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tremblement Blandine Bardet, une lycéenne elbeuvienne, se trouvait à Tokyo au moment du tremblement de terre. De-retour à Elbeuf jeudi, elle raconte son expérience. J eudi, 21 heu- res, l'avion de la ligne régu- lière d'Air France est en approche de Paris. Il ar- rive de Tokyo. A son bord, Blan- dine Bardet, une jeune Elbeu- vienne partie passée son année scolaire au Japon, dans le cadre d'un échange international. Après un retour à la maison et une bonne nuit de sommeil, elle est passée au lycée André-Maurois d'Elbeuf, hier, pour donner de ses nouvel- les à l'équipe pédagogique et à ses amis. Elle raconte son expérience dans un témoignage poignant : « Lors- que la terre a tremblé, j'étais pa- niquée. Nous nous sommes mises sous la table avec la jeune fille de ma famille d'accueil. » Pendant deux longues minutes, les secous- ses font tomber plusieurs objets dans la pièce. Dans le quartier, des immeubles ont mal supporté la se- cousse. Et à la télévision, elle voit le tsunami en direct, « c'était très impressionnant, j'étais très sur- Blandine Bardet (photo ci-contre) se trouvait à Tokyo, à 300 km des endroits les plus touchés par le séisme Le même jour, à 10 000 kilomètres de là, Miyuu Kamikawa, jeune étu- diante japonaise au lycée Maurois d'Elbeuf, apprend la nouvelle. Les deux lycéennes ont changé de pays dans le cadre de l'échange. « Elle a tout de suite été rassurée pour sa famille, basée un peu à l'ouest de Tokyo », précise Daniel Dugord, proviseur à Maurois, n dé- crit Miyuu comme une jeune fille très bien intégrée. Les jours suivants, dans la capi- tale nippone, Blandine Bardet a du mal à trouver le sommeil : «II y a eu de nombreuses répliques en pleine nuit, on essayait de se rassu- elle. En France, ses parents sont très inquiets, « stressés même, sur- tout quand on a vu les problèmes avec les centrales nucléaires », ajoute son père qui lui demande alors de rentrer. Surprise, Blan- dine avait plutôt dans l'idée de res- ter. « J'avais envie d'aider les Japo- nais, d'être utile à quelque chose », dit-elle, la voix tremblotante. Au fur et à mesure que la situation se dégrade, elle ne fait pas d'histoi- res pour rentrer. Reste à trouver un avion. «Ha fallu attendre 4 heures au téléphone pour joindre Air France. Quant à l'ambassade de France au Japon, dernier », soupire la jeune fille. Lorsqu'elle obtient son billet, l'ho- raire change. Trois fois en tout. Elle explique aussi que la télévi- sion japonaise se voulait rassu- rante, « vous imaginez si des mil- lions de personnes se décidaient à partir en même temps ? », inter- roge-t-elle. Depuis son arrivée, Blandine se re- pose. Mais hier, elle n'avait qu'une idée en tête : prendre des nouvelles de sa famille d'accueil, de ses amis. C'est sûr, une partie d'elle-même est encore de l'autre côté de la pla- nète, auprès des Japonais. AU LYCEE Au lycéeAndré- Maurois d'Elbeuf, la solidarité s'organise depuis le début de la semaine déjà. « Miyuu a de suite proposé une collecte à ses camarades. Avec le Club agir du lycée, les élèves ont organisé une vente degâteaux, ils ont réalisé des affiches aussi», détaille Daniel Dugord, le proviseur. Le samedi suivant le séisme, il s'était rendu dans la classe de la lycéenne nippone pour partager avec les élèves un moment de recueillement. Miyuu Kamikawa reste pour le moment à Elbeuf. « Cela ne servirait à rien qu'elle retourne au pays maintenant, surtout avec la situation actuelle. Elle est parfaitement intégrée, c'est mieux qu'elle reste pour l'instant », affirme le proviseur.

tremblement - Lycée André Mauroismaurois-lyc.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/img001-2.pdf · 2017. 6. 30. · ter. « J'avais envie d'aider les Japo-nais, d'être utile à quelque chose

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tremblementBlandine Bardet, une lycéenne elbeuvienne, se trouvait à Tokyo au

moment du tremblement de terre. De-retour à Elbeuf jeudi, elle raconte son expérience.

