158
Technique et logistique, deux composantes indissociables d'un même groupement constituant des éléments clés dans la contribution à la réussite opérationnelle au sein d'un service d'incendie et de secours. Les méthodes et processus actuels des domaines techniques et logistiques répondent-ils aux attentes des utilisateurs territoriaux ? Le groupement technique et logistique de demain existe-t-il ? En analysant le contexte de différentes structures existantes, quels leviers organisationnels et managériaux pourraient être proposés, développés ? Mémoire en vue de l’obtention de la formation d’adaptation à l’emploi de chef de groupement Commandant Frédéric DELFOSSE du SDIS de la Moselle Capitaine Benjamin CAUTENET du SDIS de la Meuse Commandant Pierre DECLERCQ du SDIS du Nord Commandant Cédric COURTIN du SDIS du Pas de Calais Promotion CGPT 2020/02 Directeur de mémoire : Lieutenant-colonel Francis MAGNOLINI

Technique et logistique, deux composantes indissociables d

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Page 1: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

Technique et logistique, deux composantes indissociables d'un même

groupement constituant des éléments clés dans la contribution à la

réussite opérationnelle au sein d'un service d'incendie et de secours. Les

méthodes et processus actuels des domaines techniques et logistiques

répondent-ils aux attentes des utilisateurs territoriaux ? Le groupement

technique et logistique de demain existe-t-il ? En analysant le contexte de

différentes structures existantes, quels leviers organisationnels et

managériaux pourraient être proposés, développés ?

Mémoire en vue de l’obtention de la formation d’adaptation à l’emploi de chef de groupement

Commandant Frédéric DELFOSSE du SDIS de la Moselle

Capitaine Benjamin CAUTENET du SDIS de la Meuse

Commandant Pierre DECLERCQ du SDIS du Nord

Commandant Cédric COURTIN du SDIS du Pas de Calais

Promotion CGPT 2020/02

Directeur de mémoire : Lieutenant-colonel Francis MAGNOLINI

Page 2: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

2

« Il n’y a pas de tactique sans logistique ; si la logistique dit non, c’est qu’elle a raison ! »

Général Dwight Eisenhower (1944).

Page 3: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

3

« Les opinions exprimées dans ce mémoire sont propres à leurs auteurs et n'engagent pas

l’École Nationale Supérieure des Officiers de Sapeurs-Pompiers »

Page 4: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

4

Page 5: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

5

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est la résultante d’un travail de recherche et d’analyse réalisé dans le cadre de la

formation d’adaptation à l’emploi de chef de groupement. Cette formation, initiée dans un contexte

particulier lié à la gestion d’une crise sanitaire de portée internationale (COVID-19), a cependant

pu nous être dispensée grâce à la collaboration de nombreuses personnes, pourtant très impliquées

dans la gestion de l’événement national. Aussi, nos premiers remerciements s’adressent à tous les

acteurs opérationnels, administratifs et techniques qui ont permis, par leur contribution, à cet

ouvrage d’exister.

La réalisation de ce mémoire a également été rendue possible par la confiance et le temps accordés

par nos directeurs départementaux respectifs :

- Monsieur le Contrôleur Général Philippe RIGAUD, directeur du SDIS 62,

- Monsieur le Contrôleur Général Gilles GRÉGOIRE, directeur du SDIS 59,

- Monsieur le Colonel Hors Classe François VALLIER, directeur du SDIS 57,

- Monsieur le Colonel Hors Classe Yves GAVEL, directeur du SDIS 55.

Nous remercions nos chefs de groupements technique et logistique respectifs pour leur écoute et

les échanges nourris qui ont permis la réalisation de cette étude mais aussi les chefs de centre et

correspondants techniques et logistiques des unités territoriales (groupements territoriaux et centres

de secours), les logisticiens, mécaniciens et magasiniers (utilisateurs « terrain »), pour leur

contribution à l’analyse de proximité.

Très chaleureusement, nous saluons notre directeur de mémoire, le Lieutenant-colonel Francis

MAGNOLINI, chef de la section des équipements au bureau de la Doctrine, de la formation et des

Équipements (BDFE), de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises

(DGSCGC), pour ses apports, sa bienveillance et sa profonde connaissance de la technique et de la

logistique au service des sapeurs-pompiers. À ses côtés, le Lieutenant-colonel Bruno MARCELLE,

a contribué à nos travaux par l’apport de précisions et orientations dans le cadre de nos recherches.

Dans ce contexte de crise, leur disponibilité a été fortement appréciée.

Sont associés à ces remerciements l’ensemble des acteurs pédagogiques de la division des

Formations Supérieures du Département Prospective et Professionnalisation de l’École Nationale

Supérieure des Officiers de Sapeurs-Pompiers (ENSOSP), et en particulier le Lieutenant-colonel

Page 6: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

6

Denis BARKAT, responsable pédagogique, pour sa disponibilité et sa grande faculté d’adaptation

tout au long de cette formation.

En outre, nous remercions également l’ensemble des partenaires privés et publics qui ont contribué

à l’extension de nos travaux de recherche par l’apport de leur expertise dans les domaines

techniques et logistiques, mais aussi économiques.

Nos parcours professionnels respectifs ne nous avaient pas permis d’approfondir nos

connaissances, nos expériences dans ce domaine plus qu’exigeant et varié que constitue la

logistique générale, pilier de la réussite opérationnelle en toutes circonstances.

Nous sommes reconnaissants envers tous les contributeurs et collaborateurs départementaux qui

ont permis la poursuite de nos missions de service public en acceptant nos absences durant les

phases liées aux travaux de recherche et durant notre période de formation.

Enfin, nous tenons à remercier nos familles pour leur soutien sans faille, leur patience, leur aide,

leur compréhension, s’agissant de l’investissement que représente le suivi de cette formation

d’adaptation à l’emploi de chef de groupement mais aussi au regard de la restitution du mémoire

de recherche.

Page 7: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

7

TABLE DES ABREVIATIONS

ACEP : Autorité de régulation des Communications Électroniques et des Postes

AFIM : Association Française des Ingénieurs et responsables de Maintenance

AFNOR : Association Française de NORmalisation

AMDEC : Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité

ANSC : Agence du Numérique de la Sécurité Civile

APECA : Association des Professionnels Européens de la Carte d’Achats

ARI : Appareil Respiratoire Isolant

BAC PRO : Baccalauréat Professionnel

BDFE : Bureau de la Doctrine, de la Formation et des Équipements

BTS : Brevet de Technicien Supérieur

BPM : Buisiness Process Management

COVID : COronaVIrus Disease

CCAP : Cahier des Clauses Particulières des marchés publics

CCF : Camion-Citerne Feux de forêt

CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particulières

CCV : Coût du Cycle de Vie

CD : Conseil Départemental

CEN : Comité Européen de Normalisation

CENELEC : Comité Européen de Normalisation en ELECtronique et en électrotechnique

CGCT : Code Général des Collectivités Territoriales

CGP : Coût Global Possession

CIS : Centre d’Incendie et de Secours

CM : Coût de la Maintenance

CMc : Coût de la Maintenance curative

CMp : Coût de la Maintenance préventive

CNFPT : Centre National de la Fonction Publique Territoriale

COVID : COronaVIrus Disease

CPI : Centre de Première Intervention

CRC : Chambre Régionale des Comptes

CS : Centre de Secours

CUA : Communauté Urbaine d’Arras

CUB : Communauté Urbaine de Bordeaux

Page 8: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

8

DAF : Directeur(trice) Administratif(ve) et Financier(ère)

DCE : Dossier de Consultation des Entreprises

DDA : Directeur Départemental Adjoint

DDSIS : Directeur Départemental des Services d’Incendie et de Secours

DGSCGC : Direction Générale de la sécurité civile et de la Gestion des Crises

DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement

DTO : Disponibilité Technique Opérationnelle

EMIZ : État-major Interministériel de Zone

ENSOSP : École Nationale Supérieure des Officiers de Sapeurs-Pompiers

EPCI : Établissement Public de Coopération Intercommunal

EPI : Équipement de protection individuelle

EPIDIS : Établissement Public Interdépartemental d’Incendie et de Secours

ETP : Équivalent Temps Plein

FA : Fabrication additive

FAE : Formation d’Adaptation à l’Emploi

FAMAD : Fabricants de Matériels pour la gestion des Déchets

FDMS : Fiabilité, Disponibilité, Maintenabilité, Sécurité

FFMI : Fédération Française des Matériels d’Incendie

FMD : Fiabilité, Maintenabilité, Disponibilité

FNSP : Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers

FPT : Fourgon Pompe Tonne

GMAO : Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur

GNV : Gaz Naturel pour Véhicule

GOPS : Groupement opérations

GPEC : Gestion Prévisionnelle des Effectifs et des Compétences

GTL : Groupement Technique Logistique

HUMS : Health and Usage Monitoring System

IA : Intelligence Artificielle

IdO : Internet des Objets

IoT : Internet of Things

JO : Journal Officiel

MC : Maintenance Corrective

MCO-T : Maintien en condition Opérationnelle-Terrestre

MEA : Moyen élévateur aérien

Page 9: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

9

MP : Maintenance Préventive

MPT : Management Productif Total

MRO: Maintenance, Repairs and Operational Material

NF : Norme Française

NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

OPAC : Office Public de l’Aménagement et de la Construction

OPEX : Opération Extérieure

PAA : Plan d’Actions Achats

PCA : Plan de Continuité d’Activité

PESTEL : Politique, Economique, Sociologique, Technologique, Ecologique, Légale

PCASDIS : Président du Conseil d’Administration du SDIS

PDC : Plan de Développement des Compétences

PDCA : Plan-Do-Check-Act

PIB : Produit Intérieur Brut

PFAJ : Pôle Finances, Administration et Juridique

PME : Petite et Moyenne Entreprise

PPF : Plan Pluriannuel de Formation

PUI : Pharmacie à Usage Interne

RCM : Reliability Centered Maintenance

RFID : Radio Frequency IDentification

TIC : Technologies de l'Information et de la Communication

SAELSI : Service de l’Achat, de l’Équipement et de la Logistique de la Sécurité Intérieure

SCORPION : Synergie du COntact Renforcée par la Polyvalence et l’INfovalorisation

SDACR : Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques

SDMIS : Service Départemental-Métropolitain d’Incendie et de Secours

SDIS : Service Départemental d’Incendie et de Secours

SGAMI : Secrétariat Général pour l'Administration du Ministère de l'Intérieur

SI : Système d’information

SIMAT : Système d'information de la Maintenance de l'Armée de Terre

SIS : Service d’Incendie et de Secours

SIVOM : Syndicat Intercommunal à VOcation Multiple

SIVU : Syndicat Intercommunal à Vocation Unique

SLI : Soutien Logistique Intégré

SSSM : Service Santé Secours Médical

Page 10: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

10

SUAP : Secours d’Urgence Aux Personnes

SWOT : Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités),

Threats (menaces).

TCO : Total Cost of Ownership (coût global de possession)

TL : Technique logistique

TPM : Total Productive Maintenance (Maintenance Productive Totale)

UGAP : Union des Groupements d’Achats Publics

UNM : Union de Normalisation des Matériaux

VAE : Validation des Acquis de l’Expérience

VAT : Véhicule d’Assistance Technique

VL : Véhicule léger

VRID : Véhicule de reconnaissance et d’interventions diverses

VSAV : Véhicule de Secours d’Assistance aux victimes

VTU : Véhicule tout usage

Page 11: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

11

SOMMAIRE

Introduction .................................................................................................................................. 13

1. Le fonctionnement actuel des groupements technique et logistique : exemples choisis .. 16

1.1 Analyse des enquêtes relatives à l’organisation et au fonctionnement du GTL .................... 16

1.1.1 Analyse des réponses des chefs de groupement chargés des activités techniques et

logistiques ...................................................................................................................... 17

1.1.2 Analyse des réponses des utilisateurs terrain ................................................................... 22

1.2 Réflexion sur l’amélioration des méthodes d’organisation et de travail au sein des GTL. ... 24

1.2.1 La montée en compétences des équipes des GTL ............................................................ 25

1.2.2 Le recours à des outils informatiques connectés adaptés ................................................. 30

1.2.3 L’adaptation du GTL au fonctionnement des centres de secours. .................................... 33

1.3 Le recours incontournable à l’externalisation et à la mutualisation ...................................... 40

1.3.1 Externalisation de certaines missions au sein des groupements technique et logistique –

analyse multisectorielle (collectivités locales et territoriales) : ..................................... 40

1.3.2 Mutualisation de certaines missions au sein des GTL – analyse multisectorielle

(collectivités locales et territoriales) : ............................................................................ 51

1.4 Retour sur l’hypothèse n°1..................................................................................................... 55

2. Le groupement technique et logistique de demain, une organisation rompue aux crises

multiformes ................................................................................................................................... 56

2.1 Analyse des enquêtes relatives à l’organisation des GTL en situation de crise ..................... 58

2.2 Réflexions permettant aux GTL de maintenir une réponse optimale et une résilience rapide

durant une crise ..................................................................................................................... 61

2.2.1 Chaîne logistique et standardisation, 2 préalables à un GTL résilient ............................. 62

2.2.2 Le recours aux réseaux locaux .......................................................................................... 65

2.2.3 Le recours aux dons, une voie nouvelle d’approvisionnement. ....................................... 66

2.2.4 Les nouvelles technologies comme solutions d’autonomie. ............................................ 68

2.2.5 L’assistance mutuelle interdépartementale ....................................................................... 75

2.2.6 L’implication de la zone de défense et de sécurité ........................................................... 77

2.3 Retour sur l’hypothèse n°2..................................................................................................... 80

Conclusion ..................................................................................................................................... 81

Bibliographie ................................................................................................................................. 83

Annexe .......................................................................................................................................... 89

Annexe 1 : Synthèse des propositions .................................................................................. 90

Annexe 2 : Questionnaire à l’intention des chefs de groupement chargés des domaines

technique et logistique des SDIS .......................................................................................... 99

Page 12: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

12

Annexe 3 : Résultats de l’enquête auprès des chefs de groupement chargés des domaines

technique et logistique des SDIS ........................................................................................ 103

Annexe 4 : Questionnaire établi à l’intention des chefs de centre, des correspondants

technique et logistique des unités opérationnelles et des utilisateurs des services technique et

logistique ............................................................................................................................ 108

Annexe 5 : Résultats de l’enquête auprès des chefs de centre, des correspondants technique

et logistique des unités opérationnelles et des utilisateurs des services technique et logistique

............................................................................................................................................ 111

Annexe 6 : Cas d’usage de l’IoT dans la supply chain ...................................................... 114

Annexe 7 : Fiche de la Direction des Affaires Juridiques: L’urgence dans les contrats de la

commande publique. .......................................................................................................... 115

Annexe 8 : Questionnaire établi à l’intention des chefs GTL relatif à l’appréciation de la

fonction logistique durant la crise COVID19..................................................................... 121

Annexe 9 : Résultats de l’enquête auprès des chefs GTL relative à l’appréciation de la

fonction logistique durant la crise COVID19..................................................................... 135

Annexe 10 : Reçu aux titres des dons ................................................................................ 138

Annexe 11 : Imprimante Ultimaker S5 utilisée par l’Armée de Terre. .............................. 139

Annexe 12 : Compte rendus des entretiens menés avec les chefs GTL et personnes

ressources. (Par ordre chronologique). ............................................................................... 140

Annexe 13 : le véhicule d’assistance technique (VAT) ..................................................... 155

Table des illustrations ................................................................................................................ 156

Page 13: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

13

INTRODUCTION

La gestion technique et logistique chez les sapeurs-pompiers doit, pour rester performante et

majoritairement orientée vers le caractère opérationnel des missions des services d’incendie et de

secours (SIS), améliorer ses méthodes et moyens relatifs à l'organisation de ses activités. Afin

d’assurer le fonctionnement optimal du Groupement Technique Logistique, y compris en temps de

crise, ces activités doivent permettre les commandes, les manutentions, les transports, les

conditionnements, les approvisionnements et les opérations de contrôle et de maintenance.

Ces différents thèmes ayant déjà fait l’objet de mémoires de recherche très approfondis dans des

domaines tels que « la maintenance préventive des moyens roulants »1, « la performance des

EPI »2, ou encore « l’optimisation de la chaîne logistique par le Supply Chain Management »3, nos

recherches et travaux d’étude ont été orientés vers l’analyse des processus actuels dans les

domaines de la technique et de la logistique chez les sapeurs-pompiers, vers la compréhension des

modes de fonctionnement de différentes structures (publiques et privées), vers le retour

d’expérience des utilisateurs territoriaux et surtout vers la perspective d’évolution des structures

existantes par l’apport de leviers organisationnels et managériaux pragmatiques et innovants.

Cette réflexion a été menée dans le souci du maintien de la réponse technique et logistique d’un

SIS en gestion de crise majeure. Cette composante est devenue incontournable afin de garantir le

maintien d’une réponse opérationnelle en tout temps et toutes circonstances.

La logistique de demain, parfois dénommée « logistique 4.0 » (lorsque celle-ci fait appel à de

nouveaux outils et applications informatiques), ou encore « la quatrième révolution industrielle »4,

correspond à une nouvelle manière d’organiser les processus et les méthodes de travail,

1 GONZALEZ F., MORDRET L., PANTAIS J-F. et PASQUALOTI R (2017)., La maintenance préventive des

véhicules, facteur d’efficience des services d’incendie et de secours, Mémoire en vue de l’obtention de la formation

d’adaptation à l’emploi de chef de groupement, ENSOSP. (GONZALEZ F, 2017)

2 DIDIER L., GRUMBACH S., HARROUE D. et THIOLIERE F. (2019), L’amélioration des performances de

protection des EPI des sapeurs-pompiers, une réalité et une motivation pour tous, mais quels impacts et quelles

modalités ?, Mémoire en vue de l’obtention de la formation d’adaptation à l’emploi de chef de groupement,

ENSOSP. (DIDIER L, 2019)

3 ANNOTEL D., FARA T., FREIDIG S. et ROUCOULE C. (2018), Optimiser la chaîne logistique d’un service

d’incendie et de secours par le supply chain management, Mémoire en vue de l’obtention de la formation

d’adaptation à l’emploi de chef de groupement, ENSOSP. (ANNOTEL D, 2018)

4 Visiativ Solution – Une nouvelle révolution industrielle en marche (2020) (Solution, 2020)

Page 14: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

14

conséquence inévitable de la mondialisation. L'internationalisation forte des entreprises privées et

la délocalisation des sociétés entraînent la perte du service de proximité. L'hyper connectivité, les

nouvelles technologies mais aussi la constitution et le maintien dans le temps des circuits courts

sont au cœur de ce concept qu’est la logistique de demain. Les grandes orientations de cette

logistique du futur reposent, notamment, sur cinq éléments clés mis en avant par le monde de

l’industrie et pouvant contribuer à l’amélioration de la performance opérationnelle d’un SIS5 :

- l’anticipation des besoins (la gestion des flux) ;

- la réduction des délais d’acheminement et de livraison (modes opératoires) ;

- l’adoption d’un mode de fonctionnement facilitant l’automatisation des processus (outils et

applications informatiques communs) ;

- la stratégie omnicanale (pour le traitement homogène des commandes), la stratégie

multicanale pouvant être à l’origine de traitements réalisés de manière différenciée ;

- la traçabilité des produits (durée de vie, gestion des déchets).

Il s’agit de « concevoir, fabriquer et livrer le bon produit, au bon emplacement, au bon moment et

au bon prix »6.

Afin de conduire notre étude en tenant compte du niveau de satisfaction des utilisateurs territoriaux,

nous avons tout d’abord réalisé un audit auprès des contributeurs à la réussite opérationnelle

globale d’un SIS.

Sous la forme de questionnaires adressés à plusieurs catégories d’agents (sapeurs-pompiers

intervenants, correspondants logistique et technique des unités opérationnelles, chefs de centre,

chefs de groupement), nous avons cherché à évaluer la qualité de service rendue mais aussi

attendue.

En cette période de crise sanitaire de portée internationale, les rencontres physiques et les visites

sur sites ont été rapidement compromises. Sur les préconisations de notre directeur de mémoire,

nous sommes donc allés à la rencontre de nos chefs de groupement technique et logistique

5 MECALUX – Solutions de stockage – Un futur déjà présent (2020) (MECALUX, 2010)

6 Publication sur le site de France Supply Chain, ex - Association Française pour la logistique (ASLOG).

Page 15: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

15

respectifs (SDIS 59, 55, 57, 62) afin de recueillir leurs avis éclairés sur les modes de

fonctionnement actuels, sur les niveaux de difficultés quotidiennes en évoquant leur vision de la

logistique de demain.

Nous avons élargi le champ de nos investigations vers d’autres secteurs d’activités, publics et

privés, telles que les collectivités territoriales (communes, communautés de communes,

administrations), mais aussi l’industrie et l’armée de terre, dans la perspective d’une évaluation de

la concordance de nos processus actuels de fonctionnement avec leur expérience. Les modes

opératoires, ainsi analysés et comparés ont permis des échanges nourris portant sur des notions

essentielles à une gestion logistique moderne efficiente telles que l’externalisation et la

mutualisation de certaines missions.

Soumis aux exigences croissantes de justification et de maîtrise de leurs dépenses, les SIS ne

peuvent échapper à la modernisation de la gestion technique et logistique et doivent poursuivre

leurs efforts de rationalisation et d’ingénierie en la matière. Il est à noter que, dans le cadre de ces

recherches préliminaires, nous avons constaté que bon nombre de SIS ont déjà initié la

modernisation de leur organisation, souvent pour des raisons budgétaires, rarement pour répondre

à la satisfaction des utilisateurs. Forts de nos réflexions, nous avons donc émis deux hypothèses de

travail :

- Hypothèse n°1 : La recherche et la mise en œuvre de méthodes d'organisation et de travail

innovantes, parfois issues du secteur privé, sont gages d'efficience en matière de gestion

technique et logistique ; cette hypothèse est développée dans la première partie relative au

fonctionnement actuel des GTL (1).

- Hypothèse n°2 : Le caractère d’intérêt général et la continuité de service public applicables

au service d’incendie et de secours imposent au groupement technique et logistique

d’adopter une organisation agile favorisant la résilience en période de crise ; cette

hypothèse est développée dans la deuxième partie relative au groupement technique

logistique de demain et son organisation rompue aux crises multiformes (2).

La corrélation des différents éléments recueillis dans nos travaux de recherche (enquêtes,

évaluation des pratiques, indices de satisfaction), constitue une base de données transposable aux

modes de fonctionnement des SIS et doit contribuer à l’amélioration des conditions humaines et

techniques de notre gestion technique et logistique à vocation opérationnelle.

Page 16: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

16

1. LE FONCTIONNEMENT ACTUEL DES GROUPEMENTS

TECHNIQUE ET LOGISTIQUE : EXEMPLES CHOISIS

Afin de réaliser un état des lieux du fonctionnement des GTL dans les SIS, notre choix s’est porté

sur des enquêtes ciblées plutôt que sur une enquête à portée générale. En effet, les organisations

des SIS sont connues, ont tendance à se rapprocher entre elles et un traitement statistique ne nous

a pas semblé pertinent pour appréhender les besoins exprimés par les acteurs et utilisateurs de

terrain.

L’analyse des réponses recueillies (1.1), qui ne saurait être considérée comme une approche

statistique exhaustive de la réalité des SIS, nous permettra de vérifier notre hypothèse de travail :

- Hypothèse n°1 : la recherche et la mise en œuvre de méthodes d’organisation et de travail

innovantes, parfois issues du secteur privé, est gage d’efficience en matière de gestion technique

et logistique.

En effet, cette analyse permet d’engager une réflexion sur l’amélioration des méthodes

d’organisation et de travail humaines, techniques et informatiques qui permettrait de rendre la

gestion des problématiques techniques et logistiques plus performante, plus homogène et plus

vertueuse en matière de maîtrise des coûts de fonctionnement (1.2). Elle met également en avant

le fait que l’externalisation et/ou la mutualisation de certaines missions constituent une perspective

de maîtrise, voire de réduction de la dépense publique incontournable pour les SIS (1.3).

1.1 Analyse des enquêtes relatives à l’organisation et au fonctionnement du GTL

Deux questionnaires ont été établis :

1. un questionnaire à l’intention des chefs de groupement chargés des domaines technique et

logistique des SDIS 55, 57, 59 et 627 ;

2. un questionnaire établi à l’intention des chefs de centre, des correspondants techniques et

logistiques des unités opérationnelles et des utilisateurs des services techniques et logistiques8.

7 Voir Annexe 2.

8 Voir Annexe 3.

Page 17: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

17

1.1.1 Analyse des réponses des chefs de groupement chargés des activités techniques et logistiques9

Les chefs de groupement chargés des activités techniques et logistiques des SDIS 59, 55, 57 et 62

ont été interrogés lors d’un entretien individuel.

Notre premier constat est l’extrême diversité des réponses et des attentes. Les entretiens menés ont

confirmé l’absence d’organisation commune et d’outils communs et nous ont confortés dans l’idée

qu’une étude statistique complète au niveau des SDIS n’aurait pas davantage nourri nos réflexions.

Chaque SDIS semble travailler de manière isolée et développer ses propres méthodes et outils.

La place du GTL dans la structure apparaît assez satisfaisante pour les chefs GTL qui lui confèrent

une note de 3,4/5. Malgré cela, il ressort que le GTL est rarement désigné comme pilote d’un projet

et qu’il est généralement perçu comme un groupement concourant aux activités des autres

groupements fonctionnels. Par ailleurs, un rapprochement avec le Groupement Opérations est

évoqué par le SDIS 62, et, uniquement pour les activités de logistique opérationnelle, par le

SDIS 59.

Tous les chefs de groupement interrogés estiment que la fusion des activités techniques et des

activités logistiques est tout à fait pertinente.

Le rattachement complet des composantes technique et logistique à un autre groupement est

mentionné par 2 des cadres interrogés, l’un au Groupement Opérations, en raison des liens évidents

avec les activités de terrain, l’autre au groupement chargé de la commande publique, en raison des

activités de commande de matériels représentant environ 80 % de l’activité. Malgré ces évocations,

l’existence même d’un groupement dédié à la technique et à la logistique n’est remise en cause par

aucun des chefs de groupement interrogés.

En revanche, selon les organisations, sont évoqués : le rattachement ou non des activités liées aux

infrastructures, le rattachement de la fonction achat au groupement chargé des finances et

l’importance d’inclure les opérations de maintenance dès l’élaboration des cahiers des charges.

Dans tous les cas, la transversalité des activités du GTL avec celle des groupements évoqués est

considérée comme indispensable à l’efficacité de ses actions.

En ce qui concerne les orientations stratégiques, elles sont souvent définies par le chef GTL

directement (3 réponses). Lorsque la gouvernance fixe des orientations, elle le fait généralement

9 Annexe 3 : Résultats de l’enquête auprès des chefs GTL

Page 18: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

18

par le biais de ses plans pluriannuels d’équipement (2 réponses) ou en recherchant une diminution

des coûts10.

Le caractère visiblement limité des orientations stratégiques est corroboré par le faible sentiment

de valorisation du GTL au sein du SDIS par ses responsables. Il apparaît que leurs activités

pâtissent souvent d’une mauvaise image et d’un désintérêt de la part de la collectivité. L’un d’entre

eux utilise même un adage ad hoc : « Toujours au labeur, jamais à l’honneur ».

La prise en compte des propositions du GTL par la gouvernance apparaît à peine plus satisfaisante.

Sont relevés :

- des difficultés de positionnement de la Direction et la lenteur des décisions ;

- les difficultés pour obtenir les moyens nécessaires au bon fonctionnement du service ;

- la prégnance du critère financier sur la prise de décision.

Ce constat ne permet pas de déterminer si la gouvernance se désintéresse des questions techniques

et logistiques ou si elle est mal ou insuffisamment conseillée par les acteurs du GTL.

La question relative à la définition des besoins techniques et logistiques dans les SDIS reçoit une

réponse unanime sur la nécessaire adaptabilité du GTL à l’évolution des matériels et des

techniques. D’autres modes de définition des besoins sont également mentionnés :

- l’application des référentiels et recommandations de la DGSCGC ;

- la demande expresse du Préfet (exemple de l’acquisition de CCF dans le SDIS du Nord en

2020) ;

- les comptes rendus de réunion des commissions instituées au sein du CHSCT ;

- l’objectif d’harmonisation des matériels.

Aucun des chefs GTL entretenus ne dispose d’indicateurs de pilotage. En revanche, les indicateurs

d’activité sont très variés, mais généralement difficiles à récolter et à exploiter11. Aucun chef GTL

10

Sont évoquées : l’efficience de la dépense et l’optimisation du parc roulant par une acquisition de véhicules

polyvalents permettant de réduire le parc.

11 Liste issue de l’enquête :délais d’approvisionnement en pièces détachées, de paiement, d’édition des bons de

commande, de traitement des demandes utilisateurs, de vigilance par rapport aux marchés en cours, de

remplacement des matériels défectueux, temps d’occupation, temps moyen d’intervention sur un véhicule, nombre

de véhicules, de fiches de travail, de visites à l’atelier d’un véhicule, de réparations, d’entretiens préventifs, d’effets

distribués, de navettes réalisées, de matériels expédiés, de convoyages réalisés, de matériels mis en stock, taux de

renouvellement des EPI.

Page 19: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

19

ne dispose d’un taux d’indisponibilité des véhicules opérationnels. A noter que les indicateurs de

satisfaction sont également inexistants. Pour autant, ils parviennent à dégager empiriquement un

degré de satisfaction des usagers, généralement estimé moyennement satisfaisant. Les motifs

d’insatisfaction sont alors spontanément listés ; on y retrouve le réapprovisionnement en EPI ou

l’habillement, l’absence d’astreinte TL, les retards dans les réparations des engins et la fréquence

des pannes des véhicules. Ce degré de satisfaction apparaît variable selon les centres de secours,

voire les personnels. Pour une même problématique, la satisfaction peut ainsi varier de 1 à 5 sur 5.

En matière d’innovation et de prospective, le GTL est généralement pilote pour l’acquisition des

matériels, la définition des méthodes de travail et des outils de gestion ainsi que pour l’optimisation

des techniques de maintenance.

Tous les SDIS interrogés externalisent une partie de leurs activités techniques et logistiques12.

