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Problématiques : - Dans quelle mesure la vie et l’œuvre de Montesquieu sont-
elles représentatives du XVIIIème siècle ? - En quoi nous permettent-elles de mieux saisir un monde en
mutation ?
THEME I – LE XVIIIème SIECLE, EXPANSIONS,
LUMIERES ET REVOLUTIONS
PARTIE 1 – ECONOMIE ET SOCIETE DANS L’EUROPE DES LUMIERES
Problématique : - Quels sont les grands changements qu’ont connus l’Europe
et la France au XVIIIème siècle?
I)- Montesquieu : Des idées nouvelles, dans un monde en mutation
A) Qui est Montesquieu ?
Objectif : A partir des documents fournis et de vos recherches, connaitre les principaux grands moments de la vie de Montesquieu.
Démarche : Travail de recherche sur Montesquieu (par groupe de 2 ou 3). Séance d’une heure
Consignes de travail : Sur feuille : - Je présente en quelques lignes les différentes sources qui m’ont permis de faire ce travail (Nature du document : type, auteur, date…) - Chercher la définition de certains mots de l’article d’Encarta : Salon (attention au sens de ce mot dans le texte) L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert Philosophe Les Lumières (attention au sens de ce mot dans le texte) - Je rédige un court texte de moins de dix lignes qui justifie les propos de Louis XV, lorsque celui-ci dit à propos de Montesquieu que :
« c’est un homme impossible à remplacer », en sélectionnant les informations les plus importantes le concernant dans sa biographie extraite de l’Encyclopédie Encarta
Capacité visée :
Raconter quelques épisodes de la vie du philosophe et ses idées défendues
Lettre de madame la duchesse d’Aiguillo à l’a de Guasco
« Je n ai pas eu le courage monsieur l’abbé de vous
apprendre la maladie, encore moins la mort de Mr de
Montesquieu. Ni le secours des médecins, ni la
conduite de ses amis n’ont pu sauver une tête si
chère. Je juge de vos regrets par les miens. L’intérêt que le public a témoigné pendant sa maladie, le
regret universel, ce que le roi en a dit publiquement,
que c’était un homme impossible à remplacer sont
des ornements à sa mémoire, mais ne consolent point
ses amis... »
De Pontchartrain, le 17 février 1755
Buste de Montesquieu par Jean-Baptiste Lemoyne, 1760, musée des Beaux- Arts, Bordeaux.
B) Dans quel contexte s’inscrit sa pensée ? 1)- Le contexte économique : une Europe qui domine le Monde
Problématique : - Comment Bordeaux illustre l’ouverture de l’Europe au
commerce maritime?
■ Biographie de l’auteur de la peinture :
1) Qui est Joseph Vernet ?
2) Est-il contemporain de Montesquieu ? Justifiez votre réponse Claude Joseph Vernet est né à Avignon le 14 août 1714 et est mort à Paris le 3 décembre 1789 (homme du XVIIIème siècle comme Montesquieu)
3) Pourquoi a-t-il peint le port de Bordeaux ?
Il peint des marines c’est-à-dire des tableaux représentant des paysages marins, des ports et des bateaux. Vernet répond à une commande royale. Louis XV veut prouver aux autres pays européens le dynamisme de la marine et des ports français. Pour cela, il a commandé 15 tableaux à Joseph Vernet.
■ Complétez le croquis vous permettant de décrire le tableau de Vernet
Hôtel des fermes (service des impôts)
Place royale
Le fleuve: la Garonne
Bœufs e o ta t des to eau ha g s de vi de Bo deau
Navire de commerce
T ois ats a ha ds plus g os ateau de l’ po ue
Nuage d’o age
4) Quelle partie de la ville est mise en évidence ? C’est le port, car ce quartier est le poumon économique de la ville grâce au commerce maritime mondial. On y retrouve beaucoup d’armateurs et de négociants.
Armateur: Personne s’occupant de l’exploitation commerciale d’un navire (propriétaire d’un navire).
Négociant: Personne qui pratiquent le commerce en gros (marchand qui vend les produits importés).
Armateur bordelais XVIIIème s.
Leur fortune provient du commerce colonial. Ils importent des produits des Antilles tels que le coton, le sucre et le café.
5) Retrouvez sur cette toile des indices qui permettent de montrer le dynamisme du port de Bordeaux au cours de cette période L'exportation du vin à destination d'une grande partie de l'Europe est la principale activité économique du port d'où la présence de cet attelage de bœufs chargé de transporter les tonneaux.
Preuve de leur réussite économique, les négociants et armateurs bordelais vont construire des hôtels particuliers.
Hôtel particulier: maison urbaine luxueuse appartenant à un riche propriétaire, où il vit avec sa famille et son personnel de maison.
Quelles sont les informations qui prouvent que la bourgeoisie marchande bordelaise va « afficher sa réussite » dans le paysage urbain ?
■ Les puissances européennes dans le monde au début du 18ème siècle
■ Les puissances européennes dans le monde au début du 18ème siècle ● Les grands empires coloniaux européens : Colorier en rouge le Royaume-Uni et ses possessions dans le monde Colorier en bleu le Royaume de France et ses possessions dans le monde Colorier en jaune les Provinces-Unies et ses possessions dans le monde Colorier en orange le Royaume d’Espagne et ses possessions dans le monde Colorier en vert le Royaume du Portugal et ses possessions dans le monde
Trois pays se démarquent : Royaume-Uni, Provinces-Unies et Royaume de France. Ils connaissent un essor économique chez eux et conçoivent leur avenir en se constituant des empires coloniaux.
