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BRISE Transition durable et emploi Page 4 Dossier en pages 8 & 9 N°19 • BIMENSUEL • 68 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles SOS climat WALLONIE Climat et mobilité, que faire? Page 5 ELEA Formation à l’éco construction Page 7 Retrouvez nos articles «verts» tout au long des pages de Syndicats R É CHAUFFEMENT © Belgaimage Le typhon Haiyan qui vient de balayer les Philippines illustre de manière dramatique les effets dévasta- teurs des changements climatiques. Il donne aussi la mesure du caractère criminel de l’inertie qui para- lyse le monde et les pays industrialisés en particulier dans la lutte contre le réchauffement. Actuellement se tient justement à Varsovie la 19 e «Conférence des Parties» (COP) sur les changements climatiques.. Depuis Rio en 1992, on a eu le protocole de Kyoto, premier engagement concret dans la lutte contre le réchauffement. Mais depuis lors, on n’a pas beaucoup progressé alors que de COP en COP l’ur- gence se fait de plus en plus pressante. Sur le terrain, il se passe pourtant des choses et les syndicats ne sont pas les derniers à se mobiliser. 15 NOVEMBRE 2013 Éd. LIÈGE

Syndicats nr 19 de 2013

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SOS climat | Transition durable et emploi | Climat et mobilité, que faire ? | Formation à l'éco construction.

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Page 1: Syndicats nr 19 de 2013

BRISE

Transitiondurable

et emploi

Page 4

Dossier en pages 8 & 9

N°19 • BIMENSUEL • 68ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

SOS climat

WALLONIE

Climatet mobilité,que faire?

Page 5

ELEA

Formationà l’éco

construction

Page 7

Retrouvez nos articles «verts» tout au long

des pages de Syndicats

RÉCHAUFFEMENT

© B

elga

imag

e

Le typhon Haiyan qui vient de balayer les Philippines illustre de manière dramatique les effets dévasta-teurs des changements climatiques. Il donne aussi la mesure du caractère criminel de l’inertie qui para-lyse le monde et les pays industrialisés en particulier dans la lutte contre le réchauffement. Actuellement se tient justement à Varsovie la 19e «Conférence des Parties» (COP) sur les changements climatiques.. Depuis Rio en 1992, on a eu le protocole de Kyoto, premier engagement concret dans la lutte contre le réchauffement. Mais depuis lors, on n’a pas beaucoup progressé alors que de COP en COP l’ur-gence se fait de plus en plus pressante.

Sur le terrain, il se passe pourtant des choses et les syndicats ne sont pas les derniers à se mobiliser.

15 NOVEMBRE 2013 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats nr 19 de 2013

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

NAMUR

Représentation

suivie d'un débat avec les acteurs

Avec le soutien de la Province du Brabant wallon de la Communauté française, du Cepag et de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Au Centre Culturel de Tubize (Théâtre du Gymnase)

Bld Georges Deryck, 124 1480 TUBIZE

Une organisation de:

ENTRÉE LIBRE

En partenariat avec la

LUXEMBOURG

Si vous n’en aviez pas encore entendu parler, un nouveau système (SEPA) sera introduit de manière obligatoire dans toute l’Europe à partir du 1er février 2014. Il s’agit d’une har-monisation de tous les virements et domiciliation en Europe. Pour se mettre en conformité, la FGTB UBT migrera vers ce nouveau système en janvier 2014.

En ce qui vous concerne, pas de panique, rien ne change et surtout, vous ne devez entreprendre aucune démarche. Cette communication vous est donnée à titre purement informatif.

Par ailleurs, les nouveaux taux de cotisations pour 2014 seront les suivants :Actifs: 15eTemps partiel, demandeur d’emploi, malade: 8,70e

Prépensionné: 9,40e

Pensionnés – solidarité: 3,10e

Tout ce qui précède est valable pour l’ensemble des affi liés de la FGTB-UBT de Wallonie.

Pour les affi liés des Provinces Hainaut-Brabant Wallon-Namur, les retraits seront effectués entre les 05 et 10 de chaque mois.

Pour les affi liés des Provinces de Liège-Luxembourg, les retraits seront effectués entre les 09 et 13 de chaque mois.

Transactions bancaires européennes

La pièce, proposée en partenariat par le CEPPST et la Maison de la Culture, sera suivie d’un débat avec la salle. Vincent De Raeve (auteur de «L’usine»), Nicolas Latteur (auteur de l’ouvrage «Le travail, une question politique») et Joël Thiry (FGTB Luxembourg) nourriront les échanges.

«Voilà onze ans, j’ai commencé à travailler dans une usine. J’em-balle depuis des piles de papier. Le produit sort de la machine, je vérifi e sa conformité. Je pose dessus un plastique. Puis un «top» en bois compressé. Je scotche les quatre coins. Colle une étiquette avec un code-barre. La mets sur la zone d’emballage avec un transpalette. Puis j’attends la suivante. J’en ai emballé cent mille. Huit heures pour apprendre mon métier et seize mille huit cent à gamberger.» (Vincent De Raeve, auteur de «L’usine»)

Entrée: 5e / 5 épis * durée : 1h + débat

infos et réservation: Maison de la Culture d’Arlon, 063 24 58 50 • [email protected]

Pièce de théâtre: «L’Usine» - Seul en scène, un ouvrier se livre, partage son quotidien en usine

Jeudi 21 novembre, 20hà la Maison de la Culture d’Arlon

Page 3: Syndicats nr 19 de 2013

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

La lutte contre le racisme et les discriminations: un combat syndical toujours d’actualité…

Aujourd’hui, alors que la mondialisation et les progrès technologiques rendent notre société sans cesse plus ouverte aux fl ux d’informations et de personnes, la

lutte contre les discriminations demeure un enjeu majeur. De nouvelles générations, issues de la migration, prennent leur place dans le monde du travail … ou tentent en vain de l’intégrer, car nul ne conteste que les discriminations touchant ces personnes sont encore importantes. Le récent Monitoring socio-économique du SPF Emploi et du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme atteste bien la persistance d’obstacles à l’insertion sociopro-fessionnelle des personnes issues de l’immigration, obstacles parmi lesquels les stéréotypes et préjugés jouent un rôle de tout premier plan. Le Monitoring confi rme ainsi la diffi culté, pour les personnes étrangères originaires de pays «non UE», d’intégrer le marché de l’emploi, mais aussi leur surrepré-sentation dans les emplois de moindre qualité. L’ethno-stra-tifi cation du marché du travail est également confi rmée: les personnes d’origine étrangère travaillent majoritairement dans certains secteurs. Par exemple, les hommes originaires des 12 derniers états membres de l’UE sont surreprésentés dans la construction, les femmes d’origine africaine hors Maghreb dans le secteur de la santé et de l’action sociale.

Dans le contexte de crise que nous connaissons, les risques de repli sur soi et de rejet de l’autre sont réels. Si, de nos jours, les manifestations et l’expression du racisme ont évolué, les signalements auprès du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte Contre le Racisme pour actes racistes ne cessent d’augmenter (18% d’augmentation en 2010…).

C’est pourquoi les trois organisations syndicales bruxelloises ont participé, ensemble, au projet européen CRAW (Challe-ging Racism At Work). Ce projet concernait plusieurs pays de

l’UE (Angleterre, Belgique, Bulgarie, France, Italie) et visait à rendre compte des changements dans les pratiques de lutte contre le racisme au travail, depuis 10 ans, dans trois secteurs : les transports publics, la santé et la grande distribution. Le séminaire de clôture s’est tenu à Paris, en présence de membres des organisations syndicales des 5 pays concernés. Les conclusions y étaient claires: comme organisations syndi-cales, nous devons veiller à défi nir le «vivre-ensemble» dans le monde du travail, sur les lieux de travail, pour renforcer l’unité et l’égalité des travailleurs et des travailleuses, mais nous avons aussi notre rôle à jouer dans la production d’un projet de société visant la pleine participation de chacun. Il est également essentiel de développer une meilleure pré-vention des actes de discrimination et d’apporter un appui plus effi cace aux victimes dans leur lutte pour davantage de dignité, d’équité et de justice. A noter encore: l’islamophobie actuelle est un phénomène réel, préoccupant, sur lequel il est impératif d’agir, sous peine de voir les conditions de vie et de travail d’une large frange de la population se dégrader. Enfi n, il s’agit de communiquer largement, et surtout autre-ment, les médias ayant un rôle important dans l’actuelle progression des préjugés et stéréotypes.

Pour rappel, depuis 2007, les conseillers syndicaux en diver-sité des trois syndicats bruxellois mènent ensemble un projet de sensibilisation à la lutte contre la discrimination à et à la promotion de la diversité, dans les entreprises et les services publics bruxellois. Chaque année, les conseillers syndicaux en diversité organisent, en front commun, une table ronde centrée sur une problématique de discrimination, dans le cadre de leur action au sein du Pacte Territorial pour l’Emploi. Cette année, faisant suite au projet CRAW, les trois syndicats organisent une table ronde intersyndicale sur la lutte contre le racisme et la discrimination sur les lieux de travail.

Faites le plein…de bananes!Vous voulez sauver l’environnement et rester en forme? Transformez vos déplacements en sessions de fi tness !!!

Vos jambes et vélos n’émettent ni CO2, ni NOx, ni pous-sière fi ne. De plus, une demie heure de marche ou de vélo par jour permet d’entretenir la forme physique et stimule la production d’endorphines et de dopamines, qui procurent un sentiment de bonheur et de bien-être. Un gain sur toute la ligne!!!N’oubliez jamais qu’une voiture pollue, même si, dans les publicités, elle roule en pleine nature, est accompa-gnée par les oiseaux, son pot d’échappement crachant des fl eurs... La combustion d’essence et de diesel produit beaucoup d’énergie (32-35 MegaJoule par litre), mais, dans le même temps, beaucoup de CO2 , de poussière fi ne, du CO, du monoxyde d’azote, du dioxyde d’azote, du benzène, du dioxyde de soufre, ainsi que des matières organiques volatiles et de la suie fi ne. Soit des choses nuisibles pour notre corps et pour l’environnement…Pour vos déplacements, chaque fois que c’est possible, faites donc travailler vos jambes et allez à pied ou à vélo (c’est bon pour la santé!). Autre alternative: utilisez les transports publics.Et puis, faites le plein de bananes! Une banane de 150 gr (= 540 kJ) vous donne l’énergie nécessaire pour 25 minutes de marche ou de vélo.

Wouter VANAELST – Jeunes FGTB de Bruxelles

Communiqué: reprise de la Commission PPP

La Centrale Générale Bruxelles – Vlaams Brabant reprend ses activités liées à la Com-mission professionnelle des Pensionné(e)s et Prépensionné(e)s. Celles-ci comprendront des conférences de sensibilisation sur les problèmes touchant la société de manière générale, mais aussi des problématiques

très pratiques (impôts, régime légal d’activités autorisées des pensionnés, …). Pour renforcer encore la visibilité de la Commission et de ses membres, des rencontres et activités seront organisées de concert avec d’autres Commissions PPP de la FGTB Bruxelles. Une première conférence sur la fi scalité des PPP sera organisée au cours du 1er trimestre 2014. Bienvenue!

Table rondeLa lutte contre le racisme et les discriminations

sur le marché de l’emploi Bruxellois 25/11/13

rue Pletinckx 19 - 1000 Bruxelles

Avec le soutien du Pacte Territoriale pour l’Emploi

Comment lutter contre le racisme et la discrimination? Les délégués ont la parole!Programme:

8h30 Accueil café9h00-9h15 Introduction 9h15- 9h45 Le Monitoring ethnique - Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte Contre le Racisme 9h45-10h Questions-réponses 10h-10h30 Présentation des résultats du projet Challenging Racism At Work - Nouria Ouali10h30-10h45 Questions-réponses10h45 – 11h15 Pause-café 11h15 – 11h45 Les tests de situation: Sükran Bulut de Kif-Kif11h45-12h Questions-réponses12h – 12h15 Présentation des ateliers12h15-13h30 Repas 13h30- 14h30 Ateliers: Comment agir? groupes de travail14h30-16h00 Mise en commun en plénière: Perspectives d’action: Bases pour une campagne in-

tersyndicale de lutte contre le racisme et la discrimination sur le marché de l’emploi bruxellois

Plus d’informations:

Samantha SMITH & Youssef BEN ABDELJELIL

[email protected] 02 552 03 52 / 02 552 03 36 - F 02 511 48 82

Rue de Suède /Zwedenstraat 45 - 1060 Bruxelles/Brussel

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

CHARLEROI-SUD HAINAUT

WALLONIE PICARDE

Si vous n’en aviez pas encore entendu parler, un nouveau système (SEPA) sera introduit de manière obligatoire dans toute l’Europe à partir du 1er février 2014. Il s’agit d’une harmonisation de tous les virements et domiciliation en Europe. Pour se mettre en conformité, la FGTB UBT migrera vers ce nouveau système en janvier 2014.

En ce qui vous concerne, pas de panique, rien ne change et surtout, vous ne devez en-treprendre aucune démarche. Cette communication vous est donnée à titre purement informatif.

Par ailleurs, les nouveaux taux de cotisations pour 2014 seront les suivants:Actifs: 15eTemps partiel, demandeur d’emploi, malade : 8,70ePrépensionné: 9,40ePensionnés – solidarité: 3,10e

Tout ce qui précède est valable pour l’ensemble des affi liés de la FGTB-UBT de Wallonie.

Pour les affi liés des Provinces Hainaut-Brabant Wallon-Namur, les retraits seront ef-fectués entre les 05 et 10 de chaque mois.

Pour les affi liés des Provinces de Liège-Luxembourg, les retraits seront effectués entre les 09 et 13 de chaque mois.

Transactions bancaires européennes

Après le succès du Festival de la chanson ouvrière en 2011, le Centre de jeunes Taboo et les Jeunes FGTB Charleroi préparent une deuxième édition étendue à la chanson contestataire dans son ensemble. Dans ce cadre, ils lancent un concours pour dépoussiérer la chanson ouvrière et revisiter les classiques de la contestation. Parce que les luttes d’hier sont encore celles d’aujourd’hui!

La chanson a toujours accompagné les luttes sociales et contribué à changer le cours de l’Histoire. Chantons la Révolution, c’est avant tout un concours adressé à tous les musiciens, professionnels ou ama-teurs, qui sont prêts à relever le défi : ils peuvent revisiter une chanson existante ou présenter une composition originale. Pour participer, pas besoin d’être pro! Pourquoi ne pas monter un groupe avec votre délégation syndicale ou votre groupe T.S.E.? Les candidats se produi-ront lors du festival, le samedi 15 mars 2014, sur la scène des Ecuries à Charleroi. Intéressé(e)? RDV sur www.festivalchansonouvriere.be pour télécharger le règlement du concours et remplir la fi che d’inscription. Clôture des inscriptions le 20 décembre 2013!

Avec le soutien de la FGTB Charleroi/Sud Hainaut, de la FGTB fédérale, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de 15 autres partenaires.

Infos Centre de jeunes Taboo 071/641.307 - [email protected]

ConcoursChantons la Révolution!

L’asbl d’éducation permanente VIE-ESEM, en collaboration avec le Centre Culturel de Thuin, vous invite à sa prochaine conférence citoyenne:

La N-VA vue autrement«En 2010, la N-VA est devenue le plus grand parti lors des élections fédérales. Plus d’un million d’électeurs fl amands ont donné leur voix au parti nationaliste fl amand de droite. Depuis, le pays est grippé.

Il est étonnant que cette popularité ne se traduise pas par un grand intérêt pour le programme de la N-VA. Sa vision socio-économique, essentiellement, reste en dehors des projecteurs. Comme si la N-VA avait seulement un avis sur la réforme de l’Etat. Quels plans socio-économiques la N-VA cache-t-elle sans sa manche?

Quelle politique la N-VA mène-t-elle aujourd’hui au Gouvernement fl amand où le parti gère, entre autres, la politique de l’Emploi?

Quels liens solides entretient-elle avec l’organisation patronale fl a-mande Voka?»

