderespecterledroitnationalpertinent,enparticulierledroitpénal,del’Étatdanslequelilsopèrent,etpourautantqu’ilsoitapplicable,ledroitdel’Étatdontilsontlanationalité.

24. Le statut des membres du personnel des EMSP est déterminé par le droit internationalhumanitaire,aucasparcas,enparticulierselonlanatureetlescirconstancesdesfonctionsdanslesquellesilssontimpliqués.

1515

25. Sicesontdespersonnescivilesselonledroitinternationalhumanitaire,lesmembresdupersonneld’EMSPnepeuventpasfairel’objetd’attaques,saufs’ilsparticipentdirectementauxhostilitésetpendantladuréedecetteparticipation.

26. Lesmembresdupersonneld’EMSP: a) Ontl’obligation,indépendammentdeleurstatut,derespecterledroitinternationalhumanitaire

applicable; b) Sont protégés en tant que personnes civiles selon le droit international humanitaire, à

moins qu’ils ne soient incorporés dans les forces armées régulières d’un État ou qu’ils nesoient membres de forces, groupes ou unités armés et organisés qui sont placés sous uncommandement responsable devant l’État; ou qu’ils ne perdent autrement leur protection,danslamesuredéterminéeparledroitinternationalhumanitaire;

c) Ont droit au statut de prisonnier de guerre dans un conflit armé international s’ils sont despersonnesquisuiventlesforcesarméesenremplissantlesconditionsdel’article4 a) 4)delaTroisièmeConventiondeGenève;

d) Doiventrespecter,danslamesureoùilsexercentdesprérogativesdepuissancepublique,lesobligationsdel’Étatauregarddesdroitsdel’homme;

e) Sont passibles de poursuites s’ils commettent des actes reconnus comme des crimes par ledroitnationalapplicableouledroitinternational.

f.responsabilitédusupérieurhiérarchique

27. Lessupérieurshiérarchiquesdesmembresdupersonneldel’EMSP,telsque: a) Lesfonctionnairesgouvernementaux,qu’ilssoientchefsmilitairesousupérieurshiérarchiques

civils,ou b) Lesdirecteurset lesgérantsde l’EMSP,peuventêtretenusresponsablesdescrimesdedroit

internationalcommisparlesmembresdupersonneldel’EMSPsousleurautoritéetcontrôleeffectifs, lorsqu’ils n’ont pas exercé sur eux le contrôle qui convenait, conformément auxrègles du droit international. La responsabilité du supérieur hiérarchique n’est pas engagéeuniquementenvertud’uncontrat.

1616

Deuxième partieBonnes pratiques relatives aux entreprises militaires et de sécurité privées

introduction

Cettepartiecontientunedescriptiondebonnespratiquesvisantà fournirconseiletassistanceaux États, pour qu’ils puissent faire respecter le droit international humanitaire et les droitsde l’homme et adopter une conduite responsable dans leurs relations avec les EMSP opérantdansdeszonesdeconflitarmé.CesbonnespratiquespeuventégalementfournirauxÉtatsdesindications utiles pour les relations qu’ils entretiennent avec des EMSP opérant en dehors deszonesdeconflitarmé.

Les bonnes pratiques ne sont pas juridiquement contraignantes et ne prétendent pas àl’exhaustivité. Ilestentenduqu’unÉtatpeutnepasêtreenmesuredemettreenœuvretouteslesbonnespratiquesetqu’aucunÉtat–qu’ilsoitÉtatcontractant,ÉtatterritorialouÉtatd’origine–n’estlégalementtenudemettreenœuvretelleoutellebonnepratique.LesÉtatssontinvitésà prendre en compte ces bonnes pratiques lorsqu’ils définissent leurs relations avec les EMSP,tout en reconnaissant qu’une bonne pratique donnée peut ne pas convenir dans toutes lescirconstances et en insistant sur le fait que cette seconde partie ne doit pas être comprisecomme impliquant que les États devraient nécessairement adopter l’intégralité de ces bonnespratiques.

Lesbonnespratiquesvisent,entreautres,àaider lesÉtatsàmettreenœuvre leursobligationsau regard du droit international humanitaire et des droits de l’homme. Cependant, quand ilsenvisagentuneréglementation,lesÉtatspeuventavoiràprendreencompteleursobligationsauregardd’autresbranchesdudroitinternational,ycomprisentantquemembresd’organisationsinternationales telles que les Nations Unies, ou au regard du droit international relatif aucommerceetauxmarchéspublics.Ilspeuventégalementavoiràprendreencomptedesaccordsbilatéraux entre États contractants et États territoriaux. En outre, les États sont encouragés àmettre intégralement en œuvre les dispositions pertinentes des instruments internationauxauxquelsilssontparties,ycomprislesconventionscontrelacorruption,contrelecrimeorganiséetsurlesarmesàfeu.Deplus,cesbonnespratiquesdevrontêtreadaptéesdanslapratiqueàlasituationspécifiqueainsiqu’ausystèmejuridiqueetàlacapacitédel’État.

A.BonnespratiquespourlesÉtatscontractants

LesÉtatsquienvisagentdemandaterdesEMSPdevraientvérifierque leur législationainsiqueleurs pratiques en matière de marchés publics et de contrats sont adéquates pour contracteravec des EMSP. Cela est particulièrement approprié lorsque les États contractants recourentaux services d’une EMSP dans un État au sein duquel l’application du droit ou les capacités deréglementationsontcompromises.

Dans de nombreux cas, les bonnes pratiques proposées aux États contractants peuventaussi indiquer de bonnes pratiques pour d’autres clients des EMSP, telles les organisationsinternationales,lesONGetlesentreprises.

LesbonnespratiquesproposéesauxÉtatscontractantscomprennentainsi:

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I. Détermination des services1. Déterminer les services qui peuvent ou ne peuvent pas être sous-traités à des EMSP; en

déterminant quels services ne peuvent pas être sous-traités à des EMSP, les États contractantsprennentencomptedesfacteurstelsquelerisquequ’unserviceparticulierpuisseimpliquerlaparticipationdirectedesmembresdupersonneldesEMSPauxhostilités.

II. Procédures pour la sélection et l’engagement des EMSP2. Évaluerlacapacitédel’EMSPàconduiresesactivitésconformémentaudroitnationalpertinent,

audroitinternationalhumanitaireetauxdroitsdel’homme,entenantcomptedurisqueinhérentliéauxservicesàeffectuer;etàceteffet,parexemple:

a) Recueillirdesinformationssurlesprincipauxservicesquel’EMSPaaccomplisparlepassé; b) Obtenir des références auprès des clients pour lesquels l’EMSP a accompli des services

analoguesàceuxquel’Étatcontractantchercheàacquérir; c) Recueillir des informations relatives à la structure de propriété de l’EMSP et opérer des

contrôlessurl’EMSPetsursonpersonneld’encadrement,entenantcomptedesrelationsaveclessous-traitantsetaveclesentreprisesaffiliéesoucollaborantes.

3. Fournir lesressourcessuffisantesetencourager l’acquisitiond’uneexpertisepertinentepour lasélectionetl’engagementd’EMSP.

4. Assurer la transparenceet lasupervision lorsde lasélectionetde l’engagementdesEMSP.Lesmécanismespertinentspeuventinclure:

a) Ladivulgationpubliquedesrèglements,pratiquesetprocéduresrelatifsàl’engagementd’uneEMSP;

b) La divulgation publique des informations générales relatives à des contrats spécifiques, sinécessairerédigéesdefaçonàsatisfaireauxexigencesdelasécuriténationale,delavieprivéeetdelaconfidentialitécommerciale;

c) Lapublicationd’unesynthèsedesdéclarationsd’incidentsoudeplaintes,ainsiquedessanctionspriseslorsqu’unemauvaiseconduiteaétéprouvée,sinécessairerédigéedefaçonàsatisfaireauxexigencesdelasécuriténationale,delavieprivéeetdelaconfidentialitécommerciale;

d) Lasurveillancepardesorganesparlementaires,notammentaumoyenderapportsannuelsoudelanotificationdecertainscontratsauxditsorganes.

III. Critères pour la sélection des EMSP5. Adopterdescritèresincluantdesindicateursdequalitépertinentspourassurerlerespectdudroit

national pertinent, du droit international humanitaire et des droits de l’homme, tels que ceuxexposésdanslesbonnespratiques6à13.LesÉtatscontractantsdevraientenvisagerdes’assurerqueleprixleplusbasn’estpasleseulcritèreretenupourlasélectiondesEMSP.

6. Prendreenconsidération,dansleslimitesdesmoyensdisponibles,laconduitepasséedel’EMSPetdesmembresdesonpersonnel,ets’assurerenparticulier:

a) Qu’iln’existepasdepreuveavéréedel’implicationdel’EMSPdansuncrimegrave(notammentcrime organisé, crime violent, abus sexuels, violations du droit international humanitaireet corruption) et que si, par le passé, l’EMSP ou des membres de son personnel ont eu uneconduite illicite, l’EMSP a pris les mesures appropriées pour y remédier, notamment encoopérantefficacementaveclesautorités,enprenantdesmesuresdisciplinairesàl’encontredespersonnes impliquéeset, lecaséchéant,selon les irrégularitésconstatées,enaccordantuneréparationappropriéeauxpersonnesquiontétéléséesparleurconduite;

b) Que l’EMSPaconduit,dans les limitesdudroitapplicable,desrecherchesapprofondiesafindedéterminers’ilexistedespreuvesavéréesattestantquelesmembresdesonpersonnel,enparticulierceuxquidoiventporterunearmedeparleurfonction,n’ontpasétéimpliquésdansdes crimes graves ou n’ont pas été exclus des forces armées ou des forces de sécurité pourconduitedéshonorante;

c) Quel’EMSPnes’estpasantérieurementvuexclued’uncontratpourmauvaiseconduitedesapartoudemembresdesonpersonnel.

1818

7. Prendreenconsidération lacapacité financièreetéconomiquede l’EMSP,notammentpour lesréparationsfinancièresqu’ellepourraitêtreamenéeàdevoirverser.

8. Prendreenconsidérationsil’EMSPetlesmembresdesonpersonneldétiennentousontenpassed’obtenirlesenregistrements,licencesouautorisationsrequis.

9. Prendreenconsidérationsil’EMSPtientunregistreexactetàjourdesmembresdesonpersonnelet de ses biens, en particulier en ce qui concerne les armes et les munitions, disponible pourinspectionàlademandedel’Étatcontractantetd’autresautoritésappropriées.

10. Prendre en considération si les membres du personnel de l’EMSP ont reçu une formationsuffisante, à la fois avant un déploiement particulier et de façon suivie, pour respecter le droitnationalapplicable,ledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme;fixerdesobjectifsen vue de faciliter l’uniformité et la standardisation des exigences de formation. La formationpourrait incluredesthèmesgénérauxetdesthèmesspécifiquesàunetâcheouàuncontexte,préparant les membres du personnel à être opérationnels pour un contrat donné et dans unenvironnementdonné,soitparexemple:

a) Lesrèglessurl’usagedelaforceetdesarmesàfeu; b) Ledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme; c) Les questions touchant à la religion, au genre, à la culture et au respect dû à la population

locale; d) La gestion des plaintes de la population civile, en particulier leur transmission à l’autorité

compétente; e)Lesmesurescontrelacorruptionetcontred’autrescrimes.

Les États contractants envisagent de réévaluer en permanence le niveau de la formation, endemandantparexempleauxEMSPdeleursoumettrerégulièrementdesrapports.

11. Prendreenconsidérationsil’EMSP: a) Acquiertsonéquipement,enparticuliersesarmes,pardesmoyenslicites; b) Utilise un équipement, tout particulièrement les armes, qui n’est pas interdit par le droit

international; c) S’estconforméeauxdispositionscontractuelles relativesauretouret/ouà ladispositiondes

armesetdesmunitions.

12 Prendreenconsidérationl’organisationetlesrèglementsinternesdel’EMSP,enparticulier: a) L’existenceetlamiseenœuvredepolitiquesenmatièrededroitinternationalhumanitaireet

dedroitsdel’homme,spécialementencequiconcernel’usagedelaforceetdesarmesàfeu,ainsiquedepolitiquesrelativesàlaluttecontrelacorruptionetcontred’autrescrimes;

b) L’existence de mécanismes de monitoring et de surveillance, ainsi que de mécanismes deresponsabilitéinterne,telsque:

i) Enquêtesinternesetdispositionsdisciplinairesencasd’allégationd’irrégularitéscommisesparlesmembresdupersonneldel’EMSP;

ii) Mécanismespermettantauxpersonnesaffectéesparlaconduitedemembresdupersonnelde l’EMSPdeporterplainte,notammentmécanismesconcernant lesplaintesd’unetiercepartieetdispositionspourlaprotectiondes«whistle-blowers»;et

iii)Rapportsrégulierssurlesactivités,rapportsponctuelssurlesincidents,etrapportsrédigésàlademandedel’Étatcontractantet,danscertainescirconstances,àlademanded’autresautoritéscompétentes;

iv)Exigerdesmembresdupersonneldel’EMSPetdesmembresdupersonnelsous-traitantderapportertoutemauvaiseconduiteàladirectiondel’EMSPouàuneautoritécompétente.

