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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020 992 Le Groupe de réflexion sur le Congo décortique… Top Congo l'a annoncé En visite dans les hôpitaux désignés Félix Tshisekedi remet des certificats de guérison à 16 anciens patients de COVID-19 FNSCC Le Rev. Mukanya wa Banza remplace Fridolin Ambongo (Lire en page 2) (Lire en page 12) (Lire en page 7) L’Etat congolais contraint de payer 619 millions USD de dommages et intérêts à DIG OIL ! La RDC encore victime de fonds vautours ou de la boulimie financière de ses dirigeants ? (Lire en pages 3, 4 et 5) (Lire en page 12)

Top Congo l'a annoncé

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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

992

Le Groupe de réflexion sur le Congo décortique…

Top Congo l'a annoncé

En visite dans les hôpitaux désignésFélix Tshisekedi remet descertificats de guérison à 16anciens patients de COVID-19

FNSCC

Le Rev.Mukanyawa BanzaremplaceFridolin

Ambongo

(Lire enpage 2)

(Lire enpage 12)

(Lire enpage 7)

L’Etat congolais contraintde payer 619 millions USDde dommages et intérêts à

DIG OIL !

La RDC encore victime de fonds vautours ou dela boulimie financière de ses dirigeants ?

(Lire enpages 3, 4 et 5)

(Lire en page 12)

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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

2 ACTUALITESLa République

Jean victor Senga

Le Rev. Mukanya wa Banzaremplace Fridolin Ambongo

FNSCC Kasumbalesa

Les funérailles des 6 personnestuées prises en charge par le

gouvernement

Accrochages entre populationet forces de l'ordre

Dans une ordonnance présidentielle rendue publiquemercredi 6 mai 2020, Félix

Tshisekedi a nommé des nouveauxanimateurs du fonds national de so-lidarité contre le coronavirus(FNSCC).

Le Révérend DominiqueMukanya wa Banza, a été nommécoordonnateur de cette structure enremplacement du Cardinal FridolinAmbongo. Pour sa part, JeanMunongo Muteba assumera lesfonctions de coordonnateur adjoint.

Dix autres personnalités sontdésignées comme membres du co-mité de gestion du FNSCC :

Jean Jacques Muyembe

Kitenge NgambweJopol DivengiLiliane BakeyeleMarie Madeleine KalalaRoger KambaPatrik NguluPatient BashombeYvon TshizubuChristopher Ngoy.Le FNSCC a pour mission de re-

chercher et collecter les moyens fi-nanciers qui aideront à soutenir lesmalades et le personnel soignantdurant toute la période d’état d’ur-gence sanitaire du coronavirus.

L’état, les entreprises publiquesou privées et les bailleurs de fondsvont alimenter le Fonds.

Lubumbashi

Lors de son adresse à la popu-lation locale, le gouverneur Kyabulaa fait remarquer que « ceux qui ontprocédé à cette opération, dans lesquartiers Kilobelobe et La Vallée, nesont pas des néophytes ».

L’équipe des patrouilleurs mix-tes FARDC et PNC, dépêchés sur lelieu pour secourir les différentes fa-milles menacées, nous ont rapporté- par la manière d’opérer - qu’il de-

Le gouvernement provincial duHaut-Katanga s’engage à supportertous les frais funéraires des victimeset la prise en charges des blesséslors des incidents survenus dans lanuit de dimanche à lundi dernierdans la commune Annexe deLubumbashi. Ces incidents avaientfait six morts et trois blessés, a con-firmé mercredi 6 mai le gouverneurde province, Jacques Kyabula Katwe.

vrait s’agir d’hommes suffisamment formésdans l’usage d’armes de guerre qui étaient enface d’eux. Le bilan provisoire de ces actesinciviques fait état de six morts et de trois bles-sés. Leur mode opératoire laisse voir qu’il nes’agit pas d’un banditisme ordinaire mais plu-tôt d’actes de sabotage afin de soulever la po-pulation contre les autorités du pays et de laprovince », a-t-il déclaré.

Jacques Kyabula Katwe, quicompte combattre la criminalité dans le Haut-Katanga, sollicite la collaboration de toute lapopulation pour dénoncer ces malfrats afinqu’ils soient traduits devant la justicepour répondre de leurs actes.

Pour faire face à ce grand déf isécuritaire, Fulbert Kunda Milundu a éténommé mardi 5 mai ministre provincial del’intérieur.

routière et a également libéré tousles détenus qui étaient dans l’amigo.

Pour disperser la population, lapolice a fait usage des gaz lacrymo-gènes et a tiré à balle réelle en l’airau moment de l’évasion des déte-nus.

Selon toujours les témoins con-tactés par Radio Okapi sur leslieux, parmi les personnes libéréesse trouvent des bandits récemmentarrêtés par la police.

Pour la société civile locale, cettesituation a été favorisée par unhomme se réclamant d’un partipolitique. Il aurait au cours d’un ras-semblement organisé, il y a prèsd’une semaine, demandé à la popu-lation de manifester pour exiger quele « Bilanga » soit opérationnel.

Lors de ces troubles, les mani-festants ont pillé un camion remor-que transportant la farine de maïs.D’après un habitant de Kasumbalesacontacté cet après-midi, le trafic estresté paralysé. Aucun camion à l’im-portation ou à l’exportation n’a tra-versé la frontière.

Une vive tension a été observéejeudi 7 mai à Kasumbalesa (Haut-Ka-tanga). Selon plusieurs des témoins,des habitants protestaient contre laprésence des militaires des FARDCqui empêchaient tout passage, surdifférents couloirs menant vers laZambie. Ces manifestants en colèreont vandalisé des édifices publics etont fait libérer les détenus qui étaientdans les cachots de la police.

Des sources locales renseignentque c’est depuis le matin que les mi-litaires se sont déployés notammentdu côté de Bilanga, qui est une voienon officielle par laquelle les genspassent et font traverser les mar-chandises en provenance de la Zam-bie.

La population locale, qui vit ducommerce transfrontalier, s’est sou-levée pour exiger que ces militaireslibèrent cette voie. Elle a brulé despneus sur la voie publique et sur lecouloir des piétons.

Ces manifestants ont, par lasuite, saccagé les bureaux de la po-lice, celui de la police de circulation

MANIEMAPlus de 3 000 maisons détruites

par la pluie à Salamabila

(image d’illustration) Le mur d’une parcelle s’écroule à la suite de la pluie tombée sur la capitalecongolaise le 03/12/2019. Radio Okapi/Photo John Bompengo.

Trois mille trois cents soixante-huit maisons ont été détruites totalement oupartiellement, après les fortes pluies

qui se sont abattues en avril dernier àSalamabila, en territoire de Kabambare(Maniema). Ce bilan a été livré mercredi 6mai par la commission mixte gouvernementprovincial-assemblée provinciale et sociétécivile du Maniema.

La sommation des maisons, certainesécoles et églises qui ont été touchées par cettecatastrophe du 27 avril 2020 s’élève à 3 368.Dans ce nombre, il y a certaines maisons quiont perdu leurs toitures dans l’entièreté,d’autres partiellement, d’autres encore qui ontconnues des fissures graves qui ne permet-tent pas aux gens d’habiter ces maisons », adéclaré le Rapporteur de l’assemblée pro-vinciale du Maniema, Thierry Badisungu.

Il invite l’Etat congolais et les orga-nismes humanitaires à aider « urgemment »

la population de Salamabila, car il y a pé-ril en la demeure ».

Vue l’ampleur du dégât, nous conti-nuons à demander, non seulement au gou-vernement provincial et national, mais aussiaux organismes humanitaires pour que cettepopulation soit assistée de manière urgentedans la mesure du possible. Aussi députésnationaux et sénateurs du Maniema se retrou-vant à Kinshasa, de nous aider à faire parve-nir ce cris d’alarme au gouvernement de laRépublique, pour qu’il y ait une assistancerapide car, il y a péril en la demeure », a alertéThierry Badisungu.

La commission mixte gouvernementprovincial-assemblée provinciale et sociétécivile du Maniema avait été dépêchée parl’autorité provinciale, afin d’évaluer les dé-gâts des pluies du 27 avril dans la cité deSalamabila.

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3NATION La RépubliqueLe Groupe de réflexion sur le Congo décortique…

qu’à adopter un budget de 11milliards de dollars, qualifié d’« irréa-liste » par le FMI, et que le gouverne-ment congolais envisage désormaisde rectifier.

Malgré les multiples alertes dela société civile et les mises en gardede la communauté internationale, ila fallu attendre près d’un an pourqu’un audit soit officiellement lancé.C’est ce que le président FélixTshisekedi annonce le 7 février 2020,après des semaines de grogne autourdes embouteillages créés dans la ca-pitale congolaise par les chantiers desauts-de-mouton dont le budgetaurait presque doublé en un an, sansréel progrès sur le terrain.

Dans les semaines qui sui-vent, plusieurs enquêtes judiciai-res 16 vont être ouvertes sur dé-cision du conseil des ministres, lar-gement dominé par la coalitionpro-Kabila. Sur les antennes deRFI, le 13 avril, l’ancien coordonna-teur du comité de suivi duprogramme d’urgence, NicolasKazadi, confirme qu’un audit géné-ral a été lancé. Selon lui, la gestionde ce programme « révèle toutes lesfaiblesses de la chaîne de planifica-tion dans le pays ». Cet ambassadeuritinérant du président et ancien fonc-tionnaire du Pnud reconnaissaitdans la même interview l’urgencede « tirer un bien de ce drame… pourfaire mieux demain.

Rien n’indique que les résultatsde cet audit, mené par l’Inspectiongénérale des finances, seront renduspublics.

Continuité de l’État : méfianceentre anciens et nouveaux

alliés

Comment expliquer alors cesdéfaillances de gestion dans ce «programme d’urgence » ? Ce dernier,comme aussi les opérations mili-taires planifiées avec de s pays limi-trophes à l’Est du Congo, semble naî-tre de la volonté de la nouvelle équipedirigeante de démontrer, par tous lesmoyens, qu’elle pouvait, très rapide-ment, régler des problèmes que lerégime Kabila et ses gouverne-ments successifs n’ont pas réso-lus en plusieurs années. Cepen-dant, la précipitation avec laquelleelle a procédé a exacerbé l’opacitéet la confusion dans la gestiondes affaires publiques.

La mise en œuvre du « pro-gramme d’urgence » a été caracté-risée par la méfiance et la recons-titution d’alliances, sur fond de né-gociations entre le nouveau et l’an-cien chefs de l’État. Le gouverne-ment sortant, censé expédier les af-

Révélations fracassantessur les 100 jours

programme à environ 2 milliards dedollars. Sans une évaluation complètede ce programme, il est difficile dedire combien a été décaissé. Au der-nier trimestre 2019, la RDC est aubord de la cessation de paiements.Félix Tshisekedi tente de négocierune assistance internationale. Mal-gré toutes les dérives, les partenai-res du Congo sont prêts à tendre lamain au nouveau régime, tout enexigeant en échange des signesclairs d’une amélioration de lagestion des finances publiques. LeFonds monétaire international (FMI)a autorisé deux prêts à la RDC (dé-cembre 2019 et mars 2020) 11 sousforme de « facilité de crédit rapide(FCR) » pour un total de 731,67 mil-lions de dollars. Ces prêts sont assor-tis de conditions visant à « mettre enœuvre les réformes visant à aug-menter les recettes, à lutter contrela corruption et à améliorer la g o uv e r n a n c e ».

Ces réformes devraient per-mettre à la RDC de renouer avecle FMI et d’accéder ainsi à desfacilités de financements dont en-viron 1,5 milliards de dollars de laBanque mondiale « sous forme d’aidebudgétaire directe sur trois ans » . S’ilsouhaite obtenir ces fonds et rassu-rer les bailleurs, le premier gou-vernement de Félix Tshisekedi, misen place en septembre 2019, doits’astreindre à une orthodoxie de ges-tion.

La société civile avait criti-qué dès les premières semainesle faible degré de préparation etle manque de transparence del’administration Tshisekedi. Lesdépenses ont été engagées avantmême la mise en place d’un co-mité de suivi clairement identifiépour assurer sa mise en œuvre. Ce-lui-ci ne sera officiellement installéqu’en juin 2019 par une décisiondu cabinet du président de la ré-publique. En janvier 2020, à l’occa-sion du premier anniversaire de Fé-lix Tshisekedi au pouvoir, l’Odep pu-blie un rapport accablant qui reprendl’ensemble de ses critiques. Ilpointe notamment le recours exces-sif aux procédures de marché de gréà gré en violation des réglementa-tions en vigueur. Selon cette ONGcongolaise, 84,61% des marchéspassés dans le cadre du « pro-gramme des 100 jours» ont été ef-fectués sans appel d’offres et sontrestés, pour l’essentiel, hors de toutcadre budgétaire. La Banque centraledu Congo a poursuivi ses avances àl’État, malgré un déficit qui se creu-sait. Le Parlement n’a jamais procédéà un collectif budgétaire de la loide finances 2019 afin d’intégrer lebudget du « programme d’urgence» dans le budget de l’État. Il ira jus-

ce programme et de la nouveautéapportée par le président FélixTshisekedi.

Selon le document public fourniaprès le discours du chef de l’Étatcongolais, le budget du « programmed’urgence » est évalué à 488 mil-lions de dollars américains, soitplus de 8% du budget total pourl’exercice 2019 10 . Plus de 70% dece montant devait être alloué à laconstruction ou à la réhabilitationdes infrastructures routières, à deslogements sociaux et à des projetsdans le domaine de la santé. Il est engrande partie financé par le gouver-nement congolais à travers le Tré-sor public (206 millions de dol-lars), le Fonds de promotion de l’in-dustrie (70 millions) et le Fonds na-tional d’entretien routier (23 mil-lions). Mais ce programme n’a cesséde croître au fil des mois au point dese substituer à la loi des finances2019 et permettre ainsi au nouveaurégime de fonctionner, en l’absencede collectif budgétaire et de con-trôle parlementaire.