Pour répondre à ces questions, nous aurons le plaisir de re-cevoir:

Monsieur Luc BARBE – ancien Député Fédéral, Secrétaire du groupe parlementaire de Groen! et Ecolo pendant 8 ans - www.lucbarbe.be Rendez-vous: Jeudi 28 Novembre 2013 à 19 heures 30 - Salle de représenta-tion du Centre Culturel de Thuin - Place de Thuillies à 6536 Thuillies.

PAF: Entrée gratuite, invitation cordiale à tous. Le verre de l’amitié est offert.

Contact: asbl VIE-ESEM – Laurent Bredun – 071/58.96.16

Page 5: Syndicats nr 19 de 2013

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

CAFÉ POLITIQUE

Docteur Annelore BARBEAUX, onco-gynécologue

Cancer du sein,pistes vers une prise

en charge individualiséecoordinatrice de la clinique du sein au CHPLT

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Brasserie «C POPULAIRE», crapaurue 7 - 4800 VERVIERS

Lundi 18 novembre 2013 à 20H00

Page 6: Syndicats nr 19 de 2013

SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013 3ACTUALITÉS

> EDITORIAL

Syndicat(s) rime avec climatL

’actualité dramatique qui vient de frapper les Phi-lippines nous rappelle, si

besoin était, l’urgence de lutter contre les changements clima-tiques dont les effets sont de plus en plus dévastateurs. Mais il ne suffi t pas d’y penser de temps en temps au fi l de l’actualité et des catastrophes qui comme les clous se chassent les unes les autres de la une des journaux télévisés. Et c’est que nous faisons en tant que mouvement syndical.

Même si la couleur n’y est pas tou-jours, le Syndicats que vous tenez entre les mains est en effet entiè-rement teinté de vert. A l’occasion de la 19e Conférence mondiale sur le climat qui s’est ouverte à Varso-vie et à laquelle nous participons en tant qu’organisation syndicale, nous avons voulu marquer le coup en éditant un «Syndicats vert». A

travers ses pages, notre service d’études fédéral et ceux de nos interrégionales, nos centrales professionnelles, nos régionales ont mis en avant les initiatives qui sont prises sur le terrain pour lutter contre le réchauffement cli-matique et réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

C’est notre affaireMême si cela ne saute pas aux yeux, la question du climat touche de près le mouvement syndical et malgré la crise et les préoccupa-tions immédiates qu’elle soulève: l’emploi, le pouvoir d’achat, le chô-mage des jeunes et celui des âgés, l’austérité, la fi scalité inéquitable, etc. nous ne perdons pas de vue le futur à la fois proche et éloigné.Relever les défi s que nous posent les changements climatiques nous impose des changements

radicaux dans notre façon de vivre, de consommer, de bouger, de produire… C’est une autre socié-té qu’il faut bâtir dans laquelle les travailleurs, producteurs, consom-mateurs, citoyens, parents respon-sables et acteurs du changement ont plus que leur mot à dire.

Une juste transition…Instruits par l’expérience du passé, nous ne voulons pas que la transition vers cette nouvelle société basée sur le développe-ment durable se fasse comme les autres révolutions industrielles passées, sur le dos des travailleurs au prix d’une misère sociale qu’il faut ensuite des décennies pour la combattre. La question n’est pas de choisir entre la protection de l’environnement et l’emploi ou entre l’environnement et la croissance mais d’opter pour la

protection de l’environnement ET l’emploi, l’environnement ET la croissance durable.

… vers une société plus justeNous ne voulons que cette transi-tion soit l’occasion et le prétexte pour une oligarchie de s’accapa-rer les ressources naturelles et de dicter leurs conditions à l’im-mense majorité de la population du globe.

Qu’on le veuille ou non, nous de-vons revoir complètement la co-pie de notre organisation sociale, les termes de nos échanges avec le reste du monde, nos rapports avec la nature, notre système de production et donc les rapports sociaux qui vont avec. Il ne s’agit plus simplement d’une question de partage de la richesse produite. Nous voulons voir plus loin et co-

décider en tant que citoyens du comment on va produire, de ce que l’on va produire, du comment produire en réduisant au maxi-mum les retombées sur la nature et le gaspillage des ressources, du comment faire pour que la crois-sance future soit compatible avec le développement durable et la sauvegarde des intérêts et du bien être des générations futures. La transition vers cette société nou-velle doit être juste, c’est-à-dire respectueuse de l’environnement mais aussi de l’homme et de ses droits.

Anne DemelenneSecrétaire générale

Rudy De Leeuw Président

Pour les ouvriers de la CP 100 la coupe est pleine. La CP 100, c’est la Commission paritaire auxiliaire pour ouvriers. Elle regroupe 24.000 travailleurs qui exigent des améliorations élémentaires de leurs conditions de travail et de salaire. Pendant plus de 30 ans, ils n’ont rien obtenu pour la simple et bonne raison que les employeurs trouvaient toujours des excuses pour ne pas y mener de concertation so-ciale et par la même occasion ne pas conclure de conventions collectives de travail. Depuis 5 ans, il y a une concertation. Mais aujourd’hui que nous négocions un nouvel accord sectoriel pour 2013-2014, les employeurs se retranchent derrière le gel des salaires pour refuser la moindre amélioration salariale ou des conditions de travail.

Les militants syndicaux ont réagi en menant une action le 12 novembre dernier pour dénoncer la position patronale et mettre en avant leurs revendications. Soyons clairs, ces revendications ne sont en aucune manière en opposition avec le gel des salaires imposé par le gouvernement.

Quelles sont ces exigences élémentaires pour la nouvelle CCT?

• Un statut pour la délégation syndicale, afi n que les ouvriers de la CP 100 aient enfi n une réelle repré-sentation et qu’ils aient le droit à la parole.

• L’indexation des salaires réels dans le secteur, afi n de protéger le pouvoir d’achat.

• 5 euros de supplément de sécurité d’existence en cas de chômage temporaire, afi n d’éliminer une discrimination avec les employés.

Plus d’infos en page 10.

24.000 ouvriers de la CP 100 exigent une amélioration élémentaire de leurs conditions de travail

Problèmes budgétaires, besoin d’argent pour une politique de relance, élections à l’horizon 2014: la question de la fi scalité est à l’agenda politique. Elle l’est aussi à l’agenda syndical. C’est pourquoi la FGTB et la CSC ont organisé un débat sur la fi scalité le 12 novembre dernier à Bruxelles.

En 2010 une étude de DULBEA sur la fraude fi scale montrait que la fraude totale représente environ 40 milliards par an. Une taxation normale de ces revenus nous aurait évité des années d’austérité qui frappent injustement les revenus les plus faibles comme c’est le cas pour la dégressivité des allocations de chômage.

Mais même dans le cas d’une juste perception de l’impôt, l’impôt reste injuste. Les revenus du travail sont trop taxés par rapport aux revenus du capital et de la propriété alors que la part des salaires dans le PIB diminue au profi t des revenus du capital. Alors aussi que l’écart entre les revenus augmente.

En l’état actuel des choses, la fi scalité n’est ni juste, ni transpa-rente, ni effi cace. La Belgique est un paradis fi scal pour les plus fortunés, et un enfer fi scal pour les travailleurs. Un rééquilibrage est donc plus que nécessaire.La fi scalité est l’enjeu fondamental de la construction d’une so-ciété plus juste et les syndicats ne peuvent pas passer à côté. Il en va d’une meilleure redistribution des richesses, mais aussi de l’avenir des jeunes. Il faut valoriser les sociétés qui investissent et sonner le glas de la grosse fraude fi scale.

Pour y arriver, la simplifi cation de la fi scalité est nécessaire, mais aussi la transparence des revenus mobiliers et immobiliers. C’est un minimum pour pouvoir mieux taxer et rendre la fi scalité plus juste pour les travailleurs.

Le mouvement syndical réclame donc un rééquilibrage pour maintenir notre modèle social et économique (européen et belge), avec des services publics forts et un bon niveau de protection sociale. Il réclame une fi scalité plus juste et équitable, au lieu de miser sur des politiques d’austérité qui ne font qu’aggraver la situation économique.

Nous consacrerons un dossier à cette question dans notre pro-chaine édition.

> FISCALITÉ

«Taxer mieux, pas plus!»

Page 7: Syndicats nr 19 de 2013

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

Transition durable à Bruxelles: l’emploi en débatLe Réseau Bruxellois Intersyndical de Sensibili-sation à l’Environnement (BRISE) mène, depuis plusieurs années, une réfl exion stratégique sur la nécessaire transition de la société bruxelloise vers un modèle à la fois plus juste et plus durable1.

Le travail et l’emploi, enjeux essentiels de la crois-sance urbaine durable, fi gurent parmi les thèmes principaux qui mobilisent les organisations syndi-cales. Que constate-t-on? Les attentes du monde du travail évoluent. Aujourd’hui, le salaire demeure une revendication fondamentale. La FGTB ne pourra jamais l’oublier. Mais des notions telles que le bien-être, la gestion de son propre temps, la qua-lité des transports, de l’environnement ou encore de la vie au travail sont également devenues des questions centrales. Il faut travailler dans le sens de cette évolution, reconnaître et satisfaire aussi ces besoins-là, tout en maintenant et en créant des emplois! Ce n’est pas évident dans une perspective de société durable, mais des pistes de solution (non exhaustives) peuvent et doivent être proposées.

A Bruxelles, les secteurs in-dustriels ont un rôle im-portant à jouer en matière

de croissance durable, via des transformations et des innova-tions dans les processus de créa-tion, de production et de vente. Il convient donc de favoriser le maintien et le redéploiement industriels, d’encourager l’inno-vation, de soutenir les industries technologiques. On le voit bien: il s’agit d’accompagner ces en-treprises dans l’enjeu environne-mental et certainement pas de les bannir du sol bruxellois!

S’ils s’appuient sur une présence forte dans les entreprises, les syndicats peuvent négocier les modes de production mais éga-lement les types de production des entreprises, transformant des produits périssables en objets ayant leur place dans une société bas carbone…

Aujourd’hui, la Région bruxelloise n’arrive plus à répondre aux de-mandes d’implantation de nou-velles entreprises: la rareté du sol est une spécifi cité régionale. Dès lors, il faut bien réfl échir à son usage. En termes de valeur ajou-tée, nous avons grand besoin d’ac-tivités semi-industrielles. De très grosses sociétés, avec un grand

besoin d’espace, ne pourront plus être accueillies en ville. De très gros pollueurs non plus: on ne peut raisonnablement exposer plus d’un million d’habitants à une pollution importante. Toute-fois, les zones économiques exis-tantes doivent être préservées à toute force. Il est fondamental de conserver des emplois industriels parce qu’ils sont (globalement) de meilleure qualité que certains emplois de service. Ils offrent aus-si du travail à une main-d’œuvre peu qualifi ée. Enfi n, Bruxelles doit désormais attirer et créer des ac-tivités économiques capables de s’inscrire dans des zones mixtes (où le logement côtoie des activi-tés économiques).

La protection et le renforcement du rôle économique de la zone du canal constitue une deuxième piste de solution. Bruxelles peut être considérée comme un ar-rière-port d’Anvers, lui-même arrière port de Rotterdam. Ces fonctions portuaires et écono-miques, permettent de garder du travail pour une main-d’œuvre peu qualifi ée. C’est un outil pour l’avenir, prometteur en termes de développement durable: le transport par péniche et par train s’inscrit, bien sûr, dans une vision économique durable.

Cependant, plusieurs zones du canal se voient désormais dédiées au logement. C’est un défi important pour tous ceux qui entendent préserver, dans cette zone, des activités éco-nomiques. A charge, pour eux, d’améliorer singulièrement leurs performances en termes d’ac-cès à l’emploi de Bruxellois et de Bruxelloises… Ne le cachons pas: si ce défi n’est pas relevé, aucun gouvernement régional n’échap-pera, demain, à la tentation du tout-au-logement…

La troisième piste consiste à (beaucoup) mieux encadrer les marchés publics de sous-traitance et à éviter, ainsi, que des travailleurs soient exploités…au cœur même de la fonction pu-blique! Ce chantier a fait l’objet de toute l’attention de la FGTB, qui l’a d’ailleurs co-piloté, pour compte du Conseil économique et social, avec les ministres Fre-mault et Huytebroeck. Au bout du compte, le gouvernement a marqué son accord pour créer, dès 2014, au sein du Conseil économique et social, un Ob-servatoire des prix de référence des marchés publics. Il aura la mission de débusquer les offres de prix anormalement basses, qui génèrent concurrence dé-loyale et…travail au noir ou, à tout le moins, non-respect des obligations légales en matière de salaire et de protection sociale. Un avant-projet d’ordonnance régionale sera déposé sous peu.

Enfi n, le développement de l’em-ploi «endogène» participe, lui aussi, à une croissance urbaine durable. De quoi s’agit-il? Les activités endogènes sont celles qui, répondant aux besoins des habitants, mobilisent leurs propres ressources de travail, et créent, par là, des emplois dif-fi cilement délocalisables. Elles s’inscrivent dans le tissu social urbain, puisent dans les compé-tences et les énergies existantes pour développer des commerces de proximité, de l’artisanat, etc. La force de cette vision est qu’elle part de l’existant, pour créer ou faire émerger l’emploi. De plus, l’économie endogène permet de rapprocher travailleurs, sites de production et clients fi naux. Pour doper cette économie endo-gène, il faut encourager la créa-tion ou révéler l’existant en lui garantissant des bases légales. Or, il existe, à Bruxelles une éco-nomie «ethnique», économie souterraine ou de subsistance dont l’emploi pourrait sortir de l’ombre pourvu que la Région l’appuie. Il faut cependant dé-fi nir…ce qui doit émerger. Pour la FGTB, tout ‘assouplissement’ des normes doit être cadré, ré-glementé pour éviter les dérives!

1 - La brochure Bruxelles en transi-tion? Pour une approche syndicale du développement durable , Brise 2013, synthétise ce travail de réfl exion.

LA FGTB FEDERALE ENGAGE:

1 Expert en législation chômage (h/f)

(avec constitution d’une réserve de recrutement)

Place dans l’organisationLes collaborateurs travailleront sous la direction du directeur du service chômage.

But de la fonctionGarantir le payement correct et ponctuel des alloca-tions de chômage en organisant toutes les activités relatives au chômage au niveau fédéral et en assurer un encadrement correct et uniforme des services chô-mage régionaux en matière de système de chômage (méthodes de travail) et de réglementation sur le chô-mage sur la base des directives et des dispositions de l’ONEM.

Nature des activités/responsabilités - Dispenser la formation tant de la réglementation du

chômage que des méthodes de travail informatisées- Rédiger les notes de cours- Rédiger des notes techniques / études dans la matière

chômage- Assurer un soutien aux chefs de service chômage au

niveau régional

Profi l- Avoir un diplôme de l’enseignement supérieur, type

long ou type court ou équivalent- Avoir une excellente maîtrise de la législation chô-

mage et plus généralement de la législation sociale- Avoir la connaissance et l’expérience du fonctionne-

ment d’un service chômage régional ou équivalent (minimum 2 an)

- Avoir l’esprit d’équipe- Avoir la connaissance des deux langues nationales

Français/Néerlandais. - Savoir se servir d’un PC (environnement Windows)

Nous vous offrons - Un contrat à durée indéterminée - Un salaire au barème FGTB - Des avantages extralégaux

Les candidatures sont à envoyer pour le 6 décembre 2013 à:FGTB fédérale - Christine BARTHOLOMIRue Haute 42, 1000 BRUXELLES [email protected]

Des informations complémentaires peuvent être obtenues auprès du camarade Guy LETEN (tél: 02/506 83 17).

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 BruxellesNicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11E-Mail: [email protected]

Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45Service abonnements: 02/506.82.11

Page 8: Syndicats nr 19 de 2013

SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013 5ACTUALITÉS

> POLITIQUE CLIMAT EN WALLONIE

> MOBILITÉ EN WALLONIE

De grandes ambitions«Dans les vingt prochaines années, entre aujourd’hui et 2030, vous verrez plus de changements qu’il n’y en a eu depuis un siècle, dans les domaines de l’environnement, de l’économie, de la technique» Dennis Meadows dans Le Monde du 25 février 2012… Et la Wallonie, que fait-elle pour se préparer à ça?