■ Les puissances européennes dans le monde au début du 18ème siècle (Travail à faire à partir du manuel p. 16)
● Qu’est-ce qu’une colonie ? C’est un territoire conquis, dominé et exploité par un pays étranger (appelé « métropole »). La maîtrise de la mer devient un enjeux politique, économique, une source de rivalités entre les pays européens. ● Repasser en bleu les grandes voies maritimes
Economie de plantation: système d’exploitation des produits d’une colonie qui seront transformés en biens manufacturés dans la métropole exclusivement (« système de l’exclusif »).
● Rédigez une courte réponse répondant à la question suivante :
« Quelle est la place de l'Europe dans le monde au début du XVIIIe siècle ? »
Pour se faire vous devrez :
•Enumérer les principales puissances européennes de cette époque
•Evoquer la raison principale de leur puissance
•Repérer les régions du monde dominées par ces Européens
2)- Le contexte social : une société inégalitaire
Document : Les ordres selon Loyseau « II faut qu'il y ait de l'ordre en toutes choses. Nous ne pourrions pas vivre en égalité de condition. Il faut que les uns commandent et que les autres obéissent. Les Souverains commandent à tous ceux de leur Etat. Quant au peuple qui obéit, on le divise par ordres. Les uns sont dédiés particulièrement au service de Dieu : les autres à protéger l'État par les armes, les autres à le nourrir. Ce sont nos trois ordres ou États généraux, le clergé, la noblesse et le tiers état. Mais chacun des trois ordres est encore subdivisé en degrés. Ceux du clergé sont les ordres sacrés de prêtre, évêque et cardinal et les divers ordres de moines. Ceux de la noblesse sont la simple noblesse, la haute noblesse et les princes. Dans le tiers état qui est le plus ample, il y a des gens de lettres, de finance, de marchandise, de métier, de labour et de bras. »
D'après Charles Loyseau, Traité des ordres et simples dignités, 1610.
1) Retrouvez sur votre biographie, les informations qui vous permettent de présenter les origines sociales de Montesquieu.
Problématique : - Comment se compose la société d’Ancien Régime et quelles en sont ses caractéristiques ?
Document : Les ordres selon Loyseau « II faut qu'il y ait de l'ordre en toutes choses. Nous ne pourrions pas vivre en égalité de condition. Il faut que les uns commandent et que les autres obéissent. Les Souverains commandent à tous ceux de leur Etat. Quant au peuple qui obéit, on le divise par ordres. Les uns sont dédiés particulièrement au service de Dieu : les autres à protéger l'État par les armes, les autres à le nourrir. Ce sont nos trois ordres ou États généraux, le clergé, la noblesse et le tiers état. Mais chacun des trois ordres est encore subdivisé en degrés. Ceux du clergé sont les ordres sacrés de prêtre, évêque et cardinal et les divers ordres de moines. Ceux de la noblesse sont la simple noblesse, la haute noblesse et les princes. Dans le tiers état qui est le plus ample, il y a des gens de lettres, de finance, de marchandise, de métier, de labour et de bras. »
D'après Charles Loyseau, Traité des ordres et simples dignités, 1610.
1) Retrouvez sur votre biographie, les informations qui vous permettent de présenter les origines sociales de Montesquieu.
Montesquieu est issu de la noblesse parlementaire.
2) A l’aide du texte, précisez la place de Montesquieu dans la société des trois ordres et complétez ce schéma
La so i t d’o d es d’A ie R gi e
Le ROI Pouvoir absolu
Le Clergé : le « service de Dieu »
La Noblesse : le « service des Armes »
Le Tiers-Etat: le « service par le travail »
Ordres privilégiés
Pas de privilège:
paie l’i pôt
Plu
s d
e p
ou
voir
Plu
s d
e p
erso
nn
es
Monarchie Absolue : monarchie dans laquelle le pouvoir est entre les mains du seul roi considéré comme le représentant de Dieu sur terre.
Armateurs, négociants
3)- Le contexte politique : des monarchies européennes en rivalité pour la domination du monde
1)- Quel est le régime politique qui correspond au pays de Montesquieu ?
C’est une monarchie absolue (tout les pouvoirs sont aux mains d’un monarque héréditaire, sacré et de droit divin: « lieutenant de Dieu sur Terre »)
Problématique : - Pourquoi « l’économie maritime » va faire la puissance de l’Europe au XVIIIème siècle ?
ROYAUME-UNI
Les PROVINCES-UNIES
Le SAINT-EMPIRE
FRANCE
ESPAGNE
PORTUGAL
Londres
Paris
Amsterdam
Vienne
4)- Coloriez en jaune les pays visités par Montesquieu qui ont des régimes politiques différents
ROYAUME-UNI
Quel est le régime politique de ces pays ?
Le Royaume-Uni est une monarchie parlementaire et constitutionnelle (lois écrites appliquées pour tous). c’est un régime politique dans lequel le roi partage ses pouvoirs et gouverne avec un Parlement.
Les Provinces-Unies et Venise sont une République : à l’époque moderne, c’est un régime politique sans roi dans lequel le pouvoir est exercé par quelques personnes (la bourgeoisie commerçante)
C) En quoi l’œuvre de Montesquieu témoigne-t-elle d’une réflexion qui prépare les esprits à la possibilité de changements
1)- L’esclavage en question :
a- Les traites négrières et l’esclavage à travers le voyage de la Marie-Caroline, navire négrier de Bordeaux, en 1781
Cette tude s’i spi e a de l’œuv e du dessi ateu F. BOURGEON, « Les passagers du vent » (Tomes 3,4 et 5), parus aux éditions Casterman (1994).
Problématique : - Comment s’organisait la traite Atlantique et pourquoi elle enrichissait l’Europe ?