Dans un rapport publié enjanvier 2020, l’Observatoire de ladépense publique (Odep) évalue lesengagements opérés au nom de ce

Lorsque le président FélixTshisekedi dévoile le 2 mars2019 le contenu de son

«programme d’urgence » pour sespremiers 100 jours 7 , il n’y a tou-jours pas de Parlement, ni de gou-vernement de coalition en fonction.Officiellement proclamé vainqueur àl’issu e d’élections aux résultatscontestés, il est soupçonné d’avoirnégocié son accession au pouvoiravec son prédécesseur Joseph Kabilaet subit une forte pression popu-laire et diplomatique pour apporterle changement promis.

Dans plusieurs provinces, desprojets à impacts visibles et immé-diats ont été répertoriés par laprésidence de la République et desreprésentants des différents minis-tères. Ce sont essentiellementdes projets identifiés depuis le ré-gime de Joseph Kabila, voire sousMobutu, dont certains s’étaientarrêtés à mi-chemin à la suite descontraintes budgétaires inatten-dues, mais aussi de détournementsprésumés. Quelques projets, à l’ins-tar de celui de neuf sauts-de-mou-ton, qui visent à décongestionnerle trafic routier à Kinshasa, devien-dront les plus emblématiques de (Suite en page 4)

Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) vient de rendre public, ce7 mai 2020, le rapport circonstancié « Opacité, quand tu nous tiens». Cette analyse pondue après plusieurs mois de recherches, met en exer-gue ce que l’affaire Kamerhe apprend de la gestion du « programmed’urgence » de Félix Tshisekedi.

En effet, ce Rapport s’appuie sur une centaine de documents liésau dossier et des entretiens avec des autorités impliquées directe-ment ou indirectement dans l’affaire. Et tire ensuite les leçons desdysfonctionnements dans la mise en œuvre dudit programme.

Pour GEC, la procédure judiciaire et l’audit en cours annoncéspar la présidence de la République devraient conduire les autoritéscongolaises et leurs partenaires à une réflexion approfondie sur laredevabilité des institutions et une plus grande transparence dans lagestion des finances publiques.

Si l’opinion semble avoir trouvé son coupable idéal, cette GECsouligne la nécessité d’aller au-delà des individus et de résoudre desproblèmes structurels qui sont à la base des failles constatées dansl’exécution du « programme d’urgence ». Son Rapport pose égale-ment la question de la responsabilité de différents acteurs ainsi quecelle de la redevabilité, en général.

Et de s’interroger : dans l’affaire Kamerhe, quelle serait la partde responsabilité des ministères sectoriels, de la Banque centrale duCongo, du président de la République et du Parlement ?

Des réponses encore balbutiantes à ce stade, suggère GEC, doi-vent pousser le pouvoir en place à enclencher enfin des réformesradicales et profondes dans la gestion des finances publiques. Cel-les-ci passeraient entre autres par le renforcement du contrôle parle-mentaire et de celui de la Cour des comptes, le respect de la chaînedes dépenses et la promotion de la transparence.

Sans commentaire de notre part, nous vous proposons ci-des-sous, le décorticage du programme des 100 premiers jours du chefde l'Etat dont l'évolution accapare ces jours les phares l'actualiténationale. Un dossier que n'arrive pas à éluder la fameuse pandémieà coronavirus!

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4 NATIONLa République

faires courantes, est aussi composéde transfuges de l’UDPS de FélixTshisekedi et de l’UNC de VitalKamerhe, débauchés au cours dedifférents dialogues politiques surve-nus en 2016 à la veille de la fin dusecond mandat de Joseph Kabila. Lagrande coalition appelée Front com-mun pour le Congo (FCC), constituéeautour de l’ancien président de laRépublique à la veille des élections de2018, continue de dominer les prin-cipales institutions du pays.

Quand Félix Tshisekedi an-nonce, un mois après son investi-ture, le lancement des travaux de sonprogramme des 100 jours, BrunoTshibala est encore Premier mi-nistre. Ce dernier, comme d’autresanciens membres de l’UDPS et del’UNC au gouvernement sortant, estconsidéré comme un « traître »par les membres du Cach nouvel-lement arrivés au pouvoir 19 .Bruno Tshibalaest un ancien secré-taire général adjoint de l’UDPS età la tête d’une frange dissidente duparti. Sa gestion a été largement dé-criée par l’opposition, y comprispar Félix Tshisekedi. Au sein de songouvernement, on trouve aussid’autres anciens proches de l’actuelchef de l’État, comme Oly Ilunga, à latête du ministère de la Santé. Du côtédes ex-cadres de l’UNC, JustinBitakwira, ministre du Développe-ment rural, fut président dugroupe parlementaire du parti de Vi-tal Kamerhe. Pierre Kangudia, minis-tre du Budget, lui, avait préféré, ennovembre 2017, rester dans le gou-vernement de Joseph Kabila, plutôtque de démissionner, comme le de-mandait Vital Kamerhe. L’un des casles plus emblématiques du refus dela présidence de la République de tra-vailler avec ses anciens alliés est sansdoute celui du ministre sortant de laSanté qui, en pleine crise d’Ebola,alors que les centres de traitementsont attaqués, ne parvenait pas à ren-contrer le chef de l’État.

Pour élaborer et mettre enœuvre son « programme d’urgence», le président de la Républiques’est donc appuyé sur des réseauxparallèles au sein des institutionspubliques, lui permettant à la foisd’éviter ses anciens alliés et de ten-ter de créer ses propres dépen-dants économiques autour de sonpouvoir. Ces réseaux sont consti-tués d’individus au sein des ministè-res et des régies publiques telles quel’Office de voirie de drainage (OVD),le Fonds national d’entretien routier(Foner) et le Fonds de promotion del’Industrie (FPI). Une commission adhoc composée des conseillers duprésident, de quelques représentants

Le Groupe de réflexion sur le Congo décortique…

Révélations fracassantessur les 100 jours

de l’administration publique contac-tés directement par la présidenceainsi que des représentants de quel-ques régies financières (et agencesd’exécution) débouchera sur ce pro-gramme. Au moins trois ministresdu gouvernement Tshibala affirmentn’avoir été informés des projets choi-sis par la présidence que plus tard parleurs secrétaires généraux ou lors-que la présidence avait besoin de ré-gulariser des projets inscrits dansleurs secteurs.

Deux dossiers sur lesquelsportent les premières accusationscontre Vital Kamerhe illustrent biencette situation. L’homme d’affaireslibanais , Samih Jammal, a obtenuplus que ce que prévoyait soncontrat initial de fourniture de 900maisons préfabriquées, contrat ensouffrance depuis 2018. Il a dé-croché, sous Félix Tshisekedi, parune procédure de gré à gré, unmarché d’une valeur de 115 mil-lions de dollars de commandes demaisons préfabriquées pour ses so-ciétés Samibo Congo SARL etHusmal SARL. Deux sources prochesdes intéressés affirment avoir été in-troduites à la présidence de la Répu-blique par un membre de famille dudirecteur de cabinet, sans que lesministres sectoriels ne soient infor-més.

Durant cette période intérimairejusqu’à l’installation d’un gouverne-ment de coalition, le président met-tra également en place un cabinetaux allures de gouvernement pa-rallèle. Composé de 110 con-seillers, répartis dans 16 collèges,ce cabinet n’a cessé de s’agrandirdepuis, avec la création d’autrescellules spécialisées rattachées à laprésidence. À la fin de l’année2019, le président de la Républi-que avait dépensé 176,59 millionsde dollars, soit un dépassement de118,5% par rapport aux crédits ac-cordés par le Parlement. Des rivali-tés ont également grandi entre lesdeux clans au sein du cabinet prési-dentiel : d’une part, les proches deVital Kamerhe et, de l’autre, ceux deFélix Tshisekedi. À l’arrivée de FélixTshisekedi à la magistrature su-prême, la société civile, très impli-quée dans la contestation des élec-tions, accroît son contrôle des actionsde la nouvelle coalition au pouvoir.Beaucoup d’organisations, y comprisdes syndicats, s’engagent à obtenirle changement promis, les revendi-cations se multiplient. L’Odep pointerégulièrement les manquementsdans la gestion. Au cours de l’an-née, l’Observatoire publie plusieursnotes et rapports sur la gestion desinstitutions sous Félix Tshisekedi,notamment sur le « programmed’urgence ». De son côté, le mou-

vement citoyen Lucha lance saFatshimétrie, une revue régulière desactions du nouveau régime.

Cette multiplication d es pôlesde pouvoir conduit à un double pro-blème : une gestion opaque desfinances publiques et une dilution desresponsabilités légales des différentsacteurs impliqués dans la chaîne desdépenses publiques. Qui de la pré-sidence de la République, des mi-nistres sectoriels ou des ministresdes Finances ou du Budget doit por-ter la responsabilité de la gestiondu « programme d’urgence » ?

Gestion opaque desfinances publiques

Aujourd’hui, plusieurs typesde violations ou d’irrégularitéspeuvent être observés dans lesdossiers ouverts par la justice con-golaise : absence de contrats et dedevis et dossiers techniques enbonne et due forme, des factures etbons de commande incomplets…Des dizaines de millions de dollarsont été décaissés du Trésor publicsans aucun soubassement juridi-que. La formalisation de ces procé-dures de passation de marché s’estparfois déroulée rétroactivement,pendant la phase d’exécution desprojets. Les avis de la Directiongénérale de contrôle des marchéspublics (DGCMP) ont été sollicitéstardivement et ignorés. Ainsi, dans ledossier de construction de 4 500maisons préfabriquées de Samibo,le gouvernement congolais a dé-caissé près de 60 millions de dollarsentre mars et août 2019 pour leuracquisition sans aucun contrat signéen bonne et due forme et sansaval de la DGCMP.

À l’origine, le contrat signé enavril 2018 avec Samibo porte sur laconstruction de 900 maisons en mi-lieu rural, des villages des jeunes ré-partis dans neuf provinces du payspour un total de 27 millions de dol-lars. L’avenant signé un an plus tardsous Félix Tshisekedi prévoit la cons-truction de 1 500 maisons dans cinqprovinces pour le double du prix, soitun total de 57,5 millions de dollars.Pourtant, selon la loi de 2010 rela-tive aux marchés publics, un projetd’avenant ne doit pas dépasser15% du coût du contrat initial etdoit être avalisé avant d’être signépar la DGCMP. Mais à partir du 18mars 2019, l’argent commence àêtre décaissé par la Banque cen-trale du Congo via l’un des comp-tes du Trésor public logé à laRawbank. L’ensemble desdécaissements est même effectuéavant que la DGCMP, saisie a pos-teriori, ne puisse refuser, le 18 juin2019, la demande d’avis de non ob-

jection pour cet avenant. Pour laDGCMP, ce document signé en avril2019 enfreint la loi sur les marchéspublics en modifiant le contrat « jus-qu’à bouleverser l’économie de mar-ché » .

Samibo Congo SARL bénéfi-ciera aussi d’exonérations fiscales.En outre, le coût du transport depuisles ports de livraison, dont certainssont situés à l’extérieur des fron-tières du pays, est assumé par legouvernement congolais. À ce jour,moins de 400 maisons préfabriquéesont été livrées et installées à leur des-tination finale. « Sur un total de 1 500maisons préfabriquées comman-dées, 1 200 sont déjà livrées, soit80%, par la société Samibo et 300déjà fabriquées n’attendent que leurchargement et expédition vers leport de Matadi », assure VitalKamerhe.

Cela n’empêchera cependantpas l’homme d’affaires SamihJammal de décrocher un secondmarché de gré à gré pour la cons-truction de 3 000 maisons préfabri-quées en faveur des policiers et mili-taires pour un montant de 57,5 mil-lions de dollars. Une fois de plus,il n’y aura aucun contrat entre legouvernement et l’entreprise deSamih Jammal. Sa société HusmalSARL, qui bénéficie de ce secondmarché, a été créée le 23 avril2019, trois semaines avant l’émis-sion de la facture de 57,5 millions dedollars.

En août, le gouvernement dé-bloque un montant de plus de 2millions de dollars commeacompte. Toutes ces opérationsn’auraient pas pu être menées offi-ciellement sans le quitus des minis-tres du Budget et des Finances et dela Banque centrale du Congo. Plus dela moitié de cette somme est retiréeen liquide en plusieurs retraitssans susciter d’alerte de la Rawbank.Son directeur général, ThierryTaeymans, a été brièvement arrêté,avant d’être remis en liberté provi-soire. Il a quitté son poste pourrester simple administrateur de labanque, déjà au cœur de plusieursscandales au Congo 36 . Selon le par-quet de Matete, Vital Kamerhe etJammal Samih ont détourné en toutplus de 50 millions de dollars améri-cains.

La gestion des marchés at-tribués à Samibo Congo SARL etHusmal SARL ne sont qu’unexemple du dysfonctionnementdans la chaîne des dépensespubliques dans le « programme d’ur-gence » du chef de l’État. L’un desautres dossiers toujours à l’ins-truction soulève le même type d’in-

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terrogations. Une société inconnuedes entreprises du secteur pharma-ceutique en RDC, Trade Plus, a reçuun paiement de 3,48 millions de dol-lars sur un marché de plus de 5millions de dollars, sans contrat,qualité ou devis. Cette sommedevait servir à acheter des médica-ments destinés à alimenter les vingt-six provinces.