La Wallonie s’est fi xée des objectifs ambitieux en ma-tière climatique par rapport

à ses voisins. C’est ainsi que le décret climat wallon adopté, au début de cette année, fi xe les objectifs de réduction de gaz à effet de serre suivants: -30% d’ici 2020 et de -80 à -95% en 2050. En matière d’énergies renouvelables cette fois, l’objectif est d’atteindre 20% de la consommation fi nale d’énergie d’ici 2020, soit 27 TWh (27 milliards de KWatts/heure) selon les scénarios d’évolution de la consommation, alors que cette part était encore que de 10,2% en 2010.

Les principaux secteurs contri-buant aux émissions de gaz à effet de serre étaient l’industrie (34%), suivie du transport routier

(23,2%) et du logement (15,3%).

Un pas en avant, un en arrièreSur le plan de l’industrie, de pro-fondes évolutions ont eu lieu de-puis 1990. En effet, si la sidérurgie représentait à l’époque près de la moitié de la consommation énergétique de l’industrie, cette proportion est descendue à 36% en 2008 et à 20% en 2011. C’est donc, à présent, la branche des minéraux métalliques qui est de-venue la plus énergétivore avec un tiers de la consommation to-tale de l’industrie wallonne.

Néanmoins, si les émissions ont été réduites de manière signifi -cative dans tous les secteurs éco-nomiques depuis 1990 et notam-ment dans l’industrie du fait de

la crise mais aussi en raison des investissements en matière d’effi -cacité énergétique réalisés dans le cadre des accords de branche, leur progression au niveau du secteur des transports, de 34% entre 1990 et 2011, est inquiétante.

Que faire?La question reste donc posée de sa-voir quel plan d’actions mettre en œuvre pour réaliser la transition énergétique qu’ambitionne la Wal-lonie tout en préservant l’emploi et l’activité, tout en tenant compte du contexte énergétique européen et mondial?

Des outils ont été mis en place, certes perfectibles mais qui ont permis certaines avancées, tels que les accords de branche, l’Alliance Emploi-Environnement dans le secteur de la construction ou plus largement le Plan Marshall 2. Vert. Cependant, force est de constater qu’il n’y a pas en Wallonie, de dé-marche prospective dans le do-maine essentiel de l’énergie.

Tant le projet de Plan Marshall 2022 que la Stratégie 20.50 pour la Wallonie s’en tiennent à des vœux pieux… Il s’agirait pourtant de dé-terminer les besoins à satisfaire

pour réussir cette transition, que ce soit en termes de soutien au dé-veloppement de nouvelles fi lières industrielles ou de reconversion de certaines fi lières existantes, de soutien à la R&D, de formation des travailleurs et de valorisation des compétences existantes, pour ne citer que quelques exemples.

Se donner les moyens de ses ambitionsSi on ne peut que souscrire à l’ob-jectif d’une Wallonie 100% renou-velable à l’horizon 2050 sur le plan théorique, la priorité est de défi nir des politiques à court et moyen terme afi n d’engager la transition énergétique dès à présent, en te-nant compte des contraintes que font peser sur la compétitivité des entreprises le développement des énergies fossiles non convention-nelles telles que les gaz/huiles de schiste, l’évolution attendue des prix du pétrole et celle du marché du carbone.

Les coûts et les bénéfi ces de l’en-semble des outils existants (régle-mentations, avantages fi scaux, subventions, accord de branche1,…) devraient commencer par être éva-lués afi n de les réorienter éven-tuellement dans un souci d’utilisa-tion optimale des deniers publics

et de transparence vis-à-vis du citoyen. On sait que les revenus de l’ETS (crédits carbone) alloués à la Wallonie devront être utili-sés en priorité pour la mise en œuvre de mesures de réduction des émissions mais le prix du carbone est aujourd’hui en chute libre. Comment va-t-on fi nancer les mesures qui s’imposent mais qui auront forcément un coût, même si celui-ci sera compensé par une moindre augmentation des prix de l’énergie sur le long terme, une dégradation moindre de l’environnement et une sécu-rité énergétique accrue?

Bref tout reste à construire et la FGTB wallonne est prête à s’in-vestir dans ce projet à condition qu’une prise de conscience po-litique des enjeux se produise enfi n!

1 - Un accord de branche est une convention environnementale entre la Région wallonne et un secteur industriel, représenté par sa fédé-ration. Par cet accord, les industriels concernés s’engagent à réduire leurs émissions de polluants ou à amélio-rer leurs performances énergétiques. En contrepartie, le secteur concerné bénéfi cie de différents avantages fi nanciers et administratifs de la part de la Région wallonne.

Quand la voiture nous mène dans le murTrain, tram, bus contre les changements climatiquesNi les «journées sans voiture», ni les semaines de la mobilité, ni les indemnités vélo ou le remboursement par les employeurs à leurs salariés de 60%, et même jusqu’à 100% des abonnements de transports publics, ni encore la hausse presque continue des prix des carburants, ni les files qui s’allongent n’ont jusqu’ici permis d’inverser la tendance: le parc de véhicules à moteur a progressé en Wallonie entre 1980 et 2010 environ une fois et demi plus vite que la population.

embouteillages, elle devient de plus en plus une contrainte.

Alors que faire? Selon le Conseil fédéral du déve-loppement durable, il y a quatre pistes à suivre: - réduire la demande de mobi-

lité en la rationalisant, - développer les alternatives

(notamment les transports ne commun dont le rail),

- investir dans la Recherche & Développement afi n de ré-duire l’impact des véhicules sur l’environnement

- sensibiliser les citoyens et, en particulier, les travailleurs.

Pour ce faire, le politique doit faire sa part du boulot: c’est de lui que dépend l’aménagement du territoire qui permettrait de relocaliser les activités (entre-prises, écoles, hôpitaux, postes, commerces, administrations). C’est encore la puissance pu-blique qui peut dégager les bud-gets importants afi n d’investir dans un réseau de transport en commun moderne et effi cace.Certes, la transition vers une autre mobilité a un coût mais ses bénéfi ces sont encore bien plus grands tant en termes de santé, de qualité de vie, d’at-tractivité économique que de pouvoirs d’achat et de justice sociale.

Les déplacement en voiture re-présentent en Wallonie 80% des kilomètres parcourus par voya-geur, alors que les TEC et les bus privés n’en représentent que 15% et la SNCB seulement 5%. Les be-soins énergétiques dans le secteur des transports augmentent en moyenne de 2% par an depuis 1990. Pourtant, outre les inconvénients quotidiens des fi les pour tout le monde, les embarras de circula-tion coûtent cher à la société, que ce soit en termes de temps perdu dans les embouteillages, de santé publique, d’accidents, d’entretien du réseau routier et de pollution de l’environnement.A politique inchangée, en 2030, les

transports produiront, à eux seuls, autant de CO2 que le quota prévu pour la Belgique par les accords de Kyoto (voir notre dossier en pages centrales).Qui plus est, le nombre de véhi-cules à moteur diesel est en forte augmentation, tandis que les voi-tures à base de LPG ou d’essence diminuent en nombre, entraînant une augmentation des émissions non seulement de CO2 mais aussi d’oxydes d’azotes (les NOx dési-gnent plusieurs types de molécules contenant de l’azote) et de parti-cules fi nes.Enfi n - et ce n’est pas le moindre souci -, la voiture grève grande-ment le pouvoir d’achat. En effet,

une voiture coûte en moyenne 3000e par an à son propriétaire.

Responsables mais pas coupablesBien sur, les automobilistes n’en sont pas vraiment responsables. Enfi n «responsables mais pas cou-pables»: l’explosion de la voiture individuelle s’explique par les in-vestissements gigantesques réa-lisés dans l’infrastructure routière entre 1950 et 1980 essentiellement et plus lentement par la suite, au détriment du rail, par la dispersion de l’habitat et des activités écono-miques sur le territoire wallon et par la fl exibilité que procure ce mode de transport.

Il est temps de redresser la barre et d’adapter la politique de mobilité et d’aménagement du territoire au contexte du XIXème siècle! Or, le Schéma de Développement de l’Espace régional en Wallonie (SDER) ne montre pas l’exemple: ses objectifs sont fort peu ambitieux: «Tenant compte du coût que repré-sentent les transports publics pour la collectivité, l’objectif est qu’ils atteignent en 2020, 15% de dépla-cements pour les transports domi-cile-travail et domicile-école sur l’ensemble du territoire wallon.» La question est épineuse. Pour beaucoup l’automobile est un mar-queur social et synonyme d’une liberté individuelle à laquelle il est diffi cile de renoncer, même si pour tous ceux qui sont coincés dans les

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6 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

La Fondation encourage la fl otte belge à utiliser des systèmes de capture plus sélectifs, écono-miques et respectueux de l’en-vironnement. Pour ce faire, la Fondation a lancé de nombreux projets pilotes focalisant toujours sur une pêche durable et respec-tueuse de l’environnement, une utilisation rationnelle de l’énergie et une image plus positive pour les chalutiers à perche belges qui, à défaut des interventions concer-nées, auraient déjà été interdits par l’Europe.

Grâce e.a. aux efforts de la FDDP,

la plupart des armateurs belges ont transformé leurs chalutiers traditionnels à perches en chaluts alternatifs qui recourent souvent à une combinaison de techniques diverses permettant de réduire, de façon substantielle, le chalu-tage des fonds, les émissions et les prises accessoires («discards»).

Avant 2004, la notion de «dura-bilité» n’était guère connue, elle était même plutôt considérée comme une sorte de menace. Grâce à la création de la FDDP, un revirement s’est produit dans cette perception. Aujourd’hui, 10

Du poisson écologiquement correct: un must, également pour vousForcée principalement par la politique commune de la pêche européenne (PCP) à poursuivre la durabilité, la pêche est très probablement le secteur par excellence où l’écologie et l’économie sont devenues si inséparables. Cependant, il n’y a même pas une décennie, le concept de développement durable était encore considéré dans les milieux de la pêche comme la plus grande menace pour le secteur. Pour inverser la tendance, les partenaires sociaux ont pris les rênes par la création de la Fondation pour le Développement Durable de la Pêche (FDDP), sous la présidence d’Ivan VICTOR, également président de l’UBT.

ans plus tard, le secteur de la pêche est pleinement conscient du fait que ce caractère durable constitue son unique chance de survie. La durabilité constitue plus qu’une nouvelle mode pour le secteur de la pêche. Il s’agit d’une évolu-tion avec un impact considérable, pour le secteur de la pêche même, comme pour les consommateurs. Car, le consommateur ne veut-il pas un poisson de qualité sur son assiette? Et ne voulons-nous pas tous qu’on traite les ressources de la pêche d’une façon durable? Qui dit «non» à des techniques de pêche qui permettent d’épargner les fonds marins et faire en sorte que nos stocks de poissons soient maintenus également pour les générations futures?

Poisson durableLe poisson durable est un poisson capturé d’une manière respec-tueuse de l’environnement marin, assurant la survie des stocks de poissons et la sécurité de ceux qui en font leur profession, et tout cela en garantissant des conditions de travail et de rémunération justes. La pêche de poissons par la fl otte belge répond à tous ces critères.

Cependant, les consommateurs ne savent pas toujours ce que notre Mer du Nord a à offrir et laissent ainsi bien des occasions inexploi-tées. En optant délibérément pour les produits d’une pêche durable

réalisée par des chalutiers belges et en consultant le calendrier pois-son http://www.visinfo.be/vis/downloads/affi chekalender_fr.pdf (ou via infopoisson.be – VLAM) avant d’acheter du poisson, le consommateur ne contribuera pas seulement à une réduction de l’empreinte écologique, il assurera en plus un meilleur revenu pour nos affi liés pêcheurs. Trop facile-ment, le consommateur se laisse imposer des espèces de poisson comme le pangasius, le tilapia et la perche du Nil (ou bar Victoria) qui sont importés de l’autre côté du monde, alors que la grande variété de poissons délicieux capturés tous les jours par nos pêcheurs ne

trouvent pas d’acheteur et doivent être transformés en alimentation animale.

Bref: «Nous devons apprendre à manger le poisson que le pêcheur capture et non laisser capturer le pêcheur le poisson imposé par le commerce parce qu’il remporte les plus grands bénéfi ces.»

Ivan VICTORSecrétaire fédéral Pêche

De nombreux projets pilotes, sans attention pour le personnelUne des mesures sont les pro-jets pilotes avec des écocombis. Ceux-ci devraient assurer que davantage de cargaison peut être transportée par 1 grand camion. Avantage supplémentaire: moins de véhicules sur la route pour transporter la même quantité

de cargaison. Mais, dans l’éla-boration de ces projets pilotes, on n’a pas suffi samment tenu compte des préoccupations de l’UBT. Frank Moreels, Secrétaire fédéral Transport routier & Logis-tique: «Pour l’UBT une formation adéquate et un salaire adapté représentent une exigence mi-nimale pour lancer ces projets. Mais tant les ministres concernés que les employeurs sont restés sourds à notre demande. Pour nous la formation et le salaire restent un point d’attention. En effet, même le plus petit enfant sait que des véhicules plus longs et plus lourds sont plus diffi ciles à conduire.»Un autre projet durable est le développement des centres communaux de distribution qui, comme à Hasselt, sont mainte-nant également introduits à Gand et à Charleroi.

Logistique durableLe secteur logistique est en permanence à la recherche de moyens permettant d’améliorer l’efficacité. Le secteur est fort tributaire de facteurs externes. Ainsi la densité croissante de la circulation est une des principales raisons pour rechercher des solutions plus performantes pour la livraison et le transport de marchandises dans les villes et communes. Ces dernières années, aussi bien les pouvoirs publics que les milieux universitaires ainsi que les entreprises ont pris des initiatives pour trouver des solutions au problème du trafic croissant et de la congestion. L’UBT se penche aussi sur la problématique.

Pic 1 et Pic 2La Flandre vient de décider de prolonger et d’étendre de 9 à 57 villes et communes le projet pilote Pic permettant d’approvisionner les supermarchés en dehors des heures de pointe. Le nombre de chaînes de grande distribution a également été élargi de 2 (Colruyt et Delhaize) à 5 (Carrefour, Lidl et Albert Heijn sont venus s’ajouter). Afi n de limiter l’impact des livrai-sons pendant le jour, on ne prévoit pas seulement des équipes pour assurer les livraisons tôt le matin et tard le soir, on pratique aussi des interventions techniques aux camions, des adaptations au maté-riel de chargement et de décharge-ment et aux aires de chargement et de livraison.

Dépôt mobile TNT Bruxelles Un projet pilote du service de colis de l’entreprise néerlandaise TNT-Express à Bruxelles. Cette entre-prise a fait construire un camion adapté qui fonctionne comme un magasin mobile et qui est chargé dans le dépôt de TNT-Express à l’aéroport de Zaventem.Ensuite, ce camion est dirigé vers un parking en ville où le dépôt mo-bile est connecté au réseau élec-trique et déployé pour fonctionner comme un véritable magasin. Les colis sont alors chargés sur des tricycles (des grands triporteurs électriques) qui assurent la dis-tribution et le ramassage des colis en ville. Une fois les tournées ter-minées, les cyclocargos retournent au magasin mobile qui est alors

rechargé avec les colis ramassés. Le camion retourne ensuite à l’aé-roport où les colis sont déchargés pour être traités dans le centre de distribution. Sandra Langenus, Secrétaire pour la région du Bra-bant Flamand et Bruxelles voit du potentiel dans ce projet pilote et espère qu’il sera déployé défi niti-vement pour la ville entière. «Cela permet de travailler de manière plus écologique, de réduire les fi les et embouteillages et d’écarter des véhicules du centre-ville. Voilà ce que nous à l’UBT ne pouvons qu’applaudir.»