Les facteurs ayant entraîné l’externalisation de ces activités sont les suivants :

- le manque de compétences en interne : soit par manque d’effectif, par manque de formation

ou par impossibilité d’attirer la compétence dans le SDIS pour des raisons de salaire et/ou

de conditions de travail (exemple : diéséliste, mécanicien, carrossier) ;

- le manque de matériels nécessaires pour réaliser ces activités, car l’investissement est jugé

trop important ;

- la volonté politique de mutualiser avec un autre service public13 ;

- l’impossibilité de concurrencer le secteur privé sur les réparations courantes14 ;

- l’orientation stratégique de recentrer le GTL sur les missions spécifiques au SDIS

nécessitant une technicité particulière difficile à trouver dans le secteur privé15.

Cette externalisation se fait systématiquement dans des entreprises privées pour les SDIS

interrogés, seul un d’entre eux a évoqué une externalisation des missions vers le Département, mais

12

Liste issue de l’enquête maintenance des VL, décennale MEA, livraison des objets volumineux, affranchissement

des courriers, entretien ou réparation des tenues de feu, réparation des chaussants, commandes et livraisons des

produits d’entretien et de bureau, contrôle règlementaire des extincteurs, vérification des moyens de levage

électriques, maintenance des groupes électrogènes, des outils de désincarcération, requalification des bouteilles

d’air, maintenance ou grosses réparations des PL.

13 L’exemple le plus fréquent semble être le Département, en raison de sa participation majeure au budget du

SDIS.

14 Exemple : embrayage des VL.

15 Exemples : maintenance des pompes des engins et des MEA.

Page 20: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

20

il s’agit dans ce cas d’une mutualisation puisque le SDIS et le Département prennent chacun une

partie des activités de l’autre, sans contrepartie financière.

Tous les SDIS interrogés disposent de procédures départementales. Le degré de satisfaction quant

à leur application dans les centres de secours est moyen. Tous les chefs GTL évoquent la nécessité

de simplifier ces procédures et de les rendre plus facilement accessibles aux personnels des centres

de secours.

À part un SDIS, les chefs GTL interrogés disposent d’un ou plusieurs logiciels spécifiques à leurs

activités. Le niveau de satisfaction sur l’utilisation de ces logiciels est bas, 4 SDIS étant en cours

de mise en place d’un nouveau logiciel16.

Les problématiques rencontrées par le GTL sont nombreuses. Une seule fait l’unanimité : les

difficultés de disposer de personnels compétents. Ce point rejoint sans doute la mauvaise image

véhiculée par le GTL qui reste un groupement peu valorisé, peu attirant et, encore trop souvent, un

groupement d’affectation privilégié des personnels inaptes ou sans compétence adaptée.

D’autres problématiques organisationnelles sont rapportées :

- la difficile équation entre la volonté des décideurs et des fournisseurs de limiter les stocks

et le souhait des utilisateurs d’être satisfaits le plus rapidement possible ;

- l’impossibilité pour certains fournisseurs locaux de répondre aux marchés mutualisés

entraînant des délais plus importants mais aussi des conséquences économiques et

environnementales pour le département ;

- le niveau de signature des bons de commandes par le chef GTL inadapté au flux de ses

activités, imposant des délais de traitement supplémentaires ;

- le manque ou l’inadaptation des ressources humaines ;

- l’absence d’indicateurs de pilotage ;

- le manque de transversalité entre les groupements et/ou au sein du GTL ;

- la complexité des règles de la commande publique ;

- l’inadéquation entre la charge de travail et les moyens alloués.

16

Les logiciels principalement évoqués sont Isilog d’IWS®, e-Atal® et Oxio®.

Page 21: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

21

Les évolutions en cours ou envisagées tournent essentiellement autour d’une réorganisation du

travail, de la refonte des procédures à destination des usagers et de l’acquisition et de la mise en

place de solutions informatiques adaptées aux activités17.

La vision à long terme des chefs GTL sondés met en évidence un réel besoin d’outils de pilotage

et de gestion, mais aussi, une prise de conscience de la nécessité d’uniformiser certains domaines

entre les SDIS.

Les attentes des chefs GTL sont résumées dans le schéma suivant :

Figure 1:analyse des enquêtes des chefs GTL

En synthèse :

À l’issue de cette enquête, la place du GTL apparaît centrale pour ses responsables. Ses liens avec

l’opérationnel sont évidents et peuvent justifier les souhaits de fusionner tout ou partie de ses

activités avec le groupement opérations.

La perception du GTL par les collectivités est mauvaise, ce qui entraîne des difficultés dans la

dotation en moyens humains et matériels. Malgré cela, tous les GTL se dotent progressivement ou

ont des projets d’installation d’outils de gestion et de suivi informatisés modernes, la gouvernance

ayant compris l’intérêt d’avoir un suivi précis et des indicateurs de pilotage pertinents, ne serait-ce

que pour diminuer les coûts à moyen terme. Cela pourrait d’ailleurs aider les décideurs à élaborer

des orientations stratégiques dans le domaine.

En dehors de cette dimension technologique, peu d’innovations ou de projets d’innovation ont été

abordés. Il semble que les difficultés des chefs GTL à assurer l’ensemble des activités confiées à

17

Sont également mentionnés : l’augmentation des achats communs, l’augmentation des achats génériques via

l’UGAP, la dématérialisation des flux courriers, la location des véhicules logistiques (en raison du grand nombre

de kms parcourus, incompatibles avec une durée raisonnable d’amortissement), le recrutement de personnels.

GTL connecté

Mutualisation

Compétences

Recentrage

Harmonisation

Stocks en produits stratégiques

Autonomie

Meilleure organisation interne

Organisation supradépartementale

Page 22: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

22

leurs services avec les moyens qui leur sont accordés diminuent leur possibilité de projection dans

le futur. Les réflexions semblent se limiter à la résolution des problèmes rencontrés18.

Les activités du GTL semblent devoir s’orienter vers le cœur de métier. L’externalisation des

activités sans plus-value pour le SDIS ou trop difficiles à réaliser (pour des raisons humaines ou

techniques) est largement partagée et est réalisée la plupart du temps avec des sociétés privées. La

mutualisation des achats est également une évolution partagée. La mutualisation de la gestion

(exemple : stock interdépartemental, dépersonnalisation des matériels pour en assurer

l’interopérabilité entre SDIS) est souvent évoquée, mais comme un horizon lointain nécessitant

l’intervention d’un échelon hiérarchique supérieur au groupement.

Enfin, l’organisation des GTL est généralement considérée comme perfectible ; les chefs de

groupement envisagent des réorganisations et des simplifications des procédures à destination des

utilisateurs de terrain.

L’analyse des enquêtes réalisées auprès des utilisateurs de terrain nous permettra de corroborer ou

non leur analyse.

1.1.2 Analyse des réponses des utilisateurs terrain19

Le questionnaire a été soumis à 26 centres de secours, en visant particulièrement 3 cibles : le chef

de centre, le référent technique et logistique du centre, lorsqu’il est identifié20, et un homme du

rang n’ayant pas d’activité ou de responsabilité spécifique dans le domaine technique et logistique.

S’agissant d’une démarche visant à nourrir la réflexion plutôt qu’à alimenter une base de données

statistiques, l’accent a été mis sur les besoins exprimés par les utilisateurs.

Toutes les personnes interrogées soulignent spontanément l’aspect incontournable du GTL pour le

bon fonctionnement de leur centre de secours.

Dans le même ordre d’idée, les procédures établies par le GTL sont connues de 23 des 26

répondants, les 3 personnels n’en ayant pas connaissance étant tous des hommes du rang sans lien

avec ces activités. Ces procédures sont perçues comme plutôt facilitatrices du fonctionnement des

centres de secours mais ont été établies majoritairement sans consulter les acteurs de terrain.

18

Exemple : l’augmentation des distances parcourues par les véhicules logistiques a un impact sur leur durée

d’amortissement et amène une réflexion sur les possibilités de location.

19 Annexe 5 : Résultats de l’enquête auprès des utilisateurs terrain.

20 C’est le cas dans 88% des centres de secours interrogés.

Page 23: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

23

En ce qui concerne l’identification des points bloquants, nous avons pu dégager les tendances

suivantes :

Points de blocage du GTL pour les utilisateurs Taux de

réponses

Délais de traitement des demandes trop long 35 %

Procédures trop complexes 35 %

Absence ou sous-dimensionnement des réserves d’approche 31 %

Manque d’autonomie laissée au centre de secours 19 %

Interlocuteur difficile à identifier ou à contacter 15 %

L’inadaptation de l’organisation du GTL 15 %

Trop grande sollicitation des centres de secours pour les activités techniques et logistiques 11 %

Absence d’astreinte départementale du GTL 4 %

Tableau 1: points de blocage du GTL pour les utilisateurs

Sur la question des délais, il y a unanimité pour avoir un traitement très rapide (moins de 24h à

48h) des demandes ayant une conséquence sur la disponibilité d’un engin, des échanges d’EPI en

conditions opérationnelles et des réparations et échanges des matériels. Les échanges d’EPI hors

conditions opérationnelles sont tolérés jusqu’à une semaine. Quant à la fourniture de

consommables, les délais considérés comme raisonnables sont généralement plus longs (72h à 2

semaines) bien que 19 % des répondants attendent un délai court (moins de 24h à 72h). D’une

manière générale, les réponses récoltées confirment la tendance des utilisateurs à vouloir un

traitement le plus rapide possible de leurs demandes, principalement lorsqu’elles ont un impact sur

l’activité opérationnelle du centre de secours.

Sur la question du rythme de passage des navettes ou des vaguemestres dans les centres de secours,

les utilisateurs sont plutôt satisfaits. Ceux qui ne le sont pas se contenteraient d’un à trois passages

par semaine.

Enfin, la vision du GTL de demain par les utilisateurs territoriaux rencontrés montre des attentes

importantes en termes d’outils informatiques modernes et adaptés, d’adaptation de l’organisation

Page 24: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

24

du GTL au fonctionnement des centres de secours et d’augmentation de l’implication des centres

de secours dans ce domaine d’activité.

Des éléments intéressants ont également été rapportés :

- mutualisation des réserves d’approche entre CIS d’un même bassin ;

- création ou amélioration de l’astreinte opérationnelle du GTL ;

- gestion des EPI par jour de garde par une société extérieure, en lien avec la gestion des

effectifs ;

- attribution d’une régie financière au chef de centre pour les petits achats de proximité ;

- utilisation de drones pour la livraison des petits matériels et des plis en centre de secours.

En synthèse :

Cette enquête a permis de confirmer la place centrale du GTL dans le fonctionnement des centres

de secours. Elle a également montré que le domaine est perçu de manière très concrète par les

utilisateurs territoriaux. Leurs attentes sont tournées vers la satisfaction rapide de leurs besoins

opérationnels, rien d’autre. L’implication des centres de secours dans l’évolution du GTL doit donc

prendre en compte ce besoin essentiel de réactivité.

Pour cela, les utilisateurs attendent une modernisation des outils de gestion des activités techniques

et logistiques à travers des logiciels informatiques performants mais aussi une organisation adaptée

au fonctionnement de leur centre de secours qu’ils estiment généralement insuffisamment

impliqué. Un fort besoin de proximité est exprimé. Il pourrait passer par le redimensionnement ou

la mutualisation des réserves d’approche des centres de secours ou encore par une autonomie

financière limitée accordée au chef de centre.

1.2 Réflexion sur l’amélioration des méthodes d’organisation et de travail au sein des

GTL.

L’analyse des deux enquêtes fait apparaître des points d’achoppement non négligeables. L’attente

des acteurs et des utilisateurs en matière de modernisation des méthodes de travail est forte. Pour

les deux publics, il s’agit avant tout d’améliorer la réactivité du GTL, afin d’en faire un véritable

groupement de soutien aux centres de secours.

Page 25: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

25

Trois axes principaux se dégagent : la montée en compétences des équipes des GTL, le recours à

des outils informatiques connectés adaptés et l’adaptation du GTL au fonctionnement des centres

de secours.

1.2.1 La montée en compétences des équipes des GTL

Le recours à une main d’œuvre plus qualifiée en interne apparaît indispensable. Il s’agit de monter

en compétences les personnels affectés au GTL et/ou de recourir à des recrutements dans la sphère

privée.

Sur le premier point, il faut noter que les personnels du GTL sont encore trop souvent recrutés

parmi les personnels nécessitant un reclassement temporaire ou définitif. Leurs compétences en

matière technique et logistique reposent donc essentiellement sur des formations acquises avant

leur carrière de sapeur-pompier, voire sur leur seule capacité d’adaptation. Pour les personnels

administratifs et techniques, les salaires de la fonction publique et les conditions de travail encore

assez éloignés des standards de l’industrie privée rendent difficiles les recrutements externes sur

certains postes (exemple : diéséliste, mécanicien ou carrossier). Enfin, la redondance de certaines

activités – on pense ici notamment à celles de convoyage, de livraison et de préparation de

commandes – a tendance à démotiver rapidement les personnels qui en sont chargés, avec pour

conséquence une diminution progressive de la qualité du service rendu et un risque de souffrance

au travail pour les personnels.

La formation apparaît, dès lors, comme une proposition intéressante afin de jouer sur ces 2 leviers :

la compétence et la motivation.

- Les dispositifs de formation accessibles aux personnels des GTL :

Les besoins en formation du GTL doivent être intégrés au plan de développement des

compétences21 de l’établissement. Dès lors, les dispositifs formation qui s’offrent au GTL sont

nombreux.

La formation interne :

Le premier d’entre eux est la formation interne qui doit permettre à chaque agent de s’approprier

son poste et ses outils de travail. Force est de constater que cette étape, pourtant incontournable,

est rarement réalisée.

21

Article L6312-1 du code du travail

Page 26: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

26

Le SIS peut faire le choix de développer la formation interne sur des domaines habituellement

recherchés dans le privé. Le SDIS du Nord, par exemple, a choisi de former un personnel à

l’apprentissage de la conduite des chariots élévateurs. Ce choix s’est opéré pour des raisons

économiques, les coûts de formation initiale et de formation continue ayant été considérés comme

trop importants au regard du nombre de personnels à former (35). Cela a permis à un logisticien de

diversifier ses activités en devenant formateur interne.

Le catalogue du CNFPT :

Le catalogue du CNFPT permet également de recourir à la formation pour aller rechercher des

compétences dans le domaine technique et logistique. Y sont proposées des formations dans la

spécialité « ARCHITECTURE, BATIMENT ET LOGISTIQUE ». La thématique « logistique et

maintenance de moyens techniques » offre des formations dans les domaines suivants : logistique

et gestion des stocks, magasinage et stockage et gestion du matériel et des ateliers.

Ces formations s’adressent à une partie des métiers que l’on retrouve dans les GTL des SIS :

magasinier, manutentionnaire, responsable d'atelier, opérateur de maintenance des véhicules et

matériels roulants, carrossier peintre, responsable de flotte de véhicule, conducteur de véhicule

poids lourd, conducteur d'engins.

Figure 2: itinéraires métiers proposés par le CNFPT pour les ateliers territoriaux

Page 27: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

27

Figure 3: formations proposées par le CNFPT pour les ateliers territoriaux

Les chefs GTL interrogés ont tous mis en avant un problème de compétences d’au moins une partie

de leurs personnels mais n’ont jamais évoqué le recours à ce type d’offre de formation pour y faire

face. Nous n’avons pas pu déterminer s’il s’agissait d’une méconnaissance de cette offre ou de

l’inadaptation de celle-ci aux besoins des GTL.

Proposition n°1 :

Systématiser la recherche de formations qualifiantes au profit des agents du GTL en se

rapprochant de la délégation régionale du CNFPT.

La prise en charge des formations co-construites avec le CNFPT :

Si cette offre devait être inadaptée, il est intéressant de rappeler que pour des formations concernant

au minimum 15 personnes, le SIS peut également négocier avec l’antenne régionale du CNFPT la

Page 28: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

28

prise en charge de tous les frais pédagogiques d’une formation absente du catalogue. Le SDIS 59

a ainsi formé les personnels de ses ateliers à l’oxycoupage et à la maintenance des outils

hydrauliques. Plusieurs SDIS ou collectivités territoriales pourraient co-construire une offre de

formation adaptée à leurs besoins communs.

Proposition n°2 :

Co-construire avec le CNFPT une offre de formation spécifique adaptée aux agents des GTL.

La création de formations nationales adaptées aux besoins des GTL :

Le BDFE porte un projet sur la spécialisation de la filière technique avec trois niveaux souhaités :

1. BAC PRO option dépannage, réparation et maintenance de matériel de sécurité civile ;

2. BTS option gestion atelier, encadrement, gestion d’un parc et suivi départemental ;

3. Licence gestion d’un groupement technique et logistique, équipement, EPI, engins,

casernement bâtiments.

Trois filières d’acquisitions des compétences sont proposées :

1. scolaire avec les options dans la continuité du socle de base technicien de maintenance ;

2. en alternance SIS – partenaire industriel ;

3. en validation des acquis de l’expérience (VAE) permettant une validation totale ou partielle

des modules de formation proposés.

Proposition n°3 :

Élaborer avec l’éducation nationale et l’enseignement supérieur une offre de formation

diplômante adaptée aux emplois d’un GTL.

Le recours à des modes de recrutement innovants peut également poursuivre cet objectif de montée

en compétences.

- La mutualisation des compétences :

Les compétences spécifiques et ponctuellement utilisées pourraient être mutualisées entre plusieurs

SIS par le biais d’une convention. Cette ressource peut provenir des effectifs existants ou faire

l’objet d’un recrutement. A titre d’exemple, un mécanicien spécialisé dans les moyens aériens est

rarement utilisé à temps plein par un SIS dans ce seul domaine ; en le chargeant de la maintenance

des moyens de plusieurs SIS, ses compétences spécifiques pourraient être valorisées.

Page 29: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

29

Proposition n°4 :

Identifier les agents disposant de compétences spécifiques et ponctuellement utilisées pour

en faire bénéficier les SIS voisins.

- La reconnaissance nationale des spécificités du poste de chef GTL :

Une définition nationale des missions et des organisations des GTL favoriserait les échanges et les

projets de mutualisation et d’harmonisation. Les entretiens réalisés révèlent des écarts importants

dans les connaissances techniques et organisationnelles mais aussi dans la capacité d’innovation

des chefs GTL. Cela interroge sur le profil attendu à ce poste. A ce titre, le recours à du personnel

disposant d’une expertise particulière dans le domaine apparaît nécessaire. L’exemple du SDIS 38

est à ce titre éloquent. A notre avis, les fiches de poste du chef GTL et de ses chefs de service

doivent être construites de manière à rechercher des compétences précises dans les domaines

techniques et logistiques. Or, ce domaine de compétences est absent du cursus des officiers, sauf

lors de la semaine de spécialisation « technique logistique » proposée en FAE de chef de

groupement par l’ENSOSP. En ce sens, la création d’une fiche métier propre au chef GTL nous

semble de nature à favoriser le développement de formations adaptées et le recrutement de

personnels disposant des compétences indispensables.

Proposition n°5 :

Créer, en collaboration avec le CNFPT, une fiche métier propre au chef de groupement

technique et logistique inscrite au répertoire des métiers.

- Le recrutement dans la sphère privée :

L’augmentation incessante du niveau de technicité demandé pour certaines tâches entraîne leur

externalisation et/ou légitime les recrutements dans la sphère privée. Les techniciens de haut niveau

trouvent de meilleurs salaires et conditions de travail dans le privé22, mais les SIS peuvent mettre

en avant les missions de service public, la transparence des horaires de travail et améliorer les

conditions de rémunération en recourant au contrat de travail.

22

Le salaire net moyen d’un mécanicien dans le secteur privé est de 1631€ (salairemoyen.com) ou 2140€ pour un

hydraulicien (neuvoo.fr), contre 1342€ (emplois-collectivités.fr) pour un agent de maîtrise, grade auquel il serait

embauché dans la fonction publique territoriale. Ces métiers sont en tension dans le secteur privé.

Page 30: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

30

Les cas de recours aux agents contractuels :

Les employeurs territoriaux peuvent recourir à des agents contractuels dans 4 cas23 :

1. pour des besoins occasionnels ou saisonniers ;

2. à défaut de cadre d'emplois de fonctionnaires susceptible d'assurer les fonctions demandées

(technologies de l'information et de la communication, informatique...) ;

3. lorsque la nature des fonctions ou les besoins du service le justifient ;

4. dans le cadre d’un contrat de projet.

La filière technique est la filière qui emploie le plus de contractuels dans la fonction publique

territoriale. Le recours au contrat est donc une piste de résolution des difficultés de recrutement des

GTL, y compris pour ses chefs de service et, pourquoi pas, ses chefs de groupement.

Les spécificités des contrats de projet :

À l’instar du secteur privé, les administrations sont autorisées à recruter sur des contrats de projet24.

Si ces contrats restent des contrats de droit public, ils permettent aux administrations d’embaucher

ponctuellement des agents pour mener à bien un projet ou une opération identifiée. Le contrat ne

peut être inférieur à un an et est renouvelable le temps du projet dans la limite de six ans. Il concerne

toutes les catégories hiérarchiques (A, B et C).

Le contrat de projet apparaît donc comme un levier intéressant pour les SIS envisageant une

amélioration ou une refonte complète de leurs processus.

Proposition n°6 :

Favoriser le recours au contrat de projet pour réorganiser le GTL des SIS.

1.2.2 Le recours à des outils informatiques connectés adaptés

Si la plupart des SIS recourent à des logiciels issus du secteur privé dans les domaines technique

et logistique, les attentes du public questionné dans le cadre de ce mémoire restent importantes :

23

Décret n°88-145 du 15 février 1988 pris pour l'application de l'article 136 de la loi du 26 janvier 1984 modifiée

portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale et relatif aux agents contractuels de la

fonction publique territoriale.

24 Décret n° 2020-172 du 27 février 2020 relatif au contrat de projet dans la fonction publique

Page 31: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

31

Figure 4: outil informatique du GTL

Aujourd’hui, chaque SIS intègre ces éléments dans un cahier des clauses techniques particulières,

afin d’obtenir le ou les logiciels adapté(s) à ses besoins.

Une autre solution serait de développer, sous l’égide de l’Agence Numérique de la Sécurité Civile

(ANSC), un logiciel disposant d’interfaces connectées permettant une visibilité sur les ressources

et l’assistance matérielle disponibles dans chaque département. Cette solution, associée à

l’harmonisation des équipements des SIS, assurerait une meilleure interopérabilité entre eux et

participerait à leur faire « prendre le virage de la révolution numérique »25, même si certains s’y

sont déjà engagés26. Un tel projet permettrait, en outre, d’intégrer les perspectives offertes par les

nouvelles technologies.

Les perspectives offertes par l’internet des objets (IdO)

Le domaine apparaît très complexe, tant par la diversité des activités tracées par ces logiciels, que

par les technologies à mettre en œuvre ou le nombre d’acteurs impactés. La notion d’Internet des

objets27 est au cœur des réflexions des professionnels de la logistique28. Elle désigne tout autant

des objets physiques capables d’émettre de la donnée grâce à des capteurs, le réseau par lequel ces

données transitent, les plateformes capables de les recueillir et de les analyser. « On peut

25

Discours lors des vœux à la Sécurité civile du 15 janvier de Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur.

(COLLOMB, 2020)

26 Les SIS ne disposant pas encore de logiciel performant s’oriente vers des solutions telles qu’Isilog® d’IWS ou

e-Atal®. Des logiciels métiers spécifiques fournis par les fournisseurs des matériels sont déjà fréquemment

installés dans les SIS (exemple : logiciel de suivi des bouteilles d’ARI ou logiciel appareillé à un banc d’essai).

27 Ido, anglicisé en IoT pour Internet of Things.

28 Voir par exemple la publication « IoT for supply chain » du lab digital ASLOG et de l’équipe Wavestone (2020).

Page 32: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

32

comprendre l’IoT comme une nouvelle manière d'interagir avec les objets »29. Le maître mot est

l’interopérabilité : les objets connectés n’ont de valeur que s’ils sont interconnectés, à la fois avec

une plateforme de traitement des données, mais aussi avec d’autres objets.

Figure 5: les acteurs de l'IoT

Associé à l’intelligence artificielle (IA), l’IoT permet de proposer encore davantage de services.

Les industriels mesurent, notamment, les bénéfices potentiels dans la maintenance prédictive qui

permet d’anticiper les réparations et donc le coût d’une intervention humaine. Dans le secteur des

machines industrielles30, sont évoquées : diminution des temps d’arrêt imprévus, meilleure

disponibilité des machines, réduction des coûts de la main-d’œuvre et sécurité optimale sur le lieu

de travail. Des économies de 12 % par rapport à la maintenance planifiée ou préventive sont

réalisables. Les applications possibles semblent infinies31 et pourraient concerner, par exemple, la

traçabilité de l’ensemble des objets présents dans le SIS, incluant leur achat, leur maintenance, leur

remplacement automatique à partir d’indicateurs préalablement définis ou suite à la transmission

de données de capteurs couplés à l’objet, leur intégration et leur sortie dans l’inventaire physique

et comptable de l’établissement et même leur utilisation en opérations32.

29

Éric Dosquet, chief innovation officer chez Avanade (une société américaine de services au numérique) et co-

auteur du livre L’internet des objets et de la data chez Dunod. (DOSQUET) 30

Données estimées par l’entreprise Relayr qui fournit des solutions d’Internet of Things Industriel (IIoT) et qui

accompagne les transformations digitales des sociétés clientes.

31 Annexe 6.

32 On peut ainsi imaginer tous les éléments d’un appareil respiratoire isolant (ARI) connectés entre eux, mais aussi

au système de surveillance et de maintenance et au système de gestion automatisée des opérations de secours allant

de l’engagement du porteur de l’ARI jusqu’à la rédaction des éléments relatifs à ses actions dans le compte rendu

de sortie de secours.

Page 33: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

33

L’analyse SWOT proposée ci-après tente d’énumérer les avantages et inconvénients attendus de

cette 4ème révolution industrielle33 :

Diagnostic

interne

FORCES FAIBLESSES

Possibilités techniques infinies.

Apparition d’un GTL « intelligent ».

Amélioration de l’accessibilité des données.

Amélioration de la sécurité des personnels (suivi

des matériels et des tenues, mesures corporelles,

etc.).

Géolocalisation permanente des objets.

Coût de mise en place important.

Forte consommation d’énergies.

Hyper-dépendance aux logiciels et aux services

prestataires.

Bénéfices immédiats non mesurables.

Diagnostic

Externe

OPPORTUNITES MENACES

Interopérabilité entre services.

Agrégation de marchés de niche.

Risques environnementaux.

Sécurité informatique, hack et perte de contrôle.

Organismes de normalisation favorisant certains

pays et certains grands opérateurs de

télécommunication.

Perturbations possibles avec d’autres dispositifs.

Innocuité et pérennité à long terme des puces.

Proposition n°7 :

Optimiser et fiabiliser la gestion des stocks et renforcer la traçabilité grâce à des outils

digitalisés.

1.2.3 L’adaptation du GTL au fonctionnement des centres de secours.

Cette adaptation nécessite d’abord la concertation des acteurs. En effet, les chefs de centre et leurs

personnels sont les premiers utilisateurs des procédures du GTL.

- La nécessaire implication des chefs de centre dans la définition des procédures du GTL.

Le sentiment est partagé selon lequel les contraintes budgétaires, techniques et humaines subies

par les GTL ont pris le pas sur la recherche du meilleur service rendu à l’utilisateur. L’intégralité

des personnes questionnées a mentionné une problématique organisationnelle démontrant cet état

de fait, les chefs GTL eux-mêmes reconnaissant l’effet d’aspiration que ces contraintes entraînent.

Il nous apparaît donc indispensable d’associer les utilisateurs de terrain aux règles d’organisation

et aux procédures applicables dans les domaines technique et logistique car eux seuls vivent

réellement les difficultés générées par les spécificités géographiques, opérationnelles et humaines

33 SCHWAB K. (2016), La quatrième révolution industrielle (Die vierte industrielle Revolution), Pantheon,

Munich. (SCHWAB K, 2016)

Page 34: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

34

du SIS. Ainsi, le chef GTL pourrait orienter les décisions de la gouvernance sur le

dimensionnement des stocks, le positionnement des services (centralisation et/ou territorialisation)

et le degré d’autonomie à laisser au chef de centre.

Proposition n°8 :

Associer systématiquement les chefs de centres d’incendie et de secours aux travaux

d’élaboration des règles d’organisation et des procédures du GTL.

Nos enquêtes ont notamment mis en avant le besoin de proximité exprimé par les utilisateurs de

terrain.

- L’adaptation de la gestion des stocks aux besoins du terrain.

La gestion d’un stock central, si elle est comprise en matière de souci d’économie, est fréquemment

considérée comme un frein au fonctionnement quotidien des services et des centres de secours. La

question du dimensionnement et de la localisation des stocks dépend de l’environnement de chaque

SIS. Les facteurs suivants doivent être pris en compte par la gouvernance :

- étendue géographique et conséquences sur les délais de route ;

- obstacles naturels allongeant les délais de route ;

- infrastructures routières facilitant ou non les déplacements et livraisons ;

- infrastructures réseaux permettant de dématérialiser efficacement certains échanges

(exemple : courriers, fiches de paie, chèques déjeuners) ;

- possibilités de stockage (simples ou multiples) ;

- ressources humaines disponibles pour la gestion des stocks, en intégrant les conséquences

possibles sur les effectifs opérationnels des centres de secours (indisponibilités cachées non

mesurées).

À une époque où la chasse aux stocks morts ou dormants34 est la règle, il peut paraître inopportun

de réclamer le retour à des stocks de proximité. Cependant, un SIS n’est pas une entreprise

commerciale et ses acteurs ne peuvent admettre d’attendre le réapprovisionnement d’un produit

indispensable à leur fonctionnement quotidien. Bien optimiser ses stocks commence par choisir un

34

Ensemble de biens dont la rotation est nulle ou insignifiante. Ils représentent un coût et appellent généralement,

dans les entreprises commerciales, une liquidation (s'il s'agit d'un bien saisonnier) ou un déréférencement.

Page 35: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

35

modèle de gestion optimal. Pour cela, un suivi en direct de la consommation est indispensable.