En avril 2019, Vital Kamerheinforme Oly Ilunga, alors ministre dela Santé, de cette livraison prochaine.Le ministère de la Santé sera d’autantplus préoccupé que les médica-ments livrés n’avaient ni autorisa-tion de mise sur le marché, nidocument prouvant leur prove-nance. Dans ses rapports du 2 etdu 12 mai 2019, la commission miseen place par le ministère de la Santépour réceptionner ces médicamentsrecommandera la saisie « pour in-vestigation approfondie par l’Inspec-tion générale de la Santé ». Près dela moitié de ces médicaments sontpérimés ou proches de la date depéremption, selon le ministère de laSanté. Une fois le gouvernement in-vesti, le nouveau ministre de la Santé,Eteni Longondo, demande le rem-placement de ces médicaments àTrade Plus et poursuit les négocia-tions avec un sous-traitant, PlanetPharma, qui tient un dépôt de médi-caments à Lubumbashi.

Selon plusieurs officiels impli-qués dans la mise en œuvre de ceprogramme, les mêmes travers degestion se retrouvent dans lesautres dossiers toujours sous in-vestigation : sauts-de-mouton, cons-tructions et réhabilitation de routesdans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Les ministères concernésne seraient intervenus que pour for-maliser les accords déjà conclus parla présidence de la République. Lesservices habilités de l’État sous-trai-tent à des opérateurs qui eux-mêmesdélèguent parfois certains travaux.Cette superposition de structuresrenforce l’opacité et contribue àla dilapidation des deniers publics.

Qui est responsable?

La démarche du cabinet du pré-sident dans l’élaboration et la con-duite du « programme d’urgence» pose également un sérieux pro-blème de redevabilité et de res-ponsabilité. Qui doit être tenu po-litiquement responsable de l’échecde ce « programme d’urgence » ini-tié par Félix Tshisekedi ? Et qui doiten répondre devant la justice ? Cesdeux question s distinct es nécessi-tent des réponses nuancées, mêmesi l’opinion semble avoir trouvé son

coupable désigné : Vital Kamerhe.D’autant que, les faiblesses systé-miques dont a hérité FélixTshisekedi et son directeur de ca-binet ne peuvent pas leur être en-tièrement attribuées. Elles ont carac-térisé les régimes précédents. Dansun rapport de 2015 sur la gestion desdépenses publiques, la Banque mon-diale se plaignait déjà de l’existencedes « réseaux parallèles et des struc-tures publiques fonctionnant horsbudget ». « Les considérations politi-ques conduisent à des situations oùl’allocation des crédits contourneles instructions relatives à l’exécu-tion d e l a loi des finances », relevaitl’institution financière internationale.Depuis, des entretiens réalisés avecdes responsables du FMI et de laBanque mondiale confirment queces pratiques perdurent avec lenouveau gouvernement, malgré lespromesses du nouveau chef de l’Étatde lutter contre la corruption et ladilapidation des ressources de l’État.

Le contexte politique difficiledes premiers mois explique en par-tie le recours à des structures paral-lèles pour conduire le « programmed’urgence ». Mais cette mégestionest devenue un obstacle majeurdans la construction et la réhabi-litation des infrastructures de base.Ainsi, Félix Tshisekedi et sonallié Vital Kamerhe n’auront pasréussi à tenir leur premier pari deconstruire et de réhabiliter demanière urgente quelques infras-tructures de base à travers le pays.La faute à plusieurs facteurs : ab-sence de planification, opacité dansla gestion des dépenses publiques,climat politique de méfiance, maissurtout détournements des fonds al-loués à ces travaux. C’est ce dernierélément qui justifie l’interrogationsur la responsabilité des uns et desautres devant la justice. Le directeurde cabinet du chef de l’État serait-ille seul à répondre de cette situation?

Dans sa défense pour les deuxaffaires portées devant le tribunal degrande instance de La Gombe, VitalKamerhe, lui, renvoie la responsa-bilité première aux ministres sec-toriels : il n’aurait signé ni le contratavec Trade Plus, ni celui avec Samiboet n’aurait agi que suivant le principede continuité de l’État. Ce que con-testent les différents ministres, rap-pelant qu’ils n’avaient été asso-ciés à la procédure de sélection etn’avaient agi que pour formaliserles décisions prises à un niveausupérieur.

Cette justif ication pourraits’avérer insuffisante pour les dé-douaner. L’Odep insiste sur la res-ponsabilité des ministres des Fi-nances et du Budget qui sont «

deux intervenants majeurs dans lachaîne de la dépense publique del’époque ». Le Parlement aurait-il pu,par un contrôle effectif de l’exécutif,prévenir les dérives décriéesaujourd’hui ?

Dans son discours de remer-ciement à ses collègues députés lorsde l’élection du bureau, JeanineMabunda avait inscrit le contrôleparlementaire parmi ses quatrepriorités, et promettait de mettre «u n accent particulier sur la bonnegouvernance économique et politi-que ». Aucune initiative sérieuse n’acependant été entreprise. Dans unelettre datée du 2 mai 2020, le députéde l’opposition, Jean-BaptisteMuhindo Kasekwa accuse la prési-dente de l’Assemblée nationaled’ignorer volontairement des ques-tions orales déposées par les éluset d’« empêcher de facto un contrôleparlementaire suivi par toute l’opi-nion nationale ».

Il y a enfin lieu de s’interro-ger sur la responsabilité du chefde l’État dans la gestion de son «programme d’urgence ». À son ar-rivée au pouvoir, Félix Tshisekedi etson camp politique ne semblentpas peser lourds, en terme de rap-ports de force, face à la coalitionde son prédécesseur, Joseph Kabila,qui domine toutes les autres institu-tions. Au lendemain de l’investiture,dans un communiqué daté du 25 jan-vier 2019, son directeur de cabinet,Vital Kamerhe, soumettait alorstous les « engagements et liquida-tions des dépenses publiques » à uneautorisation préalable du présidentde la République jusqu’à la mise enplace du nouveau gouvernement, enseptembre 2019. Et malgré leséquilibres politiques, aucun contre-pouvoir n’a semblé jouer son rôle.

Conclusion

Les charges retenues contreVital Kamerhe portent sur deux pro-jets de construction de 4 500 mai-sons préfabriquées dont au moins3 300 sont destinées aux militaireset policiers. Cette affaire qui re-tient l’attention de s Congolais depuisquelques semaines ne représentepourtant qu’une portion des pro-jets du « programme d’urgencepour les 100 premiers jours duchef de l’État »sur lesquels différentsparquets à travers le pays mènent desinvestigations. Dans l’ensemble, cesenquêtes portent sur des projets cou-vrant plus de 70% du budget initialdu programme. Des projets qui pei-nent à être menés jusqu’au bout,en raison notamment des possiblesdétournements des fonds.

Les affaires judiciaires en cours

révèlent des failles dans la gestiondes finances publiques , notammentla tendance, de la part du nou-veau régime, à se baser sur desinstitutions parallèles pour conduireles affaires de l’État. Une situationqui conduit à une dilution des res-ponsabilités. Ces pratiques, ampli-fiées par le contexte politique vola-tile depuis l’arrivée au pouvoir deFélix Tshisekedi, ne sont pas nou-velles. Elles ont caractérisé la ges-tion de l’État en RDC depuis des dé-cennies et ont été souvent décriéespar des organisations congolaiseset des partenaires financiers de laRDC. Le nouveau président serait-il victime, malgré sa bonne foi,d’un système et d’un ensemble de «normes pratiques » de gouvernanceopaque dont la force est incontour-nable ? Aurait-il cédé aux tentationsqui viennent avec le pouvoir ? Dansle discours de présentation de son« programme d’urgence », le prési-dent Tshisekedi annonçait sa volontéde réformer l’État afin de lutterefficacement contre la corruption,de promouvoir la bonnegouvernance, en insistant sur l’inté-grité et l’irréprochabilité des minis-tres.

Les insuffisances dans l’exécu-tion du « programme d’urgence »rappellent l’importance non seule-ment de veiller à la promotion dela bonne gouvernance, mais ausside promouvoir le changementdans la conduite même des affai-res publiques en RDC. Pour per-mettre aux autorités de réaliser leurspromesses d’un véritable change-ment, il est impératif d’encouragerun contrôle parlementaire régulieret minutieux, une démarcationclaire entre les pouvoirs des diffé-rentes institutions, et surtout le res-pect des règles de passation desmarchés publics et d’ordonnance-ment de la chaîne des dépenses.

Selon les dernières prévisionsdu FMI, notamment à cause de lapandémie du coronavirus, la Ré-publique démocratique du Congodevrait connaître une croissance de-2,2% contre les 3,2% initialementprévus en janvier 2020. Lors del’adoption de son budget en dé-cembre 2019, le gouvernementcongolais tablait sur un taux decroissance de 5,6% 48 . Sans deréels efforts de transparence, il seraimpossible à l’État de parvenir àmobiliser les ressources nécessairespour limiter l’impact de cette réces-sion sur la population e t d e con-vaincre des bailleurs de fonds de fi-nancer des mesures cruciales maisonéreuses telles que la gratuité del’enseignement primaire.

Le Groupe de réflexion sur le Congo décortique…

Révélations fracassantessur les 100 jours

(Suite de la page 4)

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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

6 NATIONLa RépubliqueCovid-19

Ilunga Ilunkamba annonce la mise en placed’un programme multisectoriel d’urgence

Répondant à la question orale du député PPRD François Nzekuye sur lagestion par le Gouvernement de la

riposte contre le Covid-19, Ilunga Ilunkambaa détaillé le modèle d’organisation institu-tionnelle mis en place.

En vue de faire face au spectre de larécession économique qui se profile à l’ho-rizon, le Gouvernement a entrepris l’élabo-ration d’un Programme multisectoriel d’ur-gence d’atténuation des effets du Covid-19.Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier minis-tre et Chef du gouvernement de la RDC, aannoncé le présent plan de sauvetage enmarge de la plénière qui s’est tenue, mer-credi 6 mai 2020, dans la salle du Congrèsdu palais du peuple. Ladite plénière étaitconsacrée à l’audition du Premier ministresur la question d’actualité formulée par Fran-çois Nzekuye, sur la gestion du coronaviruset ses conséquences économiques et so-ciales. Le Chef du gouvernement était ac-compagné pour la circonstance de certainsmembres de son équipe qui ont profité euxaussi de cette occasion, pour répondre àcertaines préoccupations émises par les élusdu peuple.

Dans son élan, Sylvestre IlungaIlunkamba a livré un aperçu général desconséquences causées par le coronavirus.Au cours de la plénière qu’a présidée MmeJeanine Mabunda, à laquelle 64 élus dupeuple ont participé physiquement etd’autres qui l’ont suivie à travers la télé vi-déoconférence, Sylvestre Ilunga Ilunkamba,avant de percer dans le vif du sujet, n’a pashésité d’exprimer à l’endroit de l’augustechambre, toute sa gratitude et sa recon-naissance pour l’occasion lui offerte, de ve-nir devant le perchoir de la Chambre bassedu parlement, pour mettre à la dispositiondu peuple congolais, les éléments d’infor-mation concernant la gestion du Gouver-nement, de cette effroyable pandémie duCovid-19, et donner un aperçu des consé-quences qu’elle entraîne sur le plan socio-économique.

Rappel du contexte

Lors de sa prise de parole, première-ment, le Premier ministre Ilunga Ilunkambaest revenu sur le contexte initial de cettecrise sanitaire sur le sol congolais et lesprincipales mesures d’urgence qu’elle a sus-citées à son encontre. Deuxièmement, il aprécisé le rôle des institutions degouvernance qui sont mises en place pourla coordination des actions contre la pan-démie du COVID-19 ainsi que l’étendue desefforts déployés par son Gouvernement surle terrain pour organiser la prévention dela maladie, la détection des personnes at-teintes, isolement des cas confirmés ou leurprise en charge dans des sites hospitalierssélectionnés. Alors qu’il répondait devantl’Assemblée nationale à la question de sa-voir comment le Gouvernement gère la ri-poste contre le COVID-19, le Premier mi-nistre a été pressé par les élus, en toute finde partie, à se prononcer sur la reprise descours dans les écoles et universités. Sylves-tre Ilunga Ilunkamba redoute le rebond dela pandémie et conseille la prudence.

Les autorités congolaises ont imposédes restrictions strictes peu après l’appari-tion, le 10 mars, du premier cas de la mala-die Covid-19 en provenance d’Europe, oùl’épidémie battait déjà son plein. Tandis quela RDC ne comptait qu’une dizaine de cas,les écoles et universités ont fermé. Jusqu’àquand? C’est ce qu’ont voulu les élus natio-naux, profitant de la présence mercredi 6avril du Premier ministre à l’Hémicycle.

Troisièmement, il a évoqué les princi-paux problèmes et en même temps il a tentéde répondre aux critiques enregistrées enrapport avec le dépistage des malades, leur

prise en charge effective, le contrôle de lapropagation de l’épidémie, la mobilisationdes équipes aux différents niveaux d’inter-vention ainsi que la motivation des person-nels soignants.

Quatrièmement, au regard de l’ur-gence sociale et de l’incidence financièreque revêt la lutte contre la pandémie duCOVID-19, le Chef du Gouvernement arendu compte de la situationépidémiologique à ce jour ainsi que desdéboursements effectués dans cette luttesur ressources propres du Gouvernementet grâce aux diverses aides obtenues.

« II va sans dire que votre auguste cham-bre souhaite également être rassurée sur lesmesures prises par le Gouvernement de laRépublique pour réduire les effets négatifs dela pandémie du COVID-19 aussi bien sur l’éco-nomie nationale que sur le bien-être de nospopulations. Tel sera le dernier volet de macommunication », a-t-il précisé.

Un nouveau plan budgétaire

Au plan budgétaire, Ilunga Ilunkambaa fait savoir à la représentation nationaleque le gouvernement entend particulière-ment améliorer l’allocation des ressourcespar la reconnaissance de la prééminencedes dépenses contraignantes telles que lesrémunérations et des dépenses prioritairesrelatives à la santé et la relance de l’écono-mie sur les autres dépenses.