13. Prendreenconsidérationlerespectdel’EMSPpourlebien-êtredesmembresdesonpersonnel,telqu’ilestprotégéparledroitdutravailetparlesautresloisnationalespertinentes.Lesfacteurspertinentspeuventinclure:

1919

a) Remettre aux membres du personnel un exemplaire de tous les contrats auxquels ils sontparties,dansunelanguequ’ilscomprennent;

b) Assurerauxmembresdupersonnelunsalaireconvenableetunerémunérationproportionnéeàleursresponsabilitésetàleursconditionsdetravail;

c) Adopterdespolitiquessécuritairesetsanitairesopérationnelles; d) Assurerauxmembresdupersonnellelibreaccèsàleurspropresdocumentsdevoyage;et e) Empêchertoutediscriminationillicitedansl’emploi.

IV. Termes des contrats avec les EMSP14. Incluredesclausescontractuellesetdesexigencesdeperformancequiassurent lerespect,par

l’EMSP mandatée, du droit national pertinent, du droit international humanitaire et des droitsde l’homme. Ces clauses, qui reflètent et mettent en application les indicateurs de qualitémentionnésci-dessusentantquecritèresdesélection,peuventinclure:

a) Laconduitepassée(bonnepratique6); b) Lacapacitéfinancièreetéconomique(bonnepratique7); c) Ladétentiondesenregistrements,licencesouautorisationsrequis(bonnepratique8); d) Lesregistresdesmembresdupersonneletdesbiens(bonnepratique9); e) Laformation(bonnepratique10); f) L’acquisitionetl’utilisationlégalesdel’équipement,enparticulierdesarmes(bonnepratique11); g) L’organisation,laréglementationetlaresponsabilitéinternes(bonnepratique12); h) Lebien-êtredupersonnel(bonnepratique13).

Lesclausescontractuellespeuventaussiprévoir lapossibilitépourl’Étatcontractantderomprele contrat pour non-respect des clauses contractuelles. Elles peuvent également spécifier lesarmes requises pour remplir le contrat, préciser, d’une part, que les EMSP doivent obtenir del’Étatterritoriallesvisasnécessairesouautresautorisationset,d’autrepart,quedesréparationsappropriéesdoiventêtreaccordéesàceuxquiontétélésésparlamauvaiseconduitedesEMSPetdesmembresdeleurpersonnel.

15. ExigerparcontratquelaconduitedetouteEMSPsous-traitantesoitconformeaudroitnationalpertinent,audroitinternationalhumanitaireetauxdroitsdel’homme,notammenten:

a) Établissantlescritèresetlesqualificationspourlasélectionetl’emploicontinudesEMSPsous-traitantesetdesmembresdeleurpersonnel;

b) Exigeant que l’EMSP prouve que les sous-traitants respectent des exigences équivalentes àcellesdel’EMSPinitialementmandatéeparl’Étatcontractant;

c) S’assurantque,lecaséchéantetselonledroitapplicable,l’EMSPpeutêtretenueresponsableducomportementdesessous-traitants.

16. Exiger,sicelaestconformeauxexigencesdeprotectiondestroupesetàlasécuritédelamission,que lesmembresdupersonnelde l’EMSPsoientpersonnellement identifiablesquand ilseffec-tuentdesactivitésentrantdans lecadrede leurs responsabilitéscontractuelles.L’identificationdevrait:

a) Êtrevisibledeloinpourautantquelamissionetlecontextelepermettent,ouconsisterenunecarted’identificationnontransférableàprésentersurdemande;

b) Permettre une distinction nette entre les membres du personnel de l’EMSP et les autoritéspubliquesdel’Étatoùopèrel’EMSP.

LesmêmesrèglessontàobserverpourtouslesmoyensdetransportutilisésparlesEMSP.

17. Considérerlarémunérationetladuréed’uncontratdonnécommeétantunmoyendepromouvoirledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme.Lesmécanismespertinentspeuventinclure:

a) Desvaleursoudesgarantiespourlaperformancecontractuelle; b) Desrécompensesoudespénalitésfinancièresetdesincitations; c) Lespossibilitésd’êtreenlicepourdescontratssupplémentaires.

2020

18. Exiger,enconsultationavecl’Étatterritorial,lerespect,parlesEMSPetparlesmembresdeleurpersonnel,desréglementationsetrèglesdeconduitepertinentes,ycomprisdesrèglesrelativesàl’usagedelaforceetdesarmesàfeu,notamment:

a) Faireusagedelaforceetdesarmesàfeuuniquementsicelaestnécessairepoursedéfendreoupourdéfendredestiers;

b) En cas d’usage de la force et des armes à feu, faire immédiatement rapport aux autoritéscompétentesetcoopéreravecelles,ycomprisavecl’agentcontractantapproprié.

V. Contrôler le respect des prescriptions et assurer la responsabilité 19. Prévoir dans leur législation nationale la compétence juridictionnelle en matière pénale pour

lescrimesauregarddudroit internationaletde leurdroitnationalcommispar lesEMSPet lesmembresdeleurpersonnelet,enoutre,envisagerd’établir:

a) Laresponsabilitépénaledel’entreprisepourlescrimescommisparl’EMSP,conformémentausystèmejuridiquenationaldel’Étatcontractant;

b) Leur compétence juridictionnelle en matière pénale pour les crimes graves commis par lesmembresdupersonneldel’EMSPàl’étranger.

20. PrévoirdesmécanismesderesponsabilitéàcaractèrenonpénalpourlaconduiteincorrecteouillicitedesEMSPetdesmembresdeleurpersonnel,notamment:

a) Dessanctionscontractuellesproportionnéesàlaconduite,notamment: i) Résiliationimmédiateougraduelleducontrat; ii) Pénalitésfinancières; iii)Exclusion de la candidature pour des contrats ultérieurs, éventuellement pour une durée

déterminée; iv)Pourlesauteursindividuelsd’irrégularités,exclusiondel’exécutiondestâchesprévuespar

lecontrat; b) Lasoumissiondel’affaireàdesautoritésd’enquêtecompétentes; c) Lecaséchéant,établissementd’uneresponsabilitécivile.

21. Prévoir, outre les mesures contenues dans les bonnes pratiques 19 et 20, des mécanismesadministratifsetautresmesuresdemonitoringappropriésenvued’assurer labonneexécutiondu contrat et d’engager, en cas de conduite incorrecte ou illicite, la responsabilité de l’EMSPmandatéeetdesmembresdesonpersonnel,notamment:

a) S’assurer que ces mécanismes disposent des ressources nécessaires, ainsi que d’un audit etd’unecapacitéd’enquêteindépendants;

b) Donneraupersonnelgouvernementaldel’Étatcontractantquiestsurleterrainlacapacitéetl’autoriténécessairespoursuperviserlabonneexécutionducontratparl’EMSPetparsessous-traitants;

c) Formerlepersonnelgouvernementalconcerné,tellepersonnelmilitaire,envued’interactionsprévisiblesaveclesmembresdupersonneldel’EMSP;

d) Réunir des informations sur les EMSP et sur les membres du personnel qui sont engagés etdéployés,ainsiquesurlesviolationsetsurlesenquêtesrelativesauxallégationsdeconduiteincorrecteouillicite;

e) Mettre en place des contrôles permettant de refuser ou d’exclure certains membres dupersonneldel’EMSPpendantladuréeducontrat;

f) Inviter les EMSP, les États territoriaux, les États d’origine, les associations professionnelles, lasociété civile et les autres acteurs concernés à promouvoir le partage de l’information et àdévelopperdetelsmécanismes.

22. Lorsqu’ils négocient avec les États territoriaux des accords contenant des règles ayant uneincidence sur le statut juridique de l’EMSP et des membres de son personnel, ainsi que sur lajuridictiondontilsrelèvent:

a) Examinerleseffetsdesaccordssurlerespectdesloisetdesrèglementsnationaux; b) Adresserlaquestiondelacompétencejuridictionnelleetdesimmunitésenvued’assurerune

couvertureadéquateetdesrecoursappropriésauxniveauxcivil,pénaletadministratifpour

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lescasdemauvaiseconduite,envued’engagerlaresponsabilitédesEMSPetdesmembresdeleurpersonnel.

23.Le cas échéant, dans les domaines d’intérêt commun relatifs aux EMSP, coopérer avec lesautoritésdesÉtatsterritoriauxetdesÉtatsd’originequisontchargéesdesenquêtesoudelaréglementation.

B.BonnespratiquespourlesÉtatsterritoriaux

Lesbonnespratiquesénuméréesci-dessousvisentàguiderlesÉtatsterritoriauxdanslagestiondesservicesmilitairesetdesécuritéeffectuéssurleurterritoireparlesEMSPetparlesmembresdeleurpersonnel.LesÉtatsterritoriauxdevraientévaluersi leurcadrejuridiquenationalestenmesuredegarantirquelaconduitedesEMSPetdeleurpersonnelestconformeaudroitnationalpertinent, au droit international humanitaire et aux droits de l’homme, ou s’il faut prendre denouvellesdispositionspourréglementerlesactivitésdesEMSP.

Étant donné les difficultés particulières qu’ils rencontrent pendant les conflits armés, les Étatsterritoriaux peuvent accepter les informations que leur fournit l’État contractant en ce quiconcerne la capacité d’une EMSP à mener ses activités conformément au droit internationalhumanitaire,auxdroitsdel’hommeetauxbonnespratiquespertinentes.

LesbonnespratiquesproposéesauxÉtatsterritoriauxcomprennentainsi:

I. Détermination des services24. Déterminer lesservicesquipeuventounepeuventpasêtreeffectuéssur leur territoirepardes

EMSP;endéterminantquelsservicesnepeuventpasêtreeffectuéssurleurterritoirepardesEMSP,lesÉtatsterritoriauxprennentencomptedesfacteurstelsquelerisquequ’unserviceparticulierpuisseimpliquerlaparticipationdirectedesmembresdupersonneldesEMSPauxhostilités.

II. Autorisation de fournir des services militaires et de sécurité25. ExigerquelesEMSPobtiennentl’autorisationdefournirdesservicesmilitairesetdesécuritésur

leurterritoire(ci-après«autorisation»),etenparticulierexiger: a) Que les EMSP obtiennent une licence d’exploitation valable pour une période déterminée

et renouvelable («licence d’exploitation d’entreprise»), ou pour des services spécifiques, enprenantencomptelerespectdescritèresdequalitéexposésdanslesbonnespratiques31à38;et/ou

b) Des personnes de s’enregistrer ou d’obtenir une licence pour pouvoir fournir des servicesmilitairesoudesécuritépourlecompted’uneEMSP.

III. Procédure relative aux autorisations26. Désigneruneautoritécentralecompétentepourl’octroidesautorisations.

27. Affecter les ressources adéquates et un personnel qualifié afin de traiter les autorisationscorrectementetentempsvoulu.

28. Évaluer, au moment de décider de l’octroi d’une autorisation, la capacité de l’EMSP à conduiresesactivitésconformémentaudroitnationalpertinent,audroitinternationalhumanitaireetauxdroitsdel’homme,entenantcomptedurisqueinhérentassociéauxservicesàeffectuer,etàceteffetparexemple:

a) Recueillirdesinformationssurlesprincipauxservicesquel’EMSPaaccomplisparlepassé; b) Obtenir des références auprès de clients pour lesquels l’EMSP a accomplis des services

analoguesouauprèsdeclientsdansl’Étatterritorial; c) Recueillir des informations relatives à la structure de propriété de l’EMSP et opérer des

contrôlessurl’EMSPetsurlesmembresdesonpersonnel,entenantcomptedesrelationsavec

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lessous-traitantsetavec lesentreprisesaffiliéesoucollaborantes,ouenobtenantdesÉtatscontractantsdesinformationsàcessujets.

29. Assurerlatransparenceencequiconcernelesautorisations.Lesmécanismespertinentspeuventinclure:

a) Ladivulgationpubliquedesrèglementsetprocéduresrelatifsàl’autorisation; b) La divulgation publique des informations générales relatives aux autorisations délivrées,

en particulier l’identité des EMSP autorisées et l’effectif de leur personnel, si nécessairerédigéesdefaçonàsatisfaireauxexigencesdelasécuriténationale,delavieprivéeetdelaconfidentialitécommerciale;

c) La publication d’une synthèse des déclarations d’incidents ou de plaintes, ainsi que dessanctionsprises lorsqu’unemauvaiseconduiteaétéprouvée,sinécessairerédigéedefaçonà satisfaire aux exigences de la sécurité nationale, de la vie privée et de la confidentialitécommerciale;

d) Lasurveillancepardesorganesparlementaires,notammentaumoyenderapportsannuelsoudelanotificationdecertainscontratsauxditsorganes;

e) Lapublicationetl’adoptiondebarèmesd’émolumentséquitablesetnondiscriminatoirespourl’octroidesautorisations.