CityDépôt à CharleroiLes maisons commerciales à Charleroi qui souhaitent que les livraisons soient effectuées à temps et souvent au même mo-ment sont sources de pollution de l’air et de nuisances de bruit et de circulation. Inspirée par un projet pilote à Hasselt la ville de Charleroi a élaboré, en collabora-tion avec les commerçants, une solution durable et conviviale: le projet CityDépôt (centre de service logistique) aux abords de la ville.

Philippe Dumortier, Secrétaire ré-gional explique: «Le projet offre une solution unique et pourtant très logique au problème de ra-vitaillement. Les marchandises des commerçants locaux ne sont plus livrées par différents camions à différents moments, mais à un dépôt central situé en dehors de la ville. Les fournisseurs peuvent ain-si livrer tout au long de la journée et ne doivent plus tenir compte des

horaires de livraison ni des aires de livraison et de chargement.»Arrivées au dépôt central, les marchandises sont regroupées et livrées de manière écologique et dans les meilleures conditions de sécurité aux commerçants au moyen de vélos et de véhicules électriques. Les avantages sont évidents: moins de camions en ville et une ambiance agréable pour faire du shopping.Pour les commerçants, outre la li-vraison et l’expédition sur mesure de leurs marchandises, il y a trois raisons importantes pour adhérer au projet: les colis à expédier sont amenés à B-post, les colis de B-post peuvent être livrés. Et peut-être le principal argument: la collecte du matériel d’emballage (papier, carton, plastique…) est assurée par CityDépôt.Philippe Dumortier est enthou-siaste et voit également un cer-tain nombre d’avantages pour les chauffeurs. «Plus de passages dif-fi ciles dans les rues étroites, plus besoin de chercher un endroit de livraison ou de chargement appro-prié. D’autres nuisances comme se garer en double fi le, la pollution des gaz d’échappement et les si-tuations dangereuses pour les cy-clistes et les piétons sont réduites au minimum, enlevant en grande partie tout stress. Voilà ce qui est bon pour la qualité du travail du chauffeur.»

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SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013 7ACTUALITÉS

> ECO-CONSTRUCTION

La construction verte, une perspective d’avenir et d’emploisLe plus grand centre de formation de Wallonie en matière d’éco-construction se situe à Mouscron. Niché dans les anciens établissements d’une entreprise locale, c’est véritablement une maison complète cachée dans un hangar qui attend les élèves et formateurs. A l'intérieur, on pose des châssis, on se forme aux nouvelles techniques d'isolation, que l'on soit déjà un «pro» de la construction ou un demandeur d'emploi qui souhaite acquérir de nouvelles compétences.

L’image est surprenante. Une fois passées les portes du hangar qui abrite le centre

de formation à l’éco-construction Elea, à Mouscron, on trouve… une maison! En taille réelle, voire plus grande, bâtie selon une char-pente bois et modulée grâce à d’énormes cubes amovibles et interchangeables, sur roulettes, qui permettent la réalisation de divers travaux de construction et rénovation. L’outil est complè-tement adaptable en fonction des formations données. Pose de châssis, construction de toiture parfaitement isolée, découverte et apprentissage des matériaux perspirants… «Ce centre de for-mations souhaite reproduire les situations de chantier de façon la plus réaliste possible. Une os-sature bois de 12 mètres de long, 8 mètres de large et 6,5 mètres de haut a donc été montée pour reproduire le cas d’une maison. De nombreux détails techniques ont été mis en place afi n de re-présenter des diffi cultés tant en construction neuve qu’en réno-vation.»

Le jour où nous a été donné l’oc-casion de visiter le centre, c’était une formation à l’isolation par souffl age qui était donnée à des professionnels de la construc-tion désireux d’acquérir de nouvelles compétences. Ce qui représente l’un des publics les plus présents au centre. «Nous formons ici trois types de per-sonnes, à savoir des profession-nels de la construction, des pro-fesseurs d’écoles techniques et des demandeurs d’emploi. Nous conseillons également des parti-culiers, sur rendez-vous.», indique Christian Duquesne, formateur et responsable technique. «Nous enseignons ici des techniques ra-dicalement différentes de tout ce qui est enseigné depuis cin-quante ans. Dans le milieu de l’éco-construction, l’on revient en quelque sorte aux méthodes de nos ancêtres. Si vous observez aujourd’hui une ancienne maison isolée au torchis, sur structure bois, vous remarquerez que le bois est intact, rien n’a bougé. Car le torchis est un matériau pers-pirant qui protège à la fois de la chaleur et de l’humidité! Ce n’est pas le cas de nombreux maté-riaux chimiques. Aujourd’hui, l’on enseigne l’isolation par souffl age, qui consiste à souffl er de la ouate de cellulose obtenue en broyant les invendus de magazines. La ouate se place dans le moindre interstice, et permet une isolation effi cace et écologique, qui pro-tège du froid, de l’humidité, mais également du bruit, ce qui n’est pas le cas de nombreux compo-

sants chimiques régulièrement utilisés.»

Les perspectives d’emploi sont nombreuses. Car les techniques sont récentes et encore rares. Les professionnels de la construction ne sont pas tous décidés à s’y mettre. Pourtant, le changement va arriver plus vite qu’on ne le croit. Ainsi, l’accord «Passif 2015», signé à Bruxelles à l’automne

2012, forcera toute rénovation ou construction nécessitant un permis d’urbanisme à respecter les standards de la construction passive. Bruxelles anticipe ainsi l’Union européenne, qui prévoit ce changement pour 2021. Une révolution qui nécessitera des professionnels formés et com-pétents.

A l’instar de Christian Duquesne et Gildas Delattre, responsable du centre mouscronnois, qui ont envisagé la création de cette structure comme un complément indispensable à l’offre insuffi -sante en matière de formation aux métiers de l’éco-construction. «Nous avons suivi de nombreuses formations aux nouvelles tech-niques de construction, mais elles étaient toujours très théoriques, et ne permettaient pas de mettre en pratique les connaissances ac-quises. De plus, toutes traitaient de bâti neuf, jamais de rénova-tion. Un jour en regagnant l’asbl, nous avons imaginé un centre de formation où l’on pourrait apprendre sur le tas, et le pro-jet est né. Nous nous sommes associés aux professionnels de «La Grappe», qui regroupe des architectes et spécialistes de l’éco-construction(1) ainsi qu’à une entreprise régionale, La Maison du Bois, qui nous a fourni la char-pente de la maison. Ensuite, nous avons créé les modules de mise en pratique. En 5 semaines tout était prêt!»

Voici trois ans maintenant que les formations sont données au sein du centre. Principalement à des personnes issues de la région de Mouscron, la demande étant grande. Au programme, de véri-tables petits chantiers sur rou-

lettes, où, par groupe de quatre, les apprenants tentent de répondre à un problème donné. «Par exemple, on leur demande de poser un nou-veau châssis sur un mur pas isolé, ou qui présente un problème d’hu-midité. Par petit groupe, on leur demande de chercher une solution au problème, toujours sous l’angle de l’éco-construction. Ensuite ils comparent leurs idées et voient ce qui est faisable. Ils passent ensuite à la pratique.»

Formations «maison» ou données par des professionnels invités, elles sont de durées variables, sur de nombreux thèmes.

Pour toute information:

Le centre de formation se situe:80, Rue de la Martinoire7700 MouscronTél: 0032 (0)56/84.48.92www.lanaturemamaison.be

(1)La Grappe a été mise en place à l'initiative du cluster Eco-construction et de l'asbl Elea en 2008. La Grappe rassemble les professionnels, acteurs en éco-construction de la Wallonie Pi-carde. Ils sont tous signataires d'une charte qui les engage à construire leurs bâtiments en respectant notre envi-ronnement et celui des générations futures, tout en offrant un maximum de confort aux occupants. (www.lana-turemamaison.be)

Nous formons ici trois types de personnes, à savoir des

professionnels de la construction, des professeurs d’écoles techniques

et des demandeurs d’emploi.

Page 11: Syndicats nr 19 de 2013

DOSSIER8 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

LE PROJET D’ACCOSommet climat

Depuis Kyoto on attend GodotDu 11 au 23 novembre se tient à Varsovie la 19e «Conférence des Parties» (COP) sur les changements climatiques.. Le processus lancé à Rio en 1992 avait débouché en 1997 sur le protocole de Kyoto qui était un premier engagement concret dans la lutte contre le réchauffement. Mais depuis lors, on n’a pas beaucoup progressé alors que de COP en COP l’urgence se fait de plus en plus pressante. Les der-nières négociations internationales sur le climat (COP18 tenue à Doha, Qatar, début décembre 2012) ont abouti à un accord minimaliste, voire médiocre.

Les changements climatiques, par défi nition, ne connaissent pas de frontières. C’est un problème mondial qu’il faut traiter à ce niveau. Pour répondre à ce défi , une «Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques» (CCNUCC) a été adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et a enfi n été ratifi ée en 2004 par 189 pays. La CCNUCC est la première tentative, dans le cadre de l’ONU, de mieux cerner ce qu’est le changement climatique et comment y remédier. Il ne comprend aucun objectif juridiquement contraignant, les Parties (=les pays membres des Nations Unies ) s’étant laissé la possibilité de compléter la CCNUCC par des engagements ultérieurs dans le cadre d’un régime international.Son objectif: «stabiliser, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, les concentrations de gaz à effet de serre dans l’at-mosphère à un niveau qui empêchera toute perturbation anthropique (c-à-d. liée à l’activité humaine) dangereuse du système climatique.» (art 2 de la Convention).Depuis lors, les «Parties» se réunissent chaque année pour évaluer l’évolution des engagements et négocier de nouveaux traités, lors des «Conférence des Parties» (COP). En 1997, le protocole de Kyoto était adopté. C’ était un premier enga-gement concret dans la lutte contre le réchauffement mais il n’avait pas été ratifi é par tous les pays, dont plusieurs gros pollueurs. Il n’engageait les parties que jusqu’en 2012 et il fallait donc en assurer le suivi. En 2009, le sommet de Copenhague fut un échec. Ceux de Cancùn (2010), Durban (2011) et Doha ont permis de sauver le processus de négociation international, notamment en lui assignant une nou-velle échéance pour 2015. A cette date, un accord portant sur un cadre juridiquement contraignant, et à la mesure de l’objectif de maintenir l’élévation des températures moyennes en dessous de 2° C doit être adopté.

Le protocole de KyotoEn 1997, certaines parties à la CCNUCC ont signé le Protocole de Kyoto qui est entrée en vigueur en 2005. Pour la première fois dans l’histoire, les pays industrialisés sont liés à des objectifs concrets - et obligatoires! - de réduction concernant six gaz à effet de serre. Les pays industrialisés s’engageait à réduire leurs émissions globales de 6 gaz à effet de serre durant la période de 2008 à 2012 de 5,2% en moyenne par rapport au niveau de 1990.

Cette réduction de 5,2% ne fut pas répartie de manière identique entre tous les pays. C’est ainsi que l’Union européenne, la Suisse et quelques pays d’Europe de l’Est ont décidé de réduire leurs émissions de 8%, les Etats-Unis de 7 % et le Japon de 6%. La Belgique: -7.5%. Ces objectifs de réductions étaient obligatoires et assorties de sanctions si les objectifs n’étaient pas atteints.

Les pays en développement n’étaient soumis à aucune obligation de réductions en vertu du Protocole, bien qu’un certain nombre d’entre eux (par exemple la Chine, le Brésil, l’Inde), en plein développement économique, contribueront vraisemblablement pour une bonne partie des émissions de gaz à effet de serre dans l’avenir.

Ce protocole est arrivé à échéance le 31 décembre 2012. Depuis, on at-tend un nouveau protocole. Ce qui est un des enjeux des négociations actuelles.

> RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Entre optimisme béat et catastrophismeLe Groupe Intergouver-nemental d’Experts sur le Climat des Nations Unies (voir encadré) vient de pu-blier son cinquième rap-port sur le réchauffement climatique. Le constat est alarmiste: il y est question d’une augmentation de température de + 0,3 à + 4,8 °C d’ici 2100!

+ 4,8 ° C: qui s’en plaindrait? Pour-tant, selon le GIEC, au-delà d’une augmentation de 2°C de la tempéra-ture globale de la terre par rapport aux températures préindustrielles, les conséquences deviendront incon-trôlables (augmentation du niveau des mers, impact sur la biodiversité, augmentation des phénomènes na-turels extrêmes,…).

Quoi qu’en disent les climat-scep-tiques, l’infl uence humaine sur le système climatique planétaire est maintenant indéniable! Depuis 1850, chacune des dernières décennies a été successivement plus chaude que la précédente sur la surface de la Terre! Les concentrations en dioxyde de carbone (CO2), en méthane et en oxyde nitrique ont augmenté à des niveaux sans précèdent au moins pendant les 800.000 dernières an-nées. Et si ça continue, on va à la catastrophe.

Sur base du dernier rapport du GIEC, la très sérieuse revue scientifi que américaine «New Scientist» prévoit 4 scénarios de l’évolution de nos sociétés à l’horizon 21001 selon les remèdes que l’on apportera ou pas.

Scénario 1: idyllique mais improbable

L’humanité, n’a pas tardé à agir et à investir dans les énergies renouve-lables et la géo-ingénierie. En 2100, nous sommes passés de 7,3 à 9 mil-liards d’âmes. La concentration en CO2 est en baisse et la température du globe s’est stabilisée en 2050. Seul le niveau des mers continue d’aug-menter à cause d’un effet retard. C’est un scénario très optimiste.

Scénario 2: crédible et possible

L’humanité compte seulement sur les technologique pour éviter la dé-rive climatique, sans vraies mesures préventives. La population compte 8,5 milliards d’individus à la fi n du siècle et la concentration en CO2 est stable. Le renouvelable et le nucléaire sont les énergies dominantes. Les humains mangent moins de viande et les villes devenues plus compactes sont équipées de réseaux de trans-ports effi caces. Pour atteindre ce ré-sultat, il faut, disent les scientifi ques, atteindre un accord international sur le climat d’ici 2020. Et ce n’est pas gagné d’avance. Ce scénario est pourtant «possible».

Scénario 3: pessimiste et probable

Dans le scénario n°3, les émissions de gaz à effet de serre n’ont été ré-duites qu’à la fi n du siècle. Le monde n’a rien changé avant 2050 et les combustibles fossiles ont peu évolué. La consommation de pétrole baisse, mais les températures et le niveau des mers continuent d’augmenter. Ce scénario n°3 est le plus probable, avec le scénario n°2. Le scénario 3 est aussi présenté comme la plus dangereuses des prévisions crédibles.

Scénario 4 : la «cata» impensable

Enfi n, le scénario n°4 est catastro-phique: on ne change rien et la po-pulation continue d’exploser pour atteindre 12,5 milliards d’individus. La concentration en CO2 est élevée (950 ppm) et en hausse constante. Un scénario tellement noir qu’aucun scientifi que ne le croit réaliste. C’est pourtant ce vers quoi l’on se dirige si l’on accepte encore de vivre 87 ans, comme nous le faisons aujourd’hui.La question de la lutte contre les changements climatiques est donc multidimensionnelle: elle touche à la fois à la démographie, à nos modes de vie, de production et de consom-mation, à l’énergie, aux politiques industrielles, à la gestion environ-nementale, au fonctionnement de l’atmosphère,…

1 - http://www.newscientist.com/article/mg22029372.700-earth-2100-ad-four-futures-of-environment-and-society.html#.UlaD5dK-2Sq

Le GIEC Les chiffres qui font peur• + 20% de sécheresseC’est l’augmentation du niveau de sécheresse entre 1990 et 2000 dans le bassin méditerranéen. Les périodes de sécheresse prolongées touchent principalement les zones tropicales et intertropicales.

• 40% sans eauL’Institut chinois de recherche du Plateau Tibétain prédit que le ré-chauffement climatique entrainera la fonte des glaciers de l’Himalaya qui alimentent l’essentiel des grands fl euves d’Asie et risque à terme de priver d’eau près de 40% de la po-pulation mondiale!