« Au regard du contexte délétère desfinances publiques, le Gouvernement envi-sage la rectification de la loi de financespour l’adapter à la réalité nouvelle. Ainsi,les travaux d’élaboration d’un Collectif bud-gétaire ont été lancés en vue de la présen-tation de ce dernier au Parlement avant lafin de la session en cours », a par ailleursévoqué Ilunga Ilunkamba.

Pour ce faire, le Gouvernement a en-trepris l’élaboration d’un Programmemultisectoriel d’urgence d’atténuation deseffets du Covid-19 qui s’articule autour detrois axes prioritaires.

Quoique la question d’actualité n’ap-pelle pas un débat, la Présidente de l’As-semblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko,sur base d’une motion de procédure dudéputé Modero Nsimba, a accordé la pa-role à certains élus du peuple afin de per-mettre au Premier ministre de rencontrerquelques préoccupations. Ainsi, les interve-nants ont posé des questions sur la priseen charge des malades et des personnelssoignants, le problème de communicationautour de la maladie, la réhabilitation del’hôpital de Référence ex-Maman Yemo, etc.

A toutes ces interrogations, les mem-bres du gouvernement Ilunga Ilunkambaont répondu à la hauteur des désidératasde la représentation nationale. Le chef duGouvernement fait également savoir qu’unPlan de préparation de riposte contre l’épi-démie au Covid-19 a été élaboré sousl’égide du Ministère de la Santé pour desactions d’un coût global de 135 millions dedollars.

En guise de réponse spécifique à lapandémie, le Gouvernement, souligneIlunga Ilunkamba, a pris plus de quarantemesures exceptionnelles, à échéance immé-diate, destinée à atténuer les effets néga-tifs du Covid-19 sur l’économie nationale.Ces mesures, dit-il, ont pour objectifs desoutenir l’offre, d’éviter la faillite des entre-prises, de préserver le pouvoir d’achat desménages et, par ricochet, le bien-être de lapopulation.

Parmi ces mesures phares, le Premierministre rappelle celles qui soutiennent l’of-fre des produits de première nécessité :

l’exonération de tous les impôts, droits, taxeset redevances sur l’importation et la vente desintrants et produits pharmaceutiques ainsi que

sur les matériels et équipements médicaux liésà la pandémie pendant une période de six mois; la suspension, durant trois mois, du paiementde l’impôt sur le revenu locatif à charge desentreprises ; le soutien, pour la relance des ac-tivités, au moyen d’un financement du FPI àtaux zéro ; la levée des barrières policières etpostes de contrôle, à l’intérieur du territoire,sur les voies d’acheminement des produits depremière nécessité… ».

Pour le 2e trimestre, le gouvernementcompte affecter 17,7 millions USD pour lesopérations sécuritaires dans le cadre desmesures de confinement et d’isolement.

Ce montant est contenu dans lasomme de 132,2 millions de dollars améri-cains soit 231,3 milliards de FC retenu parle plan de trésorerie du Gouvernementcomme dépenses consacrées à cette lutteau cours du deuxième trimestre de l’année2020.

Les opérations strictement sanitaires

coûteront, à en croire le Chef du Gouver-nement, un montant de 105,9 millions dedollars américains soit 185,3 milliards deFC. En revanche, 8,6 millions de dollars amé-ricains soit 15 milliards de FC serviront auxopérations humanitaires connexes.

Les interventions sanitaires concernentla réfection et la construction, le cas échéant,des hôpitaux, l’acquisition des médicamentset équipements ad hoc comme les détecteursdans le cadre de dépistage de la maladie, lesrespirateurs dans le cadre de traitement, laformation du personnel médical, le finance-ment de la pharmacopée locale … », a dit lePremier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Une soixantaine de députés nationauxdans le format retenu pour prévenir la con-tamination au covid-19 alors que d’autresétaient en ligne par vidéo conférence ontassisté au contrôle parlementaire du Gou-vernement.

Louis Paul Eyenga

Amélioration du système médical«Un hôpital moderne sera construit début2021 sur les ruines de l’ex-Mama Yemo»Le Ministre de la Santé Publique, Eteni

Longondo a rassuré la représentationnationale sur l’amélioration du système

médical congolais.Lui qui a accompagné le Premier mi-

nistre, Sylvestre Ilunga ilunkamba, ce mer-credi 6 mai, à l’Assem-blée nationale, pouréclairer les députés na-tionaux sur la gestion dela pandémie du Covid-19.

Le Ministre de laSanté a répondu à la pré-occupation du députéDaniel Safu sur la dété-rioration du système mé-dical du pays.

Eteni Longondo areconnu qu’il y a desfailles. Néanmoins, il arassuré les élus qu’unplan a été déjà élaboré,cependant la pandémiedu Covid-19 a tout gâché.

« Le député DanielSafu a raison de dire que le système de santéne marche pas. Moi-même, je l’ai constatéquand on m’a nommé au mois de septembre2019 et j’en ai fait mon cheval de batailleparce qu’on ne peut pas comprendre que dansun pays que vous ayez au même moment 4épidémies. C’est inacceptable. Cela veut direque le système de santé ne marche pas sur-tout à l’intérieur du pays… Il y avait des né-gociations avec des partenaires qui se sontrétractés à cause du Coronavirus… », a-t-ildit.

Longondo a promis « la constructiondes hôpitaux à l’intérieur du pays, la forma-

tion des prestataires [médecins, infirmiers…]et la fourniture des médicaments. Il y en auraaussi à Kinshasa. Rassurez-vous, il y a unplan qui a été élaboré, n’eut été le Coronavirusj’allais déjà exécuter ce plan ».

Concernant l’hôpital Mama Yemo,

Eteni Longondo annonce la destruction depresque tous les bâtiments pour cons-truire un hôpital moderne conformémentau projet de développement du systèmemédical déjà envisagé.

« Vous allez être surpris qu’au mois demars qu’on commence à détruire puisqu’onva reconstruire cet hôpital, parce qu’on adéjà des moyens, mais on est en train devoir comme il y a cette urgence [Covid-19].Tous les bâtiments seront détruits et on vaconstruire des nouveaux bâtiments en étage,un hôpital moderne », a annoncé EteniLongondo. Ouragan

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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

7ECONOMIE La RépubliqueLa RDC encore victime de fonds vautours ou de la boulimie financière de ses dirigeants ?

L’Etat congolais contraint de payer 619 millionsUSD de dommages et intérêts à DIG OIL !

L ’Etat congolais est contraint depayer 619 millions USD de dommages et intérêts à la société sud-

africaine DIG OIL pour n’ avoir pas ho-noré deux contrats pétroliers, plus de11 ans durant. Si le jugement de laChambre de commerce internationalede Paris (CCI) rendu en novembre 2018l’a confirmé, cette société vient de saisirla Justice américaine. Objectif faireexécuter la sentence arbitrale en vertuen vertu de la Convention de New York.

En effet, la société DIG OIL multi-plie les stratégies et tient à tout prix àcontraindre l’État congolais à obéir àla décision rendue fin 2018 par un tri-bunal arbitral en France.D’après Bloomberg, elle a déposé sondossier auprès du Tribunal du districtde Columbia, le 30 avril 2020. Et leGouvernement congolais a 60 jours,soit deux mois, pour répondre avec seséléments de défense.

Par cette démarche judiciaire, lasociété sud-africaine, représentée parson directeur exécutif Andrea Brown etle cabinet d’avocats Gibson, Dunn &

Crutcher LLP, espère obtenir une ordon-nance du Tribunal américain devantconfirmer le jugement de 2018, en vertude la Convention de New York.

Ce traité international, signé notam-ment par la Rd Congo, oblige les Étatscontractants à reconnaître et à appliquerles sentences arbitrales étrangères.

Il y a lieu de souligner que la Cham-bre de commerce internationale de Parisavait conclu le dossier en novembre 2018en défaveur de la Rd Congo qui, d’après lasentence, « n’avait pas exécuté ses obliga-tions. » Et, par conséquent, elledevait verser à DIG OIL plus de 617,4 mil-lions de dollars pour couvrir les pertes éco-nomiques futures et les dépenses déjà en-gagées.

D’après les documents déposés parla société sud-africaine auprès du Tribu-nal américain, la proposition de la RdCongo d’annuler la sentence en appelavait été rejeté en janvier 2019. Et qu’avecdes coûts supplémentaires, le montanttotal dû a atteint 619,3 millions de dol-lars plus les intérêts.

L’historique de ce dossier, d’après

les analystes, indique que la Rd Congoest perdante sur tous les tableaux. Ré-putation, crédibilité, gains économiques,etc.

Comment un dirigeant peut-il jus-tifier une telle perte pour son économie ?Sans oublier, encore une fois, l’énorme po-tentiel économique qui pourrait résulterde la concrétisation de ces contrats et dela possibilité pour les entreprises d’explo-rer les régions pétrolières du pays », acommenté, dans une tribune, NJ Ayuk,PDG du Centurion Law Group et prési-dent de la chambre africaine de l’éner-gie.

En 2007, DIG OIL a signé un con-trat pour trois blocs dans le centre duCongo et faisait partie d’un consortiumqui a obtenu un autre permis dans l’estdu pays un mois plus tard. Le présidentde la République de l’époque n’avaitapprouvé des deux accords alors quel’une des licences a été réattribuée en2010.

Un mois avant de quitter le pou-voir, le 13 décembre 2018, Joseph Kabilaa signé une ordonnance approuvant le

contrat restant de DIG Oil, portant surles blocs 8, 23 et 24 de la Cuvette cen-trale dont l’un, le bloc 8, empiète sur leParc national de la Salonga. Cependant,cette ordonnance présidentielle est ar-rivée après que la Chambre de com-merce internationale de Paris (CCI) aitdéjà pris sa décision condamnant la RdCongo.

A son arrivée au pouvoir, le nou-veau chef d’Etat congolais, Felix-AntoineTshisekedi, hérite de ce dossier poten-tiellement coûteux à la République auprofit de DIG Oil. Avec les derniers dé-veloppements du dossier, la Rd Congodevrait envisager une stratégie appro-priée afin de résoudre durablementcette situation.

Il y a lieu de préciser qu’actuelle-ment, le pays n’a pas la capacité finan-cière de pouvoir honorer ce paiementde dommages et intérêts. La Rd Congotraverse une crise économique accen-tuée par la propagation du Coronavirusqui a atteint 797 personnes dont 35 ontdéjà perdu la vie.

zoom-eco.net

Coronavirus : la BCC prévoit une récessionde l’économie de -1,9% d’ici à la fin 2020

situation, Deogratias Mutombopense que la RDC devra fournir uneffort pour ne pas en arriver là.

« Nous sommes déjà un payspauvre, ajouter encore la misère àcette pauvreté, c’est difficile à sup-porter par notre population », a es-timé le gouverneur de la BCC.

L’économie de la RDC a enre-gistré d’importants déficits depuisle début de l’année. Au 30 avril, letrésor public accusait plus de 620milliards de francs congolais (344444 444 USD) de déficits. Ce niveauest le double de tous les déficits del’année 2019. La mobilisation desressources était faible face à l’aug-mentation des dépenses de santé,dans le cadre de la lutte contre leCOVID-19.

Une pandémie qui a plongél’économie mondiale dans la réces-sion. Forte propagation de la mala-die au premier trimestre, baisse dela consommation, arrêt de la pro-duction et ralentissement du com-merce.

R.O.

plication dans la gestion et la priseen charge des malades atteints duCOVID-19, afin d’éviter la propaga-tion de cette pandémie dans les hô-pitaux, » a expliqué le ministre de laSanté, Eteni Longondo.

Il a indiqué que le gouvernementa octroyé, à ces hôpitaux, de nouveauxlits et des matériels de protection pourla prise en charge des malades. Cetteopération d’appui financier s’étendraà d’autres hôpitaux du pays, dont ceuxdes autres provinces.

En RDC, 66 nouveaux cas testéspositifs au COVID-19.ont été notifiésà Kinshasa parmi les 374 échantillonsanalysés par l’INRB au cours des der-nières 24 heures. Le cumul total dupays est de 863 cas confirmés depuisle 10 mars 2020.

Thierry Mfundu

Près de 1,7 millions USD pour compenserle manque à gagner des hôpitaux en

charge des malades

COVID-19 en RDC

Le gouvernement a mis à disposition 3 milliards FC (près de 1,7millions de dollars américains)

pour compenser le manque à gagnerdes hôpitaux réquisitionnés dans laprise en charge des malades deCoronavirus, en République démo-cratique du Congo. Ce fonds a été misà la disposition de l’l’Hôpital généralde référence de Kinshasa (ex-MamaYemo), les Cliniques universitaires etla clinique Ngaliema par le gouver-nement via le ministère de la Santé.

L’annonce a été faite le mercredi06 mai 2020 par le ministère de laSanté. « Ces institutions sanitaires ontbénéficié de cette somme d’argentpour suppléer aux manques à ga-gner créés par la rareté des patientscausant ainsi un ralentissement dansleur fonctionnement suite à leur im-

La Banque centrale du Congo(BCC) prévoit une récession del’économie de -1,9% d’ici à la

fin de l’année 2020. Une productionen dessous de zéro pourcent, indi-que le communiqué de la réuniondu comité de politique monétairede la Banque centrale du 30 avril.

« L’activité économique est entrain de baisser sensiblement,d’ailleurs dans les grandes écono-mies, c’est la récession qui est pré-vue. Chez nous également, je ne sou-haite pas être en récession, mais parprudence nos services ont prévu unerécession de l’économie d’ici la fin del’année de -1,9% », a projeté le gou-verneur de la BCC, DeogratiasMutombo, qui fait remarquer que leFonds monétaire international aprévu une récession de -2,2%.

Une récession de l’économiecongolaise de -1,9% en 2020, con-tre 4,4% réalisée en 2019, c’est unebaisse qui s’explique par la contrac-tion d’activités dans le secteur ex-tractif, lequel connait un recul de5,6% par rapport à 2019. Face à cette

Plaidoyer pour l’adoption d’une loi sur laprotection des consommateurs congolais

L’adoption de cette loi, a-t-il insisté, valori-sera les consommateurs congolais.