Nous renvoyons sur ce point au mémoire consacré à la supply chain35.

L’adaptation du GTL passe également par un assouplissement des règles qui le contraignent. Les

responsables et les utilisateurs mentionnent directement les règles de la commande publique, quel

que soit leur niveau de connaissances de celles-ci.

- L’application ou l’adaptation des règles de la commande publique

L’étude de la notion d’urgence, du seuil de dispense de procédure, des règles d’allotissement, des

délégations de signature et des possibilités offertes par la carte achats fait apparaître quelques

leviers d’amélioration du fonctionnement des GTL.

La notion d’urgence du code de la commande publique :

Le code de la commande publique comporte une notion d’urgence36. Ses dispositions ne

contiennent que des assouplissements des procédures, et en aucun cas un assouplissement des

principes de la commande publique. Elles ne permettent pas, par exemple, de favoriser le recours

à un fournisseur local lorsque les voies d’approvisionnement sont bloquées ou de justifier, a

posteriori, du choix d’une procédure simplifiée, alors que la rédaction du rapport de présentation

argumentant ce choix peut être rendu impossible par l’absence des personnels chargés de le réaliser.

Un souhait d’assouplissement de ces règles a été plusieurs fois évoqué par des chefs GTL lors de

nos entretiens. Cependant, un chef GTL doit être capable de lister les événements prévisibles ou

imprévisibles qui peuvent avoir un impact sur le fonctionnement de son groupement, mais aussi de

maîtriser l’ensemble des possibilités offertes par le code de la commande publique pour pallier

d’éventuelles ruptures d’approvisionnement ou de service37. Il apparaît donc plus pertinent

35

ANNOTEL D., FARA T., FREIDIG S. et ROUCOULE C. (2018), Optimiser la chaîne logistique d’un service

d’incendie et de secours par le supply chain management, Mémoire en vue de l’obtention de la formation

d’adaptation à l’emploi de chef de groupement, ENSOSP.

36 Annexe 7.

37 Comme par exemple le recours à des marchés à procédure adaptés pouvant être signés pour 3 ans sur des

fournitures négociées à l’année sans obligation d’achat.

Page 36: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

36

d’intégrer systématiquement cette dimension dans le plan de continuité d’activité38 (PCA) de

chaque SIS plutôt que d’assouplir des règles qui pourront toujours l’être en cas de crise majeure39.

Proposition n°9 :

Intégrer dans le plan de continuité d’activité de chaque SIS les scénarios de rupture

d’approvisionnement et de service pouvant impacter la réponse opérationnelle.

Le seuil de dispense de procédure pour la passation des marchés publics :

Le recours à des prestataires éloignés, au détriment d’entreprises locales, est souvent regretté40. La

massification des achats est souvent considérée comme responsable de cette situation. Pourtant, les

petites entreprises sont largement référencées par l’UGAP41 et, par exemple, le Ministère de la

Défense passait la moitié des actes d'achats auprès de PME en 2010, même si ces dernières ne

représentaient que 10 % du volume d'achats42. Pour autant, faute de service administratif

suffisamment armé pour répondre aux procédures d’appel d’offre, certaines petites entreprises n’y

répondent pas. Pour permettre aux acheteurs publics de les solliciter plus facilement, le seuil de

dispense de procédure pour la passation des marchés publics est passé au 1er janvier 2020 de

25 000€ à 40 000 € hors taxes et le montant des avances versées aux PME a également été relevé 43.

Afin de faire face aux conséquences économiques de la crise COVID-19, ce seuil a même été

temporairement relevé à 70 000€ pour les travaux et à 100 000€ pour la fourniture de denrées

38

La gestion de la continuité d’activité est définie par la norme ISO 22301 : 2012(F) comme un « processus de

management holistique qui identifie les menaces potentielles pour une organisation, ainsi que les impacts que ces

menaces, si elles se concrétisent, peuvent avoir sur les opérations liées à l’activité de l’organisation, et qui fournit

un cadre pour construire la résilience de l’organisation, avec une capacité de réponse efficace préservant les intérêts

de ses principales parties prenantes, sa réputation, sa marque et ses activités productrices de valeurs». 39

La loi n°2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de COVID-19 a ainsi autorisé le

gouvernement a modifié temporairement par ordonnance les règles de passation, de délais de paiement,

d’exécution et de résiliation prévues par le code de la commande publique.

40 Les raisons évoquées sont : le maintien du tissu industriel local, la protection de l’environnement ou la

commodité.

41 Les petites entreprises représentaient 70 % des fournisseurs référencés par la centrale d'achat public en 2010

selon Valérie TERRISSE, Directrice Achats de l’UGAP. (TERISSE, 2010)

42 Déclaration de Gérard Gibot, Directeur adjoint au secrétaire général pour l'administration du ministère de la

Défense, salon UGAP Expo 2010 ; selon lui : « Les petites entreprises sont également capables de répondre à

des besoins très spécifiques et ne sont donc nullement exclues des marchés publics ». (GIBOT, 2010)

43 Décret n° 2019-1344 du 12 décembre 2019 modifiant certaines dispositions du code de la commande publique

relatives aux seuils et aux avances.

Page 37: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

37

alimentaires44. Eu égard aux attentes des chefs GTL et des utilisateurs de terrain, cette orientation

semble de nature à favoriser la résilience de nos organisations.

Proposition n°10 :

Favoriser les petites entreprises en pérennisant l’augmentation du seuil de dispense de

procédure pour la passation des marchés publics.

L’allotissement :

L'allotissement consiste à diviser un marché public en lots qui sont des unités autonomes, il favorise

l'accès à la commande publique des PME ainsi que la concurrence entre les entreprises.

L’allotissement peut être réalisé par nature (exemple d’un marché de travaux prévoyant un lot gros

œuvre, un lot toiture et un lot aménagements intérieurs) ou par échelon géographique (exemple :

marché de fournitures d’épaves par arrondissement dans un même département).

La crise sanitaire a fait prendre pleinement conscience du risque de pénurie chez les fournisseurs

titulaires des marchés publics et a poussé les chefs GTL à rechercher des solutions pour diversifier

leurs approvisionnements. À ce jour, si l’allotissement est obligatoire dans les groupements de

commande, aucune disposition ne permet de diviser les commandes en termes de nombre de

produits ou de prestations fournis (exemple : il est possible d’acheter 30 000 masques FFP2 chez

1 fournisseur mais pas 10 000 chez 3 différents). L’ajout d’une possibilité d’allotissement par

niveau de dépense ou par nombre de produits ou prestations permettrait de faciliter les

approvisionnements en tout temps.

Proposition n°11 :

Modifier le code de la commande publique pour permettre aux acheteurs publics de choisir

plusieurs fournisseurs pour un même produit ou service.

- La délégation de signature des bons de commande

Les choix d’organisation de la fonction achats par la gouvernance ont des conséquences directes

sur les délais de traitement. Il apparaît que le niveau d’autonomie du chef GTL sur la signature des

bons de commande est très différent d’un SIS à l’autre et qu’il repose davantage sur la confiance

44

Décret n° 2020-893 du 22 juillet 2020 portant relèvement temporaire du seuil de dispense de procédure pour les

marchés publics de travaux et de fourniture de denrées alimentaires : 10 juillet 2021 pour les travaux et 31

décembre 2020 pour les denrées alimentaires.

Page 38: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

38

accordée que sur une réelle étude des flux de bons de commande. Ainsi, le chef GTL d’un SDIS

de catégorie A dispose d’un pouvoir de signature de 4 000 € alors que son collègue d’un SDIS de

catégorie B dispose de 40 000 € et que son homologue du Département dispose de 125 000 €.

S’il est compréhensible que la dimension managériale soit intégrée à la décision, il nous paraît

essentiel, pour chaque établissement, de fixer ce montant en prenant en compte le besoin de

réactivité. Les outils informatiques intégrant des indicateurs de pilotage permettront d’orienter la

décision.

Proposition n°12 :

Attribuer au chef de groupement technique et logistique un seuil de délégation financière

adapté afin de réduire les délais de traitement des commandes.

- La participation des utilisateurs au processus achats : la carte achats

La responsabilisation des acteurs de terrain apparaît comme un levier managérial indispensable à

mettre en œuvre pour rendre les activités du GTL transparentes et efficientes. Celle-ci passe par

leur implication dans la définition des processus mais aussi par leur participation aux achats. Cette

modalité est rendue possible par les textes réglementaires45 suite à une expérimentation positive

dans 9 collectivités publiques en 2002-2003. Le système est simple à mettre en œuvre et à contrôler,

Il est résumé dans la figure suivante :

Figure 6: les grands principes de fonctionnement de la carte achats46

45

Décret n° 2004-1144 du 26 octobre 2004 relatif à l'exécution des marchés publics par carte d'achat et note

NOR/INT/F/05/0004/C

46 APECA© (2006). Fournisseurs : accepter la carte achats.

Page 39: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

39

Il s’agit de permettre aux utilisateurs de terrain de procéder à des achats occasionnels de petits

montants tels que : fournitures de bureau, services, réservations de voyage, produits d'entretien ou

de réparation47. Ces produits ne contribuent pas directement à la mission du service – on parle alors

d’achats stratégiques – mais sont essentiels pour le maintien de son fonctionnement quotidien. Ces

achats étant fréquents et répétitifs, ils génèrent un nombre élevé de factures dont le coût de gestion

est souvent supérieur au montant de celles-ci. On estime la part de ces achats à 40% sur l’ensemble

des dépenses, mais à 70% dans le nombre de transactions48.

La carte d’achats permet donc de simplifier les processus d’achats et de responsabiliser les

acheteurs, en leur donnant plus d’autonomie avec des outils de contrôle. Ceci permet de recentrer

les acheteurs sur la sélection des meilleurs fournisseurs. Elle permet également de réduire les coûts

de gestion côté acheteurs et de diminuer considérablement les délais de règlement côté

fournisseurs.

Figure 7: avantages attendus du recours à la carte d'achats49

47

Ces produits sont aussi connus sous le terme « MRO » : Maintenance, Repairs and Operational Material.

48 Source Accenture-2003

49 Dossier APECA (2004), La carte d’achat, gérer et optimiser les processus d’achats.

Page 40: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

40

Selon une récente étude réalisée par RPMG Research en 201750, les entreprises nord-américaines

utilisant un programme de carte d'achats économisent globalement 40 milliards US $ par an (plus

de 32 milliards €).

La réussite de la mise en place de la carte achats nécessite l’implication du groupement chargé des

finances, de la Direction, et doit passer par la constitution d’une équipe pluridisciplinaire dédiée au

projet (achats, finances, organisation, etc.). La mise en œuvre de la carte achats dans un SIS est

donc l’occasion de remettre à plat des processus de gestion souvent très coûteux et avec une faible

valeur ajoutée.

A titre d’exemple, le SDIS 81 a fait le choix d’affecter un montant annuel de 1 500 € payables par

carte achats aux entités logistiques des groupements territoriaux, tandis que le SDIS 67 a attribué

aux différentes strates territoriales des montants variant de 200 à 600 €.

Proposition n° 13 :

Doter le chef du groupement technique et logistique d’une carte achats et évaluer l’intérêt d’en

doter également les chefs de centre.

Ces différents axes de réflexion doivent permettre au GTL de demain d’asseoir sa position de

groupement soutien indispensable au bon fonctionnement des SIS, mais aussi d’être moteur dans

la mise en place d’un système de gestion vertueux.

L’externalisation et la mutualisation de certaines activités vont également dans ce sens.

1.3 Le recours incontournable à l’externalisation et à la mutualisation

1.3.1 Externalisation de certaines missions au sein des groupements technique et logistique –

analyse multisectorielle (collectivités locales et territoriales) :

L'externalisation d'un service public consiste à confier à une entreprise privée tout ou partie d'une

activité qui, jusqu'alors, était assurée directement par l'administration elle-même.

Les SIS, établissements publics dotés d’une grande autonomie de gestion, ne peuvent pas échapper

aux contraintes fortes d’une économie de marché de plus en plus exigeante et contraignante. Le

recours à l’externalisation dans certains de ses domaines d’activité est devenu incontournable.

50

PALMER R. & GUPTA M. (2017), The 2017 Purchasing Card Benchmark Survey Results and Related

Reports, RMPG Research (GUPTA, 2017)

Page 41: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

41

Le transfert des SIS du niveau communal au niveau départemental a renforcé l’obligation d’une

vision plus efficiente du financement accordé par l’assemblée départementale. Même si la

départementalisation a profondément réformé les modes de fonctionnement des SIS, ils sont loin

d’être homogènes à l’échelle nationale.

Le service rendu doit être plus réactif, plus uniforme, avec un haut niveau de performance attendu.

À contraintes fortes et à budgets limités, l’externalisation de certaines missions en matière de

gestion technique et logistique a été retenue par bon nombre de collectivités territoriales en France,

notamment les SIS. Cependant, une telle délégation de prestation ne peut fonctionner que si elle

dispose des capacités nécessaires à assurer une réponse rapide et adaptée aux exigences d’une

entreprise publique qui fabrique du secours d’urgence, de l’assistance aux personnes et de la lutte

contre les incendies et catastrophes. Le prestataire, ainsi choisi, doit aussi être en mesure

ponctuellement de redonner la main à son client, dans son domaine de compétence, si la situation

l’exige (événement exceptionnel, gestion de crise, épisode dépassant les limites du contrat

d’externalisation initialement convenu entre les parties).

Proposition n°14:

Intégrer une clause contractuelle prévoyant le retour à l’internalisation en cas de défaillance

du prestataire.

C’est bien l’ensemble du mode de fonctionnement qui doit être repensé : quelles missions, vers

quelles ressources, pour quels résultats ?

Nos recherches dans ce domaine nous ont conduit à observer les exemples d’externalisation de

certaines missions de service public au-delà de la sphère sapeurs-pompiers. Ce mode opératoire,

qualifié parfois de sous-traitance, peut avoir un champ d’application assez large et présenter

différentes formes contractuelles : contrats de partenariats public/privé (1) et/ou délégation de

services publics (2).

(1) Le contrat de partenariat est un contrat administratif par lequel l'État ou un

établissement public de l'État confie à un tiers, pour une période déterminée en

fonction de la durée d'amortissement des investissements ou des modalités de

financement retenues, une mission globale ayant pour objet la construction ou la

transformation, l'entretien, la maintenance, l'exploitation ou la gestion d'ouvrages,

d'équipements ou de biens immatériels nécessaires au service public, ainsi que tout

ou partie de leur financement à l'exception de toute participation au capital.

Page 42: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

42

(2) La délégation de service public est un contrat par lequel une personne morale de droit

public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un

délégataire public ou privé, dont la rémunération est substantiellement liée au résultat

de l’exploitation du service. Le délégataire peut être chargé de construire des

ouvrages ou d’acquérir des biens nécessaires au service51.

- L’externalisation des sociétés privées et les stratégies adoptées :

Au regard des premiers indicateurs recueillis, externaliser un service s’avère opportun quand

manquent les compétences en interne ou alors pour faire face à une hausse d’activité.

De manière globale, en France, et selon une enquête récente, 82% des entreprises pratiquent

l’externalisation. Soumises à une pression économique et budgétaire constante, aux contraintes de

performance exigées par la mondialisation, le ratio établi fait état de 86.6% des sociétés de services

qui ont recours à l’externalisation de certaines de leurs activités, contre 76.7% pour l’industrie 52.

Quel que soit le secteur d’activité, le choix dans la stratégie d’externalisation reste plus fréquent

dans les grandes entreprises par rapport aux PME (90% des entreprises de plus de 1000 salariés,

contre une moyenne de 78% dans les PME).

Selon ce même sondage, les prestations les plus externalisées en entreprise sont les systèmes

d’information et de télécommunication, à hauteur de 49%, suivies par la logistique et la distribution

avec 48%. L’externalisation du marketing et/ou des fonctions périphériques (commerciales ou

supplétives) ne représentent que 17%. Cette dernière valeur est à mettre en parallèle avec le chiffre

de 30% d’externalisation des fonctions dévolues aux domaines des ressources humaines et de la

formation. Le marché de l’externalisation technique et commerciale a tendance à progresser de

10% d’une année sur l’autre.

La majorité des entreprises françaises qui ont recours à l’externalisation fait appel à des prestataires

français. Cependant, par souci d’optimisation des coûts de fonctionnement et de leur évolution

mesurable, il est observé une progression des pratiques d’externalisation vers l’international. Les

chiffres ci-avant montrent que la taille de l’entreprise peut être déterminante dans la qualification

du niveau d’externalisation. Ainsi, 51% des sociétés de moins de 200 salariés traitent avec des

51 www.marche-public.fr (Délégation de service pubic, 2020)

52 Sondage observatoire CEGOS - UPSELL – 2017

Tableau SEQ Tableau \* ARABIC 1: sondage observatoire GECOS-UPSELL-2017

Page 43: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

43

prestataires français. Pour les organisations comprenant de 200 à 1 000 salariés, le chiffre est porté

à 49%. Par ailleurs, 48% des entreprises de plus de 1 000 salariés contractent une sous-traitance

avec des prestataires français. Le recours quasi systématique à une sous-traitance nationale

correspond à un enjeu d’efficacité et de réduction des coûts de par la proximité du prestataire.

Les études d’opportunité menées par ces sociétés privées conduisent rapidement à la concrétisation

du projet d’externalisation. En effet, 32% d’entre elles donnent lieu à une mise en œuvre sous 3 à

6 mois. De manière globale, 63% des projets sont opérationnels dans l’année.

Choisir d’externaliser une ou plusieurs fonctions est donc une pratique courante dans le monde de

l’entreprise. En outre, la flexibilité et la qualité relationnelle établie avec le prestataire sont des

atouts indispensables à la réussite d’un tel projet.

Quatre clés d’une réussite programmée sont mises en avant dans la perspective d’une

externalisation annoncée :

- réduction des coûts de fonctionnement ;

- recentrage sur les missions régaliennes ;

- gain d’efficacité par l’optimisation d’emploi ;

- absence de développement d’une expertise complémentaire.

Proposition n°15 :

Améliorer le « sourcing » en sélectionnant des profils qualifiés et immédiatement opérationnels.

- L’externalisation des collectivités et les stratégies adoptées :

Le recours à l’externalisation pour un service public est fondé sur une logique de fourniture contre

paiement d'un prix établi contractuellement ou conventionnellement. L’externalisation d’une

prestation de services publics (« faire faire plutôt que faire ») est souvent présentée comme une

source d'économie budgétaire et d'efficacité : recentrage sur les missions régaliennes, réponse à

une insuffisance structurelle due notamment à une technicité croissante de certaines tâches,

diminution des coûts fixes, réduction des délais, meilleure satisfaction des usagers, allégement de

la contrainte budgétaire, en particulier par une économie sur les charges liées aux pensions de

retraite, partage des responsabilités, souplesse de mise en œuvre.

Il est aussi observé que, lorsque le recours à la sous-traitance touche à des fonctions régaliennes,

l'externalisation peut poser la question du gouvernement indirect (mise en cause de l'autorité

Page 44: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

44

publique, diminution de la capacité stratégique de l'administration, perte d'autonomie du service

public, externalisation non maîtrisée, dégradation de la qualité).

Plus encore, l’impact sur les salariés qui se voient écartés d’un emploi ou d’une fonction précise

au profit d’un prestataire extérieur peut engendrer un mécontentement et initier des mouvements

sociaux.

- L’externalisation – approche globale dans le service public53.

Missions

externalisées Département Agglomération Ville

Établissements

publics

Effectives 64% 56% 67% 64%

En cours 9% 6% 13% 9%

Programmées 5% 13% 13% 9%

Non réalisées 32% 18% 7% 18%

Tableau 2: carrières-publiques.com

Ces données laissent apparaître que la démarche est globalement bien engagée par les collectivités,

avec un engagement parfois plus prononcé à l’échelle des villes. Toutefois, dans les facteurs de

réticence identifiés, nous constatons que certains processus peuvent être freinés par le

conventionnement administratif de départ ou parfois même l’hostilité des agents qui voient leurs

missions habituelles confiées à des prestataires externes.

Contextuellement, notre périmètre d’étude s’est attaché à identifier les expériences menées par

quelques collectivités au-delà de l’approche globale chiffrée évoquée ci-avant. Ces expériences

sont ciblées sur trois grandes familles de services publics54:

1. Les fonctions supports à faible valeur ajoutée : restauration, nettoyage, gestion

d’installations, etc. ;

2. Les fonctions supports à plus forte valeur ajoutée : services administratifs, juridiques,

ressources humaines, événementiel, etc. ;

53 CARRIÈRES PUBLIQUES « s’informer » – Laurent MARTIN (MARTIN)

54 L’externalisation dans les services publics » – Webhelp/Altermind – 2019 (L'externalisation dans les services publics, 2019)

Page 45: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

45

3. Les fonctions supports propres aux services publics : fonctions régaliennes, santé et action

sociale, services de secours et de lutte contre les incendies, prévention de la délinquance,

etc.

Le résultat de ces mesures d’externalisation peut s’évaluer à l’aide du niveau de consommation

intermédiaire 55 (achats de services en lieu et place d’une rémunération des fonctionnaires). Ce

rapport entre les consommations intermédiaires et le coût total des dépenses de fonctionnement

(masse salariale + consommations intermédiaires) permet donc de mesurer le niveau

d’externalisation des services publics. En voici une analyse géographique et sectorielle.

Les cas d’externalisation réussies en France sont nombreux, notamment dans les domaines tels que

la restauration, la gestion des infrastructures bâties, la relation avec l’usager ou la maintenance des

installations techniques. Les données recueillies convergent vers une économie proche de 25

milliards € par an à qualité de service souvent supérieure.

Le cas de la commune d’Arras :

Capitale historique et administrative du département du Pas-de-Calais, la ville d’Arras est au cœur

de la zone économique agroalimentaire la plus étendue au nord de Paris. Deuxième ville la plus

peuplée du département (environ 50 000 habitants), elle est également le siège de la communauté

urbaine (objet de l’étude suivante). Arras est aussi réputée pour ses ensembles architecturaux

classés, ses 225 édifices protégés au titre des monuments historiques avec la densité de sites classés

la plus importante de France. Cette ville, caractérisée également par sa jeunesse (33% des habitants

de l’agglomération ont moins de 25 ans), est très connue pour ses activités culturelles diverses et

variées.

La ville d’Arras représente donc un intérêt particulier d’étude en matière d’externalisation des

missions pour lesquelles la commune ne peut disposer de l’ensemble des ressources humaines et

techniques en capacité de répondre à tous ses engagements.

55 INSEE – La consommation intermédiaire (INSEE)

Page 46: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

46

Photo 1:place des Héros ARRAS56

Selon les trois grands domaines de services publics à rendre, nous constatons :

1. Les fonctions supports à faible valeur ajoutée (restauration, nettoyage, gestion

d’installations) :

Externalisation des cantines municipales : allègement des factures adressées aux familles

(12% d’économie annuelle), qualité des repas supérieure, prix moyen du repas passé de

5,40€ à 4,36€ (rattrapage du déficit budgétaire dans ce secteur évalué à 720 000€ pour

2019).

2. Les fonctions supports à plus forte valeur ajoutée (services administratifs, juridiques,

ressources humaines, événementiel) :

- Événementiel : 35,6% des activités culturelles (événements dimensionnés : « Main

Square Festival ») ont recours à l’externalisation. Un bilan économique positif est

constaté avec un rattrapage du déficit sur 10 ans.

- Ressources humaines (paie, recrutement, administration, formation) : étude

d’opportunité non concluante à ce jour, le projet est différé à une échéance ultérieure.

Les raisons évoquées portent essentiellement sur les craintes et réticences liées à la

dégradation éventuelle des liens hiérarchiques, la perte de confidentialité des dossiers,

l’appauvrissement des compétences liées à l’accomplissement de la fonction

externalisée.

3. Les fonctions supports propres aux services publics (fonctions régaliennes, santé et action

sociale, services de secours et de lutte contre les incendies, prévention de la délinquance) :

il n’y a pas d’externalisation des missions.

56

Place des Héros ARRAS-source Wikipédia (Wikipédia, s.d.)

Page 47: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

47

Le cas de la communauté urbaine d’Arras :

La Communauté Urbaine d'Arras (CUA) est issue du district urbain d'Arras créé en 1965,

transformé en 1998 en communauté urbaine. Elle s'est peu à peu élargie, passant de 10 à 46

communes et 107 763 habitants à partir du 1er janvier 2018 (comme la communauté a été créée

avant la loi Chevènement de 1999, elle n'est pas soumise à ses effets de seuil, ce qui explique que

la communauté ait moins de 500 000 habitants).

Par émanation logique de fonctionnement, la CUA encourage les mesures d’externalisation

entreprises par les communes qui la constituent.

La fonction ressources humaines : au niveau de l’établissement public de coopération

intercommunale (EPCI), l’orientation prise d’externaliser la plupart des grands services publics

vise à limiter la masse salariale supportée par la CUA. En effet, les effectifs sur emplois permanents

stabilisés à 364 agents en 2017, diminuent en deux ans de 16 employés, soit -4,2%. Il est à noter

cependant que, suite au transfert de certaines compétences, cette ressource humaine aurait dû

diminuer de 28 employés. À périmètre constant, la CUA a donc augmenté ses effectifs de 12

personnes, en partie afin de répondre aux besoins issus de l’extension récente de son périmètre.

Le nombre de salariés inscrits dans les différents rapports d’activité de l’année 2019, reprenant

l’ensemble des délégataires de service public, s’élève à 278,33 agents en équivalent temps plein

(ETP), pour un montant de masse salariale avoisinant les 9,5 millions €.

Les effectifs ainsi déployés dans ces différentes prestations déléguées représentent 71% des

effectifs et 60% du montant brut de la masse salariale générale.

Enfin, l’ampleur du recours à la délégation de prestation de service public démontre la faiblesse du

niveau de la masse salariale sur la communauté urbaine d’Arras, en comparaison avec d’autres

collectivités disposant d’un niveau d’internalisation plus fort.

L’économie substantielle est mise en avant, sans pour autant être financièrement détaillée lors de

l’échange.

Soumis à la contrainte budgétaire mais aussi aujourd’hui à la compression de personnel, le secteur

public doit cependant renforcer l’externalisation de ses missions techniques supports afin de se

rendre plus disponible et performant dans le cadre de ses missions régaliennes.

Ce constat est confirmé par les chefs de groupement technique et logistique rencontrés dans le

cadre des travaux de recherche du groupe mémoire.

Page 48: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

48

- Analyse des modalités d’externalisation des groupements techniques et logistiques en SIS

(missions à vocation opérationnelle) :

Qu’il s’agisse de la gestion de la flotte opérationnelle, des équipements techniques et

informatiques, des équipements de protection individuelle, des consommables opérationnels, les

modalités de fonctionnement des GTL reposent essentiellement sur les concepts organisationnels

suivants :

- une plateforme logistique départementale (unique) ;

- un atelier départemental (avec ateliers annexes en territorial selon critères fonctionnels et

géographiques) ;

- la P.U.I. (Pharmacie à Usage Interne) parfois intégrée au GTL.

L’ensemble est généralement organisé autour de quelques services rattachés :

- logistique générale ;

- habillement ;

- parc roulant (et nautique selon les risques) ;

- maintenance générale ;

- service administratif ;

- matériels opérationnels (ARI, petits matériels, etc.)

La ressource humaine disponible est généralement valorisée par des compétences précises et

primordiales à la réactivité du service : un chef de groupement fonctionnel, personnels

administratifs et techniques, mécaniciens généralistes, mécaniciens poids lourds, électriciens,

carrossiers, peintres, conducteurs navettes de livraison, logisticiens.

Le dimensionnement des GTL d’aujourd’hui, leurs savoir-faire, leurs équipements, leur réactivité

ne permettent pas d’assurer une internalisation globale des opérations de maintenance préventive

et/ou curative. 75% de ces opérations à destination des matériels opérationnels sont réalisées de

manière partagée, entre l’externalisation et le traitement en interne. Sur ce point, la tendance est

variable et il est important de noter la volonté de quelques SIS de vouloir retrouver un niveau

d’internalisation des missions logistiques (entretien des pompes, entretien des parcs échelles

aériennes, autres moyens spécifiques aux risques départementaux) et ce, afin de réduire le temps

d’indisponibilité des moyens opérationnels.

Page 49: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

49

Proposition n°16 :

Externaliser les tâches secondaires et se recentrer sur les missions à caractère régalien.

Pour autant, les opérations dites de « maintenance courante » sont majoritairement externalisées

(vidanges moteur, pneumatiques, pièces d’usure courantes), avec un plan de maintenance

préventive établi en amont. Si près de 80% des SIS utilisent aujourd’hui un logiciel de gestion de

la flotte opérationnelle (GMAO – logiciel de Gestion et de Maintenance Assistée par Ordinateur),

peu d’entre eux l’exploitent totalement dans sa vocation d’outil d’anticipation et privilégie la

réaction immédiate.

Figure 8: extrait du tableau de maintenance prévisionnelle (maquette projet du SDIS62)

Les missions d’externalisation réussies au sein des SIS ont pour effet de réduire les frais de

personnel tout en minimisant les flux de trésorerie. Avec un budget contraint, il devient possible

d’obtenir de nouvelles compétences sans recruter de nouveaux agents spécialisés. Le prestataire

spécialisé peut, en outre, contribuer à l’apport de nouvelles compétences au personnel du SIS

demandeur.

Enfin, le constat est établi que les réparations ponctuelles ou maintenances programmées dans le

cadre des missions externalisées ont fait l’objet de retard parfois importants pendant la crise

sanitaire qu’a traversé le pays.

Page 50: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

50

- Le regard de la cour des comptes sur l’externalisation dans les services publics :

Un rapport remis au ministre de l’action et des comptes publics en mars 201957 préconise de

recourir massivement à l’externalisation de certaines missions dévolues au service public, en

dehors du cœur de mission de l’État et des collectivités.

Ce rapport préconise de confier aux prestataires externes les services qui ne font pas partie du cœur

des missions de l’État et des collectivités58, à savoir le « front office » (accueil des clients, prise de

rendez-vous, réponse aux questions des usagers, etc.), le « back office » (« reporting », gestion des

effectifs, archivage, etc.) et les autres fonctions supports (restauration, nettoyage, ressources

humaines, informatique, finances, etc.).