IV. Critères pour l’octroi d’une autorisation 

30. Veiller à ce que les EMSP remplissent certains critères de qualité pertinents pour assurer lerespectdudroitnationalpertinent,dudroitinternationalhumanitaireetdesdroitsdel’homme,notammentceuxexposésci-dessous.

31. Exiger que la conduite des EMSP et de leurs sous-traitants soit conforme au droit nationalpertinent,audroitinternationalhumanitaireetauxdroitsdel’homme,ens’assurantenparticulierque:

a) L’EMSPannoncetoutesous-traitancedeservicesmilitairesetdesécuritéàl’autoritéquioctroielesautorisations;

b) L’EMSPestenmesuredeprouverquesessous-traitantsrespectentdesexigenceséquivalentesàcellesdel’EMSPquiainitialementreçuuneautorisationdel’Étatterritorial;

c) Lesous-traitantestenpossessiond’uneautorisation; d)L’EMSPayantinitialementreçuuneautorisationestresponsable,lecaséchéantetselonledroit

applicable,delaconduitedesessous-traitants.

32. Prendreenconsidération,dansleslimitesdesmoyensdisponibles,laconduitepasséedel’EMSPetdesmembresdesonpersonnel,ets’assurerenparticulier:

a) Qu’iln’existepasdepreuveavéréedel’implicationdel’EMSPdansuncrimegrave(notammentcrime organisé, crime violent, abus sexuels, violations du droit international humanitaireet corruption) et que si, par le passé, l’EMSP ou des membres de son personnel ont eu uneconduite illicite, l’EMSP a pris les mesures appropriées pour y remédier, notamment encoopérantefficacementaveclesautorités,enprenantdesmesuresdisciplinairesàl’encontredespersonnes impliquéeset, lecaséchéant,selon les irrégularitésconstatées,enaccordantuneréparationappropriéeauxpersonnesquiontétéléséesparleurconduite;

b) Que l’EMSPaconduit,dans les limitesdudroitapplicable,desrecherchesapprofondiesafindedéterminers’ilexistedespreuvesavéréesattestantquelesmembresdesonpersonnel,enparticulierceuxquidoiventporterunearmedeparleurfonction,n’ontpasétéimpliquésdansdes crimes graves ou n’ont pas été exclus des forces armées ou des forces de sécurité pourconduitedéshonorante;

c) Quel’EMSPnes’estpasantérieurementvurévoquerunelicenced’exploitationpourmauvaiseconduitedesapartoudemembresdesonpersonnel.

33. Prendreenconsidération lacapacité financièreetéconomiquede l’EMSP,notammentpour lesréparationsfinancièresqu’ellepourraitêtreamenéeàdevoirverser.

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34. Prendreenconsidérationsil’EMSPtientunregistreexactetàjourdesmembresdesonpersonnelet de ses biens, en particulier en ce qui concerne les armes et les munitions, disponible pourinspectionàlademandedel’Étatterritorialetd’autresautorités.

35. Prendre en considération si les membres du personnel de l’EMSP ont reçu une formationsuffisante, à la fois avant un déploiement particulier et de façon suivie, pour respecter le droitnationalapplicable,ledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme;fixerdesobjectifsen vue de faciliter l’uniformité et la standardisation des exigences de formation. La formationpourrait incluredesthèmesgénérauxetdesthèmesspécifiquesàunetâcheouàuncontexte,préparant les membres du personnel à être opérationnels pour un contrat donné et dans unenvironnementdonné,soitparexemple:

a) Lesrèglessurl’usagedelaforceetdesarmesàfeu; b) Ledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme; c) Les questions touchant à la religion, au genre, à la culture et au respect dû à la population

locale; d) Lagestiondesplaintes; e) Lesmesurescontrelacorruptionetcontred’autrescrimes.

Les États territoriaux envisagent de réévaluer en permanence le niveau de la formation, endemandantparexempleauxEMSPdeleursoumettrerégulièrementdesrapports.

36. Nepasoctroyerd’autorisationàuneEMSPdontlesarmesontétéacquisespardesmoyensillicitesousil’usagequienestfaitestinterditparledroitinternational.

37. Prendreenconsidérationl’organisationetlesrèglementsinternesdel’EMSP,enparticulier: a) L’existenceetlamiseenœuvredepolitiquesenmatièrededroitinternationalhumanitaireet

dedroitsdel’homme,spécialementencequiconcernel’usagedelaforceetdesarmesàfeu,ainsiquedepolitiquesrelativesàlaluttecontrelacorruptionetcontred’autrescrimes;

b) L’existence de mécanismes de monitoring et de surveillance, ainsi que de mécanismes deresponsabilitéinterne,telsque:

i) Enquêtesinternesetdispositionsdisciplinairesencasd’allégationd’irrégularitéscommisesparlesmembresdupersonneldel’EMSP;

ii) Mécanismespermettantauxpersonnesaffectéesparlaconduitedemembresdupersonnelde l’EMSPdeporterplainte,notammentmécanismesconcernant lesplaintesd’unetiercepartieetdispositionspourlaprotectiondes«whistle-blowers»;

iii)Rapportsrégulierssurlesactivitésdelamissionet/ourapportsponctuelssurlesincidents; iv)Exigerdesmembresdupersonneldel’EMSPetdesmembresdupersonnelsous-traitantde

rapportertoutemauvaiseconduiteàladirectiondel’EMSPouàuneautoritécompétente.

38. Prendreenconsidérationlerespectdel’EMSPpourlebien-êtredesmembresdesonpersonnel.

39. Prendre en considération, au moment de décider de l’octroi d’une autorisation ou del’enregistrementd’unepersonne,lesbonnespratiques32(conduitepassée)et35(formation).

V. Termes de l’autorisation 40. Incluredesclausesassurantque laconduitede l’EMSPetdesonpersonnelestenpermanence

conformeaudroitnationalpertinent,audroitinternationalhumanitaireetauxdroitsdel’homme.L’autorisation inclut, lorsque cela est approprié, des clauses demandant aux EMSP et à leurpersonnel d’appliquer les critères de qualité mentionnés ci-dessus en tant que critères pourl’octroidelicencesd’exploitationgénéraleet/ouspécifiquesetportantsur:

a) Laconduitepassée(bonnepratique32); b) Lacapacitéfinancièreetéconomique(bonnepratique33); c) Lesregistresdesmembresdupersonneletdesbiens(bonnepratique34); d) Laformation(bonnepratique35); e) Lesacquisitionslicites(bonnepratique36);

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f) L’organisation,laréglementationetlaresponsabilitéinternes(bonnepratique37); g) Lebien-êtredupersonnel(bonnepratique38).

41. Exigerquel’EMSPdéposeunegarantie,quiseraitconfisquéeencasdemauvaiseconduiteoudenon-respectdestermesdel’autorisation,enveillantàcequel’EMSPaitunechanceéquitablederéfuterlesallégationsetd’adresserlesproblèmes.

42. Lors de l’octroi d’une licence d’exploitation spécifique, déterminer l’effectif maximum dupersonneldel’EMSPetl’équipementjugésnécessairespoureffectuerlesservices.

VI. Règles sur la fourniture de services par les EMSP et les membres de leur personnel43. Disposer de règles pertinentes sur l’usage de la force et des armes à feu par les EMSP et les

membresdeleurpersonnel,tellesque: a) Faireusagedelaforceetdesarmesàfeuuniquementsicelaestnécessairepoursedéfendre

oupourdéfendredestiers; b) En cas d’usage de la force et d’armes à feu, faire immédiatement rapport aux autorités

compétentesetcoopéreravecelles.

44.Disposer de règles appropriées sur la détention d’armes par les EMSP et les membres de leurpersonnel,enparticulier:

a) Limiterlestypesetlaquantitéd’armesqu’uneEMSPpeutimporter,détenirouacquérir; b) Exigerl’enregistrementdesarmes,ycomprisdeleurnumérodesérieetdeleurcalibre,etdes

munitionsauprèsd’uneautoritécompétente; c) Exigerquelesmembresdupersonneldel’EMSPobtiennentuneautorisationdeportd’arme,

quiestprésentéesurdemande; d) Limiter lenombredesemployésautorisésàporterunearmedansuncontexteoudansune

zonedonnés; e) Exiger que les armes et les munitions soient entreposées dans un endroit sûr et sécurisé

lorsquelesmembresdupersonnelnesontpasenservice; f) Exiger que les membres du personnel de l’EMSP portent uniquement des armes autorisées

quandilssontdeservice; g) Contrôlerlesarmesetlesmunitionsencoredétenuesetutiliséesaprèslafind’uneopération,

lesremettreàleurplaced’origineouendisposerselonlesrègles.

45. Exiger,sicelaestconformeauxexigencesdelaprotectiondestroupesetàlasécuritédelamission,quelesmembresdupersonneldel’EMSPsoientpersonnellementidentifiablesquandilseffectuentdesactivitésentrantdanslecadredeleursresponsabilitéscontractuelles.L’identificationdevrait:

a) Êtrevisibledeloinpourautantquelamissionetlecontextelepermettent,ouconsisterenunecarted’identificationnontransférableàprésentersurdemande;

b) Permettre une distinction nette entre les membres du personnel de l’EMSP et les autoritéspubliquesdel’Étatoùopèrel’EMSP.

LesmêmesrèglessontàobserverpourtouslesmoyensdetransportutilisésparlesEMSP.

VII. Contrôler le respect des prescriptions et assurer la responsabilité 46.Contrôlerlerespectdestermesdel’autorisation,etenparticulier: a) Établiroudésigneruneautoritédemonitoringdisposantdesressourcesappropriées; b) S’assurerquelapopulationcivileestinforméedesrèglesdeconduiteauxquelleslesEMSPsont

astreintes,ainsiquedesmécanismesdeplaintesàdisposition; c) DemanderauxautoritéslocalesderapporterlamauvaiseconduitedesEMSPetdesmembres

deleurpersonnel; d) Enquêtersurlesrapportsfaisantétatd’irrégularités.

47. Offrir une chance équitable aux EMSP de répondre aux allégations d’après lesquelles ellesauraientopérésansautorisationouenviolationdel’autorisationreçue.

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48.Prendre des mesures administratives s’il est établi que l’EMSP a opéré sans autorisation ou enviolationdel’autorisationreçue.Cesmesurespeuventinclure:

a) Leretraitoulasuspensiondel’autorisationoulamenacedel’uneoul’autredecesdémarchesaucasoùdesmesuresderedressementneseraientpasprisesdansundélaidonné;

b) L’exclusiondecertainsmembresdupersonneldel’EMSP,souspeinederetraitoudesuspensiondel’autorisation;

c) L’interdictiondéfinitiveoutemporairedesolliciterunenouvelleautorisation; d) Confiscationdesgarantiesoudesvaleurs; e) Pénalitésfinancières.

49. Prévoir dans leur législation nationale la compétence juridictionnelle en matière pénale pourles crimes au regard du droit international et de leur droit national commis par les EMSP etles membres de leur personnel et, en outre, envisager d’établir la responsabilité pénale del’entreprisepourlescrimescommisparl’EMSP,conformémentausystèmejuridiquenationaldel’Étatterritorial.

50. Prévoirdesmécanismesderesponsabilitéàcaractèrenonpénalpourlaconduiteincorrecteouillicitedel’EMSPetdesmembresdesonpersonnel,notamment:

a) Établiruneresponsabilitécivile; b) SinonexigerquelesEMSP,ouleursclients,accordentuneréparationàceuxquiontétélésés

parlamauvaiseconduitedesEMSPetdesmembresdeleurpersonnel.

51. Lorsqu’ils négocient avec les États contractants des accords contenant des règles ayant uneincidence sur le statut juridique de l’EMSP et des membres de son personnel, ainsi que sur lajuridictiondontilsrelèvent:

a) Examinerleseffetsdesaccordssurlerespectdesloisetdesrèglementsnationaux; b) Adresserlaquestiondelacompétencejuridictionnelleetdesimmunitésenvued’assurerune

couvertureadéquateetdesrecoursappropriésauxniveauxcivil,pénaletadministratifpourlescasdemauvaiseconduite,envued’engagerlaresponsabilitédesEMSPetdesmembresdeleurpersonnel.

52. Dans les domaines d’intérêt commun relatifs aux EMSP, coopérer avec les autorités des ÉtatscontractantsetdesÉtatsd’originequisontchargéesdesenquêtesetdelaréglementation.

C.BonnespratiquespourlesÉtatsd’origine

Les bonnes pratiques énumérées ci-dessous visent à guider les États d’origine dans la gestiondes services militaires et de sécurité effectués à l’étranger par les EMSP et par leur personnel(«exportation»). Il est reconnu que d’autres bonnes pratiques en matière de réglementation– par exemple, la réglementation des standards par les associations professionnelles et par lacoopérationinternationale–serontaussiutilespourrèglementerlesEMSP,maisellesnesontpasabordéesici.

