20
OCTOBRE 2010 N°8 URGENCE

Tàd mag' n°8

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Urgence

Citation preview

Page 1: Tàd mag' n°8

OCTOBRE 2010 N°8

urgence

Page 2: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 2

SOMMAIRE

merci à vous, ce journal n’a pas de prix ◊ prix libre ◊ parution & distribution aléatoire concept ion : le TÀD ◊ rédact ion : le TÀD, Henri Maquet, Assaf Dahdah

mise en page : Julien Cordier ◊ pour certaines raisons tous les articles ne sont pas signés.Association Terrain à déminer dite le TÀD ◊ m a il : [email protected] r

Sit es : www.terrainademiner.blogspot.com & www.myspace.com/terrainademiner

PaPier : Matière faite de fibres végétales réduites en une pâte étalée et séchée en couche mince, et qui sert à écrire, à imprimer, à envelopper, etc…avoir : posséder un bien, une qualité ; disposer de.

aujourd’hui tout le monde peut « avoir ses papiers »,

les poubelles qui arborent la ville bien plus que les arbres regorgent d’emballages. Alors que faire lors d’un contrôle de police ?« - Vos papiers s’il vous plait ? »« -Monsieur l’agent, permettez… »Là, d’un geste assuré, l’affaire consiste à attraper méticuleusement une quantité considérable de papiers abandonnés, plus communément nommés « déchets » et à les tendre poliment à Monsieur l’agent. Par ce geste, vous tendez à sortir ces anciens déchets de l’anonymat de la poubelle, pour vous les réapproprier car, par cet acte « ces papiers » deviennent « vos papiers ».Voilà, l’affaire est réglée, Monsieur l’agent subjugué et vous venez de contribuer au recyclage des déchets et de la Police nationale.

O u C o m m e n t r e c y c l e r l e b l e u e n v e r t .

des mots !!! c’est gratuit !

r é f o r m e s e t s a l o p e r i e s d i t e s

c e s d e r n i e r s t e m p s s u r l’ i m m i g r at i o n

L E TÀ D / 3

o d e à m a r t i n n i e m ö l l e r

c o n t r e u n r é g i m e s a r k o z ys t e da n g e r e u x

L E TÀ D / 4

V u à l a t é l é …

L E TÀ D / 6

u r g e n c e

L E TÀ D / 8

l e c o l o n e t l e s au Vag e

L E T h é â T r E D E m a r i o n n E T T E s D u T À D / 10

à m a r i a n n e l a d é c h é a n t e

P o é s i E / 1 3

Q u i ?. . . a d i t Q u o i ?

j E u D u TÀ D / 14

e x t r a i t s

A b d e l m A l e k SAYA d / 1 5

l a s y m p h o n i e d e s c h a n t e u r s s a n s Vo i x

L a n c é D E P i a n o , P a r TE T E m o L L E / 16

l e b o n e t l e m au Va i s t s i g a n e ?

Po L i T i qu E c u LT u r E L L E Vs P o L i T i qu E i n T é r i E u r E / 19

m a r i a n n e e s t r e V e n u e

o L i V o x / 2 0

Page 3: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 3

réformes et saloperies dites ces derniers temps sur l’immigration

déchéance de la nationalité - remise en cause de l’automaticité de l’acquisition de la nationalité française Pour les Personnes nées de Parents étrangers sur le sol français – discours de grenoble - il y a eu à la fois une invasion... euh, une immigration de Provenance d’afrique et du maghreb - Projet de loi sur l’immigration – entraves à la libre circulation des roms – la france tu l’aimes ou tu la quit-tes – délinquance/quartier sensible/immigration – réévaluation des droits et des Prestations Pour les Personnes en situation irrégu-lière - nous raccomPagnerons chez eux deux fois Plus d’étrangers que ce qui a été fait jusqu’à maintenant - maitrise de l’immigration et du séjour des étrangers, 2006 – immigration choisie - quand on habite en france, on resPecte ses règles, c’est-à-dire qu’on n’est Pas Polygame, on ne Pratique Pas l’excision sur ses filles, on n’égorge Pas le mouton dans son aPPartement et on resPecte les règles réPu-blicaines – création du ministère de l’immigration et de l’identité nationale – immigration insuffisamment contrôlée – insécurité/immigration

oli

vo

x

Page 4: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 4

Quand ils sont venus chercher les pauvres, je n’ai rien dit,je n’étais pas pauvre.

i ls ont voulu répondre aux problèmes sociaux et économiques de la France en proposant un nettoyage au Karcher des plus démunis. Pourquoi donner

les moyens aux Françaises et aux Français de vivre et de se loger dignement quand on peut tout simplement éradiquer les victimes du système, plutôt que les sources de leur oppression ? Miracle politique ! Si on convertit les victimes du système en responsables de leur propre exclusion sociale, plus besoin de traiter les véritables problèmes sociaux et économiques qui génèrent la pauvreté et les difficultés sociales (violence, suicide, drogue...) qu’elle est bien connue d’entraîner.

ode à martin niemöller contre un régime sarkozyste dangereux

Page 5: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 5

Quand ils sont venus chercher les musulmanes, je n’ai rien dit, je n’étais pas musulmane.