Selon ce rapport, 6 milliards € d’économies pourraient être réalisées d’ici 10 ans, en compensant

par l’externalisation le non-remplacement d’un départ à la retraite sur 2.

De surcroît, il est établi que la France ne peut rester en marge d’une externalisation en cours de

développement partout en Europe. L’externalisation (consommations intermédiaires) ne représente

que 28% des dépenses de fonctionnement sur le territoire national contre plus de 48 % au Royaume-

Uni, 44% en Finlande et près de 40% aux Pays-Bas.

À titre d’exemple, l’Office Public de l’Aménagement et de la Construction (OPAC) du département

de Saône-et-Loire a confié sa relation usager à un prestataire externe. Selon les auteurs, les études

montrent que « dans les cas où une externalisation est bien conduite, les gains budgétaires

atteignent 20 à 40% à qualité de service au moins égale ».

Le rapport révèle que les coûts des services publics en France représentent près de 400 milliards €,

soit 18% du PIB, « mais leurs résultats restent insuffisants ». C’est le coût de la masse salariale qui

doit majoritairement encourager le recours à l’externalisation de certaines missions (à faible et/ou

à forte valeur ajoutée). Pour avoir un impact budgétaire fort, l’externalisation doit permettre de

réduire les effectifs d’agents publics.

Les conclusions de ce rapport suggèrent d'intégrer l'externalisation dans la gestion prévisionnelle

des effectifs et des compétences (GPEC), afin de répondre aux contraintes économiques et

budgétaires à venir.

57

(Banque des territoires, vers l’externalisation des services publics – Publié le 28 mars 2019 par Michel Tendil).

(TENDIL, 2019)

58 (Rapport public annuel Cour des Comptes – 6 Février 2019) (RCC, 2019)

Page 51: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

51

1.3.2 Mutualisation de certaines missions au sein des GTL – analyse multisectorielle (collectivités

locales et territoriales) :

La notion de mutualisation des missions de service public a connu un essor progressif au cours des

dernières années. Elle tend à devenir un mode de gestion privilégié des activités à portée d'intérêt

général, en particulier par les collectivités territoriales.

Au sens strict du terme, l'idée de mutualisation fait référence à l'action de répartir (idée

généralement mal perçue, voire contreproductive) entre plusieurs membres d'une communauté ou

d’une collectivité ; l’objectif ultime et commun étant la baisse des coûts de fonctionnement.

Le mode de fonctionnement par la mutualisation est particulièrement prégnant au niveau local par

la mise en commun de services, d’équipes de collaborateurs, la mise à disposition de biens pouvant

être utilisés par des collectivités distinctes. Cette mutualisation peut prendre une forme classique,

par le recours à la coopération intercommunale, ou alors plus émergeant, par le recours à des

partenaires et organismes dédiés.

D’un point de vue administratif, l’action de mutualiser peut prendre deux formes distinctes : la

mutualisation institutionnelle et la mutualisation contractuelle (plus répandue).

- La mutualisation institutionnelle consiste en la création, par plusieurs communes, d'un

EPCI, quelle que soit sa forme59. L’EPCI a toujours pour finalité la mise en commun de

certaines compétences auparavant exercées par les communes ; en cela, il est une forme

institutionnalisée de mutualisation des activités communales au sein d'une structure unique.

- La mutualisation contractuelle consiste, pour une collectivité territoriale, à mettre à

disposition d'une autre collectivité territoriale ou d'un EPCI des équipements ou des

personnels. L'objectif est de permettre à la collectivité affiliée de bénéficier d'un savoir-

faire ou de biens indispensables à la réalisation de ses activités de service public, à un coût

partagé. La recherche d'une efficacité de l'action publique est, une fois de plus, l'une des

justifications centrales du recours à la mutualisation.

- Analyse des modalités de mutualisation des entreprises et des collectivités :

Économies d’échelle et intelligence collective sont des valeurs mises en avant comme modèles de

référence en matière de mutualisation au sein des entreprises : massifier pour réduire les coûts de

59 Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU), syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM),

communauté de communes, communauté d'agglomération, communauté urbaine ou, depuis l'adoption de la loi

du 16 décembre 2010, métropole.

Page 52: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

52

production unitaires, faire autant, voire davantage avec moins en évitant la dispersion des

ressources.

L’effet de volume permet d’élargir le périmètre des utilisateurs en maîtrisant l’investissement de

départ. Le traitement de masse permet alors d’amortir ces investissements.

Une organisation faisant appel à la mutualisation s’accompagne nécessairement d’un partage des

activités, par domaine ou par spécialité, chacun apportant la compétence qu’il a développée dans

son domaine de prédilection, enrichissant de fait l’expertise métier au service du collectif.

Aujourd’hui, près de 29% des entreprises déclarent mutualiser des prestations avec d’autres

acteurs60. Contrairement aux missions d’externalisation évoquées ci-avant et majoritairement

engagées par des organisations plus conséquentes, ce sont davantage les PME qui optent pour une

mutualisation par alliance de compétences. En effet, leur petite taille est une force en termes de

réactivité sur les marchés car elles activent plus facilement leurs réseaux de circuits courts.

Cependant, ces unions de proximité sous-entendent l’acceptation de concessions. Il devient

possible de concurrencer les grands groupes.

De 2011 à 2018, la moyenne du chiffre d’affaire des PME spécialisées en communication

administrativement mutualisées est passée de 1,5 à 26 millions €61. La force commerciale

engendrée par la mutualisation (7 PME spécialisées) a permis d’étendre considérablement le réseau

de prospection et des appels d’offre prestigieux ont été remportés.

- La mutualisation des sociétés privées et les stratégies adoptées

Mutualiser ses services en matière d’achats, d’innovation, d’audits, de gestion de la ressource

humaine, répond, pour la majorité des sociétés privées, à une volonté d’optimiser ses dépenses et

ses coûts de fonctionnement. Cette logique économique de mise en commun doit, à l’instar des

missions externalisées, permettre de réaliser davantage de marge et donc d’améliorer la rentabilité.

Si la tendance est encore naissante, des réseaux et groupements d’entreprises apparaissent

désormais pour développer ces bonnes pratiques.

Depuis 2015, ces groupements d’entreprises sont à l’origine du développement de la création de

diverses plateformes de mutualisation permettant à l’ensemble des industriels utilisateurs de

60

(Enquête réseau CCI Nord de France – 2018) (France, 2018)

61 (Chef d’entreprise Magazine – Julien Van Der Feer – 2018) (Feer, 2018)

Page 53: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

53

s’informer sur toutes les formes de mise en commun qui se développent. Cela favorise la levée des

blocages du développement technique et commercial.

La stratégie générale retenue par ce consortium consiste à mutualiser au sein d’une même filière,

ou d’un même secteur d’activités, entre des entreprises de la même région, avec la même éthique

et les mêmes besoins. Pour réussir cette entente commune, il apparaît nécessaire de bien se

connaître mais aussi d’établir un lien de confiance industrielle. Si les entreprises sont concurrentes,

les directions générales doivent au moins s’apprécier, puis s’entendre. La mutualisation en matière

d’achats permet alors d’obtenir des volumes significatifs dans de meilleures conditions

économiques et ainsi de constituer un véritable gain de temps pour l’entreprise qui peut se

concentrer sur d’autres missions à valeur ajoutée plus fortes et essentielles à son développement.62

La massification des achats est une notion moins plébiscitée par les entreprises de petites tailles car

trop souvent laissées en marge des grandes négociations commerciales. Ce mode opératoire

d’achats groupés correspond davantage aux entreprises de moyenne et de grande importance, pour

lesquelles les achats volumétriques sont rattachés à des marchés complexes et soumis à des

réglementations qu’elles maîtrisent déjà.

Des études communes (extraction de statistiques issues des plateformes de mutualisation) sont en

cours et se développent afin de mesurer plus précisément les pratiques des entreprises, décrypter

les pratiques de consommation, les tendances, les segments de produits les plus demandés, afin

d’identifier les contraintes et les attentes des consommateurs et utilisateurs.

- Analyse des modalités de mutualisation des GTL en SIS (missions à vocation

opérationnelle) :

Contraints par des budgets de plus en plus resserrés, les SIS se sont engagés à mettre en place des

procédures de mutualisation. Après quelques années de pratique, les SIS multiplient leurs

partenariats dans différents domaines (achats groupés : véhicules, EPI, matériels spécifiques à

vocation opérationnelle). Ils mutualisent également avec leurs principaux financeurs que sont les

Départements car ils partagent avec eux une proximité fonctionnelle et une gouvernance commune.

62

Entretien téléphonique – Ronan Potiron, directeur du GIE Synergies Achats LORIENT FR. – juin 2019- réseau

LinkedIn (Potiron, 2020)

Page 54: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

54

La diminution quasi générale des budgets alloués aux différents services publics encourage la

commande politique à un rapprochement par la mutualisation. L’intention affichée est de réaliser

des économies tout en conservant un niveau de performance accru et maintenu dans le temps.

L’objectif recherché se heurte généralement au fait que peu de SIS analysent et évaluent l’impact

économique que peut représenter une véritable politique de mutualisation. Certains SIS, travaillant

depuis quelques années à l’évaluation stratégique et au pilotage de la performance, produisent

néanmoins des indicateurs favorables à ce type de démarche, mais encore trop à la marge pour

initier un engagement plus fort.

En dehors de toute volonté de la part de la gouvernance, la limite de la mutualisation au sein des

SIS trouve bien souvent ses fondements dans des domaines souvent plus sociologiques que

techniques ou administratifs : historique d’un SIS, différences culturelles, crainte de la perte d’une

certaine indépendance (encore prégnante aujourd’hui, 24 ans après la fin de l’ère communale).

S’ajoute à cela un manque de cohérence nationale sur les matériels utilisés qui limite les possibilités

pour la DGSCGC de faciliter les bonnes pratiques et d’encourager les SIS dans leur démarche

innovante par l’apport d’outils communs.

Proposition n°17 :

Dépersonnaliser l’achat des matériels par une uniformisation plus forte.

Les SIS d’Île-de-France ont mutualisé leurs achats et négocié leur prix pour obtenir de nouveaux

VSAV. L’Essonne s’est récemment doté de 7 nouveaux châssis et a utilisé d’anciennes cellules de

VSAV réformés, reconditionnés et encore en très bon état. « Rationaliser les dépenses et optimiser

les moyens »63 résume parfaitement cette équation. Une économie de 30 000 € par VSAV (coût

unitaire de 68 000 € au lieu de 98 000€) et une économie de 210 000 € ont été réalisées par le

département. Sur les seuls châssis, 5 000 € ont été économisés. Pour les Yvelines, l’opération porte

sur 44 transferts de cellules, 30 étant déjà effectifs. Du côté de la Seine-et-Marne, ce sont 41

nouveaux véhicules qui seront ainsi mis en service. Le procédé se poursuit toujours à ce jour.

En conclusion de ce chapitre, les missions d’externalisation et de mutualisation sont des processus

complexes qui allient choix de la gouvernance, pilotage de projet et conduite du changement. Il

63

Entretien téléphonique – Coline LEGER « la mutualisation par l’exemple », journaliste indépendante région de

LILLE – juin 2019 – réseau LinkedIn. (LEGER, 2020)

Page 55: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

55

n’existe pas de solution unique pour mener à bien et sur le long terme ce type de missions. Nos

observations des différentes stratégies permettent de dégager un certain nombre de facteurs de

réussite sans pouvoir garantir leur pérennité. Préparer le projet avec les partenaires, susciter

l’adhésion dans le cadre de réflexions communes et réussir sa communication auprès des décideurs

et des personnels apparaissent comme des éléments indissociables des projets d’externalisation et

de mutualisation.

1.4 Retour sur l’hypothèse n°1

Les nombreux retours chiffrés collectés dans le cadre de nos travaux permettent de confirmer

l’impact significatif des méthodes d’organisation sur le coût et l’efficacité des GTL :

- mutualisation64 de deux SIS de catégorie A : 3,3 millions € sur l’achat de véhicules

opérationnels ont permis de dégager environ 5% d’économie sur le coût global de

possession ;

- externalisation65 du réseau informatique d’un SIS de catégorie B : 37 serveurs

informatiques et 200 postes de travail. 80 000 € par an dégagés par la maintenance

externalisée du parc (configuration, maintenance, supervision et gestion des sécurité).

Les leviers organisationnels et managériaux à développer doivent s’aligner et se mettre en

cohérence par rapport aux choix de la gouvernance et aux moyens alloués aux SIS.

Nous en concluons que, pour être gage d'efficience en matière de gestion technique et logistique,

la recherche et la mise en œuvre de méthodes d'organisation et de travail innovantes, parfois issues

du secteur privé, doivent être portées par une forte volonté de la gouvernance et un

accompagnement humain et matériel des acteurs des GTL. Les propositions rédigées dans ce

mémoire et reprises en annexe 1 vont dans ce sens. L'hypothèse n°1 est donc vérifiée

partiellement, faute de généralisation et d’harmonisation des méthodes de travail des GTL.

L'organisation des GTL est donc liée aux enjeux de gouvernance et à l'histoire des structures. Le

leadership impulsé par les responsables s'apparente à un catalyseur dans les prospectives et

64

Achats mutualisés-équipements-actualités, www.sdis59.fr - Entretien avec le DAAF du SDIS du Pas de Calais

(Mme Ingrid VERLINE), 15 juillet 2020). (VERLINE, 2020)

65 01-Buisiness-forum, « l’externalisation de certaines fonctions techniques » pour les Sdis-2004 (01-Business-

forum, 2004)

Page 56: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

56

l'efficacité des GTL. Plusieurs préconisations organisationnelles et managériales ressortent de nos

travaux avec 2 axes forts : la mutualisation et l'externalisation.

Nous avons souhaité mesurer la résilience de ces nouveaux modes d’organisation en analysant les

GTL soumis à une crise majeure. Notre étude s'est portée sur plusieurs SIS du Grand Est et quelques

services ayant pu nous accorder de la disponibilité malgré les impacts liés à la COVID-19.

Dans ce contexte particulier, nous avons sondé les forces et vulnérabilités des GTL tout en

effectuant des actions de Benchmarking afin de proposer des recommandations optimisant la

résilience des structures.

2. LE GROUPEMENT TECHNIQUE ET LOGISTIQUE DE DEMAIN,

UNE ORGANISATION ROMPUE AUX CRISES MULTIFORMES

Aujourd’hui, l’agilité des organisations est dans tous les esprits. Mais qu’entend-t-on par agilité ?

La notion d’agilité est apparue dès 2001 dans le manifeste pour le développement Agile des

logiciels66. Les auteurs de ce manifeste militaient alors pour :

« Valoriser les individus et leurs interactions plutôt que les processus et les outils ;

Des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive ;

La collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle ;

L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan »

Une organisation considérée comme agile doit donc être capable de s’adapter rapidement à des

changements inattendus de son environnement en conservant une continuité stratégique,

opérationnelle et humaine. La notion de continuité est importante et marque la différence entre

agilité et réactivité. À l’inverse de la réactivité, l’agilité s’inscrit sur le long terme et non comme

une réaction immédiate. Enfin, l’agilité ne doit surtout pas déstabiliser la ressource humaine.

66

Agile Manifesto – 2001 (agilemanifesto, 2001)

Page 57: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

57

Figure 9: représentation de l'organisation agile67

Ce concept repose donc sur trois dimensions complémentaires :

1. un management adapté qui permet, entre autres, de donner du sens au travail des

collaborateurs et leur octroi une large autonomie, facilitant ainsi les prises de décision et la

rapidité de mise en œuvre de mesures correctives ;

2. l’utilisation des nouvelles technologies qui permettent à la fois de disposer d’outils

modernes et performants mais aussi de moyens de communications qui permettent un

partage de l’information plus efficace ;

3. la mise en œuvre de processus métier axés prioritairement sur les tâches dédiées au cœur

de métier et conformes aux attentes des utilisateurs.

Ces nouvelles orientations nécessitent un changement de paradigme imposé par un environnement

en perpétuelle mutation. D’après le schéma suivant68, une majorité de cadres de la fonction

publique expérimente déjà de nouvelles technologies. En est-il de même au sein de la communauté

des sapeurs-pompiers ?

67 Le LEAN sert à qualifier une méthode de gestion de la production « au plus juste ». Le BPM (Business Process

Management) permet d’avoir une vue d’ensemble des processus métier. Les NTIC sont les Nouvelles

Technologies de l’Information et de la Communication.

68 Technology Consulting, août 2019 (HARS, 2019)

Page 58: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

58

Figure 10: enquête relative à l'utilisation des nouvelles technologies dans la fonction publique

2.1 Analyse des enquêtes relatives à l’organisation des GTL en situation de crise

Les effets de la crise sanitaire liée à la COVID-19 ont entraîné plusieurs SIS dans des postures

organisationnelles contraintes et quelquefois dégradées.

Comment disposer de stocks de matériels essentiels alors que les fournisseurs ne sont plus en

capacité d’honorer les commandes ? Comment diminuer les vulnérabilités d’approvisionnement et

maintenir l’opérationnalité des véhicules, matériels, habillements et infrastructures ? Comment

assurer la continuité des missions du GTL lors de périodes de crise ? Autant de problématiques,

non exhaustives, que les décideurs ont tenté de résoudre.

La qualité de service public du SIS impose d’honorer les missions régaliennes quelle que soit la

violence de la crise subie. Elle nécessite anticipation, accumulation d’expériences et perspectives

pour construire le GTL de demain.

Afin de vérifier notre deuxième hypothèse qui suppose que les groupements technique et logistique

de demain s’engagent dans une organisation agile pour surmonter les crises, nous avons souhaité

analyser leurs facultés d’adaptation lorsque les schémas habituels sont contraints de manière

brutale et durable. Si le champ d’investigation s’est limité à quelques départements, nous avons

exploré d’autres organisations telles que collectivités territoriales et unités militaires.

Page 59: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

59

Notre stratégie de recherche s’est appuyée sur des entretiens réalisés en visioconférence69 avec

plusieurs responsables GTL de départements du Grand Est.

Durant ces entretiens, nous avons souhaité, en préambule, connaître la place qu’a occupé le GTL

dans la gestion de la crise sanitaire liée à la COVID-19. Malgré la multiplicité des organisations

fonctionnelles des SIS, déterminer la place accordée aux responsables en charge des missions

techniques et logistiques nous a permis d’évaluer l’importance qu’accorde la gouvernance aux

fonctions supports de nos établissements.

Les retours d’analyse70 montrent que les GTL ont occupé une place importante dans les décisions

des cellules de crise.

Figure 11: enquête GTL-mode crise question n°1

L’intégration des GTL à ces cellules de crise s’explique en partie par les caractéristiques de la

période traversée. En effet, l’approvisionnement des EPI, le maintien des livraisons et le

renforcement des chaînes d’approvisionnement apparaissent comme les principales difficultés

auxquelles les organisations ont dû faire face.

69

Annexe 8 : Questionnaire établi à l’intention des chefs GTL relatif à l’appréciation de la fonction logistique

durant la crise COVID19.

70 Annexe 9 : Résultats de l’enquête auprès des chefs GTL relative à l’appréciation de la fonction logistique durant

la crise COVID19.

0%10%20%30%40%50%60%

Autres Intégré dans lacellule

anticipation

Intégré dans lacellule de crise

Non intégré

Place occupée par le GTL dans la gestion de crise COVID19

Total

Page 60: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

60

Figure 12:enquête GTL-mode crise question n°3

Au sujet des EPI et dans le contexte sanitaire particulier de l’année 2020, les tensions les plus

palpables se sont faites ressentir sur les équipements utilisés dans le cadre des missions de Secours

d’Urgence Aux Personnes (SUAP)71. En revanche, l’approvisionnement en tenues de service et

d’intervention n’a pas engendré de problèmes aux SIS qui s’étaient orientés vers une tenue

conforme au référentiel technique national72. Le maintien de ces approvisionnements s’explique

par l’uniformisation et la massification induites par le référentiel. Dès lors, les fournisseurs

disposaient de stocks conséquents permettant de répondre à la demande.

Figure 13: enquête GTL-mode crise question n°7

71 Sur tenues de type 5, gants à usage unique, masques chirurgicaux

72 Référentiel technique vêtements et équipements de protection pour sapeurs-pompiers « Tenue de service et

d’intervention unique » (DGSCGC, juin 2020)

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%20,00%

25,00%

30,00%35,00%

Titr

e d

e l'a

xeQ3 Quelles difficultés rencontrées pour le GTL

Total

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

non oui

Q7 Durant la crise, avez vous bénéficé de soutien d'autres SDIS

Total

Page 61: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

61

2.2 Réflexions permettant aux GTL de maintenir une réponse optimale et une

résilience rapide durant une crise

« Rien n’est permanent, sauf le changement » 73

Gérer une crise nécessite des capacités d’analyse et de réflexion rapide. La cinétique de certaines

situations de crise impose aux dirigeants d’être en continuel questionnement et d’analyser les

situations afin de pouvoir prendre la meilleure décision, tout en tenant compte des contraintes

fortes. Les décideurs doivent être en capacité d’anticiper les situations, définir les avantages et les

inconvénients sur les éventuelles propositions ; le parallèle avec la gestion opérationnelle est

manifeste.

Le département de la Moselle (57) a été fortement impacté par les cas de contamination et décès

en lien avec la crise de la COVID-19. En effet, 854 décès ont été recensés sur l’ensemble du

territoire74. Les anciens secteurs miniers possédant une population vieillissante et fragile ont payé

un lourd tribut en termes de mortalité liée à l’infection par le coronavirus. Proche du département

du Haut-Rhin, siège du principal foyer de contamination, la Moselle a vécu les montées en charge

évènementielles avec 10 jours de décalage.

Le SDIS de la Moselle a prévu, dès le mois de février, une cellule de veille afin d’analyser l’impact

du coronavirus sur l’activité opérationnelle.

À partir du mois de mars 2020, une cellule de crise est activée quotidiennement. La cellule

comprend les modules suivants :

- situation ;

- décision ;

- anticipation ;

- service Santé Secours Médical (SSSM);

- technique-logistique-approvisionnement.

Malgré l’existence d’un plan de continuité d’activité souvent réalisé à l’échelle de l’établissement,

et faute d’une analyse préalable des vulnérabilités propres à leur groupement, la plupart des

responsables GTL n’ont découvert qu’une fois la crise sanitaire installée ses failles

organisationnelles.

73

https://citation-celebre.leparisien.fr Héraclite d’Ephèse (Parisien, 2020)

74 https://www.coronavirus-statistiques.com (Moselle D. d., 2020)

Page 62: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

62

Figure 14: enquête GTL-mode crise question n°5

Pour éviter cet écueil, il nous semble essentiel d’analyser les processus du GTL et d’en déterminer

les fragilités, tant endogènes qu’exogènes.

Proposition n°18 :

Réaliser un audit du groupement technique et logistique afin de diagnostiquer ses

vulnérabilités organisationnelles et évaluer ses processus

2.2.1 Chaîne logistique et standardisation, 2 préalables à un GTL résilient

La mise à l’arrêt forcée de la vie économique française durant la phase du confinement liée à la

pandémie de coronavirus a généré de grosses tensions sur le commerce intérieur. La plupart des

pays ont suspendu, ou considérablement réduit les services transfrontaliers de transport. Bien que

les frontières soient restées ouvertes pour le fret, les conducteurs ont été soumis à des contrôles aux

frontières à des fins de quarantaine75, entraînant alors d’importantes perturbations et des

ralentissements des flux logistiques. Si le transport intérieur n’a pas subi de restrictions de

circulation, le confinement a mis à l’arrêt de nombreuses entreprises ne relevant pas du régime

d’un service d’intérêt économique général76. Or, les GTL sont par définition des clients de

75

Ligne directrice du 20 mars 2020 relatives aux mesures des frontières visant à protéger la santé publique et à

garantir la disponibilité des biens et des services essentiels (2020/C 86 I/01) (Yedikardachian, 2020)

76 Guide relative à la gestion des services d’intérêt économique général (secrétariat général des affaires étrangères)

(étrangères, 2020)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

1 1 1

logistique parc roulant ressource humaine

Q5 Vulnérabilités identifiées par les chefs GTL durant la crise

Total

Page 63: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

63

fournisseurs, eux même pouvant être dépendants d’un certain nombre de prestataires. Il est donc

logique qu’ils aient été affectés par la diminution des flux commerciaux.

Figure 15: cartographie des flux logistiques en situation normale

Le questionnement des chefs GTL est venu confirmer cette tendance générale puisqu’en dehors de

certains produits, tous nous ont affirmé avoir subi des retards ou des annulations dans la livraison

des commandes.

Figure 16: cartographie des flux logistiques en période de crise et sans uniformisation

Cette situation, aussi contraignante soit-elle, semblait néanmoins inévitable. La personnalisation

irraisonnée de très nombreux produits utilisés dans la sphère de la sécurité civile a conduit à la

rareté de ces mêmes produits. Les fournisseurs, qui profitent par ailleurs financièrement de

l’absence d’une véritable mise en concurrence directe, travaillent sur des volumes et des flux

relativement contenus. Dès lors, ils n’ont aucun intérêt à disposer de stocks de marchandises ou de

matières premières conséquents, qu’ils ne réservent qu’à une poignée de clients. Or, sans matière

première, pas de confection et sans confection, pas d’approvisionnement. La crise sanitaire n’aura

été finalement que le révélateur d’un système instable faisant la part belle aux fournisseurs.

Le GTL du SDIS 59 semble ne pas avoir subi de contrainte pour approvisionner les unités

opérationnelles grâce à l’existence de stocks stratégiques élevés. Fort de cette expérience, le

Colonel hors classe Philippe BARTHOD, chef de la cellule soutien au SDIS 59 durant la crise

sanitaire, estime qu’il faut changer de philosophie de gestion des stocks en abandonnant le concept

Page 64: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

64

de gestion « Just in time »77 pour une gestion compatible avec l’un des trois principes

fondamentaux introduits par la loi dite de Louis ROLLAND78 : la continuité du service public.

Selon lui, le principe de rationalisation des stocks vise un but de rentabilité qui peut s’entendre

dans la sphère privée mais qui ne peut être opposable à un service d’incendie et de secours comme

l’a confirmé le Conseil d’État en 196379.

Si cette stratégie semble avoir réussi au SDIS 59, le retour à des stocks surdimensionnés et coûteux

ne nous semble pourtant pas opportun. Deux solutions se dessinent alors. La première étant

d’engager, pour les GTL ne l’ayant encore fait, une migration complète de leur fonctionnement

visant à mettre en place une chaîne logistique intégrée et collaborative. Une chaîne logistique offre

l’opportunité d’optimiser les approvisionnements et les stocks tout en réduisant les coûts financiers.

Ce volet ne sera pas ici davantage développé puisqu’il a déjà fait l’objet d’une analyse complète

dans un précédent mémoire80.

Proposition n°19 :

Créer une chaine logistique afin de disposer d’un outil performant au service des utilisateurs.

La seconde solution consiste à abandonner toute forme de personnalisation et d’opter, dès que

possible, pour des produits uniformisés et labélisés répondant aux référentiels techniques. Cette

massification entraînera alors plusieurs effets bénéfiques profitables aux GTL :

- une baisse des coûts par une véritable mise en concurrence des fournisseurs sur des

produits standardisés ;

- une réduction du Lead Time81 grâce à la constitution de stocks suffisants de la part des

fournisseurs ;

- l’opportunité de recourir à des groupements de commande ;

- les flux inter-SIS de marchandises en cas d’hypothétique impossibilité de réponse du

fournisseur.

77

Méthode d’organisation et de gestion de la production, propre au secteur de l’industrie, qui consiste à minimiser

les stocks et les en cours de fabrication

78 Loi du service public

79 Arrêt Narcy du Conseil d’État du 28 juin 1963 (L'arrêt Narcy du Conseil d'Etat le 28 juin 1963, s.d.)

80 « Optimiser la chaîne logistique d’un service d’incendie et de secours par le supply chain management »

(mémoire en vue de l’obtention de la formation d’adaptation à l’emploi de chef de groupement, promotion 2018-

01)

81 Délai, cadence et cycle du service offert.

Page 65: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

65

Figure 17: cartographie de flux logistiques standardisés en période de crise

La continuité des échanges induits par la standardisation s’est d’ailleurs vérifiée durant la crise

sanitaire liée à la COVID-19. Aucun des chefs GTL interrogés ne nous a fait part de difficultés

d’approvisionnement de produits labellisés tels que les tenues de service et d’intervention.

Proposition n°20 :

Orienter les commandes vers des produits standardisés conformes aux référentiels techniques

édités par la DGSCGC

Proposition n°21 :

Développer un système unifié permettant de partager la visibilité des ressources techniques et

logistiques de l’ensemble des unités opérationnelles

2.2.2 Le recours aux réseaux locaux

Faute de réponse dans des délais satisfaisants de la part de leurs fournisseurs historiques, plusieurs

chefs de groupement ont fait appel à des prestataires locaux pour tenter d’obtenir des équipements

de protection individuelle.

Page 66: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

66

Le Lieutenant-Colonel Bruno DUCAROUGE, chef du GTL du SDIS 68, l’affirme : « il faut

absolument entretenir un réseau local de fournisseurs, quitte à saucissonner des marchés »82.

Selon lui, les petites commandes sont davantage à la portée d’entreprises modestes pour lesquelles

la solidarité locale a du sens.

Au sein des SIS sondés, ce sont les chefs de centre et les chefs des services prévision et prévention

qui ont été mis à contribution. Connaissant parfaitement le territoire dans lequel ils évoluent au

quotidien, ils ont activé leur réseau de connaissances, afin de récupérer les matériels utiles durant

la crise sanitaire.

Proposition n°22 :

Réaliser une cartographie des fournisseurs locaux susceptibles de palier aux défaillances de la

chaîne d’approvisionnement habituelle.

2.2.3 Le recours aux dons, une voie nouvelle d’approvisionnement.

Plusieurs SIS ont également bénéficié de dons spontanés ou résultants d’un appel lancé par les

établissements eux-mêmes. Là encore, cette solution s’est révélée payante pour subvenir à des

besoins urgents.