Objectifs : Travail à faire à deux A l’aide des documents extraits de la bande dessinée de Bourgeon et des documents annexes :
1)- Complétez la carte au fur et à mesure de la lecture en indiquant les 3 principales étapes de la traversée 2)- Complétez le tableau 3)- Rédigez un paragraphe, à l’aide de la carte et du tableau, dans lequel vous raconterez la capture, le trajet et le travail forcé d’un groupe d’esclaves au XVIIIème siècle. (Rendre un récit CHACUN sur feuille à part)
Port négrier de Bordeaux: départ du bateau de la « Marie-Caroline »
1
2
3
Comptoir d’es lave de JUDA dans le royaume du DAHOMEY (Bénin actuel) Vente des esclaves dans les Antilles Françaises puis retour à Bordeaux
Commerce triangulaire atlantique (marchandises échangées contre des esclaves vendus pour des produits tropicaux)
Ma ha dises te tile, a es, tau …. : « la pacotille » (des objets de faible valeur)
Esclaves
Produits tropicaux af , su e, oto …
Ils viennent d’Af i ue équatoriale
Ils sont capturés et vendu par le Roi d’A o e au comptoir de Juda aux Européens.
Les marchandises sont nombreuses et diverses : textiles, armes blanches, armes à feu, vin, alcool, métaux, article de fantaisie, de parure… (de la « pacotille ») Ils sont enchainés et embarqués dans le bateau. Ils sont la propriété de leur maitre qui ont droit de vie ou de mort sur eux.
Les esclaves hommes et les esclaves femmes étaient séparés et enchainés. (capacité: 300 à 400 esclaves)
Les esclaves femmes sont parqués dans des cales qui faisaient moins de 1.5 mètres de haut. Les hommes sont tassés comme des cuillers, emboités les uns dans les autres.
Le voyage pouvait durer de 1 à 3 mois. On pouvait mourir suite à des naufrages, à des révoltes, des manques de nourritures, d’eau, d’h gi e…
L’entrepont du bateau est aménagé. En plusieurs espaces pour accueillir un maximum d’esclaves.
Les esclaves travaillaient dans les champs de cannes à sucre ou café (travaux agricoles dans des plantations ou domestiques à la maison du maitre) Les esclaves travaillaient dur sous
’i po te quel type de temps. Dans le cas d’u e évasion, ils pouvaient être durement châtiés (système de cloches, mutilations, peine de mort…)
Selon le Code noir, Ils pouvaient être marqués au fer d’u e fleur de lys suite à une évasion. Ce Code est un recueil de règlements, pris par Louis XIV, pour les esclaves des colonies françaises. L’es lave est juridiquement un objet .
Le commerce triangulaire Atlantique : C’est un circuit commercial suivant un trajet de forme triangulaire dans l’océan Atlantique. Les marchands partent d’Europe avec leurs navires remplis de pacotilles; ils les échangent contre des esclaves en Afrique. Ils vont ensuite aux Antilles (ou
autres colonies) pour vendre les esclaves. Puis, les navires reviennent en Europe avec des produits tropicaux ( sucre, cacao, café, coton…)
Zone de capture et d’achat (sur les côtes) des
esclaves Régions de revente des esclaves (dans les colonies) Régions de vente des produits coloniaux
b- Montesquieu : « un spectateur engagé » contre l’esclavage De l’es lavage des g es
« Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Eu ope ayant exterminé ceux de l’A i ue, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Af i ue pour s’e servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l’o ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jus u’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé u’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’id e que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’u e si grande conséquence u’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres ’o t pas le sens commun, c’est u’ils font plus de cas d’u collier de verre que de l’o , qui, chez des nations policées, est d’u e si grande conséquence. Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait par croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l’i justice que l’o fait aux Africains. Car, si elle était telle u’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Eu ope qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’e faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »
Montesquieu, L’Esp it des lois, 1748
1) Présentez le document: (Nature, date, contexte, auteur du document) 2) Quelle expression utilise-t-il pour nous convaincre que les arguments mis en avant ne peuvent être contestés ? La soulignez en bleu dans le texte
De l’es lavage des g es
« Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Eu ope ayant exterminé ceux de l’A i ue, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Af i ue pour s’e servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l’o ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jus u’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé u’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’id e que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’u e si grande conséquence u’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres ’o t pas le sens commun, c’est u’ils font plus de cas d’u collier de verre que de l’o , qui, chez des nations policées, est d’u e si grande conséquence. Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait par croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l’i justice que l’o fait aux Africains. Car, si elle était telle u’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Eu ope qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’e faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »
Montesquieu, L’Esp it des lois, 1748
3) Montrez que les arguments avancés reposent en partie sur des préjugés d’o d e physique. Soulignez en vert dans le texte l’e se le de ces préjugés
De l’es lavage des g es
« Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Eu ope ayant exterminé ceux de l’A i ue, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Af i ue pour s’e servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l’o ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jus u’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé u’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’id e que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’u e si grande conséquence u’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres ’o t pas le sens commun, c’est u’ils font plus de cas d’u collier de verre que de l’o , qui, chez des nations policées, est d’u e si grande conséquence. Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait par croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l’i justice que l’o fait aux Africains. Car, si elle était telle u’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Eu ope qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’e faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »
Montesquieu, L’Esp it des lois, 1748
4) Relevez un exemple d’a su dit dans l’a gu e tatio ? Soulignez en noir le passage dans le texte
De l’es lavage des g es
« Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Eu ope ayant exterminé ceux de l’A i ue, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Af i ue pour s’e servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l’o ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jus u’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé u’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’id e que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’u e si grande conséquence u’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres ’o t pas le sens commun, c’est u’ils font plus de cas d’u collier de verre que de l’o , qui, chez des nations policées, est d’u e si grande conséquence. Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait par croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l’i justice que l’o fait aux Africains. Car, si elle était telle u’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Eu ope qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’e faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »
Montesquieu, L’Esp it des lois, 1748
5) Quel est le passage qui nous confirme finalement u’il s’e prend à la cruauté des Européens ? Soulignez ce passage en rouge dans le texte
b- Montesquieu : « un spectateur engagé » contre l’esclavage
De l’es lavage des g es
« Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Eu ope ayant exterminé ceux de l’A i ue, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Af i ue pour s’e servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l’o ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jus u’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé u’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’id e que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’u e si grande conséquence u’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres ’o t pas le sens commun, c’est u’ils font plus de cas d’u collier de verre que de l’o , qui, chez des nations policées, est d’u e si grande conséquence. Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait par croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l’i justice que l’o fait aux Africains. Car, si elle était telle u’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Eu ope qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’e faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »
Montesquieu, L’Esp it des lois, 1748
6) Comment appelle-t-on le procédé utilisé par l’auteu pour dénoncer la barbarie des esclavagistes ? Retrouvez cette réponse dans la biographie
b- Montesquieu : « un spectateur engagé » contre l’esclavage
L’ironie consiste à dire le contraire de ce que l’on pense (faire preuve de second degré), utiliser l’absurde.