• + 1 mètre, la merLe GIEC estime que la montée du ni-veau de la mer devrait être de 30 cm à 1 mètre d’ici 2100.

• 200 millions de déplacésDes régions côtières tout entières (comme au Bangladesh) ou de petits Etats insulaires (comme les Maldives) risquent d’être submergés. En 2050, on comptera plus 200 millions de migrants suite aux conséquences des changements climatiques

• 7% de la population engloutit 50% des ressources7% de la population cantonnée dans les pays les plus riches utilisent 50% des ressources naturelles alors que les 50% de la population dans les pays les plus pauvres n’utilisent que 7% de ces ressources.

• - 5 à - 20% de PIBL’analyse des coûts la plus globale menée par l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Nicho-las Stern, pour le compte du gou-vernement britannique arrive à la conclusion qu’en l’absence de mesure contre le réchauffement , le PIB mon-dial reculerait de 5% à 20% par an dans le pire des cas, sachant que le coût d’une action visant à réduire les risques du réchauffement climatique pourrait être limité à environ 1% du PIB mondial annuel!

• 25 à 75% des espèces menacées25 à 75% des espèces présentes dans notre pays courent le risque de voir leurs populations se réduire de ma-nière plus ou moins importante.

Le Groupe Intergouvernemen-tal d’Experts sur le Climat des Nations Unies a été créé en no-vembre 1988, à la demande du G7 (le groupe des 7 pays les plus industrialisés, aujourd’hui G20), par deux organismes de l’ONU: l’organisation météorologique mondiale (OMM) et le pro-gramme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Le GIEC regroupe 2500 experts scientifi ques, dont 800 auteurs à travers 130 pays et s’est vu confi er trois missions:

• évaluer, de façon méthodique, claire et objective, les informa-tions d’ordre scientifi que, tech-nique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au changement climatique d’origine humaine.

• cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement.

• envisager d’éventuelles stra-tégies d’adaptation et d’atté-nuation.

Page 12: Syndicats nr 19 de 2013

SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013 9DOSSIER

ORD INTERPROFESSIONNELLes 5 piliers de la «Transition Juste»La participation – le dialogue so-cial, la négociation et la participa-tion sont des outils qui concilient la promotion de l’emploi de qua-lité et la création d’emploi dans les économies européennes.

La création et le maintien des em-plois - des emplois verts et décents peuvent être créés grâce aux in-vestissements nationaux dans les (nouvelles) technologies à faible émission de carbone, dans la R&D et l’innovation, et le transfert de technologies.

Assurer l’écologisation de la formation, de l’éducation et des compétences – les stratégies en matière d’éducation/de forma-tion active et de compétences, di-rigées par le gouvernement, sont essentielles pour le passage à une économie à faibles émissions de carbone et utilisant effi cacement les ressources, comme le recon-naissent les propositions de la Commission.

Les droits syndicaux – le respect des droits du travail et d’autres droits humains est essentiel pour assurer une Juste Transition en Europe et au plan mondial.

La protection sociale - la politique publique doit aussi servir de fi let de sécurité grâce à des politiques actives en matière de marché du travail, une forte protection so-ciale et des mesures de soutien.

> COP 19 A VARSOVIE

Syndicat rime avec climat…… et climat avec emploi

Les syndicats sont supposés s’occuper de travail, de salaire, etc. Que viennent-ils faire dans le débat sur le climat? La réponse est simple: ils ont voix au chapitre car le changement climatique est une question qui touche tous les travailleurs. Des réponses apportées aux défi s climatiques dépend l’avenir de l’économie, de l’industrie, de l’emploi et des conditions de vie en général et de la solidarité envers les générations futures. La question n’est pas de choisir entre la protection de l’environnement et l’emploi ou entre l’environne-ment et la croissance mais d’opter pour la protection de l’environnement ET l’emploi, l’environnement ET la croissance durable.

Maintenir et créer des em-plois de qualité, protéger et renforcer le modèle social

européen, restent des priorités ab-solues pour le mouvement syndical. Dans le même temps, maintenir le réchauffement climatique en deçà du seuil des deux degrés relève d’une exigence fondamentale de protec-tion de l’environnement ainsi que d’un devoir de solidarité tant à l’en-droit des populations vulnérables que des générations futures.

Les priorités sociales des syndicats incluent le maintien d’un environ-

nement sain pour les travailleurs et leurs familles. Cette question n’est plus du seul ressort des experts de l’environnement. Elle affecte les droits des citoyens et la démocra-tie, et doit être traitée au niveau du dialogue social et de la négociation collective.

La lutte contre le changement cli-matique implique une «révolution copernicienne» de nos modes de production et on sait d’expérience que les grandes mutations se sont jusqu’à présent accompagnées de dégâts collatéraux au détriment des

travailleurs. Les changements clima-tiques exacerbent aussi les inégalités au sein des différentes régions du monde et entre celles-ci.

Le temps est venu de proposer une transformation économique et in-dustrielle radicale impliquant une vision et des objectifs pour le moyen et le long terme dans le respect des intérêts des travailleurs. C’est ce que nous appelons « la transition juste». Objectif par ailleurs reconnu par la COP17 à Cancun en 2010.

Une «Juste Transition»

Les syndicats sont reconnus offi ciel-lement par les Nations Unies comme un des 9 «Major Group». A ce titre, la FGTB assiste aux différentes Confé-rences organisées par les Nations Unies et s’y exprime. Le mouvement syndical international (CSI) et euro-péen (CES) réclament depuis 2009 une Transition Juste vers une société pauvre en carbone.

Cette transition juste repose sur 5 éléments qui doivent servir de fon-dements à une économie plus verte et socialement juste.

Des engagements fermes

Par conséquent, le mouvement syn-

dical attend des prochaines négo-ciations qui se tiennent à Varsovie des engagements fermes et contrai-gnants en matière de lutte contre le réchauffement. Mais aussi qu’un nouveau traité

- soit suffi samment large pour soumettre l’ensemble des écono-mies majeures de la planète à des obligations de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. L’Europe a une politique climatique ambitieuse, mais elle ne doit pas être la seule à faire des efforts!

- concrétise les engagements des pays développés à aider fi nanciè-rement les pays en développement à mettre en place des mesures de réduction de leurs émissions et d’adaptation aux conséquences du réchauffement: à savoir la ma-nière dont ils atteindront l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an en 2020 (seul engagement tangible pris lors de la conférence de Copenhague en 2009). Une taxe sur les transactions fi nancières, une taxe carbone ou encore la révision des subventions qui affectent négativement l’environnement comme celles accordées aux éner-gies fossiles sont autant de pistes à explorer!

- mette en œuvre la Transition Juste en développant un cadre interna-tional pour anticiper et gérer les répercussions des mesures de ré-duction des émissions de gaz à effet de serre sur le marché du travail et dans la société.

- garantisse les politiques de protec-tion sociale (garantie des revenus, assurance chômage, prestations liées à l’enfance et à la maternité, les soins de santé et les retraites), fondamentales pour accompagner l’adaptation de nos économies aux changements climatiques.

Un vaste plan d’investissement constitue la pierre angulaire d’une telle stratégie. La FGTB en appelle dés lors à un Plan de Relance durable! Les politiques d’austérité, couplée à la fi nanciarisation de l’économie et aux stratégies à court terme, privent la Belgique et l’Union Européenne d’investissements indispensables alors qu’il faut au contraire mener une action forte pour relever le défi climatique et en même temps s’at-taquer aux priorités sociales!

Page 13: Syndicats nr 19 de 2013

10 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

> POINT DE VUE

Pas d’environnement sain sans travail de qualitéCe Syndicats fait la part belle à l’environnement. La Centrale Gé-nérale de la FGTB se bat aussi pour cette cause.En effet, pour nous aussi, l’environnement est d’une importance capitale. Il en va de la survie de notre planète. Nous devons exploiter de manière réfl échie nos ressources naturelles, l’eau, les matières premières, l’énergie renouvelable. Mais il y a plus. Etre soucieux de l’environnement exige aussi d’être soucieux de l’humain. Un environnement sain n’est possible qu’avec de bonnes conditions de travail. Un environnement sain n’est possible que si de nouveaux emplois de qualité voient le jour. L’environnement ne peut aller de l’avant que si les travailleurs sont protégés de manière optimale contre les substances nocives. Parler environnement, c’est aussi parler sécurité d’emploi et revenus décents. Lorsque nous nous battons avec notre syndicat pour de meilleurs salaires et conditions de travail, nous nous battons aussi pour un environnement meilleur.

Et c’est nécessaire. Plus que nécessaire. C’est trop facile d’encenser une entreprise parce qu’elle fonctionne de manière écoresponsable, mais si en même temps elle agit de manière désobligeante envers ses travailleurs, on n’avance pas. C’est ce que nous voyons dans le recyclage par exemple. Prenons plus précisément les secteurs de la récupération de papier et de celui de la récupération de produits divers, deux secteurs dans lesquels la Centrale Générale de la FGTB est active. Les matériaux recyclables y sont triés et préparés avant de partir pour une nouvelle vie. C’est effectivement très utile et bon pour l’environnement.Mais attardons-nous un instant sur les conditions de travail dans les entreprises de récupération. La plupart de celles-ci sont aux mains d’entreprises multinationales qui répartissent leurs tra-vailleurs dans diverses petites commissions paritaires, dotées de mauvaises conditions de travail, avec peu de force syndicale pour réagir. Avec comme conséquence des salaires très bas d’un peu plus de 10 euros brut de l’heure. Avec comme autre conséquence des mesures de sécurité insuffi santes, alors qu’il s’agit d’un travail sale et malsain. Avec aussi comme conséquence des travailleurs insuffi samment formés pour faire face aux risques pour la santé. Décidemment non. Ce n’est pas ça être écoresponsable. Ce n’est pas une politique durable. Parce que l’environnement et l’emploi sont dissociés. L’emploi doit lui aussi être durable. C’est pour cela que nous mettons tout en œuvre afi n d’améliorer les salaires et conditions de travail dans nos secteurs. Ce n’est qu’alors que l’on s’occupe bien de l’environnement.

(12 novembre 2013)

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Adaptation des salaires en novembre 2013

> 24.000 OUVRIERS DE LA CP 100 COMPLÈTEMENT DÉMUNIS

Katrien Van der Helst: Nous ne demandons rien d’«interdit»Le mardi 12 novembre, des militants syndicaux ont mené une action pour réclamer de meilleures conditions de salaire et de travail pour les ouvriers de la Commission Paritaire Auxiliaire pour Ouvriers, la CP 100. Il s’agit de 24.000 travailleuses et travailleurs d’entreprises qui ne sont pas repris sous une catégorie professionnelle ayant sa propre commission paritaire. Vous en saurez plus en lisant l’article de la page 3 de cette édition. Nous avons demandé à Katrien Van der Helst, la secrétaire fédérale de la Centrale Générale de la FGTB en charge de ce secteur, de nous expliquer la situation.

Katrien Van der Helst: Pendant plus de 30 ans, les ouvriers de la CP 100 n’ont pas eu la moindre amélioration de leurs salaires et conditions de travail parce que les employeurs refusaient la concer-tation sociale. Ca les arrangeait de ne pas faire fonctionner la com-mission paritaire. A présent, des négociations pour une convention collective de travail sectorielle exis-tent bel et bien, sauf que cette fois, les employeurs se cachent derrière le gel des salaires pour refuser la moindre amélioration possible. Pourtant, la loi sur le blocage des salaires laisse un certain nombre de portes ouvertes.

L’indexation des salaires par exemple. Sur cette question, que veulent les syndicats pour la CP 100?Katrien Van der Helst: La loi sur le gel des salaires autorise encore l’indexation des salaires. Dans ce cas, nous la demandons aussi pour la CP 100. Il existe bien une indexa-tion des salaires minima dans la CP 100. Ce qui veut dire que ceux qui gagnent plus que le minimum en sont exclus. Nous voulons donc que les salaires réels soient eux aussi indexés, tout ce qui se trouve au-dessus du barème minimum sec-toriel. On éliminerait par la même occasion une discrimination avec les employés qui disposent déjà d’une telle indexation depuis 1989.Le gros problème, c’est que dans

la CP 100, nous avons face à nous des négociateurs de la FEB, la Fé-dération des Entreprises de Bel-gique. Et eux en font une question de principe et ne lâchent rien. Ils veulent coûte que coûte montrer le bon exemple aux fédérations patronales des autres secteurs. Et à leurs yeux, le bon exemple c’est que les employeurs appliquent le gel des salaires de manière ultra stricte.

Les syndicats veulent aussi une meilleure indemnisation en cas de chômage temporaire. Une mesure qui n’est pas visée par le blocage des salaires?Katrien Van der Helst: Evidem-ment, ce n’est pas visé. Plus encore, il s’agit de la suppression d’une discrimination entre ouvriers et employés, ce qui n’est absolument pas interdit. Au contraire même, il faut agir dans ce sens. De quoi s’agit-il? En cas de chômage tem-poraire, les ouvriers de la CP 100 ne reçoivent pas de supplément de sécurité d’existence, rien que le minimum légal de deux euros par jour. Les employés d’une même entreprise reçoivent quant à eux 5 euros. Il serait donc normal que les ouvriers reçoivent la même chose.

La troisième revendication syn-dicale importante porte sur un statut pour les délégations syndi-cales dans les entreprises. Pour-quoi est-ce tellement important?

Katrien Van der Helst: Lorsque vous n’avez pas de délégation syn-dicale dans une entreprise, vous ne pouvez pas non plus y conclure de CCT. Vous n’avez donc aucune sécurité juridique. C’est le règne de l’arbitraire. Nous voulons une réglementation sectorielle sur ce point.

N’oublions pas que dans la CP 100, 8 entreprises sur 10 comptent moins de 50 travailleurs. Cela veut donc dire pas de CPPT, pas de comité pour la sécurité et l’hygiène. Pour de telles entreprises, la concerta-tion sur la santé et la sécurité se fait en principe via la délégation syndicale, or, il n’y en a pas dans la CP 100. Les travailleurs y sont donc bâillonnés, même lorsqu’il s’agit de leur santé. Ça ne peut plus durer, nous exigeons le droit d’exister pour les délégations syndicales.D’ailleurs, les employeurs de-vraient plutôt y voir des avantages. Ils ont eux aussi tout intérêt à avoir des représentants des travailleurs avec lesquels ils peuvent résoudre les problèmes au sein de l’entre-prise, avec lesquels ils peuvent conclure des accords sur le règle-ment de travail. Leur position est vraiment incompréhensible. In-compréhensible et inacceptable. C’est pour cela que nous menons une action.

Prime syndicaleSi vous êtes affi lié à notre syndicat et que vous travaillez dans le secteur de la récupé-ration du papier ou celui de la récupération de produits divers, vous avez droit à une prime syndicale. Pour le pa-pier, elle s’élève à 135 euros par an. Pour la récupération de produits divers, elle s’élève à 75 euros.

Vous recevrez pour cela au cours du mois de novembre un document du Fonds So-cial de Sécurité d’Existence. Remettez-le dans les plus brefs délais à votre section locale qui se chargera d’un paiement rapide.

> COIFFEURS, FITNESS ET SOINS DE BEAUTÉ

Prime de fi n d’année et prime syndicaleEn tant que travailleuse ou travailleur du secteur de la coiffure, du fi tness et des soins de beauté, vous avez droit à une prime de fi n d’an-née. Celle-ci s’élève à 9% du salaire brut gagné entre le 1er juillet 2012 et le 30 juin 2013. Pour avoir droit, vous devez avoir travaillé durant cette période au moins 32 jours ou jours assimilés dans le secteur. En tant que membre de notre syndicat, vous bénéfi ciez également d’une prime syndicale qui s’élève à 135 euros.

Si vous êtes concerné, vous recevrez en décembre un document du Fonds de Sécurité d’Existence. Celui-ci contient toutes les informa-tions sur votre salaire et la prime de fi n d’année, le nombre de jours prestés et assimilés.