Dans cette perspective, les États d’origine devraient évaluer si leur cadre juridique national– qu’il soit central ou fédéral – est suffisamment propice au respect du droit internationalhumanitaire et des droits de l’homme pertinents par les EMSP et par les membres de leurpersonnel, ou si, étant donné la taille et la nature de l’industrie nationale des entreprisesmilitairesetdesécuritéprivées,ilseraitsouhaitabled’adopterdesmesuresadditionnellespourencourager ce respect et pour réglementer les activités des EMSP. Quand ils considèrent laportéeetlanaturedesdifférentssystèmesdelicenceetderéglementation,lesÉtatsd’originedevraientporteruneattentionparticulièreauxsystèmesderéglementationdéjàmisenplacepar les États contractants et par les États territoriaux, afin de réduire les risques de doubleemploi ou de chevauchement, et concentrer leurs efforts sur les secteurs les concernantspécifiquement.

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LesbonnespratiquesproposéesauxÉtatsd’originecomprennentainsi:

I. Détermination des services 53. DéterminerlesservicesdesEMSPquipeuventounepeuventpasêtreexportés;endéterminant

lesservicesdesEMSPquinepeuventpasêtreexportés,lesÉtatsd’origineprennentencomptedesfacteurstelsquelerisquequ’unserviceparticulierpuisse impliquer laparticipationdirectedesmembresdupersonneldesEMSPauxhostilités.

II. Établissement d’un système d’autorisation 54. Envisager l’établissement d’un système d’autorisation pour les services militaires et de sécurité

fournis à l’étranger par les moyens appropriés, tels que l’exigence d’une licence d’exploitationvalablepourunepériodelimitéeetrenouvelable(«Licenced’exploitationd’entreprise»)oupourdesservicesspécifiques(«Licenced’exploitationspécifique»)oud’autresformesd’autorisation(«Autorisation d’exportation»). Pour les cas où un tel système d’autorisation serait établi, lesbonnespratiques57à67exposentlaprocédure,lescritèresdequalitéetlesclausesquipeuventêtreinclusdansleditsystème.

55. Disposerderèglesappropriéessurlaresponsabilité,l’exportationainsiquesurlarestitutiondesarmesetdesmunitionsparlesEMSP.

56. HarmoniserlesystèmeetlesdécisionsconcernantlesautorisationsavecceuxdesautresÉtatsettenircomptedesapprochesrégionalesrelativesauxsystèmesd’autorisation.

III. Procédure relative aux autorisations 57. Évaluerlacapacitédel’EMSPàconduiresesactivitésconformémentaudroitnationalpertinent,

audroitinternationalhumanitaireetauxdroitsdel’homme,entenantcomptedurisqueinhérentliéauxservicesàaccomplir;àceteffet,parexemple:

a) Recueillirdesinformationssurlesprincipauxservicesquel’EMSPaaccomplisparlepassé; b) Obtenir des références auprès de clients pour lesquels l’EMSP a accompli des services

analoguesouauprèsdeclientsdansl’Étatterritorial; c) Recueillir des informations relatives à la structure de propriété de l’EMSP et opérer des

contrôlessurl’EMSPetsurlesmembresdesonpersonnel,entenantcomptedesesrelationsaveclessous-traitantsetaveclesentreprisesaffiliéesoucollaborantes.

58. Affecter les ressources adéquates et un personnel qualifié afin de traiter les autorisationscorrectementetentempsvoulu.

59. Assurer la transparence en ce qui concerne la procédure d’autorisation. Les mécanismespertinentspeuventinclure:

a) Ladivulgationpubliquedesrèglementsetprocéduresrelatifsàl’autorisation; b) Ladivulgationpubliquedesinformationsgénéralesrelativesàdesautorisationsspécifiques,si

nécessairerédigéesdefaçonàsatisfaireauxexigencesdelasécuriténationale,delavieprivéeetdelaconfidentialitécommerciale;

c) Lasurveillancepardesorganesparlementaires,notammentaumoyenderapportsannuelsoudelanotificationdecertainscontratsauxditsorganes;

d) Lapublicationetl’adoptiondebarèmesd’émolumentséquitablesetnondiscriminatoires.

IV. Critères pour l’octroi des autorisations 60. Prendre en considération la conduite passée de l’EMSP et des membres de son personnel, et

s’assurerenparticulier: a) Qu’iln’existepasdepreuveavéréedel’implicationdel’EMSPdansuncrimegrave(notamment

crime organisé, crime violent, abus sexuels, violations du droit international humanitaireetcorruption)etquesi,par lepassé, l’EMSPoudesmembresdesonpersonnelonteuuneconduite illicite, l’EMSP a pris les mesures appropriées pour y remédier, notamment encoopérantefficacementaveclesautorités,enprenantdesmesuresdisciplinairesàl’encontre

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despersonnesimpliquéeset,lecaséchéant,selonlesirrégularitésconstatées,enaccordantuneréparationappropriéeauxpersonnesquiontétéléséesparleurconduite;

b) Que l’EMSPaconduit,dans les limitesdudroitapplicable,desrecherchesapprofondiesafindedéterminers’ilexistedespreuvesavéréesattestantquelesmembresdesonpersonnel,enparticulierceuxquidoiventporterunearmedeparleurfonction,n’ontpasétéimpliquésdansdes crimes graves ou n’ont pas été exclus des forces armées ou des forces de sécurité pourconduitedéshonorante;

c) Quel’EMSPnes’estpasantérieurementvurévoqueruneautorisationpourmauvaiseconduitedesapartoudemembresdesonpersonnel.

61. Prendreenconsidération lacapacité financièreetéconomiquede l’EMSP,notammentpour lesréparationsfinancièresqu’ellepourraitêtreamenéeàdevoirverser.

62. Prendreenconsidérationsil’EMSPtientunregistreexactetàjourdesmembresdesonpersonnelet de ses biens, en particulier en ce qui concerne les armes et les munitions, disponible pourinspectionàlademandedesautoritéscompétentes.

63. Prendre en considération si les membres du personnel de l’EMSP ont reçu une formationsuffisante, à la fois avant un déploiement particulier et de façon suivie, pour respecter le droitnationalapplicable,ledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme;fixerdesobjectifsen vue de faciliter l’uniformité et la standardisation des exigences de formation. La formationpourrait incluredesthèmesgénérauxetdesthèmesspécifiquesàunetâcheouàuncontexte,préparant les membres du personnel à être opérationnels pour un contrat donné et dans unenvironnementdonné,soitparexemple:

a) Lesrèglessurl’usagedelaforceetdesarmesàfeu; b) Ledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme; c) Lesquestionstouchantàlareligion,augenre,àlacultureetaurespectdûàlapopulationlocale; d) Lagestiondesplaintes; e) Lesmesurescontrelacorruptionetcontred’autrescrimes.

Les États d’origine envisagent de réévaluer en permanence le niveau de la formation, endemandant,parexemple,auxEMSPdeleursoumettrerégulièrementdesrapports.

64.Prendre en considération si l’EMSP acquiert son équipement, en particulier ses armes, par desmoyenslicitesetsil’usagequienestfaitn’estpasinterditparledroitinternational.

65. Prendreenconsidérationl’organisationetlesrèglementsinternesdel’EMSP,enparticulier: a) L’existenceetlamiseenœuvredepolitiquesenmatièrededroitinternationalhumanitaireet

dedroitsdel’homme; b) L’existence de mécanismes de monitoring et de surveillance, ainsi que de mécanismes de

responsabilitéinterne,telsque: i) Enquêtesinternesetdispositionsdisciplinairesencasd’allégationd’irrégularitéscommises

parlesmembresdupersonneldel’EMSP; ii) Mécanismespermettantauxpersonnesaffectéesparlaconduitedemembresdupersonnel

de l’EMSPdeporterplainte,notammentmécanismesconcernant lesplaintesd’unetiercepartieetdispositionspourlaprotectiondesauteursdesdénonciations.

66. Prendreenconsidérationlerespectdel’EMSPpourlebien-êtredesmembresdesonpersonnel,telqu’ilestprotégéparledroitdutravailetparlesautresloisnationalespertinentes.

V. Termes des autorisations octroyées aux EMSP67. Incluredesclausesassurantquelaconduitedel’EMSPetdesmembresdesonpersonnelrespecte

ledroitnationalpertinent,ledroitinternationalhumanitaireetlesdroitsdel’homme.Cesclauses,quireflètentetmettentenœuvrelescritèresdequalitémentionnésci-dessusentantquecritèrespourl’octroid’autorisations,peuventinclure:

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a) Laconduitepassée(bonnepratique60); b) Lacapacitéfinancièreetéconomique(bonnepratique61); c) Lesregistresdesmembresdupersonneletdesbiens(bonnepratique62); d) Laformation(bonnepratique63); e) Lesacquisitionslicites(bonnepratique64); f) L’organisation,laréglementationetlaresponsabilitéinternes(bonnepratique65); g) Lebien-êtredesmembresdupersonnel(bonnepratique66).

VI. Contrôler le respect des prescriptions et assurer la responsabilité 68.Contrôler le respect des termes de l’autorisation, en particulier en établissant des liens étroits

entresesautoritésenchargedel’octroidesautorisationsetsesreprésentantsàl’étrangeret/ouaveclesautoritésdel’Étatcontractantoudel’Étatterritorial.

69. ImposerdessanctionsauxEMSPquiopèrentsansautorisationouenviolationdel’autorisationreçue,tellesque:

a) Leretraitoulasuspensiondel’autorisationoulamenacedel’uneoul’autredecesdémarchesaucasoùdesmesuresderedressementneseraientpasprisesdansundélaidonné;

b) L’interdictiondéfinitiveoutemporairedesolliciterunenouvelleautorisation; c) Amendescivilesetpénalesetpénalitésfinancières.

70. SoutenirlesÉtatsterritoriauxdansleurseffortspourétablirunmonitoringefficacedesEMSP.

71. Prévoir dans leur législation nationale la compétence juridictionnelle en matière pénale pourlescrimesauregarddudroit internationaletde leurdroitnationalcommispar lesEMSPet lesmembresdeleurpersonnelet,enoutre,envisagerd’établir:

a) Laresponsabilitépénaledel’entreprisepourlescrimescommisparl’EMSP,conformémentausystèmejuridiquenationaldel’Étatd’origine;

b) Leurcompétencejuridictionnelleenmatièrepénalepourlescrimesgravescommisàl’étrangerparlesmembresdupersonneldel’EMSP.

72. Prévoirdesmécanismesderesponsabilitéàcaractèrenonpénalpourlaconduiteincorrecteouillicitedel’EMSPetdesmembresdesonpersonnel,enparticulier:

a) Établiruneresponsabilitécivile; b) SinonexigerquelesEMSPaccordentuneréparationàceuxquiontétélésésparlamauvaise

conduitedesEMSPetdesmembresleurpersonnel.

73. Le cas échéant, dans les domaines d’intérêt commun relatifs aux EMSP, coopérer avec lesautoritésdesÉtatscontractantsetdesÉtatsterritoriauxquisontchargéesdesenquêtesoudelaréglementation.

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COMMENTAIRES EXPLICATIFS

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Table des matières

LeDocumentdeMontreuxenbref 31Cequ’ilest 31Cequ’ilfait 31Pourquoiilestutile 31

PrincipalesrèglesetbonnespratiquesduDocumentdeMontreux 32Champd’application 32Responsabilitésinaliénablesdel’État 32Obligationdefairerespecterledroitinternationalhumanitaire 33Obligationdeprotégerlesdroitsdel’homme 34Obligationd’établirlaresponsabilitépénale 35ResponsabilitédesÉtatsàl’égarddesactesdesEMSP 36ObligationsdesEMSPentantqu’entreprises 36StatutdupersonneldesEMSP 36ProtectiondupersonneldesEMSPcontrelesattaques 37DroitsetresponsabilitésdupersonneldesEMSP 37Responsabilitépénaledusupérieurhiérarchique 38

QuestionsetréponsessurleDocumentdeMontreux 39PourquoilesEMSPsont-ellesunesourcedepréoccupationd’unpointdevuehumanitaire? 39Enquoilesentreprisesmilitairesprivéessedistinguent-ellesdesentreprisesdesécuritéprivées? 39LesdroitsetlesobligationsdesEMSPsont-ilsexpressémentmentionnésdansuntraitéinternational? 39LesEMSPopèrent-ellesdansunvidejuridique? 39QuandleDocumentdeMontreuxs’applique-t-il? 40Quellesrègless’appliquentauxÉtatsencequiconcernelesEMSP? 40Quellesrègless’appliquentauxEMSPetauxmembresdeleurpersonnel? 40Desemployésd’EMSPportantunearmesont-ilconsidéréscommedescivilsetprotégésentantquetelsenvertudesConventionsdeGenève? 40LesmembresdupersonneldesEMSPsont-ilsdesmercenaires? 41Quiesthabilitéàpoursuivrelespersonnessoupçonnéesd’avoircommisdescrimesdeguerre? 41EnquoileDocumentdeMontreuxrenforce-t-illaprotectiondescivilsdanslessituationsdeconflitarmé? 42LeDocumentdeMontreuxlégitime-t-illesactivitésdesEMSP? 42CommentleDocumentdeMontreuxa-t-ilvulejour? 42Pourquoiseuls17Étatsont-ilsprispartàl’élaborationduDocumentdeMontreux? 42D’autresacteurspeuvent-ilsêtrepartiesauDocumentdeMontreux? 43PourquoileDocumentdeMontreuxn’est-ilpasuntraitéinternational? 43QuellessontlesprochainesétapesencequiconcerneleDocumentdeMontreux? 43

enquoileDocumentdeMontreuxpeut-ilvousêtreutile? 44Fonctionnairesgouvernementaux 44Fonctionnairesdesorganisationsinternationales 44Parlementaires 44Organisationsnongouvernementales 44Entreprises 44MembresdupersonneldesEMSP 44

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Le Document de Montreux en bref

Cequ’ilest

Le Document de Montreux est un document intergouvernemental qui a pour but de promouvoirle respect du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme lorsque des EMSPopèrentdanslecadred’unconflitarmé.Iln’estpasjuridiquementcontraignantàproprementparler,mais présente une compilation des obligations juridiques internationales et des bonnes pratiquespertinentes.