Ils ont voulu stigmatiser tous les musulmans en proposant une loi sexiste. Si les Françaises sont encore interdites par la loi de porter un pantalon (loi du 26 Brumaire an IX de la République) – sauf en vélo ou à cheval (ouf !) – bientôt seraient-elles interdites de se couvrir le visage ? Si le regard dominant et le discours moralisateur sur les corps des femmes ne suffisaient pas pour assurer leur domination, alors une législation – une gestion et un flicage institutionnalisés – concernant la visibilité de leurs corps viennent à l’aide. Et cette fois dans le simple but raciste de stigmatiser un groupe religieux à travers l’image d’une poignée de Françaises qui seraient concernées par cette législation qui occupe tant de temps et l’énergie de nos élus.

Quand ils sont venus chercher les roms, je n’ai pas protesté,je n’étais pas rom.

Cette fois ils sont vraiment venus les chercher, un nouveau groupe identifiable qu’ils pouvaient temporairement désigné comme source des problèmes dont ils sont également les victimes. Le gouvernement a encore sorti sa nouvelle solution magique aux problèmes sociaux et économiques de la France : enlever de vue certaines victimes stigmatisées, dans un grand cirque médiatique bien visible, tout en les désignant comme bouc-émissaires des problèmes de tous les Français. Tour de magie sarkozyste ! Groupe par groupe, il suffit de désigner des responsables qu’ils veulent enlever de notre vue – éradiquer, nettoyer, enlever – comme si les véritables problèmes du pays pouvaient partir avec eux.

Hélas, les Français sont toujours au chômage, et sont de plus en plus divisés en groupes stigmatisés. Qui seront les prochains boucs-émissaires, les prochains désignés en responsables des problèmes sociaux et économiques dont ils sont également les victimes, problèmes auxquels le gouvernement ne cherche tout simplement pas à répondre ?

Puis ils sont venus me chercher,et il ne restait personne pour protester.

Page 6: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 6

Vu à la télé…

…dans l’émission Dimanche + du 05/09/10 sur Canal Plus : Brice Hortefeux habilement et facilement se disculper de l’injure raciste qu’il avait lancée à l’égard des

Arabes.

anne-soPhie laPix : « Alors vous-même avez été condamné pour injure à caractère raciste » brice hortefeux : « Non, condamné en première instance, il faut être très précis»asl : « Condamné en première instance, voilà » (avec un petit sourire barbie).bh : « Vous savez nous sommes dans un état de droit, il y a donc des procédures, donc pour l’instant je ne suis condamné à rien »asl : « Donc en tout cas c’était il y a tout juste un an après votre dérapage aux universités d’été de l’UMP, est-ce-que ça ne vous a pas fragilisé en tant que ministre de l’intérieur ? »bh : « Non, dans mes fonctions je ne le pense pas, naturellement qu’à titre personnel lorsqu’il y a ainsi une procédure qui est engagée, c’est un moment dur, un moment qui est pénible et surtout quand cela heurte ce qui est la réalité de vos convictions, de votre éducation et de votre tempérament »

aSL enchainera directement sur le sujet suivant, elle ne reviendra ni sur les propos du ministre lors de l’université d’été de l’UMP (2009) dans

les Landes, ni sur son « pour l’instant je ne suis condamné à rien ».

Si Anne-Sophie Lapix n’est pas revenue sur les propos de Brice Hortefeux, pour quelque raison -soit qu’elle manquait de répartie, de réactivité, de

Page 7: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 7

connaissances sur le dossier, soit, qu’elle était contrainte par le temps (format de l’émission oblige)- le TàD, en revanche, prend le temps de revenir sur les propos de Brice Hortefeux lors de cette émission.