« Avec ce projet de loi, les consomma-teurs prendront leur place dans la chaîne deproduction », a fait remarquer le présidentdes consommateurs, avant d’indiquer quesa structure est en contact avec les ministè-res de l’Economie nationale et du Commerceextérieur. Le projet de loi sur la protectiondes Consommateurs a été déposé en 2010à la chambre basse du Parlement, a-t-il rap-pelé.

Le président de l’Association des consommateurs de la République démocratique du Congo (RDC), Patrice

Musoko Mbuyi, a plaidé au cours d’un en-tretien avec l’ACP, pour l’adoption, par leParlement congolais, de la loi sur la pro-tection de ses membres.

Selon lui, ce projet de loi devra pré-voir deux possibilités pour les consomma-teurs de réclamer et recouvrir leurs droits,à savoir : l’arrangement à l’amiable et l’ouver-ture d’un procès au tribunal de commerce.

Pour la révision à la baisse des prix desproduits vivriers

Par ailleurs, M. Patrice MusokoMbuyia souligné que son association milite pourla revue à la baisse, des prix des pro-duits de première nécessité, notammentle manioc, l’huile de palme et l’arachide.

Pour lui, les opérateurs économi-ques doivent respecter la législation éco-nomique en matière des bénéfices, dontla marge est fixée à 20% sur le prix de

vente. Toutefois, il a fustigé le comporte-ment de certains opérateurs économi-ques qui dépassent cette marge pour lasituer à 40%.

Les opérateurs économiques,a-t-ilajouté, doivent déclarer leurs structuresdes prix auprès des agents du ministèrede l’Economie nationale pour permettreaux services de contrôle des prix de serassurer de l’application correcte de lamarge bénéficiaire.

L’Association des consommateurs dela RDC est une organisation de la pro-motion et de la défense des intérêts etdes droits des consommateurs, rappelle-t-on. ACP

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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

8 LA PLUME DES AUTRESLa République

J’accuse le leadership KongoAu-delà de l’affaire Ne Muanda Nsemi

• Inutile d’indexer Antoine Ghonda et Modero Nsimba dans les malheurs quiarrivent à Zacharie Badiengila rattrapé plutôt par ses propres turpitudes…

et le Soudan privés d’accès sur l’Atlantiqueen ont intensément besoin, eux ! Motif sim-ple : ce n’est pas le port de Banana qui déve-loppera ces provinces et ces Etats. Déjà, iln’y a même pas un bon chemin de fer ni unevraie route reliant ce port à Kinshasa et, delà, à l’Equateur avant d’atteindre la ProvinceOrientale ainsi qu’au Kasaï avant d’atteindrele Katanga. Mieux, Mbandaka est appelé àêtre un véritable hub pour la Centrafrique, leTchad et le Soudan à l’étranger, et les pro-vinces « fluviales » congolaises.

Qu’on le veuille ou pas, le Kongo Cen-tral n’a pas de poids devant le lobbying con-golais, africain et international acquis à ceprojet. Et à ce qu’on sache, aucune une initia-tive Kongo n’est jusque-là envisagée dans lesens d’intégrer ce lobbying pour faire valoirle projet de Banana ayant le malheur d’être «coincé « entre les ports géants de l’Angola(Benguela-Lobito) et du Congo-Brazzaville(Pointe Noire).

La propension au repli sur soi propreau leadership Kongo avait même été obser-vée lorsque l’équipe belge d’» Emphytéosede Muanda « avait rendu public son projeten 2006. Au lieu d’approcher cette équipepour en savoir plus, l’élite Ne Kongo - «menée « du bout du nez par un certain Za-charie Badiengila - l’avait carrément rejeté !

Finalement, on est en droit de se de-mander ce que veulent réellement les NeKongo.

On dirait que depuis la disparition deJoseph Kasa-Vubu, Edmond Nzeza Nlanduet autres Gaston Diomi Ndongala, il se posedans l’Espace Kongo un problème sérieuxde leadership.

La nature ayant horreur du vide, Za-charie Badiengila, alias Ne Muanda Nsemi,s’est découvert la vocation successorale ense proclamant Nlongi. Et étant donné que leMuKongo est réputé très spirituel, le gou-rou s’est vite installé dans sa tête jusqu’àmener en bateau toute une communautédont, pourtant, l’intelligence, la sagesse, ladroiture et la labeur furent fortement appré-ciées des puissances coloniales.

Dieu merci : l’imposture n’a pas longuevie. En réduisant ses revendications politiquesà une affaire des sous avec mort d’hommes(réclamation de ses émoluments perçus parles siens sur base d’une procuration qu’il avaitétablie en bonne et due forme), Ne MuandaNsemi termine son aventure comme il l’avaitcommencée sous Mobutu : la manipulation.

L’heure a certainement sonné pourl’avènement du véritable leadership Kongo,conscient des atouts de l’Espace Kongo etprêt à les négocier en interne et en externepour l’intérêt premier des Ne Kongo, maisaussi de la communauté nationale et inter-nationale.

Rien à sert, à l’instant, d’indexer qui quece soit, comme on le fait avec Antoine Gondaet Modero Nsimba, pendant que c’est toutle leadership Kongo qui est mis à l’épreuve.Ou plutôt qui s’est mis à l’épreuve…

Omer Nsongo die Lema@omernsongo

E-mail : [email protected] : Omer Nsongo

Kongo Central est traitée en vache à lait de laRépublique au même titre, d’ailleurs, que le Ka-tanga et, à l’époque florissante du diamant, leKasaï, les Ne Kongo se retrouvent facilementdans le discours « indépendantiste » de NeMuanda Nsemi.

Seulement voilà : le Kongo Central a unproblème propre à tous les Etats fédérés, àtous les Départements ou à toutes les provin-ces constituant le « prolongement » de la capi-tale. En plus d’abriter les deux uniques ports «maritimes » du Congo (Matadi et Boma) parlesquels passent la bonne partie des importa-tions et des exportations dont les recettes sontindispensables au fonctionnement de l’Etat (li-sez Pouvoir central), et à l’instar de tous lesports du monde qui sont des entités cosmo-polites, toutes les races, toutes les ethnies, tou-tes les tribus s’y retrouvent avec, évidemment,toutes les revendications politiques et socialespropres aux habitants des capitales, générale-ment acquis à l’Opposition.

En raison de sa position géographiqueet géostratégique, Kongo Central, en plus, estun intérêt hautement sécuritaire pour l’Autoritécentrale. Tout Pouvoir qui s’installe à Kinshasaa conscience du fait que sa propre sécurité esttributaire de la prise de contrôle des provin-ces environnantes. D’où tendance, de la partdes tenants du Pouvoir central, à confier le com-mandement de l’Appareil sécuritaire (Armée,Police et Renseignements) à des fidèles parmiles fidèles. Rares sont parmi ces derniers lesNe Kongo.

A l’appareil sécuritaire s’ajoute l’appareiléconomique. Dans les nominations intervenantdans le Portefeuille, les ressortissants du KongoCentral se comptent par les doigts d’une main.

Naturellement, le discours de ZacharieBadiengila y trouve son terreau.

LA NATURE A HORREUR DU VIDE

La question est cependant de savoir si,pour revendiquer, on a besoin d’une milicecomme les sont les « makesa «, organisationparamilitaire interdite à l’article 190 de la Cons-titution.

C’est ici que se justifie la citation selonlaquelle « La force n’est pas dans l’intensité,mais dans la direction «. Quand on est en bonneposition, on ne négocie pas avec des mena-ces. On négocie en posant le problème réel, etsurtout en cherchant à convaincre l’interlocu-teur qui détient la décision.

A cet effet, avouons-le : l’unique repro-che qu’on fait à l’élite Kongo est celui du replisur soi !

L’exemple éloquent est le rejet instantanédu projet du pont à jeter sur le fleuve Congoentre Kinshasa et Brazzaville. Pendant qu’il con-ditionne son accord par le préalable de la cons-truction du port en eaux profondes de Banana,le leadership Ne Kongo semble ne pas pren-dre conscience des évidences faisant que desprovinces congolaises comme celles duMaïndombe, de l’ex-Equateur, de l’ex-ProvinceOrientale, du Grand Kasaï et du Grand Katangatout comme des Etats comme la RCA, le Tchad

ceux de l’Afrique saharienne ainsi que duProche et du Moyen Orient.

Le Kongo Central – relève d’ailleursl’équipe de Charles Vanacker, Pol Mouzonet Guido Hendrickx à l’origine du projet «Emphytéose de Muanda » - est présenté enclé du développement de la RDCongo.

INTERETS FONDES SUR TROIS ENERGIES: PETROLE, ELECTRICITE ET EAU

Lorsqu’il s’était mis voici une douzained’années dans la logique de reconstituer leroyaume Kongo, Zacharie Badiengila n’étaitpas sans savoir qu’il faisait une lecture étri-quée des intérêts géostratégiques du mondesur cet espace. De gros intérêts, principale-ment occidentaux, et surtout américains etfrançais, s’y bousculaient et continuent del’être. Intérêts fondés sur trois énergies : pé-trole, électricité et eau.

Bien plus, le royaume Kongo - con-trairement à ce qu’on pense - n’a jamais eusa capitale dans la province rdcongolaisedu Kongo Central mais plutôt à MbanzaKongo dans province angolaise du Zaïre.D’ailleurs, il n’y a pas que des intérêts occi-dentaux. La Chine de Xi Jinping et la Russiede Poutine ont des assises idéologiques tel-lement profondes au Congo-Brazzaville eten Angola qu’on en viendrait à les croiredisposant des droits de préemption sur cespays.

De deux choses alors l’une au momentoù il proclamait l’autodétermination duKongo Centrale confondue à la reconstitu-tion du royaume Kongo : ou ZacharieBadiengila avait conscience de ces enjeux,ou pas du tout. Dans les deux cas, il avaitentraîné l’élite Kongo dans une aventuredans issue, faisant redouter sa présence enAngola, au Congo-Brazzaville et au Gabon,et même faisant refermer devant elle lesgrandes portes des décideurs du monde.Sauf, bien entendu, les décideurs pro-balk-anisation de l’Afrique.

LE DISCOURS DE ZACHARIEBADIENGILA Y TROUVE SON TERREAU

Probablement effrayé par les effets deson initiative osée, Zacharie Badiengila varemettre en exergue ses revendications re-latives à la préservation de l’identité Kongo.

Il faut admettre à ce sujet que tous lesrégimes à se succéder à Kinshasa depuisMobutu agissent de la même manière dansce que les Ne Kongo considèrent commeune injustice : la minimisation de leur repré-sentativité dans les institutions étatiques pu-bliques, entendez :

1. les Institutions de la République etleurs cabinets (Président de la République,Assemblée nationale, Sénat, Gouvernementet Cours et Tribunaux) et 2. l’Administrationpublique (Fonction publique, Territoriale, Di-plomatie, Justice, Armée, Police, Renseigne-ments et Portefeuille).

« Convaincus » que la province du

Après son arrestation le 24 avril 2020,Zacharie Badiengila, mieux connu sousle nom Ne Muanda Nsemi, est présenté

ces temps derniers en homme crédible, dé-tenant toutes ses facultés sensorielles. « Con-sidérant son cursus scolaire, Ne MuandaNsemi a étudié les sciences exactes : Mathé-matiques, Physique et Chimie. C’est un licen-cié en Chimie. Un chimiste qui a écrit leMakongo qui est un livre de près de millepages considéré comme le livre sacré de laReligion Bukongo, plus de 113 ouvrages enfrançais, plus de 120 ouvrages en kikongo etplus de 3 300 dépliants appelés Kongo Dietoqui est son bulletin d’informations très prisé.Dans ses réflexions très originales, il abordeune variété des sujets tels que la spiritualité,l’histoire, la politique, la science, la littérature,l’économie, etc. C’est un écrivain d’une intelli-gence exceptionnelle », lit-on dans le profilmis sur les réseaux sociaux. Vrai ou faux ?

« JE N’ACCEPTE PAS QU’ON DISE QUELES FRONTIERES COLONIALES SONT LA

VOLONTE DE DIEU »

Retenons d’emblée le fait que de sesrevendications connues, la première est l’auto-détermination du Kongo Central couverte parla reconstitution du royaume Kongo.

Dans une interview accordée à Rfi lemercredi 5 mars 2008, parlant des frontièreshéritées de la colonisation, il déclare : « Nousrevendiquons qu’on puisse abolir toutes lesfrontières coloniales en Afrique centrale ettransformer toute l’Afrique centrale en un seulpays de type fédéral, parce que quand celasera fait, les Bakongo qui sont en Angola, quisont au Congo-Brazzaville et au sud Gabonseront réunifiés » ! Et d’ajouter, en s’inspirantdu Kosovo : « Je n’accepte pas la position del’Europe. Quand l’Europe trouve que face aumassacre des Albanais du Kosovo, les Alba-nais du Kosovo – malmenés par les Serbes –ont droit d’avoir l’indépendance tandis qu’enAfrique, quand on malmène, on massacre unecertaine communauté, celle-là n’a rien à dire». Sa déduction est nette : « Je n’accepte pasqu’on dise que les frontières coloniales sontla volonté de Dieu et que les gens devraientse soumettre à ça ».

On ne peut aujourd’hui aborder l’affaireNe Muanda Nsemi en banalisant ses convic-tions par rapport à la reconstitution duroyaume Kongo, espace comprenant le Nordde l’Angola (avec le Cabinda, source princi-pale du pétrole angolais), l’Ouest du Congo-Brazzaville (avec Pointe Noire, source princi-pale du pétrole congo-brazzavillois) et l’Ouestdu Gabon (avec Port Gentil, source principaledu pétrole gabonais).