LeDocumentdeMontreuxestlefruitd’unprocessusinternationalengagéparlaSuisseetleComitéinternational de la Croix-Rouge (CICR). Il a été adopté par consensus le 17  septembre  2008 par17 États:Afghanistan,AfriqueduSud,Allemagne,Angola,Australie,Autriche,Canada,Chine,États-Unisd’Amérique,France,Irak,Pologne,Royaume-UnideGrandeBretagneetd’IrlandeduNord,SierraLeone,Suède,SuisseetUkraine.Lenombred’Étatsparticipantsaugmenteconstamment.

UnelisteactualiséedesÉtatsparticipantsestdisponibleàl’adressehttp://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/topics/intla/humlaw/pse/parsta.html.

Cequ’ilfait

LeDocumentdeMontreux:

• rappellelesobligationsjuridiquesinternationalespertinentesquiincombentauxÉtats,auxEMSPetàleurpersonneldanslessituationsdeconflitarmé;

• contientunecompilationdebonnespratiquesdestinéesàaiderlesÉtatsàprendredesmesuresàl’échelonnationalpours’acquitterdeleursobligations;

• soulignelesresponsabilitésdetroistypesd’États:lesÉtatscontractants(lespaysquicontractentlesservicesd’EMSP),lesÉtatsterritoriaux(lespayssurleterritoiredesquelslesEMSPopèrent)etlesÉtatsd’origine(lespaysdanslesquelslesEMSPsontbasées);

• précise que les États ont l’obligation de faire respecter le droit international humanitaire et ledroit des droits de l’homme,  et qu’ils sont donc tenus de prendre des mesures pour prévenirtoute mauvaise conduite des EMSP et faire appliquer l’obligation de rendre compte de toutcomportementcriminel;

• rappelle que les EMSP et leur personnel sont liés par le droit international humanitaire etdoivent respecter ses dispositions en toutes circonstances dans les situations de conflit armé,indépendammentdeleurstatut;

• rappellequetoutemauvaiseconduitedelapartd’EMSPetdeleurpersonnelpeutengager,d’unepart, laresponsabilitépénaledesauteursdesviolationsetdeleurssupérieurshiérarchiqueset,d’autrepart,laresponsabilitédel’Étatdontilsontsuivilesinstructionsoulesdirectivesousouslecontrôleduquelilsontagi;

• fournitunoutilauxgouvernementspourinstaurerdesmécanismesefficacesdesurveillanceetdecontrôledesEMSP, par exempleaumoyende contratsoud’un régimed’octroide licences/d’autorisations.

Pourquoiilestutile

Le Document de Montreux est utile parce qu’il renforce la protection accordée aux personnestouchéespardesconflitsarmés,enprécisantetenréaffirmantlesnormesdedroitinternational,enencourageant l’adoptionderéglementationsnationalessur lesEMSPvisantàfairemieuxrespecterce droit, et en fournissant des orientations sur la façon de procéder et les éléments à prendre enconsidération,surlabasedesenseignementstirés.

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Principales règles et bonnes pratiques du Document de Montreux

Ledroitinternationalhumanitairerégitlaconduitedespartiesàunconflitarmé.Uneautrebranchedu droit international – le droit des droits de l’homme – confère également une protection danslessituationsdeconflitarmé.Laplupartdesrègles(énoncéessouslaformededéclarations)etdesbonnespratiques(BP)consignéesdansleDocumentdeMontreuxsonttiréesdudroitinternationalhumanitaireetdudroitdesdroitsdel’homme.Ellessontfondéeségalementsurd’autresbranchesdudroitinternationaltellesqueledroitrelatifàlaresponsabilitédel’Étatetledroitpénalinternational.

Champd’application

LapréfaceduDocumentdeMontreuxprécisequecelui-civisespécifiquementlessituationsdeconflitarmé.Siledroitinternationalhumanitairenes’appliquequ’auxconflitsarmés,laportéeduDocumentdeMontreuxneselimitetoutefoispasàcetypedesituations.Laplupartdesbonnespratiquesqu’ilcontient(parexempleencequiconcernel’instaurationd’unrégimed’octroidelicencesauxEMSP)devraientenprincipeêtremisesenplaceentempsdepaix.

Principaux destinataires du Document de Montreux

LeDocumentdeMontreuxmetenévidencelesresponsabilitésdetroistypesd’États:• lesÉtatscontractants(paysquimandatentdesEMSP);• lesÉtatsterritoriaux(payssurleterritoiredesquelslesEMSPopèrent);et• lesÉtatsd’origine(paysdanslesquelslesEMSPsontbasées).QuoiqueleDocumentdeMontreuxviseessentiellementcestroistypesd’États,ilcontientégalementdessectionsquiconcernentl’ensembledesÉtatsetdesorganisationsinternationales,ainsiquelesEMSPetleurpersonnel.

responsabilitésinaliénablesdel’État

La déclaration 1 précisequelesÉtatscontractantsrestentliésparleursobligationsauregarddudroitinternationalmêmes’ilsrecourentauxservicesd’EMSPpourréalisercertainesactivités.LefaitquelesEMSPsoientdesentreprisesprivéesetnondesautoritésétatiquesnedéchargepaslesÉtatsdeleursobligations internationales.Parexemple, ilsdemeurentdans l’obligationdenepasdéclencheruneguerreenviolationdelaChartedesNationsUnies.

Lecaractère inaliénabledecertaines responsabilitésdesÉtatsestparticulièrement importantdansles situations d’occupation. Si un État occupe un territoire étranger et délègue certaines fonctionsàdesEMSP(appuienmatièredelogistiqueoudesécuritéetsurveillancedescentresdedétention,parexemple), cetÉtatoccupantn’enconservepasmoinsdesobligationsenvers lapopulation desterritoiresqu’iloccupe.Ildoitassurerl’ordrepublicetlasécuritédelapopulationdanscesterritoires.

La  déclaration  2  rappelle aux États que leur liberté de sous-traiter des activités à des EMSP estsoumiseàcertainesrestrictions.Envertududroit internationalhumanitaire, lesautoritésétatiquessonteneffettenuesderéaliserelles-mêmescertainesactivités.Illeurestdoncinterditdelesconfierà des organismes extérieurs. C’est notamment le cas de la surveillance des camps de prisonniersde guerre et des lieux d’internement de civils. Si certaines tâches administratives peuvent êtreexternalisées,ellesdemeurenttoutefoislaresponsabilitédesautoritésétatiques.

33

Bonnes pratiques correspondantes

> Nonseulementcertainsservicesnepeuventpasêtresous-traitésauregarddudroit,maislesÉtatsontégalementlapossibilitédelimiterlestypesdeservicesquepeuventfournirlesEMSP.Dansunsoucideclarté,unedesbonnespratiquesconsisteàdéterminerquelsservicespeuventounepeuventpasêtreassurésparcesentreprises[BP 1, 24 et 53].Uneattentionparticulièredoitêtreaccordéeaurisquequ’unservicespécifiquepuisseimpliquerlaparticipationdirectedesmembresdupersonneld’EMSPauxhostilités(end’autrestermesauxopérationsdecombatetàd’autresopérationsdenaturemilitaire).1

Obligationdefairerespecterledroitinternationalhumanitaire

Les déclarations 3, 9, 14 et 18 soulignentl’obligationgénéralequiincombeauxÉtatsdefairerespecterle droit international humanitaire, en vertu de l’article premier commun aux quatre Conventions deGenève de 1949. Cette obligation générale est importante, car elle impose aux États non seulementde ne pas commettre de violations du droit international humanitaire, mais aussi de prendre touteslesmesuresquisonten leurpouvoirpourque lesEMSP,en tantqu’entités indépendantesdesÉtats,respectentledroit.Ils’agitd’uneobligationdecaractèreuniversel,quis’appliqueàl’ensembledesÉtats.Les États  contractants sont particulièrement bien placés pour faire respecter le droit internationalhumanitaire.Lorsqu’ilschoisissentdesEMSPetcontractentleursservices,illeurestrelativementfaciled’influencerlaconduitedecesentreprisessurleterrain.Auregarddudroit,lesÉtatscontractantssonttenusdeprévoir,danslescontratsqu’ilsconcluentavecdesEMSP,quelesmembresdupersonneldecesentreprisesdoiventconnaîtreleursobligationslorsqu’ilssontdéployésdansdessituationsdeconflit,etdoiventêtreformésenconséquence.

Bonnes pratiques correspondantes pour les États contractants

> Établiruneprocéduredesélectionetd’engagementdesEMSP[BP 2] etveilleràcequ’ellesoittransparenteetsupervisée[BP 4].

> Adopter,pourlasélectiondesEMSP,descritèresdequalitéquipermettentd’assurerlerespectdelalégislationnationalepertinente,dudroitinternationalhumanitaireetdudroitdesdroitsdel’homme[BP 5].

> SélectionnerlesEMSPenfonctiondescritèressuivants:conduitepassée;détentiondesautorisationsrequises;tenued’unregistredupersonneletdesbiens;formationsuffisantedeleurpersonnelendroitinternationalhumanitaireetendroitdesdroitsdel’homme;acquisitionetutilisationlégalesdeleuréquipement(enparticulierdesarmes);etpolitiquesinternesappropriées[BP 6 à 12].

> Incluredanslecontratl’obligationdeseconformerauxcritèresdesélectionetexigerexplicitementlerespectdudroitinternationalhumanitaire[BP 14],ycomprisparlesEMSPsous-traitantes[BP 15].ExigerégalementdanslesclausescontractuellesquelesmembresdupersonneldesEMSPsoientpersonnellementidentifiablesdansl’exercicedeleursactivités[BP 16].

> ContrôlerlerespectdesclausescontractuellesetveilleràcequelesEMSPsoientcomptablesdeleursactes,parexempleenprévoyantdanslalégislationnationalelacompétencejuridictionnelleenmatièrepénalepourlescrimescommisouenincorporantdanslescontratsdesclausesdesanction[BP 19 à 23].

Les États territoriaux occupentégalementunepositionprivilégiéepourinfluencerlaconduitedesentreprises.Ilssonthabilités,envertudeleursouverainetéterritoriale,àimposerdesrestrictionsauxEMSPparlebiaisdeleurlégislationnationale.Danslapratique,toutefois,unconflitarméquiperdurepeutconsidérablementlimiterlacapacitéd’unÉtatàfairerespecterledroitinternationalhumanitaire.Ilsepeutquel’Étatn’exercepasuncontrôlesuffisantsurcertainespartiesdesonterritoire.

1 LeCICRarécemmentpubliéunguideinterprétatifsurlanotiondeparticipationdirecteauxhostilitésendroitinternationalhumanitaire(Interpretive Guidance on the notion of direct participation in hostilities under IHL).Voir:http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/direct-participation-ihl-feature-020609.

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Bonnes pratiques correspondantes pour les États territoriaux

> Mettre en place un régime d’octroi d’autorisations exigeant que les EMSP obtiennent une licence d’exploitation d’entreprise ou une licence d’exploitation pour des services spécifiques[BP 25a].LesÉtatsterritoriauxpeuventégalementexigerquecertainespersonnessefassentenregistrerouobtiennentunelicence[BP 25b].

> Établir une procédure de sélection des EMSP appliquant des critères de sélection similaires à ceux des États contractants (voir ci-dessus)[BP 26 à 39].Ilestégalementessentieldeprendreenconsidérationlacapacitéd’uneEMSPàmenersesactivitésconformémentaudroitinternationalhumanitaire,parexemple[BP 28 et 30].

> Subordonner l’octroi d’autorisations ou de licences au respect des critères de sélection et exiger en particulier le respect du droit international humanitaire [BP 40], ycomprisparlesEMSPsous-traitantes[BP 31].

> Établir des règles spécifiques sur la fourniture de services par les EMSP et leur personnel,parexempleencequiconcernel’usagedelaforce,ladétentiond’armesetl’identificationdesmembresdupersonnel[BP 43 à 45].