2)- Les autres combats menés par Montesquieu :
Consigne : •Retrouvez sur votre biographie, les informations qui vous permettent de compléter le tableau ci-contre
Les
Philosophes
des Lumières
Date de
naissance et
de mort
Origine sociale Contre quoi se
battent-ils ?
Idées nouvelles Œuv es dans
lesquelles
sont mises
en avant
ces idées
nouvelles
Montesquieu
Noblesse
parlementaire
- L’es lavage 1689-1755
- Les formes
autoritaires du
pouvoir :
la monarchie
absolue, le
despotisme
-La torture
- L’i tol a e
- Monarchie
tempérée et
séparation des
pouvoirs
(indépendants)
pour une plus
grande liberté
- Liberté et
tolérance en
matière
religieuse
Les Lettres
persanes
De l’esp it des lois
II)- Montesquieu : Un représentant de l’Europe des Lumières
A) Montesquieu partage-t-il les mêmes idées que les hommes de son temps ?
Capacités : Raconter quelques épisodes de la vie du philosophe ... Expliquer en quoi ils sont révélateurs du siècle des Lumières Objectif: Construire la notion de siècle des Lumières en confrontant l’œuvre de Montesquieu à celle d’autres philosophes pour en dégager : - les caractéristiques communes - les différences (Le pluriel des Lumières suggère aussi la diversité)
Conditions de mise en œuvre : - La classe est divisée en 3 groupes - Chaque groupe dispose de documents portant sur un philosophe - Les documents doivent permettre de remplir le tableau de synthèse et de répondre à la question comment se diffusent les idées nouvelles ?
Problématique : - Comment les idées du siècle des Lumières remettent en cause l’ordre politique et social au XVIIIème siècle ?
Voltaire peint vers 1735 par Quentin de la Tour Voltaire (1694-1778)
Voltaire est le fils d’un notaire. Après avoir vécu quelques années en Angleterre, il revient à Paris où il est à la fois poète, historien, conteur et philosophe. Menacé à cause de ses critiques de l’Église et de l’absolutisme, il part s’installer auprès du roi de Prusse Frédéric II. En 1758, il se retire à Ferney, près de Genève où il écrit librement Extrait de Hatier, Quatrième, 2006.
Voltaire, Lettres philosophiques, 1734. « En France, un noble méprise souverainement
un négociant. Je ne sais pourtant lequel est
plus utile à un État : le seigneur bien poudré qui
sait précisément à quelle heure le roi se lève, et
qui se donne des airs de grandeur, ou un négociant qui enrichit son pays, donne des
ordres au Caire, et contribue au bonheur du monde. » « S’ il n’ y avait en Angleterre qu’ une religion, le
despotisme serait à craindre ; s ’ il y en avait
deux, elles se couperaient la gorge; mais il y
en a trente et elles vivent en paix, heureuses. »
Voltaire, Candide, chap. XIX, 175 « En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, ’aya t plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’u caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. Eh ! Mon Dieu ! Lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’ tat
horrible où je te vois ? – J’atte ds mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. – Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? – Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’a e. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l’ho eu d’ t e esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. Hélas ! Je ne sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils ’o t pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous ; les fétiches hollandais qui ’o t converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d’Ada , blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germain. Or vous ’avoue ez u’o ne peut pas en user avec ses parents d’u e manière plus horrible. »
Les Philosophes
des Lumières
Date de
naissance et
de mort
Origine sociale Contre quoi se
battent-ils ?
Idées nouvelles Œuv es dans
lesquelles
sont mises
en avant ces
idées
nouvelles
Voltaire
1694-1778
Fils d’u otai e
La société d’o d es
L’i tol a e
religieuse
L’es lavage
Avoir un poste selon le mérite et non grâce à sa naissance
Le bonheur
La liberté d’e p essio , de culte et la
tolérance religieuse
Candide
Lettres Philoso-phiques
Denis Diderot par Louis Michel Van Loo La page de tit e de l’E lop die
Diderot (1713-1784)
Né à Langes, fils d’un artisan coutelier. En 1747, il est chargé par le libraire Le Breton de diriger avec D’Alembert la publication de l’Encyclopédie. En 1749, il est emprisonné à Vincennes pour un de ses écrits. Il est menacé à plusieurs reprises à cause de certains articles de l’Encyclopédie dont les dix derniers tomes seront imprimés secrètement, sans l’accord du roi.
Extrait de Hatier, Quatrième, 2006.
Sucrerie et affinage des sucres, planche e », L’E lop die, T. , Pa is, .