J eudi,21 heu-res,

l'avion de laligne régu-lière d'AirFrance est enapproche deParis. Il ar-rive de Tokyo. A son bord, Blan-dine Bardet, une jeune Elbeu-vienne partie passée son annéescolaire au Japon, dans le cadred'un échange international. Aprèsun retour à la maison et une bonnenuit de sommeil, elle est passéeau lycée André-Maurois d'Elbeuf,hier, pour donner de ses nouvel-les à l'équipe pédagogique et à sesamis.

Elle raconte son expérience dansun témoignage poignant : « Lors-que la terre a tremblé, j'étais pa-niquée. Nous nous sommes misessous la table avec la jeune fille dema famille d'accueil. » Pendantdeux longues minutes, les secous-ses font tomber plusieurs objetsdans la pièce. Dans le quartier, desimmeubles ont mal supporté la se-cousse. Et à la télévision, elle voitle tsunami en direct, « c'était trèsimpressionnant, j'étais très sur-

Blandine Bardet (photo ci-contre) se trouvait à Tokyo, à 300 km des endroits les plus touchés par le séisme

Le même jour, à 10 000 kilomètresde là, Miyuu Kamikawa, jeune étu-diante japonaise au lycée Mauroisd'Elbeuf, apprend la nouvelle. Lesdeux lycéennes ont changé depays dans le cadre de l'échange.« Elle a tout de suite été rassuréepour sa famille, basée un peu àl'ouest de Tokyo », précise DanielDugord, proviseur à Maurois, n dé-crit Miyuu comme une jeune filletrès bien intégrée.Les jours suivants, dans la capi-tale nippone, Blandine Bardet a dumal à trouver le sommeil : «II y aeu de nombreuses répliques enpleine nuit, on essayait de se rassu-

elle. En France, ses parents sonttrès inquiets, « stressés même, sur-tout quand on a vu les problèmesavec les centrales nucléaires »,ajoute son père qui lui demandealors de rentrer. Surprise, Blan-dine avait plutôt dans l'idée de res-ter. « J'avais envie d'aider les Japo-nais, d'être utile à quelque chose »,dit-elle, la voix tremblotante. Aufur et à mesure que la situation sedégrade, elle ne fait pas d'histoi-res pour rentrer.Reste à trouver un avion. «Ha falluattendre 4 heures au téléphonepour joindre Air France. Quant àl'ambassade de France au Japon,

dernier », soupire la jeune fille.Lorsqu'elle obtient son billet, l'ho-raire change. Trois fois en tout.Elle explique aussi que la télévi-sion japonaise se voulait rassu-rante, « vous imaginez si des mil-lions de personnes se décidaientà partir en même temps ? », inter-roge-t-elle.Depuis son arrivée, Blandine se re-pose. Mais hier, elle n'avait qu'uneidée en tête : prendre des nouvellesde sa famille d'accueil, de ses amis.C'est sûr, une partie d'elle-mêmeest encore de l'autre côté de la pla-nète, auprès des Japonais.

AU LYCEE

Au lycée André-Maurois d'Elbeuf,la solidarités'organise depuisle début de lasemaine déjà.« Miyuu a de suiteproposé unecollecte à sescamarades. Avecle Club agir dulycée, les élèvesont organisé unevente de gâteaux,ils ont réalisé desaffiches aussi»,détaille DanielDugord, leproviseur. Lesamedi suivant leséisme, il s'étaitrendu dans laclasse de lalycéenne nipponepour partageravec les élèves unmoment derecueillement.Miyuu Kamikawareste pour lemoment à Elbeuf.« Cela ne serviraità rien qu'elleretourne au paysmaintenant,surtout avec lasituation actuelle.Elle estparfaitementintégrée, c'estmieux qu'ellereste pourl'instant », affirmele proviseur.