> Contrôler le respect des termes des autorisations et des licences et faire en sorte que les EMSP soient comptables de leurs actes, parexempleenimposantdessanctionsadministrativesencasdenon-respectdesprescriptions[BP 46 à 52].

Les États d’origine sont les États dans lesquels les EMSP sont basées. Ils peuvent eux aussi fairerespecterledroitinternationalhumanitaire,enréglementantlesactivitésdesEMSPquisontétabliessurleurterritoire.

Bonnes pratiques correspondantes pour les États d’origine

> Établirunrégimed’octroid’autorisations,enparticulierpourlesservicesquelesEMSPfournissentàl’étranger(«exportation»)[BP 54 à 56].

> Appliquerdesprocédures[BP 57 à 59],descritèresdesélection[BP 60 à 66] etdestermesd’autorisation[BP 67] similairesàceuxdesÉtatscontractantsetdesÉtatsterritoriaux(voirci-dessus).Contrôlerégalementlerespectdestermesdesautorisationsoudeslicences,etfaireensortequelesEMSPsoientcomptablesdeleursactes[BP 68 à 73].

Obligationdeprotégerlesdroitsdel’homme

Les  déclarations  4,  10,  15  et  19  font référence à l’obligation générale de protéger les droits del’homme.Si ledroit internationaldesdroitsde l’hommen’apas forceobligatoirepour lesEMSPetleurpersonnel (ilne lieque lesÉtats), lesÉtatssonttenus,auregarddecettebranchedudroit,deprotégerlespersonnescontretoutemauvaiseconduitedesEMSPquiporteraitatteinteàleursdroitsfondamentaux.End’autrestermes, ilsont l’obligationdeprendredesmesurespourprévenir touteconduitedecetypedelapartdesEMSPetprêterassistanceauxpersonneslésées,ycompriss’ils’agitd’employésdecesentreprises.

Il ne serait toutefois pas réaliste de croire que les États sont en mesure de prévenir tous lesdommagesquelesentreprisesprivéessontsusceptiblesdecauser.Parcontre,ilssontcensésexercerleurdevoirdediligence,c’est-à-direprendre lesmesuresque l’onpeut raisonnablementattendred’euxpourprévenirlesdommagesoulesréduireauminimum.Ainsi,ilsdoiventmenerdesenquêtessur les allégations de mauvaise conduite et, si celle-ci a un caractère criminel, en poursuivre lesauteurs et garantir un recours aux personnes lésées (par exemple au moyen d’une procédurecivile).

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Bonnes pratiques correspondantes

> Mettreenapplicationlesbonnespratiquesvisantàfairerespecterledroitinternationalhumanitaire,afindeprévenirlesviolationsdesdroitsdel’homme:sélectionnerdesentreprisesetdupersonneln’ayantpasd’antécédentsjudiciaires,assureruneformationadéquateetétablirdesmécanismesd’enquêteinterneetdesdispositionsdisciplinaires(voirlesbonnespratiquesci-dessus).

> Exiger des EMSP qu’elles respectent et garantissent le bien-être desmembresdeleurpersonnelenleurassurantunsalaireconvenable,enadoptantdespolitiquesrelativesàlasécuritéetlasantédanslecadreopérationneletens’abstenantdetoutediscriminationillicite[BP 13, 38 et 66].

> Veiller à ce que les personnes lésées par la mauvaise conduite d’EMSP aient des moyens de recours adéquats et puissent demander uneréparationappropriée.PourgarantirquelesEMSPserontenmesured’assumercedédommagement,exigerqu’ellesaientlacapacitéfinancièreetéconomiquenécessaire,notammentpourlesréparationsfinancièresqu’ellespourraientêtreamenéesàdevoirverser[BP 7, 33 et 61] ; et prévoir des mécanismes de responsabilité civile ou imposer aux EMSP de fournir réparation aux victimes selon d’autres modalités [BP 50].

Obligationd’établirlaresponsabilitépénale

Les  déclarations  5,  11,  16  et  20  paraphrasent le texte des Conventions de Genève. Les États ontl’obligationspécifiquedefaireensortequelepersonneldesEMSPimpliquédanscequ’onappelledes«infractionsgraves»auxConventionsdeGenèvede1949etauProtocoleadditionnelI(pourlesÉtatsquiensontparties) répondedesesactes. Ilsdoiventparconséquentdéférertoutepersonneayantcommisuneinfractiondecetypeàleursproprestribunaux,auxtribunauxd’unautreÉtatparvoie d’extradition ou à un tribunal international. L’homicide intentionnel d’un civil et le traitementinhumainsontnotammentconsidéréscommedesinfractionsgraves.

Les  déclarations  6,  12,  17  et  21 rappellent, d’une façon très générale, que les États sont tenusd’appliquer la responsabilité pénale pour tous les crimes internationaux. Les infractions qualifiéesde «crimes internationaux» sont les actes dont le droit international, le plus souvent aux termesd’untraitéspécifique,exigelacriminalisation.Cettecatégoried’infractionsenglobeparexemplelescrimesdeguerreengénéral(unenotionpluslargequecelled’infractionsgraves)et lesinfractionsqui ne sont pas nécessairement liées à des conflits armés, notamment les actes de torture oude génocide. L’élément essentiel est que le personnel des EMSP ne fait pas exception et queles États sont clairement tenus d’arrêter les auteurs de ce type d’infractions et de les traduire enjustice.

Bonnes pratiques correspondantes

> ExercerunecompétencejuridictionnelleenmatièrepénalepourlescrimesgravescommispardesEMSPàl’étranger,queledroitinternationalhumanitaireexigeounoncetteextensiondecompétence[BP 19b et 71b].

> Prévoirlaresponsabilitépénaledesentreprises,demanièreàcequenonseulementlapersonneimpliquée,maisaussil’entreprisequil’emploiesoienttenuesresponsablesdesinfractionscommises[BP 19a, 49 et 71a]. CertainsÉtatsontdéjàadoptécettepratique.

Lesaccordsenmatièredecompétencejuridictionnelle,commeceuxrelatifsaustatutdesforces,peuventégalementfaireobstacleàlaresponsabilitépénale.LesÉtatsdevraientformulerlesaccordsinfluantsurlestatutjuridiquedesEMSP,ainsiquesurlajuridictiondontellesrelèvent,detellefaçonquel’und’entreeuxaumoinspuisseexercersajuridiction,etceafindeprévenirl’impunité[BP 22, 51 et 73].

Lesenquêtespénalesmenéesdanslessituationsdeconflitarmé,àdesmilliersdekilomètresduterritoiredel’Étatcontractantetdansdesconditionsdesécuritéprécaires,peuvents’avérerdifficilesaupointdefaireobstacleàlajustice.Parconséquent,ilestrecommandéauxautoritésdesÉtatsterritoriaux,desÉtatscontractantsetdesÉtatsd’originechargéesdesenquêtesdecoopérerentreelles[BP 23 et 52].

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responsabilitédesÉtatsàl’égarddesactesdeseMSP

La  déclaration  7  précise qu’au regard du droit international, la conduite d’une EMSP engagela responsabilité de l’État contractant dans certaines circonstances. L’État en question est alorsresponsabledetoutacterépréhensiblecommisparl’EMSP.Cescirconstancessontl’exceptionplutôtquelanorme,etenrèglegénérale,lesÉtatsnesontpasresponsablesdesactesetdesnégligencesd’entreprisesprivéesoudepersonnes.

La déclaration 7 énumère les circonstances dans lesquelles la conduite d’une EMSP est imputableà l’État contractant. C’est clairement le cas, d’abord, lorsqu’une EMSP est incorporée dans lesforces armées régulières d’un État et fait donc partie intégrante de celui-ci. Il en va de même sil’État contractant mandate une entreprise pour exercer ce qui est désigné par l’expression «desprérogatives de puissance publique». Par exemple, toute procédure d’enquête ou de poursuitepénale à laquelle prend part une EMSP serait considérée comme une prérogative des pouvoirspublics, étant donné que le système judiciaire relève de l’autorité de l’État. En règle générale, lagestiondesprisons,quirelèvedumaintiendel’ordre,estégalementpardéfinitionunefonctiondespouvoirspublics.Encasdesous-traitance,ellerestelaresponsabilitédel’État.Enfin,laconduited’uneEMSPengageaussilaresponsabilitédel’Étatcontractantsil’entrepriseagitenfaitsurlesinstructionsdecedernier(c’est-à-dires’ilaspécifiquementdonnédesinstructionsquantàlaconduitedel’acteurprivé),sursesdirectivesousoussoncontrôle.

La déclaration 8établitque lorsquedesviolationssont imputablesà l’Étatcontractant,celui-ciesttenu d’accorder des réparations pour les dommages subis. Ces réparations sont de nature diverse.Elles prennent généralement la forme d’une compensation financière, mais peuvent aussi êtred’autresmesurestellesquelasatisfaction(desexcuses)oularestitution(debiens,parexemple).

ObligationsdeseMSPentantqu’entreprises

La  déclaration  22 est la seule règle qui vise les EMSP en tant qu’entreprises. En soi, les EMSP nesont pas tenues par l’obligation de respecter le droit international humanitaire, qui ne lie que lesÉtatspartiesàunconflitetlesindividus,etnonlespersonnesmorales.Demême,ledroitdesdroitsde l’homme n’a pas directement force obligatoire pour les EMSP, puisqu’il n’est juridiquementcontraignantquepourlesÉtats.Néanmoins,danslamesureoùlesdispositionsdecescorpsdedroitsont intégrées dans la législation nationale et rendues applicables aux EMSP, celles-ci doivent lesrespecter. Ilenvaévidemmentdemêmepour l’ensemblede la législationnationale–droitpénal,droit fiscal, droit de l’immigration, droit du travail – et toute réglementation en vigueur régissantspécifiquementlesEMSP.

StatutdupersonneldeseMSP

Ledroitinternationalhumanitairefaitladistinctionentrecombattantsetcivils.

La déclaration 24précisequelestatutdesmembresdupersonneldesEMSPdanslessituationsdeconflitarméestdéterminéaucasparcas.Onnepeutpasaffirmer,parexemple,qu’ilssonttoujoursdescombattantssimplementparcequ’ilsportentdesarmes.Demêmequ’onnepeutpasprétendrequ’ilsontsystématiquementlestatutdecivilsparcequ’ilsnesontpasmembresdesforcesarmées.Enfonctionducontratsurlabaseduquelilssontemployésetdesservicesqu’ilsfournissent,ilspeuventêtreconsidéréscomme:

Des civils :c’estprobablementlecaspourlagrandemajoritéd’entreeux.Entantquetels,ilsbénéficientdelaprotectionaccordéeauxcivilsdanslessituationsdeconflitarmé(voirlecommentaireexplicatifrelatifàladéclaration25ci-dessous).

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Des civils qui suivent les forces armées au sens de l’article 4.A.4) de la IIIe  Convention de Genève:cettecatégorien’existequedanslesconflitsarmésinternationaux,quisontplusraresquelesconflitsarmésnoninternationaux.Pourêtreconsidéréscommetels,lescivilsdoiventavoirunlienréelaveclesforcesarmées–autrementditleurfournirdesservices–passeulementavecl’État.Celasignifie,parexemple,quelesprestatairesdeservicesextérieursmandatéspar lesautoritéscivilesd’unÉtatoupardesentreprisesprivéesn’entrentpasdanscettecatégorie.Lestatutdecivilssuivantlesforcesarméesnes’appliquepasdanslesconflitsarmésnoninternationaux.Pourlesprérogativesassociéesàcestatut,voirlecommentaireexplicatifrelatifàladéclaration26cci-dessous.

Des membres des forces armées, s’ils sont officiellement incorporés aux forces d’un État. Les EMSPréalisentgénéralementleursactivitésendehorsdelachaînedecommandementetuniquementsurlabased’unmandat.Parconséquent, ilest rareque lesmembresde leurpersonnel remplissent lesconditionsnécessairespouravoirdroitàcestatut.S’ilarrivequ’ilsaientcestatut,cependant,ilssontliésnonseulementparledroitinternationalhumanitaire,maisaussi–enqualitéd’agentsdel’État–parledroitdesdroitsdel’homme(voirlecommentaireexplicatifrelatifàladéclaration26dci-dessous).

Des membres de milices et d’autres corps de volontaires appartenant à un État partie à un conflitarméausensdel’article4.A.2)delaIIIe ConventiondeGenèveouduProtocoleadditionnelI.C’estlecassi,danslessituationsdeconflitarméinternational,desEMSPconstituentungroupearméorganisé«appartenant» à une partie au conflit et remplissant les quatre critères suivants: être placé sousun commandement responsable, avoir un signe distinctif fixe, porter ouvertement les armes et seconformerauxloisetcoutumesdelaguerre.