Articles de l’Encyclopédie signés Diderot « Encyclopédie » « Encyclopédie. Ce mot signifie; enchaînement de connaissances. En effet, l’objectif d’une encyclopédie est de rassembler les connaissances dispersées sur la surface de la terre, d’en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de les transmettre aux hommes qui viendront après nous... Il faut que nos neveux devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux et que nous ne mourrions pas sans avoir bien mérité du genre humain » « Autorité politique » « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres... Le prince tient de ses sujets mêmes l’autorité qu’il a sur eux, et cette autorité est bornée par les lois de la nature et de l’État. Le prince ne peut donc pas disposer de son pouvoir et de ses sujets sans le consentement de la nation ».
Les
Philosophes
des Lumières
Date de
naissance et
de mort
Origine sociale Contre quoi se
battent-ils ?
Idées nouvelles Œuv es da s lesquelles sont
mises en avant ces
idées nouvelles
Diderot
1713-1784
Fils d’u artisan
coutelier
La monarchie absolue
L’ig o a e
La démocratie (Un roi ne
détient pas son pouvoir
de Dieu mais de l’a o d de
la nation)
L’a s à la connaissance
pour tous
L’E cyclop die
Rousseau peint vers 1753 par Quentin La Tour
Rousseau (1712-1778)
Jean-Jacques Rousseau, né à Genève dans une famille modeste, arrive à Paris en 1742 et devient l’ami des Encyclopédistes. Menacé pour ses écrits politiques, il s’exile alors en Suisse et en Angleterre. Durant cet exil, il compose les Confessions. Il meurt à Ermenonville, chez le marquis de Girardin, la même année que Voltaire. Extrait de Hatier, Quatrième, 2006.
Jean-Jacques Rousseau
« Du contrat social »
« La volonté générale peut seule diriger les forces de l’ État. Le peuple soumis aux lois doit en être l’auteu . La puissance législative appartient au peuple, et ne peut appartenir u’à lui. Pour assurer les lois, il faut un gouvernement, mais il ’est que le ministre du peuple souverain. Si l’o cherche en quoi consiste le but de toute loi, on trouvera u’il se réduit à ces deux objets, la liberté et l’ galit . Le pacte social établit entre les citoyens une telle égalité u’ils doivent jouir tous des mêmes droits »
« L’ho e est né libre, et partout il est dans les fers... Renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’ho e, aux droits de l’hu a it et même à ses devoirs. »
Les
Philosophes
des Lumières
Date de
naissance et
de mort
Origine sociale Contre quoi se
battent-ils ?
Idées nouvelles Œuv es da s lesquelles sont
mises en avant ces
idées nouvelles
Rousseau
1712-1778
Issu d’u e famille
modeste
La monarchie absolue
La Démocratie:
Le peuple doit avoir le
pouvoir législatif.
Liberté
Égalité entre les Hommes
Du contrat social
Les Confessions
Le salon de Madame Geoffrin, tableau de Georges Lemonnier, 1755, musée des Beaux-Arts, Rouen.
Dès 1749, les penseurs et artistes du XVIII° siècle se réunissent régulièrement dans le salon parisien de madame Geoffrin pour des lectures.
2
1
4
1 Rousseau 2 Buste de Voltaire 4 Diderot
B) Quelle place occupe Montesquieu parmi les philosophes des Lumières ? Consignes : • Retrouvez sur la biographie, les informations qui vous permettent de montrer la singularité de Montesquieu parmi les philosophes des Lumières. • Complétez votre réponse à l’aide du tableau de synthèse
Points communs Différences
Mêmes combats menés (contre l’intolérance, l’absence de libertés, l’ignorance, les privilèges et l’injustice…). Ils souhaitent influencer la société et la faire changer.
Même démarche scientifique et rationnelle (utilisation de la raison pour démontrer leurs idées et non reposer leurs pensées sur des croyances anciennes). Ils appartiennent tous au courant des Lumières.
Différentes origines sociales (Montesquieu est noble, alors que les 3 autres sont roturiers)
Points de vue différents sur les solutions à apporter (Montesquieu est favorable à une monarchie tempérée et constitutionnelle alors que Rousseau est un républicain). Montesquieu est beaucoup plus modéré dans son désir de changements.
C) Des idées à faire connaitre et à diffuser:
Problématique : - Par quels moyens et dans quelles conditions se diffusent les idées des Lumières ?
► L’Encyclopédie : une œuvre patrimoniale des Lumières
Prospectus de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné
des Sciences, des Arts et des Métiers, 1751. BNF, Paris
L’Encyclopédie dirigée par Diderot et d’Alembert est un ouvrage monumental composé de 17 volumes de textes et 11 volumes de gravures. Elle a été publiée entre 1751 et 1772. De nombreux philosophes des Lumières, scientifiques, savants dans tous les domaines sont les auteurs des articles, publiés avec un grand souci de clarté et de pédagogie pour mettre le savoir à disposition de tous. Malgré son prix élevé, elle est vendue à 25 000 exemplaires dès sa parution à 1781.
1) Quelle est la nature de ce document ?
2) Quand ont été publié les tomes de l’Encyclopédie ?
3) Sous la direction de quels philosophes l’Encyclopédie a-t-elle été publiée?
Elle a été publiée sous la direction de Diderot et d’Alembert.
L’Encyclopédie dirigée par Diderot et d’Alembert est un ouvrage monumental composé de 17 volumes de textes et 11 volumes de gravures. Elle a été publiée entre 1751 et 1772. De nombreux philosophes des Lumières, scientifiques, savants dans tous les domaines sont les auteurs des articles, publiés avec un grand souci de clarté et de pédagogie pour mettre le savoir à disposition de tous. Malgré son prix élevé, elle est vendue à 25 000 exemplaires dès sa parution à 1781.