Ce qu’il faut retenir : Effectivement Brice Hortefeux a fait appel de la décision de justice. Mais plutôt que de poser la focale sur le fait qu’il ait interjeté appel de cette décision, rappelons quelle a été la décision de la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, devant laquelle le même Brice Hortefeux n’a pas pris la peine de se présenter. Les juges ont déclaré, le 4 juin 2010, Brice Hortefeux « coupable de la contravention d’injures non publiques envers un groupe de personnes à raison de leur origine, en l’espèce les personnes d’origine arabe, commise à Seignosse, dans les Landes, le 5 septembre 2009 ». Cette décision a été motivée par la phrase du ministre «c’est quand il y en a beaucoup1 qu’il y a des problèmes», et qui pour les juges «est incontestablement outrageante, sinon méprisante, pour les personnes concernées qui ne se voient pas seulement exclusivement définies par leur origine, indépendamment de ce que postule le libre arbitre ou de ce qui fait une individualité, la singularité d’un parcours, les qualités ou les défauts d’un caractère, mais sont présentées comme facteur du « problèmes «, soit négativement, du seul fait de leur origine, laquelle révélerait une essence commune dans les limites de laquelle il conviendrait de les enfermer «. Le propos de Brice Hortefeux, alors ministre de l’immigration et de l’identité nationale tombe de fait sous le coup de l’article 33 de la loi du 29 juillet 1881.

Extrait de l’article 33 de la loi du 29 juillet 1881.Sera punie de six mois d’emprisonnement et de 22 500 euros d’amende

l’injure commise, dans les conditions prévues à l’alinéa précédent, envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Sera punie des peines prévues à l’alinéa précédent l’injure commise dans les mêmes conditions envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap.

En cas de condamnation pour l’un des faits prévus par les deux alinéas précédents, le tribunal pourra en outre ordonner :

1° L’affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l’article 131-35 du code pénal.

1 Ici les Arabes.

Page 8: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 8

Urgence de protéger ce qui semble a priori intouchable et pourtant à deux doigts de s’effondrer. Urgence d’entourer de bleu marine les cols blancs alors que les comptes sont dans le rouge. Urgence de voir dans toute action une colère noire parce qu’elle n’est que l’expression d’une volonté d’égalité et de justice sociale. Chaque jour, les uniformes à la solde des grands argentiers protègent ceux qui en ont pourtant le

moins besoin, pimpon !!!

chaque jour, les uniformes appliquent des lois sans cesse transgressées par ceux qui les créent et les votent, pimpon !!! Chaque jour, les uniformes

obéissent aux injonctions hiérarchiques même illégales alors que désobéir ne serait que justice, pimpon !!! C’est le temps béni de l’état pourfendeur de ses propres institutions où les uniformes deviennent les miliciens de l’état d’urgence que l’on tente d’imposer à des populations dont la seule fonction requise est de se réduire à la consommation, pimpon !!! à défaut de colonies exotiques, l’état est devenu gestionnaire de sa colonie intérieure, car comme dit le vieux Michel, l’état bénit les colonies. « Les bougnoules sont chez nous, alors nous les exploiterons chez nous » (Même Word reconnaît l’orthographe du mot bougnoule, c’est dire !). Tirer la croissance toujours plus haut, voici la seule règle encore en application qui ne soit pas abrogée, coûte que coûte et vaille que vaille, pimpon, pimpon !!! Non pas qu’il faille attendre de l’état et de ses représentants une quelconque morale, une quelconque intégrité. Se mettre dans l’attente serait imaginer une forme de conscience citoyenne chez ces pétainistes tendance nouvelle vague, dont la priorité est d’enrichir le capital de toute urgence. Car ce qui est capital dans cette histoire, c’est la

urgence

Page 9: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 9

vitesse à laquelle les comptes se remplissent, une sorte d’acompte avant la fin de l’Histoire.

à Marseille, chaque jour que le Dieu Dollar fait, contient son lot de violences sociales et raciales. Exemple heuristique d’une France en quête d’une identité nationale avec pour seul remède l’amnésie et pour seul outil une machine à fabriquer du bon Français (EB, marque déposée), avec un F(asciste) majuscule s’il vous plaît. Voici d’ailleurs quelques faits marseillais qui datent de ce début d’automne 2010.

Une question qui vaut 3 points sur le permis du « bon Français capitaliste » :combien faut-il de flicaillons pour déloger une grand-mère chinoise et sa belle-fille d’un appartement rue de la République où l’on nettoie à coup de déguerpissement pour le

projet Euromed’ ?

moins de 3 / entre 3 et 10 / plus de 50

Eh bien oui, la troisième réponse est la bonne. Parce qu’une mamie chinoise cache toujours quelques coups de taekwondo sous son kimono. Chinois, Japonais, de toute façon avec son regard fourbe, le jaune, même âgé de plus de 70 ans, est une menace.