Remettez le plus rapidement possible ce document à votre section locale qui se chargera du paiement rapide.

Vous trouverez toutes les informations sur vos droits sur le site www.accg.be. Vous recevez aussi régulièrement des brochures d’in-formations et des informations sur les adaptations salariales. Votre section locale organise aussi des soirée d’information auxquelles tout le monde est le bienvenu, affi lié ou pas.

Voici la liste des secteurs de la Centrale Générale de la FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er novembre 2013. Plus d’informations sur le site www.accg.be, via le QR code ci-dessous ou auprès de votre délégué ou section syndicale.

Ciment *Industrie et commerce du pétrole ** : l’augmentation s’applique uniquement aux salaires minimas, elle ne s’applique pas aux salaires réels qui sont plus élevés.

> RÉCUPÉRATION DU PAPIER ET PRODUITS DIVERS

Katrien Van der Helst: «Si vous n’avez pas de délégation syndicale dans une entreprise, vous ne pouvez pas non plus conclure de CCT. Vous n’avez alors aucune sécurité juri-dique. C’est le règne de l’arbitraire.»

Page 14: Syndicats nr 19 de 2013

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> LES DOMAINES DE VACANCES FLOREAL

L’écologie, on y travaille au quotidienL’écologie, nous avons tous à y gagner, à quelque niveau que ce soit. Dans notre vie de tous les jours, à la maison, au travail, mais aussi lorsque nous sommes en vacances. Nos domaines de vacances du Floreal l’ont bien compris et tentent de changer leurs habitudes mais aussi celles de leurs clients, par le biais de gestes simples et plein de bon sens. Changer nos habitudes, oui, mais sans pour autant sacrifier au confort. La dimension de tourisme social est indissociable des domaines de vacances du Floreal. L’objectif premier est de permettre à cha-cun de s’offrir quelques jours de détentes à des prix accessibles et sans rogner sur la qualité. Fa-cile de comprendre qu’avec un

tel credo, l’écologie est une réelle préoccupation. Bien évidemment, il y a les choses visibles par les vacanciers, mais à côté de cela, il y a aussi un ensemble de me-sures non visibles et pourtant elles aussi importantes. Voyons un peu comment le Floreal agit au quotidien.

Les petits ruisseaux font les grandes rivièresPoser des gestes écologiques pour le Floreal passe forcément aussi par la bonne volonté des clients. Ainsi par exemple, quand vous êtes dans votre salle de bain au Floreal, un message vous invite à ne pas systématiquement faire changer toutes les serviettes de bain mais plutôt à déposer sur le sol celles qui doivent l’être. Un geste simple qui permet d’écono-miser de l’eau, des produits d’en-tretien et du transport puisque cela engendre moins de passages vers la blanchisserie. Un mes-sage demande aussi aux clients de préserver l’eau et d’éviter les gaspillages. Des petits gestes, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Au niveau des infrastructures aussi Une structure comme le Floreal, ça représente aussi des possibi-lités au niveau technique. Ainsi,

tous les domaines sont équipés de lampes économiques et led. Les anciennes chaudières sont pro-gressivement remplacées par des chaudières à haute performance énergétique. C’est notamment le cas à Blankenberge. Et des boi-lers solaires sont actuellement testés au camping de Kempen. Si les résultats sont concluants, leur utilisation sera généralisée aux autres campings. Et à La Roche en Ardenne, on utilise la récu-pération de l’énergie du groupe froid pour chauffer la piscine du centre. En outre, les canalisations des appartements et studios y ont été calfeutrés afi n de limiter la consommation de chauffage. Mais à côté de ces investissements lourds, le Floreal agit aussi en po-sant certains choix comme celui d’utiliser du papier d’origine éco-logique certifi é pour les brochures et fl yers ou encore de procéder à des achats en commun à travers une plateforme de distribution ce qui réduit les transports. On le voit, sans avoir la prétention de s’ériger en modèle à suivre, le Floreal pose des gestes concrets au quotidien afi n de se montrer plus respectueux envers l’envi-ronnement. C’est une démarche positive à laquelle nous pouvons tous nous associer lorsque nous séjournons dans un des centres. Pensez-y!

Des accords dans le Bois, le Tabac et la Chimie

Après un long silence et la plupart du temps aussi de longues et diffi ciles négociations, voici quelques nouvelles conventions collectives de travail pour 2013-2014 conclues dans nos secteurs. Il ne s’agit que d’un aperçu. Vous trouverez des informations plus détaillées sur notre site www.accg.be ou dans votre section locale de la Centrale Générale. Ameublement et transformation du bois: augmentation de la pension complémentaire et de la sécurité d’existenceUn accord sur les salaires et condi-tions de travail a été conclu dans le secteur de l’ameublement et de la transformation du bois (CP 126) pour la période 2013-2014. Cet ac-cord vient d’être approuvé par les délégués de la Centrale Générale de la FGTB.Les trois principaux points portent sur le RCC, le Régime de Chômage avec Complément d’entreprise, le nouveau nom de la prépension, sur l’amélioration de la pension complémentaire sectorielle (Woo-dLife) et sur une augmentation des montants de la sécurité d’existence.

Pour la période 2013-2014, deux formules de RCC sectoriels sont d’application: RCC à 58 ans avec une carrière longue (38 ans) et le nouveau système RCC à 58 ans pour les métiers lourds avec une carrière de minimum 35 ans.Une augmentation de 15 % sera appliquée sur la pension complé-mentaire sectorielle dès 2013. Cela signifi e que les ouvriers qui ont une ancienneté de moins de dix ans dans le secteur reçoivent sur leur contrat de pension WoodLife une somme équivalent à 0,69% de leur salaire annuel brut. Pour les ou-vriers qui ont 10 ans d’ancienneté ou plus, ce sera 1,15% de leur salaire annuel brut. A partir de 2014, les tra-vailleurs entreront dans le système de pension complémentaire dès 21 ans au lieu de 25 ans actuellement.En outre, les indemnités de sécurité d’existence augmentent de 5,62%.

Focus sur la qualité dans le secteur du tabacLa convention sectorielle conclue dans le secteur du tabac (CP 133) contient bon nombre d’éléments intéressants pour les travailleurs.Dans ce secteur essentiellement fé-minin, la qualité du travail est très importante. Travail et vie privée doivent bien pouvoir se combiner et la fi n de carrière est elle aussi un élément qui compte.Le nouvel accord prévoit une aug-mentation du nombre de jours de congé selon l’ancienneté. De nouvelles possibilités permettent désormais de passer du travail en équipe au travail de jour.En outre, la cotisation patronale

annuelle pour la pension complé-mentaire sectorielle augmentera de 25 % dès 2014.Tous les Régimes de Chômage avec Complément d’entreprise (RCC), mieux connu sous le nom de pré-pension, sont prolongés. Deux nou-veaux systèmes s’ajoutent, à 60 ans et à 58 ans pour raisons médicales.Il est aussi important de signaler que les contrats d’intérim d’un jour sont désormais interdits dans le secteur.

Un accord très limité dans la chimie Dans le secteur de la chimie (CP 116), aucune convention collective de travail avec un véritable contenu n’a pu être conclue. La fédération patronale Essenscia se crampon-nant obstinément au blocage des salaires imposé et refusant même de discuter des possibilités admises qui permettent malgré tout d’amé-liorer les conditions de salaire et de travail. Plus grave encore, elle vou-lait imposer un cadre stricte pour les négociations en entreprises, qui allait bien plus loin que le gel des salaires.

Nous le regrettons, c’est évident, mais notre syndicat a malgré tout tenu à prolonger un certain nombre d’accords à durée déter-minée. C’est donc un accord très restreint portant sur quatre points qui a été conclu : le prolongement des Régimes de Chômage avec Complément d’entreprises (RCC) ou la prépension, les dispositions en matière de prime syndicale, cré-dit-temps et le fonds de formation.

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MÉTAL12 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

> POINT DE VUE

Avec la découverte de l’Amérique, surgit, au XVème siècle, la «contro-verse de Valladolid». L’Église, doit trancher un débat: les indigènes ont-ils une âme? L’enjeu est très concret: peut-on ou non, moralement, sou-mettre à l’esclavage les populations du nouveau monde?Les sociétés ne consentent pas spontanément à la maltraitance de semblables. Elles doivent y être préparées par un travail de ma-nipulation de l’opinion. La vérité est ainsi toujours la première vic-time des guerres et la fureur de la propagande précède le bruit des bottes et des canons.

Dans notre imaginaire commun, la fi gure du producteur sans contrat de travail, le chômeur, est aujourd’hui si détériorée qu’on peut s’inquiéter du sort qu’on lui réserve. Sa représentation, même inconsciente, est outrancièrement culpabilisatrice; chacun connaît quelqu’un dont le voisin est le pa-rent d’un «profi teur profession-nel» qui se prélasse dans les «fi lets

moelleux de la Sécu»... La femme du médecin, par exemple, vous savez, celle qui, à l’époque, venait pointer en Mercedes. Celle grâce à qui un «pouvoir comptable de l’intérêt général» a pu imposer à tous la modulation familiale des allocations! Des clichés de ce type constituent l’armature concep-tuelle d’une philosophie politique pour les nuls.

CULPABILISATION ...

Feignant d’ignorer que la cause du chômage est le manque d’emploi, de petites voix zélées martèlent à tue tête, depuis trente ans, que ses victimes seraient responsables de leur malheur. L’«État social ac-tif» a donc pu s’imposer comme l’activation du comportement de recherche d’emploi. Cette infer-nale mécanique pousse l’armée de réserve du capitalisme dans les bras d’employeurs qui n’ont aucun emploi à «offrir» mais qui tirent argument de cet intérêt pour faire pression sur les condi-tions de travail et de rémunéra-tion des travailleurs: «Si t’es pas content, il y en a 10 qui sont prêts à te remplacer et pour moins cher encore...»

Cette politique a un coût social énorme. Depuis 2005, il y a eu 152.000 sanctions (suspensions d’allocations ou exclusions). Pour

les six premiers mois de 2013, l’augmentation de leur nombre, par rapport à 2012, représente... 18%. Les témoignages des services «chômage» de la FGTB sur la situa-tion de ces personnes renvoyées à l’aide sociale sont terribles. La stratégie d’effacement des sta-tistiques a encore un impact fi -nancier croissant pour les muni-cipalités. Selon la fédération des CPAS wallons, le coût net de cette «communalisation» de la Sécu, serait passé de 18 millions en 2008 à 54 millions en 2012.

Quel est le public ciblé par cette violence? Essentiellement des Bruxellois et des Wallons et, selon la fédération des CPAS, des per-sonnes qui «ont un niveau scolaire de base relativement faible, (...) ils arrivent dans un état de déprime et souvent sans qu’ils n’aient com-pris ce qui leur était arrivé (...) A l’inverse, les personnes qui ont un bon niveau scolaire et de bonnes capacités intellectuelles ont une bonne représentation de leur en-vironnement et des règles qui y sont appliquées arrivent jusqu’à présent à limiter les sanctions.»1

EXCLUSIONS!

S’appuyant sur la propagande néo-libérale, le PS, le MR et le Cdh ont décidé de durcir encore cette mécanique qui blesse les

plus faibles. Ils ont décidé d’une grande réforme du chômage ap-plaudie par l’Europe et l’OCDE. Elle fait couler, au goutte à goutte, un bain de sang social à Bruxelles et en Wallonie. Allongement du stage d’insertion pour les jeunes, renforcement du contrôle de la disponibilité pour les plus âgés, dégressivité renforcée des alloca-tions et «fi n de droit» après 3 ans avec les premières exclusions au 1er janvier 2015 pour 20 à 30.000 Wallons et Bruxellois, essentielle-ment. Voilà pour les grandes lignes mais le diable se tapit aussi dans le détail. Les femmes à temps partiel seront également exclues; les han-dicapés sont priés de s’activer; les jeunes sont massacrés. Pourquoi ce sacrifi ce humain? Pour sauver la Belgique? A peine la limitation à 3 ans de la durée de chômage est-elle décidée que la NVA réclame déjà de la réduire à 2 ans...

Cette réforme est une infamie po-litique et un scandale social. Un silence gêné précède l’explosion de cette bombe à fragmentation qui est aussi une bombe à retar-dement. La dégressivité a organisé une perte de pouvoir d’achat de 12 à 19% pour les isolés et les chefs de ménage en... 3e période du chô-mage. Comme pour les milliers de Wallons et de Bruxellois qui seront renvoyés en 2015 vers les CPAS, leur famille ou les œuvres

caritatives, le temps passé dans cette 3e période de chômage ne serait plus assimilé que de ma-nière limitée dans le calcul des pensions! Di Rupo fabrique des pauvres aujourd’hui mais organise une pauvreté équivalente pour demain!

A l’analyse du traitement du chômage en ce début du XXIéme siècle, la question reste de savoir si les chômeurs ont une âme …

Nico CuéSecrétaire général de la MWB

1- R. Cherenti, Les sanction Onem: le coût pour les CPAS, étude 2013.

Les chômeurs ont-ils une «âme»?

C’est pourquoi «SEGAL la pépite» est aujourd’hui «ce bijou prestigieux que nous

refusons de voir malmené ou ou-blié dans le gigantesque coffre-fort appartenant à l’Indien TATA».

Désormais entre les mains du groupe TATA, nous sommes une des 93 pièces d’un étrange puzzle à l’échelle mondiale représentant

Valorisons notre pépite!N’ayons pas peur des mots, SEGAL s.a. – abréviation de Société Européenne de Galvanisation - est une entreprise qu’on pourrait qualifier de petite «pépite».100% dédié à la galvanisation de tôles pour l’automobile, le savoir-faire des travailleurs de l’usine permet de consacrer l’essentiel de la production aux pièces visibles, c’est-à-dire aux pièces qui ne souffrent d’aucun défaut. «Un capot ou une portière de voiture, ça doit être parfait» précise Joseh Tita, délégué principal MWB-FGTB. «Nous fournissons l’ensemble du secteur automobile présent en Europe, toutes marques confondues y compris les japonais réputés pour leurs exigences et cahiers des charges à rallonge»… SEGAL, c’est le «cousu-main» de la sidérurgie!

des secteurs aussi divers que variés parmi lesquels l’hôtellerie, l’agro-alimentaire, le thé, la chimie, l’au-tomobile, ou encore la sidérurgie!«Compliqué vous en conviendrez de mesurer à quel point l’acier et son développement font partie des préoccupations prioritaires du géant auquel nous appartenons». Compliqué en effet, lorsqu’on est devenu un centre de coûts même

si l’on reste un centre de produc-tion haut de gamme de maîtriser l’ensemble des informations éco-nomiques et fi nancières du site que nous représentons. «Notre seul point de repère fi able reste notre volume de travail in situ». Jusqu’ici ça va, et ça va plutôt bien … mais pour combien de temps?

A l’heure où la sidérurgie fait les gros titres de l’actualité interna-tionale, la nervosité est certains jours palpable dans les ateliers de travail…

• Peut-être à cause des quelques derniers soucis dans le domaine de la maintenance ou des défauts logistiques ayant engendré plu-sieurs arrêts de travail. «Nous attendons de la direction des réponses claires et une réorga-nisation de son système de fonc-tionnement qui nous prouvera que la capitainerie du navire SE-GAL est à sa place et maîtrise sa trajectoire».

• Peut-être à cause de ces appels à répétition aux services de consultance à propos desquels on s’interroge sur la réelle valeur ajoutée puisqu’on n’en voit ja-mais l’ombre d’un rapport ni n’en perçoit les prémices d’un effet.

• Peut-être à cause des conventions collectives en cours de négocia-tion et refi xant nos conditions de travail pour les 2 ans à venir. La loi sur le blocage des salaires n’est ni plus ni moins une attaque directe contre notre modèle de concertation. Les travailleurs ont bien compris qu’un nouveau serrage de vis leur sera imposé et pour lequel le banc patronal aura beau jeu de se dédouaner par un «c’est pas nous, c’est le gouvernement». Nous réservons notre réponse à ce gouvernement pour les prochaines élections qui s’annoncent.