4) Dans l'intitulé précis de cet ouvrage, entoure en rouge le mot clé qui "guide" la pensée des philosophes, mot-clé dont le philosophe allemand Kant en avait fait une définition des Lumières. 5) Dans l'intitulé précis de cet ouvrage, entoure en bleu les mots dont Voltaire avait défendu" le rôle et le place indispensable" dans toute société. 6) Dans l'intitulé précis de cet ouvrage, entoure en vert le mot qui prouve le grand intérêt de l'époque pour les sciences. 7) Concrètement, comment est constituée cette Encyclopédie, que trouve-t'on dans ces volumes ? Souligne ta réponse en noir.
8) Quel est le but de l’Encyclopédie ?
L’Encyclopédie dirigée par Diderot et d’Alembert est un ouvrage monumental composé de 17 volumes de textes et 11 volumes de gravures. Elle a été publiée entre 1751 et 1772. De nombreux philosophes des Lumières, scientifiques, savants dans tous les domaines sont les auteurs des articles, publiés avec un grand souci de clarté et de pédagogie pour mettre le savoir à disposition de tous. Malgré son prix élevé, elle est vendue à 25 000 exemplaires dès sa parution à 1781.
9) A qui s’adresse cette l’Encyclopédie ?
► Des lieux français de rencontres et de circulation de ces idées.
Buffon
Diderot
Rousseau
Voltaire
D’Alembert
Art, Etat, pouvoir
Pourquoi ce tableau est une commémoration, une définition du "Siècle des Lumières" ?
Lecture de l'Orphelin de la Chine, pièce de Voltaire, dans le Salon de Mme Geoffrin en 1755,
Anicet Charles Lemonnier, 1812, huile sur toile, musée de Malmaison.
Tableau commandé par Joséphine de Beauharnais en 1812.
Mme Geoffrin est l'épouse du directeur de la manufacture des glaces de Saint Gobain
Lecture de l'Orphelin de la Chine, pièce de Voltaire, dans le Salon de Mme Geoffrin en 1755,
Anicet Charles Lemonnier, 1812, huile sur toile, musée de Malmaison.
Tableau commandé par Joséphine de Beauharnais en 1812.
Mme Geoffrin est l'épouse du directeur de la manufacture des glaces de Saint Gobain
1) Nom de l’artiste ?
2) Nom du commanditaire de l’oeuvre ? C’est Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon I er
3) Tableau peint en quelle année ? Ce tableau a été peint en 1812 donc au XIXème
Lecture de l'Orphelin de la Chine, pièce de Voltaire, dans le Salon de Mme Geoffrin en 1755,
Anicet Charles Lemonnier, 1812, huile sur toile, musée de Malmaison.
Tableau commandé par Joséphine de Beauharnais en 1812.
Mme Geoffrin est l'épouse du directeur de la manufacture des glaces de Saint Gobain
4) Où se passe la scène peinte ?
Elle se passe dans un salon privé, celui de Mme Geoffrin.
5) Quand est censé se dérouler cette scène ? Elle se passe en 1755 donc au XVIIème
6) Combien de personnages sont représentés ? 53 personnages.
Voltaire
Buffon
Mme Geoffrin
Rousseau Montesquieu
D’Alembert
Diderot
7) Ces personnes sont des philosophes, des scientifiques, économistes, écrivains, des artistes c’est-à-dire « l’élite » intellectuelle de l’époque et des bourgeois et nobles lettrés 8) Ces personnes n’ont pas pu toutes se rencontrer car, bien que du XVIIIème siècle, elles n’ont pas toutes vécues à la même époque.
Voltaire
Buffon
Mme Geoffrin
Rousseau Montesquieu
D’Alembert
Diderot
9) Voltaire est représenté par son buste car, en 1755, il était en exil.
Art, Etat, pouvoir
Pourquoi ce tableau est une commémoration, une définition du "Siècle des Lumières" ?
Ce tableau est un « faux-historique » car le peintre a imaginée une réunion de toutes les célébrités qui auraient pu fréquenter les salons. C’est donc une « reconstruction » a- posteriori. C’est un tableau à la gloire d’un salon très réputé du XVIIIème siècle. Les salons étaient des lieux privés de discussion et de débats sur des sujets d’actualité, de culture, de sciences, de politique …
Ces lieux publics contribuent à la formation d’une opinion publique.
► De la France à l’Europe, un «mouvement européen» de nouvelles idées Problématique : - Est-ce que les « Lumières » sont un mouvement intellectuel exclusivement français ?
La Table ronde, Adolph von Menzel, 1850, Alte Nationalgalerie, Berlin
Frédéric II, roi de Prusse, reçoit le philosophe français Voltaire dans sa résidence d'été de Sans-souci près de Berlin. Voltaire a vécu trois ans à la cour du roi de Prusse où il faisait figure de conseiller du prince. On y parlait le français qui était au siècle des Lumières la langue de la culture en Europe.
Voltaire Frédéric II
La France, berceau des idées des Lumières – XVIII ème siècle
Publication de journaux et ouvrages scientifiques
Diffusion de l’Encyclopédie.
Les voyages des philosophes, savants
Rencontrer d’autres philosophes européens
Certains souverains séduits par les idées des
Lumières accueillent des philosophes ou scientifiques. Ce sont des despotes éclairés
Qui « s’exportent »partout en Europe par …
Fuir la censure - S’exiler pour se protéger des
menaces
Despote éclairé: souverain qui exerce son autorité en se référant aux idées des Lumières.
Les Lumières sont donc un courant de pensée européen du XVIIIème. Les philosophes, artistes et scientifiques qui diffusent ces idées sont persuadés que par la raison et l’esprit critique l’homme peut progresser, viser le progrès et le bonheur
III) Montesquieu et les philosophes des Lumières, une pensée féconde
A) « La révolution américaine inspirée par les Lumières . . . »
Le roi d’Angleterre George III
Plusieurs sources de tensions :
- Impôts à payer à l’Angleterre.
Aux origines du conflit :
- Augmentation des taxes et des droits de douanes pour faire du commerce avec l’Angleterre.