Bonnes pratiques correspondantes

Pourgarantirquelesprestatairesdeservicesextérieurssoientclairementreconnaissablesdanslecadredeleursfonctions,leDocumentdeMontreuxrecommandequ’ilsportentunsignedistinctifclairementvisible,danslamesureoùcelaestconformeauxexigencesdesécurité.Ilenvademêmepourtouslesmoyensdetransportqu’ilsutilisent[BP 16 et 45].

ProtectiondupersonneldeseMSPcontrelesattaques

La déclaration 25 énoncequesilesmembresdupersonneldesEMSPontlestatutdecivils(cequiestlecaslaplupartdutemps),ilsnepeuventpasêtrelacibled’attaques.Toutefois,ledroitinternationalhumanitaire établit que les civils perdent cette protection contre les attaques s’ils participentdirectementauxhostilitésetpendantladuréedecetteparticipation.La participation directe aux hostilités estunenotionassezcomplexe.Enclair,elleconsisteàprendrepart à des opérations ou activités de combat visant à affaiblir la capacité militaire de l’ennemi et,plus précisément, à soutenir une partie en causant préjudice à la partie adverse. Garder une basemilitairepourlaprotégerdesattaquesennemies,recueillirdesrenseignementsmilitairestactiquesetactionnerdessystèmesd’armementdansdesopérationsdecombatsontdesactivitésauxquelleslepersonneldesEMSPpeutêtreassociéetquiconstituentuneparticipationdirecteauxhostilités2.

DroitsetresponsabilitésdupersonneldeseMSP

La déclaration 26a rappellequ’indépendammentdeleurstatut,lesmembresdupersonneldesEMSPdoivent en tout temps respecter le droit international humanitaire. En effet, cette branche du droits’appliquenonseulementàtouslesÉtatspartiesàunconflit,maisaussiàtouslesindividusmenantdesactivitésenrapportavecunconflit–qu’ilsagissentounonpourlecompted’ungouvernement.

2 LeCICRarécemmentpubliéunguideinterprétatifsurlanotiondeparticipationdirecteauxhostilitésendroitinternationalhumanitaire(Interpretive Guidance on the notion of direct participation in hostilities under IHL).Voir:http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/direct-participation-ihl-feature-020609.

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La  déclaration  26b  énonce les circonstances dans lesquelles les membres du personnel des EMSPsontconsidéréscommedescivils.Ladernièrepartiedelaphrase(«ouqu’ilsneperdentautrementleur protection, dans la mesure déterminée par le droit international humanitaire») se réfère enparticulier au cas où un employé d’une EMSP est membre de la branche armée d’une partie à unconflitarménoninternationaletadefaitlestatutde«combattantrebelle».Cetemployépeutalorsêtreattaquéauregarddudroitinternationalhumanitaire.

La déclaration 26cexpliquequemêmes’ilssontdescivils,lesmembresdupersonneldesEMSPontdroit au statut de prisonniers de guerre lorsqu’ils sont engagés pour des fonctions de «civils quisuivent lesforcesarmées»dansunconflitarméinternational.Lesforcesarméesdevraientfourniràcescivilsdescartesd’identificationprécisantleurstatut.

La déclaration 26d rappelleque lesemployésdesEMSPagissantenqualitéd’agentsde l’Étatsontdirectementsoumisàl’obligationderespecterledroitdesdroitsdel’homme,puisquecettebranchedudroitaforceobligatoirepourlesÉtats.

La déclaration 26e estuncorollairedeladéclaration26a.Ellerappellequelesmembresdupersonneldes EMSP sont passibles de poursuites s’ils commettent certains crimes, notamment des crimes deguerre.

responsabilitépénaledusupérieurhiérarchique

La déclaration 27 précisequelessupérieurshiérarchiquesdesmembresdupersonneldesEMSPsontpassibles de poursuites non seulement s’ils commettent eux-mêmes des crimes graves (crimes deguerre,actesdetortureetautrescrimesendroitinternational),maisaussisi,entantquesupérieurs,ilsontmanquéàleurobligationdepréveniroudefairecesserlescrimescommisparleurssubordonnés.

Le droit international établit une distinction entre les supérieurs hiérarchiques militaires et civils.Leschefsmilitairessontausommetd’unechaînedecommandementclaireetstricte. Ilssontdoncresponsablesdescrimescommisparleurssubordonnésàpartirdumomentoùilsontconnaissancedecescrimesoudevraient en avoir connaissance.Lessupérieurshiérarchiquescivils,quisontsupposésavoirmoinsdepouvoirsurleurssubordonnés,peuventêtretenusresponsablesdescrimesqueceux-cicommettentuniquements’ilspossédaientouont délibérément ignorédesinformationsausujetdecescrimes.

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Questions et réponses sur le Document de Montreux

PourquoileseMSPsont-ellesunesourcedepréoccupationd’unpointdevuehumanitaire?

IlestapparunécessairededébattreduphénomènedesEMSPd’unpointdevuehumanitaireenraisondeleurprésenceetdeleurrôledanslesconflitsarmésd’aujourd’hui.Danslamesureoùlesmembresdeleurpersonnelsontarmésetmandatéspourréaliserdesactivitésétroitementliéesauxcombats,ilsreprésententunrisquesupplémentairepourlapopulationlocaleetcourenteux-mêmeslerisqued’êtreprispourcible.Jusqu’àprésent,lesEMSPn’ontfaitl’objetd’aucunvéritablecontrôledelapartdesÉtats,etaucuneréglementationinternationalespécifiquen’aétéinstauréeàleurégard.Bienquele droit international humanitaire s’applique à elles, il était manifestement nécessaire d’expliquerclairementlesrèglesquilesconcernentetdeformulerdesconseilspratiquessurlafaçondetraiteraveccetyped’entreprises.LeDocumentdeMontreuxaétéélaborépourrépondreàcebesoin.

enquoilesentreprisesmilitairesprivéessedistinguent-ellesdesentreprisesdesécuritéprivées?

Iln’existepasdedéfinitionstandarddecequesontuneentreprise«militaire»etuneentreprise«desécurité».Danslelangagecourant,ilestgénéralementadmisquecertainesactivités(notammentlaparticipationauxhostilités)sontdenaturemilitaireetqued’autres (parexemple lasurveillancedelogements)sontliéesàlasécurité.Enréalité,denombreusesentreprisesfournissentunlargeéventailde prestations, allant de services de nature spécifiquement militaire à des services qui relèventnettementdelasécurité.Ilestdoncdifficiledelescatégoriser.Enoutre,dupointdevuehumanitaire,laquestionn’estpasdesavoircommentqualifieruneentreprise,maisplutôtquelsservicesprécisellefournitdansuncasparticulier.C’estlaraisonpourlaquelleleDocumentdeMontreuxévitedefaireunedistinctionstricteentrecesdeuxtypesd’entreprisesetutilisel’expressiongénérale«entreprisesmilitaires et de sécurité privées» (EMSP), de façon à inclure toutes les sociétés qui fournissent desservicesmilitaires,desservicesdesécuritéoulesdeuxàlafois.

LesdroitsetlesobligationsdeseMSPsont-ilsexpressémentmentionnésdansuntraitéinternational?

Aucun traité de droit international humanitaire ou de droit des droits de l’homme ne mentionnespécifiquementlesEMSP.LeDocumentdeMontreuxregroupe,pourenfaciliterlaconsultation, lesrèglesdedroitinternationalquisontlespluspertinentespourlesopérationsdecesentreprises.

LeseMSPopèrent-ellesdansunvidejuridique?

Non.IlestvraiquelesÉtatsconstatentsouventqu’ilsn’ontpaslesdispositionsdelégislationnationalenécessaires pour gérer le cas des EMSP. Il s’avère en outre que les normes de droit internationalrelativesaumercenariats’appliquentrarementauphénomènerelativementnouveaudesEMSP(voirci-dessous).Néanmoins,uncertainnombrederèglesetdeprincipesbienétabliss’appliquentdansles situations de conflit armé, notamment en vertu du droit international humanitaire, qui régit àlafoislesactivitésdupersonneldesEMSPetlesresponsabilitésdesÉtatscontractants.Parailleurs,ledroitdesdroitsdel’hommeimposeégalementcertainesobligationsauxÉtatspourprotégerlespersonnescontretoutemauvaiseconduitedesEMSP.LeDocumentdeMontreuxexpliquecesrèglesetprincipes.

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QuandleDocumentdeMontreuxs’applique-t-il?

Le Document de Montreux, conformément au droit international humanitaire, se fonde sur le faitquelesEMSPopèrentdansdescontextesdeconflitarmé.Néanmoins,ilviseégalementàfournirdesconseilspratiquesapplicablesàd’autrescontextes(voirleparagraphe5desapréface).Unexempleactuelestl’emploid’EMSPpourprotégerdesnaviresmarchandscontrelesactesdepiraterie.Mêmesi la luttecontre lapiraterieest leplussouventconsidéréecommerelevantdumaintiende l’ordre(et non d’une situation de conflit armé), les déclarations du Document de Montreux relatives à lacompétencejuridictionnellerestentpertinentesdanscecontexte.

Quellesrègless’appliquentauxÉtatsencequiconcerneleseMSP?

Un État qui mandate une EMSP peut, dans certaines circonstances, être tenu responsable desviolations commises par les membres du personnel de l’EMSP, en particulier si celle-ci exerce desprérogatives de puissance publique ou agit sur les instructions ou sous le contrôle des autoritésdel’État.Enpareilcas,l’Étatestsoumisauxmêmesrègles–nepasenfreindreledroitinternationalhumanitaireetledroitdesdroitsdel’homme–ques’ilavaitagilui-mêmeparl’intermédiairedesespropresforcesarmées.

Les États ont également l’obligation de veiller au respect du droit: ils doivent notamment fairerespecter le droit international humanitaire et, dans la mesure où il est applicable aux situationsde conflit armé, le droit des droits de l’homme. Par conséquent, ils doivent prendre les mesuresappropriées pour faire en sorte qu’aucune EMSP n’enfreigne les dispositions du droit internationalhumanitaire ou ne porte atteinte par sa conduite aux droits humains de victimes potentielles. IlspeuventnotammentprendredesmesurespourquelesEMSPserenseignentsoigneusementsurlepersonnel qu’elles engagent et lui dispensent une formation appropriée. Les États ont égalementl’obligationdepoursuivrelesauteursdecrimesdeguerreetdecertainesviolationsgravesdudroitdesdroitsdel’homme.

Quellesrègless’appliquentauxeMSPetauxmembresdeleurpersonnel?

Toutindividudoitrespecterledroitinternationalhumanitairelorsqu’ilauneactivitéliéeàunconflitarmé.LesmembresdupersonneldesEMSPne fontpasexception.S’ilscommettentdesviolationsgraves du droit international humanitaire – attaques contre des civils ou mauvais traitements àdétenus par exemple –, celles-ci sont considérées comme des crimes de guerre et doivent doncdonner lieu à des poursuites de la part de l’État. Si les entreprises en tant que telles n’ont pasd’obligationsauregarddudroitinternational,leursemployés,quantàeux,enont.

Enrevanche,ledroitinternationalhumanitaireetledroitdesdroitsdel’hommeprotègentégalementles employés des EMSP. La protection à laquelle ils ont droit varie en fonction du type d’activitésauxquellesilsprennentpart.Parexemple,laplupartd’entreeuxsontdéployésentantquecivilsdansdessituationsdeconflitarmé.Danscecas,ilssontprotégéscontretouteattaquesaufs’ilsparticipentdirectementauxhostilitésetpendantladuréedecetteparticipation.

Desemployésd’eMSPportantunearmesont-ilsconsidéréscommedescivilsetprotégésentantquetelsenvertudesConventionsdeGenève?

Dans la plupart des cas, oui. Ils ne sont toutefois pas considérés comme des civils dans certainescirconstances.LestatutdesmembresdupersonneldesEMSPdépendde lanatureexactede leursactivités et de leurs fonctions. La plupart d’entre eux ne sont pas engagés pour combattre, maisplutôt pour assumer des fonctions d’appui (maintenance de l’équipement, services logistiques,surveillance de missions diplomatiques ou d’autres sites civils, services de restauration, etc.). Ils

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sontalorsconsidéréscommedescivils.Celasignifiequ’ilssontprotégéscontretouteattaque,saufs’ils participent directement aux hostilités et pendant la durée de cette participation. Cela signifieégalement que s’ils participent directement aux hostilités, ils sont passibles de poursuites dans lamesureoùledroitnationalcriminaliseleurconduite.

Dansdescasplusrares,lesemployésdesEMSPsontincorporésauxforcesarméesd’unÉtatousontmembresdegroupesoud’unitésplacéssousuncommandementrelevantd’unepartieàunconflitarmé.Entantquetels,ilsnejouissentpasdelaprotectionaccordéeauxcivils.

LesmembresdupersonneldeseMSPsont-ilsdesmercenaires?