Une question à 6 points sur le permis du « bon Français capitaliste » :combien faut-il de flicaillons pour réalimenter les rayons du Monoprix du Prado à en faire vomir les étalages alors que dehors des employé(e)s (mettez un « e » entre parenthèses et Word vous le transforme instantanément en €) en grève depuis deux semaines attendent désespérément de se voir attribuer 10 places de parking et un peu plus de respect et de droits de la part du magasin le plus rentable de France (dixit La

Provence) ?

la réponse est simple : une double fournée en rang d’oignons pour protéger les estomacs trop pleins contre ceux que l’on prend pour des jambons. En effet, exiger de ne plus gagner 600€ par mois est une honte. « Tu travailles, sois fière et heureuse, sinon c’est la porte. Il y en a plein dehors qui attendent d’être [exploités] comme toi » qu’il dit le patron à 5000€ le mois. Bref… L’urgence est partout. Les sirènes hurlent et paraît-il qu’ils veulent même faire monter le niveau sonore et passer à 220 db, comme en Belgique, parce qu’en France on est encore en deçà du vacarme d’un réacteur d’avion. Bah oui, à force de crier au trou, on finit par ne plus l’entendre, alors faut bien monter le son. Qu’est-ce tu dis ? Pimpon, pimpon !!!

Page 10: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 10

La présentatrice, le Colon, le Sauvage

LA PRéSENTATRICE au public. Un anthropologue colonial a ramené, dans le cadre d’une exposition universelle, un sauvage venu de terres lointaines. Il va chercher à démontrer la supériorité de la race blanche en mesurant les membres et le crâne du sauvage. « qui va manger qui ? » (Elle annonce les marionnettes. Entrent le colon et le sauvage. La présentatrice, au colon). Prof Van der Beck, présentez à notre auditoire le spécimen que vous nous avez ramené de ces terres lointaines…

LE COLON. Je reviens d’un pays lointain où j’ai affronté tous les dangers, remonté de dangereux fleuves avec ma pirogue, j’ai même combattu des animaux sauvages pour trouver cette tribu que j’ai baptisé de mon nom pour me rendre un hommage bien mérité !... peuple primitif, sans aucune organisation sociale mais avec le rythme dans la peau, et quel rythme !!!! Regardez un peu ça…[je le tape, il se met à danser, je le retape il s’arrête] comme vous le savez tous, l’anthropologie étudie l’espèce humaine. Elle procède donc à un classement des groupes et des individus à l’aide d’instruments de mesure trèèèès élaborés. (Il prend des mesures du corps du

Satire sociale / le théâtre de marionnettes du TÀD

le colon et le sauVageActe I - Scène 1

Page 11: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 11

sauvage en parlant). Et regardez comme c’est curieux ! Je vais, par exemple, mesurer l’écart qui sépare ses deux omoplates…[je le tape et il se met en position d’être mesuré, je le mesure par derrière] Intéressant ! Voyez, chez le sauvage, l’écart contenu entre les deux omoplates est à peine inférieur à celui séparant les deux mains lorsque les bras sont tendus [je le retape, il change de position et je le mesure par devant] Rien à voir, regardez !!! (Jeu de coups sur le sauvage qui prend des positions différentes à chaque coup. Il annonce que par la mesure du crâne du sauvage, il démontrera la supériorité de l’intelligence des Blancs et s’apprête à le faire). C’est incroyable ! Complètement illogique, le sauvage n’a aucune logique ! Et la raison à cela tient, messieurs dames, en la petitesse de sa boîte crânienne, ce qui prouve clairement les limites de ses capacités intellectuelles !... [je mesure son crâne] Euh, alors euh…Je ne comprends pas, cet instrument de mesure est défaillant. Je l’ai acheté d’occase ! Mais…il a dû prendre la grosse tête, je ne comprends pas !

Le sauvage rit, se moque.

LA PRéSENTATRICE interrompt le colon qui se rend ridicule. Professeur, je ne comprends pas : si votre spécimen a une boîte crânienne très grande, cela ne signifie-t-il pas que son cerveau est aussi plus développé et donc son intelligence également ?…

LE COLON au Sauvage. Je y en a être pas content ! Toi vouler fausser mes calcules ! (Il le tabasse).

LA PRéSENTATRICE interrompt la scène. Stop. Cher public, à vous de jouer : Pour éviter la mort d’un de ces deux protagonistes, nous vous proposons de choisir l’intervention d’une tierce personne qui pourrait tenter de dénouer cette situation…

Les marionnettes se figent. La présentatrice propose au public de voter pour l’intervention d’une des trois marionnettes qui apparaissent sur le coté de la scène : le révolutionnaire, la Mort et le loup. La présentatrice demande au public de voter à main levée. [Elle garantit la démocratie, etc.] Elle conclut à l’intervention du Révolutionnaire.

LA PRéSENTATRICE mentant. C’est donc, à l’unanimité que vous avez voté pour le Révolutionnaire ! »

Page 12: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 12

Scène 2.