- Interdictions pour les colons de s’installer dans les territoires de l’ouest et de faire du commerce avec les indiens.
Extraits de la constitution des États-Unis d'Amérique (1787)
PRÉAMBULE Nous, Peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite, d'établir la justice, de faire régner la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d'assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d'Amérique.
ARTICLE I Section 1. Tous les pouvoirs législatifs accordés par cette Constitution seront attribués à un Congrès des États-Unis, qui sera composé d'un Sénat et d'une Chambre des représentants... ARTICLE II Section 1. Le pouvoir exécutif sera conféré à un président des États-Unis d'Amérique. Il restera en fonction pendant une période de quatre ans ... ARTICLE III Section 1. Le pouvoir judiciaire des États-Unis sera conféré à une Cour suprême...
1)- Racontez à l’aide de la vidéo dans quel contexte s’inscrit le document d’étude. La constitution des Etats-Unis d’Amérique a été créé après la guerre d’indépendance (1776-1783) où les insurgés (insurgents) américains ont combattu les anglais pour leur liberté.
2)- Retrouvez sur votre biographie la phrase qui établie un lien entre Montesquieu et ce texte
Extraits de la constitution des États-Unis d'Amérique (1787)
PRÉAMBULE Nous, Peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite, d'établir la justice, de faire régner la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d'assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d'Amérique.
ARTICLE I Section 1. Tous les pouvoirs législatifs accordés par cette Constitution seront attribués à un Congrès des États-Unis, qui sera composé d'un Sénat et d'une Chambre des représentants... ARTICLE II Section 1. Le pouvoir exécutif sera conféré à un président des États-Unis d'Amérique. Il restera en fonction pendant une période de quatre ans ... ARTICLE III Section 1. Le pouvoir judiciaire des États-Unis sera conféré à une Cour suprême...
3)- Quel principe défendu par Montesquieu est appliqué dans la constitution américaine ?
C’est le principe de la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire)
B) En France, la crise de la monarchie, incapable de s’adapter à un environnement qui se transforme : « du père du peuple au roi cochon »
Problématique : Comment le roi Louis XVI fait-il face aux difficultés de la monarchie entre 1774 et 1789 ?
Louis XVI (1774-1792), Tableau de CALLET (1779)
Question de départ
De quel royaume le roi Louis XVI hérite-t-il ?
À quelle occasion ce tableau a-t-il été réalisé et quelles informations nous donne-t-il sur le roi ?
En politique
Il hérite d’une monarchie absolue de droit divin (sacré en 1774)
En économie
le budget du royaume de France vers 1788.
Que remarque-t-on sur le budget de la France et comment l'expliquer ?
Le budget est déséquilibré, déficitaire et surendetté
une caricature, contestation des trois ordres.
Qui sont ces trois personnages et que dénonce cette caricature ?
Dans la société
Le Tiers-Etat dénonce les inégalités et les privilèges de la noblesse et du clergé
Réponse à la question de départ :
Louis XVI hérite d'une monarchie absolue qui connaît des difficultés
le tableau de Louis XVI et La Pérouse
Nicolas-André Monsiau (1754-1837), huile sur toile Musée de l'Histoire de France, Château de Versailles
Question de départ
Quelles sont les réformes proposées par Louis XVI?
Liste des réformes sous le règne de Louis XVI •Ministre : Turgot (1774), propose la libéralisation du commerce des grains dans tout le royaume.
•Ministre : Turgot (1776), propose de supprimer la corvée royale (pour le Tiers Etat) et de la remplacer par une contribution (taxe ou impôt) de tous les propriétaires (dans chaque ordre).
•Ministre : Necker (1778), propose la création des assemblées provinciales pour renforcer le pouvoir de la population locale (noblesse et bourgeoisie).
•Ministre : Calonne (1786), propose de supprimer les péages à l’intérieur du royaume pour libérer le commerce.
•Ministre : Calonne (1787), propose l’égalité de tous devant un impôt commun basé sur la propriété.
•Ministre : Loménie de Brienne (1787), Edit de Tolérance qui accorde l’égalité civile aux protestants.
Repérer les réformes politiques, les réformes économiques et les réformes sociales
En politique: une bourgeoisie et une noblesse « éclairée » qui souhaitent Partager le pouvoir avec le Roi
En économie
Dans la société
Volonté de supprimer les injustices fiscales (payer l’impôt par les 3 ordres)
Accorder plus de libertés notamment dans le domaine religieux.
Nicolas-André Monsiau (1754-1837), huile sur toile Musée de l'Histoire de France, Château de Versailles
Question de départ
Quelles sont les réformes proposées par Louis XVI?
Réponse à la question de départ :
Louis XVI, roi éclairé, propose de nombreuses réformes
Louis XVI en cochon, caricature attribuée à Villeneuve, 1791, collection particulière
Question de départ
Pourquoi les réformes échouent-elles ?
De qui parle-t-on dans chaque document et en quoi sont-ils des freins aux réformes ?
La cour : « Tout se tient dans une monarchie ; la cour, naturellement composée de ce qu’il y a de plus considérable dans la nation, est le lien nécessaire entre le peuple et le trône… » Duc de Lévis-Mirepoix, Souvenirs et portraits, 1813 « Le 12 mai 1776, le roi Louis XVI renvoie son ministre des finances, Turgot. À son entrée au gouvernement, découvre la situation catastrophique des finances publiques. Il sermonne le roi en ces termes : « Il faut, Sire, vous armer contre votre bonté, considérer d'où vous vient cet argent que vous pouvez distribuer à vos courtisans ». Turgot engage aussi des réformes audacieuses. Un édit supprime les droits de douane intérieurs sur le commerce du blé et introduit la libre circulation du grain. Il s'ensuit une série d'émeutes dans les villes, la «guerre des farines» en 1775. D'autres édits, enfin, abolissent les corvées qui pèsent sur les paysans. Turgot veut les remplacer par un impôt sur tous les propriétaires, la «subvention territoriale». C'est un tollé chez les privilégiés de la noblesse qui obtiennent du roi le renvoi du ministre. »
La personnalité du roi montre sa faiblesse. Il renvoie ses ministres, les réformes sont refusées.