Quant au Kongo Central – zone géo-graphique allant de Muanda (côte Atlantique)à Léopoldville (Kinshasa), il a pour écot cer-tes le pétrole de Muanda, mais surtout leGrand Inga pour l’énergie électrique et l’eaudouce de l’embouchure du fleuve Congo, res-source recherchée par tous les pays dumonde en quête d’eau potable, entre autres

Le Burundi, pays des miraclesNe comptant officiellement que 15 cas

de Covid 19 et un seul décès, le président du Burundi proclame fière-

ment que s’il est relativement épargné c’estparce que « son pays a placé Dieu au pre-mier plan. » D’autres explications apparais-sent cependant plus vraisemblables : laquasi absence de statistiques, l’âge moyendes habitants, largement en dessous de 50ans, l’habitat dispersé sur les collines ainsique la rupture presque totale avec la com-munauté internationale qui n’enverra aucunobservateur aux élections prévues pour le20 mai prochain.

La relative faiblesse de la pandémien’est pas le seul miracle dont peut se tar-guer le Burundi. Il y en a d’autres, comme lefait que la campagne devant mener à untriple scrutin, au niveau communal, natio-

nal et présidentiel semble se dérouler cal-mement, même si les grands rassemble-ments de population font frémir les parti-sans de la distanciation sociale. Le troisièmemiracle, c’est que le président sortant PierreNkurunziza a annoncé qu’il ne se représen-terait pas tandis que plusieurs figures deproue de son parti ont-elles aussi été écar-tées des listes. Qu’on en juge : le présidentde l’Assemblée nationale Pascal Nyabendane se représentera pas, pas plus que leprésident du Sénat, ni que Willy Nyamitwe,principal propagandiste de Nkurunziza ettweeteur impénitent. Bien d’autres person-nalités de premier plan sont absents deslistes électorales. Tout se passe comme siles anciens rebelles du CNDD FDD (un mou-vement armé qui s’était créé durant l’exil enTanzanie et n’est pas signataire des accords

d’Arusha) qui avaient décidé de partager lepouvoir en 2002 tenaient la promesse faite àl’époque de ne pas s’accrocher après une quin-zaine d’années de règne…On a beau se mon-trer circonspect, sceptique, avancer que l’ef-facement de Pierre Nkurunziza pourrait n’êtrequ’une manœuvre, il n’empêche que la mise àl’écart de personnalités clés ne sont pas unphénomène fréquent dans la région…

Un autre « miracle » est le succès querecueille le principal candidat de l’opposition,Agathon Rwasa, dont le parti CNL (Conseil na-tional des libertés) attire des foules impression-nantes. Ancien leader de la lutte armée, ayantjadis revendiqué le massacre de réfugiés tutsiscongolais à Gatumba, Agathon Rwasa est luiaussi un combattant dont les hommes ont long-temps multiplié les attaques autour de Bujum-bura. Aujourd’hui métamorphosé, il promeut

la paix et la réconciliation mais nul n’ose croireen ses chances de remporter le scrutin. Saufmiracle, un de plus. Ou coup d’Etat à la veilledes élections, afin d’empêcher la redistribu-tion des cartes…

En revanche, les habitants de Gatumba,la ville frontière avec la RDC en face d’Uviraont de sérieuses raisons de douter de quel-que miracle que ce soit : sortant de son lit, larivière Ruzizi a dévasté la ville et fait plus de28.000 sans abri. L’aide internationale ayantdéserté le Burundi, ces déshérités vivent dansdes conditions catastrophiques…Pas de mi-racle non plus pour un petit groupe de « BelgoBurundais » toujours bloqués à Bujumburafaute de transport ou de volonté politique, etauxquels, à toutes fins utiles, il a été demandéde prendre une carte du parti au pouvoir

Par Colette Braeckman

Page 9: Top Congo l'a annoncé

La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

9INTERNATIONAL La RépubliqueNouvelle phase du déconfinement en

Belgique: Voici les nouvelles mesuresAFRIQUE DU SUD

Report de l'audience du procès del'ex-président Jacob Zuma

Les drones essaiment au Maroc avec lapandémie de coronavirus

Coronavirus au Nigéria : des dizainesde décès non expliqués dans le nord

À la tête de l’Afrique du Sud de 2009 à2018, Jacob Zuma, 78 ans, est accusé depuis deux décennies d’avoir

touché 4 millions de rands – environ216 000 euros au cours actuel – de pots-de-vin de la société française Thales, dansle cadre d’un énorme contrat d’armementattribué en 1999. L’ancien chef de l’État et legroupe d’électronique ont toujours nié cesaccusations. Depuis sa première mise encause, Jacob Zuma a utilisé toutes les voiesde recours juridiques possibles pour ten-ter d’obtenir l’annulation de ces poursuites.

Report retenu de concertpar les parties

La semaine dernière, il avait toutefoisannoncé qu’il renonçait à une ultime requêtedevant la Cour constitutionnelle, la plushaute juridiction du pays, ouvrant la voie àune nouvelle audience devant le tribunal dePietermaritzburg (Nord-Est) le 6 mai. Lejuge chargé du dossier a ordonné lundi lereport de l’affaire « à cause du confinement

L’ex-président Zuma n’en a pas encore fini avecles poursuites judiciaires. © MICHELESPATARI / POOL / AFP

anticoronavirus qui limite les déplacementset les audiences », a indiqué le parquetdans un communiqué. « Les parties sonttombées d’accord pour renvoyer le dos-sier au 23 juin 2020. Pour rappel, JacobZuma a été poussé à la démission de laprésidence sud-africaine en février 2018,emporté par les nombreux scandales decorruption qui ont terni son règne. (lepoint/AFP)

Les marchés restent interdits. Seuls lesmarchands ambulants isolés (alimentaires etnon-alimentaires) pourront être autorisés,par les autorités locales et aux emplace-ments habituels.

Les cafés, les bars, les restaurants, leslieux festifs, récréatifs, culturels et touristi-ques resteront également fermés à ce stade.

Les compétitions sportives restent sus-pendues jusqu’au 31 juillet inclus.

«Restez chez vous et continuez letélétravail»

La Première ministre rappelle que du-rant cette phase, «les règles de base restentd’application : les déplacements doivent êtrelimités, on reste à la maison, et le télétravailreste la norme».

Et la suite ?La prochaine étape du déconfinement

devrait intervenir le 18 mai. C’est à cette dateque les écoles rouvriront en partie. D’ici-là,le Conseil national de sécurité examinera lapossibilité d’une reprise des marchés, d’uneréouverture des musées, des bibliothèques,des parcs zoologiques, d’une réouverturedes salons de coiffure, l’élargissement dunombre de personnes présentes aux ma-riages et aux enterrements ou encore la re-prise des entraînements sportifs à l’extérieur.

La question d’une excursion d’une jour-née, des séjours dans les secondes résiden-ces ou dans les gîtes sera évoquée lors dela préparation de la phase 3, dont la dateest estimée le 8 juin.

Bientôt un retour à la normale ?La Première ministre appelle à la plus

grande vigilance de tous et également à laplus grande discipline. «Je l’ai déjà dit : nousn’hésiterons pas à revenir en arrière si les cir-constances l’y obligent. La santé est – et reste– notre première préoccupation. C’est elle quinous guide à chaque instant».

A la fin de son allocution, SophieWilmès s’est voulu encourageante envers lescitoyens : «Les efforts que vous avez consentià faire depuis plusieurs semaines sont tout àfait exceptionnels. Mais si nous pouvons fran-chir une nouvelle étape dans le déconfinementaujourd’hui, c’est que vos efforts on porté vosfruits. Un retour à une forme de normalité –et je dis bien ‘une forme de normalité’ - est àportée de main».

RTBF

La réunion de jeudi a commencé àheures et dès le début de l’après-

midi, Sophie Wilmès, entourée des mi-nistres-présidents des Régions et Commu-nautés, a annoncé les nouvelles mesures dela suite du déconfinement.

Contacts sociauxSophie Wilmès annonce un élargisse-

ment supplémentaire de nos contacts so-ciaux dès dimanche prochain. A l’heure ac-tuelle, il est possible de voir deux autrespersonnes – toujours les mêmes – pour sepromener à l’extérieur ou faire du sport.

A partir du 10 mai, chaque famillepourra accueillir 4 personnes, mais toujoursles mêmes personnes, et dans un seul foyer.Les distances de sécurité devront être res-pectées, de préférence dans le jardin ousur une terrasse. Une attention particulièredoit être portée aux personnes âgées etplus fragiles.

«Je sais que cette solution ne remplacepas le bonheur de serrer ceux que l’on aimedans ses bras. Mais nous ne pouvons pas faireplus pour l’instant», déclare la Première mi-nistre. «Le contrôle de ces règles est très com-pliqué mais nous comptons sur votre civismeet votre sens des responsabilités», ajoute So-phie Wilmès. «C’est comme si nous avionsun contrat».

Réouverture des commercesComme prévu, les commerces rouvri-

ront le lundi 11 mai. Cette réouverture de-vra se faire dans le respect des règles stric-tes, c’est-à-dire un seul client par 10 mètrescarré et ce pendant 30 minutes maximum.Une exception est prévue pour les plus pe-tits commerces.

Il est fortement recommandé de por-ter un masque dans les commerces. Il s’agitbien d’une recommandation, pas d’une obli-gation !Les distances de sécurité devront être

respectées.Pour éviter tout effet de foule, les

courses devront se faire seul. Néanmoins,un adulte peut être accompagné d’un en-fant de moins de 18 ans. De même, les per-sonnes qui ont besoin d’aide, pourront êtreaccompagnées.

Les rassemblements restent interdits.Les autorités locales devront veiller au res-pect des distances de sécurité dans l’espacepublic. Ces autorités devront donc prendreles mesures nécessaires. «S’il y a du mondedans la rue ou au centre commercial auquelvous souhaitez vous rendre, faites demi-tour»,insiste la Première ministre.

Transports en commun, marchés,Horeca, compétitions sportivesConcernant les transports en commun,

Sophie Wilmès rappelle que leur utilisation«ne doit se faire que si vous n’avez aucuneautre alternative». L’idée est de laisser leuraccès aux personnes qui en ont le plus be-soin.

La Première ministre Sophie Wilmès - © POOLFRANCOIS LENOIR - BELGA

Les autorités de l’État de Jigawa, dansle nord du Nigeria, ont annoncé cemercredi enquêter sur des dizaines de

décès survenus dans cette région très pau-vre, quelques jours après que l’État voisinde Kano a attribué au coronavirus plusieursdizaines de »morts mystérieuses».

«Une centaine de personnes sont mor-tes ces quatre derniers jours. La plupart desvictimes étaient des hommes âgés entre 60 et80 ans», a expliqué à l’AFP Adamu Danwawu,un résident du district d’Hadejia, dont unmembre de la famille est décédé.

La majorité d’entre elles sont mortesces quatre derniers jours à leur domicile etseulement treize des personnes maladesont été admises à l’hôpital.

«Les treize patients admis à l’hôpital pré-sentaient de fortes fièvres», a indiqué un mé-

decin de l’hôpital, le DrAbdullahi Umar Namadi,soulignant qu’ils n’étaientpas forcément atteints ducoronavirus.

«Le gouvernement deJigawa est inquiet de cesdécès et a envoyé uneéquipe de cinq médecinspour enquêter sur la situa-tion dans l’État», a fait sa-voir à l’AFP le Dr MahmudAbdulwahab, qui dirige lacommission d’enquête.

Ce mardi, son équipe a interrogé lesfamilles des défunts pour tenter d’établirles causes de leur mort et mercredi, ils ontfait le tour des cimetières de la ville pourcompter les personnes décédées récem-ment. «Nous souhaitons savoir si ce récentpic de mortalité est dû au Covid-19 ou pas»,a affirmé le Dr Abdulwahab. «Mais à cestade de l’enquête il est trop tôt pour tirerquelconque conclusion», a-t-il dit.

La population de l’État de Jigawa estestimée à 5 millions d’habitants, mais aucunrecensement n’a été réalisé depuis de nom-breuses années, dans cette région très re-culée et pauvre, à la frontière avec le Ni-ger. Seuls 39 cas de coronavirus y ont étéofficiellement recensés mais l’État ne dis-pose d’aucun laboratoire pour effectuer detests. RTBF/AFP

Les engins volants sont notamment utilisés pour la surveillance aérienne despopulations, la diffusion de messages

d’alerte ou la désinfection des espaces pu-blics.

Le Maroc développe tous azimutsl’usage des drones au nom de la lutte con-tre le nouveau coronavirus, en phase avecune tendance mondiale pour les solutionssans contact. Il y a un vrai engouement :en quelques semaines, la demande a triplé auMaroc et dans d’autres pays de la région »,souligne Yassine Qamous, le directeur deDroneway Maroc, qui distribue sur le con-tinent africain les produits du leader mon-dial chinois DJI.

Selon lui, le Maroc, qui utilise desdrones depuis plusieurs annéesdéjà, figure parmi les pays les plus avancésdu continent » dans ce domaine avec un tissu

industriel dédié, un réseau de chercheursmais aussi de pilotes agréés.

Des autorisations administratives res-trictives ont longtemps limité les drones ci-vils à quelques usages spécifiques, commeles tournages de cinéma, le traitement dessurfaces agricoles, la surveillance des pan-neaux solaires ou les relevés cartographi-ques.

Des fêtes nocturnes entre voisinsMais tout a changé avec l’apparition de

la pandémie de Covid-19 : ces dernières se-maines, les robots volants sont apparus dansplusieurs villes, où les autorités les utilisent

pour diffuser des messages d’alerte, détec-ter des mouvements suspects dans les ruesou débusquer des rassemblements illégauxsur les terrasses.

Les consignes strictes de confinementinstaurées mi-mars ne sont en effet pas tou-jours respectées, la presse locale évoquantnotamment des fêtes nocturnes entre voi-sins ou des prières collectives sur les toits,hors de portée des patrouilles de contrôle.