Les retours de notre enquête font apparaître que près de 90% des SIS interrogés ont eu recours aux

dons. La crise a confirmé que le fonctionnement départemental des SIS, leur autonomie et

l’excellent maillage territorial permettent d’activer un réseau efficace et de multiples contacts de

proximité.

Pour le Colonel Bruno CESCA, chef d’état-major de l’EMIZ Est, « …la crise sanitaire a renforcé

le rôle des départements. Cet échelon a démontré qu’il permet de bénéficier d’une excellente

réactivité, d’un réseau local puissant et offre un maillage territorial unique. »83

82

Annexe 12 : Entretien avec le L/C DUCAROUGE (DUCAROUGE, 2020)

83 Entretien avec le Colonel Bruno CESCA. -19 août 2020 (CESCA, 2020)

Page 67: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

67

Figure 18: enquête GTL-mode crise question n°6

Au sein du SDIS 57, plusieurs cadres ont activé un réseau départemental de récupération d’EPI.

Grâce à la connaissance très précise du territoire, la force du réseau développée à travers les

sollicitations des sapeurs-pompiers immergés dans le tissu économique, le SDIS 57 a bénéficié de

matériels auprès de 100 donateurs pour une valeur estimée à 180 000 €84. Les dons récupérés,

vérifiés par la pharmacie à usage interne (PUI), et ventilés sur les unités opérationnelles ont évité

une rupture d’approvisionnement d’EPI en début de crise.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que les dons font l’objet d’une procédure encadrée. Les matériels

ainsi récupérés doivent être versés au patrimoine du SIS et faire l’objet d’une attestation rédigée85

au nom du Président du conseil d’administration. Cette dernière permet aux donateurs de bénéficier

d’une réduction d’impôts86.

Photo 2: campagne d'appel aux dons organisée par la FNSPF

Proposition n°23 :

Officialiser le recours aux dons par la rédaction d’une procédure permettant de sécuriser la

démarche

84

Entretien avec le chef du PFAJ par intérim-Adnane LAAMACH (LAAMACH, 2020)

85 Cerfa N°11850- voir annexe 10 (Moselle P. F., 2020)

86 Question écrite N°03380 au Sénat de Monsieur Edouard COURTIAL (Oise les Républicains )-publiée dans le

JO Sénat du 22 février 2018. (COURTIAL, 2018)

0%

50%

100%

non oui

Q6 Durant la crise, avez vous eu recours aux dons

Total

Page 68: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

68

2.2.4 Les nouvelles technologies comme solutions d’autonomie.

La crise sanitaire a fait émerger des solutions d’approvisionnement jusqu’alors plutôt discrètes.

Sous des appellations diverses telles que « Crowdsourcing »87, « Farb Labs »88, « Makers »89 ou

encore fabrication additive (FA), ces solutions se sont rapidement substituées aux entreprises et

techniques traditionnelles pour réaliser des produits devenus de première nécessité.

La FA ou l’impression 3D regroupe l’ensemble des procédés permettant de créer des formes

construites par l’addition de couches successives assistées par un ordinateur. Le concept s’oppose

à la fabrication soustractive où la matière est enlevée pour atteindre le résultat attendu90.

Initialement destinée au prototypage, la FA est aujourd’hui régulièrement utilisée dans

l’aérospatiale, l’automobile, la médecine, l’armée et dans bien d’autres secteurs.

Grâce à l’évolution des imprimantes et des logiciels, les applications de la FA semblent illimitées91.

La FA est de plus en plus courtisée par les industriels. Demain, cette technologie pourrait être

utilisée dans des domaines aussi innovant et surprenant tels que :

- la fabrication d’organes humains ;

- la confection de vêtements ;

- la construction d’édifices architecturaux ;

- la création de produits alimentaires.

Pour l’industrie de demain, le concept apparaît sans limite. Dès lors, les responsables GTL des SIS

devraient s’y intéresser. Posséder ou avoir accès à cette technologie permettrait d’augmenter

considérablement l’autonomie sur les maintenances, de réduire les temps d’indisponibilité des

véhicules et petits matériels, de ne plus attendre l’approvisionnement de pièces et de combattre

l’obsolescence programmée de certains matériels. Ces vulnérabilités sont d’autant plus exacerbées

lorsque la structure subit une période de crise.

87

Production participative

88 Laboratoire de fabrication

89 Culture contemporaine tournée vers la technologie et la création en groupe

90 www.farinia.com- « qu’est-ce que la fabrication additive » (FARINIA, 2020)

91 www.farinia.com- (FARINIA, Les avantages de la fabrication additive, 2020)

Page 69: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

69

La principale difficulté de la FA est l’application des normes lors de la reproductibilité de pièces.

Selon, Giorgio MAGISTRELLI, expert en FA, la normalisation est « essentielle pour

l’introduction à grande échelle de la technologie ».

À l’échelle internationale, les organismes de normalisation et les experts s’accordent à définir des

standards normatifs. La FA est issue de fichiers numériques. Ainsi, n’importe quelle impression

peut être générée, ce qui peut engendrer des problèmes de propriété intellectuelle. Autre obstacle :

comment vérifier la qualité d’une pièce issue de la FA produite en grande quantité ?

Conscient de l’intérêt de la FA, à l’échelle européenne, le Comité Européen de Normalisation

(CEN) et le Comité Européen de Normalisation en Électronique et en Électrotechnique

(CENELEC) travaillent sur le sujet. À ce jour, 30 organismes membres à travers plusieurs comités

nationaux s’investissent sur la normalisation de la FA.

En France, l’Agence Française de Normalisation (AFNOR) est en partenariat avec l’Union de

Normalisation des Matériaux (UNM 920). Pour Catherine LUBINEAU, directrice technique de

l’UNM, « le déploiement de la FA passera par la normalisation. Fabriquer des pièces est une

chose, mais il faudra garantir les machines, les procédés, les filières d’approvisionnement, les

propriétés »92.

Toutefois, les chefs GTL que nous avons sondés n’ont jamais exploré les possibilités de cette

filière. Le caractère dangereux reconnu au métier de sapeur-pompier auquel viennent s’ajouter les

articles du code du travail relatifs aux obligations de protection des employeurs93 font que les SIS,

et à fortiori les GTL, se tournent préférentiellement vers des solutions normées94 apportant

davantage de garantie et de protection.

Ces nouvelles filières d’approvisionnement ne doivent pourtant pas être occultées car les

possibilités d’emploi et de production offrent une réactivité particulièrement intéressante ainsi

qu’une qualité de service qui rivalise souvent avec l’industrie traditionnelle.

92

A3DM-Gaetan Lefèvre-entretien avec Catherine Lubineau-13 avril 2016 (LEFEVRE, Gaétan, 2019)

93 Articles L4121-1 à L4121-5 du code du travail (Code du travail - Article L4121-1, 2017)

94 Catalogue des normes applicables aux sapeurs-pompiers et à la sécurité civile du 27 août 2014, DGSCGC

(DGSCGC, 2014)

Page 70: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

70

Ainsi, on estime que près de 100 000 visières ont été produites par impression 3D ou découpe laser

en moins de deux semaines95. L’impérieux besoin d’EPI, l’urgence de la situation ont incité certains

SIS à s’équiper avec des visières issues du 3D dans le cadre des interventions liées à la COVID19.

Photo 3: article du journal "l'Union"- 8 avril 2020

La crise sanitaire aura mis en évidence un objectif national96 : relocaliser les compétences. De

nombreux industriels ont choisi d’investir dans cette technologie. La crise a sublimé la volonté,

pour les industriels comme pour les services publics, de produire eux-mêmes97.

La FA est un outil permettant de produire à proximité de son lieu de consommation. Elle favorise

l’indépendance des chaînes de productions, le « fabriquer chez soi » et réinvente- « le made in

France ».

L’utilisation de la FA par les SIS permettrait alors, dans un contexte commercial dégradé, de faire

preuve d’agilité et de rapidité98.

L’entretien mené avec Madame Élisabeth REY, consultante chez Conseil Sécurité Cabinet99et

spécialisée dans l’accompagnement des projets innovants, met en évidence que la révolution de la

fabrication additive est lancée. Au fil des années, cette technologie va se généraliser. Le principe

95

Hugues Aubin, vice-président du réseau français de Farb Labs (Hugobiwan, 2020)

96 Allocution du Président E MACRON-16 juin 2020 (MACRON, 2020)

97 https://www.novethic.fr (FABRE, s.d.)

98 https://www.A3dm.fr Face aux crises, doit-on intégrer la fabrication additive à nos chaînes de production ?,

2020) (LEFEVRE, Gaétan, 2020)

99 Entretien avec Madame Élisabeth REY, Cabinet conseil sécurité-28 août 2020 (REY, 2020)

Page 71: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

71

du Smart System, à savoir « faire mieux avec les moyens existants en utilisant moins de logistique

et de ressources » est un concept de plus en plus utilisé par les industriels. A ce titre, l’impression

3D participe pleinement à l’atteinte de cet objectif. Nous avons débuté notre échange par la

présentation des missions des SIS en insistant sur les besoins techniques et logistiques de notre

profession. L’intérêt de l’échange était de percevoir la possibilité d’adjoindre la FA au sein des

GTL. Madame Élisabeth REY nous précise que les évolutions technologiques de la 3D, la

progression des normes et de la règlementation et l’éveil des consciences sont autant d’arguments

incitant à s’intéresser à ce concept chez les sapeurs-pompiers.

Selon Madame Élisabeth REY, les constructeurs sont devenus des assembleurs de pièces. Chaque

pièce a un cycle de vie où l’on va privilégier la rentabilité, la déconstruction et l’environnement.

Les procédés actuels, le besoin d’autonomie et la maîtrise des coûts encouragent les industriels à

se rapprocher de la FA.

Néanmoins, dans le cadre d’une utilisation par notre corporation, Madame REY précise que

l’implication doit passer par une pré-étude technique et financière fine afin de légitimer la

démarche. En cas de viabilité du projet, il faudrait installer un mode opératoire à plusieurs niveaux.

En premier lieu, il faut identifier et reproduire à l’identique les pièces. Ensuite, la structure doit

s’engager dans une montée en compétence et améliorer l’existant. Enfin, elle doit développer son

autonomie et s’approprier la technologie tout en restant dans le giron de la règlementation en

vigueur.

Dans l’éventualité d’un engagement des sapeurs-pompiers dans la FA, Madame Élisabeth REY

préconise d’engager un mode projet à travers un sondage national permettant d’identifier les

besoins, engager une stratégie via un groupe de travail ou éventuellement portée par la mission de

la stratégie et de la prospective de la DGSCGC, trouver des sponsors avec la mise en relation via

des structures ressources. Depuis peu, des travaux parlementaires ont débuté afin d’identifier la FA

comme technologie prioritaire auprès de la ministre en charge de l’industrie, Madame Agnès

PANNIER RUNACHER. La démarche est forte et selon Madame Élisabeth REY « …il serait

dommage de perdre du temps ».

- Le recours à la fabrication additive durant la crise pour la région Grand Ouest : le projet

MAKAIR.

La progression de l’épidémie de la COVID-19 en France a mis en tension les services d’urgence.

Devant ce constat, une collaboration inédite initiée par le CHU et l’université de Nantes a conduit

Page 72: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

72

industriels internationaux et collectivités du Grand Ouest à s’associer dans le but de créer un

respirateur artificiel « Open Source » et à bas coût. Le projet MakAir prend forme.

Concrètement, le respirateur MakAir est la réponse de la Région Grand Ouest dédié au traitement

des pathologies de la COVID-19. Il s’agit d’un appareil spécifique, répondant aux exigences

règlementaires européennes100 et adapté aux services de réanimation. Devant la multiplicité des cas

de souffrances respiratoires sévères, du nombre limité d’appareils sur le territoire, le projet MakAir

suscite un intérêt immédiat des acteurs de la santé à travers de nombreux articles médiatiques.

Photo 4: respirateur MakAir

Le respirateur MakAir s’inspire des principes de « makers », à savoir créer un produit adapté aux

besoins répondant aux exigences normatives et surtout en accès libre. Le respirateur MakAir est

réalisable via l’impression 3D. Les plans du respirateur sont accessibles en « open source »101, le

montage ainsi que les paramétrages logiciels sont détaillés à travers des tutoriels en libre-service.

Bousculés par la crise, le secteur de la santé102, l’industrie103 et bien d’autres activités trouvent dans

la FA des solutions agiles, efficaces permettant de sauver des vies, maintenir une activité alors que

l’ensemble des filières dites normales s’arrêtent ou saturent.

100

https://makair.life Makair veut répondre aux exigences essentielles de la directive européenne relative aux

dispositifs médicaux 93/42/CEE. (Makair, Présentation du makair, 2020)

101 https://github.com/makers-for-life/makair. (Makair, Cloud makair, 2020)

102Alexandre Couto - 09/04/2020 Production & Robotique, Médical, Impression 3D [Covid-19] A l'hôpital

Cochin, 60 imprimantes 3D produisent des pièces pour dispositifs médicaux et consommables (COUTO, 2020)

103 https://www.a3dm-magazine.fr avril-mai 2020- revue N°26 -covid-19 et fabrication additive crise industrielle,

relocalisation et financement. (A3dm, 2020)

Page 73: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

73

- Autonomie et réactivité pour l’armée de Terre : le projet GAO104

La situation vécue par les SIS, impactés par la crise sanitaire, pourrait s’apparenter à des situations

opérationnelles de l’armée lors d’opérations. La dégradation de la chaîne d’approvisionnement, le

manque de ressources, l’urgence situationnelle tout en maintenant la réponse opérationnelle sont

autant de contraintes que rencontrent les forces armées.

Lors de nos travaux de recherches, nous nous sommes intéressés à la prospective engagée par les

forces terrestres de l’Armée de Terre. Nous avons pu nous entretenir avec le Capitaine Alain

FROITIER, adjoint au chef du Bureau Maintenance et Logistique COMRENS/28GG. Fort d’une

expérience de 20 ans en opérations extérieures (OpEx) dans le domaine du technique et de la

logistique, le Capitaine FROITIER nous a présenté l’organisation des forces de soutien ainsi que

les travaux de prospective permettant d’optimiser les taux de disponibilité du parc roulant. Lors

des échanges, nous constatons que l’Armée de Terre doit honorer une disponibilité technique

opérationnelle (DTO) de ses matériels terrestres de 70% en France et près de 90% en opérations.

À ce jour, les chiffres communiqués par le ministère des Armées précisent que le taux de

disponibilité des équipements est excellent en mission mais plus mitigé en France. Pour les

responsables, ces indicateurs doivent être améliorés pour la métropole car les forces armées doivent

pouvoir bénéficier de matériels opérationnels conditionnant la réussite des opérations.

Rapidement, une réforme du maintien en condition opérationnelle terrestre (MCO-T) s’est mise en

action afin de diminuer de 3% les taux d’indisponibilité. La volonté de recourir massivement à

l’externalisation à plus de 40% a permis de réduire également les indisponibilités.

Depuis quelques années, l’Armée a engagé un programme d’envergure à travers le projet

SCORPION105. L’Armée de Terre souhaite réformer ses véhicules et développer l’innovation

technologique au profit du cœur de métier.

Deux technologies intéressent l’Armée de Terre : l’intégration des capteurs intelligents, les HUMS

Health and Usage Monitoring System (HUMS) et la FA.

La première technologie permet de collecter des données afin d’assurer une maintenance prédictive

et prévisionnelle. La 2ème renforce l’autonomie et permet de gagner du temps sur la réparation des

matériels. Dans le cadre du mémoire, nous nous intéresserons à l’impression 3D ou la FA.

104 Ville du Mali-opération BARKHANE

105 www.defense.gouv.fr (Terre, 2020)

Page 74: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

74

Le projet GAO consiste au déploiement de l’impression 3D au plus près du théâtre d’opérations.

Depuis sa mise en place, cette technologie a permis de produire près de 286 pièces avec la remise

en état de 56 matériels roulants. Selon l’Armée de Terre, « …la fabrication additive n’a pas pour

seule ambition la reproduction de pièces endommagées. Elle va améliorer les pièces en les

adaptant aux caractéristiques des théâtres, réduisant ainsi l’importation de pièces depuis la

métropole. »106

Photo 5: Hacktathlon MILI 3D107

Les avantages offerts par cette technologie méritent l’intérêt des sapeurs-pompiers. La spécificité

de nos missions et la distribution des secours en toutes circonstances nous incitent à rechercher des

solutions qui permettent de gagner du temps sur l’approvisionnement, le développement du

prototypage et surtout l’amélioration de l’autonomie du GTL.

Photo 6: impression 3D de pièces de motorisation

106

Article www.aumilitaire.com – « Pour l’armée de Terre, l’immobilisation d’un matériel terrestre doit «

devenir l’exception » - Par BTX, 24 février dans Discussion générale sur l'Armée de Terre (BTX, 2020)

107 Hava Group 3D (HAVA3D, s.d.)

Page 75: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

75

Concrètement, l’Armée de Terre utilise l’imprimante Ultimaker S5®108. Puissante, fiable,

polyvalente et intuitive, elle permet de répondre très rapidement et efficacement à une gestion de

crise avec une production centralisée. « Cette solution peut aussi être facilement déployée au sein

des différents régiments et permettre un mode de production distribué pour plus de réactivité et

d’agilité au sein de l’armée », explique Stanislas CLICQUOT, le responsable de l’entreprise

Mancelle.109

Proposition n°24 :

Engager une mission de prospective nationale concernant la fabrication additive applicable

chez les sapeurs-pompiers. Intégrer cette technologie dès l’analyse des besoins. Identifier pour

tout achat les ratios de pièces reproductibles en impression 3D.

Proposition n°25 :

Réaliser une cartographie des partenaires industriels locaux susceptibles de mettre à

disposition leur outil de production.

2.2.5 L’assistance mutuelle interdépartementale

À l’occasion de nos travaux, nous avons été surpris de voir qu’en cas de difficultés

d’approvisionnement ou d’insuffisance de ressources, la recherche d’assistance auprès d’un SIS

voisin n’était pas systématique. 50% des structures interrogées ont bénéficié de soutien

interdépartemental. L’assistance s’est portée majoritairement sur la logistique puis sur le parc

roulant.

Plusieurs chefs de groupement ont évoqué les raisons pouvant freiner cette assistance mutuelle. La

première raison est d’ordre politique : chaque établissement ne souhaite pas afficher ses

vulnérabilités et sa dépendance. Cette culture de l’image semble néanmoins se résorber puisque les

SDIS 54 et 68 ont utilisé ce vecteur d’approvisionnement durant la crise sanitaire. La seconde

raison évoquée est l’absence d’uniformisation au sein de la profession. S’il est possible de subvenir

108

Annexe 11.

109https://www.aumilitaire.com (Terre, l'armée de Terre dispose de l'une des plus importantes fermes militaires

d'imprimantes 3D, 2020)

Page 76: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

76

aux besoins d’un GTL pour les petits matériels qui sont approximativement les mêmes, les

possibilités sont grandement réduites lorsqu’il est question des moyens motorisés ou des EPI.

En effet, la personnalisation des tenues et l’hétérogénéité des parcs engins ne permettent guère

l’assistance mutuelle.

Afin d’éviter ces déconvenues, plusieurs départements de la région Auvergne Rhône Alpes se sont

associés dans un cadre conventionnel. Mise en place en 2012 sous l’impulsion d’Hugues

MARTINEAU, actuel chef du groupement technique et logistique au sein du SDIS de l’Isère, cette

convention interdépartementale a pour vocation de définir les modalités de mise en œuvre d’une

assistance mutualisée en matière logistique entre les services départementaux d’incendie et de

secours de la région Auvergne Rhône-Alpes110. Elle a pour but d’assurer la continuité de

fonctionnement des activités logistiques et opérationnelles.

Naturellement, comme nous l’a précisé Hugues MARTINEAU, la mise en œuvre effective et

optimale de cette convention ne peut se faire qu’après la standardisation et la mutualisation des

moyens des départements impliqués. Cette recherche d’uniformisation s’est concrétisée par une

seconde convention instituant la création d’un groupement de commande impliquant les SDIS de

la zone de défense et de sécurité Sud-Est.

Durant notre formation de chef de groupement, nous avons pu échanger avec le Capitaine Eddy

KOPYLA, chef GTL du SDIS de Seine Maritime, sur le sujet de l’implication logistique dans

l’intervention du feu de Lubrizol. Le Capitaine a démontré l’extrême nécessité d’impliquer les

GTL, en fonction support, sur des interventions majeures. Selon lui, la force du réseau de

connaissances, les liens tissés avec la DGSCGC jusqu’aux SIS ont permis de profiter d’une

assistance interdépartementale efficace.

110

SDIS de l’Ain, de l’Allier, d’Ardèche, du Cantal, de la Drôme, de l’Isère, de la Loire, de Haute-Loire, du Puy

de Dôme, de Savoie, de Haute-Savoie et du Service Départemental Métropolitain d’Incendie et de Secours

Page 77: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

77

Photo 7: matériels et EPI souillés durant l'incendie de la société LUBRIZOL à ROUEN (76)

La collaboration s’en trouve d’autant plus renforcée dès lors que les SIS s’inscrivent dans les

objectifs des référentiels techniques, des labellisations de sécurité civiles. Elle «…permet

d’harmoniser les pratiques entre elles et sont à valoriser »111

Proposition n°26 :

Susciter le rapprochement des SDIS à travers des conventions ou des projets communs en

s’appuyant sur les travaux de labellisation de sécurité civile.

2.2.6 L’implication de la zone de défense et de sécurité

Durant nos réflexions, nous nous sommes interrogés sur l’emploi de l’échelon zonal au profit de la

technique et de la logistique. L’échange avec Mr MARTINEAU, à travers le développement d’une

convention d’assistance mutuelle, a créé le besoin d’approfondir les possibilités de sollicitation de

l’échelon zonal. Pour Mr MARTINEAU, la mise en place d’une plateforme logistique zonale

possédant de véritables compétences munie d’un dispatching pourrait être une organisation

équilibrée. Toutefois, le responsable technique du SDIS 38 précise que les enjeux de gouvernance

et de financement doivent être dépassés. L’échange avec le Colonel Bruno CESCA et son adjoint

le Colonel Sébastien ROUX nous ont éclairés sur plusieurs axes.

Le Colonel Bruno CESCA estime qu’une plateforme logistique à l’échelon zonal serait difficile à

mettre en place. Même si ce niveau permettrait d’engager une véritable mutualisation et des

économies non négligeables. Disposer d’une gestion logistique zonale nécessiterait un préalable

pour l’instant infranchissable : réussir à uniformiser les pratiques tout en préservant l’autonomie

de la gouvernance des SDIS. Néanmoins, notre organisation a besoin d’uniformité. Le Préfet

111

Partage d’expérience lors de la Formation de Chef de Groupement par le Capitaine Eddy KOPYLA.

(KOPYLA, 2020)

Page 78: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

78

PREVOST, ancien directeur de la DGSCGC, estimait que les sapeurs-pompiers souffraient d’un

manque d’uniformité d’un département à l’autre.

Récemment, le Colonel Bruno MAESTRACCI, lors de son allocution de départ du SDIS2A,

précisait que « La fusion de deux SIS permettrait d’optimiser la lutte au niveau régional »112.

Malgré la spécificité du territoire Corse, l’échelon territorial apparaît comme une solution idoine

pour le chef de corps du SDIS2A.

Autre difficulté déjà évoquée, l’étendue géographique de la zone et l’hétérogénéité entre « gros »

et « petits » SIS.

Néanmoins, le Colonel Bruno CESCA nous fait part des excellents résultats d’enquêtes conduites

pour évaluer le fonctionnement du SGAMI Est. Les utilisateurs finaux semblent donc satisfaits de

ce modèle quelque peu centralisé. Même si le fonctionnement administratif d’un SGAMI est

étatique, les retours de prestations méritent que les sapeurs-pompiers s’y intéressent113.

- L’armée, une organisation rompue aux situations de crise.

Bien que le fonctionnement de l’Armée de Terre soit totalement différent des organisations

territoriales, nous nous sommes intéressés aux structures techniques et logistiques. L’échange avec

le Capitaine Alain FROITIER114, adjoint au chef du Bureau Maintenance et Logistique

COMRENS/28GG nous a permis de prendre connaissance de l’organisation des cellules technique

et logistique en temps de paix, de crise et de guerre.

En logistique, l’Armée de Terre est organisée selon 3 strates:

1. temps de paix : il s’agit de la réserve permettant d’alimenter la chaîne d’approvisionnement.

Le stock permet de fonctionner en mode normal. Néanmoins, le contrôle des stocks est un

enjeu. La quantité disponible doit permettre de tenir jusqu’à 2 jours en autonomie. Le

logiciel SIMAT permet de suivre les inventaires et le volume horaire des maintenances.

2. temps de crise : il s’agit du matériel stocké dans des cellules logistiques, utilisable sur

réquisition du Préfet. L’hôpital de campagne, déployé dans le Haut Rhin, afin de faire face

à l’afflux de personnes « Covidées » en est une illustration.

112

/www.francebleu.fr-interview du Colonel B MAESTRACCI du 18 août 2020 (Quilichini, 2020)

113 Bilan d’activité de la zone Est-2019 (Est, 2019)

114 Entretien avec le Cne FROITIER-le 13 mai 2020 (FROITIER, 2020)

Page 79: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

79

3. temps de guerre : étatisé, il s’agit de matériel stocké dans les entreprises et réservé au profit

de l’Armée. Ainsi, les logisticiens pré positionnent rapidement les stocks en zone avancée

au plus proche du combattant. L’objectif d’autonomie est fixé à 6 jours.

Concernant la maintenance, l’organisationnel répond à 3 niveaux également :

- niveau 1 : Sur place,2 agents formés à la manipulation d’outillages simples, en capacité

d’effectuer des diagnostics légers et réparations simples.

- niveau 2 : rayon 60 kms, régiment matériel, outillage performant, réparations complexes

- niveau 3 : Maintenance lourde, réparation extérieure, retour en France si l’engin est en

opération extérieure.

L’analyse des fonctionnements des opérations de maintenance et de logistique de niveau 2 (temps

de crise) pourrait être source d’inspiration pour les SIS en temps de crise. L’Armée de Terre base

son organisation sur la réactivité et le développement de compétences spécifiques permettant d’être

autonomes sur les théâtres d’OpEx. Sur opération, les vecteurs logistiques, à travers des norias,

permettent de réparer les véhicules sur la base arrière (située à 10 kms). L’expérience

opérationnelle engendrée par les cellules technique et logistique de l’Armée démontre une

organisation efficace. Afin de limiter les déplacements et réduire les temps d’indisponibilité des

véhicules, le SDIS de la Moselle a mis en œuvre un véhicule d’assistance technique115 sollicitable

sur les unités ou directement sur intervention. Ce « garage mobile » est en capacité de fournir des

prestations de maintenance complexes. Les retours de terrain sont appréciés des opérationnels. La

maintenance est plus rapidement traitée, les potentiels des unités ne sont pas affaiblis par les transits

de véhicules chez les prestataires, le fonctionnement est agile.

Proposition n°27 :

Institutionnaliser une commission zonale regroupant les responsables des groupements

technique et logistique et destinée à favoriser les échanges, les retours d’expériences et la

prospective.

115

Voir annexe 7-fiche technique VAT-SDIS57-Département Matériel, Equipements et logistiques (Logistique,

2019)

Page 80: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

80

2.3 Retour sur l’hypothèse n°2

Notre seconde hypothèse est basée sur le fait que le caractère d'intérêt général et la continuité de

service public, tous deux applicables au service d'incendie et de secours, imposent au groupement

technique et logistique d'adopter une organisation agile favorisant sa résilience en période de crise.

Si la crise sanitaire liée à la COVID-19 ne doit pas être regardée comme représentative de tous les

aléas auxquels peuvent être soumis les SIS, cette expérience a permis de mettre en exergue toute

la force et la réactivité, parfois insoupçonnées de nos groupements technique et logistique.

Nos enquêtes ont démontré qu'aucun GTL n'a été défaillant au point de mettre en péril

l'organisation générale du service ainsi que la réponse opérationnelle. Malgré tout, si les

groupements technique et logistique ont tenté d'adapter dans l'urgence leur modèle de

fonctionnement face à une situation de crise, peu avaient adopté au préalable des pratiques agiles

permettant d'anticiper les aléas et de s'inscrire dans une démarche à long terme. L'anticipation, qui

fait pourtant partie de nos fondamentaux sur le volet opérationnel n'est vraisemblablement pas

installée dans la culture de nos organisations fonctionnelles. Il serait d'ailleurs intéressant de

mesurer dans quelques mois, les nouvelles feuilles de route imposées aux GTL consécutivement

aux retours d'expérience formalisés dans les SIS.

En conséquence, nous pouvons en conclure que l'hypothèse n°2 est vérifiée mais qu'elle n'est que

partiellement appliquée au sein de notre institution.

Page 81: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

81

CONCLUSION

En conclusion de ce mémoire, il faut rappeler la perpétuelle augmentation de la charge

opérationnelle des services départementaux d’incendie et de secours en France. Cette forte

sollicitation, représentant près d’une intervention toutes les 6 secondes environ, implique le

déploiement quotidien de moyens technique et logistique considérables, nécessitant la mise en

œuvre d’une véritable chaîne de maintenance complexe et réactive dédiée à l’obligation de moyens.

Pour autant, cette force de réaction rapide que constitue les SIS, ce sont près de 100 établissements

publics autonomes à gestion propre, 100 présidences de conseil d’administration avec sensibilité

politique propre, 100 directeurs départementaux avec orientation stratégique propre, 100 SIS avec

leur histoire et leur bassin de risques propres… Dans la perspective d’une gestion plus harmonisée

voire mutualisée de la technique et de la logistique générale au sein des établissements publics,

l’incidence de la gouvernance des SIS nous est apparue rapidement évidente.

Nos travaux d’étude ont été orientés vers la gestion technique et logistique de l’ensemble des

moyens à vocation opérationnelle. Aussi, dans un premier temps, nous avons diligenté une enquête

sur les modes de fonctionnement des entités GTL en France en ciblant les utilisateurs terrain (de

l’équipier en CIS, au chef GTL). L’objectif recherché étant de mieux comprendre les attentes,

d’analyser les modes de fonctionnement, d’évaluer la montée en compétences des agents

spécialisés, afin de disposer d’une vue d’ensemble des organisations en place.