La réforme de Turgot bloquée par le Parlement de Paris : « Il n’est plus de différence entre vos sujets : le noble, l’ecclésiastique deviennent tous contribuables à l’impôt qui doit tenir lieu de corvée. Assujettir les nobles à un impôt pour rachat de la corvée, c’est les rendre corvéables comme le reste de la population. Tout système qui tendrait à établir entre les hommes une égalité de devoirs et à détruire les distinctions nécessaires amènerait le désordre ». D’après une remontrance du Parlement de Paris, mars 1776
La noblesse, le clergé et le parlement s’opposent à payer l’impôt.
Les émeutes populaires : « Plus de la moitié des mouvements populaires touche au fonctionnement de l’Etat et/ou à ses représentants, avec en tête, et de loin (39 % de cas), la question du fisc. Viennent ensuite les émeutes de subsistance, avec près de 18 % des cas dont 231 dans les quatre premiers mois de 1789. Une troisième source majeure de contestation dans la société à la veille de 1789 regroupe les diverses lutte contre la seigneurie qui correspondent à environ 5% des cas, 122 pour les années 1780. »
Le peuple s’appauvrit. Les prix augmentent (mauvaises récoltes), les émeutes éclatent
contre les impôts royaux et les taxes seigneuriales.
Question de départ
Pourquoi les réformes échouent-elles ?
Réponse à la question de départ :
Le roi est peu crédible. Les privilégiés et le peuple s'opposent à ses réformes.
L'ultime solution : la convocation des États généraux en mai 1789 Quelques extraits de cahiers des trois ordres au choix parmi tant d’autres
TIERS ETAT
NOBLESSE
CLERGE
POLITIQUE
« Le roi et la Nation pourront également proposer les lois. »
Cahier de Domme, Dordogne
« Que lors de l’assemblée des Etats Généraux, les suffrages soient pris par tête plutôt que par ordre. »
Cahier de la Chapelle-Craonnaise, Bas-Anjou
« Déclare qu’elle est invariablement attachée au gouvernement monarchique, mais tempéré par des lois reçues et consenties librement par la Nation et le Roi. »
Baillage de Montargis
« Que sa Majesté accorde toute protection en faveur à la Religion qui est le plus ferme appui du trône, la base la plus solide de la fidélité de ses sujets. »
Clergé d’Orléans.
ECONOMIQUE
« Abolition de la gabelle, des tailles et autres droits… [et remplacé par] une taxe foncière qui frappe indistinctement les trois ordres. »
Cahier de la Chapelle-Craonnaise, Bas-Anjou
« La conservation des exemptions personnelles [privilèges] et des distinctions dont la Noblesse a joui de tous les temps.»
Baillage d’Amont, Haute-Saône
« Qu’il plaise au Roi de protéger les propriétés de l’Eglise et notamment les dîmes. »
Clergé de Nîmes
« les députés pourront consentir [que] tout impôt distinctif entre les ordres soit aboli, qu’il n’y ait plus d’exceptions, de privilèges. »
Baillage d’Orléans
n’ait
d’exclusion
n’entend
…
d’Amont,
d’aucun
SOCIETE
« Abolition des lettres de cachet et de tous les ordres arbitraires. »
cahier de Duclair, Rouen
« Que les emplois civils, militaires, ecclésiastiques soient possédés de façon que la Noblesse n’ait plus de préférence et le Tiers-Etat d’exclusion. »
Cahier de la Chapelle-Craonnaise, Bas-Anjou
« La Noblesse n’entend en aucune manière se dépouiller des droits seigneuriaux honorifiques et utiles tels que justice haute, moyenne et basse, chasse, pêche, corvées… »
Baillage d’Amont, Haute-Saône
« Que la foi catholique y soit la seule permise et autorisée, sans mélange d’aucun autre culte public. »
Baillage de Mantes et Meulan
Lire attentivement chaque extrait des trois ordres et souligner si possible dans chacun : •en bleu une revendication politique •en rouge une revendication économique •en vert une revendication sociale
Extraits des cahiers de doléances
Revendications (doléances) principales
Du TIERS ETAT
- Création d’u e assemblée parlementaire pour l’ la o atio des lois dans le Royaume (fin de la monarchie absolue)
- Payement de l’i pôt par les 3 ordres - Plus de justice et de liberté
De la NOBLESSE
- Conserver une monarchie mais tempérée par la création d’u e assemblée parlementaire où la noblesse aurait la 1ère place - Conservation de leurs privilèges fiscaux - Conservation de leurs privilèges judiciaires
Du CLERGE
- Conserver une monarchie où le Roi soit conseillée par le Haut clergé - Conserver leurs privilèges fiscaux - Reconnaissance de la religion catholique comme la seule religion acceptée dans le Royaume
Organigramme des États Généraux Les États Généraux sont-ils représentatifs de la société ?
Justifier.
Le 5 mai 1789, les Etats Généraux s’ouvrent en présence du Roi Louis XVI. L’ensemble des 3 ordres de la société sont présents. Cependant, le Tiers Etat qui représente plus de 90% de la population ne possède que la moitié des députés à l’Assemblée. De plus, le Roi décide de faire voter les réformes proposées par ordre et non par tête. Cette décision entraine une vive réaction de la part des députés du Tiers qui refusent de siéger. Ce moment marque le début de la période révolutionnaire qui durera plus de 10 ans.