Les mêmes et le révolutionnaire. Il entre en trombe, se précipite sur le sauvage et le colon. Il attrape le sauvage par un bras.

LE RéVOLUTIONNAIRE avec l’accent espagnol. Au Sauvage. « Ma que passa aqui ? Mon frère ! Te laisse pas faire par ce gringo ! C’est tous les mêmes, ils nous exploitent ! Ne l’écoute pas camarade et viens avec moi faire la révolution en Colombie !

Le colon attrape le sauvage par l’autre bras et le tire de son côté. Le révolutionnaire ne la lâche pas.

LE COLON. Mais, il n’en est pas question ! (Au Révolutionnaire). Et d’abord qu’est-ce-que tu fous là, c’est même pas chez toi, ici !!! (Au sauvage). Viens on rentre… Ne l’écoute pas…

LE RéVOLUTIONNAIRE tire à son tour le sauvage de son côté. Non ! pars avec moi mon frère ! Rejoins la révolution ! Je ferai de toi un combattant de 1ère ligne ! Tu seras au feu, devant ! Et moi… et ben… je serai juste derrière…

LE COLON tirant encore le sauvage par le bras. Mais non ! Reste avec moi ! Je t’offre la célébrité ! Je te ferai une place au musée, tu seras exposé au monde entier et pour toujours… dans du formol !

LE RéVOLUTIONNAIRE tire toujours le sauvage de son côté. Mais non ! Pars avec moi ! Je t’offre la gloire… et… et la richesse ! Tu travailleras avec moi dans le commerce équitable ! On vendra du café bio aux bobos de l’Occident !

Le sauvage arrive à se libérer, il se cache sur le côté tandis que le colon et le révolutionnaire se tabassent. Ils sortent en se mettant des coups.

LE SAUVAGE riant. Ah ! Ah ! Ah ! Ils sont marrants ces Blancs quand même, ils m’étonneront toujours ! Et vous savez quoi, en plus ? Le pire, c’est qu’après, leurs enfants vont culpabiliser sur des générations à cause de ces histoires ! Ah là là… Et oui : le fardeau de l’homme blanc est un plat qui se manche froid.

Page 13: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 13

à marianne la déchéante

(rimes à deux balles pour que sonne le glas de Madame République)

Ô m a pa u v r e m a r i a n n e , v o i s c o m m e t u v i e i l l i s m a l !co m m e t u e s c r i s p é e a u j o u r d ’h u i , ava r e e t p é n a l e .

to n b u s t e j a d i s g o n f l é pa r l’o r g u e i l s ’a f fa i s s e d é s o r m a i s , r i d i c u l ec a r t u p r i v e s d e t o n l a i t n o m b r e d e t e s e n fa n t s c r é d u l e s .

ta r é p u b l i q u e u n e e t i n d i v i s i b l ee s t m u lt i p l e e t d i v i s é e ,

e t t o i , c o n s e r vat i s m e p r é v i s i b l etu r e f u s e s d e t ’i n t é g r e r à c e t t e r é a l i t é .

to i , b e l l e m a r i a n n e q u i j a d i s f î t fa n ta s m e r ta n t d ’h o m m e s ,tu n ’e s p l u s a u j o u r d ’h u i q u ’u n e i c Ô n e fa n t Ô m e .d é c e va n t, b a f o u a n t, r e j e ta n t ta n t d e t e s p r é t e n d a n t stu s u r p l o m b e s l e m o n d e d e t o n m é p r i s a r r o g a n t,

pa r a n o ï a q u e e t i n h o s p i ta l i è r ed e ta c i ta d e l l e , t u d é f e n d s u n u n i v e r s a l i s m e d e c h i m è r e .

c a r t u c r o i s q u e s e u l e l’i n d i f f é r e n c e a s s u r e l’é g a l i t é ,m a i s t u n e c o n s i d è r e s pa s t o u s t e s c i t o y e n s d e l a m ê m e f r a n c i t é .

to n p r o b l è m e , m a r i a n n e , c ’e s t q u e t e l l e l a m o u l e t u t ’a c c r o c h e s à ta s o u c h e ,a t e s s o u c h i e n s p r é s u m é s q u i s e r a i e n t s e u l s l é g i t i m e s e n ta c o u c h e .

b i e n s û r , t u a l i m e n t e s t o u j o u r s ta g a r d e d e d é f e n s e u r s f i d è l e sc e s r e j e t o n s q u i s ’a c c r o c h e n t e n c o r e à ta f l a s q u e m a m e l l e m o n o c u lt u r e l l e ,

m a i s e n v e r s t e s f i l s a d o p t i f s t o n c o m p o r t e m e n t e s t b i e n fa r o u c h e ,tu l e s b l e s s e s c h a q u e j o u r d e t e s g e s t e s p o l i c i e r s , d u v e n i n d e ta b o u c h e .