La crise sanitaire, de portée internationale, qu’a traversé le pays, nous a amené, en commun accord

avec notre directeur de mémoire, à étendre nos investigations à la gestion d’un GTL en mode

dégradé – « en mode gestion de crise ». Les plans de continuité d’activité des SIS devant

nécessairement être amenés à évoluer en intégrant les problématiques alors identifiées.

En outre, notre périmètre d’étude s’est élargi par l’analyse des modalités d’externalisation et de

mutualisation de certaines missions des collectivités, des entreprises privées, mais également des

organisations militaires, afin de mieux comprendre la gestion logistique lorsque celle-ci est

soumise à des principes organisationnels et concurrentiels forts. Les écarts mesurés, et constatés

par un rapport de la CRC, dénotent une avancée sensible dans ces domaines à l’avantage des

sphères privées. La recommandation est vivement formulée à l’intention des SIS.

Enfin, ce travail d’étude et de recherche sur ces deux composantes indissociables de la réussite

opérationnelle que constituent la technique et la logistique dans les SIS nous a permis de vérifier

Page 82: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

82

la pertinence des 2 hypothèses ayant attrait, à la fois, aux modalités organisationnelles innovantes

devant maintenir la continuité de service au sein d’une organisation, mais aussi les perspectives de

mutualisation et d’externalisation de certaines missions dans le cadre d’une recherche permanente

de maîtrise des coûts de fonctionnement.

La vision du GTL de demain, confirmée par l’ensemble des responsables en charge dans ce

domaine, doit reposer sur une montée en compétence des personnels dédiés, doit tendre vers

l’évolution et la mise en commun des solutions informatiques, doit accentuer les principes de

mutualisation et d’externalisation des missions non régaliennes tout en ré-internalisant certaines

missions nécessitant une réponse immédiate, doit davantage travailler à l’intégration de la

satisfaction client – utilisateur terrain afin d’affiner sa stratégie de suivi et de livraison des

commandes.

Moderniser le fonctionnement d’un groupement technique et logistique, incite à s’adapter aux

besoins de la gouvernance du SIS certes, mais aussi à s’inspirer des modalités fonctionnelles des

organisations contraintes aux exigences de rentabilité et de performance quotidienne. La logistique

est une véritable spécialité qui nécessite une valorisation de la compétence humaine et technique.

Page 83: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

83

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Page 89: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

ANNEXE

Page 90: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

Annexe 1 : Synthèse des propositions

Leviers managériaux :

N° Intitulé de la proposition Acteurs Coût de mise en

œuvre Bénéfices attendus Inconvénients

Délai de réalisation

envisageable

1

Systématiser la recherche de formations qualifiantes au profit des agents du GTL en se rapprochant de la délégation régionale du CNFPT

Chef GTL Chef GFOR CNFPT

Aucun

Montée en compétences des agents du GTL

Amélioration des services rendus

Contenu des formations CNFPT identique sur tout le territoire

Absentéisme lié à la formation à prendre en compte dans l’organisation du service

Pas de formation « à la carte » adaptée aux besoins locaux d’un GTL

< 1 an

2 Co-construire avec le CNFPT une offre de formation spécifique adaptée aux agents des GTL

Chef GTL Chef GFOR CNFPT

Masse salariale des agents durant la phase de co-construction

Formation répondant à des besoins précis

Montée en compétences des agents du GTL

Amélioration des services rendus

Harmonisation des pratiques

Construction de la formation impossible en dessous d’un seuil de 15 stagiaires

Ressources en formateurs potentiellement réduite

1 à 2 ans

3 Elaborer avec l’éducation nationale et l’enseignement supérieur une offre de formation

BDFE Education

nationale

Masse salariale des contributeurs

Montée en compétences des agents du GTL

Absentéisme lié à la formation à prendre en

3 à 5 ans

Page 91: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

91

diplômante adaptée aux emplois d’un GTL

Enseignement supérieur

Chef GTL

pendant l’élaboration de l’offre

Amélioration des services rendus

Harmonisation des formations au niveau national

Harmonisation des pratiques

compte dans l’organisation du service

Durée de mise en œuvre

Formation des enseignants à adapter en amont

5

Créer, en collaboration avec le CNFPT, une fiche métier propre au chef de groupement technique et logistique inscrite au répertoire des métiers.

CNFPT BDFE Gouvernance

des SIS Chefs GTL Chefs GRH

Masse salariale des contributeurs durant l’élaboration de la fiche métier

Montée en compétences des chefs GTL

Meilleur lisibilité de la part des SIS sur les compétences nécessaires à la tenue de l’emploi

Meilleur lisibilité de la part des candidats sur les compétences attendues

Amélioration des services rendus

Nécessité de définir et d’harmoniser le fonctionnement des GTL en amont

Harmonisation soumise au bon vouloir de la gouvernance des SIS.

2 à 3 ans

8

Associer systématiquement les chefs de centres d’incendie et de secours aux travaux d’élaboration des règles d’organisation et des procédures du GTL

Gouvernance du SIS

Chef GTL Chef GDT Chefs CIS

Aucun

Meilleure adaptation du GTL aux problématiques de terrain

Amélioration des services rendus.

Révision des protocoles existants

Travaux plus longs du fait de la concertation

Nécessité de faire

< 1 an

Page 92: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

92

d’éventuelles concessions

15 Améliorer le « sourcing » en sélectionnant des profils qualifiés et immédiatement opérationnels

Chef GTL Chef GRH

Masse salariale des agents pendant les travaux de recherche et de prospective

Fiabiliser la démarche par la reconnaissance de la compétence professionnelle

Risque d’inégalité de traitement des candidats

2 à 3 ans

Leviers organisationnels :

N° Intitulé de la proposition Acteurs Coût de mise en

œuvre Bénéfices attendus Inconvénients

Délai de réalisation

envisageable

4

Identifier les agents disposant de compétences spécifiques et ponctuellement utilisées pour en faire bénéficier des SIS voisins

EMIZ Gouvernances

des SIS Chefs GTL Agents qualifiés

Nul voire négligeable au moment de l’identification

Masse salariale et coût des matériaux lors de la « mise à disposition »

Masse salariale annuelle économisée par le SIS bénéficiaire

Mutualisation des ressources

Mise en place d’une convention pour réglementer les aspects financiers

Nécessiter de définir un ratio de temps maximum dédiés aux SIS bénéficiaires

< 1 an

Page 93: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

93

6 Favoriser le recours au contrat de projet pour réorganiser le GTL des SIS

Gouvernance du SIS

Chef GTL Chef GRH

Aucun

Montée en compétences des agents du GTL

Amélioration du fonctionnement des GTL

Amélioration des services rendus.

Nécessité de recevoir l’aval de la gouvernance du SIS et d’intégrer le recours au contrat de projet dans le projet de service

2 à 3 ans

7

Optimiser et fiabiliser la gestion des stocks et renforcer la traçabilité grâce à des outils digitalisés

Chef GTL Agents du GTL Chefs CIS Correspondant

s TL des centres de secours

Utilisateurs terrain

Non évalué

Meilleure adaptation du GTL aux problématiques de terrain

Amélioration des services rendus

Limitation des risques de rupture d’approvisionnement

Modification des méthodes de travail

Nécessité d’acquérir et de déployer des outils informatiques de gestion performants

2 à 3 ans

9

Intégrer dans le plan de continuité d’activité de chaque SIS les scénarios de rupture d’approvisionnement et de service pouvant impacter la réponse opérationnelle

Chef GTL Agent chargé

de la rédaction du PCA

Chef OPS SSSM

Masse salariale des contributeurs pendant l’élaboration du PCA

Anticipation des aléas Maintien des activités

essentielles du GTL Préservation de la

réponse opérationnelle

Détermination des biens et services essentiels au maintien de l’activité opérationnelle complexe

1 à 2 ans

10 Favoriser les petites entreprises en pérennisant l’augmentation du seuil de dispense de procédure

Ministère de l’économie et des finances

Aucun

Meilleure réactivité du GTL en cas de crise

Protection juridique des SIS

Lourdeur de la procédure de modification du texte

3 à 5 ans

Page 94: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

94

pour la passation des marchés publics

Gouvernance des SIS

Parlementaires

Amélioration des services rendus

Risque de dérives induit par l’assouplissement des règles

11

Modifier le code de la commande publique pour permettre aux acheteurs publics de choisir plusieurs fournisseurs pour un même produit ou service

Ministère de l’économie et des finances

Gouvernance des SDIS

Parlementaires

Aucun

Meilleure réactivité du GTL en cas de crise

Protection juridique des SDIS

Amélioration des services rendus

Lourdeur de la procédure de modification du texte

Risque de dérives induit par l’assouplissement des règles

3 à 5 ans

12

Attribuer au chef de groupement technique et logistique un seuil de délégation financière suffisamment élevé afin de réduire le délai de traitement des commandes

Gouvernance du SIS

DAF Chef GTL

Aucun

Accélération du processus achat

Amélioration des services rendus

Absence d’arbitrage de la gouvernance du SIS jusqu’au seuil de délégation

< 1 an

13

Doter le chef GTL d’une carte d’achat et évaluer l’intérêt d’en doter également les chefs de centre

Gouvernance du SIS

DAF Chef GTL

Sommes allouées aux détenteurs

Frais bancaires

Réactivité dans le processus d’achat

Favorisation des fournisseurs locaux

Amélioration des services rendus

Risques de dérives

Nécessité de mettre en place un système de contrôle strict

1 à 2 ans

14

Intégrer une clause contractuelle prévoyant le retour à l’internalisation en cas de défaillance du prestataire

Chef GTL DAF Prestataire

Masse salariale des agents chargés de la conduite de projet

Continuité d’approvisionnement ou de service du GTL en cas de crise

Complexité pour formaliser les conditions de rupture de contrat

1 à 2 ans

Page 95: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

95

16 Externaliser les tâches secondaires et se recentrer sur les missions à caractère régalien

Chef GTL Agents du GTL Sous-traitants

Masse salariale des agents pendant les travaux de recherche et de prospective

Réduire les temps d’indisponibilité ou de traitement

Valoriser les agents en les employant à des tâches à haute technicité

Externalisation soumise à la présence et à la capacité des sous-traitants

Classement des tâches (principales et secondaires) potentiellement complexe

2 à 3 ans

17 Dépersonnaliser l’achat des matériels par une uniformisation plus forte

Chef GTL Chefs CIS

Néant

Baisse des coûts d’achat et de maintenance

Possibilité de passer par un groupement de commande

Disponibilité des matériels accrue

Préparation commune des cahiers des charges

Abandon des options

1 à 2 ans

18

Réaliser un audit du groupement technique et logistique afin de diagnostiquer ses vulnérabilités organisationnelles et évaluer ses processus

Chef GTL Agents

employé au sein du GTL

Prestataire éventuellement chargé de l’audit

Masse salariale et/ou indemnités des agents chargés de ce diagnostic

Coût éventuel de la sous-traitance de l’audit

Augmenter la performance du groupement

Réduction du risque de défaillance

Résilience du GTL en cas de crise

Nécessite de connaitre l’ensemble des processus du GTL

Nécessite de maitriser une méthode d’analyse des risques (AMDEC)

1 à 2 ans

Page 96: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

96

19 Créer une chaîne logistique afin de disposer d’un outil performant au service des utilisateurs

Gouvernance du SIS

Chef GTL

Non évalué (coût différent d’un GTL à l’autre suivant les évolutions nécessaires

Amélioration de la performance économique

Optimisation des achats

Optimisation des approvisionnements

Optimisation du stock

Résistance au changement

Immobilier inadapté au projet

Système informatique inadapté au projet

2 à 3 ans

20

Orienter les commandes vers des produits standardisés conformes aux référentiels techniques édités par la DGSCGC

Gouvernance des SIS

Chefs GTL Aucun

Référentiel technique garantissant le niveau de qualité

Disponibilité des produits accrue

Baisse des coûts d’achat

Résistance au changement

Abandon des signes d’identité locale

< 1 an

21

Développer un système unifié permettant de partager la visibilité des ressources techniques et logistiques de l’ensemble des SIS

ANSC DGSCGC Chefs GTL Spécialistes SI

Non évalué

Diminution des coûts de fonctionnement des GTL

Interopérabilité des SDIS

Localisation instantanée des ressources sur le territoire

Amélioration des services rendus

Nécessité de recevoir l’aval des gouvernances des SDIS

Exposition aux cyberattaques

Modification profonde des organisations

Risque d’hyper dépendance des SDIS.

3 à 5 ans

22 Réaliser une cartographie des fournisseurs locaux susceptibles de

Chef GTL Chefs CIS CCI

Masse salariale et/ou

Réactivité en cas de crise

Cartographie nécessitant une

< 1 an

Page 97: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

97

palier aux défaillances de la chaine d’approvisionnement habituelle

indemnités des agents chargés de cette réalisation

Démarche contribuant à la connaissance des fournisseurs locaux

Opportunité de créer de nouveaux partenariats

actualisation régulière

23

Officialiser le recours aux dons par la rédaction d’une procédure interne permettant de sécuriser la démarche.

Gouvernance du SDIS

Chef GTL Chef du service

juridique

Aucun

Solution alternative éprouvée en période de crise (Covi-19)

Traçage des donateurs permettant la mise en œuvre du processus d’abattement fiscal

Mise à jour du patrimoine permettant d’avoir une vision réel des ressources

Complexité pour gérer les afflux de dons réceptionnés par les centres d’incendie et de secours

Qualité des dons ne répondant pas aux standards requis habituellement (normes)

< 1 an

24

Engager une mission de prospective nationale concernant la fabrication additive applicable chez les sapeurs-pompiers. Intégrer cette technologie dès l’analyse des besoins. Identifier pour tout achat les ratios de pièces reproductibles en impression 3D

Ministère de l’Intérieur (DGSCGC)

Gouvernance des SDIS

Farlabs Makers

Non évalué

Autonomie des GTL Prototypage Maitrise des coûts Gain de temps Baisse du taux

d’indisponibilité Relocalisation Démarche

environnemental Baisse des volumes de

stockage

Propriétés intellectuelles

Respect des exigences normatives

Accès à la technologie en territorial

Organisation s’inscrivant dans le long terme

> à 5 ans

Page 98: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

98

Réalisations adaptées aux besoins

25

Réaliser une cartographie des partenaires industriels locaux susceptibles de mettre à disposition leur outil de production

Chef GTL Chefs CIS Officiers du

service prévision

Masse salariale et/ou indemnités des agents chargés de cette réalisation

Réactivité en cas de crise

Démarche contribuant à la connaissance des risques locaux

Opportunité de créer de nouveaux partenariats

Cartographie nécessitant une actualisation régulière

< 1 an

26

Susciter le rapprochement des SDIS à travers des conventions ou des projets communs en s’appuyant sur les travaux de labellisation de sécurité civile

Gouvernances des SDIS

Chefs GTL Aucun

Harmonisation de moyens techniques et logistiques

Mutualisation des ressources

Economies substantielles

Perte d’autonomie des gouvernances

Abandon des personnalisations

1 à 2 ans

27

Institutionnaliser une commission zonale regroupant les responsables des groupements technique et logistique destinée à favoriser les échanges, les retours d’expériences et la prospective

EMIZ Gouvernances

des SDIS Chefs GTL

Aucun

Partage des expériences

Expérimentations bénéficiant au plus grand nombre

Force de proposition auprès de la DGSCGC

Taille des ZDS pouvant freiner les collaborations

< 1 an

Page 99: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

Annexe 2 : Questionnaire à l’intention des chefs de groupement chargés des

domaines technique et logistique des SDIS

QUESTIONNAIRE RELATIF AU GROUPEMENT TECHNIQUE – LOGISTIQUE Mémoire de FAE Chef de Groupement 2020-02

Version chef GTL

Date de l'entretien :

Entretien mené par :

Personne questionnée :

Nom : Prénom : Fonction :

Statut :

1) La place du GTL dans la structure vous semble-t-elle satisfaisante ?

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

2) Si vous n’êtes pas satisfait, quelle place donneriez-vous au GTL dans le SDIS ?

3) Regrouper les domaines technique & logistique dans un même groupement vous semble-t-il

pertinent ?

1 2 3 4 5

Non, pas du tout Oui, tout à fait

Si non, à que groupement rattacheriez-vous le domaine technique ?

Si non, à quel groupement rattacheriez-vous le domaine logistique ?

Page 100: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

100

4) Pour gagner en efficacité, les domaines technique & logistique pourraient-ils être reliés à un

autre groupement ?

Oui Non

Lequel ?

5) Quelles sont les orientations stratégiques de la gouvernance du SDIS dans le domaine technique

& logistique ?

6) Le GTL vous semble-t-il valorisé dans le SDIS ?

1 2 3 4 5

Non, pas du tout Oui, tout à fait

7) Êtes-vous satisfait de la prise en compte des propositions du GTL par la gouvernance du SDIS ?

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

8) Comment sont définis les besoins techniques & logistiques au sein du SDIS ?

9) Quels sont les indicateurs dont vous disposez pour mesurer l’efficacité du GTL ?

Page 101: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

101

10) Connaissez-vous le taux d’indisponibilité des véhicules opérationnels ?

Oui Non

11) Travaillez-vous sur les indicateurs de satisfaction des usagers du GTL ?

Oui Non

Si oui, quels sont les indicateurs définis ?

Si non, selon vous, les usagers sont-ils satisfaits du GTL ?

Oui Non

12) Le GTL est-il pilote en matière d’innovation et de prospective en matière technique &

logistique ?

Oui Non

13) Y-a-t-il des missions techniques & logistiques externalisées ?

Oui Non

Si oui, quels sont les facteurs qui ont mené à cette externalisation ?

Si oui, quel type de structure exerce désormais ces missions ?

Publique Privée Les 2

14) Existe-t-il des procédures départementales en matière de gestion technique & logistique

destinées aux centres de secours ?

Oui Non

Si oui, êtes-vous satisfait de l’application de ces procédures dans les centres de secours ?

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

Page 102: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

102

15) Avez-vous des outils informatiques dédiés à vos activités techniques & logistiques ?

Oui Non

Si oui, quelle est l’origine de ces outils ?

Développés par le GTL Développés par un autre service du SDIS

Développés par une société privée

Si oui, ces outils sont-ils full web ?

Oui Non

Si oui, êtes-vous satisfait de l’efficacité de ces outils ?

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

16) Quelles sont les problématiques rencontrées par le GTL ?

17) Quelles sont les évolutions en cours ou envisagées au GTL ?

18) Comment imaginez-vous le GTL dans 15 ans ?

Page 103: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

103

Annexe 3 : Résultats de l’enquête auprès des chefs de groupement chargés des

domaines technique et logistique des SDIS

1) La place du GTL dans la structure vous semble-t-elle satisfaisante ?

Note moyenne : 3,4 / 5 – Note minimale : 3 / 5 – Note maximale : 4 / 5

2) Si vous n’êtes pas satisfait, quelle place donneriez-vous au GTL dans le SDIS ?

Rapprocher le GTL du GOPS (SDIS 62 et partiellement pour le SDIS 59 : logistique

opérationnelle).

Intégrer le GTL au DMEL (SDIS 57)

3) Regrouper les domaines technique & logistique dans un même groupement vous semble-t-il

pertinent ?

Note moyenne : 5 / 5 – Note minimale : 5 / 5 – Note maximale : 5 / 5

Si non, à que groupement rattacheriez-vous le domaine technique ? Sans objet

Si non, à quel groupement rattacheriez-vous le domaine logistique ?

Sans objet

4) Pour gagner en efficacité, les domaines technique & logistique pourraient-ils être reliés à un

autre groupement ?

Oui x 3

Non x 4

Lequel ?

GOPS pour la partie logistique opérationnelles x 1 ou pour tout x 1

Commande publique x 1

5) Quelles sont les orientations stratégiques de la gouvernance du SDIS dans le domaine technique

& logistique ?

Définies par le chef GTL directement x 3

Plans pluri annuels x 2

Efficience de la dépense x 1

Optimisation du parc roulant par une acquisition de véhicules polyvalents x 2

Réduction du parc x 1

6) Le GTL vous semble-t-il valorisé dans le SDIS ?

Note moyenne : 2,87 / 5 – Note minimale : 2 / 5 – Note maximale : 5 / 5

Page 104: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

104

7) Êtes-vous satisfait de la prise en compte des propositions du GTL par la gouvernance du SDIS ?

Note moyenne : 3 / 5 – Note minimale : 2 / 5 – Note maximale : 5 / 5

8) Comment sont définis les besoins techniques & logistiques au sein du SDIS ?

Besoin opérationnel et adaptabilité du GTL à l’évolution des matériels et des techniques x 5.

Application des référentiels et recommandations de la DGSCGC

Demande expresse du Préfet ;

Comptes rendus de réunion des commissions instituées au sein du CHSCT ;

Objectif d’harmonisation des matériels.

9) Quels sont les indicateurs dont vous disposez pour mesurer l’efficacité du GTL ?

● Délais d’approvisionnement en pièces détachées ;

● Délais de paiement ;

● Délais d’édition des bons de commande ;

● Délais de traitement des demandes utilisateurs ;

● Délais de vigilance par rapport aux marchés en cours ;

● Nombre de fiches de travail ;

● Temps d’occupation ;

● Nombre de véhicules ;

● Temps moyen d’intervention sur un véhicule ;

● Nombre de visites à l’atelier d’un véhicule ;

● Nombre d’effets distribués ;

● Nombre de navettes réalisées ;

● Nombre de matériels expédiés ;

● Nombre de convoyages réalisés ;

● Nombre de matériels mis en stock ;

● Taux de renouvellement des EPI ;

● Nombre de réparations ;

● Délai de remplacement des matériels défectueux ;

● Nombre d’opérations d’entretien préventif des véhicules.

Page 105: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

105

10) Connaissez-vous le taux d’indisponibilité des véhicules opérationnels ?

Oui x 0

Non x 5

11) Travaillez-vous sur les indicateurs de satisfaction des usagers du GTL ?

Oui x 0

Non x 5

Si oui, quels sont les indicateurs définis ?

Sans objet

Si non, selon vous, les usagers sont-ils satisfaits du GTL ?

Oui x 3

Non x 2

12) Le GTL est-il pilote en matière d’innovation et de prospective en matière technique &

logistique ?

Oui x 4

Non x 1

13) Y-a-t-il des missions techniques & logistiques externalisées ?

Oui x 5

Non x 5

Si oui, quels sont les facteurs qui ont mené à cette externalisation ?

● Le manque de compétences en interne : soit par manque d’effectif, par manque de

formation ou par impossibilité d’attirer la compétence dans le SDIS pour des raisons de

salaire et/ou de conditions de travail (exemple : diéséliste, mécanicien, carrossier) ;

● Le manque de matériels nécessaires pour réaliser ces activités, car l’investissement est jugé

trop important (dans l’absolu ou par rapport à la fréquence d’utilisation) ;

● La volonté politique de mutualiser avec un autre service public (exemple : le conseil

départemental)

● L’impossibilité de concurrencer le secteur privé sur les réparations courantes (exemple :

embrayage VL) ;

● L’orientation stratégique de recentrer le GTL sur les missions spécifiques au SDIS

nécessitant une technicité particulière difficile à trouver dans le secteur privé.

Si oui, quel type de structure exerce désormais ces missions ?

Publique x 0

Privée x 5

Les 2 x 1

Page 106: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

106

14) Existe-t-il des procédures départementales en matière de gestion technique & logistique

destinées aux centres de secours ?

Oui x 5

Non x 0

Si oui, êtes-vous satisfait de l’application de ces procédures dans les centres de secours ?

Note moyenne : 3,13 / 5 – Note minimale : 1 / 5 – Note maximale : 4 / 5

15) Avez-vous des outils informatiques dédiés à vos activités techniques & logistiques ?

Oui x 4

Non x 1

Si oui, quelle est l’origine de ces outils ?

Développés par le GTL x 2

Développés par un autre service du SDIS x 3

Développés par une société privée x 4

Si oui, ces outils sont-ils full web ?

Oui x 3

Non x 1

Si oui, êtes-vous satisfait de l’efficacité de ces outils ?

Note moyenne : 2 / 5 – Note minimale : 1 / 5 – Note maximale : 4 / 5

16) Quelles sont les problématiques rencontrées par le GTL ?

● Difficultés pour le GTL de disposer de personnels compétents x 5

● La difficile équation entre la volonté des décideurs et des fournisseurs de limiter les stocks

et le souhait des utilisateurs d’être satisfait le plus rapidement possible ;

● L’impossibilité pour certains fournisseurs locaux de répondre aux marchés mutualisés

entraînant des délais plus importants mais aussi des conséquences économiques et

environnementales pour le département)

● Me niveau de signature trop bas des bons de commandes, imposant des délais de traitement

supplémentaires ;

● Le manque de ressources humaines x2 ;

● L’absence d’indicateurs de pilotage ;

● Le manque de transversalité entre les groupements et/ou au sein du GTL x2 ;

● La trop grande lourdeur de la commande publique ;

● L’inadéquation entre la charge de travail et les moyens alloués ;

Page 107: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

107

17) Quelles sont les évolutions en cours ou envisagées au GTL ?

● Mise en place d’un nouveau logiciels x 4

● Augmentation des achats communs

● Augmentation des achats génériques via l’UGAP

● Dématérialisation des flux courriers

● Location des véhicules logistiques (en raison du grand nombre de kms parcourus,

incompatibles avec une durée raisonnable d’amortissement) ;

● Refonte des procédures de travail, réorganisation interne x 4

● Recrutement de personnels

18) Comment imaginez-vous le GTL dans 15 ans ?

● 1 GTL plus connecté x5

● 1 GTL recentré sur l’appui et le soutien opérationnel, reste des missions externalisées x 2

● 1 GTL plus autonome en matière de bons de commande

● 1 GTL dont certaines missions seront mutualisées ou partagées entre SDIS (exemple :

laverie interdépartementale, fonction achats)

● 1 GTL dont la gestion de la vie des « objets » sera mutualisée (exemple : dépersonnalisation

des TSI, harmonisation de leur suivi par puce RFID ou code barre et nettoyage en laverie

interdépartementale) ;

● 1 GTL faisant appel à de nouvelles compétences en formant ses personnels ou en recrutant

dans le secteur privé pour répondre à l’évolution majeure des métiers x 2

● 1 GTL disposant de stocks en produits stratégiques et vulnérables pour faire face à une crise

● 1 GTL mieux organisé intégrant l’ensemble des composantes techniques et logistiques

● 1 GTL intégré à une organisation supra départementale et gérant des engins et matériels

identiques

Page 108: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

108

Annexe 4 : Questionnaire établi à l’intention des chefs de centre, des correspondants

technique et logistique des unités opérationnelles et des utilisateurs des services

technique et logistique

QUESTIONNAIRE RELATIF AU GROUPEMENT TECHNIQUE – LOGISTIQUE Mémoire de FAE Chef de Groupement 2020-02

Version chef CIS – Responsable TL CIS – Utilisateur non TL

Date de l'entretien :

Entretien mené par :

Personne questionnée :

Nom : Prénom : Fonction :

Statut :

1) Le GTL facilite-t-il le fonctionnement du CIS ?

1 2 3 4 5

Non, pas du tout Oui, tout à fait

Commentaire :

2) Avez-vous connaissance de procédures départementales en matière de gestion technique &

logistique ?

Oui Non

Et si oui, vous semblent-elles de nature à faciliter le fonctionnement du CIS ?

1 2 3 4 5

Non, pas du tout Oui, tout à fait

Si oui, avez-vous été consulté lors de la mise en place de ces procédures ?

Oui Non

Page 109: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

109

3) Quels sont les points bloquants en matière de technique & logistique pour le fonctionnement du

CIS ?

4) Selon vous, sous quel délai devraient être traitées vos demandes en matière de :

< 24h Entre 24 et 72h Entre 72h et 1

semaine

Entre 1 et 2

semaines

Disponibilité d’un

engin opérationnel

Échange d’EPI en

conditions

opérationnelles

Échange d’EPI

hors conditions

opérationnelles

Réparation/échang

e de matériels

opérationnels

Fourniture de

consommables

5) Êtes-vous satisfait des délais de traitement de vos demandes par le GTL en matière de :

Disponibilité d’un engin

opérationnel

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

Échange d’EPI en conditions

opérationnelles

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

Échange d’EPI hors conditions

opérationnelles

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

Réparation/échange de matériels

opérationnels

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

Fourniture de consommables 1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

6) Êtes-vous satisfait du rythme de passage des navettes / vaguemestres dans votre CIS ?

1 2 3 4 5

Insatisfait Très satisfait

Si non, quel rythme vous semblerait-il adapté ?

Plusieurs fois / jour 1 fois par jour 1 fois / 2 jour 1 fois / semaine

Page 110: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

110

7) Y-a-t-il un correspondant technique & logistique identifié au sein du CIS ?

Oui Non

8) Quelles sont les problématiques rencontrées au sein du CIS en matière technique & logistique ?

9) Comment imaginez-vous le GTL de demain ?

Page 111: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

111

Annexe 5 : Résultats de l’enquête auprès des chefs de centre, des correspondants

technique et logistique des unités opérationnelles et des utilisateurs des services

technique et logistique

1) Le GTL facilite-t-il le fonctionnement du CIS ?

Note moyenne : 3,92 / 5 – Note minimale : 3 / 5 – Note maximale 5 / 5

2) Avez-vous connaissance de procédures départementales en matière de gestion technique &

logistique ?

Oui x 23

Non x 3

Et si oui, vous semblent-elles de nature à faciliter le fonctionnement du CIS ?

Note moyenne : 3,56 / 5 – Note minimale : 2 / 5 – Note maximale : 5 / 5

Si oui, avez-vous été consulté lors de la mise en place de ces procédures ?

Oui x 2

Non x 24

3) Quels sont les points bloquants en matière de technique & logistique pour le fonctionnement du

CIS ?