La notion de mercenaire est définie en droit international humanitaire. En vertu de l’article  47 duProtocoleIadditionnelauxConventionsdeGenèvede1949,applicabledanslessituationsdeconflitarméinternational,unmercenaireestunepersonne 1)quiestspécialementrecrutéepourcombattredans un conflit armé; 2) qui en fait prend une part directe aux hostilités; 3) qui prend part auxhostilitésessentiellementenvued’obtenirunavantagepersonnel;4)quin’estniressortissantd’unepartieauconflit,nirésidentduterritoirecontrôléparunepartieauconflit;5)quin’estpasmembredesforcesarméesd’unepartieauconflit;et6)quin’apasétéenvoyéeparunÉtatautrequ’unepartieauconflitenmissionofficielleentantquemembredesforcesarméesduditÉtat.

Cettedéfinitionnes’appliquepasàlaplupartdesmembresdupersonneldesEMSP,danslamesureoùlamajoritéd’entreeuxnesontpasengagéspourcombattredanslecadred’opérationsmilitaires,etoùbeaucoupsontdesressortissantsdel’unedespartiesauconflit.Enoutre,ilestdifficiled’établirs’ilssontmotivésparledésird’obtenirunavantagepersonnel.Ilestvraisemblablequecen’estpaslecasdetous.Enfin,sicertainsprestatairesdeservicesprivéssontréputéspercevoirunerémunérationtrèsélevée,ilseraittoutefoisdifficiledevérifiersileurrémunérationestnettementsupérieureàcelledessoldats.

Celaétant,lesemployésdesEMSPremplissentparfoislescritèresénoncésdansladéfinitiondustatutdemercenaire.Sitelestlecas,ilsn’ontpasdroitaustatutdecombattantsoudeprisonniersdeguerredansunconflitarméinternational.

Quiesthabilitéàpoursuivrelespersonnessoupçonnéesd’avoircommisdescrimesdeguerre?

L’Étatdanslequelsontdéployésdesprestatairesdeservicesextérieursauragénéralementautorité(compétence juridictionnelle) pour poursuivre les auteurs de crimes, parce que ces crimes aurontétécommissurson territoire.Néanmoins, il sepeutque lesemployésdesEMSPbénéficientd’uneimmunitéenvertud’unaccordbilatéral,telqu’unaccordsurlestatutdesforces.Silesaccordsdecetypes’appliquentengénéralauxforcesarméesd’unÉtatquisontprésentessurleterritoired’unautreÉtat,ilss’étendentparfoisauxcivilsquiaccompagnentlesforcesarméesetauxEMSP.Enoutre,danslapratique,unÉtatenproieàunconflitarmén’apastoujourslacapacitédepoursuivrelesauteursdecrimessisonsystèmejudiciaireestaffaibli.

D’autresÉtatspeuventégalementexercerleurcompétencesil’undeleursressortissantscommetuncrimeàl’étranger.Toutefois,lalégislationnationaleneprévoitpastoujoursquel’Étataitcompétencepourdetelscas.Desurcroît,mêmesicettecompétence juridictionnelleexiste, le faitque lecrimeait été commis à l’étranger dans une situation de conflit armé peut, dans la pratique, constituerun obstacle non négligeable à une enquête pénale, par exemple lorsqu’il s’agit de rassembler desélémentsdepreuve.

L’effetcombinédumanquedecompétencejuridictionnelleetdesdifficultéspratiquesquerencontrentles États peut conduire à l’impunité des auteurs de crimes. Le Document de Montreux formule des

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recommandationsconcrètespouréviterquecelaneseproduise.Parexemple,ilrecommanded’éviterimpérativementtoutvidejuridictionnellorsquelesÉtatsconcluentdesaccordsentreeux.

enquoileDocumentdeMontreuxrenforce-t-illaprotectiondescivilsdanslessituationsdeconflitarmé?

LeDocumentdeMontreuxcontribueàfairemieuxconnaîtrelesproblèmesquiseposent,surleplanhumanitaire,lorsquedesEMSPmènentdesactivitésdansunesituationdeconflitarmé.IlrappelleauxÉtatslesobligationsquileurincombentetleurfournitdesconseilssurlamanièrelaplusjudicieusedeprocéderaveccesentreprises.L’obligationdeprévenirlesviolationsetdetenirlesEMSPresponsablesdesviolationsqu’ellescommettentestaucœurduDocumentdeMontreux.Endéfinitive,toutefois,l’essentiel est une question de mise en œuvre du droit. Il incombe tant aux EMSP qu’aux États deveilleràcequelescivilssoienteffectivementprotégés.

LeDocumentdeMontreuxlégitime-t-illesactivitésdeseMSP?

Non. Les opinions des États divergent quant à la légitimité des EMSP et de leurs activités, mais iln’endemeurepasmoinsquecesentreprisessontprésentesdanslessituationsdeconflitetquecelacontinueraprobablementàl’avenir.PourleGouvernementsuisseetleCICR,ilétaitdoncimportantde s’attaquer à cette question et de rappeler les obligations juridiques internationales en vigueur,sansrejeternipromouvoirlerecoursauxEMSP.Commetoutautreacteurarméprésentsurlechampde bataille, les EMSP doivent se conformer aux règles du droit international, que leur présence etleursactivitéssoientlégitimesounon.LeDocumentdeMontreuxs’inscritdanscettemêmelogiquehumanitaire. Il ne se prononce pas sur la légitimité des EMSP, et n’a pour objet ni d’encourager lerecoursàcesentreprises,nidel’interdirecommelesouhaiteraientcertainsÉtats.

CommentleDocumentdeMontreuxa-t-ilvulejour?

LeDocumentdeMontreuxestlefruitd’uneinitiativeconjointeduGouvernementsuisseetduCICRvisantàfairefaceauphénomènedesEMSP. Ilestnédudésirderéunir lesgouvernementslesplustouchésparcephénomèneenvued’examinerlecadrejuridiqueinternationalrégissantlesactivitésdesEMSP. Ils’agissaitégalementdedéfinirdesmesurespratiques (bonnespratiques)que lesÉtatspourraient prendre afin d’encourager le respect du droit international humanitaire et du droit desdroitsdel’hommeparcesentreprises.

Dix-sept gouvernements ont pris part au processus d’élaboration du Document: Afghanistan,Afrique du Sud, Allemagne, Angola, Australie, Autriche, Canada, Chine, États-Unis d’Amérique,France, Irak, Pologne, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, Sierra Leone, Suède,Suisse et Ukraine. Ce sont ces mêmes États qui ont participé à sa rédaction. Bien que le processusait été réservé aux gouvernements, il a bénéficié dès le départ de la contribution précieuse dereprésentantsdusecteurdesEMSP,despécialistesissusdesmilieuxuniversitairesetd’organisationsnon gouvernementales. Outre les réunions de représentants des gouvernements, quatre réunionsd’expertsdehautniveauissusdetouslessecteursconcernésontétéorganiséesdanslecadredecetteinitiative,afindeformulerlesdispositionsjuridiquesetlesrecommandationspratiquesdelafaçonlaplusdétailléepossible,surlabased’expériencesconcrètesetdesenseignementsquienontététirés.

Pourquoiseuls17 Étatsont-ilsprispartàl’élaborationduDocumentdeMontreux?

LesEMSPnesontpasprésentesdanslamêmemesuresurleterritoiredetouslespays.L’initiativedelaSuissesevoulaitpratique,etils’agissaitqu’ellebénéficieduconcoursdesÉtatslesplusconcernés

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parlephénomèneouquiavaientdel’expérienceenmatièrederelationsaveclesEMSP.Cette initiative représente également une première étape dans les efforts déployés pour clarifierla situation et fournir des conseils pratiques. Le processus devait donc être simple et donner desrésultatsdansundélairaisonnable,étantdonnéqu’aucuninstrumentjusque-làn’avaitfaitl’inventairedetouteslesobligationsjuridiquesapplicablesauxEMSP.

D’autresacteurspeuvent-ilsêtrepartiesauDocumentdeMontreux?

Oui.D’autresÉtatsetorganisationsinternationalessontinvitésàfairepartauDépartementfédéraldesaffairesétrangèresdelaSuissedeleursoutienauDocumentdeMontreux,commecelaestindiquédanslapréfaceduDocument.Cefaisant,ilsnes’engagentpasàrespecterdenouvellesobligationsjuridiques.Ilsdéclarentsimplementleursoutienpolitiqueàl’idée-forcedecedocument,àsavoirquedesobligationsjuridiquesinternationaless’appliquentauxEMSPetdoiventêtrerespectées.

PourquoileDocumentdeMontreuxn’est-ilpasuntraitéinternational?

Le Gouvernement suisse et le CICR estimaient qu’il était important d’élaborer un instrumentpratiqueetutiledansunlapsdetempsrelativementcourt.Or,ilauraitfalludenombreusesannéespournégocieruntraitéinternational.Enoutre,comptetenuducaractèretrèscontroversédecettequestionetdelafermetédespositionspolitiquesenjeu,uneinitiativehumanitaireetapolitiqueavaitplusdechancesdedonnerdesrésultatsconcrets.

QuellessontlesprochainesétapesencequiconcerneleDocumentdeMontreux?

MaintenantqueleDocumentdeMontreuxexiste,laprioritéestd’assurersadiffusionetsamiseenœuvre. À mesure que le cercle des États participants s’élargira, il est à souhaiter que le Documentserviraderéférencepourtouteslesrelationsquiserontétablies–auniveaunationalouinternational–avecdesEMSPdanslesconflitsarmésetd’autressituationsdeviolence.Ilfautégalementespérerque le Document de Montreux sera le point de départ d’efforts d’autoréglementation au sein dusecteurdesEMSP.

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En quoi le Document de Montreux peut-il vous être utile ?LeDocumentdeMontreuxestunecompilationclaireetpratiquedesobligationsdedroitinternationalhumanitaireetdedroitdesdroitsde l’hommeapplicablesauxentreprisesmilitairesetdesécuritéprivées.IlestdestinéauxpraticiensquisontconfrontésauphénomènedesEMSP.

fonctionnairesgouvernementaux

LeDocumentdeMontreuxpeutaidervotregouvernementàvérifierquelalégislationetlespratiquesnationalessontconformesaudroitinternationalhumanitaireetaudroitdesdroitsdel’homme.Lesbonnespratiquesdécritesdansledocumentfournissentdesorientationspourd’éventuelles(autres)mesuresréglementairesvisantàrenforcercesdeuxbranchesdudroit.

fonctionnairesdesorganisationsinternationales

Votreorganisationa-t-elleoccasionnellementourégulièrementrecoursauxservicesd’EMSP?Sitelestlecas,leDocumentdeMontreuxpeutvousaideràélaborerdespolitiquesinternesconformesaudroitinternationalhumanitaireetaudroitdesdroitsdel’homme.

Parlementaires

Le Document de Montreux fournit des lignes directrices qui vous aideront à évaluer dans quellemesure votre cadre juridique et stratégique national est adéquat. Les bonnes pratiques qui y sontconsignéesfournissentdesorientationspourd’éventuelles(autres)mesuresréglementairesvisantàencouragerunrespectaccrududroitinternationalhumanitaireetdudroitdesdroitsdel’hommeparlesEMSP,enparticulierenrenforçantlecontrôlepublicsurlesactivitésdecesentreprises.

Organisationsnongouvernementales

Danslapratique,leDocumentdeMontreuxpeutvousêtreutilededeuxfaçons.Premièrement,ilpeutvousinciteràengageruneréflexionsurlerecours–ounon–auxservicesd’EMSPdanslecadredevosopérationssurleterrain.Lecaséchéant,ilvousaideraàétablirdespolitiquesinternesrelativesauxEMSP.Deuxièmement,ilpeutêtreutilisécommeunensembledecritèresminimumssurlabasedesquels les politiques et réglementations nationales ou internationales pourront être évaluées.Enoutre,voussouhaiterezpeut-êtrerecommandercedocumentàdesacteurssur leterrain,àdesgouvernements,àdesparlementaires,àd’autresONG,dansdesuniversités,etc.

entreprises

SivotreentrepriseestuneEMSPoucontractelesservicesd’EMSP,vouspouvezadopterlesnormesénoncéesdansleDocumentdeMontreuxetaffirmerainsivotreattachementauxprincipesdudroitinternationalhumanitaireetdudroitdesdroitsdel’hommeenayantuneconduiteresponsablesurleterrain.Cedocumentpeutégalementêtrelepointdedépartderéelseffortsd’autoréglementationauseindel’industriedesEMSP,auxquelsvouspourriezcontribuer.

MembresdupersonneldeseMSP

Vous pouvez prendre note des recommandations formulées dans le Document de Montreux etdemanderàvotreentreprisesiellesoutientcetinstrument.

Directorate of International Law DIL 3003 Berne, SwitzerlandEmail: [email protected]/psc.

Comité international de la Croix-Rouge19, avenue de la Paix1202 Genève, SuisseT +41 22 734 60 01 F +41 22 733 20 57E-mail: [email protected] www.cicr.org© CICR, novembre 2010

LE DOCUMENT DE MONTREUXsur les obligations juridiques pertinentes et les bonnes pratiques pour les États en ce qui concerne les opérations des entreprises militaires et de sécurité privées pendant les conflits armés

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