m a r ât r e , t u l e u r fa i s p e i n e d o u b l e e t i n j u s t i c e ,pa r ta m é f i a n c e t y r a n n i q u e e t t o n i m p o s i t i o n d u s a c r i f i c e .

a l o r s o u i , pa u v r e m a r i a n n e , i l s t e s i f f l e n t pa r f o i s , d a n s u n m o m e n t d ’é m o i ,e t t u t ’o f f u s q u e s b ê t e m e n t a u l i e u d e t e d e m a n d e r p o u r q u o i…

a l o r s , t u t e p l a c e s e n v i c t i m e pat h é t i q u e ,j o u e s l e s m e n a c é e s , a l o r s q u e t u e s p s y c h o t i q u e .

c a r e n f i n , m a r i a n n e , t u e s e x c l u s i v e , s o u r d e e t d i f f é r e n t i a l i s t e ,d e t o n c e n t r i s m e pa s s é i s t e , t u n o u r r i s e n c o n t i n u t e s f r a n g e s n at i o n a l i s t e s .

a p r é s e n t, n a r c i s s i q u e e t p u n i t i v e , t u v o u d r a i s d é c h o i r c e u x q u i n e t ’h o n o r e n t pa s .tu v o u d r a i s v o i r t e s a s p i r a n t s à t e s p i e d s q u a n d i l s s o n t d é j à d a n s t e s d r a p s .

m a i s t u n ’a s p l u s l a b e a u t é m é r i ta n t l a c o u r q u e t u e x i g e s ,tu n ’e s p l u s q u ’u n e v i e i l l e f i l l e a i g r i e d o n t l e s i d é e s s e f i g e n t.

a h , m a r i a n n e ! tu t ’e s fa n é e , e t l e t e m p s n e t ’a pa s r e n d u e s a g e ,te s g o u v e r n a n t s c h a q u e j o u r a m p l i f i e n t l e r ava g e

e t t e s l i f t i n g s p o p u l i s t e s n e p e u v e n t p l u s r i e n p o u r c e u x- l à ,c a c h e - m i s è r e s m a l a d r o i t s d ’u n a n a c h r o n i s m e i n g r at.

m a t r i s t e m a r i a n n e , q u ’a l l o n s - n o u s b i e n fa i r e d e t o i ?te b o u r r e r d e f o r m o l i d é o l o g i q u e p o u r c o n s e r v e r c e v i s a g e d u r , s e c e t f r o i d ?

Page 14: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 14

L’objectif de ce petit exercice stimulant est moins la résolution que l’identification des gens qui l’ont dit !

1 «Le travailleur français qui habite à la Goutte d’or et qui voit sur le palier à côté de son HLM, une famille avec un père, trois ou quatre épouses,

une vingtaine de gosses, qui touche 50.000 F de prestations sociales sans travailler. Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, le travailleur français sur le palier, il devient fou. Ce n’est pas être raciste que de dire que nous n’avons plus les moyens d’honorer le regroupement familial»

2 « Il faut avoir le courage ou le cynisme de dire que nous allons nous livrer à une démarche néocolonialiste de grande envergure pour assurer

la survie de nos sociétés postindustrielles vieillissantes. Après avoir pillé le tiers-monde de ses matières premières, nous nous apprêtons à le piller de ce qui sera la grande source de richesses du troisième millénaire : l’intelli-gence »

3 « Le type de problème auquel nous aurons à faire face se déplace de celui de l’immigration vers celui de l’invasion (...) La facilité des déplacements

et l’ouverture des frontières recommandent de revenir à la conception tra-ditionnelle de l’acquisition de la nationalité française : celle du droit du sang»

4 « [Les otages français, Christian Chesnot et George Malbrunot] ont été enlevés par des terroristes islamiques qui adorent égorger les Occiden-

taux, sauf les Français, parce que la politique arabe de la France a des raci-nes profondes qui s’enfoncent jusqu’au régime de Vichy, dont la politique antijuive était déjà, par défaut, une politique arabe. »

Réponses : 1-c ; 2-a ; 3-d ; 4-b…Eh oui. Ils l’ont dit. Qui ?...a dit Quoi ?

a) roselyne bachelot

b) Philippe val

c) jacques chirac

d) valéry giscard d’estaing

Page 15: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 15

Extraits « … l’on peut dire que «penser l’immigration, c’est penser l’État» et que c’est « l’État qui se pense lui-même en pensant l’immigration ».

l’immigration – et c’est sans doute en cela qu’elle dérange -contraint au dévoilement de l’état, au dévoilement de la manière dont on pense l’état et de la manière dont il se pense lui-même, ce que trahit chez lui sa manière propre de penserl’immigration. Enfants de l’état national et des catégories nationales que nous portons en nous-mêmes et que l’état a mises en nous,nous pensons tous l’immigration (ces« autres » que nous-mêmes, ce qu’ils sont et, à travers eux, ce que nous sommes nous-mêmes)comme l’état nous demande de la penser et, en fin de compte, comme il la pense lui-même. […]

l a « double peine » existe objectivement dans notre façon de penser, avant même qu’on la fasse exister sous une forme objectivée, qu’il s’agisse de la sanction

d’un tribunal judiciaire ou d’une décision administrative.