Notre message à la direction est tout aussi clair. La valeur de SE-GAL est la somme des valeurs de chacun d’entre nous. Lorsqu’on de-mande aux travailleurs de mainte-nir la barre des efforts tout en se serrant la ceinture, ça ne marche que si très rapidement les résultats de leurs efforts se font ressentir et les mettent à l’abri à court, moyen et long termes. Ça ne marche que si preuve est faite que chacun d’entre nous - ouvriers, employés, cadres et direction - se plient aux mêmes règles. Ça ne marche qu’avec la promesse et certitude d’occuper pour longtemps encore une place de premier ordre. Et puis surtout, ça ne marche qu’une fois!

Pour la délégation MWB-FGTBJoseph TITA

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SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Les 28, 29 et 30 octobre 2013, la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant a, sur l’invitation

de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), participé à un séminaire à Monastir qui traitait des conséquences de la crise poli-tique et économique sur le secteur du textile et de l’habillement en Tunisie. Il n’est pas étonnant que, hormis la participation belge à ce séminaire, il y ait également une délégation des syndicats français : beaucoup d’employeurs du textile et de l’habillement belges et fran-çais y ont installé une ou plusieurs entreprises. 47% des entreprises étrangères de l’industrie manu-facturière en Tunisie appartien-nent au secteur du textile et de l’habillement. Ce secteur y occupe 190.000 personnes dont 85% sont des femmes.

L’UGTT fut créée en 1946 et consti-tue le plus grand syndicat de la Tunisie avec plus d’un demi-million d’affi liés. L’organisation syndicale a des relations très tendues avec Ennahdha, le parti islamiste qui est actuellement au pouvoir. L’état d’urgence est installé en Tunisie où des manifestations sont réguliè-rement organisées dans diverses villes parce que l’on tarde à organi-ser des nouvelles élections et suite aux deux meurtres politiques qui ont été commis cette année.

Le secteur du textile et de l’habille-ment tunisien connaît d’énormes

diffi cultés, tant au niveau écono-mique que social à cause de la crise économique et de la situation poli-tique instable du pays. De plus en plus, les activités du secteur sont confi ées aux sous-traitants.

Cela a entraîné des conditions de travail détériorées, davantage de confl its de travail plus sérieux, des licenciements, voire la fermeture ou la délocalisation de beaucoup d’entreprises. La situation politique très instable ainsi que le climat où règne sans cesse la menace d’une attaque terroriste sont considérés comme très négatifs, non seule-ment par les investisseurs poten-tiels mais aussi par les employeurs étrangers qui y ont déjà installé une unité de production.

Avec ce séminaire, l’UGTT a vou-lu examiner comment elle peut mettre fi n aux conséquences né-gatives de la crise et comment elle peut atténuer les effets sur le taux d’emploi, l’exportation et le déve-loppement régional.

Le premier jour, les perspectives d’avenir du secteur du textile et de la confection en Tunisie ainsi que les défi s attendus ont été évoqués.

Le deuxième jour, le directeur de l’inspection générale du travail a donné un exposé sur le (non-)res-pect des normes du travail. Il a éga-lement avancé les points faibles de la législation en matière du travail

Tunisie: les retombées de la crise politique et économique sur le secteur du textile et de l’habillement

en Tunisie. Ensuite, un représen-tant de la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale, autrement dit l’offi ce national pour la sécurité sociale tunisien) a discuté avec les affi liés syndicaux présents de la protection sociale des travailleurs et des limites de cette protection. Il est en tout cas clair que le fi let de sécurité sociale en Tunisie est moins performant que le système

que nous connaissons en Europe occidentale.

L’après-midi, l’on a traité d’une étude très intéressante sur la violation des droits des femmes dans la principale région du tex-tile du pays (Monastir et environs). Cette étude fut organisée par le FTDES (le Forum Tunisien pour les Droits économiques et sociaux) et

L’Institut royal des élites du travail orga-nise, en coopération avec les organisations représentatives des travailleurs, des em-ployeurs et du diamant, une procédure de sélection pour les Lauréats du Travail – Label Avenir du métier, Professionnel du métier ou Expert du métier.

Chaque travailleur qui est occupé dans le secteur du diamant peut s’inscrire pour

cette procédure de sélection. Vous pou-vez choisir la catégorie pour laquelle vous vous inscrivez. La sélection se base sur vos connaissances et vos expériences et tient compte de la profession ou de la fonction exercée.

Pourquoi s’inscrire? Parce que, avec le titre et l’insigne d’honneur, vous avez l’occasion de montrer que vous exercez bien votre

métier et que vous en êtes fi er. Vous pouvez accentuer vos talents et votre engagement pour votre métier. En plus, le titre et l’in-signe d’honneur sont une plus-value pour votre carrière.

Le formulaire d’inscription et le règle-ment sont disponibles auprès de l’Insti-tut royal des élites du travail – Rue des Poissonniers 13 boîte 11 à 1000 Bruxelles

(fax 02/514.05.93). Vous pouvez également les demander par le site web (www.iret-kiea.be) ou par e-mail ([email protected]). La date limite pour l’inscription est le 31 mars 2014.

Plus de renseignements? Contactez Pa-trick De Backer ([email protected]) ou Patrick Neys ([email protected]) ou appelez le 03/226.00.26.

Secteur du diamant: lauréats du travail

démontrait clairement la position faible des travailleuses. L’âge des travailleurs féminins varie de 16 ans à 35 ans. Le plus souvent, les femmes de plus de 35 ans n’arri-vent plus à travailler dans ces sec-teurs pour des raisons médicales. Une ouvrière de la confection, par exemple, gagne en moyenne 1 euro par heure. Les semaines de travail de 48 heures et plus sont plutôt la règle que l’exception. Souvent, des jeunes fi lles de la campagne cher-chent du travail dans la branche du textile et de la confection. Elles sont logées dans des petites chambres où elles dorment sur des matelas par terre. 26% de ces femmes n’ont pas d’assurance sociale et souvent, elles sont les seuls gagne-pain de leur famille.

Le troisième jour, l’on a exploré en détail les possibilités pour appuyer et renforcer le respect des droits fondamentaux des travailleurs du secteur par le biais de projets de so-lidarité internationale. Notre orga-nisation, la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant, y a un rôle important à jouer, compte tenu de la présence des entreprises belges dans la ré-gion qui ne respectent pas toujours aussi vigoureusement les droits de travail et les droits sociaux de leurs ouvriers tunisiens. Un rôle que nous prendrons à cœur. Parce que la solidarité internationale est et reste importante pour nous!

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Vers un projet d’accord dans les Secteurs Verts?Les négociations dans les Secteurs Verts arrivent en phase finale. Malgré le gel salarial et les problèmes économiques auxquels le secteur est confronté, nous, en tant que FGTB HORVAL, avons réussi à développer plusieurs pistes présentant une réelle amélioration des conditions de travail pour les travailleurs du secteur agricole et horticole. Dans cet article, nous exposons les grandes lignes de la proposition actuelle.

PréalablementRappelons tout d’abord ce qui s’est passé au préalable. Le gou-vernement a imposé un gel salarial au début de cette année, ce qui a rendu les négociations au niveau des augmentations salariales impossibles. De plus, il y avait le dossier ouvriers-employés, pour lequel il fallait trouver une solu-tion avant début juillet. En fi n de compte, les employeurs ont fait ré-férence au long hiver, qui a engen-dré des problèmes économiques pour beaucoup d’agriculteurs et horticulteurs. Dès lors, le cahier de revendications commun que nous, en tant que FGTB HORVAL, avons déposé avec les autres syndicats, n’a pas été accueilli chaleureuse-ment par les employeurs des sec-teurs verts, et c’est le moins que l’on puisse dire.Étant donné qu’il était clair que du côté patronal, ils n’étaient pas encore prêts à conclure un accord avant l’été, il a été décidé de re-porter les négociations jusqu’en septembre. Réunion après réunion, nous avons réussi à créer de petites brèches, et après de longues né-gociations, un consensus a fi nale-ment été atteint au sujet d’un cer-tain nombre de pistes. Des pistes qui sont étroitement liées par le gel salarial du gouvernement, mais qui comprennent malgré tout des réalisations importantes pour les travailleurs, comme il apparaîtra ci-dessous.Les grandes lignes exposées ci-après s’appliquent tant à l’agri-culture (CP 144) qu’à l’horticulture (CP 145). En effet, en tant que FGTB

HORVAL, nous essayons toujours de faire évoluer les différents sec-teurs verts au même rythme.

Salaires et primesLes augmentations salariales étant interdites, l’accent est mis sur l’amélioration du deuxième pilier de pension. En effet, celui-ci est ex-clu de la norme salariale. La cotisa-tion patronale pour cette pension complémentaire des travailleurs serait augmentée de 0,25% à partir du 1er juillet 2014.Les travailleurs utilisant la bicy-clette pour se rendre au travail, recevraient le montant maximal par kilomètre de leur employeur (0,22 euros). Les travailleurs qui prennent un congé-éducation payé (CEP), auraient également droit à un chèque-repas pour le jour où ils suivent une formation.Dans une tentative d’augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs, il y aurait une recommandation pour négocier au niveau de l’entreprise concernant l’instauration de la CCT 90. C’est le système qui permet aux employeurs d’octroyer un bonus à leurs travailleurs. Ces bonus sont également exclus de la norme sa-lariale, et peuvent donc être intro-duits malgré le gel salarial.

Prime syndicaleUn certain nombre des avantages dont bénéfi cient les travailleurs des secteurs verts, sont payés par le fonds social. Ce n’est donc pas l’employeur qui les paie directe-ment aux travailleurs, mais bien le fonds social. Tous les employeurs du secteur versent des cotisations à

ces fonds, et cet argent sert à payer les avantages aux travailleurs.Un de ces avantages payés par le fonds social est la prime syndi-cale. Le montant maximal de cette prime est actuellement fi xé par la loi et s’élève à 135 euros. La propo-sition prévoit que, si le maximum légal est relevé en 2015, le fonds social appliquera également ce maximum (pour les travailleurs remplissant toutes les conditions).

Jours de congé supplémentairesAu cours des dernières années, le gouvernement a décidé de dur-cir les conditions de la pension et de la prépension. Les travailleurs devront donc travailler plus long-temps avant de pouvoir partir en (pré)pension.Cependant, dans les secteurs verts, il n’est pas évident pour tout le monde de continuer à travailler plus longtemps. Dès lors, il est pro-posé d’introduire un système de jours de congé supplémentaires pour les travailleurs plus âgés.Concrètement, les travailleurs de plus de 45 ans recevraient un jour de congé supplémentaire à condi-tion d’avoir au moins 10 ans d’an-cienneté dans le secteur. A partir de 50 ans, les travailleurs auraient droit à deux jours de congé sup-plémentaires lorsqu’ils ont 15 ans d’ancienneté dans le secteur. Et à partir de 55 ans, trois jours de congé supplémentaires seraient octroyés aux travailleurs ayant une ancien-neté de 15 ans dans le secteur.Evidemment, un, deux ou trois jours de congé supplémentaires ne feront pas en sorte que chaque travailleur puisse continuer à tra-vailler dans l’agriculture ou l’hor-ticulture jusqu’à 65 ans. Mais, le principe de jours de congé supplé-mentaires repris dans la proposi-tion actuelle est une réalisation importante. En effet, ceci signifi e que nous avons pu convaincre les employeurs qu’il faut consentir des efforts afi n que les travailleurs «soient capables» de continuer à effectuer leur travail à un âge avancé.Pour la première année, ces jours

de congé supplémentaires seraient payés par le fonds social.

PréventionLe nombre d’accidents de travail dans l’agriculture et l’horticulture demeure élevé. Dans ce secteur, l’on travaille avec des machines lourdes et dangereuses, et le moindre accident peut avoir de graves conséquences.Afi n de réduire le nombre d’acci-dents de travail, il a été proposé de créer un système visant spé-cifi quement la prévention des ac-cidents au travail. En Wallonie, il existe déjà PreventAgri, et le but est d’élaborer un système similaire pour toute la Belgique.En plus de la prévention concer-nant les accidents de travail, le lien serait également établi pour les travailleurs plus âgés. Nous pen-sons par exemple à l’ergonomie, la formation spécifi que pour les problèmes de dos, etc…

Concertation socialeLes délégués de la FGTB HORVAL dans les entreprises ont droit à des jours de congé syndical. Ces journées sont destinées à per-mettre aux délégués de suivre des formations organisées par le syndicat. Afi n de pouvoir mener une concertation sociale dans les entreprises de manière sérieuse, il est indispensable que les délégués disposent des connaissances né-cessaires de la législation du travail ou la règlementation du bien-être par exemple.Dans la proposition actuellement présentée, il est dès lors prévu que le nombre de jours de congé syndical soit relevé de cinq à dix jours par mandat et par année calendrier. Apparemment, les employeurs ont compris qu’une bonne concertation sociale dans les entreprises ne peut être que positive pour eux également.

Ouvriers saisonniersTant dans l’agriculture que dans l’horticulture, les employeurs peuvent faire appel à des ouvriers saisonniers. Ces travailleurs, tra-vaillant avec la dite carte de

cueilleur, coûtent beaucoup moins cher à l’employeur que des tra-vailleurs réguliers. En effet, l’em-ployeur ne paie pas l’entièreté des cotisations de sécurité sociale, mais peut occuper ces travailleurs à un tarif fortement réduit. De plus, les salaires des ouvriers saisonniers sont encore toujours moins éle-vés que ceux de leurs collègues qui sont en service fi xe chez l’em-ployeur.Pour la FGTB HORVAL, les ouvriers saisonniers ne sont pas des tra-vailleurs de second rang. Nous avons également toujours lutté pour l’amélioration de leur statut. D’ailleurs, même le gouvernement a posé l’amélioration du statut de ces travailleurs comme condition pour la poursuite du système du travail saisonnier.Cependant, aujourd’hui, nous sommes confrontés à un problème: d’une part, le gouvernement dit que les salaires des ouvriers sai-sonniers doivent être améliorés, mais d’autre part, ce même gouver-nement impose un gel salarial qui rend l’augmentation salariale im-possible ! Comprenne qui pourra. Il est temps qu’il y ait de la clarté à ce sujet pour les nombreux ouvriers saisonniers de l’agriculture et de l’horticulture. Dans les prochains jours, un entretien à ce sujet est prévu avec le cabinet de la ministre de l’Emploi, Monica De Coninck.

Et maintenant?Après l’accord interprofessionnel exceptionnel pour 2009-2010 et la marge quasi nulle pour la période de 2011-2012, la marge de négocia-tions actuelle est également très limitée à cause du gel salarial.Malgré tout, en tant que FGTB HOR-VAL, nous mettons tout en œuvre pour conclure un projet d’accord pour les secteurs verts permettant de réaliser des avancées impor-tantes à certains niveaux.La proposition actuelle est pré-sentée par les syndicats et les employeurs à leur base. Dès qu’ils acceptent ce projet, l’accord peut être signé et pourra être réalisé. Bien évidemment, nous vous te-nons au courant.

FGTB-HORVAL a créé en juillet 2011 son Centre Wallon de For-mations.

Pour rappel, 3 collaborateurs travaillent au Centre Wallon de Formations• une secrétaire administrative,

Sabrina Moucheron (originaire de la région de Namur-Luxem-bourg)

• deux formateurs: Maxence Car-lier ( originaire de la région de Hainaut) et de Gianni Lusi(de la région de Liège).

• Depuis maintenant prêt de deux ans, Le CWF-HORVAL fonction-

nent à son rythme de croisière. Des formations sont données soit dans les régions mêmes, soit dans les locaux de la HORVAL à Bruxelles. Le programme a été conçu pour l’instant, sur base de 2 niveaux de formations.

• Le premier niveau est le niveau de base; il s’adresse aux délégués nouvellement élus qui en sont à leur premier mandat. Les diffé-rents modules qui constituent ce premier niveau sont des modules d’initiations tant aux valeurs de notre organisation qu’aux différents aspects législatifs et techniques auxquels ils vont se

retrouvé confrontés en tant que délégués.