Si le Maroc utilise avant tout des en-gins importés de Chine, l’apparition de nou-veaux besoins liés à la pandémie pousse audéveloppement d’une production locale. Il

y a une vraie demande », se réjouitAbderrahmane Krioual, le patron deFarasha, une start-up qui vient de lever desfonds pour développer à Rabat une lignede production de drones de surveillancethermique et de pulvérisation de désinfec-tant.

En pointe dans le secteur, le dépar-tement aéronautique de l’Université in-ternationale de Rabat (UIR) a mis à dis-position des pouvoirs publics son savoir-faire fin mars pour le déploiement dedrones équipés de haut-parleurs ou decaméras infrarouge capables de détec-ter les mouvements nocturnes ou les tem-pératures des foules. Quelques projetssont en cours avant généralisation danstout le pays », explique Mohsine Bouya,directeur Valorisation et transfert à l’UIR.(avec Le Monde/)AFP)

Page 10: Top Congo l'a annoncé

La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

10 FACE AU CORON VIRUSLa République

Coronavirus : les sept types de personnesqui déclenchent et propagent des fake news

d’autres sont devenues virales parce qu’el-les ont inquiété les gens, qui ont ensuitepartagé les messages avec leurs amis etleur famille.

Danielle Baker, une mère de quatreenfants de l’Essex, a notamment transmisune note sur la messagerie Facebook «aucas où ce serait vrai».

«Au début, j’étais un peu méfianteparce que c’était envoyé par une dame queje ne connaissais pas», dit-elle. «Je l’ai faitsuivre parce que ma sœur et moi avonsdes bébés du même âge et des enfantsplus âgés, et que nous sommes tous expo-sés à des risques élevés dans nos foyers».

Ils essaient d’être utiles et ils pensentfaire quelque chose de positif. Mais, biensûr, cela ne rend pas les messages qu’ilstransmettent vrais.

La célébrité

Ce n’est pas seulement votre mère ouvotre oncle.

Les célébrités ont contribué à ce quede fausses allégations se répandent.

Le chanteur M.I.A. et l’acteur WoodyHarrelson sont parmi ceux qui ont fait lapromotion de la théorie du coronavirus 5Gauprès de leurs centaines de milliers defollowers sur les réseaux sociaux.

Un récent rapport de l’Institut Reutersa révélé que les célébrités jouent un rôleclé dans la diffusion de fausses informa-tions en ligne.

Certaines disposent égalementd’énormes plateformes sur les médias tra-ditionnels. Eamonn Holmes a été critiquépour avoir donné l’impression d’accorderun certain crédit aux théoriciens du com-plot 5G dans l’émission This Morning surITV .

«Ce que je n’accepte pas, c’est queles médias traditionnels clament immédia-tement que ce n’est pas vrai alors qu’ils nesavent pas que c’est faux», a-t-il déclaré.M.Holmes s’est ensuite excusé et l’Ofcom a«donné des conseils» à ITV, jugeant lescommentaires «déplacés».

Marianna Spring

ayant participé à un essai de vaccin auRoyaume-Uni était mort a circulé dans denombreux groupes Facebook anti-vaccina-tion et pro théorie du complot. C’était unepure invention.

Les interviews de David Icke surYouTube, qui ont depuis été supprimées, ontégalement colporté de fausses accusationsselon lesquelles la 5G est liée aucoronavirus. M. Icke est également apparusur une chaîne de télévision londonienne,dont il a été constaté qu’elle avait enfreintles normes de diffusion du Royaume-Uni.Sa page Facebook a ensuite été retirée,selon la société, pour avoir publié «des in-formations erronées sur la santé qui pour-raient causer des dommages physiques».

Les théories du complot ont conduità des dizaines d’attaques sur les antennes5G.

Les connaisseurs

Parfois, la désinformation semble pro-venir d’une source digne de confiance - unmédecin, un professeur ou un employé del’hôpital.

Mais souvent, l’»initié» n’en est pasréellement un.

Une femme de Crawley, dans le WestSussex, a été à l’origine d’une note vocaleprovoquant la panique qui prédisait desmilliers de morts de coronavirus - un chif-fre totalement infondé - chez des person-nes jeunes en bonne santé. Elle prétendaitavoir des informations privilégiées grâce àson travail dans un service d’ambulance.

Elle n’a pas répondu à nos demandesd’interviews ni fourni de preuve de son tra-vail, de sorte que nous ne savons pas sielle travaille réellement dans le domaine dela santé. Mais nous savons que les affirma-tions contenues dans sa note vocale n’étaientpas vraies.

Le membre de famille

Cette note vocale alarmante et bien

financières et demandait des coordonnéesbancaires.

Des photos du texte de l’arnaque ontété partagées sur Facebook. Comme il acirculé par SMS, il est difficile de savoir quiétait derrière tout ça.

Les escrocs ont commencé à utiliserde fausses nouvelles sur le virus pour ga-gner de l’argent dès février, avec descourriels suggérant aux gens de «cliquerpour une liste de remèdes contre lecoronavirus» ou suggérant qu’ils avaientdroit à un remboursement d’impôt en rai-son de l’épidémie.

Le politicien

La désinformation ne vient pas seule-ment des recoins sombres de l’internet.

La semaine dernière, le président Do-nald Trump s’est demandé si l’exposition ducorps des patients aux rayons UV ou l’in-jection d’eau de javel pouvaient aider à trai-ter le coronavirus. Il échafaudait des hypo-thèses et parlait hors contexte.

Il a ensuite affirmé que les commen-taires étaient sarcastiques. Mais cela n’a pasempêché les gens de téléphoner à des li-gnes d’assistance pour demander s’ils pou-vaient se soigner avec un désinfectant.

Il n’y a pas que le président améri-cain. Un porte-parole du ministère chinoisdes affaires étrangères a avancé l’idée queCovid-19 aurait pu être amené à Wuhan parl’armée américaine. Les théories de com-plot sur l’épidémie ont fait l’objet d’émis-sions aux heures de grande écoute à la té-lévision d’État russe et sur des comptesTwitter pro-Kremlin.

Les adeptes de la théorie du com-plot

Toute l’incertitude qui entoure le virusa créé un terrain propice aux théories ducomplot.

Une fausse information d’origine obs-cure affirmant que le premier volontaire

Nous avons enquêté sur des centai-nes de fausses nouvelles durant la pandé-mie. Cela nous a permis de savoir qui secache derrière la désinformation - et ce quiles motive.

Voici sept types de personnes quicréent et répandent des mensonges :

Le blagueur

Vous auriez peut-être espéré que per-sonne ne se fasse berner par une note vo-cale sur WhatsApp affirmant que le gou-vernement préparait une lasagne-partygéante dans le stade de Wembley pournourrir les Londoniens. Mais certaines per-sonnes n’ont pas compris la plaisanterie.

Pour prendre un exemple un peu plussérieux, un farceur a créé une captured’écran d’un faux texte du gouvernement quiprétendait que le destinataire avait été con-damné à une amende pour avoir quitté lamaison trop souvent. Il a pensé qu’il seraitamusant de faire peur aux personnes quienfreignent les règles de confinement.

Après avoir encouragé ses followersà le partager sur Instagram, il a trouvé lechemin des groupes Facebook locaux, où ila été posté par des résidents inquiets, dontcertains l’ont pris au sérieux.

«Je ne voulais pas vraiment semer lapanique», dit le farceur, qui ne voulait pasnous donner son vrai nom. «Mais s’ilscroient à une capture d’écran vue sur lesréseaux sociaux, ils doivent en quelque sorteréévaluer la façon dont ils consomment l’in-formation sur Internet».

L’escroc

D’autres faux textes prétendant pro-venir du gouvernement ou des autoritéslocales ont été générés par des escrocscherchant à tirer profit de la pandémie.

L’une de ces escroqueries a fait l’ob-jet d’une enquête de l’association caritativeFull Fact en mars dernier. Elle prétendait quele gouvernement offrait aux gens des aides

L’incroyable situation despatients de Covid-19 en RDC

l’Hôpital : le traitement, les équipe-ments et même l’alimentation des ma-lades », nous a confié un dirigeant decet hôpital. Des propos attestés dansune vidéo où un malade dénonce parailleurs cette absence de moyens.

Il faut ajouter à cela, des couacsdans le fonctionnement. Fait macabre,révèle un patient de Covid-19 à l’Hô-pital du Cinquantenaire, un maladedécédé depuis cet après-midi auxalentours de 15 heures, est laissépour compte, dans l’attente des équi-pes de la croix rouge. « C’est depuis16 heures qu’on attend que la Croix-Rouge vienne récupérer la dépouille etdésinfecte les lieux. Après avoir promisqu’ils allaient venir, ils ont appelé vers20 heures pour dire qu’ils ont connu unproblème avec leur ambulance, ils neviendront que demain , explique cepatient atteint de la maladie.

Le ministre de la Santé, le Doc-teur Eteni Londongo n’a pas réponduaux ap pels de POLITICO.CD, toutcomme le Docteur Jean-JacquesMuyembe, en charge de la riposte.

politico.cd

et les placer dans le compartiment su-périeur, d’autant plus qu’on ignore s’ilssont guéris ou pas , ajoute-t-il.

POLITICO.CD n’a pas pu joindrel’INRB pour recueillir leur réaction à cesujet. Cependant, le seul centre de dé-pistage de cas de Coronavirus en RDCa des capacités limitées. Au début, cecentre développé grâce à un don duJapon, ne pouvait effectuer que 50tests par jour. Il a néanmoins augmentéses capacités qui se situent autour de200.

L’Hôpital du Cinquantenaire n’estpas le seul à connaître des soucis. AuxCliniques Universitaires de Kinshasa,les médecins qui exercent dans la cel-lule de riposte contre le Covid-19 me-nacent d’aller en grève. Ils se disentimpayés. Comme eux, une équipe en-voyée en province, notamment à Ma-tadi, a aff irmé n’avoir pas reçu de sa-laire, ni de logement.

A l’Hôpital du Cinquantenaire, ladirection a confié à POLITICO.CD la se-maine dernière qu’elle n’a pas reçu lesfonds qui devraient venir de l’Etat.

Nous payons tout avec l’argent de

Tou tefo is , p lus ieu r s sources ,parmi des médecins de l’Hôpital duCinquantenaire conf irment les faits.D’autant plus que cette vidéo n’est pasla première issue des centres d’inter-nement des patients de Covid-19. Lemois dernier, plusieurs avaient mêmequitté de force leurs quarantaines,avant de revenir à l’issue des négocia-tions.

Mais un médecin du Cinquante-naire s’est confié à POLITICO.CD.

Il y a des vérités que vous devriezsavoir. D’abord, la procédure. Quand unpatient termine ses douze jours de trai-tement, on lui fait passer un premier test.Et si celui est négatif, on doit le placerdans un autre compartiment à l’étage,où un deuxième test lui est administré.Et si ce deuxième test est négatif, alorsil et certifié guéri et libéré , expliquele médecin qui a requis l’anonymat.

Cependant, il y a un couac. 26patients sont bloqués. Ils attendent lesrésultats de leurs premiers tests depuis12 jours. L’INRB ne nous a toujours pascommuniqué les résultats. Face à cettesituation, nous ne pouvons pas les sortir

Dépouille qui traîne, retard desrésultats, problèmes d’argent : laprise en charge des malades deCovid-19 en République démocrati-que du Congo s’enlise de plus enplus.

Une vidéo a f ini par fuiter celundi 04 mai sur les réseauxsociaux. Des patients atteints

du Coronavirus se plaignent de lamauvaise prise en charge. Ils sont àl’hôpital du Cinquantenaire à Kins-hasa. Un des hôpitaux privés choisispar les autorités pour y faire soignerdes malades. « Nous avons fait plusde 32 jours ici . On n’est toujours paslibéré. On nous mélange avec d’autresmalades et nos tests n’arrivent toujourspas , aff irme une dame face à la ca-méra.

Les autorités de cet hôpital issud’un partenariat public-privé n’ont pasvoulu réagir. « Nous vous prions depasser demain dans la journée à l’hô-pital. Nous répondrons alors à toutesvos préoccupations , lance un diri-geant.

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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

1 1La RépubliqueSPORTS

FECOFA: classement partiel oucelui de la phase aller ?

Bolasie : fin de parcours auSporting de Lisbonne

Coronavirus : la crise fait baisser lavaleur de Kylian Mbappé et Neymar

Clubs congolais aux prochaines compétitions de la CAF

Côte d'Ivoire : Yaya Tourésoutient Didier Drogba

Peguy Luyindula promu directeursportif de Dijon en France

Le championnat de la Liguenational de football(Linafoot) se poursuivra ou

pas ? En tout cas, il appartientdésormais à la Fédération Con-golaise de Football Association(FECOFA) de fixer l’opinion. Etpour ce faire, les dirigeants dufootball congolais ont juste 48heures conformément àl’échéance fixée par la Confé-dération Africaine de Football(CAF) au mardi 5 mai à minuit.

Irisfootball.com a joint levice-président de la Fecofa, Théo

Binamungu. « La décision de laFECOFA par rapport à l’inscrip-tion des équipes qui iront dis-puter les prochaines compéti-tions interclubs de la CAF vien-dra en temps et en heure…dansle délai normal. Et ça sera unedécision responsable et réflé-chit.» , a-t-il confié le dimanche03 mai 2020. Mazembe, V.Club,Dcmp et Maniema Union ou bienMazembe, Groupe Bazano,Maniema Union et DCMP ?

La FECOFA a plusieurspossibilités devant elle pour opé-

rer ce choix. Il s’agit d’abord detenir compte du classement par-tiel. Dommage que les clubs encompétition n’ont pas joué lemême nombre de matchs.