Elle existe dans nos têtes de «nationaux», car le fait même de l’immigration est entaché de l’idée de «faute», de l’idée d’anomalie ou d’anomie. La présence immigrée est toujours une présence marquée d’incomplétude, présence fautive et coupable en elle-même. Présence déplacée dans tous les sens du terme : «déplacée» physiquement, géogra-phiquement, c’est-à-dire spatialement, car la migration est d’abord un déplacement dans l’espace; «déplacée» au sens moral aussi, au sens où l’on parle, par exemple, de mot ou de discours déplacés.

Tout se passe comme si c’était l’immigration qui était en elle-même délinquance, délinquance intrinsèque, délinquance en soi, au regard de nos catégories de pensée qui, en la matière, sont - on ne le dira jamais assez - des catégories nationales.

Tout se passe comme si l’immigré étant déjà en faute du seul fait de sa présence en terre d’immigration, toutes les autres fautes étaient comme doublées, aggravées en raison de cette faute première que serait l’immigration.

abdelmalek sayad, « Immigration

et pensée d’Etat », in Actes de la Recherche

en Sciences Sociales, n°129 (sept. 1999), p.5-14, ed.seuil, Paris.

Page 16: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 16

incipit Il paraîtrait, selon certains points de vue assez répandus, on ne sait comment ni on ne sait par qui, que la capacité au chant ainsi que celle à utiliser les instruments de musique, seraient, pour ainsi dire, innées, subséquentes à un talent hérité, un don du ciel, un organe exceptionnel. Oreille, doigts, cordes vocales, coffre (= poumons, cage thoracique) sont les ingrédients essentiels de cette théorie musicologique eugéniste. Cette prédestination héréditaire est bien souvent parfois explicitée à coup de généalogie ou autre tonton jouant du bombardon. Elle déterminerait pourquoi certains sont musiciens ou chanteurs et pourquoi d’autres ne

le sont pas. La tare d’être ou ne pas être musicien serait donc héréditaire voire incurable puisque jusqu’à ce jour personne n’a entendu parler du traitement.

tenue Innocent. Parce qu’on t’a dit de te taire tu l’as fait. Parce qu’un jour on a brisé en toi la conviction du chant. Parce qu’on t’a volé ta voix, pour que tu ne puisses plus élire ce que te dicte ton cœur. Puisque tu dois cacher au plus profond de toi ce que tu es le plus, ton unicité, tes émotions. Tu n’as plus le droit d’être différent alors tu te tais. Tu n’ouvres la bouche que pour copier les sons qu’on t’a appris à imiter, sagement,

lancé de pianola symphonie des chanteurs sans Voix

(Épisode 2)

Ou comment construire une flûte et déconstruire des musiciens

Page 17: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 17

obéissant. Car le reste on t’a dit que c’était mal, que c’était faux, que c’était ridicule. Et comme c’était parfaitement toi ça t’a fait un peu mal d’entendre dire ça. Puis ce mal on te l’a enfoncé, tassé et recouvert, enfermé dans une boite close à double tour et on t’a fait avaler la clé. Le grand Schtroumpf a sifflé la fin de la récré. « Lala La Schtoumpf la la … » ce n’est plus pour tous les Schtroumpfs. Seul le Schtroumf musicien et le Schtroumpf chargé de la propagande de la nation schtroumpfe ont le droit de schtroumpfer. Toi non. C’est fini. Tu as juste un peu le droit dans ta salle de bain quand tu te frottes les aisselles sous la douche, car derrière le voile de pudeur que constituent la buée et le rideau, on considère qu’après tout dans ton intimité, tu as le droit de faire toute les vilenies que tu veux. Péter, pleurer, chanter et te curer les orifices. Ah ! Pour dire que Bach et/ou Mozart étaient des génies il y a du monde. On trouve toujours quelqu’un pour larmoyer d’émotion en écoutant du Schumann (tu me prends le chou, man !). Mais te donner à percevoir l’invisible son, te transmettre les formes et structures temporelles du rythme, partager avec toi la musique, la défendre dans ton quotidien comme si ta vie en dépendait, il n’y a jamais eu personne !