Délais de traitement x 9

Procédures administratives trop lourdes, trop complexes ou mal communiquées x 9

Aucun point bloquant x 5

Manque d’autonomie laissée au CIS ou absence de prise en compte des priorités du CIS x 5

Interlocuteur difficile à identifier et/ou à contacter x 4

Trop de déplacements à effectuer par le CIS x 3

Outil de gestion inadapté x 2

Absence d’astreinte départementale X 1

4) Selon vous, sous quel délai devraient être traitées vos demandes en matière de :

< 24h Entre 24

et 72h

Entre 72h et

1 semaine

Entre 1 et 2

semaines

Disponibilité d’un engin opérationnel 23 3 0 0

Échange d’EPI en conditions opérationnelles 13 13 0 0

Échange d’EPI hors conditions

opérationnelles

2 10 14 0

Réparation/échange matériels opérationnels 10 13 3 0

Fourniture de consommables 2 3 15 6

Page 112: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

112

5) Êtes-vous satisfait des délais de traitement de vos demandes par le GTL en matière de :

Activité du GTL Note moyenne Note minimale Note maximale

Disponibilité d’un engin opérationnel 3,5 / 5 1 / 5 5 / 5

Échange d’EPI en conditions

opérationnelles

3,27 / 5 1 / 5 5 / 5

Échange d’EPI hors conditions

opérationnelles

3,31 / 5 2 / 5 5 / 5

Réparation/échange de matériels

opérationnels

3,35 / 5 2 / 5 5 / 5

Fourniture de consommables 3,54 / 5 1 / 5 5 / 5

6) Êtes-vous satisfait du rythme de passage des navettes / vaguemestres dans votre CIS ?

Note moyenne : 3,76 / 5 – Note minimale : 1 / 5 – Note maximale : 5 / 5

Si non, quel rythme vous semblerait-il adapté ?

Plusieurs fois / jour x 1

1 fois par jour x 1

1 fois / 2 jour x 9

1 fois / semaine x 6

7) Y-a-t-il un correspondant technique & logistique identifié au sein du CIS ?

Oui x 22

Non x 3

8) Quelles sont les problématiques rencontrées au sein du CIS en matière technique & logistique ?

Délais de traitement des demandes x 10

Absence ou sous-dimensionnement des réserves en centre de secours x 8

Manque d’autonomie laissée au CIS x 4

Inadaptation de l’organisation du GTL x 4

Éloignement du GTL x 2

9) Comment imaginez-vous le GTL de demain ?

Outil informatique moderne et adapté x 14

Adaptation de l’organisation du GTL au fonctionnement des centres de secours x 7

Augmentation de l’implication des centres de secours x 6

Page 113: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

113

Création de relais logistiques locaux à proximité des centres de secours x 3

Création ou amélioration de l’astreinte opérationnelle TL x 2

Gestion des EPI par une société extérieure par jour de garde, en lien avec la gestion des effectifs x

2

Régie financière limitée pour le chef de centre x 1

Page 114: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

114

Annexe 6 : Cas d’usage de l’IoT dans la supply chain

Page 115: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

115

Annexe 7 : Fiche de la Direction des Affaires Juridiques: L’urgence dans les

contrats de la commande publique.

Page 116: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

116

Page 117: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

117

Page 118: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

118

Page 119: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

119

Page 120: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

120

Page 121: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

121

Annexe 8 : Questionnaire établi à l’intention des chefs GTL relatif à l’appréciation

de la fonction logistique durant la crise COVID19.

QUESTIONNAIRE RELATIF AU GROUPEMENT TECHNIQUE – LOGISTIQUE

APPRECIATION DE LA FONCTION GTL DURANT LA CRISE COVID 19

Mémoire de FAE Chef de Groupement 2020-02

Version chef GTL (Groupement Technique et Logistique)

Date de l'entretien :

Entretien mené par :

Personne questionnée :

Nom : Prénom : Fonction :

Statut :

1) Quelle était la place occupée par votre Groupement Technique et Logistique dans la gestion de la crise COVID19 ?

⬜ Intégré dans la cellule de crise tout au long de la gestion

⬜ Intégré dans la cellule anticipation de la cellule de crise

⬜ Intégré dans la cellule Moyens, logistique de la cellule de crise

Page 122: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

122

⬜ Autres,………………………………………………………….

⬜ Non intégré aux décisions de crise

2) Si intégré, quel était le niveau de responsabilité et grade représentant le GTL du SDIS aux réunions de crise ?

⬜ Le chef de groupement

⬜ L’adjoint au chef de groupement

⬜ Un chef de service

⬜ Un cadre du groupement

⬜ Aucune représentation

3) Durant la gestion de crise, quelles ont été les difficultés rencontrées pour le GTL de votre SDIS ?

Page 123: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

123

⬜ Approvisionnement des EPI (masques, blouses, TSI……)

⬜ Approvisionnement des pièces détachées de votre parc roulant

⬜ Maintenance curative, préventive du parc roulant (réparations, CT, mines….)

⬜ Livraison de commandes

⬜ Renforcement de la chaîne d’approvisionnement en interne

⬜ Autres : ..……....…..........……….

4) Avant le début de crise, aviez-vous un Plan de Continuité d’Activité (PCA) dans l’organisation du GTL ?

⬜ Oui

⬜ Non

Page 124: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

124

⬜ Si oui, quelle analyse en faites-vous ?

⬜ Points positifs, …………………………………………..

⬜ Axes d’amélioration, …………………………………

5) Durant la crise et dans votre groupement technique et Logistique, priorisez les vulnérabilités que vous avez identifiées ?(de 1 à 5, 1étant le plus vulnérable)

⬜ Le parc roulant

⬜ La logistique

⬜ La ressource humaine

⬜ Les finances

⬜ Le respect des procédures de l’établissement

Page 125: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

125

⬜ Autres : ......……..........…….....

6) Durant la crise, avez-vous eu recours aux :

⬜ Dons

⬜ Solidarités inter-sdis

⬜ Contacts de proximité sans aucun lien avec l’administration

⬜ Réseaux de connaissances, à préciser : …....................…………………….

⬜ Aucun contact

⬜ Autres : .........….…..….…..

7) Durant la crise, avez-vous bénéficié de soutien d’autres SDIS ?

⬜ Oui

Page 126: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

126

⬜ Non

⬜ Logistique

⬜ Parc roulant

⬜ Autres

Partie TECHNIQUE

8) Au sein de votre SDIS, y a-t-il eu une augmentation anormale du taux d’indisponibilité de véhicules opérationnels ?

⬜ Oui

⬜ Non

⬜ Essentiellement vecteur SUAP

Page 127: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

127

⬜ Vecteurs Incendie

⬜ Autres

9) L’externalisation des maintenances, contrôles a-t-elle été problématique durant la période de confinement ?

⬜ Oui, pendant toute la période

⬜ Partiellement, sur une partie de la période seulement

⬜ Non

⬜ En raison de la fermeture du prestataire

⬜ En raison d’une absence de convention de service en mode dégradé

⬜ Autres : ......…......…......……..…..…..........……..…....

10) Afin d’optimiser la résilience du GTL, comment prioriseriez-vous les propositions suivantes (de 1 à 7, 1 étant la priorité N°1) ?

Page 128: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

128

⬜ Équilibrer l’internalisation/externalisation des maintenances

⬜ Développer des conventions d’assistance inter-sdis/interservices(CD, SGAMI…..)

⬜ Disposer d’un stock sécurisé de pièces détachées les plus utilisées via un stock zonal, autres…..

⬜ Instituer une politique administrative et financière de circuit court afin d’augmenter l’autonomie

⬜ Alléger les règles administratives, juridiques et financières en cas de crise

⬜ Repositionner le GTL dans l’organigramme du SDIS, à préciser : …….................….…............................

⬜ Autres : ............….…..….…..……....…..….…..….…………………...

Partie LOGISTIQUE

11) Avez-vous rencontré des difficultés de gestion de stocks durant la crise ?

⬜ Oui

Page 129: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

129

⬜ Non

⬜ En EPI COVID (masques chirurgicaux, masques FFP2, lunettes de protection, blouses ou combinaisons, gants à usage unique)

⬜ En Gel Hydro alcoolique

⬜ Autres

12) Avez-vous rencontré des difficultés dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement ?

⬜ Oui

⬜ Non

13) Avez-vous renforcé, en interne, la chaîne d’approvisionnement durant la crise ?

⬜ Oui

Page 130: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

130

⬜ Non

⬜ …avec des moyens internes, précisez : ............................…………………....

⬜ …avec des prestataires externes, précisez : .............……….......…….………..

14) La Pharmacie d’Usage Interne (PUI) dépend elle du GTL ?

⬜ Oui

⬜ Non

15) Si non, le GTL et la PUI ont-ils développé des moyens de coopération spécifiques à la crise ?

⬜ Oui, citez un exemple : .......................…........…...…..…......….…..…....

⬜ Non

Partie GESTION DE LA CRISE

16) Durant la crise, avez-vous ressenti la nécessité de la cellule de crise à se rapprocher du GTL dans les décisions essentielles ?

Page 131: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

131

⬜ Oui

⬜ Non

⬜ Pourquoi ?

17) Si oui, à quelles décisions stratégiques le GTL a-t-il été associé ?

⬜ Approvisionnement

⬜ Doctrine opérationnelle

⬜ Communication

⬜ Autres

18) Diriez-vous que la présence du Groupement Technique et Logistique est indispensable au sein d’une cellule de crise ?

⬜ Oui

Page 132: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

132

⬜ Non

⬜ Citez un exemple précisant votre réponse

19) Quelle a été la contribution de l’état-major de zone dans le soutien Technique et logistique pendant la crise ?

⬜ Conseil

⬜ Appui technique

⬜ Appui logistique

⬜ Aucun

⬜ Autre : ...........….……………..

20) Votre GTL a-t-il été sollicité par des services extérieurs au SDIS pour des missions de soutien ou d’assistance ?

ARS

Page 133: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

133

Secteur privé

⬜ Conseil départemental

⬜ Autres : ……………………….

Page 134: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

134

21) En Retex, que faudrait-il consolider dans un GTL afin de pouvoir être plus efficient en mode crise ?

⬜ Coopération inter-SDIS dans les domaines techniques et logistiques

⬜ Développer les outils métiers permettant de bénéficier d’indicateurs factuels sur les besoins essentiels

⬜ Diversifier les sources d’approvisionnement (exemples : clients, châssis, secteurs géographiques…)

⬜ Cultiver le circuit court et les contacts de proximité, développer les collaborations

⬜ Revoir la politique de gestion des stocks pour les produits essentiels au bon fonctionnement du SDIS

⬜ Optimiser la maintenance préventive, prédictive, proactive en dehors des périodes de crise

⬜ Alléger les procédures et éliminer les obstacles

⬜ Autres: ........................…...................…..................................….......

Merci d’avoir accordé quelques minutes de votre temps afin de répondre à ce questionnaire.

Page 135: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

135

Annexe 9 : Résultats de l’enquête auprès des chefs GTL relative à l’appréciation de

la fonction logistique durant la crise COVID19

Page 136: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

136

Page 137: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

137

Page 138: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

138

Annexe 10 : Reçu aux titres des dons

Cerfa n° 11580*04 à certains organismes d’intérêt général Article 200, 238 bis et 978 du code général des impôts (CGI)

Bénéficiaire des versements

Nom ou dénomination : ............................................................................................................................................................................................

Adresse : N° .............. Rue ................................................................................................................................................................

Code Postal ................... Commune ...............................................................................................................................

Objet : ............................................................................................................................................................................................

Cochez la case concernée (1) :

Association ou fondation reconnue d’utilité publique par décret en date du …… …… …… publié au Journal officiel du …… …… ……. ou association située dans le département de la Moselle, du Bas-Rhin ou du Haut-Rhin dont la mission a été reconnue d’utilité publique par arrêté

en date du …… …… ……

Fondation universitaire ou fondation partenariale mentionnées respectivement aux articles L. 719-12 et L. 719-13 du code de l’éducation

Fondation d’entreprise

Œuvre ou organisme d’intérêt général

Musée de France

Établissement d’enseignement supérieur ou d’enseignement artistique public ou privé, d’intérêt général, à but non lucratif

Organisme ayant pour objectif exclusif de participer financièrement à la création d’entreprises

Association cultuelle ou de bienfaisance et établissement public reconnus d’Alsace–Moselle Organisme ayant pour activité principale

l’organisation de festivals

Association fournissant gratuitement une aide alimentaire ou des soins médicaux à des personnes en difficultés ou favorisant leur logement

Fondation du patrimoine ou fondation ou association qui affecte irrévocablement les dons à la Fondation du patrimoine, en vue de subventionner les travaux prévus par les conventions conclues entre la Fondation du patrimoine et les propriétaires des immeubles (article L. 143-2-1 du code du

patrimoine) Établissement de recherche public ou privé, d’intérêt général, à but non lucratif

Entreprise d’insertion ou entreprise de travail temporaire d’insertion (articles L. 5132-5 et L. 5132-6 du code du travail)

Association intermédiaire (article L.5132-7 du code du travail)

Ateliers et chantiers d’insertion (article L.5132-15 du code du travail)

Entreprises adaptées (article L.5213-13 du code du travail) Agence nationale de la recherche (ANR)

Société ou organisme agrée de recherche scientifique ou technique (2) Autres organismes :

................................................................................................................................................................

(1) ou n’indiquez que les renseignements concernant l’organisme (2) dons effectués par les entreprises

Donateur Nom : Prénoms : ....................................................................................... ......................................................................................

Adresse : ...................................................................................................................... Code Postal ............. Commune ...............................................

Le bénéficiaire reconnaît avoir reçu au titre des dons et versements ouvrant droit à réduction d’impôt, la somme de : ………… Euros

Somme en toutes lettres : .......................................................................................................................................

Date du versement ou du don : …… …… …… .

Le bénéficiaire certifie sur l’honneur que les dons et versements qu’il reçoit ouvrent droit à la réduction d’impôt prévue à l’article (3) : 200 du

CGI 238 bis du CGI 978 du CGI

Forme du don :

Acte authentique Acte sous seing privé Déclaration de don manuel Autres

Nature du don :

Numéraire Titres de sociétés cotés Autres (4)

En cas de don en numéraire, mode de versement du don :

Remise d’espèces Chèque Virement, prélèvement, carte bancaire

(3) L’organisme bénéficiaire peut cocher une ou plusieurs cases. L’organisme bénéficiaire peut, en application de l’article L. 80 C du livre des procédures fiscales,

demander à l’administration s’il relève de l’une des catégories d’organismes mentionnées aux articles 200 et 238 bis du code général des impôts. Il est rappelé que la

délivrance irrégulière de reçus fiscaux par l’organisme bénéficiaire et susceptible de donner lieu, en application des dispositions de l’article 1740 A du code général des

impôts, à une amende fiscale égale à 25% des sommes indûment mentionnées sur ces documents.(4) Notamment : abandon de revenus ou de produits ; frais engagés par

les bénévoles, dont ils renoncent expressément au remboursement.

Date et signature

Page 139: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

139

Annexe 11 : Imprimante Ultimaker S5 utilisée par l’Armée de Terre.

L'imprimante 3D Ultimaker S5, l'une des meilleures références de la 3D !

L'ultimaker S5 est une référence du monde de l'impression 3D, facile d'utilisation, avec un volume

de construction important jusqu'à 330 x 240 x 300 mm, qui délivre des pièces de qualité industrielle

précises. Avec une configuration simple, une haute disponibilité et une double extrusion fiable,

Ultimaker S5 est la solution d'impression 3D professionnelle complète.

Source : https://5d-impression.com/fdm-filament-pour-imprimantes-3d/244-marque-ultimaker-volume-330-x-240-x-300-mm-matiere-abs-pla-

speciaux-type-imprimante-3d-fd-imprimante-3d-ultimaker-s5-ultimaker

Page 140: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

140

Annexe 12 : Compte rendus des entretiens menés avec les chefs GTL et personnes

ressources. (Par ordre chronologique).

Entretien avec le CNE ALAIN FROITIER

Compte rendu

Date : 13 mai 2020

Heure : 10 heures 30

Animé par le Commandant Frédéric DELFOSSE

Échange sur l’organisation de la maintenance et logistique au sein de l’Armée de Terre.

Éléments contextuels :

Le Cne Alain FROITIER occupe les fonctions de responsable technique et logistique au sein de

l’Armée de terre. Son expérience de plusieurs dizaines d’années dans un régiment matériel, son

engagement sur plusieurs théâtres d’opérations extérieures permettent de bénéficier d’échanges

enrichissants au sujet de la gestion de la maintenance et la logistique opérationnelle.

L’organisation de l’Armée de Terre en termes de maintenance et logistique.

Gestion des stocks : 3 niveaux identifiables

⮚ Temps de paix : le stock doit permettre d’alimenter la chaîne d’approvisionnement en

sitaution normale. Le contrôle des stocks est un enjeu. La quantité disponible doit

permettre de tenir jusqu’à 2 jours en autonomie. Le logiciel Simat permet de suivre les

inventaires et le volume horaire des maintenances.

⮚ Temps de crise : une réquisition de Préfet permet d’utiliser du matériel stocké dans les

cellules logistiques. L’hôpital de campagne, déployé dans le Haut Rhin, afin de faire face à

l’afflux de personnes « Covidées » en est une illustration.

⮚ Temps de guerre : l’Armée de Terre s’approvisionne auprès des entreprises dans lesquelles

des stocks lui sont préalablement réservés. Il revient alors aux logisticiens de prépositionner

rapidement ces stocks au plus près des combattants. Le niveau d’autonomie est fixé à 6

jours

Stockage échelon zonal ou regroupement sur plusieurs départements=mode crise dans l’armée.

Sur opération, les vecteurs logistiques, à travers des norias, permettent de réparer les véhicules sur

la base arrière.

La fonction logistique des forces terrestres a en charge la maintenance, le service santé des armées,

le commissariat de l’armée de Terre et l’armée des trains.

Projet Scorpion : il s’agit d’un programme visant à :

● Moderniser le matériel de l’armée de terre,

● Effectuer de l’interopérabilité du matériel

● Développer le soldat du futur : système FELIN (« Fantassin à équipements et liaisons

intégrés »

● Tracer le matériel dès sa mise en service jusqu’à son retrait

● Développer l’imagerie opérationnelle (renvoi d’images sur les PC, résonance temporale….

Page 141: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

141

● Mise en place d’imprimantes 3D « Gao » permettant de développer l’autonomie de

réparations simples

Etudier la possibilité de développer l’autonomie de certaines réparations avec la production de

pièces avec des imprimantes 3D (mode crise), niveau zonal ?? Traçabilité du matériel avec des

RFID, QRCodes…

Maintenance : 3 échelons de réparation

⮚ Niveau 1 : Sur place, 2 agents formés à la manipulation d’outillages simples, en capacité

d’effectuer des diagnostics légers et de petites réparations.

⮚ Niveau 2 : rayon 60 kms, régiment matériel, outillage performant, réparation complexe

⮚ Niveau 3 : Maintenance lourde, réparation extérieure, retour en France si Opex.

La maintenance prédictive n’est pas mise en oeuvre au sein de l’armée.

Exemple de la société Liehberr dans le Haut Rhin : des pannes sur Pelleteuses font perdre

énormément d’argent et bousculent les planifications de chantier en raison de leur immobilisation.

Afin de réduire, au maximum ces problématiques, il est prévu une maintenance préventive

optimisée. En cas de panne, un service de télémaintenance performant est mis en place afin de

diagnostiquer la panne. Une fois la panne identifiée, le/les pièces sortent du stock en instantanée,

un ingénieur récupère le colisage et se rend sur place sans délai (partout dans le monde) afin de

procéder aux réparations. …

Transposition sur certains engins SP comme les MEA ou vecteurs spécifiques, à définir dans le

cahier des charges.

Taux de disponibilité des véhicules :

Pour l’Armée, la règle est la suivante :

● Sur le territoire national, 70% de la flotte doit être opérationnelle. En dessous, ce n’est pas

tolérable. Au-dessus, ce n’est pas tolérable non plus en raison des coûts de maintenance

engendrés.

● En opération, le taux est de 80%, il s’agit d’une valeur fixée par l’ONU. En dessous de cette

valeur, une amende est payée à l’ONU.

Identifier le taux de disponibilité des véhicules les plus utilisées, fixer la limite basse à ne pas

franchir.

Gestion du stock : le stock coûte de l’argent. Ce qui fait la valeur du stock est l’ensemble du

matériel disponible (véhicules, armes, matériels…). Il est essentiel de valoriser les stocks.

Supply chain : Le principe, « le plus bas, demande au plus haut. Mise en place de navettes et

favoriser la réactivité ».

NSA : Nato Supply Agency. (Capellan BEL). OTAN.

Il s’agit d’une centrale d’achats. L’achat en gros permet de faire baisser les prix.

Transposition fonctionnement SGAMI, échelon zonale, massification….

Pour la fonction support de l’armée, l’objectif principal est de permettre au soldat de combattre ou

sans retard.

Stagiaires de la FAE chef de groupement 2020-02

Page 142: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

142

Entretien avec Hugues Martineau

Compte rendu

Date : 11 juin 2020

Heure : 10heures

Animateur : Hugues MARTINEAU

Animé par les Capitaine Benjamin CAUTENET, Commandant Frédéric DELFOSSE

Échange sur l’organisation du GTL du SDIS 38.

Ingénieur logisticien issu du secteur privé, Hugues Martineau se trouve aujourd’hui à la tête du

groupement technique et logistique du SDIS 38. Il assure également l’animation du réseau des

chefs GTL de la zone de défense et de sécurité Sud-Est.

Recruté en 2011 sur l’emploi de chef du service logistique, Hugues Martineau se voit rapidement

confier le projet de développer une convention d’assistance mutuelle entre les SDIS des anciennes

régions Rhône-Alpes et Auvergne.

Les objectifs initiaux de cette convention devaient permettre :

● D’assurer la continuité de l’activité en cas d’évènement impactant le fonctionnement

normal d’une plateforme logistique (incendie, inondation…);

● D’éviter les ruptures de stocks au sein des SDIS signataires ;

Alors que cette convention est aujourd’hui pleinement effective et donne satisfaction, Hugues

Martineau revient sur les points qui auraient pu faire échouer ce projet :

1. L’absence de consensus entre les gouvernances du SDIS ;

2. La multiplicité et les spécificités des matériels en service.

En effet, Mr Martineau explique que l’assistance mutuelle doit nécessairement passer par la

mutualisation des achats, au minimum pour le petit matériel.

Une approche avait été faite via l’UGAP, mais l’idée de manœuvre n’avait pas fonctionnée.

Il a donc été proposé de passer par des groupements de commandes avec la rédaction de CCTP en

commun. Néanmoins, il n’y a aucune obligation à ce que les SDIS partenaires soient obligés de s’y

soumettre (il faut de la souplesse pour conserver l’entente).

Ex / l’habillement fût une réussite.

Dans l’organisationnel, un SDIS coordonne et chaque SDIS à la possibilité de suivre ou non les

propositions.

Pour reprendre l’exemple de l’habillement, 90% de la masse a été achetée en commun, cette

organisation a permis de générer un gain d’argent, une simplification, une homogénéité des

produits (pas de distinction départementale), des normes identiques permettant une interopérabilité.

En ce qui concerne la partie technique, ce principe semble, selon Mr Martineau plus difficile à

mettre en œuvre.

Page 143: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

143

D’un point de vue purement logistique et en comparaison au secteur privé, l’échelon départemental

et par conséquent le groupement technique et logistique est trop petit pour pouvoir atteindre un

niveau de performance et d’efficience optimum.

Selon Mr Martineau, la solution pourrait résider dans la création d’une plateforme zonale avec

dispatching et une professionnalisation de la fonction logisticien.

Avantages : volume des besoins en marchandises permettant des négociations financières, gestion

des flux parfaitement maitrisée

Inconvénients : problème de gouvernance (quel SDIS pilote ? Certains décideurs n’auraient plus

les mêmes compétences et prérogatives). Quels financements ? (La participation financière d’un

SDIS doit-elle être fixée au prorata de ses besoins ?).

Il faut peut-être envisager la création d’un EPISDIS ?????

L’échelon zonal et notamment la zone de défense Est pourrait être géographiquement le niveau

idéal mais à ce jour, la zone n’a pas de poids et les compétences nécessaires.

L’analyse du SGAMI mérite une étude approfondie même si le fonctionnement de cette structure

renvoie à un échelon national.

Technique et Logistique : 2 composantes indissociables à l’échelon zonal ?

Si cette affirmation semble évidente à l’échelon départemental, elle l’est beaucoup moins dès qu’il

s’agit du niveau zonal.

En effet, si la gestion des flux ne pose aucun problème pour des petits matériels et des fournitures,

le déplacement de véhicules s’avère beaucoup plus complexe, dès lors que ces derniers présentent

des pannes et ne sont pas roulant. Il s’agit donc de rester cohérent avec ce que font les

professionnels de la branche. Travailler à proximité, éviter les trajets trop longs, perte de

temps…maintenir de la réactivité dans les réparations.

Néanmoins, Mr Martineau n’exclut pas des opportunités sur des moyens spéciaux ou nécessitant

une expertise particulière.

Ex : les moyens aériens, très spécifiques, évite de démultiplier les postes, moins de monde à former.

À étudier.

Internalisation-externalisation : trouver le bon équilibre

Ni trop, ni trop peu, il est essentiel de trouver le juste milieu permettant de maintenir une robustesse

du système.

Hugues Martineau estime que toute la maintenance curative peut être externalisée. Cela permettrait

à nos ateliers de se concentrer sur la maintenance préventive et les petits aménagements de

véhicules.

Circuit court :

Selon la taille des départements : les priorités se dessinent auprès des fournisseurs.

Plus le département est grand, plus il a de poids sur le marché ;

La crise a montré que le législateur a la possibilité d’assouplir les règles afin de bénéficier d’un

système plus agile.

Page 144: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

144

Il est important d’effectuer une cartographie des fournisseurs (départements, zones) afin de

d’identifier les ressources et capacités.

La crise montre qu’il faut que l’établissement puisse bénéficier d’une capacité de réponse et surtout

être en capacité de sortir du champ traditionnel.

Antagonisme-massification des marchés et circuit court

La puissance d’un SDIS réside dans la capacité de développer un réseau local solide.

La crise a montré que les industriels ont la capacité de s’adapter en réalisant des produits qui sortent

de leur conception régalienne. L’industriel montre une capacité d’adaptation de ses process selon

les contextes.

Néanmoins, la règlementation des marchés publics ne nous permet pas de de favoriser l’entreprise

locale.

Gestion des stocks

Il faut analyser ce qui est stratégique en étudiant les vulnérabilités et évaluer les capacités des

fournisseurs à s’adapter. Étape non évidente (la crise du Covid-19 a mis en lumière des besoins

essentiels insoupçonnables (gel hydroalcoolique, masques FFP2…)

Qu’en est-il de la coopération nationale ?

Intéressante mais peut être prématurée. Il est nécessaire d’avancer par étape et structurer

préalablement l’échelon zonal.

SGAMI, maillon intéressant et pertinent mais avec un pilotage État (inadapté au mode de

fonctionnement des SDIS).

Dans notre fonctionnement actuel, l’évolution organisationnelle ne se règlera pas si les enjeux

de gouvernance ne sont réglés avant.

Commandant Frédéric DELFOSSE Capitaine Benjamin CAUTENET

Stagiaires de la FAE chef de groupement 2020-02

Page 145: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

145

Entretien avec le LCL Michel MARIS

Compte rendu

Date : 24 juin 2020

Heure : 16 heures

Animé par le Commandant Cédric COURTIN

Échanges sur l’organisation du GTL du SDIS 62.

Éléments contextuels :

Le Lieutenant-Colonel Michel MARIS est l’actuel chef du groupement technique et logistique du

SDIS 62. SDIS de catégorie A (1,5 millions d’habitants), l’activité opérationnelle s’élève à plus de

125 000 interventions par an pour un parc automobile de près de 750 véhicules (52 FPT, 21 EPA,

3 BEA, 117 VSAV, 250 VL et autres moyens spécifiques). L’organisation du groupement repose

sur une seule plateforme logistique et technique. Une flotte de navettes est déployée sur l’ensemble

des trois groupements territoriaux. Peu de missions techniques et/ou logistique sont confiées aux

centres d’incendie et de secours. La quasi-totalité des travaux de mécanique et de carrosserie sont

sous traités par des prestataires (garages de proximité : moyens sous garantie et contrat de

maintenance) répartis géographiquement sur l’ensemble du département. La pharmacie à Usage

Interne (PUI) est une entité dotée d’une gestion propre, détachée des prérogatives du groupement

technique et logistique.

Les composantes technique et logistique face à la crise sanitaire :

Composante technique : la période de confinement et donc de fermeture des garages automobiles

sous contrat d’externalisation a fragilisé la capacité de réalisation des travaux de carrosserie (à titre

d’exemple : un pare-chocs de FPT accidenté a nécessité 6 semaines d’attente et donc

d’immobilisation du moyen opérationnel).

Sur les opérations de maintenance mécanique plus courantes, le GTL n’a pas rencontré de

difficultés particulières grâce au dimensionnement d’un stock prévisionnel de pièces détachées

permettant de tenir plus d’un mois sans approvisionnement externe.

Composante logistique : en dehors des EPI spécifiques liés à la gestion de la crise sanitaire, il n’y

a pas eu d’incidences majeures concernant les flux de petits matériels. Le stock interne était

suffisant et les approvisionnements encore réalisables. Toutefois, la fourniture d’EPI à destination

du Sdis 76 (conséquences feu de LUBRIZOL) a entamé le stock disponible sans pour autant générer

de manquement en interne. Le lavage des EPI a été maintenu grâce à la permanence des produits

lessiviels et à l’implantation des machines à laver et armoires séchantes dans la totalité des unités

opérationnelles.

Comme dans beaucoup de départements, le stock d’EPI « Covid 19 » (masques FFP, lunettes de

protection, combinaisons à usage unique) s’est avéré rapidement insuffisant. L’appel aux dons

auprès d’industriels via le réseau du service prévision, de responsables uniques de sécurité auprès

des ERP via le service prévention, de démarches locales des CIS a permis de récupérer quelques

lots fort appréciés lors des pics de sollicitation opérationnelle.

Page 146: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

146

La place du GTL au sein du SDIS :

Le GTL a été associé de près dans la conduite de la crise sanitaire en étant intégré aux comités de

direction exceptionnels hebdomadaires. Néanmoins, le Lieutenant-Colonel Michel MARIS déplore

l’absence d’un plan de continuité d’activité propre au fonctionnement du groupement technique et

logistique. L’essentiel des missions a été réalisé en réaction immédiate, au jour le jour, sans vision

précise ni orientation pragmatique de la gouvernance (administrative et opérationnelle). La

transversalité, tant nécessaire à la gestion courante, a fait défaut au fonctionnement en gestion de

crise. L’absence de rattachement fonctionnel plus étroit avec l’entité opération a été également

évoquée lors de la discussion.