Deuxième hypothèse, se ba-ser rien que sur le classement dela phase aller. Là aussi, tous n’ontpas joué le même nombre dematchs. La rencontre ManiemaUnion contre DCMP s’est finale-ment jouée après que les autresclubs avaient commencé les mat-ches retour.

avec Cédric Sadiki Mbala

depuis son arrivée avec à soncompteur 2 buts et 5 passes déci-sives en 25 matchs livrés.

Depuis plus d’une année, leLéopard Yannick Yala Bolasie est àla recherche de ses marques dehaut niveau après sa blessure auxligaments croisés de genou en 2016qui lui a privé de la Can 2017.

Signalons que le club Portu-gais de Sporting de Lisbonne a dé-cidé de se séparer du canonniercongolais avant la fin période deson prêt prévue le 30 juin 2020.

Une suite difficile pour Bolasie,entretemps il est obligé de rejoin-dre les Toffees d’Everton grâce àson contrat qui court jusqu’en 2021.

Avec John Kabessa K.

Le Sporting Club de Lisbonnea décidé de mettre fin aucontrat en prêt de Yannick

Yala Bolasie qui le liait par le ClubAnglais d’Everton.

Les deux équipes auraientdéjà négocié et trouvé un accordde sa libération dès la fin de lapériode de trêve forcée due aucoronavirus.

Selon Jwtiar Khalid, l’agentde Bolisie cité par le quotidienportugais record «les discussionsavec le Sporting n’avancerontpas. Alors, le joueur va devoirrenter à Everton», a indiquél’agent.

Du reste, le retour précipitéde l’international congolais faitsuite à son bilan jugé très moyen

Malgré leurs différendspassés, Yaya Touré aapporté un soutien sans

faille à Didier Drogba, en cam-pagne pour la présidence de laFédération ivoirienne de football.

« Je soutiens DidierDrogba. Je veux qu’il gagnecette élection, a répondu YayaTouré, au cours d’un dialoguesur Instagram avec Copa Barry,l’ancien portier des Eléphants.Voir Didier sur le fauteuil de prési-dent de la FIF, ce serait un bon-heur. Aujourd’hui, on est dans lechangement. (…) Je ne dis pas qu’ilréussira demain ou après-demain! Mais s’il est élu il aura quatre anspour aider, pour apporter son ex-pertise. Parce que je pense queDrogba a suivi des cours pour gé-rer une Fédération, pour adminis-trer un club. Il faut que les gens luidonnent sa chance.(…) Aujourd’hui,il y a une personne comme Didierqui connaît beaucoup de choses,beaucoup de personnes, qui a uncarnet d’adresses bien fourni. Il peutdécanter beaucoup de situations.»

« Que tous les joueurs lesoutiennent »

Pour Yaya Touré, l’heure

d’une nouvelle ère est venue pourles Fédérations africaines, et Di-dier Drogba est la personne indi-quée pour incarner ce changement.« Cela fait dix ou douze ans que nousavons quitté la Côte d’Ivoire, mais leschoses sont toujours pareilles. Et l’idéed’amener Didier là-bas (à la prési-dence de la FIF) est une très bonnechose. Je veux que tous les joueursle soutiennent. C’est vrai que deschoses ont été dites et que les gensont leur opinion et chacun est librede penser ce qu’il veut penser. Maiss’ils veulent ce changement (ils doi-vent le soutenir) », a conclu l’anciende Manchester City. Si le championd’Afrique 2015 ne fait pas partie desvotants, son avis compte, a fortioriaprès que d’autres grands anciens,à l’image de Didier Zokora, sesoient prononcés contre la candi-dature Drogba.

part du responsable de la cellule derecrutement du club francilien, Sé-bastien Larcier.

Le président de Dijon OlivierDelcourt affirme que «Son expé-rience, son expertise et son réseau vontnous aider à franchir un cap et à pé-renniser le club au plus haut niveau».

Passé par les plus grandsclubs de la France dont l’OlympiqueLyonnais et Marseille avant de re-joindre le PSG, Peguy Luyindula aurala charge de définir et de mettre enoeuvre la politique sportive dansl’ensemble des entités du DFCO : ils’agit du groupe professionnel oùse trouve Glody Ngonda, la forma-tion et la sélection féminine. Il assu-rera ensuite le suivi avec les diffé-rents responsables de ces entités.

Autre recommandation, le na-tif de Kinshasa doit construire unecellule de recrutement.

Auteur de 6 sélections avec laFrance et 1 but, au détriment desLéopards de la République démo-cratique Congo, Peguy Luyndula araccroché ses crampons en 2014après un court passage aux États-Unis avec les Red Bulls de New york.

avec Théo Liko

Naturalisé français, le congolais Peguy Luyindulaest devenu directeur

sportif de Dijon en Ligue 1 fran-çaise, Club où évolue un autreCongolais, le latéral gauche GlodyNgonda.

Ancien joueur du club fran-çais Paris Saint-Germain, PeguyLuyindula occupait le poste deconseiller stratégique du prési-dent de Dijon Olivier Delcourtavant d’être off iciellementnommé directeur sportif le lundi4 mai 2020.

À savoir, P. Luyindula estpromu à ce poste suite au dé-

L’accolade entre Kylian Mbappé et Neymar©Maxppp

La crise liée à la pandémie decoronavirus aura un véritableimpact sur le football, plus

particulièrement sur le mercato.Les économistes étaient nombreuxà assurer que les transferts auxmontants à neuf chiffres seraientde plus en plus rares. Et une étuderéalisée par le cabinet KPMG vadans ce sens. Celle-ci, relayée parle quotidien belge La DernièreHeure, présente les estimations dela baisse de la valeur des joueursdans les grands championnatseuropéens.

Les stars du PSG ne sont pasépargnées. Kylian Mbappé etNeymar ont vu leur valeur mar-chande considérablement baisser.Une réduction estimée respective-ment à 21,5% et 21,7%. Cela estdû à l’arrêt de la saison de la Li-gue 1 alors qu’en cas de reprisedu football français, leur valeuraurait baissé de 13%. D’après les

estimations de l’étude, KylianMbappé vaudrait désormais en-tre 177 M€ et 188 M€ au lieu de225 M€. Celui qui a été transféréau PSG pour 222 M€ en 2017 voitlui sa valeur se situer entre 137 M€et 149 M€ au lieu de 175 M€. Des

prix qui restent tout de même trèsélevés. En raison de la crise, le PSGpourrait être amené à conserverces deux éléments offensifs cetété, les clubs n’ayant pas les liqui-dités suffisantes dans ces deuxdossiers. footmercato

Rien ne va plus entre le FC Barceloneet Ivan Rakitic

Devenu remplaçant de luxeau FC Barcelone Ivan Rakiticest un caillou dans la chaus-

sure de Josep Maria Bartomeu. Liéaux Blaugranas jusqu’en 2021, lemilieu de terrain âgé de 32 ans estpoussé vers la sortie par ses diri-geants depuis plusieurs mois.Jouissant encore d’une petite cotesur le marché, le vice-champion dumonde 2018 est considéré par sonclub comme un élément indésira-ble pouvant rapporter quelquesdeniers. Mais à chaque fois, Rakiticrembarre ses courtisans. L’InterMilan, le Paris Saint-Germain, laJuventus ou encore Tottenham : laliste des prétendants ne manquaitpourtant pas de charme.

Pas suffisant toutefois pourconvaincre le natif de Rheinfeldend’accepter le rôle de pion dumercato de s’asseoir sur sa der-nière année de contrat en Catalo-gne. Le mois dernier, le numéro 4

du Barça avait d’ailleurs été clairsur ses intentions. «Je ne suis pasun sac de pommes de terre. Je déci-derai de mon avenir. Je veux être làoù je suis valorisé. S’ils sont ravistant mieux, sinon peu importe, c’estmoi qui déciderai. » Depuis, les re-lations entre le joueur et son clubne cessent de se détériorerselon Sport.

Le journal catalan annonceune «rupture totale» entre les deuxparties. Vexé de ne jamais avoirvu arriver l’offre de prolongationpromise par Bartomeu en 2018,Rakitic est déterminé à rendre lapareille. Sa tactique est simple etconnue : honorer son contrat jus-qu’à son terme pour pouvoir en-suite partir librement en 2021 etnégocier avec le club de son choixl’un de ses derniers contrats. Sansoublier une belle prime à la signa-ture. Un plan qui agace fortementle Barça, les Culés ne comprenantpas pourquoi leur milieu s’obstinede cette manière. La raison estsimple : Rakitic ne veut entendreparler que d’un retour à Séville. Etvu le contexte actuel et les finan-ces moins larges des Andalous, unretour sans indemnité de transfertà payer est le scénario idéal pourle joueur et la formationnervionense. footmercato

OM : les joueurs tous négatifsau Covid-19

Même si la Ligue de Football Professionnel (LFP) a mis fin à lasaison 2019-2020 jeudi dernier, le monde du football n’est pastotalement à l’arrêt. Du côté de l’Olympique de Marseille, des

tests pour le coronavirus ont été effectués sur les joueurs en ce débutde semaine, comme le rapporte RMC Sport.

Et le média français précise que tous les résultats sont négatifs.Aucun joueur de l’Olympique de Marseille n’a donc le coronavirus ac-tuellement. Une bonne nouvelle pour les Phocéens, qui ont profité dece moment au Centre Robert Louis-Dreyfus pour effectuer quelquestests physiques.

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La République n° 992 du Vendredi 08 Mai 2020

12 La République POINT CHAUDTop Congo l'a annoncé

Moïse Katumbi inaugure la salle deréanimation moderne de Kashobwe

En visite dans les hôpitaux désignésF. Tshisekedi remet des certificats de

guérison à 16 anciens patients de COVID-19

Le président du parti Ensemble pour le Républ ique ,Moïse Katumbi Chapwe

vient de doter l’hôpital du villageKashobwe d’une salle de réani-mation bien équipée et au stan-dard requis. La salle qui se prêteà recevoir éventuellement desmalades du covid-19 compte plu-sieurs respirateurs classiques.

C’est en l’espace de deuxmois que le Chairman de TPMazembe a réussi la rénovationpréventive de cette salle desti-née, on ne le dira jamais assez, àfaciliter la prise en charge desmalades en cas de contamina-tion par le Covid-19.

Cette salle de réanimationvient donc de compléter la salled’opération que le mécène congo-lais a construite dans ce mêmehôpital à ses propres frais.

Selon le médecin chef de zone

de santé de Kashobwe, dr GabrielSonga Songa, ce trois respirateursqui sont déjà opérat ionnels .D’autres dont la commande avaitété passée, arrivent dans les pro-chains jours.

Faisant bien les choses, MoïseKatumbi a envoyé un médecin et

une inf irmière àL u b u m b a s h ipour une remiseà niveau relativeà la manipulationet à l’utilisationdu nouveau ma-tériel. De retour,les deux agentssont entrain de

former sur place leurs collègues.Selon Songa Songa, chaque

lit est équipé d’un concentrateurd’oxygène.

Concomitamment à cet in-vestissement, les autorités sani-taires s’appuient aussi sur lesmédias locaux pour sensibiliser lesmasses sur les mesures barrièrecontre le covid-19. LR

Le Président de la République, FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo aprocédé, jeudi, par l’entremise du

ministre de la Santé, Eteni Longondo,à la remise de certificats médicaux deguérison à 16 patients atteints deCOVID-19, internés à la CliniqueNgaliema. Le chef de l’État, qui s’est faitaccompagner par son épouse, DeniseNyakeru Tshisekedi, a été accueilli àson arrivée par le Dr Kongo Minga,médecin directeur.

Ce dernier lui a ensuite fourni desexplications sur la manière dont sontpris en charge les malades atteints duCOVID-19 dans cette formation médi-cale. Selon ce dernier, la CliniqueNgaliema est la toute première forma-tion médicale du pays à avoir enregis-tré le premier cas de cette maladiemortelle, ajoutant que de nos jours, laClinique Ngaliema a déjà enregistré113 malades de COVID-19, dont qua-rante sont sortis guéris.16 de ces pa-tients, testés tous négatifs, vont quitterl’hôpital sans risque de contaminerleurs voisins dans leurs milieux sociaux,a dit le médecin directeur.

Le Chef de l’État a ensuite bénéfi-cié des témoignages de deux patientscomplètement rétablis de cette pandé-mie mortelle qu’est COVID-19, qui luiont remercié pour son implication dansla lutte contre cette maladie, grâce auxmoyens mis à la disposition de cet hô-pital pour leur prise en charge de ma-nière efficace jusqu’à leur rétablisse-ment total.

Le ministre de la Santé, qui étaitdans la suite du Chef de l’État, a, à cetteoccasion, lancé un appel pressant à lapopulation afin que chacun de nosconcitoyens observe de manièrestricte les mesures barrières contre leCOVID-19 pour mieux se protéger etprotéger les autres.

Inauguration d’un centre de priseen charge

Le couple présidentiel s’est en-suite rendu au Centre médical deKinshasa(CMK), dans la commune dela Gombe, où il a procédé à l’inaugu-ration d’un centre de prise en chargedes malades infectés de la pandémiede Coronavirus. Il a été reçu, à cetteformation médicale par le Dr Rodolf,médecin directeur de cette formationmédicale, qui après les mots de bien-venue, a fait visiter au couple présiden-tiel, le pavillon de cet hôpital, d’unecapacité de 60 lits, où seront internésles malades atteints de COVID19.LeCouple présidentiel s’est ensuite renduà l’Institut national de recherchebiomédicale(INRB), où il a été accueillipar le Dr Jean- JacquesMuyembeTamfum, coordonnateur ducomité multisectoriel de lutte contreCoronavirus. C’est à l’INRB que sontréceptionnés analyses tous les échan-tillons prélevés sur des cas suspectsde COVID19. Le couple présidentiel avisité, à l’INRB, la salle de formationpratique de biologie et le nouveau la-boratoire P3.LR/ACP