variation Pour construire une flûte, on prend un bout de tuyau et on souffle dedans. C’est tout. Quand on a trouvé le son, petit à petit on essaie de se transformer en lui tout entier. Lorsque c’est fait, que le son est un prolongement du souffle et le souffle un prolongement du corps, le corps un prolongement de l’âme, on peut alors le guider et le promener à sa guise dans l’espace de l’imaginaire. On dit alors qu’on « joue de la flûte ». Si le tuyau est bouché à l’une des extrémités ou aux deux, on fait un trou sur le côté, près du bouchon, et on souffle dedans. Comme ça oblige à la tenir de travers, on appelle ça une flûte traversière (alors qu’en fait c’est juste un fifre). On peut aussi ajouter des trous que l’on bouche et débouche avec les doigts pour moduler la taille de la flûte, donc la hauteur du son. S’il y a six trous c’est un pipeau, s’il y en a huit c’est une flûte baroque. Si il y en a onze vous ne pourrez pas les boucher tous vous même, ou alors vous êtes très souple. Il y a plein de types et de formes de flûtes différentes. En cherchant bien on croit toujours en inventer une qui existe déjà depuis des siècles. Si votre voisin joue de la flûte et que ça vous rend chèvre, achetez un tambour et jouez plus fort que lui. S’il se prend au jeu et qu’il essaie de jouer plus fort que vous, vous serez invités dans toutes les fêtes votives

Page 18: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 18

et tous les carnavals, et vous pourrez ainsi enfin gagner dignement votre vie plutôt que d’exercer n’importe quel métier ridicule. La plupart des musiciens ne sont pas comme les flûtes. Même s’ils comportent eux aussi des trous, on évite généralement de souffler dedans pour chercher à y produire un son.

solo Pour être chanteur et/ou musicien, il suffit d’abord de l’accepter. Comme on laisse vibrer la corde de l’arc après avoir lâché la flèche dont le destin est déjà joué, il faut se laisser entrer en résonance avec le monde sonore à chaque geste décisif. Ensuite, se laisser dévorer par ses passions et ne pas en avoir peur survient de la nécessité primordiale d’alimenter un foyer torride d’émotions poignantes (ne pas vivre seulement mais vivre avec une symphonie dans le ventre). Que chaque chose vous en inspire ; torpeur ou vacarme, amour ou rage, êtres, objets, soleil, désespoir, beauté ou ridicule ; tout peut être vibrations et émotions sonores à l’intérieur de vous ; dans vos tripes. Vous savez ce que c’est vous l’avez tous déjà senti. Et bien que ce ne soit pas une valeur bien à la mode, jugée parfois souvent naïve et désuète, la joie est votre meilleure alliée. La joie, feinte ou véritable, ouvre à l’esprit

les portes et les chemins qui mènent à la musique pure, qui permettent d’en effleurer la grâce ; bénédiction nécessaire pour laisser s’envoler le chant, le posséder en soi comme la carte d’une destination immuable et familière.

cadence La musique est un droit humain dont il ne faut jamais accepter de se laisser déposséder. Malheureusement, déjà beaucoup d’entre vous en sont largement dépouillés à tel point que leur agonie sonore ne semble plus faire de doute ; seul un sursaut de free style et d’improvisation saura peut-être les en sauver. Pour les autres, redevenez des êtres forts ; de musique et de magie. Cultivez votre être musical, votre chant et votre rythme. Criez, soufflez, pincez la corde de l’arc, frappez la peau de votre ventre. Que faites-vous encore à lire ! Vous devriez déjà marteler un coin de table d’un moindre rythme obsessionnel ; Tester le surgissement de votre voix, redécouvrir qu’elle est bien là et qu’elle n’attend que vous pour retentir.

tetemolle d’après Wolfgang amadeus Kitano

Bientôt Episode 3 : l e s g a m m e s i d é o l o g i Q u e s & l e s r y t h m e s f o n dat e u r s

Page 19: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8 - page 19

politiQue culturelle Vs politiQue intérieure : le bon et le mauVais tsigane ?

Et l’ogre gadgé dit : « Toi le tsigane, fais moi danser, fais moi fantasmer de ton âme débordante, et remplis de ton essence enivrante la fadeur de ma vie… Mais après le spectacle, après que je t’eu consommé jusqu’à la moelle, s’il te plaît, un peu de pudeur ! Remballe tes mor-

veux et rentre chez toi, là-bas où ça ne nous regarde pas... »

Page 20: Tàd mag' n°8

octobre 2010 - tàd mag n°8

olivox / Marianne est revenuewww.olivox.com