Les pistes d’optimisation du GTL :

Entente interdépartementale ? Les engagements communs en sont, dans les faits, à leurs

premiers balbutiements. Le Sdis 62 a initié l’achat groupé de VSAV avec le Sdis voisin (59) sans

pour autant dégager de bénéfices financiers substantiels par rapport à un achat individuel.

L’économie d’échelle semble plus intéressante lors d’un achat groupé réunissant un sdis de grande

importance avec un sdis de petite importance. Le Lieutenant-Colonel Michel MARIS estime que

l’on est davantage sur un affichage symbolique, dans cette action de mutualisation des achats, que

dans une action concrète et pérenne, chaque SDIS souhaitant garder son autonomie décisionnelle.

Plus le SDIS est important et dispose de ressources financières « confortables », moins cette

démarche ne semble être perçue comme financièrement intéressante.

L’UGAP, une solution inaboutie ? Les effets escomptés de la centrale publique d’achats sont

aujourd’hui limités. Tant que les SDIS n’accepteront pas une uniformité des produits et

continueront à faire des choix de personnalisation (gouvernance donc choix politiques à court et

moyen termes, écarts technique et opérationnel), l’avantage financier retiré de la massification des

achats ne sera pas visible. Cependant, le Lieutenant-Colonel Michel MARIS met en avant la facilité

de commande des produits sur le site de l’UGAP qui permet une uniformisation des achats sur

catalogue (les prémices d’une massification des achats avec le respect des échéances de livraison).

Entente zonale ? La zone de défense Nord endosse aujourd’hui un rôle de coordinatrice. Cette

entité ne dispose pas de l’autonomie décisionnelle permettant de prendre la main en cas de crise.

Néanmoins, le Lieutenant-Colonel Michel MARIS estime que l’autonomie décisionnelle des SDIS

doit être préservée car elle permet l’assurance d’une plus grande réactivité mais aussi d’une plus

forte adaptabilité aux contraintes départementales. Selon lui, l’état-major de zone pourrait

néanmoins tenir un rôle à travers la mise en place d’un parc automobile de réserve permettant de

mutualiser des engins et des matériels peu sollicités en temps normal.

La gestion des stocks, une approche sécuritaire ou financière ? Le SDIS 62 a pris le parti de

maintenir un volume de stocks stratégiques suffisamment élevé pour parer à des problèmes

d’approvisionnement. À titre d’exemple, des stocks tampon de consommables opérationnels, de

pièces mécaniques utilisées en maintenance courante, ont été conservés dans quelques centres de

secours ainsi qu’au sein de l’atelier départemental afin d’éviter toute rupture dans la chaîne

d’approvisionnement. Les navettes ont été maintenues de manière hebdomadaire. Selon le

Lieutenant-Colonel Michel MARIS, cette gestion a permis notamment d’assurer une continuité de

service minimum.

Les stagiaires de la FAE chef de groupement 2020-02.

Page 147: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

147

Entretien avec le LCL JEROME MUTIN

Compte rendu

Date : 22 juin 2020

Heure : 14 heures

Animé par le Commandant Pierre DECLERCQ, Commandant Cédric COURTIN, Capitaine

Benjamin CAUTENET, Commandant Frédéric DELFOSSE

Echange sur l’organisation du GTL du SDIS 67.

Eléments contextuels :

Le Lieutenant-Colonel Jérôme MUTIN est l’actuel chef du groupement technique et logistique du

SDIS 67. SDIS de catégorie A (1,2 millions d’habitants), l’activité opérationnelle s’élève à près de

70 000 interventions annuelles pour un parc automobile de 1000 véhicules. L’organisation du

groupement repose sur une seule plateforme logistique et technique. Néanmoins, en raison d’un

héritage communal encore prégnant, un certain nombre de missions est encore réalisé ou initié par

les centres. C’est le cas des travaux de carrosserie notamment qui sont sous traités par des

prestataires (garages de proximité) répartis sur l’ensemble du département.

Les composantes technique et logistique face à la crise sanitaire :

Composante technique : la période de confinement et donc de fermeture des garages automobiles

a fragilisé la capacité de réalisation des travaux de carrosserie. Il a donc fallu travailler en lien étroit

avec la préfecture pour solliciter des autorisations d’ouvertures des prestataires.

Assurant la maintenance mécanique en interne, le GTL n’a pas rencontré de difficultés particulières

grâce au dimensionnement d’un stock de pièces détachées courantes permettant de tenir un mois

sans approvisionnement.

Composante logistique : en dehors des EPI spécifiques au risque sanitaire, il n’y a pas eu

d’incidences majeures concernant les flux de petits matériels. Le stock était suffisant et les

approvisionnements encore réalisables. Néanmoins, le lavage des EPI a été problématique au

regard des besoins (volumes importants) et des ressources en machines.

Comme dans beaucoup de départements, le stock d’EPI « Covid » (masques, sur tenues) s’est avéré

insuffisant. L’appel aux dons auprès d’industriels via le réseau du service prévision a permis de

récupérer quelques lots.

La place du GTL au sein du SDIS :

Le GTL a été associé de près dans la conduite de la crise sanitaire en étant intégré à la cellule de

crise interne au SDIS. Néanmoins, le LCL MUTIN regrette que la fonction TL ne soit pas

considérée à la même hauteur qu’une fonction opérationnelle (travailleur de l’ombre). La montée

en compétence des agents est pourtant effective grâce à l’embauche de logisticiens de métier.

Les pistes d’optimisation du GTL :

Quid de la coopération interdépartementale ? Les engagements communs sont dans les faits

relativement peu nombreux. Le LCL MUTIN estime que l’on est davantage sur un affichage

Page 148: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

148

symbolique que dans des actions concrètes, chaque SDIS souhaitant garder son autonomie

décisionnelle. Plus le SDIS est important et dispose de ressources financières « confortables »,

moins cette démarche ne pourrait être perçue comme intéressante.

L’UGAP, une solution inaboutie ? Les effets escomptés de la centrale publique d’achats sont

aujourd’hui limités. Tant que les SDIS n’accepteront pas une uniformité des produits et

continueront à faire des choix de personnalisation, l’avantage financier retiré de la massification

des achats ne sera pas visible. Le LCL MUTIN préconise donc de réduire le panel d’options

disponibles sur l’UGAP pour ne proposer véritablement que des achats « sur étagère ». La création

du label « sécurité civile française » d’un certain nombre d’EPI devrait peut-être permettre

d’atteindre ce but. Reste à l’envisager côté véhicules.

Quel rôle pour l’échelon zonal ? La zone de défense et de sécurité endosse aujourd’hui un rôle

de coordinatrice. Cette entité ne dispose pas de l’autonomie décisionnelle permettant de prendre la

main en cas de crise. Néanmoins, le LCL MUTIN estime que l’autonomie des SDIS doit être

préservée et permet une plus grande réactivité. Selon lui, l’état-major de zone pourrait néanmoins

tenir un rôle à travers la mise en place d’un parc automobile de réserve permettant de mutualiser

des engins peu sollicités.

La gestion des stocks, une approche sécuritaire ou financière ? Le SDIS 67 a pris le parti de

maintenir un volume de stocks stratégiques suffisamment élevé pour parer à des problèmes

d’approvisionnement. À titre d’exemple, des pompes à essence ont été conservées dans quelques

centres de secours afin d’éviter toute pénurie en cas de grève prolongée des dépôts pétroliers ou

des transporteurs. Selon le LCL MUTIN, cette gestion a permis notamment d’assurer une

continuité de la maintenance mécanique grâce aux stocks stratégiques.

Stagiaires de la FAE chef de groupement 2020-02

Page 149: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

149

Entretien avec LE LCL BRUNO DUCAROUGE

Compte rendu

Date : 23 juin 2020

Heure : 10 heures 30

Commandant Frédéric DELFOSSE, Capitaine Benjamin CAUTENET

Échanges sur l’organisation du GTL du SDIS 68.

Éléments contextuels :

Le Lieutenant-Colonel Bruno DUCAROUGE est l’actuel chef du groupement technique et

logistique du SDIS 68. SDIS de catégorie B (772 000 habitants), l’activité opérationnelle s’élève à

près de 46000 interventions annuelles pour un parc automobile de 500 véhicules. Concernant les

fonctions technique et logistique, le groupement comprend une plateforme logistique unique et 2

ateliers mécaniques. À noter que les services infrastructure et informatique sont également

rattachés au GTL.

Les composantes technique et logistique face à la crise sanitaire :

De l’aveu du LCL DUCAROUGE et bien que la logistique soit considérée comme « le nerf de la

guerre », le GTL reste bien trop souvent sous-dimensionné. La crise sanitaire liée au coronavirus

a confirmé que le GTL du SDIS 68 n’était ni préparé structurellement, ni matériellement à affronter

une crise de cette dimension. À ce titre, le plan de continuité de l’activité n’avait jamais appréhendé

le mode télétravail (manque de pc portables, accès aux serveurs complexes…).

Composante technique : les ateliers sont en capacité de réaliser la maintenance préventive et

curative des VL et PL. Seuls les travaux de carrosserie sont externalisés. En conséquence, la crise

Covid et le confinement n’ont pas fait peser de contraintes énormes sur la continuité de l’activité.

Composante logistique : Il n’y a pas eu d’incidences majeures concernant les flux de petits

matériels. Le stock était suffisant et les approvisionnements encore réalisables. Par ailleurs, le SDIS

est autonome sur tout le contrôle matériel puisque les agents ont été formés à ce genre de travaux

(contrôle des appareils de détection, vérification des casques…). Néanmoins, le lavage des EPI a

été problématique au regard des besoins (volumes importants) et des ressources en machines. Il a

donc fallu déployer en nombre des lave linges et des sèche linges tout en mettant des stocks tampon

de TSI dans les centres de secours.

La place du GTL au sein du SDIS :

Le GTL a été associé de près dans la conduite de la crise sanitaire en étant intégré à la cellule de

crise interne au SDIS par l’intermédiaire du chef de pole. D’après le LCL DUCAROUGE, la

représentation de la fonction TL par ce niveau (chef de pole) lui a permis de se dégager du temps

pour se consacrer exclusivement aux besoins de son groupement.

Par ailleurs, à l’instar de quelques SDIS qui ont pris la même option, le responsable de la plateforme

logistique est aujourd’hui un logisticien de formation. Selon le LCL DUCAROUGE, la mixité

logisticiens « de métier » et sapeurs-pompiers est un compromis intéressant. Les uns maitrisent la

Page 150: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

150

gestion des stocks et des flux, les autres connaissent parfaitement le petit matériel pour en avoir été

les utilisateurs.

Les pistes d’optimisation du GTL :

La réactivité du réseau de proximité. La crise sanitaire a démontré que les fournisseurs les plus

gros ne sont pas forcément les plus solides. Pour le LCL DUCAROUGE, il faut absolument

entretenir un réseau de local de fournisseurs, quitte à « saucissonner » des marchés. D’une part, les

petites commandes sont davantage à la portée d’entreprises modestes (combien de SDIS ou de

collectivités ont fait des grosses commandes qui ne sont jamais arrivées ?), d’autre part la solidarité

locale prend davantage de sens que lorsque les relations commerciales se jouent à des centaines de

kilomètres.

Groupement de commande doit rimer avec souplesse. Pour le LCL DUCAROUGE le

groupement de commande est un modèle intéressant mais qui ne doit pas devenir une contrainte.

L’autonomie décisionnelle fait partie de la culture de libre administration des collectivités locales

et doit être en ce sens respectée. Ce format n’est donc pas la solution unique qui doit s’offrir aux

SDIS. En revanche, outre l’avantage financier retiré d’une telle association, le LCL DUCOURAGE

y voit aussi un intérêt en terme de mutualisation des compétences. En effet, un « gros » SDIS qui

peut en principe compter sur une ressource humaine plus conséquente pourra logiquement conduire

plus facilement les démarches relatives à la commande (CCTP…), soulageant ainsi le « petit »

SDIS.

Aller plus loin sur la mutualisation. Même si les choses vont aujourd’hui dans le bon sens, le

LCL DUCAROUGE estime encore insuffisant le cadre réglementaire lié aux achats des sapeurs-

pompiers. En considérant que les missions sont les mêmes quel que soit le SDIS, les moyens pour

les réaliser ne devraient pas être aussi disparates. Il manque aujourd’hui un cadre prescriptif visant

à uniformiser les flottes de véhicules. L’UGAP aurait dû le permettre mais cet objectif n’a jamais

été atteint.

Quel rôle pour l’échelon zonal ? Malgré quelques initiatives lors de la crise sanitaire, la zone de

défense reste un échelon sans pouvoir réel. Le LCL DUCAROUGE estime que c’est pourtant une

strate qui a pleinement un rôle à jouer en tant que fonction support des SDIS lors des crises. Il reste

néanmoins à lui attribuer les moyens qui pourraient lui permettre d’être à la hauteur de cette

ambition.

Stagiaires de la FAE chef de groupement 2020-02

Page 151: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

151

Entretien avec les colonels

Bruno CESCA et Sébastien ROUX

Compte rendu

Date : 19 août 2020

Heure : 14 heures

Commandant Frédéric DELFOSSE, Capitaine Benjamin CAUTENET

Échange sur l’organisation de l’EMIZ Est.

Éléments contextuels :

Le Colonel Bruno CESCA et le Lieutenant-Colonel Sébastien ROUX sont respectivement chef

d’état-major et chef d’état-major adjoint à l’EMIZ Est. Ils sont entre autre chargés de la

coordination de 18 départements au sein d’un territoire étendu et hétérogène. Les territoires situés

à l’Est de la zone sont en effet plutôt urbains (SDIS 67, 68, 57 54) alors que les autres territoires

sont beaucoup plus ruraux. Certains départements tels que la Nièvre et le Bas Rhin se situent à plus

de 5 heures de route l’un de l’autre. La superficie de la ZDS est un facteur qui viendra à plusieurs

reprises contrarier notre vision de mutualisation de la fonction logistique à l’échelon zonal.

Les capacités techniques réduites de la zone de défense et de sécurité.

Malgré l’emploi de 700 personnes au sein du secrétariat général pour l’administration du ministère

de l’intérieur (SGAMI), le Colonel CESCA estime que la ZDS n’est pas aujourd’hui dimensionnée

pour appuyer techniquement les SDIS en cas de crise. Pour des questions organisationnelles

d’abord puisque le SGAMI est un service déconcentré du Ministère de l’Intérieur chargé d’appuyer

d’autres services étatiques tels que police et gendarmerie. Il n’a donc pas vocation de renforcer les

SDIS qui dépendent de l’échelon territorial. Pour des raisons de compétences enfin car les moyens

du Ministère de l’Intérieur comprennent peu de véhicules poids lourds. Il n’a donc pas les

compétences pour ce genre de moyens à l’échelon zonal. Malgré tout et si le besoin s’en était fait

sentir, le SGAMI aurait pu appuyer les SDIS dans des maintenances de véhicules légers, le Préfet

de zone ayant bien compris l’intérêt de mobiliser toutes les ressources en période de crise, quelle

que soit leur appartenance.

Si la zone ne peut être aujourd’hui un niveau de gestion technique à part entière, elle peut

néanmoins avoir un rôle de coordination. Selon le Colonel CESCA, il est possible de mutualiser

les compétences les plus rares et pourtant essentielles pour nos organisations : les mécaniciens

spécialisés sur les échelles automotrices et sur les pompes. Les SDIS pourraient alors mettre en

place des conventions pour s’assister les uns et les autres en fonction des besoins. Enfin, il lui

semble intéressant de mutualiser les engins de réserve. Représentant un coût non négligeable et

pourtant sous-utilisée, cette flotte pourrait être potentiellement réduite à l’échelon zonal pour être

mise à disposition du collectif.

Une plateforme logistique zonale : une solution envisageable ?

Le Colonel CESCA estime qu’une plateforme logistique à l’échelon zonal serait difficile à mettre

en place. Même si ce niveau permettrait d’engager une véritable mutualisation et des économies

non négligeables, avoir une gestion logistique zonale nécessiterait un préalable pour l’instant

infranchissable : réussir à uniformiser les pratiques tout en préservant l’autonomie de la

Page 152: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

152

gouvernance des SDIS. Néanmoins, notre organisation a besoin d’uniformité. Le préfet PREVOST,

ancien directeur de la DGSCGC estimait que les sapeurs-pompiers souffraient d’un manque

d’uniformité d’un département à l’autre.

Autre difficulté déjà évoquée, l’étendue géographique de la zone et l’hétérogénéité entre « gros

« et « petits » SDIS.

Néanmoins, le colonel CESCA nous fait part des excellents résultats d’enquêtes conduites pour

évaluer le fonctionnement du SGAMI Est. Les utilisateurs finaux semblent donc satisfaits de ce

modèle quelque peu centralisé. Même si le fonctionnement administratif d’un SGAMI est étatique,

les retours des prestations méritent que les sapeurs-pompiers s’y intéressent.

Pour le colonel CESCA, la crise sanitaire a renforcé le rôle des départements. Cet échelon a

démontré qu’il permet de bénéficier d’une excellente réactivité, d’un réseau local puissant et offre

un maillage territorial unique.

Pour les colonels CESCA et ROUX, notre corporation doit engendrer des réformes dès maintenant

afin d’uniformiser les pratiques, les matériels et véhicules. Les textes réglementaires sont

désormais écrits dans ce sens. Reste que la conduite du changement doit passer par une volonté

humaine, d’échanges, de transversalité portés par la force de notre réseau.

A l’image des chefs de groupements « prévention » ou des conseillers techniques de spécialité, les

chefs GTL pourraient organiser régulièrement des réunions zonales. Ces échanges seraient alors

un préambule à la synergie nécessaire pour initier les travaux et achats communs. La zone de

défense reste néanmoins le bon niveau pour travailler la prospective entre GTL et tester les

nouveaux matériels pour en faire profiter petits et gros SDIS.

Reste donc à travailler ce niveau de collaboration en mettant en place des achats groupés et

véritablement uniformes qui permettront de comprimer les coûts grâce à une mise en commun des

besoins. La sollicitation des fournisseurs avec de gros volumes permettrait d’augmenter les

quantités et de s’affranchir des ruptures de stocks, de diminuer des délais de livraison. Cette

multiplicité de changements, de visions partagées induirait les réformes structurelles « tout en

douceur » mais nécessaire pour développer l’autonomie des GTL et augmenter la résilience en cas

de crise. L’union fait la force.

Stagiaires de la FAE chef de groupement 2020-02

Page 153: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

153

Entretien avec ELISABETH REY

Compte rendu

Date : 28 août 2020

Heure : 14 heures

En présence du Commandant Frédéric DELFOSSE

Échange sur l’essor de la fabrication additive en France.

Éléments contextuels :

Dans le cadre des travaux de recherches sur la fabrication additive, les contacts engagés nous ont

orientés vers une personne ressource dans le domaine. Nous avons pu nous entretenir avec

Elisabeth REY de chez ADDITIVE CONSEIL SECURITE qui possède une solide expérience ainsi

que de nombreux contacts nationaux dans le domaine. Nous avons orienté l’échange sur la

possibilité de développer cette technologie chez les sapeurs-pompiers. Plusieurs axes ont été

évoqués : l’avancée technologique avec ses possibilités, la normalisation, les contraintes de la

fabrication additive ainsi que son avenir.

La fabrication additive : une technologie d’avenir alliant autonomie, agilité et innovation.

Bien au fait de l’actualité dans le domaine, de plus en plus d’industriels s’intéressent à cette

technologie dans leur process et cherchent à se doter de ces outils. À ce jour, les impressions

polymères donnent d’excellents résultats et la fabrication additive de poudres de métaux ne cessent

de s’améliorer. Jadis, réservée aux prothésistes dentaires et quelques activités isolées de

prototypages, la fabrication additive est aujourd’hui utilisée dans de nombreux domaines. Les

avantages sont multiples : les industriels y voient une agilité certaine, gain de temps, amélioration

de l’existant en renforçant la robustesse, diminution des assemblages, gain économique, démarche

environnementale, possibilité de prototypage, lutte contre la déconstruction.

La crise sanitaire, vécue par les industriels, les services publics et même les usagers a renforcé ce

besoin d’autonomie, de production locale lorsque que la supply chain devient défaillante.

Mme REY porte à notre connaissance qu’une note a été envoyée Mme Agnès PANNIER

RUNACHER Ministre déléguée à l’industrie afin de proposer la fabrication additive comme

technologie prioritaire. De plus en plus de filières françaises s’approprient l’impression 3D. Le

principe du SMART SYSTEME a tendance à se généraliser. Il y a un besoin de réglementer au

plus vite (travaux avec les députés en cours).

La fabrication additive chez les sapeurs-pompiers.

Nous avons cherché à savoir si cette technologie pouvait se prêter au monde des sapeurs-pompiers.

L’immensité des parcs matériel et roulant détenus par les SDIS implique forcement d’innombrables

réparations, achats, changements standards de pièces. L’allongement des amortissements des

véhicules, les possibles ruptures d’approvisionnement en raison de l’âge des engins, les ruptures

des chaînes d’approvisionnement en raison de crises, les délais d’attente de livraisons sont autant

de raisons qui nous ont amenés à nous intéresser à la fabrication additive dans notre corporation.

Avantages/ inconvénients ??

● Mode projet

Page 154: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

154

Pour E REY, le plus important est de mettre en place un mode projet. Il faut donc au préalable

définir la criticité des pièces à reproduire en déterminant les plus utilisées. Ensuite, il faut établir

une étude économique pour identifier la viabilité de l’amorce. Néanmoins, E REY précise que la

démarche de prospective pour notre corporation est excellente, la technologie ne cesse de

progresser et qu’il faut pousser les initiatives dès maintenant. Pour ce faire, l’accompagnement doit

se faire tout en gardant la main sur les avancées. 1°/ Produire modestement, analyser ce qui

fonctionne ou pas, recaler.2°/ Monter en compétence, améliorer l’existant.3°/ Produire dans le

giron de la règlementation.

Dans la stratégie d’une mise en place de cette innovation, veiller à identifier la cartographie des

acteurs permettant la production (industriels, makers, fablab.). Certains prestataires se sont

spécialisés dans le « Cloud Manufacturing », ils disposent de fichiers numérisés en stock.

● Les contraintes : le scan de pièces coûte cher, il y a un travail de traitement de fichiers avant

la mise en impression. Elle demande également de réelles compétences dans la

manipulation de logiciels dédiés. Est-il possible de demander aux constructeurs de fournir

les fichiers numérisés ? Non, à ce jour, cette possibilité n’est pas offerte. Le lobbying sur

les pièces détachées est fort. Néanmoins, Ford avait poussé cette possibilité de transmettre

les fichiers numérisés aux concessions afin qu’ils puissent reproduire les pièces en toute

autonomie. Mais la réflexion n’a pas été aboutie. À ce jour, il n’y a pas assez de retours

d’expérience. La normalisation peut être une difficulté supplémentaire. Certaines pièces

soumises à de nombreux tests et entrant dans des normes de sécurité ne pourraient être

reproduites. Le monde automobile semble aujourd’hui exclu du champ d’application de la

FA, en raison des critères exigeants de fabrication et d’homologation des pièces détachées

mais aussi du fait du temps de fabrication par pièce qui reste long par rapport à une

fabrication traditionnelle de masse. La filière des pièces détachées d’occasion est

développée sur ce secteur et constitue une option préférentielle

● Les avantages : la FA donne de la réactivité, autonomie et agilité pour les opérations de

maintenance. Imaginons que les efforts de mutualisation de nos matériels, véhicules sur

plusieurs départements donnent une réelle harmonisation. Pourquoi ne pas imaginer un

atelier à distance qui produise des pièces pour plusieurs SDIS ? Ce serait une véritable

révolution culturelle. L’amortissement des engins qui augmentent, l’absence de pièces

d’origine suite à l’arrêt de production et rupture de stock. La situation de crise ou la Supply

Chain s’effondre, la FA peut être une partie de la solution.

Stagiaires de la FAE chef de groupement 2020-02

Page 155: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

155

Annexe 13 : le véhicule d’assistance technique (VAT)

PERSONNEL 3 hommes

AFFECTATION Atelier départemental

PRINCIPAUX

MATERIELS

- Véhicule Poids-Lourd

- Potence d'une capacité de levage de 250 Kg pour lever et charger du matériel

lourd (fût d'huile, pièces mécaniques…)

- Armoires de rangements avec du matériel et outillage divers

- établi de travail

- équipé d'un compresseur autonome d'une capacité de 230 L pour réaliser des

actions de manutention pneumatique (boulonnage, gonflage, levage…)

- génératrice de courant de 7 KVA permettant une autonomie en énergie

électrique

- signalisation rétroréflechissante et lumineuse pour permettre une action de

dépannage en sécurité sur la voie publique

MISSIONS

Effectuer des dépannages mécaniques en et hors unités opérationnelles

Réaliser des actions de maintenances préventives et correctives sur le parc

roulant

Etre un soutien technique sur les opérations de grande ampleur

Véhicule d'Assistance

Technique

VAT

Oct 2019

Page 156: Technique et logistique, deux composantes indissociables d

156

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1:analyse des enquêtes des chefs GTL ............................................................................................................... 21

Figure 2: itinéraires métiers proposés par le CNFPT pour les ateliers territoriaux ....................................................... 26

Figure 3: formations proposées par le CNFPT pour les ateliers territoriaux ................................................................. 27

Figure 4: outil informatique du GTL ............................................................................................................................. 31

Figure 5: les acteurs de l'IoT ......................................................................................................................................... 32

Figure 6: les grands principes de fonctionnement de la carte achats .......................................................................... 38

Figure 7: avantages attendus du recours à la carte d'achats ...................................................................................... 39

Figure 8: extrait du tableau de maintenance prévisionnelle (maquette projet du SDIS62) ......................................... 49

Figure 9: représentation de l'organisation agile .......................................................................................................... 57

Figure 10: enquête relative à l'utilisation des nouvelles technologies dans la fonction publique ................................ 58

Figure 11: enquête GTL-mode crise question n°1 ......................................................................................................... 59

Figure 12:enquête GTL-mode crise question n°3 .......................................................................................................... 60

Figure 13: enquête GTL-mode crise question n°7 ......................................................................................................... 60

Figure 14: enquête GTL-mode crise question n°5 ......................................................................................................... 62

Figure 15: cartographie des flux logistiques en situation normale .............................................................................. 63

Figure 16: cartographie des flux logistiques en période de crise et sans uniformisation ............................................. 63

Figure 17: cartographie de flux logistiques standardisés en période de crise .............................................................. 65

Figure 18: enquête GTL-mode crise question n°6 ......................................................................................................... 67

Tableau 1: points de blocage du GTL pour les utilisateurs ........................................................................................... 23

Tableau 2: carrières-publiques.com ............................................................................................................................. 44

Photo 1:place des Héros ARRAS ................................................................................................................................... 46

Photo 2: campagne d'appel aux dons organisée par la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers (FNSP) de France ..................................................................................................................................................................................... 67

Photo 3: article du journal "l'Union"- 8 avril 2020 ....................................................................................................... 70

Photo 4: respirateur MakAir ......................................................................................................................................... 72

Photo 5: Hacktathlon MILI 3D ...................................................................................................................................... 74

Photo 6: impression 3D de pièces de motorisation ...................................................................................................... 74

Photo 7: matériels et EPI souillés durant l'incendie de la société LUBRIZOL à ROUEN (76) ......................................... 77

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157

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158

RÉSUMÉ

Ce mémoire de recherche s’inscrit dans un processus d’analyse et de compréhension des filières

technique et logistique au sein des Services d’Incendie et de Secours. Ces deux composantes, clés

de voute de l’obligation de moyen à laquelle les sapeurs-pompiers sont tenus, ont fait l’objet d’une

étude sur les méthodes et les systèmes organisationnels actuels sensés répondre aux attentes des

utilisateurs opérationnels.

Au-delà de la sphère sapeurs-pompiers, différents environnements ont été analysés (entreprises

privées, publiques, militaires). Il ressort que l’optimisation logistique, dans un contexte

économique de plus en plus resserré, représente un enjeu déterminant pour les entreprises. Soumise

à une mondialisation prégnante, induisant une concurrence féroce, la maîtrise technique et

financière d’une chaîne logistique nécessite une révision constante des systèmes organisationnels

et managériaux.

Dans cette perspective, l’analyse des modalités actuelles de fonctionnement de la chaîne

d’approvisionnement des sapeurs-pompiers (missions à vocation opérationnelle) a permis de

dégager un certain nombre de préconisations impliquant l’ensemble des acteurs (de l’utilisateur

terrain à la gouvernance des SIS). La recherche d’efficience par la mutualisation ou

l’externalisation de certaines missions, l’intégration des nouvelles technologies, ou encore la

montée en compétence des agents sont autant de perspectives d’amélioration pour les groupements

technique et logistique de demain, qu’il s’agisse de la continuité du fonctionnement en condition

normale mais aussi en cas de crise majeure.

ABSTRACT

This research thesis is part of a process of analysis and understanding of the technical and logistical

sectors within the Fire and Rescue Services. These two components, cornerstones of the obligation

of means to which firefighters are bound to, have been the subject of a study on the current

organisational methods and systems intended to meet the expectations of operational users.

Beyond the fire service brigade sphere, different environments have been analysed (private, public,

military companies). It emerges that logistics optimisation, in an increasingly tight economic

context, represents a decisive issue for companies. Subject to a significant globalisation, inducing

fierce competition, the technical and financial control of a supply chain requires a constant review

of organisational and managerial systems.

In this perspective, the analysis of the current operating methods of the supply chain for firefighters

(operational missions) enables to identify a certain number of recommendations involving all

parties (from the user on the field to governance of SIS). The search for efficiency through the

pooling or outsourcing of certain missions, the integration of new technologies, or even the increase

in the agent skills are nothing better than improvement prospects for tomorrow's technical and

logistical groups whether about the continuity of working in normal conditions oralso in case of

major crisis.