• Le deuxième niveau est notre niveau intermédiaire, il s’adresse à des délégués qui n’en sont plus à leur premier mandat. Les dif-férents modules sont des mo-dules d’approfondissement des connaissances mais ce niveau est aussi particulièrement orienté sur la communication tant ver-bale qu’écrite ( faire rapport de réunion, tenir des assemblées, faire des tracts, savoir s’adresser aux médias,…).

Cette différentiation permet de répondre de manière plus adaptée aux besoins différents des délé-gués qui se rendent en formation. Après les prochaines Elections Sociales, un niveau EXPERTS sera mis en place, il s’adressera à des délégués avertis qui auront par-ticipé aux différents cycles et ce niveau EXPERTS sera orienté sur le TUTORAT et sur l’exercice du leadership au sein de nos déléga-

tion. Ce sera également un niveau plus «POLITIQUE».

A partir de 2014, les premières formations sectorielles vont être mises en œuvre. Les «Aides Fami-liales et les Titres-Services» vont être les secteurs avec lequel nous allons débuter ce nouvel axe.Pour l’année 2014, plusieurs confé-rences-débats seront organisées à NAMUR. Lors de ces conférences, les délégués auront l’occasion d’écouter et d’inter-peler des intervenants extérieurs sur des thé-matiques telles que la REGIONALISATION et l’impact de la 6ème réforme de l’Etat sur leur vie, mais aussi sur l’EUROPE, parce qu’on le constate tous les jours, combien l’EUROPE est omni-présente, comment ses décisions ont des répercussions impor-

tantes pour les travailleurs Le Centre Wallon de Formation HORVAL aura pour ambition de donner aux (futurs) délégués, aux cadres et aux collaborateurs des outils qui leur permettront de mieux appréhender le sec-teur professionnel dans lequel ils travaillent et, de manière plus générale, de mieux cerner les en-jeux de la société dans laquelle ils évoluent.

FGTB-HORVAL premières évaluations et perspectives du Centre Wallon de Formation

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

Page 18: Syndicats nr 19 de 2013

SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Qui pense à émissions de CO2 au travail, pensera en premier lieu aux émissions des usines ou aux effl uves de diesel des camions. Mais les environne-ments de bureaux peuvent eux aussi occasionner beaucoup de pollution. De «petites» mesures vertes peuvent avoir d’impor-tants effets bénéfi ques sur l’en-vironnement, surtout s’il s’agit de bureaux où travaillent des milliers d’employés. Rencontre chez Belfi us et AG Insurance avec deux délégués qui en ont fait leur cheval de bataille, Philip Spruyt (AG Insurance) et Martine Van Opstal (Belfi us).

Vous travaillez tous les deux pour des entreprises occupant des milliers d’employés. À noter:

il existe au sein de votre CPPT un groupe distinct se réunissant sur les questions environnemen-tales. Cette approche spécialisée porte-t-elle ses fruits?Martine Van Opstal: «Une grande entreprise comme Bel-fi us a depuis longtemps déjà pour tradition de fonctionner avec des comités spécifi ques. Je n’y vois que des avantages, car un CPPT chez nous compte rapidement une cinquantaine de participants. Réfl échir à des questions environ-nementale et en discuter dans un tel contexte ne serait absolument pas productif».Philip Spruyt: «Chez AG Insu-rance, le comité Environnement est une nouveauté, nous sommes en pleine phase de lancement. Nous allons, à cet égard, profi ter

Votre entreprise a eu l’occasion de participer à la campagne de l’Institut Bruxellois pour la Ges-tion de l’Environnement (IBGE) et reçu le prix des entreprises éco-dynamiques en 2008. Ahmed Boutaher: «Il s’agit

d’une reconnaissance offi cielle de bonnes pratiques environne-mentales en matière de gestion des déchets, consommation ou utilisation rationnelle de l’éner-gie. Nous avons obtenu un score de 2 étoiles sur 3, ce qui n’est pas

L’impact environnemental, c’est un sujet intimement lié à l’in-dustrie chimique… Carlos Bravo Abad: «Bien sûr! On le sait, les usines du secteur chimique sont parmi les plus polluantes et cette question fait partie intégrante de ce milieu. Dans le cadre de mes fonctions au laboratoire de recherche, j’étais constamment confronté à la pro-

blématique de l’environnement. Etre attentif aux produits pol-luants, diminuer la production de déchets, recycler, etc. : des ques-tions qui faisaient partie du quo-tidien. Dans les années 90 – début des années 2000, il y a eu une véritable prise de conscience de l’importance de mettre en œuvre des mesures à ce niveau.»

«L’environnement, tout le monde y gagne…»pleinement de l’expérience ac-quise par Martine d’autres délé-gué en la matière».

Échanger des expériences en ma-tière d’environnement, comment abordez-vous cela?P.S.: «Personnellement, je trouve l’initiative bruxelloise BRISE très précieuse. C’est une plate-forme au sein de laquelle les délégués de tous les syndicats peuvent se réu-nir sur des thèmes spécifi ques. Des formations et journées d’étude y sont associées chaque année. À mes yeux, la plus-value se situe surtout dans l’échange d’idées et d’expériences.»M.V.O.: «L’aspect agréable des réu-nions dans le cadre de BRISE est d’être entouré de personnes par-tageant vos opinions. Au sein de votre délégation syndicale, vous êtes souvent l’élément «à part», qui «parle toujours environne-ment». Un tel groupe m’apporte énormément de soutien ! Et pas que mental d’ailleurs : les fi ches pratiques publiées par BRISE sur des thèmes concrets comme les gobelets en plastique ou les frigos utilisés dans l’entreprise sont à tout le moins aussi importantes».

Quelles mesures vertes concrètes avez-vous déjà forcées dans l’en-treprise?P.S.: «Le comité Environnement

étant en pleine phase de lan-cement, je considère cet aspect comme le principal défi . Les ambi-tions ne manquent pas ! Je pense à cet égard à la consommation d’eau et à la politique en matière de chauffage. En théorie, la tem-pérature chez nous ne pourrait jamais dépasser les 25°, mais en raison des nombreux ordinateurs allumés, elle est régulièrement nettement plus élevée. C’est mau-vais non seulement pour l’envi-ronnement, mais aussi pour la qualité de l’air que respirent les travailleurs».M.V.O.: «Chez Belfi us, nous avons pu écrire une véritable ‘success story’ au niveau de la politique des déchets. En prenant quelques mesures simples, nous sommes parvenus à récolter séparément de très nombreux déchets»

Comment parvenez-vous à convaincre les directions?M.V.O.: «Il faut toujours défendre des situations win-win. La poli-tique en matière de déchets en est l’exemple par excellence. Désor-mais, la composante de la banque chargée du traitement des déchets réalise même des bénéfi ces! Dans un tel comité Environnement, je cherche toujours les points de convergence avec la direction, ce que permet ce thème».P.S.: «Je pense que l’inverse est vrai

aussi. Chez AG Insurance aussi, la direction a lancé un ‘paper chal-lenge’ afi n de réduire la consom-mation de papier. Il était toutefois évident pour tous qu’il s’agissait d’une opération visant à réaliser des économies, avec peu de pers-pectives environnementales. Le projet fonctionne, mais surtout parce qu’il est imposé par la direc-tion. Une motivation erronée pour ce qui aurait pu être en substance un projet vert».

J’imagine que les membres du personnel jugent de telles inter-ventions souvent «intrusives»?M.V.O.: «Il est effectivement ex-trêmement important de parvenir à motiver tout le monde. Ainsi, chez Belfi us, nous avons introduit les «éco-coaches». Ce sont des membres du personnel qui, par service ou étage, réfl échissent à des mesures environnementales. Ils vérifi ent également si toutes les mesures prévues sont bien in-troduites. J’avais de gros doutes quant à notre capacité à trouver suffi samment de volontaires, mais cela fonctionnement apparem-ment à merveille. Voilà une ex-cellente manière d’impliquer les travailleurs dans la vie au travail».

mal du tout. Cela nous encourage vraiment à poursuivre dans la voie que nous nous sommes tracés, une voie écoresponsable!»

Vous travaillez dans le milieu hospitalier, un milieu où la ges-tion des déchets est cruciale... Ahmed Boutaher: «Effectivement, nous devons faire face tous les jours à des quantités de déchets de toutes natures. Par exemple, pour le papier, cela représente environ 3 tonnes par semaine. Au total, nous avons installé plus ou moins 220 containers à papier un peu partout sur le site. Nous effectuons un tri sélectif et fonctionnons avec des opérateurs extérieurs spécialisés dans le recyclage, qui nous rachè-tent le papier (et le carton). Mettre en place ce type de procédures n’a pas été trop compliqué : dans un secteur comme le nôtre, on est obligé de respecter des règles

strictes (imposées par la législa-tion) en ce qui concerne le tri des déchets. En interne, nous avons également effectué un important travail de communication vers les travailleurs.»

Vous avez ressenti des résistances de ce côté? A.B.: «Quand on leur parle tri des déchets et écologie, les gens sont forcément ouverts. En premier lieu, ils semblent toujours récep-tifs, ils écoutent et disent qu’ils vont changer d’attitude. Mais bien souvent, ils renouvellent par la suite leur comportement peu écologique. Le changement n’est pas quelque chose d’inné et cela ne se fait pas en un jour ! Mais les habitudes ne sont pas immuables non plus… A un moment donné, je me suis donc demandé comment on pouvait instaurer un engage-ment responsable au niveau du

personnel et pérenniser les «bons gestes». Je pense que la solution est de conscientiser le personnel dans ses activités quotidiennes et d’opter pour une communication de proximité: lancer le débat, in-former les collègues sur ce qui se passe dans les autres services ou les pousser, par des petits gestes, à adopter une attitude différente et à s’engager face aux autres. Le changement, cela peut bête-ment être le fait de profi ter d’al-ler jusqu’à la machine à café pour vider sa corbeille à papier dans le collecteur prévu à cet effet. Des petits gestes tout simples… Mais qui permettent au fi nal de faire avancer les choses.»

«Des petits gestes tout simples… Un pas vers le changement»

«La question de l’environnement fait partie intégrante du secteur chimique»

Vous n’avez donc pas rencon-tré trop de diffi cultés pour convaincre la direction de Solvay de la nécessité de s’investir elle aussi en faveur de l’environne-ment?C.B.A.: «Je n’ai pas eu besoin de convaincre, on peut dire que le ter-rain était «mûr» pour conclure ce genre d’accord. Le thème ‘environ-nement’ était dans tous les esprits.

Il y avait des pressions de toutes parts (de la société en général, des médias, du monde politique, etc.). L’idée de s’investir là-dedans et de devenir une entreprise «plus verte» est venue d’un peu tout le monde en interne. Tous ensemble, nous avons discuté, échangé des idées, fait des propositions, né-gocié et cela a fi nalement permis d’aboutir à la signature de conven-tions.»

Vous avez eu l’occasion de négo-cier à ce sujet au niveau européen pour l’ensemble de l’entreprise. C.B.A.: «Tout à fait. Nous avons conclu 4 accords au niveau euro-péen. Je faisais partie du Comité d’entreprise européen et j’ai donc

participé activement aux négo-ciations en matière de dévelop-pement durable pour toutes les usines Solvay en Europe. Nous avi-ons par exemple pris conscience des pollutions à caractère histo-rique dans certains sites. Suite à cela, nous avons travaillé à dimi-nuer le plus possible ces formes de pollution, de confi ner au maxi-mum ces émanations nocives. Une stratégie a été mise en place. Nous avons par exemple travaillé sur tout ce qui concerne la réduction des émissions de CO2, nous avons remplacé certains produits très polluants ( les CFC ) par d’autres plus favorables à la préservation de l’environnement, etc.»

Page 19: Syndicats nr 19 de 2013

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°19 • 15 NOVEMBRE 2013

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Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa

Un meilleur environnement commence dans votre entrepriseIl faut actuellement avoir un estomac d’acier pour digérer les sombres perspectives à propos de notre climat. Il faut agir. Nous restons malgré tout optimistes: comme syndicat, nous savons que l’être humain est capable de réaliser d’importants changements. Mais il faut dans ce cas aborder le problème ensemble. Ce que vous pouvez faire également dans votre propre entreprise.

Responsabilité des chefs de gouvernementLes chefs de gouvernement des quatre coins du monde se réu-nissent pour l’instant à Varsovie afi n de se pencher pour la 19e fois sur la problématique du climat. Le message du monde scientifi que est clair: le compor-tement humain provoque un réchauffement de notre climat. C’est en fait aussi une bonne nouvelle, car cela signifi e que l’être humain peut et doit ap-porter la solution.

Les responsables politiques, qui se réuniront dans la capi-

tale polonaise cette semaine, ne pourront probablement pas ap-porter une solution intégrale. Les derniers sommets climatiques ont à chaque fois débouché sur une désillusion. Et lorsque des accords sur la réduction des émissions de CO2 ont vu le jour, il s’est avéré a posteriori que tous les pays ne les respectaient pas.Il en a même résulté, en Europe, la disparition d’emplois vers d’autres continents permettant encore de polluer à l’envi. De tels effets per-vers démontrent malgré tout l’im-portance de dispositions contrai-gnantes à l’échelon mondial. Le SETCa demande dès lors un accord clair, contraignant et global.

Et vous, que pouvez-vous faire?Attendre un tel accord pourrait prendre beaucoup de temps. Comme tous les changements sociaux dans la communauté, le revirement écologique devra ve-nir de la base. Et pas uniquement chez vous, mais aussi (et surtout) au travail.

Car c’est à notre travail que nous produisons la plus grande quan-tité de déchets et d’émissions de CO2. Et ce, pas uniquement dans les usines, mais également dans les entreprises de services. C’est précisément dans les secteurs des services que les plus importants gains d’effi cacité sont à réaliser.

Dans un environnement de bu-reaux, l’électricité et le chauffage sont les principales sources d’émis-sions de CO2. Tout ce qui concerne le transport, tant les déplacements d’affaires que le chemin du travail, est également un important fac-teur de pollution. Il convient d’y ajouter aussi notre comportement par rapport à l’eau et aux déchets. Voilà des thèmes à propos desquels nous pouvons avoir notre mot à dire. Ainsi, il s’agit d’une politique délibérée du SETCa que de rendre le chemin du travail en transports en commun, respectueux de l’envi-ronnement, le plus démocratique possible pour les travailleurs. Ce que nous faisons par le biais d’ac-cords sectoriels et d’entreprise.

Au sein de l’entrepriseLes mesures que vous pouvez prendre vous-même au travail ont elles aussi leur importance. Ainsi, le SETCa participe lui-même à la «Se-maine européenne de Réduction des Déchets»: à l’aide de quelques petites mesures (gobelets réutili-sables, limitation de la consom-mation de papier et réutilisation d’anciennes fardes), nous tentons d’apporter notre propre contribu-tion à un environnement meilleur.

Comme chaque année, dans le cadre de la semaine du climat, nous interviewons un certain nombre de délégués à propos de leur en-gagement «vert» au sein de notre syndicat rouge. Vous lirez à la page 15 de ce numéro de Syndicats com-ment ils abordent cette démarche via les conseils d’entreprise et CPPT.

Les principales initiatives que vous pouvez prendre comme déléga-tion concernent le comportement par rapport à la ventilation et au chauffage. Une utilisation effi cace de l’électricité peut elle aussi faire une sacrée différence: souvent, les lumières et les ordinateurs restent inutilement allumés dans les bu-reaux. De nombreux immeubles de bureaux de notre pays sont

âgés. Les déménagements des entreprises sont les moments idéaux pour attirer l’attention des directions sur l’importance d’un choix écologique.

Les travailleurs sont eux aussi gagnants. Un environnement de travail plus respectueux de l’envi-ronnement est souvent aussi un endroit où il est plus agréable de travailler. Comme la lutte pour l’environnement, voilà un défi que relève quotidiennement le SETCa, dans les entreprises et en dehors!